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M1 CCA

ANNEE UNIVERSITAIRE : 2019/2020

LA TVA

Réalisé par : ENCADRE PAR :


HAMZA EL KASSIMI Mme EL GNAOUI
LEILA
HANAH KITTOU
MOHAMED KARIM HARMOUCHI
IMAD EL OUARDI
LAYLA BOUHOUCH
SOUKAINA MOUSSAID
TABLE DE MATIERE

INTRODUCTION:...................................................................................................................... 6
CHAPITRE 1 : Caractéristiques et champ d’application: ................... 6
I. Caractéristiques et les principes fondamentaux ........................................... 7

II. Champs d’application de la tva: ..................................................................................... 7


III. Opérations éxonérées :............................................................................................................. 9
CHAPITRE 2 :Les régles d’assiette ........................................................................... 9

I. Fait génerateur : ........................................................................................................................... 9


II. Assiette de la taxe sur la VA :........................................................................................ 10
III. Base imposable pour des opérations particuliéres ..................................... 10
IV. Les taux de la tva :...................................................................................................................... 14
CHAPITRE 3 : La récupération de la TVA....................................................... 14
I. Les conditions de déduction de la tva : .................................................................. 15
II. les exclusions du droit à déduction : ........................................................................ 18
III. le prorata de déction ................................................................................................................ 22
IV. les régularisations: ..................................................................................................................... 23
V. régime de tva non apprente ............................................................................................... 23
CONCLUSION:.............................................................................................................................. 6

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Introduction

La TVA a été introduite au Maroc en avril 1986 pour remplacer le système de taxation du chiffre
d’affaires constitué, à l’époque, de deux taxes : la taxe sur les produits et la taxe sur les services.

La TVA impose le surplus de valeur créé par l’entreprise. Celle-ci facture la TVA à son client au moment de
la vente, mais elle récupère la TVA qu’elle verse à son fournisseur au moment de l’achat. Elle ne supporte la
TVA que sur le surplus de richesse qu’elle crée. Le paiement de la TVA se trouve ainsi fractionné ; chaque
intervenant supporte la partie de la taxe qui correspond à sa valeur ajoutée.

Le nombre de fractions est plus ou moins important selon le nombre des intervenants ou la longueur du
circuit de la commercialisation.

Le procédé de la récupération permet de faire supporter la totalité de la TVA au consommateur final.


L’entreprise ne joue que le rôle de l’intermédiaire qui assure la collecte de la taxe et son versement au Trésor
Public.

La TVA est qualifiée d’impôt indolore et invisible, son montant est intégré au prix d’achat payé par le
consommateur qui s’acquitte généralement de la taxe sans s’en rendre compte. Cette particularité de la TVA
en fait un impôt qui touche toutes les catégories de consommateurs, et dont le rendement est relativement
élevé.

Nous présentations les caractéristiques de la TVA et son champ d’application, avant d’étudier son aspect
technique à travers le mécanisme de détermination de la TVA exigible et procédure de récupération de la
TVA déductible.

Notre travail est réparti en trois parties :

 La première partie se focalisera sur les caractéristiques de la TVA ainsi le champ d’application de
la TVA qui regroupe à la fois les opérations obligatoirement imposables, les opérations imposables
par option et les opérations exonérées.
 La deuxième partie présentera les règles d’assiette de la TVA, la base d’imposition et les différents
taux.
 La troisième partie traitera la récupération de la TVA et le prorata de déduction.

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Chapitre 1 : caractéristique et champ d’application

I. Caractéristique et les principes fondamentaux :


1. Caractéristique générales :
La taxe sur la valeur ajoutée présente, par rapport aux autres impôts, certaines caractéristiques qui
lui sont spécifiques. Ces caractéristiques sont les suivantes :
 La TVA est un impôt indirect,
 La TVA est un impôt sur la valeur ajoutée,
 La TVA est un impôt objectif,
 La TVA a un mécanisme spécifique,
 La TVA n’a pas d’influence directe sur le résultat de l’entreprise.
A. La TVA est un impôt indirect :
La TVA est impôt incorporée dans le prix de vente des biens et des services.
Il s’agit d’un impôt sur la consommation payé par le consommateur final qui en constitue le
redevable réel.
La TVA est collectée par l’entreprise ou le commerçant qui l’incorpore dans le prix de vente
(redevable légal).
L’existence d’un intermédiaire entre le consommateur final qui supporte la TVA en définitive
l’ETAT confère à la TVA son caractère indirect.
B. La TVA est un impôt sur la valeur :
D’un point de vue économique, La valeur ajoutée représente la richesse crée par l’entreprise
Il s’agit de la différence entre la valeur de la production et celle de la consommation
intermédiaire.
En matière de TVA, la valeur ajoutée s’entend de la différence entre un prix de vente (HT) et un
prix d’achat (HT). C’est cette différence qui est taxée au niveau de l’entreprise.
En effet, chaque assujetti calcule la taxe sur le prix des biens ou des services vendus et déduit la
taxe qui a grevé ses achats de biens et de services. Ce principe entraîne le versement à l’ETAT
d’une somme correspondant au résultat de l’application du taux de l’impôt à la valeur ajoutée au
bien ou au service.
C. La TVA est un impôt objectif :
La TVA impose les opérations qui entrent dans son champ d’application quelle que soient, la
nationalité, la forme juridique ou la qualité de l’opérateur.
Dans l’établissement de la TVA, la personne de l’opérateur n’est pas prise en considération.
La TVA frappe les opérations taxables qu’elles soient réalisées par des marocains ou des
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étrangers, par des personnes morales ou des personnes physiques, par des commerçants ou des
non commerçants….
D. La TVA a un mécanisme spécifique :
Le calcul de la TVA due se fait de manière extracomptable. La déclaration de la taxe est
établie mensuellement ou trimestriellement selon le chiffre d’affaires taxable réalisé par
l’entreprise ;
 La déclaration est mensuelle dans le cas où le chiffre d’affaires taxable est ≤ à 1000
KDH ;
 Elle est trimestrielle dans le cas où le chiffre d’affaires taxable est ≥ 1000 DH ;
La déclaration trimestrielle est également ouverte aux entreprises qui exercent des activités
saisonnières.
L’option pour la déclaration mensuelle reste, toutefois, possible pour toute entreprise soumise
au régime de déclaration trimestrielle.
Le dépôt et le paiement de la TVA doivent être effectués avant le 20 du moins suivant la
période d’imposition. La détermination de la TVA due se fait par application de la formule
générale suivante :
 Déclaration mensuelle :

TVA due (M)


= TVA facturée(M)
- TVA récupérable/immobilisations(M)
-TVA récupérable/charges (M)
- Crédit de TVA (M-1)
La déclaration et le paiement de la taxe doivent se faire avant le 20 du mois suivant (M+1)

 Déclaration trimestrielle
TVA due (T)
= TVA facturée(M)
- TVA récupérable/immobilisations (M, M+1,M+2)
-TVA récupérable/charges (M, M+1,M+2)
- Crédit de TVA (T-1)

La déclaration et le paiement de la taxe doivent se faire avant le 20 du mois suivant (M+3)

E. la TVA n’a pas d’influence directe sur le résultat de l’entreprise :


La TVA est neutre pour la détermination du résultat de l’entreprise. Elle ne constitue ni une
charge ni un produit. Le compte de produits et de charges (CPC) est présenté hors TVA.
Il s’agit d’un impôt sur la dépense supporté par le consommateur final, et qui n’aucune
influence sur le résultat de l’entreprise. Celle-ci constitue un simple intermédiaire entre le
consommateur et le trésor public.
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Le principe de neutralité de la TVA souffre, cependant, de deux limites :
 certaines charges ne donnent pas droit à la récupération de la TVA. Tel est le cas des
frais de mission et de réception et de certains produits pétroliers. Ces charges sont
comptabilisé TVA comprise, ce qui augmente leur montant et réduit le résultat de l’entreprise.
 Si la TVA est neutre au plan de résultat, il n’en va pas de même pour la trésorerie.
La TVA constitue une dette ou une créance d’exploitation, et donc un élément déterminant
d’un besoin de financement de l’exploitation. Celui-ci détermine le niveau de la trésorerie de
l’entreprise, et peut avoir une influence indirecte sur son résultat.

2. Les principes fondamentaux régissant la TVA :


A. le principe de l’impôt à paiements fractionné :

Ce principe veut que le redevable légal ne verse au trésor que la différence entre la taxe
collectée, auprès, du redevable réel, et celle payée sur ses achats. Evite la double taxation et
place sur le même pied d’égalité le produit local et le produit importé.

B. Le principe de la compensation aux frontières :

Ce principe veut que le produit exporté ne supporte que la TVA du pays de destination. (Il doit
donc être détaxé à l’exportation). Il Permet une transparence tout au long des stades de
production ainsi qu’au niveau de tout le circuit de distribution.

II. Champs d’application de la TVA :


En principe, la TVA frappe les opérations de nature industrielle, commerciale, artisanale ou
relevant de l’exercice d’une profession libérale, accomplies au Maroc. Elle s’applique aussi
aux opérations d’importation.
La plupart des opérations économiques et commerciales sont aujourd’hui soumises à la TVA.
Cependant, certaines opérations économiques n’entrent pas dans le champ d’application de la
TVA. De plus des opérations entrant dans le champ d’application de la TVA sont exonérées
par des dispositions législatives.
Ces distinctions sont exprimées dans le schéma ci-après :

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Schéma du champ d’application de la TVA :

OPERATIONS
HORS CHAMP

OPERATION OP. EXONEREES


ÉCONOMIQUE DE LA TVA
OP. ENTRANT
DANS LE CHAMP
D’APPLICATION OP. IMPOSABLES
DE LA TVA A LA TVA

1. La définition du champ d’application :

La définition du champ d’application de la TVA se veut large en intégrant deux notions :


 la notion d’opération imposable ;
 la notion de personne assujettie.

A. Notion d’opération imposable :

La TVA vise en premier lieu les opérations de nature commerciale, industrielle, ou relevant de
profession libérale, accomplies au Maroc. Elle s’applique aussi aux opérations d’importation.
Est ainsi située hors du champ d’application toute opération exécutée dans des conditions ne lui
conférant pas un caractère commercial.
Sont exclues du champ d’application de la TVA :
 Les opérations agricoles : les ventes de produits agricoles sont exclues du champ d’application
de la TVA à condition que lesdits produits ne subissent aucune transformation se situant en
dehors du prolongement normal de l’activité agricole (utilisation de procédés industriels par
exemple),
 Les ventes et les prestations de services réalisées par les fabricants et les prestataires de
services dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 500 000 DH.

