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Criminologie

Année universitaire 2022-2023


• L’objet de la criminologie
• Grandes théories criminologiques
• Macro-criminologie
• Criminalité et société
• Physionomie générale des délinquants
• Micro-criminologie
• Acteurs du crime
• La situation criminelle
Pionniers
• L’Histoire a retenu le nom de trois italiens
- Cesare LOMBROSO, l’homme criminel (1876)
- Enrico FERRI, la sociologie criminelle ( 1881)
- Raffaele GAROFALO, la criminologie (1885)

A noter que la criminologie est née en 1833/1835 avec le Français


André –Michel GUERRY et le belge Adolphe QUETELET ( l’école
cartographique)
Définitions
• L'étude scientifique de l'ensemble du phénomène criminel;
• L'ensemble des doctrines et recherches ayant pour objet de
déterminer les causes de la criminalité (sens étroit), L'étude
scientifique du phénomène criminel dans la norme pénale, le crime et
la réaction sociale;
• Une synthèse des diverses disciplines qui s'efforcent d'établir les
causes de la délinquance, d'en présenter les manifestations et de
prévoir les comportements criminels ultérieurs.
Définitions

• C’est la science qui a pour objet l’analyse des facteurs susceptibles de


conduire à des comportements déviants;
• Elle étudie les facteurs du crime, les processus du passage à l’acte et
la réaction qu’il entraîne au regard, notamment, du traitement du
délinquant et la prévention de la récidive;
• L’élément de définition incontestable de la criminologie tient à son
but qui est de connaître les processus criminels pour définir les
moyens de lutte contre.
Définitions
 La criminologie est la science qui étudie les facteurs et les processus
du crime puis détermine, à partir de cette connaissance, les moyens de
lutte contre ce fléau social.
Le crime serait une agression dirigée contre les valeurs jugées les
plus essentielles au sein d’un groupe social
 elle constitue un enjeu de connaissance pour la justice
Conceptions

• Conception extensive : Criminologie regroupe l'ensemble des


disciplines qui étudierait le phénomène criminel;
• Conception restrictive : Étude des causes du phénomène criminel.
Conception extensive
• Ferri
La criminologie est la somme de toutes les sciences criminelles, elle
englobe notamment le droit pénal
• École encyclopédique
Selon ses partisans, il faut différencier deux aspects dans le
phénomène criminel les aspects normatifs qui relèvent du Droit pénal
et les aspects réels ou positifs qui font partie de la criminologie,
toutefois le champ de la criminologie reste vaste et fait d’elle une
science qui comprend la criminalistique et la science pénitentiaire
Conception extensive

• École américaine
C’est une science qui étudie l’infraction en tant que phénomène social,
la criminologie se diviserait en trois branches: (i)la sociologie du Droit
pénal; (ii)l’étiologie criminelle et (iii) la pénologie,
selon l’américain Sutherland, son domaine englobe les processus de
l’élaboration des lois, de l’infraction aux lois et des réactions
provoquées par lesdites infractions
Oppositions
• Entre science du délit et science du délinquant
Durkheim le crime est un fait social
« la première règle et la plus fondamentale est de considérer les faits
sociaux comme des choses » et aussi « nous appelons crime tout acte
puni et nous faisons du crime ainsi défini l’objet d’une science spéciale,
la criminologie »
Au surplus, le droit pénal est déjà une science du délit, la criminologie a
été conçue comme une science du délinquant
Oppositions
• Entre sciences des causes ou facteurs et science des processus
criminels
Les lois de la criminalité que Ferri avait cru dégager ont nourri la grande
ambition de découvrir les causes de la délinquance (étiologie
criminelle)
Un processus: une formule spécifique de l’acte criminel n’existe pas, il
ne s’agit pas d’un résultat mécanique d’un ensemble de facteurs divers
mais l’aboutissement d’un processus jalonné de plusieurs étapes; et à
chacune d’entre elles, un choix est possible qui permet à l’individu de
se détourner du chemin conduisant l’acte délictueux. Ce choix dépend
de sa personnalité
Oppositions

