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Carolus-Barré Louis. Le Procès de canonisation de Saint Louis (1272-1297). Essai de reconstitution. Rome : École
Française de Rome, 1994. pp. 3-325. (Publications de l'École française de Rome, 195);
https://www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1994_edc_195_1
LE PROCES DE CANONISATION
ESSAI DE RECONSTITUTION
Diffusion en France :
DIFFUSION DE BOCCARD
11 RUEDEMEDICIS
75006 PARIS
En 1992 Louis Carolus-Barré avait pu enfin livrer à
l'impression un travail se rattachant à son grand projet historiogra-
phique sur saint Louis. Le souvenir de mes premières années
farnésiennes, lorsque Louis Carolus-Barré exerçait avec une
inépuisable gentillesse, sous la direction de Jean Bayet, les fonctions
de secrétaire général, me fit un agréable devoir d'accepter sa
proposition d'insérer dans la Collection de l'Ecole française de Rome le
volume qu'il intitula Le procès de canonisation de saint Louis. La
disparition de l'auteur, survenue en juillet 1993, risqua de
compromettre un projet dont l'aboutissement aurait été impossible sans
l'amical dévouement du chanoine Henri Platelle qui voulut bien
se charger de tout le soin editorial de la publication. En saluant
avec émotion la mémoire de notre ancien secrétaire général, je
suis heureux d'avoir pu accueillir au Palais Farnese l'expression
de son dernier effort.
Claude NlCOLET.
CE LIVRE EST DEDIE
A ma tendre épouse.
HISTOIRE ET DÉROULEMENT
DU PROCÈS DE CANONISATION
1272-1297
Deuxième enquête
PIÈCE JUSTIFICATIVE
1 . (p. 24) Sur ce personnage et sur son livre, fondamental pour notre recherche,
voir l'édition établie par H.-Fr. Delaborde, Vie de saint Louis par Guillaume de Saint-Pathus
(Collection de textes pour servir à l'étude et à l'enseignement de l'histoire), Paris, 1899 ;
voir aussi dans A. Molinier, Les sources de l'histoire de France, t. III : Les Capétiens
(1180-1328), Paris, 1903, le n° 2544. Il faut aussi signaler la traduction en français
moderne de M. C. d'Espagne, La vie et les miracles de monseigneur saint Louis par
Guillaume de Saint-Pathus, Paris, éditions du Cèdre, 1971, 110 p. (commode, mais à
contrôler). Saint-Pathus était un frère franciscain.
CHAPITRE II
S 16 (rappel de Josias)
« Sa pénitence revêtait diverses formes.
Il avait l'habitude de se confesser tous les vendredis de l'an avec
humilité et dévotion en un endroit très secret, aménagé tout exprès
en chacun de ses manoirs; pénitence intérieure mais aussi
extérieure, car après sa confession il recevait toujours la discipline de
la main de son confesseur au moyen des cinq petites chaînes de fer
jointes ensemble, fixées adroitement dans une petite boîte d'ivoire
qu'il portait en une aumônière discrètement attachée à sa ceinture.
De semblables boîtes avec leurs chaînes de fer, il en donnait
parfois en cadeau secret, à ses enfants ou à ses intimes pour s'en servir
à l'occasion.
S'il arrivait que son confesseur, pour l'épargner, lui donnait à
son avis de trop petits coups, il lui faisait signe de frapper plus fort.
Il eut un confesseur habitué à lui donner des disciplines vraiment
exagérées et cruelles au point que sa chair en était toute meurtrie, mais
jamais il ne voulut le lui révéler tant qu'il vécut, et ce fut seulement
après sa mort qu'il le dit en plaisantant et en riant à son nouveau
confesseur.
Et bien qu'il eût la coutume de se confesser tous les vendredis,
il ne laissait pas, pour autant, de le faire d'autres jours, s'il pensait devoir
avouer quelque faute au plus tôt, et si la chose arrivait de nuit, comme
cela peut se produire, il envoyait aussitôt chercher son confesseur avant
qu'on ne commence matines, et à son défaut, il se confessait au
chapelain qui l'aidait à dire ses heures.
Et il ne faut pas omettre qu'à son retour d'outre-mer, il voulut
avoir deux confesseurs l'un de l'ordre des frères mineurs, l'autre de
l'ordre des frères prêcheurs, afin d'en avoir toujours un à sa
disposition et de la sorte il montrait bien l'amour qu'il portait à l'un comme
à l'autre ordre, et surtout ainsi sa conscience pouvait être plus
tranquille parce que deux avis valent mieux qu'un, suivant le conseil
de Salomon. »
§ 39 « II prit donc la croix avec la plus vive ferveur. Mais quels soucis,
il allait avoir à surmonter pour entraîner les grands à sa suite par des
présents et des promesses, avec quelle anxiété et quelle inquiétude
chercherait-il à hâter le départ et à préparer le transport par mer : en
sont témoins ceux qui participèrent à ses préoccupations pour toutes
ces choses.
LA PREMIÈRE ÉTAPE DU PROCÈS 53
Au moment jugé opportun, ayant pris la route avec les siens, il
parvint en temps fixé au port d'Aigues-Mortes. Là il eut à supporter
beaucoup d'amertume et de désappointement à cause du manque de
parole des marins et de la défaillance des vaisseaux qui n'étaient pas
arrivés à la date prévue et convenue : en sorte qu'il ne put monter dans
sa nef que bien plus tard qu'il l'escomptait. »
1. LES LAÏCS
Ces faits sont rapportés dans une forme très proche par Guillaume
de Saint-Pathus, éd. Delaborde, p. 75-76. On est donc en droit d'y
voir un écho de la déposition de Charles d'Anjou.
VI. Le sixième fragment nous explique pourquoi saint Louis renvoya ses
frères en France et s'obstina à rester en Terre Sainte pour arriver à
obtenir la liberté des captifs dont il avait payé la rançon mais que l'on tardait
à délivrer.
VII. La reine Blanche morte comme une sainte, le comte d'Artois mort en
martyr, le comte de Poitiers (Alphonse) martyr de désir. . .
« Ledit comte d'Artois lui avait dit à lui, son frère, (Charles) et
à Monseigneur Mathieu de Marly en leur parlant familièrement alors
qu'ils étaient seuls tous les trois outre-mer — avant de se diriger vers
la Massoure, où pour l'exaltation de la foi il allait être tué par les
infidèles — que le genre de mort qu'il désirait avant tout autre, s'il
plaisait à Dieu, était de succomber et mourir pour l'exaltation de la foi
chrétienne, pour le nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; et puisque
76 LE PROCÈS DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
le désir est accordé à ceux qui sont justes, presque aussitôt après le
Seigneur le combla, car œuvrant comme un bon chevalier du Christ Jésus,
il a été tué au combat par les Sarrazins, à la Massoure, comme il vient
d'être dit.
Quant au comte de Poitiers, il fut martyr de désir, lorsque, saint
Louis étant mort, tous revenaient de Tunis avec le nouveau roi et se
trouvaient dans le port de Trapani, et que tous se proposaient de s'en
retourner en Terre-Sainte, à la fête de saint Jean, trois ans après, et
que tous les grands, sauf le roi, juraient de s'y tenir fermement, ledit
comte de Poitiers, ne supportant pas de rester si longtemps éloigné de
la Terre Sainte, dit secrètement à son frère Charles que du lieu où il
se trouvait, il voulait sans idée de retour se transporter en Terre Sainte,
non pas qu'il renonçât pour autant à y être à la date convenue, mais
bien pour y attendre les autres; or Charles, jugeant que pour lors il
valait mieux regagner la France que de se rendre en Terre Sainte, pour
divers raisons qu'il lui exposa, mais qu'il n'écrivit pas dans sa
déposition, il le dissuada donc d'entreprendre la traversée quant à présent ;
sur quoi le comte troublé parce que ces raisons l'obligeaient à remettre
à plus tard le projet qui lui tenait au cœur, se rendit au conseil de son
frère ; mais il ne dépendit pas de lui de faire la traversée. . . afin de
combattre pour le Seigneur et de terminer sa vie à son service. »
Pierre d'Alençon
Le nom de Simon de Nesle n'est pas cité, mais ces affaires ont
trouvé leur issue devant le conseil du roi, en la cour-le-roi, dont Simon
de Nesle faisait partie.
III. Dans les paix-à-partie conclues après un homicide, le roi aggrave parfois
les obligations imposées au coupable.
Saint-Pathus, p. 146-147
Pierre de Chambly
onzième position dans le liste de Saint-Pathus
Pierre de Laon
en treizième position dans la liste de Saint-Pathus
Histoires de chambellans.
Saint-Pathus, 113; 114; 116
Jean de Joinville
cité en 14e position dans la liste de Saint-Pathus
« Au temps de son premier passage, après qu'il eût été fait pri-
7
98 LE PROCÈS DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
sonnier et mêmement l'armée des chrétiens, des conventions furent
conclues entre le saint roi et les Sarrazins, parmi lesquelles celles-ci :
le benoît roi leur rendrait Damiette et leur donnerait quatre cent
mille livres de tournois, ou l'équivalent, c'est à savoir deux cent
mille ici-même et deux cent mille à Acre, de telle sorte que quand
Damiette leur serait rendu les Sarrazins laisseraient le roi sortir de
prison, et ses barons librement, sans aucun empêchement. Les
Sarrazins promirent qu'ils ne tueraient pas les chrétiens ni les autres qui
étaient à Damiette, mais les laisseraient partir, or, ils ne tinrent pas
leur promesse et les tuèrent et les brûlèrent, même les barons qui
y étaient restés.
Comme messire Alphonse, comte de Poitiers, frère du benoît roi,
était demeuré chez les Sarrazins (en otage) en caution (du premier
paiement) de deux cent mille livres, le benoît roi entra en une galèe
(des Sarrazins) avec plusieurs barons et autres de ses gens, et comme
les deux cent mille livres étaient versées, à trente mille livres près, les
barons et ceux qui étaient embarqués dans la galèe avec le benoît roi
lui conseillèrent de s'en aller sur sa nef qui voguait près de la galèe;
il restait en effet sous la domination des Sarrazins tant qu'il était sur
le fleuve dans leur galèe, tout autant qu'il était à terre en leur prison,
car de nombreuses galées et beaucoup d'autres vaisseaux des Sarrazins
escortaient la galèe dans laquelle était le roi, et ils pouvaient tout
à volonté le prendre et le retenir. Il répondit alors qu'il leur avait
promis, par sa simple parole, qu'il n'irait pas au-delà de Damiette tant
que les deux cent mille livres n'auraient pas été entièrement payées et
tout fut ainsi réalisé sans aucun engagement écrit ; en revanche les
Sarrazins ne gardèrent pas le serment qu'ils avaient fait de ne pas tuer
les chrétiens qui seraient par eux trouvés à Damiette. »
Attaque des Sarrazins sur Sidon. Le roi participe à l'inhumation des morts.
Saint-Pathus, p. 100-102; Joinville, $ 552, 582
« Periculis in mari » (II Cor., XI, 26). La nef royale heurte un rocher sur
la côte de Chypre.
Cet épisode célèbre est raconté deux fois par Saint-Pathus (p. 29
comme preuve de l'inébranlable confiance en Dieu qui animait le roi;
p. 77 pour montrer comment le roi ne veut pas compromettre le retour
de ses plus humbles compagnons). Le récit de Joinville qui était
présent est très détaillé § 618-629 et 13 à 16. On trouvera ici le premier
passage de Saint-Pathus (p. 29), puis la suite de l'histoire dans la
version même de Joinville (§ 623-628).
Tempête sur les côtes de Chypre. A quoi servent les épreuves envoyées par Dieu.
Cet épisode très vivant vise encore une fois à montrer que le
saint roi ne faisait aucune concession quand il était question de la
sécurité de ses gens.
Horreur de saint Louis pour les blasphèmes et pour les jurements inutiles.
Saint-Pathus, p. 26-27 et 149 (législation contre les blasphèmes), 124 (le roi
s'abstient de tout jurement)
Joinville, $ 685 (contre les blasphémateurs), § 686-687 (l'attitude personnelle
du roi)
Gui le Bas
en 15e position dans la liste de Saint-Pathus
Roger de Soizy
en 25e position dans la liste de Saint-Pathus
Saint-Pathus, p. 78
YSAMBART LE QUEUX
en 26e position dans la liste de Saint-Pathus
Hugues Portechappe
valet de la paneterie âgé de 55 ans environ
occupe la 31e place dans la liste de Saint-Pathus
Gilles de Robisel
habitant Saint-Denis, âgé de plus de 50 ans
occupe la 32e place dans la liste de Saint-Pathus
DENIS LE PLASTRIER
33e témoin dans la liste de Saint-Pathus
Le baiser au lépreux.
Saint-Pathus, 107-108
Jehan de Croy
maçon, bourgeois de compiègne
34e témoin de la liste de Saint-Pathus
1. (p. 75) C'est la célèbre lettre datée d'Acre août 1250. Sur ces événements,
voir H. F. Delaborde, « Joinville et le conseil tenu à Acre en 1250 », dans Romania,
t. XXIII, 1894, p. 148-152.
2. (p. 76) N. de Wailly, Histoire de saint Louis, Hachette, 1883, $ 4, 70 et 756.
3. (p. 76) D'après le texte de l'oraison on voit qu'il s'agit de saint Jacques le
Majeur, fêté le 25 juillet. Ses reliques étaient vénérées à Compostelle. La formule
liturgique prend un sens très fort dans la bouche du roi mourant : il confie à Dieu et à
saint Jacques la garde du royaume.
4. (p. 95) Saint-Pathus en ce passage (p. 133) dit « 34 ans et plus »; mais dans
l'extrait suivant (p. 72) il parle de « 24 ans », information certainement plus proche
de la vérité. Nous adoptons ici cette estimation.
5. (p. 96) Bonne traduction de ce passage dans A. Vauchez, op. cit., p. 539.
6. (p. 103) Remarquons cette attitude de la prière : le fidèle dans une sorte
de semi-prostration s'appuie sur les genoux et sur les coudes. Il présente ainsi le dos
rond. Cette supplication solennelle se rencontre plusieurs fois dans le récit de
Joinville, par exemple $ 204 au moment de l'attaque au feu grégeois de la part des
Sarrazins : on conseilla que « nous nous mettions sur nos coudes et sur nos genoux ». On
appelait cela « prier comme un chameau ». Voir sur ce sujet N. Bériou et coll., Prier
au Moyen Age, 1991, p. 88.
7. (p. 105) Saint Anselme (t 1109), abbé du Bec en Normandie, puis
archevêque de Cantorbery et primat d'Angleterre, c'est l'une des lumières de la première
scolastique.
112 LE PROCÈS DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
« Le roi fit acheter des maisons en deux rues situées à Paris devant
le palais des Thermes, à l'emplacement desquelles il fit construire de
bonnes et vastes maisons, pour y loger des écoliers venant étudier à
Paris, qui y seraient reçus gratuitement par des personnes nommées
à cet effet.
Certaines de ces maisons sont louées à d'autres écoliers, et le prix
de leur location sert à entretenir les écoliers pauvres dont il vient d'être
question. Ces maisons coûtèrent au roi, à ce que l'on croit, quatre mille
livres tournois.
De plus chaque semaine le saint roi faisait donner de l'argent à
beaucoup de pauvres clercs, pour leur bourse, subvenant ainsi à leurs
besoins scolaires : aux uns deux ou trois sous, aux autres douze ou
dix-huit deniers. On estime que les pauvres que le roi pourvoyait de
la sorte étaient bien une centaine. De la même manière il
subventionnait de pauvres béguines.
Le roi acheta également un terrain près de Saint-Honoré où il
fit édifier une grande maison pour y accueillir à perpétuité de pauvres
aveugles, au nombre de trois cents. Tous les ans ceux-ci reçoivent de
la bourse du roi des rentes pour leurs « potages » et tous leurs autres
besoins. En cet établissement, il fit construire et dota une église en
honneur de saint Remi, pour que les aveugles y aient le service divin.
Plusieurs fois il arriva que le roi vint en cette église pour y célébrer
la fete de saint Remi et les aveugles chantaient solennellement l'office
autour du saint roi. »
Les veuves des croisés; les filles à marier; l'escorte des mendiants; le bois
de construction.
Saint-Pathus, p. 89-91
ROBERT DE CRESSONSACQ.
ÉVÊQUE DE SENLIS, 1260-1283
quatrième témoin de la liste de Saint-Pathus
Mathieu de Vendôme
abbé de Saint-Denis (1254-1286)
le cinquième témoin de la liste de Saint-Pathus
La Saint-Michel à Royaumont.
Saint-Pathus, p. 42-43
« Or il advint, alors que l'on faisait le Mandé que le bon roi s'assit
une fois à côté de l'abbé et lui dit : « II serait bon que je lave les
pieds des moines. » L'abbé lui répondit : « Vous pouvez bien vous
en abstenir. » Le bon roi lui demanda : « Pourquoi? » L'abbé
répondit : « Les gens en jaseraient. » Et le bon roi de poursuivre : « Qu'en
diraient-il? ». L'abbé répondit que les uns en diraient du bien, et les
autres du mal. Et c'est ainsi que le bon roi s'en abstint par ce que l'abbé
l'en avait dissuadé, c'est du moins ce que croit l'abbé.
124 LE PROCES DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
Le roi aux pieds d'un « maître en divinité » ou d'un prédicateur à Royaumont.
Saint-Pathus, p. 53 et 109
L'abbé alla devant et le bon roi après lui et entra dans la pièce
où le malade se tenait ; ils le trouvèrent assis à une table assez basse
en train de manger de la viande de porc, car en l'abbaye la coutume
est en effet de nourrir les lépreux avec de la viande. Le saint roi salua
le malade, lui demanda comment il se trouvait, puis il s'agenouilla
devant lui et toujours à genoux commença à trancher sa viande avec
un couteau qu'il trouva sur la table, et quand il eut coupé la viande
126 LE PROCÈS DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
en morceaux, il les mit en la bouche du malade et celui-ci les recevait
de la main du bon roi et les mangeait.
Tout le temps le roi se tint à genoux devant le lépreux, à genoux
également l'abbé, par révérence pour le saint roi, bien qu'il ait eu toute
cette visite en horreur.
(Mais le roi n'avait pas la moindre envie de se presser.) Il demanda
au lépreux s'il voulait manger des gelines et des perdrix; sa réponse
fut « oui ». Alors le saint roi fît appeler un de ses huissiers par le moine
qui était de garde auprès du lépreux et lui ordonna de faire apporter
des gelines et des perdrix, de sa cuisine qui était assez éloignée.
Tout le temps que l'huissier mit à aller et à revenir de la cuisine
pour apporter deux gelines et trois perdrix rôties, le roi resta
constamment à genoux devant le malade et l'abbé de même, auprès de lui.
Aussitôt après, le saint roi demanda au lépreux ce qu'il préférait ou des
gelines ou des perdrix, et il répondit les perdrix. Et le bon roi lui
demanda à quelle saveur; et il répondit qu'il les voulait manger au sel.
Il lui découpa donc les ailes de perdrix, en salant les morceaux et puis
les mettait dans la bouche du malade. Mais parce que ces lèvres étaient
fendues (ainsi qu'il a été dit), le sel lui fit mal, le pus coulait sur le menton
et le malade dit que le sel lui faisait trop mal. Alors le bon roi mettait
les morceaux dans le sel pour leur faire prendre de la saveur, puis il
retirait des morceaux les grains de sel pour qu'ils n'entrent pas dans
les crevasses des lèvres du malade. Ce faisant, le bon roi réconfortait
le malade et lui disait de souffrir en bonne patience sa maladie qui était
son purgatoire en ce monde et qu'il valait mieux souffrir cette maladie
ici-bas que de souffrir autre chose dans le siècle à venir. Ensuite le bon
roi demanda au malade s'il voulait boire. Il dit que « oui », et quel
vin il avait là, et il répondit « bon ». Alors le roi prit le hanap et le
pot de vin qui étaient sur la table et lui présenta à la bouche de ses
propres mains et le fit boire.
Quand ce fut fait, le benoît roi demanda au malade de prier Notre
Seigneur pour lui. Ensuite il s'en alla avec l'abbé et alla déjeuner en
son hôtel qu'il avait à l'abbaye.
Ainsi visitait-il souvent ce malade ; il disait alors à ses chevaliers :
« Allons visiter notre malade » et c'était du lépreux qu'il parlait. Ceux-
ci toutefois n'entraient pas avec lui dans la maison du malade mais
seulement l'abbé ou le prieur de l'abbaye. Comme une fois il était entré
pour visiter le lépreux et la table étant dressée devant lui, le roi lui-
même le servit et prépara un brouet composé de soupe et de pain qu'il
lui mettait en la bouche avec une cuillère de bois, mais comme il lui
arriva de mettre trop de sel, la bouche et les lèvres du malade
commencèrent à saigner; un de ceux qui était là dit au bon roi « vous
lui faites saigner la bouche, car vous avez mis trop de sel dans sa
soupe ». Le bon roi répondit : «J'ai fait pour lui comme je l'eusse fait
pour moi-même », et il demanda au malade de lui pardonner.
