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Module Criminologie

(Introduction à l’étude de la criminologie)

Semestre 5 licence fondamentale droit privé en français


Prof. Slimani Amina
Université Mohammed V de Rabat
(Fsjess)
Plan du cours
• Partie 1 introductive: Définition des notions
fondamentales
• Partie 2: méthodes de la criminologie et étude
de la criminalité
• Partie 3: Histoire de la criminologie
• Partie 4: Principales théories de la
criminologie
• Partie 5: Facteurs de la criminalité
Partie 1 introductive
• Chapitre I. Définition, objet et contenu de la
criminologie
• Chapitre II. Distinction de la criminologie des
autres sciences criminelles
Chapitre Premier
• Définition
• Branches de la criminologie
• Contenu de la criminologie
• Objet et intérêt de la criminologie
 
Chapitre I. Définition, objet et
contenu de la criminologie
• la criminalité : une réalité humaine et
sociale (approche empirique) et non
seulement un acte nécessitant une répression
(approche juridique).
• au 19e siecle est apparue la criminologie et
n’a cessé d’évoluer. Que signifie la
criminologie ? Quel est son objet et quelle
est son utilité ?
•  
Définition de la criminologie
• Science pluridisciplinaire fondée sur un objet
commun : le phénomène criminel, son auteur, ses
motivations, ses victimes et ses conséquences
individuelles et sociales.
• science qui, tente d’appliquer les connaissances
collectées à la lutte contre le crime afin de le contenir
ou de le réduire .
  Section I. Définition

Deux conceptions  : l’une étroite et l’autre


extensive:
les définitions larges
• Les définitions larges de la criminologie se
caractérisent par le fait que le terme
« criminologie » y recouvre un nombre plus ou
moins grand de sciences criminelles.
• À cet égard , il existe trois orientations:
 La conception de Ferri;
 L’école encyclopédique;
 L’école américaine classique
Définition de Ferri
• Dans cette perspective la définition la plus large est celle de l’un
des fondateurs de la criminologie, l’italien Enrico Ferri (1857-
1929).
(histoire École positiviste rappel)

• Pour Ferri, « la sociologie criminelle » terme qu’il entend dans son
œuvre comme synonyme de criminologie : « est la somme de
toutes les sciences criminelles. Elle englobe notamment le droit
pénal qui n’est rien d’autre que le chapitre juridique de cette
science plus générale qu’est la sociologie » .
• Ne distingue pas entre la criminologie et les sciences juridiques
pénales.
L’école américaine classique
• C’est la définition donnée par le sociologue
américain Sutherland ( Edwin, principes de
criminologie, 1947) qui affirme que « la
criminologie est la science qui étudie l’infraction
en tant que phénomène social »
• Il lui assigne un vaste domaine englobant:
 les processus d’élaboration des lois;
 De l’infraction aux lois;
 Et des réactions qu’elle provoque;
• De la sorte selon cette école américaine, la
criminologie se diviserait en trois branches:
• La sociologie du droit pénal
• L’étiologie criminelle
• La pénologie
Appréciation
• La conception de sutherland a eu de l’influence sur la pensée
criminologique contemporaine:
• En incluant en effet dans la criminologie à côté de l’étiologie
criminelle, la sociologie du droit pénal et la pénologie, l’approche
de cet auteur développera la criminologie
• elle donnera naissance à la criminologie dite de la réaction sociale
qui met l’accent non plus sur l’acte criminel et son auteur mais sur
le contenu et les effets de la réaction sociale à la délinquance et en
dernier lieu sur la victime

• Tenant compte de nouveaux champs d’investigation scientifiques


qui se sont ouverts depuis 30 ans à savoir la victimologie.
les définitions étroites de la criminologie
• Quand à la conception étroite de la criminologie :
• 1-ils distinguent entre la criminologie et le droit pénal. La
première est une science empirique et expérimentale alors
que le droit pénal est une science normative et juridique.

• la criminologie selon ce sens étroit serait « la science qui


étudie le crime comme étant un comportement humain et
un phénomène social dont le but est de passer d’une
approche descriptive à une approche expérimentale dans la
recherche des facteurs de la criminalité ».
• Les criminologues qui prônent cette conception
(Cuche, Stephanie, Levasseur) définissent la
criminologie comme la science qui explore les
causes et les facteurs du phénomène criminel
et le processus de son développement.

• Pour Cusson : « La criminologie est la science


qui étudie les caractéristiques, les raisons et les
causes du phénomène criminel ».
• 2- une autre conception restrictive de la criminologie
existe:
• Qui considère la criminologie non seulement comme
une science théorique, mais également une science
appliquée.
• C’est la position de J.Pinatel ( la criminologie ses problèmes
fondamentaux, RIDP1951) pour qui la criminologie doit être
distinguée du droit pénal, de la criminalistique et
même de la pénologie.
• Cet auteur divise la criminologie en 2
branches:
• La criminologie générale: science théorique
(objet de ce cours)
• La criminologie pratique: ou clinique qui
représenterait la partie la plus spécifique de la
criminologie.
Définition retenue
• Il résulte des ces définitions que la criminologie
est une science pluridisciplinaire fondée sur un
objet commun : le phénomène criminel, son
auteur, ses motivations, ses victimes et ses
conséquences individuelles et sociales.
• C’est aussi une science qui, tente d’appliquer
les connaissances ainsi collectées à la lutte
contre le crime afin de le contenir ou de le
réduire .
• C’est donc la conception scientifique du
phénomène criminel:
• la criminologie fait appel à des disciplines
variées: sociologie, psychologie, biologie,
anthropologie physique, la génétique, la
médecine, la statistique, sondage et enquêtes.
 Observe les comportements des individus,
s’efforce d’en dégager les lois et les prévenir par
des traitements appropriés.
• Le criminologue s’efforce de trouver le remède
apte à supprimer sinon à prévenir le
phénomène criminel, car le devoir du
criminologue est de guérir la société de ces
altérations que sont le crime.
• De ce fait, la criminologie s’intéresse aux
causes (facteurs) du crime (étiologie)
Branches de la criminologie
• 1. la criminologie théorique (ex, il y a eu tant
de meurtres chaque année dans tels pays ;
quelles sont les causes générales de la
délinquance)
• 2. la criminologie appliquée (on étudie tel
délinquant à traiter et de quelle manière selon
sa personnalité et ses conditions
psychologiques).
1.Criminologie théorique

• On distingue dans la criminologie théorique:

• la criminologie générale et la criminologie


spéciale.
C. théorique générale

• s’intéresse aux aspects généraux de l’étude


du phénomène et du comportement
délinquant entrepris dans une perspective
théorique.
• Tend à rapprocher et à comparer les données
dégagées par les criminologies spécialisées
(criminologie biologique, criminologie
sociologique, criminologie psychologique..)
Criminologie théorique spéciale
• La criminologie théorique spéciale s’intéresse
à l’étude d’une infraction particulière ou d’un
groupe d’infractions spéciales correspondant
aux divisions/aux notions du droit pénal
spécial.
2.

2. Criminologie appliquée ou clinique

• C’est la branche de la criminologie qui tend à appliquer concrètement


les données acquises par la criminologie théorique. Elle a trois
subdivisions essentielles : clinique, préventive et critique.
• Elle s’occupe de domaines plus pratiques:
• Le traitement des délinquants;
• La prévention de la récidive;

• Ce cours est limité à la criminologie théorique générale.


