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Master Droit pénal et sciences criminelles

Matière : criminologie approfondie

Les causes endogènes de crime

Travail effectué par :


 BENRHENIA Nadia
 BOUBECHRA Zainab

Soumis à l’appréciation du Professeur : ATMANI Khalid

Année universitaire : 2020/2021

1
Sommaire

Introduction
Chapitre1 : Le facteur biologique
Section1 :L’hérédité et criminalité
Section2 : L’anomalie génétique et criminalité
Chapitre2 : Le facteur temporel et individuel
Section1 : L’âge et criminalité
Section2 : Le sexe et criminalité
Conclusion

2
Introduction
« Si la pauvreté est la mère des crimes, le
défaut d’esprit en est le père »
Les caractères de la bruyère (édition 1822) Jean de la BRUYERE

Vers la fin du 19 ème siècle, on assiste à l’avènement d’une science


révolutionnaire qui a bouleversé le droit pénal en particulier et la politique
criminelle en général. Une science carrefour qui s’intéresse à la fois à la
3
délinquance et à la criminalité ; une science qui puise ses sources dans tous les
domaines à savoir : la biologie, la psychologie, la sociologie, la médecine….
Cette science est la criminologie, une discipline qui ne cesse de se développer,
qui tente à expliquer le phénomène criminel, tout en analysant ses facteurs
endogènes et exogènes. Une criminologie qui considère le crime tout d’abord,
comme un fait humain c’est-à-dire congénital à l’existence humaine,
contrairement à l’animal qui ne programme pas et n’organise pas et ne connaît
pas les notions de bien et du mal. Ensuite, comme un fait social, puisqu’il
s’observe dans toutes les sociétés et plus largement la déviance s’observe dans
tous les groupes sociaux. A chaque type société a la criminalité qu’elle mérite.
Toute existence sociale s’accompagne d’un certain nombre de crime. Enfin, le
crime est considéré comme un fait culturel, en effet, chaque société a sa
culture et chaque culture forge ses crimes. (La relativité de la notion dans le
temps et dans l’espace).1
Partant, le phénomène criminel peut être analysé à partir d’un bon nombre des
facteurs criminogènes que l’on appelle les facteurs endogènes et exogènes de
la criminalité.
Etant donné que le domaine de la criminologie contient des sujets vastes et
divers, dans ce présent travail, nous nous sommes contentés de s’intéresser à
l’étude détaillée des facteurs endogènes qui s’avèrent déterminants dans la
manifestation du crime. Ceci dit, que ces facteurs ne sont pas les seuls, du fait
qu’il y a d’autres facteurs qui apportent leur concours, et qui jouent aussi un
rôle plus moins important dans la formation du crime ; ce sont les facteurs
exogènes qui vont être l’objet d'un travail ultérieurement exposé.
Historiquement parlant, le terme «  le facteur endogène » a vu le jour avec le
criminologue positiviste et le grand médecin militaire CESARE LOMBROSO,
dans sa thèse «  l’homme criminel » qui a eu un retentissement énorme dans
l’histoire de la criminologie .Ce médecin a eu le courage et la conviction
d’expliquer le phénomène criminel par des facteurs endogènes ou inhérents à
la personne délinquante tels que l’hérédité.2
Étymologiquement parlant le vocable « endogène »: du grec ancien endov,
dedans (sans mouvement), et de gène, du grec gennân, engendrer. Le vocable
endogène qualifie ce dont la cause est interne, ce qui est produit, ce qui émane

1
ATMANI Khalid, cours de criminologie
2
Idid

4
de l'intérieur d'un organisme ou d'une structure, en dehors de tout apport ou
influence extérieure. Il s'oppose à exogène.
D’un point de vue juridique, les facteurs criminogènes d’une part, ont
influencés le droit pénal, vu que le juriste met désormais, l’accent sur la
personnalité du délinquant et son état psychologique, alors que jadis, ne voyait
que l'acte criminel. D’autre part, ils ont permis de personnaliser la peine en
fonction de personnalité de l’infracteur et des circonstances de l’infraction
(principe d’individualisation). D’un point de vue criminologique, les facteurs
criminogènes ont expliqué le phénomène criminel et l’appréhension de
différentes situations criminelles à savoir (l’état pré-criminel, l’état criminel,
l’état post-criminel).
L’objectif poursuivi est de montrer quel impact peut avoir les différents
facteurs endogènes dans l’action criminelle.
Pour mieux répondre à notre objectif, nous allons se focaliser dans un premier
temps sur le facteur biologique (chapitre 1), et dans un deuxième temps sur le
facteur temporel et individuel (chapitre 2).

5
Chapitre1 : Le facteur biologique

L’étude du facteur biologique s’ouvre naturellement sur des hypothèses basées


sur un fondement positiviste, qui soumet l’homme criminel à l’étude clinique et
à l’observation scientifique, visant à découvrir un quelconque dérèglement
anthropologique. Pour mieux le cerner nous allons se focaliser sur la relation
entre l’hérédité et la criminalité (section 1), et d’autre part sur la relation entre
l’anomalie génétique et la criminalité (section 2).

Section 1 : L’Hérédité et criminalité

Selon GUYENOT, l'hérédité c'est "l'ensemble des tendances, des aptitudes, des
particularités bonnes ou mauvaises que chacun de nous reçoit de ses parents,
au moment même de la conception, et qui constitue notre patrimoine
héréditaire". Pour lui, l'avenir d'un enfant dépend de deux conditions :
l'hérédité serait la première, l'éducation, la seconde. L’enjeu ici est de savoir
quel rôle l'hérédité joue dans la genèse du crime. Or, pour pouvoir évaluer ce
rôle, il faudrait être en mesure de l'isoler de tous les autres facteurs
susceptibles d'avoir, en même temps que l'hérédité, une influence quelconque
sur le sujet étudié. Parmi ces facteurs, l'importance de l'éducation apparaît
évidente, de même que toutes les conditions externes du milieu. Pour bien
analyser la corrélation entre hérédité et criminalité nous proposons plusieurs
théories explicatives commencerons tout d’abord, par la théorie LOMBROSO
(parag1) , ensuite la théorie de HOOTON (parag2) ,puis par la théorie de DI
TILLIO (para 3) ,et enfin par la théorie de DUPRE(para4) .