DÉPOSITIONS SUR LA VIE DU ROI 127
En cette abbaye de Royaumont vivait un autre moine lépreux
qu'il visita aussi parfois. »
Frère Laurent
abbé de Châalis, de lordre de Cîteaux
septième témoin de la liste de Saint-Pathus
« Outre les choses déjà citées, le roi fit à ses propres frais, fonda
et dota l'abbaye de Royaumont, de l'ordre de Cîteaux : or il y eut tant
de travaux pour cette abbaye que personne ne croit qu'elle eût pu avoir
été faite par quelqu'un d'autre que le roi, et l'on pense que,
simplement pour la construction, les coûts et dépenses montèrent à plus de
cent mille livres parisis.
Derechef, il fonda la maison des béguines de Paris, près de la
porte de Barbel.
Derechef, il fonda l'église des frères mineurs de Paris.
Derechef, il fonda l'église et le couvent des frères mineurs de la
cité de Jaffa, outre-mer, pour laquelle il fit faire dix calices d'argent
doré, des ornements d'église pour les dix autels qui y sont, des livres
pour le service de Dieu et pour l'étude des frères; il pourvut encore
cette maison de lits et de tous les ustensiles nécessaires.
De rechef, il fonda l'église et le couvent des frères prêcheurs de
Compiègne pour le tréfonds et les édifices desquels, sans les meubles,
le roi dépensa bien quatorze mille et soixante livres de parisis. Après
132 LE PROCÈS DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
quoi y furent encore faits de nombreux travaux par ordre du roi, qui
lui coûtèrent beaucoup. C'est également à ses propres dépens que fut
consacrée l'église de leur couvent.
De rechef, il fonda et construisit à Senlis, près de son palais, en
l'honneur de saint Maurice et de ses compagnons, une église avec les
locaux convenant à douze frères, ou environ, de l'ordre de l'habit de
Saint-Maurice en Bourgogne, qu'il y établit à perpétuité, après quoi
il dota ladite église et lui donna rentes et possessions à percevoir
chaque année, s'élevant à cinq cents livres ou environ.
De rechef il fonda et fit construire le couvent des sœurs
dominicaines de Rouen.
De rechef le couvent des frères prêcheurs de Caen.
De rechef le couvent de Vauvert près Paris, à l'ordre de la Chartreuse.
De rechef le couvent des frères du Carmel de Paris, pour la plus
grande partie.
De rechef il fonda l'église et la maison des frères de l'ordre de
la Trinité de Fontainebleau. »
« Parfois le benoît roi allait entendre la leçon aux écoles des frères
prêcheurs à Compiègne et quand elle était finie, il ordonnait qu'on
prononçât un sermon pour les laïcs venus avec lui. »
... « Quand le benoît roi venait à Compiègne, il arriva plusieurs
fois qu'il se rendit à la cuisine des frères prêcheurs pour demander ce
qu'on faisait à manger pour le couvent, et ensuite il entrait au
réfectoire pendant que les frères y mangeaient et il leur faisait apporter de
sa cuisine viande, poisson et autres choses en quantité suffisante, qu'il
leur faisait servir en sa présence. »
... « Un jour, la veille de la Saint-Barthélémy, comme la
communauté des frères prêcheurs de Compiègne mangeait au réfectoire, le
benoît roi fit apporter des fruits qu'il servit de ses propres mains à la
première table du couvent et le roi de Navarre et les fils du saint roi
servirent aussi aux autres tables. »
1. (p. 119) Tout ce passage fait penser à la laus per ennis, prière perpétuelle,
pratiquée parfois dans le monachisme égyptien ou palestinien au Ve siècle. Différents
chœurs se relayaient à l'oratoire pour y entretenir une « doxologie » qui ne s'arrêtait
jamais. On appelait ces moines des « acénètes », c'est-à-dire des gens qui ne dorment
pas. Cette pratique se retrouve en certains monastères de Gaule au VIe siècle (par
exemple à Saint-Maurice d'Agaune dans la Suisse actuelle). Cf. P. Cousin, Précis
d'histoire monastique, Paris, 1956, p. 89-91.
2. (p. 119) Cette lettre de saint Louis se trouve dans le recueil épistolaire Β. Ν.,
lat. 9376. C'est la dixième lettre de la collection; éd. D'Achery, SpiciUgium (éd.
infolio), III, 663, et Ordonnances des rois de France, t. I, p. 104, mais sous la date fausse
de juin 1269, erreur répétée dans Ch.-V. Langlois, Textes pour servir à l'histoire du
Parlement, 1888, p. 77, n° LIV. La date réelle est 25 juin 1270 : le lendemain de la Saint-
Jean-Baptiste à Aigues-Mortes. Sur ce recueil épistolaire, voir L. Carolus-Barré, dans
Comptes rendus de l'Académie des inscriptions et belles lettres, 1966, p. 555-568.
3. (p. 128) Sur cet usage, voir L. Gougaud, Anciennes coutumes claustrales, Ligugé,
1930, eh. VII, « La mort du moine ». P. 81, on lit : « Les us de Cîteaux prescrivent
DÉPOSITIONS SUR LA VIE DU ROI 139
de disposer à terre une natte ou de la paille, de la recouvrir d'un cilice couvert d'une
croix de cendre et d'y placer le mourant. »
4. (p. 128) L. Gougaud, p. 85 : « Dans un local de l'infirmerie une pierre ou
table, spécialement disposée è cet effet, servait à laver le cadavre. Elle était légèrement
creusée, et une rigole pour l'écoulement de l'eau était pratiquée à l'un des angles. Un
oreiller, taillé dans la pierre, servait à placer la tête. »
5. (p. 128) Sans doute Charles d'Anjou n'arriva-t-il à Tunis que le 25 août,
alors que son frère était déjà mort ; mais il put au moins être témoin des suites
immédiates du décès et recueillir directement toutes les informations.
6. (p. 129) La lettre de Pierre de Condé du 4 septembre 1270, celle de Thibaut
de Champagne du 24 septembre se trouvent dans la collection épistolaire composée
à Saint-Denis sur la croisade de 1270-1271, B. N., ms. lat. 9376. Il s'agit des lettres
n° 6 et 7 de ce recueil, voir L. Carolus-Barré, dans Comptes rendus de l'Académie des
inscriptions et belles lettres, 1966, p. 555-568. L'ouvrage de Guillaume de Chartres — De
vita et actibus inclytae recordationis régis Francorum Ludovici et de miraculis. .. — a été publié
par Cl. Ménard (Paris, 1617), à la suite de la biographie écrite par Geoffroi de Beau-
lieu, p. 85-140. Le passage sur la mort du roi se trouve p. 115-116.
7. (p. 129) Ces deux formules latines viennent, la première de l'oraison de saint
Denis, l'autre de celle de saint Jacques le Majeur, deux saints que le roi invoqua à
ses derniers instants selon Joinville (voir ici la déposition de Pierre d'Alençon).
8. (p. 133) Dans ces deux derniers paragraphes se trouvent soulevé le problème
des aliénations de fiefs en faveur d'établissements ecclésiastiques. Comme le seigneur
eminent se trouvait lésé (perte de droits de mutation) différentes formules de
compensation furent imaginées dont la principale consista dans l'établissement d'une taxe fort
lourde appelée « amortissement ». Il faut tenir compte aussi du désir des églises
d'acquérir des terres dégagées de liens féodaux (donation « en pure aumône »).
9. (p. 137) Comme le prince Louis mourut en janvier 1260, on est obligé de
placer cet épisode ainsi que le suivant antérieurement à cette date (cf. H. F. Dela-
borde, édition de Saint-Pathus, p. 102, note).
CHAPITRE IV
Philippe III
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146 LE PROCÈS DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
et de sa femme Isabelle, décédés à Trapani ; de son épouse la jeune
reine Isabelle d'Aragon, victime d'une chute de cheval suivie des
douleurs mortelles provoquées par un accouchement prématuré (deuil qui
bouleversa tellement Philippe, que l'on craignit pour sa propre santé) ;
et puis le cercueil de Pierre le Chambellan, le secrétaire, l'ami et le
plus sûr conseiller de saint Louis.
Après un interminable parcours le funèbre convoi parvint enfin
à Paris (21 mai 1271), le lendemain les restes du roi Louis furent
ensevelis à Saint-Denis, ainsi qu'il l'avait demandé; mais, contrairement
à sa volonté (car il entendait réserver l'abbaye pour accueillir les seules
dépouilles royales), on déposa au pied de sa tombe celle de Pierre
le Chambellan, « comme il couchait à ses pieds, de son vivant »,
pensée émouvante pour Pierre de Villebéon, toujours appelé « le
Chambellan », et qui avait si bien servi son maître. Enfin il fut aussi
décidé que le prince Jean-Tristan, comte de Nevers, né à Damiette et
mort à Carthage, reposerait lui aussi à Saint-Denis et non pas dans
l'abbaye de Royaumont.
Ce n'était partout que tristesse et consternation, aussi la
cérémonie du sacre et du couronnement fut reportée à près de quatre mois
plus tard. Ce jour-là, le 15 août 1271, à Reims, des fêtes somptueuses
furent célébrées avec le plus grand éclat. Le siège archiépiscopal étant
vacant ce fut l'évêque de Soissons Milon de Bazoches qui procéda à
l'onction royale.
Lors de son couronnement Philippe le Hardi avait vingt-six ans.
L'historien de son règne, Ch.-V. Langlois, s'est demandé la raison de
ce « surnom énigmatique »2. A la vérité, dès l'expédition de Tunisie,
il avait montré sa hardiesse contre les Sarrazins, mais il devait en
donner publiquement la preuve lors des grands tournois de Compiègne et
de Senlis, en mai 1279, où l'on le vit exhorter en personne l'ardeur
et la bravoure des combattants, relevant lui-même ceux qui avaient été
jetés à terre, leur livrant de nouvelles montures et les excitant à de
nouveaux combats, fêtes somptueuses, mais joutes furieuses qui
s'achevèrent dans une « profonde affliction », plusieurs ayant reçu à la tête
des coups si violents qu'ils demeurèrent gravement incommodés pour
le reste de leur existence, et parmi eux Robert, comte de Clermont,
le plus jeune frère du roi.
Philippe le Hardi conserva le haut personnel qu'il devait à saint
Louis et que n'avaient pas remplacé les deux régents, en son absence.
Un document d'octobre 1270 intitulé à leurs noms fait mention d'Eudes
de Lorris, évêque de Bay eux, Philippe de Cahors, évêque d'Evreux,
Nicolas d'Auteuil, trésorier de Saint-Frambaut de Senlis, Julien de
Péronne, chevalier, bailli de Rouen, et Jean Sarrasin, chambellan : tous
conseillers du roi.
Malheureusement le meilleur conseiller secrétaire et ami de saint
Louis, Pierre de Villebéon dit « le Chambellan », était mort au retour
NOTICES BIOGRAPHIQUES DES TÉMOINS 147
de la croisade (le 25 février 1271), et ce fut, hélas ! à Pierre de la Brosse,
un autre chambellan que le nouveau roi accorda toute sa confiance.
Les intrigues de ce favori, son ambition et son avidité effrénées
ne furent pas sans susciter divers troubles et intrigues de palais jusqu'au
moment où pour ses infâmes insinuations et calomnies il fut incarcéré
puis pendu au gibet de Montfaucon, tandis que son cousin, Pierre de
Benais (qu'il avait réussi à faire nommer évêque de Bayeux) fut banni
du royaume. En réalité, tout absorbé qu'il était par l'accroissement de
ses domaines et de sa fortune, et par ses machinations diaboliques, ce
mauvais serviteur ne semble pas avoir eu l'influence politique que
certains lui ont prêtée!
En fait l'administration était assurée sans bruit par « ce monde
sage et solide » des clercs du roi et des chevaliers de l'Hôtel, ces
maîtres siégeant au Parlement dont Mathieu de Vendôme et Simon
de Nesle étaient les plus éminents ; au point que l'on pourrait dire (sans
exagération) qu'avec eux se poursuivit le bon gouvernement qui avait
été le leur pendant les treize mois où ils avaient exercé le pouvoir en
tant que « lieu-tenant » du roi.
A la différence de son père, Philippe n'assiste que rarement au
Parlement qui ne tarde pas à intituler ses jugements « per arrestum
Curie » : arrêts de justice rendus avec une remarquable impartialité,
décisions prononcées avec une grande autorité et sur les matières
administratives, publication d'ordonnances susceptibles parfois d'avoir des
incidences de caractère politique.
Dans ses Enseignements saint Louis avait bien recommandé à son
fils d'éviter autant que possible « une guerre avec aucun chrétien »,
et de ne pas l'entreprendre sans motif tout à fait raisonnable (ainsi pour
redresser quelque tort), et « sans avoir bien pris conseil ».
Les occasions ne manquent jamais de surgir. Pendant la première
année de son règne, en janvier 1272, Philippe quitte Paris et parcourt
l'ouest du royaume « pour y promener sa justice et sa majesté »
(G. de Puylaurens); ayant visité les villes du Poitou, de l'Aunis..., à
peine arrivé dans le Toulousain, il apprend que, voulant mettre fin à
une guerre privée, son sénéchal de Toulouse, Eustache de
Beaumarchais, s'était heurté à l'hostilité des comtes de Foix et d'Armagnac,
bravant outrageusement l'autorité royale. Il convoque aussitôt à Tours
les contingents de ses vassaux, commandés par le maréchal Ferry de
Verneuil. Devant la menace de ces forces armées, le comte
d'Armagnac implore la grâce du roi, contre une forte amende; le comte de
Foix, Roger Bernard, ayant d'abord refusé toute capitulation, fut
contraint à se rendre le 5 juin, emprisonné à Carcassonne et ses biens
saisis. La guerre se prolongea quelque peu : ce fut « l'ost de Foix ».
Ayant montré sa force et sa justice, Philippe glorieux, était de retour
le 25 août 1272 à Saint-Denis.
C'est alors que l'Empire étant toujours vacant, Charles d'Anjou,
148 LE PROCÈS DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
roi de Sicile, agissant près de la Curie romaine, incita vivement son
neveu Philippe à poser sa candidature, mais sagement celui-ci évita de
se lancer dans l'aventure impériale, ce qui n'empêcha pas ensuite
quelques difficultés de ce côté-là. C'est alors aussi que le nouveau pape,
arrivant de Terre Sainte, envisageait la reprise de la croisade, mais il
comprit bientôt que l'urgence l'appelait à convoquer un concile, qui
devait siéger à Lyon du 7 mai au 17 juillet 1274. Cette idée de
recouvrer les lieux saints était bien ancrée dans l'esprit du roi, et c'est ainsi
que, le 25 juin 1275, le lendemain de la Saint-Jean-Baptiste, jour où
venait d'être couronnée la nouvelle reine, Marie de Brabant, à la Sainte-
Chapelle, lui-même, son entourage et de nombreux seigneurs français
et étrangers prirent officiellement la croix; or d'autres événements
survinrent et la pensée de la croisade, toujours envisagée et sans cesse
remise, finit par se perdre dans l'oubli.
Les successions de Navarre et de Castille furent l'occasion de
nouvelles guerres. En Navarre, le roi Henri (III), comte de Champagne,
était mort à Pampelune le 22 juillet 1274. De sa femme Blanche, sœur
du comte d'Artois, il ne laissait qu'une fille âgée seulement de trois
ans, riche héritière et du royaume de Navarre et du comté de
Champagne, déjà promise au fils du roi d'Angleterre, puis au fils du roi
d'Aragon. Veuve, Blanche, mal assurée de la fidélité des Navarrais,
se réfugia en France, et le pays « se perdait » entre les prétentions de
l'Aragon, de la Castille et l'insurrection de Pampelune (la « Navarre-
rie »). Les Navarrais implorèrent l'intervention du roi de France qui
avait accueilli la petite Jeanne destinée à devenir la femme de son fils
Philippe, et Blanche avait confié au roi de France la « garde
spéciale » de la Navarre jusqu'à la majorité de sa fille. Le sénéchal de
Toulouse, Eustache de Beaumarchais, en fut nommé gouverneur; se
trouvant devant une situation pleine d'anarchie, ce dernier fit appel
au roi de France qui ordonna à Robert d'Artois et au connétable Imbert
de Beaujeu de convoquer les contingents des sénéchaussées
méridionales : guerre difficile où ne manquèrent ni révoltes ni trahisons, ni
vengeances locales. L'ordre enfin rétabli à Pampelune, Robert d'Artois
assiégea et prit les châteaux rebelles, imposa la paix dans le royaume
de Navarre.
Presque simultanément, en Castille, l'infant Fernando ayant été
tué en combattant contre les Mores, son frère cadet, Sanche, revenant
victorieux, usurpa avec l'accord de son père Alphonse X, l'héritage des
royaumes de Castille et de Léon, qui devaient revenir aux fils de
Fernando et de Blanche de France, les « infants de la Cerda », petits-fils
de saint Louis, en violation des accords conclus lors du mariage de la
princesse Blanche. Enfin pour mettre le comble à cette situation
intolérable, la malheureuse dépouillée de son douaire et de tout revenu,
était retenue captive ainsi que ses enfants.
Pour obtenir raison, Philippe le Hardi envoya Jean d'Acre auprès
NOTICES BIOGRAPHIQUES DES TÉMOINS 149
d'Alphonse X, dont il était lui aussi le cousin, mais il se heurta à un
refus. Ne pouvant tolérer de tels affronts faits à la maison de France,
Philippe déclara la guerre, leva l'oriflamme qu'il reçut à Saint-Denis
des mains de l'abbé Mathieu de Vendôme, et convoqua tous ses
vassaux vers la mi-septembre à Tours. Armée imposante qui, une fois
arrivée aux pieds des Pyrénées, à Sauveterre-de-Béarn, en octobre, par
un temps déplorable, dut être licenciée, faute de ravitaillement. . . Robert
d'Artois, qui venait de prendre Pampelune, conclut avec Alphonse X
des conventions honorables, à Vittoria (novembre 1276), mais la
question des infants de la Cerda demeurait pendante. La reine de C astiile,
Yolande d'Aragon, qui leur était favorable, les emmena, le 8 janvier
1277, chez son frère Pierre, roi d'Aragon, mais celui-ci ayant fait alliance
avec la C astiile conserva les « infants » sous bonne garde au château
de Xativa.
Les relations entre Philippe le Hardi et Alphonse X semblaient
s'améliorer. Un congrès réunit les deux rois à Mont-de-Marsan (1280),
et s'il y fut question des infants, ce fut sans aucun résultat et leur
délivrance n'intervint en effet que beaucoup plus tard.
D'autre part Pierre d'Aragon, mari de Constance, fille de Manfred
de Hohenstaufen, s'efforçait de faire valoir les prétentions de sa femme
sur le royaume de Sicile, en y suscitant troubles et soulèvements
contre Charles d'Anjou, le roi légitime (par investiture du Saint-Siège).
Le 30 mars 1282 la population de Palerme s'insurgea : ce furent les
Vêpres siciliennes, le massacre des Français et le cruel exode des
survivants par le port de Messine.
Accentuant la solidarité capétienne, Charles d'Anjou, depuis trois
ans déjà, avait cherché une étroite alliance militaire avec son neveu
Philippe. En 1279, et de nouveau en 1282, il avait envoyé à Paris, en
ambassade spéciale, son fils Charles, prince de Salerne.
Les hostilités contre Γ Aragon commencèrent par une expédition
au sud de la Sicile (cinq cents hommes d'armes), commandée par Pierre
d'Alençon et Robert d'Artois. Ces renforts parvinrent en Calabre, où
ils étaient à Reggio le 26 janvier 1283. Or, par une brève attaque de
nuit à Catona, les gens du comte d'Alençon furent surpris et lui-même
assassiné dans la chambre où il s'apprêtait à se saisir de ses armes, le
6 avril 1283, meurtre dont la nouvelle bouleversa son frère, Philippe
le Hardi.
Entre-temps devant la gravité de la situation, Charles d'Anjou,
laissant la régence à son fils, s'était lui aussi rendu à Paris, en passant
par Rome où il avait obtenu du pape Martin IV que Pierre d'Aragon,
ennemi du Saint-Siège, fût déclaré excommunié et destitué de son
royaume (21 mars 1283).
La présence du roi de Sicile auprès de Philippe le Hardi visait
certainement à la création prochaine d'un second front en atteignant
directement l'Aragon.
150 LE PROCÈS DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
Or les deux ennemis, également inquiets de la tournure prise par
les événements, avaient décidé de régler leur querelle en « champ
clos » à Bordeaux, par un duel mettant aux prises cent chevaliers de
part et d'autre, sorte de «jugement de Dieu », conforme à l'esprit
chevaleresque de l'époque, l'enjeu, en l'occurrence la Sicile, devant
revenir au vainqueur : tournois épique et merveilleux dont le résultat était
passionnément attendu par toutes les cours d'Europe. Finalement le
roi d'Aragon ne parut pas au jour fixé, la lice resta vide et le duel
n'eut pas lieu, au grand désappointement de Philippe le Hardi, fort
amateur de telles joutes. De Paris, il avait accompagné jusqu'à
Bordeaux son oncle Charles avec une escorte placée sous les ordres de Raoul
d'Estrées, maréchal de France.
