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OBJECTIF GENERAL
SOMMAIRE
Le droit pénal que les auteurs et juristes désignent souvent sous le vocable du droit criminel
est une branche du droit positif dont la finalité est d'habiliter la puissance publique. L’Etat,
etIIseul
- LES FONCTIONS
à réprimer DUpar
les agissements, DROIT PENAL
action ou ET LA
par omission, dont est coupable l'individu et
qui soient de nature à créer un trouble ou un désordre dans la société.
POLITIQUE CRIMINELLEI - DEFINITION ET
1- Que faut-il entendre par branche du droit positif ?
NATURE DU DROIT PENAL
Cela signifie que le droit pénal n'est pas un droit idéal divin, qu'il n'est pas un droit naturel.
C'est un droit positif, constitué de règles posées par les membres de la société en fonction de
l'équilibre des croyances et des projets de celle-ci. A ces règles, sont rattachées des sanctions
particulièrement énergiques qu'on qualifie de peines, d’où le nom de droit pénal.
Le nom de droit criminel provient du fait que les agissements les plus graves réprimés par ce
droit sont qualifiés généralement de crimes.
2- En tant que droit positif, le droit pénal diffère de la morale. Il est certes, dans bien des
cas, établi pour apporter des sanctions sociales à certaines règles morales courantes bafouées
(ne pas tuer, ne pas voler, ne pas escroquer...etc), mais la finalité essentielle réside dans le
souci du législateur d'assurer le respect de toutes les prescriptions tendant à maintenir l'ordre
et la sécurité au sein de la société.
En effet, toute la morale n'est pas sanctionnée par le code pénal. Certains faits contraires à
la morale donc condamnables du point de vue de celle-ci n'entraînent aucune sanction pénale
tel que le mensonge.
Par contre, certains agissements parfaitement neutres au point de vue morale exposent à des
peines pénales parce qu’ils constituent un danger pour la société (l'inobservation des règles
du code de la route, la conduite en état d’ivresse, le port d'arme, le mépris de la
réglementation...). Le droit pénal ne cherche pas à perfectionner moralement l'individu, il se
préoccupe beaucoup plus à donner à l'Etat (par ses juges et ses forces de l'ordre) le moyen de
faire régner l'ordre au sein de la société, car le maintien de l'ordre est indispensable à la paix
sociale, au déroulement harmonieux de toute vie en société, et l'absence d'ordre conduit vite
à l'anarchie dans laquelle aucune société ne peut évoluer.
Le droit pénal ne doit toutefois, pas entrer en conflit avec la morale fondée sur les valeurs
communes des éléments d'une même société. Des lois qui prévoiraient des règles allant à
l'encontre de la liberté de pensée par exemple, seraient oppressives et conduiraient vite à
une tension sociale génératrice de troubles et de désordres.
Il convient de remarquer que l'ensemble des régimes totalitaires reposent sur un droit pénal
draconien traduisant l'abolition des libertés nécessaires à l'épanouissement de la personne. Il
faut enfin dire que le droit pénal est un droit essentiellement sanctionnateur, celui dont les
sanctions ont le pouvoir répressif et coercitif le plus évident.
C’est aussi le cas pour les banqueroutes simples et frauduleuses réglementées par le code du
commerce mais punies d'emprisonnement de (02 mois à 02 ans) par le code pénal.
3- Le droit pénal essentiellement sanctionnateur, comme il a été dit plus haut, a pour objet
l'étude et la faisabilité de la coercition et de répression. Cependant, là n'est pas l'objet
exclusif de cette matière puisque la fonction du droit pénal consiste aussi en la prévention
des agissements anti-sociaux des individus.
Il y a dans le droit pénal un effet préventif qui suppose l'existence des règles précises faisant
connaître au public les détails de la répression correspondants à l'infraction. On peut dire que
la menace pénale ou punitive conduit les individus au respect des règles régissant la vie en
société.
4- Il faut retenir aussi que le droit pénal ne concerne que la répression par l'Etat. Cette
particularité donne au droit pénal son statut de droit public.
b- L'abstention ou l'omission consiste à ne pas accomplir un acte imposé (ne pas dénoncer un
criminel, ne pas porter secours à une personne en danger, ne pas tenter d'éteindre un
incendie…). L’abstention ou l'omission constitue selon le droit pénal des comportements
négatifs qui engagent dans bien des cas la responsabilité pénale des individus auxquels ils
sont imputés.
6- C'est le législateur (assemblée populaire nationale) qui détermine les règles de vie sociale
et parmi lesquelles, il détermine celles dont la violation amène l'intervention du droit pénal
car de nature (cette violation) a créé un trouble social, un danger pour l'ordre public.
Après avoir examiné ce qu'est le droit pénal, voyons à présent ses fonctions.
Les pouvoirs publics ont pour obligation de rechercher les moyens les plus efficaces afin de
supprimer ou tout au moins, limiter autant que possible la criminalité. Ils poursuivent dans ce
cadre une politique criminelle simultanément avec une politique économique, une politique
étrangère, une politique de l'emploi, une politique de formation, une politique
culturelle….etc.
La politique criminelle d'un Etat peut être définie comme l'ensemble des mesures mises en
œuvre par les pouvoirs publics afin d'obtenir l'observation, aussi complète que possible des
règles de vie sociales dont la violation met en péril l'équilibre de la société. La criminalité et
la politique criminelle sont liées aux autres politiques mises en œuvre par et pour la société.
Cependant, il existe deux grandes séries de moyens auxquels la politique criminelle recourt
généralement et qui sont la prévention et la répression.
a- Le premier de ces moyens consiste dans l'existence même de la loi pénale qui joue un rôle
2. Lesquimoyens
préventif, répressifs
énumère les infractions individuels :1-et Les
à caractère pénal prévoit les peines dont sont
condamnés
moyenslespréventifs
individus qui commettent,
à caractère pargénéral
action ou par
: abstention, ces infractions.
Partant du principe général de droit "que nul n'est censé ignorer la loi", les lois pénales
informent les individus sur ce qui est permis, et ce qui est défendu sous sanction pénale, ainsi
que sur la gravité respective des agissements auxquels elles s'appliquent. Les lois pénales, par
leur esprit et par la lettre comportent un aspect menaçant dont la fonction est d'influer sur le
comportement de ceux que l'infraction peut tenter, ce qui leur confère une force dissuasive.
En règle générale, si la loi pénale est bien faite, bien dosée et suffisamment diffusée, elle
peut assurer avec efficacité un rôle préventif important.
L'ensemble de ces services remplissent donc une fonction et un rôle préventif fort utile tant
par leur existence, même que par leur intervention et au besoin leurs injonctions et
poursuites au moment où cela s'avère nécessaire. Ces services sont considérés comme les
services publics de l'ordre et de la sécurité au service de la communauté nationale qui les
emploie et les rémunère. Il est d'ailleurs difficile d'imaginer qu'une société puisse s'organiser
et organiser sa sécurité interne en se passant de ces types de services qui sont la gendarmerie
et la police dont les agents peuvent être assimilés à des agents de l'ordre et de sécurité
publics au service des citoyens.
c- Les deux premières mesures étudiées ci-dessus à savoir les lois pénales bien faites et
l'existence de services de police organisés et compétents, l'Etat peut à titre de troisième
moyen promouvoir des mesures dites de prophylaxie sociales destinées à empêcher
l'apparition ou la propagation de fléaux sociaux qui ont un effet amplificateur ou
multiplicateur de la criminalité. Dans bien des cas, ces mesures de prophylaxie sociales
seront bien plus efficaces pour prévenir et limiter la criminalité qu'une répression rigoureuse.
En effet, de telles mesures font constamment partie du large éventail d'action de l'Etat pour
lutter utilement contre divers fléaux sociaux qui sont indiscutablement des facteurs de
criminalité (Alcoolisme, Drogue, Délinquance). Le développement des mesures de
prophylaxie(1)sociales, évite, selon les statistiques des différents pays où elles sont la règle et
la commission de nombreuses infractions. Certains auteurs qualifient d'ailleurs ces mesures,
de substitutifs ou d'auxiliaires pénaux, c'est-à-dire qui aident ou prêtent leur concours à la loi
pénale en ce qui concerne la limitation de la criminalité.
1
Prophylaxis. méthode visant à protéger contre des maladies ou des maux sociaux , à les prévenir (prévention, préventif).
TAG0718 SEMESTRE II DROIT PENAL Propriété CNFEPD Page 6
2. Les moyens répressifs individuels :
Les moyens répressifs sont les mesures de répression mises en œuvre, après coup, c'est-à-dire
à la suite d'une violation dûment constatée de la loi pénale par une ou plusieurs personnes
déterminées. Ces mesures et moyens répressifs ont dans ce cas un caractère individuel et
iII - domaine et contenu du droit
personnel puisque s'appliquant à la personne ou aux personnes coupables de la violation de la
pénal :2. Les moyens répressifs
loi.
individuels :
Les moyens répressifs se subdivisent en deux grandes catégories : les peines et les mesures de
sûreté.
2.1. La peine : celle-ci est la plus ancienne des moyens de répression de la politique
criminelle et la plus couramment employée. Elle a plusieurs fonctions et poursuit des buts
divers.
Le second but qui est complémentaire à l'intimidation est la rétribution qui se rattache à la
loi pénale. La peine remplit le rôle du châtiment destiné à punir l'individu pour la faute qui
lui est imputée.
La rétribution qui se veut équitable dans tous les cas, impose au juge de retenir une peine qui
soit généralement proportionnelle à la gravité de la faute commise par le coupable et en
raison de laquelle est retenue sa culpabilité. Le principe de la loi pénale est dans la plupart
des cas de rechercher à lier la peine infligée à la gravité du dommage social causé tout en
modulant par le jeu des circonstances atténuantes ou aggravantes.
C'est donc en raison de son but rétributif que la peine a un caractère afflictif en ce sens
qu'elle doit infliger une certaine souffrance ou un certain gène en compensation du mal social
causé. La peine représente la contrepartie à la transgression de la loi pénale.
Cependant, le juge, qui fonctionne toujours sans parti-pris cherchera toujours à ne pas
exagérer l'ampleur de la souffrance infligée au coupable car dans la peine il est aussi inclus
un but de réadaptation ou de rééducation du coupable concerné. Ce but a d'ailleurs toujours
existé, notamment dans les sociétés modernes, et la politique criminelle tend à lui donner de
plus en plus d'importance.
C'est par la réadaptation des coupables que les doctrines modernes pensent pouvoir réaliser
la plus efficace défense de la société. C’est dans ce sens que les peines fréquemment
appliquées sont désignées par le code pénal sous le vocable de peines correctionnelles. Ce
vocable est bien significatif puisque dans le langage courant "corriger" à un double sens, une
double fonction qui consiste à "punir" et à "améliorer" le coupable en tant qu'élément de la
société.
Ce ne sera que dans les cas complètement désespérés que la peine aura une fonction
éliminatrice, c'est le cas de la peine de mort qui se trouve au fur et à mesure de l'évolution
des sociétés de plus en plus controversée. A ce titre, de nombreux pays ont opté pour
l'abolition (interdiction, suppression) de peine de mort quel que soit la nature du crime
commis.
2.2- Les mesures de sûreté : L'aspect préventif évoque ci-dessus est encore plus
marqué pour les mesures de sûreté dont l'emploi est beaucoup plus récent. elles ont un but
préventif consistant à remédier à l'état dangereux que présente un individu à un moment
donné, sans avoir à rechercher si cet état est dû ou non à sa faute et sans rechercher avant
tout à lui infliger un blâme ou une punition sociale.
Souvent aussi, la mesure de sûreté sera orientée encore plus nettement vers le traitement et
la réadaptation. C'est le cas, en particulier lorsque le délinquant est mineur. Celui-ci fait en
principe, l'objet des mesures de rééducation de préférence à des mesures de peine. Les
mesures de ce genre existent aussi à l'encontre des personnes intoxiquées par les stupéfiants
(drogues) et les alcooliques dangereux pour autrui.
Il faut retenir par ailleurs que la technique des mesures de sûreté, les caractères qu'elles
présentent ainsi que la procédure à mettre en œuvre pour les prononcer, sont complètement
différents de ce qui se passe en matière de peine. Il convient enfin de signaler qu'un chapitre
consacré aux mesures de sûreté est prévu dans le cadre de ce cours.
Entendu au sens large, le droit pénal se subdivise en plusieurs branches dont le droit pénal
général, le droit pénal privé, la procédure pénale et la science pénitentiaire. Que recouvre
chacune
1- LEdesDROIT
notions en question GENERAL
PENAL ? :III - DOMAINE
ETLeCONTENU
1- DU
droit pénal DROIT: PENAL :
général
Cette discipline consiste dans l'étude de l'infraction et des conditions générales pour qu'une
personne puisse être considérée comme responsable d'une infraction devant entraîner la
peine pénale.
2- Le droit pénal spécial
Le:1-
droit
Lepénal général
droit a également
pénal général pour objet, l'étude des diverses peines qui peuvent être
infligées ainsi que les modalités de dosage des peines en question, suivant les cas de
:
situations juridiques que la pratique peut présenter.
Cette matière consiste dans l'étude détaillée non plus de l'infraction en général, mais des
diverses infractions que connaît le droit en général, mais dont la sanction relève du droit
pénal.
3. La Ces infractions
procédure peuvent être le vol, l'abus de confiance, l'outrage public à la pudeur, la
pénale
rébellion, les banqueroutes, l'abus de biens sociaux, la distribution de dividendes fictifs, la
:2- Le droit pénal spécial :
mauvaise gestion….etc.
Le droit pénal spécial est en quelque sorte l'étude du catalogue des infractions avec leurs
divers éléments, les circonstances aggravantes prévues pour certaines infractions, et le tarif
correspondant à chacune d'elles en matière de répression. Le droit pénal spécial associe en
définitive l'ensemble des branches du droit Algérien avec le code pénal.
