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Le risque
Définition : le risque est un élément incertain qui ne dépend pas exclusivement de la volonté des parties
spécialement de celle de l’assuré.
Le risque est un événement incertain, il implique l’idée d’éventualité. L’assurance porte sur des faits
déterminés qui comportent une incertitude, elle repose sur l’aléa.
Cette incertitude peut être de deux sortes : il y a un risque au sens de l’assurance quand on ne sait pas si cet
événement se réalisera ou quand il se réalisera. Le plus souvent l’incertitude porte sur la réalisation même de
l’événement envisagé.
L’événement incertain ne peut faire l’objet d’une assurance que dans la mesure où la réalisation suppose
l’intervention au moins partielle du hasard.
Risque constant et risque variable :
Un risque est constant quand les chances de sa réalisation restent les mêmes pendant la durée de l’assurance.
La plupart des risques sont constants ex les risques d’incendies : ses chances de réalisation sont plus forts à
certaine époque de l’année.
Un risque est variable quand les chances de sa réalisation augmentent ou diminuent au cours de l’assurance :
l’exemple type est donné par l’assurance sur la vie qui a pour base la durée de la vie humaine ce qui implique
des variations dans la probabilité. Dans l’assurance en cas de décès les risque est progressif inversement dans
l’assurance en cas de vie le risque est dégressif.
La distinction entre risques constants et risques variables présente un intérêt au point de vue de la
détermination de la prime et des garanties que l’assureur doit donner pour la couverture des risques.
La prime :
La prime constitue le prix de l’assurance, c’est la rémunération que l’assuré doit à l’assureur en contrepartie
du risque pris en charge.
Il faut nécessairement que la prime exprime la valeur du risque, valeur qui est déterminée à l’aide des
statistiques
Le prix du risque a une double détermination on l’appelle prime dans les sociétés par actions et on l’appelle
cotisation dans les sociétés d’assurance mutuelles.
Les éléments qui interviennent dans la fixation de la prime sont de deux sortes ; d’une part, la prime pure ou
théorique tel qu’elle résulte des données statistiques d’autre part le chargement c ad les frais généraux de
l’entreprise qu’il faut nécessairement intégrer de façon proportionnelle dans chaque prime.
La contribution réclamée aux assurés est composée de la prime pure et du chargement ; on l’appelle alors
prime chargée ou prime commerciale.
La prime :
La prime pure ou théorique est la valeur du risque. Si d’autres éléments interviennent dans sa fixation, elles
dépendent du risque.
Deux considérations peuvent intervenir, il faut d’abord tenir compte de la probabilité du risque ou du sinistre
c'est-à-dire les chances de sa réalisation mais une autre considération peut intervenir ; c’est son intensité c'est-
à-dire l’importance de ses conséquences.
Le chargement de la prime : les diverses dépenses que commande le fonctionnement de
l’entreprise doivent être proportionnellement intégrées dans les primes sinon les résultats de l’entreprise
seraient déficitaires. Elles constituent ce qu’on appelle dans le langage de l’assurance le chargement.
Le chargement comprend les divers frais généraux de l’entreprise que l’on peut classer aux catégories : frais
d’acquisition ; frais d’encaissement des primes ; frais de gestion
Impôts : taxe unique sur les assurances
La prestation de l’assureur :
C’est la contrepartie de la prestation de l’assuré à savoir la prime. Cette prestation consiste suivant les cas à
indemniser l’assuré (assurance de dommages) ou bien à verser une somme déterminée dans la police
d’assurance (assurance de personne).
L’obligation de l’assureur est à terme lorsque le risque couvert se réalisera certainement mais à une époque
incertaine. Elle est conditionnelle lorsque le risque couvert est un événement incertain. L’objet de la prestation
de l’assureur est une somme d’argent qui est destinée à couvrir le besoin contre lequel l’assuré a voulu se
garantir.
La prestation de l’assureur est pécuniaire, toutefois dans certaines assurances de dommages, l’assureur se
réserve la faculté de verser une somme d’argent ou bien de réparer en nature.
Dans certaines assurances l’assureur promet certains services personnels, elles se rencontrent dans les
assurances de responsabilité ou l’assurance se réservant la direction du procès contre le tiers lésé promet à
l’assuré de l’aider et de le conseiller dans la résistance à l’action intentée par ce tiers.
Dans les assurances de personnes, la délimitation de la prestation pécuniaire de l’assureur est simple : elle
résulte uniquement de la convention ; c’est la somme assurée qui détermine seule la mesure de l’obligation
de l’assureur. Celui-ci promet une somme fixe en fonction de la prime qu’il reçoit. Cette somme étant
proportionnelle au prix du risque.
Dans les assurances de dommage, la mesure de la prestation de l’assureur est plus complexe, elle est fonction
de la somme assurée mais elle dépend d’autre part du dommage subi par l’assuré et dépend de la valeur de
la chose assurée lors du sinistre.
La prestation de l’assureur de dommage dépend du dommage ; si toute assurance est une promesse de capital,
l’exécution de cette promesse est, dans les assurances de dommages, limitée par le principe indemnitaire qui
pour des raisons d’ordre public interdit à l’assureur de verser à l’assuré en cas de sinistre une somme
supérieure au dommage effectif que ce capital lui a causé.
Un autre élément peut intervenir pour déterminer la mesure de la prestation de l’assureur de dommage c’est
la valeur de la chose assurée ou plus exactement le rapport entre la somme assurée et cette valeur.
Le contrat d’assurance est un acte juridique qui définit les droits et les obligations des parties qui sont
l’assureur et l’assuré. Ce contrat présente certains caractères :
- caractère synallagmatique : Ce contrat est dit synallagmatique en ce sens que les deux parties
s’obligent réciproquement. L’assuré s’engage à payer la prime ; l’assureur à couvrir le risque envisagé.
- caractère aléatoire : Le contrat d’assurance a un caractère aléatoire à cause de l’incertitude du
risque. Suivant la chance, c’est l’assuré ou l’assureur qui profite de l’opération.
En cas de défaut de sinistre c’est l’assureur qui va gagner. En cas de réalisation du risque c’est l’assuré
qui va gagner.
- caractère onéreux : Le contrat d’assurance est un acte à titre onéreux, il n y a pas d’assurance
sans prime et l’assureur est tenu de dédommager l’assuré ou le tiers suivant les cas.
- caractère successif : Le contrat d’assurance comme le contrat de bail s’échelonne dans le temps.
C’est un contrat à durée déterminée qui est renouvelable par tacite reconduction sauf dénonciation expresse
prévue dans les conditions générales de la police
- c’est une exécution qui s’étale dans le temps (une année, 10 ans, 6 mois, …)
- contrat d’adhésion : Le contrat d’assurance est le type du contrat d’adhésion
Ceci n’est pas toujours vrai : Le code des assurances prévoit des dispositions impératives qui sont d’ordre
public. Il en est ainsi pour les gros clients. (Gros risques)
Exemple l’article 45 du code des assurances « Pour les assurances rendues obligatoires en vertu de textes en
vigueurs, le Ministre chargé des finances peut édicter des clauses-types de contrats d’assurances et fixer les
maxima et les minima de tarification ainsi que les maxima des taux de commissionnement des intermédiaires
en assurance »
Voir aussi les articles 2, 3, 5, 12, 45, 46 et 47.
