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FICHE PRATIQUE

Dernière mise à jour le 28 avril 2022

Le résultat fiscal imposable à l'impôt sur le


revenu
L’impôt sur le revenu est l’une des deux modalités d’imposition des bénéfices des entreprises. Le
résultat de l’entreprise est dans ce cas intégré dans la déclaration de revenus dans la catégorie des
bénéfices industriels et commerciaux (BIC), ou bénéfices non commerciaux (BNC) ou bénéfices
agricoles (BA), selon l’activité de l’entreprise.

Sommaire
La notion de résultat fiscal
Les produits imposables
Les règles générales de déduction
Véhicules de tourisme : les modifications issues de la loi de finances pour 2017
Les charges décaissées
Les redevances de crédit-bail et locations de véhicules de tourisme
Les contrats d’assurance « homme clé »
Les contrats d’assurance vie sur prêts
Les cadeaux
Les impôts et taxes
La contribution sociale de solidarité (ex-ORGANIC)
Les pénalités et amendes
Les charges de personnel
Les frais de déplacement, mission et réception
Les intérêts des comptes courant d’associés
Les intérêts d’emprunt et de découvert
Les abandons de créance à caractère financier
Les dons
Les charges non décaissées
Les amortissements
Les dépréciations et provisions
Les créances et dettes en monnaie étrangère
Fin de la théorie du bilan
La notion de théorie du bilan
Les conséquences de la fin de la théorie du bilan
Le régime des plus ou moins values
Cas d'application du régime
Détermination des plus ou moins values (PV/MV)
Qualification fiscale des plus ou moins-values
Le régime fiscal des PV-MV nettes
Exemple
Régimes particuliers
Cession d’immobilisations : conséquences de la fin de la théorie du bilan

La notion de résultat fiscal suivante :

Résultat comptable
L’assiette de l’impôt sur les bénéfices est le résultat fiscal. Il
est calculé à partir du résultat comptable de la manière (+) Réintégrations extra-comptables

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(-) Déductions extra-comptables Résultat fiscal

Réintégrations extra- Elles correspondent pour la plupart aux charges rejetées fiscalement par le
comptables code général des impôts. Ces réintégrations augmentent le résultat fiscal et
donc le montant de l’impôt sur le revenu.

Déductions extra- Elles correspondent notamment aux produits rejetés fiscalement par le code
comptables général des impôts ou imposés à un taux d’IS plus favorable. Elles peuvent
également être la conséquence de l’étalement sur plusieurs exercices d’un
produit imposable.

Les produits imposables ne font l’objet d’aucun retraitement extra-comptable.

Néanmoins, certains produits font l’objet de mesures


La plupart des produits de l’entreprise sont imposables et spécifiques :

Produits concernés Traitement fiscal

Redevances des De manière à encourager la recherche, ce type de produits bénéficie d’un régime
brevets et licences d’imposition plus favorable, celui des PVNLT (plus-values nettes à long terme).
(compte 751) Elles font l’objet d’une déduction extracomptable (imposition à 12,8%). Pour les
exercices ouverts en 2019, le taux d'imposition de ces redevances est ramené à 10%
sous condition et sur option.

Les dividendes Même si les titres figurent au bilan, les dividendes perçus ne sont pas soumis à l’IR
dans la catégorie des BIC mais imposés comme revenus mobiliers afin de profiter
de l’abattement attaché à ce type de revenus.
Ils font l’objet d’une déduction extra-comptable.

Les produits de titre à Traitement identique aux dividendes. Imposition dans la catégorie des revenus
revenus fixes mobiliers.
Ils font l’objet d’une déduction extra-comptable.

Les produits nets sur Les gains issus des cessions des valeurs mobilières de placement (VMP) bénéficient
cession de VMP dans la plupart des cas du régime spécifique des plus-values (à court ou long
terme).
Ces produits intègrent le calcul pour déterminer le montant des plus-values ou
moins values nettes à long terme et à court terme. Ce sont ces montants globaux
qui feront l’objet d’une déduction extra-comptable (voir dernière partie).

Produits de cessions Comme pour les produits nets de cession de VMP, la plupart des produits de
des éléments d’actif cessions des éléments d’actif bénéficient du régime des plus ou moins values
professionnelles.

Les subventions Les subventions d’équipement sont des subventions versées à une entreprise par
d’équipement l’Etat, les collectivités ou les organismes publics. Elles sont affectées à un
équipement déterminé. La plupart du temps, la subvention fait l’objet d’un
étalement dans le temps (compte 777 : quote-part des subventions virées au
compte de résultat).
Pour les immobilisations non amortissables (comme les terrains par exemple), sans
clause d’inaliénabilité, la subvention est rapportée aux résultats des dix années
suivant celle de l’attribution de la subvention, d’un point de vue fiscal. D’un point de
vue comptable, ces subventions sont rapportées au résultat dès l’année de leur
attribution.
Il y a dans ce cas, un décalage d’un an entre chacun des 10 rapports comptables et
fiscaux, ainsi :
• L’année d’attribution de la subvention : on opère une déduction extra-comptable
pour un dixième de la subvention,
• La dixième année suivant l’attribution de la subvention : on opère une
réintégration extra-comptable pour un dixième.

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Les indemnités Si l’indemnité compense la disparition d’une immobilisation, elle suit le régime des
perçues en cas de vol, plus ou moins-values professionnelles. En cas de plus-value, il est possible d’opter
d’expropriation ou de pour son étalement sur plusieurs exercices. On opère dans ce cas une réintégration
sinistre extra-comptable.

Les règles générales de les dépenses d’acquisition, d’entretien, et de location de


résidences de plaisances,
déduction les dépenses de toute nature concernant les yachts et
les bateaux de plaisance à voile et à moteur,
Les cinq conditions les amortissements des voitures particulières pour la
fraction de leur prix TTC d’acquisition dépassant 18.300
Il existe 5 conditions générales pour qu’une charge soit € (depuis le 01/11/1996) ou 9.900 € pour les véhicules
déductible du résultat fiscal. Les charges doivent : les plus polluants acquis après le 01/01/2006 et dont la
première mise en circulation est postérieure au
1) se rattacher à la gestion normale de l’exploitation de 01/06/2004.
l’entreprise,

2) être exposées dans l’intérêt direct de l’exploitation, Une entreprise individuelle est propriétaire d’un véhicule
non polluant acquis le 1er septembre 2021 pour 30.000 €
3) se traduire par une diminution de l’actif net de
TTC. La société clôture son exercice comptable au
l’entreprise,
31/12/2021.
4) elles ne doivent pas être exclues du résultat fiscal par
Réintégration extra-comptable = (30.000 – 18.300) x 1/5 x
une disposition expresse de la loi (notamment sont visées,
4/12 = 780 €.
les dépenses somptuaires),

