Vous êtes sur la page 1sur 143

COURS D’INTRODUCTION À L’ÉTUDE DU

DROIT PUBLIC
ELÉMENTS DE DROIT INTERNATIONAL ET
INTERNE
LE DROIT DE L’ENTREPRISE
INTRODUCTION GÉNÉRALE
LES NOTIONS FONDAMENTALES DU DROIT
DÉFINITIONS

Le mot « Droit » n’a pas toujours la même signification.


Il est souvent utilisé dans 4 sens différents mais liés et complémentaires :

1. Il est utilisé dans le sens de la « Science du droit » ou Science juridique.


2. Il est utilisé dans le sens de « Droit objectif » c’est-à-dire d’un ensemble de règles
destinées à régir les rapports sociaux au sein d’une communauté humaine donnée.
3. Il est utilisé dans le sens de « Droit subjectif » c’est à dire le pouvoir et les
prérogatives reconnus à certains sujets de droits (personnes physiques ou personnes
morales) à l’égard d’autres sujets de droit ou de biens (choses).
4. Il est, enfin, utilisé dans le sens de « Droit positif » c’est à dire du Droit applicable à
un moment donné dans un pays donné : le Droit positif marocain est constitué par
l’ensemble des règles de Droit existant à l’heure actuelle au Maroc.
DÉFINITIONS ET NOTIONS FONDAMENTALES
DU DROIT

1. Le Droit : science du droit : la notion de « Science juridique ».


2. Le Droit : ensemble de règles de conduite sociale : la notion de « Droit objectif ».
3. Le Droit : pouvoir de contrainte reconnu aux sujets de droit : la notion de « Droit
subjectif ».
4. Le Droit : règles juridiques existant à un moment donné dans un pays donné : la
notion de « Droit positif ».
1. DROIT : SCIENCE DE DROIT

La science de droit est conçue dans le sens de connaissance du droit et


des règles de droit ainsi que leur systématisation et classification et
hiérarchisation
Un cours de Droit est destiné à analyser les différents aspects qui s’y
rattachent et donc à faire de la science du Droit.
LE DOIT OBJECTIF
DÉFINITION

Dans cette hypothèse, le Droit se définit à la fois par sa nature et par sa


fonction :
- Par sa nature en ce sens qu’il constitue un ensemble de Règles juridiques qui
dictent à ses sujets (personnes physiques ou personnes morales) ce qu’ils doivent
faire (règles prescriptives), ce qu’ils ne doivent pas faire (règles prohibitives),
ce qu’ils peuvent faire (règles permissives) et qui constituent pour eux des sources
de droits et d’obligations.
- Par ses fonctions en ce sens qu’il a pour finalité de régler les rapports sociaux.
Le Droit constitue, donc, à la fois un ordre juridique et un instrument
d’organisation sociale.
LE DROIT OBJECTIF
DÉFINITION

Il y a un lien étroit entre ces deux facteurs (Droit : ordre juridique et instrument
d’organisation sociale) dans la mesure où c’est afin de remplir sa fonction
d’organisation de la société que le Droit s’est constitué en système juridique avec
ses nombreuses Règles de conduite sociale mais c’est seulement dans la mesure
où il constitue un ordre juridique de qualité c’est-à-dire un ensembles de règles
efficaces et contraignantes qu’il est capable de remplir ses fonctions
sociales.

Comme on le voit, au cœur et à la base de tout « Droit » se trouve la « Règle de Droit


» ou « Règle juridique » puisque celui là, le Droit, régit les rapports sociaux grâce à
celle-ci, la Règle juridique.
2. LE DROIT OBJECTIF :
LA RÈGLE DE DROIT

Le Droit objectif peut ainsi être défini comme étant l’ensemble des règles de conduite
qui, dans une société donnée, régissent les rapports entre les sujets de droit
(personnes physiques et personnes morales) et s’imposent à eux par le moyen de la
contrainte sociale (la sanction).
L’étude du Droit objectif doit partir de celle de la Règle de droit qui en constitue
l’élément essentiel et la partie visible.
C’est cette règle qui se trouve en contact permanent avec les relations sociales dans leur
diversité et leur complexité qu’elle prétend régir et gouverner.
La Règle de droit doit faire l’objet de 2 analyses différentes :
1. Ses caractéristiques intrinsèques qui permettront de la distinguer des
autres règles de conduite sociale (morale, religion, éthique, usages).
2. Ses classifications destinées à constituer des ensembles et des sous
ensembles de règles ayant chacun des sphères d’application très
différentes.
LA RÈGLE DE DROIT
LES CARACTÉRISTIQUES INTRINSÈQUES

1. La règle de Droit est obligatoire.


2. La règle de Droit est générale et impersonnelle.
3. La règle de Droit est sanctionnée.

Il existe 2 types de sanctions:


4. Des sanctions civiles : dommages-intérêts.
5. Des sanctions pénales (amende et emprisonnement)
LA DIVISION DU DROIT
LA CLASSIFICATION DES RÈGLES DE DROIT
LA CLASSIFICATION DES RÈGLES DE DROIT

Les règles de Droit sont diverses et variées.


Elles régissent des relations sociales extrêmement nombreuses et totalement
différentes.
Mais elles ne sont jamais présentées d’une façon anarchique et désordonnées.
Le Droit est construit à partir d’une classification et d’une systématisation des
règles juridiques suivant un raisonnement logique.
Elles sont très souvent regroupées en fonction d’un certain nombre de
critères.
Cette classification permet de distinguer plusieurs branches du Droit objectif.
Dans chaque branche viennent prendre place les règles de Droit appartenant à
la même famille.
LES DIVISIONS FONDAMENTALES DU
DROIT
LES CLASSIFICATIONS DE BASE
LES CLASSIFICATIONS DE BASE DES RÈGLES DU
DROIT POSITIF

Il existe 3 principales classifications des règles de Droit :


(en Droit marocain et français notamment)

1. La distinction du Droit public et du Droit privé.


2. La distinction du Droit interne et du Droit international.
3. La distinction des règles de fond et des règles de
procédure.
1. LE DROIT PUBLIC ET LE DROIT PRIVÉ

En Droit marocain comme en Droit français, cette distinction est classique.


Elle est considérée comme la plus importante des divisions du Droit (la
summa divisio).

Le Droit privé est constitué par l’ensemble des règles de Droit qui sont
applicables dans les rapports des particuliers (les personnes privées qui
peuvent être soit des personnes physiques soit des personnes morales).

Le Droit public est constitué par l’ensemble des règles de Droit qui organisent
les pouvoirs publics et qui régissent les rapports entre les pouvoirs publics
et les personnes privées.
LES BRANCHES DU DROIT PUBLIC ET DU DROIT
PRIVÉ

Les branches du Droit public : Les branches du Droit privé :


1. Le Droit constitutionnel : a pour 1. Le Droit civil : a pour objet
objet l’organisation politique de l’ensemble des rapports sociaux que
l’Etat. les personnes privées peuvent nouer en
dehors de l’exercice de leur profession .
2. Le Droit administratif : a pour
objet l’organisation administrative de 2. Le Droit commercial ou Droit des
l’Etat et des collectivités locales et les affaires : a pour objet l’ensemble des
rapports entre l’Administration et les règles qui s’appliquent aux
administrés. commerçants et aux opérations
commerciales. Il fait partie du Droit
3. Le Droit financier et fiscal : a
des activités économiques effectuées
pour objet l’organisation des finances
par les entreprises.
publiques (le budget de l’Etat) et la
comptabilité publique.
LE DROIT INTERNE ET LE DROIT
INTERNATIONAL

Le Droit interne est constitué par l’ensemble des règles qui s’appliquent dans
les limites des frontières d’un Etat.
Le Droit international est constitué par l’ensemble des règles applicables dans
les rapports internationaux.
Cette distinction du Droit interne et du Droit international doit être combiné
avec celle du Droit public et du Droit privé.
Le critère de la distinction du Droit international public et du Droit
international privé réside dans la présence, dans le rapport considéré, soit
d’un Etat (personne morale de droit public) soit d’une personne privée
(physique ou morale).
LES BRANCHES DU DROIT INTERNATIONAL

Les branches du Droit Les branches du Droit international


international public : Privé :

1. Le Droit international public : a pour


objet l’ensemble des règles qui sont
applicables dans les rapports entre Le Droit international privé : a pour objet
Etats qu’ils soient bilatéraux (entre 2 l’ensemble des règles qui sont
Etats) ou multilatéraux(entre plusieurs applicables aux rapports entre
Etats). personnes privées lorsque ces
2. Le Droit public international : a pour relations comportent un élément
objet l’ensemble des règles qui sont d’extranéité (nationalité, domicile…)
applicables aux rapports entre un Etat
et une personne privée étrangère
(relevant de la nationalité d’un autre
Etat)
LE DROIT POSITIF ET LA QUESTION DES SOURCES DE LA
RÈGLE DE DROIT.

Le Droit positif est constitué des règles de Droit telles qu’elles existent à un moment
donné dans un pays donné.
Le Droit positif marocain est constitué par l’ensemble des Règles de Droit existant, à
l’heure actuelle, dans notre pays.
La question essentielle qui se pose en ce qui concerne le Droit positif est celle de son
origine.
Il convient de s’interroger, notamment, sur l’autorité qui crée et élabore la Règle de Droit
et sur les modalités de son expression.

Il s’agit de la question des sources de la Règle de Droit.


LES PRINCIPALES SOURCES DU DROIT POSITIF
MAROCAIN

Les juristes considèrent qu’il existe deux sources du Droit qui sont indiscutables
que sont la Loi et la Coutume auxquelles on ajoute habituellement une troisième
source constituée par la Jurisprudence c’est-à-dire les décisions rendues par les
Cours et les Tribunaux dans un pays.
Par conséquent on va envisager les 3 sources essentielles du Droit marocain :

1.La Loi
2. La Coutume
3. La Jurisprudence
LES RAPPORTS ENTRE CES 3 SOURCES DU
DROIT MAROCAIN

1. Les rapports entre la Loi et Coutume


2. Les rapports entre la Loi et la Jurisprudence
1. LES RAPPORTS ENTRE LA LOI ET LA JURISPRUDENCE

La jurisprudence est d’abord un complément nécessaire de la loi.


