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Introduction
L’homme est social par sa nature, il fait partie d'une société donc des rapports naissent entre les
individus. Ces rapports peuvent aboutir parfois à des litiges qui doivent être réglementés dans un cadre
d'une société humaine. Ces rapports doivent être régis par des lois c'est-à-dire par le droit. Le droit est
omniprésent dans la vie quotidienne.
Le mot droit est un mot polysémique, mais en sciences juridiques on distingue deux sens bien distincts :
-- Les droits subjectifs qui sont l'ensemble des prérogatives reconnues pour l'individu.
La distinction entre le droit objectif est les droits subjectifs consiste à citer :
Les points communs:
-Le droit objectif et l'ensemble des règles qui régissent la vie en société
-Les droits subjectifs sont l'ensemble des prérogatives et privilèges reconnues pour l'individu.
Le droit objectif en tant qu'objet d'étude est une discipline universitaire. Elle désigne l'ensemble
des règles qui régissent la vie dans une société. C'est un corps de règles, de normes générales
impersonnelles et obligatoires, imposées par l'autorité publique.
Son but est de protéger les libertés individuelles et c’est l'État qui s'en porte garant.
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La règle de droit.
C'est une règle de conduite sociale édictée par l'autorité publique compétente. C'est un mode
d'organisation sociale destiné à gouverner et à organiser la vie en société. Elle est assurée par l'autorité
publique. C'est un commandement qui nous prescrit ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire.
Il existe d'autres règles de conduite sociale qui régissent la vie en société à côté de la règle de droit
telles que la règle de morale, la règle religieuse, la règle de bienséance etc.
C'est un commandement qui doit être respecté par les individus au sein d'une société, car elle est
imposée par l'autorité publique.
La règle de droit est liée à l'existence de la contrainte étatique qui garantit le respect de cette
règle de droit et c'est l'État qui détient le monopole de cette contrainte.
Les règles de droit n'ont pas toutes le même degré de force au niveau de l'application, il y a des
règles qui ont un degré d'application plus élevé que d'autres ; on parle de la force obligatoire. On
distingue alors deux types de règles de droit selon la force obligatoire : impératives et supplétives.
La règle impérative :
C’est une règle d'ordre public. Elle présente une force obligatoire plus élevée par rapport aux
autres règles car elle s'impose de manière absolue à tous les individus. Ni les juges ni les juridictions ne
peuvent l'écarter (écarter son application).
Personne ne peut échapper à l'application de la règle pénale par exemple, celui qui ne la respecte pas
est dans l'illégalité, et sera donc poursuivi en justice.
C'est une règle que les juges peuvent écarter son application car elle est facultative ; elle indique
ce qui est souhaitable pour l'individu à faire. Elle entre dans les arrangements et les choix entre les
individus.
C'est une règle qui ne s'applique que dans le cas où les personnes la choisissent. C'est une règle
impérative mais qui a un degré de force obligatoire moins élevé.
Elle est impersonnelle car c'est une règle qui ne s'adresse pas à une personne en particulier. Elle
ne traite pas un caractère spécifique, donc elle est générale. Elle s'adresse à tous les individus dans une
société dans un temps précis et un espace précis. Cette abstraction assure l'égalité entre les personnes
et mène à l'instauration de l'ordre dans la société.
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--3-- Elle est coercitive :
La règle de droit est spécifiée par la présence de la sanction étatique. L'État a le monopole de la
contrainte étatique par l'instauration de la sanction.
Ce sont les sanctions prévues par le droit civil, on peut distinguer entre :
La nullité et l'annulation qui sont des sanctions qu'encourent les actes entachés d'illégalité ou de
vice de forme.
Exemple : un contrat de mariage qui n'observe pas les conditions de validité est nul et non avenu.
Exemple : un contrat de société qui méconnaît les règles de constitution telle que la publicité peut
être annulé.
La réparation des dommages causés à autrui, qui consiste à verser à la victime du préjudice une
somme d'argent ou des dommages intérêts.
La contrainte civile qui peut être directe sur la personne elle-même telle que l'expulsion d'un
locataire défaillant, ou indirecte visant les biens d'une personne comme la saisie des biens et leur
vente aux enchères publiques ou encore une astreinte obligeant une personne à exécuter ses
engagements.
Ce sont les sanctions prévues par le droit pénal notamment par le code pénal qui procède à la
classification des peines principales en distinguant entre :
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c- Les sanctions administratives :
Ce sont des sanctions prononcées par les autorités administratives et qui sont prévues par le droit
administratif notamment dans le cadre de la police administrative. Ces sanctions vont du simple
avertissement jusqu'à la révocation avec ou sans droit à pension.
La règle de droit est intimement liée à la société. C'est une règle de conduite sociale, à côté d'autres
règles de conduite sociale comme la règle de morale, la règle religieuse ou la règle de bienséance.
Les règles de morale sont un ensemble de règles (mornes, principes) de conduite sociale mais
relatives au bien et au mal. Ce sont des valeurs suprêmes de la société, qui ont pour objectif la sécurité,
la stabilité et la sincérité dans la société.
Ce sont des valeurs suprêmes qu'une société vise à atteindre, et elles s’imposent à la collectivité mais
plus précisément elles sont liées à la conscience individuelle.
-a- La contrainte :
- Concernant la règle de droit, la contrainte doit être matérielle c'est-à-dire l'amende, la prison, la
réclusion…
- Par contre la règle de morale ne nécessite pas l'intervention de l'État c'est-à-dire qu'elle n'est pas
sanctionnée par le pouvoir public, elle est liée à la conscience chez le fautif et à l'indignation de la
société.
-b- La finalité :
- La règle de droit est conçue pour atteindre un but social, un but réaliste et opportun ; c’est la
protection de l'ordre public dans la société.
- Les règles de morale sont des valeurs suprêmes qu'une société veut atteindre, elles s’imposent à la
conscience individuelle et collective. Ce sont des règles idéales qui visent la perfection de l’individu.
L'homme modèle pour la règle de droit est l'homme normal alors que l'homme modèle pour la règle
de morale est l'homme parfait.
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-c- L'intention :
Concernant la règle de droit, pour qu'une infraction soit commise, il faut qu'il y ait un acte matériel.
Seul cet acte est sanctionné par la règle de droit. L'intention n'est pas sanctionnée. La règle de droit ne
s'intéresse qu’aux comportements externes.
-d- La formulation :
Les règles de droit sont des dispositions précisées dans des textes clairs et précis, ce qui facilite leur
application par le juge.
La règle de morale se symbolise par des faits sanctionnés dans la conscience des individus et dans
leurs sentiments.
