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Fiscalité des

Entreprises :
Chapitre 1 :

LA TAXE SUR LA VALEUR


AJOUTEE
I. CHAMP D’APPLICATION
DE LA TVA
Dispositions générales

La TVA s’applique aux opérations de


nature industrielle, commerciale,
artisanale, ou relevant de l’exercice d’une
profession libérale effectuées par les
personnes autre que l’Etat non
entrepreneur à titre habituel ou
occasionnel quels que soient leur statut
juridique, leur forme ou nature
d’intervention et accomplies au Maroc
1. La territorialité de la
TVA
Principe à retenir :

♦ Un bien est taxée là où il est consommé

♦ Un service est taxé là ou il est utilisé ou exploité


2. Les opérations
imposables à la TVA
2.1. Les opérations
imposables obligatoirement.
2.1.1 – Les opérations
portant sur les biens meubles
a/ Les ventes et les livraisons réalisées
par les entrepreneurs de manufactures
des produits fabriqués, extraits ou
conditionnés directement ou à travers
un travail à façon ;
b/ Les ventes et les livraisons des
produits importés réalisées par
les commerçants importateurs ;
c/ Les ventes et les livraisons en
l’état réalisés par les :
- commerçants grossistes
- Commerçants détaillants dont
le CA est = ou > à 2.000.000 DH
2.1.2 Les opérations portant
sur les biens immeubles

 Promotion immobilière

 Viabilisation et lotissement

 Travaux immobiliers
2.1.3 – Les prestations de services
 Les opérations d’hébergement et/ou de vente
de denrées ou de boissons à consommer sur
place ;
 Les opérations d’installations, de pose ou de
réparation ;
 Les opérations de banque, de crédit et de
change ;
 Les professions libérales ou assimilées
2.1.4 Les livraisons à soi
même

• Des biens meubles

• Des biens immeubles


2.2 Les opérations imposables
par option
 Les personnes qui exercent certaines
activités normalement exonérées ou
placées hors champ d’application de
la TVA peuvent, sur leur déclaration à
la TVA, avoir intérêt à opter pour leur
assujettissement.
a. Commerçants et les prestataires de
services qui exportent directement les
produits, objets, marchandises ou
services, en ce qui concerne leur CA à
l’exportation ;
b. Petits fabricants et les petits prestataires de
services qui réalisent un CA annuel égal ou
inférieur à 500.000 dh ;

c. Revendeurs en l’état de produits, autre que


les produits exonérés désignés ci-dessous.

RQ : L’option peut être globale ou partielle.


3. Les exonérations et le
régime suspensif de la TVA
3.1. Exonérations sans
droit à déduction :
Sont exonérées de la TVA :
 Les ventes autrement qu’à consommer
sur place, portant sur :
Le pain et ses dérivés, Le lait,
Le sucre, Les dattes
conditionnées, Les produits de
la pêche, la viande, les bois, le
charbon de bois, l’huile d’olive…
 Les ventes portant sur : les
journaux, les publications, les
livres, les timbres fiscaux, les
papiers destinés à l’impression des
journaux et périodiques ainsi qu’à
l’édition, les films
cinématographiques, documentaires
ou éducatifs.
• Les ventes et prestations
réalisées par les petits fabricants
et prestataires dont le CA ne
dépasse pas les 500.000 dh /an
(exemple : les taxis…) ;
 Les prestations fournies par les
médecins, les médecins dentistes,
masseurs kinésithérapeutes,
orthoptistes, orthophonistes, infirmiers,
sage-femme, exploitants de cliniques,
maison de santé, et exploitants de
laboratoires d’analyses médicales.
3.2. Exonérations avec
droit à déduction :
Sont exonérés de la TVA avec droit à
déduction :
- Les produits et les services livrés à
l’exportation ;
- Les engrais et certain matériel
agricole ;
- Les ventes des biens
d’investissement à des E/se
nouvelles pendant les 24 premiers
mois du début de leur activité ;
 Le transport international ;
 Les opérations de construction de
locaux à usage d’habitation dont la
superficie couverte est comprise entre
50 et 100 m2 et la V.M (HT) < ou =
250.000DH.
 Les marchandises ou objets placés sous
les régimes suspensifs en douane ;
3.3 Le régime
suspensif de la TVA
 a. Les entreprises exportatrices des
produits peuvent demander la
suspension de la TVA sur les
marchandises, matières premières,
emballages irrécupérables et les
services nécessaires aux opérations
bénéficiant de la déduction.
 b. Les entreprises exportatrices de
services, peuvent également sur leur
demande être autorisées à recevoir
en suspension de la TVA à l’intérieur,
les produits et les services
nécessaires à ces opérations
susceptibles d’ouvrir droit aux
déductions et au remboursement de
la TVA.
REMARQUE :

