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Bulletin Hispanique

Les nouveaux chrétiens de Ségovie en 1510


Marcel Bataillon

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Bataillon Marcel. Les nouveaux chrétiens de Ségovie en 1510. In: Bulletin Hispanique, tome 58, n°2, 1956. pp. 207-231;

doi : https://doi.org/10.3406/hispa.1956.3485

https://www.persee.fr/doc/hispa_0007-4640_1956_num_58_2_3485

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LES NOUVEAUX CHRÉTIENS DE SÉGOVIE EN 1510

Les documents publiés ci-après sont d'un intérêt exceptionnel pour


l'histoire de 1' « Espagne des trois religions ». Ils se trouvent dans le
ms. Egerton 1832 du British Muséum. S'ils n'ont pas encore été étudiés
comme ils le méritent, c'est que le Catalogue de Gayangos1,
insuffisamment explicite, pouvait laisser croire qu'il s'agissait de papiers
relatifs aux morisques du temps de Philippe II. Or, il s'agit de listes,
dressées par les curés de Ségovie en 1510, des familles de « conversos »
venus, soit du judaïsme, soit de l'Islam.
Ayant vu qu'il y avait là une liste de nouveaux chrétiens de la
paroisse San Miguel de Ségovie, j'ai eu l'idée de la consulter pour le cas
où on y trouverait la famille du Dr Laguna. Tant de dynasties de
médecins péninsulaires étaient d'origine juive ! Or, le nom de Diego
Fernández de Laguna, père du célèbre docteur, figurait [n° 24] au
folio 2 r° avec sa profession de « físico ». Ainsi s'explique le fait qui a
frappé à juste titre César E. Dubler : la maison familiale des Laguna
était en pleine « judería » ségovienne ; elle était mitoyenne d'une
maison appartenant encore en 1529 aux héritiers Coronel, les descendants
du plus illustre juif ségovien converti en 1492, Abraham Senior2. On
voit aussi que l'origine juive du docteur rend plus que douteuse la
tradition insinuée par Colmenares et recueillie par Dubler d'une «
hidalguía », mieux, d'une « merced de caballero » concédée au père d'
Andrés. Le Diego de Laguna, « vecino de la villa de Laguna », du
document conservé à Simancas n'est pas notre Diego Fernández de
Laguna, físico, vecino de Segovia 3. Et peut-être comprend-on mieux dès
lors qu'Andrés, dans le mouvement général qui portait les
néo-chrétiens à s'agréger aux hidalgos et aux caballeros, ait recherché
l'anoblissement personnel de chevalier de Saint-Pierre qui lui fut octroyé
par le pape Paul III en 1545.
L'auteur d'un récent article sur les Suárez de la Concha4 nous
montre cette famille, alliée à celle de Laguna, comme une famille de

1. Pascual de Gayangos, Catalogue of the Manuscripts in the Spanish Language in


the British Muséum, London, 1875-1893, t. II, p. 192, n°* 1 à 12.
2. Luis F. Peñalosa, « Juan Bravo y la familia Coronel », in Estudios Segovianos, t. 1
(1949), p. 80 et 99.
3. Cf., dans ce même fascicule du Bulletin, p. 240, le compte rendu de l'ouvrage de
C. E. Dubler sur Laguna.
4. Juan de Vera, t Los Suárez de la Concha y su capilla de Santa Cruz », in Estudios
Segovianos, t. V (1953), p. 130-131.
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marchands ségoviens dont le chef, Pedro de la Concha, époux d'Elvira
Suárez, fonde en 1515 une sorte de majorât : il lègue à son fils aîné
Cristóbal Suárez de la Concha et à ses descendants une « ejecutoria »
obtenue au nom de son beau-frère Pedro Suárez, et leur confirmant des
armes héréditaires parmi lesquelles figurent cinq coquilles sur champ
d'azur. Or, en tête des foyers de nouveaux chrétiens de la paroisse
San Martin, figure, en 1510, celui de Cristóbal Xuárez et de sa femme
Maria avec l'indication de leurs enfants dont l'aîné, Antonio, est marié
à une « Beatriz Xuárez » et dont le cadet s'appelle Hernando. Cette liste
paroissiale permet sans doute de compléter l'arbre généalogique qui
accompagne l'article cité et que confirment en partie ces données
nouvelles. Mais il faut reconnaître aussi qu'elle jette un soupçon sur
le testament de 1515 que conservent les archives du marquis de Lo-
zoya, si ce document n'est qu'une copie tardive. Et, bien entendu,
elle rejette dans la pure fable la généalogie qui fait remonter les Suárez
de la Concha à un « Fortun de la Concha, infante godo de la sangre real
de Chindasvinto », origine à l'égard de laquelle Juan de Vera laisse voir
un scepticisme justifié. Le plus probable est que Cristóbal Xuárez ait
été le premier à ajouter « la Concha » à son apellido et qu'il l'ait fait sur
la base d'une ejecutoria qui lui octroyait des armoiries comportant les
cinq « veneras ».
Une autre famille sur laquelle la matrícula que nous publions fournit
des données nouvelles, c'est la famille maternelle de Gonzalo Pérez,
traducteur de Y Odyssée en vers castillans, et secrétaire de Philippe II,
comme son fils naturel bien plus fameux que lui, Antonio Pérez. On
sait que Gonzalo naquit à Ségovie d'un mariage contracté en 1505
avec une fille de la famille ségovienne « del Hierro ». Son père,
Bartolomé Pérez, secrétaire de l'Inquisition de Logroño, fut alors suspendu
de ses fonctions jusqu'à ce que sa femme, Da Juana Martínez del
Hierro, eût fait ses preuves de pureté de sang. D. Gregorio Marañón,
dans son monumental ouvrage sur Antonio Pérez5, a supposé que les
explications d'Antonio sur ce point étaient suspectes, et que le lignage
incriminé était celui de Bartolomé Pérez, non celui des Hierros « pues
la familia de los Yerros no necesitaba depuración alguna ; y en caso de
necesitarla era natural que se hubiera hecho antes de su matrimonio ».
D'autre part, avec son habituelle sagacité, Marañón a observé : Io que
les enfants d'Antonio Pérez, voulant défendre la pureté de leur propre
sang, s'étaient soigneusement abstenus d'invoquer l'enquête de 1505
alléguée par leur père ; 2° qu'un certificat de « limpieza » s'obtenait
facilement, même quand les origines d'une famille n'étaient pas très
pures ; 3° que Gonzalo Pérez n'avait jamais signé Pérez del Hierro ou
del Yerro, mais Pérez tout court.

5. G. Marañón, Antonio Pérez, t. I (2« é±), Madrid, 1948, p. 12-13.


LES NOUVEAUX CHRÉTIENS DE SÉGOVIE EN 1510 209
Notre matrícula nous apprend que la paroisse San Andrés (n08 22 et
44) comptait en 1510 au moins deux foyers néo-chrétiens dont le chef
était un « del Hierro ». « Antonio del Fierro » et sa femme avaient alors
sous leur toit trois filles âgées respectivement de dix-huit, quatorze et
douze ans. « García del Fierro » et sa femme n'avaient pas d'enfant
vivant avec eux. Nous pouvons supposer que la mère de Gonzalo Pérez
était soit une fille aînée d'Antonio, soit une fille de Garcia, soit la
descendante d'un rameau de la famille dont la conversion au
christianisme remontait à une génération antérieure et qui, pour cette raison,
n'avait pas à figurer sur la liste des convertis récents dont on
surveillait la vie religieuse. — De toute façon, il ressort de notre matrícula
que le nom « del Hierro » provoquait, à Ségovie, un soupçon d'origine
juive, et que, par conséquent, les origines de la famille maternelle de
Gonzalo Pérez étaient normalement, vers 1505, soumises à «
depuración ». On voit, du même coup, qu'il faut se méfier de la tradition
recueillie par le marquis de Lozoya dans un article récent et selon
laquelle « el linaje de los del Hierro era originario de Vizcaya y debió
establecerse en Segovia, probablemente buscando como tantas otras
familias hidalgas del norte, la ganancia del obraje de los paños, a fines
del siglo xv o comienzos del xvi 6 ». Le proverbe dit qu'il ne faut pas
« llevar hierro a Vizcaya ». Et on voit trop bien comment une famille
ségovienne d'origine juive portant un tel apellido a pu vouloir
accréditer son origine « hidalga del norte » à une époque où l'épithète «
vizcaíno » était synonyme de « cristiano viejo » (en particulier dans les
controverses et les correspondances de la Compagnie de Jésus en
matière de « limpieza »).
Mais si intéressants que soient aujourd'hui, pour l'histoire sociale
objective, ces renseignements sur certains « linajes » jadis objets de
contestations venimeuses, ils sont loin d'épuiser l'intérêt historique de
nos listes. Celles-ci recensent les personnes vivant dans chaque foyer
de nouveau chrétien, y compris les enfants en bas âge. Dans de
nombreux cas, elles indiquent la profession du chef de famille. Elles
mentionnent les « criados » de même origine que le maître et qui étaient
souvent ses employés ou ses ouvriers. Que ne donnerions -nous pas
pour avoir des documents semblables sur tous les éléments judéo-
chrétiens et morisques habitant dans les grands centres commerciaux
et industriels de l'Espagne au temps des Rois Catholiques !
Mais il vaut la peine de préciser l'origine et la transmission de cette
« Matrícula de Cristianos nuevos de Segovia » pour que des recherches
dans les archives episcopales et archiépiscopales d'Espagne amènent
peut-être à découvrir d'autres recensements analogues.