5) être comptabilisées au cours de l’exercice auquel


elles se rapportent et s’appuyer sur des justificatifs (des
Véhicules de tourisme : les modifications
factures par exemple). issues de la loi de finances pour 2017

3ème condition : se traduire par une diminution de l’actif L'article 70 de la loi de finances pour 2017 incite les
net de l’entreprise entreprises à acquérir ou à louer des véhicules moins
polluants. Le seuil de déduction fixé à 18.300 € est porté,
Cette condition signifie que la charge ne doit pas
pour les véhicules acquis ou loués à compter du 1er
constituer une immobilisation. Par tolérance fiscale, les
janvier 2017 :
dépenses d’acquisition de petits matériels et outillages, de
matériels et mobiliers de bureau et de logiciels, dont la à 30.000 € TTC pour les véhicules qui émettent moins
valeur unitaire hors taxes n’excède pas 500 € HT, peuvent de 20 grammes de dioxyde de carbone par kilomètre
être déduites immédiatement en charges. (véhicules 100% électriques).
à 20.300 € TTC pour les véhicules qui émettent entre
4ème condition : les dépenses somptuaires évoquées lors 20 et 60 grammes de dioxyde de carbone par kilomètre
de la quatrième condition, donnent lieu à une (véhicules hybrides).
réintégration extra-comptable. Les dépenses suivantes
sont concernées : La loi de finances pour 2017 prévoit également d'abaisser
le seuil de qualification des véhicules polluants de 200g à
les dépenses liées à la chasse et à la pêche non 155g à compter du 1er janvier 2017, avec une réduction
professionnelle, progressive de ce seuil jusqu'à atteindre 130g en 2021.

Année d'acquisition ou de Seuil d'émission de CO2 nécessitant une réintégration


location du véhicule de extra-comptable pour la fraction excédant le prix de
tourisme 9.900 € (véhicules polluants)

2016 200 g

2017 155 g

2018 150 g

Exemple

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2019 140 g

2020 135 g

2021 130 g

Les charges décaissées l’emprunteur, les primes ne seront déductibles qu’à


l’échéance du contrat ou au décès de l’assuré.

Les charges décaissées, c’est-à-dire faisant l’objet d’une L’indemnisation en cas de décès de l’assuré peut être
sortie de trésorerie peuvent être l’objet d’une réintégration étalée sur cinq ans, la reprise éventuelle des primes doit
extra-comptable. Les principaux cas sont exposés ci- être également étalée sur cinq ans.
dessous.
Les cadeaux
Les redevances de crédit-bail et locations
de véhicules de tourisme Les charges engagées pour offrir des cadeaux aux
partenaires de l’entreprise sont déductibles s’ils sont faits «
Les entreprises locataires de leurs voitures sont soumises, dans l’intérêt de la bonne marche ou du développement
du point de vue fiscal, aux mêmes limites de déduction de l’affaire ».
que si elles en étaient propriétaires.
L’administration fiscale recherche si les cadeaux sont des
La part du loyer non déductible est égale au montant des charges déductibles en retenant les éléments suivants :
amortissements qui ne seraient pas déductibles si
l’entreprise était propriétaire. la qualité du bénéficiaire (clients, fournisseurs),
la valeur du cadeau en comparaison avec le chiffre
Les contrats de crédit-bail inférieurs à trois mois ne sont d’affaires traité avec le bénéficiaire.
pas concernés par cette limitation.
Les impôts et taxes
Exemple : si l’on reprend l’exemple précédent concernant
le véhicule de 30.000 € TTC, même si l'entreprise La plupart des impôts et taxes sont déductibles du résultat
individuelle l’avait loué, une réintégration extra-comptable fiscal. Sont néanmoins non déductibles l'impôt sur le
de 780 € aurait été nécessaire. Le montant des loyers ou revenu des dirigeants (ils ne doivent de toute manière pas
redevances payées n’interviennent pas dans le calcul. être enregistrés en comptabilité).

Les contrats d’assurance « homme clé » La contribution sociale de solidarité (ex-Organic) est
néanmoins déductible avec 1 an de décalage (voir ci-
L’homme clé est une personne jouant un rôle déterminant dessous).
dans la vie de l’entreprise (dirigeant, collaborateur).
L’objectif de ces contrats est d’assurer l’entreprise contre La contribution sociale de solidarité (ex-
les pertes d’exploitation liées à sa disparition. Les primes
ORGANIC)
sont déductibles et l’indemnité perçue est normalement
imposable. Le profit résultant du contrat, lors du décès de Le régime social des indépendants (RSI), est un organisme
l’homme clé peut être étalé sur cinq ans. gérant l’assurance vieillesse, invalidité et décès des
travailleurs indépendants.
Pour tout contrat portant sur des personnes ne répondant
pas à la définition de l’homme clé, les primes versées ne La contribution de solidarité au RSI est due par les sociétés
sont pas déductibles. L’indemnité versée au décès ou à dont le CA > 760 000 € (3,25 millions € en 2015 et 19
l’expiration du contrat étant imposable, les primes versées millions en 2016).
antérieurement deviennent alors déductibles globalement.
Assiette : le chiffre d'affaires
Les contrats d’assurance vie sur prêts
Taux =0,16 % (avec un abattement de 3.250.000 € sur le
En cas de contrat d’assurance vie souscrit dans le cadre chiffre d'affaires en 2015 et 19 millions € depuis 2016).
d’un emprunt au profit de l’entreprise, le traitement fiscal
varie en fonction du caractère imposé ou non de Date de règlement : avant le 1er juin N+1. La contribution
l’assurance : sociale fait l'objet de l'enregistrement d'une taxe à payer à
la clôture de l'exercice.
si l’assurance est imposée par la banque, les primes
versées sont déductibles, Déductibilité : l’année de l’exigibilité (N+1) d'où
si l’assurance est souscrite volontairement par :

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en N : réintégration extra-comptable de la contribution Les cotisations versées dans le cadre du régime obligatoire
calculée sur le chiffre d'affaires de N de sécurité sociale et des régimes complémentaires
en N+1 : déduction extra-comptable de la contribution obligatoires d’assurance vieillesse, invalidité et décès sont
calculée sur le chiffre d'affaires de N entièrement déductibles.