Le montant de cette suspension ne peut être


supérieur au montant du CA réalisé au cours
de l’année écoulée et ayant bénéficié du droit à
déduction.
II. LE FAIT GÉNÉRATEUR DE
LA TVA.
Définition :

Le fait générateur est l’événement


qui entraîne l’exigibilité de l'impôt
suite à la réalisation des conditions
requises pour son paiement.
Au Maroc, on distingue deux régimes
en matière du fait générateur :

- Le régime de l’encaissement
(régime de droit commun)

- Le régime du débit
(régime optionnel)
1. Le régime de l’encaissement
♦ Il est le fait générateur en régime du
droit commun.

♦ Il est constitué par “ l’encaissement


total ou partiel du prix des
marchandises, des travaux ou des
services au comptant ”.
♦ En cas de règlement par chèque ou
par effet de commerce, le fait
générateur de la TVA est constitué
par la date de l’encaissement
effectif du chèque ou de l’effet par
le redevable.
2. Le régime du débit
Le “ débit ” consiste en
l’inscription de la somme due au
compte client ; il intervient
généralement au moment de la
facturation ».
Toutefois, si l’encaissement est
antérieur au débit, la TVA devient
exigible sur le montant des sommes
encaissées (versement d’une avance
par exemple).
Les redevables ayant choisi ce
régime doivent faire une déclaration
écrite avant le 1er janvier ou dans
les 30 jours qui suivent le début de
leurs activités pour les nouveaux
assujettis.
III. LA LIQUIDATION DE
LA TVA
1. La base imposable de
la TVA
Le code des impôt prévoit que “ le
chiffre d’affaire imposable
comprend le prix des
marchandises, des travaux ou des
services et les recettes
accessoires qui s’y rapportent,
ainsi que les droits et taxes y
afférents à l’exception de la
TVA. ”
2. Les taux de la TVA
2.1. Taux ad–valorem
 Taux normal de 20 % est le taux de
droit commun. Il s’applique à toutes
les opérations imposables pour
lesquelles un autre taux n’est pas
expressément prévu par la loi ou qui
ne sont pas exonérées.
 Taux réduits :

 14%

 10%

 7%
2.2. Taux spécifiques
 Les ventes et livraisons autrement qu’à
consommer sur place, portant sur les
vins et les boissons alcoolisées, sont
soumises à la TVA au tarif de 100 dh par
hectolitre.
 Les livraisons et les ventes de tous
ouvrages ou articles, autres que les
outils, composés en tout ou en partie
d’or, de platine ou d’argent sont
soumises à la TVA fixée à 5 dh par
gramme d’or et de platine et à 0,10 dh
par gramme d’argent.
3. Le principe de récupération
de la TVA.
3.1. Principe de base de la
déduction
 Le principe fondamental sur lequel
repose tout le système de la TVA est
que la taxe qui a grevé les éléments
du prix d’une opération imposable
(taxe d’amont), est déductible de la
TVA applicable à cette opération (taxe
d’aval).
♦ Ainsi, toute TVA facturée à
l’entreprise, ouvre droit à
déduction.
♦ « Le droit à déduction prend
naissance à l’expiration du mois de
l’établissement des quittances de
douanes ou de paiement partiel ou
intégral des factures ou mémoires
établis au nom du bénéficiaire ».
3.2. Modalités d’application de la
déduction
C’est par voie d’imputation que
doit s’opérer la récupération de la
taxe déductible mentionnée sur la
déclaration de l’assujetti. ainsi :

