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CONTRAT D’ASSURANCE

Toutes les fois que la gestion de la mutualité est confiée à des sociétés
d’assurances agréées, les droits et les obligations respectifs de l’assuré et de l’assureur
doivent être précisés dans un contrat écrit et signé, établi dans le respect des
prescriptions légales. La loi en effet, ne se borne pas à imposer l’existence d’un contrat
écrit, mais toujours dans le but de protéger les assurés contre la mauvaise foi ou les abus
de puissance économique des assureurs, impose de nombreux éléments à la rédaction
des contrats ou au contraire en interdit d’autres.

Selon l’article 1101 du code civil : le contrat est une convention par laquelle une
ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres, à faire ou à ne pas
faire quelque chose.

Il s’agit pour ce qui est de l’assurance d’une convention passée entre une
entreprise d’assurance et un assuré (personne physique ou morale) en vue de
matérialiser l’accord conclu entre les deux parties, d’en définir toutes les modalités et de
déterminer l’objet et les conditions de l’assurance.

Nous pouvons donner deux définitions techniques du contrat d’assurance :

- Le contrat d’assurance est un acte par lequel un assureur garantit à un assuré


moyennant le paiement d’une prime ou d’une cotisation le versement d’une
somme en cas de réalisation d’un risque prédéterminé.
- Le contrat d’assurance est un acte par lequel un souscripteur se fait
promettre par un assureur une prestation en cas de réalisation d’un risque
moyennant le paiement d’un prix appelé prime ou cotisation.

Au plan didactique, le contrat d’assurance peut être étudié sous plusieurs


aspects, notamment du point de vue juridique et du point de vue pratique.

I- LES CARACTERISTIQUES JURIDIQUES DU CONTRAT


D’ASSURANCE

Les juristes relèvent un certain nombre de notions et de critères pour définir le


contrat d’assurance. Il s’agit d’un contrat :

- Consensuel ;
- Synallagmatique ;
- Aléatoire ;
- A titre onéreux ;
- D’adhésion ;
- De bonne foi.
1- Contrat consensuel

Le contrat d’assurance est un contrat dont la conclusion est parfaite dès l’accord
des parties, c’est-à-dire dès la rencontre des volontés de l’assureur et de l’assuré.

Cependant, ce caractère tend à s’estomper du fait de l’existence d’un écrit


(article 7 du code CIMA). Même si celui-ci sert de moyen de preuve, la sanction de son
défaut confère au contrat un caractère solennel, sinon formalisé.

Par ailleurs, tout en confirmant le fait que le contrat d’assurance est un contrat
de nature consensuelle, on peut noter également que la réglementation y intervient de
façon importante.

2- Contrat synallagmatique

Il met des obligations à la charge de chacune des parties contractantes, et leur


confère des droits réciproques.

Pour l’assureur :

- Il est tenu avant la conclusion du contrat, de fournir une fiche d’informations


sur le prix, les garanties et les exclusions (article 6 du code) ;
- Lors de la réalisation du risque ou de l’échéance du contrat, l’assureur doit
exécuter dans un délai convenu la prestation déterminée au contrat et ne peut
être tenu au-delà. L’assureur s’engage donc à garantir l’assuré et à régler les
sinistres.

Quant à l’assuré, il est obligé de :

- Répondre exactement aux questions posées par l’assureur, notamment dans


le formulaire de déclaration du risque ;
- Payer la prime aux époques convenues ;
- Déclarer tout sinistre de nature à entrainer la garantie de l’assureur.

3- Contrat aléatoire

Ce caractère est loin de celui qui particularise le contrat d’assurance par rapport
aux autres.

En effet, l’exécution du contrat, au moins par l’assureur, dépend de l’aléa. Ce


qui justifie la nécessaire modicité des primes par rapport aux risques pris en charge, car,
si la survenance des sinistres était certaine ou presque, l’assureur ne serait pas en mesure
de faire face à ses engagements et il n’y aurait pas assurance.

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4- Contrat à titre onéreux

Le contrat d’assurance n’est gratuit ni pour l’assureur ni pour l’assuré. Il est


conclu moyennant une contrepartie financière réciproque.

L’assuré est tenu au paiement de la prime, même s’il peut attribuer gratuitement
le bénéfice du contrat à une tierce personne, comme dans les assurances vie.

L’assureur s’engage à régler les sinistres, même lorsqu’il n’y a pas eu sinistre au
cours de l’année d’assurance, la prime perçue ne constitue pas pour lui un avantage
gratuit parce qu’elle contribue à l’équilibre statistique de la mutualité à travers la pratique
de la compensation des risques.

5- Contrat successif

Le contrat d’assurance s’exécute dans le temps et se renouvelle chaque année


lors du paiement de la prime. Les prestations sont dues au cours de sa période de validité
et la prime est payée pour l’ensemble de cette période. Ce caractère successif constitue
le fondement de la divisibilité de la prime.

6- Contrat d’adhésion

Les parties au contrat ne définissent pas ensemble et à « armes égales » les


termes du contrat. Ceux-ci sont parfaitement préparés, rédigés et connus de l’assureur,
alors que l’assuré se contente simplement d’adhérer.

Ce caractère du contrat met en lumière l’inégalité des forces entre les parties
(inégalité qui peut être source d’abus de la part de l’assureur.

Cette position reste constante même pour les contrats qui sont placés auprès
des compagnies d’assurance par des courtiers et nonobstant le fait que ces derniers qui
sont des professionnels de l’assurance discutent au mieux les intérêts de leurs clients
dont ils sont mandataires et ne consentent généralement à placer leurs contrats que s’ils
estiment que ces intérêts ne sont pas lésés.

7- Contrat de bonne foi

L’assureur a confiance en l’assuré, aussi accepte-t-il d’établir le contrat sur la


base des déclarations de celui-ci.