Les pénalités et amendes En revanche, les cotisations d’assurance des régimes


facultatifs (maladie, décès, invalidité, perte d’emploi, etc.)
La plupart des pénalités et amendes dont l’entreprise est sont déductibles dans la limite de plafonds fixés en
redevable font l’objet d’une réintégration extra-comptable. fonction du bénéfice imposable ou de planchers de
On peut citer à titre d’exemples les pénalités d’assiette et déduction. Les cotisations dites « Loi Madelin » sont
de recouvrement de l’impôt, les amendes pour infractions concernées. Depuis le 1er octobre 2019, un nouveau
à la réglementation économique.
contrat peut être proposé aux indépendants, il s'agit du
PER (plan épargne retraite). Il a vocation à remplacer à
Exemple : une société a commis une erreur en établissant
la déclaration de CVAE de l’année 2021. terme les contrats Madelin et PERP. Les plafonds et limite
de déduction sont identiques.
Elle a reçu de l’administration fiscale les notifications de
redressement suivantes : Le plafond de déduction fiscale Madelin (ou PER) pour un
contrat de retraite est déterminé par :
rappel d’impôt : 2.050 € un forfait de 10 % du PASS (plafond annuel de Sécurité
majoration pour erreur dans la déclaration : 205 € sociale)
pénalité pour retard de paiement : 110 € ou 10 % du revenu professionnel limité à 8 PASS
augmenté de 15 % du revenu compris entre 1 et 8 PASS.
Solution : La CVAE étant un impôt déductible, le rappel
d’impôt est également déductible. Le plafond de déduction fiscale des cotisations de
prévoyance et de mutuelle Madelin est de 3,75 % du
En revanche, les majorations et pénalités de retard sont
revenu professionnel (résultat fiscal) augmenté de 7 % du
non-déductibles. L’entreprise devra donc réintégrer la
PASS, le tout limité à 3 % de 8 PASS.
somme de 315 € (soit 205 € + 110 €).
Les cotisations de garantie chômage Madelin sont
Les charges de personnel déductibles dans la limite la plus favorable entre :

Rémunérations de l’exploitant individuel et des 1,875 % du revenu professionnel plafonnée à 8 PASS


associés en nom des sociétés de personnes Et 2,50 % du PASS.

Ces rémunérations ne sont pas déductibles des bénéfices Salaire du conjoint de l’exploitant individuel
et doivent faire l’objet de réintégrations extra-comptables.
Le conjoint de l’exploitant individuel peut choisir entre
Charges sociales personnelles de l’exploitant et des trois statuts différents : conjoint associé, conjoint
associés en nom des sociétés de personnes collaborateur et conjoint salarié.

Statut social Régime fiscal

Conjoint associé Dans ce cas, les deux époux sont inscrits au RCS (registre du commerce et des
sociétés). Les rémunérations prélevées par les deux époux ne sont pas déductibles.

Conjoint Pour bénéficier de ce statut, le conjoint collaborateur doit exercer une activité
collaborateur professionnelle régulière. Le conjoint collaborateur n’a juridiquement pas de salaire.
Ce régime est applicable :
• au conjoint de l’exploitant individuel,
• au conjoint du gérant associé d’une EURL et au conjoint du gérant associé
majoritaire d’une SARL de moins de 20 salariés.
Le conjoint collaborateur a le statut de travailleur non salarié, et cotise à ce titre. Ces
cotisations sont déductibles.

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Conjoint salarié Le conjoint bénéficie du statut salarié et toutes les conséquences sociales
correspondantes (respect du droit du travail, cotisations sociales etc.)
Le salaire doit comme pour tout salarié correspondre à un travail effectif.
Lorsque le conjoint salarié est marié sous le régime de la séparation de biens ou que
l’entreprise adhère à un centre de gestion agréé, la rémunération du conjoint salarié
est entièrement déductible (sauf si elle est considérée comme excessive).
En revanche, lorsque le conjoint salarié est marié sous le régime de la communauté
légale et que l’entreprise n’adhère pas à un centre de gestion agréé, la déduction de
son salaire est limitée à 17.500 € par an depuis 2016 et jusqu'aux exercices clos
avant le 31/12/2018 (13.800 € auparavant).
Le montant du salaire annuel excédant ce montant fait l’objet d’une réintégration
extra-comptable.
Néanmoins, les cotisations sociales du conjoint salarié sont intégralement
déductibles.
Le statut de conjoint salarié ainsi que les limitations fiscales évoquées s’appliquent
également aux conjoints d’associés de sociétés de personnes.
La loi de finances pour 2019 a supprimé cette limitation à compter des exercices
clos au 31 décembre 2018. Les rémunérations des conjoints-salariés sont désormais
totalement déductibles, qu'il y ait adhésion ou non à un OGA.

distance qui sépare leur lieu de travail de leur domicile fait


Salaire des autres salariés obstacle à ce que le repas soit pris à domicile et à
condition que le montant de ces dépenses soit justifié.
Les rémunérations et les charges sociales
En pratique, seule est admise en déduction la fraction du
correspondantes, versées aux salariés sont normalement
prix du repas comprise entre le montant forfaitaire
déductibles sous réserve du respect des conditions
représentatif du repas pris à domicile, fixée à 5 € pour
suivantes :
2022 (4,95 € pour 2021), et le seuil au-delà duquel la
elles doivent correspondre à un travail effectif, dépense est considérée comme exagérée, soit 19,40 €
leur montant ne doit pas être excessif eu égard au pour 2022 (19,10 € pour 2021). La déduction maximale
service rendu. s’élève donc à 14,40 € au titre de 2022 (14,15 € pour 2021).

La quote-part de rémunération considérée comme La fraction des frais de repas qui excède cette limite n'est
excessive fait l’objet d’une réintégration extra-comptable. déductible que si le contribuable peut justifier de
circonstances exceptionnelles.
Les frais de déplacement, mission et
réception Les intérêts des comptes courant
d’associés
Les frais engagés pour les déplacements, missions,
réceptions sont déductibles s’ils sont engagés pour des Les comptes courant d’associés peuvent donner lieu à un
motifs réellement professionnels et si leur montant n’est versement d’intérêts. La déduction de ces intérêts est
pas exagéré par rapport à l’activité de l’entreprise. limitée au TMPV (taux effectif moyen pratiqué par les
établissements de crédit pour des prêts à taux variables).
Les frais de transport engagés par les exploitants Le TMPV pour les entreprises dont la clôture intervient au
individuels pour se rendre à leur travail et en revenir sont 31/12/2021 est de 1,17%.
déductibles du résultat fiscal de l’entreprise si la distance
parcourue n’excède pas 40 kilomètres (sauf en cas de En outre, pour que les intérêts soient déductibles, le
circonstances particulières). capital doit être entièrement libéré.

