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Promotion 2016-2018
1ère Année
Institut International
des Assurances
Intervenant :
Konan Eugène KOUADIO
Commissaire Contrôleur en Chef à la CIMA
Actuaire diplômé de l’ENSAE ParisTech
Membre de l’Institut des Actuaires de Paris
Diplômé DESSA de l’IIA de Yaoundé
Ingénieur Statisticien diplômé de l’ENSEA d’Abidjan
Mars 2017
Généralités et Bases Techniques de l’Assurance MSTA&DESSA 2016-2018
PLAN DU COURS
2.1.3. Probabilité
a. Définitions
b. Propriétés
c. Equiprobabilité
d. Probabilités conditionnelles
e. Système complet d’événements
f. Formule des probabilités totales
g. Evénements indépendants
2.1.4. Variable aléatoire
a. Définition
b. Fonction de répartition
c. Loi et moments d’une variable aléatoire discrète
d. Loi et moments d’une variable aléatoire continue
e. Addition de variables aléatoires
2.1.5. Principales variables aléatoires utilisées en assurance
a. Panorama des modèles de fréquence
b. Variables aléatoires continues
2.1.6. Loi des grands nombres et théorème de la limite centrale
a. Loi des grands nombres
b. Théorème limite centrale
2.1.7. Approximation des lois usuelles
a. Loi Binomiale et loi Normale
b. Loi de Poisson et loi Normale
c. Loi Binomiale et loi de Poisson
2.2. RAPPELS DE MATHEMATIQUES FINANCIERES
2.2.1. Notion d’intérêt
a. Définition
b. Justification de l’intérêt
c. Intérêts simples et intérêts composés
2.2.2. Capitalisation et actualisation
a. Principe
b. Valeur acquise
c. Valeur actuelle
d. Taux proportionnel et taux équivalent
ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE :
Ouvrages :
1. Edith BOCQUAIRE : Les grands principes de l’actuariat, L’Argus de l’assurance, 2015
2. Michel DENUIT, Arthur CHARPENTIER : Mathématiques de l’assurance non vie
Tome 1 : Principes fondamentaux de théorie du risque, Economica, 2004
Tome 2 : Tarification et provisionnement, Economica, 2005
3. Christian HESS : Méthodes actuarielles de l’assurance vie, Economica, 2000
4. Christian PARTRAT et Jean Luc BESSON : Assurance non vie : Modélisation-Simulation,
Economica, 2005
5. Pierre PETAUTON : Théorie et pratique de l’assurance vie, Manuel et exercices corrigés, DUNOD,
2004
6. Daniel PIERRE-LOTI-VIAUD et Patrick BOULONGNE : Mathématique et assurance-Premiers
éléments, Ellipses Marketing, 2014
7. Alain TOSETTI et autres : Assurance : Comptabilité-Réglementation-Actuariat, Economica, 2011
8. Jérôme YEATMAN : Manuel International de l’Assurance, Economica, 2005
Cours :
1. EGOULETI MONTECHO, DESSA 2001
2. Antonin GILLET, DESSA 2003
3. Anna MACHUREAU, DESSA 2005
D'autres agents pourraient avoir un comportement plus insouciant, en considérant que les
événements dommageables sont improbables. Plus qu’une simple indifférence face au
risque, certains agents économiques sont caractérisés par une attirance au risque. Ils sont
alors prêts à payer plus que la valeur actuarielle pour acquérir un risque négatif (risque
négatif = possibilité de gain).
Exemple : le gros lot d’une loterie est de 6 000 000 F CFA. Avec un billet, on a une chance
sur 15 000 000 de gagner ce gros lot. Le billet coûte 600. L’agent ayant une attirance pour
le risque achètera le billet même si l’espérance de gain n’est que de 0,4.
On dira d’un agent qu’il présente du goût pour le risque (agent risquophile) si son revenu
équivalent certain est strictement inférieur à la valeur espérée de son revenu. L’équivalent
certain d’un agent neutre vis-à-vis du risque est égal à la valeur espérée de sa richesse.
1.1.3. Gestion des risques
a. Processus de gestion du risque
On entend par gestion de risque, le processus consistant à sélectionner et mettre en place
des mesures propres à modifier le risque. Partant de ses deux composantes (probabilité et
impact), il faut pour chaque risque identifié choisir une stratégie pour :
o minimiser la fréquence en développant une politique de prévention ;
o minimiser l’impact en développant une politique de protection.
Pour ce faire, il faut d’abord identifier le risque, évaluer le coût (fréquence ou probabilité
d’occurrence et gravité), sélectionner la technique de gestion, la mettre en œuvre
(minimiser les coûts de mise en œuvre de la solution) et contrôler (suivi régulier de
l’exposition, de l’évaluation et de la solution).
b. Critères de décision
Plusieurs méthodes de traitement peuvent être applicables à un même risque. Dans ce cas,
le choix optimal et efficient est guidé par l’effet des traitements sur le risque et le rapport
coût/bénéfice des traitements potentiels.
En avenir risqué, plusieurs critères sont possibles pour la prise de décision individuelle :
o critère d’espérance mathématique de Pascal : choisir l’action dont l’espérance
mathématique est la plus élevée. Le critère de Pascal est adapté à des risques peu
importants. Lorsque le risque est plus élevé, l’aversion pour le risque doit être
considérée et l’on a recours à d’autres critères ;
o critère espérance-variance de Markowitz :
E(ai ) ≥ E(aj ) et σ(ai ) < σ(aj )
er
1 critère : ai > aj si { ou bien
E(ai ) > E(aj ) et σ(ai ) ≤ σ(aj )
Comme pour le critère de Pascal, cette règle de comparaison est assez restrictive. Elle ne
prend pas en considération le fait qu’un fort écart-type puisse être compensé par une forte
espérance.
Ce critère ne fonctionne donc pas toujours. Il faut le compléter par d’autres critères dont :
E( a i ) E(aj )
2ème critère : ai > aj si >
σ(ai ) σ(aj )
vi. Assistance
L’assistance est une action à postériori. C’est un mode de réparation inspiré par la
solidarité et l’idée de charité communautaire. Lorsqu’un membre du groupement ou de la
communauté est victime d’une adversité, d’un événement dommageable, les autres lui
apportent une aide, une contribution pour lui permettre de faire face aux conséquences.
L’assistance continue de fonctionner de nos jours sous diverses formes et peut, dans
certains cas, être un substitut à l’assurance.
Elle devient d’ailleurs indispensable en cas de grands fléaux comme la guerre, les
catastrophes naturelles, la famine, les épidémies,…, en permettant d’apporter une aide
immédiate aux victimes.
Sauf que l’assisté est toujours mis en état d’infériorité.
L’assistance comporte également trois insuffisances majeures :
o la réparation est indépendante de la volonté de la victime, on ne peut donc pas se
fier à l’assistance ;
o il n’existe pas de corrélation directe entre le dommage subi et l’aide qu’on pourrait
recevoir, les moyens de réparation dépendent en effet de la générosité de celui qui
apporte l’assistance ;
o ses moyens sont précaires, car la générosité publique n’est pas inépuisable.
vii. Pari
Il s’agit d’un transfert du risque sur un autre parieur. Il n’apporte aucun remède
méthodique, mais peut procurer un gain.
Le pari est caractérisé par son individualité alors que l’assurance se caractérise par la
mutualisation.
Il apparait qu’aucun des moyens examinés ci-dessus pour le traitement du risque ne suffit à
lui seul à répondre aux besoins de réparer entièrement et de manière satisfaisante les
préjudices subis par l’Homme.
L’assurance qui combine ces remèdes permet d’éliminer la plupart des inconvénients de
chacun d’eux.
1.2. TRANSFERT DU RISQUE PAR L’ASSURANCE
Le fait que les individus souscrivent des polices d'assurance est une conséquence de
l’attitude très générale qui conduit à considérer les perspectives économiques auxquelles
on est confrontées en tenant compte des risques qui leur sont associés.
Même si certains agents économiques peuvent être moins insouciants face au risque, des
tiers concernés par leur situation financière, comme par exemple leurs banquiers, peuvent
exiger d'eux des garanties. La puissance publique peut également estimer que certains
risques graves d'insolvabilité entraînent des désordres sociaux qui légitiment une exigence
de garanties. Un exemple bien connu est l'obligation pour un conducteur de véhicule
automobile d'être assuré en responsabilité civile, c'est à dire d'avoir la garantie que les
dommages qu'il pourrait occasionner à autrui seront pris en charge par un organisme
solvable.
1.2.1. Définition de l’assurance
Le terme d'assurance trouve son origine du latin Securus (sûr), d'où émane le vocable latin
Assecuratio (sécurité, garantie, certitude,…assurance). Le français a adopté dès lors le
terme assurance pour en conserver les consonances retrouvées dans les termes sécurité,
sûreté, secours.
La variété des opérations d'assurance et des risques couverts ne permet pas de donner une
définition unique et exhaustive de l'assurance.
On parle d’assurance, lorsque des personnes susceptibles de subir un événement
dommageable pour elles se regroupent pour constituer une épargne commune en vue
d’aider celles parmi elles dont le risque se réaliserait à faire face aux conséquences.
D’une manière plus précise, selon Joseph HEMARD1 « l’assurance est une opération par
laquelle une partie, l’assuré, se fait promettre, moyennant une rémunération, la prime,
pour lui ou pour un tiers, en cas de réalisation d’un risque, une prestation par une autre
partie, l’assureur qui, prenant en charge un ensemble de risques, les compense
conformément aux lois de la statistique ».
On retrouve dans cette définition du Professeur HEMARD les deux aspects de l’opération
d’assurance :
o une opération juridique : engagements réciproques de l’assuré (payer la prime) et
de l’assureur (verser la prestation si le risque se réalise) ;
o avec des mécanismes techniques propres : gestion de la mutualité des assurés par
l’assureur, les primes payées par l’ensemble des assurés servent à verser les
prestations à ceux pour lesquels le risque se réalise.
Elle a également l’avantage de faire ressortir les quatre éléments qui caractérisent
l’opération d’assurance :
o le risque : l’événement dommageable contre lequel on cherche à se prémunir ;
o la prime : le prix payé par l'assuré pour transférer son risque à l’assureur ;
o la prestation : servie (versement d'une indemnité afin de réparer le dommage) par
l'assureur en cas de réalisation du risque ;
o la compensation : l'assurance repose sur la mise en commun de risques au sein
d'une mutualité selon les lois de la statistique pour une tarification juste et
supportable.