Paragraphe 1 : la théorie de LOMBROSO, « criminel né »


Le médecin italien CESARE LOMBROSO (1835- 1909) est bien connu par sa
théorie sur le criminel par naissance ou criminel-né. Ce qui le place au cœur de
l'école positiviste, qualifiée également de constitutionnaliste, expliquant le
phénomène criminel par rapport à la constitution physique ou psychique du
délinquant. De par son expérience en tant que médecin légiste pour l'armée et
l'administration pénitentiaire italienne, et à travers les autopsies qu'il avait
pratiquées en étudiant principalement les soldats « délinquants » par la
réalisation de l'étude anthropométriques de ceux-ci.

6
Il a eu la conviction que la criminalité n'est pas acquise, mais qu'elle est
inhérente à certaines personnes de par leur naissance. Les recherches
subséquentes de LOMBROSO ont conduit aux conclusions suivantes :
a) Le délinquant endurci doit sa carrière à son anatomie, à sa morphologie, à
une constitution physique rappelant un état ancestral de l'espèce humaine, un
certain stade antérieur dans l'évolution des catégories animales.
b) Le criminel-né est, par constitution physique, pervers et vicieux, incorrigible,
inéducable et irrécupérable par la société.
c) Les anomalies morphologiques et fonctionnelles sont fréquemment de
nature anormale et dégénératrice.
d) La criminalité est une des formes de l'épilepsie dans laquelle des instigations
irrésistibles au crime remplace les convulsions.
e) Le criminel doit être considéré comme un primitif, un dégénéré, un fou
moral, un neuro-psychopathe épileptique3 .
Les idées de LOMBROSO ont stimulé l'étude de l'anthropologie criminelle, et
par leur approche positiviste ont joué un grand rôle dans la transformation de
la pénologie et du droit criminel, particulièrement quand elles ont été
enrichies parles œuvres de FERRI et de GAROFALO.
Cependant, Cette théorie, qui relève d'une criminologie qualifiée de corporelle,
a soulevé plusieurs critiques, que ce soit sur le plan du droit pénal ou que ce
soit sur le plan de la criminologie. Ainsi sur le plan du droit pénal, on estime
que la théorie de Lombroso a un caractère foncièrement déterministe. Ce
caractère heurte, d'une part le principe du libre-arbitre sur lequel se fonde la
responsabilité pénale. En effet, la société pourrait être tentée de se
débarrasser de ces criminels nés avant tout passage à l’acte, par une
intervention Ante Delictum. Sur le plan de la criminologie, et en ce qui
concerne le fond, on observe que les études de Lombroso se sont limitées aux
hommes et n'ont pas concernées les femmes. On reproche à lui d’avoir travaillé
sur un échantillon restreint pour tirer des conclusions générale « l’étude
comparée « des crânes de 121 criminels italiens, mâles » et de « 328 Italiens
en état normal ».

3
SZABO DENIS, criminologie (1967),p.87

7
Paragraphe 2 : la théorie d’HOOTON
Earnest Albert Hooton (20 novembre 1887 – 3 mai 1954) était un
anthropologue américain, Il a établi le concept de hérité théorie des
caractéristiques criminelles durant les années 1930 et 1940. En affirmant que
les anomales physique et psychique sont le fait de l’hérédité. De ce fait
impacte la personnalité criminelle du délinquant. Pour montrer le rôle
prépondérant de l’hérédité dans la transmission des anomalies psychique et
physique, Hooton a testé 13,873 criminels et physiquement les a comparés à
3.203 non criminels. Au cours de sa recherche de douze ans basé sur ses
analyses, Hooton a découvert que l’infériorité physique était la cause de
comportements déviants. HOOTON a procédé à une classification des
criminels en fonction de leur taille, Selon lui :
- les hommes grands et minces ont tendance à voler et tuer ;
- les hommes grands et larges, à tuer et et à frauder ;
- les hommes petits et minces, à voler ;
- les hommes petits et gras, à commettre des crimes sexuels 4.
En revanche ,Sa thèse été critiqué parce que si l’hérédité peut être responsable
de la transmission des anomales psychiques et physiques, aucune donnée
scientifique fiable ne permet d’établir un lien de causalité entre l’hérédité et le
comportement criminel, en affirmant que certaines personnes sont atteintes
des anomalies, elles ne sont pas forcément criminelles, il ne faut pas également
négliger l’effet positif ou négatif de l’environnement social.
Certes, existe-il un rôle de l’hérédité dans la transmission des caractères
agressifs, impulsifs des caractères violents qui justifient une certaine
ressemblance entre proches ou parents et enfants ; Mais cela ne justifie pas
que le crime soit une affaire de famille.

Paragraphe 3 : la théorie de la constitution criminelle délinquantielle


de Di Tullio:
C'est à l'Italien Benigno Di Tullio que l'on doit d'avoir souligné que le crime était
essentiellement une manifestation d'inadaptation sociale. il existe un facteur
spécifique de la criminalité consistant en un ensemble de caractéristiques
constitutionnelles particulières considérées comme indispensables au
développement de phénomènes criminels et surtout de la criminalité grave.
Ces prédispositions constitutionnelles à la délinquance sont dues à des
4
SZABO Denis, criminologie ,(1967) ;p.97

8
caractéristiques physio-psychiques susceptibles de favoriser le développement
de réactions criminelles. Comme il existe des constitutions plus ou moins
exposées à la maladie, il existe des constitutions délinquantielles. Le terme
délinquantiel implique un état de prédisposition spécifique au crime répondant
à des excitations non agissantes sur les hommes ordinaires.

