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ETABLIR LES DECLARATIONS FISCALES ANNUELLES

INTRODUCTION

1- La liasse fiscale

Une fois l’an, les professionnels, et à fortiori les sociétés commerciales


doivent déposer leur déclaration de résultat auprès des services des impôts
des entreprises.

Il s’agit de déclarer les bénéfices ou pertes réalisées lors de l’exercice écoulé


et de fournir le bilan patrimonial de l’entreprise.

 Télétransmission obligatoire des déclarations de revenus des


entreprises
Concrètement, la Direction Générale des Finances Publiques (Bercy) a donné
son agrément à des sociétés spécialisées dans la télétransmission de
données. Il n’y a pas d’alternative, votre liasse fiscale passera par les
serveurs d’un concentrateur agréé, chargé d’en vérifier la cohérence, avant
de la transmettre à votre service des impôts. Dans le jargon, ces prestataires
agréés mettent en œuvre la procédure TDFC (Télétransmission des Données
Fiscales et Comptables). Ils sont seuls habilités à la faire.

2-Obligations comptables
Article L 123-12 du Code de Commerce : « Toute personne physique ou morale doit
établir des comptes annuels à la clôture de l’exercice au vu des enregistrements
comptables et de l’inventaire. Ces comptes annuels comprennent le bilan, le compte
de résultat et une annexe qui forment un tout indissociable ».

3-Le bilan et le compte de résultat

Ce sont deux des trois documents comptables fondamentaux qui résultent


de l’exercice comptable, c’est-à-dire une période de douze mois pouvant ou
non coïncider avec l’année civile.

4- L’annexe comptable, document lie aux comptes annuels

Comme nous l’avons indiqué précédemment sur les comptes annuels,


l’annexe comptable est un document obligatoire pour les entreprises ayant la
qualité de commerçant (à l’exception de certaines petites entreprises, comme
celles qui bénéficient du régime de la micro-entreprise).

Il s’agit donc du troisième document, après le bilan comptable et le compte


de résultat, qui doit être produit annuellement pour l’entreprise. Beaucoup
d’informations doivent figurer dans l’annexe comptable et voici la liste qu’il

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5- De la balance a la liasse fiscale

La liasse fiscale est un terme générique qui désigne les déclarations de


résultats des entreprises, qu'elles soient imposées à l'impôt sur le revenu ou
à l'impôt sur les sociétés.

 Quand déposer la liasse fiscale ?

La date de dépôt de la liasse fiscale et donc de la déclaration de résultat


dépend de la date de clôture de l'entreprise et de son régime fiscal.

Les entreprises soumises à l'impôt sur les sociétés qui clôturent leur exercice
comptable à une autre date, déposent leur liasse fiscale dans les trois mois
de la clôture.

Seules les entreprises nouvelles soumises à l'impôt sur les sociétés sont
dispensées de ce dépôt en vertu de l'article 209 du CGI. Dans ce cas, elles
déposent leur première déclaration de résultat, au plus tard, le 31 décembre
de l'année qui suit la date de leur création.

 Comment déposer la liasse fiscale ?

Le dépôt de la liasse fiscale se fait obligatoirement par voie dématérialisée. Le


dépôt d'un formulaire papier n'est plus possible.La transmission de la liasse
fiscale se fait donc soit :

 par l'intermédiaire d'un prestataire EDI (échange de données


informatisé) ce qui oblige à avoir un logiciel ou faire appel à un
partenaire qui propose la saisie manuelle en ligne ;
 sur le site impôts.gouv.fr pour les entreprises qui relèvent du régime
simplifié. La saisie des données est possible dans l'espace abonné.
Idem pour certaines sociétés civiles.

 La liasse fiscale dite réelle normale

La liasse fiscale normale est la version la plus complète. Seules les versions
destinées aux groupes de sociétés comportent des feuillets supplémentaires.

L'entreprise ou la société qui dépose une liasse fiscale normale est celle qui
dépasse les limites du régime simplifié d'imposition.

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Numéro du Liste des feuillets comptables de la liasse fiscale normale
feuillet
2050 Actif du bilan
2051 Passif du bilan
2052 Compte de résultat de l'exercice
2053 Compte de résultat de l'exercice (suite)
2054 Immobilisations
2055 Amortissements
2056 Provisions inscrites au bilan
2057 Etat des créances et des dettes
Numéro du Liste des feuillets fiscaux de la liasse fiscale normale
feuillet
2058-A Détermination du résultat fiscal
2058-B Déficits, indemnités pour congés payés et provisions non déductibles
2058-C Tableau d'affectation du résultat et renseignements divers
2059-A Détermination des plus ou moins-values
2059-B Affectation des plus-values à court terme
2059-C Suivi des moins-values à long terme
2059-D Réserve spéciale des plus-values à long terme
2059-E Détermination de la valeur ajoutée pour la CVAE
2059-F Composition du capital social
2059-G Filiales et participations

La liasse fiscale simplifiée

Dans une liasse fiscale simplifiée, les tableaux comptables et fiscaux sont
mélangés. Les informations demandées sont moins détaillées que dans la
liasse fiscale normale et les renvois beaucoup moins nombreux.

Numéro du Liste des feuillets de la liasse fiscale simplifiée


feuillet
2033-A Bilan simplifié
2033-B Compte de résultat simplifié et résultat fiscal
2033-C Immobilisations, amortissements, plus-values, moins-values
2033-D Relevé des provisions, amortissements dérogatoires, déficits reportables,
crédits d'impôts
2033-E Détermination de la valeur ajoutée pour la CVAE
2033-F Composition du capital social
2033-G Filiales et participations

Les formulaires

https://www.impots.gouv.fr/portail/files/formulaires/2050-liasse/2021/2050-liasse_2958.pdf
https://www.impots.gouv.fr/portail/files/formulaires/2033-sd/2021/2033-sd_2983.pdf

Les notices

https://www.impots.gouv.fr/portail/files/formulaires/2033-sd/2021/2033-sd_3048.pdf
https://www.impots.gouv.fr/portail/files/formulaires/2032-not-sd/2021/2032-not-sd_2218.pdf

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APPLICATION 1

A partir de la balance ci-dessous, veuillez compléter le bilan et le compte


de résultat.

Soldes
Numéro Intitulés
Débiteur Créditeur
101 Capital 850000
106 Réserves 702649
164 Emprunts auprès des établissements de crédit 92000
207 Fonds commercial 126000
211 Terrains 867500
213 Constructions 375000
218 Autres immobilisations corporelles 186756
274 Prêts 75000
401 Fournisseurs 810000
411 Clients 52651
512 Banques 1498993
603 Variations des stocks d'approvisionnements et marchandises 13000
607 Achats de marchandises FR 833656
616 Primes d'assurances 5262
624 Transports de biens et transports collectifs du personnel 3206
641 Rémunérations du personnel 20696
671 Charges exceptionnelles sur opérations de gestion 9254
707 Ventes de marchandises France 1527435
76 Produits financiers 38650
77 Produits exceptionnels 46240
TOTAUX 4 066 974 4 066 974

COMPTE DE RESULTAT (2052-2053 ou 2033B)


Charges Total Produits Total
Charges d'exploitation Produits d'exploitation

Charges financières Produits financiers

Charges exceptionnelles Produits exceptionnelles


Total I Total I
Bénéfice Perte
Total II Total II

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BILAN (2050-2051 ou 2033A)
Actif Totaux Passif Totaux
Actif immobilisé Capitaux propres

Total I Total I
Actif circulant Dettes

Total II Total II
Total Général Total Général

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APPLICATION 2 :

La société vous communique les informations suivantes.

Annexe 1

 Une machine-outil a été cédée le 15 octobre N pour 28 520 € hors


taxes. Elle a été acquise 25 300€hors taxes et amortie pour 15 180€.
 L'entreprise a acquis le 23 avril N une photocopieuse pour 4 140 €
hors taxes.
 Une provision de 4 600 €a été constituée, à l'inventaire N, pour une
amende fiscale à la suite d'un contrôle fiscal.
 La société a été condamnée, en mars N, à verser des dommages et
intérêts à un salarié pour 5 000 Une provision de 5 520 € avait été
constituée en N -1.
 La valeur actuelle du stock de marchandises à l'inventaire N est de 71
300 Le stock initial n'a fait l'objet d'aucune dépréciation.
 La société a constaté, pour la première fois à l'inventaire N, une
dépréciation des titres immobilisés pour 1 742€.
 Le 10 novembre N, un client douteux a réglé sa dette pour solde, par
chèque bancaire d'un montant de 1 014€ Le risque de perte au31
Décembre N-1 était évalué à 40 %. Aucune autre opération
relative aux créances douteuses n 'a été comptabilisée.

1- Présentez le tableau des immobilisations*


2- Présentez le tableau des amortissements*
3- Présentez le tableau des dépréciations*
4- Présentez le tableau des provisions*

A l’aide de l’annexe 1 et 2

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*Rappel de la construction des tableaux (exemple de tableaux):

Le tableau des immobilisations (2054)


Le tableau des immobilisations permet d’expliquer les variations des postes de l’actif immobilisé entre
deux bilans. Pour chaque ligne du tableau, l’égalité suivante doit être respectée :
A+B–C=D

Le tableau des amortissements (2055)


Le tableau des amortissements permet d’expliquer les variations des amortissements cumulés entre deux
bilans. Pour chaque ligne du tableau, l’égalité suivante doit être respectée :
A + B – C = D (2055)

Formulaire 2056 : tableau des provisions inscrites au bilan.


On retrouve la même architecture que pour le tableau des amortissements, à savoir le montant au début
de l’exercice, augmentations, diminutions et enfin le montant à la fin de l’exercice. L’administration
détaille trois cadres : les provisions réglementées (amortissements dérogatoires, provision pour
investissement, provision fiscale etc.), les provisions pour risques et charges (provisions pour litige,
provision pour pertes de change, provision pour gros entretiens et grandes révisions, etc.) et les provisions
pour dépréciations (dépréciations des immobilisations, des stocks et en-cours, des comptes clients).

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CHAPITRE1

LES PRINCIPES GÉNÉRAUX DE DÉTERMINATIONDU RÉSULTAT


FISCAL

1- Distinguer résultat comptable et résultat fiscal

I. Le résultat comptable

Produits comptables
Flux d'enrichissement : exploitation, financier,
exceptionnel

Charges comptables
Flux d'appauvrissement : exploitation, financier,
exceptionnel

Exemple: L'entreprise INITIAL exerce une activité commerciale. Les produits


comptables s'élèvent à 100 000 € et les charges comptables à 80 000 €.

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Résultat comptable: 100 000 - 80 000 = 20 000

II. Le résultat fiscal

Le résultat fiscal sert à calculer l'impôt dû. Celui-ci est fonction de la


structure juridique de l'entité économique. Dans certains cas, c'est
l'exploitant individuel ou les associés d'une société qui sont redevables de
l'impôt. Dans d'autres cas, c'est la société elle-même lorsqu'elle dispose de la
personnalité fiscale.

Le résultat fiscal est déterminé par les règles fiscales qui sont en grande
partie différentes des règles comptables. La définition du bénéfice imposable
figure à l'article 38 du CGI.

Le résultat fiscal ne doit pas être confondu avec le résultat comptable de


l'entreprise. Il permet de déterminer l'assiette imposable pour le calcul de
l'impôt sur le revenu ou de l'impôt sur les sociétés.

Produits comptables Charges comptables

Règles fiscales Règles fiscales

Produits imposables ou Charges déductibles ou non


non imposables ? déductibles ?

Produits imposables Charges déductibles

Résultat fiscal Produits Charges déductibles


imposables

Exemple: Les produits comptables de l'entreprise INITIAL comprennent des


produits non imposables pour 10 000 €. Les charges comptables
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comprennent des charges non déductibles de 40 000€.

 Produits imposables : 100 000 -10 000 = 90 000


 Charges déductibles : 80 000 - 40 000 = 40 000

Résultat fiscal : 90 000 - 40 000 = 50 000 €

III. Le passage du résultat comptable au résultat fiscal

En pratique, le résultat fiscal est déterminé à partir du résultat comptable de


l'exercice que l'on corrige pour tenir compte des règles fiscales. Il est fait
référence à l'article 38-1 du CGI.

Les corrections fiscales apportées aux produits et charges comptables se font


en dehors de toute écriture comptable. On parle de corrections
extracomptables.

Il y a deux catégories de corrections fiscales à faire :

Réintégrations extracomptables
Il s'agit de charges non déductibles, de produits comptables dont l'imposition a été
différée et qui deviennent imposables au titre de l'exercice.
Ex. : rémunération de l'exploitant individuel, amendes.
Déductions extracomptables
Il s'agit de produits non imposables, de charges qui ont été réintégrées au cours
des exercices précédents et qui deviennent déductibles au titre de l'exercice.
Ex. : produits financiers tels que dividendes et intérêts obligataires, plus-values de
cession imposables sur plusieurs exercices.

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2 - Le régime de l'impôt sur le revenu

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I. Le champ d' application

Ce sont les propriétaires de l'entreprise (entrepreneur individuel,


associés des sociétés les personnes) qui sont redevables de l'impôt sur
le revenu et non l'entreprise elle-même.
Le résultat fiscal est imposé dans l'une des catégories suivantes,
selon la nature de l'activité :
BIC (bénéfices industriels et commerciaux) pour une activité
Principe
commerciale ;
d'imposition
BA (bénéfice agricole) pour une activité agricole,
BNC (bénéfices non commerciaux) lorsque l'activité n'est ni
commerciale, ni agricole (expert-comptable, géomètre,
avocat, notaire, médecin...). L'impôt sur le revenu est un
impôt calculé selon un barème progressif.

Les principales entités qui relèvent de plein droit de l'impôt sur le


revenu sont :
Entreprise individuelle
Entités
Entreprise individuelle à responsabilité limitée
concernées
EURL si l'associé est une personne physique
Société en nom collectif

II. Le schéma du calcul de l'imposition

Étape 1 - Calcul du Résultat fiscal = résultat comptable + réintégrations -


résultat fiscal déductions
Le résultat fiscal peut être positif ou négatif. Il est déclaré
l'année qui suit sa réalisation avec les autres revenus
catégoriels du contribuable et soumis au barème progressif
de l'IR.
Le résultat fiscal de l'activité professionnelle
(BIC, BNC, BA) est ajouté aux autres revenus
Bénéfice
du foyer fiscal (traitements et salaires,
fiscal
Étape 2 - Déclaration du revenus fonciers, revenus de capitaux
résultat fiscal mobiliers).
Le déficit fiscal est en priorité imputé sur le
bénéfice fiscal de la même catégorie.
Le reliquat est imputé sur les autres
Déficit
revenus catégoriels.
fiscal
Le déficit non imputé d'une année est imputé
sur le revenu global des six années
suivantes.

III. Exemples corrigés


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Un foyer fiscal déclare en Nles revenus suivants :
Traitements et salaires : 50 000 €
Revenus fonciers : 20 000 €
Exemple 1 BIC: 100 000 €
Le revenu global imposable s'élève à : 50 000 + 20 000 + 100 000 = 170
000 €

Un foyer fiscal déclare en N les revenus suivants :


Traitements et salaires : 30 000 €
Revenus fonciers : 10 000 €
BIC : - 20 000 €
Exemple 2
Le déficit de l'activité commerciale est imputé sur les autres revenus
catégoriels.
Le revenu global imposable s'élève à : 40 000 - 20 000 = 20 000 €

Un foyer fiscal déclare en N les revenus suivants :


Traitements et salaires : 40 000 €
BNC : - 60 000 €
BIC: 10 000 €
Le déficit de l'activité non commerciale est imputé sur les autres
Exemple 3 revenus catégoriels. Le revenu global imposable pour l'année N
s'élève à : 40 000 + 10 000 - 50 000 = 0.
Le reliquat du déficit de l'activité non commerciale (10 000 €) peut
être imputé sur les autres revenus catégoriels des six années
suivantes.

3 - Le régime de l'impôt sur les sociétés

I. Le champ d'application

Le redevable de l'impôt est la société elle-même.Les entités qui


relèvent de l'impôt sur les sociétés ont la personnalité fiscale.
Principe
L'impôt est calculé en appliquant au résultat fiscal un taux d'impôt qui
d'imposition
varie en fonction de la tranche du résultat fiscal réalisé.

Les principales entités qui relèvent de plein droit de l'impôt sur les
sociétés sont :
Entités l'EURL si l'associé est une personne morale,
concernées la SARL,
les sociétés de capitaux : SA, SAS, SASU, SCA.

II. Le schéma du calcul de l'imposition


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Étape 1 Résultat fiscal = résultat comptable + réintégrations - déductions
Calcul du Certaines règles du calcul du résultat fiscal sont différentes de celles
résultat applicables au calcul du résultat fiscal de l'entreprise individuelle ou
fiscal sociétés qui relèvent de l'IR.

Le résultat fiscal peut être positif ou négatif. Lorsque le résultat fiscal


est positif, l'impôt est dû par la société qui a la personnalité fiscale.
Étape 2
Calcul de
Lorsque le résultat fiscal est négatif, il peut être imputé sur les
l'impôt
résultats fiscaux des exercices suivants ou du résultat fiscal positif de
l'exercice précédent.
Le taux d'IS varie en fonction du bénéfice fiscal.

Exemple :

Une SARL a réalisé au titre de l'exercice N un résultat fiscal de 300 000 €.


Le taux d'impôt sur les sociétés pour l'exercice N est par hypothèse le
suivant :

Tranches de bénéfice fiscal Taux de l'IS


jusqu'à 38 120 € (2022) et 42 500
15%
en 2023.

Au-delà 25%

Impôt dû : 38 120 x 15 % + (300 000 - 38 120) x 25.00 % = 71 188 €

4 - La liberté d'affectation comptable

I. Portée du principe

L'entreprise individuelle n'a ni personnalité juridique, ni personnalité


fiscale. Il faut pourtant calculer un résultat fiscal qui est relatif à
l'activité professionnelle de l'entrepreneur.

Pour cela l'exploitant individuel va délimiter son patrimoine professionnel en


décidant d'affecter ou non un bien au bilan de son activité.

L'exploitant dispose d'une liberté quasi-totale ce qui justifie le principe de

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la liberté d'affectation comptable.

II. Limites du principe

La liberté accordée au chef d'entreprise n'est pas totale. Certains biens sont
considérés comme entrants dans la composition du patrimoine
professionnel, même s'ils n'ont pas été portés à l'actif du bilan :

fonds de commerce :
stock ;
créances/dettes ;
brevets mis au point par l'entreprise dans le cadre de son activité.

III. Conséquences fiscales

Le choix opéré par le chef d'entreprise constitue une décision de gestion qui
a une incidence sur la détermination du résultat fiscal.

1. Bien lié à l'activité de l'entreprise

Le bien est  Les produits comptabilisés sont imposables.


inscrit au
 Les charges comptabilisées sont déductibles.
bilan
 Aucun retraitement fiscal n'est nécessaire.

Le bien est Le résultat fiscal peut comprendre des produits et charges qui ne sont
maintenu pas comptabilisés.
dans le Dans ce cas :
patrimoine  les produits sont réintégrés au résultat fiscal ;
privé  les charges sont déduites pour le calcul du résultat fiscal.

2. Bien non lié à l'activité de l'entreprise

Le bien est
inscrit au Les produits comptabilisés ne sont pas imposables. les charges
bilan comptabilisées ne sont pas déductibles. Pour le calcul du résultat
fiscal :
les produits sont déduits ;
les charges sont réintégrées.
Exception : si les produits qui proviennent du bien non lié à
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l'activité n'excèdent pas 5 % de l'ensemble des produits de
l'exercice (ou 10 % si la condition de 5 % était satisfaite en N-1),
les charges sont déductibles à hauteur des produits comptabilisés
et imposables.

Le bien est Le résultat comptable ne comprend aucun produit ni aucune


maintenu charge. Aucune correction n'est à effectuer.
dans le
patrimoine
privé

Exemple :

Une entreprise individuelle détient à son actif un immeuble de rapport (1), non
affecté à l'exercice de son activité professionnelle. Pour l'exercice N, les
produits et charges sont les suivants :

Produits comptables : 95 000 € (dont 12 000 € de loyers provenant de la


location d'un immeuble de rapport, non affecté à l'activité
professionnelle).
Charges comptables : 70 000 € (dont 5 000 € de charges relatives à
l'immeuble de rapport).

Résultat Comptable 95 000-70 000 = 25 000 €


Réintégrations 5 000 €
Déductions -12 000 €
Résultat fiscal 18 000 €

(1)C'est un immeuble divisé en plusieurs logements loués par un ou plusieurs propriétaires. Sa construction résulte d'une opération
immobilière. Il est conçu comme un placement par le propriétaire. Un immeuble existant peut aussi être transformé en immeuble de rapport.
L'immeuble de rapport étant un investissement financier

5- Périodes d'imposition et déclaration du résultat fiscal

En matière d'impôt sur le revenu, la période de référence est l'année civile.


Pour les contribuables qui exercent une activité professionnelle non salariée
(ex. : bénéfices industriels et commerciaux), le résultat fiscal est déterminé à
partir du résultat comptable qui ne correspond passystématiquement à
l'année civile. Quelle que soit la date de clôture de l'exercice comptable, le
résultat fiscal qu'il faut déclarer en N de l'exercice clos en N-1.

Clôture de l'exercice comptable Exemple


L'exercice coïncide avec l'année Une entreprise clôture ses comptes le

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31/12/N. Le résultat de l'exercice N est
civile. déclaré en N+1.

Une entreprise clôture ses comptes le


30/04/N.
L'exercice ne coïncide pas avec Il faut déclarer en N+1 le dernier exercice
l'année civile. clos, c'est-à-dire l'exercice ouvert le 01/05/N-
1 et clos le 30/04/N.

APPLICATION 1 : REGIME FISCAL

TRAVAIL A FAIRE

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Indiquer le régime fiscal de droit commun pour chacune des structures
juridiques suivantes :

Impôt sur le revenu Impôt sur les sociétés


Entreprise individuelle
Société par action simplifiée
EURL, associé personne morale
EURL, associé personne physique
SARL
SA
SNC

APPLICATION 2 : DU RESULTAT COMPTABLE AU RESULTAT FISCAL

La SARL FLEURUS est une société constituée entre deux associés :

Margueritte et Charlotte détenant respectivement 30 % et 70 % des parts


sociales. Au cours de l'exercice N, le total des produits comptables s'élève à
165 000 € et le total des charges comptables à 120 000 €.

Parmi les produits comptables, il y a 25 000 € de produits non imposables.


Parmi les charges comptables, il y a 30 000 € de charges non déductibles. Le
taux d'impôt sur les sociétés est égal à 15 % jusqu'à 38 120 € de résultat
fiscal et 25 % au-delà. (2022).

Le bénéfice net comptable est mis en réserve à hauteur de 25 %. Le reliquat


est distribué aux associés au prorata de leurs parts sociales.

TRAVAIL À FAIRE

1.Indiquez le régime fiscal de la SARL Fleurus.


2. Déterminez le résultat comptable avant impôt.
3. Déterminez le résultat fiscal. En déduire le montant de l'impôt sur
les sociétés. Qui est redevable de l'IS ?
4. Déterminez le montant du bénéfice distribué à chaque associé.

CHAPITRE 02

LE CHAMP D'APPLICATION DES BIC

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1- Les activités imposables

I. Les activités commerciales par nature

L'article 34 du CGI énonce que sont considérés comme des


BIC les bénéfices réalisés :
Définition  par des personnes physiques, et provenant de l'exercice
d'une profession commerciale, industrielle ou artisanale.

 Achat de marchandises en vue de les revendre


 Fourniture de logement (hôtellerie, restauration)
 Agences d'affaires (publicité, voyage)
 Sous-traitance
 Les activités financières (banque, assurance)
Exemple
 Activités d'agent immobilier
 Industrie de transport
 Activités minières
 Entreprises de manutention, magasinage

II. Les activités qualifiées de commerciales au plan fiscal

Certaines activités, bien que non qualifiées de commerciales par le code de


commerce sont rattachées aux BIC par le code général des impôts.C'est le
cas par exemple des activités de :

promotion immobilière,
ventes et achats d'immeubles, de fonds de commerce,
de locations d'établissements industriels équipés de matériels
nécessaires à l'exploitation,
les locations d'immeubles meublées à usage d'habitation.

2- Les personnes imposables à l'impôt sur le revenu

L'imposition du résultat fiscal à l'impôt sur le revenu dans la catégorie BIC


dépend de la structure juridique de l'entreprise. Il s'agit principalement de
l'entrepreneur individuel et des associés personnes physiques des sociétés de
personnes. Certaines sociétés de capitaux qui relèvent de plein droit de l'IS
peuvent opter pour le régime fiscal des sociétés de personnes.

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 Entrepreneur individuel
 EIRL
 Membres d'un GIE
 Associés personnes physiques des sociétés en nom
De plein droit
collectif
 Associé personne physique d'une EURL
 Associés commandités des sociétés en commandite
simple.

Les associés d'une SARL de «


famille ». La société doit être
formée soit entre parents en ligne
directe, soit entre frères et sœurs
et leurs conjoints ; l'option
SARL de
nécessite l'accord unanime des
famille
associés et est irrévocable.
La société doit exercer une activité
industrielle, commerciale ou
artisanale.

Les associés des sociétés anonymes, des


sociétés par actions simplifiées et SARL
qui satisfont aux conditions suivantes
(loi de modernisation de l'économie août
2008) :
Sur option
société créée depuis moins de 5 ans
et non cotée ;
nombre de salariés inférieur à 50 ;
chiffre d'affaires ou total bilan
inférieur à 10 millions d'euros ;
Société de
droits sociaux détenus à hauteur de
capitaux
50 % au moins par une ou des
personnes physiques et à hauteur
de 34 % au moins par les personnes
exerçant une fonction de direction.
Cette option est également ouverte aux
sociétés qui exercent une activité
libérale.
L'option est valable pour une durée de 5
ans. La société peut y renoncer par
anticipation.

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APPLICATION 1 : CHAMP D'APPLICATION DES BIC

Qualifiez et classez un revenu selon sa catégorie fiscale.

a) Monsieur Roger est artisan cordonnier.


b) Madame Toutou est vétérinaire associée dans une clinique vétérinaire,
c) Monsieur Lemoine exploite une champignonnière.
d) Monsieur Martin et gérant minoritaire d'une SARL qui commercialise des
articles électroménagers. Au titre de l'année N, il a perçu une rémunération
égale à 48 000 €.
e) Madame Durand est professeur de droit fiscal à l'université de Paris II
Assas. Parallèlement, elle est salariée d'un cabinet d'avocat d'affaires à Paris.
Elle réalise également des prestations de conseil auprès de grandes
entreprises.
f) Monsieur Barrel exerce la profession libérale de commissaire aux comptes.
g) Madame Fournier exploite une production importante de fraises à
Plougastel. Elle les commercialise auprès de coopératives et particuliers.
h) Monsieur Leroux exploite un hôtel. Parallèlement, il utilise son temps libre
pour réaliser des travaux d'aménagement (pose de parquet et de tapisseries)
chez des particuliers.
i) Monsieur Robert est négociant en bestiaux dans la région de Lamballe
(Côtes d'Armor).
j) Monsieur Leguen âgé de 62 ans exploite un commerce de vente de
véhicules d'occasions. Souhaitant prendre sa retraite prochainement, il a
mis en location-gérance son entreprise.

TRAVAIL A FAIRE

Pour chaque opération, et en vous aidant éventuellement d'une


documentation fiscale, précisez si les bénéfices réalisés relèvent de la
catégorie des bénéfices industriels et commerciaux. Chaque réponse devra
être justifiée.

