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DROIT DE L’ENTREPRISE
L’enseignement du Droit et précisément du Droit de l’entreprise aux étudiants suivant une
formation technique et scientifique n’est pas une hérésie. Toute formation confondue, les
étudiants ne doivent pas négliger le droit.
Combien de diplômé des universités ou des écoles regrettent amèrement d’avoir négligé le
droit au moment ils intègrent la vie professionnelle.
Le droit peut se définir comme l’ensemble des règles qui régissent l’organisation et le
fonctionnement d’une société donnée sauf à verser dans l’anarchie. Toute forme de société,
dite organisée présuppose la promulgation de règles destinée à guider le comportement des
êtres humains qui la composent et auxquelles est attachée généralement une sanction en cas
de leur inobservation par les assujettis.
Le droit est composé d’un nombre considérable des dispositions qui déterminent le cadre
politique, administratif et judicaire de notre pays et réglementent les rapports humains de
tous ordre dans lesquels ils s’insèrent, qu’ils soient de nature familiale, commerciale, fiscale,
sociale…
Si la connaissance approfondie de ces dispositions est une nécessité pour les juristes
professionnels ou pour ceux qui ont à résoudre quotidiennement des problèmes d’ordre
juridique, il n’en reste pas moins qu’une une approche éclairée du droit est indispensable pour
qui veut mesurer correctement les conséquences de ses agissements, plus encore pour ceux
qui, de par leurs fonctions, sont amenés à assurer la responsabilité d’une institution , d’un
organisme ou d’ une entreprise.
Le présent cours est conçu à l’intention des futurs responsables pour une acquisition des
règles indispensables permettant une approche éclairée des incidences juridiques que soulève
telle ou telle situation d’entreprise ; donnée ce qui diminuera d’autant les risques de
commettre des erreurs qui peuvent se révéler parfois gravement préjudiciables.
Eclairé par une formation adéquate , le responsable sera alors en mesure d’envisager
objectivement la façon dont il peut régler tel ou tel problème d’ordre juridique : soit agir
lui-même ; soit parce qu’il présume l’affaire délicate ou complexe , en confier la question le
traitement à un spécialiste avocat , conseil juridique, tout en étant en mesure d’en suivre et
d’en comprendre la façon dont ce dernier l’aura solutionné.
Quant au droit de l’entreprise, il aborde plusieurs thématiques relatives à l’entreprise.
Le droit de l'entreprise comporte les règles concernant la création et le développement de
l'entreprise. Les entreprises doivent respecter le droit de la concurrence, se faire une
concurrence loyale et de façon générale respecter le droit du marché.
Le droit de l'entreprise admet les règles concernant la structure des entreprises, qui peut être
exercée à titre individuel ou en groupement.

Le droit de l'entreprise inclut les règles concernant le paiement des opérations des entreprises,
en exécution de leurs obligations ou en indemnisation des conséquences de l'inexécution ou
du retard dans l'exécution de ces obligations.
Un aspect fondamental du droit de l'entreprise est constitué par les règles concernant les
relations de l'entreprise avec la communauté de travail dans l'entreprise, avec la force de
travail et ses représentants.
Le droit de l'entreprise contient les règles concernant le financement des entreprises. . Il s'agit
du crédit interentreprises, du crédit bancaire et des différentes méthodes de financement des
opérations commerciales ou industrielles, et enfin du financement par les marchés financiers.

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Le droit de l'entreprise comprend enfin les règles concernant les difficultés des entreprises,
avec les différentes facettes que constituent la prévention des difficultés et le traitement non
judiciaire et judiciaire de ces difficultés.
Ainsi, l’étude du droit de l’entreprise nous conduit à traiter successivement plusieurs
disciplines du droit.

Chapitre préliminaire : Définition de la matière


Le droit de l’entreprise est un intitulé très général qui mérite une explication, une définition
des deux (2) concepts : droit et entreprise.

Section I Le droit

Point n’est besoin d’avoir poursuivi d’amples études pour posséder déjà une idée du droit. Au
premier stade de la réflexion, il est une somme de prohibitions, injonctions, et facultés d’agir,
dont le respect officiel doit pouvoir être réclamé ou imposé.
A partir d’énonces généraux, le droit dicte ou permet des comportements au sein de la vie
sociale. En cas de besoin, il sera invoqué à titre de justificatif devant les organes de la cité.
Ces multiples résonnances sont exactes. Mais chacune nous entraine vers un aspect
particulier, et toutes conduisent alors vers des sens spécifiques
Le terme « droit » n’a pas toujours la même signification et on lui reconnait généralement
deux sens.
Dans un premier sens, el droit est un corps de règles. Il s’agit du droit objectif, c’est-à-dire
que le droit est défini par son objet qui est l’élaboration de règles, leur connaissances, leur
systématisation, leur hiérarchisation. C’est un ainsi que l’on parle du Droit Sénégalais, du
Droit Maliens, du Droit Gabonais ou du Droit civil, du Droit commercial, du Droit
constitutionnel.
Mais dans un second sens, le droit est une prérogative reconnue à ceux auxquels s’applique le
droit objectif, c’est-à-dire une possibilité de se comporter de telle façon, d’agir ou de ne pas
agir… C’est le droit subjectif. C’est en ce sens que l’on dit que l’on a le droit de faire ceci ou
cela, de se comporter de telle façon dans telle situation.
On envisagera d’abord le droit objectif, puis les droits subjectifs.

§1/Droit objectif

Le droit objectif est l’ensemble des règles applicables aux membres du corps social. Le droit
est alors vu sous l'angle de son objet : organiser la vie sociale.
Pour appréhender le droit objectif, il faut partir de la réglé de droit qui en constitue l’élément
essentiel.
La règle de droit désigne toute norme juridiquement obligatoire, normalement assortie de la
sanction étatique.
La règle est formulée de manière générale et impersonnelle, sans concerner personne en
particulier, mais en visant toutes les personnes qui forment le corps social.
Ainsi donc, le droit objectif est l'ensemble des règles juridiques obligatoires applicables dans
un pays.

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Ces règles sont établies par l’autorité publique en place dans le pays et sont destinées au
maintien de l'ordre et de la sécurité, et par suite à préserver les intérêts subjectifs légitimes et
de réprimer les intérêts subjectifs illégitimes.
Le droit objectif fixe un cadre cohérent et ordonné à l’activité humaine. Il organise le mariage,
le divorce, les relations de travail, les rapports de voisinage, les successions...
Jusqu’à présent, le terme doit a été utilisé dans son premier sens qui est celui du droit objectif.
On doit l’envisager dans un second sens, à savoir les droits subjectifs.

§2/Droits subjectifs

Il s’agit d’un pouvoir qui est reconnu aux sujets de droit, c’est-à-dire aux personnes tant
physiques (les individus) que morales (les groupements).

La notion de droit subjectif est synonyme de celle de sujet de droit. Le droit subjectif n’est
attribué qu’aux sujets de droit, aux personnes dont le droit objectif reconnait l’existence. Il
n’y a des sujets de droit que parce que ceux-ci sont investis de prérogatives dans la vie en
société. La façon dont le droit appréhende les rapports sociaux se manifeste justement à
travers la notion de sujet de droit et celle de droit subjectif. En effet, les personnes n’accèdent
à la vie juridique et, par conséquent, à la vie en société, que par la possibilité qui leur est
reconnue d’entrer en rapport avec les autres membres du corps social. Or les rapports
sociaux, tels qu’ils sont envisagés par le droit, supposent une aptitude des sujets de droit à
acquérir certaines prérogatives, et à pouvoir s’obliger envers autrui : on dit, dans le langage
juridique, aptitude à acquérir et à exercer des droits et à s’obliger envers autrui.

