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A QUOI SERT LA REASSURANCE?
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HISTORIQUE ET DEFINITIONS
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rappel historique
définition de la réassurance
qui pratique la réassurance?
la coassurance
la marge de solvabilité
LA REASSURANCE PROPORTIONNELLE
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la quote-part
l'excédent de plein
le plein de conservation et le plein de souscription
les caractéristiques de la réassurance proportionnelle :
la commission de réassurance
la participation bénéficiaire
les provisions techniques
les entrées /sorties de portefeuille
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LES CLAUSES DES TRAITES NON PROPORTIONNELS
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la clause de reconstitution de garantie
la clause de franchise annuelle (Aggregate)
la clause d’indexation
la clause de stabilisation
sans seuil
avec seuil atteint
avec seuil déduit
la clause de superposition
la clause de partage des intérêts
LE PLAN DE REASSURANCE
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LA RETROCESSION
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GLOSSAIRE
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BIBLIOGRAPHIE
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A QUOI SERT LA REASSURANCE ?
La première finalité de la réassurance a été, et est toujours, de diminuer le risque pris par l’assureur.
Pour bien comprendre la réassurance, il faut tout d’abord rappeler certains principes de l’assurance,
puisque l’assurance est la « matière première » de la réassurance.
Pour une compagnie d’assurances, il est vital de savoir quelle part de ses fonds propres elle risque
de perdre au cours d’un exercice, et avec quelle probabilité. En effet, l’assurance est basée sur le
calcul des probabilités de survenance d’un sinistre. A partir de cette probabilité, la compagnie
d’assurance détermine la prime qu’elle demande à ses assurés pour couvrir leurs risques.
En réalité, les sinistres vont osciller autour d’une moyenne statistique. Pour coller au plus près à cette
moyenne statistique, conformément à la loi des grands nombres, l’assureur va souscrire le plus grand
nombre possible de risques, c'est-à-dire qu’il va collecter le plus grand nombre de primes sur des
risques similaires, de façon à être capable de payer les quelques sinistres qui vont survenir : c’est le
principe de la mutualisation.
Pour réduire sa probabilité de ruine, l’assureur va faire en sorte que les écarts autour de cette
moyenne statistique soient les plus faibles possibles. Il pourrait décider :
d’inclure des chargements importants dans ses tarifs, mais il risquerait de ne plus être
concurrentiel ;
d’accroitre ses fonds propres, mais ses actionnaires ne seraient peut- être pas d’accord ;
de limiter ses souscriptions, c'est-à-dire restreindre sa clientèle et ne pas se développer ;
d’utiliser la coassurance, avec le risque de perdre une certaine autonomie.
L’assureur préférera donc se réassurer, afin de pouvoir souscrire et se développer, tout en étant
protégé contre les écarts de sinistralité. La réassurance lui apportera :
une protection contre les écarts de sinistralité,
une capacité financière pour souscrire davantage de risques,
des conseils sur les grands risques et sur les produits nouveaux.
En deux mots, nous pourrions dire que la réassurance lui permettre de protéger le bilan de sa
compagnie d’assurances.
Par conséquent, le portefeuille d’un réassureur, composé de toutes sortes de cessions dans les
branches les plus variées, y compris les nouvelles branches, en provenance de toutes sortes de
marchés et couvrant, bien entendu, tous les types d’évènements de nature catastrophique, est bien
différent de celui d’un assureur.
Les assureurs ne conservent qu’une faible partie des risques qu’ils souscrivent. Leurs rétentions
varient en fonction de la taille des risques, de leur nature, et leur pays d’origine. Dans les pays
industrialisés, on observe que les assureurs conservent en moyenne entre 5% et 10% d’un risque.
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Le volume mondial des primes d’assurances se monte à environ USD 2 500 Milliards, avec la
répartition suivante : 60% en Vie et 40% en Dommages.
Le volume mondial des primes de réassurance, pour lequel on ne dispose pas de chiffres précis, peut
être estimé grosso modo à USD 150 Milliards, avec la répartition suivante : 15% en Vie, 85% en
Dommage, c'est-à-dire l’inverse de la répartition observée en assurance. En effet, un risque de
personne n’a pas une taille comparable à celle d’un risque industriel et la Vie fait donc beaucoup
moins appel à la réassurance que les Dommages.
La concentration de la profession est très forte : les 4 premiers groupes de réassurance détiennent
plus de 30% du marché (contre 20% en 1990).
Les primes de réassurance représentent moins de 6% des primes d’assurance totales, alors que nous
pouvons estimer que la réassurance couvre plus de 80% des risques assurés. Comment la
réassurance peut-elle survivre avec un tel déséquilibre? :
parce qu’elle est internationale,
parce qu’elle participe à une grande variété de risques,
parce qu’elle dispose de certaines techniques d’analyse et d’écrêtement des risques
et donc parce qu’elle pratique à la fois une mutualisation et une dispersion des risques :
géographique (entre les différents marchés) et techniques (entre les différentes branches).
Le métier de réassureur
Ces deux composantes spécifiques de la réassurance permettent aux réassureurs de prendre des
engagements très élevés, mais il est bien évident que cela les oblige également à mener une
politique de réserve appropriée, et à disposer de fonds propres importants.
Contrairement à ce qui se pratique en assurance, les produits de réassurance ne peuvent pas être
standardisés ni définis à l’avance. L’acceptation ou le refus d’une affaire, le renouvellement d’un
traité, vont donner lieu à un examen des résultats passés et surtout à une estimation de leur
évolution future.
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HISTORIQUE ET DEFINITIONS
Repères historiques
La réassurance n’est apparue que bien après l’assurance, car, tout naturellement, les premiers
assureurs se limitèrent à donner une garantie à hauteur de leurs propres ressources.
Quelques dates :
1347 : la première police d’assurance connue est une police maritime, établie à Gênes
1370 : sur une police maritime couvrant un trajet de l’Italie aux Pays-Bas, la portion de voyage
qui semblait la plus dangereuse est réassurée, l’assureur gardant pour son propre compte le
trajet effectué en Méditerranée
1584 : on note, sur un trajet de Marseille à Tripoli, une police maritime avec trois souscripteurs
1666 : après le grand incendie de Londres, apparition des premières assurances terrestres, en
Grande Bretagne
1681 : ordonnance maritime de Colbert, ministre de Louis XIV :S’il advient que les assureurs ou
aucun d’eux, après avoir signé en quelque police, se repentent ou aient peur, ou ne voudraient
plus assurer sur tel navire, il sera en leur liberté de faire réassurer par d’autres, soit en plus grand
ou en moindre prix
1688 : à Londres, Edward Lloyd ouvre un café qui devient rapidement un lieu de rencontre pour
les armateurs et les gens de mer. En 1696, Edward Lloyd décide de publier un quotidien, Lloyd’s
News, dont l’objet principal est de recueillir et de publier tous les renseignements concernant
les mouvements des navires. Le café Lloyd’s sert aussi de boîte postale pour les clients, de salle
des ventes pour les navires, et les courtiers trouvent commode de fréquenter un lieu où se
trouvent réunies tant de personnes susceptibles de s’intéresser à l’assurance maritime. A la mort
d’Edward Lloyd en 1713, le café continue à fonctionner avec succès. Le Lloyd’s List paraît à un
rythme hebdomadaire depuis 1734 (cf. page 46 : comment fonctionnent les Lloyd’s)
1821 : le 15 décembre est conclu le premier traité de réassurance, entre la compagnie Royale
d’Assurances, à Paris, et Les Propriétaires Réunis, à Bruxelles. C’est un Excédent de plein et sa
capacité, fort modeste, est de 1 plein
1843 : Création de la première société de réassurance, en Allemagne : la WESELER RÜCKVEREIN,
captive de la RHEINISCHE GÜTERASSEKURANZ
1870 : présence de plusieurs réassureurs sur une même traité
1871 : par un acte du Parlement britannique, le Lloyd’s Coffee House devient une corporation,
c'est-à-dire une entité légale, sous le nom de LLOYD’S
1880 : apparition de la première réassurance non proportionnelle, avec calcul d’une prime
spéciale qui n’a plus rien à voir avec la prime originale
1891 : une loi anglaise précise qu’un assureur qui émet une police maritime est autorisé à la
réassurer
Définition à la réassurance
Plusieurs définitions sont possibles :
contrat par lequel, moyennant une certaine prime, l’assureur se décharge sur autrui des risques
maritimes dont il s’est rendu responsable, mais dont il ne cesse pas d’être tenu vis-à-vis de
l’assuré primitif ; ce premier contrat subsiste tel qu’il a été conçu, sans altération ni innovation
(M. Emerigon, 1783)
contrat intervenant pour réaliser la compensation des écarts, soit par insuffisance du nombre de
risques, soit par dépassement anormal des sinistres espérés (P. Blanc, 1960)
opération par laquelle un assureur cède une partie de ses risques à un réassureur qui en accepte
la charge, dans des conditions fixées par un contrat
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opération par laquelle un réassureur s’engage, moyennant rétribution, à contribuer à
l’indemnisation des sinistres à laquelle l’assureur s’est engagé envers ses assurés
épine dorsale de toutes les branches d’assurance
assurance au deuxième degré
non pas l’assurance de l’assurance, mais l’assurance de l’assureur.
La réassurance permet donc à l’assureur de se décharger d’une partie des risques qu’il a souscrits,
mais dont il continue à être juridiquement responsable, de sorte que le contrat d’assurance subsiste
entièrement, sans aucune modification, et que l’assuré n’a aucun recours légal contre le réassureur.
L’assurance et la réassurance sont fondées sur le même principe : la mutualisation des risques.
Un assureur est toujours préoccupé par la couverture de risques susceptibles d’entrainer des pertes
insupportables pour lui, et pouvant mettre en péril son équilibre financier tels que :
les grands risques indépendants (avion, navire, raffinerie…)
les risques nouveaux ou mal connus (pollution, risque atomique, RC Produits, RC de certaines
professions…)
les petits risques dont un grand nombre peut être touché par un même évènement, c’est-à-dire
les cumuls (catastrophes naturelles telles que tempêtes ou tremblement de terre, risques de
crédit, risques technologiques, etc.)
