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Droit pénal général.

- Examen : 1h, petit cas pratique ; Mail : dberthiau@gmail.com

- Méthodologie du CP : on résume les faits pertinents (primordiaux) en pénal on ne fait pas de plan dans
un CP, lorsqu’il y a plusieurs acteurs il faut les distinguer (Jean a fait ça et Paul ça alors on distingue sauf
s’ils sont co-auteurs), ensuite on distingue les différentes infractions reprochées, infraction par
infraction, question par question et on répond ensuite à la question posée. En pénal il y a souvent
plusieurs conditions posées alors il faut chercher chaque élément. On vérifie toujours les conditions
existantes par rapport à la question posée. On fait une définition théorique des conditions et ensuite on
applique au fait en se demandant si on la retrouve dans les faits. Il faut être très méthodique. Pas
d’obligation de recopier un article parfois, il suffit de donner les conditions qu’il donne.

- Le droit pénal est une matière particulière, elle ne ressemble pas aux autres. On le voit notamment par la
spécialisation des avocats pénalistes qui ont une place particulière parmi les autres avocats, ils sont
réputés très bons orateurs, avec un caractère et qui pratique une matière « non juridique » selon
certains.

- R. Badinter très grand avocat pénaliste et ministre de la justice qui abolit la peine de mort en 1981.
Aussi en grande avocate pénaliste Gisèle Halimi qui a défendu l’avortement.

Introduction :
- Droit pénal est une réponse sociale, il garantit l’équilibre de la société. C’est ce droit qui est garant des
valeurs sociales, c’est sa fonction même.

- Il devrait être une réponse aux dommages causés aux victimes ; réparer la victime = vision fausse et
erronée aujourd’hui. Le droit pénal n’a pas pour but de dédommager une victime ou de la venger. La
victime se constitue partie civile et est appelé ainsi. Le fait de l’appeler partie CIVIL c’est déjà l’exclure du
procès pénal. Partie civil = une personne entend voir son statut de victime et se voit dédommager ; elle a
pour but juridique de recevoir des dommages et intérêts qui vont réparer son dommage civil. Elle ne
demandera jamais au juge de condamner une personne à la prison mais de condamner la personne de
façon à percevoir des dommages/intérêts. Elle n’est pas là pour appliquer le droit pénal, ça c’est le juge,
le procureur, le ministère public qui vont représenter l’État, la société, et qui lui va demander une peine.
La sphère pénaliste est une sphère sociale et non individuel. Le droit pénal défend une vision de la
société et les valeurs sociales telles qu’elles sont développés dans une société. Il a pour but de trier ce
qu’il y a de bon et de pas bon à faire. Mais juger cela selon leurs valeurs sociales.

- Le droit pénal c’est donc une arme de défense des valeurs sociales que la société X va adopter à un
certain moment.

Quelle est la nature de la punition du droit pénal ?

Le droit pénal utilise des moyens dangereux, a un système punitif dangereux. On peut même quelqu’un en
détention provisoire, en d’autres termes à l’isoloir avant que l’on sache s’il est coupable ou non. Les peines
sont privatives de libertés. Dans certains pays on va jusqu’à retirer la vie au nom de la protection des
valeurs sociales (peine de mort).

Sanctionner par la prison ou de l’argent versé à l’état.

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Infractions se coupent en trois grandes catégories : (voir le cours de Kissangoula) :

- Cime

- Délit

- Contravention

La peine est à la mesure de la valeur qui a été transgresser. Elles à pour but l’adhésion sociale.

Deuxième fonction : protéger la société.

Le droit pénal fait-il partit du droit privé ou droit public ?

Il y a deux réponses, deux points de vu…

- Aspect dissuasif/coercitif de la peine. Peur de la peine qui fait qu’on ne commettrait pas l’infraction.

- Au fond, la peine n’a jamais fait éviter quoi que ce soit, de plus cette théorie est démentie fortement. Ce
n’est pas parce qu’un terroriste est condamné à perpétuité que les autres vont s’arrêter de commettre
des crimes.

- Le droit pénal a un statut particulier, c’est un droit sanctionné différemment des autres c’est une
sanction atypique puisque le droit pénal peut mener jusqu’à la privation de liberté voir même jusqu'à la
mort dans certains pays. C’est un droit coercitif (violent), cette violence est justifiée par le fait
d’empêcher les autres de faire la même chose. On évite que les infractions se reproduisent et on
sanctionne à hauteur du crime commit. Aussi, il faut protéger la société en privant de liberté la personne
ayant commis le crime. La philosophie était de dire que plus la peine est forte plus le droit est coercitif
(donc on réussit à ce que ça ne recommence pas), finalement la sociologie pénale montre que la force de
la peine n’empêche pas une infraction de se commettre à nouveau.

- On a un droit qui autorise à priver de liberté voir faire mourir quelqu’un. La privation de liberté est
terrible (comme on l’a vu avec le confinement). La liberté d’aller et venir est la première liberté
essentielle donc le droit pénal est très privatiste de liberté. Il faut donc utiliser ce droit avec modération,
il faut l’utiliser que lorsqu’il est absolument nécessaire. C’est un droit très cadré et restreint. Le
justiciable doit être protégé d’où l’existence de la présomption d’innocence, du secret de l’instruction,
etc.

- Toutes sociétés tyranniques utilisent le droit pénal pour affirmer sa tyrannie et sa privation de liberté
comme le régime nazi qui n’a eu de cesse que d’édicter des lois avec des infractions et sanctions pénales.
Plus une société est pénalisée et donc fonctionne avec le droit pénal plus on peut s’interroger sur le
régime de liberté du pays. Un livre illustre parfaitement tout ceci c’est Le procès de Kafka, il décrit la
condamnation progressive d’un homme qui va mettre le doigt dans le système pénal sans savoir
pourquoi, il va être exécuté alors qu’il ne saura jamais réellement pourquoi.

- On a une personnalisation de la peine, en fonction de l’humain on adapte les peines et les avocats se
battent pour ça (ex : primo-délinquants et récidivistes ne seront pas traités pareil), on veut comprendre
pourquoi le crime a été commit. On recherche parfois des causes d’irresponsabilité pénale, des
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hypothèses où le fait est que le crime ou délit commit est excusé pour une certaine raison ( ex : troubles
mentaux, légitime défense, obligation de dénoncer une maltraitante malgré le secret médical = violation
autorisée de la loi même si délit pénal, etc), dans des conditions précises on peut avoir une
irresponsabilité pénale.
- Le droit pénal est donc fascinant et dangereux d’où le fait que ce soit un droit particulier.
Il faut aussi savoir ce que sanctionne le droit pénal ? Prend-il en considération la victime ou son fondement
est-il la condamnation du coupable et sur quelle base ?

- En droit pénal il y a toujours une victime, elle peut même être la société elle-même ( ex : cas d’une
contravention). Il y a aussi toujours un agresseur. Mais le droit pénal a pour vocation de protéger la
société donc protège-on plus la société ou l’individu lui-même ? C’est une question constante du droit
pénal.
- L’histoire a montré différentes choses :
• Au début, avant qu’il n’y ait une organisation sociale forte, il avait pour but de réparer une victime, on
sanctionnait pénalement, c’est ici une vengeance de la victime. Au départ, il était une forme de
vengeance privé, on se vengeait de ce qu’avait commis quelqu’un contre soi ou un membre de son clan.
Donc, le droit pénal était essentiellement là pour réparer la victime c’est l’idée de : œil pour œil, dent
pour dent. Ici, ce qui est au centre c’est la victime et sa réparation c’est caractérisé dans le droit romain
puisqu’il organise un système pénal avec un système d’incarcération privée. Les prisons sont chez les
personnes privées, en général chez la famille de la victime. Ce système comporte des dangers, en effet
au fond il n’est pas garanti que l’on répare la victime à hauteur de son juste dommage et ce n’est pas
forcément le fait de tuer le coupable qui arrangerait les choses. La situation est dangereuse pour
l’équilibre social.

• Lorsque l’état s’est structuré, le pouvoir central a tenté d’empêcher ces dérives et a tenté d’empêcher
progressivement ces vengeances. Il a mis en avant l’atteinte à la société en plus de celle à la victime. Le
criminel déséquilibre l’ordre social et il est dangereux pour la société. On retrouve cette idée dans la loi
salique sous les Francs. On a mis en place une compensation quantifiée, c’est le prix du sang. Aussi cette
loi met en place une amende que l’on verse aux chefs de clan et à l’autorité donc au roi au nom du
dommage subit par la société. Aussi on a un embryon de système de prison publique qui dépend du
pouvoir central. Petit à petit les deux systèmes coexistent, on répare la victime et en même temps la
société avec sa mise à l’abri.

• L’effort du droit pénal dans l’atteinte à la société est de diminuer progressivement la question de la
réparation de la victime jusqu’à la faire disparaître. En plus, le pouvoir central va s’affirmer et devenir un
Etat. De plus, le droit pénal va être un moyen de réparer le dommage de la société et plus celui de la
victime. A la Révolution Française, de façon définitive on base le droit pénal sur l’atteinte à la société et
non plus à une victime. La victime est mise hors champ, elle aura réparation au sens civil mais pas dans le
droit pénal. Donc, dans un procès pénal on a deux temps : d’abord la condamnation au nom de la société
en appliquant le droit pénal, on condamne soit à de la prison, soit une amende ou les deux. L’amende
prévue est versée à l’Etat et pas à la victime car le droit pénal a pour fondement l’atteinte à la société,
c’est la société la victime et donc on doit la réparer. La deuxième partie du procès : les parties civiles
s’expriment donc les victimes s’expriment, elle peuvent être en direct ou représentées par des
associations et on demande ici des dommages-intérêts en réparation du dommage subit sur le
fondement de la responsabilité civile (article 1240) la faute est reconnue et on évalue le dommage pour
donner une compensation en dommages-intérêts. La victime passe après la société, elle n’est plus
concernée par l’application du droit pénal même si elle va rechercher une condamnation de son côté,
mais elle n’est pas le destinataire direct de cette condamnation pour garder un équilibre social. Le droit
pénal sanctionne les atteintes à l’équilibre social et la responsabilité civile répare les dommages causés.

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§1 : Les différents aspects juridiques du droit pénal, ses
différentes branches.
- Il y a énormément de branches concernées par le droit pénal, certains aspects sont très juridiques et
d’autres beaucoup moins mais sont entourés par le droit. Nous allons distinguer le droit pénal général et
le droit pénal spécial.

- Souvent lorsque l’on parle de droit pénal les gens pensent à beaucoup de chose ( ex : viol, meurtre, abus
de biens sociaux, etc) c’est le droit pénal spécial, c’est l’étude des différentes infractions qui peuvent
exister. Une infraction c’est les faits, des éléments matériels qui sont répréhensibles et condamnés par la
loi pénale. Une infraction c’est 3 éléments :
• Un élément légal : la définition de l’infraction doit être donnée par la loi ou le règlement c’est le principe
de légalité des délits et des peines on a pas d’infraction sans loi, la loi doit définir les différentes
infractions.
• Un élément matériel : le fait d’avoir une définition des éléments factuels qui vont composer l’infraction,
elle doit être précise (ex : pour le vol qui est définit comme la soustraction frauduleuse de la chose
d’autrui, l’élément matériel est qu’il faut une chose c’est d’ailleurs un préalable indispensable, cette
chose doit appartenir à autrui, il faut une soustraction et celle ci doit être frauduleuse ), s’il manque un
des élément l’infraction n’est pas caractérisée, (ex : si on abandonne une chose sur le trottoir, la
jurisprudence considère qu’ici la chose appartient à tout le monde donc il n’y a pas vol).
• Un élément intentionnel : il est indispensable dans la plupart des infractions nous dit l’article 121-3 du CP
il dit qu’il n’y a pas d’infraction sans intention, elle est donc nécessaire pour caractériser l’infraction,
l’intention première commune à toutes les infractions c’est le fait d’avoir conscience de violer la loi,
chaque infraction contient une volonté particulière (ex : dans le meurtre il est nécessaire qu’il y ait une
intention de tuer, sinon ce n’est pas un meurtre mais un homicide involontaire ), il faut donc retrouver
l’intention particulière.

- Ces trois éléments sont indispensables et cumulatifs. Il y a des conditions très précises de la sanction. On
distingue de grandes catégories d’infractions : les atteintes à la personne, les atteintes aux biens, les
atteintes à l’Etat, etc. Concernant l’intention, il y a des exceptions il y en a 2 :
• La mise en danger délibérée de la vie d’autrui (article 221-3 alinéa 2 CP) il y a un élément intentionnel
mais aussi intentionnel (ex : le fait de ne pas suivre les réglementations du code de la route en ayant bu,
ici on a pas d’accident mais la police nous arrête ils constatent qu’on est hors la loi, il n’y a pas de victime
mais on va éventuellement pouvoir retenir l’infraction car on a bu délibérément on a aussi dépasser la
ligne délibérément mais on avait pas l’intention de tuer ou provoquer un accident).
• L’homicide involontaire est aussi une exception, c’est une infraction non intentionnelle. Au départ, il
n’était pas sanctionné mais au fil du temps il l’a été car on considérait que c’était trop grave, ces
infractions sont limitées les plus importantes sont l’homicide involontaire et les blessures involontaires
(le cadre général est posé à l’article 121-3 alinéa 3 et 4). - Le droit pénal général est l’étude des grands
principes qui vont s’appliquer à toutes les infractions. Chaque infraction est particulière mais il y a quand
même des principes communs à chacune (ex : l’intention doit exister dans toutes les infractions, la
tentative va aussi être caractérisée ou non pour toutes les infractions ou presque et il y a des conditions
à cette tentative, on a aussi le principe de légalité des délits et des peines, les causes d’irresponsabilités,
la peine, etc).

- Il y a d’autres matière dans le droit pénal qui gravitent autour.


• D’abord, tout ce qui concerne la recherche du criminel, c’est la criminalistique, quel moyen on va utiliser
pour trouver le criminel ? Ces moyens évoluent et on se demande si finalement on peut tout faire pour
rechercher un criminel.