L’aptitude, qui est ainsi reconnue au sujet de droit est, dans le langage juridique, ce que l’on
appelle la personnalité juridique. C’est la personnalité juridique qui permet de distinguer les
sujets de droit et ce qui est objet de droit et, partant, les personnes et les choses. Les premières
sont sujettes de droit alors que les secondes sont l’objet des droits subjectifs.

Ainsi, le propriétaire est sujet de droit et, plus précisément, il est investi d’un droit de
propriété qui porte sur une chose, laquelle est l’objet de ce droit de propriété.

Les droits subjectifs sont donc les attributs de la personnalité juridique. Le droit de chacun
de protéger son intégrité physique et sa vie privée, son droit de vote, son droit d'être payé s’il
vend un bien, ou de recevoir l’objet dont il verse le prix, sont des subjectifs.

Les droits subjectifs sont l'ensemble des prérogatives reconnues à l'individu par le droit
objectif. Ils sont opposables aux tiers. Ce sont par exemple, le droit de propriété, le droit de
créance, (le droit de possession), le droit à la vie ... On parle alors plus volontiers des droits.

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§ 3/Les sources du droit

Le problème essentiel que l’on doit se poser lorsqu’il s’agit d’étudier le droit est celui de
savoir quelle est son origine. C’est ce que l’on appelle le problème des sources du droit.
Les principales sources du droit sont officielles c’est-à-dire étatique. Il s’agit de la loi et du
règlement.
Constituent également des sources de droit, les traités internationaux et le droit
communautaire.
Il prend ses sources dans différentes règles écrites et non écrites.
La Constitution
Elle est la plus haute règle de droit de l’Etat. Instituant les principaux organes qui exercent le
pouvoir, elle définit leurs attributions et les modalités de leur exercice. Elle pose aussi des
principes essentiels affectant la vie politique et juridique.
Elle définit les droits et devoirs fondamentaux du citoyen. Elle comprend :
 un préambule qui fait référence à la Déclaration du des droits de l’homme et du
citoyen,
 la Constitution proprement dite adoptée par référendum le.
 les lois organiques qui complètent la Constitution en précisant par exemple le mode
d’élection du Président de la République, la durée des mandats des membres de
chaque assemblée, l’organisation du Conseil des ministres
Les traités internationaux
Les traités internationaux sont élaborés dans un cadre qui dépasse celui de l’Etat.
Les traités sont des accords négociés entre les Etats. Ils ont pour objet d’harmoniser certaines
règles de droit entre les pays, de réglementer ou encore de créer des organismes
internationaux. Ils peuvent aussi avoir pour objet les relations entre personnes privées.
Les traités internationaux sont applicables lorsqu’ils ont été ratifiés par le Président de la
République ou par le Parlement dans les matières réservées à la loi, et lorsqu’ils sont
également appliqués par les Etats cosignataires.
La loi
Au sein même du vocabulaire juridique, le mot loi possède deux sens.
Au sens matériel, il désigne toute règle de droit Il se ramène donc au droit objectif, quel
qu’en soit l’auteur et les modalités de formulation.
Le sens matériel retient une conception plus large du terme loi, toute règle de droit écrite.
La loi matérielle englobera tous les textes, les interprétations jurisprudentielles, les textes
émanant du pouvoir législatif et réglementaire.
Au sens formel, la loi est toutes dispositions émanant de l’organe étatique investit du pouvoir
législatif par la constitution et élaborée selon les formes prévues par la constitution Il s’agit
de la loi votée par le parlement.
Le décret
C’est un texte émanant du pouvoir exécutif. Il est signé par le Président de la République ou
par le Premier Ministre
L’ordonnance
C’est un texte administratif pris en conseil des Ministres après avis du Conseil d’Etat et visé
par le Président de la République. Elle intervient dans les matières réservées à la loi. Ce texte
est donc une originalité : il émane du pouvoir exécutif alors qu'il concerne le domaine de
compétence du pouvoir législatif. Le parlement doit donc, d'une part autoriser le
gouvernement à prendre une ordonnance puis d'autre part, il doit valider celle-ci.

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L’arrêté
C’est un texte pris par une autorité administrative (ministre, préfet, maire) dans la limite de
leur compétence. Un arrêté municipal ne peut par exemple être contraire à un arrêté
préfectoral.
La jurisprudence
La jurisprudence regroupe l’ensemble des solutions données par les tribunaux sur un point de
droit précis. Pour qu’un ensemble de décisions fasse « jurisprudence » il faut rassembler deux
conditions :
- la répétition : c’est le fait de prendre une décision identique, d’interpréter la loi dans le
même sens par un certain nombre de tribunaux différents et sur un même point de droit.
- la hiérarchie : la solution juridique donnée par la Cour de cassation du fait de sa position au
sommet de la hiérarchie des tribunaux et par le mécanisme des renvois lui confère une autorité
particulière.
La jurisprudence est donc une source du droit en ce qu’elle interprète les lois pour les adapter
aux situations concrètes. Elle comble également les lacunes éventuelles des lois, celles-ci ne
pouvant envisager toutes les situations litigieuses. Elle n’a toutefois pas le caractère
obligatoire qu’à une règle de droit, un tribunal n’étant jamais lié par une décision d’un autre
tribunal.
La coutume
Il s’agit de règles de droit qui se dégage lentement et spontanément de faits ou de pratiques
professionnelles et pour lesquelles l’application semble obligatoire. Pour qu’une coutume soit
à l’origine d’une règle de droit, il faut que son usage soit ancien et respecté.
Il s’agit d’une pratique de la vie juridique qui tente de se poser en règle de droit en raison de
son caractère habituel et parce qu’elle est ressentie comme une obligation par les particuliers.

En comparaison de la loi, la coutume est une source subsidiaire qui n’occupe plus une place
importante dans le Droit Civil.
Tout usage de la vie sociale ne constitue pas nécessairement une coutume et doit prendre en
compte certains éléments.
Il faut un comportement suivi et ancré dans les mœurs, généralement respecté. Il faut que
certain actes soient répétés pendant un temps assez long. « Il y a coutume quand on peut dire
que tout le monde fait comme ça »
Le comportement habituel doit être ressenti par l’opinion comme étant obligatoire et les
particuliers doivent respecter les usages en cause en pensant que s’ils ne les respectent pas ils
encourent une sanction

La doctrine
C’est l’ensemble des travaux de réflexion et d’études des juristes, soit sur la jurisprudence soit
sur des faits de société susceptibles de faire évoluer le droit. Ces travaux débouchent sur de
nouvelles interprétations, de nouvelles solutions envisageables et peuvent dans une certaines
mesures influencer les magistrats ou le législateur.
La doctrine n'est pas une source directe du droit, (sauf peut-être en droit international), mais
elle est importante pour analyser et comprendre la norme juridique.
Ses critiques peuvent également inspirer le législateur et la jurisprudence. En ce sens, elle est
une autorité juridique

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Section II : L’ENTREPRISE

L’entreprise est la cellule de base de toute économie de marchés. C’est au niveau de chaque
entreprise que s’effectue la plupart de choix qui commandent le développement économique
(définition de produits, orientation des investissements, répartition primaire de revenus)
La notion est essentiellement économique. Le droit ne l’aborde que indirectement par ses
structures.

