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Les bénéfices réalisés par une entreprise sont des revenus qui sont soumis à l’impôt.
Selon son statut juridique, l’entreprise sera assujettie au régime de l’impôt sur le revenu (IR) à travers les
BIC, ou au régime de l’impôt sur les sociétés (IS). Dans ce dernier cas, c’est l’entreprise elle-même qui
paye son impôt (et non les associés (BIC)).
Territorialité :
Seront imposés les bénéfices des exploitations industrielles et commerciales situées en France, qu’elles
soient françaises ou étrangères.
C’est ce résultat net comptable que l’on retrouve dans le compte de résultat et le bilan, et qui sera affecté en
réserves et/ou en dividendes.
CHAPITRE 2 : L’imposition des produits dans le cadre de l’IS
Dans ce chapitre, nous allons analyser les produits afin de déterminer les produits non imposables qu’il
faudra alors déduire.
Le traitement des produits dans le calcul de l’IS est le même que pour les BIC SAUF pour:
- Les revenus mobiliers : imposables normalement à l’IS, sauf les dividendes des titres de
participation si :
Dans ce cas, ces dividendes ne sont pas imposables, donc à déduire ; mais il faudra réintégrer 5% de ces
dividendes au titre des charges correspondantes qui ne sont pas déductibles.
CHAPITRE 3 : Le régime fiscal des charges décaissées dans le cadre de l’IS
Pour l’IS, ce sont les mêmes règles que pour les BIC qui s’appliquent (rappelées en noir ci-dessous) sauf ce
qui est mentionné en rouge:
SAUF :
- L’indemnité forfaitaire versée aux dirigeants non salariés s’ils sont également remboursés pour le
montant réel de leurs frais professionnels.
- La partie des jetons de présence supérieure à un certain montant (jetons de présence = rémunération
des administrateurs) :
- Une partie des intérêts des comptes courants d’associés versés (= intérêts versés aux associés
quand ils prêtent de l’argent à la société) :
Montant maximum déductible = intérêts calculés avec le taux représentant la moyenne des taux
effectifs moyens pratiqués par les établissements de crédit pour des prêts à taux variable aux
entreprises, d’une durée supérieure à 2 ans.
- certains impôts :l’IS, la TVS (Taxe sur les Véhicules de Société, calculée en fonction du degré de
pollution du véhicule), la CSG(contribution sociale généralisée) au taux de 2,4 % et
la CRDS(contribution au remboursement de la dette sociale) au taux de 0,5 %.
- Les charges somptuaires : ce sont les dépenses concernant la chasse, la pêche, les résidences
secondaires, les bateaux de plaisance
- La rémunération des salariés SI elle est excessive par rapport au travail effectué
- Les cadeaux aux clients si leur valeur est excessive par rapport au CA effectué avec eux.
- les redevances de crédit-bail liées aux véhicules de tourisme pour la partie supérieure à
l’amortissement déductible fiscalement (voir chapitre suivant).
- La prime d’assurance « homme clé » ; en revanche le total des primes payées sera déductible au
décès de l’assuré ou à la fin du contrat
- Les dons (en revanche ils donnent lieu à réduction d’impôt de 60% dans la limite de 0,5% du
CA ou 20 000 € si 0,5% du CA<20 000€)
ATTENTION : comme pour les BIC, il faudra DEDUIRE les pertes de change latentes (476) en N ; on la
réintègrera en N+1.
CHAPITRE 4 : Le régime fiscal des charges calculées dans le cadre de l’IS
Pour l’IS, ce sont les mêmes règles que pour les BIC qui s’appliquent (rappelées en noir ci-dessous) :
- Une partie de l’amortissement des véhicules de tourisme : il faudra donc réintégrer la part de
l’amortissement annuel non déductible.
