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Lara FOULON

Histoire des institutions belges :


synthèse Q1

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Première partie :
l’émergence de l’état Belge

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CHAPITRE 1 : L’HÉRITAGE DE L’ANCIEN RÉGIME

Qu’est-ce qu’une institution ?

Une institution est un mécanisme d’organisation d’une société.

Qu’est-ce que la Belgique ?

3 choses forment principalement la Belgique :

1. Son territoire : dessiné d’une manière particulièrement


hasardeuse/anecdotique.
2. Sa population : mêlée
3. Son système étatique

A) L’évolution du territoire

L’Ancien Régime (1789) opposé à l’état moderne, est un état de droit, un état
moderne issu de la Révolution Française.

La Belgique fait partie des nouveaux états nés après l’Ancien Régime.

2 éléments fondamentaux à la Belgique :

- Son territoire : une partie des frontières est hérité d’une situation plus
ancienne que 1830.
- Son nom : pourquoi ce nom ? remonte à plus de 1830

Le territoire de la Belgique est dû aux fruits des hasards de l’histoire, sa forme est
fonction de son histoire mouvementée.

La Belgique n’est pas née d’un accident naturel (pas comme le R-U).

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Ni la langue (cas pour Allemagne) ni les aspects physiques n’ont joué de rôle dans
l’élaboration des frontières.

La romanisation : le nom « Belgique » vient des romains anciennement appelée


« belgica, belgai ».

Jules César est le père illustre de la Belgique.

Jules César va alors décider de conquérir la Gaule. Lors de son voyage, il va


rencontrer 3 types de peuples :

1. Les celtes / gaulois : culturellement proche des romains


2. Les germains : au Nord considérés comme des barbares
3. Les belgae : culturellement entre les romains et les germains

Après la conquête, les romains construisent des chaussées pour le commerce et


enseignent le latin aux peuples autochtones.

Vers le 4e-5e Siècle, des peuplades germaniques vont avoir des contacts
économiques et culturels avec les romains et vont s’installer tout au Nord de
l’Empire Romain tout en gardant leur culture germanique.

Lors de la chute de l’Empire Romain (476), le terme ‘belgica’ disparaît quand les
barbares envahissent les anciens territoires romains.

De l’an 500 à 1000, aucune organisation politique ne se maintient durablement.

En l’an 1000, invasions de peuples nomades qui vont pousser les peuples
autochtones à trouver une solution.

à s’unir et obtenir la protection de seigneurs.

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Cela va donner naissance aux principautés.

Jusqu’au Moyen-âge, les principautés vont se faire la guerre et faire des échanges
économiques.

En 1100, malgré la guerre des principautés, celle-ci vont échapper à l’autorité de


l’Empire Germanique et du Royaume de France (qui commence à se constituer).

Le vin de Bourgogne est exporté, produit de luxe, qui donne à des ducs de
Bourgogne des moyens économiques très importants, grâce auxquels ils vont
développer une armée puissante et vont acheter des principautés.

Vers 1450, la famille de Bourgogne détient une vingtaine de principautés situées


entre l’actuelle Bourgogne et le BENELUX.

Toutes les principautés rassemblée vont être qualifiées de ‘pays bourguignons’


divisées en 2 territoires distinct :

- Au Nord : les Pays-Bas (Nord de la France, Belgique, Pays-Bas et


Luxembourg)
- Au Sud : les pays d’en-deçà

Au 16e Siècle, Charles Quint (né à Gand en 1500) va hériter de ses grands-parents et
parents d’un gigantesque territoire en Europe.

Il est le Roi d’Espagne, possesseur d’une grande partie de l’Autriche, des Pays-Bas,
du Nord de l’Italie, de la Belgique, … à territoire ou le soleil ne se couche jamais.

Il va tout faire pour retirer l’influence des français sur les Pays-Bas.

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En 1555, Charles Quint va abdiquer et partager son territoire en deux parties :

- L’une à son fils Philipe II : Roi d’Espagne et souverain des Pays-Bas


- L’autre à son frère Ferdinand
Cette période est appelée la période Espagnole.

Le roi Philipe 2 (Espagne) est confronté à une nouvelle pensée : le protestantisme.

La résistance du roi Philipe 2 va entraîner le soulèvement totale de la population


d'Espagne.

En Europe, une culture de la renaissance se développe avec beaucoup d’objectifs


mais surtout au niveau culturel et artistique : le retour à l’Antiquité.

On redécouvre la langue latine, les écrits de Jules César, sa guerre des Gaules et le
terme ‘belgica’.

On utilise alors le terme ‘Belgique’ comme traduction des Pays-Bas.

Le territoire des Pays-Bas va être scindé en deux parties :

- La partie protestante
- La partie catholique

L’Espagne envoie alors son armée pour punir les protestants et se lance ainsi dans
une guerre religieuse entre catholiques et protestants.

C’est alors que le Nord des Pays-Bas devient les ‘provinces unies’, l’actuelle
Hollande.

Cela va alors dessiner les frontières entre la Belgique et la Hollande.

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Les Pays-Bas vont être soumis à des invasions de la France sous le règne de Louis
XIV qui va essayer d’agrandir son territoire et va prendre un tas de villes comme
Lille, Dunkerque, Arras, …

Ces guerres vont dessiner les frontières entre la France et les Pays-Bas catholiques.

Au 18e Siècle, l’Espagne va alors abandonner ce qui lui restait des Pays-Bas
catholiques. Les parties vont alors devenir la propriété de l’Autriche, gouverné
depuis Viennes.

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DATES :

1555 : Philippe II

1566 : Révoltes

1567 : Répression

1572 : Gueux

1576 : Révolte générale

« Pacification de Gand »

1577 : Prise de Namur

1578 : Bataille de Gembloux

1579 : Division des Etats

1581 : Destitution Ph. II

Rép. des Provinces-Unies

1585 : Prise d’Anvers

1588 : Echec de l’Armada

1589 : Pays-Bas catholiques

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B) Les institutions

1) Les apports Bourguignons (Philippe Le Bon) 15e Siècle :

Les Bourguignons tentent une unification légère des différents principautés :

- Unification monétaire pour le VIERLANDER (Brabant, Flandre, Hainaut et


Hollande)
- Mise en commun de la justice et des règles impossible car il y a différentes
coutumes. On créé alors le Grand Conseil (tribunal pour appel) et le Conseil
Ordinaire.
- Création des États-généraux (1464) : réunion du clergé, de la noblesse et du
tiers-état qui doivent représenter les différentes parties de la société à travers
le pays, ce qui permet de donner plus de légitimité au souverain bien qu’il
n’ait aucun pouvoir législatif. Chaque représentant doit donner les impôts que
réclame le Roi chaque année.

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2) Les apports Habsbourgeois (Charles Quint), 16e Siècle :

C’est l’âge d’or des Pays-Bas, Anvers est la capitale économique de l’Europe et le
sentiment d’appartenance aux Pays-Bas augmente au sein de la population.

NIVEAU CENTRAL

Gouverneur / gouvernante :

On institue des gouverneurs qui gèrent les différentes provinces au nom du Roi.
Chaque gouverneur est entouré du Conseil provincial.
Un sentiment d’appartenance provincial va naître et devenir plus fort que le
sentiment d’appartenance national.
Nomination d’une gouvernante.

Les Conseils collatéraux (1531) :

Il institue un gouvernement composé de 3 Conseils (équivalent de nos ministères) :

- Conseil privé : organise la justice, droit commun


- Conseil d’état : représentant de la Noblesse
- Conseil des fiances : organe en charge de récupérer les impôts

La chambre des comptes :

4 chambres des comptes (Lille, Bruxelles, La Haye et Gueldre) vont gérer les fiances
des Pays-Bas.

Les états généraux (1535) :

Le Roi va profiter de son pouvoir pour isoler et protéger les Pays-Bas en leur
assurant la neutralité entre les influences françaises et germaniques.

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Les états-généraux continuent de se rassembler avec une importance croissante ;


Bruxelles (future capitale) ; Malines (siège religieux) ; Louvain (siège de la seule
université sur le territoire).

NIVEAU IMPÉRIAL

La transaction d’Augsbourg (1548) :

L’apport de Charles Quint est encore plus international que national. Il va profiter de
sa grande puissance pour en faire bénéficier les Pays-Bas.

Il fait accepter à l’ensemble des pays européens que les Pays-Bas restent neutres et
autonomes par rapport à l’influences des français et des germaniques.

Ce territoire sera nécessairement dirigé par un membre de la famille de Charles


Quint. Il lui réserve donc la légitimité de gouverner les Pays-Bas, ce qui sera
accepté au niveau international et qui aura un impact sur le long terme.

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NIVEAU PROVINCIAL

Chaque principauté sera représentée par un gouverneur.

Il est entouré d’un Conseil provincial (aux fonctions judicaires), mais aussi des États-
provinciaux (clergé, noblesse, tiers-état).

Ces institutions, le conseil provincial et les états provinciaux vont être à l’origine
d’une appartenance provinciale très importante.

3) Les apports Espagnols, 17e Siècle :

NIVEAU CENTRAL

A partir de 1590-1600, la guerre va complètement saccager les Pays-Bas et


particulièrement Anvers, qui sera saccagé plus d’une fois.

Il va y avoir un déclin économique à les espagnols ne développent pas grand-


chose.

La centralisation du pouvoir est de plus en plus importante.

Les gouverneurs :

Les gouverneurs changent souvent (9 entre 1656 et 1692) et du faut de


l’affaiblissement des pouvoirs centraux, les provinces regagnent en pouvoir et en
autonomie.

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Les conseils collatéraux : Conseil privé (Publication des coutumes), Conseil d’État
(inactif) et Conseil des Finances (déficit continu) :

Ils sont très peu actifs.

Les seuls qui continuent à fonctionner sont les institutions provinciales, ce qui
accentue le sentiment d’attachement des habitants.

Le Conseil des finances constate que les régions vivent dans un déficit continu et
absolu.

Les États généraux :

Les états généraux ne sont quasi plus rassemblés. Il n’y aura plus de réunions dès
1634.

Faiblesse centrale : « consociationalisme » :

Elles tombent véritablement.

Seules les institutions provinciales fonctionnent encore, ce qui agrandi encore ce


sentiment d’appartenance.

Le consociationalisme est le fait que le sentiment/pouvoir appartient donc plus au


territoire subalterne qu’au pouvoir central.

Les pratiques linguistiques :

Le flamand est utilisé depuis Ypres jusqu’à Hasselt.

Les langues romanes sont plus utilisées vers Liège, Namur, Luxembourg.

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Chacune de ces langues sont parfois très différentes d’une ville à l’autre.

La langue du pouvoir est différente en fonction de la situation :

- Espagnol : Roi, Armée, Gouverneur


- Français : conseils collatéraux/généraux, correspondance à conseils
provinciaux
- Idiomes locaux : correspondance à conseils collatéraux
Prédominance de la langue du pays sur celle du prince.
- Multilinguisme provincial
- Consociationalisme : l’encrage local qui l’emporte sur l’appartenance à un
territoire central plus large

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Poids de l’église catholique :

Au final, l’élément qui va rassembler tous les habitants du territoires est plus
religieux/culturel que politique/administratif.

Le point commun des habitants est le fait qu’ils soient catholiques.

La langue commune est le Latin.

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CHAPITRE 2 : RÉVOLUTION JOSÉPHISTE ET RÉACTION


BRABANÇONNE (1780-1790)

a) L’empereur et les lumières

L’EMPIRE AUTRICHIEN

L’empire autrichien réuni des territoires à travers toute l’Europe.


Il y a 4 blocs :
- Autriche
- Italie
- Pays-Bas
- Extension dans les Balkans

L’empire à une culture située à l’Est de l’Europe.

L’empire est entouré de voisins puissants. (Prusse, Russie, Ottoman)

LES PAYS-BAS AUTRICHIENS

La France et la Hollande sont des pays plus puissants que l’empire car ils disposent
tous deux de ports qui favorisent les échanges commerciaux.

L’empire lui est de nature conservateur et ne vas pas développer de nouveautés


économiques et commerciales. Malheureusement, il ne va pas utiliser la position
intéressante du port d’Anvers.

UN NOUVEL EMPEREUR

A la fin du 18e siècle, l'empire passe des mains de l'impératrice Marie-Thérèse à


Joseph II, son fils.

Joseph II est à la recherche d'un monde meilleur, plus moderne.

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Son objectif est de moderniser tous les territoires et de les gérer en bon gouvernant
(mené par la raison, réflexion) afin de rattraper le retard économique.

Joseph II est passionné de philosophie, admirateur des rationalistes.

Mais il va cultiver une certaine forme d'intolérance. Il ne prétend pas qu'on s'oppose
à ses décisions.

Représentation de Charles de Lorraine,


gouverneur des Pays-Bas au nom de
l’Empereur d’Autriche.

Symboles du pouvoir :
- La couronne : pouvoir monarchique
- Le sceptre : commandement des
armées et de la justice
- Le trône : siège de la royauté

Association à la puissance, l’intelligence, la


connaissance, …

b) Les réformes de Joseph II

1) Pour une religion plus humaine

1ère réforme : édit de tolérance (1781), avant une seule religion était acceptée
(catholique) mais maintenant toutes les religions vont être acceptées.

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2e réforme (1783) : suppression 1/5 des ordres religieux qui n'ont pas de fonction
dans la société (inutile).

3e réforme (1784) : mise en place d'un embryon de l'état civil, il va transformer le


mariage en un contrat civil entre 2 personnes.

4e réforme (1786) : censurer (contrôler) ce qui se dit dans l'église mais également
contrôler la formation des prêtres. Limitation de la liberté d’expression du pouvoir
ecclésiastique.

5e réforme (1786) : création de séminaires

2) Pour une administration plus rationnelle

Joseph II va supprimer toutes les institutions locales et provinciales.

Création d’un nouveau système judiciaire hiérarchisé et centralisé.


à évite les problèmes d’égalité, tout le monde est jugé et traité de la manière

Abolition de la torture (mettre fin à la pratique inhumaine) et introduction de l’appel


(pour chaque décision judiciaire, possibilité de demander un nouvel examen)

Joseph II va mettre fin aux conseil collatéraux.

Il faut un gouvernement plus large, spécialisé, professionnel.

Remplacement des Conseils collatéraux par un Conseil du Gouvernement Général.

Suppression des anciennes structures (principautés).

Introduction d’intendants à la tête de 9 cercles remplaçant les principautés.

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c) La révolution brabançonne

1) La petite révolution

Janvier 1787 : Opposition des États, refus d’accorder l’impôt car Joseph II
souhaite supprimer les institutions.
Les opposants vont prendre le nom de « statistes ». À la tête de l’opposition,
un avocat bruxellois : Vander Noot.

Mai 1787 : Retrait de la réforme judiciaire vu l'agitation, troubles de l’ordre au


sein du cœur de la résistance.

Début 1788 : Opposition de la hiérarchie catholique.

Printemps 1788 : Conflit entre Joseph II et le Tiers État du Brabant.


Publication d'écrits attaquant Joseph II.

Début 1789 : développement d'un nouveau mouvement, Contagion du


contexte parisien.
Les « Vonckistes » (Vonck, Pro Aris et Focis), ils vont résister à Joseph II car il
impose ses réformes à un pays sans le consulter, l'écouter.
Les "Vander Noot" et les "Vonckistes" vont se battre contre Joseph II pour des
raisons différentes.

2) L’insurrection armée

Octobre 1789 : 3000 patriotes vont se révolter contre les Autrichiens.

Vander Noot va justifier le soulèvement des brabançons dans son écrit


« manifeste du peuple brabançon ».

Vander Noot reproche à Joseph II d'avoir trahi son serment, ne de pas avoir
respecté les règles et coutumes de son pays.

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Décembre 1789 : Chute de Bruxelles, retrait au Luxembourg

11 janvier 1790 : proclamation d'un nouvel état: la République des Etats-


Belgiques Unis.
Le drapeau est aux couleurs de la principauté du Brabant : noir, jaune, rouge.

Vander Noot (habit ecclésiastique, brandit


son écrit) entouré de 2 mondes :
A gauche : règne autrichien, luxe
A droite : guerre, régions disloquées

Il pose le pied sur la couronne.


Décor de ville flamande.
Les Pays-Bas quittent la prospérité pour la
pauvreté.

3) La République des États-Belgiques unis

Un État confédéral catholique: les régions composant le pays ont d'avantages de


compétences de pouvoir que l'état central.
Ex: la Suisse composée de cantons qui décident des dispositifs.

Chaque État garde ses propres institutions et est compétant pour la plus part des
secteurs public. Mais l’armée reste fédéral.

L'état fédéral rétablit l'exclusivité au catholique (fin de l'édit de tolérance)


Régime supprimant toutes les nouveautés imposées par Joseph II.

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Les Vonckistes vont se révolter contre les statistes.

Un régime conservateur : destruction des réformes de Joseph II et réintroduction du


catholicisme. On a ici un régime réactionnaire (ré-actionne l’ancien système).

Une opposition « démocrate » persécutée.

Une situation politique ingérable car les différentes principautés ne s’entendent pas
et personne n’impose de vue commune.

4) La Restauration inévitable

Mort de Joseph II (février 1790)

Joseph II meurt peu après la mise en place du nouveau régime et sera remplacé par
son frère Léopold II.

Léopold II n'est pas comme son frère, il est plus pragmatique.

Il va ensuite promettre aux révoltés: le pardon.

Indifférence des grandes puissances (Traité de Reichenbach)

Défaite militaire des « Croisés » (septembre 1790)

A la fin 1790, Léopold II envoie ses troupes contre-attaquées qui vont être écrasées
par des prêtres armés.

Reconquête (fin novembre – début décembre)

Léopold II reconquis progressivement les Pays-Bas et tient ses promesses en


revenant à la situation précédente.

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Les animaux vont être associé à des


territoires.
à aigle à l’Autriche (Empire)
Gagne face au lion sortant d’un sac des
personnages considérés comme
coupables.
Apport de la lumière par l’Autriche sur
un territoire au système négatif.

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CHAPITRE 3 : L’EXPORTATION DU MODÈLE FRANÇAIS

A) De la première restauration autrichienne à l’annexion à la République

Certain nombre de symboles:


- Léopold II sous l'uniforme d'un
empereur romain, nouvel empereur
d'Autriche
- Représente de ce qu'a été la Belgique
- Membre des tiers états
- Un ange avec une épée frappant un
monstre (les forces du mal)

Léopold II accorde la paix à la Belgique.

1) La première restauration autrichienne (1790-1792)

Désunion entre les rebelles (Provinces-Unies, Lille, Paris)

Certains rebelle trouvent refuge dans l’actuelle Hollande et les progressistes


(vonckistes) à Paris ou Lille.

Politique d’apaisement menée par les autorités autrichiennes (1792)

Léopold II revient à une politique d'apaisement. Ce qui importe c'est la paix, l'ordre.

Mais l'ordre est de courte durée car la France a accéléré ces réformes.

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République en France (1792)

Louis 16 est arrêté, les français réclame une république et cela va mener à une
guerre européenne générale.

En 1792, les troupes françaises l’emportent face au troupes autrichiennes. Les


autrichiens sont chassés des Pays-Bas.

Victoire de Dumouriez à Jemappes (1792)

2) La première occupation française (1792-1793)

Une conquête idéologique

La situation est très compliquée : l’administration française n’est pas prête à


occuper tout ce territoire.

Tentative de conquête idéologique sans faire usage de la force.

« Élections » de représentants

Des premières élections vont être organisées et vont alors coexister les anciennes
institutions autrichiennes et les institutions d’inspiration française, bâties sur des
principes électifs à flou institutionnel où coexistent différents comités.

Exportation des institutions républicaines

Rattachement « volontaire » de certaines localités

Certaines localités vont d’initiative voter leur rattachement à la république française.

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Il s’agit d’une période complexe et trouble où certains habitants sont attirés par les
réformes françaises mais beaucoup voient ces nouveautés avec méfiance et restent
fidèles aux anciennes institutions.

Victoire autrichienne de Neerwinden (1793)

Une nouvelle bataille éclate sur l’actuelle Belgique en 1793 dans le Brabant
Flamand. Les français sont battus, on assiste à la deuxième restauration
autrichienne.

3) La deuxième restauration autrichienne (1793-1794)

Rétablissement des institutions autrichiennes

L’Empire d’Autriche se rétabli sur notre territoire et veut supprimer les nouveautés
françaises.

Résistance par rapport aux mesures centralisatrices

Les autrichiens abolissent toutes les nouveautés françaises.

Forte opposition France-Autriche mais de courte durée.

Victoire française de Fleurus (1794)

En 1794, les français remportent la bataille de Fleurus.

Les français dominent les territoires belges à deuxième occupation française

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4) La deuxième occupation française (1794-95)

Conquête économique
Réquisitions des ressources (argent, matières premières, bétail)

La République française est ruinée.

Toutes richesses vont être amenées à Paris.

Maintien des institutions autrichiennes puis établissement de « bureaux »

Difficulté de recrutement des fonctionnaires

Annexion à la République

Les Pays-Bas sont annexés à la République française à ils deviennent une partie
intégrante.

Coq gaulois
SPQR devient SPQG : senatous
populusque galorum
Bonnet phrygien : bonnet populaire,
représente la République
Chaque citoyen à le même pouvoir =
principe de l’égalité >< monarchie

Triangle rouge : paradoxe car la


République française vient voler le trésor
belge au nom d’idéaux : l’égalité et la
liberté.

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B) L’imposition d’un nouveau régime

1) La déclaration des droits de l’homme

Le Nouveau Régime va créer une nouveauté :


la déclaration des droits de l’homme adoptée en
août 1789 par l’assemblée générale française.
C’est un texte fondamental car il bouleverse
définitivement la manière d’organiser la société telle
qu’elle était sous l’Ancien Régime.
Ce n’est pas un texte ayant force de loi mais bien
une déclaration à laquelle on va donner une portée
universelle.

L’image représente cette déclaration : les 10 commandements, la table des lois


gravée sur la pierre.

Dans l’Ancien Régime c’était dieu qui donnait ses lois, règles à l’homme mais ici
cette perspective va être inversée.

Le texte va être divisé en deux parties :


ü Le préambule : établit un nouveau mode de relation entre la société et
l'autorité.
ü 17 articles : précisant les droits du citoyen, de l’homme

Sous l'Ancien Régime le peuple obéit au roi parce que le roi est le représentant de
dieu sur la terre.
C'est le fondement des relations entre le peuple et le roi lors de l'ancien régime.

Avec cette déclaration l'assemblée générale française va mettre en place un


nouveau système avec une autorité exerçant le pouvoir et qui devra être obéie par le
peuple à une condition : que l'autorité respecte les droits fondamentaux des
hommes.

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2e condition : l'autorité ne pourra diriger le peuple que via un seul outil bien précis :
la loi.

La loi précise la déclaration des droits de l'homme.


Elle devra être nécessairement adoptée par des représentant du peuple.

Si ces deux conditions sont réunies, le peuple accepte d'obéir l'autorité.


C'est une sorte de contrat. C'est la base des relations contractuelles.

Les droits accordés :


• La liberté (liberté d'expression, de s'associer, de culte, …)
• La propriété
• La sureté individuelle (intégrité physique)
• La résistance à l'oppression

C'est un véritable système de protection des individus.

Mise en place d'un mode de participation citoyenne à l'autorité.

L'égalité n'est pas un droit fondamentale mais innée quand on naît.

Les deux représentation féminines :


ü A gauche : représente la France de 1789
ü A droite : représenta la justice

2) Les régimes politiques français

a) La constituante (1789-1791)
Régime de transition durant lequel l’assemblée nationale autoproclamée représente
le peuple Français.
Ce régime a pour mission d’adopter et d’élaborer la première constitution.
Le pouvoir du roi va également être réduit.

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b) La législative (1791-1792)
Régime qui va respecter le plus la déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
Séparation des pouvoirs et un roi à la tête du pouvoir exécutif.
Louis XVI va saboter ce système.

c) La convention (1792-1795)
On rentre dans un régime de terreur dont l’objectif est de supprimer tous les
opposants au pouvoir en place.
Un système paradoxal où les dirigeants disent vouloir protéger les droits de
l’homme et du citoyen mais fait arrêter et exécuter les opposants sans réelle raison.
C’est une époque de dictature dirigée par Robespierre.
Ce régime sera détruit en 1795.

d) Le directoire (1795-1799)
Dictature militaire, armée dirigée par Napoléon, les droits de l’homme ne sont plus
respectés.

e) Le consulat (1799-1804)
Retour vers une monarchie et mise en place de l'empire napoléonien.

f) L’empire (1804-1814)
L’empire va s’effondrer suite à la défaite de Napoléon lors de la bataille de Waterloo.