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- Contrat consensuel : l’article 2 dispose que « l’assureur et l’assuré peuvent s’engager l’un à
l’égard de l’autre par la remise d’une note de couverture. »
Le consentement des parties :
En matière de contrat le terme consentement revêt une double acception, il désigne le concours de deux
volontés, celle du débiteur qui s’oblige et celle du créancier envers lequel il s’oblige.
En matière d’assurance, l’assuré s’engage à acquitter sa prime et l’assureur s’engage à couvrir le risque
envisagé ( réciprocité des obligations et droits) .
Le principe est qu’un contrat est valable dés que les deux parties ont consenti, le simple accord suffit pour lier
les contractants sans qu’il soit nécessaire de n’accomplir aucune formalité : principe du consensualisme.
Le consentement de l’assuré peut émaner de lui-même ou d’un mandataire mais le mandant reste seul
tenu au paiement des primes.
L’assurance peut être souscrite pour le compte d’autrui sans mandat .exemple en cas d’assurance vie (
Art. 3 du code des assurances.)
Le souscripteur peut souscrire une assurance « pour le compte de qui il appartiendra » ou assurance « pour
compte » mais non pas en qualité de mandataire. C’est le cas du transporteur maritime qui souscrit une
assurance pour le compte de qui il appartiendra ( ex le propriétaire de la marchandise )
Le consentement de l’assureur ne peut émaner que de ses représentants légaux (Article 69 du code des
assurances) : agents d’assurances, le producteur vie ; les banques et l’office national des postes.
L’absence totale de formalisme risque de multiplier les possibilités d’erreurs ou de fraude.
C’est pourquoi l’article 12 du code des assurances déclare que « Le contrat d’assurance est rédigé en caractère
apparent. Toute modification ou addition au contrat initial doit être constatée par un avenant signé des deux
parties. Toutefois, avant la délivrance du contrat ou de l’avenant, l’assureur et l’assuré peuvent s’engager l’un
à l’égard de l’autre par la remise d’une note de couverture qui, sauf stipulation contraire, indique que
l’engagement est fait sur la base des conditions générales du contrat d’assurance »
L’écrit n’est en réalité qu’un élément de preuve. Parfois les deux manifestations de volonté peuvent être
exprimées successivement, l’une des parties faisant une offre ou pollicitation que l’autre accepte
postérieurement.
La capacité des contractants :
Le contractant capable de s’obliger ne peut opposer l’incapacité de la partie avec laquelle il a contracté alors
que le contrat peut être attaqué par le tuteur ou par le mineur après se majorité même si l’incapable aurait
employé des manœuvres frauduleuses pour induire l’autre partie à croire à sa majorité.
En matière d’assurance, la capacité qui intéresse l’assuré seul doit être apprécié suivant les règles du droit
civil effectivement pour contracter une assurance. Il faut avoir la capacité de s’obliger ou tout au moins de
faire des actes d’administration. Un mineur non émancipé ne peut pas souscrire seule une assurance.
Le souscripteur et l’assureur peuvent invoquer l’erreur, le dol ou la violence conformément aux conditions
fixées aux articles 43 à 59 du COC.
L’objet du contrat :
La validité de l’obligation exige l’existence d’un objet certain qui forme la matière d’engagement. Le contrat
a pour objet une chose qu’une partie s’oblige à donner ou qu’une partie s’oblige à faire.
L’assureur s’engage dans un contrat d’assurance à couvrir le risque envisagé. Pour l’assuré, l’objet de son
engagement est le payement de la prime en vue de se prémunir contre les aléas du temps.
La perfection du contrat :
Le contrat d’assurance est un contrat consensuel. L’écrit n’est exigé qu’à titre de preuve.
L’accord des deux parties se réalise par la rencontre des deux volontés de celle de l’assuré et de celle de
l’assureur.
L’accord des deux parties suppose la présence d’une offre d’assurance et une acceptation de cette offre.
Avant la conclusion du contrat l’assuré et l’assureur s’engagent dans une série de pourparlers dont la durée
varie selon l’importance, la nature du risque.
Un échange d’information est nécessaire entre les deux parties :
• le souhait du souscripteur est de connaître les conditions de prise en charge de son risque par l’assureur.
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• L’assureur souhaite s’entourer du maximum de renseignements qui sont de nature à lui faire apprécier
le risque et lui fixer les conditions tarifaires appropriées.
La proposition d’assurance est le document par lequel le futur souscripteur demande une garantie d’assurance
pour les risques qu’il déclare.
La proposition est constituée par les réponses à un questionnaire préétabli par l’assureur et transmise à l’assuré
par l’intermédiaire d’assurance.
Le questionnaire permet à l’assureur de recueillir tous les renseignements que l’assuré peut lui fournir, et ces
déclarations serviront de base à la souscription du contrat.
Article 7 : L’assuré est obligé :
1) de payer la prime ou la cotisation d’assurance aux époques convenues ;
2) de répondre loyalement et avec précision à toutes les questions consignées dans le formulaire de
déclaration du risque par lequel l’assureur l’interroge, lors de la conclusion du contrat, sur les circonstances
qui sont de nature à lui faire apprécier les risques qu’il prend en charge.
La confirmation de l’acceptation peut se réaliser par la remise d’une note de couverture conformément à
l’article 2 du code des assurances.
N’importe quel écrit suffit pour prouver l’acceptation.
La proposition d’assurance faite par l’assuré n’engage pas l’assureur :
Les compagnies d’assurances ne sont pas en état d’offre permanente même si l’agent d’assurance fait la
proposition au nom de la compagnie.
Il ne faut pas penser que le contrat est conclu lorsque l’assuré accepte les propositions de l’agent d’assurance.
En fait l’agent se contente de donner les renseignements et c’est bien l’assuré qui fait les propositions que la
compagnie acceptera ou refusera.
Au stade de la proposition de l’assuré, il y a offre, il n y pas acceptation de la compagnie d’assurance et par
conséquent l’assureur n’est pas encore engagé.
La proposition d’assurance n’engage pas l’assuré :
La proposition d’assurance peut contenir des renseignements donnés par l’assuré afin de provoquer une
proposition de l’assureur.
Il n y a pas d’engagement de la part de l’assuré mais si cet assuré fait une véritable proposition signée celui-
ci engagera l’assuré si elle est acceptée par l’assureur surtout si la proposition contient un questionnaire auquel
l’assuré a répondu en vue d’éclairer l’assureur sur le risque à couvrir.
L’accord de l’assureur peut être matérialisé par l’envoi d’un télégramme, d’un fax ou d’une lettre….
Le plus souvent, les assureurs subordonnent la perfection du contrat à la signature de la police par l’assuré.
La prise d’effet du contrat :
En principe, le contrat est mis en vigueur, il entre en application dés qu’il est conclu.