En acceptant de payer la prime en contrepartie de la promesse que lui fait


l’assureur de régler des sinistres qui pourraient survenir au cours du contrat, l’assuré
exprime également sa confiance.

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La bonne foi est donc importante pour la conclusion du contrat d’assurance
surtout pour l’assureur qui, compte tenu de l’importance de ses engagements serait lésé
si la bonne foi du souscripteur n’était pas garantie. Elle revêt aussi un caractère
fondamental pour l’achat du contrat d’assurance par le souscripteur qui ne peut
s’engager que parce qu’il considère que l’assureur est de bonne foi et qu’il tiendra ses
promesses de l’indemniser en cas de sinistre.

Il en résulte de tout ce qui précède que le contrat d’assurance est un contrat


complexe.

II- LA VIE DU CONTRAT D’ASSURANCE

Un contrat est validement conclu dès que les contractants se sont mis d’accord
sur son objet et ses modalités. Un contrat d’assurance conclu verbalement pourrait
engager l’assureur et l’assuré, mais la preuve des engagements respectifs serait difficile
à établir. C’est pourquoi le législateur exige partout que le contrat d’assurance fasse
l’objet d’un écrit.

1- La formation du contrat d’assurance

A) La proposition d’assurance

C’’est le document par lequel le souscripteur, dit proposant demande à


l’assureur de garantir le risque dont les caractéristiques sont précisées.

En pratique, la proposition est un imprimé préétabli par l’entreprise d’assurance


et transmis au client. Elle comporte un questionnaire. Les réponses à ses questions
doivent être rédigées avec le plus grand soin et la plus grande honnêteté, car c’est en
fonction de ces réponses que le risque pourra être accepté, évalué et tarifé par l’assureur.

La proposition peut être complétée par des documents annexes tels que des
photographies, des certificats médicaux, des plans des risques ou des factures etc.

Selon les termes de l’article 6 du code CIMA, la proposition n’engage ni l’assuré


ni l’assureur ; seule la police d’assurance ou la note de couverture constate leur
engagement. Cet article précise en outre que l’assureur est tenu avant la conclusion du
contrat, de fournir à l’assuré une fiche d’information sur le prix, les garanties et les
exclusions.

B) Le consentement de l’assureur

Une certaine jurisprudence estime que ce consentement est marqué par la


signature de l’assureur sur la police qu’il a établie conformément à la proposition

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d’assurance et que le contrat est sauf clause contraire, parfait dès qu’il a été fait selon la
volonté de l’assuré telle qu’exprimée sur la proposition.

C) La signature de la police par l’assuré

Pour éviter toute contestation sur la date de l’accord, les polices d’assurances
sont généralement assorties d’une clause par laquelle l’assureur subordonne la
perfection du contrat à la signature de la police par l’assuré.

2- La prise d’effet du contrat

En principe, le contrat d’assurance produit un effet immédiat ; c’est-à-dire que


la garantie de l’assureur est due en cas de sinistre, dès lors que le contrat est formé ou
conclu. Mais les polices comprennent généralement une clause relative à la prise d’effet
de la garantie ou à la date d’effet du contrat pour éviter toute contestation.

Conformément à l’article 13 alinéa 2 du code CIMA, la prise d’effet du contrat


est subordonnée au paiement de la prime par l’assuré.

Toutefois, l’assureur qui aura donné sa garantie en fixant une date de prise
d’effet dans les documents contractuels sans pour autant que la prime ait été payé en
pourra en aucun cas se prévaloir de l’alinéa précédent pour refuser la prise en charge
d’un sinistre qui surviendrait lorsque les dispositions de la mise en demeure n’ont pas
été mises en application.

3- La preuve du contrat d’assurance

Elle se fait à l’aide de la police d’assurance ou de la note de couverture.

A) La police d’assurance

C’est un document signé des deux parties, composé souvent de trois éléments
à savoir : les conditions générales, les conditions particulières et les conventions
spéciales.

a) Les conditions générales

Un contrat d’assurance peut être négocié dans toutes ses clauses et faire l’objet
d’une rédaction entièrement adaptée à son objet, sous réserve bien entendu des interdits

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et des mentions obligatoires d’ordre public fixées par la législation. Mais cette situation
ne se rencontre en pratique que dans des cas exceptionnels pour lesquels la complexité
des garanties, l’importance des valeurs à assurer et le montant de la cotisation justifient
une rédaction spéciale d’un contrat d’assurance entièrement sur mesure. Dans
l’immense majorité des cas, la rédaction d’un contrat pour chaque assuré entrainerait
des coûts prohibitifs et des risques d’erreurs préjudiciables autant à l’assuré qu’à
l’assureur ; Pour des raisons évidentes de sécurité et d’économie, les assureurs pré
impriment pour chaque catégorie de risques des documents contractuels.

Les conditions générales sont donc un ensemble de clauses communes à


l’ensemble des contrats d’une branche d’assurance déterminée. Elles constituent le
mode d’emploi du contrat. Les souscripteurs disposeront ainsi de (conditions générales
automobiles, conditions générales de transport, conditions générales incendie, etc.).

Elles comprennent :

- Les définitions c’est-à-dire les risques couverts ;


- Un fascicule où sont détaillées les dispositions relatives : aux garanties
pouvant être accordées, à la prime, aux sinistres, à la durée du contrat, aux
montants et aux franchises proposées ;
- Les exclusions de garantie et les obligations des parties.

