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THÈME

THEME

L’AUTONOMIE DE LA
GARANTIE
Année Universitaire 2022-2023

Année universitaire 2022-2023

Présenté par : Professeur :


SAM REGINA JEAN-MARIE TCHAKOUA
ANICK MARLEINE BAZIA
CISSE NAFISSATOULAYE
YAO KADJO EMMANUEL
KONAN N’GUESSSAN MARC
AFFRAN ADOMON CONSTANT
GUEDE ANNICK EMMANUELLA
TEINLY METRE LABIPO
SOMMAIRE

INTRODUCTION

I. UNE AUTONOMIE APPARENTE DE LA GARANTIE

A. L’AUTONOMIE DES ENGAGEMENTS DU GARANTS

B. L’INOPPOSABILITE DES EXCEPTIONS AU GARANT

II. LES LIMITES DE L’AUTONOMIE DE LA GARANTIE

A. LA SUBORDINATION DE LA GARANTIE AU CONTRAT DE BASE

B. L’IRREVOCABILITE DE LA GARANTIE AUTONOME


INTRODUCTION
« L’histoire des sûretés personnelle est marquée par un conflit permanent entre
la recherche d’une protection efficace du créancier garanti et le souci de ménagé
le sors du garant qui accepte de couvrir la dette d’autrui »1 telle est l’idée du
professeur BERNARD TEYSSIÉ dans son œuvre les garanties à première demande
et celle sur l’autonomie.
En droit romain ancien, l’engagement personnel de garanti était considéré
comme un engagement solidaire entre le donneur d’ordre et le garant mais ;
suite à l’évolution du droit il est perçu désormais comme étant une obligation
indépendante de celle de l’engagement de base qui incombe uniquement au
garant. Ainsi, on assiste à une liberté d’engagement du garant vis-à-vis du
contrat de base d’où l’avènement de notre sujet : L’autonomie de la garantie.
L’autonomie s’entend comme la faculté de se donner soi-même sa propre loi2
La garantie quant à elle est un engagement par lequel le garant
s’oblige, en considération d’une obligation souscrite par le donneur
d’ordre et sur instruction de celui-ci, à payer une somme déterminée
au bénéficiaire, soit sur première demande de la part de ce dernier,
soit selon des modalités convenues3.
Notre sujet a un intérêt théorique dans la mesure où il nous permet
d’apprécier le caractère attrayant de l’autonomie de la garantie par
rapport au contrat de base. Le problème qui se pose est le suivant :
L’autonomie de la garantie est elle absolue ? Pour y répondre nous
verrons une autonomie apparente de la garantie (I) puis les limites de
cette autonomie (II).

1
Les garanties à première demande essai sur l’autonomie BERNARD TEYSSIE.
2
Lexique juridique GERARD CORNU
3
Article 39 de l’acte uniforme portant droit de sureté

1
I – UNE AUTONOMIE APPARENTE DE LA GARANTIE

L’autonomie de la garantie s’aperçoit à travers l’autonomie des


engagements du garant (A) et celle de l’inopposabilité des exceptions
au garant (B).

A – L’autonomie des engagements du garant


L’autonomie de la garantie se perçoit aisément dans l’engagement pris
par le garant de payer une somme d’argent déterminée au cas où le
débiteur n’exécuterait pas son obligation. Cependant, cette somme
dont le garant est ténu de payer n’est en aucun cas la dette réelle à
laquelle le donneur d’ordre est tenu. En effet, il s’agit d’une somme
d’argent dont le montant est déterminé à l’avance. Elle peut être
inférieure, supérieur ou égale à la somme due par le donneur d’ordre.
De plus, le caractère autonome de la garantie résulte également de
l’objet de l’engagement, celle de payer le montant déterminé à
première demande. Ainsi, le garant se trouve dans une relation
nouvelle dans laquelle il prend des engagements personnels distincts
de ceux auxquels est tenu le débiteur dans le contrat de base. Allant
dans ce sens, l’article 40 alinéa 2 de l’AUS dispose que : « Elles créent
des engagements autonomes, d’instinct des conventions, actes et faits
susceptibles d’en constituer la base ». Ce qui certifie pleinement l’idée
de l’autonomie de la garantie et de ce fait, le garant ne peut se
prévaloir des exceptions résultant du contrat de base

B - l'inopposabilité des exceptions au garant


L'inopposabilité peut s'entendre selon le lexique des termes juridiques
comme la caractéristique d'un acte que les tiers peuvent tenir pour
inexistant et comme ne produisant aucun effet à leur égard, bien qu'il
soit parfaitement valable et efficace entre les parties4.