1.2.2. Assurance : des origines à nos jours
a. Pré-assurance
On trouve des traces de la pré-assurance dans la plus haute antiquité :
o la caisse d'entraide des tailleurs de pierres de la Basse-Egypte (4 500 avant J.C.) ;
o en organisant les transports par caravane, le code babylonien de Hammourabi
prévoyait la répartition du coût des vols et des pillages entre les commerçants (2
250 ans avant J.C.) ;
o le législateur et poète athénien Solon (640-558 avant J.C.) obtint des Hétairies
(groupements et artisans aristocratique de la Grèce classique) leur intervention en
faveur de leurs membres frappés par l'adversité (décès, maladie, incendie) ;
o un contrat d’assurance transport a été découvert à Babylone par une expédition
archéologique américaine. En vue d’aider les commerçants à se prémunir contre les
risques du transport par caravane, un israélite entreprit vers 580 avant J-C de prêter
une somme d’argent, moyennant une commission de risque de 20% et un intérêt
remboursable avec le principal en cas de bonne arrivée ;
o Théophraste2 (371 avant J.C.-287 avant J.C.) fait état d'une caisse commune
alimentée par des cotisations, et dont le contenu servait à prodiguer des secours ;
o à l'époque romaine, le Collège funéraire de Lanuvium assure à ses membres,
moyennant droit d'entrée et cotisations, un bucher et un tombeau, tandis que les
légionnaires cotisent pour permettre à leur membres de faire face à des frais de
mutation, de retraite, ou de décès.
b. Essor de l’assurance
L’assurance commence avec le grand commerce maritime au moyen âge. En effet, la
première forme d'assurance concernait la protection des marchandises et des navires
contre les risques d'avarie, de naufrage ou de capture par les pirates. Faire appareiller un
navire pour la navigation hauturière supposait la mobilisation d'importants capitaux. Les
armateurs grecs et romains puis, quelques siècles plus tard, les marchands italiens
s'adossaient donc aux banquiers qui se font assureurs par nécessité au travers du « prêt à
la grosse aventure ». Fonctionnant selon un schéma proche de celui de l'assurance, le
mécanisme « du prêt à la grosse » consistait, pour un marchand souhaitant transporter une
cargaison par voie maritime, à contracter un prêt auprès d'un banquier pour financer
l'opération. Si le navire arrivait à bon port, le banquier était remboursé de la somme
prêtée, majorée d'intérêts. Dans le cas contraire (naufrage, acte de piraterie...), le marchand
n'avait rien à rembourser. L’intérêt stipulé n’était pas en rapport avec les chances de
réalisation du risque, souvent de 12 % mais pouvant aller jusqu’à 100 %. Néanmoins il se
2 Philosophe grec né vers 371 av. J.-C. à Erèse (Lesbos) et mort vers 287 av. J.-C. à Athènes
Au cours du XIXe siècle, l'assurance scientifique s'est généralisée, et ceci a eu une double
conséquence :
o les assureurs ont pu démontrer la validité de leurs méthodes de calcul et en cas de
sinistres, ils ont démontré qu'ils étaient capables de faire face à leurs obligations ;
o les clients faisaient de plus en plus confiance aux compagnies d'assurance.
C’est à cette même époque qu’apparaitront les premiers contrats d'assurance de
responsabilité civile, la généralisation du contrôle des entreprises d'assurance et le vote de
législations impératives, protectrices du consommateur d'assurance.
c. Système des tontines
Formules d'épargne collective, les tontines ont été inventées au XVII siècle par le banquier
italien Lorenzo Tonti. Précurseurs de l'assurance vie, les tontines ont connu un véritable
âge d'or. Elles sont encore pratiquées de nos jours par des institutions ad hoc, dénommées
« sociétés à la forme tontinière ».
La société à forme tontinière réunit ses adhérents en groupe distincts dénommés
« associations ». Chaque association est constituée pour une durée prédéfinie, comprise
entre dix ans au moins et vingt-cinq ans au plus. A son expiration, les fonds provenant de la
capitalisation de l'ensemble des cotisations versées par les adhérents, déductions faite de
la partie affectée aux frais de gestion, sont répartis entre les membres survivants. Cette
répartition est effectuée en tenant compte de l'âge de chacun des adhérents et de ses
versements. Les fonds de chaque association doivent être gérés séparément. Pour être
valablement constituée, l'association doit comprendre au moins 200 membres. La durée
pendant laquelle une association reste ouverte à de nouveaux adhérents doit être
inférieure d'au moins cinq ans à sa durée totale (autrement dit, chaque association est
fermée à de nouvelles adhésions au moins cinq ans avant son terme : le législateur a voulu
ainsi éviter que des « prédateurs » n'arrivent au dernier moment pour faire main basse sur
la cagnotte).
L'adhérent à une tontine parie sur sa survie sans pouvoir connaître le montant de la
somme qu'il percevra à terme, s'il est vivant à cette date. Il est en effet interdit aux sociétés
à la forme tontinière de garantir à leurs adhérents que la liquidation des associations dont
ils font partie leur procurera une somme déterminée à l'avance. C'est ce qui distingue la
tontine de l'assurance vie.
1.2.3. Fonctions de l’assurance
L’assurance joue des rôles multiples. Ses principales fonctions peuvent être regroupées en
fonctions directes et en fonctions indirectes.
a. Fonctions directes
La première fonction de l'assurance est d'indemniser ceux qui ont été victimes (particuliers
et entreprises) d'un préjudice lors de la réalisation des risques assurés. Elle permet de
répartir les conséquences dommageables des risques pour que la perte pèse légèrement
sur beaucoup plutôt que lourdement sur quelques personnes. Les particuliers se
répartissent leurs risques en se procurant de l’assurance et les assureurs en font de même
avec la réassurance.
L'assurance remplit également une fonction de sécurité financière tant du point de vue
individuel que du point de vue général.
Au regard de l'assuré, l'assurance a pour rôle fondamental de lui conférer la sécurité et la
tranquillité d’esprit dont il a besoin. L'assuré particulier sait qu'il conservera, grâce à
l'assurance, un minimum de moyens d'existence, malgré les malheurs qui peuvent le
frapper au cours de sa vie. Ce besoin de sécurité individuelle auquel répond l'assurance est
d'autant plus grand aujourd'hui que la vie moderne se caractérise par un accroissement
des risques, donc par une augmentation de l'insécurité. L'assurance devient ainsi une
véritable nécessité pour l'homme qui se retrouve exposé à de multiples risques (incendie,
vol, responsabilité) contre lesquels il devra se protéger. Ceux qui sont assurés et qui, par
exemple, ont été victimes d'un vol, ont la garantie qu'ils seront remboursés. Ceux dont le
domicile a été incendié, savent que leur maison sera reconstruite.
D'un autre côté, l'assurance contribue à conserver les forces productives du tissu industriel
(travail et capital), tout au moins de les reconstituer. L'entreprise peut redémarrer son
activité immédiatement après un sinistre grâce à la prise en charge de l’assureur.
L’assurance devient ainsi un facteur de production. Elle accroît d'autant plus la puissance
économique que les biens nouveaux substitués aux biens détruits peuvent être d'un
rendement supérieur, mais aussi par son action préventive en incitant ou même en
obligeant les assurés à utiliser les procédés les plus perfectionnés et sûrs.
Le rôle économique et social de l'assurance est donc évident. Il s'agit pour l'assureur de
garantir à l'entreprise, à l'individu et à sa famille, la sécurité de leurs revenus et de leur
patrimoine contre tous les risques auxquels ils sont exposés. En d'autres termes,
l'assurance contribue au bien-être social.
b. Fonctions indirectes
L'assurance est une source de financement non négligeable pour l’économie. Elle permet,
par l'accumulation des primes collectées sur les assurés, la constitution d’importants
capitaux. Les compagnies d'assurance doivent donc gérer ces sommes pour le compte des
assurés et parfois pendant un temps assez long. Elles sont obligées de constituer des
réserves (provisions) et de les représenter par des actifs équivalents, de sorte qu’elles
stimulent l’économie via leurs investissements, notamment en achetant les obligations
émises par les gouvernements.
L’assurance facilite également l’octroi du crédit en protégeant à la fois les investissements
des prêteurs et ceux des emprunteurs.
Elle constitue une source d’emplois, directs et indirects, non négligeable : employés des
entreprises d’assurance, garages qui ne font affaires qu’avec des assureurs, etc.
Enfin, rappelons que les compagnies d'assurance jouent un rôle assez appréciable dans la
prévention des risques et l’innovation technologique. Elles participent au financement des
programmes de préventions et de recherches dans la gestion des risques de pointe, à
l’organisation des campagnes d'informations et de sensibilisation à la sécurité routière
pour susciter des changements de comportement chez les conducteurs, etc. Les
professionnels (ingénieurs, médecins, avocats, etc.) ne seraient pas disposés à offrir leurs
services s’ils n’avaient pas la possibilité de se protéger contre le risque lié à la
responsabilité civile, surtout avec la tendance de la société à la judiciarisation.
1.2.4. Conditions d'assurabilité d'un risque
a. Risque techniquement assurable
Pour être assurable, le risque doit remplir certaines conditions :
o le risque contre lequel on s'assure doit se situer dans le futur. Pour un événement
déjà réalisé, il n’y a plus de risque ;
o la réalisation du risque doit être un événement aléatoire. L'événement assurable
doit être imprévisible et sa matérialisation doit être due au hasard. Cependant, ce
risque ne saurait être impossible ou certain ;
o sa survenance ne doit pas dépendre exclusivement de la volonté de l’une des parties
intéressées. Un acte volontaire ou fautif peut être couvert par les assurances de
responsabilité, à condition que la conséquence soit distincte de ce que voulait
l’auteur (un automobiliste qui brûle le feu rouge et renverse mortellement un piéton
par exemple) ;
o l’événement aléatoire doit être suffisamment prévisible pour qu’on pense s’en
prémunir par l’assurance. L'assureur doit être en mesure de déterminer la
probabilité de réalisation du risque, ou tout au moins son ordre de grandeur, sinon il
lui serait impossible d’en déterminer le prix. Il doit disposer à cet effet d'éléments
statistiques en quantité suffisante et présentant une fiabilité satisfaisante ;
o le coût du risque doit être évaluable. La réalisation du risque donne lieu à des
dommages que l’assureur doit réparer. Pour ce faire, il doit donc pouvoir déterminer
le montant des dommages ;
o les risques assurés doivent être suffisamment nombreux, afin que la mutualisation
puisse fonctionner correctement : un nombre d'assurés trop faible produirait des
résultats très aléatoires, rendant impossible l'activité d'assurance ;
o la survenance de l'événement assuré doit être indépendante d'un individu à l'autre.
En d'autres termes, la probabilité que l'événement affecte un individu n'est pas
influencée par le fait qu'il en ait affecté un autre ;
o la réalisation du risque doit être univoque. Il doit être facile de déterminer si
1 2 1
(A∩B) = {3} P(A∩B) = ; P(B) = = ,
6 6 3
1
1 6 1
d’où P(A/B) = 6 = × = .