Les conditions générales sont normalement rédigées et imprimées par chaque


compagnie d’assurance sous sa propre responsabilité et soumises pour accord préalable
à l’autorité de tutelle qui peut apporter des modifications.

b) Les conditions particulières

Par opposition aux conditions générales, les conditions particulières sont


personnelles aux clients. Elles doivent être signées conjointement par l’assureur et
l’assuré. Elles adaptent les conditions générales au cas personnel de l’assuré. Elles se
présentent sous la forme d’un formulaire qui contient des informations permettant
d’individualiser le contrat, telles que : le nom du souscripteur, les objets assurés et leurs
capitaux, la prime et les franchises, la date d’effet et la durée du contrat.

Elles sont en fait la preuve de l’existence matérielle du contrat entre l’assuré et


l’assureur.

Les conditions particulières sont établies en autant d’exemplaires que de


signataires (assuré, assureur, intermédiaire s’il y en a).
c- Les conditions spéciales

Elles se présentent comme une annexe permettant soit de compléter ou de


préciser les conditions générales, soit de déroger à certaines conditions générales pour

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les adapter au groupe de risque auquel elles sont destinées. Elles ne peuvent toutefois
déroger aux clauses d’ordre public imposées par la loi.

NB : La terminologie actuelle utilise également les termes suivants :

- Dispositions générales pour conditions générales ;


- Dispositions particulières pour conditions particulières ;
- Dispositions spéciales pour conventions spéciales.

B) La note de couverture

Encore appelées « note de garantie » ou « lettre de couverture », la note de


couverture est un document provisoire constatant l’existence d’une garantie souvent
immédiate avant l’établissement de la police d’assurance sur lequel se trouvent indiqués
les éléments essentiels de l’assurance.

C) L’avenant

Un avenant est un document signé par les deux parties qui indique les
modifications apportées au contrat initial.

Lorsqu’un contrat est établi pour une longue durée ou lorsqu’il est renouvelé
par tacite reconduction pendant plusieurs années, il peut devenir nécessaire à l’initiative
d’une des parties au contrat d’en modifier certaines dispositions (changement d’adresse
de l’assuré ou du risque assuré, changement de véhicules, augmentation de garanties ou
de la prime, etc.).

La plupart des législations obligent l’assureur à répondre dans des délais rapides
aux demandes de modification des assurés. L’absence de réponse dans les 10 jours de
la réception d’une lettre recommandée entraine l’acceptation de l’assureur quant à la
modification demandée.

En revanche, l’assuré a l’obligation de déclarer spontanément à l’assureur toute


aggravation du risque susceptible de modifier l’appréciation de l’assureur et donc, la
tarification (par exemple l’utilisation de produits dangereux dans un local commercial,
etc.).

D) L’attestation d’assurance

C’est un document qui permet à l’assuré en cas de de contrôle de prouver qu’il


est en règle avec la législation en ce qui concerne les obligations d’assurance.
L’application la plus usuelle de ce cas est l’assurance automobile où, pour ne pas avoir

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à circuler avec son contrat souvent volumineux, l’assuré reçoit une attestation d’un
format et au contenu règlementés par les autorités.

E) Les avis d’échéance

Il s’agit d’un document par lequel l’assureur informe son assuré de la prochaine
expiration de la période de garantie correspondant à la dernière cotisation payée. Si le
contrat a été souscrit avec une clause de tacite reconduction, l’assureur informe l’assuré
sur le nouveau montant de la cotisation à payer pour une nouvelle période de garantie.
Si, comme il est habituel, les capitaux assurés et la cotisation sont indexés, l’avis
d’échéance indiquera la nouvelle valeur de l’indice et il en sera tenu compte pour le
montant de la prochaine cotisation.

4- Modification du contrat d’assurance

Est considéré comme acceptés la proposition par lettre recommandée de


prolonger ou de remettre en vigueur un contrat suspendu ou de modifier un contrat si
l’assureur ne refuse pas (ou garde le silence) dans les 15 jours après qu’elle lui soit
parvenue (article 6 alinéa 3 du code).

Ces dispositions ne sont pas applicables aux assurances sur la vie ou il faut un
consentement express de l’assureur.

A) Prolonger le contrat

Cela suppose que le contrat a été fixé pour une durée fixe, sans tacite reconduction et
que, encore existant il est sur le point d’arriver à expiration. L’assuré demande alors à
l’assureur de le reconduire pour une certaine durée.

B) Remettre en vigueur un contrat suspendu

En fait, il ne peut s’agir que d’un contrat conventionnellement suspendu,


généralement constaté par un avenant conformément aux volontés des parties. A la date
convenue ou à la demande de l’assuré, l’assureur reconduit les garanties jusqu’à
échéance du contrat.

Cette possibilité ne concerne pas la remise en vigueur d’un contrat suspendu


pour non-paiement de prime.

C) Modifier le contrat

La modification du contrat peut intervenir en cour de contrat ou pendant le


renouvellement en cas d’aggravation du risque.

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La preuve de la modification se fait au moyen de l’avenant ou par tout autre
moyen notamment par lettre recommandée.

Le contrat d’assurance est modifié le plus souvent à l’initiative de l’assuré. Les


modifications proposées par l’assureur sont moins fréquentes (c’est par exemple le cas
de l’insertion dans le contrat de nouvelles garanties. Si cette dernière situation entraine
une augmentation de la prime, elle doit sous peine d’inopposabilité à l’assuré pour cause
de vente forcée, être précédée de l’accord de ce dernier.

Exemple : Vous avez souscrit à la garantie vol et vous avez été victime de
plusieurs cambriolages. Votre assureur décide de modifier les conditions de garanties
contre le vol. Vous avez le droit de refuser. En revanche, il garde la faculté de résilier le
contrat à l’échéance annuelle ou après sinistre.

5- La cessation des effets du contrat d’assurance

Le contrat d’assurance prend fin des suites de l’expiration de la période


d’assurance, de la disparition du risque ou de la société d’assurance et de la résiliation
du contrat.

