Vous êtes sur la page 1sur 91

Fiscalité de l’Entreprise

Professeur: BENARBI Houda


houdabenarbi@gmail.com

2022-2023
Objectifs généraux du cours
• Comprendre les mécanismes des principaux impôts au Maroc:
- L’Impôt sur les sociétés
- L’impôt sur le revenu
- la taxe sur la valeur ajoutée
• Comprendre et maîtriser les concepts de base propres à chaque type
d’impôt étudié
• Comprendre les principales dispositions fiscales se rapportant aux :
- Champ d’application de l’impôt;
- Sa base imposable;
- Sa liquidation et régularisation;
- Son recouvrement.
Plan du cours
Chapitre 1: L’Impôt sur les sociétés

Chapitre 2: L’impôt sur le revenu

Chapitre 3 : La taxe sur la valeur ajoutée


Introduction

L’impôt est un prélèvement obligatoire à titre définitif non affecté à un

secteur ou un projet opéré par l’Etat ou les collectivités locales prélevés

obligatoirement sans contrepartie directe pour financer les dépenses

publiques et réaliser des projets sociaux économiques.


L’impôt est un prélèvement obligatoire

- Transfert de fonds:
. De l’agent qui paie ( le contribuable ou redevable
. Vers l’entité qui opère le prélèvement (l’Etat ou les collectivités
locales)
- Transfert irréversible et définitif
L’impôt n’est pas affecté
• L’impôt collecté est destiné a financer le budget public sans affectation
préalable.
• L’impôt est sans contrepartie directe
On ne peut exiger des services immédiats en contrepartie de l’impôt payé
Ce qui est diffèrent des :
Les Redevances: sommes réclamées en contrepartie d’un service public
rendu. Exemple : redevance audiovisuelle, redevance pour l’appartenance au
au bulletin officiel
Les Taxes: payées par l’usager d’un service public à l’occasion d’une
prestation déterminée
Distinction entre l’impôt et les autres prélèvements

- La taxe est un prélèvement obligatoire payé en contrepartie d’un service


direct rendu par la collectivité, tandis que l’impôt est sans contrepartie
direct.
Autrement dit, la taxe est intimement liée à une prestation de service public
mais le montant de la taxe n’est pas proportionnel au service rendu. Même si
un contribuable ne bénéficie pas du service, il doit s’acquitter de cette taxe
fiscale
Exemple: Taxe des services communaux

- La redevance est un prélèvement obligatoire qui est due par les usagers en
contrepartie de l’utilisation d’un service public. Elle ne s’impose qu’aux
utilisateurs effectifs (le montant est proportionnel au service rendu) .
Exemple: La redevance audiovisuelle
Objectifs de l’impôt

3 objectifs différents
- l’objectif de financement des dépenses publiques…,

- L’objectif de redistribution

- Et l’objectif économique en encouragent des secteurs ou en


découragent des activités en la surtaxant (interventionnisme fiscale)
Les sources du Droit Fiscal

La fiscalité est créée par des textes sur lesquels elle repose :

- La loi fiscale

- Les règlements, décrets ou arrêtés ministériels

- La doctrine administrative

- La jurisprudence fiscale
La technique fiscale (1/2)

Quatre notions sont à saisir dans l’application de tout impôt:

- Le champ d’application de l’impôt : Les personnes imposables, les opérations


imposables et les règles de territorialité. (le territoire auquel s’applique la loi fiscale).

- L’assiette de l’impôt: Détermination des éléments constituant la matière imposable


(bénéfices, chiffres d’affaires, revenus ...).

- …
La technique fiscale (2/2)

Quatre notions sont à saisir dans l’application de tout impôt:

- …

- La liquidation de l’impôt: Calcul de la somme due par le contribuable sur la base de


l’assiette qu’il détient. La somme est obtenue par l’application du barème à la base
d’imposition.

- Le recouvrement de l’impôt: L’ensemble des démarches qui ont pour objectif le


paiement de l’impôt. Il s’agit de l’imposition par voie de rôle, le paiement spontané
de l’impôt et la retenue à la source.
Classification des impôts

- Classification économique : Impôt sur le revenu, impôt sur la


dépense, impôt sur le capital

- Classification administrative : Impôts directs, Impôts indirects


Selon le CGI:

L’impôt sur les sociétés (IS) s’applique sur l’ensemble des produits,
bénéfices et revenus, des sociétés et autres personnes morales
imposables.