Paragraphe 4 : la théorie de la "perversité constitutionnelle" de


DUPRE:
En 1912 déjà, le professeur DUPRE, impressionné par les travaux du psychiatre
Allemand KROEPLIN, va développer en France sa théorie de la "perversité
constitutionnelle" qui peut être schématisée ainsi :
- L'individu atteint par l'hérédité de la perversité constitutionnelle présente des
anomalies dans l'un de ses trois instincts essentiels, à savoir : la conservation,
la reproduction et l'association.
Etant constitutionnelles, ces anomalies restent irréductibles et tout effort
curatif est vain.
1° L'instinct de conservation se subdivise en instinct de nutrition, de propriété,
de développement de la personnalité.
L'instinct de nutrition peut être atrophié (anorexies congénitales), hypertrophie
(gloutonnerie), ou dévié (intoxications alcooliques et toxicomanies). L'atrophie
de l'instinct de propriété se manifeste par la prodigalité, son hypertrophie par
la cupidité et l'avarice, sa déviation par le collectionnisme.
Quant à l'instinct de développement de la personnalité, il offre à considérer
presque exclusivement ses hypertrophies (orgueil et vanité avec mythomanie
vaniteuse, dont les trois types sont : la hâblerie fantastique, l'auto-accusation
criminelle et la fabulation-simulation d'attentats et de maladies).
2° L'instinct sexuel comporte une atrophie (frigidité), une hypertrophie
(érotisme) et des déviations (onanisme, inversion sexuelle, impudicité,
exhibitionnisme, fétichisme, bestialité, sadisme et masochisme). Aux anomalies
de l'instinct de reproduction, Dupré rattache l'absence de sentiment familial
chez l'enfant et les troubles de l'instinct maternel et paternel.
3° L'instinct d'association englobe l'instinct de sympathie et l'instinct
d'imitation.
L'atrophie de l'instinct de sympathie consiste dans l'inaffectivité, l'égoïsme et
son inversion — la malignité constitutionnelle — s'inscrit dans une tendance
9
plus vaste : l'instinct de destruction ou clastomanie. Lorsque la mythomanie
s'allie à la malignité, on est en présence d'une malignité camouflée ou
mythopathique. Quant à l'instinct d'imitation, il peut être exagéré
(suggestibilité) ou inversé (opposition). Ce sont les anomalies de l'instinct
d'association qui ont permis l'individualisation de la constitution perverse. Ce
qui individualise le pervers constitutionnel5 , c'est qu'il présente un ensemble
de troubles du caractère produisant des conséquences redoutables : — Les
troubles graves du caractère du pervers constitutionnel se rapportent à
l'affectivité (anémotivité, car rien n'est capable de l'intimider, inaffectivité,
insociabilité, amoralité, avidité) et à l'activité (paresse, instabilité, impulsivité).

Section 2 : L’anomalie génétique et criminalité

Les génétiques comme Mendel en 1865, Calvin Bridges 6, Hermann Joseph


Muller7 et Thomas Morgan en 1959. Ces derniers nous ont conceptualisé sur les
théories chromosomiques de l'hérédité, des caractères génétiques chargés
comme les races pures ou impures, espèces impures, dysharmonie génomiale,
probabilité criminelle, la compulsion obsessionnelle, etc. Toutes ses théories
réaffirment que l'hérédité est un ensemble des caractères hérités des parents,
d'arrières parents. Ces caractères peuvent être tarés ou normaux. La recherche
génétique actuelle fait tout à corriger cela à partir du fœtus ou des parents.
Nous analyserons tout d’abord, les hypothèses génétiques (parag1) et nous
terminerons avec les maladies mentales (parag2).

Paragraphe 1 : Les hypothèses génétiques


Des explications ont été avancées par certains criminologues sur la base des
gènes qui composent le tissu cellulaire. Il s'agit essentiellement de deux
hypothèses.

A- L'hypothèse de la corrélation entre l’hérédité et la criminalité


Dans le domaine de l'hérédité les travaux de Grégoire MENDEL (1822- 1884)
font référence en matière de botanique. Celui-ci est bien célèbre à travers ses
expériences d'hybridation sur différentes plantes et spécialement les petits
pois. A partir de ces hybridations Mendel a dégagé les principes s’imposant

5
PERREAU .A ,le mineur pervers de constitution, Lyon ,1942 ,p .21
6
BRIDGES CALVIN , un scientifique américain connu pour ses travaux dans le domaine de la génétique
7
Hermann Joseph MULLER ,un généticien américain

10
dans le domaine de l’hérédité, notamment les proportions de présence du
caractère récessif et du caractère dominant.
Aujourd'hui, en ce qui concerne la question de l'hérédité dans sa corrélation
avec la criminalité, on se réfère essentiellement à deux pistes:
– La première piste est celle de L'étude généalogique qui repose sur la
composition de tables de descendance ou d'arbres généalogiques permettant
d'établir ce qu'il est advenu des descendants d'un individu déterminé. La plus
ancienne de ces études est celle établie pour la famille Juke (Dugdale8— The
Jukes — New-York, 1877) 9. Juke qui était un alcoolique a eu 709 descendants
parmi lesquels on trouve : 77 délinquants, 202 prostituées et souteneurs, 142
vagabonds. Des études analogues ont été faites par la suite pour les familles
Viktoria, Lero, Kallikak. L'histoire de la famille Kallikak découverte par
Goddard10 est curieuse parce qu'en réalité, il s'agit de l'évolution parallèle de
deux branches issues du même ascendant, un soldat de la guerre de
l'Indépendance. Celui-ci a eu, tout d'abord, avec une fille de mœurs légères un
enfant naturel. Ce dernier était un inapte social complet et ses descendants ont
été également tous socialement inaptes. Mais, une fois la guerre terminée, le
même soldat qui avait engendré avec la fille de mœurs légères un Inapte social,
s'est marié avec une puritaine d'excellente conduite et ils ont eu des
descendants remarquables du point de vue social.
On voit tout de suite, combien ces études généalogiques sont tendancieuses, si
l'on veut en déduire des arguments en faveur du déterminisme biologique. Car
il se peut très bien que la détermination sociale ait joué un rôle prédominant
par exemple dans la famille Juke. Quant à la question de la famille Kallikak, son
« arbre généalogique a été établi sur des données qui remontent jusqu'au xv
me siècle et personne ne sait dans quel milieu ont vécu les deux branches de
cette famille »11.
– La deuxième piste est celle des jumeaux, car quoi de mieux que les jumeaux
pour démontrer l'influence de l'hérédité sur la criminalité. Seulement, il y a
deux types de jumeaux, les monozygotes qui proviennent d'un même ovule, et
les dizygotes qui sont issus de deux ovules. Or la proportion de ressemblance et
de dissemblance n'est pas la même. Ainsi, la ressemblance peut atteindre
8
DUGDALE .Richard Louis, un sociologue américain ,il est connu par son étude familiale de 1877, THE JUKES
9
LOMBROSO .C, Le crime. Causes. Remèdes, Paris, Alcan,1899, p.180
10
GODDARD. HENRY un psychologue américain, son ouvrage THE KALLIKAK FAMILY
11
KLEIN .M, Rôle de l’hérédité et du milieu dans les aptitudes et les inaptitudes sociales, informations sociales,
nov.1953, n°19

