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COURS DE FONDAMENTAUX

DU DROIT
ESG
ANNEE UNIVERSITAIRE 2021-2022
Chargé du cours :
M. Yacouba BOLEZOGOLA
PREMIERE PARTIE : LE DROIT ET SA GENESE

CHAPITRE 1 : NOTIONS INTRODUCTIVES FONDAMENTALES

CHAPITRE 2 : LES SOURCES DU DROIT


CHAPITRE I :
NOTIONS INTRODUCTIVES FONDAMENTALES
Compétences attendues :

 Connaître les spécificités de la matière juridique (définition, finalités,


caractères).

 Savoir distinguer le droit des autres règles de la vie sociale.

 Identifier les branches du droit et savoir quelles situations relèvent de


chacune d’elles.

 Connaître toutes les sortes de droits subjectifs et d’obligations que l’on


peut avoir dans le cadre du droit en vigueur.
Ainsi, nous verrons successivement :

Le sens du mot « droit » et ses finalités (Section 1) ;

Les caractères des règles de droit (Section 2) ;

L’organisation des règles de droit selon leur domaine (Section 3) ;

Distinction entre le droit et les droits subjectifs, d’une part, et les


obligations, d’autre part (Section 4).
SECTION 1 : DEFINITION ET FINALITES DU DROIT

La définition du droit (I) traduit le but qu’il poursuit (II).

I- Définition du droit
Au sens large : discipline juridique, science humaine (« faire des
études de droit… »).

Il s’agit là du « droit objectif » (A).


C’est pourquoi, il convient de préciser la notion de « droit positif » (B).
A- Le droit objectif

Le droit objectif (défini par son objet) est l’ensemble des règles de
conduite (règles de comportement) juridiques (de nature juridique)
qui gouvernent la vie des personnes (les personnes humaines mais
aussi les groupements) en société (dans une nation donnée) ; règles
dont l’inobservation est sanctionnée par les pouvoirs publics, la
contrainte sociale.

B- Le droit positif
Il s’agit du droit objectif actuellement en vigueur dans un pays donné.
Par ex., le droit positif malien est le droit actuellement en vigueur au
Mali.
II- Les finalités du droit
Le droit a pour fondement l’établissement d’un certain ordre social
assuré par des références communes, des règles conçues et
sanctionnées par les pouvoirs officiels afin de garantir la liberté de
tous contre les comportements abusifs de chacun.

La règle de droit est-il le seul mode d’organisation de la vie en


société ?
D’autres règles de conduite tendent au même but :
 la morale
 la religion.
Le droit s’en rapproche et s’en inspire.
L’idéal commun : le bien, le juste.
Cependant, le droit se distingue de ces autres règles de conduite à travers
:
 ses modalités d’élaboration
 ses sanctions qu’il prévoit.

Qui sanctionne la violation de ces règles ?


 L’inobservation d’une règle de droit est sanctionnée par les
pouvoirs publics, c’est-à-dire l’Etat.

 Seule la conscience est sollicitée lorsqu’on enfreint la morale ou la


religion.

La spécificité du droit objectif :


obtenir un minimum d’équilibre entre les individus et la société.

C’est ce qui justifie les caractères des règles de droit.


SECTION 2 : LES CARACTERES DES REGLES DE DROIT
Toute règle de droit est :
 générale,
 impersonnelle,
 Permanente,
 obligatoire.
I- Le caractère général
La règle de droit est générale car elle a vocation à s’appliquer à tous (à
toutes les personnes du pays qui l’a édictée).
II- Le caractère impersonnel
La règle de droit est impersonnelle car elle s’applique sans distinction de
personne à quiconque se trouve placé dans la même situation. Par ex., les
règles permettant de déterminer l’existence juridique d’une personne.
III- Le caractère permanent
La règle de droit est permanente car elle s’applique tant qu’elle n’a pas
été abrogée (supprimée et remplacée par une autre règle de droit).

III- Le caractère obligatoire


La règle de droit est obligatoire car tout ceux qui tombent sous le coup
d’une règle de droit qui régit leur situation ne peuvent y échapper
et, s’ils tentent de le faire en la violant, ils seront sanctionnés soit par
une sanction civile (ex. : condamnation à réparer le préjudice causé
par un versement de dommages et intérêts à la victime), soit par une
sanction pénale (peine privative de liberté et/ou amende…), soit par
les deux (2).
SECTION 3 : LES BRANCHES DU DROIT

Diverses classifications sont envisageables.