En d’autres termes, on peut dire que l’impôt sur les sociétés s’applique
aux sociétés, par conséquent aux résultats qu’elles ont dégagés
L’Impôt sur les Sociétés

 Champ d’application de l’IS

 Règles générales d’assujettissement à L’IS

 Liquidation de l’IS
Le champ d’application de l’IS

 Les personnes soumises à l’IS

 Les activités soumises à l’IS

 Les exclusions du champ d’application de l’IS

 Les règles de territorialité

Les exonérations de l’IS


Les personnes soumises à l’IS

Par Obligation :

 Les sociétés de capitaux (SA, SCA) ;


 La SARL ;
 La société civile ;
 Les sociétés de personnes (SNC et SCS) dont l’un des associés
est une personne morale ;
 ...
Les activités soumises à l’IS

L’ensemble des revenus qu’elles que soit l’activité qui les a


générée :
 Industrielles
 Commerciales
 Artisanales
 Immobilières
 Agricoles
 …
Exclusions du champ d’application de l’IS

 Avec possibilité d’option


 Sociétés de personnes comprenant uniquement des personnes physiques
 Association en participation

 Sans possibilité d’option (transparence fiscale : imposition des membres)


 Sociétés immobilières transparente
 Groupements d’intérêts économiques
Territorialité de l’IS

Activités au Maroc Activités à l’étranger

Non soumises à l’IS pour les


Siège au Maroc Soumises à l’I.S opérations réalisées à
l’étranger
Soumises pour les opérations
Siège à l’étranger -
réalisées au Maroc
Les exonérations de l’IS

Exonérations & réductions permanentes :


 Exonérations permanentes.
 Exonérations totales suivies de l’imposition permanente au taux réduit ;
 Exonérations permanentes en matière d’impôt retenu à la source ;
 Réductions permanentes.

Exonérations & réductions temporaires :


 Exonérations suivies d’imposition temporaire au taux réduit;
 Exonérations temporaires ;
 Imposition temporaire au taux réduit.
Les exonérations permanentes

Les exploitations agricoles dont le C.A annuel est inférieur à 5 MDH.

Autres organismes prévus à l’article 6 du CGI.


Les exonérations suivies d’imposition au taux réduit

 Les entreprises hôtelières pour le CA en devises.

 Les sociétés de services ayant le statut " Casablanca Finance City ",
conformément à la législation et la réglementation en vigueur

 Les sociétés sportives constituées conformément aux dispositions de la loi


n° 30-09 relative à l’éducation physique et aux sports

 Les entreprises qui exercent leurs activités dans les zones d’accélération
industrielle
Les exo. permanentes relatives à l’impôt retenue à la source

 Les dividendes et autres produits de participation similaires versés pour des sociétés ayant
leur siège social au Maroc, à condition que celles-ci fournissent à la société distributrice ou
à l’établissement bancaire délégué une attestation de propriété de titres comportant le
numéro de leur identification à l’impôt sur les sociétés.

 … autres produits financiers inscrits à l’article 6 – I – C


Les impositions permanentes au taux réduit

 Les entreprises Les entreprises minières exportatrices

 Les entreprises exportatrices de produits ou de services, au titre du chiffre


d'affaires à l'exportation bénéficient:
d’une imposition selon le barème progressif avec un taux plafonné à 20% pour
la tranche du résultat qui dépasse 1.000.000 DH.
La loi de Finances 2020 a prévu la suppression de l’exonération de 5 ans à
compter de la date de la première opération d’exportation.
Détermination de la base imposable

Le résultat fiscal (Article 5) de chaque exercice comptable est


déterminé d'après l'excédent des produits d'exploitation, profits et
gains provenant des opérations de toute nature effectuées par la
société, sur les charges engagées ou supportées pour les besoins de
l'activité imposable.
I/Calcul de la base imposable

Résultat comptable =  des produits -  des charges


Résultat fiscal brut = résultat comptable +
(Réintégrations – déductions).
Résultat fiscal net = résultat fiscal brut – déficits des
exercices antérieurs.

28
A/ Les corrections fiscales
Il s’agit de procéder à des rectifications pour passer du résultat
comptable au résultat fiscal, tant au niveau des charges qu’à celui des
produits et ce, dans l’esprit de n’imputer à ces charges ou produits que les
éléments fiscalement admissibles.
Ces corrections correspondent soit à des réintégrations ou à des déductions.
1. Les réintégrations

On parle de réintégrations lorsqu’on rencontre les situations suivantes :


- Des charges et des pertes comptabilisées mais non déductible sur le plan
fiscal
Ces éléments devront être rajoutés au résultat comptable. On dit qu’ils sont
réintégrés.