A) L’expiration de la période d’assurance

Elle met fin au contrat d’assurance s’il n’est pas renouvelable par tacite
reconduction (renouvellement automatique du contrat à son échéance suivant une
clause de la police).

B) La disparition du risque

Elle peut résulter de :


- La destruction de l’objet assuré :
Exemple : marchandises assurées contre le vol et entièrement détruites par
un incendie ;
- Le décès de la personne sur la tête de laquelle repose l’assurance :
Exemple : l’assurance maladie prend fin dès le décès de l’assuré ;
NB : En cas de disparition du risque et si l’assuré s’est déjà acquitté de
l’intégralité de la prime, l’assureur est tenu de lui rembourser la fraction de la prime
afférente à la période non couverte par l’assurance sauf lorsque la disparition du risque
constitue un sinistre garanti.
C) Le retrait d’agrément à une société

Les contrats cessent de plein droit d’avoir effet le 40ème jour à midi à compter
de la publication dans un journal d’annonces légales de la décision de retrait : les primes
sont dues aux assurés proportionnellement à la période de garantie.

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D) La résiliation du contrat par l’une des parties
a) Par l’assuré ou l’assureur
Chaque année à la date d’anniversaire de la prise d’effet du contrat mais
moyennant un préavis d’au moins deux mois avant la date d’échéance lorsque le contrat
est à tacite reconduction (par lettre recommandée, la date du cachet de la poste faisant
foi).
En cas de survenance d’un des événements suivants chez l’assuré :
- Changement du domicilie de l’assuré ;
- Changement de la profession de l’assuré ;
- Retraite professionnelle ou cessation définitive de l’activité de l’assuré ;
- Changement du régime matrimoniale (mariage, séparation de corps, divorce,
décès, séparation de biens, communauté de biens etc.)
Conditions de la résiliation :
- Si les risques entièrement assurés ne se retrouvent pas dans la nouvelle
situation ;
- Ne peut intervenir que dans les trois mois suivant la date de l’événement ;
- Elle prend effet un mois après que l’autre partie en a reçu notification ;
- L’assureur doit rembourser la portion de prime calculée à compter de la date
d’effet de la résiliation pour la période non courue.
b) Par l’assureur
- En cas de non-paiement des primes après mise en demeure ;
- En cas d’aggravation du risque ;
- En cas d’omission ou d’inexactitude dans la déclaration du risque de la part
de l’assuré à la souscription ou en cours de contrat ;
- En cas de faillite ou liquidation judiciaire de l’assuré mais dans un délai de
trois mois à compter de la date du jugement de la faillite ou de la liquidation :
la portion de prime est restituée à l’assuré pour la période qui ne sera pas
couverte ;
- En cas de sinistre dans un délai de trois mois après qu’il en a eu connaissance
et moyennant un préavis d’un mois. Dans ce cas, l’assuré a la faculté de
résilier tous ses autres contrats souscrits auprès de la société qui a pris
l’initiative de la résiliation dans un délai d’un mois après réception de la lettre
de l’assureur.
c) Par l’assuré
- En cas de disparition des circonstances aggravantes mentionnées dans la
police, si l’assureur refuse de réduire la prime en conséquence.

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d) Sort de l’assurance en cas de décès de l’assuré et aliénation de la chose
assurée
L’assurance continue de plein droit au profit de l’héritier ou de l’acquéreur
charge pour celui-ci d’exécuter les obligations dont l’assuré était tenu vis-à-vis de
l’assureur. Celui qui aliène par lettre recommandée.
L’assureur peut résilier le contrat dans un délai de trois mois à partir du jour où
l’attributaire a demandé le transfert de la police à son nom.
Ces cas particuliers de l’aliénation des véhicules terrestres à moteur, des navires
et des bateaux de plaisance :

- Le contrat est suspendu à partir du 5ème jour de l’aliénation à 24 heures ;*


- Il peut être résilié par chacune des parties moyennant préavis de 10 jours ;
- Le contrat non résilié ou non remis en vigueur au bout de six mois à compter
de la date d’aliénation cesse de plein droit ;
- L’assuré doit informer par lettre recommandée ou tout autre moyen à
l’assureur de la date de l’aliénation ;
- L’assureur est tenu au remboursement de la prime de la période qui ne sera
pas couverte.

III- LES OBLIGATIONS DES PARTIES

Du fait de son caractère synallagmatique, le contrat d’assurance implique le


consentement des deux parties et fait peser sur chacune des parties des obligations.

1- Les obligations de l’assuré

A) A la souscription du contrat

Le contrat d’assurance est un contrat de bonne foi, l’assuré est donc tenu de
déclarer complètement et correctement toutes les caractéristiques du risque susceptibles
d’influer sur l’appréciation de l’assureur, notamment la tarification.

En pratique, l’assuré doit répondre exactement aux questions posées par


l’assureur dans le formulaire de déclaration du risque par lequel l’assureur l’interroge
lors de la conclusion du contrat sur les circonstances qui sont de nature à lui faire
apprécier les risques qu’il prend en charge.
La jurisprudence de la plupart des pays estime qu’on ne peut faire grief à
l’assuré.
Surtout s’il s’agit d’un particulier, de n’avoir pas déclaré une caractéristique du
risque qui ne faisait pas l’objet d’une demande dans le questionnaire. C’est donc à lui et

