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L’ESPAGNE DE PHILIPPE II

De Joseph Perez ; Fayard

Intro :
Légende noire autour du règne de Philippe II
Elle naît dès la 2e moitié du XVIe avec l’ouvrage de Guillaume d’Orange, Apologie ou Défense du très illustre Prince
Guillaume […] contre le ban et édit publié par le roi d’Espagne, surtt destiné à justifier sa rébellion vs PhII. Le txt est imprimé
dès 1581.
=> accusations vs Ph2 : turpitude et cruauté côté privé ; absolutisme, impérialisme et fanatisme côté public. Surnom : « le
Démon du Midi ». Par extension, cette légende noire s’est élargie à l’ensemble du peuple espagnol présenté comme barbare,
cruel et arriéré, notamment en raison de 2 points majeurs :l’Inquisition (signe d’obscurantisme et de fanatisme) et le massacre
des Indiens.
Historiographie jsq au XX e siècle s’est attachée à propager cette image noire de l’Esp. non sans une certaine hypocrisie =>
Europe chrétienne n’avait pas réagi vs les massacres et expulsions des Juifs et il faut attendre les 1eres exécutions de protestants
(24 pdt les autodafés de 1559) pour que s’organise une campagne de réprobation. => attaques vs les massacres des Indiens
exploitent l’œuvre de Las Casas (Très brève histoire de la destruction des Indes de 1578, traduite en frçs à Anvers en 1579).
Plupart des ouvrages sur le sujet contiennent gravures de Théodore de Bry montrant les atrocités commises. Aux XVIIe,
XVIIIe : auteurs esp de moins en moins lus et hist. De l’Esp est le fait d’auteurs frçs, holl ou UK, d’où de nbrses déformations
=> voir l’affaire de l’ Encyclopédie méthodique de la maison Panckoucke : article s/Esp rédigé par un certain Masson de
Morvilliers : « 1 peuple de Pygmées […]peut-être la nation la plus ignorante de l’Europe ; les arts st éteints chez elle ; les
sciences, le commerce ! […] Que doit-on à l’Espagne ? Et depuis 2 siècles, depuis 4, depuis 10, qu’a-t-elle fait pour
l’Europe ? » XIXe : historiens US dénoncent les crimes de la colo esp (en pleine conquête de l’W !). 1898 : 1er min. UK, Lord
Salisbury, ds 1 discours, divise le monde en « living nations » et « dying nations », tt en précisant cpdt qu’il ne vise pas l’Esp
(qui vient de perdre Cuba et les Philippines) avec la 2 e catégorie
Il faut attendre 1913 et l’ouvrage de Julian Junerias, La légende noire et la vérité historique, pr que s’opère 1 remise en q. de
l’image de l’Esp sur la scène mondiale. Junerias et d’autres ensuite insistent notamment s/ la pol. Coloniale en montrant que ce
st des Esp qui ont les 1ers dénoncé les exactions et l’idée de la mise ss tutelle d’1 peuple par 1 autre, que c ss CQ que st
apparues les 1eres lois d’interdiction de l’esclavage et du travail forcé…Cpdt persistance d’1 légende noire sur certains aspects
du règne de P2.

CH 1  La monarchie hispanique

1) L’éducation

1543 : CQ confie à Ph II la régence des Etats de la péninsule avt de s’embarquer pr l’Allemagne. Ms pvrs du jeune pce encore
très limités
=> c’est en fait en 1559 après la mort de CQ et son retour ds la péninsule que commence le règne
1543-1556 : années d’apprentissage ; de même 1556-59 : cette fois avec des pvrs effectifs

Opposition p/r à son père : Ph II est bcp plus casanier et ne quitte plus la pénin après 1559, même s’il effectue de nbrx
déplacmts à l’intérieur, il n’est pas non plus un meneur d’hommes.
Roi se caractérisant par sa mesure (« Roi Prudent »), sa réserve, dûes à sa timidité. Réserve lui sert ds sa fct de roi («  lieutenant
de Dieu s/Terre ») ==} Ph II se compose un personnage à travers lequel il ne saurait y avoir confusion entre public et privé.
« S.M ne manifesta aucune agitation et aucune émotion ; on l’eût dit de marbre ; c que son esprit et son visage ne perdaient
jamais la sérénité et pr rien au mde il n’aurait renoncé à garder la maîtrise de soi » Baltasar Porreno

CQ communique à son fils un sens aigu du devoir et la préservation d’une certaine étiquette parfaitmt signifiée par le
cérémonial bourguignon
Origines de ce cérémonial : coutumes de la cour de Bourgogne au 15e. Attachement particulier de CQ à la patrie et aux
traditions de ses aïeux qu’il veut transmettre à son fils.
=> Commémoration de l’ordre de la Toison d’Or (fondé par Ph. Le Bon en 1430) le jour de la St André, et donnant lieu à une
cérémonie fastueuse, que Ph II continuera à célébrer rituellmt (sauf en 1567, année de la révolte des Py-Bas, ds laquelle étaient
impliqués qqs dignitaires de l’ordre que PhII fait arrêter malgré les privilèges de leur statut)
Introduction aussi des usages de la cour de Bourg en Esp
=> magnificence, festins, tournois, vie de cour tournant autour du cérémonial de l’étiquette (officialisée en janvier 1548) ==}
duc d’Albe nommé gd majordome et 1er cérémonial a lieu le 15 août 48 à Valladolid
Lente accoutumance des Espagnols au faste bourg jugé trop dispendieux et en rupture ac la simplicité de la Cour des RC
(1543 : dépenses annuelles de la maison du pce-héritier chiffrées à 54000 ducats/ 1550 : + de 200000)
Cpdt Habsbourg ne font que reprendre en la codifiant 1 évol similaire ds ttes les monarchies européennes.
« Rien n’est trop beau pr l’institution monarchique ; elle est unique et supérieure à tt ds le royaume ; voilà pkoi elle doit se
situer bien au-dessus des autres états et les éblouir, car elle est le dépositaire de l’autorité divine s/terre » Pulgar, 1493

Maison du roi : 1200- 1500 personnes (majorité esp malgré qqs étrangers, UK par ex) ttes ss autorité du gd majordome
5 services :
- la chapelle ==} gd aumônier Pedro de Castro, évêque de Salamanque, et à p. de 1572 patriarche des Indes. Organise les
offices religieux et surtt le service musical
- l’hôtel : officiers, surtt de hte-noblesse. 4 puis 8 majordomes, 1 centaine de gentilsh de la chbr, 50ne de jeunes
aristos ayant privilège d’accompagner le roi, gd argentier (=trésorier), secrétaires, greffier, médecins…
- la restauration (« despensa ») : autorité du 1er sommelier de corps (le 1er fut le pce d’Eboli) ki dort ds la même chbr que le roi
et doit tjs rester à sa disposition. Commande à de nbrx domestiques et 5 sommeliers (paneterie, fruits, vins, sauces, cuisine)
- les déplacemts : service des écuries dirigé par le gd écuyer ki accompagne le roi ds ts ses déplacmts et commande à de nbrx
pages, palefreniers, laquais, veneurs, courriers, rois d’armes…
- la sécurité : 3 compagnies de 100 hommes chacune
1) garde allemande
2) garde wallonne : « archers » (en fait, hallebardiers)
3) garde espagnole : 3 gpes == } garde jaune, garde à cheval, veneurs (=monteros) d’Espinosa
pr la sécurité de nuit
Plus nbrx bouffons, nains…
Maison de la reine sur le même modèle ; on y retrouveen plus des menins et menines : des jeunes gens de bonne famille admis
à la Cour en tant que « criados » (= nourris)
Cérémonial bourg règle aussi bien la vie de ts les jours que les gdes occasions ==} le respect de ces règles est cpdt + théorique
que réel et concerne surtt la vie publique du Roi.

En l’associant aux responsabilités du pvr, CQ donne à Ph un certain nbr de conseils (ceux de Palamos en mai 1543) :
- ne pas négliger l’étude, ki ne le maintient pas ds l’enfance ms lui confère + de prestige
- vu l’ampleur du territoire, parler, outre le latin, qqs lgs étrangères, notammt le fçs
- modérer ses distractions en s’entourant d’hommes mûrs pr lui donner le bon exemple
- à propos du gouvernement : avoir le sens du secret et prendre garde aux factions. Ne pas favoriser l’1 aux dépens de
l’autre. 3 conseillers de Ph II nommés par CQ : cardinal Tavera, archevêq de Tolède, Fernando de Valdès, pdt du Conseil
Royal, Francisco de Los Cobos. Ts ont été choisis en dehors des rangs de la hte-noblesse ki doit ê tenue à l’écart de la
politique.*
- prendre garde à l’Aragon

2) Les années d’apprentissage (1543-1554)

1 des 1eres missions confiée par CQ à son fils : fournir crédits et hommes nécessaires à la pol impériale
Ph n’y parvient pas tjs et prétexte la situation de la Castille, défavorable. Influence encore prégnante des conseillers et
ministres.
Autre affaire importante : le mariage pr assurer la continuité dynastique ms également l’unité de la péninsule
Pr cela, CQ décide du mariage de son fils ac l’infante Marie de Portugal (fille de la sœur de CQ, Catherine)
==} Mariage : 12 mai 43, naissance de don Carlos le 8 juillet 45 (la mère meurt)
1552 : CQ marie sa fille Jeanne au pce Joao Manuel, fils de Jean III de Portugal ==} naiss d u futur roi Sébastien, dt la mort
prématurée permettra à Ph II de devenir roi de Port.
Après la victoire de Mühlberg en 1547 : apaisement relatif des conflits dt Ph profite pr visiter l’Europe
Retour en Esp en 1551 au moment où situation se dégrade à nouveau : fuite d’Innsbruck, occupation fçse à Toul, Verdun et
Metz, déroute de CQ

3) Ph, roi d’Angleterre

6 juillet 1553 : mort d’Edouard VI


==} trône passe à Marie Tudor, fille d’Henri VIII et Catherine d’Aragon, et petite fille des RC, elle-même catho
Elle souhaite restaurer le catholicisme en UK et compte sur soutien de CQ pr venir à bout des réticences de son Conseil, du
Parlement et de l’hostilité de bcp de ses sujets.
Pr Cq, c une belle occasion de faire face à la menace frçse psq le dauphin de Fce s’apprête à épouser M. Stuart d’Ecosse :
mariage entre Ph et Marie est finalement décidé malgré la différence d’âge ; Ph ne sera pas plus qu’un roi consort
Contrat de mariage prévoit démembremt des possessions des Habsbourg : 1er enfant héritera ainsi de l’UK, Bourg, et Py-Bas,
tandis que don Carlos aura à charge l’Esp, Naples et la Sicile ==} à travers cette division, vol de créer 2 ensembles pol
25 juillet 1554 : mariage célébré en UK
Répression s’abat sur les hérétiques (100ne de victimes dt l’archevêque de Canterbury, Cranmer) ms venant + de la vol de
Marie que de celle de Ph ==} c surtt la sécurité des PB ki est en cause, d’où la vol de souder l’UK à ceux-ci. Ph veut éviter les
provocations envers l’UK à travers 1 répression trop rigoureuse.
Pb de succession : Marie est stérile
Septembre 1555 : Ph quitte l’UK et n’y revient qu’1 fois, en 1557. Abandonne Marie ki reste cpdt solidaire des Habsbourg en
engageant l’UK vsla Fce (perte de Calais en janv 1558)
17 nov 1558 : mort de Marie

4) Les abdications de CQ

D’Isabelle, CQ avait obtenu : Castille et ses dpdces, provinces basques, Navarre, qqs places fortes en Afrique du N, Nouveau
Mde.
De Ferdinand : Aragon, Baléares, Naples
De Marie de Bourg : PB, Franche-Comté, Bourg
De Maximilien : fiefs en All et en Autriche + St Empire depuis 1519
==} abdications successives entre 1554 et 57
Juillet 54 : royaume de Naples et duché de Milan pr Ph
22 oct 55 : titre de gd maître de l’ordre bourg de la Toison d’Or pr Ph
16 janv 56 : royaumes de Castille et d’Aragon, et qqs mois plus tard (après trêve de Vaucelles) Franche-Comté
24 févr 57 : renonce à dignité impériale en faveur de son frère, Ferdinand , roi de Bohême et de Hongrie
Ph obtient donc ts les titres sauf le + prestigieux
Automne 1547 : discussions à Augsbourg entre les 2 branches (officielles depuis le 28 avril 1521) Habsbourg pr négocier
l’arrangmt familial en faveur de Ph. Ms désaccord de la branche allemande (à la tête du gd-duché d’Autriche) . Tentatives
depuis 1521 de resserrer les liens par des mariages consanguins.
Ms différences de tempérament entre les 2 branches : bonnes relations entre les frères, mauvaises entre les cousins et surtt entre
les peuples. L’All ne veut pas d’un empereur esp. Durant ses voyages entre 1548 et 1551, Ph passe par l’All et il est clair qu’il
déteste ce py (à cause des mentalités ms pê aussi à cause du fait religieux, bien que Maximilien aurait été plutôt sceptique en
matière de rel)
De fait, si CQ pouvait revendiquer la prééminence s/rois et pces de la Chrétienté, Ph perd en autorité morale et en prestige en ne
pouvant plus s’en prévaloir.
Prétentions à la monarchie universelle désorms assimilées à 1 pol impérialiste
Roi catho n’est plus que le 3e ds l’ordre protocolaire. Et si, avt 1557, CQ s’était tjs imposé dvt son frère, après les choses
changent ==} vol d’autonomie des Habs de Vienne tjs solidaires de l’Esp ms refusant d’ê 1 force d’appoint au service de
Madrid. Ph, ki considère la branche viennoise riche en dignité ms pauvre en pvr effectif, ne se remet pas de cette déchéance.

5) Monarchies, couronnes, royaumes et seigneuries

Principal pb de l’ensemble de territoires s/lequel règne Ph II : les distances : 2 semaines de Madrid à Bruxelles, des mois pr les
Indes
Pas d’administration centralisée possible ==} chq territoire dispose d’1 autonomie relative. L’Esp est l’Etat des autonomies.
Couronnes (Corona) = réunion de plusieurs royaumes (reinos) ou seigneuries (senorios). Les Couronnes constituent la
monarchie.
On a donc 1 Etat multinational réunissant des peuples de lgs, de traditions, d’hist, différentes, chacun conservant son autonomie
administrative , sa législation, son droit, éco, monnaie, douanes.
Intérêts communs : diplomatie, défense
Seul lien : le roi, même si cela ne signifie pas que les lois doivent ê les même partt
« Chacun des territoires composant la monarchie doit ê gouverné comme si le roi, ki règne sur ts, l’était slmt de celui-là. » Juan
de Solorzano Pereira
Pb : comment nommer le chef de cet Etat multinational ?
Souverain est conscient que ses domaines st + 1 confédération qu’1 Etat unifié, et sûrement pas 1 nation (malgré l’inscription
de la 1ere pierre de l’Escorial posée en 1563 : « Felipus II, Hispaniarum Rex »)
Souverain se réserve les affaires diplos et la guerre ms obéit + à 1 pol dynastique qu’à 1 pol nationale.
Seul vrai point commun : unité de foi (« cujus regio ejus religio) car diversité est une menace pr la cohésion de la société. « Je
n’ai pas l’intention de régner sur des hérétiques » déclare Ph II au début de la guerre des Flandres : ce ki est dc en cause, + que
la lib de conscience, c le lien des peuples ac leur « seigneur naturel ».
En dehors de la rel, les peuples n’ont entre eux que peu de pts communs ==} la patrie et l’amour de celle-ci se limitent à la
« petite » patrie, la région où l’on est né, pas de sentiment national, pas de véritable solidarité entre les peuples de la monarchie
hisp.
« On ne saurait confondre 1 Andalou et 1 Valencien, 1 Galicien et 1 Castillan, 1 Asturien et 1 Navarrais… » Chroniqueur
Gonzalo Fernandez de Oviedo
Pb : confusion entre la monarchie (seul et fragile lien entre ces peuples) et la Castille, car si pas de hierarchie en théorie, il s’e
établit une en pratique car le roi ne peut ê partt à la fois.
La Castille est la seule à ne pas avoir de vice-roi. Pdt du Conseil = 2e perso du royaume ; c en Cast que l’on recrute de
préférence le personnel pol, les ministres, diplomates…
Essor du royaume au cours du XVI e : pop passe de 4,5 à 6 M hab entre 1500 et 1590 (soit ¾ hab de la pénin), abondance des
marchandises du Nouveau Mde à Séville, enrichissmt
== } contraste avec le marasme de l’Aragon au XVI e
Croiss éco et démog en font, comme l’avait décidé CQ en 1529, la base de l’Empire. De +, elle offre, par ses instits, ses lois et
sa lg, 1 + gd degré d’intégration ainsi qu’1 moindre résistance aux demandes fiscales.
On voit au cours du XVI e les élites catalanes ou valenciennes renoncer à leur lg pr adopter le castillan et cela, sans pression
pol. Catalan reste lg d’administration et du peuple.
Milieux littéraires : victoire du castillan définitive à p de 1570, au moins ds le royaume de Valence.
Ms les causes du monarque ne st pas celles de la Cast et, depuis 1521 et l’échec des comuneros, elle est condamnée à se
sacrifier. Par extension, ce n’est pas l’Esp ms le monarque ki cherche à établir sa prépondérance en Europe. Esp se contente
slmt de fournir crédits et soldats pr la pol extérieure. D’ailleurs, la plupart des soldats ne st pas esp ms mercenaires recrutés ds
tte l’Europe (en 1588 : sur 60000 h en Flandres, slmt 11000 Esp)

Confusion entre la responsabilité du souverain et celle de l’Esp se retrouve ds l’historiographie, notammt au XIXe : auteurs tels
A. Machado, Unamuno, des penseurs comme Ortega y Gasset,des historiens comme Menendez Pidal, feront de la Cast
l’essence de l’Esp et le moteur du Siècle d’Or.