6. Marqués de Lozoya, « La casa del Secretario », in Estudios Segovianos, t. VI


(1954), p. 371.
210 BULLETIN HISPANIQUE

* *
J'avais pensé un temps intituler ce document : Un « libro verde » de
Sègovie, ne fût-ce que pour redonner vie à une notion qui se perd et
dont l'oubli laisserait dans l'obscurité un aspect typique de l'histoire
sociale du Siècle d'or espagnol, avec son obsession de la « limpieza de
sangre ». Baltasar Gracián, dans El Criticón (II, IX), termine ainsi
une série d'exemples sur la funeste promotion sociale qui transforme
un homme personnellement vicieux en empoisonneur moral public et
presque patenté : « el infame », dit-il, « para en libro verde ; y el bebedor
en tabernero, aguándoles el vino a los otros ». Le regretté Romera
Navarro, diligent annotateur de El Criticón7, a cru que « libro verde,
como viejo verde, tenían el mismo significado picaresco que en nuestros
días, porque desde muy antiguo se ha considerado este color como
provocativo de lujuria ». En réalité, Gracián a voulu dire que l'homme
infâme (au sens étymologique de « sans honneur ») se convertit en
diffamateur de l'honneur des autres. Si, au lieu de consulter le Diccionario
de la Lengua española au mot verde, nous consultons l'article libro,
nous y trouvons des indications un peu embarrassées, mais
révélatrices, héritées du « Diccionario de Autoridades » du xvnie siècle :
Libro verde, fig. y fam. Libro o cuaderno en que se escriben noticias
particulares y curiosas de algunos países y personas, y en especial de los linajes,
y de lo que tienen de bueno o de malo. || 2. fig. y fam. Persona dedicada a
semejantes averiguaciones.
Il faut souligner comme nous le faisons y en especial de los linajes,
avec l'euphémisme lo que tienen de bueno o de malo, car là est la clef de
cette expression énigmatique. En effet, la question la plus brûlante

7. Baltasar Gracián, El Criticón, éd. crítica y comentada par M. Romera Navarro»


t. II, Univ. of Philadelphia Press, 1939, p. 288, note 49. Cette erreur a été discutée par
Fernando Lázaro dans une note de la Rev. de Filol. Esp. de 1953, t. XXVII, p. 216-
225, qui n'entre pas dans le fond même de la question et se contente de mentionner le
Libro Verde de Aragón. Romera Navarro a donné une interprétation correcte de
l'expression qui l'avait dérouté (mais sans rectifier sa note du Criticón) dans son édition
de B. Gracián, Oráculo manual y arte de prudencia (Anejo LXII de la R. F. E., Madrid,
1954, p. 246), à propos de l'aphorisme 125 de YOráculo « No ser libro verde ». Gracián
est resté l'autorité majeure pour l'emploi figuré et large de l'expression. Cf. Concolor-
corvo, Lazarillo de ciegos caminantes (1773), cap. xxiv (éd. Solar, Buenos Aires, 1942,
p. 373) : « Hay hombres que no saben otra cosa que contradecir y oponerse a todas
las ideas que no son propias. — A estos, dijo el Visitador, los llama el agudo Gracián
libros verdes. — ¿Qué quiere decir libros verdes? le repliqué ; a que me respondió que
eran todos aquellos que piensan honrarse a sí mismos con desdoro y desprecio de
otros. » H. C. Lea, A History of the Inquisition of Spain, t. IV, New- York, 1922, p. 452,
parle d'un Libro verde politique tenu par la police personnelle de Ferdinand VII
pendant la période constitutionnelle pour enregistrer les dénonciations reçues contre tous
les ennemis de l'absolutisme.
LES NOUVEAUX CHRÉTIENS DE SÉGOVIE EN 1510 211

pour la qualité des lignages était celle de la « pureté de sang » ; et la


Pragmática du 10 février 1623 avait édicté des peines sévères contre
les compilateurs ou les détenteurs de « Libros verdes o del becerro ».
C'étaient proprement des listes ou généalogies d'authenticité très
inégale, où l'on faisait connaître les ascendants de familles plus ou moins
notables désignés par la tradition orale comme convertis du judaïsme
ou de l'Islam, ou, pis encore, comme ayant eu affaire à l'Inquisition
pour avoir été de faux convertis. L'emploi de cette documentation
dans les innombrables enquêtes de limpieza était devenu un tel fléau
moral pour l'Espagne que Philippe IV, en même temps qu'il
simplifiait la procédure de vérification de la pureté de sang, ordonna de
brûler tous les « libros verdes » mettant en question la « limpieza » des
familles, sous peine, pour leurs détenteurs, de 100 ducats d'amende
et de deux ans d'exil. Pourquoi appellait-on ces livres ou libelles des
libros verdes? Nous ne saurions le dire au juste. Mais il y a sans doute
un lien entre cette couleur et la croix verte qui était l'emblème de
l'Inquisition, ou les cierges verts que portaient en main les condamnés,
en signe de pénitence, dans les « autos de fe ». Le souvenir de ce
cérémonial était associé aux listes maudites comme les « sambenitos » aux
familles qu'ils déshonoraient.
Notre matrícula ségovienne n'est pas une de ces listes officieuses
tardives, aussi redoutées que suspectes. Mais les documents avec
lesquels elle nous est parvenue nous montrent que, sans avoir rien d'un
« libro verde » lorsqu'elle fut dressée, elle jouait ce rôle équivoque
soixante-cinq ans plus tard sous Philippe II, à l'époque même où fut
renforcé par des appendices un manuscrit du Libro verde de Aragón*.

* *
L'origine de ces douze listes paroissiales est assez claire. Elle est
sans doute la même pour toutes, bien que les prêtres signataires ne
soient pas tous également explicites sur l'autorité ecclésiastique à
laquelle ils remettent le résultat de leur enquête. Ce ne peut être que le
« Muy venerable Señor Provisor » de l'évêché de Ségovie, mentionné
expressément par plusieurs. L'avant-dernière « Memoria », celle des
nouveaux chrétiens de la paroisse San Marcos et San Gil, est datée
par le vicaire Francisco López de Zavaller du 27 juillet 1510.
Il est infiniment probable que toutes ont été établies à peu près en
même temps en exécution d'une prescription de l'évêque ou de son

S. Ce fameux Libro verde composé en 1507 par un certain Juan de Anchias, a, en


guise d'appendice, dans le manuscrit de la Bibliothèque Colombino, des listes de
personnes condamnées par l'Inquisition à Saragosse de 1483 à 1574 (Revista de España,
CVI (1886), p. 570-583, cité par Lea, op. cit., IV, p. 521 ; — et Navarro Tomás dans
son compte rendu de l'édition I. de las Cagigas, R. F. E., XVII (1930), p. 291).
212 BULLETIN HISPANIQUE
proviseur, soucieux de contrôler de plus près la pratique religieuse des
familles nouvellement venues au christianisme. Une seule liste, la
dernière, précise qu'il s'agit de familles converties depuis le départ des
juifs. Cette indication est insuffisante pour affirmer que toutes les
familles recensées ici comme d'origine juive n'étaient chrétiennes que
depuis 1492 seulement. De toute manière, un tel recensement
s'explique très bien d'un point de vue ecclésiastique et non proprement
inquisitorial. On possède un dénombrement par paroisses des
habitants de Tolède en 1503, avec, en regard du nombre des paroissiens,
le nombre de ceux qui n'avaient pas rempli leur devoir pascal 9.
L'archevêque Cisneros, qui a certainement provoqué ce dénombrement, a
peut-être fait faire ensuite un recensement nominatif des familles de
nouveaux chrétiens comme celui que nous avons ici pour Ségovie.
Le détenteur de cette matrícula, Esteban Monago, en confirme
d'ailleurs en 1575 l'origine épiscopale (fol. 140 2°). Il était « notaire
du secret » de l'Inquisition de Valladolid. Il avait hérité cinq ans plus
tôt des papiers de son frère Antonio Monago, notaire de la ville de
Ségovie, papiers dont une partie venait de leur père, notaire de l'oifi-
cialité épiscopale de cette même ville : tel était le cas des listes de
cristianos nuevos ségoviens par paroisses. Dans quelle intention un «
notario de la audiencia episcopal de Segovia » avait-il copié ou fait copier
pour ses archives personnelles ces pièces des archives de l'évêché? La
chose n'est pas claire. Il semble, du moins, que la matrícula
conservée, qui n'avait aucun titre général, soit une honnête copie du milieu
du xvie siècle, une reproduction fidèle des douze listes qu'elle met
bout à bout, avec leurs différences de présentation, peut-être même
avec certaines de leurs particularités orthographiques; la main du
copiste paraît la même d'un bout à l'autre, malgré les différences de
dimension de l'écriture qui répondent sans doute aux différences de
mise en pages. — On peut seulement soupçonner que les préjugés
grandissants de limpieza n'avaient pas été étrangers à la confection de
cette copie, alors que la teneur des listes ne trahit aucun préjugé de
cette sorte chez les responsables du recensement de 1510.