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EVOLUTION DES RÉGIMES EN IMAGES

Même illustration qui va être modifiée d'un régime à l'autre.

Elle représente une scène anecdotique.

Dans une auberge, les gens qui s'agenouillent et considère


l'image comme sacrée.
Le roi est le représentant de dieu sur terre et le peuple
qui est soumis à la monarchie.

2e image : les mêmes acteurs restent, des éléments clés


changent : le portrait du roi est remplacé par un texte de
loi.
C'est la loi qui désormais est la figure de l'autorité.
C'est le préambule de la loi qui va nationaliser les biens
du clergé.
L'église doit se mettre au service de l'état.
Cette loi montre qu'elle est l'autorité et que l'église doit
obéir à la loi.
La justice et la France va être de plus en plus représentée
par Marianne.
Le bonnet qui est le symbole de l'égalité.

3e image : le texte de loi est remplacé par le traité de paix.

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3) La rationalisation administrative

L'organisation institutionnelle doit répondre à une


logique administrative rationnelle.

Cette logique est aperçue dans le nouveau découpage


réalisé au sein de nos provinces-régions.

Dès octobre 1795, les principautés vont être


supprimées par l'administration républicaines
françaises et vont être remplacée par les départements.

Ces départements constituent les frontières de nos


provinces actuelles.

Les français vont rebaptiser les départements en


utilisant des noms plus logiques plus rationnels.

Exemple compté de Namur à Sambre et Meuse


Luxembourg à forêt

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4) Les réformes judiciaires

a) Un système hiérarchisé

Cette caricature met en avant la valeur de


la hiérarchisation avec les trois pouvoirs.

On parle alors de séparation de pouvoir.

Circonscription Juridictions civiles Juridictions pénales


Pays Cour de Cassation
Ressort d’appel Cour d’appel Cour d’appel
Province / Cour d’assises
Arrondissement Première Instance Correctionnel
Canton Justice de paix Simple police

Dans le canton les citoyens peuvent bénéficier du pénal et du civil.

Le pénal sanctionne en fonction de la gravité.

Le civil arbitre.

Le canton niveau le plus bas possible : les affaires civiles sont réglées par un juge
de paix.
Sur le plan pénal, la juridiction poursuit les infractions les plus légères.
Ex : les contraventions (les plus légères)

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Les délits sont punis d'amendes mais également de prison


Réglé par le tribunal de première instance.

Un troisième niveau seulement au pénal : la cour d'assises.


Règle les infractions les plus graves : les crimes.

Au-dessus de ça il y a la cour d'appel : toutes décisions pourront être réexaminés.


Sauf pour les cours d'assises. Le verdict est irrévocable. Le choix du peuple ne
peut être modifié.

Dernière garantie : le vice de procédure.

Le dernier et plus haut niveau : la cour de cassation.

b) La codification
La codification du droit pénal et civil est une nouveauté qui sera également
introduite par le régime français. On va codifier le droit, l’organiser et le réunir en un
seul manuel : le code.

ü Le droit pénal
Abolition de la torture.
Peine égale pour tous les citoyens.

ü Le droit civil
Le nouveau régime voit le mariage comme un contrat civil entre deux personnes et
comme tout contrat le mariage peut être modifié, supprimé et donc possibilité de
divorcer.

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hors mariage et de l’autre on peut distinguer la mère, la belle mère et les enfants de l’ancienne
union. La personnalité centrale entre les deux époux est la belle-mère.

Lara
Il y aFOULON
donc deux visions de cette nouveauté juridique et cette vision exprime aussi l’évolution
de la législation civile. En 1804, on adopte un code civil sous l’influence de Napoléon et qui va
en réalité briser les progrès réalisés dans le cadre de l’émancipation féminine jusque-là,
notamment en inventant un nouveau système pour le divorce car celui-ci ne peut être accepté
que s’il y a un principe de faute chez un des époux.

5. LA LAÏCISATION DE L’ETAT :
L’Eglise avait une position dominante, particulièrement dans nos régions. Des changements
vont avoir lieu en France et vont directement impacter nos régions, ceux-ci s’opèrent en 3
étapes : la sécularisation (1789-1793) ; la déchristianisation (1793-1801) ; la restauration des
à Apologie
relations duetdivorce
Eglise Etat (1801-1814). Critique du divorce

5.1 LA SECULARISATION (1789-1793) :


5) La laïcisation
La sécularisation de l’État
ne touche pas nos régions, il faudra attendre 1795 pour que nos régions
soient complètement annexées à la République française mais lorsqu’il y a annexion, ces
mesures-là vont être exportées dans nos provinces.
a) La sécularisation (1789-1793)
La sécularisation est le fait que l’Eglise n’a plus à se mêler d’affaire public et l’Eglise sous
l’Ancien Régime était l’Etat civil, elle assurait l’essentiel des missions d’enseignements et
d’aide au plus démunis, elle tenait les registres de baptêmes, de mariage, de mort, etc. mais
elle était aussi un grand propriétaire terrien qu’elle possédait soit via les abbayes soit via les
paroisses. Entre 1789 et 1793, l’Etat français supprime cette situation privilégiée de l’Eglise, la
France récupère l’Etat civil et il va nationaliser tous les biens du clergé. Tout ce qui appartenait
à l’Eglise, l’Etat français le confisque pour améliorer sa situation financière. Cette vente amène
des ressources financières à l’Etat. Comme les membres du clergé n’ont plus de biens à eux,
ils vont être payé par l’Etat (salariés) mais à condition d’obéir aux ordres de l’Etat et de se
soumettre à l’autorité politique. Ce sont les mesures de sécularisation qui sont prises avant
même que nos principautés ne soient annexées.

b) La déchristianisation (1793-1801)
Le système républicain entre en conflit avec la religion chrétienne.
p. 28
Cherche à enlever les symboles se rattachant à la religion chrétienne.
Ex: interdiction de faire sonner les cloches des églises.
Suppression de Noël, Pâques, des fêtes religieuses.
Suppression du calendrier grégorien.

34
5.2 LA DECHRISTIANISATION (1793-1801) :
Lara FOULON

Lorsque nos régions sont annexées à la République Française, celle-ci est déjà engagée dans
une deuxième phase encore plus radicale qui est la déchristianisation. Cette phase s’accomplit
car dans les relations établies avec le clergé, l’Etat français n’a pas eu de facilité. Un certain
nombre de prêtre réfractaire à l’Etat sont rentrés dans la clandestinité et ont mené des actions
et des révoltes contre l’Etat et s’en est suivi une véritable guerre civile entre les anciens
partisans de l’église catholique et les fonctionnaires de l’Etat français.

Dans cette guerre, la radicalisation va aller plus loin du côté de l’Etat qui, après avoir diminué
l’influence de l’église dans la société, va vouloir déchristianiser la société française, supprimer
toute référence à la religion catholique. Des mesures radicales sont prises, la plus importante
(et surtout la plus spectaculaire) c’est la suppression du vieux calendrier romain qui était truffé
de référence religieuse tel que la datation des années en fonction de la naissance du Christ.
On va dater la France en fonction de la proclamation de la République, ce nouveau calendrier
est appelé le calendrier républicain et organise le temps en décade de 10 jours ce qui est plus
rationnel, le nom des mois est changé en fonction du rythme de la nature, ... C’est donc une
déchristianisation très forte et une opposition de l’Etat a toute manifestation de culte. Les
cérémonies religieuses qui se déroulent dans l’espace public sont interdites.

Nouvelle caricature de Goethe Bloets. Cette


scène se serait passée à Namur en 1795
même si ça n’y ressemble pas tellement,
cela s’explique par le fait que la caricaturiste
vient d’Anvers. Il montre une procession
religieuse mais sur le côté bas à droite, un
homme en uniforme avec un glaive essaye
d’intervenir pour mettre fin à la procession
mais à ce moment des jeunes gens du
peuple prennent des pavés et s’en suit un
trouble important, des violences.

Effectivement, ces manifestations


religieuses vont être aussi interdites dans
nos régions et il va y avoir des résistances.
Les résistances les plus dures vont avoir lieu
dans le brabant flamand et dans le
Luxembourg belge, les populations se
révoltent. Il va y avoir lieu aux alentours des
années 1798 ce que l’on appelle la quête des paysans. Les résistances vont être dirigées contre
les changements religieux mais elles vont aussi touchées le domaine linguistique.

p. 29

35
Gabrielle
Lara FOULON Degardin

c) La5.3 LA RESTAURATION
restauration des relationsDES RELATIONS
église ÉGLISE ÉTAT (1801-1814)
et état (1801-1814)
Elle illustre bien la dernière phase de
l’évolution des relations entre l’église et l’Etat
durant la période française. Sur cette peinture
officielle il y a l’opposition entre deux mondes,
d’une part dans le triangle il y a des petits
angelots qui sont dans les cieux, ils tirent
plusieurs cordes pour maintenir debout la
partie centrale de l’image qui représente un
crucifix et qui signifie la foi catholique.

Ces angelots, forces du bien, avec leurs cordes


tentent de maintenir dressé ce crucifix. Dans
le coin inférieur droit, il y a plutôt les forces du
mal, on peut voir des flammes, ces
personnages ont de grandes oreilles et de
grands pieds, synonyme de bêtes, ils
représentent l’enfer et là les cordes tentaient
d’abattre la foi catholique mais elles ont été coupées. Cela renvoi aux événements de la
période précédente, de la déchristianisation, où l’Etat français aux mains de Républicains
essayait par tous les moyens de détruire l’influence du christianisme.

Dans la partie supérieure du dessin, il y a une représentation encore plus claire de la chrétienté
qui est ici représenté par l’église qui tient dans les mains un calice et un pain qui est le symbole
de l’eucharistie. Ces deux institutions, église catholique et foi chrétienne, sont soutenues par
un personnage central qui est clairement identifiable, il s’agit de Napoléon Bonaparte qui
prend le pouvoir en 1799-1800, il est encore ici dans son costume de 1er consul.

En 1801 il négocie un accord avec le Pape. Cet accord va prendre le nom de concordat qui
rétablit les bonnes relations entre d’une part l’église catholique et d’autre part l’Etat français
notamment en revenant un peu plus tard au calendrier grégorien. L’Etat prend à sa charge les
salaires de prêtres mais aussi les frais d’entretien du culte et le clergé accepte d’obéir à
l’autorité de Napoléon Bonaparte, qui de son côté attribue à la religion catholique le statut de
religion de la majorité des français (et non pas le statut de la religion d’Etat).

Il garantit à la religion catholique une position privilégiée dans la société française, le statut
particulier de la religion se manifeste notamment lors de fêtes particulières que l’on appelle
encore aujourd’hui des Te Deum et lors de ces cérémonies, les autorités civiles sont bénies
par le clergé catholique montrant ainsi qu’il y a, en Belgique, un lien entre autorité catholique
et autorité civile. Napoléon apparait comme le soutien de l’Eglise catholique puisque d’une
main il supporte la croix et d’une autre avec son épée il brise les liens qui tentaient d’abattre
le crucifix.

Cette position
Gabrielle est intéressante également pour Napoléon Bonaparte car ce Concordat permet
Degardin
de rétablir l’ordre dans l’ensemble du territoire nationale, de plus il soumet l’autorité par
rapport aux masses chrétiennes de France et d’ailleurs car ces populations qui se mettent à
genoux devant le Christ se mettent aussi à genoux devant Napoléon. Il a compris le rôle de
soumission qu’apportait la religion catholique par rapport à la société. p. 30

36

6. LE PROCESSUS DE FRANCISATION
Lara FOULON

Napoléon modifie complétement la politique religieuse de la république en


négociant le concordat avec le pape de l'époque.
Gabrielle Degardin
Napoléon supprime toutes les nouveautés mise en place par le système républicain.
Gabrielle Degardin
Ilgenoux devantde
va accepter le Christ se mettent
reconnaitre aussicatholique
le culte à genoux devant Napoléon. Il a compris le rôle de
soumission qu’apportait
Christ la
sereligion catholique par rapport à Napoléon.
la société. Il a compris le rôle de
Il genoux devant
va accepter le prendre
de mettent
en chargeaussi
lesàfrais
genoux
de devant
culte en échange de la renonciation
soumission qu’apportait la religion catholique par rapport à la société.
par l'église catholique de ses anciennes propriétés.
6. LE PROCESSUS DE FRANCISATION
6) 6.processus
Le LE PROCESSUS DE FRANCISATION
de francisation
6.1 XVIII SIECLE
6.1 siècle
a) nos
XVIIIe XVIII SIECLE
Dans principautés, le principe linguistique était celui du terroir, c’est-à-dire que les sujets
s’adressaient à leur administration
Dans nos principautés, dans leurs langues.
le principe linguistique était celuiDurant la période
du terroir, française,
c’est-à-dire la langue
que les sujets
française bénéficie dans nos principautés, qui sont majoritairement peuplé
s’adressaient à leur administration dans leurs langues. Durant la période française, la langue de principautés de
cultures
française germaniques
bénéficie dans (flamand/allemand),
nos principautés, qui sont d’une aura importante
majoritairement peupléqui est la langue
de principautés de
e
internationale.
cultures germaniques (flamand/allemand), d’une aura importante qui est lace langue
Le français est la langue intellectuelle au 18 siècle et donc durant temps,
l’élite de nos provinces
internationale. Le français utilisent déjà leintellectuelle
est la langue français dansausa18correspondance
e avec lecereste
siècle et donc durant de
temps,
l’Europe
l’élite deou nosmême dans l’écriture
provinces utilisent dedéjà certains ouvrages.
le français dans sa correspondance avec le reste de
l’Europe ou même dans l’écriture de certains ouvrages.
La présence française à partir de 1795 va renforcer cet aspect de multiples manières. La
diffusion
La présence de toutes les nouvelles
française à partir delois, 1795de va
toutes les innovations
renforcer cet aspectvadeêtre en français
multiples avec des
manières. La
traductions
diffusion delocales
toutes au les début maislois,
nouvelles trèsderapidement les institutions
toutes les innovations vonten
va être fonctionner
français avecavecdes
le
français comme langue normale même si les populations parlent d’autres
traductions locales au début mais très rapidement les institutions vont fonctionner avec le langages à tel point
qu’il faudra
français comme parfois importer
langue normaledu même
milieu sideleslapopulations
France des parlent
juristes,d’autres
voire des administrateurs,
langages à tel point
pour
qu’il pouvoir faire fonctionner
faudra parfois importer du lesmilieu
institutions
de la en Belgique
France parce qu’on
des juristes, voirenedes
trouve pas assez de
administrateurs,
francophones.
pour pouvoir faire Ces fonctionner
administrateurs vont s’implanter
les institutions dansparce
en Belgique nos régions,
qu’on nemettre
trouveleurs enfants
pas assez de
dans les écolesCes
francophones. avoisinantes et vontvont
administrateurs avoirs’implanter
une influence
danssurnoslarégions,
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mettre même
leursdans des
enfants
villes
dans où les l’on ne parlait
écoles pas duet
avoisinantes tout
vontle français
avoir une comme Anvers
influence sur par exemple. même dans des
la francisation
villes où l’on ne parlait pas du tout le français comme Anvers par exemple.
Un deuxième phénomène va se produire, c’est celui de l’obligation du service militaire.
Jusque-là
Un deuxième l’armée était un milieu
phénomène professionnel
va se produire, c’estréservé
celui deà certains
l’obligation types
du de population.
service Le
militaire.
Régime
Jusque-là Napoléonien
l’armée était inverse ça et professionnel
un milieu larmée est surtoutréservéalors constitué
à certains de jeunes
types français qui
de population. Le
doivent obligatoirement aller faire leur service militaire dans les armées
Régime Napoléonien inverse ça et larmée est surtout alors constitué de jeunes français qui de la République puis
de Napoléon
doivent pendant environ
obligatoirement 10ans.
aller faire leurDans cette
service obligation
militaire dansdelescarrière
arméesmilitaire qui n’est puis
de la République plus
réservée
de Napoléon à une toute petite
pendant environélite,
10ans.cesDans
hommes cettevont obéir de
obligation à des ordres
carrière qui sont
militaire quidonnée en
n’est plus
français
réservéeetà c’estune ainsi
touteque le français
petite élite, ces va hommes
se répandre.vont obéir à des ordres qui sont donnée en
français et c’est ainsi que le français va se répandre.
6.2 OCCUPATION FRANÇAISE
b) Occupation française
6.2 OCCUPATION FRANÇAISE
Enfin, le français devient la langue de l’Etat. Avec la centralisation du système français, où
Enfin, le
toutes lesfrançais
décisionsdevient la langue
sont prises depar
à Paris l’Etat. Avec laetcentralisation
Napoléon du système
ses représentants, français,
puis diffusé dansoù le
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l’Empire, sontcanal
le seul prisesd’information
à Paris par Napoléon et ses
linguistique estreprésentants, puis diffusé
le français. L’époque où lesdans le
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dialectes avec français. L’époque
est finie, où les sujets
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en français. C’est la premièredans leursnos
fois que dialectes
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connaissent finie, désormais
système il faut
d’obligation
le faire en français.
linguistique, C’estylaait
le fait qu’il première fois que
une langue nos régions
officielle connaissent
de l’Etat. Le françaisunestsystème d’obligation
également associé
linguistique, le fait qu’il y ait une langue officielle de l’Etat. Le français est également
à d’autres processus de nationalisation comme l’armée, le système d’élection, l’instruction, ... associé
à d’autres
on processus
va apprendre de nationalisation
à parler le français. comme l’armée, le système d’élection, l’instruction, ... 37
on va apprendre à parler le français.
Lara FOULON

CHAPITRE 4 : LE MARIAGE TUMULTUEUX AVEC LA


HOLLANDE

A) L’œuvre du congrès de Vienne

L'ensemble des territoires en bleu-violet sont sous


la domination française.
L'Autriche et la Prusse résiste à cette domination
et vont s'allier.
Les deux principaux opposants à la domination
française sont la Russie et la Grande-Bretagne
(plus forte que la France sur le plan maritime)
En 1812, l’armée napoléonienne perd la bataille à
Waterloo.
En 1815, les grandes nations européennes
s'associent.

Les principales ≠ entre les deux cartes :


• La Russie augmente ses territoires vers l'ouest.
• La Prusse augmente ses frontières et possède des nouveaux territoires.
• L'Autriche gagne des territoires dans l'Italie du Nord.
• La G-B gagne des territoires stratégiques (Gibraltar)

1815 : Nos départements sont détachés de la France et rattachés aux Pays-Bas pour
former le royaume des Pays-Bas.
La Hollande accepte d'abandonner ses territoires en Afrique à condition d'obtenir en
échange la Belgique, les anciens départements annexés à la France.
Permet à la G-B d'obtenir des colonies en échange.
Volonté également de créer un bouclier aux frontières de la France.

Conclusion : récompenser la G-B et limiter le pouvoir des français.

38
Lara FOULON

Analyse de l’image :
La Russie, l'Autriche et la Prusse
Le Roi d'Espagne qui quitte la pièce tout content.
En France, Napoléon a perdu, on le soulève de son trône, un diplomate anglais qui
l'enlève : référence à la bataille de Napoléon.
La couronne que Napoléon portait est attribué à Louis 18.
Les vainqueurs ont la volonté de réorganiser l'Europe mais surtout de faire en sorte
que les nouveautés apportées par la révolution française soient abolies.
Le personnage central est le tsar de Russie qui surveille la distribution des terres et
qui en obtient un bon paquet. A gauche, le roi de Prusse souhaite récupérer une ville,
il se partage donc les beaux morceaux avec un autre personnage. A droite, il y a le
roi de Naples tente d’entrer pour récupérer des territoires mais il n’y a rien pour lui.
On voit Napoléon quitter son trône. Il est aidé́ par la Grande Bretagne et sa couronne
va être proposée à Louis XIII, frère de Louis XIV qui va s’assurer que les Bourbons
reviennent au pouvoir en France. Le Congrès de Vienne a 2 objectifs : stabiliser la
politique au niveau européen et restaurer l’ancien régime politique.

B) Le gouvernement de Guillaume Ier

Guillaume devient roi du nouvel État et reçoit 2 missions :


• protéger le reste de l’Europe d’une invasion française

• Assurer la paix de ce nouveau royaume

39
Lara FOULON

1. Le système politique

Le système politique de Guillaume Ier est assez ancien mais avec des nouveautés.
Il va rétablir la monarchie.
Mais cette monarchie est constitutionnelle.
Guillaume Ier veut montrer que Dieu n'a plus rien avoir avec son pouvoir.
La constitution attribue la grande majorité des pouvoirs au roi.
Mise en place d'un état sécularisé.
État ou la religion a un minimum d'importance.

Les 3 caractéristiques de son système politique :


• Une monarchie constitutionnelle

A comparer avec le document A6; Peinture de J. Paelincks illustrant l’inaugurations

de Guillaume Ier (1818) :

On voit bien les caractéristiques de cette monarchie. Comme lui demande les
puissances étrangère, il y a un soucis de réintroduire l'ancien régime. On retrouve les
mêmes symboles du personnage central. On retrouve d'autre attributs importants
comme la couronne et le trôné.

Il y a néanmoins une grande différence (changement de mode vestimentaire normale),


il ne pose pas la main sur la couronne (comme le document A6) mais indique du doigt

40
Lara FOULON

un morceau de papier qui est la constitution. Ainsi, il indique la double nature de son
pouvoir. Un pouvoir monarchique qui renvoie à la divinité́ et il ajoute qu'il est un roi
constitutionnel (constitution adopté par des élus). La constitution n'est pas qu'un
morceau de papier, c'est fondamentalement un contrat entre la nation et l'autorité.
C'est une des obligations de Guillaume (double mission: soutient du peuple et des
dirigeants).

• Un pouvoir autocratique

Les ministres ne doivent rendre des comptes qu'au roi.

Guillaume dirige lui-même l'armée, la diplomatie, les finances, la marine.


Il nomme également les membres du pouvoir exécutif.
Le roi est le principal acteur du pouvoir législatif.
Guillaume nomme également les membres de la magistrature.

Dès 1815, le jury populaire est supprimé.


Ce qui va renforcer le pouvoir du roi.

La majorité des notables va refuser le projet de constitution.


Guillaume va ajouter les votes non effectué ou votes oui.

Au final, il va obtenir une majorité favorable à la constitution.

• Un état sécularisé

Limitation voir suppression du pouvoir de la religion.

Le règne de Guillaume favorise l'enseignement sur l'ensemble de son territoire.


Il crée le primaire, le secondaire, les universités. (Gand et Liège 1822, plus anciennes
de Belgique)
Guillaume va créer à la place des collèges, des athénées.

41
Lara FOULON

Création également d'institution scientifique.

L'église belge devient le grand premier ennemi de Guillaume.

La question religieuse: problème de taille. Entre les belges et les hollandais, il y a d'un
côté les catholiques et les protestants.

Parmi les protestants, les calvinistes sont les plus radicaux. Parmi les catholiques, la
façon dont ils vivent leur religion est assez radicale. Guillaume est chef d'un royaume
contrasté au point de vue des religions dont leurs chefs ne veulent pas collaborer.
Cela pose un gros soucis dans la mission attribuée par les puissances européennes:
rétablir l'ancien régime. Que rétablir? Les protestants ou les catholiques? Aucun des
deux.

Il reprend la solution de Joseph II, il ne faut surtout pas que la religion s'occupe
d'affaire publiques. C'est à l'état à prendre en charge tout. Il va proposer un état
laïque où la religion doit se limiter à son rôle de culte. Là ou Guillaume va pousser très
loin la laïcisation, c'est dans le domaine de l'enseignement. Il choisit d'utiliser ce
secteur à la fois pour promouvoir l'idée d'une nation hollandaise, néerlandaise et
belge mais aussi à la fois comme lieu de déchristianisation du savoir. Il va créer 1500
postes d'instituteur. Il va développer des établissements d'enseignement secondaire:
les Athénées Royales pour recevoir les jeunes garçon et leur enseigner des
connaissances en dehors du cercle religieux/ soustraire les élites de l’influence trop
forte de l’église catholique. Il va créer des Universités d'État de Gand (province du
Nord) et de Liège (province du Sud) (et Leuven à l’époque qui ne l’est plus à l’heure
actuel car l’église catholique va la reprendre) fondé en 1822. Il va utiliser
l'enseignement pour tenter une acculturation, faire en sorte que les habitants du
royaumes puissent se parler: une langue. Langue qui ne peut pas être le français car
le royaume se construit contre la France mais bien le néerlandais (dialecte hollandais).
Il tente donc de faire d'un dialecte important la langue de tout un pays. Il va donc
subir tout une série de résistance même dans les territoires du Royaume qui ne
veulent pas d'une langue qui leur semble différente.