Distinction criminologie
générale/criminologie clinique
• La criminologie générale dresse un • La criminologie clinique
diagnostic général, en étudiant les • est une science appliquée, elle
facteurs endogènes et exogènes du se consacre à l’examen d’un
crime , elle facilite l’accès à la
délinquant particulier par un
phase ultérieure de la criminologie
clinique diagnostic de son cas, la
formulation d’une hypothèse
sur son évolution, pronostic, et
• Les premiers sont liés à l’individu:
enfin la proposition de mesures
état dangereux, mental,
toxicomanie, ivresse, appropriées à éviter sa rechute
dans la criminalité : traitement.
• Les deuxièmes sont liés au milieu
social, scolaire, familial, • Exemple: traitement des
économique, géographique, délinquants sexuels récidivistes,
climatique, etc des violeurs en série etc,
Contenu de la criminologie

Biologie Psychologie
Criminelle criminelle

Sociologie
criminelle
Biologie criminelle
• C.Lombroso : médecin et enseignant,
Lambroso, a trouvé la réponse à la question
pourquoi devient-on criminel dans la
physiologie des criminels.
• Le criminel est le survivant de l’homme
primitif dans une civilisation avancée
Psychologie criminelle
• La psychologie criminelle étudie les processus
psychiques du crime.
• La personnalité du criminel
• Les malades mentaux
• Les portraits de criminels
• Le penchant au crime
• Pinel, esquirol, freud, pinatel etc
Sociologie criminelle
• Le développement des statistiques en Europe
et aux états unis a favorisé au 19 e siècle
l’étude du crime comme réalité sociale qui
trouve des explications dans les différents
facteurs sociaux.
• « La société n’a que les criminels qu’elle
mérite » écrit Lacassagne
3 courants de la criminologie
• Ces aspects font référence aux trois grands
courants de la criminologie que nous allons
voir dans le chapitre réservé aux grandes
théories de la criminologie.
Criminologie: approche critique et
constructive du phénomène criminel
• Trois approches
• Rejeter le crime= que l’on se débarasse
(l’opinion publique)
• Appliquer les lois = place limitée pour lanalyse
(les institutions)
• Approche critique de la criminalité et des
politiques de répression et de prévention=
criminologie
Objet de la criminologie
• LE CRIME ET LE CRIMINEL
• Le phénomène criminel et le crime.
• Les criminologues utilisent les termes crime,
délit, délinquance, infraction et déviance,
criminalité dans le même sens.
• Les criminologues préfèrent le terme crime
même s’il ne lui donnent pas tous le même
sens.
La notion du crime

• Certains criminologues donnent un sens


juridique au crime cad l’infraction
sanctionnée par le législateur (notion
juridique)
• D’autres donnent un sens sociologique
ou criminologique au crime et se
confond avec la déviance (notion non
juridique) et comprend aussi l’infraction
La double notion du crime non juridique
• La 1ere: se fonde sur la morale, le crime est
universel et viole deux principes fondamentaux la
confiance et la pitié (le crime naturel)
• La 2eme: est fondée sur les valeurs sociales. Le
crime est tout comportement non conforme aux
normes sociales en vigueur et qui donne lieu dans le
groupe social à des réactions de type divers (le
contrôle social) : LE CRIME viole le contrat social!
La notion du crime

• L’objet de la criminologie est l’étude du


crime tel que prévu par la loi pénale et
excluent de ce fait les comportements
déviants malgré leur caractère
antisocial ou dangereux.
• La criminologie est intimement liée au
droit pénal et à la politique criminelle de
chaque pays à un moment donnée.
Criminologie: science du criminel en premier
lieu
• Quand elle apparaît à la fin du XIXe siècle, la
criminologie se constitue d’emblée en science du
criminel, et non du crime
• Anthropologie criminelle : son ambition consistait
à ouvrir un chapitre supplémentaire dans l’étude
du comportement humain. cette discipline était
tout entière vouée à découvrir pourquoi certains
commettaient des crimes, quelle caractéristique
les rendait différents des autres.
La notion du criminel

• La définition du criminel en criminologie dépend


largement de celle retenue pour le crime.
• Le criminel ce n’est pas seulement celui rendu
responsable de l’infraction mais aussi celui qui a
commis l’infraction sans pour autant être
responsable pénalement
• La majorité des criminologues adoptent la notion
juridique du criminel : l’auteur de l’infraction
ayant été reconnu responsable pénalement
d’une infraction et non pas les aliénés mentaux
Distinction criminologie/autres sciences
criminelles

• Distinction entre la criminologie et les autres


sciences criminelles
Intérêt de la distinction
• Cette distinction a pour but de délimiter le
domaine de la criminologie
• Il s’agit de savoir ce qui entre et ce qui n’entre
pas dans le champ de la criminologie
Droit pénal et criminologie
• Le droit pénal (sens large) a pour objet essentiel la
législation répressive. Il repose sur l’analyse
interprétative des sources du droit et la synthèse
théorique de leurs données La criminologie, quant à
elle, est une science de constations et d’observation
• Ex de rapport: pour individualiser la sanction, les
juges doivent tenir compte des conditions sociales ou
psychologiques de l’auteur de l’infraction, de la
notion de dangerosité etc
Criminologie et sciences non juridiques

• La criminalistique, la pénologie, la
politique criminelle sont des sciences
criminelles non juridiques
Criminologie et criminalistique
• La criminalistique est l’ensemble des sciences
et des techniques utilisées en justice pour
établir les faits matériels constitutifs de l’acte
délictueux et de la culpabilité de la personne
qui l’a commis.
• La criminalistique comprend: la médecine
légale, la police scientifique, la police
technique et la psychologie judiciaire
• La criminalistique a connu des développements
importants:
• Les découvertes génétiques qui ont permis le
recours à la preuve ADN,
• la biométrie,
• l’odorologie ou technique d’identification des
odeurs recueillis sur les lieux de l’infraction)
• Constituant ainsi de nouveaux procédés
scientifiques de preuve
• La criminalistique n’est pas sans rapport avec la criminologie:
 -elle puise dans cette dernière des données qui l’aident à
perfectionner les méthodes d’identification et de recherche des
délinquants.
 À l’inverse la criminologie trouve dans la criminalistique des
renseignements très précieux pour l’étude des crimes et des
criminels:
• Exemple:
• Il est très utile pour le criminologue de savoir quels sont les divers
modes d’exécution des vols
• Ou encore quelles personnes sont habituellement vctimes
d’escroquerie
Le profilage criminel
• Appelée analyse criminelle, c’est une technique des plus
récentes de la criminalistique
• Elle constitue une illustration topique des rapports que
la criminologie entretient avec la criminalistique.
• On entend par profilage criminel la technique qui a pour
objet, en présence d’un acte criminel dont l’auteur est
inconnu, de faciliter son identification en dressant un
profil psychologique de son auteur à partir de l’analyse
de l’acte criminel et de l’ensemble des constatations
effectuées par la PJ sur la « scène du crime ».
• Le profiler dégage donc le profil de la
personnalité de l’auteur potentiel du crime et
de son comportement à partir de l’observation
de la scène du crime.
• Le profilage est une technique criminalistique
puisqu’il contribue à l’établissement de la
preuve et non à l’explication du crime.
• on peut résumer les Rapports réciproques en disant:
 1-D’une part la criminologie constitue l’aliment essentiel du profilage
• En effet pour dresser le profil psychologique du criminel, le profileur doit
puiser dans le stock de connaissances criminologiques.
• Profil qui ne peut être bâti que par référence aux typologies de
délinquants.
 2- mais si le profilage criminel puise dans la criminologie l’essentiel de
la matière lui permettant d’être réalisé, la criminologie trouve à son tour
dans les profilages l’occasion d’enrichir ses propres connaissances.
• Exp: Le profilage a permis au FBI d’analyser toute une série d’affaires
criminelles les cas de tueurs ou violeurs en série.
Criminologie et pénologie
• Autrefois appelée « science pénitentiaire » parce que son objet se
rapportait seulement aux peines privatives de liberté. Mais la
science pénitentiaire s’est élargie pour englober toutes les peines
et mesures autres que l’emprisonnement.
• La pénologie est la branche des sciences criminelles qui étudie:
• les fonctions des sanctions pénales
• Les règles de leur exécution
• La pénologie recouvre également la thérapeutique criminelle,
c’est-à-dire l’ensemble des méthodes de traitement utilisées
pour prévenir la récidive, or si l’on veut lutter efficacement
contre la récidive, il faut connaître les facteurs et processus de
l’action criminelle, ce qui est l’objet de la criminologie.
Criminologie et politique criminelle
• La politique criminelle :« l’ensemble des
procédés susceptibles d’être proposé au
législateur ou effectivement utilisés par celui-
ci à un moment donné dans un pays donné
pour combattre la criminalité ».
• la criminologie étudie le crime, le criminel et
la peine pour mieux lutter contre le crime
principal objet de la politique criminelle
5- le contenu de la criminologie
• Les sciences constitutives de la criminologie
sont au nombre de 3:
 La biologie criminelle
 La sociologie criminelle
 La psychologie criminelle
La biologie criminelle
• le premier aspect du phénomène criminel qui
a retenu l’attention est son aspect biologique.
• Il a donné lieu à la fameuse théorie du
« criminel-né » imaginé par lombroso, selon
laquelle il existerait chez les délinquants des
stigmates anatomiques et physiologiques qui
les distinguent des non-délinquants.
• Autrefois appelée « anthropologie
criminelle », elle s’intéresse aux aspects
génétiques, biochimiques les plus diverses qui
se trouvent chez les délinquants et propose
les traitements médicaux adaptés.
• Anthropologie criminelle est même la
première appellation de la criminologie
(terme proposé par garofallo)
L’apport de la criminologie
• L’influence de la criminologie sur le droit
criminel est incontestable et ce à tous les
niveaux:

• Au niveau de la législation
• Au niveau de la justice
• Au niveau de l’exécution des peines
• Pour le législateur, la criminologie est un
excellent moyen d’adaptation et d’orientation
de la politique criminelle .
• Pour le juge , la criminologie l’aide dans le
choix de la sanction:
atténuation ou aggravation, le sursis à
l’exécution, la libération conditionnelle.
ppe de l’ individualisation de la peine.
• La criminologie renseigne sur l’exécution de
certaines peines:
• Les connaissances sur la personnalité du
délinquant peuvent dicter des mesures
coercitives appropriées. Traitement ,
classification des détenus)
• Les mesures de protection et de rééducation des
mineurs, désintoxication des adultes, placement
ou internement à but professionnel. ( réinsertion)
Partie 2 Méthodes de la criminologie et étude
de la criminalité contemporaine
• Chapitre 1: les méthodes de la criminologie
• Chapitre 2: étude de la criminalité
contemporaine
Chapitre 1: Méthodes de la criminologie

Méthodes Méthodes
collectives individuels
Aspect Aspect
collectif de la individuel de
criminalité la criminalité

Criminalité Tournées
dans son vers le
ensemble criminel
I. Méthodes classiques

Documents
Statistiques
historiques
1. Documents historiques
• Le chercheur utilise plusieurs données
historiques qui sont essentiellement les
archives policières, judiciaires, et
pénitentiaires. Ils peuvent être des
documents écrits, mais également non écrits,
comme les vidéos (films documentaires par
ex.).
Comment?
• 1. la détermination du sujet de la recherche; 
• 2. la collecte des documents ;
• 3. le tri des documents et la recherche des liens entre
eux. Dans cette étape, le chercher est tenu de les
analyser et de les critiquer afin de conserver
uniquement les documents pertinents ;
• 4. L’exposé des résultats, et c’est la dernière étape où
le criminologue présente ses conclusions sur l’origine
du phénomène délinquant objet de l’étude et son
développement.
2. Statistiques
• les statistiques visent à collecter les
informations relatives au phénomène
criminel et de les traduire en chiffres.
• Elles permettent d’étudier le mouvement de
la criminalité, ses liens avec différents
facteurs et sa constance dans le temps ou
dans l’espace
Que mesurent-elles?
• La criminalité légale : ensemble des condamnations
prononcées par les cours et tribunaux ou des décisions
prises par le MP;
• la criminalité apparente s’entend de l’ensemble des faits
de criminalité portés à la connaissance des autorités de
police ou des organes de poursuite ;
• la criminalité réelle, c’est l’ensemble des infractions
effectivement commises mais qui ne sont pas enregistrées.
• les statistiques criminelles mesurent seulement la
criminalité légale et apparente
Diversité des données statistiques

• on distingue généralement les statistiques


policières, les statistiques judiciaires et les
statistiques pénitentiaires
Statistiques policières
• rendent compte de la criminalité
apparente càd du nombre d’infractions
portées à la connaissance de la police, à
savoir les infractions constatées et les
infractions dénoncées. Les statistiques
policières ne sont pas traitées par tous
les pays, mais bon nombre
communiquent leurs données à Interpol.
Statistiques judiciaires

• rendent compte de la criminalité légale.


• ne concernent que le niveau judiciaire. Il
s’agit du nombre des affaires dont les
instances judiciaires ont eu à connaître
et sur lesquelles diverses décisions ont
été prises. Ex. classements sans suite
(M.P) ; acquittement ou relaxe ou
condamnation (jgmt).
Statistiques pénitentiaires
• le Rapport annuel qui informe sur les aspects
quantitatifs, qualitatifs et évolutifs des
effectifs des populations confiées aux
établissements pénitentiaires (population
carcérale).
• (DGAPR)
Le chiffre noir
• les statistiques criminelles ne mesurent pas la
criminalité réelle, càd la somme des infractions
effectivement commises et non enregistrées
• Par exemple, pour les statistiques policières, même
si elles se rapprochent de la réalité criminelle, elles
en restent encore fort éloignées.
• Elles restent séparées par le chiffre noir de la
criminalité qui est la différence entre la criminalité
réelle et la criminalité apparente (enregistrée).
caractéristiques du chiffre noir
• peu précis et variable selon la nature des infractions
(les violences à l’encontre des fonctionnaires sont
généralement plus connues que les violences
sexuelles ou conjugales ainsi que les infractions au
code de la route).
• variable selon les délinquants (par exemple les
infractions commises par les mineurs sont presque
jamais connues faute de plainte, de même les
délinquants professionnels qui sont plus adroits).
II. Méthodes contemporaines
• Insuffisance des statistiques
• Diverses techniques nouvelles destinés à y remédier.
• Elles visent à approcher le chiffre noir comme c’est le
cas des enquêtes d’auto confession et de victimation;
les sondages sur le sentiment d’insécurité etc
• Les enquêtes promettaient une image plus informée
de la délinquance, créant ainsi un climat d’opinion
plus équilibré sur la loi et de l’ordre
1. Enquêtes d’auto-confession
• Interroger un groupe de personnes sur leur
délinquance cachée (aveux des délinquants)
• Avantages: permet une meilleure
connaissance du phénomène criminel. (chiffre
noir)
• L’inconvénient : le doute dans la véracité des
propos des délinquants
• Inconcevable pour toute la criminalité
Enquêtes de victimation
• interroger un échantillon représentatif de la
population et leur demander quelles sont les
infractions dont elles ont été victimes. des
témoignages.
• Avantages: aller au-delà des statistiques criminelles.
connaître avec une certaine précision le nombre
d’infractions commises chaque année dans un pays
déterminé ;
• Expliquer les raisons de non dénonciation de
certaines infractions ;
• comprendre la psychologie des victimes et
3. Observation clinique des délinquants