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 Les opérations civiles qui concernent tous les actes pourvus du caractère industriel, commercial
ou de prestation de service, il s’agit notamment de :
 La location portant sur un terrain nu ou un immeuble non meublé,
 La cession de fonds de commerce,
 La cession des droits d’auteur effectuée par l’auteur lui-même...
B. Notion de personne assujettie
La TVA vise en second lieu toutes les personnes qui se livrent aux activités imposables :
 qu’elles soient personnes physiques ou personnes morales (privées ou publiques, ayant une
activité à but lucratif ou non) ;
 qu’elles le fassent de manière permanente ou occasionnelle (le caractère professionnel n’est pas
requis) ;
 quel que soit la forme ou la nature de l’intervention de la personne assujettie (vente, échange,
livraison à soi-même) ;
 que les opérations soient bénéficiaires ou déficitaires.
C. Territorialité de la TVA :

Le lieu d'imposition à la T.V.A. est défini par les dispositions de l'article 88 du CGI qui
prévoient qu'une opération est réputée faite au Maroc :
 S’il s'agit d'une vente lorsque celle-ci est réalisée aux conditions de livraison de la marchandise
au Maroc;
 S’il s'agit de toute autre opération lorsque la prestation fournie, le service rendu, le droit cédé
ou l'objet loué sont exploités ou utilisés au Maroc.
La TVA s'applique donc aux opérations réalisées ou exploitées à l'intérieur du territoire du
Royaume compris entre les frontières terrestres et dans les eaux territoriales.
Ventes au Maroc :
Une vente est faite au Maroc lorsque celle-ci est réalisée aux conditions de livraison de la
marchandise au Maroc.
Par livraison, il faut entendre le transfert de la chose vendue en la jouissance et possession de
l'acheteur, c'est à dire la remise effective de la marchandise à l'acheteur. Sont donc sans
influence sur les conditions d'exigibilité de la taxe :
 le lieu de conclusion de la vente ;
 le lieu où s'effectue le paiement ;
 le lieu où se trouve l'objet au moment de la vente dès lors qu'il est destiné à être livré au Maroc
 la nature de la monnaie de règlement ;

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 la nationalité des vendeurs et acheteurs.
En somme, une vente est réputée faite au Maroc lorsque la délivrance de la marchandise est
effectuée sur le territoire marocain.
L'application stricto sensu de cette règle ne conduit-elle pas cependant à imposer les ventes
marocaines destinées à l'exportation dans la mesure où la marchandise est livrée au Maroc et à
ne pas imposer les achats effectués par les nationaux de marchandises dont ils ont pris livraison
à l'étranger ? Certainement, s'il n'y a pas de dispositions particulières réglementant l'exportation
et l'importation.
Ainsi, pour déterminer si une opération est passible ou non de la T.V.A, il faut combiner la
règle de territorialité avec les dispositions régissant les opérations d’importation et
d’exportation.
A l'importation, et sous réserve de certaines exclusions prévues par les régimes économiques
en douane, la T.V.A. s'applique aux biens importés.
A l'exportation, la loi prévoit expressément l'exonération des produits et services livrés à
l'exportation.
ii. Opérations autres que les ventes :
Règle Générale :
Pour les prestations de services, le principe fondamental qui détermine leurs imposabilités est
constitué par le lieu d'utilisation et d’exploitation du service.
En principe, le lieu où le service est rendu n'est pas déterminant. Il en est de même du lieu de
résidence du prestataire ou du bénéficiaire du service.
Toutefois, la preuve de l'utilisation et d’exploitation en dehors du territoire marocain devrait
être à la charge du prestataire.
Exemple :
Soit une entreprise marocaine liée par un contrat avec un client situé à l'étranger pour la
réalisation d'études d'ingénierie.
S'agissant de prestations de services réalisées au Maroc et qui sont exploitées ou utilisées à
l'étranger en vertu d'un contrat libellé en devises, elles sont analysées comme des exportations
de services.
Exemple :
 Centres d’appel :
Les prestations de services rendues par des centres d’appel marocains à des clients situés à
l’étranger ne sont pas passibles de la TVA dès lors qu’elles sont destinées à être utilisées ou
exploitées en dehors du territoire marocain.

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 Etudes :
Quel que soit le lieu où sont réalisées les études, celles-ci sont taxables dès lors qu’elles sont
utilisées ou exploitées au Maroc.

2. Les opérations imposables :

 Il convient de distinguer :
• les opérations entrant obligatoirement dans le champ d’application de la TVA ;
• les opérations soumises volontairement à la taxe.

A. Opérations obligatoirement imposables :

i. Les opérations portant sur des biens meubles :


Selon les termes de l’article 89 du CGI, sont assujetties à la TVA :
 Les ventes de produits réalisées par les entrepreneurs de manufactures : la TVA impose les
entrepreneurs de manufacture qui fabriquent des produits, ou qui se livrent à des opérations
d’extraction, de modification, d’assemblage, de montage ou de présentation commerciale.
 Les ventes réalisées par les fabricants dont le chiffre d’affaires taxable réalisé au cours de
l’année précédente est supérieure ou égale à 500 000 DH.
 Les ventes et livraisons en l’état réalisées par les commerçants grossistes inscrits à la taxe
professionnelle en tant que marchants en gros.
 Les ventes et les livraisons réalisées par les commerçants, non-inscrits en tant que grossistes à
la taxe professionnelle, et dont le chiffre d’affaires taxable réalisé au cours de l’année
précédente est égal ou supérieur à 2 000 000 DH. Ces commerçants sont redevables de la TVA
sans tenir compte du mode d’écoulement de leurs marchandises, et même si une partie de leurs
ventes est exonérée de la taxe.
 Les ventes de produits en l’état réalisées par les importateurs. Ceux-ci sont redevables de la
taxe quelle que soit la nature de leurs ventes(en gros ou en détail).
 Les opérations d’échange d’articles ou d’objets effectuées par des assujettis à la taxe dans le
cadre de l’exercice d’une activité imposable.
 Les cessions de stocks de marchandises ou de produits finis imposables et des biens mobiliers
d’occasion corrélatives à une vente de fonds de commerce réalisée par des assujettis.
ii. Les opérations portant sur des biens immeubles :
Elles concernent les opérations de :
 Travaux immobiliers : construction, pose, installation, réparation, ou transformation de
bâtiments.
 Lotissement : aménagement et viabilisation de terrains à bâtir.
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 Promotion immobilière : le CGI définit les promoteurs immobiliers comme étant les personnes
qui, sans avoir la qualité d’entrepreneurs de travaux immobiliers, procèdent ou font procéder à
l’édification d’un ou de plusieurs immeubles destinés à la vente ou à la location (article 89).
iii. Les livraisons à soi-même :
La taxation des livraisons à soi-même vise à traiter de façon égalitaire les assujettis qui
s’approvisionnent auprès de leurs fournisseurs et ceux qui se livrent des produits qui ont eux-
mêmes fabriqués. Les livraisons à soi-même peuvent porter sur des biens meubles ou
immeubles.
Sont imposables à la TVA ;
 Les livraisons à soi-même de produits effectuées par les entrepreneurs, les commerçants
assujettis et les importateurs, et ce pour les besoins de leurs entreprises.
 Les livraisons à soi-même de biens immeubles effectuées par les entreprises pour les besoins
de leur exploitation.
Sont exclues de la taxation les livraisons à soi-même de constructions destinées à l’habitation
personnelle effectuées par les personnes physiques, les sociétés civiles immobilières et les
coopératives.
iv. Les prestations de services
Les prestations de services sont des activités à caractère immatériel. Elles concernent toutes les
opérations autres que celles qui se traduisent par une livraison de biens meubles ou immeubles.
Elles couvrent notamment (art 89 du CGI) :
- Les opérations d'installation ou de pose,
- Les opérations de réparation ou de façon,
- Les opérations d’hébergement,
- Les opérations de restauration,
- Le transport,
- Les locations,
- Les opérations financières,
- Les professions libérales,
- Les autres prestations de services.
 Les opérations d’installation ou de pose
Elles consistent à mettre en place des objets pouvant être déplacés ultérieurement (installations
de meubles ou de machines …).
Il s’agit, entre autres, des :
- Installations d’appareils ménagers, d’éclairage ou de chauffage…
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- Installations d’éléments de cuisine, de rayonnages …
- Installations, dans des usines, de matériel et d’équipements de production pouvant être
déplacés sans subir de détérioration (grues, pompes, groupes électrogènes…)
 Les opérations de réparation ou de façon
Elles consistent en la remise en l’état d’un matériel, d’un bâtiment ou d’un objet tout en
préservant ses caractéristiques initiales.
 Les opérations d’hébergement
Les opérations d’hébergement correspondent aux fournitures de logement assurées par les
hôtels, les résidences touristiques, les maisons d’hôtes, les villages de vacances, les gites et tout
établissement à destination touristique qui offre à sa clientèle des prestations de logement.
 Les opérations de restauration
Les opérations de restauration regroupent :
- La vente de denrées ou de boissons à consommer sur place par les restaurants, les cafés, les
pâtisseries, les débits de boissons et dans tout espace aménagés pour une consommation sur
place,
- Les prestations de restauration fournies par des prestataires de services au personnel salarié des
entreprises,
- Les prestations de restauration fournies par les entreprises elles-mêmes à leurs salariés.

 Les locations
Sont obligatoirement imposables à la TVA les opérations de location qui portent sur :
 Les locaux meublés ou garnis pour usage d’habitation, et ce que le loueur assure ou non des
services au locataire. Ainsi la location d’un appartement meublé entraine automatiquement
l’imposition à la TVA sur le prix de la location.
 Les locaux équipés pour un usage professionnel. Il s’agit de locaux comportant les
équipements nécessaires à une exploitation professionnelle tels que :
- Les hôtels, restaurants et cafés,
- Les salles de fêtes,
- Les établissements scolaires,
- Les immeubles à usage de cliniques
- Les salles meublées destinées aux réunions
- Les stands dans les foires et les expositions…
 Les locaux nus à usage professionnel se trouvant dans des supermarchés ou dans des

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complexes commerciaux (MALLS).
 Les locaux nus à usage professionnel situés dans l’enceinte des établissements hôteliers, dans
les ports et les aéroports tels que les agences bancaires, les boutiques, les restaurants, les cafés,
les bureaux de change …
 Les fonds de commerce.
Cependant, sont exclues du champ d’application de la TVA :
 Les locations portant sur des locaux non meublés à usage d’habitation,
 Les locations portant sur les locaux à usage professionnel non équipés (exception faite de ceux
situés dans les MALLS, les supermarchés, les hôtels, les ports et les aéroports),
 les locations portant sur des locaux à usage professionnel dont le chiffre d’affaires annuel
taxable est inférieur à 500 000 DH,
 Les opérations financières
Les opérations financières correspondent aux opérations de banque, de crédit, de change et de
bourse
Sont obligatoirement imposables à la TVA :
- Les opérations de crédit et les diverses prestations assurées par les établissements de
crédit et les organismes assimilés,
- Les opérations portant sur les valeurs mobilières effectuées par les intermédiaires en
bourse,
- Les opérations des organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM),
- Les opérations d’achat et de vente de monnaies étrangères.
 Les professions libérales
La liste des professions libérales obligatoirement imposables à la TVA est donnée par l’article
89 du CGI. Il s’agit des :
- Avocats, interprètes, notaires, huissiers de justice ;
- Architectes, géomètres, topographes, arpenteurs, ingénieurs et experts en toute matière,
- Vétérinaires…
 Les autres prestations de services
La liste des autres prestations de services imposables à la TVA comprend, notamment ;
- Les opérations de transport de marchandises et de voyageurs,
- Les opérations de courtage et de magasinage,

- Les opérations de louage de choses ou de services, telles que les locations de véhicules ou de

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matériel,
- Les cessions et les concessions d’exploitation de brevets, de droits ou de marques,
- L’organisation des jeux de hasard (la loterie nationale, les casinos…),
- Toute autre prestation de services réalisée par un prestataire dont le chiffre d’affaires taxable au
cours de l’année précédente est supérieure ou égal à 500 000 DH.
Il est à signaler que l’imposition des services est déterminée par lieu de leur utilisation. Une
prestation de service est imposable à la TVA des lors que le service est utilisé au Maroc. Aussi
est-il, à titre d’exemple, qu’une étude de marché réalisée au Maroc et dont les résultats sont
exploités par un investisseur installé à l’étranger n’est pas concernée par la TVA.

v. La vente de biens d’occasion :


Le régime d’imposition des biens d’occasion a été institué par la loi de finances pour l’année
2013.
L’article 125 bis du CGI définit les biens d’occasion comme étant « des biens meubles
corporels susceptibles de réemploi en l’état ou après réparation ». Il s’agit de biens mobiliers
d’investissement (matériel et outillage, matériel de transport, matériel et mobilier de bureau…)
achetés ou livrés à elle-même par l’entreprise et ayant fait l’objet d’utilisation.
L’imposition des biens d’occasion concerne les biens mobiliers acquis à partir du 1er Janvier
2013. Le CGI distingue deux types d’assujettis ; les assujettis utilisateurs et les assujettis
revendeurs.
 Les assujettis utilisateurs
Les assujettis utilisateurs sont des personnes qui ont utilisé, pour les besoins de l’exercice de leur
activité, des biens mobiliers d’investissement et qui procèdent à leur cession après une durée
d’utilisation.
Dans ce cas l’imposition est établie selon les règles de droit commun. Elle concerne tous les biens
d’occasion qui ont donné lieu à la récupération de la taxe, et ce quelle que soit la durée de leur
conservation.
La taxe est calculée sur le prix de vente et facturée à l’acheteur.
 Les assujettis revendeurs
Il s’agit des assujettis qui font du négoce des biens d’occasion leur activité et dont le chiffre
d’affaires annuel est supérieur ou égal à 2 000 000 DH.
Ces assujettis sont soumis à la taxe selon les principes de droit commun lorsque les biens
d’occasion qu’ils vendent sont acquis auprès de personnes assujetties à la taxe. Ils facturent la
TVA à leurs clients et opèrent la déduction de celle qu’ils auront supportée au moment de

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l’achat.
En revanche, lorsque l’acquisition des biens d’occasion se fait auprès de particuliers ou
d’entreprises non assujetties à la taxe, un régime particulier d’imposition est prévu par le CGI.
Il est basé sur la taxation de la marge. La TVA s’applique à la différence entre le prix de vente
et le prix d’achat du bien d’occasion.
Il est à signaler que le régime d’imposition des biens d’occasion ne s’applique pas aux biens
immeubles (constructions…). Ceux-ci doivent être conservés par l’entreprise pendant une
durée de 10 ans. A défaut de conservation, une régularisation de la TVA déduite doit être
opérée.

