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BIC (Bénéfices industriels et commerciaux) -


Division XII Provisions











Sommaire
 Accès à la Table alpha
 Division I Généralités
 Division II Définition des bénéfices industriels et commerciaux
 Division III Territorialité de l'impôt
 Division IV Détermination du bénéfice imposable
 Division V Produits
 Division VI Stocks et productions en cours
 Division VII Plus-values et moins-values d'actif
 Division VIII Propriété industrielle et droits assimilés
 Division IX Charges
 Division X Amortissements
 Division X BIS Déductions exceptionnelles
 Division XI Charges financières
 (15) Division XII Provisions
o Partie I Règles générales
o (15) Partie II Provisions réglementées
 Chapitre I Entreprises de presse
 Chapitre II Installation des salariés
 (15) Chapitre III Provisions pour hausse des prix
 A. Champ d'application de la provision
 (15) B. Détermination des dotations annuelles
 (15) a. Quantités de produits à prendre en compte
 (1) Principes
 (14) Application à certaines catégories
d'entreprises
 (5) Négociants en vins
 (6) Négociants en alcools
 Producteurs de vins de
Champagne
 Produits acquis ou
commercialisés sur des marchés
réglementés
 (2) Négociants en véhicules
automobiles
 Entreprises à succursales
multiples
 Détaillants en bijouterie d'or
 (1) Négociants de meubles
 Entreprises de fabrication
 Entreprises d'édition
 Entreprises de construction
d'immeubles
 b. Détermination des valeurs unitaires d'inventaire
 c. Hausse des prix à prendre en compte
 d. Calcul des dotations
 C. Comptabilisation de la provision
 D. Réintégration de la provision
 E. Obligations des entreprises
 F. Entreprises pétrolières : anciennes taxes exceptionnelles sur la
provision pour hausse des prix
 Chapitre IV Provisions pour risques afférents à des opérations de crédit
 Chapitre V Provisions pour investissement
 Chapitre VI Provisions pour reconstitution des gisements
 Chapitre VII Provisions pour implantations à l'étranger
 Chapitre VIII Provisions pour fluctuation des cours
 Chapitre IX Provisions pour dépenses de mise en conformité
o Annexe I Provisions pour prêt d'installation des salariés
o Annexe II Provisions pour hausse des prix
o Annexe III Provisions pour dépréciation des immeubles de placement
 Division XIV Reports déficitaires
 Division XVII Établissement de l'impôt
 Division XVIII Régimes spéciaux
 Division XIX Cession ou cessation d'entreprise
Chapitre III
Provisions pour hausse des prix
CGI art. 39, 1-5° -11e à 14e al.
47000
Conformément à l'article 38, 3 du CGI, les stocks sont évalués à leur prix de revient ou au cours
du jour à la clôture de l'exercice, si ce cours est inférieur au prix de revient.
En outre, pour tenir compte du fait que, même en période de stabilité monétaire, les prix de
certains produits peuvent, dans un secteur donné de l'économie et pour des raisons particulières,
subir des variations importantes, l'article 39, 1-5° (11 e à 14e al.) du CGI, issu de l'article 32 de la
loi 59-1472 du 28 décembre 1959, a institué un régime de provisions pour hausse des prix.
Tous les produits, approvisionnements et matières figurant en stock sont, a priori, susceptibles de
donner lieu à la constatation de provisions pour hausse des prix.
47005
Le onzième alinéa de l'article 39, 1-5° du CGI prévoit qu'en ce qui concerne les variations de prix
postérieures au 30 juin 1959, les entreprises peuvent pratiquer en franchise d'impôt une provision
pour hausse des prix lorsque, pour une matière ou un produit donné, il est constaté, au cours d'une
période ne pouvant excéder deux exercices successifs clos postérieurement à cette date,
une hausse de prix supérieure à 10 %.
47010
Aux termes du onzième alinéa de l'article 39, 1-5° du CGI (dans sa rédaction issue de l'article 76
de la loi 2004-1484 du 30 décembre 2004), le montant de la dotation annuelle à la provision pour
hausse des prix est plafonné à 15 M €, majoré, le cas échéant, d'une fraction égale à 10 % de la
provision calculée avant plafonnement. Les entreprises dont la durée moyenne de rotation des
stocks pondérée par matières et produits est supérieure à un an bénéficient
d'une majoration spéciale du plafond.
47015
Selon le douzième alinéa de l'article 39, 1-5° du CGI, la provision pour hausse des prix pratiquée
à la clôture d'un exercice est rapportée de plein droit aux bénéfices imposables de l'exercice en
cours à l'expiration de la sixième année suivant la date de cette clôture.
La réintégration de la provision dans les bénéfices peut, toutefois, dans les secteurs professionnels
où la durée normale de rotation des stocks est supérieure à trois ans, être effectuée dans un délai
double de celui de la rotation normale des stocks.
47020
Plusieurs dispositifs de taxe exceptionnelle assise sur la provision pour hausse des prix ont été
instituées pour les entreprises pétrolières. Cette taxe qui a été due pour la dernière fois au titre du
premier exercice clos à compter du 31 décembre 2010 était imputable sur l'impôt sur les sociétés
dû au titre de l'exercice de reprise de la provision pour hausse des prix.
47025
Nous examinerons successivement ci-après :