3. La procédure pénale :
Cette troisième branche du droit pénal concerne l'étude et la formalisation des différentes
règles et modalités techniques de la mise en œuvre de la répression prescrite par les lois
pénales. Elle concerne aussi les différents rouages qui sont amenés à intervenir dans la mise
4- La science
en œuvre de la répression pénale.
pénitentiaire :3. La
L'ensemble des règles organisant la procédure pénale Algérienne sont contenues dans le code
procédure pénale :
de procédures pénales promulgué par ordonnance n°66-155du 8 Juin 1966 portant code de
procédures pénales. Ce code, a lui-même, fait l'objet de compléments et de modifications
nombreuses, par ordonnances législatives et par la loi. La première remonte à l’ordonnance
n° 68-10 du 23 Janvier 1968. Les plus récentes qui sont le fruit de la réforme de la justice, à
la loi 01-08 du 26 juin 2001 qui a introduit l’indemnisation en raison d’une détention
provisoire, et la loi 04-14 du 10 Novembre 2004 , la loi n° 06-23 du 20 Décembre 2006 , la
Il détermine aussi, les rouages et les juridictions qui ont à prendre en charge et à connaître
les procès répressifs, les règles relatives au déroulement du procès jusqu'à la décision
définitive après épuisement des différentes voies de recours permises. Comme son nom
l'indique, ce code régit toute la procédure pénale requise par l'infraction pénale, jusqu'à
l'aboutissement à la décision définitive. Il convient particulièrement de signaler que le code
de procédures pénales prévoit en son livre III l'ensemble des règles propres aux procédures
touchant l'enfance délinquante.
4- La science pénitentiaire :
La science pénitentiaire que l'on range dans la branche du droit pénal, a pour objet l'étude de
tout ce qui touche à l'exécution des peines, et particulièrement des peines privatives de
liberté (emprisonnement). Cette science étudie l’efficacité des peines, ainsi que leur régime
IV - qui4-doit être
d'exécution La organisé
science
de façon à ce que ces peines produisent tous les effets
pénitentiaire
répressifs : attendus.
ou éducatifs
Il faut aussi signaler que d'autres sciences criminelles existent à côté du droit pénal qui les
génèrent et qui en retour le complètent.
Les unes dites sciences criminalistiques ou police scientifique groupent les diverses sciences
et techniques qui permettent de lutter contre les infractions ignorées en les faisant
découvrir, et contre les délinquants inconnus en permettant de les identifier. On peut citer
parmi les sciences criminalistiques la médecine légale, la toxicologie, l'anthropométrie (qui
est une méthode d'identification des criminels reposant sur la description du corps humain
utilisant les mesures, les photographies, les empreintes digitales), la dactyloscopie (qui est le
procédé d'identification des individus par leur écriture), la balistique (science qui étudie les
mouvements des corps et des projectiles (balles)), les analyses d'armes, de tâches, de tissus,
de substances diverses…etc
Les autres sciences dites sciences criminologiques ont pour objet d'étudier le phénomène
criminel dans sa réalité sociale (sociologie criminelle) et dans sa réalité individuelle (biologie
criminelle, psychiatrie criminelle).
Les résultats de ces différentes sciences sont fort utiles, d'abord au législateur qui formule les
règles et lois pénales, ensuite au juge qui doit les appliquer à des cas concrets. La
criminologie synthétise et systématise les résultats de toutes ces sciences.
INTRODUCTION
I-DEFINITION DE L’INFRACTION
1- L’infraction et le délit civil ou quasi-délit civil
2- L’infraction et la faute disciplinaire
CONCLUSION
EXERCICES AUTO-CORRIGES
Par ailleurs, l’infraction est souvent désignée sous le nom de délit. Cette expression est alors
employée au sens large et est synonyme d’infraction. Cependant, elle risque de prêter à
confusion, car le délit a aussi un sens étroit en droit, le délit étant une des trois formes
d’infraction avec la contravention et le crime.
Nous aurons par ailleurs au cours des développements du cours à distinguer l’infraction ou
délit pénal, du délit ou quasi-délit civil et de la faute disciplinaire. Mais, essayons de définir
l’infraction.
I.DEFINITION DE L’INFRACTION :
Le code pénal Algérien ne donne aucune définition de l’infraction. Les auteurs de droit
considèrent cependant que l’infraction réside dans le fait de commettre une action ou une
omission qui est interdite par une loi, sous la menace des peines ou des mesures de sûreté
L’INFRACTION
devant ETqui
être infligées à celui LEs’en
DELIT
rendraitCIVIL
coupable.
OUla QUASI-DELIT
Ainsi personne qui vole une chose qui ne lui appartient pas (Appropriation frauduleuse)
CIVILun:I.DEFINITION
commet acte interdit par DE
la loi (Article 350 du code pénal) et punissable d’un
emprisonnement et d’une amende.
L’INFRACTION :
De même lorsqu’une personne peut empêcher, par son action immédiate, sans risque pour
celle-ci ainsi que pour les tiers, soit un fait qualifié crime, soit un délit contre l’intégrité
corporelle d’une personne tierce, s’abstient de le faire, cette attitude serait qualifiée
d’action par abstention ou par omission et expose son auteur à une peine d’emprisonnement
et une amende fixées toutes deux par l’article 182 du code pénal.
1- Un fait, action ou omission, prévu par un texte comme l’est aussi la peine ou la mesure de
sûreté : C’est l’élément légal de l’infraction ;
Quelles sont à présent les distinctions qu’il convient de faire entre l’infraction et le délit
civil, d’une part, et l’infraction et la faute disciplinaire, d’autres parts.
Le délit civil est défini en termes très généraux par l’article 124, par l’article 125 qui exonère
dans certains cas l’incapable (Qui agit sans discernement), par l’article 126 (Du code civil) qui
institue la responsabilité partagée lorsqu’un fait dommageable est imputable à plusieurs co-
auteurs. Il est également défini aux articles 134 (Et suivants) et 138 (Et suivants) du code civil
qui exige la réparation des dommages causés par le fait des choses que l’on a sous sa garde
(Chiens enragés, immeubles etc.) et des personnes dont on doit répondre (Enfants mineurs,
délinquants, incapables, toute personne frappée d’incapacité légale…).
Le délit pénal, au contraire du délit ou du quasi- délit civil, est lui, défini par une loi.
Le délit ou le quasi-délit civil n’entraînent que l’obligation de réparer, par l’octroi d’une
indemnité (Article 132 du code civil) le dommage causé par la faute. La grande différence
avec le délit pénal, c’est ce que celui-ci est sanctionné par une peine, une amende ou une
mesure de sûreté.
La faute disciplinaire peut être définie comme « La violation, par une personne qui appartient
à un corps (Policier, instituteur, administrateur, médecin, notaire, avocat…) des obligations
professionnelles qui se rattachent à son corps, à ses fonctions, à ses missions, qui perturbent
II.CLASSIFICATIONS DES
celles-ci tout en étant dommageables, pour le tiers ».
INFRACTIONS :2. L’infraction et la faute
A la différence du délit pénal, les fautes disciplinaires ne sont pas toujours définies par un
disciplinaire :
texte ou le sont de manière assez générale notamment dans certains codes de déontologie ou
dans certains règlements professionnels. Ces fautes disciplinaires ne donnent pas lieu, comme
pour les infractions pénales, à de vérifiables peines. Elles donnent généralement lieu à des
mesures spéciales destinées à maintenir pour des raisons d’ordre et d’intérêt public,
l’autorité morale et le respect du corps auquel appartient l’auteur du manquement ou de la
faute et qui est poursuivi disciplinairement.
Après ces quelques préliminaires consacrés à la définition de l’infraction et aux éléments qui
la différencient du délit et du quasi-délit civils ainsi que de la faute disciplinaire, examinons
au titre de la deuxième section de ce chapitre la classification des infractions.
Pour savoir dans quelle catégorie, crimes, délits ou contraventions, on doit ranger telle ou
telle infraction, il convient de se reporter au code pénal ou au texte qui sert de siège à
2. 2. Intérêts de la classification tripartite :Classification
l’infraction et de relever la peine encourue.
tripartite des infractions
Le tableau ci-dessous donne un aperçu sur les conditions, la qualification de l’infraction et la
nature de la peine à travers quelques exemples simplifiés.
Qualification
Nature de la peine
Peines indiquée de
infligée
l’infraction
1- Peine de mort Crime Peine criminelle
2- Réclusion à perpétuité (à vie) Crime Peine criminelle
1- Au plan de la compétence, les crimes sont jugés par les cours alors que les délits et
3. Les infractions
contraventions par ; action ou par
relèvent des tribunaux
2-inaction
Au plan de :2. Intérêts
la procédure, de la classification
les infractions les plus graves donnent lieu à des formalités plus
tripartite
complexes. Les: crimes font obligatoirement l’objet d’une information préalable devant le
juge d’instruction, puis devant la chambre d’accusation avant d’être jugés. Les délits sont,
quant à eux, renvoyés devant le tribunal sur simple citation directe à la requête du Procureur
de la République ou de la partie civile, soit après interrogatoire du Procureur de la
République, soit à la suite d’une simple instruction. Les contraventions sont renvoyées devant
le tribunal sur une citation directe du Procureur de la République ou de la partie civile. Il est
rare qu’une contravention donne lieu à une infraction préalable ;
4- La tentative en matière de crime est toujours punissable alors que la tentative en matière
de contravention ne l’est pas (Articles 30 et 31 du code pénal).
Après avoir étudié la classification tripartie des infractions ainsi que les intérêts divers qui
résultent de cette classification, examinons à présent la typologie des différentes infractions.
4.2-Le mobile dans l’infraction pénale :Le mobile est le motif qui détermine une
personne à commettre une infraction. Le mobile peut être la haine, la vengeance, le gain
d’argent facile, l’honneur…etc. Le mobile est généralement pris en considération dans
l’appréciation du montant de la peine.
En général tous les crimes sont intentionnels. Les délits le sont aussi sauf dans de rares cas,
tels l’homicide involontaire, les coups et blessures involontaires. Les contraventions ne sont
généralement pas intentionnelles (Articles 268 et 269 du code pénal).
5.2- Les infractions continues :Qu’on qualifie aussi de successives sont celles dont la
réalisation dure un certain temps. L’abandon de famille dans lequel le père ou la mère
abandonne pendant plus de deux mois la résidence familiale ou ne verse pas la pension
alimentaire à laquelle il a été condamné (Article 330 et 331 du code pénal), de même que le
recèle de choses enlevées ainsi que la séquestration de la personne enlevée entrent dans la
catégorie des infractions continues.
Cette distinction entre infractions flagrantes, et infractions non flagrantes implique une
importance considérable en matière de procédure pénale et aussi pour ce qui concerne
l’application de la peine. L’établissement de la vérité à partir de laquelle on établit la
culpabilité est essentiel : Lorsque l’auteur de l’infraction est pris sur le fait, en flagrant délit,
la preuve de l’infraction est certaine et irréfutable, la poursuite s’exerce plus rapidement et
l’application de la peine est rapprochée par rapport à la commission de l’infraction.
Une procédure pénale dite de flagrant délit permet de juger le jour même ou dans les huit
jours, l’auteur d’un délit placé auparavant sous mandat de dépôt (Emprisonnement en
attendant jugement)par le procureur de la République.
Les infractions peuvent être aussi qualifiées d’infractions simples ou d’infractions d’habitude.
C’est ce que nous allons examiner au paragraphe suivant.
Une autre classification nous permettra de distinguer entre les infractions matérielles et les
infractions formelles. C’est ce que nous allons examiner au paragraphe qui suit.
TAG0718 SEMESTRE II DROIT PENAL Propriété CNFEPD Page 19
8. Les infractions matérielles et les infractions formelles :
8.1- Les infractions matérielles sont celles qui impliquent que le résultat
dommageable envisagé par l’auteur de l’infraction ait été atteint. Ainsi le meurtre n’est
constitué qu’une fois que la victime est morte, le vol n’est constitué qu’une fois que le voleur
9. Les autres catégories d’infractions :8. Les infractions
s’est emparé de la chose convoitée et l’a emportée.
matérielles et les infractions formelles :
8.2- Les infractions formelles, beaucoup plus rares, sont réalisées indépendamment
des résultats attendus. L’exemple classique est celui de l’emprisonnement que l’article 260
du code pénal définit comme « Tout attentat à la vie d’une personne, par l’effet de
substances qui peuvent donner la mort plus ou moins promptement, de quelque manière que
ces substances aient été employées ou administrées et quelles qu’en aient été les suites ».
Dans le paragraphe qui suivra seront examinés les derniers types de l’infraction prévus par le
code pénal. Il s’agit des infractions contre la chose publique et les particuliers, les infractions
de droit commun et politiques, et les infractions de droit commun et militaires.
Les crimes et délits contre la chose publique mettent en danger l’existence même de l’Etat,
ses institutions, la paix et la sécurité publique ainsi que le crédit de la nation.
L’infraction politique est en principe l’infraction qui a un objectif politique, celle qui porte
atteinte à l’organisation politique de l’Etat. Pour illustrer, on peut dire que le complot
tendant à changer la forme du gouvernement ainsi que la fraude électorale constituent
chacun un délit politique.
L’infraction politique peut également être connexe à d’autres types d’infractions, telles que
le pillage d’un magasin d’armes ou de dynamite, qui constitue en même temps un vol (délit
de droit commun) et d’un délit politique si le but réel du vol est l’utilisation des armes à
l’appui d’un mouvement insurrectionnel.
Par cette courte démonstration nous touchons à l’insuffisance du droit Algérien face aux
infractions politiques. C’est au juge qu’il appartiendra face aux lacunes de la loi, de
déterminer la part de l’infraction politique et la part de l’infraction de droit commun dans
chaque cas d’espèce qui lui est présenté.