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non à l’assuré de savoir de quels renseignements il a besoin pour accepter et tarifier un
risque proposé.
Exemple : En 2008, ALPHA souscrit la garantie décès et invalidité
Dans le questionnaire l’assureur demande : êtes-vous atteint d’une maladie ?
Avez-vous ou devez-vous suivre un traitement régulier ? Avez-vous autre chose
à ajouter concernant votre santé actuelle et future ?
En 2009, ALPHA est mis en arrêt de travail et sollicite la garantie de l’assureur
à qui il remet un certificat médical avec mention séropositif HIV depuis novembre
2006, l’assureur refuse, l’assuré a caché sa séropositivité.
B) En cours du contrat
L’assuré est obligé de déclarer les circonstances nouvelles qui ont pour
conséquences, soit d’aggraver les risques, soit d’en créer de nouveaux et rendent de ce
fait inexactes ou caduques les réponses faites à l’assureur, notamment dans le formulaire
initial.
L’aggravation est entendue ici comme une situation telle que si le nouvel état
de choses avait existé lors de la souscription du contrat, l’assureur n’aurait pas contracté
ou ne l’aurait fait que moyennant une prime plus élevée.
S’agissant de la forme et des délais de la déclaration, l’assuré doit par lettre
recommandée ou contresignée, déclarer les circonstances nouvelles à l’assureur dans un
délai de 15 jours, à partir du moment où il en a eu connaissance. En cas de lettre
contresignée, un récépissé servant de preuve doit être remis à l’assuré.
Après avoir reçu la déclaration d’aggravation du risque, l’assureur peut soit
résilier le contrat et retourner le prorata de prime non couru, soit proposer un nouveau
taux de prime (il peut résilier le contrat si l’assureur refuse ce taux), soit maintenir le
contrat sans surprime parce qu’il aura estimé que la nouvelle situation n’entraine pas
une incidence financière.
Remarque : L’assureur est présumé avoir accepté l’aggravation de risques sans
surprime s’il continu à percevoir les primes après qu’il eut été informé.
Si pour la fixation de la prime, il a été tenu compte de circonstances spéciales
mentionnées dans la police aggravant les risques et si ces circonstances venaient à
disparaitre au cours de l’assurance, l’assuré a le droit de résilier le contrat sans indemnité,
si l’assureur ne consent pas la diminution de prime correspondante d’après le tarif
applicable lors de la souscription du contrat.

C) Les sanctions de l’obligation de déclaration

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Un assuré de mauvaise foi et assuré de bonne foi ne sont pas sanctionnés de la
même façon étant entendu que la bonne foi est présumée et par conséquent, il reviendra
à l’assureur le cas échéant, d’apporter la preuve de la mauvaise foi de l’assuré.

Les sanctions en cas de déclarations inexactes à la souscription ou d’omission


de déclaration de modifications postérieures du risque sont lourdes pour l’assuré.

Si la mauvaise foi de l’assuré peut être prouvée (par exemple, non déclaration
d’un état pathologique préexistant et connu du proposant à la souscription d’une
assurance vie ou santé). Le contrat peut être annulé dans tous ses effets ou l’état de
« non assurance » constaté (c’est-à-dire qu’il n’y a jamais eu de contrat valide entre les
parties). Dans la plupart des cas, l’assureur est en droit de garder les cotisations reçues
à titre de compensation pour la tentative de fraude dont il a été l’objet.

Si la mauvaise foi de l’assuré n’est pas établie, c’est-à-dire si l’erreur ou


l’omission constatée dans la déclaration du risque est volontaire, l’assureur est en droit
d’appliquer après sinistre la règle proportionnelle de cotisations. La prestation de
l’assureur sera alors réduite dans la proportion existant entre la cotisation qui aurait été
perçue si la déclaration avait été complète et celle qui a été effectivement payée.

Exemple : Un local commercial est assuré moyennant un taux de 1,2% des


valeurs à garantir compte tenu du mode d’occupation du local. Si le mode d’occupation
change et que du fait de la nouvelle activité qui s’y déploie, le taux de prime devrait
augmenter à 1,8%, et que ce changement d’activité n’est pas déclaré à l’assureur, celui-
ci, en cas de sinistre, règlera une indemnité réduite selon la formule suivante.

Dommages indemnisables X1,2


1,8

Soit les deux tiers des dommages subis.

Si l’erreur de l’assuré est perçue par l’assureur avant sinistre (au cours d’une
inspection par exemple). L’assureur a le choix entre deux options :

- Soit résilier le contrat ;


- Soit porter la cotisation au moment où selon son tarif, elle aurait dû être si
les caractéristiques réelles du risque avaient dès le départ été connues de lui.
Dans ce cas, l’assureur peut résilier le contrat si l’assuré n’accepte pas le
nouveau taux de cotisation.

Remarque : En assurance de choses, la valeur du risque à assurer doit faire


l’objet d’une attention particulière de la part du proposant. En effet, en application du
principe indemnitaire, l’assureur ne paiera jamais plus que la valeur assurée, estimée

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avant sinistre, même si la valeur déclarée et assurée est supérieure. Dans ce cas, il y a
sur assurance et l’assuré aura payé des cotisations en pure perte.

A contrario, si la chose assurée est sous-évaluée dans la déclaration, il y a sous


assurance. Dans ce cas, tout se passe comme si l’assuré avait voulu rester son propre
assureur pour une partie du risque. L’assureur sanctionnera alors la sous assurance en
appliquant la règle proportionnelle des capitaux. Si le sinistre est total, l’assureur ne
versera que la somme assurée qui a servi d’assiette à la cotisation. Le surplus du
dommage resté non couvert est à la charge de l’assuré. En cas de sinistre partiel,
l’indemnité sera réduite dans la proportion entre la valeur assurée et celle effectivement
en risque.

Exemple : Un proposant dispose de bâtiments valant 5 millions. Par négligence


ou pour réduire son budget d’assurance, il les déclare pour une valeur de 3 millions. Si
un sinistre survient qui cause 1 million de dommages, l’assureur ne sera tenu de régler
que
1.000.000 x 3 000 000
5 000 000
La règle proportionnelle de capitaux et la règle proportionnelle de cotisation
sont deux règles distinctes qui peuvent s’appliquer toutes les deux au même sinistre et
réduire doublement les caractéristiques du risque à l’assureur.
L’estimation des risques à leur valeur exacte n’est pas toujours aisée, surtout
pour les particuliers à qui il est difficile de demander quel serait le coût de la
reconstruction de leur logement ou même celui de leur mobilier.