11
jusqu'à 70 % dans les jumeaux monozygotes, alors qu'elle n'est que de 38 % en
ce qui concerne les dizygotes.

B- L'hypothèse des aberrations chromosomiques


La cellule humaine contient 46 chromosomes qui se présentent sous forme de
couplet, ce qui donne 23 pairs. On distingue 22 pairs qui sont qualifiés
d'autosomes, ils sont responsables de la reproduction des traits génétiques des
parents. Par contre le 23 ème pair est qualifié de gonosome, elle détermine le
sexe de l'enfant, s'il est mâle sous forme (y) s'il est femelle sous forme de (x).
On peut dire que les aberrations qui touchent les autosomes n'intéressent pas
particulièrement les criminologues. Le plus souvent on rencontre à ce niveau la
trisomie 21 ou syndrome de Down, qui s'exprime à travers le phénomène du
mongolisme. Par contre les aberrations qui touchent le gonosome,
spécialement par excès retiennent l'attention des criminologues. Deux formes
particulières ont fait l'objet des études criminologiques:
1) L'aberration (xxy), elle a des répercussions sur le plan physique et sur le plan
psychique. Ainsi physiquement, ces personnes sont déterminées
génétiquement en tant que mâles, mais leurs corps tendent vers la féminité.
On remarque chez eux des hanches quasiment féminines, une absence de
pilosité, ainsi que de la stérilité. Sur le plan criminologique, les porteurs de
cette aberration ont tendance à commettre des infractions à thématique
sexuelle, telles que la pédophilie, l'homosexualité.
2) L'aberration (xyy), elle peut aussi avoir des répercussions sur le plan
physique et sur le plan psychique. Physiquement il s'agit d'hommes mais avec
un excès de masculinité. Ces personnes se distinguent par leur grande taille et
par une masculinité bien prononcée dans leur action. Sur le plan
criminologique, les porteurs de cette aberration ont tendance à commettre des
infractions violentes exprimant une certaine agressivité, telles que les coups
et blessures, les homicides et les destructions.
Cependant, L’étude de l'hérédité chez l'espèce humaine ne va donc pas sans
maintes difficultés. Du point de vue de ces particularités sur lesquelles porte
habituellement l'analyse génétique, il n'y a presqu'aucune race humaine pure.
Voilà une première difficulté. Une deuxième difficulté apparaît. Pour les
généticiens, l'étude des séries de générations n'a pas valeur d'expérience
systématique : les unions humaines s'établissent sous des considérations
toutes autres que scientifiques. Les croisements entre frères et sœurs

12
(méthode primordiale en génétique) étant hors de question. Une dernière
difficulté vient de la faible fécondité moyenne de l'espèce.

Paragraphe 2 : Les maladies mentales et criminalité

Le Docteur ANDERSON 12définit la maladie mentale par un trouble de


l'objectivité du moi, une perception du monde actuel qui n'est plus intégrée
dans la représentation de ses expériences antérieures, par le fait que le moi
devient étranger à son semblable, et que ses attitudes envers le monde
extérieur sont aberrantes par rapport aux réactions prévisibles d'un moi
objectif13. Etant donné que les maladies mentales ont un impact déterminant
sur la responsabilité pénale. Une étude brève s’impose, de ce fait on distingue
deux catégories de maladies mentales : les maladies mentales organiques et les
maladies mentales fonctionnelles.
Les maladies mentales organiques, sont des maladies qui affectent l’organe par
une atteinte déterminée. Il y a à la base, une lésion du cerveau ou du système
nerveux. La lésion est palpable physiologiquement parlant .Et Les maladies
mentales fonctionnelles sont celles qui révèlent une perturbation au niveau du
fonctionnement du psychisme. Elles regroupent trois grandes catégories : les
psychoses, les névroses et les psychopathies.

12
Psychiatre des Prisons de Bruxelles, - "Comportement criminel des anor-maux mentaux, Colloque de Bellagio
1963".
13
Szabo Denis, CRIMINOLOGIE. (1967) P .103

13
Chapitre 2 : Le facteur temporel et individuel

Il s’agit d’étudier l’influence de l’âge et le sexe sur le comportement


délinquantiel du sujet. Des études criminologiques et statistiques révèlent une
évolution de la délinquance en fonction de l’âge qui sera le sujet de notre
(1ersection) d’une part, et l’étude du sexe et son rapport à la criminalité dans la
(2ème section) d’autre part.
Section1 : L’âge et criminalité
L'âge est un puissant prédicteur du comportement humain. D'abord, qu'on le
veuille ou non, notre corps change avec le temps ce qui entraîne de nouvelles
possibilités et limitations. Ensuite, la maturation est liée à des développements
aux plans psychologique, cognitif et moral qui peuvent être associés à notre
volonté de commettre un vol ou un acte de violence, L'âge de la personne est
aussi relié à sa situation professionnelle et économique qui sont sans doute pris
en compte dans la décision de commettre ou non un acte criminel. De plus, les
activités quotidiennes auxquelles nous prenons part sont fortement associées à
notre âge biologique. Bien entendu, l'âge entretient de nombreux rapports
avec la question criminelle. Nous avons divisé notre propos en deux axes, à
savoir les connaissances issues de la perspective individuelle, et au niveau des
statistiques criminelle.14

