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DROIT PENAL

OBJECTIF GENERAL

A l’issue de ce module, vous serez capable d'identifier les principes et les


règles du droit pénal.

SOMMAIRE

LEÇON N°01: DROIT PENAL GENERAL ................................................ P2


LEÇON N°02 :L’INFRACTION PENALE ................................................. P2
LEÇON N°03: LES INFRACTIONS CONTRE LES BIENS ET CONTRE LA CHOSE
PUBLIQUE .................................................................................. P2

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LEÇON N°01: DROIT PENAL GENERAL

OBJECTIF DE LA LEÇON : A la fin de cette leçon, vous serez capable d’identifier le


droit pénal et son utilité sociale.
I - DEFINITION ET NATURE DU DROIT
PLAN DE LA LEÇON :
PENALLEÇON N°01: DROIT PENAL GENERAL
I- DEFINITION ET NATURE DU DROIT PENAL

II- LES FONCTIONS DU DROIT PENAL ET LA POLITIQUE CRIMINELLE

III- DOMAINE ET CONTENU DU DROIT PENAL

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I - DEFINITION ET NATURE DU DROIT PENAL

Le droit pénal que les auteurs et juristes désignent souvent sous le vocable du droit criminel
est une branche du droit positif dont la finalité est d'habiliter la puissance publique. L’Etat,
etIIseul
- LES FONCTIONS
à réprimer DUpar
les agissements, DROIT PENAL
action ou ET LA
par omission, dont est coupable l'individu et
qui soient de nature à créer un trouble ou un désordre dans la société.
POLITIQUE CRIMINELLEI - DEFINITION ET
1- Que faut-il entendre par branche du droit positif ?
NATURE DU DROIT PENAL
Cela signifie que le droit pénal n'est pas un droit idéal divin, qu'il n'est pas un droit naturel.
C'est un droit positif, constitué de règles posées par les membres de la société en fonction de
l'équilibre des croyances et des projets de celle-ci. A ces règles, sont rattachées des sanctions
particulièrement énergiques qu'on qualifie de peines, d’où le nom de droit pénal.

Le nom de droit criminel provient du fait que les agissements les plus graves réprimés par ce
droit sont qualifiés généralement de crimes.

2- En tant que droit positif, le droit pénal diffère de la morale. Il est certes, dans bien des
cas, établi pour apporter des sanctions sociales à certaines règles morales courantes bafouées
(ne pas tuer, ne pas voler, ne pas escroquer...etc), mais la finalité essentielle réside dans le
souci du législateur d'assurer le respect de toutes les prescriptions tendant à maintenir l'ordre
et la sécurité au sein de la société.

En effet, toute la morale n'est pas sanctionnée par le code pénal. Certains faits contraires à
la morale donc condamnables du point de vue de celle-ci n'entraînent aucune sanction pénale
tel que le mensonge.

Par contre, certains agissements parfaitement neutres au point de vue morale exposent à des
peines pénales parce qu’ils constituent un danger pour la société (l'inobservation des règles
du code de la route, la conduite en état d’ivresse, le port d'arme, le mépris de la
réglementation...). Le droit pénal ne cherche pas à perfectionner moralement l'individu, il se
préoccupe beaucoup plus à donner à l'Etat (par ses juges et ses forces de l'ordre) le moyen de
faire régner l'ordre au sein de la société, car le maintien de l'ordre est indispensable à la paix
sociale, au déroulement harmonieux de toute vie en société, et l'absence d'ordre conduit vite
à l'anarchie dans laquelle aucune société ne peut évoluer.

Le droit pénal ne doit toutefois, pas entrer en conflit avec la morale fondée sur les valeurs
communes des éléments d'une même société. Des lois qui prévoiraient des règles allant à
l'encontre de la liberté de pensée par exemple, seraient oppressives et conduiraient vite à
une tension sociale génératrice de troubles et de désordres.

Il convient de remarquer que l'ensemble des régimes totalitaires reposent sur un droit pénal
draconien traduisant l'abolition des libertés nécessaires à l'épanouissement de la personne. Il
faut enfin dire que le droit pénal est un droit essentiellement sanctionnateur, celui dont les
sanctions ont le pouvoir répressif et coercitif le plus évident.

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En effet, les autres droits (administratif, commercial, civil…) ont leurs propres sanctions,
mais lorsque celles-ci ne suffisent pas à obtenir le respect des règles posées par ces
disciplines, ces derniers font recours au droit pénal et le législateur érige en infraction telle
ou telle transgression aux règles les plus importantes du droit civil commercial, administratif
…etc. C’est ainsi que le code civil, ou de commerce prévoient des sanctions pénales, à l'aide
de renvois au code pénal. C’est le cas des manœuvres frauduleuses prévues par le code civil
mais punies par les sanctions de l’escroquerie prévues par le code pénal.

C’est aussi le cas pour les banqueroutes simples et frauduleuses réglementées par le code du
commerce mais punies d'emprisonnement de (02 mois à 02 ans) par le code pénal.

3- Le droit pénal essentiellement sanctionnateur, comme il a été dit plus haut, a pour objet
l'étude et la faisabilité de la coercition et de répression. Cependant, là n'est pas l'objet
exclusif de cette matière puisque la fonction du droit pénal consiste aussi en la prévention
des agissements anti-sociaux des individus.

Il y a dans le droit pénal un effet préventif qui suppose l'existence des règles précises faisant
connaître au public les détails de la répression correspondants à l'infraction. On peut dire que
la menace pénale ou punitive conduit les individus au respect des règles régissant la vie en
société.

4- Il faut retenir aussi que le droit pénal ne concerne que la répression par l'Etat. Cette
particularité donne au droit pénal son statut de droit public.

5- Le droit pénal concerne la répression des comportements anti-sociaux. Ces comportements


concernés se présentent généralement sous l'une des deux formes qui sont l'action ou
l'abstention.

a- L'action ou la commission qui viennent des verbes "agir" et "commettre" consiste à


accomplir un acte interdit sur une personne, un bien, une valeur, un ordre, interdit car
contraire à l'ordre social. En droit, l'action constitue un agissement positif.

b- L'abstention ou l'omission consiste à ne pas accomplir un acte imposé (ne pas dénoncer un
criminel, ne pas porter secours à une personne en danger, ne pas tenter d'éteindre un
incendie…). L’abstention ou l'omission constitue selon le droit pénal des comportements
négatifs qui engagent dans bien des cas la responsabilité pénale des individus auxquels ils
sont imputés.

6- C'est le législateur (assemblée populaire nationale) qui détermine les règles de vie sociale
et parmi lesquelles, il détermine celles dont la violation amène l'intervention du droit pénal
car de nature (cette violation) a créé un trouble social, un danger pour l'ordre public.

Après avoir examiné ce qu'est le droit pénal, voyons à présent ses fonctions.

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II - LES FONCTIONS DU DROIT PENAL ET LA POLITIQUE
CRIMINELLE
L'existence du droit pénal résulte de ce que les règles posées par le législateur ne sont jamais
intégralement respectées. Elles subissent des transgressions fréquentes, susceptibles de
troubler gravement l'ordre social et c'est dans ce sens que le droit pénal s'impose comme
1- lESsociale.
nécessité MOYENS PREVENTIFS A CARACTERE GENERAL :II -
Il LES
existeFONCTIONS DU DROIT
par ailleurs, un phénomène PENAL
criminel ETscience
dont une LA POLITIQUE
spéciale et assez récente, la
CRIMINELLE
criminologie, s'efforce de rechercher l'ampleur, les causes et les remèdes en vue notamment
d'aider les pouvoirs publics et le législateur dans leurs tâches de conception et d'application
du droit pénal.

Les pouvoirs publics ont pour obligation de rechercher les moyens les plus efficaces afin de
supprimer ou tout au moins, limiter autant que possible la criminalité. Ils poursuivent dans ce
cadre une politique criminelle simultanément avec une politique économique, une politique
étrangère, une politique de l'emploi, une politique de formation, une politique
culturelle….etc.

La politique criminelle d'un Etat peut être définie comme l'ensemble des mesures mises en
œuvre par les pouvoirs publics afin d'obtenir l'observation, aussi complète que possible des
règles de vie sociales dont la violation met en péril l'équilibre de la société. La criminalité et
la politique criminelle sont liées aux autres politiques mises en œuvre par et pour la société.

Cependant, il existe deux grandes séries de moyens auxquels la politique criminelle recourt
généralement et qui sont la prévention et la répression.

1- Les moyens préventifs à caractère général :


Ces moyens sont nombreux et variés. Ils concourent tous à la limitation de la criminalité.

a- Le premier de ces moyens consiste dans l'existence même de la loi pénale qui joue un rôle
2. Lesquimoyens
préventif, répressifs
énumère les infractions individuels :1-et Les
à caractère pénal prévoit les peines dont sont
condamnés
moyenslespréventifs
individus qui commettent,
à caractère pargénéral
action ou par
: abstention, ces infractions.
Partant du principe général de droit "que nul n'est censé ignorer la loi", les lois pénales
informent les individus sur ce qui est permis, et ce qui est défendu sous sanction pénale, ainsi
que sur la gravité respective des agissements auxquels elles s'appliquent. Les lois pénales, par
leur esprit et par la lettre comportent un aspect menaçant dont la fonction est d'influer sur le
comportement de ceux que l'infraction peut tenter, ce qui leur confère une force dissuasive.

En règle générale, si la loi pénale est bien faite, bien dosée et suffisamment diffusée, elle
peut assurer avec efficacité un rôle préventif important.

De même, l'application de la loi pénale réalise un but de prévention, à l'échelle de la société


toute entière. En effet, quand le public voit appliquer effectivement telle ou telle peine à
l'auteur d'une infraction donnée, il se produit une certaine intimidation et une certaine
dissuasion qui renforce l'effet préventif de la loi.
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L'application et l'exécution de la peine de mort dans le cas d'espèce, avaient reçu par les
médias, à l'époque, une large publicité qui allait certainement dans le sens de la prévention
d'une criminalité de cette espèce.

b- Le second moyen de prévention réside dans l'existence de services de surveillance


nombreux et actifs, également indispensables pour déceler les infractions commises, mais
aussi pour prévenir les infractions. Il s'agit des différents services de gendarmerie, de police,
de sécurité. Une diction populaire dit que "la crainte du gendarme est le commencement de
la sagesse sociale".

L'ensemble de ces services remplissent donc une fonction et un rôle préventif fort utile tant
par leur existence, même que par leur intervention et au besoin leurs injonctions et
poursuites au moment où cela s'avère nécessaire. Ces services sont considérés comme les
services publics de l'ordre et de la sécurité au service de la communauté nationale qui les
emploie et les rémunère. Il est d'ailleurs difficile d'imaginer qu'une société puisse s'organiser
et organiser sa sécurité interne en se passant de ces types de services qui sont la gendarmerie
et la police dont les agents peuvent être assimilés à des agents de l'ordre et de sécurité
publics au service des citoyens.

c- Les deux premières mesures étudiées ci-dessus à savoir les lois pénales bien faites et
l'existence de services de police organisés et compétents, l'Etat peut à titre de troisième
moyen promouvoir des mesures dites de prophylaxie sociales destinées à empêcher
l'apparition ou la propagation de fléaux sociaux qui ont un effet amplificateur ou
multiplicateur de la criminalité. Dans bien des cas, ces mesures de prophylaxie sociales
seront bien plus efficaces pour prévenir et limiter la criminalité qu'une répression rigoureuse.

En effet, de telles mesures font constamment partie du large éventail d'action de l'Etat pour
lutter utilement contre divers fléaux sociaux qui sont indiscutablement des facteurs de
criminalité (Alcoolisme, Drogue, Délinquance). Le développement des mesures de
prophylaxie(1)sociales, évite, selon les statistiques des différents pays où elles sont la règle et
la commission de nombreuses infractions. Certains auteurs qualifient d'ailleurs ces mesures,
de substitutifs ou d'auxiliaires pénaux, c'est-à-dire qui aident ou prêtent leur concours à la loi
pénale en ce qui concerne la limitation de la criminalité.

Examinons à présent les différents moyens répressifs qui s'appliquent à l'individu


personnellement responsable d'infraction.

1
Prophylaxis. méthode visant à protéger contre des maladies ou des maux sociaux , à les prévenir (prévention, préventif).
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2. Les moyens répressifs individuels :

Les moyens répressifs sont les mesures de répression mises en œuvre, après coup, c'est-à-dire
à la suite d'une violation dûment constatée de la loi pénale par une ou plusieurs personnes
déterminées. Ces mesures et moyens répressifs ont dans ce cas un caractère individuel et
iII - domaine et contenu du droit
personnel puisque s'appliquant à la personne ou aux personnes coupables de la violation de la
pénal :2. Les moyens répressifs
loi.
individuels :
Les moyens répressifs se subdivisent en deux grandes catégories : les peines et les mesures de
sûreté.

2.1. La peine : celle-ci est la plus ancienne des moyens de répression de la politique
criminelle et la plus couramment employée. Elle a plusieurs fonctions et poursuit des buts
divers.

Le premier but consiste en l'intimidation. Celle-ci s'adresse non seulement à la communauté


nationale par l'effet d'exemplarité qu'elle développe, mais aussi au coupable (Lorsque celui-ci
n'est pas condamné à mort et exécuté) de sorte qu'il craigne dans l'avenir l'application d'une
peine nouvelle après ce qu'il aura enduré et ressenti du fait de celle qu'il aura purgée.

Le second but qui est complémentaire à l'intimidation est la rétribution qui se rattache à la
loi pénale. La peine remplit le rôle du châtiment destiné à punir l'individu pour la faute qui
lui est imputée.

La rétribution qui se veut équitable dans tous les cas, impose au juge de retenir une peine qui
soit généralement proportionnelle à la gravité de la faute commise par le coupable et en
raison de laquelle est retenue sa culpabilité. Le principe de la loi pénale est dans la plupart
des cas de rechercher à lier la peine infligée à la gravité du dommage social causé tout en
modulant par le jeu des circonstances atténuantes ou aggravantes.

C'est donc en raison de son but rétributif que la peine a un caractère afflictif en ce sens
qu'elle doit infliger une certaine souffrance ou un certain gène en compensation du mal social
causé. La peine représente la contrepartie à la transgression de la loi pénale.

Cependant, le juge, qui fonctionne toujours sans parti-pris cherchera toujours à ne pas
exagérer l'ampleur de la souffrance infligée au coupable car dans la peine il est aussi inclus
un but de réadaptation ou de rééducation du coupable concerné. Ce but a d'ailleurs toujours
existé, notamment dans les sociétés modernes, et la politique criminelle tend à lui donner de
plus en plus d'importance.

C'est par la réadaptation des coupables que les doctrines modernes pensent pouvoir réaliser
la plus efficace défense de la société. C’est dans ce sens que les peines fréquemment
appliquées sont désignées par le code pénal sous le vocable de peines correctionnelles. Ce
vocable est bien significatif puisque dans le langage courant "corriger" à un double sens, une
double fonction qui consiste à "punir" et à "améliorer" le coupable en tant qu'élément de la
société.

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Il convient aussi de retenir que par le fait que la peine poursuit un but de réadaptation et de
rééducation en vue de la réinsertion sociale du coupable, elle se trouve forcément orientée à
la fois vers le passé et vers l'avenir : Elle se préoccupe, par la transformation qu'elle aura
réalisée chez l'individu, d'éviter que celui-ci ne commette à l'avenir de nouvelles infractions.
On peut donc dire que, quoique répressives, les peines doivent réaliser également une
certaine action préventive.

Ce ne sera que dans les cas complètement désespérés que la peine aura une fonction
éliminatrice, c'est le cas de la peine de mort qui se trouve au fur et à mesure de l'évolution
des sociétés de plus en plus controversée. A ce titre, de nombreux pays ont opté pour
l'abolition (interdiction, suppression) de peine de mort quel que soit la nature du crime
commis.

2.2- Les mesures de sûreté : L'aspect préventif évoque ci-dessus est encore plus
marqué pour les mesures de sûreté dont l'emploi est beaucoup plus récent. elles ont un but
préventif consistant à remédier à l'état dangereux que présente un individu à un moment
donné, sans avoir à rechercher si cet état est dû ou non à sa faute et sans rechercher avant
tout à lui infliger un blâme ou une punition sociale.

Ces mesures de sûreté ont davantage un caractère de traitement que de répression, et


tendent à la fois à protéger la société contre les risques de nouvelles infractions de la part de
l'individu incriminé et à le préparer par une action de rééducation en milieu carcéral ou en
milieu ouvert, à mener ultérieurement une vie sociale normale.

Ces mesures de sûreté, destinées à prévenir de nouvelles infractions se réaliseront souvent


par voie de la neutralisation. C'est le cas notamment pour le dément, qui, s'il est dangereux,
sera interné dans un établissement hospitalier spécialisé, jusqu'à ce qu'il recouvre. Grâce à
des soins médicaux adéquats, un meilleur équilibre mental. C'est également le cas pour les
récidivistes incorrigibles qui sont exposés à la tutelle pénale qui s'exécute généralement par
l'incarcération en milieu fermé.

Souvent aussi, la mesure de sûreté sera orientée encore plus nettement vers le traitement et
la réadaptation. C'est le cas, en particulier lorsque le délinquant est mineur. Celui-ci fait en
principe, l'objet des mesures de rééducation de préférence à des mesures de peine. Les
mesures de ce genre existent aussi à l'encontre des personnes intoxiquées par les stupéfiants
(drogues) et les alcooliques dangereux pour autrui.

Il faut retenir par ailleurs que la technique des mesures de sûreté, les caractères qu'elles
présentent ainsi que la procédure à mettre en œuvre pour les prononcer, sont complètement
différents de ce qui se passe en matière de peine. Il convient enfin de signaler qu'un chapitre
consacré aux mesures de sûreté est prévu dans le cadre de ce cours.

Cela dit, quels sont le domaine et le contenu du droit pénal ?

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III - DOMAINE ET CONTENU DU DROIT PENAL :

Entendu au sens large, le droit pénal se subdivise en plusieurs branches dont le droit pénal
général, le droit pénal privé, la procédure pénale et la science pénitentiaire. Que recouvre
chacune
1- LEdesDROIT
notions en question GENERAL
PENAL ? :III - DOMAINE
ETLeCONTENU
1- DU
droit pénal DROIT: PENAL :
général
Cette discipline consiste dans l'étude de l'infraction et des conditions générales pour qu'une
personne puisse être considérée comme responsable d'une infraction devant entraîner la
peine pénale.
2- Le droit pénal spécial
Le:1-
droit
Lepénal général
droit a également
pénal général pour objet, l'étude des diverses peines qui peuvent être
infligées ainsi que les modalités de dosage des peines en question, suivant les cas de
:
situations juridiques que la pratique peut présenter.

2- Le droit pénal spécial :

Cette matière consiste dans l'étude détaillée non plus de l'infraction en général, mais des
diverses infractions que connaît le droit en général, mais dont la sanction relève du droit
pénal.
3. La Ces infractions
procédure peuvent être le vol, l'abus de confiance, l'outrage public à la pudeur, la
pénale
rébellion, les banqueroutes, l'abus de biens sociaux, la distribution de dividendes fictifs, la
:2- Le droit pénal spécial :
mauvaise gestion….etc.

Le droit pénal spécial est en quelque sorte l'étude du catalogue des infractions avec leurs
divers éléments, les circonstances aggravantes prévues pour certaines infractions, et le tarif
correspondant à chacune d'elles en matière de répression. Le droit pénal spécial associe en
définitive l'ensemble des branches du droit Algérien avec le code pénal.

3. La procédure pénale :

Cette troisième branche du droit pénal concerne l'étude et la formalisation des différentes
règles et modalités techniques de la mise en œuvre de la répression prescrite par les lois
pénales. Elle concerne aussi les différents rouages qui sont amenés à intervenir dans la mise
4- La science
en œuvre de la répression pénale.
pénitentiaire :3. La
L'ensemble des règles organisant la procédure pénale Algérienne sont contenues dans le code
procédure pénale :
de procédures pénales promulgué par ordonnance n°66-155du 8 Juin 1966 portant code de
procédures pénales. Ce code, a lui-même, fait l'objet de compléments et de modifications
nombreuses, par ordonnances législatives et par la loi. La première remonte à l’ordonnance
n° 68-10 du 23 Janvier 1968. Les plus récentes qui sont le fruit de la réforme de la justice, à
la loi 01-08 du 26 juin 2001 qui a introduit l’indemnisation en raison d’une détention
provisoire, et la loi 04-14 du 10 Novembre 2004 , la loi n° 06-23 du 20 Décembre 2006 , la

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loi nº 09-01 du 25 février 2009 et la loi n° 14-01 du 04 Février 2014, notons que le code de
procédures pénales comme tous les autres codes doit être réviser dans son ensemble afin de
le mettre en conformité avec les instruments internationaux.
Ce code est structuré en livres, en titres, en chapitres, en sections et en articles. Le code de
procédures pénales comporte 468 articles, il examine les conditions dans lesquelles les
infractions sont découvertes, poursuivies et prouvées.

Il détermine aussi, les rouages et les juridictions qui ont à prendre en charge et à connaître
les procès répressifs, les règles relatives au déroulement du procès jusqu'à la décision
définitive après épuisement des différentes voies de recours permises. Comme son nom
l'indique, ce code régit toute la procédure pénale requise par l'infraction pénale, jusqu'à
l'aboutissement à la décision définitive. Il convient particulièrement de signaler que le code
de procédures pénales prévoit en son livre III l'ensemble des règles propres aux procédures
touchant l'enfance délinquante.

4- La science pénitentiaire :
La science pénitentiaire que l'on range dans la branche du droit pénal, a pour objet l'étude de
tout ce qui touche à l'exécution des peines, et particulièrement des peines privatives de
liberté (emprisonnement). Cette science étudie l’efficacité des peines, ainsi que leur régime
IV - qui4-doit être
d'exécution La organisé
science
de façon à ce que ces peines produisent tous les effets
pénitentiaire
répressifs : attendus.
ou éducatifs
Il faut aussi signaler que d'autres sciences criminelles existent à côté du droit pénal qui les
génèrent et qui en retour le complètent.

Les unes dites sciences criminalistiques ou police scientifique groupent les diverses sciences
et techniques qui permettent de lutter contre les infractions ignorées en les faisant
découvrir, et contre les délinquants inconnus en permettant de les identifier. On peut citer
parmi les sciences criminalistiques la médecine légale, la toxicologie, l'anthropométrie (qui
est une méthode d'identification des criminels reposant sur la description du corps humain
utilisant les mesures, les photographies, les empreintes digitales), la dactyloscopie (qui est le
procédé d'identification des individus par leur écriture), la balistique (science qui étudie les
mouvements des corps et des projectiles (balles)), les analyses d'armes, de tâches, de tissus,
de substances diverses…etc

Les autres sciences dites sciences criminologiques ont pour objet d'étudier le phénomène
criminel dans sa réalité sociale (sociologie criminelle) et dans sa réalité individuelle (biologie
criminelle, psychiatrie criminelle).

Les résultats de ces différentes sciences sont fort utiles, d'abord au législateur qui formule les
règles et lois pénales, ensuite au juge qui doit les appliquer à des cas concrets. La
criminologie synthétise et systématise les résultats de toutes ces sciences.