6) Le gouvernement de la monarchie
a) La bureaucratie

Gvt collégial formé de nbrx conseils ==} véritable polysynodiegardant cpdt 1 certaine cohérence.
D’1 part : diplomatie (Conseil d’Etat), guerre, finances, Inquisition, ordres milit, croisade ==} domaine réservé du souverain
D’autre part : conseils pr gouverner chq territoire selon sa propre législation == } Cast, Aragon, Indes, Flandres, Italie, Portugal

Principaux Conseils :

- Conseil de Cast : le + ancien et le + prestigieux. Son Pdt est aussi celui des Cortès et du conseil des Ordres
Double compétence : bonne admin du royaume et de la pol intérieure/ rendre la justice (cour suprême)

- Chambre de Cast : détachée du Conseil au XVIe , elle s’occupe du Patronage royal, des nominations…

- Conseil d’Etat : fondé en 1526, seul à ne pas avoir de Pdt psq se réunit tjs en présence du souverain.
S’occupe (de façon imprécise) de la conduite générale de la monarchie et de la pol étrangère

- Conseil de la Guerre : met en œuvre les décisions du Conseil d’Etat. Séances ds les mêmes locaux,
composé des mêmes personnes, association étroite

Roi est seul maître de la machine gvmtle. Gds st mis à l’écart pr éviter les factions (héritage des RC)
Roi s’appuie sur des collaborateurs compétents : secrétaires (les secr particuliers et les secr des différents conseuls),
intercesseyrs entre le roi et les conseils. C ac eux que le roi s’entratient des q délicates tt en se réservant la décision finale.
Règne de Ph II voit la montée en puissance des letrados, « hommes de condition moyenne, ni de hte ni de basse extraction, ki
ne faisaient tort à personne, ne suscitaient la jalousie de personne et faisaient profession de science  » (Diego Hurtado de
Mendoza)
Les Gds critiquent cette montée des letrados en affirmant qu’il manque à ces derniers la notion du concret car ils ne travaillent
que sur dossiers tandis que les gentilshommes st plus près des réalités, aptes à l’art de commander et d’apprécier les situations.
Letrados ne seraient bons qu’à la magistrature.
De fait, la bureaucratie esp est d’une gde lenteur, les décisions viennent parfois trop tard. Cpdt  , exagération du fossé entre
formation et exigences de la profession. Culture juridique suffisante pr faire face aux difficultés et pr l’apprentissage du dt
national (à l’université, seuls dts romain et canon st enseignés).
Ph II prend position en faveur des letrados :cela correspond à sa nature bureaucrate. Il n’aime pas discuter d’une question de
vive voix ms préfère qu’on lui soumette 1 txt et qu’il puisse y réfléchir (on lui reproche ainsi de perdre bcp de tps).
Méthode préférée du roi : la « consulta » = doc résumant 1 affaire transmis au roi qui l’annote et prend 1 décision ; le doc est
alors transmis au bureau d’origine pr rédac définitive et éxécution.
« La condition habituelle du roi, c de ne jamais décider » Gonzalo Pérez
«  Le tps qu’on aurait dû employer à prendre les mesures nécsres pr prévenir et éviter les dangers, on le perdait en longues
consultations et en rapports inutiles. »
Il n’est donc pas étonnant que Ph II organise les archives du royaume de Cast ds l’ancienne prison d’Etat de la forteresse de
Simancas. Entre 1561 et 1593, Diego de Ayala rassemble, classe, inventorie les docs ; désorms tt acte du gvmt devront ê
envoyés à Simancas pr ê conservés.

Sur un plan pol, on peut distinguer 3 périodes ds le règne :

- 1556-1566 : rivalité entre Ruy Gomez, pce d’Eboli, et Fernandez Alvaro de Toledo, duc d’Albe.
Le Duc est partisan d’1 hispano-centrisme et craint la dilapidation des forces ds des aventures europ ne concernant
pas l’Esp.
Le pce est d’origine portugaise, il est arrivé en Cast en 1526 comme page de l’impératrice Isabelle, il est un ami de Ph
et devient en 1548 sommelier du corps et, en 1556, cumule cette fct ac celles de conseiller d’Etat et gd trésorier.
Devient pce en 1559 et Gd d’Esp en 1565.
Chacun a sa clientèle : autour du pce, ils semblent + jeunes, + cosmopolites ; autour du duc, ils st + traditionalistes et
intransigeants. Roi écoute les 1 et les autres ms reste le seul à décider. A ses côtés, 2 persos travaillents de façon
quotidienne : Gonzalo Pérez, secr du cps d’Etat, Francisco de Eraso, secr privé. Pérez est le + brillant : clerc, fils d’1
secr de l’Inquisition aragonais, il entre au service de Ph en 1543. A p de 1556, il est quasimt ministre des Affaires
étrangères.

- 1566- 1586 : en 1566, le duc est envoyé aux PB, tandis que le pce perd de son influence (il meurt en 1573)
Nouvel h fort : le cardinal Diego de Espinosa (1502-1572), pur produit de la méritocratie universitaire. Etudes comme
boursier au collège de St Barthélémy de Salamanque, puis auditeur à la Chancellerie de Valladolid, régent de
Navarre, Pdt du Conseil Royal en 1566, et qqs mois + tard, inquisiteur général, cardinal en 1568. Il est celui ki
conseille l’intransigeance envers les morisques de Grenade : la rébellion ki s’ensuit lui fait perdre la confiance du roi
en 1572.
Son secr corse, Mateo Vazquez de Lecca, devient secr du roi et rival d’Antonio Pérez. La naiss de ce dernier est
entourée de mystère : des rumeurs courent (il serait le fils du pce d’Eboli), ms en fait, il est bel et bien le fils de
Gonzalo, mort en 1566, ki le faisait pourtt passer pr son neveu. Grâce à sa formation de qualité, il est recommandé  au
roi par le pce d’Eboli ==} Ph lui confie les affaires des Flandres, Italie et Médit./ le reste (Fce, UK, Empire) va à
Gabriel de Zayas.
Pérez mène une vie fastueuse, étale ses richesses et suscite la jalousie.
1579 : Pérez est arrêté et remplacé par le Basque Juan de Idiaquez, secr du Cons d’Etat. La même année voit le retour
du cardinal Granvelle, écarté des Flandres en 1564, nommé pdt du Cons d’Italie et h le + influent du gvmt jsq à sa
mort (1586).

- 1586- 1598 : roi est malade, rythme de travail moins soutenu.


Il ne réunit presq plus les conseils et travaille désorms ac les « juntas » (= comités) formés de fonctionnaires des
différents conseils et chargés de réfléchir à des pbs précis. Ensemble des juntas chapeauté par la Junta Grande, ki
dirige de fait tte la vie pol des ces dernières années. Membres en st Idiaquez, Vazquez, le Portugais Cristobal de
Moura pr les affaires intérieures, et le gd majordome Diego Fernandez de Cabrera, comte de Chinchon.

b) L’absolutisme

C, pr Roland Mousnier : « le pvr légitime incarné ds 1 personne, la loi vivante ». Ph II : « Aucun roi ne pourrait gouverner
avec des pvrs limités »
Les f° π relèvent donc avt tt du pvr royal. Les conseils st de simples bureaux d’études. On assiste de fait, depuis les RC, à 1
nette tendance à la dépolitisation (effacement des Cortès, mise en place ds les villes de corregidores chargés de cantonner les
conseils municipaux ds le simple examen de q techniques…) . L’Etat a tendance à absorber ts les pvrs ms cela n’exclut pas la
vol de préserver et garantir les droits de la communauté. C ce décalage entre l’absolutisme et le populisme ki est l’une des gdes
originalités de l’Esp moderne.

2 conceptions de l’Etat :
- l’Etat comme une communauté parfaite dt la fin est le bien commun
- l’Etat comme une communauté parfaite dt rien ne doit limiter le pvr (monarchie « paternelle »)
Ces 2 ccptns font le même constat : le renforcement du pvr royal. Il fo dc introduire des limitations à l’arbitraire.
Selon les théories scolastiques, la comm pol est comme un corps organique
==} dualité du prince et du cps social : rey/regno
Pb : lequel prime sur l’autre ?
Il se peut aussi que ces 2 termes soient dépassés par la réalité supérieure de la communauté.
« Le royaume n’appartient pas au roi ms à la comm » Azpilcueta.
Le jésuite Mariana, fin XVIe, affirme que le roi ne garde qu’une prééminence sur la comm et la supériorité ds certains
domaines réservés. D’où 3 conséquences :
- Dieu délègue le pvr au roi par l’intermédiaire de la comm. La souverainté est dc à la comm entière, non à 1 individu.
La comm suppose dc une adhésion libre (idée de contrat).
- Le législateur fait partie de la comm, il n’est pas au-dessus des lois. Le consentemt du peuple envers la loi est dc
nécsre.
- 1 roi agissant vs le bien commun est un tyran (c ainsi que le vieux code des Partidas qualifie un roi manquant au
devoir de justice). En théorie, le peuple souverain peut le déposer. Les théoriciens multiplient cpdt précautions avt de justifier le
dt de révolte. Mariana, ds son De rege, se fait l’apologue du tyrannicide : si le bien commun est en danger, le roi peut ê déposé
par la force et même éxécuté.

Le pvr du roi rencontre moins d’obstacles en Castille qu’ailleurs. Les Cortès ont cpdt été moins dociles qu’on a pu le dire,
même après 1522.
=> en 1588, Ph II veut créer 1 nouvel impôt indirect sur consommation de 8M de ducats. Les Cortès acceptent ms en échange
d’un contrôle du recouvrement et de l’utilisation des « millions » par les villes.
Cpdt, la composition des Cortès fait qu’elles ne st pas vraiment représentatives : une minorité de villes y est représentée et les
députés appartiennent au patriciat urbain et st dc proches du souverain. On assiste ainsi à un accroissemt des privilèges d’une
oligarchie urbaine tandis qu les roturiers voient la pression fiscale se renforcer.

Particularité de l’Aragon : le « pactisme » ==}les institutions limitent l’autoritarisme du souverain ki doit respecter les lib des
territoires. Les Cortès st composés de représentants de ttes les catégories : la noblesse (hte et petite), le clergé, les
municipalités, alors qu’ailleurs ce n’est que le 1/3 Etat.
Vs la défense des fueros, le roi ne peut imposer sa volonté.
1 légende s’est ttfois créée autour des lib de l’Aragon et de ses instits « démocratiques » : l’Aragon voit en fait la survie d’un
régime seigneurial archaïque oppresseur. Noblesse et clergé à eux 2 possèdent les 2/3 de la richesse foncière. Clergé est
particulièrement riche : évéchés de Huesca, Saragosse, Lérida, Tarazona ; gs monastères cisterciens : Piedra, Rueda ; ordres
milit : St Sépulcre, St Jean de Jérusalem…
En catalogne, influence de la bourgeoisie de Barcelone et des seigneurs ds les campagnes.
A Valence, les seigneurs l’emportent.
« A l’époque moderne, les souverains esp st rois absolus en Cast et monarques constitutionnels en Aragon. » J.H Elliott
Pvr du roi n’est cpdt pas despotique : il est limité par la loi divine, les lois du royaume, le dt des gens garantissant la propriété
des biens et la justice, par les contrats, coutumes, privilèges…
Le Jésuite Ribadeneyra écrit ainsi en 1585 : « Le pce doit savoir tt d’abord qu’il n’est pas le maître absolu des biens de ses
sujets. Il ne peut pas les leur prendre qd il en a envie […] et de mettre en place, ss le nom de pce juste, 1 tyran très cruel et
détestable ».
SS P2, la raison d’Etat est invoquée slmt 3 fois : exécution du baron flamand Montigny, la mort de Don Carlos et l’assassinat
du secrétaire de don Juan d’Autriche, Escobedo.
Ch 2 : Les premières années du règne, le virage idéologique

La trêve de Vaucelles du 5 juin 1556 pacifie les relations entre l’Esp et la Frce d’Henri II.
Pb : les relations ac Rome. Les rapports entre la papauté et CQ n’ont jamais été bons surtt depuis l’électn du Napolitain Gian
Pietro Caraffa (Paul IV) en mai 55.
Selon Caraffa, CQ est le responsable du sac de Rome de 1527, de l’occupation indûe des territ italiens et du basculement de
l’All aux mains des protestants. Pr le pape, CQ est un hérétique et le menace d’excommunication.
Le pape négocie dc une alliance ac Henri II pr bouter les Esp de Naples. L’Esp lance un ultimatum à Rome, assiégée par les
troupes du duc d’Albe. La défaite de St Quentin oblige les troupes frçses à rentrer d’Italie et le pape est acculé au traité ac l’Esp
ki lui restitue cpdt les places dt elle s’est emparée pdt les hostilités.
3 avril 1559 : traité du Cateau-Cambrésis à travers lequel la Frce, si elle se voit confirmée ds sa possession des 3 évéchés (Toul,
Metz, Verdun), est obligée de renoncer à ses prétentions en Italie.
Ce traité ouvre la période de prépondérance esp en Europe.
Sept 59 : retour du roi en Esp. Sa présence paraît indispensable à l’Esp même si elle ne l’est pas nécsremnt pr l’intérêt de la
monarchie. A Madrid, récente capitale, les nouvelles arrivent tard ; de plus, c ici privilégier les intérêts méditerranéens au
détriment du N (les PB où la situation se dégrade)

1) Les protestants de Séville et Valladolid

Les prot st rares en Esp. Le 1 er aurait été Francisco de Encinas (1518-1552), vite émigré et adhérent à la Confession
d’Augsbourg.
L’Inquisition est 1 arme efficace pr décourager tte tentative de subversion idéologique. Pourtt, au printps 1558, on découvre des
foyers d’hérétiques se réunissant régulièrement. Les membres viennent du Clergé, de l’aristoc, de la bourge... Ainsi, à
Valladolid, le chanoine de Salamanque, chapelain et prédicateur de CQ, Augustin Cazalla, est impliqué, de même que de hts-
fonctionnaires, tels Carlos de Seso, corregidor de Toro.
CQ : « Il fo poursuivre ces gens-là comme des rebelles, des fauteurs de troubles, des agitateurs ki mettent en danger la sécurité
de l’Etat et ki se proposent d’en saper les fondmts. » Pr CQ, les prot st avt tt des dissidents pol + que des hérétiques.
La régente Jeanne donne carte blanche à l’inquisiteur général Fernando de Valdès : commence une vague d’hystérie et de
paranoïa en Cast : il y a un manque d’inquisiteurs pr les procès, de place ds les prisons, les violences populaires se déchaînent
vs les hérétiques.
21 août 58 : l’archevêque de Tolède Carranza prononce 1 sermon pr calmer les esprits à Vall : selon lui, c le rôle des autorités
de lutter vs l’hérésie, « la plèbe n’a qu’à fermer sa gueule » (el pueblo calle su boca). Cette « indulgence » de Carranza va en
faire l’1 des gdes victimes.
21 mai 59 : 1er autodafé à Vall ==} 16 condamnés à des peines mineures, 14 à mort. Certains accusés, déjà morts, st exhumés pr
ê brulés en effigie. Les condamnés à mort st étranglés avt d’ê brûlés sauf ceux qui persistent ds leur « erreur ».
24 Sept : autodafé à Séville : sur 100 condamnés, 20 le st à mort.
8 oct : 2e autodafé de Vall présidé par Ph II : 14 condamnés à mort dt Carlos de Seso
22 déc 1560 : 2e de Séville : 17 condamnés à mort
Les foyers prots st alors considérés comme définitivmt éliminés.

Avait-on réellmt affaire à des prot ?


Historiographie ne s’est, pdt longtps, même pas posée la question. En effet, les autodafés marquent les débuts de la protestation
vs l’Inq. Mvmt de sympathie des prot européens envers leurs frères esp.
Cpdt, en 1937, Marcel Bataillon a remis en question l’appartenance réelle des victimes au protestantisme  : il n’auraient pê été
que des clercs ou des laïcs lecteurs d’Erasme et acquis à la cause du christianisme en esprit.
Ex : le docteur Gil, prédicateur de la cath de Séville. Ds ses sermons populaires, Gil parle des cérémonies et de l’ascétisme, et
fustige les pratiques popu de piété et les structures ecclésiastiques, il plaide pr le culte en esprit. Il est arrêté en 1549 et
condamné à 1 peine mineure en 1552 avt que l’Inq ne revienne sur son jugmt en 1559 (ms Gil est déjà mort).
Il se peut dc que ts les soi-disants luthériens ne le soient pas vraimt ; cpdt 1 majorité l’était et 1 vrai foyer prot existait en Esp,
les nombreuses fuites vers les PB en témoignent.
Ex : le moine hiéronymite sévillan, Casiodore de Reina, dt la théologie est furieusemt adogmatique, hostile à tte orthodoxie, ac
une place centrale accordée à la Bible et à la justification par la foi.