TVA due (M) = TVA facturée (M)


– TVA récupérable/IMMO et
Charges (M)
♦ Si le solde est positif, le
montant est versé à la
perception ;
♦ S’il est négatif, il constitue
un crédit d’impôt qui sera
report é sur la TVA des mois
suivants jusqu’à épuisement,
sans limitation de délai.
Exemple

Soit un assujetti, placé sous le


régime de la déclaration
mensuelle, et qui vend des
produits soumis au taux de
20%.
Les déclarations des mois mars,
avril et mai de l’année N sont
ainsi :
Déclaration Déclaration Déclaration
mars à avril à mai à déposer
déposer en déposer en en juin
avril mai

TVA facturée
60.000 44.000 76.000
Taxe
déductible au 35.000 56.000 40.000
titre du mois
M

Taxe à verser
au trésor 25.000 Néant
76.000
-40.000 – 12.000
= 24.000
Crédit à Néant Néant
reporter 12.000
3.3. Détermination du
montant de la déduction
♦ Les redevables qui exercent des
activités exonérées, mais
bénéficient du droit à déduction ,
sont considérés comme des
assujettis à 100%.
♦ Quant aux assujettis partiels qui
effectuent concurremment des
opérations taxables et des
opérations exonérées (sans droit à
déduction) ou situées hors champ
d’application– un pourcentage
général de déduction (appelé
«prorata») est déterminé en fonction
des opérations passibles de la TVA.
♦ Le prorata est un pourcentage
qui résulte du rapport
existant entre le montant
annuel des recettes afférentes
à des opérations ouvrant droit
à déduction et le montant
annuel des recettes afférentes
à l’ensemble des opérations
réalisées, càd le CA total de
l’année.
Au numérateur du prorata
on trouve les CA suivants :
 Le montant du CA TTC soumis à la TVA

 Les recettes des opérations exonérées


ADD augmentées d’une TVA fictive.

 Les recettes provenant des opérations


faites en régime suspensif , augmentées
de la TVA fictive correspondante.
Au dénominateur du
prorata on trouve :

 Le total du numérateur
 Les recettes exonérées SDD
 Les recettes provenant des
opérations placées hors champ
d’application de la TVA.
Exemple
 Un assujetti «partiel » dont les recettes de
l’année considérée se présentent comme
suit :
 Opérations ouvrant droit à déduction
: 3.000.000
 Ensemble des opérations (ouvrant droit ou
non déductible) : 4.000.000
 P = 3.000.000/4.000.000 = 0.75 = 75%
 Si l’intéressé acquiert, au cours de ladite
année, une immobilisation grevée d’une
TVA de 12000 dh. La fraction déductible
de cette taxe sera de : 12000 * 75% =
9000 dh
3.4. Exclusion du droit à
déduction
 N’est déductible qu’à concurrence de
50 % de son montant, la taxe ayant
grevé les achats, travaux ou services
dont le montant est égal ou supérieur
à 10.000 dh et dont le règlement
n’est pas justifié par :
 Un chèque barré non endossable,
 Effet de commerce,
 Moyen magnétique de paiement ou
 Par virement bancaire ou postal
 Les biens, produits, matières et
services non utilisés pour les
besoins de l’exploitation ;

 Les immeubles et locaux non liés à


l’exploitation ;
 Les véhicules de tourisme

 Les achats et prestations revêtant


un caractère de libéralité ;

 Les frais de mission, de réception ou


de représentation ;
 Les produits pétroliers non utilisés
comme combustibles ; matières
premières ou agents de fabrication
à l’exclusion du gasoil utilisé par les
véhicules affectés au transport
routier de voyageurs et de
marchandises.
 Pour la taxe ayant grevé l’achat du
gasoil utilisé par les véhicules
affectés au transport de
marchandises est déductible lorsque
l’entreprise assure le transport par
ses propres moyens.