14
Recherche sur la criminalité et la délinquance :une distinction selon le sexe, Par Brigitte Doyon Martin
Bussières.

14
Paragraphe 1 : L’âge dans une conception individuelle

Richard Tremblay 15et ses collègues ont étudié le comportement des enfants
entre deux et onze ans . Ils montrent que les comportements agressifs (c'est-à-
dire mordre, frapper ou donner des coups de pieds) sont plus fréquents chez
les enfants à l'âge de 27 mois. Ensuite, les enfants s'assagissent
progressivement. Durant l'adolescence, c'est la même chose. Selon Dobrin étal.
, le pourcentage de jeunes qui avoue s'être récemment bataillé diminue
progressivement entre 11 et 20 ans. Les études démontrent toutefois la
présence d'un principe de continuité dans le comportement (Wilson et
Herrnstein) : les enfants agressifs durant l'enfance sont ceux qui à l'adolescence
ont le plus de conflits avec les autres. Frechette et Le Blanc (1987) montrent
aussi que les jeunes contrevenants ont de fortes probabilités de devenir des
délinquants adultes. En effet, 73 % des pupilles du Tribunal de la jeunesse de
l'échantillon de Frechette et Le Blanc avaient un casier judiciaire adulte à l'âge
de 24 ans. Les résultats des différentes enquêtes longitudinales montrent bien
que la délinquance n'est pas apprise durant l'adolescence. Il n'y a pas une «
génération spontanée » des problèmes de comportement ; la délinquance à
l'adolescence apparaît comme le prolongement d'une enfance difficile.
Durant l'adolescence, les comportements criminels des jeunes deviennent
plus sérieux et visibles. On remarque que des enfants sont arrêtés par la police
dès l'âge de sept ou huit ans, mais c'est seulement vers onze ou douze ans que
leur nombre augmente sensiblement. Le milieu de l'adolescence représente
une période d'explosion des activités criminelles. Il y a une diversification des
activités, de même qu'une augmentation de la gravité et de la fréquence des
crimes. Pour la plupart des jeunes, la délinquance à l'adolescence est sans
réelle gravité, celle-ci prenant fin d'elle-même avant l'âge adulte.
Ce n'est qu'une petite proportion des adolescents qui continuera à commettre
des crimes sérieux à l'âge adulte et qui s'enfoncera dans un style de vie
délinquant. Ceux qui persévèrent dans le crime à 25 ans ont toutes les chances
de ne pas s'intégrer socialement et de continuer leur carrière criminelle pour
encore dix ou même vingt ans. La déchéance guette ceux qui ont adopté un
style de vie délinquant, fait d'incarcérations à répétition, de consommation
abusive d'alcool et de drogues et de relations amoureuses instables
(Gottfredson et Hirschi, 1990). Plusieurs meurent prématurément d'accidents,
d'overdose, de maladies acquises, de suicide ou d'homicide (voir l'article de
Tremblay et Paré dans le présent numéro).

15
L’impact de la démographie sur les tendances de la criminalité au Québec de 1962 à 1999
Marc Ouimet et Étienne Blais. Page, 7

15
La perspective individuelle permet d'observer que le crime est plus fréquent à
certains moments de la vie qu'à d'autres. Les enfants sont peut-être
techniquement les plus violents, mais ils n'ont pas les moyens de leurs
ambitions et font l'objet d'un contrôle incessant de la part des adultes. Les
adolescents ont fréquemment le désir et l'intention d'enfreindre les lois et en
ont les moyens.

Paragraphe 2 : Les statistiques criminelles


 Statistiques policières
La délinquance des mineurs a considérablement augmenté puisque qu'elle a
augmenté de 230 % entre 1994 et 200016. Depuis, elle tend à se stabiliser. En
2006, 200 000 mineurs ont été mis en cause par la police. La délinquance des
mineurs a moins augmenté que celle des majeurs. Donc la part des mineurs mis
en cause a diminué depuis 2001.

16
Précis Dalloz « Criminologie » de Raymond Gassin (pour la 1e partie du cours)
https://jurismaroc.vraiforum.com/t321-criminologie.htm

16
Sur le plan qualitatifs : 17elle vise principalement les biens. Les biens visés sont
principalement des biens de consommation, et notamment ceux qui sont le
plus en vogue au sein de la jeunesse (2 roues, matériel hifi, vêtements de
marque, téléphones portables ...). La théorie de la frustration
de Merton explique bien la délinquance des mineurs. Cela étant on constate
une progression des atteintes volontaires à l'intégrité physique commises par
les mineurs. Progression de 55% entre 1996 et2004.
40 000 mineurs ont été mis en cause en 2006 pour cela or vol avec violence.
Augmentation des violences physiques non crapuleuses de 83 % ; des violences
sexuelles de 68 % ; les homicides commis par des mineurs sont extrêmement
rares.

Sur le plan quantitafs :


Les filles 18:
On constate une progression relativement importante même si elles sont
nettement moins délinquantes que les garçons. 14 % des délinquants mineurs
sont des filles.
Progression de la délinquance des mineurs mais on constate surtout que cette
progression est en partie surestimée car augmentation de la répression
surtout. La police a été incité à porter une attention plus soutenue à la
délinquance des mineurs, les parquets ont demandé des signalements plus
systématiques. Tendance à ne plus minimiser les actes qui sont commis par les
mineurs. Avant on disqualifiait certains faits pour éviter des peines trop
lourdes, ce n'est plus vrai.
Cette répression est beaucoup plus importante. 87 % de réponses pénales en
2006 contre 71 % en 2001. Ce sont les alternatives aux poursuites qui sont
privilégiées (45%). Ces poursuites augmentent. Ce sont essentiellement des
procédures rapides (présentation immédiate).