***
Ce qui est sûr, c'est que les Ségoviens du temps de Philippe II
connaissaient l'existence de la matrícula et savaient en quelles mains
elle se trouvait. Ils y recouraient dans leurs contestations en matière
de limpieza de sangre. De là l'incident qui a amené Monago à abriter
ses redoutables listes aux archives de l'Inquisition, et que nous pou-

9. Arch. Híst. Nac, Universidad de Alcalá, Leg. V, n° 466. Cf. M. Bataillon, Érasme
et l'Espagne, Paris, 1937, p. 4.
LES NOUVEAUX CHRÉTIENS DE SÉGOVIE EN 1510 213

vons reconstituer grâce aux documents conservés dans le même recueil


du British Muséum (Egerton 1832, fol. 135-144) où se trouvent nos
listes elles-mêmes.
En 1575, Andrés Moreno (considéré comme descendant du tondeur
de draps Tomás Moreno, fol. 1 v° de la matrícula) était en procès
avec les Alcaldes des hidalgos de Ségovie au sujet de son « hidalguía »
personnelle, c'est-à-dire de sa pureté de sang. La cause était pendante
devant la Chancellerie royale de Valladolid. Il semble — ceci découle
de la requête de l'avocat de Moreno, Sebastián de Ruescas — que
Esteban Monago, sollicité par les Alcaldes de hidalgos, leur avait
fourni ou promis un extrait de la matrícula utilisable contre la
limpieza de Moreno. Alors celui-ci avait riposté en faisant adresser aux
Inquisiteurs de Valladolid, par les alcades de la Chancellerie, l'ordre
de verser au procès notre matrícula « que se dize estar en los archivos
del Santo Officio de la Villa de Valladolid ». — Le plus ancien des
Inquisiteurs répond que les archives ne possèdent pas ce document.
La requête de la Chancellerie étant ensuite notifiée à Esteban Monago,
celui-ci se dérobe en disant que ce recensement, hérité par lui de son
père, constitue un véritable « libelo ynfamatorio » contre beaucoup de
familles importantes de la ville de Ségovie, et que, pris de scrupule,
il l'a brûlé à l'exception de la partie concernant Moreno, demandée par
les Alcaldes des hidalgos, qu'il à conservée dans les Archives
inquisitoriales et qu'il ne remettra pas sans ordre exprès du Conseil suprême de
l'Inquisition.
L'avocat proteste au nom de son client contre l'utilisation d'un tel
document que son détenteur lui-même appelle libelle diffamatoire et
qu'il déclare tenir de son père, lequel n'était ni notaire ni secrétaire
du Saint-Office. Il dénonce la présence non officielle de cette matrícula
aux archives de l'Inquisition. Il demande une enquête à ce sujet et
l'exécution de l'ordre des Alcades de la Chancellerie.
Le 1er septembre 1575, le notaire du Secret Esteban Monago est
convoqué à l'audience des Inquisiteurs pour s'expliquer sur la
matrícula. Il dira alors de quelle façon elle est passée de son père à lui par
héritage. Mais il justifie surtout son comportement équivoque en tirant
au clair l'intention d' Andrés Moreno et de son avocat. Moreno, ayant
été convaincu d'origines juives par le Conseil municipal de Ségovie,
a voulu étaler au grand jour les origines non moins impures de
nombreuses familles ségoviennes tenues « en reputación de gente honrada. »
C'est en apprenant qu'on voulait envoyer chez lui un alguazil pour
saisir de force la matrícula, que Monago s'est décidé à l'apporter au
Saint-Office et à la mettre sous clef dans son tiroir personnel de la
Chambre du Secret. Il ne fait naturellement aucune allusion aux
extraits qu'il a pu fournir du document, et affirme que son refus réitéré
de livrer l'original est inspiré des intentions les plus louables.
214 BULLETIN HISPANIQUE
On interroge aussi, le même jour, les deux autres notaires du Secret,
Alonso Osorio et Celedón Gustín, témoins des conditions dans
lesquelles leur collègue a introduit la matricula dans la « Cámara del
Secreto ». Celedón, qui a vu les listes, les interprète comme des
recensements paroissiaux destinés au contrôle de l'observance des devoirs
religieux : « padrones que los curas de Segovia hazian de sus perrochia-
[no]s confessos para saver si estavan confessados. » Osorio insiste
particulièrement sur l'extrême gravité que Monago voyait à la
divulgation de ces documents, qui concernaient de nombreuses familles
domiciliées à Ségovie.
Il est à remarquer, toutefois, qu'après ces explications, les
Inquisiteurs ne décident ni la production de la matricula au procès de
Moreno ni la destruction des documents redoutables. Le 10 septembre
1575, le Conseil de l'Inquisition siégeant à Madrid décide que ceux-ci
resteront au « Secret » et qu'on n'en donnera copie à personne.
Mais le 18 juin 1578 les Inquisiteurs de Valladolid, rappelant les
faits survenus en 1575 et la décision prise alors par le Conseil, se
réfèrent à des faits nouveaux. A la requête d'Andrés Moreno, vecino et
regidor de Ségovie, le roi a ordonné la remise au Conseil des listes de la
matricula. On a envoyé l'original le 27 mai.
Une étrange comédie se joue alors. La ville de Ségovie, poursuivant
son procès contre Andrés Moreno, dont elle conteste la hidalguía, a
obtenu de son côté une cédule royale (Ségovie, 6 juin 1578) ordonnant
de faire remettre à son avoué le copie du chapitre de la matricula
concernant la famille Moreno.
Les Inquisiteurs de Valladolid, écrivant à ce sujet au Conseil le
18 juin 1578, mettent un soin jaloux à faire revenir aux mains de
Monago ce document que, par ailleurs, ils s'appliquent à disqualifier.
Alors que le coup d'œil professionnel du notaire Celedón Gustín y
avait reconnu des documents paroissiaux servant au contrôle de la
confession pascale, les Inquisiteurs insistent sur le caractère non
authentique de la copie, que n'orne aucun paraphe de notaire; ils
insinuent que la pièce a été confectionnée « más... para alguna
memoria de los linajes de aquella ciudad que para otra cosa ». Quelle solution
ces messieurs vont-ils proposer au Conseil? Puisque ces papiers
n'appartiennent pas au Secret de l'Inquisition et n'ont aucune autorité,
il n'y a qu'à les rendre à Esteban Monago, qui les a introduits au Saint-
Office, et répondre à la cédula que les documents appartiennent au
notaire Monago, non à la Chambre du Secret. On a fait attendre à
Valladolid le procureur de la ville de Ségovie pour laisser à la réponse
du Conseil de l'Inquisition le temps d'arriver. On pourrait, si le
Conseil est de cet avis, donner copie du chapitre de la matrícula demandé
par les Ségoviens en faisant toutes réserves sur la nature du document.
La lettre des Inquisiteurs porte ce résumé de la réponse que le Con-
LES NOUVEAUX CHRÉTIENS DE SÉGOVIE EN 1510 215

seil s'empresse de faire (Madrid, 21 juin 1578) : « Que les documents


originaux soient rendus à Monago tels qu'il les a remis. Que ces
messieurs répondent à la cédule de Sa Majesté que ces papiers ne sont pas
à l'Inquisition, mais en possession de Monago, et qu'on les a
rendus à ce dernier parce qu'ils n'appartenaient pas à l'Inquisition ni
à ses archives secrètes... » Ces gens, décidément, savent ce qu'ils
veulent !
Depuis Monago, « notaire du Secret », jusqu'au Conseil de
l'Inquisition, en passant par les Inquisiteurs de Valladolid, on observe une
remarquable duplicité professionnelle à l'égard de notre matrícula. En
apparence, ces hommes ne lui accordent aucun crédit. Ils ne veulent
connaître officiellement que les documents inquisitoriaux ou les
sambenitos, et ils sont dans la logique de l'institution, qui a pour objet la
répression de l'hérésie des judaïsants, non la discrimination des
convertis comme tels. Mais ils savent combien la répression inquisitoriale de
l'hérésie recourt aux informations purement généalogiques pour
discerner et surveiller les familles de conversos, toutes a priori suspectes.
Et surtout, exerçant leur fonction au sein d'une société qui vivait —
ou mourait — du préjugé de la limpieza, ils ne font pas fi d'un
document permettant à cette société de vérifier des origines familiales
réputées impures. Ils savent que la matricula est comme un flacon de
poison suffisant pour empoisonner toute la ville de Ségovie. Ils ne
jetteront pas pour autant le flacon au fond de la rivière. Ils se
contenteront de garder le poison sous clef dans un tiroir extra-officiel, et ne
craindraient pas de l'administrer à petites doses, sur ordonnance,
dirait-on volontiers. La société, représentée ici par les alcaldes des
hidalgos de Ségovie, se fie pour cela aux médecins de son honneur.
Mais on comprend que la menace permanente des libros verdes ait
fini par susciter la Pragmática de 1623. Si notre matricula ne fut
pas retirée plus tôt des mains officieuses où elle était, c'est peut-être
alors qu'un héritier de Monago, pour ne pas encourir les foudres
légales, la remit aux archives officielles du Saint-Office. Il est heureux
qu'elle ait été conservée pour l'instruction des historiens avec les
correspondances auxquelles elle avait donné lieu.