Elles sont toutes les deux des règles de conduite sociale qui régissent les rapports humains dans la
société.
Elles ont des buts semblables: la justice, la paix, la stabilité sociale. Les deux visent l'organisation de la
vie dans la société et des rapports humains au niveau civil, pénal etc.
Il existe plusieurs commandements religieux adoptés par le droit public, ils deviennent alors des règles
de droit : c'est un transfert normatif.
1- Au niveau de la source :
Le Coran constitue la principale source des règles religieuses à côté de la sunna du prophète
MOHAMED ( (صلى هللا عليه و سلم. Cependant la règle de droit a été élaborée par le pouvoir législatif ; par
des êtres humains qui peuvent tomber dans l'erreur, l'oubli, les désirs etc. Elle est donc imparfaite
comparée à la règle religieuse.
2- Au niveau de la finalité :
La règle religieuse a deux finalités : matérielle et spirituelle ; elle concerne les actions et les intentions.
La règle de droit a une finalité strictement matérielle ; elle concerne le comportement externe et
objectif, sauf dans le cas où il y a des circonstances aggravantes; on s'interroge alors sur la volonté ou
l'intention ou l'acte moral après l'acte matériel.
3- Au niveau de la contrainte :
Les deux règles s'accordent sur la contrainte sauf que la règle de droit la sanctionne matériellement
alors que la sanction dans la règle religieuse est résurrectionnelle et mondaine à la fois.
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La règle de droit s'intéresse au respect de l'ordre public, la stabilité. Alors que la règle religieuse
s'intéresse en plus aux intentions des individus. La règle religieuse est donc plus générale que la règle de
droit.
Les règles de convenance sont des règles de conduite sociale que les gens prennent l'habitude de
suivre dans leur vie quotidienne, dans leurs rapports quotidiens. Elles jouent un rôle essentiel au niveau
des relations humaines. Ce sont des règles générales comme les règles de droit.
Les deux règles sont des règles de conduite sociale, elles sont générales, abstraites et
impersonnelles
La règle de droit a pour source principale le pouvoir législatif alors que ce sont les habitudes sociales
qui constituent la source des règles de convenance.
Les règles de droit sont claires et précises alors que les règles de convenance restent dans les
habitudes des individus dans la société.
La règle de droit s'intéresse à la protection de l'ordre public au sein de la société. C'est une finalité
matérielle, axiale qui vise la stabilité sociale. Alors que la règle de bienséance n'a pas de finalité
matérielle; sa finalité est abstraite.
Dans la règle de droit la sanction est matérielle par contre dans la règle de bienséance la sanction
reste morale liée à l'indignation et à la médiocrité sociale.
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Ce sont des règles qui déterminent les droits et les obligations des individus dans leurs rapports
juridiques. Ce sont des règles fondamentales liées au fond.
C’est l'analyse du contenu de la règle de droit qui détermine si c'est une règle de fond ou une règle
de forme.
Exemples : - les règles du droit pénal sont des règles de fond ; elles parlent d'éléments matériels,
d'infraction, et parfois de sanctions.
-Le droit constitutionnel comprend des règles de fond, il englobe des règles qui régissent
l'organisation du pouvoir (l'État).
Ce sont des règles procédurales ou de voie judiciaire, le cheminement suivi pour réaliser des droits,
des jugements décrétés par la règle de droit.
Elles aident dans l'application de la règle de droit pour résoudre un litige quelconque.
Exemple : l'action publique, civile, les procédures pénales, les choses qui touchent les attributions.
Ce sont les règles qui présentent une force obligatoire plus élevée, car elles s'imposent de manière
absolue à tous les individus. Ni les juges, ni les juridictions ne peuvent écarter leur application. Ce sont
des règles de l'ordre public car elles régissent la vie dans la société.
Ce sont des règles dont la force obligatoire est moins élevée que celle des règles impératives. Les
individus peuvent les écarter, car il s'agit de règles facultatives ou interprétatives ; elles indiquent ce qui
est souhaitable pour les individus. Elles ne s’appliquent que si les personnes les choisissent selon leur
volonté exprimée.
La règle de droit est considérée comme supplétive lorsque les termes de la disposition précisent qu'il
y a une possibilité d'accord c'est-à-dire qu'on peut l'écarter.
Si le contenu porte atteinte aux fondements et aux principes de l'ordre public alors on est devant des
règles impératives. Toutefois si le contenu ne porte pas atteinte à ces fondements, on est devant des
règles supplétives.
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Exemple : Les règles du droit constitutionnel et du droit pénal sont des règles de l'ordre public :
personne ne peut exprimer une volonté contraire à leur égard ; ce sont des règles impératives.
Le droit public régit les rapports et les relations juridiques entre l'État et les individus.
Il s'applique entre les personnes privées ou entre les personnes privées et les personnes publiques.
Le droit public est l'ensemble des règles juridiques qui, dans une société, ont pour objet
l'organisation de cette société. Il gouverne les rapports entre l'État et les particuliers physiques ou
moraux.
C’est l'ensemble des règles juridiques qui réglementent l'ensemble des collectivités publiques, les
services publics (enseignement, transport, santé…) et leurs rapports avec les particuliers. Il définit les
droits et les obligations du gouvernement et de l'appareil administratif.
C'est l'ensemble des règles juridiques relatives à la politique économique, la politique financière et la
politique sociale de l'État.
Désigne l'ensemble des règles juridiques régissant les relations internationales entre personnes
publiques telles que les États et les organisations internationales. Les sources de ce droit sont les traités
et les conventions internationales.
C’est l'ensemble des règles juridiques qui gouvernent les rapports entre les particuliers et les
collectivités privées (personnes physiques ou morales).
Le DOC (dahir code et obligations des contrats) constitue la base du droit privé et l'essentiel de ces
règles.
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-a- Le droit civil :
C'est une branche incontournable du droit privé.
C'est l'ensemble des règles juridiques qui régissent les rapports entre les particuliers (physiques ou
morales) et leurs obligations réciproques.
C’est l'ensemble des règles juridiques qui régissent les l'exercice de la profession de commerçant et
définissant le régime juridique applicable aux actes de commerce.
C’est l'ensemble des règles juridiques qui régissent les relations internationales privées (citoyenneté,
extranéité…)
C’est l'ensemble des règles juridiques qui s'appliquent à toutes les infractions et leurs sanctions, et
les conditions qui traitent la responsabilité pénale. C'est un endroit où il y a l'étude de l'infraction et de
ses éléments constitutifs.
C’est une étude spécifique de chaque infraction. Il traite des règles qui régissent chaque infraction.