Les opérations de réassurance, qui utilisent à la fois la mutualisation et la dispersion des risques,
permettent à l’assureur :
de conserver des risques plus homogènes,
de redistribuer les risques importants,
de compenser les risques catastrophiques,
d’augmenter ses souscriptions grâce à une capacité,
d’accéder à de nouvelles branches ou à des risques encore mal connus,
d’alléger sa trésorerie par la procédure de sinistre au comptant.
La coassurance
Historiquement, c’est la première technique utilisée par les assureurs pour partager les risques et
donc les niveler : un même risque est réparti horizontalement, chaque assureur n’étant engagé que
pour la fraction de risque qu’il a accepté. Contrairement à la coassurance, la réassurance présente
l’avantage de partager le risque sans partager le client, puisque, à juste titre, un assureur n’aime pas
que son assuré puisse être en relation avec ses concurrents.
Beaucoup de grands risques Incendie, Aviation, Corps Maritimes, sont couverts par le biais de la
coassurance, chacun des coassureurs étant lui-même réassuré par ailleurs.
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La coassurance est utile, mais reste limitée : la capacité est souvent insuffisante et, de plus, il est
nécessaire de trouver un bon apériteur. Cet apériteur, chargé de la tarification et de la gestion du
risque, doit en conserver pour son propre compte une part significative, afin de se comporter en
assureur responsable.
La coassurance pose des problèmes particuliers au réassureur : en effet, lorsqu’un sinistre frappe un
risque placé en coassurance, il peut affecter simultanément les traités de plusieurs cédantes. Il existe
donc un danger de cumul, difficile à déceler, et contre lequel le réassureur doit lui-même se
prémunir.
La marge de solvabilité
Toutes les législations imposent un capital social minimum aux sociétés d’assurances. Mais, de plus
en plus, les législateurs imposent aux compagnies de proportionner leurs fonds propres à leur
volume d’activité.
Il existe deux méthodes pour calculer la marge de solvabilité : l’une basée sur les primes, et l’autre
sur les sinistres. Les normes européennes sont les suivantes :
fonds propres/primes nettes : minimum 16%
fonds propres/sinistres nets : minimum 23%
La marge de solvabilité est calculée sur les agrégats primes et sinistres nets de réassurance ; par
conséquent, les assureurs faiblement capitalisés feront davantage appel à la réassurance, afin de
satisfaire aux normes de solvabilité, tout en maintenant leur chiffre d’affaires brut.
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LES DIFFERENTES FORMES DE REASSURANCE
LA FACULTATIVE
La réassurance facultative s’effectue au moyen d’une proposition décrivant précisément chaque
risque, que la cédante soumet à différents réassureurs, lesquels sont libres d’accepter ou de refuser.
La réponse doit être donnée dans les plus brefs délais (généralement moins de 48 heures) et le
réassureur s’accorde avec la cédante sur les conditions de la police : taux de prime, franchise
originale, limite contractuelle d’indemnité (LCI), commission etc.
Cette forme de réassurance est la plus ancienne. Elle est utilisée dans de nombreuses branches, dans
les cas où :
Les capacités automatiques excluent ce risque ou sont saturées
Le portefeuille est petit et ne peut pas donner de matière suffisante pour un véritable traité de
réassurance
La taille du risque et/ou sa nature justifient d’une approche individuelle
L’OBLIGATOIRE
L’assureur s’engage à céder une part déterminée de tous ses risques dans une branche clairement
définie, et selon des conditions préétablies, et le réassureur s’oblige à accepter une part de tous les
risques qui entrent dans ce cadre.
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Deux formes techniques
REASSURANCE PROPORTIONNELLE
Tous les éléments du risque (capital, prime et sinistre) sont partagés proportionnellement entre
l’assureur et le réassureur : l’assureur cède au réassureur X% d’un risque, il lui donne X% de la prime
originale et si un sinistre survient, le réassureur prendra à sa charge X% de ce sinistre, quel qu’en soit
le montant.
Le réassureur s’engage à payer à l’assureur un certain montant, à condition qu’une probabilité (un
sinistre, une perte, une catastrophe…) se réalise. En contrepartie, le réassureur reçoit une prime,
qu’il calcule de façon à compenser le risque qu’il accepte. La prime que reçoit le réassureur et les
sinistres qu’il s’engage à indemniser ne sont plus du tout calculés comme une proportion des primes
et des sinistres originaux ; c’est pourquoi cette forme de réassurance est dite non proportionnelle.
Contrairement à la réassurance proportionnelle qui est basée sur un partage des conditions
originales entre l’assureur et le réassureur, en réassurance non proportionnelle le réassureur évalue
son risque et le tarifie indépendamment des conditions originales.
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LA REASSURANCE PROPORTIONNELLE
La quote-part
Exemple :
Capacité : 1 000 000
Rétention (ou conservation) : 40%
L’assureur conserve sur chaque risque un pourcentage constant ; par conséquent, sa rétention est
variable en montant.
Exemple :
Risque A : capital assuré 1 000 000
Risque B : capital assuré 500 000
600
500
sommes assurées
rétention
400 cession
300
200
100
0
risque A risque B risque C risque D risque E
Cette répartition assureur/réassureur en pourcentage est contractuelle, et s’applique à l’identique
sur les primes et sur les sinistres.
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Exemple :
Risque A : sinistre 800 000
Un traité en quote-part présente pour l’assureur l’avantage d’être très simple à gérer, mais en cédant
beaucoup de primes. En effet, l’assureur cède au réassureur une grosse partie de son portefeuille, y
compris de petits risques qu’il pourrait fort bien garder pour son propre compte.
De plus, même si la quote-part réduit l’engagement de l’assureur, elle ne permet aucun nivellement
des risques, et un mauvais résultat réassuré en quote-part restera toujours un mauvais résultat.
C’est pourquoi ce mode de réassurance tend à disparaître, mais dans certains cas une réassurance en
quote-part peut néanmoins se justifier :
pour une compagnie qui démarre ses activités et qui veut simplifier sa gestion, ou qui commence
à souscrire dans une nouvelle branche, car elle ne connaît pas la façon dont le portefeuille va se
comporter, en terme de taille de risque et de sinistralité ;
en cas de faiblesse des fonds propres, pour respecter la marge de solvabilité définie par la
règlementation ;
pour servir de réciprocité dans le cas où deux compagnies décident de s’échanger leurs cessions
en réassurance, afin de diversifier leurs expositions.
La part que l’assureur conserve pour son propre compte doit être significative (au moins 5%), sinon il
s’agit d’un simple fronting (un assureur servant de façade légale, à un autre assureur, voire à un
assureur) et non plus d’une véritable cession en réassurance. Plus la rétention est élevée et plus
l’assureur montre qu’il a confiance dans le risque qu’il a souscrit et plus le réassureur sera enclin à lui
apporter son soutien, en sachant que le partage du sort sur ce risque sera équitable.
La rétention à l’intérieur de la quote-part peut être protégée par un excédent de sinistre ; ce cas sera
étudié dans la partie Réassurance non proportionnelle.
L’excédent de plein
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L’assurance conserve sur chaque risque un montant identique, appelé plein de conservation, et cède
au réassureur, sur chaque risque, la partie qui dépasse ce plein. Du fait que le plein de conservation
est un montant fixe, les pourcentages de rétention et de cession doivent être calculés pour chaque
risque. Une fois que cette répartition en pourcentage a été calculée, elle reste constante pendant
toute la durée de réassurance du risque, tant que la police originale ne subit aucune variation. En cas
de sinistre, le réassureur prendra à sa charge la portion déterminée par son pourcentage de cession.
Exemple :
Exemple :
600
sommes assurées
500
400 rétention
300 cession
200
100
0
risque A risque B risque C risque D
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C’est ce pourcentage de cession, calculé sur les capitaux assurés au moment où se fait l’application
de réassurance, qui déterminera la part du réassureur lorsqu’un sinistre surviendra.
Exemple :
L’assureur peut décider de faire varier son plein en fonction de la nature du risque et, dans ce cas, les
pleins sont inversement proportionnels à la probabilité de réalisation du risque. Dans ce cas, le
tableau de pleins fait partie intégrante du traité de réassurance et la capacité de l’excédent,
déterminée en nombre de pleins, varie elle aussi selon la catégorie de risque.
L’assureur peut également décider de souscrire tous ses risques sur la base d’un plein unique, en
sachant que le taux applicable à chaque risque est calculé selon son degré d’exposition.
L’excédent de plein fonctionne avec des risques exprimés en sommes assurées ou en SMP 1 : il ne
peut pas s’appliquer lorsque la garantie est illimitée (cas de la RC, par exemple).
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Sinistre Maximum Possible (Maximum Foreseeable Loss, MFL) : estimation du dommage matérielle le plus important
pouvant résulter d’un seul évènement garanti touchant le bien assuré, et qui est faite selon les pires hypothèses de sinistre
(Worst Case Loss Scenario). Cette définition suppose que tous les systèmes de détection et de protection, fixes ou
mobiles, y compris les moyens de lutte externe, sont inopérants. Il est préférable de bannir les abréviations PML (Probable
Maximum Loss) et EML (Estimated Maximum Loss) qui sont basées sur des hypothèses optimistes.
Pour l’assureur, l’excédent de plein présente de nombreux avantages : nivellement du portefeuille ,
conservation homogène, capacité, aliment conservé puisque beaucoup de petits et moyens risques
sont conservés. La gestion se fait risque par risque, au moyen d’un bordereau de cession dont la
périodicité est fixée dans les conditions du traité.
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Mais pour le réassureur, l’excédent de plein présente un inconvénient majeur : la différence de
résultats entre la partie conservée et la partie réassurée, essentiellement constituée par les pointes
des risques, et donc déséquilibrée.