42
Lara FOULON

2. L’imposition de la ‘Grondwet’

Pas vu en cours ?!

3. La politique économique

Guillaume veut mélanger les populations belges de cultures et religions différentes


avec les populations hollandaises pour ne former qu’une seule nation : la nation des
Pays-Bas (= nation belge).
Pour réussir cet amalgame, il va enrichir les populations de son royaume grâce à une
forte croissance économique. Il s’appuie sur la Grande-Bretagne (son alliée). Il va
donc copier ce qu’il s’y passe en finançant la modernisation des entreprises qui
existent grâce à la Société Générale (outil de financier qui prête de l’argent aux
entreprises qui nécessitaient à l’époque beaucoup de main d’œuvre pour
acheter/installer des machines à vapeur). On assiste alors à une augmentation de la
production / baisse des prix. C’est l’ancêtre de la banque BNP Paribas. Elle va donc
financer l’industrialisation des entreprises des Pays-Bas et surtout en Sambre et
Meuse.
L’argent que Guillaume emprunte via sa société d’industrialisation va surtout servir à
créer des entreprises industrielles en Belgique, ce qui va très fortement développer
l’industrialisation du royaume, principalement sur le territoire belge.
Avec des entrepreneurs britanniques, il va donner des capitaux en échange de
connaissances métallurgiques à établissement des Coquerils, originaires d’Ecosse.

a) Les débouchés coloniaux


Les ports de Rotterdam et Amsterdam
Exportation grâce à une infrastructure hollandaise.

Durant l’époque de Guillaume, la flotte maritime qui permet d’exporter les produits
notamment dans les colonies permet des débouchés coloniaux, c’est-à-dire qu’il y a
des endroits où l’on peut acheter les produits fabriqué en Europe. Grâce à ces ventes
il y a des bénéfices et l’on peut rapporter des produits coloniaux en Europe, les
revendre et avec ces nouveaux bénéfices là acheter des produits fabriqués par

43
Lara FOULON

l’industrie national et de nouveau les revendre. On a une boucle vertueuse au niveau


économique dans ce royaume des Pays Bas.

b) La société générale
Création de la société générale : institution de crédit crée en 1822 par Guillaume sur
son propre patrimoine.

Ce phénomène du développement économique va être favorisé par une politique


financière qui va créer la société générale qui donnera plus tard la générale de
Banque, fondée en 1820 par Guillaume. Il fonde cette société pour permettre aux
entrepreneurs de Belgique de disposer de fond suffisament important que pour
financer l’industrialisation de leurs entreprises, c’est-à-dire tout simplement l’achat
de machine à vapeur. Avec les remboursements d’emprunt, cette banque dispose
d’intérêt et donc peut voir ainsi ses capitaux augmenter. Cette société générale va
être particulièrement efficace pour gonfler le phénomène de l’industrialisation des
régions qui sont proches des mines de charbon.

Il y a donc beaucoup de positif mais il y a quand même des limites aux retombées de
ce développement économique car celles-ci bénéficient essentiellement aux
investisseurs, soit des techniciens qui viennent de Grande Bretagne comme Coquerill
par exemple soit des proches du roi qui bénéficient de ses largesses voire de
financement de leurs industries, donc des retombées relativement réduites sur le plan
des bénéficiaires de ce progrès économique.

c) L’industrialisation
Machine à vapeur
Industrie du charbon
Cette modernisation permet au royaume du produire plus, plus vite est à moindre prix.
Les industries vont s'installer près des mines de charbon.
Le financement industrielle va bénéficier majoritairement au sud et au régions proche
des mines de charbon.

44
Lara FOULON

Guillaume comprend l'idée de l'industrie avant tout le monde. Il va créer une société
générale pour prêter de l'argent aux entrepreneurs pour pouvoir s'équiper. Suite à
cela, le pays va s'industrialiser, de plus qu'il y a dans son sol le principal carburant
qui est le charbon (présent dans l'actuelle Belgique). Dans le sud, on va fabriquer des
machines grâce au charbon et dans le nord, on va envoyer grâce aux ports. Les limites
de ce modèle sont la main d'œuvre.
d) Les limites
On observe un mécontentement dans les vieilles villes.
La main d'œuvre peu qualifiée des villes n'est pas contente sur les nouvelles usines.

En plus de l’augmentation de la production / baisse des prix, les ports exportent dans
le monde entier en profitant des colonies hollandaises. En quelques années, les Pays-

Bas deviennent la 2ème puissance économique mondiale. Ce système permet à


certains entrepreneurs de s’enrichir il a un effet négatif sur certaines populations
(limites du système) puisque les machines commencent à remplacer la main d’œuvre.
On assiste également à une délocalisation des usines qui se dirigent près des mines
à la campagne (perte d’emploi dans les villes).

4. Les mécontentements des belges


a) L’échec de l’amalgame
Amalgame dans le sens positif du terme : fait de faire quelque chose d'homogène
avec des choses ≠.
Faire l'amalgame pour fonder une nouvelle nationalité.
Pourquoi pas répandre le hollandais?
Diffusion de la langue commune grâce à l'enseignement.
Dès le départ de cette politique, c'est la catastrophe dans les villes flamandes.
Pourquoi?
Parce que la bourgeoisie flamande maîtrise le français depuis longtemps et ne
trouvent pas correcte d'enseigner le hollandais à leur enfant mais plutôt leur patois à
eux.
Ils disent donc non à la néerlandisassions.

45
Lara FOULON

Le mauvais ménage, caricature des années


20. Elle représente l’échec de l’amalgame.

Elle représente un couple qui se frappe.

Elle attribue aux deux protagonistes des

caractéristiques culturelles propres :

L’homme, belge, est alcoolisé et amateur de bières. Il a un ventre volumineux et


agresse son épouse avec une cocarde (élément en tissu qui ressemddbdle aux
couleurs de la brabançonne).

La femme, hollandaise, est sous l’homme et essaie de se défendre avec du fromage.


Elle est alcoolique (nez rouge), elle montre d’autres habitudes gastronomiques.

L’auteur insiste sur les différences culturelles entre les deux membres du ménage. Ce
n’est pas un problème d’argent mais bien un problème de culture. Les belges et
hollandais ne s’aimeront jamais

Afin de créer son amalgame, Guillaume a voulu faire de sa langue, le patois de la


région d’Amsterdam (le néerlandais), la langue principale du royaume des Pays-Bas.
Cela perturbe les relations à l’intérieur du royaume, et le fait d’imposer son patois,
comme ça avait été le cas du français durant le règne napoléoniens, est un échec, le
Sud (Belgique actuel) refuse (Cfr : état sécularisé ; plus haut).

b) Les raisons des mécontentements


• Facteurs administratifs

Les belges considèrent que l’administration des Pays-Bas est étrangère car
seulement 1⁄4 des administrateurs sont belges. Cela dit, les belges sont fautifs car en
1815, certains ont refusé ces emplois par méfiance ou par pression exercée par
l’Église.

46
Lara FOULON

• Facteurs linguistiques

Bien que la moitié des belges parlent un flamand relativement proche de celui des
hollandais, il est composé de dialectes assez différents. La politique linguistique de
Guillaume pose problème. En effet, il voudrait néerlandiser son royaume. Il va investir
beaucoup dans l’enseignement pour diffuser le néerlandais. Les athénées sont créés
à cette époque et le néerlandais y est enseigné aussi bien à Namur qu’à Gand. De
grandes universités sont créent : l’ULG et l’Université de Gand, et l’université de
Leuven en 1820, financées par le trésor national. Dans la foulée, il impose le
néerlandais dans les administrations et tribunaux en Flandre, mais il n’ose pas encore
le faire du côté francophone. Mais il va y avoir beaucoup d’opposition.

• Facteurs fiscaux

Guillaume doit prendre des mesures fiscales pour augmenter les recettes hollandaise
car ses dépenses ont été augmentées (domaine économique, industriels,
enseignement,...).Il considère qu'il y a des choses à taxer et de manière mal habile, il
taxe des habitudes alimentaires qui touchent les belges. Il va taxer la fabrication de
la bière (droit de mouture). Les belges considèrent que la consommation de bière est
surtout valable en Belgique et pas en Hollande (ils n'en consomment pas beaucoup,
ils préfèrent le genièvre). Il va taxer les abatages (ils consomment plus de viandes
alors que les hollandais consomment du fromage). Ils se sentent lésés, les belges
trouvent ça injuste d’être plus taxé que les hollandais. La plus grande taxe, est la taxe
sur l’immobilier mais elle est stable donc il fallait trouver autre chose.

Les facteurs fiscaux sont liés à des spécificités gastronomiques.


Sa politique scolaire coûte cher au trésor publique alimenté par l'impôt foncier (seule
source).
Guillaume établi deux taxes:
• Le droit de mouture : taxe de fabrication de la bière
• Le droit d'abattage : abattement de moutons
à taxes de consommation

Les belges considèrent que ces taxes les touchent injustement.

47
Lara FOULON

• Facteurs religieux

Il a fait une laïcisation de l'état. Un certain nombre de catholiques en Belgique refuse


cela et réclament un rôle de l'église au saint de la société. Elle va s'opposer à la
constitution hollandaise (ex: vote de la Constitution et arithmétique hollandaise).
L’église catholique considère que les missions de l’État (comme par exemple
l’enseignement) leur revient = campagne de pétition contre les hollandais.

• Facteurs politiques

Surtout évoqué par la jeune génération. Ces jeunes ont bénéficié de l'enseignement
de qualité. Ils apprennent à avoir un esprit critique par rapport à la politique du
moment et ils sortent diplômé avec une bonne formation. Il y a un problème car il
manque des postent dans la fonction publique mais le régime de Guillaume est encore
très traditionnel dans la nomination pour les postes : il va privilégier les candidats
aristocrates alors que des jeunes biens formés, avec beaucoup d'année d'études ne
peuvent pas avoir ces postes. Il y a donc une mise en cause de la politique. Ces
jeunes gens brillants, sortant des études vont s'engager dans un certain nombre de
journaux et ils vont critiquer dans ceux-ci le gouvernement. C'est un véritable combat
politique contre ce gouvernement. Le pouvoir a une arme cependant, les presses
peuvent être poursuivi, certains vont être mis en prison, d'autre banni du territoire.
Ces procès sont l'occasion de campagnes de presses menée dans les différents
journaux et donc un climat d'agitation commence à apparaître.

De plus en plus de voix s'élèvent contre ce pouvoir trop autoritaire.


Guillaume va avoir de plus en plus de mal avec une partie de la population des
belges : les jeunes diplômés.

Les diplômés s'attendent à avoir des emplois à la hauteur de leur étude mais seul les
nobles ont toujours les bons jobs.

Les diplômés vont alors travaillé dans la presse et s'exprimer dans celle-ci.

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Lara FOULON

c) L’union des belges

Description de la caricature :

Image résumant la situation.


Dans une ville de Flandre.
Trois types d'attitude:
Carré noir : ils glandent, ils se plaignent
Triangle jaune : bonnets sur la tête, représentant parlementaire
Triangle rouge : trois figures représentant les trois journaux
Au milieu de la scène : personnage représente tout et attaque les moulins à vent.

Caricature anonyme illustrant l’union des journaux catholiques et libéraux (1828):


Libéraux: la déclaration des droits de l’homme et du citoyen est la référence pour le
bon fonctionnement Et catholique : très conservateur. Ils s’unissent pour faire tomber
Guillaume.

On se trouve dans une ville de Flandre. Il y a sur cette caricature 3 groupes de


personnes qui ont des attitudes différentes.

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Lara FOULON

Carré noir : 4 personnes se plaignent de la politique en place, des impôts etc., mais
ils glandent et se font rien pour changer les choses.

Triangle rouge : 3 personnes dansent, s’agitent sans aucun sens : déguisés en


astronomes. Ils représentent 3 journaux : une personne avec un chapeau pointu
représente le Grand Journal Liégeois (Mathieu Laensbergh) critiquant le
gouvernement. Un prêtre représente le Catholique (quotidien) et un cavalier qui
dépose une lettre : le Courrier de la Meuse.

Autrement dit, la presse s’agit et fait du vent. Au milieu de la caricature, on voit une
procession religieuse. Il y a le personnage central avec un étendard et d'autre
personnes qui le suivent. Ces personnes ont sur la tête le bonnet phrygien (symbole
de République). Cette caricature évoque un groupe bien habillé qui sont en fait les
parlementaires (il y a dans le système, 2 assemblées) belges qui sont considéré
comme Républicain, c'est à dire contre Guillaume.

Le personnage central a un accoutrement inapproprié́: un chevalier du Moyen-Âge. Il


incarne au personnage : Don quichotte qui est un personnage cinglé qui se croit le
plus grand chevalier d'Espagne et qui attaque n'importe quoi (moulin et mouton).
C'est vraiment le héros nul. Ce n'est pas pour rien que cette figure est dans cette
caricature.

Pour les hollandais (qui ont aussi des moulins), les belges sont des gens qui
s'attaquent à des bêtises et leurs projets auront la même fin que Don quichotte (qui
foirait quand il essayait de s'attaquer à un Moulin).

Il y a également un chien. ‘’Le chien aboie mais la caravane passe’’ synonyme de ‘’on
s'en fou’ cela ne fait rien, ils brassent du vent. Cela permet de bien comprendre
l'indifférence des hollandais par rapport à ces plaintes. Cela montre bien le point de
rupture entre ces 2 communautés.

Cette caricature hollandaise critique les belges qui s'agitent mais qui ne font
rien. Ces critiques sont considérées par les hollandais injustifiées.

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Lara FOULON

CHAPITRE 5 : LA RÉVOLUTION DE 1830

a) Les facteurs internes

Il y a une complète incompréhension du pouvoir par rapport à ces revendications de


la population belge qui ne sont pas des revendications de type nationaliste, à aucun
moment les facteurs que nous avons vu réclament la naissance d’un pays mais ils
réclament une plus grande prise en considération de leurs griefs. Tout ce mouvement
va se transformer en révolution de façon non voulue, au cours de 3 étapes :

1) Les troubles de Bruxelles


a) La contagion révolutionnaire (tout mis dans le même §)
Troubles qui ont lieux fin août.
Évènement pas inattendus.
Un marasme économique à cause de mauvaises récoltes agricoles et qui conduisent
à l’augmentation du prix du grain dans les villes. Alors le prix du pain augmente aussi.
Une bonne partie de l’Europe est touchée.
À Paris, les agitations vont conduire à une petite révolution en juillet 1830.
Fin du règne de Charles X.
Arrivée du Roi Louis Philippe.
Mise en place d’une monarchie parlementaire.
Mutation vers un régime plus libéral plus parlementaire.
25 août une journée programmée de festivité.
Le programme finance une représentation au théâtre de la monnaie ‘la muette de
Portici’ de Aubert.
On est en plein dans le mouvement romantique.
Distribution gratuite de boissons.
En fin de journée, le public sort dans les rues et chante des hymnes patriotiques.
La synthèse des deux troupes conduit à des débordements.
Les symboles du pouvoir hollandais sont malmenés.
Les évènement vont dégénérer, les journaux sont attaqués, les vitrines des magasins,
les maisons des ministres, ...
Le pouvoir hollandais n’ose pas intervenir.

51
Lara FOULON

La situation échappe complètement au pouvoir politique.

Vont alors se dérouler les événements particulier de septembre 1830 qui sont
directement lié à la naissance de la Belgique. Ces faits se déroulent de manière
précipités et inatendus, tant de la part de Guillaume 1er que des opposants belges
voire même de la part de l’Europe.

Durant l’été 1830, une révolution éclate à Paris au mois de juillet (la révolution de juillet)
qui met fin au règne des frères de Louis XVI (bourbons) et qui met sur le trône de
France un nouveau roi bourgeois : Louis-Philippe, qui se dit favorable aux nouvelles
idées politiques.

b) La crise économique
La population bruxelloise et des Pays-Bas connait des difficultés économiques
importantes. Il y a moins de travail dans les villes à cause de la mutation industrielle. Il
faut ajouter à ça l’augmentation du prix du pain.
Guillaume décide, toutefois, de maintenir les festivités liées à son anniversaire à
Bruxelles (bar et opéra dans le théâtre de la Monnaie dont la pièce raconte une
révolution du peuple contre le roi d'Espagne).

c) L’émeute du 25 août
Organisions dans un opéra de La Muette de Portici à Bruxelles. Les bruxellois picolent

toute la journée, certains vont au spectacle et d’autres, au 3e acte, durant l’entracte


quitte la pièce. Et en sortant, voient des ouvriers qui vont attaquer les symboles du
pouvoir dans les rues de Bruxelles. Ils s'attaquent à des drapeaux,... et au fur et à
mesure de la soirée, il y a la colère des ouvriers qui ont perdu leur travail et eux, on
faim, ils vont casser les magasins. Les autorités prennent peut et partent.

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Lara FOULON

2) L’installation de la garde bourgeoise


La prise en main de la situation par des gardes bourgeoises, urbaines.
Des délégués sont envoyés à La Haye aux P-B pour d’une manière négocier le retour
de l’autorité nationale sur les villes en échange de certaines concessions : fin des
taxes impopulaires, fin de l’imposition du néerlandais, attribuer à l’église certaines
compétences, limiter l’autorité royale, ...
Mais ils sont très mal reçus.
Le roi ne l’est reçoit pas et fait comprendre qu’il n’a pas de volonté de négocier avec
des révolutionnaires et que l’ordre, l’autorité de Guillaume doit être respectée dans
toutes les villes sont contestations.

a) La fuite des autorités hollandaise


Le lendemain, Bruxelles se réveille avec la gueule de bois. Les bourgeois bruxellois se
disent que ce n'est plus drôles, des magasins ont été détruits. Ils disent qu'il faut
protéger ces propriétés. Ils vont créer une garde bourgeoise. Ils vont prendre les
couleurs noires-jaunes- rouges pour se reconnaître. L'ordre est rétabli par les
bourgeois. Les autorités hollandaises ont fuient la villes et après ces émeutes, les élites
vont se dire que c'est le moment: ils ont réclamer des mesures qu'ils voulaient depuis
un moment.

b) L’envoi des délégations


Début septembre, des délégations sont envoyées par différentes villes belges à La

Haye auprès de Guillaume Ier, accueilli dans un froid glaciale même pas dans le palais
mais dans un bête pièce, pour demander la prise en compte des griefs.
De son côté, le roi dépêche son fils pour rétablir l’autorité hollandaise à Bruxelles. De
part et d’autre, ces tentatives échouent. Guillaume 1er ne lâche rien tandis que son
fils, accueilli par une foule hostile, quitte Bruxelles en emmenant le reste de la garnison
locale. Pour les belges, il faut des mesures adaptés = régionalisme ; cette demande
ne plait pas à Guilaume et envoie 10 000 hommes.

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Lara FOULON

3) Les combats révolutionnaires


L’intransigeance conduit à une réclamation et à une réforme plus ambitieuse avec la
séparation administrative de la Hollande et de la Belgique.
10 000 sont envoyés à Bx pour rétablir l’autorité de Guillaume Ier.
4 octobre déclaration de l’indépendance de la Belgique
Illustration de l’indépendance en quatre étapes :
Évolution du même personnage en quatre phases.
Juillet 1830 : attitude respectueuse, mis sur un tapis faisant face au trône de
Guillaume Ier. Supplie le roi de changer ses décisions.
Août 1830 : enlève son chapeau par respect mais réclame les changements sur un
autre ton plus ferme.
Début septembre 1830 : le personnage se trouve maintenant dans la rue, il en a marre
et n’a plus de respect pour le roi.
Fin septembre 1830 : Guillaume démis de son trône et s’en va avec sa couronne sous
le bras. Les belges proclament leur indépendance.

a) L’intransigeance de Guillaume Ier


Choqués par l’intransigeance royale et pressés par l’anti-orangisme du peuple
bruxellois, les dirigeants de la garde bourgeoise réclament la séparation administrative
du royaume. Ils veulent des institution propres à leur territoire mais veulent bien encore
de Guillaume.

b) Les combats de septembre


Au mois de septembre, il envoie une armée à Bruxelles. Les troupes hollandaises sont
encerclés à Bruxelles (parc royal) par les insurgées de Bruxelles. Les insurgés vont
alors avoir des renforts des autres villes des alentours. Dans la nuit du 26 au 27
septembre, les hollandais profitent du brouillard pour fuir. L'armée des Pays-Bas
connaît beaucoup plus de morts que l'armée hollandaise. Toutes les troupes
hollandaises se disent battues par les belges.

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Lara FOULON

c) La proclamation de l’indépendance
Il n'est alors plus question d'avoir une séparation administrative,... mais bien une
indépendance. C'est le 4 octobre 1830 que la déclaration d'indépendance de la
Belgique est déposée. Le 6 octobre, une commission (de Gerlache) est chargée de
préparer un projet de constitution, et décide d’organiser des élection en vue de
constituer le Congrès national pour adopter la Constitution le 11 octobre. Guillaume
n’accepte pas que la Belgique se sépare de son royaume mais les insurgées sont
déterminées à construire un état indépendant selon de nouvelles règles
constitutionnelles à déterminer et mette en place un régime libéral légitimé par le
principe de la souveraineté nationale.

Fin septembre 1830 début septembre 1830 août 1830 Juillet 1830

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Lara FOULON

Cette caricature représente l’indépendance par les 4 étapes (droite → gauche)

1. Juillet 1830 : le personnage se trouve dans une pièce avec un tapis, on imagine
qu’on est devant le trône de Guillaume, et ce personnage s’adresse au roi de
façon respectueuse. “Sir nous supplions”. Les belges se plaignaient de
l’autorité du roi mais la respectent.
2. Aout 1830 : le personnage est beaucoup moins respectueux. Il n’a plus de
chapeau, il tend un morceau de papier, “Sir nous réclamons”. Délégation
envoyée à la haie.
3. Les combats début septembre 1830 : on voit pavés de la rue : le personnage
a le drapeau national belge et une épée, “sir nous demandons”. Il demande la
séparation administrative mais garde en tête que Guillaume peut rester roi.
4. Fin septembre 1830 : puisque le demandes ne sont pas acceptées : “adieu
guillaume”, sir, guillaume quitte le trône la couronne sous le bras. C’est la
proclamation de la république.

Ainsi, on a cette évolution en différentes étapes de la Révolution belge qui n’est donc
pas un évenemment prémédité mais qui est plutôt la conclusion d’’épisodes mal
gérés par Guillaume qui reste imbu d’une vision autoritaire de son pouvoir.

Les belges proclament leur indépendance en octobre 1830 mais il ne faut pas oublier
ce qu’il s’était passé à Vienne en 1815. La Belgique et la Hollande avait été mise
ensemble dans le cadre d’un grand accord international et cette indépendance vient
remettre en cause toute une série de marchandage réalisé durant ce famaux congrès
de vienne. La première réaction que Guillaume a après l’indépendance de la Belgique
et la fuite de son armée est d’envoyer une correspondance aux autres monarques
européens pour les prévenir que les belges remettent en cause tout l’équilibre
européen.

Dès le mois de janvier 1831, les grandes puissances européennes se réunissent à


Londre pour statuer sur le cas des belges.

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Lara FOULON

b) Les facteurs externes


Le roi Guillaume demande l’aide des grandes nations pour rétablir son pouvoir.

1) La conférence de Londres
La réunion de Londres rassemble les diplomates de l’époque. Elle sera capitale pour
le nouvel État Belge.

Ours polaire : la Russie


Cheval : Prusse
Singe : Autriche
Trois états à l’opposition de l’indépendance de la Belgique
Le lapin : la France, pays qui a le plus d’intérêt à la scission.
Le diplomate anglais est considéré comme celui qui a les cartes en main.

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Lara FOULON

Cette caricature donne une belle représentation de ce qui se passe à Londres. Elle
est comparable à la caricature du Congrès de Viennes. On distingue une différence,
voire une opposition, entre les pays décideurs et ceux dont on décide le sort.

Ceux qui décident sont placés au centre autour de la table, et les pays décidés,
comme la Hollande, la Belgique et la Pologne sont attachés à des piquets, voire au
sol.

Les 5 pays décideurs sont, quant à eux, divisés en deux camps opposés et distincts
: d’une part les partisans de la Belgique (hollandais) et au milieu, un intervenant plus
neutre mais qui reste favorable à la Hollande.

