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Cours DCG UE4

Chapitre 18 : Liquidation et paiement de l’IS

Les sociétés soumises à l’IS doivent déterminer elles-mêmes le montant de cet impôt et s’en
acquitter spontanément auprès du Trésor public. Le calcul de l’impôt, en principe assez simple,
est actuellement compliqué par l’incidence de diverses dispositions qui devraient être
temporaires et par la réduction progressive du taux global d’imposition. Son paiement doit être
effectué dans les conditions légales, le plus souvent à plusieurs échéances successives. Enfin,
des règles particulières s’appliquent à la gestion des éventuels déficits.

I- Calcul de l’impôt

1.1 – Impôt sur les sociétés


Outre les taux réduits applicables à certains éléments particuliers (plus-values à long terme ou
résultats relatifs à des brevets, (cf. chapitre 17), le résultat fiscal lui-même, peut, selon la
société, être taxés à différents taux.

L’IS et les contributions additionnelles représentent des charges non déductibles du résultat
fiscal, donc à réintégrer.

a) Taux normal d’imposition


Le taux normal de l’IS s’élevait en principe à 33,33 %, mais il doit être progressivement ramené à
25 % d’ici à 2022 pour toutes les entreprises sur l’ensemble de leur bénéfice

b) Taux d’imposition réduit en faveur des PME


Champ d’application : Pour bénéficier du taux réduit de l’IS, les PME doivent respecter
cumulativement les quatre conditions suivantes :
• Elles doivent être soumises à l’impôt sur les sociétés de plein droit ou sur option.
• Elles doivent avoir intégralement libéré leur capital social à la clôture de l’exercice.
• Leur chiffre d’affaires hors taxes réalisé en France doit être inférieur à un certain seuil :
- 10 000 000 €, pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2021.
• Leur capital doit être détenu de manière continue, pour 75 % au moins (droits de vote et
droits à dividende), par des personnes physiques (ou par des sociétés remplissant elles-mêmes
les trois premières conditions).

Modalités d’application : Pour ces PME, l’imposition est calculée :


- Au taux de 15% à concurrence de 38 120 € de bénéfice annuel (abstraction faite des
plus-values à long terme ou des bénéfices exonérées) ; A compter du 1 janvier 2023 le
seuil de bénéfice applicable au taux de 15% passe a 42500€
- Au taux normal pour l’éventuel surplus.

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c) Synthèse
L’abaissement du taux normal et les règles d’imposition allégées pour les PME conduisent à
l’application de taux variant selon la période (jusqu’en 2022) et la taille de l’entreprise.

Évolution du taux de l’IS selon les entreprises et l’exercice.

1.2 – Contribution sociale de 3,3 %

Contributions additionnelles à l’IS

Certaines contributions ou impositions sont liées à l’impôt sur les sociétés, soit parce qu’elles
sont assises sur la base même de cet impôt, soit parce que leur principe repose sur une des
composantes de l’IS.
Intitulé Taux Règles et base de calcul
Contribution sur les Les sociétés qui remplissent les conditions pour
bénéfices (CSB) bénéficier du taux réduit des PME sont exonérées de
la CSB.
Le taux de 3,3 % s’applique sur une fraction de l’IS
calculé au taux normal et/ou au taux réduit sur PVNLT
et avant imputation des crédits d’impôt, puis sous
3,3 % déduction d’un abattement de 763 000 €.

CSB = 3,3% x (IS de l’exercice précédent - 763 000 €)

Donc seules les sociétés redevables d’un IS brut


supérieure à 763 000 € seront éventuellement
redevables de cette contribution.
Une règle unique d’arrondissement s’applique à l’ensemble des impôts et taxes. Les bases et
cotisations fiscales sont arrondies à l’euro le plus proche.
Si la période d’imposition est inférieure à 12 mois, l’abattement de 763 000 € est réduit au prorata du

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temps ; mais si les résultats ne sont imposables que partiellement à l’impôt sur les sociétés,
l’abattement n’est pas réduit pour autant. La contribution sociale est juridiquement distincte de l’IS ;
elle n’est pas déductible des résultats imposables. Les crédits d’impôt ainsi que la créance née du
report en arrière de déficits ne sont pas imputables sur cette contribution.
Quatre acomptes doivent être payés selon les mêmes modalités que les acomptes de l’impôt
sur les sociétés, l’assiette étant néanmoins différente.

