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e
A.
Champ d'application de la provision
ENTREPRISES CONCERNÉES
47050
Des provisions pour hausse des prix peuvent être constituées :
- d'une part, par les entreprises exerçant une activité industrielle ou commerciale et soumises à
l'impôt sur le revenu d'après leur bénéfice réel (régime normal ou simplifié d'imposition) ;
- d'autre part, par les entreprises passibles de l'impôt sur les sociétés, quelles que soient leur
forme et la nature de leur activité.
D. adm. 4 E-5311 n° 1, 26-11-1996 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 1, 25-6-2013.
47055
Il s'ensuit notamment que sont exclues du bénéfice de la provision les entreprises qui relèvent du
régime des micro-entreprises en application de l'article 50-0 du CGI. Mais il va de soi que ces
entreprises entrent dans le champ d'application de la provision pour hausse des prix à partir du
moment où elles ne sont plus soumises à ce régime forfaitaire, soit à la suite d'une augmentation
de leur chiffre d'affaires, soit après option pour un régime réel d'imposition (D. adm. 4 E-5311 n°
1, 26-11-1996 non reprise dans Bofip).
MATIÈRES, PRODUITS ET APPROVISIONNEMENTS CONCERNÉS
47100
Aux termes des articles 39, 1-5° du CGI et 10 nonies de l'annexe III au CGI, seuls les matières,
produits ou approvisionnements existant en stocks peuvent donner lieu à la constitution de
provisions pour hausse des prix.
La possibilité de constituer ces provisions à raison des éléments en stock revêt une portée
générale, et elle est susceptible de concerner toutes les catégories de biens sous réserve que les
variations de prix qui affectent des produits de même nature puissent donner lieu à la constatation
de la provision (voir sur ce point BIC-XII-47310 s.).
PRINCIPES
47120
Conformément à l'article 39, 1-5° (14 al.) du CGI ouvrent droit à la constitution de provisions
e
pour hausse des prix les matières, produits ou approvisionnements. En raison de leur caractère
général, ces dispositions peuvent trouver leur application à l'égard de l'ensemble des
matières, produits et approvisionnements en stock, quelle qu'en soit la nature, qu'à la condition,
bien entendu que leurs prix aient subi une hausse suffisante.
D. adm. 4 E-5311 n° 3 et 4, 26-11-1996 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 20, 25-6-2013.
47125
Seuls les stocks peuvent donner lieu à la constitution de provisions pour hausse des prix, à
l'exclusion, par conséquent, des travaux en cours.
D. adm. 4 E-5311 n° 4, 26-11-1996 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 30, 25-6-2013.
Ndlr
En ce qui concerne la définition générale des stocks, et plus particulièrement la distinction entre les stocks et les
travaux en cours, voir BIC-VI-420 s.
B.
Détermination des dotations annuelles
47300
Une provision pour hausse des prix est susceptible d'être constituée lorsque les prix des matières,
produits ou approvisionnements qui entrent dans le champ d'application du régime ont subi
une hausse supérieure à 10 % au cours d'une période n'excédant pas deux exercices successifs.
Les dotations sont déterminées en fonction de l'intégralité des quantités de chaque
matière, produit ou approvisionnement figurant parmi les stocks à la clôture de l'exercice.
47305
Conformément à l'article 10 nonies de l'annexe III au CGI, le montant de la provision pour hausse
de prix est obtenu en multipliant les quantités de matières, produits ou approvisionnements ainsi
déterminés par la fraction de la hausse des prix des valeurs unitaires d'inventaires, intervenue
depuis l'ouverture de l'exercice précédent ou de l'exercice considéré, qui excède 10 %.
A cet égard, les valeurs d'inventaires à prendre en considération sont déterminées dans les
conditions prévues à l'article 38, 3 du CGI. Dans certaines situations, les entreprises peuvent
néanmoins calculer leurs dotations d'après l'évolution des valeurs unitaires moyennes pondérées.
Les provisions pour hausse de prix constituées à la clôture de chaque exercice sont déterminées en
retenant les valeurs unitaires à l'ouverture de l'exercice précédent lorsqu'elles sont inférieures aux
valeurs d'inventaire à l'ouverture de l'exercice concerné. Dans cette hypothèse, le montant de la
dotation susceptible d'être pratiquée est minoré de la dotation déduite à la clôture de l'exercice
précédent.
a.
Quantités de produits à prendre en compte
47310
Pour la détermination des provisions pour hausse des prix, les entreprises doivent prendre en
compte l'intégralité des quantités d'un même produit dont elles disposent en stock.
