Vous êtes sur la page 1sur 20

Journal of Integrated Studies In Economics, Law, Technical Sciences & Communication V o l(1), No (1) 2022

L’importance du contrat d’assurance dans la stabilité économique

NOM ET PRENOM : LAAZAZI BASMA


Gmail : basmalaazazi1996@gmail.com
Université Hassan II Casablanca, faculté des sciences juridiques économiques et sociales Ain
Sebaa.

P a g e 1 | 20
Résumé :
L’importance de l’assurance est évidente pour protéger les assurés dans leurs biens et leurs
vies, il est donc devenu nécessaire de prévenir les risques de tous types, d’où vient
l’importance de la conclusion du contrat entre les assureurs et les personnes voulant couvrir
un risque survenu ou qui va survenir au futur en contrepartie d’une prime payée par les
assurés. Il faut noter qu’il n’engage pas seulement l’assuré et l’assureur mais il engage
également d’autres personnes qui ne sont pas signataire à ce contrat. Ce dernier, fonde
l’essentiel des droits et obligations de chaque partie, il établit les conditions dans lesquelles le
service sera rendu. Il s’agit d’un contrat consensuel, aléatoire, synallagmatique, onéreux,
successif, d’adhésion et de bonne foi. Avant la conclusion du contrat d’assurance, les deux
parties s’informent mutuellement sur l’objet de la garantie, de ses modalités et de son prix, et
pour cela elles délivrent plusieurs documents qui ouvrent la voie à la conclusion du contrat tel
que la notice d’information et la proposition d’assurance. C’est ce que nous allons essayer de
détailler dans notre article, tout en mettant en évidence les moyens de preuve du contrat
d’assurance, et qui se présentent notamment dans la note de couverture, la police d’assurance
et l’attestation d’assurance.

Le contrat peut connaître des modification tout au long de son exécution, ces modifications
peuvent être proposées par l’assuré ou l’assureur qui souhaite changer les termes de l’accord
initial, ou bien résulter de circonstances nouvelles qui affectent le risque déclaré à l’origine,
d’où vient l’importance de faire la différence entre les modifications qui ont été proposés par
l’assuré et celle proposées par l’assureur et les modifications liées à l’évolution du risque,
notamment lorsque le risque décrit au moment de la souscription du contrat évolue dans le
temps et qui peut se traduire par une aggravation du risque. Il convient toutefois de noter que
le souscripteur du contrat a pour principale obligation le paiement des primes, il doit
également exécuter certaines obligations spécifiques en cas de survenance du sinistre, alors
que l’obligation de l’assureur se présente notamment dans le règlement du sinistre. Enfin,
comme tout contrat, le contrat d'assurance peut donner lieu à des contestations entre
l'assureur et l'assuré. Ces litiges peuvent être tranchés soit à l'amiable, soit par la justice.

Mots clés : contrat d’assurance – risque- garantie- preuve du contrat-sinistre- exécution du contrat-
modification du contrat- prime - stabilité économique.

:‫ملخص‬
‫ ولذلك أصبح من الضروري التصدي لجميع املخاطر‬،‫وتتجلى أهمية التأمين في حماية املؤمن لهم في ممتلكاتهم وحياتهم‬
‫ ومن هنا تأتي أهمية إبرام العقد بين شركات التأمين واألشخاص الراغبين‬،‫التي قد يتعرض لها اإلنسان في حياته‬
‫في تغطية خطر نشأ أو سينشأ في املستقبل في مقابل قسط يدفعه املؤمن‬.

‫ بل يلزم أشخاص آخرين لم يوقعوا على هذا العقد‬،‫وتجدر اإلشارة إلى أن عقد التأمين ال يلزم املؤمن واملؤمن له فقط‬

‫ كما يرتكز على الشروط‬،‫ يرتكز على الحقوق وااللتزامات األساسية الخاصة بكل طرف‬،‫ أي عقد التأمين‬،‫إن هذا األخير‬
‫التي سيتم بموجبها تقديم الخدمة‬.

P a g e 2 | 20
‫يتميز عقد التأمين بمجموعة من الخصائص التي تميزه عن العقود األخرى‪ ،‬فهو يعتبر عقد رضائي‪ ،‬احتمال‪ ،‬تبادلي‪،‬‬
‫‪.‬عقد إذعان‪ ،‬من العقود املستمرة وحسن النية‬

‫قطع عقد التأمين عدة مراحل قبل أن يتشكل بصفة نهائية‪ ،‬و تاريخ بدء سريان الضمان ال يوافق دائما يوم التوقيع على‬
‫‪.‬العقد كما يخضع عقد التأمين لقواعد خاصة في مجال اإلثبات‬

‫قبل انعقاد التأمين يقوم الطرفان باإلخبار املتبادل حول موضوع الضمان وشروطه وثمنه‪ ،‬ومن أجل ذلك يصدران عدة‬
‫‪.‬وثائق تمهد إلبرام العقد‪ ،‬كبيان املعلومات واقتراح التأمين‬

‫وهذا ما سنحاول تفصيله في مقالنا‪ ،‬مع تسليط الضوء على وسائل إثبات عقد التأمين والتي تتجلى في مذكرة التغطية‪،‬‬
‫‪.‬بويصلة التأمين وشهادة التأمين‬

‫قد يخضع العقد لتغييرات طوال فترة تنفيذه‪ ،‬ويمكن هذه التغييرات ان تكون مقترحة سواء من طرف املؤمن أو املؤمن‬
‫له‪ ،‬وذلك من أجل تغيير شروط االتفاق األصلي أو بسبب ظروف جديدة أثرت على الخطر املعلن أصال‪ ،‬ولذلك وجب‬
‫التمييز بين التغييرات املقترحة من طرف املؤمن والتغييرات املقترحة من طرف املؤمن له والتغييرات املتصلة بتطور‬
‫‪.‬املخاطر‪ ،‬وال سيما عندما يتغير الخطر املوصوف أثناء إبرام العقد قد تطور بمرور الوقت وقد أدى إلى تفاقمه‬

‫إن االلتزام الرئيس ي للمؤمن له هو دفع أقساط التأمين كما يجب عليه أن يفي بمجموعة من االلتزامات األخرى في حالة‬
‫حدوث الحادث‪ .‬كما يجب على املؤمن أن يلتزم بواجباته هو اآلخر‪ ،‬و اخيرا‪ ،‬يجدر اإلشارة إلى أنه قد ينشأ عن عقد‬
‫التأمين شأنه شأن كل عقد‪ ،‬نزاعات بين األطراف‪ ،‬و يمكن أن تسوى هذه املنازعات إما وديا أو بواسطة املحاكم‬

‫الكلمات الرئيسية‪ :‬عقد التأمين ‪ -‬املخاطرة ‪ -‬الضمان ‪ -‬إثبات العقد ‪ -‬املطالبة ‪ -‬أداء العقد ‪ -‬تعديل العقد ‪-‬‬
‫األقساط ‪ -‬االستقراراالقتصادي‬

‫‪Introduction :‬‬
‫‪La vie contemporaine est devenue pleine de danger en raison de la propagation des machines,‬‬
‫‪de l’avancement de l’industrie mécanique et de la technologie dans divers domaines, de‬‬
‫‪l’utilisation des matières chimiques et nucléaires, de la diversification des transports ter-‬‬
‫‪restres, maritimes et aériens, de la construction d’immenses usines et les immeubles de‬‬
‫‪grande hauteur, et d’autres aspects de la civilisation moderne, qui ont poussé l’individu,‬‬
‫‪l’entreprise et même les institutions publiques à se diriger vers l’assurance pour les protéger‬‬
‫‪des conséquences des dangers auxquels ils peuvent être exposés.‬‬

‫‪L’assurance constitue un vecteur de développement socio-économique. Elle prend part au‬‬


‫‪développement social en améliorant les conditions de vie des populations par la protection‬‬
‫‪des individus, des ménages et des entreprises contre les différents risques, et par le‬‬
‫‪renforcement du système de protection social. Economiquement, l’assurance contribue‬‬
‫‪fortement au financement de l’économie du pays, en plaçant les fonds collectés (les primes).‬‬

‫‪P a g e 3 | 20‬‬
Le secteur d’assurance se caractérise aussi par l’inversion de cycle de production, ce qui rend
son activité complexe et aléatoire. Afin de préserver l’impact social de l’assurance et son rôle
dans le financement de l’économie, ce secteur doit être soumis à un contrôle spécifique. Le
cadre règlementaire actuel, auquel les entreprises d’assurance et de réassurance sont
soumises, présente l’avantage d’être simple et intuitif pour la prise de décision, mais, il
représente aussi de nombreuses limites, notamment, la non prise en compte de la diversité
des risques et de leurs spécificités.