 La TVA payée aux personnes soumises au


taux de 14% SDD
3.5. Le remboursement de la
TVA
 En matière de déduction le régime
normal est l’imputation. toutefois,
certaines entreprises disposent d’un
crédit de taxe qu’elles ne peuvent
imputer et se trouve en situation de
butoir.
 Le remboursement constitue une
dérogation à la règle de droit
commun qui est celle du report de
crédit.
Le remboursement est réservé aux
personnes assujetties qui effectuent
des

 Opérations exonérés ADD ;

 Opérations de vente dans le cadre


du régime suspensif.
Le remboursement de la TVA n’est
pas automatique. Il est
subordonné à l’établissement
d’une demande écrite et à la
justification du droit au
remboursement par la production
de documents établissant que les
achats ont été grevé de la taxe,
soit à l’intérieur, soit à
l’importation.
Le plafond du remboursement

Le montant de la TVA remboursée ne peut être

supérieur à celui de la TVA que le contribuable

aurait dû déduire s’il était imposable


3.6. Le mécanisme des
régularisations
3.6.1 Cas de la cession des
immobilisations
En cas de la cession d’une immobilisation avant
l’expiration de 5 ans à partir de la date de son
acquisition (une fraction d’année est équivalente à
une année), une partie de la TVA déjà récupérée
doit être reversée au Trésor :
TVA à reverser = TVA déduite x n/5
Avec n le nombre d’années restant à courir
jusqu’à 5 ans
3.6.2. Régularisation en
cas de variation du
prorata

 Le prorata est calculé pour une


année.

 Il peut varier d’une année à


l’autre.
 La révision des déductions
initialement admises est désignée
sous le nom de la régularisation.

 Elle peut se traduire soit par un


reversement de taxe, soit par une
déduction complémentaire.
La déduction pratiquée lors de
l’acquisition d’une immobilisation sur la
base du prorata de l’année
correspondante (prorata initial) est
susceptible de donner lieu à
régularisation lorsque, au cours d’une
année ultérieure comprise dans une
certaine période, le prorata subit une
variation positive (augmentation) ou
négative (diminution) de plus de 5 points.
En cas de variation positive :

Le calcul est effectué à partir de la


différence entre le montant de la
déduction calculée sur la base du
prorata dégagé à la fin de l’année
considérée et le montant de la
déduction initiale.
La déduction complémentaire est
égale au 1/5 de la différence entre la
déduction calculée au prorata réel et
la déduction calculée au prorata
initial.
En cas de variation négative :

Le reversement est égal au 1/5 de


la différence entre la déduction
initiale et la déduction calculée
sur la base du pourcentage de la
fin de l’année considérée.
Application :

Un industriel achète en N, des biens


immobiliers grevés de taxes
déductibles pour un montant de
150000 dh. Le pourcentage annuel de
déduction pour l’année N est de 75%
(pourcentage initial) déterminé à partir
des éléments de (N-1).
Au titre de l’année N, l’industriel
déduira :
150000 * 75% = 112500 dh (déduction
initiale)
1ère régularisation (variation
positive) :

 Le pourcentage réellement applicable à


l’année N, calculé en N+1, est de 85%
au lieu de 75%.

 La variation du % initial est de


85 –75 = 10 points.

 Cette variation en hausse excède le


seuil de 5 points, l’industriel opère
une déduction complémentaire.
 Sur la base du % applicable à l’année
N, la déduction aurait été de :

150000 * 85% = 127500 dh.

 Donc la déduction complémentaire à


effectuer en (N+1) est égale à :

(127500 – 112500 )/5 = 3000 dh


2ème régularisation (variation
négative) :
 Supposons que le % réel applicable
N+1 et déterminé en N+2 est de 60%.

 On a donc une variation négative de


60 – 75 = – 15 points.