le passage à l’acte/ les causes du crime, en effet une révolution s’est


produite à partir des années 1950ce n’est pas la déviance qui
provoque le contrôle social mais le contrôle social qui conduit à la
déviance ( social control leads to deviance) Lemert
Dès lors, l’objet de la criminologie ne serait plus le passage à l’acte ( qui
n’a aucune spécificité) ni des causes du crime( qui n’ont aucune
importance) mais l’analyse sociologique des mécanismes stigmatisants
de la réaction sociale exprimée par des agents ( police, ministère
public..etc), telle est la criminologie de la « réaction sociale »
Rapports de la criminologie avec les autres
disciplines de la science criminelle
• Droit pénal
Pour Ferri, la criminologie englobe toutes les sciences criminelles
notamment le droit pénal.
Or, le droit pénal déclare ce qui doit être au moyen d’un ensemble de
techniques intellectuelles, c’est une discipline normative ( règles à
respecter sous peine de sanctions) , tandis que la criminologie se
penche sur les faits ( elle décrit ce qui est réel) et les personnes
auxquelles se réfèrent les normes juridiques.
Rapports de la criminologie avec les autres
disciplines de la science criminelle
Droit pénal
• Malgré cette distinction, des rapports étroits existent entre le droit
pénal et la criminologie , en effet, il y a une communauté d’objet qui
est « l’action criminelle » , néanmoins, cet objet est étudié
différemment.
• Le droit pénal influence la criminologie, car le droit pénal définit le
comportement délinquant.
Rapports de la criminologie avec les autres
disciplines de la science criminelle
• Criminalistique / Forensic science
Fondée par Hans GROSS (1847-1915). ,Cette discipline a un rôle
probatoire, elle intervient après le crime, Il s’agit d’un ensemble de
techniques scientifiques utilisées pour établir la preuve des actes
délictueux,
La liste est impressionnante: la balistique, la toxicologie, la médecine
légale, l’analyse des documents, la biologie, la botanique ( la
palynologie), l’analyse des traces, l’odorologie, l’informatique,
l’exploitation des traces acoustiques,
La criminologie trouve dans la criminalistique une source
d’enseignement, notamment sur les procédés délictueux employés,
Criminalistique
• En 1889 H. Gross a créé les archives d’anthropologie criminelle et de
criminalistique, La criminalistique a un caractère technique, on peut
avoir affaire avec la police scientifique et la police technique.
• Le domaine de la criminalistique c’est la recherche des preuves et des
indices qui établissent la matérialité de l’acte criminel ou qui
aboutissent à l’identification soit du criminel soit de la victime soit
des procédés utilisés. Donc la criminalistique a une finalité probatoire
 preuves ou la chose qui vise à établir la preuve (la matérialité de
l’acte criminel).
Rapports de la criminologie avec les autres
disciplines de la science criminelle
• La politique criminelle
Il s’agit de stratégies mises en œuvre par l’Etat pour répondre au
phénomène de la criminalité, autrement c’est la politique que l’état suit
pour la prévention et de répression de la délinquance.
Autrement, c’est l’ensemble des procédés répressifs par lesquels l’Etat
réagit contre le crime
BECCARIA (1764), la légalité du droit pénal: la loi pénale écrite est la
pierre angulaire de la politique criminelle étatique, garde-fou de
l’arbitraire et elle peut exercer une pression sur la population
Rapports de la criminologie avec les autres
disciplines de la science criminelle
Politique criminelle
On parle aussi de la sociologie pénale qui étudie la réaction de la
société au crime, le phénomène de la répression dans son ensemble,
elle traite du droit pénal ( l’étude des lois pénales), de la peine ( des
faits sociaux, conditions sociologiques et les effets sur la société) et du
procès pénal (le fonctionnement des divers organes de la justice
pénale).
VON LISZT (1882) prononcera cette phrase devenue célèbre: «Une
bonne politique sociale est la meilleure politique criminelle».
Rapports de la criminologie avec les autres
disciplines de la science criminelle
Politique criminelle
• Le Doyen Carbonnier ( sociologie juridique)
« la sociologie du droit pénal, qui étudie le phénomène de la
répression, la réaction de la société non délinquante au délit, est
quelque chose d’essentiellement différent de la sociologie criminelle
qui étudie le phénomène de la criminalité, le passage des délinquants à
l’acte »
Rapports de la criminologie avec les autres
disciplines de la science criminelle
• La pénologie