29
2. Les déductions
On parle de déductions lorsqu’on rencontre la situation suivante :

- Des produits définitivement exonérés d’impôts ou non imposables.

Ces éléments doivent être déduits du résultat comptable. Ils constituent


les déductions.

30
B. L’imputation des déficits

Après avoir effectué les corrections fiscales, le passage du résultat fiscal brut au
résultat fiscal net nécessite l’imputation des déficits. Le déficit d’un exercice peut
être déduit du bénéfice de l’exercice suivant. A défaut de bénéficie ou en cas de
bénéfice insuffisant pour que la déduction puisse être opérée en totalité ou en partie,
le déficit peut être déduit du bénéfice des exercices comptables suivants jusqu’au
quatrième exercice qui suit l’exercice déficitaire.
Toutefois, la limitation du délai de déduction prévu précédemment n’est pas
applicable au déficit ou à la fraction du déficit correspondant à des amortissements
régulièrement comptabilisés et compris dans les charges déductibles de l’exercice.

31
Exemple de la démarche fiscale
Soit une entreprise dont les données comptables et fiscales de 2019 sont :
- Produits comptabilisés : 12.000.000
- Charges comptabilisées : 9.500.000
- Résultat comptable : 2.500.000
- Charges comptabilisées mais non déductibles : 400.000
- Produits comptabilisées mais non imposables : 500.000
- Amortissements différées au cours de 2017 et 2018 : 300.000 ( Amort)
- Déficits sur exercices 2017 et 2018 ( H amort ) : 100.000
Calcul du résultat fiscal imposable :
• Produits imposables = 12.000.000 - 500.000 = 11.500.000
• Charges déductibles = 9.500.000 - 400.000 = 9.100.000
• Reprise amortissements différées = 300.000
• Report déficitaire : 100.000
• Résultat fiscal brut= RC +R-D
• Résultat fiscal B= 25000000 + 4000000 – 500 000 = 2 400 000
• Ou encore :
Résultat fiscal net = Résultat comptable + réintégrations (charges non déductibles) – déductions (produits non imposables) - reprise
amortissements différées - report déficitaire
• Résultat fiscal net = 2.500.000 + 400.000 - 500.000 - 300.000 - 100.000 = 2.000.000
Cas d’illustration : Ordre d’imputation des déficits
reportables et des amortissements différés
Soit une entreprise dont le résultat de l’exercice 2017 a été déficitaire pour un montant de 300.000 dont 100.000
correspond aux amortissements du même exercice. Les résultats dégagés au cours des exercices suivants sont :
2018 : + 20.000

2019 : + 40.000

2020 : + 30.000

2021 : + 70.000

Pour le résultat fiscal de l’exercice 2022 :
- 1er cas : Résultat fiscal 2022 : 80.000
- 2ème cas : Résultat fiscal 2022 : - 80.000 dont 30.000 d’amortissement.
Travail à faire : Présenter la situation fiscale de cette entreprise en suivant l’ordre d’imputation des déficits
reportables et des amortissements différés.
I. Période et lieu d’imposition

L’impôt sur les sociétés est calculé d’après le bénéfice réalisé au


cours de chaque exercice comptable qui ne peut être supérieur à
douze (12) mois. L’exercice comptable d’une société peut être un
exercice à cheval entre deux exercices civils.
Les taux d’imposition

Avant l'entrée en vigueur de la loi de finance 2022 l'impôt sur les


sociétés était calculé selon des taux progressifs avec un plafonnement
de taux pour certaines entreprises.
• Afin d'assurer la convergence progressive vers un taux proportionnel
unifié en matière d'IS, telle que prévue par l'article 4 de la loi cadre
portant réforme fiscale, en perspective de simplification de la
structure des taux, la loi de finance à supprimer la progressivité des
taux du barème de cet impôt et à adopter un mode de calcul selon
des taux proportionnels.
Les taux d’imposition
Le Taux normal de l’IS
L’impôt sur les sociétés est calculé comme suit :
A- Aux taux proportionnels du barème ci-après( barème est applicable pour les exercices ouverts à partir
du 1er janvier 2022.