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LEÇON N°02 :L’INFRACTION PENALE

OBJECTIF DE LA LEÇON :A la fin de cette leçon, le stagiaire doit être capable de


définir et de classifier les infractions pénales.
LEÇON N°02 :L’INFRACTION PENALE
PLAN DE LA LEÇON :

INTRODUCTION

I-DEFINITION DE L’INFRACTION
1- L’infraction et le délit civil ou quasi-délit civil
2- L’infraction et la faute disciplinaire

II- CLASSIFICATION DES INFRACTIONS

III- L’ELEMENT LEGAL DE L’INFRACTION PENALE


1- Le principe de la légalité de l’infraction et de la peine
2- L’application des lois pénales dans le temps
3- L’application des lois pénales dans l’espace

IV- L’ELEMENT MATERIEL DE L’INFRACTION PENALE


1- Les actes internes
2- Les actes externes
3- Les actes préparatoires de l’infraction
4- Les actes d’exécution de l’infraction

V- L’ELEMENT MORAL DE L’INFRACTION


1- Les degrés de l’élément moral
2- Les complications de l’élément moral
3- Disparition de l’élément moral ou les causes de non-imputabilité de l’infraction
4- L’altération de l’élément moral

VI- L’ELEMENT INJUSTE DE L’INFRACTION


1- La légitime défense
2- L’ordre de la loi et le commandement de l’autorité légitime
3- L’état de nécessité
4- L’excuse atténuante de provocation
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VII- LA COMPLICITE OU LES PARTICIPANTS DE L’INFRACTION
1- Notions générales relatives à la complicité
2- Distinction entre co-auteur et complice dans l’infraction
3- Les conditions de la complicité punissable
4- Les peines de la complicité punissable

CONCLUSION

EXERCICES AUTO-CORRIGES

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INTRODUCTION :
Le terme infraction vient du mot latin infractio dont dérive le verbe enfreindre qui veut dire,
en le rapportant au droit, violer une loi, un règlement, un engagement contractuel, une
convention, etc.…
I.DEFINITION DE
Le terme infraction appelle à l’esprit plusieurs concepts dont : La faute, le manquement, la
L’INFRACTION :INTRODU
transgression, la violation, la dérogation, la contravention, le délit et enfin le crime.
CTION :suppose donc l’irrespect envers la loi, les règles de conduite sociale…
L’infraction

Par ailleurs, l’infraction est souvent désignée sous le nom de délit. Cette expression est alors
employée au sens large et est synonyme d’infraction. Cependant, elle risque de prêter à
confusion, car le délit a aussi un sens étroit en droit, le délit étant une des trois formes
d’infraction avec la contravention et le crime.

Nous aurons par ailleurs au cours des développements du cours à distinguer l’infraction ou
délit pénal, du délit ou quasi-délit civil et de la faute disciplinaire. Mais, essayons de définir
l’infraction.

I.DEFINITION DE L’INFRACTION :
Le code pénal Algérien ne donne aucune définition de l’infraction. Les auteurs de droit
considèrent cependant que l’infraction réside dans le fait de commettre une action ou une
omission qui est interdite par une loi, sous la menace des peines ou des mesures de sûreté
L’INFRACTION
devant ETqui
être infligées à celui LEs’en
DELIT
rendraitCIVIL
coupable.
OUla QUASI-DELIT
Ainsi personne qui vole une chose qui ne lui appartient pas (Appropriation frauduleuse)
CIVILun:I.DEFINITION
commet acte interdit par DE
la loi (Article 350 du code pénal) et punissable d’un
emprisonnement et d’une amende.
L’INFRACTION :
De même lorsqu’une personne peut empêcher, par son action immédiate, sans risque pour
celle-ci ainsi que pour les tiers, soit un fait qualifié crime, soit un délit contre l’intégrité
corporelle d’une personne tierce, s’abstient de le faire, cette attitude serait qualifiée
d’action par abstention ou par omission et expose son auteur à une peine d’emprisonnement
et une amende fixées toutes deux par l’article 182 du code pénal.

De la définition de l’infraction, il ressort que celle-ci comporte trois éléments :

1- Un fait, action ou omission, prévu par un texte comme l’est aussi la peine ou la mesure de
sûreté : C’est l’élément légal de l’infraction ;

2- La réalisation du fait défendu : C’est l’élément matériel ;

3- La faute de l’auteur de ce fait : C’est l’élément moral.

Quelles sont à présent les distinctions qu’il convient de faire entre l’infraction et le délit
civil, d’une part, et l’infraction et la faute disciplinaire, d’autres parts.

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1. L’infraction et le délit civil ou quasi-délit civil :
L’article 124 du code civil stipule « Tout acte quelconque de la personne qui cause à autrui
un dommage, oblige, par la faute duquel il est arrivé à le réparer ». Si le fait dommageable
est volontaire, il s’agit d’un délit civil. Par contre si le fait est consécutif à une négligence ou
2. 2. L’infraction et la faute
à une imprudence, autrement dit si le fait dommageable a été commis involontairement, sans
intentiondisciplinaire
de nuire, il s’agit:L’infraction et le délit civil ou
alors d’un quasi-délit.
quasi-délit civil :
Le principe posé par l’article 124 du code civil consiste en ce que l’auteur d’un délit ou d’un
quasi-délit civil est tenu de réparer le préjudice subi par le tiers. (Le piéton renversé et
blessé par un engin peut réclamer la réparation au conducteur de l’engin).

La responsabilité civile délictuelle ou quasi-délictuelle a son fondement dans la violation


d’une obligation légale (Article 124) et diffère en conséquence de la responsabilité civile
contractuelle qui trouve son origine dans l’inexécution d’une obligation contractuelle.

Le délit civil est défini en termes très généraux par l’article 124, par l’article 125 qui exonère
dans certains cas l’incapable (Qui agit sans discernement), par l’article 126 (Du code civil) qui
institue la responsabilité partagée lorsqu’un fait dommageable est imputable à plusieurs co-
auteurs. Il est également défini aux articles 134 (Et suivants) et 138 (Et suivants) du code civil
qui exige la réparation des dommages causés par le fait des choses que l’on a sous sa garde
(Chiens enragés, immeubles etc.) et des personnes dont on doit répondre (Enfants mineurs,
délinquants, incapables, toute personne frappée d’incapacité légale…).

Le délit pénal, au contraire du délit ou du quasi- délit civil, est lui, défini par une loi.

Le délit ou le quasi-délit civil n’entraînent que l’obligation de réparer, par l’octroi d’une
indemnité (Article 132 du code civil) le dommage causé par la faute. La grande différence
avec le délit pénal, c’est ce que celui-ci est sanctionné par une peine, une amende ou une
mesure de sûreté.

2. L’infraction et la faute disciplinaire :

La faute disciplinaire peut être définie comme « La violation, par une personne qui appartient
à un corps (Policier, instituteur, administrateur, médecin, notaire, avocat…) des obligations
professionnelles qui se rattachent à son corps, à ses fonctions, à ses missions, qui perturbent
II.CLASSIFICATIONS DES
celles-ci tout en étant dommageables, pour le tiers ».
INFRACTIONS :2. L’infraction et la faute
A la différence du délit pénal, les fautes disciplinaires ne sont pas toujours définies par un
disciplinaire :
texte ou le sont de manière assez générale notamment dans certains codes de déontologie ou
dans certains règlements professionnels. Ces fautes disciplinaires ne donnent pas lieu, comme
pour les infractions pénales, à de vérifiables peines. Elles donnent généralement lieu à des
mesures spéciales destinées à maintenir pour des raisons d’ordre et d’intérêt public,
l’autorité morale et le respect du corps auquel appartient l’auteur du manquement ou de la
faute et qui est poursuivi disciplinairement.

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Les sanctions disciplinaires sont prononcées par des juridictions très spécialisées qui
n’appartiennent pas à l’ordre judiciaire. Parmi ces juridictions spécialisées on peut citer : Le
conseil supérieur de la magistrature pour les magistrats, le conseil de l’ordre des avocats
pour les avocats, le conseil de l’ordre des médecins, les commissions paritaires de discipline
des administrateurs, des instituteurs des professeurs, des ingénieurs etc.

Après ces quelques préliminaires consacrés à la définition de l’infraction et aux éléments qui
la différencient du délit et du quasi-délit civils ainsi que de la faute disciplinaire, examinons
au titre de la deuxième section de ce chapitre la classification des infractions.

II.CLASSIFICATIONS DES INFRACTIONS :


Le code pénal Algérien, comme la plupart des législations des autres pays, a consacré la
classification tripartie des infractions par le moyen de son article 27 qui stipule : « Selon leur
degré de gravité, les infractions sont qualifiées crimes, délits ou contraventions et punies de
peines criminelles, délictuelles
CLASSIFICATION ou contraventionnelles
TRIPARTITE DES ». Cette classification tripartie fondée
sur le degré de gravité des infractions qui en correspondent. Ainsi :
INFRACTIONSII.CLASSIFICATIONS DES
- Les crimes sont des infractions punies de peines criminelles ;
INFRACTIONS :
- Les délits à la loi pénale sont des infractions punies de peines délictuelles ;
- Les contraventions à la loi pénale sont des infractions punies de peines
contraventionnelles.

1. Classification tripartite des infractions

Pour savoir dans quelle catégorie, crimes, délits ou contraventions, on doit ranger telle ou
telle infraction, il convient de se reporter au code pénal ou au texte qui sert de siège à
2. 2. Intérêts de la classification tripartite :Classification
l’infraction et de relever la peine encourue.
tripartite des infractions
Le tableau ci-dessous donne un aperçu sur les conditions, la qualification de l’infraction et la
nature de la peine à travers quelques exemples simplifiés.
Qualification
Nature de la peine
Peines indiquée de
infligée
l’infraction
1- Peine de mort Crime Peine criminelle
2- Réclusion à perpétuité (à vie) Crime Peine criminelle

3- Réclusion de 5 à 20 ans Crime Peine criminelle


4- L’amende Crime Peine criminelle
5- Emprisonnement de 2 mois à 5 ans Délit Peine délictuelle

6- Amende de plus de 2000 DA Délit Peine délictuelle


7- Emprisonnement d’un jour à 2 mois Contravention Peine
contraventionnelle
8- Amende de 20 DA à 2000 DA Contravention Peine
contraventionnelle

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Pour étayer ce tableau et aider à sa compréhension, l’on peut citer certains types
d’infractions :

- L’emprisonnement est un crime, au même titre que l’assassinat et le parricide (Meurtre


commis par un fils ou une fille sur la personne de sa mère ou de son père) qui sont punis de la
peine de mort (Article 261 du code pénal) ;
- Le vagabondage est un délit que l’article 196 du code pénal sanctionne d’une peine
d’emprisonnement pouvant aller d’un à six mois ;
- L’utilisation des poids et des mesures différents de ceux qui sont établis par les lois
constitue une contravention si l’on se réfère aux dispositions de l’article 451.

2. Intérêts de la classification tripartite :


Cette classification présente des intérêts pratiques importants :

1- Au plan de la compétence, les crimes sont jugés par les cours alors que les délits et
3. Les infractions
contraventions par ; action ou par
relèvent des tribunaux

2-inaction
Au plan de :2. Intérêts
la procédure, de la classification
les infractions les plus graves donnent lieu à des formalités plus
tripartite
complexes. Les: crimes font obligatoirement l’objet d’une information préalable devant le
juge d’instruction, puis devant la chambre d’accusation avant d’être jugés. Les délits sont,
quant à eux, renvoyés devant le tribunal sur simple citation directe à la requête du Procureur
de la République ou de la partie civile, soit après interrogatoire du Procureur de la
République, soit à la suite d’une simple instruction. Les contraventions sont renvoyées devant
le tribunal sur une citation directe du Procureur de la République ou de la partie civile. Il est
rare qu’une contravention donne lieu à une infraction préalable ;

3- En matière de prescription, la distinction tripartie des infractions présente beaucoup


d’intérêts.

La prescription de l’action publique est de :

- 10 ans révolus pour les crimes ;


- 03 ans révolus pour les délits ;
- 02 ans révolus pour les peines de contraventions (Articles 7,8 et 9 du code de procédure
pénale).

La prescription des peines est quant à celle de :

- 20 années révolues pour les peines criminelles ;


- 05 années révolues pour les peines délictuelles ;
- 02 années révolues pour les peines contraventionnelles (Articles 613,614 et 615 du code de
procédure pénale).

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Dans le cas où les peines retenues n’ont pas été exécutées dans les délais de prescription
retenus, celles-ci sont annulées, de plein droit et le condamné se trouve soustrait aux effets
de la condamnation. Ces prescriptions laissent toutefois subsister les incapacités prononcées
par la décision de condamnation (Voir les articles 613,614 et 615 du code de procédure
pénale).

4- La tentative en matière de crime est toujours punissable alors que la tentative en matière
de contravention ne l’est pas (Articles 30 et 31 du code pénal).

5- La complicité en matière de crime et de délit est punie de la même peine réprimant le


crime ou le délit considéré. Par contre la complicité est écartée en matière de contravention
(Article 44 du code pénal).

6- La récidive, les circonstances atténuantes, le sursis, le casier judiciaire, la réhabilitation


ou la révision reçoivent des applications différentes selon la catégorie à laquelle se rattache
l’infraction.

Après avoir étudié la classification tripartie des infractions ainsi que les intérêts divers qui
résultent de cette classification, examinons à présent la typologie des différentes infractions.

3. Les infractions par action ou par inaction :


L’infraction peut être consécutive à l’action ou à l’inaction

3.1- L’infraction par action ou commission (commettre) : Dans ce cas,


4. Les peut
l’infraction infractions
consister en unintentionnelles et non
acte constaté qu’on appelle action ou commission. Sont des
intentionnelles
infractions :3.
par actions le faitLes infractions
de donner la mort (Lepar action
meurtre), le fait de soustraire de manière
frauduleuse la chose d’autrui (Le vol).
ou par inaction :
3.2- L’infraction par l’inaction ou omission :Dans ce cas, l’infraction peut consister
en un acte négatif qu’on appelle une inaction ou omission d’action (Oublier d’agir). Le fait de
ne pas porter secours à une personne en péril, de ne pas avertir les autorités d’un crime
prémédité dont on a connaissance, le fait de ne pas déclarer une maladie contagieuse quand
cette déclaration est rendue obligatoire, le défaut d’affichage des prix quand cela est
obligatoire…etc constituent autant d’infractions par omission.

3.3- La commission d’infraction par inaction :L’infraction peut se réaliser par


commission d’une action négative, c'est-à-dire l’omission. Pour l’illustrer, prenons l’exemple
de parents indignes qui oublient volontairement d’alimenter leur enfant paralytique en vue
de lui donner la mort. Dans ce cas d’espèce les parents, auteurs de l’infraction par omission,
sont punis comme coupables d’assassinat (Si l’enfant meurt) ou de tentative de crime (Article
269 du code pénal) (Si l’enfant échappe à la mort).

4. Les infractions intentionnelles et non intentionnelles :

L’élément principal constitutif de l’infraction est généralement constitué par l’intention. Il y


a cependant des infractions pour lesquelles l’intention n’est pas retenue.
5. Les infractions instantanées et les infractions
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continues :4. Les infractions intentionnelles et non
intentionnelles :
Il importe cependant de ne pas confondre l’intention avec la volonté et le mobile.
4.1- La volonté dans l’infraction pénale :En règle générale, il ne peut y avoir
d’infraction sans une volonté libre. Par exemple, le code pénal ne qualifie pas d’infraction
l’acte commis par un aliéné, ni celui commis par une personne contrainte par une force
majeure, ni celui commis par une personne se trouvant en légitime défense ou obéissant à
l’ordre de la loi. Ce principe général s’appliquent à toutes les infractions qu’elles soient
intentionnelles ou non intentionnelles.

4.2-Le mobile dans l’infraction pénale :Le mobile est le motif qui détermine une
personne à commettre une infraction. Le mobile peut être la haine, la vengeance, le gain
d’argent facile, l’honneur…etc. Le mobile est généralement pris en considération dans
l’appréciation du montant de la peine.

4.3-L’intention :L’intention est la tendance vers un but déterminé, la conscience chez le


coupable d’enfreindre ce qui est interdit. Si l’intention a été mûrie et étudiée, celle-ci
constitue une préméditation qui est une cause d’aggravation de la peine. Un meurtre (Article
253 du code pénal) lorsqu’il est prémédité, étudié et préparé devient un assassinat (Article
254 du code pénal).

En général tous les crimes sont intentionnels. Les délits le sont aussi sauf dans de rares cas,
tels l’homicide involontaire, les coups et blessures involontaires. Les contraventions ne sont
généralement pas intentionnelles (Articles 268 et 269 du code pénal).

Après l’étude des infractions intentionnelles et non intentionnelles, examinons l’infraction


dans le temps, selon la durée.

5. Les infractions instantanées et les infractions continues :


Par rapport à leur espace dans le temps, les infractions sont de deux ordres.

5.1- Les infractions instantanées :Sont celles qui s’accomplissent en un instant,


6. Les infractions
immédiatement, flagrantes
elles sont généralement etfréquentes.
les plus non flagrantes :5. Les
Le vol, l’homicide, les coups et
infractions
blessures, instantanées
l’incendie, les effractionset les infractions
et d’autres continues
infractions qu’il :
serait fastidieux d’énumérer,
entrent dans la catégorie des infractions instantanées.

5.2- Les infractions continues :Qu’on qualifie aussi de successives sont celles dont la
réalisation dure un certain temps. L’abandon de famille dans lequel le père ou la mère
abandonne pendant plus de deux mois la résidence familiale ou ne verse pas la pension
alimentaire à laquelle il a été condamné (Article 330 et 331 du code pénal), de même que le
recèle de choses enlevées ainsi que la séquestration de la personne enlevée entrent dans la
catégorie des infractions continues.

Cette classification a un impact important notamment en matière de prescription. Celle-ci a


pour point de départ, le jour où le fait a été commis pour les infractions instantanées (Jour
du vol par exemple).Pour les infractions continues, la prescription a pour point de départ le
jour où l’infraction a cessé, à partir du jour ou du moment où le voleur, par exemple, cesse
d’avoir en sa possession la chose frauduleuse détournée.

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Il existe aussi la forme selon laquelle l’infraction est découverte ou établie. Elle peut être
soit flagrante, soit non flagrante.

6. Les infractions flagrantes et non flagrantes :


L’infraction flagrante ne concerne que les crimes ou délits. Le caractère flagrant ne concerne
pas les contraventions. L’infraction flagrante est celle qui se commet au moment où, on la
découvre, ou celle qui vient de se commettre.
7. Les infractions simples et d’habitude :6. Les
Il y a aussi crime ou délit flagrant lorsque dans un temps très voisin de l’action, la personne
infractions
soupçonnée flagrantes
est poursuivie etclameur
par la non flagrantes : d’accusation par un public qui a
publique (Forme
assisté à l’infraction) ou est trouvé en possession de l’arme du crime, de l’objet volé après
meurtre, ou s’il existe des traces et indices laissant présumer qu’elle a participé au crime ou
au délit. Dans tous les autres cas l’infraction n’est pas flagrante.

Cette distinction entre infractions flagrantes, et infractions non flagrantes implique une
importance considérable en matière de procédure pénale et aussi pour ce qui concerne
l’application de la peine. L’établissement de la vérité à partir de laquelle on établit la
culpabilité est essentiel : Lorsque l’auteur de l’infraction est pris sur le fait, en flagrant délit,
la preuve de l’infraction est certaine et irréfutable, la poursuite s’exerce plus rapidement et
l’application de la peine est rapprochée par rapport à la commission de l’infraction.

Une procédure pénale dite de flagrant délit permet de juger le jour même ou dans les huit
jours, l’auteur d’un délit placé auparavant sous mandat de dépôt (Emprisonnement en
attendant jugement)par le procureur de la République.

Les infractions peuvent être aussi qualifiées d’infractions simples ou d’infractions d’habitude.
C’est ce que nous allons examiner au paragraphe suivant.

7. Les infractions simples et d’habitude :


7.1- Les infractions dites simples surviennent lorsqu’un seul acte, unique inédit, isolé
suffit à les constituer. Il faut souligner que la plupart des infractions relèvent de cette
catégorie : Le vol découle de la soustraction frauduleuse d’une chose qui appartient à
8. Les infractions matérielles et les
l’autrui, le meurtre survient d’un coup porté sur la victime avec ou sans arme…
infractions formelles :7. Les infractions
7.2- Les infractions
simples d’habitude
et d’habitude : exigent la répétition de plusieurs actes, qui pris
individuellement, ne suffiraient pas à les constituer. Leur répétition dénote une habitude
mauvaise qui laisse apparaître un véritable danger social chez leur auteur. Citons à titre
d’exemple d’abord le fait de vendre habituellement de la drogue et autres substances
hallucinogènes interdites, ensuite, comme second exemple, le fait d’inciter, de favoriser ou
de faciliter « Habituellement » la débauche ou la corruption de mineurs de moins de dix-huit
ans, de l’un et de l’autre sexe, comme il est stipulé par l’article 342 du code pénal.

Une autre classification nous permettra de distinguer entre les infractions matérielles et les
infractions formelles. C’est ce que nous allons examiner au paragraphe qui suit.
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8. Les infractions matérielles et les infractions formelles :

8.1- Les infractions matérielles sont celles qui impliquent que le résultat
dommageable envisagé par l’auteur de l’infraction ait été atteint. Ainsi le meurtre n’est
constitué qu’une fois que la victime est morte, le vol n’est constitué qu’une fois que le voleur
9. Les autres catégories d’infractions :8. Les infractions
s’est emparé de la chose convoitée et l’a emportée.
matérielles et les infractions formelles :
8.2- Les infractions formelles, beaucoup plus rares, sont réalisées indépendamment
des résultats attendus. L’exemple classique est celui de l’emprisonnement que l’article 260
du code pénal définit comme « Tout attentat à la vie d’une personne, par l’effet de
substances qui peuvent donner la mort plus ou moins promptement, de quelque manière que
ces substances aient été employées ou administrées et quelles qu’en aient été les suites ».

8.3- Intérêt de cette classification entre infractions matérielles et infractions


formelles : Cette classification est d’une importance essentielle pour comprendre la
théorie de la tentative : Le désistement volontaire qui exonère l’auteur d’une infraction
tentée n’est admis que dans le cas d’une infraction matérielle et non d’une infraction
formelle.

Dans le paragraphe qui suivra seront examinés les derniers types de l’infraction prévus par le
code pénal. Il s’agit des infractions contre la chose publique et les particuliers, les infractions
de droit commun et politiques, et les infractions de droit commun et militaires.

9. Les autres catégories d’infractions :

9.1 – Les infractions contre la chose publique, les particuliers et les


entreprises : Par principe d’équilibre social, toute infraction porte toujours atteinte à la
III.L’ELEMENT
société LEGAL
: C’est pourquoi DE L’INFRACTION
le Ministère public qui représente cette société (Par le moyen d’un
Magistrat : Le procureur) a le pouvoir de poursuivre n’importe quelle infraction sous réserve
PENALE :9. Les autres catégories
quelquefois (Pas toujours) de l’accord de la partie civile, de la partie lésée. Certaines
d’infractions
infractions :
sont cependant dirigées directement contre la chose publique ; le code Algérien
les distingue très nettement de celles qui sont dirigées contre les particuliers en consacrant
un titre entier de son livre III aux crimes et délits contre la chose publique, et un autre titre
aux crimes et délits contre les particuliers. Il a prévu en outre un titre spécial, le titre III
relatif aux atteintes, au bon fonctionnement de l’économie nationale et des établissements
publics.

Les crimes et délits contre la chose publique mettent en danger l’existence même de l’Etat,
ses institutions, la paix et la sécurité publique ainsi que le crédit de la nation.

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9.2 – Les infractions de droit commun et politiques : Le code pénal ne prévoit pas
et ne définit pas les infractions politiques. Il ne prévoit aucune peine spéciale en matière
politique et n’attribue à aucune juridiction pénale le pouvoir de juger les affaires politiques.
L’infraction politique n’étant pas cependant méconnue, seul le code de procédure pénale en
parle. Ce code écarte en son article 600 la contrainte par corps à l’égard des condamnations
pour crimes et délits de droit commun ; ce qui élimine les crimes et délits politiques
empêchent le juge de faire bénéficier du sursis à l’exécution d’une peine d’emprisonnement
et entraînent la révocation du sursis comme le stipule l’article 593 du code de procédure
pénale.

L’infraction politique est en principe l’infraction qui a un objectif politique, celle qui porte
atteinte à l’organisation politique de l’Etat. Pour illustrer, on peut dire que le complot
tendant à changer la forme du gouvernement ainsi que la fraude électorale constituent
chacun un délit politique.

L’infraction politique peut également être connexe à d’autres types d’infractions, telles que
le pillage d’un magasin d’armes ou de dynamite, qui constitue en même temps un vol (délit
de droit commun) et d’un délit politique si le but réel du vol est l’utilisation des armes à
l’appui d’un mouvement insurrectionnel.

Par cette courte démonstration nous touchons à l’insuffisance du droit Algérien face aux
infractions politiques. C’est au juge qu’il appartiendra face aux lacunes de la loi, de
déterminer la part de l’infraction politique et la part de l’infraction de droit commun dans
chaque cas d’espèce qui lui est présenté.