Il n’y a pas de pouvoir judiciaire sans pouvoir législatif.
Au Maroc la Jurisprudence crée le Droit en s’appuyant sur un texte de loi c’est-à-dire
c’est en interprétant la Loi que le juge va créer le Droit en élaborant une
jurisprudence.
A la différence de la loi votée par le Parlement, la Jurisprudence est un mode
d’élaboration du Droit par des techniciens du droit c’est-à-dire des juges.
Cependant, en raison de sa proximité des justiciables (des citoyens qui recourent à la
justice) à partir des cas qui lui sont soumis, la Jurisprudence est plus proche de ces
citoyens que la loi.
De ce point de vue la Jurisprudence est plus proche de la coutume que de la Loi.
Dans le Droit anglo américain, ce sont les décisions rendues par les Cours et les
Tribunaux qui constituent l’essentiel des sources du Droit (la Common Law)
LES RAPPORTS ENTRE LA LOI ET LA COUTUME

La Loi et la Coutume sont très proches l’une de l’autre dans la mesure où elles sont
l’expression de la volonté du groupe social qu’elles pour but de régie les rapports par
opposition au Règlement qui émane du Pouvoir exécutif qui élabore un Droit par les
technocrates qui siègent au Gouvernement .

La différence entre les deux modes d’élaboration du Droit réside dans le fait que la
Coutume est issue spontanément du groupe social à sa base alors que la Loi vient d’un
organe qui se trouve au sommet de l’Etat à savoir le Parlement.

La Coutume est issue de la base de la pyramide sociale alors que la Loi se situe au
sommet de cette même pyramide.
1. LA LOI
LES DEUX SIGNIFICATIONS DU MOT « LOI »

D A N S L A L I T T É R A T U R E J U R I D I Q U E , L E M O T « L O I » P E U T A V O I R D E U X S E N S
D I F F É R E N T S :
1. U N S E N S F O R M E L
2. U N S E N S M A T É R I E L
1. LA LOI DANS LE SENS FORMEL DU TERME
(L’ORIGINE DE LA LOI : LE PARLEMENT)
1. Dans le sens « formel » le mot « Loi » est défini par l’organe qui
l’élabore : la Loi est considérée comme étant l’œuvre du Pouvoir législatif
c’est-à-dire du Parlement.
Dans ce sens le terme « loi » est relativement récent en Droit marocain
puisqu’il a été introduit pour la première fois par la première Constitution
marocaine de 1962.
Il est repris par la nouvelle Constitution de 2011 qui précise dans son art. 70
que « Le Parlement exerce le Pouvoir législatif. Il vote les lois ».
L’art. suivant de la constitution (art. 71) énumère le domaine de la loi
c’est-à-dire les matières qui relèvent de la compétence du Pouvoir législatif et
qui constituent des sources essentielles du Droit marocain dans ces matières.
Le Droit marocain est donc un Droit « légal » et « codifié » c’est-à-dire
qui accorde une importance à la Loi et au Code comme sources de la Règle de
Droit (ex. Code civil, Code de la Famille, Code de commerce, Code
pénal…)
LES RAISONS DE L’IMPORTANCE DE LA LOI AU SENS
FORMEL COMME SOURCE DE LA RÈGLE DE DROIT
MAROCAIN

L’unification du Droit marocain La démocratisation du


par la Loi et la Codification processus d’élaboration des
Règles de Droit
L’ancien Droit marocain était composé de L’importance accordée à la Loi et à la
coutumes variables et de règles codification du Droit marocain repose
religieuses. sur l’idée selon laquelle la Loi est :
Depuis l’élaboration du Code civil (DOC) « l’expression de la volonté
en 1913 le Droit marocain est un Droit générale »
codifié.
Elle doit donc être élaborée par un
Aujourd’hui plusieurs matières sont régies organe qui traduit cette volonté
par des Codes qui constituent des générale et qui n’est rien d’autre que
sources très importantes des Règles de
la Parlement issu du suffrage
Droit positif marocain.
universel.
Les Codes ne sont rien d’autres que
C’est la raison pour laquelle la
des Lois au sens formel du terme.
Constitution de 2011 a étendu le
(Code de Commerce, Code de la famille,
domaine d’intervention du Parlement.
Code civil…)
(art. 71 de la Constitution).
LE DOMAINE DE LA LOI VOTÉE PAR LE
PARLEMENT

Le domaine de la Loi votée par le Parlement est défini par l’article 71 de la


nouvelle Constitution au moyen d’une énumération qui se présente de
cette manière :
1. Les droits humains fondamentaux et les libertés essentielles.
2. Le statut de la famille
3. La nationalité des personnes physiques et des personnes morales (sociétés
commerciales notamment)
4. Les infractions et les peines qui leur sont applicables
5. La nationalité et la condition des étrangers
6. L’organisation judiciaire du pays
7. La procédure civile et la procédure pénale
8. Le régime fiscal
9. Le régime des obligations civiles et commerciales
10.Le droit des sociétés
11.Le droit du travail
12.Le droit bancaire et des sociétés d’assurances
13.Le droit de l’environnement
14.La nationalisation et la privatisation des entreprises
LES OPÉRATIONS LIÉES AU PROCESSUS D’ÉLABORATION
DE LA LOI DANS LE SENS FORMEL

Il s’agit des 6 opérations suivantes :

1. Le vote de la Loi.
2. La constitutionnalité de la Loi.
3. La promulgation de la Loi.
4. La publication de la Loi.
5. L’application de la Loi dans le temps et dans l’espace.
6. La disparition de la Loi.
1. LE VOTE DE LA LOI

L’art. 70 de la nouvelle Constitution marocaine dispose que


« Le Parlement exerce le pouvoir législatif. Il VOTE les lois »
Mais avant le vote, le projet ou la proposition de loi sont soumis à une
procédure qui commence avec leur soumission aux Commissions
parlementaires dont l’activité se poursuit entre les Sessions du Parlement.
Ensuite les débats parlementaires vont porter sur le contenu de la loi et
s’achèvent avec le vote définitif du texte de la loi qui est prêt pour son
application .
Tout projet ou proposition de loi est examiné successivement par les 2 Chambres
du Parlement (la Chambre des Députés et la Chambre des Conseillers)
Les membres de chaque Chambre ont le droit d’amendement
Si le Gouvernement le demande, la Chambre saisie du texte de loi en discussion
se prononce par un seul vote sur la totalité ou une partie du texte.
Mais avant l’application de la loi définitive, une opération préalable est effectuée
qui consiste à vérifier si la loi est conforme à la Constitution.
Il s’agit du contrôle de la Constitutionnalité de la Loi.
2. LA CONSTITUTIONNALITÉ DE LA LOI

Dans son domaine réservé et défini Par l’art. 71 de la nouvelle Constitution, la Loi votée
par le Parlement ne peut être promulguée par le Roi pour être appliquée que si elle est
conforme à la Constitution.
Ce contrôle de la constitutionnalité de la Loi s’explique par l’idée qui consiste à éviter
l’arbitraire politique d’une majorité au Parlement qui sera tentée de voter une loi qui
serait contraire à la Constitution.

La nouvelle Constitution marocaine prévoit 2 types de contrôle de


constitutionnalité :

1. Un contrôle avant la promulgation de la Loi par le Roi : c’est le contrôle à priori ou


contrôle préalable.
2. Un contrôle après la promulgation de la Loi par le Roi : c’est le contrôle à posteriori.
LES 2 TYPES DU CONTRÔLE DE LA CONSTITUTIONNALITÉ DE LA LOI

Une disposition de la Loi déclarée Une disposition déclarée inconstitutionnelle


inconstitutionnelle par la C.C. ne peut être ni par la C.C est abrogée à compter de la date fixée
promulguée ni appliquée. par la Cour.

Le contrôle à priori (ou préalable) Le contrôle à postériori

1. Il est exercé avant la promulgation de la loi par le


1. C’est une très grande innovation apportée par la
Roi.
nouvelle Constitution.
2. Il est exercé par la Cour constitutionnelle créée 2. Il s’agit de l’exception d’inconstitutionnalité
par la nouvelle Constitution. soulevée au cours d’un procès devant les tribunaux ou
3. Il est exercé à la suite de la saisine de la Cour soit les cours au Maroc lorsque l’une des parties au procès
par le Roi, le Chef du Gouvernement, le Président soutient que la Loi applicable au litige porte atteinte
de la Chambre des Représentants, le Président de aux droits et libertés garantis par la Constitution.
la Chambre des Conseillers, le 1/5ème des membres 3. Dans ce cas c’est la Cour constitutionnelle qui est
de la Ch. des Députés ou 40 membres de la Ch. des compétente pour apprécier la constitutionnalité de la
Conseillers. Loi.
4. La Cour statue dans un délai d’un mois à compter 4. Ce n’est donc pas le tribunal saisi qui est compétent.
de sa saisine. 5. Aux Etats Unis et en Allemagne toute juridiction peut
5. Ce délai peut être ramené à 8 jours à la demande être juge de la constitutionnalité d’une loi et refuser de
du Gouvernement (en cas d’urgence). l’appliquer si elle estime qu’elle n’est pas conforme à
la Constitution.
2. LA PROMULGATION DE LA LOI AU SENS FORMEL

Le vote définitif de la Loi par le Parlement ne suffit pas à la rendre


obligatoire.
Deux conditions sont exigées :

1. La « promulgation » d’abord.
2. La « publication » ensuite.
PROMULGATION ET PUBLICATION DE LA LOI

Ces deux formalités sont prévues par l’art. 50 de la Constitution de


2011 qui annonce que :

« Le Roi promulgue la loi dans les trente jours qui suivent la transmission, au
Gouvernement, de la loi définitivement adoptée.
La loi, ainsi promulguée, doit faire l’objet de publication au Bulletin Officiel du
Royaume dans un délai n’excédant pas un mois courant à compter de la
date du Dahir de sa promulgation ».
1. LA PROMULGATION DE LA LOI (LA NAISSANCE DE LA LOI)