*
Nous reproduisons la matrícula sans autre indication que :
Io [entre crochets], des titres en italiques indiquant la paroisse à
laquelle se rapporte chaque liste ;
2° [entre crochets], et en marge, l'indication des folios du ms. Eger-
tonl832;
3° des numéros d'ordre permettant de compter les foyers de
nouveaux chrétiens de chaque paroisse d'origine juive ou musulmane ;
216 BULLETIN HISPANIQUE
4° quelques signes de ponctuation destinés à faciliter la lecture.
Nous résolvons quelques abréviations.
Nous substituons quelques majuscules aux minuscules pour
distinguer des prénoms et des patronymes indiscutables. Nous respectons,
en tête de quelques noms de métiers qui peuvent être aussi des
patronymes, les majuscules du manuscrit.
Enfin, nous uniformisons la présentation des listes. Nous inscrivons
sans aller à la ligne les membres d'un même foyer, même lorsque,
comme c'est le cas pour la paroisse de San Millán, le scribe allait à la
ligne pour chaque personne ; nous incorporons au texte quelques
indications d'âge d'enfants qui, au début de la liste de San Andrés, étaient
rejetées en marge du document.
Marcel BATAILLON.

[/. San Miguel]

Jhs.
En el nombre de Nuestro Señor Jesu Christo estos son las perroquianos de
ja yglesia de señor Sanct Miguel desta ciudad de Segouia nueuamente
venidos a nuestra sancta Fee Catholica.
Primeramente
1. Ynigo López Coronel y doña Maria su muger. Tiene dos fijas de hedad de
quinze o mas años.
2. Fernand Xuarez, rrecaudador, e su muger Mari Nuñez. Tiene una fija de
hedad de veinte años e una ama que crio a su muger.
3. Ghristoual Gonçalez especiero e Mari Gonçalez su muger. Tiene una niña
de dos años.
4. Gonçalo de la Vega e su muger Guiomar de León. Tiene dos fijos e dos
fijas, el uno de quatro, el otro dos, la fija de ocho, la otra seis años.
Elvira Diez, madre deste Gonçalo de la Vega.
5. Juan Nuñez, joiero, e su muger Francisca Nuñez. Tiene dos fijas de
hedad tres años e otra de dies y nueve meses.
6. Gaspar Calcetero e su muger Catalina Aluarez. Tiene ama, fijos e fijas,
el mayor de diez y nueve años e ansi van descurriendo.
7. Juan de Soria, calcetero, e su muger Maria de Triguera. Tiene dos fijos
Gaspar e Maria, el mayor de tres años, el otro de un año.
8. Diego de Segovia, joyero, e su muger Leonor. Tiene tres fijos, un niño
Luis e Juan e Maria, el mayor de tres años, dos años, nueue meses.
9. Antonio, joyero, e Beatriz su muger. Tienen tres fijos Francisco, Miguel,
Gregorio. El mayor de diez años, seis años, tres años.
[l y] 10. Ysauel Xuarez muger de Maestre Juan que Dios aya. Tiene cinco fijos e
fijas, el mayor el Bachiller Xuarez, veynte y un años, Ysabel y Juan
y Christoual e Diego, catorze, doze, diez y ocho años.
LES NOUVEAUX CHRÉTIENS DE SÉGOVIE EN 1510 217
11. Ysauel Nuñez cordonera10 biuda. Tiene tres fijas donzellas, catorze,
treze, doze años.
12. Aluaro de Pina, mercader, e su muger Catalina Xuarez. Tiene quatro
fijos e dos fijas, el mayor diez y nueve, el otro de ocho. Los otros de
cinco años.
13. Francisco de Guellar, sastre, e su muger Teresa. Tiene un fijo que cria.
14. La de Tomas Moreno, tondidor, biuda. Tiene quatro fijos e fijas,
Francisco, Fernando, Gregorio, Gonçalo, el mayor de veynte y tres, diez y
siete, seis años.
15. Diego, sastre, e su muger Maria. Tiene tres fijos e una fija, Catalina,
Ramos, Juan, Luis. El mayor de ocho años, cinco años.
16. Francisco de Yuiera, jubetero, e su muger Lucrecia. Tiene quatro fijos e
fijas, Antonio, Gerónimo, Ysauel y Francisca. La mayor de diez y
nueue años y siete.
17. Alonso López Tarascón e su muger Ysauel. Tiene seys fijos, Pedro,
Francisco, Diego, Juan, Catalina, Beatriz, el mayor de diez y ocho y
diez y seis.
18. Francisco de Pina, mercader, e su muger Anna Nuñez. Tiene dos fijos,
Beatriz, Matia. El mayor de dos años. Tiene en su casa a Diego de Pina
su hermano e Catalina Xuarez su muger.
19. Gonçalo de Iuiera, tondidor, e su muger Mari Gómez. Tiene dos fijas. La
mayor de diez y nueue años.
20. El Bachiller de Xaz, físico, e su muger Eluira de Xaz. Tiene seys fijos,
Francisco, Gerónimo, Frutos et Sebastian, Ana e Luis. El mayor treze,
onze, nueue años.
21. Fernando de Pina, mercader, e su Muger Mari Blasquez. Tiene siete
[2 **] fijos, Diego e Antonio, Juan, Beatriz, Ysauel, Ana y Mencia. || El mayor
diez y siete, quinze, treze, diez años.
22. Costánca, muger que fue de Fernando de Noguera. Tiene un fijo, diez
años.
23. Antonio de Segouia, batidor, e su muger Costança Pérez. Tiene dos fijos,
Fernando e Maria, el mayor de tres, y un años ; su suegra desta, Gracia.
24. El bachiller Diego Fernandez de Laguna, físico, e su muger Catalina.
Tiene una fija que cria. Su suegra deste Leonor Blasquez.
25. Juan Rodríguez sastre e su muger Mari Aluarez. Tiene Juan e
Fernando, Ysauel y Leonor, el mayor de siete, seis, cinco años.
26. Ysauel de Soler, biuda. Tiene dos fijas, Ysauel, Francisca, de hedad
onze y diez años.
27. Ynes, ama de Juan Fernandez de Valera.
28. Francisco Pérez, corredor, e su muger Francisca Pérez. Tiene cinco fijos,
Gonçalo, Luis, Diego, Juan, Grauiel, Maria. El mayor diez y ocho,
diez y siete, catorze, doze años.
29. Ysauel de Bouadilla biuda. Tiene una fija, Maria, veinte años.
30. La de Rodrigo, çapatero, la biuda.
31. Christoual sastre e su muger Beatriz. Tres fijos, Beatriz, Águeda e Dia-
guito. El mayor quinze, onze años.