 Cette variation en baisse excède le


seuil de 5 points, l’industriel doit
opérer un reversement en N+2, d’une
partie de la déduction effectuée en N
(année d’acquisition des biens).
 Sur la base du % applicable en (N+1),
la déduction aurait été de :
150000 * 60% = 90000 dh

 La déduction initiale a été de 112500


dh. Le reversement est égal à :
(112500 – 90000)/5 = 4500 dh
 Le % applicable à l’année (N+2),
déterminé en n+3 devient 79%.

 La variation du % initial est de


79 – 75 = 4 points.

 Cette variation est inférieure de


5%, aucune régularisation n’est
exigée de l’entreprise en N+3.
IV. LES OBLIGATIONS
DES ASSUJETTIS
1. Les régimes d’impositions
 A partir du moment où
l’encaissement, total ou partiel, est
réalisé ou au moment du débit (en cas
d’option) l’assujetti doit faire face à ses
obligations fiscales.

 Ces dernières commencent par une


déclaration et se terminent par le
paiement.
Ainsi, l’imposition des redevables à la
TVA s’effectue soit :

- Sous le régime de la déclaration


mensuelle:

- Sous le régime de la déclaration


trimestrielle :
5.1.1. Sous le régime de la
déclaration mensuelle

Sont obligatoirement imposés à ce régime :


 d’une part les redevables dont le CA
taxable réalisé au cours de l’année
écoulée atteint ou dépasse 1000000 dh ;

 et d’autre part les personnes n’ayant pas


d’établissement au Maroc et y effectuant
des opérations imposables
Le CGI donne la possibilité aux
assujettis imposés sous le régime
de la déclaration trimestrielle,
d’opter pour la déclaration
mensuelle à condition d’en faire la
demande avant le 31 janvier
auprès du service local des taxes
sur le CA dont dépend le
redevable.
1.2 Sous le régime de la
déclaration trimestrielle :
Sont obligatoirement assujettis à ce
régime :
 Les redevables dont le CA taxable réalisé
au cours de l’exercice écoulé est inférieur
à 1000000 dh.
 Les redevables exploitant des
établissements saisonniers, ainsi que
ceux exerçant une activité périodique ou
effectuant des opérations occasionnelles.
 Les nouveaux redevables pour la période
de l’année civile en cours.
2. L’obligation d’ordre
comptable & l’établissement
des factures.
La gestion de la TVA a pour
support essentiel la tenue d’une
comptabilité par les assujettis,
leur permettant de justifier les
opérations, imposables ou non,
qu’ils effectuent.
 D’une manière générale, la
comptabilité doit permettre au
redevable de fournir l’ensemble des
renseignements demandés.
 En plus, la déduction de la TVA est
subordonnée à la possession par les
assujettis d’une facture. Cette dernière
doit être établie selon une forme bien
déterminée.
3. Le paiement
Tout redevable de la TVA est tenu de
produire chaque mois une déclaration
conforme au modèle:
 N° 718/86 pour la déclaration
mensuelle,
 et N° 609/86 pour la déclaration
trimestrielle
Elle est prescrite par
l’administration fiscale et
indique pour le mois précédent:
 Le montant total des opérations
qu’il a réalisées et,
 Le détail de ses opérations
taxables.
 Le paiement de la taxe intervient au moment même
du dépôt ou de l’envoi de la déclaration.

 Les redevables peuvent se libérer de l'impôt selon


l’une ou l’autre des modalités suivantes :
Numéraire, chèque bancaire barré, un virement
postal ou un mandat établi à l’ordre du percepteur.
Chapitre 2 :