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CHAPITRE 3
LES PRODUITS IMPOSABLES

La plupart des produits de l’entreprise sont imposables et ne font l’objet


d’aucun retraitement extra-comptable. Néanmoins, certains produits font
l’objet de mesures spécifiques :

 Redevances des brevets et licences

De manière à encourager la recherche, les redevances de brevets et licences


bénéficient d’un régime d’imposition plus favorable, celui des PVNLT (plus-
values nettes à long terme). Elles font l’objet d’une déduction extra-
comptable pour être imposée au taux d’IS réduit de 10% (voir le paragraphe
sur le régime des plus ou moins-value).

 Les dividendes : régime de droit commun

Les dividendes provenant de sociétés soumises à l’IS sont normalement


imposable à l’IS sauf en cas d’option pour le régime mère et filiale. Les
dividendes provenant de sociétés étrangères ne font en principe l’objet
d’aucun retraitement extra-comptable. Ils bénéficient en cas de convention
de double imposition signée par la France, d’un crédit d’impôt (non
remboursable) à déduire de l’IS à payer.

Les dividendes : régime mère et filiale

Le régime mère et filiale permet d’exonérer d’impôt à 95%, les dividendes


perçus par la société mère d’une de ses filiales.
Conditions d’application du régime mère et filiale :

 la société mère et la filiale sont soumises à l’IS,


 la participation de la société mère au capital est d’au moins 5%,
 les titres doivent être conservés au moins 2 ans.

Ce régime n’est pas obligatoire. L’entreprise choisit d’opter ou non à ce


régime, filiale par filiale.

Modalités d’application du régime mère et filiale :

 Déduction extra-comptable des dividendes perçus par la société mère


 Réintégration d’une quote-part de frais et charges = 5%(dividendes
reçus + crédits d’impôts correspondants)
 Le crédit d’impôt (en cas de dividendes provenant de sociétés
étrangères) ne peut dans ce cas être déduit de l’IS.

25
Exemple :

La société Minod a réalisé en N, un résultat comptable avant impôt de


1.550.000 €. Elle ne peut bénéficier du taux réduit d’IS.
La société Minod possède des participations dans deux sociétés :

 17 % dans la société A (société française)


 13 % dans la société B (société allemande)

Elle a perçu au cours de l’exercice N les dividendes suivants :

 70.000 € de la société A,
 55.000 € de la société B : le crédit d’impôt correspondant s’élève à
9.700 €.

Les autres réintégrations extracomptables s’élèvent à 175.000 €. Les autres


déductions extracomptables s’élèvent à 55.000 €.

Option 1 : la société opte pour le régime mère et fille

Déductions Réintégrations
Résultat comptable avant impôt 1 550 000
Société A
Dividendes société A 70 000
Quote-part de frais et charges Société A= 5% x 70.000 3 500
Dividendes société B 55 000
Quote-part de frais et charges Société B= 5% x (55.000 + 9.700) 3 235
Autres déductions extracomptables 55 000
Autres réintégrations extracomptables 175 000
TOTAL 180 000 1 731 735
Résultat fiscal = 1 731 735 - 180 000 1 551 735
IS net = 1.551.735 x 25% 387 934

Le crédit d'impôt n'est pas déduit de l'IS

Option 2 : la société n’opte pas pour le régime mère et filiale

Déductions Réintégrations
Résultat comptable avant impôt 1 550 000
Autres déductions extracomptables 55 000
Autres réintégrations extracomptables 175 000
TOTAL 55 000 1 725 000
Résultat fiscal 1 670 000
IS brut = 1.670.000 x 25% 417 500
(-) Crédit d'impôt 9.700 -9 700
IS net 407 800

26
Dans cet exemple, l’option pour le régime mère et filiale permet d’économiser
19 866 € d’impôt.

 Les déductions diverses sur les feuillets 2058-A et 2033-B

Ces déductions sont nombreuses et relèvent souvent de cas particuliers.


Elles devront être détaillées sur un feuillet séparé :

 la créance de report en arrière des déficits ;


 les dégrèvements d'impôts ;
 les réductions d'impôts (RI) et les crédits d'impôts (CI).

Les crédits d'impôts tels que le crédit d'impôt apprentissage ne sont pas
imposables fiscalement. Il faudra donc les déduire puisqu'ils ont été
comptabilisés au crédit des comptes 64 ou 69 selon le cas.Ces éléments non
imposables viennent diminuer le résultat fiscal.

Crédits d'impôts sur la liasse fiscale

Divers à déduire Tableau 2058-A Tableau 2033-B


Déductions diverses ligne XG + extension ligne 350 + extension
RI mécénat, CI apprentissage, et plus ligne XG + extension ligne 350 + extension
généralement tous les crédits d'impôts et
réductions d'impôt

27
28
https://www.impots.gouv.fr/portail/files/formulaires/2033-sd/2018/2033-sd_2094.pdf

29
CHAPITRE 4 : LES CHARGES NON DEDUCTIBLE DU RESULTAT FISCAL
(Pour les sociétés soumises à l'IS ou à l'IR)

 Rappels des règles de déductibilité des dépenses

Pour qu’une dépense puisse être admise en déduction du résultat fiscal, il


faut qu’elle :

 soit exposée dans l’intérêt de l’entreprise,


 se traduise par une diminution de l’actif net de l’entreprise,
 soit justifiée par une facture ou un autre document en tenant lieu,
 soit comptabilisée au cours de l’exercice au titre duquel elle a été
engagée,
 et ne soit pas exclue du droit à déduction par une loi fiscale.

Ce principe s’applique aux charges d’exploitation, aux charges financières,


aux charges exceptionnelles, aux amortissements et aux provisions.

 La rémunération de l'exploitant et de son conjoint

Dans les entreprises individuelles et les sociétés soumises à l'impôt sur le


revenu, les rémunérations ne sont pas toujours déductibles du résultat
fiscal. C'est le cas :

 de la rémunération de l'exploitant ;
 de la rémunération des associés de sociétés de personnes (impôt sur le
revenu) ;

Le salaire du conjoint de l'exploitant est désormais intégralement déductible.


Le conjoint doit simplement participer à l'exploitation et soumettre ses
salaires à cotisations sociales (article 154 I du code général des impôts).

La rémunération de l'exploitant individuel et de son conjoint sur la liasse


fiscale

Rémunérations dans les entreprises Seui Tableau Tableau


et sociétés à l'impôt sur le revenu ou l 2058-A 2033-B
IR
Rémunération de l'exploitant - case WB ligne 316
individuel
Rémunération d'un associé - case WB ligne 316

Les cotisations sociales de l’exploitant versés au titre des régimes obligatoires de base ou
complémentaires sont normalement déductibles.
Celles versées au titre de régimes facultatifs sont déductibles à hauteur de plafonds proportionnels aux
revenus.
Les cotisations sociales des associés des sociétés de personnes ne sont pas déductibles au niveau de la

30
société car elles seront déduites au niveau de chaque associé sur la quote-part du résultat fiscal qui lui
revient.

Exemple 1 :

La SARL EcoPli est une société commerciale constituée entre Alain, gérant de
la société, et son père Jean. Les parts sont réparties de la façon suivante :

 Alain : 80 % des parts


 Jean : 20 % des parts ;

Au cours de l’exercice qui vient de s’achever, la société a réalisé un bénéfice


comptable de 100.000 €.La rémunération d’Alain a été enregistrée en charge.
Elle s’élève pour l’exercice à 60 000 €. Par ailleurs, les autres charges non
déductibles s’élèvent à 10 000 €.

La SARL a opté pour le régime des sociétés de personnes. Les associés seront
donc soumis à l’impôt sur le revenu pour la quote-part de bénéfices leur
revenant.

Résultat comptable 100 000


Réintégrations extracomptables = 60.000 + 10.000 70 000
Résultat fiscal 170 000
Charges non déductibles imputables à un associé -60 000
Bénéfice fiscal à répartir 110000

Revenu imposable de chaque associé :

Alain Jean
Quote-part du bénéfice 88.000 22.000
(110.000 x 80%) (110.000 x 20%)
Rémunération gérant 60.000
BIC nets imposables 148.000 22.000

Alain déclarera 148.000 € dans sa déclaration de revenu, dans la catégorie


bénéfices industriels et commerciaux (BIC), et Jean, 22.000 € dans cette
même catégorie.

 La rémunération des dirigeants et des associés.

31
La rémunération perçue par tout salarié, qu’il soit ou non dirigeant ou
associé, est une charge déductible des lors qu’elle correspond à un travail
réel et qu’elle n’est pas considérée comme excessive. Les charges patronales
dues sur ces rémunérations sont également déductibles.

Le cumul des allocations forfaitaires et des remboursements de frais.

Les allocations forfaitaires pour frais représentent les sommes versées aux
dirigeants non salaries, aux dirigeants salaries ou aux cadres pour leur frais
de représentation et de déplacement. La déductibilité ou non de ces charges
dépend de la qualité de la personne les recevant.

Pour les dirigeants non-salariés et les cadres, le cumul des allocations


forfaitaires pour frais et le remboursement des frais habituels n’est pas
autorisé comme charge fiscalement déductible. Dans ce cas, les allocations
forfaitaires sont réintégrées dans le résultat fiscal. Pour les dirigeants
salariés, les allocations forfaitaires sont assimilées à un complément de
salaire. Elles sont déductibles et peuvent se cumuler avec les
remboursements de frais réels.

Exemple 2 :

Reprise de l’énoncé de la SARL EcoPli. On retient l’hypothèse d’une


imposition à l’impôt sur les sociétés (clôture au 31/12/N). La SARL EcoPli
est une PME dont le chiffre d'affaires est inférieur à 10 millions €. Les
dividendes sont distribués à hauteur de 70%).

S'agissant d'une PME, la SARL bénéficie du taux d'IS à 15%.

Résultat comptable 100 000


Réintégrations extracomptables 10 000
Résultat fiscal 110 000
Impôt sur les sociétés = 38 120 x 15% + (110 000 - 38 120) x 25% 23 688
Résultat net comptable = 100 000 – 23 688 76 312

 L’IS (23 688€) est directement réglé par la société.


 Montant des dividendes = 76 312 x 70% = 53 418 €

Revenus imposables de chaque associé (hors effet des cotisations sociales et


des prélèvements sociaux) :

Alain Jean
Dividendes 42 734 10 683
(53 418 x 80%) (53 418 x 20%)
Rémunération du gérant 60.000

32
Alain déclarera 42 734 € dans sa déclaration de revenus dans la catégorie
revenus de capitaux mobiliers (dividendes), et 60.000 € dans la catégorie
Traitements et salaires. Jean déclarera 10 683 € dans la catégorie revenus
de capitaux mobiliers.

APPLICATION : REMUNERATIONS

M. Ange Fontaine, entrepreneur individuel, exploite une entreprise


spécialisée dans la restauration des livres anciens. Les époux Fontaine sont
mariés sous le régime de la communauté légale.
Au titre de l'exercice N, il a été comptabilisé aux comptes de charges de
personnel :
1. La rémunération de M. Fontaine pour 32 500 € et ses cotisations de
sécurité sociale pour 10 200€,
2. La rémunération de Mme Fontaine, secrétaire administrative, pour 21 800
€ et ses cotisations de sécurité sociale pour 7 400 €,
3. La rémunération de Paul Fontaine, fils aîné des époux Fontaine,
responsable de la comptabilité, pour 26 300 € et ses cotisations de sécurité
sociale pour 11 600 €.

TRAVAIL À FAIRE

1. Rappelez les règles fiscales relatives à la rémunération de l'exploitant


individuel, son conjoint, et les salariés de l'entreprise individuelle.
2. Procédez à l'analyse fiscale de chacune des rémunérations.

33
 Les jetons de présence ou « rétributions des administrateurs »

Les jetons de présence rémunèrent la participation des administrateurs aux


conseils d’administration. Pour l’entreprise, cette charge est déductible selon
certaines limites :

 pour les entreprises de moins de 5 salariés : 457 € par membre du


conseil
 pour les entreprises de 5 à 200 salariés : 5 % x (moyenne des
rémunérations bruts des 5 salariés les mieux rémunérés) x nombre de
membres du conseil.
 pour les entreprises de plus de 200 salariés : 5 % x (moyenne des
rémunérations brutes des 10 salariés les mieux rémunérés) x nombre
de membres du conseil.

Le nombre de membre du conseil doit être retenu au prorata de la


durée de leur mandat sur l’exercice.

Exemple :

La société anonyme ORLY clôture ses comptes à la date du 31 décembre. A


la date du 1er janvier N, le conseil d'administration était composé de 10
membres. Le 1er juillet N, un nouvel administrateur a été nommé, à titre
provisoire, à la suite du décès d'un administrateur survenu le 31 mars N.

Cette nomination a été ratifiée par l'assemblée générale ordinaire des


actionnaires réunie le 20 juillet N. En N, le montant des jetons de présence
versés a été égal à 30 000 €.

Les trois hypothèses suivantes seront envisagées pour l'exercice N :

Effectif moyen Rémunération Rémunération


employé globale annuelle des globale annuelle des
Hypothèse
5 salariés les mieux 10 salariés les mieux
rémunérés (en €) rémunérés (en €)
1 4 salariés
2 130 salariés 270 000 450 000
3 212 salariés 270 000 450 000
34
En N, Le nombre moyen de membres du conseil d'administration a été égal à
: 9 + 3/12 + 6/12 = 9,75 membres.

Hypothèse 1 :
Montant des jetons de présence déductibles : 457 X 9,75 = 4 455.75
€.Fraction non déductible à réintégrer au résultat fiscal :

30 000 – 4 455.75 = 25 544.25 €

Hypothèse 2 :
Moyenne annuelle des rémunérations versées aux 5 salariés les mieux
rémunérés : 270 000 / 5 = 54 000 €.

Montant des jetons de présence déductibles : 54 000 X 5 % X 9,75 = 26 325


€.Fraction non déductible à réintégrer au résultat fiscal :

30 000 – 26 325 = 3 675 €.

Hypothèse 3 :
Moyenne annuelle des rémunérations versées aux dix salariés les mieux
rémunérés: 450 000 / 10 = 45 000 €.

Montant des jetons de présence déductibles : 45 000 X 5 % X 9,75 = 21


937,50 €.Fraction non déductible à réintégrer au résultat fiscal :

30 000 – 21 937,50 = 8 062,50 €.

 Les intérêts des comptes courants.

Les associés peuvent consentir des avances en compte courant à leur


société. Ces sommes déposées sont alors considérées juridiquement comme
des prêts et sont rémunérées selon un taux d’intérêt fixé par la société.
Pour les sociétés indépendantes, non affiliées à un groupe, les intérêts versés
aux associés sont admis en déduction dans certaines conditions :

Le capital de la société doit être entièrement libéré et le taux d’intérêt servi


ne doit pas dépasser le taux effectif moyen pratiqué par les établissements
de crédit. L’administration fiscale publie chaque année ces taux en fonction
de la date de clôture de l’exercice. On réintègre la différence entre le montant
des intérêts versés et le montant des intérêts déductibles.
35
Intérêts excédentaires Tableau 2058-A Tableau 2033-B
Intérêts non déductibles des comptes ligne WQ + case SU ligne 330 + case 247
courants d'associés

Exemple :

Les comptes courant d’associés peuvent donner lieu à un versement


d’intérêts. La déduction de ces intérêts est limitée au TMPV (taux effectif
moyen pratiqué par les établissements de crédit pour des prêts à taux
variables). Le TMPV pour les entreprises dont la clôture intervient au
31/12/N est de 1,23%.

Les associés ont laissé pendant toute l'année la somme de 65 000 € sur
leurs comptes courants. Le taux d'intérêt est de 4%. On supposera que le
taux admis par l'administration fiscale est de 1.23%. Le capital de la société
est entièrement libéré.

Montant des intérêts versés : 65 000 x 4% = 2 600.00€


Montant des intérêts déductibles : 65 000 x 1.23% = 799.50€
Montant à réintégrer : 1 800.50€.

 Les intérêts d’emprunts

Les intérêts d’emprunts contractés pour les besoins de l’exploitation sont


normalement déductibles selon le régime des intérêts courus. Toutefois,
lorsque le solde du compte courant de l’exploitant est débiteur du fait des
prélèvements effectués, les intérêts relatifs aux emprunts et découverts
bancaires sont considérés comme supportés dans l’intérêt de l’exploitant et
non déductibles.

Quote-part non déductible =

Intérêts annuels x (solde débiteur moyen/montant moyen des crédits


obtenus)

Exemple 1 :

Une entreprise a souscrit un emprunt le 01/07/N pour 20 000€ au taux


d’intérêt annuel de 4% remboursable le 01/07/N+1.Le montant des intérêts
comptabilisés en N s’élève à : 20 000€*6/12*4%=400€. Cette charge
financière est déductible pour le calcul du résultat fiscal de N

36
Exemple 2 :

Le solde débiteur du compte courant d’un exploitant s’élève à 6 000€ pour


l’année N. Un emprunt a été contracté pour 40 000€ du 1er mars au 31
décembre. Le montant des intérêts relatifs à cet emprunt s’élève à 1 500€. La
quote-part non déductible des intérêts est égal à :

1 500 * (6 000/(40 000*10/12))= 270

APPLICATION : INTERETS D'EMPRUNT

Le 1er avril N, l'entreprise Marion a souscrit auprès de la Banque Populaire


de l'Ouest un emprunt de 20 000 € au taux de 5,5 % remboursable par
annuités constantes à partir du 01/04/N+1. Le compte de l'exploitant a
évolué de la façon suivante :

• solde au 1er janvier N : 5000 €


• le 1er avril N : retrait : 6000€
• le 1er juin N : retrait: 3000€
• le 1er octobre N : apport : 2 000 €.

TRAVAIL À FAIRE

1. Calculez le montant des intérêts enregistrés en comptabilité au 31/12/N.


2. Déterminez le montant des intérêts non déductibles du résultat imposable
de l'entreprise Marion.

37
 Les avantages personnels non déductibles du résultat fiscal

Il s'agit des prélèvements de biens appartenant à l'entreprise : matières


premières, marchandises qui ont été comptabilisés en charges. Lorsque ces
prélèvements sont effectués pour subvenir aux besoins personnels des
dirigeants, ils ne sont pas déductibles fiscalement et doivent être réintégrés.

Les prélèvements de l'exploitant sur la liasse fiscale :

Exemples d'avantages personnels Seui Tableau Tableau


non déductibles l 2058-A 2033-B
Prélèvements de l'exploitant sur les ligne XE +
- ligne 316
stocks case WD
Impôt sur le revenu personnel réglé
ligne XE +
avec le compte professionnel et - ligne 316
case WD
comptabilisé en charges
Intérêts non déductibles en cas
ligne XE +
decompte108 débiteur dans - ligne 316
case WD
l'entreprise individuelle

 Les amortissements non déductibles

Cette ligne concerne notamment l'amortissement des véhicules de tourisme.


La base amortissable est limitée selon qu'il s'agit ou non d'un véhicule
polluant. Il faut donc réintégrer l'excédent pour obtenir le résultat fiscal.
Plafond déductible des amortissements des véhicules de tourisme est fixé
à :Barème en fonction du taux d’émission du CO2/KM

Base fiscal Véhicules Véhicules Véhicules Véhicules Véhicules


acquis en 2017 acquis en 2018 acquis en 2019 acquis en 2020 acquis en 2021
30 000 <20 <20 <20 <20 <20
20 300 <60 <60 <60 <60 <60
18 300 <155 <150 <140 <135 <130
9 900 >155 >150 >140 >135 >130

Pour les véhicules relevant du nouveau dispositif d’immatriculation, de nouvelles limites d’amortissement
sont prévues : entrée en vigueur 1/07/21

Seuil (€) 9 900 18 300 20 300 30 000


Véhicules acquis avant 01/01/2021 >165 50 à 165 20 à 49 0 à 19

38
Véhicules acquis après 01/01/2021 >160 50 à 160

Plafond 2022 2023


30 000 € < 20 g de CO2 / km < 20 g de CO2 / km
20 300 € De 20 g à 50 g De 20 g à 50 g
18 300 € De 60 g à 135 g De 60 g à 130 g
9 900 € > à 135 g > à 130 g

Les amortissements non déductibles sur la liasse fiscale

Amortissements non déductibles (IS et Seuil Tableau 2058- Tableau


IR) A 2033-B
Voitures particulières ou véhicules de Voir ci- ligne XE +
ligne 318
tourisme polluants dessus case WE
Amortissements des yachts, résidences de
plaisance et plus généralement, tous les ligne XE +
- ligne 318
amortissements de biens considérés comme case WE
des dépenses somptuaires

Une partie des dépenses liées à l’acquisition ou la prise à bail de


véhicules de tourisme ne sont pas admises en déduction du résultat
fiscal.

Exemple 1 : l’entreprise achète un véhicule de tourisme avec un taux


d’émission de CO2 de 120 g/km pour un montant TTC de 30 000 euros. Le
véhicule est amorti sur 5 ans en comptabilité, soit un amortissement de
6 000 euros par an (30 000 * 20%, taux d’amortissement).

Fiscalement, l’entreprise ne peut déduire que 3 660 euros (18300*20%), les


2 340 euros restants constituent une charge non déductible du résultat
fiscal.

Pour les véhicules pris en location ou en crédit-bail par l’entreprise, le


principe est le même : la partie de l’amortissement normalement pratiqué
par le bailleur sur le prix d’acquisition TTC du véhicule et qui excède les
limites ci-dessus n’est pas déductible du résultat fiscal.

Exemple 2 : l’entreprise loue un véhicule de tourisme avec un taux


d’émission de CO2 de 250 g/km, ayant une valeur d’acquisition TTC de
30 000 euros et une durée d’utilisation de 5 ans.

Le montant du loyer est de 600 euros par mois. Fiscalement, la part non
déductible des loyers est égale à 4 020 euros par an ((30 000 – 9 900) / 5).
Sur les 7 200 euros de loyers payés par an, l’entreprise ne peut donc déduire

39
que 3 180 euros de son résultat fiscal.

Par contre, les dépenses d’entretien, de réparation, d’assurance et de


carburant engagées pour ces véhicules sont déductibles.

 Les amortissements dérogatoires

Qu'est-ce que l’amortissement fiscal ? Comprendre et Calculer son


amortissement fiscal

L’amortissement fiscal est un dispositif fiscal ayant pour objectif d’inciter à


l’investissement. Les biens inscrits à l’actif immobilisé ne peuvent en
principe faire l’objet d’une déduction immédiate.

En contrepartie, il est possible de passer des amortissements permettant


d’opérer une déduction échelonnée dans le temps. A côté des
amortissements pouvant être passés en comptabilité (amortissement
linéaire, dérogatoire ou dégressif), il existe des amortissements constituant
des avantages fiscaux prévus par le législateur : les amortissements fiscaux.

Qu’est-ce qu’un amortissement fiscal ?

Le législateur a prévu des dispositifs d’amortissement accéléré, afin de


favoriser certains investissements. Ainsi, l’entreprise pourra bénéficier d’une
déduction très importante durant un laps de temps très court suivant
l’acquisition.

Ces amortissements n’existent pas en comptabilité et constituent des


dispositions purement fiscales. C’est pour cette raison qu’on les appelle
amortissements fiscaux. La durée de l’amortissement fiscal peut être de 12
mois ou de 24 mois, suivant la nature des biens acquis.

Exemple :

Par exemple un logiciel est acquis le 1er janvier de l’année N: 100 000 €. Sa
durée normale d’utilisation est de 5 ans et l’entreprise peut bénéficier d’un
amortissement exceptionnel sur 4 ans.

Le tableau d’amortissement suivant s’appliquera alors :

Dotation Reprise sur


Année Amortissement Amortissemen
amortissemen amortissemen
s exceptionnel t comptable
t dérogatoire t dérogatoire
N 25 000 20 000 5 000
N+1 25 000 20 000 5 000
N+2 25 000 20000 5 000
N+3 25 000 20000 5 000

40
N+4 20000 20 000

Par conséquent, l’entreprise bénéficiera, au titre de N à N+3, d’une déduction


supplémentaire de 5 000 euros. Cependant, son résultat fiscal sera majoré
de 20 000 euros en N+4.

Ainsi, globalement, l’amortissement exceptionnel ne confère aucun


avantage fiscal à son bénéficiaire (contrairement aux réductions et
crédits d’impôt), celui-ci ne bénéficiant que d’un avantage temporaire.

 Les amortissements différés

Il s'agit d'une dotation qui n'a pas été enregistrée en comptabilité (oubli ou
omission volontaire).

 Les dépenses somptuaires

Certaines dépenses telles que les bateaux de plaisance, les loisirs liés à la
chasse, la pêche ne sont jamais déductibles. Elles s'ajoutent au résultat
comptable pour obtenir le résultat fiscal.

Dépenses somptuaires (IS et IR) Seui Tableau Tableau


l 2058-A 2033-B
Toutes les dépenses liées à la - ligne XE + ligne 330 +
chasse, la pêche en tant que loisirs, case WF extension
yachts, bateaux de plaisance etc.

 La taxe sur les véhicules des sociétés

Toutes les sociétés à but lucratif sont soumises à la taxe sur les véhicules de
sociétés, peu importe la forme (civile ou commerciale) et le régime
d’imposition (IR / IS).

Les entreprises individuelles et les associations sans but lucratif notamment


ne sont pas imposables. Les sociétés redevables de la TVS sont celles qui ont
leur siège social ou un établissement situé en France et :

 qui possèdent ou ont à disposition des véhicules taxables (voir ci-


dessous),

41
 et/ou qui remboursent des frais kilométriques à leurs salariés ou
dirigeants qui utilisent leur véhicule (possédé ou loué par ces derniers)
lorsque ces derniers sont taxables.

Les véhicules taxables à la TVS

Les véhicules taxables à la taxe sur les véhicules de sociétés sont :

 les véhicules immatriculés dans la catégorie des voitures particulières


(VP),
 et les véhicules immatriculés dans la catégorie des véhicules à usage
multiple, ce qui correspond à la catégorie N1.

Les exonérations spécifiques

Il existe des exonérations de taxe sur les véhicules de sociétés pour certains
véhicules. C’est par exemple le cas pour :

 les véhicules destinés exclusivement à la vente ou à la location,


 les véhicules utilisés pour les activités de transport de public (comme
les taxis par exemple),
 et les véhicules qui fonctionnent, en tout ou partie, au super éthanol E
85, à l’énergie électrique ou au gaz naturel.

De plus, les véhicules qui fonctionnement totalement ou partielle au gaz de


pétrole liquéfié sont exonérés à moitié de la TVS.

 Les provisions et charges à payer non déductibles du résultat


fiscal de l'exercice

Cette ligne provient d'un report du tableau 2058-B si le régime fiscal est le
régime réel normal. Il s'agit d'éléments comptabilisés à la clôture de
l'exercice N et déductibles du résultat fiscal en N+1.
À l'inverse, il s'agira aussi de déduire en N+1, les éléments réintégrés sur la
liasse N.

Le tableau 2058-B récapitule aussi les provisions non déductibles


fiscalement comme les provisions pour impôts ou les provisions pour
amendes. Les provisions pour impôts ne sont admises en déduction du
résultat fiscal que sous conditions.

En voici quelques exemples:

Provisions et charges à payer non Tableau 2058-A Tableau 2058-B


déductibles
Participation des salariés exercice N ligne WU lignes 9L à 9T

42
Participation des salariés exercice
ligne WI lignes 9K à 9S
N+1
C3S et sa taxe additionnelle payée en
ligne WU lignes 9L à 9T
N
C3S et sa taxe additionnelle payée en
ligne WI lignes 9K à 9S
N+1

 Les dépréciations et provisions

Principes

Pour être déductibles, les dépréciations et provisions doivent répondre à des


conditions de fond et de forme.

Conditions de fonds Conditions de forme


 Être déductibles par nature (exclusion  Être enregistrées en
des provisions pour amendes). comptabilité.
 Être nettement précisées (statistiques  Être précisées dans la liasse
autorisées si approximation suffisante). fiscale.
 Être probables et pas seulement
éventuelles.
 Résulter d’évènements en cours à la
clôture de l’exercice.