Après 1560 : qqs prots st encore condamnés à mort ms ce st surtt des étrangers (Fçs, Anglais, All)
1597 : décret assurant aux marchands de Hanse transitant ds des ports esp que l’Inq ne les inquiètera pas  ; le décret est ensuite
étendu aux commerçants UK puis holl
S’il n’y a pas eu de greffe prot réelle en Esp, outre l’Inq, c aussi à cause de son éloignemt par rapport à l’épicentre de la révol
religieuse. Ce ki inquiète les Esp, c plus l’illuminisme (visé par l’index de 1559) que le protestantisme.
Ds l’index de 1559, on trouve des œuvres d’Erasme, des traductions de l’Ecriture Ste, des polémiq rel, oraisons, ouvrages
d’histoire, spiritualité, théâtre… Il vise surtt la spiritualité en laissant une place à la libre inspiration de fidèles.
1583 : 4e Index (de Quiroga, succédant à Valdès) visant notammt les superstitions popu (livres de sorcellerie, magie)
La plupart des inquisiteurs généraux étaient des personnalités de 1 er ordre, des gds esprits, tel Alonso Manrique, protecteur des
humanistes et des érasmistes. Valdès est le seul à ê connu pr son intransigeance et sa dureté. Entre 1547 et 1566, il renouvelle le
personnel, en recrutant tjs des juristes plutôt que des théologiens (ds le but de prolonger au maximum les procès), rédige de
nouvelles instructions (en vigueur jsq au début du XIXe) à la place du Directorium Inquisitorium d’Eymeric et de la compil de
Torquemada.
Valdès est en rivalité ac le dominicain Carranza, nommé par Ph II archev de Tolède en 1557, poste convoité par Valdès ms
qu’il n’a pas obtenu en raison de sa disgrâce p/r au roi, à ki il n’a que chichemt payé l’argent que le monarque réclamait aux
évêques pr faire face aux difficultés financières. L’affaire des cercles prot permet à Valdès de tenir sa vengeance et de se
maintenir au poste dt Ph II voulait le destituer.
Au printps 1559, il fait arrêter Carr pr avoir tenu des propos compromettants dvt CQ sur son lit de mort, pr ne pas avoir
dénoncé les luthériens et pr avoir publié 1 Catéchisme, ds lequel il discute et nuance sur les pbs de la foi, des œuvres. Carr veut
donner des connaissances solides aux Chrétiens pr résister aux mauvais bergers. L’ouvrage détone à un moment où la certitude
dogmatique prime sur la nuance et la réfléxion. Carr n’est cpdt en rien un libéral victime de l’Inq  : il combat l’hérésie non slmt
ac des oraisons et ds ses écrits, ms il est aussi celui ki a fait brûler l’archev de Canterbury, Cranmer.
Son procès s’éternise, Valdès est dessaisi en 1561, Carr demande à ê jugé par le pape (Pie IV) ki demande le transfert de Carr à
Rome. Ph II refuse cette intervention ext ds les affaires du royaume, ms finit par céder en 1567. Le procès s’achève en 1576 ss
Grégoire XIII : Carr doit corriger son lg ds son œuvre et abjurer des erreurs d’interprétation ; il est libéré après 17 ans
d’incarcération et meurt peu après.
Le désengagemt de Ph II peut surprendre ms pr le prestige du St Office, il y a nécessité de mener le procès jsq au bout pr
prouver que nul n’est à l’abri de l’Inq. De fait, le prévenu est condamné d’avance : l’Inq se devait de paraître infaillible.

2) Les responsabilités de Ph II

Ph II était absent lors de la phobie antiprot de 1558/1559. Les vrais responsables st Jeanne et CQ (ki a donné ordre à sa fille de
sévir). CQ à la réputation pourtt plus libérale que son fils a la conviction que les sujets d’un royaume doivent professer les
mêmes croyances. Ainsi, aux PB, CQ avait fait publier un édit interdisant d’imprimer , vendre ou posséder des œuvres de
Luther, Calvin, Oecolampade, Zwingli… et défendant les réunions et l’hébergement de personnes soupçonnées d’hérésie.
CQ écrit ainsi à son fils : « Il est esstl et de la + hte importance de punir et châtier les hérétiques ac la + extrême rigueur ; ils le
méritent ; il ne fo faire aucune exception à cette règle, ni se laisser arrêter par qq supplique ou qq considération que ce soit. »
L’historiographie a cpdt fait de P2 le responsable des changements de 1559 et en donnent 2 preuves :
- la signature, le 20 nov 1559, à Aranjuez, d’une pragmatique interdisant aux étudiants esp de pousuivre leurs études à
l’étranger et de revenir immédiatement au py ss peine de sanctions.
Selon Modeste Lafuente, Ph II établit « un cordon sanitaire destiné à isoler la nation du reste du mde et
la mettre à l’abri de la contagion. ».
Cette mesure est dc apparemment destinée à contrer la contagion d’hérésie ; ms en fait, c surtt une mesure
de circonstance pr faire rentrer en Esp qq étudiants de Louvain aux opinions suspectes sans porter
l’attention sur eux en les noyant ds la foule. De plus, cette décision est justifiée par la chute des
inscriptions ds les universités esp et par les exports de capitaux et les frais élevés de ces envois à
l’étranger.
- un propos de Ph II pdt autodafé de Vall en 1559. A Carlos de Seso, le roi aurait dit : « Si mon fils était
aussi pervers que vs, c moi-même ki porterais le bois au bûcher ». Cette phrase est cpdt probablement
fausse, c une phrase tte faite pr illustrer l’intransigeance du roi ms il est loin d’ê sur qu’elle fûr
prononcée.

Ms Ph a ttfois donné un appui certain à l’Inq ; il est cela dit loin d’ê le seul à pratiquer cette intolérance. Le climat se durcit
partt en Europe à la même période.
« La gde transformation ki s’opère en Esp vers 1558 tient à de vastes entraînements europ bcp + forts que le volonté de qqs
hommes. » Bataillon
Entrée ds une nouvelle ère : le « tps de la rigueur » (tiempos recios) selon Ste Thérèse d’Avila.
Certes Ph II aimait les autodafés ms c surtt pr la cérémonie rel, acte public d’adhésion à la foi.

3) Docteurs et spirituels

Après 1559 : le dominicain Melchor Cano joue un rôle esstl ds le catholicisme esp. Ancien élève de Carr, il enseigne à Alcala
de Henares puis à Salamanque. C un théologien fidèle à l’enseignement de St Thomas d’Aquin tt en ayant assimilé les pp de
l’humanisme. Son rôle influent témoigne de la préoccupation des autorités rlg de la place de + en + gde accordée à une forme
de vie spirituelle, laissant libre cours à l’inspiration des fidèles, leur intériorité, et s’offrant indistinctement à l’élite et à la
masse.
Les divergences entre docteurs et spirituels ne st pas slmt des divergences entre dominicains et franciscains. Pr Cano, l’étude
est le seul moyen de connaître Dieu. La vie spirituelle ne peut ê réservée en fait qu’à une élite. Le danger de l’illuminisme
(futur quiétisme) est de laisser penser que tt le mde peut accéder à Dieu.
Eglise d’Esp encourage les formes popu de piété au détriment de la vie intérieure en suscitant la méfiance du peuple pr tt ce ki
est livres ou culture. La peur de passer pr un illuminé conduit à donner l’impression de mener une vie dissolue et ne pas
s’intéresser aux questions rel.
L’illuminisme naît au début du XVIe à p de la région de Guadalajara. Il se dvlp en de multiples sectes aspirant à une vie rel +
vraie et + libre ss le dogmatisme du catholicisme officiel. C une spiritualité affective et intériorisée, ss images ni médiations
intellectuelles : ces théories st formulées ds l’ouvrage de Francisco de Osuna, 3e abécédaire spirituel (1527).
Le mvt a des ramifications jsq au Pérou (ac Francisco de la Cruz). En Exp même, on le trouve surtt implanté en Basse
Andalousie et en Estrémadure. Les beatas st des femmes pieuses retirées du mde, vivant seules ou en petites comm (parfois
rattachées à un ordre dom ou francis). Elles jouissent d’un gd prestige ds les milieux popu,tel Catalina de Cardona. Elles
pouvaient avoir des dons de prophétesse : les gds seigneurs et les prélats les consultaient. Ss Ph II, Marie de la Visitation, rel de
Lisbonne, avaient des « visions » ki l’amenaient à critiquer l’incorporation du Portugal. Les beatas peuvent dc aussi se faire
l’écho de revendications pol.
Ds la 2e moitié du XVIe, 2 gds mystiques : Ste Thérèse et St Jean de la Croix, ts 2 jamais inquiétés par l’Inq.
L’extase est pr eux le moyen de connaître de manière expérimentale ce ki est article de foi. Ils n’éprouvent pas de mépris pr les
formes popu de piété ni pr la science scolastique. Le mysticisme est un effort pr mettre cette science au service de l’expérience
et de soumettre à la critique de la raison ce ki a été obtenu pdt l’extase.

4) L’Inq, la science et la culture

L’historiographie du XIXe se partage entre traditionalistes et progressistes.


L’Inq, en brimant la lib de pensée et d’expression, est-elle responsable du retard scientifiq de l’Esp ? Ou n’était-elle chargée
que de ce ki menaçait la foi, sans ê concernée par la science et les arts ?
3 sciences :exactes, appliquées, humaines ==} l’Inq a surtt été sévère pr la 3 e
Les savants jouissaient d’une apparente lib. Par ex, en médecine : Vésale fut au service de CQ puis Ph II. Sa dissection et son
traité sur le cps humain de 1543 fit scandale ms ses découvertes st intégrées dès 1551 par la création d’une chaire d’anatomie à
Salamanque.
En astronomie, le syst de Copernic est bien accepté, l’Inq ne relève pas. Il n’est pas mis à l’index avt 1632 (Rome l’avait fait en
1625).
En fait, plus que la science elle-même, c ses applications pratiques ki intéressent Ph II et ses contemporains, s’interrogeant sur
des pbs techniques utiles à la société. Par ex, la gde enquête pr mieux connaître les ressources du royaume commandée par Ph
II à Pedro de Esquivel. Elle est interrompue faute de tps et de moyens ms subsistent cpdt les Relations topographiques
concernant la Nlle Cast. Gd intérêt du roi pr les questions d’hydraulique : la machine de Juanelo (1573) à Tolède pr faire
monter l’eau du Guadalquivir jsq à l’alacazar, fut en usage pdt près d’un siècle. Le rêve de Ph II est de rendre le  Tage
naviguable jsq à Lisbonne ; ms le projet est abandonnée en 1587 à cause des critiques de Séville ki craignait la concurrence en
matière de commerce international dt elle avait le monopole.
A l’Escorial s’installent des labos de pharmacie et de chimie, ds lequel il se peut qu’on se livrât aussi à l’alchimie. Les maths se
dévpent, surtt ds leurs applics pratiques (donner des règles simples pr convertir les monnaies, les poids, les mesures)  ; en 1582,
ouverture d’une Académie de Maths à Madrid (1 er directeur : Juan de Herrera, l’architecte de l’Escorial) où l’enseignemt se fait
en lg vulgaire car s’adressant à ts.
Le retard scientifiq de l’Esp peut dc s’expliquer par cet intérêt avt tt pr les découvertes immédiatemt exploitables. Les
humanistes ont ss doute participé à ce freinage en détournant les savants de la théorie vers la pratique.

5) Humanisme et scolastique

On reproche aux humanistes leur audace en matière de critiques des txts sacrés et leur mépris de la scolastique. L’étude de la
Bible prime : cela pose le pb de sa mise à la portée de ts les Chrétiens et de la conformité du txt p/r à l’original. A l’index de
1559, les traductions intégrales de la Bible st interdites, les partielles restent autorisées. Les humanistes veulent soumettre le txt
aux mêmes règles de vérification, la même éxégèse que pr n’importe quel txt. Ainsi, le grammairien Nebrija, disciple de
Lorenzo Valla,est l’un des premiers à vouloir apporter des corrections au txt. Il introduit une perspective laïque ds le domaine
théologique.
Ce ki semble paradoxal, c que les biblistes esp du XVIe ont reçu l’appui des + htes autorités, Ph II et l’inquisiteur général
Cisneros. Ils st les initiateurs et les mécènes de la Bible Complutense et de la Bible de Plantin. La tâche est confiée par Cisneros
à l’université d’Alcala : il s’agit d’établir une nouvelle édition de la Bible en se référant aux txts originaux ss passer par
l’intermédiaire d’un interprète.
10 juillet 1517 : l’ouvrage en 6 volumes (dt un contenant un dictionnaire hébreu-chaldéen et 1 grammaire hébraïque) sort des
presses ms n’obtient pas l’approbation pontificale avt 1522.
La Bible de Plantin est entamée en 1567 : Ph II confie la tâche à Arias Montano, ancien élève à Alcala, passionné d’hébreu, la
nouvelle bible doit ê imprimée par Christophe Plantin à Anvers. L’Ancien Testament y est traduit directement en latin à p de
l’hébreu, le Nouveau est traduit de manière interlinéaire en latin d’après le grec. 8 volumes sortent des presses en 1573. Tirage
à 1200 exemplaires, + 13 sur parchemin pr Ph II. Le prof de grammaire de Salamanque, Leon de Castro, dénonce Montano à
l’Inq ms celui-ci est acquitté.

A p de 1572 débute le procès des biblistes de Salamanque.


En 1555, une Bible de Vatable avait été publiée ds cette ville : il s’agissait du texte de la Vulgate plus une 2 e traduction en latin.
Le livre est mis à l’index en 1559.
En 1569, l’éditeur Gaspar de Pontonariis veut la rééditer en la corrigeant. 1 commission de théologiens et de spécialistes de la
Bible se met au travail ms les divergences se font jour très vite. En juillet 1571, l’un des membres , le dominicain Bartolomé de
Médina, porte l’affaire dvt l’Inq. Gaspar de Grajal, fray Luis de Leon et Cantalapiedra st arrêtés. Le procès ki débute est celui
du biblisme, cherchant à ruiner l’autorité de la Vulgate et à discréditer la scolastique. Pr corriger la Vulgate, on remonte au txt
original en hébreu : ce serait dc judaïser la parole de Dieu, que les Juifs eux-mêmes ont volontairemt altéré. Concernant
l’interprétation de l’Ecriture Ste, pr les biblistes, tt repose sur le sens littéral dc sur l’hébreu : la philologie est indispensable à la
théologie et, en cas de désaccord, la première l’emportera.Les accusés st finalemt relaxés.
L’humanisme s’exprime ds l’entourage même du roi : Montano, ms aussi José de Sigüenza, le bibliothécaire de l’Escorial. Ts
deux donnent des cours d’hébreu à p de 1592 ds le palais et stigmatisent la scolastique, jugée ss intérêt. Le roi favorise ds un
certain sens la lib de ton et l’esprit critique, défend même Sigüenza dvt l’Inq
Cpdt l’humanisme est suspect, l’esprit critique mène à l’hérésie. Finalement, rares st ceux ki prennent le risque de la critique.
L’humanisme débarrassé de ses vertus corrosives entre ds l’éducation des Jésuites dispensée aux enfants de l’aristocratie ou de
la bourgeoisie. Il devient un simple vernis de culture pr les bien-pensants. Ds la 2 e moitié du XVIe, les orthodoxies (catho ms
aussi prot) se méfient égalmt des humanistes.

6) La pureté de sang

Parmi luthériens et illuministes condamnés en 1559, un certain nbr était d’origine juive : cela renforce l’antisémitisme de la soc
esp. Les Marranes st peu nbrx jsq en 1580 et l’arrivée de Juifs portugais s’introduisant en Cast, d’où l’augmentation des
poursuites fin XVIe.
Le peuple esp est massivemt fidèle au catholicisme ms avec un préjugé : la pureté de sang. Il n’y a pas de distinction entre les
hérétiques et les bons chrétiens, elle frappe ttes les générations. Les statuts n’ont pourtt jamais eu force de loi, surtt promulgués
à l’initiative de gpes rel ou soc. On en trouve ds les colegios mayores, les ordres milit, rel, ds les chapitres diocésains (statut de
l’archev Siliceo, Tolède 1547) même si certains avaient été empêchés d’inscrire la discrimination ds leurs statuts. Ex : à Burgos
Ms les statuts ne st pas systématiqmt appliqués et l’enquête préalable n’est pas forcémt très exigeante (menée non par des
magistrats ms par particuliers de l’ordre que l’on veut intégrer).
Le principe de pureté de sang est dénoncé par de nbrx théologiens, le mvmt s’amplifie au cours du siècle.
S’y opposent des critiques théologiques (la distinction entre les baptisés n’a pas lieu d’ê) et des remarques des bon sens (au
bout de plusieurs générations, comment croire que les descdts des convertis aient pu garder des traces de judaïsme ?).
En 1580 l’Etat envisage de limiter les abus en interdisant les enquêtes au-delà de la 3 e génération.
En 1583 paraît le traité des Noms du Christ de fray Luis de Leon, très sévère vs les statuts. Le traité est dédié à Pedro
Portocarrero, ami de Luis, futur inquisiteur général, lui-même hostile aux statuts. Le traité reçoit l’appui du pvr. Ms les
résistances mentales subsistent.
La pureté de sg est une notion à caractère sociologique. La discrimination concerne surtt les charges honorifiques conférant un
prestige soc. La pureté fonctionne comme un barrage pr départager les postulants aux honneurs et à la considération. Par ex  :
les ordres milit tel celui de St Jacques. La concurrence est forte, l’argument des services rendus ne suffit pas, la pureté de sg
permet d’écarter des candidats et de réserver les charges à une minorité de privilégiés. Le statut de Siliceo masque une sorte de
lutte des classes entre nobles et plébéiens car l’exigence de pureté élimine un gd nbr de fils de famille au profit de plébéiens
méritants (tel Siliceo lui-même). La pureté nuit dc à la noblesse, surtt celle des hidalgos.
Elle peut aussi ê instrumentalisée comme ds l’affaire de la conjuration de judaïsants de la région de Murcie en 1559. 345
accusés dt 135 condamnés à mort. En fait : il s’agissait d’un conflit entre clans ; pr éliminer leurs rivaux, on les fait passer pr
judaïsants et on les dénonce à l’Inq.
C la revanche des obscurs, la noblesse de ceux qui n’en ont pas d’autre.
Il y a 2 sortes de partisans :
- au sommet de l’E, la plupart des fonctionnaires issus des colegios mayores pratiquant la discrimination
- les humbles et la masse du peuple chr tirant satisfaction à voir la noblesse humiliée (en cela, la logique de la pureté de
sg est semblable à celle de l’Inq : s’appuyer sur des sentiments égalitaires des vieux chr pr dénoncer le non-conformisme)
L’Esp n’est pas plus antisémite que d’autres py. Son zèle se retourne vs elle  : le reste de l’Europe (notammt Rome) la croit
infectée de judaïsme.

