Vous êtes sur la page 1sur 4

ALETHEIA

Lettre d’informations religieuses


”La vérité vous rendra libres” (Jean 8, 32)
XVIe année n° 234
2 € le numéro 20 juillet 2015
Cette lettre d’informations, qui paraît depuis juillet 2000, n’entend pas remplacer les revues de formation doctrinale
et intellectuelle existantes ni ne prétend se substituer aux diverses publications (imprimées ou internautiques)
d’informations religieuses. Elle paraît quinze fois par an et contient des nouvelles, des analyses et des commentaires qui
ne trouveraient pas forcément leur place dans les publications auxquelles je collabore. Il s’agit simplement de servir la
vérité, dans la fidélité à l’enseignement traditionnel de l’Église.
Aletheia est disponible par abonnement postal (qui vaut pour une année complète) au prix de 20 €.
Yves Chiron 10 rue Racine 85000 La Roche‐sur‐Yon

ANDRÉ LESAGE,
DIT ”MARQUIS DE LA FRANQUERIE”
par Yves Chiron

André Lesage [1901-1992], qui signait ses livres « Marquis de la Franquerie », aura influencé plusieurs
générations de catholiques par ses écrits à la tonalité providentialiste, pour ne pas dire apocalyptique. Certains
de ses livres sont régulièrement réédités. J’évoquerai plus loin ses deux ouvrages les plus connus, mais il faut
commencer par dire un mot du personnage.

Un pseudonyme littéraire
André-Henri-Jean Lesage est né le 15 juin 1901 à Paris, fils de Henri-Jean Lesage, docteur en droit, et de
Louise-Alexandrine-Eugénie Martin1. André Lesage a fait des études de droit, était diplômé de l’École des
Sciences politiques et de l’École du Louvre. Il fut un moment rédacteur en chef de la Revue internationale des
sociétés secrètes, fondée en 1912 par Mgr Ernest Jouin [1844-1932] et qui parut jusqu’en 1939. Il a collaboré aussi,
dans les années 1920 et au début des années 1930, à la Gazette française, organe royaliste indépendant de l’Action
française, et au Bloc Anti-révolutionnaire. Il s’est surtout fait connaître comme conférencier et écrivain.
Le spécialiste de la noblesse et de la fausse noblesse Pierre-Marie Dioudonnat note : « Après la première
guerre mondiale, [il] s’établit dans le département du Gers, au château de Villeneuve, à Bétous, puis au château
de la Tourre, à Condom. André Lesage prit l’habitude d’ajouter à son patronyme le nom de La Franquerie et y
joignit encore celui de La Tourre »2. Quelques recherches permettent d’aller plus loin.
En 1926, André Lesage signera son premier livre : « A. L. de la Franquerie » (L. pour Lesage). Puis il usera
habituellement du nom de « Marquis de la Franquerie ». Ce patronyme « de la Franquerie » n’était-il qu’un
pseudonyme ? A sa mort, le 8 août 1992, sa famille fera publier un faire-part annonçant le décès du « marquis
Le Sage de la Franquerie, camérier secret du Pape »3. Mais la mairie de la commune où est décédé l’auteur, La
Chapelle-Hermier, en Vendée, ne reconnaîtra pas ce patronyme et enregistrera le décès de « LESAGE André,
Henri, Jean »4.
C’est André Lesage, après son mariage avec Renée-Yvonne de Boisé de Courcenay le 18 octobre 1926, qui
avait ajouté « de la Franquerie de Beslon » à son patronyme de naissance. Dès 1930, un ouvrage consacré aux
« anciennes familles de France » indiquait que la famille Lesage avait été autorisée « à relever les noms et titre
de la maison » de La Franquerie de Beslon : « Au XIXe siècle, la dernière héritière des La Franquerie de Beslon
épousa un Havard. À la suite d’un accord intervenu entre leurs descendants, MM. Havard ont renoncé à

1 Archives numérisées de Paris, état civil du 9e arrondissement.


2 Pierre-Marie Dioudonnat, Le simili-nobiliaire français, 2010, p. 510.
3 Le Figaro, 10 août 1992.
4 Mairie de La Chapelle-Hermier, registre d’état civil de 1992.