La Promulgation de la Loi est un acte du Roi par lequel il ordonne que la loi
soit obéie : c’est une preuve de l’existence de la loi et de sa validité.
La Promulgation peut être considérée comme le premier acte d’exécution de la
loi dans la mesure où il lui attribue sa force exécutoire.
Cette mission est confiée au Roi, par la Constitution, car c’est le Chef de l’Etat
et son Représentant suprême.
La Promulgation est réalisée par Dahir car la Constitution précise que le Roi
exerce ses missions par Dahir (art. 42).
2. LA PUBLICATION DE LA LOI
La Publication est l’impression du texte de la Loi au Bulletin Officiel de manière à ce que cette loi
puisse être connue par ceux auxquels elle doit s’appliquer.
La Loi est un acte qui doit faire l’objet d’une publicité comme tous les actes juridiques.
Cette publicité implique une présomption de connaissance c’est-à-dire que l’on ne peut pas
prétendre ignorer une loi qui a été publiée au B.O.R.M. : telle est la signification de la maxime très
connue : Nul n’est censé ignorer la loi.
Dès que la Loi est publiée elle est obligatoire dans un délai qui a précisément pour objet de permettre
aux personnes concernées d’en prendre connaissance.
Il arrive que rien ne soit précisé dans la nouvelle Loi concernant la date précise de son application :
dans ce cas elle est obligatoire un jour franc après sa publication : un jour franc est un jour de 24h
sans compter le jour de départ (par ex. si la publication de la loi au BORM a lieu le 20 nov. 2011, le
délai commence à courir le 21 déc. à 0h et la loi sera donc applicable le 22 nov. à 0h.
Cependant, très souvent le législateur prévoit la date d’entrée en vigueur de certaines lois.
Il arrive assez souvent qu’une loi nouvelle, qui abroge une loi ancienne, précise la date de son entrée
en vigueur.
Parfois aussi la nouvelle Loi dispose que son entrée en vigueur sera subordonnée à la publication
d’un Décret d’application : dans ce cas l’entrée en vigueur de la Loi sera retardée jusqu’à la date de
la parution du Décret en question.
3. L’ABROGATION DE LA LOI : EXPRESSE , TACITE OU PAR
DÉSUÉTUDE
(LA MORT DE LA LOI)

1. L’abrogation « expresse » de la Loi est sa disparition décidée par


chargée de l’élaborer : les lois votées par le Parlement sont abrogées par le
même Parlement.En abrogeant une loi ou uniquement une ou plusieurs
dispositions de cette loi, le Parlement peut soit les remplacer par de
nouvelles dispositions soit ne pas les remplacer du tout.

2. L’abrogation tacite est celle qui découle de contrariété (contradiction)


entre les dispositions législatives d’une loi nouvelle et celles d’une loi
ancienne.

3. L’abrogation par désuétude est celle qui découle de l’inapplicabilité de


la Loi : dans ce cas la loi se heurte à une Règle de Droit qui la remplace et
qui peut être de nature coutumière.
2. LA « LOI » DANS LE SENS MATÉRIEL DU TERME
(LE CONTENU DE LA LOI)
Du point de vue « matériel », les actes législatifs, administratifs et juridictionnels se
définissent d’après leur nature interne.
Dans cette hypothèse, la Loi (qui est un acte législatif) est définie, non pas
par l’organe qui l’élabore (c’est-à-dire le Parlement), mais par son
contenu c’est-à-dire les Règles qu’elle contient et qui sont destinées à
régir les rapports sociaux.
A cet égard, la fonction législative de l’Etat consiste à élaborer des Règles de Droit.
Du point de vue « matériel », l’acte législatif (Loi) peut être défini comme étant
toute disposition (c’est-à-dire toute Règle) générale, abstraite,
impersonnelle et écrite édictée par l’Etat quel que soit l’organe de l’Etat
de qui émane cette disposition ou cette Règle : le Parlement, le
Gouvernement, le Roi. La fonction législative consiste à formulker des
Règles de Droit.
L’acte législatif, du point de vue matériel, est ainsi toute disposition
générale, abstraite, impersonnelle et écrite édictée par l’Etat dans le but
de régir les rapports sociaux.
LES DIFFÉRENTES SIGNIFICATIONS DE LA NOTION DE LOI DANS
LE SENS MATÉRIEL DU TERME

Dans son sens matériel, la Loi a une signification très large et englobe l’ensembles
des actes juridiques qui ont un contenu « législatif » c’est-à-dire toute «
disposition » ou toute « règle » de Droit générale, abstraie, impersonnelle et
écrite ( par opposition à la Règle coutumière) édictée par l’ Etat.
De ce point de vue, tous les actes juridiques émanant des différentes autorités de l’Etat
peuvent être considérés comme des Lois pour peu qu’ils aient un contenu législatif.
Ainsi les actes du Roi, les Dahirs, peuvent être considérés comme des Loi au sens
matériel s’ils édictent des Règles générales, abstraites, impersonnelles et écrites.
Il en est de même des actes du Parlement, de ceux du Gouvernement (Le Chef de l’Etat,
les Ministres), et même du peuple qui peut, parfois, être invité à édicter ce type de
Règles.
LES ACTES JURIDIQUES POUVANT CONSTITUER DES LOIS AU
SENS MATÉRIEL

Partant de cette définition de la Loi dans son sens matériel, les actes juridiques suivants
peuvent constituer des Lois (Règles générales, abstraites, impersonnelles et
écrites) :

1. Le Dahir royal émanant du Chef de l’Etat marocain (le Roi).


2. La Loi parlementaire (émanant du Parlement).
3. Le Décret-loi qui émane du Chef du Gouvernement mais qui portent sur le
domaine réservé au Parlement.
4. Le Décret gouvernemental (émanant du Chef du Gouvernement).
5. L’ arrêté ministériel (émanant du ministre).
I. LE DAHIR DU CHEF DE L’ETAT : « LOI » AU SENS MATÉRIEL ET
NON PAS AU SENS FORMEL

Le Chef de l’Etat, le Roi du Maroc, peut, parfois, prendre, par Dahir, des mesures
législatives c’est-à-dire des Règles générales, abstraites, impersonnelles et écrites et
par conséquent seront considérées des Lois, au sens matériel, mais ne seront pas des
lois au sens formel.
Le Chef de l’Etat sera amené à adopter de telles mesures dans 2 cas
différents :

1. Dans le cas de circonstances constitutionnelles normales (le fonctionnement normal


des Institutions constitutionnelles) : dans ce cas le Roi peut participer à l’élaboration
des Règles de Droit dans certains cas prévus par la Constitution.
2. Dans le cas de circonstances constitutionnelles exceptionnelles : dans cette
hypothèse le Chef de l’Etat va constituer la principale source du Droit marocain
puisqu’il cumulera les pouvoirs législatifs, règlementaires et même exécutifs.
1. LE DAHIR DU CHEF DE L’ETAT : SOURCE DIRECTE DU DROIT
MAROCAIN EN PÉRIODE CONSTITUTIONNELLE NORMALE

La Constitution de 2011 prévoit différentes hypothèses où le Chef de l’Etat (le Roi) sera amené à
prendre des mesures dans le domaine réservé au Parlement et donc constituer la source du Droit
marocain en matière législative (dans le domaine réservé au Parlement : art. 71 de la Constitution
de 2011.
Ces cas sont les suivants :
1. Le cas prévu par l’art. 95 de la Constitution de 2011: le Roi peut demander aux 2 Chambres du
Parlement (Chambre des Députés et Chambre des Conseillers) qu’il soit procédé à une nouvelle
lecture, formulée par message et ne pouvant être refusée, de tout projet ou proposition de Loi.
2. Le cas prévu par les art. 96 et 97 de la Constitution de 2011 : la dissolution des 2 Chambres et
l’élection du nouveau Parlement dans un délai ne dépassant pas 2 mois : dans l’intervalle le Roi
exerce le pouvoir législatif dévolu normalement au Parlement : la Constitution ne le précise mais
on peut déduire ce pouvoir du Roi de l’art. 42 de la Constitution qui dispose que le Roi, Chef de
l’Etat, son Représentant suprême veille au respect de la Constitution et au « bon fonctionnement
des institutions constitutionnelles ».
3. Le cas où le mandat du Parlement arrive à expiration et que les circonstances politiques ne
permettent pas de procéder à temps à l’élection des 2 nouvelles Chambres le Roi peut, en tant
que Représentant suprême de l’Etat et « garant de la pérennité et de la continuité de l’Etat » (art.
42 de la Constitution), prendre des mesures législatives nécessaires.
2. LE DAHIR DU CHEF DE L’ETAT : SOURCE DIRECTE DU DROIT
MAROCAIN EN PÉRIODE CONSTITUTIONNELLE
EXCEPTIONNELLE (ART. 59 DE LA CONSTITUTION)

En vertu de l’art. 59 de la Constitution de 2011, en période constitutionnelle


exceptionnelle le Chef de l’Etat exerce le Pouvoir législatif (normalement dévolu au
Parlement), le Pouvoir réglementaire (normalement dévolu au Chef du
Gouvernement) et le Pouvoir exécutif (normalement dévolu au Gouvernement) : c’est
l’hypothèse de la confusion des pouvoirs entre les mains du Chef de l’Etat.
Par conséquent, le Chef de l’Etat devient la source essentielle du Droit marocain dans
tous les domaines : législatif, réglementaire et exécutif.
II. LA « LOI » PARLEMENTAIRE AU SENS MATÉRIEL : SOURCE DU
DROIT MAROCAIN

Pour être source du Droit marocain, la « Loi » parlementaire, celle qui est élaborée et votée par le
Parlement marocain c’est-à-dire du Pouvoir législatif, doit avoir un contenu matériel c’est-à-dire
édicter les règles générales, abstraites et impersonnelles.
En vertu de la Constitution de 2011, la Loi parlementaire a vu son domaine d’intervention s’élargir
pour embrasser plusieurs matières qui sont fixées par l’art. 71.
Ce qui veut dire que la Loi est la source des Règles de Droit dans toutes ces matières (sous réserve
de la concurrence des autres Pouvoirs notamment du Chef de l’Etat et du Chef du
Gouvernement ).
Cependant, il convient de préciser que si tous les actes du Parlement sont des Lois au sens formel,
ils ne sont pas, pour autant, des Lois au sens matériel du terme, par ex. lorsque le Parlement
marocain décide de dépouiller un membre de son immunité parlementaire : dans ce cas il ne
s’agit pas d’un texte à contenu général et impersonnel : ce n’est donc pas une Loi au sens
matériel mais c’est, bien évidemment, une Loi au sens formel puisque c’est un texte qui émane
du Pouvoir législatif.
Enfin, en Droit marocain la Loi, œuvre du Parlement marocain, est de création relativement
récente puisqu’elle a été introduite en tant que source du Droit marocain en 1962 avec la
première Constitution écrite marocaine (7 déc. 1962).
LES AUTRES SOURCES DU DROIT POSITIF MAROCAIN : LES
«RÈGLEMENTS»

• En Droit marocain, il existe des Règles générales, impersonnelles et écrites et qui, par
conséquent , sont des Lois au sens matériel mais elles ne sont pas des Lois au sens
formel à défaut de leur édiction par le Parlement marocain et qui constituent des
sources importantes du Droit positif au Maroc.