Toutefois, le taux appliqué à la tranche du résultat fiscal supérieure à 1 MMAD est de 20% pour :
- Les entreprises exportatrices de produits ou de services au prorata du CA réalisé à l’export
- les entreprises hôtelières et les établissements d’animation touristique au prorata du CA en devises
- les établissements privés d’enseignement ou de formation professionnelle
Les taux d’imposition

Dans le cadre de la continuité de la mise en œuvre de la convergence


progressive des taux d'IS vers un taux unifié, la loi de finance 2022 à réduit
le taux marginal du barème d 'IS de 28% à 26% pour les sociétés
industrielles dont le bénéfice net est inférieur à cent millions ( 100 000 000)
de dirhams, et ce, au titre de leur bénéfice correspondant à leur chiffre
d'affaires local
Le barème de l'IS applicable aux activités industrielles se présente comme
suit :
Les taux d’imposition

Les Taux spécifiques de l’IS

37%, appliqué aux établissements de crédit et assimilés et les entreprises d’assurance

15%, appliqué aux entreprises exerçant leurs activités dans les zones d’accélération
industrielle ainsi qu’aux sociétés de service ayant le statut "CFC", au-delà de la période
de 5 exercices d’exonération.
La cotisation minimale (1/2)

La cotisation minimale est un minimum d’imposition que les contribuables soumis à l’impôt sur les
sociétés ou à l’impôt sur le revenu sont tenus de verser, même en l’absence de bénéfice.
La base de calcul de la CM est composée des éléments ci-après :
• le chiffre d’affaires et les autres produits d’exploitation
• les produits financiers
• les subventions et dons reçus de l’Etat, des collectivités locales et des tiers figurant
parmi les produits d’exploitation
• les produits non courants
DDFF
La cotisation minimale (2/2)v
……
Le taux normal de la CM est de 0,50%

Le taux réduit de la CM est fixé 0,25% pour le cas des produits nécessité.

Les sociétés sont exonérées de la cotisation minimale pendant les 36 premiers mois suivant la
date du début de leur exploitation, sans dépasser la limite de 60 mois suivant la date de
constitution de la société.
Toutefois, le taux de CM est porté à 0,60%, lorsqu’au-delà de la période d’exonération
précitée, le résultat courant hors amortissement est déclaré négatif par l’entreprise, au titre de
deux exercices consécutifs

Le montant de la CM ne doit en tout cas être inférieur à 3.000 MAD.


la cotisation minimale acquittée n’ouvre pas droit à l’imputation sur le montant de l’IS qui
excède la cotisation minimale des exercices suivants (définitivement acquise par
l’administration fiscale.
La contribution sociale de solidarité sur les bénéfices

• La Loi de Finances 2019 a institué une contribution sociale de solidarité sur les
bénéfices, à verser par les sociétés soumises à l’IS au titre des années 2019et
.2020
• Cette contribution s’applique aux sociétés qui réalisent un bénéfice net fiscal
supérieur ou égal à quarante millions de dirhams (40.000.000 de DH) au titre
du dernier exercice clos. La contribution précitée est calculée au taux de %2.5
’l ed luclac ua tnavres esab emêm al rusIS. Cette contribution n’est pas
déductible du résultat fiscal soumis à l’IS.
• Les sociétés concernées par cette contribution doivent souscrire une
déclaration, par procédé électronique dans les trois mois qui suivent la date de
clôture de chaque
Le paiement de l’IS
L’IS donne lieu au versement anticipé de 4 acomptes qui font l’objet de régularisation à la fin de chaque
exercice comptable, après avoir déterminé le résultat de l’exercice.

Acomptes provisionnels
La société procède, au titre de l'exercice comptable en cours, au versement de 4 Acomptes Provisionnels
(AP) représentant chacun 25% du montant de l'impôt dû au titre de l’ exercice précédent.
Les acomptes provisionnels doivent être versés à l’administration fiscale avant l'expiration des 3e, 6e, 9e
et 12e mois suivant la date d'ouverture de l'exercice comptable en cours.
Par exemple, une société dont l’exercice coïncide avec l’année civile doit payer ses acomptes comme suit :
o 1e acompte : avant le 31 mars ;
o 2e acompte : avant le 30 juin ;
o 3e acompte : avant le 30 septembre ;
o 4e acompte : avant le 31 décembre.
Le paiement de l’IS
L’IS donne lieu au versement anticipé de 4 acomptes qui font l’objet de régularisation à la fin de chaque
exercice comptable, après avoir déterminé le résultat de l’exercice.
……

Régularisation de l’IS

Dans les 3 mois qui suivent la date de clôture de l’exercice comptable, la société procède à la liquidation
de l’IS dû en tenant compte des AP versés pour ledit exercice. 2 cas se présentent :
 IS dû > ∑ AP,  Complément d’IS à payer ;
 IS dû < ∑ AP,  Excédent d’impôt à imputer sur les AP dus au titre des exercices suivants et
éventuellement sur l’impôt dû.
Cas d’illustration
Exercice de référence : 2019
Résultat de 2019 : 400.000
Acomptes à verser au titre de l’exercice 2020
IS = 400.000 *20% -30 000= 50 000 DH
ACOMPTES= 50 000/ 4= 12 500