Statistiques pénitentiaires
Ce sont les mesures éducatives qui priment (60 % ) : Rappel à la loi, remise à
parents, réparation pénale, liberté surveillée Diminution de l'emprisonnement
17
IBID, IDEM
18
Précis Dalloz « Criminologie » de Raymond Gassin (pour la 1e partie du cours)
https://jurismaroc.vraiforum.com/t321-criminologie.htm

17
ferme des mineurs. Moins de détention provisoire du fait de l'extension des
mises sous contrôles judiciaires et des établissements spécialisés.
Lorsque les mineurs sont récidivistes ou en réitération, les peines sont
beaucoup plus sévères et on a un taux d'emprisonnement ferme beaucoup plus
important. Taux de réitération : 24 % donc un peu moins de 80 % qui sont suivis
par la justice des mineurs ne réitèrent pas. Il y a des causes liées à la structure
familiale, à l'éducation et à l'influence des pères.

Il apparaît donc que la conception de jeunesse étroitement attachée à la


criminalité ne représente pas nécessairement la réalité. La jeunesse est une
caractéristique de la criminalité moins grave, moins violente, celle qui est le fait
de la majorité des jeunes. Toutefois, la criminalité sérieuse, la criminalité
violente ou organisée, de même que celle des personnes issues de groupes
défavorisés, est plus une affaire d'adultes dans la force de l'âge que
d'adolescents. Aujourd'hui, plusieurs spécialistes considèrent que la courbe de
la relation âge et crime a généralement la même forme, bien que les
caractéristiques de la forme peuvent varier d'une place à l'autre, de temps en
temps, d'un crime à l'autre ou pour différents groupes de la population (les
hommes p/r aux femmes, la classe moyenne p/r à la classe défavorisée, etc).

Section 2 : Le genre et criminalité

Après avoir traité le facteur temporel et son rapport à la criminalité, il est


temps de traiter le rapport du genre et criminalité à savoir la criminalité
féminine et masculine dans une conception biologique et anthropologique
d’une part, et l’évolution du taux de criminalité d’après les statistiques
générales

Paragraphe 1 : la criminalité féminine et masculine

Les caractéristiques biologiques propres aux hommes présentent en effet des


prédispositions biologiques à une certaine forme de violence. Selon Ferland et
Cloutier19, la testostérone est sans aucun doute la principale explication de la
surreprésentation masculine en regard de la condition biologique, en faisant
abstraction de la notion de force physique. De nombreuses recherches ont

19
Recherche sur la criminalité et la délinquance :une distinction selon le sexe, Par Brigitte Doyon Martin
Bussières, page 29

18
démontré que la testostérone est à la source de la plus grande agressivité
généralement rencontrée chez la gent masculine.
« Certains auteurs ont indiqué que le profil hormonal masculin, dont le taux
élevé de testostérone, générateur d’une plus grande agressivité, serait lié à
cette sur criminalité masculine. Certaines déficiences neurologiques,
physiologiques ou endocriniennes y seraient également rattachées. » (Ferland
et Cloutier, 1996, p.22) Toujours selon les mêmes auteurs, plus le taux de cette
hormone est élevé chez un homme, plus celui-ci a tendance à présenter un
comportement violent, et plus le degré de violence de ce comportement sera
élevé. Toutefois, les hommes ne sont pas tous violents même si tous ont de la
testostérone.
D’amours abonde dans le même sens que les auteurs que nous venons de citer
« Ainsi, la recherche biomédicale a permis d’établir que certaines déficiences
neurologiques, physiologiques ou endocriniennes peuvent modifier
profondément les comportements des individus. Par exemple, une déficience ou
une surproduction de certains neurotransmetteurs comme la dopamine ou la
sérotonine peuvent provoquer des troubles de comportements… » (D’Amours,
1995, p.39)
Ce dernier précise que le pourcentage de crimes commis par des gens de sexe
masculin relié à cette influence biologique est à ce moment-ci inconnu. Il
atteste toutefois que nous ne pouvons passer outre leur influence et que « on
doit retenir qu’ils peuvent, dans certains cas, permettre l’éclosion d’un
comportement violent ou criminel. » (D’Amours, 1995, p.39)
Les caractéristiques biologiques peuvent donc dans certains cas expliquer la
surreprésentation masculine dans la délinquance et la criminalité.
Dans une conception anthropologique Les écrits de Lombroso sur la “Femme
criminelle et la prostituée”20 en collaboration avec Gugliemo Ferrero sont
connus : comparaison de la femme connait une influence de coexistence des
caractères de cruauté et de pitié, infériorité en génie, en force, en variabilité”.
Mais les écrits de Broca ou Le Bon suivent également ces conceptions. Le
premier, à partir de ces travaux sur les cerveaux provenant d'autopsies qu'il
pratique dans les hôpitaux parisiens, fait ressortir que le poids moyen des
cerveaux masculins (1325 gr) est supérieur au poids moyen des cerveaux
féminins (1144 gr) et il écrit :Pourtant il ne faut pas perdre de vue que la
femme est “en moyenne” un peu moins intelligente que l'homme, différence
qu'on a pu exagérer, mais qui n'en est pas moins réelle. Il est donc permis de
supposer que la petitesse relative du cerveau de la femme dépend à la fois de
son infériorité physique et de son infériorité intellectuelle », Lombroso ajoute
que Le type criminel est rare chez la femme, mais les écarts à la moyenne sont