Il est essentiel de déterminer le point de départ exact de la garantie car si le jour de la conclusion du contrat
est facile à déterminer il est plus difficile de déterminer l’heure ou la minute de cette conclusion : en effet un
accident peut survenir le jour de la conclusion du contrat.
Pour éviter toute contestation, les assureurs insèrent différentes clauses qui retardent la prise d’effet du contrat
à un moment déterminé :
o clause de prise d’effet le lendemain à midi du jour de la conclusion du contrat.
o Clause de prise d’effet à telle date : la mise en vigueur est subordonnée à un terme certain et la garantie
ne commence que du jour ou l’assuré en a besoin (ex jour de la livraison d’une voiture, le jour de la résiliation
d’un autre contrat d’assurance…)
o Clause de prise d’effet le lendemain à midi du paiement de la première prime : l’obligation de garantie
de l’assureur est conditionnée par l’exécution de paiement de la prime par l’assuré
NB : cette clause n’est pas applicable si l’assureur a délivré une note de couverture ou si les conditions
particulières du contrat y dérogent.
La preuve du contrat :
La police
L’Article 2 du code des assurances stipule que « Le contrat d’assurance est rédigé en caractère apparent.
Toute modification ou addition au contrat initial doit être constatée par un avenant signé des deux parties.
Toutefois, avant la délivrance du contrat ou de l’avenant, l’assureur et l’assuré peuvent s’engager l’un à
l’égard de l’autre par la remise d’une note de couverture qui, sauf stipulation contraire, indique que
l’engagement est fait sur la base des conditions générales du contrat d’assurance. »
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Trois règles essentielles doivent être retenues :
o Les polices contiennent des conditions générales et des conditions particulières : Les conditions
générales sont les mêmes pour le même genre de contrat. Les conditions particulières adaptent chaque police
à chaque espèce (risque assuré, somme assurée, prime, nom de l’assuré.)
o Les clauses de la police indiquent des nullités ou des déchéances et qui ne sont valables que si elles
sont mentionnées en caractères très apparents.
o Les polices sont rédigées en trois exemplaires : Un pour l’assuré, un pour l’assureur et un pour
l’intermédiaire.
L’ Article 3 stipule que « Le contrat comporte :
- la date de souscription ;
- les indications relatives aux parties contractantes ;
- le risque assuré ou le terme de l ‘engagement ;
- la chose ou la personne assurée ;
- la prime ou la cotisation d’assurance ;
- la valeur assurée ;
- la date d’effet du contrat et sa durée. »
Les polices d’assurances obéissent aux règles générales d’interprétation des contrats.
Elles soulèvent parfois quelques difficultés d’interprétation. Ces difficultés, sont de trois sortes :
- si les exemplaires en possession de l’assuré et de l’assureur sont identiques il n y a pas de problèmes,
mais s’il y a divergence entre les différents exemplaires de polices, c’est l’exemplaire de l’assuré qui
l’emporte.
- Problème des intercalaires : il arrive que des feuilles mobiles soient ajoutées à la police, elles sont
classées à l’intérieur de la police et sont appelées intercalaires.
Les intercalaires ont pour but de restreindre les garanties. Les compagnies d’assurances qui sont très prudentes
font signer les intercalaires au sein de la police. Mais si les intercalaires ne sont pas signées ou ne sont pas
mentionnées dans la police, ils n’ont pas de valeur probante.
- Problème de contradiction entre les conditions générales et les conditions particulières : en cas de
contradiction, les conditions particulières l’emportent. Dans le cas ou les clauses du contrat sont obscures ou
ambiguës l’interprétation se fait toujours en faveur de l’assuré.
La note de couverture
- si un assuré désire être couvert immédiatement sans attendre la rédaction de la police ou sans attendre
la réponse de l’assureur à sa proposition, il se fera remettre une pièce provisoire appelée une note de
couverture.
- Cette note de couverture est signée par le seul assureur qui exige en contrepartie le payement de la
première prime ou d’une fraction de cette prime.
- Cette note de couverture contient les éléments essentiels de l’assurance à savoir le risque garanti, le
montant de la somme assurée et la durée de la garantie.
- Qu’elle est la portée de cette note de couverture ?
Si un accord définitif a été réalisé, cette note de couverture est la constatation provisoire de cet accord en
attendant la rédaction de la police.
S’il n y a pas eu d’accord subséquent, elle est alors un accord provisoire de durée limitée qui prend fin à
l’expiration de cette durée indiquée dans la note.
La note de couverture ne requiert de forme particulière. Elle pas peut revêtir la forme d’une lettre, fax,
télégramme… signé par l’assureur et dans laquelle figure les principaux éléments du contrat.
L’avenant :
C’est le document qui constate les modifications que les parties conviennent d’un commun accord au contrat
d’assurance en cours d’exécution.
L’article 2 du code des assurances stipule que « Toute modification ou addition au contrat initial doit être
constatée par un avenant signé des deux parties ».
- Certains avenants sont facultatifs : Exemple : l’assuré déclare vouloir augmenter de 200 000 DT à
250 000 DT le montant de l’assurance incendie sur son immeuble.
- D’autres avenants sont obligatoires : Exemple : l’assuré qui jusqu’à présent ne se servait de son
immeuble qu’aux fins d’habitations y installe un atelier de menuiserie. Les risques augmentent et l’assuré est
tenu de faire la déclaration correspondante à son assureur.
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En cas de contradiction entre les stipulations de la police et de l’avenant, celles de l’avenant qui emportent.
L’objet du contrat
Détermination des risques garantis :
En principe les parties sont maîtresses de la délimitation des risques couverts. Des restrictions sont apportées
à cette liberté. L’alinéa 2 de l’ Article 4 stipule que « L’assureur ne répond pas des dommages résultant
de la faute intentionnelle ou dolosive ».
La prohibition du dol ou des faits intentionnels de l’assuré :
Dans le cas d’assurance de responsabilité, la garantie porte sur la faute de l’assuré. Chaque foi que l’assuré
commet vis-à-vis de la victime une faute dolosive ou intentionnelle, l’assurance ne joue pas.
Dans les autres assurances, l’intention ne s’apprécie pas vis à vis de la victime mais vis-à-vis de
l’assureur. Pour que l’assurance ne joue pas il faut que l’assuré ait volontairement provoqué le sinistre.
L’Article 37 prévoit que « L’assurance en cas de décès est sans effet si l’assuré s’est volontairement
suicidé. Cependant, l’assureur est tenu de payer aux ayants droit une somme égale au montant de la
provision mathématique. En cas de suicide inconscient de l’assuré, l’assureur est tenu de payer les
sommes fixées au contrat. La preuve du suicide de l’assuré incombe à l’assureur, celle de l’inconscience
de l’assuré au bénéficiaire de l’assurance ».
L’exclusion des risques ou la non assurance :
- l’exclusion des risques doit être formelle :
Cette exclusion doit être contenue dans la police ou dans l’avenant ou dans la note de couverture
Généralement, elle est exprimée dans l’écrit servant de preuve au contrat.
L’exclusion doit être explicite et ne pas être équivoque ou ambiguë.