• examen médical ; examen anatomique ;


examen pathologique ; examen physiologique ;
examen psychologique ; examen psychiatrique
des cas de délinqants
• Les chercheurs comparent les délinquants ainsi
observés pour identifier ce qui les caractérise
et les distingue des non délinquants ou
d’autres catégories de délinquants
Etude intensive des cas individuels
Healy écrit : « Le centre dynamique du problème
entier de la délinquance sera toujours l’individu
délinquant.
• pour le connaître aussi complètement que
possible, on devrait connaître tout ce qui peut être
vérifiable de ses origines génétiques, de la vie
prénatale, de l’enfance, des maladies et des
blessures, des expériences sociales et du vaste
domaine de la vie mentale
Procédés de recherche prédictive
• prévoir, à partir des constatations faites chez
les délinquants, les risques de récidive (en
relevant dans chaque cas les facteurs
criminogènes dominants).
• Ils établissent des schèmes de pronostic, des
tables de prédiction…
• Les statistiques de pronostic et de prédiction
ont pou but d’évaluer les chances de
délinquance ou de récidive d’un sujet
déterminé
Synthèse
• Les méthodes de la criminologie sont des techniques
d’approche de la criminalité:
• Définition:
• On entend par techniques de recherche criminologique
l’ensemble des procédés concrets qui permettent de collecter,
de manière organisée, les données relatives à la criminalité
• On distingue à cet égard 3 grands groupes de techniques:
 - les techniques d’approche de la criminalité (quantitative)
 - les techniques d’approche du phénomène individuel
(qualitative)
 - les techniques utilisées en criminologie appliquée
Chapitre 2 : Étude de la criminalité

• L’étude de la criminalité: c’est l’objet de la


criminologie à côté de l’étude du criminel
• Il sera étudié dans ce chapitre quelques
problèmes contemporains de la criminalité
• Le domaine de la criminologie est vaste, car il
englobe, outre l’observation des auteurs
d’infractions, celle du fait social de masses,
• constitué par l’ensemble des infractions commises
dans un pays à une époque déterminée, fait social
qu’il est traditionnel d’appeler «criminalité», pour le
distinguer de l’événement individuel examiné à
l’échelle de la personne et dénommé «infraction»,
«crime», « délit »
Définition de la criminalité

• C’est un phénomène collectif composé de l’ensemble


des infractions pénales commises, au cours d’une
période de temps déterminée, dans un Etat,
l’étude de la criminalité fait appel: aux statistiques, à
l’histoire et à la sociologie;
• alors que l’étude du crime demande le recours à la
biologie, la psychologie, à la psychiatrie, à la
psychanalyse et à la sociologie.
Quantitative et qualitative
• La méthode qualitative se chargerait du
crime alors que la méthode quantitative se
chargerait quant à elle de quantifier le
phénomène de la criminalité
Diversité de culture/de criminalité
• Les premiers criminologues (Ferri, Tarde..) ont
cru élaborer une interprétation générale de la
criminalité à partir de données relatives à
quelques pays européens. Comme s’il existait
une sorte de nature sociale universelle.
• Cependant, les travaux ultérieurs
(ethnologues, sociologues) ont montré que les
sociétés et les cultures sont d’une diversité
indéfinie.
• Afin d’illustrer cette différence, nous
étudierons dans le chapitre 1:
• A- la criminalité dans les sociétés archaïques
et modernes
• B- la criminalité dans les pays développés et
les pays sous développés
• C- mondialisation et criminalité
Criminalité et types de société

• La criminalité est un phénomène que l’on


retrouve dans toutes les sociétés
présentes et passées.
• Toutefois, cette permanence ne signifie
pas uniformité.
• Les statistiques criminelles,
l’ethnographie, l’histoire et la géographie
criminelle nous montrent sa grande
diversité.
• Durkheim qui considérait que le crime est un
phénomène social, insistait sur la nécessité de
comprendre et d’analyser la criminalité non pas en
elle-même, mais tjrs relativement à une culture
déterminée dans le temps et dans l’espace.
• Il existe donc une relation entre d’une part le volume
et la structure du crime et d’autre part l’organisation
et le fonctionnement de celle-ci.
• ( voir le droit pénal spécial : catalogue et miroir des
valeurs protégées par telle ou telle société)
• Selon l’expression de Pinatel «  A chaque type
de société correspond un type défini de
criminalité ».
A- la criminalité dans les sociétés archaïques et modernes

• A- le droit criminel des sociétés archaïques:


• Le droit pénal a une importance primordiale dans
les sociétés primitives.
• Toutefois, dans ces sociétés l’idée de justice et de
peine rétributive est ignorée.

La réaction de la communauté consistait dans


l’élimination de l’auteur ayant causé un préjudice,
volontaire ou involontaire,
Les crimes:

• La liste des actes réprimés par les peuples


primitifs était très différente de celle qui figure
dans les codes pénaux modernes.
• Étant des communautés restreintes ( petit
groupe, famille , clan ou tribu)
• Il s’agit d’actes qui blessent le plus
profondémment la conscience collective:
• La violation de certains tabous
• La sorcellerie ou magie noire sont des crimes odieux.
• L’homicide considéré comme un crime grave,
toutefois l’infanticide des filles était tolérée.
• Par contre, l’adultère, l’homoséxualité et la
prostitution ne soulevait pas la reprobation de la
communaute
• Quant au vol, il était traité de manière différente
suivant les régions ou les tribus.
Les sanctions: une conception différente de
la peine
• Alors que dans les sociétés modernes l’on a toujours
attribué à la peine la fonction d’intimidation et de
rétribution et aujourd’hui celle de reclassement social
du délinquant.
• Sa conception est toute autre dans les sociétés
archaïques:
• La peine de mort souvent accompagnée de supplices
cruels.
• L’ exil qui équivaut à la condamnation à mort
indirecte.
• une étrange sanction qui consiste dans
l’intégration du coupable dans le groupe de la
victime ( dont il prend la place par exp en
épousant sa femme) abondon noxal
(responsabilité collective)
• Enfin, la résponsabilité pénale aucune
distinction entre sain d’esprit et dément,
majeure/mineur.
• La réaction sociale face au phénomène criminel dans les
sociétés primitives est marquée par
• La vengeance privée:
• Due àl’absence totale de la notion de l’Etat;
• Prédominance du phénomène de la vengeance du sang;
• La justice s’exerce sous forme de vengeance ;
• La famille, le clan ou la tribu offensée se vengeait sur
l’auteur de l’infraction ou sur un membre du groupe de
celui-ci ;Le chef de famille exerçait cette justice: mise à
mort, bannissement
• Conséquences:
• La vengeance n’est guère organisée, quand un membre du
clan est victime d’une agression, c’est toute la famille, tout le
clan, qui va agir pour le venger et la riposte peut être portée
contre l’agresseur lui-même ou tout autre membre de sa
famille ou de son clan.
• Absence de la personnalité de la peine
• Responsabilité pénale collective
• Absence de règle d’équivalence ( la riposte disproportionnée
à l’atteinte)
•Puis un passage vers la Période de Justice privée:
•Caractérisée par un rétrécissement du domaine de la
vengeance privée.
•L’autorité du chef de la famille fut limitée, le droit de
vengeance n’est reconnu qu’à la victime de l’agression ou sa
famille et uniquement contre l’auteur de cette agression.
(prémisse du principe de la personnalité des lois)
•Glissement vers la responsabilité individuelle)
•Instauration de la loi du talion.( la vengeance doit être
proportionnée en intensité et en nature à l’agression )
•Généralisation de la pratique de la composition ( au début
volontaire, puis tarifiée et légalisée)
• Pour conclure, la société archaïque s’oppose
aux sociétés modernes dans le traitement de
la criminalité.
B- criminalité des sociétés modernes

• Il convient de distinguer deux types de


sociétés modernes, à savoir:

• 1-Les pays en voie de développement


• 2-et les pays industrialisés
1-Pays en voie de développement
• a-la criminalité traditionnelle:
Il s’agit d’un type de criminalité liée à la
culture traditionnelle des habitants;
• Tantôt facteur indirect de criminalité:
• La magie est à l’origine de nombre
d’empoisonnements, délits sexuels et adultères
• le mode pastoral est lié au vol de bestiaux
• Tantôt, la culture traditionnelle devient même
directement un facteur de la délinquance lorsque les
législateurs de ces pays introduisent des réformes
inspirées des législations occidentales:
Exp: suppression de la polygamie
Cas de la Tunisie où le code pénal l’érigeait en
infraction passible de sanction
Criminalisation de l’excision, interdiction des
mariages de mineurs, châtiment corporel au titre de
correction, travail de mineurs etc
Cas des crimes d’honneur
• La pratique des crimes d’honneur est
répandue dans nombre de pays musulmans
(turquie, jordanie, pays du golf etc).
• Elle permet aux hommes, en cas de viol,
d’adultère, d’enfants conçus hors mariage, de
tuer leur mère ou leurs sœurs pour laver
l’insulte faite à leur honneur .
• Le crime d’honneur est souvent commis afin de
punir une relation adultère, réelle ou supposée,
que la famille blâme.
• En ce qui concerne les auteurs des crimes, ils sont
tolérés et encouragés par la société qui considère
leur acte comme un droit légitime, justifiable par la
notion d’ « honneur », par le désir de restituer à la
famille sa réputation en punissant la personne qui
a osé enfreindre les règles de la communauté.
• La notion d’honneur dans les pays arabes
passe en effet avant la vie ; la personne
déshonorée est psychologiquement morte. Le
seul moyen de la ramener à la vie, c’est de
sacrifier la personne adultère ou cause de
déshonneur.
• Categorie d’infractions:
• Abrogation de l’article 475 CP
• Exemples: plusieurs codes pénaux
contemporains de pays musulmans
admettent des excuses légales à ce sujet:
• Nous citerons les articles:
• En matière de viol: l’article 475 CP abrogé en
2014 assurait l’impunité au violeur d’une
mineur lorsqu’il accepte de l’épouser.
• En cas d’adultère:
• l’article 418 du CP marocain prévoit une excuse
légale pour l’homicide commis sur le conjoint
ainsi que sur complice à l’instant où ils sont
surpris en flagrant délit d’adultère
• NB: la loi 24-03 a fait bénéficié la femme de
cette excuse
• ( 1 à 5 ans d’emprisonnement au lieu de la mort
ou la réclusion pérp)
• D’autres pays élargissent l’excuse au meurtre commis sur
d’autres femmes ( sœur, mère ) autre que l’épouse:

• Exp3: l’article 340 du code pénal jordanien, qui traite le cas de la


provocation résultant du flagrant délit d’adultère, autrefois
considéré en Jordanie par le Code pénal du 1960 comme une
excuse absolutoire de la peine.
• Dispose: « Bénéficie d’une excuse absolutoire quiconque ayant
surpris son épouse ou l’une de ses Maharim, en flagrant délit
d’adultère ». Et « Bénéficie d’une excuse atténuante quiconque,
ayant surpris son épouse, l’une de ses ascendantes,
descendantes, ou sœur dans un lit illégitime avec un tiers ».
• Les violences faites aux femmes au nom de
cette coutume sont de nature diverse:
• Séquestration pour les punir ou même les
protéger.
• D’autres codes ademettent comme fait
justificatif le droit de correction de l’epouse et
partant legitime la violence a l’egard de la
femme en se basant sur l’interpretation de la
religion ou des coutumes
• b- la criminalité nouvelle:

 Apparition de nouvelles formes de criminalité


dans les PVD qui se développe dans les villes;
 Délinquance liée à l’urbanisation et un début
d’industrialisation.
Caractéristiques:
• Il s’agit d’une délinquance utilitaire:
• Vols, cambriolages et agressions sur la voie publique;
• La prostitution y occupant une place de choix;
• Affectant particulièrement les jeunes;
• D’autres formes de violences se développent dans les
villes du tiers monde
• Pays d’Amérique latine répandu pour
l’enlévement contre rançon.
• Il existe des différences profondes avec la criminalité
dans les pays industrialisés:
• 1- différence quant au mode d’exécution des actes
délictueux, artisanaux et très sommaires comparés à
la sophistication de l’exécution de certains crimes dans
les pays occidentaux.
• 2- différence surtout quant aux mobiles qui
caractérisent une « criminalité de besoin » liée à la
misère et au chômage par opposition « à la criminalité
de perversion » des sociétés industrialisées.
• les recherches expliquent comment l’urbanisation
influence t-elle le développement de la délinquance
des jeunes urbains, ainsi l’on a retenu trois variables:
 « la détribalisation » entraînant la dissociation
familiale;
 L’inadaptation de l’enseignement produisant des
déclassés sans débouchés;
 L’absence de loisirs organisés entrainant la formation
des bandes;
• Le rapport du ministere de l’interieur de 2018:
• 75 des crimes et delits commis au Maroc durant l’annee 2018
l’ont été en zone urbaine.
• Il ressort que la criminalite est un phenomene urbain
• Ce constat est confirme par les resultats obtenus par l’indice de
criminalité Numbeo:
• Taux de criminalite par ville:
• Casablanca 55 pour 100
• Selon cet indice dans son rapport de 2019 :
• Indique que l’inquietude d’etre agresse ou vole au sein de
casablanca a atteint 60 pc et Rabat 50
Maroc. Pays a criminalite moderee
• Selon l’indice de criminalite Numbeo qui couvre 328 pays le
Maroc est classe 5eme dans la region MENA et 42 e mondial
au titre de l’annee 2019 sur un total de 125 pays en termes de
criminalite
• A la fin de 2019, il est passe 37 e mondial et 12 e en Afrique
sur 118 pays indexes
• Le taux de la criminalite au Maroc est de 48,85 sur 100
• Maroc 37 e modiale et 12 en Afrique
• Egypte 24 e
• Algerie 38
• Liban 40
• Les appreciations portent sur:
• Le niveau de securite dans les villes
• Les combriolages de maison
• Agressions
• Les vols
• Ventes de drogues
• Crimes violents
Corruption en Afrique
• L’Afrique demeure le continent le plus
corrompu enregistrant l’indice le plus faible
• Contre l’Europe occidentale et de l’Union
europeenne obtenant le score le plus eleve
• l’indice de corruption reste tres eleve pour le
Maroc. 37 rang sur 180 pays Voir Rapport
transparency
Types de criminalité
• Morts violentes
• Les gangs
• Trafic de drogue
• La corruption
• La surexploitation de ressources naturelles par les entreprises
étrangères.
• Terrorisme et guérilla
• crimes d’Etats ( exercice de la répression qui ne s’inscrit pas
dans le moule des règles de droit:
Détention arbitraire, torture, incarcération dans des prisons
secrètes , génocide Rouwandaisetc
2- criminalité des pays industrialisés

• Traits structurels de la criminalité


occidentale:
 Le taux de la criminalité en Amérique et en
Europe est en augmentation constante ( USA,
France) et importante.