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• La criminologie : c’est l’étude des raisons qui poussent au crime, c’est une matière récente qui date de la
fin du 19eme siècle, certaines personnes s‘intéressent scientifiquement aux raisons qui peuvent pousser
au crime. Elle s’entend sur un tas de question, la psychologie, y’a t’il un profil de criminel ? L’idée est
qu’on ne vient pas au crime par hazard on veut comprendre ce qui nous y pousse. Ça permet
d’individualiser le lien avec le criminel.
• La sociologie pénale : l’idée est qu’il faut comprendre les grandes tendances législatives en matière
pénale, pourquoi on érige des faits en infractions ? Pourquoi certaines infractions existent parfois et
disparaissent après ? Comme par exemple pour l’IVG, avant c’était une infraction mais elle est
dépénalisée en 1975, mais selon certaines conditions. On veut aussi comprendre pourquoi certaines
choses sont plus condamnés à certains moments qu’à d’autres ?

§2 : L’organisation juridictionnelle en droit pénal.


A/ La phase préparatoire au jugement.
- Il y a deux personnages importants, d’un côté je juge d’instruction et de l’autre le ministère public.

1- Le ministère public.
- C’est un groupe de magistrats qui se trouve affecté à un ordre juridictionnel et qui ont pour charge de
représenter la société aussi bien au stade de l’enclenchement de la procédure qu’enquête qu’au stade
du jugement. Ce ministère public représente la société, puisque l’on protège la société il faut un
représentant de l’ordre social. Donc, le ministère public protège les intérêts de la société, il est en
quelque sorte le représentant de la société en matière pénale. Il est composé de magistrats formés
comme les autres à l’ENM. Il passe les concours de la magistrature et à la fin on propose des postes et on
peut décider à ce moment de faire partit du ministère public.

- Il est attaché à un ordre juridictionnel donc en première instance (dans le tribunal judiciaire) c’est ce
qu’on appelle le parquet, au second degré, en appel, on l’appelle le parquet général enfin on a celui de la
Cour de cassation qu’on appelle le parquet général près la Cour de cassation. Les ministères publics sont
hiérarchisés, les uns sont hiérarchiquement inférieurs aux autres. Le chef du parquet c’est le Ministre de
la justice, c’est lui au sommet de la hiérarchie.
• Le parquet est composé à sa tête d’un procureur, il est le chef du ministère public dans le tribunal
judiciaire, ce procureur a différents assistants qu’on appelle les substituts du procureur.
• Le parquet général a à sa tête le procureur général assisté des avocats généraux et enfin les substituts
généraux.
• Le parquet près la Cour de cassation : on a le procureur général près la Cour de cassation et les avocats
généraux près la Cour de cassation

- Le ministère public a pour rôle de défendre la société et l’une de ses premières fonctions va être de
recevoir les plaintes. C’est lui qui déicide si une plainte va être suivie d’effet ou si elle va être classée sans
suite. On transmet ensuite le dossier au juge d’instruction.

2- Le juge d’instruction.
- Ici, soit le juge d’instruction a été saisit par le procureur et c’est obligatoire en matière criminelle soit il a
été saisit par une victime. Son rôle est de mener l’enquête, en France on a deux grands système
d’enquête :

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• La procédure accusatoire : ici ce sont les parties qui amènent les preuves et le juge fait en fonction des
preuves apportées par les parties. Or, les parties n’ont pas les mêmes facilités à apporter les preuves,
certains ont plus de moyens. Ce sont les avocats qui amènent les preuves. Il y a un gros risque d’inégalité
entre les parties (c’est le système américain).
• La procédure inquisitoire : ici c’est le juge qui mène l’enquête à charge et à décharge donc en réalité il
doit le faire sans à priori, en recherchant les éléments déterminants de la culpabilité mais aussi de
l’innocence. Il peut demander des éléments aux parties en les interrogeants, les parties peuvent
apporter des preuves mais c’est lui qui mène l’enquête (système Français) c’est un juge unique, il a des
moyens exorbitant pour mener l’enquête, il peut atteindre la liberté individuelle, faire des mandats de
perquisition, d’arrêt, etc. La police est en réalité sous les ordres des juges d’instruction.

- Le juge d’instruction est plus encadré aujourd’hui, il est aidé d’un juge de la détention. C’est un juge
contesté en tant qu’Homme de pouvoir. Il peut placer en détention provisoire. A la fin de l’enquête soit il
rend une ordonnance de relaxe soit il considère qu’il y a assez d’éléments pour juger et va transférer
l’affaire devant les juridictions de jugements et là le suspect devient un prévenu.

B/ Les juridictions de jugement.


- Il faut faire une distinction entre 3 types d’infractions :
• Les contraventions : ce sont les infractions les moins graves (ex : être mal stationné). On punit seulement
avec des peines d’amende qui vont de 37€ à 1500€ et 3000€ en cas de récidive. Elles sont distinguées en
5 classes en fonction du prix. 1ère classe = - de 38€, 2ème classe = de 38€ à 150€, 3ème classe = de 150€
à 450€, 4ème classe = de 450€ à 750€, 5ème classe = de 750€ à 1500€.
• Les délits : ce sont les infractions moyennement graves (ex : le vol). Ce sont des infractions punies de
3750€ d’amende au minimum et/ou de jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.
• Les crimes : ce sont les infractions les plus graves (ex : le meurtre). Ce sont les infractions punies de plus
de 10 ans de prison c’est ce que l’on appelle la réclusion criminelle, elles peuvent aussi être
accompagnées d’amende.

- Les juridictions ne sont pas les mêmes selon que l’on juge une contravention, un délit ou un crime.

1- Le juge des contraventions.


- Il n’y aura jamais d’instruction pour une contravention sauf cas exceptionnel pour les 5ème classes. Le
jugement pour les contestations d’infraction est rendu par le tribunal de police, c’est une formation
spéciale du tribunal judiciaire, on a un juge unique du tribunal de police qui juge des contraventions. Il
n’y a pas d’appel de ces décisions seul un pourvoi peut être possible.

2- Le juge des délits.


- En 1ère instance, les délits sont jugés par le tribunal correctionnel c’est une formation spéciale de 3 juges
attachés au tribunal judiciaire. En appel, ils sont jugés par la chambre correctionnelle de la Cour d’appel,
elle aussi est composée de 3 juges. Enfin, on peut faire un recours devant la chambre criminelle de la
Cour de cassation.

3- Le juge des crimes.


- En 1ère instance, les crimes sont jugés par la Cour d’assise de la Cour d’appel qui est une formation
particulière de la Cour d’appel, elle est composée de 3 juges professionnels et de 6 jurés tirés au sort
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parmi les citoyens (inscrits sur liste électoral). Donc un jury populaire et une composition de 3
professionnels. On le fait ainsi car ce sont des crimes très graves donc il faut une représentation de la
société. On peut faire appel ensuite (depuis 2002, on s’est dit qu’une souveraineté populaire plus forte
pouvait s’exprimer), on fait un appel circulaire devant une Cour d’assise autre que la première et cette
fois il y a 3 magistrats et 9 jurés. Enfin, un pourvoi en cassation peut être formé devant la chambre
criminelle de la Cour de cassation.
§3 : L’importance du droit pénal aujourd’hui.
- Aujourd’hui, le droit pénal prend de plus en plus d’importance, les infractions se multiplient et tout se
modifie sans cesse. On pénalise de plus en plus la société. Toutes les matières ont une partie pénale.

- Un point a été fait sur les chiffres de la criminalité, mais ces chiffres ne valent rien. Beaucoup de plaintes
ne sont pas prises en compte, d’autres le font pour des questions assurantielles, d’autres n’osent pas,
ces chiffres sont filtrés beaucoup de plaintes sont classées sans suite, il serait intéressant de connaitre le
réel nombre d’affaires sanctionnées. Donc, les chiffres sont biaisés en tant que tel.

Partie 1 : Les principes généraux du droit pénal.


- Il y a plusieurs principes applicables, le principe central duquel découle tous les autres est celui de la
légalité des délits et des peines donc ce principe est essentiel. Il y a d’autres principes qui interviennent
comme celui de l’interprétation stricte, le principe d’application de la loi dans le temps, les principes de
qualifications en droit pénal, etc.

Chapitre 1 : Le principe de légalité des délits et des


peines.
- Ce principe signifie qu’aucune infraction ou peine ne peut être définit en dehors de la loi ou du
règlement, c’est elle qui définit les infractions et qui prononce la peine maximum encourue. On a un
système qui met le droit pénal sous le couvert de la loi.

Section 1 : L’origine et la force du principe.

- C’est un principe très important issu de la DDHC et qui a été posé en 1789. iI est posé aux article 5 de la
DDHC qui dit « La loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société. Tout ce qui n'est pas
défendu par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas » ,
l’article 7 qui dit que « Nul homme ne peut être accusé, arrêté ni détenu que dans les cas déterminés par
la loi, et selon les formes qu'elle a prescrites », et l’article 8 qui dit que « La loi ne doit établir que des
peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et
promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée », tous ces articles rappellent que les
infractions doivent être définies par la loi et que les peines aussi.

- Pourquoi ce principe ? En 1789 ou plutôt avant lorsque les philosophes des lumières se penchent sur
cette question ils ont beaucoup condamné le droit pénal et la question de l’arbitraire du juge, on a
estimé que le droit pénal était totalement aléatoire et trop laissé entre les mains du juge. Il était pour
eux impossible en pénal de ne pas savoir à l’avance si on commettait ou non une infraction. C’est
BECKARIA qui a été le premier a dénoncer ça. C’est un juriste italien du 17ème siècle qui a dit qu’on ne
peut pas rire avec l’arbitraire du juge et donc il faut restreindre son action aux infractions connues des
citoyens. De plus, on retrouvait cette demande dans les cahiers de doléances de l’époque.
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droit penal
estimation que le
hasardera
si trop

- Ce principe est absolu il est rappelé dans le Code pénal de 1810 en son article 4 : « Nulle contravention,
nul délit, nul crime, ne peuvent être punis de peines qui n'étaient pas prononcées par la loi avant qu'ils
fussent commis ». On le retrouve à l’article 111-3 du Code pénal actuel datant de 1994 : « Nul ne peut
être puni pour un crime ou pour un délit dont les éléments ne sont pas définis par la loi, ou pour une
contravention dont les éléments ne sont pas définis par le règlement ». C’est un principe que l’on
retrouve aussi dans la ConvEDH à son article 7 : « Nul ne peut être condamné pour une action ou une
omission qui, au moment où elle a été commise, ne constituait pas une infraction d'après le droit
national ou international » et on a donc un caractère universel car on le retrouve dans la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) à ses articles 9 : « Tout homme étant présumé innocent
jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est jugé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne serait
pas nécessaire pour s'assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi » , article 10 «
Toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et
publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera, soit de ses droits et obligations,
soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle », et article 11: « Toute
personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été
légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront
été assurées ». Donc on a un principe qui garantit les libertés individuelles, il faut que les citoyens
sachent ce qui est interdit et ce qui est permit avant de pouvoir agir. On ne peut pas sanctionner
quelqu’un de quelque chose qu’il ne sait pas qui est interdit.

Section 2 : L’influence sur les sources du droit pénal.


- L’article 111-3 du Code pénal est une répartition des sources internes du droit pénal, on va voir qu’il peut
y avoir aussi des sources internationales.

§1 : les sources internes du DP.


- Le principe de légalité des délits et des peines définit deux sources du droit pénal qui ont un caractère
légal, et on a une répartition :
• La loi au sens stricte : les crimes et délits relèvent de la loi.
• Le règlement pris par les autorités de l’exécutif : les contraventions relèvent du règlement.

- Les articles 34 : « La loi fixe les règles concernant {…} la détermination des crimes et délits ainsi que les
peines qui leur sont applicables ; la procédure pénale ; l'amnistie ; la création de nouveaux ordres de
juridiction et le statut des magistrats {…} » et l’article 37 : « Les matières autres que celles qui sont du
domaine de la loi ont un caractère réglementaire. Les textes de forme législative intervenus en ces
matières peuvent être modifiés par décrets pris après avis du Conseil d’Etat » de la Constitution font
référence à cette répartition. L’article 37 montre bien que les contraventions viennent du règlement
c’est confirmé par un arrêt du CE en date de 1960 arrêt Société EKY. Donc on respecte bien cette division
entre le règlement et la loi.

- L’ensemble des textes de droit pénal sont réunit dans un Code qui a beaucoup bougé pendant la
révolution, on a eu un Code criminel en 1792 qui prévoyait les crimes et délits, le fait est que la première
grande codification réussie date de 1810 sous le nom de Code pénal. Il est resté en vigueur jusqu’en
1993 et 1994 puisqu’en réalité il n’y a jamais eu de réelle refonte totale du code il y a eu des tentatives
mais qui n’ont pas abouti. Donc en 1993, sous l’impulsion de Badinter, on a 4 lois de 1992 créant les 4
premiers livres du CP : le livre 1 sur les dispositions générales, le livre 2 sur les crimes et délits contre les
personnes, le livre 3 sur les crimes et délits contre les biens, le livre 4 sur les crimes et délits contre la
nation, l’Etat et la paix publique et ensuite on a eu une autre loi créant un livre 5 qui est celui où l’on met
le reste donc divers. Les contraventions sont dans une partie réglementaire du Code qui contient les
contraventions dans la même forme de classification. Ce Code est entré en vigueur le 1er janvier 1994 et
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il caractérise le nouveau Code pénal. On parle aussi d’une codification à droit constant. Un règlement ne
peut pas définir un crime ou délit, seulement les contraventions, cependant la loi elle peut créer des
contraventions.
- La Constitution joue aussi un rôle car elle contient des principes que le CoCo utilise pour vérifier la
conformité de la loi à ces derniers et donc le CoCo peut vérifier la constitutionnalité d’une loi pénale qui
serait conforme ou non aux principes.

§2 : Les sources internationales du droit pénal.