Mais les produits de natures différentes doivent donner lieu au calcul de provisions distinctes.
Néanmoins, l'administration considère que les produits de qualités différentes doivent en principe
être regroupés. A cet égard, la détermination des produits qu'il convient de considérer comme
étant de natures distinctes, ou de qualités différentes, est susceptible, en pratique, de soulever des
difficultés. L'administration et la jurisprudence ont été amenées à apporter des indications sur ce
point dans certaines situations particulières ( BIC-XII-47370 s.).
En outre, la doctrine administrative a précisé et atténué dans certains cas la portée de la règle
d'unicité des produits dont l'application stricte conduirait à limiter les possibilités de constitution
des provisions pour hausse des prix par des entreprises qui, en raison de l'objet de leur activité,
possèdent en stock des produits de nature différente à la clôture de chaque exercice ( BIC-XII-
47420 s.).
PRINCIPES
47330
La dotation susceptible d'être portée au compte de provision pour hausse des prix à la clôture de
chaque exercice est, dans tous les cas, calculée en fonction des quantités de chaque matière,
produit et approvisionnement effectivement inventoriées à la date de cette clôture.
A cet égard, il est précisé que le droit à la constitution d'une provision pour hausse des prix doit
être apprécié distinctement pour chaque produit, matière ou approvisionnement de nature
différente.
D. adm. 4 E-5312 n° 4, 26-11-1996 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 90, 25-6-2013.
47335
Une provision pour hausse des prix ne peut être constituée que si la variation des prix constatée
affecte des matières ou des produits de même nature.
Ainsi, dès lors que des produits stockés ont subi une transformation, soit par adjonction
d'appareillages nouveaux et de dispositifs constituant une amélioration technique, soit par
substitution aux appareils en stock d'appareils d'un nouveau type, et que cette transformation a
pour effet de changer leur nature, il ne peut être constitué de provision pour hausse des prix,
malgré le fait que les produits nouveaux entrent dans la composition d'éléments à raison desquels
a été constituée une provision non contestée pour hausse des prix.
CE 30-3-1992 n° 71394, 8 et 9 s.-s., SA Paul Marollaud : RJF 5/92 n° 629.
e e
Ndlr
Le stock de l'entreprise était constitué par des ballons d'eau chaude qui avaient reçu des appareillages
nouveaux et des dispositifs d'isolation renforcés ainsi que par des brûleurs à gaz qui avaient remplacé les
brûleurs à fuel antérieurement utilisés. La nature technique des produits stockés avait donc changé. Or, la
provision pour hausse des prix doit neutraliser une valorisation du stock qui résulte de la seule hausse des prix et
non de la transformation technique des produits stockés.
47340
Les entreprises dont les produits en stock à la clôture d'exercices successifs ne sont pas de même
nature − et par suite ne sont pas strictement comparables − se trouvent, en principe exclues, à
raison desdits produits, du champ d'application des provisions pour hausse des prix. Toutefois,
l'administration a prescrit au service de faire une appréciation libérale du caractère
comparable des produits en stock et de ne pas refuser le droit à la constitution d'une provision en
ce qui concerne les produits qui, bien que quelque peu différents par nature de ceux existants à
l'ouverture de l'exercice considéré ou de l'exercice précédent, ont des valeurs d'inventaire
comparables à celles conférées à ces derniers produits, la différence de prix constatée provenant
essentiellement d'une hausse des prix.
D. adm. 4 E-5312 n° 5, 26-11-1996 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 100, 25-6-2013.
47345
Lorsqu'une entreprise possède plusieurs établissements, les quantités de la même matière ou du
même produit ou approvisionnement comprises dans les stocks de ces divers établissements
doivent être totalisées.
D. adm. 4 E-5312 n° 5, 26-11-1996 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 100, 25-6-2013.
47350
Les entreprises peuvent ne retenir, pour le calcul de la dotation globale de la provision à la clôture
d'un exercice donné, qu'une partie des matières, produits ou approvisionnements inventoriés à la
date de cette clôture et ayant subi une hausse de prix supérieure à 10 %.
Elles peuvent notamment faire abstraction des éléments ayant donné lieu à la constitution d'une
provision pour hausse des prix à la clôture du précédent exercice.
Mais, pour chaque matière, produit ou approvisionnement retenu, le calcul doit porter sur
l'ensemble des quantités existant à l'inventaire.