D) Le paiement de la prime
En souscrivant un contrat d’assurance, l’assuré (le souscripteur) s’oblige à payer
la cotisation demandée par l’assureur en échange de son engagement.

Toutefois, l’assurance peut être contractée :


- En vertu d’un mandat général ou spécial ;
- Sans mandat pour le compte d’une personne déterminée ;
- Pour le compte de qui il appartiendra.
a) En vertu d’un mandat en général ou spécial

C’est par exemple le cas d’un propriétaire d’immeubles (pour des raisons de
commodités), demande au gérant de ses meubles de souscrire les assurances nécessaires
(incendie, dégâts des eaux, bris de glace etc.) pour la couverture de ses immeubles.

b) Sans mandat pour le compte d’une personne déterminée

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C’est le cas de quelqu’un qui souscrit à son initiative une assurance pour un
parent, un ami, sans qu’il n’est été mandaté.

c) Pour le compte de qui il appartiendra

Dans ce cas de figure, le preneur d’assurance souscrit un contrat non seulement


pour son propre compte, mais aussi pour le compte d’autrui qui devient assuré et paye
la prime.

E) Transmission du contrat

En cours de contrat, si le contrat est transmis par suite de l’aliénation de la chose


assurée ou de décès de l’assuré souscripteur, l’assurance continue de plein droit au profil
de l’acquéreur ou de l’héritier, à charge pour celui-ci d’exécuter toutes les obligations
dont l’assuré était tenu, notamment les paiements des primes.

a) A qui la prime doit-elle être payée ?

Elle doit être payée à l’assureur ou à son mandataire (l’agent général). Pour les
courtiers, il faut un mandat express de l’entreprise d’assurance pour encaisser les primes.
Mais depuis 2011, ce droit est dorénavant retiré aux courtiers, essentiellement ceux de
la zone CIMA.

b) Où la prime doit-elle être payée ?

Sauf convention contraire, la prime est payable au domicile de l’assureur ou du


mandataire désigné à cet effet et titulaire d’un mandat écrit : on dit que les primes sont
portables. Cependant, le code entrevoit après tout la quérabilité des primes. Exemple
d’un assuré qui par suite d’infirmité ou de vieillesse n’est plus en mesure de se déplacer.

c) A quel moment la prime doit-elle être payée ?

Les primes sont payables d’avance parce qu’elles doivent servir au paiement des
sinistres. Dans les contrats à primes variables, l’assuré paie une prime provisionnelle au
début de l’année d’assurance sous réserve de la régulation de cette prime en fin d’année.

Pour les contrats à tacite reconduction, à chaque échéance de prime, l’assureur


est tenu d’aviser à la dernière adresse connue au moins 15 jours à l’avance, l’assuré ou
la personne chargée du paiement de la prime, de la date d’échéance et du montant dont
il est redevable.

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d) Comment la prime doit-elle être payée ?

Le législateur n’a pas prévu de mode particulier de paiement. L’assureur peut


donc choisir le moyen qui lui convient : en espèce, par chèque, par compensation etc.
S’agissant du chèque, sa remise produit les mêmes effets que le paiement en espèce en
ce qui concerne la prise d’effet sous réserve que celui-ci soit effectivement encaissé (le
stipuler dans les conditions particulières).

e) Sanction du défaut de paiement de la prime

La sagesse pour l’assuré consiste évidement à faire payer sa cotisation au


moment de la souscription du contrat et avant l’entrée en vigueur de la garantie.

Mais pour des multiples raisons, beaucoup de contrats sont vendus sans
paiements préalable de la prime : les assureurs accordent parfois des facilités aux
assurés. Il y a aussi les délais de transmission des primes par les intermédiaires aux
assureurs, les commodités réciproques de gestion apportées par le renouvellement en
tacite reconduction. Les cotisations émises par l’assureur au moment de l’émission et
du renouvellement des contrats ne sont donc pas des cotisations effectivement payées.

Des dispositions contractuelles et très souvent légales précisent les sanctions


applicables si l’assuré ne s’exécute pas de son obligation de paiement de cotisation. La
sanction est le droit pour l’assureur de résilier le contrat dans les formes et les délais
réglementaires, sans perdre son droit d’ester en justice pour l’encaissement des primes
restants dues.

La résiliation du contrat oblige à respecter des procédures fixées par la loi. Aussi,
10 jours au plus tôt après l’échéance, l’assureur doit envoyer au souscripteur qui n’a pas
payé sa cotisation une lettre recommandée de mise en demeure de payer ; la garantie est
automatiquement suspendue 30 jours après l’envoi de la mise en demeure si le paiement
n’est pas intervenu dans cet intervalle ; et 40 jours après l’envoi de la lettre de mise en
demeure, le contrat est résilié si la prime n’est toujours pas acquittée.

F) La déclaration du sinistre

L’assuré doit déclarer les sinistres dans les délais fixés contractuellement ou
légalement et préserver les intérêts de l’assureur, c’est-à-dire limiter dans la mesure du
possible, les conséquences de l’évènement dommageable afin de sauvegarder les
possibilités de recours de l’assureur contre le tiers éventuellement responsable.

La déclaration du sinistre doit être faite dès que l’assuré en a eu connaissance


ou pour le moins dans un certain délai.

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Les délais prévus sont très brefs :
- 5 jours pour les assurances de choses ;
- 48 heures en cas de vol ;
- 48 heures pour l’assurance grêle pour permettre la vérification de l’état des
récoltes ;
- 48 heures pour l’assurance contre la mortalité du bétail.

