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Cours Fiscalité de l’Entreprise

INTRODUCTION

Le grand Larousse définit la fiscalité comme étant : « le système de


perception des impôts, l’ensemble des lois qui s’y rapportent et les moyens
qui y conduisent ».
Branche du droit public, la fiscalité est constituée de l’ensemble des règles
juridiques concernant les impôts. Elle organise la participation des sujets de
droit, aussi bien personnes physiques que morales, à la vie financière de
l’Etat. La fiscalité constitue aussi pour l’Etat un outil important de politique
économique et sociale.
Le terme fiscalité tire son origine de fiscus, le panier que les Romains
employaient pour recevoir l’argent. Il a donné également le fisc, qui désigne
couramment l’ensemble des administrations publiques qu’ont en charge
l’impôt.
La fiscalité souffre d’une image doublement négative :
- Pour l’étudiant, c’est une matière technique, à la limite de la sphère
juridique, dont l’approche est rébarbative et qu’il parait peu rentable
d’approfondir pour un juriste sur la voie de son accomplissement
intellectuel.
- Pour le citoyen-contribuable, c’est un pan de l’activité publique subi
comme une contrainte, parce qu’il incarne l’État-spoliateur, qui puisse dans
les poches de ses sujets un argent que ceux-ci ont péniblement gagné et
dument mérité.
Aucune de ces deux perspectives n’est inexacte, puisqu’elle est
ressentie ; toutefois, l’honnêteté intellectuelle et l’envie de comprendre,
obligent à dépasser cette première approche. En utilisant chacune des clés
de la fiscalité pour ouvrir les portes de la découverte, l’explorateur ne
trouvera pas le placard de Barbe-Bleue, mais une matière riche, parce

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qu’elle est profondément juridique, ouverte sur les autres branches du droit,
mais aussi sur les composantes économiques et politiques de la société
humaine.
Afin de mieux saisir les clés de la fiscalité, il convient tout d’abord,
étudier les différents prélèvements fiscaux (sect.1), puis connaitre les
bases juridiques de la fiscalité (sect.2), et enfin, prendre connaissance sur
l’administration fiscale et sur le système fiscal en vigueur, c’est-à-dire,
connaitre le contexte actuel de la fiscalité tunisienne (sect.3).

Section 1 : Généralités sur les prélèvements fiscaux


Paragraphe 1 : notion et fonction de l’impôt :
A- Notion de l’impôt :
L’impôt peut être défini comme étant : « une prestation pécuniaire, requise
des personnes physiques ou des personnes morales de droit privé, voir de
droit public, d’après leurs facultés contributives, par voie d’autorité à titre
définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques
ou à des fins d’intervention de la puissance publique ».
L’idée essentielle qui paraitre de cette définition est que l’impôt est un
prélèvement obligatoire, sans contrepartie immédiate, visant à couvrir les
charges publiques.
Cette définition ne tient pas compte de certaines notions et conceptions
nouvelles apparues toute au long du XXème siècle. Il en est ainsi de la notion
de progressivité de l’impôt ou de celle de la capacité contributive du
contribuable. Il en est de même de la justice ou de l’égalité fiscale, ou
encore la conception selon laquelle la fiscalité n’a pas qu’une fonction de
financement budgétaire, mais remplit aussi une fonction de politique
économique et sociale.

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B- Les fonctions de l’impôt :


Les fonctions assignées à l’impôt sont au nombre de trois : la fonction
financière, la fonction économique et la fonction sociale.
1- La fonction financière :
La fonction première de l’impôt est d’assurer la couverture des charges
publiques, comme le disait Gaston Jèze : « il existe des charges, il faut les
couvrir ».
La conception classique, celle de l’Etat gendarme, limite le rôle de l’impôt à
l’alimentation des caisses du trésor. L’impôt a une fonction purement
financière (objectif unique) et ne doit avoir aucune influence économique.
Mais le rôle de l’impôt ne se limite pas seulement à la « fonction
financière » de la couverture des charges publiques de l’Etat, mais il
dépasse ce cadre strictement budgétaire pour devenir un instrument de la
politique économique e sociale, surtout avec le passage de la conception de
l’Etat gendarme, à celle de l’Etat interventionniste.
2- Les fonctions économiques de l’impôt :
L’impôt est utilisé comme levier de la politique. Il exerce une action sur
l’économie.
 L’action structurelle :
L’impôt : exerce une action globale sur l’économie, telle que la
politique des incitations fiscales en Tunisie.
La Tunisie a mis en place un dispositif incitatif pour attirer les
investisseurs et encourager la création des entreprises.
 L’action conjoncturelle :
Instituer un impôt, moduler les taux de certains impôts pour faire
face à une crise, utiliser la fiscalité pour lutter contre l’inflation.
Bref, l’action de l’impôt sur l’économie peut se manifester soit par
l’allègement de la charge fiscale (exonération, abattement), soit
par la surimposition, l’alourdissement de la charge fiscale