Elles peuvent d’ailleurs être croisées :
 distinction droit privé/droit public ;
 distinction droit national/droit international.

Traditionnellement, le droit se divise en deux (2) grandes branches :

 le Droit Public ;
 le Droit Privé.
Pourquoi cette division du droit en deux (2) branches ?

Conséquence pratique : répartition des litiges entre deux (2) ordres


de juridictions :

 les juridictions de l’ordre judiciaire : compétentes pour trancher


les litiges de Droit Privé ;

 les juridictions de l’ordre administratif : compétentes en matière de


litiges de Droit Public.

On a, donc, au Mali deux (2) ordres juridictionnels distincts.


A côté de cette division du droit, il faut distinguer aussi :

 le droit interne ou droit national : applicable à l’intérieur d’un


Etat ;

 le droit international : qui concerne les relations entre les Etats ou


entre les individus et personnes ressortissants d’Etats différents.
I- LE DROIT PRIVÉ

C’est l’ensemble des règles juridiques qui s’appliquent aux rapports


des particuliers entre eux et aux rapports entre les particuliers et
l’Administration lorsque le rôle et le fonctionnement de celle-ci ne
sont pas en cause.

Par « particuliers », il faut entendre non seulement les individus


(personnes physiques) mais aussi les groupements (personnes
morales : sociétés, associations, syndicats…).
Les principales sous-branches du droit privé sont les
suivantes :

le droit civil ;

le droit commercial ;

le droit social ;

le droit international privé.


A- Le Droit civil
C’est l’ensemble des règles juridiques régissant les rapports des
particuliers entre eux sur le plan individuel, familial et pécuniaire :
règles relatives à la protection des personnes (droit à l’intégrité
physique, droit au respect de la vie privé…), filiation, mariage,
divorce, biens, successions, contrats, responsabilité civile…
Le droit civil est la branche dite de « droit commun » car elle
s’applique, en outre, à toutes matières en l’absence d’autres dispositions
spécifiques.
B- Le Droit commercial

C’est l’ensemble des règles juridiques régissant l’activité


commerciale (régime des actes de commerce, statut de commerçant,
sociétés commerciales, difficultés des entreprises…).
C- Le Droit social
Le droit social réunit aujourd’hui le droit du travail et le droit de la
protection sociale. C’est donc :
 d’une part, l’ensemble des règles juridiques régissant les relations
de travail existant entre employeurs et salariés, sur le plan tant
individuel (embauche, rémunération, formation, congés payés,
licenciements individuels…) que collectif (conventions collectives,
représentation du personnel, licenciements collectifs…) et,

 d’autre part, l’ensembles des règles juridiques régissant les relations


entre les assurés sociaux et les organismes de protection sociale
(cotisations sociales, prise en charge des frais de soins en cas de
maladie…).

Le droit privé n’a pas que des implications nationales.


D- Le Droit international privé
C’est l’ensemble des règles juridiques régissant les relations des
particuliers lorsqu’intervient une dimension internationale
(mariages mixtes…).

Il s’agit de relations qui dépassent les frontières d’un seul Etat


(élément d’extranéité).

En d’autres termes, le droit international privé régit les relations


interpersonnelles mettant en cause des personnes appartenant à des
ordres juridiques nationaux différents.
Par exemple : le mariage entre une malienne et un béninois vivant au
Kenya.
Cette relation pose les problèmes juridiques suivants :

 Quelle loi devra-t-on appliquer aux conditions de forme et de fond


pour la célébration de ce mariage ?
 Quel sera le régime matrimonial du couple ?
 Quelle sera la nationalité des enfants à naître de ce mariage ?
 Quelle sera la loi applicable en cas de divorce ?
De même, quelle loi appliquer et quelle juridiction saisir pour régler
les problèmes nés d’une relation commerciale entre une société
malienne et une société sénégalaise ?
II- LE DROIT PUBLIC
Le droit public est l’ensemble des règles juridiques qui, dans un Etat
donné, président à l’organisation de cet Etat et aux rapports entre ce
dernier et les particuliers.
Les principales sous branches du droit public sont :

• Le droit constitutionnel
• Le droit administratif
• Le droit pénal
• Le droit fiscal
• Le droit international public
A- Le droit constitutionnel
C’est l’ensemble des règles juridiques régissant la forme de l’Etat et
le fonctionnement des Institutions (rôle du Parlement, mandat
présidentiel, élection…).
En France, l’essentiel du droit constitutionnel est contenu dans la
Constitution du 4 octobre 1958.