§ 1/ Approche économique de l’entreprise


L’entreprise regroupe un ensemble de moyens matériels financiers et humains, réunis dans le
but de mettre en œuvre une activité économique et réalisé un profit.
L’entreprise nait de la réunion de moyens matériels, financiers, et humains.
Pour qu’une entreprise prenne naissance, elle doit apparaître au monde économique comme la
réunion de certains outils, de facteur de production.
On ne peut concevoir une entreprise qui n’aurait ni usine ni bâtiment ni matériels, ni brevet, ni
dénomination, ni salariés.
La réunion de moyen a pour unique finalité l’exercice d’une activité économique c.a.d la
production, la transformation et la distribution de biens et de services.
La notion d’entreprise recouvre donc non seulement les activités commerciales traditionnelles
mais aussi les activités des artisans, les agriculteurs ou des professions libérales. En revanche,
les associations, les syndicats, les personnes publiques ne font pas partie du domaine de
l’entreprise.

§2 Approche juridique de l’entreprise


Aucun texte de loi ne définit l’entreprise en droit. Les règles de droit s’appliquent aux
personnes juridiques. Or, en droit, l’entreprise n’est pas une personne juridique titulaire de
droits et d’obligations. L’entreprise ne peut être ni propriétaire, ni créancier, ni employeur.
Le droit n’a pas d’approche générale de l’entreprise. Le droit ne reconnait pas les entreprises
comme de « personne » mais s’appuie sur les formes juridiques.
Le droit repose sur les personnes qu’elles soient physiques(les individus) ou morales (certains
groupement) elles seules peuvent conclure des contrats, être propriétaire des biens ou agir en
justice.
Or l’entreprise n’existe pas aujourd’hui en tant que personne. Le commerçant est une
personne physique, la société commerciale est une personne morale mais l’entreprise n’est ni
l’un, ni l’autre.
En l’absence de définition légale de l’entreprise, c’est la jurisprudence qui a retenu certains
critères pour définir juridiquement « l’entreprise » et déterminer le champ d’application des
textes qui s’y réfèrent.
La lecture des décisions de la cour de cassation permet de dégager les critères suivants :
-la nature économique de l’activité exercée ;
-la présence d’une organisation propre ;
-l’affectation de moyens de production.

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Progressivement, dans les différentes branches du droit (droit du travail, droit de la


concurrence, droit commercial…), des règles de droit sont apparues applicables à toute
« entreprise », quelle qu’en soit la forme juridique.

CHAPITRE I : L’ENTREPRISE INDIVIDUELLE

L’entreprise individuelle correspond à l’exercice individuel d’une activité économique par


une personne physique.
Il y a alors une confusion entre l’entrepreneur et son exploitant.
Il s’agit du mode d’exploitation le plus simple qui est généralement choisi au début d’une
activité.
Ainsi, exploitent les entreprises individuelles, le commerçant individuel propriétaire de son
fonds de commerce, l’agriculteur individuel propriétaire des bâtiments, du matériel et des
animaux.

Section I : L’ENTREPRISE INDIVIDUELLE COMMERCIALE: LE COMMERÇANT

Si le qualificatif des commerçants est bien connu du langage courant, la notion juridique de
commerçant n’est pas nécessairement identique à celle que l’on peut utiliser tous les jours.
Il importe donc de déterminer plus précisément qui est ou n’est pas un commerçant et quel est
le statut d’une telle activité ?

§1 / La définition d’un commerçant

L’article 2 de l’Acte Uniforme De Commerce Général (AUDCG) énonce que « sont


commerçants ceux qui exercent des actes de commerce et en font leur profession habituelle ».
Cette définition met en relief deux (02) éléments essentiels.

A) Accomplissement d’acte de commerce

La loi définit en partie le commerçant par son activité, l’exercice d’acte de commerces. Seuls
les actes de commerce par nature confèrent le caractère commercial de l’activité
professionnelle.
Les actes de commerce par la forme et accessoire ne donnent pas à leur auteur la qualité de
commerçant.
Cependant, la loi ne définit pas ce qu’est un acte de commerce.
Toutefois, les actes de commerce par nature désignent des actes commerciaux en raison de
leurs objets (négoce, industrie, finance).
Par exemple, l’achat pour la revente d’un bien meuble ou immeuble est un acte de commerce
par nature, même s’il est accompli de manière isolée.
L’entreprise qui achète des marchandises dans le but de les revendre à une clientèle accomplit
un acte de commerce.
La location de meuble faite au sein d’une structure organisée est un acte de commerce.

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B) Le caractère habituel de l’acte de commerce

Si toute personne, tout entrepreneur individuel peut être amené à accomplir un acte de
commerce de manière isolée à l’occasion de son activité, il n’en devient pour autant
nécessairement un commerçant.
Le commerçant accomplit son activité à titre profession habituelle. Les actes de commerces
doivent être répétés et constituent les principales ressources de l’entrepreneur.
Par exemple, signer une lettre de change ne fait du signataire un commerçant
Le commerçant doit par ailleurs exercer son activité en son nom propre, pour son propre
compte, à ses risques et périls. Cette nécessité d’une indépendance conduit à exclure la qualité
de commerçant aux collaborateurs de l’entrepreneur,
Le spéculateur en bourse (qui fait les achats d’action dans le but de les revendre) est en
revanche commerçant si son activité est habituelle.

§ 2/ Le statut du commerçant.

En principe, toute personne peut en vertu des principes constitutionnels de la liberté


du commerce et de l’industrie, de la liberté d’entreprendre, choisir d’exercer une activité
commerciale. Pourtant, nombreux existent des tempéraments à une telle liberté.
En pratique, tout le monde ne peut pas être commerçant car il existe de limites.

A) Première limite : incapacité


Seule une personne capable peut être commerçante. Un mineur, même émancipé, un
majeur sous tutelle ou curatelle (protection de moyen en raison de déficience physique ou
psychologique) ne peuvent exercer une activité commerciale.
Ces incapacités viennent protéger les personnes « faibles » contre les dangers du commerce.
Le droit ne souhaite pas qu’un mineur se ruine dès l’âge de 17 ans dans une affaire
commerciale.
L’article 6 de l’AUD CG dispose que « nul ne peut accomplir des actes de commerce
à titre profession habituelle, s’il n’est juridiquement capable d’exercer le commerce ».
Exemple : un mineur qui hérite du fonds de commerce ne peut personnellement
l’exploiter. Il doit nécessairement le vendre ou le donner en location gérance.
A défaut, tout acte de commerce accomplit par le mineur peut être frappé de nullité.

B)Deuxième limite : les incompatibilités


L’incompatibilité est la défense faite à certaine personne d’exercer le commerce en
raison de leur profession.
L’article 9 de l’AUD CG dresse une liste indicative de ces personnes.
L’exercice de l’activité commerciale est incompatible avec l’exercice de fonctions et
professions suivantes :
 Fonctionnaires et personnels des collectivités publiques et entreprise à participation
publique.
 Officiers ministériels et auxiliaires publics : avocats, agents de changes, notaires,
greffiers, huissiers, commissaire-priseur.
 Experts comptables agréés, comptables agréés, commissaires aux comptes,
commissaires aux apports, conseillers juridiques.