Acomptes provisionnels :
1er acompte à verser au plus tard le 31-03-2020 : 12 500
2ème acompte à verser au plus tard le 30-06-2020:12 500
3ème acompte à verser au plus tard le 30-09-2020: 12 500
4ème acompte à verser au plus tard le 31-12-2020:12 500
Régularisation de l’impôt:

• Dans les 3mois qui suivent la date de la clôture de chaque exercice


comptable, la société doit procéder à la régularisation et la liquidation
de l’impôt dû au titre de l’exercice écoulé en tenant compte des
acomptes provisionnels versés pour le même exercice.
Régularisation de l’impôt:

Deux cas sont possibles:

1) Cas de complément d’impôt à verser:

S’il résulte de cette liquidation un complément d’impôt au profit du


receveur de l’administration fiscale, ce complément est alors
acquitté par la société dans les 3 mois suivant la clôture de
l’exercice.
Régularisation de l’impôt:

Exemple
Soit une société́ qui a payé au titre de l’exercice 2020, 4 acomptes dont
le montant total est de 100.000. L’IS dû selon le résultat fiscal déclaré́
an titre de 2020 est de 150.000.
IS dû > acomptes prov Complément d’impot à payer = 50 000 DH à
payer au plus tard le 31/3/2021
Acomptes à verser en 2021:
150 000/4 = 37 500 DH par acompte
1 acompte = 37 500+ 50 000DH
2;3;4 acompte = 37 500
Régularisation de l’impôt:

2) Cas d’excédent d’impôt versé:

Dans ce cas, l’excédent versé est imputé d’office par la société sur les
acomptes provisionnels dus au titre des exercices suivants et
éventuellement sur l’impôt dû au titre desdits exercices.
Exemple :

• Soit une société qui a payé au titre de l’exercice 2022, 4 acomptes dont le
montant total est de 240 000. L’IS dû selon le résultat fiscal déclaré an titre
de 2022 est de 180.000.
• L’excédent des acomptes versés sur le montant de l’IS dû est de : 240.000 -
180.000 = 60.000
Imputation du trop versé sur les acomptes dus au titre de l’exercice 2023.
• Excédent d’impôt versé en 2022 .............................. 60.000
• 1er acompte 2023: 180 000 x 1/4............................. 45.000
Cet acompte ne sera pas versé. Il va servir à l’imputation de l’excédent de
versement.
Reliquat de l’excèdent après 1er acompte...................15.000
2ème acompte 2023....................................................45.000
Imputation du reliquat de l’excèdent .........................15.000
Versement de la partie non imputée ...........................30.000
Reliquat de l’excèdent après 2ème acompte.......................0
3ème acompte 2023 à verser...................................... .45.000
4ème acompte 2023 à verser....................................... 45.000
I. Les produits imposables