9.3 – Les infractions de droit commun et militaires : Les infractions commises par
les militaires sont de deux ordres juridiques : Militaire ou de droit commun. Les infractions
commises par les militaires sont donc soit des infractions militaires, soit des infractions de
droit commun.
a- Les infractions militaires : Les infractions militaires consistent dans la transgression aux
obligations militaires. Ces obligations sont codifiées dans les lois militaires et notamment par
l’ordonnance N° 71- 28 du 22 Avril 1971 portant code de justice militaire.
b- Les infractions de droit commun commises par les militaires :Les infractions ordinaires
de droit commun commises par des militaires ne sont pas prévues par des lois militaires, mais
par les lois pénales ordinaires tels le code pénal et autres textes spéciaux. Il importe
seulement qu’elles soient jugées sur la base des lois ordinaires, mais par les juridictions
militaires lorsque ces infractions ont été accomplies à l’intérieur des sites militaires : Ce sera
le cas par exemple du vol d’un objet au préjudice d’un autre militaire. Ces infractions sont
dites mixtes.
Il convient de noter que le mot loi utilisé dans les textes Algériens, notamment au sein de
l’article 1er du code pénal, doit être entendu au sens large et recouvre les textes à caractère
législatif (Lois et ordonnances) et ceux à caractères réglementaire (Décret et arrêtés).
Par ailleurs, l’on peut affirmer que la société ainsi que les personnes qui la constituent sont
mieux protégées lorsqu’une infraction ainsi que la peine qui la sanctionne sont fixées par la
loi. Enfin ; la puissance d’intimidation est plus forte que si la détermination des infractions et
des peines était laissée à la libre appréciation des juges et des autorités.
3. L’application
Rétroactif, des et rétroactivité
rétroaction, rétroagir lois pénalessont des dans
mots de la même famille. Ils
qualifient une action sur le passé, sur ce qui est antérieur. Ce qui agit sur le passé ou un
l’espace :2. L’application des lois pénales dans
élément du passé à un effet rétroactif.
le temps :
La question est de savoir si la loi pénale régit des situations antérieures à sa date de
promulgation ? Le code pénal, article 2 stipule : «La loi pénale n’est pas rétroactive » tout en
précisant « Sauf si elle est moins rigoureuse ».
- D’une part, que les lois pénales Algériennes s’appliquent à toutes les infractions commises
sur le territoire Algérien MATERIEL
IV.L’ELEMENT aussi bien par lesDE
nationaux Algériens que par les étrangers ;
L’INFRACTION
- PENALE :3.qu’elles
D’autre part, L’application des pas
ne s’appliquent lois
auxpénales
infractionsdans
commises à l’étranger par des
étrangers.
l’espace Chaque
: pays applique, sur son propre territoire (Terrestre, aérien, maritime) son
propre droit.
1.LES
Ce ACTES INTERNES
fait se décompose :IV.L’ELEMENT
lui-même en plusieurs actes qui vont deMATERIEL DEde commettre
la simple pensée
une infraction (Vol, escroquerie, abus de confiance, assassinat…etc.), à la complète
L’INFRACTION
exécution PENALE :
de l’infraction.
Les actes purement internes, tels la pensée, le projet, la résolution, en admettant qu’ils
puissent être constatés, échappent à l’incrimination : ils appartiennent au domaine
psychologique de l’infracteur. Ces actes consistent à réfléchir, étudier la besogne à faire, les
2. Les actes
risques qu’elle comporte, le calcul des chances de réussite ou d’échec, d’éviter les soupçons,
externes
les poursuites,:1.Les actes
de préparer les alibis et l’ensemble débouche sur la résolution de passer à
internes :
l’action.
L’impunité de ces intensions néfastes que la morale réprouve, s’explique par des raisons de
preuve et de politique criminelle. Il n’est pas en effet toujours aisé de prouver ce qui révèle
du fort intérieur de l’individu.
C’est parce que le législateur juge dangereux pour l’ordre social, les menaces, les complots,
les associations de malfaiteurs qu’il a érigé systématiquement ces faits en infractions qui
supposent la réalisation d’un acte matériel, donc punissable.
Malgré tout, certains actes préparatoires sont incriminés par la loi sous forme de délits
spéciaux. Ainsi le fait de s’armer pour commettre un crime ou un délit peut être condamné
du chef de port d’armes prohibées, de même le fait de pénétrer dans une maison pour
commettre un vol peut être puni du chef de violation de domicile même si le vol n’a pas été
commis. Pour les clefs, il pourra être retenu le chef d’inculpation de contrefaçon ou
d’altération de clefs, la destruction de barrière correspond au délit de bris de clôtures…etc.
4.1 - La tentative :La tentative en matière pénale est une notion bien difficile à
manipuler en ce sens que l’on n’est jamais sûr de l’intention de l’auteur. Il appartient dans
tous les cas, au Ministère Public, au juge d’instruction et aux juridictions de jugements
d’opérer le choix le plus juste entre les différentes hypothèses pouvant résulter d’une
Le code pénal Algérien a énoncé dans ses articles 30 et 31 les conditions de la tentative en
précisant les infractions qui la rendent punissable et a précisé les peines qui la répriment.
Le code pénal consacre deux conditions pour que la tentative soit punissable :
- Les infractions dont la tentative est punissable : La tentative n’est pas toujours
punissable, même lorsque les conditions sont réunies. Il convient de distinguer d’après le
code pénal, suivant qu’il s’agit de crime, de délit ou de contravention.
La tentative de crime est toujours punissable, l’article 30 considérant comme crime toute
tentative criminelle.
Pour ce qui est de la tentative de délit, celle-ci n’est punissable qu’en vertu d’une disposition
de la loi, stipule l’article 31 du code pénal.
- Le vol dont l’article 350 du code pénal déclare que « La tentative de ce délai est punie des
mêmes peines que l’infraction consommée ».
- L’escroquerie que l’article 372 punit au même titre que la tentative d’escroquerie.
Par contre, la tentative de contravention n’est jamais punissable, déclare le code pénal en
son article 31. Cette exclusion trouve sa justification dans le caractère de moindre gravité
générale des infractions contraventionnelles.
Ces infractions sont dites matérielles, le résultat envisagé étant obtenu en opposition à
certaines infractions dites formelles car réputées consommées quand bien même ce résultat
ne serait pas réalisé comme dans l’empoisonnement où il suffit d’administrer les substances
pouvant donner la mort, que celle-ci advienne ou non.
Le thème relatif à l’élément matériel de l’infraction étant épuisé, nous aurons à examiner au
titre de la section suivante tout ce qui a trait à l’élément moral de l’infraction.
Il convient enfin de signaler que la responsabilité des personnes morales ne peut être retenue
que lorsqu’elle est prévue par un texte. Le principe en droit Algérien reste celui de
l’irresponsabilité des personnes morales. Une condamnation pénale reste en conséquence
exceptionnelle. Par contre toute mesure de sûreté peut être prononcée à l’égard des
personnes morales infractaires. Mais quels sont les degrés de l’élément moral au sein de
l’infraction ?
1.1- 2.
La 2.Les complications
faute intentionnelle de
:La faute intentionnelle constitue le sommet de l’échelle,
appelée l’élément
aussi parfois «Intention
moral :Lescriminelle»
degrésou «de
Dol ». Il y a faute intentionnelle lorsque
l’auteur de l’acte a voulu pleinement à la fois son acte et le résultat que celui-ci a produit.
l’élément
Le législateur, moral :l’acte entaché de faute intentionnelle, utilise les termes
pour qualifier
TAG0718 SEMESTRE II DROIT PENAL Propriété CNFEPD Page 27
«Sciemment », «A dessein », « Avec connaissance », « Frauduleusement »,
« Volontairement », « De mauvaise foi » etc. Ainsi à titre d’exemple, la destruction de traces
ou indices sur les lieux d’une infraction en vue d’entraver le fonctionnement de la justice
révèle le caractère intentionnel de la faute commise par l’auteur.
1.3- La faute due à l’ignorance : La faute due à l’ignorance est généralement liée à la
méconnaissance et à l’ignorance même de la loi peine. L’infractaire qui prétend avoir agi
dans l’ignorance de la loi pénale, la faute qu’il a commise en ne s’instruisant pas de ses
devoirs (Nul n’est censé ignorer la loi) peut suffir à constituer l’élément moral de l’infraction.
1.4- La faute présumée :Dans certains cas, le seul fait pour l’individu de s’être
comporté comme il l’a fait autoriser à présumer sa faute. Dans ce cas il y a dispense
d’apporte de la preuve et la seule inobservation de la loi suffit à entraîner condamnation.
La faute, souvent n’intervient pas seule pour qualifier une infraction. L’élément moral
qu’elle comporte se trouve souvent compliqué et aggravé par l’intervention, d’autres
éléments qui se greffent à lui. C’est ce que nous étudierons au paragraphe suivant.
2.2- Le dol éventuel :Il y a le dol éventuel lorsque certaines conséquences pouvaient être
prévues, mais que le résultat a dépassé l’intention. L’auteur de l’infraction est alors
considéré comme coupable d’une faute intentionnelle quoiqu’il n’a pas recherché le résultat
produit. Cette situation peut devenir dans le cas de l’incendie volontaire ayant entraîné des
2.3- Le dol indéterminé : Il y a dol indéterminé lorsque l’auteur savait que son acte
ferait des victimes, mais n’avait pas en vue telle ou telle personne déterminée : son intention
individuelle n’était individualisée.
Le dol indéterminé existe par exemple dans l’infraction de dépôt d’explosifs sur la voie
publique ou dans un immeuble déterminé.
Il existe cependant, des situations infractionnelles dans lesquelles l’élément moral est
complètement altéré, jusqu’à disparaître. C’est l’ensemble de ces situations que nous
examiner ci-dessus.
- La démence : Selon l’article 47 du code pénal « N’est pas punissable celui qui était en état
de démence au moment de l’infraction ». La démence qui n’est pas définie par le code pénal,
est toute forme d’état d’aliénation qui ne laisse pas à l’individu un contrôle suffisant de ses
actes. L’existence de cette aliénation mentale sera établie par une expertise mentale.
- La contrainte ou force majeure : L’article 48 du code pénal prévoit également « N’est pas
punissable celui qui a été contraint à l’infraction par une force à laquelle il n’a pu résister ».
A ce titre, il n’y a ni crime, ni délit puisque la volonté de l’auteur de l’infraction a été
supprimée et son comportement lui a été imposé. Il appartient aux juridictions d’apprécier la
TAG0718 SEMESTRE II DROIT PENAL Propriété CNFEPD Page 29
notion de contrainte ou de force majeure, de la retenir en tant que telle et « absoudre » le
prévenu ou bien la rejeter.
L’élément moral dans l’infraction peut être altéré sans cependant disparaître. Certains faits
ou certains états peuvent en effet altérer la conscience que l’individu a pu avoir de ses
actes : Leur influence sur la répression est variable. Quels sont ces faits ?
VI- L’ELEMENT INJUSTE DE
L’INFRACTION
4.1- Le fait d’être:4.L’altération
âgé de moins de 13de au moment de l’infraction :Selon le
code pénal, article
l’élément 49, le :mineur de dix (10) ans ne peut faire l’objet de poursuites pénales.
moral
Le mineur de dix (10) ans et de moins de treize (13) ne peut faire l’objet que de mesures de
protection et de rééducation.
4.2- Le fait d’être mineur âgé de 13 à 18 ans :Selon l’article 49 alinéa 3 du code
pénal, les mineurs âgés de 13 à 18 ans, peuvent au contraire être condamnés, mais pas de
peines normales. On applique dans cette situation soit des mesures de protection ou de
rééducation, soit enfin ce que le code pénal désigne sous l’appellation de peines atténuées.
La peine qui leur est infligée se trouve réduite à leur profit par l’excuse légale atténuante
de minorité. Selon le même article, la peine de mort est remplacée pour ces mineurs par un
emprisonnement de 10 à 20 ans, les peines d’emprisonnement sont quant à elles réduites de
moitié.
4.3- L’erreur : L’erreur commise par l’auteur altère évidement la connaissance qu’il a
eue du caractère délictueux de son acte et semble donc toucher de près à l’élément moral de
l’infraction. Il convient cependant, de distinguer selon qu’il s’agit d’une erreur de droit ou
d’une erreur de fait.
L’erreur de droit est assez fréquente, mais le droit pénal refuse d’en tenir compte en vertu
du principe « Nul n’est censé ignorer la loi ».
4.4- Le sommeil : L’individu qui dort n’a pas conscience de ses actes, et les actes qu’il
accomplit en dormant ne sauraient constituer des infractions à moins qu’il ne puisse lui être
reproché une imprudence commise avant son sommeil, dans les cas où l’imprudence suffit à
constituer l’élément moral de l’infraction (cas du conducteur qui a absorbé de somnifères qui
s’est endormi au volant et qui a blessé un piéton).
4.5- L’ivresse : L’individu en état d’ivresse ne se rend pas parfaitement compte de ses
actes. L’état d’ivresse est considéré comme cause fréquente d’infraction plus ou moins
grave. Les juridictions se montrent particulièrement sévères en pareil cas et estiment que
l’élément moral n’en est pas moins réalisé. Elles appliquent la notion de dol éventuel qui
revient à dire que « Celui qui s’est enivré a commis par là une faute consciente qui suffit à le
rendre responsable des agissements qu’il commettra sous l’influence de l’ivresse ». C’est
ainsi, par exemple que la conduite en état d’ivresse est interdite et sévèrement réprimée.
4.6- Les états passionnels et émotifs :Ces états parviennent à influencer et modifier
l’équilibre mental des personnes les plus normales.
Cependant, la jurisprudence refuse d’y voir une altération de l’élément moral des infractions
commises sous l’empire des états passionnels ou émotifs. La jurisprudence estime que le droit
prévaloir et que la personne doit savoir dominer ses passions et maîtrise son tempérament.