7) La « tentation théocratique »

1556 : parution de 3 livres témoignant d’une aspiration au changemt : Concejo y consejeros del Principe de Fadrique Furio
Ceriol, De Regni regisque institutio de Fox Morcillo et Institucion de un rey cristiano de Felipe de la Torre. Ces ouvrages
défendent le pluralisme idéo, un souverain au service du bien commun, refusent le fanatisme.
Après virage de 1559, 2 lignes continuent à s’affronter :
- 1 ligne thomiste reconnaisst autonomie relative au secteur pol
- 1 ligne augustiniste, messianiste
Ph II ne choisit pas. En Esp, l’E s’investit lui-même ds une mission spirituelle, le pvr est dévoué à la rel Pratique d’un
nationalisme rel, mélange d’intransigeance, d’intolérance et d’impérialisme.
On distingue 2 périodes :
- avt 1580 : pas de confusion entre le temporel et le spirituel
- après : guerre des Flandres, càd une guerre vs des hérétiques ; cela contraint Ph II au combat vs les prot

Les thomistes tels Francisco de Vitoria st minoritaires. L’opinion publique est acquise à une intervention active du pvr civil ds
la rel. Depuis 1492, le messianisme est ancré ds les esprits : l’Esp serait le peuple élu par Dieu pr défendre la foi catho ds le
mde. Le pvr pol doit assurer la réalisation du royaume de Dieu. Le providentialisme gagne du terrain fin XVIe. Le jésuite
Mariana pense ainsi que l’hérésie est une cause de guerre juste car elle est un motif de division entre les peuples. De même, le
machiavélisme en vogue ss CQ est réfuté ds les années 80/90. Non plus une raison d’E faisant de l’E 1 rel, ms une raison d’E
faisant de la rel un E.

8) Madrid et l’Escorial

Avt Ph II, la cour était itinérante. Qqs résidences : Tolède, Madrid, Séville, Grenade… Ms le plus svt, le roi et sa suite
acceptaient l’hospitalité d’un gd seigneur ou d’un monastère.
CQ faisait des séjours prolongés à Vall et Tolède, au centre de la pénin et disposant d’une gde capacité d’hébergement. Ph II,au
vu de la lourdeur des affaires à traiter, ne pouvait continuer les déménagements perpétuels, de même qu’à cause du rythme de
vie imposé par le cérémonial bourguignon.
«  Il fallait choisir un emplacemt d’où il fût possible de tt diriger et de tt animer puisq cet emplacemt serait le cœur de ce gd
organisme qu’est le royaume. » Sigüenza
Vall et Tolède auraient pu prétendre au titre ms st mises à l’écart : on ne sait pas pkoi ds le cas de Vall, ms pr Tolède, c pr éviter
les conflits entre pvr civil et pvr eccl (Tolède est le siège du + riche bénéfice d’Esp).

Et le 8 mai 1561 : « J’ai décidé de m’installer à Madrid avec ma cour ».


Madrid : position centrale, campagnes riches (blé, vin), carrières de pierre… Cpdt reste une petite ville de moins de 10000
habitants. Elle présente 2 avantages néanmoins : la proximité des terrains de chasse favoris des souverains (Casa de Campo,
bois du Pardo) et possède un alcazar de style mudéjar que CQ avait entrepris d’agrandir dès 1536. Ph II complète ces
améliorations ms ne s’intéresse que peu à Madrid elle-même. Sa seule constructn est le pont de Ségovie sur le fleuve
Manzanares.
On assiste dès lors à un afflux de fonctionnaires, aristos, négociants, artisans, moines, marginaux…
1565 : 30000 hab/ 1700 : 75000
Extension de la superficie urbaine à p de la Puerta del Sol, ki s’explique par la constructn de maisons à un seul étage pr
échapper à un privilège royal (la regalia de aposentos) permettant de réquisitionner le 2 e étage pr y loger les courtisans et
fonctionnaires.
Ms Madrid n’est qu’une capitale improvisée : l’absence de bâtiments publics ou rel importts, la saleté, l’insécurité des rues, en
témoignent.
Si l’errance de CQ ne privilégiait aucun territ en particulier, Ph II consacre le caractère péninsulaire de la monarchie et son
caractère castillan (évinçant du même coup les capitales potentielles, Lisbonne ou Bruxelles).

L’Escorial
2 objectifs :
- tenir l’engagemt de 1557 : après la victoire de St Quentin, le jour de la St Laurent, bâtir un monument en action de grâces à
celui-ci.
- respecter le vœu de CQ d’ê enterré non à Grenade ms ds un monastère hiéronymite.
La 1ere vocation de l’Escorial est dc rel. Ce n’est pas Versailles : c le culte de Dieu, non du roi, ki y est célébré.
Site : l’extrémité d’un plateau au flance du Guadarrama, à 1000m d’altitude, ac vue sur Madrid. L’Escorial est non slmt un
monastère et éventuellmt une résidence royale, ms ossi un gd centre d’études et de recherches. Le bâtiment d’une dimension de
208 m sur 162 est comparé au temple de Salomon dt Ph II est la nouvelle incarnation. L’esthétique se fait en respectant le
« decoro », càd la conformité entre la vocation du bâtiment et son apparence. La surcharge baroque et l’éxubérance gothique
propres à l’art mudéjar, considéré comme barbare et contraire au bon goût, st dc rejetés.
« Les Goths et les Arabes, ki s’étaient rendus maîtres du py à cause de nos péchés, ne ns ont presq rien légué de bon ou de beau,
ke ce soit ds les lettres ou ds les arts. C déjà bcp que ns ayons pu secouer le joug écrasant ki ns opprimait et empêchait l’esprit
de se dvper […] C pkoi on s’étonna fort de voir l’harmonie ki régnait le ici ds l’architecture. » Sigüenza
Le dépouillement est volontaire, puissance et noblesse st préférées au tape-à l’œil.
Les goûts de Ph II st éclectiques : il reprend le style des toits et des clochetons d’ardoise repérés en Flandre («  style Escorial »),
de même en peinture (Anton Mor Van Dashorst, J.Bosch…). La déco intérieure est ss influence italienne  : commandes st
passées à Pompeo Leoni, Titien, Federico Zuccaro, Greco, Pellegrino Tibaldi… Qqs artistes esp également : le peintre Juan
Fernandez Navarrette « El Muto », et surtt Antonio Sanchez Coello à ki Ph II commande son portrait, celui de CQ, Don
Carlos…
Les travaux occupent 3000 ouvriers en même tps et durent à peine 25 ans (1ere pierre : le 23 Avril 1563 ; 1ers moines : 1571 ;
début de la basilique : 1575 ; inauguration : 1586).
Si Ph II aimait se retirer à l’Escorial, il n’y fait jamais de séjours prolongés. Il y vient pr les gdes fêtes rel et parfois une partie
de l’été. Ici : pas de fêtes somptueuses, que des plaisirs simples partagés ac la famille et qqs privilégiés (l’ami du petit-déjeuner,
l’ami Ricoré). Il y a cpdt des fêtes auxquelles le peuple est convié, en 1575 par ex. Ms ces divertissmts restent ds les limites du
caractère sacré du lieu.
9/10 août 1586 : gdes processions, la foule vient des alentours ds l’espoir de visiter ms elle est tenue à l’écart, on ne lui montre
que les reliques. En effet, on a accumulé les reliques et les images à l’Esc pr réagir vs iconoclasme des prot. Reliques  : St Juste,
Pasteur (1569), St Philippe, Barthélémy, Jacques le Majeur (1570)… Commission de recherches part prospecter en All, en
Pologne, aux PB… Bcp de ces reliques st fausses ms Ph II s’en moque : son intérêt est fct de raisons pédagogiques pr édifier le
peuple chr.
L’Esc est un centre scientifique : théologie, études bibliques, lgs anciennes, maths, botanique, sciences nat, médecine,
pharmacie, chimie… Sur une suggestion de l’humaniste Paez de Castro, une gde bibli de recherches est ouverte . Les fonds st
constitués de la bibli perso de Ph II, de legs de particuliers, puis d’achats systématiques (1 commission est là aussi créée).
1576 : constitution officielle de la bibli, formée par près de 5000 volumes (moitié : codex et manuscrits) et dirigée par Arias
Montano.
On trouve également des collections de médailles et de monnaies représentant les pces et des persos illustres, des cartes, plans,
collec d’hist naturelle… C dc un véritables musée géographique, ethnographique et culturel...
Contrairement à LXIV, Ph II n’est guère intervenu ds la vie artistique des provinces.
Selon Paul Quinard, « les chantiers de l’Exc maintiennent un appel d’air permanent ; ils attirent les artistes esp ou étrangers ki
viennent tenter fortune, et Madrid devient un foyer d’art satellite. »
L’Esc est dc une résidence royale secondaire. Les vraies st celles placées depuis 1545 ss l’admin de la Junta de Obras y
Basques : alcazars de Madrid, Tolède, Séville, Alhambra de Grenade, palais du Pardo à Madrid, Valsain (ds les bois de
Ségovie) et surtt Aranjuez (constructn d’un nouveau château par Herrera).
Ch 3 : Economie et société – les Indes

Le poids d’une pol économique couteuse retombe sur la Cast. La pol étrangère est moins une pol commune qu’une pol perso
d’un souverain soucieux de sa « réputation ».
CQ se faisait avancer l’argent par les banquiers europ (Fugger, Welser) puis remboursait en puisant ds les excédents de tel ou
tel territ (Naples, Sicile, Milan, PB). Ph II hérite d’une situation critique : les territ st épuisés et la Cast (depuis 1552) supporte
presqu’à elle seule l’effort de guerre, d’où un épuisement progressif. C ss Ph II que l’Esp devient un py de rentiers où les
entrepreneurs st rares. Ce n’est pas une affaire de mentalités : ce n’est pas par fierté et mépris pr le travail manuel que les Esp
ont négligé les activités écos, dégradantes car exercées svt par les juifs ou les maures. C surtt une affaire de conjoncture : les
Esp ont préféré miser sur des revenus sûrs, garantis par l’E, plutôt que de se risquer aux entreprises commerciales ou
manufacturières.

1) Le budget de la Castille

2 traits principaux :
- inégalité ds la répartition de l’impôt direct : certaines régions ou villes paient moins ou pas du tt (ex : en Biscaye, il n’y a pas
d’alcabalas ; au Py Basque, pas de millions) ; des catégories soc st exemptées.
- déficit chronique

Ds les dépenses ordinaires, 4 gds chapitres :


- dépenses de la maison du roi, de la reine, du pce héritier, des infants, pr les résidences royales, pensions,
gratifications, aumônes…
- agents de l’E : ce n’est pas une dépense considérable. Cela concerne les membres des conseils, les secrétaires,
officiers de justice, représentants de la couronne…
- la défense (modeste, là aussi) : les tpes permanentes et la police st peu nombreuses. Les forteresses de la pénin, d’Afr
du N, des Indes, les galères, représentent des dépenses + importantes (entre 1/5 et ¼ des dépenses ordinaires).
- le service de la dette publique, ki ne cesse d’augmenter. Représente 62% en 1598 et jamais moins de 50% les autres
années.

Dépenses extraordinaires : représentent, à la fin du règne, 5,5M de ducats (vs à peine 1M pr les ordi) dt 3,6 pr les Flandres. En
effet, ces dépenses contibuent à l’effort de guerre continuelle vs Fce, Turcs, UK, PB…
2 types de recettes :

- ordinaires :

a) l’impôt direct (servicio) concerne slmt les roturiers (pecheros). Les sommes st faibles : environ 400000 ducats/an.

b) les impôts indirects concernent tt le mde :


- l’alcabala : taxe sur les transactions au taux théorique de 10% (en fait 2 ou 3 slmt). Pr le percevoir, on a recours
à la formule de l’encabezamiento, càd une somme forfaitaire fixée par l’E et les Cortès et répartie par les municipalités selon
leur popu. Cet impôt pèse surtt sur les pauvres ; par ailleurs, comme les forfaits st irrégulièremt révisés, ce la entraîne un
manque à gagner car l’enca est en retard p/r aux prix réels. Ce syst est favorable aux privilégiés s’engageant de par les Cortès à
voter ts les impôts directs en contrepartie du fait de payer moins d’impôts.
- les Millions (à p de 1588) : taxes sur 4 produits courants, la viande, huile, vin, vinaigre. Les riches n’ayant pas
besoin d’acheter ces produits, ce st encore les plus modestes qui st concernés. L’impôt devait rapporter 8M de maravédis sur 4
ans ms deviendra finalement permanent.

c) les ressources propres de la couronne : les salines, les mines (de mercure à Almaden), les ordres milit, les douanes, péages,
taxes sur la transhumance…

d) l’apport du clergé : les tercias reales st les pourcentages sur les dîmes ; la bulle de la Croisade (ts les 3 ans) normalement
destinée à Rome ms que les RC avaient conservé pr l’Esp ss prétxt de mener la croisade sur leur sol  ; les subsides + ou moins
spontanés ; l’excusado càd 1/10 des bénefs de la + riche propriété de chq paroisse. Cpdt, 50 à 60 % des rentrées fiscales
servaient à payer chq année les rentes d’où une nécsté de recourir à d’autres sources de financement.

- extraordinaires :

a) expédients : l’E vend des exemptions d’impôts (hidalguias), des offices municipaux, des biens de la couronne (terres, comme
en Estrémadure et en Andalousie), donnant lieu à de véritables trafics. Certains fonctionnaires cèdent des domaines à la moitié
voire au 1/5 de leur valeur. Les conséqces soc en st la privatisation des biens communaux, empêchant certains paysans les plus
pauvres de trouver qq bénéfice et les force à émigrer en ville.

b) 4M de maravédis en 1540, à 35 en 1600. Js en 1530, l’or représentait 97 %  ; à p de 1531-1540, l’argent l’emporte (87%) et
continue à ê majoritaire tt au long du siècle. De ces recettes, 1/5 (le quinto real) va à la couronne, le reste va aux particuliers
(profits coloniaux destinés svt aux dépenses de prestige). En 1584, l’argent des Indes représente 70% des ressources
extraordinaires de la Cast et représente surtt la seule gde rentrée d’argent liquide (les impôts pvt ê en nature).
c) l’emprunt : par émission de titres de la dette publique (juros) auprès de particuliers. Cette formule connaît un gd succès
depuis le XV e grâce au tx d’intérêt entre 7 et 10% . Qt aux asientos, ce st des emprunts à court terme auprès de banquiers
(dette flottante). L’E finance ainsi sa pol étrangère et les guerres, notammt pr payer les mercenaires : plutôt que de faire les
envois d’argent depuis l’Esp (d’autant plus que l’Esp n’a pas de gde banque pr faire les virements), l’E a recours aux banquiers
étrangers, qui s’engagent à mettre à disposition du souverain une somme payable à l’étranger en monnaie locale, en contrepartie
du remboursement augmenté d’intérêts élevés en monnaie esp.

2) Les banqueroutes

Au début du règne, la situation financière est catastrophique. En 1556, la dette immédiatemt exigible s’élève à 7,5 M de ducats,
dt 5 à payer en 1557-60, et 0,5 en 61-66.
En juin 1557, Ph II annule les créances antérieures en les remplaçant par des rentes sur l’E (juros) à 5% d’intérêt. La dette
flottante est transformée en dette consolidée. « La + gde crise financière du siècle » (P.Vilar) donne lieu à une redistrib des
rôles : les Génois passent dvt les Allmds, dt l’influence décline et deviennent la 1ere puissance financière d’Europe. Les
mesures de 1557 entraînent aussi la décision d’exploiter systématiqmt les ressources des Indes pr combler le déficit.
La situation est à nouveau critique en 1573-74. La dette flottante s’élève à 25-27 M de ducats dt 5 exigibles, la dette consolidée
à 48M. On parle alors d’un assainissemt définitif, « desempeno general », ms cela est incompatible ac la poursuite de la pol
étrangère, voulue par PhII. Le décret de 1575 annule ttes les asientos depuis 1560 sauf celles des Fugger et de Lorenzo Spinola.
N’obtenant pas les effets escomptés, Ph II revient vers les Génois à travers le compromis de 1577 abrogeant le décret de 1575
et ramenant la dette flottante à 4,8M ducats, remboursés pr les 2/3 en juros.
En 1597, Ph II doit encore 6M ducats. Nouvelle banqueroute, nouveau compromis, nouveau recours aux juros pr rembourser.
Selon Felipe Ruiz Martin : au cours de son règne, Ph II a emprunté 150M ducats, 180-190 ac les intérêts, ki ont dû ê payés par
les contribuables castillans. A la fin du règne, le service de la dette s’élevait à 4,6M duc.

