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L’infraction et sa sanction en

droit social

Réalisé par :
Hiba Afri
Wisal Aya
Yousra Benohod
Ahmed Amar

Encadré par :
Pr. Himmich

Faculté des sciences Economiques Sociales et Juridiques


Université Ibn Tofail – Kénitra

Année universitaire : 2021/2022


Introduction :

Le droit du travail est généralement considéré comme un droit « de protection » créé dans le
but de protéger le « plus faible » (le salarié) vis-à-vis du « plus fort » (l’employeur).
La nécessité d’assortir les violations des règles du droit du travail a donc donné naissance à un
droit spécial, le droit pénal du travail qui est devenu par la suite droit social pénal en étendant
son champ au domaine de la protection sociale. C’est avant tout pour assurer un respect
maximal des principales lois sociales que le législateur a renforcé ces dernières par des
sanctions pénales applicables non seulement à l’employeur, mais encore à ses préposés ou à
ses mandataires.
Le droit pénal du travail institue donc les infractions à la législation du travail ainsi que leurs
sanctions.
Le recours aux sanctions pénales à l’appui du respect des obligations et des interdictions
établies par le droit social est devenu une nécessité pour les pouvoirs publics, afin d’assurer la
protection des droits économiques et sociaux et garantir le respect des principes de la
politique économique et sociale.

Ce qui nous mène à poser la problématique suivante : dans quelle mesure la loi sanctionne les
infractions commises ?
Table des matières

Introduction

I - La classification des infractions à la législation sociale

A - Les délits en droit pénal du travail

B - Les contraventions en droit pénal du travail

II - La typologie des sanctions en droit pénal du travail

A- Les sanctions pénales

B- Les sanctions civiles

C- Les sanctions administratives

D- Les sanctions disciplinaires :

Références
I - La classification des infractions à la législation sociale

Contrairement à l’ancienne législation du travail, le code du travail et son entrée en vigueur le


8/6/2004, l’emprisonnement en tant que sanction en matière du droit pénal est quasi-
inexistant. Les violations sont sanctionnées presqu’exclusivement uniquement par des
amendes En application des dispositions du code pénal, les infractions au droit du travail et au
droit de la sécurité sociale peuvent être classées et en délits et en contraventions.

A - Les délits en droit pénal du travail

Les délits sont en droit pénal du travail, les infractions les plus graves. C’est le parlement qui
délibère et vote les lois qui déterminent les délits, ainsi que les peines qui leur sont
applicables. Les délits comprennent le délit correctionnel, c’est à dire l’infraction que la loi
punit d’un emprisonnement dont elle fixe le maximum à plus de deux ans et le délit de police,
c’est à dire l’infraction que la loi punit d’une peine d’emprisonnement dont elle fixe le
maximum à deux ans ou de moins de deux ans, ou d’une amende de plus de 200 dirhams. Les
délits en droit du travail concernent essentiellement les violations relatives au travail forcé, au
travail des enfants, aux discriminations, aux dispositions régissant le droit de la représentation
professionnelles et au droit de l’emploi. La prescription de la poursuite en matière des délits
est cinq ans. Quant à la prescription des sanctions, elle est, en vertu de l’article 650 du code de
procédure pénale est de cinq ans à compter de la date dont le jugement prononçant la sanction
revêt le caractère de l’autorité de la chose jugée.

B - Les contraventions en droit pénal du travail

Les contraventions sont les infractions les moins graves car elles sont punies d’une amende
dont le montant est de 30 à 2.000 dirhams. L’employeur encourt en matière d’infractions
autant d’amendes qu’il y a d’infractions et en principe et souvent il y a autant d’amendes qu’il
y a de personnes pour lesquelles il y a violation de la législation du travail. Les sanctions des
contraventions se prescrivent après expiration d’un délai de deux ans prenant effet à compter
de la date dont le jugement prononçant la sanction revêt le caractère de l’autorité de la chose
jugée. Les condamnations pour contravention ne figurent pas sur le casier judiciaire de
condamné
II - La typologie des sanctions en droit pénal du travail :

En droit du travail, il y a un florilège de sanctions diverses et de différentes natures dont les


sanctions pénales, les sanctions civiles, les sanctions administratives et les sanctions
disciplinaires. Certains pensent qu’il est nécessaire de réserver la sanction pénale aux
dispositions du code du travail qui sont d’ordre public et concernent des atteintes à des droits
fondamentaux.

