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Les previsions à tres court terme

Introduction
Les budgets de trésorerie fournissent des informations trop globales pour optimiser la gestion de la
trésorerie. En particulier, ils ne donnent pas des renseignements sur la situation en cours de mois et
ne permettent pas de répondre précisément aux questions suivantes :

• Quel montant faut-il négocier ou placer ?


• Pour quelles durées ?

Les prévisions mensuelles sont insuffisantes puisqu’à l’intérieur d’un même mois, les flux peuvent
être divers et positionnés des jours différents ; les prévisions doivent donc être élaborées à un
horizon plus court, au jour le jour.

Seules des prévisions à très court terme permettent de disposer des informations nécessaires à une
prise de décision.

L’objectif des prévisions de trésorerie à très court terme est de permettre d’optimiser la gestion des
fonds disponibles dans l’entreprise, afin de minimiser les frais financiers. Pour ce faire, l’entreprise doit
prévoir parfaitement ses flux de trésorerie.

Les prévisions à très CT supposent la mise en place d’une organisation complexe, ce qui nécessite un
travail d’analyse et d’information important.

Analyse des flux de trésorerie


L’analyse des flux de trésorerie porte sur plusieurs points :

a) Recensement de tous les encaissements et décaissements par nature : règlement


fournisseurs, produits financiers, encaissements clients, paiement des impôts…
b) Inventaire des moyens de règlement utilisés : virements, chèques bancaires, lettres de
change, … pour chaque flux identifié.
c) Distinction entre les flux certains tels les virements, prélèvements et domiciliations…qui
peuvent être positionnés en fonction des conditions bancaires négociées, et les flux
incertains (quant au montant, quant à la date ou quant aux deux) tels les chèques émis par
l’entreprise, pour lesquels la référence aux conditions bancaires n’est pas suffisante (dans le
cas général, l’entreprise connaît la date d’émission et le montant du chèque mais ne maîtrise
pas sa date de présentation en banque par le bénéficiaire).

Les flux certains pourront être chiffrés et positionnés dans le temps sans problème ; les flux
incertains feront l’objet d’un traitement particulier ; ils seront positionnés et leur montant déterminé
sur la base de calculs probabilistes ou de manière plus aléatoire.

Il est souhaitable de réduire le plus possible l’importance des flux incertains qui compliquent le
travail du trésorier et affectent négativement la qualité des prévisions de trésorerie.

A l’issue de ce travail d’analyse, l’entreprise doit :


• Améliorer les procédures de saisie des flux, c’est-à-dire faire en sorte que le trésorier ait la
meilleure connaissance possible des flux en temps et en valeur (en particulier, il faut éviter
qu’il ne soit informé de l’existence d’un flux qu’après que celui-ci ait été débité ou crédité
par la banque) ; faute de quoi la qualité des prévisions serait insuffisante pour servir de
support à des décisions de financement ou de placement ;
• Réaffecter les flux par banque. En tenant compte des différentes catégories de flux, des
conditions de banque…, l’entreprise doit :
➢ Arrêter le nombre de ses banques,
➢ Répartir les flux entre elles (par exemple, affecter les effets à une banque qui
accorde de bonnes conditions d’escompte).

Recherche d’informations
Les circuits de paiements
Les paiements en espèces exceptés, tous les moyens de règlement connaissent des décalages entre
le moment de l’émission et celui de la remise à la banque pour encaissement. Raisons : le temps de
transmission, de traitement comptable et administratif, les temps morts, etc.

Les durées des décalages sont très variables, elles dépendent du type de règlement, de son mode de
transmission, des partenaires concernés.

Seule l’étude statistique des données antérieures peut permettre de les évaluer.

Mise en place de communications internes


Les relations avec le contrôle de gestion et les autres services de l’entreprise (comptabilité
notamment) doivent être organisées avec la plus grande efficacité possible. Le trésorier doit être
informé le plus tôt possible de toute modification susceptible d’affecter ses prévisions (allongement
de la durée du crédit clients, révision des prévisions, changement de moyen de paiement à l’égard
d’un fournisseur…).