Les dotations aux dépréciations répondant à ces conditions sont


normalement déductibles et les reprises correspondantes sont imposables.

Les dépréciations des titres de participation

Par exception, les dépréciations des titres de participation relèvent du régime


des plus ou moins-values professionnelles :

 les dotations constituent des moins-values à long terme et font


l’objet d’une réintégration extra-comptable,
 les reprises constituent des plus-values à long terme et font
l’objet d’une déduction extra-comptable.

Les provisions pour risques et charges

Provisions Caractère Observations


déductible
Ces provisions sont déductibles seulement si les procédures
Provisions pour litiges Oui concernant le litige sont engagées, et que le litige porte sur des
charges déductibles.
Provisions pour Oui Les provisions correspondant aux garanties légales ou
43
garanties données aux contractuelles sont déductibles si elles sont déterminées avec une
clients précision suffisante. Le calcul statistique est autorisé.
Provisions de propre Ces provisions sont non déductibles car le risque n’est qu’éventuel.
Non
assureur
Dettes provisionnées Ces provisions sont déductibles payés l’année du paiement des
Oui
pour congés payés congés.
Provisions pour Ces provisions sont non déductibles. Les indemnités de départ à la
indemnités de départ à Non retraite réellement versées par l’entreprise sont en revanche
la retraite normalement déductibles.
Les provisions pour licenciement personnel sont déductibles
Provisions pour
Oui/Non (indemnités de licenciement, de préavis et de congés payés).
licenciement
Les provisions pour licenciement économique sont non déductibles.
Les dotations aux provisions pour impôt sont déductibles si l’impôt
Provisions pour impôt Oui/Non est lui-même déductible. Ainsi les provisions pour IS sont non-
déductibles car l’IS n’est pas déductible.
Provisions pour La provision n’est pas déductible car les amendes et pénalités sont
Non
amendes et pénalités non déductibles.
Provisions pour perte En revanche, les écarts de conversion actifs font l’objet d’une
Non
de change déduction extra-comptable.

 Les créances et dettes en monnaie étrangère

Impôt sur les bénéfices : le traitement des écarts de conversion sur


devises.
Les dettes et créances libellées en devises et présentes à la clôture de
l’exercice comptable nécessitent la prise en compte dans le résultat fiscal du
gain ou de la perte latente. Des retraitements fiscaux doivent alors être
réalisés.

Règles comptables

Les factures émises ou reçues, libellées en devises étrangères doivent être


enregistrées en comptabilité en euro. Une conversion au cours du jour de la
facture est alors nécessaire.
À l’inventaire, la créance ou la dette doit être revalorisée en fonction du cours
à la date de clôture. La différence par rapport au cours de facture est alors
inscrite en comptabilité :

 En compte 477 – Différence de conversion – passif, en cas de gain


latent
 En compte 476 – Différence de conversion – actif, en cas de perte
latente.

Ces écarts de conversion doivent être contrepassés à l’ouverture de l’exercice


suivant. La constatation d’une perte latente nécessite en plus d’enregistrer à
la clôture, une provision pour perte de change (provision à reprendre lors du
paiement de la facture).

Le règlement s’effectue au cours du jour, la différence avec la créance et la


44
dette d’origine, valorisée au cours de la date de facture, est inscrit pour les
opérations commerciales ou opérationnelles :

 En compte 756 - Gains de change sur créances commerciales


 En compte 656 - Pertes de change sur créances commerciales

Lorsque l'opération concernée est de nature financière (emprunt par


exemple), la différence de change constatée lors du règlement est inscrite :

 En compte 766, en cas de gain de change


 En compte 666, en cas de perte de change.

Les comptes utilisés sont différents pour les opérations commerciales et


financières depuis les exercices ouverts au 1er janvier 2017, en application
du règlement ANC 2015-05. Avant cette date, toutes les différences étaient
constatées en 666 ou 766.

Règles fiscales

À l’inventaire, en comptabilité, aucun produit ou charge n’est constaté pour


les gains et pertes latentes (comptes 477 et 476). À l’inverse, en fiscalité,
pour la détermination du résultat imposable à l’impôt sur les bénéfices, les
gains latents sont imposables et les pertes latentes sont déductibles.

Les écarts de conversion - passif doivent ainsi faire l’objet d’une réintégration
extracomptable.
Les écarts de conversion - actif doivent être déduits extra-comptablement.
En revanche, les provisions pour perte de change ne sont pas déductibles. À
l’ouverture de l’exercice suivant, les contrepassations de ces écarts
nécessitent également des retraitements fiscaux.

Synthèse

Opérations comptables Traitement fiscal


477 - Ecart de conversion passif (clôture) Réintégration extra-comptable
476 - Ecart de conversion actif (clôture) Déduction extra-comptable
6865 – Dotation aux provisions pour perte de change Réintégration extra-comptable
477 – Ecart de conversion passif (contrepassation à la Déduction extra-comptable
réouverture des comptes)
476 – Ecart de conversion actif (contrepassation à la Réintégration extra-comptable
réouverture des comptes)
756 - Pertes de change sur créances et dettes commerciales Aucun retraitement fiscal
656 - Pertes de change sur créances et dettes commerciales Aucun retraitement fiscal
766 – Gains de change (sur opérations financières) Aucun retraitement fiscal
666 – Perte de change (sur opérations financières) Aucun retraitement fiscal
7865 – Reprise sur provision pour perte de change Déduction extra-comptable

45
Exemple : Ecart de conversion - passif

Enoncé
Le 10/12/N, la société Dupont adresse à son client Brit basé au Royaume-
Uni, une facture de vente de produits finis pour 15.000 GBP (livre sterling).
La facture est réglée le 04/01/N+1. La société Dupont clôture au 31/12/N.

Evolution du cours de la devise :

Date Cours d’un GBP en €


10/12/N 1,125 €
31/12/N 1,134 €
04/01/N+1 1,119 €

Enregistrements comptables dans le journal de l’entreprise Dupont

Date N° PCG Libellé Débit Crédit


10/12/N 411 Clients 16 875
10/12/N 701 Ventes de produits finis 16 875
15.000 x 1,125
(Facture au client Brit)
Date N° PCG Libellé Débit Crédit
31/12/N 411 Client 135
31/12/N 477 Différence de conversion passif 135
15.000 x (1,134-1,125)
(Gain latent client Brit)
Date N° PCG Libellé Débit Crédit
01/01/N+1 477 Différence de conversion passif 135
01/01/N+1 411 Client 135
(Contrepas assation gain latent client Brit)
Date N° PCG Libellé Débit Crédit
04/01/N+1 512 Banque (15.000 x 1,119) 16 785
04/01/N+1 656 Pertes de change sur créances et dettes commerciales 90
04/01/N+1 411 Clients 16 875
(Encaissement client Brit)

Exemple écart de conversion – actif

Enoncé
Le 27/12/N, la société Dupont acquiert auprès de son fournisseur Sweet,
des marchandises pour une valeur de 100.000 SEK (couronnes suédoises).
La facture est réglée le 20/01/N+1.

Evolution du cours de la devise :

Date Cours d’un € en SEK


27/12/N 10,15
31/12/N 10,10
20/01/N+1 10,03

46
Ainsi, au 20/01/N+1, 1 € = 10,03 SEK.

Enregistrements comptables dans le journal de l’entreprise Dupont

Date N° PCG Libellé Débit Crédit


27/12/N 607 Achat marchandises (100.000 / 10,15) 9 852,22
27/12/N 445662 TVA déductible intracommunautaire (9.852,22 x 20%) 1 970,44
27/12/N 401 Fournisseurs 9 852,22
27/12/N 4452 TVA due intracommunautaire 1 970,44
(Facture du fournisseur Sweet)
Date N° PCG Libellé Débit Crédit
31/12/N 476 Différence de conversion - actif 48,77
31/12/N 401 Fournisseurs 48,77
(100.000 / 10,10 - 9.852,22)
(Perte latente fournisseur Sweet)
Date N° PCG Libellé Débit Crédit
31/12/N 6865 Dotations aux provisions financières 48,77
31/12/N 1515 Provision pour perte de change 48,77
(Provision perte de change fournisseur Sweet)
Date N° PCG Libellé Débit Crédit
01/01/N+1 401 Fournisseurs 48,77
01/01/N+1 476 Différence de conversion - actif 48,77
(Contrepassation perte latente fournisseur Sweet)
Date N° PCG Libellé Débit Crédit
20/01/N+1 401 Fournisseurs 9 852,22
20/01/N+1 656 Pertes de change sur créances et dettes commerciales 117,87
(9.970,09 - 9.852,22)
20/01/N+1 512 Banque (100.000 / 10,03) 9 970,09
(Contrepassation perte latente fournisseur Sweet)
Date N° PCG Libellé Débit Crédit
20/01/N+1 1515 Provision pour perte de change 48,77
20/01/N+1 7865 Reprises sur provisions financières 48,77
(Reprise provision perte de change fournisseur Sweet)

Exemple : entreprise Dupont – traitement fiscal

En dehors des retraitements fiscaux à opérer sur ces 2 contrats, aucun


autre retraitement n’est à constater en N et N+1 :

 Résultat comptable avant impôt au 31/12/N : 250.000 €


 Résultat comptable avant impôt au 31/12/N+1 : 300.000 €

Calcul du résultat fiscal au 31/12/N


Résultat comptable avant impôt 250 000,00

47
Différence de conversion - Passif (Brit) : à réintégrer 135,00
Différence de conversion - Actif (Sweet) : à déduire -48,77
Dotation aux provisions pour perte de change (Sweet) : à réintégrer 48,77
Résultat fiscal au 31/12/N 250 135,00
Calcul du résultat fiscal au 31/12/N+1
Résultat comptable avant impôt 300 000,00
Contrepassation différence de conversion - passif (Brit) : à déduire -135,00
Contrepassation différence de conversion - actif (Sweet) : à réintégrer 48,77
Reprise sur provision pour perte de change (Sweet) : à déduire -48,77
Résultat fiscal au 31/12/N+1 299 865,00

APPLICATION : OPERATIONS EN DEVISE

L'entreprise LOUVOI réalise une partie de son chiffre d'affaires à l'export. Le


10/10/N, elle a réalisé une vente pour un montant de 10 000 £ à un client
anglais. Le règlement de la créance est prévu pour le 10/02/N+1. Le cours
de la livre anglaise a évolué de la façon suivante :

10/10/N 31/12/N 10/02/N+1

48
1£ 1.2€ 1.18€ 1.12€

L'entreprise clôture ses exercices comptables le 31 décembre. Les pertes de


change sont couvertes à hauteur de 40 %. Seul le risque non couvert est
provisionné.

TRAVAIL À FAIRE
Procédez à l'analyse fiscale de cette opération en N et N+1.

 les abandons de créances

Les entreprises peuvent abandonner des créances qu’elles détiennent auprès


d’autres entités. Il existe deux sortes d’abandon de créances : les abandons
de créances à caractère commercial et les abandons de créances à caractère
financier. Le traitement comptable dépend de la nature de l’abandon.

Définition des abandons de créances


49
Un abandon de créances est une convention règlementée qui peut revêtir
l’une des deux formes suivantes :

 Abandon de créances à caractère commercial


Il s’agit d’abandon trouver son origine dans les relations commerciales entre
deux entités soit pour maintenir des débouchés, soit pour préserver des
sources d’approvisionnement. Il importe peu que les entreprises
appartiennent ou non au même groupe.

 Abandon de créances à caractère financier


C’est un abandon ayant un objectif purement financier (il ne doit pas y avoir
de liens commerciaux entre les deux entreprises). Il porte sur un prêt, une
avance en compte courant par exemple.
Les abandons de créances peuvent être consentis de manière définitive ou
temporaire. Ils sont, dans ce dernier cas, assortis d’une clause particulière
appelée « clause de retour à meilleure fortune ». Ce type d’abandon permet
aux ex-créanciers de posséder de nouveau leur ancienne créance (et de
pouvoir contraindre leur débiteur à honorer sa dette) dès que la situation
financière de ce dernier sera rétablie.

Fiscalement : un abandon de créances n’est déductible fiscalement que s’il


relève d’une gestion normale ; c’est-à-dire qu’il est consenti dans l’intérêt de
l’exploitation et qu’il comporte une contrepartie équivalente pour l’entité qui l’a
consenti.

Voici le détail des écritures à comptabiliser pour l’abandon de créances à


caractère commercial et pour l’abandon de créances à caractère financier,
chez la société qui consent l’abandon et chez celle qui en bénéficie.

Comptabilisation des abandons de créances à caractère commercial

 Comptabilisation de l’abandon de créances chez le créancier

L’abandon de créances à caractère commercial constitue une charge


exceptionnelle. Lorsqu’il se rapporte à des opérations passibles de la T.V.A,
l’abandon constitue une opération taxable. Pour comptabiliser un abandon
de créances à caractère commercial chez la société qui le consent :
 on débite :
1. le compte 67 « Charges exceptionnelles »,
2. le compte 4456 « TVA déductible sur biens et services »,
 et on crédite le compte 411 « Clients ».

Cette écriture va permettre de solder le compte client.

Fiscalement : lorsque l’abandon relève d’une gestion normale, la charge est


50
déductible.

 Comptabilisation de l’abandon de créance chez le bénéficiaire

Par symétrie, l’abandon constitue un produit exceptionnel. Pour


comptabiliser un abandon de créances à caractère commercial chez la
société qui en bénéficie :

 on débite le compte 401 « Fournisseurs »,


 et on crédite :
1. le compte 4457 « TVA collectée »,
2. le compte 77 « Produits exceptionnels ».

Comptabilisation des abandons de créances à caractère financier

 Comptabilisation de l’abandon de créances chez le créancier

Deux traitements comptables sont couramment utilisés en pratique.


L’abandon de créances à caractère financier peut être comptabilisé au débit
du compte 6788 « Charges exceptionnelles diverses » ou au débit du compte
664 « Pertes sur créances liées à des participations ».

La contrepartie de cette écriture dépend de la nature de la créance


abandonnée (on pourra citer, par exemple, le compte 274 pour les prêts).

Fiscalement : depuis le 4 juillet 2012, les charges générées par les


abandons de créances à caractère financier ne sont plus déductibles.
Il subsiste tout de même quelques exceptions à ce principe, notamment
en cas de concession effectuée dans le cadre d’une procédure de
sauvegarde, de redressement judiciaire, de conciliation ou encore de
liquidation judiciaire Dans ce dernier cas, l’aide n’est déductible que
dans une certaine limite.

 Comptabilisation de l’abandon de créances chez le bénéficiaire

Symétriquement, le recours à deux comptes est autorisé (crédit) :


 le compte 768 « Autres produits financiers »,
 ou le compte 7788 « Produits exceptionnels divers ».
La contrepartie de ce crédit sera le débit du compte de bilan financier
concerné ; citons à titre d’exemple :

 le compte 17 « Dettes rattachées à des participations »,


 ou le compte 455 « Associés – comptes courants ».

Fiscalement : bien que généralement non déductible chez la société qui


consent l’abandon, l’abandon de créances à caractère financier est imposable
51
chez la société bénéficiaire sauf si la société bénéficiaire est soumise à l’impôt
sur les société et qu’elle s’engage à augmenter son capital au profit de la
société mère, d’une somme au moins égale au montant non déductible, avant
la clôture du 2ème exercice suivant celui au cours duquel l’abandon a été
consenti. L’augmentation de capital devra être libérée par conversion de
créance ou en numéraire. Cet engagement doit être formalisé avec le dépôt de
la déclaration de résultats.

 Les amendes et pénalités

Les amendes et les pénalités ne sont jamais déductibles. Seuls les intérêts de
retard et l'amende payés aux fournisseurs le sont. Les amendes et pénalités
se trouvent en principe dans un compte 671200 dédié.

Amendes et pénalités Tableau 2058-A Tableau 2033-B


Amendes et pénalités non ligne XW + ligne 330 +
déductibles case WJ extension

Exemple :

Une société a commis une erreur en établissant la déclaration de CVAE de


l’année 2020. Elle a reçu de l’administration fiscale les notifications de
redressement suivantes :

 rappel d’impôt : 2.050 €


 majoration pour erreur dans la déclaration : 205 €
 pénalité pour retard de paiement : 110 €

Solution : La CVAE étant un impôt déductible, le rappel d’impôt est


également déductible. En revanche, les majorations et pénalités de retard
sont non-déductibles. L’entreprise devra donc réintégrer la somme de 315 €
(soit 205 € + 110 €).

 Les dépenses de mécénat.

Pour les exercices ouverts depuis le 1er janvier 2003, les dépenses de
mécénat retenues dans la limite de 5 pour mille du chiffre d'affaires HT ( Pour
les exercices clos à compter du 31 décembre 2020, le plafond est de 20.000 €, avant 2020 de 10.000€,
L’entreprise retient le plafond le plus élevé. )
de l’entreprise ouvrent droit à une réduction
d'impôt de 60 % des versements effectués.

52
Ces dépenses ne sont pas déductibles et sont donc réintégrées pour la
détermination du résultat fiscal. Les versements excédant les 5 pour mille du
chiffre d’affaires HT au cours de l'exercice peuvent donner lieu à réduction
d'impôt au titre des cinq exercices suivants, après avoir pris en compte les
versements effectués au cours de l’exercice. La réduction d'impôt s’impute
sur le solde de l'impôt.

La réduction d'impôt mécénat : exemple chiffré

Une SARL à l'IS fait des dons à différentes associations pour un montant
total de 5 000€. Son chiffre d'affaires s'élève à 800 000€.

Étape 1 : calculer le plafonnement des dons pour le bénéfice de la réduction


d'impôt mécénat

800 000 * 5 / 1000 = 4 000€

Étape 2 : calculer le montant de la réduction d'impôt mécénat

5 000€ * 60% = 3 000€. Le montant des dons est inférieur au premier plafond de 20 000€ et le
second plafond en fonction du chiffre d'affaires ne s'applique pas.

Comptabiliser la réduction d'impôt mécénat

La réduction d'impôt mécénat est comptabilisée dans un compte 699 intitulé


« Produits ». Supposons que le compte 6991 soit consacré au report en
arrière des déficits. Il suffira de créer un compte 6992 pour les réductions
d'impôts et un compte 6993 pour les crédits d'impôts.

Cette solution sera utilisée si la réduction d'impôt n'est pas immédiatement


imputable sur l'impôt sur les sociétés et que l'on veut éviter d'avoir un IS
négatif sur la liasse fiscale. Dans le cas contraire, il suffira de créditer le
compte 695.

Il est aussi possible d'individualiser les différentes réductions et crédits


d'impôts dans les comptes, en créant autant de sous-comptes nécessaires.

Une comptabilisation séparée des dons et de la réduction d'impôt mécénat


en facilite la réintégration ou la déduction au moment de l'établissement de
la liasse fiscale.

Numéro de
Montant
compte Comptabilisation de la réduction d'impôt
Débit Crédit mécénat Débit Crédi
t

53
444 Réduction d'impôt mécénat 2400

6992 Réduction d'impôt mécénat 2400€

Comment comptabiliser la réduction d'impôt mécénat ?

La réduction d'impôt mécénat sur une liasse fiscale à l'impôt sur les sociétés
Les sociétés à l'impôt sur les sociétés comptabilisent la réduction d'impôt
mécénat en compte 699, le même compte que le report en arrière des
déficits.

Il faut donc le retraiter sur la liasse fiscale pour la faire sortir du résultat
fiscal. Pour mémoire réductions d'impôts et crédits d'impôts comptabilisés
dans les sociétés à l'IS n'entrent pas dans le résultat fiscal. Ils sont donc
ensuite déduits sur la ligne « autres déductions » et figurent sur l'extension
2058-A ou 2033-B.

Les dons sur la liasse fiscale à l'IS 2058-A 2033-B


Réintégration des dons ligne WQ + ligne 330 +
extension extension
Déduction de la réduction d'impôt mécénat ligne XG + extension ligne 350 +
comptabilisée en 699 extension

La réduction d'impôt mécénat comptabilisée dans les comptes des sociétés à


l'IS est déduite du résultat fiscal. Ce n'est pas un produit imposable. Elle
viendra ensuite en diminution de l'impôt sur les sociétés ou IS à
payer .Impact des dons et de la réduction d'impôt mécénat sur la liasse
fiscale IS et IR

La réduction d'impôt mécénat sur la déclaration 2069-RCI

La réduction d'impôt mécénat ne nécessiteplus de déclaration particulière.


Elle est déclarée en même temps que la liasse fiscale, à l'aide duformulaire
2069-RCI, le formulaire qui récapitule tous les crédits et réductions
d'impôts.

La réduction d'impôt mécénat figure dans les créances reportables, au tout


début du formulaire. Le formulaire traditionnel est devenu une simple fiche
de calcul qui sert au suivi de la réduction d'impôt. La fiche de calcul peut
être demandée par l'administration fiscale. Ce formulaire doit être déposé
par toutes les entreprises concernées.

54
55
APPLICATION : DEPENSES DE MECENAT

L'entreprise RÉNOVBAT a pour activité, la rénovation de bâtiments anciens.


Chaque année, elle effectue un don à la Fondation du Patrimoine.
Les données relatives aux exercices N et N+1 et N+2 sont les suivantes (en
euros) :
La société a réalisé un chiffre d’affaires de 2.000.000 € en 2018.

 En 2018, elle a réalisé un don de 15.000 € à un organisme


d’intérêt général.
 En 2019, aucun don n’a été réalisé
 En 2020, elle réalise à nouveau un don de 15.000 € pour un
chiffre d'affaires HT de 1,8 million €

TRAVAIL À FAIRE

1. Rappelez le régime fiscal des dons réalisés par une entreprise*.


2. Indiquez le montant de la réduction.
*Comment se calcule la réduction d’impôt ?
En contrepartie du don qu’elle a consenti, l’entreprise va bénéficier d’une réduction d’impôt égale à 60 %
de son montant. La générosité reste tout de même plafonnée sur le plan fiscal. Le montant des dons
éligibles est limité, soit à 5 pour 1000 du chiffre d’affaires de l’entreprise, soit à 10 000 € avant 2020 et
20 000€ à partir de 2020. L’entreprise retient le plafond le plus élevé. En cas de dépassement du plafond,
l’excédent peut faire l’objet d’un report sur les cinq exercices suivants. Pour les sociétés soumises à
l’impôt les sociétés, la réduction d’impôt s’impute sur le solde d’impôt dû au titre de l’exercice de
versement du don. Pour les autres entreprises, elle est déduite de l’impôt sur le revenu dû au titre de
l’année de versement, indépendamment de la date de clôture de l’exercice.

56
 L'impôt sur les sociétés, les impôts et taxes non déductibles et les
crédits ou réductions d'impôts

L'impôt sur les sociétés, comptabilisé dans un compte 695 en comptabilité,


n'est pas déductible. Il faut donc le réintégrer. Il en est de même de :

 la contribution sociale ;
 la contribution exceptionnelle temporaire ;
 la contribution sur les revenus distribués.

La liste des impôts non déductibles du résultat fiscal n'est pas exhaustive.
Ces impôts et taxes sont réintégrés fiscalement.

Impôt sur les sociétés Tableau 2058-A Tableau 2033-B


Impôt sur les sociétés ligne I7 ligne 324
Crédits et réductions d'impôts à déduire ligne XG + extension ligne 350 + extension

Impôts déductibles Impôts non déductibles


 CFE et CVAE  Impôt sur les sociétés
 Taxe d’apprentissage  Contribution sociale sur les
 Participation de l’employeur à la bénéfices
formation professionnelle continue  Taxe sur les véhicules de société
 Participation de l’employeur à l’effort à  Taxe sur les bureaux en Ile-de-
la construction France
 Taxe foncière

 Les réintégrations diverses

Les réintégrations diverses doivent être détaillées sur un feuillet séparé. La


liste peut être particulièrement longue et impacter le résultat fiscal de
manière très significative.
En voici quelques exemples :

 la fraction non déductible des jetons de présence ;


 les impôts non-déductibles ;
 les cotisations sociales non déductibles ;
 les dépenses de tenue de comptabilité lorsqu'elles font l'objet d'une
demande de crédit d'impôt par les adhérents des centres de gestion
agréés ;
 les dons (remplacés par le crédit d'impôt mécénat, plus favorable
qu'une déductibilité fiscale).

Divers à réintégrer Tableau 2058-A Tableau 2033-B


57
Réintégrations diverses y compris les dons ligne WQ + ligne 330 +
extension extension

 Les contrats d’assurance « homme clé »

L’homme clé est une personne jouant un rôle déterminant dans la vie de
l’entreprise (dirigeant, collaborateur). L’objectif de ces contrats est d’assurer
l’entreprise contre les pertes d’exploitation liées à sa disparition. Les primes
sont déductibles et l’indemnité perçue est normalement imposable. Le profit
résultant du contrat, lors du décès de l’homme clé peut être étalé sur cinq
ans.

Pour tout contrat portant sur des personnes ne répondant pas à la définition
de l’homme clé, les primes versées ne sont pas déductibles. L’indemnité
versée au décès ou à l’expiration du contrat étant imposable, les primes
versées antérieurement deviennent alors déductibles globalement.

 Les contrats d’assurance vie sur prêts

En cas de contrat d’assurance vie souscrit dans le cadre d’un emprunt au


profit de l’entreprise, le traitement fiscal varie en fonction du caractère
imposé ou non de l’assurance :

 si l’assurance est imposée par la banque, les primes versées sont


déductibles,
 si l’assurance est souscrite volontairement par l’emprunteur, les
primes ne seront déductibles qu’à l’échéance du contrat ou au décès
de l’assuré.

L’indemnisation en cas de décès de l’assuré peut être étalée sur cinq ans, la
reprise éventuelle des primes doit être également étalée sur cinq ans.

58
59
APPLICATION : CONTRATS D'ASSURANCE-VIE

L'entreprise individuelle Lemarchand exerce une activité industrielle. Elle a


conclu divers contrats d'assurance actuellement en cours. L'exercice
comptable coïncide avec l'année civile. Les écritures comptables ont été
correctement enregistrées :

• contrat 1 : assurance-vie sur la tête de Monsieur Lemarchand au profit de


l'entreprise en garantie d'un emprunt souscrit auprès de la BNP ; prime
annuelle 500 € ; l'assurance n'est pas exigée par l'organisme financier
• contrat 2 : assurance-vie sur la tête de Monsieur Tronchet, ingénieur de
production qui peut être considéré comme un « homme clé » pour l'entreprise
; prime annuelle : 800€
• contrat 3 : assurance-vie sur la tête de Madame Roger, responsable
comptable; montant total des primes versées jusqu'à ce jour 4 200 €
• contrat 4 : assurance-vie sur la tête de Madame Auffret, directrice
commerciale, au profit de sa famille prime annuelle : 1 100 €
• contrat 5 : assurance-vie sur la tête de Monsieur Lemarchand, exploitant
individuel ; prime annuelle 1 800 €;
• contrat 6 : prime d'assurance pour risque d'insolvabilité de ses clients 1
600 €.

TRAVAIL À FAIRE

1. Rappelez les règles relatives à la déductibilité des primes d'assurance.


2. Analysez l'incidence des opérations ci-contre sur le résultat imposable de
l'entreprise.
3. Monsieur Tronchet est décédé en cours d'année; la compagnie d'assurance
a versé à l'entreprise la somme de 50 000 €. Précisez le traitement fiscal de
cette indemnité.

60
 Les cadeaux

Les charges engagées pour offrir des cadeaux aux partenaires de l’entreprise
sont déductibles s’ils sont faits « dans l’intérêt de la bonne marche ou du
développement de l’affaire ».
L’administration fiscale recherche si les cadeaux sont des charges
déductibles en retenant les éléments suivants :

 la qualité du bénéficiaire (clients, fournisseurs),


 la valeur du cadeau en comparaison avec le chiffre d’affaires traité
avec le bénéficiaire.