Aletheia n° 234 1
relever les nom et titre de la maison en faveur de leur cousin, M. Henri-Jean Lesage, qui occupe une situation
en vue dans la grande industrie française, et a épousé Mlle Martin-Havard »5.
Cette explication présente deux difficultés. L’état civil, nous l’avons vu, n’a jamais reconnu à André Lesage
cet ajout patronymique. Qui plus est, on ne trouve aucune trace de cet « accord » survenu entre les Havard et
les Lesage. Le musicographe et biographe Denis Havard de la Montagne relève : « je puis affirmer, sans
possibilité d’erreur, que parmi les ancêtres d’André Lesage et de ses cousins Havard il n’y a jamais eu un
quelconque mariage entre un Havard et une de la Franquerie. Je connais en effet leur ascendance Havard
jusqu'au XVIe siècle ! Je vous avoue que cette histoire des Havard qui auraient renoncé à relever les nom et
titre de la maison de La Franquerie de Beslon me laisse plus que perplexe, d’autant plus que cette famille de la
Franquerie de Beslon est totalement inconnue des ouvrages spécialisés.6 »
Le patronyme et le titre de marquis de la Franquerie doivent donc être considérés comme un pseudonyme
littéraire et non comme une appartenance de l’auteur à l’ancienne noblesse française.

C’est abusivement aussi qu’André Lesage s’est présenté comme un « ami » du pape Pie XII, arguant de son
appartenance « à la Cour pontificale comme Camérier Secret et Gentilhomme de Sa Sainteté ». A lire le petit
livre qu’il a publié sur Pie XII – texte d’une conférence faite en 1972 –, le lecteur pourrait croire qu’André
Lesage a fréquenté de manière habituelle le Vatican durant le pontificat de Pie XII et qu’il avait un accès
presque familier au Pape. « Je considère, écrit-il, comme l’un des honneurs de ma vie et l’une des plus grandes
grâces que Dieu m’ait accordées de l’avoir approché si souvent.7 »
Le titre de « camérier secret » ne doit pas faire illusion. Il ne signifie rien s’il n’est pas plus précisément
qualifié. En effet, à l’époque de Pie XII (et jusqu’à la réforme introduite par Paul VI), il y avait trois types de
camériers secrets :
. les camériers secrets participants, au nombre de 6 à 9 selon les époques. Il s’agissait exclusivement de
prélats, au service direct du pape, qui formaient un collège présidé par un cardinal ;
. les camériers secrets surnuméraires de Sa Sainteté, tous prélats également. Ils étaient plusieurs centaines.
La fonction était honorifique et les titulaires n’exerçaient pas habituellement un service direct auprès du pape ;
. les camériers secrets de cape et d’épée de Sa Sainteté. Cette fois il s’agissait uniquement de laïcs. C’est ce
titre qui a été attribué à André Lesage à partir de 1939. Ce titre aussi était honorifique et n’impliquait pas un
service régulier au Vatican, et encore moins une proximité avec le pape. Les camériers secrets de cape et d’épée
étaient plusieurs centaines – la liste était publiée chaque année dans l’Annuario Pontificio – et bien peu étaient
appelés à faire quelques jours de service au Vatican. Ces camériers secrets de cape et d’épée ne doivent pas être
confondus avec les Gardes Nobles qui, eux, accomplissaient à tour de rôle un service plus immédiat auprès du
Pape.

On ajoutera que dans sa conférence de 1972 sur Pie XII, devenue le petit livre déjà cité, André Lesage
n’apportait guère d’informations nouvelles, citant abondamment l’ouvrage de Mgr Georges Roche et de
Philippe Saint-Germain qui venait de paraître (Pie XII devant l’histoire, R. Laffont, 1972). Et il ne rapportait
aucun entretien significatif avec ce Pape qu’il disait « avoir approché si souvent ».