L’exclusion des risques peut figurer aussi bien dans les conditions générales que dans les conditions
particulières de la police.
Il est nécessaire de rédiger les exclusions en caractères très apparents
L’article 12 Alinéa 3 stipule que « sont nulles : Toute clause édictant des nullités, des déchéances ou des
exclusions non mentionnée en caractères très apparents. »
L’exclusion peut être directe c'est-à-dire expressément citées dans la police, elle peut être indirecte ex le
conducteur muni d’un permis de conduire est couvert, il résulte qu’à contrario le conducteur non muni de
permis de conduire n’est pas garanti.
- L’exclusion du risque doit être limitée :
La clause d’exclusion doit être précise et doit avoir une portée bien limitée
L’exclusion qui n’est pas limitée est une exclusion générale dont la formulation est trop vague et imprécise.
C’est pourquoi, l’article 12 Al 1er déclare que « Sont nulles :Toutes clauses générales frappant de déchéance
l’assuré en cas de violation des lois ou des règlements, à moins que cette violation ne constitue un crime ou
un délit intentionnel. »
Déclaration des risques par l’assuré :
La déclaration initiale des risques :
Les circonstances connues de l’assuré : donc si une circonstance est inconnue de l’assuré celui-ci ne
commet aucune faute en ne la déclarant pas. Il est garanti même si cette circonstance est de nature à
changer l’opinion de l’assureur sur le risque.
Les circonstances connues de l’assuré et qu’il doit déclarer sont :
- les circonstances objectives : sont celles qui tiennent à l’objet même du contrat et permettent à
l’assureur de mesurer la probabilité (fréquence) et l’intensité (coût moyen) du risque et de le tarifer tel que la
situation, les matériaux de construction, modèle du véhicule, usage familial ou professionnel, le sexe en
assurance vie…
- les circonstances subjectives : sont celles qui concernent la personne même de l’assuré ex est il déjà
assuré pour le même risque ; a-t-il déjà subi des sinistres …….
L’article 7 du code des assurances stipule que « l’assuré est obligé de répondre loyalement et avec
précision à toutes les questions consignées dans le formulaire de déclaration du risque par lequel
l’assureur l’interroge, lors de la conclusion du contrat, sur les circonstances qui sont de nature à lui
faire apprécier les risques qu’il prend en charge »
- Circonstances ayant une influence sur l’opinion du risque :
L’assuré doit déclarer toutes les circonstances ayant une influence sur l’opinion du risque : ces
circonstances ont une influence sur le taux de la prime qui variait ex : dans l’assurance incendie le taux de
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la prime varie selon le genre de construction de l’immeuble (pierre ou bois), selon sa situation (isolé ou non)
selon sa destination (habitation ou usage industriel)
Certaines circonstances, sans influer sur le taux de la prime ont une influence sur l’opinion du risque ex
l’assureur veut savoir si l’assuré a été condamné pénalement comme auteur d’accident.
Il importe peu que les circonstances déclarées aient une incidence sur le risque c a d sa probabilité de
réalisation du sinistre, ex Un immeuble est assuré contre l’incendie, on ne déclare pas qu’il contient des
matières inflammables, cet immeuble brûle à la suite d’un cour circuit, les matières inflammables n’ont pas
été la cause de la réalisation du sinistre. Cette circonstance qui n’a pas été déclarée n’a pas eu une influence
sur le sinistre mais elle en avait sur l’opinion du risque.
L’assuré a l’initiative de la déclaration. Il doit spontanément indiquer à l’assureur toutes les circonstances
qu’il connaît et qui sont de nature à influer sur l’opinion du risque.
L’assuré ne sait pas toujours ce qu’il doit exactement déclarer. Il peut omettre une circonstance la croyant
sans importance et s’expose à la sanction de l’article 8&5 et qui consiste à une réduction proportionnelle
de l’indemnité en cas de sinistre.
Les assureurs aident leurs futurs clients en leurs proposant un questionnaire auquel il faut répondre de
façon complète et précise.
Le questionnaire ne dispense pas l’assuré de signaler qu’une circonstance qui bien ne figurant pas dans
le questionnaire a une influence sur l’opinion du risque. Une réponse incomplète aux questions entraîne
la sanction de l’article 8&1 qui consiste en la nullité du contrat.
La déclaration en cours du contrat:
- La déclaration des aggravations des risques :
L’article 9 du code des assurances stipule que « L’assureur peut en cours de contrat augmenter la prime
ou cotisation d’assurance en cas d’aggravation du risque telle que si les circonstances nouvelles avaient
existé à la souscription ou au renouvellement il n’aurait pas contracté ou ne l’aurait fait que moyennant
une prime ou cotisation d’assurance plus élevée. Dans tous les cas le contrat doit mentionner
explicitement les aggravations du risque. »
La déclaration des aggravations de risque n’est pas applicable aux assurances sur la vie ex le
vieillissement.
Article 7 In fine : Les dispositions mentionnées aux paragraphes 1,3 et 4 du présent article ne sont pas
applicables aux contrats d’assurances sur la vie.
L’assuré doit déclarer toutes les circonstances subjectives et objectives qui augmentent la probabilité ou
l’intensité du risque et qui modifient les réponses aux questions posées par le questionnaire initial.
- Il y a aggravation des risques lorsque postérieurement à la conclusion du contrat survient un
changement qui a augmenté soit la probabilité soit l’intensité du risque.
- La probabilité du risque est augmentée lorsqu’on introduit des produits inflammables dans un
immeuble assuré contre l’incendie.
- L’intensité du risque est augmentée lorsque l’assuré renonce à tout recours contre le tiers
responsable du sinistre.
➔ L’aggravation de risque élève le taux de prime : L’obligation de déclaration ne vise que les
circonstances qui fondent la tarification du risque par l’assureur.
➔ L’aggravation de risque est indépendante de l’assiette de la prime : l’aggravation des risques doit
être distinguée de l’augmentation de la valeur des biens assurés (assiette de la prime) : exemple
l’installation d’une droguerie dans un appartement aggrave la probabilité et l’éventuelle intensité du risque
incendie.
Par contre le remplacement de meubles ancien par un mobilier nouveau ne modifie pas le risque incendie
mais seulement la valeur des biens assurés.
L’assuré a intérêt à ajuster la valeur déclarée des biens assurés à leur valeur réelle s’il ne veut pas se trouver
en état de sous assurance.
L’assuré est tenu de déclarer les circonstances nouvelles intervenues en cours de contrat et rendant inexactes
les réponses portées au formulaire de déclaration du risque.
➔ Le délai et la forme de la déclaration : Art 7 & 3 - L’assuré doit par lettre recommandée, déclarer
ces circonstances à l’assureur dans un délai de huit jours à partir du moment où il en a eu connaissance.
La lettre recommandée réserve la preuve de la déclaration en cas de litige.
➔ Les conséquences de la déclaration d’aggravation de risque : dés que la déclaration est effectuée
l’assuré est en situation régulière et totalement garanti si survient un sinistre
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- La déclaration de l’aggravation des risques par l’assuré donne le choix à l’assureur entre trois
solutions :
La résiliation par l’assureur : « En cas d’aggravation du risque, en cours de contrat…, l’assureur
peut, résilier le contrat. Les cas susvisés doivent être indiqués explicitement dans le contrat. ».