Les frais supplémentaires de repas pris sur le lieu de travail Les intérêts d’emprunt et de découvert
sont pris en compte pour la différence entre la valeur
forfaitaire d’un repas pris au domicile (5 € en 2022 et 4,95 Les intérêts d'un emprunt souscrit pour les besoins de
€ en 2021) et un plafond de 19,40 € en 2022 (19,10 € en l'entreprise et inscrits au bilan sont en principe
2021). déductibles. Le montant des intérêts déductibles
correspond au montant des intérêts courus.
Les contribuables imposés dans la catégorie des BIC
(bénéfices industriels et commerciaux) ou dans la Néanmoins, l’administration fiscale considère qu’un
catégorie des BNC (bénéfices non commerciaux) peuvent emprunt ou un découvert est souscrit à titre privé et non
déduire les frais de repas supplémentaires nécessités par au bénéfice de l’entreprise, si du fait des prélèvements de
l’exercice de leur profession. Tel est le cas lorsque la l’exploitant (solde du compte 108 - prélèvements de

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l'exploitant), son compte présente un solde débiteur. l’abandon est consenti par une société mère à une
filiale,
Quote-part non déductible (intérêts et agios) = la nature de la créance (prêt, avance) n’est pas
commerciale.
Solde débiteur moyen annuel du compte de l’exploitant /
Montant moyen de prêts et avances de l’exercice Chez la société mère, l’abandon de créance était une
charge déductible à concurrence :
Exemple
du montant de la « situation nette » négative de la
L’entreprise individuelle Max a bénéficié d’un découvert filiale,
bancaire de 25.000 € pendant 9 mois de l’exercice. Les et de la fraction de « situation nette » positive après
agios correspondants se montent à 2.900 €. abandon de créance, qui était détenue par les associés
ne participant pas à l’abandon de créance.
La situation du compte de l’exploitant de M. Max a évolué
de la façon suivante au cours de l’exercice N : La situation nette de la filiale s’obtient en faisant la
différence entre les capitaux propres et l’actif fictif.
solde au 01.01.N (résultat N-1) : + 3.000 €,
solde au 01.04.N : - 17.000 €, La partie non déductible de l’abandon de créance faisait
solde au 01.09.N : - 8.000 €, l’objet d’une réintégration extra-comptable.
solde au 31.12.N : + 13 000 €,
Effet sur la plus-value de cession
Solde moyen du compte de l’exploitant au titre de l’année
N: Lors de la cession ultérieure des titres d'une société pour
laquelle la société mère à procéder à un abandon de
[(3.000 x 3) + (-17.000 x 5) + (-8.000x4)]/12 = -9.000
créance hors créance commerciale, la plus-value de
cession est déterminée en prenant en compte pour le prix
Montant moyen des prêts et avances de l’exercice : 25
de revient, l'abandon de créance pour la quote-part
000 x 9/12 = 18.750 €.
relative à la situation nette positive à hauteur de la
Montant des charges financières non déductibles à participation dans la filiale.
réintégrer :
Cette règle continue de s'appliquer pour les exercices clos
2.900 x 9.000 / 18.750 = 1.392 € après le 4 juillet 2012.

Les abandons de créance à caractère Entreprises en difficulté


financier Lorsque l'abandon de créance présente un caractère autre
que commercial, il constitue une charge partiellement
Règlementation identique à celle des sociétés soumises à
déductible lorsque l'entreprise bénéficiaire de l'abandon
l’IS.
est en difficulté. Cette exception s'applique y compris pour
les exercices clos à compter du 4 juillet 2012 et la quote-
Régime applicable pour les exercices clos à
part déductible est évaluée conformément à l'ancienne
compter du 4 juillet 2012 législation.

Pour les exercices clos à compter du 4 juillet 2012, les Pour être partiellement déductible, l'abandon doit être
abandons de créances à caractère financier et, toutes les consenti :
aides autres qu'à caractère commercial, sont des charges
non déductibles pour la détermination du résultat en application d'un accord constaté ou homologué,
imposable des entreprises qui les consent (CGI article 39 ou aux entreprises à l'encontre desquelles est ouverte
alinéa 13). une procédure de sauvegarde, de redressement
judiciaire ou de liquidation judiciaire.
Régime applicable pour les exercices clos avant le 4
juillet 2012 Traitement fiscal dans l'entreprise qui bénéficie de
l'abandon de créance à caractère autre que
Pour les exercices clos avant le 4 juillet 2012, les sociétés commercial
qui consentaient des abandons de créances à caractère
financier faisaient l’objet d’une limitation de déduction. Chez la filiale, l’abandon de créance est un produit
imposable en totalité.
L’abandon de créance est jugé à caractère financier s’il
répond aux deux conditions suivantes : Par exception, la fraction non déductible pour la société

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mère de l’abandon est non imposable pour la filiale à la Exemple


condition que cette dernière s’engage à procéder à une
augmentation de capital par voie d’apport pour un La société Alpha détient 60% du capital de la société Bêta.
montant au moins égal au montant total de l’abandon de La société Alpha avait prêté 200.000 € à la société Bêta.
créance (au plus tard à la clôture du second exercice Compte tenu de la situation financière de sa filiale, Alpha
suivant celui de l’abandon de créance). Cette règle décide d’abandonner cette créance.
continue de s'appliquer pour les exercices clos à compter
du 4 juillet 2012. Extrait du bilan de la société Bêta

ACTIF PASSIF

Frais d'établissement 10.000 Capital social 1.000.000

Report à nouveau -900.000

Résultat de l'exercice -230.000

Total capitaux propres -130 000

Dans ces deux cas, pour la détermination de la plus-value


Situation nette avant abandon de créance = Capitaux réalisée lors de la cession des titres de la filiale, il faudra
propres – Actif fictif = -130.000 – 10.000 = -140.000 € tenir compte dans le prix de revient, de l'abandon de
créance pour la quote-part relative à la situation nette
Situation nette après abandon de créance = -140.000 + positive à hauteur de la participation dans la filiale à savoir
200.000 = + 60.000 € 60.000 x 60% = 36.000 €.