I. Les conditions bancaires


La pratique bancaire introduit des décalages supplémentaires, notamment par le biais des dates de
valeur, généralement différentes des dates d’opération.

I.1 Les jours de valeur


La notion de jour de valeur peut être définie comme le nombre de jours qu’il faut ajouter à la date
d’opération sur les mouvements créditeurs (recettes) ou retrancher à la date de l’opération sur les
mouvements débiteurs (dépenses) pour connaître la date, appelée date de valeur, à partir de laquelle
une opération porte un intérêt. C’est la durée pendant laquelle la banque dispose des fonds mais ne
crédite pas le compte de l’entreprise. Historiquement, ce délai représente le temps nécessaire à la
banque pour échanger administrativement les fonds dans le système bancaire. Le principe est que les
recettes de l’entreprise sont créditées en valeur après la date d’opération et que les dépenses dont
débitées en valeur avant la date d’opération.

La notion de jours de valeur donne naissance au float, source de profit pour la banque. Le float relatif
à une opération de crédit correspond au volume de fonds, à la disposition de la banque, qui peut donc
être placé entre la date d’opération et la date effective de crédit dans les comptes de l’entreprise. Le
float représente la période durant laquelle les fonds sont débités et non crédités.

I.2 Le vocabulaire bancaire


Le glossaire que nous présentons regroupe les principaux termes à connaître pour bien comprendre
les mécanismes bancaires et les conditions de fonctionnement des comptes courants.

a. La date d’opération
C’est la date à laquelle la banque exécute l’opération.

b. La date de compensation
C’est la date à laquelle les banques s’échangent et soldent, dans leurs livres, les différents flux, tout
moyen de paiement confondu.

c. La date de valeur
C’est la date à laquelle la banque considère, pour le calcul des intérêts, que la somme est
effectivement disponible ou indisponible dans les comptes.

d. La date comptable
C’est la date d’enregistrement dans les comptes bancaires de l’entreprise.

e. Les jours ouvrés


Ce sont les jours où la banque est effectivement ouverte ; ils sont au nombre de 5 par semaine (du
lundi au vendredi ou du mardi au samedi selon les jours de fermeture de la banque).

f. Les jours calendaires ou calendrier


Ce sont au nombre de 7 par semaine (du lundi au dimanche, jours fériés compris) et ne tiennent pas
compte des jours de fermeture de la banque.
Il y a approximativement 1,4 jour calendaire pour 1 jour ouvré.

g. Les jours ouvrables


Ce sont les jours calendaires non fériés (on exclut les dimanches et les jours de fêtes civiles et
religieuses).

h. Les jours de banque


Ils correspondent au nombre de jours que la banque ajoute à la durée effective du crédit pour le calcul
des intérêts. Ils sont généralement de 2 jours.
Exemple1 : un crédit de trésorerie de 50 000 D avec :
Date de crédit 06/05/N
Date d’échéance 19/05/N
La durée de calcul des intérêts :
Du 06/05/N au 19/05/N 13j
+ Jours de banques +2j
Total 15j

 La durée utilisée dans le calcul des intérêts est 15 jours au lieu de 13 jours, durée réelle du crédit.
Exemple 2 :
Soit une entreprise en situation de déficit de trésorerie de 500 000 D. Elle obtient un crédit de
trésorerie d’un même montant pour une durée du 1er au 30 novembre et portant un taux d’intérêt
annuel de 15%.
La durée apparente de crédit est 30 jours soit du 1er au 30 novembre.
La durée effective du crédit est de 29 jours du 1er (date de crédit des 500 000 D) au 30 (jour exclu,
l’entreprise étant débité de 500 000 D ce jour là).
 La durée de décompte des intérêts de 31 jours facturés à l’entreprise.
 Les 2 jours de banque constituent donc une véritable marge en jour qui étire la durée de référence
pour le calcul des intérêts facturés à l’entreprise.
Le coût d‘agios pour l’entreprise sera de : (500 000 3115%)/ 360 = 6458,33 D.