 Les régimes spécifiques : Les immeubles mis à disposition du


personnel.

Lorsqu’une entreprise loue (ou met gratuitement à disposition) un immeuble


à l’un de ses dirigeants ou salariés, l’amortissement déductible est plafonné
à:

LOYERS PERCUS
+ AVANTAGES EN NATURE
- CHARGES AFFERENTES AU BIEN

Cette disposition vise à limiter la défiscalisation du résultat.

Exemple

Une entreprise met à disposition d’un de ces dirigeants un immeuble d’une


valeur de 180 000 HT amorti en mode linéaire sur 20 ans.

 Loyers mensuels : 700€


 Frais d’entretien annuels : 1 200€

Dotation comptable : 180 000*1/20=9 000€


Dotation fiscale limitée à : 700€*12-1 200€=7200€
Dotation non déductible à réintégrer : 1 800€

La perte du droit à déduction n’est pas définitive. L’amortissement non


déduit peut être ultérieurement déduit dans le respect de la limitation
prévue.

61
APPLICATION : OPERATIONS DIVERSES

Les époux Marie, mariés sous le régime de séparation de biens, exploitent un


commerce de vente d'appareils électroménager. L'exercice comptable coïncide
avec l'année civile. Au titre de l'année N, le comptable vous communique les
informations suivantes :

1. acquisition d'une nouvelle imprimante : 450 € HT,


2. rémunération de Monsieur Marie (exploitant): 34 000 € et Madame Marie,
(secrétaire): 26 000 €,
3. location pendant deux mois d'un véhicule de tourisme : loyer 600 € prix
d'acquisition du véhicule 24 000 € TTC, amortissement sur 5 ans en linéaire,
taux de CO2 = 120 g/km,
4. cadeau offert pour la naissance du fils de la secrétaire commerciale : 50 €
HT,
5. pénalité pour paiement tardif de l'impôt sur le revenu des époux Marie :
450 €,
6. organisation d'une partie de pêche au bar avec un client important de
l'entreprise: 300€ HT,
7. versement effectué au profit du Téléthon : 150€,
8. mise au point par les salariés de l'entreprise d'un site internet destiné à
présenter les produits commercialisés par l'entreprise : 100 €,
9. rappel de CET, suite à une erreur sur la déclaration de l'année précédente
: 600 €,
10. règlement le 1er octobre N pour les six mois à venir de la prime
semestrielle d'assurance multirisque : 2 400 €,
11. perte latente constatée sur une dette fournisseur : 600 € une provision
pour perte de change a été enregistrée pour un montant identique,
12. règlement de la taxe d'habitation de la résidence principale des époux
Marie : 750 €.

TRAVAIL À FAIRE

Analysez les charges ci-dessus en indiquant le traitement fiscal nécessaire


pour la détermination du résultat imposable de l'année.

62
CHAPITRE 5
LES PLUS OU MOINS VALUE

Les plus-values ou moins-values sont des produits ou pertes à caractère


exceptionnel réalisés par une entreprise lors de la cession d'une
immobilisation. Elles doivent donc être distinguées des bénéfices et des
pertes d’exploitation. Les plus-values réalisées sont imposables.

1- Calcul des plus-values ou moins-values

PV (Plus-value) = prix de cession du bien - valeur d'origine du bien (valeur


nette comptable lorsqu'il s'agit d'un bien amortissable)

 Si le prix de cession est inférieur à la valeur d'origine (ou valeur nette


comptable), on constate une moins-value.
 Si le prix de cession est supérieur à la valeur d'origine (ou valeur nette
comptable), on constate une plus-value.

 En cas d'apport en société, le prix de cession est représenté par la


valeur de l'apport.
 En cas d'échange, on retient la différence entre la valeur actuelle du
bien reçu en échange et la valeur comptable du bien cédé.
 En cas de cession pour un prix anormalement bas (non justifié par
l'intérêt commercial de l'entreprise), la plus-value est déterminée par
l'administration par rapport à sa valeur réelle (ex : cession à un
associé).

2- Distinction entre court terme et long terme

Elle s'établit en fonction de la durée de détention du bien cédé et le fait que


ce bien soit amortissable ou pas.

 En ce qui concerne les éléments amortissables

Les plus-values sont constatées à l'occasion de la cession d'éléments d'actif


acquis par l'entreprise depuis :

 moins de 2 ans : Plus-value (PV) à court terme.


 2 ans et plus : PV à court terme dans la limite de l'amortissement
déduit et PV à long terme au-delà.

 En ce qui concerne les éléments non amortissables

 Acquis depuis moins de 2 ans : PV à court terme.


 Acquis depuis 2 ans et plus : PV à long terme.

63
3- Imposition des plus-values et moins-values dans les entreprises
relevant de l'IR

Imposition des plus-values et des moins-values à court terme

Les plus-values constatées au cours d'un même exercice sont compensées et


déterminent une plus-value-nette. Cette dernière est ajoutée aux bénéfices
de l'entreprise qui sont ensuite imposés dans les conditions normales de
l'impôt sur le revenu.

Il est possible de faire une demande d'étalement de l’imposition sur trois


ans.
La moins-value nette éventuellement dégagée s'impute sur les bénéfices
d'exploitation.

Imposition des plus-values et des moins-values à long terme

Une compensation est effectuée entre les plus-values et les moins-values


déterminant une plus-value nette globale. La plus-value nette est ensuite
taxée à 12,8 % (le taux global est de 30 % avec les prélèvements sociaux).
La moins-value nette est imputable uniquement sur les plus-values à long
terme réalisées pendant les dix années suivantes (et pas sur le bénéfice).

4 - Imposition des plus-values et moins-values dans les entreprises


relevant de l'IS

D’une façon générale, les plus-values professionnelles réalisées par les


sociétés soumises à l’Impôt sur les Sociétés, sont imposées aux taux
habituels de 25% ou taux réduit de 15 % pour les PME (dans la limite de 42
500 € de bénéfice).

Il n’y a donc pas d’imposition particulière pour les plus-values à long terme
réalisées par une entreprise soumise à l’IS. Seuls des taux spéciaux existent
pour les plus-values réalisées sur certaines cessions de titres de
participation dont notamment :

 Pour les cessions de titres de participation détenus depuis au moins 2


ans, les plus-values nettes à long terme nettes dégagées sur les titres
de participation sont exonérées d'IS sauf quote-part de 12 %.
 Pour les cessions de titres de société à prépondérance immobilière
cotée, les plus-values à long terme nettes dégagées sur les titres de
société à prépondérance immobilière cotée sont imposées au taux
réduit de 19 %.

Toutes les dépréciations des titres (titres de participation ou titres de placement)


sont traitées sous le régime des plus et moins-values à long terme. Donc les DAP sont
des MVLT et les reprises des PVLT.
64
5- Le régime de faveur des produits et plus-values de la propriété
industrielle

Les produits de propriété industrielle relèvent aussi du régime du long terme


et sont imposés au taux de 10%. Il s'agit essentiellement des produits
provenant de la concession de licence d'exploitation de brevets, d'inventions
brevetables et de procédés de fabrication.

De même, les plus-values nettes provenant de la cession de ces éléments


sont taxées dans les conditions du régime du long terme et relèvent du taux
d'imposition de 10%, au lieu de 25% dans les conditions de droit commun.

6- Synthèse

MOINS-VALUES DES SOCIETES SOUMISES A L’IR


NATURE DU DURÉE DE DÉTENTION< 2 ans DURÉE DE DÉTENTION> 2 ans
BIEN CÉDÉ PV MV PV MV
Bien non
CT CT LT LT
amortissable
CT à concurrence
Bien des amortissements
CT CT CT
amortissable déduits
LT pour le reste

IR (BIC)
Régime fiscal Déduction / réintégration fiscale
Au choix :

imposable RAF
PVCT
normalement
Ou Déduire 2/3 et réintégrer 1/3 les deux années
suivantes.
Étalement sur 3 ans
MVCT Normalement RAF
déductible

MOINS-VALUES DES SOCIETES SOUMISES A L’IS


NATURE DU DURÉE DE DÉTENTION< 2 ans DURÉE DE DÉTENTION> 2 ans
BIEN CÉDÉ PV MV PV MV
Titres de
participation CT CT LT LT
et assimilés
Bien
amortissable
CT CT CT CT
ou non
amortissable

65
Sociétés non soumises à l’IS
PV ou MV nettes Analyse fiscale
Elle peut être étalée sur 3 ans.
PV En N déduire 2/3 de la PVN.
En N+1 et N+2, réintégrer la PVN.
CT
Elle constitue une charge déductible du
MV résultat fiscal.
Aucun retraitement fiscal.
Elle bénéficie d’un taux d’imposition à taux
PV réduit de 12.80%
Déduire la PVNLT constatée en N.
LT
La MVNLT est imputée sur les PVNLT des 10
MV exercices suivants.
Réintégrer la MVNLT.

Toutes les dépréciations des titres (titres de participation ou titres de


placement) sont traitées sous le régime des plus et moins-values à long
terme. Donc les DAP sont des MVLT et les reprises des PVLT.

Les autres titres sont exclus du régime du long terme (VMP, TIAP,
autres titres immobilisés OPCVM) et relèvent du taux de droit commun
de l’IS.

66
APPLICATION 1 : PLUS VALUES PROFESSIONNELLES
Entreprise non soumise à l'IS

En N, l'entreprise ALPHA a réalisé les opérations suivantes :

1. Cession d'une machine-outil acquise le 1er mars N-3 pour 20 000 € HT et


amortie en mode linéaire sur 5 ans. Cession le 1 er septembre N pour 10 000
€ HT.
2. Cession d'un immeuble acquis le 1er avril N-8 pour 250 000 € HT (TVA
déduite pour 50 000 €) et amorti en mode linéaire sur 20 ans. Cession le 1 er
octobre N pour 180 250 € (cession non soumise à la TVA). (1)
3. Cession d'un terrain acquis le 1er septembre N-4 pour 120 000 € HT et
revendu pour le 1er octobre N pour 100 000 € HT.
4. Mise au rebut d'une machine devenue inutilisable acquise 16 000 € en N-
5 et amortie à hauteur de 12 000 € au moment de la mise au rebut.
5. Cession d'un fonds de commerce acquis 70 000 € en N-6 et revendu 100
000€ en N.

En N-1, l'entreprise a réalisé une plus-value nette à court terme de 15


000 € ainsi qu'une moins-value nette à long terme de 5 000 €.

L'exercice comptable coïncide avec l'année civile. L'entreprise utilise les


facultés d'étalement des plus-values nettes à court terme sur trois ans.

TRAVAIL À FAIRE

1. Déterminez le tableau des plus et moins-values professionnelles.


2. Calculez le résultat fiscal de l'exercice N sachant que le bénéfice
comptable pour l'exercice N s'élève à 80 000 €.
3. Calculez l'impôt dû sur la plus-value nette à long terme en N.
(1)
Reversement de TVA sur cession d'immeuble
Si une cession d'immeuble n'est pas soumise à la TVA, une régularisation de la TVA initialement déduite
par le cédant est susceptible de lui être demandé si la vente intervient avant le commencement de la dix-
neuvième année.
La TVA à reverser est égale à la TVA initialement déduite diminué d'un vingtième par année ou fraction
d'année civile écoulé depuis l'acquisition de l'immeuble
La TVA à reverser augmente la valeur nette fiscale de l'immeuble cédé.

67
CHAPITRE 6
LES REGIMES D'IMPOSITION DES BENEFICES INDUSTRIELS ET
COMMERCIAUX

Les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) sont les bénéfices réalisés par
les personnes physiques qui exercent une activité commerciale, industrielle
ou artisanale (exploitants individuels ou associés de certaines sociétés de
personnes).

Ils font partie du revenu imposable et sont soumis à des obligations


déclaratives qui dépendent du régime fiscal applicable : micro BIC, réel
simplifié ou réel normal.

Les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) sont :

 les bénéfices des professions commerciales, industrielles ou


artisanales (vente de marchandises, d'objets, de fournitures, vente de
denrées à emporter ou à consommer sur place, prestations
d'hébergement, prestation de services...),
 les bénéfices des activités commerciales par assimilation : opérations
de marchands de biens, locations immobilières (location d'immeubles
à usage professionnel aménagé, location de locaux d'habitation
meublés à titre habituel), opérations de certains délégataires de
services publics (adjudicataires, concessionnaires ou fermiers de droits
communaux), laboratoires d'analyses médicales, établissements
d'enseignement privé notamment,
 les revenus d'activités accessoires.

Ainsi, les personnes suivantes relèvent de la catégorie BIC :

 Exploitant ou entrepreneur individuel exerçant en nom propre


 Associé unique d'une EURL
 Associé d'une société de personnes (pour la part du bénéfice
correspondant à ses droits dans les résultats de la société) : SNC,
société en commandite simple, GIE, SARL ayant opté pour le régime
fiscal des sociétés de personnes.

Quel que soit son régime fiscal, l'entrepreneur, doit déclarer chaque année
ses revenus imposables et exonérés dans la déclaration complémentaire des
professions non salariées des revenus n°2042 C pro jointe à la déclaration
spécifique de son régime d'imposition.

 Revenus N-1 à déclarer en N

68
1- Revenus N-1 à déclarer en N

Le régime dépend du niveau de chiffre d'affaires brut annuel (chiffre


d'affaires effectivement encaissé).

Régimes d'imposition
Régime spécial BIC
(micro-entreprise ou Régime du réel simplifié Régime réel normal
micro BIC)
Conditions pour les activités
de commerce et de fourniture
de logement (hôtels, chambres
Chiffre d'affaires annuel
d'hôtes, gîtes ruraux, meublés CAHT compris entre
hors taxe (CAHT) CAHT supérieur à 818 000 €
de tourisme) 170 000 € et 818 000 €
inférieur à 170 000 €
et de location de matériels ou
de biens de consommation
durable
Conditions pour les Chiffre d'affaires annuel
CAHT compris entre
prestations de services hors taxe (CAHT) CAHT supérieur à 247 000 €
70 000 € et 247 000 €
relevant des BIC inférieur à 70 000 €
Application automatique
d'un abattement
forfaitaire pour frais
professionnels de :

 71 % du CA
pour les
activités
d'achat-revente
Détermination du bénéfice Imposition assise sur les Imposition assise sur les
ou de
imposable bénéfices nets bénéfices nets
fourniture de
logement
 50 % du CA
pour les
activités de
service

avec un minimum
d'abattement de 305 €
Chiffre d'affaires annuel
brut (hors TVA, sans Bénéfice net éventuellement Bénéfice net éventuellement
déduire aucun retraité extracomptablement retraité extracomptablement
Revenu à déclarer
abattement) + + éventuelles plus ou moins- + éventuelles plus ou moins-
éventuelles plus ou values réalisées values réalisées
moins-values réalisées
 N°2042 C Pro
 N°2042 C Pro  Déclaration de
 Déclaration de résultat des BIC
N°2042 C Pro résultat des BIC n°2031
(y compris en cas
Déclarations fiscales d'option pour le
n°2031  Liasse des tableaux
versement libératoire  Liasse des tableaux annexes n°2050,
(auto-entrepreneur) annexes n°2033-A à n°2051, n°2052,
2033-G n°2053, n°2059-F,
n°2059-G

Déclaration mensuelle Déclaration annuelle le Déclaration annuelle le


Échéances ou trimestrielle (au 2e jour ouvré suivant le 2e jour ouvré suivant le
choix) 1er mai 1er mai

69
2- Synthèse des obligations comptables des entreprises par régime
d’imposition

Voici une synthèse comparative des obligations comptables à respecter en


fonction du régime d’imposition de l’entreprise :

Régime
Réel simplifié Réel normal Déclaration contrôlée
d’imposition
Comptabilité d’engagement,
Tenue de la option possible pour la Comptabilité
Comptabilité de trésorerie
comptabilité comptabilité de trésorerie en d’engagement
cours d’exercice.
Livre-journal des recettes et des
Livres comptables Livre-journal et dépenses, registre des
Livre-journal et grand-livre
obligatoires grand-livre immobilisations et des
amortissements
Au minimum une fois par Au minimum une
Inventaire période de 12 mois. Évaluation fois par période Non obligatoire
forfaitaire possible de 12 mois
Bilan, compte de
résultat et
Bilan, compte de résultat et
annexe.
annexe. Présentation simplifiée Non obligatoire. Uniquement un
Présentation
Comptes annuels des comptes, présentation compte de résultat fiscal
simplifiée
abrégée de l’annexe ou (déclaration n°2035)
possible pour
dispense d’annexe
l’annexe sous
condition de seuil
Centralisation
Centralisation trimestrielle des mensuelle des
Autres obligations journaux auxiliaires sur le journaux
livre-journal auxiliaires sur le
livre-journal

70
3- Synthèse des obligations fiscales

Le régime simplifié (Rappel)


https://www.impots.gouv.fr/portail/files/formulaires/2033-sd/2020/2033-sd_2983.pdf

2031 Déclaration de résultat


2033A Bilan simplifié
2033B Compte de résultat et résultat fiscal
2033C Immobilisations-amortissements-plus ou moins-values
2033D Relevé des provisions-amortissements dérogatoires-déficits reportables
2033F Composition du capital social
2033G Filiales et participations

Le régime du réel normal (Rappel)


https://www.impots.gouv.fr/portail/files/formulaires/2050-liasse/2020/2050-liasse_2958.pdf

DOCUMENTS COMPTABLES
2050& 2051 Bilan actif et passif
2052 & 2053 Compte de résultat
2054 & 2054 Immobilisations et amortissements
2056 Provisions inscrites au bilan
2057 Etat des créances et des dettes
DOCUMENTS FISCAUX
2058A Tableau de détermination du résultat fiscal
2058B Déficit et provisions non déductibles
2058C Affectation du résultat et renseignement divers
2059A Détermination des plus-values
2059B Affectation des plus-values à court terme
2059C Suivi des moins-values à long terme
2059E Détermination de la valeur ajouté

4- Organisme de gestion agréé

Un OGA est un Organisme de Gestion Agrée. Ce peut être un CGA (Centre de


Gestion Agrée) ou une AGA (Association de Gestion Agréée). Ce sont des
associations qui permettent aux entreprises qui y adhèrent de bénéficier
d'informations fiscales, voire de réductions fiscales.

OGA, CGA, AGA : qu'est-ce que c'est ?

Un OGA est un Organisme de Gestion Agréé. Il existe deux formes d'OGA :

 les CGA, Centres de Gestion Agrées, créés en 1976 pour les


entreprises soumises au régime des BIC ;
 les AGA, Associations de Gestion Agréées, créées en 1978 pour les
entreprises soumises au régime des BNC.
71
Toute entreprise qui n'est pas soumise à l'impôt sur les sociétés peut adhérer
librement à l'OGA de son choix. Les auto-entrepreneurs peuvent aussi
adhérer à un OGA.

Adhésion à un organisme de gestion agréé

Le choix d'un OGA dépend d'abord de son activité :

 Une entreprise qui a une activité commerciale ou industrielle peut


adhérer à un CGA.
 Une entreprise qui a une activité libérale peut adhérer à une AGA.

L'adhésion à un OGA vous oblige à lui remettre une comptabilité précise


tous les ans :

 En effet, un OGA doit contrôler tous les ans les finances de ses
adhérents.
 De plus, vous devez indiquer sur tous vos documents commerciaux,
notamment sur vos factures, votre appartenance à un OGA.
L'adhésion à un OGA coûte environ une centaine d'euros par an.

Rôles de l'organisme de gestion agréé

Prévention fiscale

Le premier rôle des OGA est la prévention fiscale :

 Les OGA ont pour mission de prévenir les erreurs d'ordre fiscal de
leurs adhérents. Par exemple, un OGA contrôle obligatoirement vos
déclarations de TVA.
 Un OGA doit également contrôler tous les documents comptables de
ses adhérents, afin de s'assurer que ces entreprises présentent bien à
l'administration fiscale des comptes fidèles et sincères sur leur
situation financière.
 Il procède aux mêmes vérifications que l'administration fiscale.

Bon à savoir : attention, l'adhésion à un OGA n'empêche pas un contrôle


fiscal de l'administration.

Information et formation des adhérents

Le deuxième rôle d'un OGA est de diffuser une information fiscale à


l'ensemble de ses adhérents :

72
 Par exemple, si un OGA détecte une anomalie sur les comptes de l'un
de ses adhérents, il va prévenir l'ensemble de ses adhérents pour qu'ils
puissent éviter cette erreur.
 Des statistiques sont récoltées et traitées par les OGA, qui les mettent
à disposition de leurs adhérents.
 Enfin, les OGA proposent des formations à leurs adhérents, afin de
diffuser l'information fiscale et les bonnes pratiques à mettre en place.

Tenue de la comptabilité

Les entreprises soumises au régime des BNC peuvent confier leur


comptabilité à une AGA.
En revanche, les CGA n'ont pas le droit de tenir la comptabilité de leurs
adhérents soumis au BIC.

Avantages fiscaux de l'adhésion à un OGA

Les entreprises adhérentes à un organisme de gestion agréé bénéficient


d'avantages fiscaux :

 Elles évitent la majoration de 25 %* du bénéfice imposable pour le


calcul de l'impôt sur le revenu. Par exemple, sans adhésion à un OGA,
le bénéfice professionnel est imposé à 125 %. En adhérant à un OGA,
votre bénéfice professionnel est imposé à 100 %.
 En outre, les micros entreprises qui ont choisi un régime de réel
simplifié peuvent bénéficier d'un crédit d'impôt allant jusqu'à 915 €
pour frais de tenue de comptabilité et d'adhésion.
*

Exemple :

73
Une entreprise paye 1 150 € de frais d'expert-comptable et d'adhésion à son
OGA. Si elle respecte les critères, elle bénéficie d'un crédit de 915 € et ne
paie plus que 235 € son expert-comptable et son adhésion à l'OGA.

En outre, le salaire du conjoint est entièrement déductible sans aucune


limite et quel que soit le régime matrimonial choisi. De plus, le contrôle fiscal
d'une entreprise adhérente à un OGA est réduit à 2 ans au lieu de 3 ans.

APPLICATION 1 : REGIME D'IMPOSITION

Madame BEDEL exploite en individuel un commerce de vêtements dont


l'exercice comptable coïncide avec l'année civile.
Monsieur BEDEL possède une EIRL dont l'activité est la vente, location et
réparation de matériels industriels. Vous disposez des informations
suivantes :

Chiffre d'affaires N Résultat fiscal N


Activité Mme BEDEL 200 000 € HT 15 000 €
Activité M. BEDEL
 Vente 445 000 € HT 58 000 €
 Location, 258 000 € HT
réparation

Les époux BEDEL sont mariés sous le régime de la séparation de biens.


Monsieur BEDEL adhère à un centre de gestion agréé.

TRAVAIL À FAIRE

1. Indiquez le régime fiscal et le régime d'imposition des activités des


époux BEDEL.
2. Une option pour un autre régime d'imposition est-elle possible?
3. Rappelez les avantages liés à l'adhésion à un organisme de gestion
agréé.
4. Déterminez le résultat net imposable des époux BEDEL.
5. Reprendre la question 4 en supposant que le résultat fiscal de
l'activité de Mme, BEDEL est un déficit de 20 000 €.

74
Répondez par VRAI ou FAUX aux affirmations ci-dessous en donnant
toutes les explications nécessaires.

1. Une entreprise qui relève du régime micro-entreprises ne peut opter que


pour le régime réel simplifié.
2. La régime micro-entreprises ne s'applique qu'aux entreprises qui exercent
une activité commerciale ou industrielle. Les professions libérales en sont
exclues.
3. Une entreprise qui relève du réel normal ne peut opter pour aucun autre
régime d'imposition.
4. Une entreprise peut opter pour un régime réel d'imposition tout en
conservant le bénéfice de la franchise de TVA.
5. En matière d'obligations comptables, les entreprises qui relèvent du
régime micro entreprises doivent tenir un livre journal détaillant les recettes
et achats.
6. L'option pour le versement libératoire de l'impôt sur le revenu n'est
possible que si l'entreprise a opté pour le versement libératoire des
cotisations sociales.
7. Une entreprise qui relève du régime micro-entreprises et qui opte pour un
régime réeld’imposition peut bénéficier d'une réduction d'impôt maximale de
915 € pour frais d’adhésions à un centre de gestion agréé.
8. Les régimes réels d'imposition sont indépendants de la structure juridique
de l'entreprise.
9. L'entreprise Keller clôture son exercice comptable le 31 mars de chaque
année. Le résultat fiscal qu'il convient de déclarer en N est celui relatif à
l'exercice comptable N-2/N-1.
10. Le résultat fiscal des entreprises qui relèvent du régime réel est majoré
de 10 % sauf pour celles qui adhérent à un centre ou association de gestion
agréés ou qui font tenir leur comptabilité par un professionnel.

75
APPLICATION 2 : RESULTAT FISCAL BIC

L'entreprise AMICE, située à Saint Brieuc, est spécialisée dans la


commercialisation et installation de vitrines réfrigérées. Sa clientèle est
constituée de professionnels de la restauration (restaurants, collectivités
locales).

Les opérations sont soumises à la TVA au taux normal. Les données qui
vous sont communiquées ci-dessous sont exprimées HT, sauf information
contraire. Le chiffre d'affaires réalisé en N-1 s'élève à 810 340 € HT. Le
résultat comptable provisoire est égal à 121 340 €. Il prend en compte les
opérations comptables suivantes, que l'on vous demande d'analyser sur le
plan fiscal.

1. Rémunération de Monsieur Amice enregistrée dans un compte de charge :


42 600 €.
2. Madame Amice est secrétaire commerciale. Sa rémunération s'élève à 22
600 €.
3. Prime d'assurance multirisque souscrite au profit de l'entreprise : 2 450 €.
4. Entretien de la résidence principale des époux Amice : 4125 € TTC.
5. Dotation aux amortissements d'un véhicule utilitaire acquis le 1 er février N
et amortissable en cinq ans en mode linéaire : 4 125 €.
6. L'entreprise Amice a pris en crédit-bail un véhicule Peugeot (de tourisme,
dégage 120 g/km de CO2, Base 18 300) d'une valeur de 24 500€ HT à
compter du 1er avril N. La durée réelle d'utilisation de ce véhicule est estimée
à 5 ans. La redevance de crédit-bail pour l'exercice N est égale à : 5 750 €
TTC.
7. Dividendes provenant du portefeuille titres de l'entreprise. Ce dernier est
inscrit à l'actif du patrimoine professionnel : 1 600 €.
8. Dépréciation de valeurs mobilières de placement : 1100€.
9. Cession de 120 titres (VMP) pour un montant total de 5 020 €. Ces titres
ont été acquis 32 € l'unité le 15 novembre N-3.
10. Subvention versée au centre national d'étude océanographique situé à
Brest: 750€.
11. Dépenses de création d'un site internet destiné à présenter les différents
produits commercialisés par l'entreprise : 1 400 €.
12. Acquisition de d'agendas destinés à être offerts aux meilleurs clients ;
76
prix unitaire : 12€ TTC.
13. Paiement de la taxe foncière 1 600 € (de la résidence principale des
époux Amice) et de l'impôt sur le revenu des époux Amice pour 5 400 €.
14. Cession d'un véhicule de tourisme Peugeot 307 acquis le 1 er avril N-3
pour 20 400 € TTC (taux de rejet de dioxyde de carbone : 160 g/km) et
amortissable en linéaire sur 5 ans. La cession a eu lieu le 1 er mars N pour 10
600 € HT auprès du concessionnaire Peugeot de Saint-Brieuc. La cession a
été soumise à TVA.
15. Reprise d'une provision pour contravention au Code de la route
constituée en N-1 : 160 €.
Informations complémentaires :
 les époux Amice sont mariés sous le régime de la communauté légale,
 plus-value nette à court terme constatée en N-2 et étalée sur trois ans 8
100€.