Les premières images de l’assurance remontent à l’aube de l’histoire, surtout là où les êtres
humains s’organisaient et s’installaient en groupes et en communautés. Son image moderne a
commencé sous la forme d’un accord ou d’un contrat au niveau des individus et des entre-
prises. L’État n’avait qu’un droit de regard et a adopté une loi régissant cet accord ou ce
contrat.

Sachant que, le contrat d’assurance est une convention passée entre l'assureur et le
souscripteur pour la couverture d'un risque et constatant leurs engagements réciproques1, en
d’autres termes, il s’agit d’un acte par lequel une personne (l’assuré)2 verse à une entité
(l’assureur ou compagnie)3 une somme périodique appelé (prime)4 en contrepartie de
laquelle l’assureur s’engage soit à verser une somme déterminée au cas le risque définit au
contrat se réaliserait, soit de réparer les conséquences de ce risque en versant une indemnité
à l’assuré ou au tiers selon la nature du contrat.

Donc le contrat d’assurance est une convention passée entre une entreprise d'assurance et un
souscripteur (individu ou collectivité), fixant à l'avance, pour une période déterminée, des
charges financières en fonction d'un ensemble bien défini d'évènements aléatoires.

Selon Pothier « le contrat d'assurance est un contrat par lequel l'un des contractants se charge
du risque des cas fortuits auxquels une chose est exposée, et s'oblige envers l'autre
contractant de l'indemniser de la perte que lui causeraient ces cas fortuits, s'ils arrivaient ;
moyennant une somme que l'autre contractant lui donne, ou s'oblige de lui donner pour le
prix des risques dont il a la charge ».5

Historiquement, l’assurance existait dès la plus haute antiquité et elle trouve véritablement
ses sources dans le « prêt à la grosse aventure ». Ce type de prêt adapté au commerce mari-
time était déjà pratiqué par les Grecs et les Romains. Les marchands faisaient appel aux
banquiers pour financer leurs expéditions maritimes qui coûtaient souvent très cher. Si le
bateau faisait naufrage, les marchands n’avaient rien à rembourser aux banques ; par contre
s’il arrivait à bon port, le banquier était remboursé et pouvait recevoir une compensation
financière très élevée6.

1
Article premier de la loi 17-99 formant code des assurances
2
Maria El Ghezaoui, Assurance et gestion des risques, juin 2019, volume 89, numéro 1-2, page 22.
3
Maria El Ghezaoui, Assurance et gestion des risques, juin 2019, volume 89, numéro 1-2, page 22
4
Article premier de la loi 17-99 formant code des assurances
5
Robert Toseph Photier ,Œuvre de Photier, Annoté et mise en corrélation avec le code civil et la législation
actuelle, volume 9, page 267
6
Comité scientifique pour l’histoire de l’assurance (2007), Guide des sources sur l’histoire de l’assurance,
numéro ISBN : 2-912916-91-7.

P a g e 4 | 20
Le plus ancien contrat d’assurance a été souscrit à Gênes en 1347, et c’est également à Gênes
que fut fondée la première société d’assurances maritimes en 14247.

Au Maroc, l’opération d’assurance a été rejetée par le système juridique islamique parce
qu’elle développait la négligence et la notion de pari. Elle était considérée comme un produit
de luxe réservé aux riches (classe à revenu élevé), ce qui constituait un handicap au dévelop-
pement naturel du secteur.

Elle n’a pu voir le jour qu’avec l’avènement du protectorat. Les premières sociétés d’assurance
ayant couvert des risques au Maroc étaient des compagnies étrangères qui travaillaient dans
l’assurance maritime tels que (la Espagnola en 1879, la Centrale et la Réparation en 1883, la
Manheim en 1886 The Calpean maritime Insurance en 1887 et le Lioyd Alleman en 1893) et
ce n’est qu’après que cette activité a pu se généraliser pour toucher d’autres secteur.
En 1916 à Tanger on a assisté à la création d’une compagnie d’assurance maritime et de
guerre, dissoute quatre année plus tard, entre 1941 et 1951 on a connu la naissance de 23
compagnies d’assurances dont le capital était étrangère en majorité, exception faite de la
Royale Marocaine d’Assurances créée en 1950, en 1960 il a eu la création de deux compagnies
CNIA8 et SCR9 avec la participation de l’Etat par l’intermédiaire de la CDG10.

En 1993 on a assisté dans le cadre de la politique d’assainissement du secteur des assurances,


à la fusion de la société ‘’l’Entente’’ par Al Amane a été autorisée à continuer son activité sous
la nouvelle dénomination sociale Axa Al Amane, le marché marocain des assurances et de
réassurance en 2004 a été marqué par la fusion par absorption de la société Alwataniya par la
Royale Marocaine d’Assurance donnant ainsi naissance à la RMA Wataniya. Actuellement les
entreprises sont cette année de dix-huit dont quinze entreprises commerciales et trois mu-
tuelles.

L’assurance constitue un moyen de protection des patrimoines, des individus, des entreprises
et organisations, contre les différends risques qui peuvent connaître, mais joue également un
rôle important dans l’économie, en fiabilisant les relations commerciales, en favorisant
l’investissement, préserver le tissu économique et de sauvegarder des emplois. Le contrat
d’assurance peut sembler complexe du fait de la multitude d’information qu’il contient et des
spécificités qui l’entourent, il s’agit notamment d’un moyen facilitant les relations
économiques entre les parties et constitue juridiquement un moyen de preuve.

Ce constat nous renvoie à nous poser les questions suivantes : Qu’elles sont les étapes de
conclusion du contrat d’assurance et les documents prouvant l’existence de ce dernier ?
qu’elles sont les obligations des parties en cas de l’exécution du contrat d’assurance ? Et
qu’elle est la procédure à suivre en cas de conflits ?

Le but de cet article est de contribuer à une meilleure compréhension du contrat d’assurance
avant de passer à dévoiler les caractéristiques de ce contrat ainsi qu’aux parties formant ce
dernier, la deuxième partie sera consacrée aux étapes de conclusion du contrat d’assurance.

7
Comité scientifique pour l’histoire de l’assurance, Guide des sources sur l’histoire de l’assurance, numéro
ISBN : 2-912916-91-7.
8
La compagnie Nord-Africaine et Intercontinentales d’Assurance
9
Société Centrale de Réassurance
10
La Caisse de Déport et de Gestion

P a g e 5 | 20
Nous plongerons ensuite sur les preuves du contrat, pour présenter par la suite les différents
cas de modifications du contrat. Pour passer dans la troisième partie à l’exécution du contrat
qui dépend de l’existence du sinistre, nous mettant alors la lumière sur les obligations de
l’assuré et de l’assureur, sur les voies de recours en cas de conflits.