i. L’heure de caisse
C’est l’heure limite jusqu’à laquelle la banque accepte de recevoir un ordre pour traiter le jour même.
Cette heure de caisse oblige donc le trésorier (à se lever tôt et) à passer ses « ordres » avant cette
heure plafond.
Opération reçue le Lundi

Avant l’heure de caisse, sera traitée après l’heure de caisse, sera traitée

Lundi Mardi

Pour bien saisir toute l’importance de cette pratique des jours de valeur et de l’heure de caisse, nous
allons présenter un exemple chiffré.

Exemple : L’impact de l’heure de caisse sur la remise de chèques


Le vendredi 26 janvier, le compte de l’entreprise Durand SA est créditeur de 35 000 D. Un virement
émis de 50 000 D doit être exécuté valeur ce jour. Ce même jour à 12 h, le trésorier remet à la banque
un chèque sur place reçu d’un client, d’un montant de 25 000 D.
Sachant que :
- Le taux du découvert est de 13% ;
- La remise de chèques sur place est prise en valeur à R+2JO ;
- Le paiement de chèques est pris en valeur à J-2JC ;
- L’heure de caisse est 11 h ;
- La commission de plus fort découvert (CPFD) a un taux de 0.05% ;
TAF : Calculer le montant des agios.

Corrigé :
En comptabilité, les opérations ci-dessus seront enregistrées le vendredi 26 janvier dans le journal
comptable bancaire de la manière suivante :
Solde +35 000 D
Virement émis -50 000 D
Remise de chèques +25 000 D
Le solde bancaire comptable est +10 000 D
En gestion de trésorerie en date de valeur, ces opérations seront enregistrées selon les conditions
bancaires correspondantes.
La compensation du chèque aura lieu le lundi 29 janvier, car il a été remis après l’heure de caisse.
La remise d’un chèque sur place donne lieu à un crédit en R+2JO. Le compte sera donc crédité le
mercredi 31 janvier.
Le compte sera à découvert du 26 au 30 janvier, pendant 5 jours, pour un montant de :
50 000 D – 35 000 D = 15 000 D

Vendredi 26/01 Dimanche 28/01 Mardi 30/01 Jeudi 01/02

Samedi 27/01 Lundi 29/01 Mercredi 31/01


Solde initial = +35 000 Remise d’un chèque de 25 000 D valeur 31/01
-50 000 : virement émis valeur 26/01

Nouveaux soldes en date de valeur

-15 000 -15 000 -15 000 -15 000 -15 000 +10 000 +10 000
Calcul des frais financiers :
Intérêts débiteurs = 0.135/36015 000 = 27.08 D
Commission de PFD= 15 0000.05% = 7.5 D
Total des frais financiers = 27.08 + 7.5 = 34.58 D

Remarque : Si la remise est faite le vendredi 26/01 avant l’heure de caisse


Vendredi 26/01 Dimanche 28/01 Mardi 30/01 Jeudi 01/02

Samedi 27/01 Lundi 29/01 Mercredi 31/01


Solde initial = +35 000 Remise d’un chèque de 25 000 D valeur 31/01
-50 000 : virement émis valeur 26/01

Nouveaux soldes en date de valeur

-15 000 -15 000 -15 000 -15 000 +10 000 +10 000 +10 000
Le compte sera crédité le mardi 30 janvier au lieu du mercredi 31 janvier.
 Le compte sera à découvert pendant 4 jours.
Calcul des nouveaux frais financiers :
Intérêts débiteurs = 0.134/36015 000 = 21.67 D
Commission de PFD= 15 0000.05% = 7.5 D
Total des frais financiers = 21.67 + 7.5 = 29.17 D
 Une heure de retard dans la remise du chèque entraîne ainsi une perte de
34.58 – 29.17 = 5.41 D
Pour un montant de 100 000 D au taux de 13% annuel, le manque à gagner serait de 361 D par jour de
retard, soit : 1000  (5-4)/3600.13 = 361 D