 Cette criminalité fait émerger dix types


principaux de comportements délictueux:
• 1- une délinquance banale en forte expansion;
• 2- une inadaptation juvénile développée;
• 3- une criminalité organisée aux visages
multiples
• 4-une délinquance d’affaires très variée
• 5- une criminalité sociale et contestataire
endémique ( mouvement des gilets jaunes en
France, les indignés en Espagne)
• 6- Terrorisme
• 7-violences urbaines
• 8-criminalité informatique et
environnementale
• 9- la délinquance d’imprudence
• 10-la criminalité d’entreprise
1- une délinquance banale en forte
expansion avec une particularité

• L’accroissement important des actes suivants: Le vol,


les meurtres et les blessures volontaires, le viol et les
attentas à la pudeur, comme l’injure et la diffamation.
• une massification des vols, des atteintes sexuelles et
sévices sur les enfants, généralisation de l’usage des
drogues (cannabis).
• Les nouveaux délinquants sont , de plus en plus,
normaux qui viennent grossir le poste de la délinquance
banale dans le bilan générale de la criminalité.
2- une inadaptation juvénile développée:
• La délinquance des jeunes connaît; une ampleur
croissante et des formes diversifiées dont le recours à la
violence:
• Vol, violence scolaire, drogue, prostitution, les agressions,
les bandes, le vandalisme, le vagabondage, le suicide.
• Une violence dans les stades à l’occasion de matchs de
foot.
• 1985 bruxelles : les hooligans britanniques ont attaqué les
supporters italiens lors de la finale de la coupe d’Europe
faisant 39 morts et 600 blessés.
3- une criminalité organisée aux visages multiples:

• C’est le crime dont la préparation et


l’exécution se caractérisent par une
organisation méthodique et qui le plus
souvent procure à ses auteurs leurs moyens
de susbsistance:
• 1-Méthodes violentes: racket, pris d’otages, hold-up, etc
• 2- délinquance astucieuse: escroquerie, chantage,
contrfaçons, fraude informatique, vol de voitures organisées
• 3-exploitation des vices d’autrui: prostitution, drogue, jeu…
• 4- crime en col blanc: white collar crime ou criminalité
d’affaires

• Le crime organisé est devenu un thème majeur de la


criminologie actuelle et de la législation internationale.
• (convention de palerme )
4- la délinquance d’affaires
• Il s’agit d’actes délictueux commis à l’occasion de
l’exercice de l’activité professionnelle, mais dont les
auteurs ne retiennent pas l’essentiel de leurs moyens
d’existence.
• Elle est répartie en 3 types d’activités pénalement
répréhensibles:
• 1- les atteintes à loyauté dans les relations d’affaires (escroquerie, abus de
confiance , tromperie dans les ventes, délits sociétés, publicité mensongère)
• 2- les violations dirigistes économiques ( prix, change) sociales ( droit du
travail) et fiscales, boursières.
• 3- les violations des règles de la libre concurrence.
5- une criminalité sociale
• Il s’agit d’un aspect non négligeable de la criminalité
occidentale œuvre de groupes professionnels:
• Paysans qui bloquent les routes
• Saccagent des locaux publics
• Salariés en grève qui entravent la circulation des trains,
empêchent l’accès des non-grévistes aux lieux de travail,
séquestrent leurs employeurs, détruisent le matériel de
l’entreprise
• cas des gilets jaunes en France
6-le terrorisme
• Il consiste dans des actes de violence contre
les biens ou les personnes inspirés par des
mobiles politiques, le plus souvent anti-
capitaliste ou anti-occidentaux ou les deux .
• Le terrorisme est devenu un thème majeur
des législations internes et internationales.
7-violences urbaines
• Accroissement d’actions violentes « violences
urbaines » en Europe comme aux Etats-unis,
dans les quartiers ou cités populaires à forte
concentration de Noirs ou de latino-
américains. Et d’immigrés dans les pays
européens.
8- criminalité informatique et criminalité
environnemntale
• La délinquance informatique ou « cyber-crime » .
• Délinquance d’astuce et parfois violente, elle
porte atteinte aux biens, aux personnes et parfois
à la chose publique.
• L’informatique est :
• tantôt l’objet du délit: l’intrusion sans droit dans un système
informatique
• Tantôt le moyen de commettre un délit: atteinte à la vie privé au
moyen du piratage des données informatqiues confidentielles.
• Pour conclure, la criminalité occidentale
contemporaine présente les caractéristiques:
• 1- elle présente un caractère de plus en plus
complexe et sophistiqué
• 2- elle possède un caractère transanational qui
accentue encore sa complexité
Mondialisation et criminalité
• Développement à partir des années 90, d’une
nouvelle délinquance commune qui couvre
l’ensemble de la planète.
• Effet négatif de la mondialisation moderne
(face obscure).
1-Définition
• Mondialisation: c’est le fait de devenir mondial. En
anglais « globalization » on distingue:
• Mondialisation économique: la globalisation financière
résultat de la libéralisation des échanges et
démantèlement du contrôle des changes
• mondialisation culturelle: la diffusion à travers le
monde des produits culturels élaborés dans divers pays.
• Mondialisation politique: la forme la plus récente de la
mondialisation. Mouvement alter-mondialisation
La notion de mondialisation du crime

• C’est la face obscure de la mondialisation


économique, culturelle et socio-politique:
mondialisation du crime.
• L’existence d’actes délictueux dont les éléments constitutifs
contiennent un ou plusieurs éléments d’extranéité par rapport
à un Etat déterminé ( Maroc, France) n’est pas un phénomène
nouveau.Il s’agit du droit pénal international .
2-Les manifestations de la mondialisation du
crime
• La mondialisation du crime se caractérise par
les traits suivants:
• Une grande diversité des types de crimes
transnationaux;
• Le rôle fondamentale des organisations
criminelles dans leur perpétration
Diversité des types de crimes transnationaux

• les crimes transnationaux peuvent être


regroupés autour de 3 pôles:
• 1- le profit
• 2-la violence terroriste
• 3- la violence contestataire
1- la criminalité inspirée par le profit
• C’est la manifestation la plus ancienne de la
mondialisation du crime (début des années
70); on y distingue deux variétés d’actes
criminels:
 Ceux qui ont pour but de procurer des profits illicites
 Ceux qui ont pour objet de faire passer ces profits de
l’illicéité dans le circuit financier légal.
• Les premiers sont très variés: • Les deuxièmes , il s’agit du
• Corruption et trafic d’influence blanchiment de capitaux.
• Fraude fiscale internationale • Entouré d’actes accessoires
• Trafic de drogues comme la corruption.
• Proxénétisme transnationale
• Trafic d’armes et de voitures
volées
• Trafic d’immigrants
• La mendicité par enfants
• Trafic d’enfants et d’organes
• Trafic d’animaux
2- la violence terroriste transnationale
• Plus récente (1990) dirigée contre les pays
occidentaux;
• Accentué par les attentats du 11 septembre
2001;
• Financement du terrorisme et lutte anti-
terrorisme , lutte contre la radicalisation,
constituent un thème majeure dans tous les
pays. ( programmes spécifiques appliqués aux
détenus terroristes ).
• 3- quant à la violence contestataire: plus
récente 1999 anti-mondialisation
• Les crimes transnationaux sont généralement
l’œuvre de véritables organisations
criminelles.
• Très structurées où les rôles de chacun sont définis de
manière précise et où les acteurs sont cloisonnés( si un tombe
impossible de remonter jusqu’à l’échelon supérieur).
• exp: mafias internationales de trafic de drogue, d’armes, de
prostitution et d’immigrants clandestins.
3- structure de la criminalité transnationale
• La structure de l’activité criminelle mondiale ,
permet de distinguer trois sortes de zones
géopolitiques spécialisées dans le monde:
 Zone de production
 Zone de consommation
 celle de recyclage des revenus issus de la
criminalité transnationale
• 1- la première zone est celle de la production de ce qui
constitue la « matière première » de l’activité criminelle.
• Production de stupéfiants: (coca Amérique latine, opium Asie,
cannabis Afrique)
• Fourniture de femmes en vue de la prostitution: Europe de l’est, Afrique
subsaharienne, Asie
• Enfants en vue de l’adoption
• Prélèvement illicite d’organes humains