3) L’arrêt du dévpmt en Cast

Contrairement aux idées reçues, le XVIe a été une gde phase d’expansion éco de la Cast (depuis la fin du MA en fait), notammt
grâce aux marchands de Burgos (dt certains étaient juifs, ms pas ts). Vient s’ajouter à cela le marché américain : la fièvre du
négoce saisit non plus slmt le N (Santander, Bilbao, Médina del Campo) ms aussi le centre et le S (Cordoue, Tolède, Séville).
Parmi les gds hommes d’affaires, on relève les Bernuy de Burgos, les Ruiz de M del Campo… Cette fièvre touche ttes les
catégories soc : des gentilsh vivent du négoce et de la marchandise (tratos y mercaderias). Ex de Pastrana, petite bourgade près
de Guadalajara : la gde entreprise manufacturière y naît au sein même du syst seigneurial traditionnel, lequel n’exclut dc pas un
dévpmt moderne.
Le marché américain présente des débouchés immenses. Les colons manquent de tt (matériel, outils, vêtemts, nourriture) et st
prêts à payer le prix fort.
Les ateliers textiles de Tolède, Cuenca, Ségovie tournent à plein régime. En 1552, les Cortès évoquent le manque d’ouvriers pr
satisfaire la demande et réclament des mesures antiprotectionnistes.
1er mars 1558 : mémoire de Luis Ortiz envoyé au roi. Ortiz estime qu’il fo revaloriser le travail manuel en obligeant ts les
énfants à apprendre un métier. Il dénonce le ss-dévpmt de la Cast, vendant ses matières premières et achetant des produits
manufacturés. Il fo cpdt remettre en cause le tableau dressé par Ortiz. Tolède, par ex, exclue du commerce vers la mer du N, se
consacre à la Médit et à l’Andalousie ac de bons résultats. Ortiz dénonce dc une décadence ki, à l’époque où il écrit, n’est pas
encore advenue.
C ds le dernier 1/3 du siècle que l’expansion se ralentit. A p de 1559, l’épargne de la Cast s’investit de plus en plus ds les juros  ;
par ailleurs, les Génois diminuent leurs achats en Esp : la demande se ralentit, la prod s’effondre. La banqueroute de 1557
marque un 1er frein au dynamisme des investissmts : les Génois revendent leurs rentes ac un gd succès car c un placemt sûr.
Leur clientèle est composée de bourgeois, d’eccl, couvents, fonctionnaires, paysans aisés… En 1560, le montant des juros
s’élève à 1,6M ducats ; en 1598 à 4,6.
De plus, si en théorie, l’E interdit l’export d’espèces monétaires (les banquiers préférant dc acheter des produits exportables,
d’où l’essor de l’agriculture ds la première moitié du XVIe), à p de 1560 et surtt 1566, l’accord de licencias de sacas, càd le
transfert de bénéfs à l’étranger, se fait plus généreusement. C en fait une concession obtenue par les Génois après la
banqueroute de 57. Ac cette autorisation de transférer des espèces, les banquiers réduisent leurs achats, de laine par ex.
S’ajoutent encore à cela la conjoncture éco et pol. Les Flandres diminuent leurs achats de laine car la mode est maintenant au
coton et au lin. Le textile flamand se vend moins bien ds les villes de la Hanse, la rébellion des PB rend la navigation plus
risquée. Les éleveurs de moutons envisagent une reconversion ds l’agriculture car les terres à blé et les vignes st d’un meilleur
rapport, d’autt plus que la prod agricole est insuffisante et que l’on a recours à des imports de blé de Naples, de Sicile, de
Normandie, de Bretagne, de Baltique… D’autres investissent ds le textile : draperie de Ségovie, textile tolédan occupant entre
10 et 20000 personnes. La récession frappe plus l’agriculture et l’élevage que les manufactures. L’huile et le vin se vendent
moins bien. Nbr de viticulteurs s’étaient endettés pr acheter de nouvelles terres et vignes car ces cultures étaient considérées jsq
là comme rémunératrices.
Les Castillans plaçaient bcp leurs économies ds les censos càd des prêts hypothécaires aux particuliers. Cela a permis à des
paysans d’acquérir des terres, des troupeaux, de se moderniser… Ac la récession, les emprunts continuent ms surtt pr payer les
annuités des dettes. On prend l’habitude de vivre à crédit. Des familles, ne pvt plus payer  leurs créanciers, st chassées : on
assiste à un dépeuplement des campagnes, les 2/3 des terres seraient en friches. Ds le dernier ¼ du siècle, les prix cessent d’ê
compétitifs, la porte est ouverte à la concurrence. La hausse des prix avait d’abord encouragé l’agric, le commerce et
l’industrie, surtt que les salaires étaient restés inférieurs. A la fin du siècle, ac la pression du marché ricain, les prix restent
élevés ms les salaires augmentent, d’où une absence de profits, comme ds le reste de l’Europe. Pas d’essor du capitalisme en
Esp. Les imports de marchandise étrangère st de plus en plus importantes. L’ensemble du py est touché, sauf les secteurs jouant
la carte de la qualité comme à Ségovie.
Les faillites se multiplient ds les années 1560. C surtt la moitié N ki est alors touchée, Burgos par ex. Ailleurs, c à p des années
75-80. Les villes marchandes déclinent, les villes manufacturières résistent mieux. Si le commerce se ralentit, la finance
prospère ms comme elle est fondée sur une éco décadent, elle ne peut ê que factice. Les marchands jouent la carte de la sécurité
en se faisant commissionnaires au service des étrangers. L’argent est encore présent en Cast ms de moins en moins investi ds la
prod. L’offre de capitaux est supérieure à la demande à cause de l’afflux des métaux ricains et de la ruine du commerce. Des
fortunes énormes s’édifient grâce au produit des rentes.
« On s’aperçoit à la fois : que le métal a fait monter les prix ; qu’il n’est pas resté en Esp, ms qu’il y a été remplacé par une
pyramide de crédits, d’engagemts, de titres de rente, de mauvse monnaie circulante ; que l’activité est arrêtée, et que les gens
vivent ss produire ; que les impôts st énormes pcq l’E est endetté et doit faire face à une pol dt il n’a plus les moyens
apparents. » Vilar
L’opinion publique et le roi dénoncent les pratiques des Génois ki exploiteraient le pyr.
« On dépense, on importe, on prête à intérêt. On produit peu. Prix et salaires bondissent. Le parasitisme se dvlp et l’entreprise
se meurt. » Vilar

4) Le parasitisme

L’argent facile entretient le luxe. On dépense énormément pr mener une vie fastueuse, on s’endette dès lors qu’on ne peut plus
tenir son rang. Certains, de plus en plus nbrx, demandent à l’E et aux riches de les faire vivre par un emploi ds l’admin,
l’Eglise, le service domestiq… Il se constitue un bloc parasitaire composé d’une partie de la noblesse terrienne, bourgeois de la
2e génération ayant renoncé à la fct marchande pr se faire rentiers, du secteur tertiaire (domestiques, soldats, eccl…). La
fiscalité de plus en plus lourde pesant sur le mde paysan accroît l’exode rural.
Les emplois se font de plus en plus rares ==} chômage, pauvreté
Plusieurs catégories :
- les « pauvres honteux » : hobereaux ruinés, commerçants, artisans, diplômés ss emploi conforme à leur niveau
- ceux refusant des emplois jugés trop dégradants et préférant vivre d’aumônes : ils laissent leur place à une main-d’œuvre
docile : les morisques de la vallée de l’Ebre et de Valence, demi-serviles, ou à l’immigr étrangère (Fçs – Auvergnats,
Méridionaux – affluant par milliers comme travailleurs saisonniers, exerçant de petits métiers… Parfois, ils se fixent ds le py
d’accueil ; ils seront bientôt accusés des maux dt souffre l’Esp.
- la pègre : truands, prostituées, escrocs, ms aussi les picaros, nbrx ds certains endroits (place de Zocodover à Tolède,
madragues d’Andalousie, surtt à Séville) attirés là par appât du gain et goût du risk et de l’aventure. Ces picaros st esstlmt des
fils de bonne famille.
Une masse de vagabonds se déplace de ville en ville pr demander l’aumône, ce ki les rend de plus en plus inquiétants aux yeux
de la popu et des autorités. La charité traditionnelle, individuelle, ne suffit plus. On fait appel aux pvrs publics. Les projets de
réforme du XVIe entendent fixer les vagabonds, les empêcher de se déplacer, renvoyer les étrangers à la localité, forcer à
travailler en ne secourant que les invalides ms slmt ds des établissmts spécialisés et après recensmt. Si la morale chr oblige à
subvenir aux besoins des pauvres, cela apparaît de plus en plus comme encourager l’oisiveté et entretenir l’insécurité. La soc
est devenue plus sensible aux q d’hygiène et ne supporte plus la crasse de ces pauvres, dt elle fait des suspects.
On cherche dc à réorganiser la bienfaisance : vs ts ceux ki pourraient travailler ms s’y refusent à cause de salaires jugés trop bas
ou de tâches trop pénibles, il fo employer la force. Les secours doivent ê réservés à ceux ki en ont vraimt besoin. Les mendiants
doivent ê transformés en salariés.
1545 : débat entre le bénédictin Robles et le dom Soto
=> Soto n’est pas hostile à la réforme ms ce ki l’inquiète, c la tendance à marginaliser une partie de la popu et le dévpmt de la
haine du peuple. Il demande plus de solidarité entre les classes et les régions.
1565 : Ph II revient sur l’interdiction absolue de mendier.
1587 : 76 établissmts de charité et de secours aux pauvres à Séville.
Presq ttes les bourgades de Nlle Cast possèdent 1 hôpital. Les exploitants de la Manche st inquiets : ils demandent de fixer un
salaire minimum et l’interdiction de mendier car seule la faim pourra leur faire accepter des salaires « raisonnables ».
1599 : Discurso de Cristobal Perez de Herrera, médecin des galères. Son projet est de fournir aux employeurs une maind’oe
bon marché. Pr lui, c pcq il y a trop de mendiants qu’on ne trouve plus d’ouvriers et que la vie est chère. L’oisiveté est à la fois
cause et effet du ss-dévpmt ms elle a d’abord été effet. L’argent facile détourne du travail productif : on acquiert une mentalité
de rentiers. Les Esp ne se st pas mis au travail comme on leur demandait. La réhabilitation du travail manuel, abandonné à
d’autres, n’a pas eu lieu au XVIe.

5) Les Indes

Les lois de 1542 témoignent de la vol de mettre la morale et le dt du côté de l’Empire en tentant d’interdire le travail forcé des
Indiens.
1543 : révolte des colons du Pérou obligeant CQ à maintenir la encomienda, càd un système ds lequel l’Ind fournit non slmt sa
force de travail ms aussi l’outillage. Une fois son tribut acquitté, il peut vivre du surplus de métal qu’il revend. Cette auto-
suffisance du travailleur présente une sol économiqmt supérieure à l’esclavage.
CQ recommande à son fils de se méfier des colons et de protéger les Indiens : ms avt son avènemt, Ph envisage de rétablir la
repartimiento (travail forcé) à perpétuité.
==} « G décidé d’autoriser le travail forcé et de le mettre en applic immédiatemt. » Sept 1556
A cette époque, les colons viennent justemt d’offrir 5M ducats au roi. Les considérations financières priment désorms : en
témoigne le fait que Juan de Ovando dirige à la fois les affaires financières et celles des Indes.
5.1 Les mines

Vers 1550, la prod minière augmente grâce à 2 circonstances :


- la découverte au Mexique et au Pérou de gisemts d’une richesse exceptionnelle : au Mex, à p de 1546 : mines de
Zacatecas, puis Guanajuato, Pachuca, San Luis Potosi, Taxco… ; au Pérou, en 1542, découverte de filons d’argent à Potosi. La
ville se dévpe (véritable ville-champignon) malgré son site épouvantable éloigné des voies de communication. 1555 : 45 000
hab ; 1585 : 120000 ; 1610 : 160000 !
- la mise au point de l’amalgame au mercure permettant d’accroître le rendemt. D’abord utilisé au Mex. On l’importe
depuis l’Esp, jsq à ce que, vers 1566, on découvre à Huancavelica (Pérou) des mines de mercure.
La pol coloniale prend une nlle orientation. L’époque précédente était celle des débats sur la légitimité de la conquête et de
l’attitude p/r aux Indiens. La 2e moitié du siècle se pose des pbs plus concrets. La monarchie au besoin du produit des mines, ki
ont besoin de main-d’oe. L’évol commence en 1551 après la controverse de Vall entre Las Casas et Sepulveda. Les Indiens st
alors évangélisés ou en voie de l’ê. Certains moines en tirent la conclusion que l’Esp a désorms une mission à remplir. Un
rapprochemt s’opère entre missionnaires et encomenderos (fils de conquistadors) : les seconds cherchent à ê confirmés ds leurs
privilèges par les 1ers s’ils aident à la christianisation des Indiens.
1567 : Ph II charge Juan de Ovando d’une mission d’inspection au Cons des Indes. Et, qqs années plus tard, Ovando compile
tte la législation et la réglementation colo ac un index thématique, en 7 livres. Par cette tâche, Ovando veut donner un nouveau
départ à la pol colo et remplace les vice-rois : Martin Enriquez nommé en Nlle Esp, Francisco de Toledo au Pérou.
1568 : le pdt du Cons de Cast Diego de Espinosa crée une junta pr réorganiser le gvmt temporel et spirituel des Indes. Les
recommandations concernent surtt les affaires eccl. Les évêques et le clergé séculier encadrent désorms les fidèles ds les
diocèses et les paroisses à majo europ, tandis que les territ où les Indiens st plus nbrx st érigés en diocèses confiés à l’ordre rel
le mieux représenté. 2 archev st nommés à Mexico et Lima.
1571 : mise en place de tribunaux d’inq
Les ordonnances de Ségovie du 13 juil 1573 bannissent le terme « conquête » ms consacrent le dt à la poursuite de la pol
d’expansion colo. Les Philippines connaissent une gde entreprise d’occup ss Ph II.
La popu indigène se sédentarise, nbrses conversions (deébut XVIIe, presq tte la popu est convertie). Les ordo insistent sur la
nécsté de donner des bases solides : on crée des villes nvles sur des sites choisis ac soin et selon des plans en damier. Il y a dc
vol de faire œuvre durable.

5.2 La légitimité de la conquête

Ss Ph II, bcp pensent que les conquist st la lie de la soc, « Hispaniae faeces » selon l’expr du Jésuite José de Acosta.
« A ceux ki reviennent des Indes, on doit demander comment ils ont acquis leur fortune  ; s’ils ont participé à une conquête ss
titre légitime, ils st tenus à restitution. » Bartolomé de Medina, 1589, ds un manuel de confession
Pr bcp de missionnaires, le dt n’est pas du côté esp. Ces propos irritent de plus en plus les autorités. La junta de 1568 avait
interdit de discuter des justes titres ; en 1571, on confisque des docs déposés par Las Casas à Vall et on saisit ses livres au
Pérou. On tente désorms de montrer que les Aztèques et Incas étaient des tyrans opprimant les Indiens, «  libérés » par l’Esp et
le christianisme. L’Esp a apporté paix, justice et civilis.
==} c la thèse dévpée par Motolinia avt 1550. Il faisait référence à la prophétie de Daniel sur la succession des empires  : le pvr
se déplace tjs d’E en W : ac les Indes, l’Esp assure son hégémonie psq après il n’y a plus rien. C pr cela que «  le Soleil ne se
couche jamais » pr l’Esp.
Au Mex, ss la pression de Cortès, l’empereur Montezuma abdique et cède ses dts à l’Esp.
Au Pérou, le descdt des Incas, Tupac Amaru, se retranche à Vilcabamba et refuse de se soumettre. Il reste une menace jsq à ce
kil soit arrêté et éxécuté en 1572.
Il y a la vol de présenter l’Esp comme libératrice.
==} 1571 : public d’un mémoire dit de Yucay, anonyme, intitulé Lettre pr établir le véritable et légitime pvr ke les rois d’Esp
ont sur le Pérou et pr réfuter la théorie du père B.de Las Casas. Au même moment, se dévpe le mvmt d’exaltation mystiq et
millénariste de Francisco de la Cruz : l’Eglise d’Eurppe va disparaître ss la main des Turcs, les Indiens st le nouveau peuple élu.
Bataillon y voit « le péril d’un séparatisme créole auquel les moines auraient fourni une armature et une justific rel. »
La contre-offensive des autorités ne convainc pas tt le mde.
« On n’a pas le dt de voler le voleur ; les crimes des autres ne ns autorisent pas à en commettre ns-mêmes. » José de Acosta.
Celui-ci préfère l’évangélis pacifiq ms reconnaît que ce n’est pas tjs possible et se résigne à faire accompagner les
missionnaires par des soldats.
Début XVIIe, fray Juan de Silva affirme que ce n’est que qd ts les Ind seront évangélisés et ralliés volontairmt au roi d’Esp que
les Esp pourront s’installer et faire commerce, ms les 2 commu doivent vivre séparées. Cette thèse rejoint celle de la chasse
gardé recommandée par Las Casas.

5.3 La légitimité du travail forcé

29 juil 1549 : le pdt de l’Audience, La Gasca, interdit l’encomienda et ordonne le rapatriemt d’Ind emmenés de force au Pérou.
Les colons protestent : la main-d’oe se doit forcémt d’ê indienne. Ms les Ind st peu attirés par le travail pénible des mines  :
comment les forcer, alors qu’ils st libres en pcpe, à travailler ? Le vice-roi Toledo invoque l’intérêt général.
1572 : remise en vigueur d’une instit datant des Incas, la mita. Il s’agit d’un recrutemt par roulemt et d’une répartition entre les
ayants-dt esp. Elle sera maintenue jsq au XVIIIe.
Le clergé et les ordres rel critiquent le travail forcé ac sévérité.
Fray Gaspar de Recarte, ds son Traité sur le service perso et les corvées des Indiens, dénonce la discrimination dt st victimes
les Ind, seuls à ê corvéables et aux salaires dérisoires. Il faudrait mettre au travail «  tte la racaille » de Mexico et les Esp
vagabonds.
1601 : une instruc royale interdit les corvées pr les travaux des chps, la constructn, la garde des troupeaux, textile, service
domestique… ms pas pr les mines. Les Ind st libres de célébrer leurs fêtes trad : c pê pkoi il n’y a pas eu de rébellion à Potosi.
C dc le souci d’accroître le rendemt des mines ki a poussé les pvrs publics à passer outre les remontrances.

5.4 Civilisation et barbarie

« Je me demande pkoi on dit que les Ind st pacifiques, alors qu’ils n’ont jamais cessé de se livrer à des guerres meurtrières. »
José de Acosta
Effacemt progressif de l’image du bon sauvage, inspirée par les tribus primitives des Antilles, du Brésil, d’Amér du N, ms ki ne
saurait avoir cours au Mex et au Pérou, où l’on reconnaît des formes rel, un clergé, une org pol et soc.
« Il y a, chez les Azt, tt ce k’on peut souhaiter en guise d’org soc ; ce st des hommes pleinemt doués de raison. » Cortès
Horreur dvt les sacrifices humains d’une rel exigeant du sang. Cpdt, on ne saurait juger les Azt comme de simples barbares et
on ne peut leur refuser le statut d’ê humain. Leur rel est fondée sur l’idolâtrie, ki pr Las Casas, est qqch de naturel témoignant
d’une aspiration vague vers Dieu, « une tare bien plus qu’un vice », « les Ind idolâtres st affligés de perversions, ms non de
perversité. »
Ms pr la plupart des missionnaires, l’idolâtrie est la marque de l’emprise du démon. Ainsi pense par ex Motolinia : les mission
et les agents de l’E st là pr extirper l’idolâtrie et le culte du démon. Toutefois, à la même époque, la chasse aux sorcières et les
guerres de rel en Europe amènent à intérioriser la notion de barbarie. Jsq au XVIe, le barbare était l’autre, forcémt extérieur à la
Chrétienté. On s’aperçoit alors que des Chr eux-mêmes st capables de barbarie. Motolinia est indigné par des cruautés
commises par des Esp.