S’agissant de l’assurance vie, aucun délai de déclaration n’est prévu. Mais si elle
ne donne pas lieu à des contestations pour ce qui est de la réalité du sinistre, à savoir la
survie de l’assuré, dans l’assurance en cas de décès, il pourrait avoir un intérêt que la
déclaration du sinistre se fasse dans un délai déterminé pour faciliter d’éventuelles
enquêtes permettant de mettre à nu des cas d’exclusions (suicide, meurtre de l’assuré
par le bénéficiaire).

En assurance de transport, il n’existe pas de délai de déclaration non plus.


Cependant, l’assuré doit rapidement procéder à la déclaration en premier chef au
commissaire d’avarie immédiatement au moment de la livraison pour les dommages
apparents et dans les trois jours de la livraison pour les dommages non apparents pour
préserver le recours de l’assureur prescrit au bout d’un an contre le transporteur.

Un assuré négligent peut être frappé par la prescription de ses droits s’il ne
formule pas sa déclaration dans les délais contractuels ou légaux, c’est ce que l’on appelle
la déchéance (la perte du bénéfice de la garantie pour le sinistre qu’encourt l’assuré).
Mais cette déchéance n’est pas opposable aux tiers. L’assureur règle donc les dommages
subis par ce dernier, quitte à exercer un recours contre son assuré.

2- Les obligations de l’assureur

La plus importante de ses obligations est bien évidemment de régler rapidement


et honnêtement les sinistres lorsqu’ils surviennent. C’est l’objet même du contrat
d’assurance. C’est pourquoi l’assuré a payé la prime. Mais d’autres obligations pèsent
aussi sur l’assureur.

A) L’émission du contrat

Une fois que l’assuré et l’assureur se sont mis d’accord sur les conditions et le
prix du contrat, c’est à l’assureur qu’il revient de remettre à l’assuré un document
contractuel complet et conforme aux exigences légales et à l’accord des parties.

Parmi les deux cocontractants, c’est à l’assureur qu’il revient en tant que
professionnel de rédiger précisément les garanties couvertes et les exclusions. Toute
omission ou toute obscurité du texte sera interpréter par la jurisprudence en faveur de
l’assuré selon le droit général des contrats.

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Il y a des exclusions imposées par la loi (risques de guerre, sinistres
volontairement causés par l’assuré etc.) et d’autres plus nombreuses qui sont purement
contractuelles.

Généralement, le législateur impose que les clauses prévoyant des exclusions de


garantie ou des obligations pour l’assuré soient imprimées en caractères apparents pour
attirer clairement l’attention de l’assuré.

Pendant la vie du contrat, si l’assuré déclare une modification du risque lui


donnant droit à une ristourne de prime ou au contraire l’obligeant à payer un
supplément de cotisation, ou s’il demande une augmentation ou une réduction de la
garantie, l’assureur doit répondre à l’assuré dans les délais fixés par le contrat ou par la
loi. L’assureur n’est jamais tenu d’accepter une augmentation des risques et a le droit de
résilier le contrat si on lui déclare une aggravation des caractéristiques du risque.

B) La prise en charge des sinistres

C’est l’obligation centrale de l’assureur, celle qui justifie la souscription du


contrat.

Les organismes de cotation ou de notation évaluent d’ailleurs les compagnies


d’assurance d’après leur capacité à faire face à leurs engagements en cas de sinistre
(essentiellement les capacités financières en comparant les fonds propres et leurs
provisions techniques à leur chiffre d’affaires, mais aussi la capacité sur le plan de la
gestion administrative à organiser rapidement la liquidation des dossiers sinistres à la
satisfaction des assurés).

Les compagnies d’assurance reçoivent chaque année des centaines, voire des
milliers de déclarations de sinistres. Celle-ci doivent être enregistrées, comparées aux
garanties en vigueur dans le contrat et faire l’objet d’une évaluation pour estimer le coût
probable pour la compagnie afin de constituer au passif du bilan la provision pour
sinistre à payer.

Il faut ensuite accuser immédiatement réception de la déclaration de l’assuré et


lui adresser les justificatifs nécessaires pour pouvoir procéder en règlement ou lui
donner éventuellement les raisons d’un refus de prise en charge.

La gestion des sinistres varie beaucoup d’une branche à l’autre. En cas de vie,
les réclamations se règlent essentiellement sur dossier et par échange de
correspondances.

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Dans les assurances de choses, (incendie, transports, assurance automobile, etc.)
une bonne gestion des sinistres exige une présence active de l’assureur ou de ses
représentant. En responsabilité civile par exemple, une gestion active des dossiers par
une recherche des tierces victimes ou de leurs ayants droit permet le plus souvent de
limiter le coût final des sinistres, et d’en accélérer le règlement, d’éviter des recours dans
les tribunaux et d’agir dans l’intérêt bien compris de toutes les parties en cause pour
réduire les conséquences dommageables de l’événement qui a donné lieu au sinistre.

Parmi tous les services d’une société d’assurance, c’est le service des sinistres ou
des règlements qui traite le cœur du métier de l’assureur et sur l’efficacité duquel repose
à terme sa réputation. C’est ce service qui doit recruter les agents les plus capables du
personnel de l’assureur et faire l’objet de tous les soins de la Direction Générale.

a) La lutte contre la fraude

L’assureur est le garant de la gestion de la mutualité des assurés. Il a le devoir


de préserver l’équilibre de cette mutualité en refusant de prendre en charge les
dommages de ceux qui n’en font pas partie (non assurance, risques exclus des garanties
contractuelles, contrats suspendus ou résiliés pour non-paiement etc.) et en ayant le
souci permanant de réagir aux tentatives de fraude à l’assurance : sinistres antérieurs à
l’entrée en vigueur du contrat, surévaluation des dommages volontairement causés par
l’assuré ou un complice, ou par le bénéficiaire (branche vie).

