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DU – Sciences Criminelles.
INTRODUCTION :
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
Le criminologue n’est pas nécessairement un juriste. Parce que la criminologie n’est pas le
droit, les distinctions que les juristes font entre les contraventions, les délits, et les crimes
n’existent pas réellement dans la criminologie.
Le criminologue part du principe que dans les trois cas il y a une violation de la loi pénale.
On peut définir le crime, socialement, juridiquement ou universellement.
Ce peut être une violation sociale, juridique ou universelle.
I- Le crime comme violation d’une norme sociale.
Dans cette définition, l’hypothèse est que le crime est une déviance.
Le criminel dévie de la norme, il est différent du reste de la société.
Le crime c’est l’atteinte d’un système de norme qui est socialement accepté.
Le crime est défini par rapport à la morale d’un groupe, ce qui se fait ou pas.
Kant est un essentialiste, il considère que mentir par définition c’est mal.
Opposition entre Kant et Constans sur la question de savoir si l’on a le droit de mentir.
Constans considère que l’on a le devoir de mentir quand c’est pour l’humanité. C’est une
bonne action.
Pour Kant un mensonge est toujours une mauvaise chose, si l’assassin frappe à votre porte
pour trouver quelqu’un, il considère que l’on ne peut pas dire non je ne l’ai pas vu, il dirait
« je ne peux répondre ».
Selon la morale en vigueur dans une société donnée, le crime ne sera pas vu de la même
façon, chaque morale se veut universelle.
En pratique, chaque société a sa propre conception de la morale.
D’un côté on observe que la définition est stable parce que la morale ne change que très peu,
ou cela est très long. Mais très relative car d’une société à une autre les sociétés peuvent être
complètement opposé.
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C’est très difficile de savoir quelle est la frontière du crime. Le mensonge est interdit et
répréhensible, comme l’infidélité, mais est-ce que pour autant cela doit être considéré
comme un crime ? Il y a une différence de niveaux entre les différentes violations de la
norme socialement acceptée. Il faut donc un critère de gravité.
Dans les sociétés mondialisées, différentes personnes qui adhèrent à différentes normes
sociales cohabitent. Par exemple en France lorsque l’on rentre dans une boutique on attend
que quelqu’un nous demande si l’on a besoin d’aide, cela n’est pas le cas aux US.
Quand on arrive dans une société on ne sait pas forcément ce qui est interdit ou pas.
Cette définition du crime comme violation d’une norme sociale pose des problèmes de
fiabilité.
La définition du crime ce serait de dire que le crime est une infraction. Constitue un crime
les actes que la loi pénale qualifie de contraventions, de délits ou de crimes.
Cette position est défendue par Durkheim (1893 De la division du travail social).
« Nous appelons de ce nom, tout acte qui a un degré quelconque détermine malgré son
auteur cette réaction caractéristique que l’on nomme la peine. »
Cette définition présente un grand avantage qui celui de la prévisibilité, on peut connaître
cette fonction en lisant les textes, et en suivant les jurisprudences d’un pays.
Mais l’avantage premier est que cette définition est fiable car c’est sur cette définition que
sont basés les données publiques et les statistiques.
Troisième avantage c’est que c’est une définition qui est plus efficace dans la criminologie
adaptée, cherche à diminuer le crime et non pas chercher à le comprendre.
Tout d’abord la relativité dans le temps et l’espace de cette définition (les lois qui varient
entre les pays, consommation de cannabis…)
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Si l’on veut comparer les statistiques d’un taux de criminologie entre différents pays cela est
donc impossible puisque les infractions ne sont pas forcément les mêmes.
Dans certaines sociétés ce qui peut être admis comme crime, ne l’est pas pour une autre
société.
Les régimes despotiques peuvent incriminer des actes qui ne sont pas spontanément
considérés comme des crimes. (Exemple 1948 de Orwell).
L’article 16 du code pénal soviétique autorisait le juge de sanctionner toute acte qui était
contraire au prolétariat, du peuple. Le juge décidait.
La définition juridique n’est pas toujours aussi précise.
Dans tout système il y a toujours quelque forme d’infractions qui font peter les plombs à tout
le monde. (Exemple : terrorisme, pédophile.)
La définition juridique du crime est donc la plus fiable mais elle a quelques problèmes quand
même.
Le problème des deux dernières définitions c’est qu’elles ne marchent pas dans toutes les
sociétés.
L’hypothèse est de dire que le crime est une faute en soit, des choses constituent des crimes
par nature. Cela pose donc un problème d’appréciation.
L’idée de rechercher une définition universelle c’est de distinguer le mal en soit (malum in
se) et le mal interdit (malum prohibitum). L’idée est de se dire que certains actes sont
interdits à certains endroits et pas dans d’autres en revanche il y a des actes qui sont toujours
interdits quel que soit la société, et peu importe l’époque.
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Même s’il y a des différences dans les sociétés, on observe certains invariants. Par exemple,
aucune société ne tolère le meurtre. Pareil pour le vol, aucune société ne le tolère bien que
les règles varient selon les sociétés.
Encore pareil pour le viol, l’agression sexuelle, elle n’est pas définie de la même façon selon
les pays mais ils l’incriminent tous. Cette définition peut aussi évoluer dans le temps, et dans
l’espace. C’est assez récent que l’on considère qu’une fellation peut constituer un viol.
On ne connaît aucune société qui tolèrerait le viol.
La théorie du droit naturel considère qu’il existe un droit idéal, et que le droit humain doit
être comme le droit idéal.
Tous ces penseurs considèrent qu’il existe un droit naturel, qu’il faut l’imiter. Cela revient à
l’idée que certaines choses sont bien dans l’absolu, ou mal dans l’absolu.
Un criminologue français qui s’appelle Raymond GASSIN qui a tenté d’identifier ces
invariants. Qu’est-ce qui caractérise les actes qui sont toujours considéré comme des
crimes ?
DEUX CHOSES :
En 1977, WOLFGANG l’a fait réaliser à 50 000 participants américains. Ce qui ressort
de son étude c’est qu’il y avait une constance dans l’ordre des réponses par rapport à la
gravité de l’acte. Les infractions étaient classées dans le même ordre.
Tout le monde considérait qu’un homicide commis pendant un hold up est plus grave
qu’un viol, que le viol est plus grave que l’enlèvement, que l’enlèvement est plus grave
qu’un viol de 1000 euros avec violence.
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Il a observé qu’il y avait 6 critères qui permettaient de considérer qu’un acte était grave.
Ce qui ressort de ces 6 critères, c’est que ce sont des critères du malum in se, c’est-à-dire le
mal en soit. Cela permet de considérer qu’un acte est grave.
Pour faire des études criminologiques il faut se calquer sur l’étude scientifique du crime. Il
faut élargir les tests, le faire passer à plus de personnes.
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On peut faire plusieurs distinctions selon les statistiques. On peut les classer. On peut
distinguer les statistiques publiques, et privées.
Les statistiques publiques sont établies par les instances officielles, par les administrations,
les ministères, l’INSEE.
Les statistiques privées sont des statistiques scientifiques, elles sont faites par des
chercheurs. Elles sont plus rares car cela implique des gros moyens (exemple WOLFGANG
a eu besoin de beaucoup de financement).
L’intérêt c’est qu’elles sont plus précises, plus spécifiques. On peut faire des statistiques sur
une juridiction en particulier.
Histoire d’un ami du prof qui a fait une étude auprès des JLD du TJ de Marseille.
Le critère le plus déterminant est l’aveu, celui qui avoue n’est pas placé en détention
provisoire.
On peut distinguer d’une part les statistiques nationales sont celles qui sont faites par les
états et internationales d’autre part qui sont faites par des institutions comme l’ONU.
L’ONUCDC son rôle est de coordonner contre le crime organisé à l’échelle internationale.
C’est pareil qu’Interpole OIPC de son vrai nom réalise des statistiques.
Ainsi le Conseil de l’Europe dispose du CDPC qui réalise aussi des statistiques.