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On justifie d’une façon générale, ces incompatibilités par un motif de conscience


professionnelle. Le commerce est une activité suffisamment absorbante pour être cumulée
avec une activité.
C)Troisième limite : les déchéances
Dans un souci de moralité des affaires, certaines condamnations interdisent l’exercice
du commerce.
Les interdictions et les déchéances constituent dans la défense faite à une personne
condamnée ou de moralité douteuse d’exercer le commerce directement ou par personne
interposée pour son compte ou pour compte d’autrui.

D) Les obligations comptables du commerçant.


Les commerçants voient imposer la tenue d’un certain nombre de documents
nécessaire à établir la compatibilité de l’entreprise, à déterminer sa situation financière, à
arrêter le compte résultat, à donner une image fidèle à chacun de ces divers éléments.
Ces documents sont énumérés aux articles 13 à 17 de l’AUDCG.
Il s’agit du livre journal, enregistrant au jour le jour les opérations commerciales, du grand
livre.
Section II : LES AUTRES ENTREPRISES INDIVIDUELLES

Malgré des nombreux points de convergence, certaines entreprises individuelles se


distinguent encore aujourd’hui des entreprises commerciales.
Si la profession exercée n’implique pas l’accomplissement d’actes de commerce, elle n’est
pas commerciale. Les activités artisanales, libérales et agricoles ne sont pas commerciales.

§1/L’entreprise artisanale

L’artisan est un travailleur indépendant qui exerce un métier manuel dans une entreprise de
dimension modeste.
L’activité de l’entreprise artisanale doit concerner la production, la transformation, la
réparation ou la prestation de services. L’organisation de l’entreprise est évidemment réduite.
Elle consiste souvent en la simple tenue d’une comptabilité, elle comporte aussi l’installation
d’un atelier ; d’autre part, l’artisan peut sans perdre cette qualité, se faire aider par des
membres de sa famille ou par des aides ou apprentis.

La liste de ces activités n’est pas limitative .Toutefois, certaines activités sont expressément
exclues, telles les activités agricoles, médicales, intellectuelles.
L’artisan à l’opposé du commerçant, ne spécule pas sur le travail d’autrui, ni sur les
matières premières. Il exerce une activité manuelle, sans s’entourer de nombreux salariés.
Trois critères permettent de le distinguer :
 L’indépendance ou encore l’autonomie : Le travail de l’artisan doit être exercé de
façon autonome, indépendant et non pas subordonné .Travailleur autonome, il se
distingue du salarié qui est tenu par un lien de subordination ;

 L’absence de spéculation sur le travail d’autrui et les machines : L’artisan ne doit pas
spéculer sur le travail d’autrui en employant à son service un trop grand nombre de
collaborateurs ; sinon, on se trouverait en présence, non d’une entreprise artisanale,
mais d’une entreprise commerciale ou industrielle

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 L’absence de spéculation sur les produits et biens : certes, il peut acheter des biens
qu’il revendra en l’état, il reste civil si l’activité est accessoire à son travail d’artisan.
Il devient commerçant dès l’instant que son activité d’achat pour revendre devient une
activité prépondérante au travail d’artisan.
C’est le décret n°87-1275 du 10 septembre 1987 qui définit l’artisanat. Exemple : le menuiser,
le coiffeur.

§2/L’entreprise libérale
L’activité libérale consiste dans la fourniture d’un travail intellectuel par une personne
attachée à ses clients par des relations de grande confiance. Elle a un caractère civil des lors
qu’elle constitue l’activité principale même si sa réalisation nécessite l’achat de produit pour
les revendre ou la spéculation sur le travail d’autrui par l’emploi de collaborateurs salaries.
Les professions libérales peuvent être classées par secteurs selon leurs domaines
d’intervention :
- Les professions médicales : médecins, chirurgiens, dentistes, infirmière, sages-
femmes. En revanche, les pharmaciens qui achètent des produits pour les
revendre exercent une profession commerciale.
- Les professions juridiques avocats, notaire, huissiers, administrateurs
judicaires commissaires-priseurs.
- Les professions techniques : architectes, géomètres, experts comptables.
Les clients sont essentiellement attirés par le savoir-faire, les compétences, autrement dit la
personnalité de l’entrepreneur.
Nulle trace ici de travail manuel comme le cas de l’artisan, ni de spéculation comme le
commerçant. L’activité libérale est intellectuelle et liée à la personnalité de l’exploitant.
Les professions libérales sont traditionnellement considérées comme civiles.

L’explication nous est donnée par les trois (03) idées ci-après :
 Les membres de ces professions ne réalisent pas des bénéfices mais recueillent les
honoraires ;
 Les activités des membres sont essentiellement intellectuelles tandis que celles du
commerçant sont purement manuelles ;
 Il y’a un lien de confiance personnel entre le membre des professions libérales et son
client. C’est pourquoi la clientèle y est considéré comme civile et non cessible
contrairement à ce qui se passe en commerce avec le fonds commercial.

§3/L’entreprise agricole

Sont agricoles et civiles selon l’article L 311-1 du code rural « toutes les activités
correspondant à la maîtrise et à l’exploitation d’un cycle biologique de caractère végétal ou
animal et constituant une ou plusieurs étapes nécessaires au déroulement de ce cycle ainsi que
les activités exercées par un exploitant agricole qui sont dans le prolongement de l’acte de
production ou qui ont pour support l’exploitation »
L’entreprise agricole a une activité liée à la maîtrise et à l’exploitation d’un cycle biologique
de caractère végétal ou animal et constituant une ou plusieurs étapes nécessaires au
déroulement de ce cycle.
L’agriculture est liée à la terre et tout ce qui lié à la terre est civil.
L’agriculteur n’accomplit pas un acte de commerce car ce qu’il vend, ne provient pas d’un
achat. Mais il vend ce qu’il produit.
En principe, l’agriculteur qui vend les produits de son exploitation a une activité civile.

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Cependant, on assiste à un phénomène nouveau qui est la tendance à la transformation par


l’agriculteur de ses produits pour faciliter l’écoulement. Ainsi, le cultivateur devient
commerçant lorsqu’une part importante des produits qu’il transforme (céréales, huile, lait..]
provient de l’exploitation extérieure.
La jurisprudence considère que si les opérations d’achat ou de transformation revêtent un
caractère principal et non accessoire à l’activité agricole, celle-ci devient commerciale.
Elle invite à comparer les revenus issus des deux (02) activités. Si l’activité de transformation
qui est prépondérante, l’agriculteur doit être considéré comme commerçant.
Par exemple : l’agriculteur éleveur qui achète les animaux pour les revendre après très bref
séjour en les nourrissant avec des produits de l’extérieur.
Plutôt que d’exercer seul son activité sans structure spécifique, l’entrepreneur peut être plus
ambitieux. Il peut avoir un besoin de capitaux et souhaiter se regrouper avec d’autres
personnes en constituants une société. Il s’agit d’une entreprise sociétaire.