j. Le report d’échéance
Il correspond à un décalage de l’échéance, dû aux jours non ouvrés du calendrier.
Le principe est le suivant : si un crédit de trésorerie a une échéance réputée différée et que la tombée
de crédit (date d’échéance) tombe un jour de fermeture de la banque (samedi, dimanche ou jour férié),
cette échéance devient fictive et l’échéance réelle est reportée au premier jour ouvré suivant. La
conséquence est d’allonger encore la durée effective des agios facturés à l’entreprise.
Exemple4 : remise d’effets à l’encaissement
Si l’échéance correspond à un jour non ouvrable, ll’échéance est reportée au 1er jour ouvré de la
semaine suivante.

Vendredi 26/01 Dimanche 28/01 Mardi 30/01

Samedi 27/01 Lundi 29/01 Mercredi 31/01

Echéance initiale Nouvelle échéance

Exemple 5 : effets à payer


Si l’échéance correspond à un jour non ouvré, l’échéance est ramenée au dernier jour ouvré de la
semaine écoulée.

Mercredi 24/01 Vendredi 26/01 Dimanche 28/01

Jeudi 25/01 Samedi 27/01 Lundi 29/01

Nouvelle échéance Echéance initiale

II. Les dates de valeur des principales opérations de crédit et de


débit
Le trésorier doit établir et mettre à jour régulièrement le catalogue des conditions bancaires et, en cas
de changement, le faire viser par les banques. Dans un milieu concurrentiel, les conditions bancaires
sont variables d’une banque à l’autre. Le trésorier doit se procurer le catalogue complet des conditions
bancaires auprès des banques avec lesquelles il travaille et procéder à une analyse fine des coûts.

II.1 Les dates de valeurs (standards) des mouvements de débit


a. Paiement par chèques :
Condition négociées : J - 2 JC
J: Jour de règlement interbancaire ; JC : jour calendaire
Date d’opération : Lundi 21 juin  Date de valeur : Samedi 19 juin.
Samedi 19/06 Dimanche 20/06 Lundi 21/06 Mardi 22/06

Date de valeur Jour de traitement de l’opération

b. Paiement par virement :


Par cette opération bancaire, l’entreprise donne l’autorisation (par écrit) à sa banque de transférer
une certaine somme d’argent sur un autre compte et ce, même si ce compte se trouve dans une
autre banque en Tunisie ou à l’étranger.
Condition négociées : J- 1 JC
J: Jour d’opération du virement = date d’échéance.
Date d’opération : Mercredi 23 juin  Date de valeur : Mardi 22 juin.
Mardi 22/06 Mercredi 23/06 Jeudi 24/06

Date de valeur Jour de traitement de l’opération


Tableau 1 : Date de valeur sur les opérations au débit les plus courantes :
Opérations au débit
Nature de l’opération Date de valeur
Retraits d’espèces J
Chèques J – 2 JC
Paiement d’effet de commerce :
- Effet présenté à la bonne date E- 1 JC
- Effet présenté après l’échéance R – 1 JC

Virements émis J- 1 JC
Paiement de TIP J -2 JC
Paiement d’avis de prélèvement J -2 JC
J : date de l’opération ; JC : jour calendaire ; E : date d’échéance éventuellement reportée ; R : date de
remise, JO : jour ouvré (5 par semaine)

II.2 Les dates de valeurs des mouvements de crédit


a. Remise de chèque :
 Un chèque est dit « sur caisse » s’il conduit un transfert de fonds entre comptes d’une même agence
bancaire.
 Un chèque est dit « sur place » s’il conduit un transfert de fonds entre banques d’une même place de
compensation.
 Un chèque est dit « hors place » s’il conduit un transfert de fonds entre banques appartenant à des
places de compensation différentes.
❖ Remise de chèque sur caisse :
Condition négociée : R+ 1JO
R : date de réception (de remise) à la banque, avant l’heure de caisse
Date de remise : Vendredi 25 juin  Date de valeur : lundi 29 juin