• C’est le cas, on l’a vu, des Dahirs royaux qui émanent du Chef de l’Etat.
• C’est également le cas des « Décrets-lois » qui émanent du Gouvernement mais qui
portent sur une matière normalement réservée, par la Constitution », au Parlement.
• C’est le cas, aussi, des « Règlements » c’est à dire des actes pris par le Chef du
Gouvernement et qui constituent des sources importantes du Droit positif marocain.
III. LE « DÉCRET-LOI » : SOURCE DU DROIT POSITIF MAROCAIN

• En vertu de l’art. 70 de la Constitution de 2011, le Parlement peut autoriser le


Gouvernement, par une « loi d’habilitation », pendant un délai limité et en vue d’un
objectif déterminé à prendre, par « Décret », des mesures qui sont normalement du
domaine de la loi.
• Ce sont des Décrets émanant du Chef du Gouvernement et en même temps ce soit des
Lois qui portent sur le domaine réservé au pouvoir législatif c’est-à-dire du Parlement.
• Ces « Décrets-lois » entrent en vigueur dès leur publication mais ils doivent être
soumis à la ratification du Parlement.
IV. LE « RÈGLEMENT » COMME SOURCE DU DROIT POSITIF
MAROCAIN

• Le « Règlement » est un acte qui émane du Gouvernement (le Chef du Gouvernement) qui
édicte, comme une Loi formelle, des Règles générales, abstraites, impersonnelles et écrites
et qui sont destinées à régir les rapports sociaux.
• Un acte « réglementaire » est, par conséquent, une « loi » au sens matériel bien qu’il n’en
soit pas au sens formel :
• Le pouvoir d’édicter des Règlements ou « Pouvoir règlementaire » appartient au Chef du
Gouvernement marocain (ex Premier Ministre) conformément à la Constitution de 2011 qui
annonce, dans son art. 90 que « Le Chef du Gouvernement exerce le pouvoir réglementaire
et peut déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres »
• Les « Décrets » émanant du 1er Ministre ou « Décrets gouvernementaux » constituent des
sources importantes du Droit positif marocain.
• Ils portent sur un domaine très vaste : les matières autres que celles qui sont du domaine de
la loi appartiennent au domaine réglementaire (art. 72 de la Constitution de 2011)
• A côté du Pouvoir réglementaire, le Chef du Gouvernement se voit attribuer le Pouvoir
exécutif qui consiste à exécuter et compléter les Lois votées par le Parlement : pour cela il
dispose du Gouvernement et de l’ Administration (art. 89 de la Constitution) : en matière
d’émission de Règles de Droit, le Chef du Gouvernement détient la compétence de droit
commun, le législateur (Parlement) la compétence d’attribution.
VI. L’ARRÊTÉ MINISTÉRIEL : UN AUTRE RÈGLEMENT POUVANT
ÊTRE UNE SOURCE DU DROIT POSITIF MAROCAIN

• Il émane des ministres.


RÉCAPITULATIF : LES DIFFÉRENTES SOURCES DU DROIT POSITIF
MAROCAIN
• Les principales sources formelles et matérielles écrites du Droit positif marocain :
1. Le Dahir du Chef de l’Etat :
- formellement : il est l’œuvre du Souverain (le Roi qui est le Chef de l’Etat).
- matériellement : il est source du Droit positif marocain (notamment en période constitutionnelle
exceptionnelle).
2. La Loi :
- formellement : elle est l’œuvre du Parlement marocain.
- matériellement : elle une source essentielle du Droit positif marocain notamment le Droit de
l’Entreprise marocaine et étrangère (il convient d’écarter les Lois formelles qui n’ont pas une portée
générale et impersonnelle).
3. Le « Décret-loi » :
- formellement : il est l’œuvre du Chef du Gouvernement.
- matériellement : il constitue une source du Droit positif marocain dans les matières normalement
réservées au Parlement.
4. Le Règlement :
- formellement : il est l’œuvre du Gouvernement et du Chef de l’Etat (Décret gouvernemental et arrêté
ministériel).
- matériellement : il constitue une autre source essentielle du Droit positif marocain et du Droit de
l’entreprise.
5. L’ Arrêté ministériel : il est l’œuvre des Ministres qui composent le Gouvernement.
LA « PERSONNALITÉ JURIDIQUE » ET LE DROIT (OBJECTIF, SUBJECTIF,
POSITIF)

• Le Droit objectif, le Droit subjectif et le Droit positif trouvent leur


justification dans la notion de « sujet de droit » qui est reconnue
aux personnes physiques et aux personnes morales.
• Le Droit objectif est l’ensemble des règles juridiques applicables aux
rapports entre ces personnes considérées comme des sujets de droit.
• Le Droit subjectif n’est attribué qu’à ces personnes-sujets de droit et qui
les investit de pouvoirs et de prérogatives dans la vie en société.
• Le Droit positif est celui qui s’applique à ces personnes et aux rapports
qu’elles entretiennent entre elles dans la vie sociale c’est-à-dire dans une
société donnée et à un moment donné.
LA PERSONNALITÉ JURIDIQUE

• La « personnalité juridique » est la capacité des sujets de droit (personnes


physiques et personnes morales ) de jouir de droits subjectifs et d’assumer des
obligations à l’égard d’autres sujets de droit (personnes et/ou personnes morales).
• La personnalité juridique n’est reconnu qu’aux sujets de droit qui sont
réparties en 2 catégories : les personnes physiques et les personnes morales.
• C’est la personnalité juridique qui permet de distinguer les sujets de droit et les objets
de droit c’est-à-dire les Personnes et les Choses.
• La personnalité juridique est reconnue à la fois aux personnes physiques
et aux personnes morales.
• Les personnes physiques sont les individus c’est-à-dire les êtres faits de chair et de
sang.
• Les personnes morales sont des groupements de biens ou de personnes (physiques
ou morales) auxquelles le Droit objectif reconnaît la personnalité morale (acquérir des
droits subjectifs et des obligations).
LES 2 CATÉGORIES DE « PERSONNALITÉS JURIDIQUES »

• Le Droit objectif et le Droit subjectif ne reconnaissent que 2 types de « Sujets de


droit » auxquels ils attribuent la qualité de « Personnalité Juridique » :

• 1. Les Personnes physiques

• 2. Les Personnes morales


1. LES PERSONNES PHYSIQUES = DES PERSONNES JURIDIQUES

• Les Personnes physiques sont les Individus c’est-à-dire les êtres faits de chair et de
sang par opposition aux entités abstraites que sont les Personnes morales.
• Dès lors que l’individu existe, il jouit, jusqu’à son décès, de la personnalité juridique.
• Cette personnalité juridique permet à la Personne physique de se faire attribuer une
double capacité :

1. La capacité de jouissance c’est-à-dire la faculté d’acquérir des droits (subjectifs),


et d’assumer des devoirs ou des obligations juridiques (légales et/ou contractuelles).
2. La capacité d’exercice c’est-à-dire la faculté d’exercer des droits subjectifs et
patrimoniaux et qui rend ses actes valides.
LES RAPPORTS ENTRE L’ INDIVIDU (PERSONNE PHYSIQUE), LE DROIT
ET L’ ENTREPRISE

• Il s’agit de mettre en valeur 3 notions de nature différente :

• 1. L’ « individu » qui constitue une réalité biologique (mammifère supérieur


doué de mémoire et de raison).

• 2. Le Droit qui constitue un système d’organisation de la vie en société c’est-à-dire


une réalité sociologique.

• 3. L’entreprise qui constitue une réalité économique qui traduit l’initiative


Les rapports entre l’ Individu, le Droit et l’entreprise

Individu PP

Droit
(public et Entreprise
privé)
COMMENTAIRE

• La personne physique a un statut juridique défini par le Droit objectif qui


reconnait à tous des Droits subjectifs réellement applicables (Droit positif).

A. L’Individu et le Droit :
1. Le Droit privé : Droit civil, Droit commercial, Droit de la famille,
2. Le Droit public : Droit de la nationalité, Droit fiscal, Droitdouanier,
3. Le Droit mixte : Droit pénal

B. L’individu et l’entreprise : Si elle est privée elle est individuelle : elle dépend d’un
seul individu-personne physique : sa vie et ses activités relèvent du Droit :
1.Droit civil,
2.Droit commercial,
3. Droit administratif,
4. Droit fiscal (Impôts directs et TVA),
5. Droit pénal (l’entrepreneur est soumis au droit pénal)
L’ENTREPRISE ET LE DROIT : LA NOTION D’ENTREPRISE, LA
COMMERCIALITÉ DE L’ENTREPRISE, L’ ENTREPRISE « INDIVIDUELLE »
ET L’ENTREPRISE
« SOCIÉTAIRE »
1. LA NOTION D’ENTREPRISE

• La notion d’entreprise est une notion essentiellement économique.