- Le droit pénal est le symbole de la territorialité et de la nationalité, il y a un droit pénal pour chaque
population ou Etat. Il est difficile d’avoir une internationalité du droit pénal. Donc en matière
internationale, il n’y a pas de sanction pénale pouvant être introduite dans le droit national. Mais les
sources se font autour des traités, un traité peut comprendre des sanction pénales mais pour qu’il soit
applicable il doit avoir été ratifié par une loi de ratification or cette loi est réputée intégrer le traité dans
notre droit donc pour le coup si un traité contient une règle de droit pénal il est ratifié mais alors une loi
donc la source vient en réalité de la loi de ratification. Dès qu’il est intégré le traité a une force
supérieure à la loi donc quid si une loi contredit le traité ? Dans ce cadre on applique le traité.

- On a aussi le droit de l’UE qui lui aussi nécessite certaines lois de ratification, donc on a pas de problème
majeur si l’on introduit des règles de droit pénal dans ce droit. Cependant, il existe des textes particulier
qui sont les directives et règlements européens et la on a une distinction :
• La directive donne une disposition générale donc un but à atteindre c’est un texte cadre dans lequel les
pays doivent entrer en conformité. Ici tant que la directive n’est pas réceptionnée par une loi mettant
notre droit en conformité avec elle alors aucun soucis mais une fois que la loi est en conformité il n’y a
pas de soucis non plus c’est applicable. Que faire si une directive prévoit une infraction mais qui n’est pas
réceptionnée dans notre droit dans les délais ? Peut on utiliser une infraction dans la directive, la
réponse donnée par la jurisprudence est oui dans ce cadre la l’infraction notamment plus faible va entrer
et être en application dans notre droit.
• Le règlement qui a une application immédiate. Ce règlement peut prévoir des infractions pénales mais ce
sont des contraventions en général.

- On a aussi le droit européen de la concurrence qui définit des infractions mais surtout des amendes,
donc ces règlements anti-concurrentiels peuvent définir des sanctions pénales.

- D’un point de vue international, la CourEDH et sa convention du 4 novembre 1950, ratifiée en 1973 en
France ne définit aucune infraction mais a de l’influence en droit pénal car à l’image des articles de la
DDHC elle définit des principes applicables au droit pénal, comme pour celui de la légalité des délits et
des peines. La France est souvent condamnée en terme du droit pénal, pour l’état de ses prisons, pour
les écoutes téléphoniques (1990), etc.

Section 3 : Son influence sur l’étendue de la définition de


l’infraction.
§1 : L’influence du principe sur la determination de
l’élément matériel de l’infraction.
- Dire qu’il y a un principe de légalité des délits et des peines suppose que l’élément matériel doit être
précisément définit c’est une règle posée par le CoCo qui considère que quand l‘élément matériel n’est
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pas assez définit ou qu’il est trop vague ça contredit le principe de légalité des délits et des peines. Donc
cet élément matériel doit être précisément définit, il ne doit pas être flou.
§2 : L’influence sur la définition de la peine.
- Elle doit être définie par la loi (crime et délit) ou le règlement (contravention). Ce qui vaut pour
l’infraction vaut pour la peine. Mais on a pas besoin de définition exacte, on peut encadrer une peine
dans un minimum et un maximum, on peut aussi mettre uniquement un maximum sans minimum (peine
encourue). Dans le principe de légalité des délits et des peines on doit juste connaitre le maximum
encourue pas la peine qui va être prononcée.

- On a aussi le système de la peine fixe, le texte de loi peut mettre une peine qui sera toujours la même
c’est souvent le cas des contraventions, c’est un montant ni plus ni moins. Pour ce qui est des peines de
prison on ne l’utilise pas. Ce système était utilisé pendant la Révolution française, même pour la prison.

- On peut aussi avoir avec des peines, des mesures de sûreté qui ont pour but de protéger la société
comme par exemple le retrait du permis de conduire ou la peine d’inéligibilité, c’est une mesure en plus
de la peine mais elle doit être définie par la loi ou le règlement, on continue d’appliquer le principe de
légalité des délits et des peines.

Chapitre 2 : Le principe d’interprétation stricte.


- En principe, en droit pénal on ne doit pas avoir à interpréter puisque la loi doit être précise. Mais
certaine situations peuvent se présenter et ne sont pas envisagées par le droit alors on doit les envisager
et les sanctionner. Si le juge ne dis rien alors il commet un déni de justice sanctionné à l’article 434-7-1
du Code pénal. - Le juge a 3 méthodes d’interprétation :
• La méthode littérale : l’idée est qu’on interprète le texte juste le texte par le texte. Interprétation très
développée au 19ème siècle par deux auteurs Aubry et Rau.
• La méthode par analogie : employée quand la loi ne s’intéresse pas à la situation on applique une règle
de droit qui n’est pas prévue pour cette situation mais qui ressemble à la situation prévue par la règle de
droit.
• La méthode téléologique : on recherche quelle était l’intention du législateur, si l’intention marche pour
la situation alors on peut utiliser cette loi là (on regarde les travaux préparatoires).

- En droit pénal on préfère utiliser la méthode littéraire car c’est celle qui limite le plus le pouvoir du juge,
donc moins il a de pouvoir plus on est protégé par le droit. On préfère une interprétation stricte en droit
pénal donc on utilise l’interprétation littérale.

Section 1 : Que veut dire l’interprétation stricte ?


- Le principe est que lorsque l’on a une loi claire et précise l’interprétation stricte prend la forme d’une
interprétation littérale, on interprète avec seulement le texte. Il y a une exception :
• Dans certaines situations on constate que les juges n’appliquent pas l’interprétation littérale. Dans ce cas
ils vont chercher une interprétation par analogie notamment lorsque la situation n’est pas prévue par le
législateur. C’est le cas du vol d’électricité, on se demandait si c’était une chose que l’on pouvait voler,
on a eu des arrêts disant que ce n’en était pas une mais que l’on allait la traiter comme en étant une et
donc qu’il pouvait y avoir vol d’électricité. On a aussi des exemples récents, pour les mails pouvait-il y
avoir violation de correspondance (226-15 CP) si quelqu’un ouvrait votre mail et le lisait sans votre
autorisation ? Le Tribunal correctionnel de Paris le 2 novembre 2000 a dit que par analogie oui on
pouvait admettre dans ce cas une violation de correspondance dite numérique.
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• Dans certains cas, le juge considère qu’il n’y a pas analogie par exemple pour Canal + qui utilise un
décodeur, si on passe outre ce décodeur en utilisant un décodeur pirate, peut ont dire qu’il y a vol ? Ici
on répond non, ce qui est volé c’est des ondes, or le législateur aurait pu le prévoir puisque la télévision
existait depuis longtemps et marchait par voie d’onde, donc le juge n’a pas admis l’analogie puisque cela
aurait pu été prévu, Cour appel Paris, arrêt 24 juin 1987 : pas de vol qualifié (interprétation littérale).
• Parfois dans de cas rares on fait appelle à la méthode téléologique lorsque la loi est sombre, qu’elle
comporte des contradictions, qu’elle n’est pas claire : un décret est pris le 11 novembre 1917 qui «
interdisait aux voyageurs de descendre ailleurs que dans les gares et lorsque le train est complètement
arrêté », donc ici on indique aux voyageurs de descendre du train en marche mais ils se faisaient arrêter
car selon les policiers ils ne respectaient pas la loi alors que c’était le cas en réalité. On a un arrêt de la
chambre criminelle de la Cour de cassation du 8 mars 1930 qui a approuvé la contravention en disant
qu’il ne fallait pas se tenir à la méthode littérale ici mais se référer à l’intention du législateur. Si plusieurs
intentions du législateur transparaissent alors on les étudie et on prend la moins punitive.

- Les lois pénales sont-elles toutes concernées par ces interprétations ? Non certaines sont favorables à
l’accusé et donc il n’y a aucune objection à les interpréter largement :
• Par exemple : les causes d’irresponsabilité pénale (ex: légitime défense, ordre de la loi, contrainte, etc)
celles-ci sont favorables à l’accusé donc le juge est autorisé à interpréter largement la loi. Dès qu’elle est
favorable on peut avoir une interprétation plus large par le juge.

Section 2 : L’interprétation stricte et l’homicide


involontaire du fœtus.
- On a deux situations :
• On a un accident dans lequel est impliquée une femme enceinte qui perd son fœtus due l’accident, donc
on a commis une faute, mais est-on coupable d’homicide involontaire envers le foetus ?
• Le cas où lors de l’accouchement on a une erreur médicale et le fœtus meurt, le médecin est il
responsable d’homicide involontaire.

- Cet homicide est prévu à l’article 221-6 du CP et l’un des éléments matériels est de provoquer la mort
d’autrui. Peut on l’admettre pour le foetus mort ?
• Un arrêt de l’Assemblée plénière de la Ccass du 29 juin 2001 ici la Ccass répond et dit qu’en l’espèce elle
estime qu’il ne peut pas y avoir d’homicide involontaire du fœtus au nom du principe d’interprétation
stricte car l’enfant n’est pas né vivant donc on ne peut le considérer que si l’enfant est né vivant. On relie
l’interprétation stricte notamment au terme autrui, si le foetus meurt alors qu’il est encore attaché à sa
mère on ne peut pas le considérer comme autrui.
• On a aussi un arrêt de la Cour de cassation du 2 décembre 2003 où suite à une erreur médicale un enfant
est né vivant et est décédé 59 minutes plus tard ici on retient l’homicide involontaire car il est né vivant,
on confirme ici qu’il suffit que l’enfant soit vivant même s’il n’est pas viable.

- On a des arguments qui sont contres :


• Si on admettait cet homicide volontaire on pourrait remettre en cause l’IVG : en réalité oui et non car on
pourrait distinguer des cas mais ça donnerait des arguments aux anti-IVG.

Chapitre 3 : L’application de la loi dans le temps en


droit pénal.
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- Il y a deux principes la dessus :
• Non rétroactivité de la loi pénale plus sévère.
• Rétroactivité de la loi pénale plus douce.
Section 1 : La non rétroactivité des lois pénales plus
sévères.
- L’idée est que l’on a à un temps T1 des faits commis, ils ne seront pas jugés à ce temps T1, que se passe
t’il si on a une loi entre le T1 et le jugement T2, une infraction peut disparaitre, ou une loi peut devenir
plus sévère.

- Historiquement, c’est le premier principe posé, on ne peut pas appliquer une loi pénale plus sévère à des
faits commis avant le changement de la loi. C’est un principe contenu dans la DDHC à son article 8 et qui
est reconnue comme étant un principe constitutionnel pour une question de sécurité juridique. On le
trouve aussi dans la ConvEDH donc principe universel. Les gens doivent savoir à quoi ils s’attendent
quand ils commettent des faits, mais si la loi n’est pas promulguée au moment où ils le font alors ils ne
pouvaient pas savoir que c’était plus sévère donc la sécurité juridique impose que l’on applique la loi en
vigueur au moment des faits si la nouvelle loi est plus contraignante. On a de plus une conformité au
principe de légalité des délits et des peines puisque l’on applique la loi telle qu’elle était au moment des
faits.

- Une loi plus sévère c’est une loi qui va augmenter les peines, ajouter des mesures de sureté, étendre la
définition de l’infraction, des lois qui rendent plus sévère la sanction pénale. Elles ne peuvent pas être
rétroactives.
• On a une exception pour les lois interprétatives, des lois qui éclaircissent une loi pénale qui était sombre,
on interprète cette loi et donc la on comprend comment il fallait lire donc celles-ci peuvent être
appliquées au moment du procès qu’importe l’interprétation qu’on a.

Section 2 : Le principe de rétroactivité des lois pénales


plus douces.
- Avant c’était une exception du principe de non rétroactivité des lois pénales plus sévères, maintenant
c’est un principe autonome qui est reconnu par la DDHC, reconnu par la Constitution et par la ConvEDH.
Quand la loi est plus douce on doit l’appliquer à l’accusé même si les faits sont antérieurs par exemple :
une loi qui supprime une infraction.

- Pourquoi appliquer une loi plus douce ? Pour le principe de légalité des délits et des peines, la sécurité
juridique demande qu’on connaisse la loi applicable au moment des faits, et au moment des faits c’est la
loi en vigueur qui devrait être appliquée. Mais ici, il tient de l’intérêt de l’accusé de lui appliquer la loi
plus douce, si la loi est plus douce même intervenue après la réalisation des faits il est dans l’intérêt de
l’accusé de se voir appliquer cette nouvelle législation.

- Qu’est ce qu’une loi plus douce ? Une loi qui acte qu’une infraction est moins grave ou des faits ne sont
plus transgressifs par rapport à l’ordre social. L’ordre social est moins choqué qu’avant. Par exemple
lorsque l’on dépénalise l’homosexualité en 1975 puis dans les années 80 on a considéré que ce n’était
plus transgressif et que ça choquait moins qu’avant, on ne considérait plus que ça bouleversait l’ordre
social. C’est la même chose pour le cas de l’adultère, en 1975 on considère que l’adultère ne bouleverse
plus l’ordre social d’où sa dépénalisation. La loi pénale plus douce ne fait qu’acter une situation qui
existait depuis un certains temps et qui montrait que l’ordre social n’était plus bouleversé. Donc c’est

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une loi qu retire une infraction, diminue les peines, retire une mesure de sureté, elle allège la pression
pénale.