Partie I : Caractéristiques et parties du contrat d’assurance


Le contrat d’assurance réunit quelques caractéristiques qui lui sont propre (sous partie 1), il
engage notamment un assuré et un assureur mais peut toutefois, engager également d’autre
personnes qui ne sont pas signataire au contrat (sous partie 2).

Sous partie 1 : les caractères du contrat d’assurance


Le contrat d’assurance est doté en outre de plusieurs caractères juridiques, il s’agit en effet :
• Caractère consensuel : un contrat consensuel est un contrat qui est valable par le seul
échange de volontés des parties.
Bien que la loi exige que le contrat d’assurance soit rédigé par écrit en caractères gras, cette
condition est liée à la preuve du contrat et non à une condition de validité. D’après la
jurisprudence le contrat d’assurance est un contrat consensuel qui intervient conjointement
avec l’acceptation par l’assuré de l’offre de l’assureur c’est à dire qu’il est réputé conclu dès le
moment où intervient l’accord des parties même s’il est astreint à des exigences de forme,
c’est ce qui a été dit au deuxième alinéa de l’article 11 du code des assurances.
Dans le même sens, la cour suprême, dans son arrêt 3683 rendu le 3 juin 1998, a déclaré que
« Le contrat d'assurances figure parmi les contrats conventionnels, qu'il est possible d'établir
par le biais d'une police d'assurance, d'une note de couverture ou d'un échange de
correspondance, ou bien par un télex émis par l'assureur et adressé à l'assuré, lui confirmant
l'acceptation de la demande d'assurance».

• Caractère synallagmatique ou bilatéral : un contrat synallagmatique est un contrat qui


nécessité une prestation, en d’autres termes il s’agit d’un accord où les deux parties au contrat
s’obligent et où les obligations contractées sont réciproques. Donc il fait naître des obligations
réciproques pour les deux parties
Le contrat d’assurance est l’un des contrats mutuellement contraignants pour les deux parties,
où chaque partie est obligée envers l’autre en échange. Ce caractère réciproque ressort de la
définition juridique du contrat d’assurance évoquée par la jurisprudence et certaines
législations modernes, comme le code civil égyptien qui le définit dans son article 747
comme : « contrat par lequel l’assureur est tenu de payer à l’assuré ou au bénéficiaire une
somme d’argent, une rente nette ou toute autre indemnité pécuniaire en cas d’accident ou de
réalisation du danger constaté au contrat, en échange d’une prime ou de tout autre versement
financier effectué par l’assuré à l’assureur ».

L’assuré est donc tenu de payer la prime d’assurance et de déclarer le risque qu’il souhaite
assurer, ainsi que les modifications qui y sont apportées et de déclarer l’accident11 comme ce

11
Article 20 de la loi 17-99 portant code des assurances

P a g e 6 | 20
qui a été mentionné à l’article 20 du code des assurances. En contrepartie, l’assureur est tenu
d’assurer l’assuré pour le danger prévu au contrat, et lorsque le danger garanti est réalisé (en
cas de sinistre) ou lorsque le terme du contrat arrive à échéance, il doit payer l’indemnité ou
le montant prévu au contrat dans le délai convenu au terme de l’article 19 du code des
assurance.

• Caractère aléatoire : un contrat aléatoire est un contrat dans lequel la prestation de l’une
des parties dépend d’un événement incertain. Dans ce type de contrat, on ne sait pas qui sera
le « perdant » ou le « gagnant ».
Le contrat d’assurance pour qu’il soit valable, doit présenter un caractère aléatoire.
L’emplacement de ce contrat est le risque, et pour que le risque soit assurable il doit être
incertain. Dès lors est nul, le risque déjà réalisé au moment de la formation du contrat, donc
l’événement qui déclenche la prestation de l'assureur doit obéir aux trois caractéristiques
suivantes : il doit être futur, incertain et indépendant de la volonté de l’assuré.

• Caractère onéreux : un contrat à titre onéreux est un contrat par lequel chacune des
parties reçoit une prestation de l’autre en contrepartie et comme condition de son propre
engagement, en d’autres termes c’est le contrat dans lequel chaque contractant reçoit une
contrepartie à la prestation qu’il fournit à l’autre.
Le contrat d’assurance est donc à titre onéreux, puisque l’assureur n’intervient en cas de
réalisation du risque garanti qu’en contrepartie d’une prime ou cotisation versée par l’assuré.

• Caractère de contrat d’adhésion : un contrat d’adhésion est le contrat qui comporte un


ensemble de clause non négociable, déterminé à l’avance par l’une des parties, il s’agite donc
d’un contrat dans lequel les clauses sont imposées par la partie au contrat qui se trouve être
économiquement la plus forte.
Le contrat d’assurance relève de cette catégorie de contrats, car il comporte des dispositions
générales élaborées, rédigées et imprimées par l’assureur, tandis que le souscripteur adhère à
un contrat préétabli dont il ne peut discuter les clauses.

• Caractère successif : il s’agit du contrat dans lequel l’exécution des obligations est
échelonnée dans le temps. A la différence du contrat à exécution instantanée, dans ce dernier
les parties exécutent leurs obligations à un moment prévu et unique.
Dans le contrat d’assurance, l’assuré et l’assureur s’engagent pour une certaine durée donc ce
contrat s’échelonne dans le temps, il est donc à exécution successive.

• Caractère de bonne foi : la règle générale dans les contrats est qu’ils doivent être exécutés
de bonne foi conformément à l’article 231 du code des obligations et des contrats.
Cependant, le terme « bonne foi » a un sens particulier dans un contrat d’assurance que
« l’assuré est tenu d’agir envers la coopérative à laquelle il appartient, en toute franchise et
avec une grande sincérité. C’est ce que consacre l’article 20 du code des assurance lorsqu’il
oblige l’assuré à indiquer exactement lors de la conclusion du contrat toutes les circonstances
connues de lui qui permettraient à l’assureur d’apprécier les risques qu’il supporterait.

L’assuré est non seulement tenu de respecter le principe de bonne foi lors de la conclusion du
contrat, mais doit y adhérer pendant toute la durée de son exécution. Dès lors, le législateur

P a g e 7 | 20
l’oblige à déclarer à l’assureur les circonstances stipulées dans la police d’assurance qui
entrainent une aggravation du risque.

En droit, la notion de bonne foi est fondamentale et définit des relations contractuelles basées
sur les notions d’honnêteté et de loyauté. Elle est considérée comme une obligation législative
et comme une règle morale des exigences de l’assurance, car l’assureur est tenu de se fier aux
déclarations de l’assuré pour évaluer le risque, ses possibilités et sa gravité, et pour
déterminer les précautions à prendre pour éviter et limiter les accidents, sans pouvoir vérifier
la validité de ces déclarations, ce qui justifie la sévérité de la peine infligée par le législateur
pour la fausse déclaration du sinistre, le contrat d’assurance est nul en cas de dissimulation ou
de fausse déclaration de l’assuré12.
La garantie sera perdue si la mauvaise foi de l’assuré est prouvée lors de la déclaration du
sinistre.
Le contrat d’assurance est par définition un contrat de bonne foi, puisqu’il impose aux deux
parties contractantes de faire preuve de transparence l’une vis-à-vis de l’autre. Qu’elles
viennent de l’une ou l’autre partie, la malhonnêteté et la fraude sont punies par la loi.

Sous partie 2 : Les parties au contrat

Le contrat d’assurance engage l’assuré et l’assureur mais il peut même engager d’autres
personnes, qui ne sont pas signataire au contrat d’assurance.

