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3ème partie : fiscalité des entreprises

I. L’imposition du résultat des entreprises

A. Principes clés

Les bénéfices réalisés par les entreprises constituent des revenus soumis à l’impôt.
Le résultat fiscal est déterminé selon les règles propres au droit fiscal et sert d’assiette au
calcul de l’impôt.
Les règles qui définissent le redevable, la matière imposable, le calcul et les taux applicables
dépendent principalement du statut juridique de l’entreprise.
Le résultat fiscal peut être imposé de 2 manières :
- Soit au titre de l’impôt sur le revenu dans la catégorie des BIC, dans ce cas ce sont
les propriétaires de l’entreprise qui sont imposés.
- Soit au titre de l’impôt sur les sociétés au taux de 26,5% et 15% (taux réduit pour les
petites entreprises et l’imposition de certains produits). C’est la société qui est
redevable de l’impôt.

B. Méthode

1. Détermination du résultat imposable


 1er étape : calcul du résultat comptable
Produits comptabilisés – charges comptabilisées = résultat comptable
 2ème étape : détermination du résultat fiscal
Résultat fiscal = résultat comptable + charges non déductibles – produits non imposable

Comparaison des modalités d’imposition des entreprises soumises ou non à l’IS

Sociétés soumises à l’IS Sociétés non soumises à l’IS,


Entreprises individuelles
Bénéfice comptable avant IS Bénéfice fiscal
- Impôt sur les sociétés
(l’assiette de cet impôt est le bénéfice fiscal)
Bénéfice net comptable
Bénéfice distribué ou non

Bénéfice distribué bénéfice non distribué

Imposition à l’IR (BIC) pour


l’exploitant individuel ou pour chaque
Imposition à l’IR aucune imposition associé (*)
Pour chaque associé pour les associés

(*) ou à l’IS si l’associé est une société soumise à l’IS


A l’IS A l’IR dans la catégorie des BIC
De plein droit : - Exploitant individuel
- SA - Associé des sociétés de personnes
- SAS - Associé commandité des SCS
- SARL - Associé de l’EURL
- SCA
- EURL si l’associé est une
personne morale
- SCS pour la part des
commanditaires
Sur option :
- SNC
- EURL si l’associé est une
personne physique
- SCS pour la part des commandités
- EIRL

C. La territorialité

On paye des impôts en France :


- quand on a son domicile fiscal en France
- si on est étranger et qu’on habite à l’étranger et des revenus français on doit payer de l’IR
en France sur les revenus qu’on a eu en France
- résidence considéré́ comme principal au bout de 6 mois

L’IS payé par les entreprises :


- pour des sociétés de nationalité́ française siège social en France = impôt en France
- si siège social en Allemagne par exemple mais qui fait des opérations en France alors IS en
France sur ces opérations

II. Les produits imposables

A. Exercice d’imputation

Ventes : exercice au cours duquel la livraison est intervenue

Fournitures de services : exercice de l’exécution de la prestation

B. Produits d’exploitation imposables

- Ventes de biens, de travaux ou de services


- Production immobilières
- Revenus d’immeubles inscrits au bilan
- Subventions de fonctionnement
- Redevances de brevets et licences : régimes des plus-values à long terme
C. Les produits financiers

Produits Entreprises soumises à l’IS Entreprises relevant des


BIC
Dividendes Entreprise détient moins de Ils sont déduits extra
5% du capital de la société : comptablement et imposés
dividende imposés pour chaque associé dans la
catégorie des revenus
Entreprise détient plus de mobiliers
5% du capital :

- Si n’opte pas pour


le régime mère-
filles : comme
précédemment
- Si opte pour le
régime mère filles :
dividendes déduits
du résultat
imposable et
réintégration d’une
quote-part de frai
de 5% du produit
total des
participations

Intérêt des obligations Imposables fur et à mesure


qu’ils ont couru sur
l’exercice

D. Les produits exceptionnels

 Subventions d’équilibre : imposable dans les résultats de l’exercice


 Subventions d’équipement : en principe imposables au titre de l’exercice d’attribution
 Reprises sur amortissements, dépréciations et provisions : imposables sauf si les
dotations correspondantes n’étaient pas déductibles
 Produits de cessions d’actifs : régime des plus-values
III. La déductibilité des charges