CHAPITRE II : L’ENTREPRISE SOCIETAIRE


Diverses et multiformes, les structures sociétaires sont plus ou moins rigides et
contraignantes. Certaines s’adaptent à des entreprises de taille modeste. D’autres semblent
plus à même de correspondre à des activités plus importantes.
Une fois le choix sociétaire réalisé, les futurs associés doivent choisir une forme sociale en
fonction de leurs besoins et vont s’interroger sur les conditions de création de la société, sur
leurs droits en tant qu’associés.
Bien que jouissant d’une spécificité particulière, les entreprises sociétaires connaissant les
règles de constitution, de fonctionnement et dissolutions communes.
Selon l’article 4 de l’OHADAS « la société commerciale est créée par deux ou plusieurs
personnes qui conviennent, par un contrat d’affecter à une activité des biens en numéraire ou
en nature, dans ce but de partager de bénéfice ou de profite de l’économe qui pourra en
résulter.
Les associés s’engagent à contribuer aux pertes dans les conditions prévues par le présent
acte uniforme.
La société commerciale doit être créée dans l’intérêt commun des associés »
La société désigne la personne juridique dite personne morale à laquelle est affectée la
« chose » mise en commun et qui est investie de la capacité juridique d’afin au nom et dans
l’intérêt de la collectivité.
La constitution, le fonctionnement et la dissolution d’une société reposent sur des règles.

Section1 : LES REGLES DE CONSTITUTION COMMUNES A TOUTES LES


SOCIETES

La constitution d’une société repose sur la volonté de s’associer, l’affectation d’une masse de
biens, l’immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier.

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§1/La volonté de s’associer

A) L’expression de la volonté

Pour créer une société, en principe, il faut au moins deux (2) personnes.
L’article 4 relate que la société est créée par deux ou plusieurs personnes. La convention
implique une pluralité de personnes. On parle de contrat c'est-à-dire accord de volonté.
Ces volontés présentent une particularité. C’est ce que l’on appelle l’affectio societatis qui est
un élément psychologique exigée par la jurisprudence. C’est la volonté de collaborer à l’objet
social d’une manière égalitaire.
L’Acte Uniforme a prévu une exception au principe. Il dit dans son article 5 que la société
peut être créée par une seule personne mais seulement dans les cas prévus par la loi.

B) La formalisation de la volonté
Il faut un écrit pour constater l’expression des volontés. Il s’agit en l’espèce des statuts.
Les associés ont une option entre l’acte présentant des garanties d’authenticité.
Il peut arriver que les statuts soient établis sous seing privé. Dans ce cas, on établira autant
d’exemplaires.
L’article 13 de l’Acte Uniforme donne une liste des mentions obligatoires. Il vise :
 La forme de la société (SNC, SCS, SARL, SA)
 La dénomination survie le cas échéant du sigle
 La nature et domaine de son activité (objet)
 Le siège social
 La durée (elle ne peut dépasser 99 ans)
 L’identité des apporteurs en numéraire, avec pour chacun d’eux le montant des
apports.
 L’identité des bénéficiaires d’avantages particuliers
 Le montant en capital
 Les modalités de fonctionnement
 Les stipulations relatives à la répartition du résultat, à la constitution des réserves et à
la répartition des résultats, à la constitution des réserves et à la répartition des bonis de
liquidation
 Le nombre et la valeur des titres sociaux

§2 /L’affectation d’une masse des biens

L’affectation de masse de bien se traduit concrètement par l’apport. L’apport sont les biens,
les droits, les compétences ou le savoir – faire que les associés affectent à une société en
contrepartie de droits sociaux (actions ou parts sociales).

L’article 37 prévoit expressément la mise en commun des apports. L’article 37-1 oblige
chaque associé à faire un apport. L’argent 40 précise les différents types d’apports.

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A) L’apport numéraire

L’apport numéraire est l’apport en argent (espèce).L’associé réalise cet apport par le
versement à la société de la somme d’argent promise. La propriété est définitivement
transférée à la société. L’apporteur en numéraire est tenu de verser à la date indiquée les
sommes promises. S’il y a un retard dans le versement, les sommes qui restent dues portent
intérêt de plein droit aux taux légal. Le débiteur de l’apport est débiteur des dommages-
intérêts en cas de préjudice causé à la société par le retard qu’il aura mis à effectuer son
apport, en l’absence de mauvaise foi de sa part.

B) Les apports en nature

Ils s’ opposent aux apports numéraires en ce sens qu’ils peuvent porter sur toutes sortes de
biens susceptibles d’une évaluation en ragent .Ils peuvent être des biens immobiliers (fonds
de terre, bâtiments…)ou des biens meubles corporels( marchandises, matériel…),ou des biens
meubles incorporels(créances, fonds de commerce…)ou encore des éléments détachés d’un
fonds de commerce(droit au bail d’un immeuble, concession administratives cessibles, brevets
d’invention, des marques de fabrique et des dessins ou des actions de sociétés déjà
constituées).

La transmission des biens à la société peut être effectuée :

 Soit en pleine propriété : L’apport en pleine propriété entraîne le transfert de la


propriété du bien. L’associé perd définitivement le bien au profit de la société et ne
pourra pas le récupérer en cas de dissolution. L’apporteur est garant envers la société
comme un vendeur envers son acquéreur : garanti contre les vices cachés et garantie
contre l’éviction.
 Soit en jouissance : Dans le cas de l’apport en jouissance, l’associé n’apporte pas la
propriété mais seulement la jouissance du bien. Il conserve la propriété des biens et ne
transfère à la société que certains attributs du droit de propriété : l’usage et la
jouissance des biens.

C) L’apport en industrie

Ils sont constitués par le travail ou l’activité que l’apporteur effectue ou promet d’effectuer, en
raison de ses compétences techniques et commerciales ; ou encore des services qu’il rendra en
faisant bénéficier la société de son crédit commercial. L’apport en industrie a un caractère
successif, c’est-à-dire qu’il est réalisé tout au long de la société. Il prend fin, en principe au
décès de l’apporteur.

Un tel apport, s’il donne lieu à l’attribution de parts ouvrant droit au partage des bénéfices et
de l’actif net à charge de contribuer aux pertes, ne concourt pas la formation du capital social.
En effet, il ne peut constituer le gage des créanciers sociaux qui ne pourraient pas se saisir
d’un tel apport. C’est pourquoi il est interdit dans les sociétés où les associés ont une
responsabilité limitée au moment de leurs apports, c’est-à-dire dans les sociétés de capitaux
ou dans les sociétés à responsabilité limitée.

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L’évaluation de l’apport en industrie doit être faite dans l’acte de société pour que l’apporteur
puisse participer aux bénéfices en proportion de son apport.
L’apporteur en industrie doit être distingué du travail fourni par un directeur salarié qui est
rattaché à la société par un contrat de travail et faisant l’objet d’une rémunération.
En échange de leurs apports, les associés ont des droits dénommés parts ou actions.
Le capital est égal à la somme des apports.