D. adm. 4 E-5312 n° 24, 26-11-1996 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 280, 25-6-2013.
EXISTENCE DE PRODUITS DE QUALITÉS DIVERSES
47370
Pour la détermination de la provision pour hausse des prix, la doctrine administrative autorise les
entreprises à regrouper des produits ou matières de même nature mais de qualités différentes. La
Conseil d'Etat a toutefois écarté cette faculté dans une affaire concernant des stocks détenus par
un négociant en vins en considérant que les produits regroupés sous une même appellation ne sont
pas des produits de même nature eu égard à leur différence de qualité et de prix (CE 24-4-2012 n°
323979 : BIC-XII-47380). Cette position rigoureuse oblige les entreprises à une vigilance accrue
dans la distinction entre produits pour constituer les provisions pour hausse de prix.
47375
Lorsqu'une entreprise possède en stock diverses qualités d'une même matière ou d'un même
produit ou approvisionnement, elle doit, en principe, pour le calcul de la dotation correspondante
et notamment pour la détermination de la valeur d'inventaire ( BIC-XII-47715 s.), faire état d'un
stock égal au total des quantités de cette matière, de ce produit ou de cet approvisionnement. C'est
ainsi en principe :
- qu'en ce qui concerne le bois, les entreprises doivent grouper leurs matières premières en trois
rubriques englobant les diverses essences : l'une comprenant les bois sur pied, la deuxième les
produits forestiers abattus, la troisième les bois sciés ;
- qu'en matière de textiles, les quantités de déchets doivent être totalisées avec les quantités de la
matière première correspondante proprement dite ;
- que les combustibles (charbon, boulets, coke) peuvent être considérés comme une seule matière
et, par suite, que les quantités correspondantes doivent être groupées.
Toutefois, il est admis que les entreprises opèrent une différenciation entre les qualités d'une
même matière, d'un même produit ou d'un même approvisionnement, sous réserve que chacune
des qualités ainsi retenues distinctement se retrouve avec les mêmes caractéristiques aux
inventaires successifs.
D. adm. 4 E-5312 n° 4, 26-11-1996 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 90, 25-6-2013.
47380
Une société de négoce de vins ne peut pas bénéficier des dispositions de l'article 39, 1-5° du CGI
lorsque, pour constituer des provisions pour hausse des prix, elle répartit par appellation d'origine
les vins dont elle fait le négoce mais regroupe au sein de chaque appellation des vins de qualités et
de prix différents sans effectuer de distinction et modifie d'une année sur l'autre la part respective
des vins de même qualité à l'intérieur des appellations.
En effet, ces modalités de comptabilisation traduisent la variation de la quantité de certaines
qualités de vins au sein des appellations et ne révèlent pas une réelle hausse de prix de ces
appellations.
La société ne peut pas se prévaloir de la doctrine administrative exprimée par une note du 6
octobre 1961 ( BIC-XII-47375) dès lors que celle-ci ne lui permet pas de regrouper, au sein de
chaque appellation, des produits qui, eu égard à leur qualité et leur prix, sont de nature différente.
CE 24-4-2012 n° 326979, 8e et 3e s.-s., SA Descas père et fils : RJF 7/12 n° 682, concl. L.
Olléon BDCF 7/12 n° 83.
47385
Pour la constitution de la provision pour hausse des prix, une société ne peut procéder à
des regroupements de produits.
L'entreprise ne peut pas se prévaloir de la doctrine administrative exprimée par une note du 6
octobre 1961 ( BIC-XII-47375), qui admet la prise en compte globale des diverses qualités d'un
même produit, dès lors que les regroupements effectués ne concernent pas des produits de même
nature eu égard, soit à la variété de leurs marques et de leurs modèles, soit à la diversité de leur
conditionnement et de leur composition, soit à leur différence de styles ou de types.
CAA Nantes 20-10-1993 n° 92-274, 1e ch., Châteaulin-Distribution : RJF 12/93 n° 1529, concl.
H. Isaïa BDCF 8/41-42 p. 1.
Ndlr
Il s'agissait en l'espèce de provisions constituées sur des réfrigérateurs détenus en stock par un supermarché qui
avaient été regroupées par catégories, jugées trop hétérogènes.
47387
Pour le calcul de la provision pour hausse des prix, une entreprise ne peut considérer que des
semences de maïs traitées et conditionnées en sacs constituent un produit de même nature que
des semences non traitées commercialisées en vrac, eu égard aux conditions de commercialisation
et à la structure non comparable de leur valeur d'inventaire.