Elle étudie les fonctions des sanctions pénales et les règles d’exécution
de ces sanctions et les méthodes utilisées dans l’application de ces
sanctions. Autrefois, on parlait de science pénitentiaire car les
sanctions étaient essentiellement l’emprisonnement.
Grandes théories criminologiques
• Cesare LOMBROSO (1835-1909), auteur de l’homme criminel paru en
1876 et traduit en 1887
Sa démarche se veut scientifique, les études de physiognomonie
avaient cru établir des liens nécessaires entre les caractères
permanents de l’individu et ses traits anatomiques (nez, bouche,
crâne..)
• il acquiert la certitude que la criminalité n'est pas acquise, mais
qu'elle est inhérente à certaines personnes de par leur naissance.
Grandes Théories criminologiques
• Un homme enclin au viol la longueur des oreilles; écrasement du
crâne, yeux obliques et rapprochés;
• Un voleur les yeux petits, inquiets, sourcils épais et tombants,
barbe épais, front bas, lèvres et paupières volumineuses et en
perpétuel mouvement;
• Meurtrier un crâne étroit, regard vitreux, froid, immobile, longueur
des maxillaires et les pommettes saillantes, assez souvent rare
• En sus, un trait essentiel est l’insensibilité psychique qui entraine
l’atrophie des sentiments
Grandes Théories criminologiques
• Lombroso recourut à la théorie de l’évolution des espèces de Darwin,
adaptée en une sorte de Darwinisme social le criminel serait
porteur d’une anomalie atavique, il se conduirait comme ce que
faisait à l’origine de l’humanité où ses actes actuellement criminels
passaient pour normaux ( comme un animal sauvage cédant à ses
instinct):
• Aussi, le crime violent résulterait aussi d’une épilepsie larvée dans
laquelle les convulsions se trouveraient remplacées par des
impulsions violentes et irrésistibles
Grandes Théories criminologiques