Règles applicables pour les exercices clos avant le 4 juillet Notons que cette réforme a également des impacts sur le
2012 montant de la valeur ajoutée retenue pour le calcul de la
CVAE.
Abandon de créance déductible = 140.000 + 60.000 x
40% = 164.000 € Les dons
Réintégration extra-comptable dans la société Alpha = Les dons ne sont en général pas déductibles et doivent
200.000 – 164.000 = 36.000 € faire l’objet d’une réintégration extra-comptable.
Néanmoins, certains dons permettent une réduction
Dans la société Bêta, cet abandon est imposable en d’impôt. Il s’agit des dons réalisés auprès d’organismes
totalité. d’intérêt général ou reconnu d’utilité public,
établissements d’enseignements supérieurs, fondations
Néanmoins, si la société Bêta s’engage à procéder à une
etc.
augmentation de capital par voie d’apport pour un
montant au moins égal à 200.000 € (au plus tard à la Les versements pour des dons effectués sont pris en
clôture du second exercice suivant celui de l’abandon de compte pour le calcul de la réduction d’impôt dans la
créance), alors la fraction non déductible pour la société limite de 5 pour mille du chiffre d’affaires hors taxe.
Alpha (36.000 €) est non imposable pour Bêta (déduction
extra-comptable). Cette règle continue de s'appliquer Si cette limite est dépassée au cours d’un exercice,
pour les exercices clos à compter du 4 juillet 2012. l’excédent est reporté sur les 5 exercices suivants.
Règles applicables pour les exercices clos à compter du 4 La réduction d’impôt est de 60 % du montant des
juillet 2012 versements pris dans la limite la plus élevée entre 5 pour
mille du CAHT et 20.000 €.
L'abandon de créance est entièrement non déductible.
Pour la détermination du résultat fiscal, une réintégration Le taux de la réduction d'impôt est de 60% pour les
extra-comptable de 200.000 € devra être opérée. versements n'excédant pas 2 millions € et 40% au-delà
(pour les dons à des organismes venant en aide aux
Exception : si la société Bêta est qualifiée de société en personnes en difficulté, le taux est de 60% pour la totalité
difficulté, l'abandon de créance sera déductible dans les du versement).
mêmes conditions que l'ancienne réglementation, soit à
hauteur de 164.000 €. Une réintégration extra-comptable Exemple : La société a réalisé un chiffre d’affaires de
de 36.000 € devra être opérée. 1.700.000 € en 2021.

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FICHE PRATIQUE

En 2021, elle a réalisé un don de 15.000 € à un organisme Réduction d’impôt 2021 = 15.000 x 60% = 9.000 €.
d’intérêt général.
Les charges non décaissées
Réintégration extra-comptable = 15.000 €
Les amortissements
Base réduction d’impôt = 1.700.000 x 5/1000 = 8.500. On
retiendra l'autre plafond de 20.000 € car ce montant est Pour être déductibles, les amortissements doivent
plus élevé. respecter les conditions suivantes :

Conditions de fonds Conditions de forme

Amortissements pratiqués seulement sur des Amortissements constatés en comptabilité.


immobilisations dépréciables dont l’entreprise est Ils doivent être reportés sur un relevé de la liasse
propriétaire. fiscale.
Les amortissements ne doivent pas être exclus par
une disposition fiscale (exemple : biens somptuaires)

linéaire, dégressif et par unité d’œuvre


Détermination des dotations aux amortissements
Les divergences entre les règles comptables et fiscales
entraînent dans certains cas la constatation
Base d’amortissement retenue : coût d’acquisition de
d’amortissements dérogatoires.
l’immobilisation
Durée d’amortissement retenue : durée d’usage (le
code général des impôts propose un barème). Durées d’usage proposées par l’Administration
Méthodes d’amortissement autorisées en fiscalité : fiscale

Bâtiments commerciaux 20 à 50 ans

Bâtiments industriels 20 ans

Matériel 6 ans et 8 mois à 10


ans

Outillage et matériel de bureau 5 à 10 ans

Matériel de transport automobile 4 à 5 ans

Mobilier 10 ans

Micro-ordinateur 3 à 5 ans

Logiciels 1 à 3 ans

Les dépréciations et provisions Pour être déductibles, les dépréciations et provisions


doivent répondre à des conditions de fond et de forme.
Principes

Conditions de fonds Conditions de forme

Etre déductibles par nature (exclusion des provisions Etre enregistrées en comptabilité.
pour amendes). Etre précisées dans la liasse fiscale.
Etre nettement précisées (statistiques autorisées si
approximation suffisante).
Etre probables et pas seulement éventuelles.
Résulter d’évènements en cours à la clôture de
l’exercice.

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FICHE PRATIQUE

Les dotations aux dépréciations répondant à ces des plus ou moins values professionnelles. Les dotations
conditions sont normalement déductibles et les reprises et reprises correspondantes intègrent le calcul de la plus
correspondantes sont imposables. ou moins value à long terme qui fera l’objet d’un
retraitement fiscal global.
Par exception, les dépréciations des titres de participation
et des valeurs mobilières de placement relèvent du régime Les provisions pour risques et charges

Provisions Caractère Observations


déductible

Provisions pour litiges Oui Ces provisions sont déductibles seulement si les
procédures concernant le litige sont engagées, et
que le litige porte sur des charges déductibles.

Provisions pour garanties Oui Les provisions correspondant aux garanties légales
données aux clients ou contractuelles (extensions de garanties) sont
déductibles si elles sont déterminées avec une
précision suffisante. Le calcul statistique est autorisé.

Provisions de propre Non Ces provisions sont non déductibles car le risque
assureur n’est qu’éventuel.

Dettes provisionnées pour Oui Ces provisions sont déductibles sauf si l’entreprise a
congés payés opté avant le 31décembre 1987 pour la déduction
des congés payés l’année du paiement des congés.

Provisions pour indemnités Non Ces provisions sont non déductibles. Les indemnités
de départ à la retraite de départ à la retraite réellement versées par
l’entreprise sont en revanche normalement
déductibles.

Provisions pour Oui/Non Provisions pour licenciements personnel


licenciement déductibles (indemnités de licenciement, de préavis
et de congés payés).
Provisions pour licenciement économique non
déductibles.

Provisions pour impôt Oui/Non Les dotations aux provisions pour impôt sont
déductibles si l’impôt est lui-même déductible.

Provisions pour amendes et Non La provision n’est pas déductible car les amendes et
pénalités pénalités sont non déductibles.

Provisions pour perte de Non En revanche, les écarts de conversion actifs font
change l’objet d’une déduction extra-comptable.

Les créances et dettes en provision pour perte de change doit être enregistrée.
Celle-ci n’est pas déductible.
monnaie étrangère A l’ouverture de l’exercice suivant, les écarts sont
extournés en comptabilité. Ils doivent ainsi faire l’objet
Les créances devront être converties en euros au cours du
d’une déduction extra-comptable (pour l’extourne des
jour de l’opération et évaluées à la clôture de chaque
écarts de conversion passifs) et d’une réintégration extra-
exercice en fonction du dernier cours de change.
comptable (pour l’extourne des écarts de conversion
Les écarts de conversion passifs (compte 477) sont actifs).
imposables (réintégrations extra-comptables).

