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Dans la partie Droit civil, il est composé d’une partie décrivant la notion de droit et
lisant les sources du droit. Ensuite il résume les trois grandes divisions du droit civil à savoir le
droit de la personne, le Droit des biens et le droit des obligations en passant par le droit des
régimes matrimoniaux, des successions, libéralités et le droit des sûretés.
1
INTRODUCTION
A. Définition
i. Au sens objectif
On entend par le droit, "l’ensemble de règles qui régissent les relations des
personnes vivant dans une société ; car l'homme ne peut vivre seul ou isolé, Il est né pour vivre
en société dans laquelle on trouve des problèmes nécessitant des solutions.
Les règles de droit objectif s’imposent à tous ceux à qui elles s’adressent. Si elles
ne sont pas respectées volontairement, on les imposera par la force. Mais "nul ne peut se faire
justice à soi-même". En revanche, toute personne est en droit d'exiger l'exécution ou le respect
de son droit en recourant à la justice. Les sanctions sont civiles, pénales, administratives. Elles
sont regroupées autour de trois objectifs que sont : exécution, réparation, punition.
Compte tenu des différents éléments que nous venons d’analyser, nous pouvons
définir de façon plus aisée le droit comme : "l’ensemble de règles sanctionnées par une
autorité extérieure qui régissent les relations des hommes vivant en société, tout en leur
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donnant en même temps le pouvoir de poser des actes nécessaires en vue de satisfaire
leurs besoins matériels ou moraux.
Pour tous ceux à qui elle s’applique, la règle de droit est un ordre, un précepte au
bon soin de celui qui doit l’appliquer. La Règle de droit ordonne, défend, permet, récompense
ou punit. Elle ne consiste pas dans des conseils adressés aux citoyens.
Elle est abstraite et ne vise pas un groupe ou une catégorie des gens. Elle s’applique
à toutes les personnes, en principe. C’est exceptionnellement qu’elle vise des catégories
abstraites comme les femmes, les enfants, les réfugiés, etc.
Dans un Etat de droit, l’Etat est le Premier à respecter ses lois. Mais dans un Etat
dictatorial, il faut faire recours à la pression diplomatique et politique dans la plupart des cas.
C’est ainsi qu’il existe des sanctions applicables aux Etats : L’embargo, la rupture des relatons
diplomatiques, l’intervention armée, … Mais, retenons que le Droit international se révèle
souvent inefficace et se renforce de jours en jours par ses innovations sans se départir des
subjectivismes étatiques de l’ordre public international.
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C. Finalité de la règle de Droit
1. Intérêt général
Aucune société ne peut vivre dans le désordre. La règle de droit rend la vie plus
agréable, Comme il n’existe pas d’ordre social spontané et que, penser ainsi aboutirai à
l’anarchie, le droit a pour fonction générale : assurer l’ordre public et social. Le but de la
règle de droit étant de permettre d’obtenir une paix sociale et de minimiser les conflits.
Si l’ordre est indispensable, l’ordre n’est pas l’objectif ultime des sociétés. En plus
de l’ordre, les sociétés tendent au bonheur, à la richesse, à la liberté, à la vertu, à la puissance,
etc. Ces buts particuliers sont nombreux, et dépendent de chaque société. On peut les classer
en buts d’ordre moral et buts d’ordre matériel.
Il ne s’agit là que des buts secondaires du droit. En cas de conflit entre l’ordre et
les autres objectifs moraux, l’ordre prime et l’emporte. Surtout s’il y a en plus controverse sur
les valeurs morales comme dans les cas de protection des prostituées, des droits des
homosexuels, du droit au divorce, à celui à l’avortement, etc.
2. Justice
a. La justice commutative : C'est une justice à base d'égalité. Elle s'exerce surtout dans les
échanges de chose ou de service qui ont lieu entre les hommes à la suite des contrats. On
vise ici l'établissement de l'équilibre dans les échanges entre membres d'une communauté.
Ex. : l'emprunteur devra rembourser au prêteur la chose la chose empruntée.
b. La justice distributive : Cette justice préside à la distribution entre les membres de la
communauté des biens ou des charges de la collectivité. Cependant, dans cette distribution,
il ne serait pas équitable que tous les hommes soient traités suivant une égalité arithmétique
alors qu'ils n'ont pas tous ni les mêmes facultés, ni les mêmes besoins, ni les mêmes
capacités. L'égalité doit donc être proportionnelle. Ainsi, ceux qui rendent le plus de service
à la communauté doivent recevoir davantage ou ceux qui ont plus des ressources doivent
contribuer aux dépenses communes dans une plus large mesure que les moins fortunés
c. La justice sociale : Elle règle les rapports de la société et ses membres, non plus considérés
comme individus, mais considérés comme parties d'un tout. Elle détermine en ce sens les
droits et devoirs de chaque membre de la société envers les autres. Son but est le bien
commun. Ici on vise plus l'égalité (équité) de droit et la solidarité collective entre les
personnes d'une société donnée.
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D. Contenu de la discipline de droit
Le Droit public est constitué de l’ensemble de règles relatives aux rapports entre
l’Etat avec lui-même, ou entre l’Etat et les particuliers. Ce droit comprend, notamment :
‐ Le Droit constitutionnel ;
‐ Le Droit administratif ;
- Le Droit des finances publiques
‐ Le Droit fiscal ;
‐ Le Droit International Public.
Le Droit privé est l’ensemble des règles qui régissent les rapports entre les
particuliers. Le Droit privé comprend, entre autres :
‐ Le Droit civil ;
‐ Le Droit rural ;
- Le Droit commercial
‐ La législation industrielle ;
‐ Le Droit International Privé.
Le droit économique est social régit, quant à lui, le secteur économique, le monde
des affaires. Il s’agit de l’ensemble de matières situées à cheval sur la ligne séparative ou de
démarcation entre des Droits public et privé. Nous citons le droit bancaire, le droit aérien, le
droit de consommation, le droit de la propriété industrielle, ...
Face à cela, il y a lieu de préciser qu’il existe plusieurs systèmes juridiques dont
les principaux sont :
‐ Le système Romano – Germanique, duquel relève la classification sus évoquée ;
‐ Le système Anglo-saxon ou de la Commun Law et
‐ Le système Religieux dont la Shari’a.
Cela suppose qu’il existe des cieux où notre division est inopportune.
Dans l'élaboration des règles juridiques, le législateur ne tire pas le droit du néant.
Il obéit à des impératifs ou à des préoccupations qui constituent le véritable fondement du droit
; ce que certains auteurs appellent les "sources réelles du droit", c'est-à-dire les données
profondes qui sous-tendent l'apparition de la règle. Il s'agit en fait de vastes mouvements
d'idées, de besoins, d'impératifs de portée générale et d'ordres divers.
Il existe aussi des sources qualifiées de formelles, c'est-à-dire les procédés par
lesquels le droit se réalise, les formes par lesquelles le droit détient force obligatoire.
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1. Les sources réelles du droit
a. L'élément expérimentale
Pour élaborer la règle de droit, on doit tenir compte des faits et facteurs sociaux
i. Faits sociaux
Les faits sociaux constituent la matière même du droit et lui donnent l'aspect d'une
science vivante. L'inspiration de la règle du droit est alors issue des faits matériels que le
législateur doit respecter. C'est l'élément expérimental. Parmi ces faits sociaux on peut citer :
La naissance : elle renvoie à l'établissement par le législateur des règles sur l'état civil ;
La mort ; elle renvoie à l'idée des successions ;
Le travail, renvoie à l'idée de règles sur les rapports entre employeur et employé ;
La propriété renvoie à l'idée des règles de son acquisition et de sa protection.
Ces faits sociaux sont qualifiés de primaires parce qu'ils correspondent à des
besoins généraux de la nature humaine et se retrouvent dans toutes les sociétés sous diverses
formes.
D'autres fais sociaux sont dits secondaires parce que résultant des faits sociaux
primaires suivant les époques de l'histoire, notamment :
La famille, fait social primaire, peut prendre divers aspects ; elle peut être patrilinéaire,
matrilinéaire ou élargie ;
La société politique peut être monarchique, dictatoriale ou démocratique ;
La mort peut entraîner une succession légale ou testamentaire.
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b. L'élément philosophique
La loi naturelle constitue ce que les philosophes appellent "loi de la justice". C'est
la règle première qui a pour objet de faire respecter les droits des hommes les uns envers les
autres.
On appelle sources formelles du droit, les procédés par lesquels le droit se réalise,
les formes par lesquelles le droit détient force obligatoire. Les règles de droit sont rangées dans
un ordre hiérarchique. Une règle d’autorité inférieure ne peut contredire une règle d’autorité
supérieure. On trouve deux catégories : les sources directes et les sources indirectes.
Les sources directes sont les sources sur lesquelles on peut se référer sans doute.
Elles sont écrites et directement obligatoires et émanent d’une institution publique nationale
ou internationale.
‐ La constitution ;
‐ Les traités internationaux ;
‐ La loi (Décret du Roi Souverain pour le temps colonial) ;
‐ Les règlements (Ordonnances, Décret, arrêtés des Ministres, arrêtés des Gouverneurs,
arrêtés des Chefs des Quartiers, etc.)
‐ Les édits ;
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Dans un système démocratique, la loi traduit la volonté populaire exprimée par les
représentants de la Nation ; elle est, de ce fait, de portée générale, impersonnelle, abstraite et
contraignante. L’évocation de la souveraineté populaire incarnée par ses délégués, siégeant au
parlement suffit pour se convaincre de la supériorité de la loi sur toute autre règle juridique.
Ainsi, construite autour de l’identité de vues entre la Nation et ses représentants, la
souveraineté, incarnée par le parlement, a été le fil conducteur du « légicentrisme », cette
doctrine qui a longtemps consacré le règne de la loi. Sur pied de cette théorie, il a été reconnu
l’autorité absolue de la loi sur toute autre règle juridique, ses auteurs exprimant la volonté de la
Nation, de qui ils tiennent le pouvoir de vouloir pour la communauté.
Définie dans la Constitution, la loi organique est perçue d’un double point de vue,
formel et matériel. Du point de vue formel, elle est élaborée et/ou adoptée selon une procédure
différente de celle d’usage pour la loi ordinaire, en ce que l’examen et l’adoption sont soumis
à des conditions restrictives de quorum et de majorité et, sa promulgation conditionnée au
contrôle préventif de constitutionnalité.
Le caractère organique d’une loi découle donc de la volonté du constituant qui
précise, dans chaque cas d’espèce, que telle matière sera régie par une loi organique, celle à qui
elle n’a pas conféré cette nature étant ordinaire.
Sur le plan matériel, la loi organique a pour objet l’organisation et le
fonctionnement d’une institution politique ou des pouvoirs publics ; elle complète et précise
certaines dispositions constitutionnelles. La Constitution du 18 février 2006 précise les
domaines d’intervention du législateur organique, à savoir l’organisation de la justice, etc.
Prévues dans la Constitution, la loi cadre pose les règles de portée générale sur une
matière donnée ; elle intervient, également, dans un domaine de collaboration entre le
législateur et le pouvoir réglementaire.
On admet que, quel que soit l’objet, la loi cadre impose au législateur de se borner
à poser les principes fondamentaux, laissant au pouvoir exécutif le soin d’édicter les règles plus
détaillées. C’est une norme législative à part entière, qui ne se confond pas aux mesures
d’application d’une loi existante. Ainsi, la Constitution précise que la loi détermine les principes
fondamentaux concernant la libre administration des provinces et des entités territoriales
décentralisées, de leurs compétences et de leurs ressources, la création des entreprises, etc.1
1
Art. 123 de la Constitution du 18 février 2006.
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Les lois qui ne sont pas constitutionnelles, organiques ou cadres, sont ordinaires ;
elles n’exigent aucune procédure singulière d’élaboration ou de modification, ni aucun quorum
particulier de délibération ; ces lois sont élaborées à la majorité simple non pas des membres
composant chaque chambre parlementaire, mais de ceux présents à la constitution du quorum
de délibération et celui du vote comme dans une loi-cadre.
Une loi ordinaire peut comporter des dispositions qui énervent la Constitution et
qui ne peuvent en être extirpées que par un contrôle postérieur de constitutionnalité se
déroulant, naturellement, par voie d’action. Le constituant congolais autorise, néanmoins, un
contrôle préventif facultatif d’une loi ordinaire, avant sa promulgation par le président de la
République2.
a) Le règlement
b) Le décret
2
Art 160, al. 3 de la Constitution du 18 février 2006.
3
Art. 195 de la de la Constitution du 18 février 2006.
4
Art. 34 de la Loi du 31 juillet 2008.
5
Art. 38 de la Loi du 31 juillet 2008.
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Du latin « decretum, décision » le décret est une décision émise par une autorité
souveraine. C’est un acte portant une prescription impersonnelle ou individuelle émanant en
principe du Président de la République et du Premier Ministre.
c) Les arrêtés
d) Les circulaires
e) Les ordonnances
On entend par acte d’assemblée, toute décision prise par une assemblée
parlementaire, à l’exclusion de celle intervenue, dans le cadre de ses fonctions législatives.
Généralement accomplis dans les rapports entre le parlement et le gouvernement, les actes
d’assemblée sont constitués des recommandations, des résolutions et des motions ; ils
échappent, en principe, au contrôle du juge.
a. Les recommandations
Une recommandation désigne une invitation solennelle faite aux membres, pour
l’adoption d’une attitude ou d’une conduite à tenir6. La recommandation ne comporte à l’égard
des membres aucune obligation particulière ; elle est dépourvue de valeur juridique
contraignante.
En droit constitutionnel congolais, la recommandation intervient dans le cadre du
contrôle parlementaire exercé par l’Assemblée nationale 7 , le Sénat 8 ou l’Assemblée
6
MINAKU NDJALANDJOKO A. et BOKONA WIPA BONDJALI F., Lexique des assemblées politiques délibérantes, Louvain-la-
Neuve, Bibliothèque de droit africain 10, Académia-l’Harmattan, 2014, p. 126.
7
Art. 9, al.3 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
8
Art. 9, al. 3 du Règlement intérieur du Sénat.
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provinciale9, conseillant ou demandant, avec insistance, au gouvernement ou un des membres,
aux entreprises publiques, aux établissements et services publics d’agir ou de ne pas agir, dans
un sens donné, sur une matière bien déterminée.
b. Les résolutions
En droit interne, la résolution est une délibération adoptée, par une assemblée
parlementaire, en dehors de toute procédure législative ; elle a pour objet, une décision d’ordre
intérieur sur le fonctionnement et la discipline, au sein de ladite assemblée. Selon le cas, la
résolution peut avoir comme objet, la création d’une commission d’enquête ou la mise en
accusation d’une autorité publique devant la juridiction compétente10.
Dans le cadre du contrôle parlementaire ou la mise en accusation d’un membre du
gouvernement, du premier ministre ou du président de la République, la résolution est, selon le
cas, prise par l’Assemblée nationale ou le Congrès11.
c. Les motions
La motion de fond est celle par laquelle l’assemblée parlementaire ou politique est
saisie du fond d’une affaire ; celle de forme oriente plutôt la manière dont une motion de fond
doit être conduite. La motion d’ordre vise à établir l’ordre de traitement des questions à
discuter, la clôture des débats sur un point en discussion, ainsi que la suspension ou la levée
d’une séance ; elle ne porte pas sur le fond de la matière débattue, alors que la motion de
procédure concerne un point du règlement intérieur ou la manière dont la réunion est conduite.
9
Art. 9, al. 3 du Réglementaire intérieur de l’Assemblée provinciale du Bandundu.
10
Art. 9, al. 1er du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
11
Art. 166, al. 1 et 2 de la Constitution du 18 février 2006.
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la motion d’information, elle donne un complément d’information essentielle à l’orientation
des débats en cours.
La coutume
En effet, quand une matière n’est pas prévue par un décret, un arrêté ou une
ordonnance déjà promulgués, les contestations sont jugées d’après les coutumes locales, les
principes généraux du droit et l’équité. Aussi, lorsque la décision du litige entraîne l’application
d’une coutume locale, le juge pourra prendre l’avis d’un ou plusieurs indigènes ou non-
indigènes, choisis parmi les notables les plus capables ».
i. La jurisprudence
ii. La doctrine
Il s’agit des travaux des Auteurs (jurisconsultes) ayant écrit sur le droit. Elle trouve
son fondement dans le fait que le juriste ne doit pas considérer la loi comme la « ratio scripta ».
Il a le devoir d’en rechercher les défauts, de montrer au législateur la faille susceptible de la
séparer de la morale ou des besoins sociaux et économiques de la société. D’ailleurs, beaucoup
de textes de loi ont toujours été préparés, modifiés ou abrogés sur impulsion des personnes
chargées de leur étude ou application.
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iii. Les principes généraux
Ce sont des règles non-écrites de portée générale qui ne sont formulées dans aucun
texte mais que le juge considère comme obligatoire et dont la violation est considérée comme
une violation de la règle de droit.