L’assureur ne serait peut être pas engagé s’il savait qu’il y avait aggravation du risque
L’article 9 Alinéa 2 du code des assurances stipule que « l’assureur a le droit de résilier le contrat trente
jours à compter de la date de notification de la demande d’augmentation faite à l’assuré par lettre
recommandée avec accusé de réception. Ce délai doit être mentionné dans la lettre de notification. »
L’assuré est garanti encore pendant les 30 jours qui suivent le jour d’envoie de la lettre recommandée
annonçant la résiliation par l’assureur.
Continuation du contrat avec surprime : l’article 9 permet à l’assureur de proposer un nouveau taux de
prime. L’assureur fera sa proposition sous forme de lettre recommandée.
L’assureur fixe en général un délai à l’assuré pour répondre.
Dans le cas d’acceptation de l’assuré un nouvel accord est formé. Le nouveau taux de prime est dû depuis le
jour de la déclaration de l’aggravation du risque.
Dans le cas du refus de l’assuré la police est résiliée automatiquement du seul fait du refus de l’assuré.
Continuation du contrat sans surprime : Cette solution doit être signalée parce que dans ce cas
l’aggravation des risques est peu importante. L’assureur pour des raisons commerciales peut continuer le
contrat aux mêmes conditions qu’à l’origine.
L’article 9 &5 stipule que «l’assureur ne peut plus se prévaloir de l’aggravation des risque quant, après
en avoir été informé de quelque manière que ce soit, il a accepté le maintien du contrat d’assurance aux
mêmes conditions notamment en continuant à recevoir les primes d’assurances ou en payant, après un
sinistre, une indemnité ».
Dans ces deux cas, il y a de la part de l’assureur acceptation tacite de continuer le contrat sans surprime.
- La diminution du risque :
Article 9 & 6 :
- En cas de diminution des risques en cours de contrat, l’assuré a le droit de demander une
diminution de la prime ou de la cotisation d’assurance.
- Lorsque l’assureur n’accepte pas la demande de diminution, l’assuré a le droit de résilier le contrat
trente jours à compter de la date de la notification de la demande de diminution par lettre recommandée
avec accusé de réception ou par déclaration faite contre récépissé aux bureaux de l’assureur.
- En cas de résiliation l’assureur doit restituer à l’assuré la portion de prime ou cotisation
d’assurance afférente à la période pendant laquelle le risque n’a pas couru.
- La disparition des circonstances aggravantes constitue un cas particulier de diminution des
risques.
- Si des circonstances particulières mentionnées dans la police ont entraîné une surprime par rapport au
tarif de base, leur disparition doit s’accompagner d’une suppression corrélative de la surprime.
- La divisibilité de la prime s’applique et l’assureur doit la restituer au prorata de la période non garantie
- Sanctions de l’obligation de déclaration :
1- En cas de réticence ou fausse déclaration intentionnelle :
L’article 7 stipule que « L’assuré est obligé de payer la prime ou la cotisation d’assurance aux époques
convenues. »
Qui est le débiteur de la prime ?
L’article 11 du code des assurances utilise le terme « assuré » mais en fait c’est le souscripteur qui est
obligé de payer la prime c à d la personne qui a signé le contrat d’assurance et s’oblige envers l’assureur.
Dans certains cas le souscripteur est l’assuré lui-même mais dans les assurances pour compte les deux
personnes peuvent être distinctes.
Le bénéficiaire de la garantie peut lui-même payer la prime d’assurance pour conserver son droit à une
indemnisation éventuelle.
Lorsque le contrat est souscrit par un mandataire, c’est le mandataire qui est la partie au contrat et qui a la
qualité de souscripteur.
La personne du débiteur de la prime peut être modifiée en cours de contrat notamment en cas de
transmission du contrat par suite de l’aliénation de la chose assurée ou de décès de l’assuré souscripteur :
l’assurance continue de plein droit au profit de l’acquéreur ou de l’héritier. Article 22 du code des assurances
« En cas de décès de l’assuré ou d’aliénations de la chose assurée, l’assurance contenue de plein droit
au profit de l’héritier ou de l’acquéreur ou qui il appartiendra à charge pour ceux-ci d’exécuter toutes
les obligations dont l’assuré était tenu vis-à-vis de l’assureur en vertu du contrat.
Toutefois en cas d’aliénation d’un véhicule terrestre à moteur, le contrat d’assurance est suspendu de
plein droit dix jours après la date d’aliénation. Il peut être résilié par chacune des parties. A défaut de
résiliation par l’une des parties ou de remise en vigueur par accord de l’assureur et de l’acquéreur, la
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résiliation intervient de plein droit à l’expiration d’un délai de deux mois à compter de la date de
l’aliénation.
L’assureur ne peut, en assurance de la responsabilité civile des propriétaires de véhicules terrestres à
moteur, opposer aux victimes d’accidents ou à leurs ayant droit, la suspension du contrat prévue au
deuxième alinéa du présent article.
L’assuré doit informer l’assureur par lettre recommandée de la date d’aliénation. »
Le paiement de la prime est une obligation pour l’assuré mais cette règle n’est pas applicable aux
assurances sur la vie. En cette matière l’assureur n’a pas d’action pour exiger le paiement des primes.
L’article 41 du code des assurances stipule « L’assureur n’a pas d’action pour exiger le paiement des
primes. Le non-paiement d’une des primes n’a pour sanction que la résiliation du contrat d’assurance
ou la réduction de ses effets.
Dans les contrats d’assurances en cas de décès qu’ils soient faits pour la durée entière de la vie de
l’assuré, sans condition de survie, ou qu’il y soit stipulé que les sommes ou rentes assurées seront
payables après un certain nombre d’années, le défaut de paiement ne peut avoir pour effet que la
réduction du capital ou de la rente assuré, nonobstant toute convention contraire, pourvu qu’il ait été
payé au moins trois primes annuelles. »
L’assurance sur la vie constitue une opération d’épargne et de prévoyance à long terme à laquelle les assurés
ne souscriraient jamais s’ils ne pouvaient y mettre fin librement en fonction de leurs possibilités et de leurs
besoins.
Le principe de la divisibilité de la prime : celle-ci permet en cas de résiliation du contrat en cours
d’assurance de fractionner la prime définitivement conservée par l’assureur au pro ratas de la période garantie.
Le code des assurances énonce de multiples applications particulières de la divisibilité de la prime : l’article
19 dispose que : « Le contrat d’assurance est nul si, la chose assurée a péri ou ne peut plus être exposée
aux risques lors de la conclusion du contrat.
Le contrat d’assurance prend fin de plein droit en cas de la perte de la chose assurée résultant d’un
événement non prévu par le contrat.