L’intérêt est que cela permet de faire des comparaisons par état. Cela permet de tirer des
conclusions sur des mesures préventives par exemple.
Mais il y a un gros défaut c’est que c’est compliqué de comparer deux états qui n’ont pas les
mêmes garanties.
La police et la gendarmerie publiaient des statistiques depuis 2004 par l’ONDRP. Depuis
2005 il existe la MCI (Main Courante Informatisé : ils vont noter dans leur registre mais ce
n’est pas vraiment une plainte c’est une dénonciation de faits).
De même depuis 2011 ils ont des logiciels de saisie statistique (pour remplir plus
facilement). Ces logiciels sont calibrés pour faire automatiquement des statistiques à l’aide
du LRPPN et LRPGN qui enregistrent automatiquement tout ce qui est informatisé.
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Ils mesurent le nombre d’infractions élucidées. Cela est décidé par le policier lorsqu’il
estime avoir résolu l’affaire.
Le nombre de garde à vue…
Qui fait des statistiques dans la justice ? Essentiellement le Parquet, l’ensemble des
magistrats qui sont chargés de la poursuite de l’infraction.
Les juridictions de jugement aussi font des statistiques, elles sont publiques et consultables
en ligne. (Info Stat Justice)
La justice fait aussi des statistiques des condamnations, répertorier l’âge, le sexe, la
nationalité et le quantum de la peine, le montant de la peine ainsi que le casier judiciaire pour
tous les condamnés. N’est pas compté les ethnies raciales, les religions etc.
Dernière statistique qui est prise sont celles de l’administration pénitentiaire. Elles mesurent
les stocks et les flux. Combien il y a de personnes actuellement sous écrou. Les personnes
qui sont en attente d’exécution de leur condamnation. Elle mesure aussi les flux, les rentrées,
les sorties.
Elle peut donner le taux d’occupation des prisons. Elle collecte des informations sur les
détenus personnellement, son sexe, son âge, sa nationalité, et les infractions pour lesquelles
la personne a été condamné.
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Cela mesure aussi la fréquence des courtes peines, des infractions, la mortalité en prison, la
répartition hommes/femmes, et les dépenses par détenus.
Le pays européen qui consacre le plus d’argent à ses détenus est la Suède (317 euros par jour
pour chaque détenu).
Elle compte aussi la probation, les mesures alternatives aux poursuites. Elles sont publiques
sur le site du Conseil de l’Europe.
En réalité, c’est plus une image de l’activité des forces de l’ordre, qu’une image de la
délinquance.
Il y a trois problèmes dans les statistiques policières.
- Elles sont incomplètes, elles ne donnent pas une image réelle car à chaque étape l’on
perd certaines informations. Il y a la criminalité réelle et la criminalité apparente
policière qui sont les infractions qui sont constatées par la police, elle est inférieure à
la criminalité réelle.
Une fois que la police a fait son enquête elle dénonce cela à la justice, certaines
infractions ne sont pas transmises aussi.
Il y donc la criminalité apparente judiciaire qui est encore inférieure à la criminalité
apparente policière. Le procureur peut aussi classer sans suites, l’infraction ne sera
donc pas jugée.
Et pour finir la criminalité apparente légale est encore inférieure, ce sont les
infractions qui sont vraiment constatées et il y a une décision de justice qui en découle.
Entre la délinquance réelle et celle apparente policière il y a le chiffre noir de la
délinquance, c’est le nombre d’infractions dont les autorités n’ont jamais entendu
parler.
CRIMINALITÉ REÈLLE
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CHIFFRE NOIR
CRIMINALITÉ APPARENTE POLICIÈRE
CHIFFRE GRIS
CRIMINALITÉ APPARENTE JUDICIAIRE
Les statistiques montrent ce qu’elles veulent, cela est dû au fait que les statistiques mesurent
avant tout l’activité des forces de l’ordre.
- L’activité des policiers peut bouger, leurs intérêts peuvent se pencher davantage sur un
type d’infractions ce qui ferait changer les statistiques.
- L’avancée technologique.
- L’évolution des mentalités.
On ne sait jamais si cela veut dire continue de faire la même chose mais les choses bougent
ou cela veut dire que la police a changé sa manière de faire et constate donc plus ou moins
d’infractions.
Cela peut aussi être dû à l’avancée technologique, qui peut rendre les enquêtes plus
efficaces.
Ainsi que l’évolution des mentalités notamment comme pour les violences conjugales, les
plaintes n’étaient que très peu prises en compte. Maintenant les plaintes sont davantage
prises, elles sont déposées, donc les faits entrent dans les statistiques.
Dans les années 90 les mentalités évoluent. On affirme l’existence du viol au sein du couple
marié par exemple.
Les statistiques policières peuvent être sciemment manipulées par la police, pour complaire à
leur hiérarchie, notamment depuis 2002 (SARKOZY instaure la politique des chiffres).
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Les forces de l’ordre sont invités à « faire du chiffre », il faut élucider des affaires.
Les policiers multiplient donc les faits.
Ils s’intéressent à de petits faits mais à de nombreuses reprises, plutôt qu’une seule grosse
affaire. Donc les statistiques augmentent vite et donc le commissariat sera considéré comme
efficace.
La police sait où elle peut trouver des infractions mais elle ne décide pas forcément de les
chercher. Si on leur demande ils savent où chercher.
Sarkozy avait annoncé dans les médias sa volonté qu’il était nécessaire de réformer
l’ordonnance de 1945 établit par de Gaulles sur la délinquance des mineurs.
Des avocats ont constaté que dans les mois qui ont suivis, ils ont beaucoup plus été appelés
pour des mineurs en garde à vue.
Exemple du mineur ayant tapé un autre avec son sac à dos devant le collège. Cela est passé
dans les statistiques comme une violence volontaire aggravée car plusieurs circonstances
aggravantes.
La volonté étant d’augmenter la violence des mineurs pour éventuellement justifier une
réforme comme la réclamait Nicolas Sarkozy.
Ce risque existe lorsque l’on regarde la délinquance sur un instant T. Si on a des chiffres sur
10 ans on peut identifier les aléas, les manipulations, les évolutions.
Les statistiques posant un problème sur certains points, d’autres mesures ont étaient mises en
place. Elles ont pour but d’essayer de voir le chiffre noir des statistiques, ainsi qu’aux
conséquences du crime.
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SHORT et NYE.
L’idée est de faire passer des tests pour demander directement aux gens s’ils ont commis des
infractions, cela est fait anonymement.
Cela n’est pas très efficace pour mesurer le chiffre noir de la délinquance car il faudrait le
faire à l’échelle du pays.
- Cela permet l’étude des carrières criminelles, comment les délinquants sont rentrés
dans la délinquance et quel a été le cheminement menant à l’infraction découverte.
- Ensuite cela permet d’essayer de comprendre ce qui distingue les auteurs connus des
auteurs inconnus. Cela va permettre de différencier ceux qui se sont fait attraper ou
ceux qui ont pu réaliser ces infractions sans être inquiété.
Sébastien Roché a publié en 2001 un livre « La délinquances des jeunes : les 13-19 ans
racontent leurs délits ». C’est une en quête d’auto-confession.
La première constatation c’est que 5% des jeunes d’un quartier ou d’une ville sont
responsables de 50% des petits délits commis dans la ville, de 86% de délits graves, et de
95% des trafics. Si l’on arrête ces 5% l’on met fin à tout cela, c’est ce que les Américains
appellent les supers délinquants.
L’idée est de demander aux victimes quelles sont les infractions dont elles ont été victimes.
La première d’entre elle a été entreprise en 1965 à l’initiative de la commission
présidentielle sur l’administration des lois et de la justice.
En France ces enquêtes ont commencé avec l’enquête publiée par l’INSEE en 2000 qui
depuis cette date est réalisé tous les ans. Elle est couplée avec l’EPCV (sur les conditions de
vie des ménages).
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- L’autre est d’essayer de savoir quelles sont les motifs pour lesquels ils ne portent pas
plainte.