A. Les conditions de déductibilité

Les charges doivent :

- Être comptabilisées au cours de l’exercice auquel elles se rapportent


- S’appuyer sur des justificatifs
- Se rattacher à la gestion normale de l’exploitation (par ex : pas les sanctions
pénales)
- Être engagées dans l’intérêt de l’entreprise (par ex : pas les dépenses à caractère
personnel du dirigeant)
- Se traduire par une diminution de l’actif net de l’entreprise
- Ne doivent pas être exclues du résultat fiscal par une disposition de la loi : c’est le
cas des dépenses somptuaires (chasse, pêche non professionnelle, résidence 2 nd,
yachts, amortissement des voitures de tourisme)

B. La déductibilité des rémunération des dirigeants

1. Principes clés

 Les rémunérations ainsi que les charges sociales correspondantes versés aux dirigeants
des sociétés soumises à l’IS sont normalement déductibles sous réserve :

- Qu’elles correspondent à un travail effectif


- Que leurs montants ne soient pas excessifs eu égard au service rendu

 Les rémunérations versées aux dirigeants des sociétés de personnes relevant de l’IR
ainsi que les rémunérations de l’exploitant individuel sont considérées comme des
bénéfices et ne sont pas déductibles pour la détermination du bénéfice imposable. Les
charges sociales attachés à ces rémunérations sont en principe déductibles.

 Rémunérations des conjoints de dirigeants

Entreprise individuelle et sociétés de personnes

Le salaire du conjoint salarié peut être déduit du résultat imposable de l’entreprise. Les
charges sociales afférentes à la rémunération du conjoint sont intégralement déductibles.

 Limites de déductibilité des jetons de présence ordinaires


La déduction des jetons est fiscalement limitée :

 Pour les entreprises de moins de 5 salariées :


Jetons de présence déductibles = 457 € * nombre de membres du conseil de surveillance

 Pour les autres entreprises :


Jetons de présence déductible = 5% (moyenne annuelle des rémunérations brutes) * nombre
de membre du conseil
Les rémunérations brutes prises en comptes sont :
- Pour les entreprises de plus de 200 salariés : celles des 10 personnes les mieux
rémunérées
- Pour les entreprises de 200 salariés ou moins : celles des 5 personnes les mieux
rémunérés

 Condition et limites de déductibilité des intérêts des comptes courants


Condition général : capital entièrement libérée
Limite portant sur le taux : taux moyen pratiqué par les établissements de crédit pour les prêts
à taux variable aux entreprises d’une durée initiale supérieur à 2 ans.

IV. Le calcul et le paiement de l’IS


A. Le calcul de l’IS

Il est opérer par la société assujettie qui doit en outre déposer une déclaration annuelle de
résultats au centre des impôts du lieu de son siège ou de son principal établissement.
Doivent être joint à la déclaration de résultats, les tableaux comptables (bilan, compte
d’exploitation…), les relevés de frais généraux, d’amortissements et provisions et les comptes
rendus des délibérations des organes dirigeants la société.
B. Le paiement de l’IS
 Calcul du montant d’acompte d’IS à payer
L’impôt du doit être payé spontanément par l’entreprise, sans que l’admin fiscale ait à émettre
un avis d’imposition.
Le montant de chaque acompte d’IS est calculé à partir des résultat du dernier exercice clos
(ou de l’avant dernier exercice en cours, dans ce cas le 1 er acompte devra être régularisé avec
le 2ème)
Le solde de l’IS doit être réglé dans les 3 mois de la clôture de l’exercice. Si l’exercice
coïncide avec l’année civile, le paiement des acomptes doit être effectué au plus tard les 15
mars, 15 juin, 15 septembre et 15 décembre de chaque année.

 Calcul du solde de l’IS


Solde de l’IS = montant de l’IS du au titre de l’exercice – acomptes d’IS déjà versés
Le paiement du solde de l’IS doit être effectué au plus tard le 15 du 4 ème mois suivant la
clôture de l’exercice.

C. La contribution sociale

Les entreprises imposées à l’IS et réalisant un CA supérieur à 7 630 000 euros sont
passibles d’une contribution de 3,3% assise sur l’IS, avant imputation des réductions et
crédit d’impôts. Un abattement de 763 000 euros sur le montant imposable est applicable lors
du calcul de la contribution sociale.
4 acomptes de 0,835% doivent entre versés (selon les mêmes modalités que les acomptes de
l’IS). Le solde de la contribution est exigible avec le solde de l’IS.

