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« Catherine la Grande » redirige ici. Pour les autres significations, voir Catherine II
(homonymie).
Catherine II
(ru) Екатерина II
Monarques de Russie
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Sophie Frédérique Augusta d'Anhalt-Zerbst (en russe : София Фредерика Августа
Цербст-Ангальтская), née le 21 avril 1729 (2 mai 1729 dans le calendrier grégorien)
à Stettin (actuel Szczecin) en Poméranie et morte le 6 novembre
1796 (17 novembre 1796 dans le calendrier grégorien) à Saint-Pétersbourg ou
à Pouchkine, est une tsarine de Russie et l'ancêtre de la Maison Romanov actuelle.
Surnommée « Figchen » par sa famille, elle reçut le prénom Catherine lors de son
baptême orthodoxe. Elle est impératrice de Russie du 28 juin 1762 (9 juillet 1762 dans le
calendrier grégorien) à sa mort sous le nom de Catherine II (en russe : Екатерина II).
Tombeau de marbre blanc de l'impératrice Catherine II de Russie. Sur la droite, le tombeau de son époux l'empereur
Pierre III de Russie.
C’est Potemkine lui-même qui s’éloigna du lit de Catherine. Mais il resta toujours présent dans le cœur
de l’impératrice en tant qu’ami et, dans sa politique, en tant que conseiller. C’est lui qui, ensuite,
s’occupa de fournir des amants à l’impératrice. Le seul mariage secret connu de Catherine II est celui
avec Grigori Potemkine23. Potemkine établit des règles pour devenir le nouveau favori de
l'impératrice : un médecin vérifiait la bonne santé du prétendant, puis une proche de Catherine
examinait sa culture et validait ses performances sexuelles (la comtesse Praskovya
Bruce (en) puis Anna Protassova firent, ainsi, office d'« essayeuses » ou d'« éprouveuses »24).
À Potemkine, succédèrent de nombreux amants, tous jeunes et beaux : Pierre Zavadoski de vingt ans
son cadet, puis l’officier Simon Zoritch, bientôt remplacé par Ivan Nikolaïevitch Rimsky-Korsakov, âgé
de vingt ans et doté d’un corps d’Adonis, lui-même écarté au bénéfice de Lanskoï, lequel meurt (d’un
abus d’aphrodisiaques ? ou plus probablement de diphtérie) quatre ans après le début de ses relations
avec Catherine. Le dernier de cette longue liste fut Platon Zoubov, qui restera au côté de l'impératrice
jusqu'à la mort de celle-ci. Notons aussi le Français Gabriel-François Doyen, qui se fait remettre par la
Tsarine deux principautés (en fait, deux immenses domaines) et octroyer un blason, « d'azur au chef
chargé de deux pals », auquel Louis XV autorise l'ajout d'une fleur de lys25. Comme peintre, il plut
également à son fils Paul mais l’attitude de Catherine envers ses amants fut toujours la même : chaque
homme recevait pendant et après ses « services » des honneurs, des propriétés, des milliers de serfs,
des cadeaux… Cette scandaleuse façon de faire lui valut une réputation de débauchée (les historiens
sont divisés sur l'existence de la Chambre des Plaisirs, cabinet érotique secret que l'impératrice aurait
fait aménager dans son palais de Tsarskoïe Selo, constitué de plusieurs pièces et objets érotiques :
peintures, meubles, lustres, etc.26). S’ajouta à cela l’exaspération (voire la jalousie) de son fils Paul
devant les largesses de sa mère pour ses favoris, en regard de la pauvre affection et des médiocres
cadeaux que lui-même recevait. Dans cette vie tumultueuse27, Catherine II sut pourtant faire la part
entre les hommes et le pouvoir. Jamais elle ne leur accorda une parcelle de pouvoir qui pût diminuer le
sien. Grande intellectuelle, elle avait une idée bien définie de son autorité souveraine2.
Catherine II ayant admis le bouddhisme parmi les religions d'État, les chefs d'État russes (exception
faite de la période soviétique) sont considérés par les bouddhistes du pays comme
les réincarnations de la déesse Tara28.