- Si l'intérêt est général alors la règle de droit entre dans le droit public.
- Si l'intérêt est personnel alors la règle devra entrer dans le droit privé.
-2- D'autres pensent que ce critère est insuffisant, ils pensent qu'il existe des règles d'intérêt général
qui régissent la vie privée des gens et réalise en même temps l'intérêt général et l'intérêt privé.
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D'autres mettent l'accent sur la nature de la règle de droit. Ils disent que les règles du droit public
sont impératives et celle du droit privé sont supplétives. Ce critère est défectueux.
Le droit privé est régi par un principe en vertu duquel nul ne peut faire justice soi-même. En matière
de droit public, l'administration a le pouvoir de faire justice elle-même.
En droit public, on ne peut pas appliquer ces mesures de contrainte contre l'État. Par contre on peut
saisir un bien appartenant à un particulier ou à une société.
La législation peut être définie comme l'ensemble des règles de droit écrites et adoptés par l'autorité
compétente de l'État. En vertu des dispositions de la constitution, l'élaboration des lois de législation se
fait par un organe compétent qui est en principe le Parlement et dans des cas d'exception, le
gouvernement ou le roi. Et tout ceci est réglementé par la constitution.
-a- La constitution :
La constitution et l'ensemble des règles fondamentales adoptées par un pouvoir constituant , qui
visent l'organisation des institutions dans l'État, parmi ces institutions, il y a celles qui s'occupent de la
législation.
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Les trois axes de la constitution sont :
Le pouvoir politique.
L'organisation du pouvoir de l'État.
Les règles qui visent les droits et les libertés des citoyens.
C’est une source qui rentre dans la législation. Elle peut être une loi ordinaire ou organique, c'est une
source parmi les sources modernes du droit marocain.
En principe, c'est le Parlement qui a le pouvoir de légiférer, mais il y a des exceptions de ce principe à
savoir :
-2- Dans l'intervalle entre deux sessions, le gouvernement peut juridiquement légiférer (article 81 de
la constitution). Dans ce cas le gouvernement n'a pas besoin de l'autorisation du Parlement.
-3- Le roi peut par dahir dissoudre l'une ou les deux chambres du parlement (article 51 de la
constitution).
-5- Le cas de l'état d'exception permet au roi de prendre les mesures nécessaires (article 59 de la
constitution).
-6- Le roi peut demander aux deux chambres du parlement qu'il soit procédé à une nouvelle lecture
de tout projet ou proposition de loi (article 95 de la constitution).
Sont du domaine de la loi, outre les matières qui lui sont expressément dévolues par d'autres articles
de la Constitution :
- les libertés et droits fondamentaux prévus dans le préambule et dans d'autres articles de la
présente Constitution ;
- le statut de la famille et l'état civil ;
- les principes et règles du système de santé ;
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- le régime des médias audiovisuels et de la presse sous toutes ses formes ;
- l’amnistie ;
- la nationalité et la condition des étrangers ;
- la détermination des infractions et des peines qui leur sont applicables ;
- l'organisation judiciaire et la création de nouvelles catégories de juridictions ;
- la procédure civile et la procédure pénale ;
- le régime pénitentiaire ;
- le statut général de la fonction publique ;
- les garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires civils et militaires ;
- le statut des services et forces de maintien de l'ordre ;
- le régime des collectivités territoriales, dont les principes de délimitation de leur ressort territorial ;
- Le régime électoral des collectivités territoriales, dont les principes du découpage des
circonscriptions électorales ;
- le régime fiscal et l'assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impôts ;
- le régime juridique de l'émission de la monnaie et le statut de la banque centrale ;
- le régime des douanes ;
- le régime des obligations civiles et commerciales, le droit des sociétés et des coopératives ;
- les droits réels et les régimes des propriétés immobilières publiques, privée et collective ;
- le régime des transports ;
- Les relations de travail, la sécurité sociale, les accidents de travail et les maladies professionnelles ;
- le régime des banques, des sociétés d'assurances et des mutuelles ;
- le régime des technologies de l'information et de la communication ;
- l'urbanisme et l'aménagement du territoire ;
- les règles relatives à la gestion de l'environnement, à la protection des ressources naturelles et au
développement durable ;
- le régime des eaux et forêts et de la pêche ;
- la détermination des orientations et de l'organisation générale de l'enseignement, de la recherche
scientifique et de la formation professionnelle ;
- la création des établissements publics et de toute autre personne morale de droit public ;
- la nationalisation d'entreprises et le régime des privatisations.
Outre les matières visées à l'alinéa précédent, le Parlement est habilité à voter des lois cadres
concernant les objectifs fondamentaux de l'activité économique, sociale, environnementale et culturelle
de l'État.
La loi organique émane du pouvoir exécutif car c'est lui qui veille à l’exécution de la loi. C'est un
pouvoir législatif secondaire qui concerne le côté organisationnel ou procédural dans le but de faciliter
l'exécution des dispositions juridiques qui émanent du pouvoir législatif (articles 72-73 de la
constitution).
Le Dahir du souverain : ce sont des dispositions royales qui tirent leur fondement de l'article 42
de la constitution (voir aussi les articles 41-47-51-57-130-174).
Le Décret : Il émane du chef du gouvernement (article 90 de la constitution).
L’Arrêté : Il émane des ministres, membres du gouvernement, chacun dans son secteur (article
93 de la constitution).
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Étapes de l'élaboration d'une loi ordinaire :
-a- L'initiative :
Si l'initiative est faite par le gouvernement ou par l'un des ministres, on est devant un projet de loi.
Alors que si elle est proposée par un député ou un groupe de députés ou par un conseiller, on est
devant une proposition de loi (article 78 de la constitution)
a- Le ministère compétent élabore une ébauche du projet de loi, tenant compte du principe de
solidarité gouvernementale.
b- Consultations formelles et informelles. Ce sont des consultations positives car elles améliorent les
nouvelles dispositions. On est devant la première version du projet de loi.
c- La première version du projet de loi est déposée au secrétariat général du gouvernement,
l'instrument compétent par excellence dans la rédaction des lois, qui va assurer l'aspect juridique des
textes de loi, et leur compatibilité avec la constitution et avec les traités internationaux. Il se peut
qu'une réunion ministérielle s'organise pour préparer une version finale.
d- Le projet de loi presque final est envoyé à tous les départements ministériels pour l'étudier dans la
prochaine réunion du gouvernement.
e- Discussion au sein du conseil de gouvernement pour présenter les nouvelles modifications.
f- Le projet va être présenté au conseil des ministres présidé par le roi pour délibération (art. 49)
g- Soumettre le projet de loi au parlement = fin de l'initiative. Mais si cette loi concerne les collectivités
territoriales, le développement régional ou les affaires sociales elle est déposée en priorité au bureau
des conseillers (art. 78).
a- Le projet de loi est immédiatement envoyé aux commissions spécialisées du parlement pour
discussion et vote. Il peut y avoir des modifications sur ce projet de loi. Lorsqu'il s'agit d'une loi
organique il faut la déposer en premier lieu auprès du conseil de gouvernement.