Les écarts de conversion actifs (compte 476) sont


Fin de la théorie du bilan
déductibles (déductions extra-comptables).
A compter des exercices ouverts au 1er janvier 2012, les
En cas d’écart de conversion actif, comptablement une charges et produits issus des biens inscrits au bilan des

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FICHE PRATIQUE

entreprises relevant des BIC et BA mais non utilisés pour disponibles sur le site internet du BOFiP (bulletin officiel
l’activité professionnelle sont exclus du calcul du résultat des finances publiques – 09/01/2013). Ils font l’objet d’une
imposable. consultation publique du 9 janvier au 22 février 2013 pour
permettre aux personnes intéressées d’adresser leurs
La notion de théorie du bilan remarques éventuelles à l’administration.

Les exercices clos jusqu’au 31 décembre 2011 des Les contribuables concernés
entreprises individuelles et sociétés de personnes relevant
des BIC (bénéfices industriels et commerciaux) et BA Sont concernées par la suppression des conséquences
(bénéfices agricoles) et soumis à un régime réel fiscales de la théorie du bilan, les entreprises relevant des
d’imposition bénéficiaient du principe de liberté BIC et BA et soumises à un régime réel d’imposition. En
d’affectation comptable. Ce principe, souvent appelé conséquence, les entreprises soumises à l’impôt sur les
« théorie du bilan » permettait aux entreprises concernées sociétés ou relevant des BNC (bénéfices non
d’intégrer dans leur bilan les biens qu’elles souhaitaient. commerciaux) sont exclues du champ de la mesure.
Même les biens non affectés à l’exercice de l’activité
professionnelle pouvaient intégrer le bilan. Les charges et Concernant les sociétés de personnes relevant des BIC ou
produits liés à cette inscription étaient pris en compte BA, l’application du nouveau principe n’est pas
systématique. En effet, le nouveau principe ne s’applique à
pour la détermination du résultat fiscal.
l’associé personne morale qui serait soumis à l’impôt sur
Cet ancien principe était issu d’une jurisprudence les sociétés.
constante du Conseil d’Etat (24 mai 1967).
Les produits et charges exclus du résultat fiscal
Les conséquences de la fin de la théorie du
Sur le plan comptable, l’exploitant individuel relevant des
bilan BIC ou BA dispose d’une liberté d’inscription à l’actif du
bilan de son entreprise, qu’il s’agisse de biens à usage
Les nouveaux principes professionnel ou non. En revanche, sur le plan fiscal, les
produits et charges relatifs à l’activité non professionnelle
L’article 13 de la loi n°2010-1658 du 29 décembre 2010 sont exclus du résultat imposable (sauf tolérance de 5 ou
(loi de finances rectificative pour 2010) a mis fin aux 10%).
conséquences fiscales de la théorie du bilan.
En conséquence, les produits inscrits en comptabilité, liés
Selon le nouveau principe, les charges et produits issus à l’activité non professionnelle font l’objet d’une déduction
des biens inscrits à l’actif du bilan, qui ne sont pas extra-comptable (ligne XG – déductions diverses, sur le
nécessaires ou qui ne sont pas utilisés pour l’exercice de formulaire 2058-A), et les charges liées à l’activité non
l’activité professionnelle sont exclus du résultat imposable professionnelle font l’objet d’une réintégration extra-
de l’entreprise. Sous réserve de l’application d’une comptable (ligne WQ – réintégrations diverses, sur le
tolérance de 5 ou 10%, ces produits et charges sont formulaire 2058-A).
intégrés au revenu catégoriel d’IR concerné.
En application de ce nouveau principe, les produits
Des précisions sur les conséquences de la réforme sont suivants font l’objet d’une exclusion du résultat fiscal :

Produits issus des placements Ces produits sont exclus du bénéfice imposable quelle que soit leur forme
de trésorerie de l’activité (compte courant, dépôt, achats de titres…).
professionnelle En revanche, les intérêts issus de l’activité commerciale et industrielle ne
font l’objet d’aucun retraitement extra-comptable (exemple : intérêts de
retard versés par un débiteur, intérêts issus d’une clause contractuelle en
raison d’un retard de livraison).

Revenus des immeubles Les revenus issus d’immeubles inscrits à l’actif du bilan mais non utilisés
pour les besoins de l’activité professionnelle sont exclus du bénéfice
imposable. Ainsi, les produits et charges liés à l’habitation d’un exploitant
individuel et de sa famille ne sont pas pris en compte pour la détermination
du résultat fiscal même si l’immeuble est inscrit au bilan.

La tolérance de 5 ou 10%

BOFiP 9 janvier 2013 (BOI - BIC-BASE paragraphe 250 et


260)

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FICHE PRATIQUE

« Les produits d'une activité non professionnelle sont et les produits issus de l’activité non professionnelle.
considérés comme marginaux si ils n’excèdent pas 5 % de
l’ensemble des produits de l’exercice, hors ceux pris en En revanche, le produit des plus-values de cession
compte pour la détermination de la plus ou moins-value constatées au titre de l’exercice n’est pas pris en
de cession d'un élément d'actif immobilisé, . compte. »

Un dépassement du seuil est autorisé jusqu’à 10 % à


condition que le seuil de 5 % ait été respecté au titre de
Le régime des plus ou moins
l’exercice précédent. values
Les produits de l’activité non professionnelle d’une Lors de la cession d’une immobilisation, on constate une
entreprise nouvelle sont considérés comme marginaux plus ou moins-value. Certaines immobilisations
s'ils ne dépassent pas le seuil de 5 % de l’ensemble des bénéficient d’un régime de faveur.
produits du premier exercice.
Le régime applicable aux entreprises et sociétés
Pour l'appréciation du seuil, l’ensemble des produits de fiscalement transparentes est très différent de celui des
l’exercice comprend : entreprises soumises à l'IS.

les produits tirés de l’exercice de l’activité Cas d'application du régime


professionnelle principale ;
le cas échéant, les produits de toute activité Le régime fiscal des plus ou moins-values professionnelles
professionnelle accessoire ; ne s’appliquent qu’à certaines immobilisations :

Eléments d’actif Postes Application du


régime des PV-MV

Immobilisations Frais d’établissement non


incorporelles Frais de Recherche et Développement non
Cession et concession de brevets régime particulier
Droit au bail/Fonds commercial oui

Immobilisations Terrains, constructions oui


corporelles Matériel et outillage industriel, autres oui
immobilisations corporelles

Immobilisations Obligations/Parts ou actions de sociétés régime particulier


financières, VMP Créances rattachées à des participations non
Prêts, dépôts et cautionnements versés non

Détermination des plus ou moins values l’occasion de la cession du bien.