• Le Droit ne donne pas une définition précise de l’entreprise : seules les sociétés y sont
définies.
• L’Entreprise n’est donc pas un sujet de droit et n’a donc pas de personnalité juridique.
• Cependant, elle est de plus en plus prise en compte par le Droit où son existence est
reconnue notamment par :
• Le Droit du travail.
• Le Droit fiscal.
• Le Droit de la Concurrence.
• LE Droit de la propriété industrielle et de la marque.
• Le Droit pénal.
• Les Entreprises forment une catégorie hétérogène : du commerçant,
personne physique à la multinationale.
2. L’ ENTREPRISE : NOTION JURIDIQUE

• Le Droit traite l’entreprise sous deux aspects complémentaires :


• 1. Il l’envisage en tant qu’ activité économique de production ou de prestation de
services.
• 2. Il l’ envisage aussi en tant qu’ organisation de moyens humains et matériels :
l’élément humain est indispensable à la mise en œuvre de l’élément matériel.
• 3. Les actions de l’un et de l’autre doivent être coordonnées en vue de réaliser les
activités de production, de distribution et de services.
• La nouvelle Constitution marocaine de 2011 consacre l’existence et l’importance de
l’entreprise à travers plusieurs dispositions constitutionnelles.
• Mais le Droit positif refuse de considérer l’ Entreprise comme une personne juridique
pouvant jouir de la Personnalité morale.
• L’ Entreprise n’est donc pas une Personne et ne peut être titulaire de droits subjectifs
ni être créancière ou débitrice car elle n’a pas de patrimoine propre : c’est la personne
physique (commerçant individuel) ou la personne morale (entreprise sociale) qui est
l’apporteur de capitaux.
1. L’ENTREPRISE : NOTION ÉCONOMIQUE

• L’ entreprise appartient au monde économique et des affaires : elle en constitue une


cellule de base.
• Elle est considérée comme le principal agent de l’expansion économique, la source
essentielle de la création d’emplois et le l’instrument de l’initiative individuelle et de la
promotion sociale.
• Elle se présente sous les formes les plus diverses : groupe multinational, entreprise
industrielle, de distribution, financière, libérale, agricole…
• La théorie économique envisage l’entreprise sous 2 aspects :

• 1. Comme une unité de production de biens et de services : elle est traitée


comme un agent économique qui intervient sur un marché (national ou régional ou
international) et entretient des rapports avec d’autres entreprises ou avec des
consommateurs.
• 2. Comme une Organisation humaine : elle est envisagée comme une
organisation unitaire où se combinent divers facteurs humains et matériels en vue de
produire, de vendre et/ou distribuer des biens ou des services ou les deux à la fois en
réalisant des profits.
3. LA COMMERCIALITÉ DE L’ENTREPRISE

• La « commercialité » de l’ entreprise résulte des 2 éléments alternatifs


suivants :

• A. La commercialité de l’entreprise résulte de l’objet de son activité


• B. La commercialité de l’entreprise résulte de sa forme
A. LA « COMMERCIALITÉ » DE L’ENTREPRISE DÉCOULANT DE
L’OBJET DE SON ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE

• La commercialité de l’entreprise résulte, d’abord, de l’exercice, habituel et professionnel, des


différentes activités commerciales énumérées par le Code de Commerce dans son article 6
• L’ art. 6 dispose : La qualité de commerçant s’acquiert par l’exercice habituel ou
professionnel des activités suivantes :
• 1. L’achat de meubles, corporels ou incorporels, en vue de les revendre soit en nature soit après les avoir travaillés
et mis en œuvre ou en vue de les louer.
• 2. La location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous location
• 3. L’achat d’immeubles en vue de les revendre en l’état ou après transformation
• 4. La recherche et l’exploitation des mines et carrières
• 5. L’activité industrielle ou artisanale
• 6. Le transport
• 7. La banque, le crédit et les activités financières
• 8. Les opérations d’assurance
• 9. L’imprimerie et l’édition
• 10. Le bâtiment et les travaux publics
• 11. La fourniture des biens et services
• 12. La distribution d’eau, d’électricité et de gaz
• 13. Les télécommunications
LA PERSONNALITÉ MORALE DE L’ ENTREPRISE : LA SOCIÉTÉ
COMMERCIALE
LA NOTION DE PERSONNALITÉ MORALE

• Définition : les Personnes morales sont des groupements de biens ou de personnes


(physiques ou morales) c’est-à-dire des groupements d’intérêts auxquels on reconnait la
personnalité juridique leur permettant d’ acquérir et d’exercer des droits subjectifs.
• C’est le groupement lui-même qui est titulaire de la personnalité morale.
• Il en résulte 3 conséquences importantes :
• 1. La personnalité juridique du groupement ne se confond pas avec celle des membres de ce
groupement.
• 2. Le patrimoine du groupement (les droits subjectifs et les obligations) lui appartient en
propre et se distingue de celui de ses membres : le patrimoine des associés d’une société qui a
la personnalité morale.
• 3. Il n’y a donc pas de « cotitularité » de ces droits et obligations entre les membres du
groupement car ils ne leur appartiennent pas.
• Il y a donc une différence fondamentale entre l’ « indivision » (ou copropriété) et la
personnalité morale : dans l’indivision les droits (subjectifs) appartiennent à plusieurs
personnes (plusieurs sujets d’un même droit : de propriété par ex.)
• Au contraire, les droits (subjectifs) du patrimoine d’une personne morale (composée de
plusieurs membres) appartiennent à la Personne morale elle-même, sujet de droit unique qui
est le groupement.

L’ UTILITÉ DE LA PERSONNALITÉ MORALE

• Les raisons de la création d’une personne morale sont nombreuses : il s’agit de


défendre d’un intérêt religieux, social, politique ou économique.
• Par exemple la création d’associations pour le culte, sportives, culturelles…
• Pour la défense d’un intérêt économique il convient de créer des sociétés
commerciales ou civiles
• La personnalité morale d’une société commerciale est l’expression juridique du
capitalisme économique.
• Il s’agit aussi de limiter la responsabilité dans l’exercice d’une activité professionnelle
dans la mesure où c’est le groupement qui sera responsable des dettes et non pas les
membres du groupement.
B. LA COMMERCIALITÉ DE L’ENTREPRISE DÉCOULANT DE SA
FORME SOCIALE IMPLIQUANT SA PERSONNALITÉ MORALE

• La commercialité de l’entreprise va découler non pas de la nature de l’activité qu’elle entreprend


mais plutôt par sa forme c’est-à-dire par le type d’organisation sociale choisi par les
entrepreneurs-associés et offertes par les lois sur les Sociétés commerciales et notamment
• Parfois la loi exige des associés une forme particulière quand l’activité de l’entreprise porte sur
certaines secteurs de l’économie : ainsi, par exemple, la loi sur la Société anonyme impose cette
forme particulière en cas
• La forme sociale va faire bénéficier l’entreprise de la Personnalité morale contrairement à
l’entreprise individuelle.
• Le Droit marocain offre 3 grandes catégories de formes sociales :
1. Le forme sociale dans laquelle le facteur personnel est déterminant : les Sociétés de
personnes dont l’archétype est constitué par la Société en nom collectif ou SNC et la société en
commandite simple ou SCS.
2. La forme sociale dans laquelle le facteur financier est déterminant : les sociétés de
capitaux ou par actions dont l’archétype est constitué par la Société anonyme ou SA.
3. La forme sociale dans laquelle se trouvent mêlés et le facteur personnel et le
facteur financier dont l’archétype est constitué par la Société à responsabilité limitée ou
SARL avec ses deux variantes : la SARL pluripersonnelle et la SARL unipersonnelle.
4. L’ENTREPRISE ET SON JUGE : LES TRIBUNAUX DE COMMERCE
ET L’ARBITRAGE
L’ ENTREPRISE ET LES CONTRATS
L’étude des Contrats sera articulée sur les éléments suivants :
L’intérêt de l’étude des Contrats

Le fondement des Contrats

La typologie des Contrats

La formation des Contrats

Les effets des Contrats sur les contractants et sur les non contractants
L’ ÉTUDE DES CONTRATS PRÉSENTE UN DOUBLE
INTÉRÊT :

&
Un intérêt Un intérêt
économique juridique
Sur le plan économique, le contrat se présente
comme l’instrument indispensable des
échanges internes et
Internationaux dans lesquels l’ Entreprise se trouve engagée
C’est parce que le Contrat constitue un excellent procédé technique de
réalisation des échanges économiques aussi bien dans les sociétés internes
que dans la société internationale qu’il n’a pas manqué d’attirer l’attention
du législateur, interne et international, qui l’a ainsi doté d’une
réglementation afin d’éviter que ces échanges soient anarchiques.
Ayant pour objet l’échange de biens et de services dans une économie
donnée, le Contrat se trouve soumis à une réglementation aussi précise que
nécessaire qui englobe tous les aspects du lien contractuel :

 La naissance ou la formation du lien contractuel


 Le contenu du lien contractuel
 Les effets du lien contractuel
 Les obligations générées par la formation du lien contractuel
 L’exécution du contrat
 Son éventuelle inexécution
Sur le plan juridique, l’intérêt de l’étude du contrat réside dans la notion
d’Obligation.

C’est la notion d’Obligation qui donne au contrat sa substance et sa


consistance juridiques puisque sans elle un contrat ne pourrait exister.

Entre contrat et obligation il y a une relation dialectique

C’est par le contrat que les parties s’engagent et donc s’obligent les unes
envers les autres et, par conséquent, c’est l’obligation qui donne vie au
contrat et lui permet d’exister et de produire ses effets juridiques.
LA DÉFINITION DE L’OBLIGATION

L’obligation est un LIEN entre deux ou plusieurs sujets de droit.

C’est un lien en vertu duquel un individu, le créancier, a le droit de réclamer


à un autre, le débiteur, l’exécution d’une prestation.

Le créancier est titulaire d’un droit personnel alors que le débiteur se voit
chargé d’une dette.

Il en résulte que l’obligation n’est rien d’autre qu’un rapport de droit entre
deux PATRIMOINES.
Dans l’Obligation il y a deux éléments :

- La dette : la prestation du débiteur envers le créancier.


- Le pouvoir de contrainte reconnu au créancier.

La contrainte a pour effet d’aboutir soit à une exécution en nature forcée soit
à une exécution par équivalent si l’exécution en nature est impossible (le
paiement de dommages intérêts).
CLASSIFICATION DES OBLIGATIONS CONTRACTUELLES

Les Obligations contractuelles sont celles qui correspondent aux Contrats et


obligations conventionnelles.

Elles trouvent leur source et leur fondement dans un acte de la volonté comme
un contrat et dont l’objet est précisément la création d’un lien d’obligation entre
un créancier et un débiteur.