3- Discussion de l'assemblée
- Discussion du projet de loi dans une séance plénière, puis l’assemblée passe au vote.
- Ensuite le projet de loi est envoyé à la chambre des conseillers pour discussion et vote (art. 84)
La loi est envoyée au roi qui la promulgue dans un délai de 30 jours (art.50). Cette promulgation
concerne la forme et le fond de la loi. Il se peut que les dispositions soient acceptées et le roi fait son
seau ou qu'il demande une nouvelle lecture qui ne doit pas être refusée (art.95)
5- La publication :
Une fois publié, le texte devient une loi. La loi est publiée dans le bulletin officiel en vue d'informer les
citoyens des nouvelles dispositions (art. 50). C’est secrétariat du gouvernement qui publie les nouvelles
lois dans le bulletin officiel.
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Étapes de l'élaboration d'une loi organique ou réglementaire :
Ce sont des lois élaborées par le gouvernement mais selon une procédure spéciale, car elles
concernent des sujets ou domaines spécifiques liés aux modalités d'application et à l'organisation des
institutions. Elles visent l'éclaircissement ou l'organisation des dispositions constitutionnelles.
Les lois réglementaires ne peuvent être élaborées que dans les cas mentionnés dans la constitution.
La procédure de ces lois organiques est la même que celle des lois ordinaires sur le plan de l'initiative,
la discussion et sur le plan du vote, de la promulgation et la publication. Cependant l'élaboration de loi
organique se distingue de celle des lois ordinaires par les éléments suivants.
Pour les lois, il s'agit de savoir dans quelle mesure la loi s'impose. C'est le contrôle de la
constitutionnalité des lois pour savoir si elles sont compatibles avec la constitution. C'est aussi le
contrôle de la légalité des règlements c'est-à-dire si ces règlements sont conformes aux lois et par
conséquent à la constitution.
Une loi votée par le parlement peut être incompatible avec la constitution ou contraire à l'un des
principes constitutionnels. Cette incompatibilité peut être soulevée soit au niveau de la forme soit au
niveau du fond.
Le contrôle de la constitutionnalité des lois ne peut être exercé que par la cour constitutionnelle
(articles 79-131-132-133-134 de la constitution). Les décisions de cette cour n’ont aucun recours.
La force obligatoire :
L'abrogation de la loi :
Le problème qui se pose est l'application de la loi dans le temps, puisqu'on est devant une nouvelle
loi. La nouvelle loi abroge l'ancienne loi, dans ce cas est-ce qu'on applique la première loi ou la loi
abrogée ?
Selon le principe de non-rétroactivité, dès qu'une nouvelle loi est adoptée, une question s'impose ;
l'application de la nouvelle loi dans le temps. Est-ce que la nouvelle loi remplace l'ancienne ?
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Le droit marocain retient ce principe de la non-rétroactivité des nouvelles lois c'est-à-dire que la
nouvelle loi ne doit pas bouleverser la situation établie. Ce principe implique le fait qu'une loi ne peut
être appliquée à des actes antérieurs à son entrée en vigueur. C'est un principe constitutionnel. Ceci
veut dire aussi que la nouvelle loi ne s'applique qu'aux actes commis après son entrée en vigueur.
1- L’élément matériel :
Le groupe social se comporte d'une façon donnée ; c'est-à-dire qu'il existe une pratique habituelle au
sein du groupe.
C‘ est pratique constante. C'est un comportement habituel d'un groupe social donné (usage ou use).
L'usage est une pratique habituelle constante, c'est la première étape de l'adoption de la coutume au
sein du groupe. Pour que cet usage devienne coutume, il faut qu'il se caractérise par la généralité,
l'ancienneté, la constance, la notoriété et la conformité à l'ordre public et aux bonnes mœurs.
-a- La généralité :
C’est un usage qui doit être observé ou suivi par la majorité des membres d’un groupe social donné,
non pas par un individu ou une minorité de ce groupe.
-b-L’ ancienneté :
L’usage doit remonter assez loin dans le temps, donc qu'il a été soumis à la répétition prolongée dans
le temps.
-c- La constance :
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L’usage doit être constant pour qu'il soit une coutume, c'est-à-dire qu'il doit être observé de manière
continue depuis sa naissance.
-d- La notoriété :
Il ne doit pas heurter les bonnes mœurs de la société, il doit être compatible avec le droit positif.
Il s'agit de la croyance chez les individus d'un groupe social donné que la coutume ou l’usage
coutumier doit être respecté sous peine de sanctions ; il est comme toute règle de droit. L’élément
psychologique consiste principalement à ce caractère obligatoire de cet usage.
C’était le droit musulman qui était applicable, mais il existait aussi des coutumes.
Dans le sud du Maroc, il y avait plusieurs tribus, la coutume avait un caractère supplétif ou
complémentaire car elle respectait pleinement les percepts du droit musulman. Depuis la dynastie des
Mowahidines, les tribus de cette région ont manifesté leur attachement à la sharia et à l’application du
droit musulman, la coutume jouait un rôle complémentaire.
Au Maroc central, la situation était différente ; c'était le droit coutumier qui régissait la vie dans les
tribus, et parfois il y avait des règles coutumières contraires au droit musulman (exemple : la dote était
donnée au père de la mariée).
b- Pendant le protectorat :
Les autorités françaises ont instauré un arsenal juridique et judiciaire, mais ils ont profité aussi des
oppositions entre le sud et le centre du Maroc, c’est-à-dire entre le droit musulman et le droit
coutumier pour développer leur système juridique et encourager le droit coutumier à l'encontre du
droit musulman. C’était l’un des objectifs fondamentaux des autorités coloniales, ce qui a été concrétisé
au niveau juridique et au niveau judiciaire par la dualité des juridictions au Maroc (françaises et
Marocaines).
Le dahir du 11/09/1914 que les autorités coloniales ont promulgué après deux ans du
protectorat, et qui prévoit que les tribus de coutumes berbères étaient et demeureraient régies
par leurs coutumes propres sous le contrôle des autorités coloniales. Leur l’objectif était la
marginalisation du droit musulman.
