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DROIT PUBLIC
ELÉMENTS DE DROIT INTERNATIONAL ET
INTERNE
LE DROIT DE L’ENTREPRISE
INTRODUCTION GÉNÉRALE
LES NOTIONS FONDAMENTALES DU DROIT
DÉFINITIONS
Il y a un lien étroit entre ces deux facteurs (Droit : ordre juridique et instrument
d’organisation sociale) dans la mesure où c’est afin de remplir sa fonction
d’organisation de la société que le Droit s’est constitué en système juridique avec
ses nombreuses Règles de conduite sociale mais c’est seulement dans la mesure
où il constitue un ordre juridique de qualité c’est-à-dire un ensembles de règles
efficaces et contraignantes qu’il est capable de remplir ses fonctions
sociales.
Le Droit objectif peut ainsi être défini comme étant l’ensemble des règles de conduite
qui, dans une société donnée, régissent les rapports entre les sujets de droit
(personnes physiques et personnes morales) et s’imposent à eux par le moyen de la
contrainte sociale (la sanction).
L’étude du Droit objectif doit partir de celle de la Règle de droit qui en constitue
l’élément essentiel et la partie visible.
C’est cette règle qui se trouve en contact permanent avec les relations sociales dans leur
diversité et leur complexité qu’elle prétend régir et gouverner.
La Règle de droit doit faire l’objet de 2 analyses différentes :
1. Ses caractéristiques intrinsèques qui permettront de la distinguer des
autres règles de conduite sociale (morale, religion, éthique, usages).
2. Ses classifications destinées à constituer des ensembles et des sous
ensembles de règles ayant chacun des sphères d’application très
différentes.
LA RÈGLE DE DROIT
LES CARACTÉRISTIQUES INTRINSÈQUES
Le Droit privé est constitué par l’ensemble des règles de Droit qui sont
applicables dans les rapports des particuliers (les personnes privées qui
peuvent être soit des personnes physiques soit des personnes morales).
Le Droit public est constitué par l’ensemble des règles de Droit qui organisent
les pouvoirs publics et qui régissent les rapports entre les pouvoirs publics
et les personnes privées.
LES BRANCHES DU DROIT PUBLIC ET DU DROIT
PRIVÉ
Le Droit interne est constitué par l’ensemble des règles qui s’appliquent dans
les limites des frontières d’un Etat.
Le Droit international est constitué par l’ensemble des règles applicables dans
les rapports internationaux.
Cette distinction du Droit interne et du Droit international doit être combiné
avec celle du Droit public et du Droit privé.
Le critère de la distinction du Droit international public et du Droit
international privé réside dans la présence, dans le rapport considéré, soit
d’un Etat (personne morale de droit public) soit d’une personne privée
(physique ou morale).
LES BRANCHES DU DROIT INTERNATIONAL
Le Droit positif est constitué des règles de Droit telles qu’elles existent à un moment
donné dans un pays donné.
Le Droit positif marocain est constitué par l’ensemble des Règles de Droit existant, à
l’heure actuelle, dans notre pays.
La question essentielle qui se pose en ce qui concerne le Droit positif est celle de son
origine.
Il convient de s’interroger, notamment, sur l’autorité qui crée et élabore la Règle de Droit
et sur les modalités de son expression.
Les juristes considèrent qu’il existe deux sources du Droit qui sont indiscutables
que sont la Loi et la Coutume auxquelles on ajoute habituellement une troisième
source constituée par la Jurisprudence c’est-à-dire les décisions rendues par les
Cours et les Tribunaux dans un pays.
Par conséquent on va envisager les 3 sources essentielles du Droit marocain :
1.La Loi
2. La Coutume
3. La Jurisprudence
LES RAPPORTS ENTRE CES 3 SOURCES DU
DROIT MAROCAIN
La Loi et la Coutume sont très proches l’une de l’autre dans la mesure où elles sont
l’expression de la volonté du groupe social qu’elles pour but de régie les rapports par
opposition au Règlement qui émane du Pouvoir exécutif qui élabore un Droit par les
technocrates qui siègent au Gouvernement .
La différence entre les deux modes d’élaboration du Droit réside dans le fait que la
Coutume est issue spontanément du groupe social à sa base alors que la Loi vient d’un
organe qui se trouve au sommet de l’Etat à savoir le Parlement.
La Coutume est issue de la base de la pyramide sociale alors que la Loi se situe au
sommet de cette même pyramide.