B. Opérations imposables par option :


Les personnes exerçant certaines activités qui sont soit exonérées par une disposition expresse
de la loi, soit situées en dehors du champ d’application de la TVA, peuvent opter pour leur
assujettissement à la taxe. Cette option a des avantages et des inconvénients.
i. Le droit à l’option :

La demande d’option doit être adressée sous pli recommandé au service local des impôts dont
le redevable dépend et prend effet à l'expiration d'un délai de 30 jours suivant la date de son
envoi. Elle peut porter sur tout ou partie des ventes ou des prestations. Elle est maintenue pour
une période d’au moins 3 années consécutives.
Cette option n’est possible que dans des cas limitativement fixés par la loi. Il s’agit :
 des commerçants exportateurs ;
 des petits producteurs et des petits prestataires bénéficiant d’une exonération lorsque leur
chiffre d’affaires annuel est inférieur à 500.000 DH ;
 des revendeurs détaillants de produits autres que ceux de consommation courante (pain, lait,
beurre, sucre raffiné, produits pharmaceutiques, dattes conditionnées, bougies et paraffines
autres que celles de décoration) lorsque leur chiffre d’affaires est inférieur à 2.000.000 DH.
Les revendeurs détaillants nouvellement assujettis à la TVA doivent déposer avant le 1er mars
de l’année d’assujettissement à l’administration fiscale, l’inventaire des stocks des produits,
matières premières et emballages au 31 décembre de l’année écoulée. La taxe ayant grevé les
dits stocks est déductible de la taxe exigible.
L’option pour la TVA a des avantages et des inconvénients :
ii. Avantages de l’option pour la TVA :
L’intérêt de l’imposition volontaire est de faire bénéficier les assujettis du droit à déduction de
la taxe ayant grevé les éléments du coût des biens vendus ou des services rendus.
Dans le cas des exportateurs, l’option permet même de s’approvisionner en franchise de taxe.
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En outre, l’imposition volontaire permet de transmettre la taxe acquittée en amont, au client
assujetti.
De même, l’imposition volontaire permet, de déduire la taxe grevant les investissements et les
acquisitions d’autres biens et services. La trésorerie de l’entreprise s’en trouve allégée d’autant.
Et puisque ce sont les opérations d’investissements qui entraînent les déductions les plus
importantes, l’option sera d’autant plus avantageuse que ces opérations seront fréquentes et
onéreuses.
iii. Inconvénients de l’option pour la TVA
Elle soumit l’assujetti volontaire aux mêmes obligations que l’assujetti de droit (déclaration,
contrôles fiscaux…).
Elle se traduit généralement par une augmentation des prix remettant en cause la compétitivité
des produits vendus, notamment à l’export.

III. Opérations exonérées :


Ce sont des opérations qui se trouvent au sein du champ d’application de la taxe mais elles en sont
exonérées pour des considérations d’ordre social, économique ou culturel, en vertu des dispositions
particulières du code général des impôts. Ces dispositions sont prévues dans les articles 91 et 92 du
CGI, en effet l’exonération concerne juste la vente en aval et non pas l’achat en amont qui se fait en
TTC et qui ne subit pas d’exonération ;
On distingue :
 Les opérations exonérées sans droit à déduction, l’assujetti ne peut en aucun cas récupérer le
montant de tva ;
 Les opérations exonérées avec droit à déduction, pour ce cas l’assujetti à la possibilité de
récupérer la tva récupérable par le biais de la déduction ou du remboursement ;

1. Exonérations sans droit à déduction (art. 91 du CGI) :


Elles concernent essentiellement :
 Les ventes, autrement qu’à consommer sur place, des produits de consommations
suivants :
- le pain, le couscous, les semoules et les farines servant à l'alimentation humaine ainsi que les
céréales servant à la fabrication de ces farines et les levures utilisées dans la panification.
- le lait : L'exonération est applicables aux laits et crèmes de lait frais conservés ou non,
concentrés ou non, sucrés ou non, aux laits spéciaux pour nourrissons, ainsi que le beurre de
fabrication artisanale non conditionné, à l'exclusion des autres produits dérivés du lait ;
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- le sucre brut, on doit entendre le sucre de betterave, de canne et les sucres analogues
(saccharose) ;
- les dattes conditionnées produites au Maroc;
- les produits de la pêche à l'état frais, congelés, entiers ou découpés;
- la viande fraîche ou congelée ;
- l'huile d'olive et les sous-produits de la trituration des olives fabriqués par les unités artisanales.
 Les ventes portant sur :
- les bougies et paraffines entrant dans leur fabrication, à l’exclusion de celles à usage décoratif et
des paraffines utilisées dans leur fabrication;
- le crin végétal ;
- les tapis d'origine artisanale de production locale ;
- les métaux de récupération ;
- les pompes à eau qui fonctionnent à l’énergie solaire ou à toute autre énergie renouvelable
utilisée dans le secteur agricole.
- les ventes des ouvrages en métaux précieux fabriqués au Maroc;
- les ventes de timbres fiscaux, papiers et impressions timbrés, émis par l'Etat ;
- les prestations réalisées par les entreprises d'assurances et de réassurance, qui relèvent de la
taxe sur les contrats d'assurances prévue par le présent code.
- les journaux, les publications, les livres, les travaux de composition, d’impression et de
livraison y afférents, la musique imprimée ainsi que les CD-ROM reproduisant les publications
et les livres. applicable également aux ventes de déchets provenant de l'impression des
journaux, publications et livres, hors Les produit de la publicité;
- Les papiers destinés à l'impression des journaux et publications périodiques ainsi qu'à l'édition,
lorsqu'ils sont dirigés, sur une imprimerie, cet opération est un exemple type d’une opération
Exonérer soumises à des formalités administratives qui sont les suivantes :
o Cette exonération est subordonnée à la remise par l'imprimeur à son fournisseur d'un
bon de commande indiquant, en quantité et en valeur, le volume du papier à acheter et
portant engagement, de sa part, de verser la taxe au lieu et place du fournisseur dans le
cas où le papier ne recevrait pas l'affectation qui justifie l'exonération.
o Ce bon de commande, établi en trois exemplaires, doit être visé par le service local des
impôts dont l'imprimeur dépend.
o Les factures et tous documents se rapportant aux ventes réalisées sous le bénéfice de
l'exonération prévue ci-dessus, doivent être revêtus d'un cachet portant la mention
"Vente en exonération de la TVA - article 91 (I-E- 2°) du code général des impôts ".
16
- les films documentaires ou éducatifs;
- Les opérations d'exploitation des douches publiques, de "Hammams" et fours traditionnels.
- Les opérations réalisées par les coopératives;
- Toutefois, l’exonération ne s’applique pas aux opérations à caractère commercial, industriel ou
de prestations de services réalisées par les organismes précités ;
- L’ensemble des activités et opérations réalisées par les fédérations sportives reconnues d'utilité
publique ;
- les opérations d'escompte, de réescompte et les intérêts des valeurs de l'Etat et des titres
d'emprunt garantis par lui ainsi que les diverses commissions allouées pour le placement des
mêmes valeurs ;
- les opérations et les intérêts afférents aux avances et aux prêts consentis à l'Etat par les
organismes autorisés à cet effet. L’exonération s'applique à tous les stades des opérations
aboutissant à la réalisation des avances et des prêts et à la mobilisation des effets créés en
représentation de ces prêts.
- les intérêts des prêts accordés par les établissements de crédit et organismes assimilés aux
étudiants de l'enseignement privé ou de la formation professionnelle et destinés à financer leurs
études ;
- les prestations de services afférentes à la restauration, au transport et aux loisirs scolaires
fournies par les établissements de l'enseignement privé au profit des élèves et des étudiants qui
sont inscrits dans les dits établissements et y poursuivent leurs études ;
- les prestations fournies par les médecins, médecins-dentistes, masseurs kinésithérapeutes,
orthoptistes, orthophonistes, infirmiers, herboristes, sages-femmes, exploitants de cliniques,
maisons de santé ou de traitement et exploitants de laboratoires d’analyses médicales;
- les ventes portant sur les appareillages spécialisés destinés exclusivement aux handicapés. Il en
est de même des opérations de contrôle de la vue effectuées au profit des déficients visuels par
des associations d'utilité publique ;
 Conditions d’exonération des coopératives (art 93, II) :
- - lorsque leurs activités se limitent à la collecte de matières premières auprès des adhérents et à
leur commercialisation ;
- ou lorsque leur chiffre d’affaires annuel est inférieur à dix millions (10.000.000) de dirhams
hors taxe sur la valeur ajoutée, si elles exercent une activité de transformation de matières
premières collectées auprès de leurs adhérents ou d’intrants, à l’aide d’équipements, matériels
et autres moyens de production similaires à ceux utilisés par les entreprises industrielles

17
soumises à l’impôt sur les sociétés et de commercialisation des produits qu’elles ont
transformés.