TRAVAIL À FAIRE

1. Calculez et déterminez la nature fiscale de la plus ou moins-value


constatée sur la cession du véhicule Peugeot 307 (opération 14).
2. Établissez, sous forme de tableau, un récapitulatif des plus ou moins-
values professionnelles dégagées par l'entreprise Amice au titre de l'exercice
N.
3. Déterminez le régime fiscal et le régime d'imposition de l'entreprise Amice.
Peut-elle opter pour un autre régime d’impositions et si oui lequel ?
4. Calculez le résultat fiscal de l'entreprise Amice. Dans quelle catégorie de
revenu doit-il être déclaré ?
5. Établissez la déclaration 2058A sur Excel ou en PDF

77
CHAPITRE 7
L'IMPOSITION DU RESULTAT DANS LE CADRE DES SOCIETES

1- Champs d'application et principes d'imposition

I. Le champ d'application

Certaines sociétés relèvent de plein droit du régime des sociétés non


soumises à l'IS. Les SARL à caractère familial ainsi que les sociétés de
capitaux peuvent, sous certaines conditions, opter pour le régime fiscal des
sociétés de personnes.

De
Structure Sur
Observations plein
juridique option
droit
SNC, sociétés en participation, sociétés en commandite simple pour les associés
Société de commandités. x
personnes

EURL Si l'associé unique est une personne physique x


La société civile est soumise à l'IS dès lors qu'elle se livre à une activité qui présente un
Société
caractère industriel ou commercial. x
civiles
GIE x
Pour qu'une SARL puisse opter pour le régime des sociétés depersonnes, deux
conditions cumulatives doivent être satisfaites :
elle doit exercer une activité industrielle, commerciale, artisanale ou agricole. Sont
SARL de exclues les sociétés qui exercent une activité libérale ou de gestion patrimoniale,
x
familiale le capital de la SARL de famille doit être détenu dans sa totalité soit par des parents
en ligne directe, soit par des frères et sœurs, soit par des conjoints, pacsés,
ousimultanément des membres de la famille de l'une et l'autre de ces personnes.

La loi de modernisation de l'économie permet aux SA, SAS, SARL d'opter pour le régime
des sociétés de personnes si les conditions suivantes sont satisfaites :
elles sont non cotées,
elles sont créées depuis moins de cinq ans,
SA, SAS, les droits sociaux sont détenus à hauteur de 50 % au moins par une ou
SARL non des personnes physiques et à hauteur de 34 % au moins par une ou x
cotées plusieurs personnes exerçant une fonction de direction.
L'option n'est pas possible pour les sociétés qui exercent comme activité principale la
gestion de leur propre patrimoine mobilier ou immobilier.
L'option doit être exercée avec l'accord unanime des associés et couvre une période
maximale de 5 ans.

II. Les mécanismes d'imposition


78
Les résultats des sociétés de personnes sont imposés entre les mains des
associés :

si l'associé est une personne physique, la quote-part de bénéfice ou


de déficit qui lui revient est prise en compte dans le revenu global
du foyer fiscal,
si l'associé est une personne morale, la quote-part de bénéfice ou
de déficit qui lui revient est prise en compte pour le calcul du
résultat fiscal.

Monsieur LAURENT est associé d'une SARL de famille qui exerce une activité
commerciale. Le résultat fiscal de la société s'élève à 20 000 €. Il détient 25 % des
parts sociales.
Exemple 1
Monsieur LAURENT devra déclarer dans sa déclaration des revenus n° 2042
une quote-part de résultat fiscal égale à 20 000 x 25 % = 5 000 € dans la
catégorie BIC.
Madame GUILLEMER détient 40 % d'une SNC qui exerce une activité agricole. Le
résultat fiscal de la société est négatif. Il s'élève à -20 000 €.
Exemple 2
Madame GUILLEMER devra déclarer dans sa déclaration des revenus n° 2042 une
quote-part de résultat fiscal égale à -8 000 € dans la catégorie BA.
La société anonyme TISSERAND détient 30 % du capital d'un GIE dont le résultat
fiscal s'élève à 100 000 €.
Exemple 3
Lors de la détermination du résultat fiscal de la SA TISSERAND, il faudra
ajouter une quote-part de résultat fiscal égale à 30 000 (ligne « quote-part dans les
bénéfices réalisés par les sociétés de personnes ou GIE »).

2- La détermination du résultat fiscal des sociétés non soumises à 'IS

I. Des règles fiscales en grande partie identique à celles qui s'appliquent


aux entreprises individuelles.

L'article 60 du Code général des impôts énonce « le bénéfice des sociétés


visées à l'article 8 est déterminé, dans tous les cas, dans les conditions
prévues pour les exploitants individuels. Ces sociétés sont tenues aux
obligations qui incombent normalement aux exploitants individuels ».

II. Les règles fiscales spécifiques au sociétés de personnes

Il existe des règles spécifiques aux sociétés de personnes pour les raisons
suivantes :

 personnalité juridique des sociétés,


79
 existence de plusieurs associés,
 charges spécifiques aux sociétés.

La rémunération est
Conjoint associé
déductible
Il n'est pas rémunéré mais
Conjoint
bénéficie d'une protection
Rémunération collaborateur
sociale vieillesse
La rémunération du conjoint
Conjoint salarié salarié est entièrement
déductible
Les cotisations sociales des associés ne sont pas déductibles
du résultat fiscal de la société.(déductible au niveau de
Cotisations sociales des l’exploitant).
associés Elles seront déduites de la quote-part de résultat fiscal de
chaque associé.

Taxe sur les véhicules de Elle est déductible dans les sociétés qui relèvent de
sociétés l'impôt sur le revenu.
Les associés peuvent laisser à disposition de la société des
sommes placées en comptes courants.
Ces avances sont rémunérées et comptabilisées en charges
financières. La déductibilité des intérêts versés aux associés
est subordonnée au respect de deux conditions
cumulatives :
Comptes courants
le capital de la société doit être entièrement libéré,
d'associés
le taux maximum des intérêts déductibles est égal à la
moyenne annuelle des taux effectifs pratiqués par les
établissements de crédit pour des prêts à taux variable
aux entreprises d'une durée initiale supérieure à deux
ans (TMPV). Celui-ci est publié au Journal officiel.

Exemple Un associé d'une SNC a laissé en compte courant 50 000 €


du 1 er avril au 31 décembre N. Cet apport en compte courant
est rémunéré au taux de 3 %. Le capital de la société est
entièrement libéré.
Par hypothèse, le TMPV pour l'exercice N est de 2 %.
Pour le calcul du résultat fiscal de l'exercice N, il faut
réintégrer :

80
50 000 x 9/12 x (3 % - 2 %) = 375 €
Si le capital de la société n'est pas entièrement libéré, il faut
réintégrer au résultat fiscal la totalité des intérêts soit : 50
000 x 9/12 x 3 % = 1 125 €.

3- Le calcul de la quote-part de résultat fiscal des associés.

Ce sont les associés et non la société qui sont redevables de l'impôt dans la
catégorie qui dépend de la nature de l'activité de la société : BIC, BNC, BA.

On dit que les sociétés de personnes sont des sociétés fiscalement «


translucides ». Cela signifie que le résultat fiscal est déterminé au niveau de
la société mais l'impôt est dû par les associés. Il faut d'abord déterminer la
quote-part de résultat fiscal « commun » à répartir entre chaque associé.

I. Le résultat fiscal "commun" à répartir entre les associés

Pour déterminer le résultat fiscal à répartir entre les associés, il faut


retrancher du résultat fiscal de la société les charges personnelles à
chaque associé ainsi que les sommes versées à titre privatif.

Méthodologie
Rémunérations des associés
-
- Charges sociales des associés
- Intérêts non déductibles dont a bénéficié un associé
- Dépenses somptuaires dont a bénéficié un associé

Une SNC (activité commerciale) comprend deux associés Louis et Jacques qui
détiennent respectivement 40 % et 60 % des parts sociales. Au titre de
l'exercice N, le résultat fiscal de la société s'élève à 160 000 €. On note les
informations suivantes :
 rémunération de Louis : 20 000 €,
Exemple  rémunération de Jacques : 25 000 €,
 charges sociales de Louis : 7 000 €,
 charges sociales de Jacques : 8 000 €,
 intérêts de compte courant non déductible de Jacques : 2 000 €.
Total des charges personnelles relatives à chaque associé : 62 000 €.
Résultat fiscal à répartir entre les deux associés : 98 000 €.

II. La quote-part de résultat fiscal à déclarer en BIC par chaque associé

81
La détermination de la quote-part de résultat fiscal qui revient à
chaque associé suit en synthèse la chronologie suivante :

Etape 1 Calcul du résultat fiscal de la société


Etape 2 Calcul du résultat fiscal "commun" à répartir entre les associés
Calcul de la quote-part du résultat fiscal à déclarer par l'associé dans la
Etape 3
catégorie des BIC

 Méthodologie

Le résultat fiscal « commun » est réparti entre les associés à hauteur des
droits qu'ils détiennent dans la société. Pour obtenir le revenu imposable
pour chaque associé, il faut y ajouter les charges personnelles privatives. Le
résultat fiscal à déclarer par chaque associé dans la catégorie des BIC est
déterminé comme suit :

Résultat fiscal commun X quote-part détenue par l'associé

+rémunérations de l'associé
+charges sociales de l'associé
+intérêts des comptes courants non déductibles
+ Dépenses somptuaires privatives
= BIC BRUT
-Charges sociales de l'associé
=BIC NET IMPOSABLE

Reprenons l'exemple précédent. La quote-part de résultat fiscal


imposable dans la catégorie BIC est déterminée comme suit :

Louis 40% Jacques 60%


Quote-part de résultat fiscal "commun" : 98 000 x % des droits 39 200 58 800
(40% et 60%)
+ Rémunération + charges sociales 27 000 33 000
+ Intérêts CC non déductibles - 2 000
= BIC Brut (1) 66 200 93 800
- Charges sociales personnelles -7 000 -8 000
= BIC NET IMPOSSABLE 59 200 85 800

(1) La somme des BIC BRUT doit être égale au résultat fiscal « commun » à répartir entre les associés.

 Remarques
82
 L'adhésion à un centre de gestion agréé de l'un des associés produit son
effet à l'égard de tous les associés.
 Les plus-values nettes à long terme sont déclarées par chaque associé
pour la quote-part qui lui revient. La majoration de 25 % ou 2022 10% et
0% en 2023 n'est pas applicable, qu'il y ait ou non adhésion à un centre
de gestion agréé.
 Les revenus mobiliers perçus par la société (dividendes) sont déclarés par
chaque associé pour la quote-part qui lui revient dans la catégorie
revenus de capitaux mobiliers.

APPLICATION 1 : SCHEMA D'IMPOSITION DES SOCIETES NON


SOUMISES A L'IS

La société en nom collectif (SNC) BRUNET a été constituée en 2010 par trois
associés : Marie, Jean et Patrick. Le capital social de 150 000 € est
intégralement libéré. Elle fabrique des objets d'art en verre. Sa clientèle est
principalement constituée de particuliers. Une partie de sa production part à
l'export. La répartition du capital social est la suivante :

 Marie: 60 % des parts sociales. Elle est gérante de la société.


 Jean : 30 % des parts sociales. Il est responsable de la partie administrative
et financière.
 Patrick : 10 % des parts sociales. Il n'exerce aucune fonction dans la société.

Pour l'exercice N, le résultat comptable provisoire s'élève à 210 000 €. Il


comprend les rémunérations de Marie (60 000 €) et celle de Jean (50 000 €).
Marie a laissé en compte courant une somme de 40 000 € du 1 er janvier au
30 juin N, rémunérée au taux annuel de 3 %.

Le résultat comprend aussi :

• une plus-value nette à court terme de 18 000 €,


• 2 000 € de dividendes provenant d'un portefeuille de VMP inscrites au

83
bilan de la société,
• une plus-value nette à long terme sur la cession d'un terrain, imposée au
taux réduit de 12,80 % pour 6 000 €.

La société n'a pas opté pour l'impôt sur les sociétés. Le TMPV est fixé par
hypothèse à 1,50 %. On retient les dispositions fiscales les plus
avantageuses.

TRAVAIL À FAIRE

1. D'une façon générale, schématisez les étapes permettant de déterminer la


quote-part du résultat fiscal qui revient à chaque associé. Pourquoi dit-on
que les sociétés non soumises à l'IS sont « translucides »?
2. Expliquez pourquoi le résultat fiscal de la société n'est pas directement
affecté aux associés.
3. Déterminez le résultat fiscal de la société BRUNET ainsi que le résultat
fiscal commun à répartir entre les associés.
4. Déterminez la quote-part de résultat fiscal à déclarer par Jean dans la
catégorie des BIC.
5. Identifiez les autres revenus (ou gains) qui devront être déclarés par Jean.
Indiquez la catégorie fiscale correspondante.
6. On suppose que le résultat fiscal à répartir entre les associés est un
déficit. Indiquez le sort de ce déficit fiscal pour les associés Jean et Patrick.
CHAPITRE 8
CHAMPS D'APPLICATION ET TERRITORIALITE DE L'IMPOT SUR LES
SOCIETES

L'article 205 du CGI énonce que l'impôt sur les sociétés est :
« Un impôt sur l'ensemble des bénéfices ou revenus réalisés par les sociétés
et autres personnes morales ».

Sont soumises à l'IS non seulement les sociétés proprement dites mais
aussi les collectivités privées ou publiques qui se livrent à des opérations à
caractère lucratif. L'objet de la société est sans influence sur
l'assujettissement à l'impôt sur les sociétés.

1- Le champ d'application.

L’impôt sur les sociétés (IS) est calculé directement sur le résultat fiscal
bénéficiaire réalisé en France par les personnes morales soumises à cette
imposition soit de plein droit, soit par option, soit par rattachement fiscal.

 IS de plein droit :

Aucune autre possibilité ne leur est offerte en raison de leur forme


juridique :
84
 des sociétés par actions : SA, SAS, SCA.
 des SARL (sauf SARL familiales ayant opté pour l’impôt sur le
revenu).
 des EURL (constituées par des personnes morales).

 IS par option :

Les sociétés de personnes qui relèvent normalement de l’IR et peuvent opter


pour l’IS, c’est une option irrévocable :

 des SNC
 des EURL (constitués par des personnes physiques)

 IS par rattachement fiscal :

Ces personnes sont soumises à l’IS par rattachement fiscal. Il s’agit


essentiellement :

 des entreprises semi-publiques (EDF, La Poste)


 des entreprises publiques du secteur non concurrentiel (SNCF,
RATP)
 des associations dont le but lucratif est établi.

2-L’option pour l’IR des sociétés soumises à l’IS

Les bénéfices fiscaux des sociétés anonymes (SA), des sociétés par actions
simplifiées (SAS) et des sociétés à responsabilité limitée (SARL) sont
normalement imposées à l’impôt sur les sociétés.

Toutefois, ces sociétés ont la possibilité d’opter temporairement pour le


régime des sociétés de personnes (ou option pour l’IR en présence d’associés
personnes physiques).

3- La territorialité de l'impôt sur les sociétés

L'article 209-1 du CGI énonce que l'impôt sur les sociétés frappe les
bénéfices réalisés dans les entreprises exploitées en France (métropole et
DOM) ainsi que ceux attribués à la France par une convention
internationale.

Une société anonyme dont le siège social est située en France dispose d'une
filiale installée en Italie.Au titre de l'exercice N, la filiale a réalisé un
bénéfice fiscal de 300 000 €.Le résultat réalisé par la filiale italienne est
imposé selon les règles fiscales italiennes.

85
Une société allemande a une succursale en France. Au titre de l'exercice N,
la succursale a réalisé une perte fiscale de 40 000 €.La perte fiscale ne peut
être imputée sur le résultat fiscal réalisé par la société allemande.

Contrôle de connaissance

1- Le régime fiscal et le régime d'imposition sont deux notions identiques.


2- Une EIRL ne peut opter pour l'IS.
3-L'EURL relève de l'IS lorsque l'associé est une personne morale.
4-La SNC relève de l'IR. Elle peut opter pour l'IS.
5- Une SA peut opter pour l'IR.
6- Une EURL, dont l'associé unique est une personne physique, peut opter
pour l'IS.
7- Une SA, dont le siège social est en France, possède une succursale en
Espagne. Le bénéfice réalisé en Espagne échappe à l'impôt français.
8- L'option à l'IS d'une SNC est irrévocable.

86
CHAPITRE 9
LIQUIDATION DE L'IMPOT SUR LES SOCIETES

1- Introduction

Définition - Impôt assis sur les bénéfices réalisés en France par une société,
qu’ils soient distribués ou non.

Champ d’application - Toutes les personnes morales qui se livrent à une


exploitation ou à des opérations à caractère lucratif sont passibles de l’impôt
sur les sociétés, sauf exonérations particulières prévues par les textes (CGI
art. 206).

Détermination du résultat imposable - En principe, l’impôt sur les


sociétés est déterminé d’après les règles fixées en matière d’impôt sur le

87
revenu pour l’assiette des BIC, régime du bénéfice réel et régime du bénéfice
réel simplifié, sous réserve de règles particulières prévues pour l’IS.

Calcul de l’IS - Il est effectué par la société elle-même.


L’impôt brut est calculé en appliquant au montant du résultat fiscal de
l’exercice (montant figurant sur la ligne XN du tableau 2058-A) le taux légal
de l’impôt. Le résultat fiscal est déterminé à partir du résultat comptable qui,
en raison des discordances existant entre les règles comptables et fiscales,
doit faire l’objet de rectifications extracomptables se traduisant par des
réintégrations ou des déductions. Le passage du résultat comptable au
résultat fiscal se fait sur le tableau 2058-A.

 Taux de l’impôt. Pour les exercices ouverts jusqu’au 31 décembre


2023, le taux normal de l’impôt sur les sociétés en France est fixé à
25%.
 Le montant de l’impôt à payer s’obtient en imputant sur le montant
de l’impôt brut les différents crédits et réductions d’impôt.

Déclaration des résultats - Les sociétés soumises à l’IS doivent produire


chaque année une déclaration annuelle de résultat 2065 et les annexes 2065
bis et 2065 ter, qu’elles soient placées sous le régime réel normal ou le
régime réel simplifié d’imposition. Cette déclaration doit être accompagnée de
tableaux annexes. Elle doit être souscrite en principe dans les 3 mois de la
clôture de l’exercice.

88
Paiement de l’IS - L’IS doit être versé spontanément par les sociétés auprès
du service des impôts des entreprises sous la forme :
- d’acomptes trimestriels calculés, en général, sur la base de l’exercice
précédent,
- puis d’un solde, égal à l’impôt définitif diminué des acomptes, au plus tard
le 15 du 4e mois qui suit la clôture de l’exercice.

Non-déductibilité du résultat imposable - L’impôt sur les sociétés n’est


pas déductible du résultat imposable. De ce fait, il doit faire l’objet d’une
réintégration extracomptable au tableau 2058-A, ligne I7 « Impôts sur les
sociétés » ; corrélativement, il y a lieu, le cas échéant, de déduire du résultat
les dégrèvements comptabilisés. Il en est de même de la contribution
exceptionnelle de 5 % (CGI art. 213).

89
Traitement comptable - Lors du versement des divers acomptes
provisionnels d’impôt sur les sociétés, le compte 444 « État - Impôts sur les
bénéfices » sera mouvementé par le crédit du compte de trésorerie concerné.

À la clôture de l’exercice, le compte 695 « Impôts sur les bénéfices »


enregistre à son débit le montant dû au titre des bénéfices imposables en
France (sous-compte 6951) et à l’étranger (6954).

En conséquence, doit apparaître lors de l’arrêté des comptes (hormis une


éventuelle provision pour impôts) :
 soit le solde créditeur du compte 444 représentant le montant de
l’impôt restant à régler,
 soit le solde débiteur du compte 444 représentant l’excédent des
acomptes versés sur l’impôt exigible.

2- Calcul de l’IS

L’impôt sur les sociétés brut est calculé par application des taux évoqués ci-
dessus sur le montant du bénéfice imposable :

IS brut = (QP bénéfice*15%) + (QP bénéfice * taux normal de l’IS) + (QP


bénéfice * taux spéciaux)

En pratique, le calcul de l’impôt brut est effectué en utilisant en support


le relevé de solde d’IS.

Calcul de l’impôt net à payer

Le montant de l’impôt à payer s’obtient en imputant sur le montant de


l’impôt brut les crédits d’impôt attachés aux revenus mobiliers ainsi que les
créances visées au paragraphe suivant.

Imputation des crédits d’impôt attaches aux revenus

Crédit d'impôt pour la formation des dirigeants de sociétés


Alors qu'il devait prendre fin le 31 décembre prochain, le projet de loi de
finances pour 2023 prévoit de prolonger le crédit d'impôt pour la formation
des dirigeants de sociétés de deux ans, soit jusqu'au 31 décembre 2024.

Déduction pour l'achat d'œuvres d'art ou d'instruments de musique par


les entreprises
Les entreprises qui acquièrent des œuvres originales d’artistes vivants ou
des instruments de musiques peuvent déduire de leur résultat imposable,
sous conditions et dans la limite de 20.000 € ou de 5 pour mille du chiffre
d'affaires, une somme égale à leur prix d’acquisition.
Ce dispositif vise contribuer à soutenir les artistes et à faire connaître l’art
90
au grand public.

Crédit d'impôt pour investissement en corse (CIIC)


Alors qu'il devait prendre fin le 31 décembre 2023, le projet de loi prévoit
également de prolonger le crédit d'impôt pour investissement en Corse.

Réduction d'impôt pour souscription au capital d'une société


Les personnes qui souscrivent au capital d'une société (SARL, EURL, SAS,
SASU par exemple), que ce soit lors de sa création ou à l'occasion d'une
augmentation de capital, sont susceptibles, sous certaines conditions, de
bénéficier d'une réduction de leur impôt sur le revenu généralement très
intéressante.

Crédit d'impôt jeunes entreprises innovantes(JEI)


Les sociétés qui répondent à la définition des Jeunes Entreprises
Innovantes sont susceptibles de bénéficier, sous conditions et pendant une
durée limitée, d'une exonération d’impôt sur les bénéfices, de taxe foncière,
et de la contribution économique territoriale (CET).

Crédit d’impôt collection


Les entreprises industrielles du secteur textile-habillement-cuir peuvent
bénéficier, sous condition, d’un crédit d’impôt au titre des dépenses liées à
l’élaboration de nouvelles collections ainsi qu’aux travaux afférents qu’elles
confient à des stylistes ou bureaux de style agréés.

Crédit d'impôts "spectacles vivants"


Les entreprises exerçant l’activité d’entrepreneur de spectacles vivants et
soumises à l’impôt sur les sociétés peuvent bénéficier, sous conditions,
d’un crédit d’impôt au titre des dépenses de création, d’exploitation et de
numérisation d’un spectacle vivant musical ou de variétés.

Crédit d'impôt en faveur de la rénovation énergétique des bâtiments à


usage tertiaire
Le projet de loi prévoit de le rétablir pour deux ans, à savoir pour les
dépenses exposées entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2024.

De même sont imputables les sommes reçues en paiement de l’IS,


notamment les acomptes d’IS, la créance née du report en arrière du déficit
ainsi que la créance résultant du crédit d’impôt recherche.

3- Présentation dans la liasse

Remarque : L’État part toujours du résultat comptable (bénéfice comptable


dans l’exemple 8 960 € = balance des 6xxxxx – balance des 7xxxxx incluant
Crédit d'impôts, IS et autres). Pour revenir au résultat fiscal (8 000 €) qui est
le montant sur lequel se base l’impôt sur les sociétés.
91
Dans les annexes 2058A(régime normal) de la liasse fiscale 2065, les
valeurs ci-dessus sont explicitées dans les cellules suivantes :

 WA : bénéfice comptable = 8 960


 I7 : impôts sur les sociétés = 1 200
 WR : total I = 10 160
 XG : déduction diverses = 2 160
 XH : total II = 2 160
 XI : résultat fiscal avant imputation des déficits (10 160 – 2 160) = 8
000
 XN : résultat fiscal (bénéfice) = 8 000 (ce montant est reporté sur la
liasse 2065)

Dans les annexes 2033B(régime simplifié) de la liasse fiscale 2065, les


valeurs ci-dessus sont explicitées dans les cellules suivantes :

 310 : bénéfice comptable = 8 960


 312 : bénéfice comptable = 8 960
 324 : impôts et taxes non déductibles = 1 200
 350 : déductions = 2 160
 352 : résultat fiscal avant imputation des déficits (8 960 + 1 200 – 2
160)= 8000
 370 : résultat fiscal après imputation des déficits = 8 000 (ce montant
est reporté sur la liasse 2065)

4- Les acomptes d'IS

L'IS fait l'objet en principe d'un versement de 4 acomptes et d'un


solde l'année suivante.

 L’échéancier

L’échéancier de ces paiements est fonction de la date d’arrêté des


comptes.

Date de Date limite de paiement


clôture
1eracompte 2èmeacompte 3éme acompte 4èmeacompte Solde de
liquidation
31/01 15/03 15/06 15/09 15/12 15/05
28/02 15/06 15/09 15/12 15/03 15/06
31/03 15/06 15/09 15/12 15/03 15/07
30/04 15/06 15/09 15/12 15/03 15/08
31/05 15/09 15/12 15/03 15/06 15/09
30/06 15/09 15/12 15/03 15/06 15/10
31/07 15/09 15/12 15/03 15/06 15/11
31/08 15/12 15/03 15/06 15/09 15/12
30/09 15/12 15/03 15/06 15/09 15/01
31/10 15/12 15/03 15/06 15/09 15/02
30/11 15/03 15/06 15/09 15/12 15/03
31/12 15/03 15/06 15/09 15/12 15/05

92
Si la date limite de paiement tombe un samedi ou un dimanche ou un jour férié légal, elle est reportée au prochain
jour ouvrable.

5- PME éligible au Taux de 15% et les contributions additionnelles

I. Conditions pour bénéficier du taux réduit d’IS

Le taux réduit de l'IS de 15 % concerne les entreprises qui remplissent les 2


conditions suivantes :

 CAHT: CAHT : Chiffre d'affaires hors taxe inférieur à 10 millions €


 Capital entièrement reversé et détenu à au moins 75 % par des
personnes physiques (ou par une société appliquant ce critère)

Le taux de 15 % s'applique jusqu'à 42 500 € en 2023 (38 120 avant) de


bénéfices pour les PME: PME : Petite et moyenne entreprise. Au-delà de ce
seuil, le bénéfice est imposé au taux normal de l'IS c'est à dire à 25 %.

II. Les contributions additionnelles sur l’IS

Enfin, le taux global de l’impôt sur les sociétés peut être supérieur au taux
normal de l’IS pour les grandes entreprises compte tenu de l’application des
contributions additionnelles d’IS.

La contribution sociale sur l’IS : elle est calculée au taux de 3,3% sur le
bénéfice imposable et ne concerne que les entreprises dont le chiffre
d’affaires hors taxes est supérieur à 7 630 000 euros hors taxes et dont l’IS
dépasse 763 000 euros ;

III. Impôt net de l'exercice

Impôt net = Impôt brut - réduction d'impôt - crédit d'impôts

6- Liquidation de l’IS

Liquidation du solde sur l’imprimé 2572. À la clôture de son exercice, la


société établit la déclaration des résultats 2065, procède spontanément à la
liquidation de son IS et détermine le solde de l’impôt à payer ou l’excédent
restituable.