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En 1924, au niveau institutionnel, les autorités coloniales ont transformé les conseils notables
( )الجماعةqui existaient dans les tribus, en institutions judiciaires ou tribunaux coutumiers. Ces
institutions coutumières étaient chargées d’appliquer les coutumes tribales.
Le dahir de 1930, nommé Dahir Berbère du 16/05/1930 était une phase décisive pour la
politique coloniale. Ce dahir donnait aux décisions rendues par les juridictions coutumières
l’autorité de la chose jugée, c’est-à-dire la force exécutoire sur l’ensemble du territoire national.
Ce qui touche profondément l’unité législative des autorités marocaines.
C- Après le protectorat :
De l’indépendance jusqu’à nos jours, le droit coutumier a pris un déclin continu à cause sa non-
conformité avec le droit musulman et de la nécessité d’assurer l’unité juridique.
Le 25/08/1956, le Maroc a connu la première réforme qui a supprimé définitivement les juridictions
coutumières et les a remplacées par les juridictions du Kadi ()المحاكم الشرعية.
Le dahir du 18/06/1957, précise les compétences des tribunaux du Kadi, et y réintroduit des
tribunaux coutumiers.
En 1965, il y avait la réforme de l’Arabisation, de l’unification et de la Marocanisation des systèmes
juridique et judiciaire du Maroc.
En 1974, le dahir de 1974 constitue la réforme du système judiciaire ( )التنظيم القضائي, c’était la nouvelle
organisation judiciaire du Maroc.
Les coutumes compatibles avec les règles du droit positif et du droit musulman ont été par la suite
prises en considération et adoptées par le droit positif marocain.
Selon l’article 3 de la constitution, l’islam est la religion de l’Etat. C’est un cadre d’organisation sociale
formé de prescriptions divines. On ne peut pas créer des lois contraires à ces dispositions religieuses.
C’est une source fondamentale du droit positif marocain surtout au niveau du droit civil. En voici
quelques exemples :
L’article 400 du code de la famille prouve que le droit musulman est une source fondamentale du
droit positif marocain.
L’article 41 alinéa 1 de la constitution stipule que le roi Amir al Mouminine, veille au respect de
l’Islam. Il est le garant du libre exercice des cultes.
L’article 175 de la constitution stipule qu’aucune révision ne peut porter sur les dispositions relatives
à la religion musulmane.
L’article 222 du code pénal concernant la rupture volontaire du jeûne pendant le ramadan.
L’article 490 du code pénal concernant la prostitution.
Ceci prouve qu’il y a une certaine influence du droit musulman sur le droit positif marocain.
En résumé, la place du droit musulman est ambiguë. Il jouit des attributions dans le droit de la
famille même s’il existe à côté ; des dispositions qui peuvent être critiquées du point de vue du droit
musulman. Ce dernier constitue essentiellement une source d’inspiration pour le droit positif.
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-B- Les sources non officielles (facultatives) :
Ce sont des sources facultatives ou interprétatives que le juge n’est pas obligé de consulter, ou d’en
appliquer les règles ; il a le choix d’y revenir ou non, c’est un choix qui ne lui est pas imposable.
C'est l'ensemble des jugements, des décisions rendues par les tribunaux sur différents litiges. C’est
l’ensemble des solutions données par les juridictions pour rendre justice.
La jurisprudence constitue une source explicative ou interprétative. Parfois la jurisprudence est
importante car elle remplit une lacune dans le droit, donc la nécessité d'y revenir ; il s'agit d'une source
complémentaire du droit marocain.
Dans le cas où le juge et devant un litige, et il constate qu'il y a un vide législatif c'est-à-dire qu'il n'y a
pas une règle de droit pour rendre justice, il essaie de chercher une solution dans d'autres sources.
Dans ce cas, le juge ne crée pas le droit. C'est une solution personnelle du juge afin de trancher le
litige qui est devant lui.
Par sa forme de répétition, la jurisprudence est prise par le législateur pour la mettre dans le cadre
juridique et la faire passer par les étapes de l'élaboration de la loi.
Le jugement ou l'arrêt de la juridiction comporte deux parties :
-Les motifs : Ce sont les explications du juge.
-Le dispositif : C'est la décision de la cour. Pour ces motifs, le tribunal a décidé tel ou tel dispositif.
Ce sont les motifs qui forment principalement la jurisprudence. Parfois un seul arrêt est suffisant
pour constituer une jurisprudence surtout si cet arrêt est prononcé par la cour suprême.
II- La doctrine :
C'est l'ensemble des opinions, des avis juridiques que les juristes publient (articles, ouvrages etc.) La
plupart de ces études sont descriptives, mettant le point sur les lacunes juridiques.
Elle constitue une source facultative que peut soutenir le juge, mais qui ne lui s'impose pas.
Elle peut aussi influencer le législateur c'est-à-dire que l‘pinions qui englobe cette solution ne
constitue pas une règle de droit, mais un avis juridique que le législateur peut réformer en règle de droit
Ils constituent une source de droit non officielle. Ce sont des sources écrites que le Maroc prend en
considération et intègre dans ses lois.
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Chapitre IV : Les droits subjectifs
Définitions :
C’est l’ensemble des prérogatives, des privilèges, des intérêts et des avantages reconnus aux
personnes dans leurs rapports avec autrui sous la protection de l’Etat.
Les droits subjectifs sont liés à la notion de personnalité juridique, qui permet aux sujets de droit
(personnes physiques ou morales) de pouvoir exister juridiquement, c’est-à-dire que la loi attribue la
personnalité juridique à ces personnes. C’est le droit objectif qui assure et protège les droits subjectifs.
Les personnes sont, juridiquement parlant, des êtres capables d’exercer des droits et d’assumer des
obligations. Ce sont des sujets de droit. Le droit marocain reconnait deux types de sujets de droit :
La personnalité juridique est l’aptitude à participer à la vie dans la société, une participation à la vie
juridique. C’est l’aptitude d’exercer ses droits et d’assumer ses responsabilités.
La personnalité juridique commence dès la naissance, à condition que le nouveau-né soit vivant. Elle
s’acquiert dès la conception. A sa naissance, l’enfant a des droits parmi lesquels le droit à la succession.
Mais si c’est un mort-né, il n’a pas de personnalité juridique.
C’est la faculté qu’a une personne d’acquérir des droits et d’assurer des devoirs tels que fixés par la
loi. Cette aptitude est attachée à la personne durant toute sa vie ; personne ne peut la lui enlever.