- Une des difficultés est qu’on a deux principes, comment peut on les combiner pour une même
situation ? Par exemple, l’affaire Polleto avec un éducateur accusé par un certain nombre de garçons de
les avoir pénétrer de force et donc d’avoir commis sur eux un certain nombre d’actes sexuels qui étaient
répréhensibles. A l’époque, la pénétration anale n’entrait pas dans la définition du viol. Donc Polleto ne
pouvait pas entrer dans la définition du viol c’était une simple atteinte à la pudeur. Polleto a été jugé en
1981 alors que la loi a changé et une loi distinguait l’attentat à la pudeur (les faits les moins graves), on
introduit l’agression sexuelle et la définition du viol est modifiée. Il est dorénavant est définit au travers
de l’idée de toute pénétration forcée. Donc cette notion inclut aussi la pénétration anale. Donc les faits
entraient dans cette nouvelle loi théoriquement. Il était difficile pour un homme d’avouer qu’il avait été
forcé d’être pénétré par une femme notamment. Il a donc été jugé après cette nouvelle loi, et ayant créé
l’agression sexuelle elle avait totalement réaménagé les sanctions en aggravant la peine de viol, créant
une nouvelle peine et diminuant l’attentat à la pudeur. Donc on a des dispositions plus sévères et en
même temps plus douce. Donc ici on considère que c’est plus sévère ou plus doux ? Soit on a non
rétroactivité de la loi la plus sévère avec une condamnation pour viol ou bien rétroactivité de la loi plus
douce et donc on ne lui applique pas la loi et on lui fait un simple attentat à la pudeur. Ici on a fait une
application distributive de la loi, ici on retient le moins sévère il sera accusé d’attentat à la pudeur mais
on va utiliser la nouvelle sanction donc on utilise une sanction plus douce au nom du principe de non
rétroactivité des lois le plus sévères et en plus il a une peine moins sévère au nom de la rétroactivité des
lois plus douces.

- On a un autre exemple avec le sursis : pas d’obligation de faire exécuter la peine s’il y a sursis, on exécute
pas la prison on est condamné et c’est dans le casier mais on exécute pas la peine, mais le sursis tombe si
on refait un crime ou délit ou contravention de 5ème classe dans la période du sursis. Le sursis est
introduit en France en 1970. Cette loi introduit donc le sursis et en même temps augmente un certain
nombre de peine pour les infractions. Donc des dispositions pénales plus douces et plus sévères donc :
est-ce une loi à application distributive ou alors est-elle plus douce ou sévère ? La jurisprudence
considère ici que cette loi est globalement plus douce, donc cette loi du sursis est rétroactive parce que
plus douce, même si les peines sont supérieures le sursis est en faveur de l’accusé. Donc finalement la loi
a été rétroactive. C’est la jurisprudence qui décide.

- Doit on se référer à la lettre de la loi ou à l’esprit de la loi pour savoir si elle est plus sévère ou plus douce
? En réalité le législateur dit que la loi doit se tenir à sa forme donc au fait que formellement elle est plus
douce ou plus sévère, on ne se réfère pas à l’esprit de la loi mais à sa forme. On se tient à ce qui est dit
dans la loi.

- Cette loi pénale plus douce a t’elle un domaine d’application ? Oui, on peut les appliquer et les rendre
rétroactive jusqu’à un certains stade, le moment où il y a eu une condamnation définitive, sinon on
reviendrait sur tous les procès qui ont eu lieu avant. Les faits ne doivent donc pas avoir été jugé
définitivement, il n’y a autorité de la chose jugée. Il faut une décision définitive (donc non susceptible
d’appel ou de cassation), si elle est définitive alors on applique pas la loi pénale plus douce. Cette loi plus
douce peut aussi admettre des remises de peine, la personne a commencé à exécuter sa peine et on met
fin à la peine car la loi est devenue plus douce mais le jugement reste définitif.

- Principe de continuité de l’infraction pénale : exception au principe de rétroactivité de la loi plus douce.
Une infraction peut disparaitre pour réapparaitre sous une autre forme dans la loi. C’est l’exemple de
l’abus de faiblesse en 1993, la disposition disparate du Code pénal donc il devient plus doux en soi. Mais
la jurisprudence considère que c’est un faux raisonnement car le législateur fait continuer cette
infraction au travers d’une autre infraction et donc d’une pénalisation.

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Chapitre 4 : Les principes de la qualification.
- La qualification c’est voir quels sont les faits commis et trouver une qualification pénale donc faire
rentrer les faits dans une infraction. Dire qu’ils correspondent à une infraction. On doit vérifier qu’il y a
un élément matériel (la chose, l’existence de la soustraction, et le fait que la chose soit à autrui) et un
élément intentionnel. On a parfois plusieurs qualifications possibles pour une seule infraction. Donc il
faut voir comment qualifier les faits.
- Des fois c’est plus compliqué, par exemple une femme dit qu’elle a été pénétrée de force par on petit
ami. Elle dit qu’elle a refusé, qu’il y a eu des attouchements sexuels puis une pénétration forcée. Le petit
ami dit qu’elle était consentante et qu’il croyait que son non était un jeu de séduction car elle n’a rien dit
pendant la pénétration et s’est laissée faire. On a plusieurs qualifications possibles ici : attentat à la
pudeur, agression sexuelle et viol, mais les qualifications n’entraîneront pas la même peine. Les faits
peuvent regrouper les 3, mais ici surtout l’agression sexuelle ou le viol. L’agression sexuelle ne suppose
pas de pénétration forcée, le viol si. Si on admet le viol, alors on admet aussi l’agression sexuelle. Les
éléments matériels fournis par l’infraction peuvent être plus ou moins larges ou vastes.

- En fonction de la qualification ce ne seront pas les mêmes juridictions que l’on fera intervenir.

Section 1 : Le moment de la qualification.


- Le procureur va tout de suite qualifier les faits pour lancer l’enquête s’ils entrent sous une qualification,
par exemple on choisit la complicité pour l’élève qui a désigné Samuel Patty. Le juge d’instruction pourra
ensuite re-qualifier les faits. Si les deux retiennent la même qualification et que la personne est envoyée
devant la Cour d’Assise celle-ci peut aussi re-qualifier les faits. Le procès continuera quand même, et si la
re-qualification est à la baisse alors la Cour d’Assise jugera quand même car si elle peut juger un crime
alors elle peut aussi juger un délit. On peut même re-qualifier en appel.

- A quel moment on se place pour qualifier ? Quand on a des faits commis par exemple en septembre
2020, se place t’on en septembre 2020 pour qualifier ou au moment où l’on juge ? La loi peut avoir
changer entre les deux. Pour l’affaire Polleto, en 1978 les faits qualifient un attentat à la pudeur, mais au
moment où ils sont jugés il ne qualifient plus un attentat à la pudeur mais un viol. On se place au
moment où les faits sont commis ou au moment où l’acteur judiciaire intervient ? On reviendrait à
rendre rétroactive une loi plus sévère si on fait en sorte que les faits aient eu lieu au moment du
jugement. Donc on qualifie les faits au moment de l’infraction et non lorsque l’acteur judiciaire intervient
sinon on va contre la non-rétroactivité d’une loi pénale plus sévère.

Section 2 : L’unicité de la qualification.


- On a une option à deux branches des deux systèmes existant dans le monde :
• Soit des mêmes faits peuvent donner lieu à plusieurs qualifications : ici on a le système américain, on
appelle ça le cumul de qualification, on repère dans les faits toutes les infractions et transgressions à
l’ordre social, pour les mêmes faits une personne peut être poursuivie pour beaucoup de qualifications.
A partir du moment où les faits entrent dans plusieurs infractions alors on doit retenir toutes les
qualifications possibles.
• Soit on estime qu’ils ne doivent donner lieu qu’à une seule qualification : c’est le système français, on ne
peut pas qualifier plusieurs fois des faits uniques c’est le principe de l’unicité de la qualification. On va
repérer l’infraction la plus caractérisée et on ne retient que celle ci. Ce système se traduit pas le principe
« non bis in idem » donc le principe qui veut que l’on ne juge pas deux fois les mêmes faits. Cette règle
cependant disparait si de nouveaux faits apparaissent dans l’enquête.

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- On peut cependant avoir des faits successifs donnant lieu à plusieurs qualifications, dans ce cadre alors
on peut retenir plusieurs qualifications et on est jugé en même temps pour les différentes qualifications.
Mais on est bien dans le cadre de faits différents et successifs et non pas d’un seul fait donnant lieu à
plusieurs qualifications.
• On a le concours idéal d’infraction donc les mêmes faits peuvent caractériser plusieurs infractions et
dans ce cas on applique le principe d’unicité de la qualification, donc une seule infraction.
• Et on a le concours réel d’infraction donc des faits successifs ou répétés qui vont recevoir plusieurs
qualifications et qui seront jugés en même temps donc plusieurs condamnations.

- On a une exception à ce principe d’unicité lorsque l’on peut qualifier de plusieurs infractions et que ces
dernières ne protègent pas les mêmes valeurs sociales, dans ce cas on peut utiliser plusieurs
qualifications. Ex : dans les années 60 une personne jette une grenade sur la terrasse d’un café et dans
un restaurant, deux qualificatifs pouvaient être retenues : la tentative d’assassinat (pas de morts juste
des blessés) et aussi une tentative de destruction du bien d’autrui. Le jet de grenade pouvait être qualifié
de deux manières. En l’espèce il aurait fallu choisir et souvent le choix est dicté par la plus haute
expression pénale donc l’infraction la plus grave, ici la tentative d’assassinat. En l’espèce, on a pas retenu
juste la tentative d’assassinat on a retenu les deux qualifications pour le même fait. La Ccass a accepté
cette exception puisque les valeurs sociales protégées n’étaient pas les mêmes donc on a admis ici le
cumul de qualification. La CourEDH a aussi reconnu cette exception plus tard c’est l’ arrêt VO contre
France de 1999.

- Du point de vue de la peine, il y a un autre principe qui est qu’il n’y a pas de cumul des peines, aux EU
cependant il y en a un. Donc même si on retient plusieurs qualifications car plusieurs valeurs sociales
protégés on aura pas de cumul de peine. Et quand on juge plusieurs faits en même temps sous plusieurs
qualificatif il n’y en aura pas non plus. En réalité, on condamnera à la peine la plus sévère prévue.
• On ne cumule pas les peines de même nature, cependant on peut cumuler des peines de même nature si
le montant de celles ci est inférieur à la peine maximum encourue de l’infraction la plus grave.
• Il peut aussi avoir lieu entre des peines de natures différentes : on peut cumuler une peine
d’emprisonnement à une peine d’amende, c’est courant.
• Enfin, les peines contraventionelles peuvent être cumulées aux peines délictuelles et correctionnelles et
aussi entre elles.

- Dans les modalités d’application on a deux possibilités :


• Le jugement peut avoir lieu en même temps pour toutes les qualifications.
• Mais parfois on est jugé deux fois à des moments différents dans ce cas on peut demander la connexité
des peines donc que les jugements soient connexes le juge peut l’octroyer ou non, l’idée est de les relier
afin de ne pas les cumuler au delà du maximum encouru. Si elle est refusée alors on exécute les deux
peines l’une après l’autre.

- Pour conclure on a le principe de territorialité du droit pénal qui veut parler de l’application de la loi
pénale dans l’espace : des faits peuvent être rattachés à plusieurs pays. Par exemple : des faits commis
en France mais lié à un étranger, ou bien commencés en France et finis dans un autre pays. Dans ce cas
les tribunaux français et la loi pénale française ont toujours vocation à s’appliquer dès lors que
l’infraction est commise sur son territoire, c’est un principe universel.

- Que faire si un français commet une infraction à l’étranger : dans ce cas la loi et les tribunaux ont
toujours vocation à juger ses ressortissants, on juge avec la loi française. On utilise ici le système de
l’extradition donc le français peut être extradé donc la France demande au pays d’extrader son national,
le faire revenir en France pour qu’il soit jugé en France selon la loi française. Mais le pays peut refuser
parfois, l’extradition est soumise à des conditions juridiques. Notamment, en France on ne renverra pas
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un étranger qui est accusé d’une infraction politique. On a d’autres hypothèses comme le fait que les
infractions prévues dans le pays en cause ne soient pas prévues en France (ex
: homosexualité ou adultère). Aussi si le peine applicable est considérée comme inhumaine, par exemple
il n’y aura pas d’extradition vers les pays qui appliquent la peine de mort.

- On a aussi une exception générale lorsque les pays acceptent de créer des Cours internationales de
justice par des conventions, bilatérales ou internationales qui créent des Cour pénales internationales
qui jugent les personnes. On a aujourd’hui une Cour Internationale qui intervient lorsque les pays
l’acceptent comme pour les Procès de Nuremberg on a une Cour qui s’est créée ex nihilo. - L’infraction
politique on a deux visions :
• Une infraction contre les intérêts de l’Etat (ex : coup d’Etat, fraude électorale, etc).
• Une infraction faite pour un motif politique donc par exemple tuer quelqu’un pour une raison politique,
on a un arrêt GORGULOFF dans les années 1930 qui donne un homme accusé d’avoir tué le Président de
la République, à l’époque si c’était une infraction politique pas de peine de mort mais si s’en était une
alors oui donc la Cour de cassation ici a dit que ce n’était pas parce que le but était politique que
l’infraction est politique donc on ne reconnait que la 1ère option.

Partie 2 : La caractérisation de l’infraction.


- Pour qu’une infraction soit caractérisée il faut 3 éléments essentiels : un élément légal (une loi ou un
règlement qui prévoit l’infraction on l’a déjà vu), un élément matériel et un élément intentionnel même
si certaines infractions ne contiennent pas d’intention mais sont quand même sanctionnées.

Chapitre 1 : L’élément matériel de l’infraction.


- Pour le vol, par exemple on a une soustraction frauduleuse de la chose d’autrui, donc ce vol au fond
suppose plusieurs éléments matériels pour qu’il y ait vol il faut :
• Une soustraction.
• Une chose appartenant à autrui.
• Une fraude.

- Chaque infraction a des éléments matériels qui lui sont propres. Le but n’est pas d’étudier tous les
éléments de chaque infraction ce serait du droit pénal spécial. Nous cherchons nous à voir des points
communs. L’idée commune est souvent : est-ce qu’il faut un résultat pour qu’il y ait une infraction ?
Aussi, peut-on catégoriser les éléments matériels ?