§3 /L’immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier (RCCM)

L’article 97 de l’Acte Uniforme dispose que toutes les sociétés commerciales doivent faire
l’objet d’immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM).
Seules les sociétés à participation échappent à cette obligation.
C’est l’immatriculation qui confère à la société la personnalité juridique. Ainsi la société va
avoir tous les attributs de la personne morale.
Il s’agit du siège social, de la dénomination sociale, du patrimoine et de la nationalité.
A) Le siège social
Toutes les sociétés doivent avoir un siège social, comme les personnes physiques ont un
domicile. La société a un siège qui est mentionné dans les statuts.
Il appartient aux associés de fixer le siège. Il doit être localisable par une adresse ou une
identification géographique localisable. Le plus souvent le siège social est fixé dans les locaux
dont la société a la jouissance privative en tant que propriétaire ou locataire.
Le siège social ne doit pas être arbitraire ou fictif, il doit correspondre à la réalité. Il est très
important de connaitre le siège social, car en cas de litige la société est assignée en principe,
devant le tribunal du lieu du siège social.
D’après l’art 24 de l’Acte Uniforme, le siège doit être fixé soit au lieu du principal
établissement, soit au centre de la direction administrative et financière. Le siège social est le
lieu où se trouve la direction effective de la société. En pratique celui où fonctionnent les
organes de direction et les principaux services administratifs. Il ne correspond pas
nécessairement au lieu d’exploitation.

B) Dénomination sociale

Comme les personnes physiques, les sociétés ont un nom qui est leur « dénomination
sociale»
La dénomination sociale est le nom officiel de la société. Elle désigne la personne morale et
devient sa propriété exclusive lors de son immatriculation au registre du commerce et des
sociétés
D’après l’art 14 de l’Acte Uniforme, toute société est désignée par une dénomination sociale
mentionnée dans les statuts. Elle peut comporter le nom d’un ou plusieurs associés.
Le choix de la dénomination est librement fixé par les associés ou l’entrepreneur unique dans
le cas des entreprises unipersonnelles (entreprise individuelle, etc.), en référence ou non avec
l’activité de l’entreprise.

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Cette dénomination sociale doit figurer sur tous les documents émanant de la société et
destinés aux tiers. Elle doit être suivie ou précédée immédiatement, en caractère lisible, de la
forme de la société, du montant du capital, de l’adresse du siège et du numéro
d’immatriculation au RCCM.
En effet, un changement de dénomination nécessite une modification des statuts de la société
et cela a un cout : assemblée générale pour changement de dénomination sociale, déposer le
dossier de modification au greffe du tribunal de commerce, annonce légale de changement de
dénomination
C) Le patrimoine

La société est propriétaire des biens qui lui ont été apportés par les associés ; elle pourra
également acquérir d’autres biens après sa constitution et au cours de la vie sociale.
Le capital social représente les apports faits par les associés lors de la constitution de la
société. Le patrimoine social comprend tous les droits et obligations de la société.
Sa composition varie en fonction des opérations effectuées par la société (achats, ventes,
fabrications…).Il augmente ou diminue selon que la société réalise des bénéfices ou subit des
pertes.
En tant que personne morale la société va donc être titulaire de droits et d’obligations sur ce
patrimoine.
Le patrimoine social est distinct des patrimoines des associés. Il est géré d’une façon
autonome par la société.

D) La nationalité

Une société, comme une personne physique, a également une nationalité.


La détermination de la nationalité n’obéit pas à des règles uniformes.Il faut constater que
l’Acte Uniforme ne définit la nationalité des sociétés. Elle ne donne pas les critères de
détermination de la nationalité. La nationalité est fixée à partir d’un critère qui varie en
fonction des dispositions législatives ou réglementaires
Le Code des Obligations Civiles et Commerciales retenait le critère du siège social et du
contrôle (nationalité des détenteurs du plus grand nombre de part).
La société est sénégalaise si le siège social est en territoire sénégalais et si le capital social est
détenu pour plus de la moitié par des personnes de nationalité sénégalaise.

Section 2 : LES REGLES COMMUNES DE FONCTIONNEMENT

Le fonctionnement, c’est la mise en mouvement des divers organes de la société. Mais il est
exclu que toutes les sociétés puissent fonctionner de la même façon.
Il existe cependant certaines dispositions concernant le fonctionnement ou la vie sociale qui
sont communes aux diverses sociétés commerciales, elles sont relatives aux associés et aux
dirigeants.
Dans les sociétés, le pouvoir souverain appartient aux associés. Mais ils ne peuvent pas
accomplir les actes quotidiens d’administration de la société. C’est pourquoi, ils nomment des
dirigeants.

§1/Les associés
En principe, a seule qualité d’associé la personne qui réunit en elle-même les trois autres
éléments caractéristiques du contrat de société, c’est-à-dire qui a fait un apport, qui participe
aux bénéfices et aux pertes et qui a eu la volonté de s’associer.
Les associés ont des droits et des obligations.
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A) Les droits des associés


Ils ont deux types de droits : le droit de participer, de prendre part aux décisions collectives
d’une part, et d’autre, le droit de participer au résultat de l’exploitation sociale.
 Le droit de prendre part aux décisions collectives
Selon l’art 125 A.U «Sauf disposition contraire du présent Acte Uniforme, tout associé a le
droit de participer aux décisions collectives .Toue clause statutaire contraire est réputée non
écrite». C’est une règle d’ordre public.
Il s’agit de l’exercice du droit de vote. Les décisions se prennent à la majorité.
 Le droit de participer aux bénéfices
Tous les associés ont droit à une part des bénéfices de la société. Aucun associé ne peut être
exclu du partage.
Mais tous les bénéfices réalisés par la société ne sont pas partagés. Le partage porte sur les
bénéfices distribuables.
L’art 143 A.U définit le bénéfice distribuable en ces termes : « Le bénéfice distribuable est le
bénéfice de l’exercice augmenté du report bénéficiaire, diminué des pertes antérieures ainsi
que des sommes prélevées pour constituer la réserve légale et la réserve statuaire ».

B) Les obligations des associés


Les associés ont l’obligation de réaliser les apports qui ont été promis.
Les associés ont également l’obligation à la dette. Ils doivent contribuer au remboursement de
la dette.
Cette contribution apparaît seulement au moment de la dissolution et jamais au cours
d’exploitation. Elle doit se faire proportionnellement aux apports. Mais la règle n’est pas
d’ordre public.
Cependant, il ne faut pas faire supporter la totalité des pertes à un associé. Il ne faut non plus
exonérer totalement un associé de la contribution aux pertes.
Dans les sociétés à risque limité, les associés répondent des dettes jusqu’à concurrence de
leurs apports.
Dans la société de personnes, les associés répondent des dettes infiniment et solidairement. Ils
peuvent donc être poursuivis sur l’ensemble de leurs biens saisissables.

§2/Les dirigeants
Ils ont des pouvoirs très étendus pour engager la société mais, ils ont également des
responsabilités.

A) Les pouvoirs des dirigeants


 Les pouvoirs des dirigeants dans les rapports avec les associés
Dans ce type de rapports, les dirigeants peuvent accomplir tous les actes de gestion dans
l’intérêt de la société.
L’acte de gestion est tout acte dont l’accomplissement ne relève pas du conseil
d’administration.
Mais les associés ont la possibilité de limiter leur pouvoir dans les statuts en interdisant
l’accomplissement de certains actes ou en subordonnant l’accomplissement de certains actes à
l’autorisation d’un autre organe.
Si l’acte n’est pas accompli dans l’intérêt de la société, les dirigeants engagent leur
responsabilité.