La Grande-Bretagne est quant à elle représentée par un renard, l’animal rusé qui
mène un double jeu : l’Angleterre fait semblant d’être contre l’indépendance de la
Belgique et est favorable à la dislocation du Royaume des Pays-Bas car il représente
un véritable concurrent économique. En effet, les Pays-Bas avaient copié le
Royaume-Uni et ont réussi à les rattraper. D’un autre côté, la France et la Grande
Bretagne sont ennemis, ce qui place la Grande Bretagne dans une position ambigüe
vis-à-vis de la France puisqu’elle est en réalité favorable à celle-ci.

La Grande Bretagne est également favorable à l’indépendance de la Belgique à


condition que celle-ci ne se lie pas à la France. Grace à tout ça, la Belgique deviendra
indépendante, la France et la Grande Bretagne obtiennent la dislocation des Pays-
Bas (La France pour des raisons politiques, la Grande Bretagne pour des raisons
économiques) et sont d’accord de signer l’indépendance belge.
Finalement, il n’y a qu’un seul pays qui y soit réellement opposé : la Russie. Elle est
liée par des relations familiales avec le roi Guillaume, et est donc prête, malgré la
distance, à envoyer des troupes en Hollande pour reconquérir la Belgique sur base
de maintenir le Congrès de Vienne. Mais leur attention va être attirée par la Pologne.
Ce territoire avait été annexé à la Russie, et en 1830, il s’est soulevé contre
l’occupation russe. En 1831, les russes n’en ayant toujours pas fini avec la Pologne
et par un enchainement de circonstances, le Congrès de Vienne reconnait
l’indépendance de la Belgique le 31 janvier 1831. C’est donc le résultat d’un certain
nombre de (non)-intérêts entre les nations européennes.

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Lara FOULON

Cependant, la Grande Bretagne impose deux conditions à la Belgique.

1. 1) La neutralité : la Belgique ne pourra s’allier à aucun pays européen ou


étranger, elle doit rester neutres dans les éventuels conflits qui éclateront au
sein de l’Europe. En cas d’agression, les 5 pays ayant reconnu l’indépendance
de la Belgique s’engagent à défendre l’intégrité de son territoire car elle ne peut
le faire seule.
2. 2) C’est la Conférence de Londres qui détermine les limites et les frontières
du nouvel État car cela a un impact international.

2) Le choix du monarque
Pour ne pas de discréditer aux yeux des autres monarchies européennes, il faut
choisir un chef d’État. Mais cela s’avère être un choix difficile puisque la Belgique ne
connait ni famille ni tradition.
a) L’élection du Duc de Nemours
Il faut choisir un monarque d’un autre pays sans pour autant rompre avec les
conditions de la conférence de Londres. Les belges parviennent à former une
assemblée constituante qui a la tâche d’élire le roi belge. Sans véritablement tenir
compte que la Conférence, les congressistes choisissent le Dur de Nemours, qui n’est
autre que le fils de Louis Philipe, roi français.
C’est un mauvais choix évident, cela créé une crise diplomatique entre la France et la
Grande- Bretagne puisque cela promet qu’un jour, la Belgique et la France auront le
même roi à problème de neutralité. La Grande-Bretagne menace alors de mettre fin
à l’indépendance de la Belgique. Louis Philipe envoie une lettre où son fils refuse. La
Belgique nomme un remplaçant, le plus vieux congressiste belge.

b) Le choix obligé d’un Régent


Il exerce les fonctions du roi sans l’être, c’est un intérim. Pendant ce temps, les belges
essaient de trouver un roi qui aurait le soutien des différentes cours européennes. Il
faut mettre d’accord les français, anglais et russes sur une même personne.
Ils demandent alors à Londres de trouver quelqu’un : Léopold, un prince allemand qui

59
Lara FOULON

vit à Londres, veuf inconsolable. Son épouse était l’héritière du trône d’Angleterre,
Princesse Charlotte, fille ainée du roi qui allait monter sur le trône.

c) Le consensus autour de Léopold


Il avait un mariage heureux, mais Charlotte tombe enceinte et décède en même temps
que son fils. Léopold se retrouve veuf, sans poste, et continue à vivre à la cour
d’Angleterre. Autre avantage de ce prince allemand est qu’il est proche de la Prusse
et de l’Autriche. Il a fait la guerre contre Napoléon dans les armées russes et a été
décoré à plusieurs reprises. Il est donc bien vu par la Russie. Il est le personnage
idéal, sauf pour les français. On va donc essayer de le rapprocher de la cour française
en le mariant avec Louise-Marie, fille de Louis-Philippe. De plus, c’est un bon choix
pour la Belgique car il arrive avec un beau carnet d’adresse dans l’industrie. Il lui
faudra du temps pour accepter la Constitution belge qui lui accorde peu de pouvoirs,

mais il finit par accepter le 21 juillet 1831. Il devient le 1er roi des belges.

3) La fixation du territoire
Lancement de l’armée à la reconquête de la Belgique.
Réclame l’intervention de plusieurs grande puissance.
La première est la France.
Guillaume refuse de signer le traité des 24 articles.
Établissement d’un péage sur l’estuaire.

a) Le traité des XVIII articles

60
Lara FOULON

Cette prestation de serment que Léopold accepte est bien vue par tous les États
européens et il négocie lui- même les nouvelles frontières de son royaume et obtient
tout ce qu’il veut : le Traité des 18 articles qui admet à la Belgique le Grand-Duché du
Luxembourg et tout le bassin de la basse Meuse (Maastricht). Grâce à lui, la Belgique
ne doit pas contribuer à l’énorme dette des Pays-Bas : coup de maître de Léopold.

b) L’invasion de la Belgique
Cette réussite un peu trop spectaculaire rend fou de rage Guillaume d’Orange qui a
perdu la Belgique et les 3⁄4 des territoires de son ancien royaume. Il refuse de signer
les 18 articles et lance son armée à la reconquête de la Belgique. Tout près de Louvain
a lieu le premier affrontement entre l’armée hollandaise et l’armée belge. La Belgique
est protégée par les pays signature de la Conférence de Londres. Léopold demande
en plus à son futur beau-père, Louis Philippe de lui envoyer une armée. Guillaume
recule après avoir prouvé la fragilité de la Belgique et négocie le Traité des 24 articles.
Léopold doit négocier avec cette défaite de Louvain, il décide de lâcher le territoire
du Luxembourg et de la Basse Meuse et de payer la moitié de la dette des Pays-Bas.
La Conférence de Londres et ses grands pays sont d’accord et signent avec Léopold.
Cependant, Guillaume refuse, il ne reconnait toujours pas l’indépendance de la
Belgique, qui décide alors de récupérer les terres qu’elle venait de lui céder.
On est dans une situation étrange qui se prolonge jusqu’en 1839, date où Guillaume
accepte enfin.
Cette indépendance de la Belgique est bien fragile et conditionnée de manière très
forte par les intérêts européens. Les circonstances ont joué en sa faveur. Ce n’est à
la base pas un pays viable mais il s’est très rapidement doté d’institutions efficaces
et cohérentes tout en poursuivant un objectif commun.

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Lara FOULON

c) Le traité des XIV articles


Guillaume 1er se voit contraint de replier son armée, mais la conférence de Londres
impose un nouveau traité nettement moins favorable à la Belgique, qui n’a pas su
défendre seule son territoire et donc son indépendance. Par ce texte, le Limbourg
hollandais revient aux Pays-Bas tandis que le Luxembourg allemand est retiré de la
Belgique pour constituer un grand-duché́

dépendant directement de Guillaume Ier. En outre, la dette de l’ancien royaume


hollandais est partagée entre les deux états voisins.
C’est en 1839 que les territoires ont été retiré à la Belgique suite à la signature du
traité des 24 articles par Guillaume suite à son incapacité de combattre seul.

à L’indépendance de la Belgique est donc, assuré une seconde fois.

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Lara FOULON

Deuxième partie : le destin


de l’état Belge

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Lara FOULON

CHAPITRE 1 : UN ÉTAT LIBÉRAL BOURGEOIS 1830-1914

1) La création d’un nouvel état

a) Les élections de novembre : un scrutin démocratique ?


46 000 électeurs, 40 000 inscrits, 29 000 votants
Il faut organiser des élections en vue d’avoir un groupe de représentants légitimement
choisi par les belges.
Les premières élections sont prévues en novembre, en vue de former cette assemblée
constituante, donc un nouvel état belge. Ce n’est pas un scrutin démocratique, il est
essentiellement réservé à des privilégiés. A l’époque, 46000 belges représentent la
population de 4 millions d’habitants. Ceux-ci sont choisis sur une double base, à la
fois censitaire (les propriétaires les plus importants du pays), et à la fois sure base
capacitaire (personne diplômée en humanité).
Sur 46 000 personnes désignées, seulement 40 000 s’inscrivent. En effet, le vote n’est
pas obligatoire. Au final, ce ne sont que 29 000 personnes qui décident d’aller voter.
On peut dire que le tôt d’abstention est élevé face à l’importance de l’enjeu.

b) La commission de préparation de la constitution


14 membres, jeunes, issus de la bourgeoisie intellectuelle.
Cette commission est désignée pour faire un projet de la constitution pour le Congrès
National. Les points forts de ce projet de constitution vont être adoptés assez vite,
comme la plupart des idées de la Déclaration des droits de l’Homme. Ensuite, le
régime parlementaire.

c) Le congrès national : une assemblée conservatrice


(200 membres / 238, formation juridiques, propriétaires)
Les 200 membres du Congrès sont désignés parmi les grands propriétaires terriens,
les nobles, aristocrates, prêtres et une bonne représentation du monde juridique. Il
est équilibré́ entre conservateurs et progressistes, bien que ces derniers ne soient

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Lara FOULON

pas directement représentés. La colonne du Congrès rend hommage à cette


constitution, qui apparait comme métaphore des bases essentielles de l’État belge en
1850.

2) La constitution

a) Les droits et les pouvoirs


Les pouvoirs exécutifs, légilstaifs et judiciaires ne peuvent pas être
dans les mêmes mains, idée de Napoléon, conservée par Guillaume.
Cette colonne place au sommet de l’Etat belge le roi, avec la statue
de Léopold 1er , sans qui la Belgique aurait été beaucoup plus
difficile à reconnaitre internationallement.

ü La séparation des pouvoirs


Elle est représentée, dans le cadre rouge, par les noms
des congressistes qui symbolisent le pouvoir législatif.
L’exécutif est nettement séparé, c’est la logique belge.
ü La centralisation des pouvoirs
L’Etat belge détient tous les pouvoirs et
domine/surveille/contrôle les pouvoirs inférieurs,
c’est-à-dire les provinces. Il a des intérêts supérieurs aux
intérêts particuliers des provinces, et encore plus des communes.
En jaune, on retrouve l’idée de la centralisation : les 9
provinces (flamandes + francophones + brabant ). Il s’agit

du 1er article de la Constitution.


ü La protection des libertés
Enfin et surtout, à la base de l’État : le programme belge.
On le retrouve comme suportant le reste de la colonne : 4 statues, représentants
les 4 libertés fondamentales. La constitution belge met un place un état libéral,
qui va protéger les grandes libertés individuelle, ce que le peuple réclamait en
1830.

65
Lara FOULON

Ces 4 libertés sont :

La liberté de presse : les organes de presse ont toute la liberté d’écrire

ce qu’ils veulent, critiquer le gouvernement comme ils le souhaitent.

Si quelqu’un se sent injurié, il peut porter plainte : délit de presse

jugé en Cour d’Assise avec un jury populaire. Cette liberté de presse

est garantie comme nulle part ailleurs. La Belgique devient le refuge de

journalistes traqués par la police de leur pays.

La liberté de culte : en contrepartie, l’Église catholique n’a plus le monopole

du culte et des croyances. Tous les cultes peuvent s’exprimer dans l’État

belge, ce qui n’est pas le choix de la République Française qui prône la laïcité,

souvent confondue. La Belgique n’est pas laïque mais accepte tous les cultes,

c’est un état pluraliste puisque les différents cultes sont reconnus et peuvent
s’exprimer en public.

La liberté d’enseignement : tout belge a le droit d’ouvrir une école et

d’y enseigner les matières qu’il le souhaite. Ce sont des écoles privées,

aucun financement n’est prévu. L’Eglisé peut rétablir ces collèges.

La liberté d’association : chaque belge peut former un groupe en vue

de défendre des objectifs, tel un parti politique, une société commerciale,

une congrégation religieuse etc.

66
Lara FOULON

b) Une monarchie constitutionnelle

C’est le résultat des deux évolutions dans le passé récent de la Belgique. Comme vu,
la Belgique doit mettre en place un système monarchique, par obligation des états
voisin pour être reconnus comme indépendants. Les belges n’ont, cependant, pas de
très bons souvenirs de leur dernier roi Guillaume Ier, considéré comme un despote,
ainsi que Napoléon etJoseph II contre lesquels il y a eu d’importants soulèvements.

Les congressistes sont pour la monarchie à condition de la cadenasser et de limiter


ses pouvoirs.

Cette illustration représente les différentes caractéristiques du pouvoir monarchique.


On y retrouve les grands symboles de l’autorité royale : le trône, la position royale du
personnage : en avant et debout. La couronne n’est pas à proximité du monarque car
elle appartient au roi mais aussi au peuple. C’est ce dernier qui amène la couronne,
représenté par un personnage aux manches retroussées, un travailleur, homme du
peuple. Ces hommes réfèrent à un principe : la souveraineté́ nationale. Elle est
exprimée clairement sur un des deux socles : tous les pouvoirs émanent de la nation
et le peuple bénéficie des 4 libertés fondamentales. Si elles ne sont pas respectées,
tout s’arrête. Le roi prête donc serment de respecter la Constitution (lois du peuple
belge) et de défendre l’intégrité du territoire national. C’est uniquement après cela
qu’il devient roi.

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Lara FOULON

Dans cette constitution, on retrouve les pouvoirs attribués de manière très limitative
au roi :

• - La sanction des lois (c’est lui qui l’authentifie, tout le reste du système l’élabore et
la conçoit, lui les signe) ;
• - Il nomme et révoque les ministres ;
• - Il commande l’armée ;
• - Il a besoin du contreseing dans tous ses actes officiels/publics, c’est-à-dire
l’accord de ses ministres. En effet, ses actes sont inviolables et incritiquables. Et si le
roi comment un acte négatif, c’est le ministre qui sera attaqué: responsabilité
ministérielle : rendre des comptes au Parlement.

Cependant, le roi est sauf puisqu’il n’a aucune possibilité d’action seul, si ce n’est la
nomination des membres du Gouvernement.

c) Un régime parlementaire

Le pouvoir est incarné par le parlement.

Ça va être le principal sujet des discussion.

Le parlement unique ou bicaméral ?

La chambre des représentants et le Sénat.

Pour être membre du Sénat il faut payer des impôts.

Le privilège permet à l’état belge d’obtenir le soutien des plus grosses fortunes
belges.

68
Lara FOULON

C’est donc un régime très contraignant pour le roi qui n’exerce que les pouvoirs qui
lui sont accordés dans la constitution et nécessite du contreseing ministériel. On voit,
à gauche, le Gouvernement provisoire et le pouvoir mis en place par Léopold, à droite
: la monarchie constitutionnelle limitée.

Chambre des communes + chambres des lords. Cette caricature représente la


conférence des progressistes des composants belges : le modèle britannique à deux
chambres.

Deux tableaux qui représentent la Chambre des Représentants et le Sénat :


Comparaison : il y a plus de luxe dans la pièce de droite que celle de gauche.

Sur le plan de la composition, les représentants sont élus sur une base censitaire
(payer un impôt pour voter) mais il s’agit de la seule restriction. Plusieurs dizaines de
milliers de belges sont électeurs et députés.
Par contre, au Sénat, on rend les élections plus spécifiques : les électeurs sont
comme au Sénat contraint de payer un impôt, ici bien plus élevé, mais de plus, ils
doivent faire partie des 500 plus grosses fortunes immobilières de Belgique. Ceux-ci
ont des privilèges et cadeaux pour leur richesse.

Par contre, dans le système britannique, les membres de la Chambre des Lords sont
des lords, c’est-à-dire qu’ils ont un titre de noblesse, qui prévoit une grande richesse
immobilière. En Belgique, on ne devient pas membre du Sénat par titre.

69
Lara FOULON

Comment justifie-t-on ce pouvoir offert aux plus riches belges ?

Car ils paient plus d’impôt que les autres puisqu’il n’y a pas d’autre impôt en Belgique
que celui basé sur la fortune immobilière, alors qu’aujourd’hui il existe celui basé sur
les revenus. Comme se sont eux qui payent l’État, ils ont un droit de regard sur
l’économie.

De plus, comme ils ont l’expérience de la gestion, ce sont eux qui gèrent le patrimoine
commun, les données etc. En outre, cela garanti aux nouveaux décideurs d’après la
révolution d’avoir le soutien des grosses fortunes et des plus grosses personnalités
du royaume. Ils ont besoin d’appuis et l’achètent en offrant à ces fortunes un pouvoir
politique spécifique. En effet, dans un régime bicaméral, lorsqu’une loi est adoptée
dans une chambre, elle doit m’être aussi dans la 2ème. Il y a 40 sénateurs et 75 députés
: les sénateurs surveillent les lois adoptées par la Chambre et bloque celle qui sont
menaçantes pour leurs intérêts économiques : ils ont un pouvoir de blocage, plus que
d’initiative.

Ce pouvoir donné aux grosses fortunes suscite des débats sur les arts, car certains
députés trouvent ce pouvoir exorbitant. Ce régime parlementaire bicaméral existe
encore aujourd’hui mais le Sénat n’a quasiment plus aucun pouvoir.

Cette Constitution belge est adoptée au début de février 1831 et dès son adoption,
elle fera l’objet d’un véritable culte. On considère ce texte comme parfait, il va être
copié dans les autres pays européens comme un modèle d’État libéral. Ces libertés
offertes aux citoyens avec un pouvoir exécutif limité + le régime parlementaire suscite
l’admiration des révolutionnaires d’autres pays autocrates. C’est un modèle sacralisé.

Ce modèle reste tout de même incomplet car beaucoup d’aspects n’ont pas eu le
temps d’être traités tant la rédaction eu été rapide : pouvoir communaux, provinciaux.
On dit que la constitution est pseudo libérale dans le sens ou les libertés des citoyens
comme celle d’expression est une liberté conditionnée par la richesse : c’est bien
d’être libre mais il est difficile de jouir des libertés sans revenus.

Néanmoins, cette Constitution est vue comme un modèle.

70
Lara FOULON

d) Une œuvre parfaite ?

Cela est bien qualifié par cette illustration :

On représente la Constitution de la manière dont est construit l’État belge.

Elle est divisée en 3 :

Au sommet : la constitution belge avec le texte fondateur du nouvel état.

Au milieu : 3 symboles représentent la Belgique :

• La femme (bien portante, beau visage) ;


• Le drapeau ;
• Le lion (symbole héraldique de la Belgique

des Pays-Bas) ;

En bas, 5 personnes :

• En rouge : ils portent l’État, ceux qui font

vivre la Belgique : travailleurs industriels

et agricoles.

• En jaune : militaire et cavalier qui tiennent

le drapeau : ils protègent des attaques et

défendent l’État des soucis intérieurs.

• En bleu : un magistrat car la Constitution est mise en œuvre et défendue par la


justice.

71
Lara FOULON

Pilier de l’État Belge, indépendante, autonome, magistrats nommés à vie (pas de


pension), n’ont rien à craindre. Le pouvoir politique ne peut influencer les décisions
de la justice. La Belgique est le premier État au monde à garantir une telle
indépendance judiciaire. Bien sûr, elle juge en faveur du Gouvernement et du Roi.

Le monde politique belge considère la constitution de 1831 comme un modèle, une


œuvre parfaite.

Représentation en 3 étages de la Belgique.

La constitution est tout au-dessus de la pyramide.


Au deuxième plan : une femme bien en chaire au visage fin, beau, noble représente
l’état belge sur une assise beaucoup plus forte, stable avec des symboles : le drapeau
belge, le lion.
Au troisième plan : cette femme est supportée par cinq personnages représentants
des réalités différentes.
Sur l’extérieur : des hommes portant une charrue (agriculture) et un marteau
(industrie).
Au centre : un homme qui défend la Belgique, qui détient le drapeau, un homme de
la garde civique.

3) Un pays entre catholiques et libéraux

Les libéraux préfèrent défendre les libertés contrairement à l’Église qui veut en réduire
un certain nombre. Jusqu’à la moitié du siècle, les catholiques impriment leur
influence sur le pays système électoral qui leur est favorable : censitaire, et ne
bénéficie qu’à 1% de la population.

a) Le régime électoral censitaire

Par rapport à ce fondement théorique qu’est la Constitution il va y avoir une évolution


des institutions en fonction d’enjeux particulier. Le premier enjeu est la rivalité qui va
naître rapidement entre deux tendances du monde politique – tendance libérale qui

72
Lara FOULON

protège un maximum de libertés dont la liberté de culte et d’expression – et en face


le milieu catholique sui souhaite faire en sorte que la morale catholique puisse être
diffusé dans l’ensemble de la population parce qu’elle est considérée comme la
meilleure possible pour la société.

Nous sommes dans un régime électoral extrêmement peu démocratique dans la


mesure où la base électorale est très réduite (1%). Le vote est réservé aux hommes
âgés de plus de 25 ans mais surtout pour pouvoir participer aux élections il faut
pouvoir démontrer une certaine richesse immobilière puisque ceux qui paient un
impôt à l’état sur base de cette richesse peuvent participer aux élections et il y a
même un prescrit constitutionnel qui dit que « a le droit de vote seulement ceux qui
paient un cens égal à un minimum de 20 florins » donc un impôt sur les propriétés
foncière. En plus de cela, la loi électorale de 1831 qui vient préciser la Constitution
introduit des conditions supplémentaires qui sont liées à l’endroit où ces propriétés
sont situées, autrement dit les propriétaires qui ont des maisons ou terrains en ville
doivent atteindre un niveau de cens plus élevés que ceux dans les campagnes car on
considère que les biens immobiliers en ville ont plus de valeur que les biens
immobiliers à la campagne.

Ce système censitaire inscrit dans la Constitution que pour participer aux élections, il
faut payer un sens de minimum 20 florins, modifié en fonction des régions. Les
habitants des villes paient plus que ceux de la campagne, pour une propriété
équivalente. En effet, on peut monter jusqu’à 100 florins à Bruxelles.

Ce système privilégie les électeurs des campagnes, là où l’Église est la plus puissante.
Le Parlement et la Chambre des Représentants sont donc essentiellement
catholiques.

b) Un gouvernement unioniste

Se forme alors une union face à Guillaume 1er (jusqu’en 1839) qui n’a toujours pas
reconnu l’existence de la Belgique. A cette époque, les députés font front et ne
veulent pas se désunir en créant des parti politiques. Cet aspect renforce le pouvoir

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Lara FOULON

du roi qui va véritablement choisir ses ministres en fonction de ses intérêts, et non
pas parce qu’un parti les lui impose.

1831, Léopold a toute liberté de choisir ses ministres (c’est là son seul pouvoir) et
choisis donc ceux qui lui signeront le contreseing et légitimeront tous ses actes, c’est-
à-dire les catholiques car ils préfèrent les formes conservatrices du pouvoir. Quand
Léopold arrive au pouvoir, il craint une influence française trop forte. Or, les
catholiques sont plutôt antifrançais. Léopold est donc rassuré car les catholiques
veulent de la même politique que lui.

Cette caricature libérale des années 1840

critique la politique mise en place.

Il faut la voir en lien avec la représentation

iconographique précédente. L’état belge

est à terre, renversé par le Roi qui est assis

confortablement sur une masse de pièces d’or « la liste civile » : son salaire.

Avant chaque début de règne, le Parlement vote le montant octroyé au roi dans la
liste civile, c’est-à-dire les

moyens qui lui sont attribués pour faire fonctionner ses services et sa fonction ;
entretien des njjjnk

bâtiments... C’est d’ailleurs toujours le cas aujourd’hui, le roi n’est pas propriétaire du
palais mais il est mis à sa disposition.

A terre, la Constitution de l’État belge, attaquée par les catholiques qu’on identifie
comme responsables, ici représentés par des rats : cardinaux et évêques. D’autres
rats, non religieux : magistrats/juges (noblesse d’épée, terrière et de fonction) : on
accuse le suffrage censitaire.