Section 1 : Le résultat est-il un élément matériel


indispensable pour caractériser une infraction ?
§1 : Existe-il des infractions sans résultat ?
- Pourquoi on se pose cette question ? Parce que le droit pénal est normalement une atteinte à la société,
à la paix sociale donc on pourrait imaginer qu’une infraction ne peut pas être caractérisée s’il n’y a pas
d’atteinte à la société, or pour qu’il y en ait une il faut un résultat. Donc il devrait être indispensable
qu’une infraction contienne nécessairement un résultat. Et c’est le cas, en principe il y a infraction
lorsque le résultat fait partit des éléments matériels (ex : l’homicide est le but de provoquer la mort de
quelqu'un donc le résultat est envisagé, le vol est une soustraction frauduleuse donc le résultat qui est la
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soustraction est envisagé). Donc dans la plupart des infractions le résultat fait partie des éléments
matériels ce sont les infractions matérielles mais il y a des exceptions : c’est ce que l’on appelle les
infractions formelles donc les cas où le résultat ne fait pas partie des éléments matériels de l’infraction,
par exemple :
• L’empoisonnement : c’est le fait d’administrer à autrui une substance létale, en soit ce qui est condamné
c’est l’administration de la substance létale. Pour autant, il n’est pas nécessaire que la personne soit
morte donc le résultat de mort n’est pas nécessaire. Il suffit d’administrer une substance létale, mais si la
personne survit ou qu’il y a un antidote on peut caractériser l’empoisonnement sans qu’il n’y ait de
résultat.
• Le harcèlement sexuel : le fait de faire des choses ayant une connotation sexuelle mais sans qu’il n’y ait
de relation sexuelle au bout du compte, en cette absence on peut caractériser l’harcèlement donc le
résultat n’est pas nécessaire.
- Il est important de discerner une infraction matérielle d'une formelle :
• D’un point de vue conceptuel : il faut se méfier des infractions formelles car plus on les multiplie plus le
risque est de multiplier la sanction de simple fait léger. On risquerait d’incriminer n’importe quel fait
même s’il n’est pas si important que ça en réalité (on emploi beaucoup ce système dans les dictatures).
On ne chercherait plus à savoir si l’on perturbe réellement l’ordre public. Les gens ont besoin de
comprendre en quoi on a une atteinte à l’ordre public dans ces infractions formelles (cas du COVID).
• D’un point de vue pragmatique : souvent les infractions formelles s’assimilent à des tentatives, il va être
difficile de reconnaitre une tentative dans une infraction formelle par exemple reconnaitre une tentative
d’empoisonnement n’est pas simple puisque la tentative est liée au résultat.

§2 : Peut-on condamner une personne pour une infraction


qui nécessite un résultat alors qu’il n’est pas atteint ?
- Le droit va t’il condamner le fait que certains éléments matériels de l’infraction existent mais que le
résultat n’existe pas ? Exemple : on tire pour tuer mais on rate la personne. Aussi, si on fait ça à partir de
quand commence-on à condamner ? C’est ce que l’on appelle l’étude du chemin du crime, il faut trouver
l’endroit où se placer :
• Hypothèse 1 : on peut penser commettre un crime, juste y penser, en avoir envie, envisager les éléments
qui le permettraient mais dans ma tête. Est-ce que le seul fait d’y penser rend condamnable ? Non on ne
peut pas, le stade de la pensée n’est pas condamnable car dangereux et pas très humain.
• Hypothèse 2 : toujours dans l’ordre interne on commence à envisager la possibilité réelle de le faire et
les plans que l’on pourrait envisager pour le faire, ce n’est toujours pas répréhensible car intérieur.
• Hypothèse 3 : on commence à extérioriser, on y pense et on commence à commettre des actes se
rapprochant des éléments matériels de l’infraction, on achète une arme, on fait des repérages, jusqu’où
doit on aller ? Beaucoup d’extériorisation ou non ? Peut on être condamné ? Parce que finalement
même si on commence ces actes on ne va pas forcement aller jusqu’au bout. Ici on doit savoir où se
placer. Et là il faut voir la tentative.

- La définition de la tentative est donnée à l’article 121-5 qui dispose que « La tentative est constituée dès
lors que, manifestée par un commencement d'exécution, elle n'a été suspendue ou n'a manqué son effet
qu'en raison de circonstances indépendantes de la volonté de son auteur », on a donc deux conditions et
il faut savoir si on sanctionne la tentative de la même manière que l’acte final en lui même.

A/ Les conditions de la tentative.

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- Il y en a 2 : un commencement d’exécution et le fait qu’il n’ait pas d’effet en raison de circonstances
indépendantes de la volonté de l’auteur donc l’absence de désistement volontaire.

1 - Le commencement d’exception.
- On a deux définitions :
• Objective : il faut que l’on retrouve soit les éléments matériels de l’infraction, soit une ou les
circonstances aggravantes prévues dans l’infraction. Ex : on s’introduit chez quelqu’un on appréhende un
objet et d’un coup on entend la police et donc on arrête et on ne soustrait pas la chose, il y a une
soustraction non réussie mais tentée, c’est la chose d’autrui et on l’a fait de façon frauduleuse donc les
éléments matériels sont caractérisés. Sinon on a cassé une vitre dans ce cas il y a effraction et c’est donc
une circonstance aggravante.
• Subjectif : peu importe les éléments matériels ou les circonstances, il faut retrouver des éléments
concrets permettant de considérer qu’il y avait une intention manifeste de commettre une infraction ce
sont des éléments qui montrent de façon univoque l’intention de commettre l’infraction. On tient donc
compte de l’intention criminelle.

- En jurisprudence, on retient la thèse subjective dans les arrêts LACOUR, SCHIED, BENAMAR, la Ccass dit
que c’est « l’acte qui tend directement au délit avec l’intention de le commettre ». C’est une idée que
l’on trouve dans des arrêts de la chambre criminelle de la Ccass du 29 décembre 1970 LACOUR et du 8
novembre 1972 RUIZ. Donc il faut toujours des éléments concrets qui démontrent l’intention de
commettre l’infraction. En ce sens on a une différence entre le commencement d’exécution au sens
strict et les actes préparatoire (ex : le fait d’aller acheter une arme).
• On le voit dans une tentative d’agression sexuelle du 15 juin 1995, une personne se fait passer pour un
médecin et a conduit la femme dans son appartement lui demande de se déshabiller pour subir un
examen médical suite à une embauche, elle s’évade à temps et on considère qu’il y tentative d’agression
sexuelle car il y avait assez d’éléments concrets montrant une volonté d’agression.
• On a aussi un arrêt sur la tentative d’évasion de la Cour d’appel de Douai du 11 aout 2004 un détenu a
pris le pied de télévision pour déceler les pierre autour de sa fenêtre à barreau mais ça faisait du bruit
donc le gardien est arrivé, en a parlé à la hiérarchie et on l’a poursuivit pour une tentative d’évasion, lui a
dit que son intention était juste d’avoir plus d’air. La CA n’a pas retenu ceci.
• Enfin, un arrêt du 29 décembre 1970 RUIZ, plusieurs hommes munis d’une arme se poste avec des passe-
montagnes, gants, foulards, lunettes et faux nez et se postent près d’un endroit où passent des
transporteurs de fond donc on considère qu’il ya une tentative de vol caractérisée.

2 - L’absence de désistement volontaire.


- La difficulté de la démonstration est de le prouver, comment on prouve qu’il est volontaire ou non ?
Quelqu’un qui décide finalement de ne pas commettre l’infraction. S’il y a commencement d’exécution
mais qu’il se désiste on ne peut pas le poursuivre pour tentative. Ce désistement peut avoir lieu jusqu’à
ce que les éléments matériels soient consommés, une fois qu’ils sont consommés alors il ne peut plus y
avoir de désistement volontaire donc la tentative sera retenue.

- On a l’hypothèse du repentir actif : on tire sur quelqu’un il est blessé ou mort, on fait tout pour essayer
de le sauver ici on a un repentir actif pas un désistement volontaire donc la tentative pourra être retenue
mais on tiendra compte du repentir actif dans la décision de la peine, elle pourra être baissée.

- Le désistement volontaire est facile à ne pas être retenu dans certaines circonstances : par exemple si on
rate la cible, on va au bout des éléments concrets on tire mais la personne s’en échappe alors on a une

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tentative achevée ici. Aussi, si dans un vol on restitue après, le vol est retenu mais on tiendra compte de
la restitution dans la peine.

- La tentative suspendue : les actes ont été suspendus mais caractérisent-ils un désistement volontaire ou
non ? Parfois c’est simple, si on tient quelqu’un en joue, si on lui dit qu’on va lui tirer dessus et qu’on
lève l’arme pour tirer en l’air alors on a une tentative suspendue par désistement volontaire donc pas de
tentative. Mais on a des cas plus ambiguës, par exemple on a un arrêt du 3 janvier 1973 BERCHEM on a
deux cousins dans un magasin, à l’époque on avait moins de surveillance et
il y avait des cartons de téléviseur et on en avait un qui prenait le carton l’emmenait à l’autre qui le
mettait dans la voiture. Des gens se sont dit que c’était bizarre et il y a avait des cameras et l’un d’eux a
repéré l’affaire, celui qui allait vers l’extérieur a arrêté plus tôt et dit qu’il l’a fait car il l’a voulu, en
l’espace on a estimé qu’il n’y avait pas désistement volontaire car il a arrêté à cause des cameras.

- On doit aussi savoir jusqu’où on doit aller on a un arrêt sur la tentative de viol en réunion, la personne
concernée avait une une crise d’impuissance au moment de pénétrer la jeune fille contre sa volonté
donc il invoquait le fait que s’il avait eu sa crise d’impuissance c’est qu’inconsciemment il ne voulait pas
la violer donc il y avait un désistement, la Ccass a dit que l’on ne devait pas prendre toutes les subtilités
des théories analytiques et qu’elle ne faisait pas attention au subconscient et donc elle a considéré qu’il
n’y avait pas de désistement volontaire, que ce n’était pas lié à lui donc il a été poursuivi. Il faut donc
apporter la preuve du désistement volontaire qui parfois est simple et parfois beaucoup moins.

- Qu’en est il de l’infraction impossible :


• Vision objective : on a une absence de désistement volontaire sans commencement d’exécution puisque
ce dernier ne pouvait pas exister à cause du fait qu’il ne puisse pas y avoir infraction.
• Vision subjective : on considère qu’on a une réelle tentative, on a les éléments du commencement
d’exécution, on a une absence de désistement volontaire parce que si l’infraction n’est pas allée jusqu’au
bout c’est en dehors de la volonté de la personne.
• La jurisprudence s’est posée la question au 19ème siècle autour de vol dans un tronc d’église, que se
passe-il quand le tronc est vide ? On a admis qu’il n’y avait en réalité pas d’infraction ni tentative, on a
donc plutôt une vision objective. Ensuite, une jurisprudence a pris un autre chemin au début du 20ème
siècle et surtout en 1986 dans l’arrêt PERDEREAU dans lequel on a décidé que la situation était de dire
qu’on avait tous les éléments de la tentative, quelqu’un tente de tuer un mort, on a une bataille et la
victime a été laissé pour morte, Perdereau étant un ennemi de la personne il est allé l’achever avec une
barre de fer et l’a étranglé mais la victime était déjà morte depuis un bon moment. Il a été arrêté et jugé
et la situation est devenue compliquée, la jurisprudence a considéré qu’il y avait commencement
d’exécution et une absence de désistement volontaire donc la jurisprudence actuelle est celle ci. Donc
même si l’infraction est impossible il peut quand même y avoir tentative aujourd’hui.
• On a cependant un cas spécial pour les poupées vaudous, une personne ayant des pratiques vaudous
peut-elle être poursuivie pour tentative d‘assassinat ? Non on a admis qu’il y avait absence de
commencement d’exécution parce qu’on a une absence de commencement totalement absolue, c’est
une impossibilité absolue, en lui même il est impossible de concevoir que le fait de piquer une poupée
pouvait constituer un commencement d’exécution.

B/ Les sanctions de la tentative.


- On a deux questions :
• Sanctionne-t-on toutes les tentatives ? La réponse est variable. On admet que la tentative n’est pas la
même chose que la réalisation de l’infraction donc on va doser :
• La contravention n’étant pas très grave on ne sanctionne jamais sa tentative.

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• Le délit est plus grave alors le législateur décide de dire que la tentative est sanctionnée que si la loi le
prévoit c’est le cas du vol on a le vol et la tentative de vol qui est punie dans les mêmes conditions, sans
texte particulier alors on ne punit pas.
• Le crime qui est très grave on considère que la tentative de crime est toujours punissable. On a donc une
gradation selon la gravité de l’infraction.

• Les peines prévues pour l’infraction sont elles transposées sur la tentative d’infraction ou sontelles
inférieures ? On a deux thèses :
• Objective : dans la tentative le résultat n’est pas atteint donc l’ordre social est moins troublé alors de fait
on devrait punir moins.
• Subjective : tout cela ne change rien, même si le résultat n’est pas atteint il y a un trouble social et
l’intention de commettre l’infraction était bien présente donc l’intention de troubler l’ordre social aussi.
Donc ici l’intention est la même que si le résultat est atteint donc ici on voudrait que la tentative soit
sanctionnée comme l’infraction en elle même.
• La loi a considéré que la tentative encoure les mêmes peines que l’infraction consommée. Cependant il
faut prendre en compte l’individualisation de la peine et le juge peut tenir compte du fait que ce ne soit
qu’une tentative et non une infraction consommée et peut donc donner une peine inférieure. Le juge a
une grande latitude pour la peine, la loi prévoit un maximum encouru et le juge décide de la peine entre
0 et le maximum. Le principe de légalité des peines n’impose pas que le législateur fixe une peine
définitive, seulement que celle ci soit fixée par la loi. Le système des peines fixes a été utilisé pendant la
révolution française, le juge n’avait aucune latitude. Aujourd’hui, ce système a été abandonné depuis
1810 car trop difficile à mettre en application puisque les juges et jurys s’arrangeaient pour qu’au final ils
mettent la peine qu’ils voulaient donc ils choisissaient des circonstances atténuantes ou aggravantes etc.
Donc ils faisaient déjà une individualisation de la peine. Aujourd’hui, c’est une obligation, on a même des
enquêtes de personnalité pour comprendre comment individualiser la peine.