Vendredi 25/06 Dimanche 27/06 Mardi 29/06

Valeur
Remise Samedi 26/06 Lundi 28/06 Mercredi
30/06
❖ Remise de chèque :
Condition négociée : R+ 2JO
R : date de réception (de remise) à la banque, avant l’heure de caisse
Date de remise : Vendredi 25 juin  Date de valeur : Mardi 29 juin
Vendredi 25/06 Dimanche 27/06 Mardi 29/06

Remise Samedi 26/06 Lundi 28/06 Valeur Mercredi 30/06

b. Remise à l’encaissement de lettre de change :


La lettre de change est un effet de commerce par lequel le créancier appelé tireur donne l’ordre au
débiteur appelé tiré de payer une somme d’argent à un tiers appelé bénéficiaire ou preneur à une date
fixée.
Les échanges de lettres de changes papier (LCC : Lettre de change circulante) ont été supprimés,
puisqu’elles nécessitent des manipulations physiques et par conséquent des coûts d’exploitation trop
élevés pour les banques. Ainsi, ces effets sont échangés au sein du système bancaire par le système de
traitement informatique des lettres de changes, il s’agit dés lors de lettres de change relevées (LCR).
Le billet à ordre fait partie également de la famille des effets de commerce. La différence avec la lettre
de change est la suivante : c’est le débiteur qui prend l’initiative de s’engager à payer une somme
d’argent à son créancier, à une certaine daté déterminée (prévue). Comme les lettres de changes, les
billets à ordre sont échangés grâce au système de traitement informatique (on parle ainsi de billet à
ordre relevé BOR).
 Remise de lettres de change à terme : La banque reçoit le fichier au moins 12 jours
calendrier avant l’échéance
Condition négociée : Echéance reportée + 4 JC
LCR : échéance Samedi 12 juin, remis en banque le Mercredi 6 mai (au moins « plus » 12j)
La date d’échéance sera reportée au Lundi 14 juin  Date de valeur : Vendredi 18 juin
Samedi 12/06 Lundi 14/06 Mercredi 16/06 Vendredi 18/06

Dimanche13/06 Mardi15/06 Jeudi17/06


Samedi
Échéance initiale Nouvelle Échéance Valeur

 Remise de lettres de change échues ou à vue : Si la remise a lieu moins 12 jours calendrier
avant l’échéance
Condition négociée : R + 10 JC avec R : date de remise
LCR : échéance Mardi 08 juin, remis en banque le Vendredi 4juin  (moins 12 j)
 Date de valeur : Lundi 14 juin

Vendredi 04/06 06/06 08/06 10/06 12/06 14/06

05/06 07/06 09/06 11/06 13/06 15/06


Remise valeur
c. Virements reçus
 Virements reçus d’un tiers :
Condition négociée : J+ 1 JC
J: date de réception des fonds par la banque (jour de traitement)
Date d’opération : Vendredi 25 juin  Date de valeur : Samedi 26 juin

Vendredi 11/06 Samedi 12/06 Dimanche 13/06

Jour de traitement Date de valeur


 Virements de trésorerie (virements reçus) :
Condition négociée : Valeur compensée
Valeur débit Banque A : 25 juin
Valeur crédit Banque B : 25 juin
Jeudi 24/06 Vendredi 25/06 Samedi 26/06

Valeur débit Banque A


=
Valeur crédit Banque B
Tableau 2 : Date de valeur sur les opérations au crédit les plus courantes :
Opérations au crédit
Nature de l’opération Date de valeur
Espèces Jour de traitement de l’opération « J »
Chèques :
- Sur caisse R+1JO
- Sur place/Hors place R+2 JO