Montant des 4 acomptes théorique :


3,3% x (IS de l’exercice précédent - 763 000 €)/4 = (IS de l’exercice précédent - 763 000
€)*0,825 %

Comme pour les acomptes d’IS, le premier acompte est calculé sur la base de l’avant-dernier
exercice clos ; il fait l’objet d’une régularisation lors du versement de l’acompte suivant. Si le
montant des acomptes déjà versés est supérieur au montant de la contribution sociale
prévisible de l’année en cours, l’entreprise peut se dispenser de verser l’acompte considéré
ou limiter ses paiements. Le solde de la contribution est exigible avec le solde de l’IS. Si les
acomptes sont supérieurs à la contribution finalement due, l’excédent est restitué dans les 30
jours de la date du dépôt du bordereau de l’avis de liquidation sous déduction des autres
impôts directs éventuellement dus.

1.3 – Imputation de crédits et de réduction d’impôt

a) Cas général
Les crédits et réductions d’impôt viennent en diminution de l’impôt brut :

Impôt brut
- Créances non reportables et non restituables
- Créances reportables
- Créances non reportables et restituables
= Montant à payer ou excédent d’IS

• Créances non reportables et non restituables : si leur montant est supérieur à l’impôt sur les
sociétés, les sommes non imputées ne sont pas remboursées (ex. : crédits d’impôt attachés aux
dividendes des sociétés étrangères).
• Créances reportables : si elles n’ont pas pu être imputées en totalité sur le solde de l’IS de
l’exercice au titre duquel elles sont constatées, elles peuvent être déduites de l’IS dû au titre des
exercices suivants, ou être déduites des acomptes d’IS versés postérieurement au dépôt des
déclarations relatives à ces réductions et crédits d’impôt (ex. : crédit d’impôt Recherche
utilisable pendant 3 ans (cf. chapitre 19) , créances liées au report en arrière des déficits,
réduction d’impôt au titre du mécénat utilisables pendant 5 ans (cf. chapitre 10).

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• Créances non reportables et restituables : si leur montant est supérieur à l’impôt sur les
sociétés, les sommes non imputées sont remboursées (ex. : crédit d’impôt Formation (cf.
chapitre 19)).

b) Cas des crédits d’impôt attachés à certains revenus


Il s’agit principalement de dividendes de sociétés étrangères qui ont fait l’objet d’une retenue à
la source et dont l’État a signé une convention de double imposition avec la France. Le crédit
d’impôt transféré de l’étranger compense la double imposition des sommes déjà taxées à
l’étranger. Deux modalités de calcul peuvent être retenues :
• Calcul théorique. La société doit inclure dans sa base imposable les crédits d’impôt attachés
aux revenus perçus. Les crédits d’impôt sont ensuite déduits de l’impôt à payer. C’est le système
de l’imputation « impôt sur impôt ». Ce système n’est guère avantageux pour l’entreprise car, si
les crédits d’impôt sont supérieurs à l’impôt sur les sociétés, la somme non imputée n’est pas
remboursée.
• Calcul pratique. La société n’incorpore pas les crédits d’impôt au résultat imposable, elle les
déduit plutôt directement de l’impôt sur les sociétés, mais uniquement, et dans la limite de
l’impôt dû, à hauteur de :

(1 – Taux d’IS) x Crédit d’impôt


(par exemple, respectivement, 75 % ou 85 %, avec un taux
d’IS de 25 %, ou 15%)

Imputation du crédit d’impôt pour les entreprises soumises à différents taux d’imposition :
Dans ce cas, il est nécessaire de rechercher à quel(s) taux ces crédits d’impôt auraient été
imposés s’ils avaient été compris dans les résultats imposables.
Exemple pour les sociétés bénéficiant du taux réduit des PME, au titre de 2021 : Les crédits
d’impôt sont imputables à raison de 100 % - 15 % = 85 % de leur montant, celui-ci étant limité à
la différence, si elle est positive, entre 38 120 € et le bénéfice fiscal de la période.
Si la différence est négative ; le surplus est imputable à hauteur de 100 % - 25 % = 75% de leur
montant.