Section 2 : Les différents éléments matériels.


- Il y a une classification des éléments matériels.
- D’abord par omission ou par commission:
• On a des infractions d’omission donc ne pas faire quelque chose fait que l’on commet une infraction
comme la non assistance à personne en danger.
• On a aussi les infractions de commission donc agir pour obtenir un but, ce sont les plus nombreuses
comme par exemple le meurtre.
• On se demande si on peut avoir des infractions de commission par omission ? Par exemple on veut tuer
quelqu’un on se balade au bord d’une falaise avec lui, par hasard il glisse et tombe de la falaise mais se
rattrape au dernier moment il est accroché et attend qu’on l’aide et on lui dit adieu, il tombe et meurt.
On a un témoin qui a entendu l’adieu que se passe t’il ? On poursuit pour omission ou meurtre ? Le fait
de ne pas porter secours a t’il été volontaire pour provoquer la mort ? Ici on a pas toujours répondu
pareil, dans le Code pénal de l’ancien droit on considérait que oui on pouvait. A partir de 1810 on a
considéré que non dans l’affaire des séquestrés de Poitiers du 20 novembre 1901, affaire très connue.
On a des parents qui séquestrent quelqu’un dans une chambre pendant des années, sans lumière, sans
soin. On s’est demandé si l’on pouvait condamner pour coups et blessures volontaires contre la
personne. La jurisprudence a dit non, l’omission de porter des soins etc n’est pas considéré comme
coups et blessures volontaires. Aujourd’hui, on a l’article 223-3 qui punit ce cas.

- On distingue aussi les infractions instantanées, continue et continuée :


• Instantané : elle de déroule en un instant de temps donc une réalisation très courte comme le meurtre.

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• Continue ou successive : infractions dans lesquelles l’élément matériel persiste dans le temps et la
prolongation de cet élément démontre la persistance de la volonté. Par exemple : le cas du recel, il
commence au moment où on est mis en possession du bien volé jusqu’à ce que l’on se sépare du bien
volé donc ça peut durer longtemps ou non.
• Continuée ou permanente : infractions qui sont identiques et se répètent de façon régulière, par
exemple un vol de caisse régulier commis par un caissier.
• La jurisprudence s’y intéresse notamment pour l’application de la loi dans le temps, on applique la loi qui
existe au moment où les faits se sont réalisés, dans une infraction instantanée on a pas de soucis puisque
l’on a un moment déterminé. Dans une infraction continue la loi peut intervenir avant le début de
l’infraction donc pas de soucis, mais que faire si elle intervient après le début de l’infraction mais avant la
fin, dans ce cas on considère que vu que l’infraction n’est pas finie alors on considère que la nouvelle loi
est applicable car l’infraction n’est définitivement constituée qu’après intervention de la loi. Pour
l’infraction continuée, une loi intervient entre le premier vol et le dernier vol, on va appliquer la loi
ancienne à tous les éléments qui se sont produits avant la nouvelle loi sauf si celle ci est plus douce et on
applique la nouvelle loi à ceux intervenus après qu’elle soit entrée en vigueur. Mais parfois pour les
infractions continuées la jurisprudence traite l’infraction continuée comme les infections permanentes et
donc elle applique totalement la nouvelle loi, c’est une exception mais c’est arrivé, on a un arrêt
important qui concerne l’abus de faiblesse on traite dans cet arrêt l’infraction continuée comme une
infraction continue et on applique le Code de 1993 qui pourtant est plus sévère et qui est intervenu
entre le début et la fin, on a un arrêt de la Chambre criminelle de la Cour de cassation du 27 mai 2004.

- Les infractions simple, complexe et d’habitude :


• Simple : elle ne nécessite qu’un élément matériel pour être constituée comme le vol, le recel, l’omission
de porter secours.
• Complexe : il faut un cumul d’élément matériel par exemple l’escroquerie (on se fait remettre une chose,
on a des manoeuvres frauduleuses, plusieurs éléments matériels complexes), on la traite comme une
infraction simple.
• D’habitude : elle a besoin d’une répétition des éléments matériels pour être constituée par exemple le
harcèlement sexuel qui suppose au moins 2 actes, le harcèlement moral, l’exercice illégal de la
médecine.
• On peut avoir encore une influence pour la loi dans le temps, pour l’habitude si la loi intervient avant le
2ème acte elle sera applicable puisque l’infraction est constituée au deuxième acte.

Chapitre 2 : L’élément intentionnel.


- On va d’abord tenter de caractériser cet élément et ensuite on va voir s’il existe des exceptions et
lesquelles existent à son existence. Il est nécessaire de vouloir un résultat qui trouble l’ordre social pour
qu’il soit puni. La transgression de l’ordre social passe par la volonté de la transgresser c’est pourquoi
l’article 121-3 du Code pénal dit « il n’existe pas d’infraction sans intention de la commettre » donc c’est
le principe absolu. Mais il faut comprendre en quoi il consiste.

Section 1 : La notion d’intention.


- On parle de la notion de dol et de ses exemples.

§1 : Définition de la notion de dol.


- En droit pénal on distingue deux types de dol : le dol général et le dol spécial.
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A/ Le dol général.
- C’est un dol commun à toutes les infractions, c’est une nécessité pour toutes les infractions c’est
l’intention de violer la loi. Ça permet d’éliminer deux hypothèses :
• Certains ne peuvent pas avoir cette intention de violer la loi : les personnes atteintes d’un trouble
mental, on considère qu’elles ne peuvent pas avoir l’intention de violer la loi puisque le trouble mental a
pour intention de faire percevoir une fausse réalité. Donc on admet qu’une personne atteinte d’un
trouble mental est irresponsable pénalement. En réalité, cette personne a un ordre normatif qui n’est
pas le notre. Par exemple un schizophrène en crise est dans un cadre normatif propre à lui même.
• Lorsque la personne est mise dans une fausse réalité par la victime. La victime place le coupable
potentiel dans une fausse réalité par exemple le détournement de mineur, le mineur se dit majeur dans
ce cadre si c’est vraisemblable alors on va admettre qu’il n’y a pas de responsabilité pénale si on a un
détournement de la réalité par la victime.
- Il est difficile de prouver le dol général mais la Ccass a rendu les choses simples, elle applique un
syllogisme elle constate qu’un fait commis est contraire à la loi pénale, comme c’est incontestable et
contraire à la loi pénale, or nul n’est censé ignorer la loi. Donc on devait le savoir, on a commis un acte
qui y était contraire, donc on a forcement troublé l’ordre social en connaissance de cause parce qu’on l’a
voulu. Le fait commit démontre le fait intentionnel de violer la loi. Pourquoi la Ccass a admis une
définition si large ? Parce que le dol spécial existe.

B/ Le dol spécial.
- Ici on a un dol qui n’est pas contenu dans toutes les infractions mais la plupart oui. Il est souvent relié au
résultat donc les infractions formelles en général ont du mal a en avoir un. Il consiste à démontrer que
l’intention était dirigée dans un but particulier, l’intention n’est pas que de violer la loi mais a un but
particulier définit dans l’infraction. Soit c’est directement définit par « dans le but de » soit la
jurisprudence le déduit. Le meurtre par exemple suppose l’intention de tuer donc pour qualifier de
meurtre il faut démontrer l’intention de tuer.

- On a un exemple de la difficulté de définir pour l’histoire de l’empoisonnement, on a le fait d’administrer


une substance létale, cette infraction est dites formelle on a pas besoin de résultat, on a une infraction
très grave punie de 30 ans d’emprisonnement. On s’est demandé en quoi consistait le dol spécial, on a
deux thèses :
• L’intention ici est la connaissance du caractère létal de la substance donc savoir qu’on administre une
substance susceptible de tuer. Ce n’est pas trop dur de savoir si la personne avait connaissance ou non
du caractère létal.
• L’empoisonnement c’est le fait de connaitre et en plus d’avoir voulu la mort donc ce qui n’existait pas
dans le résultat on l’introduit dans le dol spécial donc dans l’intention. On a vu cette question
notamment dans le cas du virus du SIDA et la transmission de celui-ci dans le cadre de l’affaire du sang
contaminé. Ici, on est dans les années 80 on découvre le SIDA, on a des transfusions sanguines et quand
on faisait du don de sang on ne vérifiait pas si on avait le SIDA et en plus on mélangeait les sangs. On a
finalement trouvé qu’en chauffant les poches de sang à une certaine température le virus disparaissait.
Une question s’est posée à un moment : le problème était d’envoyer à l’étranger les poches de sang, on
avait la procédure mais elle serait déployée que plus tard en France et un médecin s’est demandé s’il
devait envoyer toutes les poches pour les chauffer ou si on prenait le risque d’écouler les poches de sang
en l’état quitte à ce que certains soient contaminés par le SIDA. Et ils ont décidé d’écouler le stock
français. On a donc eu énormément de contamination à cause de ça et donc de morts. L’affaire a
explosé, a été découverte et ça a été le scandale sanitaire français du siècle. Comment pouvait on
poursuivre ceux ayant pris ces décisions ? On pouvait retenir quelques infractions : la tromperie qui est
très faible comme infraction, le procureur a voulu utilisé ici l’empoissonnement et ils ont été poursuivis

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pour ça et pour tromperie. L’argument retenu est que l’empoisonnement (et on a plusieurs arrêts qui
vont dans ce sens comme un de 2003 de l’assemblé pléinière qui réfute la qualification
d’empoisonnement car pas d’intention prouvée de tuer) ces arrêts ont préciser que dans
l’empoisonnement il y a un dol spécial qui est l’intention de tuer. L’empoisonnement c’est 30 ans de
prison, c’est une des pires infractions, une sorte d’homicide aggravé. Certains ont contesté en disant
qu’on avait une infraction formelle donc pas besoin de résultat alors au contraire il faut encore plus
circonscrire l’infraction donc on retient l’intention de tuer. Finalement ils n’ont pas été condamnés pour
empoisonnement.
• Quid de la transmission du SIDA par des relations sexuelles non protégées et en connaissance de cause :
on a eu une grande controverse jurisprudentielle, la jurisprudence a tenté de retenir l’empoisonnement
en disant qu’il pouvait y avoir empoisonnement puisqu’il provoquait la mort, pendant longtemps on a
considéré que non car pas d’intention de tuer. Cette position s’est légèrement modifiée puisque la
jurisprudence a été chercher une autre infraction et la CA de Colmar le 4 janvier 2005 a été l’initiatrice
du domaine et elle a été confirmée par la Ccass le 10 janvier 2006 on va utiliser ici l’administration de
substance nuisible et plus l’infraction d’empoisonnement. On a une infraction qui suppose une
substance nuisible, qu’il y ait une administration et qu’il y ait une intention donc le dol spécial consiste
en la connaissance du caractère nuisible de la substance. Dans les affaires de la transmission du virus
donc dans l’arrêt Colmar on considérait que ce n’était pas nuisible puisque l’on ne mourait plus du SIDA
(c’est faux), on a aussi contesté la question de l’administration donc la démonstration que c’était ce
partenaire qui avait transmis le virus, rien ne prouvait que c’était bien lui qui l’avait administré. Le juge
s’était livré à un examen poussé des faits et en l’espèce le monsieur avait eu beaucoup de rapports avec
beaucoup de gens, en l’occurrence il prétextait à chaque fois qu’il était allergique au préservatif et il était
avéré qu’elle n’avait que peu de partenaire et ici aucun autre et donc il était très probable que ce soit lui
qui l’ait transmis. Quand au caractère nuisible la réponse a été oui, tout le monde sait que le SIDA est
nuisible. Donc cette affaire a conduit à la possibilité de condamnation pour administration d’une
substance nuisible pour ces cas la. On a un arrêt de la CA d’Orleans du 9 novembre 2007 une femme
donne le SIDA à un militaire en connaissance de cause.
• Une question reste en suspend peut on utiliser cette infraction si la victime est consentante ? Le
partenaire sait que l’autre a le SIDA et l’accepte mais en théorie rien n’empêcherait à priori de retenir
l’administration de substance nuisible. Il n’y a pas eu d’arrêt sur cette question là, mais cela pourrait
arriver. Les associations sont très vigilantes à cela et défavorable au fait de l’admettre car on aurait une
atteinte trop importante à la liberté sexuelle.

Section 2 : ????

Chapitre 3 : La sanction exceptionnelles des


infractions non-intentionnelles.
- Le législateur a estimé que dans certaines hypothèses rares on pouvait admettre des infractions non
intentionnelles, ce sont celles que l’on trouve à l’article 121-3 alinéa 2, 3 et 4. En premier lieu on a la
mise en danger délibérée de la vie d’autrui qui est spéciale car ne nécessite pas de résultat c’est le fait
par exemple de circuler en état d’ivresse mais de ne provoquer aucune victime, elle est définie à l’article
223-1. Mais nous allons d’abord voir l’homicide involontaire et les blessures involontaire causant un
handicape grave.

Section 1 : Les infractions non-intentionnelles à cause d’un


résultat qui trouble trop l’ordre social.

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- Ces infractions sont rares on va en voir deux elles troublent l’ordre social à cause de l’atteinte à
l’intégrité physique donc la mort ou des blessures ayant provoquées une incapacité physique trop
importante, on a pas d’intention donc on encadre de manière précise la preuve de ces infractions. On a
construit un cadre pour donner les conditions pour qu’il y ait une faute susceptible d’entrainer une
sanction, ce cadre on le voit à l’article 121-3 alinéa 3 et 4, ce cadre distingue le fait qu’il y ait un lien
direct entre la faute et le dommage ou un lien indirecte entre les deux. Cette différence entre le lien
direct et indirect ne s’applique que pour les personnes physiques, pour les personnes morales le cadre
est fixé à l’article 121-3 alinéa 3. Le système veut que ça ne vaille que pour les personnes physiques. On a
fait cette distinction dans la loi Fauchon de 2002 donc après le Code pénal de 1993, on s’est rendu
compte que pour certaines personnes physiques Il fallait être plus sévère dans la démonstration de la
faute notamment pour les décisionnaires publics (comme les maires). Donc l’article 121-3 alinéa 3 donne
une démonstration plus simple de la faute.