Les produits sont la contre-valeur des marchandises, biens et services


fournis par l’entreprise. Les produits imposables sont déterminés à partir
:
- des produits d’exploitations ;
- des produits financiers ;
et des produits non courants.
A. Produits d’exploitation
Les produits d’exploitation sont constitués par :
• Le chiffre d’affaires = Recettes réalisées + Créances acquises
❗Date à retenir: date Facture ou date de livraison ? la date de la livraison
• Autres produits d’exploitation :Les autres produits d’exploitation soumis
à l’IS sont :
la variation des stocks de produits ;
les immobilisations produites par l’entreprise pour elle même :
les subventions d’exploitation dont l’objectif de permettre à l’entreprise de
compenser l’insuffisance de certains produits ou de faire face à certaines
charges sont rapportés à l’exercice au cours duquel ils ont été perçus.
les autres produits d’exploitation ;
 les reprises d’exploitation et transferts de charges.
Remarque : Evaluation des stocks
• Au coût d’achat ou au coût de production
• Au cours du jour si le cours est inférieur au coût d’achat ou au coût de
production
cours du jour= valeur de vente du stock dans les conditions
normales au jour de l’inventaire
Méthodes d’évaluation : FIFO, CMUP
B. Produits financiers
• Il s’agit d’intérêts et produits assimilés, acquis par le contribuable dans
le cadre de son activité́ professionnelle. Il peut être question des :
- produits des titres de participation, des tantièmes ordinaires, des bons de
liquidation,
- gains de change ;
- écarts de conversion–passif relatifs aux augmentations des créances et aux
diminutions des dettes libellées en monnaies estrangères (imposables au titre de
l’exercice de leur constatation) ;
- les intérêts courus et autres produits financiers ;
- les reprises financières et les transferts de charges.
- Les produits des titres de participation et autres titres immobilisés sont
compris dans les produits d’exploitation de la société́ bénéficiaire avec un
abattement de 100% que ses produits soient de source locale ou étrangère.
Cas des indemnités de retard afférentes aux délais de paiement
• Les indemnités de retard afférentes aux délais de paiement régies par
le code de commerce sont imposable.
• Ces indemnités sont des produits imposables au titre de l’exercice de
leur encaissement.
• La comptabilisation de ces indemnités est constatée selon les règles
comptables en vigueur et l’imposition se fait au niveau extra-
comptable.
C. Produits non courants
• Plus-values réalisés ou constatées par l’entreprise: profits divers
Les profits divers sont des profits découlant ou non de l’activité courante,
mais qui se caractérisent par leur aspect accidentel ou inattendu. Exemple :
indemnité d’assurance, indemnités perçues pour le transfert de la clientèle ou
la cessation de l’exercice d’activité, plus-value sur réalisation d’éléments
d’actif d’exploitation, indemnité pour rupture ou non, rentrées sur créances
amorties, remise d’une dette, dégrèvement d’impôts, etc.
• Produits accessoires : Appelés par la doctrine comptable produits non
courants, les produits accessoires sont des profits réalisés par l’entreprise à
l’occasion de la mise en œuvre de son activité professionnelle courante, mais
qui ne se rattachent pas directement à cette activité. Il peut s’agir des
redevances, des jetons de présence, des tantièmes spéciaux,
Base imposable de l’impôt retenu à la source
Revenu soumis à la RS :
- Produits des actions ou parts sociales: Dividendes…
- produits de placement à revenu fixe: intérêts
- produits bruts perçus par des non résidents
La base imposable pour la RS :
- Produits des actions ou parts sociales: Abattement DE 100%
- Produits de placement à revenu fixe: PPRF: La RS de 20%
appliquée sur le brut
- Produits bruts perçus par des non résidents : La RS de 10%
appliquée sur le brut
II. Charges déductibles
La prise en compte des charges pour la détermination des résultats
imposables se pose en termes de déductibilité́ ou non déductibilité́
fiscale.
A. Conditions de déductibilité́ des charges :
1- Comptabilisation
2- Justification
3- Causalité: Charge exposée dans l’intérêt de l’entreprise
A. Conditions de déductibilité des charges (suite)
4- Incidence : la charge doit
* se traduire par une diminution du patrimoine
* ou avoir pour but de couvrir les risques entrainant cette diminution
5- Réalité: la charge doit être effective
6- rattachement à l’exercice: principe de l’indépendance des exercices
Cette règle est tempérée par les charges dont la répartition est admise en
fiscalité́ .
Rattachement des charges à l’exercice
Les charges dont l’étalement est autorisé sont principalement :
- les frais d’établissement : frais de constitution, de premier
établissement, d’augmentation de capital, fusions, scissions... ;
- les dépenses de recherche et développement ;
- les frais d’acquisition des immobilisations non représentatifs d’une
valeur vénale (droit de mutation, d’enregistrement, honoraires du
notaire).
Ces charges peuvent être au choix de l’entreprise :
- soit intégralement déduites la première année ;
- soit étalées sur cinq années au maximum par l’utilisation de la
technique de l’amortissement linéaire. Dans ce cas, les dotations doivent
être constantes.
B. Les charges d’exploitation
Les achats :
- Les charges incorporées directement dans le prix d’achat ou le prix de
revient;
- Les emballages commerciaux non récupérables;
- La TVA non récupérable;
- Les droits de douane;
- L’ assurance, le transit en cas d’importation ,
Les achats :
• Achats livrés ou achats facturés?
*considérer la date de livraison
* la livraison qui impacte le stock
• Evalués à leurs coûts d’acquisition.
Les autres charges externes :
- Loyers :
*déductible : si versés à des tiers ( et non à soi-même) pour les
besoins de l’entreprise (Condition de causalité)
* Non déductible : avances et cautions
* Exclu : Prix du droit au bail.
- Entretiens et réparations:
* déductible: si elles n’ont pas pour effet d’augmenter:
- La valeur
- ou La durée de vie des éléments d’actif entretenu ou réparés
• Les primes d’assurance
- Déductible si le contrat est souscrit pour garantir les risques :
- sur les éléments d’actif ( incendie, dégâts des eaux, etc);
- du fait de la responsabilité civile de l’entreprise;
- liés à l’exploitation ( non- paiement de créances, grève, ect)
En contrepartie les indemnités reçues sont imposables
• Les primes d’assurance
- Les primes versées sur les contrats d’assurance conclus au profit de la
société́ sur la tête de ses dirigeants ou ses collaborateurs: Non
déductible
Dans ce cas, l’indemnité dont bénéficie l’entreprise, en cas de réalisation
du sinistre, doit être rapportée aux résultats imposables après déduction
des primes antérieurement versées.
• Transport et déplacements:
- Déductibles.
• Frais divers à la gestion:

• Cadeaux à la clientèle : déductible si


- leur valeur unitaire maximale ne dépasse pas 100 DH ;
- les cadeaux portent soit le nom, le sigle de l’entreprise ou la marque de
fabrique des produits qu’elle fabrique ou dont elle fait le commerce.
• Les dons : Déductibles si versés à des organismes cités par le CGI
o … œuvres sociales des entreprises;
o … œuvres sociales des institutions qui sont autorisées à percevoir des
dons, dans la limite de 20/00 du CA HT.
o aux associations ayant conclu avec l’Etat une convention de partenariat
pour la réalisation de projets d’intérêt général, dans la limite de 2 pour
mille du chiffre d’affaires (Loi de Finance 2019).
• Les frais de personnel :
* déductibles lorsqu'ils ne sont pas jugées anormalement
exagérées, eu égard au travail fourni.
* Ajouter: primes, indemnités et allocations, aide au logement,
indemnités, congés payés, avantages en nature …
* Charges sociales : Seule est déductible la part patronale
• Rémunérations des dirigeants
* Associés non dirigeants :Le salaire est déductible s’il est attribué à
ces associés en leur qualité des salariés.
* Associés dirigeants : Non déductibles:
- Tantièmes ordinaires: non déductibles Quasi dividendes.
Pour SA: sont déductibles
Jetons de présence
Tantième spéciaux
Appointement verses aux administrateurs
• Rémunération des administrateurs des sociétés anonymes
Les jetons de présence, tantièmes spéciaux et appointements accordés
aux administrateurs à raison de fonctions spéciales, sont assimilés à des
salaires et sont donc déductibles.
• Rémunération des gérants des sociétés à responsabilité limitée
La rémunération accordée au gérant associé est déductible du bénéfice
imposable de la société.
• Les impôts et taxes

Pour être déductibles des résultats de l’entreprise, les impôts doivent


satisfaire à trois conditions :
- Etre mis à la charge de l’entreprise : TP, TSC,DD,DE,DT…
- être mis en recouvrement au cours de l’exercice ou tout au moins dus à
raison de faits survenus au cours de l’exercice
- ne pas être exclus des charges déductibles par une disposition
expresse.
Ne sont pas déductibles:
. Impôts sur le résultat: IS, CM;…
. Impôt non supporté par l’entreprise: TVA Récupérable, RS sur
salaire…
. Pénalités, majorations et amendes pour infraction aux règles
d’assiette, de paiement tardif.
• Les dotations d’exploitation aux
amortissements
L’amortissement est la constatation comptable de la perte de valeur des
biens immobilisés se dépréciant avec le temps et l’usage.
Sont amortissables:
- Les éléments corporels et incorporels,
- figurant à l’actif de l’entreprise
- Et se dépréciant par l’usage ou le temps.
Immobilisations corporels: Cas particuliers
• Terrains : Généralement non amortissables.
Sauf les terrains d’exploitation (carrières, sablières).
• Constructions: L’amortissement ne concerne que le prix de revient de
la construction proprement dite, à l’exclusion de celui du terrain.
• Les immobilisations inutilisées: l’amortissement peut être
poursuivi(l’effet temps ou l’obsolescence des imm.)
Taux généralement admis :
Omission d’une dotation
L’entreprise perd définitivement le droit de déduire l’annuité omise:
- Sur l’exercice en cours
- Et sur les exercices futurs.
Cas des amortissements différés
• Un amortissement différé est :
- un amortissement constaté en comptabilité.
- mais qui, de manière volontaire, n’a pas été déduit du résultat
fiscal faute de bénéfices.
• Les amortissements différés, en période déficitaire, peuvent être
déduits des résultats des premiers exercices bénéficiaires suivants sans
limitation dans le temps.
Exemple
Soit un équipement amortissable sur 5 ans et dont la première dotation a
été omise.
La dotation omise n’est déductible ni dans l’exercice en cours ni dans
les exercices suivants.
Dotations aux provisions
• Constatation comptable d’une charge ou d’une perte probable
( principe de prudence)
• Provision pour dépréciation qui se rapproche de
l’amortissement en ce qu’elle est destinée à compenser des
moins-values éventuelles sur des éléments d’actif.
• Provision pour pertes et charges qui est destinée à faire face à
des risques de moins-values ou de pertes issues d’un
évènement qui prend naissance pendant l’exercice.
Déductibilité: 5 conditions de fond
La provision doit:
• Faire face à une perte ou à une charge déductible.
• Être nettement précisée quant à sa nature
• Être évaluée avec une approximation suffisante quant à son montant.
• Être probable et non seulement éventuelle.
• La probabilité́ de la perte ou de la charge doit résulter de faits survenus
pendant l’exercice.
Déductibilité: 2 Conditions de forme