Ch 4 : 1568- l’année terrible

1) Les Flandres

Ensemble de territ plus ou moins autonomes : Flandre, Hainaut, Artois, Brabant, Hollande, Zélande, Gueldre… ==} PB. L’emp
Maximilien et son fils Ph le Beau avaient tenté unific ss y parvenir. CQ s’était fait représenter ds chq province et mis en place
des instits communes (1531) : Cons d’E, Cons privé, Cons des Finances, E généraux.
1555 : 3M hab
Py prospère, l’un des plus riches d’Europe. Carrefour de 2 voies commerc : Atlantiq/Baltique ; Venise et Italie/UK et mer du N.
Agriculture florissante : il se constitue un prolétariat de domestiques, vachers, journaliers… L’ind textile capitaliste est dominée
par les marchands d’Anvers : on produit des étoffes légères bon marché fondées sur la laine cast. Renommée des draperies de
Nimègue, Gand, Leyde, Ypres. Métallurigie à Liège, spécialisée ds l’armement.
Dévpmt de la bourgeoisie : entrepreneurs d’Anvers, proprios des chantiers navals de Zélande, marchands de céréales
d’Amsterdam… Nbrx banquiers et marchds étrangers à Anvers, ki est à la fois port, centre bancaire et place de commerce.
Les Flandres st dc un modèle de dévpmt éco. Elles éliminent la mendicité en réorg la bienfaisance et en ouvrant des ateliers pr
les chômeurs.
Riche vie culturelle : rayonnement de l’univ de Louvain (1425), Frères de la Vie Commune voulant renouveler la vie rel et
spirit avt Luther, Erasme de Rotterdam…
Les rela commerciales ac la Cast st anciennes : des marchds de Burgos st installés à Bruges depuis le XIVe.
Ms cette union est superficielle : les Flamands considéraient CQ comme leur « seigneur naturel » car né au py, ms il n’en va
pas de même pr Ph. Cpdt, du tps où il était resté aux PB, il n’y avait pas eu de contestation de son autorité. La noblesse locale
lui était tte dévouée : le comte d’Egmont, capitaine général des Flandres, Ph de Montmorency-comte de Hornes, gouverneur de
la Gueldre, Guillaume de Nassau nommé par Ph au Cons d’E…
8 août 1559 : avt de rentrer en Esp, Ph II nomme Marguerite de Parme gouvernante générale des PB et forme une sorte de gvmt
occulte, la Consulte, ki suscite bcp de réserves : elle est formée de 3 membres : Viglius, pdt du Cons privé, Berlaymont,
technicien des finances, et surtt Granvelle, évêque d’Arras.
Celui-ci apparaît vite comme l’h fort du cabinet ms il est détesté par les nobles flamands. Gran n’est pourtt pas l’instrument
d’une pol « esp » : « Je suis de partt. »
« Il manque à Granvelle la notion de patrie. » Pfandl
Or le patriotisme flam est très dévpé. Gran est slmt au service de la pol de la monarchi, ki se trouve ê esp. Ms il est vite accusé
d’ê un agent de l’Esp. De plus, il est un letrado, ce qui lui vaut le mépris de la hte noblesse. La Consulte accapare les affaires
les plus importtes, le Cons d’E fait de la figuration. Le plus critique est G d’Orange.
L’impopularité de Gran augmente ac l’affaire des évéchés : il fo redécouper la carte eccl des PB. En 1561, le pape crée 14
évéchés, chq province aura le sien, les évêques seront nommés par le souverain et non plus par les titulaires des chapitres.
Réduction de l’indpdce et de la richesse du clergé. L’autorité de Gran est renforcée psq il est nommé archev de Malines et
cardinal. Ph II est soupçonné de vouloir introduire l’inq aux PB ms se contente de remettre en vigueur les txts répressifs de CQ.
Aux PB, les prot st organisés en confessions et églises, rivales de l’Egl Catho. Ms les nobles st loin d’ê ts acquis au
protestantisme. Le plus notable est G d’Orange ki mène un double jeu, fidèle aussi bien à l’électeur qu’à Ph II.
Les chefs de la noblesse (Orange, Egmont) demandent à M de Parme de renvoyer Gran et de réunir des e généraux. Elle se
laisse convaincre en 1563 et affirme à PhII qu’il fo destituer Gran. En Esp, le pce d’Eboli et le secr royal Francisco de Eraso
appuient la démarche.
23 janv 1564 : Ph II congédie Gran pr qu’il aille voir sa mère en Franche-Comté.
Cpdt, l’oppos subsiste à cause de la q des évéchés et de l’hérésie. Ms les nobles n’envisqgent pas encore la rupture. Egmont
séjourne ainsi en Esp du 20 févr au 6 avril 65. Ph II lui fait croire à des concessions pr gagner du tps.
« Je n’ai pas l’intention de prendre tt de suite une décision sur les pts que soulève Egmont ; je ne veux pas non plus le
détromper […] Eg m’a donné l’impression d’ê moins ferme en ce ki concerne la répression, c pkoi g laissé entendre qu’on
pourrait revoir les q de forme. Plaise à Dieu qu’il s’en contente et qu’il s’en aille.  » Par cette attitude lâche, Ph II se fait un
ennemi d’Eg.
Avril 66 : les nobles flam st en rébellion et s’unissent par le compromis de Bréda et demandent à M de Parme la suppr des édits
vs hérétiques et la lib de conscience.
31 juil 66 : Ph II demande à M de Parme plus de modération ds la répr, encore pr gagner du tps.
En aout, les calvinistes saccagent des égl, la fureur se répand. Les nobles rebelles eux-mêmes st inquiets.
10 mai 67 : le duc d’Albe est envoyé pr rétablir l’ordre ac une armée de 9000 fantassins et 1200 cavaliers.
5 sept : mise en place du cons des Troubles, « tribunal du sang » : des milliers de poursuites st engagées, donnant lieu à près de
1200 éxécutions. Egmont et Hornes st arrêtés le 9 sept, condamnés à mort le 4 juin 68 et éxécutés le 5. 2 aristos st mis en accus
par Albe : le marquis de Berghes et le comte de Hornes, Flores de Montmorency, ki étaient venus en  Esp exposer les doléances
et ont été retenus. Le marquis meurt en 67 ms le baron est condamné à mort par contumace. Pr éviter que la nouvelle se
répande, Ph II demande à ce ke l’on fasse mourir le baron discrètemt en faisant croire à une mort naturelle : il est étranglé au
garrot le 16 oct 70 et enterré immédiatemt.
Juillet 70 : amnistie partielle. Les frais de guerre st supportés par les PB : on crée de nvx impôts, par ex des taxes de 10 ou de
20% selon biens meubles ou immeubles. Cela provoque la ruine du commerce et de l’ind.
Les hostilités reprennent en 1572. Le 1 er avril, les « Gueux de la Mer » prennent le port de la Brielle donnant une tête de pont à
G d’Orange, ki devient le leader soutenu par UK et les huguenots fçs. Albe reconquiert des villes au N et au S ms rebelles se
maintiennent sur mer. Pr certains, ce serait la rigueur excessive vis-à-vis de la popu ki serait la vraie cause des pbs. Il y a
urgence d’une amnistie générale.
Nov 1573 : Luis de Requesens, gouv de Milan, remplace le duc d’Albe. Il accorde l’amnistie, supprime le tribunal du sg,
renonce à certains impôts… ms la résistance est tenace. Requesens meurt en 1576.
4 nov 76 : sac d’Anvers par des tpes impayées et mutinées, ce ki provoque la colère des cathos du S.
Le 8, ceux-ci signent ac G d’Orange la pacific de Gand, consacrant l’union de ttes les provinces des PB pr la reconquête des lib
traditionnelles.
L’intransigeance de Ph II a-t-elle conduit les Flamands à la révolte ? De fait, bcp de théolog consultés par le roi estiment que,
s’il fo défendre la vraie foi, la rébellion et la guerre porteraient tort à l’Egl Catho. Le pb n’est pê pas surtt rel ms pol. Ph II ne
supporte pas de voir son autorité contestée et le refus d’appliquer ses ordonnances. G d’Orange est le fédérateur des
mécontentemts, même s’il n’adhère au calvinisme qu’en 1573, plus par convic pol que rel. : « Il n’est pas nécsre d’espérer pr
entreprendre, ni de réussir pr persévérer. »
2 causes de révolte : le refus de la noblesse à renoncer à ses privilèges et le nationalisme flamand dvt l’ingérence étrangère. Les
q rel ont encore envenimé le conflit. Le roi a laissé Albe faire le sale boulot ms il aurait pu apaiser les esprits en se déplaçant
aux PB. Projet de voyage en 67 ms au dernier moment, PhII annule en raison de la santé mentale déficiente de don Carlos, ki ne
peut rester seul à la tête du py.

2) Les morisques

A Grenade, avt 1568 : ½ de la popu était d’origine morisque, soit 150000 pers. On en compte 20000 ds le reste de la Cast :
20000.
Fin XVIe : Valence = 135000 ; Cast= 120000 ; Aragon : 60000 ; Catalogne= 8000
L’Esp a lgtps hésité sur la conduite à tenir, l’Inq a été peu sévère. Contrairement aux Juifs, les morisques ne menacent pas la
pureté doctrinale du catholicisme et l’ignorent tt simplemt. Ils st dc plus un pb soc que rel.
RC espéraient les convertir ms non les y contraindre. La 1ere révolte morisque de 1499 est un prétxt pr les RC d’annuler les
accords de 1491 garantissant la lib de culte. En 1502, les musul de Cast st forcés de se convertir. En 1520-22, la révolte des
Germanias à Valence aboutit au même résultat, et finalemt en 1526, la conversion est déclarée définitive et étendue à l’Aragon.
En réalité, les morisques restent musul ms les chefs rel engagent à la prudence : il fo intérioriser la foi pr ne pas devenir martyr.
Les souverains espèrent que la conversion aura lieu ac les générations.
1526 : réunion à Grenade : pr faciliter l’assimil, on leur demande de renoncer aux fêtes, aux vêtemts trad, à l’arabe, et on
encourage les mariages mixtes. L’Inqs’installe ds la ville ms reçoit l’ordre de rester bienveillante. Les papes eux-mêmes
prônent l’indulgence : il fo laisser faire le tps.
La densité des morisques au sein de la popu est variable.
Au N et centre de la Cast, en Andalousie (sauf à Grenade) : ce st des petites commu urbaines, en voie d’assimil : ils st
horticulteurs, artisans...
Forte concentration ds 3 zones : Aragon, Valence, Grenade.
- en Aragon et à Valence : existence précaire, st livrés à eux-mêmes, ss la coupe de seigneurs, duremt exploités ms
protégés de l’admin car représentant une main-d’œuvre efficace. Leur cond est proche du servage.
- A Grenade : ils ont conservé leurs élites, l’agriculture et le travail de la soie offrent une aisance relative, la plupart st
proprios de leurs terres.
L’Islam survit au XVIe, même si sa pratique se ramène à qqs expressions simples. Se dévpe la littérature aljamiada (écrite en
castillan ms ac des caractères arabes), exposant les gds pcpes de l’Islam et nourrissant la polémique antichrétienne. L’un des
gds auteurs en est El Mancebo (=Jeune Homme) d’Arévalo.
Même les convertis sincères st en butte au mépris et à la haine des vieux chr : ils vivent en chr ms restent exploités comme des
morisques.
Peu d’efforts d’évangélisation. En 1559, l’archev Pedro Guerrero confie aux jésuites la direction d’une école élémentaire ds le
quartier maure d’Albaicin à Grenade. En 1568, 300 élèves st inscrits ms 1/3 slmt de morisques, car les enfants st retirés vers 8-9
ans, à l’âge de travailler. On a cpdt qqs exemples de morisques devenus jésuites : Juan de Albotodo, ki se consacre à
évangéliser ses frères. 
Actions jésuites en Aragon et à Valence : ici, par ex, le duc de Gandie ouvre un collège pr accueillir les morisques. Les résultats
st décevants. Ds les régions peuplées de moris, les paroisses st svt encore plus négligées que ds les campagnes chr.
Pr les vieux chr, les particularités de mœurs des moris st mises sur le compte de la rel musul  : l’opposition se fait dc surtt sur la
civilis et le mode de vie, plus que sur la rel.
L’affaire de Grenade s’inscrit ds l’hist des rapports conflictuels entre la noblesse et les fonctionnaires. Depuis 1505, à Grenade,
cohabitent le vice-roi (de la famille Mendoza) et la Chancellerie. Les rapports se dégradent à p de 1540. Les magistrats
dénoncent l’indulgence des seigneurs et du vice-roi envers les moris, qu’ils exploitent. Certains moris fuient la justice en
gagnant la montagne, formant des bandes armées de hors-la-loi, les monfies. D’autres st victimes du zèle des fonctionnaires  :
dvt l’exigence de présenter des titres de propriété pr les terres kils exploitent et comme bcp n’en ont pas, ils st expropriés des
terres qu’ils cultivent depuis des générations ==}env 100000 ha ont ainsi changé de mains entre 1559 et 68.
Une pol de rigueur est mise en place par le letrado pdt du cons de Cast, Diego de Espinosa. En 1566, un petit comité de juristes
et théolog se réunit à Madrid et décide d’appliquer des mesures d’assimil.
1er janv 67 : une pragmatique en ce sens est publiée. Le nouveau pdt de la Chancell de Grenade, Diego de Deza, est chargé
d’appliquer cette pol, ki menace égalemt les vieux chr et officiers de police tentés d’abuser de leur situation. Cette nlle pol
rencontre des objections, notammt de la part du marquis de Mondéjar, vice-roi de Grenade, ki craint le soulèvement. Pr les
letrados, ces critiques des seigneurs st dictées par leurs intérêts. Les moris font appel à 2 seigneurs, Jorge de Baeza et Francisco
Nunez Muley, pr négocier de nvx sursis. Certains moris préparent un soulèvemt, tel le teinturier Farax Aben Farax  : fin 68, il
fait assassiner plusieurs officiers de just et agents de la Chancell ds le massif des Alpujarras.
La révolte est un phénomène rural, et c une guerre civile bien plus que rel. Un roi est proclamé  : don Fernando de Cordoba y
Valor ss le nom de Mohamed Aben Humeya. Partt : saccages, tueries, représailles, et ce des 2 côtés. Une armée commandée par
don Juan d’Autriche est envoyée et les combats cessent début 70.
En oct, une mesure d’expulsion de ts les moris de Grenade vers la Cast est prise. Seuls ceux indispensables la bonne marche de
l’irrigation et de l’entretien des jardins et vergers on le dt de rester. 13000 familles de colons st égalemt appelées à venir
s’installer ds la région en guise de remplacemt. Les moris expulsés se réfugient en basse Andalousie, ds des villes comme
Cordoue, Séville, Jaén…, ds la région de Tolède, la Manche, Valence surtt. Ils st en général bien accueillis car ils viennent
remettre en valeur des terres en friche ms la masse des vieux chr les voient comme des concurrents pr l’emploi, prêts à tt
travail, faisant ainsi baisser les salaires. De plus, bcp ne parlent pas esp et continuent à vivre comme avt.
Ds les années 1580 se dévpe le thème du moris comme ennemi de l’intérieur prêt à pactiser ac le Turc ou le prot du Béarn. En
1581, l’archev de Valence, Juan de Ribera, ds un rapport à l’inquisiteur général Quiroga, suggère l’expulsion des moris d’Esp
car, comme les juifs, constituent un gpe soc refusant de s’assimiler. Quiroga charge un petit comité d’y réfléchir  : celui-ci
soumet ses propositions au Cons royal en juin 82.
==} décision d’expulser les moris malgré les oppos de la noblesse valencienne ; en effet, l’instruction rel est inutile car les
moris y restent sourds, ce ne st pas même pas des moris ms des maures selon Ribera.
Ms Ph II refuse de signer le décret du Cons royal et veut tenter encore la voie de l’assimil par la création de nouvelles paroisses.
Pr Braudel, ce nouveau répit ne s’explique pas par l’indulgence des autorités ms leur impuissance. L’Esp est trop engagée à
l’ext pr mener une opération aussi complexe à l’int. L’expulsion n’aura lieu qu’en 1609.