Exemple : La société Paulo bénéficie d’un crédit d’impôt, non comptabilisé, de 15 000 €.
• Hypothèse 1. La société Paulo a réalisé, au cours de l’exercice clos le 31 décembre 2022, un
chiffre d’affaires de 250 M€ et un bénéfice de 550 000 € (soumis à l’IS au taux de 25 %).

Calcul théorique Calcul pratique


Bénéfice imposable 550 000 + 15 000 = 565 000 550 000
Impôt correspondant 565 000*25% = 141 250 550 000*25% = 137 500
À déduire : crédit d’impôt - 15 000 - 15 000*(1-25%) = - 11250
IS effectivement dû 126 250 125 250

• Hypothèse 2. La société Paulo a réalisé un bénéfice de 550 000 € mais elle réunit les
conditions pour bénéficier de l’imposition réduite des PME (résultat soumis à l’IS au taux de 15
% à hauteur de 38 120 € et au taux de 25 % pour le solde).
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Calcul théorique Calcul pratique


Bénéfice imposable 550 000 + 15 000 = 565 000 550 000
Impôt correspondant 38 120 * 15% + 526 880*25% 38 120*15 % + 511 880*25%
= 137 438 = 128
À déduire : crédit d’impôt - 15 000 - 15 000*(1-25%) = - 11 050*
IS effectivement dû 122 438
* Le crédit d’impôt est de 73,5 % (pas d’imputation possible au taux de 85 %, le bénéfice
dépassant 38 120 € avant la prise en compte du crédit d’impôt).

La solution pratique est identique sur le plan arithmétique et présente un avantage financier
immédiat : la contribution sociale sur l’IS est calculée sur le montant de l’impôt sur les sociétés
avant incorporation des crédits d’impôt.

c) Cas particulier des dividendes et crédits d’impôt provenant d’une filiale étrangère
Comme le transfert de crédit d’impôt vise à neutraliser la double imposition des dividendes déjà
taxés dans le pays d’origine, cette imputation ne peut être effectuée pour les crédits d’impôt
attachés à des dividendes bénéficiant du régime mère-fille (chapitre 16), qui sont exonérés −
même partiellement − d’impôt sur les sociétés.

En conséquence, deux situations peuvent se présenter :


• Soit l’entreprise a opté pour le régime spécial des sociétés mères : alors l’administration
considère que les dividendes perçus par les filiales ne sont pas imposés une seconde fois avec
les bénéfices de la société mère (même si une quote-part de frais et charges reste dans son
résultat chapitre 16). En contrepartie, le crédit d’impôt n’est pas déductible de l’impôt sur les
sociétés.
• Soit l’entreprise n’a pas opté pour le régime spécial des sociétés mères : alors les dividendes
sont taxés chez la société mère. En contrepartie de cette double imposition, le crédit d’impôt
est imputable sur l’impôt sur les sociétés (selon les mêmes modalités que pour les sociétés non
filiales).

Exemple : La société anonyme Furner possède une participation de 22 % dans la société Donier
(société portugaise). Ces participations lui permettent de bénéficier du régime des sociétés
mères et filiales.
Elle a perçu, au cours de l’exercice 2022, des dividendes de 51 000 € ; le crédit d’impôt
correspondant s’élève à 9 000 €. Le crédit d’impôt n’a pas été comptabilisé.
Le bénéfice comptable avant imposition s’élève à 144 000 € (incluant les dividendes). La SA
Furner ne peut pas bénéficier du régime de faveur des PME et son taux d’IS est de 25 %.