1. LA LOI
LES DEUX SIGNIFICATIONS DU MOT « LOI »
D A N S L A L I T T É R A T U R E J U R I D I Q U E , L E M O T « L O I » P E U T A V O I R D E U X S E N S
D I F F É R E N T S :
1. U N S E N S F O R M E L
2. U N S E N S M A T É R I E L
1. LA LOI DANS LE SENS FORMEL DU TERME
(L’ORIGINE DE LA LOI : LE PARLEMENT)
1. Dans le sens « formel » le mot « Loi » est défini par l’organe qui
l’élabore : la Loi est considérée comme étant l’œuvre du Pouvoir législatif
c’est-à-dire du Parlement.
Dans ce sens le terme « loi » est relativement récent en Droit marocain
puisqu’il a été introduit pour la première fois par la première Constitution
marocaine de 1962.
Il est repris par la nouvelle Constitution de 2011 qui précise dans son art. 70
que « Le Parlement exerce le Pouvoir législatif. Il vote les lois ».
L’art. suivant de la constitution (art. 71) énumère le domaine de la loi
c’est-à-dire les matières qui relèvent de la compétence du Pouvoir législatif et
qui constituent des sources essentielles du Droit marocain dans ces matières.
Le Droit marocain est donc un Droit « légal » et « codifié » c’est-à-dire
qui accorde une importance à la Loi et au Code comme sources de la Règle de
Droit (ex. Code civil, Code de la Famille, Code de commerce, Code
pénal…)
LES RAISONS DE L’IMPORTANCE DE LA LOI AU SENS
FORMEL COMME SOURCE DE LA RÈGLE DE DROIT
MAROCAIN
1. Le vote de la Loi.
2. La constitutionnalité de la Loi.
3. La promulgation de la Loi.
4. La publication de la Loi.
5. L’application de la Loi dans le temps et dans l’espace.
6. La disparition de la Loi.
1. LE VOTE DE LA LOI
Dans son domaine réservé et défini Par l’art. 71 de la nouvelle Constitution, la Loi votée
par le Parlement ne peut être promulguée par le Roi pour être appliquée que si elle est
conforme à la Constitution.
Ce contrôle de la constitutionnalité de la Loi s’explique par l’idée qui consiste à éviter
l’arbitraire politique d’une majorité au Parlement qui sera tentée de voter une loi qui
serait contraire à la Constitution.
1. La « promulgation » d’abord.
2. La « publication » ensuite.
PROMULGATION ET PUBLICATION DE LA LOI
« Le Roi promulgue la loi dans les trente jours qui suivent la transmission, au
Gouvernement, de la loi définitivement adoptée.
La loi, ainsi promulguée, doit faire l’objet de publication au Bulletin Officiel du
Royaume dans un délai n’excédant pas un mois courant à compter de la
date du Dahir de sa promulgation ».
1. LA PROMULGATION DE LA LOI (LA NAISSANCE DE LA LOI)
La Promulgation de la Loi est un acte du Roi par lequel il ordonne que la loi
soit obéie : c’est une preuve de l’existence de la loi et de sa validité.
La Promulgation peut être considérée comme le premier acte d’exécution de la
loi dans la mesure où il lui attribue sa force exécutoire.
Cette mission est confiée au Roi, par la Constitution, car c’est le Chef de l’Etat
et son Représentant suprême.
La Promulgation est réalisée par Dahir car la Constitution précise que le Roi
exerce ses missions par Dahir (art. 42).
2. LA PUBLICATION DE LA LOI
La Publication est l’impression du texte de la Loi au Bulletin Officiel de manière à ce que cette loi
puisse être connue par ceux auxquels elle doit s’appliquer.
La Loi est un acte qui doit faire l’objet d’une publicité comme tous les actes juridiques.
Cette publicité implique une présomption de connaissance c’est-à-dire que l’on ne peut pas
prétendre ignorer une loi qui a été publiée au B.O.R.M. : telle est la signification de la maxime très
connue : Nul n’est censé ignorer la loi.
Dès que la Loi est publiée elle est obligatoire dans un délai qui a précisément pour objet de permettre
aux personnes concernées d’en prendre connaissance.
Il arrive que rien ne soit précisé dans la nouvelle Loi concernant la date précise de son application :
dans ce cas elle est obligatoire un jour franc après sa publication : un jour franc est un jour de 24h
sans compter le jour de départ (par ex. si la publication de la loi au BORM a lieu le 20 nov. 2011, le
délai commence à courir le 21 déc. à 0h et la loi sera donc applicable le 22 nov. à 0h.