La capacité de jouissance est attribuée à tout individu sauf dans le cas où la loi intervient et attribue
l’incapacité, c’est-à-dire que la personne est jugée incapable. C’est une capacité partielle pour certaines
personnes. Par exemple : le dément, le prodigue, le mineur, etc. ont la pleine personnalité juridique,
mais pour protéger leur patrimoine, ils ne sont pas en mesure d’exercer eux-mêmes leurs droits.
L’article 211 du code de la famille que les personnes incapables et les personnes non pleinement
capables sont soumis aux règles de la tutelle paternelle, maternelle ou testamentaire.
C’est la capacité qu’a une personne d’exercer ses droits personnels et patrimoniaux et qui rend ses
actes valides.
La loi fixe les conditions d’acquisition de la capacité d’exercice, et traite les motifs qui limitent et qui
annulent cette capacité d’exercice.
Par le décès.
Par la disparition ou l’absence dûment constatée par un jugement.
a- Le décès est le moment à partir duquel les fonctions vitales ont cessé de se manifester, il
entraine l’ouverture de la succession du point de vue juridique. Ce qui veut dire que le décès entraine
des effets juridiques.
L’ouverture de la succession :
Parfois, il est difficile de connaitre la date exacte ou le moment précis du décès, qui a un rôle
essentiel dans les effets juridiques ; car il aide dans la distribution des successions (accidents,
inondations, incendies,…). Pour mettre fin à cette difficulté, le législateur marocain est intervenu dans
l’article 328 du code de la famille : lorsque plusieurs personnes qui héritent les unes des autres meurent
sans qu’on parvienne à déterminer laquelle est décédée la première, aucune d’elles n’hérite des autres
qu’elles aient ou non péri au cours d’un même évènement.
b- La disparition : On ne sait pas si la personne est vivante ou morte ; elle est absente.
L’absence arrête le fonctionnement de la personne dans son milieu. On doit alors s’adresser au juge
pour la confirmation juridique de cette disparition. C’est le jugement de présomption de décès traité
dans l’article 325 du code de la famille. Pour rendre un tel jugement, deux hypothèses s’imposent :
1- Première hypothèse : La personne portée disparue est tenue pour vivante à l’égard de ses
biens, c’est-à-dire que sa succession ne peut être ouverte et partagée entre ses héritiers qu’après que le
jugement de présomption soit prononcé, déclarant son décès. (Article 326 du code de la famille)Avant
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ce jugement, elle considérée comme vivante, aucun effet juridique ne peut être établi. Mais après le
jugement, on passe aux effets juridiques.
2- Deuxième hypothèse : Lorsqu’une personne a disparu, mais dans des circonstances
exceptionnelles qui rendent sa mort probable, dans ce cas il faut un jugement déclaratif de décès. Ce
jugement est rendu à l’expiration d’un délai d’une année courante à compter du jour où l’on a perdu
tout espoir de savoir si elle est vivante ou décédée. (Article 327 alinéa 1 du code de la famille).
Dans tous les cas, à part les circonstances exceptionnelles, il appartient au tribunal de déterminer la
période au terme de laquelle il rendra le jugement déclaratif de décès, et ce après des enquêtes et des
investigations, par tous les moyens possibles, par le biais des autorités compétentes pour la recherche
des personnes disparues.
C’est un regroupement d’individus, des biens ou de savoir-faire dans une unité d’existence juridique,
qui ont des intérêts propres et des objectifs indépendants. Ce sont des personnes fictives qui associent
leurs volontés, leurs capitaux pour réaliser un projet commun.
La naissance de la personne morale a connu une divergence au niveau de la doctrine, liée à la nature
juridique de cette personne morale. C’est-à-dire est-ce que la nature de cette personne morale est une
réalité ou une simple fiction. Si elle est une simple fiction, alors l’existence de cette personne morale
revient à la volonté du législateur, il est le seul capable de rendre son existence réelle et ceci par la loi.
Par contre si on juge la personne morale comme une réalité, alors son existence ne dépendrait pas du
législateur ; c’est ce qu’on appelle « la théorie de la réalité » qui n’était qu’une doctrine mais qui a fini
par s’imposer comme loi du droit positif.
En droit marocain, le DOC précise que la société est parfaite par le consentement des parties sur la
constitution de la société, et sue les autres clauses du contrat (Article 987 du DOC). Il s’agit de
l’application de la théorie de réalité.
Les sociétés anonymes ont été précisées dans la loi 1795 du 30/08/1996, qui est venue adopter la
même solution que celle du droit français. En vertu de cette loi, et plus précisément l’article 3 qui
dispose que la durée de la société courte à dater de l’immatriculation, c’est-à-dire l’enregistrement de la
société dans le registre de commerce.
L’article 7 déclare clairement que les sociétés anonymes jouissent de la personnalité morale à dater
de leur immatriculation dans le registre de commerce.
Selon la théorie de réalité, on n’a pas besoin di législateur pour avoir ou reconnaitre la personnalité
juridique de notre société, c’est-à-dire que dès qu’on a un regroupement de personnes pour des buts et
des intérêts précis, on doit leur reconnaitre la personnalité morale de la société. La personnalité
juridique de la personne morale est automatiquement acquise au regroupement des parties sans avoir
recours au législateur.
Il y a deux catégories de personnes morales :
1- Personnes morales de droit public.
2- Personnes morales de droit privé.
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Il y a trois catégories de personnes morales de droit public : l’État, les collectivités territoriales et les
établissements publics.
-L'État :
L'État est une personne morale souveraine de droit public, c'est lui qui organise la société.
Les collectivités territoriales sont les régions, les préfectures, les provinces et les communes. Elles
entrent dans l'administration publique (article 135 de la constitution).
Les établissements publics sont aussi des personnes morales de droit public qui ont une autonomie
financière et administrative. Ce sont des établissements qui gèrent le service public (universités,
hôpitaux publics etc.) sous le contrôle de L'État. Il y a aussi des établissements publics industriels ou
commerciaux qui fonctionnent dans des conditions comparables à celles des entreprises privées (OCP,
ONEP, ONT, etc.).
Les entreprises ou les sociétés : L’entreprise est un contrat par lequel deux ou plusieurs
personnes mettent en commun soit des biens, soit leur activité en vue de réaliser des bénéfices qui
seront ensuite partagés entre elles. Il y a plusieurs catégories de sociétés : société anonyme, société à
responsabilité limitée, etc.
Les associations : Une association est une convention ou un contrat passé entre plusieurs
personnes (au moins deux) qui décident de mettre en commun leurs connaissances ou leur activité pour
réaliser un projet collectif dans un but autre que le partage de bénéfices. Elles sont gérées par le DOC. Il
y a le Dahir de 1958 qui réglemente le droit des associations.