• Le chapitre XVI de l’Homme criminel « la théorie de l’atavisme du


crime se complète et se corrige par l’adjonction de la nutrition
défectueuses du cerveau, d’une mauvaise conductibilité nerveuse,
d’un manque d’équilibre des hémisphères, par la condition
épileptique »
Grandes Théories criminologiques
• Premières explications sociologiques
André Michel Guerry ( 1802-1866): Essai sur la statistique morale de
la France (1833);
 Adolphe Quételet (1796-1874): Recherche sur le penchant au crime
aux différents âges
Ils entendent démontrer que la criminalité et le taux de suicide
demeurent remarquablement stable à travers les époques et que l’on
ventile les résultats par catégorie ( âge, profession, le sexe, par région,
parfois par saison )
Grandes Théories criminologiques
• Guérry avait déduit, du constat que les régions les plus riches
comptent davantage de vols que les régions pauvres, que c’est plus la
tentation que la misère qui incite au vol;
• Selon Quételet « l’homme n’est point poussé au crime parce qu’il a
peu, mais plus généralement parce qu’il passe d’une manière brusque
de l’état d’aisance à la misère, et à l’insuffisance de satisfaire à tous
les besoins qu’il s’était créés »
Les crimes contre les personnes prédominent dans les régions
méridionales et en été alors que les crimes contre les propriétés
l’emportent dans les régions septentrionales et en hiver
Grandes Théories criminologiques
• Selon Quételet
Les professions influent beaucoup sur la nature des crimes;
La différence des sexes;
La funeste influence de l’usage des boissons;
« le vouloir qui dépend de la moralité , l’occasion et la facilité d’agir,
sont les trois conditions pour commettre le crime »
Grandes Théories criminologiques
• Ecole du milieu social ( Alexandre LACASSAGNE; 1834-1924)
Les facteurs sociaux acquis influent autant sinon plus sur la criminalité
que l’hérédité, de ce fait, l’environnement social aurait une influence
biologique sur le cerveau,
« Le milieu social est le bouillon de culture de la criminalité; le microbe
c’est le criminel, un élément qui n’a d’importance que le jour où il trouve
le bouillon qui le fait fermenter. Les sociétés n’ont que des criminels
qu’elles méritent » ( Des transformations du droit pénal et les progrès
de la médecine légale de 1810 à 1912: Archives d’anthropologie
criminelle de médecine légale et de psychologie normale et
pathologique 1913.
Grandes Théories criminologiques
• Ecole sociologique ( Emile Durkheim 1858-1917)
Les conduites criminelles sont liées à la structure et à la culture de la société
dans une perspective « holiste »,
Il définit le « fait social » comme une entité sui generis, c-à-d en tant que
totalité non réductible à la somme de ses parties  à dissocier l’individuel
du collectif et le social du psychologique;
Les faits sociaux sont extérieurs à l’individu et doivent être expliquées par
des modifications du milieu social interne et non pas à partir des états de la
conscience individuelle ( afin de ne pas la confondre avec la psychologie du
sujet.)
 Les faits sociaux existent indépendamment, sans que nous ayons
conscience de leur existence
Grandes Théories criminologiques
Ecole sociologique
• Le fait social s’impose à l’individu, il correspond à un système de
normes établies pour et par la société, et il n’est modifiable que par le
bouleversement social,
« les faits sociaux » consistent en des manières d’agir, de penser et
sentir, extérieures à l’individu, et qui sont douées d’un pouvoir de
coercition en vertu duquel ils s’imposent à lui »
Grandes Théories criminologiques
Ecole sociologique
• Un acte est criminel quand il offense les états forts et définis la
conscience collective;
• « Un crime est tout acte puni » par la loi, il affirme que le crime est un
phénomène normal dans la société ;
• Le crime est normal parce qu’il est lié aux conditions fondamentales
de toute vie social , « il est socialement normal qu’il y ait dans toute
société des individus psychologiquement anormaux; et la normalité du
crime n’est qu’un cas particulier de cette proposition générale »
(Crime et santé sociale: revue philosophique 1895, disponible sur
http://classiques.uqac.ca)
Grandes Théories criminologiques
• Enrico FERRI (1851-1929)
• Il admet que les conditions économiques et sociales constituent le
« bouillon de culture » de la délinquance
• Il distingue trois sortes de facteurs:
Facteurs anthropologiques inhérents à la personne du criminel;
Facteurs exogènes liés au milieu physique (climat, nature du sol)
Facteurs exogènes liés au milieu social où vit le délinquant; (densité,
l’opinion publique, système éducatif…..)
Grandes Théories criminologiques
Enrico FERRI
• Il classe les criminels en cinq catégories:
Criminels nés;
Criminels aliénés;
Délinquants habituels;
Délinquants d’occasion;
Criminels par passion
« Pour Ferri, l’action criminelle n’est pas le fruit de la liberté humaine
mais la résultante mécanique de facteurs inhérents à l’Homme et de
son milieu »
Grandes Théories criminologiques
Enrico FERRI
• « la disparition absolue de toute condition criminogène est
humainement impossible, même dans une organisation sociale
capable d’éliminer les formes épidémiques de la criminalité, on verra
toujours subsister dans toute la société, le besoin d’un système de
défense contre les effets sporadiques et aigus de la névrose criminelle.
Tel est l’objet des mesures de défense répressives, adaptées aux divers
types de criminels identifiés » ( E. Ferri, la sociologie criminelle 1893)
Criminalité et société

• La criminalité est étroitement liée aux structures sociales


• Le crime ne se commet qu’au sein du groupe
• La peine vise à rétablir un équilibre cosmique rompu
Criminalité et société
• La description de la criminalité de tous les pays est impossible, vu
l’état actuel des recherches empiriques qui restent plus ou moins
limitées,
• L’Asie enregistre les niveaux de criminalité les plus élevés (avec un
score de 5,30 sur l’échelle de criminalité), suivie de près par l’Afrique
(5,17) et les Amériques (5,06)
Physionomie générale des délinquants
• Sexe et crime
Il existe une disproportion manifeste et universelle entre la criminalité
masculine et la criminalité féminine ( www.inhesj.fr).
Une femme cède moins aux déviances qu’un homme, alors qu’ils ont été
élevés dans un contexte familial et social identique;