2. Exonérations sans droit à déduction (art. 92 du CGI) :


Elles concernent essentiellement :
 les produits livrés et les prestations de services rendues à l'exportation par les assujettis.
L'exonération s'applique à la dernière vente effectuée et à la dernière prestation de service
rendue sur le territoire du Maroc et ayant pour effet direct et immédiat de réaliser l'exportation
elle-même.
Par prestations de services à l'exportation, il faut entendre :
- les prestations de services destinées à être exploitées ou utilisées en dehors du territoire
marocain ;
- les prestations de services portant sur des marchandises exportées effectuées pour le compte
d'entreprises établies à l'étranger.
Le bénéfice de cette exonération est subordonné à la condition qu'il soit justifié de l'exportation
:
- des produits par la production des titres de transport, bordereaux, feuilles de gros,
récépissés de douane ou autres documents qui accompagnent les produits exportés ;
- des services par la production de la facture établie au nom du client à l'étranger et des
pièces justificatives de règlement en devises dûment visées par l'organisme compétent ou tout
autre document en tenant lieu.
 les engrais d'origine minérale, chimique, végétale ou animale, simples ou mélangées entre
elles, utilisées pour fertiliser le sol, applicable également aux mélanges composés de produits
antiparasitaires, de microéléments et d'engrais, dans lesquels ces derniers sont prédominants ;
 Certains produits et équipement à usage exclusivement agricole (article 92-I-5)
 les biens d'investissement acquis par les entreprises existantes dont le montant des projets est
supérieur ou égale à 100Millions de DH et qui font objet de convention avec l’état ;
 autocars, les camions et les biens d’équipement y afférents à inscrire dans un compte
d’immobilisation, acquis par les entreprises de transport international routier.
 les biens d'équipement destinés à l'enseignement privé ou à la formation professionnelle, à inscrire
dans un compte d'immobilisation, acquis par les établissements privés d'enseignement ou de
formation professionnelle, à l'exclusion des véhicules automobiles autres que ceux réservés au
transport scolaire collectif et aménagés spécialement à cet effet.
 les biens d’équipement, outillages et matériels acquis par les diplômés de la formation
18
professionnelle.
 les biens d’équipement, matériels et outillages acquis par les associations à but non lucratif
s’occupant des personnes handicapées, destinés à être utilisés par les dites associations dans le
cadre de leur objet statutaire ;
 les biens d’équipement, matériels et outillages acquis par le «Croissant rouge marocain»,
destinés à être utilisés par lui dans le cadre de son objet statutaire ;
 les biens, matériels, marchandises et services acquis ainsi que les services effectués par la
Fondation Mohamed VI de promotion des œuvres sociales de l’éducation formation
conformément aux missions qui lui sont dévolues par la loi n° 73.00 précitée ;
 les produits et équipements pour hémodialyse (article 92-I-18)
 les médicaments anticancéreux, les médicaments antiviraux des hépatites B et C, les
médicaments destinés au traitement du diabète, de l’asthme, des maladies cardio-vasculaires,
de la maladie du syndrome immunodéficitaire acquis (SIDA) et de la maladie de la méningite
ainsi que les médicaments dont le prix fabricant hors taxe fixé par voie réglementaire, dépasse
588 dirhams ;
 les biens, marchandises, travaux et prestations de services financés ou livrés à titre de don par tout
donateur national ou étranger, à l’Etat, aux collectivités territoriales, aux établissements publics et
aux associations reconnues d’utilité publique s’occupant des conditions sociales et sanitaires des
personnes handicapées ou en situation précaire ;
 les biens, marchandises, travaux et prestations de services financés ou livrés à titre de don dans le
cadre de la coopération internationale à l’Etat, aux collectivités territoriales, aux établissements
publics et aux associations reconnues d’utilité publique, par les gouvernements étrangers ou par
les organisations internationales ;
 les biens, marchandises, travaux et prestations de services destinés à être livrés à titre de don aux
gouvernements étrangers, par le gouvernement du Royaume du Maroc ;
 les biens, marchandises, travaux et prestations de services financés ou livrés à titre de don par
l’Union Européenne ;
 les activités de Bank Al-Maghreb se rapportant :
- à l’émission monétaire et à la fabrication des billets, monnaies et autres valeurs et documents de
sécurité ;
- aux services rendus à l’Etat ;
- et de manière générale, à toute activité à caractère non lucratif se rapportant aux missions qui lui
sont dévolues par les lois et règlements en vigueur ;
 les opérations de cession de logements sociaux à usage d'habitation principale dont la
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superficie couverte sont comprises entre cinquante (50) et quatre-vingt (80) m2 et le prix de
vente n’excède pas deux cent cinquante mille (250.000) dirhams, hors taxe sur la valeur
ajoutée.
 les constructions de cités, résidences et campus universitaires réalisées par les promoteurs
immobiliers pendant une période maximum de trois (3) ans courant à compter de la date de
l’autorisation de construire des ouvrages constitués d’au moins cinquante (50) chambres, dont
la capacité d’hébergement est au maximum de deux (2) lits par chambre, dans le cadre d’une
convention conclue avec l’Etat, assortie d’un cahier des charges;
 la restauration des monuments historiques classés et des équipements de base d'utilité publique
effectuée par des personnes physiques ou morales ;
 les opérations de vente, de réparation et de transformation portant sur les bâtiments de mer
effectuant une navigation maritime.
 les ventes aux compagnies de navigation, aux pêcheurs professionnels et aux armateurs de la
pêche de produits destinés à être incorporés dans les bâtiments de mer ;
 les opérations de transport international, les prestations de services qui leur sont liées ainsi que les
opérations de réparation, d’entretien, de maintenance, de transformation, d’affrètement et de
location portant sur les différents moyens dudit transport ainsi que les opérations de démantèlement
des avions;
 les produits livrés et les prestations de services rendues aux zones franches d’exportation ainsi
que les opérations effectuées à l’intérieur ou entre les dites zones franches;
 les biens et services acquis ou loués par les entreprises étrangères de productions audiovisuelles,
cinématographiques et télévisuelles, à l'occasion de tournage de films au Maroc applicable sur
toute dépense supérieure ou égale à 5000 DH payée sur un compte bancaire en devises
convertibles ouvert au nom desdites entreprises ;
 les biens et marchandises acquis à l’intérieur par les personnes physiques non résidentes au
moment de quitter le territoire marocain et ce pour tout achat égal ou supérieur à deux mille
(2.000) dirhams taxe sur la valeur ajoutée comprise.
 les opérations d’acquisition des biens et services nécessaires à l’activité des titulaires
d’autorisations de reconnaissances, de permis de recherches ou de concessionnaires
d’exploitation, ainsi que leurs contractants et sous-contractants, conformément aux dispositions
de la loi n° 21-90 précitée relative à la recherche et à l’exploitation des gisements
d’hydrocarbures ;
 les véhicules neufs acquis par les personnes physiques et destinés exclusivement à être exploités
en tant que voiture de location (taxi) ;
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 les opérations de construction de mosquées ;
 les biens, matériels, marchandises et services acquis par la Fondation Lalla Salma de
prévention et traitement des cancers ainsi que les prestations effectuées par ladite Fondation;
 les biens, matériels, marchandises et services acquis ainsi que les prestations effectuées par la
Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement;
 les biens, matériels, marchandises et services acquis ainsi que les prestations effectuées par la
Ligue Marocaine pour la protection de l’enfance ;
 les biens, matériels, marchandises et services acquis ainsi que les opérations réalisées par la
Fondation Mohammed V pour la solidarité, conformément aux missions qui lui sont dévolues;

 lorsqu’ils sont destinés à usage exclusivement aquacole :


- les aliments destinés à l'alimentation des poissons et des autres animaux aquatiques
- les alevins de poissons et les larves des autres animaux aquatiques ;
- les naissains de coquillages ;
 Sous réserve de la réciprocité, les marchandises, travaux ou prestations qu'acquièrent ou dont
bénéficient, auprès d'assujettis à la taxe, les missions diplomatiques ou consulaires et leurs
membres accrédités au Maroc, ayant le statut diplomatique.
 Cette exonération profite également aux organisations internationales et régionales ainsi qu’à
leurs membres accrédités au Maroc qui bénéficient du statut diplomatique.
 Conditions d’exonération du logement social (art 93, I) :
Le montant de la TVA est versé au bénéfice de l’acquéreur comme partie du prix de vente dans
les conditions suivantes:
 Le logement doit être acquis auprès de promoteur ayant conclu une convention avec l’Etat.
 Le compromis de vente et le contrat définitif doivent être passés par devant le notaire. Le
receveur est chargé de verser le montant de la TVA au notaire.
 Le contrat de vente définitif doit indiquer :
- le prix de vente HT,
- le montant de la TVA,
- l’engagement de l’acquéreur à affecter le logement à l’habitation principale (4ans)
- Consentir au profit de l’Etat une hypothèque de 1er rang
 Le notaire est tenu d’établir le contrat définitif dans un délai de 30 j à partir de la date du
virement de la TVA, au cas où la vente n’ait pas abouti, le notaire est tenu de:
- Adresser une LR/AR attestant la non réalisation de la vente accompagné d’un chèque de
récupération de TVA au RAF ;

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3. Régime suspensif :
Les entreprises exportatrices de produits ou services peuvent, sur leur demande et dans la limite
du montant du chiffre d'affaires réalisé au cours de l'année écoulée au titre de leurs opérations
d'exportation, peuvent être autorisées à recevoir en suspension de la taxe sur la valeur ajoutée à
l'intérieur, les marchandises, les matières premières, les emballages irrécupérables et les services
nécessaires auxdites opérations et susceptibles d'ouvrir droit à déduction et au remboursement
prévus aux articles 101 à 104 du CGI.
Bénéficient de ce régime, les entreprises catégorisées qui remplissent les conditions prévues
par le décret pris pour l’application de la taxe sur la valeur ajoutée.

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Chapitre 2 : les règles d’assiettes

Le montant de la taxe à verser par un assujetti est déterminé à partir de règles bien précises.
Ces règles sont dites "règles d'assiette". Elles reposent sur quatre fondements :
 Le fait générateur;
 La détermination de la base imposable ;
 Les taux applicables ;
1. FAIT GENERATEUR :
Le fait générateur d'un impôt est l'événement qui donne naissance à la dette du
redevable envers le Trésor. Autrement dit, c'est le moment d'exigibilité de cet impôt.
Pour la TVA, le fait générateur est défini pour l'intérieur à l'article 95 et pour l'importation à
l'article 121 du C.G.I.
L'article 95 prévoit que: "le fait générateur de la TVA est constitué par l'encaissement total ou
partiel du prix des marchandises, des travaux ou des services.
L’article 95 du CGI en son 2ème alinéa, "le fait générateur de la TVA coïncide avec la
facturation ou l'inscription en comptabilité de la créance".
L'article 121 prévoit que: "Le fait générateur de la taxe sur la valeur ajoutée est constitué, à
l'importation, par le dédouanement des marchandises".
Lorsque le règlement des marchandises, des travaux ou des services a lieu par voie de
compensation ou d'échange ou lorsqu'il s'agit de livraison à soi-même visées à l'article 89 du
C.G.I., le fait générateur se situe au moment de la livraison des marchandises, de l'achèvement
des travaux ou de l'exécution du service.
Le régime de droit commun en matière de fait générateur est l'encaissement. Toutefois, pour
des raisons de commodité de gestion, les contribuables qui le désirent peuvent opter pour le
régime dit "des débits".
A. Régime de droit commun :
Le fait générateur est constitué par l'encaissement partiel ou total du prix des
marchandises, des services ou des travaux.
Cependant, dans les cas d'opérations taxables où n'intervient pas une contrepartie monétaire, en
particulier, lorsqu'il s'agit d'échange, de compensation ou de livraison à soi–même, le fait
générateur se situe au moment de la livraison des marchandises ou de l'exécution des services
ou de l'achèvement des travaux.
 Ventes en numéraire :
Par encaissement taxable, il faut entendre toutes les sommes perçues à quelque titre que
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ce soit (prix de la marchandise, avances, acomptes, arrhes règlement pour solde, règlement de
la retenue de garantie ...).
- L'encaissement du prix : il est constitué pour les opérations au comptant, par la remise
d'espèces au vendeur, de numéraires, en règlement du prix des marchandises, des services ou
des travaux.
- Les avances, acomptes et arrhes : lorsqu'ils sont reçus par le vendeur, ils sont au même titre que
l'encaissement total, générateurs de la TVA, dans la mesure où ils constituent des sommes
représentant une fraction du prix que l'acquéreur remet au revendeur dès la conclusion du
contrat.
Il ne faut cependant pas perdre de vue que ces termes s'appliquent à des actes de nature
juridique distincte. En effet, l'avance ou l'acompte constituent un versement à valoir sur le prix
et qui du point de vue juridique, marque la conclusion définitive du contrat et n'autorise aucune
des parties à se désister.
Au contraire, les arrhes ne sont qu'un moyen pour accréditer l'engagement des protagonistes et
sont donc par essence abandonnés en cas de rupture unilatérale du contrat. Ainsi en cas
d'abandon, les arrhes perdent leur caractère imposable pour revêtir celui de dommages intérêts
non taxables.
- Paiement par chèque barré non endossable, effet de commerce, moyen magnétique de
paiement, virement bancaire, procédé électronique ou par compensation. Le fait générateur de
la TVA coïncide avec la date de l'encaissement effectif par l’assujetti, de ces derniers.
 Echanges et règlements par compensation :
Dans le cas de règlement par compensation ou par voie d'échange, le fait générateur de la
TVA coïncide avec la livraison des marchandises, l'exécution des services ou des travaux.
L'exigibilité de la TVA se situe au moment desdites livraisons ou exécutions.
Toutefois, lorsqu’il s’agit d’une créance éteinte suite à la réception de marchandises en
contrepartie, le fait générateur se situe à la date de la compensation matérialisée par l’extinction
de la dette.
 Opérations réalisées en compte courant :
L'inscription de la dette au débit du compte client constitue en principe le débit.
S'il s'agit d'un compte courant, ce débit vaut encaissement. En effet, le compte courant
qui est un véritable contrat d'un genre particulier, n'existe que lorsque deux commerçants en
relation d'affaires conviennent que les opérations intervenues entre eux perdront leur
individualité et formeront les éléments d'un compte unique, réglé à une date donnée par la
balance des crédits et des débits de chacun, cette balance formant un solde, seul exigible.