Commençant tout d’abord par l’assureur, au stricto sensu, ce dernier constitue un organisme
habilité à pratiquer des opérations d’assurances dans certaines branches de l’assurance, qui
organise la mutualisation des risques au sein de la communauté des assurés et qui s’engage,
en cas de réalisation de ces risques, à couvrir les pertes financières éventuelles de ses assurés
dans la limite de la convention qu'ils ont fixé ensemble.

L’assureur est donc la partie qui s’engage à indemniser, en cas de sinistre, le bénéficiaire
du contrat d’assurance. Il peut donc s’agir d’une société commerciale (SA), d’une société civile
(SAM), d’une société européenne, ou bien encore d’un intermédiaire d’assurances (agent
général d’assurances ou courtiers).

Passant au souscripteur, nommé « contractant » en assurance-vie ou « preneur d’assurance »


en droit communautaire, est la partie qui donne son consentement pour former le contrat
d’assurance, une fois ce dernier est formé il s’engage au paiement des primes.

On trouve ensuite l’assuré, est une personne dont la vie, les actes ou les biens sont garantis. Il
est à distinguer du souscripteur et du bénéficiaire du contrat d’assurance. En effet selon les
modalités du contrat d’assurance, l’assuré peut être ou non dissocié, à titre d’exemple dans un
contrat d’assurance de décès, l’assuré et le bénéficiaire sont nécessairement deux personnes
distinctes.
Dans un contrat collectif souscrit par une entreprise ou une association, l’assuré est l’adhérent
au contrat et non le souscripteur, il est la personne sur la tête (en assurance-vie) ou sur les
intérêts (assurance dommage) de qui pèse le risque assuré. Il ne s’agit pas nécessairement du

12
Article 30 de la loi 17-99 formant code des assurances

P a g e 8 | 20
souscripteur du contrat, car l’assurance a pu être contractée par un tiers pour son compte, à
titre d’exemple le cas de l’assurance pour le compte de qui il appartiendra.

Finalement on trouve le bénéficiaire, ce dernier est la personne appelée à bénéficier de la


prestation en cas de sinistre, il peut s’agir du souscripteur ou de l’assuré, comme il peut s’agir
aussi d’un tiers au contrat d’assurance, autre que l’assuré. Les tiers bénéficiaires sont alors les
personnes qui n’ont eu aucun contact direct avec l’assureur avant la survenance d’un sinistre,
mais qui bénéficient des prestations de l’assureur après la réalisation dudit sinistre, il faut
notamment distinguer entre deux types de tiers bénéficiaires : les créanciers privilégiés et les
victimes en assurance de responsabilité.

Partie II : Conclusion du contrat d’assurance


S’intéresser à la naissance de l’assurance, c’est envisager la formation du contrat avec d’une
part ses différents étapes de conclusion (sous partie 1) et d’autre part sa modification (sous
partie 2).

Sous partie 1 : Les étapes de conclusion du contrat d’assurance


Le contrat d’assurance passe par plusieurs étapes avant d’être définitivement formé, et la date
d’entrée en vigueur de la garantie ne coïncide pas toujours avec le jour de la signature du
contrat d’assurance, ce dernier est soumis à des règles particulières en matière de preuve.

Le contrat d’assurance est un contrat consensuel, conclu dès l’accord des parties sur l’objet de
la garantie. Le contrat passe par des étapes préalables et des négociations qui précèdent sa
constitution, d’autant plus que la relation n’est généralement pas directe entre l’assuré et
l’assureur, mais plutôt par l’intermédiaire d’un courtier d’assurance.
Déterminer l’entrée en vigueur du contrat d’assurance est d’une importance primordiale pour
de nombreuses considérations, dont les plus importantes sont :

La date du contrat est ce qui détermine l’obligation de l’assureur de payer le montant de


l’indemnisation si l’accident assuré survient. S’il est survenu avant la conclusion du contrat, il
n’est pas tenu de payer aucune indemnisation, et s’il est survenu après, il est obligé de verser
une indemnité.

La date de conclusion du contrat est ce qui détermine les obligations de l’assuré en termes de
déclaration du risque et d’information de l’assureur. L’assuré est tenu de déclarer exactement
toutes les circonstances dont il a eu connaissance au moment de la conclusion du contrat, de
même qu’il est tenu de déclarer à l’assureur les circonstances qui entrainent l’aggravation du
risque après la conclusion du contrat.

Connaître le moment de la conclusion du contrat d’assurance est important dans le cas où la


chose objet de la garantie est détruite ou le risque garanti est passé, car les dispositions de ces
cas différent selon qu’ils sont survenus avant ou après la réalisation de ce contrat.

Avant la conclusion du contrat d’assurance, les deux parties s’informent mutuellement sur
l’objet de la garantie, de ses modalités et de son prix, et pour cela elles délivrent plusieurs
documents qui ouvrent la voie à la conclusion du contrat.

P a g e 9 | 20
A- Notification mutuelle et documents délivrés par les deux parties avant la conclusion
du contrat

Premièrement : information de l’assuré par l’assureur au moyen d’une notice d’information :

L’article 10 du code des assurances oblige l’assureur à remettre à l’assuré, préalablement à la


souscription du contrat, une copie du projet du contrat qui comprend le prix ou une ‘’notice
d’information’’ qui indique spécifiquement les garanties et exceptions qui s’y rapportent, le
prix de ces garanties et les obligations de l’assuré.

On remarque que le législateur n’a pas précisé à quel stade l’assureur doit remettre le projet
de contrat et le ‘’notice d’information’’, que ce soit avant ou après la proposition émise par
l’assuré ? Cette question est légitime car si le risque à assurer n’est pas limité, l’assureur ne
peut pas déterminer le prix des garanties et les deux parties ne peuvent négocier les
conditions particulières, ce qui signifie que la notice d’information doit être délivrée après la
proposition d’assurance.

Si les informations contenues dans le relevé sont inexactes, incomplètes ou erronées, le relevé
est considéré n’ayant pas été délivré et le législateur marocain n’a pas indiqué, d’une part, les
moyens pouvant être adopté pour prouver la délivrance de cette déclaration. Contrairement à
la loi française qui obligeait l’assureur à faire figurer dans le contrat d’assurance la mention
‘’autoriser’’ par laquelle l’assuré a reçu la déclaration d’information et doit la signer après
avoir fixé la date13, et d’autre part, aucune sanction n’a été infligée en cas de manquement à
cette obligation. Certes l’obligation d’information a pour objet la protection de l’assuré, ce
dernier en cas d’erreur de la part de l’assureur (donner des informations erronées
incomplètes…) avant la conclusion du contrat peut poursuivre son assureur en responsabilité
délictuelle.

En ce qui concerne le contrat d’assurance de groupe, l’article 106 du code des assurances
oblige le souscripteur à remettre à l’adhérent une notice établie par l’assureur, par laquelle il
définit les garanties et comment elles entrent en vigueur, ainsi que les procédures à suivre,
lorsque l’accident survient. L’adhérent est tenu de prouver la remise de cette déclaration et
d’informer des modifications apportées au contrat, comme il peut résilier son adhésion en
raison de ces modifications, toutefois cette faculté de résiliation n’est offerte à l’adhérent
lorsque le lien qui l’unit au souscripteur rend obligatoire l’adhésion au contrat.

Qui dit notice d’information dit respect à l’obligation d’information14de l’assureur, ce dernier
se trouve dans l’obligation de fournir à l’assuré une fiche d’information contenant le prix et les
garanties ainsi que toutes les autres informations qui seront utiles avant la conclusion du
contrat. Tout manquement à cette obligation d’information peut entrainer des sanctions à son
égard.