74
Lara FOULON

La critique est claire : les libéraux critiques les idéaux de 1830-31 ont été jetés à terre
par le roi pour augmenter ses pouvoirs et sa richesse, et les catholiques et nobles qui
se sont servis au passage.
Cette critique ne va pas rester seulement dans les journaux, elle va être à l’origine de
la création du premier parti politique : le parti libéral.

c) La création du parti libéral

Il est créé à Bruxelles le 24 juin 1846 sur bases des loges maçonniques avec des
éléments majeurs. Les évêques vont le déclarer inacceptables pour les catholiques et
interdire les croyant de s’allier avec ces loges maçonniques, lieu de rencontre et de
libre pensée. Ce parti va devenir un groupe anticatholique qui prône la liberté
d’expression.

1834, Bruxelles, on fonde une université qui sera à la fois autonome par rapport à
l’état, et à la fois indépendante de l’influence religieuse : ULB : université privée,
enseignement or influence catholique.
En réaction, les évêques créent l’UCL : liée à l’Église, dirigée par les évêques.

En 1835, on compte 2 nouvelles universités : Gand et l’ULG. Ce sont des universités


payées par Guillaume et l’État, un enseignement public.

Les loges fondent ces universités et le premier parti politique, libéral, qui remporte
très facilement les élections et obtiennent la majorité des députés/sénateurs au

Parlement. Ceci oblige Léopold 1er à choisir des ministres libéraux.

Ce parti réforme la loi électorale qui avait permis aux catholiques d’être plus
représentés : le montant à payer pour voter est unifié partout à 20 florins, ce qui va
permettre de doubler le nombre d’électeurs et la proportion va passer de 1 à 2 % de
la population, un pourcentage important essentiellement situé dans les villes : riches
propriétaires + entrepreneurs urbains : rafraichit le Parlement. De nouvelles classes
sociales arrivent au parlement. Sans le savoir, les libéraux sont en train de sauver la
tête de Léopold.

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Lara FOULON

d) Les effets de la politique libérale

Cette caricature témoigne de l’augmentation du

nombre d’électeurs : « et bientôt on arrivera au

suffrage universel ? N’importe quoi ».

Les catholiques font là un paradoxe entre un objet,

un calisse (qui dans la religion contient le sang du christ,

sacré). « Le vote en Belgique est sacré comme le sang

du christ, seul l’élite y a accès ».

La religion reproche aux libéraux de vouloir faire voter n’importe qui.

Sur le dessin, le premier à monter l’échelle est un vagabond, suivi d’une femme,
symbole de la stupidité.

Au-dessus, une pancarte : suffrage universel : rassemblement de fous, condamnées


à des peines de prisons, ...

à mentalité des catholiques du 19ème siècle.

Malgré tout, quelques années après la réforme, les catholiques se rendent compte
qu’elle n’était pas si négative que ça. Au printemps 1848, l’Europe entière connait une
vague révolutionnaire : c’est le Printemps des peuples. Il part de Paris, passe par
Rome, Vienne, Berlin, Brague, les Pays-Bas... sauf la Belgique ! alors qu’un des plus
grands agitateur politique y habite : le fondateur du socialisme et du communisme :
Karl Marx, en train d’écrire le Manifeste du parti communiste. Les belges expulsent
Karl. Cette réforme est, partout ailleurs, menée dans les grandes villes par la

76
Lara FOULON

bourgeoise qui a obtenu le droit de vote en

Belgique quelques mois avant.

Ces classes font la révolution, mais donc pas à

Bruxelles. Guillaume se rend compte qu’il est

le seul monarque d’Europe a ne pas tomber du

trône et en est bien content.

Ce miracle assied confortablement la Belgique

parmi les états solides d’Europe, alors que ce pays était marqué par la défaite de
1831.
Conséquences : cela renforce le parti libéral au sein de l’État. Il est créé en vue de
mettre un œuvre un programme politique et a les mains libres pour le faire.

Causes économiques et politiques des revendications.


Le phénomène ne va pas toucher la Belgique et donc d’où le miracle de 1848.
La Belgique va ressortir complètement renforcée de cette épisode.

e) La guerre scolaire

Grâce à la liberté d’enseignement inscrite dans la Constitution de 1831, l’église


catholique domine tout l’enseignement belge.

Loi organique sur l’enseignement primaire (1842), Quasi-monopole de l’enseignement


« libre ».

En effet, dans les villages et communes, l’école primaire n’est pas obligatoire et est
dirigée par le curé du village. Il apprend le catéchisme et parfois, un peu à lire et à
écrire.

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Lara FOULON

Loi organique sur l’enseignement moyen (1851), Création d’un réseau


d’enseignement d’état.

L’enseignement secondaire est principalement enseigné dans les congrégations


religieuses : les collèges. Les Athénées Royaux existent mais tous les jeunes vont
dans les collèges.

L’université principale est l’UCL. L’ULB existe mais n’est pas importante.

A partir du moment où les libéraux arrivent au pouvoir, ils dominent cette influence en
créant un enseignement où la religion n’a plus sa place : la loi de 1851 réorganise
l’enseignement secondaire et créé une multitude d’établissements publics. Le
gouvernement libéral va un peu concurrencer l’enseignement catholique mais surtout,
en 79.

à Renforcement du réseau secondaire.

Loi organique sur l’enseignement primaire (1879), Création d’un enseignement d’état.

Les libéraux décident de frapper un en adoptant une loi sur l’enseignement primaire,
obligeant chaque commune/localité belge à créer une école où l’enseignement est
donné par un instituteur diplomé et où l’enseignement catholique est facultatif (cours
de morale ou religion au choix).

Cette loi est très critiquée et condamnée par l’Église qui parle de loi de malheur.
En réaction, elle soutient ses écoles paroissiales et va se développer une véritable
compétition dans chaque village entre les partisans de l’école communale et ceux de
l’école libre/catholique. Leur but étant d’avoir le plus d’enfants possibles.

à chaque commune est obligée d’organiser un enseignement primaire qui échappe


aux catholiques et dont le cour de religion n’est plus obligatoire.

On assiste à un affrontement entre les deux réseaux d’enseignement.

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Lara FOULON

Des critiques vont alors apparaître entre les deux réseaux.

La caricature de gauche est produite par les journaux anticatholiques.

Les deux personnages représentent : le professeur (prêtre) méchant, bête.

Entre eux deux un fouet faisant état des punitions physiques adressées aux élèves.

On critique l’hypocrisie du catholisicme. Cet enseignement est représenté par deux


bougies éteintes avec « intelligence » et « sentiments nobles » pour prouver que ces
valeurs n’y sont pas développées.

Ils disent que la religion cathique ne vient pas l’instruction des enfants mais le
bénéfice financier.

On accuse les catholiques d’instruire dans la violence : fouet. On ne vise pas la


formation mais la soumission, la discipline.

Présence d’une tirelire pour remplir les caisses des institutions et pas de
l’enseignement. Détournement de fonds pour leur propres objectifs.

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Lara FOULON

La caricature de droite est produite par les journaux catholiques.

Le professeur est représenté par un porc, salleté morale, vicieux : animal qui pratiques
les relations sexuelles indépendament de la procréation, comme l’humain.

On critique le fait que les libéraux instruisent mais n’éduquent pas.

On dit que l’enseignement libéral transforme les enfants en brigands.

On assiste à cette véritable guerre scolaire, représentée ici. Les familles se déchirent
entre partisans de l’école libre et l’école communale. Les employés qui soutiennent
l’école communale sont parfois obligé de mettre leurs enfants dans les écoles libres
pour rester chez leur patron. On refuse de donner la communion, les funérailles etc.
aux les enfants d’école communale : grosse pression catholique.

Cette caricature libérale représente les deux camps s’affrontant.

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Lara FOULON

Les libéraux, à gauche, réclament les grandes libertés, le chef du Gouvernement


défend sa loi de créer des écoles communales dans chaque localité : il tient un
drapeau belge et considère qu’il défend son pays et les valeurs de la Constitution de
1830, comprenant la loi sur l’enseignement.

A droite, le camp catholique vu par les libéraux. On y voit un ecclésiastique, prêtre,


qui brandit le drapeau clérical. L’accusation est donc de dire « vous n’êtes pas de
vrais belges, vous êtes soumis à Rome et au Vatican. Les ecclésiastiques sont
représentés sous les traits les plus défavorables.

CONSÉQUENCES :

Très importantes pour la vie politique belge : Mobilisation catholique et formation


d’un parti :

Cette guerre encourage la mobilisation au sein du milieu catholique qui va très


progressivement former un parti qui remporte les élections en 1884 et qui obtient la
majorité au Parlement. Ce parti va garder la majorité jusqu’à la Première Guerre
Mondiale.
Il ne va cependant pas annuler la loi de 1879 sur l’enseignement primaire et détruire
les écoles communales pour plusieurs raisons, dont l’opposition de Léopold II qui ne
veut pas revivre une guerre scolaire provoquée par la destruction du réseau public.

Intransigeance libérale :

Pour les libéraux, les catholiques ne défendent pas ni des valeurs ni la Belgique mais
le drapeau clérical, c’est-à-dire « Rome est ma patrie », les catholiques défendent
donc Rome, le Vatican et la papauté. Ce ne sont pas de bon belges puisqu’ils
défendent des intérêts qui ne sont pas nationaux mais religieux.

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Lara FOULON

Victoire catholique aux élections de 1884 :

Malgré ce discours, les investissements importants fait par l’état dans la mise en place
d’un réseau d’enseignement communal, lors des élections de 1884 les libéraux vont
être battu par le parti catholique qui a utilisé la guerre scolaire pour s’organiser et
créer des sections locales dans toutes les villes et même dans tous les villages. Cet
élan en faveur du sauvetage en faveur d’un enseignement catholique pour les enfants
a permis la création de ce parti catholique et comme en 1847 le parti libéral avait
profité de son organisation consécutive à sa naissance, en 1884 le parti catholique
profite aussi de cette nécessaire organisation pour vaincre aux élections le parti
libéral. Cette victoire va faire en sorte que la Belgique apparaisse comme une espèce
d’originalité aux yeux de l’Europe et peut être même du monde entier d’avoir un
enseignement primaire qui est aux mains de deux acteurs principaux : les écoles
communales (financées par les communes avec des cours de religion et de morale)
et à côté de ça un enseignement libre (initiative privé mais essentiellement aux mains
de l’église catholique bénéficiant d’infrastructure prêtée ou donnée par des
particuliers comme des nobles ou familles proches de l’église). On a ce doublement
de réseaux d’enseignement qui est une caractéristique de la Belgique au niveau
primaire, et on le verra par la suite, au niveau secondaire et universitaire.

Pacification et renforcement des réseaux :

On assiste alors à une pacification où finalement les belges ont le choix entre les deux
types d’enseignement, le libre étant financé par le parti et le communal état financé
par les communes.

Système unique en Europe : coexistence de deux réseaux d’enseignement.

De manière logique, si ces deux réseaux existent, le Gouvernement les finance toutes
les deux, mais c’est un illogisme propre à la Belgique.

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Lara FOULON

Cette caricature montre la situation après 1884. Le parti catholique au pouvoir


n’abroge pas les écoles communales mais va largement subsidier les écoles, pourtant
‘’non publique’’, du réseau catholique. On voit un beau moine ventru qui profite d’une
manne financière avec ce robinet doré qui est ouvert complètement et laisse tomber
grands nombres de pièces d’argent et d’or. C’est l’illustration de cet enseignement
libre largement subventionner par l’état alors que l’enseignement officiel, laïque,
représenté par cet instituteur tout maigre qui tient tout de même un cahier pour
montrer que c’est l’instruction qui est importante pour lui, n’obtient rien du robinet
nickelé (bouché). Néanmoins il y a juxtaposition des réseaux et donc finalement
coexistence de ces réseaux.

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Lara FOULON

4) Le premier pays industriel du continent

LES PILIERS DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

Cette gravure est publiée dans les années 1950.

Étape entre une Belgique majoritairement rurale à une Belgique industrielle.

La gravure reprend les quatre facteurs :


• Absence de capitaux (carré bleu) : la bourgeoisie investie son argent dans la
construction via les capitaux.
• Bâtiments permettant de descendre dans les fosses (rectangle noir) : les deux
bâtiments révèlent le gisement de charbon dans le sol.
• Locomotive, réseau de chemin de fer (rectangle vert) : permet le transport de
matériaux lourds à travers le pays.
• Habitation ouvrière (rectangle rouge) : main d’œuvre, population très peu
rémunérée.

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Lara FOULON

a) Les capitaux financiers

L’existence de l’état belge est compliquée dans les années 1830.

Trois étapes importantes après le démarrage difficile de la Belgique :


• Coup d’état à la société générale : société d’origine hollandaise qui garantissait
les terrains en Belgique va être belgicisée et va continuer sa mission. Les
capitaux vont toujours être prêté pour faire évoluer l’industrialisation. La
société générale va être propriétaire de nombreux charbonnages en Wallonie.
• Création de la banque de Belgique : banque destinée à recevoir les capitaux
investis en Belgique. Elle a pour mission d’inviter les investisseurs.
• Léopold Ier, roi des belges : apporte à la Belgique son carnet de contact
international dans les banques. Beaucoup de banques privées vont prêter leur
argent à la Belgique ce qui fait que Bruxelles va devenir la place financière
importante.

b) Les ressources charbonnières

Le charbon est présent en grande quantité en Wallonie et va attirer de plus en plus


de villes qui en ont besoin. Des usines viennent s’installer près des mines de charbon
et vont se développer dans diverses secteurs comme dans la sidérurgie et la verrerie.
Des usines de textiles sont également très présentes

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Lara FOULON

Toutes les mines de charbon vont modifier le paysage (le pays noir).

Cette usine va devenir le siège social.

c) Le réseau de chemin de fer

Le réseau de chemin de fer vient répondre à un soucis de la Belgique car le point fort
du port d’Anvers est diminué par le contrôle de passage des hollandais.

Le chemin de fer va permettre le transport des matériaux lourds.

On va prendre exemple sur l’Angleterre (Manchester et Liverpool).

En 1834, l’état belge décide de financer le placement de ce chemin de fer qui relie les
grandes villes belges et puis de l’étendre jusqu’aux frontières afin de permettre le
transport en dehors de la Belgique. On va passer de 500 km en 1845 à 3500 km en
1875. L’ensemble du territoire belge est connecté avec lui-même mais également
avec ses pays voisins.

Cela va également permettre un vrai savoir-faire belge. Il y a dans la construction de


ce chemin de fer un réel défi.

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Lara FOULON

d) La main d’œuvre bon marché

• Une main d’œuvre abondante

Elle est très forte de par sa densité : 130 habitants par km2.

Le monde industriel propose du travail sur l’ensemble de l’année comparé au travail


agricole ou là il y a des saisons.

Les travailleurs belges se ruent dans les zones industrielles.

Les salaires sont très bas. Et oblige que l’ensemble de la famille travaille.

L’arrivée des femmes et des enfants sur le marché du travail va encore plus accentuer
la baisse des salaires.

• Une main d’œuvre enfermée

Travail dans les usines qui sont enfermés dans les mines.

La main n’œuvre n’a aucun droit sur son travail. Le patron est seul maître de tout.

• Une main d’œuvre exploitée

C’est donc une main d’œuvre complètement exploitée avec aucun droit et un salaire
plus que bas.

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Lara FOULON

Aucun jour de congé, des journées de travail qui comptent 12h. le travail s’arrête
quand la lumière du jour disparaît pour laisser place à la nuit.

Un deuxième scandale est le travail précoce des enfants dans des secteurs
particuliers.

Article 6 de la Constitution :
« tous les belges sont égaux devant la loi ».

Cette caricature présente les conditions


de vie des travailleurs comparés aux
conditions de vie de la bourgeoisie.

Elle dénonce les conditions de travail dans


les usines.

Elle représente deux mondes bien distincts.

Une population belge qui a l’impression


d’être marginalisée et de ne pas faire partie
de la population belge.

Les métiers dans les villes sont aussi difficiles que ceux dans les usines et dans les
mines.

La caricature présente les conditions de travail insuffisantes pour assurer des


conditions de vie saines en montrant une femme qui lave son enfant affamé dans de
l’eau sale.

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Lara FOULON

En contraste de ces conditions de vie très difficile, on voit un homme costaud qui ne
fait rien, qui ne travaille pas et qui reçoit des provisions, de la nourriture en ne faisant
rien.

Le personnage qui est représenté sur cette caricature est le premier ministre qui est
à la tête de l’état belge et ne fait rien pour changer les conditions de vies des belges
pauvres.

Le ministre ne veut pas prendre ses responsabilités face à la situation.

Cette caricature représente la situation de la population ouvrière en Belgique et l’action


menée par le pouvoir politique pour l’améliorer : inaction.

Cette caricature d’origine ouvrière des années 1860 montre cette fracture qui existe entre la
majeure partie de la population ouvrière en marge de la société et la population en
opulence. On analyse un effet miroir entre les conditions de vie ouvrière et celle de l’élite
socio-politique.

Dans le cadre de ce développement industriel, des usines / cheminées en dessous desquelles


des hommes travaillent péniblement. Ce travail est insuffisant pour manger à sa faim. On y
voit une femme laver son enfant dans une bassine, alors que celui-ci se jette sur des restes.
En bas, au milieu, on mandie. Le rectangle jaune montre une personne au chevet d’une
personnalité : une ouvrière qui sert une classe supérieure.

Pourtant, dans le rectangle bleu à gauche, la nourriture de luxe est abondante. Le


personnage ne se lave pas dans une bassine mais dans un un bassin en or. Ce personnage,
c’est le chef du Gouvernement de l’époque, Walthère Frère-Orban, premier ministre, en
charge des finances. Il est peint sous les trains d’un personnage biblique connu, Ponce Pilate,
général romain, qui a la possibilité de sauver le christ, accusé par les juifs, et au final, ne le
sauve pas. Pour se dédouaner, il dit : ce n’est pas de ma faute, je ne peux rien faire ». En
réalité, il pouvait puisque qu’il était le plus puissant d’Israël.

Métaphore : ici, le chef du Gouvernement a les moyens d’aider les ouvriers mais il dit : « il
est vrai que la mysère est grande et que la société souffre, mais que pouvons-nous ? L’état
est impuissant ». Pronconé lors d’un disocurs politique à la chambre, sous ce dessin qui
prouve le contraire.

Fondamentalement, rien ne change parce que le pouvoir politique n’essaie pas d’améliorer
la situation ouvrière. En effet, celle-ci n’est pas électrice et n’a aucun impact sur le plan
électoral.

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Lara FOULON

5) La naissance du mouvement flamand

a) Une Belgique francophone

Le français est la langue la plus utilisée et qui est une langue internationale encore
très importante au niveau international.

A côté de ça, il y a une variété de dialectes locaux (le wallon).

Et dans le nord du pays, les dialectes flamands sont également très nombreux.

C’est le français qui est utilisé comme langue d’usage dans les institutions or la
constitution ne prévoit pas de langue nationale mais prévoit qu’il y ait une liberté des
langues.

L’indépendance est prononcée en français et la constitution est dans un premier


temps rédigée également en français et tout naturellement le français devient la
langue officielle mais également aussi en rébellion face au gouvernement de
Guillaume Ier.

Les cours et tribunaux travaillent également en français quel que soit le territoire
même en Flandre, c’est le français qui est utilisé ?

Dans l’enseignement, les universités, collèges et athénées ne proposent que des


cours en français.

Le français est la langue du parlement, des administrations au niveau centrale mais


aussi au niveau des provinces et des grandes villes.

90
Lara FOULON

b) Une langue flamande

La population va réagir différemment selon le nord ou le sud du pays.

Dans le sud du pays, le patois reste dans le cadre familial mais dans le professionnel
le français reste majoritaire.

Mais dans le nord du pays, s’installe une craindre de voir disparaître le passé glorieux,
la culture, le patrimoine flamand.

Ce sont des écrivains, des artistes, des intellectuels qui vont se regrouper pour porter
attention à cette culture flamande qui est écrasée par l’omnipotence du français.

Un mouvement radicalement patriote va se rassembler et se mettre d’accord sur une


langue : le néerlandais académique et va devenir international également.

Ce mouvement considère que ce qui est typiquement belge est la culture flamande.

Ce mouvement se considère plus belge que les belges sachant parler le néerlandais.

Cette image va devenir la couverture


emblématique d’un roman flamand.

Le mouvement revendique une égalité de


traitement afin qu’elle soit accessible aux
enfants dans l’enseignement.

Caricature du premier mouvement flamand : page

titre du romain de Conscience, dessiné par Gustave,

un artiste belge nationaliste convaincu. On y voit

91
Lara FOULON

omment se perçoit le mouvement flamand : le lion,

symbole de la Belgique et des Flandres, sur ses gardes, défensif.

Il revendique à droite en rouge, un enseignement flamand, représenté par des enfants, car
la langue doit continuer à être apprise par les plus jeunes ;
La justice, la balance : les deux langues doivent être sur un même pied d’égalité.

Ce premier mouvement a des certaines


faiblesses.

Ce n’est pas le peuple flamand qui est visé


dans son ensemble mais limité à la bourgeoisie,
à une infirme partie des flamands.

Les revendications sont de types culturelles.

Il y une division au sein du mouvement :


libéraux et catholiques.

Les résultats que parviendront à obtenir le


mouvement seront petits et pas d’une très
grande importances.

Mais on voit apparaître trois lois fondamentales sur l’usage des langues en Belgique.

Cette caricature est l’affiche d’un gala pour l’association Davids Founds fondée par un
intellectuel flamand, David à tendance catholique et dont l’objectif est la défense de la
culture flamande. Le menu représente les symboles de cette association.

Au milieu : le roi David, personnage biblique de l’Ancien Testament, souvent identifié dans
l’iconographique chrétienne avec une lyre.
Les objectifs ne sont ni politiques ni économiques mais culturels. Ils visent à défendre la
langue flamande.

92
Lara FOULON

c) Les premières lois linguistiques

En 1873, la première lois linguistique concerne l’usage du néerlandais dans les cours
d’assises et tribunaux correctionnels se trouvant en Flandre.

En 1878, la deuxième loi linguistique concerne l’usage du néerlandais dans


l’administratif.

En 1883, la troisième loi linguistique concerne l’usage du néerlandais dans certaines


branches de l’enseignement moyen.

Cette caricature reflète le


mécontentement des flamands qui revendique
des choses qui ne devraient même pas à avoir à
revendiquer.

Les trois personnages rabotent la constitution.

Cette caricature révèle la frustration flamande dans

les années 1880.

On y voit 3 personnalités mises en évidence :


- Un député catholique flamand à gauche Coremans ;
- Deux ministres : Rogier, chef du gouvernement, et Raba, un ministre de la justice.

Les deux ministres travaillent sur une planche de bois sur laquelle est écrit « Loi Coremans »,
un projet de loi pour corriger un nouvel abus linguistique. Les ministres rabotent l’effet de la
loi, alimentés par un amendement (projet de modification, correction, adoucissement de la
mesure proposée). Coremans se plaint toujours de l’attitude réductrice qu’adopte le
Gouvernement par rapport aux propositions de lois en faveur de la culture flamande.

Autre caractéristique commune des ministres : ce sont des avocats ; le monde judiciaire très
conservateur par rapport aux demandes flamandes d’utiliser cette langue dans le judiciaire
en matière pénale. Donc même si la loi est votée et rabotée, elle n’est pas toujours voire
jamais mise en œuvre, ce qui est dû aux résistances.

93
Lara FOULON

En 1898, la loi de l’équivalence est adoptée.

On va reconnaitre une équivalence théorique dans les textes.

La publication des lois est faite dans les deux langues.

Dans les faits, la prises de paroles au parlement constitue encore


des problèmes. Les institutions, l’armée, la diplomatie, le roi
n’utilisent encore que le français.

d) De nouvelles revendications

Le mouvement va changer de tête et vient avec


de nouvelles revendications qui
progressivement sont de moins en moins
patriotiques.

C’est la volonté d’avoir une université dans laquelle


le flamand ne sera la seule langue utilisée.
C’est l’université de Gand.

Le but est d’avoir un lieu de développement de la


culture flamande.

La deuxième revendication est l’unilinguisme territorial.

Ces revendications vont être ressentie comme une menace, une hostilité vis-à-vis
d’une situation de fait pour les francophones.

94
Lara FOULON

Cette situation provoque la naissance en réaction d’un autre mouvement culturel qui
est un mouvement wallingant ayant pour origine la peur d’une diminution d’un
avantage à atteindre un certain nombre de carrières.

Il a une craindre d’une Belgique bilingue. Que les francophones perdent leurs emploi
à cause de la barrière de la langue. Les francophones se retrouveraient alors en
minorité.

Les francophones vont passer en position de résistance.

Une autre menace est celle aussi de voir une culture flamande s’imposer avec ses
caractéristiques comme la culture belge.

En 1912, ils écrivent une lettre au Roi.