- Complété depuis peu par un nouvel objectif qui est d’essayer de comprendre les motifs
du chiffre gris de la délinquance (nombres d’infractions commises et le nombre
d’infractions découvertes et enregistrées).
L’intérêt de ces enquêtes est que les gens racontent ce qu’ils ont subis puis s’ils ont porté
plainte ou non, et les conséquences qui en ont suivis s’il y en a eu. Quels sont les critères qui
font que la police décide de ne pas enquêter sur certains faits ?
Néanmoins ce n’est pas une méthode miracle, elle pose deux problèmes :
Les gens parfois ne se subissent rien mais savent qu’il y a des infractions donc le
dénonce. Ils ont l’impression qu’il y en a beaucoup, ils racontent donc les infractions
subis par les autres.
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La première tentative de mesurer cela a été faite en 1931 aux US à l’initiative sur la
commission nationale sur le respect de la loi présidé par WICKERSAM.
En France des évaluations ont été réalisés mais maintenant elles ne sont plus régulières.
L’institut pour la justice (IPJ) a réalisé une évaluation entre juin 2008 et juin 2009. C’est une
association qui défend des thèses sécuritaires et est extrêmement critique de la conduite
pénale de la France. Elle regroupe différents membres.
Les chiffres n’ont pas été établis par un organisme officiel, et cela a peut-être été extrapolé.
Ils ont estimé que le crime avait couter à l’état 115,3 milliards d’euros (5,6% du PIB).
32, 5 milliards en préjudice personnel, 82,8 milliards de préjudice collectif pour la société
dont 32 milliards représentant la fraude fiscale.
On estime plus particulièrement le coût de la drogue. Cette étude a distingué le coût des
drogues licites (tabac, alcool) dont le coût serait de 120 milliards d’euros à l’état et celles
illicites dont le coût est de 8,7 milliards d’euros par an car il y a moins de fumeurs de
cannabis.
Cela représente les dépenses liées en frais médicaux par exemple.
Il y a le coût externe dont le coût pour les frais médicaux mais aussi le coût interne qui est le
coût de consommation qui sera perdu à cause de la mort par exemple.
L’observatoire français des drogues et des toxicomanies en 2011 estime que la drogue aurait
rapporté 902 millions d’euros au dealer pour la cocaïne s’explique car le prix de la cocaïne a
été divisé par 3 depuis 1990. En 2010 le gramme était à 70 euros.
Ce qui représenterait 15 tonnes de poudre dosée à 30%. 6 tonnes de cocaïne pure à 70%
rentre sur le territoire chaque année. On estimait que 400 000 personnes ont consommé de la
cocaïne au moins une fois dans l’année.
Le coût de la prostitution a été évaluée par une association « le mouvement du nid » qui
milite pour l’abolition de la prostitution. Elle coûterait 1,6 milliards d’euros par an ce qui
correspond à 30 ou 40 000 personnes qui se prostituent (85% de femmes, 10% d’hommes,
5% de transgenre). Ces chiffres sont sous évaluées.
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850 Millions de pertes de gains à cause des revenus pas déclarés. 750 Millions représentent
les coûts humains (viol, violence), frais médicaux, dépenses judiciaires etc.
Également les dépenses sociales, les dépenses de prévention de la prostitution,
l’hébergement d’urgence. Il y a aussi les coûts indirects, l’administration pénitentiaire.
C’est très difficile de calculer ce que coûte moralement le crime, perte de chance.
Un voleur qui vole de l’argent, il va consommer cet argent donc il va entretenir une activité
économique qui rentre dans le PIB.
Cela se fait avec des sondages, le problème c’est que cela dépend plus des médias que du
niveau réel de la criminalité. Les gens s’imaginent que le quartier est dangereux parce qu’on
leur a dit.
La façon dont la question est posée influence la réponse. Les questions fermées démontrent
plus d’insécurité qu’avec les questions ouvertes.
On observe que les gens maximisent le sentiment d’insécurité.
Est-ce que vous vous sentez en sécurité ? l’on doit forcément répondre par oui ou par non.
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Une des explications proposées est le phénomène d’accoutumance, on est moins préoccupé
par un phénomène qui paraît banale. Quand il y a beaucoup de crimes, le crime devient
normal.
Quelqu’un à Marseille peut trouver ça banale un vol de sac à l’arraché, alors que cela peut
être vraiment surprenant pour d’autres.
C’est l’habitude qui fait que cela paraît plus normal. Plus cela arrive moins il y a de
réactions.
On fait la distinction entre la peur concrète qui est la peur d’être victime d’une infraction
précise et la peur informelle qui est le sentiment d’insécurité, on a peur sans savoir
exactement de quoi l’on a vraiment peur en particulier (les personnes âgées par exemple).
En 2014, l’INSEE réalise une enquête CVS. Ressort de cette enquête que 17,4% des gens se
sentent en insécurité dans leur domicile. La proportion est deux fois plus élevée chez les
femmes que chez les hommes. On observe que 21,2% des gens se sentent en insécurité dans
leur quartier ou dans leur village. On observe surtout une décorrélation claire, qui est que ce
ne sont pas ceux qui sont le plus exposés au sentiment d’insécurité qui sont le plus victimes
d’infractions.
Les gens qui se sentent en insécurité se surprotège ce qui renforce leur isolement et donc leur
crainte.
Les idées ont un impact supérieur que la réalité sur le sentiment d’insécurité. Les gens
craignent les lieux mal éclairés ou les endroits où il y a des groupes de jeunes. Mais ce n’est
pas là où il y a le plus d’infractions finalement.
Les incivilités renforcent le fait que les gens trouvent quelque chose dangereux.
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La théorie de la fenêtre brisée c’est l’idée que les incivilités dans une ville si elles ne sont pas
sanctionnées cela aboutit à l’apparition de d’autres infractions plus graves. (À voir plus tard
dans le cours plus en détails).
Le droit pénal a vocation à être appliqué, il est là pour régir le fonctionnement des hommes
en société. Une distinction de la philosophie allemande : Sein (être en allemand) /Sollen
(devoir être en allemand).
Le droit pénal est dans le sollen. C’est une création humaine.
La criminologie théorique elle, observe le crime, elle s’intéresse au sein. Elle utilise des
techniques d’évaluation du réel, elle constate que cela existe.
Cela explique la position difficile des criminologues notamment face aux juristes qui ne sont
pas en très bon terme.
Tout d’abord, une observation, une description et une quantification des faits. Par
exemple il y a plus d’hommes que de femmes délinquantes. On observe déjà une
opposition via la taxonomie (la science des classifications). Le droit pénal utilise ses
propres classifications (délit, crime). Le criminologue n’utilise pas les mêmes, ils en
utilisent d’autres, notamment les données psychiatriques, psychologiques,
sociologiques, biologiques (âge, genre).
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Deuxième étape, c’est que l’on va vouloir expliquer pourquoi il y a de telle statistique.
Si l’on reprend le même exemple, il y a plus d’hommes qui commettent d’infractions,
ou les femmes se font moins attrapées. Le criminologue doit trouver des hypothèses.
Ensuite on va émettre une explication à ce qui a été observé. Par exemple pourquoi
donc, quelles sont les explications qui font qu’il y a plus d’hommes que de femmes.
La cinquième étape ne concerne pas tous les criminologues mais uniquement ceux qui
font de la criminologie appliquée. C’est-à-dire on va trouver un remède aux problèmes
observés. Que faire pour que les femmes se fassent plus attraper.
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Ces deux sciences sont proches. La sociologie est une des branches de la criminologie. La
sociologie criminelle est la sociologie du criminel. Science de la sociologie appliquée à la
population des criminels.
C’est la sociologique des criminels et des facteurs sociologiques sur l’ethnologie, histoire
sociale, géopolitique… on s’appuie sur des statistiques criminels.
C’est le champ d’expertise de l’école française du milieu social qui regroupe des auteurs tel
que Gabriel Tarde, Émile Durkheim, Henry Joly ou encore Alexandre Lacassagne.