L ’IMPÔT SUR LES SOCIETES


IS
1. CHAMP D’APPLICATION
1.1 Les personnes imposables
♦ Les sociétés quels que soient leur
forme et leur objet, à l’exclusion :
- des SNC, SCS ne comprenant que des
personnes physiques ainsi que les
sociétés en participation (imposables
sur option) ;
- des sociétés de fait ne comprenant
que des personnes physiques ;
- des sociétés à objet immobilier ;
- des GIE
♦ Les établissements publics et autres
personnes morales qui se livrent à une
exploitation ou à des opérations à
caractère lucratif.
♦ les associations et les organismes
légalement assimilés.
♦ les fonds créés par voie législative ou par
convention ne jouissant pas de la
personnalité morale et dont la gestion
est confiée à des organismes de droit
public ou privé
1.2. Territorialité de l'impôt :
 Les sociétés qu’elles aient ou non leur siège au Maroc, sont
passibles de l’IS sur l’ensemble de bénéfices ou revenus :

- se rapportant à des biens qu’elles possèdent, aux activités qu’elles


exercent et aux opérations lucratives qu’elles réalisent au Maroc,
même à titre occasionnel ;

- dont le droit d’imposition est attribué au Maroc en vertu de


convention internationale

 Les sociétés non résidentes n’ayant pas leur siège au Maroc sont
imposables en raison des produits cités par l’art 15.
1.3. Les exonérations
Exonération permanentes :
 Les associations SBL.
 La Ligue nationale de lutte contre les
maladies cardio-vasculaires
 la Fondation Hassan II pour la lutte contre le
cancer
 La fondation Mohammed VI pour la solidarité
 Les OPCVM
 Les plus valus sur la cession des V.M
réalisées par les sociétés étrangères
Exonération permanentes
(Suite)

 Les coopératives et leurs unions :


 lorsque leur C.A < 5.000.000 DH
(HT) s’elles exercent une activité de
transformation.
 ou lorsque leurs activités se limitent
à la collecte de matières premières
auprès des adhérents et à leur
commercialisation.
Exonérations temporaires suivies de
l’imposition permanente au taux
réduit

 Les E/ses exportatrices de B/S et les E/ses


hôtelières sont exonérées pendant les 5
premières années et bénéficient d’un taux
réduit de 17,5% à partir de la 6ème année
 ….
Imposition permanente au
taux réduit :

 Les entreprises minières exportatrices

 Les entreprises ayant leur domicile


fiscal ou leur siège social dans la
province de Tanger et exerçant une
activité principale dans le ressort de
ladite province…
Imposition temporaire au taux
réduit

Les entreprises artisanales, les établissements


privés d’enseignement et de F.P ainsi que les
E/ses qui s’installent dans des préfectures ou
provinces fixées par décret sont soumises au
taux réduit de 17,5% pendant les 5 premières
années.
2. La liquidation de l’IS
2.1 Détermination de la base
imposable.

Résultat Fiscal = produits imposables -


charges déductibles

R.F = R.C + Réintégrations - Déductions


2.1.1 Les produits imposables
a. Les produits courants
 Le chiffre d’affaires = Prix * quantité vendue

 La variation des stocks de produits, de services


et de travaux en cours,

 Les produits accessoires

 Les produits financiers

 Les immobilisations produites par l’entreprise


pour elle même,
 Les subventions d’exploitation reçues de
l’exercice ou les exercices antérieurs.
Imposition réduite des produits
de participation

Elle concerne:
Les dividendes et autres produits de
participations provenant de la
distribution des bénéfices par des
sociétés relevant de l ’IS, même si ces
dernières sont exonérées. Ces
produits bénéficient d’un abattement
de 100%.
Imposition à la source des
intérêts perçus

Les intérêts perçus sont soumis à une


retenue la source de 20% non
libératoire de l’IS.
b. Les produits non courants

 Les produits de cessions des


immobilisations corporelles,
incorporelles ou financières,
 Les subventions d’équipement,
 Pénalités reçues sur le marché,
 Dégrèvement d’impôt déductible,
 Dons reçus soit de l’Etat,
collectivités locales ou des tiers.
2.1.2. Les charges déductibles
Sont déductibles du résultat
fiscal, les charges suivantes :
 Les achats de matières et produits
 Les frais de personnel et de main
d’œuvre
 Les frais généraux : Les loyers, les
redevances, Les frais d’assurance et
de publicité, les cadeaux publicitaires
 Les frais d’établissements
 Les impôts et taxes.
 Les amortissements et les provisions..
Remarque :