10. Le ms. : cordouera.


Bulletin hispanique. 15
218 BULLETIN HISPANIQUE
32. Antonio Nuñez, çapatero, e su muger Leonor. Tiene cinco fijos, el
mayor doze años.
Diego Méndez, çapatero, su suegro.
33. Diego del Rio, pregonero, e su muger Maria Maco.
34. Juan del Moral, çapatero, e su muger Ynez Pérez. Tres fijos e fijas,
Andrés, Alonso, Ysauel, el mayor nueue años.
35. Juan de Loçoya e su muger Juana Gómez.
36. Diego, sastre, e su muger Mencia. Tiene cinco fijos, Juan, Diego,
Francisco, María, Ysauel, el mayor de nueue años.
[2t«] 37. Maestre Pedro e Catalina López. Tiene quatro fijos, Juana, Catalina,
Maria, Lasarena. La mayor de seys años.
38. Christoual, çapatero, e Ana su muger.
39. Luis Aluarez, çapatero, e Elena su muger. Tiene dos fijos, Luis.
Francisco, el mayor quinze años.
40. Christobal de Buytrago e Maria su muger. Tiene dos fijos Ximon e
Juana. El mayor seys años.
41. Ñuño, çapatero, e Ysauel su muger. Tiene tres fijas Leonor, Mencia,
Costança. La mayor nueue años.
42. Fernand López, Mari López su muger. Tres fijos que tiene cassados
fuera de aqui.
43. Miguel, pelejero, e Ana su muger. Tiene dos fijos, el mayor siete y seys
años.
44. Costança del Rio, muger de Grauiel. Juana su criada.
45. El bachiller de Xaz enfermo.
46. Mari Nuñez biuda.
47. Grabiel el Conde e Catalina su muger. Tiene un fijo, diez y ocho años.
48. La de Antonio joyero biuda.
49. Gonçalo çapatero e Maria. Tiene una fija que cria.
50. Gonçalo pellejero e Catalina su muger. Don fijos, Manuel, Francisca.
La mayor doze, onze años.
51. Ysauel Gonçalez, biuda.
52. Alonso de Palencia, ferrero, e Catalina Alonso su muger. Tienen dos
fijos en casa, Diego e Fernando, de hedad diez y ocho y diez y siete años.
53. La de Fernando de Palencia, pargaminero. Tiene tres fijas, Ysauel,
Francisca y Juana. La mayor, diez y seis años, doze, onze.
54. Francisco Marcos, çapatero, e Catalina de Palencia. Tiene un niño que
cría.
55. Maria biudà de Benaventezi enferma.
56. Juan de Cuellar, sastre. Tiene dos fijas, Francisca e Mari Aluarez, veinte
y dos años y catorze.
[3 v] 57. Alonso de Sant Blas e Eluira su muger. Tiene un hijo, Luis, dos años.
58. Antonio de Segouia, sastre, Elena de Medina.
59. El Licenciado Pedro de Cartagena, Catalina de la He su muger.
60. Ysauel Hernández, muger de maestre Alonso, biuda. Tiene un fijo,
Francisco de Quesa e dos nietos, el mayor treinta, doze, diez años.
61. Antonio, corredor, Beatriz su muger. Tiene siete fijos Maria, Catalina,
Leonor, Bernaldino, Juan, Diego, Frutos, de hedad, el mayor, quinze,
treze, doze, diez, ocho años.
LES NOUVEAUX CHRÉTIENS DE SÉGOVIE EN 1510 219
62. Bernaldino de Sant Martin, Maria su muger. Tres fijas María, Águeda,
Ana. La mayor treze, ocho, dos años.
63. Juan Ferrero e Catalina su muger. Tres hijos, Juan, Frutos y Juan. El
mayor, ocho y siete años.
Juan de Palencia su criado.
64. Francisco Diaz, çapatero, Angelina su muger. Tiene dos fijas pequeñas.
65. Maestre Rodrigo cerrajero e su muger.
66. Francisco Gonçalez, procurador, e su muger. Tiene dos fijas e dos nietos,
de hedad, veinte, quinze, doze años.
67. Francisco de Segovia, corredor, e Leonor su muger. Dos fijos, diez y
ocho, diez y siete años.
68. La de Pedro Gonçalez de Artiaga biuda. Tiene cinco fijos, Francisco,
Ana, Fernaldo [sic], Baltasar, Maria, de hedad diez y ocho, quinze, doze
años.
69. Felipa de Solis, muger del Doctor Solis. Tiene cinco fijas, Elvira, Mar-
garida, Costança, Ximena, Felipa. La mayor diez y ocho, diez y siete,
catorze, treze años.
70. Juan Vaes, Leonor Vaes. Tiene un fijo, Jorge Vaez e un nieto. El mayor
diez y el otro nueue años.
71. Antonio Vaez e Isauel su muger. Tiene quatro fijos, Leonor, Francisco,
Catalina, Esteuan, el mayor catorze, diez, seis años.
72. Juan Vaez, librero, e Violante su muger. Tiene tres fijos, Juan,
Francisco, Maria, el mayor quinze, diez, ocho años.
[3 ve] 73. Aluar Nuñez, joyero, Ana Nuñez su muger. Tiene seys, Christoual,
María, Francisca, Ynes, Elena, Beatriz. El mayor catorze, diez, nueue,
ocho años.
74. Gonçalo Rodríguez e Costança Fernandez su muger. Tiene quatro fijos,
Grauiel, Francisco y Francisca, Ysauel, el mayor veinte y dos, treze,
doze, diez años.
75. Duarte joyero e Mari López. Tiene un fijo que cría.
76. Francisco de Santiago el sastre e su muger.
77. Diego Vaez, Leonor Méndez. Tiene una fija de tres años.
78. Antonio de Segovia ropero, Francisca López. Tiene quatro fijos, Maria,
Juana, Ana, Juan. El mayor catorze, siete, cinco años.
79. Luis Gonçalez, mercader, Ana Mendes. Tiene quatro fijos, Maria,
Gonçalo, Juan, Francisco, el mayor catorze, diez, siete años.
80. Francisco de Espinosa, Catalina su muger. Tiene una niña que cría, tiene
dos sobrinos de quinze años, ocho años.
81. Fernando de Bonilla, Catalina de Auila.
82. Juan de Segovia, ropero, e Costança su muger.
83. Juan de Pedraça e Isauel su muger. Tiene dos fijos pequeños.
84. Fernando de Mançanares, Lucia su muger. Tiene dos criaturas pequeñas.
85. Francisco de Pancorbo e su muger Francisca. Tiene dos criaturas
ñas.
86. Alonso de Peñafiel, ropero, e su muger. Tiene tres fijos, el mayor treze,
onze años.
87. Alonso del Valle, ropero.
88. Fernando de Pedraça, ropero.
220 BULLETIN HISPANIQUE
89. Antonio de Spinosa e Francisca. Tiene una niña.
90. Ysauel biuda.
91. Ysauel Gonçalez biuda.
92. Mencia Nuñez biuda, muger de Juan de la Reyna. Tiene tres fijos
pequeños, el mayor de siete años.
93. Pero Gómez e Francisca Vasquez su muger. Tiene un niño que se llama
Valer0, de teta.
[4 r#] 94, Maria Aluarez biuda. Tiene un fijo de treze años.
95. Alonso Nuñez, joyero, e Inés Nuñez su muger. Tiene quatro fijos, Juan,
Francisco, Diego, Ysauel. El mayor de nueue años.
96. Diego Ferrera e María su mujer. Tien? dos fijas, María, Catalina,
pequeñas.
97. Christoual Ferrero, Eluira su muger. Tiene seis fijos Gabriel, María, Ma-
dalena, Christoual, Juan, María. El mayor nueue, ocho, siete años.
98. Maria su muger de Juan de Laredo. Tiene dos fijos pequeños.
99. Alonso de la Fuente, sastre e Maria de Portillo su muger. Tres fijos,
Sebastian, Luis, Juana, de hedad de nueue años.
100. Doña Francisca Coronel viuda. Tiene una fija de hedad diez y siete
años.
Petras de Segovia rector.

[II. San Llórente]


Rdo Señor
Los nueuos christianos de la ley Mahomanca que esta en la collación de
Sanct Llórente son los siguientes.
1. La mayordoma vieja muger de P° Gra [Pedro Garcia?] mayordomo que
fue de Sant Vicente. Siendo doncella, la saco el dicho Pero Gra de casa
de su padre e la torno christiana e se caso con ella.
2. Francisco Ferrero es nuevo christiano. Tiene una fija que llaman Maria
e es de cinco años. Tiene un fijo que se llama Francisco e es de cinco e
medio.
Franciscus Fernandez.

[III. San Clemente]


Reuercndo Señor Prouisor, Esta es la copia
de los tornadizos de Sant Clemente.
Christiana vieja 1. La de Francisco de Ayllon calderero biuda que fue
casada con un tornadizo.
Francisca de Ayllon, su hija, de hedad de catorze años.
[4 v#] 2. Aluaro de Ayllon, e Eluira su muger.
3. Maria de Ayllon de Posada e Diego su hijo, de diez y siete años, e
cisco de doze años, e Aluaro de ocho años.
4. Andrés Garcia e su muger Beatriz e Madalena su hija de quatro años.
5. Mencia de Velasco e su hija Ysauel e Antonio de Miranda su hijo de
veinte e un años e otra niña Brianda, de tres años, e una nieta Ysauel
despossada de veinte y un años e una moca de soldada de diez y siete
años.
LES NOUVEAUX CHRÉTIENS DE SÉGOVIE EN 1510 221
6. Hernando de Talauera e su muger Ysauel e Bemaldino su hijo de diez
años, e Lope de un año e Gabriel de Tapia su criado de catorze años.
7. Diego Consilero e Catalina su hija de ocho años. Otra de catorze años.
8. Diego de Auila e su muger Adeua del Espinar.
9. Antonio de Arcos e su muger Beatriz.
10. Francisco Carrasco, su hijo de quinze años e Garci Nuñez de doze años e
Luis de un año e Ana su sobrina de siete años.
11. Ysauel de Tapia e un su hijo Sancho de ocho años, e no esta en la
cibdad.
12. Agostin e su muger e Antonio de Portillo su hijo de diez años.
13. Pedro Motero del pozado.
14. Leonor de Sepulueda biuda e Maria del Baño de quinze años e Mencia
del Baño, de nueue años e Ysauel do cinco años.
P° de Lesaca.