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Ces opérations doivent en outre, émaner alternativement de l'une et de l'autre partie.
Il n'existera donc pas de compte courant lorsque les opérations sont à sens unique ou
lorsqu'elles sont considérées comme distinctes et indépendantes les unes des autres et sont
réglées séparément (cas du compte client).
Il convient, également de préciser, qu'habituellement le compte courant est productif d'intérêts.
Il est arrêté périodiquement et les intérêts sont capitalisés. Ces intérêts sont passibles de la
TVA.
En définitive, les opérations réalisées en compte courant, doivent être analysées comme des
règlements par compensation dont le fait générateur se situe à la date d'inscription de la dette
au débit de ce compte.
 Travaux immobiliers :
Pour la détermination du fait générateur de la TVA pour les opérations de travaux
immobiliers, il faut entendre par encaissements taxables toutes les sommes perçues au titre d'un
marché de travaux à quelque titre que ce soit (avances, acomptes, règlements pour soldes)
 Livraisons à soi-même :
Chaque fois qu'un assujetti utilise pour son propre usage un produit qu'il a fabriqué, on
dira qu'il effectue une livraison à soi-même. Une telle opération doit être soumise à taxation
afin de sauvegarder le principe de la neutralité de la TVA. Celle-ci peut donc concerner soit des
biens meubles soit des biens immeubles.
- Livraisons à soi-même de biens meubles : pour les livraisons à soi-même de biens meubles
taxables, le fait générateur se situe à la date de ladite livraison.
- Livraisons à soi-même de biens immeubles : lorsqu'il s'agit de biens d'équipement (unité
industrielle, construction de hangar… etc.), le fait générateur se situe au moment de
l'achèvement des travaux c'est-à-dire au moment de la réunion des conditions d'utilisation du
bien ou encore de son inscription à un compte d'immobilisation.
- Pour les immeubles à usage d'habitation, le fait générateur de la TVA coïncide avec la date
d'achèvement des travaux. Un immeuble est considéré comme achevé lorsque les conditions
d'habitabilité ou d'utilisation sont réunies et, au plus tard, lors de la délivrance du permis
d'habiter ou du certificat de conformité.
Toutefois, quand il s'agit d'une consommation intermédiaire de produits ou de services
s'inscrivant dans le prolongement de l'activité taxable du contribuable, il n'y pas lieu de
soumettre de telles livraisons à la TVA.
Exemples
Livraisons à soi-même taxables :
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- Un fabricant de meubles prélève de ses ateliers des fauteuils pour meubler son domicile ou ses
bureaux. Les fauteuils en question doivent faire l'objet d'une facturation à soi-même,
mentionnant la taxe qui doit figurer sur sa déclaration.
- Un promoteur édifie un immeuble destiné à la location, il s'agit là aussi d'une livraison à soi-
même à soumettre à la TVA
- Une société de production d'aliments de bétail, construit elle-même un hangar pour l'élevage
des poussins, cette livraison à soi-même est taxable.
Livraisons à soi-même non taxables :
- Une entreprise assujettie à la TVA produit à partir d'un groupe électrogène l'électricité qu'elle
utilise pour le fonctionnement de ses machines ou pour les besoins d'exploitation, il s'agit d'une
livraison à soi-même d'une consommation intermédiaire qui n’est pas soumise à la TVA
- Les prestations effectuées par l'atelier d'une entreprise, pour la réparation de son propre
matériel sont des opérations qui ne doivent pas être soumises à la TVA
B. Régime de l'option :
Bien que le régime de l'encaissement soit le droit commun, l'article 95 du CGI en son 2ème
alinéa, donne la possibilité aux contribuables d'opter pour le régime des débits.
 Modalités de l'option :
- La déclaration : les contribuables qui désirent opter pour le régime des débits sont tenus d'en
faire la déclaration écrite avant le 1er janvier ou, pour les nouveaux contribuables dans les 30
jours qui suivent la date de leur début d'activité.
En règle générale, la déclaration ne doit pas être refusée. Mais les assujettis doivent être
informés qu'ils ne peuvent changer le mode d'imposition en cours d'année et qu'il leur
appartient de procéder aux réajustements utiles.
- Liste des clients débiteurs : les assujettis qui veulent être placés sous le régime des débits sont
tenus également de joindre à la déclaration d'option, la liste de leurs clients débiteurs et
d'acquitter la TVA y afférente dans les 30 jours qui suivent la date d'envoi de ladite déclaration
au service local des Impôts dont ils relèvent. Cette dernière obligation a pour effet d'éviter que
les débits établis antérieurement à la date d'option n'échappent à taxation.
 Effet de l'option :
Les assujettis ayant opté pour le régime des débits peuvent acquitter la TVA d'après les débits lesquels
coïncident en principe avec la facturation. Ils doivent néanmoins être informés que les encaissements
antérieurs aux débits sont générateurs d'impôts.
C'est ainsi que pour ces contribuables, le fait générateur de la taxe se situe à la date de l'inscription du
montant de la créance en comptabilité au débit du compte client, sans toutefois, que cette date puisse

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être postérieure à celle de la facturation ou de l'encaissement (cas des avances perçues par les
entrepreneurs).
C. Changement de régime :

Deux cas sont à envisager :


 L'assujetti placé sous le régime de droit commun opte pour le régime des débits :
Dans ce cas, il y a lieu de régulariser la situation de l'assujetti dans la mesure où n'ont été
déclarées que les sommes effectivement encaissées au 31 décembre de l'année précédant le
changement de régime, alors que ne seront déclarées que les facturations établies à partir du 1er
janvier suivant. Aussi, en l'absence de régularisation, les facturations antérieures au 1er janvier
de l'année de changement de régime, qui n'avaient pas été encore encaissées à cette date,
échapperaient à taxation. C'est la raison pour laquelle le législateur a prévu l'obligation d'établir
la liste des clients débiteurs et de payer la taxe correspondante en cas d'option pour le régime
des débits.
 L'assujetti ayant opté pour "les débits" revient au régime de droit commun des
encaissements" :
Dans ce cas la situation est inversée, le contribuable aura déclaré jusqu'au 31 décembre de
l'année précédant son retour au régime des encaissements, l'ensemble de ses facturations sans
s'être soucié de leurs encaissements ou non. Aussi pour ne pas imposer deux fois une même
opération, la première fois lors de la facturation et la seconde au moment de l'encaissement
intervenu après le retour au droit commun, le contribuable concerné devra être invité à fournir
un état de ses clients débiteurs, et à ne pas déclarer lors de leur encaissement les sommes
correspondantes .

2. ASSIETTE DE LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE :


A. Eléments constitutifs de la base imposable (cas général) :
L'assiette de la TVA ou base imposable comprend le prix des marchandises, des travaux ou des
services et les recettes accessoires ainsi que les frais et droits y afférents à l'exclusion de la
TVA elle-même.
La base imposable est donc constituée par tout ce que l'assujetti encaisse ou reçoit en
contrepartie de l'opération imposable.
Aussi pour déterminer la base imposable, il y a lieu d'une part d'ajouter à la valeur de la
marchandise, des travaux ou des services :
• les frais relatifs aux ventes, qui constituent une charge d'exploitation pour le vendeur et qui
sont demandés aux clients en sus du prix même si ceux-ci sont facturés séparément ;
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• les recettes accessoires ;
• les droits et taxes à l'exclusion de la TVA ;
• les produits financiers ;
• les compléments de prix.
en d'autre part, retrancher du montant ainsi obtenu les éventuelles réductions de prix.
i. Frais relatifs aux ventes
 Frais de transport
En vertu de l'article 96 susvisé il est prévu au 1er paragraphe :
« En cas de vente avec livraison à domicile, les frais de transport, même facturés séparément,
ne peuvent être soustraits du chiffre d'affaires imposable lorsque le transport reste à la charge
du vendeur ».
La situation des frais de transport doit donc être examinée en fonction des conditions générales
de la réalisation de la vente, opération principale à laquelle ces frais se rattachent. Aussi, doit-
on considérer que deux sortes de ventes peuvent intervenir selon le lieu où s'effectue le
transfert de propriété de la marchandise.
 Frais d'emballages
Une marchandise peut être vendue :
- soit emballage perdu c'est-à-dire non récupérable.
- soit emballage consigné, restituable.
 Autres frais
La somme versée à un vendeur par son client pour le couvrir des frais de négociation d'une
traite ne constitue pas un élément du prix de vente
ii. Recettes accessoires
 Ventes de déchets neufs d'industrie
Les déchets d'industrie suivent le sort des produits dont ils sont issus, c'est- à-dire que si le
produit final est lui-même imposé, les déchets d'industrie sont soumis à la TVA, si le produit
final est situé hors du champ d'application de la taxe ou exonéré, les déchets d'industrie
bénéficient de la même exemption.
 Intérêts perçus par un assujetti au titre de prêts consentis
Les prêts consentis par un assujetti avec des fonds commerciaux constituent un mode de
gestion de l'actif commercial. Les intérêts qu'ils produisent doivent être soumis à la taxe sur la
valeur ajoutée, car ils constituent un élément du chiffre d'affaires imposable.
 Intérêts des dépôts en compte bloqué
Le fait pour un assujetti de déposer ses disponibilités en compte bloqué, constitue également un
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mode de gestion de son actif commercial, il s'ensuit que les intérêts produits doivent être
considérés comme un élément de son chiffre d’affaires à soumettre à la taxe sur la valeur
ajoutée.
Il est précisé à cet égard, que le prêt consenti par une personne physique non commerçante
constitue une opération revêtant un caractère civil non taxable à la TVA.
iii. Complément de prix
 Révision de prix
Certains contrats de livraison de fournitures, de services ou de marchés de travaux immobiliers,
prévoient une clause de révision de prix selon des formules appropriées qui tiennent compte
des variations susceptibles d'intervenir dans les prix des fournitures et matériaux, de salaires ou
dans le tarif de l'impôt. Les sommes encaissées au titre desdites révisions s'analysent en un
complément de prix à inclure dans l'assiette de la taxe sur la valeur ajoutée.
En règle générale, toute somme perçue en application de la théorie de l'imprévision doit être
considérée comme un élément de la base imposable.
 Montants compensatoires
La caisse de compensation a pour rôle essentiel d'intervenir dans la détermination de la
structure des prix à la consommation de certains produits de base (produits pétroliers, sucre,
farines).
iv. Droits et taxes
Sous réserve des dispositions de l'article 100 du CGI, le chiffre d'affaires imposable comprend
le prix des marchandises, des travaux ou des services et les recettes accessoires qui s'y
rapportent, ainsi que les frais, droits et taxes y afférents à l'exception de la taxe sur la valeur
ajoutée
v. Réductions de prix
 Escompte, rabais, remises, ristournes
Les escomptes de caisse, remises, rabais, ristournes …etc. consentis habituellement par les
vendeurs à leurs clients constituent des réductions du prix des ventes et peuvent être déduites
de la base imposable de la taxe sur la valeur ajoutée. Cependant, si la taxe sur la valeur ajoutée
a été mentionnée sur les factures de vente, comme le prévoient les dispositions légales, la
déduction n'est autorisée que si les notes d'avoir se rapportant aux ristournes, mentionnent de
manière identique le montant de la taxe sur la valeur ajoutée correspondante.
 Intérêts des acomptes et des arrhes
Les intérêts des acomptes ou des arrhes correspondant en définitive à une remise sur le prix
consenti par le fournisseur, peuvent être déduits de l'assiette de la taxe sur la valeur ajoutée.
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3. BASE IMPOSABLE POUR DES OPERATIONS PARTICULIERES
En plus des considérations d'ordre général énumérées précédemment l'assiette de la taxe doit
être déterminée, dans certaines situations et pour certaines opérations en fonction de règles
particulières.
A. OPERATIONS SUR BIENS MATERIELS
i. Règle spéciale d'assiette applicable aux ventes réalisées entre elles par des entreprises
dépendantes
 Dispositions légales
lorsqu'une entreprise vendeuse assujettie et une entreprise acheteuse non assujettie ou exonérée
sont, quelle que soit leur forme juridique, dans la dépendance l'une de l'autre, la taxe due par la
première doit être assise, non sur la valeur des livraisons qu'elle a effectuées à la seconde mais
sur le prix de vente pratiqué par cette dernière, ou à défaut de vente, sur la valeur normale du
bien .
 Principe
Lorsqu'un assujetti (fabricant, importateur ou grossiste) vend ses produits à une filiale non
assujettie, qu'elle même revend ces mêmes produits à un autre agent économique, le chiffre
d'affaires imposable de l'assujetti en question est constitué par les ventes faites par lui à sa
filiale au prix pratiqué par cette dernière et non celui pratiqué par l'assujetti.
Exemple :
L'assujetti vend 2000 unités d'un produit à sa filiale à 10 DH l'unité, cette dernière revend au
public chaque unité à 12 DH.
Le chiffre d'affaires imposable de l'assujetti sera 24.000 DH = (2 000 x 12) et non 20 000 = (2
000 x 10).
 But recherché
Les dispositions de l'article 96-1° du CGI ont précisément pour objet de faire échec à la
création d'entreprises intermédiaires entre l'assujetti et le revendeur.
Certains assujettis pourraient vendre des produits à très bas prix à des revendeurs avec lesquels
ils ont des liens d'intérêt, ceux-ci n'étant pas soumis à la taxe sur la valeur ajoutée, la base
imposable se trouverait artificiellement minorée.
Ainsi pour le régime spécial d'assiette de la taxe sur la valeur ajoutée aux entreprises
individuelles, le législateur a voulu éviter l'évasion fiscale qui consisterait pour une société
assujettie à créer un établissement de distribution dirigé par un de ses membres.
La même évasion pourrait se produire lorsqu'un assujetti individuel (personne physique) charge
une société qu'il a créée d'écouler la totalité ou une partie importante de sa production de ses
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ventes en l'état (cas du grossiste).
 Conditions de la dépendance
« Est considérée comme placée sous la dépendance d'une autre entreprise, toute entreprise
effectivement dirigée par elle ou dans laquelle, directement ou par personnes interposées, cette
autre entreprise exerce le pouvoir de décision ou possède, soit une part prépondérante dans le
capital, soit la majorité absolue des suffrages susceptibles de s'exprimer dans les assemblées
d'associés ou d'actionnaires ».
Au sens du présent article, sont réputées personnes interposées :
- le propriétaire, les gérants et administrateurs, les directeurs et employés salariés de l'entreprise
dirigeante ;
- les ascendants et descendants et le conjoint du propriétaire, des gérants, des administrateurs et
des directeurs de l'entreprise dirigeante ;
- toute autre entreprise filiale de l'entreprise dirigeante. ii. Ventes effectuées par les
négociants importateurs
Les personnes qui importent des produits ou marchandises en vue de leur revente sont
obligatoirement soumises à cette taxe. Ainsi, ces assujettis se trouvent placés pour l'application
de la taxe au même niveau que les fabricants. Cette volonté du législateur se fonde sur le fait
que tout produit mis à la consommation à l'intérieur du pays provient soit de la production
locale soit de l'importation.
Le chiffre d’affaires est constitué pour les opérations de vente par les commerçants
importateurs, par le montant des ventes de marchandises, produits ou articles importés.
iii. Eléments constitutifs de l'assiette
L'assiette de la taxe pour ce type de ventes est constituée par toutes les recettes afférentes à la
vente des produits importés, c'est-à-dire par le prix desdits produits augmentés, le cas échéant,
des frais à la charge de l'importateur ainsi que les recettes accessoires.
 Ventes effectuées par les grossistes et détaillants assujettis
Pour cette catégorie d'assujettis, si pour l'appréciation du seuil il y a lieu de tenir compte du
chiffre d'affaires total réalisé l'année précédente il n'en est pas de même pour la détermination
du chiffre d'affaires à soumettre à la taxe. En effet, la base imposable de cette catégorie est
constituée par le volume des ventes des seuls produits taxables. Ne sont donc pas à inclure dans
le chiffre d'affaires taxable, les ventes de produits exonérés (articles 91,92 et 94) ou situés hors
champ d'application de la T.V.A.
 Travaux immobiliers
Les entreprises de travaux immobiliers sont assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée sur le
31
montant des marchés, mémoires ou factures des travaux exécutés.
iv. Eléments constitutifs de la base imposable
 Prix des travaux
Le chiffre d'affaires imposable à la taxe sur la valeur ajoutée est constitué par le montant des
marchés, mémoires ou factures des travaux exécutés c'est-à-dire par le montant des factures,
devis ou mémoires encaissés à l'exclusion de la taxe elle-même.
 Recettes accessoires
Outre, le prix des travaux exécutés, l'assiette doit comprendre toutes les recettes et indemnités
accessoires s'y rapportant telles que :
Les sommes encaissées au titre de la révision de prix d'un marché doivent être soumises à la
taxe sur la valeur ajoutée lorsqu'elles constituent également la contrepartie de travaux. Il en est
ainsi notamment lorsque le complément de prix se rapporte à des travaux supplémentaires, qui
n'ont pas été compris dans les décomptes définitifs ou lorsque ce complément de prix résulte de
l'application de formules de variation de prix prévues au marché. Il en serait de même de
l'indemnité forfaitaire, ou non, représentative d'une augmentation du taux de la taxe.