Jules Destrée sera le premier à parler de fédéralisme chez un wallon francophone.

Une Belgique qui ne pourra pas avancer et évoluer parce qu’elle est freinée par un
conservateur flamand.

95
Lara FOULON

6) De la question sociale au suffrage universel

a) Le mouvement ouvrier

Le mouvement ouvrier va avoir un certain nombre d’initiatives mais ne vont pas avoir
de grand impact sur la suite de l’histoire.

3 grands types d’initiatives :


• Initiative bourgeoise : des enquêtes sont menées pour mettre en lumière le taux
de mortalité dans les classes ouvrières, la vie des enfants. Le paternalisme : le
but est d’améliorer les conditions de vie des ouvriers. Il y a une mise en place
d’œuvres caritatives par les patrons des usines. D’autres vont proposer des
systèmes utopiques ou les ouvriers vont participer à l’organisation d’une
entreprise.
• Initiative ouvrière : volonté de s’unir entre collègue pour faire face à la situation
et c’est de là que naît le premier syndicat dans les entreprises de textiles. A
l’époque les grèves étaient interdites par le code pénal. Une coopérative va
ensuite être mise en œuvre, un regroupement de plusieurs travailleurs pour
permettre l’achat de matières premières ensemble.
• L’association international des travailleurs : création à Londres par Karl Marx
en 1864 ayant pour objectif de réunir les travailleurs et ouvriers en vue
d’augmenter le renforcement des travailleurs et pour faire pression sur le
système. Elle va avoir comme impact de mieux organiser la classe ouvrière
mais de la politiser aussi.

96
Lara FOULON

Caricature ouvrière des années 1860.

Intervention des forces armées contre un


mouvement ouvrier révolté.
Les gendarmes ont pour ordre de tirer, foncer dans
le tas et si victimes il y a c’est la faute du
mouvement et pas des gendarmes.
Les grévistes et manifestants survivants sont
conduits jusqu’au tribunal.

L’efficacité de cette action est nulle car soit ils sont


tués soit ils sont emprisonnés.

Aucune réforme ou amélioration de la situation des ouvriers.

b) Un parti ouvrier

En 1885, est créée l’action politique via un organe,


‘le parti ouvrier belge’ à partir des différentes
associations qui ont pour objectif de défendre
les travailleurs.

1) Le bonheur universel : rayon de soleil constituant un


objectif le plus lointain et le plus attirant, le soleil qui
se lève, la journée qui commence, la volonté d’une
nouvelle air.
2) La république : la devise de la France, la devise d’un
régime politique.
3) La lutte des classes : lutter contre les riches.
4) L’instauration du Suffrage Universel : le moyen pour
lutter contre les classes.
5) La fin des inégalités : fin du système électoral censitaire, plus de personnes
privilégiées.

97
Lara FOULON

La crise des années 1880 :

Elle est très violente et ressemble un peu aux journées révolutionnaires de 1830 qui aurait
pu aboutir à un résultat semblable, mais cette fois elle sera différente et déterminante sur
l’obtention à terme du suffrage universel.
Cet évènement éclate de manière fortuite en 1886. C’est une période économiquement
compliquée : après presque 1⁄2 siècle de croissance industrielle, on assiste à une crise de
production internationale. Les modèles britanniques et belges ont été copié par les autres.
Résultat : trop de produits métallurgiques et de charbon sur le marché : le patronat licence
ou cesse son activité. Cette crise a un coup social très important et une diminution subite de
la qualité de vie.

L’anniversaire de la commune :

On fête le 15ème anniversaire de la commune de Paris qui avait pris le pouvoir de la capitale
pendant plusieurs mois.

La répression sanglante :

Cet anniversaire évolue en une manifestation beaucoup plus grande et entraine une série de
grèves dans tout le bassin industriel wallon. Les charbonnages et usines cessent, les ouvriers
se retrouvent à la rue pour créer des barricades etc en réclamant l’amélioration de la
situation. Les autorités locales sont submergées et font appel au gouvernement national. Le
ministre fait intervenir l’armée pour nettoyer les rues, menée par à un Général aux
méthodes brutales. Il va faire des dizaines de morts. Ce nettoyage est salué par les députés
belges, libéraux et catholiques, mais suscite, une fois le calme revenu, une prise de
conscience politique.

La prise de conscience politique :

Si les classes populaires se sont manifestées aussi violement et si un évènement


révolutionnaire est possible, c’est qu’il est peut-être important de se pencher sur leur réalité
de vie.
En 1887, dans la foulée ; on met sur pied une Commission d’Enquête qui va étudier les
conditions de travail des classes ouvriers et obtient un mandat comparable à celui d’un juge
d’instruction. Résultat notable. Pendant ce temps, le POB reste groggy suite à la violence de
la répression politique dont témoigne cette caricature de James S date de 1886.

98
Lara FOULON

En 1886, est prévu une festivité au sein de la classe ouvrière pour fêter le quinzième
anniversaire de la commune.

C’est une période de crise économique compliquée pour les industries.

Les festivités vont tourner aux émeutes. Le gouvernement face à cette révolte va
envoyer l’armée sur place car les simples gendarmes ne suffisent plus.

La répression va être extrêmement sanglante et une intervention brutale qui aboutit


au final à la remise au pas des ouvriers et qui aboutit aussi à une certaine prise de
conscience.

On peut parler d’une prise de conscience politique.

Caricature représentant deux mondes différents qui s’affrontent.

99
Lara FOULON

Trois revendications sont écrites sur le drapeau rouge :


• Le suffrage universel
• L’instruction obligatoire et gratuite
• Service militaire : inégalité finie entre pauvre et riche pouvant acheter leur place
et se faire remplacer par un pauvre qui lui ne savait pas payer.

Face à cette révolution, l’état réagit de la même façon, il envoie les militaires.

Léopold II est représenté tout au-dessus de la peinture, puissant comme dieu le père
qui sort du ciel. Il apparaît avec des lunettes comme s’il ne voyait pas ce qu’il se passe
et surtout ne fait rien pour améliorer cette situation dont la révolution est illégitime.

Cette insurrection de 1886 va entamer progressivement un changement d’optique à


l’intérieur même du parti politique belge.

c) La réforme électorale

Cette situation conflictuelle est éclairée mais les résultats de l’enquête qui démontrent sans
surprise la situation scandaleuse dans laquelle est la pop ouvrière, système d’enfermement
juridique, salaires trop bas, misère des familles, danger condition de travail.

On révèle au monde politique la gravité de la situation. Ceci est encore renforcé par la prise
de position du pape qui appelle l’ensemble des catholiques à en prendre conscience : lettres
Rerum Novarum, au moment où le Gouvernement est unanimement aux mains de catho
rend les choses plus faciles.

En 1893, s’ouvre un débat sur la possibilité de modifier la constitution et le système


électoral. C’est un débat très difficile puisque n’y prennent part que les députés élus sur
base du système censitaire : ils sont invités à changer le système qui leur a permis d’être élu.
Finalement, le Gouvernement adopté une modification de la constitution qui prévoit la
suppression du sens électoral pour un système plural.

100
Lara FOULON

a) Le vote plural

Au final, le parlement vote pour modifier la constitution et instaurer le vote plural.


Finalement :
1 voix à homme de 25 ans ou plus
+ 1 voix à homme de plus de 35 ans étant père de famille et propriétaire
+ 2 voix à diplômé

En 1893, 850 000 électeurs disposant d’une voix et 520 000 ayant au moins 2 voix.

La majorité populaire ayant une voix vont dominer les électeurs ayant au moins deux
voix.

b) Le vote obligatoire

Le vote est rendu obligatoire pour enlever la possibilité de certaine personne de faire
pression et d’empêcher certaine personne à aller voter.

c) Le nouveau sénat

Il est réformé mais reste dans les faits une chambre où la richesse financière, et non
plus seulement patrimoniale, attribue des privilèges aux sénateurs.

101
Lara FOULON

d) Les conséquences politiques

L’arrivée de députés socialistes – ouvriers à la


chambre.

Ils vont avoir une attitude beaucoup moins calme


et s’exister sur le pupitre.

L’ambiance à la chambre devient totalement


différente avec un choc culturelle avec les
différentes classes.

Ce qui va changer, c’est la distribution des forces


politiques à la chambre.

Les trois grands partis obtiennent chacun des


milliers de voix mais reste en tête le parti

catholique. Suivi par les libéraux puis ensuite les


socialistes.

Les catholiques vont obtenir plus des 2/3 des


sièges.

Ce système est encore majoritaire mais va


plus tard devenir un système de représentation
proportionnelle des sièges.

Mais cela va avoir un impact quant à la formation


d’un gouvernement.

102
Lara FOULON

1902 : agitation et échec 1912 : alliance électorale et échec

Les deux caricatures montrent les deux stratégies du parti ouvrier belge dans cette
recherche du pouvoir belge.

Une lutte qui est dure avec une nouvelle arme : la grève générale.

En 1912, de nouvelles élections confortent la majorité du parti catholique.

Caricature qui se moque des monstres politiques avec plusieurs voix.


Le but est de renverser le parti catholique avec l’alliance du parti libéral et du parti
socialiste.

1902 : agitation et échec. Les élections suivantes renforcent la position du parti catholique
(conservateur), qui est contre les violences commises dans la rue. Cette agitation est illustrée
par la 1ère caricature où Manneken-Pis, avec un bonnet phrygien (aspect populaire et
républicain, antithèse de la couronne), se soulage sur les classes sociales adverses,
caractérisées par leurs couvre-chefs habituels et les électeurs à plusieurs voix.

En 1912, alliance électorale, au-dessus : symbole socialiste habituel : soleil levant, nouvelle air
de bonheur rendue possible, non plus par la seule action du POB mais, par l’alliance entre le
POB et le libéral. Plus de chapeau à haute forme, on limite les distinctions.

103
Lara FOULON

Les deux doivent s’unir pour obtenir le résultat visible dans la partie inférieure : la fuite des
religieux, on les voit arriver à la frontière Adieu. « Vivre la délivrance ». De chaque côté, les
deux slogans qui sont devenus les valeurs / objectifs de chacun des deux partis :

- SU pour le POB ;

- Instruction obligatoire pour les libéraux ;


Cette alliance va échouer car certains libéraux n’en veulent pas.

L’alliance ne permet pas un changement politique et tant même vers une défaite et le
libéraux viennent à conclure que leur alliance devient dangereuse.

C’est la mise en place d’une législation antisocialiste.

Caricature qui corrige des abus plutôt que de modifier complètement la situation.
Elle critique la législation mise en place.
On y voit différents acteurs : Léopold II au milieu, et à gauche, 3 représentants des classes
possédantes appuyant sur le plateau chargé d’éléments lourds pour la classe populaire : les
taxes, impôts...
De l’autre côté, ce qui est censé améliorer la situation : les réformes représentées par un
nuage, du vent.

104
Lara FOULON

Les réformes :

• - 1887 : Truck système : Moyen permettant au patronat de payer les ouvriers en

nature et pas en salaire. Les mineurs étaient par exemple payés avec du charbon.

• - 1889 : travail enfant : interdit dans certains métiers et notamment dans les mines

sous-terraines.

• - 1903 : accidents travails : l’employer doit payer l’ouvrier victime d’un accident

pendant la durée de son incapacité.

• - 1905 : repos dominical : jour de congé, dimanche, mais non payé.


• - 1914 : obligation scolaire : oblige tous les enfants à suivre une instruction jusque

14 ans et donc interdit le travail.


Pour l’essentiel elles sont confirmées comme largement insuffisantes.

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Lara FOULON

CHAPITRE 2 : UN ÉTAT DE TRANSITION (1914-1951)

1) La grande guerre

Pour la Belgique, le conflit va commencer en août 1914.

L’empereur d’Allemagne demande à la Belgique de laisser passer ses troupes allemandes


pour aller attaquer la France mais celle-ci a un devoir de neutralité et refuse à l’armée
allemande l’entrée du territoire. Suite à cet ultimatum la Belgique va se faire envahir le 2
août 1914 et va s’en suivre des combats disproportionnés entre la meilleure armée du
monde que sont les allemands, avec des combattants extrêmement bien préparés et
équipés, et la pire armée du monde que sont les Belges qui se pense protéger par cette
fameuse neutralité, quelques centaines de milliers d’hommes essentiellement issus de la
classe populaire, équipé de manière désuète. Très rapidement l’essentiellement du territoire
est envahis sauf une toute petite bande de terrain tout à fait à l’Ouest protégé par une
énorme inondation provoquée par les éclusiers belges.

L’Allemagne décide d’attaquer la Belgique toujours protégée par la neutralité. Elle va


essayer de le faire en déguisant ses réelles intentions. L’Allemagne va menacer la
Belgique pour pouvoir atterrir en France. Mais la Belgique refuse de laisser
l’Allemagne traverser son pays et décide de s’imposer à cette décision.

Par conséquent, l’Allemagne envahit brutalement et rapidement la Belgique.


Des troupes françaises et anglaises viennent défendre le territoire.

Ce sauvetage in extrémiste n’empêche tout de même pas l’Allemagne d’envahir le reste du


pays et de le gouverner selon ses enjeux. Avant tout, l’Allemagne décide d’exploiter le pays
au maximum et dans un second temps de désunir le pays afin qu’une fois la guerre terminée
garder quelque chose du territoire belge. Une des façons de désunir cette population, qui
montre un nationalisme inattendu au début, est d’aider les partis de la population qui avaient
des revendications non écoutées avant la première guerre mondiale. L’occupant allemand va
viser la population flamande et la population ouvrière. D’autant plus qu’à cette période la
Belgique se retrouve coupée du monde extérieur des suites d’un blocus économique alors
qu’elle vivait essentiellement d’importations financées par ces très nombreuses exportations,
elle ne reçoit plus de matières premières et elle est affamée. Un moment avant que des pays
étrangers lui viennent en aide comme les Etats Unis par exemple.

106
Lara FOULON

Les États-Unis vont nourrir la Belgique durant une bonne partie de la guerre.

Les États-Unis sont encore neutre.

La rupture de l’union sacrée : Flamenpolitik et Frontbeweging

FLAMENPOLITIK

ACTIVISTES MINIMALISTES

Le point important qui va avoir un impact sur l’unité du pays c’est la Flamenpolitik mise en
place par l’occupant allemande. Cette politique pro flamande vise à offrir au mouvement
flamand ce qu’ils voulaient avant la guerre.

Par rapport à cette politique davantage aux flamands, le mouvement flamand va se


positionner essentiellement en deux ailes :

Activiste :

Aile, très minoritaire, va accepter les propositions allemandes et même collaborer à leur
mise en place. Ils sont acteurs de cette politique pro flamande. Cette politique pro flamande
offre une université flamande en Flandre dès 1916 à Gand. La majorité des enseignants
refusent d’y adhérer et seul une minorité d’enseignants et d’étudiants vont y suivre les
cours. Cette université est très mal considérée dans le pays et on va l’appeler « l’université
Von Bissing », du nom du général qui gouverne la Belgique au nom de l’empereur
d’Allemagne. Les Belges se moquent donc de cette université.

En 1917 les allemands créent un parlement flamand en Flandre qui est le « Raad Van
Vlaanderen » et qui est composé de député désigné n’ont pas suite à des élections mais
suite à des assemblées locales. Ce conseil va proclamer en 1918 l’autonomie de la Flandre.

Tous ces acteurs sont des collaborateurs activistes de cette politique pro flamande mise en
place par les allemands et qui sont majoritairement mal vu par la population belge et
flamande parce qu’ils profitent essentiellement matériellement de cette situation car ils ont
des vivres alors que le reste de la population vit pratiquement dans la famine.

107
Lara FOULON

Minimalistes:

Ils vont rejeter les ordres du gouverneur allemand, ne pas s’inscrire dans les réformes
offertes aux flamands et vont garder leur loyauté patriotique mais ils vont faire pression au
sein du gouvernement qui a pris la fuite et qui s’est exilé en France. Ils vont obtenir du
gouvernement belge réfugié en France des réformes qui devront être tout de suite mise en
application dès la paix revenue, le retour à l’indépendance. Ces réformes tournent surtout
autour de l’égalité linguistique entre le français et le néerlandais sous deux formes : soit sous
la forme d’un bilinguisme sur l’ensemble du pays soit sous la forme de l’unilinguisme
régional (une seule langue dans un territoire linguistique, flamand en Flandre, français en
Wallonie et le bilinguisme à Bruxelles). Cette partie du mouvement est largement
majoritaire par rapport à la première et elle est largement soutenue par la population.

À côté du Flamenpolitik un deuxième mouvement prend vie et a lieu sur le front, le


Frontbeweging. La partie du territoire belge qui est protégé par les inondations a derrière
elle des tranchées construites par l’armée belge et qui y est installée.

Dans ces troupes on trouve de plus en plus de volontaire souvent issu de classe plus aisée de
la population qui parviennent à rejoindre l’armée en prenant d’énorme risque. Parmi ces
combattants qui combattent sur le front, il y a des flamands qui sont choqués par un état de
fait au niveau de l’armée belge : les ordres sont essentiellement donnés en français, par des
officiers qui sont très majoritairement francophones. Il y a donc une habitude francophone
dans l’armée belge mais les jeunes flamands qui ont pris des risques pour rejoindre l’armée
et défendre le pays vont revendiquer une modification de ses éléments et il va y avoir des
revendications linguistiques derrière le front.

Mais à l’armée on ne discute pas des ordres et encore moins en temps de guerre et ces
revendications sont balayés par l’état-major. Néanmoins un certain nombre de combattant
ne veulent pas faire cesser leur revendication et celles-ci vont même être recouplée dans les
années 1916-1917 à des revendications pacifistes comme on en voit dans toutes les armées
européennes à ce moment-là suite à un ras le bol de la guerre. Il va y avoir des mouvements
de contestation vis-à-vis de la position de supériorité du français et vis-à-vis de la guerre en
général.

Le parti frontiste nait et il se dote d’une devise : AVVVVK (Alles voor vlaaderen, Vlaaderen
voor Kristus). Il se veut anti-francophone et antimilitariste, où le français est associé à
l’armée et donc à la guerre. Ce mouvement est de plus en plus virulent vis-à-vis de la
hiérarchie et on assiste à des répressions, qui elles, vont entrainer un radicalisme parmi le
frontiste qui devient encore plus anti-francophone. On voit arriver un certain nombre de
revendication institutionnelle, il y a une volonté d’autonomie de la Flandre. Dans ce contexte
là on arrive à voir des liens entre activistes et frontistes ce qui fait des frontistes au sein
même de l’armée belge des traîtres qui seront après la guerre très lourdement réprimé qui
fera se développer encore plus ce sentiment d’anti-belge.

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Lara FOULON

Création en 1916, d’une université exclusivement flamande à Gand.

Pour faire fonctionner cette université, le pouvoir a besoin de gens et obtient l’appui
des ‘activistes’ qui va activement collaborer avec l’Allemagne.
Le projet est un échec car peu d’étudiants vont s’inscrire dans cette université.

On a un premier succès de la presse flamande financer par l’Allemand.

En 1917, c’est la création d’un parlement flamand. Ce conseil n’est pas composé sur
bas électoral. Ce sont des assemblées qui désignent des gens.

La réforme institutionnel est très mal vue par l’ensemble de la Belgique.

En 1918, ce conseil des Flandres va même aller jusqu’à proclamer l’indépendance de


la Flandre et donc terminé la Belgique.

Pendant la période de la guerre, une grande partie continue à réclamer une place
prépondérante pour la langue flamande et réclame pour l’après-guerre tout un tas de
réformes linguistiques. Ce mouvement va être appelé les minimalistes.

Se développe alors le ‘frontbeweging’. Il naît d’un constat douloureux.

Au sein de l’armée belge, un certain nombre de jeunes hommes issus de classes


cultivées instruites sont frappés, déçus par l’inégalité de l’armée belge.

Un fossé va se creuser et le rôle de l’aspect linguistique y joue un rôle majeur.

109
Lara FOULON

Activisme ≠ frontiste

L’unionisme de guerre se révèle dans différents secteurs notamment de la politique.

Face à ces facteurs de distanciation au niveau des différentes communautés en Belgique on


assiste au contraire à un unionisme de guerre, c’est-à-dire la volonté, pour le monde politique
en tout cas, de rester uni face aux dangers de l’extérieur.

Il va y avoir une nouvelle perception du parti des ouvriers.

Au niveau du gouvernement, qui était uniquement catholique depuis 1884, il est décidé de
l’ouvrir aux autres formations politiques ayant des élus au Parlement (libéral/socialiste). Ce
gouvernement fonctionne sur un système d’union national, il est présidé par un catholique. Il
s’installe en France à quelques km des lieux de combat.

Un certain nombre d’ouvriers va rejoindre l’armée sans rien dire et va obéir.

Le parti ouvrier belge apparaît comme fréquentable.

110
Lara FOULON

Il va également y avoir une loyauté politique et nationale du parti socialiste. Le parti ouvrier
belge, qui avait tant de revendication, aurait pu monnayer son soutien à la guerre contre des
réformes immédiate sur le plan social mais ça ne se fait pas. Au contraire, il joue la carte du
patriotisme à fond avec des personnalités tel qu’Emile Vandervelde qui fait le tour des
capitales européennes pour expliquer la situation dramatique de la Belgique et la nécessité
de s’unir contre l’Allemagne.

Le troisième aspect de cet unionisme se remarque par la création d’une institution que l’on
va appeler « Comité national de secours et d’alimentation » qui est en fait une organisation
chargée de distribuer à l’intérieur du pays occupé l’aide alimentaire qui vient de pays
étrangers. Chaque commune, ville, province va avoir son Comité et va distribuer à ceux qui en
ont le plus besoin l’aide qui vient de l’extérieur. Dans ce comité on trouve des représentants
de toutes les familles politiques, bien que la tendance est plutôt libérale et représentée par
l’industriel Francqui.

Enfin, le roi Albert et son épouse la reine Elisabeth réunissent l’ensemble des belges en
formant à eux seuls un véritable mythe avec de la propagande royale où l’on voit les
personnalités sur le front. Le roi reste là où il y a les combats tandis que la reine participe à la
construction d’un hôpital de campagne et elle apparaît comme reine infirmière (même si ce
n’est qu’une image car elle n’y est pas réellement).

2) une nouvelle Belgique

Albert Ier est convaincu que la Belgique doit être totalement changée et qu’il faut des
nouvelles réformes institutionnelles mises rapidement en œuvre.

Les combats cessent le 11 novembre 1918 alors que la Belgique est en partie libérée, les
combats ont permis de chasser du territoire les allemands depuis la mer du nord jusqu’à une
ligne qui va grosso mode depuis Bruges jusqu’à Mons, ce qui signifie qu’il y a 1/3 de la Belgique
qui est libérée au moment où cesse les combats.

Le roi Albert est à son quartier général dans la petite ville de Lophem et reçoit un certain
nombre de personnalité, notamment les membres dirigeants du Comité national de secours
et d’alimentation ou Emile Vandervelde et il y est décidé que dès que ce sera possible, la
Belgique doit être modifié fondamentalement sur le plan des institutions et devenir
réellement démocratique avec un seul vote accordé à chaque homme et peut être même
l’extension du droit de vote à certaines catégories de femme. Il y a également la volonté de
mettre sur place de véritable réformes sociales mettant davantage la population belge sur un
pied d’égalité dans la mesure où la guerre a démontré que c’était en étant unis et en faisant
fi des différences sociales que l’on pouvait s’en sortir.

111
Lara FOULON

Le 11 novembre 1918, le roi Albert convoque plusieurs personnalités belges à son


cartier de Lophem.

Il écoute ce que lui suggèrent les personnalités.

Il en conclut qu’il faut établir le plus vite possible le suffrage universel.

Ces décisions sont transmises très rapidement à la population le 22 novembre 1918 lors du
premier discours du trône du roi. Il présente les réformes sociales mais également
linguistiques pour mettre sur un même pied le français et le néerlandais. Pour mettre en
œuvre ces réformes il est normal de maintenir le gouvernement unioniste.

Le 10 avril 1919, instauration du suffrage universel par un simple texte.

Enfin, on prend une décision tout à fait spectaculaire et courageuse qui est d’instaurer le
suffrage universel pur et simple et donc de modifier un système qui était inscrit dans la
constitution sans modifier cette dernière. La loi du 10 avril 1919 instaure ce suffrage universel.
Cette loi est votée au printemps 1919, les élections se déroulent mais il n’y a pas une très forte

112
Lara FOULON

augmentation du nombre d’électeur en 1919 par rapport à 1914 parce que la population a
diminué.