9.3 – Les infractions de droit commun et militaires : Les infractions commises par
les militaires sont de deux ordres juridiques : Militaire ou de droit commun. Les infractions
commises par les militaires sont donc soit des infractions militaires, soit des infractions de
droit commun.

a- Les infractions militaires : Les infractions militaires consistent dans la transgression aux
obligations militaires. Ces obligations sont codifiées dans les lois militaires et notamment par
l’ordonnance N° 71- 28 du 22 Avril 1971 portant code de justice militaire.

b- Les infractions de droit commun commises par les militaires :Les infractions ordinaires
de droit commun commises par des militaires ne sont pas prévues par des lois militaires, mais
par les lois pénales ordinaires tels le code pénal et autres textes spéciaux. Il importe
seulement qu’elles soient jugées sur la base des lois ordinaires, mais par les juridictions
militaires lorsque ces infractions ont été accomplies à l’intérieur des sites militaires : Ce sera
le cas par exemple du vol d’un objet au préjudice d’un autre militaire. Ces infractions sont
dites mixtes.

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III.L’ELEMENT LEGAL DE L’INFRACTION PENALE :
Le code pénal Algérien fonde la peine sur le principe de la légalité, autrement dit, il ne peut
être infligé de peine qui ne soit prévue par la loi. Au titre de cette section, il sera également
procédé à l’examen de l’application des lois pénales dans le temps ainsi que dans l’espace.
LE PRINCIPE DE LA LEGALITE DE L’INFRACTION
1. Le principe de la légalité de l’infraction et de la peine :
ET DE LA PEINE :III.L’ELEMENT LEGAL DE
L’INFRACTION
1.1- Le principe dePENALE
la légalité:: Le principe de légalité est posé d’emblée à l’article 1er
du code pénal qui stipule : « Il n’y a pas d’infraction, ni de peine ou de mesure de sûreté sans
loi ».
2. 2. L’application des lois pénales dans le temps :Le
Cette principe de la légalité
disposition constitue de l’infraction
la proclamation législative duet de lafondamental
principe peine : de la légalité
des infractions et des peines auxquelles le législateur associe les mesures de sûreté.

Il convient de noter que le mot loi utilisé dans les textes Algériens, notamment au sein de
l’article 1er du code pénal, doit être entendu au sens large et recouvre les textes à caractère
législatif (Lois et ordonnances) et ceux à caractères réglementaire (Décret et arrêtés).

Voyons à présent pourquoi le principe de la légalité est fondamental.

1.2 - La justification du principe de la légalité : Le principe de la légalité se


justifie à un double point de vue, celui de l’intérêt du justiciable, du point de vue de
l’intérêt de la société. En effet personne ne se sentirait en sécurité si on risquait de se voir
culpabilisé à tout instant des actes non défendus au moment de leur commission et si de
même on se voyait appliquer des peines et des mesures de sûreté qui ne sont pas signalées à
l’avance.

Par ailleurs, l’on peut affirmer que la société ainsi que les personnes qui la constituent sont
mieux protégées lorsqu’une infraction ainsi que la peine qui la sanctionne sont fixées par la
loi. Enfin ; la puissance d’intimidation est plus forte que si la détermination des infractions et
des peines était laissée à la libre appréciation des juges et des autorités.

Le système de la justice fondée sur la légalité offre l’avantage inestimable de garantir,


l’ensemble des libertés individuelles tout en laissant un champ de manœuvre réduit pour ce
qui est de l’arbitraire et cela grâce notamment aux modalités précises d’application du
principe de l’égalité définie par le législateur.

1.3 - L’application du principe de légalité : Qu’elles soient définies ou simplement


désignées par leur simple nom, il n’en demeure pas moins que les peines, sanctions et
mesures correspondant à chaque infraction ont été expressément prévues par le code pénal
et les lois le complétant.

Après l’étude de l’élément légal de l’infraction et de la peine, examinons l’application des


lois pénales, dans le temps et dans l’espace.

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2. L’application des lois pénales dans le temps :
L’objet de ce paragraphe va porter sur la rétroactivité ou la non-rétroactivité des lois
pénales.

3. L’application
Rétroactif, des et rétroactivité
rétroaction, rétroagir lois pénalessont des dans
mots de la même famille. Ils
qualifient une action sur le passé, sur ce qui est antérieur. Ce qui agit sur le passé ou un
l’espace :2. L’application des lois pénales dans
élément du passé à un effet rétroactif.
le temps :
La question est de savoir si la loi pénale régit des situations antérieures à sa date de
promulgation ? Le code pénal, article 2 stipule : «La loi pénale n’est pas rétroactive » tout en
précisant « Sauf si elle est moins rigoureuse ».

Ce code pose le principe de la non-rétroactivité de la loi pénale. Ce principe constitue un


autre corollaire du principe de la légalité des infractions ou des peines et des mesures de
sûreté. Cette règle serait, en effet, violée si on appliquait des dispositions qui n’existaient
pas quand les faits ont été commis.

Le code civil pose le même principe de non-rétroactivité de la loi en d’autres termes


puisqu’en son article 2 stipule : « La loi ne dispose que pour l’avenir, elle n’a point d’effet
rétroactif ».

Le principe de la non-rétroactivité des lois pénales a pour but d’empêcher la répression


d’actes qui n’étaient pas punissables ou qui l’étaient moins sévèrement au moment de leur
commission. Elle s’explique par la nécessité d’avertir avant de frapper.

La compréhension complète du principe de la légalité des infractions et des sanctions


correspondantes, implique l’étude de l’application des lois dans l’espace.

3. L’application des lois pénales dans l’espace :


En vertu d’un principe général du droit, les lois pénales sont territoriales. Cela signifie :

- D’une part, que les lois pénales Algériennes s’appliquent à toutes les infractions commises
sur le territoire Algérien MATERIEL
IV.L’ELEMENT aussi bien par lesDE
nationaux Algériens que par les étrangers ;
L’INFRACTION
- PENALE :3.qu’elles
D’autre part, L’application des pas
ne s’appliquent lois
auxpénales
infractionsdans
commises à l’étranger par des
étrangers.
l’espace Chaque
: pays applique, sur son propre territoire (Terrestre, aérien, maritime) son
propre droit.

Cependant, toujours dans le souci d’assurer la justice et de ne pas laisser l’infraction


impunie, le législateur Algérien a prévu la poursuite et le jugement des crimes et des délits
commis par les nationaux Algériens à l’étranger.

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IV.L’ELEMENT MATERIEL DE L’INFRACTION PENALE :
L’élément matériel de l’infraction est le fait positif ou négatif qui a été défini dans la
classification des infractions par action ou commission et par inaction ou omission.

1.LES
Ce ACTES INTERNES
fait se décompose :IV.L’ELEMENT
lui-même en plusieurs actes qui vont deMATERIEL DEde commettre
la simple pensée
une infraction (Vol, escroquerie, abus de confiance, assassinat…etc.), à la complète
L’INFRACTION
exécution PENALE :
de l’infraction.

Trois catégories d’actes sont susceptibles de constituer l’élément matériel de l’infraction. Il


s’agit :

- Des actes internes non punissables ;


- Des actes externes généralement non punissables ;
- Des actes d’exécution, en principe punissables.

1.Les actes internes :

Les actes purement internes, tels la pensée, le projet, la résolution, en admettant qu’ils
puissent être constatés, échappent à l’incrimination : ils appartiennent au domaine
psychologique de l’infracteur. Ces actes consistent à réfléchir, étudier la besogne à faire, les
2. Les actes
risques qu’elle comporte, le calcul des chances de réussite ou d’échec, d’éviter les soupçons,
externes
les poursuites,:1.Les actes
de préparer les alibis et l’ensemble débouche sur la résolution de passer à
internes :
l’action.

L’impunité de ces intensions néfastes que la morale réprouve, s’explique par des raisons de
preuve et de politique criminelle. Il n’est pas en effet toujours aisé de prouver ce qui révèle
du fort intérieur de l’individu.

2. Les actes externes :


Les actes externes sont ceux que le délinquant réalise pour extérioriser son projet en les
révélant soit verbalement, soit par écrit, à des tiers qui, du coup, deviennent soit ses
complices, soit éventuellement ses co-auteurs, s’ils prennent part à la réalisation du projet.
Ils 3.
deviennent Les
complices, si actes
ces tiers qui prennent connaissance du projet, gardent silence,
préparatoires
jusqu'à réalisation du crime ou dedélit. La manifestation de telles intentions n’est pas
punissable dans tous les cas.
l’infraction :2. Les
actes
Ainsi externes
par exemple, :
si des menaces de mort sont proférées à l’égard de la victime, sans
qu’elles ne soient mises en exécution, les seules menaces suffisent pour déclencher des
poursuites à l’égard de leur auteur en vertu des articles 284 à 287 du code pénal qui punit ce
type de menaces même si l’infraction principale, le meurtre dans ce cas, n’est pas réalisée
cela en raison du fait que la menace est un acte matériel de nature à créer par lui-même un
trouble social.
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De même, le complot est également puni par l’article 78 du code pénal sans qu’il ait suivi de
réalisation. Le même code punit aussi, aux articles176 et suivants toute association ou
entente constituée dans le but de préparer ou de commettre des crimes contre les personnes
et les biens.

C’est parce que le législateur juge dangereux pour l’ordre social, les menaces, les complots,
les associations de malfaiteurs qu’il a érigé systématiquement ces faits en infractions qui
supposent la réalisation d’un acte matériel, donc punissable.

3. Les actes préparatoires de l’infraction :


Les actes préparatoires, généralement non punissables consistent en tout acte réalisé en vue
de créer les conditions de la réalisation de l’infraction projetée. Parmi ces actes on pourra
citer l’achat d’armes devant servir au meurtre ou à l’attaque, l’achat ou la fabrication des
4.
substances Les
vénéneusesactes d’exécution
(Poisons) devant del’empoisonnement, la fabrication
être utilisées pour
del’infraction :3. faciliter
fausses clefs pour Les actes préparatoires
l’effraction dans la maisondeoù doit s’effectuer le cambriolage,
l’achat d’une échelle pour escalader un mur,…etc.
l’infraction :
Malgré le caractère répréhensible de tous ces actes (Quantifiés de préparatoires) compte
tenu de l’intention dans laquelle ils ont été acquis ou fabriqués, le législateur a préféré
consacrer leur impunité, car il est difficile à ce stade préparatoire, d’établir que les armes et
objets divers ont été acquis pour perpétrer le crime ou le délit.

Malgré tout, certains actes préparatoires sont incriminés par la loi sous forme de délits
spéciaux. Ainsi le fait de s’armer pour commettre un crime ou un délit peut être condamné
du chef de port d’armes prohibées, de même le fait de pénétrer dans une maison pour
commettre un vol peut être puni du chef de violation de domicile même si le vol n’a pas été
commis. Pour les clefs, il pourra être retenu le chef d’inculpation de contrefaçon ou
d’altération de clefs, la destruction de barrière correspond au délit de bris de clôtures…etc.

4. Les actes d’exécution de l’infraction :


Les actes d’exécution sont ceux qui aboutissent à la consommation de l’infraction. Il arrive
cependant que l’auteur ne réalise pas toujours le but qu’il s’est fixé, et lorsque l’infraction
n’est pas entièrement consommée, l’on aboutit à des situations donnant lieu à une exécution
V-
inachevée. L’ELEMENT MORAL DE
L’INFRACTION :4. Les actes d’exécution
Les situations que nous examinerons successivement ont trait à la tentative à l’infraction
de l’infraction
manquée : consommée. Le danger que ces différentes situations fassent peser
et à l’infraction
et le trouble social qu’elles occasionnent, rendent leurs répressions nécessaires sous certaines
conditions. Qu’en est-il de chacune de ces situations ?

4.1 - La tentative :La tentative en matière pénale est une notion bien difficile à
manipuler en ce sens que l’on n’est jamais sûr de l’intention de l’auteur. Il appartient dans
tous les cas, au Ministère Public, au juge d’instruction et aux juridictions de jugements
d’opérer le choix le plus juste entre les différentes hypothèses pouvant résulter d’une

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tentative (On peut feindre une attaque à main armée sans intention de tuer, juste pour la
farce, on peut intimider par arme puis donner la mort par accident…etc.).

Le code pénal Algérien a énoncé dans ses articles 30 et 31 les conditions de la tentative en
précisant les infractions qui la rendent punissable et a précisé les peines qui la répriment.

Le code pénal consacre deux conditions pour que la tentative soit punissable :

- Un commencement d’exécution ou des actes ne prêtant à aucune équivoque tendant


directement à la réalisation de l’infraction ;
- La suspension de la tentative par des circonstances échappant à la volonté de son auteur.

4.2-L’infraction manquée : Dans ce cas, l’acte a été entièrement exécuté. Cependant,


l’effet visé n’a pas été atteint à cause de circonstances indépendantes de la volonté de
l’auteur de l’infraction. Dans l’infraction manquée le résultat poursuivi n’a pas été obtenu. A
titre d’exemple, l’assassin a tiré sur la victime, mais ne l’a pas tuée parce qu’il a mal visé,
ainsi sa maladresse a évité la consommation de l’infraction.

L’article 30 du code pénal assimile l’infraction manquée de la tentative. La répression est


identique : Le crime ou le délit manqué est puni des mêmes peines que le crime ou le délit
réalisé : « Est considérée comme le crime même toute tentative criminelle qui aura été
manifestée par un commencement d’exécution ou par des actes non équivoques tendant
directement à le commettre, si elle n’a été suspendue ou si elle n’a manqué son effet que
par des circonstances indépendantes de la volonté de son auteur, alors même que le but
recherché ne pouvait être atteint en raison d’une circonstance de fait ignorée par l’auteur »
(Article 30 du code pénal).

Quelles sont les infractions dont la tentative est punissable ?

- Les infractions dont la tentative est punissable : La tentative n’est pas toujours
punissable, même lorsque les conditions sont réunies. Il convient de distinguer d’après le
code pénal, suivant qu’il s’agit de crime, de délit ou de contravention.

La tentative de crime est toujours punissable, l’article 30 considérant comme crime toute
tentative criminelle.

Pour ce qui est de la tentative de délit, celle-ci n’est punissable qu’en vertu d’une disposition
de la loi, stipule l’article 31 du code pénal.

Pour ce qui est de tentatives punissable, il y a :

- Le vol dont l’article 350 du code pénal déclare que « La tentative de ce délai est punie des
mêmes peines que l’infraction consommée ».

- L’escroquerie que l’article 372 punit au même titre que la tentative d’escroquerie.

Par contre, la tentative de contravention n’est jamais punissable, déclare le code pénal en
son article 31. Cette exclusion trouve sa justification dans le caractère de moindre gravité
générale des infractions contraventionnelles.

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4.3- La répression de la tentative :Le principe déjà rappelé est que la tentative de
crime ou de délit est puni de la même peine que l’infraction consommée. Cependant dans la
pratique, les juridictions accordent souvent à l’auteur de la tentative de larges circonstances
atténuantes qui réduisent leurs peines. Ces circonstances ne sont cependant, pas accordées
aux infractions récidivistes.

4.4- L’infraction consommée : Il y a infraction consommée dés que l’auteur de


l’infraction l’a complètement exécutée et qu’il a atteint le but visé, le voleur a emporté la
chose convoitée, l’assassin, assassiné sa victime… etc.

Ces infractions sont dites matérielles, le résultat envisagé étant obtenu en opposition à
certaines infractions dites formelles car réputées consommées quand bien même ce résultat
ne serait pas réalisé comme dans l’empoisonnement où il suffit d’administrer les substances
pouvant donner la mort, que celle-ci advienne ou non.

Le thème relatif à l’élément matériel de l’infraction étant épuisé, nous aurons à examiner au
titre de la section suivante tout ce qui a trait à l’élément moral de l’infraction.

V- L’ELEMENT MORAL DE L’INFRACTION :


Il ne peut y avoir de responsabilité pénale sans un élément moral, c’est-à-dire une faute
imputable à l’auteur de l’infraction. Cette faute une fois établie, comporte des degrés divers
en ce sens qu’elle est soit volontaire (Infractions intentionnelles), soit involontaire
(De laquelle résultent des infractions non intentionnelles, des infractions dues à l’imprudence
LES DEGRES DE L’ELEMENT MORAL :V-
ou à la négligence).
L’ELEMENT MORAL DE L’INFRACTION :
Par ailleurs, la volonté et la conscience d’accomplir une infraction peuvent disparaître sous
l’effet de causes diverses qui feront l’objet des études successives qui suivront. Les unes sont
subjectives telles que l’erreur, la contrainte et la démence. Les autres sont objectives telles
que la légitime défense, l’état de nécessité, le consentement (accord) de la victime, l’ordre
de la loi et le commandement de l’autorité légitime.

Il convient enfin de signaler que la responsabilité des personnes morales ne peut être retenue
que lorsqu’elle est prévue par un texte. Le principe en droit Algérien reste celui de
l’irresponsabilité des personnes morales. Une condamnation pénale reste en conséquence
exceptionnelle. Par contre toute mesure de sûreté peut être prononcée à l’égard des
personnes morales infractaires. Mais quels sont les degrés de l’élément moral au sein de
l’infraction ?

1. Les degrés de l’élément moral :


Nous aurons à examiner au titre de ce paragraphe selon une échelle de gravité décroissante
les différents degrés de faute pouvant constituer l’élément moral.

1.1- 2.
La 2.Les complications
faute intentionnelle de
:La faute intentionnelle constitue le sommet de l’échelle,
appelée l’élément
aussi parfois «Intention
moral :Lescriminelle»
degrésou «de
Dol ». Il y a faute intentionnelle lorsque
l’auteur de l’acte a voulu pleinement à la fois son acte et le résultat que celui-ci a produit.
l’élément
Le législateur, moral :l’acte entaché de faute intentionnelle, utilise les termes
pour qualifier
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«Sciemment », «A dessein », « Avec connaissance », « Frauduleusement »,
« Volontairement », « De mauvaise foi » etc. Ainsi à titre d’exemple, la destruction de traces
ou indices sur les lieux d’une infraction en vue d’entraver le fonctionnement de la justice
révèle le caractère intentionnel de la faute commise par l’auteur.

1.2- La faute d’imprudence ou de négligence : Celle-ci se situe au-dessous de la


faute intentionnelle. Généralement, dans ce type de faute, l’auteur des agissements a voulu
l’acte qu’il a accompli sans vouloir les conséquences dommageables résultant. Ce n’est pas
l’acte lui-même qui est involontaire, mais les conséquences engendrées. Le plus souvent les
fautes de négligence ou d’imprudence ne donnent lieu qu’à des délits, cependant, dans
certains cas elles peuvent constituer l’élément moral d’un crime.

1.3- La faute due à l’ignorance : La faute due à l’ignorance est généralement liée à la
méconnaissance et à l’ignorance même de la loi peine. L’infractaire qui prétend avoir agi
dans l’ignorance de la loi pénale, la faute qu’il a commise en ne s’instruisant pas de ses
devoirs (Nul n’est censé ignorer la loi) peut suffir à constituer l’élément moral de l’infraction.

1.4- La faute présumée :Dans certains cas, le seul fait pour l’individu de s’être
comporté comme il l’a fait autoriser à présumer sa faute. Dans ce cas il y a dispense
d’apporte de la preuve et la seule inobservation de la loi suffit à entraîner condamnation.

La faute, souvent n’intervient pas seule pour qualifier une infraction. L’élément moral
qu’elle comporte se trouve souvent compliqué et aggravé par l’intervention, d’autres
éléments qui se greffent à lui. C’est ce que nous étudierons au paragraphe suivant.

2.Les complications de l’élément moral :


Les complications de l’élément moral se produisent par l’action exercée sur l’infraction par
une série d’éléments tels la préméditation, le dol éventuel, le dol indéterminé, le délit
proetérintentionnel et l’indifférence des mobiles. Nous examinerons, chacune des notions, ci-
3. Disparition de l’élément moral ou les
dessous.
causes de non imputabilité de
2.1- La préméditation :La préméditation au titre de l’article 256 du code pénal «Consiste
l’infraction :2.Les complications de
dans le dessein formé avant l’action, d’attenter à la personne d’un individu déterminé, ou
l’élément
même de celui moral
qui sera :trouvé ou rencontré quand même ce dessein serait dépendant de
quelques circonstances ou de quelques conditions». La préméditation constitue une
circonstance aggravante de l’infraction en ce sens qu’elle est quelque chose de plus grave
que la faute intentionnelle. Elle constitue une intention renforcé longuement mûrie qui peut
se manifester matériellement sous une forme particulière qui est le guet-apens prévu par
l’article 257 du code pénal qui dispose : « Le guet-apens consiste à attendre plus ou moins
longtemps, dans un ou divers lieux, un individu, soit pour lui donner la mort, soit pour
exercer sur lui des actes de violence ».

2.2- Le dol éventuel :Il y a le dol éventuel lorsque certaines conséquences pouvaient être
prévues, mais que le résultat a dépassé l’intention. L’auteur de l’infraction est alors
considéré comme coupable d’une faute intentionnelle quoiqu’il n’a pas recherché le résultat
produit. Cette situation peut devenir dans le cas de l’incendie volontaire ayant entraîné des

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dommages corporels non voulus ou dans le cas de mauvais traitements habituels pouvant
entraîner mort d’enfant.

2.3- Le dol indéterminé : Il y a dol indéterminé lorsque l’auteur savait que son acte
ferait des victimes, mais n’avait pas en vue telle ou telle personne déterminée : son intention
individuelle n’était individualisée.

Le dol indéterminé existe par exemple dans l’infraction de dépôt d’explosifs sur la voie
publique ou dans un immeuble déterminé.

2.4- Le dol proeterintentionnel : Ce type d’élément existe dans l’hypothèse dans


laquelle, l’acte accompli par l’auteur, l’a été volontairement, tandis que les résultats
dommageables atteints ont totalement dépassé le but qu’il voulait atteindre (Cas d’un coup
de poing donné à un épileptique ou à un cardiopathe, ayant entraîné la mort sans l’intention
de la donner).

2.5- Indifférence des mobiles : Dans toute infraction criminelle ou délictuelle,


l’élément moral n’a en principe, rien à voir avec le but poursuivi, ni surtout avec le ou les
mobiles. Ainsi par exemple, les raisons qui ont amené à tuer peuvent être très diverses, peut-
être même élevées, mais elles sont, sans incidence légale sur la répression. Dans la logique
juridique, l’intention de tuer suffit à réaliser l’élément moral et à entraîner la peine.

Il existe cependant, des situations infractionnelles dans lesquelles l’élément moral est
complètement altéré, jusqu’à disparaître. C’est l’ensemble de ces situations que nous
examiner ci-dessus.

3. Disparition de l’élément moral ou les causes de non


imputabilité de l’infraction :
L’élément moral exige la capacité de comprendre et de connaître la loi et les sanctions
auxquelles on s’expose. Il exige aussi de vouloir réaliser l’infraction. Ces capacités n’existent
cependant pas lorsque l’acte est imputable à un jeune enfant ou à une personne en état de
4.L’altération de l’élément moral :3. Disparition de l’élément
démence. Cette capacité n’existe pas non plus en présence d’une cause de non-imputabilité.
moral
Nous oucela
verrons les dans
causes de non imputabilité
les développements qui suivent. de l’infraction :

3.1- Les diverses causes de non-imputabilité : Il existe deux causes de non-


imputabilité : La démence et la contrainte ou force majeure.

- La démence : Selon l’article 47 du code pénal « N’est pas punissable celui qui était en état
de démence au moment de l’infraction ». La démence qui n’est pas définie par le code pénal,
est toute forme d’état d’aliénation qui ne laisse pas à l’individu un contrôle suffisant de ses
actes. L’existence de cette aliénation mentale sera établie par une expertise mentale.

- La contrainte ou force majeure : L’article 48 du code pénal prévoit également « N’est pas
punissable celui qui a été contraint à l’infraction par une force à laquelle il n’a pu résister ».
A ce titre, il n’y a ni crime, ni délit puisque la volonté de l’auteur de l’infraction a été
supprimée et son comportement lui a été imposé. Il appartient aux juridictions d’apprécier la
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notion de contrainte ou de force majeure, de la retenir en tant que telle et « absoudre » le
prévenu ou bien la rejeter.