S’il souscrit fréquemment des risques supérieurs à la capacité de son 1 er excédent de plein, l’assureur
aura intérêt à négocier avec ses réassureurs un 2 ème excédent, parce que la gestion des facultatives
est très lourde.
Un traité Facob (ou Open Cover – facultatif pour la cédante, obligatoire pour le réassureur) peut être
mis en place lorsque les capacités des excédents sont insuffisantes. Sa limite est fixée par un accord
préalable entre l’assureur et le réassureur, soit en capitaux, soit en SMP. Une fois fixé, le traité
fonctionne comme un excédent de plein.
Le plein de conservation lui-même est souvent protéger par un excédent de sinistre ; ce cas sera
étudié dans la partieRéassurance non proportionnelle.
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Le plein de conservation ou plein de rétention est le montant maximum que l’assureur décide de
conserver à sa charge sur chaque risque qu’il souscrit, sans mettre en péril ni sa trésorerie ni son
patrimoine.
Une fois que l’assureur a fixé son plein de conservation, il doit déterminer de quelle capacité il a
besoin pour pouvoir souscrire. Le plein de souscription sera la somme de son plein de rétention et
des capacités qu’il a pu obtenir en réassurance ; c’est donc le montant maximum sur lequel il peut
s’engager vis à vis de son client assuré.
Aucune formule actuarielle n’est capable de modéliser un plein de conservation, mais, à titre
indicatif, nous pouvons observer qu’il peut varier de:
0,5% à 5% des fonds propres,
0,2% à 2% des primes brutes de la branche,
10/00 à 6 0/00 de l’encaissement toutes branches.
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C’est la participation du réassureur aux frais de l’assureur, puisque celui-ci a dû rémunérer l’agent ou
le courtier qui lui a apporté l’affaire. Cette commission correspond aux réellement engagés par
l’assureur. Dans les traités Vie, la commission peut être supérieure à la prime, car le réassureur
accepte de financer une partie des charges de production pendant les premières années, pour la
récupérer ensuite.
Cette commission varie en fonction :
de la branche couverte
du type de traité : plus le traité est déséquilibré 2, plus la commission de réassurance aura
tendance à diminuer
du marché : les frais de gestion changent d’un pays à l’autre, selon le niveau de vie
des résultats du traité : si les résultats sont favorables, la cédante voudra augmenter le taux de
commission. A l’inverse, si le traité est en perte, le réassureur cherchera à diminuer cette
commission, ce qui donne lieu à de longues négociations.
En réalité, la commission de réassurance tend à devenir le prix que le réassureur est prêt à payer
pour participer à un traité, en intégrant des notions comme l’exposition catastrophe et la rentabilité
attendue.
La commission de réassurance peut être fixe ou à échelle, avec un maximum et un minimum, en
fonction de la sinistralité. Dans tous les cas, elle est toujours définie dans le contrat de réassurance.
Commission maximum 38% et minimum 30%, pour une sinistralité variant de 46% à 60% :
La participation bénéficiaire :
Dans les traités en quote-part assortis d’une commission fixe, on prévoit souvent qu’en cas de
résultat bénéficiaire, le réassureur devra ristourner à l’assureur une partie de ce bénéfice, diminuée
de ses frais généraux. Pour être équitable, cette participation bénéficiaire doit être assortie d’une
clause de report de pertes des années antérieures, parfois limitée à 3 ou 5 ans, mais de préférence
jusqu’à extinction.
En principe, on n’ajoute pas de participation bénéficiaire à une commission à échelle, puisqu’elle
prend déjà en compte la sinistralité du traité.
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On appelle « équilibre » d’un traité, le rapport aliment/engagement. Ce rapport sera toujours plus élevé sur une quote-
part (parfois même supérieur à 1) que sur un 1er excédent de plein, et a fortiori que sur un 2ème excédent de plein.
Exemple de participation bénéficiaire :
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Commission 40% ; participation bénéficiaire 20% ; frais généraux pour le réassureur 5%, pour une
prime de 100 et une sinistralité de 50 :
Prime
100
Commissions
40
Il existe également des méthodes de calculs forfaitaires qui ne prennent pas le jour comme période
de base, mais le mois (la méthode d’approximation au 24 ème, avec 12 mois x 2) ou le trimestre (la
méthode d’approximation au 8ème, avec 4 trimestres x 2).
Pour pouvoir déterminer les engagements du réassureur à la fin de l’exercice N, et établir le compte
de réassurance pour ce même exercice, il convient de déterminer la portion de prime cédée au traité
de réassurance pendant cette année N qui rétribuera le maintien de la garantie pendant l’année N+1
suivant la date d’échéance de la police. Si on admet que les différentes polices réassurées sont
réparties tout au long de l’année, logiquement la moitié des primes cédées devrait être provisionnée
en fin d’année, en retirant la commission de réassurance qui a déjà été payée à la cédante. La
formule serait la suivante : (Primes – Commissions)/ 2, mais dans la grande majorité des cas, le traité
prévoit un taux forfaitaire, entre 35% et 40% suivant les marchés.
Les primes acquises se résument donc comme suit : PNA ou REC en début d’exercice + primes cédées
au titre de l’exercice - PNA ou REC en fin d’exercice.
Remarque : Certaines sociétés d’assurances, par obligation statutaire ou par décision de Direction,
émettent tous leurs contrats d’assurance de façon à ce qu’ils arrivent à échéance à la date de clôture
de l’exercice social, le plus souvent le 31 décembre. Les contrats sont ensuite réémis pour un an à
compter du 1er janvier. Ces sociétés n’ont donc pas à constituer de provisions pour primes non
acquises.
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Certaines compagnies pratiquent une distinction entre PNA et REC : en appliquant au montant de PNA d’un exercice la
même sinistralité (supérieure à 100%) que celle enregistrée sur les primes acquises de cet exercice, on obtient la REC.
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De même, il convient de calculer en fin d’exercice la masse des sinistres intervenus qui sont à la
charge du réassureur, mais qui ne lui ont pas encore été débités, puisque l’assureur lui-même ne les
a pas encore réglés.
L’évaluation des sinistres connus n’est pas toujours facile (par exemple : perte d’exploitation après
incendie, ou RC avec des corporels graves). Quant aux sinistres inconnus, déjà survenus mais pas
encore déclaré (Incurred But Not Reported, ou IBNR), ils sont estimés à partir des statistiques de la
branche concernée.
Les sinistres de compétence se résument donc comme suit : SAP en fin d’exercice (N-1) + sinistres
payés durant l’exercice – SAP en fin d’exercice N.
Le dépôt des provisions par le réassureur :
Dans les comptabilités d’assurance inspirées du modèle français (par opposition au modèle anglo-
saxon), la cédante doit représenter ses engagements dans son bilan au brut de la réassurance. La
solvabilité de la cédante est donc liée à la capacité du réassureur à faire face à ses engagements,
capacité sur laquelle il ne serait pas admis d’avoir le moindre doute. Afin de disposer des actifs
nécessaires, les cédantes demandent à leurs réassureurs de déposer leurs parts des provisions
techniques, soit en espèces (rémunérées selon un intérêt fixé au traité), soit en titres.
La moindre variation dans l’évaluation des sinistres d’une année sur l’autre ayant une répercussion
sur la réserve pour sinistres en suspens, cette méthode comptable d’entrée/sortie de portefeuilles ne
peut s’appliquer que dans les branches à déroulement court, telles que l’Incendie ou l’Accident. Elle
ne peut donc pas être appliquée dans les branches à déroulement long, telle que la Responsabilité
Civile, en raison de l’incertitude sur le cout final d’un sinistre corporel grave ou d’un sinistre latent ou
sériel, ni dans les traités de rétrocession, où il est fréquent que les sinistres mettent plusieurs années
à se révéler.
L’excédent de sinistre par risque ou par évènement (XL)
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L’assureur détermine le montant maximum qu’il peut conserver sur un seul sinistre pour une
branche donné, et le réassureur prend en charge l’excédent de ce sinistre (en anglais Excess of Loss,
abrégé en XS ou XL).
en plusieurs tranches
Sinistres
1000
750
LA
500
non compensé
charge réassureur
250
charge assureur
0
600 200 550 900
20
La notation la plus couramment utilisée pour ces deux types de traités non proportionnels (Excédent
de sinistre ou Stop Loss) est :
Portée XS priorité
Sinistres
Plafond
Portée
Priorité
Dès que le sinistre ou l’évènement excède la priorité, le réassureur prend en charge le montant qui
dépasse, mais sa prise en charge ne peut pas être supérieure à la portée.
Il est fréquent que le besoin de couverture soit trop important pour faire l’objet d’un seul traité ; la
couverture est alors découpée en plusieurs tranches (en anglais, layer). Chaque tranche donne lieu
à un traité distinct, et, dans le cas où le sinistre ou l’évènement se produit, les réassureurs des
différentes tranches paient leurs parts respectives selon les différentes limites.
L’évènement qui constitue le sinistre n’est plus limité à une police mais à un ensemble de polices
appartenant à une même branche et sinistrées par une seule et même cause.
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dans l’espace : la zone géographique où se produit l’évènement couvert est bien précisée
dans le temps : on définit la durée maximale pendant laquelle les dommages imputables à une
même cause sont pris en compte dans l’évènement. Si une même cause provoque des
dommages pendant une durée supérieure à celle stipulée dans le traité (par exemple, 72 heures
consécutives), on considère qu’il s’agit de deux évènements.
L’ XL par évènement peut être utilisé en complément d’un XL par risque, lorsque l’assureur veut être
certain, en cas de cumul, de ne pas payer plus d’une fois la priorité si jamais deux ou plusieurs polices
de son portefeuille venaient à être touchées par un seul et même évènement.
Un Working XL ou Working Layer est une tranche travaillante, c’est-à-dire une tranche basse qui
est fréquemment touchée parce que sa priorité est peu élevée (cas classique des XL Auto).