En effet les traitements réalisés au sein de l'entreprise afin de rendre les semences plus résistantes
aux parasites constituent une transformation du produit par adjonction d'éléments qui modifient
ses conditions de conservation et de commercialisation. Le coût de ces traitements et celui du
conditionnement en sac des semences augmentent par conséquent leur prix de revient.
Dès lors pour le calcul de la provision pour hausse des prix, la société peut seulement comparer la
valeur unitaire moyenne pondérée des quantités de semences traitées aux semences de même
nature qu'elle détenait à la clôture des exercices précédents.
CAA Nantes 5-5-2008 n° 07-930, 1e ch., SA Limagrain Verneuil Holding : RJF 12/08 n° 1298,
concl. C. Hervouet. BDCF 12/08 n° 143.
Ndlr
L'arrêt revêt un caractère définitif suite au refus d'admission du pourvoi en cassation dirigé contre lui (CE (na)
28-12-2009 n° 318682 : RJF 6/10 n° 567).
NÉGOCIANTS EN ALCOOLS
47450
La question se pose de savoir si des distinctions par compte d'âge des alcools doivent être opérées
pour la définition de chacun des produits ouvrant droit à la provision pour hausse des prix. Depuis
son changement de position, l'administration considère désormais que des cognacs ou armagnacs
d'âges différents constituent des produits distincts pour l'application du régime (Rép. Laurent 18-
7-2012 : BIC-XII-47455). La cour administrative d'appel de Bordeaux considère également
comme autant de produits distincts les eaux-de-vie rentrant dans les classifications établies par le
bureau interprofessionnel du cognac et qui tiennent compte des crus et des comptes d'âge (CAA
Bordeaux 21-11-1991 n° 1440 : BIC-XII-47460). En revanche, la cour administrative d'appel de
Nantes a jugé que des eaux-de-vie de différentes classes d'âge constituent un produit unique
(CAA Nantes 8-6-2005 n° 02-1335 : BIC-XII-47470). Jusqu'à présent, le Conseil d'Etat ne s'est
pas prononcé au fond sur cette question puisqu'il a considéré qu'elle relevait de l'appréciation
souveraine des juges du fond (CE 9-11-1994 n° 133537 : BIC-XII-47465).
47455
Les catégories dans lesquelles les eaux-de-vie de Cognac sont classées, selon leur cru et
leur âge, constituent des produits distincts pour la détermination de la provision pour hausse des
prix.
Rép. Laurent : déb. Sén. 18-7-2012 p. 2177 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 n° 90, 25-6-2013.
47460
Il convient, pour le calcul de la provision pour hausse des prix dans une entreprise de négoce de
cognac, de considérer comme des produits distincts les catégories dans lesquelles les eaux-de-
vie de Cognac sont rangées selon leur cru et leur âge.
La réponse ministérielle Sempé du 2 octobre 1976 ( BIC-XII-47475), selon laquelle les
distinctions par compte d'âge opérées par les producteurs de cognac ne sont pas de nature à
remettre en cause l'unité du produit, n'autorise pas à confondre en un même produit les eaux-de-
vie de crus différents.
CAA Bordeaux 21-11-1991 n° 1440, 2e ch., Cabanne et fils : RJF 2/92 n° 188.
Ndlr
Pour justifier que la hausse de prix était supérieure à 10 %, la société avait divisé le prix de revient des eaux-de-
vie en stock par le nombre d'hectolitres d'alcool toutes qualités et quantités confondues. Le service des impôts
avait estimé que l'augmentation ainsi constatée de valeur unitaire traduisait au cas particulier non une hausse de
prix mais une modification de la composition du stock, la société ayant acheté des eaux-de-vie de meilleurs crus
et plus anciennes que celles existant dans le stock de l'exercice de référence.
La cour de Bordeaux a réaffirmé cette analyse dans une affaire relative à la détermination du bénéfice agricole
forfaitaire (CAA Bordeaux 2-5-2002 n° 98-904 : BA-III-7745).
47465
En jugeant qu'une provision pour hausse des prix ne peut être constituée que si la variation des
prix constatée affecte des matières ou des produits de même nature, une cour administrative
d'appel ne commet aucune erreur de droit.
En considérant comme des produits de nature différente les catégories selon lesquelles les eaux-
de-vie de Cognac sont rangées selon leur cru et leur âge, la cour administrative d'appel s'est livrée
à une appréciation souveraine des faits. Dès lors que la société n'a pas distingué les différents crus
composant ses stocks, elle ne peut pas se prévaloir, sur le fondement de l'article L 80 A du LPF,
de la réponse ministérielle Sempé du 2 octobre 1976 qui ne retient l'unité du produit qu'au regard
des classes d'âges.