v. Opérations de promotion immobilière


Les promoteurs construisent ou font construire des immeubles en vue de la vente ou de la
location. Avant d'entamer la construction proprement dite,
Pour ces opérations dites de promotion immobilière, la base imposable est constituée par le
prix de cession de l'ouvrage atténuée du prix du terrain actualisé par référence aux coefficients
prévus à l’article 65-II du C.G.I.
Toutefois, lorsqu'il s'agit d'immeuble destiné autrement qu'à la vente, la base d'imposition est
constituée par le prix de revient de la construction, et en cas de cession avant la 4ème année qui
suit celle de l'achèvement des travaux, la base initiale est réajustée en fonction du prix de
cession. Dans ce cas, la nouvelle base d'imposition ne doit pas être inférieure à la base initiale.
Dans le cas où l’administration est amenée à évaluer le prix de revient de la construction, la
base d’imposition est déterminée à partir d’un barème fixé par arrêté du ministre des finances,
en fonction de l’indice du coût des divers éléments entrant dans la construction.
De ces dispositions, il ressort que la détermination de la base imposable est différente selon que
l'immeuble est destiné à la vente ou à la location.
 Immeuble destiné à la vente
Pour le cas d'espèce, l'assiette de la taxe est obtenue à partir du prix de cession atténué du prix
du terrain actualisé à la date de la vente de l'immeuble.
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La valeur actuelle du terrain comprend :
- le prix d'acquisition du terrain ;
- les frais y afférents, c'est à dire les sommes versées au titre des droits d'enregistrement et de
conservation foncière, frais des intermédiaires, éventuellement la taxe de premier
établissement.
Le coût d'acquisition ainsi déterminé est actualisé par l'application du coefficient de
réévaluation prévu à l’article 65-II du C.G.I précité.
 Immeuble destiné autrement qu'à la vente
lorsqu’il s’agit d’immeuble destiné autrement qu’à la vente, la base d’imposition est
constituée par le prix de revient de la construction, et en cas de cession avant la quatrième
année qui suit celle de l’achèvement des travaux, la base imposable initiale est réajustée en
fonction du prix de cession. Dans ce cas, la nouvelle base d’imposition ne doit pas être
inférieure à la base initiale.
Coût de revient de la construction : Il en découle que la base d’imposition des opérations de
construction autres que celles destinées à la vente est déterminée d’après le prix de revient de la
construction qui doit correspondre au montant des dépenses effectivement supportées pour les
travaux de construction
 Ventes fractionnées
Lorsqu'un promoteur réalise la vente partielle de son projet (une ou plusieurs unités de
logement), la base de taxation est égale au prix de cession diminué de la valeur actualisée du
terrain imputable à la ou aux unités cédées. Laquelle valeur est déterminée à partir d'un prorata

vi. Opérations de lotissement


Les personnes effectuant des travaux de viabilité, liés aux opérations de lotissement de terrains
(pose de canalisations d'eau et d'égouts, électrification, construction de chaussées, bordures et
trottoirs etc.., sont soumises à la taxe sur la valeur ajoutée sur le coût de ces travaux
d'aménagement et de viabilisation.
La situation des propriétaires de terrains qui procèdent eux-mêmes à ces opérations ou qui les
font effectuer par les tiers, doit être définie selon que les terrains lotis et viabilisés sont destinés
à la vente ou à la construction.
 Terrains lotis et viabilisés destinés à la vente
 Travaux de viabilisation confiés à des tiers

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Dans ce cas le propriétaire du terrain supporte la taxe sur la valeur ajoutée ayant grevé les
travaux facturés par le ou les entrepreneurs et il reste bien entendu soumis à l’obligation de
déclaration.
 Travaux de viabilisation exécutés par le propriétaire du terrain
Dans ce cas, les travaux de viabilisation doivent faire l'objet, de la part du propriétaire du
terrain loti, d'une livraison à soi-même passible de la taxe sur la valeur ajoutée.
La base taxable doit être déterminée exclusivement par le coût des travaux exécutés, constitué
principalement par les dépenses afférentes aux études, aux fournitures incorporées et à la main-
d’œuvre.
 Terrains lotis et viabilisés destinés à la construction
La personne qui édifie ou fait édifier des immeubles sur les terrains lui appartenant qu'elle a
elle-même viabilisés ou fait viabiliser, doit être rangée parmi les promoteurs.
Le chiffre d'affaires imposable des promoteurs a déjà fait l'objet de commentaires dans le ci-
dessus.
vii. Echange et livraison à soi-même
 Echange
Deux cas sont envisagés, l'échange de produits ou de biens neufs fabriqués par les assujettis qui
effectuent cette opération, et la vente d'un bien neuf avec reprise d'un bien usagé.

 Echange entre assujettis de produits fabriqués par eux -mêmes


Dans ce cas, l'échange doit s'analyser comme deux ventes distinctes effectuées par chacun des
assujettis.
Le chiffre d'affaires imposable de chacun d'eux, est constitué par le prix normal du bien ou
produit échangé, c'est-à-dire par le prix qui aurait été facturé à un autre client à la même date et
pour le même bien ou produit, à défaut celui facturé par un concurrent. Si cette vente se fait
avec soulte, la valeur normale du produit échangé doit être majorée de la soulte chez celui qui
la reçoit.
 Vente avec reprise
Lorsqu'un objet neuf est vendu avec reprise d'un objet usagé, le prix de vente taxable est
constitué par la valeur normale et réelle de l'objet vendu sans tenir compte de la valeur de
l'objet repris, celle-ci n'intervenant que pour le règlement de l'opération entre vendeur et
acheteur.
Autrement dit, la vente d'une machine d'une valeur de 100.000 DH avec reprise d'un matériel
de même nature estimé à 30 000 DH doit être imposée sur 100 000 DH et non sur les
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70.000DH que reçoit le vendeur.
 Livraison à soi-même
 Livraisons à soi-même de biens meubles
Le chiffre d'affaires imposable est constitué par la valeur normale du bien, c'est-à-dire par le
prix du marché au moment de ladite livraison.
 Livraisons à soi-même de biens immeubles
Les règles de la détermination de la base imposable sont identiques à celles développées
auparavant
viii. Régime particulier applicable aux biens d’occasion

Les opérations de vente et de livraison de biens d’occasion sont soumises à la taxe sur la valeur
ajoutée.
Par biens d’occasion, on entend les biens meubles corporels susceptibles de réemploi en l’état
ou après réparation. Il s’agit de biens qui, sortis de leur cycle de production suite à une vente
ou à une livraison à soi-même réalisée par un producteur, ont fait l’objet d’une utilisation et
sont encore en état d’être réemployés.
Les opérations de vente et de livraison de biens d’occasion sont soumises aux deux régimes
suivants :

 Régime de droit commun


Les opérations de vente et de livraison des biens d’occasion effectuées par les commerçants,
sont soumises aux règles de droit commun lorsque lesdits biens sont acquis auprès des
utilisateurs assujettis qui sont tenus de soumettre à la taxe sur la valeur ajoutée leurs opérations
de vente de biens mobiliers d’investissement.
A ce titre, lesdits commerçants facturent la taxe sur la valeur ajoutée sur leur prix de vente et
opèrent la déduction de la taxe qui leur a été facturée ainsi que celle ayant grevé leurs charges
d’exploitation.
 Régime de la marge
 Définition
Les opérations de vente et de livraison de biens d’occasion réalisées par des commerçants, sont
soumises à la taxe sur la valeur ajoutée selon la marge déterminée par la différence entre le prix
de vente et le prix d’achat, à condition que lesdits biens soient acquis auprès :
- des particuliers ;
- des assujettis exerçant une activité exonérée sans droit à déduction ;
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- des utilisateurs assujettis cédant des biens exclus du droit à déduction ;
- des non assujettis exerçant une activité hors champ d’application de la taxe sur la valeur
ajoutée;
- des commerçants de biens d’occasion imposés selon le régime de la marge.