Un Cat XL ou Cat Layer est une couverture Catastrophe : contrairement à la Working Layer, la Cat
Layer est une tranche haute, qui n’est pas travaillante. Très souvent, il s’agit d’un XL par
évènement assorti d’une clause Two Risks Warranty (un sinistre affectant une seule police ne peut
pas faire jouer le traité ; il faut au minimum que deux polices soient impliquées dans un même
sinistre) et sert à protéger l’assureur contre les cumuls inconnus.
NB : Dans la plupart des cas, un Working Layer est un XL par risque, tandis qu’un Cat Layer est un XL
par évènement, mais il ne faut pas confondre ces notions : le fait de fonctionner par risque ou bien
par évènement est une définition juridique ; le fait d’être une tranche « travaillante » ou « non
travaillante » est une constatation technique.
Sinistres
22
750
500
Tranche CAT
Tranche WORKING
250 Priorité
0
500 200 350
Un traité XL protège soit les affaires souscrites par la cédante (XL sur souscription), soit sa
conservation dans un traité proportionnel (XL sur rétention).
Dans certains cas, plus rares, le traité XL peut protéger ensemble la cédante et les réassureurs d’un
traité proportionnel : c’est ce qu’on appelle la Réassurance Pour Compte Commun (RPCC – en
anglais ROJA, Reinsurance on Joint Account).
60 60
% assureur 3ème tranche % 4 ème tranche
rét rét
assureur 1ère
ème
2 tranche
1ère
priorité
L’excédent de perte annuelle (Stop Loss)
L’assureur cherche à se protéger, en considérant les montants de sinistres, non plus individuellement
sur un risque ou sur un évènement, mais au total sur une période donnée.
23
La priorité d’un Stop Loss est définie come la sinistralité annuelle que l’assureur conserve à sa charge,
le réassureur intervenant au-delà. Les limites sont généralement exprimées en pourcentage du
rapport sinistres / primes, mais on peut également trouver une double limitation :
en pourcentage sinistres totaux/primes acquises
en montants en valeur absolue,
ce qui permet de maintenir les limites en cas de baisse anormale ou au contraire de croissance
imprévue de l’encaissement de l’assureur.
Ce type de traité est recherché dans les branches où la sinistralité haute est due à un grand nombre
de petits sinistres (grêle, maladie…) ou encore dans le cas d’une branche à développement très
rapide, où le réassureur intervient pour financer les écarts qui peuvent être d’autant plus importants
que le portefeuille est encore très petit. Comme pour l’XL, il existe des Stop Loss sur conservation et
des Stop Loss sur souscription.
Le réassureur doit apprécier exactement les raisons pour lesquelles la cédante choisit de se protéger
par un Stop Loss : il n’est pas question de couvrir des résultats qui se dégradent, ni un portefeuille
systématiquement en perte.
Dans tous les cas, le risque de perte ne doit pas être supporté en totalité par le réassureur ; il faut
que la cédante elle-même assume une partie de la perte dans la branche protégée par le Stop Loss.
C’est pourquoi, afin de moraliser la couverture, les priorités ne doivent pas être inférieures à 100%
des primes acquises (90% s’il existe une taxe de 10% sur les primes, par exemple).
Contrairement à ce qui se passe dans un traité proportionnel, la prime de réassurance d’un traité non
proportionnel est déterminée par le réassureur, plus exactement par ses actuaires, qui la calculent à
24
partir de différents modèles mathématiques appliqués aux statistiques de la cédante et/ou du
marché pour une branche donnée.
La prime de réassurance non proportionnelle est déterminée par un taux en % multiplié par une
assiette, définie comme la prime originale de la partie du portefeuille qui est protégée par ce non-
proportionnel. Ce taux est un taux commercial, c’est-à-dire qu’il a été majoré de divers chargements
de gestion, et peut se décomposer de la façon suivante :
taux de prime pure : modélisation actuarielle de la charge moyenne des sinistres
+ chargement de gestion, destiné à couvrir les frais de gestion du réassureur.
Exemple :
Avec un taux de 2,25% et une assiette de 120 millions, la prime de réassurance sera :
120 millions 2,25% = 2,7 millions.
L’assiette de prime :
Cette assiette étant définie sur des primes originales, il faudra préciser s’il s’agit des primes acquises
ou émises. Egalement, le traité non proportionnel peut protéger la rétention de la cédante, ou la
totalité d’un portefeuille qu’elle souscrit, ou encore être pour compter commun ; il faudra donc
toujours préciser si l’assiette est sur 100% des primes ou uniquement sur le pourcentage conservé.
Le taux de prime :
Il peut être exprimé de deux manières : fixe, ou variable selon la sinistralité.
Taux fixe :
La compagnie paie au réassureur un pourcentage fixe de l’assiette de prime, telle qu’elle est définie
dans le traité. Ce taux est re-négocié chaque année.
Taux variable :
Le but est d’ajuster le cout de la protection non proportionnelle en faisant varier le taux de prime en
fonction des résultats. Ce taux variable est défini avec un minimum et un maximum, avec application
d’un chargement sous forme de coefficient multiplicatif (par ex : 100/70 ; 100/75 ; 100/80).
Schéma de fonctionnement
on calcul pour l’exercice le rapport de charge de sinistres/assiette
on applique le chargement, c’est-à-dire qu’on multiplie par 100/70 ou 100/75 ou 100/80)
on compare le taux ainsi obtenu aux bornes du taux variable :
si c’est inférieur : on applique ce minimum
si c’est compris entre le minimum et le maximum : on applique ce taux exactement
si c’est supérieur : on applique le taux maximum.
Seuls les sinistres et les primes d’un même exercice sont pris en considération pour calculer
l’ajustement annuel, les exercices successifs étant indépendants les uns des autres.
Exemple :
Taux variable de 2% à 5%, avec un chargement au
100/80.
25
Application aux différents traités :
Excédent de sinistre par risque : pour ce type de traité, il est rare que la prime soit
forfaitaire ; elle est généralement à taux fixe ou à taux variable.
Excédent de sinistre par événement : un XL par événement étant par nature une couverture
déséquilibrée, le principe d’une prime à taux variable doit être éliminé. Le taux est donc fixe,
ou bien la prime est forfaitaire parce qu’elle est très faible, parce que l’assiette elle-même
est très petite, ou encore parce qu’elle est très difficile à estimer (par ex : branche nouvelle).
Excédent de perte annuelle : La prime est généralement à taux fixe, mais on rencontre des
taux variables annuels, voire même variables inverses pluriannuels.
Prime minimum et de dépôt (en anglais : Minimum and Deposit Premium, ou Mindep) :
Pour éviter que les réassureurs ne perçoivent que tardivement la prime qui leur est due, les traités
prévoient le paiement par l’assureur d’une prime provisionnelle, en général équivalente à 80% de la
prime définitive estimée.
provisoire : elle sera ajustée en fin d’année, lorsque l’assiette sera connue
minimum : pour protéger le réassureur contre une sous - tarification brutale des polices de
l’assureur, ou la non-réalisation de ses objectifs commerciaux
fractionnée : son paiement s’effectue en avance, par moitié ou par quart. Lorsque le taux est
variable, elle est calculée sur 100% du taux minimum.
Remarques :
26
La clause de reconstitution de garantie
Dans un traité non proportionnel, le réassureur met une certaine portée à la disposition de la
cédante pour le cas où surviendrait un sinistre. Mais la cédante ne doit pas se trouver à découvert si
jamais un second, voire un troisième sinistre survenaient et absorbaient toute la portée. La clause de
reconstitution sert donc à reconstituer la couverture après un sinistre ; autrement dit, à maintenir
pour la cédante le même niveau de protection.
Cette reconstitution peut être gratuit mais se fait souvent au moyen d’une prime additionnelle,
définie comme un certain pourcentage de la prime initiale, au prorata des capitaux absorbés
(prorata capita) et plus rarement au double prorata de la durée restante à couvrir et des capitaux
(prorata temporis + prorata capita). La prime additionnelle est donc toujours proportionnelle au
montant de couverture absorbé, et éventuellement au temps restant à couvrir sur la période de
référence.
On rencontre souvent des reconstitutions illimitées et gratuites sur les tranches Working, mais
limitées et payantes sur les tranches Cat.
Exemple :
10 Mio XS 2 Mio – prime 100 000 – sinistre 5
Mio, survenu le 1er avril.
a)Clause de reconstitution : 1 à 50%, prorata
capita :
Sinistre à charge de l’XL : 3 Mio
27
Appelée également « clause de franchise annuelle » ; en anglais : « Annual Aggregate Deductible
(AAD) ».
Il arrive que la cédante souhaite augmenter sa rétention annuelle, en fonction de ses possibilités
financières. La clause de franchise Aggregate a pour but de restreindre l’engagement du réassureur,
et donc de diminuer le coût de la réassurance. Elle se comporte comme une franchise annuelle,
appliquée à la somme des montants qui seraient normalement dus par le réassureur sans
l’application de cette clause : la cédante garde à sa charge le ou les premiers sinistres supérieurs à la
priorité de l’XL, jusqu’à ce que leur cumul dépasse le montant de la franchise annuelle.
Cette franchise annuelle (Aggregate) peut être exprimée soit en montant soit en pourcentage de
l’assiette.
Exemple de fonctionnement :
Remarques :
Dans le cas où un traité combine une clause de reconstitution de garantie et une clause de franchise
Aggregate, l’ordre de fonctionnement de ces deux clauses devra être clairement précisé, car la
tarification de l’XL en tiendra compte :
La clause d’indexation
28
But :
Elle permet de conserver le niveau économique des bornes (priorité et portée) du traité pour des
exercices de survenance successifs.
En effet, avec le temps, les bornes du traité perdent leur signification à cause de l’érosion monétaire.