Déjà à Bordeaux le légat du pape, le cardinal Jean Cholet, aurait
fait savoir que le Souverain Pontife pensait proposer à Philippe III de
choisir un de ses fils qui serait fait roi d'Aragon et comte de Barcelone
à la place de Pierre; mais, en présence de plusieurs incertitudes, le roi
demanda des éclaircissements à la cour romaine. Par une bulle du
26 août 1 283 Martin IV autorisait le cardinal Cholet à renouveler son
offre en proposant de promulguer une croisade contre l'Aragon. Dans
une assemblée de prélats et de barons tenue à Bourges, on décida de
délibérer sur cette grave question, mais sans y donner de réponse en
discutant notamment sur la levée de décimes (le nerf de la guerre).
Enfin le pape réitéra sa proposition, se disant prêt à étendre
l'excommunication à tous les partisans de Pierre d'Aragon. Une
assemblée solennelle se réunit à Paris, le 20 février 1284, où furent lues
et traduites les bulles pontificales et l'énoncé des conditions que
Martin IV attachait à la concession des royaumes d'Aragon et de Valence.
Le lendemain les deux ordres délibérèrent séparément dans deux
salles du palais. Discussion d'abord confuse. Puis, au nom du clergé,
l'archevêque de Bourges, et après lui Simon, seigneur de Nesle, pour
les barons dirent leur acceptation qui fut aussitôt confirmée par le roi.
Le cardinal légat exposa les décisions de Martin IV, le 27 mars,
en présence du roi et de tout le conseil, puis après avoir reçu les
promesses requises, investit Charles de Valois du royaume d'Aragon et
du comté de Barcelone, avec obligation d'en faire hommage à l'Église
romaine dans un mois, quand il aurait atteint l'âge convenable. On
sait par la correspondance échangée entre Mathieu de Vendôme, abbé
de Saint-Denis, et Edouard, roi d'Angleterre, les efforts désespérés qu'ils
tentèrent pour éviter la guerre.
Mais les dés étaient jetés. L'expérience des précédents échecs fit
que, outre une active prédication de la « croisade », l'année 1284 tout
entière fut consacrée à la préparation de la guerre sur terre et sur mer.
En mars 1285, Philippe, pour la seconde fois leva l'oriflamme à Saint-
Denis, que l'abbé Mathieu dut lui remettre, bien certainement à
contrecœur. Et l'armée se dirigea vers Narbonne avec tous les équipements
et le ravitaillement nécessaires.
NOTICES BIOGRAPHIQUES DES TÉMOINS 151
En mai 1285, Philippe occupa le Roussillon qu'avait prudemment
évacué Pierre d'Aragon, ce qui n'empêcha pas Perpignan d'être pillée
et Eine entièrement détruite. Pierre avait retranché solidement ses
forces pour verrouiller les passages des Pyrénées; mais le col de
Mançana avait été oublié, que franchirent les hommes du comte
d'Armagnac et du sénéchal de Toulouse.
Dès lors, les montagnes n'étant plus un obstacle, les Français
dévalèrent dans la campagne et occupèrent Peyralade abandonnée et
incendiée par les Almogaraves; puis Figuières fut emportée ainsi que
plusieurs localités et châteaux, dont celui de Lers, où le légat donna
à Charles de Valois l'investiture de la Catalogne. Les ports de Rozas,
de Guixols et de Cadaquès tombèrent aux mains des Français qui
étaient ainsi ravitaillés par l'escadre de l'amiral Guillaume de Lode ve
manœuvrant d'autant plus aisément que la flotte aragonaise était dans
les eaux de Sicile.
Ce ravitaillement par mer était très ingénieux. Mais plusieurs
combats navals détruisirent puis capturèrent par surprise les galères
françaises d'abord dans le port de Rosas où Guillaume de Lodève fut
fait prisonnier; puis la flotte de Roger de Loria arrivée de Sicile, forte
de soixante-dix galères, surprit de nuit quatre-vingts vaisseaux
mouil és dans les parages d'Aguafreda qui furent dispersés et en majeure partie
pris et convoyés à Barcelone ; enfin vingt autres galées venant des côtes
de France, chargées des vivres et de l'argent destinés aux troupes, furent
également capturées. Et ce fut un grand malheur.
Les Français assiégeaient Girone depuis le 27 juin. Devant la
résistance des assiégés, Philippe le Hardi fit fabriquer une énorme machine
pour renverser les défenses de la place : elle fut incendiée ; la ville
capitula enfin le 7 septembre.
Mais le désastre naval interrompant et la solde et le ravitaillement
entraînait le découragement ; la chaleur torride contribuait à la
lassitude; à quoi s'ajoutèrent bientôt la puanteur des cadavres et la
maladie : le roi lui-même était atteint de fièvres pestilentielles. Ce fut la
retraite, sous une pluie torrentielle. Un dernier combat d'arrière-garde
contre les Almogaraves permit de franchir les Pyrénées.
Arrivé à Perpignan, Philippe le Hardi expira le 5 octobre 1285.
Dans Girone, Eustache de Beaumarchais tint encore une semaine;
à bout de vivres, il dut rendre la ville aux Aragonais, le 12 octobre.
Voulue par Charles d'Anjou pour abattre son ennemi Pierre
d'Aragon, puis par Philippe le Hardi, pour venger la mort de son frère Pierre
d'Alençon, approuvée par l'assemblée de Paris pour donner un royaume
à Charles de Valois, transformée en guerre sainte par la grâce de
Martin IV et la bénédiction du cardinal-légat Jean Cholet, cette croisade,
injustifiable entre chrétiens, se termina par un désastre.
152 LE PROCÈS DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
Charles d'Anjou
Sur les onze enfants que Blanche de Castille donna au roi Louis VIII,
elle mit au monde neuf fils, et le dernier, né en 1226, fut Charles bien
connu sous le nom de Charles d'Anjou, car il reçut en apanage cette
province en exécution des volontés de son père3.
Comme pour saint Louis, nous ignorons quels furent ses maîtres,
mais supervisées par la reine Blanche, leur éducation et leur
instruction de jeunes princes chrétiens dut être sensiblement la même — bien
qu'à douze ans d'intervalle — et avec un garçon d'un tout autre
caractère.
Très tôt son nom, Charles, pour la première fois donné à un prince
de la dynastie capétienne, et ses qualités, puis sa renommée de preux,
le firent comparer à Charlemagne, et on attendit de lui de grandes
choses.
Il épousa le 31 janvier 1246 Beatrix de Provence, quatrième fille
et héritière de Raimond Bérenger V, qui lui apporta « la grande dot
provençale » (Dante) ; armé chevalier en mai de la même année, il fut
investi de son apanage le comté d'Anjou ainsi que du Maine au mois
d'août suivant.
Il accompagne le roi Louis partant pour la croisade (12 juin 1248)
et s'embarque à Aiguës-Mortes (28 août), est fait prisonnier après
Mansourah en 1249 : et ce sera plus particulièrement de cette
campagne d'Egypte qu'il parlera dans ce que nous savons de sa déposition
pour la canonisation de saint Louis, publiée plus haut.
Après sa délivrance, il suit le roi en Terre Sainte, mais, très tôt
sur son ordre formel, il doit avec son frère Alphonse regagner la France ;
or à peine débarqué, en octobre 1250, il lui faut dompter la révolte
ouverte d'Avignon, Arles et Marseille (avril-juin 1251), qui avaient
conclu contre lui une alliance défensive d'une durée de cinquante ans.
Il assiste à la mort de Blanche de Castille à Maubuisson, le 27
novembre 1252, mais laisse le gouvernement du royaume à son frère
Alphonse, sous l'autorité nominale de leur neveu le prince héritier
Louis, âgé d'un peu moins de dix ans. En ce même temps, le pape
Innocent IV sollicitait avec insistance Charles d'Anjou pour lui faire
accepter la couronne de Sicile, royaume vassal du Saint-Siège, qu'il
fallait conquérir sur les héritiers de Frédéric II et plus particulièrement
sur son fils Conrad IV, mais finalement les négociations, qui avaient
duré deux années, n'aboutirent pas.
Charles, répondant à l'appel de Marguerite de Flandre contre
Guillaume de Hollande, dirigeait alors ses ambitions vers ces contrées
du nord de la France, profitant de la querelle des d'Avesnes et des
Dampierre, ces frères ennemis. Il prit possession du Hainaut et,
maître de Valenciennes (fin 1253), s'apprêtait à occuper le comté de
Flandre, et déjà allait assiéger Douai, lorsque le roi, de retour à Paris
NOTICES BIOGRAPHIQUES DES TÉMOINS 153
(4 septembre 1254), obligea bientôt les belligérants à observer puis à
prolonger les trêves conclues par les soins du cardinal-légat et termina
ce conflit en prononçant le « dit » de Péronne (24 septembre 1256);
dès le lendemain, Charles renonçait à ses droits sur le Hainaut.
Après cette tentative flamande, qui ne fut pas pour lui sans profit,
Charles retourna dans son comté de Provence où, en son absence, ses
sénéchaux, capables et énergiques, s'étaient montré administrateurs
habiles et efficaces.
Désormais la destinée de Charles d'Anjou s'affirme définitivement
méditerranéenne. Sans retard, il remporte deux succès en obtenant de
sa belle-mère sa renonciation à toute souveraineté sur le comté de
Forcalquier (6 novembre 1256) et en réduisant une nouvelle fois
l'indépendance de Marseille (2 juin 1257). Mais bientôt ses visées s'étendent
vers l'est : acquisition du comté de Vintimille (19 janvier 1258);
pénétration en Piémont et dans la haute vallée du Pô, accords conclus en
Lombardie avec les villes guelfes.
Aussi, lorsque les négociations favorablement engagées par
Urbain IV avec la cour de France aboutirent le 17 juin 1263 à un projet
faisant de Charles d'Anjou le champion de la papauté dans la
péninsule, celui-ci fut trop heureux de l'accepter, malgré les stipulations
rigoureuses qui y étaient incluses. D'ailleurs entre-temps, il fut élu sénateur
par les Romains, ce qui lui donnait un pouvoir au sein même des États
pontificaux. Il fit son entrée dans la Ville Éternelle et, dédaignant le
Capitole, s'installa au palais du Latran : le 21 juin il reçut les insignes
de sénateur, et, le 28, quatre cardinaux l'investirent du royaume de
Sicile. Mais Urbain IV mourut le 2 octobre 1264. Heureusement son
successeur, le Français Gui Foucois qui prit le nom de Clément IV
(1264-1268) se montra tout dévoué à la cause de l'Angevin. Et tandis
qu'une armée considérable franco-provençale, rassemblée à Lyon le
1er octobre, se dirigeait vers le sud, Charles était solennellement
couronné roi de Sicile le 6 janvier 1266 à Saint-Pierre, en présence de Beatrix
de Provence, enfin devenue reine, comme l'étaient déjà ses sœurs les
reines de France et d'Angleterre. L'indispensable « nerf de la guerre »
fut obtenu grâce aux banquiers guelfes qui avaient été bannis de Sienne
et de Florence par les gibelins.
Arrivée quelques jours plus tard à Rome, l'armée franco-provençale
augmentée de guelfes et de Romains ne tarda pas à entrer en contact
avec les Allemands et les gibelins de Manfred, bâtard de Frédéric II
et excommunié. Les hostilités se précipitèrent : après une première
bataille victorieuse à San Germano (auj. Cassino) le 10 février, et la
reddition de trente-deux châteaux, ce fut quinze jours plus tard la
victoire de Bénévent, où Manfred se jetant dans la mêlée trouva la
mort en combattant (25 février 1266). Une suspension d'armes permit
à Charles d'envoyer ses troupes en Toscane, où elles rétablirent les
guelfes à Florence et à Lucques (avril-mai), et c'est alors que mourut
154 LE PROCÈS DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
à Nocera Beatrix de Provence (juillet 1267). Ce fut ensuite la victoire
définitive de Tagliacozzo, le 23 août 1267, où périt glorieusement revêtu
des insignes royaux Henri de Courances, maréchal de France, tandis
que, en pleine déroute, le prince de Souabe, Conradin, petit-fils de
Frédéric II, et les principaux chefs de sa coalition prenaient la fuite et purent
se croire sauvés en quelque bon refuge; or, ils furent livrés à Charles,
incarcérés à Palestrina, puis transférés au château de l'Oeuf à Naples.
C'est là qu'après un procès de façade, ils furent exécutés publiquement
quelques semaines plus tard sur une place de la ville : sentence qui fut
et qui sera longtemps blâmée en Allemagne et en Italie. Mais on omet
de rappeler que, le matin même de la bataille, Conradin avait fait
décapiter Jean de Brasseuse, maréchal du roi de Sicile, qu'il détenait
prisonnier. La campagne angevine s'acheva par la capitulation de Lucera
(27 août 1269), après un siège de plusieurs mois.
Après ces deux victoires déterminantes de Bénévent et de
Tagliacozzo, Charles d'Anjou fit construire, en action de grâces, deux abbayes
cisterciennes qu'il appela Santa Maria della Vittoria et Real- Valle,
vocables évoquant les abbayes françaises de la Victoire créée par
Philippe Auguste au lendemain de Bouvines, et Royaumont,
fondation prestigieuse de saint Louis. Entre-temps il convola en secondes noces
en épousant, au début de novembre 1268, à Trani, Marguerite de
Bourgogne, qui lui apporta en dot le comté de Tonnerre et reçut en douaire
la cité du Mans.
Les derniers points de résistance ayant été réduits, le royaume
de Naples et la Sicile n'avaient plus qu'à se soumettre aux lois de son
« libérateur » qui pendant une dizaine d'années administra ses
nouveaux états de façon remarquable, selon des règles fermes et avec une
habileté peu commune.
La collaboration entre le Royaume et le Saint-Siège fut excellente,
sauf sous le pontificat de Nicolas III (1277-1280). Et c'est alors que
le chroniqueur Giovanni Villani, souvent assez peu favorable, pouvait
écrire : « En ces temps, c'est-à-dire dans les années du Christ 1279,
le roi Charles, roi de Jérusalem depuis janvier 1277 et de Sicile était
le plus puissant roi et le plus redouté, sur terre et sur mer, plus que
tout autre roi des chrétiens. » Ce fut aussi pendant cette année-là que
— en prévision d'un avenir incertain — Charles envoya son fils aîné,
le prince de Salerne, auprès de son neveu, le roi de France Philippe
le Hardi qui lui réserva l'accueil le plus glorieux ; il l'honora par la tenue
exceptionnelle de tournois au cours desquels les chevaliers luttèrent en
véritables combattants, faisant ainsi la démonstration éclatante de la
force militaire de sa chevalerie (mai 1279).
En effet, un certain malaise couvait çà et là, du fait des lourds
prélèvements fiscaux, des exactions de divers officiers royaux et de la
présence de nombreux Français et Provençaux auxquels Charles avait
distribué terres et seigneuries, devenues vacantes par la mort, la con-
NOTICES BIOGRAPHIQUES DES TÉMOINS 155
fiscation ou l'exil, voire même quelque dignité ecclésiastique —
mécontentement spontané, sans aucun doute, mais soigneusement attisé par
Pierre III, roi d'Aragon, lequel prétendait faire valoir, en dépit du Saint-
Siège, les droits de sa femme Constance, fille de Manfred, sur la Sicile.
Et soudain, alors que Charles se préparait à partir pour l'Orient
(Constantinople ou Jérusalem?), éclata dans la soirée du lundi 30 mars
1282, le soulèvement populaire connu sous le nom de « Vêpres
siciliennes », et le massacre des Français, à Palerme, qui s'étendit
rapidement à toute la Sicile, n'épargnant pas ceux qui s'étaient rergroupés
à Messine, dans l'espoir de sauver leurs vies en passant le détroit...
mais la flotte qui devait les transporter avait été détruite.
Certaines incursions pénétraient même en Calabre ultérieure. Ne
doutant pas de son succès, Pierre d'Aragon débarquait à Trapani, port
de la côte ouest de la Sicile, le 30 août, et se faisait couronner à Palerme
à l'automne, le 4 septembre 1282.
Nullement découragé, Charles envisagea la reconquête de l'île
et demanda des renforts à la Provence et à tous ses alliés (Gênes, Pise,
Florence), surtout à la France, où il dépêcha de nouveau son fils aîné
à Paris. Aussitôt Philippe III avertit 1 'Aragonais que toute aide aux
rebelles serait considérée comme un acte d'hostilité contre la France ;
II accorda un prêt de 15.000 livres tournois et donna l'autorisation de
passer dans le royaume de Naples à son frère Pierre d'Alençon, à son
cousin Robert II d'Artois, aux comtes de Saint-Pol et de Dammartin,
et à beaucoup de gentilshommes.
C'est alors qu'intervint entre Charles d'Anjou et Pierre d'Aragon
un arrangement assez singulier, s'en remettant à une sorte de
jugement de Dieu : un duel en champ clos qu'ils se livreraient à Bordeaux,
chacun à la tête de cent chevaliers. Avant de partir, le 12 janvier 1283,
Charles avait nommé le prince de Salerne vicaire du royaume, assisté
du légat pontifical, Gérard de Parme. Par Rome où il s'entretint avec
le pape, par Florence et Marseille, Charles se rendit à Paris, où il eut
les échanges de vue que l'on imagine avec son neveu le roi Philippe,
et tous deux, bien escortés, rejoignirent Bordeaux, comme il avait été
convenu (le 1er juin 1283). Annoncé à toute l'Europe, ce « duel de
Bordeaux » fut une véritable comédie, chacun des adversaires se
présentant bien au rendez- vous, mais s 'arrangeant pour ne pas se trouver
le même jour que l'autre dans le champ clos.
Les activités militaires n'avaient pas cessé pour autant, les Ara-
gonais et les terribles Almogaraves occupant la Calabre
méridionale, et le Saint-Siège en la personne de Martin IV déclarant la «
croisade » contre Pierre III, excommunié (13 janvier 1283). Celui-ci avait
pu entrer dans Reggio, sans rencontrer de résistance (le 14 février);
et le 6 avril les Almogaraves, réussissant un coup de main de nuit sur
la base navale de C atona, mirent hors de combat les chevaliers qui
devaient assurer la garde de Pierre d'Alençon, et tuèrent dans sa
156 LE PROCÈS DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
chambre, alors qu'il était en train de s'armer, ce prince, fils de saint
Louis et frère de Philippe III.
Avant son départ pour la Guyenne, Pierre d'Aragon avait confié
le gouvernement de la Sicile à sa femme Constance, assistée de grands
officiers, dont le fameux amiral Ruggero di Lauria. Le principal ennemi
de Γ Aragon restait la France. Aussi fut-ce une véritable réussite
diplomatique pour Charles d'Anjou d'obtenir du pape que Pierre fut déclaré
déchu (21 mars 1285), que la couronne d'Aragon fût offerte au frère
de Philippe le Hardi, Charles de Valois, et qu'enfin la guerre sainte
fût proclamée entre Paris et Barcelone.
Mais le sort fut absolument contraire aux projets des deux ennemis.
Sans doute Charles apprit-il qu'en France l'année 1284 toute entière
fut consacrée à la préparation de la « croisade » : prédication, levée
d'argent et rassemblement d'une grande armée. Mais il ignora même
le commencement des hostilités, l'occupation du Roussillon (mai 1285),
le sac d'Elne, le long siège de Girone en Catalogne, qui, prise le
7 septembre dut être abandonnée le 13, faute de ravitaillement (le fameux
amiral de Loria ayant anéanti la flotte franco-provençale dans les parages
d'Aguafreda et de Rosas) ; et comment, saisie par le découragement
et la maladie, l'armée de Philippe III dut battre en retraite,
repasser les Pyrénées ; le roi malade lui-même allant mourir à Perpignan
(5 octobre). C'était la défaite. Semblablement il ignorait la mort de son
grand allié Martin IV, le 28 mars 1285 — et celle aussi de son
adversaire Pierre d'Aragon, en novembre suivant.
Après une absence de plus d'un an (janvier 1283-juin 1284),
lorsque Charles venant de Marseille débarqua à Naples (4 juin) il apprit
que, contrevenant à ses ordres, son fils Charles, prince de Salerne, avait
livré une bataille navale dans le golfe de Naples, et que, non seulement
sa flotte était perdue, la victoire revenant à l'amiral de Loria, mais que
le prince lui-même était retenu prisonnier des Aragonais à Messine !
A la nouvelle de ce désastre, il se moqua de son fils, dont il dit qu'il
eût préféré le savoir mort. Il envoya à la potence 150 rebelles, reprit
la lutte, mais ne réussit pas à délivrer Reggio (fin juillet), et, contraint
d'abandonner la Caläbre, il se retira au début de septembre dans les
Pouilles. Et les Almogaraves en profitèrent pour remonter jusqu'aux
frontières du Principat et de la Basilicate.
Aussi bien la mentalité des populations se détériorait et dans l'armée
et la marine les désertions se multipliaient. Charles dut remettre son
expédition au printemps suivant, il utilisa ce délai pour achever la
réforme de l'administration.
Mais il était épuisé et, le 6 janvier 1285, prit ses ultimes
dispositions, désignant pour lui succéder son petit-fils Charles-Martel pour
le cas où le prince de Salerne ne pourrait recevoir la couronne ;
recommandant ses héritiers au roi de France, et renouvelant au pape la
délégation qu'il lui avait donnée deux ans auparavant pour le gouverne-
NOTICES BIOGRAPHIQUES DES TÉMOINS 157
ment et la réforme du royaume. Sous réserve de l'approbation
pontificale, il laissait la régence à Robert d'Artois qu'il avait déjà promu vicaire-
général de la Sicile au mois d'août précédent, et confiait les fonctions
de capitaine général à son chambrier, Jean de Montfort.