[IV. Santiuste]
Reuerendo Señor
Estos son los conuertidos que moran en la perrochia de Santiusle de la
Ley de Moyesen.
1. Francisco de Alcalá e Leonor su muger. Tiene Francisco de Alcalá dos
hijas en un hijo de otra muger de hedad, la hija, de quinze años, e otra
hija de treze y el hijo de ocho años. Tiene la muger un hijo de otro
marido de hedad de quinze años. Biuen todos los hijos saluo uno a
soldada.
[V. San Martín]
[5 f] Muy benerable señor Prouisor, Los nueuamente convertidos ansi de
moros como de judíos que biuen en esta perrochia de Sant Martin son los
siguientes.
De los judios
1. Christoval Xuarez e su muger Maria Xuarez. Tienen dos hijos. Es el uno
de catorze años, llamase Hernando, e el otro Antonio es casado,
llamase su muger Beatriz Xuarez. Tiene dos hijas. La una se llama
Maria, es de dos años. La otra se llama Lucia. Es de medio año. Tienen
dos sobrinas, llamanse la una Maria, la otra Ysauel, son criadas.
2. Hernán Xuarez e su muger Beatriz Xuarez, tienen dos hijos e dos hijas.
El mayor es de diez años. Llamase Christoual. El segundo se llama
Pedro, es de siete años. Las hijas la una se llama Francisca, es de quatro
años. La otra Maria, de medio año.
3. El Licenciado Gabriel de la Vega e su muger Francisca de Cadabal, tienen
tres hijos. Llamanse el uno Luis es de seis años, la segunda Catalina, es
de dos años ; el tercero es Diego de medio año.
4. Miguel Gallego tondidor e su muger Catalina Vaez, tienen dos hijos,
llamase el uno Manuel, es de quatro años. El otro se llama Antonio, es
de medio año.
5. Ana Xuarez muger de Antonio de Buysan, escriuano publico, es hija de
Christoual Xuarez.
222 BULLETIN HISPANIQUE
Los que heran moros son los siguientes.
1. Francisco de Santa Cruz alude [alcaide?] de la puerta de Sant Martin e
su muger. Llamase Ana. Tienen dos hijas grandes de mas de a (sic)
veinte años. Llamase la una Ysauel, la otra Maria, tienen otra pequeña
Beatriz/
A mando de V. M. Presto El cura theniente de Sant Martin Francisco
Garcia de las Cassas.
[VI. San Esteban]
Reuerendo Señor, Los vezinos que en la Perrochia de Señor Santisteban
biuen que de la Ley de Moyesen a nuestra Santa fee catholica se boluie-
ron son estos.
1. Seuastian de St0 Domingo, Juan[a] de Guirre su muger.
[5 v#j 2. Juan de Atiença el viejo, Gracia su muger. Pedro de Atiença su hijo.
Catalina su hija.
3. Fernando Lobo y su muger Ysauel Albarez e Maria su hija de onze años
e Antonio su hijo de ocho años.
De la Ley o seta de Mahoma
1. Ana de Palacio. Mayor de Palacio su hija.
Francisco Garcia.
[VIL San Andrés]
Muy Reuerendo Señor
Los nueuamente conuertidos a nuestra Santa fee catholica de la Perrochia
de Señor San Andrés son los siguientes.
1. Gabriel cassado con christiana vieja, tiene dos hijos el uno cinco años el
otro tiene ocho meses, tiene otro moco nueuo christiano.
2. Pedro de Segouia e su muger tiene un fijo e dos fijas, el fijo diez años,
siete años, dos años.
3. Pero Gonçalez e su muger, tiene una fija, a diez y seis años.
4. Juana López biuda e Antonio e su muger, tiene una niña de cinco años.
5. En casa de Gonçalo Fortiz christiano viejo, una criada que se llama
Ysauel christiana nueua aura veinte y ocho años.
6. Lázaro e su müger e dos fijos, el uno de nueue años el otro de seys.
7. La de Diego de Caueñosa e su muger tiene un fijo que a tres años.
8. Ana Martin biuda.
9. Peñalossa e su muger tiene dos hijos, el uno treze el otro onze años, e un
moço que ha de treze años.
10. Juan Nauarro e su muger e Madalena madre de la dicha su muger.
11. Benauente e su muger, tiene tres hijos la mayor ocho años, la otra seys,
la otra dos años.
12. Aluaro Picardo e Lope su hijo, abra diez y ocho años.
[6 r'] 13. Juan Rodríguez e su muger, tiene un fijo de catorce años.
14. Quiñones e su muger e Madalena su hija e un su hermano. Ha la hija
treze años e el fijo abra diez años.
15. La de Martín Sánchez biuda.
16. San taren e su muger e tres fijas. La una abra veinte años y la otra treze
LES NOUVEAUX CHRÉTIENS DE SÉGOVIE EN 1510 223
años e la otra dos años. Tiene otros dos fijos que abra el uno catorze
años e el otro doze años.
17. Fernán Gonçales e su muger. Tiene una niña e dos niños. Abra la
muchacha doze años e el otro ocho años e el otro es de teta.
18. Bernaldino de Sepulueda e su muger e un hijo e un sobrino, que ha el
hijo veinte años, el sobrino diez y ocho años, mas que abra la una seys
años e la otra tres años, e un criado abra quinze años.
19. Diego del Valleviejo biudo.
20. Francisco Hidalgo.
21. Diego de Segouia e su muger e una fija que abra diez y ocho años.
22. Antonio del Fierro e su muger e tres fijas, que abra la mayor diez y ocho
años, e la otra de catorze años e la otra de doze años.
23. Gaspar e su muger e dos fijos, el uno abra ocho años y el otro mama, e
su cuñado que abra diez años.
24. Gonçalo de la Puerta e su muger e un fijo que abra diez y ocho años.
25. Francisco de Medina e su muger e un fijo e una fija que abra el fijo
catorze años e la muchacha nueue años.
26. Antonio del Valle e su muger.
27. Antonio de Segouia e su muger, tiene dos fijos, el uno diez años y el otro
seys años.
28. Fernando Pergaminero, tiene un niño que mama.
29. Gabriel Pérez tiene una sobrina e un moco. Abra la moca catorze años
e el moco doze años.
30. E Maria de la Trinidad.
31. Mayorga e un hijo, avra doze años.
32. Francisco colchero fijo de ágil e dos niños. El uno de dos años y el otro
mama.
33. La de Lope Garcia.
34. Mari Gonçales.
35. Juan de Cobos e su muger e quatro fijos, [e] dos fijas e dos fijos, el maior
abra doze años el otro de dos años, e las muchachas de ocho años e la
otra de cinco años.
[6 y] 36. Bernaldino de Santamaría e dos fijos, el uno abra quatro años y el otro
de teta de obra de un año.
37. Ysabelaza e dos niños, el uno abra siete años y el otro siete meses.
38. Mari Martínez biuda, tiene tres fijos, el mayor de doze años y el otro de
tres años y el otro de cinco años.
39. Francisca Lacentenilla despossada.
40. Ana muger de Garcia pellejero.
41. Ysauel de Contreras.
42. Francisco de Siluera e su muger.
43. Beatriz biuda.
44. Garcia del Fierro e su muger.
45. Juan de Fuentedueña, moco de Losa, çapatero, que abra diez y ocho
años.
46. Gracia biuda.
47. La de Maestre Bernai, tiene tres hijas. La mayor abra diez y ocho años
e la otra abra catorze años y la otra cinco años.
224 BULLETIN HISPANIQUE
48. Francisca, criada del licenciado, abra obra de treinta años.
49. Pero Fernandez, tiene dos niñas e un niño. El mayor puede auer diez
años e la otra puede auer cinco años e la otra seis años.
50. Garrascon, tiene dos fijos, el uno de quatro años y el otro de medio año.
51. Diego Franco e ,una niña de obra de dos años.
52. Gonçalo el Conde e su muger e dos fijas, la mayor de doze años e la
menor de ocho años.
53. Juan candelera sobrino de Bernaldino que abra treinta años.
54. La de Maestre Pedro e su madre y dos niñas que ha la mayor doze años
y la otra diez años.
55. Aluaro tondidor e su muger, e tiene un niño e quatro fijas, la mayor de
doze años y la otra de cinco años y la otra de quatro e la otra de un año
y el niño de quatro años.
56. Luis de Soria e su muger e dos fijas que ha la mayor quinze años e la otra
doze años.
57. La de Esteuan Minez [Martínez?] biuda.
58. La de Francisco, colchero, tiene una niña e un niño. La mayor de cinco
años y el niño de ocho años.
59. Gonçalo, corredor.
60. La de Alonso de la Peña biuda que tiene un niño de quinze años.
61. Alonso de San Blas e su muger e dos fijos, el mayor de quinze años y la
niña de un año.
62. Ghristoval Peral e su muger e dos niños, el uno abra obra de siete años
y el otro abra quatro años.
[7 v°] 63. Alonsso Méndez de Auila e su muger e un niño que tenia un año.
64. Alonso Méndez pergaminero e su muger, e un sobrino que tiene, de ocho
años.
65. Ghristoual el recien cassado e su muger.
66. Francisco fijo de Esteuan Nuñez que abra veinte años.
67. Diego ferno [hermano?] de Pero Gonçales que abra veinte años.
68. Francisco hermano de Antonio de Segouia, que abra veinte y dos
años.
69. Iten Diego de Soria e su muger e una sobrina e dos hijas.
70. e Francisco de Sazedo, tiene un niño pequeño.
A seruicio y mandado de V. M. Sebastian.

[VIII. San Millán de los Caballeros]