Ex. error communis facit jus, nemo censetur ignorare legem, fraus omnia corrumpit, etc.
En droit civil tous les êtres humains sont des personnes, par contre toutes les
personnes ne sont pas des êtres humains. En effet, il existe deux catégories de personnes. Il y
a les personnes physiques et les personnes morales.
Le nom est un vocable qui sert à désigner une personne, un animal ou une chose.
Nous ne considèrerons ici que le nom propre des personnes.
1° Attribution du nom
Tout congolais est désigné par un nom composé d‘un ou de plusieurs éléments qui
servent à l'identifier. L‘ordre de déclaration des éléments du nom et leur orthographe sont
immuables. Le nom est attribué par les parents de l’enfant ; en cas de mésentente entre les
conjoints, la volonté de l’homme prime celle de la femme.
En vue d'éviter la confusion, Si les personnes d‘une même famille ont le même
nom, elles sont tenues d’adjoindre des éléments complémentaires différents. Les noms doivent
être puisés dans le patrimoine culturel congolais. Ils ne peuvent en aucun cas être contraires aux
bonnes mœurs ni revêtir un caractère injurieux, humiliant ou provocateur".
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L’imprescriptibilité du nom. La longue durée ne peut en principe faire ni acquérir ni perdre
un nom. Le fait de porter le nom d'autrui pendant longtemps ne le fait pas acquérir ; le fait
de ne pas porter son nom pendant longtemps ne le fait pas perdre.
La deuxième est l'incessibilité du nom en tant que patronyme, en dehors de l'hypothèse de
l'utilisation commerciale du nom d'autrui qui est licite en cas d'autorisation. Toutefois, la loi
prévoit des exceptions. C’est le cas notamment lorsque le nom a été attribué en violation de
l'article 58 susmentionné, lorsque la filiation paternelle est établie après la filiation
maternelle, lorsque la femme exerce son droit d'adjoindre le nom de son mari au sien après
le mariage et lorsque l'adopté prend le nom de l'adoptant.
B. Domicile et de la résidence
Le domicile est le lieu où une personne a son principal établissement (ses intérêts
familiaux, sociaux) qui en principe sont dissociés de ses intérêts d’affaires. Le domicile est
d‘ailleurs à la base de certaines obligations. Le lieu du mariage, de l‘ouverture d‘une succession,
de l‘organisation de la tutelle par exemple, sont déterminés par le domicile. Le domicile
présente le caractère d’unicité, de fixité et de nécessité. On distingue :
1° Le domicile libre : c’est celui qu’une personne acquiert en fixant son principal établissement
en une demeure de son choix ;
2° Le domicile légale : c’est lorsque la loi attribue d’office à une personne un domicile chez
un autre dont elle dépend. Ainsi
Les personnes morales ont leur domicile : au siège de leur administration en ce qui
concerne les institutions publiques ou paraétatiques ; En ce qui est des personnes morales de
droit privé reconnues ou instituées par l’État, à leur siège social ou à leur siège administratif ;
Au siège social pour les associations sans but lucratif ayant la personnalité civile ; au domicile
élu au Congo pour les sociétés de droit étranger qui y exercent leurs activités.
3° Le domicile élu : Toute personne peut élire domicile pour l’exécution de tous actes.
L’élection doit être expresse et ne peut se faire que par écrit. En effet, nul ne peut, sauf en cas
d‘élection de domicile, avoir au même moment son domicile en plusieurs lieux.
C. L’état civil
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L'état civil d'une personne, est constitué de l'ensemble des éléments relatifs à la
personne qui identifient un individu. Par extension, c'est l'appellation donnée aux services
administratifs d'une Commune qui reçoivent les déclarations et qui conservent les registres AD
HOC.
La preuve de l'état civil est établie par les actes de l'état civil qui déterminent soit la
naissance, le mariage, le décès, le sexe, l‘âge, l‘état mental (interdit, incapable ou capable, le
nom, le domicile, la nationalité, la filiation, la situation matrimoniale etc.
L’absence est la situation d‘une personne disparue depuis six mois de son domicile
ou de sa résidence, sans donner de ses nouvelles et sans avoir constitué un mandataire général.
Cette personne est réputée vivante pendant un an à partir des dernières nouvelles positives que
l‘on a eues de son existence. Si elle a constitué un mandataire général, la présomption de vie
lui est acquise pendant trois ans. Lorsqu'il y a péril en la demeure, l'Administrateur des biens
sera désigné même avant l'expiration de six mois.
La disparition est l'hypothèse dans laquelle une personne a disparu dans les
circonstances telles que, sa mort est certaine, bien que son corps n‘ait pas été trouvé. Ce sont
les cas par exemple des personnes victimes de catastrophes naturels, de victimes de certains
actes de guerre ou d‘aventuriers victimes d‘accidents, le soldat qui ne revient pas d‘une mission,
les passagers d‘un vol écrasé en montagne etc. En cas de disparition, c’est Tribunal de Grande
Instance qui peut constater et déclarer le décès de la personne disparue, et qui est tenu pour
mort. Ce jugement tient lieu d’acte de décès.
§4. La nationalité
A. Définition et considérations générales
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La capacité juridique est l‘aptitude pour une personne à poser des actes juridiques
valables ; il s’agit de devenir titulaire de droits et d‘obligations et de les exercer. Il existe deux
types de capacité : celle de jouissance et celle d'exercice des droits. La capacité de jouissance
se définit comme l'aptitude d'une personne à avoir des droits et des obligations.
Ex1. L‘Etat qui a une vocation administrative et dont l‘action s‘étend sur tout le territoire,
Ex.2 Les collectivités locales : provinces, villes, communes, territoires et collectivités dont
l‘action est limitée à une partie du territoire
B. Les établissements publics à caractère administratif : Ces établissements sont créés par
l’Etat ou une autre collectivité en entité autonome dotée de la personnalité morale et de
l’autonomie financière. Ex. universités, certains hôpitaux, chambres de commerce,
ONATRA, etc.
C. Les différentes corporations : Ex. ordre des médecins, des architectes, des avocats, étant
donné que leurs activités touchent à l’intérêt général.
Le cas des fondations est l’unique sorte des groupements des biens. La fondation
c‘est l‘acte par lequel une ou plusieurs personnes (physiques ou morales) décident l‘affectation
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irrévocable de biens, droits ou ressources à la réalisation d‘une œuvre d‘intérêt général et à un
but non lucratif.
D‘une manière générale, les personnes (physiques ou privées) qui envisagent une
activité quelconque (agricole, …), bénéficient d‘une liberté quant à la forme juridique de leur
entreprise. Soit elles adoptent la forme individuelle, soit, dans le cas des groupements, elle peut
être à but non lucratif (ASBL), ou un groupement de personnes recherchant le profit de la
société (ex : société commerciale). Les personnes morales ont les mêmes attributs que les
personnes physiques à quelques différences près.
Au terme du droit civil, la famille est l’ensemble de parents et alliés. Elle naît
logiquement à travers l’institution du mariage.
SI. Du mariage
§1. Définition et règles générales
Le mariage est l’acte civil, public et solennel par lequel un homme et une femme
qui ne sont engagés ni l’un ni l’autre engagés dans les liens d’un précédent mariage enregistré,
établissent entre eux une union légale et durable. L’on vise en ce sens la stabilité et l’unité de
la famille fondée sur le mariage. C’est ainsi que la loi dispose que toute personne est libre de
se marier avec la personne de son choix. Le mariage a pour but essentiel de créer une union
entre un homme et une femme qui s’engagent à vivre ensemble jusqu’au décès de l’un d’entre
eux, pour partager leur commune destinée et pour perpétuer leur espèce.
Un mariage sérieux ne s’improvise pas. Il est précédé des fiançailles. Les fiançailles
sont une promesse de mariage, ce dernier peut être contracté sans fiançailles. En cas de rupture,
la coutume règle les modalités des restitutions ou pas des présents. Une rupture abusive des
fiançailles peut occasionner un dédommagement devant les instances judiciaires.
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Le mariage ne peut être célébré que si la dot a été effectivement versée au moins en partie.
Le législateur privilégie le caractère symbolique de la dot.
B. Des conditions de forme
Les futurs époux ont le choix entre deux types de formalité du mariage :
Le mariage peut être célébré en famille selon les formalités prescrites par les coutumes. Il
s’en suit l’enregistrement sur demande des époux par l’OEC dans un délai de 3 mois sous
peine de sanction. Passé ce délai seul le tribunal peut ordonner l'enregistrer du mariage ;
Le mariage peut également être célébré par l’OEC qui dresse aussitôt un acte de mariage,
après qu’il ait invité les mariés à opter pour un régime matrimonial pouvant les régir.
Le mariage crée le ménage. Ce terme désigne les époux, leurs enfants non mariés à
charge ainsi que tous ceux envers qui les époux sont tenus d’une obligation alimentaire, à
condition que ces derniers demeurent régulièrement dans la maison conjugale et soient inscrits
au livret de ménage. La séparation de fait ne met pas fin à l’existence du ménage.
Le mari est le chef du ménage dans une étroite collaboration avec sa femme qui lui
doit obéissance en contre partie de sa protection par son mari. Ils concourent ainsi dans l’intérêt
du ménage de par leurs contributions aux charges du ménage.
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affection. Lorsque l’un des époux prétend que l’autre a manqué à ses devoirs, le président du
tribunal de paix saisi par une requête, tentera, en chambre de conseil, de concilier les époux.
Chacun des époux peut réclamer des dommages-intérêts à toute personne qui, pour quelque
raison que ce soit, a incité son conjoint à l’abandonner.
SII. De la filiation
Tout enfant congolais doit avoir un père. Nul n’a le droit d’ignorer son enfant, qu’il
soit né dans le mariage ou hors mariage. L’intérêt supérieur de l’enfant prévaudra dans
l’établissement et les contestations relatives à sa filiation.
La filiation maternelle résulte du seul fait de la naissance. Elle s’établit soit par
l’acte de naissance, soit par une déclaration volontaire de maternité, soit par une action en
recherche de maternité. Toutefois, la femme dont le nom est indiqué dans l’acte peut contester
être la mère de l’enfant lorsqu’elle n’a pas été l’auteur de la déclaration de naissance.
La déclaration de maternité ne peut être révoquée. Elle peut être contestée par toute
personne intéressée ainsi que par le Ministère public, s’il est prouvé que celle à qui la maternité
a été attribuée n’est pas la mère de l’enfant. Un enfant peut faire l’objet d’une déclaration de
maternité même après son décès. Tout enfant peut intenter une action en recherche de maternité.
L’enfant qui exerce l’action en recherche de maternité sera tenu de prouver qu’il est celui dont
la mère prétendue a accouché.
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La paternité peut être contestée s’il est prouvé que pendant le temps qui a couru
depuis le trois centième jour jusqu’au cent quatre-vingtième jour inclusivement avant la
naissance de l’enfant, le père était soit pour cause d’éloignement, soit pour toute autre cause
établie de façon certaine, dans l’impossibilité physique de procréer, à la suite de l’inconduite
de la mère et de tous autres indices ou faits constants et notoires, la preuve certaine est rapportée
que le mari n’est pas le père de l’enfant.
Selon le cas, l’action est dirigée contre l’enfant ou contre le mari de sa mère. Si
l’action est exercée contre un enfant mineur, interdit ou hors d’état de manifester sa volonté,
celui-ci sera représenté par sa mère, son tuteur, ou par un membre de sa famille maternelle,
désigné par le tribunal conformément à la coutume.
Tout enfant né hors mariage doit faire l’objet d’une affiliation dans les 12 mois qui
suivent sa naissance. L’affiliation peut être faite dès que l’enfant est conçu. L’enfant peut
également faire l’objet d’une affiliation après son décès. L’affiliation doit intervenir même si
le père est mineur. Dans ce cas, il agit seul. Si le père meurt ou n’est pas en mesure de manifester
sa volonté, un ascendant ou un autre membre de sa famille doit agir en son nom. L’affiliation
peut être réalisée soit par convention conclue entre le père et la famille maternelle de l’enfant,
soit par déclaration du père ou déclaration commune des parents.
L’affiliation peut être réalisée par une déclaration unilatérale de paternité faite par
le père. La mère ou les membres de la famille maternelle de l’enfant peuvent contester
l’affiliation faite par déclaration unilatérale du père dans le délai d’un an à dater de celle-ci.
Mais elle peut être contestée par toute personne intéressée, s’il est prouvé que celui auquel la
paternité a été attribuée n’est pas le géniteur de l’enfant. Les membres de la famille maternelle
de l’enfant peuvent exiger les indemnités et présents dus par le père en vertu de la coutume.
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Tous les enfants ont les mêmes droits et les mêmes devoirs dans leurs rapports avec leurs
père et mère, et ce, dès la conception de l’enfant.
L’enfant d’un seul des conjoints dont la filiation a été établie pendant le mariage ou dont la
filiation, établie avant le mariage n’a pas été révélée à l’autre conjoint, ne peut être introduit
dans la maison conjugale qu’avec le consentement de ce dernier.
Les père et mère ont l’obligation de nourrir, entretenir et élever leurs enfants.
À défaut par l’un d’eux de remplir cette obligation, l’autre ainsi que le Ministère public ont
une action en pension alimentaire.
Lorsque la filiation paternelle d’un enfant né hors mariage n’a pu être établie, le
tribunal, à la demande de l’enfant, de sa mère ou du Ministère public, désigne un père juridique
parmi les membres de la famille de la mère de l’enfant ou à défaut de ceux-ci, une personne
proposée par la mère de l’enfant. Dans ce cas, le père juridique exerce vis-à-vis de l’enfant
toutes les prérogatives résultant de la filiation et en assume les devoirs. La parenté juridique ne
crée pas d’autres effets.
SIII. De l’adoption
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La ligne patrilinéaire est constituée par tous ceux qui descendent d’un ancêtre
commun exclusivement en ligne masculine ; la ligne matrilinéaire est constituée par tous ceux
qui descendent d’une aïeule commune exclusivement en ligne féminine. La parenté est dite
bilatérale lorsqu’aucune distinction n’est faite entre lignes patrilinéaire et matrilinéaire.
On entend par père ou mère la personne liée par un lien de paternité ou de maternité
à l’individu désigné par les termes fils, fille ou enfant. On entend par fils, fille ou enfant la
personne liée par un lien de filiation au père ou à la mère. Considérés dans leur rapport entre
eux, ces fils, fille ou enfant sont appelés frère et sœur.
§2. De l’alliance
L’alliance naît du mariage. Un lien d’alliance unit un époux aux parents de son
conjoint. Il existe :
Le débiteur d’aliments peut exécuter son obligation en nature soit en recevant dans
sa demeure le créancier d’aliments, soit en lui fournissant cette aide en dehors de sa demeure.
Cette exécution peut être limitée dans le temps par le tribunal. Il ne peut toutefois être contraint
de recevoir dans sa demeure le créancier de l’obligation alimentaire.
Tout créancier d’une pension alimentaire peut se faire payer directement le montant
de cette pension par les tiers débiteurs de sommes liquides et exigibles envers le débiteur de la
pension. Il peut notamment exercer ce droit entre les mains de tout débiteur de salaires, produits
du travail ou autres revenus ainsi que de tout dépositaire de fonds. Un contrat relatif au
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versement d’aliments peut être conclu à titre gratuit entre personnes qui ne sont pas tenues
légalement à l’obligation alimentaire ou lorsque les conditions d’existence de celle-ci ne sont
pas remplies.
L’on peut entendre par RM l’ensemble des règles relatives aux rapports pécuniaires
des époux entre eux et avec les tiers. C’est donc l’état économique du mariage. Le RM
détermine le sort des biens des époux et les règles de leur gestion en fixant les pouvoirs des
époux dans le gain. A cette fin il organise ainsi la satisfaction des besoins du ménage et
éventuellement l’association des époux dans le gain
Ce régime consacre l’existence de deux patrimoines propres formes par tous les
biens acquis à titre onéreux ou à titre gratuit par chacun des époux ainsi que par leurs dettes. En
principe, les époux ont chacun leur patrimoine tant en actif qu’en passif, peu importe l’origine
de celui-ci avant ou pendant le mariage, que ce soit à partir d’acte onéreux ou gratuit.
Ce régime comprend tous les biens meubles et immobiliers des époux ainsi que
leurs dettes présentes et a malgré le caractère universel, les époux peuvent avoir
exceptionnellement des biens propres : les rentes alimentaires, sont de retraite et d’invalidité,
les biens personnels : souvenirs de famille, lettres etc.
Ce régime est caractérisé par l’existence d’une part des biens propres de chacun des
époux (les biens de chacun des époux acquis avant le mariage, les donations et legs acquis
pendant l’union sont présumés propres sauf leur action conjointe qui peut renverser cette
présomption) et d’autre part des biens communs : acquêts (biens que les époux muèrent pendant
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le mariage par leur activité commune ou séparée, donation conjointement acquises succession
sarment).
Les droits patrimoniaux sont des droits susceptibles d’évaluation pécuniaire. Ils
sont cessibles (et peuvent être vendus), saisissables (à la demande d’un créancier, par exemple)
et transmissibles (par voie de succession).