3) L’affaire don Carlos

Dès la fin du XVIe, Ph II est accusé par certains (G d’Orange, A Pérez) d’avoir fait assassiner son fils. La thèse est étayée et
remise à la mode en 1672 par un mauvais roman d’un historien, l’abbé de St-Réal  : Hist de don Carlos. Le pce aurait eu une
liaison ac sa belle-mère, Isa de Valois, et aurait conspiré vs son père, d’où son assassinat. L’hist est ensuite reprise en 1788 par
Schiller ds son drame Don Carlos,puis par Verdi ds son opéra de 1867. Tt cela contribue à créer la légende noire autour de Ph
II.
DC est né à Vall le 8 juil 1545. C un malade physique et mental, aboutissmt d’une série de mariages consanguins (Ph II et
Marie de Portugal st cousins). En 1562, il se fait une blessure à la tête, sombre ds un coma dt il sort miraculeusement ms ki ne
fait qu’aggraver ses déficiences. Caractère cruel, violent et coléreux.
En 1557, on envisage de lui faire épouser Isa de Valois ms c finalemt Ph II. Plus tard, on pense à une union ac sa cousine Anne,
fille du roi de Bohême, ms là encore n’aboutit pas pê pcq son père a pris conscience de la folie de son fils.
DC ne supporte pas sa mise à l’écart des affaires et critique ouvertemt son père.
1566 : public d’un livre, Les Grds et Admirables Voyages du Roi Ph, qu’on attribue à DC. En 1ere page, on lit : « De Madrid au
Pardo, du Pardo à l’Escorial, de l’Esc à Aranjuez, d’Aran à Ségovie, de Ség à Madrid ». Les autres pages st blanches.
DC aimerait régler la rébellion des PB : prend contact ac Egmont en 65, puis Montigny en 67. Pr Ph II, cela constitue une
intervention grave car les rebelles pourraient croire à des divergences en Esp et jouer sur des oppos. Apprenant que le duc
d’Albe est chargé de mater la rébellion, DC aurait tenté, ds une crise de rage, de le tuer. Il envisage ensuite de se rendre aux PB
pr prendre la tête des rebelles.
23 déc 67 : il demande à don Juan d’Autriche de lui trouver un bateau. Le roi est informé et décide de consulter des juristes et
des théolog concernant l’attitude p/r à son fils : Gallo, Melchor Cano, Azpilcueta… Les avis st formels : c une menace grave, il
risque de diviser le royaume et doit dc ê maintenu en Esp.
En janv 68, DC exige des chevaux. Ph II accompagné d’Eboli et d’autres persos se rend ds les apparts du pce  : des docs st
saisis, les fenêtres clouées et le pce enfermé ss la surveillance d’Eboli. Pdt les jours suivants, Ph II informe les conseils, les
Gds, les municipalités, le pape et les puiss étrangères de sa décision. Il se justifie par la raison d’E : « Dieu a permis que le pce
présentât des troubles graves de la raison et du caractère ; il était inapte à régner ; g pris conscience du danger ki ne manquerait
pas de surgir s’il venait à recueillir la succession ; la décision prise était destinée à prévenir cette menace. »
24 juil 68 : mort de DC. Elle serait dûe à ses habitudes alimentaires : alternance de phases de boulimie et d’anorexie. Depuis le
15 juil, il ne se nourrirait plus que de prunes crues et d’eau glacée. A l’annonce de sa mort, Ph II réagit, selon Cabrera de
Cordoba, de façon double : douleur de père/ soulagemt du roi. Rien ne laisse cpdt supposer un meurtre. Ms 20 ans plus tard, A.
Pérez affirme que DC aurait été empoisonné.
La situation créée par DC avait un précédent : Jeanne la Folle était en dt reine de Cast malgré son inaptitude. D’autres se
chargeaient de régner en pratique à sa place. En 1509, Ferdinand la fait enfermer à Tordesillas et en 1516, CQ confirme la
réclusion de sa mère. Elle ne sortira plus jsq à sa mort en 1555. Cette sol aurait pu ê envisagée pr DC.
Sa mort pose le pb de la succession : la loi salique ne s’appliquant pas, une femme peut accéder à la couronne. Le pb est réglé
slmt à p de 1583 lrsq le futur Ph III voit ses dts reconnus sur le Portugal, la Cast, Aragon et Navarre. Il est le 1 er appelé à régner
sur l’ensemble de la pénin, placée ss un même sceptre ms non unifiée.

Ch 5 : L’impérialisme

1) Le Portugal

« Que ns soyons cast ou port, ns sommes ts esp. » Camoes


Vieille nostalgie de l’unité : le moyen le plus simple de la reconstituer est l’union dynastique. En 1498-99, le pce Don Miguel
est reconnu héritier commun ms meurt immédiatemt. Les Portugais se méfient de lg date de la Cast et ont une vol d’indpdce
face aux ambitions des rois de Cast.
Le roi Sébastien de Port né en 1554, fils posthume du pce Jean et de Jeanne d’Autriche, sœur de Ph II, est officiellmt sur le
trône depuis 1557. Comme son cousin DC, Seb est un malade mental ki ne rêve que de croisade et envisage la fond d’un
royaume chr au Maroc. En 1578, il se lance ds une expédition ac 800 bateaux et 20000 h. Le 4 août, le roi est tué pdt la bataille
d’Alcazarquivir, gros revers port. Ms on ne retrouve pas son corps d’où le dévpmt du « sébastianisme », forme port du
messianisme : légende d’un roi caché ki, après de nbrses épreuves, reviendra sauver son peuple.
A p de 1585, on commence dc à guetter les « signes » de ce retour. Nbrx imposteurs.
Après la mort de Séb, le Cons de régence confie le pvr à un petit-fils du roi Emmanuel le Fortuné et gd-oncle de Séb, le
cardinal dom Enrique, 67 ans. Il est nommé roi le 22 Août 1578 et couronné le 30. Il songe au mariage pr trouver un héritier.
Ph II intervient auprès du pape Grégoire XIII pr que la dispense du cardinal lui soit refusée et fait valoir ses titres à la
succession comme petit-fils d’Emmanuel Ier.
Son concurrent direct est don Antonio, prieur de Crato, neveu d’Enrique. Ph II lui rétorque qu’en tant qu’enfant naturel, la
candidature d’Antonio est irrecevable. Certains demandent l’arbitrage du pape : Gregoire XIII, juriste de formation, ½
convaincu par les arguments de Ph II ms favorable, politiqmt, à une union Port/Cast. Ph II refuse l’arbitrage car ne veut pas
qu’un pape puisse faire et défaire les rois.
31 janv 1580 : mort d’Enrique. Avt même la querelle de succession, Ph II avait envoyé un émissaire, Cristobal de Moura, ki
cherche à convaincre les Port que Ph II n’annexera pas le Port ms veut une union dynastique en respectant les lois et les
coutumes locales. C un succès : les négociants de Lisbonne, Porto ou Setubal st sensibles aux perspectives d’expansion outre-
mer en cas d’assoc. La noblesse est reconnaissante à Ph II pr avoir payé la rançon de 800 prisonniers au Maroc. En même tps,
le roi envoie des tpes le lg des frontières. En juin 80, l’ordre est donné d’envahir le Port. Les tpes st menées par le duc d’Albe et
écrasent celles de don Antonio dvt Lisb le 25 août.
11 sept : Ph est proclamé roi de Port et arrive en décembre. Le 16 avril 81, il est reconnu roi (Ph Ier) par les Cortès. Fce et UK
donnent leur soutien à don Antonio. En 89, il réussit à convaincre l’UK d’une attaque vs l’Esp après le désastre de l’Invincible
Armada. Ms c un échec car le peuple n’est pas du tt derrière Antonio, ki s’exile à Paris.
Le Port est la 3e couronne unifiée ss un même sceptre. L’Esp récupère au passage l’empire port : Macao, Brésil, Ceuta,
Mozambique, Ormuz, Malacca. Si une partie des élites s’est ralliée, le peuple reste hostile. De même, en Cast, une partie de
l’opinion publiq est hostile à cette intégration.
« Je vois le royaume de Cast, ds son ensemble, insatisfait ; on n’y goûte guère le surcroît de puissance obtenu par le roi ; on
semble perdre à intégrer le Port ; en tt cas, on n’y gagne pas bcp… » Ribadeneyra
L’union ne s’est pas faite entre les peuples, slmt selon des pcpes juridiques abstraits. Comme ac les PB, PhII méconnaît et ss-
estime la force du « patriotisme » naissant et de la puiss du sentimt popu.

2) Les Flandres (1576- 1595)

Selon Geoffrey Parker, les Flandres st tjs passées au 2 e plan ds la pol internationale esp : ainsi, le budget de guerre des Flandres
de 1590-91 est 4 fois moins important que celui des opérations vs la Fce : ce ki expliquerait l’échec. Cepdt, Ph II n’est pas prêt
à perdre les Flandres.
La pacific de Gand de 1576 marque une étape décisive. Les PB ne contestent pas les titres du roi ki reste le souverain légitime.
Ms la reconnaissance est surtt formelle. Le 17 Févr 1577 est publié à Bruxelles un Edit perpétuel supposé marquer l’entente
retrouvée entre l’Esp et les Flandres. L’Esp accepte les conditions des e généraux car elle pense que ni le catholicisme ni la
souvté du roi ne st menacés.
Le 8 sept, les e généraux protestent vs l’attachmt au catholicisme et au souverain légitime et affirment leur désir de revenir au
mode de gvmt mis en place ss CQ. Les rebelles hésitent à faire de G d’Orange leur souv officiel ms retirent tt pvr effectif à Ph
II. On recherche un successeur : l’archiduc Mathias, frère de l’emp Rodolphe et neveu de Ph II, est proclamé gouverneur des
PB. G d’Orange devient lieutenant général et véritable maître du py. 3 provinces sur 17 restent fidèles à Ph II.
Les divisions st nbrses entre les rebelles sur les q rel et pol. En 1578, Ph II donne l’ordre à don Juan de reprendre les hostilités.
Le 31 oct, Alexandre Farnèse reprend le commandemt après la mort de DJ et profite des divisions pr récupérer les régions les
plus méridionales.
6 janv 79 : formation de l’union d’Arras par les députés d’Artois, de Hainaut et de Douai pr demander le respect de la pacific de
Gand. En mai, l’union s’étend à ttes les prov cathos et francophones et envisage de se réconcilier ac Ph II à qqs conditions  :
départ des tpes étrangères, l’oblig faite aux agents de l’E d’ê catho, respect des privilèges anciens, désignation d’un gouverneur
ki serait pce de sang. Le 29 janv : union d’Utrecht par les calvinistes ==} indpdce des prov du N, les futures Prov-Unies.
Farnèse se lie à l’union d’Arras et reconquier le py à p du S.
Depuis 1568, G d’Orange est le chef des prov rebelles (le Wilhelmus von Nassauwe de Marnix de Ste-Aldegonde, en 1568,
deviendra l’hymne national des PB). En 78-79, la propagande anti-esp est intense. Ms les rebelles prétendent tjs s’en prendre
aux ministres et aux conseillers du roi (Gran, Albe) non au roi lui-même. En 1580, Ph II met G d’Orange au ban et sa tête à
prix. Le conflit est avt tt idéologique, l’image noire de Ph II se propage (Apologie vs la proscription de Ph II signée Orange).
Le 26 juillet 81, les représentants de Brabant, Flandres, Utrecht, Gueldre, Holl et Zélande déclarent Ph II déchu de ses dts sur
les PB. Pr le remplacer, on approche François de Valois, duc d’Alençon et d’Anjou, frère du roi de Fce, ki reçoit le titre de duc
de Brabant et est investi souverain des PB. Ms il n’est en fait qu’une sorte de monarque constitutionnel. L’effectivité des pvrs
va à Orange ki a reçu le titre de comte souverain de Holl et Zélande. Alençon se détache alors de ses sujets et livre même
Anvers aux soldats fçs en 1583.
Le 10 juil 84, Orange est assassiné par un fanatique comtois à Delft. Son 2 e fils, Maurice de Nassau, lui succède. On évolue
vers une fédération des e de 7 prov : la républ des Prov-Unies. Farnèse poursuit la reconquête : Gand, Bruxelles, Nimègue,
Malines, et en août 85, Anvers. La capitul de cette ville marque un tournant. Elisabeth d’UK décide d’accorder une aide financ
et milit aux Gueux. Ph II n’exploite pas cette victoire : se détourne des PB pr se consacrer à l’invasion de l’UK. Il refuse tjs la
lib de conscience à ses sjts flamands : « Ceux ki vont vivre ds nos prov des Flandres doivent bien se persuader d’une chose : ils
devront choisir : ou bien ne rien changer à la foi romaine et trad, ou bien trouver un asile hors du py à la fin du délai prévu.  » Ph
II manque ainsi l’occasion de reprendre l’offensive vs PB ; de son côté, M de Nassau a constitué une bonne armée aidée de
contingents UK ki reprend certains territ perdus et garantit des frontières sûres à la Républ. Face à lui, Farnèse est invité à se
porter sur des fronts ext : 2 fois en Fce : en 90 pr lever le siège de Paris, en 92 pr libérer Rouen. Cette absence profite à Nassau
pr la reconquête.
Le 3 déc 1592, Farnèse meurt et est remplacé à titre provisoire par le comte de Fuentes.

3) L’Invincible Armada

L’alliance ac l’ UK semble indispensable pr la sécu des PB. C pr cela que Ph II passe outre le ralliemt d’Elisabeth à la
Réforme : il préfère une UK prot plutôt qu’une UK ralliée à la Fce. Par haine de la Fce, PhII aide Elisabeth à consolider son
autorité ds son py : il va même jsq à intervenir auprès du pape pr éviter l’excommunication. Ph II refuse égalemt de venir en
aide à Marie Stuart, pourtt catho, qd ses sjts se soulèvent vs elle, pas plus qd elle sera arrêtée en UK puis décapitée. De fait, Ph
II a lgtps soutenu l’hérésie. S’il se décide à monter une expédition vs l’UK, c surtt pr des raisons pol et stratégiques.
Rapprochemt d’Elisabeth ac les Gueux : ce n’est pas une considération idéologique ms pol car ce ki est en jeu, c la maîtrise de
la mer ; il fo briser le monopole esp sur le commerce ac l’Amérique. Des corsaires (Drake, Hawkins) soutenus secrètmt par leur
souveraine, s’attaquent aux navires marchands esp. UK et Esp se livrent à une guerre larvée.
Situation change en 1580 qd Ph II devient roi de Port : UK estime alors qu’il fo urgemmt s’attaquer à un souverain régnant sur
un empire immense, ayant l’ambition de l’accroître encore.
Automne 85 : après prise d’Anvers, Elis conclut une alliance ac les rebelles flam.
Ph II se trouve dc obligé de combattre l’UK car il semble ke ce soit le meilleur moyen d’écraser la révolte des PB et d’assurer
la sécu de la route des Indes et le monopole colo de l’Esp. Préparation d’une gigantesque expédition : la jornada de Inglaterra
ou Invincible Armada, étant donné les moyens mis en œuvre : flotte de 130 bâtiments, ac 11000 h d’équipage et 19000 soldats.
Le secret est gardé sur le but de l’opération : UK ou Fce ? Commandemt confié au duc de Medina Sidonia ki ne connaît rien à
la mer.
30 mai 88 : départ de Lisbonne ms vrai départ a lieu le 20 juillet de La Corogne. Medina Sidonia refuse ce qu’on lui suggère  :
attaquer en secret la flotte UK au mouillage à Plymouth.
7 août : bataille navale de Gravelines. Désastre esp (meilleure artillerie côté UK, bateaux plus légers).
« L’Esp a perdu son prestige (reputacion) ; ns sommes devenus la risée de nos ennemis ki ns ont vu fuir alors que personne ne
ns poursuivait […]. C la perte la plus considérable que l’Esp ait connue depuis 600 ans. » Sigüenza
Il y aura encore 2 autres projets d’attaque de l’UK : en 1596 et 1597. Malgré ce désastre, l’Esp, ki était la 2 e marine europ,
garde la maîtrise des mers, du moins ss Ph II. Sur 3000 bateaux ayant traversé l’Alantiq entre 1555 et 1598, ds les 2 sens, seuls
env 200 auraient été perdus et slmt 40 car pris par l’ennemi. L’Esp est dc en mesure de protéger efficacemt la protection des
galions naviguant en convois.
Echec de l’IA crée une division ds l’Atlantique : l’Esp et le Port gardent leur suprématie ds le S ms l’UK (et aussi la Fce et la
Holl) s’emparent des Caraïbes et de l’Am du N.

4) Ph II et la Fce

Ds les années 1560, Ph II se refuse à intervenir ds les affaires de la Fce car il craint d’encourager une intervention des prot
allmds en aide aux huguenots fçs. La situation évolue à p de la révolte des PB : en Fce, Coligny pousse le jeune Charles IX à
profiter des embarras de la Fce pr occuper les prov flam limitrophes de la Fce.
La St-Barthélémy réjouit Ph II pr avoir permis d’éliminer des partisans d’une pol d’hostilité vs l’Esp. 2 partis se structurent
après le massacre : l’Union calviniste de Henri de Navarre et la Ligue « pr défendre et restaurer la ste Egl catho apostoliq et
romaine » du duc de Guise.
Juin 1584 : mort du duc d’Anjou héritier du trône. Le successeur légitime de Henri III devient alors H de Navarre, ce ki
inquiète l’Esp. Guerre civile : chacun des 2 partis cherche des alliés à l’étr ==} H de N auprès des prot allmds, Ligue auprès de
l’Esp. En 1584, une garnison esp de 12000 h s’installe à Paris.
1589 : assassinat d’HIII par J. Clément. Les luttes pr la succession s’intensifient. La Fce devient prioritaire pr Ph II, au détrimt
des PB. Son idée est de placer sur le trône sa fille Isabelle-Claire-Eugénie, petite-fille d’HII  ; il faudrait passer outre la loi
salique. Les ambassadeurs esp en Fce sont chargés de défendre ce plan : Bernardino de Mendoza puis JB de Tassis, Diego de
Ibarra et surtt le duc de Feria, ki laisse entendre qu’ICE pourrait épouser un pce fçs, duc de Guise par ex.
Les pressions esp choquent bcp de Fçs. Les cathos eux-mêmes s’insurgent vs le fanatisme des ligueurs. HIV décide alors d’agir
sur le terrain pol : la popu en a assez de la guerre civile, des querelles rel, des interv étrangères, le futur roi décide demande dc
au Parlemt de Paris de respecter certaines lois fondmtles du roy, à commencer par la loi salique. Le 25 juillet 93, HIV abjure le
protestantisme à St Denis et le 27 février 1594, se fait sacrer à Chartres. La garnison esp évacue Paris en mars.
Aveuglemt de Ph II slmt explicable par une vol de puiss poussée à l’extrême. Après avoir, au début de son règne, éliminé la Fce
d’Italie, Ph II avait intérêt à maintenir une Fce faible et empêcher un prot de monter sur le trône, d’où l’exploitation des luttes
intestines du roy. Si Ph II a choisi de tt miser sur la Fce au détrimt des PB, c moins par idéologie (la défense du catholicisme
n’est qu’un argument diplo) que par ambition dynastique : la vol, par l’intermédiaire de sa fille, de régner sur la Fce.
Epuisement de l’Esp ds le soutien de cette pol ki n’avait de plus aucun intérêt pr elle.