La Mission divine de la France


Son premier ouvrage, La Mission divine de la France (1926, 232 p.), reste son livre le plus connu, régulièrement
réédité.
L’ouvrage était préfacé par Mgr Jouin qui saluait le « jeune écrivain » – André Lesage avait 25 ans. Mais il
notait aussi, comme un discret reproche : « il ne se pique, dans le choix de ses documents ni de sévérité critique
ni d’érudition oiseuse ». Cette rigueur insuffisante restera une des caractéristiques des écrits du « marquis de la
Franquerie ».
Par exemple, il évoquait à l’appui de ses thèses le supposé « testament de saint Rémi » ; tandis que Mgr
Jouin, dans la préface citée, en relevait le caractère « légendaire » (p. 7).
Le « marquis de la Franquerie » exposait dans ce livre une thèse qu’il ne cessera de développer par la suite :
la France a une mission particulière, une « mission divine » prouvée notamment par le pacte de Tolbiac, la

5 André Guirard, Les Anciennes familles de France. Leurs origines, leur histoire, leurs descendances, Boivin & Cie éditions, 1930, t. I,
p. 94.
6 Lettre de Denis Havard de la Montagne à l’auteur, le 19 juillet 2015.
7 Marquis de La Franquerie, Un grand et saint pape qui aimait la France. S.S. Pie XII tel que je l’ai connu, Éditions de Chiré,

1980 (2e éd.), p. 5.

Aletheia n° 234 2
sainte Ampoule, le testament de saint Rémi, les « miracles des rois de France ». Les « fautes » des rois de
France, expliquait aussi La Franquerie, ont toujours été suivies de « châtiments » et, comme le dit le dernier
chapitre, « le plus grand châtiment [est] la République ».
Cette conviction que la France a une « mission divine » trouvera un développement qui n’avait rien
d’historique. La Franquerie affirmera en effet, dans un autre ouvrage : « Cette mission avait été dévolue au
peuple Juif de l’ancien Testament ; mais à partir du déicide, ce peuple fut maudit et son caractère de nation élue
de Dieu fut reporté sur la France avec toutes les grâces et toutes les faveurs qu’entraîne une telle prérogative.8 »
Le marquis de La Franquerie donnera un autre clef explicatrice de son affirmation d’une mission divine de
la France : les rois de France seraient les descendants des rois de Juda, ils ont donc une « parenté » avec la
Vierge Marie et Jésus. Il a exposé cette thèse dans diverses conférences et dans deux ouvrages : Le Caractère
sacré et divin de la royauté en France (Éditions de Chiré, 1978, 202 p. ; 2e édition, Éditions Saint-Remi, 2015) et
Ascendances davidiques des rois de France et leur parenté avec Notre Seigneur Jésus-Christ, la très sainte Vierge Marie et saint
Joseph (Éditions Sainte-Jeanne d’Arc, Villegenon, 1984, 79 p.).
Cette thèse avait été soutenue par certains auteurs aux XVIe et XVIIe siècle puis reprise à la période
contemporaine par le comte de Place dans ses Problèmes héraldiques (Bourges, 1900). Il est à noter que le même
auteur avait publié précédemment un volume sur la fin des temps : Prophétie de saint Malachie. Les dix derniers
papes. L'Antéchrist (Paris, Vic et Amat, 1894, 28 p.). Double thématique que reprendra celui qui signait marquis
de la Franquerie.
Cette affirmation d’un lien généalogique entre les rois de Juda et les rois de France ne repose sur aucune
démonstration historique probante. Elle suppose une continuité qu’aucun historien n’oserait
soutenir aujourd’hui : rois de Juda – rois de Troie – Mérovingiens – Capétiens. La Franquerie, pour convaincre
ses lecteurs, s’appuyait sur les révélations faites par « plusieurs âmes privilégiées ».
Divers témoignages historiques – le cérémonial du sacre du roi de France, la galerie des 28 rois de Juda qui
se trouvait au-dessus des portails de Notre-Dame de Paris9, une abondante littérature – montrent que les rois
de France « se sentaient enracinés dans la Bible et qu’ils se voulaient continuateurs des rois de Juda »10. Mais
c’était une continuité spirituelle et une analogie, certainement pas une continuité par le sang.
Hervé Pinoteau, éminent spécialiste d’héraldique, de vexillologie et de phaléristique, avait consacré une note
très sévère aux Ascendances davidiques du marquis de la Franquerie. Il déplorait notamment : « Tout un pieux
public accepte sans doute ces crétineries bien inutiles pour la foi, et qui sont accompagnées d’un texte rempli
d’erreurs historiques grossières, ainsi que de citations fausses. Le plus beau est que le ”marquis” utilise un
ouvrage britannique du même tonneau, destiné à glorifier outre-mesure la Grande-Bretagne et ses rois issus de
la maison de Juda… »11.
Le Saint Pape et le Grand Monarque
André Lesage a attaché aussi une grande importance aux textes prophétiques et aux « révélations » reçues
par des « âmes privilégiées ». Il en a tiré la conviction que la France et l’Église seront sauvées par un « Saint
Pape » et un « Grand Monarque ». « Nous avons une certitude, écrivait-il : celle de la venue imminente du Saint
Pape et du Grand Monarque qui sauveront le monde du désastre irrémédiable et le replaceront dans l’ordre
voulu par Dieu ».
Cette « certitude », qu’il fondait sur « plus de cent prophéties », il l’a exposée en 1980 dans une conférence
dont il a tiré une brochure : Le Saint Pape et le Grand Monarque d’après les prophéties. Cette brochure, rééditée en
2005, vient de faire l’objet d’une 3e édition12.
En 1980, le marquis de la Franquerie affirmait que « ces deux personnages à venir » sont « déjà vivants
quoiqu’encore inconnus » (p. 6). Le Saint Pape s’appellera « Grégoire XVII », sera « français de naissance » et
« pourrait descendre lui aussi de Louis XVII », comme le Grand Monarque (p. 28).