Le lendemain, 7 janvier 1285, à Foggia, il s'éteignit dans des
sentiments de foi profonde et la satisfaction d'avoir bien servi l'Eglise. Son
corps fut inhumé dans la cathédrale de Naples et son cœur dans la
chapelle des Jacobins de Paris. Sa veuve Marguerite se retira dans son comté
patrimonial et, exerçant les œuvres de charité, fonda l'hôpital de
Tonnerre et y mourut sans avoir eu d'enfant le 5 septembre 1308.
On a lu plus haut les « enseignements » laissés par saint Louis à
son fils Philippe le Hardi. Il ne paraît pas sans intérêt d'en rapprocher
les avis (ou conseils) donné peu de temps après par Charles d'Anjou,
roi de Sicile à l'intention de ce même Philippe, son neveu, devenu roi
de France, lorsqu'il fut question pour lui de poser sa candidature à la
Couronne impériale4.
Voici donc ses « raisons » :
1. Premièrement il doit prendre son appui en Dieu, et, s'il fonde
ses aspirations et ses actions sur une pareille base, à savoir le service
de Dieu, elles seront élevées et fortes, sans crainte de trébucher ni de
faillir. Et ne sera ennemi ni de Dieu ni des hommes, celui qui s'appuiera
sur une telle base.
2. Un prince, un roi ne doivent pas désirer les honneurs terrestres
pour eux-mêmes, mais toutes choses pour le service de Dieu.
3. S'il observe les actes de ses aïeux, il ne peut s'écarter d'accomplir
le service de Dieu. Voyez son père qui fut le « prud'homme » que l'on
sait, et qui par deux fois se rendit outre-mer, et y mourut sous le signe
de la croix ; le roi Louis, son (grand) père, qui se croisa contre les
Albigeois, et mourut à son retour; et le roi Philippe (Auguste) et qui fut
lui aussi croisé, avec le roi Richard.
4. Qui est issu d'une haute origine doit considérer les hauts faits
de ses prédécesseurs et les imiter; s'il y a chez eux quelque fait qui ne
soit pas digne de louanges, il a le devoir de s'en écarter.
5. A fils de « prud'homme » l'on demande plus qu'à celui d'un
médiocre. Voilà bien pourquoi je lui dis, outre-mer, que, de même que
son père avait été meilleur que son propre père, il lui importait à son
tour de devenir meilleur que lui.
6. Dieu a comblé de grâces le roi, et tellement que celui-ci doit
bien le servir en retour. Il est jeune et vertueux, capable de souffrir
au service de Dieu plus que ne pouvait le faire son père au même
âge, plus riche que lui et (comme lui) généreux, patient, juste et
courageux.
7. Toutes ces qualités conviennent parfaitement à un grand prince
et à un homme appelé à exercer le pouvoir suprême.
8. Il y a diverses manières de conduire sa vie; certes il importe
158 LE PROCÈS DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
à chaque âge de faire son choix. Mais à un jeune, il ne convient pas
de porter la haire et de se livrer à des comportements semblables (si
bons soient-ils).
9. Si donc, comme je viens de le dire, le roi est tenu d'assurer
le service de Dieu, il est tout indiqué pour lui de prendre la voie qui
permet de se saisir de l'Empire, puisqu'elle est libre, ouverte et sans
obstacle. S'il veut faire son devoir, il n'est pas d'autre moyen que de
s'en saisir. Le royaume de France n'est qu'un (simple royaume). Ses
rois qui sont allés outre-mer pour accomplir le service de Dieu, s'y sont
essayés et ont rempli leur devoir. On sait combien ils lui ont apporté
de profit : voilà pourquoi on pourrait dire au roi qu'il aurait tort de
se tourmenter du fait que le « soudan » actuel est plus fort que n'étaient
les « soudans » ses prédécesseurs. Or, s'il devenait empereur il lui serait
possible de rassembler la chevalerie du monde entier.
10. Et puis il lèverait à meilleure condition sa propre chevalerie :
« est bientôt prise la souris qui ne peut sortir de son trou que par une
seule issue ».
11. Si un autre est empereur et qu'il soit bon, s'il va au service
de Dieu comme le roi y va, les chrétiens ne seront pas soumis à une
seule et même domination, et en conséquence ils seront désunis. C'est
bien cela qui nuisit lourdement au roi Philippe et au roi Richard quand
ils furent outre-mer ; d'une telle désunion outre-mer naîtra bien vite
une irritation réciproque.
12. S'il est à la fois roi de France et empereur de Rome, il n'aura
guère à se soucier de ceux qui ne sont que rois.
13. Certains diront que c'est facile à dire, mais difficile à faire.
Que le roi puisse faire régner la justice et avoir en paix l'Empire, je
démontre que la chose est facile. Il a alliance ou parenté avec six
rois : C astiile, Aragon, Navarre, Angleterre, Sicile, et même Hongrie,
puisque le roi de ce pays a épousé la fille du roi de Sicile. Il ne resterait
donc qu'à faire alliance avec un petit nombre d'Allemands (et le roi
en a bien les moyens) ; quant à l'Église, elle est toute disposée à lui laisser
les mains entièrement libres.
14. Aussi bien, le roi ne prend l'Empire que pour faire le service
de Dieu, afin de pouvoir rassembler une chevalerie plus puissante
contre les ennemis de la foi. Il ne le prend pas comme un héritage, ni
principalement pour recouvrer tous les droits de l'Empire ou rétablir
la paix entre dix Lombards et quarante Toscans, s'ils tiennent à être
séparés et à rester en désaccord : la chose ne le regarde pas, n'étant
pas de son héritage. Ainsi l'entreprise est bien plus aisée qu'il n'y paraît.
15. Enfin ce serait un grand honneur pour la noblesse de France,
et grand profit, que son seigneur soit au-dessus de tous les seigneurs
du monde. Je sais que cette raison n'est pas suffisante, sans celles qui
ont été précédemment exposées.
NOTICES BIOGRAPHIQUES DES TÉMOINS 159
La foi de Charles d'Anjou est manifeste et l'on a des témoignages
certains de sa piété (Salimbene). Son courage, son audace, son
ambition sont aussi bien connus. Ses « raisons », qu'on vient de lire,
montrent qu'il partageait les projets de croisade qui hantaient alors
l'esprit de Grégoire X, tout nouvellement élu au Souverain pontificat
à son retour de la Terre Sainte, et, dans les vues du roi de Sicile, la
promotion de son neveu à l'Empire favoriserait ce grand projet devant
aboutir à la conquête de Jérusalem et à la délivrance du tombeau du
Christ indûment détenu par les infidèles. Dans cet élan de toute la
chrétienté unie sous la préséance de la France, le royaume capétien et sa
dynastie en retireraient une immense gloire, et puis, lors de ces
conquêtes le roi Charles saisirait bien quelque chance de recueillir pour
lui aussi une couronne impériale...
Rêves grandioses sans lendemain! D'abord « le petit nombre
d'Allemands » se montra plus réticent que prévu : sur les sept princes
électeurs de l'Empire, seuls les archevêques de Cologne et de Mayence
étaient entrés dans le jeu. De son côté, le pape jugea plus urgente que
la croisade la tenue d'un concile à Lyon pour réformer les abus qui
s'étaient glissés dans l'Église, et pour tenter un rapprochement avec
l'Eglise grecque ; et certains membres du collège cardinalice n'étaient
pas sans inquiétude devant l'accroissement incessant de la puissance
de Charles d'Anjou, roi de Naples et de Sicile, sénateur de Rome, et
fort influent dans le nord de la péninsule. Quant au roi de France,
Philippe, et à ses conseillers, ils ne crurent pas à propos de se lancer dans
une pareille aventure.
Mais les « raisons » du roi de Sicile, destinées à son neveu Philippe,
et émanant du frère de saint Louis, n'en conservent pas moins pour
nous un indéniable intérêt, surtout sur le plan religieux.
PIERRE D'ALENÇON
11
162 LE PROCES DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
des-Fossés, pour la dîme du vin de Centigny, juillet 1282; fin d'un
différend avec son « amé et féal » Mahieu de Trie, seigneur de Fon-
tenay, par l'inféodation en hommage lige d'une rente de 200 livres
(28 juillet 1282).
Deux actes de ce même mois de juillet revêtent une importance
toute particulière et attestent mieux encore sa volonté de ne rien
laisser en suspens derrière lui, avant son départ. C'est d'abord la
constitution du douaire de 2.000 livres parisis de rente, dont 400 sur la ville
et seigneurie de Manou au Perche, et 1.400 sur le Temple à Paris,
qui sera versée après sa mort à sa femme, Jeanne de Châtillon (acte
daté de Paris, le mardi, veille de la Madeleine : 21 juillet 1282, bientôt
confirmé par le roi Philippe le Hardi, étant à Beaumont-sur-Oise).
C'est ensuite son premier testament, concernant — après la
formule classique du paiement de toutes ses dettes — la longue liste des
legs faits à des établissements religieux ne comptant pas moins d'une
centaine de destinataires, énumérés avec beaucoup d'ordre : d'abord
les chapitres généraux de Cîteaux, Cluny, Prémontré, Grandmont,
Chartreux, Trinitaires, Val des Écoliers, Val des Choux, frères
prêcheurs, frères mineurs et frères de la Pénitence de Jésus-Christ (soit
onze) ; les chapitres provinciaux (au nombre de trois) ; les abbayes et
couvents d'hommes puis de femmes : frères prêcheurs et mineurs,
frères trinitaires, sœurs de saint Dominique, béguines, filles-Dieu, puis,
après quelques autres monastères, les Maisons-Dieu et Maladreries,
les Bons Enfants et autres écoliers, les pauvres honteux, auxquels seront
distribués « soulers et buriaus », enfin trois « gentes femmes » à marier,
et de même « six povres femmes non gentils-femmes ».
Dans cette longue enumeration, on doit relever les abbayes vers
lesquelles sa pensée est plus intimement attachée pour raison familiale,
et à cet égard la liste en est assez remarquable : Saint-Denis,
naturellement, où reposent et son père et tous ses aïeux, Royaumont (où sont
les corps de ses deux fils morts jeunes), Notre-Dame la Royale (Mau-
buisson), « où git la reine Blanche », Le Lys près Melun, où se trouve
son cœur, La Barre (près Château-Thierry), où gît sa chère sœur
(Isabelle), et Clairvaux où est son cœur, le couvent des prêcheurs de
Provins, où gît le cœur de son cher (beau) « frère le roy Thibaut », mais
encore l'abbaye « delez Saint Cloust » (Longchamp) dans laquelle « gist
nostre chière tante » (Isabelle, sœur de saint Louis). — Dans les deux
cas un legs est destiné à l'œuvre d'une église, qui devait être alors en
construction : celles des nonnains de La Barre et l'église de
Vendières-sous-Montmirail .
Suit l'élection de ses sépultures par Pierre d'Alençon : « de nostre
orde charoigne, chés les frères meneurs de Paris », et de « nostre
mauves euer, chés les frères prêcheurs de Paris ».
Après quoi sont désignés ses exécuteurs testamentaires au nombre
de dix : le roi tout d'abord, « nostre très chier et amé seigneur et
NOTICES BIOGRAPHIQUES DES TÉMOINS 163
frère » ; maître Pierre Challon, doyen de Saint-Martin de Tours, qui
porte le « seel » ; maître Hemeri, archidiacre de Montfort en l'église
du Mans ; fr. Simon du Val, frère prêcheur; maître Guillaume de Châ-
tellerault, prieur de Sainte-Radegonde de Poitiers, son clerc; maître
Aubert de Malle, chanoine de Laon, également son clerc; fr. Laurent
(d'Orléans), confesseur du roi; fr. Jean de Samois, frère mineur; et
Oudart du Val, son chambellan. Ce testament, daté de juillet 1282,
fut apparemment rédigé à Paris comme l'acte précédent relatif au
douaire de dame Jeanne.
On est un peu surpris de ne pas relever parmi ces nombreux
établissements religieux bénéficiaires d'un legs l'abbaye bénédictine de la
Sainte-Trinité de Vendôme qui se trouvait dans son apanage. Or Pierre
d'Alençon ne l'avait aucunement négligé. Il lui avait donné une
magnifique verrière décorant le chœur de son église, où l'on peut encore
l'admirer : le prince, jeune, nu-tête, le visage plein, les cheveux blonds
mi-longs mi-bouclés, est vêtu d'un haubert de maille, recouvert d'une
cotte de tissu d'azur semé de fleurs de lis d'or à une bordure de gueules,
emblèmes héraldiques qui ont permis à Jean-Bernard de Vaivre de
l'identifier avec certitude. Un genou en terre, Pierre offre à l'abbé
de la Trinité un coffret reliquaire, dit de la Sainte Larme, l'une de
celles que, selon la légende, le Christ aurait versées lorsqu'il apprit la
mort de Lazare...
Muni de l'autorisation formelle du roi, Pierre d'Alençon quitte
Paris pour le royaume de Naples, ainsi d'ailleurs que Robert, comte
d'Artois, les comtes de Dammartin et de Boulogne et de nombreux
gentilshommes et gens de pied.
Il se trouve à Avignon à la mi-septembre, où il rédige son second
testament, qui est en réalité la suite et le complément du précédent :
il y répartit 2.000 livres tournois entre ses familiers et serviteurs
dont il semble bien n'en avoir oublié aucun car on ne relève pas
moins de 69 noms, depuis son aumônier, ses chapelains, ses clercs,
son « fesitian », jusqu'à sa lavandière et le valet de ses chiens, sans
omettre tailleurs, huissiers, valet de chambre, queux, saussiers et
autres gens de la cuisine. On a là, semble-t-il, l'état complet de sa
« mesnie », c'est-à-dire l'ensemble du personnel de la maison de ce
« fils de France ».
Poursuivant sans grande hâte sa marche en direction du sud, il
arrive à Florence, où sa présence est attestée le 24 novembre, et
parvient enfin en Calabre, à Reggio, où, le 26 janvier 1283, il fait rédiger
un codicille à son testament dans lequel il ordonne à nouveau de payer
toutes ses dettes et d'amender les torts qu'il a pu commettre envers toute
personne digne de foi qui en ferait la demande (signe d'une grande
conscience, peut-être même d'un certain scrupule). Il termine ce
document, daté de « Rege sus le Far de Messines », en adjoignant le nom
de fr. Gilles de Juilly, de l'ordre des frères mineurs, à ceux des
exécuteurs de ses volontés qu'il a précédemment désignés.
164 LE PROCÈS DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
Or les terribles « Almogaraves » à la solde de Pierre d'Aragon,
qui tiennent Messine depuis plusieurs mois, ne cessent de ravager la
côte et occupent même la Calabre Ultérieure. A C atona, près Reggio,
par une brusque attaque nocturne, ils mettent hors de combat les
300 chevaliers en garnison dans la ville, et tuent la dizaine d'autres qui
gardaient l'hôtel où dormait le comte d'Alençon; la porte de sa
chambre étant fermée, ils y pénètrent par le plafond et, refusant les
15.000 marcs d'argent qu'on leur propose, blessent mortellement le
malheureux Pierre qui était en train de s'armer. Sans doute avaient-ils
épargné fr. Gui, confesseur du comte, qui put lui administrer les
derniers sacrements dans cette même chambre, et qui nous a laissé le
récit de cette fin atroce. C'était le 6 avril 1283 et Pierre d'Alençon
avait trente-deux ans.
Quand la nouvelle parvint en France, le roi Philippe le Hardi
commandait une armée contre Pierre d'Aragon et c'est de Montauban
qu'il écrivit une lettre à tout le clergé du royaume en exprimant
sa profonde douleur et en demandant des prières pour l'âme de son
frère (1er juillet 1283).
Pierre d'Alençon avait prévu que ses restes seraient ramenés à
Paris pour reposer à la fois chez les cordeliers (pour ses ossements)
et chez les jacobins (pour son cœur). On devait éviter le faste, la
première tombe ne devant pas coûter plus de 50 livres et la seconde plus
de 30. Il n'est pas sûr qu'il ait été obéi. Quant à ses entrailles, elles
devaient être ensevelies non pas à Monreale comme on l'a dit (alors
occupé par les Aragonais en Sicile), mais à Real- Valle, dans l'abbaye
cistercienne que Charles d'Anjou avait fait construire après sa victoire
de Bénévent (1266). C'était alors la coutume chez les grands de
répartir ainsi leur dépouille entre plusieurs lieux de prière6.
Jean d'Acre
Jean de Soisy
Pierre de Laon
échanson puis chambellan du roi
Jean de Joinville
Gui le Bas
Robert du Bois-Gautier
YSEMBART LE QUEU
Herbert de Villebéon
valet de chambre de saint louis
Jean de Chailly
châtelain de pontoise
Guillaume Le Breton
valet de chambre du roi
Guillaume Le Breton
huissier du roi
Gilles de Robisel
habitant la ville de saint-denis
DENIS LE PLASTRIER
Geoffroi de Beaulieu
frère prêcheur, confesseur du roi
Nicolas d'Auteuil
évêque d'évreux
robert de cressonsacq,
évêque de Senlis
Mathieu de Vendôme
abbé de Saint-Denis
Je n'ai guère à vous apprendre que vous ne sachiez déjà, sans doute.
Le roi Louis de très heureuse mémoire rendit son âme très sainte
le lundi, lendemain de la saint Barthélémy vers 15 heures. Au même
moment débarquait le roi de Sicile; l'ayant trouvé mort, il s'approcha
NOTICES BIOGRAPHIQUES DES TÉMOINS 241
en gémissant amèrement et dit sa prière en s 'écriant avec effusion de
larmes : « Monseigneur, mon frère! » en lui baisant les pieds.
Le roi avait élu sa sépulture à Saint-Denis et celle du comte de
Nevers en l'église de Royaumont, parce que dans sa pensée seuls les
souverains devaient être inhumés à Saint-Denis.
Le jeudi suivant, le roi de Sicile fit avancer dans un étang proche
de Tunis des bâtiments marchands ainsi que des vaisseaux de course,
afin d'y attirer les sarrasins de la côte qui viendraient défendre ce lieu ;
et de fait, ils y vinrent nombreux en meilleur ordre de combat que de
coutume. Sans attirer l'attention, le roi de Sicile rassembla ses barons
et ses gens : le comte d'Artois, tout d'abord, bientôt suivi du roi de
Sicile qui, à son habitude fonça avec Philippe de Montfort : ils
écrasèrent les sarrasins dont les cadavres couvrirent la terre sur une
demi-lieue : on estime que chez eux, tant morts que noyés, il y eut des
milliers de disparus. Dans ce combat périt entre autres notre ami l'amiral
Arnoul de Courfraud.
Notre roi Philippe eut à nouveau deux crises de fièvre aiguë qui
alarmèrent son entourage, mais après sa seconde rechute on espère sa
convalescence.
La maladie et la rigueur du climat semaient la panique sur cette
terre maudite : même les forts se sentaient affaiblis et perdaient le goût
de vivre. Pourtant beaucoup envisageaient le complet rétablissement
de notre roi Philippe.
Soeur Ade
Soeur de la Maison-Dieu de Compiègne
1. (p. 209) Fouillés de la province de Sens, pubi. Aug. Longnon, Paris, 1904, p. 16B
(Recueil des historiens de la France). — Lépinois et Merlet, Cartulaire de Notre-Dame
NOTICES BIOGRAPHIQUES DES TÉMOINS 263
de Chartres, t. I, 1861, 1™ partie, p. 22, cité par A. Dimier, Un grand évêque cistercien,
ami de saint Louis, Gautier de Chartres, dans Cîteaux Com. cist., t. XXII, 1971 (tir. à p.).
2. (p. 209) Son propre témoignage, $ 5 et 28.
3. (p. 209) J. Berthold Mahn, L'ordre cistercien et son gouvernement, Paris, 1935,
p. 233-238.
4. (p. 209) A. Dimier, Saint Louis et Cîteaux, Paris, 1954, p. 189, $ 356-359 ;
l'intervention du roi ne fut donc pas aussi « vaine » que le laisse entendre Mahn.
5. (p. 209) J.-B. Mahn, op. cit.
6. (p. 209) Son propre témoignage, § 44 et suiv. — Lecoy de la Marche, La
chaire française au Moyen Age.
7. (p. 209) Arch, nat., J 462, layette 27, $ 39, en exécution de la lettre
circulaire de Philippe III, datée de Carthage le 12 septembre 1270.
8. (p. 210) Bullarium ordinis FF. Praedicatorum, Rome, 1722, 1. 1, p. 503 ; anal, dans
J. Guiraud, Les registres de Grégoire X, t. I, 1892, p. 136, n° 349. — L'ouvrage de
G. de B. est parfaitement « authentique et pur de toute interpolation » (N. de Wailly,
Examen critique de la Vie de saint Louis par Geoffroy de Beaulieu, dans B. E. C., t. V, 1843,
p. 205-231 , et dans Mémoires de l'Académie des inscriptions et belles lettres, t. XV, 2e partie,
1845, p. 403-436. Le mot libellus employé à la fin de son texte se retrouve dans
l'inventaire des pièces du procès dressé à Assise.