• Il s’agit généralement de pays secoués par des troubles politiques, à


l’économie ravagée et victimes d’une instabilité facilitant à la fois la
corruption et la violence.
• 2- la deuxième zone est celle des pays
développés où sont « consommés » « les
produits illicites »
• Il s’agit de pays économiquement riches, politiquement
stables et dont les populations bénéficient d’une marge de
liberté et de moyens financiers.
• 3- la troisième zone géopolitique dont la
fonction essentielle est celle des « paradis
bancaires et fiscaux » qui permet de recycler
l’argent « sale » provenant de divers trafics
illicites, en les blanchissant par des procèdés
divers afin de permettre son investissement
dans les activités apparemment licites.
4- facteurs et processus de la mondialisation du
crime
• Parmi les principaux facteurs qui ont été identifiés , on
notera:
• 1- les poussées migratoires: xp italiens aux USA;
• 2-les alliances dangereuses: diffusion de l’idéologie
terroriste
• 3-le vide répressif: corruption avancée de l’appareil de l’Etat
• 4- la libéralisation de l ’économie mondiale qui a favorisé
l’éclosion des mafias;
• 5- l’ancrage politique par la corruption des élites dirigeantes
Partie III- Histoire de la criminologie

• Cette partie contient deux chapitres


• Chapitre 1: l’évolution de la criminologie
• Chapitre 2: la criminalité dans les sociétés
Les deux époques
• 1 avant l’ecole positiviste
• 2 depuis lecole positiviste
Chapitre 1: l’évolution de la criminologie

• On distingue ainsi deux grandes périodes


dans l’histoire de la criminologie :
• la première, antérieure à l’école positiviste
et la seconde va de cette période jusqu’à
la criminologie contemporaine
• A- période antérieure à l’école positiviste
• B-période post-positiviste 
• 1. Avant l’école positiviste
• Les auteurs ont réagit différemment au phénomène criminel
• On y trouve l’idée de malédiction supérieure : ordre des dieux,
de fatalité (races maudites).
• On y trouve le problème de liberté morale  alors que d’autres
accordent déjà plus d’importance à la volonté de l’homme
(Sophocle et Aristote : philosophes de la Grèce antique).
• Cette période est (Avant l’école positiviste)aussi divisée en
deux époques: l’une dite préscientifique et l’autre marqué par
la pensée humaine.
a-Période préscientifique
• Platon par ex considère le criminel incapable de
s’adapter aux lois de la sociétés. Il est malade.
• Aristote considère que le criminel est un homme
qui a l’intelligence et la volonté, dont l’acte est
engendré par des désirs et des appétits.
• Thomas MORES explique dans un livre paru en
1516 que le phénomène criminel en Angleterre
est dû essentiellement à la situation désastreuse
des gens : pauvreté, injustice, chômage etc
b-La fin du 18e : la pensée moderne des
lumières
• Pour la criminologie, la philosophie des lumières dénonça la
torture, lutta contre les châtiments corporels, contre
l’arbitraire, contre l’injustice et l’inégalité de la répression
(Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Beccaria).
• Beccaria et Voltaire ont remarqué que le vol est une
infraction de pauvreté

• Bentham écrit que pour lutter contre le crime, l’Etat doit


garantir les moyens de subsistance aux personnes démunis
et leur permettre une vie loyale au sein de la société.
Le 19 e siècle: début des études scientifiques

• En 1833, Guerry (juriste) publie un ouvrage :


« Essai sur la statistique morale de la France »
dans lequel il étudie les statistiques criminelles
françaises (1835).
• Il constate, au sein de 5 grandes régions, une
constance et une régularité remarquables dans
les chiffres de la criminalité.
• C’est la période des recherches statistiques et
cartographiques sur le crime (Guerry, Quetlet)
2. Depuis l’école positiviste
• On distingue deux époques:
• 1: la criminologie étiologique classique ou
traditionnelle (l’école positiviste fondant avec d’autres
criminologues)
• 2: La criminologie contemporaine
1: l’école positiviste fondant avec d’autres
criminologues la criminologie étiologique classique ou
traditionnelle

• A. Criminologie traditionnelle ou classique


• 1. École positiviste
• 2. Autre criminologie étiologique (criminologie
traditionnelle
• B. Criminologie contemporaine
1. École positiviste

• La criminologie apparaît avec la


constitution de l'école positiviste italienne
à laquelle appartiennent trois savants
italiens : Cesar LOMBROSO (1835-1909);
Enrico FERRI (1856-1929) ; Raffaele
GAROFALO, (1851-1914)
• La criminologie apparaît comme une
discipline scientifique autonome.
L’apport de lombroso
• Auteur du célébre ouvrage « l’homme
criminel » 1876; Cesar Lombroso (1835-1909)
est un médecin militaire d’origine juive,
céateur de l’anthropologie criminelle .
• l'institutionnalisation de la criminologie :
les hommes qui en font ou qui en parlent
agissent dans un cadre universitaire en
pleine expansion
Théorie du criminel né
• Exposé:

• L’idée fondamentale de lombroso est qu’il existerait un


type criminel dont les traits caractéristiques seraient
bien définies et qui s’expliqueraient par des causes
anthropologiques.

• sa théorie de l’homme criminel considère que le criminel


présente des stigmates de criminalité qui permettent de
le reconnaître et le vouent au crime.

• Ce type d’homme particulier est une survivance dans la


société évoluée du sauvage primitif (influencé par
Darwin et la théorie de l’évolution) .
• Les traits caractéristiques décrits par lombroso étaient uniquement des
stigmates anatamoiques, physiologiques et fonctionnels. Il décrit ainisi:

• Le violeur comme caractérisé par la longueur des oreilles,


l’écrasement du crâne, les yeux obliques et très rapprochés, le
nez épaté, et la longueur excessive du menton.
• Le meurtrier comme se révélant par l’étroitesse du crâne, les
pommettes saillantes etc
• par la suite, lombroso va attribuer des traits psychologiques
à son type criminel: l’insensibilité psychique, un fou moral,
violence, imprévoyance, vanité, sensualité, religiosité
artificielle
Critique de la théorie de lombroso
• Aspects positifs: • Critique négative:
• Rupture avec la conception • Il n’est pas exact que le
abstraite du criminel de l’école
classique criminel présente les
• Introduction de la méthode traits caractéristiques
positive et expérimentale dans décrits par lombroso.
l’étude du criminel.
• Elle a le mérite d’avoir tenté
de proposer une explication
• Négligence des facteurs
cohérente du phénomène sociaux de l’action
criminel axée sur la criminelle.
personnalité du délinquant
L’apport de Ferri
• Enrico FERRI (1856-1929) professeur de droit
et de sociologue, créateur de la sociologie
criminelle («Sociologie criminelle » 1881).
• Il soutient que le crime n’a pas une seule
explication. Il n’y a pas un facteur du crime,
mais plusieurs facteurs.
Théorie multifactorielle
• théorie multifactorielle de ferri:
• pour ferri le délinquant est un être dont l’activité criminelle
est déterminée par une série de facteurs criminogènes mais
qui se déterminent différemment selon les délinquants.
• Au niveau des facteurs criminogènes, Ferri distingue les
facteurs endogènes, inhérents à l’individu (caractéristiques
personnelles, constitution organique, constitution
psychique) et les facteurs exogènes qui se dédoublent en
facteurs du milieu physique (climat, nature du sol…) et en
facteurs du milieu social (densité de la population,
organisation sociale, taux d’alcoolisme…).
Loi de saturation criminelle
• Selon Ferri, ces facteurs s’appliquent de manière quasi-
mathématique. C’est la fameuse loi de saturation
criminelle selon laquelle « de même qu’un volume
donné d’eau, à une température donnée, dissout une
quantité rigoureusement fixe d’une certaine substance,
de même dans un entourage social donné, un certain
nombre d’individus dans une certaine condition
physique, commettront un nombre fixe de crimes ».
• A travers cette loi, apparaît la vision déterministe du
crime chez Ferri.
Catégories de criminels (classement
• En application des facteurs énoncés, Ferri distingue 5 types de
criminels.
• D’abord, il existe trois types de criminels où la sanction pénale
devra conduire à une neutralisation : criminels-nés les
délinquants aliénés et les délinquants d’habitude.
• Pour les deux premiers, les facteurs endogènes priment alors que
ce sont les facteurs exogènes pour le troisième comme pour les
deux  types suivants.
• Pour les délinquants d’occasion, ensuite, la sanction doit consister
en de simples mesures de réadaptation sociale.
• Pour les délinquants passionnels, enfin, une simple obligation de
réparation du préjudice pèse sur ce délinquant.
L’apport de Garofalo
• Raffaele GAROFALO, (1851-1914) magistrat,
synthétisa les deux apports précédents dans une
perspective pratique (« La criminologie », 1885).
• Le crime viole le sentiment de pitié (délit contre les
personnes) ou de probité (délit contre la propriété),
le criminel ne pourra être qu’un homme chez qui il y
a absence, éclipse de l’un ou de l’autre de ces
sentiments
• Il distingue le crime naturel du crime conventionnel
• naturel: (le vrai) existe dans toute société
indépendamment des circonstances et des
exigences d'une époque donnée ou de la
volonté du législateur
• Conventionnel: délit juridique, création
conventionnelle d’un ordre politique
forcément relatif et précaire
2. L’autre criminologie étiologique
traditionnelle
• En criminologie, l’étiologie criminelle signifie
l’étude des causes du crime, ou l’étude des
facteurs qui interviennent dans le processus
criminel.
• ìl y a lecole positiviste mais dautres
criminologues font aussi partie de la
criminologie étiologique traditionnelle
Théories bio- Théories psycho-
psychologiques sociales
(personnalité et (environnement social
biologie du criminel) dans sa globalité))