Cependant, très souvent le législateur prévoit la date d’entrée en vigueur de certaines lois.
Il arrive assez souvent qu’une loi nouvelle, qui abroge une loi ancienne, précise la date de son entrée
en vigueur.
Parfois aussi la nouvelle Loi dispose que son entrée en vigueur sera subordonnée à la publication
d’un Décret d’application : dans ce cas l’entrée en vigueur de la Loi sera retardée jusqu’à la date de
la parution du Décret en question.
3. L’ABROGATION DE LA LOI : EXPRESSE , TACITE OU PAR
DÉSUÉTUDE
(LA MORT DE LA LOI)
Dans son sens matériel, la Loi a une signification très large et englobe l’ensembles
des actes juridiques qui ont un contenu « législatif » c’est-à-dire toute «
disposition » ou toute « règle » de Droit générale, abstraie, impersonnelle et
écrite ( par opposition à la Règle coutumière) édictée par l’ Etat.
De ce point de vue, tous les actes juridiques émanant des différentes autorités de l’Etat
peuvent être considérés comme des Lois pour peu qu’ils aient un contenu législatif.
Ainsi les actes du Roi, les Dahirs, peuvent être considérés comme des Loi au sens
matériel s’ils édictent des Règles générales, abstraites, impersonnelles et écrites.
Il en est de même des actes du Parlement, de ceux du Gouvernement (Le Chef de l’Etat,
les Ministres), et même du peuple qui peut, parfois, être invité à édicter ce type de
Règles.
LES ACTES JURIDIQUES POUVANT CONSTITUER DES LOIS AU
SENS MATÉRIEL
Partant de cette définition de la Loi dans son sens matériel, les actes juridiques suivants
peuvent constituer des Lois (Règles générales, abstraites, impersonnelles et
écrites) :
Le Chef de l’Etat, le Roi du Maroc, peut, parfois, prendre, par Dahir, des mesures
législatives c’est-à-dire des Règles générales, abstraites, impersonnelles et écrites et
par conséquent seront considérées des Lois, au sens matériel, mais ne seront pas des
lois au sens formel.
Le Chef de l’Etat sera amené à adopter de telles mesures dans 2 cas
différents :
La Constitution de 2011 prévoit différentes hypothèses où le Chef de l’Etat (le Roi) sera amené à
prendre des mesures dans le domaine réservé au Parlement et donc constituer la source du Droit
marocain en matière législative (dans le domaine réservé au Parlement : art. 71 de la Constitution
de 2011.
Ces cas sont les suivants :
1. Le cas prévu par l’art. 95 de la Constitution de 2011: le Roi peut demander aux 2 Chambres du
Parlement (Chambre des Députés et Chambre des Conseillers) qu’il soit procédé à une nouvelle
lecture, formulée par message et ne pouvant être refusée, de tout projet ou proposition de Loi.
2. Le cas prévu par les art. 96 et 97 de la Constitution de 2011 : la dissolution des 2 Chambres et
l’élection du nouveau Parlement dans un délai ne dépassant pas 2 mois : dans l’intervalle le Roi
exerce le pouvoir législatif dévolu normalement au Parlement : la Constitution ne le précise mais
on peut déduire ce pouvoir du Roi de l’art. 42 de la Constitution qui dispose que le Roi, Chef de
l’Etat, son Représentant suprême veille au respect de la Constitution et au « bon fonctionnement
des institutions constitutionnelles ».
3. Le cas où le mandat du Parlement arrive à expiration et que les circonstances politiques ne
permettent pas de procéder à temps à l’élection des 2 nouvelles Chambres le Roi peut, en tant
que Représentant suprême de l’Etat et « garant de la pérennité et de la continuité de l’Etat » (art.
42 de la Constitution), prendre des mesures législatives nécessaires.
2. LE DAHIR DU CHEF DE L’ETAT : SOURCE DIRECTE DU DROIT
MAROCAIN EN PÉRIODE CONSTITUTIONNELLE
EXCEPTIONNELLE (ART. 59 DE LA CONSTITUTION)
Pour être source du Droit marocain, la « Loi » parlementaire, celle qui est élaborée et votée par le
Parlement marocain c’est-à-dire du Pouvoir législatif, doit avoir un contenu matériel c’est-à-dire
édicter les règles générales, abstraites et impersonnelles.