Les attributs sont les caractéristiques qui individualisent les personnes, plus particulièrement les
personnes physiques, par rapport aux autres dans la société. Parmi ces attributs il y a le nom, le
domicile, la nationalité etc. Ils sont réglementés par le droit.
1- Le nom :
Le nom est l'un des éléments essentiels d'identification de la personne physique (ou morale), par
lequel on arrive à identifier géographiquement une personne par rapport à d'autres personnes dans la
société.
Au Maroc la notion de nom de famille n'a commencé qu'au début du 20 ème siècle. L'autorité coloniale
française a promulgué un dahir en 1915 en vertu duquel, en plus du prénom, les citoyens marocains
doivent choisir un nom de famille : c'est la réglementation patronymique, qui a été étendue par le dahir
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du 8 mars 1950. Le nom de famille ne peut être confirmé que s'il est mentionné dans l'État civil. Il y a
une loi qui oblige l'inscription à l'État civil qui, par conséquent protège juridiquement ce nom de famille.
Cette institution de l'État civil permet d'enregistrer les noms de famille de tous les citoyens, ce qui
entraîne des effets juridiques.
Ce nom ou attribut est un droit mais aussi une obligation. C’est un droit d'exercer la signature des
actes juridiques. C'est une façon de manifester la volonté de la personnalité juridique c'est-à-dire qu'il
ressort de cet acte des droits et des obligations.
L'usage du nom est aussi une obligation. Toute personne doit répondre à une convocation portant
son nom et envoyée de la part d'un juge par exemple. Le paiement d’impôts qui est obligatoire, la
personne à qui l’avis est envoyé est tenue de répondre à cette obligation sous peine de sanctions
juridiques en cas de refus.
Le nom est nécessaire que ce soit pour la personne physique que pour la personne morale.
Concernant la personne morale, Le nom est important car avec le nom on peut distinguer une société
d'une autre. C'est un attribut, caractéristique de la personnalité juridique d'une société. M'est une
dénomination sociale et non un nom de famille.
2- Le domicile :
Le domicile est l'un des attributs de la personnalité juridique. Il peut être défini comme un lieu de
résidence, dans lequel une personne est censée demeurée en permanence. C'est un moyen qui permet
précisément la localisation géographique d'une personne.
Juridiquement on peut distinguer trois catégories de domicile : le domicile réel, le domicile élu et le
domicile légal.
a- Le domicile réel :
C’est le lieu dans lequel la personne physique habite habituellement ; il est le centre de ses intérêts.
Le code de la procédure civile a traité cette notion de domicile dans l'article 519, en vertu duquel la
personne physique est considérée comme domiciliée à cette adresse habituelle. C'est un élément de
localisation géographique de la personne physique.
b- Le domicile élu :
C’est un lieu choisi par les parties à un acte juridique pour trancher les difficultés d'exécution et
donner éventuellement compétence au tribunal. Il est souvent inclus dans un contrat entre les parties
dans une clause. Il y a des cas où la personne peut choisir comme lieu de domicile élu un cabinet d'un
avocat. Ce domicile est réglementé par l'article 524 de la procédure civile. La personne morale est
domiciliée en principe dans son siège.
L'élection du domicile est facultative car les parties peuvent le choisir, mais peut devenir obligatoire
dans certains cas. Dans le cote rénale, il existe des dispositions qui rendent le choix du domicile élu
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obligatoire, c'est le cas de l'article 97 qui stipule : « toute partie civile qui ne demeure pas dans le
ressort du tribunal et tenue d'y élire un domicile ».
c- Le domicile légal :
C’est le lieu où la loi considère qu'une personne est domiciliée soit en raison de sa fonction soit à
cause de sa subordination juridique à l'égard d'une autre personne (exemple : le domicile d'une femme
mariée est celui de son mari, le domicile d'une personne inapte ou incapable est celui de son tuteur, le
domicile légal d’un fonctionnaire est le lieu de son travail). Ce domicile est réglementé par l'article 521
de la procédure civile.
3- La nationalité :
C’est un lien juridique et politique d’appartenance d'un individu à une population donnée d'un Etat.
Cette notion permet de connaître de préciser le droit applicable pour la personne. Elle est attribuée soit
par filiation soit par la naissance sur le territoire, soit par naturalisation.
4- Le patrimoine :
C’est la totalité des droits dont bénéficie, et des obligations dont est chargé un sujet de droit. C'est
l'ensemble des biens, des droits et des obligations qui ont une valeur économique, appartenant à une
personne (biens et dettes). Il s'agit des droits patrimoniaux qui forment le patrimoine de la personne
(l'actif et le passif).
Les personnes titulaires de ces droits subjectifs sont les personnalités juridiques à savoir la personne
physique et la personne morale. Ces droits subjectifs s'exercent soit sur les personnes soit sur les
choses, c'est pourquoi on doit classer ces droits subjectifs.
1- les biens :
Ce sont les biens matériels qui ont une existence réelle et qui ont une valeur pécuniaire comme un
immobilier, un terrain etc.
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Ce sont les biens qui n’ont pas une existence réelle mais leur valeur économique permet de leur
donner une grande importance, comme le fonds de commerce, la propriété intellectuelle, etc.
2- les choses :
Classification 1 :
Ce sont les choses qui se consomment et qui se détruisent par la suite, à la suite de leur premier
usage. Article 275 du DOC (nourriture, électricité, etc.)
Ce sont des choses durables, qui peuvent faire l’objet d’usage répété.(télévision, voiture, meubles,
etc.)
Classification 2 :
Ce sont des choses interchangeables. Ce sont des choses de genre, c’est-à-dire des choses qui
peuvent être mises à la place les unes des autres. (Les billets d’argent, le blé, etc.)
Ce sont des choses qui ne sont pas interchangeables. Ce sont des objets individualisés c’est à dire
déterminés par leur individualité. Article 245 du DOC (comme un tableau de peinture, etc.)
Ils désignent les terres et tout ce qui y est fixé, et souvent ils représentent les valeurs les plus
importantes, et les éléments d’attachement des familles.
Ce sont tous les objets à part les immeubles, c’est-à-dire ce sont des objets qu’on peut déplacer.
Ce sont des droits qui portent sur une chose et qui confèrent à son titulaire un certain nombre de
prérogatives. Ce sont des droits qui jouissent d’une existence autonome.
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Le droit réel est un pouvoir direct d’une personne sur une chose sans l’intermédiaire d’une autre
personne. Il s’agit d’un droit immédiat entre le titulaire et la chose.