V. Imposition au titre des BIC


A. Principes
 Les bénéfices réalisés par des personnes physiques exerçant une profession
commerciale, industrielle ou artisanale sont imposables à l’IR dans la catégorie des
BIC
 Les associés des sociétés de personnes sont également concernés, pour la part de
bénéfices qui leur revient et dans la mesure où ces sociétés exercent une activité
industrielle et commerciale et n’ont pas opté pour l’assujettissement à l’IS.
B. Méthode
 L’imposition des membres des sociétés de personnes relevant de l’IR
 Chaque associé doit déclarer une quote-part de bénéfice calculée proportionnellement
à ses droits dans la société, que le bénéfice ait été distribué ou pas.
 Les revenus autres que les BIC (revenus, mobiliers…) perçus par la société pendant
l’exercice sont également présumés répartis entre les associés au prorata de leur droits.
 Si la société peut bénéficier des mesures d’exonération (totale ou partielle)
d’imposition des bénéfices réalisés pendant les 1er années par les entreprises nouvelle,
le calcul s’effectue au niveau de la part de chaque associé.

 Le déficit
En principe, un déficit de la catégorie des BIC vient en diminution du revenu global
imposable. Pour éviter les montages fiscaux ayant pour but la défiscalisation des revenus,
l’imputation des déficits issus des BIC est réservée aux personnes exerçant cette activité à
titre professionnel. Pour les personnes exerçant à titre non professionnel une activité entrant
dans le champs d’application des BIC, le déficit est imputable uniquement sur les bénéfices
tirés d’activités de même nature réalisés au titre de la même année ou des 6 années suivantes.
C. L’adhésion à un centre de gestion gré à gré
Les bénéficiaires de revenus imposables dans la catégorie des BIC adhérents à un centre de
gestion agréé sont imposés sur le résultat fiscal. L’absence d’adhésion entraine une majoration
du résultat imposable de 25%. L’adhésion permet aussi la déduction intégrale du salaire du
conjoint.

VI. Le traitement des déficits des entreprises


A. Principes

 Le déficit fiscal des sociétés soumises à l’IS peut être :


- Soit reporté en avant : le déficit reportable ne peut être déduit du bénéfice de
l’exercice suivant que dans la limite de 1 000 000 € majorés de 50% du bénéfice
excédent ce seuil. La fraction du déficit non déduite du fait du plafonnement est
imputable sur les bénéfices suivants, sans limitation de durée, selon les mêmes
modalités;
- Soit reporté en arrière sur l’exercice précèdent, dans la limitation de 1 00 000€

 Le déficit fiscal provenant de la catégorie des BIC est :


- Imputé sur les autres revenus imposables à l’impôt sur le revenu du foyer fiscal
- Reportable sur la totalité des revenus imposables du foyer fiscal pendant les 6
années suivant l’apparition du déficit, si le déficit ne peut pas être imputé
intégralement sur les autres revenus.
- Les déficit des BIC générés par une activité exercée à titre non professionnel ne
peuvent être déduits que des bénéfices des BIC réalisé au cours des 6 années
suivant l’apparition de ce déficit.

B. Le report en arrière

 Bénéfice ne pouvant pas faire l’objet d’une imputation en arrière :


- Fraction des bénéfices distribués
- Bénéfices dont l’imposition correspondante a été réglée par des crédits d’impôts

Calcul de la créance :
Créance = impôt payé au titre des bénéfices sur lesquels s’imputent les déficits

Lorsqu’un déficit est susceptible d’être reporté en arrière sur les bénéfices d’un
-
exercice soumis pour partie à l’IS au taux de 15%, l’imputation est réalisée en
priorité sur le bénéfice soumis au taux normal puis sur le bénéfice au taux réduit.
- Cette imputation a fait naitre une créance égale à l’IS acquitté au titre du bénéfice
sur lequel est imputé le déficit.
 Utilisation de la créance :
- Imputation sur le paiement de l’IS (acomptes, soldes).
- Le solde est remboursé 5 ans après l’exercice pendant lequel l’option a été exercée.

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