2 6 2 2
6
P(A/B) veut dire la probabilité de tirer {1, 2, 3} sachant que j’ai tiré {3, 4}.
e. Système complet d’événements
On appelle système complet d'événements tout ensemble (A1, A2,…, An) fini ou
dénombrable d’événements deux à deux incompatibles dont la réunion donne l’événement
certain Ω. Autrement dit, un n uplets (A1, A2,…, An) est un système complet d’événement si
et seulement si :
⋃ni=1 Ai = Ω ∶ événement certain
{ et
P(Ω) = 1 et ∀i ≠ j, Ai ∩ Aj = ∅
P(A ∩ T)
Or P(A/T) = ⟹ P(A ∩ T) = P(A/T) ∗ P(T)
P(T)
̅ } un système complet d’événements. Alors,
Soit Ω = {T,T
P(T) ∗ P(A/T) P(T) ∗ P(A/T)
P(T/A) = = et c ′ est la formule de
̅) P(T) ∗ P(A/T) + P(T
P(A ∩ T) + P(A ∩ T ̅) ∗ P(A/T
̅)
Propriétés :
o ∀x ∈ ℝ, 0 ≤ FX (X) ≤ 1
o Fx est une fonction croissante
o limX→−∞ FX = 0
o limX→+∞ FX = 1
o ∀ a et b avec a≤ b, P(a ≤ X ≤ b) = Fx (b) − Fx (a)
c. Loi et moments d’une variable aléatoire discrète
Une variable aléatoire discrète est une variable aléatoire dont les valeurs possibles sont
dénombrables.
i. Fonction de répartition
Soit X une variable aléatoire discrète qui peut prendre les valeurs xi : (1≤ i ≤ n) avec les
probabilités pi :
n
∑ pi = 1
i=1
La fonction de répartition de X est :
𝑥𝑖 1 2 3 4 5 6 Total
𝑝𝑖 1 1 1 1 1 1 1
6 6 6 6 6 6
E(X) = ∑ xi ∗ P(X = xi ) .
i=1
Par définition, l’écart type σ(X) de la variable aléatoire X est σ(X) = √V(X). Dans notre
exemple de dé, on a :
E(X) = 3,5
6 6
1 1
E(X 2)
= ∑ P(X = xi ) ∗ xi2 = ∗ ∑ xi2 = (12 + 22 + 32 + 42 + 52 + 62 ) = 15,17
6 6
i=1 i=1
2
D’où, V(X) 15,17 − 3,5 = 2,92 et √X = 1,71.
Une propriété important de la variance est son invariance par translation et changement
d’unité :
V(aX + b) = a2 V(X), avec a et b des constantes.
d. Loi et moments d’une variable aléatoire continue
Une variable aléatoire continue est une variable aléatoire dont les valeurs possibles sont un
sous ensemble continu de ℝ.
En assurance, les variables aléatoires continues et positives permettent de modéliser le
coût des sinistres. En effet, le montant du dommage subi par l’assuré est à priori illimité et
peut prendre toutes les valeurs positives possibles.
Soit X une variable aléatoire continue. On appelle densité de X la fonction f(x) tel que :
P(x ≤ X ≤ x + dx) = f(x)dx
∀x ∈ ℝ, f(x) ≥ 0
Avec {
∞
∫−∞ f(x)dx = 1
On en déduit le lien entre la fonction de densité et la fonction de répartition :
x
FX (x) = P(X ≤ x) = ∫ f(t)dt
−∞
∑ Xi
i=1
Pour estimer cette valeur, on suppose en général que les Xi sont des variables
indépendantes (le coût du sinistre d’un assuré particulier n’est pas corrélé à celui d’un
autre), distribuées suivant la même loi, de même espérance et de même variance.
On a alors :
n
E (∑ Xi ) = nE(X)
i=1
et
n
V (∑ Xi ) = nV(X)
{ i=1
Sn = ∑ X i
i=1
On dit que Sn suit une loi Binomiale de paramètres n et p, notée ℬ(n, p) avec :
P(Sn = k) = Cnk pk (1 − p)n−k
L’espérance mathématique et la variance de la variable aléatoire Sn sont données par :
E(Sn ) = np
{
V(Sn ) = np(1 − p)
La loi Binomiale se prête bien à la modélisation du nombre de sinistres touchant un
portefeuille dans les formes d’assurances pour lesquelles au plus un sinistre sur la période
de référence est possible pour chaque police, avec indépendance des périodes.
Si Sn et Sm sont deux variables indépendantes suivant des lois Binomiales respectivement
Sn ↝ ℬ(n, p) et Sm ↝ ℬ(m, p) alors (Sn + Sm) ↝ ℬ(n + m, p).
iv. Loi de Poisson de paramètre 𝜆
On dit qu’une variable aléatoire X suit une loi de Poisson de paramètre λ (λ > 0), noté
λk
𝒫 (λ)si et seulement si pour tout entier k, P(X = k) = e−λ .
k!
Loi des évènements rares, la loi de Poisson modélise bien le nombre de sinistres d’une
police individuelle.
Propriétés :
On montre que son espérance et sa variance vérifie E(X) = V(X) = λ.
Si X1 suit une loi de Poisson de paramètre λ1 et X2 une loi de Poisson de paramètre λ2 , avec
X1 et X2 indépendants, alors (X1 + X2 ) suit une loi de Poisson de paramètres (λ1 + λ2 ).
Remarque : Lois de Poisson mélange
La loi de Poisson modélise mal le nombre de sinistres d’un portefeuille en raison de
l’hétérogénéité des assurés (exemple RC automobile).
Pour tenir compte de l’hétérogénéité du portefeuille, on peut considérer que le nombre
moyen de sinistres varie d’un assuré à l’autre. Il est alors une variable aléatoire λΘ, avec
λ constante et E(Θ) = 1.
v. Loi Binomiale Négative
La variable aléatoire X, comptant le nombre d’épreuves indépendantes k nécessaires à
l’obtention de n succès dans une succession d’épreuves de Bernoulli, suit une loi Binomiale
Négative. On le note 𝑁é𝑔ℬ(n, p), avec :
n−1 n
P(X = k) = Ck−1 p (1 − p)k−n , k, n ∈ ℕ et k ≥ n.
Dans le cas de la loi Binomiale Négative, le nombre de succès n est connu et l’on cherche le
nombre d’épreuves k, nécessaire pour obtenir les n succès. Ainsi le dernier évènement est
connu car les épreuves cessent avec l’obtention du nieme succès et l’on choisit n-1 objets
parmi k-1.
Son espérance mathématique et sa variance sont données par :
n
E(X) =
p
1−p
V(X) = n 2
{ p
vi. Loi Géométrique
Lorsque le nombre de succès n est égal à 1, la loi de la variable aléatoire discrète X porte le
nom de loi de Pascal ou loi Géométrique de paramètre p telle que :
P(X = k) = pqk−1 avec k ∈ ℕ∗ .
Son espérance mathématique et sa variance sont données par :
1
E(X) =
p
et
1−p
V(X) =
{ p2
La distribution est symétrique par rapport à μ qui caractérise donc la tendance centrale.
Quant à σ, il caractérise la dispersion de la distribution. Plus il est grand, plus des valeurs
grandes ou petites par rapport à la moyenne μ deviennent probables. Les points d'inflexion
se trouvent à (μ − σ) et (μ + σ).
Remarques :
1°) Toute variable aléatoire normale de paramètres μ et σ2 peut se ramener à une loi
normale centrée et réduite 𝒩(0, 1).
X−μ
Si une variable aléatoire X suit une loi normale 𝒩 (μ, σ2 ), alors : est distribuée
σ
suivant la loi normale 𝒩(0, 1).
Soit X ↝ 𝒩(0,1), alors :
{ 0, sinon
Et vérifie :
σ2
E(X) = exp(μ + )
{ 2
et
V(X) = exp(2μ + σ2 )
α−1
βα e−βx
f(x, α, β) = x pour x ≥ 0
Γ(α)
{0, sinon
Elle vérifie :
α
E(X) =
β
et
α
V(X) = 2
{ β
iv. Loi Exponentielle
On appelle loi Exponentielle de paramètre > 0 la loi de probabilité absolument continue
dont une densité est donnée par :
f(x) = e−x pour x ≥ 0
{
0, sinon
Elle vérifie :
1
E(X) =
et
1
V(X) = 2
{
On observe que la loi exponentiel est un cas particulier de la loi Gamma avec α = 1.
La loi exponentielle sert à décrire l'occurrence d'événements rares et indépendants. En
effet, on a :
∀a ≥ 0, ∀h ≥ 0, P(X > a + h|X > a) = P(X > h)
Si les temps d'occurrence d'un phenomene suivent une loi exponentielle de paramètre ,
alors, pour chaque t ≥ 0, le nombre d'événements intervenus dans un intervalle de temps
de longueur t suit une loi de Poisson de paramètre t.
2.1.6. Loi des grands nombres et théorème de la limite centrale
a. Loi des grands nombres
La loi des grands nombres exprime le fait que les caractéristiques d'un échantillon aléatoire
se rapprochent d'autant plus des caractéristiques statistiques de la population que la taille
de l'échantillon augmente.
Formellement :
Soit (Xn )n≥1 une suite de variables aléatoires indépendantes et de même loi, d’espérance μ
et de variance σ2 .
n
Sn
Si on pose Sn = ∑ Xi , alors pour tout ϵ > 0, lim P {| − μ| ≥ ϵ} = 0
n→∞ n
i=1
Sn
On dit que pour n grand, converge presque surement vers μ.
n
b. Théorème limite centrale
Soit (Xn )n≥1 une suite de variables aléatoires indépendantes et de même loi, d’espérance μ
et de variance σ2 . Si on pose
n
Sn = ∑ X i
i=1
L’espérance mathématique et la variance de la variable aléatoire Sn sont données par :
E(Sn ) = nE(Xi ) = nμ
{
V(Sn ) = nV(Xi ) = nσ2
Alors pour n assez grand, la loi normale 𝒩 [E(Sn ), V(Sn )] = 𝒩 (nμ, n𝜎 2 ) est une bonne
approximation de la loi de Sn.
Ce qui revient au même de dire que :
Sn − E(Sn ) Sn − nμ
= suit approximativement la loi normale centrée réduite 𝒩 (0, 1).
√V(Sn ) σ√n
La loi normale apparaît comme la loi limite quelle que soit la loi des Xi (il faut juste que μ et
𝜎 existent). Ceci montre le caractère universel des lois normales et leur importance. La loi
normale est la loi limite quand n → ∞. En pratique, l’approximation de la loi de la somme
par une loi normale est bonne lorsque n ≥ 30.
2.1.7. Approximation des lois usuelles
On peut signaler les approximations suivantes qui sont utiles. Les deux premières sont en
fait des cas particuliers du théorème central limite.
a. Loi Binomiale et loi Normale
Considérons la loi binomiale ℬ(n, p) avec q = 1 − p. Cette loi peut être approchée par la
loi normale 𝒩 (np, npq) sous réserve que 0,4 ≤ p ≤ 0,5 et n ≥ 50. Une autre condition
admissible est npq ≥ 15.
b. Loi de Poisson et loi Normale
La loi de Poisson 𝒫 (λ) peut également être approché par la loi 𝒩 (λ, λ) à condition que
λ ≥ 15.
