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Les sociétés soumises à l’IS doivent déterminer elles-mêmes le montant de cet impôt et s’en
acquitter spontanément auprès du Trésor public. Le calcul de l’impôt, en principe assez simple,
est actuellement compliqué par l’incidence de diverses dispositions qui devraient être
temporaires et par la réduction progressive du taux global d’imposition. Son paiement doit être
effectué dans les conditions légales, le plus souvent à plusieurs échéances successives. Enfin,
des règles particulières s’appliquent à la gestion des éventuels déficits.
I- Calcul de l’impôt
L’IS et les contributions additionnelles représentent des charges non déductibles du résultat
fiscal, donc à réintégrer.
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c) Synthèse
L’abaissement du taux normal et les règles d’imposition allégées pour les PME conduisent à
l’application de taux variant selon la période (jusqu’en 2022) et la taille de l’entreprise.
Certaines contributions ou impositions sont liées à l’impôt sur les sociétés, soit parce qu’elles
sont assises sur la base même de cet impôt, soit parce que leur principe repose sur une des
composantes de l’IS.
Intitulé Taux Règles et base de calcul
Contribution sur les Les sociétés qui remplissent les conditions pour
bénéfices (CSB) bénéficier du taux réduit des PME sont exonérées de
la CSB.
Le taux de 3,3 % s’applique sur une fraction de l’IS
calculé au taux normal et/ou au taux réduit sur PVNLT
et avant imputation des crédits d’impôt, puis sous
3,3 % déduction d’un abattement de 763 000 €.
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temps ; mais si les résultats ne sont imposables que partiellement à l’impôt sur les sociétés,
l’abattement n’est pas réduit pour autant. La contribution sociale est juridiquement distincte de l’IS ;
elle n’est pas déductible des résultats imposables. Les crédits d’impôt ainsi que la créance née du
report en arrière de déficits ne sont pas imputables sur cette contribution.
Quatre acomptes doivent être payés selon les mêmes modalités que les acomptes de l’impôt
sur les sociétés, l’assiette étant néanmoins différente.
Comme pour les acomptes d’IS, le premier acompte est calculé sur la base de l’avant-dernier
exercice clos ; il fait l’objet d’une régularisation lors du versement de l’acompte suivant. Si le
montant des acomptes déjà versés est supérieur au montant de la contribution sociale
prévisible de l’année en cours, l’entreprise peut se dispenser de verser l’acompte considéré
ou limiter ses paiements. Le solde de la contribution est exigible avec le solde de l’IS. Si les
acomptes sont supérieurs à la contribution finalement due, l’excédent est restitué dans les 30
jours de la date du dépôt du bordereau de l’avis de liquidation sous déduction des autres
impôts directs éventuellement dus.
a) Cas général
Les crédits et réductions d’impôt viennent en diminution de l’impôt brut :
Impôt brut
- Créances non reportables et non restituables
- Créances reportables
- Créances non reportables et restituables
= Montant à payer ou excédent d’IS
• Créances non reportables et non restituables : si leur montant est supérieur à l’impôt sur les
sociétés, les sommes non imputées ne sont pas remboursées (ex. : crédits d’impôt attachés aux
dividendes des sociétés étrangères).
• Créances reportables : si elles n’ont pas pu être imputées en totalité sur le solde de l’IS de
l’exercice au titre duquel elles sont constatées, elles peuvent être déduites de l’IS dû au titre des
exercices suivants, ou être déduites des acomptes d’IS versés postérieurement au dépôt des
déclarations relatives à ces réductions et crédits d’impôt (ex. : crédit d’impôt Recherche
utilisable pendant 3 ans (cf. chapitre 19) , créances liées au report en arrière des déficits,
réduction d’impôt au titre du mécénat utilisables pendant 5 ans (cf. chapitre 10).
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• Créances non reportables et restituables : si leur montant est supérieur à l’impôt sur les
sociétés, les sommes non imputées sont remboursées (ex. : crédit d’impôt Formation (cf.
chapitre 19)).
Imputation du crédit d’impôt pour les entreprises soumises à différents taux d’imposition :
Dans ce cas, il est nécessaire de rechercher à quel(s) taux ces crédits d’impôt auraient été
imposés s’ils avaient été compris dans les résultats imposables.
Exemple pour les sociétés bénéficiant du taux réduit des PME, au titre de 2021 : Les crédits
d’impôt sont imputables à raison de 100 % - 15 % = 85 % de leur montant, celui-ci étant limité à
la différence, si elle est positive, entre 38 120 € et le bénéfice fiscal de la période.