A- Les sanctions pénales :

Dans le code du travail entré en vigueur le 8/6/2011, la sanction pénale a connu une évolution
importante. L’emprisonnement en tant que sanction pénale a disparu. Il ne peut être prononcé
uniquement dans deux cas de récidive. L’article 12 du code du travail sanctionne la violation
de l’interdiction de la réquisition d’une amende de 25.000 à 30.000 dirhams
Les infractions à la législation sociale et leurs sanctions prévoit que « la récidive est passible
d’une amende portée au double et d’un emprisonnement de 6 jours à 3 mois ou de l’une de
ces deux peines seulement ». Le deuxième cas de la récidive concerne l’emploi des enfants en
méconnaissance des dispositions de l’article 143 prévoyant que « les mineurs ne peuvent être
employés ni être admis dans les entreprises ou chez les employeurs avant l’âge de quinze ans
révolus ». La violation de cette disposition est sanctionnée par l’article 151 d’une amende de
25.000 à 30.000 dirhams. La récidive « est passible d’une amende portée au double et d’un
emprisonnement de 6 jours à 3 mois ou de l’une de ces deux peines seulement ». Le juge
pénal n’est pas obligé de prononcer l’emprisonnement en tant que sanction. Toutes les autres
infractions qu’elles soient érigées en contraventions ou en délits ne sont punissables que
d’amendes. Les montants de ces amendes sont variables. Certains varient de 300 à 500
dirhams d’autres de 2.000 à 5.000 dirhams, d’autres de 10.000 dirhams à 20.000 dirhams et
d’autres montants varient de 25.000 à 30.000 dirhams. La fermeture de l’établissement par
décision judiciaire est prévue en cas de violation des règles d’hygiène et de sécurité. Le refus
d’autoriser et le retrait de l’autorisation en tant que sanctions administratives sont prévus par
le code du travail alors que l’affichage fait défaut

B- Les sanctions civiles :

La sanction civile est réductible aux techniques de réparation des dommages causés à autrui.
Cette réparation consiste en la restauration de la légalité ou de la réparation du préjudice. Les
sanctions civiles peuvent englober « les sanctions civiles stricto sensu (nullité, dommages-
intérêts par exemple) mais également les sanctions civiles lato sensu, c’est-à-dire les sanctions
que l’on pourrait qualifier, faute de mieux de sociales ». La sanction civile est une mesure qui
tend à rétablir la légalité par la suppression de l’acte ou de la situation juridique illicite
comme l’exécution forcée de l’obligation méconnue (nullité de licenciements individuels ou
collectifs irréguliers, réintégration du délégué du personnel, annulation d’une sanction
disciplinaire, reprise de la procédure d’information et de consultation des institutions
représentatives du personnel, l’annulation d’un accord collectif.
Elle peut aussi être prononcée pour réparer un dommage ou une atteinte à un droit.
Les dommages-intérêts en tant que sanction visant la réparation des dommages :
Les dommages-intérêts consistent en le paiement d’une somme d’argent à la victime d’un acte
attentatoire à un droit matériel ou moral d’origine légale ou conventionnelle et ont pour
finalité la réparation des dommages ou le rétablissement des situations. Les dommages-
intérêts qui étaient développées dans le droit civil (code des obligations et contrats) sont
également appropriés par le droit du travail.

C- Les sanctions administratives :

Dans la relation du travail la sanction administrative est rare car traditionnellement le droit du
travail a opté principalement pour la sanction pénale. Toutefois « le rôle majeur ainsi dévolu à
la répression pénale n’exclut pas le recours à des mesures purement administratives, qui, pour
s’inscrire dans le cadre des pouvoirs de police des relations du travail ou la gestion de la
branche d’accidents du travail, n’en confinent pas moins, quand bien même elles n’en revêtent
pas le caractère, à la qualification de sanction administrative ». Toutefois l’intervention de la
puissance publique dans la relation du travail pour le contrôle des réglementations a justifié
les sanctions administratives.

D- Les sanctions disciplinaires :

En droit du travail, les sanctions en fonction de leur degré de gravité peuvent être qualifiées
de « disciplinaire », c’est-à-dire non graves ou de « sanctions graves ». Les sanctions
disciplinaires ont pour finalité d’assurer la discipline et l’ordre au sein de l’établissement et ne
ciblent pas les infractions qui ont une dimension pénale.
Il existe en effet, quatre types de sanctions disciplinaires qui sont :
- L’avertissement - Le blâme - Un deuxième blâme ou la mise à pied pour une durée
n’excédant pas huit jours - Un troisième blâme ou le transfert à un autre service ou, le cas
échéant, à un autre établissement, le lieu de résidence du salarié étant pris en considération.
La législation ne prévoit pas les actes susceptibles d’être qualifiées de fautes disciplinaires
(non graves) et d’être sanctionnées en tant que telles.

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