Toutefois, les femmes ont quelques spécialités criminelles:


Soit par nature; l’infanticide, abandon, avortement, adultère, prostitution;
 soit par affinités: délits de vol simple, infractions d’escroquerie, fraude
aux prestations sociales
Sexe et crime
Elles se concentrent sur une délinquance moins lucrative, moins
organisée et moins violentes que celles des hommes. Le trafic de
drogue, racket, les violences graves sont l’apanage des mâles.
Elles sont sous-présentées dans les atteintes aux biens et dans les
atteintes volontaires à l’intégrité physique.
 Les opinions divergent sur l’origine de ces différences et sur les
facteurs qui semblent éloigner les femmes de la violence: est-ce
physiologique, psychologique ou sociologique??
Sexe et crime
• Certains criminologues ont expliqué la faiblesse de la criminalité féminine
par l’enfermement social de la femme dans son rôle de « fille, mère et
épouse » par un pouvoir masculin qui garantirait de la sorte la pérennité de
sa domination.
• La socialisation des filles modèleraient leur personnalité en y accentuant
certains traits de caractère ( tolérance, solidarité, compassion) qui les
prédisposeraient à la conciliation, négociation , l’empathie et qui les
détourneraient des modes violents de règlements des différends
• Les femmes terrorises seraient des amoureuses, esclaves de leur passion
pour un homme, et femmes kamikazes seraient des instruments du
fanatisme masculin
Sexe et crime
• Les parents exercent un contrôle social plus strict à l’égard des filles
que les garçons,
• L’existence d’un contrôle social est un rempart essentiel contre les
tentations délictueuses, les filles répondent davantage à un contrôle
social émotionnel exercé par leurs proches plutôt qu’au contrôle
social formel exercé par les institutions publiques.
• La criminologie féministe se penche sur la victimisation de le
femme la criminologie est une discipline « asexuée », le concept de
genre devrait être neutre au moins de temps en temps Prisme
idéologique du genre est donc à bannir devant l’œil du scientifique
Sexe et crime
• Les femmes représentent dans la conscience collective un risque
moindre pour l’ordre social ou bien parce qu’elles sont perçues
comme des êtres inférieurs, le contrôle social serait plus doux,
• D’autres variables peuvent aussi expliquer la clémence des juges,
notamment l’étendue réelle du préjudice, le niveau d’études ou la
présence d’enfants
 Cette hypothèse a été confirmée par des dizaines de recherches
empiriques ( C. Parent, la protection chevaleresque ou les
représentations masculine du traitement des femmes dans la justice
pénale: déviance et société 1986)
Age et crime
• La criminalité évolue avec l’âge
• A chaque âge correspond la prédominance d’un type ou de quelques
types de délits. Les mineurs commettent très majoritairement des
délits de vol et d’atteinte à l’ordre public ( destructions et
dégradations de biens publics, outrages).
• Par contraste, les auteurs d’agressions sexuelles ou d’infractions à la
législation du travail sont généralement d’un âge mur
Age et crime
• Palmarès criminel
Généralement, si le nombre de crime commis par individu est
important, plus sa carrière délinquante a commencé tôt, plus il a
tendance à récidiver.
La délinquance passée aide à prédire la délinquance future, la précocité
est directement liée à la récidive.
Les jeunes délinquants commettent des infractions profitables ( vols,
escroqueries et autres atteintes aux biens) pour financer un style de vie
hédoniste.
Age et crime