Si la différence est négative ; le surplus est imputable à hauteur de 100 % - 25 % = 75% de leur
montant.
Exemple : La société Paulo bénéficie d’un crédit d’impôt, non comptabilisé, de 15 000 €.
• Hypothèse 1. La société Paulo a réalisé, au cours de l’exercice clos le 31 décembre 2022, un
chiffre d’affaires de 250 M€ et un bénéfice de 550 000 € (soumis à l’IS au taux de 25 %).
• Hypothèse 2. La société Paulo a réalisé un bénéfice de 550 000 € mais elle réunit les
conditions pour bénéficier de l’imposition réduite des PME (résultat soumis à l’IS au taux de 15
% à hauteur de 38 120 € et au taux de 25 % pour le solde).
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La solution pratique est identique sur le plan arithmétique et présente un avantage financier
immédiat : la contribution sociale sur l’IS est calculée sur le montant de l’impôt sur les sociétés
avant incorporation des crédits d’impôt.
c) Cas particulier des dividendes et crédits d’impôt provenant d’une filiale étrangère
Comme le transfert de crédit d’impôt vise à neutraliser la double imposition des dividendes déjà
taxés dans le pays d’origine, cette imputation ne peut être effectuée pour les crédits d’impôt
attachés à des dividendes bénéficiant du régime mère-fille (chapitre 16), qui sont exonérés −
même partiellement − d’impôt sur les sociétés.
Exemple : La société anonyme Furner possède une participation de 22 % dans la société Donier
(société portugaise). Ces participations lui permettent de bénéficier du régime des sociétés
mères et filiales.
Elle a perçu, au cours de l’exercice 2022, des dividendes de 51 000 € ; le crédit d’impôt
correspondant s’élève à 9 000 €. Le crédit d’impôt n’a pas été comptabilisé.
Le bénéfice comptable avant imposition s’élève à 144 000 € (incluant les dividendes). La SA
Furner ne peut pas bénéficier du régime de faveur des PME et son taux d’IS est de 25 %.
2.1 – Établissement
L’impôt sur les sociétés est établi dans les mêmes conditions et sous les mêmes sanctions que
l’impôt sur le revenu au titre des BIC. Le format de la déclaration est le même que pour les BIC
en fonction des règles applicables, le cas échéant, aux régimes réels normal ou simplifié
(chapitre 13). Ne sont évoquées ici que les particularités liées à l’IS.
b) Délai de déclaration
L’exercice comptable ne coïncide pas toujours avec l’année civile. Des situations particulières
peuvent exister (la déclaration de résultats est déposée via le formulaire n°2065-SD) :
Situations Dates des déclarations
L’exercice comptable coïncide Déclaration à souscrire au plus tard le 2 ème jour ouvré
avec l’année civile suivant le 1er mai (4 mai 2021 en principe pour l’exercice
2020).
L’exercice comptable ne coïncide Déclaration à souscrire dans les 3 mois de la clôture de
pas avec l’année civile l’exercice.
Aucun exercice n’est clos au Déclaration à souscrire au plus tard le 2 ème jour ouvré
cours de l’année suivant le 1er mai (4 mai 2021 en principe pour l’exercice
2020).
Cession ou cessation d’entreprise Déclaration à souscrire 60 jours maximum après la
cession ou la cessation.
Sociétés nouvelles Déclaration à souscrire au choix :
- au 31 décembre de l’année d’ouverture ;
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2.2 - Paiement
L’IS et les contributions doivent être acquittés spontanément dans les délais fixés par des textes
législatifs ou réglementaires par télérèglement. C’est au plus tard à la date d’exigibilité qu’ils
doivent être payés. Lorsque la date limite de paiement ou de prélèvement coïncide avec un
samedi, un dimanche ou un jour férié, elle est prorogée jusqu’au premier jour ouvrable suivant.
L’entreprise peut demander une compensation entre les divers impôts recouvrés par la DGFiP
(ex. : un trop-versé d’IS peut être utilisé pour acquitter la TVA) ; un suivi global est effectué par
la DGFiP.
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Les sociétés nouvelles sont dispensées du versement de tout acompte pendant les douze
premiers mois de leur activité. Si elles bénéficient d’une exonération totale ou partielle d’IS,
elles réduisent par ailleurs leurs acomptes dans les mêmes proportions que l’exonération d’IS,
dont elles bénéficient.
Si l’entreprise considère que le montant des acomptes déjà versés est suffisant pour couvrir
l’impôt dû, elle peut se dispenser de verser l’acompte considéré ou limiter ses paiements, à la
condition que les versements déjà effectués soient égaux ou supérieurs à l’impôt sur les
sociétés, au taux normal et au taux réduit, dont l’entreprise sera effectivement redevable (après
imputation des crédits d’impôt attachés aux valeurs mobilières, à l’exception de tout autre
crédit).