SI. Le patrimoine
Concrètement, le Patrimoine est l’ensemble des biens et des dettes d’une personne,
envisagé comme un tout. C’est en ce sens que le code civil énonce que : « Quiconque s’est
obligé personnellement, est tenu de remplir son engagement sur tous ses biens mobiliers
et immobiliers, présents et à venir ».
Ce texte établit un lien entre tous les droits dont une personne est titulaire et les
charges pesant sur cette personne.
1. La composition du patrimoine
Composé d’un actif et d’un passif, le patrimoine reste distinct des éléments qui
composent son actif à un moment donné.
Cela implique qu’un créancier n’a de droit que contre un patrimoine et ne peut donc
se payer que sur les biens restant dans le contenant au jour où il exerce son droit de créance. Il
ne dispose pas de droit sur ces biens au jour où la créance est née.
Le patrimoine crée un lien entre les droits et les dettes de la personne, ce qui veut
dire qu’il comporte également un passif indissolublement lié à son actif et qu’il forme un tout
le composant. Le créancier peut se payer sur l’actif, par conséquent des héritiers héritent non
seulement l’actif, mais également des dettes qui l’accompagnent.
Il faut observer ici qu’un patrimoine est considéré comme un contenant, autrement
dit, il peut très bien ne rien contenir voire même être négatif. Cependant il reste une aptitude à
l’acquisition de droits.
Ceci étant, cela signifie que le patrimoine d’une personne vivante ne peut être
transmis étant donné qu’il fait partie des attributs de la personnalité juridique. Seul le décès
d’une personne peut entraîner la transmission d’un patrimoine, la mort seule mettant fin à la
personnalité juridique d’une personne.
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b. Seules les personnes disposent d’un patrimoine
Le principe évoqué ici est celui de l’unité et de l’unicité du patrimoine. Cela interdit
légalement un fractionnement en plusieurs masses distinctes du patrimoine.
Ce sont les « IUS IN RE ». Les droits qui établissent un rapport direct entre une
personne et une chose. Ex: Le droit à la propriété. On distingue:
Les droits réels principaux dont le droit de propriété est l’archétype ;
Les droits réels accessoires, qui garantissent l’exécution d’une créance. Ainsi, l’hypothèque
est un contrat réel accessoire par lequel un débiteur donne à son créancier (sans s’en
dessaisir) un immeuble en garantie du remboursement de sa dette.
USUS = JUS UTENDI (Droit d’Usage)
§1. Droit FRUCTUS= JUS FRUENDI (Droit de recevoir des fruits)
A. Les de propriété
caractères du droit de la propriété
ABUSUS = JUS ABUTENDI (Droit de
a. Le droit de propriété est un droit EXCLUSIF
disposer
: c’est un droit « sans partage, sans
concurrence ». Le propriétaire exerce les attributs du droit de la propriété tout seul, sans
partage avec les tiers. Exception en cas de servitude, d’usufruit.
b. Le droit de propriété est un droit ABSOLU : C’est un droit discrétionnaire et souverain.
Ce caractère absolue signifie sans limite, sans restriction aucune. Les modalités et les
conditions d’utilisation sont librement déterminées par son propriétaire sauf en cas de :
– Cas d’expropriation pour cause d’utilité publique (limite légale) et de l’obligation à ne pas
construire au-delà d’une certaine hauteur (limite urbanistique),
– Cas d’abus de droit et de troubles anormaux de voisinage (limite jurisprudentiel),
– Cas de servitude conventionnelle (limite conventionnelle)
c. Le droit de propriété est un droit PERPETUEL : c’est un droit qui existe jusqu’à la
destruction du bien. C’est aussi un droit qui en principe, est imprescriptible. Ce droit ne
s’éteint pas à la mort de son titulaire, car faisant l’objet de droit successoral.
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d. Le droit de propriété est un droit INVIOLABLE : c’est un droit qui suppose que nul ne
peut être contraint de céder sa propriété, excepté les cas d’expropriation pour cause d’utilité
publique et moyennant une juste et préalable indemnité.
Nous avons ainsi plusieurs droits démembrés du droit de propriété : droit d’usage,
celui d’usufruit, la nue-propriété (Un propriétaire qui n’a rien dans ses mains, les Concessions
ordinaires (Les concessions ordinaires sont : l’emphytéose, la superficie, l’usufruit, l’usage et
la location), les concessions perpétuelles
a. L’usufruit
L’usufruit se définit comme le droit de jouir des choses dont un autre a la propriété
comme le propriétaire lui-même, mais a la charge d’en conserver la substance. L’usufruit peut
porter sur les choses mobilières ou immobilières.
L’usufruit peut être légale : c’est le cas de l’usufruit légal des pères et mères sur les biens de
l’enfant mineur, de l’usufruit du conjoint survivant sur les biens de son conjoint décédé.
L’usufruit peut aussi être conventionnelle. C’est le cas d’un père qui, de son vivant, transfère
la propriété de son immeuble à son fils tout en se réservant le droit d’en jouir jusqu’à sa mort.
L’usufruit peut s’éteindre : - d’abord la consolidation des deux droits sur la tête de la même
personne ; - ensuite le décès de l’usufruitier ; - enfin l’arrivée du terme prévu.
b. Le droit d’usage : User d’une chose suppose qu’on se sert de la chose et l’on ne peut en
jouir que dans la limite des besoins du titulaire du droit et de sa famille.
c. L’habitation : C’est le droit de se servir de la chose pour s’y loger avec sa famille.
d. La servitude : La servitude est une charge qui pèse sur un fonds, appelé « fond servant »
pour utilisation d’un autre fond appelé « fond dominant ». La servitude, peut avoir une source
légale ou conventionnelle. C’est donc un droit attaché à un fond et appartenant à son titulaire.
Elle prend fin de diverses manières :
- à l’arrivé du terme prévu ; - en cas de perte du bien ; - en cas de la consolidation, telle que
l’acquisition des deux fonds soit par le propriétaire du fonds servant ou par celui du fonds
dominant. On distingue plusieurs types de servitude:
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continue c’est-à-dire lorsque son existence n’est pas révélée par un fait actuel de l’homme.
(Ex: le droit de passage).
e. L’emphytéose : l’emphytéose est un droit reconnu à une personne sur un fond pour une
durée de 25 ans ; il prédispose à une concession perpétuelle.
f. La Superficie : La superficie est le droit de jouir d’un fond appartenant à l’État et de disposer
des constructions, bois, arbres et autres plantes qui y sont incorporés.
Mais les droit intellectuels sont des droits qui ne s’exercent ni contre une personne,
ni sur une chose. Leur objet est immatériel. Ex : Le droit de l’inventeur sur un véhicule, le droit
d’auteur, le droit de l’artiste sur son œuvre vous appartenant.
On entend par droits corporels, les droits qui s’incarnent dans une matière ; tandis
que ceux incorporels ne s’incarnent pas dans une matière. Ex : Droit de propriété (Droit
corporel), Droit à la liberté, droit à la vie (droit incorporel)
Le meuble est un bien susceptible d’être déplacé soit par lui-même par l’action
d’une force extérieure sans nécessairement être détruit. On distingue donc les meubles par
nature, les meubles par anticipation et les meubles incorporels ou par détermination de la loi.
Ce sont des meubles qui répondent aux critères de la mobilité : ex. un animal, une
chaise etc. Ces meubles sont ainsi qualifiés parce qu’ils peuvent être déplacés. Ce critère induit
que si le bien ne peut être déplacé, il est qualifié d’immeuble.
C’est un immeuble par nature fictivement qualifié de meuble parce qu’il est destiné
à être détaché du sol. Ex. la vente d’une récolte sur pied, d’un arbre à abattre, de matériaux à
extraire etc. Une récolte sur pied est un immeuble par nature, les fruits récoltés sont des meubles
par nature. Mais des fruits à récolter sont des meubles par anticipation.
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Ce sont les Droits mobiliers c’est-à-dire, les droits portant sur les meubles. Ce sont
notamment les droits de la propriété intellectuelle, les droits réels portant sur les meubles tels
l’usufruit d’un meuble et les actions mobilières. C’est le cas des actions en résolutions ou en
nullité de la vente d’une chose mobilière.
Les meubles par détermination de la loi sont des biens qui sont meubles parce qu’ils
ne sont pas immeubles. Ils sont meubles du seul fait de la volonté du législateur. C’est le cas du
fonds de commerce et du droit de créance qu’elle soit mobilière ou immobilière
B. Les immeubles
Les biens sont immeubles ou par leur nature ou par leur destination ou par l’objet
auxquels ils s’appliquent.
Est immeuble par nature le bien qui est insusceptible d’être déplacée soit par lui-
même ou par l’action d’une force extérieure sans être détruit. Ce sont des biens qui répondent
au critère de la fixité. Constitue donc un immeuble par nature:
Le fond de terre, les bâtiments ayant une liaison avec le sol ;
Les végétaux car il y a une incorporation physique au sol par leurs racines ;
Les fruits encore rattachés à l’arbre.
d. Le rapport de destination
Il doit être établi par le propriétaire des deux biens. Le meuble doit servir,
effectivement, à l’exploitation de l’immeuble. En outre, le propriétaire doit avoir l’intention
d’affecter le meuble à l’exploitation de l’immeuble de manière perpétuelle. Ce sont notamment
: Ex. le lavabo, la baignoire ; Les tables et les bancs dans les amphis et salles de classe d’une
université privée affectés à l’exploitation de ces amphis et salles ; les animaux attachés à la
culture (les bœufs de labour), les semences, les ruches de miel etc.
L’immobilisation des meubles cesse dès lors que le meuble est détaché de
l’immeuble ou lorsque le propriétaire dispose séparément des deux biens.
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e. Les immeubles par l’objet auquel ils s’appliquent
Ce sont les droits réels immobiliers c’est-à-dire l’ensemble des droits portant sur
l’immeuble. Il s’agit notamment, des servitudes, du droit d’usage et l’usufruit des immeubles.
Ce sont également des actions en justice tendant à revendiquer un immeuble. Il peut s’agir dans
ce cas d’action possessoire que sont la complainte, la réintégrande et la dénonciation de
nouvelles œuvres etc.
A. Les RES NULLIUS ou biens sans maitre sont celles n’ayant personne comme titulaires.
Ex: Les oiseaux dans la nature.
B. Les RES DERELICTAE ou biens abandonnés sont les biens abandonnés volontairement.
C. Les RES COMMUNIS ou biens communs sont les biens qui n’appartiennent à personne et
dont l’usage est commun à tous ; ex :la mer, l’air, le fleuve, etc.
D. Il ne faut pas confondre RES DERELICTAE et TRESOR. Le trésor est une chose mobilière
cachée volontairement. Par la suite, il est devenu impossible de savoir où elle a été cachée
et tout le monde ignorait son existence avant qu’elle ait été découverte. La propriété d’un
trésor appartient à celui qui le trouve dans son propre fond. Si le trésor est trouvé dans un
fond d’autrui, il appartient pour moitié à celui qui l’a découvert et pour l’autre moitié au
propriétaire du fond.
La chose frugifère est celle capable de produire des fruits. Les fruits sont les
éléments dont la récolte n’entraine pas diminution sensible de sa substance.il y a deux
catégories de fruits : les fruits par nature (ex : la mangue) et les fruits par décision de la loi (ex
: le frais loyer).
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Les fruits par nature se subdivisent en deux : les fruits industriels et les fruits civils.
Le fruit naturel c’est par nature tandis que le fruit industriel avec l’aide de l’homme ; ex :
taximan, etc.
Les fruits civils ont les appellent « fruits en argent » ex : mettre votre maison en
location, etc.…il faut distinguer les fruits des produits, le produit c’est tout ce qu’on retire de la
chose, mais qui n’est pas un fruit.
Sont consomptibles, les choses qui disparaissent nécessairement dès qu’on les
utilise. Ex : les billets des banques, la nourriture. Tandis que les choses non consomptibles sont
celles que l’on peut utiliser sans le faire disparaitre. Ex : les voitures, les chaussures etc.…
Les biens consomptibles ne doivent pas être confondus avec les biens de
consommation qui s’opposent aux biens de capitalisation.
Les biens de capitalisation, sont des biens qui sont acquis dans une perspective de
transmission héréditaire. Ils sont acquis dans l’intention de les transmettre aux héritiers à cause
de mort. A l’opposé les biens de consommation sont des biens qui sont acquis pour leur
utilisation personnelle, dans l’intention d’en jouir personnellement même si incidemment, ils
peuvent être transmis aux héritiers.
Succéder signifie remplacer une personne à la tête de ses biens on peut le remplacer
à la tête de tous ses biens (succession à titre universelle) ou à la tête de certains de ses biens
seulement (succession à titre particulier) ; on peut remplacer entre vifs (à la suite d’une vente)
ou pour cause de mort, c.à.d. par suite de mort d’une personne qu’on remplace. Dans Ce cas,
les biens se transmettent de deux manières en vertu de la loi ou par testament.
La succession comprend des biens et dettes du défunt au moment du décès ainsi que
les donations que le de cujus a faites de son vivant. L’ouverture de la succession est le fait qui
entraine la dévolution des biens d’une personne à ses héritiers. Ce fait est le décès du de cujus.
Cette succession s’ouvre au domicile du défunt ou à sa principale résidence.
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représentation. Cette dernière a pour effet capital l’obtention par le représentant de la vocation
héréditaire à la place du représenté.
a) 1èreCatégorie : enfants du de cujus nés dans ou hors mariage et les enfants adoptés par lui ;
b) 2èmeCatégorie : le conjoint survivant, les père et mère, les frères et sœurs germains ou
consanguins ou utérins ;
c) 3èmeCatégorie : les oncles et tantes paternels ou maternels ;
d) 4èmeCatégorie : tout autre parent ou allié pour autant que son lien de parenté ou d’alliance
soit régulièrement constaté par l’acte de paix.
SII. Du testament
Le testament est un acte personnel du de cujus par lequel il dispose, pour le temps
où il ne sera plus de son patrimoine, le répartit, détermine les héritiers et fixe les dispositions
tutélaires, funéraires ou de dernière volonté que la loi interdit pas et auxquelles des effets
juridiques sont attachés. A ce titre, le testament est un acte unilatéral, futur, personnel et
solennel. Il peut contenir des legs, le nom du tuteur quand le testament émane du dernier
mourant des père et mère, la nomination d’un exécuter testamentaire, le partage de la succession
entre les descendants, la révocation des dispositions testamentaires antérieures, l’exhérédation
de ses héritiers ab intestat, les dispositions relatives aux funérailles.
a) Testament authentique : il est établi par le testateur soit devant le notaire ; soit devant
l’OEC de son domicile ou de sa principale résidence.
b) Testament olographe : il est écrit en entier, daté et signé de la main du testeur ;
c) Testament oral : il est fait verbalement par une personne sentant sa mort imminente et en
présence d’au moins deux témoins.
En effet, seuls les héritiers de la 1ère catégorie ont droit à la réserve héréditaire, car
c’est une part de la succession égale à un droit, c’est un droit en nature et enfin c’est un droit
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intangible. A défaut d’héritiers réservataires de la catégorie, ce sont ceux de la 2 ème catégorie
qui jouissent de ce droit.
La pétition d’hérédité est une action par laquelle une personne réclame la
reconnaissance de son droit d’héréditaire et en conséquence, la restitution de tout ou partie des
biens du défunt, contre une personne qui les détient sans d’autre ou qui les possède illégalement.
Au sens restreint, liquider signifie transformer des biens en argent payer les dettes
qui les grèvent. En matière de succession, la liquidation désigne, d’une façon générale et sans
supposer forcément une réalisation pécuniaire, le remplacement des droits et obligations
attachés à une succession.
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liquidateurs ont été désignés par le testament ou s’il y a un légataire universel, la liquidation de
la succession leur sera attribuée.
Sur les biens de la succession, chaque héritier a droit d’un propriétaire indivis (droit
d’usage et de jouissance). En dehors de ces droits, chacun a un droit sur sa quote-part idéale
transmissible en cas de sa mort à ses héritiers. L’indivision héréditaire est un état précaire
auquel il peut être mis fin à tout moment dès l’instant qu’un Co-indivisaire demande le partage.
Cet état ne peut être maintenu que lorsque parmi les successibles, il y a des enfants mineurs ou
des interdits.
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n’étant délimités que quant à la jouissance, la propriété des biens reste indivise entre les
héritiers.
A. Du retrait successoral :
Le mot rapport désigne l’acte par lequel on remet dans la masse une valeur qui en
était sortie. C’est la colligation pour chaque héritier de remettre dans la masse à partager tous
les dons entre vifs ou testamentaires qui lui été ont faits par le défunt et toutes les sommes qu’il
devrait au défunt. Cette obligation suppose la pluralité d’héritiers. Elle impose sur une simple
présomption de la part du disposant. Lorsqu’il n’a rien dit, lors de la libéralité, il est réputé
n’avoir pas l’intention de rompre la l’égalité entre ses successeurs légaux. Il est censé avoir
imposé à son donataire ou légataire obligation du rapport.