Quels sont à présent les effets de la non-imputabilité ?

3.2- Les effets des causes de non-imputabilité : La cause de non-imputabilité fait


disparaître la culpabilité de l’auteur de l’infraction : Son acte n’est pas fautif pour des
raisons personnelles et subjectives. Cependant, cela n’enlève pas à l’acte sa criminalité et
les autres personnes qui auraient participé, si elles ne sont pas elles-mêmes démentes ou
contraintes, pourront être poursuivies.

Il convient de retenir que les causes de la non-imputabilité s’appliquent à toutes les


infractions, quelle que soient leur gravité ou leur nature. Elles ont pour conséquence
l’extinction de l’action publique et la cessation des poursuites dés que ces causes de non-
imputabilité sont constatées. L’absence de faute cependant, n’empêche
pas que l’auteur puisse présenter un état dangereux pour la société, aussi l’impunité pénale
peut-elle laisser place à des mesures de sûreté. A ce titre le dément, qu’on appelle
communément « fou » peut faire l’objet d’un internement en centre psychiatrique, décidé
par le Wali.

4.L’altération de l’élément moral :

L’élément moral dans l’infraction peut être altéré sans cependant disparaître. Certains faits
ou certains états peuvent en effet altérer la conscience que l’individu a pu avoir de ses
actes : Leur influence sur la répression est variable. Quels sont ces faits ?
VI- L’ELEMENT INJUSTE DE
L’INFRACTION
4.1- Le fait d’être:4.L’altération
âgé de moins de 13de au moment de l’infraction :Selon le
code pénal, article
l’élément 49, le :mineur de dix (10) ans ne peut faire l’objet de poursuites pénales.
moral
Le mineur de dix (10) ans et de moins de treize (13) ne peut faire l’objet que de mesures de
protection et de rééducation.

4.2- Le fait d’être mineur âgé de 13 à 18 ans :Selon l’article 49 alinéa 3 du code
pénal, les mineurs âgés de 13 à 18 ans, peuvent au contraire être condamnés, mais pas de
peines normales. On applique dans cette situation soit des mesures de protection ou de
rééducation, soit enfin ce que le code pénal désigne sous l’appellation de peines atténuées.
La peine qui leur est infligée se trouve réduite à leur profit par l’excuse légale atténuante
de minorité. Selon le même article, la peine de mort est remplacée pour ces mineurs par un
emprisonnement de 10 à 20 ans, les peines d’emprisonnement sont quant à elles réduites de
moitié.

4.3- L’erreur : L’erreur commise par l’auteur altère évidement la connaissance qu’il a
eue du caractère délictueux de son acte et semble donc toucher de près à l’élément moral de
l’infraction. Il convient cependant, de distinguer selon qu’il s’agit d’une erreur de droit ou
d’une erreur de fait.

L’erreur de droit est assez fréquente, mais le droit pénal refuse d’en tenir compte en vertu
du principe « Nul n’est censé ignorer la loi ».

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L’erreur de fait peut quant à elle avoir une influence si l’infraction a pour élément moral une
faute intentionnelle, car l’erreur commise peut faire disparaître l’intention.

4.4- Le sommeil : L’individu qui dort n’a pas conscience de ses actes, et les actes qu’il
accomplit en dormant ne sauraient constituer des infractions à moins qu’il ne puisse lui être
reproché une imprudence commise avant son sommeil, dans les cas où l’imprudence suffit à
constituer l’élément moral de l’infraction (cas du conducteur qui a absorbé de somnifères qui
s’est endormi au volant et qui a blessé un piéton).

4.5- L’ivresse : L’individu en état d’ivresse ne se rend pas parfaitement compte de ses
actes. L’état d’ivresse est considéré comme cause fréquente d’infraction plus ou moins
grave. Les juridictions se montrent particulièrement sévères en pareil cas et estiment que
l’élément moral n’en est pas moins réalisé. Elles appliquent la notion de dol éventuel qui
revient à dire que « Celui qui s’est enivré a commis par là une faute consciente qui suffit à le
rendre responsable des agissements qu’il commettra sous l’influence de l’ivresse ». C’est
ainsi, par exemple que la conduite en état d’ivresse est interdite et sévèrement réprimée.

4.6- Les états passionnels et émotifs :Ces états parviennent à influencer et modifier
l’équilibre mental des personnes les plus normales.

Cependant, la jurisprudence refuse d’y voir une altération de l’élément moral des infractions
commises sous l’empire des états passionnels ou émotifs. La jurisprudence estime que le droit
prévaloir et que la personne doit savoir dominer ses passions et maîtrise son tempérament.
L’infraction constituée dans le cadre de ces états peut cependant donner lieu à une
modération des peines encourues par l’admission de circonstances atténuantes. Les
infractions commises sous l’empire de ces états consistent généralement en crimes
passionnels, en crimes d’honneur, en crimes de jalousie….etc.

Nous venons d’achever l’étude de l’élément moral de l’infraction. La section suivante sera
consacrée à l’examen d’un nouvel élément, l’élément injuste de l’infraction.

VI- L’ELEMENT INJUSTE DE L’INFRACTION :


Il existe des situations dans lesquelles un fait normalement puni par la loi pénale doit être
considéré comme objectif légitime parce qu’il apparaît comme l’exercice d’un droit, voire
même comme l’accomplissement d’un devoir. Ainsi, l’acte qui présente toutes les apparences
LA LEGITIME
d’une DEFENSE
infraction punissable :VI-
cesse d’en êtreL’ELEMENT
une, en raison des circonstances dans lesquelles il
INJUSTE
été DEappelle
accompli. On L’INFRACTION :
de telles circonstances des faits justificatifs qui, tout en constituant
des causes d’impunité, suppriment jusqu’au caractère délictueux de l’acte accompli.

L’impunité qui en résulte, tient donc à la disparition de l’élément légal. Elle ne doit pas être
confondue avec l’impunité qui résulte des causes de non-imputabilité qui sont à caractère
subjectif et personnel ou les immunités qui résultent de la fonction diplomatique ou
parlementaire.

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La loi a prévu trois faits justificatifs : La légitime défense (A l’article 39 du code pénal, alinéa
2), le fait ordonné ou autorisé par la loi (Article 39 alinéa 1er) et l’état de nécessité (Article
40).

Il convient aussi de signaler, que certaines circonstances objectives, peuvent atténuer


l’élément injuste de l’infraction : Il s’agit de l’excuse atténuante de provocation que nous
examinerons également au titre de cette section.

1. La légitime défense :
L’article 39 du code pénal stipule : « Il n’y a pas infraction… lorsque le fait était commandé
par la nécessité de la légitime défense de soi-même, ou d’autrui, ou d’un bien appartenant à
soi-même ou à autrui, pourvu que la défense soit proportionnée à la gravité de l’agression »
2.nous
auquel 2.L’ordre
ajouteronsde« Etla
du loi et auquel s’expose la personne ».
danger
le commandement de
Cette disposition peut être considérée comme dérogeant au principe selon lequel « Nul ne
l’autorité
doit se faire justice à légitime
lui-même ».:La
En raison de l’urgence, de la gravité de la situation et de
légitime
l’impossibilité de sedéfense : soi-même, autrui, ses propres biens et les biens d’autrui
faire défendre
par la police, le code pénal, au moyen de son article 39 permet aux particuliers de se
substituer en quelque sorte à celle-ci.

Pour bien comprendre la notion de légitime défense et ainsi éviter toutes controverses
possibles, il convient d’examiner son domaine, les conditions qu’elle suppose, ses effets ainsi
que les cas privilégiés de légitime défense.

1.1- Le domaine de la légitime défense :Au terme de l’article 39 du code pénal, la


légitime défense ne concerne pas que la défense de l’intégrité corporelle. Selon l’article en
question, la défense concerne la personne exposée ainsi que ses biens, de même qu’autrui et
leurs biens, lorsqu’ils sont exposés à un fait dommageable. La légitime défense dans ces cas-
là est permise, légalement à conditions bien sûr qu’elle soit mesurée, autrement dit
proportionnée à la gravité de l’agression. A titre d’exemple, lorsqu’un voleur est surpris par
quelqu’un en train de fracturer la porte de son domicile, la victime en l’absence de la police,
a les pouvoirs qu’aurait un policier et peut procéder elle-même à l’arrestation du
cambrioleur, au besoin par la force, tout comme l’aurait fait le policier. Il y a dans cet
exemple une association de deux faits justificatifs : La légitime défense (De son propre bien)
et l’ordre de la loi (D’arrêter le voleur).

1.2- Les conditions de la légitime défense : La légitime défense, pour se réaliser,


exige quatre conditions :

- La première c’est que l’agression qui a provoqué la riposte doit être réelle, actuelle ou
imminente (Certaine). Si l’on est en face d’une simple menace, l’on n’a pas à passer à l’acte
répressif par soi-même.

- La seconde condition est que l’agression doit être injuste. Il n’y a pas de légitime défense
contre quelqu’un qui ne fait qu’exercer un droit. Ainsi la résistance à un policier qui procède
à une arrestation n’est pas de la légitime défense, c’est même un délit de rébellion.

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- La troisième condition est que la riposte doit être proportionnée à la gravité de l’agression.
En vertu de ce principe, on ne peut répliquer par un coup de poignard à une gifle reçue. Celui
qui se défend ou défend autrui doit agir comme l’aurait fait un représentant de l’ordre public
présent à l’agression. On doit toujours chercher à éviter la mort que si l’on est sûr que l’on
ne peut faire autrement pour sauver sa propre vie ou celle d’autrui face à une agression. Si la
défense est excessive, dans tous les cas l’acte ne se trouve plus justifié et la légitime défense
s’en trouverait altérée. Cependant, la peine encourue par son auteur pourra être réduite en
raison de l’excuse de provocation et des circonstances atténuantes pourront être accordées.

- La quatrième condition est qu’il doit s’agir d’opposer une défense destinée à éviter un mal
imminent, certain. Dans le cas où le mal a déjà été accompli et que le danger a cessé, la
violence privée est condamnable. Le principe étant que la défense est légitime, mais la
vengeance ne l’est pas.

Quels sont à présent les effets de la légitime défense ?

1.3- Les effets de la légitime défense :L’effet essentiel de la légitime défense est
que des poursuites ne pourront pas être engagées contre celui qui se défendait. Et si des
poursuites ont été engagées, elles débouchent généralement sur un non-lieu ou un
acquittement total sans participation aux frais de justice. Cela se justifie par le fait que
l’acte de défense légitime accompli, constitue au regard du code pénal un acte tout à fait
licite, plus encore l’auteur de l’acte de la légitime défense, en agissant ainsi, rend service à
la société (Défense d’autrui et des biens d’autrui).

Sur le plan civil, aucune indemnité ne pourra être accordée à l’agresseur qui aurait pu subir
un préjudice du fait de la légitime défense. Le dommage qu’il subit résulte de l’agression
dont il avait pris l’initiative. Il y a dans cette situation faute de la victime et les règles de la
responsabilité civile suppriment alors toute possibilité de dommages intérêts.

1.4- Les cas privilégiés de la légitime défense : Il est admis en droit que la preuve
des faits justificatifs incombe à celui qui les invoque : C’est donc à celui qui invoque la
légitime défense qu’il appartient de prouver que les conditions de celle-ci s’appliquent à
l’acte qu’on lui reproche. L’article 40 du code pénal a prévu trois cas dans lesquels la
légitime défense est présumée :

- Celui de l’homicide commis, des blessures faites ou des coups portés en repoussant une
agression contre la vie ou l’intégrité corporelle d’une personne;
- En repoussant pendant la nuit, l’escalade ou l’effraction des clôtures, murs ou entrée d’une
maison ou d’un appartement habité ou de leurs dépendances ;
- En se défendant ou en défendant autrui contre les auteurs de vols ou de pillage exécutés
avec violence.

Le code pénal situe la légitime défense dans l’ordre de la loi et le commandement de


l’autorité légitime. C’est ce que nous allons examiner ci-dessous.

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2.L’ordre de la loi et le commandement de l’autorité légitime :

L’article 39 du code pénal énonce « Qu’il n’y a pas infraction lorsque le fait était ordonné…
par la loi ». Celui qui a obéi à la loi n’a en effet accompli que son devoir et qu’il serait
injuste de le poursuivre pour cela. Ainsi, le médecin qui dénonce une maladie contagieuse
3.L’état de nécessité:2.L’ordre de la loi et le commandement de
que la loi lui ordonne de signaler aux autorités sanitaires ne peut pas être poursuivi pour
l’autorité
violation légitime
de secret médical. :De même, l’huissier qui fracture une porte pour opérer une saisie
ne peut pas être poursuivi pour violation de domicile. La loi n’ordonne pas la violence, elle
ordonne seulement la recherche d’un résultat quitte à user de la violence nécessaire pour
parvenir au résultat en question.

L’intelligence la plus complète possible des faits non infractionnels résultant de l’ordre de la
loi et du commandement de l’autorité exige que soient examinés tour à tour, le domaine et
les conditions des faits en question.

2.1- Le domaine : Le fait justificatif prévu par l’article 39 s’applique à toutes les
infractions, bien que seuls l’homicide commis, les blessures faites, et les coups portés soient
expressément visés à l’article suivant (article 40 du code pénal).

2.2- Les conditions :On assimile à l’ordre de la loi la simple permission de la loi. Le droit
ne conçoit pas en effet, que la loi concède un droit sans justifier les actes qui résultent de
l’exercice normal de ce droit. On peut dire en conséquence que tous les actes accomplis dans
le cadre de l’obéissance à la loi, ne constituent pas infraction dans la mesure où l’acte en
question s’inscrit dans la recherche du résultat visé par la loi.
Il existe aussi d’autres situations dans lesquelles un fait normalement sanctionné par le droit
pénal, doit être considéré objectivement légitime, car imposé par l’état de nécessité. C’est
ce que nous allons examiner au paragraphe suivant.

3.L’état de nécessité:

L’état de nécessité peut être défini comme étant une situation dans laquelle une personne
est amenée, compte tenu des circonstances, à commettre volontairement et consciemment
une infraction afinatténuante
4.L’excuse d’éviter pour elle-même ou pour autrui, un mal grave et certain. Cette
situation se différencie de la légitime défense en ce sens que le mal dont on est menacé ne
de
résulte pas de l’agression d’un tiers, mais d’un concours de circonstances. A titre d’exemple
leprovocation
sapeur-pompier :3.L’état
qui pénètre dans la propriété d’autrui pour mieux combattre un incendie
nedepourra pas être poursuivi pour violation de domicile. De même celui qui abat un meurtrier
nécessité:
qui a sous sa menace directe de mort d’autres personnes, ne pourra pas être poursuivi pour
meurtre. De même enfin que celui qui vole de la nourriture pour s’empêcher de mourir de
faim ou d’empêcher ses enfants de mourir de faim ne sera poursuivi pour vol.

L’état de nécessité trouve son fondement dans une vieille tradition morale dans laquelle : La
nécessité fait loi.

Pour que l’état de nécessité puisse être invoqué il faut que soient réunies plusieurs conditions
permis lesquelles :

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- Que la commission de l’infraction apparaisse comme le moyen indispensable d’éviter le mal
dont l’auteur ou des tierces personnes sont menacées ;
- Que le mal redouté soit imminent certain;
- Que le mal écarté soit grave, plus grave que celui qui résulte de l’infraction. Ce mal peut
s’évaluer en mal moral ou en mal d’ordre matériel;
- Que le mal écarté soit injuste.

Nous venons d’examiner une série de faits justificatifs d’infractions au demeurant interdites
par la loi. Il reste pour compléter l’étude, d’examiner une autre catégorie qui atténue
l’infraction, celle de l’excuse atténuante de provocation

4.L’excuse atténuante de provocation :


L’article 52 du code pénal prévoit que les excuses légales déterminées par la loi, tout en
laissant subsister l’infraction et la responsabilité, assurent aux délinquants soit l’impunité,
lorsqu’elles sont absolutoires (Pardonnent complètement) soit une modération de la peine,
VII.LA COMPLICITE OU LES
lorsqu’elles sont atténuantes. Parmi ces excuses, il y a l’excuse atténuante de provocation. A
cePARTICIPANTS A
titre, le meurtre, les blessures ou les coups sont excusables s’ils ont été provoqués par des
coups ou violences graves
L’INFRACTION contre les personnes
:4.L’excuse (Il ne s’agit pas de simples provocations
atténuante
verbales), ou s’ils ont été commis en repoussant de jour l’escalade ou l’effraction des
de provocation :
clôtures, murs ou entrées de maisons habitées ou de leurs dépendances. L’excuse de
provocation ne joue pas pour le parricide ou le meurtre du conjoint. Il appartient dans tous
les cas à l’intéressé de faire la preuve que les conditions de l’excuse atténuante de
provocation sont réunies. S’il en est ainsi la peine encourue est sensiblement diminuée ou
modérée comme le stipule l’article 52 du code pénal.

Nous avons épuisé l’étude de l’élément injuste de l’infraction. La section suivante sera
consacrée à l’examen de la notion de complicité ou autrement dit aux participants à
l’infraction.

VII.LA COMPLICITE OU LES PARTICIPANTS A L’INFRACTION :


L’article 42 du code pénal considère complices d’une infraction « Ceux qui, sans participation
directe à cette infraction ont :

- Provoqué l’infraction par dons (Donner quelque chose servant à commettre l’infraction)
1.NOTIONS GENERALES RELATIVES A LA
promesses, menaces, abus d’autorité et de pouvoir, machinations ou articles coupables, ont
COMPLICITE :VII.LA COMPLICITE OU LES PARTICIPANTS A
donné des instructions pour la commettre ;
L’INFRACTION
- Avec connaissance, aidé: par tous moyens, ont assisté l’auteur ou les auteurs de l’action dans
les faits qui l’ont préparée ou facilitée ou dans ceux qui l’ont consommée ».

L’article 43 du même code pénal, assimile, par ailleurs, à la complicité le recel de


malfaiteurs (Fait de leur accorder refuge, cachette, protection et de ne pas les dénoncer) ;

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Pour l’intelligence de la notion de complicité qui est très complexe, il convient de l’examiner
à travers :

- Les notions générales relatives à la complicité ;


- Les distributions entre coauteurs et complices ;
- Les conditions de la complicité punissable ;
- Les peines infligées dans la complicité punissable.

1.Notions générales relatives à la complicité :

Une infraction peut avoir été commise par plusieurs personnes. La participation de celles-ci
peut se présenter de manières très différentes.

- Il se peut tout d’abord qu’il n’y ait entre ces personnes aucune entente préalable. C’est le
2.Distinction entre coauteur et complice dans
fait de leur réunion qui les fait participer ensemble à une entreprise criminelle. On est alors
enl’infraction
présence de ce :1.Notions
qu’on appellegénérales
«Le crime de relatives
foule tels à
le la
lynchage, les pendaisons, les
complicité
bastonnades :
entraînant mort ». l’article 89 du code pénal prévoit la réclusion perpétuelle
pour ceux qui se sont emparés ou porté des armes, munitions et la peine de mort pour ceux
qui auront utilisé ces armes.

- Il se peut aussi que la participation à une infraction soit le résultat d’une entente préalable.
Si celle-ci est durable, elle fait courir à la société un danger certain et est de ce fait
réprimée par l’article 87 du code pénal qui prévoit une réclusion à temps de 10 à 20 ans, pour
les individus faisant partie de ce type d’ententes ou associations sans cependant, y exercer
aucun commandement ni emploi. La peine de mort est par contre prévue par l’article 88 pour
les personnes «Qui ont dirigé l’association, levé ou fait lever, organise ou fait organiser des
bandes, fourni des subsides armes, munitions et instruments de crimes…». Il s’agit dans ce cas
d’une forme de complicité dans le cadre d’organisations, de bandes séditieuses et armées ou
d’associations de malfaiteurs.

Si par contre, la coopération qui lie les délinquants est momentanée et ne concerne qu’une
seule infraction, on se trouve alors en présence d’un cas de complicité ou de corréalité
(Lorsque les agents sont coauteurs).

En droit Algérien comme pour la législation Française, le code pénal à l’article 42 adopte le
système dit de la criminalité d’emprunt total. Le complice en s’associant à l’acte de l’auteur
principal, l’a fait sien et en a accepté toutes les conséquences juridiques, de sorte que la
criminalité de l’acte du complice est identique à celle de l’acte de l’auteur principal : son
intention a rejoint celle de l’acte de l’auteur principal et il apparaît normal que la peine
encourue soit la même que celle que fait en courir l’acte de l’auteur principal (Article 44 du
code pénal).

Ces considérations préliminaires sur la notion de complicité par rapport à l’auteur principal
de l’infraction nous amènent à examiner dans un second paragraphe la disposition entre
coauteurs et complices dans l’infraction.

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2.Distinction entre coauteur et complice dans l’infraction :
L’auteur d’une infraction est celui qui réalise en sa personne tous les éléments (Matériel et
moral) de l’infraction. Ceux qui ne réalisent pas ces éléments en leur personne, mais qui ont
aidé ou assisté l’auteur à accomplir l’infraction ne peuvent être que des complices.
3.Les
Pour être conditions
poursuivi commedecomplice,
la complicité
il ne suffit punissable :2.Distinction
pas d’être mêlé de près ou de loin, à des
entrecriminels
projets coauteur et complice
ou à leur réalisation, ildans l’infraction
faut s’être compromis :par des faites précis (Articles
42 et 43 du code pénal).

Conformément au principe de la légalité des infractions et des peines, il faut qu’à l’avance
les intéressés aient su qu’en se comportant de telle ou telle façon, ils seraient considérés
comme complices d’une infraction commise par un autre. Il faut par conséquent, que la loi
ait prévu à l’avance les faits légalement constitutifs de complicité.
C’est ce que font les articles 42 et 43 du code pénal. Au titre de ces deux articles il est exigé,
pour être qualifié de complice, un agissement positif et une faute intentionnelle.

Le code pénal Algérien distingue formellement l’auteur et le complice de l’infraction.


Cependant, une analyse plus approfondie des dispositions du code pénal permet d’affirmer
que ce code assimile l’auteur et le complice surtout notamment au niveau de la peine. Dans
un but répressif, le code pénal stipule que tout complice est assimilable à un coauteur de
l’infraction et vice-versa «Le complice d’un crime ou d’un délit est punissable de la peine
réprimant ce crime ou ce délit » (Article 44 du code pénal).

Examinons à présent les conditions de la complicité punissable.

3.Les conditions de la complicité punissable :


Pour être passible d’une peine résultant d’une participation en qualité de complice d’une
infraction criminelle ou délictuelle, trois conditions sont requises :

1- Un fait principal punissable ;


4. Les peines de la complicité punissable :3.Les
2- Une participation par l’un des modes prévus par le code pénal, à l’infraction punissable ;
conditions de la complicité punissable :
3- Une participation intentionnelle et volontaire ;

Examinons tour à tour chacune de ces trois conditions.

3.1- Le fait principal punissable : La complicité, il convient de le rappeler, emprunte


sa criminalité à un fait principal. Celui-ci comme l’affirme le code pénal doit être un crime
ou un délit réprimé par la loi pénale à l’exclusion des contraventions (Article 44 du code
pénal dernier alinéa « La complicité n’est jamais punissable en matière
contraventionnelle »).

Ainsi, si l’auteur principal n’est pas allé plus loin que les actes préparatoires de l’infraction,
qui ne sont pas punissables, celui qui aura facilité ces actes préparatoires ne pourra en
principe pas être poursuivi, faute d’infraction principale punissable.
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En revanche, l’aide apportée à des actes préparatoires suivis par un commencement
d’exécution de l’infraction peut être poursuivie pour complicité de tentative.

Après avoir examiné la première des conditions de la complicité punissable consistant en


l’existence d’un fait principal punissable, examinons la seconde condition.