Les femmes qui ont le droit de vote sont celles qui votent par procuration, c’est-à-dire
qu’étant l’épouse ou la mère d’un combattant mort entre 1914 et 1918, on considère que ce
soldat qui n’a pas pu voter passe son droit de vote à sa mère s’il est célibataire ou à son épouse
s’il est marié.

Elles peuvent également obtenir le droit de vote si elles ont été condamnées pendant la guerre
pour des faits politiques tel que de l’espionnage ou de la résistance.

La principale résistance à offrir le vote à toutes les femmes est une résistance purement
politique, une crainte de la part essentiellement de la gauche de voir un phénomène que tout
le monde pense logique à cette époque qui est un vote massif de la part des femmes pour le
parti catholique puisqu’à cette époque les églises étaient majoritairement peuplées de
femmes plutôt que d’hommes.

Ce sont les résultats de 1919, ils sont présentés en pourcentage parce que depuis la mise en
place du système proportionnelle on a une proportion entre le nombre de siège et le nombre
de voix obtenues. On assiste à un premier grand changement, un bouleversement dans
l’histoire politique de la Belgique : on remarque une forte augmentation des voix obtenues
par le parti socialiste. Le parti catholique a perdu sa majorité absolue et on peut même
découvrir que pour la première fois dans l’histoire de la Belgique plus aucun parti politique
n’a de majorité absolue, c’est un changement qui sera valable pratiquement pour tout le reste
de la vie politique à une seule exception. Cela veut dire que pour former un gouvernement il
faut faire des coalitions et donc faire des compromis entre les différentes formations
politiques.

113
Lara FOULON

3) des progrès démocratiques et sociaux

Dans la foulée de ces élections, un gouvernement progressiste est mise sur pied
(catholique/socialiste) et il prend des décisions totalement nouvelles au niveau politique et
surtout sociale.

Le sénat n’est plus seulement composé des riches, il n’y a plus de privilège.

La première grande modification concerne le sénat qui est complètement réformé. Avant le
sénat était réservé aux supers riches du royaume mais c’est supprimé et le sénat va devenir
essentiellement la deuxième chambre qui est composé seulement d’élus plus âgés. Pour être
élu au sénat il faut au moins avoir 40ans, ce qui fait essentiellement la différence avec la
chambre où il n’y a pas d’autres conditions d’éligibilité que celle d’être électeur à 21ans.

Un certain nombres de lois spéciales vont être mises en place.

L’institution d’allocation de chômage, qui n’existait pas au 19e siècle, est crée en 1920. Ces
allocations seront payées via les syndicats qui sont ainsi renforcés dans leur rôle de soutien
au travailleur.

Le temps de travail va diminuer et passer à 8h plutôt que 12h-14h.

On met sur pied des institutions favorable aux plus démunis tel que des logements sociaux,
jusque là les personnes qui avaient moins de revenus devaient s’adapter au marché pour
trouver un logement. Avec les logements sociaux on construit des maisons dont le loyer est
calculé en fonction des revenus des locataires. L’ONE est créée pendant la guerre, en 1914 on
interdisait le travail des enfants et en 1919 on crée une institution qui a pour objectif de faire
attention aux enfants, ça a été une grande question pendant la guerre car il fallait protéger
les enfants.

Enfin, il y a un véritable basculement au niveau social et fiscal avec la création d’un impôt sur
le revenu et non plus le seul impôt sur la richesse foncière. Cela permet par un système
nouveau une forme de redistribution parce que le taux d’imposition est variable en fonction
des tranches de salaires. La fortune n’est plus un privilège mais elle est plutôt un avantage qui
oblige ceux qui en bénéficient de participer davantage au trésor public. Cet impôt sur les
revenus augmente les recettes fiscales qui sont nécessaires pour financer les allocations de
chômage, les logements sociaux, etc.

Au 19e siècle c’était le patron qui imposait toutes les questions liées aux règlements de travail
et aux salaires de travailleurs mais à partir de 1919-1920 ces éléments là devront être

114
Lara FOULON

déterminé par les représentants du patronat et les représentants des travailleurs, c’est-à- dire
les syndicats. Il y aura des négociations, secteur par secteur qui détermineront les salaires, le
règlement de travail, toute une série de chose qui concerne les conditions de travail des
employés.

Ce système est validé par le pouvoir public qui coule en loi des éléments qui ont été concerté
par les différents partis en présence.

Ceci permet aux organisations sociales de se développer, c’est le boum des affiliations aux
syndicats et aussi aux mutualités. On assiste à partir en 1920 à la démocratisation de la
Belgique mais aussi à de très forts progrès sociaux essentiellement amené par cette fameuse
concertation qui devient un peu la touche belge dans le paysage européen.

4) de nouveaux facteurs de crise

Le premier facteur de crise est le parti politique. Plus aucun parti ne dispose d’une
majorité politique absolue. Il faut donc des coalitions mais cela va instaurer des
instabilités. En moyenne, il y a un gouvernement par an. Ce n’est pas difficile de
former un gouvernement mais aucun ne résiste à la durée des 4 ans.

L’instabilité politique va induire une critique envers les partis politiques parce qu’ils
sont considérées comme vouloir d’abord protéger leur intérêts avant ceux de la
nation.

Ce contexte, pourtant favorable aux revendications sociales, ne va pas du tout être favorable
aux autres revendications que l’on avait entendues au 19e siècle qui était des revendications
flamandes et principalement linguistiques.

Au contraire, dans les années 20 il va y avoir d’énorme frustration au sein du mouvement


flamand et aussi un important mouvement de répression de certains leaders de ce
mouvement flamand qui ont soit collaboré avec l’occupant allemand au sein du mouvement
activiste soit qui ont participé au sein du mouvement d’agitation frontiste dans l’armée belge.

115
Lara FOULON

L’insatisfaction flamande concerne surtout le côté linguistique du pays. Les francophones


continuent à s’exprimer de façon prioritaire et ce même en Flandre. D’ailleurs, les cours de
l’université de Gand se donnent à nouveau en français.

Ce mouvement flamand doit alors faire face à un nationalisme belge qui considère les
revendications comme une menace face à l’unité, l’identité belge qui, elle, est en pleine
euphorie grâce notamment à des gains territoriaux national et colonial.

En outre le français garde certaines suprématies suite aux prestiges de l’armée française qui
sort victorieuse de la première guerre mondiale avec des personnages comme le maréchal
Pétain et la signature d’un accord franco-belge sui supprime la neutralité belge de 1831. La
Belgique va même en 1923 accompagnée la France lors de l’occupation d’un territoire
allemand pour punir l’Allemagne de ne pas payer suffisamment vite les dommages de guerre.

La répression des inciviques va être extrêmement dur et elle va s’accompagner d’une critique,
voire d’une stigmatisation, du mouvement flamand. Par exemple une des expressions qui va
être diffusée après la première guerre mondiale est l’expression de « flanboche ». On va avoir
des caricatures qui vont être diffusée et qui représente bien cette situation.

La première tire son origine d’une photographie d’une délégation du parlement flamand, qui
avait été installé par l’occupant allemand en 1917 et qui va proclamer l’indépendance de la
Flandre en 1918, qui est reçu à Berlin en 1917 par un haut dignitaire du Reich allemand et

116
Lara FOULON

cette photographie est diffusée par la presse allemande dans tous les médias mondiaux et
internationaux.

présente l’Allemagne comme sauveuse des flamands opprimés par les belges et légitime d’une
certaine manière une future annexion d’au moins la Flandre à l’Allemagne.

Elle est très mal perçue et on ressort le cliché après la guerre dans la presse belge pour se
moquer de ces activistes flamands. On va les affublés des casques à pointes à la place de leur
haut chapeau pour montrer leur caractère militariste, boche. De plus, on place ce casque
allemand sur des oreilles disproportionnées qui sont synonymes de l’âne qui est réputé
comme l’animal le plus idiot et le plus têtu du règne animal, c’est une manière de montrer la
bêtise des personnes. Ils sont dangereux, pro allemand mais ce sont surtout des idiots avec
leurs grandes oreilles. C’est également la même signification avec leurs grands pieds. On vient
aussi placer de grandes épées dans leurs mains pour montrer leur côté militariste. Il y a une
véritable moquerie qui se déchaîne par rapport à ces anciens collaborateurs qui sont arrêtés,
jugés et certains seront condamnés à mort.

La deuxième caricature qui stigmatise le comportement flamand fait référence au


comportement frontiste. On a l’opposition entre deux comportements, l’un héroïque avec le
personnage de gauche parce qu’il est blessé mais il fait face au danger (le vent semble venir
d’en face), il y a une métaphore entre la tête de ce soldat et le drapeau situé au-dessus et qu’il
tient, c’est le drapeau de la Belgique, déchiré mais qui reste dressé face au vent, ce soldat a
l’équipement du soldat belge, il a le visage découverte, il regarde le danger et lui fait face,
c’est un héros. Par contre, l’autre personnage est situé dans son dos et montre tout l’inverse,
c’est l’image du traître, il a une cagoule et le poignard qui est l’arme que l’on dissimule et que
l’on plante dans le dos de l’adversaire et sur sa cagoule il y a 5 lettres qui sont inscrites : AVVVK,
la devise du mouvement frontiste. On assimile le traître à ce mouvement frontiste.

En dessous de tout cela on vient coller une légende, un jeu de mot, qui redonne toute la
signification de la caricature : « een front aanval », c’est-à-dire une attaque de face. C’est
évidement l’inverse de ce que l’on voit, c’est une attaque dans le dos avec le terme de front
qui renvoi au mouvement frontiste, des combattants néerlandais qui revendiquait une égalité
de traitement.

C’est une critique très dure qui montre d’une part les membres du mouvement flamand
comme des idiots militaristes ou comme des traîtres dangereux pour le Belgique.

Cette vision du mouvement flamand est partagée au niveau de la plupart des patriotes belges
mais ce n’est pas la vision de certain membre de ce mouvement flamand, qui vont développer
une autre vision de la première guerre mondiale et des problèmes linguistiques.

117
Lara FOULON

Elles proviennent toutes les deux du mouvement flamand après-guerre et vont toutes les deux
pointées le rôle néfaste de la langue française dans les évènements de la première guerre
mondiale, en particulier au détriment de la population flamande.

À gauche, c’est une caricature qui évoque le rôle de la hiérarchie ecclésiastique dans la
première guerre mondiale, représentée ici par la principale autorité religieuse en Belgique qui
est le Cardinal Mercier, originaire du brabant wallon, et qui est l’Archevêque de Malines et
grand résistant face à l’occupant allemand mais aussi très autoritaire à l’intérieur du clergé
belge, on le voit à l’utilisation d’une espèce de fouet. On voit qu’il interdit à tous les prêtres
de parler (muselière, cadenas) dans ce paysage d’orage pour représenter la guerre, qui se
déroule dans le pays plat et donc en Flandre. il interdit aux membres du clergé flamand
d’évoquer la question linguistique durant la guerre et donc d’évoquer les réformes positives
qui sont imposées par les allemands au bénéfice des flamands pendant la guerre. Il y a une
oppression où l’on retrouve de manière très proche le coq wallon qui symbolise aussi le coq
français, c’est le cardinal qui parle aux français et qui interdit aux petits curés flamands de
s’exprimer de manière libre.

La deuxième caricature pinte encore plus précisément le rôle négatif de la langue française.
On voit une sorte de petite BD en deux cases. Un soldat avec son équipement de soldat belge,
il est dans les tranchées et il voit un écriteau écrit en français qui lui déconseille de rester là.
En dessous la légende explique que c’est un soldat belge mais surtout flamand et qui ne
comprend pas ce qui est écrit, il ne bouge pas de cet endroit alors que la pancarte lui dit de
partir et il se fait tuer parce qu’il ne comprend pas le français. Ça sous-entend que la langue
utilisée dans l’armée belge ne devrait pas être que le français mais devrait aussi être le
néerlandais.

118
Lara FOULON

Dans les deux cas, la langue française est associée à un danger, à une menace pour la France
et y est associé d’une certaine manière aussi la Belgique du moment où la Belgique reste
francophone et reste trop proche de la culture française, il y a danger pour la population
flamande.

Dans ce contexte, les revendications linguistiques flamandes ont du mal à être prise en
considération et à surtout être appliquée sur le terrain. Il y a 3 facteurs dans cette insuffisance.

La méfiance du roi :

D’une part le roi Albert reste très méfiant vis-à-vis du mouvement flamand car à la fois dans
son mouvement frontiste il est pacifiste, anti- militariste alors que le roi Albert a fondé une
grande partie de sa renommée sur son prestige militaire et à la fois à cause de l’attitude anti
francophone de certaines personnalités flamande, le roi ne va donc pas pousser dans la prise
en compte des revendications.

Unilinguisme théorie, bilinguisme en France :

On a donc un unilinguisme qui se met en place sur le plan national et par conséquent un
bilinguisme en Flandre.

Progrès de la francisation :

Un autre élément important d’insatisfaction est le progrès continu de la francisation à


Bruxelles, qui était à la base une ville Flamande, avec l’augmentation du nombre de
francophones à Bruxelles. Ce processus touche aussi les régions frontières entre les deux
communautés, où chaque année, de plus en plus de personnes se déclarent francophones.

Les causes du mécontentement perdurent après la 1GM, et prouvent que les promesses du
gouvernement belge ne sont pas tenues.

Se met alors en place un nouveau mouvement flamand dans les années 20. Il se montre de
plus en plus dynamique, ce qui est reflété par ce monument :

119
Lara FOULON

Il se trouve en plein milieu de l’ancien champ de bataille de l’Yser : la Tour de l’Yser. C’est un
monument consacré aux combattants belges tombés pendant la 1GM et aux combattants
flamands qui ont revendiqué un meilleur statut pour leur langue au sein même de l’armée
belge. Le slogan de ce mouvement frontiste est AVV VVK : tous pour la Flandre, la Flandre
pour le Christ. Dans ce slogan apparaissent les valeurs / revendications de ce

mouvement. C’est une manière de dire « d’abordmpourvelamFelannt.dre, et si cela est


convergent, alors pour la Belgique. Les revendications flamandes passent donc avant les
revendications nationales.

Ce mouvement est contre la guerre. Il rassemble des anciens combattants mais aussi des
personnes persuadées de l’absurdité de la guerre. Ce mouvement est pacifiste et anti militaire
parce que dans l’armée belge, les rendications flamandes pourtant légitimes n’ont pas pu
s’exprimer comme elles aurait du pouvoir le faire. Ce n’est donc pas une armée démocratique
mais dangeureux pour l’expression des idées, ce qui est une valeur forte qui explique aussi la
méfiance du roi par rapport à ce mouvement.

Amnistie des anciens collaborateurs :

Cette opposition à la guerre permet aussi de réclamer l’amnistie pour ceux qui pendant la
guerre ont colaboré avec les allemands. Il faut pouvoir pardonner ceux qui se sont trompés.

A la fin du 19ème, les condamnés à mort sont graciers.

Prédomminance du parti catholique :

Ces revendications forment le nœud de ce nouveau mouvement flamand qui affirme son
attachement vis-à-vis de valeurs consevratrices et chrétiennes. Cette égémonie restera
encore longtemps au 20ème siècle. C’est une structure basée sur des valeurs cutlurelles et pas
politiques, comme des anciens combattants, défenseurs de la langue, organisateurs d’activité
culturelles. Toute ces organisations se retrouvent chaque année au moment de la Tour de
l’Yser, c’est un pélerinage qui devient le rendez-vous annuel de la cause flamande. Cela offre
une nouvelle dimension au mouvement : il devient populaire alors qu’il était jusqu’ici réservé
à quelques élites cutlurelles.

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Lara FOULON

5) Une renaissance économique fragile

Une situation économique et industrielle qui est au début catastrophique.

On assiste à une paralysie industrielle suite à la première révolution industrielle. Le


pays est complètement détruit économiquement pendant la première guerre
mondiale car il ne peut plus exporter ses produits : c’est l’isolement commercial.
Cela entraine beaucoup de pertes. C’est une situation très préoccupante aussi
bien sur le plan de l’emploi.

LES GOLDEN TWENTIES

Restaurations des infrastructures

- SNCB: c’est une renaissance, une occasion de rationaliser les anciennes


structures. Tout était dirigé par des entreprises privées qui vont être détruite dans le
but d’organiser une seule et même organisation ferroviaire : la SNCB (société
nationale des chemins de fer belges).

- Le Canal Albert : qui relie Liège à Anvers et qui permet de réaliser une espèce de
douve entre l’Allemagne et la Belgique.

- SNCI: la société nationale de crédit industriel qui permet de financer la


modernisation des industries en Belgique. On lance aussi de grands travaux pour
favoriser la main d’œuvre belge.

Dévaluation monétaire

Dans les années 20, il y a une question politique de dévaluation monétaire. Le franc
belge, devise nationale depuis 1830, va être dévalué pour que les prix en dollars
soient aussi diminués. De cette façon, les produits fabriqués en Belgique sont plus
prisés. C’est une manière artificielle de diminuer le prix des produits.

Concentration industrielle et financière

Cette politique ramène beaucoup d’argent et fait s’installer des groupes


internationaux en Belgique, notamment ceux d’automobile. L’automobile qui était

121
Lara FOULON

réservée aux riches s’étend à la classe moyenne. Les grands groupes au moyens
financiers importants sont concentré pour mieux résister aux crises.

Développement des biens de consommation et de loisirs

Après la 1GM, on produit de nouveaux types loisirs : appareils photos, frigo... Ils
rendent la vie plus agréable mais ne sont pas des produits de première nécessité.
Ces nouveaux produits intéressent de plus en plus les ingénieurs : un nouveau type
d’industrie se développe, moins dépendante de la vapeur et du charbon.

LE DÉMARRAGE DE LA FLANDRE

Développement de l’axe Anvers-Bruxelles et de la campine

Ces industries ne s’installent donc plus nécessairement en Wallonie. En effet, les


industries ont tendance à s’installer en Flandre autour de Bruxelles et Anvers pour
exporter plus facilement. De plus, les mines de charbon sont plus proches du sol et
leur exploitation est moins couteuse.

Émergence d’instruments économiques

A partir de la 1GM, la Flandre donne des signes de développement industriel très


intéressants. Ce mouvement industriel est en plus favorisé par des outils spécifiques
à la Flandre, autour d’un groupement d’entrepreneurs dynamiques qui se structure
au sein du VEV, un syndicat. Il attire de nouveaux investisseurs, des capitaux de
l’étranger, pour fructifier ses intérêts.

Elle peut s’appuyer sur une banque flamande qui aide les petites et moyens
entrepreneuses : Kredit Bank (KB). Ces différents outils sont des structures qui sont
exclusivement flamandes, là pour aider les paysans entrepreneurs voire de grands
groupes industriels flamand dans le but de permettre un développement
économique et industriel de la Flandre.

Invention de la kredit Bank du boerenbond.

La Flandre fait preuve de modernité et occupe de plus en plus une grande place.

122
Lara FOULON

6) Le tournant de la politique linguistique

Développement des mouvements régionaux

C’est la naissance, en Flandre, d’organisation culturelle.

Ce développement économique est donc aussi favorable pour la Flandre qui


rattrape un peu de son retard industriel et ça se déroule aussi à un moment où les
mouvements régionalistes se développent aussi. On promeut l’idée, sans
véritablement d’accent politique, d’être flamand ou d’être wallon, on favorise la
folklore local ou régionale comme par exemple les premières fêtes de Wallonie dans
les années 1920. Il y a une sympathie vis- à-vis de l’identité régional, les patois sont
bien vivants.

Dans les années 20, la Belgique aurait pu décider d’imiter le Luxembourg sur le plan
de l’enseignement (les enfants y apprennent successivement les 3 langues) mais ne
le fera pas. Elle préfère garder le bilinguisme théorique, et l’unilinguisme dans les
faits. En réaction, ce mouvement, qui a une structure politique faible, tient des
revendications en faveur de l’unilinguisme. Ils veulent flamandiser Gand et son
université.

En réponse, côté wallon, on revendique le fédéralisme. En effet, les francophones


craignent le bilinguisme car les flamands maitrisent les deux langues, contrairement
à eux. Les wallons refusent donc cette avancée et défendent des valeurs
d’autonomie de la Wallonie.

Affaiblissement de l’unitarisme

Le nationalisme belge se développe beaucoup moins notamment parce qu’il y a une


peur vis- à-vis du bilinguisme. Les élites francophones ont peur d’être obligée de
parler le néerlandais pour garder leur position et leurs emplois. On remet également
de plus en plus en cause l’accord entre la France et la Belgique, surtout à cause de
l’épisode mal vu au niveau international de l’occupation par l’armée franco-belge
d’un territoire allemand.

Radicalisation flamande

Fin des années 20 subvient alors une crise importante, dans un contexte qui est
toujours le même, illustré par deux images :

123
Lara FOULON

Cette caricature est issue du mouvement flamand et

critique l’indifférence du gouvernement belge par

rapports à ses revendications :

Elle évoque l’insuffisance de la politique linguistique

en Belgique et surtout l’attitude totalement indifférente

du pouvoir par rapport aux revendications flamandes.

On y voit le roi, dans ses habits militaires, en train de

s’essuyer avec les loi linguistiques « taalwetten », jeu

de mot avec toilettes.

Cette caricature représente l’élection partielle qui a eu lieu

en 1928 à Anvers. c’est un phénomène que l’on ne connait

plus aujourd’hui. Quand un député ne peut plus siéger, il

n’y a pas de suppléant comme maintenant, mais il faut

organiser

une élection partielle pour élire son remplaçant à la suite de la

vacance de son siège de député ou de sénateur.

124
Lara FOULON

L’usage politique fait que dans ces cas-là, seul le parti dont était issu le député
sortant participe à l’élection. Une telle situation se présente à Anvers mais deux
candidats se présentent alors plutôt que le candidat uniquement de la liste sortante.
Le deuxième candidat est celui qui est représenté sur la caricature, Auguste Borms,
qui est le leader de cette délégation flamande qui s’était rendue à Berlin en 1917.

Sauf que Borms en 1928 se retrouve en prison car il a été condamné après la guerre
et comme pour tous les collaborateurs condamnés après la première guerre
mondiale, le gouvernement leur a fait une offre et leur a dit qu’ils pouvaient sortir de
prison mais à l’unique condition qu’ils se retirent de toute activité politique mais
Borms refuse et à la stupéfaction générale, il est élu en 1928.

Il ne peut pas siéger car il est en prison mais il est élu et c’est possible dans la
législation électorale de l’époque. C’est un scandale dans le paysage politique belge
car comment un ancien collaborateur a-pu être élu et est théoriquement au
parlement belge ?

Ce scandale entraîne une prise de conscience parmi le personnel politique belge qui
est d’écouter ce qu’il se passe en Flandre parce qu’un tel retournement de situation
peut annoncer quelque chose d’encore plus grave.

Percé régionaliste en Flandre (élection de mai 1929)

L’élection qui a lieu en décembre est suivie au mois de mai 1929 par une percée,
aux élections de liste régionaliste, des deux formations politique qui sont au
gouvernement (catholique/socialiste) à faire un compromis que l’on va appeler le
compromis des belges et où l’on va décider une fois pour tout le statut des langues
en Belgique et on l’applique.

Compromis belge (catholique-socialiste)

On va décider que chaque langue va être parlée dans une région et uniquement
cette langue dans tous les secteurs, c’est ce que l’on appelle l’unilinguisme régional
plutôt que de choisir le bilinguisme régional où chaque belge vont parler les deux
langues.

125
Lara FOULON

Flamandisation de l’université de Gand

Il va être mis en pratique dans les années 30. La première décision, la plus
symbolique, c’est la flamandisation de l’université de Gand en avril 1930, décision
qui provoque un remous important dans l’université elle-même et qui fait débuter le
processus.

Le gouvernement Renkin (juin 1931)

S’en suit par un nombre de mesure prises par le gouvernement Renkin en juin 1931
où toutes les écoles secondaires, les administrations locales sont obligées
d’utiliser le flamand et exclusivement le flamand.

Au niveau central l’exigence du bilinguisme est supprimée, on va engager du


personnel soit francophone soit néerlandophone qui traiteront les dossiers dans
leurs langues et c’est toujours le cas aujourd’hui.

7) La démocratie en question

L’impact de la crise mondial

Les années 30 sont très perturbées pour des raisons politiques mais surtout
économiques. Il faut diminuer la production car il n’y a pas assez de demande, ce
qui entraine le chômage pour la 1ère fois en Belgique.
On assiste à des grèves et des conflits sociaux très dur avec des ouvriers qui
s’opposent à la gendarmerie et armée. Des morts sont à déplorer.