20
La femme criminelle et la prostituée de Cesare Lombroso, Présentation et commentaire

19
marqués. Les criminelles sont violentes, sadiques, lubriques, “elles se
rapprochent des mâles plus que les femmes normales ».
A l’inverse de cette théorie, Le carcatère féminin serait plus enclin à respecter
l'ordre social, les femmes s'adapteraient plus facilement aux difficultés de la
vie. Différences génétiques et psychobiologiques. Les femmes seraient plus
empathiques envers autrui et seraient moins dominatrices. Facteurs
sociologiques, Les filles seraient plus étroitement surveillées que les garçons.
Dès leur plus jeune âge on leur apprend qu'elles doivent être sages alors qu'on
apprendrait aux garçons à être plus durs.
Traitement différencié par le système pénal. La délinquance des femmes n'est
pas moindre mais est moins apparente, plus difficile à découvrir par la police.
Plus intelligentes donc plus astucieuses.
Les anomalies sont plus fréquentes chez les prostituées que chez les femmes
délinquantes, sauf pour l’asymétrie de la face et le strabisme, caractéristiques
de l’empoisonneuse, de l’homicide et de la voleuse, ainsi que les physionomies
virile et mongolique, fréquentes chez les femmes assassins. Mais dans tous les
cas, “ces femmes présentent un nombre de caractères de dégénérescence
supérieur à celui des femmes normales.” Les criminelles par passion sont entre
les deux, les délinquantes épileptiques sont familières du suicide et de la
prostitution, les délinquantes hystériques de la calomnie et du vol, les folles
criminelles sont peu nombreuses. Les mobiles des crimes sont majoritairement
la vengeance, puis l’avidité. Mais, à la différence de l’acte masculin, brutal et
destructeur, celui de la femme est prémédité, sophistiqué et accompli avec
sadisme. L’aveu est généralement facile, les femmes étant incapables de garder
un secret. Le remords est exceptionnel chez la criminelle-née.
La masse de travail engagée dans ce livre Les femmes sont plus souvent
instigatrices de crimes mais au moment du passage à l'acte elles restent dans
l'ombre. Elles sont condamnées moins sévèrement que les hommes, Clémence
plus importante des policiers et des juges à l'égard des femmes. Et notamment
pour les mères de famille. Les femmes seraient plus souvent perçues comme
étant en danger social et donc les magistrats ont tendance à penser qu'elles
ont plus besoin de protection que de peine. Une femme battant ses enfants
sera plus punie qu'un homme qui bat ses enfants.
La croissance de la délinquance des femmes s'explique par une moindre
tolérance des institutions pénales.

20
Paragraphe 2 : Les statistiques générales21
 Sur le plan qualitatifs : la criminalité féminine représente entre 1/7 et 1/10 de
la criminalité masculine.
Les femmes représentent 15 % des personnes mises en causes selon les
statistiques policières. Progression importante de la délinquance des femmes
de 43 % entre 2000 et 2005
nouvelles incriminations pénales sont à prendre en compte : racolage passif par
exemple. Lombroso partage la fièvre classificatrice de la fin du XIXe, « On
constate la rareté d’un type criminel chez la femme criminelle, relativement à
l’homme délinquant. On passe de 31 à 18 %, contre 2 % pour la femme
normale. La prostituée présente beaucoup plus fréquemment le type avec 38
%. Sur 286 criminelles examinées “en aveugle”, “le type criminel prévaut chez
les voleuses de 15,3 % à 16 % ; chez les femmes assassins, de 13,2 %, mais plus
encore chez les corruptrices, 18,7 %, dans lesquelles étaient comprises de
vieilles prostituées. La moindre fréquence se trouve chez les escroqueuses, 11
%, et enfin chez les infanticides, 8,7 %, qui représentent le mieux chez la
femme le crime d’occasion.”

Sur le plan quantitatifs: Les femmes sont sous représentées pour les
infractions les plus graves. Elles sont très rarement auteurs
d'homicides mais beaucoup de meurtres conjugaux et infanticides.
Les femmes s'en prennent rarement à des étrangers. Les femmes
sont représentées de façon plus importante en matière
d'empoisonnement (pas besoin de force). Cette délinquance
féminine a augmenté entre 1996 et 2004. Les atteintes volontaires à
l'intégrité physiques commises sont moins graves que ceux commis
par des hommes (beaucoup de menaces). Pas de vol avec violence mais vols
simples et à l'étalage.

21
Précis Dalloz « Criminologie » de Raymond Gassin (pour la 1e partie du cours)
https://jurismaroc.vraiforum.com/t321-criminologie.htm

21
Fig. 1. Nombre d’hommes et femmes accusés par périodes quinquennales aux assises de la
Haute-Garonne (1811-1914)22

Le premier crime poursuivi au XIXe siècle, sans distinction de sexe, est le vol, en


tout cas jusqu’en 1880. À partir de cette décennie, en Haute-Garonne, les
infanticides dominent la criminalité féminine et détrônent définitivement le
vol, qui reste le crime prépondérant chez les hommes accusés.
Frédéric Chauvaud et Arnaud-Dominique Houte rappellent que :

« Le XIXe siècle déteste unanimement les voleurs et les poursuit d’une


impitoyable répression. On retrouve l’image, popularisée par Tarde, d’un jury
d’assises « galant et propriétaire », complaisant à l’égard du crime passionnel
mais inflexible devant toute atteinte au portefeuille. « Obsession propriétaire »
écrit également Michelle Perrot »

Sur toute la période (1811-1914), 33 % des vols dont la nature est connue et


impliquant des femmes sont des vols domestiques qui représentent
seulement 13 % des vols jugés chez les hommes. Ces derniers sont poursuivis
d’abord, à 43 %, pour des vols d’argent. Cependant, il arrive souvent qu’un

statistiques criminalité au québec, principales tendances 2011


22

22
même voleur ait plusieurs cibles et commette des vols de natures différentes,
emportant argent, objets, nourriture. Sans surprise, les femmes jugées pour vol
sont principalement des domestiques qui habitent une commune
urbaine (73.6 %), où le personnel ancillaire est le plus recherché (fig. 3). Alors
que les hommes jugés pour vol sont très rarement des domestiques (fig. 4).
Tout vol confondu, 68 % des femmes et 53 % des hommes inculpés sont
domiciliés dans les communes urbaines, dans un département majoritairement
rural au XIXe siècle.