Hypothèse 1 : la société n’opte pas pour le régime spécial


• Bénéfice imposable : 144 000 €
• IS au taux de 25 % : 144 000 × 25% % = 36000 €
• Imputation du crédit d’impôt : 9 000 × (1 – 25 %) = 6 750€
• IS dû : 29 250 €
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Hypothèse 2 : la société opte pour le régime spécial


• Bénéfice comptable : 144 000 €
• Déduction des dividendes de la filiale : – 51 000 €
• Quote-part de frais et charges de 5 % (calculée sur le montant brut des dividendes versés,
crédit d’impôt compris chapitre 16) : (51 000 + 9 000) × 5 % = + 3 000 €
• Bénéfice imposable : 96 000 €
• IS dû au taux de 25 % : 24000 €
• Pas d’imputation possible du crédit d’impôt
L’hypothèse 2 est donc plus favorable, ce qui est toujours le cas car le crédit d’impôt est
inférieur à l’imposition pratiquée sur les dividendes. L’option est également plus intéressante
pour le calcul de la contribution sociale assise sur l’IS.

II- Établissement et paiement de l’impôt sur les sociétés

2.1 – Établissement
L’impôt sur les sociétés est établi dans les mêmes conditions et sous les mêmes sanctions que
l’impôt sur le revenu au titre des BIC. Le format de la déclaration est le même que pour les BIC
en fonction des règles applicables, le cas échéant, aux régimes réels normal ou simplifié
(chapitre 13). Ne sont évoquées ici que les particularités liées à l’IS.

a) Personne imposable et lieu d’imposition


L’IS est en principe établi au nom de la personne morale pour l’ensemble de ses activités
imposables en France, et au lieu du principal établissement.

b) Délai de déclaration
L’exercice comptable ne coïncide pas toujours avec l’année civile. Des situations particulières
peuvent exister (la déclaration de résultats est déposée via le formulaire n°2065-SD) :
Situations Dates des déclarations
L’exercice comptable coïncide Déclaration à souscrire au plus tard le 2 ème jour ouvré
avec l’année civile suivant le 1er mai (4 mai 2021 en principe pour l’exercice
2020).
L’exercice comptable ne coïncide Déclaration à souscrire dans les 3 mois de la clôture de
pas avec l’année civile l’exercice.
Aucun exercice n’est clos au Déclaration à souscrire au plus tard le 2 ème jour ouvré
cours de l’année suivant le 1er mai (4 mai 2021 en principe pour l’exercice
2020).
Cession ou cessation d’entreprise Déclaration à souscrire 60 jours maximum après la
cession ou la cessation.
Sociétés nouvelles Déclaration à souscrire au choix :
- au 31 décembre de l’année d’ouverture ;

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- à la clôture du premier exercice comptable ;


- au 31 décembre suivant l’année de leur création.
Toutes les entreprises doivent souscrire leur déclaration d’IS par voie électronique par
l’intermédiaire d’un système d’échange de données informatisé (mode EDI-TDFC).

2.2 - Paiement
L’IS et les contributions doivent être acquittés spontanément dans les délais fixés par des textes
législatifs ou réglementaires par télérèglement. C’est au plus tard à la date d’exigibilité qu’ils
doivent être payés. Lorsque la date limite de paiement ou de prélèvement coïncide avec un
samedi, un dimanche ou un jour férié, elle est prorogée jusqu’au premier jour ouvrable suivant.

L’entreprise peut demander une compensation entre les divers impôts recouvrés par la DGFiP
(ex. : un trop-versé d’IS peut être utilisé pour acquitter la TVA) ; un suivi global est effectué par
la DGFiP.