En vertu de la Constitution de 2011, la Loi parlementaire a vu son domaine d’intervention s’élargir
pour embrasser plusieurs matières qui sont fixées par l’art. 71.
Ce qui veut dire que la Loi est la source des Règles de Droit dans toutes ces matières (sous réserve
de la concurrence des autres Pouvoirs notamment du Chef de l’Etat et du Chef du
Gouvernement ).
Cependant, il convient de préciser que si tous les actes du Parlement sont des Lois au sens formel,
ils ne sont pas, pour autant, des Lois au sens matériel du terme, par ex. lorsque le Parlement
marocain décide de dépouiller un membre de son immunité parlementaire : dans ce cas il ne
s’agit pas d’un texte à contenu général et impersonnel : ce n’est donc pas une Loi au sens
matériel mais c’est, bien évidemment, une Loi au sens formel puisque c’est un texte qui émane
du Pouvoir législatif.
Enfin, en Droit marocain la Loi, œuvre du Parlement marocain, est de création relativement
récente puisqu’elle a été introduite en tant que source du Droit marocain en 1962 avec la
première Constitution écrite marocaine (7 déc. 1962).
LES AUTRES SOURCES DU DROIT POSITIF MAROCAIN : LES
«RÈGLEMENTS»
• En Droit marocain, il existe des Règles générales, impersonnelles et écrites et qui, par
conséquent , sont des Lois au sens matériel mais elles ne sont pas des Lois au sens
formel à défaut de leur édiction par le Parlement marocain et qui constituent des
sources importantes du Droit positif au Maroc.
• C’est le cas, on l’a vu, des Dahirs royaux qui émanent du Chef de l’Etat.
• C’est également le cas des « Décrets-lois » qui émanent du Gouvernement mais qui
portent sur une matière normalement réservée, par la Constitution », au Parlement.
• C’est le cas, aussi, des « Règlements » c’est à dire des actes pris par le Chef du
Gouvernement et qui constituent des sources importantes du Droit positif marocain.
III. LE « DÉCRET-LOI » : SOURCE DU DROIT POSITIF MAROCAIN
• Le « Règlement » est un acte qui émane du Gouvernement (le Chef du Gouvernement) qui
édicte, comme une Loi formelle, des Règles générales, abstraites, impersonnelles et écrites
et qui sont destinées à régir les rapports sociaux.
• Un acte « réglementaire » est, par conséquent, une « loi » au sens matériel bien qu’il n’en
soit pas au sens formel :
• Le pouvoir d’édicter des Règlements ou « Pouvoir règlementaire » appartient au Chef du
Gouvernement marocain (ex Premier Ministre) conformément à la Constitution de 2011 qui
annonce, dans son art. 90 que « Le Chef du Gouvernement exerce le pouvoir réglementaire
et peut déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres »
• Les « Décrets » émanant du 1er Ministre ou « Décrets gouvernementaux » constituent des
sources importantes du Droit positif marocain.
• Ils portent sur un domaine très vaste : les matières autres que celles qui sont du domaine de
la loi appartiennent au domaine réglementaire (art. 72 de la Constitution de 2011)
• A côté du Pouvoir réglementaire, le Chef du Gouvernement se voit attribuer le Pouvoir
exécutif qui consiste à exécuter et compléter les Lois votées par le Parlement : pour cela il
dispose du Gouvernement et de l’ Administration (art. 89 de la Constitution) : en matière
d’émission de Règles de Droit, le Chef du Gouvernement détient la compétence de droit
commun, le législateur (Parlement) la compétence d’attribution.
VI. L’ARRÊTÉ MINISTÉRIEL : UN AUTRE RÈGLEMENT POUVANT
ÊTRE UNE SOURCE DU DROIT POSITIF MAROCAIN
• Les Personnes physiques sont les Individus c’est-à-dire les êtres faits de chair et de
sang par opposition aux entités abstraites que sont les Personnes morales.
• Dès lors que l’individu existe, il jouit, jusqu’à son décès, de la personnalité juridique.