Le dépôt des justificatifs ou des déclarations relatifs à des réductions ou


crédits d’impôt s’effectue à la date de liquidation de l’IS. Ces documents
accompagnent le relevé de solde d’IS 2572. Sont ainsi à joindre au relevé de
solde les déclarations suivantes :

Calcul du solde de liquidation de l’IS : Le solde de l’IS à payer ou


l'excédent correspond au montant de l’impôt calculé au taux normal sur le
93
bénéfice de l’exercice, arrondi à l’euro le plus proche, augmenté du montant
de l’impôt dû sur les plus-values à long terme, diminué du montant des
créances fiscales imputables ainsi que du montant des acomptes versés.

Excédent de versement : Les excédents de versement, sauf lorsqu’ils


proviennent de crédits d’impôt, sont remboursés dans les 30 jours de la date
de dépôt du relevé de solde, sans que la société ait à en faire la demande.
Lorsque l’entreprise souhaite obtenir le remboursement de l’excédent, elle
indique sur le relevé de solde 2572 le montant dont la restitution est
demandée.

Exemple :

Dans le cadre d'une PME qui clôture au 31/12/N, le 1 er acompte est à verser
le 15 mars de l'année N, mais les entreprises à ce moment-là ne connaissent
pas encore leur résultat de l'année N-1. Donc le résultat fiscal de référence
est celui de N-2 (Prendre les taux 2022).

Résultat fiscal de l'année N-2 : 68 000 €


1er Acompte :
(38 120 x 3.75%) + (68 000 - 38 120) x 6.25% = 3 297 €

2ème Acompte :
Le 2ème acompte doit être réglé au plus le 15 juin de l'année N. Le résultat
fiscal de l'année N-1 est connu, il faut donc procéder à une régularisation.

Résultat fiscal de l'année N-1 : 72 000 €


(38 120 x 3.75%) + (72 000 - 38 120) x 6.25% = 3 547 €
Régularisation du 1er acompte : 3 547 – 3 297 = 250 €
Soit un deuxième acompte de 3 547 + 250 € = 3 797 €

3ème et 4ème acompte :


Ils doivent être payés au plus tard respectivement le 15 septembre et le 15
décembre de l'année N sur la même base de calcul que le deuxième acompte
soit 3 547 €.

Liquidation de l'impôt :
Au 15 mai de l'année N+1, les sociétés qui clôturent au 31/12/N procèdent à
la liquidation de l'IS en remplissant l'imprimé n° 2572.

Le solde de l'IS correspond :


Impôt au taux normal+Impôt au taux réduit-Crédits d'impôt -
Acomptes versés pendant l'année=Solde de l'IS

Résultat fiscal de l'année N : 74 000 €


(38 120 x 15%) + (74 000 - 38 120) x 25% = 14 688 €
94
Acomptes : 3 297 + 3 797 + 3 547 + 3 547 = 14 188 €. Solde 500€

APPLICATION 1 : Taux d'imposition réduit des PME

La société FAIRWAY a réalisé au titre de l'exercice N un chiffre d'affaires de 5


400 000 € HT et un résultat fiscal de 111 000 €. Son capital entièrement
libéré est détenu à 78 % par les époux Bazin. Le résultat fiscal de N-1 est de
120 000 €. L'entreprise clôture ses comptes le 31 décembre. (Taux 2022)

TRAVAIL À FAIRE

1. La société FAIRWAY peut-elle bénéficier du régime de faveur des PME ?


2. Calculez l'impôt sur les sociétés dû au titre de N par la société FAIRWAY.
3. Le montant des acomptes versés en N s'élève à 32 000 €. Calculez le solde
d'IS et indiquez les modalités de son paiement ou remboursement.
4. Calculez le premier acompte versé en N+1. (On fera l'hypothèse que
l'entreprise continue à remplir les conditions pour bénéficier du taux réduit
des PME et que le barème d'imposition est inchangé).

APPLICATION 2 : ACOMPTES ET SOLDES D'IS (taux 2022)

La société anonyme WEB2 remplit les conditions pour bénéficier du taux


réduit des PME. Son exercice comptable est clôturé le 31 décembre. Les
résultats fiscaux sont les suivants :

 N-2 : 680 000 €


 N-1 : 720 000 €
 N: 810 000€

Au titre de l'exercice N, la société WEB2 bénéficie d'un crédit d'impôt


recherche de 9 000 €.

TRAVAIL À FAIRE

1. Rappelez les conditions requises pour bénéficier du taux réduit des PME.
2. Calculez les acomptes d'IS à verser en N. Indiquez leur échéance.
3. Calculez l'IS relatif à l'exercice N.
4. Indiquez le sort du solde d'IS constaté au titre de l'exercice N.

95
CHAPITRE 10
LE REPORT DES DÉFICITS FISCAUX

1- le report en avant des déficits fiscaux

Les déficits fiscaux réalisés par les entreprises soumises à l’impôt sur les
sociétés peuvent être reportés en avant sans limitation de durée. Lorsqu’un
bénéfice est réalisé sur un exercice suivant, le montant pouvant être imputé
au titre du report en avant des déficits est plafonné à 1 million d’euros +
50% de la fraction du bénéfice excédent ce seuil.

Exemple :

Une entreprise réalise 2 millions d’euros de déficit fiscal l’année N puis 2


millions d’euros de bénéfice fiscal l’année N+1.

L’entreprise pourra imputer en N+1 : 1 000 000 d’euros + 50% * 1 000 000
d’euros, soit 1 500 000 euros sur le bénéfice fiscal de l’année N+1.

Le solde du déficit fiscal qui n’est pas imputé sur le bénéfice fiscal pourra
être imputé sur les bénéfices des exercices suivants.

Le report en avant des déficits fiscaux permet de réaliser ultérieurement du


bénéfice fiscal en franchise d’impôt, à hauteur du montant des déficits
cumulés restants à imputer. L’entreprise doit toutefois réaliser des bénéfices
pour en profiter.

Attention : un changement d’activité, d’objet social ou de régime fiscal


entraîne la perte des déficits fiscaux reportables.

2- le report en arrière des déficits

Le report en arrière des déficits n'est possible que sur le dernier exercice
clos. Il est plafonné à 1 million d'euros et doit être demandé au plus tard au
moment du dépôt de la liasse fiscale qui fait apparaître ce déficit.

Le déficit ne s'impute pas sur les bénéfices distribués. La créance née de


l'option pour le report en arrière des déficits ou carry back est comptabilisée
dans un compte 699.

Le suivi de la créance peut ensuite se faire dans un compte 444 dédié à la


créance de carry back. Ce compte 444 permettra de suivre la créance jusqu'à
son remboursement dans le délai de 5 ans.
96
Comment comptabiliser la créance de carry back ou créance de
report en arrière des déficits ?

Numéro de compte Créance de report en arrière des déficits Montant


Débit Crédit Débit Crédit
4442 Report en arrière du déficit 1000€
699 Report en arrière du déficit 1000€

L'utilisation de la créance de report en arrière des déficits ou


carry back

La créance de report en arrière des déficits peut être cédée à un


établissement bancaire, remise à l'escompte ou utilisée pour le paiement de
l'impôt sur les sociétés des exercices suivants. Elle n'a pas d'incidence sur le
calcul de la participation des salariés aux résultats.

L'imputation de la créance de report en arrière des déficits

L'imputation de la créance de report en arrière se fait uniquement sur


l'impôt sur les sociétés et les acomptes correspondants. L'imputation de la
créance de carry back sur un autre impôt tel que la TVA n'est pas possible
sauf si la créance de carry back est devenue remboursable. L'imputation
remplacera alors le remboursement.

Le remboursement de la créance de report en arrière des déficits

Le remboursement de la créance se fait au bout de cinq ans sauf si la société


concernée fait l'objet d'une procédure de sauvegarde, de redressement ou de
liquidation judiciaire. Dans ce cas, elle pourra bénéficier d'un
remboursement anticipé.

La comptabilisation de la créance de report en arrière des déficits

Le produit né du report en arrière des déficits est comptabilisé dans un


compte 699. Ce produit n'est pas imposable et sera déduit extra-
comptablement. La création d'un compte 4442 pour la créance permettra
d'en suivre l'imputation et le remboursement.

La créance sur le Trésor fait l'objet d'un enregistrement en produit. N'étant


pas imposable, ce produit fait l'objet d'une déduction extra-comptable.
Comme au préalable, la créance sur le Trésor, issue du report en arrière des
déficits, peut être utilisée pour payer l’IS (acomptes, soldes et rappels) au

97
taux normal ou au taux réduit mais pas la CSB (contribution sociale sur les
bénéfices).

Elle est remboursée cinq années après l’exercice au titre duquel l’option a été
exercée si elle n’a pu être imputée. Elle peut être mobilisée auprès d’un
établissement de crédit.

Pour opter pour le report en arrière d'un déficit, une déclaration spéciale
(imprimé n°2039-SD) doit être déposée avec le relevé du solde de l'IS à la
date de liquidation de l'IS de l'exercice au titre duquel l'option est exercée.

Exemple de report en arrière d'un déficit

Une société opte pour le report en arrière de son déficit de l'année N d'un
montant de 3 millions d'euros. La société ne bénéficie pas du taux réduit
d'IS.

En N-1, le résultat fiscal de la société s'élevait à 4 millions d'euros. Elle a


distribué 1.5 million d'euros à ses actionnaires.

Le déficit de N pourrait être imputé sur un résultat N-1 plafonné à 2.5


millions d'euros. Il est plafonné à 1 million d'euros et donne naissance à une
créance de 250 000€.

98
APPLICATION 1 : LE REPORT EN AVANT

La société LINAS est une société anonyme qui ne bénéficie pas du taux
réduit des PME. Son exercice comptable est clos le 31 décembre. Vous
disposez des informations suivantes :

 Résultat fiscal N-1: - 1 800 000 €


 Résultat fiscal N

Hypothèse 1 Hypothèse 2
900 000 2 200 000

La société a décidé de reporter en avant le déficit fiscal de l'exercice N-1.


Taux d'IS = 25 %.

TRAVAIL À FAIRE

Pour chacune des hypothèses, déterminez :

 L'assiette imposable de l'exercice N.


 L'éventuel impôt sur les sociétés relatif à l'exercice N.
 Le montant et le solde de l'éventuel reliquat du déficit fiscal N-l.

99
APPLICATION 2 : LE REPORT EN ARRIERE ( pas de taux réduit)

La SARL LASS a réalisé au cours de l'année N un déficit fiscal de 82 500 €, le


comptable vous communique le bénéfice d'imputation de N-1 = 20 960 €.

1. La société peut-elle imputer en totalité son déficit de l'année N ? Justifier


la réponse.
2. Quel est le montant de la créance d'IS?
3. Comptabiliser la créance d'IS.

APPLICATION 3 : LE REPORT EN ARRIERE (pas de taux réduit)

La SA FIXEL a réalisé des résultats fiscaux fluctuants au cours des dernières


années. Elle a décidé de reporter en arrière, dans la mesure du possible, son
déficit de N-1.
N-2 N-1 N
111 515 € - 117 552 € 36 037€

1. Le déficit de l'année N-1 a-t-il pu être imputé en totalité sur le résultat de


N-2 ? Si non, comment le surplus a-t-il été utilisé?
2. Quel est le montant de la créance que la SA FIXEL a dégagé?
3. Au cours de l'année N, la SA FIXEL a-t-elle dû payer un ou des acomptes
d'IS ? Pour quel(s) montant(s)?
4. Quel montant global d'IS la SA FIXEL doit-elle payer sur le résultat N?
5. Quel montant de créance restera-t-il à imputer après N ? Quelle
utilisation la société pourra-t-elle faire de ce montant?
6. Compléter l'extrait de la déclaration 2058 A pour l'année N (document ci-
dessous).

100
APPLICATION : LE REPORT EN ARRIERE (pas de taux réduit)

La société TEVA, spécialisée en matériel sportif pour le tennis, a déclaré deux


exercices déficitaires pour N-2 et N-1. M. Martin, responsable du service
Comptabilité, vous demande de terminer la déclaration 2058-A pour l'année
N. L'entreprise utilise toutes les possibilités pour gérer au mieux le déficit
fiscal.

1. À l'aide des éléments suivant, expliquez la gestion menée en matière de


déficit fiscal.
2. Présentez la déclaration 2058-A pour l'année N.
3. Complétez la déclaration 2058-B pour l'année N.

Année N-3 : bénéfice fiscal de 17 850 €


Année N-2 : déficit fiscal de 24270 €.
Année N-1 : déficit fiscal de 9 520 €.
Année N : bénéfice fiscal de 14 015 €.

101
CHAPITRE 11
L’AFFECTATION DU RESULTAT

La comptabilité sert à déterminer le résultat de l’entreprise et à évaluer sa


performance. Les apporteurs de capitaux (les actionnaires) attendent de
l’entreprise qu’elle dégage des bénéfices afin d’obtenir une rémunération
sous forme de dividendes ou une plus-value (augmentation de la valeur de
l’entreprise). Ce sont les actionnaires qui décident sur proposition du conseil
d’administration de la répartition des dividendes au cours d’un vote de
l’assemblée générale.

I.PRINCIPES GENERAUX DE LA REPARTITION DU BENEFICE

1. Le bénéfice à répartir

Le bénéfice à répartir est constitué par le résultat qui figure au bilan à la


clôture de l’exercice, c’est-à-dire le résultat net comptable.

Résultat à répartir = résultat comptable avant impôt – Impôt sur les sociétés
= résultat net comptable

1-1Affectation du résultat au sein d'une entreprise individuelle

L'affectation de résultat pour une entreprise individuelle est différente de


celle d'une société (SARL, SAS, etc.).

Au sein d'une entreprise individuelle, le gérant peut s'attribuer à tout


moment de l'année une rémunération : il peut à souhait retirer l'argent
dégagé par son activité. D'un point de vue comptable ce prélèvement est
enregistré au sein du compte de l'exploitant (compte 108).

Notons qu'à chaque exercice (du 1er janvier au 31 décembre) les bénéfices
réalisés, qu'ils aient été utilisés (prélevés) ou pas (via le compte de
l'exploitant) seront soumis en totalité à l'impôt sur le revenu. Les entreprises
individuelles ne sont pas tenues de constituer une réserve légale

2. La décision de répartition du bénéfice

Les dirigeants établissent un projet d’affectation du résultat. Au plus tard, 6


mois après la clôture de l’exercice, le projet est soumis à l’assemblée générale
ordinaire des associés qui statue sur les comptes annuels et décide de la
répartition du résultat. Cette répartition doit en outre tenir compte :

102
- de règles légales (exemple : constitution d’une réserve légale)
- de règles statutaires (exemple : constitution d’un réserve statutaire)

3. Les affectations possibles du résultat

Cas d’un bénéfice : le résultat sera

 mis en réserve

Les réserves sont des sommes prélevées sur les bénéfices affectés
durablement à l’entreprise. Elles augmentent les capitaux propres et
permettent :

 D’accroître la garantie des créanciers.


 D’augmenter les moyens de l’entreprise pour financer ses investissements.
 De faire face à des pertes éventuelles.

 distribué aux associés, en rémunération de leurs apports sous formes


de dividendes

 reporté à nouveau (créditeur) : il correspond au reliquat qu’il n’a pas


été possible d’affecter.

Cas d’une perte

La perte est transférée du compte de résultat à un compte de report à


nouveau débiteur.

II.L’AFFECTATION DU RESULTAT

1. La réserve légale

La loi impose aux sociétés de mettre en réserve légale (compte 1061) une
partie de leur résultat. On doit affecter à la réserve légale 5 % du bénéfice de
l’exercice. Cette obligation cesse dès que la réserve légale atteint 10 % du
capital de la société.

Dotation annuelle à la réserve légale : 5 % (Résultat net de l’exercice – pertes


éventuelles exercice précédent) RAN débiteur

103
Application :

La SA NAVIX (capital social de 75 000 €) a dégagé au titre de l’exercice N un


résultat net comptable de 6 646 €. L’exercice N-1 avait constaté une perte
nette comptable de 530 €. Avant la répartition de bénéfice, le montant porté
en réserve légale est de 7 470 €.

Calculer la dotation annuelle à la réserve légale.

Dotation théorique = 5 % (6 646 – 530) = 305,80 €


La réserve légale doit être dotée dans la limité de 7 500 € (10 % du capital
social)
Niveau théorique de la réserve après dotation = 7 470 + 305, 80 > 7500 €
Afin de ne pas dépasser le seuil, la réserve légale doit être dotée en N de :
7500 – 7 470 € = 30 €

2. Les réserves libres ou facultatives

La dotation d’autres réserves est libre et dépend de la décision de l’AGO des


actionnaires. Ces réserves prennent souvent le nom de réserves facultatives.

3. Les reports à nouveau

Le report à nouveau débiteur ou RAN déficitaire représente les pertes des


exercices antérieurs. Lors de l’affectation, son montant viendra s’imputer
(diminuer) sur les bénéfices de l’exercice N.

Le report à nouveau créditeur représente la part du bénéfice N dont


l’affectation est différée sur N+1.

4. Les distributions

Le bénéfice distribuable est la part des bénéfices que l’AGO a le droit de


distribuer aux actionnaires. Selon la décision prise par l’AGO, le bénéfice
distribuable sera alors conservé en réserves facultatives et/ou distribué aux
associés au titre des dividendes. Le reliquat éventuel sera mis en report à
nouveau (créditeur) pour être utilisé ultérieurement.

Bénéfice distribuable =
Bénéfice de l’exercice
- Report à nouveau débiteur (N-1)
- Dotation Réserve légale
+ Report à nouveau créditeur (N-1)
104
 Dividendes

C’est la part du bénéfice distribuable distribué aux actionnaires en


rémunération de leurs apports. La distribution de revenus rassure les
associés ou actionnaires mais a pour conséquence une diminution
équivalente de trésorerie. L'intérêt statutaire (aussi appelé premier
dividende, calculé sur le montant libéré des actions) est un versement
parfois prévu par les statuts de certaines sociétés. La somme du premier
dividende et dividende complémentaire (aussi appelé super dividende)
constituent le dividende total.

En résumé :

Bénéfice de l’exercice
- Report à nouveau de l’exercice N-1 si débiteur
- Dotation à la réserve légale
+ Report à nouveau de l’exercice N-1 si créditeur
= Bénéfice distribuable
- Dotation réserve facultative
- Dividendes
= Report à nouveau exercice N (créditeur)

Suite de l’Application NAVIX :

Le capital social de la SA NAVIX est constitué de 5 000 actions de 15 €. Les


statuts de la SA NAVIX prévoient la répartition du bénéfice selon les
modalités suivantes :

 dotation à la réserve légale dans les conditions prévues par la loi


 sur le solde, il sera attribué une partie à la réserve facultative, une
autre partie sera versée aux actions à titre de dividende, et le reste
constituera le report à nouveau de l’exercice.

Par ailleurs, pour l’exercice N, l’assemblée générale ordinaire des


actionnaires a décidé l’affectation suivante :

 réserve facultative de 800 €


 attribution aux actions d’un dividende unitaire maximum arrondi à
l’euro inférieur.

105
Eléments Justification des calculs Montant
Bénéfice à répartir 6 646
- RAN débiteur (N-1) - 530
Dotation théorique = 5%
(résultat – RAN débiteur) =
305, 80 € RL limité à 10 %
- Dotation réserve légale - 30
de 75 000 € soit 7 500 €
Dotation réelle = 7500 –
7470 = 30 €
+ RAN créditeur (N-1) -
= Bénéfice distribuable 6 086
- Dotation réserve facultative - 800
Dividende théorique
= (6086 – 800) / 5 000 =
- dividendes 1,06 Dividende arrondi à - 5000
l’euro inférieur = 1 € par
action soit 5 000 € au total
= Report à nouveau
286
créditeur (N)

III.COMPTABILISATION DE L’AFFECTATION DU RESULTAT

1. Cas d’un bénéfice

 Si le report à nouveau N-1 est bénéficiaire :

Date AGO
110 Report à nouveau (N-1) - Solde Créditeur RAN N-1
120 Résultat de l'exercice - bénéfice Bénéfice N
1061 Réserve légale Dotation N
1068 Autres réserves Dotation N
110 Report à nouveau (N) - Solde Créditeur Reliquat non dist.
457 Associés, dividendes à payer Dividendes
Selon décision AGO

 Si le report à nouveau N-1 est déficitaire :

Date AGO
120 Résultat de l'exercice - bénéfice Bénéfice N
119 Report à nouveau (N-1) - solde débiteur RAN N-1
1061 Réserve légale Dotation N
1068 Autres réserves Dotation N
110 Report à nouveau (N) - Solde Créditeur Reliquat non dist.
457 Associés, dividendes à payer Dividendes
Selon décision AGO

106
2. Cas d’une perte

Date AGO
119 Report à nouveau (N-1) - solde débiteur Perte
129 Résultat de l'exercice - perte Perte
Selon décision AGO

3. Application

Procéder à l’enregistrement comptable de l’affectation des résultats de


l’entreprise NAVIX.

Date AGO
120 Résultat de l'exercice - bénéfice 6646
119 Report à nouveau (N-1) - solde débiteur 530
1061 Réserve légale 30
1068 Autres réserves 800
110 Report à nouveau (N) - Solde Créditeur 286
457 Associés, dividendes à payer 5000
Selon décision AGO

4. Incidence des enregistrements sur le bilan, la trésorerie

Incidence sur le bilan


PASSIF Avant répartition Après répartition
....
Réserve légale X X + dotation
Réserves facultatives Y Y + dotation
Report à nouveau RAN N-1 RAN N
Résultat de l’exercice Bénéfice net comptable 0
....
Associés, dividendes à payer 0 Dividendes

Complément :
Les statuts de l’entreprise peuvent prévoir l’affectation d’une réserve
statutaire qui se calcule alors juste après la réserve légale.

Bénéfice de l’exercice
-Report à nouveau de l’exercice N-1 si débiteur
-Dotation à la réserve légale
-Dotation réserve statutaire (1063)
+ Report à nouveau de l’exercice N-1 si créditeur
= Bénéfice distribuable
-Dotation réserve facultative
-Dividendes
107
= Report à nouveau exercice N (créditeur)

APPLICATION 1

Le bilan d'une société commerciale fait apparaître les postes suivants au 31


décembre N avant répartition du résultat :

Capital social (entièrement libéré) : 1 000 000 € (1 000 actions de 1000 €)

 Réserve Légale : 55 000 €


 Réserve facultative : 70 000 €
 Report à nouveau créditeur N-1 : 10 000 €
 Résultat de l'exercice (après impôt) : 80 000 €

Il est décidé, lors de l’Assemblée Générale des actionnaires :

 de distribuer un intérêt statutaire de 10 € par action,


 d’attribuer un superdividende de 6 € par action,
 de doter la Réserve Légale,
 de porter 60 000 € en Réserve Facultative,
 de porter le solde non affecté en Report à Nouveau.

TRAVAIL A FAIRE : en utilisant les annexes ci-dessous :

 Annexe 1 : Tableau d'affectation du résultat.


 Annexe 2 : Bordereau de saisie - Journal des Opérations Diverses.
 Annexe 3 : Extrait du bilan (passif après répartition).

1. Présenter le tableau d’affectation du résultat.


2. Enregistrer l'écriture d'affectation du résultat.
3. Présenter l'extrait du bilan (passif) après répartition.

Annexe 1

108
Annexe 2

Date Comptes Intitulés Débit Crédit

Annexe 3

109
APPLICATION 2

A la clôture de l’exercice N, qui coïncide avec l’année civile, le bénéfice net


comptable de la SA SABP s’élève à 300 000€. Dans les statuts de la société,
l’article relatif à l’affectation du résultat stipule :

Sur les bénéfices de l’exercice, il sera prélevé :

 La dotation à la réserve légale


 Un intérêt statutaire de 6% à verser aux actions

Le surplus, après dotation éventuelle d’une réserve par l’assemblée générale,


sera versé aux actions à titre de superdividende. Le dividende unitaire sera
éventuellement arrondi à l’euro inferieur et le reliquat reporté à nouveau.

La réserve légale n’a pas atteint son niveau maximum ; le report à nouveau
antérieur est bénéficiaire de 2 340€. L’assemblée générale des actionnaires
propose de doter la réserve facultative de 25 000€ ; le capital de la société est
composé de 10 000 actions de 100€, toutes libérées intégralement.

1. Présenter les calculs préparatoires à l’établissement du tableau


des affectations du résultat.
2. Présenter le tableau des affectations du résultat

110
APPLICATION 3

Le capital de la société à responsabilité limité Orgaconseil est constitué de


1000 parts de 500€ ainsi réparties :

 600 parts sont détenues par monsieur Alain,


 400 parts par madame Alain

Au 31/12/N, on relève les postes suivant au passif avant répartition :

 Capital (1000 parts de 500€) : 500 000€


 Réserve légale : 48 000€
 Autres réserves : 90 000€
 Report à nouveau débiteur N-1 : 35 000€
 Résultat de l’exercice : 115 000€

Dans le respect des statuts, l’assemblée générale des associés prévoit


d’affecter ainsi le résultat de l’année N.

 Dotation de la réserve légale avec plafonnement à 10% du capital


 Intérêt statutaire de 5% attribué aux parts
 Sur le reste, affectation de 20% à une réserve facultative
 Le reliquat est ensuite distribué comme super dividende

Les associés souhaitent percevoir un dividende unitaire arrondie à l’euro


inferieur.

111
1. Présenter les calculs préparatoires à l’établissement du tableau
des affectations de résultat.
2. Présenter le tableau des affectations selon le modèle simplifié ;
Origines, Affectations

APPLICATION 4

La société Vanel est une société anonyme au capital de 800 000€ (composé
de 80 000 actions à 10€) qui connait certaines difficultés économiques. Vous
disposez d’un extrait des comptes de cette société au 31/12/N avant
répartition des bénéfices (annexe 1), de l’article 8 des statuts de cette société
(annexe 2) et des décisions de l’assemblée générale des associés pour le
résultat de l’exercice N (annexe 3).

Annexe 1 :
N° Intitulés des comptes Débit Crédit
101 Capital 800 000
1061 Réserve Légale 79 500
1068 Autres réserves 125 000
119 Report à nouveau débiteur 12 800
120 Résultat de l’exercice 112 800

Annexe 2 :
Après affectation à la réserve légale, le résultat net d’impôt, diminué
auparavant du report à nouveau débiteur antérieur ou augmenté du report à
nouveau créditeur antérieur, sera affecté aux associés à titre de dividendes.
Le solde sera affecté à la réserve facultative, sous déduction d’un éventuel
report à nouveau créditeur.

Annexe 3 :
L’assemblé générale des associés a décidé d’affecter la somme de 10 000€ en
réserve facultative, de distribuer un dividende par action d’un montant de
0.50€ et d’affecter le reste dans un compte de report à nouveau créditeur.

TRAVAI A FAIRE
112
1. Présenter le tableau d’affectation des résultats de l’exercice N.
2. Enregistrer dans le journal l’écriture correspondante au 31/12/N
3. Qu’est ce qui a pu motiver les associés à affecter une somme aussi
importante au report à nouveau créditeur de l’exercice N ?

APPLICATION 5

A la clôture de l’exercice N, qui coïncide avec l’année civile, le bénéfice net


comptable de la SA SILEX s’élève à 632 720€. Dans les statuts de la société,
l’article relatif à l’affectation du résultat stipule :

 Le bénéfice à repartir : 632 720


 Report à nouveau antérieur est débiteur : 14 720
 Nombre d’actions libérées : 17 500
 Nombre d’actions totales : 20 000
 Valeur de l’action : 300
 Intérêt statutaire de 6.5% attribué aux parts
 Réserve facultative : 50 000
 Réserve statutaire : 100 000
 Super Dividende 1.5€ par action
 Montant de la réserve légale avant répartition : 531 600

1. Présenter les calculs préparatoires à l’établissement du tableau


des affectations du résultat.

