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Introduction
Les budgets de trésorerie fournissent des informations trop globales pour optimiser la gestion de la
trésorerie. En particulier, ils ne donnent pas des renseignements sur la situation en cours de mois et
ne permettent pas de répondre précisément aux questions suivantes :
Les prévisions mensuelles sont insuffisantes puisqu’à l’intérieur d’un même mois, les flux peuvent
être divers et positionnés des jours différents ; les prévisions doivent donc être élaborées à un
horizon plus court, au jour le jour.
Seules des prévisions à très court terme permettent de disposer des informations nécessaires à une
prise de décision.
L’objectif des prévisions de trésorerie à très court terme est de permettre d’optimiser la gestion des
fonds disponibles dans l’entreprise, afin de minimiser les frais financiers. Pour ce faire, l’entreprise doit
prévoir parfaitement ses flux de trésorerie.
Les prévisions à très CT supposent la mise en place d’une organisation complexe, ce qui nécessite un
travail d’analyse et d’information important.
Les flux certains pourront être chiffrés et positionnés dans le temps sans problème ; les flux
incertains feront l’objet d’un traitement particulier ; ils seront positionnés et leur montant déterminé
sur la base de calculs probabilistes ou de manière plus aléatoire.
Il est souhaitable de réduire le plus possible l’importance des flux incertains qui compliquent le
travail du trésorier et affectent négativement la qualité des prévisions de trésorerie.
Recherche d’informations
Les circuits de paiements
Les paiements en espèces exceptés, tous les moyens de règlement connaissent des décalages entre
le moment de l’émission et celui de la remise à la banque pour encaissement. Raisons : le temps de
transmission, de traitement comptable et administratif, les temps morts, etc.
Les durées des décalages sont très variables, elles dépendent du type de règlement, de son mode de
transmission, des partenaires concernés.
Seule l’étude statistique des données antérieures peut permettre de les évaluer.
La notion de jours de valeur donne naissance au float, source de profit pour la banque. Le float relatif
à une opération de crédit correspond au volume de fonds, à la disposition de la banque, qui peut donc
être placé entre la date d’opération et la date effective de crédit dans les comptes de l’entreprise. Le
float représente la période durant laquelle les fonds sont débités et non crédités.
a. La date d’opération
C’est la date à laquelle la banque exécute l’opération.
b. La date de compensation
C’est la date à laquelle les banques s’échangent et soldent, dans leurs livres, les différents flux, tout
moyen de paiement confondu.
c. La date de valeur
C’est la date à laquelle la banque considère, pour le calcul des intérêts, que la somme est
effectivement disponible ou indisponible dans les comptes.
d. La date comptable
C’est la date d’enregistrement dans les comptes bancaires de l’entreprise.
La durée utilisée dans le calcul des intérêts est 15 jours au lieu de 13 jours, durée réelle du crédit.
Exemple 2 :
Soit une entreprise en situation de déficit de trésorerie de 500 000 D. Elle obtient un crédit de
trésorerie d’un même montant pour une durée du 1er au 30 novembre et portant un taux d’intérêt
annuel de 15%.
La durée apparente de crédit est 30 jours soit du 1er au 30 novembre.
La durée effective du crédit est de 29 jours du 1er (date de crédit des 500 000 D) au 30 (jour exclu,
l’entreprise étant débité de 500 000 D ce jour là).
La durée de décompte des intérêts de 31 jours facturés à l’entreprise.
Les 2 jours de banque constituent donc une véritable marge en jour qui étire la durée de référence
pour le calcul des intérêts facturés à l’entreprise.
Le coût d‘agios pour l’entreprise sera de : (500 000 3115%)/ 360 = 6458,33 D.
i. L’heure de caisse
C’est l’heure limite jusqu’à laquelle la banque accepte de recevoir un ordre pour traiter le jour même.
Cette heure de caisse oblige donc le trésorier (à se lever tôt et) à passer ses « ordres » avant cette
heure plafond.
Opération reçue le Lundi
Avant l’heure de caisse, sera traitée après l’heure de caisse, sera traitée
Lundi Mardi
Pour bien saisir toute l’importance de cette pratique des jours de valeur et de l’heure de caisse, nous
allons présenter un exemple chiffré.
Corrigé :
En comptabilité, les opérations ci-dessus seront enregistrées le vendredi 26 janvier dans le journal
comptable bancaire de la manière suivante :
Solde +35 000 D
Virement émis -50 000 D
Remise de chèques +25 000 D
Le solde bancaire comptable est +10 000 D
En gestion de trésorerie en date de valeur, ces opérations seront enregistrées selon les conditions
bancaires correspondantes.
La compensation du chèque aura lieu le lundi 29 janvier, car il a été remis après l’heure de caisse.
La remise d’un chèque sur place donne lieu à un crédit en R+2JO. Le compte sera donc crédité le
mercredi 31 janvier.
Le compte sera à découvert du 26 au 30 janvier, pendant 5 jours, pour un montant de :
50 000 D – 35 000 D = 15 000 D
-15 000 -15 000 -15 000 -15 000 -15 000 +10 000 +10 000
Calcul des frais financiers :
Intérêts débiteurs = 0.135/36015 000 = 27.08 D
Commission de PFD= 15 0000.05% = 7.5 D
Total des frais financiers = 27.08 + 7.5 = 34.58 D
-15 000 -15 000 -15 000 -15 000 +10 000 +10 000 +10 000
Le compte sera crédité le mardi 30 janvier au lieu du mercredi 31 janvier.