Il y a aussi Sutherland, Sellin et Albert Cohen : ces 3 américains ont commencé par la
sociologie criminelle et ont basculé à la sociologie pénale.
Tous ces gens ont constitué l’école française du milieu social, une branche importante de la
criminologie. Cette sociologie criminelle, reprise par les penseurs américains, glisse vers ce
qu’on appelle la sociologie pénale.
On étudie les criminels
C’est l’étude sociologique de la réaction pénale. L’étude de la façon dont la société réagit
face au phénomène criminel. On applique la sociologie à l’instance répressive donc à la
police et à la justice.
On étudie plus le criminel mais la société, le fonctionnement des institutions répressives, on
ne se demande ce qui pousse à commettre des crimes mais pourquoi une société et comment
elle réprime le crime.
La sociologie criminelle est une science pluridisciplinaire : les sociologues s’inspirent de
d’autres sciences. Alors que la sociologie pénale n’est pas une science pluridisciplinaire,
pratiqué uniquement par des sociologues et sans dialogues avec d’autres disciplines.
C’est une étude portant sur la procédure pénale et la peine.
Extrêmement active et influence dans les années 60-70. Depuis courant moins influent mais
sujet très intéressant.
On étudie les institutions qui réagissent aux crimes (police, justice, administration
pénitentiaire)
C/ La criminologie et la criminalistique
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On parle de la police légale, la police technique avec trace ADN, analyses de sangs, les
techniques d’analyses des incidents, graphologie, la toxicologie (DE de criminalistique et
sciences forensiques, avec Eloi Clément à Montpellier).
C’est une science probatoire. Toutefois, la criminologie peut puiser certain enseignement
dans la criminalistique (profilage criminel).
Cela englobe la médecine légale, discipline de la police scientifique.
Cette criminalistique a comme but de prouver ce qu’il s’est passé dans telle ou telle affaire,
ce n’est pas de la criminologie mais cette criminologie peut puiser dans la criminalistique.
Par exemple le profilage criminelle ou analyse criminelle comportementale : cela consiste
adresser un profil psychologique à partir des constatations matérielles sur le lieu du crime.
Gendarme qui est dans le profilage dans le département de l’analyse comportemental ou dans
la police.
Il est possible que sur le côté, les œuvres culturelles portant sur le fonctionnement policier
révèlent des techniques pour ne pas laisser des traces.
D/ La criminologie et la pénologie
La pénologie aussi appelé la science pénitentiaire, elle étudie l’ensemble des peines.
Conclusion : la criminologie théorique est une science pluridisciplinaire et pour être efficace,
elle emprunte à toutes les sciences mais dépend entièrement d’aucunes de ces sciences, cela
expliquant qu’en France elle ne fasse pas l’objet d’étude spécifiques car on considère qu’elle
relève de toutes les sciences.
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Comment réprimer et prévenir le crime, et si pas possible de le prévenir, comment aider les
victimes.
I- Réprimer le crime
La fonction classique du système pénal, étudié par la criminologie, notamment chez les
classiques.
Mais, pendant un temps, volonté d’abandonné le droit pénal et ne retenir que d’autres modes
de réaction au crime, abandon du pénal. Cet abandon a eu lieu dans les années 70 et ce
mouvement a eu pour conséquence d’un retour en force de la répression.
1) La rétribution
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C’est l’idée que lorsqu’on casse, on paye : principe qui remonte à Aristote. Il avait considéré
que le rôle fondamental de la justice, est d’attribuer à chacun, la part proportionnellement
juste, qui lui revient dans le partage des biens sociaux.
En latin : « sulm cuique tribuere » = attribué à chacun, le sien.
Le rôle de la justice est de déterminé qui mérite quoi. La rétribution est de dire que si on
cause du mal, on doit nous infliger un mal en retour.
Elle sert à établir un certain équilibre cosmique, afin de compenser le mal effectuer.
De Greef a observé que la sanction pénale, la peine, est toujours vécu par les délinquants,
comme une contrainte arbitraire, une injustice supplémentaire, le délinquant vit la sanction
comme une injustice qu’on lui fait et cela attise la vengeance sur la société. D’où l’idée de
développer un autre modèle de justice, pas fondé sur la punition donc rétribution mais fondé
sur la réconciliation.
Ce modèle de justice é été utilisé pour des cimes contre l’humanité : la commission vérité et
réconciliation en Afrique du Sud (mis en place par Nelson Mandela), plutôt que de plongé le
pays dans la guerre civil, Mandela a contrôlé la mise en place de justice restauratrice en
1991.
Ce modèle de justice a été utilisé aussi après le génocide du Rwanda, les Rwandais ont
instauré des juridictions communautaires, fonctionnement sur le modèle restaurateur qu’on a
appelé les juridictions Gacaca.
Idée délirante.
2) L’intimidation
A- L’intimidation générale
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Infraction commise, de faire en sorte que personne n’est envie de suivre l’exemple du
délinquant, décourager la population de commettre une infraction.
On se pose ici la question de savoir comment on fait pour qu’un délinquant ne passe pas à
l’acte ?
La peine pourrait servir à ça, idée annoncer au 18ème siècle par Beccaria ou Bentham par
exemple. Ils avaient annoncé que la peine pourrait dissuader le délinquant de passer à l’acte,
notamment Beccaria dans son traité « des délits et des peines ». Il avait développé en 1764 et
il proposait la fin de la peine de mort, de l’arbitraire judiciaire, il a posé les bases du droit
pénal moderne. Dans ce livre, il explique que ça ne sert à rien que la peine soit cruel pour
dissuader les gens, mais ce qui dissuades les gens de commettre des infractions est que la
peine encourue soit certaine et rapide.
Pas besoin d’une peine sévère il faut qu’elle soit certaine et rapide.
En 1980, nouveau constat, 90% des meurtres de prisonniers par leur codétenu ont lieu dans
des prisons d’État qui pratique la peine de mort.
Si on tue quelqu’un on fait en sorte de ne pas se faire arrêter.
On part du principe que la peine encourue ne le touchera pas.
Si on est un prisonnier et qu’on tue un autre codétenu, les chances d’échapper à la sanction
est de 0.
La plupart des meurtres en prison sont commis au sein d’une cellule ou commis dans le
champ de promenade.
Cela montre que les détenus ne craignent pas la mort, d’être condamner à la peine capitale.
Aux USA, les études tendraient à montrer que la peine de mort n’est pas dissuasive.
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
1980 : 2055, en 1981 : 1965 et en 1984 : 2501 et en 1987 : 2099. Plus 21,25% entre 1988 et
1993.
Ensuite le nombre a diminué tous les ans sauf en 2015 il a augmenté à cause des attentats.
Le taux d’homicide à varié. Cette variation suit le taux général de la criminalité et de la
délinquance, car toute la délinquance a augmenté de 25%, il n’y a pas juste les meurtres. Les
infractions, même sans peine de mort, ont augmentés = variation globale du taux de
délinquance. En 2015 il y a eu 932 meurtres en France, cela montre une grosse diminution.
Globalement, la peine de mort, n’a pas un effet dissuasif, ne dissuade pas les délinquants de
commettrais des actes.
Cet effet a pu être mesuré avec des infractions moins grave : la délinquance routière : est-ce
qu’augmenter les peines fait varier le niveau de la délinquance ?
Phénomène en 3 temps :
Ce n’est pas la certitude qui fait évoluer la certitude mais la délinquance qui fait évoluer la
certitude. Raisonnement est de dire que quand il y a beaucoup d’infraction (délinquance
augmente) la police et la justice commence à être surchargé et ne peuvent tout traiter donc il
y a des infractions qui ne seront pas puni, d’autres qui seront sciemment ignoré car pas le
temps, des infractions qui seront bâclé Quand il y a trop d’infraction, la police et la justice
perd en efficacité donc la certitude diminue.
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
Si pas beaucoup d’infraction, alors certitude augmente car la police et la justice ont le temps
de tout traiter.