113
CHAPITRE 12
AUGMENTATION DE CAPITAL

1. RAPPELS ECONOMIQUES ET JURIDIQUES.

1.1. Le recours à l’augmentation de capital.

Plusieurs objectifs peuvent justifier le recours à l’augmentation de capital


d’une société :

 le financement de nouveaux investissements,


 la structure financière de l’entreprise avec une insuffisance de
ressources propres,
 des difficultés persistantes de trésorerie,
 des difficultés financières graves dues à un important endettement.

1.2. Les conséquences de l’augmentation de capital.

L’augmentation de capital ainsi réalisée permettra :

 d’améliorer la garantie vis à vis des créanciers,


 d’améliorer l’indépendance de l’entreprise vis à vis des capitaux
étrangers ou externes,
 d’éviter le recours à l’emprunt et de limiter le coût du financement,
 d’équilibrer la structure financière du bilan.

114
2. MODALITES DANS LES SOCIETES ANONYMES.

Il existe plusieurs formes d’augmentation de capital :

 par des apports nouveaux en nature ou en numéraire :


 avec augmentation de la valeur nominale des titres en ne sollicitant
que d’anciens actionnaires (solution simple mais peu utilisée),
 avec émission d’actions nouvelles (solution fréquente).
 par incorporation de réserves dans le capital de la société avec
distribution d’actions gratuites.
 par conversion des droits de créances des fournisseurs en parts
d’associés avec en contrepartie remises d’actions de la société. On
dit aussi conversion de dettes.

Définition de la prime d’émission

Lorsque l’on augmente le capital social d’une société, on émet de nouveaux titres qui peuvent
être souscrits par les associés actuels de la société ou par de nouveaux associés.

Le montant de l’augmentation de capital dépend du nombre de nouveaux titres que l’on


souhaite émettre et de la valeur nominale de ces titres.

La valeur nominale correspond à la valeur initiale des titres - c’est-à-dire au moment de la


création de la société.

Exemple : lors de la création d’une société avec un capital de 200€ divisé en 200 parts de 1€,
la valeur nominale des titres est de 1€.

Au cours de la vie de la société, la valeur réelle des titres augmente et devient très souvent
supérieure à la valeur nominale. La prime d’émission sert alors à “combler” cette différence
entre valeur nominale et valeur réelle.

Exemple : si la valeur nominale des titres d’une société est de 1€ et que la valeur réelle est de
10€, on va ajouter une prime d’émission de 9€ par titre pour que les nouveaux acquéreurs
paient le “juste” prix.

Exemple : Une SARL procède à une augmentation de capital de 100 €, afin de faire passer
son capital social de 200€ à 300€.

Les parts de la SARL ont une valeur nominale de 1€ mais une valeur réelle de 10€. Les
associés décident donc d’ajouter une prime d’émission de 9€ par part.

Capital avant augmentation 200€

115
Valeur nominale d’une part 1€

Valeur réelle d’une part 10€

Montant de l’augmentation du capital


100€ (émission de 100 nouvelles parts sociales)
social

Montant de la prime d’émission 9€ X 100 parts = 900€

1 000€ (100€ de capital social supplémentaire +


Montant total de l’opération
900€ de prime d’émission)

Attention : la prime d’émission vient augmenter les capitaux propres de la société,


mais n’augmente pas le montant du capital social. C’est la raison pour laquelle le
terme “augmentation de capital par incorporation de prime d’émission” est en
réalité inadapté.

En effet, la prime d’émission n’accorde pas plus de droits sociaux que ceux
rattachés aux parts souscrites. Le montant de la prime d’émission n’a donc pas
d’influence sur la répartition des droits des associés dans la société.

3. EMISSION D’ACTIONS NOUVELLES.

3.1. La création de titres.

La création d’actions nouvelles présente un double intérêt :

 celui d’offrir la possibilité aux anciens actionnaires d’augmenter leur


part dans la société,
 celui de permettre l’entrée de nouveaux actionnaires dans la société.

Le nombre de titres créés dépend du montant de l’augmentation de capital à


réaliser. L’émission d’actions nouvelles pose le problème de la fixation de
leur prix.

3.2. Le prix d’émission.

Le prix d’émission des actions nouvelles doit être supérieur ou égal à la


valeur nominale. La différence entre le prix d’émission et la valeur nominale
constitue la prime d’émission.

Elle correspond à la part de chaque action sur les résultats antérieurs non
distribués et mis en réserve par décision des anciens actionnaires. La prime
est facultative. L’émission d’une action à sa valeur nominale est dite « au pair
».

116
Le prix d’émission ne peut pas être supérieur à la valeur des actions
anciennes car il serait impossible de trouver de nouveaux actionnaires.

Donc,

Valeur de l’action > Prix d’émission > Valeur nominale


Prime d’émission = Prix d’émission – Valeur nominale

Remarque : Pour les apports en nature, lorsque leur valeur est supérieure à
la valeur nominale des actions, la différence constitue une prime d’apport.

3.3. La libération des apports.

Pour réaliser une augmentation de capital par apport en numéraire, il est


nécessaire que la libération intégrale du capital existant soit effective. Lors
de l’augmentation de capital, la libération intégrale n’est pas exigée. La
libération immédiate doit être :

 au minimum, du quart (25 %) de la valeur nominale des actions émises,


 de l’intégralité de la prime d’émission.

La libération totale doit être réalisée dans le délai de 5 ans.


3.4. Les traitements comptables.

3.4.1. Situation.

Le capital d’une société anonyme est composé de 4 000 actions de 200 €.


L’assemblée générale de la société Axa a décidé de procéder à une
augmentation de capital en numéraire, par émission d’actions nouvelles
selon les modalités suivantes :

 valeur nominale : 200 €,


 valeur d’émission : 300 €,
 nombre d’actions émises : 2 000,
 libération immédiate de 25 % de la valeur nominale.

Quel est le montant de la prime d’émission ?

 unitaire ? 300 € – 200 € = 100 €


 totale ? 100 € x 2000 actions = 200 000 €

Quel est le montant des fonds recueillis immédiatement ?

 Fraction libérée : 200 € x 25% x 2000 = 100 000 €


 Prime d’émission : 200 000 €

117
Total 300 000 €

3.4.2. Promesses de souscription.

Actionnaires, versement reçus sur 300 000


4563
augmentation de capital
1013 Capital souscrit - Appelé, versé 100 000
1041 Primes d'émission 200 000

3.4.3. Réalisation des apports.

512 Banque 300 000


Actionnaires, versements reçus 300 000
4563
sur augmentation de capital

3.4.4. Fraction de capital non appelée.

Actionnaires : capital souscrit - 300 000


109
non appelé
Capital souscrit - non appelé 300 000
1011
200€x2 000x75%
Puis :

1011 Capital souscrit - non appelé (Débit)


1012 Capital souscrit - appelé, non versé (Crédit)

4562 Actionnaires - Capital appelé, non versé (Débit)


109 Actionnaires - Capital souscrit, non versé (Crédit)

1012 Capital souscrit - appelé, non versé (Débit)


1013 Capital souscrit - appelé, versé (Crédit)

512 Banque (Débit)


4562 Actionnaires - Capital appelé, non versé (Crédit)

3.4.5. Extrait du bilan.

ACTIF PASSIF
Actionnaire, capital 300 000 Capital 100 000
souscrit non appelé Capital non appelé 300 000
....... Primes d'émission 200 000
Banque 300 000

Remarque : Pour les apports en nature, la prime d’apport est portée au


crédit du compte 1043 Primes d’apport.

118
3.5. Les conséquences sur les équilibres financiers.

3.5.1. Situation.

 Le capital d’une société est constitué de 6 000 actions de 30 € de


valeur nominale.
 Le cours moyen boursier du titre pour le mois est de 60 €.
 Le prix d’émission des actions nouvelles est de 30 €.
 Nombre d’actions nouvelles émises : 3 000 actions

3.5.2. Analyse de la situation.

Nombre Valeur Montant


unitaire
Actions anciennes et cours 6 000 60 360 000
Actions nouvelles 3 000 30 90 000
Actions après augmentation 9 000 50 450 000

3.5.3. Conséquences.

 les anciens actionnaires perdent : 60 € – 50 € soit 10 € par action.


 les nouveaux actionnaires paient 30 € des actions qui valent 60 €.
 le pourcentage de contrôle de la société par les anciens actionnaires
passe de 100 % à 66,66 % s’ils ne participent pas à l’augmentation de
capital.

3.5.4. Solution.

Pour compenser la perte de valeur des titres, l’ancien actionnaire dispose


d’un droit préférentiel de souscription (DS). Ce droit de souscription est
négociable et peut être coté en bourse. Il permet aux actionnaires de
souscrire à un nombre d’actions nouvelles proportionnel au nombre
d’actions détenues.

3.5.5. Analyse du cas de l’ancien actionnaire.

 Nombre d’actions anciennes : 6 000.


 Nombre d’actions nouvelles : 3 000.

Soit 1 action nouvelle pour 2 actions anciennes.

119
S’il veut acquérir davantage de titres, il devra acheter les droits de
souscription nécessaires. Valeur du droit de souscription : 60 – 50 = 10 €
par action

 Donc 1 DS = 10 €.

3.5.6. Analyse du cas du nouvel actionnaire.

Pour acquérir 1 action nouvelle, il devra payer le prix d’émission et acheter 2


droits de souscription.

 Valeur d’une action souscrite après l’augmentation : 50


 Prix d’émission : 30
 Droits à acquérir pour obtenir 1 action nouvelle : 2

Valeur du droit de souscription : => 50 = 30 + 2 DS => donc 1 DS = 10


€.

4. CONVERSION DE DETTES.

4.1. Principes.

La conversion de dettes en actions de capital peut porter sur :

 des apports de fonds en comptes courants d’associés,


 des dettes vis à vis de fournisseurs.

La société en difficultés peut proposer à ses créanciers de convertir leurs


créances en titre d’actionnaires. Leurs droits de créances se transforment en
droits de propriété. Cette conversion peut concerner les banques, les
fournisseurs, les salariés.

4.2. Analyse des conséquences.

Cette solution entraîne plusieurs conséquences :

 disparition par extinction d’une partie des dettes de la société,


 augmentation de capital sans apports nouveaux,
 pas de modification de l’actif,
 perte de pouvoir des anciens actionnaires,
 entrée de nouveaux actionnaires (anciens créanciers).

120
4.3. Exemple.

Une société dont le capital est composé de 1 000 actions de 100 € de valeur
nominale procède à une augmentation de capital par conversion des
créances détenues par des fournisseurs de biens et services d’un montant de
75 000 €.

 Nombre d’actions émises : 500.


 Prix d’émission : 150 €.

Prime d’émission par action : 150 € – 100 € = 50 €.


Prime d’émission totale : 50 € x 500 actions = 25 000 €.
Augmentation de capital : 100 € x 500 actions = 50 000 €.

401 Fournisseurs 75 000


1013 Capital souscrit - Appelé, versé 50 000
1043 Primes d'émission 25 000

5. INCORPORATION DE RESERVES.

5.1. Principes.

L’incorporation de réserves consiste à transférer dans le capital social d’une


société, des fonds enregistrés dans des comptes de réserves et/ou de primes.
Cette opération n’entraîne aucun apport de fonds nouveau. Cependant, elle
améliore l’image donnée par le bilan auprès des actionnaires et des tiers.

5.2. Conséquences pour les actions.

Cette augmentation peut se traduire par :

 une augmentation de la valeur nominale des actions existantes dont le


nombre reste inchangée
 une distribution d’actions gratuites aux actionnaires. La valeur
nominale des titres est inchangée (modalité la plus courante). Le
nombre d’actions en circulation est plus important.

D’où une baisse du cours unitaire et un attrait pour les petits porteurs.

5.3. Traitement comptable.

L’opération se traduit en comptabilité par un simple jeu d’écritures.


121
106 Réserves D
104 Primes liées au capital social C
1013 Capital souscrit - appelé, versé C

5.4. Conséquences sur les équilibres financiers.

5.4.1. Situation.

Le capital d’une société est constitué de 5 000 actions de 50 € de valeur


nominale. La valeur actuelle du titre est de 80 €.

Extrait du bilan avant :

ACTIF PASSIF
Capital appelé versé 250 000
Primes d'émission 60 000
Réserves 100 000

Il est décidé d’augmenter le capital par incorporation de réserves pour un


montant de 50 000 € et la distribution de 1 000 actions gratuites d’une
valeur nominale de 50 €.

5.4.2. Analyse de la situation.

Nombre Valeur unitaire Montant


Actions anciennes et cours 5 000 80 400 000
Actions nouvelles 1 000 0 0
Actions après augmentation 6 000 66.67 400 000

5.4.3. Conséquences.

 Les actionnaires perdent : 80,00 € – 66,67 € soit 13,33 € par action.


 Le pourcentage de contrôle de la société par les actionnaires est
inchangé.

5.4.4. Solution.

Pour compenser la perte de valeur des titres l’actionnaire dispose d’un droit
d’attribution (DA). Ce droit d’attribution est négociable et peut être coté en
bourse. Il correspond au droit de propriété des actionnaires sur les réserves
constituées pour les bénéfices antérieurs non distribués.

5.4.5. Analyse du cas de l’ancien actionnaire.

 Nombre d’actions : 5 000.


122
 Nombre d’actions nouvelles : 1 000.

Soit 1 action nouvelle pour 5 actions anciennes.

S’il veut obtenir davantage de titres, il devra acheter les droits d’attribution
nécessaires.

Valeur du droit d’attribution : 80 – 66,67 = 13,33 € par action

 Donc 1 DA = 13,33 €

5.4.6. Analyse du cas du nouvel actionnaire.

Pour acquérir 1 action nouvelle, il devra payer le prix d’émission et acheter 5


droits de d’attribution.

 Valeur d’une action souscrite après l’augmentation : 66,67


 Prix d’émission : 50,00

Droits à acquérir pour obtenir 1 action nouvelle : 5

Valeur du droit d’attribution : 66,67 / 5 = 13,33 € donc 1 DA = 13,33 €

5.4.7. Extrait du bilan.

ACTIF PASSIF
Capital appelé versé 300 000
Primes d'émission 60 000
Réserves 50 000

6. DOUBLE AUGMENTATION DE CAPITAL : APPORTS EN NUMERAIRE


ETINCORPORATION DE RESERVES.

6.1. Principes.

Une société peut procéder aux deux augmentations de capital


simultanément afin de majorer très fortement ses ressources propres stables
représentées par le capital social.

6.2. Droits des actionnaires.

Pour les actionnaires, anciens ou nouveaux, les droits préférentiels de


souscription et d’attribution existent toujours et permettent de compenser la
perte de valeur du titre pour l’ancien actionnaire. Le nouvel actionnaire
devra acquérir les deux droits en proportion du nombre de titres.

123
6.3. Conséquences sur les équilibres financiers.

6.3.1. Situation.

Une société anonyme au capital de 100 000 € divisé en 1 000 actions de 100
€ de valeur nominale procède à une double augmentation de capital :

 émission de 400 actions nouvelles de numéraire au prix d’émission de


350 €,
 distribution de 200 actions gratuites par incorporation de réserves
d’un montant de 20 000 €.

Avant la double augmentation de capital la valeur du titre était de 500 €.

6.3.2. Analyse de la situation.

Nombre Valeur Montant


unitaire
Actions anciennes et cours 1 000 500 500 000
Actions nouvelles émises 400 350 140 000
Actions gratuites 200 0 0
Actions après augmentation 1 600 400 640 000

6.3.3. Valeurs des droits de souscription et d’attribution.

Montant total de l’augmentation de capital :

 apports en numéraire : (valeur nominale + prime d’émission) x nombre


de titres= (400 x 100) + (400 x 250) = 140 000 €.
 incorporation de réserves : 20 000 €.

Parité des droits :

 émission d’actions nouvelles : 400 pour 1 000 soit 2 nouvelles pour 5


anciennes soit 5 DS pour 2 actions nouvelles.
 attribution d’actions gratuites : 200 pour 1 000 soit 1 gratuite
pour 5 anciennes soit 5 DA pour 1 action nouvelle

Valeurs des droits :

Montant de la perte totale de valeur par titre = Valeur avant – valeur après
Soit 500 - 400 = 100 € par titre.
6.3.4. Situation de l’ancien actionnaire.

Il a besoin de 5 DS pour souscrire 2 actions nouvelles.


124
Pour acheter 2 actions nouvelles valant 400 € l’unité, il doit payer :

(2 actions x 350) + 5 DS = (2 x 400) => 1 DS = 20 €.

Il a besoin de 5 DA pour obtenir 1 action gratuite valant 400 € :

1 DA = 400 / 5 = 80 €.

Perte de valeur totale = 20 € + 80 € = 100 € soit 1 DS + DA.

6.3.5. Situation du nouvel actionnaire.

Pour obtenir 2 actions nouvelles valant 400 € , le nouvel actionnaire doit


acheter 5 DS et payer la valeur d’émission :
5 DS + (2 x 350) = 2 x 400
1 DS = 20 €.

Pour obtenir 1 action gratuite valant 400 € , il lui faut 5 DA :

5 DA = 400 €.
1 DA = 80 €.

Vérification :

1 DS + 1 DA = 100 €.

7. COMPLEMENTS.

Pour souscrire 1 action nouvelle, l’actionnaire nouveau a besoin d’un Droit


de Souscription.

Ce DS est un élément du coût d’acquisition des titres.

Pour disposer d’1 action gratuite, l’actionnaire nouveau a besoin d’un Droit
d’Attribution.

Ce DA est un élément du coût d’acquisition des titres.

L’utilisation des DS et DA n’est pas comptabilisée.

Rappels :

Les titres cédés font l’objet d’un traitement comptable adapté à leur
catégorie:

125
Pour les titres de l’actif immobilisé :

o enregistrement du prix de cession (compte : 775 C)


o sortie du patrimoine pour la valeur comptable (compte 675 D)

Pour les Valeurs Mobilières de Placement :

o résultat de cession (compte 767 C ou 667 D)


o sortie du patrimoine pour la valeur comptable (compte 50. C)

8. SYNTHESE.

8.1 Emission d’actions nouvelles

Promesses de souscription.

4563 Actionnaires, versement reçus sur 300 000


augmentation de capital
1013 Capital souscrit - Appelé, versé 100 000
1041 Primes d'émission 200 000

Réalisation des apports.

512 Banque 300 000


45623 Actionnaires, versements reçus 300 000
sur augmentation de capital

Fraction de capital non appelée.

109 Actionnaires : capital souscrit - 300 000


non appelé
1011 Capital souscrit - non appelé 300 000
200€x2 000 75%

8.2 Conversion de dettes

401 Fournisseurs 75 000


1013 Capital souscrit - Appelé, versé 50 000
1043 Primes d'émission 25 000

8.3 Incorporation de réserves

126
106 Réserves D
104 Primes liées au capital social C
1013 Capital souscrit - appelé, versé C

APPLICATION 1

La SAS OTILYS au capital social de 3 000 000 € (nominal de 100 €) décide


d'augmenter son capital social pour le porter à 5 000 000 €. Cette
augmentation sera effectuée le 15/11/N par :

1- attribution gratuite d'actions par prélèvement sur la réserve statutaire à


hauteur de 500 000 € et
2- complément par une augmentation en numéraire.

Le prix d'émission des nouvelles actions est de 150,00 €.

Extrait des capitaux propres avant l'augmentation :

 Capital social : 3 000 000 €


 Réserve légale : 300 000 €
 Réserve statutaire : 1 935 000 €
 Réserve réglementée : 277 000 €
 Report à nouveau créditeur : 8 000 €

127
1 - Calculer les droits d'attribution et les droits de souscription dans
les deux hypothèses suivantes :

 Les deux opérations sont simultanées


 Les deux opérations sont successives

2- Comptabiliser l’augmentation (opérations successives) sachant que :

Les frais d’augmentation (630,00 HT d’annonce légale et 395,00 HT de frais


de greffe) seront comptabilisés comme simple charge par nature.

CHAPITRE 13
CALCUL DE LA PARTICIPATION DES SALARIES

La participation des salariés ou participation aux bénéfices est un dispositif


qui permet de reverser une partie des bénéfices aux salariés.

Obligatoire dans les entreprises de 50 salariés et plus, la participation des


salariés (épargne salariale) est exonérée de cotisations sociales (hors CSG et
CRDS) et d'impôt sur le revenu.

Le versement des sommes dues au titre de la participation ou de


l'intéressement ou son affectation à un plan d'épargne salariale ou à un
compte courant bloqué doit en principe intervenir avant la fin du cinquième
mois qui suit la clôture de l'exercice.

Les rémunérations de ces salariés doivent être prises en compte dans le


calcul de la réserve spéciale de participation et pour sa distribution lorsque
128
la répartition de la réserve est proportionnelle à la rémunération.

La présence de rémunérations soumises à cotisations sociales étrangères ne


remet pas en cause l'exonération de cotisations sociales de la participation
des salariés.

Quelles sont les entreprises et les salariés concernés ?

Toute entreprise en France qui emploie habituellement au moins


cinquante salariés pendant cinq années civiles consécutives est
soumise obligatoirement à la participation, quelle que soit son activité
ou sa forme juridique.

Le dispositif de la participation est appliqué également dans le secteur public


(sociétés, groupements ou personnes morales dont la moitié du capital est
détenu indirectement par l'État, directement ou indirectement par ses
établissements publics), à condition de ne pas :

 bénéficier de subventions d'exploitation ;


 être en situation de monopole ;
 être soumis à des prix réglementés.

Les entreprises de moins de 50 salariés peuvent instaurer volontairement un


système de participation aux résultats par la mise en place d'un accord entre
l'entreprise et les salariés ou leurs représentants.

Cet accord précisera les conditions d'attribution de la participation aux


salariés bénéficiaires selon les mêmes modalités que les entreprises de plus
de 50 salariés.

Le droit à la participation concerne tous les salariés de l'entreprise quelle


que soit la forme de leur contrat de travail sans distinction des catégories
professionnelles. Les performances individuelles ne sont pas prises en
compte, toutefois, une condition d'ancienneté de 3 mois maximum peut être
exigée pour en bénéficier.

Quelles sont les étapes de mise en place de la participation aux


salariés ?

La mise en place de la participation est effectuée dans le cadre d'un


accord au niveau de l'entreprise entre les salariés et les dirigeants ou
par un référendum du personnel.

Cet accord précise les conditions permettant au salarié de bénéficier de la


somme qui lui est due au titre de la participation. Ce dernier doit contenir
les clauses obligatoires suivantes :

129
 date de conclusion ;
 prise d'effet ;
 durée ;
 formule de calcul de la RSP ;
 durée de blocage des fonds ;
 mode de gestion des droits des salariés.

À défaut d'accord dans une entreprise tenue de mettre en place la


participation, un régime « d'autorité » est mis en place.

Comment calculer la réserve spéciale de la participation des salariés ?

Après la clôture de l'exercice, l'entreprise doit calculer la part des bénéfices à


distribuer à ses salariés.

La formule utilisée pour le calcul de la réserve spéciale de la


participation (RSP) ou la part du résultat distribuée aux salariés est
fixée par l'article L3324-1 du code du travail.

Réserve spéciale de participation (R.S.P) =

½ (B - 5% C) x (S / VA)

Avec :

 B* : bénéfice fiscal ;
 C* : capitaux propres ;
 S : salaires déterminés selon les règles prévues pour le calcul des
cotisations de Sécurité sociale ;
 VA : valeur ajoutée.

* B = Bénéfice fiscal au taux normal moins IS au taux normal après


imputation des crédits d'impôts + dotation de l'année à la provision pour
investissement (Compte 1424 - Provisions pour investissement (participation
des salariés).

* C= Capitaux propres (d'après le bilan N avant répartition)

* C= Capital social (sous déduction du capital non appelé)+Primes liées au


capital (compte 104) + (Réserves (comptes 106 sauf réserve spéciale de
participation) + Report à nouveau (Compte 11) + (Provisions réglementées
(compte 14 sauf amortissements dérogatoires) + Provisions ayant supporté
130
l'impôt (compte 15)

La plupart des éléments qui permettent le calcul de la participation des


salariés se trouvent dans la liasse fiscale.

Les capitaux propres tiennent compte du capital social, des primes


d'émission, de fusion, d'apport, des réserves (légale, statutaire, contractuelle,
réglementées et autres réserves), du report à nouveau, des provisions
réglementées et des provisions qui ont supporté l'impôt.

La valeur ajoutée peut se calculer à partir du résultat courant avant impôt


en ajoutant les impôts et taxes, les salaires et traitements, les charges
sociales, les dotations aux amortissements et provisions non exceptionnelles,
les charges financières.

L'entreprise a le droit de négocier un autre mode de calcul de la RSP sous


certaines conditions :

 avoir un résultat au moins équivalent à celui de la formule légale


(principe d'équivalence) ;
 avoir un résultat au plus égal à l'un des plafonds choisis par les
parties signataires : la moitié du bénéfice net comptable, le bénéfice
net comptable diminué de 5% des capitaux propres, la moitié du
bénéfice net fiscal, le bénéfice net fiscal diminué de 5% des capitaux
propres.

Le montant de la participation ne doit pas être prévisible, mais


aléatoire. Il ne peut être déterminé à priori et doit provenir des bénéfices
réalisés par l'entreprise pendant l'exercice en question.

Quelles sont les modalités de versement de la participation ?

Les salariés bénéficiaires de la participation peuvent demander le


versement immédiat de tout ou parties des sommes dues.

La demande est faite dans un délai de 15 jours à compter de la date


d'information sur les droits stipulée dans l'accord ou par une lettre
recommandée avec accusé de réception.

Dans ce cas, le versement s'effectuera avant le dernier jour du 5e mois


suivant la clôture de l'exercice au titre duquel la participation est due, sous
réserve des dispositions exceptionnelles liées à l'épidémie de Covid-19.

Les salariés peuvent également choisir d'affecter cette dernière à un plan


d'épargne salariale (PEE, PEI, PEG, PERCO, etc.). Dans ce dernier cas, les
sommes concernées seront bloquées pendant une durée de 5 ans, ou de 8

131
ans dans le cadre du régime d'autorité.

S'ils ne se prononcent pas sur les sommes qui leur ont été attribuées, le
blocage automatique de la participation est réalisé par défaut selon les
modalités de l'accord déterminé préalablement par l'entreprise.

Dans tous les cas, le salarié bénéficiaire peut demander le déblocage anticipé
de la participation dans certaines conditions (dans les 6 mois suivants
l'événement) :

 s'il se marie ;
 s'il conclut un contrat de PACS ;
 en cas de naissance ou adoption d'un troisième enfant ;
 en cas de divorce, séparation, dissolution d'un Pacs, avec la garde d'au
moins un enfant ;
 en cas d'invalidité du salarié, de son époux ou partenaire de Pacs, ses
enfants (à tout moment) ;
 en cas de décès du salarié, de son époux ou partenaire de Pacs (à tout
moment) ;
 en cas de rupture du contrat de travail (à tout moment) ;
 en cas de surendettement.

A savoir

Les sommes reçues sont exonérées de cotisations sociales mais soumises à


forfait social dans les entreprises de 50 salariés et plus, les sommes bloquées
sont exonérés d'impôt sur le revenu, et les sommes versées immédiatement
sont soumises à l'impôt sur le revenu.

Comment est comptabilisée la participation des salariés aux résultats ?

La réserve spéciale de participation des salariés doit être constatée à la


clôture de l'exercice comptable au débit du compte 691 et au crédit du
compte 4284.

Cette écriture permet de constater le droit des salariés à la participation (la


dette n'est pas encore certaine).

Exemple

Comptabilisation de la participation des salariés à la clôture de l'exercice.

Au titre de l'exercice N, le montant de la participation à verser par une


entreprise (qui emploie plus de cinquante salariés) s'élève à 100 000€.