CE 9-11-1994 n° 133537, 8 et 9 s.-s., Cabanne et fils : RJF 1/95 n° 9.
e e
Ndlr
1. Le Conseil d'Etat, juge de cassation, confirme la règle de droit qu'il avait fixée en tant que juge d'appel selon
laquelle le droit de constituer une provision pour hausse des prix n'existe que si la variation de prix constatée
affecte des matières ou des produits de même nature et ne peut être invoquée lorsque le prix plus élevé invoqué
par l'entreprise résulte d'une modification de la structure du stock (CE 30-3-1992 n° 71394 : BIC-XII-47335).
Mais il estime que la question de savoir si, au regard de l'unicité du produit, les eaux-de-vie de Cognac
constituent des biens distincts en fonction non seulement de leur cru mais encore de leur âge (solution retenue
par la cour d'appel) relève du pouvoir souverain d'appréciation des juges du fond. L'examen de cette question,
qui est un débat de fait, devra donc être poursuivi devant ceux-ci.
2. On notera toutefois que, contrairement au vin, le cognac n'est pas le produit d'un seul cru et d'une seule année
mais est le résultat final de multiples coupes successives d'eaux-de-vie de crus et d'âges différents.
47470
Pour le calcul de la provision pour hausse des prix, un fabricant-négociant de spiritueux peut
considérer que chaque type d'eau-de-vie fabriquée constitue un seul produit sans tenir compte des
différentes classes d'âge présentes dans les stocks et assemblées entre elles pour composer le
produit final commercialisé.
En effet, seul ce produit élaboré par assemblage constitue un produit donné au sens de l'article 39,
1-5° du CGI dès lors qu'il n'est pas établi que les eaux-de-vie fabriquées seraient soumises à une
classification selon leur âge.
CAA Nantes 8-6-2005 n° 02-1335, 1e ch., Sté Seguin : RJF 1/06 n° 9.
Ndlr
La question soumise à la cour était de savoir si, pour le calcul de la provision pour hausse des prix, il convenait
de prendre en compte les eaux-de-vie des différentes classes existantes dans les stocks de l'entreprise ou bien
uniquement le produit final commercialisé issu de l'assemblage de ces différents alcools. La cour retient cette
seconde solution.
47475
Antérieurement à son changement de position dans la réponse Laurent du 18 juillet 2012 ( BIC-
XII-47455), l'administration considérait, à propos du cognac et de l'armagnac, que les distinctions
par compte d'âge officiellement ou officieusement opérées par la profession n'étaient pas de nature
pour l'application de l'article 39, 1-5° du CGI, à remettre en cause l'unicité du produit.
Rép. Sempé : Sén. 2-10-1976 p. 2611 n° 18445.
PRODUCTEURS DE VINS DE CHAMPAGNE
47480
La production de vins de Champagne d'un exercice, en ce qui concerne l'ensemble des produits
finis et demi-finis, est égale à la somme du nombre de bouteilles vendues et du nombre de
bouteilles restant en stock à la clôture de l'exercice, diminué du nombre de bouteilles qui étaient
en stock à l'ouverture de l'exercice, sans qu'il y ait lieu de distinguer entre les bouteilles selon
les divers stades de fabrication auxquels elles sont arrivées.
CE 17-12-1969 n° 62115, 8 et 9 s.-s.
e e
Ndlr
Cet arrêt rendu pour l'application de l'ancien régime des décotes et dotations sur stocks, est transposable dans le
cadre du régime actuel de la provision pour hausse des prix.
47510
Conformément à l'article 10 nonies de l'annexe III au CGI, la provision pour hausse des prix
constituée par une entreprise de production de sucre doit être calculée en fonction de la quantité
totale de sucre stockée et en fonction de valeurs unitaires d'inventaire tenant compte de l'ensemble
des charges de production, y compris les amortissements, quelles que soient les particularités de la
commercialisation de ce produit, liées notamment à l'organisation communautaire du marché. Par
conséquent, l'entreprise ne peut exclure du calcul de la provision les stocks de sucre produits en
excédent des quotas fixés par la réglementation communautaire du marché, qui ne peuvent être
commercialisés qu'à l'extérieur de la Communauté.
CAA Nancy 18-12-1997 n° 93-835, 2e ch., SA Sucrerie Distillerie de Bihucourt : RJF 7/98 n°
775, concl. B. Commenville BDCF 4/98 n° 75.
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