C. Effets du partage :
L’attribution des lots aux copartageants crée pour ceux-ci des droits. L’héritier
devient propriétaire des biens compris dans son lot. Il est même sensé l’être devenu non
seulement du jour du partage, mais dès l’ouverture de la succession (effet déclaratif du partage).
En cas de partage avec soulte, notamment le partage attribuant un immeuble qui vaut plus que
sa part, l’héritier doit compenser le surplus par une soulte.
En cas de concours d’héritiers des 1ères et 2èmes catégories ceux de la 1ère choisissent leurs
parts ;
En cas de concours d’héritiers de la 2ème catégorie uniquement, le conjoint survivant choisit
d’abord sa part, puis les pères, mère et enfin les frères et sœurs.
§4. Liquidation d’une succession acquise par plusieurs héritiers : division des créances et
dettes
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Mais un recours est justifié lorsqu’exceptionnellement un des héritiers a perçu que
sa part dans une créance successorale ou acquitté plus que sa part une dette de la succession
notamment puisque l’obligation était indivisible. Le recours du cohéritier qui a payé plus que
sa part d’une dette successorale peut se justifier par l’enrichissement sans cause ou par la gestion
d’affaire.
Une libéralité est un acte par lequel une personne transfère un droit patrimonial sans
en attendre une contrepartie égale. La libéralité comporte donc trois éléments : un acte gratuit,
le transfert d’un bien et l’intention libérale d’un système juridique connait cinq espèces de
libéralités :
La donation entre vifs est un contrat de bienfaisance par lequel une personne, le
donateur transfère et irrévocablement un droit patrimonial à une autre, le donataire qui
l’accepte. La donation est qualifiée de contrat en vertu du principe disposant « qu’on ne devient
propriétaire que si on le veut bien. Un autre motif de soumettre la donation à l’acceptation du
donataire est que celui-ci peut avoir un intérêt moral à le refuser ». La donation comme le legs
est souvent grevée de charges.
Tout contrat est irrévocable. Les contractants n’ont pas droit de s’en délier
unilatéralement, une fois qu’il est valablement conclu. Ils ne peuvent s’en délier que par leur
consentement mutuel ou pour cause de loi. Cela va de même pour la donation. Mais dans un
autre sens, le donateur ne peut insérer dans l’acte une clause ou une modalité qui ait pour effet
de rendre la donation non avenue, ici il ne s’agit plus cette fois de révoquer le contrat, mais
plutôt de transférer la propriété crée par le contrat. L’irrévocabilité des donations fait partie des
règles par lesquelles le législateur s’efforce de freiner les libéralités. L’on donnerait à la légère,
si l’on avait le moyen de se raviser. Au lieu de cela, la loi veut que l’on se dépouille sans esprit
de retours. On distingue : Don manuel, les donations déguisées, Donations indirectes, Donation
rémunératoire, Donation en faveur du mariage, Donation entre époux, Donation avec charges
Les donateurs sont en effet frappés de nullité, non seulement pour vice de forme ou
pour l’incapacité, mais aussi dans le cas ci-après :
-Donation sous condition potestative, -Donation à charge de payer des dettes indéterminées, -
Reserve du droit de disposer, -Donation des biens à venir ;
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-La donation avec réserve d’usufruit, -Le droit de retours successoral.
Toute donation faite par l’un des époux à l’autre est essentiellement révocable.
Cette règle s’oppose au principe « Donnée et retenir ne vaut » et « toute convention tient lieu
de loi à ceux qui l’on faite ». Le législateur fonde ce principe sur l’insuffisance dans la donation
de liberté entre époux ou sur un élan passager dont elle résulte.
Le legs est une libéralité testamentaire. Le testateur peut gratifier une ou plusieurs
personnes, soit sous le titre d’institution d’héritier, soit sous le titre de legs, soit sous toute autre
dénomination propre à manifester la volonté déclarée. En principe, le legs devient caduc, si le
légataire meurt avant le testateur. Les descendants du légataire prédécédé ne représentent donc
pas leur auteur prédécédé. Legs peut être inefficace pour trois motifs : la nullité, la révocation
(volontaire ou judiciaire) et la caducité.
SIV. Les institutions contractuelles ou propagation des biens à venir en faveur d’un époux
ou d’un futur époux ou l’institution contractuelle :
L’on appelle institution contractuelle ou donation des biens à venir, le contrat par
lequel une personne dispose à titre gratuit, de toute partie des biens qui composeront sa
succession. Le donateur s’appelle instituant, le donataire institué. Cette libéralité ne peut au
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terme de la loi se faire qu’au futur époux ou d’un époux et au profit des enfants à naitre de leur
mariage dans le cas où le donateur survit à l’époux donataire. Toute institution contractuelle
quoique faite au profit seulement des époux ou de l’un d’eux, est toujours, sans le cas de survie
du donateur, présumée faite au profit des enfants et descendants à naitre du mariage.
Les libéralités sont considérées dans toutes les législations comme des actes
dangereux pour des motifs ci-après : Tout d’abord, en raison des fins, parfois suspectes
auxquelles une libéralité peut servir. La libéralité pure uniquement pour faire plaisir, est rare,
car, l’homme n’est pas enclin à se dépouiller ; c’est par deux mot que s’exprime la loi
fondamentale des relations humaines « donnant-donnant » et non pour un seul « donnant tout
court »
Le législateur se méfie encore des libéralités pour un autre motif. Même à l’état pur,
la libéralité présente des dangers. Pour le donataire qui s’appauvrit, parfois sous l’empire de
mauvaises influences. Il peut être victime de sa légèreté Ou d’abus des tiers.
Les libéralités sont faites par acte authentique, sous seing privé ou par tradition. Il
s’agit pour ce dernier type, des dons manuels. Le don manuel est un contrat réel dans lequel la
réalité tient lieu des formalités requises dans les donations. Lorsqu’un immeuble est transféré
gratuitement à une personne, la mutation ne s’opère qu’après l’observation ces prescrites par la
loi foncière.
Le droit des obligations, constitue l’une des branches principales du droit privé,
regroupe tout à la fois selon le code civil : Les contrats, ou conventions, Les quasi-contrats, Les
délits et quasi-délits.
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§1. La classification des obligations selon le contrat
Le code civil congolais Livre 3 dispose que le contrat est une convention par
laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire
ou à ne pas faire.
A. L’obligation de donner
C’est le cas du débiteur qui s’engage à transférer aux créanciers, la propriété d’un
bien. Ex : le contrat de vente dans lequel le vendeur s’oblige à livrer un bien.
B. L’obligation de faire
C’est le cas par lequel le débiteur s’engage à s’abstenir de tel ou tel agissements vis
à vis du créancier. Ex : dans le contrat de vente d’un fonds de commerce, le vendeur du fonds
de commerce s’oblige à ne pas faire concurrence.
Dans ce cas, le débiteur doit atteindre le résultat recherché par le créancier, son
obligation est strictement déterminée. Ex : c’est l’obligation qui pèse sur le garagiste qui répare
un véhicule (le véhicule doit fonctionner quand on vous le rend).
B. L’obligation de moyen
C. L’obligation de sécurité
L’obligation de sécurité moyen : c’est lorsque les clients ont une certaine
autonomie. Ex : L’exploitant d’un gymnase n’a qu’une obligation de sécurité moyen car les
athlètes ont une certaine autonomie dans les pratiques du gymnase.
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1. Notion de contrat
Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s‘obligent,
envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose. Le respect des
engagements contractuels trouve son fondement dans le principe de l’autonomie de la volonté.
Ceci implique le principe de la liberté contractuelle qui va de pair avec celui de la force des
contrats. Ainsi donc, les contrats ont force de loi entre les parties.
Il alimente la vie civile d’une façon permanente. On distingue les contrats nommés
et innommés.
On peut classer les contrats par rapport aux rapports de force entre des co-
contractants :
Les contrats de gré à gré : contrat est négocié entre les partenaires.
Les contrats d’adhésion : le partenaire économiquement le plus puissant impose le contenu
du contrat à l’autre co-contractant.
Le contrat consensuel repose sur le simple échange de volonté. Il est simplement verbal.
Ex : contrat de vente ;
Les contrats formels doivent être écrit : ex : contrat de travail ;
Les contrats réels font passer un bien du du débiteur au créancier.
Le contrat solennel est passé devant notaire. Ex : contrat de mariage.
Contrats unilatéraux
Synallagmatique
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Parmi les contrats à titre onéreux on distingue :
Les contrats commutatifs, toutes les obligations se réalisent dans un laps de temps connu ;
ex : contrat de vente ;
Les contrats aléatoires sont soumis à un aléa. Ex : assurance.
Contrat à exécution instantanée : toutes les obligations se réalisent dans un même laps de
temps ; ex : vente au comptant.
Contrat à exécution successive : les effets du contrat s’échelonnent dans le temps ; ex :
contrat de durée.
Pour les contrats consensuels, le simple accord verbal est suffisant à conclure le
contrat ; Cependant, certains contrats exigent un écrit. Ex. contrats formels (contrat de travail),
contrats solennels (mariage).
i. La capacité :
ii. Le consentement :
Rencontre
Offre + Acceptation
Le consentement ne doit pas être vicié sous peine de nullité par le fait de l’erreur,
le dol ou la violence.
iii. L’objet du contrat doit être certain, il doit être déterminé ou au moins déterminable, quant
à sa nature et à sa quantité. L’objet du contrat doit être licite, conforme à l’ordre public et
aux bonnes mœurs.
iv. La cause ou les intentions qui ont poussées les parties à contracte r doivent présenter un
caractère moral et licite.
4. Les sanctions des conditions de validité des contrats
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La résolution : disparition rétroactive d‘un contrat, valable à l‘origine mais non exécuté ;
La résiliation qui est la disparition d’un contrat successif dont les effets ne rétroagissent pas;
L’inopposabilité qui suppose un contrat valable, mais qui ne peut produire d‘effets vis-à-
vis des tiers,
La caducité qui est la disparition du contrat pour l‘avenir due à la survenance d‘un élément
indépendant de la volonté des parties.
On distingue la nullité absolue de nullité relative, mais leurs effets sont identiques.
En général, la nullité relative est celle qui sanctionne une règle destinée à protéger une partie
au contrat, pour vice de consentement, lésion, incapacité. La nullité absolue, quant à elle,
sanctionne une règle destinée à protéger l‘intérêt général, pour objet ou cause illicite.
Au terme de la loi, il est stipulé que les conventions, les contrats légalement formés
tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. Il y a une force obligatoire des contrats qui
s’applique entre les parties.
Cependant, les contrats à l’égard des tiers, n’ont qu’un effet relatif. Si une partie
n’exécute pas son obligation, l’autre partie peut mettre en œuvre la responsabilité contractuelle.
Seul les parties sont liées dans les obligations du contrat. Le débiteur doit exécuter
et le créancier est en droit d’exiger l’exécution. Les contrats ne peuvent être déliés que par le
consentement mutuel des parties.
En principe les contrats ne produisent leurs effets qu’à l’égard des par²ties, sauf le
cas de certaines personnes qui sont liés juridiquement à l’un des cocontractants. C’est aussi le
cas de certaines circonstances exceptionnelles, la stipulation pour autrui
Le débiteur doit s’acquitter de son obligation au plus tard à l’échéance prévue par
le contrat. Et le paiement a lieu en principe au lieu du débiteur. C’est l’application de la règle «
les dettes sont quérables et non portables ».
Les contrats ayant force obligatoire, le débiteur doit exécuter son obligation.
Cependant, s’il ne le fait pas, le créancier peut agir en justice pour demander l’exécution forcée.
6. L'extinction du contrat
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i. Le payement : le paiement est un acte par lequel le débiteur exécute volontairement son
obligation, quel qu'en soit l'objet.
ii. La remise volontaire et la renonciation : la remise de dette est l'acte par lequel le créancier
libère volontairement le débiteur de tout ou partie de sa dette, alors même qu'il n'a pas obtenu
ce qui lui était dû.
iii. La novation : La novation est une opération juridique résultant d'une transformation de
l'obligation, et aboutissant à la création d'une obligation nouvelle. Elle suppose la
modification d'un élément essentiel de l'obligation. Elle peut avoir lieu : Par changement de
créancier et par changement de débiteur.
iv. La compensation : La compensation est définie comme la situation dans laquelle les parties
d'une obligation sont débitrices l'une envers l'autre. La compensation s'opère entre les dettes
des deux parties, et éteint ces dettes à concurrence de leur montant respectif.
v. La prescription : la prescription est un mode légal d'acquisition ou d'extinction de droits
par le simple fait de leur possession pendant une certaine durée.
vi. La résiliation volontaire (supra)
SIII. Le quasi-contrat
C‘est un fait volontaire, licite, qui oblige son auteur envers les tiers, parfois les tiers
envers lui. Ex : durant la tempête, j’ai décidé de faire bâcher le toit du voisin, il a une obligation,
il doit me rembourser.
SV. Le quasi-délit
VI. La loi
Elle peut imposer des obligations en dehors de toute volonté ou en dehors de toute
faute d’un débiteur. EX. Les obligations des père et mère à l‘égard de leur enfant mineur.
SVI. La responsabilité
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§1. Existence d’une faute
En cas d'obligation de résultat : Si le résultat n'est pas atteint, le débiteur est présumé
responsable (présomption simple, c'est à dire que le débiteur peut se défendre) ;
En cas d'obligation de moyens : C'est à la victime (créancier) de prouver que les Moyens
n'ont pas été mis en œuvre. Le débiteur est exonéré en cas de force majeure et de cas fortuit
(cause étrangère), se caractérisant traditionnellement par trois traits : imprévisibilité,
irrésistibilité et extériorité.
Imprévisibilité : l‘événement ne pouvait pas être prévu par le débiteur lors de la conclusion
du contrat ;
Irrésistibilité : aucun moyen ne pouvait être mis en œuvre pour exécuter le contrat malgré
l‘événement ;
Extériorité : l‘événement doit être extérieur au débiteur, ainsi qu‘aux moyens matériels et
humains, auxquels il recourt pour exécuter le contrat. La survenance d‘un événement de
force majeure libère le débiteur de son obligation sans que sa responsabilité ne puisse être
engagée. La situation est relativement simple dans les contrats unilatéraux : par exemple, le
dépositaire est libéré par la perte fortuite de la chose déposée.
§2. Le dommage
A. Le dommage certain
Le dommage est certain lorsque, bien que n'étant pas réalisé sur le-champ, il se
produira nécessairement dans l'avenir.
Le dommage éventuel n’est pas pris en considération. Mais est certain un préjudice
déjà subi (une perte, un manque à gagner, une invalidité, un dommage personnel) ou la perte
d’une chance si elle était raisonnable.
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B. Le dommage direct
Le dommage est direct lorsqu'il découle de la faute, sans qu'aucun fait postérieur
ait encouru à sa réalisation ». Le dommage doit résulter directement du fait reproché au
responsable.
a) On parle de responsabilité délictuelle quand le fait juridique est volontaire et fait avec
intention de nuire : (Ex : bâtir un mur très haut uniquement pour gêner son voisin) ;
b) On parle de responsabilité quasi-délictuelle quand le fait n'est pas volontaire ou était sans
intention de nuire.
La responsabilité du fait personnel ; (La victime doit prouver que la personne qu'elle
attaque en justice a commis une faute (volontaire ou par imprudence) ;
La responsabilité du fait d'autrui ; (La victime doit prouver que le tiers a commis une
faute. Ceci établi, employeur, artisan ou parents sont présumés responsables. (Pour
l'employeur et l'artisan la présomption est irréfragable c’est-à-dire ils n'ont pas le droit de
prouver le contraire. Pour les parents la présomption est simple c’est-à-dire Ils peuvent se
dégager en prouvant qu'ils n'ont pas commis de faute de surveillance de leurs enfants).
La responsabilité du fait des choses ;(La victime doit prouver que la chose (ou l'animal) a
provoqué le dommage. NB : le gardien n'est pas forcément le propriétaire, mais si celui qui
avait la garde de la chose au moment de l'accident. C'est le gardien qui est responsable.)
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La mise en demeure est l‘acte par lequel un créancier demande à son débiteur
d‘exécuter son obligation. L‘exigence d‘une mise en demeure permet au débiteur d‘éviter des
poursuites judiciaires, s‘il avait oublié son obligation ou si l‘inexécution ne présente plus
d‘intérêt pour le créancier.
A. La clause pénale
La clause pénale est la stipulation par laquelle les parties fixent forfaitairement les
dommages et intérêts dus en cas d‘inexécution du contrat.
La réalisation des droits subjectifs est importante pour leur protection. Cette
protection est nécessaire à la jouissance des droits. La protection est inscrite dans des délais,
c'est-à-dire le temps qui est accordé par la loi en vue de l‘exercice d‘un droit. On parle de délai
légal. Mais le délai peut être contenu dans un contrat : on parle de délai conventionnel.