• La maturité
La récidive réside dans l’immaturité du délinquant. Avec l’âge, l’homme
devient plus rationnel, prend conscience de la fuite du temps, change
de regard sur lui-même et modifie ses buts et ses aspirations
 Il perd cette forme d’infantilisme faite d’imprévoyance, d’impulsivité
et d’irresponsabilité qui caractérise les délinquants.
Age et crime
• « l’intensité de la force physique et des passions (qui incline à la
violence) atteint son maximum vers l’âge de 50 ans, époque où le
développement physique est à peu près terminé. Le développement
intellectuel et moral qui s’opère avec plus de lenteur amortit ensuite
le penchant au crime qui diminue encore plus tard par
l’affaiblissement de la force physique et des passions »
 La maturité refrène les ardeurs et incite à se tourner vers un mode
de vie conventionnel
Violence infantile
• Certains conservent un comportement d’agression physique
chronique qui ne décline pas avec le temps, c’est un lent poison, ces
enfants violents peuvent montrer qu’ils risquent beaucoup plus que
les enfants (normaux) de connaitre de l’échec scolaire, la pauvreté, le
chômage, maltraitance de leurs propres enfants, toxicomanie,
violences conjugales, maladies voire suicide,
 l’explication de la violence infantile tient à certains facteurs
biopsychologiques et environnementaux
Violence infantile
• Caractéristiques individuelles
Impulsivité, incapacité à réguler ses émotions et l’échec scolaire,
déficits neuropsychologiques
• Parentalité déficiente (famille dysfonctionnelle)
Le laxisme, une sévérité excessive ou des incohérences dans l’exercice
de l’autorité par le père ou la mère, disputes conjugales, froideur
affective, surveillance trop relâchée, incapacité d’éduquer et
d’inculquer à son enfants des valeurs sociales, consommation d’alcool
ou de drogues à la maison
Violence infantile
• Facteurs sociologiques
La pauvreté ou précarité socioéconomique, le chômage, la vie dans un quartier
dégradé et défavorisé qui connait une forte mobilité résidentielle,  ils fabriquent
« la désorganisation sociale »
l’influence de ces trois séries de facteurs varie selon les périodes de la vie à l’âge
préscolaire, la violence infantile est essentiellement le tempérament difficile et
d’une parentalité déficiente
Ces FS amplifient les problèmes, aggravent la tension// une parentalité déficiente(
à l’age préscolaire et à mesure que l’enfant approche de l’adolescence, les
fréquentations les camarades à l’école et les copains exercent une influence
grandissante c’est ce qui a été soulevé par Sutherland avec sa théorie des
associations différentielles, c’est parce que l’adolescent construit son identité en
prenant ses distances par rapport à ses parents et en affichant un plus grand
conformisme par rapport à ses pairs: des relations conflictuelles avec les parents ne
font qu’accroitre le rôle des mauvaises fréquentations
La délinquance juvénile

• Des raisons contingentes expliquent en partie que les jeunes soient


plus fréquemment arrêtés que des adultes sont des délinquants
moins expérimentés, ils commettent des infractions qui concentrent
davantage l’attention de la police et ils agissent souvent en groupe ( la
résolution d’une affaire entraine alors plusieurs arrestations).
Micro- criminologie