L’infraction constituée dans le cadre de ces états peut cependant donner lieu à une
modération des peines encourues par l’admission de circonstances atténuantes. Les
infractions commises sous l’empire de ces états consistent généralement en crimes
passionnels, en crimes d’honneur, en crimes de jalousie….etc.
Nous venons d’achever l’étude de l’élément moral de l’infraction. La section suivante sera
consacrée à l’examen d’un nouvel élément, l’élément injuste de l’infraction.
L’impunité qui en résulte, tient donc à la disparition de l’élément légal. Elle ne doit pas être
confondue avec l’impunité qui résulte des causes de non-imputabilité qui sont à caractère
subjectif et personnel ou les immunités qui résultent de la fonction diplomatique ou
parlementaire.
1. La légitime défense :
L’article 39 du code pénal stipule : « Il n’y a pas infraction… lorsque le fait était commandé
par la nécessité de la légitime défense de soi-même, ou d’autrui, ou d’un bien appartenant à
soi-même ou à autrui, pourvu que la défense soit proportionnée à la gravité de l’agression »
2.nous
auquel 2.L’ordre
ajouteronsde« Etla
du loi et auquel s’expose la personne ».
danger
le commandement de
Cette disposition peut être considérée comme dérogeant au principe selon lequel « Nul ne
l’autorité
doit se faire justice à légitime
lui-même ».:La
En raison de l’urgence, de la gravité de la situation et de
légitime
l’impossibilité de sedéfense : soi-même, autrui, ses propres biens et les biens d’autrui
faire défendre
par la police, le code pénal, au moyen de son article 39 permet aux particuliers de se
substituer en quelque sorte à celle-ci.
Pour bien comprendre la notion de légitime défense et ainsi éviter toutes controverses
possibles, il convient d’examiner son domaine, les conditions qu’elle suppose, ses effets ainsi
que les cas privilégiés de légitime défense.
- La première c’est que l’agression qui a provoqué la riposte doit être réelle, actuelle ou
imminente (Certaine). Si l’on est en face d’une simple menace, l’on n’a pas à passer à l’acte
répressif par soi-même.
- La seconde condition est que l’agression doit être injuste. Il n’y a pas de légitime défense
contre quelqu’un qui ne fait qu’exercer un droit. Ainsi la résistance à un policier qui procède
à une arrestation n’est pas de la légitime défense, c’est même un délit de rébellion.
- La quatrième condition est qu’il doit s’agir d’opposer une défense destinée à éviter un mal
imminent, certain. Dans le cas où le mal a déjà été accompli et que le danger a cessé, la
violence privée est condamnable. Le principe étant que la défense est légitime, mais la
vengeance ne l’est pas.
1.3- Les effets de la légitime défense :L’effet essentiel de la légitime défense est
que des poursuites ne pourront pas être engagées contre celui qui se défendait. Et si des
poursuites ont été engagées, elles débouchent généralement sur un non-lieu ou un
acquittement total sans participation aux frais de justice. Cela se justifie par le fait que
l’acte de défense légitime accompli, constitue au regard du code pénal un acte tout à fait
licite, plus encore l’auteur de l’acte de la légitime défense, en agissant ainsi, rend service à
la société (Défense d’autrui et des biens d’autrui).
Sur le plan civil, aucune indemnité ne pourra être accordée à l’agresseur qui aurait pu subir
un préjudice du fait de la légitime défense. Le dommage qu’il subit résulte de l’agression
dont il avait pris l’initiative. Il y a dans cette situation faute de la victime et les règles de la
responsabilité civile suppriment alors toute possibilité de dommages intérêts.
1.4- Les cas privilégiés de la légitime défense : Il est admis en droit que la preuve
des faits justificatifs incombe à celui qui les invoque : C’est donc à celui qui invoque la
légitime défense qu’il appartient de prouver que les conditions de celle-ci s’appliquent à
l’acte qu’on lui reproche. L’article 40 du code pénal a prévu trois cas dans lesquels la
légitime défense est présumée :
- Celui de l’homicide commis, des blessures faites ou des coups portés en repoussant une
agression contre la vie ou l’intégrité corporelle d’une personne;
- En repoussant pendant la nuit, l’escalade ou l’effraction des clôtures, murs ou entrée d’une
maison ou d’un appartement habité ou de leurs dépendances ;
- En se défendant ou en défendant autrui contre les auteurs de vols ou de pillage exécutés
avec violence.
L’article 39 du code pénal énonce « Qu’il n’y a pas infraction lorsque le fait était ordonné…
par la loi ». Celui qui a obéi à la loi n’a en effet accompli que son devoir et qu’il serait
injuste de le poursuivre pour cela. Ainsi, le médecin qui dénonce une maladie contagieuse
3.L’état de nécessité:2.L’ordre de la loi et le commandement de
que la loi lui ordonne de signaler aux autorités sanitaires ne peut pas être poursuivi pour
l’autorité
violation légitime
de secret médical. :De même, l’huissier qui fracture une porte pour opérer une saisie
ne peut pas être poursuivi pour violation de domicile. La loi n’ordonne pas la violence, elle
ordonne seulement la recherche d’un résultat quitte à user de la violence nécessaire pour
parvenir au résultat en question.
L’intelligence la plus complète possible des faits non infractionnels résultant de l’ordre de la
loi et du commandement de l’autorité exige que soient examinés tour à tour, le domaine et
les conditions des faits en question.
2.1- Le domaine : Le fait justificatif prévu par l’article 39 s’applique à toutes les
infractions, bien que seuls l’homicide commis, les blessures faites, et les coups portés soient
expressément visés à l’article suivant (article 40 du code pénal).
2.2- Les conditions :On assimile à l’ordre de la loi la simple permission de la loi. Le droit
ne conçoit pas en effet, que la loi concède un droit sans justifier les actes qui résultent de
l’exercice normal de ce droit. On peut dire en conséquence que tous les actes accomplis dans
le cadre de l’obéissance à la loi, ne constituent pas infraction dans la mesure où l’acte en
question s’inscrit dans la recherche du résultat visé par la loi.
Il existe aussi d’autres situations dans lesquelles un fait normalement sanctionné par le droit
pénal, doit être considéré objectivement légitime, car imposé par l’état de nécessité. C’est
ce que nous allons examiner au paragraphe suivant.
3.L’état de nécessité:
L’état de nécessité peut être défini comme étant une situation dans laquelle une personne
est amenée, compte tenu des circonstances, à commettre volontairement et consciemment
une infraction afinatténuante
4.L’excuse d’éviter pour elle-même ou pour autrui, un mal grave et certain. Cette
situation se différencie de la légitime défense en ce sens que le mal dont on est menacé ne
de
résulte pas de l’agression d’un tiers, mais d’un concours de circonstances. A titre d’exemple
leprovocation
sapeur-pompier :3.L’état
qui pénètre dans la propriété d’autrui pour mieux combattre un incendie
nedepourra pas être poursuivi pour violation de domicile. De même celui qui abat un meurtrier
nécessité:
qui a sous sa menace directe de mort d’autres personnes, ne pourra pas être poursuivi pour
meurtre. De même enfin que celui qui vole de la nourriture pour s’empêcher de mourir de
faim ou d’empêcher ses enfants de mourir de faim ne sera poursuivi pour vol.
L’état de nécessité trouve son fondement dans une vieille tradition morale dans laquelle : La
nécessité fait loi.
Pour que l’état de nécessité puisse être invoqué il faut que soient réunies plusieurs conditions
permis lesquelles :
Nous venons d’examiner une série de faits justificatifs d’infractions au demeurant interdites
par la loi. Il reste pour compléter l’étude, d’examiner une autre catégorie qui atténue
l’infraction, celle de l’excuse atténuante de provocation
Nous avons épuisé l’étude de l’élément injuste de l’infraction. La section suivante sera
consacrée à l’examen de la notion de complicité ou autrement dit aux participants à
l’infraction.
- Provoqué l’infraction par dons (Donner quelque chose servant à commettre l’infraction)
1.NOTIONS GENERALES RELATIVES A LA
promesses, menaces, abus d’autorité et de pouvoir, machinations ou articles coupables, ont
COMPLICITE :VII.LA COMPLICITE OU LES PARTICIPANTS A
donné des instructions pour la commettre ;
L’INFRACTION
- Avec connaissance, aidé: par tous moyens, ont assisté l’auteur ou les auteurs de l’action dans
les faits qui l’ont préparée ou facilitée ou dans ceux qui l’ont consommée ».
Une infraction peut avoir été commise par plusieurs personnes. La participation de celles-ci
peut se présenter de manières très différentes.
- Il se peut tout d’abord qu’il n’y ait entre ces personnes aucune entente préalable. C’est le
2.Distinction entre coauteur et complice dans
fait de leur réunion qui les fait participer ensemble à une entreprise criminelle. On est alors
enl’infraction
présence de ce :1.Notions
qu’on appellegénérales
«Le crime de relatives
foule tels à
le la
lynchage, les pendaisons, les
complicité
bastonnades :
entraînant mort ». l’article 89 du code pénal prévoit la réclusion perpétuelle
pour ceux qui se sont emparés ou porté des armes, munitions et la peine de mort pour ceux
qui auront utilisé ces armes.
- Il se peut aussi que la participation à une infraction soit le résultat d’une entente préalable.
Si celle-ci est durable, elle fait courir à la société un danger certain et est de ce fait
réprimée par l’article 87 du code pénal qui prévoit une réclusion à temps de 10 à 20 ans, pour
les individus faisant partie de ce type d’ententes ou associations sans cependant, y exercer
aucun commandement ni emploi. La peine de mort est par contre prévue par l’article 88 pour
les personnes «Qui ont dirigé l’association, levé ou fait lever, organise ou fait organiser des
bandes, fourni des subsides armes, munitions et instruments de crimes…». Il s’agit dans ce cas
d’une forme de complicité dans le cadre d’organisations, de bandes séditieuses et armées ou
d’associations de malfaiteurs.
Si par contre, la coopération qui lie les délinquants est momentanée et ne concerne qu’une
seule infraction, on se trouve alors en présence d’un cas de complicité ou de corréalité
(Lorsque les agents sont coauteurs).
En droit Algérien comme pour la législation Française, le code pénal à l’article 42 adopte le
système dit de la criminalité d’emprunt total. Le complice en s’associant à l’acte de l’auteur
principal, l’a fait sien et en a accepté toutes les conséquences juridiques, de sorte que la
criminalité de l’acte du complice est identique à celle de l’acte de l’auteur principal : son
intention a rejoint celle de l’acte de l’auteur principal et il apparaît normal que la peine
encourue soit la même que celle que fait en courir l’acte de l’auteur principal (Article 44 du
code pénal).
Ces considérations préliminaires sur la notion de complicité par rapport à l’auteur principal
de l’infraction nous amènent à examiner dans un second paragraphe la disposition entre
coauteurs et complices dans l’infraction.
Conformément au principe de la légalité des infractions et des peines, il faut qu’à l’avance
les intéressés aient su qu’en se comportant de telle ou telle façon, ils seraient considérés
comme complices d’une infraction commise par un autre. Il faut par conséquent, que la loi
ait prévu à l’avance les faits légalement constitutifs de complicité.
C’est ce que font les articles 42 et 43 du code pénal. Au titre de ces deux articles il est exigé,
pour être qualifié de complice, un agissement positif et une faute intentionnelle.
Ainsi, si l’auteur principal n’est pas allé plus loin que les actes préparatoires de l’infraction,
qui ne sont pas punissables, celui qui aura facilité ces actes préparatoires ne pourra en
principe pas être poursuivi, faute d’infraction principale punissable.
TAG0718 SEMESTRE II DROIT PENAL Propriété CNFEPD Page 37
En revanche, l’aide apportée à des actes préparatoires suivis par un commencement
d’exécution de l’infraction peut être poursuivie pour complicité de tentative.
3.2- La participation par l’un des modes prévus par le code pénal :Ce n’est pas
n’importe quelle sorte d’aide apportée à l’infraction principale qui permet de poursuivre
quelqu’un pour complicité. Il faut que cette aide revête l’une des formes énumérées par le
code pénal.
a- Nécessité d’un acte positif : Selon le code pénal (Articles 42 et 43) la complicité exige un
acte positif et ne se réalise pas par une simple abstention ou omission. Partant de ce principe
légal, celui qui assiste sans rien dire et sans intervenir à une infraction ne peut être poursuivi
comme complice, si blâmable que soit sa passivité. Cependant, la jurisprudence a reconnu
parfois un caractère d’aide positive à un comportement essentiellement passif.
Le code pénal ne cite pas la provocation qui peut dans certains cas se révéler comme le
moyen d’instigation de l’infraction comme par exemple la provocation à la trahison, la
provocation à la désobéissance dans le cadre d’une manipulation.
Le recel de malfaiteur prévu par le code pénal à l’article 43 est considéré comme un mode de
complicité contemporain de l’infraction. Il est incontestable que le malfaiteur sera beaucoup
plus audacieux lors de la commission de son infraction s’il sait qu’aussitôt celle-ci accomplie,
il trouvera un refuge sûr pour échapper aux poursuites de la police.
3.3- Participation intentionnelle :Il est nécessaire que le complice ait conscience de
l’aide apportée à l’infraction principale. Certains faits de complicité impliquent
nécessairement cette intention : Provocation, instructions fournies. Dans d’autres cas,
l’intention devra être établie par le Ministère Public pour que des poursuites soient possibles.
L’élément moral dans l’incrimination du comportement du complice est forcément une faute
intentionnelle : Une simple imprudence ne suffit pas. De même, que si l’infraction accomplie
par l’auteur principal est totalement différente de celle que le complice avait voulu faciliter,
il ne sera pas possible de le poursuivre, faute d’intention qu’il faudra prouver.