Lorsqu’on agit hors le délai, le droit ne se réalise pas. Il n‘est pas protégé. Le
titulaire du droit est forclos. La forclusion ou la prescription est la déchéance de la faculté
d‘agir, à la suite de l‘écoulement du délai prévu par la loi, par le contrat ou une décision de
justice, pour accomplir une formalité, poser un acte juridique, exercer une voie de recours.
Cela dit, c‘est la preuve qui permet au sujet d‘assurer une protection efficace de son
droit. Prouver, c‘est établir la vérité d‘un acte ou d‘un fait et en tirer des conséquences
juridiques. On distingue la preuve extrajudiciaire de la preuve judiciaire.
A. La preuve extrajudiciaire
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Dans l‘accomplissement des actes de la vie courante, toute personne cherche à
prendre connaissance de la preuve du droit ou du bien pour lesquels elle compte s‘engager.
Avant d‘acheter un terrain, on cherche à avoir la preuve de la propriété du vendeur. Avant de
conclure un contrat de travail, l‘employeur requiert, souvent, la preuve de la nationalité du
demandeur d‘emploi, quelques fois, la preuve de son état civil pour éviter d‘engager un mineur.
Il est de principe que la règle de droit n‘est pas à prouver. Sous cette observation,
on se pose souvent deux questions : Qui doit prouver et comment doit-il prouver ? Autrement,
qui a la charge de la preuve ? Quels sont les moyens de preuve ?
a. La charge de la preuve
La preuve est un fardeau, une charge, qui pèse sur l‘une des parties au procès, celle
qui formule une demande en justice, faute de quoi celle-ci perd son procès et, dans bien des cas,
son droit. La solution judiciaire dépend ainsi de l‘établissement de la preuve.
Cependant, dans certains cas, le demandeur est dispensé de prouver. La loi établit
alors, dans ces cas, des présomptions. C’est ainsi que l‘enfant des conjoints mariés est dispensé
de prouver que son père est le mari de sa mère : c‘est la présomption de paternité.
La preuve pour être recevable, ne doit pas être constituée par soi-même. Cette
preuve, qui assurerait la fonction d‘un reçu ou d‘une décharge, ne sera pas admise parce qu‘elle
a été constituée en dehors de la volonté de ANITO ; il s’agit d’une preuve auto constituée,
unilatérale et non admissible, à moins de faire jouer les présomptions.
Ce sont des écrits destinés à faire la preuve. Ainsi, il faut considérer le document
appelé "instrumentum" ou actes instrumentaires du contenu du document appelé "negotium".
Deux catégories d’écrits sont destinées à établir la preuve : les actes sous seing privé et les actes
authentiques.
Le seing est la signature apposée par une personne au bas d‘un acte. En général, un
acte sous seing privé est celui rédigé librement par les particuliers, et signé par eux, sans
l‘intervention d’un officier public. La rédaction de l‘acte est laissée à la volonté des parties. La
validité de cet acte est néanmoins soumise à certaines conditions :
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Si les écrits qui constatent des conventions synallagmatiques (c.à.d. des conventions
stipulées entre plusieurs parties à l‘égard desquelles les obligations des unes constituent les
droits des autres), Ceux-ci doivent être rédigées « en autant d‘originaux qu‘il y a de parties
ayant un intérêt distinct ».
Si l‘acte sous seing privé constate un engagement pris par une seule personne d‘exécuter une
obligation ou de fournir une prestation, l’écrit doit être rédigé de la main de la partie qui
s’engage. A défaut, la signature de l’acte doit être précédée de certains termes écrits de la
main de la personne qui s’engage : ce sont des engagements unilatéraux consistant à payer
une somme d’argent ou à donner une chose qu’on peut évaluer en argent.
L‘acte authentique est celui qui est reçu par un officier public compétent dans les
formes requises par la loi. C‘est le cas des officiers de l‘état civil (les maires et leurs adjoints,
les notaires etc.). L‘acte authentique a une force probante plus élevée que l‘acte sous seing
privé. C‘est en cela qu‘il est plutôt intéressant d‘y recourir.
Ces preuves sont constituées après coup, lorsque le litige naît. Dans ce cas, c‘est le
juge qui ordonne ou qui contrôle la production et l‘administration de ces preuves. Parmi ces
preuves a posteriori, certaines sont subjectives tandis que d‘autres sont de nature objectives.
Ce sont des déclarations qui n‘émanent pas des tiers mais de l‘un des protagonistes
du procès. Certaines ont une force morale assez prononcée. On range dans cette catégorie l‘aveu
et le serment.
L’aveu
L‘aveu est la déclaration par laquelle, en présence du juge, l‘une des parties
reconnaît l‘exactitude d‘un fait qui lui est défavorable, allégué par son adversaire. Le sujet est
lié par son aveu. Le juge également. Il faut distinguer l‘aveu judiciaire pur et simple de l‘aveu
judiciaire complexe.
L‘aveu judicaire pur et simple est la reconnaissance par réponse affirmative à une
question. Exemple : Devez-vous 50 000 FC à François ? Oui, je dois 50 000 à François.
L‘aveu judiciaire complexe est la reconnaissance par réponse qui modifie la question
initiale. Exemple : Devez-vous 50 000 FC à François ? Oui, à titre de prêt à long terme.
Le serment décisoire
Le serment est l‘affirmation solennelle par une partie d‘un fait qui lui est favorable.
Le mot vient du latin « sacramentum » qui signifie sacré, duquel résulte aussi « sacrément ».
Dans le serment, il y a l‘honneur, la crainte du parjure, et chez certains, de Dieu. On distingue
deux types de serment. L‘un se rapporte à l‘avenir et est porteur de promesses dont il garantit
la sincérité : c’est le serment promissoire. L‘autre se rapporte au passé et tend à assurer la vérité
d‘une affirmation : c‘est le serment probatoire.
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– Les preuves de nature objective
Selon l’Acte uniforme de l’OHADA portant organisation des sûretés, les sûretés
sont les moyens accordés au créancier par la loi ou la convention des parties pour garantir
l’exécution des obligations, quelle que soit la nature juridique de celle-ci.
§1. Le cautionnement
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§2. La lettre de garantie
Le garant ou le contre-garant qui fait un paiement utile au bénéficiaire dispose des mêmes
recours que la caution contre le donneur d’ordre.
Elles consistent dans le droit du créancier de se faire payer, par préférence, sur le
prix de réalisation du bien meuble ou immeuble affecté à la garantie de l’obligation de son
débiteur.
A. Droit de rétention : c’est un droit accordé à certains créanciers de retenir une chose dont ils
sont détenteurs tant qu’ils n’ont pas été payés.
B. Le gage : c’est la remise par le débiteur d’un bien meuble à son créancier pour garantir le
paiement de sa dette.
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• Les véhicules automobiles ;
• Les stocks de matières premières et de marchandises.
- Droit de rétention : le créancier retient ou fait retenir la chose gagée jusqu’au paiement
intégral de la dette (gage avec dépossession) :
- Droit de réaliser le gage : avec l’accord du tribunal, le créancier fait procéder à la vente
forcée de la chose gagée après saisie et obtient l’attribution du gage après expertise.
- Droit de suite : le créancier fait saisir la chose gagée entre les mains du tiers qui la détient ;
- Droit de préférence : le créancier est privilégié sur le prix de la chose vendue ou sur le prix
de l’assurance en cas de perte ou de destruction.
L’Acte uniforme définit et classe selon leur rang les créanciers privilégiés : on
distingue les privilèges généraux et les privilèges spéciaux.
- Les privilèges généraux : leurs bénéficiaires ont un droit de préférence sur l’ensemble du
patrimoine du débiteur. Les privilèges généraux s’exercent dans l’ordre suivant :
• Frais d’inhumation et de dernière maladie du débiteur ;
• Fournitures de substance pour la dernière année ;
• Sommes dues aux travailleurs et apprentis pour la dernière année ;
• Sommes dues aux auteurs d’œuvres intellectuelles, littéraires et artistiques pour les 3
dernières années ;
• Créances fiscales, douanières et envers les organismes de sécurité et de prévoyance sociales
(montant limité).
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Du réparateur ou celui qui a Le meuble Ses frais, ou honoraires…
sauvegardé l’usage de la chose concerné
La notion de privilège signifie que la créance est privilégiée par rapport aux
autres créances. Un super-privilège est créé pour garantir la fraction insaisissable du salaire.
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DEUXIEME PARTIE : DROIT CONSTITUTIONNEL
Cadre du droit constitutionnel, l’État doit être analysé d’une part en tant que notion
(ou concept), d'autre part sous ses diverses formes par lesquelles il existe et enfin, à travers ses
fonctions.
SI. LA NOTION D'ÉTAT
L'État peut être identifié, ici, par ses éléments constitutifs et par ses caractéristiques
juridiques.
§1. Les éléments constitutifs de l’état
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Dès lors la nationalité se présente comme le lien juridique de rattachement d’une
personne à un État. Les nationaux, un groupe d’individus sédentaires et solidaires et qui
présente une individualité par rapport à d'autres, au point de constituer une nation.
En revanche, les étrangers sont des personnes qui ont des tiens de rattachement avec
d’autres États, donc ne possédant pas la nationalité de l'État d'accueil.
Il convient également de préciser que l’importance de la population est
juridiquement indifférente quant à la nature de l’État. L'île de Nauru, État d'Océanie a 7 500
habitants alors que la Chine en a plus d'un milliard.
Enfin, il y a lieu de préciser maintenant la notion de population par rapport à une
notion voisine, parfois utilisée à sa place, la nation.
La population, on le rappelle, est un ensemble, un groupe humain. Or la nation est
un groupement humain qualifié. En cela deux conceptions de la nation s'opposent. La première,
subjective est d’origine Française et fondée sur le vouloir vivre collectif. En effet selon Ernest
RENAN, reprenant en cela la définition de MICHELET, la "nation est une âme, un principe
spirituel..." Cette conception volontariste est ancrée dans l’histoire, l'idéologie donc fondée sur
la volonté de vivre ensemble.
A l'inverse de la conception subjective, la conception objective est d'origine
Allemande résultant d'éléments objectifs tels que la géographie, la langue, la religion, la race.
Mais les deux conceptions sont complémentaires.
B. Le territoire
Le territoire fixe le cadre à l'intérieur duquel l'État exerce son pouvoir de
commandement à titre exclusif. Il ne peut donc y avoir d'État véritable sans territoire. L'espace
territoire est la zone de Juridiction de l'État, c'est-à-dire l'espace sur lequel l'État assure la
réglementation des activités de toutes sortes et exerce la plénitude de la souveraineté.
Ainsi, si l’État peut survivre à la perte momentanée de son territoire (pays occupé
en cas de guerre civile) mais il ne peut exister d'État en cas de perte définitive du territoire. C'est
dire que des populations nomades ne constituent généralement pas d'État.
Délimité par les frontières, le territoire peut être étendu ou au contraire de
dimensions restreintes : Ex-URSS comptait 22 402 200 Km2 ; L’île de Nauru comprend 21
Km2.
On précise que le territoire de l'État comporte trois aspects : le territoire terrestre
comprend le sol et le sous-sol, le territoire maritime possédé par les seuls États côtiers : il est
constitué de la mer territoriale qui est le territoire immergé dont la largeur s’étend à 12 000
marins (1 mille marins = 1 852 m). Enfin, on a le territoire aérien : il englobe la masse d'air
comprise entre les limites théoriques que constitue la verticale des frontières terrestres ou
maritimes. En clair, c’est l'espace atmosphérique qui surplombe le territoire terrestre et/ou
maritime.
C. Le pouvoir politique
C'est la force d'impulsion de l'État. Autrement dit, c'est la puissance qui a la charge
d'assurer l'ordre et la sécurité, de construire et de maintenir l'unité de l'État et de la nation.
Ceci étant, le pouvoir politique doit être souverain, avoir la plénitude et être
légitime.
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Le pouvoir souverain est celui qui n'est soumis à aucun autre pouvoir ni dans l'ordre
interne ni dans l'ordre international.
La plénitude implique l’effectivité et l'exclusivité. On dit d’un pouvoir politique
qu'il est effectif lorsqu'il exerce son autorité sur le territoire de façon réelle. L'exclusivité du
pouvoir renvoie à l'idée qu'il ne doit exister sur un même espace territorial deux pouvoirs
exécutifs concurrents.
Un pouvoir politique légitime est celui qui est accepté, consenti par l'ensemble des
gouvernés, du moins par la majorité de ceux-ci.
§2. Définition juridique de l’état
Juridiquement l'Etat est une personne morale de droit public, territoriale et
souveraine. De cette définition deux éléments permettent de caractériser l'État : la personnalité
juridique et la souveraineté.
A. La personnalité juridique
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De ce qui précède, il résulte que la souveraineté permet à l'État non seulement de
disposer d'un pouvoir d'auto organisation (l‘État est titulaire de la compétence de sa
compétence) mais également de développer un ordonnancement juridique à partir de la
constitution.
Cependant, il faut remarquer, que les affirmations relatives aux deux formes de
souveraineté sont loin d'avoir, à l'époque contemporaine, le caractère absolu qu'on leur a
longtemps prêté. Le développement des droits et libertés reconnus à la personne humaine, la
multiplication des organisations et des constructions juridiques supranationales constituent de
puissantes limites à l'absolutisation du pouvoir de l'État.
SII. Les formes de l'état
Les quelques 200 Etats qui existent actuellement dans le monde n’ont pas tous la
même forme. C’est qu’il existe des variétés différentes d’Etats selon leur degré d’unification
juridique. On distingue essentiellement les Etats unitaires des Etats composés.
§1. L’État unitaire
A. Définition de l'état unitaire
L'État unitaire est celui dans lequel il n'existe qu'une seule volonté politique, qu'un
seul centre politique. La souveraineté nationale et internationale appartient à l'État. Dans cet
Etat, tous les citoyens sont soumis au même et unique pouvoir.
Caractérisé par l'unicité de ses éléments constitutifs, l'État unitaire est créé par un
acte Juridique de droit interne : la constitution.
Exemple : la France ; la Côte d'ivoire ; le Sénégal...
B. L'organisation de l'Etat unitaire
L'État unitaire est susceptible, au moins théoriquement de plusieurs modalités. Il
est soit centralisé soit décentralisé.
1. L'État unitaire centralisé
L’État unitaire centralisé est celui dans lequel il n'existe pas de personnes politiques
territoriales autre que l'État, mais, seulement des subdivisions administratives, simples cadre
d'exercice du pouvoir central.
Dans cette technique d'organisation de l'État unitaire, toutes les décisions
concernant l'ensemble du territoire sont prises par le pouvoir central, qui siège habituellement
à la capitale. Evidemment, un tel État serait très rapidement engorgé et paralysé par le nombre
et l'importance des dossiers à traiter, et mourrait d'apoplexie. D'où l'aménagement de la
centralisation pour obtenir la déconcentration. L'État déconcentré consiste en une répartition
sur tout le territoire d'agents soumis au pouvoir central par la voie hiérarchique et disposant de
pouvoirs de décision. Le but ici, est d'améliorer l'efficacité de l'appareil gouvernements! et
administratif, non de reconnaître des particularismes locaux. Ces agents qui agissent au nom et
pour le compte de l'État sont nommés et révoqués par le pouvoir central.
Exemple. Le préfet et le sous-préfet.
2. L'État unitaire décentralisé
L'État unitaire décentralisé se réalise par la décentralisation et la reconnaissance par
l'État d'intérêts locaux, propres, gérés par les intéressés (populations locales). La
décentralisation suppose la réunion de trois conditions :
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- Les affaires locales : ce sont les compétences que la loi a confiées à une collectivité
territoriale ;
- Les organes propres : ce sont les autorités qui doivent gérer les affaires locales. Ces autorités
sont en principe élues par la population qui compose la collectivité ;
- La personnalité morale : la décentralisation est impossible sans attribution de la personnalité
juridique. Elle permet aux collectivités locales de disposer d’un personnel, d'un patrimoine,
d'ester en justice et jouir de l'autonomie administrative et financière. Bien qu'autonomes, les
entités décentralisées sont soumises au contrôle de l'État : Il s'agit du contrôle de tutelle
contrairement au contrôle hiérarchique qui s’applique dans le cadre de la déconcentration.
II. L’Etat composé
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2. L'organisation de l'État fédéral
Le fédéralisme se construit autour de trois principes également appelés "lois" de la
fédération : ces principes sont au nombre de trois : le principe de superposition, le principe
d'autonomie et le principe de participation.
a. Le principe de superposition
L'État fédéral, on le rappelle, est te résultat d'une organisation d'États indépendants
qui décident d'abandonner leur souveraineté internationale au profit d'une nouvelle entité
politique. Cette nouvelle entité politique qu'est le super État va se superposer aux États fédérés.
De ce qui précède, il en résulte une superposition d’institutions. Ainsi, on assiste
dans le même système juridique, à une pluralité d'ordonnancements juridiques avec un
ordonnancement juridique majeur, celui de l'État fédéral auquel sont subordonnés des
ordonnancements juridiques mineurs, ceux des États fédérés.