 Base d’imposition
La base d’imposition est déterminée selon l’une des deux méthodes suivantes :
- Opération par opération : la base d’imposition est déterminée par la différence entre le prix
de vente et le prix d’achat d’un bien d’occasion. Cette différence est calculée toute taxe
comprise.

- Globalisation : au cas où le commerçant des biens d’occasion ne peut pas individualiser sa


base d’imposition opération par opération, il peut choisir la globalisation qui consiste à
calculer, chaque mois ou trimestre, la base imposable en retenant la différence entre le montant
total des ventes et celui des achats des biens d’occasion réalisés au cours de la période
considérée. La base d’imposition ainsi obtenue est considérée, taxe sur la valeur ajoutée
comprise.
Si au cours d’une période le montant des achats excède celui des ventes, l’excédent est ajouté
aux achats de la période suivante. Les commerçants des biens d’occasion procèdent à une
régularisation annuelle en ajoutant la différence entre le stock au 31 décembre et le stock au 1er
janvier de la même année aux achats de la première période suivante si cette différence est
négative ou en la retranchant si elle est positive.

B. OPERATIONS DE PRESTATIONS DE SERVICES


La présente partie sera réservée aux règles de détermination de la base imposable chez les
prestataires de services, telles qu'elles sont définies aux 7°- 8°-9° et 10° de l'article 96 du C.G.I
.i. Régime applicable aux agences de voyages:
les opérations réalisées par les agences de voyage installées au Maroc et destinées à
l’exportation aux agences de voyage ou intermédiaires à l’étranger portant sur des services
utilisés au Maroc par des touristes, sont réputées faites au Maroc.

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 Régime de droit commun
Ce régime sera applicable aux agences de voyage agissant en tant qu’intermédiaires. Ainsi,
les prestations de services réalisées par ces agences sont soumises à la TVA dans les conditions
de droit commun lorsque lesdites opérations génèrent des commissions.

 Régime de la marge
Ce régime sera applicable aux agences de voyage qui réalisent des opérations d’achat et de
vente de services de voyage utilisés au Maroc. Les opérations réalisées par les agences de
voyage agissant en tant qu’intermédiaires sont exclues de ce régime (Il est à signaler que c’est
l’opération qui est exclue de ce régime et non pas l’agence)
Lorsque l'agence de voyage se comporte en tant que simple intermédiaire, son chiffre
d'affaires est constitué par les commissions perçues à ce titre et les frais d'intervention, le cas
échéant.
Par contre, lorsque l'agence de voyage prend à sa charge un certain nombre de prestations
(Exemples : transport touristique, excursions, voyages organisés,…) dont elle conserve l'entière
responsabilité (elle agit en tant qu'entrepreneur de tourisme) et qu'elle facture forfaitairement le
montant intégral des services rendus au client en rétribuant elle-même les entreprises sous-
traitantes, son chiffre d'affaires est constitué par le montant total forfaitaire.

Définition de la marge :
La marge est déterminée par la différence entre d’une part, le total des sommes perçues par
l’agence de voyage et facturées au bénéficiaire du service et d'autre part, le total des dépenses,
taxe sur la valeur ajoutée comprise, facturées à l’agence par ses fournisseurs. La marge
calculée par mois ou trimestre est stipulé taxe comprise.

Base d’imposition:
Les agences de voyage imposées selon le régime de la marge ne bénéficient pas du droit à
déduction de la taxe sur la valeur ajoutée qui leur est facturée par leurs prestataires de services.
Elles bénéficient toutefois du droit à déduction de la taxe sur la valeur ajoutée grevant les
immobilisations et les frais d’exploitation.
ii. Professions libérales, commissionnaires, mandataires, loueurs de choses et de services
Pour les commissionnaires, courtiers, mandataires, représentants et autres intermédiaires,
loueurs de choses ou de services et les professions libérales énumérées à l'article 89-I-12° du
C.G.I, le chiffre d'affaires taxable est constitué par le montant brut des commissions, courtages
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ou autres rémunérations ou prix des locations et des honoraires, diminué éventuellement des
dépenses se rattachant directement à la prestation, engagées par le prestataire pour le compte du
commettant et remboursées par celui-ci à l'identique.
iii. Banquiers, changeurs, escompteurs
L'assiette de la taxe est constituée pour les opérations réalisées par les banquiers, changeurs,
escompteurs, par le montant des intérêts, escomptes, agios et autres produits en application de
l’article 96 -8° du C.G.I.
iv. Location en meublé ou en garni et location d'établissements industriels ou
commerciaux
Le chiffre d'affaires taxable est constitué pour les opérations réalisées par les personnes louant
en meublé ou en garni, ou louant des établissements industriels, ou commerciaux par le
montant brut de la location y compris la valeur locative des locaux nus et les charges mises par
le bailleur au compte du locataire.
v. Entrepreneurs de pose, installateurs, façonniers et réparateurs
Le chiffre d'affaires est constitué pour les opérations réalisées par les entrepreneurs de pose, les
installateurs, les façonniers et les réparateurs en tous genres, par le montant des sommes reçues
où facturées.
vi. Ventes à consommer sur place
Par ventes à consommer sur place, il faut entendre les ventes effectuées en tous lieux agencés à
cet effet : cafés, restaurants, bars, crémerie et glaciers, salon de thé, wagons-restaurants, stands
de foire, casinos, boites de nuit, clubs …etc.
Le chiffre d'affaires imposable pour les ventes de l'espèce est constitué par le prix desdites
ventes, auquel s'ajoutent éventuellement les profits et recettes accessoires obtenus, telles que
recettes provenant des appareils à jeux et à musique, location de salles, prix des entrées dans
les salles de spectacles, téléphone …
3. TAUX DE LA TAXE :
Le taux normal de la taxe sur la valeur ajoutée est fixé à 20%.

A. Taux réduits
Sont soumis à la taxe aux taux réduits :
 de 7% avec droit à déduction :
Les ventes et les livraisons portant sur :
 l'eau livrée aux réseaux de distribution publique ainsi que les prestations d’assainissement fournies
aux abonnés par les organismes chargés de l’assainissement

 la location de compteurs d'eau et d'électricité

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 les produits pharmaceutiques, les matières premières et les produits entrant intégralement ou pour
une partie de leurs éléments dans la composition des produits pharmaceutiques

 les emballages non récupérables des produits pharmaceutiques ainsi que les produits et matières
entrant dans leur fabrication.

 les fournitures scolaires, les produits et matières entrant dans leur composition.

 L’application du taux réduit aux produits et matières entrant dans la composition des fournitures
scolaires est subordonnée à l’accomplissement de formalités définies par voie réglementaire

 Le sucre raffiné ou aggloméré, y compris les vergeoises, les candis et les sirops de sucre pur non
aromatisés ni colorés à l’exclusion de tous autres produits sucrés ne répondant pas à cette définition
 Les conserves de sardines
 Le lait en poudre
 Le savon de ménage (en morceaux ou en pain)
 La voiture automobile de tourisme dite "voiture économique" et tous les produits et matières entrant
dans sa fabrication ainsi que les prestations de montage de ladite voiture économique.

 de 10% avec droit à déduction :


 Les opérations d’hébergement et de restauration
 Les opérations de location d'immeubles à usage d'hôtels, de motels, de villages de vacances ou
d'ensembles immobiliers à destination touristique, équipés totalement ou partiellement, y compris le
restaurant, le bar, le dancing, la piscine, dans la mesure où ils font partie intégrante de l'ensemble
touristique
 Les opérations de vente et de livraison portant sur les œuvres et les objets d’art
 Les huiles fluides alimentaires
 Le sel de cuisine (gemme ou marin)
 Le riz usiné
 Les pâtes alimentaires
 Le gaz de pétrole et autres hydrocarbures gazeux
 Les huiles de pétrole ou de schistes, brutes ou raffinées
 Les opérations de banque et de crédit et les commissions de change
 Les bois en grumes, écorcés ou simplement équarris, le liège à l’état naturel, les bois de feu en fagots
ou sciés à petite longueur et le charbon de bois
 Les engins et filets de pêche destinés aux professionnels de la pêche maritime.
 Par engins et filets de pêche, on doit entendre tous instruments et produits servant à attirer, à appâter,
à capturer ou à conserver le poisson.

 De 14 %:
 Avec droit à déduction :
 Le beurre à l’exclusion du beurre de fabrication artisanale

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 Les opérations de transport de voyageurs et de marchandises à l’exclusion des opérations de
transport ferroviaire
 L’énergie électrique.
 Sans droit à déduction :
Les prestations de services rendues par tout agent démarcheur ou courtier d’assurances à raison de contrats
apportés par lui à une entreprise d’assurances.

B. Taux spécifiques

Par dérogation aux dispositions de l'article 96 ci-dessus, les livraisons et les ventes autrement qu'à
consommer sur place, portant sur les vins et les boissons alcoolisées, sont soumises à la taxe sur la valeur
ajoutée au tarif de cent (100) dirhams par hectolitre.
Les livraisons et les ventes de tous ouvrages ou articles, autres que les outils, composés en tout ou en partie
d'or, de platine ou d'argent sont soumises à la taxe sur la valeur ajoutée fixée à cinq (5) dirhams par gramme
d'or et de platine et à 0,10 dirham par gramme.

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Chapitre 3 : La récupération de la TVA :
La taxe sur la valeur ajoutée qui a grevé les éléments du prix d'une opération imposable est
déductible de la taxe sur la valeur ajoutée applicable à cette opération (Article 101 du CGI)

La taxe que l’assujetti est tenu de verser au trésor public est déterminée par la différence entre :

 La TVA facturée à l’acheteur ou collectée auprès de celui-ci (TVA sue la vente ou prestation
de service)
 Et la TVA payée sur les achats de biens ou de services dite TVA récupérable ou déductible.

L’entreprise assujettie déduit de la TVA qu’elle collecte auprès des consommateurs celle qui a
grevé ses achats et ses charges d’exploitation, avant de procéder au paiement.

Au cas où le volume de la taxe due au titre d'une période ne permet pas l'imputation totale de la taxe
déductible, le reliquat de taxe est reporté sur le mois ou le trimestre qui suit.

L’exercice du droit à déduction est, toutefois, subordonné à un certain nombre de conditions. Il est
opéré de manière partielle dans le cas ou l’activité de l’assujetti est partiellement imposable, et c’à
travers la détermination d’un prorata de déduction .Le droit à déduction peut, cependant, être remis
en question dans des situations particulières qui nécessitent des régularisations.

1. Les conditions :
La récupération de la TVA est liée à une condition de forme ; celle de l’existence d’une pièce
justificative et à des conditions de fond qui déterminent l’existence du droit à déduction et son
exercice.

A. Les conditions de forme :


Pour pouvoir récupérer la TVA, celle-ci doit figurer de façon distincte sur :

 Les factures relatives aux biens et services acquis lorsqu’il s’agit d’achats sur le marché
national.
 Les quittances en douane délivrées aux importateurs en cas d’importation
 Les factures établies par les entreprises pour elles- mêmes dans le cas de la livraison à soi-
même.

B. Les conditions de fond :


On peut distinguer les conditions d’existence et les conditions d’exercice du droit à déduction.

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i. Les conditions d’existence du droit à déduction :

Elles sont au nombre de trois :

 Les biens ou les services ayant supporté une TVA déductible doivent participer à une
opération imposable. La déduction est liée à l’importation. Ainsi :
o Seules les entreprises totalement assujetties à la TVA peuvent opérer une déduction totale
o Les non assujettis ne bénéficient pas du droit déduction
o Les assujettis partiels ne peuvent opérer qu’une déduction partielle.

Toutefois, ce principe souffre d’une exception, celle des entreprises exonérées avec droit à
déduction (exemple : les exportateurs). Celle –ci, quoique exonérées de la TVA, peuvent déduire la
taxe ayant grevé leurs achats de biens et de services .Elles sont donc considérées comme totalement
assujetties.