CeLEÇON N°03
principe ne : nullement
signifie les peinesque le penales4. Lesen fait la peine qui frappe l’auteur
complice va subir
peines mais
principal, de la complicité
seulement que le punissable :
complice est passible de la peine encourue en raison de
l’infraction principale. Le juge restera libre d’individualiser la peine par le jeu du minimum
et du maximum et par celui des circonstances atténuantes. Le complice sera également
passible de toutes les peines accessoires et complémentaires qui pouvaient frapper l’auteur
principal : Déchéances, incapacités, dans la mesure naturellement où elles peuvent
s’appliquer au complice.
Par ailleurs, il faut retenir que les causes d’aggravation de la peine relatives à la personne de
l’auteur principal de l’infraction seront répercutées sur le complice dans la mesure où elles
ont un caractère objectif et modifient la matérialité de l’infraction. Ainsi, les circonstances
aggravantes du vol, telles que l’escalade, l’effraction, l’usage d’une arme font encourir au
complice les peines du vol qualifié même si son aide avait porté sur une phase de l’infraction
antérieure à ces circonstances. Même, la préméditation constatée chez l’auteur principal
rejaillit sur le complice et le rend non pas complice de meurtre mais d’assassinat lorsque
l’infraction a entraîné la mort de la victime. Il n’y a que les qualités absolument personnelles
à l’auteur principal qui ne rejailliront pas sur le complice.
Selon la jurisprudence, il n’est pas nécessaire que le complice ait eu connaissance de ces
circonstances aggravantes pour qu’elles lui soient opposables et appliquées.
Les mêmes règles jouent pour ce qui concerne les causes d’atténuation de la peine. La même
règle veut que la minorité, l’incapacité ou les circonstances atténuantes générales nées de la
personne de l’auteur principal ne profitent pas au complice, car elles sont strictement
personnelles.
Il reste cependant, que le droit pénal occupe parmi les différentes branches de droit, une
place privilégiée et un rôle essentiel puisque sa fonction est de dire ce qui n’est pas autorisé
par la loi, ainsi, que les sanctions auxquelles s’exposent les personnes qui transgressent cette
loi soit par action (En faisant ce qu’il ne fallait pas faire), soit par abstention (En omettant de
faire ce qu’il fallait faire). Ces actions et abstentions que nous venons d’étudier, les
infractions, le droit pénal les classe en trois catégories, le crime, le délit, la contravention.
Ceci dit, il a été jugé utile d’étudier les notions essentielles relatives à l’infraction qui
constitue la raison même d’être du droit pénal et de son application.
CORRIGE :
01 VRAI 06 VRAI
02VRAI 07 VRAI
03VRAI 08 VRAI
04 VRAI 09 VRAI
05 FAUX 10 VRAI
1.lEdonc,
Seront VOLétudiées
:I- LES INFRACTIONS
en ce CONTRE
premier titre, les infractions contre les biens qui ne comportent
LES
pas BIENSd'atteinte
en principe : matérielle. Parmi ces infractions, il y a le vol, l'escroquerie, l'abus
de confiance qui sont très différentes l'une de l'autre. Ces infractions :
- Le vol ;
- L'escroquerie et les infractions voisines ;
- L'abus de confiance et les infractions voisines ;
- Le recel des choses.
1.Le vol :
Le code pénal consacre à l'infraction et à la notion de vol les articles de 350 à 371. II le
définit implicitement à l'article 350 alinéas premiers, comme une soustraction frauduleuse
d'une chose qui appartient à autrui, autrement dit, qui n'appartient pas à celui qui exécute
l'acte de soustraction non conforme à la loi.
De2-cette définition, il résulte que le vol est essentiellement, constitué par un acte matériel
etL'escroqu
une intention. Il constitue un délit aux yeux de la loi (Article 350).
erieLes éléments
1.1- et constitutifs du vol : Parmi ces éléments, nous examinerons d'abord,
infraction
l'acte matériel de vol à travers l'objet de l'acte et la nature de celui-ci, ensuite l'élément
moral
et essentiellement à travers l'intention.
a-infraction
L'acte matériel dans le vol :
voisines
L'objet de l'acte : Le vol ne peut porter que sur une chose corporel ou mobilière quelque
:1.Le
soit vol : même parfois, sans aucune valeur juridique telle, par exemple une lettre
sa valeur,
d'amitié. La chose volée peut, dans certains cas, être immatérielle comme l'est, par exemple,
dans une certaine mesure, l'électricité. Ainsi, dans cette hypothèse, il peut y avoir vol
d'électricité par branchement « pirate », par trucage du compteur pour tromper sur la
quantité d'électricité consommée et payer moins.
On peut remarquer qu'il n'y a pas de vol d'immeuble. Il peut y avoir occupation illicite ou
violation de domicile, mais qui ne constituent pas vol d'immeuble. Il peut, par contre, y avoir
vol pour ce qui concerne les immeubles par destination, c'est-à-dire les choses mobiles
Il peut avoir existé des hypothèses de choses n'appartenant à personne. C'est ce que nous
allons examiner.
- La chose sans maître : Il en est ainsi du gibier qui appartient au premier détenteur, ou du
premier occupant, si l'on envisage la conquête à travers l'histoire de l'ouest Americain. Dans
ce cas, les propriétaires, sont les colons à s'être les premiers installés sur les terres sans
maître.
- La chose abandonnée : Il ne peut y avoir de vol de choses abandonnées, autrement que par
erreur, ainsi un objet trouvé dans une poubelle n'est pas volé par celui qui se l'approprie. Par
contre, la soustraction des choses perdues constitue un vol (Exemple : Portefeuille trouvé,
objet de valeur …etc).
- La chose commune : Aussi, ne peut être volée, il en est ainsi pour l'air, la pluie, le soleil,
pour ceux qui utilisent des équipements de production d'énergie solaire.
La nature de l'acte de vol :L'aspect essentiel de l'acte de vol consiste dans la soustraction
qui implique.
- Un acte matériel qui consiste à s'approprier par la soustraction frauduleuse d'une chose qui
appartient a autrui. Ainsi, lire un journal chez un marchand de journaux ne constitue pas un
vol.
- Une remise forcée ou inconsciente d'une chose par son propriétaire à une tierce personne
qui s'en approprie. Il en est ainsi, des choses obtenues par la menace, ou soustraites à des
personnes incapables de discernement (Aliéné, enfant en bas âge…). Il s'agit dans ces cas de
soustraction de la part de l'agent : Il y a donc, vol. Dans ces cas, il n’a plus consentement
véritable, ni même consentement simplement vicié comme dans le cas de l'erreur. De plus,
l'initiative de soustraction émanée de l'auteur du vol.
b- L'élément moral dans le vol : L'élément moral dans le vol consiste en l'intention coupable
du voleur, de soustraire frauduleusement un élément, une chose, du patrimoine général de la
- L'erreur de fait comme par exemple, dans un vestiaire prendre un manteau que l'on croit à
soi ;
- L'intention d'éviter un plus grand mal qui peut être établi dans le vol de pain par un
affamé, dans le vol d'une arme chez une personne qui formule le projet de se suicider.
Ainsi dans le vol ou soustraction frau duleuse de choses, certains faits justificatifs tel l'ordre
de la loi (Vol de l'arme du suicidaire, vol de substances destinées à opérer un
empoisonnement) la légitime défense ou l'etat de necessité (Vol de pain par l'affamé)
effacent l'intention de vol, donc font échec à la qualification de vol et aussi à la constitution
de l'infraction.
1.2- Les différentes catégories de vol : L'article 350 bis du code pénal, alinéa 3,
qualifie le vol simple d'infraction délictuelle ou correctionnelle. Il constitue donc, un délit. Si
le vol s'accompagne cependant, de circonstances aggravantes, il pourra être qualifié de vol
criminel, et l'auteur est condamné d'une peine criminelle, telle que requise dans sa nature et
sa durée, pour le crime.
Il existe enfin des vols qualifiés des vols contraventionnels (Petits larcins ou vols de peu
d'importance, faits sans violence) qui constituent des infractions moins graves donc moins
sévèrement punies que les vols criminels et les vols correctionnels.
- Circonstance de temps :Un vol commis la nuit constitue une circonstance aggravante mais
insuffisante à elle seule : il n'y a aggravation qu'en présence d'une autre circonstance
aggravante, même si celle-ci est également insuffisante à elle seule. Pour aider à la
compréhension, nous retiendrons l'exemple qui consiste à dire que voler de nuit (Première
circonstance aggravante) une maison habitée (Deuxième circonstance aggravante) est plus
grave que voler la nuit une maison inhabitée (Qui n'est pas une circonstance aggravante).
Voler la nuit signifie que l'auteur du vol utilise à ses fins l'absence d'éclairage ainsi que le
sommeil de ses victimes.
- Circonstance de lieu : L'article 352 du code pénal qualifie de vols criminels, les vols commis
sur les chemins publics ou dans les véhicules servant aux transports des voyageurs, des
correspondances, des bagages, ou dans l'enceinte des voies ferrées, gares, ports, aéroports,
quais de débarquement ou d'embarquement.
TAG0718 SEMESTRE II DROIT PENAL Propriété CNFEPD Page 45
Cette disposition exclue les rues de grandes agglomérations et semble surtout destiné à
protéger les transports de biens et de voyageurs et à dissuader, du fait de la peine infligée
(cinq (05) à dix (10) ans d'emprisonnement et d'une amande de 500.000 à 1000.000 DA) les
attaques de transporteurs.
- Modes d'exécution :Les articles 351 à 353 du code pénal prévoient les différents modes
d’exécution de l'infraction de vole qualifiée de crime. Ainsi, constituent des circonstances
aggravantes érigeant l'infraction de vol en crime, le vol commis :
En réunion (Article 353) :Vol commis par deux ou plusieurs personnes en coaction, qui
agissent ensemble. Il ne suffit pas dans le cas de la réunion d'un auteur et d'un complice. La
jurisprudence considère, d'ailleurs, le guetteur, dans le vol, comme un coauteur.
Avec port d'arme (article 351) :Cette circonstance aggravante implique pour l'auteur de
l'infraction, la peine de mort. Cette peine est requise pour les coauteurs de l'infraction même
si ceux-là ne portent pas d'arme. L'article 351 précis que l'arme peut être apparente ou
cachée, elle suffit d'être au moment de l'infraction pour constituer une circonstance réelle,
aggravante, applicable à tous les coupables coauteurs même s'ils ont ignoré le port d'arme
pour la commission du vol.
Le même article, en précise en son alinéa 2, que l'arme cachée dans le véhicule motorisé qui
les conduit sur le lieu du vol, ou qu'ils utilisent pour couvrir leur fuite, constitue port d'arme,
qu'elle soit utilisée ou non, et implique mutation du vol en crime et emporte la peine de mort
pour les auteurs et coauteurs lorsque le vol est commis en réunion.
Le code pénal ne donne aucune précision sur la notion d'arme. La jurisprudence considère que
les armes à feu, sont des armes par nature (revolver, fusil,..) et emportent la peine de mort.
Les autres armes (armes banches, couteaux, barres de fer gourdins,…) n'emportent la peine
de mort que dans la mesure où elles auront été utilisées et auront provoqué préjudice
corporel à la victime.
Avec violence (article 353) : Le vol commis avec violence emporte une peine de dix (10) a
vingt (20) ans d'emprisonnement.
Par effraction (article 353) :Le vol commis par effraction emporte aussi une réclusion
criminelle de dix (10) à vingt (20) ans d'emprisonnement. L'effraction peut être extérieure ou
intérieure :
- L'effraction extérieure est constituée par l'introduction dans les maisons, appartements,
enclos, dépendances.
Par escalades ou ouvertures souterraines : Dans cette hypothèse, la peine retenue selon
l'article 353 est la réclusion criminelle de dix (10) à vingt (20) ans. Le vol par escalade ou par
ouverture souterraines consiste pour commettre le vol, à s'introduire dans les maisons, cours,
jardins, enclos par-dessus les murs, portes, toitures, ou toutes autres clotures (Même s'il ne
suffit que de l'enjamber) ou par ouverture souterraine non établie pour servir d'entrée.
- Qualité de l'auteur du vol :L'infraction de vol est qualifiée crime selon l'article 353 s'il est
commis par :
- Un domestique, ou un serviteur même lorsque le vol est commis envers des personnes qu’ils
ne servent pas, mais se qui se trouvent dans la maison de leur employeur ou dans celle ou ils
l'accompagnaient.
- Un ouvrier ou apprenti dans la maison, l'atelier ou magasin de son employeur (Même pour le
vol d'une chose appartement à un client) ou par individu travaillant, habituellement, dans la
maison ou il a volé (Exemple : La femme de ménage).
Il convient enfin, de remarquer que les vols commis par les militaires, chez l'habitant, en
cours d'exercice de leur activité militaire, sont réprimés par le code de la justice militaire.
Qu'en est-il à présent, des peines encourues par l'auteur d'un vol qualifié de crime ?
Les moyens de l'escroquerie :Pour qu'il y ait escroquerie, il faut que soit utilisé l'un des
trois moyens que nous allons examiner.
- L'usage de faux nom :Cet usage peut être verbal ou écrit. Il consiste à utiliser un nom
imaginaire ou bien le non réel d'un tiers qui aggrave l'escroquerie par l'usurpation de nom
dans certains cas.
Par ce premier moyen, le simple mensonge n'est pas puni à condition qu’il ne tende pas au
but de l'escroquerie. En effet, il n'y a pas d'escroquerie à dissimuler, à cacher son identité
dans certains cas ou pour des raisons touchant à des raisons intimes ou de vie privée de la
personne.
Dans la manœuvre, le mensonge est renforcé généralement, par un fait extérieur tel la mise
en scène (Simulation d'un cambriolage ou d'un accident pour l'escroquerie à l'assurance,
l'installation fictive de bureaux, l'augmentation fictive de capital, la création de maison de
commerce fictive pour acheter à crédit, l'effet de complaisance, les petites annonces
attirant les naïfs amateurs de bonnes affaires…)
Quel est à présent, le but de l'escroquerie ?