Dans les cas prévus aux alinéas précédents l’assureur doit restituer à l’assuré la prime ou la portion de
la prime payée d’avance afférente à la période pendant laquelle le risque n’a pas couru. »
Le principe de la divisibilité de la prime ne s’applique pas lorsqu’il y a un sinistre total qui met fin au
contrat car la prime entière a trouvé sa contrepartie dans la prestation versée par l’assureur.
Epoque et mode de paiement :
- La police fixe librement l’époque du paiement
- La prime est en général payable d’avance et annuellement.
- Pour des raisons d’ordre commerciales, il arrive que le paiement de la prime soit fractionné (paiement
semestriel ou trimestriel)
- L’article 6 du code des assurances prévoit que « La prime ou cotisation d’assurance est payable au
domicile de l’assureur ou du mandataire désigné par lui à cet effet » : c’est le principe de la portabilité de
la prime d’assurance alors que sous l’ancienne loi régissant les assurances (Article 16 de la loi de 1930) posait
le principe de la quérabilité de la prime c'est-à-dire que la prime est payable au domicile de l’assuré ou à tel
autre lieu convenu)
- Le principe de la portabilité de la prime indiqué dans le code des assurances n’est pas absolu. L’article
6 in fine du code dispose que « Toutefois, elle peut être payable au domicile de l’assuré ou à toute
autre lieu convenu dans les cas et dans les conditions qui seront fixés par arrêté du ministre chargé des
finances »
L’arrêté du Ministre des Finances du 2 janvier 1993 prévoit que « La prime ou cotisation d’assurance est
payable au domicile de l’assuré pour les personnes physiques désignées ci-après :
• Les handicapés définis aux articles 3,4 et 5 de la loi n° 81-46 du 29 mai 1981 modifiée et
complétée par la loi n° 89-52 du 14 mars 1989,
• Les personnes ayant atteint l’âge de soixante dix ans et plus »
- Les personnes susvisées doivent informer l’assureur de leur situation, soit au moment de la
souscription du contrat, soit ultérieurement par lettre recommandée
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Le calcul de la prime
Le montant de la prime pure correspond techniquement au coût statistique du risque garanti. Il est déterminé
par deux paramètres fondamentaux : le taux de prime et l’assiette de la prime qui est le montant des capitaux
assurés dans les assurances de biens.
Techniquement, les risques sont évalués par des critères statistiques de probabilité (fréquence) et d’intensité
(coût moyen) qui permettent d’établir la tarification.
Exemple, si dans une année, il se produit pour un type d’habitation 15 incendies pour 10.000 maisons
assurées ; la probabilité qui est le rapport du nombre de cas favorables à l’arrivée d’un événement au nombre
total de cas possibles, se traduit par la fraction 15 / 10.000.
Statistiquement, ce rapport traduit le « fréquence » des sinistres.
Exemple pour une valeur assurée de 1000 DT , le coût moyen par sinistre sera de 60 x 1000 DT = 600 DT
100
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La déchéance est un moyen qui permet à l’assureur bien que le risque prévu au contrat soit réalisé de refuser
la garantie promise en raison de l’inexécution par l’assuré de ses obligations en cas de sinistre. Dons
l’assurance est sans effet pour le sinistre considéré.
➔La déchéance est une sanction conventionnelle
➔ La déchéance est la perte du droit à la garantie : la déchéance suppose qu’il y ait eu « un sinistre » donc
réalisation du risque prévu au contrat et obligation de garantie de l’assureur. L’assuré avait donc un droit à
garantie et la déchéance est la perte de ce droit en sanction des fautes commises.
➔ La déchéance est la sanction de l’inexécution des obligations de l’assuré après le sinistre.
La déchéance doit être distinguée de deux notions voisines : la nullité et l’exclusion du risque :
➔ La nullité suppose un vice qui détruit totalement et rétroactivement le contrat ; l’assureur est considéré
comme n’ayant jamais accordé sa garantie (si la nullité est découverte à l’occasion d’un sinistre l’assureur ne
couvre pas ce sinistre et il faut exiger le remboursement des indemnités versées pour des sinistres antérieures.
➔Dans le déchéance le contrat n’est pas détruit, il produit tous ses effets sauf la couverture du sinistre
considéré.
➔ Dans le cas de l’exclusion et de la déchéance et quand le sinistre se réalise l’assureur ne doit pas sa garantie
mais la déchéance et l’exclusion du risque sont soumises à des régimes différents : la déchéance est
inopposable aux victimes dans l’assurance de responsabilité, l’exclusion du risque quant à elle est opposable
à la victime
En cas d’exclusion du risque l’assuré est sans droit à garantie.
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L’indemnité d’assurance
Le règlement du sinistre :
L’obligation fondamentale de l’assureur est le paiement de la prestation due en cas de sinistre.
La prestation déterminée par le contrat peut être :
- forfaitaire ou indemnitaire aussi bien en assurances de dommages qu’en assurances de personnes ;
- en nature : l’assistance, les conseils données par l’assureur de protection juridique, la fourniture de
véhicules de remplacement par l’assureur automobile.
- Qui est le créancier de la prestation ?
- l’assuré souscripteur du contrat est le créancier de la prestation.
- En cas de stipulation pour autrui, le créancier est soit l’assuré pour le compte duquel le contrat a été
souscrit soit le bénéficiaire désigné dans l’assurance de personnes.
- Dans l’assurance de responsabilité la victime dispose d’une action directe contre l’assureur débiteur
de l’indemnité.
Le montant de la somme due par l’assureur :
Le montant de la prestation de l’assureur est déterminé de manière différente dans les assurances de personnes
et dans les assurances de dommages :
➔ Les assurances de personnes sont des assurances à caractère forfaitaire ; les sommes assurées sont fixées
par le contrat.
➔ Les assurances de dommages sont soumises à une double limitation :
▪ Le principe indemnitaire suppose une évaluation correcte du préjudice subi du fait d’un dommage
corporel, d’un dommage matériel.
▪ Les limitations contractuelles sont diverses : somme assurée ; plafonds de garantie, franchises….
▪ Le principe indemnitaire :
Le dommage est fonction de la valeur de la chose assurée ; et la mise en ouvre du principe indemnitaire impose
l’évaluation exacte de tout le dommage subi du fait du sinistre.
Sans préjudice des dispositions de l’article 10 du présent code, l’indemnité d’assurance ne peut pas
dépasser le montant de la valeur de la chose assurée au moment du sinistre.
La valeur réelle d’une chose varie selon le point de vue auquel on se place : valeur vénale ; valeur d’usage ou
de remplacement valeur à neuf.
La valeur vénale : utilisée pour les biens destinés à être vendus, représente le prix de vente d’un bien
présentant les mêmes caractéristiques et dans un état semblable.
Exemple :
- Pour un fabricant industriel : la valeur vénale est le prix de revient des marchandises calculé le jour
du sinistre. Ce prix de revient est égal au prix des matières premières augmenté du coût de la fabrication et de
la part proportionnelle des frais généraux.
- Pour le producteur récoltant, la valeur vénale est la valeur qui aurait été recueilli, si la récolte avait
été vendue au jour du sinistre, il s’agit de la valeur de la vente déterminée par les cours habituelles.