Afin de conserver une même couverture au fil des années, on peut donc indexer les bornes du traité
sur un indice économique correspondant à l’évolution des coûts des sinistres dans la branche
considérée. Par exemple : indice des salaires pour un traité Individuelle Accident ; indice du coût de
la construction pour un traité Incendie ou Tempêtes.
Exemple de fonctionnement :
Traité XL Incendie : 2000 XS 1000 en 1996 (indice 100)
Que devient ce traité en 1997 ?
Indice en 1997 : 110
Priorité : 1000 x 110/100 = 1100
Portée : 2000 x 110/100 = 2200
L’XL devient donc : 2200 XS 1100 en 1997.
Charge de l’XL
Sinistres à la base Traité non indexé Tr. Indexé
Franchise = 750 F = 900
Sans inflation Inflation 20% Sans inflation Avec inflation Avec inflation
700 840 0 90 0
750 900 0 150 0
900 1 080 150 330 180
1 000 1 200 250 450 300
1 500 1 800 750 1 050 900
2 000 2 400 1 250 1 250 1 500
Nous voyons que l’impact de l’inflation est encore plus grand pour le réassureur que pour l’assureur.
En effet, le traité non indexé est touché par des sinistres qui ne l’auraient pas concerné sans inflation.
Le traité indexé, par contre, n’est touché que par les sinistres après inflation qui, de toutes façons,
l’auraient touché sans inflation s’il n’avait pas été indexé.
29
La clause d’indexation présente aussi un intérêt pour la cédante : si le traité n’était pas indexé, la
portée resterait à 1 250 et la cédante se trouverait à découvert pour les sinistres supérieurs à 2 000.
L’indexation permet donc à la cédante de maintenir le niveau de protection qu’elle avait initialement
acheté et de garantir au réassureur que le traité ne se dégrade pas du fait de l’inflation. Cette clause
d’indexation s’applique aussi bien aux XL par risque qu’aux XL par évènement.
La clause de stabilisation
Domaine d’application :
Si dans certaines branches les sinistres sont réglés rapidement, il y en a d’autres, comme la
Responsable Civil e par exemple, pour lesquelles le règlement d’un sinistre est échelonné dans le
temps, sur 10, 20 ou 30 ans.
Compte tenu de ce long délai entre la survenance et le règlement définitif du sinistre, il se produit
une augmentation du coût liée à l’évolution économique, ainsi qu’à l’évolution de la jurisprudence.
But :
La clause de stabilisation permet de conserver dans le partage du sinistre entre l’assureur et le
réassureur la même proportion que si ce sinistre avait pu être réglé immédiatement après sa
survenance. Grace à cette clause, la charge supplémentaire due à l’inflation est donc répartie
équitablement entre l’assureur et le réassureur.
Indice utilisé :
L’indice retenu pour le fonctionnement de cette clause doit être défini lors de la négociation du
traité. Pour la responsabilité Civile, on prend en général un indice fonction des salaires du marché sur
lequel se fait la souscription.
Fonctionnement :
A l’aide de l’indice, on calcule pour chaque versement effectué un versement équivalent en monnaie
constante, versement théorique qui aurait été payé à la survenance. La somme de ces versements
théoriques constitue le sinistre théorique qui sert de base pour le calcul du partage. Le sinistre réel
est ensuite partagé selon les mêmes proportions que le sinistre théorique.
Po =Pn x Io
In
On définit :
S : la somme des paiements réels P n effectués (c’est-à-dire la valeur totale du sinistre lorsqu’il n’y a
pas de clause de stabilisation).
30
So : la somme des paiements théoriques P o c’est-à-dire la valeur totale du sinistre théorique (ou la
somme des montants constituant le sinistre en considérant que les paiements ont été effectués à la
survenance).
En considérant un traité XL par risque du type : illimité xs F (priorité), avec So F :
sans inflation : charge de l’assureur = F, et charge du réassureur = S o - F
Proportion du sinistre pris en charge par l’assureur : F/ So
Proportion du sinistre pris en charge par le réassureur : (So – F)/ So
Ces proportions seront appliquées au sinistre réel.
avec inflation :
Charge de l’assureur = F x S/ So
Exemples numériques :
1er exemple :
Soit un excédent de sinistre de 500 xs 100 en 1996, avec un sinistre survenu en 1996 :
Le sinistre est réglé totalement en 1996 pour un montant de 200.
Charge de l’assureur = 100
Charge du réassureur = 200 – 100 = 100
Le même sinistre survenu en 1996 est réglé 1998 pour un montant de 250, dû à l’évolution
économique et juridique entre 1996 et 1998, correspondant à une inflation de 12% par an.
a) Sans clause de stabilisation :
Charge de l’assureur = 100
Charge du réassureur = 150, donc un accroissement de charge de 50%, entièrement supporté par le
réassureur.
b) Avec clause de stabilisation :
Valeur de l’indice : 100 en 1996, 112 en 1997, 125 en 1998.
La franchise applicable au sinistre devra être revalorisée.
31
2ème exemple :
Soit un traité illimité xs 2 000 en 1993 et un sinistre survenu en 1993, et réglé de 1993 à 1998 pour
un montant total de 9 500.
Nous allons calculer la charge de l’assureur et celle du réassureur, avec clause de stabilisation.
Remarque : Pour simplifier, nous n’avons étudié la répartition du sinistre entre l’assureur et le
réassureur qu’à la fin des règlements. Dans la réalité, cette répartition se calcule au moins une fois
par an, en tenant compte des montants réglés, mais aussi des montants en suspens.
Les seuils :
Le réassureur accepte fréquemment de prendre en charge une partie supplémentaire de l’inflation.
Pour se faire, on utilise des clauses de stabilisation avec seuil.
Il existe deux types de seuil :
le seuil atteint, qui fonctionne comme une marge;
le seuil déduit, qui fonctionne comme une franchise.
Le seuil atteint :
En générale, on adopte un seuil de 10%, ce qui signifie que, aussi longtemps que la variation de
l’indice entre la date de survenance du sinistre et la date de règlement n’est pas supérieure à 10%,
on considère que l’indice de règlement est égal à l’indice de base et le montant ramené est égal au
montant nominal. Dès que la variation devient supérieure à 10%, on calcul le montant ramené en
multipliant le montant nominal par l’indice de base divisé par l’indice réel.
32
Exemples avec un seuil atteint de 20%
Le seuil déduit :
La clause de stabilisation avec seuil déduit est désignée en anglais par « Severe Inflation Clause ».
On utilise non pas l’indice réel mais un indice corrigé. Par exemple : pour un seuil déduit de 10%,
l’indice d’origine est supposée être de 110, alors qu’il est de 100. On divise l’indice réel de chaque
année par 1,10. Tant que le quotient est inférieur à 100, on applique l’indice d’origine. Dès que le
quotient dépasse 100, on applique l’indice corrigé, et on calcule alors le montant ramené en
multipliant le montant nominal par le rapport Indice d’origine/ Indice corrigé.
Remarque :
La clause de stabilisation s’accompagne fréquemment d’une clause d’indexation, ce qui explique qu’il
y ait souvent une confusion entre ces deux clauses.
La clause de superposition
34
Cette clause est connue en anglais sous le nom « Interlocking Clause »
Lorsqu’un XL fonctionne par exercice de souscription et non par exercice de survenance, le sinistre
doit être rattaché à la date de souscription de la police. S’il survenait un évènement touchant
plusieurs polices souscrites à des années différentes, comment faire pour que la cédante n’aie pas
plusieurs fois la priorité à sa charge ? La réponse est apportée par cette clause de superposition qui
aura pour effet de recalculer les bornes du traité. Bien que son intervention effective soit plutôt rare,
cette clause est néanmoins présente dans la plupart des XL par exercice de souscription, dans les
branches Transports et Crédit Caution.
Exemple de fonctionnement :
Soit un sinistre de 1000 survenu le 1er avril 1997, concernant deux polices avec la répartition
suivante :
300 pour la police souscrite en 1996
700 pour la police souscrite en 1997
L’assureur a protégé son portefeuille avec un XL par risque, identique en 1996 et 1997 : 1200 xs 500.
Mêmes sinistres, avec clause de superposition, mais les conditions de l’XL ont changé entre 1996 et
1997 :
En 1996 : 1200 xs 500
En 1997 : 1200 xs 800
Charge du réassureur de 1996 : 300-(500 x 300/1000)= 150
Charge du réassureur de 1997 : 700-(800 x 700/1000)= 140
D’où charge totale des deux réassureurs : 150 + 140 =290
Charge de l’assureur : 1000 – 290 = 710.
On pourrait obtenir la charge de l’assureur en calculant la nouvelle priorité du traité équivalent aux
deux traités de 1996 et 1997 de la façon suivante :
(500 x 300/1000) + (800 x 700/1000) = 710.
Cas particulier :
35
En mai 2001 un sinistre Crédit Caution, touchant trois polices, décompose comme suit :
10 000 au titre d’une police souscrite en 1999
5 000 au titre d’une police souscrite en 2000
2 000 au titre d’une police souscrite en 2001
1999 :
Proportion du sinistre relatif à la police de 1999 : 10 000/17 000 = 59%
Pour l’exercice 1999 :
(8 000 X 59%) XS (6 000 X 59%) = 4 720 XS 3 540
Charge du réassureur de 1999 : 10 000 – 3 540 = 6 460 théoriquement, mais ne peut pas dépasser
4 720. Il reste 6 460 – 4 720 = 1 740 non compensé, à la charge de la cédante.