 Les biens ou services ayant supporté une TVA déductible doivent être affectés exclusivement
à l’exploitation. sont ainsi éliminés du droit à la déduction les biens ou services utilisés pour les
besoins personnels du dirigeant ou de tiers …
 Les biens ou services ayant supporté une TVA déductible ne doivent pas être expressément
exclus par la loi de droit à déduction.
ii. Les conditions d’exercice du droit à déduction :

L’exercice du droit à déduction suppose le décaissement des sommes portant TVA déductible et il
est exercé au cours d’un délai n’excédent pas une année à compter du mois ou du trimestre de sa
naissance.

Le décaissement :
Le droit à déduction prend naissance avec le paiement de la taxe, la déduction de celle-ci ne peut
être opérée que si le règlement est justifié, et ce quel que soit le mode de paiement.
Le règlement est considéré comme étant effectué à la date du versement en espèces, à la date du
virement bancaire ou à la date de l’encaissement effectif du chèque ou de l’effet de commerce.
Ce principe souffre cependant d’une exception ; dans le cas des entreprises ayant opté pour le
régime des débits, les achats effectués contre effets de commerce sont considérés comme étant payés
dès le moment de l’acception de ceux-ci .On considère que l’acceptation d’un effet de commerce
vaut paiement dans le régime des débits.

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Le délai d’un an :
Selon les termes du CGI (article 101), le droit à déduction prend naissance à l’expiration du mois du
paiement des factures établies au nom du bénéficiaire. Celui-ci dispose d’un délai de 12 mois pour
récupérer la TVA à compter du moment de la naissance du droit à sa déduction.
Ainsi, dans un régime de déclaration mensuelle, le droit à déduction de la TVA sur un achat payé en
mars 2019 prend naissance à partir du 1 er avril 2019. Le bénéficiaire peut récupérer la TVA en
question jusqu'à 30 avril 2020. Passé ce délai, il perd le droit à la déduction de la taxe ayant grevé
son achat.

2. Les éléments exclus du droit à déduction :


On distingue les exclusions d’ordre général et les exclusions expresses du droit à déduction.

A. Exclusion générales :
En vertu de la règle de déductibilité qui veut que seule soit déductible la taxe grevant les biens et
services jugés nécessaires à l’exploitation et concourant à la réalisation d’opérations taxables ou
assimilées, sont exclues du droit à déduction les dépenses suivantes :

 Dépenses engagées pour les besoins propres des tiers, des dirigeants et du personnel de
l’entreprise
 Dépenses engagées pour la réalisation d’opérations exclues du champ d’application de la taxe
 Dépenses engagées pour la réalisation d’opération exonérées, sans bénéfice de droit à
déduction

B. Exclusion expresses :
i. Exclusion tenant à la nature de biens et services :
 N'ouvre pas droit à déduction, la taxe ayant grevé les biens produits, matières et services non
utilisés pour les besoins de l'exploitation ;
 les immeubles et locaux non liés à l'exploitation ;
 Les véhicules de transport de personne, à l’exclusion de ceux utilisés pour les besoins du
transport public ou du transport collectif du personnel des entreprises ;
 Les produits pétroliers non utilisés comme combustibles , matières premières ou agents de
fabrication , à l’exclusion du gasoil utilisé pour les besoins d’exploitation des véhicules de transport
collectif routier des personnes et des marchandises ainsi que le gasoil utilisé pour les besoins du
transport routier des marchandises effectué par les assujettis pour leur compte et par leurs propres
moyens ;

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 Gasoil utilisé pour les besoins d’exploitation des véhicules de transport ferroviaire des
personnes et des marchandises ;
 Gasoil et kérosène utilisés pour les besoins du transport aérien ; les modalités d’application de
cette disposition sont fixées par voie réglementaire ;
 les achats et prestations revêtant un caractère de libéralité ;
 les frais de mission, de réception ou de représentation ;
 les opérations de vente et de livraison portant sur les vins, les boissons alcoolisées, l’or, le
platine et l’argent ;
 Les achats de biens et de services non justifiés par des factures.
ii. Exclusions tenant au non justification du règlement :
N’est pas déductible la taxe ayant grevé les achats, travaux ou prestations de services dont le
montant dépasse cinq mille (5.000) dirhams par jour et par fournisseur, dans la limite de cinquante
mille (50.000) dirhams par mois et par fournisseur et dont le règlement n'est pas justifié par chèque
barré non endossable, effet de commerce, moyen magnétique de paiement, virement bancaire,
procédé électronique ou par compensation avec une créance à l’égard d’une même personne, à
condition que cette compensation soit effectuée sur la base de documents dûment datés et signés par
les parties concernées et portant acceptation du principe de la compensation. Toutefois, les
conditions de paiement prévues ci-dessus ne sont pas applicables aux achats d'animaux vivants et
produits agricoles non transformés.

3. Le prorata de déduction :
Les entreprises partiellement assujetties à la TVA ne peuvent opérer qu’une déduction partielle.
Cette déduction partielle est calculée par l’application à la taxe ayant grevé les biens et les services
d’un pourcentage unique dit prorata de déduction.

Le prorata de déduction représente la part de l’activité donnant droit à déduction dans l’activité
totale de l’entreprise. Il est déterminé par l’application de la formule suivante :

CA imposable TTC + (CA exonéré avec DD + TVA fictive)

Pr =

Numérateur + CA hors champ + CA exonéré sans DD

 Le prorata applicable au cours d’une année N est calculé sur la base des opérations de l’année
précédente (N-1).
 Le prorata applicable dans le cas d’une entreprise dont l’activité est totalement imposable est
de 100%.
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 L’application du prorata n’est pas automatique. Il ne s’applique qu’a la TVA ayant grevé les
éléments communs.
 Le prorata de déduction doit représenter l’activité courante de l’entreprise.
 Les nouveaux assujettis appliquent un prorata provisoire calculé à partir de leurs prévisions
d’exploitation, et ce jusqu’à la fin de l’année suivant celle de la création de leur entreprise.
A. Les régularisations en matière de TVA :
La régularisation de la TVA est une remise en cause de la déduction déjà opérée de la TVA au titre
d’un achat de bien ou de service. Elle peut se traduire soit par des reversements ou des déductions
complémentaires.

La déduction de la TVA peut être révisée dans les quatre cas suivant :

 La cession d’une immobilisation ;


 Le changement du prorata dans le temps ;
 La disparition non justifiée d’un bien ayant fait l’objet d’une récupération de la TVA ;
 La réception d’une facture d’avoir ;

i. La cession d’une immobilisation :


La cession d’immobilisation portant une TVA déductible est considérée, selon le cas comme une
opération donnant lieu à une régularisation de la TVA, ou comme une vente de bien d’occasion
donnant lieu à la facturation de celle-ci à l’acheteur.

Deux périodes sont à distinguer :

 Les immobilisations acquises avant le 1er janvier 2013


 Les immobilisations acquises à partir du 1er janvier 2013

 Les immobilisations acquises avant le 1er janvier 2013 :

La cession de ces immobilisations donnant lieu à une régularisation de la TVA, et ce quelle que soit
leur nature (bien meuble ou immeuble) :

Reversement = n/5(Déduction initial)


Avec n : le nombre d’année restant à courir

 Les immobilisations acquises à partir du 1er janvier 2013 :

Une distinction doit être faite entre les immobilisations des biens meubles d’investissement et celles
constituant des biens immeubles.

Les biens meubles : la loi de finances pour l’année 2013 a institué un régime d’imposition des biens
d’occasion. La cession d’un bien mobilier d’investissement acquis à partir du 1/1/2013 est
considérée comme une cession de bien d’occasion imposable à la TVA.
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Les biens immeubles : leur cession donne lieu à une régularisation de la TVA selon le mécanisme
présenté précédemment. Toutefois le délai de conservation passe de 5 ans à 10 ans, et par
conséquent les reversements effectués suite à la cession seront déterminés sur la base d’une durée de
conservation de 10 ans.

 Le changement du prorata dans le temps :


Cette régularisation concerne exclusivement les biens immobilisés. Elle a lieu lorsque le prorata de
déduction varie de plus de 5 points au cours des 5 années suivant la date d’acquisition.

 Si le prorata subit une diminution de plus de cinq points, l’entreprise doit reverser au Trésor
public une partie de la TVA déjà déduite.
 Si le prorata augmente de plus de 5 points, l’entreprise pratique une déduction
complémentaire.

La régularisation est déterminée en appliquant la formule suivante :

1/5(déduction initiale – déduction calculée sur la base du nouveau


prorata)

ii. La disparition non justifiée :


En cas de vol, d’incendie ou de destruction non justifiés, la TVA ayant grevé les éléments disparus
doit être reversée par l’entreprise au Trésor public si elle a déjà fait l’objet d’une déduction.

Il incombe à l’assujetti de justifier la disparition de marchandises, de produits ou d’immobilisations,


et ce à travers un procès-verbal de la police judicaire en cas de vol, une attestation des sapeurs-
pompiers en cas d’incendie, ou tout autre document établi par les autorités compétentes.

iii. La facture d’avoir :


Cette facture est établie par le fournisseur à l’occasion d’un retour de marchandises ou de réductions
hors facture. Elle se traduit par une annulation de l’opération de vente ou une diminution du montant
de celle-ci.

4. Régime de TVA non apparente pour l’agroalimentaire :


La déduction de la TVA est, en principe, subordonnée, à l’existence d’une facture régulière et probante
établie au nom du bénéficiaire et portant le montant de la taxe. Mais dans certaine activités imposables les
achats portent sur des produits hors champ d’application de la TVA il s’agit notamment du secteur des
industries agroalimentaires dont les intrants sont constitués de produits agricoles non transformés n’ayant
supporté aucune taxe.

Ces activités imposables supportaient la TVA sans aucune possibilité de dédire la taxe ayant grevé leurs
achats de matières premières. Cela correspondait à une taxation de leur chiffre d’affaire au lieu d’une
taxation de la valeur ajoutée qui résulte de leur activité.

Pour corriger cette injustice, la loi de finances pour l’année 2016 a institue le régime de la TVA non
apparente pour le secteur agroalimentaire, et ce par dérogation aux règles générales de la déductibilité de la
TVA.
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Le régime de la TVA non apparente consiste à ouvrir aux entreprises concernées le droit à la déduction de la
taxe (non apparente) sur le prix d’achat des produits agricoles non transformés.

Les produits-agricoles concernés par ce régime sont :

 Les légumineuses ;
 Les fruits et légumes non transformés ;
 Le lait non transformé destiné à la production des dérivés laitiers.

Le montant de la taxe non apparente est calculé sur la base d’un pourcentage de récupération déterminé à
partir des opérations réalisées par l’assujetti au cours de l’exercice précédent. Ce pourcentage comporte :

 Au numérateur : Le montant annuel des achats de produits agricoles non transformés augmenté(ou
diminué) de la variation de stock.
 Au dénominateur : Le chiffre d’affaires réalisé sur le marché national (TTC) augmenté du chiffre
d’affaires à l’export et de la TVA fictive correspondante.

Le pourcentage de déduction ainsi obtenu correspond à la proposition des produits agricoles non transformés
incorporés dans le produit fini vendu.

La base de calcul de la TVA non apparente est obtenue en appliquant le pourcentage de déduction au chiffre
d’affaire taxable réalisé sur le marché national au cours du mois ou du trimestre objet de la déclaration de la
taxe. Le montant de la TVA non n’apparente que l’assujetti au droit de récupérer s’obtient en appliquant à
cette base de calcul le même taux de TVA que celui du produit transformé vendu par l’assujetti.

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Conclusion

La TVA occupe une place majeure dans le système des prélèvements obligatoires au Maroc plus de 60ans
après sa création, elle affiche un bilan contrasté. Le principe d’un impôt sur la consommation à paiement
fractionné et donnant lieu à un droit de déduction pour les opérateurs économiques qui a été adopté par la
quasi-totalité des pays.

Toutefois l’évolution du droit concomitant au bouleversement de la nature des échanges économique, et


l’utilisation de cet impôt à des fins politiques l’ont en partie éloignée de ses objectifs fondateurs qui sont la
neutralité, la simplicité et le rendement.

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