La célérité, la rapidité :
Peu étudier, mais la même dissection a été proposé : célérité objective ou la célérité
subjective.
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
La criminologie nous enseigne sur l’intimidation générale est que la sévérité de la peine ne
marche pas, la célérité de la peine ne marche pas non plus (que sur la récidive). En revanche,
la certitude subjective marche globalement mais pas avec tout le monde.
B- L’intimidation spéciale
Ils ont dégagé 5 caractéristiques de la sanction qui ont un effet sur la prévention de la
récidive :
- L’enfant ne croit pas en une sanction si elle est trop élevée. Parallèle avec les jurys
d’Assises puisque jusqu’en 1981, la peine de mort était une peine fixe, pour certaine
infraction, la peine prononcée était automatiquement la peine de mort. Ils leur
arrivaient de prononcer des acquittements car ils estimaient que dans sa situation, on
ne pouvait pas la condamner à la peine de mort, les faits ne méritaient pas la peine de
mort alors on acquittait. Certains délinquants comptaient là-dessus.
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
- Défaut de respect pour une sanction trop élevé : les tests ont montré que lorsque
l’enfant juge une peine trop élevée, il ne la respecte pas car il ne pense pas l’avoir
mérité, qu’il est puni injustement. Au contraire, ça pourrait l’inciter à passer à nouveau
à l’acte.
- Détermination du caractère aversif nécessaire, à établir l’intimidation de la sanction :
quel degré de sévérité il faut pour que la sanction soit crainte. Des gens sont tolérants
pour une sanction forte et d’autre pour une sanction faible.
2ème caractéristique : le principe d’immédiateté : les études des behaviorists montrent que
plus la punition arrive dans un bref délai, plus elle est efficace pour dissuader les gens de
récidiver le même comportement.
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
Certains penseurs, considère que la sanction augmente le risque de récidive. Les délinquants
qui récidivent le plus sont ceux qui n’ont pas bénéficier de mesure de clémence. Condamné à
de la prison ferme récidive d’avantage que les délinquants condamnés avec du sursis.
L’idée d’une théorie criminologique : la théorie de l’étiquetage (labeling theory). Idée est
de dire que quand on est délinquant, si on nous condamne à une forte peine, on nous dés
insérer socialement, on devient instigmatisé. Par conséquent, on va être amené à replonger
dans la délinquance car ce sera notre meilleure solution. Celui qui est condamné à 5 ans avec
sursis, il est condamné mais ne perd pas son travail donc il y a des chances qui décident de
ne pas commettre une nouvelle infraction.
Critique de cette théorie : on compare deux choses différentes, des populations
incomparables.
3) La neutralisation
Les études montrent que ça réduit la délinquance mais au prix d’une augmentation
carcérale : taux d’incarcération du pays qui emprisonne le plus au monde : les USA.
En France il y a 1 adulte français pour 1000 incarcéré.
Aux USA, le taux est de 418 pour 100 000 adultes américains. Sachant que pour les
hommes, il y a 1191 pour 100 000. Les hommes noirs il y a 2805 pour 100 000 donc 2,8%
des noirs sont en prisons aux USA (chiffres de 2013).
Le problème est que la prison coute beaucoup d’argent. D’où l’idée que la neutralisation
devrait être utilisé uniquement sur le cœur actif irréductible de la délinquance, se servir de la
prison pour neutraliser les délinquants irrécupérables.
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
2G : l’approche actuarielle fondée sur les statistiques et facteurs de risques. Aux USA on
utilise la VRAG (violence, risk, appraisal, guide) et le SORAK (Sex, Offender, risk,
appraisal, guide).
Les Américains prennent en compte le sexe, l’âge, la race du père, la nationalité, les
conditions socio-économiques, les antécédents de violences et de victimisations, les
antécédents judiciaires, la dislocation de la cellule familiale avant l’âge de 16 ans (plus de
probabilité de commettre des infractions).
3G : ajoute des facteurs dynamiques, des facteurs qui permettent de mesurer la capacité du
délinquant à changer son cadre de vie. Coupler la 1G et 2G pour en faire une 3G. Il utilise le
LSIR (level of service inventory revised), savoir si remise en conditionnelle ou pas. Et il
utilise le HCR (historical clinical risk management).
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
4G : repose sur le modèle RNR (risks needs and responsivity) : capacité à répondre et
évoluer en fonction des stimulus qu’on reçoit. On identifie de nouveau facteurs criminogène
qui répondent à des besoins. Pourquoi on a besoin de commettre des infractions. On regarde
et on se demande ce qui dans notre vie nous donne l’envie et le besoin de commettre des
infractions. Il regarde notre état de santé.
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
On peut encore penser à une autre théorie qui est celle de la criminologie de la
réaction sociale qui considère que le crime est une création du système de répression
pour avoir quelque chose à réprimer. Pour eux le crime ne peut pas être prévu puisque
ce sont les autorités qui créent le crime et que donc on ne peut l’empêcher.
De manière générale il semble que pour être efficace les mesures de prévention doivent être
interdépendantes. L’ensemble des mesures doivent être mises en œuvre. De plus, certaines
études montrent que la délinquance n’est pas homogène face à la prévention. Toutes les
formes de délinquance ne peuvent pas être prévenues de la même manière.
Lorsqu’une délinquance diminue, une autre peut augmenter.
Certains délinquants sont plus ou moins influençables face aux mesures de prévention. Les
mesures de prévention ne fonctionnent pas pour certains qui trouvent un certain plaisir dans
la délinquance, une certaine jouissance du danger.
Une observation essentielle sur les mesures de prévention de la délinquance, les techniques
de prévention demeurent inefficaces si elles ne sont pas accompagnées par la prévision d’une
sanction pour ceux qui commettraient quand même une infraction.
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
seraient délinquants parce qu’ils souffrent d’une certaine pathologie d’être socialement
inadapté. De ce point de vue on pourrait empêcher un délinquant de récidiver en le
réadaptant socialement.
C’est ce que l’on appelle la conception thérapeutique. Il va falloir soigner la personne pour
éviter qu’elle commette à nouveau des infractions.
Troisième conséquence, c’est qu’il n’y a pas de fonction rétributive de la peine. Dans
la conception thérapeutique on fait uniquement ce qui est nécessaire. Exemple si
quelqu’un a tué toute sa famille mais qu’en deux séances celui-ci est guérit alors ce
sera bon il n’aura plus besoin de traitement.
Quatrième conséquence c’est que les doctrines sont des doctrines empiriques, elles
sont basées sur l’expérimentation. Un bon entretien thérapeutique doit se dérouler
dans des conditions bien précises.
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
Tout d’abord un bon entretien doit avoir lieu dans un local qui assure la confidentialité
de l’échange entre le condamné et l’agents de probation.
L’agent de probation doit exercer une autorité légitime et juste par le délinquant. Cela
suppose d’éviter les disputes, il ne doit pas le juger, il doit comprendre le délinquant.
Il est utile de désamorcer les crispations en posant des questions ouvertes sur le sujet.
L’agent de probation doit s’attaquer aux motivations perverties et encourager les
motivations positives. Il doit donc aider le délinquant à combattre toutes les
motivations qui le poussent à aller dans le bon sens.
L’agent doit être en mesure d’aider le délinquant, si le problème est que celui-ci n’a
pas fait d’études il doit lui proposer une formation.
Deux théoriciens dont Benjamin Mendelssohn c’est un avocat pénaliste roumain qui
s’intéressait à cette notion dès 1937 et le 29 mars 1947 il a prononcé devant la société
roumaine de psychiatrie un discours qui s’intitulait « De nouveaux horizons bio-psycho » on
considère que c’est l’acte de naissance de la victimologie. Il est rejoint plus tard par Hans
Von Henting qui a écrit un ouvrage qui se nomme le criminel et sa victime.
Initialement, les deux hommes partageaient de nombreuses idées mais ils vont peu à peu
s’écarter loin de l’autre.
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
La première victimologie s’intéresse à pourquoi la personne a-t-elle était choisi pour être une
victime.