9. (p. 210) Aug. Molinier, Obituaires de la province de Sens, t. II, p. 312 (dioc. de
Chartres), d'après un Bréviaire des dominicaines de Poissy.
10. (p. 210) De vita et actibus inclyte recordationis régis Francorum Ludovici, dans
Ree. Hist. Fr., XX, p. 27-41, ou dans l'édition de Cl. Ménard (à la suite de Geoffroi
de Beaulieu), Paris, 1617, p. 83-140 (avec les miracles).
11. (p. 210) Sur lui : I. et R. Merlet, Dignitaires de l'église Notre-Dame de Chartres,
Paris, 1900, p. 131 !
12. (p. 211) Aug. Molinier, B. É. C, t. 34, 1873, p. 169.
13. (p. 211) A. Molinier, Ibid., p. 163.
14. (p. 211) Cette lettre se trouve dans le recueil épistolaire composé à Saint-
Denis sur la croisade (1270-1271), conservé à Paris, B. N., lat. 9376. C'est la sixième
lettre de toute cette collection et la troisième de Pierre de Condé, voir sur ce sujet
L. Carolus-Barré, Comptes rendus de l'Académie des inscriptions et belles lettres, 1966,
p. 555-568.
15. (p. 212) Ch.-V. Langlois, Le règne de Philippe III le Hardi, Paris, 1887.
16. (p. 212) Voir dans notre chapitre IV la notice sur Charles d'Anjou.^
17. (p. 214) A. -A. Porée, Les anciens livres liturgiques du diocèse d'Evreux, Evreux,
1904, p. 19, signale, dans un ordinaire (XIVe siècle) du couvent des dominicains
d'Évreux, l'épitaphe métrique de Philippe de Cahors, évêque d'Evreux et « fondateur
de cette maison ».
18. (p. 216) Cressonsacq, c. Saint-Just. air. Clermont (Oise).
19. (p. 218) Sur tout ceci, voir L. Carolus-Barré, Saint Louis et la translation
des corps saints, dans Etudes d'histoire du droit canonique dédiées à G. Le Bras, Paris, 1965,
p. 1087-1112,
20. (p. 225) L. Carolus-Barré, Un recueil épistolaire. .., dans Comptes rendus de
l'Académie des inscriptions et belles lettres, 1966, p. 555-568. Il s'agit du manuscrit Paris,
B. N., lat. 9376.
21. (p. 227) Cette lettre a été reproduite plus haut (chap. Ill) dans la déposition
de Mathieu de Vendôme avec toutes les références nécessaires.
22. (p. 227) Voir le recueil cité ci-dessus note 1. Cette lettre du roi est la
quatrième missive de diverses origines contenue dans ce recueil.
23. (p. 228) Les lettres du 12 septembre correspondent aux numéros 1, 2, 11
et 12 de la collection. La lettre du 4 octobre occupe le numéro 5.
24. (p. 228) Lettre numéro 13.
25. (p. 228) Lettre numéro 15.
26. (p. 228) Valleto, 11 février 1271, lettre n° 14; Viterbe, 14 mars, lettre n° 16.
27. (p. 228) Lettre numéro 17.
264 LE PROCÈS DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
28. (p. 236) Sur le problème général de « la régence » (sans le nom parfois),
voir Fr. Olivier-Martin, Etudes sur les régences et la majorité des rois sous les Capétiens directs
et Us premiers Valois, thèse de droit, Paris, 1931.
29. (p. 236) Royaumont, c. Asnières-sur-Oise, c. Luzarches, arr. Pontoise,
Val-d'Oise.
30. (p. 237) Chaalis, c. de Fontaine-les-Corps-Nuds, c. Nanteuil, arr. de Sentis,
Oise.
31. (p. 239) Sur ces lettres, voir l'article déjà cité de L. Carolus-Barré, Un recueil
épistolaire composé à Saint-Denis sur la croisade (1270-1271), dans Comptes rendus de
l'Académie des inscriptions et belles lettres, 1966, p. 555-568. Cette collection se trouve dans le
manuscrit latin 9376 de la Bibliothèque nationale et les lettres de Pierre de Condé y
occupent le n° 3 (27 juillet 1270), 9 (21 août), 6 (4 septembre), 13 (18 novembre 1270)
et 15 (30 janvier 1271).
32. (p. 254) Léon le Grand, Statuts d'hôtels-Dieu et de léproseries, Paris, 1901,
p. 151-179.
33. (p. 257) Ce vin disposé au moment où le prêtre apporte le Viatique à un
malade doit être compris comme du vin d'ablution. Il s'agit d'une gorgée de vin destiné
à faciliter l'absorption de l'hostie consacrée. Cela n'a rien à voir avec la communion
sous les deux espèces.
CHAPITRE V
LA CANONISATION :
LES DEUX SERMONS DE BONIFACE VIII
ET LA BULLE GLORIA, LAUS (AOÛT 1297)
A. Introduction.
Sommaire du sermon.
Le texte du sermon.
« Reddite quae sunt Caesaris Caesari, et quae sunt Dei Deo »6.
Il est à noter que Dieu « rend » et que l'homme « rend ». Dieu
rend le bien aux bons, les châtiments aux mauvais, et aux uns comme
LA CANONISATION 269
aux autres ce qui est juste. Dans le psaume, il est dit sur les
mauvais : « Reddet retributionem superbie », et sur les bons : « Redde
mihi laetitiam salutaris tui »7, c'est-à-dire la gloire éternelle qui
est la joie perpétuelle. L'Apôtre déclare au sujet des uns et des autres
(II Cor. v) : « Omnes nos manifestali oportet ante tribunal Christi,
ut recipiat unusquisque propria corporis prout gessit, sive bonum
sive malum »8.
De même l'homme rend à Dieu et rend à son prochain. A Dieu,
tout d'abord, il doit rendre ce qu'il lui a voué. D'où dans le Psaume :
« Vovete et reddite Domino Deo vestro, etc.. »9. En cela il faut
entendre le vœu tant tacite qu'exprimé. Le vœu tacite signifie par
exemple toutes les promesses que l'on fait, bien qu'implicitement, lors
du baptême. Sur le vœu exprimé Luc dit (XVI) : « Redde rationem
villicationis tuae » 10. Ceci concerne en particulier ceux qui, par
vœu ou promesse exprimée, ont pris spécialement l'engagement de
servir Dieu.
A son prochain, ensuite, l'homme rend la charité et la concorde.
D'où l'Apôtre (Rom. XIII) : « Nemini cuiquam debeatis nisi ut invi-
cem diligatis » ". Telle est en effet notre dette : quelle que soit la taille
et la fréquence de ce qui est rendu, nous demeurons néanmoins comme
débiteur.
En vérité ce qui a été dit au début peut être accepté de la
personne du Souverain Pontife et de toute l'Église militante, en sorte qu'on
peut dire pour le roi Louis, de sainte mémoire : « Reddite quae
sunt Caesaris Caesari, etc.. » Par César, nous comprenons ce saint
roi à qui, avec raison, hommage est dû. D'où la conclusion du
chapitre XIII de l'épitre aux Romains : « Reddite ergo omnibus debita;
cui tributum, tributum; cui vectigal, vectigal, cui timorem, timo-
rem, cui honorem, honorem » 12. En effet, l'hommage rendu à
l'homme l'est également à Dieu qui est louable dans ses saints, d'où
le Psaume : « Mirabilis Deus in Sanctis suis, etc.. », tout comme au
même endroit : « Laudate Dominum in sanctis ejus » 13.
Arrivons-en donc à l'affaire qui est notre propos, affaire vénérable,
honorable et désirable, qui, déjà depuis plus de vingt-quatre ans,
demeure sous le feu de l'examen de la Curie romaine et du Siège
apostolique.
D'où il faut faire connaître ce que beaucoup d'entre vous ont
vu, tout comme nous 14, à savoir ce roi saint Louis dont la vie bonne
illuminait toutes les Églises; et comme nous l'avons entendu dire et
constaté par des témoins approuvés, sa vie ne fut pas seulement la vie
d'un homme, mais elle se situe certes au-dessus de l'homme 15. Elle fut
sans rupture, mais au contraire poursuivie depuis l'enfance,
progressant de bien en mieux selon un accroissement continuel, ainsi qu'il est
dit dans le Psaume : « Ibunt sancti de virtute in virtutem, videbitur
Deus Deorum in Sion » 16. En effet, en agissant ainsi, il est monté de
270 LE PROCÈS DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
son royaume terrestre, en France, vers le royaume éternel de la gloire ;
il peut donc prononcer cette parole du Psaume : « Ego enim constitu-
tus sum Rex ab eo super Sion montem sanctum ejus, etc. » ", comme
dans les Proverbes : « Justorum semita quasi Lux splendens procedit,
et crescit usque in perfectum diem » 18.
C'est pour cela que le Seigneur n'a pas souffert que cette lumière
soit placée sous le boisseau, mais sur un candélabre afin de briller pour
ceux qui sont dans la Maison de Dieu. C'est pourquoi le Seigneur a
voulu manifester aux hommes de quelle qualité était et est toujours ce
saint en sa présence, et cela tant par le témoignage de Dieu que par
celui des hommes.
Le témoignage des hommes est ici requis, en tant que témoignage
de vérité pour donner l'assurance de la sainte vie qu'il a menée
ici-bas. Or sa sainte vie fut manifeste pour tous ceux qui portaient leurs
regards sur son visage « qui était plein de grâces », comme il est dit
en Esther 19. Et quant à ses œuvres, sa sainteté se signale spécialement
dans les aumônes qu'il fit aux pauvres, la construction d'hôpitaux, la
construction d'églises et ses autres œuvres de miséricorde qu'il serait
trop long d'énumérer. Elles ne furent pas momentanées, ni de courte
durée, mais elles continuèrent jusqu'à sa mort.
L'excellence de sa justice est apparue de manière évidente non
seulement par ses exemples, mais aussi par tout son comportement.
Il installait très souvent son lit de justice à même la terre, sur un tapis
— pour entendre les causes, principalement celles des pauvres et des
orphelins, et faisait en sorte que leur fût montrée la plénitude de sa
justice. A chacun, équitablement, il rendait ce qui lui était dû. D'où
l'on peut dire à son sujet ce qui est dans l'Ecclésiaste XVI : « Opera
justitiae ejus quis enunciabit? »M, comme si l'on disait qu'elles ne
peuvent être dénombrées. Et grâce à cela, il maintint son royaume dans
une grande paix et une grande quiétude. L'accord règne en effet entre
la paix et la justice21. Et c'est pourquoi, comme il a siégé avec justice,
ainsi son royaume a connu le repos dans la paix. Donc se justifie à son
sujet ce qui est dit Proverb. XX : « Misericordia et veritas custodiunt
regem et roborabitur elementa thronus ejus »22.
Le Seigneur a voulu lui révéler en outre qu'il était l'instrument
de choix pour faire connaître sa Parole aux nations, aux rois et aux
fils d'Israël. Il lui montra donc quelles grandes souffrances il lui fallait
supporter en son nom. Et quoiqu'il eût force richesses, agréments et
honneurs, délaissant tout cela, il exposa son corps et sa vie pour le Christ,
en traversant la mer et en livrant bataille aux ennemis de la Croix du
Christ et de la foi catholique, jusqu'à être pris et emprisonné ainsi que
sa femme et ses frères.
Or, de quelle grande fermeté d'âme a-t-il fait preuve, quel exemple
de justice et de bonté a-t-il donné dans l'adversité susdite, le savent
LA CANONISATION 271
bien ces personnes dignes de foi qui se sont enquis avec zèle de la vérité
auprès de ses propres compagnons.
Comme lui et ses frères avaient été faits prisonniers par le Soudan,
ils devaient se racheter par une somme d'argent bien précise. Le sou-
dan désirait que cette convention ou cette promesse d'argent fût
confirmée par l'accord suivant : « Si ledit Soudan ne tenait pas sa promesse,
il renierait sa loi et ses dieux, mais si au contraire c'était le roi qui rompait
le pacte, celui-ci abjurerait la foi du Christ »23.
Pieux et catholique, le roi entendant cela frémit. Ses frères
l'exhortaient à accepter, lui disant qu'il pouvait faire cette promesse de façon
parfaitement licite, puisqu'il n'avait pas l'intention de rompre ce pacte
ou cette convention. Il leur répondit ceci : « Le Seigneur fera ce qu'il
voudra de vous comme de moi. A vous je porte un amour fraternel
et à moi un amour convenable à ma qualité de roi. Que Dieu fasse qu'un
tel serment ne sorte jamais de la bouche du roi de France, quoiqu'il
puisse en advenir. » Or le Soudan, remarquant sa grande constance
tant dans ses actes que dans ses réponses, eut foi en sa simple parole
et le libéra, lui, ses frères ainsi que tous les autres qu'il tenait prisonniers.
Il y eut également, pendant sa captivité, de nombreux miracles, parmi
lesquels il y en a un d'une importance particulière, et digne d'être relaté.
Comme un religieux qui l'avait suivi et était comme lui captif se tenait
auprès de lui dans une chambre isolée, le pieux roi commença à
beaucoup se lamenter et à s'affliger abondamment de ce qu'il n'avait
pas de bréviaire pour dire ses heures canoniques. Le frère lui répondit
pour le consoler : « II ne faut pas se soucier dans une telle situation,
mais disons néanmoins Pater noster et toutes les autres prières que nous
pouvons. » Mais comme il était profondément chagriné de cette affaire,
il découvrit soudain, à côté de lui, son propre bréviaire. C'est le ciel,
pensons-nous, qui d'une façon divine le lui a miraculeusement apporté.
De même, après avoir été libéré de prison, il ne se conduisit plus
ni ne s'habilla plus comme auparavant, alors que sa vie et sa conduite
antérieures étaient tout à fait distinguées. En effet les vêtements qu'il
porta par la suite n'étaient pas ceux d'un roi, mais d'un religieux ; ils
n'étaient pas ceux d'un chevalier, mais d'un homme simple.
Par ailleurs, personne ne peut assez raconter en détail comment
il a passé sa vie à construire des églises, à visiter des malades, des aveugles
et des lépreux. Entre autres choses un exemple notable nous fut relaté
par des hommes dignes de foi, lors de notre séjour en France24. En
effet, à l'abbaye de Royaumont il y avait un moine abominablement
atteint par la lèpre, à un tel point qu'à cause de la puanteur et de
l'horreur de ses plaies on trouvait difficilement quelqu'un qui acceptât de
l'approcher, et ce qui lui était nécessaire lui était jeté de loin plutôt que
donné. Apprenant cela, le pieux roi le visita souvent et se fit
humblement son serviteur, en essuyant avec soin le pus de ses plaies et en lui
donnant de ses propres mains sa nourriture et sa boisson. De telles choses
272 LE PROCÈS DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
et d'autres semblables, il les accomplit d'une manière devenue
habituelle dans les hôtels-Dieu, les léproseries et tout spécialement Γ hôtel-
Dieu de Paris; ce que beaucoup ont vu très souvent. C'est ainsi dans
de tels actes que se révèlent la grande compassion et la grande piété
qui animèrent ce saint roi.
De même, quelle fut l'importance des aumônes de ce saint homme?
Elle apparaît grâce à ceux qui ont connu les règlements établissant la
distribution de ses aumônes. Entre autre chose, en effet, il décida que,
chaque fois qu'il rentrerait de nouveau à Paris, de nouvelles aumônes
seraient données aux religieux et spécialement aux mendiants. Ainsi
sortait-il plus souvent afin que plus souvent des aumônes de ce genre
fussent distribuées.
En outre, il ne lui a pas suffi de donner de ses biens, Voulant
rendre davantage à Dieu, il a abandonné le monde, sa femme et son
royaume ; il a exposé ses fils ; et il s'est abandonné lui-même en
partant pour la seconde fois vers la Terre Sainte. D'où il pouvait dire au
Seigneur avec saint Pierre et les autres Apôtres, ce que dit Pierre :
« Ecce reliquimus omnia et sequuti sumus te »25. Et dans cette si
grande perfection qu'il avait recherchée, il finit sa vie très saintement.
Car, selon le témoignage de ceux qui étaient présents, ce ne fut pas
la fin d'un homme de simple humanité, mais d'une certaine manière
déjà celle d'un serviteur sanctifié. Cela apparut dans les saintes
paroles et les saints enseignements qu'il prononça sur son lit de mort,
et dans les signes qui apparurent de manière évidente sur son corps
à ce dernier moment26.
Combien salutaires furent les exemples et les avertissements qu'il
donna à ses descendants : on le voit surtout par les enseignements que
le saint roi écrivit avant sa mort pourt son fils aîné et pour sa fille, la
reine de Navarre, qu'il leur légua en guise de testament.
Comme des signes évidents annonçaient sa fin toute proche, il ne
se préoccupait d'aucune autre chose sinon de ce qui se rapportait à Dieu
seul et à l'exaltation de la foi chrétienne. Finalement il déclara : «
Désormais que personne ne m'adresse plus la parole. » II demeura dans
cet état pendant un certain temps, et quasi personne n'eut
l'autorisation de lui parler sinon le prêtre qui était son propre confesseur. Et
parvenant ainsi à sa dernière heure, il rendit son âme au Créateur.
Ce saint roi, nous l'avons appelé à juste titre César, c'est-à-dire
celui qui possède le principat et commande aux princes., Il posséda en
effet le principat et la maîtrise de ce monde en écrasant les trois
ennemis de la nature humaine : le monde d'ici-bas, la chair et le diable.
Il a vaincu le monde, car tout en y résidant, il l'a abattu, l'a foulé aux
pieds en le méprisant, et l'a soumis à Dieu en distribuant par des
aumônes les biens terrestres qui sont de ce monde. Il a également
piétiné le diable en s 'humiliant au plus haut point et le plus parfaitement
LA CANONISATION 273
possible et en le jetant à bas par le signe de la croix qu'il a prise avec
lui et qu'il a portée si longtemps.
La chair, il ne l'a pas moins maîtrisée et domptée en la soumettant
à l'esprit. Surtout, comme il apparaît clairement d'un très grand
nombre de témoignages, il ne partagea jamais sa chair entre plusieurs
femmes ni ne commit le péché d'adultère. De telle sorte que, sa propre
épouse exceptée, il vécut toujours dans la plus grande continence.
Dieu voyant cet homme d'une telle qualité et d'une telle
élévation qui était bien entré dans le monde, qui s'y était avancé encore
mieux et qui en sortit de la façon la plus sainte, ne voulut pas qu'une
telle lumière demeurât plus longtemps sous le boisseau, mais par de
grands et nombreux miracles, il voulut la révéler et la placer en
quelque sorte sur un candélabre. En effet, comme nous l'avons appris,
constaté et nous-même examiné au jour convenable, grâce à plusieurs
enquêtes qui ont été approuvées tant par nous que par nos frères, et
même par plusieurs Souverains Pontifes, nous avons reconnu, entre
autres, avec certitude, soixante-trois miracles que le Seigneur nous a
clairement révélés.
Car, ainsi qu'il est dit ailleurs, la décision d'inscrire au catalogue
des saints par une canonisation émanant du Pontife Romain est
réputée dans l'Église militante comme une chose d'une rare excellence et
qui appartient au seul Pontife Romain27; et c'est pourquoi le Siège
Apostolique a voulu observer le plus grand sérieux dans une affaire aussi
exceptionnelle.
Bien que la vie du roi se soit ainsi manifestée et que beaucoup
de miracles aient été vus, comme il a été dit plus haut, et bien que par
ailleurs les prières du roi son successeur, des barons ainsi que des
prélats s'y soient ajoutées souvent, néanmoins en plus des nombreuses
enquêtes privées déjà faites, le Siège Apostolique a voulu procéder à
des enquêtes solennelles pendant un temps non négligeable. Cette affaire
a déjà duré pendant vingt-quatre ans ou même davantage.
Sans doute monseigneur Nicolas III a-t-il déclaré précédemment
que la vie de ce saint lui était tellement connue que s'il avait vu deux
ou trois miracles, il l'eût canonisé, mais, surpris par la mort, il ne put
mener la chose à son terme. Alors l'affaire de l'enquête fut reprise et
confiée à vénérables et discrètes personnes : l'archevêque de Rouen,
l'évêque d'Auxerre et maître Roland de Palma, évêque de Spolète.
Ceux-ci entendirent les témoignages concernant les soixante-trois
miracles, les enregistrèrent, les examinèrent et les classèrent sous
certaines rubriques, et voilà déjà seize ans, ils les remirent à la Curie. En
outre pendant ces seize années, certaines personnes de la part du roi
de France ainsi que des prélats et des princes, et spécialement fr. Jean
de Samois s'en occupèrent sans discontinuer.
Au temps de monseigneur Martin (IV), l'affaire fut confiée pour
étude à trois cardinaux qui la virent, l'examinèrent pour une grande
18
274 LE PROCÈS DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
partie et la distribuèrent sous des rubriques. Mais comme du vivant
de monseigneur Martin on n'avait encore aucun rapport, elle parvint
finalement au temps de monseigneur Honorius (IV). Et alors on fit
lecture de nombreux miracles qui furent discutés avec attention en
présence de nos frères les cardinaux; or, tandis que l'on en débattait,
survint la mort de monseigneur Honorius, et tout retomba dans
le sommeil.