Tableau récapitulatif des montants maximum déductibles (prix TTC du véhicule de tourisme)
Véhicules acquis ou Véhicules acquis ou Véhicules acquis ou
loués avant 2017 loués en 2017 loués en 2018
≥ 20 g ≥ 20 g
et 20 300 € et 20 300 €
< 60 g < 60 g
≥ 60 g ≥ 60 g
< 20 g 18 300 € et 18 300 € et 18 300 €
≤ 155 g ≤ 150 g
≥ 20 g ≥ 20 g ≥ 20 g
et 20 300 € et 20 300 € et 20 300 €
< 60 g < 60 g < 60 g
≥ 60 g ≥ 60 g ≥ 60 g
et 18 300 € et 18 300 € et 18 300 €
≤ 140 g ≤ 135 g ≤ 130 g
- Les dotations aux dépréciations des immobilisations financières et des VMP car elles relèvent du
régime des plus ou moins-values professionnelles.
ATTENTION : un « suramortissement » exceptionnel est accordé aux PME pour les équipements
robotiques et de transition numérique : suramortissement total= 40% du prix d’acquisition réparti sur la
durée d’utilisation du bien ; il ne constitue pas une charge comptable, mais il est déductible
fiscalement : d’où : suramortissement à déduire chaque année = 40% x dotation amortissement
économique linéaire.
CHAPITRE 4 : Le régime des plus ou moins values professionnelles dans le cadre de
l’IS
Le mode de calcul des plus ou moins-values professionnelles dans le cadre de l’IS est globalement
identique à celui étudié dans le cadre des BIC.
Il existe toutefois des différences.
On fera, comme pour les BIC, un tableau préparatoire, afin de déterminer les plus ou moins-values
nettes CT et LT, puis on remplira l’imprimé fiscal 2059 A :
ELEMENTS VALEUR CUMUL DES VALEUR PRIX DE PVCT MVCT PVLT MVLT
D’ORIGINE AMORTISSE RESIDUELLE CESSION
MENTS
fiscaux
Cession titres
de
X X
participation
détenus
depuis + de 2
ans
Cession titres
de
X X
participation
détenus
depuis - de 2
ans
Dotations
Dépréciations
X
financières
Reprises
dépréciations
X
financières
Cession
immob.
X X
Corporelles +
incorporelles
TOTAUX X X X X
PLUS OU MOINS VALUES NETTES CT / LT
Exemple
Une société soumise à l’IS réalise en N les plus et moins-values professionnelles suivantes.
Court terme Long terme à 0 %
Éléments
Plus- Moins- Plus- Moins-
values values values values
PVNCT MVNCT
Normalement
imposable sans
Normalement
possibilité
déductible
Imposition d’étalement (sauf Déduction du résultat fiscal
immédiate exceptions hors immédiate
programme) ⇒ aucun
retraitement fiscal
⇒ aucun
retraitement fiscal
Exemple (suite)
La PVNCT de 18 000 € est normalement imposable à l’IS lors de l’exercice de réalisation de
cette PVNCT ⇒ aucun retraitement fiscal en N.
PVNLT MVNLT
Conséquence Conséquence
pour la pour la
Régime
Régime fiscal détermination détermination
fiscal
du résultat du résultat
fiscal fiscal
Imposition au taux de
0 % (exonération) sous
réserve d’une quote-part
de frais et charges
à réintégrer au résultat
fiscal et fixée
forfaitairement à 12 %.
Le calcul de cette
quote-part doit se faire À déduire Non
sur le montant brut du résultat imputable
de la PVLT sur cession, fiscal pour sur les À réintégrer
sans tenir compte : l’imposer PVNLT
au taux de 0 % futures
– des MVLT de cessions
subies au cours du même
exercice ;
– des PVLT ou MVLT liées
aux dépréciations ;
– des MVNLT des
exercices antérieurs sur
titres.
Exemple (suite)
La PVNLT de 10 000 € est imposable au taux de 0 % (exonération) ⇒ à déduire du résultat
fiscal.
Ceci à condition que la société réintègre dans son résultat fiscal une quote-part de frais et
charges égale à 12 % de la PV de cession brute : 12 % × 11 000 = 1 320 €.
CHAPITRE 5 : La liquidation et le paiement de l’IS
Liquidation = calcul.