Remarque :
Dans les deux cas qu’on vient de voir, on approche une loi discrète par une loi continue. Il
conviendrait alors d’appliquer la correction dite « de continuité ». Par exemple, si la
variable aléatoire X suit la loi de Poisson 𝒫 (λ) et si λ ≥ 15, les égalités suivantes sont vraies
de manière approchée, pour tout entier k ∈ ℕ.
k + 0,5 − λ
P(X ≤ k) = F𝒩(0,1) ( )
√λ
et
k − 0,5 − λ
P(X < k) = F𝒩(0,1) ( )
{ √λ
Il en résulte que les probabilités individuelles sont données par l’égalité :
k + 0,5 − λ k − 0,5 − λ
P(X = k) = F𝒩(0,1) ( ) − F𝒩(0,1) ( )
√λ √λ
c. Loi Binomiale et loi de Poisson
Généralement utilisée pour la modélisation des événements rares, la loi de Poisson fût
introduite comme une approximation de la loi Binomiale ℬ(n, p) lorsque n est
λ
suffisamment grand avec p = .
n
b. Justification de l’intérêt
Plusieurs raisons sont avancées pour justifier l’existence et l’utilisation de l’intérêt, parmi
lesquelles on peut citer :
o la privation de consommation : Lorsqu’une personne (le prêteur) prête une somme
d’argent à une autre (l’emprunteur), elle se prive d’une consommation immédiate. Il
est ainsi normal qu’elle reçoive en contrepartie une rémunération de la part de
l’emprunteur pour se dédommager de cette privation provisoire ;
o la prise en compte du risque : Une personne qui prête de l’argent, le fait pour une
certaine durée. Elle court, dès lors, un risque inhérent au futur. La réalisation de ce
risque résulte au moins des éléments suivants :
l’insolvabilité de l’emprunteur : dans le cas où l’emprunteur se trouve
incapable de rembourser sa dette, lorsque celle-ci vient à échéance, le prêteur
risque de perdre l’argent qu’il a déjà prêté. Il est alors normal qu’il exige une
rémunération pour couvrir le risque encouru et dont l’importance sera
appréciée en fonction de la probabilité de non remboursement ;
l’inflation : entre la date de prêt et la date de remboursement, la valeur de la
somme prêtée peut diminuer à la suite d’une érosion monétaire connue
également sous le nom d’inflation. Le prêteur peut donc exiger une
rémunération pour compenser cet effet.
c. Intérêts simples et intérêts composés
Un placement est dit à intérêts simples lorsque les flux provenant du placement ne sont pas
replacés et portent pas eux-mêmes intérêt. Les intérêts simples sont calculés sur le capital
initial et versés périodiquement.
Un placement est dit à intérêts composés lorsque les flux provenant du placement sont eux-
mêmes replacés et portent intérêts. Les intérêts sont ajoutés au capital initial et portent
intérêts à partir de leur capitalisation.
Sauf si on précise qu’il est à intérêts simples, un placement ou un emprunt sera toujours
considéré comme étant à intérêts composés.
2.2.2. Capitalisation et actualisation
a. Principe
D’après ce qui précède, le taux d’intérêt apparaît comme le taux de transformation de
l’argent dans le temps. Cette relation entre temps et taux d’intérêt signifie que deux
sommes d’argent ne sont équivalentes que si elles sont égales à la même date.
Dès lors, pour pouvoir comparer deux ou des sommes disponibles à différentes dates, le
passage par les techniques de calcul actuariel (capitalisation et actualisation) devient
nécessaire.
b. Valeur acquise
i. Valeur acquise d'un capital C
La valeur acquise Cn par un capital C placé au taux annuel i pendant n années est la valeur
de ce capital majoré des intérêts successifs des n années.
Elle se calcule par la formule suivante :
o Intérêts simples : Cn = C0 ∗ (1 + n ∗ i)
o Intérêts composés : Cn = C0 ∗ (1 + i)n
ii. Valeur acquise d'une annuité certaine
Notations :
a = montant (constant) de chaque versement
i = taux annuel
n = nombre de versements
La valeur acquise d'une annuité est la somme des valeurs acquises de chaque terme de
l'annuité.
L'annuité est dite payable d'avance lorsque chaque versement a lieu en début de période.
On démontre que la valeur acquise d’une annuité payable d’avance est donnée par :
(1 + i)n − 1
a(1 + i)
i
L'annuité est dite à terme échue lorsque chaque versement a lieu en fin période.
On démontre que la valeur acquise d’une annuité payable à terme échue est donnée par :
(1 + i)n − 1
a
i
c. Valeur actuelle
i. Valeur actuelle d'un capital C
La valeur actuelle d'un capital futur C disponible dans n années est le capital C0 qu'il faut
placé à la date d'aujourd'hui à un taux d'intérêt i pour obtenir le capital C au bout des n
années.
Elle se calcule par la formule suivante :
o Intérêts simples : C0 = C ∗ (1 + n ∗ i)−1
o Intérêts composés : C0 = C ∗ (1 + i)−n
ii. Valeur actuelle d'une annuité certaine
La valeur actuelle d'une annuité est la somme des valeurs actuelles de chaque terme de
Puisque C0 ∗ (1 + p ∗ ip ) = C0 ∗ (1 + i)
On déduit 1 + p ∗ ip = 1 + i
D’où p ∗ ip = i
i
Et enfin ip =
p
i
Le taux proportionnel au taux i pour une période divisée en p sous-périodes est ip = .
p
Dans le cas d’une obligation in fine, le lien entre le taux de coupon de l’obligation et son prix
est donné comme suit en fonction du (des) taux du marché i et de sa maturité n :
𝑛
c∗N R
V=∑ +
(1 + i)t (1 + i)n
t=1
Il est supposé ici que le taux d’actualisation i reste constant dans le temps. Dans le cas
3,00
2,50
2,00
1,50
1,00
0,50
0,00 100
1
4
7
19
10
13
16
22
25
28
31
34
37
40
43
46
49
52
55
58
61
64
67
70
73
76
79
82
85
88
91
94
97
-0,50
-1,00
Généralement considéré comme un actif non risqué, l’obligation est pourtant soumise à
deux types de risques :
o le risque de défaut de l’emprunteur, qui se trouve dans l’incapacité d’honorer ses
engagements de payer les intérêts et/ou de rembourser l’obligation à l’échéance. La
valeur des obligations diminue donc lorsque le risque de défaillance de l’émetteur
augmente ;
o le risque de fluctuation du taux d’intérêt : la valeur des obligations à taux fixe
diminue lorsque les taux montent et augmente lorsque les taux diminuent. En effet,
La variation de la valeur pour une variation du taux d’actualisation est donnée par le calcul
de la dérivée première :
n
dV(r) Ft
= ∑ −t ∗
dr (1 + r)t+1
t=1
dV(r)
s’appelle la variation du titre.
dr
dV(r)
Notons − la variation approximative en pourcentage de V induite par une variation
dr
absolue de 1% de r.
n
dV(r) 1 t ∗ Ft
Nous obtenons la formule : S = − = ∗∑
Vdr V (1 + r)t+1
t=1
dV(r)
S=− s’appelle la sensibilité du titre. Elle est une mesure de risque de taux.
dr
∆V
La variation induite par une variation ∆r non infinitésimale du taux est alors appréciée
V
à l’aide de la relation approximative :
∆V dV(r)
= ∆r = −S∆r
V Vdr
Lorsque les flux sont tous positifs, la sensibilité de la valeur actuelle aux variations du taux
d’actualisation est nécessairement positive. Il en est bien sûr ainsi dans le cas des
obligations, dont la valeur de marche baisse quand les taux montent et réciproquement.
Elle s’interprète comme une durée moyenne. En effet, D est égal à la moyenne pondérée des
durées t correspondant aux différentes échéances. Le coefficient de pondération relatif à
Ft
l’échéance t est . Ce coefficient est égal à la contribution relative du flux Ft à la
V(1 + r)t
valeur V du titre, l’échéance t pesant d’autant plus lourd que le flux actualisé
Ft
correspondant est important.
(1 + r)t
La duration correspond donc à la position moyenne (centre de gravité ou barycentre) des
flux actualisés sur la flèche du temps.
La sensibilité et la duration d’une série de flux fixes sont donc reliées par la relation
D = S(1+r).
La sensibilité au taux d’un flux s’avère bien autant plus forte que sa durée moyenne est
élevée.
La sensibilité n’est applicable qu’aux flux fixes et n’a pas une utilisation en dehors de
l’évaluation du risque de taux.
Elle donne la sensibilité globale de l’instrument à une translation de la courbe des taux et
c’est seulement sous l’hypothèse de translation uniforme de la courbe des taux qu’on peut
généraliser cette sensibilité à des taux de diverses maturités.
Quelques propriétés de la sensibilité et de la duration :
o la sensibilité et la duration diminuent quand les taux augmentent : intuitivement, il
est clair qu’une hausse du taux d’actualisation réduit davantage le poids des flux
éloignés dans le temps que celui des flux rapprochés et de ce fait rapproche le centre
de gravité des flux actualisés ;
o dans la classe des titres à remboursement in fine, à durée donnée, la sensibilité et la
duration diminuent avec le taux facial (taux du coupon). En effet, le centre de gravité
des flux est d’autant plus proche de 0 sur la flèche du temps que le taux de coupon
est élevé.
Konan Eugène KOUADIO 45 Commissaire Contrôleur en Chef des Assurances
Généralités et Bases Techniques de l’Assurance MSTA&DESSA 2016-2018
mutualisation. Il paie les indemnités à verser aux sinistrés avec les primes reçues de tous
les assurés.
C’est la loi des grands nombres qui permet à l’assureur de pouvoir organiser la mutualité
afin de pouvoir tenir son engagement.
3.1.2. Assurance et loi des grands nombres
Notons n le nombre d’assurés de la mutualité, πi la prime payé par le ième assuré et Xi la
prestation que peut recevoir un assuré i. La prestation Xi peut être nulle ou positive en cas
de sinistre. C’est donc une variable aléatoire.
n
Pour que la mutualité des assurés réponde aux caractéristiques d’un portefeuille sain, elle
doit obéir aux conditions d’application de la loi des grands nombres. Les risques doivent
être identiques et indépendants les uns des autres. La loi des grands nombres est valable
pour des risques assez homogènes et assez indépendants.
Les risques sont homogènes s’ils sont de même nature (fréquence et intensité du risque de
même ordre) et de montants comparables. L’assureur doit donc effectuer une sélection des
risques qu’il accepte.
Exemple : Temporaire décès.
Capital en cas de décès : K = 10 millions FCFA, n = 10 000 assurés, p = 1% (probabilité de
décéder dans l’année). On note N le nombre de décès dans l’année.
Quelle est la loi suivie par N ?
N = ∑ Xi
i=1
Xi = 1 avec la probabilité p
Où { et
Xi = 0 avec la probabilité 1 − p
N est donc la somme d’une loi de Bernoulli.
E(N) = n ∗ p = 100
V(N) = n ∗ p ∗ (1 − p) = 100 × 0,99 = 99
A.N :
100 − 3,1 ∗ 9,95 ≤ N ≤ 100 + 3,1 ∗ 9,95
100 − 3,1 ∗ 9,95 ≤ N ≤ 100 + 3,1 ∗ 9,95
69,16 ≤ N ≤ 130,85
Il y a 99,9% de chance que N appartienne à l’intervalle [69; 131].