Le devoir de conseil15 de l’assureur s’ajoute à l’obligation d’information, il s’agit d’une


obligation de moyen et non pas de résultat, l’assureur est tenu de conseiller son assuré la

13
Article 112.3 du code des assurances français
14
Article 112.2 du code des assurances français
15
Arrêt de la Cour de Cassation du 10 novembre 1964

P a g e 10 | 20
chose la plus convenable a sa situation. En cas de manquement à ce devoir de conseil des
sanctions seront infligées.

Deuxièmement : information de l’assureur par l’assuré au moyen d’une proposition d’assurance

Lorsqu’une personne souhaite conclure un contrat d’assurance, elle contacte l’assureur


directement ou par l’intermédiaire d’un médiateur pour lui faire une proposition d’assurance,
concrètement, cette proposition est une publication préparée par la compagnie d’assurance et
remise au client par l’intermédiaire qui représente la compagnie.

La proposition d’assurance contient un formulaire de questions qui permet à l’assureur de


recueillir toutes les informations que le proposant peut lui fournir et qui formeront la base de
l’accord.

La proposition d’assurance est un document remis par l’assureur ou son représentant à un


assuré éventuel et sur lequel ce dernier doit porter les informations nécessaires à l’assureur
pour l’appréciation du risque à couvrir et la fixation des conditions de couverture16. Elle doit
faire apparaître clairement les clauses générales et particulières du contrat proposé par
l’assureur.

La loi belge du 25 juin 1992 l’a définie comme « une publication émise par l’assureur à
remplir par le demandeur d’assurance pour éclairer l’assureur sur la nature de l’opération et
sur les faits et circonstances qui constituent pour lui des éléments de risque.

Cette proposition joue plusieurs rôles dans le processus de contractualisation, puisqu’elle


incarne la demande d’assurance, et permet au demandeur d’assurance de décrire le risque
qu’il souhaite assurer en répondant aux questions contenues dans le formulaire, et à travers
celui-ci, il est possible de savoir si l’assuré à rempli l’obligation qui l’oblige à déclarer toutes
les circonstances connues de lui et qui permettraient à l’assureur d’estimer les risques qu’il
supporte.

Cette proposition peut constituer une référence acceptable pour interpréter les termes
ambigus du contrat sans la considérer comme une déformation du contrat.

Compte tenu de l’importance du formulaire de question pour décrire le danger et identifier


ses caractéristiques, si la demande n’est pas jointe à ce formulaire, elle ne constitue pas une
proposition d’assurance.

Ce document de proposition d’assurance est important pour l’assureur, cependant il n’est


légalement pas obligatoire, est c’est ce qui est prouvé dans le deuxième alinéa de l’article 10
du code des assurances, qui ne détermine que les effets de cette proposition et ne mentionne
aucune sanction en cas de non-respect.

Pour que ce document constitue une proposition d’assurance, il doit comporter une demande
d’assurance explicite et être daté et signé par le demandeur. Cependant, cette proposition
n’engage ni l’assuré ni l’assureur17.

16
Article premier de la loi 17.99 du code des assurances
17
Article 10 de la loi 17-99 formant code des assurances

P a g e 11 | 20
Puisque le législateur n’a pas fait de la proposition une obligation légale et n’a imposé aucune
sanction pour non-respect de celle-ci, il n’a pas obligé l’assuré à y répondre, celui-ci ayant le
choix entre accepter la proposition ou la rejeter. Dès lors, le demandeur d’assurance doit
veiller à ne pas considérer que la simple signature de la proposition et sa remise à l’assuré ou
au médiateur signifient la conclusion du contrat d’assurance et la constitution de la garantie.
L’assureur ne peut accepter la proposition qu’après avoir obligé celle-ci à prendre certaines
précautions ou à stipuler des exceptions à l’assurance ou des limites à la garantie.
L’acceptation n’aura lieu qu’avec l’approbation de la garantie de risque proposée par le
demandeur d’assurance au prix déterminé par l’assureur. Ensuite, l’assureur prépare le
contrat, le signe, puis l’envoie à l’assuré pour qu’il le signe.

Cependant, il ne faut pas confondre le cas de la première conclusion du contrat et les cas de
prolongation de la durée du contrat, de sa modification ou de reprise du travail avec un
contrat suspendu. Dans ces derniers cas, la proposition faite par lettre sécurisée est
considérée comme recevable par l’assuré s’il ne la rejette pas dans le délai de dix jours suivant
le jour de réception de la proposition, parce que le silence vaut acceptation.

Quant aux mutuelles, le demandeur d’assurance prend deux caractéristiques : celle d’adhérent
et la qualité d’assuré, et la proposition d’assurance peut constituer une demande d’adhésion à
la mutuelle.

A l’instar de la proposition d’assurance, la demande de participation doit indiquer le montant


de la souscription, et le demandeur doit payer ce montant et il doit avoir accès aux systèmes
mutualistes, et sa demande doit être acceptée pour être considérée comme adhérent.

B- Preuve du contrat d’assurance :


Lorsque les négociations se terminent et que l’offre est accompagnée d’une acceptation et que
les éléments du contrat sont complétés, le contrat est signé par les deux parties. Cependant,
dans certains cas, la préparation du contrat prend un certain temps, comme si le contrat avait
été passé par le biais d’un médiateur et ce dernier n’avait pas d’autorisation pour signer, alors
dans l’attente de préparation de ce contrat, l’assuré se fait délivrer une note de couverture qui
est un document provisoire, et pour certaine assurance obligatoires l’assuré se fait délivrer
l’attestation d’assurance.

Note de couverture : Les deux parties peuvent se mettre d’accord sur les termes du contrat,
sur la prime d’assurance et les limites de la garantie, mais l’assureur ne peut pour une raison
ou une autre rédiger immédiatement le contrat.
Et pour que l’assuré soit assuré de son état il demande un document attestant la garantie, et
l’assureur lui remet par la suite une note de couverture.

Les deux parties peuvent entrer dans des négociations difficiles, comme c’est le cas pour
l’assurance des grands risques. Dans ce cas, si l’assureur accepte la garantie de principe et que
l’assuré avait besoin d’une preuve de garantie, l’assureur peut lui octroyer une note de
couverture, même temporaire et pour une période limitée, dans l’attente de la conclusion des
négociations et de la préparation de la police d’assurance.

P a g e 12 | 20
La note de couverture est donc une note provisoire qui tient lieu d’engagement de garantie, et
que l’assureur ou son mandataire remis à l’assuré, en attendant la préparation de la police,
pour l’informer par son intermédiaire qu’il accepte la garantie avant d’établir le contrat.
Le code des assurances le définit comme « un document qui matérialise l’engagement de
l’assuré et de l’assureur et prouve l’existence d’un accord entre eux dans l’attente de
l’établissement du contrat d’assurance »18.

L’expression « en cours d’élaboration du contrat d’assurance » dans la définition de la note de


couverture signifie que ce contrat est temporaire et qu’il sera remplacé par la police ou
l’annexe. Si les deux parties contractantes ne précisent pas la durée de validité de ce
document, l’affaire ne pose pas de problème, mais il en va autrement lorsque cette note
comporte une date d’expiration et que cette date est résolue sans que l’assureur puisse
préparer la police, la question que l’on se pose à ce niveau est comme suite, la garantie reste-
elle valable ou expire-t-elle avant cette période ?

Il faut faire la distinction entre deux cas, le cas où l’engagement de l’assureur est absolu et
définitif, et où la garantie reste valable et la date d’expiration de la validité n’affecte que la
force probante du mémorandum, alors quant au cas où l’assureur s’est réservé en acceptant le
risque et a accepté de garantir le risque temporairement pour une période limitée, il s’agit
donc dans ce cas d’une « garantie temporaire » indépendante établie en vertu du protocole de
couverture qui a le pouvoir de preuve en vertu de la loi19

Selon le deuxième alinéa de l’article 11 du code des assurances, l’assuré et l’assureur peuvent
s’engager l’un envers l’autre en remettant une note de couverture, avant même la délivrance
du contrat d’assurance ou de l’annexe.
Sur la base de ces exigences, la note de couverture peut établir l’existence d’un accord
temporaire autonome.