En outre, au plan organique, on distingue le parlement fédéral du parlement de
chaque État fédéral ; puis l'exécutif fédéral de celui des États fédérés, enfin (a cour suprême
fédérale du pouvoir judiciaire de chacun des État fédérés.
Du principe de superposition, découlent trois conséquences juridiques :
En premier lieu, nonobstant la pluralité des États, on a une unité des frontières : les frontières
de l'État fédéral englobent l'ensemble des territoires des Etats fédérés.
En deuxième lieu, en dépit de la superposition des organes, seul l’État fédérai existe du point
de vue du droit international. Ainsi, les États fédérés ne constituent pas des personnes
juridiques au regard du droit international ;
En troisième lieu, certes il y a une superposition des nationalités de chacun des États, mais
il n'y a pas de double nationalités au regard du droit international privé. C'est dire qu'il y a
une nationalité unique, celle de l’État fédéral qui l'emporte sur la nationalité de chaque État
fédéré.
Bien que l'État fédéral surplombe l'organisation juridique et politique des unités
fédérales, il ne les absorbe pas ; d’où le principe d'autonomie.
b. Le principe d'autonomie
Le principe d'autonomie garantit la libre organisation des États fédérés. Autrement
dit, cette "loi” signifie que chaque État membre de la fédération a son propre ordre juridique.
Elle se traduit par une répartition des compétences entre l'organe fédérai central et tes organes
locaux (États fédérés). Cette répartition s'effectue domaine par domaine. Plusieurs techniques
sont possibles :
Premièrement : la constitution fédérale énumère les compétences au profit de la fédération :
par déduction, toutes les autres compétences appartiendront aux collectivités membres ;
Deuxièmement : on énumère les compétences détenues par les États membres, la fédération
disposant de la compétence de principe (les compétences non énumérées) ;
Troisièmement : l'État fédéral et les États fédérés interviennent concurremment dans les
mêmes matières. Toutefois, généralement les matières telles que la défense, la monnaie, la
douane, la défense et les télécommunications relèvent de la compétence de l'État fédéral. A
contrario, les États fédérés ont la compétence de droit commun.
Cette répartition de compétences est garantie par la constitution fédérale et par une
juridiction constitutionnelle (qui tranche) les conflits de compétence.
c. Le principe de participation
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Ce principe permet d'associer les États fédérés à la décision fédérale. En clair, le
principe de participation implique une représentation des entités fédérées à ia décision fédérale.
Cette "loi” est selon Raymond Carre de MALBERG, le critère qualificatif de l’État fédéral.
Ainsi, les unités fédérales participent au pouvoir législatif fédéral. C’est ce qui
explique ou justifie le bicamérisme ou le caractère bicaméral du parlement fédéral. En effet, le
parlement fédéral est divisé en deux chambres : la première chambre représente les populations,
la deuxième chambre représente les États membres qui y sont de manière égalitaire. Cependant,
J'existence d'une chambre des États n'est une garantie suffisante que, si cette chambre dispose
de pouvoirs véritables. Toute la question est de savoir si la chambre des États doit disposer des
mêmes pouvoirs que la chambre des populations. La solution la plus traditionnelle consiste à
consacrer un bicamérisme égalitaire, c’est-à-dire donner à fa chambre des États des pouvoirs
égaux à ceux détenus par la chambre des populations. (Ex : Suisse). Aux États-Unis, la chambre
des États, le Sénat dispose de pouvoirs supérieurs à ceux de la chambre des populations,
notamment par les prérogatives importantes et non partagées, qu’elle détient en matière de
ratification de traités et de nomination de hauts fonctionnaires.
Dans certains cas, les États fédérés participent au pouvoir fédéral exécutif. C'est le
cas de l'Ex-URSS où le chef de l'État est un organisme collégial de 39 membres, dénommé le
présidium du Soviet Suprême au sein duquel les 15 Républiques fédérées étaient représentées.
C'est actuellement le cas de la Suisse, de la Malaisie et des Émirats Arabes Unis.
Précisons pour terminer ici qu'il peut y avoir participation à la fonction exécutive
sans participation à l'organe exécutif (Sénat aux États-Unis).
SII. Les fonctions de l’état
Saint thomas d’AQUIN (1227-1274) déclarait que les États recherchent le "bien
commun". Cette notion est désignée aujourd'hui par l'expression générique d'intérêt général.
Suivant la façon dont ce dernier est interprété et analysé, les fonctions de l’État sont plus ou
moins extensives. Il existe une interprétation politique des fonctions de l'État et une analyse
juridique des fonctions de I ‘État.
§1. Les fonctions politiques de l'état
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L'Etat providence symbolise l'abondance, la générosité. C’est celui dont toute
catégorie sociale défavorisée ou dans une situation difficile, attend des secours. Ainsi, l'État
n'intervient plus seulement providentiellement, il prévoit ou essaie de prévoir le développement
du pays et de le maîtriser, et il pèse sur toute l’activité nationale par le biais des dépenses
publiques. L'État devient alors un producteur et un redistribuer. Par ailleurs, à l’image de la
providence, l’État assiste socialement en construisant des écoles, des hôpitaux et en organisant
1a sécurité sociale.
Mais de nos jours, la tendance est à l'État gendarme en réduisant considérablement
le rôle d'entrepreneur économique depuis les années 1980, au moins sous la forme des
nationalisations et des participations publiques.
3. L'État social et économique
Les missions de l’État, ici sont multiples et diverses. Au sens stricte, elles consistent
pour l'État à établir une législation concernant Je travail, l’emploi, l'insertion dans ia vie
professionnelle et surtout apporter une aide sociale aux catégories de citoyens les plus
défavorisés comme les malades, les vieillards, les handicapés etc. Ces missions comprennent
aussi tout ce qui concerne la santé publique, que ce soit du point de vue préventif (vaccination,
hygiène, prophylaxie), ou du point de vue curatif (équipement hospitalier). On peut ranger
également parmi ces missions les secteurs de l'enseignement, de la culture et de l'information,
dans lesquels l'intervention de l’État apparaît singulièrement performante.
L'État assure enfin parfois la direction du développement économique et
l'aménagement du territoire.
§2. Les fonctions juridiques de l'état
Au plan juridique, ii s'agit de voir dans les fonctions de l'État essentiellement les
actes pris par les organes étatiques. Cela dit, on peut convenir qu’il existe trois fonctions
juridiques correspondant à la distinction tripartite de MONTESQUIEU.
A- La fonction législative
Elle vise à élaborer les lois qui sont des actes de portée générale et impersonnelles.
Cette fonction relève dans un système représentatif et démocratique de la compétence des
parlementaires (députés).
B. La fonction exécutive
Elle consiste à exécuter les lois votées par le parlement, à les mettre en application.
Cette fonction relève du gouvernement.
C. La fonction juridictionnelle
C’est le pouvoir de rendre la justice dans l'État. Son objet est donc de sanctionner
les atteintes à la loi. En clair, la fonction juridictionnelle consiste à régler les litiges sur la base
des lois votées par le parlement.
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LIVRE II. LA CONSTITUTION
Dans toutes les sociétés humaines, le pouvoir a toujours été réglementé par un
certain nombre de procédures. Dans les sociétés modernes, le pouvoir est soumis à la règle de
droit. Il doit s’insérer dans un cadre juridique qui lui fixe les normes. Le cadre juridique de
l'État est la constitution. Ainsi, dès lors qu'un État existe, il se dote comme toute personne
morale, d'un statut juridique, c'est-à-dire la constitution qui encadre juridiquement l'État. En
cela, la constitution traduit la juridicisation du pouvoir politique.
Sous cet angle, tout État a matériellement une constitution parce que le pouvoir qui
s'y exerce est régi par un certain nombre de règles auxquelles il se soumet.
A. Définition formelle
Ainsi, la constitution formelle est l'ensemble des règles concernant les droits et les
libertés, les devoirs et les obligations des citoyens, l'organisation et le fonctionnement des
pouvoirs publics en tant qu’elles sont énoncées dans un texte particulier par l'organe constituant,
et qui ne peuvent être modifiées que par des organes désignés à l'avance et selon une procédure
spéciale de révision, distincte de la procédure législative ordinaire.
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constitutions souples ; suivant le deuxième point de vue, on opposera les constitutions écrites
aux constitutions coutumières.
A- la constitution coutumière et la constitution écrite
1- La constitution coutumière
C'est la constitution dont le contenu réside dans un ensemble de traditions d'usages
et de pratiques non écrits,
Aussi, selon Georges BURDEAU), il y a constitution coutumière lorsque les règles
relatives à l’organisation politique d'un pays résultent des usages et précédent sans avoir jamais
été codifiés dans un texte officiel.
Ex ; constitution de la Grande Bretagne, d’Israël et de la Nouvelle-Zélande. Cette
constitution est peu connue parce que difficilement accessible.
2- La constitution écrite
On parle de constitution écrite lorsque les règles fixant le statut des pouvoirs dans
l'État et, éventuellement, les garanties accordées aux citoyens, sont fixées dans un document
fondamental. L'avantage d'une telle constitution réside dans sa clarté, son accessibilité et son
caractère démocratique.
1- La constitution souple
Dans un système de constitution souple, les lois ordinaires ont la même valeur que
la constitution. Il n'y a aucune différence de force Juridique entre celle-ci, et celle-là, même si,
politiquement, on peut penser que la constitution sera entourée d'un plus grand respect que la
loi. Juridiquement, la constitution peut être modifiée dans les mêmes conditions que la loi
ordinaire, suivant la même procédure. C'est dire que la constitution souple ne bénéficie d'aucune
autorité supérieure à un autre législatif ordinaire.
2- La constitution rigide
Une constitution est dite rigide lorsque sa procédure de révision est spéciale et en
principe plus solennelle, plus difficile à mettre en œuvre que la procédure de modification des
lois ordinaires. Cette procédure de révision qui est prévue par la constitution, elle-même, est
effectuée par un organe spécialement désigné à cette fin : le pouvoir constituant dérivé ou
institué.
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§1. Les techniques d'établissement de la constitution
Quel que soit le procédé retenu, la constitution est l'œuvre du pouvoir constituant
originaire (PCO). Le PCO qui bénéficie d’une autorité politique supérieure est un pouvoir
fondateur des institutions politiques et du régime politique. En cela, le PCO est un pouvoir
initial (il crée l'État). C’est aussi un pouvoir souverain donc inconditionné (il est au
commencement, à la source de tout ordre juridique).
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Elaborées à la suite des crises politiques et/ou militaires, les constitutions
conventionnelles sont, habituellement, produites par les accords politiques12qui en constituent,
par ailleurs, le fondement, elles apparaissent provisoires, circonstancielles et tournées vers la
gestion épisodique du pouvoir politique.
Ex. la constitution du 1er Août 1964, celles du 24 Juin 1967 et du 18 Février 2006 en RDC ont
été adoptées par voie de référendum. (TP. Expliquez les contextes d’élaboration de ces textes
constitutionnels justifiant la thèse d’un procédé démocratique).
Elaborée par le pouvoir constituant originaire, la constitution n’est pas faite pour
l’éternité ; elle est appelée à s’adapter à l’évolution, sans cesse changeante, de la société. La
révision vise, donc, la conformité de la constitution à l’évolution de la société, mieux à celle du
temps13. On signale que, tout en maintenant la continuité juridique de la constitution, l’exercice
poursuit, également, son adaptation aux circonstances de la vie et la survie de la nation14. C’est
donc par la révision que la constitution atteint un niveau élevé de perfection tout en gardant la
continuité de son esprit.
12
L’article 13 du décret-loi constitutionnel n° 003 du 27 mai 1997 précise que toutes
dispositions légales et réglementaires antérieures qui n’auront pas été expressément abrogées
restent en vigueur.
13
ESAMBO KANGASHE J.-L., le droit constitutionnel, Louvain-la-Neuve, Academia-L ’Harmattan, 2013. P.99.
14
BOSHAB E., Entre la révision de la constitution et l’inanition de la nation, Bruxelles, Larcier, 2013, p.26.
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inadaptées ou obsolètes de la constitution, en vue de les rendre plus réceptives à l’évolution de
la société ou plus opérationnelles.
Le pouvoir constituant dérivé est, par nature, limité ; ce bornage pouvant être
express ou découler de la pratique du pouvoir. S’agissant des limitations expresses, la
constitution interdit sa révision, en raison de la matière, du temps ou des circonstances
particulières.
La constitution du 18 Février 2006 prohibe toute modification qui poursuit le
changement de la forme républicaine de l’Etat, la forme représentative du gouvernement ou
porte atteinte au principe du suffrage universel, au nombre et à la durée des mandats du
Président de la république, à l’indépendance du pouvoir judiciaire, au pluralisme politique et
syndical, à la réduction des droits et libertés de la personne, ainsi qu’aux pouvoirs des provinces
et des entités territoriales décentralisées.
Certaines circonstances limitent le pouvoir de révision en l’occurrence, lors qu’il y
a l’état d’urgence ou de siège ou lorsqu’il y a intérim à la présidence de la République ou,
encore, lorsque le parlement se trouve empêché de se réunir15.
Institué par la constitution, le pouvoir de révision ne peut, sans tomber dans la
fraude, modifier la totalité de la constitution, ni changer la procédure de révision ; il ne peut pas
détruire son fondement, ni scier l’arbre sur lequel il est assis. Ceci étant, la révision de la
constitution se réalise selon une procédure qui comporte des limites.
B. La procédure de révision
1- L'initiative de la révision
On appelle initiative de la révision, le pouvoir de déclencher la révision
constitutionnelle. En RD Congo, l’initiative de la révision est partagée entre le peuple et les
organes constitués.
15
Article 219 de la constitution du 18 février 2006.
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acquise à la suite d’un vote favorable, émis par les deux chambres du parlement réunies en
Congrès et se prononçant à la majorité qualifiée des trois cinquième des membres qui le
composent16.
Parmi les droits que la constitution procure à chaque citoyen, figurent en bonne
place sa vulgarisation, sa protection, son respect et sa révision selon la procédure établie par
elle. La vulgarisation de la constitution permet de réduire la distance de plus en plus, observée
entre le dispositif normatif et son application effective, tâche qui incombe, certes, aux pouvoirs
publics, mais également aux structures qualifiées de la société civile.
Une fois portée à la connaissance des citoyens intéressés, la Constitution peut être
bien protégée, en cas de violation. C’est dans ce sens que s’exprime le constituant congolais de
2006, lorsqu’il indique que tout congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe
d’individus qui prend le pouvoir par la force ou l’exerce en violation de la Constitution. Toute
tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction, imprescriptible
contre la Nation et l’État, elle est punie conformément à la 1oi17.
La suprématie de la Constitution autorise la censure de tout acte qui lui est contraire,
le contrôle de constitutionnalité20 qu’elle convoque conduisant à l’identification des modalités
de contrôle, du moment d’exercice et de la juridiction compétente.
16
Art. 218, al. 4 de la Constitution du 18 février 2006.
17
Art. 64 de la Constitution du 18 février 2006.
18
Aux termes de l’article 62, alinéa 2 de la Constitution du 18 février 2006, « toute personne est tenue de respecter la Constitution
et de se conformer aux lois de la République ».
19 228
Art. 162, al. 2 de la Constitution du 18 février 2006. Art. 168 de la Constitution du 18
février 2006.
20
Pour mieux saisir la portée du contrôle de constitutionnalité avant la Constitution du 18 février 2006, lire MABANGA MONGA
MABANGA, Le contentieux constitutionnel congolais, Kinshasa, EUA, 1999, p. 33.
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A. Les modalités de contrôle
1. Le contrôle extra-juridictionnel
Le droit de regard du peuple sur les décisions des pouvoirs publics constitue, à ne
point douter, un contrôle diffus de constitutionnalité et une véritable arme contre tout acte
contraire à la Constitution. La formation de l’opinion publique aux valeurs de la démocratie est,
en République démocratique du Congo, si faible que l’effectivité de ce contrôle paraît
fastidieux, même si la Constitution s’autorise à reconnaitre à tout congolais le devoir de faire
échec à tout individu ou groupe d’individus, qui prend le pouvoir par la force ou l’exerce en
violation de la Constitution21.
Ici, l’organe de contrôle est saisi par le gouvernement, le parlement ou toute autre
autorité désignée à cette fin. Dans l’une ou l’autre hypothèse, on court le risque de politisation,
mais également d’entraîner la partialité de l’organe de contrôle qui apparait comme juge et
partie, le contrôle est globalement décevant.
2. Le contrôle juridictionnel
21
Art. 64, al. 1er de la Constitution du 18 février 2006.
22
Art. 25, al. 1er de la Loi n°80-012 du 15 novembre 1980 portant modification des quelques dispositions de la Constitution.