La provision doit :

- Être constatée dans les écritures comptables de l’exercice.

- Figurer sur le tableau des provisions qui est annexé à la

déclaration des résultats imposables.


Provisions non déductibles
• Provisions pour propre assureur: Risque éventuel
• Provisions pour garantie: Risque éventuel
• Provision pour perte de change: perte déduite normalement
• Provisions pour amendes et pénalités : déduction interdite de
façon expresse.
C. Charges financières
• Déductibles tant qu’elles sont engagées dans l’intérêt de l’entreprise.
• Intérêts rémunérant les comptes courants des associés : ces intérêts
sont déductibles sous une condition et une double limite fiscale:
 Libération intégrale du capital social, faute de quoi tout l’intérêt
est réintégrable
 Le taux d’intérêt ne doit pas dépasser le taux règlementaire décrété́
pour l’année en cours
 Le montant des avances ne doit pas dépasser le montant du capital
social
Exemple
Soit une société́ à responsabilité́ limitée dont le capital et comptes courants
des associés se présentent comme suit :
Les autres charges financières
Sont déductibles:
• Pertes de change;
• pertes sur créances liées à des participations ;
• charges nettes sur cessions des titres et valeurs de placement ;
. des escomptes accordés….
D. Les charges non courantes
Charges non courantes non déductibles:
• Il s’agit des majorations, des amendes et pénalités de toute nature
appliquées pour infraction à des dispositions légales ou
règlementaires.
Toutes les autres charges non courantes  des préjudices subis par
l’entreprise en relation avec l’exploitation sont déductibles: pénalités
sur marchés, pertes résultant de vols, créances devenus irrécouvrables…
E. Charges non déductibles
Certaines charges sont totalement exclues du droit de déduction. D’autres charges ne
sont déductibles qu’en partie.
1. Les charges non déductibles en totalité́ :
- Charges non justifiées
- Achats revêtant un caractère de libéralité́
- Amendes, pénalités et majorations pour infraction aux dispositions légales ou
réglementaires.( REMARQUE: les majorations contractuelles ouvrent droit à
déduction)
• Les impôts qui ne sont pas à la charge de l’entreprise (Retenue à la source, TVA
récupérable) et de l’impôt sur les résultat, ne sont pas déductibles du résultat fiscal
2- les charges non déductibles en partie
Dépense égale ou supérieure à 5 000 DH dont le règlement n’est pas justifié
Déductibles dans la limite de 5 000 DH par jour et par fournisseur , sans dépasser cinquante
mille (50 000) dirhams par mois et par fournisseur , les dépenses afférentes aux charges dont
le règlement n’est pas justifié par chèque barré non endossable, effet de commerce, moyen
magnétique de paiement, virement bancaire, procédé électronique ou par compensation.

Dispositions non applicable aux :


• Achats des animaux vivants et les produits agricoles non transformés.
• Paiement des impôts et taxes et des charges du personnel

NB. Il a été également prévu qu’en ce qui concerne les immobilisations acquises et dont le
règlement n’est pas justifié par les moyens de paiement précités, les dotations aux
amortissements relatives à ces immobilisations ne sont pas déductibles du résultat fiscal.
Cette mesure est applicable au titre des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2019.
2- les charges non déductibles en partie
Amortissement des véhicules de tourisme
Valeur totale fiscalement déductible : ne peut être supérieur à 300 000
DH TTC par véhicule.
Taux d’amortissement = 20%
Exemple: Amortissement des véhicules de tourisme

• Prix voiture = 500. 000 DH TTC


• Annuité d’amortissement = 500 000* 25%= 125 000 DH
• Annuité déductible = 300 000* 20%= 60 000 DH
• Réintégration = 125 000-60 000= 65 000 DH

Vous aimerez peut-être aussi