2000 :
Proportion du sinistre relatif à la police de 2000 : 5 000/17 000 = 29%
Pour l’exercice 2000 :
(12 000 X 29%) XS (8 000 X 29%) = 3 480 XS 2 320
Charge du réassureur de 2000 : 5 000 – 2 320 = 2 680
2001 :
Proportion du sinistre relatif à la police de 2001 : 2 000/17 000 = 12%
Pour l’exercice 2001 :
(20 000 X 12%) XS (20 000 X 12%) = 2 400 XS 2 400
Charge du réassureur de 2001 : 2 000 < 2 400 donc 0
36
Si, lors d’une transaction ou d’un jugement rendu par un tribunal, aucune distinction n’a été faite
entre l’indemnité et les intérêts judiciaires, le montant total du sinistre sera tout d’abord ramené à sa
valeur au jour de survenance du sinistre, par une simple opération d’escompte au taux annuel légal
des intérêts judiciaires. La différence qui représente les intérêts courus entre la date de survenance
du sinistre et la date du paiement effectif sera répartie entre l’assureur et le réassureur en
proportion des indemnités et frais leur incombant respectivement. Cette clause ne concerne que les
sinistres liquidés dans un délai supérieur à un an.
Si le montant des intérêts réellement payés a été réduit pour tenir compte des provisions et des
avances payées uniquement par la cédante avant que le sinistre ne soit jugé, le montant des intérêts
sera, avant répartition, reconstitué, afin de déterminer le montant des intérêts qui auraient été dus
en l’absence de toute avance ou provision de la cédante. C’est ce montant reconstitué qui est pris en
considération pour le calcul de la répartition entre l’assureur et le réassureur.
Application :
Soit un sinistre S réglé k années plus tard pour un montant ST : S + I = S x (1+i) k
I étant l’intérêt sur S pendant k années et i le taux d’intérêt annuel judiciaire.
Avec clause de partage des intérêts, ces intérêts n’étant pas ventilés :
D’où S = ST/ (1 + i) k = ST x (1 + i)-k
Et I = ST – (ST / (1 + i) k
LE PLAN DE REASSURANCE
37
Nous avons vu que l’équilibre financier d’un assureur peut être mis en danger par différentes sortes
de sinistres:
des sinistres de fréquence,
des sinistres de pointe,
des sinistres de conflagration,
des sinistres de cumul.
Pour un assureur, le choix de son plan de réassurance fait partie intégrante de sa stratégie : un plan
de réassurance qui serait mal adapté coûterait cher, serait peu efficace et nuirait à son
développement.
L’assureur cherchera d’abord à mettre en place un système de protection automatique des affaires
qu’il souscrits, ce qui lui permettra :
de ne conserver que la part des affaires qu’il estime pouvoir souscrire sans mettre en danger son
équilibre financier,
de souscrire néanmoins des polices qui dépassent son plein de conservation.
Enfin, en dernier lieu, l’assureur cherchera à conclure des traités Facob lorsqu’il aura souscrit un
certains nombres d’affaires facultatives de même nature, susceptible d’être regroupées dans un
même traité. Pour l’assureur, l’avantage sera double : il conservera sa liberté de souscrire, tout en
simplifiant la procédure de réassurance, et en étant sûr d’être protégé. Le réassureur, par contre,
sera plus réticent : il n’acceptera un Facob que si les résultats sont favorables, ou s’il veut faire un
geste commercial qui lui permettra de participer à un autre traité avec des conditions avantageuses.
Le plan de réassurance obéit à deux finalités : équilibrer les comptes techniques par branche et
contrôler l’exposition. Le choix de l’assureur sera donc guidé par le fait de :
pouvoir souscrire un grand nombre de risques ;
rendre plus homogène la taille des sinistres potentiels, en fonction de son profil de portefeuille ;
réduire la charge des indemnités qu’il aura à supporter ;
simplifier sa gestion ;
payer sa protection de réassurance à son juste prix.
38
Remarque : D’un point de vue strictement fiscal, une compagnie a intérêt à se réassurer, car les
primes cédées constituent une charge déductible alors qu’une provision exceptionnelle devrait être
réintégrée dans les bénéfices et supporterait donc l’impôt sur les sociétés.
Une fois que l’assureur aura défini, de façon théorique, la combinaison idéale de traités
proportionnels ou non-proportionnels qui répond à ses besoins propres, il sera confronté, de façon
pratique :
à la législation en vigueur, qui va lui imposer des contraintes directes (par exemple : cessions
légales obligatoires) ou indirectes (par exemple : contrôle des changes) ;
à l’intervention des courtiers de réassurance (incontournables pour se réassurer aux Lloyd’s), qui
vont orienter son choix ;
aux différents réassureurs qui négocieront pour faire valoir leurs propres exigences.
Par conséquent, nous pouvons dire qu’un plan de réassurance est un compromis entre les divers
objectifs –parfois contradictoires – de la cédante, de ses courtiers et de ses réassureurs.
Les plans de réassurance varient selon les compagnies et selon les marchés, et suivent les
fluctuations de l’offre et de la demande, mais nous pouvons noter quelques tendances générales, par
branche.
Incendie :
Quote-part + Excédent de plein (avec des pleins différents pour les risques simples et pour les risques
industriels) + un XL protégeant la rétention (en général, un XL par évènement pour se protéger des
cumuls sur les RS, et un XL par risque pour se protéger d’un sinistre majeur sur les RI)
Vol :
Quote-part + Facultative
Responsabilité Civile :
Quote-part + XL illimité
Grêle :
Quote-part avec Stop Loss protégeant la rétention, ou Stop Loss seul
Transport Maritime :
Excédent de plein + XL Catastrophe protégeant la rétention.
Certains plans de réassurance protègent plusieurs branches ensemble : un assureur peut décider de
regrouper tous ses traités (proportionnels ou non-proportionnels) dans un Bouquet, avec placement
unique, ce qui a comme avantage pour l’assureur ou le courtier de simplifier la gestion, tout en
mélangeant parmi les bons traités quelques traités très vulnérables qui ne trouveraient jamais
preneur s’ils devaient être réassurés seuls.
Toutes les réflexions ci-dessus nous amènent à nous poser la question suivante :
le plan de réassurance doit-il être conçu en fonction de la politique commerciale de l’assureur ?
ou, au contraire, la politique commerciale d’un assureur n’est-elle pas déterminée par les
capacités et les protections qu’elle est capable d’obtenir de ses réassureurs ?
39
LE DOCUMENT CONTRACTUEL DE REASSURANCE
La relation entre l’assureur et le réassureur est sous-tendue, comme celle qui existe entre l’assuré et
l’assureur, par l’existence :
d’un risque,
d’une prime,
et d’une prestation pécuniaire qui est fonction d’un aléa.
Mais la réassurance se détache des assurances directes souscrites par l’assureur car l’objectif du
contrat de réassurance n’est pas de garantir à l’identique ce que l’assureur a accepté, mais plutôt de
couvrir le patrimoine de l’assureur.
Durant de très nombreuses années, le contrat de réassurance a revêtu une forme aussi simple que
standardisée, pour la raison qu’on y avait peu recours, en l’absence de contentieux. Les affaires se
traitaient de façon informelle, et se fondaient sur des relations de confiance personnelle et sur la
parole donnée.
Si l’intérêt porté au contrat de réassurance s’est accru ces dernières années, cela tient au fait que des
acteurs extérieurs au monde de la réassurance ont eu à s’y intéresser, notamment les liquidateurs et
autres praticiens spécialisés dans le domaine de la faillite.
Du même coup, les juges (essentiellement londoniens) ont eu l’occasion de se livrer à une analyse
plus systématique des clauses, mettant ainsi à jour certaines insuffisances.
Le document contractuel (en anglais, wording) est la forme aboutie de l’accord entre l’assureur et le
réassureur. Mais un délai relativement long peur s’écouler entre la conclusion d’une affaire et la
signature du traité. C’est pourquoi la négociation préalable donne lieu à l’émission d’un slip de
réassurance.
En règle générale, le traité est rédigé par la cédante ou son courtier. Rares sont les définitions des
termes essentiels utilisés. La langue est le plus souvent celle de la cédante, mais l’anglais reste
l’idiome de référence.
Comme tout contrat, celui de réassurance pose des obligations aux deux parties, mais précise
rarement quelles sont les sanctions en cas de non-respect.
Une des difficultés du contrat de réassurance est son caractère international car, malheureusement,
il n’existe pas de droit universel de la réassurance. Le contrat de réassurance s’intègre dans les droits
nationaux : droit de la faillite, fiscalité, etc.
Le courtier agit en vertu d’un contrat de mandat qu’il tient implicitement de la cédante, mais parfois
aussi du réassureur. C’est lui qui reçoit les primes de l’assureur et c’est par lui que transitent les
paiements de sinistres du réassureur vers l’assureur.
Clause « Follow the Settlements » : le réassureur s’en remet à la compétence et à la bonne foi de la
cédante dans sa politique de règlement. S’il entend contester un règlement fait par la cédante, le
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réassureur doit prouver, soit que celle-ci a agit de mauvaise foi, soit que le sinistre n’est pas
recouvrable, soit qu’il n’entre pas dans le champ de la police originale.
« Ultimate Net Loss Clause » : le sinistre s’entend comme la somme effectivement payée par le
réassuré en règlement des sinistres. Mais la responsabilité du réassureur est indépendante du fait de
savoir si la cédante a ou non satisfait à ses propres engagements (cas d’insolvabilité ou liquidation de
l’assureur).
Le principe de bonne foi est général (en anglais : utmost good faith ; en latin : uberrimae fidei). Le
réassureur fait entière confiance à la cédante et reste étranger à la relation qui existe entre cette
cédante et ses assurés. Cette bonne foi est corrélée avec une obligation d’information, plus ou moins
rigoureuse, à la charge de la cédante. En facultatives, les informations attendues par le réassureur
sont en fait du même ordre que celles qu’un assureur demande à son assuré. En traité, le réassureur
fonde sa décision sur des renseignements de masse dont la qualité et l’exactitude dépendront de la
bonne foi et du professionnalisme de la cédante. L’assureur doit à son réassureur une information
juste et précise.
La notion de « suite du sort » (en anglais : follow the fortune) ou d’ « identité » de fortune constitue
une règle coutumière originale mais source de litiges. On considère que l’assureur ne doit en rien
être gêné par son réassureur dans ses décisions et doit pouvoir agir comme s’il n’était pas réassuré.