3.2- La participation par l’un des modes prévus par le code pénal :Ce n’est pas
n’importe quelle sorte d’aide apportée à l’infraction principale qui permet de poursuivre
quelqu’un pour complicité. Il faut que cette aide revête l’une des formes énumérées par le
code pénal.

a- Nécessité d’un acte positif : Selon le code pénal (Articles 42 et 43) la complicité exige un
acte positif et ne se réalise pas par une simple abstention ou omission. Partant de ce principe
légal, celui qui assiste sans rien dire et sans intervenir à une infraction ne peut être poursuivi
comme complice, si blâmable que soit sa passivité. Cependant, la jurisprudence a reconnu
parfois un caractère d’aide positive à un comportement essentiellement passif.

b- Faits de complicité antérieurs à la consommation de l’infraction : Concernant ces faits,


le code pénal article 42 cite :

- La fourniture de moyens : Il pourra s’agir de tous moyens utilisés pour commettre


l’infraction dont armes, poison, argent, locaux, renseignements … etc ;
- L’aide et l’assistance dans les actes préparatoires.

Le code pénal ne cite pas la provocation qui peut dans certains cas se révéler comme le
moyen d’instigation de l’infraction comme par exemple la provocation à la trahison, la
provocation à la désobéissance dans le cadre d’une manipulation.

c- Faits de complicité concomitants à la commission de l’infraction : Ces faits sont


contemporains à l’infraction. Ils sont réalisés pendant que se fait l’infraction. Il peut s’agir
par exemple de tenir l’échelle pour l’escalade, de faire le gué (Surveillance)…etc. Il faut
remarquer que la jurisprudence considère de tels comportements comme ceux de coauteurs.

Le recel de malfaiteur prévu par le code pénal à l’article 43 est considéré comme un mode de
complicité contemporain de l’infraction. Il est incontestable que le malfaiteur sera beaucoup
plus audacieux lors de la commission de son infraction s’il sait qu’aussitôt celle-ci accomplie,
il trouvera un refuge sûr pour échapper aux poursuites de la police.

3.3- Participation intentionnelle :Il est nécessaire que le complice ait conscience de
l’aide apportée à l’infraction principale. Certains faits de complicité impliquent
nécessairement cette intention : Provocation, instructions fournies. Dans d’autres cas,
l’intention devra être établie par le Ministère Public pour que des poursuites soient possibles.
L’élément moral dans l’incrimination du comportement du complice est forcément une faute
intentionnelle : Une simple imprudence ne suffit pas. De même, que si l’infraction accomplie
par l’auteur principal est totalement différente de celle que le complice avait voulu faciliter,
il ne sera pas possible de le poursuivre, faute d’intention qu’il faudra prouver.

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Après avoir examiné les conditions dans lesquelles la complicité est punissable, quelles sont
à présent les peines infligées dans le cadre de la complicité ?

4. Les peines de la complicité punissable :


L’article 44 du code pénal dispose « Le complice d’un crime ou d’un délit est punissable de la
peine réprimant ce crime ou ce délit ». C’est, à partir de cette disposition, l’application du
principe de la criminalité d’emprunt total.

CeLEÇON N°03
principe ne : nullement
signifie les peinesque le penales4. Lesen fait la peine qui frappe l’auteur
complice va subir
peines mais
principal, de la complicité
seulement que le punissable :
complice est passible de la peine encourue en raison de
l’infraction principale. Le juge restera libre d’individualiser la peine par le jeu du minimum
et du maximum et par celui des circonstances atténuantes. Le complice sera également
passible de toutes les peines accessoires et complémentaires qui pouvaient frapper l’auteur
principal : Déchéances, incapacités, dans la mesure naturellement où elles peuvent
s’appliquer au complice.

Par ailleurs, il faut retenir que les causes d’aggravation de la peine relatives à la personne de
l’auteur principal de l’infraction seront répercutées sur le complice dans la mesure où elles
ont un caractère objectif et modifient la matérialité de l’infraction. Ainsi, les circonstances
aggravantes du vol, telles que l’escalade, l’effraction, l’usage d’une arme font encourir au
complice les peines du vol qualifié même si son aide avait porté sur une phase de l’infraction
antérieure à ces circonstances. Même, la préméditation constatée chez l’auteur principal
rejaillit sur le complice et le rend non pas complice de meurtre mais d’assassinat lorsque
l’infraction a entraîné la mort de la victime. Il n’y a que les qualités absolument personnelles
à l’auteur principal qui ne rejailliront pas sur le complice.

Selon la jurisprudence, il n’est pas nécessaire que le complice ait eu connaissance de ces
circonstances aggravantes pour qu’elles lui soient opposables et appliquées.

Les mêmes règles jouent pour ce qui concerne les causes d’atténuation de la peine. La même
règle veut que la minorité, l’incapacité ou les circonstances atténuantes générales nées de la
personne de l’auteur principal ne profitent pas au complice, car elles sont strictement
personnelles.

TAG0718 SEMESTRE II DROIT PENAL Propriété CNFEPD Page 39


CONCLUSION Le droit pénal Algérien reste un droit jeune. En effet, il a fallu dés
l’indépendance en 1962 élaborer et codifier l’ensemble des règles de droit devant régir
l’ensemble des aspects de la vie sociale et garantir l’équilibre et la sérénité de la société. Ce
travail s’est traduit par la confection des différents codes contenant les règles de
fonctionnement des rapports sociaux (Code pénal, code civil, code du commerce, code
forestier etc…)

Il reste cependant, que le droit pénal occupe parmi les différentes branches de droit, une
place privilégiée et un rôle essentiel puisque sa fonction est de dire ce qui n’est pas autorisé
par la loi, ainsi, que les sanctions auxquelles s’exposent les personnes qui transgressent cette
loi soit par action (En faisant ce qu’il ne fallait pas faire), soit par abstention (En omettant de
faire ce qu’il fallait faire). Ces actions et abstentions que nous venons d’étudier, les
infractions, le droit pénal les classe en trois catégories, le crime, le délit, la contravention.

Ceci dit, il a été jugé utile d’étudier les notions essentielles relatives à l’infraction qui
constitue la raison même d’être du droit pénal et de son application.

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EXERCICES AUTO-CORRIGES :
N Propositions Réponses
Vrai Faux
Le terme infraction appelle à l’esprit la faute, le manquement,
1 la transgression, la violation, la contravention, le délit, le crime
La responsabilité civile délictuelle ou quasi-délictuelle, trouve
2 son fondement dans la violation d’une obligation légale
Au plan de la procédure, les crimes font obligatoirement l’objet
d’une instruction devant le juge d’instruction, puis devant la
3 chambre d’accusation avant d’être déférés devant le juge des
peines
4 Le mobil dans l’infraction pénale est le motif qui détermine une
personne à commettre une infraction
5 L’extradition s’applique aux militaires en cas d’infractions
commises par ceux-ci
Le principe de la légalité des infractions et des peines a été
élevé au rang de disposition constitutionnelle puisque consacré
6
par les différentes constitutions Algériennes de 1963, 1976 et
1989
La loi Algérienne n’est cependant, pas dans tous les cas
applicable aux infractions commises sur le territoire Algérien
7
puisque connaissant des exceptions relatives aux immunités
diplomatiques et consulaires
Les actes préparatoires de l’infraction sont ceux réalisés par le
délinquant en vue de créer les conditions de la réalisation de
8
l’infraction projetée
L’infraction consommée est l’infraction complètement
exécutée dans laquelle l’auteur a complètement atteint ses
9
objectifs
10 Certains faits normalement punis par la loi pénale peuvent dans
certaines situations être considérés comme objectivement
légitimes, car ils apparaissant comme l’exercice d’un droit ou
l’accomplissement d’un devoir. Ces faits perdent leurs
caractères délictueux

CORRIGE :
01 VRAI 06 VRAI
02VRAI 07 VRAI
03VRAI 08 VRAI
04 VRAI 09 VRAI
05 FAUX 10 VRAI

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LEÇON N°03: LES INFRACTIONS CONTRE LES BIENS ET
CONTRE LA CHOSE PUBLIQUE

OBJECTIF DE LA LEÇON:A la fin de cette leçon, le stagiaire doit être capable


d’appliquer les règles de droit relatives aux infractions contre les biens, la chose publique et
les mœurs.

I- LES INFRACTIONS CONTRE LES BIENS :LEÇON N°05: LES


PLAN DE LA LEÇON :
INFRACTIONS CONTRE LES BIENS, CONTRE LA CHOSE
PUBLIQUE
I- LES ET CONTRE
INFRACTIONS CONTRE LESLES MŒURS
BIENS
1- Le vol
2- L'escroquerie et les infractions voisines
3- L'abus de confiance et les infractions voisines
4- Le recel des choses

II- LES INFRACTIONS CONTRE LA CHOSE PUBLIQUE


1- Le faux
2- Les crimes et délits commis par les fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions
3- Les crimes et délits contre les fonctionnaires ou l'autorité.

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I- LES INFRACTIONS CONTRE LES BIENS :
Les thèmes à examiner à l'occasion de ce premier titre concernant les infractions contre les
biens, entendues en dehors des infractions portant matériellement atteinte aux biens telles
par exemple : Les destructions, les dégradations, les dommages, les infractions contre les
animaux…etc.

1.lEdonc,
Seront VOLétudiées
:I- LES INFRACTIONS
en ce CONTRE
premier titre, les infractions contre les biens qui ne comportent
LES
pas BIENSd'atteinte
en principe : matérielle. Parmi ces infractions, il y a le vol, l'escroquerie, l'abus
de confiance qui sont très différentes l'une de l'autre. Ces infractions :

- Sont en principe intentionnelles ;


- Portent en principe, sur la chose d’autrui ;
- Peuvent parfois, être réalisées par ces actes de destruction matérielle.

Ce premier titre subdivisé sera organisé de la manière qui suit :

- Le vol ;
- L'escroquerie et les infractions voisines ;
- L'abus de confiance et les infractions voisines ;
- Le recel des choses.

1.Le vol :
Le code pénal consacre à l'infraction et à la notion de vol les articles de 350 à 371. II le
définit implicitement à l'article 350 alinéas premiers, comme une soustraction frauduleuse
d'une chose qui appartient à autrui, autrement dit, qui n'appartient pas à celui qui exécute
l'acte de soustraction non conforme à la loi.

De2-cette définition, il résulte que le vol est essentiellement, constitué par un acte matériel
etL'escroqu
une intention. Il constitue un délit aux yeux de la loi (Article 350).

erieLes éléments
1.1- et constitutifs du vol : Parmi ces éléments, nous examinerons d'abord,
infraction
l'acte matériel de vol à travers l'objet de l'acte et la nature de celui-ci, ensuite l'élément
moral
et essentiellement à travers l'intention.
a-infraction
L'acte matériel dans le vol :

 voisines
L'objet de l'acte : Le vol ne peut porter que sur une chose corporel ou mobilière quelque
:1.Le
soit vol : même parfois, sans aucune valeur juridique telle, par exemple une lettre
sa valeur,
d'amitié. La chose volée peut, dans certains cas, être immatérielle comme l'est, par exemple,
dans une certaine mesure, l'électricité. Ainsi, dans cette hypothèse, il peut y avoir vol
d'électricité par branchement « pirate », par trucage du compteur pour tromper sur la
quantité d'électricité consommée et payer moins.
On peut remarquer qu'il n'y a pas de vol d'immeuble. Il peut y avoir occupation illicite ou
violation de domicile, mais qui ne constituent pas vol d'immeuble. Il peut, par contre, y avoir
vol pour ce qui concerne les immeubles par destination, c'est-à-dire les choses mobiles

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incorporées à l'immeuble tel par exemple les tuiles d'une maison, un coffre-fort, une statue
ou un ornement scellé à l'immeuble.
Par ailleurs, selon l'article 350 du code pénal, il ne peut y avoir vol que sur une chose
appartenant à autrui. Il n'y a vol que si le voleur soustrait une chose qui ne lui appartient pas.
Il faut déduire de ce principe de droit qu'il n'y a pas vole que si celui-ci porte sur une chose
dont on est resté propriétaire, cela est valable dans la récupération par soustraction au
détenteur, d'une chose qu'on lui a prêtée. Ce principe consacre la règle selon laquelle "On
peut voler sa propre chose".

Il peut avoir existé des hypothèses de choses n'appartenant à personne. C'est ce que nous
allons examiner.

- La chose sans maître : Il en est ainsi du gibier qui appartient au premier détenteur, ou du
premier occupant, si l'on envisage la conquête à travers l'histoire de l'ouest Americain. Dans
ce cas, les propriétaires, sont les colons à s'être les premiers installés sur les terres sans
maître.

- La chose abandonnée : Il ne peut y avoir de vol de choses abandonnées, autrement que par
erreur, ainsi un objet trouvé dans une poubelle n'est pas volé par celui qui se l'approprie. Par
contre, la soustraction des choses perdues constitue un vol (Exemple : Portefeuille trouvé,
objet de valeur …etc).

- La chose commune : Aussi, ne peut être volée, il en est ainsi pour l'air, la pluie, le soleil,
pour ceux qui utilisent des équipements de production d'énergie solaire.

Examinons à présent la nature de l'acte de vol.

 La nature de l'acte de vol :L'aspect essentiel de l'acte de vol consiste dans la soustraction
qui implique.

- Un acte matériel qui consiste à s'approprier par la soustraction frauduleuse d'une chose qui
appartient a autrui. Ainsi, lire un journal chez un marchand de journaux ne constitue pas un
vol.

- Une remise forcée ou inconsciente d'une chose par son propriétaire à une tierce personne
qui s'en approprie. Il en est ainsi, des choses obtenues par la menace, ou soustraites à des
personnes incapables de discernement (Aliéné, enfant en bas âge…). Il s'agit dans ces cas de
soustraction de la part de l'agent : Il y a donc, vol. Dans ces cas, il n’a plus consentement
véritable, ni même consentement simplement vicié comme dans le cas de l'erreur. De plus,
l'initiative de soustraction émanée de l'auteur du vol.

- Une remise nécessaire du fait de l’activité du remettant, équivaut à une soustraction de la


par t de celui qui emporte la chose, alors qu'il lui était imparti de la restituer. Exemple : Un
bijoutier remet un bijou à client qui devait le montrer à la personne à laquelle il compte
l'offrir, mais qui, en fin de compte, emporte le bijou sans le payer, ni le restituer.

b- L'élément moral dans le vol : L'élément moral dans le vol consiste en l'intention coupable
du voleur, de soustraire frauduleusement un élément, une chose, du patrimoine général de la

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personne victime pour s'en approprier. Sur la base de cette intention, il ne sera pas possible
de parler de vol si celui-ci résulte de :

- L'erreur de fait comme par exemple, dans un vestiaire prendre un manteau que l'on croit à
soi ;

- L'intention d'éviter un plus grand mal qui peut être établi dans le vol de pain par un
affamé, dans le vol d'une arme chez une personne qui formule le projet de se suicider.

Ainsi dans le vol ou soustraction frau duleuse de choses, certains faits justificatifs tel l'ordre
de la loi (Vol de l'arme du suicidaire, vol de substances destinées à opérer un
empoisonnement) la légitime défense ou l'etat de necessité (Vol de pain par l'affamé)
effacent l'intention de vol, donc font échec à la qualification de vol et aussi à la constitution
de l'infraction.

1.2- Les différentes catégories de vol : L'article 350 bis du code pénal, alinéa 3,
qualifie le vol simple d'infraction délictuelle ou correctionnelle. Il constitue donc, un délit. Si
le vol s'accompagne cependant, de circonstances aggravantes, il pourra être qualifié de vol
criminel, et l'auteur est condamné d'une peine criminelle, telle que requise dans sa nature et
sa durée, pour le crime.

Il existe enfin des vols qualifiés des vols contraventionnels (Petits larcins ou vols de peu
d'importance, faits sans violence) qui constituent des infractions moins graves donc moins
sévèrement punies que les vols criminels et les vols correctionnels.

Nous examinerons successivement l'ensemble de ces catégories de vols.

a- Les vols criminels :

 Enumération des circonstances aggravantes : Les circonstances aggravantes qui


permettent de qualifier le vol de crime sont énumérées aux articles 352, 353, et 354 du code
pénal. Nous examinerons tout à tour chacune de ces circonstances aggravantes pour, dans un
second temps, déterminer les peines applicables. Parmi les circonstances aggravantes, nous
procéderons pour la commodité d'analyse, à l'examen des différentes circonstances de temps,
de lieu, d'exécution et enfin à la qualité de l'auteur du vol.

- Circonstance de temps :Un vol commis la nuit constitue une circonstance aggravante mais
insuffisante à elle seule : il n'y a aggravation qu'en présence d'une autre circonstance
aggravante, même si celle-ci est également insuffisante à elle seule. Pour aider à la
compréhension, nous retiendrons l'exemple qui consiste à dire que voler de nuit (Première
circonstance aggravante) une maison habitée (Deuxième circonstance aggravante) est plus
grave que voler la nuit une maison inhabitée (Qui n'est pas une circonstance aggravante).
Voler la nuit signifie que l'auteur du vol utilise à ses fins l'absence d'éclairage ainsi que le
sommeil de ses victimes.

- Circonstance de lieu : L'article 352 du code pénal qualifie de vols criminels, les vols commis
sur les chemins publics ou dans les véhicules servant aux transports des voyageurs, des
correspondances, des bagages, ou dans l'enceinte des voies ferrées, gares, ports, aéroports,
quais de débarquement ou d'embarquement.
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Cette disposition exclue les rues de grandes agglomérations et semble surtout destiné à
protéger les transports de biens et de voyageurs et à dissuader, du fait de la peine infligée
(cinq (05) à dix (10) ans d'emprisonnement et d'une amande de 500.000 à 1000.000 DA) les
attaques de transporteurs.

- Modes d'exécution :Les articles 351 à 353 du code pénal prévoient les différents modes
d’exécution de l'infraction de vole qualifiée de crime. Ainsi, constituent des circonstances
aggravantes érigeant l'infraction de vol en crime, le vol commis :

En réunion (Article 353) :Vol commis par deux ou plusieurs personnes en coaction, qui
agissent ensemble. Il ne suffit pas dans le cas de la réunion d'un auteur et d'un complice. La
jurisprudence considère, d'ailleurs, le guetteur, dans le vol, comme un coauteur.

Avec port d'arme (article 351) :Cette circonstance aggravante implique pour l'auteur de
l'infraction, la peine de mort. Cette peine est requise pour les coauteurs de l'infraction même
si ceux-là ne portent pas d'arme. L'article 351 précis que l'arme peut être apparente ou
cachée, elle suffit d'être au moment de l'infraction pour constituer une circonstance réelle,
aggravante, applicable à tous les coupables coauteurs même s'ils ont ignoré le port d'arme
pour la commission du vol.
Le même article, en précise en son alinéa 2, que l'arme cachée dans le véhicule motorisé qui
les conduit sur le lieu du vol, ou qu'ils utilisent pour couvrir leur fuite, constitue port d'arme,
qu'elle soit utilisée ou non, et implique mutation du vol en crime et emporte la peine de mort
pour les auteurs et coauteurs lorsque le vol est commis en réunion.

Le code pénal ne donne aucune précision sur la notion d'arme. La jurisprudence considère que
les armes à feu, sont des armes par nature (revolver, fusil,..) et emportent la peine de mort.
Les autres armes (armes banches, couteaux, barres de fer gourdins,…) n'emportent la peine
de mort que dans la mesure où elles auront été utilisées et auront provoqué préjudice
corporel à la victime.

Avec violence (article 353) : Le vol commis avec violence emporte une peine de dix (10) a
vingt (20) ans d'emprisonnement.

Par effraction (article 353) :Le vol commis par effraction emporte aussi une réclusion
criminelle de dix (10) à vingt (20) ans d'emprisonnement. L'effraction peut être extérieure ou
intérieure :

- L'effraction extérieure est constituée par l'introduction dans les maisons, appartements,
enclos, dépendances.

- L'effraction intérieure est constituée par la destruction de portes, de clôtures intérieures,


de meubles fermés, de tiroirs forcés…

Par escalades ou ouvertures souterraines : Dans cette hypothèse, la peine retenue selon
l'article 353 est la réclusion criminelle de dix (10) à vingt (20) ans. Le vol par escalade ou par
ouverture souterraines consiste pour commettre le vol, à s'introduire dans les maisons, cours,
jardins, enclos par-dessus les murs, portes, toitures, ou toutes autres clotures (Même s'il ne
suffit que de l'enjamber) ou par ouverture souterraine non établie pour servir d'entrée.

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Avec un véhicule motorisé :Elle constitue une circonstance aggravante prévue par l'article
353, mais insuffisante à elle seule pour emporter une peine criminelle de dix (10) à vingt (20)
ans de réclusion. Il faut pour cela, que le vol ait lieu à main armée, avec violence, avec
escalade, effraction de jour ou de nuit, pour que le maximum de la peine soit infligé au
coupable et aux coauteurs.

- Qualité de l'auteur du vol :L'infraction de vol est qualifiée crime selon l'article 353 s'il est
commis par :

- Un domestique, ou un serviteur même lorsque le vol est commis envers des personnes qu’ils
ne servent pas, mais se qui se trouvent dans la maison de leur employeur ou dans celle ou ils
l'accompagnaient.

- Un ouvrier ou apprenti dans la maison, l'atelier ou magasin de son employeur (Même pour le
vol d'une chose appartement à un client) ou par individu travaillant, habituellement, dans la
maison ou il a volé (Exemple : La femme de ménage).

Il convient enfin, de remarquer que les vols commis par les militaires, chez l'habitant, en
cours d'exercice de leur activité militaire, sont réprimés par le code de la justice militaire.

Qu'en est-il à présent, des peines encourues par l'auteur d'un vol qualifié de crime ?

2- L'escroquerie et infraction et infraction voisines :


De même que le droit civil ne sanctionne que certaines formes de mensonges, le droit pénal
ne punit pas tous les mensonges, ni même tous ceux qui sont interdits en droit civil. Seuls,
certains mensonges graves ou particuliers sont pris en charge par le droit pénal au moyen de
l'incrimination d'escroquerie ou d'autres incriminations plus spéciales, en tout cas voisines à
3- L'abus de confiance et les infractions voisines :2-
l'escroquerie.
L'escroquerie
2.1- et: infraction
L'escroquerie et infraction voisines :
Cette infraction est traitée par l'article 372 du code pénal Qu'en est-
il de l'escroquerie ?

a- Les éléments constitutifs de l'escroquerie :Nous allons examiner, successivement, les


moyens de l'escroquerie, les buts de cette infraction et enfin l'intention coupable dans
l'escroquerie.

 Les moyens de l'escroquerie :Pour qu'il y ait escroquerie, il faut que soit utilisé l'un des
trois moyens que nous allons examiner.

- L'usage de faux nom :Cet usage peut être verbal ou écrit. Il consiste à utiliser un nom
imaginaire ou bien le non réel d'un tiers qui aggrave l'escroquerie par l'usurpation de nom
dans certains cas.

Par ce premier moyen, le simple mensonge n'est pas puni à condition qu’il ne tende pas au
but de l'escroquerie. En effet, il n'y a pas d'escroquerie à dissimuler, à cacher son identité
dans certains cas ou pour des raisons touchant à des raisons intimes ou de vie privée de la
personne.

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- L'usage de fausse qualité :Par ce moyen, le simple mensonge est puni. L'usage peut être
verbal ou écrit. Il peut porter sur une qualité imaginaire ou réelle d'un tiers. Le mensonge est
admis même si antérieurement on a possédé une qualité, qu'on n'a plus (Exemple : Mensonge
sur la profession ou les diplômes indépendamment d'autres infractions telles l'usurpation de
titres ou de fonctions ou de costumes…).
- Les manœuvres frauduleuses :Le but des manœuvres frauduleuses est de tendre à
convaincre un tiers de l’existence de ce qui n'est pas, (Exemple : Fausse société, propriété
imaginaire…) d'un pouvoir ou d'un crédit que n'a pas celui qui se l'arroge (Usurpation de
fonctions, d'alliances politiques imaginaires, d'alliances économiques…etc). Ces
manœuvres peuvent aussi, tendre à faire naître l'espérance d'un gain chez un tiers.

Dans la manœuvre, le mensonge est renforcé généralement, par un fait extérieur tel la mise
en scène (Simulation d'un cambriolage ou d'un accident pour l'escroquerie à l'assurance,
l'installation fictive de bureaux, l'augmentation fictive de capital, la création de maison de
commerce fictive pour acheter à crédit, l'effet de complaisance, les petites annonces
attirant les naïfs amateurs de bonnes affaires…)
Quel est à présent, le but de l'escroquerie ?