- le champ d'application de la provision pour hausse des prix ( BIC-XII-47050 s.) ;


- la détermination de la dotation annuelle pouvant être pratiquée ( BIC-XII-47300 s.) ;
- la comptabilisation de la provision ( BIC-XII-48200 s.) ;
- la réintégration de la provision aux bénéfices imposables ( BIC-XII-48300 s.) ;
- les obligations des entreprises ( BIC-XII-48700 s.). Un tableau résumant les modalités de calcul
de la provision est reproduit en annexe ;
- les anciennes taxes exceptionnelles sur la provision pour hausse des prix constituée par les
entreprises pétrolières ( BIC-XII-48800 s.).

A.
Champ d'application de la provision
ENTREPRISES CONCERNÉES
47050
Des provisions pour hausse des prix peuvent être constituées :

- d'une part, par les entreprises exerçant une activité industrielle ou commerciale et soumises à
l'impôt sur le revenu d'après leur bénéfice réel (régime normal ou simplifié d'imposition) ;
- d'autre part, par les entreprises passibles de l'impôt sur les sociétés, quelles que soient leur
forme et la nature de leur activité.
D. adm. 4 E-5311 n° 1, 26-11-1996 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 1, 25-6-2013.
47055
Il s'ensuit notamment que sont exclues du bénéfice de la provision les entreprises qui relèvent du
régime des micro-entreprises en application de l'article 50-0 du CGI. Mais il va de soi que ces
entreprises entrent dans le champ d'application de la provision pour hausse des prix à partir du
moment où elles ne sont plus soumises à ce régime forfaitaire, soit à la suite d'une augmentation
de leur chiffre d'affaires, soit après option pour un régime réel d'imposition (D. adm. 4 E-5311 n°
1, 26-11-1996 non reprise dans Bofip).
MATIÈRES, PRODUITS ET APPROVISIONNEMENTS CONCERNÉS
47100
Aux termes des articles 39, 1-5° du CGI et 10 nonies de l'annexe III au CGI, seuls les matières,
produits ou approvisionnements existant en stocks peuvent donner lieu à la constitution de
provisions pour hausse des prix.
La possibilité de constituer ces provisions à raison des éléments en stock revêt une portée
générale, et elle est susceptible de concerner toutes les catégories de biens sous réserve que les
variations de prix qui affectent des produits de même nature puissent donner lieu à la constatation
de la provision (voir sur ce point BIC-XII-47310 s.).
PRINCIPES
47120
Conformément à l'article 39, 1-5° (14 al.) du CGI ouvrent droit à la constitution de provisions
e

pour hausse des prix les matières, produits ou approvisionnements. En raison de leur caractère
général, ces dispositions peuvent trouver leur application à l'égard de l'ensemble des
matières, produits et approvisionnements en stock, quelle qu'en soit la nature, qu'à la condition,
bien entendu que leurs prix aient subi une hausse suffisante.
D. adm. 4 E-5311 n° 3 et 4, 26-11-1996 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 20, 25-6-2013.
47125
Seuls les stocks peuvent donner lieu à la constitution de provisions pour hausse des prix, à
l'exclusion, par conséquent, des travaux en cours.
D. adm. 4 E-5311 n° 4, 26-11-1996 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 30, 25-6-2013.
Ndlr
En ce qui concerne la définition générale des stocks, et plus particulièrement la distinction entre les stocks et les
travaux en cours, voir BIC-VI-420 s.