• Cette personnalité juridique permet à la Personne physique de se faire attribuer une
double capacité :
Individu PP
Droit
(public et Entreprise
privé)
COMMENTAIRE
A. L’Individu et le Droit :
1. Le Droit privé : Droit civil, Droit commercial, Droit de la famille,
2. Le Droit public : Droit de la nationalité, Droit fiscal, Droitdouanier,
3. Le Droit mixte : Droit pénal
B. L’individu et l’entreprise : Si elle est privée elle est individuelle : elle dépend d’un
seul individu-personne physique : sa vie et ses activités relèvent du Droit :
1.Droit civil,
2.Droit commercial,
3. Droit administratif,
4. Droit fiscal (Impôts directs et TVA),
5. Droit pénal (l’entrepreneur est soumis au droit pénal)
L’ENTREPRISE ET LE DROIT : LA NOTION D’ENTREPRISE, LA
COMMERCIALITÉ DE L’ENTREPRISE, L’ ENTREPRISE « INDIVIDUELLE »
ET L’ENTREPRISE
« SOCIÉTAIRE »
1. LA NOTION D’ENTREPRISE
Les effets des Contrats sur les contractants et sur les non contractants
L’ ÉTUDE DES CONTRATS PRÉSENTE UN DOUBLE
INTÉRÊT :
&
Un intérêt Un intérêt
économique juridique
Sur le plan économique, le contrat se présente
comme l’instrument indispensable des
échanges internes et
Internationaux dans lesquels l’ Entreprise se trouve engagée
C’est parce que le Contrat constitue un excellent procédé technique de
réalisation des échanges économiques aussi bien dans les sociétés internes
que dans la société internationale qu’il n’a pas manqué d’attirer l’attention
du législateur, interne et international, qui l’a ainsi doté d’une
réglementation afin d’éviter que ces échanges soient anarchiques.
Ayant pour objet l’échange de biens et de services dans une économie
donnée, le Contrat se trouve soumis à une réglementation aussi précise que
nécessaire qui englobe tous les aspects du lien contractuel :
C’est par le contrat que les parties s’engagent et donc s’obligent les unes
envers les autres et, par conséquent, c’est l’obligation qui donne vie au
contrat et lui permet d’exister et de produire ses effets juridiques.
LA DÉFINITION DE L’OBLIGATION
Le créancier est titulaire d’un droit personnel alors que le débiteur se voit
chargé d’une dette.
Il en résulte que l’obligation n’est rien d’autre qu’un rapport de droit entre
deux PATRIMOINES.
Dans l’Obligation il y a deux éléments :
La contrainte a pour effet d’aboutir soit à une exécution en nature forcée soit
à une exécution par équivalent si l’exécution en nature est impossible (le
paiement de dommages intérêts).
CLASSIFICATION DES OBLIGATIONS CONTRACTUELLES
Elles trouvent leur source et leur fondement dans un acte de la volonté comme
un contrat et dont l’objet est précisément la création d’un lien d’obligation entre
un créancier et un débiteur.
Elles peuvent être classées en cinq catégories distinctes mais qui peuvent se
combiner et se compléter.
La classification des Obligations contractuelles
Il convient d’étudier les obligations suivantes :
1. L’obligation de donner.
2. L’obligation de faire et l’obligation de ne pas faire.
3. L’obligation de résultat et l’obligation de moyen.
L’OBLIGATION DE DONNER
• L’obligation de donner (ou obligation de dare) est celle qui consiste à obliger
le débiteur à transférer la propriété d’un bien meuble ou immeuble.
• La dation n’est pas une donation mais un transfert de droit réel
• L’obligation de donner se trouve dans tous les contrats à titre gratuit ou
onéreux pour peu qu’il y ait un transfert de propriété : ex. la vente,
l’échange, société, prêt; crédit-bail…
• L’obligation de donner est celle qui a pour objet le transfert de la propriété
d’une chose du patrimoine du débiteur dans celui du créancier.
L’OBLIGATION DE FAIRE
Est celle en vertu de la quelle le débiteur est tenu envers son créancier à
atteindre le résultat promis dans le contrat et dès lors que ce résultat n’est pas
atteint il doit être condamné à réparer le dommage subi par le créancier en
raison de cette inexécution de l’obligation contractuelle. Il en résulte que la
responsabilité du débiteur se trouve engagée dès lors que le débiteur n’exécute
pas son obligation assumée en vertu du contrat conclu. Plus précisément,
lorsque le créancier n’a pas obtenu ce qui lui était dû par le débiteur, le principe
de responsabilité de celui-ci doit être admis sans qu’il soit nécessaire que le
créancier prouve que le débiteur n’a pas mis en œuvre les moyens nécessaires
pour lui donner satisfaction. Ainsi l’acheteur est tenu de payer le prix de la
marchandise et le vendeur est à son tour tenu de transférer la propriété du bien
vendu et d’en assurer la livraison. Le locataire est également tenu d’une
obligation de résultat puisqu’il est tenu de payer le prix de la location. L e
transporteur est également tenu d’une obligation de résultat…
L’OBLIGATION DE MOYEN
Le contrat à exécution successive est celui qui prévoit par toutes les
parties une série de prestations destinées à s’échelonner dans le temps
De tels contrats sont fréquents.