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1. Le contrôle a priori
2. Le contrôle a posteriori
Le contrôle a posteriori peut être abstrait ou concret ; il est dit concret lorsque
l’examen de la constitutionnalité s’effectue au moment de l’application d’une norme à un cas
particulier. Cette censure est couverte par des considérations subjectives qui rappellent,
justement, le contrôle de constitutionnalité par voie d’exception.
Le contrôle abstrait concerne, non pas l’application d’une norme à un cas particulier
ou une situation de fait, mais bien la norme elle-même. C’est un contrôle objectif qui se
caractérise par un conflit entre la norme supérieure et celle qui lui est inférieure, c’est le contrôle
par voie d’action269.
23
ESAMBO KANGASHE J.-L., La Constitution congolaise du 18 février 2006 à l’épreuve du constitutionnalisme. Contraintes
pratiques et perspectives, op. cit., pp. 257-277. 269 MAUGÜÉ C. et STAHL J.-H., La question prioritaire de constitutionnalité, op.
cit., p.7. 270 ESAMBO KANGASHE J.-L., La Constitution Congolaise du 18 février 2006 à l’épreuve du constitutionnalisme.
Contraintes pratiques et perspectives, op.cit., pp. 279-289. 271 Idem., p. 257.
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LIVRE III.LE REGIME REPRESENTATIF
La démocratie directe c'est-à-dire la puissance exercée directement par le peuple
étant pratiquement irréalisable et théoriquement, sans doute non souhaitable, c’est au système
représentatif qu'il convient avant tout de se référer pour penser les modes d'aménagement du
pouvoir politique. Le régime représentatif repose sur l'idée que le peuple ne peut exercer
directement la souveraineté : d'abord, parce qu'il ne peut matériellement se réunir pour faire les
lois lui-même, ensuite parce qu'il n'est pas capable de se gouverner lui-même. Il faut donc
instituer des représentants qui décideront à sa place d’où l’intérêt du régime représentatif.
Dès lors, il convient d'analyser successivement les formes d’expression de la
souveraineté, les modes de scrutin et la typologie des régimes politiques,
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C'est à l'Abbé SIEYES que l'on doit d’avoir élaboré cette théorie dans son ouvrage
intitulé « Qu'est-ce que le tiers Etat ? ».
Cette théorie postule que la souveraineté est l’attribut d’une personne morale qui
est la nation. Ainsi, selon SIEYES, la souveraineté appartient au peuple certes, mais au peuple
pris dans son ensemble en tant qu’entité abstraite : la nation.
B. Les implications
- Le suffrage politique est un droit pour chaque citoyen, et ce droit ne peut être exercé que
personnellement. Ainsi donc, la souveraineté s'exprime par la participation. S’il y a
délégation de pouvoirs, il n'y a pas pour autant aliénation de pouvoir.
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- La souveraineté est divisible en autant de fraction qu’il y a de citoyens. Ce qui revient à dire
que chaque individu, citoyen est à la fois sujet et porteur d'une part de souveraineté.
- L'électorat est un droit. En clair, le suffrage politique est un droit pour chaque citoyen et ce
droit ne peut être exercé que personnellement. Ainsi donc, le suffrage universel s’impose, à
condition de respecter les exigences minimales de la nationalité, de l’âge et de la capacité
mentale, le vote par procuration est interdit.
- Le mandat est impératif, cela signifie que l’élu est tenu de rendre compte à ses électeurs et
sa révocation en cours de mandat est en permanence possible.
-le vote plural : c'est la faculté reconnue à une seule personne d'avoir plusieurs voix en fonction
notamment de ses responsabilités sociales ou familiales.
-le vote multiple : il permet à un citoyen de voter dans plusieurs circonscriptions.
-le vote égal : chaque électeur ne dispose que d'une voix : "un électeur, une voix". Au-delà de
sa dimension purement politique, l'élection pose des problèmes de techniques juridiques
relatifs entre autres à la détermination du mode de scrutin utilisé.
On entend par mode de scrutin, la technique utilisée pour départager les candidats
à une élection. Le choix de ce mode de scrutin n'est pas neutre. Il n'est pas innocent en ce sens
que la faveur accordée à un mode de scrutin plutôt qu'à un autre a des incidences non seulement
sur la désignation des candidats mais aussi sur le nombre et la nature du système partisan, ainsi
que sur la configuration de la représentation parlementaire.
24
Le suffrage universel a reçu sa première application dans l'Etat du Wyoming en 1869, en Angleterre en 1919 et en France en
1944 avec l'extension du droit de vote aux femmes.
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Les scrutins majoritaires se caractérisent par leur simplicité relative. Ils consacrent
l'élection du candidat ou de la liste de candidats qui a obtenu le plus grand nombre de suffrages
exprimés. Le scrutin majoritaire peut être uninominal ou plurinominal, à un ou deux tours.
Dans le cadre du scrutin uninominal, le choix des électeurs porte sur un seul nom,
un candidat nommément désigné dans le cadre d'une circonscription électorale donnée. Le
scrutin uninominal met ainsi en exergue la personnalité des candidats. Il rapproche l'élu des
électeurs qui ont une certaine prise sur le processus de désignation de leurs représentants.
Dans le cadre du scrutin plurinominal, le choix des électeurs porte sur plusieurs
candidats inscrits sur un même bulletin. C'est pour ces raisons que ce scrutin est également
appelé scrutin de liste. Il se déroule généralement dans des circonscriptions électorales plus
étendues. Le scrutin de liste soumet les candidats à une plus grande dépendance vis-à-vis des
partis politiques qui confectionnent les listes. On peut dire que les électeurs choisissent les partis
politiques qui eux-mêmes cooptent les candidats. Toutefois, le scrutin de liste peut faire l'objet
d'aménagements variables :
-le vote bloqué : il met l'électeur devant l'obligation de voter pour ou contre une liste entière.
-le vote préférentiel : une certaine latitude est reconnue à l'électeur qui peut modifier l'ordre
de la liste dressée par le parti en indiquant ses préférences.
-le panachage : il permet à l'électeur de constituer sa liste à partir de la combinaison de
plusieurs candidats figurant sur différentes listes.
Le vote préférentiel et le panachage sont des techniques visent à préserver la liberté de choix
des électeurs.
Le candidat peut être élu à la majorité à l'issue d'un scrutin unique ou à la suite de
deux tours de scrutin.
Soit, par exemple, une circonscription électorale où, pour une élection législative,
il y a 5 sièges à pouvoir pour 100.000 suffrages exprimés. Les 6 partis en compétition obtiennent
respectivement : A.29.500 voix ; B.25.000 ; C.15.000 ; D.13.000; E. 10.500 ; F.7.000.
Au scrutin majoritaire à un tour, la liste A remporte tous les sièges en jeu parce qu'il
a obtenu le plus grand nombre de suffrages exprimés même si sa liste est minoritaire par rapport
à la somme des voix obtenues par les autres listes ; soit 29.500 voix contre 70.500 voix.
Ainsi qu'il est loisible de la constater, ce mode de scrutin se caractérise par une
simplicité et une efficacité incontestables car il pousse l'électeur à voter utile, c'est-à-dire en
faveur de ceux des candidats ou listes ayant des chances sérieuses d'être élus. Les marginaux
sont alors purement et simplement sacrifiés.
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b. Le scrutin majoritaire à deux tours
Pour être élu au premier tour, le candidat doit obtenir la majorité absolue des
suffrages exprimés, c'est-à-dire la moitié plus un des votants. Cette majorité absolue peut être
assortie d'une condition supplémentaire de représentativité déterminée en fonction d'un certain
pourcentage des électeurs inscrits.
Si cette condition n'est pas remplie, il y aura alors ballottage et il faudra procéder
à un second tour de scrutin à l'issue duquel la majorité relative suffit.
B. Le scrutin proportionnel
Pour obtenir ce quotient électoral, on divise les suffrages exprimés par le nombre
de sièges à pourvoir. Toutefois, le quotient électoral peut être uniforme lorsqu'il est fixé à
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l'avance. Il peut s'agir d'un quotient électoral national calculé à partir des suffrages exprimés
par l'ensemble des sièges à répartir à l'échelle de la nation. Il peut être local lorsqu'on ne prend
en compte le rapport entre les suffrages exprimés par les électeurs d'une conception électorale
déterminée autre que la nation. Ce quotient électoral local peut être régional, communal etc.
Après une première répartition, un siège est fictivement attribué à chacune des listes
de candidats. On divise ensuite les suffrages obtenus par chaque liste par le total des sièges réels
et du siège fictif. Le premier siège à pourvoir sera attribué à la liste qui aura obtenu la plus forte
moyenne.
S'il reste encore des sièges à pouvoir, on recommence la même opération pour
chaque siège restant en tenant compte à chaque fois du siège attribué lors de la distribution
précédente et ce, jusqu'à l'attribution définitive des sièges. Ce système favorise les grands partis.
Pour déterminer le nombre de candidats élus pour chaque liste en présence, il faut
d'abord déterminer le quotient électoral qui, rappelons-le, est le rapport entre les suffrages
exprimés par le nombre de siège à pourvoir.
100.000
QE = --------------- = 20.000
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5
Autant de fois, le quotient électoral est contenu dans les suffrages obtenus par une
liste, autant de fois celle-ci possède de candidats élus. Pour connaître le nombre d'élus de chaque
liste, il faut diviser les suffrages obtenus par la liste par le quotient électoral.
29.500
Liste A = ---------------- = 1 siège ; reste 9.500
20.000
25.000
Liste B = --------------- = 1 siège ; reste 5.000
20.000
15.000
Liste C = --------------- = 0 siège ; reste 15.000
20.000
13.000
Liste D = --------------- = 0 siège ; reste 13.000
20.000
10.500
Liste E = --------------- = 0 siège ; reste 10.500
20.000
7.000
Liste F = ---------------- = 0 siège ; reste 7.000
20.000
On le voit, 2 sièges ont été attribués après une première opération. Il reste 3 sièges
à pourvoir qu'il faudra répartir selon deux techniques : celle du plus fort reste et celle de la plus
forte moyenne.
Ce système, à certains égards, est injuste si plusieurs sièges restants sont à pourvoir
car il favorise les petits partis au détriment des grands. C'est ainsi que dans notre exemple, la
liste A et la liste E ont chacune un siège malgré l'énorme différence de voix obtenues avec
29.500 contre 10.500.
Avec cette technique, on part des sièges restants et on détermine les moyennes
obtenues par chaque liste à partir du rapport entre les suffrages obtenus et la somme des sièges
réels et d'un siège fictif. La liste qui a la plus forte moyenne disposera du premier siège restant
à attribuer.
29.500
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Liste A = ------------------------ = 14.750
1S réel + 1S fictif = (2)
25.000
Liste B = --------------- = 12.500
1SR + 1SF = (2)
15.000
Liste C = --------------- = 15.000
OSR + 1SF = (2)
13.000
Liste D = --------------- = 13.000
0SR + 1SF = (1)
10.500
Liste C = --------------- = 10.500
0SR + 1SF = (1)
7.000
Liste F = ---------------- = 7.000
OSR + 1SF = (1)
La liste C disposant de la plus forte moyenne avec 15.000 voix, le premier siège à
pourvoir lui sera attribué. Son siège fictif se transformera alors en siège réel. Ensuite, on reprend
la même opération pour l'attribution du second siège restant à pourvoir.
29.500
Liste A = ---------------- = 14.750
1S réel + 1S fictif = (2)
25.000
Liste B = --------------- = 12.500
1SR + 1SF = (2)
15.000
Liste C = --------------- = 7.500
OSR + 1SF = (2)
13.000
Liste D = --------------- = 13.000
0SR + 1SF = (1)
10.500
Liste C = --------------- = 10.500
0SR + 1SF = (1)
7.000
Liste F = ---------------- = 7.000
OSR + 1SF = (1)
La seconde opération est favorable à la liste A qui a la plus forte moyenne avec
14.500. Elle aura donc le second siège restant à pourvoir. On continue la même opération pour
l'attribution du dernier siège restant à pourvoir
29.500
Liste A = ------------------------ = 9.833
2S réel + 1S fictif = (3)
25.000
Liste B = --------------- = 12.500
1SR + 1SF = (2)
15.000
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Liste C = --------------- = 7.500
OSR + 1SF = (2)
13.000
Liste D = --------------- = 13.000
0SR + 1SF = (1)
10.500
Liste C = --------------- = 10.500
0SR + 1SF = (1)
7.000
Liste F = ---------------- = 7.000
OSR + 1SF = (1)
Avec une moyenne de 13.000, la liste D aura le dernier siège restant à pourvoir.
L'application de la représentation proportionnelle à la plus forte moyenne au cas d'espèce
donnera la représentation parlementaire suivante :
-on divise successivement le nombre de suffrages obtenus par chaque liste par les nombres
cardinaux 1, 2, 3, jusqu'à proportion du nombre de listes en compétition ;
-on classe les quotients obtenus par les listes par ordre décroissant jusqu'à concurrence du
nombre de sièges à pourvoir ;
-le dernier quotient est appelé dénominateur commun ou nombre répartiteur ;
-autant de fois que le dénominateur commun contenu dans une liste, autant de fois cette liste
aura d'élus.
Le système d'Hondt permet d'éviter les restes. Il est défavorable aux petits partis car
ceux qui ont obtenu un nombre de voix inférieur au dénominateur commun ne seront pas pris
en compte dans la répartition des sièges.
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9.833 8.333 5.000 4.333 3.500 2.300
7.375 6.250 3.750 3.250 2.625 1.750
5.900 5.000 3.000 2.600 2.100 1.400
4.916 4.166 2.500 2.166 1.750 1.166
Autant de fois, ce dénominateur commun (13.000) est contenu dans les suffrages
obtenus par une liste, autant de fois cette liste aura de sièges.
29.500
Liste A = ---------------- = 2 sièges
13.000
25.000
Liste B = --------------- = 1 siège
13.000
15.000
Liste C = --------------- = 1 siège
13.000
13.000
Liste D = --------------- = 1 siège
13.000
La technique d'Hondt permet de contourner les difficultés résultant des restes. Elle
n'intègre pas dans la répartition des sièges tous les partis dont le nombre de suffrages obtenus
est inférieur au dénominateur commun. Aboutissant aux mêmes résultats que le système de la
plus forte moyenne, cette technique est favorable aux grands partis.
Le pouvoir démocratique qui trouve son fondement dans le corps social duquel
émane toute autorité, doit être organisé de sorte à éviter qu'il ne dérive en despotisme et qu'il
soit plus soucieux de la protection des libertés fondamentales.
En proposant une technique d'organisation politique dans lequel les fonctions sont
séparées et confiées à des organes distincts qui peuvent, le cas échéant, se contrecarrer ou
s'annihiler, Montesquieu a légué à l'histoire politique la théorie de la séparation des pouvoirs
(Section I) qui sous-tend, de nos jours, toute l'organisation constitutionnelle des régimes
politiques démocratiques (Section II).
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La théorie de la séparation des pouvoirs est un des piliers fondamentaux du droit
public en général et une pierre angulaire du système constitutionnel libéral.
I. La finalite libertaire
Pour l'auteur de la séparation des pouvoirs (25), il y a dans chaque Etat, trois sortes
de pouvoir : la puissance législative, la puissance exécutrice des choses dont dépend le droit
des gens et la puissance exécutrice dont dépend le droit civil.
Par la première, le prince ou le magistrat fait des lois pour un temps ou pour
toujours, et corrige ou abroge celles qui sont faites.
Par la seconde, il fait la paix ou la guerre, envoie ou reçoit des ambassadeurs, établit
la sûreté, prévient les invasions.
Par la troisième, il punit les crimes ou tranche les différends opposant les
particuliers. On appellera cette dernière la puissance de juger, et l'autre simplement la puissance
exécutrice de l'Etat.
25
Livre XI, chapitre.VI
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Tout serait perdu si le même homme, ou le même corps des principaux, ou des
nobles, ou du peuple, exerçait ces trois pouvoirs : celui de faire des lois, celui d'exécuter des
résolutions publiques et celui de juger les crimes ou les différends des particuliers.
Aussi, n'y a-t-il point de liberté si dans la même personne ou dans le même corps la
puissance législative est réunie à la puissance exécutrice, parce qu'on peut craindre que le même
monarque ou le même Sénat ne fasse des lois tyranniques pour les exécuter tyranniquement.
De même, la liberté est une chimère si la puissance de juger n'est pas séparée de la
puissance législative et de la puissance exécutrice. Si elle était jointe à la puissance législative,
le pouvoir sur la vie et sur la liberté des citoyens serait arbitraire ; car le juge serait législateur.
Si elle était jointe à la puissance exécutrice, le juge pourrait avoir la force d'un oppresseur.
Toutefois, les trois pouvoirs et les organes qui les expriment ne sont pas sur un
même piédestal. En d'autres termes, le législatif, l'exécutif et le judiciaire ne sont pas placés sur
un pied d'égalité et dotés chacun de pouvoirs ayant la même importance. Montesquieu dit lui-
même que la puissance de juger est nulle et invisible car, selon lui, les juges ne sont que la
bouche qui prononce des paroles de loi. Ils sont en quelque sorte des êtres inanimés.