CONDITION DE PROPRIÉTÉ DES STOCKS


47130
La constitution d'une provision pour hausse de prix suppose qu'à la clôture de l'exercice,
l'entreprise ait la qualité de propriétaire des éléments en cause, de telle sorte qu'ils puissent
valablement figurer parmi ses stocks. A cet égard, dès lors que la marchandise a été identifiée par
le service des douanes, la circonstance qu'elle n'ait été ni livrée ni payée n'enlève pas à la société
acheteuse la qualité de propriétaire (voir CAA Nancy 20-11-1990 n° 375 : BIC-VI-875).
A propos de l'appréciation de la date à laquelle intervient le transfert de propriété pour les biens
constituant des stocks, voir BIC-VI-800 s.
47135
Il résulte des dispositions des articles 10 nonies et 38 ter de l'annexe III au CGI
qu'une marchandise peut être inscrite en stocks par son acquéreur, et le cas échéant donner lieu à
constitution par lui d'une provision pour hausse des prix, dès lors qu'il en est propriétaire à la
clôture de l'exercice, alors même que, faute pour cette vente d'avoir déjà donné lieu
à livraison, l'imposition des produits correspondants chez le vendeur serait retardée en vertu de
l'article 38, 2 bis du CGI.
Par ailleurs l'administration qui conteste une provision pour hausse des prix pratiquée sur des vins
achetés auprès de viticulteurs mais non encore livrés au motif qu'ils n'auraient pas dû figurer en
stocks n'est pas tenue de notifier préalablement au contribuable la correction de l'inscription en
stocks de ces vins. En effet l'inscription d'une marchandise en stock n'a jamais pour effet de
réduire le bénéfice imposable d'une entreprise.
En retenant une solution inverse, une cour administrative d'appel commet une erreur de droit.
CE 28-12-2001 n° 217770, 3e et 8e s.-s., min. c/ Sté L'Héritier Guyot : RJF 3/02 n° 268 et concl.
F. Séners p. 216.

B.
Détermination des dotations annuelles
47300
Une provision pour hausse des prix est susceptible d'être constituée lorsque les prix des matières,
produits ou approvisionnements qui entrent dans le champ d'application du régime ont subi
une hausse supérieure à 10 % au cours d'une période n'excédant pas deux exercices successifs.
Les dotations sont déterminées en fonction de l'intégralité des quantités de chaque
matière, produit ou approvisionnement figurant parmi les stocks à la clôture de l'exercice.
47305
Conformément à l'article 10 nonies de l'annexe III au CGI, le montant de la provision pour hausse
de prix est obtenu en multipliant les quantités de matières, produits ou approvisionnements ainsi
déterminés par la fraction de la hausse des prix des valeurs unitaires d'inventaires, intervenue
depuis l'ouverture de l'exercice précédent ou de l'exercice considéré, qui excède 10 %.
A cet égard, les valeurs d'inventaires à prendre en considération sont déterminées dans les
conditions prévues à l'article 38, 3 du CGI. Dans certaines situations, les entreprises peuvent
néanmoins calculer leurs dotations d'après l'évolution des valeurs unitaires moyennes pondérées.
Les provisions pour hausse de prix constituées à la clôture de chaque exercice sont déterminées en
retenant les valeurs unitaires à l'ouverture de l'exercice précédent lorsqu'elles sont inférieures aux
valeurs d'inventaire à l'ouverture de l'exercice concerné. Dans cette hypothèse, le montant de la
dotation susceptible d'être pratiquée est minoré de la dotation déduite à la clôture de l'exercice
précédent.
a.
Quantités de produits à prendre en compte
47310
Pour la détermination des provisions pour hausse des prix, les entreprises doivent prendre en
compte l'intégralité des quantités d'un même produit dont elles disposent en stock.
Mais les produits de natures différentes doivent donner lieu au calcul de provisions distinctes.
Néanmoins, l'administration considère que les produits de qualités différentes doivent en principe
être regroupés. A cet égard, la détermination des produits qu'il convient de considérer comme
étant de natures distinctes, ou de qualités différentes, est susceptible, en pratique, de soulever des
difficultés. L'administration et la jurisprudence ont été amenées à apporter des indications sur ce
point dans certaines situations particulières ( BIC-XII-47370 s.).
En outre, la doctrine administrative a précisé et atténué dans certains cas la portée de la règle
d'unicité des produits dont l'application stricte conduirait à limiter les possibilités de constitution
des provisions pour hausse des prix par des entreprises qui, en raison de l'objet de leur activité,
possèdent en stock des produits de nature différente à la clôture de chaque exercice ( BIC-XII-
47420 s.).
PRINCIPES
47330
La dotation susceptible d'être portée au compte de provision pour hausse des prix à la clôture de
chaque exercice est, dans tous les cas, calculée en fonction des quantités de chaque matière,
produit et approvisionnement effectivement inventoriées à la date de cette clôture.
A cet égard, il est précisé que le droit à la constitution d'une provision pour hausse des prix doit
être apprécié distinctement pour chaque produit, matière ou approvisionnement de nature
différente.
D. adm. 4 E-5312 n° 4, 26-11-1996 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 90, 25-6-2013.
47335
Une provision pour hausse des prix ne peut être constituée que si la variation des prix constatée
affecte des matières ou des produits de même nature.
Ainsi, dès lors que des produits stockés ont subi une transformation, soit par adjonction
d'appareillages nouveaux et de dispositifs constituant une amélioration technique, soit par
substitution aux appareils en stock d'appareils d'un nouveau type, et que cette transformation a
pour effet de changer leur nature, il ne peut être constitué de provision pour hausse des prix,
malgré le fait que les produits nouveaux entrent dans la composition d'éléments à raison desquels
a été constituée une provision non contestée pour hausse des prix.
CE 30-3-1992 n° 71394, 8 et 9 s.-s., SA Paul Marollaud : RJF 5/92 n° 629.
e e