Les crédits d’impôt non comptabilisés sont retenus pour : (1 – Taux IS) × leur montant. Ils sont
retenus dans leur totalité s’ils sont comptabilisés. Seuls les crédits d’impôt attachés aux valeurs
mobilières sont pris en compte, à l’exception de tout autre crédit.
2.3 – Solde
Après la clôture de l’exercice, lors de l’établissement de la déclaration de résultat, la société doit
procéder spontanément à la liquidation de l’IS et au paiement du solde. L’impôt à payer est
comparé aux acomptes versés au titre de l’exercice :
• S’il y a une insuffisance de versement des acomptes (total des acomptes < impôt total), le
solde doit être acquitté auprès du Trésor dans les 15 jours suivants l’expiration du délai de
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dépôt des résultats. Par exception, le solde devra être versé le 15/05 pour les exercices clos au
31/12 (au lieu du 15/04).
• À l’inverse, lorsque l’entreprise a trop versé d’acomptes (total des acomptes > impôt total), le
remboursement intervient dans les 30 jours du dépôt du bordereau de liquidation, à moins que
la société ne préfère imputer cet excédent sur les prochains acomptes.
Un intérêt de retard et une majoration de 5 % sont applicables au montant non versé à la date
limite de paiement des acomptes ou du solde de l’IS ou de sa contribution sociale.
Une société peut présenter un résultat fiscal déficitaire et n’être redevable d’aucun IS au taux
normal ni au taux réduit des PME. Ce déficit pourra cependant s’imputer sur les bénéfices
fiscaux futurs afin de réduire ces derniers.
Deux régimes spécifiques sont prévus pour le report des déficits en matière d’IS :
Le régime de droit commun : le report en avant du déficit. Il s’agit de reporter les
déficits sur les bénéfices futurs, de manière illimitée dans le temps, mais le montant du
déficit reportable est plafonné
Le régime optionnel : le report en arrière du déficit. Il s’agit de reporter en arrière le
déficit de l’exercice en cours (N), sur le bénéfice « d’imputation » de l’exercice
précédent ; le montant du déficit reportable en arrière est limité au montant le plus
faible entre le bénéfice d’imputation déclaré au titre de l’exercice et 1 million d’euros.
Obligations déclaratives
Les déficits fiscaux au titre d’un exercice sont constatés sur les imprimés :
- 2058 A dans le cadre III, lignes XJ et XN
- 2058 B dans le cadre I « suivi des déficits »
- 2056-SD dans le cadre C1 « Résultat fiscal »
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Calcul de la créance
Le report en arrière permet d’imputer le déficit constaté au titre de l’exercice sur le bénéfice de
l’année précédente dans la limite d’1 M€. Les déficits concernés sont ceux de l’exercice mais
aussi ceux d’exercices antérieurs qui sont encore reportables à la clôture de cet exercice.
Lorsqu’un déficit est susceptible d’être reporté en arrière sur les bénéfices d’un exercice soumis
pour partie au taux de 15 % et pour partie au taux normal de l’IS, l’imputation est réalisée en
priorité sur le bénéfice soumis à un taux réduit.
Cette imputation fait naître une créance égale au montant de l’impôt sur les sociétés
correspondant au bénéfice sur lequel est imputé le déficit.
Utilisation de la créance
La créance peut être utilisée pour le paiement de l’IS au taux normal ou taux réduit (acompte,
solde, rappel d’IS). Aucune imputation possible sur les contributions additionnelle à l’IS. La
créance est remboursée 5 années après l’exercice au titre duquel l’option a été exercée. Elle
peut être mobilisée auprès d’un établissement de crédit. La créance n’étant pas imposable, la
comptabilisation dans un compte de produits oblige l’entreprise à pratiquer une déduction
extra-comptable.
Exemple à compléter :
La société anonyme Fournier, dont le chiffre d’affaires est supérieur à 10 M€ et dont l’exercice
comptable coïncide avec l’année civile, a dégagé un déficit fiscal de 520 000 € au titre de
l’exercice 2021. On retiendra par hypothèse un taux d’IS de 28 % en 2020 et 26,5 % en 2021.
En 2020, le bénéfice fiscal est de 250 000 € (dont 50 000 € ont été distribué), l’entreprise à
bénéficier d’un crédit d’impôt attaché à des revenus de source étrangère pour 21 000 € et un
crédit d’impôt recherche pour 18 000 €.
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