B- Le droit administratif
C’est l’ensemble des règles juridiques réglementant l’organisation
de l’Administration, des Collectivités territoriales (Communes,
Cercles, Régions…), des services publics (ORTM, …) et leurs
rapports avec les particuliers.
B- Le droit administratif
C’est l’ensemble des règles juridiques réglementant l’organisation
de l’Administration, des Collectivités territoriales (Communes,
Cercles, Régions…), des services publics (ORTM, …) et leurs
rapports avec les particuliers.

C- Le droit pénal
C’est l’ensemble des règles juridiques qui déterminent la réaction de
l’Etat vis-à-vis des auteurs d’infractions. Nous avons trois (3)
catégories d’infractions en fonction de leur gravité : les
contraventions, les délits et les crimes.
D- Le droit fiscal
C’est l’ensemble des règles juridiques qui déterminent les sortes et
modalités d’impositions (types de prélèvements, assiettes, taux…).

Le droit public n’est pas seulement que national.

E- Le droit international public


C’est l’ensemble des règles juridiques qui régissent les relations
entre Etats.
NB : la distinction entre droit privé et droit public est à relativiser.

Constat : Droit public et Droit privé ne sont pas des droits opposés
mais complémentaires, qui participent ensemble à la sauvegarde des
intérêts privés et collectifs du groupe social.
Mieux, si certaines branches du droit relèvent clairement de l’un ou
l’autre, d’autres sont « à cheval » entre les deux : il s’agit des branches
mixtes.

Le droit (droit objectif), en ses différentes règles, est créateur de


droits (les droits subjectifs) et d’obligations pour les personnes qu’il
régit.
SECTION IV : LES DROITS SUBJECTIFS ET LES
OBLIGATIONS

C’est dans le cadre du droit que l’on est titulaire de droits et tenu à
des obligations.

I- LES DROITS SUBJECTIFS


Ce sont les droits d’un sujet de droits, d’un titulaire de droits donné.

Ce sont les prérogatives juridiques individuelles reconnues à une


personne dans le cadre du droit positif.
Le droit positif comprend un certain nombre de droits précis. Par
ex., le droit à l’intégrité physique, le droit de propriété…
Chaque personne, à un moment donné, est titulaire de plusieurs de
ces droits, ou même de tous ces droits : il s’agit des droits subjectifs
de cette personne.

Les droits subjectifs sont classés en deux (2) grandes catégories :

 Les droits subjectifs extrapatrimoniaux

 Les droits subjectifs patrimoniaux.


Ils sont, eux aussi, subdivisés en plusieurs catégories.
A- LES DROITS SUBJECTIFS EXTRAPATRIMONIAUX
Il s’agit de droits qui ne sont pas évaluables en argent : ils n’ont pas
de valeur pécuniaire et ne sont pas susceptibles de transaction. Ils
sont incessibles (ils ne peuvent être vendus…) ; ils sont liés à la vie de
l’individu. Nous avons :
 Les droits de la personnalité ;

 Les droits de la famille ;

 Les droits civiques ;

 Les droits professionnels.


1- Les droits de la personnalité
Ces droits sont attachés à la personne même de l’individu.
Ce sont, par ex. :
 Le droit au nom ;
 Le droit à l’intégrité morale ;
 Le droit à l’intégrité physique ;
 Le droit à l’image ;
 Le droit au respect du corps humain.
Article 16-1 du Code civil :
« Chacun a droit au respect de son corps.
Le corps humain est inviolable.
Le corps humain, ses éléments et ses produits ne peuvent faire
l’objet d’un droit patrimonial. »
- Le droit au respect de la vie privée

Article 9 du Code civil :

« Chacun a droit au respect de sa vie privée.