Ndlr
Le stock de l'entreprise était constitué par des ballons d'eau chaude qui avaient reçu des appareillages
nouveaux et des dispositifs d'isolation renforcés ainsi que par des brûleurs à gaz qui avaient remplacé les
brûleurs à fuel antérieurement utilisés. La nature technique des produits stockés avait donc changé. Or, la
provision pour hausse des prix doit neutraliser une valorisation du stock qui résulte de la seule hausse des prix et
non de la transformation technique des produits stockés.

47340
Les entreprises dont les produits en stock à la clôture d'exercices successifs ne sont pas de même
nature − et par suite ne sont pas strictement comparables − se trouvent, en principe exclues, à
raison desdits produits, du champ d'application des provisions pour hausse des prix. Toutefois,
l'administration a prescrit au service de faire une appréciation libérale du caractère
comparable des produits en stock et de ne pas refuser le droit à la constitution d'une provision en
ce qui concerne les produits qui, bien que quelque peu différents par nature de ceux existants à
l'ouverture de l'exercice considéré ou de l'exercice précédent, ont des valeurs d'inventaire
comparables à celles conférées à ces derniers produits, la différence de prix constatée provenant
essentiellement d'une hausse des prix.
D. adm. 4 E-5312 n° 5, 26-11-1996 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 100, 25-6-2013.
47345
Lorsqu'une entreprise possède plusieurs établissements, les quantités de la même matière ou du
même produit ou approvisionnement comprises dans les stocks de ces divers établissements
doivent être totalisées.
D. adm. 4 E-5312 n° 5, 26-11-1996 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 100, 25-6-2013.
47350
Les entreprises peuvent ne retenir, pour le calcul de la dotation globale de la provision à la clôture
d'un exercice donné, qu'une partie des matières, produits ou approvisionnements inventoriés à la
date de cette clôture et ayant subi une hausse de prix supérieure à 10 %.
Elles peuvent notamment faire abstraction des éléments ayant donné lieu à la constitution d'une
provision pour hausse des prix à la clôture du précédent exercice.
Mais, pour chaque matière, produit ou approvisionnement retenu, le calcul doit porter sur
l'ensemble des quantités existant à l'inventaire.
D. adm. 4 E-5312 n° 24, 26-11-1996 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 280, 25-6-2013.
EXISTENCE DE PRODUITS DE QUALITÉS DIVERSES
47370
Pour la détermination de la provision pour hausse des prix, la doctrine administrative autorise les
entreprises à regrouper des produits ou matières de même nature mais de qualités différentes. La
Conseil d'Etat a toutefois écarté cette faculté dans une affaire concernant des stocks détenus par
un négociant en vins en considérant que les produits regroupés sous une même appellation ne sont
pas des produits de même nature eu égard à leur différence de qualité et de prix (CE 24-4-2012 n°
323979 : BIC-XII-47380). Cette position rigoureuse oblige les entreprises à une vigilance accrue
dans la distinction entre produits pour constituer les provisions pour hausse de prix.
47375
Lorsqu'une entreprise possède en stock diverses qualités d'une même matière ou d'un même
produit ou approvisionnement, elle doit, en principe, pour le calcul de la dotation correspondante
et notamment pour la détermination de la valeur d'inventaire ( BIC-XII-47715 s.), faire état d'un
stock égal au total des quantités de cette matière, de ce produit ou de cet approvisionnement. C'est
ainsi en principe :