- Pour les commerçants intermédiaires, la valeur retenue est la valeur d’achat au jour du sinistre. cette
valeur d’achat permet au commerçant de se procurer des marchandises analogues à celles perdues.
La valeur d’usage : est la valeur d’un bien non destiné à la vente mais utilisé par son détenteur.
La valeur d’usage est égale à la valeur à neuf déductions faites de la vétusté.
La valeur à neuf : c’est la valeur de reconstruction pour les biens immobiliers et la valeur de remplacement
du bien meuble sans déduction pour vétusté.
➔ Il appartient à l’assuré de prouver par tous moyens l’existence des biens détruits ainsi que leur valeur au
jour du sinistre.
➔ Il faut rappeler que la « valeur déclarée » des biens dans la police n’est pas une preuve de la chose mais
seulement l’assiette de la prime et la limite de l’engagement de l’assureur.
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➔ La preuve de la valeur du bien détruit est plus facile si l’assurance est faite « en valeur agréée » : la somme
assurée est fixée contradictoirement entre les parties.
En cas d’un sinistre partiel :
Evaluation directe :
➔ L’indemnisation du coût des réparations dans la limite de la valeur de remplacement du bien. On évalue
directement le dommage partiel indépendamment de la valeur totale de la chose assurée.
L’indemnité est déterminée par le coût de réparation nécessaire pour la remise en état de la chose assurée.
➔ Le principe de la réparation intégrale du préjudice subi impose le remboursement du coût des réparations :
la solution relève du pouvoir d’appréciation du juge de fond si la valeur de la réparation excède la valeur d’un
remplacement.
Evaluation indirecte :
C’est la méthode utilisée quand le sinistre est important. On calcule la valeur totale de la chose sinistrée
comme en cas de sinistre total qui en déduit la valeur de ce qui subsiste qu’avec sinistre. (La valeur de
sauvetage)
La preuve du montant des dommages :
➔ La valeur déclarée : Au moment de la souscription du contrat l’assureur enregistre la valeur qu’on lui
déclare sans discuter ni contrôler. C’est sur cette base que sont calculés les primes.
La valeur déclarée n’est ni une preuve ni une présomption du montant du dommage.
La valeur déclarée exprime la limite de l’engagement de l’assureur.
➔ La valeur agréée : ce procédé est utilisé quand on veut assurer les objets de grandes valeurs.
La somme assurée est fixée non pas sur simple déclaration de l’assuré mais contradictoirement par un accord
entre les parties, le plus souvent après une expertise de la chose assurée.
La détermination de l’indemnité
Il peut être stipulé que s’il résulte de l’estimation des experts que la valeur de la chose assurée excède
au jour du sinistre la somme garantie, l’assuré est considéré comme restant son propre assureur pour
l’excèdent, et supporte, en conséquence une part proportionnelle du dommage en cas de sinistre partiel
de la chose assurée.
Si cette règle a été prévue au contrat, elle doit faire l’objet d’une notice explicative adressée à l’assuré
conjointement au document du contrat.
➔L’indemnité due par l’assureur est réduite proportionnellement au rapport qui existe entre la valeur déclarée
des capitaux assurés et leur valeur réelle assurable.
➔ La règle proportionnelle n’est applicable que si elle a été prévue au contrat.
➔ la règle proportionnelle doit faire l’objet d’une notice explicative adressée à l’assuré conjointement au
document du contrat.
La règle proportionnelle
Celui qui s’assure pour un même intérêt et contre un même risque auprès de plusieurs assureurs doit
donner immédiatement à chaque assureur, connaissance de l’autre assurance.
L’assuré doit, lors de cette communication, faire connaître le nom de l’assureur avec lequel une autre
assurance a été contractée et indiquer la somme assurée.
Quand plusieurs assurances sont contractées sans fraude, soit à la même date, soit à des dattes
différentes, pour une somme totale supérieure à la valeur de la chose assurée, elle sont toutes valables
en proportion de la part de chaque contrat dans la somme totale sans que l’ensemble des indemnités
dépasse la valeur de la chose assurée. Il peut être stipulé au contrat l’adoption de la règle de l’ordre des
dates ou la solidarité des assureurs.
Déclaration des assurances multiples : celui qui s’assure pour un même intérêt contre un même risque au
près de plusieurs assureurs doit donner immédiatement connaissance des autres assureurs : c’est une mesure
préventive car dans tout état de cause le principe indemnitaire va jouer en cas de sinistre.
Si la déclaration est remplie, l’assuré est en règle et en cas de sinistre, de bénéficier du régime de répartition
de l’indemnité entre assureurs.
Les assurances cumulatives frauduleuses : l’article 18 n’envisage pas explicitement l’hypothèse de la fraude.
L’article 18 dispose que « Quand plusieurs assurances sont contractées sans fraude….. elles sont toutes
valables » d’où le cumul frauduleux d’assurances n’est pas valable. ➔ la sanction est la nullité des assurances
cumulatives ( la cause étant illicite) ; la nullité doit atteindre toutes les assurances et pas seulement les
dernières en date qui ont provoqué l’excès d’assurances.
Le règlement de l’indemnité en cas de cumul non frauduleux d’assurances :
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Exemple :
Valeur d’un immeuble : 20000 dinars
Totalement détruit
L’immeuble est assuré auprès trois assureurs A ; B et C
- Auprès de l’assureur A couvert pour 20000 dinars
- Auprès de l’assureur B couvert pour 8000 dinars
- Auprès de l’assureur C couvert pour 12000 dinars
Le total des assurances A ; B et C est égal à 40000 dinars
En application du régime légal de la répartition proportionnelle l, la contribution de chaque assureur est fixée
comme suit :
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- La franchise absolue : dans ce cas quelque soit le montant du dommage, l’assureur prélèvera toujours
le montant de la franchise. La franchise absolue se rapproche du découvert obligatoire mais elle n’est pas
impérative, généralement elle est exprimé en taux (pourcentage).
B_ l’exception légale :
La malveillance, cas exceptionnel de subrogation contre les proches ou les préposés
La malveillance suppose l’intention de réaliser le dommage
La malveillance s’exerce contre l’assuré lui même
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Le contentieux du contrat d’assurance
La compétence d’attribution :
Les différends portant sur le contrat d’assurance sont de la compétence exclusive des juridictions de l’ordre
judiciaire.
Le contrat d’assurance peut être civil, commercial ou mixte selon la qualité des parties:
- l’assureur peut être soit une société commerciale soit une entreprise d’assurance mutuelle. Le contrat
est donc commercial pour la société anonyme et civile pour la société d’assurance mutuelle.
- Le souscripteur peut être un particulier pour lequel le contrat d’assurance a une nature civile ou un
commerçant ( personne morale ou physique) qui passe un contrat pour les besoins de son commerce , et le
contrat d’assurance est alors commercial
- le contrat est mixte s’il est passé entre un commerçant et un non commerçant ( ex : entre une société
anonyme et un particulier).