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 Les pouvoirs des dirigeants dans les rapports avec les tiers
D’abord, une règle générale qui concerne tous les dirigeants de sociétés : les dirigeants d’une
société commerciale ont tout pouvoir pour engager la société dans les rapports avec les tiers
sans avoir besoin de justifier d’un mandat spécial. Ils tirent leur pouvoir de la loi.
Ensuite des règles propres à chaque catégorie :
 S’il s’agit d’une société de personne, elle n’est engagée que par les actes des dirigeants
qui rentrent dans le cadre de l’objet social (Art 286 al 2 pour les SNC, 298
implicitement pour les SCS).
 S’il s’agit d’une société à risque limitée, elle est engagée par les actes des dirigeants,
même si ces derniers dépassent l’objet social, à moins d’apporter la preuve que le tiers
avec lequel le dirigeant a traité savait ou était censé savoir compte tenu des
circonstances qu’il y avait un dépassement de l’objet

B) Les responsabilités des dirigeants


Il y’a la responsabilité à l’égard des associés et des tiers, mais également envers la société.
 La responsabilité des dirigeants à l’égard des tiers et des associés
L’art 161 prévoit que les dirigeants sont responsables envers les tiers pour les préjudices à
ceux-ci du fait des fautes commises dans l’exercice de leurs fonctions.
L’article 162 parle de la responsabilité des dirigeants envers les associés. Il peut arriver
que dans l’exercice de ses fonctions le dirigeant cause un préjudice à un associé.
Dans l’un ou l’autre, on va exercer une action individuelle pour la réparation du préjudice
personnel subi.
Si plusieurs dirigeants commettent en même temps la faute ayant conduit au préjudice, le
tribunal les déclare solidairement responsables et détermine la part de chacun dans la
réparation dudit préjudice.
 La responsabilité des dirigeants à l’égard de la société.
En vertu des dispositions légales, les dirigeants d’entreprise sont responsables,
individuellement ou solidairement, envers la société:
 soit des infractions aux dispositions législatives ou réglementaires applicables à la
société,
 soit de la violation des statuts de la société,
 soit enfin des fautes commises dans leur gestion.
Les dirigeants d'entreprise peuvent voir leur responsabilité civile ou pénale mise en cause
devant la justice.
Classiquement, pour que la responsabilité civile d'une personne soit engagée (article 118 du
COCC), il faut prouver que cette personne a commis une faute ayant causé un préjudice à une
autre personne. Dans le cas de la responsabilité personnelle d'un dirigeant d'entreprise, il faut
en outre prouver que la faute en question est détachable de ses fonctions. Par exemple : un
dirigeant passe une commande à l'un des fournisseurs en sachant que la société ne pourrait
pas payer ce dernier.
En matière pénale, la responsabilité est de plus en plus lourde, et de plus en plus souvent
engagée, à titre principal ou à titre de complice, pour des infractions commises
intentionnellement en violation du Code pénal, ou de dispositions législatives spécifiques.
Par exemple : la corruption, même censée être discrète. Un dirigeant offre des avantages
(voyages, cadeaux...) aux salariés d'une entreprise pour obtenir un marché, ou bien accepter
des avantages en contrepartie d'un acte ou d'une abstention contraire à vos obligations légales,
contractuelles et professionnelles.

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Section 3: LA DISSOLUTION DES SOCIETES COMMERCIALES

Comme les personnes physiques, les personnes morales que sont les sociétés peuvent
disparaitre après une existence plus ou moins longue. Elles prennent fin par la dissolution qui
est la rupture du pacte social.
L’Acte Uniforme a énuméré les causes de dissolution avant de dégager les effets qu’elles
peuvent produire.

§1/ Les causes de dissolution des sociétés commerciales


Elles trouvent leur fondement, soit dans les dispositions légales, soit dans une décision de
justice pour justes motifs.
A) Les causes de dissolutions de plein droit.
Selon l’article 30 AU, la société est en principe dissoute de plein droit à l’arrivée du terme.
Les associés peuvent fixer librement, comme ils l’entendent, la durée de la société ; mais
selon la loi, cette durée ne peut excéder quatre-vingt-dix-neuf ans (99 ans).La durée court à
partir de la date d’immatriculation de la société. Pratiquement, il est rare qu’il en soit ainsi.
En effet, de deux choses l’une ou bien la société continue à faire de bonnes affaires, elle
prospère et les associés voudront tout naturellement proroger ; ou bien elle a fait de mauvaises
affaires et les associés n’auront pas attendu l’arrivée du terme pour la dissoudre.
Egalement, une société peut être dissoute par l’extinction de l’objet, à la suite d’un évènement
imprévu ou la suite de la réalisation de l’objet, la société se trouve dissoute.
Il y a extinction de l’objet lorsque l’activité pour laquelle la société a été constituée est
devenue impossible. Peut entrainer, par exemple, une extinction de l’objet, l’annulation de la
vente faite à la société des immeubles industriels qu’elle avait pour objet d’exploiter. Il en
serait de même si les brevets formant l’unique objet de l’exploitation sociale étaient nuls ou si
une autorisation administrative nécessaire à l’exploitation venait à être retirée.
Il a réalisation de l’objet lorsque l’opération pour laquelle la société a été constituée est
définitivement achevée .Ainsi, est dissoute de plein droit une société fondée pour effectuer
certains travaux lorsque les travaux sont terminés et ont été réceptionnés par l’Administration.
Les associés peuvent décider à tout moment la dissolution anticipée de la société, les
conditions de modification des statuts. La dissolution anticipée peut être aussi la conséquence
d’une fusion ; à partir du moment où une société est absorbée par une autre, la société
absorbée est dissoute au profit de la société absorbante.
.
B) Les causes de dissolution pour juste motifs par la voie judiciaire.
C’est l’article 200-5 de l’AU qui réglemente une telle cause de dissolution. Le présent article,
nous donne deux exemples de « justes motifs » qui peuvent être invoqués.
Cette cause peut intervenir « en cas d’inexécution de ses obligations par un associé ». C’est le
cas d’un associé qui ne réalise pas son apport ; par exemple, un associé qui a fait un apport en
industrie à la société mais ne fait rien pour elle ; il n’exécute donc pas son obligation et son

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cocontractant pourra alors demander la résolution du contrat selon les termes de droit
commun. La dissolution sera prononcée judiciairement.
Egalement, la cause peut être invoquée « En cas de mésentente entre associés paralysant le
fonctionnement de la société ». C’est là une contrepartie à l’impossibilité pour un associé de
demander unilatéralement la dissolution de la société. Mais la paralysie du fonctionnement de
la société est une condition sine qua non de tous justes motifs invoqués à l’appui d’une
demande de dissolution.
Il faut retenir que les deux exemples donnés par le législateur l’ont été à titre indicatif et non
pas limitatif, comme en témoigne l’expression « notamment » dans l’article 200 AU.
Le droit de demander la dissolution judiciaire appartient à chaque associé. L’annulation de la
société, lorsqu’elle intervient, n’ayant pas d’effet rétroactif, entraine la dissolution de la
société.