- qu'en ce qui concerne le bois, les entreprises doivent grouper leurs matières premières en trois
rubriques englobant les diverses essences : l'une comprenant les bois sur pied, la deuxième les
produits forestiers abattus, la troisième les bois sciés ;
- qu'en matière de textiles, les quantités de déchets doivent être totalisées avec les quantités de la
matière première correspondante proprement dite ;
- que les combustibles (charbon, boulets, coke) peuvent être considérés comme une seule matière
et, par suite, que les quantités correspondantes doivent être groupées.
Toutefois, il est admis que les entreprises opèrent une différenciation entre les qualités d'une
même matière, d'un même produit ou d'un même approvisionnement, sous réserve que chacune
des qualités ainsi retenues distinctement se retrouve avec les mêmes caractéristiques aux
inventaires successifs.
D. adm. 4 E-5312 n° 4, 26-11-1996 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 90, 25-6-2013.
47380
Une société de négoce de vins ne peut pas bénéficier des dispositions de l'article 39, 1-5° du CGI
lorsque, pour constituer des provisions pour hausse des prix, elle répartit par appellation d'origine
les vins dont elle fait le négoce mais regroupe au sein de chaque appellation des vins de qualités et
de prix différents sans effectuer de distinction et modifie d'une année sur l'autre la part respective
des vins de même qualité à l'intérieur des appellations.
En effet, ces modalités de comptabilisation traduisent la variation de la quantité de certaines
qualités de vins au sein des appellations et ne révèlent pas une réelle hausse de prix de ces
appellations.
La société ne peut pas se prévaloir de la doctrine administrative exprimée par une note du 6
octobre 1961 ( BIC-XII-47375) dès lors que celle-ci ne lui permet pas de regrouper, au sein de
chaque appellation, des produits qui, eu égard à leur qualité et leur prix, sont de nature différente.
CE 24-4-2012 n° 326979, 8e et 3e s.-s., SA Descas père et fils : RJF 7/12 n° 682, concl. L.
Olléon BDCF 7/12 n° 83.
47385
Pour la constitution de la provision pour hausse des prix, une société ne peut procéder à
des regroupements de produits.
L'entreprise ne peut pas se prévaloir de la doctrine administrative exprimée par une note du 6
octobre 1961 ( BIC-XII-47375), qui admet la prise en compte globale des diverses qualités d'un
même produit, dès lors que les regroupements effectués ne concernent pas des produits de même
nature eu égard, soit à la variété de leurs marques et de leurs modèles, soit à la diversité de leur
conditionnement et de leur composition, soit à leur différence de styles ou de types.
CAA Nantes 20-10-1993 n° 92-274, 1e ch., Châteaulin-Distribution : RJF 12/93 n° 1529, concl.
H. Isaïa BDCF 8/41-42 p. 1.
Ndlr
Il s'agissait en l'espèce de provisions constituées sur des réfrigérateurs détenus en stock par un supermarché qui
avaient été regroupées par catégories, jugées trop hétérogènes.

47387
Pour le calcul de la provision pour hausse des prix, une entreprise ne peut considérer que des
semences de maïs traitées et conditionnées en sacs constituent un produit de même nature que
des semences non traitées commercialisées en vrac, eu égard aux conditions de commercialisation
et à la structure non comparable de leur valeur d'inventaire.
En effet les traitements réalisés au sein de l'entreprise afin de rendre les semences plus résistantes
aux parasites constituent une transformation du produit par adjonction d'éléments qui modifient
ses conditions de conservation et de commercialisation. Le coût de ces traitements et celui du
conditionnement en sac des semences augmentent par conséquent leur prix de revient.
Dès lors pour le calcul de la provision pour hausse des prix, la société peut seulement comparer la
valeur unitaire moyenne pondérée des quantités de semences traitées aux semences de même
nature qu'elle détenait à la clôture des exercices précédents.
CAA Nantes 5-5-2008 n° 07-930, 1e ch., SA Limagrain Verneuil Holding : RJF 12/08 n° 1298,
concl. C. Hervouet. BDCF 12/08 n° 143.
Ndlr
L'arrêt revêt un caractère définitif suite au refus d'admission du pourvoi en cassation dirigé contre lui (CE (na)
28-12-2009 n° 318682 : RJF 6/10 n° 567).