La remise de l'objet est toujours postérieure à l'emploi des moyens de l'escroquerie. C'est en
fait, après les manœuvres, la remise qui réalise l'escroquerie. En ce sens, elle constitue un
délit instantané. A titre d'exemple, c'est au moment ou l'escroc a empoché l'argent que
l'escroquerie est sensée réalisé. Selon le code pénal, article 372, la tentative d'escroquerie
est punissable des mêmes peines qui frappent l'escroquerie réalisée. Examinons à présent
l'intention dans l'escroquerie.
L'intention dans l'escroquerie :L'intention dans l'escroquerie ne peut être que coupable
puisqu'elle met en œuvre des moyens en eux-mêmes frauduleux. La bonne foi dans
l'escroquerie est toujours absente.
Il y a cependant, le cas des charlatans, au profit desquels les juges retiennent parfois, au lieu
de l'escroquerie, la contravention lorsque la remise a porté sur des sommes d'argent peu
importantes.
Après avoir examiné la notion d'escroquerie, le développement suivant sera consacré aux
peines qui lui sont applicables.
b- Les peines applicables à l'infraction d'escroquerie : Nous étudierons ces peines à travers
le principe retenu au code pénal ainsi que les circonstances aggravantes légales.
Le principe : Le code pénal, article 372, fixe la peine applicable à l'escroquerie ainsi qu'à la
tentative d'escroquerie, à un emprisonnement d'une (01) année au moins et de cinq (05) ans
au plus, assortie d'une amende de 500 à 20.000 DA.
Les circonstances aggravantes de l'escroquerie :Le code pénal en son article 372, prévoit
que l'emprisonnement peut être porté jusqu'à dix (10) ans et l'amende jusqu'à 200.000 DA, en
cas ou l'escroquerie utilise comme manœuvre, l’appel au public en vue de l'émission
d'actions, obligations, bons, parts ou titres quelconques d'une société ou d'une entreprise
commerciale ou industrielle. Ce type d'escroquerie de grande échelle, pratiquée surtout dans
les pays à économie libérale utilise la publication de faux bilans, une publicité fallacieuse par
prospectus, démarchage et articles de presse favorables à des entreprises en "mauvaise santé
économique".
Le délit d'escroquerie peut enfin être puni d'une peine complémentaire, pour une durée d'un
(01) an à cinq (05) ans, d'interdiction de certains droits prévus à l'article 8 du code pénal
(interdiction d'exercice de certaines fonctions, du droit d'être électeur ou éligible, incapacité
d'être assesseur, juré, incapacité d'être tuteur, privation du droit de porter des armes) et
d'une interdiction de séjour.
Nous en avons fini avec l'escroquerie. Le suivant sera consacré aux infractions voisines de
l'escroquerie.
a- Le chèque sans provision : Le chèque sans provision est traité par l'article 374 du code
pénal. Dans tous les pays cette infraction reste fréquente. Elle résulte tantôt, de la mauvaise
foi, tantôt du rythme de circulation de l'argent.
Le blocage de la provision n'est légal que dans deux cas qui sont :
2- Le règlement judiciaire ou liquidation des biens du porteur du chèque (Voir cours de droit
commercial sur les faillites des sociétés).
Il convient aussi de retenir que, commet une infraction celui qui accepte ou endosse, en
connaissance de cause, un chèque sans provision pour s'en servir comme moyen de chantage,
ainsi que celui qui accepte un chèque falsifié ou contrefait (article 375).
b- Le chantage :Le chantage est une infraction voisine de l'escroquerie prévue à l'article 371
du code pénal. Le chantage consiste en une menace verbale ou écrite, adressée à la victime
ou à un tiers, de révéler un fait diffamatoire, susceptible de porter atteinte à son honneur ou
à sa considération, peu importe que le fait soit exact ou non.
Le but du chantage consiste à extorquer à la victime des fonds, des valeurs, des écrits, des
secrets …etc.
L'intention dans le chantage est toujours coupable puisqu'elle porte sur une remise de choses
en dehors d'une transaction licite
Les mensonges dans la constitution des sociétés : Le code du commerce prévoit des
sanctions pénales allant jusqu'à l'emprisonnement, aux articles 800, 802, 803, 807, 808, 809,
810, 811, 814, 815, 825, 828, 829, 830, 831, 837, 838 et 840. Ainsi, le code de commerce
suppléant le code pénal prévoit un emprisonnement d'un (01) an à cinq (05) ans et d'une
amende de 2000 à 20.000 dinars, ou de l'une des deux peines seulement :
- Pour ceux qui simulent des souscriptions ou des versements fictifs (Apports fictifs d'argent à
la constitution du capital social);
- Pour ceux qui publient des faits faux consistant, par exemple, à annoncer que des personnes
désignées contrairement à la vérité ont pris des participations dans la société à créer ;
- Pour ceux qui auront fait des déclarations notariées mensongères ;
- Pour ceux qui auront, fictivement, majoré ou minoré les actions nominales ou les apports en
nature.
Les mensonges dans le fonctionnement des sociétés : Le code de commerce à l'article 811
prévoit un emprisonnement d'un an à cinq ans et d'une amende de 2000 à 20.000 DA, ou l'une
des deux peines seulement applicables aux gérants de la société qui auront :
Par l'étude des mensonges en matière de société, nous avons achevé l'examen de la notion
d'escroquerie et des infractions voisines. Le chapitre suivant sera consacré à l'étude de la
notion d'abus de confiance et des infractions en dérivent.
Pour simplifier la compréhension de cette définition donnée par le code pénal, convenons que
celui-ci ne réprime pas tous les abus moraux de confiance d'autrui, mais seulement, le
détournement ou la dissipation (Faire disparaître, dissimiler) d'une chose remise par autrui à
charge de la rendre ou de la représenter ou d'en faire un usage ou un emploi déterminé.
L'auteur de l'abus de confiance ne soustrait pas comme le voleur et n'obtient pas
frauduleusement la chose remise comme l'escroc. Il détourne ou dissipe une chose reçue de
façon tout à fait licite.
Examinons donc à présent, les conditions d'existence de l'abus de confiance puis ensuite sa
répression.
L'abus de confiance ne peut porter sur des choses sans valeur. L'objet doit consister en effet,
deniers, marchandises, billets, quittances ou tout autre contenant ou opérant obligation ou
décharge.
L'acte d'abus de confiance comporte un élément moral ainsi qu'un élément matériel.
L'élément moral :Cet élément se traduit par une intention coupable comme d'ailleurs dans
tous les types d'infractions. Ainsi la simple négligence dans la restitution de la chose ou sa
gestion ne suffit pas pour écarter l'infraction d'abus de confiance.
Il y a dans ce cas interversion d'usage (Exemple : Prêter de l'argent à une personne pour
monter une affaire commerciale alors que celle-ci utilise cet argent pour voyager ou
construire sa propre maison).
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Qu'en est-il à présent, de la répression de l'abus de confiance ? C'est ce que nous allons
examiner.
b- La répression de l'abus de confiance :Le code pénal prévoit à l'article 376, la principale
peine infligée à l'abus de confiance. Cet article concerne les circonstances aggravantes. Qu'en
est-il ?
La peine principale applicable à l'abus de confiance : Le code pénal retient comme peine
principale infligée à l'auteur d'un abus de confiance, un emprisonnement de trois (03) ans et
d'une amende de 500 à 20.000 DA.
Cette peine principale peut, selon le même article assortie de peines complémentaires
consistant en l'interdiction de certains droits (Exercice de profession, port d'armes,
interdiction de séjour) prévus à l'article 8 du code pénal. Cette interdiction est prononcée
pour une durée d'un (01) an à cinq (05) ans.
Le niveau de la peine applicable à l'abus de confiance nous autorise à classer ces infractions
dans la catégorie des délits et des crimes, en cas de circonstances aggravantes.
a- Les détournements et abus dans les sociétés : En dehors de l'abus de confiance qui est
souvent, retenu en matière de société, deux formes de détournements ou dissipations sont
punies, plus sévèrement que l'abus de confiance ; il s'agit de l'abus de biens sociaux ou du
crédit de la société et l'abus des pouvoirs ou des voix de la société.
Ces deux infractions punies d'un emprisonnement d'un cinq ans et d'une amende de 2 000 à 20
000 DA (Ou de l'une de ces deux peines seulement) sont traitées à l'article 811 alinéas 3 et 4
de l'ordonnance portant code du commerce. Nous les étudierons, quand à nous, à travers ce
qu'elles ont de commun et aussi ce qu'elles ont de spécifique.
Les éléments communs aux deux infractions : Les deux infractions sont à usage contraint
à l'intérêt social (celui de la société et des associés). Elles visent un but d'intérêt personnel ou
Les deux infractions sont motivées par la mauvaise foi consistant à savoir que l'acte incriminé
était contraire à l'intérêt des associés.
- Pour l'abus des biens ou de crédits de la société : Sur ce point, la notion est plus large
que le simple abus de confiance. L'usage des biens ou du crédit concerne, non seulement, le
détournement, le prélèvement de fonds mais, même les actes d'administration.
Par la notion de biens, l'on entend l'ensemble des biens susceptibles d'être disponibles dans le
patrimoine d'une société.
Par la notion de crédit, l'on entend la capacité d'emprunter de la société. L'abus consisterait
en la signature au nom de la société sur un effet de commerce étranger à l’activité sociale.
- Pour l'abus des pouvoirs ou des voies :Par la notion de pouvoirs, il est entendu l'ensemble
des droits accordés aux dirigeants sociaux par la loi et les statuts.
Pour rester dans le domaine des sociétés, le suivant sera consacré à l'examen de la notion de
banqueroutes.
- Si ces dépenses personnelles ou les dépenses de son commerce sont jugées excessives ;
- S'il a perdu de fortes sommes d'argent dans des jeux de hasard ou des opérations fictives ;
Dans le huitième cas au douzième, le tribunal dispose du pouvoir d'apprécier et peut ne pas
prononcer la banqueroute simple. Elle est considérée comme un délit pénal et l'auteur est
passible des peines prévues à l'article 383 du code pénal consistant en un emprisonnement de
deux (02) mois à deux (02) ans.
L'article 384 du code pénal punit mêmes peines que le banqueroutier simple ou frauduleux,
les complices de ce dernier. La poursuite pour les deux banqueroutes peut être dûe au
ministère public (par le procureur), au syndic (En cas des règlements judiciaire ou concordat)
ou a un créancier agissant en partie civile ou par citation directe. Pour agir au nom de la
masse, le syndic doit au préalable être autorisé par délibération prise à la majorité des
créanciers réunis en assemblée.
Receler est défini par le dictionnaire comme le fait de garder et cacher quelque chose volée
par une autre personne ou comme le fait de donner asile à des gens qui se cachent, comme
par exemple, receler un meurtrier. Il s'agit là, de recèle de personnes.
II- examinerons,
Nous LES INFRACTIONS
quand à nous, après ces préliminaires de définition de la notion, le recèle
CONTRE
des LAles éléments
choses à travers CHOSE qui le constituent et les peines qui le répriment.
PUBLIQUE
4.1- :4- constitutifs
les éléments Le recel du recel des choses : Ces éléments comportent
desmatériel
l'acte choseset :l'acte intentionnel.
a- L'acte matériel du recel des choses : Cet acte matériel doit être examiné à travers sa
nature et son objectif.
La nature du recel :Le recel ne signifie pas seulement, cacher ou dissimuler. En droit, il
suffit d'une détention et même d'une réception de la chose à n'importe quel titre. Ainsi, à ce
titre d'exemple : pour la loi, le passager simple d'une voiture volée commet un recel jusqu'à
preuve du contraire ou de la bonne foi.
Le délit de recel est commis même si l'on a reçu la chose indirectement, par un
intermédiaire, qu'on n'a pas profité de la chose recelée, qu'on n'a plus la chose en mains, ou
qu'on n'a pas encore la chose en main mais que l’on a accepté d'avance, de garder (C'es là une
complicité de recel). Cependant, dans le recel, le principe est qu'il faut détenir la chose
personnellement comme le stipule l'article 387 du code pénal.
L'objet du recel : Dans cet objet, il faut considérer la chose recelée et sa provenance :
La chose concernée :
- Même si le receleur à vendu la chose reçue, on a acheté autre chose avec l'argent reçu (il y
a recel).
- Même si les choses reçues ont été achetées par le remettant avec des chèques sans provision
(Il y a recel).
La source de la chose :Selon l'article 387, la chose recélée ne peut provenir que d'un crime
ou d'un délit. Cette restriction exclut les choses provenant des contreventions telles les petits
vols et petits larcins.
- La mauvaise foi dans le recel : Le principe est selon l'article 387, qu'il n'y a pas recel si l'on
détient quelque chose sans le savoir (Exemple : Objet (Drogue) placé chez soi, à son insu par
un tiers). Il y a recel si l'on a reçu la chose de mauvaise foi, sachant qu'elle provenait d'un
crime ou d'un délit, Sans qu'il soit utile de connaitre les circonstances précises du crime ou du
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délit, ni même l'auteur. Cette mauvaise foi sera établie par les conditions de la réception,
comme par exemple l'achat de la chose à un prix anormalement bas, sans facture, à un
inconnu, dans un lieu inhabituel. Il faut remarquer que l'intention coupable peut, dans
beaucoup de cas de recèle, se ramener à un défaut de précautions, voisin de l'imprudence.
Moment d'apparition de la mauvaise foi : Le principe général admet qu'il y a recel en cas
de mauvaise foi dès la réception de la chose. Le problème existe dans les cas ou la mauvaise
foi n'apparaît qu'ensuite : Exemple : L'achat de bonne foi dans une première phase apprendre
ensuite, que la chose provenait d'un crime ou d'un délit. La jurisprudence semble avoir réglé
le problème puisqu'elle considère le recel comme un délit continu.