Reuerendo Señor
Copia de los nueuamente conuertidos que heran moros feligresses de la
Perrochia de la yglesia de señor Sant Millan de los Gaualleros.
1. La casa de Maestre Gabriel
Maestre Gabriel. Esperança su muger. Bartolomé su fijo de hedad de diez y
seis años. Catalina de Cieça su hija de hedad XIIII años. Gabriel su hijo de
hedad VII años. Lope su hijo de hedad V años.
2. La cassa de Ynfante
Francisco Infante. Ysauel su muger. Francisco Infante su hijo de hedad
V años.
LES NOUVEAUX CHRÉTIENS DE SÉGOVIE EN 1510 225
3. La casa de Alonso de Valladolid
[7 t#] Alonso de Valladolid. Su muger Elena. | Luis su hijo de hedad X años.
Antonio su criado de hedad XX años.
4. La casa de Pedro Herrador
Pedro Herrador. Leonor su muger. Maria su fija de hedad II años.
5. La casa de Garcia de Aguayo
Garcia de Aguayo. Gaspar su fijo de hedad I año. Maria su fija de hedad
IX años.
6. La casa de Francisco de Valbuena
Francisco de Valbuena. Ysauel su muger. Francisca de Oliuer su madre.
7. La casa de Axenxo
Axenxo. Maria su fija de hedad I año. Catalina madre del dicho Axenxo.
8. La casa de Gabriel de Escalona
Gabriel de Escalona. Maria de Escalona de hedad XX años. Bernaldino
su hijo de hedad XVII años. Juan de Araua su hierno de hedad XXIII años.
9. La casa de Luis Garcia
Luis Garcia. Ana su fija de hedad XVIII años.
10. La casa de Francisco de Piedrahita
Francisco de Piedrahita. Catalina su muger. Maria su sobrina de hedad
XVI años. Fernando su criado de hedad XX años.
[8 t*] 11. La casa de Diego Alcalde
Diego Alcalde. Maria su muger. Maria Blazquez en esta mesma cassa.
Catalina su fija de hedad XIII años. Lope su hijo de hedad IIII años.
12. Là casa de Antonio de Almagro
Antonio de Almagro. Eluira su muger. Ynes su fija de hedad XIIII años.
Diego su hijo de hedad Xaños. Antonio su hijo de hedad IIII años. Maria su
hija de hedad II años. Francisco Pino su criado de hedad XXII años.
Francisco herrador de hedad XVIII años.
13. La casa de Antonio de Contreras
Antonio de Contreras. Ysauel su muger. Maria su hija de hedad IX años.
Francisco su hijo de hedad IIII años. Diego su hijo de hedad I año. Ana
hermana del dicho Antonio de Contreras de hedad XIIII años.
14. La casa de Pedro de Mesa
Pedro de Mesa. Maria su muger. Su madre del dicho. Catalina su hija de
hedad XV años. Luis su hijo de hedad IX años.
15. La casa de Diego Casado
Diego Cassado. Maria de Palacios su muger. Beatriz su hija de hedad
laño.
16. La casa de Lope de Cuellar
Lope de Cuellar. Maria Aluarez su muger. Antonio su hijo de hedad
XIII años. Ana su criada de hedad XIIII años.
[8 y*] 17. La casa de la muger de Francisco Ortiz
Mari Ortiz. Catalina su hija de hedad XXV años. Bernaldino su hijo de
hedad XV años. Ysauel su hija de hedad XX años. Beatriz su hija de hedad
XIII años. María su nieta de hedad III años.
18. La casa de Diego de Samaniego
Diego de Samaniego. Catalina su muger. Gerónimo su fijo de hedad
226 BULLETIN HISPANIQUE
VII años. Beatriz su hija de hedad IIII años. Maria su hija de hedad
III años. Amador su criado de hedad XXIX años. Oliuares su criado de
hedad XXVI años.
19. La casa de Pedro del Castillo
Pedro del Castillo. Catalina su muger. Bernaldino su hijo de hedad
XIIII años. Andrés su hijo de hedad II años. Ana su criada de hedad
XIII años.
20. La casa de Pedro del Espinar calderero
Pedro del Espinar calderero. Ysauel su muger. Juan su hijo de hedad
X años. Ana su hija de hedad XII años. Maria su hija de hedad VI años.
Ynes su hija de hedad IIII años. Francisca su hija de hedad II años.
Fernando su criado de hedad XII años. Juan su criado de hedad XVII años.
Gabriel su criado de hedad XVI años. Pedro su criado de hedad XII años.
21. La casa de Lope Conde
Lope Conde. Ysauel su muger. Ysauel su hija de hedad IIII años.
[9 r#] . 22. La casa de Juana Basquez
Juana Basques. Ruy Pérez su hijo de hedad XXIII años. Pedro su criado
de hedad IX años.
23. La casa de Maria del Campo •
Maria del Campo. Ysauel su hija de hedad XV años.
24. La casa de Francisco de Segouia morisco
Francisco de Segouia. Francisca su muger. Rueda su hija de hedad
XI años. Maria su criada de hedad XX años. Maria su vezina de la
sobredicha de hedad XLV años.
25. La casa de Francisco de Valdes calderero
Francisco de Valdes calderero. Ysauel su muger. Felipe su hijo de hedad
I año. Juan de la oz su criado de hedad XVIII años. Juan su criado de
hedad XV años. Pedro su criado de hedad XII años.
26. La casa de Tordesillas
Rodrigo de Tordesillas. Catalina su muger. Francisco su hijo de hedad
III años. Lope su hijo de hedad medio año.
27. La casa de Fernando el Romo
[marge] Ausentes en un lugar que se dise Escobar
Fernando el Romo. Francisca su muger. Maria Alonso su fija de hedad
III años. Francisca su fija de hedad V años.
28. La casa de la de Andrés López
Francisca muger del dicho Andrés López difunto. Mencia su hija de
hedad IIII años. Andrés su hijo de hedad I <y> medio.
[9 v#] 29. La casa de Gonçalo de Medina
Gonçalo de Medina. Maria de Barros su muger. Pedro López su hijo de
hedad IX años. Francisco su hijo de hedad VII años. Su criado Juan de
hedad XX años.
30. La casa de Alonso Mota
Alonso de la Mota carpintero. Juana de Cieça su muger. Maria su hija de
hedad V años. Maria madre del dicho Alonso Mota. Maria fija de la
sobredicha XX años. Lucia su criada de hedad VII años.
LES 1N0UVEAUX CHRÉTIENS DE SÉGOVIE EN 1510 227
31. La casa de Lope Vasques
Lope Vasques. Maria su muger. Gabriel su fijo de hedad V años. Mencia
su fija de hedad I año. Tristan su criado de hedad XXII años. Francisco
su criado de hedad XVII años. Diego su criado de hedad IX años.
32. La casa de Antonio Araua calcetero
Antonio de Araua. Ynes su muger. Lope su criado de hedad XIX años.
Felipe su criado de hedad VIII años. Andrés su criado de hedad XII años.
33. La cassa de Pedro de la Carrera
Pedro de la Carrera. Luisa su muger. Antonio su fijo de hedad IUI años.
Diego su fijo de hedad III años. Andrés su fijo de hedad I año. Ana su criada
de hedad X años.
34. La casa de Gonçalo del Rio
Gonçalo del Rio. Maria su muger. Lope del vano su hijo de hedad
fio r°] XX años. Maria su fija de hedad XIX años. Maria su criada de hedad
X años. Alonso su criado de hedad VIII años. Juan su criado de hedad
VIII años.
35. La casa de Antonio de Montaluo
Antonio de Montaluo. Maria su muger. Buenabentura su hijo de hedad
III años. Ana su fija de hedad medio año. Maria su criada de hedad X años.
36. La casa de la muger de Gabriel Bocayo
Gracia muger de Gabriel Bocayo. Maria su hija de hedad VIII años.
37. La casa de Francisco de Caçees
Francisco de Caçees. Maria su muger. Ana su fija de hedad VI años.
Ysauel su fija de hedad V años. Lope su criado de hedad XXV años.
38. La casa de Alonso de Sepulueda
Alonso de Sepulueda. Leonor su muger. Ysauel su fija de hedad V años.
Maria su hija de hedad IIII años. Francisca su hija de hedad X años.
Pascual Arias su vezino. Maria su muger. Maria su hermana de la sobredicha.
39. La casa de Juan Aluarez
Juan Aluarez. Mari Franca su muger. Ysauel su suegra. Leonor su hija de
hedad XVI años. Ana su fija de hedad XII años,
lio v*j 40. La casa de Diego de Rosales
Diego de'Rosales. Sabina su muger. Ana su hija de hedad VII años. Gra-
cian su fijo de hedad II años. Robledano vezino del sobredicho.
41. La casa de Diego de Peralta
Diego de Peralta. Maria su fija de hedad II años. Ana su fija de hedad
medio año.
Estas las personas que fueron judíos
1. La casa de Juan Pedraça
Juan de Pedraça. Ysauel su hija de hedad VIII años. Ynes su fija de
hedad 1 <y> medio año.
2. La casa de la Coronela
Beatriz Coronel. Maria su fija de hedad III años. Pedro su fijo de hedad
medio año.
3. La casa de Juan Perez
Juan Perez. Ysauel su muger. Diego su fijo de hedad XVIII años. Au-
228 BULLETIN HISPANIQUE
sente : Christoual su fijo de hedad XII años. Ausente : Luis su fijo de hedad
XX. Catalina su hija de hedad XV años.
4. La casa de Antonio de la Puerta
Antonio de la Puerta. Ynes su muger. Diego su hijo de hedad IIII años.
Teresa su fija de hedad I <y> medio.
5. La casa de Gabriel de la Cruz
Francisca muger del dicho difunto. Pedro su hijo de hedad IX años.
Garcia su hijo de hedad IIII años. Francisca su fija de hedad I <y> medio.
[11 r°] 6. La casa de Juan de la Cruz
Juan de la Cruz. Francisca su muger. Juan su hijo de hedad I y medio.
Pedro su hijo de hedad VIII años. Diego su hijo de hedad III años.
7. La casa del Galuan de la Peña
Galuan de la Peña. Ana su muger. Antonio su hijo de hedad XV años.
Ysauel su hija de hedad IX años. Catalina su hija de hedad VII años.
Fernando su hijo de hedad IIII años. Francisco su hijo de hedad II años.
8. La casa de Miguel de Pedraça
Miguel de Pedraça. Gonçalo su hijo de hedad XI años. Juan su hijo de
hedad III años.
9. La casa de Pedro de la Cruz
Pedro de la Cruz. Maria su muger. Madalena su fija de hedad X años.
Bernaldino su fijo de hedad IIII años. Andrés su criado de hedad XIIII años.
10. La casa de Gregorio Pargaminero
Gregorio pargaminero. Ana su fija de hedad XII años. Maria su fija de
hedad III años.
Antonius de Sant Saluador.