APPLICATION À CERTAINES CATÉGORIES D'ENTREPRISES


47420
L'administration et la jurisprudence ont apporté des précisions sur les conditions dans lesquelles
certaines catégories d'entreprises doivent déterminer la nature et les quantités de produits à
prendre en compte pour la détermination des provisions pour hausse de prix.
NÉGOCIANTS EN VINS
47430
Les négociants en vins n'ont en principe à retenir que deux éléments constitutifs de leur stock, l'un
groupant les vins blancs, l'autre les vins rouges.
Toutefois, l'administration admet que les vins fins soient classés dans les quatre grandes
catégories suivantes : vins à appellations contrôlées les plus courantes, vins à appellations
contrôlées supérieures, villages réputés, grands crus. L'ensemble des vins entrant dans chacune de
ces catégories doit être alors considéré comme un produit distinct pour le calcul de
la provision pour hausse des prix.
D. adm. 4 E-5312 n° 4, 26-11-1996 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 90, 25-6-2013.
47435
Lorsqu'une entreprise se borne à distinguer, pour le calcul de la provision pour hausse des prix, les
stocks de vins blancs et de vins rouges, sans tenir compte de l'origine des vins (vins mousseux et
champagnes, vins d'appellation d'origine contrôlée et vins de consommation courante),
l'administration considère que le service des impôts est en droit de s'assurer que l'augmentation du
prix de revient unitaire moyen pondéré provient essentiellement d'une hausse effective des prix et
non d'une variation de l'importance relative des quantités des éléments regroupés dans la catégorie
considérée.
Rép. Cousté : AN 20-4-1981 p. 1744 n° 37443 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 90, 25-6-2013.
47437
Le Conseil d'Etat a jugé qu'une provision pour hausse des prix ne peut être constituée que pour
des vins de même nature, voir CE 24-4-2012 n° 326979 ( BIC-XII-47380).
47440
Des millésimes différents de vins d'une même appellation doivent être regardés comme des
produits de même nature pour le calcul de la provision pour hausse des prix, conformément à la
doctrine de l'administration 4 E-5312 n° 4 ( BIC-XII-47430) qui est opposable à cette dernière sur
le fondement des dispositions de l'article L 80 A du LPF.
Par suite, une société peut constituer une telle provision sur les vins primeurs qu'elle détient en
stock à la clôture d'un exercice en distinguant les vins blancs et les vins rouges et au sein de
chaque catégorie, les différents crus.
CAA Bordeaux 4-5-2004 n° 01-2818, 3e ch., SA Semav.
47445
Une société viticole ne peut pas pratiquer une provision pour hausse des prix à la clôture de
l'exercice N calculée par comparaison entre le prix unitaire moyen de l'ensemble des stocks au 31
décembre N et celui au 31 décembre N − 2 dès lors que dans la mesure où la récolte se trouve
encore dans la cuve de l'exploitation et qu'aucun prix n'a été déterminé, le millésime de l'année en
cours ne peut être regardé comme un produit de même nature que les millésimes antérieurs.
CE 28-12-2012 n° 345841, 3e et 8e s.-s., Sté civile fermière du Château Lafon Rochet : RJF 3/13
n° 267.
Ndlr
En l'espèce, la provision ne pouvait être constituée dès lors que la qualité et le prix afférents à la récolte de
l'année n'ayant pas été établis, ce millésime ne pouvait être considéré comme étant de même nature que celui des
années antérieures.