C’est par exemple le contrat de travail dans lequel l’une des parties fournit
son travail pendant une période plus ou moins longue contre un salaire payé
chaque quinzaine ou chaque mois.
CLASSIFICATION DES CONTRATS QUANT À LEUR MODE
DE FORMATION
• Les contrats solennels: se sont des contrats dont la formation exige non
seulement l’accord des parties mais encore l’accomplissement de certaines
formalités exigées pour la validité même de l’acte. Le plus souvent, la loi
exige l’intervention d’un notaire.
• Le contrat de gré à gré: est le contrat dans lequel l’accord des volontés
est le résultat d’une discussion entre 2 partenaires également libres, et dans
la formation duquel les deux parties ont joué un rôle à peu près égal.
• Par exemple, le prix d’une vente est souvent arrêté entre les propositions
initiales du vendeur et celles de l’acheteur.
• Cependant, il y une première limite: celle constituée par l’ordre public qui
fait que les parties ne peuvent donner libre cours à leur volonté.
Ensuite, l’inégalité flagrante de la puissance économique entre contractants
(contrat de travail, de transport, d’assurance…) font que les juristes
considèrent que l’autonomie de la volonté est en déclin.
Pour être valablement formé, le rapport contractuel suppose que des conditions, exigées
par la loi, soient remplies.
L’art. 1134 du Code civil français précise que :
« Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites
»
Les « conventions légalement formées » sont précisément celles qui obéissent
aux conditions essentielles exigées par l’art. 1108 et suivants du Code civil français .
Ces conditions sont à ce point essentielles que, dans le cas où elles ne sont pas
remplies, le contrat conclu sera considéré comme nul.
La nullité est donc la sanction d’un contrat imparfaitement conclu.
Au Maroc,
C’est l’art. 230 du DOC( Dahir formant Code des obligations et contrats) qui
pose le principe de la conformité du contrat aux exigences de la loi .
Cette article annonce que
« Les obligations contractuelles valablement formées tiennent lieu de
loi à ceux qui les ont faites et ne peuvent être révoquées que de leur
consentement mutuel ou dans les cas prévus par la loi »
Les conditions de validité du contrat.
Il ne suffit pas que le consentement ait été donné, il faut également qu’il
présente certaines qualités, qu’il ne soit pas affecté par aucun vice.
1. LA RENCONTRE DES VOLONTÉS : L’ ÉCHANGE DE
CONSENTEMENT
L’ offre et d’acceptation.
L’OFFRE
• L’offre se définie comme une proposition faite par une personne soit à une
autre, soit au public de conclure un contrat déterminé à des conditions
déterminées.
• L’offre est faite par le pollicitant.
• Lorsque l’offre se trouve assortie d’un délai, il est normal de considérer que
le pollicitant demeure engagé pendant ce délai.
• La chose et le prix doivent être indiqués de tel sorte que l’éventuel acceptant
puisse les apprécier et donner son acceptation en connaissance de cause.
• Lorsqu’elle est faire à une personne présente, elle est considérée rejetée si elle
n’est pas acceptée sur le champ, sauf convention de délai.
• L’article 30 du DOC considère que son auteur demeurera lié pendant un délai
moral et raisonnable.
• La jurisprudence explique cette formulation et considère que ce délai ne doit pas
être impérativement limité à un nombre de jours précis et stricts.
L ’A C C E P T A T IO N
La 3ème est sans début d’exécution du contrat. Théoriquement, l’adage selon lequel «
qui ne dit mot, consent », ne devrait avoir aucune application. Mais l’article 25 du
DOC considère que lorsque la réponse n’est pas exigée par les usages du commerce ou
lorsque les parties sont en relation d’affaire, le silence n’est pas un obstacle à la
formation du contrat et l’acceptation expresse n’est pas exigée.