La lutte contre la fraude et donc la prise en charge de faux sinistres exige une
vigilance de chaque instant et demande une expérience des responsables des services
sinistres. S’il n’est pas possible de savoir avec exactitude le montant suivant une
fourchette de l’ordre de 3% à 6% du total des sinistres. Il s’agit d’un montant significatif
qui augmente d’autant le coût de l’assurance pour l’ensemble des assurés.

b) La prévention

De plus en plus on compte sur l’assureur non seulement pour régler les sinistres
lorsqu’ils surviennent mais encore pour les prévenir. La prévention des sinistres
intéresse l’assureur puisqu’elle permet de réduire le montant des indemnités à verser
aux assurés.

Les assureurs spécialistes des sinistres sont de ce fait incités à intervenir dans le
domaine de la prévention. Ils le font de manière collective par les organismes
professionnels : homologation de produits ou systèmes de sécurité (alarmes contre vol,
détenteurs d’incendie, coffres forts). Participation à l’effort national de sécurité routière,
accords avec les constructeurs automobiles pour améliorer la protection des véhicules
contre le vol, accord avec les professionnels du bâtiment, formation de la population à
une meilleure hygiène, à la prévention des maladies les plus fréquentes.

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Certaines actions de prévention aussi importantes sont menées
individuellement par les assureurs. C’est le cas sur le plan tarifaire, en réduisant les
cotisations des assurés qui appliquent scrupuleusement les mesures de prévention
convenues après inspection des risques, en imposant contractuellement certains
aménagements des locaux assurés ou des modes de production etc.

c) L’envoi des avis d’échéance


L’assureur doit préciser à l’assuré le montant ainsi que les détails et modes de
règlement lors de l’émission du contrat et lors de chaque renouvellement s’il y a lieu.
Les contrats d’assurance dommages sont très généralement souscrits pour une durée
d’un an avec tacite reconduction. C’est l’assureur qui doit prévenir son client de la date
d’expiration de la période de garantie en cours et qui doit préciser le montant de la
cotisation due.
L’assureur a l’obligation de surveiller ses encaissements et doit, en cas de non-
paiement prendre l’initiative dans les formes imposées par la loi et le contrat, des
procédures de mises en demeure de l’assuré, de suspension et de résiliation du contrat
dont la prime reste impayée.

IV- LE CONTENTIEUX DU CONTRAT D’ASSURANCE


Comme tout autre contrat, le contrat d’assurance peut connaître des difficultés
dans son exécution entraînant pour l’une ou pour l’autre partie un recours à la voie
contentieuse pour la recherche d’une solution au problème en présence.

1- Les règles de compétence


A- La compétence territoriale
Elle est édictée par l’article 30 du code CIMA :
- En matière d’immeubles ou de meubles par nature, le défenseur (assureur ou
assuré) est assigné devant le tribunal de la situation des objets assurés ;
- S’il s’agit d’assurances contre les accidents de toutes natures, le Tribunal
compétent est celui où s’est produit le fait dommageable ;
- De quelque espèce d’assurance qu’il s’agisse, le défenseur est assigné devant
le Tribunal du domicile de l’assuré.

B- La compétence d’attribution
Devant le silence du code, on s’en tient au droit commun.

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2- La prescription en matière d’assurance
La période de validité du contrat détermine les dates limites à l’intérieur
desquelles les risques sont couverts par l’assureur et les sinistres doivent survenir pour
être pris en charge.
Indépendamment de cette période, les contrats d’assurance fixent, en
conformité avec la loi, une date limite à partir de la survenance d’un événement ou de
l’acquisition d’un droit après laquelle les parties au contrat ne peuvent plus se prévaloir
légalement d’une obligation à charge de l’autre partie. Cette prescription oblige les
parties à une certaine rigueur dans leur gestion et à ne pas traiter avec négligence leurs
dossiers de réclamation.

A) La prescription biennale
Toute action découlant d’un contrat d’assurance est prescrite pour deux ans à
compter de l’évènement qui y donne naissance (échéance de la prime réalisation d’un
sinistre). C’est-à-dire qu’un assuré par exemple ne pourra plus faire valoir son droit à
une indemnisation pour sinistre si la demande n’en est pas faite deux ans plus tard après
ce sinistre, en ce sens inverse, l’assureur perd le droit de demander le paiement d’une
cotisation s’il ne l’a pas fait sans les deux ans après son émission ou à la souscription du
risque.
Toutefois, en cas de déclaration fausse ou inexacte, omission sur le risque couru,
ce délai ne court que du jour où l’assureur en a eu connaissance.
Quand l’action de l’assuré contre l’assureur a pour cause le recours d’un tiers, le
délai de la prescription ne court que du jour où ce tiers a exercé une action en justice
contre l’assuré ou a été indemnisé par ce dernier.
Cette prescription s’applique aux rapports entre assuré et assureur et ne peut
par conséquent concerner les tiers qui bénéficient d’une action directe contre l’assureur
et peuvent se prévaloir des prescriptions beaucoup plus longues.

B) La prescription quinquennale
La prescription est portée à cinq ans dans le contrat sur la vie lorsque le
bénéficiaire est une personne distincte du souscripteur et dans les contrats d’assurance
contre les accidents atteignant les personnes, lorsque les bénéficiaires sont les ayants
droit de l’assuré décédé.

C) L’interruption de la prescription
La prescription peut être interrompue par une assignation, une reconnaissance
de dette, la désignation d’experts, l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de

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réception adressée par l’assureur à l’assuré (paiement de la prime) et par l’assuré à
l’assureur (pour le règlement de l’indemnité).

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