NÉGOCIANTS EN ALCOOLS
47450
La question se pose de savoir si des distinctions par compte d'âge des alcools doivent être opérées
pour la définition de chacun des produits ouvrant droit à la provision pour hausse des prix. Depuis
son changement de position, l'administration considère désormais que des cognacs ou armagnacs
d'âges différents constituent des produits distincts pour l'application du régime (Rép. Laurent 18-
7-2012 : BIC-XII-47455). La cour administrative d'appel de Bordeaux considère également
comme autant de produits distincts les eaux-de-vie rentrant dans les classifications établies par le
bureau interprofessionnel du cognac et qui tiennent compte des crus et des comptes d'âge (CAA
Bordeaux 21-11-1991 n° 1440 : BIC-XII-47460). En revanche, la cour administrative d'appel de
Nantes a jugé que des eaux-de-vie de différentes classes d'âge constituent un produit unique
(CAA Nantes 8-6-2005 n° 02-1335 : BIC-XII-47470). Jusqu'à présent, le Conseil d'Etat ne s'est
pas prononcé au fond sur cette question puisqu'il a considéré qu'elle relevait de l'appréciation
souveraine des juges du fond (CE 9-11-1994 n° 133537 : BIC-XII-47465).
47455
Les catégories dans lesquelles les eaux-de-vie de Cognac sont classées, selon leur cru et
leur âge, constituent des produits distincts pour la détermination de la provision pour hausse des
prix.
Rép. Laurent : déb. Sén. 18-7-2012 p. 2177 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 90, 25-6-2013.
47460
Il convient, pour le calcul de la provision pour hausse des prix dans une entreprise de négoce de
cognac, de considérer comme des produits distincts les catégories dans lesquelles les eaux-de-
vie de Cognac sont rangées selon leur cru et leur âge.
La réponse ministérielle Sempé du 2 octobre 1976 ( BIC-XII-47475), selon laquelle les
distinctions par compte d'âge opérées par les producteurs de cognac ne sont pas de nature à
remettre en cause l'unité du produit, n'autorise pas à confondre en un même produit les eaux-de-
vie de crus différents.
CAA Bordeaux 21-11-1991 n° 1440, 2e ch., Cabanne et fils : RJF 2/92 n° 188.
Ndlr
Pour justifier que la hausse de prix était supérieure à 10 %, la société avait divisé le prix de revient des eaux-de-
vie en stock par le nombre d'hectolitres d'alcool toutes qualités et quantités confondues. Le service des impôts
avait estimé que l'augmentation ainsi constatée de valeur unitaire traduisait au cas particulier non une hausse de
prix mais une modification de la composition du stock, la société ayant acheté des eaux-de-vie de meilleurs crus
et plus anciennes que celles existant dans le stock de l'exercice de référence.
La cour de Bordeaux a réaffirmé cette analyse dans une affaire relative à la détermination du bénéfice agricole
forfaitaire (CAA Bordeaux 2-5-2002 n° 98-904 : BA-III-7745).

47465
En jugeant qu'une provision pour hausse des prix ne peut être constituée que si la variation des
prix constatée affecte des matières ou des produits de même nature, une cour administrative
d'appel ne commet aucune erreur de droit.
En considérant comme des produits de nature différente les catégories selon lesquelles les eaux-
de-vie de Cognac sont rangées selon leur cru et leur âge, la cour administrative d'appel s'est livrée
à une appréciation souveraine des faits. Dès lors que la société n'a pas distingué les différents crus
composant ses stocks, elle ne peut pas se prévaloir, sur le fondement de l'article L 80 A du LPF,
de la réponse ministérielle Sempé du 2 octobre 1976 qui ne retient l'unité du produit qu'au regard
des classes d'âges.
CE 9-11-1994 n° 133537, 8 et 9 s.-s., Cabanne et fils : RJF 1/95 n° 9.
e e

Ndlr
1. Le Conseil d'Etat, juge de cassation, confirme la règle de droit qu'il avait fixée en tant que juge d'appel selon
laquelle le droit de constituer une provision pour hausse des prix n'existe que si la variation de prix constatée
affecte des matières ou des produits de même nature et ne peut être invoquée lorsque le prix plus élevé invoqué
par l'entreprise résulte d'une modification de la structure du stock (CE 30-3-1992 n° 71394 : BIC-XII-47335).
Mais il estime que la question de savoir si, au regard de l'unicité du produit, les eaux-de-vie de Cognac
constituent des biens distincts en fonction non seulement de leur cru mais encore de leur âge (solution retenue
par la cour d'appel) relève du pouvoir souverain d'appréciation des juges du fond. L'examen de cette question,
qui est un débat de fait, devra donc être poursuivi devant ceux-ci.
2. On notera toutefois que, contrairement au vin, le cognac n'est pas le produit d'un seul cru et d'une seule année
mais est le résultat final de multiples coupes successives d'eaux-de-vie de crus et d'âges différents.

47470
Pour le calcul de la provision pour hausse des prix, un fabricant-négociant de spiritueux peut
considérer que chaque type d'eau-de-vie fabriquée constitue un seul produit sans tenir compte des
différentes classes d'âge présentes dans les stocks et assemblées entre elles pour composer le
produit final commercialisé.
En effet, seul ce produit élaboré par assemblage constitue un produit donné au sens de l'article 39,
1-5° du CGI dès lors qu'il n'est pas établi que les eaux-de-vie fabriquées seraient soumises à une
classification selon leur âge.
CAA Nantes 8-6-2005 n° 02-1335, 1e ch., Sté Seguin : RJF 1/06 n° 9.
Ndlr
La question soumise à la cour était de savoir si, pour le calcul de la provision pour hausse des prix, il convenait
de prendre en compte les eaux-de-vie des différentes classes existantes dans les stocks de l'entreprise ou bien
uniquement le produit final commercialisé issu de l'assemblage de ces différents alcools. La cour retient cette
seconde solution.