Le droit réel s’exerce sur une chose corporelle qui peut être un meuble ou un immeuble.
La personne titulaire d’un droit réel est capable d’agir en justice si quelqu’un essaye de troubler sa
relation entre le propriétaire et son patrimoine.
Les droits réels sont des droits limités et énumérés par le législateur. Ils se divisent en droits réels
principaux et droits réels accessoires.
Ce sont des droits édictés par l’article 8 de la loi sur les immeubles immatriculés, c’est un dahir du 7
juin 1915, il fixe la législation liée aux immeubles immatriculés. On peut distinguer :
Ce sont des droits qui garantissent l’exécution des obligations. Ils sont liés aux droits de créance pour
assurer le paiement des dettes. Dans le cas d’un immeuble, le droit réel accessoire est l’hypothèque.
Si le droit réel porte sur une chose, le droit personnel est lié à la personne. C’est un droit qui permet
à une personne d’exiger l’exécution de certaines prestations liées au remboursement.
Ce sont des droits qui s’attachent à l’exploitation des travaux scientifiques, littéraires ou artistiques,
reconnus aux auteurs, peintres, compositeurs, etc. dont partie également des droits de propriété
intellectuelle, les interventions, les marques de fabrique, les enseignes commerciales.
Ces droits se réalisent dans la participation des citoyens dans la vie politique comme la liberté de
circuler, la liberté d’association, le droit de vote, etc.
Ce sont les rapports entre le père et la mère, entre les parents et les enfants comme l’obligation
alimentaire, la garde des enfants, etc.
Les droits extrapatrimoniaux échappent à l’échange commercial car ils n’ont pas de valeur
pécuniaire. C’est pourquoi ils sont :
Incessibles : invendables, ils ne peuvent pas être vendus ou échangés contre un autre bien.
Intransmissibles : ils ne peuvent pas être transmis aux héritiers.
Insaisissables : ils ne peuvent pas être saisis par les créanciers, contrairement aux droits réels.
Imprescriptibles : ils sont inséparables de la personne ; liés à la personne. Ils ne peuvent pas se
procurer par l’écoulement du temps ou s’éteindre par leur non usage prolongé.
L’acquisition de ces droits subjectifs nécessite certainement une réglementation. Il s’agit des faits et
des actes traduits par les sujets de droit. Ce sont les sources directes des droits subjectifs.
L’acte juridique est un acte volontaire spécialement accompli par une personne (sujet de droit). Cette
volonté de cet acte a pour objet de produire des effets de droit, dans le cadre et selon les conditions du
droit objectif. La nature et la portée de cet acte sont voulues et déterminées par la volonté de cette
personne, ce qui peut créer un droit subjectif donc c’est une source des droits subjectifs.
Un contrat qui se manifeste par des volontés peut produire des obligations, ainsi l’acte juridique qui
est le contrat constitue la première source de ces obligations.
La classification des actes juridiques selon leur formation ou les conditions de leur formation permet
de distinguer l’acte unilatéral de l’acte bilatéral ou plurilatéral.
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a- L’acte unilatéral :
Il s’agit d’un acte juridique qui repose sur une seule volonté. Les effets juridiques résultent de la
manifestation d’une seule volonté. Exemple : le testament.
C’est un acte juridique collectif, qui nécessite l’existence de deux volontés ou plus. Il est bilatéral
lorsque la volonté a été manifesté par deux personnes, et plurilatéral s’il regroupe plus de deux
volontés. Il peut être un contrat, un accord ou une convention. Il regroupe entre ces volontés un intérêt
commun. L’article 19 du DOC parle de la convention.
Ce sont des actes qui ont pour but de conserver ou sauvegarder le patrimoine. Exemple : la
publication d’un droit.
Ils sont liés à la gestion, au fonctionnement gestionnaire du patrimoine. Exemple : le bail à court
terme.
Ce sont des actes qui représentent un intérêt patrimonial pour chacune des parties. Exemple : un
contrat de vente ou de location.
Le fait juridique entraine la naissance d’un droit subjectif. Exemple : Le cas des dommages-intérêts
versés à la victime à la suite d’un accident.
Ce sont des faits produits par la nature ; ce sont des faits de nature. Ils se caractérisent par l’absence
totale de la volonté de telle ou telle personne. Il existe deux catégories de faits involontaires :
Les faits de la vie biologique, comme la naissance, la majorité, l’altération des facultés
mentales, le décès, etc.
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Les évènements de force majeure القوة القاهرة. Ce sont des évènements hors volonté,
imprévisibles, insurmontables qui produisent des effets juridiques et des incidences sur les
obligations et les responsabilités des parties. Exemple un bateau de marchandises qui coule sous
une tempête, qui va assumer la responsabilité ? (il faut retourner à l’acte juridique pour connaitre si
la responsabilité de telle ou telle partie en cas de force majeure y est mentionnée)
Ce sont des faits juridiques voulus par l’homme mais leurs conséquences ne le sont pas. Exemple :
une faute intentionnelle qui entraine un préjudice à autrui et qui fait naitre une conséquence juridique
non voulue, c’est la réparation du préjudice. On distingue trois types de faits juridiques volontaires :
Ce sont des évènements volontaires ou involontaires qui causent une responsabilité civile ou
dommage, ce qui donne naissance à droit subjectif. Article 77 du DOC.
C’est le fait qu’une personne s’enrichit au dépend d’une autre personne sans cause ou violation de la
loi. Article 66 du DOC. La loi oblige la personne enrichie sans cause de restituer les biens au titulaire.
C’est un fait juridique où une personne est appelée à gérer les affaires d’une autre personne ; elle est le
maître de ses affaires. Article 943 du DOC.
En principe, la distinction entre l’acte juridique et le fait juridique réside principalement dans le rôle
de la volonté du sujet de droit.
L’acte juridique est un acte de volonté accompli pour produire des effets juridiques. C’est un acte qui
crée un droit subjectif, exemple le contrat de vente.
Cependant, le fait juridique est un évènement souvent involontaire. Il produit des effets de droit,
souvent des conséquences juridiques non voulues par le sujet de droit qui en est l’auteur. Ces effets de
droit sont directement déterminés par le législateur. Exemple : accidents de la circulation.
Autrement dit, l’acte juridique est déterminé par un agissement volontaire, destiné à produire des
conséquences juridiques, alors que le fait juridique peut se réduire à un évènement purement matériel
qui échappe à la volonté de la personne, et pourtant, il crée un droit subjectif.
Le fait juridique peut être marqué parfois par une certaine volonté qui engage des effets de droit qui
n’ont pas été recherchés par le sujet de droit.
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