8 Marquis de La Franquerie, Mémoire pour obtenir le renouvellement de la consécration de la France à saint Michel, Chez l’auteur,
1947 (2e éd.), p. 6.
9 En 1793, les révolutionnaires ont cru qu’il s’agissait des rois de France et les ont décapités. Les têtes ont été retrouvées

en 1977 seulement, elles sont conservées au musée de Cluny.


10 Hervé Pinoteau, « Méditation sur l’histoire nationale », Itinéraires, n° 234, juin 1979, p. 189. Qui cite aussi les papes :

« La France est la tribu de Juda de l’ère nouvelle (Grégoire IX l’a dit à saint Louis) et elle semble même être un Israël de
remplacement (comme le laisse entendre Clément V) ».
11 Héraldique & Généalogie, n° 106, janvier-mars 1988, p. 120.
12 Marquis de La Franquerie, Le Saint Pape et le Grand Monarque d’après les prophéties, Éditions de Chiré (86190 Chiré-en-

Montreuil), 46 pages, 6 €.

Aletheia n° 234 3
En rééditant ce livre, trente-cinq ans plus tard, l’éditeur n’a cru devoir faire aucun correctif ou mise au
point. Le lecteur sera donc plus que perplexe en lisant des prophéties qui ne se sont pas réalisées : ainsi de
l’invasion de la France par la « Russie soviétique » (p. 22) ou « Jean-Paul II serait le dernier pape du temps des
nations et que son Successeur et le Grand Monarque assureraient le grand triomphe de l’Église qui se
perpétuerait sous leurs successeurs. Telle est du moins ce que nous pensons et souhaitons » (p. 30).
Le marquis de la Franquerie alignait les citations de « prophéties ». S’il citait le nom des auteurs, il ne
donnait jamais la référence des textes cités. Il prenait à la lettre toutes les affirmations des âmes privilégiées,
sans se soucier de les contextualiser ou de les interpréter.

Les exaltations de Sœur de la Nativité


En matière de mystique, de « révélation » et de prophétie, l’Église s’est toujours montrée prudente et a su
opérer les discernements nécessaires. Bien des messages reçus par des « âmes privilégiées » sont restés
inconnus ou sont retombés dans l’oubli. Non que la bonne foi de ces âmes privilégiées puisse être mise en
doute, mais parce que l’Église a jugé que les messages reçus étaient mêlés de trop d’illusion ou d’imagination.