Modalités de L’IS se paie par voir dématérialisée en 5 étapes :


paiement - Quatre acomptes provisionnels calculés sur la base de l’exercice
précédent (exercice de référence). Le versement de chacun des
acomptes est accompagné d’un imprimé de relevé d’acompte
n°2571 ;
- Le solde, égal à l’IS dû diminué des 4 acomptes. Le versement de
ce solde (ou l’excédent de versement) est accompagné de
l’imprimé de relevé de solde n°2572.
Acomptes L’IS donne lieu au versement de 4 acomptes trimestriels calculés à partir
provisionnels sur des résultats du dernier exercice clos qui est l’exercice de référence
imprimé 2571 pour le calcul des acomptes.
Cas particulier du premier acompte : Lorsque les résultats de l’exercice
de référence ne sont pas connus à la date de versement du 1 er acompte,
celui-ci est calculé sur le résultat de l’avant-dernier exercice clos et une
régularisation est alors effectuée lors du versement du 2éme acompte
sur la base du dernier exercice clos. Cependant, la société peut calculer
sous sa propres responsabilité le montant de son 1 er acompte sur la
base du dernier exercice clos, lorsqu’elle estime qu’il sera inférieur à
celui de l’avant-dernier exercice (cas d’un dernier exercice déficitaire)
qui donnerait un acompte à zéro.

Le montant total des acomptes déterminé à partir des résultats du


dernier exercice clos est égal à un montant d’IS calculé sur :
- Le résultat imposé au taux de 25% %
- Le résultat imposé au taux de 15 % des PME ;
- Le résultat net de la concession de licences d’exploitation de
brevets taxé à 10 %.
La PVNLT provenant de la cession des éléments d’actif est exclue du
calcul des acomptes.

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Le montant de chacun des acomptes trimestriels est en principe égal au


quart (1/4) de l’impôt liquidé :
- Acompte sur IS a 25% % calculé au taux de (25%/4) = 6,25 %
- Acompte sur IS a 15 % PME est calculé au taux de (15/4) = 3,75
%
- Acompte sur résultat net des cessions et concessions de brevets
a 10% le résultat net de concession est calculé au taux de (10/4)
= 2,5 %.
Vérification Vérifiez que :
- La somme des 4 acomptes versés en N est égale à l’IS brut de N-
1
- Les acomptes sont calculés sans prendre en compte les crédits
d’impôt, ni l’impôt au taux réduit sur les cessions ou
dépréciations, sauf brevets.

Synthèse sur le calcul des acomptes à verser en N

Échéancier lié à l’IS pour


1er acompte 2ème acompte 3ème acompte 4ème acompte
l’exercice N
Le 20/11 et le 19/02 15/03 15/06 15/09 15/12
Le 20/02 et le 19/05 15/06 15/09 15/12 15/03
Le 20/05 et 19/08 15/09 15/12 15/03 15/06
Le 20/08 et le 19/11 15/12 15/03 15/06 15/09
Taux des acomptes de l’IS
6,25 % 6,25 % 6,25 % 6,25 %
à 25 %
Taux des acomptes de l’IS
3,75 % 3,75 % 3,75 % 3,75 %
à 15 % des PME
Taux des acomptes de l’IS
à 10 % sur résultat net de 2,5 % 2,5 % 2,5 % 2,5 %
brevets etc…
Exercice de Exercice de
Exercice de
Base de calcul Exercice N-2 référence N-1 ( + référence N-
référence N-1
régul 1er acompte) 1

Cas particulier du dernier acompte des très grandes entreprises (TGE).


Les TGE sont soumises à des règles particulières pour le calcul du dernier acompte de l’IS si elles
répondent aux deux conditions cumulatives suivantes :
- Le CA de l’entreprise est > à 250 millions d’euros ;
- Le bénéfice fiscal estimé au titre de l’exercice est en augmentation par rapport à celui du
dernier exercice.