Le partage du sort trouve bien à s’appliquer dans ce qui concerne la gestion pure, c’est-à-dire les
choix des risques à assurer, la tarification, la politique de rétention et de règlement des sinistres.
Mais le réassureur pourra se dégager en cas de négligence grave : souscription de risques
inassurables, fautes graves dans le calcul des provisions techniques, règlement de sinistre non dus.
Si la commission est à échelle, le détail du calcul doit être précisé. Par exemple : commission de 20%
à 30% suivant un rapport sinistres de compétence / primes acquises de 75% à 55%.
Le réassureur veillera à ce que la commission ne diffère pas trop des frais de gestion réel de la
cédante. Les traités en quote-part ont une commission plus élevée que les traités en excédent de
plein.
En principe, les primes cédées au réassureur sont nettes de taxes. Il existe des taxes récupérables sur
les assurés et des taxes non récupérables (cas des taxes pompiers)
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Article VII : Entrée et sortie de portefeuille
Concerne les traités gérés par exercice comptable. Il existe plusieurs méthodes de calcul pour les
réserves de primes : police par police ou forfaitaire :
50% des primes nettes de commission
méthode des 1/24ème (mois par mois)
méthode des 1/8ème (trimestre par trimestre)
Pour les réserves de sinistres, il s’agit des sinistres à payer (SAP) figurant dans les comptes.
Au crédit :
les primes correspondant aux risques cédés
entrée de portefeuille prime au 1/1/N (=REC au 31/12/N-1)
entrée de portefeuille sinistre au 1/1/N (=SAP au 31/12/N-1)
récupérations sur sinistres
Au débit :
commissions
sinistres payés sur les risques cédés
taxes
sortie de portefeuille primes (= REC au 31/12/N)
sortie de portefeuille primes (= REC au 31/12/N)
On définit aussi la périodicité, la monnaie des comptes, le cours de change qui sera retenu. Les
comptes peuvent être ventilés par exercice de souscription (utilisé dans les branches à déroulement
long ; ni entrée, si sortie de portefeuille) ou par exercice de survenance (utilisé surtout en RC et en
Auto ; entrée de portefeuille prime uniquement).
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Article XIV : Erreurs ou omissions
Les erreurs ou omissions par la cédante sont considérées comme n’ayant aucune influence sur la
validité du contrat de réassurance, dans la mesure où elles ont été commises de bonne foi.
L e droit de regard et le contrôle du réassureur a perdu son caractère extrême, à tel point que la
demande vient souvent des cédantes elles-mêmes qui espèrent ainsi renforcer leur crédit et obtenir
de meilleures conditions, ou encore un avis sur leur mode d’organisation ou un conseil sur leur
politique de souscription. Assureur et réassureur peuvent également convenir d’une coopération
dans l’évaluation des sinistres et leur négociation.
Durée indéterminée, mais résiliation provisoire possible moyennant un délai de 3 mois, lorsque l’une
des deux parties à l’intention d’introduire des modifications. Le délai permet à la cédante d’avoir du
temps pour replacer la part dont un réassureur ne voudrait plus. Les négociations de renouvellement
se déroulent dans le courant du dernier trimestre.
Dans les cas où l’une des deux parties ne respecter pas le principe de bonne foi ou bien n’a plus
confiance en l’autre.
En cas de litige, il est prévu la mise en place d’un tribunal arbitral composé d’un arbitre choisi par
chacune des parties, auquel est adjoint un tiers arbitre désigné par les deux autres. Ces arbitres
statuent en référence aux usages et pratiques plutôt qu’au droit strict.
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LA COMPABILITE D’UN TRAITE DE REASSURANCE
Il existe 3 méthodes de comptabilisation d’un traité de réassurance :
Pour savoir de quelle façon un traité doit être comptabilisé, il suffit, à la réception du slip ou du
document contractuel, de se poser, dans l’ordre, les deux questions suivantes :
1) Le traité prévoit-il une entrée/ sortie de portefeuille Sinistre ?
2) Le traité prévoit-il une entrée/ sortie de portefeuille Primes ?
Clause Comptabilité
d’entrée OUI en année de compte
NON
Clause
d’entrée Comptabilité
OUI
en année de
survenance
Comptabilité
NON en année de
souscription
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Les principales opérations comptables propres à la réassurance concernent :
le compte courant,
les provisions techniques,
les provisions complémentaires.
Le compte courant :
Il est établi par la cédante et présente la situation et les mouvements, en se plaçant du point de vue
du réassureur, c’est-à-dire que les sinistres figurent au débit et les primes au crédit.
Le compte courant comprend habituellement deux parties : une partie technique et une partie
financière. La partie technique du compte courant est la même pour tous les réassureurs d’un traité,
chacun selon sa part ; la partie financière, par contre, varie d’un réassureur à l’autre puisqu’ils
peuvent ne pas être soumis aux mêmes réglementations en fonction de leur pays ou avoir négocié
des conditions différentes en matière de rémunération de ces dépôt.
a) La partie technique :
Au crédit :
Au débit :
b) La partie financière :
le report du solde du compte technique
le paiement éventuel des sinistres au comptant
la constitution et la libération des dépôts
les intérêts éventuels sur des dépôts
les règlements des comptes précédents.
La périodicité des comptes est variable : trimestrielle, semestrielle ou annuelle. Les comptes sont
envoyés au réassureur dans le délai indiqué dans le texte du traité. Les comptes sont établis en
monnaie originale ou en monnaie principale. Lorsque les monnaies ne sont pas transférables, les
comptes sont convertis en une monnaie forte. Quelle que soit la monnaie adoptée, il est
indispensable de préciser le cours de change qui sera retenu.
Le règlement s’effectue par la partie débitrice dans un délai relativement court (un mois à six
semaines). Lorsqu’il existe plusieurs affaires entre l’assureur et le réassureur, il peut se produire une
compensation entre les différents soldes.
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Les provisions techniques
une provision de prime : la provision pour risques en cours (REC) ou primes non acquises (PNA)
une provision de sinistre : la provision pour sinistres à payer (SAP) ;
Puisque les compagnies d’assurance doivent représenter à leur actif les provisions brutes de
réassurance, elles peuvent demander à leurs réassureurs de déposer leurs participations dans ces
provisions. Ce dépôt des provisions primes et sinistres est fait en espèces ou en titres, ou encore sous
forme de lettre de crédit.
Il s’agit essentiellement de la provision pour sinistres survenus mais non encore connus (en anglais :
IBNR, Incurred But Not Reported). Ces IBNR sont très importants dans les branches à déroulement
long (RC Médicale, RC Auto, RC Produits etc …). La réserve IBNR est moins importante chez un
assureur direct car des délais de déclaration sont imposés aux assurés.
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LA RETROCESSION
déterminer son propre plein de conservation, c’est-à-dire l’engagement maximum qu’il peut
conserver sur un risque sans mettre en danger son équilibre financier,
niveler et rendre plus homogène l’ensemble des risques qu’il a acceptés des assureurs,
limiter sa charge de sinistres.
Il se fera donc protéger par un autre réassureur, appelé rétrocessionnaire. La rétrocession peut se
définir comme une réassurance au second degré, le réassureur se retrouvant dans la situation d’un
assureur. La rétrocession étant une opération de réassurance, elle peut être proportionnelle ou non-
proportionnelle.
Le pool de rétrocession : nous avons vu qu’un traité de réassurance regroupe toutes les polices
d’un assureur dans une branche donnée et sur un territoire déterminé ; le pool de rétrocession
va faire de même avec le portefeuille du réassureur. Un pool regroupe donc les parties que le
réassureur ne souhaite pas conserver pour son propre compte sur les facultatives et/ou les
traités qu’il a lui-même acceptés auprès d’un ou plusieurs assureurs, dans une branche donnée
et sur un territoire déterminé (dans certains cas, le territoire peut être étendu au monde entier).
Les pools rétrocession sont des traités proportionnels ; comme dans le cas d’un assureur qui se
protège auprès d’un réassureur, leur fonction est de limiter les engagements, tout en rendant
plus homogène la taille des affaires conservées.
La couverture : dans ce type de couverture, le but de réassureur est de se protéger contre les
pointes des sinistres, c’est-à-dire la survenance d’un ou plusieurs évènements catastrophiques au
niveau de la réassurance. Il s’agira alors d’une couverture non-proportionnelle, avec une priorité
très élevée. Elle concernera soit un seul traité, soit plusieurs traités, sur une ou plusieurs
branches, et peut être un programme en plusieurs tranches.
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réassurance apporte à l’assureur. Elle constitue un moyen de redistribution et de fractionnement
international des risques. Elle permet également au réassureur de mettre à la disposition des
assureurs sur un marché non seulement sa capacité propre, mais également celle de tous ses
rétrocessionnaires.
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GLOSSAIRE
Acceptation (Acceptance)
Opération par laquelle un réassureur accepte de prendre en charge une partie d’un risque déjà
souscrit ou accepté par un assureur. Cette notion s’oppose à celle de cession.
Actuaire (Actuary)
Mathématicien spécialisé qui applique la théorie des probabilités à l’évaluation des risques et à la
tarification, ainsi qu’au calcul des réserves (IBNR) et des provisions mathématiques (en Vie).
Arbitrage (Arbitration)
Les litiges entre assureurs et réassureurs sont réglés par voie arbitrale, les traités de réassurance
comportant systématiquement une clause compromissoire d’arbitrage. Les arbitres et l’éventuel tiers
arbitre sont des professionnels de la réassurance et leur sentence est prononcée en fonction des us
et coutumes de la profession, plutôt qu’en fonction des règles de droit et de procédures judiciaire.
Capacité (Capacity)
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Montant maximal d’assurance ou de réassurance disponible pour couvrir des risques au niveau d’une
entreprise ou d’un marché en général. Pour un assureur, la capacité est fonction de ses capitaux
propres, de son chiffre d’affaires et de ses traités de réassurance.