Il ne reste alors que deux pouvoirs qui seuls comptent réellement sur le plan
politique et dont chacun devrait être doté d'une faculté d'arrêter ou d'empêcher l'autre. Le
pouvoir législatif doit avoir la faculté d'empêcher, les cas échéant, l'exécutif, mais ce dernier
doit détenir la même faculté au regard du législatif. Aucun pouvoir ne peut tendre à
l'omnipotence du fait de l'enchaînement mutuel des forces.
Dans son contenu, ce principe épouse, selon la doctrine traditionnelle, deux règles
distinctes dont la combinaison est de nature à conduire à la finalité libertaire de cette théorie: la
règle de la spécialisation et le règle de l'indépendance.
I. La règle de la spécialisation
Cette règle signifie, dans l'absolu, que chaque organe de l'Etat est spécialisé dans
l'exercice d'une fonction. Il ne devra exercer que cette seule fonction, mais devra l'exercer
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entièrement. Toutes les lois doivent être l'œuvre du législatif et tous les actes matériels
d'exécution l'œuvre de l'exécutif et tous les actes de règlement des différends l'œuvre du
judiciaire. En conséquence, chaque organe devra s'abstenir de s'ingérer dans l'exercice des
fonctions assignées à un autre organe.
La séparation n'est pas seulement fonctionnelle mais aussi et surtout organique dans
la mesure où les trois fonctions séparées sont confiées à trois pouvoirs (légiférer, exécuter et
juger) exercés par des organes différents et distincts les uns des autres. Chaque organe ne peut
agir que sur lui-même et n'a aucun moyen d'action dans le domaine d'intervention de l'autre.
L'exécutif n'intervient pas dans l'exercice de la fonction législative, il ne dispose pas d'un droit
d'entrée dans les assemblées et ne peut dissoudre le Parlement. De son côté, le législatif ne
dispose d'aucune prérogative vis-à-vis de l'exécutif; il ne participe pas au choix de ses membres
ou à la détermination de la politique nationale et ne peut mettre fin à l'existence juridique du
gouvernement. Il en résulte une indépendance existentielle de chaque organe.
Cette théorie de la séparation des pouvoirs a connu des fortunes diverses au cours
son évolution. Elle a subi de vives critiques et remises en cause. Même si elle a surmonté
l'épreuve de l'usure des temps, la théorie de la séparation des pouvoirs doit être relativisée, à la
lumière de la dimension nouvelle qu'elle emprunte actuellement dans les démocraties
contemporaines.
Une lecture attentive de l'Esprit des Lois montre que dans la séparation des
pouvoirs, telle qu'elle est conçue par Montesquieu, il n'est nullement question d'un
cloisonnement ou d'un cantonnement rigide, organique et fonctionnel des pouvoirs mais d'une
simple distinction des tâches complétée par une collaboration qui s'établit entre eux.
Loin d'un isolement des pouvoirs, le Père de la séparation des pouvoirs semble
plutôt envisager une collaboration, ou tout au moins, des interférences entre les pouvoirs qui
doivent "aller de concert", c'est-à-dire collaborer, tant est si bien que la séparation des pouvoirs
est en réalité souple et non rigide. Dans la construction de Montesquieu, la séparation des
pouvoirs est parfaitement compatible avec la collaboration entre des organes séparés, telle par
exemple, celle qui existe souvent entre le Parlement et le Roi dans l'exercice de la fonction
législative (initiative des lois, promulgation ou veto, etc.).
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-deux organes sur trois ne soient pas constitués exactement et uniquement d'éléments
appartenant à l'autre organe ;
-un seul organe ne peut exercer complètement deux fonctions ; la liberté est menacée si une
même personne ou un même corps de représentants exerce simultanément la fonction exécutive
et la fonction législative, ou encore la fonction législative et la fonction juridictionnelle ou enfin
la fonction juridictionnelle et la fonction exécutrice ;
En lieu et place d'une séparation des pouvoirs, on assiste actuellement dans les
démocraties contemporaines à une véritable concentration des pouvoirs qui, malgré tout, ne
débouche pas sur un système de gouvernement tyrannique. Au contraire, cette concentration
des pouvoirs est démocratique du fait du renouvellement périodique du mandat des gouvernants
suite à des élections transparentes, du contrôle de la légalité des actes des gouvernants et du
poids de l'opinion publique qui est, de plus en plus, prise en compte dans la gestion du pouvoir
politique.
La séparation des pouvoirs a une valeur heuristique indéniable car elle permet de
distinguer les différents régimes politiques.
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LIVRE V. LES REGIMES POLITIQUES
Le régime est souvent confondu avec le système, alors que les réalités scientifiques
couvertes par ces concepts sont fort différentes. Le système relève de la science politique alors
que le régime est un concept inventé par le droit constitutionnel.
- le premier se caractérisant par une séparation souple impliquant une collaboration entre ces
deux organes qui expriment la volonté politique de l'Etat.
- le second se fonde sur une séparation rigide organico-fonctionnelle des pouvoirs exécutif
et législatif. A côté de ces deux catégories classiques de régime politique, il existe des
variables intermédiaires corrigeant les applications perverses des deux formes absolues de
régime.
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Qualifié de régime de séparation rigide ou tranché des pouvoirs, le régime
présidentiel se caractérise par l'égalité et l'indépendance des pouvoirs législatif et exécutif.
A- l'organisation du régime présidentiel
Dans le régime présidentiel, les pouvoirs exécutif et législatif sont séparés, égaux
et indépendants dans leur désignation. Car le Président de la République est élu par le peuple ;
il en est de même des parlementaires.
L’indépendance de ces deux organes résulte du fait que le Président de la
République ne peut dissoudre le parlement et inversement le parlement ne peut non plus
contraindre le Président de la République à la démission.
Par ailleurs, dans ce régime, la structure des organes est marquée par le monisme.
Ainsi, l’exécutif est monocéphale, c'est-à-dire que l'existence d’un poste de Premier Ministre
est une anomalie dans un tel régime.
Le parlement est lui aussi monocaméral sauf lorsque le présidentialisme est associé
au fédéralisme (États-Unis d'Amérique) ou lorsque le bicamérisme ou bicaméralisme est rendu
nécessaire en raison de la volonté de faire participer certains secteurs sociaux à l’activité
politique.
B- le fonctionnement du régime présidentiel
Dans leur organisation, les pouvoirs législatif et exécutif sont dualistes (deux). En
effet, dans ce régime, l'organe législatif est en général bicaméral ; la chambre haute, d'autres
intérêts étatiques ou classes.
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L'organe exécutif est lui aussi bicéphale (deux têtes) : d’un côté on a le chef de
l’État (Rot ou Reine ou Président de la République). A côté du chef de l’État généralement peu
actif, politiquement existe un Premier Ministre, chef du gouvernement. Ce dernier est la figure
de proue, le personnage le plus important de l'institution gouvernementale en ce qu'il détermine
et conduit la politique de la nation. Le chef du gouvernement est choisi parmi les parlementaires.
Il en est de même en principe pour les autres membres du gouvernement. Le Premier Ministre
et son gouvernement doivent avoir la confiance du parlement; c'est dire que le gouvernement
tire sa légitimité du parlement.
B. Le fonctionnement du régime parlementaire
26
Art. 211 de la Constitution du 18 février 2006.
27
Loi organique n° 10/013 du 28 juillet 2010 modifiée et complétée par la loi organique n° 13/012 du 19 avril 2013.
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fixe la composition, les attributions et le fonctionnement de la Commission électorale nationale
indépendante, ce qui permet de jauger son indépendance vis-à-vis des contingences politiques.
28
Art. 212 de la Constitution du 18 février 2006.
29
Journal officiel de la République démocratique du Congo n° spécial du 16 janvier 2011. 1018 Art. 33 à 40 de la Loi organique sur
le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication.
30
L’alinéa 2 de l’article 6 de la Constitution du 18 févier 2006 précise, en effet, que les partis politiques concourent à l’expression
du suffrage, au renforcement de la conscience nationale et à l’éducation civique. Ils se forment et exercent librement leurs activités
dans le respect de la loi, de l’ordre public et les bonnes mœurs.
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Le parti politique est une association structurée des personnes physiques unies par
une idéologie et poursuivant la conquête, l’exercice et, au besoin, la conservation démocratique
du pouvoir.
31
Art 1er al. 3 de la Loi n° 001/2001 du 17 mai 2001 portant organisation et fonctionnement des partis et regroupements politiques,
Journal officiel de la République démocratique du Congo, numéro spécial du 17 mai 2001.
32
KABUYA LUMUNA SANDO C., Manuel de sociologie politique, Kinshasa, PUK, 2011, p. 326.
33
Art. 2, al.1er de la Loi n° 04/002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des partis politiques en République
démocratique du Congo.
34
MEYNAUD J., Les groupes de pression, Paris, PUF, Col. Que sais-je ?, 1980, p. 47.
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De cette définition, on retient qu’un groupe de pression est une structure organisée, il défend
les intérêts des membres et exerce une pression sur le pouvoir.
Dans leur fonctionnement, les groupes de pression sont capables d’exercer une
pression sur le pouvoir, les partis politiques et l’opinion publique.
Difficiles à percevoir par leur contenu, les médias désignent une institution ou un
moyen impersonnel de large diffusion d’informations et des opinions, quel qu’en soit le support.
Par eux, les informations et opinions sont communiquées vers un très grand nombre de
personnes, sans possibilité de personnaliser le message. Les médias sont donc constitués des
supports de communication de masses, notamment les stations de radiodiffusion et/ou les
chaines de télévision, ainsi que les organes de presse écrite et électronique, dont l’objet est la
collecte, le traitement et la diffusion des informations et des idées36.
35
L’observation permet de relever que, les grandes réformes politiques et institutionnelles qui réussissent reçoivent, pour la plus
part, l’apport, le soutien ou l’accompagnement de la société civile.
36
Art. 4, point 7 de la Loi organique du 10 janvier 2011 portant composition, attributions et fonctionnement du Conseil supérieur
de l’audiovisuel et de la communication.
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SIII. L’église et la vie politique
Depuis la nuit des temps, l’Église a toujours joué un rôle de première importance
dans l’organisation de la société et notamment dans la vie politique où elle s’est,
quotidiennement, intéressée. Dans ses relations avec l’État, l’Église a continuellement été au
centre du débat sur « son implication » politique. Et pour cause, elle prétend engager, par ses
prises de position et choix, la vie et l’avenir des membres. La République démocratique du
Congo compte plusieurs confessions religieuses que l’on peut regrouper en Églises chrétiennes
à côté de celles qui ne le sont pas.
Souvent confondues aux droits de l’homme, les libertés publiques s’en démarquent
nettement en raison de leur origine et, certainement, de leur finalité. Une mise au point sur les
deux notions permet d’esquisser un éventail des sources qui les engendrent.
Mieux définir le concept aide à tracer une ligne de démarcation avec les notions
voisines en vue sans doute de marquer le rôle des libertés publiques dans l’enseignement du
droit constitutionnel.
Par rapport à leur origine, les droits de l’homme relèvent d’un ordre juridique
supérieur et extérieur à l’État, ils ne peuvent être confondus aux droits fondamentaux, libertés
fondamentales ni aux libertés publiques, lesquels dérivent du droit positif.
Du point de vue de leur finalité, on note qu’à la différence des libertés publiques,
les droits de l’homme ont vocation à offrir à chaque individu le pouvoir d’autodétermination
dans la mesure où la nature humaine a toujours besoin d’un minimum de sécurité matérielle.
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Ainsi circonscrites, les libertés publiques côtoient habituellement d’autres notions
voisines.
Bien que proches, les libertés publiques se distinguent des droits de l’homme, droits
humains ou libertés fondamentales1195.
D’un côté, on relève que, les droits de l’homme sont des droits naturels reconnus
à tout être humain, des privilèges reconnus à toute personne, quelles que soient ses origines,
sa nationalité, sa religion ou ses convictions politiques et idéologiques. Ils découlent d’un
ordre juridique supérieur et extérieur à l’État, alors que les droits humains (au sens générique)
sont ceux de l’homme, reconnus par un État ; ils se révèlent plus proches des libertés publiques,
à la seule différence que ces dernières protègent toute personne humaine indépendamment de
sa citoyenneté étant donné que les droits humains concernent les droits de l’homme au sens
générique et citoyen.
En dépit de cette différence prévisible, les deux notions ont parfois été prises pour
synonymes. Elles poursuivent, d’ailleurs, la même finalité, à savoir la reconnaissance et la
protection des droits inhérents à la personne humaine.
Il y fait interdiction d’instituer, sous quelque forme que ce soit, le parti unique37 ou
la modification de la Constitution qui a pour effet la réduction des droits et libertés de la
personne38.
37
Art. 7, al. 1er de la Constitution du 18 février 2006.
38
Art 220, al. 2 de la Constitution du 18 février 2006.
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SI. La classification des droits et libertés publiques
Selon l’objet, les libertés publiques sont soit physiques, soit intellectuelles, soit
encore économiques, culturelles ou sociales.
Les libertés physiques protègent l’individu contre toute atteinte à son intégrité physique
(droit à la sureté, droit à la vie, interdiction de la peine de mort, l’interdiction de recourir à
l’esclavage ou à des traitements cruels, inhumains et dégradants...),
Les libertés intellectuelles contribuent à son épanouissement intellectuel (liberté de pensée,
de conscience et de religion, liberté de communication, droit à l’information, liberté
d’expression, de presse, droit à l’enseignement et à l’instruction...),
Les libertés économiques, sociales et culturelles lui offrent un cadre de partage économique
(liberté de commerce et d’industrie) et social (droit du travail, droit de la sécurité sociale ou
droit de grève).
Au-delà de cette catégorisation, on pense ainsi aux libertés non classables comme
le droit à la vie privée ou le refus de toute sorte de discrimination.
Les droits et libertés défensifs (droit à la dignité humaine, liberté individuelle, liberté
d’expression ou d’association, droit de grève, de pétition individuelle ou collective, refus
d’exécuter un ordre manifestement illégal) obligent l’État à adopter un comportement
inoffensif (il ne peut les violer sous quelle que forme que ce soit),
Les droits de participation (droit de vote, égalité de suffrages, l’élimination de toute forme
de discrimination en matière d’accès aux fonctions publiques, liberté d’expression, de
réunion, d’association, de manifestation…) qui associent chaque citoyen au fonctionnement
du jeu politique.
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paix et à la sécurité, droit à l’environnement sain et propice au développement, droit pour
chaque être humain de jouir du patrimoine commun de l’humanité) de ceux réels ou pratiques
(liberté d’expression, d’association, de réunion, de manifestation, droit de vote, d’éligibilité…).
Il reste qu’en raison de leur genèse et du degré de leur protection, les droits civils
et politiques sont séparables de ceux économiques, sociaux et culturels ainsi que de droits de
jouissance collective et de ceux catégoriels39.
Les droits civils et politiques se distinguent par leur origine et finalité. Rattachés à
l’être humain, les droits civils poursuivent sa protection en dehors de toute considération
particulière. Ils sont, pour ainsi dire, les droits de sauvegarde quels que soient l’âge, la
nationalité, l’origine ethnique ou linguistique et la race du bénéficiaire.
39
WESTSH’OKONDA KOSO SENGA M., Les perspectives des droits de l’Homme dans la Constitution congolaise du 18 février
2006, Kinshasa, éd. CDHC, 2006, pp. 30-50.
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continentales et dans leurs espaces maritimes, l’épandage dans leurs espaces aériens des déchets
toxiques, polluants, radioactifs ou de tout autre produit dangereux en provenance ou non de
l’étranger40 ainsi que la jouissance, par chaque congolais, des richesses nationales41.
En plus des privilèges dont peut jouir l’être humain, du fait de sa création à l’image
de Dieu, un dispositif national et international a été mis en place pour faire profiter à certaines
catégories de personnes nécessitant, au regard de leur situation particulière, une protection
spéciale. Il s’agit, en l’occurrence, des enfants et jeunes, des personnes de troisième âge ou
celles vivant avec handicap, des femmes, des étrangers et des personnes privées de liberté, ainsi
que celles appartenant à des groupes minoritaires42 ou des peuples autochtones.
Selon un rapport spécial des Nations Unies sur les droits des personnes appartenant
aux minorités43, la minorité est constituée : « de l’existence d’un groupe ethnique, religieux ou
linguistique vivant à l’intérieur d’un État. Ce groupe d’individus doit, ensuite, être en position
non dominante au sein de cet État et mû par le sentiment de solidarité dans la préservation de
leur identité. Ces personnes doivent, enfin, se trouver dans une position de discrimination ou
de marginalisation, nécessitant une protection particulière.
BIBLIOGRAPHIE
40
Art. 55 de la Constitution du 18 février 2006.
41
Art. 58 de la Constitution du 18 février 2006.
42
WETSH’OKONDA KOSO SENGA M., Les perspectives des droits de l’Homme dans la
Constitution congolaise du l8 février 2006, op. cit., p. 45.
43
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