 Le but de l'escroquerie : la remise d'une chose : L'escroquerie vise toujours à la remise


d'une chose à l'escroc. L'objet de la remise peut coasister en argent, en meubles, en
obligation, en promesses….La liste des objets peut être extensive et la nature de la remise
doit être matérielle car il ne saurait y avoir d'escroquerie si les actes tendent à obtenir un
service.

La remise de l'objet est toujours postérieure à l'emploi des moyens de l'escroquerie. C'est en
fait, après les manœuvres, la remise qui réalise l'escroquerie. En ce sens, elle constitue un
délit instantané. A titre d'exemple, c'est au moment ou l'escroc a empoché l'argent que
l'escroquerie est sensée réalisé. Selon le code pénal, article 372, la tentative d'escroquerie
est punissable des mêmes peines qui frappent l'escroquerie réalisée. Examinons à présent
l'intention dans l'escroquerie.

 L'intention dans l'escroquerie :L'intention dans l'escroquerie ne peut être que coupable
puisqu'elle met en œuvre des moyens en eux-mêmes frauduleux. La bonne foi dans
l'escroquerie est toujours absente.

Il y a cependant, le cas des charlatans, au profit desquels les juges retiennent parfois, au lieu
de l'escroquerie, la contravention lorsque la remise a porté sur des sommes d'argent peu
importantes.

Après avoir examiné la notion d'escroquerie, le développement suivant sera consacré aux
peines qui lui sont applicables.

b- Les peines applicables à l'infraction d'escroquerie : Nous étudierons ces peines à travers
le principe retenu au code pénal ainsi que les circonstances aggravantes légales.

 Le principe : Le code pénal, article 372, fixe la peine applicable à l'escroquerie ainsi qu'à la
tentative d'escroquerie, à un emprisonnement d'une (01) année au moins et de cinq (05) ans
au plus, assortie d'une amende de 500 à 20.000 DA.

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L'ampleur de cette peine classe l'escroquerie dans la catégorie des infractions délictuelles,
exception faite des petites escroqueries qui font le métier du charlatan et dont le code
pénal, n'en tient pas compte. Ces petites escroqueries emportent des peines
contraventionnelles, dans les cas de remise de faibles sommes d'argent.

 Les circonstances aggravantes de l'escroquerie :Le code pénal en son article 372, prévoit
que l'emprisonnement peut être porté jusqu'à dix (10) ans et l'amende jusqu'à 200.000 DA, en
cas ou l'escroquerie utilise comme manœuvre, l’appel au public en vue de l'émission
d'actions, obligations, bons, parts ou titres quelconques d'une société ou d'une entreprise
commerciale ou industrielle. Ce type d'escroquerie de grande échelle, pratiquée surtout dans
les pays à économie libérale utilise la publication de faux bilans, une publicité fallacieuse par
prospectus, démarchage et articles de presse favorables à des entreprises en "mauvaise santé
économique".

Le délit d'escroquerie peut enfin être puni d'une peine complémentaire, pour une durée d'un
(01) an à cinq (05) ans, d'interdiction de certains droits prévus à l'article 8 du code pénal
(interdiction d'exercice de certaines fonctions, du droit d'être électeur ou éligible, incapacité
d'être assesseur, juré, incapacité d'être tuteur, privation du droit de porter des armes) et
d'une interdiction de séjour.

Nous en avons fini avec l'escroquerie. Le suivant sera consacré aux infractions voisines de
l'escroquerie.

2.2- Les infractions voisines de l'escroquerie : Parmi ces infractions, nous


examinerons celles relatives :

- Au chèque sans provision ;


- Au chantage ;
- Aux mensonges en matière de sociétés.

a- Le chèque sans provision : Le chèque sans provision est traité par l'article 374 du code
pénal. Dans tous les pays cette infraction reste fréquente. Elle résulte tantôt, de la mauvaise
foi, tantôt du rythme de circulation de l'argent.

 L'émission de chèque sans provision :L'émission du chèque a lieu dès le moment où le


tireur le signe ou le remet à un bénéficiaire.

 La provision :Celle-ci doit être préalable à l'émission du chèque, suffisante et disponible.


L'attente d'un paiement ne constituent pas une provision, ni l'éventualité du paiement par le
banquier en cas de découvert sauf si celui-ci s'engage préalablement et formellement à le
couvrir.
 Absence de provision à la présentation, ou retrait ou blocage de la provision :Il y a
infraction en cas d'émission si :

- Le retrait de la provision, empêchant le paiement intégral du chèque, même après émission


avec provision préalable ou après régularisation par émission d'un autre chèque ;

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- Le blocage de la provision au prétexte par exemple que la marchandise livrée n'est pas de
bonne qualité.

Le blocage de la provision n'est légal que dans deux cas qui sont :

1- La perte ou le vol du chèque ;

2- Le règlement judiciaire ou liquidation des biens du porteur du chèque (Voir cours de droit
commercial sur les faillites des sociétés).

Il convient aussi de retenir que, commet une infraction celui qui accepte ou endosse, en
connaissance de cause, un chèque sans provision pour s'en servir comme moyen de chantage,
ainsi que celui qui accepte un chèque falsifié ou contrefait (article 375).

Quelles sont à présent, les mesures de répression du chèque sans provision ?

 La répression de chèque sans provision : En matière de répression du chèque sans


provision, le code pénal prévoit à l'article 374 un emprisonnement de un (01) à cinq (05) ans,
cumulé avec une amende qui ne saurait être inférieure au montant du chèque ou de
l'insuffisance (Différence entre le montant du chèque et le disponible en compte) applicables
à:

- Quiconque contrefait un chèque ;


- Quiconque falsifie un chèque ;
- Quiconque, en connaissance de cause accepte de recevoir ou d'endosser un chèque
contrefait ou falsifié.
Après le chèque sans provision et le chèque falsifié ou contrefait, qu'en est-il du chantage ?
C'est la seconde infraction voisine de l'escroquerie que nous examinerons.

b- Le chantage :Le chantage est une infraction voisine de l'escroquerie prévue à l'article 371
du code pénal. Le chantage consiste en une menace verbale ou écrite, adressée à la victime
ou à un tiers, de révéler un fait diffamatoire, susceptible de porter atteinte à son honneur ou
à sa considération, peu importe que le fait soit exact ou non.

Le but du chantage consiste à extorquer à la victime des fonds, des valeurs, des écrits, des
secrets …etc.

L'intention dans le chantage est toujours coupable puisqu'elle porte sur une remise de choses
en dehors d'une transaction licite

Le chantage, de même que la tentative de chantage, sont punis d’un emprisonnement de


deux (02) a cinq (05) ans et d'une amende de 2000 à 30.000 DA. Le code pénal prévoit à
l'article 371, la possibilité d'infliger au coupable de chantage, des peines complémentaires
(Interdiction de séjour, interdiction d'exercer certaines professions…).
c- Le mensonge en matière de sociétés : En matière de société, de nombreuses omissions
sont réprimées, qui serait susceptibles de tromper les tiers, les actionnaires ou les
obligataires, notamment par l'absence volontaire d'information ou par une information fausse
sur l'état de la société.

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L'ensemble des infractions relatives aux sociétés sont contenues dans le code de commerce au
livre V titre II portant dispositions pénales. Ces dispositions portent sur les infractions
concernant :

- Les sociétés à responsabilité limitée ;


- Les sociétés par actions ;
- Les diverses formes de sociétés.
Nous n'examinerons pour notre part que quelques catégories de mensonges, notamment ceux
pouvant servir dans la constitution et le fonctionnement des sociétés.

 Les mensonges dans la constitution des sociétés : Le code du commerce prévoit des
sanctions pénales allant jusqu'à l'emprisonnement, aux articles 800, 802, 803, 807, 808, 809,
810, 811, 814, 815, 825, 828, 829, 830, 831, 837, 838 et 840. Ainsi, le code de commerce
suppléant le code pénal prévoit un emprisonnement d'un (01) an à cinq (05) ans et d'une
amende de 2000 à 20.000 dinars, ou de l'une des deux peines seulement :

- Pour ceux qui simulent des souscriptions ou des versements fictifs (Apports fictifs d'argent à
la constitution du capital social);
- Pour ceux qui publient des faits faux consistant, par exemple, à annoncer que des personnes
désignées contrairement à la vérité ont pris des participations dans la société à créer ;
- Pour ceux qui auront fait des déclarations notariées mensongères ;
- Pour ceux qui auront, fictivement, majoré ou minoré les actions nominales ou les apports en
nature.

 Les mensonges dans le fonctionnement des sociétés : Le code de commerce à l'article 811
prévoit un emprisonnement d'un an à cinq ans et d'une amende de 2000 à 20.000 DA, ou l'une
des deux peines seulement applicables aux gérants de la société qui auront :

- Distribué des dividendes fictif (faux bénéfices) ;


- Présenté un bilan inexact en vue de dissimuler la véritable situation de la société,
- Fait des biens ou du crédit de la société un usage qu'ils savaient contraire à l'intérêt de
celle-ci ;
- Usé des bien ou du crédit de la société à des fins, personnelles ou dans l'intérêt d'une autre
société ;
- Usé des pouvoirs et des voix qu'ils possédaient dans la société à des fins personnelles.

Par l'étude des mensonges en matière de société, nous avons achevé l'examen de la notion
d'escroquerie et des infractions voisines. Le chapitre suivant sera consacré à l'étude de la
notion d'abus de confiance et des infractions en dérivent.

3- L'abus de confiance et les infractions voisines :


L'abus de confiance ,traité par l'article 376 du code pénal, réside dans le détournement ou la
dissipation, de toute mauvaise foi, au préjudice des propriétaires ,des possesseurs des
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4- Le recel des choses :3- L'abus de confiance et les


détenteurs, de tous effets, dinars, marchandises, billets ou autres écrits contenant ou
opérant obligatoirement ou décharge , qui ne lui ont été remis qu'à titre de louage, de dépôt
, de mandat , de nantissement, de prêt à usage , ou pour un travail salarié ou non salariés , à
la charge de les rendre ou représenter , ou d'en faire un usage ou un emploi déterminé.

Pour simplifier la compréhension de cette définition donnée par le code pénal, convenons que
celui-ci ne réprime pas tous les abus moraux de confiance d'autrui, mais seulement, le
détournement ou la dissipation (Faire disparaître, dissimiler) d'une chose remise par autrui à
charge de la rendre ou de la représenter ou d'en faire un usage ou un emploi déterminé.
L'auteur de l'abus de confiance ne soustrait pas comme le voleur et n'obtient pas
frauduleusement la chose remise comme l'escroc. Il détourne ou dissipe une chose reçue de
façon tout à fait licite.

Examinons donc à présent, les conditions d'existence de l'abus de confiance puis ensuite sa
répression.

3.1- L'abus de confiance :


a- Les conditions d'existence de l'abus de confiance :Pour qu'il y ait abus de confiance, il
faut que l'un des six contrats prévus à l'article 376 du code pénal existe en la personne dont
la confiance à été abusée et celle qui a abusé de cette confiance. Les six contrats concernent
le louage, le dépôt, le mandat, le nantissement, le prêt à usage, le prêt pour un travail
salarié ou non salarié, de la chose détournée ou dissipée. Par contre, si aucun des six contrats
n'existe pas, il ne saurait y avoir abus de confiance et le juge n'est pas lié par la qualification
des parties, l'une abusée, l'autre abusant. Le contrat doit être écrit ou verbal (Susceptible
d'être prouvé), légal ou conventionnel, exprès ou tacite.

L'abus de confiance ne peut porter sur des choses sans valeur. L'objet doit consister en effet,
deniers, marchandises, billets, quittances ou tout autre contenant ou opérant obligation ou
décharge.

L'acte d'abus de confiance comporte un élément moral ainsi qu'un élément matériel.

 L'élément moral :Cet élément se traduit par une intention coupable comme d'ailleurs dans
tous les types d'infractions. Ainsi la simple négligence dans la restitution de la chose ou sa
gestion ne suffit pas pour écarter l'infraction d'abus de confiance.

 L'élément matériel :Cet élément se traduit par la dissipation ou par le détournement.

- La dissipation :Elle se traduit par la rétention, la destruction, la perte fictive ou la vente de


la chose sur laquelle pèse l'obligation de restitution.
- Le détournement : Celle-ci peut se traduire, par exemple, soit par le retard dans la
restitution (Garder la chose au delà de la date normale), soit par le détournement de l'usage
initialement prévu (Utiliser par exemple pour des besoins autres des fonds remis par des
clients en vue de besoins spécifiques).

Il y a dans ce cas interversion d'usage (Exemple : Prêter de l'argent à une personne pour
monter une affaire commerciale alors que celle-ci utilise cet argent pour voyager ou
construire sa propre maison).
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Qu'en est-il à présent, de la répression de l'abus de confiance ? C'est ce que nous allons
examiner.

b- La répression de l'abus de confiance :Le code pénal prévoit à l'article 376, la principale
peine infligée à l'abus de confiance. Cet article concerne les circonstances aggravantes. Qu'en
est-il ?

 La peine principale applicable à l'abus de confiance : Le code pénal retient comme peine
principale infligée à l'auteur d'un abus de confiance, un emprisonnement de trois (03) ans et
d'une amende de 500 à 20.000 DA.

Cette peine principale peut, selon le même article assortie de peines complémentaires
consistant en l'interdiction de certains droits (Exercice de profession, port d'armes,
interdiction de séjour) prévus à l'article 8 du code pénal. Cette interdiction est prononcée
pour une durée d'un (01) an à cinq (05) ans.

- Les circonstances aggravantes dans l'abus de confiance : Principalement, les circonstances


aggravantes tiennent à la qualité de la personne auteur de l'abus selon l'article 378 du code
pénal. A ce titre, si la personne faisant appel au public afin d'obtenir des fonds sur son propre
compte, comme directeur ou gérant de la société, à titre de dépôt, de mandat ou de
nantissement, ou si cette meme personne utilise un courtier ou un intermédiaire quelconque
pour réaliser une vente ou un achat d'actions ou de parts sociales frauduleusement, la peine
principale peut être portée à dix (10) ans d'emprisonnement et l'amende à 200.000 DA. Les
interdictions légales peuvent être aussi utilisées dans le cadre des circonstances aggravantes.

Le niveau de la peine applicable à l'abus de confiance nous autorise à classer ces infractions
dans la catégorie des délits et des crimes, en cas de circonstances aggravantes.

Le suivant sera consacré à l'examen des infractions voisines de l'abus de confiance.

3.2- Les infractions voisines de l'abus de confiance : Comme infractions voisines


de l'abus de confiance, nous examinons :

- Les détournements et abus dans les sociétés ;


- Les banqueroutes.

a- Les détournements et abus dans les sociétés : En dehors de l'abus de confiance qui est
souvent, retenu en matière de société, deux formes de détournements ou dissipations sont
punies, plus sévèrement que l'abus de confiance ; il s'agit de l'abus de biens sociaux ou du
crédit de la société et l'abus des pouvoirs ou des voix de la société.
Ces deux infractions punies d'un emprisonnement d'un cinq ans et d'une amende de 2 000 à 20
000 DA (Ou de l'une de ces deux peines seulement) sont traitées à l'article 811 alinéas 3 et 4
de l'ordonnance portant code du commerce. Nous les étudierons, quand à nous, à travers ce
qu'elles ont de commun et aussi ce qu'elles ont de spécifique.

 Les éléments communs aux deux infractions : Les deux infractions sont à usage contraint
à l'intérêt social (celui de la société et des associés). Elles visent un but d'intérêt personnel ou

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un projet de favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle l'argent est intéressé
directement ou indirectement (Exemple : du dirigeant associé dans l'autre société).

Les deux infractions sont motivées par la mauvaise foi consistant à savoir que l'acte incriminé
était contraire à l'intérêt des associés.

 Les éléments spécifiques respectifs :

- Pour l'abus des biens ou de crédits de la société : Sur ce point, la notion est plus large
que le simple abus de confiance. L'usage des biens ou du crédit concerne, non seulement, le
détournement, le prélèvement de fonds mais, même les actes d'administration.

Par la notion de biens, l'on entend l'ensemble des biens susceptibles d'être disponibles dans le
patrimoine d'une société.

Par la notion de crédit, l'on entend la capacité d'emprunter de la société. L'abus consisterait
en la signature au nom de la société sur un effet de commerce étranger à l’activité sociale.

- Pour l'abus des pouvoirs ou des voies :Par la notion de pouvoirs, il est entendu l'ensemble
des droits accordés aux dirigeants sociaux par la loi et les statuts.

Par la notion de voie, l'incrimination permet de réprimer l'abus de procurations en blanc


utilisées selon l'article 811 alinéas 4 à des fins contraires de la société à des fins personnelles
pour favoriser une autre société. Il faut savoir toutefois que les procurations en blanc ne sont
pas illicites ce qui l'est, c'est leur usage contraire à l'intérêt de la société.

Pour rester dans le domaine des sociétés, le suivant sera consacré à l'examen de la notion de
banqueroutes.

b- Les banqueroutes :Le code de commerce prévoit la banqueroute simple et la banqueroute


frauduleuse, auxquelles il consacre les articles 369 à 377. Que recouvre chaque catégorie de
banqueroute ?

 La banqueroute simple :Le dictionnaire donne de la banqueroute deux définitions. La


première consiste "en l'échec total d'une entreprise", la seconde, considère la banqueroute
comme un délit "délit pénal commis par un commerçant personne physique ou morale qui, à
la suite d'agissements irréguliers ou frauduleux, se trouve en état de cessation de paiement."

Le code de commerce qu ne définit pas la notion de banqueroute, énumère cependant aux


articles 370 et 371, les cas légaux dans lesquels, le commerçant est déclaré coupable de
banqueroute simple. Les cas de banqueroutes simples sont tous ceux dans lesquels, le
commerçant se trouve en cessation de paiement pour l'une ou plusieurs des raisons suivantes :

- Si ces dépenses personnelles ou les dépenses de son commerce sont jugées excessives ;
- S'il a perdu de fortes sommes d'argent dans des jeux de hasard ou des opérations fictives ;

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- S'il a employé des moyens ruineux pour se procurer des fonds devant lui permettre de faire
retarder la constatation de la cessation de ses paiements ou autrement dit en utilisant toute
manœuvre dilatoire possible aux mêmes fins (Retarder la faillite);
- Si après cessation de ses paiements, il a réglé un créancier au préjudice de la masse
(Collectif de créancier) ;
- S'il n'a tenu aucune comptabilité conforme ;
- S'il a exercé sa profession contrairement à une interdiction prévue par la loi ;
- S'il a contracté pour le compte d'autrui sans recevoir de valeur en échange ;
- S'il s'est déclaré en faillite sans avoir satisfait aux obligations d'un précédent concordat ;
- Si sans excuse légitime, il ne fait pas, au greffier du tribunal, la déclaration de son état de
cessation de paiement dans le délai de quinze (15) jours ;
- Si sa comptabilité est incomplète ou irrégulière
- Si sans empêchement légitime, il ne s'est pas présenté en personne au syndic dans les cas
et les détails fixés.

Dans le premier cas au septième inclus le tribunal doit systématiquement, déclarer le


commerçant en banqueroute simple.

Dans le huitième cas au douzième, le tribunal dispose du pouvoir d'apprécier et peut ne pas
prononcer la banqueroute simple. Elle est considérée comme un délit pénal et l'auteur est
passible des peines prévues à l'article 383 du code pénal consistant en un emprisonnement de
deux (02) mois à deux (02) ans.

 La banqueroute frauduleuse :Dans le droit français, la banqueroute frauduleuse était


autrefois passible de travaux forcés. En droit Algérien, celle-ci est réprimée par l'article 383
alinéa 3 du code pénal qui prévoit un emprisonnement d'un (01) an à cinq (05) ans.
L'infraction de banqueroute frauduleuse est constituée par l'un des faits suivants.

- La soustraction de complicité par le commerçant débiteur ;


- La dissipation ou le détournement de tout ou partie de l’actif ;
- La fausse augmentation volontaire ou délibérée du passif, (Dettes) dans les écritures ou son
bilan ou par des engagements privés ou publics constituant dans tous les cas des manœuvres
frauduleuses et préméditées afin de soustraire aux créanciers tout ou partie de l'actif à
liquider et servant à leur remboursement.

L'article 384 du code pénal punit mêmes peines que le banqueroutier simple ou frauduleux,
les complices de ce dernier. La poursuite pour les deux banqueroutes peut être dûe au
ministère public (par le procureur), au syndic (En cas des règlements judiciaire ou concordat)
ou a un créancier agissant en partie civile ou par citation directe. Pour agir au nom de la
masse, le syndic doit au préalable être autorisé par délibération prise à la majorité des
créanciers réunis en assemblée.

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4- Le recel des choses :

Receler est défini par le dictionnaire comme le fait de garder et cacher quelque chose volée
par une autre personne ou comme le fait de donner asile à des gens qui se cachent, comme
par exemple, receler un meurtrier. Il s'agit là, de recèle de personnes.
II- examinerons,
Nous LES INFRACTIONS
quand à nous, après ces préliminaires de définition de la notion, le recèle
CONTRE
des LAles éléments
choses à travers CHOSE qui le constituent et les peines qui le répriment.
PUBLIQUE
4.1- :4- constitutifs
les éléments Le recel du recel des choses : Ces éléments comportent
desmatériel
l'acte choseset :l'acte intentionnel.
a- L'acte matériel du recel des choses : Cet acte matériel doit être examiné à travers sa
nature et son objectif.

 La nature du recel :Le recel ne signifie pas seulement, cacher ou dissimuler. En droit, il
suffit d'une détention et même d'une réception de la chose à n'importe quel titre. Ainsi, à ce
titre d'exemple : pour la loi, le passager simple d'une voiture volée commet un recel jusqu'à
preuve du contraire ou de la bonne foi.

Le délit de recel est commis même si l'on a reçu la chose indirectement, par un
intermédiaire, qu'on n'a pas profité de la chose recelée, qu'on n'a plus la chose en mains, ou
qu'on n'a pas encore la chose en main mais que l’on a accepté d'avance, de garder (C'es là une
complicité de recel). Cependant, dans le recel, le principe est qu'il faut détenir la chose
personnellement comme le stipule l'article 387 du code pénal.

 L'objet du recel : Dans cet objet, il faut considérer la chose recelée et sa provenance :

La chose concernée :

- Toute chose recelée, même une chose sans valeur ;

- Même si le receleur à vendu la chose reçue, on a acheté autre chose avec l'argent reçu (il y
a recel).

- Même si les choses reçues ont été achetées par le remettant avec des chèques sans provision
(Il y a recel).

La source de la chose :Selon l'article 387, la chose recélée ne peut provenir que d'un crime
ou d'un délit. Cette restriction exclut les choses provenant des contreventions telles les petits
vols et petits larcins.

b- L'élément intentionnel dans le recel : L'élément intentionnel sera examiné à travers la


mauvaise foi du receleur et le moment où apparaît cette mauvaise foi.

- La mauvaise foi dans le recel : Le principe est selon l'article 387, qu'il n'y a pas recel si l'on
détient quelque chose sans le savoir (Exemple : Objet (Drogue) placé chez soi, à son insu par
un tiers). Il y a recel si l'on a reçu la chose de mauvaise foi, sachant qu'elle provenait d'un
crime ou d'un délit, Sans qu'il soit utile de connaitre les circonstances précises du crime ou du
TAG0718 SEMESTRE II DROIT PENAL Propriété CNFEPD Page 56
délit, ni même l'auteur. Cette mauvaise foi sera établie par les conditions de la réception,
comme par exemple l'achat de la chose à un prix anormalement bas, sans facture, à un
inconnu, dans un lieu inhabituel. Il faut remarquer que l'intention coupable peut, dans
beaucoup de cas de recèle, se ramener à un défaut de précautions, voisin de l'imprudence.

 Moment d'apparition de la mauvaise foi : Le principe général admet qu'il y a recel en cas
de mauvaise foi dès la réception de la chose. Le problème existe dans les cas ou la mauvaise
foi n'apparaît qu'ensuite : Exemple : L'achat de bonne foi dans une première phase apprendre
ensuite, que la chose provenait d'un crime ou d'un délit. La jurisprudence semble avoir réglé
le problème puisqu'elle considère le recel comme un délit continu.