(PV/MV)
Qualification fiscale des plus ou moins-
PV/MV = Prix de cession – Prix de revient values
Le prix de revient correspond à la VNC (valeur nette Le régime d’imposition est différent pour les PV/MVCT et
comptable) du bien. PV/MVLT.

Le prix de cession est retenu sous déduction des frais La qualification fiscale des plus ou moins-values est
éventuels de courtage ou de commission supportés à présentée dans le tableau suivant :

Biens détenus depuis Biens détenus depuis 2 ans


moins de 2 ans et plus

MV PV MV PV

Biens non CT CT LT LT
amortissables

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FICHE PRATIQUE

Biens CT CT CT CT à hauteur des


amortissables amortissements

LT pour le surplus

MV : moins values PV : Plus-values On opère une compensation entre la plus-value et la


moins-value pour le court terme et le long terme.
CT : Court terme LT : Long terme
PV nette à CT = ΣPVCT – ΣMVCT
Le régime fiscal des PV-MV nettes
PVNLT = ΣPVLT - ΣMVLT

PV-MV Régime fiscal Incidence sur le passage du


nettes résultat comptable au résultat
fiscal

PVNCT Au choix de l’entreprise (l’exploitant En cas d’option pour


choisit la solution la plus avantageuse en l’étalement :
fonction de ses autres revenus et de sa • Année N : déduction des 2/3
position par rapport au barème de l’IR) : de la PVNCT
• imposée normalement dans les BIC • Année N+1 et N+2 :
• étalement sur 3 ans : réintégration extracomptable
• 1/3 l’exercice de réalisation de 1/3 de la PVNCT de l’année
• 1/3 l’exercice N+1 N
• 1/3 l’exercice N+2

MVNCT Présente dans le résultat fiscal (BIC) Aucune opération extra-


comptable à effectuer

PVNLT Entreprise bénéficiaire : À déduire extracomptablement


Imposition au taux de 12,8 % (plus
17,2 % de prélèvements sociaux, non
déductibles)

Entreprise déficitaire : À déduire extracomptablement


• soit imposition au taux de 12,8% (plus Aucune opération extra-
17,2 % de prélèvements sociaux, non comptable n’est à effectuer
déductibles)
• soit compensation avec le déficit

MVNLT Elles s’imputent sur les PVNLT À réintégrer pour déterminer le


éventuellement réalisées au cours des dix résultat fiscal
exercices suivants, même si elles relèvent
d’un taux différent

Date de cession : 01.09.N


Les plus-values sur cessions d’immeubles
Prix d’acquisition : 50.000 € HT
Les PVLT sur les cessions d’immeubles, affectés à
l’exploitation (à l’exception des terrains à bâtir) sont Durée d’amortissement : 10 ans
imposées après application d’un abattement de 10 % par
Prix de cession : 60.000 € HT
année de détention au-delà de la cinquième année
(exonération complète après 15 ans de détention).
Valeur nette fiscale = 50.000 – 50.000 x 3,5/10 = 50.000
- 17.500 = 32.500 €
Exemple
Une entreprise individuelle (ne pouvant bénéficier d’une Plus-value = 60.000 – 32.500 = 27.500 €
exonération des plus-values) réalise une cession d’un
matériel au cours de l’exercice N. Cette plus-value constitue une PVCT à hauteur des
amortissements soit 17.500 € et une PVLT pour le
Date d’acquisition : 01.04.N-3 solde soit 10.000 €.

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FICHE PRATIQUE

En l’absence d’autres cessions ou mises au rebut au cours Aucun délai n’est exigé si l’entreprise a mis au point elle-
de l’exercice, on constate à la clôture de l’exercice N, une même les droits cédés ou concédés ou si elle les a acquis
PVNCT de 17.500 € et une PVNLT de 10.000 €. à titre gratuit.

La PVNCT peut être étalée sur 3 ans. Dans ce cas, on Le profit tiré d’une cession de brevet bénéficie du régime
procèdera à une déduction extra-comptable de 17.500 x des PVLT, y compris pour les amortissements pratiqués.
2/3 soit 11.667 € en N. On procèdera également à une
réintégration extra-comptable de 17.500 x 1/3 soit 5.833 € Le résultat net de concession de brevet bénéficie
en N+1 et N+2. également du régime des PV/MVLT.

La PVNLT fait l’objet d’une déduction extra-comptable Résultat net de gestion de la concession =
pour 10.000 €. Elle fera l’objet d’une imposition dans une
catégorie spécifique de l’impôt sur le revenu de Redevances issues de la concession - les dépenses de
l’exploitant individuel. Elle sera imposée au taux gestion de la concession
proportionnel de 12,8% soit une imposition de 1.600 €.
Pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2019,
Cette PVNLT sera également soumise aux prélèvements
le taux d'imposition des gains relatifs aux brevets est
sociaux (17,2%).
abaissé à 10% au lieu de 12,8% sous condition et sur
option (article 37 de la loi de finances pour 2019). Il s'agit
Régimes particuliers d'une réforme d'ensemble du régime d'imposition des
produits de la propriété industrielle.
Le régime des titres en portefeuille
Régime des indemnités d’expropriation ou
Le régime des PV/MV s’applique aux cessions des titres en
portefeuille à condition que ces titres soient considérés d’assurance
comme immobilisés du point de vue fiscal. Sont
concernés : L’indemnité perçue est considérée comme le prix de
cession.
les titres détenus depuis au moins 2 ans,
Le code général des impôts permet à l’entreprise d’étaler
les titres détenus depuis moins de 2 ans, à condition sur une période plus longue que celle prévue la PVCT et
que le portefeuille comprenne également des titres de de différer le paiement de l’impôt sur la PVLT.
même nature détenus depuis au moins 2 ans.
Durée d’étalement PVCT =
Seule la durée de détention du titre le plus ancien confère
la qualité d’immobilisation. durée moyenne d’amortissement déjà pratiquée sur les
biens faisant l’objet de l’indemnité d’expropriation ou de
Si la détention du titre le plus ancien est inférieure à 2 ans, sinistre (avec le prorata en jours)
il s’agit d’une plus-value imposable normalement, et non pondérée en fonction du coût d’acquisition des
une PV/MVCT. différents biens.
Cette durée exprimée en années est arrondie par excès.
La PV/MV résultant de la cession des titres acquis depuis La durée de l’étalement est plafonnée à 15 années.
moins de 2 ans est à court terme. Le montant de l’étalement est plafonné à la PVNCT de
l’exercice.
La PV/MV résultant de la cession des titres acquis depuis La PVNCT est répartie sur la durée de réintégration par
plus de 2 ans est à long terme. parts égales, à compter de l’exercice suivant celui de sa
réalisation (année où l’indemnité est devenue certaine).
Les dotations aux dépréciations sont considérées comme
des MVLT. Les reprises sont considérées comme des La PVLT bénéficie d’un report de taxation de 2 ans. Il s’agit
PVLT. d’un paiement différé.