On rappellera ici un seul cas, celui de Jeanne Le Royer [1731-1798], dont les « prophéties » ont été célèbres
tout au long du XIXe siècle puis sont tombées dans l’oubli.
Orpheline vers l’âge de dix-sept ans, elle fut tout d’abord, à partir du 8 juillet 1752, servante chez les
Clarisses urbanistes de Fougères. Puis elle s’y engagea comme sœur converse, recevant l’habit religieux le 29
juin 1754 sous le nom de religion de Jeanne de la Nativité (elle sera appelée communément Sœur de la
Nativité). Elle fera sa profession religieuse le 30 mai 1755.
Très pieuse, elle eut de nombreuses apparitions du Christ, des saints et aussi d’anges et de démons. Elle
reçut encore diverses révélations et fit plusieurs prophéties relatives à l’Église et à la France. Elle savait lire,
mais ne savait pas écrire. Son dernier confesseur à partir de juin 1790, l’abbé Charles Genet, a recueilli par écrit
ses visions et ses prophéties.
Sous la Révolution, en septembre ou octobre 1792, le couvent des Clarisses de Fougères fut fermé. Sœur de
la Nativité se retira chez son frère à Montigny, puis à Fougères où elle mourut six ans plus tard.
Sous l’Empire et sous la Restauration, les écrits de l’abbé Genet ont circulé en plusieurs copies. L’abbé
Augustin Barruel [1741-1820], qui avait bien connu l’abbé Genet réfugié en Angleterre, avait eu connaissance
de ses écrits. Il avait déconseillé de les éditer avant que le Saint-Siège se soit prononcé. A cet effet, il en envoya
une copie à Rome. Mais peu de temps après la mort de l’abbé Genet, parut en librairie Vie et révélations de la
Sœur de la Nativité… (1817, 3 vol.). L’abbé Barruel a contesté l’ouvrage : « dans cette première édition, et surtout
dans les notes, il se trouve bien des choses que je ne vois pas dans mon exemplaire »13. L’ouvrage connaîtra
néanmoins plusieurs rééditions augmentées d’un 4e volume (1819, 1849, 1870).
Une longue étude, parue en 1820, a relevé qu’il y a dans cet ouvrage « des réflexions pieuses et solides sur la
corruption du monde, sur la confession, sur le pouvoir des prêtres ». Mais il est noté aussi que Sœur de la
Nativité « s’étend extrêmement sur l’avenir de la religion, et il faut avouer que ce qu’elle dit à cet égard est bien
obscur et bien confus ».
L’auteur de cette étude estimait encore : « cette bonne fille converse était une fille de beaucoup de vertu,
soumise, fervente, pleine d’amour pour Dieu, courageuse, patiente, zélée. Il ne nous appartient pas de
prononcer si elle fut ou non favorisée de grâces surnaturelles ou divines ; mais nous n’oserions pas non plus
assurer qu’elle n’éprouva jamais d’illusion. Douée d’une imagination ardente, il n’est pas impossible qu’elle ait
pris de bonne foi ses pensées pour des révélations, et qu’à force de songer à notre Seigneur et aux anges, elle
ait cru les voir et les entendre. Elle ne serait pas la première dont la tête, échauffée par la solitude, se fût ainsi
créé des fantômes auxquelles elle donnait de la réalité »14.



13 Lettre de l’abbé Augustin Barruel, en date du 17 mai 1819, publiée dans L’Ami de la Religion et du Roi, n° 509, 26 juin
1819, p. 222-224.
14 Sur la Vie et les Révélations de la Sœur de la Nativité, étude, sans nom d’auteur (peut-être l’abbé Barruel ?), publiée dans

L’Ami de la Religion et du Roi, n° 595, 22 avr. 1820, p. 321-326 ; n° 599, 6 mai 1820, p. 385-389 ; n° 613, 24 juin 1820, p.
193-199.

Aletheia n° 234 4

Vous aimerez peut-être aussi