§1 : L’hypothèse où il y a un lien direct entre faute et


dommage.
- C’est l’hypothèse de l’article 121-3 alinéa 3. Elle s’étend aussi aux personnes morales. Ici c’est qu’il y a un
lien direct entre la faute et le dommage donc ça veut dire que le dommage est la mort ou les blessures
graves ici, la question est de savoir si les actes qui sont commis par celui qu’on poursuit sont en relation
directe avec la mort/ blessure ou alors sont en relation indirecte.
• La relation directe c’est que soit on a une relation de proximité donc l’acte est celui qui a provoqué en
dernier lieu la mort/blessure, soit c’est l’acte déterminant de la mort/blessure. Par exemple on a une
tempête violente et on a un gros bateau qui a été stationné dans une zone à petit bateau et ce gros
bateau en faisant des manoeuvres contraire aux règles de la marine va provoquer des vagues mettant un
petit bateau en péril. Donc les marins essayent de se sauver et avec la manœuvre du gros bateau
certains vont disparaitre et mourir. On veut donc poursuivre pour homicide involontaire le capitaine, la
cause directe de la mort c’est la tempête et les vagues, que le capitaine soit un auteur indirect ne fait
aucun doute, mais ici la jurisprudence va dire qu’il est aussi auteur direct car il a été déterminant dans le
naufrage du bateau et des canoës donc la notion du caractère déterminant fait qu’il y a un lien direct.

- Que faire si le lien direct existe ? Alors la loi distingue 2 hypothèses, dans deux cas on a une infraction :
• La transgression à une obligation de prudence et sécurité prévue par la loi ou le règlement : ça veut dire
qu’il faut d’abord une loi ou un règlement au sens formel qui prévoit une obligation de sécurité ou de
prudence par exemple c’est le Code de la route, on a des lois et règlements dans celui ci qui prévoit ces
obligations. On parle des règlements pris par les autorités administratives ici. Si on a une transgression
de cette obligation alors on peut poursuivre pour homicide involontaire/ blessures involontaires.
• La faute simple : c’est l’hypothèse où il n’y a pas forcement d’obligation de prudence et sécurité mais on
va caractériser une faute simple définit à l’article 121-3 alinéa 3 il faut que « l’auteur des faits n’ait pas
accompli les diligences normales compte tenu le cas échéant de la nature de ses missions et fonctions,
de ses compétences ainsi que du pouvoir et des moyens dont il disposait ». On a donc ici l’idée de ce qui
se fait normalement dans cette situation en tenant compte de la nature des fonctions ou missions de la
personne, de ses compétences, et des pouvoirs et moyens qu’elle a. On apprécie situation par situation
selon ces critères.

§2 : L’hypothèse où il y a un lien indirect entre faute et


dommage.
- Cela ne concerne que les personnes physiques. Quand parle t’on d’un lien indirect ? C’est quand il y a
une relation indirecte entre le dommage et la faute. La loi voit deux hypothèses :

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• Le cas où la personne a créé les conditions de réalisation du dommage. Par exemple : un maire organise
un défilé dans la ville mais ne prend pas toutes les précautions nécessaires, il mets des barrières qu’à
certains endroits, alors une voiture passe et il y a un accident un piéton meurt. On a la création des
conditions du dommage, on a une grosse erreur qui crée le dommage.
• Le cas ou la personne n’a pas pris les mesures alors qu’il était au courant pour éviter le dommage. Par
exemple on a un maire qui sait qu’on a des grosses buses de béton dans lesquelles les enfants jouent et
le maire sait que c’est dangereux, un jour une buse roule et l’enfant meurt, le maire savait mais n’a pas
pris de mesure pour éviter le dommage donc il y a une relation indirecte.

- Le lien indirect est sanctionné mais il faut qu’il y ait un degré de certitude qui existe entre la faute et le
dommage il faut qu’il soit indirect mais certain. On le voit dans 2 arrêts de 2004 : le premier est l’histoire
de quelqu’un qui roule et qui fait tomber un piéton qui traversait la rue et qui ne l’a pas vu, la personne
n’a rien de grave elle a juste un souci à la jambe donc on l’emmène dans une clinique mais elle va bien il
s’avère qu’à la clinique elle est opérée et hélas contracte une infection nosocomiale (infection récurrente
dans les hôpitaux et cliniques ce sont des bactéries présentes). La personne en meurt. Ici plusieurs
éléments ont participé à la mort, on cherche la responsabilité de la clinique mais aussi voir si on ne peut
pas reprocher l’homicide involontaire. C’est la théorie de l’équivalence des conditions donc on prend
tous les faits à l’origine d’une infraction comme pouvant constituer une infraction. On se demande s’il y a
un lien indirect, en soit il a participé à la réalisation du dommage mais la Ccass va dire non, ici il n’y a
aucun lien indirect car le lien est trop incertain. En soit il n’est pas possible que le fait que la voiture ait
renversé le piéton ait pu être le fait ayant tué la personne car pas d’atteinte à la santé et la cause de la
mort n’est pas du tout liée à l’accident donc il est évident qu’il n’y a pas de lien même indirect. Le même
jour, on a un autre arrêt : ici un ouvrier agricole a utilisé une moissonneuse batteuse dans un champs et
elle était en leasing et c’est à l’agriculteur d’entretenir l’engin, il ne l’a pas bien fait alors celle ci a produit
des étincelles, le champs prend feu il y a du vent ça prend vite et dans cette intervention il y a deux
décès. Ici on a un lien éloigné, il a contribué à la réalisation du dommage mais c’est fréquent ce genre de
feu, on a une situation particulière. La Ccass a considéré que le lien indirect existait qu’il était certain car
le fait de pouvoir provoquer un feu est dangereux et peut toujours provoquer la mort de quelqu’un et on
doit savoir qu’un feu enclenche est toujours dangereux donc on a avait une probabilité certaine que les
faits aient pu provoquer le dommage. Il faut donc un lien indirect qui existe et il faut démontrer qu’il est
certain. On dit qu’il l’est quand les faits sont capables de provoquer le dommage et de l’engendrer.

- Comment prouve-t-on la faute ici ? Puisque le lien est indirect on va se dire qu’on a une faute plus dure à
prouver. Alors on a une définition de la faute plus compliquée et on dit qu’il y aura faute lorsqu’elle sera
qualifiée c’est l’article 121-3 alinéa 4, la loi pose les conditions de celle-ci et il y a 2 cas :
• Le cas où l’auteur indirect a violé une obligation de prudence et sécurité particulière prévue par la loi ou
le règlement et qu’il l’a fait de façon délibérée donc en connaissance de cause. On l’appelle ici la faute
délibérée. Donc il faut une obligation particulière de P/S prévue par une L/R et en plus que sa violation
soit faite délibérément. C’est l’histoire du défilé.
• Si le premier cas n’est pas vérifier alors ici on a l’idée d’une faute caractérisée celle ci nécessite plusieurs
conditions : il faut une faute caractérisée donc d’une certaine gravité, il faut aussi que cette faute
caractérisée provoque un risque d’une particulière gravité (apprécié au résultat), et surtout il faut que
l’auteur de la faute ne puisse pas ignorer ce risque, il faut qu’il en ait connaissance donc on doit
démontrer qu’il ne pouvait pas l’ignorer. C’est l’histoire de la buse avec les enfants.

- La personne morale peut voir sa responsabilité pénale engagée, elle peut être accusée d’homicide
involontaire. Pour démontrer l’existence de la faut il suffira de démontrer une faute simple ou une
violation d’une obligation de prudence et sécurité prévue par la loi ou le règlement. On prouve ici la
faute de l’article 121-3 alinéa 3, on ne distingue pas direct ou indirect. Le maire est toujours une
personne physique, c’est la mairie/commune qui est une personne morale. Il peut être inquiété comme
personne physique et la commune comme personne morale.

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Section 2 : Les infractions non-intentionnelles sans
résultat troublant l’ordre social.
- Ici on sanctionne un comportement à risque mais pas un trouble de l’ordre social. On va donc voir ici la
mise en danger de la vie d’autrui qui est définit à l’article 223-1 qui dispose que : « Le fait d'exposer
directement autrui à un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation
ou une infirmité permanente par la violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de
prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement est puni d'un an d'emprisonnement et de 15
000 euros d'amende » on a donc 4 conditions :
• D’abord une transgression d’une obligation particulière de prudence ou sécurité prévue par la loi ou le
règlement.
• Il faut que ce soit manifestement délibéré, donc si on double sur une ligne blanche continue c’est
délibéré.
• Il faut que l’on ait un risque de mort ou de blessure de nature à entrainer une mutilation ou infirmité
permanente donc les blessures les plus graves.
• Il faut exposer directement autrui a ce risque, démontrer le lien direct entre l’action et le risque, c’est le
plus compliqué. L’idée qu’on apprécie concrètement si en l’espèce il y a une possibilité que le risque
survienne.

- En principe on considère que le pénal tient le civil en l’état c’est à dire que lorsque la faute pénale est
reconnue la faute civile l’est aussi. La reconnaissance de la faute pénale entraine la reconnaissance de la
faute civile donc la victime pourra avoir des dommages et intérêts. Cette faute pénale une fois prouvée
et l’infractions reconnue entraine l’existence d’une faute civile et il ne reste qu’à évaluer les dommages
intérêts et tout se fait pendant le même procès. A l’inverse, l’absence de reconnaissance d’une faute
pénal entraine l’absence de reconnaissance d’une faute civile donc la victime n’aura pas de dommages
intérêts sur les mêmes faits. On a une exception importante dans le cadre des infractions non
intentionnelles, elles sont jugées au pénal il est admis que l’absence de reconnaissance d’une infraction
non intentionnelle n’empêche pas la reconnaissance d’une faute civile.

Partie 3 : Les causes d’irresponsabilité.


Chapitre 1 : Les personnes pouvant voir leur
responsabilité pénale engagée.
Section 1 : La personne physique.
- Dans la personne physique on a deux types de personnes : les auteurs et co-auteurs de l’infraction et les
complices. On peut avoir un auteur, plusieurs auteurs et des gens qui les aident.

§1 : Les auteurs et les co-auteurs de l’infractions.


- L’auteur c’est la personne physique qui a commis l’infraction et on dit que la responsabilité pénale est
toujours personnelle donc on ne peut pas engager sa responsabilité pénale par le fait d’un autre. En droit
civil on peut, par exemple un enfant qui cause un dommage engagera la responsabilité des parents
engagés, c’est la responsabilité des parents du fait de leur enfant. En droit pénal si l’adolescent provoque
une infraction sa personnalité pénale pourra être engagée, s’ils ont plus de 16 ans ils peuvent aller en

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prison on aura aucune responsabilité pénale engagée pour les parents. On a parfois des exceptions
comme la responsabilité de l’employeur du fait de ses employés mais c’est une fausse responsabilité.

- Il peut y avoir des co-auteurs donc une infraction commises par plusieurs personnes comme un braquage
de banque à plusieurs. Chacun est responsable personnellement donc ils ne sont pas forcement
condamnés à la même peine on a une individualisation de la peine, il peut y avoir un récidiviste, un
mineur, des circonstances plus ou moins bien appréciées. Cette responsabilité peut s’étendre aux
complices. On a l’article 121-1 du Code pénal « Nul n'est responsable pénalement que de son propre fait
».

§2 : La responsabilité pénale des complices.


- L’idée c’est qu’il n’y a pas que les auteurs qui vont être responsables on peut avoir des complices donc
des gens qui aident à la réalisation de l’infraction. Mais ça peut être dangereux car il faut savoir qui peut
être complice. On a donc des conditions.
A/ Les conditions de la complicité.
- La complicité est défini à l’article 121-7 du Code pénal « Est complice d'un crime ou d'un délit la
personne qui sciemment, par aide ou assistance, en a facilité la préparation ou la consommation. Est
également complice la personne qui par don, promesse, menace, ordre, abus d'autorité ou de pouvoir
aura provoqué à une infraction ou donné des instructions pour la commettre », on a 3 conditions il faut
un fait principal punissable, un acte matériel de complicité et une intention de complicité, ce sont des
conditions cumulatives.

1 - Un fait principal punissable.


- Ici on parle de complicité d’un crime ou d’un délit. Dans l’article 121-6 on parle de la complicité de
l’infraction en général. Donc on a besoin d‘un fait punissable commis par un auteur principal. Cette
nécessité se retrouve dans l’arrêt Lacour de 1962 en l’espèce on avait une personne qui avait eu pour
idée de tuer son beau-fils qu’il ne supportait pas. Il embauche une tierce personne pour organiser
l’enlèvement du beau-fils contre de l’argent et de faire verser une rançon à la mère puis de le tuer. Le
tiers dit qu’il est d’accord mais en fait il dit que non en fin de compte, va voir le fils et lui dit tout. Le
beau-fils dit qu’ils ont qu’à faire croire qu’ils le font demandent la rançon et qu’ils se barrent avec
l’argent et c’est idée lancée. Les choses n’ont pas pu se mettre en oeuvre.

- En l’espèce y’a il une infraction ? Il n’y a pas de résultat peut on penser à une tentative de meurtre le
beau-père peut il être condamné pour complicité ? La jurisprudence a réfléchit est s’est posée la
question, ce qui pouvait faire dire qu’il ne l’était pas est qu’il n’y avait pas de réalisation d’un crime ni de
tentative puisque l’on avait même pas un début de commencement d’exécution. On a pas de fait
principal donc il est difficile de reconnaitre la complicité, certains ont dit qu’il y a avait quand même des
éléments prouvant une tentative de complicité, il y avait un commencement d’exécution de la complicité
du beau-père puisque qu’il a donné l’argent pour faire quelque chose, qu’il le voulait et il y a une
absence de désistement volontaire puisque si le crime n’a pas été réalisé c’est parce que le tiers l’a bien
voulu. Donc on aurait une tentative de complicité, peut on la caractériser ici ? C’est pourquoi la Ccass a
définit la tentative à ce moment là et sa réponse fut de dire qu’en fin de compte il n’y a pas de tentative
de complicité ici car on ne peut pas dire qu’il y a complicité ou tentative puisqu’il n’y a pas de fait
principal et donc vu que c’est un élément essentiel alors il n’y a pas de tentative de complicité.