Pour que le contrat soit valable, il faut que le consentement présente
certaines qualités, qu’il soit exempt de tous vices.
2. L’INTÉGRITÉ DE LA VOLONTÉ
- à la NATURE du contrat: exemple, une partie croit vendre un bien, l’autre croit qu’il
lui a consenti une donation.
- au BIEN qui sert de support au contrat (art. 41 du DOC). Sous ce support, l’erreur
peut porter soit sur:
l’identité du bien: le propriétaire vend un appartement au 6 ème étage et l’acheteur
croit acquérir l’appartement du rez-de-chaussée.
Soit sur les qualités du bien: l’acheteur pense acquérir un tableau de Picasso, mais
ne n’est qu’une copie.
• Le dol est une manœuvre visant à tromper une personne pour la déterminer à
conclure un contrat.
• Lorsqu’il est consommé, le dol se ramène donc à faire naître, chez la victime, une
erreur sans laquelle elle n’aurait pas contracté (art. 52 DOC).
• Pour être retenu comme vice de la volonté et mettre le contrat en péril, le dol doit
consister en une tromperie, une manœuvre, une malhonnêteté caractérisée.
• Le fait dolosif pourrait même résulter de simples mensonges à condition qu’ils
présentent une gravité certaine.
• Enfin, le silence gardé par une partie sur tel élément ou donnée intéressant le
contrat n’est pas normalement constitutif de dol; mais il en va autrement pour
quelques contrats. Exemple: obligation de renseigner très exactement l’assureur
dans le contrat d’assurance.
LA VIOLENCE
Elle est illégitime: c’est-à-dire si elle ne consiste pas dans la menace d’exercer une voie
de droit. Exemple: chantage fondé sur la menace de révélation de faits liés à la vie
privée.
Mais encore faut-il que la crainte inspirée par la menace d’exercer des poursuites
n’ait pas été mise à profit pour extorquer des avantages excessifs ou indus (art. 48
DOC).
Il importe peu en revanche, que la violence émane du contractant ou d’un tiers et
qu’elle porte sur la partie contractante ou une personne avec laquelle elle est
étroitement liée par le sang (art. 50 DOC). Ceci la distingue encore du dol qui, pour
vicier la volonté, doit émaner du contractant.
LES SUPPORTS DE LA VOLONTÉ
Les actes juridiques, notamment les contrats, n’ont de sens et de valeur que
s’ils traduisent des volontés exprimées avec sérieux.
Or cette circonstance n’est réalisée que si la volonté considérée se raccorde à
des points d’ancrage qui en révèlent la consistance et l’authenticité.
Ainsi, il faut, à la volonté contractuelle, des SUPPORTS qui répondent à la
double question de savoir: sur quoi elle s’engage et pourquoi elle s’engage?
• Dans un contrat, l’objet de la volonté émise par une partie est la matière même de son
engagement, c’est-à-dire la prestation à laquelle elle s’oblige.
• On sait que cette prestation ne peut consister qu’à donner, faire ou ne pas faire.
• L’efficacité d’un contrat suppose que la volonté de chacune des parties s’applique à un
objet (une prestation) DETERMINE, POSSIBLE et LICITE.
• Il n’y a donc pas de liste permettant l’identification des choses qui peuvent
faire l’objet d’un contrat.
• L’objet déterminé est celui dont tous les éléments essentiels sont précisés
lors de la formation du contrat.
• Il suffit cependant que l’objet soit déterminable: le contrat est valable si tel
élément important d’une prestation n’est pas fixé de manière certaine mais
susceptible d’être connu par une voie clairement arrêtée.
• C’est ainsi que l’art. 58 du DOC permet une détermination approximative de
l’objet lors de la conclusion du contrat. Celui-ci sera valable pour peu que
lors de l’ exécution, l’objet puisse être déterminé de façon précise.
• L’art. 58: « la quantité de la chose peut-être déterminée pourvu qu’elle
puisse être déterminée par la suite ».
• On se place donc à deux moments de la vie du contrat et c’est au stade de
son exécution que l’objet devra être déterminé.
L’OBJET DOIT ÊTRE POSSIBLE
• On peut conclure que le contrat n’est pas valable lorsque l’objet est
impossible mais que ceci s’entende d’une impossibilité absolue.
L’OBJET DOIT ÊTRE LICITE
• Or, il existe à la licéité de l’objet divers obstacles: soit que l’objet peut-être hors du
commerce, contraire à l’ordre public ou immoral.