La police d’assurance : Contrairement au législateur français qui distinguait le contrat


d’assurance en tant que relation juridique et la police d’assurance en tant que document, le
code des assurances marocain n’est pas venu avec cette clarté, car il utilise le terme contrat
dans les deux sens.

En fait, cette confusion entraînera des problèmes juridiques dont le plus important est qu’elle
fera du contrat d’assurance un contrat formel, alors que la jurisprudence est unanimement
convenue qu’il s’agit d’un contrat consensuel, qui intervient dès l’offre et l’acceptation, et peut
exister en l’absence de la police d’assurance.

La jurisprudence définit la police d’assurance comme « un document signé par les deux
parties au contrat d’assurance indiquant l’existence du contrat et ses conditions et constitue
par conséquent un moyen de preuve ». Il s’agit du document dans lequel le contrat qui lie
l’assuré et l’assureur est enregistré20.

Ces formulaires, préparés à l’avance, doivent être transmis à l’Autorité avant leurs émissions,
comme le prévoit l’article 247 du code des assurances.

18
Article premier de la loi 17-99 formant code des assurances Marocain
19
Article 119.4 du code des assurances Français
20
Yvonne Lambert Favre, Droit des assurance, paragraphe 224, page 164

P a g e 13 | 20
Le contrat d’assurance qui est exprimé dans la police doit être rédigé en caractères gras, et il
doit être daté du jour où il a été souscrit, et doit indiquer les conditions générales et
particulières, ainsi que les données mentionnés dans l’article 12 du code des assurance et qui
sont : nom et domicile des parties contractantes, les choses et les personnes assurées, la
natures des risques garantis, le moment à partir duquel le risque est garanti et la durée de
cette garantie, le montant de la garanti accordé par l’assureur, la prime ou cotisation
d’assurance, la condition de tacite reconduction si elle est prévue, les cas et conditions de
prorogations ou de résiliation du contrat ou de cessation de ses effets, les obligations de
l’assuré à la souscription en ce qui concerne la déclaration du risque et les autres assurances
couvrant le même risque, les conditions et modalités de la déclaration à faire en cas de
sinistre, les délais dans lesquels l’indemnité le capital ou la rente est payé, la procédure et les
règles relatives à l’estimation des dommages en vue de la détermination de l’indemnité pour
les assurances autres que las assurances responsabilité21.

Le contrat d’assurance doit également rappeler les dispositions du présent livre relative à la
règle proportionnelle lorsque celle-ci n’est pas applicable de plein droit ou écartée par une
stipulation expresse ainsi que les dispositions portant sur la prescription des actions dérivant
des contrats d’assurance, le contrat doit également comporter une clause spéciale précisant
qu’en cas de retrait d’agrément de l’entreprise d’assurances et de réassurance, les contrats
souscrits sont résiliés de plein droit dès le 20 jour à midi, à compter de la publication de
l’arrêté portant retrait d’agrément au ‘’Bulletin Officiel ‘’ conformément à l’article 267 de la loi
17-9922.

Outres ces données imposées par le texte législatif, le contrat d’assurance doit comporter les
données requises par l’arrêté du ministre de Finance et de la protection de la vie privé n° 04-
2240 du 27 décembre 2004 relatif au contrat d’assurance.

La police d’assurance comprend généralement trois types de documents : les conditions


générales imprimées, qui sont normalisées pour un type d’assurance, et les conditions
particulières selon chaque cas, qui déterminent l’identité du contractant, du bénéficiaire, du
risque assuré, de la prime, son montant, et la durée du contrat. La police peut également
contenir des intercalaires supplémentaires ou des annexes-pièces jointes.

Il est à noter que l’article 178 du code des assurances impose l’insertion du texte intégral du
projet des statuts dans tout document destiné à recevoir les adhésions des sociétaires.

La police d’assurance peut être au nom d’une personne d’un ordre ou d’un titulaire en
particulier. Les contrats d’assurance sont négociés à l’ordre compte tenu des règles
particulières relatives aux contrats d’assurance vie figurant à l’article 73 du code des
assurances.

En ce qui concerne l’interprétation du contrat d’assurance, elle est soumise en principe aux
règles générales d’interprétation des contrats, sachant que l’incertitude ou l’ambiguïté
s’explique en faveur de l’assuré en tant que partie consentante, même s’il n’est pas le débiteur.
Lorsque les termes du contrat, qu’ils soient généraux ou particuliers, sont clairs, le juge doit

21
Article 12 de la loi 17-99, formant code des assurances Marocain
22
Article 13 de la loi 17-99, formant code des assurances Marocain

P a g e 14 | 20
s’en tenir à leur application, faute de quoi son jugement sera susceptible de cassation en
raison de la déformation des contrats23.

Si les conditions générales sont en conflit avec les conditions particulières, alors que ces
dernières qui doivent être exécutées au motif qu’elles expriment la véritable volonté des deux
parties et qu’elles sont postérieures aux conditions générales. S’il y’a une différence entre les
copies multiples du document, la copie fiable est celle qui est entre les mains de l’assureur, car
l’assureur qui a édité les copies du document reste responsable de cette différence. Sur la base
de l’article 469 du code des obligations et des contrats. Les juges adoptent une interprétation
élargie des termes de la garantie s’ils ne sont pas précisés, en revanche, les conditions liées à
l’exclusion de la garantie sont d’interprétation restrictive si elles ne sont pas claires ou
ambigües.

L’article 14 du code des assurances stipule que les clauses du contrat qui prévoient des cas de
nullité, des cas de déchéances, des exclusions ou des cas de non-assurance ne sont valables
que si elles sont mentionnées en caractères très apparents.

Attestation d’assurance : L’attestation d’assurance permet à l’assuré de prouver son


assurance vis-à-vis des tiers, comme c’est le cas dans l’assurance automobile obligatoire, où le
conducteur est tenu de présenter l’attestation d’assurance pour prouver l’assurance de
voiture.
Contrairement au mémorandum de couverture qui constitue un argument complet pour
l’engagement des parties au contrat, l’attestation d’assurance qui n’est signée que par
l’assureur ou son mandataire ne constitue pas seulement une simple présomption d’existence
d’une assurance telle que stipulée dans le deuxième alinéa de l’article 126 du code des
assurances, qui dispose « cette présomption résulte de la présentation aux fonctionnaires ou
agents chargés de constater les infractions à la police de la circulation et du roulage de l’un
des documents dont les conditions d’établissement et de validité sont fixées par voie
réglementaire. Ces documents n’impliquent pas une obligation de garantie à la charge de
l’assureur ».
La présentation du document d’assurance ne signifie donc pas que l’assureur garantit les
accidents qui surviennent en dehors du cercle de garantie, ou que la garantie reste valable si
le contrat expire ou est résilié. Le fournisseur peut également prouver que le contrat n’existait
pas en premier lieu si, par exemple, le document a été remis à titre gracieux.

L’arrêté du ministre des Finances et de la Privatisation n°213.05 du janvier 2005 relative aux
assurances obligatoires a fixé les conditions d’établissement et de validité de l’attestation
d’assurance.