Elles peuvent être classées en cinq catégories distinctes mais qui peuvent se
combiner et se compléter.
La classification des Obligations contractuelles
Il convient d’étudier les obligations suivantes :

1. L’obligation de donner.
2. L’obligation de faire et l’obligation de ne pas faire.
3. L’obligation de résultat et l’obligation de moyen.
L’OBLIGATION DE DONNER

• L’obligation de donner (ou obligation de dare) est celle qui consiste à obliger
le débiteur à transférer la propriété d’un bien meuble ou immeuble.
• La dation n’est pas une donation mais un transfert de droit réel
• L’obligation de donner se trouve dans tous les contrats à titre gratuit ou
onéreux pour peu qu’il y ait un transfert de propriété : ex. la vente,
l’échange, société, prêt; crédit-bail…
• L’obligation de donner est celle qui a pour objet le transfert de la propriété
d’une chose du patrimoine du débiteur dans celui du créancier.
L’OBLIGATION DE FAIRE

C’est l’obligation en vertu de la quelle le débiteur est tenu d’accomplir une


activité déterminée, de réaliser un travail quelconque ou une prestation au
profit du créancier. A la différence de l’obligation de donner, elle a pour
objet tout prestation positive autre que celle qui consiste à transférer la
propriété. C’est la plus répandue de toutes les obligations résultant d’un acte
juridique comme le contrat. On la rencontre dans les contrats portant sur
les services : contrat de travail, de transport, de société…
L’OBLIGATION DE NE PAS FAIRE

C’est le contraire de l’obligation de faire. Elle consiste à obliger le débiteur à


s’abstenir de faire quelque chose. Il s’agit d’une obligation d’abstention ou
négative ou passive. Il s’agit par exemple de l’obligation de non concurrence
assumée par le vendeur d’un fonds de commerce, le cédant d’une clientèle
dans l’exercice d’une profession libérale ou bien encore du salarié, non
pendant la durée du contrat de travail( ne pas avoir deux employeurs
concurrents) mais encore après la résolution ou l’expiration du contrat (ne
pas se faire embaucher par un concurrent de l’employeur). L’obligation de
ne pas révéler une information ou un procédé fabrication
L’OBLIGATION DE RÉSULTAT

Est celle en vertu de la quelle le débiteur est tenu envers son créancier à
atteindre le résultat promis dans le contrat et dès lors que ce résultat n’est pas
atteint il doit être condamné à réparer le dommage subi par le créancier en
raison de cette inexécution de l’obligation contractuelle. Il en résulte que la
responsabilité du débiteur se trouve engagée dès lors que le débiteur n’exécute
pas son obligation assumée en vertu du contrat conclu. Plus précisément,
lorsque le créancier n’a pas obtenu ce qui lui était dû par le débiteur, le principe
de responsabilité de celui-ci doit être admis sans qu’il soit nécessaire que le
créancier prouve que le débiteur n’a pas mis en œuvre les moyens nécessaires
pour lui donner satisfaction. Ainsi l’acheteur est tenu de payer le prix de la
marchandise et le vendeur est à son tour tenu de transférer la propriété du bien
vendu et d’en assurer la livraison. Le locataire est également tenu d’une
obligation de résultat puisqu’il est tenu de payer le prix de la location. L e
transporteur est également tenu d’une obligation de résultat…
L’OBLIGATION DE MOYEN

Elle se démarque de l’obligation précédente en ce sens que le débiteur


s’engage envers son créancier non pas à procurer un résultat déterminé
mais s’engage en vertu du contrat à faire le nécessaire pour que ce résultat
puisse être atteint. Par conséquent, sa responsabilité ne peut être retenue
que s’il n’a pas mis en œuvre les moyens nécessaires afin de parvenir au
résultat envisagé par les parties au contrat. Autrement dit la faute du
débiteur est une condition de la responsabilité, la faute consiste précisément
à ne pas avoir fait ce qui était possible pour donner satisfaction au créancier.
La classification des Contrats
CLASSIFICATION DES CONTRATS QUANT À LEUR
RÉGLEMENTATION

• Les contrats nommés:


 Sont ceux qui portent un nom traditionnel cat ils correspondent à une
opération connue, habituelle, fréquente.
exemple: la vente, le prêt, le louage…

• Les contrats innomés:


 Ils sont innomés car ils réalisent une opération particulière, plus ou moins
complexe, nouvelle, imaginée par les parties qui n’entrent pas dans le cadre
d’un contrat connu.
Ces contrats sont le plus souvent un amalgame de contrats anciens et la
pratique leur a donné une dénomination particulière.
• Donc les contrats nommés font l’objet d’une réglementation particulière,
alors que les autres en sont dépourvus.

• Parmi les intérêts qui s’attachent à cette distinction, notons que la


réglementation légale pour les contrats nommés dispense les parties de
prévoir tous les détails de leurs relations juridiques.
CLASSIFICATION DES CONTRATS QUANT À LEUR
CONTENU:

• Le contrat synallagmatique est celui qui engendre à la charge des deux


parties des obligations commutatives. Par exemple, dans la vente, le
vendeur doit délivrer la chose; l’acquéreur doit en payer le prix.

• Le contrat unilatéral ne fait naître d’obligation qu’à la charge d’une seule


des parties.
• Le contrat à titre onéreux: est celui où chacune des parties
reçoit quelque chose de l’autre n’entendant fournir une prestation
qu’en échange d’un avantage qu’elle considère comme équivalent.

• Le contrat à titre gratuit: est, au contraire, celui où l’un des


contractants entend procurer un avantage à l’autre sans rien
recevoir en échange.
• Le contrat commutatif est celui dans lequel chacune des parties connaît,
dès la conclusion du contrat, l’importance des prestations réciproques
tenues pour équivalentes. C’est le cas de la vente moyennant un prix
déterminé.

• Le contrat est aléatoire lorsqu’une, au moins, des prestations dépend


dans son existence d’un évènement incertain. C’est le cas de l’assurance
dans laquelle l’assuré verse des primes à des échéances périodiques alors
que l’assureur ne paiera aucune indemnité
CLASSIFICATION DES CONTRATS QUANT À LEUR MODE
D’EXÉCUTION

 Le contrat à exécution instantanée, ce qui signifie que les obligations


doivent être exécutées en même temps ou au moins en une courte période de
temps. L’exemple type en est la vente.

 Le contrat à exécution successive est celui qui prévoit par toutes les
parties une série de prestations destinées à s’échelonner dans le temps
 De tels contrats sont fréquents.
 C’est par exemple le contrat de travail dans lequel l’une des parties fournit
son travail pendant une période plus ou moins longue contre un salaire payé
chaque quinzaine ou chaque mois.
CLASSIFICATION DES CONTRATS QUANT À LEUR MODE
DE FORMATION

• Les contrats consensuels: sont ceux qui obéissent au principe du


consensualisme. Ces contrats se forment par le seul accord des volontés
sans qu’il soit besoin de recourir à aucune formalité.

• Les contrats solennels: se sont des contrats dont la formation exige non
seulement l’accord des parties mais encore l’accomplissement de certaines
formalités exigées pour la validité même de l’acte. Le plus souvent, la loi
exige l’intervention d’un notaire.
• Le contrat de gré à gré: est le contrat dans lequel l’accord des volontés
est le résultat d’une discussion entre 2 partenaires également libres, et dans
la formation duquel les deux parties ont joué un rôle à peu près égal.
• Par exemple, le prix d’une vente est souvent arrêté entre les propositions
initiales du vendeur et celles de l’acheteur.

• Dans le contrat d’adhésion au contraire, les conditions essentielles sont


en réalité l’œuvre d’une seule partie qui propose un type de contrat
uniforme, rédigé d’avance et auquel il est demandé une adhésion qui ne
peut être que pure et simple sans possibilité de discussion. (les contrats
d’assurance)
La formation du contrat
La volonté occupe une place de choix dans la formation des
différents actes juridiques que l’on trouve dans le commerce
juridique.
C’est pour cette raison que les conditions de formation du contrat
imposées par le droit des contrats découlent directement de la
volonté des contractants comme le consentement qui doit librement
s’exprimer et ne doit pas être affecté par un quelconque vice comme
le dol, l’erreur ou la violence.
 L’ élément essentiel du contrat est l’accord de volonté par lequel les
contractants déterminent les effets du lien juridique qu’il créé.

 Cet accord forme la loi des parties; c’est l’application du principe de


l’autonomie de la volonté.

 L’autonomie de la volonté traduit les conceptions libérales et individualistes


qui s’expriment dans l’article 230 du DOC:
 « les obligations valablement formées tiennent lieu de lois à ceux
qui les ont faites ».
• On mesure ainsi la place que le législateur a accordé à la volonté.
• La volonté doit être parfaitement autonome pour donner naissance à des
obligations.

• Cependant, il y une première limite: celle constituée par l’ordre public qui
fait que les parties ne peuvent donner libre cours à leur volonté.
Ensuite, l’inégalité flagrante de la puissance économique entre contractants
(contrat de travail, de transport, d’assurance…) font que les juristes
considèrent que l’autonomie de la volonté est en déclin.
Pour être valablement formé, le rapport contractuel suppose que des conditions, exigées
par la loi, soient remplies.
L’art. 1134 du Code civil français précise que :
« Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites
»
Les « conventions légalement formées » sont précisément celles qui obéissent
aux conditions essentielles exigées par l’art. 1108 et suivants du Code civil français .
Ces conditions sont à ce point essentielles que, dans le cas où elles ne sont pas
remplies, le contrat conclu sera considéré comme nul.
La nullité est donc la sanction d’un contrat imparfaitement conclu.
Au Maroc,

C’est l’art. 230 du DOC( Dahir formant Code des obligations et contrats) qui
pose le principe de la conformité du contrat aux exigences de la loi .
Cette article annonce que
« Les obligations contractuelles valablement formées tiennent lieu de
loi à ceux qui les ont faites et ne peuvent être révoquées que de leur
consentement mutuel ou dans les cas prévus par la loi »
Les conditions de validité du contrat.

• Le DOC a prévu 4 conditions de validité des contrats :


 Le consentement
 La capacité
 L’objet
 La cause
L’ACCORD DE VOLONTÉS : LE CONSENTEMENT

• L’article 19 du DOC dispose :


• « La convention n’est parfaite que par l’accord des parties sur des
éléments essentiels de l’obligation, ainsi que sur toutes les autres
clauses licites que les parties considèrent comme essentielles ».