[IX. San Salvador]


Julián sastre e su muger Beatriz e su hija maria de honze años e Sebastian
su hijo de ocho años vezinos de Sant Saluador.
Francisco Gonçalez.
[X. Santa Coloma]
Reuerendo Señor*
La matricula de los nueuos conuertidos es la siguiente de la collación de
Sancta Coloma.
Los de moros
1. Diego de Sepulueda carpintero e su muger Ysauel de Sepulueda. Tiene
una fija donzella que a treze años. Tiene un sobrino suyo de diez años
que se llama Lope. Tiene un criado que se llama Alexo del oíficio de
carpintería. Tiene dos sobrinas la una de treze años y la otra de tres años.
[11 y*] 2. Lope ferrero y su muger Ysauel. Tiene un hijo de un año y medio y una
hija de tres años.
3. Ana Nuñez biuda y Mari Aluarez biuda biuen en una compañía y cassa.
4. Martin Muñoz y su muger Ysauel y dos hijos el uno de quatro años y el
otro de año y medio. Tiene quatro sobrinos huérfanos hijos de su
hermano, dos hijos y dos hijas, el un hijo de diez años y el otro de cinco y
la una hija de nueue años y la otra de seys.
LES NOUVEAUX CHRÉTIENS DE SÉGOVIE EN 1510 229
5. Diego de Feredia ferrador y Manuela su muger.
6. Andrés Roxo ferrero y Luisa su muger.
7. Luis carpintero e Francisca su muger. Tienen una hija de quatro años,
esta en el Espinar y tiene un sobrino de hedad de ocho años.
8. Maria de Tomar biuda muger que fue de Juan de la Foz. Tiene un fijo de
veinte años. Tiene una sobrina que se llama Felena de treze años. Tiene
un nieto que se llama Rodrigo de fedad de siete años.
9. Bernai calderero y su muger Felena. Tiene una niña que se llama
cisca de año y medio.
10. Pedro de Paredes remero11 y su muger Francisca. Tiene un hijo que se
llama Antonio de catorze años y una hija que se llama Maria de nueue
años, y otro que se llama Francisco de tres años y otro que se llama
Diego de medio año.
11. Diego Arias caldero [sic] y su muger Ysauel de Bouadilla. Tiene una hija
despossada que se llama Maria de Pina.
Los de judios :
1. El bachiller Fernand Pérez físico. Es casado con christiana vieja y tiene
una fija de fasta tres meses.
2. Fernando el sastre y dos fijos que fueron conuertidos el uno que se llama
Antonio de veinte e dos años y el otro Pedro de diez y ocho años. Fue
cassado después con una christiana vieja. A auido en ella después
quatro fijos Los tres fijos y una fija. Los^ hijos de fedad de a ocho e de a
nueue e de diez años y la hija de seis.
3. Juan de Atiença çapatero y su muger Mari Aluarez. Tiene dos fijos uno de
quatro años y a otro de dos años.
4. Juana Nuñez biuda tiene tres fijos de fedad de veinte años arriua. El
menor no esta en la ciudad.

[XI. San Marcos et San Gil]


Muy Reuerendo Señor
Memoria de los nueuos Christianos de la collación de Sant Marcos e Sant
Gil Arraual de la Ciudad de Segouia.
1. Primeramente Alonso Caçador y Leonor su muger y tienen en su casa un
hijo que se llama Aluaro de diez o onze años. Yten una hija de doze o
treze años que se llama María.
2. Yten Diego de Segouia carnicero e Ysauel Gonçalez su muger. Y tienen
en su casa una hija que se llama Maria que tiene un niño suyo que se
llama Juan de hedad de quatro años.
Yten esta dicha Maria tiene una hija de diez o onze años que se llama
Maria. Yten el dicho Diego de Segouia tiene una hija que se llama
Marina la qual dicha Marina tiene un hijo que se llama Ghristoual de
casi de tres años.
3. Yten Amosalero y su muger Ysauel. Y tiene en su casa dos hijos. El uno
se llama Luis de hedad de dos o tres años. Yten una hija que se llama
María de hedad de medio año poco mas o menos.

11. Recuero (?), Armero (?).


230 BULLETIN HISPANIQUE
[12 r°J 4. Yten Alonso Corroyó y su muger y su muger (sic) Ysauel y tiene en su
cassa tres hijos, el uno se llama Pedro de hedad de ocho o diez años.
Yten otro que se llama Francisco de hedad de cinco o seis años. Yten
otro hijo que se llama Juan de hedad de dos años. Iten este dicho Alonso
Corroyó tiene dos fijos fuera de su cassa El uno destos hijos que se
llama Diego de hedad de diez y ocho años. Yten el otro hijo que se
llama Alonso de treze años y biue a San Saluador.
5. Yten Maria muger que es de Lope de Robles y tiene un hijo con
cisco del Águila çapatero. Llamase este dicho hijo Diego de hedad de
catorze o quinze años.
6. Yten Gregorio de la Puerta y Elena su muger y tiene una hija y un hijo
en su casa. Yten otro hijo en su cassa. El hijo se llama Gregorio de
hedad de cuatro o cinco años. La hija se llama Francisca de dos años.
Yten otro hijo de medio año que se llama Francisco.
7. Yten Beatriz de Luna que tiene dos hijas en su casa. La una se llama
Juana de hedad de cinco o seis años. Yten la otra hija de diez o nueue
meses que se llama Maria.
8. Yten Pedro López peinador y Catalina su muger y tiene dos hijas en su
cassa. La una se llama Maria de tres años. Yten la otra que se llama
Elena de quinze meses.
9. Yten Juan de Çafra y Maria Alonso su muger y tiene en su casa una hija
y llamase la hija Elena de doze o treze años. Iten biue en casa del
dicho Juan de Çafra un hombre que se llama Antonio de hedad de
veinte años poco mas o menos.
10. Yten Xerez y Maria su muger vezinos de la Vera Cruz.
11. Yten Juan Garcia tiene una hija que se llama Maria de doze o treze años.
12. Yten Juan López y Catalina López su muger y tiene tres hijos en su
cassa. Yten otra hija que se llama Beatriz de onze o doze años. Yten
un hijo que se llama Gerónimo de tres años.
13. Yten Francisco del Águila çapatero e Ysauel su muger y tienen en su
casa tres hijos. Yten otro hijo en su casa. El uno se llama Juan de doze
años. Yten una hija que se llama Francisca de diez años. Yten otro hijo
que se llama Lázaro de cinco años. Otro que se llama Bartolomé de dos
años.
14. Yten Antonio de Segouia y Ysauel su muger y tiene en su casa dos hijos.
La una se llama Francisca de nueue o diez años. Yten un hijo que se
llama Mateo de dos años. Yten este dicho Antonio de Segouia tiene dos
sobrinos en su casa. La una que se llama Ysauel de doze años, y un
sobrino que se llama Gonçalo de nueue años.
15. Yten Maria de Villafañe biuda y tiene una hija que se llama Ynes y su
marido se fue desta tierra.
16. Yten Pedro de Villafañe y su muger Teresa.
17. Yten Gonçalo de Villafañe y su muger Ana se fue a Buy trago con un hijo
que se llama Francisco.
18. Yten Antonio de Villafañe de mas de veinte años. Yten un sobrino de
la dicha de Villafañe que se llama Luis de nueue años poco mas o menos.
19. Yten Juan Cortidor y su muger Eluira.
[12 y] 20. Yten Bernaldino carnicero y su muger Beatriz y tiene en su casa cinco
LES NOUVEAUX CHRÉTIENS DE SÉGOVIE EN 1510 231
hijos. Una hija que se llama Ysauel de nueue o diez años. Yten un hijo
que se llama Juan de siete años. Yten Maria de cinco años. Yten
Gerónimo de dos años. Yten Juana de año y medio. Este dicho Bernaldino
tiene un moço de catorze o quinze años.
21. Yten Gabriel Gonçalez y su muger Maria.
22. Yten Christoual Marcos y su muger Catalina y tiene un hijo en cassa.
Llamase Pedro de dos años poco mas o menos tiempo.
23. Yten Gaspar de Pedraça e Ysauel su muger y tiene dos hijas en su cassa.
La una se llama Luisa de quatro años, yten la otra se llama Francisca
de medio año. Yten este dicho Gaspar tiene un sobrimo que se llama
Juan de onze o doze años.
La qual dicha memoria, como dicho es, yo Francisco López de Çaual-
ler cura teniente de las dichas yglesias de Sanct Gil et Sant Marcos
fago fee como la fize preguntando por la perrochia. Fecha a veinte y
siete de julio de mili y quinientos y diez años.
Franciscus Lupus de Caualler.

[XII. Santo Tomás]


Reuerendo Señor Prouisor
Esta es la memoria de los nueuos christianos nueuamente conuertidos
desde que se fueron los judíos de Castilla de la Ley de Moyesen que biuen en
la perrochia de señor Santo Thomas.
1. Antonio Mayorga. Su muger Ynes de Mercado. Su fijo Francisco es de
seys años. Otro fijo de tres años. Una niña que se cria que le dan a
mamar.
2. Esotra muger de Salamanca, el qual no tiene ramo ni ouo nascimiento.
Ella se llama Catalina. Tienen un hijo que se llama Antonio.
No se agora ni conozco mas.

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