L’objet peut être hors du commerce: conformément à l’art. 57, l’objet peut être hors du
commerce et donc illicite.
Cette mise hors du commerce peut résulter soit du désir de l’Etat de préserver son
patrimoine ou de défendre un monopole; soit du caractère dangereux de certains produits.
L’objet peut être contraire à l’ordre public: cela coïncide dans certains cas avec la mise de la
chose hors du commerce. Mais il existe d’autres hypothèses. Ainsi, l’art. 528 interdit
d’engager ses services à perpétuité.
L’objet peut être immoral: dans ce cas, il est interdit de conclure sur des choses immorales.
L’illicéité de l’objet s’attache en droit marocain aux choses considérées par la loi. Il s’agit
non seulement des interdits traditionnels par la loi mais aussi des interdits religieux.
LA CAUSE DE LA VOLONTÉ
• Exemples de cause illicite: la souscription d’un contrat de prêt pour honorer une dette
de jeu (art.1092 du DOC); la promesse de payer une somme d’argent à un
fonctionnaire pour obtenir de lui un traitement de faveur; toute convention inspirée
du désir de frauder la loi.
• Exemples de cause immorale: les contrats (de vente, de location, de travail…) ayant
pour perspective l’exercice d’une activité contraire à la religion ou aux bonnes mœurs.
L’EXPRESSION DE LA VOLONTÉ
• L’écrit ainsi exigé n’est pas toujours de même nature: à cet égard, il faut
distinguer les écrits ou actes, authentiques ou sous seing privé.
Les actes authentiques
• On appelle acte authentique, les écrits rédigés, avec les solennités requises et dans les
limites de leur compétence, par des officiers publics c’est-à-dire des personnes
investies par l’Etat du droit d’instrumenter en certaines matières précises et dans un
ressort territorial déterminé: notaires, greffiers, consuls, officiers de l’état civil,
magistrats…
• Les écrits authentiques dont la loi réserve la rédaction aux notaires sont dits « actes
notariés ».
• Certains contrats doivent nécessairement être reçus, sous peine de nullité absolue, en
la forme d’actes notariés.
• L’acte authentique fait foi d’une manière quasi-absolue de sa DATE, attestée par
l’officier public, et de tout ce que ce dernier y déclare avoir vu, entendu, constaté ou
accompli: articles 419- 420 du DOC.
Les actes sous seing privé
• On appelle acte sous seing privé celui qui est rédigé et signé par les parties elles-
mêmes, sans intervention d’un officier public.
• Moins couteux que l’acte notarié, l’acte sous seing privé est parfois requis, lors de la
formation d’un contrat, soit pour permettre le contrôle du respect d’une
réglementation jugée importante, soit pour assurer la protection d’un contractant
réputé plus faible et moins bien armé que l’autre, soit enfin pour garantir la preuve
éventuelle de la convention.
• Selon le but poursuivi par la loi, l’exigence d’un écrit sous seing privé est sanctionnée
par la nullité absolue ou relative, ou par le refus d’admettre la preuve du contrat
autrement qu’à l’aide de l’écrit imposé.
• La valeur probante d’un acte sous seing privé est moindre que celle d’un acte
authentique: la partie qui le conteste peut toujours tenter de rapporter la preuve
contraire à ce qui est énoncé dans l’acte. Elle peut même contester sa signature:
l’incident se réglera alors par une expertise.
• Quant à sa date, l’acte sous seing privé n’en fait foi que s’il a été enregistré, légalisé ou
déposé auprès d’un officier public: art. 425 du DOC.
LA PREUVE DU CONTRAT
• En cette matière, la règle est que la preuve d’un engagement doit se faire par un écrit
préconstitué (celui qui est rédigé, au moment de la formation de l’acte, pour servir à
la preuve éventuelle de celui-ci) dès que l’enjeu est supérieur à 250 Dh (art. 443 du
DOC).
• Donc celui qui veut tirer argument d’un contrat auquel il est partie, est normalement
tenu d’exhiber un écrit constatant l’acte pour avoir quelque chance de se faire
entendre par le juge.
• Cependant, l’exigence d’une preuve par acte préconstitué est allégée ou supprimée
dans les cas suivants:
Lorsque le litige est de nature commerciale, la preuve de l’acte en cause est alors libre,
elle peut également être rapportée par tous moyens.