Les juges peuvent, sans préjudice de la réparation du dommage


subi, prescrire toutes mesures telles que séquestre, saisie et autre,
propres à empêcher ou faire cesser une atteinte à l’intimité de la vie
privée ; ces mesures peuvent, s’il y a urgence, être ordonnées en
référé. »
2- Les droits de la famille
Ce sont les droits reconnus à un individu eu égard à la position qu’il
occupe au sein de sa famille.
Par ex. :
- Les droits du conjoint marié : « les époux se doivent mutuellement
respect, fidélité, secours, assistance. »
- Le droit à faire valoir sa qualité de successible (héritier) :
La loi prévoit les divers ordres de succession, pour le cas où le décédé
(de cujus) n’a exprimé aucune volonté testamentaire (succession ab
intestat) : entre ses enfants et descendants (petits enfants…),
ascendants (parents, grands-parents…), parents collatéraux (frères
et sœurs…) et son conjoint survivant.
- Il en est de même des droits de certains successibles qui sont
protégés par la loi, y compris dans le cadre d’une succession
testamentaire : « Les libéralités, soit par actes entre vifs, soit par
testament, ne pourront excéder la moitié des biens du disposant,
s’il ne laisse à son décès qu’un enfant ; le tiers, s’il laisse deux
enfants ; le quart, s’il en laisse trois ou un plus grand nombre. »

Les enfants peuvent donc, en principe, invoquer le bénéfice d’une


réserve héréditaire de nature à invalider, au moins partiellement, les
éventuelles dispositions testamentaires prises par leur parent décédé
au profit d’autrui.
- Les droits issus du lien de filiation en général
En principe, les parents exercent l’autorité parentale relativement à la
personne de leur enfant.

Aux termes de l’art. 371-1 al. 1er du Code civil, « l’autorité parentale
est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de
l’enfant. »

NB : tous ces droits évoqués sont extrapatrimoniaux car ils ne


peuvent faire l’objet de transaction (être vendus par ex.) même s’ils
ont parfois des incidences pécuniaires.
3- Les droits civiques
Ce sont des droits liés à la qualité de citoyen possédée par l’individu
au sein de la nation (le droit de vote par ex.).

4- Les droits professionnels


Ce sont des droits attachés à l’exercice d’une profession par
l’individu (droit à la formation, droit à la représentation du
personnel…).
B- LES DROITS SUBJECTIFS PATRIMONIAUX
Il s’agit de droits évaluables en argent : ils ont une valeur pécuniaire
et sont susceptibles de transactions. Ils sont cessibles et
prescriptibles.

Nous avons :
 Les droits intellectuels

 Les droits personnels

 Les droits réels


1- Les droits intellectuels
Ce sont des droits de propriété intellectuelle portant sur des œuvres
de l’esprit.
On distingue :
Les droits de propriété industrielle : ils sont reconnus à certaines
conditions sur :

 Les brevets d’invention,


 Les marques de fabrique, de commerce ou de service,
 Les dessins et modèles… (V. Cours 4/4).
Les droits de propriété littéraire (roman…) et artistique (tableau,
film cinématographique…).

L’art. L. 111-1 du Code de la propriété intellectuelle dispose :

« L’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait
de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et
opposable à tous.
Ce droit comporte des attributs d’ordre intellectuel et moral, ainsi
que des attributs d’ordre patrimonial… ».
2- Les droits personnels

Encore appelés droits de créances, ce sont des droits qu’une personne


exerce directement contre une autre personne.

C’est le droit pour une personne (le créancier) d’exiger d’une autre
personne (le débiteur) qu’elle exécute une obligation à son égard
(par ex., le versement d’une somme d’argent, la livraison d’un bien,
l’exécution d’un service…)
3- Les droits réels

Ils s’exercent directement par une personne sur une chose (du latin
res, rei : la chose).

Le droit réel est le droit d’une personne sur une chose.

On distingue :

 les droits réels principaux et

 les droits réels accessoires.


a- Les droits réels principaux
Ce sont :
 Le droit de propriété
 Les démembrements du droit de propriété

Le droit de propriété


C’est le plus complet des droits réels. Il confère à son titulaire (le
propriétaire) trois (3) attributs ou prérogatives :
• l’usus : le droit de se servir de la chose, objet de la propriété ;

• le fructus : le droit de percevoir les fruits de la chose, objet de la


propriété (les fruits s’entendent de ce que fournit régulièrement la chose
sans que soit altérée la substance de celle-ci) ;

• l’abusus : le droit de disposer de la chose, objet de la propriété (vendre la


chose, la donner à autrui, la détruire…)

L’article 544 du Code civil définit la propriété comme « le droit de jouir et


disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu’on n’en
fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les règlements. »
Les démembrements du droit de propriété

Il s’agit du droit de propriété démembré, divisé en plusieurs droits.