LCR/BOR - Si la banque reçoit le fichier au moins 12 jours calendrier avant l’échéance : E+ 4JC
- Si la remise a lieu moins de 12 jours calendrier avant l’échéance : R+10 JC
Effets à l’encaissement - Si la banque reçoit le fichier au moins 6 jours calendrier avant l’échéance : E+ 4JC
Effets à vue - Si la remise a lieu moins de 6 jours calendrier avant l’échéance : R+10 JC
Virements reçus J+ 1 JC
Remise de TIP J +1 JC
Effets de commerce à l’escompte R+ 1JC Minimum de jours d’escompte : 10 jours.
J : date de traitement ; JC : jour calendaire ; E : date d’échéance éventuellement reportée ; R : date de remise, JO : jour
III. La fiche de valeur
III.1 Définition
A partir des conditions bancaires négociées, le trésorier positionne ses flux et suit l’évolution
quotidienne de la trésorerie en date de valeur sur un document appelé fiche de valeur. Il s’agit d’un
tableau croisant les types d’instruments de paiement par les jours de la semaine. Compte tenu des
dates de valeur et des jours ouvrés, le trésorier obtient une série de jours pour lesquels un type
d’instrument de paiement ne pourra jamais être positionné en valeur. En grisant ses cases, il construit
un « damier ».
Pour les opérations de débit : pour les chèques, la date de valeur standard est J – 2JC. La fermeture
du banque le samedi, le dimanche et les jours fériés, interdit toute compensation ces jours-là. Par
conséquent, les débits des chèques sont impossibles le jeudi, le vendredi et deux jours avant les jours
fériés. Pour les virements émis et les effets à payer, les dates de valeur standard sont respectivement
J – 1JC et E - 1JC. Il n’y a pas donc de débit le vendredi et le samedi.
Pour les opérations de crédit : pour les remises de chèques, les dates de valeur standard sont
exprimées en jours ouvrés. Il n’y a pas donc de mouvements créditeurs le samedi, le dimanche et les
jours fériés. Dans le cas de remise d’effets, la date de valeur standard est E +4JC. Il n’y a pas de
compensation les samedi et dimanche et donc aucun crédit le mercredi et jeudi. Pour les virements
reçus, la date de valeur standard est J+1JC ; un crédit est impossible le dimanche et le lundi.
Tableau 3 : Exemple de fiche de suivi de valeur (ou fiche de positionnement en date de valeur)
Jours Conditions bancaires (DV) L Ma Me J V S D

Solde initial

Encaissements

Remise de chèque S/PL R+2JO

Remise de chèque H/PL R+5JO

Remise d’effets E+ 4JC

Virements reçus J+ 1JC

Total Encaissements

Décaissements

Chèques émis J- 2JC

Virement émis J – 1JC

Effet à payer E – 1JC

Total Décaissements

Solde
Solde cumulé

Exemple : L’impact de la date de valeur sur la remise de chèques


Le 25/03, l’entreprise Durand remet un chèque reçu d’un client Martin d’un montant de 35 000 D.
Les conditions standard sont les suivantes :
- Remise de chèques : Date de valeur = date de remise + 2 jours ouvrés
- Paiement de chèques : Date de valeur = date de compensation – 2 jours calendrier
Le compte bancaire Durand SA est crédité le 27/03 d’un montant de 35 000 D.
Le compte bancaire Durand SA est débité le 23/03 d’un montant de 35 000 D.
 Il existe un décalage de 4 jours entre la date de valeur des deux comptes.
23/03 24/03 25/03 26/03 27/03

Date de paiement du chèque


Float
Date de valeur de débit chez Martin Date de valeur de crédit chez Durand

Le float bancaire est la masse de capitaux dont bénéficie le système bancaire dans son ensemble entre
le moment où une opération, retrait ou transfert sous une forme quelconque, est effectivement
débitée au payeur et le moment où le bénéficiaire de ce retrait ou de ce transfert dispose
effectivement de fonds.
Dans notre exemple, le float est le nombre de jours pendant lesquels les banques disposent des fonds,
soit 4 jours. C’est une composante de la rémunération des banques.

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