Fig. 2. Hommes et femmes accusés de vol et tentative de vol en Haute-Garonne par


décennie (1811-1914)

23
Conclusion

La criminologie est une science de l’homme et non pas une science de la


nature, ce n’est donc pas une science exacte et on retrouve donc des théories
contradictoires, elle s’occupe de l’étude des comportement délinquantiel
précisément l’étude des facteurs criminogènes, notre travail était exposé a
l’interprétation des causes endogènes du crime sous l’angle biologique et
anthropologique notamment vers La théorie de Lombroso qui a été
totalement rejeté mais des théories contemporaines ont conservé une
approche plus ou moins similaire. Certains auteurs considèrent que les facteurs
organiques ou fonctionnels sont prépondérants pour expliquer la délinquance
mais ils acceptent l’influence de facteurs liés au milieu social.
Ces théories ne sont pas récentes puisque depuis très longtemps des
criminologues se sont intéressés à l’influence de l’hérédité comme Lenz et
l’école de Graz qui pointent l’influence des facteurs héréditaires sur la
délinquance. Ils sont étudiés des jumeaux monozygotes et des enfants adoptés
et ont cherché a comparer leur délinquance avec elle de leurs pères

24
biologiques. Ils vont trouver une corrélation entre la délinquance des jeunes
garçons et celle de leur père biologique.
De nouvelles théories bio-psychiques ont été émises dans un rapport de
l’INSERM. Ces auteurs pointent également l’influence des gènes sur le passage
à l’acte délinquant. La première chose à retenir est que ce rapport reste assez
nuancé car n’expliquant pas la délinquance uniquement par les facteurs
génétiques. Il reconnaît l’influence des facteurs environnementaux et familiaux
et donc en parallèle des facteurs génétiques.
Elles s‘appuient sur les études des criminologues cliniciens. La criminologie
clinique étudie le cas individuel des délinquants. Elle se centre sur la
personnalité du délinquant, ses motivations, sa mentalité. Elle cherche à
distinguer les traits de personnalité particuliers des délinquants et elle s’appuie
généralement sur un modèle que l’on peut qualifier de médical car ils
observent le délinquant, ils posent un diagnostic et établissent un programme
de traitement et étudient son efficacité.
D’autre part nous abordons aussi le rôle pertinent du facteur temporel en
fonction de l'âge st de genre des délinquants. De façon assez globale, la
délinquance commence à croître à partir de l'adolescence jusqu'à environ 25
ans puis elle diminue progressivement. Le point culminant se situe entre 18 et
25 ans. Raisons biologiques et sociales.
L'homme atteint sa vitalité physique à 25 ans. On considère que c'est à partir
de 25 ans que l'individu acquiert une véritable maturité morale et intellectuelle
et c'est la moindre importance de la délinquance des femmes / celle des
hommes.
 Indépendamment des facteurs endogènes, le milieu social joue un rôle
déterminant sur les différentes manifestations de la délinquance à savoir
l’environnement qui entoure le délinquant et son influence aux
comportements déviants, la question qui se pose :
Dans quelle mesure les facteurs exogènes influencent-ils l’action criminelle ?
 

25
Bibliographie :
Ouvrages généraux :
 SZABO .DENIS,criminologie (1967) ,483p.
 LOMBROSO ,C, Le crime. Causes. Remèdes, Paris , Alcan,1899 
 LOMBROSO, C, L'homme criminel, Paris, Alcan, 1895.
 GAROFALO, R, Criminologie. Turin, Utet, 1930, 340p.
 LEAUTE, J. (éd.), La responsabilité pénale, Paris, Dalloz, 196l.
 PERREAU,A ,le mineur pervers de constitution, Lyon ,1942.
 MICHAUX ,L ,l’enfant pervers,P.U.F.,1952
 ATMANI ,khalid , cours de criminologie
 JWAHAR ,Mohamed , cours de criminologie

Ouvrages spéciaux :
 KLEIN,M , Rôle de l’hérédité et du milieu dans les aptitudes et les
inaptitudes sociales, informations sociales, nov.1953, n°19.
 statistiques criminalité au Québec, principales tendances 2011
 L’impact de la démographie sur les tendances de la criminalité au
Québec de 1962 à 1999, Marc Ouimet et Étienne Blais. Page,7

26
 Recherche sur la criminalité et la délinquance :une distinction selon le
sexe, Par Brigitte Doyon Martin Bussières, page 29

Articles :
 La femme criminelle et la prostituée de Cesare Lombroso, Présentation
et commentaire
 La théorie biologique de la criminalité, médecine science 1995-11-1750

Webographie :
 Précis Dalloz « Criminologie » de Raymond Gassin (pour la 1e partie du
cours)
 https://jurismaroc.vraiforum.com/t321-criminologie.htm

TABLE DES MATIERES


Introduction...........................................................................................................................................3
Chapitre1 : Le facteur biologique...........................................................................................................6
Section 1 : L’Hérédité et criminalité...................................................................................................6
Paragraphe 1 : la théorie de LOMBROSO, « criminel né »..............................................................6
Paragraphe 2 : la théorie d’HOOTON.............................................................................................8
Paragraphe 3 : la théorie de la constitution criminelle délinquantielle de Di Tullio:......................8
Paragraphe 4 : la théorie de la "perversité constitutionnelle" de DUPRE:......................................9
Section 2 : L’anomalie génétique et criminalité................................................................................10
Paragraphe 1 : Les hypothèses génétiques...................................................................................10

27
Paragraphe 2 : Les maladies mentales et criminalité...................................................................13
Chapitre 2 : Le facteur temporel et individuel......................................................................................14
Paragraphe 1 : L’âge dans une conception individuelle................................................................15
Paragraphe 2 : Les statistiques criminelles...................................................................................16
Paragraphe 1 : la criminalité féminine et masculine....................................................................18
Paragraphe 2 : Les statistiques générales.....................................................................................20
Conclusion............................................................................................................................................24
Bibliographie :......................................................................................................................................26

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