Captive (Captive)
Société d’assurance ou de réassurance créée par une ou plusieurs entreprises industrielles ou
commerciales, qui en sont les seuls assurés ou réassurés. Une captive permet de prendre en charge
des risques que le marché refuse ou est réticent à couvrir, tout en réalisant des économies sur le
montant des primes. Elles sont le plus souvent implantées dans des paradis fiscaux, proches
(Guernesey, Luxembourg) ou exotiques (Caraïbes, Bermudes)
Couverture en excédent de sinistre dont la priorité est si haute qu’elle ne peut intervenir qu’en cas
de sinistre catastrophique, d’une exceptionnelle ampleur. S’oppose à Working Cover, couverture
avec une priorité basse, qui sert à couvrir la cédante sur des sinistres de fréquence.
Cession (Cession)
Opération par laquelle un assureur (la cédante) transfère une partie de son risque au réassureur, de
façon obligatoire ou facultative.
Cessionnaire (Cessionaire)
Autre nom du réassureur lorsqu’il accepte une affaire qui lui est cédée par un assureur.
Coassurance (Co-Insuance)
Partage proportionnel d’un même risque entre plusieurs assureurs.
Dépôt (Deposit)
Somme laissée chez la cédante en garantie des engagements pris par le réassureur. Les dépôts
espèces sont en général rémunérés par un taux d’intérêt convenu lors de la souscription des affaires.
Le revenu des dépôts titres reste acquis au réassureur.
Engagement (Liability)
Montant de la garantie assumée par le réassureur.
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Couverture de réassurance non proportionnelle ayant pour but de limiter la perte de la cédante sur
un exercice.
Facultative (Facultative)
Cession en réassurance effectuée risque par risque, le réassureur étant libre d’accepter ou de refuser
l’affaire que lui propose l’assureur, qui lui-même est libre de faire réassurer le risque ou de le
conserver.
Line Slip
Réassurance obligatoire/facultative dans laquelle l’assureur est obligé de proposer au réassureur
tous les risques qu’il souscrit dans une branche, le réassureur étant libre de les refuser ou de les
accepter à des conditions prédéfinies dans le cadre d’un traité.
Obligatoire (Obligatory)
Les cessions obligatoires portent sur la totalité des risques d’un portefeuille, à des conditions
strictement définies dans le cadre d’un traité de réassurance.
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Ensemble des affaires de réassurance en cours (traités et facultatives) souscrites et gérées par une
compagnie.
Prime (Primium)
Somme perçue par l’assureur ou le réassureur en contrepartie de la couverture d’un risque.
Priorité (Priority)
En assurance non proportionnelle, borne inférieure à partir de laquelle le réassureur prend un
sinistre en charge.
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Couverture de réassurance proportionnelle par laquelle le réassureur prend à sa charge un
pourcentage fixe de toutes les affaires cédées au traité.
Réassurance (Reinsurance)
Opération par laquelle un assureur s’assure lui-même auprès d’un tiers (le réassureur) pour une
partie des risques qu’il a garantis, moyennant le paiement d’une prime.
Réassureur (Reinsurer)
Compagnie qui s’engage à garantir la fraction de risque que lui cède l’assureur.
Rétention (Retention)
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Part du risque que l’assureur ou le réassureur conserve pour son propre compte.
Rétrocession (Retrocession)
Cession par le réassureur, moyennant le paiement d’une prime au rétrocessionnaire, d’une fraction
des risques qu’il s’est engagé à garantir.
Rétrocessionnaire (Retrocessionaire)
Celui qui accepte un risque en rétrocession.
Risque (Risk)
Evènement redouté et aléatoire, c’est-à-dire incertain et indépendant de la volonté de deux parties,
pour lequel une protection est recherchée.
Run-off
Arrêt de toute souscription d’affaire nouvelle sur un portefeuille de risques, qui entraine le
déroulement, dans le temps, du stock des provisions techniques jusqu’à leur épuisement complet.
En fonction de la branche, l’opération de run-off peut prendre plusieurs dizaines d’années.
Sinistralité (Loss)
Evènement déclenchant la garantie du contrat.
Tarif (Tariff)
Barème dans lequel figurent les différents taux de prime applicables aux risques entrant dans le
cadre d’une catégorie d’assurance (tarif automobile, tarif incendie).
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Couverture en excédent de sinistre qui travaille , c’est-à-dire qui fonctionne souvent, en raison du
faible niveau de la priorité, et sert donc à couvrir la cédante sur des sinistres de fréquence. S’oppose
à Catastrophe Cover ou Cat Cover / Cat XL / Cat Layer, qui désigne une couverture dont la priorité est
si haute qu’elle ne peut intervenir qu’en cas de sinistre catastrophique, d’une exceptionnelle
ampleur.
BIBLIOGRAPHIE
Manuel présentant en dix-neuf chapitres l’ensemble de l’activité de l’assurance dans ses données
fondamentales communes aux pratiquant l’économie du marché. En introduction, il donne la
définition de l’opération d’assurance. Il présente ensuite :
Introduction à la réassurance édité par American Re: Définition, fonctions, réassureur, types de
réassurances (facultatives et traités), prorata et excédent de sinistre, capacité, programmes,
branches souscrites. En annexe, un glossaire des termes utilisés dans la réassurance.
Manuel expliquant le fonctionnement de la réassurance depuis les concepts de base aux techniques
de transfert de portefeuille, clauses horaires, termes de traités, couverture XL… Il est complèté par
des exercises pratiques.
55
Principles of reinsurance – Volume 1 & 2 Elliot, Michael W. / Webb, Bernard L. /
Anderson, Howard N. / Kensicki, Peter R., Insurance Institute of America, Malvern
(Pennsylv.) 2ème éd., vol. 1&2, juill. 1995, 238 p
Le premier volume de cet ouvrage présente une introduction à la réassurance (fonctions, types,
programmes, souscription de réassurance), un panorama des affaires d’assurance directe et de
réassurance et le rôle des intermédiaires, la souscription dans l’assurance directe et dans la
réassurance, les couvertures, les différents types de traités de réassurance et le programme de
réassurance.
Le deuxième volume de cet ouvrage sur la réassurance est consacré au traitement des sinistres, à
l’audit, à la présentation des comptes annuels, à l’analyse financière et à la solvabilité des
compagnies d’assurance.
Manuel de réassurance sous tous ses aspects (comptabilité, fiscalité) et sous toutes ses formes (non
proportionnelle, proportionnelle, facultative). Tarification. Il donne un aperçu des modalités
américaines de souscription de réassurance.
Cet ouvrage n’est pas une réédition de Dix leçons sur la réassurance, mais il s’est enrichi de deux
rubriques supplémentaires, de la contribution de Michel Laparra actuaire et est de conception
entièrement nouvelle qui au-delà des questions traditionnelles (l’assureur et son risque, la notion de
réassurance, ses divers formes) auxquelles il est à l’occasion apporté des réponses originales
(notamment à propos de la nature juridique de la réassurance ), aborde les grands problèmes
d’actualité (asbestos, pollution, RC produit) et donne de précieuses indications sur les marchés de
réassurance, notamment celui de Londres, et sur la place de la réassurance dans les économies
modernes.
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Economie de la réassurance, 1990, Marbacher, Joseph / Jannel, Yves –Marie (trad.), Risques
n° 1, juin 1990, pp. 93-105, bibliographie.
Ce texte propose l’ébauche d’un modèle apte à saisir le rôle de la réassurance dans l’activité
économique générale. Il ouvre des pistes permettant d’analyser la réassurance à l’aide de la théorie
moderne de la finance. Le réassureur a trois fonctions qu’il exerce dans le cadre international : une
fonction technique, il prend en charge les risques de l’assureur direct ; une fonction financière, il offre
à l’assureur un engagement financier conditionnel et une fonction de prévention, par des services
d’information et de conseil.
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Comment se réassurer au moindre coût. Méthode d’optimisation de la réassurance,
Wetzel, Jacques, Dunod, Paris, 1976, 114p.
Ce livre cherche à répondre à deux questions fondamentales. La première, pourquoi faut-il se
réassure ? réclame 4 chapitres. Le chapitre 4 explique que la réassurance sert à améliorer la sécurité
de l’assureur qui peut être compromise par la dynamique du hasard .La façon de calculer la force du
hasard dans un portefeuille est décrite au chapitre 3. Elle fait appel au calcul des probabilités dont un
exposé sommaire est proposé au chapitre 2. Le chapitre 1 donne des notions générales d’assurance et
de comptabilité. La 2ème question : quelle est la meilleure façon de se réassurer ? trouve sa réponse
dans le chapitre 5. On y expose en particulier le remarquable théorème de l’unicité des priorités en
XS, qui facilite l’élaboration des programmes de réassurance. Le chapitre 6 analyse la cotation des XS.
Le chapitre 7 traite de la commission de réassurance dans les cessions proportionnelles.
Bible de la réassurance, manuel le plus exhaustif jamais publié. Etant donné la matière à
couvrir, le premier volume, aborde les aspects de souscription, les aspects juridico-
économique de la question, ainsi que la gestion de la réassurance. Le deuxième volume du
manuel de réassurance, aborde les facultatives de la réassurance par branche : incendie,
engineering (tous risques chantiers, tous risques montages, informatique, catastrophes
naturelles, mortalité du bétail, bris de glace, RC, accident automobile, maritime, aviation,
vie, crédit). Le livre aborde également, tous les aspects de gestion de la réassurance,
relations cédantes / réassureurs, la comptabilité. Enfin, le livre termine sur un historique de
la réassurance et fait le point sur les marchés de réassurance dans les années 1980.
L’ouvrage comporte une longue bibliographie, ainsi qu’une liste des principaux périodiques
nécessaires (a cette époque) à un réassureur.
Qu’est-ce que la réassurance ? Une étude des notions générales et des bases techniques
élémentaires concernant cette industrie, Blanc, Pierre, Assurance Française, Paris, 1977,
110pages
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