Selon le deuxième article de cette décision, les attestations d’assurance doivent être établies,
selon les formulaires qui y sont annexés et selon les couleurs précisées pour chaque
formulaire. L’assureur doit remettre au souscripteur l’attestation d’assurance lors de la
souscription ou du renouvellement du contrat d’assurance couvrant la responsabilité civile
automobile. Il lui remet également, à sa demande, une carte verte ou orange. Si le contrat a été
modifié par un avenant qui affecte l’une des caractéristiques visées à cette attestation, il doit
lui remettre une nouvelle attestation d’assurance.

23
Hadj Nadia, Les Grands Principes de l’assurance, col Les Fondamentaux, 15ième édition, paragraphe n° 87,
page 66

P a g e 15 | 20
Sous partie 2 : La modification du contrat d’assurance

Des modifications peuvent être proposées par l'assuré ou l'assureur qui souhaite changer les
termes de l'accord initial, ou bien résulter de circonstances nouvelles qui affectent le risque
déclaré à l'origine. Les modalités de modification du contrat d'assurance sont réglementées
par la loi.
Par principe la modification du contrat doit recueillir le consentement mutuel de l’assuré et de
l’assureur constaté dans un avenant signé des parties.
Il faut distinguer entre la modification qui est faite par proposition de l’assureur et celle qui
est faite par l’assuré, dans la première l’assureur propose de revoir les dispositions du contrat
initial, mais il lui faut l’accord matérialisé par un avenant de l’assuré, si ce dernier refuse les
modifications proposées par l’assureur, ce dernier doit maintenir les garanties initiales,
sachant qu’il a la faculté de résilier le contrat à l’échéance annuelle suivante. Lorsque l’assuré
qui est à l’origine d’une demande de modification, cette dernière doit être faite par lettre
recommandée.
Des règles particulières sont prévues par le code des assurances concernant l’acceptation de
l’assureur. Cette demande de modification ne concerne pas le contrat d’assurance vie et
maritime.
La demande de modification proposée par l’assuré est considérée acceptée si l’assureur ne la
refuse pas dans un délai de dix jours. Le silence donc de l’assureur vaut acceptation.
Toutefois, est considérée comme acceptée la proposition, faite par lettre recommandée de
prolonger ou de modifier un contrat ou de remettre en vigueur un contrat suspendu, si
l’assureur ne refuse pas cette proposition dans les dix jours qu’elle lui soit parvenue24.
Le silence de l’assureur ne vaut acceptation que si la demande de l’assuré se rapporte à la
modification d’un des éléments composant le contrat d’assurance initial, mais non s’il s’agit
d’un risque nouveau nécessitant la souscription d’un contrat distinct25.
On trouve également des modifications liées à l’évolution du risque, notamment lorsque le
risque décrit au moment de la souscription du contrat évolue dans le temps et qui peut se
traduire par une aggravation du risque. Certes l’assuré est obligé de déclarer les circonstances
nouvelles qui ont pour conséquence d’aggraver le risque ou d’en créer de nouveau et rendent
de ce fait inexactes ou caduques les réponses faites à l’assureur dans le formulaire de déclara-
tion du risque lors de la conclusion du contrat. L’assuré doit déclarer à l’assureur ces circons-
tances nouvelles dans un délai de quinze jours à partir du moment où il en a eu connaissance,
l’assureur, suite à cette déclaration, doit dire dans les dix jours s’il envisage de résilier ou de
maintenir la garantie avec une majoration de la cotisation.

Partie III : l’exécution du contrat d’assurance


Qui dit contrat synallagmatique et aléatoire, dit contrat d'assurance donnant naissance à des
obligations réciproques, dont l'exécution, pour certaines d'entre elles, dépend de la surve-
nance du sinistre. Donc si le souscripteur du contrat a pour principale obligation le paiement

24
Article 112.2, alinéa 5, du code des assurances français
25
Cour de Cassation. Civ 3 septembre 2009, 08-19597

P a g e 16 | 20
des primes, il doit également exécuter certaines obligations spécifiques en cas de survenance
du sinistre (sous partie1).
Enfin, comme tout contrat, le contrat d'assurance peut donner lieu à des contestations entre
l'assureur et l'assuré. Ces litiges peuvent être tranchés soit à l'amiable, soit par la justice (sous
partie 2).

Sous partie 1 : obligations de l’assuré et de l’assureur


La mise en œuvre de la garantie est tournée autour des obligations d’assureur et des assurés.
Du côté de l’assuré, il y’a le paiement de la prime (A) et du coté de l’assureur, l’exécution est
tournée vers l’existence d’un sinistre et la prise en charge de celui-ci (B). Si le sinistre ne
survient, la promesse de l’assureur ne s’exécute pas26.

A- Obligation de l’assuré de payer la prime :


Le paiement de la prime est la principale obligation du souscripteur du contrat. Selon le type
d’assurance, les primes n’ont pas le même régime.
D’abord le paiement est exigible par l’assureur ou son mandataire. Si la prime est exigible par
l’assureur, on sait également que son paiement ne repose que sur le souscripteur et non par
l’ensemble des assurés du contrat27. En cas de non-paiement, les actions visent le souscripteur
et la garantie qu’il a prise. Toutefois, le paiement peut se faire par toute personne qui y trouve
l’intérêt de payer l’assurance selon la jurisprudence française.
Le paiement des primes est exigible par avance et non pas à la fin sauf quelques cas particu-
liers dont le montant de la prime dépend d’un résultat économique ou d’un volume de risque.
Dès lors que le risque évolue dans l’année, le montant de la prime ne sera pas fixé par avance
et donc ce sera à la fin.
Le paiement est exigible à l’échéance, elle est fixée librement par les assurances et à reconduc-
tion tacite et annuelle. On peut avoir des fractionnements de paiement, on peut payer la prime
par compensation, le paiement doit être daté, signé, au moment du paiement et le moyen de
paiement doit être provisionné.
Les risques en cas de non-paiement sont prévus par la loi et sont encadrés et proportionnels.
En effet, en cas de défaut de paiement l’assureur pourrait demander soit la résiliation du
contrat, soit le paiement forcé des primes28. Pour autant, la voie judiciaire, trop longue et trop
coûteuse, risque d’être inadaptée pour l’assureur confronté à un nombre important de mau-
vais payeurs, ainsi, l’insertion d’une clause de suspension immédiate de la garantie ou
l’utilisation de la faculté de résiliation par notification29 constituent des sanctions bien sévères
pour un souscripteur négligent.

26
Chagny M., Perdrix L., Droit des assurances, décembre 2018, Lextenso, 9782275065076
27
Article 9 de la loi 17-99 formant code des assurances Marocain

28
Article 1217 du code civil Français
29
Article 1226 du code civil Français

P a g e 17 | 20
Toutes ces règles ne fonctionnent pas pour l’assurance vie, car les primes payées constituent
un capital et sont librement versées sans entraîner de sanctions.

B- Obligation de l’assureur résultant dans le règlement du sinistre


Il faut tout d’abord que le sinistre soit réalisé pour que l’assureur effectue son règlement, le
sinistre est donc défini comme étant la survenance de l’événement prévu par le contrat
d’assurance30. Le contrat d’assurance étant un contrat aléatoire, certaines de ses obligations
ne devront être exécutées qu’en cas de réalisation de l’aléa, c’est-à-dire en l’occurrence de la
survenance du sinistre, ce qui correspond à la réalisation du risque garanti par le contrat
d’assurance. La survenance du sinistre entraîne pour chacune des parties, des obligations
déterminées. Il s'agit, d'une part, de la déclaration du sinistre pour l’assuré d'autre part, du
règlement du sinistre pour l'assureur.
L’assureur a donc comme obligation fondamentale de prendre en charge les conséquences du
sinistre lorsqu’il se réalise, il se peut qu’il soit engagé à exécuter d'autres obligations, comme
celle de défendre l'assuré dans le procès intenté contre lui. Ces obligations accessoires se
rencontrent également dans les contrats d'assurance-assistance. L'assureur, véritable presta-
taire de services, s'engage alors à exécuter diverses obligations de faire31. Cependant, il n'en
demeure pas moins que l'obligation fondamentale de l'assureur reste le règlement du sinistre,
qui s'effectue le plus souvent en numéraire.
Une fois le montant de la prestation déterminé, l'assureur doit payer la prestation due. Il
convient donc de déterminer quel est le créancier (bénéficiaire désigné par le contrat ou un
tiers non désigné par le contrat) et quelles sont les modalités du règlement.