4.2- La répression du recel des choses : Le code pénal, aux articles 387, aux 388
prévoit deux types de recels auxquels correspondent deux types de peines :
a- Le recel simple : L'infraction d'origine du recel simple est le délit. Pour ce type de recel,
la peine applicable est l'emprisonnement d'au moins un (01) an et de cinq (05) ans au plus et
d'une amande de 500 à 20.000 DA, laquelle amende peut être élevée au-delà de 20.000 DA,
jusqu'à la moitié de la valeur des objectifs recelés. Le coupable de recèle, précise l'article
387, peut être frappé de l’interdiction d’un ou plusieurs droits (s'exercice d’une profession,
d'être électeur et éligible, d'interdiction de séjour, de port d'arme…etc)
b- Le recel qualifie : Selon les termes de l'article 388 du code pénal, l'infraction d'origine du
recèle qualifié est le crime. Dans ce cas, la peine applicable au recel est celle applicable au
crime qui a procuré les choses recelées. S'appliquent aussi au receleur, les circonstances
aggravantes dont celui-ci a eu connaissance au moment de la commission de l'infraction
criminelle de recel. Toutefois, précise le même article, "La peine de mort est remplacée, à
l'égard du receleur, par celle de la résolution perpétuelle".
Par le recel, nous avons achevé l'étude des infractions contre les biens. Le suivant sera
consacré à l'examen des infractions contre la chose publique.
1- Les crimes et délits contre la sûreté de l'état (trahison, espionnage, atteinte à la défense
nationale attentats et complots contre l'autorité de l' Etat, crimes tendant à troubler
1.lE FAUX :II- LES INFRACTIONS CONTRE LA CHOSE
l'état par le massacre ou la dévastation, participation à un mouvement insurrectionnel, non
PUBLIQUE
révélation : ou d'actes de trahison, d'espionnage ou d'autres activités de nature à
de projets
nuire à la défense nationale…)
Seront étudiées, non l'ensemble des infractions contre la chose publique, mais celles touchant
à la paix publique dans un premier lieu le faux, dans un second les crimes et délits commis
par les fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions et enfin, les crimes et délits commis
contre les fonctionnaires ou l'autorité.
1.Le faux :
En dehors de la fausse monnaie et de la contrefaçon des sceaux (Cachets) de l'Etat, des billets
de banque, des effets publics, des poinçons, timbres, et marques officiels, notre étude va
essentiellement concerner le faux en écriture. Il s'agit là d'une infraction facile à commettre
et pouvant causer de graves préjudices compte tenu de l'importance juridique de l'écrit.
2.Les
1.1- L'établissement
crimes et du faux en écriture :Les faux en écriture publique et privée sont
traités par les articles 214 à 231 du code pénal.
délits
commis
Les élémentspardu faux :Ces éléments concernent le document et l'altération de la vérité.
lesdocument :Ce document peut être un écrit (Manuscrit, dactylographié, sténographié,
- Le
fonctionnai
imprimé) ou un titre pouvant servir de fondement à l'exercice d'un droit ou d'une action,
ayant une portée juridique et valeur probatoire (Titre de propriété, un contrat de location,
res dans
un effet de commerce… etc).
l'exercice
Le faux suppose une mention supplémentaire concernant la substance de l'acte. En effet, il
de leurs
n'y a pas de faux si l'altération de vérité porte sur les mentions accessoires ou
fonctions que l'acte n'a pour objet de constater.
complémentaires
:1.Le faux :
L'altération de vérité :Le code distingue :
- La fausse signature ;
- L'altération d'écriture (Exemple : Chiffres ajoutés, ou supprimés) ;
- La contrefaçon d’écriture ;
- La suppression de personne ;
- La fabrication de conventions autres que celles voulues par les parties ;
- La constatation comme vrai, de faits complètement faux.
- Simulation pour tromper les créanciers ou sur le fisc (Exemple d'une donation dissimulée
sous l'apparence d'une vente, d'une dissimulation d'une partie du prix de vente d'une maison,
d'un commerce….)
Remarque :Deux autres éléments du faux en écriture dépendent, en réalité, des éléments
passés en revue. Il s'agit :
1- Du préjudice qui peut être qu'éventuel moral ou social il est donc attaché à la notion de
document. Il y a et en conséquence faux, punissable, même en cas d'un acte nul pour
incapacité par exemple. A ce titre, le faux constitue une infraction de mise en péril,
d'atteinte à la foi publique, d'atteinte à la foi de l'autorité.
Après l'étude des éléments constitutifs du faux, quels sont le différents faux en écriture ?
b- Les différents faux en écriture : Nous allons examiner quelques catégories de faux en
écritures.
Les auteurs de ces faux peuvent être, des fonctionnaires, des officiers publics, ou des
particuliers.
Les faux en écriture privée de commerce ou de banque touchent les contrats, les reçus,
les testaments, les effets de commerce, les titres des sociétés, les procès-verbaux
d'assemblées ou de conseil d'administration de sociétés, les bilans, les factures entre
commerçant, les lettres commerciales…etc.
Les faux certificats médicaux délivrés sous le nom d'un médecin pour s'affranchir ou
affranchir autrui d'un service public, (Congés médicaux), par un médecin en attestant
faussement ou en dissimulant l'existence d'une maladie. Le faux dans ce cas, ne vise pas
l'erreur de diagnostic, mais s'applique au médecin attestant un fait sans le contrôler.
Qu'en est-il à présent de l'usage et de la répression du faux en écritures ? C'est ce qui sera
examiné.
- Un faux, c'est-à-dire un document, un écrit, un titre, même si son auteur n'est pas celui qui
s'en sert, ou est inconnu, ou a agi pour simplement plaisanter ;
- Un usage du document, de l'écrit, du titre faux en vue d'obtenir par exemple un paiement,
une production en justice, un dégrèvement fiscal, une remise, un droit quelconque.
b- La répression du faux : La répression du faux prévue par le code pénal est d'une sévérité
intransigeante.
Pour le faux en écriture publique :La réclusion perpétuelle est requise contre le
magistrat, le fonctionnaire, ou l'officier public, qui dans l'exercice de ses fonctions commet
un faux en écriture publique ou authentique ou dénature la substance et les circonstances de
l'acte (Articles 214 et 215). La peine requise pour les particuliers qui commettent un faux en
écriture authentique et publique est de dix (10) à vingt (20) ans d'emprisonnement (Article
216). La fausse déclaration devant un officier public est quant à elle punie d'un
emprisonnement d'un (01) à cinq (05) ans et d'une amende de 500 à 1000 dinars (article 217).
Pour le faux en écriture privée, de commerce ou de banque : Ce type de faux est puni,
par un emprisonnement d'un (01) à cinq (05) ans et d'une amende de 500 à 20.000 DA. Le
coupable peut être aussi, frappé de l'interdiction de certains droits et d'une interdiction de
séjour d’un (01) à cinq (05) ans au plus (Article 219 du code pénal).
La tentative de commission de faux est punie d'un emprisonnement d'un (01) à cinq (05) ans
et d'une amende de 500 à 20.000 DA, selon l'article 220 du code pénal.
Après l'étude du faux en écritures publique et privée, nous examinerons au les crimes et
délits commis par les fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions.
Ce type de crimes et délits concerne l'ensemble des forfaitures et crimes commis par les
fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions, il s'agit :
- Des abus d'autorité contre les particuliers, telles la violation de domicile, la suppression de
3- Les crimes
correspondance, et de
le déni lesjustice,
délitsles contre les fonctionnaires
violences envers ou l'autorité
les personnes sans motif légitimes, la
:2.Les crimes
discrimination racial ouet
entredélits
les sexescommis
; par les fonctionnaires dans
- l'exercice de leurs
Des abus d'autorité contrefonctions :
la chose publique telle, par exemple, l'ordre d'emploi de la force
publique contre l'exécution d'une loi, exercice de l'autorité illégale, prolongée ou anticipée.
2.1- La concussion :La concussion est traitée par l'article 121 du code pénal. Elle consiste
dans le fait pour un fonctionnaire de recevoir ou d'exiger ce qu'il sait ne pas lui être dû. Elle
existe par exemple dans le fait qu'un magistrat exige une certaine somme pour faire une
remise de peine au coupable. Quels sont les élélments et la répression de la concussion ?
L'auteur : Celle-ci peut être, tout fonctionnaire public, tout officier public, tout magistrat,
tout employé des finances, tout agent de l'état qui se rend coupable de concussion.
L'intention coupable : Consiste à percevoir, pour soit ou pour des tiers des sommes indues.
En cas d'erreur, i n'y a pas d'infraction.
c- La répression dans la concussion : La même peine prévue à l'article prévue à l'article 121
est applicable aux fonctionnaires des finances qui ordonnent la perception de contribution
autre que celles prévues par la loi ou qui accordent, sans autorisation de la loi, des
exonérations de droits , d'impôts ou de taxes publique. Le bénéficiaire est puni des mêmes
peines et est considéré comme complice de concussion. La tentative de concussion punie des
mêmes peines prévues aux articles 121 et 122 du code pénal qui ne prévoit pas de
circonstances aggravantes.
2.2- La corruption :
a- La corruption des fonctionnaires : Nous étudierons cette infraction à travers ses deux
formes active et passive sous l'éclairage des éléments qui la constituent et des peines qu'elle
implique.
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La corruption passive :
- Eléments constitutifs :
- L'auteur corrupteur, il peut être un agent public national ou étranger, fonctionnaire d'une
organisation internationale publique ou commerçant, industriel, entrepreneur du secteur
privé.
Agent public:
2- Toute autre personne investie d'une fonction ou d'un mandat, même temporaires,
rémunérée ou non et concourt, à ce titre, au service d'un organisme public ou d'une
entreprise publique, ou de toute autre entreprise dans laquelle l'Etat détient tout ou partie
de son capital, ou tout autre entreprise qui assure un service public ;
3- Toute autre personne définie comme agent public ou qui y est assimilée conformément à la
législation et à la réglementation en vigueur.
Agent public étranger: Toute personne qui détient un mandat législatif, exécutif,
administratif ou judiciaire auprès d'un pays étranger, qu'elle soit nommée ou élue ; et toute
personne qui exerce une fonction publique pour un pays étranger, y compris pour un
organisme public ou une entreprise publique ;
Les moyens de la corruption active sont les voies de fait, les menaces, les promesses, les
offres, les dons, les cadeaux et la séduction.
3- Les crimes et les délits contre les fonctionnaires ou l'autorité :
3.1- La rébellion :Cette infraction est traitée au code pénal par les articles 183 à 187.
Nous l'examinerons, quant à nous, à travers les éléments qui la constituent et les peines
qu’elles requièrent.
a-III-
Les LES
éléments constitutifs de
INFRACTIONS CONTREl'infraction
LESdeMŒURS
rébellion :3-
:Parmi
Lescescrimes
éléments,
et nous
les
examinerons la violence ou voies de fait, la victime et l'intention dans la rébellion. Tout
délits contre les fonctionnaires ou l'autorité :
d'abord, il convient de se référer à l'article 183 qui définit la rébellion comme "Toute attaque
ou toute résistance pratiquée avec violence ou voies de faut envers les fonctionnaires ou les
représentants de l'autorité publique agissant pour l'exécution des ordres émanant de cette
autorité ou les lois et règlements, des décisions judiciaires, des mandats de justice ".
Examinons à présent, les éléments en question.
La violence ou les voies de fait :Le code pénal ne précise pas à quel niveau une réaction
contraire peut être assimilée à la violence. Aussi, la jurisprudence a retenu que des violences
ou voies de fait légères suffissent pour qualifier la réaction de rébellion contre l'autorité. Le
fait d'appeler plusieurs personnes pour faire bloc à l'entrée d'un local pour impressionner et
repousser l'huissier venu procéder à la fermeture du local, constitue violence et voie de fait
et donc rébellion contre l'autorité représentée par l'huissier en fonction.
L'atteinte matérielle n'est pas nécessaire pour qu'il y ait violence. Le fait de ne pas présenter
son permis de conduire au barrage de gendarmerie qui effectue un contrôle, constitue une
violence et une rébellion.
L'intention :Celle-ci est coupable dès lors que l'auteur des violences cherche à mettre
obstacle à l'exécution de l'ordre de l'autorité. Quelles sont les peines concernées par les
coupables de rébellion ?
b- Les peines requises par la rébellion commise par une ou deux personnes et la rébellion
par bande :
La rébellion simple (Une ou deux personnes) : Cette catégorie de rébellion est punie
d'un emprisonnement de trois (03) mois à deux (02) ans et d'une amende de 500 à 1000 DA ou
de l'une des deux peines seulement (Article 184). Cette catégorie de rébellion comporte une
circonstance aggravante constituée par le port d'armes ou leur usage qui permet de porter la
peine de six (06) mois à trois (03) ans d'emprisonnement et l'amende de 1 000 à 5 000 DA.
(Article 184).
La rébellion par bande : La rébellion par bande est traitée par l'article 185 (Plus de deux
personnes) qui prévoit un emprisonnement de trois (03) ans et une amende de 500 à 5000 DA
applicables à tous ceux qui ont participé. Cette forme de rébellion comporte aussi une
circonstance aggravante consistant en le port d'armes apparentes par plus de deux individus.
Cette circonstance aggravante permet de fixer la peine d'emprisonnement de deux (02) à cinq
(05) ans et l'amende entre 1000 et 10.000 DA applicables seulement, aux individus porteurs
d'armes.
Le code pénal, il faut le signaler, aménage une excuse absolutoire (Article 186) pour ceux
qui, ne faisant pas partie de la bande, se retirent avant l'avertissement de l'autorité, de
même que pour ceux qui faisaient partie de la bande, mais qui se sont retirés suite à
l'avertissement de l'autorité, sans avoir au préalable rempli aucune fonction.
Après avoir examiné la notion rébellion, l'infraction suivante à étudier concernée l'outrage ou
plus exactement les outrages.