Théories
interactionnistes
(criminologie
contemporaine)
2. La criminologie contemporaine
• A- naissance de nouvelles écoles:
• Ecole française du milieu social:
• Cette manière d’imputer la délinquance aux facteurs
d’un déterminisme biologique souleva l’opposition d’une
partie des contemporains.
• Les Français surtout la contestèrent et mirent, au
contraire, l’accent sur le rôle du milieu social dans lequel
naît, grandit et vit le criminel.
• Ils insistèrent à tel point sur l’action de l’environnement
qu’on appelle encore «école du milieu social» leur école.
Les fondateurs
• L’un des plus connus d’entre eux, Gabriel de
Tarde (1843-1904), était persuadé que
l’imitation tenait une place très grande dans
l’adoption des conduites humaines. Il insista
sur l’importance des comportements appris
dans le processus criminel
• Gabriel Tarde est utilisé aujourd’hui en
criminologie pour son ouvrage La Philosophie
pénale 1890.
• Trade s’est opposé avec force aux théories déterministes de Cesare Lombroso
et de l’école italienne, qui évoquaient une criminalité d’origine biologique.

• Pour lui les causes des crimes sont à rechercher ailleurs, dans les origines
sociales et psychologiques des criminels.
• Personne ne naît donc criminel puisque la définition même du crime évolue
selon l’opinion et la législation.

• Par contre, de nombreuses causes sociales et psychologiques expliquent la


naissance du criminel. Ce dernier est souvent influencé par les difficultés
économiques et les croyances de son milieu qui ne correspondent pas aux
modèles de référence invoqués par la société.
• Par conséquent, G. Tarde considère que le crime et sa répression sont moins
des questions juridiques que morales et sociales.
• Un autre, Alexandre Lacassagne, docteur
(1843-1924), professeur titulaire de la chaire
de médecine légale, s’impose, avec ses
expertises et ses écrits, dirigeait les Archives
d’anthropologie criminelle, écrivit que «le
milieu social est le bouillon de culture de la
criminalité; le microbe, c’est le criminel, un
élément qui n’a d’importance que le jour où
il trouve le bouillon qui le fait fermenter.»
• La criminologie de Lacassagne a souvent été condensée,
par lui-même comme par ses élèves, en trois
« aphorismes » :
• « le milieu social est le bouillon de culture de la criminalité ;
le microbe, c’est le criminel, un élément qui n’a
d’importance que le jour où il trouve le bouillon qui le fait
fermenter »
• « au fatalisme qui découle inévitablement de la théorie
anthropologique, nous opposons l’initiative sociale »
•  la justice flétrit, la prison corrompt et la société a les
criminels qu’elle mérite »
• Pour Lacassagne, « ...côté biologique et côté
social » sont « les deux aspects fondamentaux
de la criminalité » et constituent à ce titre
« les deux données essentielles de
l’anthropologie criminelle »
• E.Durkheim (1858-1917), de son côté, en ramenant les
faits moraux à des faits sociaux, attribuait aussi aux
facteurs sociaux une action prépondérante dans la
délinquance.
• C’est ce qu’il exposa, en particulier au sujet de l’homicide,
dans son ouvrage sur Le Suicide  (1897).

• Le crime est normal, parce qu'une société qui en serait


exempte est tout à fait impossible ; telle est la première
évidence paradoxale que fait surgir la réflexion
sociologique. 
• Moins célèbre hors du cercle des spécialistes,
H. Joly approfondit l’étude des causes sociales,
dans Le Crime  (1888), La France
criminelle  (1889), Le Combat contre le
crime  (1891)
• Les explications contemporaines de l’action
criminelle sont caractérisées en gros par trois traits
essentiels:
• 1- elles ont emprunté à ferri cette acquisition essentielle que la
délinquance est un phénomène multifactoriel.
• 2- les criminologues modernes ont compris que les actes
délictueux, comme les autres conduites humaines, sont des
comportements psychologiques.
• Aussi les grandes systématisations étiologiques
comtemporaines présentent un élément commun qui est le
facteur psychologique et sociologique.
Les théories contemporaines: la criminologie
contemporaine
• Cette période est marquée par 2 principales
théories :
• Théories de la dynamique criminelle
• Théories de la réaction sociale
1. Théorie de la dynamique criminelle
• Comment devient-on criminel et le demeurer?
• Il s’agit de découvrir d’un point de vue psycho-
sociologique :
 les étapes que le délinquant parcourt pour aller
jusqu’à son acte
 ou encore les étapes qu’il doit franchir pour
parvenir à sa réinsertion
 ou encore celles qui marqueront sa carrière
délinquante si c’est un criminel d’habitude.
Théorie de la réaction sociale

• Appelée aussi courant interactionniste:


• Né aux USA en voici le principe:
• D’abord, le terme de réaction sociale peut être défini comme
l'ensemble des moyens - les institutions pénales- que la
société va se donner et mettre en œuvre pour réagir face au
crime : en matière pénale, la réaction sociale va se manifester
par la poursuite et la répression du délinquant
• la Théorie de l’étiquetage ( labelling theory )

• Pour les tenants de cette théorie ce sont le législateur, les pouvoirs publics et
même la société, qui au terme d’un processus d’interaction, accolent le
qualificatif de délinquant à certains individus; lesquels se trouvent ainsi
étiquetés ou stigmatisés.

• Dès lors ces individus devenus outsiders selon Becker, ont plus de mal à avoir un
comportement conforme aux normes sociales habituelles. Ils sont contraints à
vivre comme des déviants. C’est le contrôle social qui mène à la déviance et le
phénomène est d’autant plus net que le législateur procède à des incriminations
de plus en plus nombreuses

• Exep: vagabondage, mendicité, prostitution, homosexuels etc

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