- Ça a été retenu mais c’est embêtant comme situation car il y a quand même eu une volonté de faire
commettre le crime. On a chercher des palliatifs donc se dire que la situation ne pouvait pas être

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impunie, et on a cherché l’infraction d’association de malfaiteur or l’un des éléments de celleci est qu’il
faut une preuve matérielle de l’association et des actes matériels d’association hors ici ce n’était pas
évident et il n’y en avait pas. On a pu la voir dans un arrêt d’avril 1996 ici il s’agissait d’un garçon largué
par sa copine et pour se venger il avait décidé de lui faire jeter à la figure de l’acide. La loi Pervenne 2 est
intervenue en 2004 dans laquelle on introduit l’article 221-5-1 dans lequel on condamne : « Le fait de
faire à une personne des offres ou des promesses ou de lui proposer des dons, présents ou avantages
quelconques afin qu'elle commette un assassinat ou un empoisonnement est puni, lorsque ce crime n'a
été ni commis ni tenté, de dix ans d'emprisonnement et de 150 000 euros d’amende » Il ne faut donc pas
que le crime soit commis ou tenté.

- On a aussi l’hypothèse où la personne n’avait pas conscience de commettre une infraction par exemple
on demande de transporter une valise à quelqu’un qui ne sait pas que dans celle-ci il y a des stupéfiants
cachés, c’est un arrêt de février 2002. Dans ce cadre des personnes ont pu être sanctionnée alors que
l’auteur principal ne l’a pas été et le fait principal non reconnu vu que pas d’intention vu que non
connaissance de ce qu’il y avait dans la valise. On a admis que celui qui a payé pouvait être considéré
comme complice par provocation. C’est ce que l’on appelle l’emprunt de personnalité.
2 - L’acte matériel de complicité.
- En réalité il y en a deux à l’article 121-7 propose deux grandes catégories de complice on a la complicité
par aide ou assistance ou la complicité par instigation. i° La complicité par aide ou
assistance.

- C’est l’alinéa 1er de l’article 121-7 : « Est complice d'un crime ou d'un délit la personne qui sciemment,
par aide ou assistance, en a facilité la préparation ou la consommation. / Est également complice la
personne qui par don, promesse, menace, ordre, abus d'autorité ou de pouvoir aura provoqué à une
infraction ou donné des instructions pour la commettre », on voit que cette complicité ne concerne pas
toutes les infractions mais seulement les crimes et délits et non les contraventions. Cette aide ou
assistance consiste en plusieurs caractéristiques :
• Il faut que l’acte soit concomitant ou antérieur à l’infraction : on parle de la « préparation ou
consommation ». Quid d’un acte qui en réalité est arrivé après ? Peut-il éventuellement constituer une
complicité ? En théorie non, mais la jurisprudence a considéré que s’il y avait eu entente préalable alors
à ce moment la on peut considérer l’aide ou l’assistance même si l’acte est postérieur à l’infraction. C’est
ici par exemple l’idée de la personne qui aide à s’enfuir après entente préalable donc c’était prévu
d’avance qu’on soit aidé à fuir ici il y a complicité, mais on va considérer sinon qu’il n’y a pas d’entente
préalable et dans ce cas pas de complicité (ex : on croise un pote en étant poursuivi, le pote nous prend
avec lui, il n’y a pas de complicité même s’il a aidé à s’enfuir). On peut aussi avoir le souci avec les
évasions, on aide à cacher quelqu’un on a un arrêt de la chambre criminelle du 4 mai 2000 si on s’est mis
d’accord pour que la personne se cache chez nous alors complicité sinon non mais il faut la preuve de
l’entente préalable.
• Il faut que ce soit un acte positif : peut-il y avoir complicité par abstention ? Non. Donc le fait de ne pas
dénoncer ne peut pas être considéré comme une complicité mais c’est une non dénonciation de fait
dont on sait qu’ils sont contraires à la loi c’est une autre infraction. On a deux limites : en jurisprudence
on a constaté la notion « d’inaction circonstanciée » on est passif dans une action mais cette passivité
fait que l’on commet une action en réalité, si notre silence et inaction est circonstanciée on peut dans
des hypothèses rares retenir la complicité par aide ou assistance. On l’a vu dans un arrêt de la chambre
criminelle du 5 novembre 1941 qui parlait d’abstention participative, l’hypothèse ici d’un amant qui
accompagne sa maitresse pour se faire avorter, on a considéré que sa présence était un soutien moral
même s’il n’agissait pas et donc que c’était une abstention participative. Ça a été rediscuté de manière
plus moderne. La deuxième limite est qu’une personne n’a pas agit alors qu’elle a une obligation légale
d’agir, c’est un point important la loi peut prévoir en créant des infractions autonomes de punir ce genre

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de fait. Ici dans certains hypothèse on a des obligations d’action par exemple un patron de café doit
assurer le calme dans son café c’est une obligation légale, si il n’empêche pas un tapage nocturne alors il
peut être déclaré complice de tapage nocturne.
• Il faut que l’aide ou assistance soit reliée à l’infraction : que dire de la simplicité indirecte ? L’hypothèse
où un complice aide un complice d’un auteur principal, on est le complice du complice et non de l’auteur
principal. Peut-on être considéré comme responsable d’une complicité ? Ici on a une controverse
doctrinale, certains y sont favorables d’autres non. La jurisprudence a considéré que l’on pouvait voir
qu’il y avait une aide au complice si celui qui a aidé le complice était au courant de l’acte principal même
sans que ce ne soit dans les détails. Dans ce cas on est aussi complice. On a un arrêt de droit des
assurances, un employé invente des sinistres imaginaires dans les dossiers qui faisaient l’objet d’une
résiliation d’assurance donc il émettait des cheques pour ces sinistres et avait embauché quelqu’un pour
qu’il recrute des tiers chargés d’encaisser les cheques et lui redonnaient l’argent en liquide sous
rémunération. Celui qui aidait était complice mais le tiers l’était-il ? La réponse est oui puisque le fait
qu’il soit rémunéré démontre qu’il est parfaitement au courant de l’infraction principale. Donc ici on a la
complicité qui est reconnue. Aussi, on se demande si l’aide ou assistance doit avoir été efficace pour qu’il
y ait complicité ? Il se peut que la personne n’ait servit absolument à rien, n’ai pas été efficace. Oui on
admet la complicité même si la personne est inefficace.
ii° La complicité par instigation.

- C’est l’alinéa 2 de l’article 121-7, le fait est que là on parle de commettre une infraction donc ça inclue
toutes les infractions même les contraventions. Qu’est ce que c’est ? On a deux types à nouveau.
• La complicité par provocation : ici on ne va rien faire mais on va inciter à faire la chose, on est l’auteur
intellectuelle. Ici on a une liste limitative et alternative : don, promesse, menace, ordre, abus d’autorité
et de pouvoir. On est ici le cerveau de l’opération. Le don est le fait de transférer la propriété. La
promesse peut être une promesse de don, mais aussi de faciliter les choses dans quelque chose. L’ordre
émane toujours d’une autorité hiérarchique, une personne en position d’autorité abuse de sa position et
donne un ordre malhonnête. L’abus de pouvoir ou d’autorité est lorsque l’on est pas forcement face a un
supérieur.
• La complicité par instruction : conseils qui s’adressent à l’intelligence de l’auteur. Exemple : une
démarche à suivre, en étant suffisamment précise pour considérer qu’il y a instruction. Ce n’est pas
vraiment une aide ou une assistance car indication générale. Peu importe que l’instruction donnée soit
suivie ou pas il y aura complicité.

3 - L’element intentionnel
- Il faut avoir connaissance de l’élément principal. Il faut essayer de savoir s’il y a une différence entre
l’infraction envisagée et celle qui a été réellement commise. Exemple : prêt de voiture pour commettre
un vol, mais la personne s’en sert pour trafic de stupéfiant. Si l’infraction projetée n’a rien à voir avec
l’infraction réalisée = pas de complicité. On a un arrêt Nicolaï de 1965 ici un homme prête une arme a
quelqu’un d’autre pour qu’elle serve a ce que cette personne se fasse rembourser d’un prêt or elle a
servit a autre chose a tuer une autre personne y’a t’il complicité ? Non car il ne savait pas quel était
l’intention réelle de l’autre. Cependant, si le résultat a été envisage on peut y penser.

- Mais si l’infraction envisagée a bien été réalisée, mais que les moyens utilisés, ne sont pas ceux envisagés
on a une complicité. Exemple : on donne des informations pour une évasion, et que la personne sait que
ça peut provoquer des morts, alors le complice sera complice d’évasion mais aussi d’assassinat. Peu
importe aussi l’existence de circonstances aggravantes objectives. Ex : vol commis avec infraction et
violences (circonstances aggravantes du vol) la personne reste complice du vol + il se verra appliqué des
circonstances aggravantes.

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- Se pose aussi la question du remord : Quid si le complice est pris de remord ? Principe : l'élément
intentionnel est apprécié au moment où on fournit aide/assistance ou provocation/instruction. S’il y a
bien intention criminelle, au moment où on donne, mais qu’on se ravise avant l’infraction : Estce qu’on
peut considérer que l’intention disparait ? En principe non, le remord ne retire pas l’intention qui existait
au moment de l’aide. Mais la jurisprudence a admis que dans quelques hypothèses, le repentir peut être
pris en compte par exemple quand repenti réalise des actes positifs pour empêcher l’infraction. A ce
moment-là complicité n’existera pas pour défaut d’intention.

- Peut on être complice d’un homicide involontaire ? Une infraction étant nan intentionnelle la complicité
ne devrait pas exister. On a un arrêt de 2004, mais on a pu voir une complicité par instigation de mise en
danger délibéré de la vie d’autrui.

B/ La sanction de la complicité.
- L’emprunt de pénalité c’est le fait que le complice emprunte la peine de l’auteur principal donc si l’un est
condamné à 20 ans l’autre aussi. Le fait est qu’on a un souci avec l’individualisation de la peine et tenir
compte des circonstances particulières lié au condamné et si on peut le faire pour l’auteur principal on
ne le faisait pas pour le complice donc pas d’individualisation de la peine.
Principe appliqué en 1810 mais on a un problème car on a parfois des situations aberrantes et
complexes. Ex : à l’époque le parricide était sanctionné par peine de mort. La question était de savoir si
on applique la même peine au complice. Mais c’est curieux car il peut n’avoir aucune relation avec la
personne qui a été tué. En gros comment transporter des circonstances aggravantes propres à l’auteur
principal sur le complice. De même que le sens inverse existe. Un complice qui aurait des circonstances
aggravantes. Voir notamment l’exemple inverse du parricide vis-à-vis du complice, mais pas de l’auteur
principal. Autre problème : on ne peut transposer la peine de prison de l’auteur principal qui est
physique si l’auteur complice est une personne morale. Quid de l’individualisation de la peine aussi.
Toutes ces raisons ont poussé à adopter nouveau système en 1993.

- L’emprunt de criminalité : le complice emprunte l’infraction pour laquelle l’auteur a été condamné et on
a ensuite une individualisation de la peine a son égard. Le quantum de la peine est apprécié en fonction
de chacun. Les complices et l’auteur principal sont punis pour la même infraction mais n’auront pas
même peine. Le juge individualise la peine.

- Les circonstances aggravantes objectives (qui sont liées à la réalisation matérielle de l’infraction) sont
reconnues identiquement pour l’auteur principal et le complice. Les circonstances aggravantes
subjectives (qui sont liées à la personnalité de l’auteur des faits) ex : parricide, récidive sont liés à la
personne.

- Parfois il y a des circonstances mixtes donc à la fois subjectives et objectives. Les critères sont
d’appréciation souveraine des juges. Les co-auteurs commettent des faits matériels caractérisant
l’infraction. Les complices commettent des actes de complicité, qui sont des faits propres. La
jurisprudence mélange parfois ces 2 notions : Il peut arriver que des complices soient traités comme des
co-auteurs. Ce mélange nait avec le parricide. Notamment parce qu’avec le système d’emprunt de
pénalité, le fils complice et commanditaire échappait à la peine de mort. La jurisprudence avait donc
admis que le complice soit parfois considéré comme co-auteur. La question a été soulevée notamment
au moment du vol en réunion. Car le vol en réunion nécessite l’existence de co-auteurs. Il est bien sûr
plus sanctionné que le vol simple. Dans le cas d’un vol avec plusieurs personnes, la jurisprudence
admettait que celui qui par exemple faisait le guetteur n’était pas un complice mais un co-auteur. La
situation a changé car on a introduit dans la définition du vol en réunion, la présence de complice, et non
plus seulement de co-auteur. La Ccass ne cassait pas ces arrêts, c’est la théorie de la peine justifiée, elle
considérait que quand es juges du fond justifiaient on ne pouvait revenir dessus.
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- Mais existe aussi théorie de la peine co-respective donc quand il y a des co-auteurs qu’on considère
comme complice, on a un arrêt du 9 juin 1848 chambre criminelle s’il est auteur, il est aussi complice.
Dans cette affaire mari et femme avaient tué la mère de la femme. La difficulté était de dire que si le
mari était co-auteur, il était forcément complice de sa femme. Et comme on était dans le système de
l’emprunt de pénalité, la femme condamnée à la peine de mort, donc le mari aussi. Il y a une
opportunité de la répression. Cette jurisprudence est reprise aujourd’hui notamment dans cas de
violence en réunion. Ainsi on considère qu’ils sont co-auteurs, mais aussi complices, un a donné le coup,
mais les autres aussi sont les complices. Ça évite de chercher qui a donné le coup, chacun est condamné.

Section 2 : La personne morale.

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