La seconde victimologie est une étude qui dépasse les frontières de droit pénal, elle
s’intéresse aux conséquences du processus de victimisation et comment est-il possible de le
réparer.
Une étude porte sur les critères de victimisation :
Quelles sont les critères qui augmentent la probabilité d’être victime d’une infraction
pénale ?
- Le premier critère est l’âge. Selon un sondage canadien les jeunes ont plus de chance
d’être victime d’infractions (16-34 ans). Les jeunes commettent plus d’infractions
mais sont aussi plus victimes d’infractions. A l’inverse cela est pareil pour les vieux (+
de 55 ans).
- Un dernier critère démontré par les études c’est l’activité délinquante. Les délinquants
sont sur victimisés comparé à la population générale. Une étude britannique de 1984 a
démontré que le délinquant violent sera 7 fois plus souvent victime d’infractions que
le reste de la population.
Et pourquoi ? Comment se fait-il que ces critères-là expliquent cette sur victimisation ?
Le style de vie de la victime l’amène à fréquenter des délinquants potentiels. La plupart des
délinquants s’en prennent à des gens qu’ils fréquentent où qu’ils connaissent.
L’on fréquente en partie des gens de notre tranche d’âge, par exemple les jeunes fréquentent
les jeunes donc il y a forcément plus de risques.
De même si l’on sort tous les jours ou si l’on reste tout le temps chez nous, le risque n’est
plus le même.
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
Les gens en couple sortent moins que les gens qui ne sont pas en couple. Par conséquent il
n’y a plus de risques.
Une autre hypothèse est ce que l’on appelle le concept de rivalité mimétique. C’est l’idée
que le mimétisme attise la rivalité, la commission d’infractions de millions de gens
semblables.
Cela signifie que l’on éprouve davantage de rivalité envers les gens qui nous ressemblent ou
ce qui ne nous ressemblent pas.
Exemple si jamais une personne ayant exactement le même mode de vie que nous et que la
personne a 18 de moyenne et nous 12 cela va instaurait une certaine rivalité.
La rivalité suppose donc une forme de ressemblance, cela explique que les infractions sont
souvent faites sur des gens proches de nous.
Les études montrent que les infractions sont souvent commises au sein d’un même groupe
ethnique (80%). C’est-à-dire un blanc aura plus tendance à s’en prendre à un blanc.
Au canada une étude à montrer que les infractions les plus graves sont commises par des
proches de la victime (lien familial, amical, d’affaires, de voisinage ou de connaissances) à
83%.
La victime connaît donc très souvent son agresseur.
Ce concept de rivalité mimétique et de proximité entre la victime et le délinquant explique
aussi que les délinquants entre eux ont plus de chances d’être victime d’infractions.
De même l’utilisation de la violence se fait souvent dans le paiement de dettes, de
vengeance, une offense serait aussi réglée par de la violence dans certains milieux.
A ceci il faut ajouter un autre critère qui a été démontré par d’autres études qui sont les
précédentes victimisations.
Le risque d’être agressé de nouveau est 7 fois plus élevé que le risque d’être agressé la
première fois.
Une étude canadienne de 1988 montre que le risque d’être victime de vol est de 1% dans la
population en général.
En revanche, chez ceux qui ont déjà était victime de vol le risque est de 9%.
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
- L’attractivité de certaines cibles. L’idée c’est que la sur victimisation serait le signe
qu’une cible est tout particulièrement accessible, vulnérable ou attirante. Leur
situation fait que c’est facile de les sur victimiser.
Si l’on a un commerce peu surveillé, forcément si l’on veut braquer un commerce ce
sera celui-là plutôt que celui dans la rue la plus passante de la ville.
- Enfin la troisième cause ce serait qu’une nouvelle infraction est commis par le même
agresseur sur la même victime. L’agresseur initial récidive sur la même victime. Les
exemples sont les violences conjugales, les rackets par les gangs ou les mafias.
La première criminologie s’en distingue en considérant que la seule cause du crime n’est pas
la déviance du délinquant.
Le délinquant et la victime participe tous les deux à l’infraction mais évidemment à des
degrés différents.
On voit bien le risque de dérive qui consiste à blâmer la victime mais selon certains auteurs il
n’y a pas de crimes sans victime donc la victime est fautive, peut être inconsciemment mais
elle est l’une des causes du crime dont elle a été victime.
Exemples :
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
Deuxième catégorie il y a la victime moins coupable que l’auteur mais coupable quand
même. Cela concerne tout un ensemble d’escroquerie, une bonne escroquerie c’est un
montage qui joue sur la délinquance de la victime, cela fait croire à la victime que
c’est elle qui profite de l’autre. Par exemple un homme veut vendre une voiture 60 000
euros à un garagiste, le vendeur veut lui laisser la voiture pour voir si un de ses clients
veut acheter la voiture. C’est ce qu’il se passe et quelqu’un est intéressé, il paye donc
les 60 000 euros mais le garagiste réalise donc qu’il s’est fait arnaquer.
Le garagiste s’est fait escroquer parce qu’il pensait qu’il allait en escroquer un autre
(le vendeur). Il pensait tirer profit de l’autre, la victime ne se méfie donc pas de son
escroqueur car il pense lui-même être l’escroqueur.
On fait croire à la victime qu’elle participe à un truc illégal donc elle ne se retournera
pas vers les autorités.
Pour Mendelssohn ces victimes sont donc coupables.
Il y a aussi une troisième catégorie qui concerne les victimes autant coupables que
l’auteur. Exemple : euthanasie, suicide à deux.
Quatrième catégorie, la victime qui est plus coupable de l’auteur lorsqu’elle provoque
l’infraction.
Cinquième catégorie, la victime extrêmement coupable, cela concerne la victime qui a
été tué par quelqu’un qui était en situation de légitime défense.
Dernière catégorie c’est la victime imaginaire, c’est donc la personne qui s’imagine à
cause de troubles mentaux qu’elle est victime, soit la victime qui ment en prétendant
être une victime.
- Ainsi que la théorie de Wolfgang. Sa théorie est que la plupart des homicides catalysés
par la victime c’est-à-dire les homicides causés de suite d’une menace venant de la
victime. La plupart de ces cas selon lui sont dus à l’inconscient de la victime de
vouloir se suicider.
Cette théorie est assez loufoque, à ne pas prendre au pied de la lettre.
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
Cela a également porté des études sur le fait que beaucoup d’infractions ne sont pas
dénoncées par les victimes et donc ne sont pas portées à la connaissance des autorités.
6% pense qu’il était inopportun d’appeler la police soit parce que la personne connait
le délinquant ou alors parce que comme l’on est déjà dans une certaine forme de délit.
En France 60% des délits sont dénoncés, pour les violences on est à 28%, 16% les
dénoncent par une plainte.
La deuxième victimologie ce n’est plus de la criminologie donc l’on n’en reparle pas
en détails. Le sujet d’étude de la deuxième victimologie est tourné vers l’assistance,
son but est de dire comment faire pour aider les victimes. Son rôle est de déclencher
l’aide pour les victimes.
CHAPITRE 3 – L’HISTOIRE DE LA CRIMINOLOGIE.
La criminologie date de la première moitié du 19ème siècle. La réflexion sur le crime a existé
bien avant cette date mais l’idée d’en faire une science cela date du début du 19ème siècle.
Les fondateurs sont un français André Michel Guerry né en 1802 et mort 1866 il a écrit un
ouvrage en 1833 qui s’appelle « Essais sur la statistique morale en France » et un belge
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
Adolf Quételet est né en 1796 et mort 1874 et en 1835 il écrit un ouvrage qui s’appelle « Sur
l’Homme et le développement ».
Cela marque la naissance de la criminologie. Dans leurs ouvrages ils étudient les premières
statistiques pénales.
Ils vont en conclure que la criminalité et le taux de suicide sont stables à travers les époques
et selon les groupes (âge, sexe).
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
A) Lombroso.