2
En d'autres termes, l'inopposabilité peut être appréhendée comme
l'inexistence d'une situation à l'égard des parties. L'article 41 de l'acte
uniforme de l'OHADA portant droit des sûretés ne manque pas de dire
que le garant ne peut bénéficier du principe de l'inopposabilité des
exceptions5. En effet, pour le législateur OHADA, le garant ne peut
prétexter d'une quelconque exception pour se soustraire à son
obligation de payer. Cette réalité se perçoit assez aisément à travers
l’arrêt de la cour de cassation française dans sa chambre commerciale
du 05 Octobre 2010 qui affirme que l'inopposabilité des exceptions est
un événement révélateur de la garantie autonome6.
À la vérité l'inopposabilité est un caractère essentiel de la garantie.
Celle-ci étant indépendante du contrat de base, il est concevable que
le garant ne puisse pas opposer des exceptions au bénéficiaire lorsque
le paiement lui est réclamé. Il est donc impossible d'opposer au
bénéficiaire l'extinction de l'obligation garantie même en cas de
modification du contrat de base. De ce fait, toute demande ayant pour
objectif de faire défense au garant de payer, est rejetée en raison du
caractère autonome de la garantie. En clair, le garant, en conférant à
son engagement un caractère autonome, a renoncé à opposer
quelque exception que ce soit tenant au contrat de base. Cependant,
une défense de payer peut-être justifiée dans certains cas.
Notamment le terme extinctif a expiré, pour appel abusif ou
frauduleux de la garantie.
Ainsi, la liberté des engagements (A) et l'inopposabilité des exceptions
au garant (B) se présentent comme des fondements de l'autonomie de
la garantie.
Cependant, cette autonomie ne présente-t-elle pas des insuffisances ?

4
lexiques des termes juridiques 2014
5
articles 41 de l’acte uniforme portant droit de sûreté
6
cout de cassation, civile, chambre commerciale, audience publique du mardi du 05 octobre 2010,09-13.092, publié au bulletin

3
II – LES LIMITES DE L’AUTONOMIE DE LA GARANTIE

L’autonomie de la garantie semble être limitée à certains égards. Cela


est perceptible notamment par la subordination de l’existence de la
garantie au contrat de base (A) et par son irrecevabilité (B).

A – La subordination de la garantie au contrat de base

Le contrat de base peut être défini comme un contrat initial existant,


entre le donneur d’ordre (débiteur) et le bénéficiaire (créancier) avant
l’intervention d’une tierce personne (le garant).
Faisons remarquer que le contrat de base fait naitre des obligations
réciproques vis-à-vis des parties, qu’il s’agisse du créancier ou le
bénéficiaire et du débiteur. Dans cette obligation réciproque qui pèse
sur les parties au contrat de base, la loi met à la disposition de l’une
d’entre elle notamment le débiteur, une lettre de garantie dans le but
de permettre à l’autre partie, le créancier de s’assurer de l’exécution
de l’obligation de son débiteur. La lettre de garantie ou encore
appelée garantie autonome sus précitée est définie selon les termes
de l’article 39 alinéa 1 de l’AUS comme : « L’engagement par lequel le
garant s’oblige, en considération d’une obligation souscrite par le
donneur d’ordre et sur instructions de ce donneur d’ordre, à ôter une
somme déterminée au bénéficiaire, soit sur première demande de la
part de ce dernier, soit selon des modalités convenues (…)»7La lettre de
garantie se perçoit clairement à la lecture de cette disposition comme
un moyen pour le débiteur de garantir au créancier, l’exécution
effective de son obligation. Ainsi, il ressort que la notion de garantie
est essentiellement conditionnée à l’existence d’un contrat préalable
appelé contrat de base. En effet, il faut qu’il y ait existence d’un
contrat avant qu’on parle de garantie d’où l’idée de la subordination
de la garantie à un contrat existant ou de base.
7
Article 39 alinéa 1 de l’AUS