Deuils nationaux : Albert 1er (1934) et Astrid (1935)

Apparaissent des phénomènes plus dramatiques et anecdotiques : Albert et sa


femme meurt successivement. On pense que le sort s’acharne sur la Belgique, on
se demande ce qu’il va bien encore pouvoir arriver.

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Lara FOULON

L’instabilité gouvernementale et les gouvernements de banquiers

Les gouvernements tombent les uns après les autres suite à l’augmentation des
impôts, ce qui rend les décisions à prendre très impopulaires. Cette instabilité
provoque l’augmentation des critiques gouvernementales et parlementaires : les
hommes politiques élus ne sont pas capables de tenir dans un gouvernement plus
de quelques mois. Une des solutions trouvées est la désignation d’hommes non
politiques pour former le gouvernement. En effet, rien n’oblige le roi à élire des
politiciens. Il va élire des banquiers, ingénieurs etc. pour sauver l’économie du pays,
car ces gens savent gérer les affaires. Le problème est que ces banquiers se
servent dans les caisses, ce qui fait n’aitre des scandales politico-financiers.

Le choc électoral de mai 1936

On associe les ministres et les membres du gouvernement à des


corrompus/criminels, ce qui va permettre l’émergence de nouveaux partis politiques
qui critiquent le système démocratique en place. Ce sont les fascistes, l’extrême
droite, qui vont se développer plus en Flandre qu’en Wallonie. Ils s’appuient sur les
idées de Mussolini et Hitler : c’est le VNV, avec à sa tête Léon Degrelle, un
catholique. Ce parti obtient des résultats surprenants : il gagne les élections et font
peser sur la Belgique des idées fascistes.

La grève générale de 1836

Nouvelle crise et grève générale : paroxysme de la guerre mondiale. Le


gouvernement prend des décisions populaires, des contraintes à la santé
budgétaire, et va lâcher les cordons de la bourse. On augmente les dépenses
publiques en offrant à la classe populaire une semaine de congés payés par an. La
semaine de travail est réduite et passe de 48 à 40 heures et on impose un salaire
minimum. De cette manière, l’état paye des dépenses supplémentaires et réduit le
temps de travail, ce qui permet d’augmenter les temps de loisirs et d’offrir plus
d’emploi.

Le duel Degrelle – Van Zeeland (1937)

Cette élection doit voir le remplacement d’un député catholique et pour obtenir ce
poste, Léon Degrelle se déclare candidat pour mettre le gouvernement au défi et
n’ayant d’autre choix le gouvernement que de porter comme candidat sont premier
ministre qui est Paul Van Zeeland. Ce dernier détruit littéralement Degrelle au cours

127
Lara FOULON

de ce scrutin et d’une certaine manière met fin à l’évolution à la hausse du parti Rex
qui va perdre pratiquement toute sa représentation au parlement lors des élections
législatives suivantes. Le péril extrémiste est passé outre de la Belgique à la fin des
années 1930.

Autour de cette période d’entre deux guerres on a donc une opposition entre parti
politique qui est nouvelle parce que véritablement pour la première fois on a un
combat égal entre différentes formations politiques qui vont alors développer toute
une série de stratégies pour obtenir le suffrage des belges. Cette stratégie passe par
de nouveaux modes de communications tel que des affiches qui vont prendre une
importance assez nouvelle.

Ce parti apparaît en 1936 de manière extrêmement

dangereuse,c’est une affiche du parti rexiste. Il utilise le

discours classique des parti fachistes qui est un discours

d’homme du peuple contre les partis. On voit ici un

agriculteur, homme du peuple, face aux élites politiques

classiques qu’il faut éliminer.

Slogan révolutionnaire qui élimine les partis. On met à la

place un dirigeant qui va donc éliminer les partis et faire

naitre une idée politique nouvelle. l’Homme est

providentiel et on en entend autant du futur dirigeant.

On évoque la personnalité de Leon Degrelle.

128
Lara FOULON

8) La question communautaire

La confirmation de l’unilinguisme régional

Suite à cette question politique, le problème communautaire n’est pas pour autant
mis de côté, il évolue. Après avoir transformé l’université de Gand en université
unilingue flamande, la législation évolue dans d’autres domaines pour en créer la
même logique qui est une même langue dans une région et un bilinguisme
seulement à Bruxelles.

L’unilinguisme va d’abord être confirmé dans l’administration en 1932, toute


administration en territoire flamand devra utiliser la langue flamande.

Dans l’enseignement 1932 : toute école le devra également en 1932 alors que la
plupart étaient francophone.

Dans la justice aussi en 1935 et à tous les niveaux et pas seulement les justices de
paix et les cours d’assises, cette logique s’étend à toutes les cours y compris la
cour de Gand par exemple qui avait longtemps résisté.

Enfin, dans l’armée en 1938, on crée des régiments de langue homogène alors
qu’avant les flamands, bruxellois et wallon étaient rassemblés dans le même type de
régiment et voyageaient dans toute la Belgique mais à partir de 1938, l’armée est
composée de régiment francophone et de régiment néerlandophone.

Les projets de fédéralisation

Les projets de fédéralisation de l’Etat belge au niveau de la chambre arrivent, c’est


le cas par exemple en 1936 avec une proposition déposée de manière commune
par les deux partis fachistes de Belgique : le parti Rex et le VNV mais cette
proposition ne sera même prise en considération et elle donnera une mauvaise
image du parti Rex en Wallonie qui s’est associé au VNV dans ce cas-ci.

L’amnistie

Enfin il reste un problème non résolu à la veille de la seconde guerre mondiale, c’est
le problème de l’amnistie des anciens collaborateurs de la première guerre
mondiale. Cette amnistie est de nouveau proposée au sein du parti flamand mais
elle ne sera pas non plus prise en considération.

129
Lara FOULON

9) Léopold III et la seconde guerre mondiale

LÉOPOLD III FACE À L’INVASION

Il va y avoir un problème que l’on va appeler la question royale, où le règne de


Léopold III va véritablement produire de gros problèmes aussi bien politiques
qu’institutionnels.

Tout ça se place dans un contexte plus large qui est celui de la succession du roi
Albert mais surtout dans un contexte international plus problématique.

Léopold III succède à son père en 1934 mais a une éducation et une vision politique
très différente de celle de son père, il a des idées politiques et il considère que le
monde politique en place, la démocratie belge en particulier, souffre d’une
dépendance trop importante à ce qu’il appelle l’appareil politique. Il souhaite un
changement profond qui n’est pas très éloigné finalement des conceptions que l’on
remarque en Europe.

Il souhaite une autre politique en Belgique et souhaite influencer cette politique, ce


qui est nouveau parce que depuis véritablement la fin du 19e siècle, le roi des belges
n’influence normalement pas de manière directe la politique mais Léopold III
s’oppose dès les années 30 au gouvernement et au parti politique traditionnel, il
déteste le jeu politique et le critique. Il va surtout imposer une transformation de la
position belge sur le plan international en 1936 en s’appuyant sur le parti socialiste
et sur un certain nombre de politique flamande qui est le retour à la neutralité du
pays. Une certaine partie du monde ne comprend pas ce changement étant donné
que les français avaient été leurs alliés et qu’en 1936 l’Allemagne, dirigé depuis 3ans
par Hitler, recommence à devenir menaçante.

Le 10 mai 1940 : invasion de la Belgique, succès

La Belgique est envahie une seconde fois par l’Allemagne et cela se passe encore
plus mal qu’en 1914 puisque même si l’armée a été fortement développée, aucun
des alliés ne peut faire le poids face à la puissance militaire allemande avec ces
nouveautés, ces chars, etc. et la « campagne des 18 jours » ne sait que constater la
supériorité des armées allemandes face aux alliés et l’armée belge perd pied
partout.

Le 25 mai 1940 : Wynendaele (divorce et capitulation)

Le 25 mai 1940, Léopold III constate qu’il est impossible de résister et que l’armée
belge subit des pertes énormes alors qu’il n’y a plus véritablement d’espoir et il

130
Lara FOULON

décide donc de rencontrer les membres du gouvernement à Wynendaele pour leur


annoncer qu’il va capituler face à la puissance allemande. C’est un véritable divorce
qui se réalise entre le roi et le gouvernement même si constitutionnellement ça ne
peut pas arriver puisque ce sont les ministres qui couvrent le roi dans ces actions
mais dans ce contexte Léopold III considère qu’en tant que chef des armées il n’a
pas d’ordre à recevoir du gouvernement et les deux se divisent sur la pré-
capitulation.

Léopold III en exemple de son père souhaite rester avec l’armée et donc se
constituer prisonnier de l’envahisseur allemand. Le gouvernement a quant à lui la
même attitude qu’en 1914 et se dit qu’il continuer la lutte mais plus en Belgique
puisqu’elle va être envahie. Le gouvernement souhaite quitter la Belgique et aimerait
que le roi l’accompagne car sans le roi le gouvernement n’a pratiquement plus de
possibilité d’action mais on assiste à un divorce. Les ministres veulent partir pour
continuer la lutte contre l’Allemagne nazi alors que Léopold III veut rester et
capituler.

Le 31 mai 1940 : impossibilité de régner de Léopold III

Le 31 mai 1940, le gouvernement utilise un article de la Constitution qui n’avait


jamais utilisé jusque là qui est de constater l’impossibilité de régner du roi. C’est un
article qui avait été inscrit dans la Constitution pour éviter un certain nombre de
problème qui avait lieu dans les monarchies au cours de l’histoire quand un roi ou
une reine devenait fou/sénile. Cette disposition permet au gouvernement de
retrouver les moyens de fonctionner puisque dans le cas d’une impossibilité de
régner c’est le conseil des ministres qui exercent les pouvoirs royaux de manière
collégiale.

Cette nouvelle ne fait pas plaisir à Léopold III qui apprend qu’il est démis de ses
fonctions par le gouvernement alors que lui estime qu’il joue son rôle de chef de
l’armée. Ces événements créent une véritable fracture entre le monde politique
belge, qu’il soit catholique/libéraux ou socialiste, et le roi, d’autant plus que certains
ministres belges ont la maladresse de s’exprimer en France pour évoquer une
espèce de trahison du roi qui aurait trop facilement capituler.

L’installation de l’ordre nouveau et la doctrine Galopin

Entre temps le régime nazi se met en place en Belgique avec ce que l’on appelle
l’Ordre nouveau où un certain nombre de belge d’extrême droite vont
volontairement participer à sa mise en place et collaborer. Le régime allemand est
un régime modèle, il a démontré par ses succès militaires sa supériorité sur les
démocraties occidentales, il faut donc copier le modèle hitlérien et l’installer en
Belgique. C’est ce que l’on va appeler les partisans de l’Ordre Nouveau, un régime
131
Lara FOULON

d’ordre et de terreur sans parti politique, où les libertés sont limitées, où la presse
est cadenassée, etc.

En face de cela le monde économiques va adopter une attitude du moindre mal en


se disant que ce qu’il faut absolument c’est éviter la famine de 14-18. Le monde
économique va alors accepter de travailler et de produire pour les allemands afin de
maintenir l’emploi, de maintenir l’outil et de continuer à garder le maximum possible
le pouvoir d’achat des belges. C’est ce que l’on va appeler la doctrine Galopin, qui
est le nom du directeur de la Société Générale qui donne l’exemple en collaborant
aussi d’une certaine manière au régime en essayant de ne pas aller trop loin dans
les avantages de l’occupant mais en maintenant le pouvoir d’achat du belge

L’OCCUPATION

La collaboration

Contrairement à la situation de 14-18, l’Allemagne a conquis en Europe d’énorme


territoire et n’a donc pas les effectifs suffisants pour occuper la Belgique et y
maintenir l’ordre. Pour maintenir l’ordre elle va alors s’appuyer sur les collaborateurs
belges qui sont prêt à participer à la mise en place de ce nouveau régime et ceux-ci
se retrouvent essentiellement dans deux formations politiques qui avaient d’ailleurs
été financées par le régime nazi dans les années 30, le VNV dont le président, Staf
De Clercq, va devenir le principal collaborateur en Belgique et Hendrik Elias qui
apparait un peu comme l’idéologue de la formation politique et du côté francophone
il y a le parti Rex avec Léon Degrelle même si dans un premier temps les occupants
allemands favorisent plutôt les collaborateurs flamands en qui ils ont beaucoup plus
confiance. La collaboration va prendre une forme très active avec le recrutement de
19.000 combattants belges qui vont se battre essentiellement en Russie.

La résistance

Elle s’organise très lentement car en 1940 le choc est rude, tout le monde a
l’impression que les allemands sont nettement supérieurs. Elle va tout de même se
structurer autour d’un certain nombre d’action, d’abord le renseignement pour
essayer de transmettre des informations en Grande Bretagne de ce qu’il se passe
en Belgique. L’exfiltration car avec les bombardements, il y a de plus en plus
d’avions qui sont touchés mais dont les pilotes parviennent à survivre grâce à leur
parachute. Mais après, il faut les cacher et tenter de les ramener en Grande
Bretagne. C’est aussi et surtout la presse clandestine avec Le Soir, qui avait été
vidée de ses journalistes belges et remplacés par des journalises collaborateurs qui
diffusaient des nouvelles favorables au régime, mais qui un jour va être publié dans
sa formule ancienne, le fossoir, et les collaborateurs vont se retrouver avec un
journal qui dit exactement l’inverse de leur propos, ce qui va être un événement
assez significatif de la résistance clandestine.

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Lara FOULON

Au fur et à mesure de la guerre il va y avoir des groupes armés qui vont se


constituer, des résistants, qui trouvent plutôt refuge dans le sud du pays grâce aux
nombreux bois et au relief des Ardennes. Ils vont porter différents noms tel que
l’armée secrète, le mouvement nationaliste royaliste (MNR) et le MNR ... et surtout
le Front de l’Indépendance qui est une milice communiste qui va être
particulièrement active surtout à partir du moment où l’Allemagne entre en guerre
contre l’Union Soviétique à partir de 1941.

Au total, 150.000 belges déclarent avoir fait parti de la résistance pendant la


seconde guerre mondiale mais les activités sont très variées.

La persécution des Juifs

A partir de l’été 1942, on impose le port de l’étoile et cette population est traquée
pour être envoyé dans les camps de concentration via un camp de préparation
qui se situait à Malines, d’où les différents convois partent vers Auschwitz et vers
l’extermination. Sur 25.000 envoyés, seulement 1300 reviendront vivants. C’est
une extermination à laquelle l’Etat belge participe, dans certaines localités la police
locale va appuyer les collaborateurs à faire des rafles comme à Anvers tandis qu’à
Bruxelles par exemple les polices locales refuseront de participer à ces actions.

LA LIBÉRATION ET LA QUESTION ROYALE

Le débarquement américain en juin 1944 fait basculer la guerre sur le continent


tandis que les défaites se multiplient en Russie et assez vite à partir de l’été 1944 les
armées américaines et les armées russe écrasent les troupes allemandes.

Rentrée du gouvernement à Bruxelles (8 septembre 1944)

En septembre 1944 Bruxelles est libérée, et pratiquement toute la Belgique aussi en


quelques jours. Le 8 septembre le gouvernement rentre Bruxelles tandis que le
roi n’y est plus car l’armée allemande quitte le sol belge avec lui comme prisonnier
ainsi que sa famille.

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Lara FOULON

Élection du prince régent (19 septembre 1944)

Le gouvernement a la possibilité de désigner un régent pour remplacer le roi, ce


qu’il fait le 19 septembre 1944. Il désigne le prince Charles, le frère cadet de
Léopold III qui ne s’entendait absolument pas avec son frère, et qui va alors prendre
le contrepied de la politique de Léopold en devenant très gouvernementaliste là où
Léopold était anti- gouvernementaliste. Le prince Charles va complètement laisser
faire le gouvernement dans toutes ses décisions.

Gouvernement d’union nationale (fin septembre)

Fin septembre c’est un gouvernement d’union nationale qui y est mis en place
comme après la première guerre mondiale et l’on retrouve tous les partis politique :
catholique, socialistes, libéraux et même des communistes ce qui n’avait jamais été
le cas au préalable. Très rapidement ce gouvernement va faire face à des
démissions de parti, d’abord des communistes car sous la pression des alliés, le
gouvernement réclame toutes les armes qui existent encore en Belgique et qui sont
utilisées par des particuliers et notamment les armes dont se servait les groupes de
résistants qui ne les avaient pas déposés, tel que les communistes.

Après mai 1945 la guerre est officiellement finie et les prisonniers de guerre peuvent
revenir dans leur pays, ce qui fait que Léopold III et sa famille vont eux aussi aussi
revenir mais les partis au pouvoir refusent le retour de Léopold III, considérant qu’ils
se sont très bien arrangé avec son frère, que tout va très bien au niveau politique et
que si Léopold III revient ça va être très compliqué. Donc le gouvernement refuse.
Face à cela les ministres catholique considèrent qu’il s’agit d’un coup d’Etat et vont
démissionner.

Déchirement entre léopoldistes (catholiques) et autres (20 juillet 1945)

Débute alors ce que l’on appelle la question royale le 20 juillet 1945, où la


population belge va être divisé entre léopoldistes, favorables au retour de Léopold
III et d’une certaine manière au retour à la situation normale (majoritairement les
catholiques) et les anti- léopoldistes, essentiellement de la gauche, socialiste,
communistes, voire certains libéraux, considérant que Léopold III est une menace
pour la démocratie belge et qu’il n’a pas suivi la logique constitutionnelle et
gouvernementale en 1940 et il est donc considéré comme dangereux.

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Lara FOULON

Victoire électorale de la gauche (17 février 1946)

Cette division va durer jusqu’aux élections de 1946 qui voit la victoire de la gauche
socialiste (17 février 1946), communiste en particulier, et semble montrer que le
pays a choisi son camp face à Léopold III.

Une coalition se met en place entre libéraux, socialiste et communistes et sont donc
majoritairement opposé au retour du roi. L’élément fondamental qui va changer les
choses à lieu en 1948 lorsque suite à de nombreux débats le suffrage universel est
enfin ouvert aux femmes, qui reçoivent alors le même droit que celui des hommes
de voter. Ce droit de vote, et les années d’après-guerre très difficiles ainsi que la
critique de la population belge envers le gouvernement en place, notamment au
niveau de la prospérité, vont avoir un effet sur l’élection du 26 juin 1949.

Le parti catholique loupe la majorité absolue d’un seul siège (105/212), s’il en avait
eu 106 il aurait pu revendiquer de gouverner seul. Il va alors s’associer au parti
libéral et ces 29 sièges pour former un gouvernement qui est, lui, majoritairement
favorable au retour de Léopold III.

Conformément à ce qui avait été annoncé dans sa campagne électorale le parti


catholique, qui s’appelle désormais parti social-chrétien, veut mettre en œuvre une

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Lara FOULON

consultation populaire (≠ référendum = question posée à la population via un vote et


le résultat du vote impose la solution qui est majoritaire proposé par la population),
c’est-à-dire que le gouvernement consulte la population mais n’est pas obligé de
tenir compte du résultat du vote.

Organisation d’une consultation populaire (12 mars 1950)

La question qui est proposée lors d’un vote qui a lieu le 12 mars 1950 est la suivante
: « Etes- vous d’avis que le roi Léopold III reprenne l’exercice de ses fonctions
constitutionnelles ? ». le résultat de ces votes est un résultat contrasté, 57% des
belges sont favorables au retour du roi mais dans ces 57% il y a des chiffres très
différents selon les trois régions de la Belgique ; en Flandre c’est près de 75% de
votant qui sont favorables au retour du roi, en Wallonie c’est 55% qui sont
défavorables et à Bruxelles il y a 52% de votant qui sont défavorable au retour du
roi.

À gauche c’est la perception du nord du pays qui veut le retour du roi. C’est
essentiellement pour une raison de légitimité car le roi l’était avant la guerre et
maintenant que la guerre est finie il doit le redevenir. Pour soutenir cette explication
légitimiste, on prend le symbole traditionnel de Léopold III et de sa fonction, c’est le
chef de l’armée il est resté auprès de ses soldats pendant toute la guerre, il a

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Lara FOULON

accepté l’incarcération pour être auprès de ses soldats, c’est le profil que l’on
trouve sur les timbres/billets de banques/pièces de monnaie, c’est le roi et on ne
peut pas le changer sinon c’est la porte ouverte à toute anarchie.

Au sud du pays c’est une autre vision qui est défendue. On voit le roi comme un
traître à cause de cet épisode qui est raconté sur cette affiche, comme une bande
dessinée. On voit à l’avant plan un personnage anonyme, le plouc belge de la
seconde guerre mondiale, le soldat lambda, on le voit avec son grand manteau et
c’est bien souvent ce qu’il lui reste lors de la captivité entre 1940 et 1945, son
bonnet de police montre qu’il est un sans grande un simple soldat mais il garde son
bonnet sur la tête, il reste soldat. Ce soldat est dans un camp de prisonnier,
quelques petites mottes de verdures à ses pieds, il vit une vraie condition de
prisonnier de guerre. À l’opposé il y a un couple à l’extérieur du camp, on reconnaît
aisément ces silhouettes à l’époque c’est Léopold III et sa nouvelle femme, Liliane.
Cela renvoie à un épisode bien connu des belges, le roi est en détention au palais
de Lachen et la gouvernante de ses trois enfants, Liliane, tombe enceinte de lui.
Léopold III étant un grand croyant, il se refuse de mettre une femme enceinte sans
la marier et ils se marient donc en secret. Sauf qu’avant de se marier civilement, il va
se marier religieusement et commettre là une erreur inexplicable car cela constitue
un cas d’anti constitutionnalité, car le mariage civil doit être antérieur au mariage
religieux. Ce problème de constitutionnalité émeut peu les belges dans les années
1950 mais le fait que Léopold III ne tient pas sa parole va énormément toucher les
familles belges car il avait que son sort sera le vôtre mais les prisonniers de guerre
(père de famille, fils, etc.) sont éloignés de leur famille alors qu’au fil de la guerre
Léopold III ne souffre pas d’isolement ni d’éloignement.

La cerise sur le gâteau est que dans la population belge, il y a des prisonniers qui
s’en sortent bien et d’autres moins bien. En 1940, après la réunion de l’ensemble
des prisonniers de guerre de l’armée belge il va y avoir un tri entre ceux qui
paraissent des hommes fiables qui ne vont pas prendre les armes contre
l’Allemagne Nazi et qui peuvent rentrer chez eux, et ceux dont il faut se méfier et
qu’il faut garder prisonnier en Allemagne. Pour faire la distinction les allemands vont
leur faire passer un examen de néerlandais et ceux qui le réussiront rentreront chez
eux. Les néerlandophones vont donc rentrer au pays et les francophones vont rester
prisonniers en Allemagne.

Ce problème de la séparation, du sort des prisonniers de guerre, touche plutôt la


population francophone que la population néerlandophone et cette affiche fait donc
beaucoup plus d’effet chez les francophones.

Le 4 juin 1950 : élections et majorité absolue catholique

Le parti social-chrétien, face à cette situation, va organiser des élections pour voir
comment la population belge réagit après cette consultation populaire et le signal
est encore plus clair. La majorité absolue, que le parti social-chrétien avait loupé en

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Lara FOULON

1949, est obtenue le 4 juin 1950. Pour le gouvernement, cette fois-ci homogène
catholique, c’est clair le roi peut revenir.

Le 20 juillet 1950 : fin de l’impossibilité de régner de Léopold III

Ce retour est organisé le 20 juillet 1950, la veille de la fête nationale mais ce retour
n’est pas accueilli avec beaucoup de sérénité. On fait donc revenir Léopold III de
nuit, dans un petit aéroport et on le ramène au palais de Lachen. On déclare ainsi la
fin de l’impossibilité de régner de Léopold III.

Fin juillet

Dès le lendemain c’est le soulèvement des classes populaires dans les bassins
miniers de Wallonie, l’armée et la police intervient fin juillet pour combattre la grève
générale et les émeutes, il y a des morts. On est au bord de la guerre civile. Il faut
trouver une solution pour calmer tout ça, une marche nationale est annoncée
début août 1950 pour faire plier Bruxelles et effectivement Bruxelles va plier.

Le 11 août 1950 : prestation de serment de Baudoin :

On va trouver un compromis, Léopold III abdique mais il est remplacé par son fils
Baudouin, qui au final suit tout ce que son père lui dit de faire. Les léopoldistes ne
sont pas satisfaits et les antis léopoldistes non plus mais le calme revient, la
légitimité se remet en place et le système va fonctionner.

Dans la communauté flamande on considère qu’il y a eu un déni de démocratie, le


roi avait été rappelé par une majorité de belge, du côté francophone on considère
que le peuple n’a pas été entendu parce que la famille royale continue de régner.

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