Montant de la CRDS et de la CSG = 4 000€ (cas d'école)

132
Au 31/12/N

Numéro de Comptabilisation de la participation des salariés à


Montant
compte la clôture de l'exercice
Débit Crédit Débit Crédit
691 Participation des salariés aux résultats 10000
0
4284 Personnel - Dettes provisionnées pour participation 10000
des salariés aux résultats 0

La participation est soumise au forfait social au taux de 20% (sauf pour les
entreprises qui ne sont pas tenues de mettre en place un accord de
participation : entreprise de moins de 50 salariés). Les écritures comptables
suivantes sont nécessaires :

Numéro de compte Comptabilisation du forfait social de 20% Montant


Débit Crédit Débit Crédit
645 Charges de sécurité sociale et de prévoyance 20000
4386 Organismes sociaux -autres charges à payer 20000

Accord de participation : répartition

Le montant de la participation à distribuer est déterminé après clôture des


comptes de l'exercice.
Les sommes versées dans la Réserve spéciale de participation sont réparties
entre les salariés de l'entreprise, selon les critères de répartition suivants :

 soit par répartition uniforme entre chaque salarié,


 soit en proportion des salaires : la rémunération prise en compte pour
le calcul dans ce cas est plafonnée à 3 PASS, soit 123 408 € en 2022
 soit en proportion du temps de présence dans l'entreprise,
 soit en combinant les 3 critères ci-dessus.

Exemple d'accord de participation

Pour la répartition des versements, une utilisation combinée des critères


peut s’établir de la façon suivante :

 30 % répartis au prorata du temps de présence,


 30 % répartis proportionnellement aux salaires,
 40 % répartis de manière uniforme.

133
APPLICATION

On vous communique les informations suivantes pour l'année N :

Capitaux propres :

 Capital social : 100 000€


 Réserve légale : 10 000€
 Réserves réglementées : 9 000€
 Autres réserves : 243 000€
 Résultat net : 94 000€ avant répartition N
 Subvention d'investissement : 7 000€
 Provisions réglementées : 71 000€ Dont 20 000€ pour hausse des prix
et 51 000€ pour amortissement dérogatoires.
 VA : 2 490 000€

134
Autres éléments :

 Salaires bruts payés en N, y compris les avantages en nature : 1 140 000€


 Résultat fiscal imposable au taux normal de droit commun : 111 870€

Calculer la RSP

CHAPITRE 14. LA CONTRIBUTION ÉCONOMIQUE TERRITORIALE

La contribution économique territoriale comprend deux composantes :

 la cotisation foncière des entreprises (CFE) assise sur la valeur locative


foncière locative des biens passibles de la taxe
 la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE)

1- Les deux composantes de la CET

CFE
La CFE est calculée sur les seules valeurs locatives des biens passibles d' une
foncière taxe. Le taux de la CFE est voté par le conseil municipal (ou le conseil
des établissements publics de coopération intercommunale). Le produit de
cette cotisation est réservé aux communes et établissements publics de
coopération intercommunale (EPCI).

135
La CVAE est due par les entreprises exerçant une activité professionnelle non
salarié qui réalisent plus de 500 000€ de chiffre d'affaires hors taxes,
Cependant, toutes les entreprises dont le chiffre d'affaires est supérieur à 152
500€ doivent effectuer la déclaration de valeur ajoutée et des effectifs salariés
CVAE qui sert à en déterminer la base d'imposition.
La CVAE est au plus égale à 1,5 % de la valeur ajoutée. Le taux de CVAE est
national, est fixé par le législateur.
Le produit de la CVAE est réparti entre : communes (26,5 %), département
(48,5 %) et régions (25 %).

2- La cotisation foncière des entreprises (CFE)

Champ La CFE est due par les personnes physiques ou morales qui exercent à
d'application titre habituel une activité professionnelle non salariée au 1er janvier.

Valeur locative des biens qui réunissent les conditions suivantes :


 biens passibles d'une taxe foncière: propriétés bâties et non bâtie
 biens situés en France
 le redevable en a disposé pour les besoins de son activité
Assiette professionnel
En conséquence, il faut prendre en compte la valeur locative des biens
passible de la taxe foncière dont l'entreprise est propriétaire et/ou
locataire.
Abattement de 30 % pour les établissements industriels.

Valeur locative des biens immobiliers passibles d'une taxe foncière et


utilisés par l’entreprise pour les besoins de son activité professionnelle
Période de
au cours de l'année N-2.
référence
Par exemple, pour la cotisation due en N, sont pris en compte les biens
utilises en N-2.

Il est déterminé par délibération de la commune sur le territoire duquel


Taux
le redevable dispose de biens imposables.

Il n'y a plus de déclaration annuelle systématique.


Une déclaration (n° 1447-C) doit être effectuée au plus tard le 31
Déclaration
décembre N pour les établissements créés ou repris en cours d'année
N.

Paiement
La cotisation foncière des entreprises (CFE) est due au 15 décembre de
l'année d'imposition. Elle donne lieu à l'émission d'un avis
136
d'imposition,
Si la CFE due en N-1 excède 3 000€, un acompte égal à 50 % de la CFE
doit être versé au plus tard le 15 juin N
Solde à verser au 15 décembre N= CFE (N) - acompte versé en N.

La SARL METALUX est une entreprise industrielle établie dans le


département de Haute Savoie.
La valeur locative des terrains et immeubles pour l'exercice N-2 est
égale à 300 000€.
La valeur des équipements industriels s'élève à 1 000 000€. Le taux de
la CFE est fixé à 18 %.
En N-1, la SARL METALUX a réglé 30 000€ de CFE.
Pour le calcul de la CFE, il ne faut retenir que la valeur locative des
Exemple
immobilisations passibles de la taxe foncière. L’entreprise exerce une
activité industrielle. Elle peut bénéficier d'un abattement de 30 %.
CFE de N: 300 000 x 70 % x 18 % = 37 800€
Comme la CFE de N-1 excède 3 000€, un acompte a été versé en juin N
pour 15 000€.
Le solde qui reste dû le 15 décembre N est égal à 37 800- 15 000 soit
22 800€.

3- La cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE)

I- Champ d'application et calcul de la CVAE entreprises (CVAE)

Personnes physiques ou morales quel que soit le régime fiscal


Personnes (IS ou IR) qui exerce à titre habituel une activité professionnelle
redevables non salariée dont le chiffre d'affaire HT est supérieur à
500 000€.

Exercice de
référence La CVAE est calculée à partir de la valeur ajoutée produite au
cours de l’année d'imposition.
la CVAE due au titre de l'exercice N (et payée en N+1) est
définitivement arrêtée à partir du chiffre d'affaires et de la
valeur ajoutée produite en N. La loi de finances pour 2023 a prévu une
suppression de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) sur deux
ans. Cette suppression s’accompagne d’une réduction du plafonnement de la contribution

137
économique territoriale.

CAHT inférieur à 50 M€
Par mesure de simplification, l'administration fiscale retient un
mode de calcul direct du taux d'imposition à la CVAE (taux
effectif d'imposition) à partir d'un barème progressif variable
selon le chiffre d'affaires réalisé par l'entreprise.
Taux effectif d'imposition de la valeur ajoutée après
dégrèvement

Calcul de la
CVAE

(1) Ces taux sont exprimés en pourcentage et arrondis au centième le plus


proche.

II. Déclaration et paiement de la CVAE

Quelle que soit la date de clôture de l'exercice, la déclaration doit être


Télédéclaration
effectuée de façon dématérialisée au plus tard le 2 jour ouvré suivant
le 1 mai.
Les entreprises redevables de la CVAE doivent obligatoirement
effectuer le paiement par voie électronique.
Le paiement a lieu en même temps que la déclaration de CVAE.
Lorsque la CVAE due au titre d'un exercice excède 3 000 €, deux
acomptes sont versés au plus tard le 15 juin et le 15 septembre pour
un montant égal à 50 % de la CVAE.
Télépaiement
Si la liquidation définitive fait apparaitre que les acomptes versés sont
supérieur à la cotisation effectivement due, l'excédent, déduction faite
des autres impôts directs dus par entreprise, est restitué dans les
soixante jours suivant le deuxième jour ouvré suivant le 1 mai de
l'année suivant celle de l'imposition.

III. Plafonnement de la CET

Principe La CET est plafonnée à *% de la valeur ajoutée.


CFE payée en N+CVAE due au titre de N (payée en N+1) = MAX *le
plafonnement passerait à 1,625% en 2023 et à 1,25% en 2024.

138
Pour la CFE payée en N et la CVAE due au titre de N (payée en N+1), la
demande de dégrèvement doit être demandée au plus tard le 31
décembre N+1. La demande de dégrèvement est faite auprès du SIE dont
dépend le principal établissement.
Vous disposez des données suivantes pour la SARL ANTONIO
 CFE payée en N = 4 800€
 CVAE due au titre de N =13 200€
 Valeur ajoutée N =1 200 000
Exemple  CET=CFE+CVAE soit 18 000 Plafond= 1 200 000 x 1.625 % soit
19 500 €
 Le plafonnement de la CET ne s'applique pas à la société
ANTONIO.

Application 1 : CFE

La société Prémisse est basée dans une commune en Dordogne. Elle est
spécialisée dans la réparation de chariots élévateurs. Il s’agit de son unique
établissement depuis plus de 10 ans. Elle clôture au 30 juin.

La valeur locative de l’immeuble qu’elle utilise est évaluée à 9.000 €.

Les taux votés pour la CFE de 2022 sont :

 Taux de la commune : 11,50%,


 Taux intercommunalité : 8,25%
 Frais de gestion : 3%
 Taux 2022 de la taxe CCI ( chambre de commerce et d’industrie):
2,21%.
139
 Frais de gestion CCI : 9%

En 2021, le montant de la CFE, taxes additionnelles comprises, s’élevait à


2.850 € (pour les acomptes). La base d’imposition est constituée de l’unique
immeuble possédée par l’entreprise au 30 juin 2020.

Application 2 : CET

Document 2 : Informations complémentaires

La société possède deux établissements situés dans deux communes


limitrophes du même département. Les bases d'imposition à la cotisation
foncière des entreprises, établies à partir de la valeur locative des
immobilisations situées dans les établissements installés dans les deux
communes, s'établissent ainsi :

 commune de Mérignac : 30000€


 commune de Pessac : 60000€

Les taux d'imposition votés par les collectivités territoriales concernées sont
les suivants (par hypothèse) :

 commune de Mérignac : 10%


 commune de Pessac : 22%
 département de la Gironde : 7%
 région bordelaise : 3%

La taxe pour frais de gestion concernant la chambre de commerce et


d'industrie est de 3 %. Un abattement de 30% au titre des établissements
industriels.
Question :

Déterminez le montant de la CET déclarée en N en tenant compte des


éventuels mécanisme de plafonnement. Le CAHT est de 904 500€ et la
VA est de 207 500€.

140
CHAPITRE 15. LA TAXE SUR LES VEHICULES DE SOCIETES

TVS 2023 : la taxe sur les véhicules de société supprimée

Depuis le 1er janvier 2022, la TVS est désormais remplacée par deux taxes
annuelles sur les véhicules de tourisme pour un versement prévu dès 2023.

TVS : de quoi parle-t-on ?


La TVS correspond à une taxe redevable chaque année par les sociétés
françaises qui possèdent ou louent des véhicules, quel que soit leur régime
d’imposition ou leur statut juridique (hors entreprise individuelle).

La TVS remplacée par deux nouvelles taxes


En supprimant la TVS du Code général des impôts, l’administration fiscale a
décidé d’opter pour un système qui élargit son champ d’application avec la
création de deux taxes qui reprennent les composantes de la TVS :
141
 La taxe annuelle sur les émissions de CO2
 La taxe annuelle sur l’ancienneté des véhicules
Autrement dit, plutôt qu’une suppression claire et nette, la TVS change de
dénomination et fait l’objet d’aménagements qui se veulent cohérents avec
les enjeux environnementaux.

1. La taxe sur les émissions de CO2 des véhicules de tourisme


Cette première taxe sur les émissions de CO2 se base sur un barème linéaire
où chaque gramme de CO2 émis au kilomètre est associé à un montant. Le
barème est pour l’instant identique à celui de 2021.

Le calcul de la taxe sur les émissions de CO2 se base sur la durée


d’utilisation comptée en nombre de jours sur une année civile, il y a trois
barèmes applicables de la taxe sur les émissions de CO2 en fonction des
caractéristiques de votre véhicule.

Pour les véhicules immatriculés après le 1er mars 2020, c’est le dispositif
d’homologation WLTP qui est utilisé. Ce dispositif de l’Union européenne
permet de mesurer :

 la consommation de carburant ;
 l’autonomie électrique ;
 les rejets en CO2 et autres polluants.
Pour les véhicules utilisés dans le cadre de l’activité économique d’une
entreprise depuis janvier 2006, mais dont la première mise en
circulation a eu lieu après le 1er juin 2004, c’est la norme NEDC qui
s’applique afin de déterminer le taux d’émissions de CO2.

Voici le tableau des deux dispositifs WLTP et NEDC :

142
Enfin, pour les véhicules qui ne relèvent pas de ces deux dispositifs,
c’est la puissance fiscale qui est comptabilisée d’après ce barème :

2. La taxe sur l’ancienneté des véhicules de tourisme


Cette deuxième taxe que doivent payer les sociétés redevables se calcule en
fonction de la première mise en circulation du véhicule et de la source
d’énergie. Le barème est donc le suivant :

143
Exemple de calcul des deux taxes de la nouvelle TVS

Vous avez une Renault Clio à essence immatriculée en 2020.

Vous l’utilisez 167 jours sur une année civile avant de la revendre. La
proportion annuelle d’utilisation est donc égale à 167/365 = 0,46. Ensuite,
l’émission de CO2 pour ce modèle est de 121 kg/km. D’après le barème
WLTP, la taxe s’élève à 194 €.

194×0,46 = 89,2 € au titre de la taxe sur les émissions de CO2.

Pour calculer la taxe sur l’ancienneté des véhicules, vous prenez l’année de
mise en circulation, qui est 2020 : le tarif est donc de 20 €.

20×0,46 = 9,2 € au titre de la taxe sur l’ancienneté des véhicules.

Vous devez donc 98,4 € au titre des deux taxes.

Qui est concerné par la nouvelle TVS ?

Toutes les entreprises qui utilisent des véhicules affectés à des fins
économiques sont concernées par les deux taxes.

 les voitures particulières (VP) de catégorie M1 destinées au transport


de personnes avec huit places maximum ;
 les voitures à usage multiple dans la catégorie N1 qui sont conçues et
construites pour le transport de marchandises ayant un poids
maximal inférieur ou égal à 3,5 tonnes ;
 les camions et pick-up avec cinq places assises minimum.
Les exonérations possibles avec la nouvelle TVS

Exonération de la taxe sur les émissions de CO2

144
Vous utilisez des véhicules hybrides dans le cadre de votre activité
professionnelle ? Alors vous pouvez être exonéré de la première taxe sur les
émissions de CO2 si la source d’énergie de la voiture combine :

 soit, d’une part, l’électricité ou l’hydrogène et, d’autre part, le gaz


naturel, le gaz de pétrole liquéfié, l’essence ou le superéthanol E85 ;
 soit, d’une part, le gaz naturel ou le gaz de pétrole liquéfié et, d’autre
part, l’essence ou le superéthanol E85.
Les véhicules électriques ou hybrides sont totalement exonérés si les
émissions de CO2 sont inférieures à 60 g/km.

Exonération des deux taxes

Une exonération partielle des deux taxes qui remplacent la TVS est appliquée
aux :

 voitures hybrides : si le certificat d’immatriculation inclut les mentions


EH, GL, EE ou GH et qui émettent entre 60 et 100 g/km de CO2 ;
 voitures qui fonctionnent au gaz naturel et à l’essence.

Par ailleurs, il existe des exonérations possibles pour les deux taxes
dans des cas spécifiques :
 véhicules loués moins de 30 jours consécutifs ;
 véhicules qui transportent des personnes en situation de handicap ;
 véhicules utilisés pour le transport public de personnes ;
 Véhicules utilisés dans le cadre d’activités agricoles ou forestières ;
 véhicules utilisés par une auto-école ;
 véhicules utilisés dans le cadre de compétitions sportives et/ou de
pilotage.

145
146
Rappel : Comptabilisation au moment de la déclaration

En plus du compte 63514 à mouvementer au débit, vous devrez passer la


contrepartie au crédit du compte 447 Autres impôts taxes et versements
assimilés.

Exemple

Une TVS calculée présente un montant de 3 000€ au 15/01 N+1. Voici


l'écriture à passer dans les comptes.

Numéro de compte Journal des opérations diverses Montant


Débit Crédit Débit Crédit
63514 Taxe sur les véhicules de sociétés 3000€
447 Autres impôts taxes et versements assimilés 3000€

Comptabilisation au moment du règlement

Le règlement passe dans le journal de banque. C'est à ce moment-là que


vous devrez solder votre compte 447.

Repartons de l'exemple précédent. La TVS est prélevée au 18/01 N+1 avec


l'écriture suivante à constater.

Numéro de compte Journal de banque Montant


Débit Crédit Débit Crédit
447 Autres impôts taxes et versements assimilés 3000€
512 Banque 3000€

147
CHAPITRE 16 : LES TAXES ASSISES SUR LES SALAIRES

1. La contribution unique à la formation professionnelle et à


l’alternance.

Cette contribution unique se substitue aux deux anciennes contributions


des employeurs : formation continue et taxe d'apprentissage.

I. Les deux composantes de la CUFPA

 La formation professionnelle
 La taxe d’apprentissage

II. Le calcul et le recouvrement de la CUFPA

Taxe
Formation professionnelle
d'apprentissage

Champs Toutes les entreprises soumises à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur
d’application les sociétés quel que soit leur statut juridique.
Assiette de La CUFPA est calculée à partir de la masse salariale brute versée
calcul pendant l’année en cours.
Il varie en fonction de l'effectif salarié. Le taux est
de 0,55 % de la masse salariale pour les
entreprises de moins de 11 salariés et de 1 % pour Quel que soit
les entreprises de 11 salariés et plus. l'effectif, le taux
Taux est de 0,68 % de
la masse
salariale.

A partir de 2021, le recouvrement de la CUFPA se


fera par les URSSAF.
La contribution sera ensuite reversée à l'organisme
Organisme « France - compétences », nouvelle instance
de nationale de régulation de la formation
recouvrement professionnelle.
Cette instance est chargée de répartir les fonds
collectés entre les différents acteurs suivant leur
champ d'intervention.

Modalités Le recouvrement se réalise par le versement de deux acomptes:


de
recouvrement

148
III. Le découpage de la taxe d'apprentissage

1. Finalités de la taxe d'apprentissage

La taxe d'apprentissage participe, dans le cadre de la formation initiale, au


financement des dépenses nécessaires au développement de l'apprentissage,
mais aussi de l'enseignement technologique et professionnel.

2. Le découpage de la taxe d'apprentissage

Le produit de la taxe d'apprentissage est divisé en deux parts:

 87% : Financement de l'apprentissage - Versé à un OPCO de branche


 13% : Financement des formations professionnelles et technologiques.
Versé en direct à un organisme de formation au choix de l'entreprise.
3. Les modalités de recouvrement de la taxe d'apprentissage

Les employeurs assujettis à la taxe d'apprentissage peuvent s'acquitter de la


taxe d'apprentissage soit en réalisant des dépenses ou des versements
exonératoires soit en procédant au versement de la taxe due.

2. La participation des employeurs à l'effort de construction

Tout employeur d'au moins 20 salariés, quels que soient la nature


Champs de activité, la forme juridique et le régime d'imposition doit
d'application participer, chaque année, au financement de la construction de
logements ou d'opérations assimilées.

L'employeur soumis à l'obligation de participation doit consacrer


Assiette et au minimum une quote-part de 0,45 % des rémunérations versées
l'année N-1 sous la forme d'investissements en faveur de la
calcul construction de logements, à effectuer avant le 31 décembre de
l'année N.

149
La participation de l'employeur peut s'effectuer:

 soit sous forme d'investissements directs en faveur du


logement de ses salariés

(construction de logements locatifs, travaux d'amélioration


d'immeubles anciens lui appartenant, loués ou destinés à être
loués à ses salariés),

Forme de la  soit sous forme de prêts à taux réduit accordés à ses salariés
pour le financement
participation
de la construction de leur résidence principale, de leur conjoint, de
leurs ascendants ou descendants,

 soit sous forme d'un versement à un organisme collecteur


agréé (généralement

appelé « organisme du I % patronal ». Le taux était de 1 % avant


1992).

Si les versements directs sont supérieurs à la quote-part,


l'excédent peut être reporté sur les exercices suivants.

Chaque année, l'employeur doit déclarer le montant de la


participation due pour l'année précédente, calculé sur les
rémunérations versées au cours de l'année précédant celle au titre
de laquelle les investissements doivent être réalisés.

Par exemple, en janvier 2023 doivent être déclarés les


Déclaration investissements réalisés avant le 31 décembre 2022, calculés en
fonction des rémunérations versées en 2021.

Cette déclaration est intégrée dans la Déclaration sociale


nominative, effectuée avant le 31 janvier suivant l'année concernée.

Sanction en
cas
L'entreprise qui n'a pas investi un montant suffisant est obligée de
d'insuffisance verser à l'administration fiscale une taxe de 2 % sur les salaires
n'ayant pas donné lieu à investissement, sans aucune contrepartie
de versement

150
3. la taxe sur les salaires

I. Le champ d'application

En théorie, la taxe sur les salaires est due par toutes personnes, physiques ou
morales, qui paient des rémunérations imposables dans la catégorie traitements et
salaires.
Un champ
En pratique, le champ d'application est restreint pour les raisons suivantes:
d'application
 les employeurs redevables de la TVA bénéficient d'une exonération totale ou
restreint
partielle de la taxe sur les salaires;
 il existe des mesures qui visent à exonérer de nombreuses activités ou
employeurs.
Pour déterminer si un employeur est redevable de la taxe sur les salaires au titre
de l'exercice N, il faut analyser la situation de l'employeur au regard de la TVA pour
les exercices N et N-1.

Les
redevables

Un employeur est assujetti à la TVA en N sur 85 % de son chiffre d'affaires. En N-1,


il était assujetti à la TVA sur 80 % de son chiffre d'affaires. II est redevable de la
Exemple 1
taxe sur les salaires en N.

Un employeur est assujetti à la TVA en N sur 75 % de son chiffre d'affaires. En N-1,


il était assujetti à la TVA sur 92 % de son chiffre d'affaires. Il n'est pas redevable de
Exemple 2
la taxe sur les salaires en N.

Un employeur assujetti à la TVA en N sur 95% de son chiffre d'affaires n'est pas
Exemple 3 redevable de la taxe sur les salaires.

Un employeur non assujetti à la TVA en N-1 devient redevable de la TVA en N sur


l'ensemble de son chiffre d'affaires. Il n'est pas soumis à la taxe sur les salaires à
Exemple 4
raison des rémunérations versées en N.

II. Le rapport d'assujettissement à la taxe sur les salaires


151
Un employeur est partiellement soumis à la TVA en N (moins de 90 % de son
chiffre d'affaires).

Si l'employeur a été assujetti à la TVA sur moins de 90 % de son chiffre


d'affaires en N-1, il est redevable de la taxe sur les salaires sur une fraction
des rémunérations versées en N.

Le rapport d'assujettissement à la taxe sur les salaires est calculé comme


suit

 numérateur: total des recettes qui n'ont pas ouvert droit à déduction
de la TVA (y compris les recettes qui correspondent à des opérations
situées hors champ d'application de la TVA) en N-1,

 dénominateur: total du CAHT de l'exercice N-1.

Le rapport d'assujettissement peut être arrondi à l'unité inférieure. Par


exemple, si le rapport obtenu est 26,60 %, il peut être arrondi à 26 %.
Un employeur est soumis à la taxe sur les salaires en N. Au titre de l'exercice
N-1, les recettes soumises à la TVA étaient de 700 000 € pour un chiffre
d'affaires total de 800 000€.

 Numérateur: 100 000€.


 Dénominateur: 800 000€.

Le rapport d'assujettissement à la taxe sur les salaires pour l'exercice N est


égal à 12,5 % arrondis à 12 %.

Lorsque le rapport d'assujettissement à la taxe sur les salaires est compris


entre 10 % et 20 %, il lui est appliqué une décote.

Rapport d'assujettissement « théorique » à Rapport d'assujettissement (réel)


la taxe sur tes salaires
11% 2%
12% 4%
13% 6%
14% 8%
15% 10%
16% 12%
17% 14%
18% 16%
19% 18%
20% 20%

III . Le calcul de la taxe sur les salaires


152
L'assiette de calcul de la taxe sur les salaires est alignée sur celle de
la CSG (revenus d'activité, participation, intéressement, abondement
de l'employeur sur des PEE ... ).

Lorsque l'employeur a été assujetti à la TVA en N-1 sur moins de 90


Assiette
% de son chiffre d'affaires, il est redevable de la taxe sur les salaires
sur une partie seulement des rémunérations versées:

Assiette = rémunérations versées x taux d'assujettissement à la


taxe sur les salaires

Le calcul de la taxe sur les salaires s'effectue salarié par salarié au


moyen d'un barème progressif comportant un taux normal et des
taux majorés en fonction du montant du salaire.

Barème

Un employeur verse à un salarié en juin N un salaire brut de 4 000 €.


Taxe sur les salaires (Taux 2022 payable en 2023):
678 x 4,25 % +675x8,50 % + (4000-1 353) x 13,60 % = 446.18€.
On suppose qu'en N-1, l'employeur a été redevable de la TVA sur 82
Exemple % de son chiffre d'affaires. Le taux d'assujettissement « théorique » à
la taxe sur les salaires est donc de 18 %. Après décote, il est de 16 %.

Taxe sur les salaires : 447,73x 16 % = 71,64€.

IV. Déclaration et paiement de la taxe sur les salaires


153
La taxe sur les salaires due sur les rémunérations versées en N est
télédéclarée et télé-réglée pour l'ensemble des redevables. Les échéances de
déclaration et de paiement de la taxe sur les salaires dépendent de la taxe
sur les salaires due en N-1.

Les modalités correspondantes sont résumées dans le tableau ci-


dessous :

Echéances de déclaration de la taxe sur les salaires en fonction du montant de


taxe payé l'année précédente

Montant de taxe
Date-limite Comment et quand
dû Déclaration
de déclaration déclarer
l'année N-1
Inférieur à 1 Dispense de
X X
200€ déclaration

Entre 1200 € et 15 janvier de l'année Déclaration annuelle n°


Annuelle
3 999€ N+1 2502
3 relevés de versements
provisionnels n°2 501
(avant le 15 avril, le
Dans les 15 jours
Entre 4 000€ 15 juillet et le 15
Trimestrielle suivant
et 10000€ octobre) + déclaration
le trimestre écoulé
de R Régularisation n°
2502 (avant le 15
janvier N+1)
11 relevés de
versements
Dans les 15 jours provisionnels n° 2501 +
À partir
Mensuelle suivant déclaration de
de 10 001 €
le mois écoulé régularisation n°2502
(avant le 15 janvier
N+1)

Application

154
La SARL ANDRE a réalisé au titre de l'exercice N-1 les recettes suivantes
recettes totales: 1 200 000€ dont :

 recettes dans le champ de la TVA mais exonérées: 180 000 €,


 dividendes (hors champ de la TVA) : 30 000 €
Pour l'exercice N, l’entreprise est partiellement redevable de la TVA. La part
des recettes soumises à la TVA est estimée à 80 %.

Au titre du mois d'avril N, les salaires bruts pour deux salariés de


l'entreprise sont les suivants :

 salarié 1:1 150 €,


 salarié 2: 5 400 €.

TRAVAILÀ FAIRE

1. La SARL ANDRE est-elle redevable de la taxe sur les rémunérations


versées en N ? Justifiez la réponse.
2. Déterminez pour l'année N le rapport d'assujettissement à la taxe sur
les salaires.
3. Calculez la taxe sur les salaires due au mois d'avril N.

155

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