Au temps de monseigneur Nicolas IV, l'affaire fut confiée à trois
autres cardinaux, monseigneur d'Ostie et monseigneur de Porto et à
nous-même qui étions alors dans l'état de cardinalat, car la mort avait
frappé les cardinaux qui en avaient été chargés. Ensuite, monseigneur
d'Ostie étant décédé lui aussi, on le remplaça par monseigneur de Sabine
et c'est ainsi que l'affaire aura été examinée, mise sous rubriques et
discutée par tant de personnages, et si souvent, que sur le sujet on
composa plus d'écrits qu'un âne ne pourrait porter28. Quant à nous, nous
avons écrit de notre propre main et déclaré, après un examen attentif,
que de nombreux miracles ont été suffisamment prouvés.
De notre temps, les examinateurs n'ont pas été changés, mais
pourtant, de nouveau, plusieurs miracles ont été lus, examinés et «
rubriques », non seulement parles susdits examinateurs, mais par plusieurs
autres cardinaux. Et nous avons voulu que chacun donne séparément
son avis par écrit, afin que personne ne garde le silence par hostilité,
par amour ou même par crainte.
De tout ceci et de plusieurs autres faits, on peut donc conclure
à l'évidence que dans tout ce qui précède, on a observé une mûre
réflexion et que l'on a visé à la perfection. Et c'est ainsi que pour cet
homme maintenant si connu et si digne d'être loué pour la sainteté de
sa vie et de ses miracles, nous pouvons déclarer avec assurance que la
renommée de sa sainteté ne doit plus demeurer sous le boisseau. Au
contraire nous devons lui dire : « Ami, monte plus haut afin que te
revienne la gloire qui t'appartient dans l'Église militante parmi tous
ceux qui sont invités au même banquet. »
Voilà pourquoi la parole qui a été placée au début de ce sermon
nous est maintenant adressée par la bouche même de Dieu, à nous et
à l'Église militante : « Reddite quae sunt Caesaris, Caesari, etc. », pour
que Dieu reçoive ainsi ce qui lui appartient, lui qui est loué dans ses
saints ; pour que soit rendu à César (le roi Louis) ce qui lui appartient,
à savoir l'honneur et la gloire convenable ; et pour que enfin les saints
et notre mère l'Église triomphante reçoivent ce qui leur appartient, c'est-
à-dire la dette de louanges, et cela dans ce saint qui mérite avec raison
d'être uni aux autres saints, puisqu'il a été fait citoyen de la patrie céleste.
Et ainsi avec notre mère nous devons nous réjouir et honorer le
roi Louis en tant que saint. De la sorte, les exemples de sa vie étant
publiés dans l'Église militante, la foi catholique sera fortifiée, les rois
et les princes seront incités au bien et tous les fidèles, universellement
LA CANONISATION 275
édifiés par ses actes et ses exemples, seront poussés à conquérir des biens
plus élevés.
Daigne nous l'accorder Celui qui vit et règne, etc.. Amen.
Sommaire du sermon.
Texte du sermon.
Analyse.
Texte de la bulle.
Texte de la lettre.
1. (p. 267) Ces deux sermons ont été prononcés à Orvieto, le premier dans
le palais pontifical, le second dans l'église des frères mineurs, la cathédrale fondée en
1290 étant alors en pleine construction.
2. (p. 267) J. Favier, Philippe le Bel, Paris, 1977, p. 283-286; G. Digard, Philippe
le Bel et le Saint-Siège de 1285 à 1304, Paris, 1936, 2 vol.
3. (p. 267) Depuis la destitution, le 10 mai 1297, des deux frères Jacques et
Pierre Colonna, le collège cardinalice ne comptait plus que seize Italiens et quatre
Français. Voici les noms de ces derniers : Hugues de Billon, dominicain et théologien,
cardinal prêtre de Sainte-Sabine, puis évêque d'Ostie (1288) ; Simon de Beaulieu,
archevêque de Bourges, devenu cardinal évêque de Palestrina ; Jean le Moine, canonist e ,
élu à l'évêché d'Arras, vice-chancelier de l'Église romaine, promu cardinal prêtre des
Saints-Marcellin-et-Pierre ; Nicolas de Nonancourt, ancien chancelier de l'Université
de Paris, cardinal prêtre du titre de Saint-Laurent in Damaso : ces trois derniers
nommés par Célestin V, au consistoire du 18 septembre 1294.
4. (p. 267) Sur le sermon de Mathieu d'Aquasparta, sur la déposition de Pierre
Colonna et sur la présence de Pierre Flotte, voir G. Digard, op. cit., t. I, p. 340.
5. (p. 267) Cf. L. Delisle, Opérations financières des Templiers, p. 226; Gallia chris-
tiana, t. IV, 158.
6. (p. 268) Mat., XXII, 21 : « Rendez à César de qui appartient à César et à
Dieu ce qui appartient à Dieu. »
7. (p. 269) Rapprochement de Ps. 90, 2 : « Rends aux superbes selon leurs
œuvres », et de Ps. 50, 14 : « Rends-moi la joie de ton salut » (pour les psaumes nous
suivons la numérotation de la Vulgate).
8. (p. 269) // Cor., V, 10 : « Tous, il nous faut comparaître devant le tribunal
du Christ, afin que chacun reçoive ce qu'il a mérité, étant dans son corps, selon ses
œuvres soit bien, soit mal. »
9 (p. 269) Ps. 75, 12 : « Faites des vœux et acquittez-les à Yahweh, votre Dieu. »
10. (p. 269) Luc., XVI, 2 : « Rends compte de ton intendance. »
LA CANONISATION 291
11. (p. 269) Rom., XIII, 8 : « Ne soyez en dette avec personne, si ce n'est de
l'amour mutuel. »
12. (p. 269) Rom., XIII, 7 : « Rendez donc à tous ce qui leur est dû : à qui
l'impôt, l'impôt ; à qui le tribut, le tribut ; à qui la crainte, la crainte ; à qui l'honneur,
l'honneur. »
13. (p. 269) Rapprochement de Ps. 67, 37 et 150, 1. Le sens véritable est assez
différent de celui donné par la Vulgate latine ; d'une part : « De ton sanctuaire, ô Dieu,
tu es redoutable » et d'autre part : « Louez Dieu dans son sanctuaire. »
14 (p. 269) Le pape a donc vu ou connu personnellement saint Louis, sans doute
en 1264.
15. (p. 269) La vie de saint Louis s'est placée super hominem « au-dessus du
niveau de l'homme ». Cette expression très forte est employée deux fois par Boni-
face VIII, dans le premier sermon, éd. Ménard, p. 145, et dans le second, Ibid.,
p. 161.
16. (p. 269) Ps. 83, 8, selon la Vulgate : « Ils iront de vertu en vertu et le Dieu
des dieux sera vu à Sion », mais le sens véritable est assez différent.
17. (p. 270) Ps. 2, 6 : « Et moi, j'ai établi mon roi sur Sion, ma montagne
sainte. »
18. (p. 270) Prov., 4, 18 : « Le sentier des justes est comme la brillante lumière
du matin, dont l'éclat va croissant jusqu'à ce que paraisse le jour. »
19. (p. 270) Esther. XV. 17 : « Valde enim mirabilis es Domine et facies tua
piena est gratiarum », soit : « Vous êtes digne d'admiration, Seigneur, et votre visage
est plein d'amabilité. »
20. (p. 270) Ecclésiastique, XVI, 20, selon la Vulgate : « Qui annoncera ses
œuvres de justice ? »
21. (p. 270) Formule très célèbre empruntée à A. 84, 11 : « La justice et la
paix se sont embrassées », cette image a fourni le thème de nombreux tableaux
de justice disposés dans des tribunaux pour enseigner aux juges a rendu de bonnes
sentences.
22. (p. 270) Prov., XX, 28 : « La bonté et la fidélité gardent le roi et il affermit
son trône par la bonté. »
23. (p. 271) Voir sur cette affaire la déposition de Charles d'Anjou et Saint-
Pathus, p. 23-24.
24. (p. 271) Nouvelle allusion au séjour de Benoît Gaëtani en France, soit en
1264 soit en 1290. Pour l'épisode du moine lépreux, voir la déposition de Frère Adam
de Saint-Leu, abbé de Royaumont.
25. (p. 272) Mathieu, XIX, 27 : « Voici que nous avons tout quitté pour te
suivre... »
26. (p. 272) On découvre ici le schéma parfait de la « mort précieuse » : les actes
de piété, les derniers enseignements, les signes sur le corps, notamment le sourire sur
les lèvres du mort, selon la déclaration de Thibaut de Champagne (voir dans la
déposition de Pierre de Condé).
27. (p. 273) L'évolution qui va de la canonisation par la vox populi au rite de
V elevano présidée par l'évêque, puis à l'intervention plus fréquente de la papauté (rôle
de la Réforme grégorienne) n'aboutit à la pleine réserve pontificale qu'au XIIIe siècle
à la suite de l'action d'Innocent III, des décisions du concile du Latran et de la
rédaction du Recueil des décrétâtes, cf. N. Hermann-Mascard, Les reliques des saints, Paris,
1 975 ; A. Vauchez, La sainteté en Occident aux derniers siècles du Moyen Age, École française
de Rome, 1981.
28. (p. 274) Formule restée très célèbre.
29. (p. 275) Cette formule vient d'une antienne des premières vêpres de la fête
de Noël et désigne naturellement le Christ. Elle ne se trouve pas telle quelle dans les
passages de l'Ancien Testament cités plus bas, où se trouve seulement soulignée la
grandeur de Salomon : « Magnificatus est ergo rex Salomon » et « Magnificatus est
igitur Salomon super omnes reges terrae ». Suivant les transposition habituelles en
292 LE PROCÈS DE CANONISATION DE SAINT LOUIS
exégèse médiévale, cette formule complétée par le mot « pacifiais » est appliquée au
Sauveur par la liturgie puis à saint Louis par Boniface VIII.
30. (p. 275) Cor., XII, 4 et 11.
31. (p. 275) III Rois (maintenant I Rois), X, 23 et II Parai, IX, 22.
32. (p. 276) On retrouve ici le lien entre paix et justice déjà signalé dans le
premier sermon (voir note 16) d'après le Psaume 84, 11.
33. (p. 276) Genèse 26, 12-13 : « Le Seigneur le (Isaac) bénit et l'enrichit et
celui-ci ne cessait pas de progresser jusqu'à devenir très riche. »
34. (p. 277) II Tim., IV, 8 : « J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la
course... désormais m'est réservée la couronne de justice. »
35. (p. 277) Ecclésiastique, 46, 1 : « II fut vaillant à la guerre Josué, fils de Nun...
il se montra grand dans la délivrance des élus du Seigneur. »
36. (p. 277) Luc, 14, 11 : « Quiconque s'élève sera abaissé et quiconque s'abaisse
sera élevé. »
37. (p. 277) I Rois (on dit maintenant I Samuel), II, 21 : « Et le jeune Samuel
grandissait devant le Seigneur. » Ici l'orateur transforme le sens à partir du mot magni-
ficatus est.
38. (p. 277) Supra hominem, voir dans le premier sermon note 10. On retrouve
peut-être le souvenir d'une impression personnelle dans cette notation sur le visage
de saint Louis.
39. (p. 277) Ps. 113, 1 (selon la Vulgate : « Non pas à nous, Seigneur, non pas
à nous mais à ton nom donne la gloire. »
40. (p. 277) Judith, XVI, 19 : « Ceux qui te craignent sont grands devant toi
en toute chose. »
41. (p. 279) Cf. J. Gottschalk, Hedwig von Andechs. Herzogin von Schlesien, 1982,
96 p.
42. (p. 279) Dans Cl. Ménard, p. 162, la bulle est adressée à « tous nos
vénérables frères, archevêques et évêques, exempts et non exempts, établis dans le royaume
de France ». C'est certainement ce qui se trouvait dans le ms. Chartres 226.
Cependant le doute n'est pas possible, puisque l'original porte universis Christi fidelibus,
indiqué par R. H. F., XXIII, p. 154 en note.
43. (p. 279) Cf. Première épitre de saint Jacques, I, 17 : « Tout beau présent,
tout don parfait vient d'En- Haut et descend du Père des lumières qui ne connaît ni
vicissitude, ni ombre de changement. »
44. (p. 279) Dans ce contexte le mot « princes » ne doit pas s'entendre des
saints rois, mais des apôtres à qui le Christ a promis de les faire siéger dans son royaume
sur douze trônes afin de juger les douze tribus d'Israël, Luc 22, 30.
45. (p. 281) L'original et l'édition de Ménard (p. 168) portent en cet endroit
vicesimo, vingtième année; c'est évidemment une erreur que corrige l'éditeur du
R. H. F., t. XXIII, p. 155 : saint Louis né en 1215 était dans sa trentième année
quand il prit la croix en décembre 1244.
46. (p. 282) Sur cette affaire déjà mentionnée dans le premier sermon (voir
note 23), se reporter à la déposition de Charles d'Anjou et à Saint-Pathus, p. 23-24.
47. (p. 284) Le plus illustre des actes de charité accompli par saint Louis, voir
premier sermon (note 19) et la déposition de l'abbé de Royaumont (Saint-Pathus,
p. 94-96).
48. (p. 288) Sur les Indulgences, voir sub verbo, dans Catholicisme, t. V, 1962,
c. 1520-1528 (histoire, J.-C. Didier); C. Vogel, Le pécheur et la pénitence au Moyen Age,
Paris, Le Cerf, 1969 ; M. Villey, La croisade. Essai sur la formation d'une théorie juridique,
Paris, 1942.
49. (p. 289) Geoffroi de Beaulieu, Vie de saint Louis, ch. 46-49, éd. Cl. Ménard,
Joinville (1617), 2e partie, p. 74-77; Saint Louis à la Sainte-Chapelle, exposition,
catalogue, 1960, p. 86-87 : « Répartition des reliques de saint Louis ». Sur la dilacerano
corporis, voir P. Duparc, dans Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France,
1980-1981, p. 360-372.
CHAPITRE VI
Angleterre, 14, 47, 99, 148, 158, 189, Avignon, 23, 24, 152, 163, 169.
214, 218, 245, 297. Avranches, 18.
Anjou, 83, 84, 152 ; voir aussi Charles
d'Anjou, roi de Sicile.
Anseau le Bouteiller, chevalier, 220. Β
Anseau de Cressonsacq, 217.
Anseau de Join ville, 192. Babylone, voir (Le) Caire.
Anselme (saint), 105, 111. Bagdad, 72.
Aquilée, 22. Bagneux, 182.
Aragon, 142, 143, 144, 148, 149, 150, Bailleul (dans l'Oise), 177.
156, 158, 172, 191, 197, 198, 201, Bar (conte de), 79, 97, 171.
230, 235. Bar-sur-Seine, 191.
Archambaud, comte du Périgord, Barbette (Porte à Paris), 131.
161. Barcelone, 143, 144, 150, 151, 156.
Arcis, 194, 233. Baron, 219.
Arezzo, 18. Barre (La), abbaye d'augustines à
Argenteuil, prieuré de Saint-Denis, Château-Thierry, 162.
132, 201, 227, 239, 242. Barre de Rouvroy (la), bois, 218.
Argueil, 196. Barthélémy (saint), 221, 240.
Aristote, 250. Barthélémy de Pennautier, 211.
Arles, 152. Basilicate, 156.
Armagnac, 147, 151. Bath, 235.
Armaucourt, 218. Batou, khan mongol, 295.
Arnau, évêque de Barcelone, 143, Baudouin IX, comte de Flandre, 169.
144. Baudouin de Hainaut, 296.
Arnoul (saint), 239. Baudouin, juif converti, 198.
Arnoul de Courfraud, 241. Bayern, 146, 147, 193, 211, 226, 228.
Arnoul, chanoine de Senlis, 205. Bayonne, 168.
Arras, 117, 192, 193, 195, 207, 290. Béatrice de Nesle, 174.
Artois, 241. Beatrix, dauphine, 188.
Asnières- sur-Oise, 121. Beatrix d'Auxonne, 186, 188.
Assise, 23, 24, 263. Beatrix de Bourbon, 168.
Assur, 102. Beatrix de Provence, 152, 153, 154.
Aubert le Clerc, 252. Beaucaire, 188, 197, 198, 201, 211,
Aubert de Malle, 163. 244.
Augustin (saint), règle de, augus- Beaulieu-les-Fontaines, 162, 170, 174;
tins, augustines, 44, 54, 57, 132, voir aussi (La) Franche- Abbaye,
154, 162, 181-183, 236, 238, 254- près de Beaulieu.
261, 262. Beaumont-sur-Oise, 162, 175, 176, 177,
Aunis, 147, 187. 196, 235.
Aurillac, abbaye bénédictine, 234. Beaune-la-Rolande, prieuré de Saint-
Auteuil (Yvelines), 210, 216. Denis, 236.
Autriche, 191. Beaupré, abbaye cistercienne, 170,
Auvergne, 167. 173, 174.
Auxerre, 20, 21, 143, 144, 229, 273, Beauvais, 19, 26, 27, 143, 144, 170,
294. 173, 174, 176, 177,216,217,221,
Averroès, 250. 223, 236, 237, 244, 245, 248, 252,
Avesnes, 160. 284.
Avesnes et Dampierre (querelle des), Bec (Le), abbaye bénédictine, 111.
152. Bélinas (Palestine), 100.
INDEX DES NOMS DE PERSONNE ET DE LIEU 305
Béguines, 39, 162. Bonneuil-sur-Marne, 14.
Bémont, 219. Bordeaux, 150, 155.
Bénédictins, relevé incomplet (voir Bouillant, 219.
en outre les nombreuses mentions Boulogne, 163.
concernant Saint-Denis), 57, 79-81, Bourbonnais, 168.
111, 132, 163, 165, 167, 169, 174, Bourges, 150, 165, 235, 290.
189, 201, 203, 209, 215, 217, 224, Bourgogne, 14, 79, 117, 194, 233.
225, 233, 234, 236, 243, 246, 247, Bouteinviller, 182.
250, 253, 296. Bouville, 179, 213, 214.
Bénévent, 153, 154, 164, 237. Bouvines, 154, 169.
Benoît XI, pape, 23. Bouvresse, 170.
Benoît XII, pape, 23. Brabant, 230.
Benoît Caetani, futur Boniface VIII, Bretagne, 79, 80, 81, 189.
22, 25. Bricquebec, 172.
Bérengère de C astiile, 164. Brie, 167, 188, 190, 221, 246.
Bernard de Soissons, architecte, 204. Brosse (La), 196.
Bernes, 176, 177. Bruges, 169.
Berneval, prévôté de Saint-Denis, 224. Bruyères, près de Bernes, 177.
Bernier de Nivelle, 250, 251.
Berry, 195.
Bertrand de Got, futur Clément V,
23.
Béthisy, 204, 206, 207. Caduques, port en Catalogne, 151.
Bethléem (Palestine), 58, 122. Coen, 114, 132, 251.
Béziers, 210, 211, 244. Cagliari, 201, 227, 239.
Biackes, abbaye cistercienne, 174. Cahorsins, 230.
Biche, financier lombard, 247. Caïffa, 100.
Blanche d'Artois, reine de Navarre, Caire (Le), appelée aussi Babylone,
148, 190. 54, 72, 284.
Blanche de Castille, reine, mère de Calabre, 31, 57, 149, 155, 156, 163,
saint Louis, 11, 12, 13, 26, 32, 46, 164, 228.
68, 75, 142, 145, 152, 164, 168, Cambrai, 221, 298.
169, 170, 171, 175, 186,209,236, Cana, en Palestine, 42.
281, 300. Cantimpré à Cambrai, 298.
Blanche de France, fille de saint Cantorbery, 111.
Louis, épouse de Fernand de la Carcassonne, 53, 147, 194, 210, 211,
Cerda, 24, 36, 102, 148, 162, 166, 244.
167, 168, 170. Carmes, 57, 114.
Blanche de France, fille de Carpentras, 294.
Philippe III le Hardi, 191. Carthage, 29, 31, 54, 55, 61, 76, 129,
Blancs-Manteaux, 47. 145, 146, 172, 182, 201, 208, 211,
Blincourt, 176. 212, 227, 228, 229, 239, 240, 242,
Blois, 79, 160, 194, 209, 224, 233. 245, 263.
Bocquet, 252. Cassel, 295.
Bois-Gautier (Le), 196. Castelréal, 85.
Bologne, 31, 57, 212. CastilU, 148, 149, 158, 166, 167,
Bonafilia, juive, 251. 168, 194, 230, 240.
Bonaventure (saint), 14. Castres, 194.
Boniface VIII, pape, 11, 15, 191, 243, Catalogne, 142, 151, 171, 197, 198,
265-289, 291, 292, 302. 201.
20
306 INDEX DES NOMS DE PERSONNE ET DE LIEU
Catherine, épouse de Guillaume le Chauny, 79, 171, 183, 232.
Breton, valet de chambre, 200. Cheminon, 188.
Catona, en Calabre, 149, 155, 164. Chevreuse, 182.
Célestin V, pape, 22, 266, 290. Chine, 293, 298.
Centigny, 162. Choisy, 199.