Après avoir examiné la notion de recel, qu'en est-il de sa répression ?

4.2- La répression du recel des choses : Le code pénal, aux articles 387, aux 388
prévoit deux types de recels auxquels correspondent deux types de peines :

- La peine simple applicable au simple recel ;


- La peine aggravée applicable au recel qualifié.

a- Le recel simple : L'infraction d'origine du recel simple est le délit. Pour ce type de recel,
la peine applicable est l'emprisonnement d'au moins un (01) an et de cinq (05) ans au plus et
d'une amande de 500 à 20.000 DA, laquelle amende peut être élevée au-delà de 20.000 DA,
jusqu'à la moitié de la valeur des objectifs recelés. Le coupable de recèle, précise l'article
387, peut être frappé de l’interdiction d’un ou plusieurs droits (s'exercice d’une profession,
d'être électeur et éligible, d'interdiction de séjour, de port d'arme…etc)

b- Le recel qualifie : Selon les termes de l'article 388 du code pénal, l'infraction d'origine du
recèle qualifié est le crime. Dans ce cas, la peine applicable au recel est celle applicable au
crime qui a procuré les choses recelées. S'appliquent aussi au receleur, les circonstances
aggravantes dont celui-ci a eu connaissance au moment de la commission de l'infraction
criminelle de recel. Toutefois, précise le même article, "La peine de mort est remplacée, à
l'égard du receleur, par celle de la résolution perpétuelle".

Par le recel, nous avons achevé l'étude des infractions contre les biens. Le suivant sera
consacré à l'examen des infractions contre la chose publique.

II- LES INFRACTIONS CONTRE LA CHOSE PUBLIQUE :


Les infractions contre la chose publique sont très nombreuses et variées et sont constituées
par :

1- Les crimes et délits contre la sûreté de l'état (trahison, espionnage, atteinte à la défense
nationale attentats et complots contre l'autorité de l' Etat, crimes tendant à troubler
1.lE FAUX :II- LES INFRACTIONS CONTRE LA CHOSE
l'état par le massacre ou la dévastation, participation à un mouvement insurrectionnel, non
PUBLIQUE
révélation : ou d'actes de trahison, d'espionnage ou d'autres activités de nature à
de projets
nuire à la défense nationale…)

TAG0718 SEMESTRE II DROIT PENAL Propriété CNFEPD Page 57


2- Les attroupements sur la voie publique ou dans un lieu public (Rassemblements illicites,
bruits, tapages, attroupements injurieux ou nocturne, troublant à la tranquillité des
habitants…).

3- Les crimes et délits contre la constitution (Attentats à la liberté, coalition de


fonctionnaires, empiétement des autorités administratives et judiciaires, crimes relatifs à
l'exercice des droits civiques, etc)

Seront étudiées, non l'ensemble des infractions contre la chose publique, mais celles touchant
à la paix publique dans un premier lieu le faux, dans un second les crimes et délits commis
par les fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions et enfin, les crimes et délits commis
contre les fonctionnaires ou l'autorité.

1.Le faux :

En dehors de la fausse monnaie et de la contrefaçon des sceaux (Cachets) de l'Etat, des billets
de banque, des effets publics, des poinçons, timbres, et marques officiels, notre étude va
essentiellement concerner le faux en écriture. Il s'agit là d'une infraction facile à commettre
et pouvant causer de graves préjudices compte tenu de l'importance juridique de l'écrit.
2.Les
1.1- L'établissement
crimes et du faux en écriture :Les faux en écriture publique et privée sont
traités par les articles 214 à 231 du code pénal.
délits
commis
 Les élémentspardu faux :Ces éléments concernent le document et l'altération de la vérité.
lesdocument :Ce document peut être un écrit (Manuscrit, dactylographié, sténographié,
- Le
fonctionnai
imprimé) ou un titre pouvant servir de fondement à l'exercice d'un droit ou d'une action,
ayant une portée juridique et valeur probatoire (Titre de propriété, un contrat de location,
res dans
un effet de commerce… etc).
l'exercice
Le faux suppose une mention supplémentaire concernant la substance de l'acte. En effet, il
de leurs
n'y a pas de faux si l'altération de vérité porte sur les mentions accessoires ou
fonctions que l'acte n'a pour objet de constater.
complémentaires
:1.Le faux :
 L'altération de vérité :Le code distingue :

- La fausse signature ;
- L'altération d'écriture (Exemple : Chiffres ajoutés, ou supprimés) ;
- La contrefaçon d’écriture ;
- La suppression de personne ;
- La fabrication de conventions autres que celles voulues par les parties ;
- La constatation comme vrai, de faits complètement faux.

Il faut distinguer parmi ces méthodes :

TAG0718 SEMESTRE II DROIT PENAL Propriété CNFEPD Page 58


- Le faux matériel qui consiste en la fabrication d'un document, ou en l'altération d'un
document existant (Exemple : La surcharge ou la suppression de mentions ou de chiffres). Le
faux matériel est décelable par expertise. Il y a alors faux document même si l'acte sur des
choses vraies.

- Le faux intellectuel qui consiste en des énonciations contraires à la vérité. Le défaut de


vérité lui, n'est pas décelable par expertise.

Il peut également y avoir faux par :

- Omission (Dans les écritures de commerce notamment) ;

- Simulation pour tromper les créanciers ou sur le fisc (Exemple d'une donation dissimulée
sous l'apparence d'une vente, d'une dissimulation d'une partie du prix de vente d'une maison,
d'un commerce….)

Remarque :Deux autres éléments du faux en écriture dépendent, en réalité, des éléments
passés en revue. Il s'agit :

1- Du préjudice qui peut être qu'éventuel moral ou social il est donc attaché à la notion de
document. Il y a et en conséquence faux, punissable, même en cas d'un acte nul pour
incapacité par exemple. A ce titre, le faux constitue une infraction de mise en péril,
d'atteinte à la foi publique, d'atteinte à la foi de l'autorité.

2- De l'élément moral attaché à l’altération de vérité commise en connaissance de cause, le


mobile étant indifférent dans tous les cas de faux et reposant sur le principe que "Nul ne peut
se créer de titre à soi-même".

Après l'étude des éléments constitutifs du faux, quels sont le différents faux en écriture ?

b- Les différents faux en écriture : Nous allons examiner quelques catégories de faux en
écritures.

 Les faux en écriture publique ou authentique touchent :

- Aux actes de l'état (Traités internationaux, lois) ;


- Aux actes de l'autorité administrative (Arrêtés, actes civil, diplômes universitaires ou autres,
numéro de timbres sur différents billets…etc) ;
- Aux actes judiciaires (Jugements, procès-verbal d'audition) ;
- Aux actes des officiers publics (Actes notariés par exemple).

Les auteurs de ces faux peuvent être, des fonctionnaires, des officiers publics, ou des
particuliers.

 Les faux en écriture privée de commerce ou de banque touchent les contrats, les reçus,
les testaments, les effets de commerce, les titres des sociétés, les procès-verbaux
d'assemblées ou de conseil d'administration de sociétés, les bilans, les factures entre
commerçant, les lettres commerciales…etc.

TAG0718 SEMESTRE II DROIT PENAL Propriété CNFEPD Page 59


 Les faux documents administratifs touchent quand à eux, différents documents dont il peut
être cité : Les différents permis de conduire, de chasse, les cartes grises, les passeports, les
cartes d'identité, les vignettes fiscales….

 Les faux certificats médicaux délivrés sous le nom d'un médecin pour s'affranchir ou
affranchir autrui d'un service public, (Congés médicaux), par un médecin en attestant
faussement ou en dissimulant l'existence d'une maladie. Le faux dans ce cas, ne vise pas
l'erreur de diagnostic, mais s'applique au médecin attestant un fait sans le contrôler.

Qu'en est-il à présent de l'usage et de la répression du faux en écritures ? C'est ce qui sera
examiné.

1.2- l'usage de faux et sa répression :Cette section comportera deux paragraphes :


a- L'usage du faux :Qui suppose :

- Un faux, c'est-à-dire un document, un écrit, un titre, même si son auteur n'est pas celui qui
s'en sert, ou est inconnu, ou a agi pour simplement plaisanter ;

- Un usage du document, de l'écrit, du titre faux en vue d'obtenir par exemple un paiement,
une production en justice, un dégrèvement fiscal, une remise, un droit quelconque.

b- La répression du faux : La répression du faux prévue par le code pénal est d'une sévérité
intransigeante.

 Pour le faux en écriture publique :La réclusion perpétuelle est requise contre le
magistrat, le fonctionnaire, ou l'officier public, qui dans l'exercice de ses fonctions commet
un faux en écriture publique ou authentique ou dénature la substance et les circonstances de
l'acte (Articles 214 et 215). La peine requise pour les particuliers qui commettent un faux en
écriture authentique et publique est de dix (10) à vingt (20) ans d'emprisonnement (Article
216). La fausse déclaration devant un officier public est quant à elle punie d'un
emprisonnement d'un (01) à cinq (05) ans et d'une amende de 500 à 1000 dinars (article 217).

 Pour le faux en écriture privée, de commerce ou de banque : Ce type de faux est puni,
par un emprisonnement d'un (01) à cinq (05) ans et d'une amende de 500 à 20.000 DA. Le
coupable peut être aussi, frappé de l'interdiction de certains droits et d'une interdiction de
séjour d’un (01) à cinq (05) ans au plus (Article 219 du code pénal).

La qualité de banquier, d'administrateur de société constitue une circonstance aggravante qui


permet de porter, au double, le niveau de la peine applicable.

La tentative de commission de faux est punie d'un emprisonnement d'un (01) à cinq (05) ans
et d'une amende de 500 à 20.000 DA, selon l'article 220 du code pénal.

Après l'étude du faux en écritures publique et privée, nous examinerons au les crimes et
délits commis par les fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions.

TAG0718 SEMESTRE II DROIT PENAL Propriété CNFEPD Page 60


2.Les crimes et délits commis par les fonctionnaires dans
l'exercice de leurs fonctions :

Ce type de crimes et délits concerne l'ensemble des forfaitures et crimes commis par les
fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions, il s'agit :

- Des abus d'autorité contre les particuliers, telles la violation de domicile, la suppression de
3- Les crimes
correspondance, et de
le déni lesjustice,
délitsles contre les fonctionnaires
violences envers ou l'autorité
les personnes sans motif légitimes, la
:2.Les crimes
discrimination racial ouet
entredélits
les sexescommis
; par les fonctionnaires dans
- l'exercice de leurs
Des abus d'autorité contrefonctions :
la chose publique telle, par exemple, l'ordre d'emploi de la force
publique contre l'exécution d'une loi, exercice de l'autorité illégale, prolongée ou anticipée.

2.1- La concussion :La concussion est traitée par l'article 121 du code pénal. Elle consiste
dans le fait pour un fonctionnaire de recevoir ou d'exiger ce qu'il sait ne pas lui être dû. Elle
existe par exemple dans le fait qu'un magistrat exige une certaine somme pour faire une
remise de peine au coupable. Quels sont les élélments et la répression de la concussion ?

a- Les éléments de la concussion :Ceux-ci comportent l'auteur, l'acte et l'intention.

 L'auteur : Celle-ci peut être, tout fonctionnaire public, tout officier public, tout magistrat,
tout employé des finances, tout agent de l'état qui se rend coupable de concussion.

 L'acte de concussion : consiste dans le fait de recevoir, d'exiger ou d'ordonner de recevoir


une somme non dûe ou excédant ce qui était dû, en prétendant qu'il s'agit de sommes
légalement dues. Ces sommes peuvent, dans la concussion, être perçues par le fonctionnaire
pour lui-même, par l'administration, par le fonctionnaire pour le compte de tiers.

 L'intention coupable : Consiste à percevoir, pour soit ou pour des tiers des sommes indues.
En cas d'erreur, i n'y a pas d'infraction.

Qu'en est-il de la répression de la concussion ?

c- La répression dans la concussion : La même peine prévue à l'article prévue à l'article 121
est applicable aux fonctionnaires des finances qui ordonnent la perception de contribution
autre que celles prévues par la loi ou qui accordent, sans autorisation de la loi, des
exonérations de droits , d'impôts ou de taxes publique. Le bénéficiaire est puni des mêmes
peines et est considéré comme complice de concussion. La tentative de concussion punie des
mêmes peines prévues aux articles 121 et 122 du code pénal qui ne prévoit pas de
circonstances aggravantes.

La section suivante sera consacrée à l'étude de la corruption.

2.2- La corruption :
a- La corruption des fonctionnaires : Nous étudierons cette infraction à travers ses deux
formes active et passive sous l'éclairage des éléments qui la constituent et des peines qu'elle
implique.
TAG0718 SEMESTRE II DROIT PENAL Propriété CNFEPD Page 61
 La corruption passive :

- Eléments constitutifs :

- L'auteur corrupteur, il peut être un agent public national ou étranger, fonctionnaire d'une
organisation internationale publique ou commerçant, industriel, entrepreneur du secteur
privé.

La loi 06-01 précite ces notion comme suit:

Agent public:

1- Toute personne qui détient un mandat législatif, exécutif, administratif, judiciaire, ou au


niveau d'une assemblée populaire locale élue, qu'elle soit nommée ou élue, à titre permanent
ou temporaire, qu'elle soit rémunérée ou non, et quel que soit son niveau hiérarchique ou son
ancienneté ;

2- Toute autre personne investie d'une fonction ou d'un mandat, même temporaires,
rémunérée ou non et concourt, à ce titre, au service d'un organisme public ou d'une
entreprise publique, ou de toute autre entreprise dans laquelle l'Etat détient tout ou partie
de son capital, ou tout autre entreprise qui assure un service public ;

3- Toute autre personne définie comme agent public ou qui y est assimilée conformément à la
législation et à la réglementation en vigueur.

Agent public étranger: Toute personne qui détient un mandat législatif, exécutif,
administratif ou judiciaire auprès d'un pays étranger, qu'elle soit nommée ou élue ; et toute
personne qui exerce une fonction publique pour un pays étranger, y compris pour un
organisme public ou une entreprise publique ;

Fonctionnaire d'une organisation internationale publique : Tout fonctionnaire international


ou toute personne autorisée par une telle organisation à agir en son nom.

-Le but de la corruption s'apprécie selon la catégorie d’auteurs. Il peut être:

- Accomplir et/ou s'abstenir d'accomplir un acte dans l'exercice de ses fonctions;


- Passer, viser ou réviser un contrat, une convention, un marché ou un avenant en violation
des dispositions législatives et réglementaires en vigueur en vue de procurer à autrui un
avantage injustifié;
- Passer , même à titre occasionnel, un contrat ou un marché avec l'Etat, les collectivités
locales, les établissements ou organismes de droit public, les entreprises publiques
économiques et les établissements publics à caractère industriel et commercial, en mettant à
profit l'autorité ou l'influence des agents, des organismes pour majorer les prix qu'ils
pratiquent normalement et habituellement ou pour modifier, à leur avantage, la qualité des
denrées ou des prestations ou les délais de livraison ou de fourniture ;

TAG0718 SEMESTRE II DROIT PENAL Propriété CNFEPD Page 62


- Préparer, négocier, lors de la conclusion ou de l'exécution d'un marché, contrat ou avenant
conclut, au nom de l'Etat ou des collectivités locales ou des établissements publics à
caractère administratif ou des établissements publics à caractère industriel et commercial ou
des entreprises publiques économiques, pour percevoir ou tente de percevoir, directement ou
indirectement, à son profit ou au profit d'un tiers, une rémunération ou un avantage de
quelque nature que ce soit.
- Soustrait, détruit, dissipe ou retient sciemment et indûment, à son profit ou au profit d'une
autre personne ou entité, tout bien, tout fonds ou valeurs, publics ou privés, ou toute chose
de valeur qui lui ont été remis soit en vertu soit en raison de ses fonctions.

 Les peines applicables à la corruption :Pour le coupable de corruption, le code pénal


prévoit un emprisonnement de deux (02) à dix (10) ans et une amende de 200.000 à 1000.000
DA (Article 125). Le complice est quant à lui, puni de la meme manière que la personne
corrompue, c'est-à-dire d'un emprisonnement d'un cinq ans et d'une amende de 500 à 5000
DA.

- La corruption active : Celle-ci se rapporte au comportement de la personne qui se laisse


corrompre, qui cède à des sollicitations tendant à la corruption, même sans pris l'initiative.

Les moyens de la corruption active sont les voies de fait, les menaces, les promesses, les
offres, les dons, les cadeaux et la séduction.
3- Les crimes et les délits contre les fonctionnaires ou l'autorité :
3.1- La rébellion :Cette infraction est traitée au code pénal par les articles 183 à 187.
Nous l'examinerons, quant à nous, à travers les éléments qui la constituent et les peines
qu’elles requièrent.

a-III-
Les LES
éléments constitutifs de
INFRACTIONS CONTREl'infraction
LESdeMŒURS
rébellion :3-
:Parmi
Lescescrimes
éléments,
et nous
les
examinerons la violence ou voies de fait, la victime et l'intention dans la rébellion. Tout
délits contre les fonctionnaires ou l'autorité :
d'abord, il convient de se référer à l'article 183 qui définit la rébellion comme "Toute attaque
ou toute résistance pratiquée avec violence ou voies de faut envers les fonctionnaires ou les
représentants de l'autorité publique agissant pour l'exécution des ordres émanant de cette
autorité ou les lois et règlements, des décisions judiciaires, des mandats de justice ".
Examinons à présent, les éléments en question.

 La violence ou les voies de fait :Le code pénal ne précise pas à quel niveau une réaction
contraire peut être assimilée à la violence. Aussi, la jurisprudence a retenu que des violences
ou voies de fait légères suffissent pour qualifier la réaction de rébellion contre l'autorité. Le
fait d'appeler plusieurs personnes pour faire bloc à l'entrée d'un local pour impressionner et
repousser l'huissier venu procéder à la fermeture du local, constitue violence et voie de fait
et donc rébellion contre l'autorité représentée par l'huissier en fonction.

L'atteinte matérielle n'est pas nécessaire pour qu'il y ait violence. Le fait de ne pas présenter
son permis de conduire au barrage de gendarmerie qui effectue un contrôle, constitue une
violence et une rébellion.

TAG0718 SEMESTRE II DROIT PENAL Propriété CNFEPD Page 63


 La qualité de la victime de la rébellion :Les victimes de rébellion sont tous les agents de
l'ordre administratif, judiciaire, de l'ordre public ayant agi pour l'exécution des lois, ordres ou
ordonnances de l’autorité publique, des mandats de justice ou jugements. Se sont les
officiers ministériels, les gardes champêtres ou forestiers, les agents de la force de publique
ou ceux du fisc le porteur de contraintes (Huissiers), les douaniers, les officiers de la police
judiciaire, les contrôleurs des services publics de transport (Chemins de fer), le serrurier
travaillant sous l'ordre du commissaire de police,….etc.

 L'intention :Celle-ci est coupable dès lors que l'auteur des violences cherche à mettre
obstacle à l'exécution de l'ordre de l'autorité. Quelles sont les peines concernées par les
coupables de rébellion ?

b- Les peines requises par la rébellion commise par une ou deux personnes et la rébellion
par bande :

 La rébellion simple (Une ou deux personnes) : Cette catégorie de rébellion est punie
d'un emprisonnement de trois (03) mois à deux (02) ans et d'une amende de 500 à 1000 DA ou
de l'une des deux peines seulement (Article 184). Cette catégorie de rébellion comporte une
circonstance aggravante constituée par le port d'armes ou leur usage qui permet de porter la
peine de six (06) mois à trois (03) ans d'emprisonnement et l'amende de 1 000 à 5 000 DA.
(Article 184).

 La rébellion par bande : La rébellion par bande est traitée par l'article 185 (Plus de deux
personnes) qui prévoit un emprisonnement de trois (03) ans et une amende de 500 à 5000 DA
applicables à tous ceux qui ont participé. Cette forme de rébellion comporte aussi une
circonstance aggravante consistant en le port d'armes apparentes par plus de deux individus.
Cette circonstance aggravante permet de fixer la peine d'emprisonnement de deux (02) à cinq
(05) ans et l'amende entre 1000 et 10.000 DA applicables seulement, aux individus porteurs
d'armes.

Le code pénal, il faut le signaler, aménage une excuse absolutoire (Article 186) pour ceux
qui, ne faisant pas partie de la bande, se retirent avant l'avertissement de l'autorité, de
même que pour ceux qui faisaient partie de la bande, mais qui se sont retirés suite à
l'avertissement de l'autorité, sans avoir au préalable rempli aucune fonction.

Après avoir examiné la notion rébellion, l'infraction suivante à étudier concernée l'outrage ou
plus exactement les outrages.

3.2- Les outrage :Les outrages constituent une infraction traitée au code pénal par les
articles 144 à 148. Pour comprendre la notion d'outrage, nous l'étudierons à travers les
éléments qui la constituent et les peines qui lui sont applicables.

a- Les éléments constitutifs de l'outrage :

 Le fait matériel : Il tend à porter atteinte à l'honneur ou à la délicatesse de la victime


outragée. Il consiste en :

- Paroles qui peuvent exprimer une injure, une allégation outrageante, une moquerie, une
vocifération ….etc;
TAG0718 SEMESTRE II DROIT PENAL Propriété CNFEPD Page 64
- Ecrits ou caricatures non rendus publics ;

- Gestes injurieux ou intimidant comme, par exemple, frapper quelqu'un avec des œufs
pourris, des savates, des tomates…;

- Menaces dans le style : "Vous aurez des mes nouvelles", "je vous ferais révoquer"

Cependant, il n y a pas d'infraction à contester l'illégalité de l'acte en disant "Ce que vous
faites est illégal, je porterai plainte"

- La qualité de la victime :Pour qu'il y ait outrage à fonctionnaire ou contre l'autorité, il faut
que la victime soit :

- Le président de la république ;
- Le prophète ;
- L'agent de l'ordre administratif (Ministre, directeur, agent) :
- L''agent de l'ordre judiciaire (Magistrat, juré)
- L'agent de la force publique (Commissaire de police, un policier, gendarme, garde-
champêtre) ;
- L'officier ministériel (Notaire, huissier) ;
- Tout citoyen chargé d'un service public (Instituer, professeur d'enseignement, agent du
fisc….).

 L'intention coupable : Elle consiste à diffamer et à injurier ou à menacer publiquement


l'un des fonctionnaires, énumérés ci-dessous, pendant l'exercice par celui-ci de ses fonctions.
L'intention coupable peut être également, manifestée dans l'outrage par voie d'articles de
presses, ou de discours tenus dans des réunions publiques.

 Constitution de l'outrage dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice des fonctions du


représentant de l'autorité : Pour qu'il y ait outrage à un fonctionnaire ou à l'autorité, il faut
que les propos injurieux ou menaçant se rapportent à la fonction ou à la qualité de la
personne (Tel par le fait de déclarer "Vous êtes incompétent"). L'outrage n'est pas constitué
s'il vise la vie privée de la personne.

 utrage adressé directement au représentant de l'autorité ou destiné à lui être transmis :


Il n'y a pas d'infraction si l'on dit du mal (En privé) de l'une des personnes concernées absente,
sans charger un auditeur de transmettre le propos, même si l'auditeur qui a recueilli le
propos, le fait. Dans l'hypothèse ou l'auditeur le fait, il y a dénonciation.

Quelles sont à présent, les peines applicables à l'outrage.

b - Les peines applicables à l'outrage : L’article 144 du code pénal prévoit un


emprisonnement de deux mois à deux ans et une amende de 1.000à 500.000DA ou de l’une de
ces peines seulement.

TAG0718 SEMESTRE II DROIT PENAL Propriété CNFEPD Page 65


L’article 144bis prévoit pour offense du président de la république est puni d’un
emprisonnement de trois(3) mois à douze(12) mois et d’une amende de 50.000 à 250.000DA
ou de l’une de ces peines seulement.

Et pour l’offense du prophète (paix et salut soient sur lui) et les envoyés de dieu ou dénigre le
dogme ou les préceptes de l’islam l’article 144 bis 2 prévoit une peine de trois (3) à cinq (5)
ans et une amende de 50.000 à 100.000DA ou de l’une de ces deux peines seulement.