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(surimposer l’importation des produits de luxe, les voitures


luxueuses). Mais l’interventionnisme fiscal est en conflit avec le
principe de l’égalité devant l’impôt. Il est également en
contradiction avec le souci de rendement de l’impôt.
3- La fonction sociale :
Sur le plan social, l’impôt peut être utilisé comme un moyen de
redistribution de la richesse entre les particuliers et ainsi assurer un
nivellement des revenus et fortunes.
La théorie de la justice par l’impôt qui se traduit par la surimposition des
plus grosses capacités contributives et l’exonération des plus faibles.
Paragraphe 2 : les caractéristiques de l’impôt :
L’impôt a sept (07) caractéristiques :
1- Le caractère autoritaire :
Imposer, c’est faire payer autoritairement, explique le petit Robert.
L’impôt est un acte de puissance publique, son prélèvement est établi et
perçu par voie d’autorité. Le caractère autoritaire de l’impôt signifie tout
simplement que le contribuable est dans l’obligation de s’y conformer. Il le
fait, le plus souvent spontanément, ou, sous la menace du recours à la
contrainte par la puissance publique. Le caractère obligatoire de l’impôt
implique l’application de pénalités aux contribuables qui ne remplissent pas
leurs obligations selon les règles et dans les délais impartis.
2- Le caractère général :
Les impositions sont instituées pour une application générale et
impersonnelle. Elles sont exigées de tous les contribuables qui remplissent
les conditions d’imposition.
3- L’absence de contrepartie directe :
L’impôt est dû sans contrepartie. Il n’est pas la rémunération d’un service
ou d’un bien reçu en échange, mais c’est la participation par voie d’autorité
au financement de budget de l’État.

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4- Le caractère pécuniaire de l’impôt :


Les paiements en nature ont été abandonnés au profit de seuls paiements
pécuniaires. L’impôt est payé en argent ayant cours légal. Il ne peut faire
l’objet de dation en paiement.
5- Le caractère définitif :
Contrairement à l’emprunt, l’impôt est payé à titre définitif. Il ne peut faire
l’objet de remboursement. Néanmoins, lorsqu’il est payé par erreur, l’impôt
indu est remboursable sur demande écrite et motivée déposée auprès des
services compétents de l’administration fiscale dans un délai maximum de
trois ans à compter de la date à laquelle l’impôt est devenu restituable et au
plus tard dans un délai de cinq ans à compter de la date du recouvrement
sauf lorsque l’impôt est devenu restituable en vertu d’un jugement ou d’un
arrêt de justice.
6- La nature législative de l’impôt :
L’impôt doit être voté par le pouvoir législatif.
Le vote des députés exprime le consentement populaire à l’impôt.
7- La finalité de couverture des charges publiques :
L’impôt est prélevé en vue de faire face aux dépenses nécessaires au
fonctionnement de l’État. Il ne peut, par conséquent, être prélevé que dans
le cadre de l’autorisation donnée annuellement au gouvernement par la loi
des finances.

Paragraphe 3 : la distinction entre l’impôt et les autres prélèvements


fiscaux :
Les prélèvements obligatoires autres que l’impôt sont : la taxe, la
redevance, la taxe parafiscale et les cotisations sociales.
 La taxe : la taxe est versée à tire obligatoire, à l’Etat ou à une
collectivité publique en contrepartie d’un service dont profite le payeur ou
dont il aurait pu profiter.

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 La redevance : la redevance est versée en contrepartie d’un


service utilisé par le payeur. Elle n’est pas par conséquent acquittée que par
les usagers d’un service public.
Distinction entre taxe et redevance ; le critère généralement retenue
pour distinguer la taxe de la redevance est celui de l’équivalence.
- En appliquant ce critère, on est en présence d’une taxe lorsque le
montant dû n’est pas équivalent au service fourni ou qui on aurait pu
obtenir.
- En revanche, il s’agit de redevance lorsqu’il y’a équivalence entre
le montant de prélèvement et la prestation obtenue par l’usager.
 Les taxes parafiscales : sont perçues par des personnes
morales de droit public ou privé différents de l’Etat, des collectivités
publiques et des établissements publics administratifs. Elles ont un intérêt
économique et social et sont créées par décret.
 Les cotisations sociales : (versées aux organismes de sécurité
sociale) ne sont pas des impôts bien qu’elles soient prélevées par voie
d’autorité et ne donnent pas lieu à une contrepartie immédiate.

Paragraphe 4 : La classification des impôts :


Plusieurs critères ont été avancés pour classer les impôts :
A- La classification économique : elle consiste en la distinction entre
l’origine de la richesse qui résulte de la possession (ou la transmission) d’un
capital (ou d’un patrimoine) et la perception (ou le gain) d’un revenu lié au
travail (ou à la propriété) et son emploi qui se traduit par une dépense du
revenu ou du capital. Selon cette classification, il est fait distinction entre
imposition du revenu, imposition de la dépense et imposition du capital.
 L’impôt sur le revenu : frappe les revenus des contribuables
personnes physiques (l’IRPP et l’impôt sur la plus value immobilière) et les
revenues des sociétés (l’IS)