Ces charges sont déductibles


seulement à 50% de leur montant,
lorsque celui ci dépasse 10.000 dh
et que le règlement n ’est pas justifié
par CBNE, effet de commerce,
moyen magnétique de paiement ou
par virement bancaire.
Les frais financiers
 Agios bancaires et intérêts payés à des tiers ou à
des organismes agrées,
 Intérêts servis aux associés en raison des
sommes avancées à la société à condition que le
capital soit entièrement libéré et en tenant
compte des deux limites suivantes :
- Le taux maximum ne peut être supérieur à un
taux fixé annuellement, par arrêté du ministre
des finances, en fonction du taux d’intérêt
moyen des bons de trésor à 6 mois de l’année
précédente,
- Le montant des avances ne doit pas dépasser le
capital social.
Conditions de déductibilité
des amortissements

 Les biens concernés par


l’amortissement doivent être inscrits
en actif immobilisé ainsi que leur
amortissement,
 Ils sont déductibles dans la limite des
taux admis,
 Ils sont déductibles à partir du
premier jour du mois d’acquisition.
N.B :
Les sociétés qui ont reçu une prime
d’équipement qui a été rapportée
intégralement à l’exercice au cours
duquel elle a été perçue, peuvent
pratiquer, au titre de l’exercice ou de
l’année d’acquisition des équipements en
cause, un amortissement exceptionnel
d’un montant égal à celui de la prime,
Cas particulier : Amortissements des
véhicules de tourisme

 Le taux d’amortissement des véhicules de


transport de personnes ne peut être inférieur
à 20% par an, et la valeur totale (TTC)
fiscalement déductible, répartie sur 5 ans à
parts égales, ne peut être supérieure à
300000 dh par véhicule.
Cette disposition s’applique également
dans le cas de location ou de crédit bail
concernant ces véhicules.
Conditions de déductibilité des
provisions
Les provisions classiques sont
déductibles lorsqu’elles sont
régulièrement constituées et vérifient les
deux conditions suivantes :
- justifiées ;
- individualisées.
Les dons en argent ou en
nature octroyés :
- Aux Habous publics et à l’entraide nationale ;
- Aux associations reconnues d’utilité publique ;
- Aux établissements publics qui ont pour mission
de dispenser des soins ou d’assurer des actions
culturelles d’enseignements ou de recherches ;
- À la ligue nationale de lutte contre les maladies
cardio-vasculaire.
- À la fondation Hassan II pour lutte contre le
cancer ;
 Aux comités olympiques nationale et aux
fédérations sportives ;

 Aux œuvres sociales des entreprises publiques


ou privées, dans la limite de 2 pour mille du
montant du chiffre d’affaires du donateur,

 Aux œuvres sociales des institutions


autorisées par la loi qui les institue à percevoir
des dons, dans la limite de 2 pour mille du
montant du chiffre d’affaires du donateur,
2.1.3. Les charges non
déductibles
Il s’agit des Amendes, pénalités et
majorations de toutes nature notamment
pour infraction en matière:
 D ’assiette des impôts directs et indirects,
 De paiement tardif desdits impôts,
 De la législation du travail,
 De réglementation de contrôle des changes
 De réglementation de circulation,
 De réglementation de contrôle de prix.
 …
2.1.4 Report du déficit
 Lorsqu’un exercice comptable est
déficitaire, la législation fiscale permet de
déduire ce déficit du bénéfice de l’exercice
comptable suivant.

 Lorsque le résultat de l’exercice suivant ne


permet pas l’absorption du déficit, celui ci
peut être déduit des exercices comptables
suivants jusqu’au 4ème exercice qui suit
l’exercice déficitaire.
2.2 Taux de l ’IS

 30% pour toutes les sociétés soumises au régime


général de l’IS

 37% pour les établissements de crédit, Bank al


Maghreb, CDG, ainsi que les sociétés d’assurances et
de réassurances,

 10% pour les produits bruts perçus par les sociétés


étrangères (art 15),

 8% du montant hors taxe des travaux immobiliers ou


de montage d’installations industrielles ou techniques,
réalisés par les sociétés étrangères ayant opté pour
l’imposition forfaitaire conformément aux dispositions
de l’article 16 du CGI.
 20% en ce qui concerne les produits de
placements à revenu fixe énumérés à l’article 9
de la présente loi.