Le régime des produits de la propriété industrielle Cession d’immobilisations : conséquences


de la fin de la théorie du bilan
Les produits de la propriété industrielle (brevets)
bénéficient sous certaines conditions du régime des PVLT. L’article 13 de la loi n°2010-1658 du 29 décembre 2010
(loi de finances rectificative pour 2010) a mis fin aux
Sont exclus de ce dispositif, les logiciels, les marques,
conséquences fiscales de la théorie du bilan. A compter
dessins ou modèles.
des exercices ouverts au 1er janvier 2012, les charges et
Pour bénéficier de ce régime, les brevets doivent avoir été produits issus des biens inscrits au bilan des entreprises
acquis depuis 2 ans au moins. relevant des BIC et BA mais non utilisés pour l’activité

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FICHE PRATIQUE

professionnelle sont exclus du calcul du résultat Prix de cession : 3.000.000 €


imposable. Les produits et charges liés à une activité non
professionnelle à titre marginale (5 ou 10%) restent pris en Cet immeuble est utilisé pour l’activité professionnelle de
compte pour la détermination du BIC ou BA. l’entreprise jusqu’au 31 décembre 2019. A cette date, M. X
décide de déménager dans un local plus grand dont il a
La fin de la théorie du bilan a en outre des conséquences fait l’acquisition. L’ancien immeuble qu’il utilisait est
pour la détermination des plus ou moins-value de cession reloué. Le montant des loyers perçus représentent 8% des
des immobilisations. produits d’exploitation de l’entreprise.

Détermination de la plus ou moins value Conséquences fiscales :


professionnelle De 2012 à 2019

BOFiP du 9 janvier 2013 (BOI-BIC-PVMV-10-20-30-20) L’immeuble est entièrement affecté à l’activité


professionnelle du 1er janvier 2012 au 31 décembre 2019.
En cas d’utilisation de l'élément d'actif Les charges afférentes à l’immeuble sont entièrement
immobilisé : déductibles (amortissements, taxe foncière…).

- exclusivement à titre professionnel, la totalité De 2020 à 2021


de la plus-value réalisée lors de sa cession est
soumise au régime des plus et moins-values A compter du 1er janvier 2020, l’immeuble n’est plus
professionnelles ; affecté à l’activité professionnelle. Les produits issus de
l’immeuble (les loyers) sont exclus du résultat imposable
- exclusivement à titre privé : la cession du bien car ils représentent plus de 5% des produits d’exploitation
pourra néanmoins donner lieu à la constatation de l’entreprise. Les loyers correspondants, ainsi que les
d'une plus-value professionnelle à hauteur des charges de l’immeuble seront intégrés dans la catégorie
éventuels amortissements qui ont été déduits du des revenus fonciers pour la détermination de l’impôt sur
résultat professionnel sans être réintégrés ; pour le revenu. Les charges de l’immeuble à compter de 2020
le surplus, la plus ou moins-value dégagée sont non déductibles.
relèvera du régime des plus-values des
particuliers. Ainsi, la dotation annuelle de 100.000 € (soit 2.000.000 /
20 ans) n’est plus déductible à compter de 2020.

En outre, en cas de cession d’une immobilisation inscrite Plus-value de cession


au bilan, qui n’a pas uniquement été utilisée pour les
besoins de l’activité professionnelle, le résultat de cession Détermination de la plus-value professionnelle :
doit être ventilé entre une composante professionnelle et
une composante privée. Valeur d’origine (composante professionnelle) =
2.000.000 x 8/10 = 1.600.000 €
Ainsi la plus ou moins value professionnelle est calculée Amortissements déductibles = 100.000 € x 8 ans =
en retenant le prix de vente et le prix d’acquisition au 800.000 €
prorata de la durée d’utilisation du bien dans le cadre de Valeur nette fiscale retenue = 1.600.000 € - 800.000 €
l’activité professionnelle. Les amortissements relatifs à la = 800.000 €
période d’utilisation du bien en dehors de l’activité Prix de cession (composante professionnelle) =
professionnelle ne sont pas pris en compte pour 3.000.000 x 8/10 = 2.400.000 €
déterminer la valeur nette fiscale. Plus-value professionnelle = 2.400.000 – 800.000 =
1.600.000 €
Exemple
Détermination de la plus-value privée :
Situation : M. X est exploitant individuel d’une entreprise
Valeur d’origine (composante privée) = 2.000.000 x
relevant de la catégorie des BIC. Il clôture ses exercices
2/10 = 400.000 €
comptables au 31 décembre.
Prix de cession (composante privée) = 3.000.000 x
2/10 = 600.000 €
Le 1er janvier 2012, il fait l’acquisition d’un immeuble qu’il Plus-value privée = 600.000 – 400.000 = 200.000 €
inscrit à l’actif du bilan :
Remarque
Valeur d’acquisition : 2.000.000 €
Durée d’amortissement comptable et fiscale : 20 ans Le BOFiP du 9/01/2013 indique une autre méthodologie
Date de cession : 31 décembre 2021 pour déterminer le montant de la plus-value

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FICHE PRATIQUE

professionnelle : Et valeur nette comptable retraitée = VNC +


amortissements ayant fait l’objet d’une réintégration extra-
Prix de cession retraité = prix de cession x (durée comptable pour les exercices au cours desquels le bien
d’utilisation professionnelle / durée d’inscription à l’actif) + n’était plus utilisé à des fins professionnelles.
valeur d’origine x (durée d’utilisation non professionnelle /
VNC retraitée = (2.000.000 – 10 x 100.000) + 100.000 x 2
durée d’inscription à l’actif) = 1.200.000

Prix de cession retraité = 3.000.000 x 8/10 + 2.000.000 x On retrouve ainsi la même plus-value professionnelle
2/10 = 2.800.000 € (2.800.000 – 1.200.000 = 1.600.000 €).

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