Cerda (infants de la), 148, 149, 166, Chypre, 48, 76, 102, 104, 165, 216,
167, 168, 208. 296.
Cesaree, 30, 46, 100, 102, 106, 107, Cisterciens, cisterciennes (voir en
196, 200, 201, 202. outre au mot Royaumont), 26, 39,
Châalis, abbaye cistercienne, 21, 26, 115, 121-127, 138, 152, 154, 162,
127, 128, 133, 176, 205, 218, 223, 170, 174, 176, 184, 188, 209, 216,
237, 238. 220, 223, 236-238, 247, 249, 259.
Chalon, 188. Civray, 167.
Châlons-sur-Marne, 19, 27, 170, 175, Claire (sainte), 184.
221. Clairvaux, abbaye cistercienne, 162,
Chambly, 175, 177, 179. 169, 186, 209.
Champ-Briant, 201. Clément IV, pape, 13, 52, 153, 209,
Champagne, 14, 27, 87, 148, 167, 186, 245.
188, 189, 190, 191, 192, 235, 246. Clément V, pape, 23, 205.
Champigny, 188. Clément, neveu de Geoffroi du
Chapelle-Saint-Ouen (La), 196. Temple, 247.
Charenton, 57. Clermont-en- Auvergne, 143, 144, 159,
Charlemagne, 133, 152, 224. 171.
Charles IV le Bel, roi de France, Clermont-en-BeauOaisis, 168, 170, 218,
207. 220.
Charles d'Anjou, roi de Sicile, 14, Cluny, 97, 162, 172, 177, 215, 216,
15, 18, 22, 25, 26, 68, 69, 70, 71, 227.
73, 74, 75, 76, 83, 84, 89, 108, Colaye, épouse d'Anseau de Cresson-
128, 129, 138, 145, 147, 149, 150, sacq, 217.
151, 152-159, 161, 164, 167, 171, Cologne, 159.
194, 207, 212, 213, 228, 233, 234, Colart de Houdencourt, 174.
235, 237, 263, 265, 282, 283, 286, Compugne, 12, 27, 28, 39, 59, 110,
289, 291, 292, 297. 111, 114, 115, 131, 133, 134, 138,
Charles-Martel, petit-fils de Charles 142, 146, 170, 174, 203, 204, 207,
d'Anjou, 156. 219, 222, 249-253, 254, 261, 262,
Charles de Salerne, fils de Charles 285.
d'Anjou, 149, 154, 155, 156, 161. Compostelle, 111.
Charles de Valois, fils de Philippe III Conrad IV, fils de Frédéric II, 152.
le Hardi, 150, 151, 156, 173, 184, Conrad, évêque de Cologne, 237.
185, 235. Conradin, petit-fils de Frédéric II,
Chars, 225. 154.
Chartres, 19, 27, 108, 160, 184, 195, Constance de Hohenstaufen, épouse
197, 209, 210, 216, 238, 243, 244, de Pierre III d'Aragon, 143, 149,
268, 297. 155, 156.
Chartreux, 39, 114, 162, 227. Constantinople, 44, 155, 169, 295.
Châteaubriant, 201. Copin de Samois, 251.
Châteauneuf-sur-Loire, 136, 193, 253. Corbeil, 142, 143, 171, 181.
Château-Thierry, 162. Corbie, abbaye bénédictine, 233.
Châtel-Pèlerin, Palestine, 159. Cormeilles, abbaye bénédictine, 132,
Châtelet, à Paris, 86. 225.
INDEX DES NOMS DE PERSONNE ET DE LIEU 307
Hérouard, 215.
Heudreville, 215.
Hongrie, 158. Jacques (saint), le majeur, 56, 76,
Honorius IV, pape, 22, 274. 111, 139, 227.
Hôpitaux, hôtels-Dieu, maisons- Jacques, roi d'Aragon, 143, 144, 171.
Dieu, 39, 42, 113-114, 136-138, Jacques, abbé de Cîteaux, 209.
162, 253-264, 272. Jacques Colonna, cardinal, 290.
Horde d'or, 295. Jacques de Faucigny, 190.
Hubert, templier, 220. Jacques Marcel, bourgeois de Paris,
Hue d'Offroy, 174. 198.
Hugues de Billon, dominicain, Jacques le Queu, 198.
cardinal, 290. Jacques de Sienne, chirurgien, 205.
Hugues-Capet, roi de France, 224. Jaffa, 30, 46, 47, 100, 102, 131, 188,
Hugues de Coudun, 217. 209.
Hugues de Courceaux, 249. Jargeau, 136.
Hugues de Digne, 293. Jaulzy, 185.
Hugues de Lusignan, 187. Jean XXI, pape, 18.
Hugues Portechape, 27, 109, 202. Jean XXII, pape, 207.
Huleu, 220. Jean, cardinal, 250, sans doute Jean-
Hyères, 106. Gaétan Orsini, qui devint par la
suite le pape Nicolas III (1277-
1280).
I Jean d'Acre, 26, 77, 148, 164-168,
190.
Imbert de Beaujeu, connétable, 148, Jean des Alleux, dominicain, 244.
167. Jean d'Antioche, 24, 268.
Innocent III, pape, 13, 288, 291. Jean d'Arcis, 235.
Innocent IV, 152, 217, 293, 295. Jean d'Aubergen ville, 201.
Innocent V, pape, 18. Jean d'Avesnes, 170, 171.
Isaac, patriarche biblique, 276. Jean, archidiacre de Bayeux, 193.
Isabelle d'Aragon, femme de Jean de Béthisy, 28, 111, 204-207.
Philippe III, 142, 144, 171, 184, 228, Jean Borgueignet, 91, 92, 93.
241. Jean de Boschet, dominicain, 27, 252.
Isabelle de France, reine de Navarre, Jean de Brabant, 172.
fille de saint Louis, 25, 61, 65, Jean de Brasseuse, maréchal du roi
146, 162, 189, 227, 272, 286. de Sicile, 154.
Isabelle de France (la bienheureuse), Jean II, duc de Bretagne, 205.
sœur de saint Louis, 68, 69, 162. Jean Bribaut, 87.
Isabelle de Bourgogne, dame de Jean de Brie, châtelain, 21.
Neauphle, 178. Jean de Brienne, roi de Jérusalem,
Isabelle de Brienne, épouse de 164.
Frédéric II, 165. Jean Capellain, 206.
Isabelle d'Estaves, 252. Jean de Chailly, 27, 109, 199, 200.
Isabelle, épouse de Thibaud Ier de Jean de Châtenay, chevalier, 21.
Cressonsacq, 217. Jean de Châtillon, 160, 209, 250.
Isabelle de Nesle, 175. Jean Cholet, cardinal, 150, 234,
Isabelle de Rosny, épouse de Pierre 236.
le Chambellan, 178, 180. Jean le Clerc, dominicain, 27, 252.
Isabelle, mère de Jean de Soisy, 182. Jean de Clermont, 168.
Italie, 23, 154, 289, 294. Jean Clersens, 247.
INDEX DES NOMS DE PERSONNE ET DE LIEU 311
Jean, prieur des dominicains de Com- Jean-Tristan, comte de Nevers, fils
piègne, 252. de saint Louis, 36, 55, 102, 145,
Jean de Courtenay, 219. 146, 228, 240, 241.
Jean de Croy (ou Jean le Maçon), Jean d'Ully, 143.
28, 111, 203, 204. Jean de Valéry, 70.
Jean de Dargies, 174. Jeanne de Champagne, femme de
Jean l'Eschans, 222. Philippe IV le Bel, 148, 167, 186,
Jean d'Eu, fils d'Alphonse, 167. 190, 191, 246.
Jean Foison, 70. Jeanne de Châteaudun, seconde
Jean de Grailly, 234. épouse de Jean d'Acre, 165.
Jean la Guête, serviteur de Philippe- Jeanne d'Alençon, femme de Pierre
Auguste, 93, 94. d'Alençon, 160, 162, 163, 207.
Jean d'Ivry, 179. Jeanne, comtesse de Fiandre, 169.
Jean de Joiville, 15, 21, 25, 27, 76, Jeanne de Machault, 178.
77, 95-107, 111, 142, 165, 172, Jeanne de Soisy, 197.
185-192, 235, 301. Jeanne de Toulouse, épouse
Jean de Jonquières, 238. d'Alphonse de Poitiers, 194, 212.
Jean de Laon, chevalier, 185. Jérôme (saint), 44.
Jean IV et V, châtelains de Lille, 174. Jérusalem, 26, 102, 130, 154, 155,
Jean de Litz, 245. 159, 164, 256.
Jean de Melun, 247. Joie-Notre-Dame, abbaye cistercienne,
Jean le Moine, cardinal, 290. 252.
Jean de Monsoreau, archevêque de Joigny, 86, 171.
Tours, 229. Join ville, voir Jean de Joinville.
Jean de Montfort, 157, 165. Josias, roi biblique, 17, 29, 31, 32,
Jean de Mourlens, 211. 37, 57.
Jean II de Nesle, oncle de Simon, Josserand de Brancion, 187.
168, 169, 171. Jourdain cardinal, 19, 22.
Jean de Nesle, cousin de Simon, Juifs, 97, 198, 232, 251, 299.
143, 172. Julien de Péronne, chevalier, 146,
Jean de Neuvi, 194. 228.
Jean de Parme, franciscain, 293, Jumièges, abbaye bénédictine, 215.
294.
Jean Piérard, 222.
Jean Picart, chirurgien, 205. Κ
Jean de Plan-Carpin, franciscain,
293. Karakorum, 296.
Jean le Queu, 193, 197.
Jean de Ronquerolles, 179.
Jean de Samois, franciscain, 19, 21,
24, 163, 191, 268, 273.
Jean Sarrasin, 146, 176, 198, 202, La Barre, voir Barre (La).
212, 228. La Brosse, voir Brosse (La).
Jean, comte de Soissons, 184. Lagny, 174, 220, 238.
Jean de Soisy, chevalier, 26, 28, 90, La Haye-Malherbe, voir Haye (La).
181-183. Laigle, 214, 215.
Jean de Sully, 80. La Rochette, voir Rochette (La).
Jean du Temple, 244, 249. Lambert, dominicain, 89.
Jean de Thourotte, 79, 81. Lampédouse, île, 105.
Jean de la Tour, 213, 246. Lancelot du Bois-Gautier, 196.
312 INDEX DES NOMS DE PERSONNE ET DE LIEU
Lancelot de Saint-Mard, 239. Louis le Pieux, empereur, 278.
Langres, 19, 242. Lourcines, abbaye de clarisses, 184.
Laon, 19, 79, 163, 183, 206, 244, Louvain, 298.
245, 248. Louveciennes, 248.
Latrati, concile, 13, 291. Louviers, 178, 251.
Laurent, abbé de Châalis, 21, 26, Louvre, à Paris, 79, 80, 142, 145,
205, 237, 238. 161, 184.
Laurent de Néauphle-le- Vieux, 214, Lacera, Italie, dans les Pouilles, 154.
215, 216. Lucien (saint), 217.
Laurent d'Orléans, 163. Lucques, 23, 153.
Laurent Voisin, 195. Lunel, 143.
Laversines, 225. Luzarches, 178.
Lazare, 163. Lyon, 17, 58, 148, 153, 159, 161,
Léger, moine lépreux à Royaumont, 165, 166, 167, 191, 193, 195,
125, 237, 284. 205, 212, 217, 221, 227, 232,
Légier, maître architecte, 203. 250, 267.
Le Lys, voir Lys (Le). Lys (Le), abbaye cistercienne, 162.
Léon, 148, 166.
Lers, château en Catalogne, 151.
Liège, 14, 250. M
Ligny-en-L'Aunois , 179.
Lille, 173, 174, 175. Machault, famille, 179.
Lincoln, 217; 296. Mâcon, 161, 227.
Livry, 177, 220. Mahaut, épouse de Simon de Cler-
Lodève, 247. mont, 168.
Lombardie, 31, 57, 153. Mahaut, épouse de Jean de Soisy,
Lombards, 231. 182.
Londres, 234. Mahaut, prieur de l'hôpital de Ver-
Longchamp, abbaye de clarisses, 162. non, 28, 136, 253-261.
Longmont, 220. Mahi, voir Mathieu.
Longpont, abbaye cistercienne, 184, Mahomet, 73, 282.
220. Maine (Le), 152.
Lorraine (duc de), 97. Maire- Lévescault (prieuré), 167.
Loire, 136. Mainsende, épouse de Guiard, dit Le
Lorrez-le-Bocage, 199. Clerc, 232.
Louis VI, roi de France, 237. Majorque, 143, 184.
Louis VII, roi de France, 213, 225, Malmaison, chapelle à Plailly, 221.
226. Mangana, col dans les Pyrénées, 151.
Louis VIII, roi de France, 13, 31, 32, Manchecourt, 195.
57, 152, 157, 169, 170, 197, 236, Manfred, fils naturel de l'empereur
289, 300. Frédéric II, 143, 149, 153, 155,
Louis X le Hutin, roi de France, 186, 172, 237, 241.
192. Mangou, khan mongol, 295.
Louis XIV, roi de France, 223. Manou au Perche, 162.
Louis, fils aîné de saint Louis, 137, Mans (Le), 18, 154, 163, 250.
139, 142, 152, 190. Mansourah, en Egypte, 34, 69, 70,
Louis, fils de Philippe III le Hardi, 108, 152.
mort jeune, 184. Marc (saint), 102.
Louis, fils de Pierre d'Alençon, 160. Mardochée, personnage biblique, 72.
Louis de Beaujeu, 161. Margny, 12.
INDEX DES NOMS DE PERSONNE ET DE LIEU 313
Marguerite, la reine, épouse de saint Maurepas, 183.
Louis, 24, 26, 48, 69, 142, 144, Maurice (saint), 117, 132, 218.
145, 161, 170, 184, 207, 226, 244, Mayence, 159.
249, 297, 300, 301. Meaux, 19, 68, 221, 245, 248, 281.
Marguerite, fille de saint Louis, Melun, 19, 82, 162, 169, 244, 247,
172. 248.
Marguerite de Bourgogne, seconde Memphis, ancien nom de Damiette,
épouse de Charles d'Anjou, 154, voir à ce mot.
157. Méru, 176.
Marguerite de Flandre, 152, 170, Mesnil-Saint-Denis , 176.
171. Messine, 149, 155, 156, 242.
Marguerite de Poissy, épouse Metz, 188.
d'Hugues de Coudun, 217. Milly, 199.
Marguerite Tristan, épouse de Pierre Milon de Bazoches, évêque de Sois-
le Chambellan, 177, 178. sons, 146, 229.
Marguerite, épouse d'Ysembart le Moncel (Le), 185.
Queu, 198. Monchy-sur-Aronde, abbaye
Marie de Brabant, reine de France, cistercienne, 223.
seconde épouse de Philippe III le Monerville, 225.
Hardi, 148, 230. Mongols, 295, 296, 298.
Marie de Coucy, 165. Monreale, en Sicile, abbaye
Marie le Flamand, 197. bénédictine, 14, 164, 289.
Marie-Madeleine (sainte) 144, 160. Mont-l 'Évêque, près de Senlis, 117,
Marie la Maréchale, épouse de Jean 217.
de Chailly, 200. Mont-de-Marsan, 149.
Marie de Montferrat, 164. Mont-Saint-Martin, abbaye de
Marival, 225. prémontrés, 161.
Marmoutier, abbaye bénédictine, 209. Mont-Thabor, en Palestine, 42.
Marseille, 152, 153, 155, 156, 188. Montargis, 173.
Martin IV, pape (voir aussi Simon de Montauban, 164.
Brie), 20, 21, 59, 149, 155, 156, Montaure, 214.
233, 234, 245, 266, 273, 274. Montdidier, 168.
Martin, médecin du roi, 240. Montefïascone, 23.
Massoure (La), voir La Mansourah. Monterau-fault-Yonne, 195.
Mathieu, chanoine, 198. Montfaucon, gibet, 147.
Mathieu d'Aquasparta, cardinal, 267, Montferrand, 143.
290. Montfort, 162.
Mathieu de Beaune, 195, 252. Montfort-l'Amaury, 210.
Mathieu des Essarts, évêque Montiers-sur-Sault, 1 88 .
d'Évreux, 216. Montierender, 188.
Mathieu de Marly, 75. Montigny-U-Prouvaire, 176.
Mathieu de Paris, 296-298. Montmartre, 57.
Mathieu de Trie, 162, 190. Montmélian, 225, 238.
Mathieu de Vendôme, abbé de Saint- Montmusart, à Acre, 100.
Denis, 26, 118, 119, 141, 145, Montpellier, 143, 144, 204, 247.
147, 149, 150, 172, 173, 174, 175, Montpensier, 169.
211, 213, 223-236, 238, 240, 241, Montreuil, 248.
263. Morimond, abbaye cistercienne, 209.
Maubuisson, abbaye cistercienne, 115, Mortagne, 160.
152, 162, 168. Mortefontaine (nouvelle paroisse), 221.
314 INDEX DES NOMS DE PERSONNE ET DE LIEU
Mouche, financier lombard, 247. Notre-Dame de Paris, 223.
Mouchy, abbaye cistercienne, 174. Notre-Dame-des-Champs, prieuré à
Mucecourt, 225. Paris, 199.
Murcie, 167. Notre-Dame de Vauoert, abbaye de
chartreux, 227.
Nouaillé, abbaye de bénédictines, 167.
Ν Noyon, 19, 26, 27, 91, 128, 168, 169,
170, 174, 175, 217, 232, 247, 252.
Namur, 173.
Nantes, 27, 109, 200, 201, 278.
Nanteuil-la-Fosse, 252. Ο
Naples, 14, 22, 23, 154, 156, 157,
161, 163, 265. Olivier de Termes, 143.
Narbonne, 53, 143, 150, 194, 195, Orengis, 249.
201, 207, 267. Orléans, 80, 136, 165, 181, 191, 195,
Navarre, 25, 36, 65, 144, 148, 158, 199, 246, 251, 253.
190, 247. Orry, 222.
Nazareth, 30, 42, 58. Orvieto, 15, 19, 20, 22, 23, 207, 244,
Néauphle-le-Vieux, 179, 210, 216. 265, 267, 268, 275, 278, 279, 288,
Nemours, 176, 199. 290.
Nesle, 168, 169 (paroisses), 174 (id.). Ostie, 22, 274, 290.
Nevers, 31, 182, 193. Otton II, comte de Geldre, 299.
Nicolas (saint), 244. Oudart de Chambly, 176, 179.
Nicolas III Orsine, pape, 18, 19, Oudart de Roussel, 222.
154, 250, 273 (auparavant cardinal Oudart du Val, 163, 251.
Jean Gaétan Orsini). Ourscamp, abbaye cistercienne, 168,
Nicolas IV, pape, 22, 266, 274. 170, 171.
Nicolas, confesseur du roi, 244.
Nicolas d'Amiens, chanoine, 219.
Nicolas d'Auteuil, évêque d'Évreux,
26, 112, 118, 130, 146, 210-216,
221, 228, 239, 246. Palerme, 14, 31, 56, 149, 155, 289.
Nicolas du Bois-Gautier, 196. Palestine, 14, 170, 172, 183, 185, 201.
Nicolas de Lalaing, chevalier, 21. Palestrina, 154, 290.
Nicolas de Nonancourt, cardinal, Pampelune, 148, 149.
290. Pantellaria, île, 105.
Nicolas, trésorier de Saint-Frambaut, Paraclet (Le), abbaye de bénédictines,
211. 174, 175.
Nicolas de Soisy, 197. Parc-aux-Dames, abbaye de
Nicosie, à Chypre, 76, 102, 103. cisterciennes, 238.
Nîmes, 211, 227, 244, 247. Paris, 11, 14, 19, 23, 27, 30, 39,
Niort, 235. 40, 44, 45, 49, 50, 52, 58, 68,
Nivelles, en Brabant, 230. 69, 75,84,86,92, 107, 113, 114,
Nivillers, 252. 116, 121, 123, 129, 131, 132, 142-
Nocera, 154. 147, 155-157, 160-166, 169, 174-
Nogaret, famille, 179. 176, 181-183, 187, 190, 193, 196-
Nogent-l'Erembert, 193. 200, 202, 204, 210, 218, 220, 222,
Nonancourt, 214. 226, 228-235, 240, 247-250, 253,
Normandie, 11, 112, 116, 171, 196, 266, 272, 281, 282, 290, 297, 299.
202, 218, 224, 247. Parlement à Paris, 147.
INDEX DES NOMS DE PERSONNE ET DE LIEU 315
Parme, 14, 293. 149, 151, 159-164, 194, 207, 212,
Perche (le comté du), 160. 241, 243, 251.
Périgueux, 85. Pierre III, roi d'Aragon, fils du roi
Périgord, 85. Jacques, 143, 149-151, 155, 156,
Pernelle, épouse de Jean l'Ëschans, 164, 167, 172, 234.
222. Pierre d'Aurillac, clerc, 184.
Perorine, 27, 128, 153, 168, 169, 174, Pierre d'Auteuil, chevalier, 210.
243. Pierre d'Ays, 197.
Pérouse, 21, 22, 23. Pierre de Bançay, 70.
Perpignan, 151, 156, 235. Pierre Barbet, archevêque de Reims,
Peyralade, 151. 221, 222.