Lombroso était un professeur de médecine légal à Turin. Il est né en 1835 et est mort en
1919. Il a écrit un ouvrage qui s’appelle « L’Homme criminel » en 1876. L’ouvrage est
traduit en français en 1987.
Il va développer la théorie dites du criminel né. Le criminel né qui porterait sur son corps les
stigmates anatomiques et biologiques qui annoncerait ses traits psycho-pathologique.
Le premier élément est que des gens sont nés pour être des criminels, et l’autre élément c’est
que si l’on sait regarder cela se voit sur leur physique, sur leurs traits du visage et du corps.
Il s’est appuyé sur des théories au sujet de l’hérédité notamment sur Galton qui est un cousin
de Darwin qui a créé deux sciences dont l’eugénisme qui est l’idée que l’on pourrait
améliorer la race humaine en renforçant la sélection. Il est également l’auteur de la sagesse
des foules. Plusieurs personnes donnant leur avis peuvent donner un résultat plus précis
qu’un seul expert.
Lombroso a passé 30 ans à mesurer des crânes de criminels morts (plus de 300) et a fait des
mesures de criminels vivants.
Le problème de son étude c’est qu’il n’y a pas utiliser mais il n’a pas fait de mesures sur le
reste de population, il n’a pas abouti à comparer avec les non-criminels.
Donc après avoir fait toutes ces études il donne le portrait-robot d’un criminel. Il y a donc
des caractéristiques du criminel, qui démontrent que celui-ci est un criminel né.
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
Cela est la description du criminel né en général, il a aussi fait des spécificités en fonction
des infractions.
- La description du meurtrier : a le regard vitreux, froid, immobile mais quelque fois
sanguinaire et injectés, le nez est souvent aquilin ou nez crochu comme celui des
oiseaux de proies, les mâchoires sont robustes, les oreilles sont longues, les pommettes
sont larges, sont crêpus, abondants et foncés, assez souvent la barbe est rare, les dents
canines sont très développées.
- La description du voleur : il a des yeux petits, mobiles et inquiets, des sourcils épais,
un nez épaté et un front fuyant.
Cours du 17/10/22
L’atavisme est un terme qui désigne la résurgence chez un descendant de caractère qui été
présent chez ses ancêtres.
Il explique la résurgence chez les criminels de caractéristiques datant des hommes
préhistoriques.
Le criminel né appartient à une sous-espèce humaine.
L’espèce humaine que l’on croyait unique se divise en deux sous-espèces.
La classique : homo-sapiens sapiens et la seconde qui est une résurgence des hommes
préhistoriques. C’est pour cela que la description physique du criminel que donne Lombroso
ressemble à un singe.
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
Le criminel né est donc foncièrement et profondément inadapté à la vie en société, car c’est
un homme préhistorique. Il est nécessairement porté à la commission d’infractions, c’est un
déterminisme total puisque celui-ci est biologique. Il a aucuns moyens d’éviter de commettre
des infractions.
Il a commis des erreurs mais il y avait chez lui une volonté de progrès, de sortir la
criminologie des temps obscurs. Lui a essayé de construire une criminologie scientifique. Ce
qui explique l’idée qu’il serait le père de la criminologie.
Alexandre Lacassagne est un médecin légiste lyonnais qui est pionnier de la balistique et il
est surtout très célèbre pour ses expertises de grands criminels notamment celle de Joseph
Vacher. Vacher était un tueur en série qui a tué une trentaine de personnes. Il a critiqué les
théories de Lombroso. Il a fondé ce que l’on appelle l’école du milieu social, son idée à la
base c’est que les facteurs sociaux (l’environnement) sont plus déterminants que l’hérédité,
car selon lui l’environnement d’une personne exercerait une influence biologique sur le
cerveau.
Le milieu social est le bouillant de culture de l’humanité, le microbe c’est le criminel qui n’a
d’importance que lorsqu’il trouve à se développer dans un bouillon qui lui correspond.
Pour Lacassagne on ne peut être un criminel né, c’est la société qui nous rendrait criminel.
Pour le coup les théories de Lombroso ont été extrêmement critiqué.
Le racisme biologique est une théorie qui fonde le racisme sur des considérations
biologiques. Cela a culminé dans une nouvelle conception qui est le nazisme, les nazis
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Cours de Criminologie – DU Sciences Criminelles
considéraient que les ariens étaient la meilleure race, qu’il y avait des caractéristiques
biologiques qui rendaient les ariens meilleurs que les autres.
B) Ferri.
Enrico Ferri était professeur de droit pénal à Rome puis à Turin, il est né en 1856 et mort en
1829. C’est un disciple de Lombroso, il a défendu ses théories.
Ils ont fondé en 1880 une revue qui s’appelle « Archives de Psychiatrie et d’Anthropologie
Criminelle ».
Ferri va reprendre les théories de Lombroso mais va les raffiner un petit peu. Il va admettre
les conditions économiques et sociales comme cause du crime.
Pour autant il ne nie pas le déterminisme biologique. Le point essentiel chez Lombroso,
repris par Ferri, c’est qu’ils considèrent que les êtres humains ne sont pas libres de leur
comportement. Nous nous comportons tel que notre biologie ou notre comportement nous
pousse à se comporter.
Chez Ferri il y a trois sources qui vont déterminer la délinquance :
- Tout d’abord les facteurs endogènes, intérieurs au criminel qui s’opposent aux facteurs
exogènes. Pour lui, ces facteurs sont la constitution organique, la composition
biologique, la constitution psychique, puis les caractéristiques personnelles (sexe etc.)
- Ensuite il y a les facteurs exogènes liés au milieu physique. Qui ne sont pas à
l’intérieur de nous mais qui dépende de là où l’on se trouve géographiquement. Ces
facteurs sont le climat, la nature du sol, la production agricole.
- Troisièmement il y a les facteurs exogènes mais liés au milieu social, quel est notre
entourage social ? Ce sont par exemple la densité de population, l’état de l’opinion
publique, le type et le poids de la religion, la famille, le système d’éducation, les
conditions sociaux-économiques, l’organisation politique et économique.
De cette classification des trois facteurs il va proposer une classification de délinquants selon
que ce soient des facteurs anthropologiques (2 types de criminels) ou des facteurs sociaux.
- Le criminel né.
- Le criminel aliéné.
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- Le criminel habituel, les gens qui font profession de commettre des infractions, en
commettent de manière régulière, habituelle.
- Le criminel d’occasion, les gens qui vont commettre une infraction parce que
l’occasion se présente. Ce sont les plus nombreux.
- Le criminel par passion, ceux affectés par des émotions vives mais passagères. Ce qui
a donné l’idée de crime passionnel, c’est l’émotion qui engendrerait l’acte
d’infraction.
En conséquence, chez Ferri il n’y a pas de responsabilité morale, si l’on commet un crime
c’est parce que l’on est poussé à le faire. L’idée chez Ferri est que la société doit se défendre
contre les nuisibles, les microbes (les délinquants). On peut comparer cela à un virus qui se
transmet.
Pour Ferri la sanction pénale ne sert pas à l’intimidation. La peine sert à la neutralisation du
délinquant, il faut donc avoir des peines de neutralisation pour le délinquant et des mesures
pour les victimes. Ce qui est une idée qui a pu être défendue par Spinoza.
Ce qu’explique les positivistes c’est que l’on a des goûts personnels, comme pour le choix
d’une cuisson au restaurant.
C’est l’idée que chacun fait ce qu’il veut faire mais ce n’est pas nous qui décidons, cela se
choisit par rapport à la manière dont l’on a pu grandir, évoluer.
On agit en réponse à des pressions internes qui dépendent de l’environnement, de
l’éducation.
Nous allons parler de deux penseurs qui sont Gabriel Tarde et Emile Durkheim.
A) Gabriel Tarde.
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Le criminel imite quand il décide de passer à l’acte car il en a déjà vu d’autres faire la même
chose mais aussi dans le modus operanti, c’est-à-dire de la façon dont il a vu les autres faire
l’acte.
Comment a-t-on inventé la licorne ? On a inventé cela en combinant des choses qui existent
déjà.