30,85
L’incertitude relative sur le nombre de décès est de = 31%.
100
On peut montrer que si on multiplie le nombre d’assurés par 100, l’incertitude relative est
de l’ordre 3,1%.
Un intervalle de confiance de N est toujours de la forme [E(N) − a; E(N) + a]. Avec un tel
intervalle, l’incertitude dans la détermination de N est de l’ordre de a.
On voit qu’en multipliant le nombre d’assurés par 100, on a divisé l’incertitude relative par
10.
Plus généralement, si on multiplie le nombre de risques par a, l’incertitude absolue est
multipliée par √a et l’incertitude relative divisée par √a.
Lorsque les risques sont identiques et indépendants, la loi des grands nombres dit, sous
certaines conditions, que le montant aléatoire des prestations à payer par l’assureur peut
être d’autant mieux prévu que le nombre d’assurés est plus grand.
La loi des grands nombres permet donc de diminuer l’incertitude relative qui pèse sur les
comptes de l’assureur.
Quand l’assureur couvre un grand nombre d’assurés, il n’y aura pas trop de variation
relative dans le nombre de sinistrés estimé initialement.
Remarques :
L’impératif d’homogénéité, notamment sur la valeur des risques, exige que l’assureur fixe
un montant maximum qu’il peut garantir par risque pour rester dans les normes de ses
prévisions statistiques.
Si les risques assurés ne sont pas suffisamment nombreux, homogènes et indépendants
pour que l’assureur puisse prévoir correctement la somme des sinistres, en d’autres
termes, si la loi des grands nombres ne peut pas s’appliquer, l’assureur ne refuse pas pour
autant de souscrire le risque.
Pour assurer l’homogénéité de son portefeuille, l’assureur dispose de deux techniques, la
coassurance et la réassurance.
Lorsque le montant à garantir sur un risque dépasse la valeur moyenne des risques de son
portefeuille de contrats, l’assureur a deux possibilités. Soit il se contente de souscrire une
fraction du risque, le reste étant garanti par d’autres assureurs, soit il souscrit la totalité du
X (1 − θ)X
Avec un traité de réassurance proportionnelle, le sort de l'assureur et du réassureur sont
liés. Ils courent les mêmes risques, l'assureur prenant à sa charge une fraction θ de ces
(1 − θ) ∑ π′′
i=1
Il cède donc une fraction (1 − θ) du chargement de gestion inclus dans la prime
commerciale,
n
d'une prime ou cotisation, unique ou périodique, à fournir à une autre partie appelée
assuré, une prestation spécifique en cas de survenance d'un événement déterminé tel que
décrit par le contrat »
On peut schématiser l’assurance comme suit :
Assuré
g. Dommage
Il s’agit d’une perte, d’une destruction, d’une atteinte corporelle, d’un manque à gagner. Le
dommage peut être de trois ordres :
o dommages matériels : dégâts causés à des immeubles, à des objets, à des substances
ou à des animaux ;
o dommages corporels : atteinte corporelle à la suite d'un accident, et leurs
conséquences ;
o dommages immatériels : tous les dommages autres que corporels ou matériels. Ils
désignent notamment les préjudices économiques, financiers et moraux. On
distingue habituellement :
les dommages immatériels consécutifs qui sont ceux consécutifs à
un sinistre causant un dommage matériel ou corporel garanti ;
les dommages immatériels non consécutifs qui sont, soit ceux qui font suite à un
dommage matériel ou corporel non garanti, soit ceux qui surviennent en
l'absence de tout dommage matériel ou corporel.
h. Contrat collectif ou contrat groupe
C’est un contrat d’assurance souscrit par une personne morale, ou par un chef d’entreprise,
qui a alors la qualité de souscripteur, au profit d’un groupe d’adhérents et de leurs
éventuels bénéficiaires. Il doit exister un lien de même nature entre les adhérents et le
souscripteur.
Le contrat d’assurance pourra être modifié entre le souscripteur et l’assureur, sans avoir à
solliciter l’accord individuel des adhérents.
i. Intermédiaires
Les intermédiaires sont des personnes physiques ou morales qui présentent les contrats
d’assurance au public. Au nombre des intermédiaires figurent :
o l’agent général : C’est une personne physique ou morale nommée au travers d’un
traité par la compagnie pour être son mandataire auprès des assurés. Les rapports
entre l’assureur et son agent général sont régis par la règle d’exclusivité qui oblige
l’agent général à réserver l’exclusivité de sa production à l’assureur qui l’a nommé ;
o le courtier d’assurance ou assureur conseil : Il peut être une personne physique ou
une personne morale. C’est un commerçant qui exerce son activité en dehors de tout
lien d’exclusivité contractuelle avec une ou plusieurs entreprises d’assurance.
Mandataire de ses clients, en cas de faute, il engage en principe sa responsabilité
professionnelle ;
o le mandataire non salarié : Entre dans cette catégorie la personne physique non
salariée ou personne morale, autre qu’agent général d’assurances, mandatée par une
o soit une compensation collective : Au sein d'une collectivité dont l'âge moyen varie
peu, l'assureur répartit la charge du groupe au prorata des capitaux assurés, ce qui le
conduit à réclamer une prime plus élevée pour les éléments les plus jeunes du
groupe et une prime moins élevée pour les éléments les plus âgés du groupe.
3.4. CADRE COMPTABLE ET REGIME FINANCIER DES ENTREPRISES
D’ASSURANCE
Les activités de la société d’assurance s’exercent dans un cycle de production inversé. Elle
encaisse les primes avant de fournir les prestations, longtemps après, si le risque assuré se
réalisait. Contrairement à une entreprise classique, la société d’assurance ne connaît donc
pas son prix d’achat (le montant des sinistres qui surviendront) au moment où elle fixe son
prix de vente (le montant de la prime payée par les assurés).
La gestion comptable et financière de l’entreprise d’assurance exige par conséquent qu’elle
soit toujours en mesure de tenir ses engagements envers les assurés et bénéficiaires de
contrats.
Aussi, pour assurer la protection des assurés et bénéficiaires de contrats, le Législateur a
enserré les opérations d’assurances dans un ensemble de réglementations en vue de
garantir une plus grande sécurité.
La société d’assurance se voit donc imposer un cadre comptable et un régime financier qui
visent sa sécurité financière et sa solvabilité. En effet, il est important de s’assurer que la
société est solvable actuellement et qu’elle le restera jusqu’à ce qu’elle ait fini de remplir
ses engagements en cours.
Les règles régissant la comptabilité et le régime financier particuliers applicables aux
sociétés d’assurance sont édictées par les Livre IV et Livre III, Titre III du code des
assurances CIMA.
3.4.1. Principes généraux
L'information la plus complète et la plus fiable d’une entreprise est donnée par la
comptable. Pour ce faire, elle doit répondre à des normes et fournir une image fidèle de
l’activité.
Du fait de son cycle de production inversé qui induit des risques particuliers, le législateur
a défini un plan comptable spécifique qui fixe les normes d’enregistrement des différentes
opérations résultant de l’activité des sociétés d’assurance. En plus des états de synthèse
annuels classiques, les entreprises d’assurance doivent établir des états statistiques
d’analyse portant sur les différents aspects de leurs activités. L’ensemble du dossier
composé de ces éléments, complétés par des informations administratives et des rapports
sur la gouvernance, sont transmis annuellement aux autorités de contrôle. Il sert de base au
contrôle sur pièces.
La réglementation des assurances a adopté l’approche du prix d’achat ou coût historique
Actif Passif
A = Valeurs de ce que la société Situation nette = A-B
possède (immeubles, obligations,
B = Valeurs des dettes
actions, trésorerie)
Total Bilan Total Bilan
L’inversion du cycle de production modifie dans une certaine mesure la perception du bilan
de la société d’assurance. Le bilan montre comment l’assureur couvre ses engagements
envers les assurés (les prestations à payer) par des placements en investissant les primes
fixées à priori et encaissées. L’actif d’une entreprise d’assurance est donc composé
essentiellement des placements effectués avec les primes collectées.
Le passif réel (dettes contractées envers les tiers) est constitué essentiellement des
provisions dites techniques, correspondant aux engagements contractés envers les assurés.
La situation nette est la différence entre actif et passif réel. Ce sont les fonds propres de
l’assureur. La situation nette doit être positive, sinon, l’entreprise est en situation de faillite
virtuelle ou insolvable (elle ne peut plus honorer ses dettes exigibles avec la trésorerie
disponible).
Les fonds propres s’accroissent avec les bénéfices et diminuent avec les pertes. Leur niveau
garantit donc, dans une certaine mesure, la solvabilité de l’assureur.
La variation de la situation nette sur une période (généralement année civile), appelée
exercice, forme le résultat de l’exercice. Le compte de résultat permet d’expliquer la
formation de ce résultat. Il est constitué de compte de charges et de produits. Le résultat de
l’assureur provient de la différence entre les produits de (essentiellement les primes
émises) et les charges (essentiellement les sinistres payés ou à payer).
En zone CIMA, le résultat de la société d’assurance est résumé au travers du compte
d’exploitation générale, qui permet de dégager le résultat d’exploitation, et du compte de
perte et profits qui, à partir du résultat d’exploitation, évalue les opérations hors
exploitation pour dégager le résultat patrimonial net.
3.4.3. Contrôle et régime financier des sociétés d’assurance
L’inversion du cycle de production fait que l’assuré, quand il paie sa prime, ne sait pas si
l’assureur sera en mesure de respecter son engagement ou pas. Il achète une promesse et
ne peut en général contrôler la solvabilité de l’assureur. Or, il existe un risque que
l’assureur fasse faillite et n’honore pas les engagements pris dans le cadre des contrats
souscrits par les assurés et déjà payés.
C’est pour lutter contre ces risques que les pouvoirs publics ont réglementé l’activité
d’assurance (existence d’une réglementation spécifique à cette activité, le code des
assurances CIMA) et soumettent les sociétés d’assurance à un contrôle permanent (assuré
par la Commission Régionale de Contrôle des Assurances dans la zone CIMA), de manière à
assurer le bon fonctionnement du secteur.
L’exercice de l’activité d’assurance est subordonné à l’obtention préalable d’une
autorisation administrative, l’agrément. Cet agrément peut être retiré à tout moment dès
lors que l’autorité juge que la société n’est plus apte à faire face à ses engagements.
L’objectif principal du contrôle est la sauvegarde des intérêts des assurés et bénéficiaires
de contrats.