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Entreprises concernées (cumulatives)


Condition d’augmentation
du bénéfice estimé par Calcul du dernier acompte
Condition de CA HT
rapport à l’exercice
précédent
95 % du montant de l’impôt
calculé sur le bénéfice estimé
Entre 250 M€ et 1 Md€ Plus de 5,26 %
– somme des 3 acomptes
déjà versés
98 % du montant de l’impôt
calculé sur le bénéfice estimé
Supérieur à 1 Md€ Plus de 2,04 %
– somme des 3 acomptes
déjà versés

Limitations et dispenses de versements d’acomptes.


Les acomptes ne sont pas exigibles si :
- L’exercice de référence est fiscalement déficitaire ;
- L’impôt afférent à l’exercice de référence n’excède pas 3 000 €.

Les sociétés nouvelles sont dispensées du versement de tout acompte pendant les douze
premiers mois de leur activité. Si elles bénéficient d’une exonération totale ou partielle d’IS,
elles réduisent par ailleurs leurs acomptes dans les mêmes proportions que l’exonération d’IS,
dont elles bénéficient.

Si l’entreprise considère que le montant des acomptes déjà versés est suffisant pour couvrir
l’impôt dû, elle peut se dispenser de verser l’acompte considéré ou limiter ses paiements, à la
condition que les versements déjà effectués soient égaux ou supérieurs à l’impôt sur les
sociétés, au taux normal et au taux réduit, dont l’entreprise sera effectivement redevable (après
imputation des crédits d’impôt attachés aux valeurs mobilières, à l’exception de tout autre
crédit).

Les crédits d’impôt non comptabilisés sont retenus pour : (1 – Taux IS) × leur montant. Ils sont
retenus dans leur totalité s’ils sont comptabilisés. Seuls les crédits d’impôt attachés aux valeurs
mobilières sont pris en compte, à l’exception de tout autre crédit.

2.3 – Solde
Après la clôture de l’exercice, lors de l’établissement de la déclaration de résultat, la société doit
procéder spontanément à la liquidation de l’IS et au paiement du solde. L’impôt à payer est
comparé aux acomptes versés au titre de l’exercice :
• S’il y a une insuffisance de versement des acomptes (total des acomptes < impôt total), le
solde doit être acquitté auprès du Trésor dans les 15 jours suivants l’expiration du délai de

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dépôt des résultats. Par exception, le solde devra être versé le 15/05 pour les exercices clos au
31/12 (au lieu du 15/04).
• À l’inverse, lorsque l’entreprise a trop versé d’acomptes (total des acomptes > impôt total), le
remboursement intervient dans les 30 jours du dépôt du bordereau de liquidation, à moins que
la société ne préfère imputer cet excédent sur les prochains acomptes.

Un intérêt de retard et une majoration de 5 % sont applicables au montant non versé à la date
limite de paiement des acomptes ou du solde de l’IS ou de sa contribution sociale.

III- Gestion des déficits fiscaux

Une société peut présenter un résultat fiscal déficitaire et n’être redevable d’aucun IS au taux
normal ni au taux réduit des PME. Ce déficit pourra cependant s’imputer sur les bénéfices
fiscaux futurs afin de réduire ces derniers.

Deux régimes spécifiques sont prévus pour le report des déficits en matière d’IS :
 Le régime de droit commun : le report en avant du déficit. Il s’agit de reporter les
déficits sur les bénéfices futurs, de manière illimitée dans le temps, mais le montant du
déficit reportable est plafonné
 Le régime optionnel : le report en arrière du déficit. Il s’agit de reporter en arrière le
déficit de l’exercice en cours (N), sur le bénéfice « d’imputation » de l’exercice
précédent ; le montant du déficit reportable en arrière est limité au montant le plus
faible entre le bénéfice d’imputation déclaré au titre de l’exercice et 1 million d’euros.

6.1 – Le régime de droit commun : le report en avant du déficit


 Modalités d’imputation du déficit
Le déficit subi au cours d’un exercice est reportable sur les bénéfices fiscaux des exercices
suivants sans limitation dans le temps.
Le déficit constaté à la clôture d’un exercice doit être imputé sur le ou les premiers exercices
immédiatement postérieurs bénéficiaires.