3.2- Les outrage :Les outrages constituent une infraction traitée au code pénal par les
articles 144 à 148. Pour comprendre la notion d'outrage, nous l'étudierons à travers les
éléments qui la constituent et les peines qui lui sont applicables.
- Paroles qui peuvent exprimer une injure, une allégation outrageante, une moquerie, une
vocifération ….etc;
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- Ecrits ou caricatures non rendus publics ;
- Gestes injurieux ou intimidant comme, par exemple, frapper quelqu'un avec des œufs
pourris, des savates, des tomates…;
- Menaces dans le style : "Vous aurez des mes nouvelles", "je vous ferais révoquer"
Cependant, il n y a pas d'infraction à contester l'illégalité de l'acte en disant "Ce que vous
faites est illégal, je porterai plainte"
- La qualité de la victime :Pour qu'il y ait outrage à fonctionnaire ou contre l'autorité, il faut
que la victime soit :
- Le président de la république ;
- Le prophète ;
- L'agent de l'ordre administratif (Ministre, directeur, agent) :
- L''agent de l'ordre judiciaire (Magistrat, juré)
- L'agent de la force publique (Commissaire de police, un policier, gendarme, garde-
champêtre) ;
- L'officier ministériel (Notaire, huissier) ;
- Tout citoyen chargé d'un service public (Instituer, professeur d'enseignement, agent du
fisc….).
Et pour l’offense du prophète (paix et salut soient sur lui) et les envoyés de dieu ou dénigre le
dogme ou les préceptes de l’islam l’article 144 bis 2 prévoit une peine de trois (3) à cinq (5)
ans et une amende de 50.000 à 100.000DA ou de l’une de ces deux peines seulement.
Celles-ci sont contenues tout au long de nombreux articles de ce code. Compte tenu donc de
l'absence dans le code d'une disposition clairement établie, notre rôle va consister à dire en
quoi a trait une atteinte de la justice. Cette atteinte peut exister dans les deux suivants :
- Chercher publiquement à jeter le discrédit sur un acte ou une décision juridictionnelle dans
des conditions de nature à porter atteinte à l'autorité de la justice ou à son indépendance,
par actes, paroles, écrits. Dire publiquement par exemple, qu'une décision de justice,
constitue un chef d'œuvre d'incohérence, d'abus de droit et de magouille, relève de
l'infraction d'atteinte à l'autorité de la justice.
Après avoir essayé d'éclairer brièvement la notion d'atteinte à l'autorité de la justice, nous
allons engager l'étude, de la notion de violence.
3.4- Les violences : Les violences désignées aussi sous le vocable de voies de fait, son
traitées à l'article 148 du code pénal. Nous examinerons cette notion sous l'éclairage des
éléments qui la constituent, ainsi que des peines qui lui sont applicables.
L'acte matériel :L'acte pour constituer violence ou voie de fait doit être anormal et doit
tendre soit à exercer une violence réelle sur la victime, soit à exercer une influence directe
sur la victime afin de l'amener à retirer ou à changer une décision de l'autorité publique.
L'interprétation de l'infraction comprend également, des violences légères. En effet, il y a
violence ou voie de fait même sans contact si l'acte a pu impressionner vivement la victime.
Ainsi, constituent violences ou voies de faits, le simple fait de foncer en voiture à vive allure
sur un agent, envahir à plusieurs le bureau du représentant de l'autorité ou empêcher celui-ci
de quitter le lieu ou il se trouve.
La qualité de la victime :Pour qu'il y ait violences ou voies de fait contre fonctionnaire ou
contre l'autorité, il faut que la victime soit :
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- Un agent de l'ordre administratif (Wali, chef de Daïra, Directeur,…) ;
- Un agent de l'ordre judiciaire (magistrat, juré) ;
- Un agent de la force publique (Commissaire de police, simple policier, gendarme…)
- Un officier ministériel (Notaire, huissier) ;
- Tout citoyen chargé d'un service public (Professer, instituteur, agent du fisc…)
Le rapport avec la fonction : Pour qu'il y ait infraction de violence ou voie de fait contre
un fonctionnaire ou une autorité, il faut que celle-ci soit commise par une tierce personne
dans l'exercice ou à l'occasion des fonctions de la victime. Il y a infraction même en cas de
résistance à un ordre illégal. De même, la loi ne retient pas la légitime défense contre les
agents agissant dans l'exercice de leurs fonctions.
La peine de principe :Il est prévu (Article 148 alinéa 1er) un peine d'emprisonnement de
deux (02) ans à cinq (05) ans applicable à quiconque qui commet des violences ou voies de
fait envers un magistrat, un fonctionnaire, un officier public, un commandant ou un agent de
la force publique dans l'exercice de ses fonctions ou à l'occasion de cet exercice.
- La peine est la réclusion à temps (Infraction criminelle) de cinq à dix (10) ans lorsque les
violences entraînent mutilation, amputation, privation de l'usage d'un membre entraînent
effusion de sang, ou ont été commises avec préméditation ou guet-apens ;
- La peine est la réclusion jà temps (Infraction criminelle) de dix à vingt (20) ans lorsque les
violences ont entraîné la mort, sans que leur auteur, n'ait eu l'intention de la donner.
- La peine est la mort lorsque les violences ont entraîné la mort et ont été commises dan
l'intention de la donner.
Enfin, le code pénal assortit les peines d'emprisonnement dans les violences par la possibilité
de les compléter par la privation de certains droits pendant une durée de un (01) à cinq (05)
ans. Ces droits sont ceux prévus à l'article 8 du code pénal et consistent l'interdiction
Nous venons d'achever l'étude de la notion des violences et des voies de faits, le suivant sera
consacré à l'examen de l'infraction d'évasion.
Pour comprendre cette notion, il convient de l'examiner à travers les éléments qui la
constituent, sa répression ainsi qu'à travers l'aide à l'évasion, c'est-à-dire la connivence et la
complicité.
Les conditions d'évasion :Cette évasion peut être commise avec bris de prison ou violence.
A contrario, on ne considère pas qu'il y a évasion pénalement punissable si les portes de la
prison restent ouvertes et sans surveillance. Il y aurait dans ce cas infraction disciplinaire de
la part du détenu.
Il y a cependant, évasion et dans tous les cas si le détenu est placé en établissement sanitaire
ou hospitalier, en, site de travail extérieur, en permission de sortie ou en semi-liberté ou
pendant un transfert.
Le bris de prison consiste pour le détenu à exercer toute forme de violence ou de destruction
sur le local de détention, comme par exemple scier les barreaux, enfoncer une porte, faire un
trou dans le mur, au plafond, dans le sol. Le bris de prison ne concerne pas l'usage de fausses
clés, ni l’escalade.
La violence même légère dans l'évasion, constitue une circonstance aggravante. En cas
d'évasion à plusieurs, ne sont punissables que ceux qui ont participé personnellement à la
violence contre les gardiens, ou à la préparation.
L'état de détention légale :Le principe est que ne peut être poursuivi pour infraction
d'évasion que celui qui se trouve être en détention légale. Cette détention se traduit par
l'exécution d'une peine criminelle ou correctionnelle, d'une détention provisoire ou d'une
garde à vue. Si la détention n'est pas légale, il n'y a pas d'infraction d'évasion.
L'intention coupable :Peu importe le mobile, l'évasion vise à mettre fin de manière
illégale à l'exécution d'une peine criminelle ou correctionnelle par un détenu qui s'évade ou
qu'on évade par connivence ou complicité.
La peine applicable à l'évasion se cumule, selon l'article189, avec la peine privative de liberté
infligée pour l'infraction ayant motivée l'arrestation ou la détention du détenu.
c- L'aide à l'évasion : L'aide à l'évasion peut revêtir essentiellement deux formes : L'aide par
négligence ou l'aide par connivence.
L'aide par négligence :Cette forme d'aide met en rapport trois éléments. Les agents
chargés de la surveillance ; le fait d'évasion même sans bris de prison, ni violence, et enfin
une grave négligence présumée de la part des agents chargés de la surveillance du détenu.
Par cette forme d'aide le code pénal prévoit, à l'article 190, une peine d'emprisonnement d'un
(01) mois à deux (02) ans, applicables aux agents chargés de la surveillance des détenus. Ce
dernier reste passible quant à lui des peines déjà étudiées en matière d'évasion.
- La connivence :Elle est définie par le code pénal à l'article 191 comme l'aide à l'évasion
fournie au détenu par l'un des gardiens.
La connivence met en rapport une somme d'éléments consistant, à procurer les moyens
d'évasion, à faciliter l'évasion ou à tenter de le faire. La connivence est un délit distinct,
punissable même si l'évasion n'a pas été consommé, ni même tentée, même si les préparatifs
de l'évasion on été menés à l'insu du détenu. Il faut même savoir, que faciliter la fuite après
évasion, constitue une infraction de connivence.
De même, l'article 191 prévoit que les agents chargés de la surveillance du détenu, sont, en
cas de connivence, dans une évasion non réalisée, punissables, d’une peine d'emprisonnement
de six (06) mois et d'une amende de 500 à 1000 DA.
Enfin, l'article 194 prévoit que ceux qui ont favorisé une évasion ou une tentative d'évasion,
peuvent être frappés de l'interdiction d'un ou de plusieurs droits civiques (Exercice de
certaines fonctions, être électeur et éligible, port d'arme, témoins, assesseur, juré…).
Il convient de terminer par la disposition de l'article 193 qui prévoit que les coupables de
connivence sont solidairement condamnés, à titre de dommages-intérêts à tout ce que la
partie aurait eu le droit d'obtenir du détenu.
a- Le faux témoignage :Cette infraction consiste à déclarer sous serment, à certifier des
choses différentes ou contraires à ce qui a été vu ou entendu.
Le témoignage en matière criminelle :Celui-ci est puni de la réclusion de cinq (05) à dix
(10) ans. Cette peine est aggravée et portée à une réclusion de dix (10) à vingt (20) ans si le
faux témoin a reçu de l'argent, une récompense ou des promesses. Dans le cas par ailleurs, où
l'accusé bénéficiaire du faux témoignage a été condamné à une peine supérieure à la
réclusion à temps, le faux témoin encourra la même peine.
Le faux témoignage en matière contraventionnelle :Il est puni d'un emprisonnement d'un
an au moins et de trois ans au plus et d'une amende de 500 à 7500 DA. Cette peine se
trouvera également aggravée si le faux témoin à reçu de l'argent, une récompense
quelconque ou des promesses. Elle peut être alors d'un an au moins et de trois ans au plus
cumulée avec une amende de 500 à 7500 DA.
L'avis mensonger d’expertise : Il est puni de la même manière que celle indiquée au point
ci-dessus. En effet, l'expert désigné par l'autorité judiciaire a pour objet d'aider à établir la
vérité. Il pourra en toute bonne foi se tromper, mais il lui est interdit d'occulter sciemment la
vérité. L'erreur de bonne foi ne sera pas retenue contre l'expert.
La modification de l'état des lieux ou le crime à été commis : Celle-ci constitue suivant le
cas un délit ou une contravention si l'on a agit pour entraver le fonctionnement de la justice.
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Le recel de malfaiteurs :Celui-ci a pour objet de fournir habituellement et en connaissance
de cause, le logement le lien de retraite ou de réunion pour les malfaiteurs. Il est puni de
complicité et la peine encourue est déterminée suivant l'infraction commise.
Le délit de fuite :Il est le fait pour un individu, qui sait que son véhicule vient de causer
ou d'occasionner un accident, de ne pas s'arrêter et de tenter ainsi d'échapper à la
responsabilité civile ou pénal qu'il peut avoir encourue. Ce délit de fuite se matérialise par
l'absence d'arrêt permettant l'identification. Le délit de fuite se cumule par ailleurs dans
certains cas aux infractions d'omission de secours et de refus de se soumettre aux
vérifications et à l'identification.
Nous venons d'achever l'examen sommaire des infractions tendant à entraver le cours de la
justice ou l'administration des preuves.
- L'association de malfaiteurs ou l'entente est constituée par l'entente entre deux ou plusieurs
personnes ; a partir de cet instant, il y a existence d'association de malfaiteurs quelle que
soit sa durée, quel que soit le nombre de crimes pour les quels elle est constituée.
1 – Toute entente entre deux personnes ou plus en vue de commettre l'infraction prévue à
l'article 176 de la présente loi à une fin liée à l'obtention d'un avantage financier ou autre
avantage matériel.
- L'objet de l'association de malfaiteurs consiste dans les projets de crime contre les
personnes, les propriétés et les biens de celles-ci, même si ces crimes sont au départ
indéterminés ;
Il faut remarquer que l'adhésion au groupe constituant l'association est punissable même si
l'individu qui adhère ne participe pas ensuite aux crimes. Par ailleurs, et indépendamment de
la complicité ordinaire, est puni de favoriser sciemment et volontairement en leur fournissant
des instruments de crime, de moyens, de correspondance, le logement ainsi que les lieux de
réunions, conformément à l'article 178.
- Lorsque les infractions préparées sont des délits, la peine est l'emprisonnement de deux (2)
à cinq (5) ans et l'amende de 100.000 DA à 500.000 DA.
- Est puni de la réclusion à temps de dix (10) ans à vingt (20) ans et d'une amende de
1.000.000 de DA à 5.000.000 de DA, quiconque a dirigé l'association de malfaiteurs ou y a
exercé un commandement quelconque
Lorsque l’infraction est commise par une personne morale la peine est la suivante (art 177
ter):
- Une amende qui équivaut cinq (5) fois le maximum de l'amende prévue pour la personne
physique.
Ce ne sera qu’à partir de cette double qualification qu'il sera possible de déterminer le juge
compétent, la procédure et enfin la peine à appliquer.
Disons pour conclure, que pour maîtriser le droit pénal privé, il faut connaître le droit pénal
public, ainsi que les règles de procédures.