Les éléments examinés par le contrôle constituent ce qui est convenu d’appeler les trois
piliers de la solvabilité des sociétés d’assurances :
o la suffisance des provisions techniques : les provisions techniques doivent être
prudemment calculées, suffisantes pour le règlement intégral des engagements
envers les assurés ou bénéficiaires de contrat (article 334 du code des assurances) ;
o la qualité des placements : les actifs admis en représentation des engagements de
l’assureur doivent être sûrs (pas de risque de dépréciation), liquides (faciles à
vendre en cas de nécessité), rentables et congruents (exprimés dans la même devise
que les engagements) (article 335 du code des assurances) ;
o provision pour participation aux bénéfices (PB) : montant des participations aux
bénéfices attribuées aux bénéficiaires de contrats (articles 81 et suivants du code
des assurances) lorsque ces bénéfices ne sont pas payables immédiatement après la
liquidation de l'exercice qui les a produits. Le code des assurances fixe un délai de
trois ans aux sociétés d’assurance pour les attribuer aux contrats.
b. Notions comptables de prime
i. Primes acquises
La notion de prime acquise peut être mise en exergue au niveau du compte d’exploitation
générale ou des états statistiques (états CIMA) :
o Primes acquises à un exercice comptable : Elle ressort du compte d’exploitation
générale et résulte de la correction des émissions nettes d’annulations par la
variation des provisions de primes :
Primes acquises comptables = Primes et accessoires, nets d’annulation (tous
exercices) + PREC et PAP à l’ouverture de l’exercice-PREC et PAP à la clôture.
Les primes acquises à un exercice comptable ressortent au crédit du compte
d’exploitation générale sous la rubrique « primes de l’exercices ». Elles sont
rapprochées des prestations et frais de l’exercice pour déterminer le taux de
S
sinistres à primes, noté , de l’exercice comptable.
P
o Primes acquises à un exercice de compétence ou de référence : On parle aussi de
primes acquises statistiques, elles sont obtenues à travers le tableau A de l’état
statistique C10b. Elles sont calculées comme suit :
Primes acquises à un exercice de compétence =Primes reportées de l’exercice
précédent + Primes payables d’avance émises dans l’exercice + primes payables à
terme échu + primes à émettre – PAP de l’exercice courant et primes à reporter de
l’exercice courant.
ii. Primes acquises et non émises (PANE)
Ce sont des primes qui auraient dû être émises au cours de l’exercice et qui ne le seront
effectivement qu’au cours de l’exercice suivant. Elles résultent de contrats dont les primes
sont calculées à partir d’éléments qui ne sont connus avec exactitude qu’à la fin de l’année :
masses salariales, chiffres d’affaires, …, et dont les déclarations ne parviennent à la société
d’assurance qu’au mois de janvier de l’exercice suivant. Elles peuvent aussi provenir des
omissions des centres de production ou des retards administratifs. Elles peuvent être
obtenues également au travers d’une évaluation statistique.
En tout état de cause, le montant définitif à comptabiliser devra tenir compte de la PREC, de
la commission d’acquisition et des éléments de cession en réassurance.
Représentation Représentation
Types d'actifs
minimale maximale
Valeurs d'Etat et
15% 50%
assimilés
Autres obligations
- 40%
et actions
En plus des actifs définis ci-dessus, sont aussi admises en représentation des engagements
réglementés des entreprises d’assurance une proportion des arriérés de primes et des
avances sur contrats, les recours et les créances sur les réassureurs avec des limitations
fixées par les articles 335-2, 335-3 et 335-10 du code des assurances.
de ∑ Xi .
i=1
Selon le principe de la prime pure, la différence entre le coût global et la prime pure globale
est supposée nulle. On a alors :
N ∗ π = ∑ Xi
i=1
Ainsi, la prime pure entrainant un résultat technique nul pour l’assureur vaut :
∑N Xi si Xi > 0
i=1 X i
π= → E(Xi ) avec Xi = {
N
0 sinon
Cette équation s’interprète :
Prime pure = coût moyen par contrat dans le portefeuille.
n ∑Ni=1 X i
On peut aussi écrire π = ∗ .
N n
Ce qui s’interprète :
Prime pure = fréquence ∗ coût moyen, où :
n
fréquence = = nombre moyen de sinistres par contrat
N
et
N
∑i=1 Xi
coût moyen = = coût moyen par sinistre
{ n
Remarques :
o Lorsque la prime d’assurance est tout juste égale à l’espérance d’indemnité, on dit
que la prime est actuariellement équitable ou actuarielle. C'est le « juste prix » du
risque, c’est-à-dire le prix proportionnel au risque transféré ;
o C’est un résultat asymptotique : n doit être grand ;
o Cette approche ne marche que pour les risques indépendants, elle n’est pas valide
pour les catastrophes naturels ;
o Homogénéité des risques : nécessité de segmenter le portefeuille et établir un tarif
segmenté ;
b. Insuffisance de la prime pure : chargement de sécurité et prime de risque
Soit un portefeuille composé de n assurés et Xi une suite de variables aléatoires,
indépendants et identiquement distribués, de paramètres (𝜇, 𝜎 2 ) et décrivant le coût du
sinistre. Si l’assureur n’encaisse que la prime pure, le théorème de la limite centrale
implique que la loi du résultat d’exploitation
n
En moyenne, l’assureur fait donc une perte une année sur deux.
Si l’assureur encaisse par police une prime πinf < μ, alors :
n
∑ni=1 Xi
P(déficit) = P [(nπinf − ∑ Xi ) < 0] = P [(πinf − ) < 0]
n
i=1
∑ni=1 Xi
P(déficit) = P [(μ − ) < μ − πinf ]
n
√n ∑ni=1 Xi √n
P(déficit) = P [ (μ − )< (μ − πinf )] ≅ 1
σ n σ
Pour améliorer sa solvabilité, l’assureur peut demander aux assurés un peu plus que le prix
du risque.
La prime de risque πr s’obtient par chargement (safety loading) de la prime pure. Le
chargement de sécurité ρ vient pour se faire s'ajouter à la prime pure. Il permet à l'assureur
de pouvoir résister à la volatilité naturelle des sinistres en corrigeant les écarts entre la
réalité observée et l’approximation induite par la loi des grands nombres. Le niveau du
chargement de sécurité dépend du principe de calcul de prime retenu par la compagnie.
Classiquement, le chargement de sécurité est exprimé sous forme d’un pourcentage de la
prime pure, de sorte que :
πr = (1 + ρ)π = (1 + ρ)E(X).
C’est le principe de l’espérance.
En reprenant notre modèle ci-avant, on a :
√n ∑ni=1 Xi √n
P(déficit) = P [ (μ − )< (μ − (1 + ρ)π)]
σ n σ
On sait que π = μ, donc :
√n ∑ni=1 Xi √n
P(déficit) = P [ (μ − )<− ρπ] = 0
σ n σ
Le chargement selon le principe de l’espérance est le plus simple, mais il n’apporte aucune
information sur les fluctuations de la distribution du coût du sinistre autour de sa
moyenne. Ce qui peut être dangereux pour l’assureur.
De même pour des sinistres dont le montant est constant, on s’attend à ce que la prime de
risque soit égale au montant du sinistre. Ce qui n’est pas le cas ici.
On pourrait donc lui préférer le chargement selon le principe de l’écart-type :
πr = π + ρσ(X)
X ind = ∑ Xi = ∑ ∑ Yij
i=1 i=1 j=1
Si les variables aléatoires Xi sont indépendantes, la prime unitaire est égale à l’espérance
de la charge totale de sinistre divisée par le nombre de contrats :
E(X ind )
π=
na
Ainsi, la prime pure demandée à chaque assuré pour couvrir la charge globale de sinistre
sur la période de garantie est égale à la moyenne, par contrat, du coût de sinistre.
b. Modèle collectif
Le modèle collectif ne prend plus les polices individuellement mais le portefeuille dans son
ensemble. On considère qu’il y a au cours de la période d’assurance un nombre aléatoire N
de remboursements de sinistres, on note Xi le ie remboursement, sans tenir compte de
l’assuré concerné. La charge globale de sinistres va être exprimée en fonction du montant
de chaque sinistre et non plus en fonction du montant total (éventuellement nul) des
sinistres générés par chaque police. Le modèle collectif voit le portefeuille comme un tout,
comme un collectif de risques.
Les coûts des sinistres touchant le collectif de risques sont modélisés par des variables
positives, indépendantes et de même loi. L’identique distribution des coûts dans le modèle
collectif s’explique par le fait qu’on ne cherche pas à savoir quelle assuré a causé le sinistre
et on supprime donc les différences de sinistralité existant entre les assurés du portefeuille.
En posant N = N1 + N2 + N3 + … Nna où na représente le nombre d’assurés. On peut
alors écrire :
na N
X coll = ∑ Xi = ∑ Yl
i=1 l=1
Remarque :
Le modèle individuel est équivalent au modèle collectif lorsqu’on représente la charge
annuelle des sinistres pour l’assuré i par :
Nl
Yl = ∑ Ylj
j=1
na na Ni N1 N na N
ind
X = ∑ Xi = ∑ ∑ Yij = ∑ Y1j + ⋯ + ∑ Ynaj = ∑ Yl = X coll
i=1 i=1 j=1 j=1 j=1 l=1
c. Décomposition fréquence-coût
Comme vu précédemment, démontrons dans le cadre du modèle du montant cumulé des
sinistres également que la prime pure est égale au produit de la fréquence probable par le
coût probable (moyen)des sinistres.
Si les variables Yij sont indépendantes entre elles pour tous i et tous j, identiquement
distribuées sachant Ni et si les variables Ni sont identiquement distribuées et
indépendantes entre elles pour tous i, alors on a :
na na Ni N
E (∑ Xi ) = ∑ ∑ Yij = E (∑ Yl )
i=1 i=1 j=1 l=1
na N N
na
Par conséquent, on a :
Prime pure = Espérance (charge annuelle aléatoire des prestations d’un assuré).
n
E[(∑i=1
a
Xi )] E(N)E(Y) N
π= = = E ( ) E(Y)
na na na
La prestation probable par assuré (prime pure) est le produit du nombre probable des
sinistres par assuré (ou fréquence probable) par le coût probable d’un sinistre.
Aussi :
π = E(Ni )E(Y)
On montre également que :
na N
V (∑ Xi ) = V (∑ Yl ) = E(N)V(Y) + V(N)[E(Y)]2
i=1 l=1
Cas particulier : Le nombre de sinistre sur un risque est distribué suivant une Loi de
Poisson de paramètre λ.
D’après les propriétés de la Loi de Poisson, N suit une Loi de Poisson de paramètre na λ avec
E(N) = V(N) = na λ.
Ainsi l’espérance et la variance de la charge de sinistres sur l’ensemble du portefeuille est
donnée par :
na N
na N
V (∑ Xi ) = V (∑ Yl ) = E(N)E(Y 2 ) = na λE(Y 2 )
i=1 l=1
Remarques :
Les hypothèses du modèle permettant d’obtenir ces caractérisations sont que les sinistres
Yi sont des variables indépendantes et identiquement distribuées et indépendantes des
variables N décrivant le nombre de sinistres :
o l’hypothèse d’indépendance entre les sinistres peut ne pas être vérifiée pour
certaines branches d’assurance comme l’assurance tempête, l’assurance inondation,
etc…, lorsque les sinistres sont causés par un même fait générateur ;
o sur une longue période, l’hypothèse de lois identiques pour les sinistres n’est pas
toujours valide. Il faut, par exemple, rajouter des coefficients d’actualisation qui
peuvent être compensés ou non par des effets d’inflation ;
donc le coût moyen des sinistres des individus ayant souscrit le contrat en question.