Ces droits ne confèrent à leur titulaire qu’une partie des attributs du


droit de propriété qui appartient à quelqu’un d’autre ; c’est
pourquoi, on les appelle des droits démembrés. Il s’agit :

 l’usufruit

 les servitudes

 les droits d’usage


L’Usufruit
Aux termes de l’article 578 du Code civil : « L’usufruit est le droit de
jouir des choses dont un autre a la propriété, comme le propriétaire lui-
même, mais à la charge d’en conserver la substance. »
Le bénéficiaire de l’usufruit s’appelle l’usufruitier.
L’usufruitier possède l’usus et le fructus sur la chose objet de son
droit (l’usufruit).
Le propriétaire de la chose est appelé « nu-propriétaire ».
Il conserve l’abusus sur la chose, mais l’abusus devient restreint.
Les servitudes et droits d’usage :

Aux termes de l’article 637 du Code civil : « Une servitude est une
charge imposée sur un héritage pour l’usage et l’utilité d’un héritage
appartenant à un autre propriétaire. »

Les bénéficiaires des servitudes et droits d’usage disposent


seulement de l’usus sur la chose, objet de leur droit, laquelle demeure
la propriété d’autrui.
Il existe différentes sortes de servitudes : servitudes d’éclairement,
servitudes de vue, servitude de passage, servitudes de puisage…

NB : le terme « héritage » doit être traduit par « fonds ».

C’est ainsi que nous avons :

 le fonds dominant et

 le fonds servant.

Le fonds dominant est le fonds bénéficiaire de la servitude supportée


par le fonds servant.
c- Les droits réels accessoires
Ils sont communément appelés garanties ou sûretés réelles.
Ce sont des droits accessoires à un droit de créance et servent à
garantir le recouvrement, le paiement de cette créance.

Les droits réels accessoires sont toujours subordonnés à un droit


personnel (droit qu’une personne a contre une autre personne).
Par conséquent, il n’y a pas de droits réels accessoires sans droit
personnel.
Cependant, tout créancier n’exige pas de son débiteur une sûreté. Un
tel créancier est appelé « créancier chirographaire ».

Le créancier à qui le débiteur a donné une garantie est appelé


« créancier privilégié » parce qu’il a plus de chance d’obtenir son
désintéressement (paiement) le moment venu.

La garantie peut porter sur un bien meuble corporel (gage), un bien


immeuble (hypothèque), un bien meuble incorporel tel que le fonds
de commerce (nantissement), …
Le créancier privilégié peut, au cas de défaillance du débiteur,
réclamer le bien objet de sa garantie en quelque main qu’il se trouve
(droit de suite) et se faire payer en priorité sur son prix, par rapport
à d’autres créanciers éventuels (droit de préférence).

Il existe aussi des sûretés personnelles comme le cautionnement.

La caution personnelle est une personne qui, en accordant son


cautionnement, s’engage au bénéfice d’un créancier à exécuter
l’obligation d’un débiteur si celui-ci venait à être défaillant.
II- LES OBLIGATIONS
Si, dans le cadre du droit objectif, on peut être titulaire de droits
subjectifs, on peut aussi être tenu à des obligations.
Il s’agit de définir les obligations avant de voir les différentes sortes
d’obligations.

A- DEFINITION DES OBLIGATIONS


Les obligations sont des liens juridiques en vertu desquels une
personne peut exiger d’une autre qu’elle accomplisse une prestation
déterminée.
L’obligation de l’un (le débiteur, celui qui est tenu à quelque chose)
est ainsi le corollaire du droit (subjectif) de l’autre (le créancier).
Exemples :

La personne qui en a blessé une autre a l’obligation d’indemniser celle-


ci ;

L’acheteur a l’obligation de payer le prix du bien acheté au vendeur,


lequel a l’obligation de le lui fournir…

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