Un fois le résultat fiscal déterminé, on applique le taux d’IS pour calculer l’impôt à payer.
PME réunissant
Exercices
les conditions
ouverts à
pour bénéficier Autres entreprises
compter du
du taux de
1er janvier
15 % (1)
• 28 % sur tout
• 15 % dans
le bénéfice
la limite
imposable
de
• 31 % au-delà
38 120 €
2020 de
• 28 % au-
500 000 € si
delà de
CA HT >
38 120 €
250 M€
• 26,5 % sur
tout le
• 15 % bénéfice
jusqu’à imposable
38 120 € • 27,5 % sur
2021 • 26,5 % au- tout le
delà de bénéfice
38 120 € imposable si
CA HT >
250 M€
• 15 %
jusqu’à
• 25 % sur tout
38 120 €
le bénéfice
2022 • 25 % au-
imposable
delà de
38 120 €
(1) Le bénéfice du taux réduit de 15 % des PME est réservé aux entreprises dont le CA est
inférieur à 7 630 000 € et dont le capital, entièrement libéré, est détenu pour 75 % au
moins, directement ou indirectement, par des personnes physiques.
Exemple
Une SARL au capital de 100 000 € entièrement libéré, et détenue à 80 % par des personnes
physiques et 20 % par une SA, déclare les éléments suivants au titre de l’exercice 2020 :
– chiffre d’affaires HT : 5 980 620 € ;
– bénéfice fiscal : 600 000 € ;
– PVNLT sur cession de titres de participation : 5 000 €.
Déterminer :
- si elle peut bénéficier de l’application du taux réduit de l’IS applicable aux PME ;
- le montant total de l’IS dont elle sera redevable au titre de l’exercice 2020.
Corrigé
- Cette SARL a réalisé un CA HT de 5 980 620 € (< 7 630 000 €). Son capital entièrement
libéré est détenu à plus de 75 % par des personnes physiques (80 %). Elle peut donc
bénéficier de l’application du taux réduit de l’IS des PME.
IS au taux réduit de
15 %
IS au taux réduit de
28 %
IS sur PVNLT sur
cession de titres de
participation
IS brut total
- réduction d’impôt mécénat : 60 % des dépenses de mécénats retenues dans la double limite
de :
• soit 20 000 €
• soit 5 pour mille du CA HT si ce dernier montant est plus élevé.
- crédit d’impôt recherche (CIR) s’applique aux entreprises pour certaines dépenses réalisées
dans le cadre de leurs activités de recherche. Il est utilisé pour payer l’IS de l’exercice,
l’excédent est reporté sur les trois exercices suivants. La fraction non imputée est remboursée.
Calcul du CIR : 30 % jusqu’à 100 millions d’euros de dépenses et 5 % au-delà
En plus de l’IS, l’entreprise payera aussi la Contribution Sociale de 3,3%, sauf si elle bénéficie du taux
réduit de 15 % des PME.
IV Le paiement de l’IS
Liquidation :
montant à verser = IS dû – somme des 4 acomptes
Exemple :
La société MINI est assujettie à l’IS au taux de 28% sur la totalité de son bénéfice fiscal;
Résultat fiscal 2020 = 350.000€
Résultat fiscal 2019 = 300.000€
Résultat fiscal 2018 = 200.000€
Aucun crédit d’impôt
o Calculer les 4 acomptes à verser en 2020
o Calculer le solde à payer en mai 2021
– Calcul des 4 acomptes à verser en 2020
Base
Taux (28%)
Montant
(base x taux)
Régularisation du 1er
acompte
Si le résultat fiscal est négatif (= déficitaire), la société n’est redevable d’aucun IS.
• sur les bénéfices futurs, de manière illimitée dans le temps, (montant du déficit reportable
est plafonné pour les entreprises dont le déficit reportable de l’exercice excède 1 million d’euros) :
c’est le régime de droit commun : le report en avant du déficit.
• sur le bénéfice de l’exercice précédent : c’est le régime optionnel : le report en arrière du déficit.