Philippa, épouse du comte de Geldre, Pierre de Benais, 147.
299. Pierre de Bertranfosse, 221.
Philippe Ier, roi de France, 216. Pierre du Bois, 87.
Philippe II, dit Philippe- Auguste, Pierre de la Brosse, 147, 172, 180,
roi de France, 63, 80, 93, 94, 142, 205, 229, 230, 235.
157, 197, 204, 226, 300. Pierre Cailleu, évêque de Senlis,
Philippe III le Hardi, roi de France, 237.
fils de saint Louis, 14, 17-19, 25, Pierre Challon, 163.
26, 31, 36, 40, 56, 57, 61, 76, 137, Pierre le Chambellan ou Pierre de
142-151, 155-157, 159-162, 164, Villebéon, 79, 87, 103, 146, 180,
166-168, 171, 172, 176-178, 184, 199, 228, 229.
189, 190, 193, 194, 201, 205, 207, Pierre de Chambly, chambellan
209, 211-213, 220, 227, 228, 230, témoin au procès, 26, 89, 90, 175-
233-235, 240, 241, 246, 247, 249, 180, 184.
272. Pierre de Charny, archevêque de
Philippe IV le Bel, roi de France, 21 , Sens, 229.
148, 168, 175, 178, 179, 184, 191, Pierre de Châtres, 244.
192, 195, 202, 205, 236, 243, 244, Pierre Colonna, cardinal, 11, 15, 22,
246-249, 266, 267, 289. 267, 290.
Philippe V le Long, roi de France, Pierre de Condé, 27, 128, 129, 139,
178, 180, 192, 207, 249. 201, 211, 227, 228, 238-247, 263,
Philippe VI de Valois, roi de France, 264, 291.
206, 249. Pierre de Cuignières, 207.
Philippe, fils de Pierre d'Alençon, Pierre Flotte, chancelier, 248, 267,
160. 290.
Philippe, abbé de Clairvaux, 209. Pierre le Gras, 178, 179.
Philippe, fils de l'empereur de Pierre Hacquier, maître maçon, 204.
Constantinople, 143. Pierre de Hangest, 179.
Philippe de Cahors, évêque d'Évreux, Pierre le Hideux de Chambly, 175,
146, 211, 214, 228, 263. 176.
Philippe de Montfort, 241. Pierre de Laon, chevalier, 26, 91-95,
Philippe de Nemours, 98, 99. 176, 183-185.
Philippe de Villepreux, 215. Pierre de Manloë, 243.
Picardie, 218. Pierre de Mantes, 249.
Piémont, 153. Pierre Marcel, bourgeois de Paris,
Pierre (saint), 272. 198.
Pierre d'Alençon, fils de saint Louis, Pierre Michel, 213, 246.
26, 36, 76, 77, 102, 128, 139, 145, Pierre de Montbrun, 212, 245.
316 INDEX DES NOMS DE PERSONNE ET DE LIEU
Pierre de Montreuil, architecte, 224. Provins, 27, 59, 133, 134, 162, 167,
Pierre de Néauphle, 178. 175, 189, 249-251.
Pierre de la Palu, dominicain, 25.
Pierre de Paris, 205.
Pierre Paumier, 206. Q
Pierre Poussin, chambellan, 178.
Pierre Rigaud, 145. Quatre-Mares, 178, 179.
Pierre de Saint-Martin, 203. Quentin (saint), 171.
Pierre Sarrasin, 243. Quesnoy (Le), bois à Orry, 222.
Pierre le Sellier, 218. Quimper, 200.
Pierre le Thiois, chanoine, 215.
Pierre Tristan, chambellan, 177.
Pierre de Viarmes, 178. R
Pierre de Villebéon, voir Pierre le
Chambellan. Raimond-Béranger V, 152.
Pierre, religieux trinitaire, 92. Ramon Gaucelin, 143.
Pierrefons, 12, 185. Raoul de Beau vais ou de Cresson-
Pierreleye, seigneurie, 81, 172, 200. sacq, 216.
Pietro Colonna, voir Pierre Colonna. Raoul de Chevry, évêque d'Evreux,
Pise, 155, 239. 226.
Plailly, 221, 225. Raoul de Clermont, 168.
Plaisians, famille, 179. Raoul d'Estrées, 18, 150, 233.
Pô, fleuve, 153. Raoul Grosparmi, cardinal, 226.
Poissy, 30, 50, 165, 202, 210, 216, Raoul Muideblé, chevalier, 174.
263. Raoul de Nesle, chambellan de
Poitiers, 163, 187. France, 174.
Poitiers, comte de, voir Alphonse de... Raoul, archidiacre de Paris, 143.
Poitou, 147, 167. Raoul de Ronvillers, 170.
Pomponne, 177. Raoul de Trappes, 85, 239.
Pont-de-l'Arche, 179. Raoul de Vernay, dominicain, 27,
Pont-Audemer, 194. 252.
Pont-Sainte-Maxence, 166, 185. Raray, 220.
Ponthieu, 143, 172, 299. Raymond, templier, 103.
Pontigny, abbaye cistercienne, 209. Raymond du Not, chirurgien, 206.
Pontoise, 27, 36, 39, 68, 75, 81, 82, Real- Valle, abbaye cistercienne, 154,
114, 115, 116, 132, 165, 199, 200, 164, 237.
254. Reggio, 149, 155, 156, 163.
Pontpoint, 185. Reggio Emilia, 14.
Port-Royal, abbaye de bénédictines, Régnier Acorre, receveur, 246.
173. Reims, 18, 19, 27, 50, 79, 130, 146,
Porto, 22, 267, 274. 160, 165, 166, 189, 191, 194, 204,
Portugal, 240. 212, 219, 221, 222, 229, 233, 245.
Pouilles, 156. Remi (saint), 113.
Prémontré, abbaye de et ordre de, Remy, 12, 222.
161, 162, 173, 174, 248. Renaud Barbou, 195.
Presles, 183. Renaud de Beau vais, chirurgien,
Prêtre-Jean, 295. 205.
Primat, 225. Renaud de Béthisy, 204.
Provence, 106, 153, 155, 161, 170, Renaud de Corbeil, évêque de Paris,
295. 210, 226.
INDEX DES NOMS DE PERSONNE ET DE LIEU 317
Renaud l'Eschans, 222. Roinville, prieuré clunisien, 161.
Renaud de Nanteuil, évêque de Beau- Roland Bertrand, 172.
vais, 236, 245. Roland de la Palma, évêque de Spo-
Renaud de Vichier, templier, 159. lète, 273.
Renier le Flamand, 197. Roland de Parme, 20.
Réole (La), prieuré, 233. Rome, 17, 21-24, 31, 57, 64, 69, 100,
Retz (forêt de), 11. 155, 159, 161, 166, 210, 245, 247,
Revel, 248. 251, 265, 280.
Richard Cœur de Lion, roi Rosas, port de Catalogne, 151,
d'Angleterre, 157, 297. 156.
Richard de Bénicourt, 200. Rouen, 19, 20, 21, 27, 39, 107, 114,
Richard de Cornouailles, 212, 297. 132, 143, 145, 146, 165, 179, 180,
Richard Laban, 11. 196, 202, 214, 215, 226, 228, 229,
Ris, 249. 233, 250, 267, 273, 294.
Rivière (La), archidiaconat de Sois- Roussillon, 142, 151, 156, 171.
sons, 243. Royaumont, abbaye cistercienne, 10,
Robert Ier d'Artois, frère de saint 12, 26, 27, 30, 39, 44, 121-125,
Louis, 68, 69, 75, 99, 108, 121, 127, 131, 142, 146, 160, 162, 174,
145, 282. 236-237, 241, 253, 271, 284, 291,
Robert II d'Artois, 145, 148, 149, 292.
155, 157, 160, 163, 192. Roye, 168, 174.
Robert de Bazoches, 70. Rueil, 132.
Robert du Bois-Gautier, chevalier, Ruggero di Lauria, voir Roger de
27, 107, 196. Loria.
Robert de Clermont, fils de saint Russie, 295.
Louis, 12, 146, 168, 184, 231. Ry, 196.
Robert de Cressonsacq, évêque de
Beauvais, 216, 217, 221.
Robert de Cressonsacq, évêque de
Senlis, 26, 117, 118, 216-223.
Robert de Cressonsart, chanoine, Sabine, 22, 274.
217. Saint- Aignan, abbaye, 181, 246.
Robert de Gorges, 215. Sachets, frères des sacs, 57, 116,
Robert de la Houssaie, évêque de 174.
Senlis, 217. Saint- Albans, abbaye bénédictine, 296.
Robert de Laon, 247. Saint- Antoine, abbaye de cisterciennes
Robert de la Marche, 247. près de Paris, 174, 200, 216.
Robert le Piastrier, 203. Saint-Benoît- sur-Loire, abbaye
Robert Portechape, 202. bénédictine, 233.
Robert, abbé de Royaumont, 236. Saint-Bertin, abbaye bénédictine, 250.
Robert-Sans-Avoir, 194. Saint-Brieuc, 200.
Robert de Soisy, chevalier, 181, 182, Saint-Clément, chapelle à Saint-Denis,
183. 119.
Robert de Sorbon, 189. Saint-Cloud, 162.
Ruchette (La), 215. Saint-Corneille de Compugne, abbaye
Rodolphe de Habsbourg, 191, 213. bénédictine, 170, 253, 262.
Roger Bernard, comte de Foix, 147. Saint-Denis, abbaye bénédictine, 11,
Roger de Loria, amiral, 151, 156. 13-15, 20, 21, 27, 31, 53, 56, 57,
Roger de Soisy, queu du roi, 27, 59, 69, 118, 119, 132, 133, 139,
108, 196-197. 146, 147, 149, 150, 161, 162, 165,
318 INDEX DES NOMS DE PERSONNE ET DE LIEU
173, 175, 177, 185, 190, 191, 194, Saint-Maur-des-Fossés, abbaye
202, 206, 207, 211, 214, 223-236, bénédictine, 161.
238, 240-242, 244, 263, 289, 290. Saint-Maurice d'Agaune, abbaye
Saint-Eloi-Fontaine, à Chauny, ab- d'augustins, 132, 138, 217.
baye d'augustins, 183. Saint-Maurice de Senlis, prieuré au-
Saint-Eustache, église à Paris, 169. gustin, 177, 219.
Saint-Frambauld, collégiale à Senlis, Saint-Médard de Soissons , abbaye
129, 143, 146, 210-216, 221, 222, bénédictine, 203.
227, 228, 240, 245, 247. Saint-Melon, église à Pontoise, 200.
Saint-Germain-les-Compiègne, 12. Saint-Nicolas-au-Bois, abbaye
Saint-Germain-en-Laye, prieuré bénédictine, 79-81.
bénédictin, 27, 165, 202. Saint-Nicolas-au-Pont, hôtel-Dieu de
Saint-Germain-des-Prés , abbaye Compiègne, 252, 261, 262.
bénédictine, 57, 165, 172, 224. Saint-Ouen abbaye bénédictine à
Saint-Gervais, église à Paris, 249. Rouen, 215.
Saint-Gilles, abbaye bénédictine dans Saint-Paul, collégiale à Liège, 250.
le Gard, 227. Saint-Paul, collégiale à Saint-Denis,
Saint-Gilles, paroisse à Evreux, 216. 118.
Saint-Honoré, paroisse à Paris, 113. Saint-Pierre de Lille, collégiale, 175.
Saint-Jacques de Composteli*, 216. Saint-Pierre-le-Moustier, 1 43 .
Saint-Jean, cathédrale de Lyon, 193, Saint-Pierre de Rome, 290.
221, 227, 232. Saint-Pol, 155.
Saint-Jean d'Acre, voir Acre. Saint-Quentin, 171, 174, 211, 245,
Saint-Guilhem-le-Désert, abbaye 246, 251, 252.
bénédictine, 247. Saint-Remy, abbaye bénédictine, 189.
Saint-Jean-au-Bois, abbaye Saint-Rieul, collégiale à Senlis, 219,
bénédictine à Compiègne, 207. 238.
Saint-Jean-de-Jérusalem, hôpital, 256. Saint-Rieul, porte à Senlis, 217.
Saint-Just, chapitre à Lyon, 193, 227. Saint-Sauveur, abbaye, 215.
Saint-Laumer, abbaye bénédictine à Saint-Spire, prieuré, 181.
Blois, 224. Saint-Taurio, prieuré de Cluny, 215.
Saint-Laurent-in-Damaso, église à Saint- Thomas à Crépy, collégiale, 218.
Rome, 290. Saint-Thomas, paroisse à Evreux, 215.
Saint-Lazare, église à Senlis, 222. Saint-Victor, abbaye d'augustins à
Saint-Léonor, prieuré clunisien à Beau- Paris, 181, 182, 236, 248.
mont-sur-Oise, 177. Saint-Chapelle, à Paris, 130, 144, 148,
Saint-Leu d'Esserent, prieuré 179, 190, 211, 213, 224, 236, 244,
clunisien, 237. 289, 290, 297.
Saint-Lucien, abbaye bénédictine près Sainte- Catherine-de-la- Couture, abbaye ,
de Beau vais, 217. 248.
Saint-Magloire, abbaye bénédictine à Sainte-Croix (frères de la), à Paris,
Paris, 243. 58.
Saint-Malo, 200, 226. Sainte-Geneviève, abbaye bénédictine,
Saint-Marcel près de Paris, collégiale, puis au gustine, 246.
177. Sainte-Radegonde à Poitiers, abbaye
Saint-Martin-des-Champs à Paris, bénédictine, 163.
prieuré clunisien, 216. Sainte-Sabine, église à Rome, 290.
Saint-Martin, chapitre à Liège, 250. Saintines, 207.
Saint-Martin de Tours, abbaye, puis Saints -Marcellin-et- Pierre, église à
chapitre, 163, 174, 244. Rome, 290.
INDEX DES NOMS DE PERSONNE ET DE LIEU 319
Solerne y 204, 237 ; voir aussi Charles Simon de Clermont, 168.
de Salerne. Simon de Clisson, évêque de Saint-
Salomon, roi biblique, 41, 291. Malo, 226.
Salimbene d'Adam, chroniqueur, Simon de Dammartin, 299.
159, 293-295. Simon de Joinville, 186.
Samuel, personnage biblique, 277. Simon de Nesle, 26, 79, 81, 82, 83,
Sancerre, 178, 180, 191. 119, 141, 143, 145, 147, 150, 168-
San Germano (Cassino), 153. 175, 194, 200, 208, 211, 226, 227,
Sanche, infante d'Aragon, 143. 228, 229, 232, 235, 236.
Sanche IV, infant de Castille, 148, Simon de Perruche, évêque de
166, 167; voir aussi Cerda Chartres, 19, 194.
(infants de la). Simon de Sèvres, chanoine de Paris,
Santa Croce, 212. 182.
Santa-Maria della Vittoria, abbaye de Simon de Trie, 245.
cisterciens, 154. Simon de Troyes, voir Simon du Val.
Santerre, 168. Simon du Val, dominicain, 27, 133,
Sara, épouse d'Abraham, 276. 134, 162, 249-251.
Sardaigne, 31, 53, 201, 227, 239, Simonet Roussel, 222.
240. Soissons, 28, 79, 110, 146, 184, 189,
Sarlat, 85. Soisy-aux-
203, 205,
Bœufs,
220, 197;
229, voir
243, Guillot,
249.
Sarrebrück, 188.
Sartach, khan mongol, 295, 296. Nicolas, Roger, Jeanne de...
Saumur, 186, 187. Soisy-sous-Etiolles (Soisy-sur-Seine) ,
Sauveterre-de-Béarn, 149. 182 ; voir Adam, Jean, Robert de. . .
Savigny-le-Temple, 244, 248. Sophore, Palestine, 42.
Savoie, 14. Sorbonne, 251.
Savone, 212. Spolète, 20, 21, 266, 273.
Seine, 57, 198, 253. Suger, 224, 225, 229.
Senlis, 19, 26, 114, 117, 118, 128, Suisse, 138.
129, 132, 146, 166, 185, 198, 199, Sully, 80.
213, 214, 215, 216-223, 232, 237, Survilliers, 222.
238, 247. Syrie, 29, 46, 74, 75.
Sens, 18, 19, 27, 165, 170, 192, 199,
224, 229, 289, 294.
Sibylle, épouse de Pierre de Chambly
et de Pierre de Laon, 176, 184.
Sicile, 14, 22, 31, 56, 57, 68, 70,
105, 145, 149, 150, 151, 153-161, Tagliacozzo, 154.
208, 228, 234, 239, 240, 241, Taillebourg, 187.
242. Talmud, 299.
Sidon, 30, 46, 47, 100, 102. Tanis, en Egypte, 70.
Sienne, 153. Tartaree, voir Mongols.
Siger de Brabant, 250. Tebaldo Visconti, 14.
Simon, précepteur du futur Temple, à Paris, 57, 58, 162.
Philippe III, 142. Templiers, 103, 159, 220, 244.
Simon de Baugy, écuyer, 219. Ter Doest (ou Thosan) abbaye
Simon de Beaulieu, cardinal, 290. cistercienne, 168.
Simon de Brie, cardinal, futur Théodulphe, évêque d'Orléans, 278.
Martin IV, 18, 19, 49, 212, 266. Thermes (palais des), à Paris, 113.
320 INDEX DES NOMS DE PERSONNE ET DE LIEU
Thibaud de Champagne, roi de V
Navarre, 79, 81, 118, 129, 130, 135,
137, 139, 144, 145, 162, 186, 187, Val-des-Çhoux, chef d'ordre, 162.
189, 190, 218, 228, 242, 245, 262, Val-des-Écoliers, chef d'ordre, 162,
291, 297. 244.
Thibaud de Clermont, 170. Val-Notre-Dame, abbaye de cisterciens,
Thibaud Ier de Cressonsacq, 216. 176.
Thibaud II de Cressonsacq, 217, 223. Val-Profonde, 220, 221.
Thierry le Flamand, 197. Valence, 143, 150, 172, 235.
Thomas de Beaumetz, archevêque Valladolid, 143.
de Reims, 79. Valleto, 228.
Thomas de Cantimpré, dominicain, Valmagne, abbaye cistercienne, 247.
298-300. Vaucelles, abbaye cistercienne, 168.
Thomas de Cantorbery, saint, 23. Vaucouleurs, 191.
Thomas de Histon, 14. Vauvert, près de Paris, 39, 114,
Thomas de Jouy, archidiacre, 219. 132.
Timothée de Jonquières, écuyer, 222. Vaux-de-Cernay, abbaye de
Todi, 266. cisterciennes, 173, 209.
Tonnerre, 154, 157. Vendières-sous-Montmirail, 162.
Toulouse, 147, 148, 151, 170, 198, Vendôme, 83, 163, 223.
234. Venise, 181.
Tournai, 221. Verbene, 220, 262.
Tours, 19, 147, 149, 161, 165, 213, Vermandois, 195.
229, 230, 246. Vernay, 252.
Troni, 154. Verneuil, 195.
Trapani, 11, 76, 145, 155, 228, 242. Vernon, 28, 39, 59, 112-114, 136,
Trébuchet, 193. 253-261.
Trésor-Notre-Dame, abbaye, 196. Vernonnet, 253.
Trinitaires, 162, 252, 262. Vernou, 175.
Trinité (La) de Vendôme, abbaye Vexin, 196.
bénédictine, 163. Vézelay, 142, 144, 160, 295.
Troyes, 19, 167, 172, 175, 189, 191, Viarmes, 178.
209, 250. Victoire, abbaye créée par Philippe-
Tunis, Tunisie, 13, 14, 31, 53-56, 76, Auguste après Bouvines, chanoines
78, 105, 128, 129, 139, 145, 146, réguliers, 154.
160, 165, 176, 182, 184, 190, 192, Vieux-Temple, à Paris, 297.
196, 199, 205, 209, 211-213, 227, Villebéon, 176, 199; voir aussi Adam,
228, 238, 241-244, 286. Herbert, Pierre de...
Tusculum, 13, 100, 103. Villecourt, 170.
Tyr, 46, 101, 143, 209, 219. Villeneuve-lès-Auger, 238.
Vincennes, 165, 189, 226, 243.
Vincent (saint), 165.
U Vincent de Beauvais, 142, 249,
250.
Université de Paris, 251, 266, 290, Vintimille, 153.
297. Viry, 232.
Urbain IV, pape, 144, 153, 207, Viterbe, 14, 17, 19, 23, 29, 57, 145,
209, 244. 210, 228, 242.
Urgel, 143. Vitry, 89, 194, 233.
INDEX DES NOMS DE PERSONNE ET DE LIEU 321
Vittoria, Espagne, 149. Χ
Volga, fleuve, 295.
Voyennes, 170. Xativa, en Aragon, 167.
W
Yerres, abbaye, 249.
Wardonia, au diocèse de Lincoln, Yèvres-le-Châtel, 199.
217. Yolande d'Aragon, reine de C astiile,
Wermond de la Boissiere, évêque de 149.
Noyon, 217. Yolande de Châteaudun, 174.
West-capelle, en Zelande, 171. Ysembart le Queu, 27, 108, 109,
Wyet, 174. 197, 198.
TABLE DES MATIÈRES
Introduction 13
Conclusion 302