• La personnalité criminelle

La personnalité du délinquant est-elle le produit d’une biologie


conduisant au passage de l’acte? L’inné n’est pas négligeable mais
l’explication est insuffisante si elle n’associe pas les facteurs
prédisposant au crime qui relèvent plutôt de l’acquis
Existe-t-il un type criminel ? On peut déduire que les criminologues
sont loin d’avoir renoncé à une approche biologique de la criminalité
La personnalité criminelle
• La criminologie biosociale se nourrit principalement des apports de la
génétique et, dans une moindre mesure, de la biologie, des
neurosciences et de la psychologie évolutionniste.
• Quelques anomalies du cerveau peuvent expliquer des
comportements déviants, il s’agit d’anomalies affectant certains aires
cérébrales et de troubles de la biochimie, dont les causes sont à la
fois génétiques et environnementales;
La personnalité criminelle
• Les travaux de neuropsychologie ( imagerie cérébrale) ont mis en
évidence le rôle du système limbique et les lobes préfrontaux dans la
régulation des comportements agressifs, impulsifs et antisociaux.
• Les neuroscientifiques ont observé que le fonctionnement cérébral
des auteurs de conduites agressives, dès le plus jeune âge, était
déficient. Leur faculté de gérer des frustrations et de résoudre des
problèmes est amoindrie.
La personnalité criminelle
• Les déficiences de certaines aies cérébrales ( dans les régions
limbiques) trouvent leur origine dans des facteurs environnementaux
qualifiés de « développementaux »
• L’alcoolisme, le tabagisme, la toxicomanie, le stress chronique durant
la grossesse, des complications périnatales, maltraitance et
séparation des parents au cours de l’enfance mais aussi le niveau de
vie socioéconomique entravent le développement intellectuel de
l’enfant et accroissent le risque qu’il adopte des conduites agressives,
•  ces événements désastreux provoquent des lésions cérébrales, en
outre des troubles
La personnalité criminelle
• La biochimie
Plusieurs neuro-transmetteurs exercent une influence remarquable par
exemple, la sérotonine est impliquée dans le contrôle des
comportements alimentaires et sexuels, le sommeil, la douleur,
l’anxiété; la testostérone, le cortisol sont impliqués dans les
comportements d’agression et antisociaux.
La personnalité criminelle
• Ce ne sont pas des cerveaux mais des gens qui commettent
l’infraction « Brains do not commit crimes; people commit crimes »
Stephan F. MORSE ( Brains Overclaim Syndrome and Criminal
Reponsability, 2006, vol3, p.397 disponible sur internet)
• Le crime est le fruit d’une décision prise librement dans une situation
donnée, l’anatomie du cerveau ne fournit aucune prédiction sur ce
qui peut advenir.
• Il y a le lieu de discerner le degré de conscience ou de la faute pénale
au moment des faits
Violence et cerveau
• Les caractères neurologiques ne déterminent pas à elles uniquement
un tel comportement, mais elles peuvent exercer une certaine
influence selon un certain environnement, la violence n’est pas le
fruit mécanique du cerveau. « Le cerveau est un organe central de
médiation entre la perception du monde et l’action en retour sur ce
même monde » P.Karli, Neurobiologie des comportements
d’agression, PUF 1982
Troubles mentaux
• L’altération du discernement la plus répandue dans la population et à
l’origine d’un grand nombre extraordinaire d’infractions, aussi bien
intentionnelles qu’involontaires résulte de l’usage de substances
toxiques pouvant provoquer des crises aigues et surtout modifier le
fonds mental de l’individu en y développant l’agressivité et
l’impulsivité
 consommation d’alcool;
dépendance aux stupéfiants
Personnalité antisociale
• Se caractérise essentiellement par:
- Un froid dédain à l’égard des sentiments d’autrui;
- Une indifférence aux normes sociales;
- Une irritabilité, impulsivité, agressivité;
- Absence de remords ou de culpabilité;
- Une incapacité à prévoir, anticiper et aussi en tirer profit ( la prison ne
les guérit pas);
- La perversité ( égocentriques, cruels, éprouvent un plaisir sadique à
détruire, à faire du mal)
L’acquis
• Le terrain personnel parait inné dans un sens large, mais ce n’est pas
cette part d’inné qui conduit, en elle-même, l’individu à verser dans la
délinquance. Le terrain constitue une surface fertile ou des facteurs
familiaux ou sociaux et environnementaux qui relèvent du domaine
de l’acquis;
• L’enjeu de la réflexion??
• Est de parvenir à identifier les terrains fragiles ou fertiles pour le
développement de la délinquance
Le milieu social
• A la différence du terrain, le milieu est un environnement dynamique,
en interaction constante avec l’individu qui peut le modifier en en
subit l’influence ;
• DE GREEF distinguait:
- Le milieu inéluctable (habitat et famille);
- Le milieu occasionnel (école et prison);
- Le milieu choisi (famille, travail, loisirs).
La situation criminelle
• La formule chimique de l’acte criminel n’existe pas, il dépend de la
personnalité et aussi de la façon dont il interagit avec « la situation
précriminelle »
• Elle comporte un événement originaire et des circonstances;
• EO est la cause motrice du passage à l’acte:
- Il peut être unique;
- Il peut être la cause première ou secondaire de l’infraction;
- Il peut jouer un rôle objectivement important
Situation criminelle
Circonstances
• Sont des faits qui facilitent la passage à l’acte;
• Pinatel proposait d’identifier la situation précriminelle en transposant
la règle de base de l’enquête de police ou « règle d’or des 7 points des
criminalistes »: qui? Quoi? Où? Avec qui? Pourquoi? Comment?
Quand?

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