 17,5%

 10% pour les PME dont le Résultat ≤ 300.000 DH


3. La cotisation Minimale
“ L'impôt dû par les sociétés ne peut
être inférieur à la cotisation
minimale (CM) quelque soit le
résultat fiscal ”.
3.1. La base de calcul de la CM

Elle est constituée par:


 Le chiffre d’affaires HT

 Les produits accessoires

 Les produits financiers

 Les subventions, primes et dons


reçus de l'État, des collectivités
locales ou de tiers.
3.2 Taux de CM
 Taux de la cotisation minimale = 0,5% (LF
1992).

 Toutefois, ce taux est ramené à 0,25% (LF


1994) pour les opérations effectuées par des
sociétés commerciales au titre des ventes
portant sur : Les produits pétroliers, Le
beurre, L’huile, La farine, L’eau,
L’électricité.
A noter :
 Le montant de la CM ne peut être inférieur
à 3.000 dh par exercice,

 La CM n’est pas due par les sociétés


pendant les 3 premières années suivant la
date du début de leur exploitation.
3.3 Crédit de La CM
 La CM acquittée au titre d’un exercice déficitaire ainsi que la
partie de la cotisation qui excède le montant de l'impôt
acquitté au titre d’un exercice donné, sont imputées sur le
montant de l'impôt qui excède celui de la CM exigible au titre
de l’exercice suivant,

 À défaut de cet excédent, ou en cas d’excédent insuffisant


pour que l’imputation puisse être opérée en totalité ou en
partie, le reliquat de la CM peut être déduit du montant de l'IS
dû au titre des exercices suivants jusqu’au troisième exercice
qui suit l’exercice déficitaire ou celui au titre duquel le
montant de ladite cotisation excède celui de l'impôt (LF 1994).
4. Paiement de l ’IS
4.1. Paiement des acomptes
provisionnels

 Quatre paiements (acomptes provisionnels)


doivent être effectués spontanément par les
sociétés assujetties à l’IS.

 Chaque acompte provisionnel est égal à 25%


du montant de l'impôt dû au titre du dernier
exercice clos (exercice de référence),
4.2. Les versements sont
échelonnés de la façon suivante :
 Avant l’expiration du mois de mars de l’exercice
en cours,
 Avant l’expiration du mois de juin de l’exercice
en cours,
 Avant l’expiration du mois de septembre de
l’exercice en cours,
 Avant l’expiration du mois de décembre de
l’exercice en cours,
 Chaque versement est accompagné d’un bordereau
avis conforme au modèle fourni par
l’administration daté et signé par la partie
versante.
4.3.3. L ’imposition par voie de
rôle

 Les sociétés peuvent être imposées


par voie de rôle:
 lorsqu’elles ne paient pas
spontanément, l'impôt dû, ainsi
que les majorations et pénalités.

 Lorsqu’il y a taxation d’office ou


rectification, notamment :
- Si la société ne fait pas sa déclaration,

- Si l’administration fiscale conteste la base


d’imposition et procède à une rectification,

- En cas de procédure de rectification accélérée


pour des sociétés en cession, cessation, ou
transformation de la forme juridique
5. Les déclarations fiscales

 Déclaration d ’existence

 Déclaration du résultat fiscal et du chiffre


d ’affaire
6. Les obligations comptables
et procédures de contrôle

 Tenir une comptabilité régulière,

 Délivrer des factures,

 Conservation des documents comptables

(10 ans).
6. Les obligations comptables
et procédures de contrôle

 Tenir une comptabilité régulière,

 Délivrer des factures,

 Conservation des documents comptables

(10 ans).
Bon courage

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