47475
Antérieurement à son changement de position dans la réponse Laurent du 18 juillet 2012 ( BIC-
XII-47455), l'administration considérait, à propos du cognac et de l'armagnac, que les distinctions
par compte d'âge officiellement ou officieusement opérées par la profession n'étaient pas de nature
pour l'application de l'article 39, 1-5° du CGI, à remettre en cause l'unicité du produit.
Rép. Sempé : Sén. 2-10-1976 p. 2611 n° 18445.
PRODUCTEURS DE VINS DE CHAMPAGNE
47480
La production de vins de Champagne d'un exercice, en ce qui concerne l'ensemble des produits
finis et demi-finis, est égale à la somme du nombre de bouteilles vendues et du nombre de
bouteilles restant en stock à la clôture de l'exercice, diminué du nombre de bouteilles qui étaient
en stock à l'ouverture de l'exercice, sans qu'il y ait lieu de distinguer entre les bouteilles selon
les divers stades de fabrication auxquels elles sont arrivées.
CE 17-12-1969 n° 62115, 8 et 9 s.-s.
e e

Ndlr
Cet arrêt rendu pour l'application de l'ancien régime des décotes et dotations sur stocks, est transposable dans le
cadre du régime actuel de la provision pour hausse des prix.

PRODUITS ACQUIS OU COMMERCIALISÉS SUR DES MARCHÉS RÉGLEMENTÉS


47500
La cour administrative d'appel de Paris a considéré, à propos du calcul de la provision pour hausse
de prix afférente à un stock de blé, que l'existence de modes d'acquisition différents des produits
doit le cas échéant être prise en compte. Constituent en effet des produits distincts au regard de
cette provision les produits acquis sur un marché libre et ceux acquis sur un marché
réglementé (CAA Paris 2-11-1994 n° 93-1104 : BIC-XII-47505). En revanche, la cour de Nancy,
s'agissant du sucre, a refusé de distinguer selon le mode de commercialisation du produit (sucre
écoulé à l'intérieur de l'Union européenne ou hors Union), privilégiant ainsi la nature du produit
pour lui reconnaître la qualification de produit unique (CAA Nancy 18-12-1997 n° 93-835 : BIC-
XII-47510).
47505
En raison des particularités du prix réglementé du blé acquis auprès de l'Office national
interprofessionnel des céréales (Onic) ainsi que des conditions spécifiques mises à sa
commercialisation, ce dernier produit ne peut être regardé, au sens des dispositions du 11e alinéa
de l'article 39, 1-5° du CGI comme un produit de même nature que le blé acquis sur le marché
libre. Dès lors, pour calculer la hausse des prix du blé justifiant une provision, une société doit
faire une distinction entre les quantités de blés achetées auprès de l'Onic et celles achetées sur le
marché libre.
CAA Paris 2-11-1994 n° 93-1104, 3 ch., SA Tradigrain France : RJF 3/95 n° 308, concl. M. de
e

Segonzac BDCF 1/95 p. 26.


Ndlr
En l'espèce, 74 % du stock de blé de l'année N avaient été achetés auprès de l'Onic au prix moyen de 820 F la
tonne et le restant avait été acquis sur le marché libre au prix de 1 209 F la tonne, soit un écart de prix moyen
entre les deux marchés de 47 %. L'année suivante, la société ne détenait plus en stock que du blé acquis sur le
marché libre au prix moyen de 1 452 F la tonne. La société avait constitué à la clôture de l'exercice une provision
pour hausse des prix évaluée à partir de la valeur unitaire moyenne des prix des blés détenus sans distinguer
entre ceux qu'elle avait acquis auprès de l'Onic et ceux qu'elle avait acquis sur le marché libre.

47510
Conformément à l'article 10 nonies de l'annexe III au CGI, la provision pour hausse des prix
constituée par une entreprise de production de sucre doit être calculée en fonction de la quantité
totale de sucre stockée et en fonction de valeurs unitaires d'inventaire tenant compte de l'ensemble
des charges de production, y compris les amortissements, quelles que soient les particularités de la
commercialisation de ce produit, liées notamment à l'organisation communautaire du marché. Par
conséquent, l'entreprise ne peut exclure du calcul de la provision les stocks de sucre produits en
excédent des quotas fixés par la réglementation communautaire du marché, qui ne peuvent être
commercialisés qu'à l'extérieur de la Communauté.
CAA Nancy 18-12-1997 n° 93-835, 2e ch., SA Sucrerie Distillerie de Bihucourt : RJF 7/98 n°
775, concl. B. Commenville BDCF 4/98 n° 75.
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