Un phénomène d’anti-sélection apparaît lorsque les conditions d’assurance, le tarif ou le
mode de commercialisation conduisent à rendre la souscription plus attractive pour les
clients présentant un risque aggravé et moins attractive pour les clients présentant un
risque faible ou moyen.
En fixant un tarif moyen π pour l’ensemble des contrats, les bons risques subventionnent
les mauvais risques. Pour des individus à bas risque, c'est-à-dire dont le coût moyen des
sinistres est faible, la prime demandée apparaîtra élevée par rapport à la prime actuarielle
(ou prime pure), tandis qu'elle sera considérée comme relativement faible par les hauts
risques. En présence d'information cachée sur les risques, les hauts risques seront donc
particulièrement demandeurs d'assurance, d'où l'expression antisélection. Quant aux bons
risques, ils peuvent être conduits à demander moins d'assurance, voire même à annuler
totalement leur demande d'assurance.
Si un assureur concurrent parvient à distinguer les assurés et propose un tarif π1 < π pour
les bons risques et un tarif π2 > π pour les mauvais risques, les bons risques vont quitter le
premier assureur. Le premier assureur va voir la proportion de mauvais risques dans son
portefeuille augmenter, entraînant une sous-tarification et des résultats négatifs.
Si le premier assureur réajuste à la hausse le tarif moyen π sans parvenir à distinguer les
assurés, l’incitation des bons risques à le quitter va encore augmenter.
La question se pose donc de savoir comment segmenter la population assurable et quels
critères de tarification retenir, et comment construire la grille tarifaire résultant de ce
découpage, sachant que :
o présenter un seul tarif à tous les assurés induit des risques d’antisélection, qui
justifient la nécessité d’une segmentation la plus fine possible de la population
assurable ;
o plus le découpage est fin, moins les observations effectuées pour chacune des classes
de la grille tarifaire sont statistiquement significatives (la loi des grands nombres).
La construction d’une grille de tarification nécessite de définir des classes de risques
suffisamment homogènes. Pour cela, on dispose de deux types de variables (appelées
critères de tarification) :
o de variables exogènes observables de l’individu et des biens assurés, qui apportent
des informations relatives au risque (sexe, âge, activité professionnelle, catégorie de
véhicule, zone géographique du risque, etc…) ;
o des variables endogènes, qui apportent des informations sur les réalisations
individuelles passées du risque : ces informations sont obtenues en interrogeant
l’assuré, notamment dans le formulaire de déclaration du risque (article 7 du code
des assurances).
La méthode de Chain Ladder s’appuie sur un tableau où sont consignés les paiements de
sinistres Cij cumulés pour l’exercice de survenance i à l’inventaire j :
∑n−j−1
i=0 Ci,j+1
̂fj = , j = 0, … , n
∑n−j−1
i=0 Ci,j
Pour l’exercice de survenance de survenance i :
o la charge de ultime est estimée par Ĉi,n = Ci,n−i ∗ ∏n−1 ̂
j=n−i fj ;
̂ i = Ĉi,n − Ĉi,n−i ;
o la provision R
̂ = ∑ni=1 R
o la provision totale à comptabiliser R ̂i
k
̂ i = Ci,j ∗
R − 1 , i = k + 1, … , n
C
∑kl=0 l,j
( Cl,n )
Rappelons qu’il existe une correspondance entre les coefficients de passage et les cadences
de règlements des sinistres :
1
Cadencej =
fj ∗ … ∗ fn−1
Pour son efficacité, la méthode des cadences de règlement exige :
o un calcul par branche, le rythme de liquidation varie d’une branche à l’autre. De
quelques mois à une année maximale en assurance maladie, il peut être de plusieurs
années pour les assurances de responsabilités civiles ;
o la permanence des procédures de gestion et de paiement des sinistres ;
o le paiement régulier des sinistres conformément aux clauses contractuelles ;
o des statistiques robustes, basées sur des exercices dont la charge est parfaitement
connue.
iii. Méthode des coûts moyens
Cette méthode consiste à appliquer aux sinistres connus en nombre un coût moyen estimé
à partir des données de la compagnie. Dans l’hypothèse où les coûts sont prévisibles, la
charge de sinistres est égale au nombre de sinistres, déclarés et non déclarés, que multiplie
le coût moyen.
Au fur et à mesure de la liquidation des sinistres d’un exercice de survenance, on a une
meilleure connaissance de la charge et du nombre de sinistres.
En conséquence, le coût moyen à retenir est celui des dossiers définitivement réglés, ce qui
constitue bien une estimation des engagements probables de la compagnie :
o les coûts moyens doivent être suffisamment diversifiés pour tenir compte des
différents types de risques couverts (bris de glace, matériel,…) ;
o ils doivent être actualisés (variation des coûts de réparation, inflation,…) pour
intégrer le fait qu’il s’agit d’estimations du passé appliquée à des charges futures
probables.
La méthode des coûts moyens suppose une bonne qualité du dénombrement des sinistres
et une définition rigoureuse de celui-ci. Il doit être précisé par exemple le traitement des
cas où le sinistre conduit à une prestation nulle (inférieure à la franchise par exemple).
b. Sinistres tardifs
Par définition, les sinistres tardifs sont inconnus de l’assureur. Leur évaluation est donc
statistique, fondée sur l’observation du taux de sinistres tardifs enregistrés sur les
exercices antérieurs (Circulaire N° 00230/CIMA/CRCA/PDT/2005). Elle se fait en quatre
étapes :
o élaboration des statistiques de déclaration des sinistres de la société, par exercice de
survenance, à partir des différents tableaux C des états C10b :
o calcul des cadences de tardifs : elle s’obtient en faisant la moyenne arithmétique des
cadences de tardifs par rapport aux déclarations de l’exercice de survenance ;
o nombre de tardifs par exercice de survenance : Le nombre de tardifs à inscrire à la
fin de l'exercice d'inventaire, sera l'estimation de tous les sinistres qui seront
déclarés selon les différents exercices de survenance, en fonction de la durée des
déclarations tardives qui ressort des statistiques de déclaration ;
dx
qx = . Il s’agit de la probabilité qu’une personne d’âge x décède dans l’année.
lx
La probabilité pour une personne d’âge x d’être encore en vie à l’âge x+k est donnée
lx+k
par k px = .
lx
lx+1
La probabilité de survie à un an est notée par abréviation ∶ px =
lx
La probabilité pour une personne d’âge x de décéder entre les âges x+k (inclus) et x+k+k’
(exclu) est :
lx+k − lx+k+𝑘′
k|𝑘 ′ q x =
lx
La probabilité annuelle de décès est notée par abréviation, comme on l’a vu :
lx − lx+1 dx
0|1 q x = = .
lx lx
Pour la tarification des contrats d’assurance vie, le code des assurances CIMA met à la
disposition des assureurs deux tables de mortalité, une table établie d’après la mortalité
masculine, et une table établie d’après la mortalité féminine. Jusqu’en 2012, ces tables
étaient une reprise pure et simple de tables élaborées à partir de la population française
entre 1960 et 1964.
Les statistiques de mortalité disponibles indiquent que la mortalité des femmes est
sensiblement inférieure à celle des hommes. La réglementation des assurances prend en
compte ce constat. Le code des assurances impose, en son article 338, l’usage de tables de
mortalité différentes pour les assurances en cas de décès et les assurances en cas de vie :
o pour les assurances en cas de décès ou les contrats mixtes, la table de mortalité de la
population masculine doit être utilisée, indépendamment du sexe de l’assuré ;
o pour les assurances en cas de vie, les assureurs doivent utiliser la table de mortalité
de la population féminine, sans tenir compte du sexe de l’assuré.
La mortalité des hommes étant supérieure à celle des femmes, la première table de la
population masculine surestime les décès sur une population mixte. Dans les mêmes
conditions, la table de la population féminine surestime la longévité. La réglementation
oblige ainsi les assureurs à établir leurs tarifs en se basant sur des hypothèses pessimistes.
Dans les deux cas de figure, assurance en cas de décès et assurance en cas de vie, le tarif qui
en résulte est le plus élevé. Il s’agit d’une mesure de prudence. Au plan actuariel, cette
prudence revient à intégrer de fait une marge technique dans les tarifs des assureurs. Ce
chargement de sécurité implicite permet de protéger l’assureur contre une évolution
défavorable de la mortalité (contrats en cas de décès) ou contre un allongement de
l’espérance de vie (contrats en cas de vie). Pour rétablir l’équité entre l’assureur et l’assuré,
les résultats techniques excédentaires au constat sont pris en compte dans le calcul de la
X = 40 ans
N = 8 ans
I = 3%
1 933 923
πu = 100 000 ∗ ∗ = 77 429
(1 + 0,03)8 952 159
Prime périodique :
n−1
1 lx+k
VAP(assuré) = πp ∗ ∑ ∗
(1 + i)k lx
k=0
On note :
n−1
1 lx+k
|nä x = ∑ ∗ et on le désigne par annuité temporaire payable d′avance
(1 + i)k lx
k=0
Par suite on a :
nEx
πp = K ∗
|nä x
On note :
∞
1 lx+k
n|ä x = ∑ ∗ et on le désigne par annuité viagère de différé n payable
(1 + i)k lx
k=n
d’avance.
Soit πu = a ∗ n|ä x
Prime périodique :
n|ä x
πp = a ∗
|nä x
πu = C ∗ |mAx
|mAx
πp = C ∗
{ |nä x
intéressant financièrement les produits d’assurance vie, qui sont souvent des moyens
d’épargne, le législateur impose à l’assureur de rendre aux assurés une grande partie des
bénéfices qu’il a ainsi réalisés. C’est la participation aux bénéfices. Elle consiste à
ristourner :
o une partie des revenus de placements : les taux d’intérêts des placements dépassent
généralement le taux d’intérêt technique et l’assureur réalise des bénéfices
financiers ;
o une partie des cotisations de risque qui n’a pas été utilisée pour payer les sinistres.
Les tables utilisées prévoyant en général plus de décès ou de survie que la réalité,
l’assureur réalise un bénéfice de mortalité ;
o une partie des chargements théoriques pris en compte dans le calcul des cotisations
qui n’a pas servi à la couverture des dépenses effectives de l’assureur. C’est le
bénéfice de gestion.
Le code des assurances impose aux assureurs non seulement la pratique de la participation
aux bénéfices, mais fixe également un montant minimum déterminé globalement pour
l’ensemble des contrats concernés. L’assureur doit en effet distribuer annuellement aux
assurés au moins : 90 % du bénéfice technique (bénéfices de mortalité et bénéfice de
gestion des contrats) plus 85 % des produits financiers (y compris les intérêts techniques
garantis au contrat).
Cette distribution ne s’opère pas individuellement pour chaque contrat mais globalement,
pour l’ensemble des assurés. La répartition des bénéfices entre les contrats est laissée à la
seule discrétion de l’assureur, si elle n’est pas précisément stipulée par les contrats. La
distribution de la participation bénéficiaire calculée peut être immédiate, sous forme
d’augmentation des garanties, ou différée. Avec la dernière option, le montant de la
participation aux bénéfices reporté est doté à la « provision pour participation aux
excédents » pour être distribué dans les trois (3) ans de sa dotation.