Ch 6 : La fin du règne

Tps des renoncements aux ambitions passées.

1) L’affaire Antonio Pérez

Secr royal entré au service du roi en 1566, sur recommand du pce d’Eboli. Pérez se trouve dc en contact ac don Juan
d’Autriche, lui aussi proche du pce.
Relations entre le roi et son ½ frère étaient respectueuses ms ss amour : Ph II jaloux de la prestance et des succès milit de DJ
(Grenade, Lépante). Celui-ci, de son côté, est insatisfait : son ambition est de régner. La crise de succession engendrée par la
mort de DC en 68 lui laisse bon espoir ms la naissance de Ph III en 1578 brise cette ambition. On lui suggère d’épouser Marie
Stuart pr régner ac elle sur l’Ecosse ms son frère s’y oppose. Tente également de mener un jeu perso ac les Guises en Fce.
De par ses fcts, Pérez est au courant de ttes les intrigues : pr éviter la disgrâce, il imagine alors mettre les intrigues de DJ sur le
compte de son secr, Juan de Escobedo, entré à son service en 75, là encore sur recommand d’Eboli.
Train de vie fastueux de Pérez, fortune immense ki ne lui venait non pas slmt de ses revenus, ms de revenus occultes provenant
de divers trafics d’influence. Les obligés de Pérez étaient nbrx et parmi les plus hts placés. Parmi eux, la princesse d’Eboli, Ana
de Mendoza était très proche de Pérez : Escobedo était au courant de ttes les intrigues et malversations des 2, il constituait dc
une menace. Pérez insinue dc auprès de Ph II qu’il se pourrait fort que ce soit Esc ki inspire ces idées de grandeur à DJ.
Juin 1577 : Esc vient à Madrid solliciter le roi de mettre à la dispo de DJ les moyens d’envahir l’UK à p des PB. Cela semble dc
pr Ph II constituer une preuve des propos de Pérez. La raison d’E exige dc qu’Esc soit éliminé. Pérez, par la suite, soutiendra
qu’il a agi sur ordre du roi et Ph II aura bien du mal à prouver le contraire. 31 mars 1578 : des tueurs poignardent Esc au détour
d’une rue madrilène.
Le secr particulier de Ph II, Mateo Vazquez, pousse la veuve d’Esc à porter plainte vs Pérez. Vazquez se situe ds le camp pol
opposé à celui de Pérez, il est dc l’un de ses adversaires farouches. De son côté, Ph II comprend qu’il a été manipulé par Pérez,
ki s’est rendu coupable de hte trahison.
28 juil 1579 : arrest de Pérez et Ana Mendoza
15 avril 1590 : fuite de Pérez en Aragon.

2) Les troubles d’Aragon

Privilèges particuliers : les fueros.


En Aragon, le souv n’a aucun moyen d’imposer sa vol, seules ont force de loi les mesures décidées aux Cortès. La Députacion
contrôle la perception des impôts et l’utilis des fonds publics, elle est couverte par l’immunité judiciaire et ses décisions ne st
pas susceptibles d’appel.
Dévpmt du banditisme ds les régions médit à p de 1530 ki s’étend encore ss Ph II. On peut y voir une forme d’oppos pol et soc
vs un E ki n’a pas les moyens de les réprimer efficacemt. Le phénomène a des causes : le marasme éco des py d’Aragon depuis
le milieu du XV e, l’éloignement p/r aux centres de décision, l’indiscipline de la hte noblesse protégée derrière ses fueros, la
petite ki rend l’E responsable de sa marginalisation, un syst de rela persos très hiérarchisées…
Lupercio Latras est le prototype du bandit aragonais. De fait, il y a 2 sortes de bandits  : le voleur de gd chemin et les cadets de
familles nobles faisant de la contrebande, de l’espionnage, dirigeant des gpes d’h, se mettant au service des seigneurs ou des
municipalités. Seigneurs disposant aussi parfois de milices privées.
L’E et les vice-rois tentent d’agir ms se trouvent confrontés au dilemme : l’impuiss qu’impose le respect des fueros, aller contre
(contrafueros), c s’exposer à en répondre lors des prochains Cortès. L’incorporation à la couronne du comté de Rigaborza, lieu
de passage idéal entre l’Ar et la Fce, en 1554, avait provoqué un tollé.
L’arrivée de Pérez en 1590 fait l’effet d’un détonateur. Sa famille est d’origine aragonaise, on le considère comme un enfant
du py : à Saragosse, « Tt le mde était ds les rues pr le voir et pr l’accueillir ; on aurait cru qu’on recevait la visite d’un roi ;
femmes, clercs, chevaliers,seigneurs, ts étaient là… » Pérez se place ss la protection du justicia, le magistrat chargé de veiller à
l’applic des fueros.
Ph II demande l’extrad de Pérez ms on la lui refuse : limites de l’absolutisme et du centralisme royal. Ph II décide alors de faire
intervenir l’Inq, et choque l’opinion publ arag. L’arrivée des inquisiteurs voulant se saisir de Pérez provoque une manif popu, le
24 mai 1591. Nouvelle tentative le 24 sept, ms les inq ont cette fois demandé l’accord du justicia, Juan de Lanuza. Pérez profite
du tumulte lors de son transfert vers la prison pr s’enfuir à l’étranger.
Le roi envoie alors une armée ss les ordres d’Alonso de Vargas, prête à entrer en Aragon. L’opinion publ se déchaîne vs Ph II  :
Saragosse est en pleine insurrec ss la direc des « chevaliers de la lib ». Y avait-il chez eux la vol de faire de l’Arag un E libre ?
Les gds seigneurs évitent cpdt de se compromettre et choisissent l’attentisme. Les classes moyennes et une partie du clergé
restent seuls. Ph II cherche à ê rassurant : l’armée fait simplmt route vers la Fce, ms le 12 nov, l’armée occupe la ville. Lanuza
est arrêté le 19 nov et, comme il refuse d’avouer avoir agi ss la contrainte, il est éxécuté le 20. La plupart des chev de la lib st
également mis à mort.
Répression royale reste cpdt limitée : Ph II ne supprime pas les fueros. Qqs changemts : notammt le justicia ne sera plus
désorms nommé à vie, le roi pourra le révoquer.
Historiographie libérale du XIXe a exalté les fueros, menacés par le centralisme et l’absolutisme du souv. Lanuza est devenu un
martyr de la cause arag vs la tyrannie et l’oppression. Les évmts de 1591 ont été marqués par un soulèvemt de la petite nobl et
de l’oligarchie urbaine slmt ds la capitale du roy. Les Cortès de Tarazona en 1592 n’abolissent pas les fueros.
Qt à Pérez, il mène, jsq à sa mort en 1611, une vie de proscrit en Frce. Passe son tps à écrire des pamphlets vs Ph II  : le plus
célèbre est son Relaciones, paru ss le pseudo de Raphaël Peregrino. « La tyrannie est aussi naturelle à Ph II que le rire l’est à
l’homme. » Les Castillans = « peuple méchant et pervers […] plein d’orgueil, d’arrogance, de tyrannie et de déloyauté. »

3) L’opposition en Castille

Cortès moins dociles qu’on a pu le dire. Ss Ph II, les oligarchies urbaines renforcent encore leurs privilèges. Cortès n’acceptent
pas de voter les impôts ss discuter ms, en plus, comme elles en contrôlent la perception, elles en profitent pr renforcer leur pvr
ds les villes. Le roi, lui, évite les conflits ac les villes : il se montre conciliant même qd ses ordres st bafoués : par ex, en 1576,
concernant le mandat des députés, Ph II préfèrerait que celui-ci ne comporte aucune limitation pr exercer pression et corruption
sur les députés, ms les villes (Burgos notammt), ki finissent par l’emporter, refusent les pleins pvrs aux députés.
Les Millions créent des rapports nouveaux entre les Cortès et la couronne : les oligarchies urbaines voient leur pvr encore
accru, psq les députés ont slmt un rôle consultatif, le dernier mot revenant aux conseils municipaux.
Par ailleurs, ds les 10 dernières années, certains députés n’hésitent plus à critiquer ouvertemt la pol du roi, notammt étrangère.
Les Cortès dénoncent la pol impérialiste, ki n’a jamais soulevé d’enthousiasme popu car elle représentait plus à perdre qu’à
gagner.
« La cause et la défense du catholicisme concernent la Chrétienté tt entière ; il n’y a pas de raison pr que les royaumes de Cast
en supportent seuls les frais, alors que ts les autres roy et E restent ds l’expectative ; est-ce ke la Fce, les Flandres et l’UK seront
en meilleur état le jour où la Cast sera ruinée ? » Il faudrait dc se contenter d’assurer la sécu du royaume.
Tracts subversifs à Avila en 1591, menaces de troubles à Madrid, Tolède, Séville. L’ordre soc n’est cpdt pas menacé car les
nobles les maintiennent en échange de concessions de la part de Ph II.
Le mécontentemt prend alors d’autres formes, faute de pvr ê exprimé ouvertemt : voir l’affaire Lucrèce de Leon, jf de 21 ans dt
les songes l’amènent à prédire la destruction prochaine de l’Esp menée à sa perte par Ph II. La pénin doit se libérer de la
tyrannie des Habsbourg et ss la direction d’un certain Miguel Piedrola (dt les élucubrations lui avaient permis de constituer
autour de lui une véritable confrérie millénariste), pourrait recouvrer son indpdce et accomplir de gdes choses. Les rêves de
Lucrèce présentent la ruine de l’Esp comme un châtiment divin contre le tyran Ph II : accusations persos (il a fait assassiner ses
épouses et son fils) et pol (entourage de collabos médiocres, nomination d’évêques incompétents, impôts écrasant les
pauvres…). Lucr est finalemt condamnée en 1595 à 100 coups de fouet et 2 ans de réclusion ds un couvent.
De fait, la Cast a connu un appauvrissemt croissant au cours du règne.

4) Le traité de Vervins / L’autonomie des PB

17 janv 1595 : HIV déclare la guerre à l’Esp. Front concentré sur la frontière N en face des PB.
En 1597, les 2 roy st épuisés, militairmt et financièremt.
Longues négociations ac la médiation du pape Clément VIII
==} 2 mai 1598 : traité de Vervins. Les Esp évacuent leurs positions fçses : Calais, Doullens, Ardres, le Blavet. Retour aux
frontières du traité du Cateau-Cambrésis.

En 1590, Ph II se concentre sur la Fce au détrimt des PB. Pr remplacer Farnèse, Ph II fait appel à son neveu, l’archiduc Ernest,
ki meurt prématurément. Remplacé par son frère, l’archiduc Albert, cardinal et archev de Tolède, ex-vice-roi du Port. Ms forte
mobilisation sur le front fçs.
Après Vervins, Ph II confie, le 6 mai 98, à sa fille ICE la Flandre, l’Artois, le Hainaut, Brabant, Cambrai, Limbourg,
Luxembourg, en la mariant à Albert. Acte de cession stipule que si une femme venait à hériter de ces territ, elle devrait se
marier au roi d’Esp pr que les Habsbourg en gardent le contrôle. De plus, si le couple n’avait pas d’enfants, PB reviendraient au
roi d’Esp. Ms cette concession arrive trop tard : alliance tripartite des PB ac la Fce et l’UK depuis 1596. Les Prov du N, Prov-
Unies, ds lesquelles les prot ont réussi à prendre le pas sur les cathos par la contrainte, st désorms indpdtes. Le py est partagé en
2 zones.

5) Les dernières années du règne

A p de 1585, Ph II, malade, laisse de plus en plus les juntas s’occuper des dossiers importants.
La plus importte : la Junta Grande (d’abord Junta de Noche). Membres : Cristobal de Moura, Juan de Idiaquez, le comte de
Chinchon, M. Vazquez.
« Tt le poids du gvmt […] repose sur 3 personnes slmt : le roi, DJ d’Idiaquez et don Cristobal de Moura. Ces 2 ministres st
d’une naissance médiocre, SM ne se servant d’aucun des Gds, ki lui inspirent de la défiance, et dt elle ne veut pas accroître
l’autorité […]. Le Cons d’E et les autres cons de SM n’ont point de part aux affaires importtes ki surviennent journellmt  ; ils ne
st appelés à connaître que les choses d’un intérêt secondaire. » Thomas Contarini, ambassadeur de Venise
Repli de Ph II à l’Esc. Soucis liés à l’(absence de) personnalité du pce héritier, Ph II craint qu’une fois devenu roi, son fils se
laisse manipuler par son entourage.
Ds ces dernières années, le roi se coupe encore plus de son peuple et de sa cour. Montée des critiques à ts les échelons de la
soc : peuple vs alcabalas, noblesse se sent peu estimée, les chevaliers vs leurs maigres pensions, le clergé vs les charges ki
pèsent sur lui et la vente des biens d’Egl…
Les chansons se moquent du régime, satires, chistes (= blagues vs les pvrs étavlis).
1598 : état de santé du roi se dégrade. Arthrite, hydropisie. 7 dernières semaines d’agonie à l’Esc éprouvantes. Il meurt le 13
sept.
Alors les critiques se déchaînent, les pamphlets circulent, dt un libelle à Madrid se proposant d’étudier «  les causes ki ont
entraîné une façon de gouverner aussi stupide et confuse ». Ph II aurait englouti des M de ducats « ds les marais des Flandres,
ds les stratagèmes de Fce et ds les expéd insensées vs l’UK. » Il ne supportait pas les esprits brillants, systématiqmt écartés du
pvr au profit des médiocres (ceux de la Junta), ce ki a conduit l’Esp au désastre.

Conclusion : Evol de l’historiographie. Evol du roi pdt son règne.


Priorité fut donnée à une pol étrangère coûteuse menaçante pr une partie de l’Europe dès 1580, inspirée avt tt par des
considérations dynastiques et juridiques et une vol d’hégémonie. Sa pol n’est pas fondée sur l’idéologie, du moins pas uniqmt,
ms avt tt sur l’impérialisme, la monarchie universelle.
42 ans de règne marqués par des guerres ininterrompues. Armée esp loin d’ê majoritairemt composée d’Esp (à peine 10000
s’engagent ts les ans ds les tercios) : Flam, Italiens, Allmds…
Ruine de l’éco castillane. Dévpmt de l’esprit rentier.
Peu de critiques s’élèvent vs la pol du monarque. Des clans se dessinent ds son entourage : selon Martinez Millan, le « parti »
du duc d’Albe serait hostile à l’interv de Rome ds les affaires de la monarchie, tandis que celui du pce d’Eboli y serait favorable
et prêt à le seconder. Ms ces clans ne se distinguent pas vraimt sur un plan pol (psq il n’y en a qu’une : celle du roi), plus en ce
qu’ils définissent des clientèles rivales ki se disputent les faveurs du roi.
Ph II n’a pas été plus intolérant que les autres monarques de son tps, pas un champion de la Vs-Réforme.
Il voulait surtt décider de la rel de ses sjts et l’interv de puiss étrangères était vue comme une ingérence ds les affaires int du
roy. Protestantisme peu actif en Esp même, puiss de l’Inq. Inquiétude rel concerne surtt ici le quiétisme et la libre inspiration
des fidèles.
Ce n’est pas le souci de défendre le catholicisme romain ki motivait Ph II ms celui d’affermir son autorité sur ses possessions :
pas de volonté de conquête, ses possessions st déjà suffisamment énormes. Cela l’amène pourtt, aveuglé qu’il est par le fait
juridique, à revendiquer la Fce. Le roi a tjs ss-estimé la force du patriotisme et du nationalisme. Son formalisme juridiq étroit le
rend froid et cruel.
Cast brille cpdt sur un plan culturel : même les ennemis de l’Esp le reconnaissent. Selon Braudel, les Fçs par ex, st obligés de
subir « la rayonnemt d’un peuple fort, d’un Empire immense, d’une civilis plus raffinée que la notre. » Hispanismes pullulent
ds la lg fçse, public de nbrx traités pr faciliter l’enseignmt du cast (en Fce : Parfait méthode pr entendre, écrire et parler la lg
esp d’un certain Nicolas Charpentier, Grammaire esp en 1597 de César Oudin, ki rédige aussi un lexique bilingue en 1607,
leTesoro de las dos lenguas, et traduit Cervantès, le Quichotte en 1614.
« En Fce, personne, h ou femme, ne manque d’apprendre le cast. » Cervantès
Influence littéraire plus ancienne ms également considérable.
3 genres ont les faveurs du public fçs : l’essai, le roman et le théâtre.
Essai : auteurs tels Pero Mejia et surtt Antonio de Guevara (Epîtres familières, Marc-Aurèle, L’Horloge des pces, Le Réveil-
matin des courtisans) ki inspire Montaigne ou La Fontaine.
Roman : nouvelles psycho de Diego de San Pedro (La Prison d’amour), romans mauresques à base de bravoure et nobles
sentimts pdt la dernière Reconquista (inspire Chateaubriand), et surtt la pastorale (Diana de Montemayor, La Galatée de
Cervantès) et les romans de chevalerie (L’Amadis). Préciosité et roman d’analyse fçs st ts fortemt marqués d’infl esp.
Théâtre : Lope de Vega, Calderon, Guillen de Castro, Tirso de Molinia… inspirent en Fce Hardy, Rotrou, Scarron, Corneille
(Thomas et surtt Pierre).
Spiritualité fçse du XVIIe égalemt très inspirée par l’infl esp : ainsi, plusieurs passages des Pensées de Pascal paraissent
directmt inspirés de St Jean de la Croix, Ste Thérèse, fray Luis de Leon…
Au milieu du XVIIe, la Fce prend le relais de l’Esp comme modèle culturel : l’hégémonie de l’Esp commencée à la fin du règne
de Ph II aura duré env un ½ siècle. La civilis esp a dc survécu à son effondremt éco et à ses défaites milit.

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