- L’action est du ressort du juge cantonal si le montant de la demande est égal ou inférieur à 7000 dinars
et elle est du ressort du tribunal de 1ère instance si ce montant est supérieur à 7000 dinars ( Art.39 du CPCC)
- Les juridictions pénales sont exceptionnellement compétentes lorsque des actions civiles ayant pour
objet l’indemnisation des victimes des accidents de circulation routière sont intentées accessoirement à
l’action publique devant la juridiction pénale.
La compétence territoriale :
« Les actions dérivant du contrat d’assurance
Premièrement : Pour les actions dérivant du contrat d’assurance
- Si l’action est engagée par l’assureur, le tribunal compétent est celui du domicile de l’assuré ;
- Si l’action est engagée par l’assuré, celui-ci peut saisir soit le tribunal du lieu de son domicile,
soit celui du lieu du domicile de l’assureur, soit le tribunal du lieu où se trouvent les meubles objet du
contrat d’assurance, soit le tribunal du lieu où s’est produit le dommage. ( c’est pour ne pas obliger
l’assuré à plaider loin de son domicile)
Deuxièmement : En matière d’immeubles, l’action est portée devant le tribunal du lieu de la situation
des immeubles concernés. » ( cette solution a pour but de faciliter les constatations et expertises sur
l’immeuble sinistrée)
La prescription
La prescription extinctive constitue un moyen de libérer de ses obligations et d’éteindre une dette
par l’écoulement d’un certain laps de temps. La prescription est d’ordre public.
Article 14 :
Toutes actions dérivant d’un contrat d’assurance sont prescrites dans un délai de deux ans à compter
de l’événement qui y donne naissance. Toutefois, ce délai ne court :
1) En cas de réticence, omission, déclaration fausse ou inexacte sur le risque couru, que du jour
où l’assureur en a eu connaissance.
2) En cas de sinistre, que du jour où les intéressés en ont eu connaissance, s’ils prouvent qu’ils
l’ont ignoré jusque-là.
Quant l’action de l’assuré contre l’assureur a pour cause le recours d’un tiers, le délai de prescription
ne court que du jour où ce tiers a exercé une action en justice contre l’assuré ou a été indemnisé par ce
dernier.
- Cette formule de prescription de deux ans s’applique à toutes les entreprises d’assurance quelque soit
leur forme juridique ou la branche d’assurance considérée.
- Cette formule s’applique aussi pour les actions des assurées et bénéficiaires après sinistre que pour les
actions des assureurs en paiement des primes.
- Elle s’applique aussi aux actions en nullité et en résiliation du contrat d’assurance.
- Cette formule de prescription biennale n’est pas applicable aux actions intentées par ou contre des tiers
au contrat d’assurances : exemple l’action directe du tiers victime contre l’assureur et de son actions en
responsabilité contre l’assuré responsable du dommage. Il en est de même l’action subrogatoire intentée par
l’assureur contre le tiers responsable du sinistre. Dans tous ces cas de figure ce sont les délais de prescription
du droit commun qui s’appliquent.
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Le calcul du délai de deux ans :
Si par exemple l’échéance de la prime est le 31 décembre , la prescription de l’action commence à courir le
1er janvier à Zéro heure , et sera accomplie deux ans après c'est-à-dire le 1er janvier à Zéro heure.
Le principe :
Le point de départ du délai est constitué par le jour de l’événement ( exemple le jour du sinistre ou bien le
jour de l’échéance de la prime….)
Les exceptions :
- En cas de réticence, omission, déclaration fausse ou inexacte sur le risque couru, que du jour où
l’assureur en a eu connaissance.
- En cas de sinistre, le délai ne court que du jour où les intéressés en ont eu connaissance, s’ils prouvent
qu’ils l’ont ignoré jusque-là. Il s’agit là de l’ignorance du fait dommageable ou par exemple l’ignorance de
l’existence même du contrat d’assurance.
- Quand l’action de l’assuré contre l’assureur a pour cause le recours d’un tiers, le délai de prescription
ne court que du jour où ce tiers a exercé une action en justice contre l’assuré ou a été indemnisé par ce dernier.
La suspension et l’interruption de la prescription :
Aucune disposition n’a été prévue dans le code des assurances.
Ce sont les règles de droit commun qui s’appliquent. L’article 393 du COC stipule que « lorsque le créancier
s’est trouvé en fait dans l’impossibilité d’agir et par exemple dans le cas où en raison de la vacance des
tribunaux, ou d’une autre chose indépendante de sa volonté, il n’a pu exercer son action dans le délai établi
pour la prescription »
L’interruption de la prescription
L’article 398 du COC stipule que « lorsque la prescription est valablement interrompue, le temps écoulé
jusqu’à l’acte interruptif n’est pas compté aux effets de la prescription, et un nouveau délai de prescription
commence à partir du moment où l’acte interruptif a cessé de produire son effet ».
Article 15 :
« La prescription est interrompue par une des causes ordinaires d’interruption ou par la désignation
d’expert à la suite d’un sinistre ou par l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de réception
adressée par l’assureur à l’assuré en ce qui concerne l’action en paiement de la prime d’assurance et
par l’assuré à l’assureur en ce qui concerne la demande d’indemnisation. »
- L’interruption par les procédés de droit commun
Ces procédés sont de deux sortes :
L’interruption de la prescription par le créancier :
L’article 396 du COC dispose que : La prescription est interrompue :
1- par toute demande judiciaire ou extra judiciaire ayant date certaine , qui constitue le
débiteur en demeure d’exécuter son obligation , même lorsqu’elle est faite devant un juge incompétent
ou que l’acte est déclarée nul pour vice de forme
2- par la demande d’admission de la créance à la famille du débiteur
3- par un acte conservatoire ou d’exécution entrepris sur le bien du débiteur ou par toute
requête afin d’être autorisé à procéder à un acte de ce genre.
L’interruption de la prescription par le débiteur :
L’article 397 du COC dispose que « la prescription est également interrompue par tout acte par lequel le
débiteur reconnaît le droit de celui contre lequel il avait commencé à prescrire, par exemple, s’il y a eu compte
arrêté, s’il paye un acompte, lorsque ce payement résulte d’un acte ayant date certaine, s’il demande un délai
pour payer, s’il fournit une caution ou une autre garantie, s’il oppose la compensation à la demande de
paiement du créancier »
- L’interruption par les procédés propres à l’assurance :
Ces procédés sont de trois sortes :
- La désignation d’experts à la suite d’un sinistre : la désignation de l’expert ne vaut pas une
reconnaissance du droit de l’assuré mais elle produit un effet interruptif de la prescription.
L’interruption est acquise par la désignation d’un technicien de la compagnie d’assurance ou par l’extension
de la mission initiale de l’expert analysée comme une nouvelle désignation d’expert pour une mission
complémentaire
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- La lettre recommandée pour l’action en paiement de la prime : la mise en demeure adressé à l’assuré
conformément à l’article 11 du code des assurances par le biais d’une lettre recommandée a pour effet
d’interrompre la prescription de l’action de l’assureur en paiement de la prime
- La lettre recommandée de l’assuré à l’assureur en ce qui concerne la demande d’indemnisation.
L’interruption de la prescription peut être opposée aux héritiers et ayant droits du débiteur.
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