4.3.5. Droit à rachat
La réglementation prévoit que lorsque le contrat ne présente pas un risque d’anti-sélection
(comportement de l’assuré contraire à l’intérêt de l’assureur, par exemple volonté de
résilier – contre compensation - une rente viagère par un assuré estimant n’avoir plus
beaucoup de temps à vivre), l’assuré a droit à tout moment au rachat du contrat, c’est-à-
dire à la résiliation de ce contrat en contrepartie du versement à l’assuré de la provision
mathématique constituée dans les comptes de l’assureur. Ce droit de rachat concerne donc
les contrats vie entière, par exemple, ou encore les contrats de capital différé avec contre-
assurance en cas de décès (contrats d’épargne).
L'assureur ne peut refuser le rachat lorsque 15 % des primes prévues au contrat ou au
moins deux primes annuelles ont été versées (article 74 du code des assurances).
E (∑ Xi ) = ∑ E(Xi ) = n ∗ E(X)
i=1 1
n n
V (∑ Xi ) = ∑ V(Xi ) = n ∗ V(X)
i=1 1
n n
R = n ∗ π′′ − ∑ Xi − FNG
i=1
n
⇒ n ∗ π′′ = ∑ Xi + FNG + 𝑅
i=1
C'est donc aussi, l'engagement pris par l'assureur pour couvrir les risques des n assurés.
n
Par définition, ∑ Xi correspond à la somme des primes pures versées par les n assurés.
i=1
Soit :
n
R = n(1 + ρ)π − ∑ Xi
i=1
n(1 + ρ)π étant une constante, la seule variable aléatoire dans cette expression
n
de R est ∑ Xi .
i=1
V(R) = nV(X)
{ σ(R) = √nσ(X)
En appliquant le théorème central limite au résultat, on obtient que :
R − E(R)
→ 𝒩 (0, 1)
σ(R)
4.4.3. Risque de perte de l’assureur
On appelle risque de perte de l'assureur au cours d'un exercice considéré, la probabilité
que le résultat de l'assureur soit négatif.
Par définition, le risque de perte de l'assureur est donc P(R<0). En appliquant le théorème
de la limite centrale, on a :
R − E(R) −E(R)
P(R < 0) = P(R − E(R) < −E(R)) = P ( < )
σ(R) σ(R)
R = n ∗ π′′ − ∑ Xi − FNG
i=1
On suppose que l’assureur couvre son portefeuille par un traité en quote part prévoyant un
taux de rétention de θ. Il cède donc une part (1- θ) de ses primes et de ses sinistres et reçoit
une commission de réassurance Cr .
Primes ∑ π′′
i θ ∑ π′′
i
i=1 i=1
n n
Prestations ∑ Xi θ ∑ Xi
i=1 i=1
n n n
Résultat ∑ π′′
i − ∑ Xi − g ∑ π′′
i θ ∑ π′′
i − θ ∑ Xi − (g ∑ π′′
i − Cr (1 − θ) ∑ π′′
i )
i=1 i=1 i=1 i=1 i=1 i=1 i=1
R net = θ ∑ π′′
i − θ ∑ Xi − g ∑ π′′
i + Cr (1 − θ) ∑ π′′
i
i=1 i=1 i=1 i=1
n n
Si l’on suppose que les chargements sur primes couvrent exactement les charges de
commission et gestion diminuées des produits financiers, soit Cr = g, on a lors :
n n
Rappel :
n n n n n
FP + E(R net )
Avec βnet =
σ(R net )
En utilisant les expressions de E(R net ) et σ(R net ), on peut réécrire :
FP + θE(R)
βnet = .
θσ(R)
Le risque de ruine de l’assureur sera donc d’autant plus faible que βnet est grand.
Pour montrer que la réassurance a permis de réduire le risque de ruine de l’assureur, il
suffit donc de vérifier que βnet > β.
On a 0 < θ < 1, par conséquent FP > θFP et donc :
FP + E(R net ) FP + θE(R) θFP + θE(R) FP + E(R)
βnet = = > = =β
σ(R net ) θσ(R) θσ(R) σ(R)
La réassurance en quote part a donc permis à l'assureur de réduire son risque de ruine.
b. Optimisation de la réassurance
On sait que la réassurance permet de réduire le risque de ruine porté par l’assureur.
L’assureur peut donc être emmené à chercher la bonne couverture en réassurance selon le
niveau du risque qu’il juge acceptable.
On s’intéresse ici à la réassurance par rapport à l’objectif de supprimer (limiter) le risque
de faillite. Par exemple comment faire passer la probabilité de ruine de l’assureur en
dessous de 0,1%, c’est-à-dire :
P(R net + FP < 0) < 0,0001
On sait que dans le cas d’une réassurance proportionnelle :
FP
P(R net + FP < 0) = P(θR + FP < 0) = P (R + < 0)
θ
FP
R − E(R) + E(R)
P(R net + FP < 0) = P ( <− θ )
σ(R) σ(R)
R − E(R)
Soit P(R net + FP < 0) = P ( < − βnet )
σ(R)
FP
+ E(R) FP + E(R net )
Si le coefficient de sécurité βnet = θ = est supérieur ou égal
σ(R) σ(R net )
à 3,7, la probabilité de ruine de l’assureur est inférieure à 0,0001.
Pour trouver le taux de réassurance optimal à cet égard, il suffit de calculer le facteur de
rétention maximal θ𝑜𝑝𝑡 tel que βnet soit égal à 3,7.
Soit :
FP
+ E(R)
θ𝑜𝑝𝑡 FP
3,7 = ⇒ 3,1 ∗ σ(R) = + E(R)
σ(R) θ𝑜𝑝𝑡
FP
⇒ 3,7 ∗ σ(R) − E(R) =
θ𝑜𝑝𝑡
FP
et donc θopt =
3,7 ∗ σ(R) − E(R)
Π (-u) = 1 - Π (u)
u 0,00 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07 0,08 0,09
0,0 0,50000 0,50399 0,50798 0,51197 0,51595 0,51994 0,52392 0,52790 0,53188 0,53586
0,1 0,53983 0,54380 0,54776 0,55172 0,55567 0,55962 0,56356 0,56749 0,57142 0,57535
0,2 0,57926 0,58317 0,58706 0,59095 0,59483 0,59871 0,60257 0,60642 0,61026 0,61409
0,3 0,61791 0,62172 0,62552 0,62930 0,63307 0,63683 0,64058 0,64431 0,64803 0,65173
0,4 0,65542 0,65910 0,66276 0,66640 0,67003 0,67364 0,67724 0,68082 0,68439 0,68793
0,5 0,69146 0,69497 0,69847 0,70194 0,70540 0,70884 0,71226 0,71566 0,71904 0,72240
0,6 0,72575 0,72907 0,73237 0,73565 0,73891 0,74215 0,74537 0,74857 0,75175 0,75490
0,7 0,75804 0,76115 0,76424 0,76730 0,77035 0,77337 0,77637 0,77935 0,78230 0,78524
0,8 0,78814 0,79103 0,79389 0,79673 0,79955 0,80234 0,80511 0,80785 0,81057 0,81327
0,9 0,81594 0,81859 0,82121 0,82381 0,82639 0,82894 0,83147 0,83398 0,83646 0,83891
1,0 0,84134 0,84375 0,84614 0,84849 0,85083 0,85314 0,85543 0,85769 0,85993 0,86214
1,1 0,86433 0,86650 0,86864 0,87076 0,87286 0,87493 0,87698 0,87900 0,88100 0,88298
1,2 0,88493 0,88686 0,88877 0,89065 0,89251 0,89435 0,89617 0,89796 0,89973 0,90147
1,3 0,90320 0,90490 0,90658 0,90824 0,90988 0,91149 0,91309 0,91466 0,91621 0,91774
1,4 0,91924 0,92073 0,92220 0,92364 0,92507 0,92647 0,92785 0,92922 0,93056 0,93189
1,5 0,93319 0,93448 0,93574 0,93699 0,93822 0,93943 0,94062 0,94179 0,94295 0,94408
1,6 0,94520 0,94630 0,94738 0,94845 0,94950 0,95053 0,95154 0,95254 0,95352 0,95449
1,7 0,95543 0,95637 0,95728 0,95818 0,95907 0,95994 0,96080 0,96164 0,96246 0,96327
1,8 0,96407 0,96485 0,96562 0,96638 0,96712 0,96784 0,96856 0,96926 0,96995 0,97062
1,9 0,97128 0,97193 0,97257 0,97320 0,97381 0,97441 0,97500 0,97558 0,97615 0,97670
2,0 0,97725 0,97778 0,97831 0,97882 0,97932 0,97982 0,98030 0,98077 0,98124 0,98169
2,1 0,98214 0,98257 0,98300 0,98341 0,98382 0,98422 0,98461 0,98500 0,98537 0,98574
2,2 0,98610 0,98645 0,98679 0,98713 0,98745 0,98778 0,98809 0,98840 0,98870 0,98899
2,3 0,98928 0,98956 0,98983 0,99010 0,99036 0,99061 0,99086 0,99111 0,99134 0,99158
2,4 0,99180 0,99202 0,99224 0,99245 0,99266 0,99286 0,99305 0,99324 0,99343 0,99361
2,5 0,99379 0,99396 0,99413 0,99430 0,99446 0,99461 0,99477 0,99492 0,99506 0,99520
2,6 0,99534 0,99547 0,99560 0,99573 0,99585 0,99598 0,99609 0,99621 0,99632 0,99643
2,7 0,99653 0,99664 0,99674 0,99683 0,99693 0,99702 0,99711 0,99720 0,99728 0,99736
2,8 0,99744 0,99752 0,99760 0,99767 0,99774 0,99781 0,99788 0,99795 0,99801 0,99807
2,9 0,99813 0,99819 0,99825 0,99831 0,99836 0,99841 0,99846 0,99851 0,99856 0,99861
3,0 0,99865 0,99869 0,99874 0,99878 0,99882 0,99886 0,99889 0,99893 0,99896 0,99900
3,1 0,99903 0,99906 0,99910 0,99913 0,99916 0,99918 0,99921 0,99924 0,99926 0,99929
Nom Expression
1
On note en général v =
(1 + i)
Nombres de commutations :
1) En cas de vie
1
DX = lx ∗ (1+i)x
∞
Nx = ∑ Dx+t
t=0
∞
Sx = ∑ Nx+t
t=0
2) En cas de décès
1
CX = dx ∗ 1
(1+i)x+2
∞
Mx = ∑ Cx+t
t=0
∞
R x = ∑ Mx+t
t=0
Notations Nombres de
actuarielles commutations
Dx+n
nEx
Dx
Nx
ä x
Dx
Nx+1
ax
Dx
(Nx − Nx+n )
|nä x
Dx
(Nx+1 − Nx+n+1 )
|na x
Dx
Nx+n
n|ä
Dx
Nx+n+1
n|a x
Dx
Mx
Ax
Dx
(Mx − Mx+n )
|nAx
Dx