Le compte sera à découvert pendant 4 jours.
Calcul des nouveaux frais financiers :
Intérêts débiteurs = 0.134/36015 000 = 21.67 D
Commission de PFD= 15 0000.05% = 7.5 D
Total des frais financiers = 21.67 + 7.5 = 29.17 D
Une heure de retard dans la remise du chèque entraîne ainsi une perte de
34.58 – 29.17 = 5.41 D
Pour un montant de 100 000 D au taux de 13% annuel, le manque à gagner serait de 361 D par jour de
retard, soit : 1000 (5-4)/3600.13 = 361 D
j. Le report d’échéance
Il correspond à un décalage de l’échéance, dû aux jours non ouvrés du calendrier.
Le principe est le suivant : si un crédit de trésorerie a une échéance réputée différée et que la tombée
de crédit (date d’échéance) tombe un jour de fermeture de la banque (samedi, dimanche ou jour férié),
cette échéance devient fictive et l’échéance réelle est reportée au premier jour ouvré suivant. La
conséquence est d’allonger encore la durée effective des agios facturés à l’entreprise.
Exemple4 : remise d’effets à l’encaissement
Si l’échéance correspond à un jour non ouvrable, ll’échéance est reportée au 1er jour ouvré de la
semaine suivante.
Virements émis J- 1 JC
Paiement de TIP J -2 JC
Paiement d’avis de prélèvement J -2 JC
J : date de l’opération ; JC : jour calendaire ; E : date d’échéance éventuellement reportée ; R : date de
remise, JO : jour ouvré (5 par semaine)
Valeur
Remise Samedi 26/06 Lundi 28/06 Mercredi
30/06
❖ Remise de chèque :
Condition négociée : R+ 2JO
R : date de réception (de remise) à la banque, avant l’heure de caisse
Date de remise : Vendredi 25 juin Date de valeur : Mardi 29 juin
Vendredi 25/06 Dimanche 27/06 Mardi 29/06
Remise de lettres de change échues ou à vue : Si la remise a lieu moins 12 jours calendrier
avant l’échéance
Condition négociée : R + 10 JC avec R : date de remise
LCR : échéance Mardi 08 juin, remis en banque le Vendredi 4juin (moins 12 j)
Date de valeur : Lundi 14 juin
LCR/BOR - Si la banque reçoit le fichier au moins 12 jours calendrier avant l’échéance : E+ 4JC
- Si la remise a lieu moins de 12 jours calendrier avant l’échéance : R+10 JC
Effets à l’encaissement - Si la banque reçoit le fichier au moins 6 jours calendrier avant l’échéance : E+ 4JC
Effets à vue - Si la remise a lieu moins de 6 jours calendrier avant l’échéance : R+10 JC
Virements reçus J+ 1 JC
Remise de TIP J +1 JC
Effets de commerce à l’escompte R+ 1JC Minimum de jours d’escompte : 10 jours.
J : date de traitement ; JC : jour calendaire ; E : date d’échéance éventuellement reportée ; R : date de remise, JO : jour
III. La fiche de valeur
III.1 Définition
A partir des conditions bancaires négociées, le trésorier positionne ses flux et suit l’évolution
quotidienne de la trésorerie en date de valeur sur un document appelé fiche de valeur. Il s’agit d’un
tableau croisant les types d’instruments de paiement par les jours de la semaine. Compte tenu des
dates de valeur et des jours ouvrés, le trésorier obtient une série de jours pour lesquels un type
d’instrument de paiement ne pourra jamais être positionné en valeur. En grisant ses cases, il construit
un « damier ».
Pour les opérations de débit : pour les chèques, la date de valeur standard est J – 2JC. La fermeture
du banque le samedi, le dimanche et les jours fériés, interdit toute compensation ces jours-là. Par
conséquent, les débits des chèques sont impossibles le jeudi, le vendredi et deux jours avant les jours
fériés. Pour les virements émis et les effets à payer, les dates de valeur standard sont respectivement
J – 1JC et E - 1JC. Il n’y a pas donc de débit le vendredi et le samedi.
Pour les opérations de crédit : pour les remises de chèques, les dates de valeur standard sont
exprimées en jours ouvrés. Il n’y a pas donc de mouvements créditeurs le samedi, le dimanche et les
jours fériés. Dans le cas de remise d’effets, la date de valeur standard est E +4JC. Il n’y a pas de
compensation les samedi et dimanche et donc aucun crédit le mercredi et jeudi. Pour les virements
reçus, la date de valeur standard est J+1JC ; un crédit est impossible le dimanche et le lundi.
Tableau 3 : Exemple de fiche de suivi de valeur (ou fiche de positionnement en date de valeur)
Jours Conditions bancaires (DV) L Ma Me J V S D
Solde initial
Encaissements
Total Encaissements
Décaissements
Total Décaissements
Solde
Solde cumulé
Le float bancaire est la masse de capitaux dont bénéficie le système bancaire dans son ensemble entre
le moment où une opération, retrait ou transfert sous une forme quelconque, est effectivement
débitée au payeur et le moment où le bénéficiaire de ce retrait ou de ce transfert dispose
effectivement de fonds.
Dans notre exemple, le float est le nombre de jours pendant lesquels les banques disposent des fonds,
soit 4 jours. C’est une composante de la rémunération des banques.