3.3- Les atteintes à l'autorité de la justice : Le code pénal ne consacre aucune


disposition distincte aux atteintes à l'autorité de la justice.

Celles-ci sont contenues tout au long de nombreux articles de ce code. Compte tenu donc de
l'absence dans le code d'une disposition clairement établie, notre rôle va consister à dire en
quoi a trait une atteinte de la justice. Cette atteinte peut exister dans les deux suivants :

- Chercher publiquement à jeter le discrédit sur un acte ou une décision juridictionnelle dans
des conditions de nature à porter atteinte à l'autorité de la justice ou à son indépendance,
par actes, paroles, écrits. Dire publiquement par exemple, qu'une décision de justice,
constitue un chef d'œuvre d'incohérence, d'abus de droit et de magouille, relève de
l'infraction d'atteinte à l'autorité de la justice.

- Chercher à publier avant l'intervention de la décision juridictionnelle, des commentaires


tendant à exercer des pressions sur les déclarations des témoins ou sur la décision des
juridictions d'instruction et de jugement, constitue également une atteinte à l'autorité de
justice.

Après avoir essayé d'éclairer brièvement la notion d'atteinte à l'autorité de la justice, nous
allons engager l'étude, de la notion de violence.
3.4- Les violences : Les violences désignées aussi sous le vocable de voies de fait, son
traitées à l'article 148 du code pénal. Nous examinerons cette notion sous l'éclairage des
éléments qui la constituent, ainsi que des peines qui lui sont applicables.

a- Eléments constitutifs de l'infraction de violence : La commission de violences ou voies


de fait suppose l'acte matériel lui-même, une victime qualifiée, un rapport de la victime à
une fonction publique, une intention coupable. Ce sont tous ces éléments que nous allons
examiner.

 L'acte matériel :L'acte pour constituer violence ou voie de fait doit être anormal et doit
tendre soit à exercer une violence réelle sur la victime, soit à exercer une influence directe
sur la victime afin de l'amener à retirer ou à changer une décision de l'autorité publique.
L'interprétation de l'infraction comprend également, des violences légères. En effet, il y a
violence ou voie de fait même sans contact si l'acte a pu impressionner vivement la victime.

Ainsi, constituent violences ou voies de faits, le simple fait de foncer en voiture à vive allure
sur un agent, envahir à plusieurs le bureau du représentant de l'autorité ou empêcher celui-ci
de quitter le lieu ou il se trouve.

 La qualité de la victime :Pour qu'il y ait violences ou voies de fait contre fonctionnaire ou
contre l'autorité, il faut que la victime soit :
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- Un agent de l'ordre administratif (Wali, chef de Daïra, Directeur,…) ;
- Un agent de l'ordre judiciaire (magistrat, juré) ;
- Un agent de la force publique (Commissaire de police, simple policier, gendarme…)
- Un officier ministériel (Notaire, huissier) ;
- Tout citoyen chargé d'un service public (Professer, instituteur, agent du fisc…)

 Le rapport avec la fonction : Pour qu'il y ait infraction de violence ou voie de fait contre
un fonctionnaire ou une autorité, il faut que celle-ci soit commise par une tierce personne
dans l'exercice ou à l'occasion des fonctions de la victime. Il y a infraction même en cas de
résistance à un ordre illégal. De même, la loi ne retient pas la légitime défense contre les
agents agissant dans l'exercice de leurs fonctions.

 L'infraction :Celle-ci consiste à faire violence morale ou physique sur le représentant de


l'autorité et publiquement, pendant ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions. Il convient
de signaler que cette infraction disparaît :

- En cas de bousculade par imprudence ;


- En cas d'erreur sur la qualité ou la fonction de la personne.

Qu'en est-il à présent des peines ?

b- Les peines applicables à la violence contre fonctionnaires et représentants de l'autorité


publique :Le code pénal prévoit à l'article 184 deux types de peines : Une peine dite de
principe et des peines aggravées selon le degré de gravité des circonstances dans lesquelles
ont été commises les dites violences.

 La peine de principe :Il est prévu (Article 148 alinéa 1er) un peine d'emprisonnement de
deux (02) ans à cinq (05) ans applicable à quiconque qui commet des violences ou voies de
fait envers un magistrat, un fonctionnaire, un officier public, un commandant ou un agent de
la force publique dans l'exercice de ses fonctions ou à l'occasion de cet exercice.

 Les peines aggravées :

- La peine est la réclusion à temps (Infraction criminelle) de cinq à dix (10) ans lorsque les
violences entraînent mutilation, amputation, privation de l'usage d'un membre entraînent
effusion de sang, ou ont été commises avec préméditation ou guet-apens ;

- La peine est la réclusion jà temps (Infraction criminelle) de dix à vingt (20) ans lorsque les
violences ont entraîné la mort, sans que leur auteur, n'ait eu l'intention de la donner.

- La peine est la mort lorsque les violences ont entraîné la mort et ont été commises dan
l'intention de la donner.

Enfin, le code pénal assortit les peines d'emprisonnement dans les violences par la possibilité
de les compléter par la privation de certains droits pendant une durée de un (01) à cinq (05)
ans. Ces droits sont ceux prévus à l'article 8 du code pénal et consistent l'interdiction

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d'exercer certaines fonctions, celles d'être électeur et éligible, celle d'être assesseur-juré,
expert, témoin, tuteur, celle du droit de porter des armes.

Nous venons d'achever l'étude de la notion des violences et des voies de faits, le suivant sera
consacré à l'examen de l'infraction d'évasion.

3.5- L'évasion : L'infraction concerne exclusivement le détenu emprisonné en vertu d'un


mandat ou une décision. Le code pénal en traite aux articles 189 à 194.

Pour comprendre cette notion, il convient de l'examiner à travers les éléments qui la
constituent, sa répression ainsi qu'à travers l'aide à l'évasion, c'est-à-dire la connivence et la
complicité.

a- Les éléments constitutifs de l'évasion du détenu : Ces éléments comportent les


conditions d'évasion, l'état de détention et l'intention de l'évadé.

 Les conditions d'évasion :Cette évasion peut être commise avec bris de prison ou violence.
A contrario, on ne considère pas qu'il y a évasion pénalement punissable si les portes de la
prison restent ouvertes et sans surveillance. Il y aurait dans ce cas infraction disciplinaire de
la part du détenu.

Il y a cependant, évasion et dans tous les cas si le détenu est placé en établissement sanitaire
ou hospitalier, en, site de travail extérieur, en permission de sortie ou en semi-liberté ou
pendant un transfert.

Le bris de prison consiste pour le détenu à exercer toute forme de violence ou de destruction
sur le local de détention, comme par exemple scier les barreaux, enfoncer une porte, faire un
trou dans le mur, au plafond, dans le sol. Le bris de prison ne concerne pas l'usage de fausses
clés, ni l’escalade.

La violence même légère dans l'évasion, constitue une circonstance aggravante. En cas
d'évasion à plusieurs, ne sont punissables que ceux qui ont participé personnellement à la
violence contre les gardiens, ou à la préparation.

 L'état de détention légale :Le principe est que ne peut être poursuivi pour infraction
d'évasion que celui qui se trouve être en détention légale. Cette détention se traduit par
l'exécution d'une peine criminelle ou correctionnelle, d'une détention provisoire ou d'une
garde à vue. Si la détention n'est pas légale, il n'y a pas d'infraction d'évasion.

 L'intention coupable :Peu importe le mobile, l'évasion vise à mettre fin de manière
illégale à l'exécution d'une peine criminelle ou correctionnelle par un détenu qui s'évade ou
qu'on évade par connivence ou complicité.

b- La répression de l'évasion : L'article 188 du code pénal une peine d'emprisonnement de


deux (02) mois à trois (03) ans, applicable à quiconque légalement arrêté ou détenu en vertu
d'un mandat ou d'une décision de justice, s’évade du lieu affecté à sa détention (Prison, site
de travail, établissement hospitalier, véhicule de transport…). La même peine est applicable
à la tentative d'évasion.

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Le code pénal prévoit aussi que l'évasion ou la tentative d'évasion avec menace ou violence,
constituent des infractions aggravées d'emprisonnement de deux (02) ans à cinq (05) ans.

La peine applicable à l'évasion se cumule, selon l'article189, avec la peine privative de liberté
infligée pour l'infraction ayant motivée l'arrestation ou la détention du détenu.

Qu'en est-il à présent, de l'aide à l'évasion ?

c- L'aide à l'évasion : L'aide à l'évasion peut revêtir essentiellement deux formes : L'aide par
négligence ou l'aide par connivence.

 L'aide par négligence :Cette forme d'aide met en rapport trois éléments. Les agents
chargés de la surveillance ; le fait d'évasion même sans bris de prison, ni violence, et enfin
une grave négligence présumée de la part des agents chargés de la surveillance du détenu.

Par cette forme d'aide le code pénal prévoit, à l'article 190, une peine d'emprisonnement d'un
(01) mois à deux (02) ans, applicables aux agents chargés de la surveillance des détenus. Ce
dernier reste passible quant à lui des peines déjà étudiées en matière d'évasion.

 L'aider par connivence :

- La connivence :Elle est définie par le code pénal à l'article 191 comme l'aide à l'évasion
fournie au détenu par l'un des gardiens.

La connivence met en rapport une somme d'éléments consistant, à procurer les moyens
d'évasion, à faciliter l'évasion ou à tenter de le faire. La connivence est un délit distinct,
punissable même si l'évasion n'a pas été consommé, ni même tentée, même si les préparatifs
de l'évasion on été menés à l'insu du détenu. Il faut même savoir, que faciliter la fuite après
évasion, constitue une infraction de connivence.

- La répression de la connivence :L'article 191 punit la connivence, d'un emprisonnement de


deux (02) à cinq (05) ans. Il prévoit aussi dans le même article, une circonstance aggravante
de la connivence qui consiste en la fourniture d'armes et qui permet au juge de porter la
peine d'emprisonnement au double, c'est-à-dire de quatre (04) à dix (10) ans.

De même, l'article 191 prévoit que les agents chargés de la surveillance du détenu, sont, en
cas de connivence, dans une évasion non réalisée, punissables, d’une peine d'emprisonnement
de six (06) mois et d'une amende de 500 à 1000 DA.

Enfin, l'article 194 prévoit que ceux qui ont favorisé une évasion ou une tentative d'évasion,
peuvent être frappés de l'interdiction d'un ou de plusieurs droits civiques (Exercice de
certaines fonctions, être électeur et éligible, port d'arme, témoins, assesseur, juré…).

Il convient de terminer par la disposition de l'article 193 qui prévoit que les coupables de
connivence sont solidairement condamnés, à titre de dommages-intérêts à tout ce que la
partie aurait eu le droit d'obtenir du détenu.

3.6- Les faux témoignages le faux serment ou les infractions tendant à en


travers le cours de la justice et l'administration des preuves : Les infractions
tendant à entraver le cours de la justice et l'administration des preuves sont toutes celles
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commises à travers les faux témoignages, le faux serment, le détournent de pièces servant de
preuves, la modification de l'état de lieu ou un crime à été commis, le recel de malfaiteurs et
le délit de fuite, la fausse interprétation, l'avis mensonger, la subordination d'experts. Ces
infractions constituent infractions lorsqu'elles ont pour but de dévier, de dénaturer la
décision de justice et de l'empêcher d'être rendue.

Nous les examinerons successivement, en nous appesantissant d'avantage sur le faux


témoignage et le faux serment.

a- Le faux témoignage :Cette infraction consiste à déclarer sous serment, à certifier des
choses différentes ou contraires à ce qui a été vu ou entendu.

 Le témoignage en matière criminelle :Celui-ci est puni de la réclusion de cinq (05) à dix
(10) ans. Cette peine est aggravée et portée à une réclusion de dix (10) à vingt (20) ans si le
faux témoin a reçu de l'argent, une récompense ou des promesses. Dans le cas par ailleurs, où
l'accusé bénéficiaire du faux témoignage a été condamné à une peine supérieure à la
réclusion à temps, le faux témoin encourra la même peine.

 Le faux témoignage en matière délictuelle : Il est puni d'un emprisonnement de deux à


cinq et d'une amende de 500 à 7500 DA. Cette peine se trouvera aggravée si le témoin a reçu
de l'argent, une récompense quelconque ou des promesses.
Elle pourra être portée à dix (10) ans d'emprisonnement et à un maximum d'amende de
15.000 DA.

 Le faux témoignage en matière contraventionnelle :Il est puni d'un emprisonnement d'un
an au moins et de trois ans au plus et d'une amende de 500 à 7500 DA. Cette peine se
trouvera également aggravée si le faux témoin à reçu de l'argent, une récompense
quelconque ou des promesses. Elle peut être alors d'un an au moins et de trois ans au plus
cumulée avec une amende de 500 à 7500 DA.

 Le faux témoignage en matière civile et administrative :Celui-ci est puni d'un


emprisonnement de deux (02) à cinq (05) ans et d'une amende de 500 à 2000 dinars. Comme
dans les cas précédents le faux témoignage est aggravé en tant qu'infraction, par le fait que
l'auteur reçoit de l'argent, une récompense quelconque ou des promesses. Dans ce cas la
peine d'emprisonnement pourra être portée à dix (10) ans et l'amende à 4000 DA.

 La dénaturation de témoignage par l'interprète : Lorsque l'interprète dénature


sciemment (Volontairement) en matière civile, administrative ou pénale ou dans toute
procédure ayant pour objet d'établir la preuve d'un droit, celui-ci pourra être passible des
peines étudiées aux points précédents, selon les matières auxquelles le témoignage dénaturé,
se rapporte et l'existence ou l'absence de circonstances aggravantes.

 L'avis mensonger d’expertise : Il est puni de la même manière que celle indiquée au point
ci-dessus. En effet, l'expert désigné par l'autorité judiciaire a pour objet d'aider à établir la
vérité. Il pourra en toute bonne foi se tromper, mais il lui est interdit d'occulter sciemment la
vérité. L'erreur de bonne foi ne sera pas retenue contre l'expert.

 La modification de l'état des lieux ou le crime à été commis : Celle-ci constitue suivant le
cas un délit ou une contravention si l'on a agit pour entraver le fonctionnement de la justice.
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 Le recel de malfaiteurs :Celui-ci a pour objet de fournir habituellement et en connaissance
de cause, le logement le lien de retraite ou de réunion pour les malfaiteurs. Il est puni de
complicité et la peine encourue est déterminée suivant l'infraction commise.

Le recel de malfaiteurs consiste à soustraire le criminel à l'arrestation ou aux recherches, en


l'aidant à ce caché ou à prendre la fuite en lui fournissant de l'argent, de faux papier, en
lançant la police sur de fausses pistes (Peine de cinq (05) ans de prisons, article 180).

 Le délit de fuite :Il est le fait pour un individu, qui sait que son véhicule vient de causer
ou d'occasionner un accident, de ne pas s'arrêter et de tenter ainsi d'échapper à la
responsabilité civile ou pénal qu'il peut avoir encourue. Ce délit de fuite se matérialise par
l'absence d'arrêt permettant l'identification. Le délit de fuite se cumule par ailleurs dans
certains cas aux infractions d'omission de secours et de refus de se soumettre aux
vérifications et à l'identification.

Nous venons d'achever l'examen sommaire des infractions tendant à entraver le cours de la
justice ou l'administration des preuves.

3.7- L'association de malfaiteurs :


a- Les éléments constitutifs de l'association de malfaiteurs : Les éléments constitutifs
comportant l'entente, l'objet de celle-ci et enfin, l'intention qu'elle recèle. Cette association
est définie à l'article 176 du code pénal.

- L'association de malfaiteurs ou l'entente est constituée par l'entente entre deux ou plusieurs
personnes ; a partir de cet instant, il y a existence d'association de malfaiteurs quelle que
soit sa durée, quel que soit le nombre de crimes pour les quels elle est constituée.

La participation à l’association de malfaiteurs :Constitue une participation à l'association de


malfaiteurs prévue par la présente section :

1 – Toute entente entre deux personnes ou plus en vue de commettre l'infraction prévue à
l'article 176 de la présente loi à une fin liée à l'obtention d'un avantage financier ou autre
avantage matériel.

2 – La participation active d'une personne ayant connaissance du but de l'association de


malfaiteurs ou de son intention de commettre les infractions en question :

a- Aux activités de l'association de malfaiteurs et à d'autres activités de ce groupe, lorsque


cette personne sait que sa participation contribuera à la réalisation du but criminel du
groupe;
b- Au fait d'organiser, de diriger, de faciliter, d'encourager ou de favoriser, au moyen d'une
aide ou de conseils, la commission d'une infraction impliquant l'association de malfaiteurs”.

- L'objet de l'association de malfaiteurs consiste dans les projets de crime contre les
personnes, les propriétés et les biens de celles-ci, même si ces crimes sont au départ
indéterminés ;

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- L'intention de l'association de malfaiteurs réside dans l'objet de nuire aux personnes visées à
travers leur intégrité physique, leur honneur et leurs biens en commettant des actions
contraires à la loi.

Il faut remarquer que l'adhésion au groupe constituant l'association est punissable même si
l'individu qui adhère ne participe pas ensuite aux crimes. Par ailleurs, et indépendamment de
la complicité ordinaire, est puni de favoriser sciemment et volontairement en leur fournissant
des instruments de crime, de moyens, de correspondance, le logement ainsi que les lieux de
réunions, conformément à l'article 178.

b- Les peines applicables à l'association des malfaiteurs :

- Lorsque les infractions préparer sont des crimes, la participation à l’association de


malfaiteurs est punie de la réclusion à temps de cinq (5) à dix (10) ans et d'une amende de
500.000 DA à 1.000.000 de DA.

- Lorsque les infractions préparées sont des délits, la peine est l'emprisonnement de deux (2)
à cinq (5) ans et l'amende de 100.000 DA à 500.000 DA.

- Est puni de la réclusion à temps de dix (10) ans à vingt (20) ans et d'une amende de
1.000.000 de DA à 5.000.000 de DA, quiconque a dirigé l'association de malfaiteurs ou y a
exercé un commandement quelconque

Lorsque l’infraction est commise par une personne morale la peine est la suivante (art 177
ter):

- Une amende qui équivaut cinq (5) fois le maximum de l'amende prévue pour la personne
physique.

Elle encourt également une ou plusieurs des peines suivantes:


1 – La confiscation de la chose qui a servi à commettre l'infraction ou de la chose qui en est le
produit.
2 – L'interdiction pour une durée de cinq (5) ans d'exercer directement ou indirectement
l'activité dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice à partir de laquelle l'infraction a été
commise;
3 – L'exclusion des marchés publics pour une durée de cinq (5) ans ;
4 – La fermeture de l'établissement ou de l'une de ses annexes pour une durée qui ne peut
excéder cinq (5) ans;
5 – La dissolution de la personne morale.

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CONCLUSION :
L'étude du droit pénal général a permis de déterminer les éléments constitutifs de
l'infraction, peu importe le degré de gravité de l'acte répréhensible. C'est le premier stade de
la qualification de l'acte qui permet de dire qu'au regard de la loi pénale, il constituera
l'infraction. Et si l'on devait s'arrêter à ce stade, le juge serait dans l'impossibilité de
sanctionner l'acte. Il faudra à ce même juge opérer une qualification à un deuxième stade,
c'est-à-dire déterminé par exemple, s'il s’agit d’un vol, d'un homicide ou autre. Le juge va
avoir recours, pour ce faire et cumulativement aux éléments généraux que sont l'élément
légal, matériel et moral et aux éléments spécifiques que développe le droit pénal spécial.

Ce ne sera qu’à partir de cette double qualification qu'il sera possible de déterminer le juge
compétent, la procédure et enfin la peine à appliquer.

Ces considérations de conclusion nous permettent d'établir la complémentarité entre le droit


général et le droit pénal spécial. Ainsi dans la réalité, les deux disciplines sont intimement
liées e et interdépendantes et constituent les deux branches du droit criminel.

Disons pour conclure, que pour maîtriser le droit pénal privé, il faut connaître le droit pénal
public, ainsi que les règles de procédures.

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TABLE DE MATIERE
LEÇON N°01: DROIT PENAL GENERAL ................................................................ P2
I . DEFINITION ET NATURE DU DROIT PENAL ........................................................... P2
II . LES FONCTIONS DU DROIT PENAL ET LA POLITIQUE CRIMINELLE ............................... P2
1. Les moyens préventifs à caractère général ...................................................... P2
2.Les moyens répressifs individuels .................................................................. P2
III . DOMAINE ET CONTENU DU DROIT PENAL .......................................................... P2
1. Le droit pénal général .............................................................................. P2
2. Le droit pénal spécial ............................................................................... P2
3.La procédure pénale ................................................................................. P2
4. La science pénitentiaire ............................................................................ P2
IV . L’EVOLUTION HISTORIQUE DU DROIT PENAL ....................... PErreur ! Signet non défini.
LEÇON N°02 :L’INFRACTION PENALE ................................................................. P2
I.DEFINITION DE L’INFRACTION ......................................................................... P2
1.L’infraction et le délit civil ou quasi-délit civil ................................................. P2
2.L’infraction et la faute disciplinaire .............................................................. P2
II.CLASSIFICATIONS DES INFRACTIONS ................................................................. P2
1.Classification tripartite des infractions ........................................................... P2
2.Intérêts de la classification tripartite ............................................................ P2
3.Les infractions par action ou par inaction ....................................................... P2
4.Les infractions intentionnelles et non intentionnelles ......................................... P2
5.Les infractions instantanées et les infractions continues ...................................... P2
6.Les infractions flagrantes et non flagrantes ..................................................... P2
7.Les infractions simples et d’habitude ............................................................ P2
8.Les infractions matérielles et les infractions formelles ....................................... P2
9.Les autres catégories d’infractions ............................................................... P2
III.L’ELEMENT LEGAL DE L’INFRACTION PENALE ...................................................... P2
1.Le principe de la légalité de l’infraction et de la peine : ...................................... P2
2.L’application des lois pénales dans le temps .................................................... P2
3.L’application des lois pénales dans l’espace .................................................... P2
4.Cas de nullité de l’extradition ..................................... PErreur ! Signet non défini.
IV.L’ELEMENT MATERIEL DE L’INFRACTION PENALE ................................................. P2
1.Les actes internes ................................................................................... P2
2.Les actes externes ................................................................................... P2
3.Les actes préparatoires de l’infraction ........................................................... P2
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4.Les actes d’exécution de l’infraction ............................................................ P2
V. L’ELEMENT MORAL DE L’INFRACTION ............................................................... P2
1.Les degrés de l’élément moral .................................................................... P2
2.Les complications de l’élément moral ........................................................... P2
3.Disparition de l’élément moral ou les causes de non imputabilité de l’infraction ........ P2
4.L’altération de l’élément moral .................................................................. P2
VI. L’ELEMENT INJUSTE DE L’INFRACTION ............................................................ P2
1.La légitime défense ................................................................................. P2
2.L’ordre de la loi et le commandement de l’autorité légitime ................................ P2
3.L’état de nécessité................................................................................... P2
4.L’excuse atténuante de provocation .............................................................. P2
VII.LA COMPLICITE OU LES PARTICIPANTS A L’INFRACTION ........................................ P2
1.Notions générales relatives à la complicité ..................................................... P2
2.Distinction entre coauteur et complice dans l’infraction ..................................... P2
3.Les conditions de la complicité punissable ...................................................... P2
4.Les peines de la complicité punissable ........................................................... P2
LEÇON N°03: LES INFRACTIONS CONTRE LES BIENS ET CONTRE LA CHOSE PUBLIQUE ..... P2
I. LES INFRACTIONS CONTRE LES BIENS ................................................................ P2
1.Le vol ................................................................................................... P2
2. L'escroquerie et infraction et infraction voisines ............................................... P2
3. L'abus de confiance et les infractions voisines .................................................. P2
4. Le recel des choses .................................................................................. P2
II. LES INFRACTIONS CONTRE LA CHOSE PUBLIQUE ................................................... P2
1.Le faux ................................................................................................. P2
2.Les crimes et délits commis par les fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions .... P2
3. Les crimes et les délits contre les fonctionnaires ou l'autorité ............................... P2

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