• Le consentement au contrat n’est pas un accord de volonté quelconque mais


un accord en vue de faire naître des obligations.
 Le consentement est absolument nécessaire à la formation du contrat. Il est
le contrat même.

 La loi reste particulièrement exigeante s’agissant du consentement; celui-ci


se trouve au cœur de tout contrat.

 Il ne suffit pas que le consentement ait été donné, il faut également qu’il
présente certaines qualités, qu’il ne soit pas affecté par aucun vice.
1. LA RENCONTRE DES VOLONTÉS : L’ ÉCHANGE DE
CONSENTEMENT

 La formation du contrat passe par plusieurs étapes et le


consentement est en pratique l’aboutissement des négociations.

 L’ offre et d’acceptation.
L’OFFRE

• L’offre se définie comme une proposition faite par une personne soit à une
autre, soit au public de conclure un contrat déterminé à des conditions
déterminées.
• L’offre est faite par le pollicitant.

• Que vaut cette offre avant l’acceptation?

• Elle a pour effet d’engager le pollicitant, pendant un certain temps, d’où la


nécessité de savoir la durée pour laquelle le pollicitant sera engagé.
• C’est une situation juridique dans laquelle seule une personne se trouve
engagée.

• Lorsque l’offre se trouve assortie d’un délai, il est normal de considérer que
le pollicitant demeure engagé pendant ce délai.

• Le contrat ne sera formé que si l’acceptation intervient elle aussi pendant ce


délai.

• L’article 19 du DOC énonce que l’offrant sera engagé jusqu’à l’expiration du


délai.
 L’offre doit être précise:

• La chose et le prix doivent être indiqués de tel sorte que l’éventuel acceptant
puisse les apprécier et donner son acceptation en connaissance de cause.

• Lorsqu’elle est faire à une personne présente, elle est considérée rejetée si elle
n’est pas acceptée sur le champ, sauf convention de délai.

 L’offre non assortie de délai:

• L’article 30 du DOC considère que son auteur demeurera lié pendant un délai
moral et raisonnable.
• La jurisprudence explique cette formulation et considère que ce délai ne doit pas
être impérativement limité à un nombre de jours précis et stricts.
L ’A C C E P T A T IO N

• L’effet de l’acceptation est simple: elle forme le contrat.


• Les formes d’acceptation prêtent à discussion. Trois situations peuvent se présenter:
 la première classique, l’acceptation expresse: qui déclenche la conclusion du
contrat et les obligations de l’une des parties à l’égard de l’autre, c’est l’acceptation
formellement exprimée.

 La seconde, plus complexe, est accompagnée d’une attitude que le cocontractant


adopte: il s’agit du cas dans lequel celui-ci ne répond pas à l’offre mais entreprend
l’exécution du contrat même. L’acceptation dans pareil cas n’est pas exigé puisque la
personne à qui elle est demandée à déjà dépassé ce stade pour matérialiser son accord
par l’exécution du contrat. Il s’agit d’une acceptation tacite.

 La 3ème est sans début d’exécution du contrat. Théoriquement, l’adage selon lequel «
qui ne dit mot, consent », ne devrait avoir aucune application. Mais l’article 25 du
DOC considère que lorsque la réponse n’est pas exigée par les usages du commerce ou
lorsque les parties sont en relation d’affaire, le silence n’est pas un obstacle à la
formation du contrat et l’acceptation expresse n’est pas exigée.
Pour que le contrat soit valable, il faut que le consentement présente
certaines qualités, qu’il soit exempt de tous vices.
2. L’INTÉGRITÉ DE LA VOLONTÉ

• Le consentement doit émaner d’une volonté libre et éclairée.


• Le principe du libre échange du consentement a pour première
conséquence la nécessité d’existence d’un consentement exempt de
tous vices.

• Ce sont les articles 39 à 56 du DOC qui réglementent les vices du


consentement.
• Il s’agit de l’erreur, le dol et la violence.
L’ERREUR

• Elle peut être définie comme l’appréciation inexacte de la vérité, de la réalité.


• La victime de l’erreur croit vrai ce qui est faux; faux ce qui est vrai.
• Comme nul n’est à l’abri de ce risque, on se doute que le Droit témoigne de l’indulgence à
l’infortuné contractant qui (par précipitation, maladresse, ignorance, légèreté) s’est
engagé en s’abusant lui-même, spontanément, sur tel élément de l’opération
contractuelle.
• Ainsi, pour être reconnue vice du consentement, l’erreur doit revêtir un degré sérieux de
gravité: elle doit apparaître déterminante, c’est-à-dire telle que la victime n’aurait
vraisemblablement pas contracté si elle n’avait agi, précisément, sous l’empire de son
erreur.
• Et encore faut-il tenir compte, dans cette appréciation, de l’âge, du sexe, de la condition
de la victime et des circonstances de la cause (art 44 du DOC) .
• Ainsi circonscrite, l’erreur peut être prise en considération selon qu’elle s’applique,
indifféremment:

- à la NATURE du contrat: exemple, une partie croit vendre un bien, l’autre croit qu’il
lui a consenti une donation.

- au BIEN qui sert de support au contrat (art. 41 du DOC). Sous ce support, l’erreur
peut porter soit sur:
 l’identité du bien: le propriétaire vend un appartement au 6 ème étage et l’acheteur
croit acquérir l’appartement du rez-de-chaussée.

 Soit sur les qualités du bien: l’acheteur pense acquérir un tableau de Picasso, mais
ne n’est qu’une copie.

 À la personne du contractant. Ces erreurs liées à la personne ne sont recevables


que dans les cas où le contrat présente un caractère personnel marqué (contrat conclu
avec un médecin, un avocat..). Il faut que la personne considérée ait constitué pour le
contractant une cause décisive de son engagement ( art. 42 du DOC).
LE DOL

• Le dol est une manœuvre visant à tromper une personne pour la déterminer à
conclure un contrat.
• Lorsqu’il est consommé, le dol se ramène donc à faire naître, chez la victime, une
erreur sans laquelle elle n’aurait pas contracté (art. 52 DOC).
• Pour être retenu comme vice de la volonté et mettre le contrat en péril, le dol doit
consister en une tromperie, une manœuvre, une malhonnêteté caractérisée.
• Le fait dolosif pourrait même résulter de simples mensonges à condition qu’ils
présentent une gravité certaine.
• Enfin, le silence gardé par une partie sur tel élément ou donnée intéressant le
contrat n’est pas normalement constitutif de dol; mais il en va autrement pour
quelques contrats. Exemple: obligation de renseigner très exactement l’assureur
dans le contrat d’assurance.
LA VIOLENCE

• La violence désigne la possession exercée sans permission de la loi sur la


volonté d’une personne pour l’amener à souscrire un contrat (art. 46 DOC)

• Elle s’exprime rarement sous la forme d’une menace physique; sa version la


plus élaborée est celle d’une menace morale (chantage).

• Quelle que soit cependant sa manifestation, la violence porte une atteinte


intolérable à la liberté du consentement.

• Elle mérite donc d’être sanctionnée.


• La violence ne vicie-t-elle véritablement la volonté de la victime que si:

 Elle est déterminante: réellement de nature à faire impression sur le cocontractant


(compte tenu de son âge, de son émotivité, de son niveau intellectuel… art. 47 DOC).

 Elle est illégitime: c’est-à-dire si elle ne consiste pas dans la menace d’exercer une voie
de droit. Exemple: chantage fondé sur la menace de révélation de faits liés à la vie
privée.

Mais encore faut-il que la crainte inspirée par la menace d’exercer des poursuites
n’ait pas été mise à profit pour extorquer des avantages excessifs ou indus (art. 48
DOC).
Il importe peu en revanche, que la violence émane du contractant ou d’un tiers et
qu’elle porte sur la partie contractante ou une personne avec laquelle elle est
étroitement liée par le sang (art. 50 DOC). Ceci la distingue encore du dol qui, pour
vicier la volonté, doit émaner du contractant.
LES SUPPORTS DE LA VOLONTÉ

 Les actes juridiques, notamment les contrats, n’ont de sens et de valeur que
s’ils traduisent des volontés exprimées avec sérieux.
 Or cette circonstance n’est réalisée que si la volonté considérée se raccorde à
des points d’ancrage qui en révèlent la consistance et l’authenticité.
 Ainsi, il faut, à la volonté contractuelle, des SUPPORTS qui répondent à la
double question de savoir: sur quoi elle s’engage et pourquoi elle s’engage?

 Le support de la volonté présente ainsi un caractère objectif ou subjectif et se


trouve constitué soit par l’objet, soit par la cause du contrat.
L’OBJET DU CONTRAT

• Dans un contrat, l’objet de la volonté émise par une partie est la matière même de son
engagement, c’est-à-dire la prestation à laquelle elle s’oblige.

• On sait que cette prestation ne peut consister qu’à donner, faire ou ne pas faire.

• L’efficacité d’un contrat suppose que la volonté de chacune des parties s’applique à un
objet (une prestation) DETERMINE, POSSIBLE et LICITE.

• Le DOC réglemente l’objet dans ses articles 57 à 61.


• L’art.57 défini l’objet comme étant: « les choses, les faits et les obligations
incorporelles qui sont dans le commerce peuvent seuls former objet
d’obligation; se sont dans le commerce toutes les choses au sujet desquels la
loi ne défend pas expressément de contracter ».

• Il n’y a donc pas de liste permettant l’identification des choses qui peuvent
faire l’objet d’un contrat.

• Quels sont donc les caractères de l’objet?


L’OBJET DOIT ÊTRE DÉTERMINÉ

• L’objet déterminé est celui dont tous les éléments essentiels sont précisés
lors de la formation du contrat.
• Il suffit cependant que l’objet soit déterminable: le contrat est valable si tel
élément important d’une prestation n’est pas fixé de manière certaine mais
susceptible d’être connu par une voie clairement arrêtée.
• C’est ainsi que l’art. 58 du DOC permet une détermination approximative de
l’objet lors de la conclusion du contrat. Celui-ci sera valable pour peu que
lors de l’ exécution, l’objet puisse être déterminé de façon précise.
• L’art. 58: « la quantité de la chose peut-être déterminée pourvu qu’elle
puisse être déterminée par la suite ».
• On se place donc à deux moments de la vie du contrat et c’est au stade de
son exécution que l’objet devra être déterminé.
L’OBJET DOIT ÊTRE POSSIBLE

• L’objet possible est celui qui consiste en une prestation réalisable.