 Plafonnement des déficits imputés


Le déficit constaté au titre d’un exercice ne peut être déduit du bénéfice de l’exercice suivant
que dans la limite d’un montant de 1 million d’euros, majoré de 50 % du bénéfice excédent ce
seuil. La société doit donc acquitter un montant minimum d’IS sur la moitié du bénéfice
excédant 1 million d’euros.
La fraction du déficit qui ne peut être imputée est reportable sur les exercices suivants sans
limitation dans le temps et imputable selon les mêmes modalités que ci-dessus.

 Obligations déclaratives
Les déficits fiscaux au titre d’un exercice sont constatés sur les imprimés :
- 2058 A dans le cadre III, lignes XJ et XN
- 2058 B dans le cadre I « suivi des déficits »
- 2056-SD dans le cadre C1 « Résultat fiscal »
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6.2 – Déficit reportable en arrière


Le report en arrière des déficits est un système optionnel qui permet à des entreprises soumises
à l’IS de reporter le déficit existant à la clôture d’un exercice sur les bénéfices de l’exercice
précédent. Cette imputation permet à l’entreprise de bénéficier d’une créance sur le Trésor,
égale à l’impôt sur les sociétés acquitté au titre du bénéfice sur lequel est imputé le déficit. Ce
report en arrière s’applique dans certaines conditions

 Bénéfices ne pouvant pas faire l’objet d’une imputation en arrière


Fraction des bénéfices distribués ; PVNLT ou résultat sur brevets imposées à un taux réduit ;
bénéfices dont l’imposition a été compensée à l’aide de crédits d’impôt ou réduction d’impôt
(limitée à la fraction du bénéfice non distribuée) ; bénéfices ayant fait l’objet d’une exonération
totale ou partielle.

 Déficits reportables en arrière


L’option ne peut être exercée qu’au titre de l’exercice où le déficit est constaté.

 Calcul de la créance
Le report en arrière permet d’imputer le déficit constaté au titre de l’exercice sur le bénéfice de
l’année précédente dans la limite d’1 M€. Les déficits concernés sont ceux de l’exercice mais
aussi ceux d’exercices antérieurs qui sont encore reportables à la clôture de cet exercice.
Lorsqu’un déficit est susceptible d’être reporté en arrière sur les bénéfices d’un exercice soumis
pour partie au taux de 15 % et pour partie au taux normal de l’IS, l’imputation est réalisée en
priorité sur le bénéfice soumis à un taux réduit.
Cette imputation fait naître une créance égale au montant de l’impôt sur les sociétés
correspondant au bénéfice sur lequel est imputé le déficit.

 Utilisation de la créance
La créance peut être utilisée pour le paiement de l’IS au taux normal ou taux réduit (acompte,
solde, rappel d’IS). Aucune imputation possible sur les contributions additionnelle à l’IS. La
créance est remboursée 5 années après l’exercice au titre duquel l’option a été exercée. Elle
peut être mobilisée auprès d’un établissement de crédit. La créance n’étant pas imposable, la
comptabilisation dans un compte de produits oblige l’entreprise à pratiquer une déduction
extra-comptable.

Exemple à compléter :
La société anonyme Fournier, dont le chiffre d’affaires est supérieur à 10 M€ et dont l’exercice
comptable coïncide avec l’année civile, a dégagé un déficit fiscal de 520 000 € au titre de
l’exercice 2021. On retiendra par hypothèse un taux d’IS de 28 % en 2020 et 26,5 % en 2021.
En 2020, le bénéfice fiscal est de 250 000 € (dont 50 000 € ont été distribué), l’entreprise à
bénéficier d’un crédit d’impôt attaché à des revenus de source étrangère pour 21 000 € et un
crédit d’impôt recherche pour 18 000 €.

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1/ Calculer le montant du déficit reportable en arrière au titre de 2021


2/ Calcul du montant de la créance

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