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Bibliothèque de l'école des

chartes

Dr Adolf Hofmeister. Die heilige Lanze, ein Abzeichen des alten


Reichs.
Alfred Leroux

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Leroux Alfred. Dr Adolf Hofmeister. Die heilige Lanze, ein Abzeichen des alten Reichs. . In: Bibliothèque de l'école des chartes.
1909, tome 70. pp. 371-372;

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BIBLIOGRAPHIE. 374
pour la meilleure, ne fut que provisoire. Les trois
archevêques-électeurs firent cause commune avec la papauté, qui redoutait de voir
l'empereur perdre son caractère d'avoué de l'Église et l'autorité
impériale procéder d'une source nouvelle.
Au xive siècle, l'historien se sent en présence de deux doctrines
contraires : celle des nationalistes allemands, qui trouve son expression
la plus nette dans le célèbre recès de Rhense en 1338, et celle
d'Innocent III, introduite dans la compilation canonique d'Innocent IV, qui
maintient la distinction théorique des deux notions, reconnaît
l'indépendance politique du roi de Germanie, mais proclame la subordination
de l'empereur à l'égard de la papauté. Celle-ci confirme l'élection du
prince quoad impérium, mais non quoad regnum. Doctrine bientôt
abandonnée par le retour à la conception de l'identité des deux notions,
identité grâce à laquelle les papes mirent la royauté aussi bien que
l'empire dans leur dépendance.
La tentative des Hohenstaufen a donc échoué. Il est intéressant d'en
suivre les péripéties sous la conduite d'un historien doublé d'un
juriste, également bien informés. M. Krammer nous annonce d'ailleurs
qu'il poursuivra son étude, et même qu'il la prendra ab ovo, c'est-à-dire
à l'avènement des Ottons. Nous n'avons donc d'abord que la partie
médiane d'un important traité de droit politique. Étrange procédé, que
le directeur de ces Enquêtes eût sans doute repoussé s'il n'était assez
dans les habitudes de ses compatriotes.
Alfred Leroux.

Dr Adolf Hofmeister. Die heilige Lanze, ein Abzeichen des alten


Reichs. Breslau, Marcus, 4 908. In-8°, xi-86 pages. (Fasc. 96 des
Untersuchungen zur deutschen Staats- und Bechtsgeschichte,
publiées sous la direction du Dr Otto Gierke.)
Née du désir d'éclaircir un passage de la chronique d'Otton de Frei-
sing, l'étude que nous signalons a pris les proportions d'une forte
brochure, l'auteur s'étant efforcé de retracer aussi complètement que
possible l'histoire de la sainte lance.
Celle-ci apparaît en Allemagne au début du xe siècle sous le nom de
lance de Constantin, lorsque Rodolphe, roi de Bourgogne, la transmet
à Henri Ier, roi de Germanie. Aux mains du successeur de ce dernier,
elle devient le principal insigne du pouvoir royal en même temps
qu'un talisman de victoire sur les ennemis du royaume. Mais, au
commencement du xie siècle, après que le corps de saint Maurice eut
été transféré de Bourgogne à Magdebourg, la lance perdit le nom de
l'empereur pour prendre celui du saint. Elle disparaît de l'histoire
pendant les années 1039-1099 et est ensuite remplacée par le simple
fer, sans bois de hampe, qui se voit aujourd'hui à Vienne dans le tré-
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sor des insignes du Saint-Empire. L'aspect extérieur de la lance de
Constantin et Maurice ne nous serait donc pas connu si, en 1035,
Boleslas Chabri ne l'avait fait reproduire pour servir d'insigne à sa
royauté naissante. C'est cette reproduction qui se trouve aujourd'hui
encore à Cracovie dans le trésor de la cathédrale.
Tels sont les principaux résultats auxquels aboutissent les
minutieuses recherches de M. Hofmeister, fondées sur une documentation
abondante et conduite avec méthode et critique. Ce serait une erreur
de n'en voir que le côté proprement archéologique. Elles ont en réalité
une portée historique assez grande, puisque cette prétendue sainte
lance était alors le symbole du pouvoir royal en Allemagne et
rappelait, sous ses divers noms et par ses diverses migrations, des idées et
même des faits qui ont leur place dans l'histoire du moyen âge.
Alfred Leroux.

E. Langlois. Nouvelles françaises inédites du XVe siècle. Paris,


Champion, 1908. In-8°, xri-459 pages.
Voici enfin ces « Nouvelles sénonaises » que M. Langlois a
signalées le premier en 1890 dans un manuscrit du Vatican (n° 1716 du
fonds de la reine Christine), qu'il devait publier en collaboration avec
Gaston Paris, et qu'il nous donne seul aujourd'hui, dix-huit ans après
la découverte. Elles forment le tome V de la Bibliothèque du XVe siècle,
publiée par la librairie Champion.
Le titre de « Nouvelles » ne convient guère qu'à un tiers du
manuscrit, le reste étant constitué par des contes pieux et des «
enseignements ». C'est une compilation où M. Karl Vossler, qui s'en est occupé
en 1902, a cru trouver, — avec beaucoup d'imagination, — une
véritable unité de vues, et dont il fait une œuvre composée pour
l'instruction d'un jeune homme appelé à gouverner un jour, peut-être un reste
du livre perdu que le chevalier de la Tour-Landry avait écrit pour
l'éducation de ses fils. M. Langlois, dans une introduction très
instructive, a montré la fragilité de ces hypothèses.
M. Langlois a d'ailleurs très mauvaise opinion de l'intelligence du
compilateur, quel qu'il soit. Il l'accuse même d'avoir fait mourir le
Christ le jour de l'Invention de la Croix, d'après ce passage : « II est
[aujourd'hui] l'Invencion de la Croix, ou Dieu mort souffry pour nous
rachetter d'enfer. » Mais il est plus naturel de rapporter l'adverbe où
au seul mot croix, comme M. Langlois le suggère lui-même page 95,
note 1. Une pareille confusion serait bien extraordinaire,
particulièrement au xve siècle et de la part d'un homme si pieux, — qu'on admette
ou non, avec M. Vossler, que ce fût un prêtre.
M. Langlois justifie fort bien la qualification de Sénonaises attribuée
par Gaston Paris à ces nouvelles. Le manuscrit a appartenu à une

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