• Or, à l’impossible nul n’est tenu: ce qui conduit à délier de son obligation la
partie dont la prestation est devenue irréalisable.
• L’impossibilité d’exécution peut être:
- matérielle: bien vendu et détruit par un évènement de force majeur;
- ou juridique: interdiction soudaine de négocier, d’importer ou d’exporter
telle marchandise.

• L’objet peut aussi être une chose future.


• En effet, un objet futur n’est pas un objet impossible.

• On peut conclure que le contrat n’est pas valable lorsque l’objet est
impossible mais que ceci s’entende d’une impossibilité absolue.
L’OBJET DOIT ÊTRE LICITE

• L’objet licite est celui qui est permis par la loi.

• Or, il existe à la licéité de l’objet divers obstacles: soit que l’objet peut-être hors du
commerce, contraire à l’ordre public ou immoral.

 L’objet peut être hors du commerce: conformément à l’art. 57, l’objet peut être hors du
commerce et donc illicite.
Cette mise hors du commerce peut résulter soit du désir de l’Etat de préserver son
patrimoine ou de défendre un monopole; soit du caractère dangereux de certains produits.

 L’objet peut être contraire à l’ordre public: cela coïncide dans certains cas avec la mise de la
chose hors du commerce. Mais il existe d’autres hypothèses. Ainsi, l’art. 528 interdit
d’engager ses services à perpétuité.

 L’objet peut être immoral: dans ce cas, il est interdit de conclure sur des choses immorales.
L’illicéité de l’objet s’attache en droit marocain aux choses considérées par la loi. Il s’agit
non seulement des interdits traditionnels par la loi mais aussi des interdits religieux.
LA CAUSE DE LA VOLONTÉ

 Pourquoi s’engage-t-on lorsqu’on est partie à un contrat ?

 C’est la réponse à cette question qui constitue la cause de la volonté.

 Or, pour qu’une convention soit efficacement formée, il faut à la volonté de


chacune des parties, une cause, c’est-à-dire une raison valable qui justifie
leur engagement respectif.

 Il apparaît cependant que la cause d’un engagement peut être recherchée à


deux degrés différents.
• Au premier degré, la cause est le résultat que chaque partie escompte de
l’opération juridique.
• Ainsi, dans les contrats synallagmatiques par exemple, la cause de
l’obligation de chaque contractant est la prestation attendue de l’autre: si
l’acheteur s’oblige à payer le prix, c’est contre la remise du bien par le
vendeur; réciproquement, si le vendeur s’engage à livrer la chose vendue,
c’est moyennant le paiement du prix par l’acheteur.
• Ce résultat poursuivi par l’un et l’autre contractant, au moment où s’élabore
la convention, forme la cause de leur volonté individuelle.

• Si le résultat escompté est, dès l’origine, insusceptible d’être atteint, le


contrat ne peut bénéficier d’aucune efficacité: art. 62 du DOC.
• En revanche, si le résultat attendu ne devient irréalisable qu’après
formation du contrat, la volonté initiale d’une partie perd sa cause, ce qui
affecte la convention d’une nullité relative.
• Au second degré, la cause est le mobile qui a animé chacune des parties dans la
négociation de l’opération juridique.
• Autrement dit, la cause est ici le motif impulsif et déterminant qui conduit chaque
contractant à rechercher dans l’opération considérée un résultat déterminé.
• Ainsi entendue, la cause ne doit être ni illicite, ni immorale, sous peine d’exposer le
contrat à la nullité absolue: art. 62 du DOC.

• Exemples de cause illicite: la souscription d’un contrat de prêt pour honorer une dette
de jeu (art.1092 du DOC); la promesse de payer une somme d’argent à un
fonctionnaire pour obtenir de lui un traitement de faveur; toute convention inspirée
du désir de frauder la loi.
• Exemples de cause immorale: les contrats (de vente, de location, de travail…) ayant
pour perspective l’exercice d’une activité contraire à la religion ou aux bonnes mœurs.
L’EXPRESSION DE LA VOLONTÉ

• La formation d’un contrat suppose la manifestation d’au moins deux


volontés complémentaires qui s’accordent sur le contenu et les modalités de
l’opération juridique considérée.
• Ce postulat suscite deux interrogations accessoires et importantes:
- celle de savoir comment doivent être exprimées les volontés en présence;
- celle de savoir aussi comment prouver qu’un accord de volontés est
intervenu pour réaliser le contrat?
LE FORMALISME CONTRACTUEL

• En général, l’élaboration d’un contrat n’est soumise à aucune condition de forme, à


aucun formalisme. On exprime cela en disant que les contrats sont, en règle,
CONSENSUELS; ce qui signifie qu’ils peuvent normalement être conclus sous
quelque forme que ce soit, et même verbalement.
• Le principe du consensualisme contractuel est une conséquence directe de
l’autonomie reconnue à la volonté individuelle: on estime en effet que ce qui importe à
la formation du contrat c’est l’échange des volontés ou consentements et non la
manière dont il s’exprime.
• Pourtant cette façon de raisonner engendre parfois des inconvénients, notamment
lorsqu’un contrat est si important et grave qu’il mérite d’être entouré d’un certain
cérémonial; également lorsqu’on juge de faire constater un contrat par écrit pour en
faciliter la preuve ou en mieux contrôler les termes et l’économie.
• Aussi existe-t-il des exceptions au principe consensualiste: la loi
subordonne la validité ou même l’existence de certains contrats au respect
d’un formalisme particulier qui consiste souvent dans la rédaction d’un
écrit.

• De tels contrats sont dits « solennels » par opposition aux contrats


consensuels.

• L’écrit ainsi exigé n’est pas toujours de même nature: à cet égard, il faut
distinguer les écrits ou actes, authentiques ou sous seing privé.
Les actes authentiques

• On appelle acte authentique, les écrits rédigés, avec les solennités requises et dans les
limites de leur compétence, par des officiers publics c’est-à-dire des personnes
investies par l’Etat du droit d’instrumenter en certaines matières précises et dans un
ressort territorial déterminé: notaires, greffiers, consuls, officiers de l’état civil,
magistrats…

• Les écrits authentiques dont la loi réserve la rédaction aux notaires sont dits « actes
notariés ».
• Certains contrats doivent nécessairement être reçus, sous peine de nullité absolue, en
la forme d’actes notariés.

• L’acte authentique fait foi d’une manière quasi-absolue de sa DATE, attestée par
l’officier public, et de tout ce que ce dernier y déclare avoir vu, entendu, constaté ou
accompli: articles 419- 420 du DOC.
Les actes sous seing privé

• On appelle acte sous seing privé celui qui est rédigé et signé par les parties elles-
mêmes, sans intervention d’un officier public.
• Moins couteux que l’acte notarié, l’acte sous seing privé est parfois requis, lors de la
formation d’un contrat, soit pour permettre le contrôle du respect d’une
réglementation jugée importante, soit pour assurer la protection d’un contractant
réputé plus faible et moins bien armé que l’autre, soit enfin pour garantir la preuve
éventuelle de la convention.
• Selon le but poursuivi par la loi, l’exigence d’un écrit sous seing privé est sanctionnée
par la nullité absolue ou relative, ou par le refus d’admettre la preuve du contrat
autrement qu’à l’aide de l’écrit imposé.

• La valeur probante d’un acte sous seing privé est moindre que celle d’un acte
authentique: la partie qui le conteste peut toujours tenter de rapporter la preuve
contraire à ce qui est énoncé dans l’acte. Elle peut même contester sa signature:
l’incident se réglera alors par une expertise.
• Quant à sa date, l’acte sous seing privé n’en fait foi que s’il a été enregistré, légalisé ou
déposé auprès d’un officier public: art. 425 du DOC.
LA PREUVE DU CONTRAT

• La preuve constitue un aspect essentiel, fondamental et déterminant de l’application du


droit.
• En effet, comment le juge pourrait-il trancher un litige si la preuve ne lui avait pas
rapporté des éléments sur lesquels les plaideurs fondent leurs prétentions antagonistes?
• Il ne suffit pas pour gagner un procès de se dire, même de bonne foi, le procès sera perdu
si la légitimité de l’allégation n’est pas établie par une preuve autorisée et susceptible de
convaincre le juge.
• « Preuve autorisée », cela laisse entendre que l’on ne peut pas toujours prouver
n’importe quoi à l’aide de n’importe quel moyen de preuve.
• Une distinction s’impose selon que l’obligation de preuve concerne un fait juridique ou
un acte juridique: dans le 1er cas seulement la preuve est libre, elle peut se faire alors par
tous moyens (écrit, aveu, serment, témoignages, indices).
• La preuve des actes juridiques (des contrats donc) n’est pas en principe libre.

• En cette matière, la règle est que la preuve d’un engagement doit se faire par un écrit
préconstitué (celui qui est rédigé, au moment de la formation de l’acte, pour servir à
la preuve éventuelle de celui-ci) dès que l’enjeu est supérieur à 250 Dh (art. 443 du
DOC).

• Donc celui qui veut tirer argument d’un contrat auquel il est partie, est normalement
tenu d’exhiber un écrit constatant l’acte pour avoir quelque chance de se faire
entendre par le juge.
• Cependant, l’exigence d’une preuve par acte préconstitué est allégée ou supprimée
dans les cas suivants:

 Lorsqu’il existe un commencement de preuve par écrit c’est-à-dire un document


écrit n’ayant pas la nature d’un acte préconstitué mais émanant de celui auquel on
l’oppose. Le commencement de preuve par écrit constitue une preuve acceptable s’il
est corroboré par des témoignages ou des indices. (art. 447 du DOC)

 Lorsque le plaideur a été dans l’impossibilité de se ménager un écrit préconstitué, soit


parce que tel n’est pas l’usage professionnel ou l’habitude, soit parce que le plaideur
n’est pas partie à l’acte. En pareille circonstance, la convention peut être prouvée
même par témoignage (art. 449 du DOC).

 Lorsque le litige est de nature commerciale, la preuve de l’acte en cause est alors libre,
elle peut également être rapportée par tous moyens.

Vous aimerez peut-être aussi