4
En outre, en ce qui concerne l’exécution du garant, l’article 39 précité
de l’AUS dit en substance que le garant agit que sur instruction ou
appellation du donneur d’ordre. Le garant ne peut agir de son propre
chef. Ce qui atteste également la limite de l’autonomie de la garantie.
L’affirmation selon laquelle l’existence de la garantie est subordonnée
au contrat de base est justifiée.
Qu’en est-il de l’irrecevabilité ?
B - L´Irrévocabilité de la garantie autonome

L´irrévocabilité du contrat est l´interdiction de la révocation


unilatérale. Elle consiste pour le garant d´une exécution de ne pas
pouvoir se rétracter après son engagement. C’est dans ce sens que
Mme Yvette Rachel KALIEU ELONGO, professeur à l’université de
Dschang dans son cours de droit des suretés affirme que « Le donneur
d’ordre accepte donc par avance de ne pas contester le bien-fondé des
paiements que le garant sera amené à effectuer entre les mains du
bénéficiaire. » Ainsi, pour l’exécution de ce contrat, le donneur
d’ordre dans les clauses fixées entre ce dernier et le garant doit
obligatoirement respecter son engagement, sauf en cas d’abus ou de
fraude. Par ailleurs, l´article 47 alinéa 2 de l’AUS est tout à fait clair en
disposant que : « Le donneur d´ordre ne peut faire défense de payer
au contre-garant que si le garant savait ou aurait dû savoir que la
demande de paiement du bénéficiaire avait un caractère
manifestement abusif ou frauduleux. »8 Il ressort de cette disposition,
les critères par lesquelles le donneur ordre peut procéder à la
révocation, enfreindre l’exécution de l’obligation. On peut également
comprendre par cette disposition de l’article 47 alinéas 2 que
l’autonomie peut trouver ses limites dans la mauvaise foi du créancier.
En effet, en cas d’attitude volontaire et déloyale du créancier, le
débiteur peut refuser l’exécution au garant. En outre, selon le
professeur KALIEU, « le garant pour sa part, ne peut plus, une fois que

8
Article 47 alinéa 2 de l’Acte Uniforme relatif aux Suretés

5
la convention de garantie a été signée se soustraire à l’engager qu’il a
pris à savoir payer une somme déterminée au bénéficiaire si les
conditions prévue au contrat sont réunies. »9 Cependant, les garanties
à durée indéterminée quant à elles peuvent être révoquées par le
garant.
Rachel KALIEU ELONGO, professeur à l’université de Dschang
(Cameroun) dans son cours de droit des sûretés affirme que « Le
donneur d´ordre accepte donc par avance de ne pas contester le bien-
fondé des paiements que le garant sera amené à effectuer entre les
mains du bénéficiaire. »10 Ainsi, pour l´exécution de ce contrat, le
donneur d´ordre dans les clauses fixées entre ce dernier et le garant
doit obligatoirement respecter son engagement, sauf en cas d´abus ou
de fraude.

9
Cours de droit des suretés (OHADA) Mme Yvette Rachel KALIEU ELONGO. P.24
10
Cours de droit des suretés (OHADA) par Mme Yvette Rachel KALIEU ELONGO, Professeur à l’Université de Dschang
(CAMEROUN), Février 2016, P.24

6
Bibliographie

- Les garanties à première demandent essai sur l’autonomie

bernard teyssie

- M.D DALLOZ, répertoire de législation de doctrine et de

jurisprudence nouvelle Edition, paris 1847, V°

cautionnement N°2

- A. GIFFARD, précis de droit romain DALLOZ, 2e Edition 1938

N° j10

- Acte uniforme OHADA

- Cours de droit des sûretés du Pr KALIEU

- Lexique juridique de GERARD CORNU

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