Sous partie 2 : Les litiges du contrat d’assurance


L'exécution du contrat d'assurance peut donner lieu à des contestations entre l'assureur et
l'assuré. Ces litiges peuvent naître en raison d'un défaut de paiement de la prime par l'assuré,
ou d'un défaut de règlement des sinistres par l'assureur. Afin d'éviter la multiplication des
procès, qui ne peuvent que nuire à leur réputation, les assureurs privilégient souvent une
résolution amiable du litige (A), ce n'est qu'en cas d'échec de la voie amiable, que les parties
empruntent la voie judiciaire (B).

A- La résolution amiable des litiges :

Les assureurs recourent assez fréquemment à la médiation et à la transaction.


La médiation comme étant un modes alternatif de règlement des conflits ne doit pas être
confondue avec la conciliation, dans cette dernière les parties en conflit s’entendent directe-
ment pour mettre fin au litiges, le conciliateur n’a pour mission que d’établir une certaine
distance entre les parties en désaccord et leur permettre de trouver une solution au litige avec
l’aide de leurs conseils, par opposition du médiateur qui a pour mission le traitement à

30
Article premier de la loi 17.99 formant code des assurances Marocain
31
Article 113.5 du code des assurances Français Modifié par la loi du 7 janvier 2981

P a g e 18 | 20
l’amiable des litiges nés entre les parties, il accorde à tous les réclamants une égalité de
traitement, et ne peut être saisi que pour les réclamations dont le montant est estimé à 5000
dirhams au moins, ce traitement des réclamation doit être effectué avec objectivité en vue de
rechercher la solutions la plus judicieuse. Il aide les parties à trouver une issue aux différends
et litiges qui lui sont soumis, il peut demander aux parties prenantes de lui communiquer tous
documents qu’il estime utiles pour l’accomplissement de sa mission, il n’a pas vocation à
trancher mais à engager les participants à trouver une solution en toute autonomie. Les
réponses aux réclamations doivent être compréhensibles et motivées dans un délai de deux
mois qui suivent le moment de la réception du dossier, sauf prorogation dûment motivées.
Dans le cas où le Médiateur conduit une médiation et que celle-ci n’aboutit pas, il ne peut agir
en tant qu’arbitre ou conseil dans l’affaire.
Toutefois, la transaction est le contrat par lequel les parties, par des concessions réciproques,
terminent une contestation née, ou préviennent une contestation à naître 32. La transaction
reconnaît les effets d’une décision judiciaire même si elle constitue un contrat. D’importantes
conséquences découlent de ce double aspect de transaction, dont on cite d’une part, que la
transaction comme tout contrat oblige les parties à en exécuter les termes sous peine
d’engager leur responsabilité. D’autre part, si un procès était en cours, la transaction a pour
effet de dessaisir le juge. Si aucun procès n’était engagé, la transaction rend irrecevable toute
action en justice relative à la contestation concernée33.

B- Résolution contentieuse des litiges :


Le recours et les différends avec les assurés font partie du quotidien de chaque assureur. Le
département Contentieux représente un pilier important au sein des compagnies
d’assurances.
Généralement, les désaccords sont réglés en interne à l’amiable chez la compagnie, en cas de
refus de l’offre proposée, et à défaut de résolution amiable du conflit né de l'inexécution du
contrat d'assurance, le contentieux devient inévitable. Une action en justice sera alors
intentée.
En d’autres termes, il reste en dernier recours la justice, mais cette voie nécessite beaucoup de
temps et de patience. Dans l’assurance automobile, par exemple, les recours ont trait notam-
ment à la non-reconnaissance des droits lorsqu’un sinistre tant redouté survient : refus
d’indemnisation, dédommagement insuffisant, différend concernant le règlement d’un litige.

Devant les tribunaux, les assurés doivent, dans la majorité des cas, faire appel à un avocat du
fait que les textes sont compliqués et pas faciles à comprendre, en plus d’une procédure qu’il
faut absolument suivre. Outre l’instruction du dossier, les notifications et l’exécution du
jugement nécessitent des dispositions bien précises.

32
Article 204 du code civil Français
33
Chagny M, Perdrix L, Droit des assurances, déc 2018, édition Lextenso, paragraphe 48, page 32

P a g e 19 | 20
Conclusion :

Pour conclure, le contrat d’assurance est le lien juridique qui unit une compagnie
d’assurance à un souscripteur, l’assuré, et qui les engage envers certaines obligations et
certains droits. Chacun de nous dispose d’au moins un contrat d’assurance : habitation,
auto, Assurance maladie, scolaire… il contient toute information relative aux droits et
obligations de l’assureur comme de l’assuré, les conditions générales et particulières de
l’assurance, les règles de résiliation de l’assurance, certaines clauses imposées par la loi,
etc.

Grâce aux informations que l’assuré donne à l’assureur, ce dernier fait une proposition
d’assurance à l’assuré. Si les deux parties sont d’accord, le contrat d’assurance sera alors
conclu définitivement et prendra effet immédiatement (sauf si l’assuré demande le report de
la date de prise d’effet).
Le contrat d’assurance est toujours un acte écrit, il n’existe pas de contrat d’assurance oral, il
faudra donc que l’assuré garde tous les documents qui seront fournis par l’assureur, en plus
de lui informer, ils servent également de preuve.
En règle générale, le contrat d’assurance est souscrit pour une durée d’un an, très souvent à
tacite reconduction. Cela signifie qu’il est renouvelé automatiquement si le souscripteur ne
manifeste pas son souhait de l’arrêter. Cependant, il existe des contrats d’une durée plus
variable.

Bibliographie :
• Dahir numéro 1-02-238 rejeb 1423 (3 octobre 2002), portant promulgation de la loi
17-99, portant code des assurances
• Dahir 9 ramadan 1331 formant code des obligations et des contrats, BO 12 septembre
1913 Code des assurance Français, décret no 76-667 du 16 juillet 1976
• Code civil Français, promulgué le 21 mars 1804
• Jean-Fronçois Carlot, « Droit des assurances », éditeur Hachette, parution 2016.
• Yvonne Lambert Faivre, « droit des assurances »,14ième édition Dalloz, du 13-décembre
2017
• Hadj Nadia, « Les Grands principes de l’assurance », col Fondamentaux,15ième édition
Celse,2019
• Chagny M., Perdrix L., « Droit des assurances », édition Lextenso, 9782275065076,
2019
• André Martin, « Technique d’assurance », 4ième édition Dalloz, 2017
• Robert Joseph Photier, Annoté et mise en corrélation avec le code civil et la législation
actuelle, volume 9
• Comité scientifique pour l’histoire de l’assurance (2007). Guide des sources sur
l’histoire de l’assurance. N ° ISBN : 2-912916-91-7.
• Comité scientifique pour l’histoire de l’assurance. Guide des sources sur l’histoire de
l’assurance
• L’arrêté du ministre de Finance et de la protection de la vie privé n° 04-2240 du 27
décembre 2004, relatif au contrat d’assurance

P a g e 20 | 20

Vous aimerez peut-être aussi