§2/ Les effets de la dissolution des sociétés commerciales


La dissolution des sociétés commerciales entraîne deux séries d’effets la liquidation et le
partage de l’actif social.
A) La liquidation
La dissolution de la société est donc normalement suivie de sa liquidation.
La phase de liquidation consiste en la cession de tous les actifs, du règlement des créanciers et
enfin l’éventuelle distribution d’un boni de liquidation aux associés.
Pour le besoin de la liquidation, la société survit. Les gérants ou administrateur perdent tous
leurs pouvoirs, tant pour gérer la société que la représenter.
La représentation de la société est opérée par une seule personne : le liquidateur. Celui-ci peut
être désignée à l’amiable, sur décisions des associés ou par décision de justice, en cas de
désaccord.
B) Le partage de l’actif social
Lorsque la liquidation est clôturée dans les règles, qu’il n’y a plus de créancier et qu’il reste
certains actifs, la phase de partager va pouvoir être réalisée.
Ce partage consiste à repartir entre les associés, à proportion de leur part dans le capital de la
société défunte, ce qu’il reste de l’actif social.

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Chapitre III : LES PRINCIPALES SOCIETES COMMMERCIALES

L’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales présente plusieurs types de
sociétés, classées en deux catégories à savoir la société de personnes et la société de capitaux.

Une société de personnes est société constituée par des associés ayant une forte relation entre
eux, soit parce que leurs intérêts sont intimement liés, soit parce qu’ils collaborent
effectivement et personnellement à la poursuite du but social (fort intuitu personae). Dans ce
type de société, les cessions de parts sociales sont généralement soumises à accord préalable
des autres associés.
Les sociétés de personnes sont les suivantes : les SNC (sociétés en nom collectif),les sociétés
civiles, les sociétés en commandite simple, les EURL (entreprises unipersonnelles à
responsabilité limitée).

Une société de capitaux est une société, le plus souvent commerciale, qui est constituée sur la
base des capitaux apportés par les associés (apport en numéraire ou en nature). Les titres de
propriété représentant ces capitaux sont appelés actions et sont plus facilement transmissibles
que dans une société de personnes.

Les sociétés de capitaux sont les suivantes : les sociétés anonymes (SA), les sociétés par
actions simplifiées (SAS), y compris les SASU, ... les sociétés de coopératives.

Les principales formes sociales répondant à cette logique sont :


 La Société Anonyme (SA)
 La Société à Responsabilité Limitée(SARL)
 La Société par Action Simplifiée (SAS)
 La Société par Action Simplifiée Universelle (SASU)
 La Société en Commandite par Action (SCA)
 Les Sociétés Coopératives

Cependant, notre étude va concerner essentiellement deux sociétés de capitaux, à savoir la


société anonyme et la société à responsabilité limitée.

Section I/ LA SOCIETE A RESPONSABILITE LIMITEE


C’est l’article 309 l’Acte Uniforme SCGIE qui donne la définition en ce terme « La société à
responsabilité limitée est une société dans laquelle les associés ne sont responsables de dettes
sociales qu’à concurrence de leurs apports et dont les droits sont représentés par des parts
sociales »
Cette société est désignée par une dénomination sociale qui est immédiatement précédée ou
suivie en caractère lisible «Société à Responsabilité Limitée » ou « SARL ».

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§1 / Les associés
La société à responsabilité limitée peut être constituée par une personne physique ou
morale.
Aucune condition de capacité n’est en principe exigée puisque les associés ne sont pas de
commerçants.
La capacité civile suffit pour faire partie d’une société à responsabilité limitée.
L’associé unique ou les associés doivent intervenir dans l’acte constitutif, soit
personnellement, soit à titre de mandataire.
Ils reçoivent en contrepartie de leurs apports des parts sociales.
La part sociale constitue la contrepartie de l’apport. Elle représente une fraction du capital et
précise les prérogatives.
Le pouvoir de décision appartient aux associés Elles sont prises en Assemblée Générale
ordinaire ou Assemblée Générale Extraordinaire.
L’associé dispose d’un nombre de voix égale au nombre des parts sociales qu’il possède.

§2/ Le capital
Le capital social doit s’élever au minimum à 1000 000Fcfa, divisés en parts sociales dont la
valeur nominale ne peut être inférieure à 5000 FCFA.
Les apports en numéraires doivent être entièrement libérés et déposés en banque ou dans le
cabinet d’un notaire.
Les apports en nature doivent faire l’objet d’une évaluation par le commissaire aux apports.

§3 / La gérance
La société à responsabilité limitée est gérée par un ou plusieurs associés qui peuvent être
nommés dans les statuts.
La durée du mandat est de quatre (4) ans renouvelables sauf clause contraire.
Les fonctions sont gratuites ou rémunérées. Elles prennent fin, soit par l’arrivée du terme, soit
par la démission, soit par révocation.
Les gérants sont responsables individuellement ou solidairement selon le cas envers la société
ou envers les tiers.

§4/La dissolution
En plus de cause commune à toute société, la société à responsabilité limitée comporte des
causes propres de dissolution qui sont liées au capital social. Il s’agit notamment de la perte
de la moitié du capital .La survenance d’une incapacité, d’une interdiction ou l’ouverture
d’une procédure collective et le prononcé d’une faillite personnelle ne sont pas causes de
dissolution.

Section II/ LA SOCIETE ANONYME

Elle est définie par l’art 385 al 1 AU SC &GIE comme « une société dans laquelle les
actionnaires ne sont responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports et
dont les droits des actionnaires sont représentés par des actions ».

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Les actions sont des titres négociables émis par les sociétés par action qui représentent une
fraction du capital social et constatent le droit de l’associé dans la société.
C’est une société de capitaux, cela signifie que le capital apporté compte plus que la personne
qui l’a apporté. Cette prépondérance du capital a pour conséquence l’effacement de la
personne. Ainsi, on parle de la société anonyme.
Il existe deux types de société anonyme :
- Les sociétés anonymes qui font appel public à l’épargne
- Les sociétés anonymes qui ne font pas appel public à l’épargne
La société anonyme est désignée par une dénomination sociale immédiatement présidée ou
suivie des mots « S.A ».

§1/La constitution
La constitution de la société anonyme nécessite l’accomplissement d’une suite de formalités
impératives auprès d’un notaire particulièrement le dépôt des statuts.
Les statuts doivent contenir la dénomination, l’objet, le siégé, la durée, les apports en nature,
le capital, les actions, la répartition des résultats, la constitution des réserves, les modalités de
fonctionnement.
§2/ Le capital
Le capital social est fixé au minimum à 10 000 000 FCFA pour la société anonyme ne faisant
pas appel public à l’épargne ; et en cas d’appel public à l’épargne à 100 000 000 FCFA.
Le capital est divisé en actions dont le montant minimal ne peut être inférieur à 10 000 FCFA

§3 /Les actionnaires
Il n’y a pas de minimum fixé par la loi .La sociétés anonyme peut ne comporter qu’un
associés : dans ce cas il s’agit de la société unipersonnelle. Aucune capacité particulière n’est
requise des actionnaires.

§4/ L’administration
Le nouveau droit de la société anonyme autorise deux (2) modes d’administration.
 La société anonyme avec le conseil d’administration : elle est dirigée, soit par le
Président du Conseil d’Administration et un Directeur Général. L’acte uniforme
impose au minimum 3 membres et un maximum de 12 membres.
 La société anonyme avec un Administrateur Général comporte un nombre
d’actionnaire égale ou inférieure à 3.

§5 /Le contrôle des comptes


Pour le contrôle des comptes, les sociétés anonymes doivent obligatoirement désigner un
commissaire aux comptes titulaires et un commissaire aux comptes suppléant
Le commissaire aux comptes certifie que les états financiers de synthèse soient réguliers et
sincères et donnent une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulée.
Cette certification peut être assortie des réserves.

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