Elle a pris du vitriole et lui a balancé dessus, elle lui a acidifié le visage, il avait donc
des traces sur le visage et a perdu l’usage d’un œil. Cette affaire a fait grand bruit à
cette époque. On a observé après ce cas-là que plusieurs femmes ont fait la même
chose dans toute la France. Cela a inspiré tout le monde donc tout le monde a fait
pareil.
- L’imitation tradition, parce que l’on a toujours fait comme cela on fait la même chose.
On imite une coutume qui s’est perpétué. Les traditions anciennes et les coutumes
criminelles se transmettent de génération en génération. L’on commet des actes en
imitant la façon dont nos prédécesseurs le faisaient.
Exemple : le duel, pourquoi est-ce qu’on se provoque en duel chez les nobles ? les
gens imitent le comportement de leur catégorie sociale. Dans la noblesse c’est comme
cela que l’on règle les conflits. Si notre père faisait cela, notre grand-père cela se
transmet telle une coutume.
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L’autre exemple c’est la vendetta en Corse, c’est une vengeance d’honneur qui signifie
que si quelqu’un nous offense on doit le tuer, c’est un cycle de vengeance qui se
perpétue. Cela est une coutume, on accomplit la vengeance de cette manière-là en
Corse.
Tarde a combattu les idées de Lombroso, il considérait que la psychologie seule
détermine les actions humaines. Notre comportement dépend de notre psychologie.
C’est pour cela que nous agissons de telle ou telle manière.
Le grand penseur de la théorie des foules s’appelle Gustave Le Bon. Il a publié un ouvrage
qui s’appelle « Psychologie des Foules » dans lequel il parle de ce qui motive une foule.
La foule criminelle est pour lui le royaume de l’imitation. Les gens agissent parce qu’ils
voient les autres agir de la sorte. Un comportement dans une foule va se propager, de plus en
plus vite.
Si l’on court dans une foule, rapidement tout le monde va commencer à faire la même chose.
Plus des gens font quelque chose plus cela paraît étrange de ne pas le faire.
(Chaine YTB FOULOSCOPIE)
L’être humain n’aime pas trop se singulariser et n’a pas confiance en soi. Si l’on voit tout
une foule courir, on court parce qu’on sait que les gens doivent avoir une bonne raison de
courir.
La foule est un mouvement qui peut être très dangereux car celle-ci incite à une certaine
individualisation. Il en découle que l’on a des comportements plus radicaux, l’on est dans un
mécanisme plus large qui est celui de la foule.
Plus l’individualisation est élevée plus l’homogésation de la foule est élevée.
Exemple : les militaires sont tous habillés et coiffés pareil car cela renforce l’unité du
groupe.
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En 1873, Robert Watson a montré que dans les tributs dans lequel on utilise des peintures de
guerres ou des masques de combat, les guerriers qui font cela commettent plus d’atrocité que
les autres. Les soldats qui se maquillent ou qui partent au combat avec des cagoules ou des
casques commettent plus de crimes que les autres.
L’expérience carcéral de Stanford a était réalisé par Zimbardo et a démontré en 1971 l’Effet
Lucifère.
Cette expérimentation est faite sur des étudiants en psychologie. Il a demandé à la moitié
d’un groupe de jouer les gardiens de prisons et à l’autre moitié de jouer les détenus. Le but
des gardiens était de faire respecter le calme dans la prison.
Il a observé que l’expérimentation a duré 36 heures car il a dû arrêter l’expérience car les
gardiens s’étaient assimilés à leur rôle par des violences psychologiques et même physiques.
Cela montre que les individus ont tendance à s’effacer derrière leur fonction.
Dans les camps de concentration par exemple les hommes ne voyaient pas l’aspect
d’extermination, ils géraient cela normalement sans se soucier de ce qu’ils faisaient
vraiment.
La mort est mon métier est un romain qui décrit la vie d’un dirigeant de camp de
concentration dans lequel le personnage principal s’efface complètement dans sa fonction,
son rôle est de faire cela donc il le fait. Cela est totalement déshumanisé.
L’on est un rouage dans une grosse machine donc l’on n’est pas responsable de ce que fait la
machine.
B) Émile Durkheim.
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Sa conception essentielle repose sur la normalité du crime. Le crime est normal dans une
société, une société sans crime est impossible, elle est même inimaginable, il y a
nécessairement du crime dans une société.
« Le crime est normal parce qu’il ne peut y avoir de société ou les individus ne divergent »
Dans tout groupe il y a une norme de comportement, mais il y a toujours des gens anormaux.
Les gens sont dans la norme mais une petite partie des gens ne sont pas dans la norme.
D’après Durkheim cela est normal, il est naturel qu’il y soit beaucoup de gens dans la norme.
Nécessairement une partie des gens vont se tourner vers la délinquance, on ne peut pas avoir
une règle qui sera suivie par 100% des gens.
Il y a toujours des gens pour s’écarter de la norme.
Il explique même que le crime est utile dans une société, c’est utile d’abord parce que cela
donne un modèle négatif, cela permet d’affirmer des valeurs sociales en sanctionnant ceux
qui les transgressent. On montre la sanction pour pas que les autres le fassent.
Pour Durkheim le crime montre même l’existence de la liberté individuelle, le fait que les
gens commettent des infractions alors que celles-ci sont interdites alors cela prouve qu’ils
sont libres.
Le crime peut même être un moteur de transformation sociale.
Par exemple la légalisation de l’avortement a été admis parce que cela arrivait de plus en
plus souvent.
S’il y a trop de crimes, selon Durkheim, l’on atteint un taux morbide de criminalité.
Par ailleurs, on peut prévenir ou réduire le crime grâce à une meilleure intégration des
individus dans la société. Affirmation qu’il a tirée de l’étude du suicide.
Ce qui constitue la grande étude de Durkheim c’est Le Suicide : étude sociologique. Dans cet
ouvrage il va relever quatre types de suicide :
- Le suicide égoïste.
- Le suicide anomique.
- Le suicide altruiste.
- Le suicide fataliste.
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- Le suicide égoïste pour Durkheim est causé par une mauvaise intégration dans la
société, ils sont trop isolés pour pouvoir supporter la vie. Ils le font pour eux même
parce que cela leur paraît la meilleure solution pour vivre la vie. Ce qui ont à vivre est
trop difficile pour eux et donc ils ne peuvent pas le supporter.
Pourquoi les protestant se suicident davantage que les catholiques ou les juifs ?
Pourquoi plus de suicide chez les célibataires que chez les gens mariés ?
Pourquoi les gens se suicident plus en temps de paix qu’en temps de guerre ?
Durkheim s’est interrogé sur toutes ces situations qu’il a mesuré grâce aux statistiques.
Dans toutes les situations listées il y a une moindre intégration des individus, moindre
cohésion des individus. Les gens appartiennent moins aux groupes.
Le principe de base du protestantisme peut entraîner l’individualisme, le sens de la
communauté n’est pas le même chez les protestantismes.
Lorsque l’on est célibataire on est moins intégré que lorsque l’on est marié.
Cela a été transposé à la délinquance, plus les gens sont intégrés dans la société moins
il y a de délinquance. Ils ne se sentent pas intégrer à cette société donc ils n’ont pas
l’impression de trahir des compatriotes. La moindre intégration dans la société
causerait donc une montée de la délinquance.
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Dans cette situation d’anomie cela va avoir des effets sur l’individu : un sentiment
d’indétermination, d’insatisfaction, d’incertitude sur l’avenir, de l’exaspération, de la
peur, de la colère, de l’agitation, du mécontentement. Ces conséquences aboutissent au
fait que davantage de gens se suicident, par opposition à cette situation.
Il y a les théories qui s’intéressent aux causes du crime, ce sont les théories étiologiques.
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Il y a trois séries d’explications possibles. Des théories disent que la cause du crime est dans
la biologie humaine, d’autres disent que c’est la société qui génère le crime puis il y a des
théories mixtes qui proposent des idées globales.
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