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L’imposition de la revenue consiste, en premier lieu, en la


détermination d’un revenu global, résultant du travail du contribuable ou de
son capital selon des règles précises. Ensuite, l’application à cette base un
taux d’impôt, proportionnel ou progressif tout en prenant en considération
les caractéristiques propres à chaque contribuable.
 L’impôt sur la dépense ou sur la consommation, consiste en
la soumission, d’une façon générale, de tout acte de dépense (ou de
consommation) des biens ou des services à un impôt, en principe
proportionnel, appelé dans ce cas taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
La TVA est un impôt sur la consommation qui s’implique aux biens
et services. Il est répercuté d’un stade à un autre pour avoir pour point de
chute le consommateur final.
 L’impôt sur le capital atteint le capital lorsqu’il change de
main (à l’occasion d’une transaction). Elle consiste en l’application de
façon occasionnelle, des taux différents sur les transferts de richesse (ou
capital) telle que les mutations gratuites où à titre onéreux, que sont
soumises aux droits d’enregistrements des mutations immobilières.
B- La classification administrative : cette classification repose
sur la modalité d’établissement de l’impôt. C’est celle qui est utilisée à la
distinction impôt direct - impôt indirect.
 L’impôt direct est défini comme étant l’impôt permanant, qui
est établi annuellement souvent d’après une base forfaitaire sur la propriété
ou la profession et les impôts sur les revenus.
Il est supporté directement par la contribuable lui-même à titre
définitif à une date fixe.
 Alors que l’impôt indirect est un impôt intermittent qui est
répercuté sur d’autres contribuables à l’occasion de chaque événement
économique (consommation par exemple) et dépend de l’initiative de
contribuable.

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C-Autres classifications possibles :


 Les classifications impôts réels impôts personnels :
L’impôt réel est défini comme étant l’impôt qui frappe le bien
indépendamment de la situation personnelle de son propriétaire (tel par
exemple : la taxe sur les immeubles bâtis ou non bâtis et la TVA).
Alors que l’impôt personnel prend en considération la situation
économique, financière et sociale du contribuable (tel l’impôt sur le
revenu).
 La classification impôt proportionnel, impôt progressif, impôt
fixe :
Est proportionnel l’impôt dont le taux est constant pour l’ensemble
de l’assiette imposable (par exemple les taux d’imposition des sociétés :
10%, ,25 % ,30% et 35%).
L’impôt progressif est impôt proportionnel ou fixe qui augmente
par pallier en fonction de l’augmentation de la base impassable (tel que le
barème de l’impôt sur le revenu prévu par l’article44 du CIRPPIS).
L’impôt fixe est un impôt dont le montant est prédéterminé et
appliqué de façon mécanique (telle que la taxe de voyage, les droits
d’enregistrements au tarif fixe).

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Section 2 : les bases juridiques de la fiscalité


Par « bases juridiques », il faudrait entendre l’ensemble des règles
de droit qui justifient la pratique d’une discipline et fondent les solutions
juridiques apportées au cours de son développement.

Paragraphe 1 : les sources du droit fiscal :


Les sources du droit fiscal sont dans l’ordre hiérarchique
décroissant :
1- La constitution :
Les dispositions relatives à l’impôt et aux fondements de
l’obligation fiscale s’imposent à toutes les autres sources du droit fiscal qui
doivent être conformes à la constitution.
La constitution tunisienne du 26 janvier2014, contient des
dispositions relatives ;
- au devoir fiscal de citoyen et à la règle de l’équité fiscale (art
10).
- à l’autorité compétente pour instituer l’impôt, définir son
assiette et fixer son taux et en fixer la procédure de recouvrement (art 65,
al07).
- à la procédure d’adoption des conventions internationales (arts
20 et 67).
- à l’égalité devant la loi fiscale (art 21).
2- Les conventions fiscales internationales : sont des traités
conclus entre deux Etats ou plus en vue de définir les règles d’imposition
des revenues qu’un citoyen de l’un des Etats réalise dans l’autre Etat.
Elles visent aussi à éviter ou du moins à limiter la double imposition
de ces revenus.
Aux termes de l’art 67 de la constitution « les traités (….) sont
soumis à l’approbation de l’assemblée des représentants de peuple. Les

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traités n’entrent en vigueur qu’après leur ratification ». L’article 20 de la


dite constitution ajoute que les traités approuvés et ratifiés ont une autorité
supra-législative et infra-constitutionnelle.
L’art 65 de la constitution de26Janvier 2014 dispose que : « Sont
pris sous forme de lois organiques les textes relatifs à la ratification des
traités ;(…) ».
3- La loi :
D’après l’art. 65, al 07 de la constitution du 26Janvier 2014 : « sont
pris sous forme de lois, les textes relatifs, a la définition du taux et de
l’assiette de l’impôt ainsi que les procédures de son recouvrement ».
L’impôt relève du domaine de la loi ordinaire.
Ainsi, seule la loi peut instituer un impôt définir son assiette, fixe
son taux et les procédures de recouvrement.
4- Le règlement : décrets et arrêtés :
 Les décrets : relèvent de la compétence de chef de
gouvernement (art94 de la constitution). Ils sont pris soit en vertu d’une
délégation d’une loi, soit en vertu des pouvoirs généraux de réglementation
qui sont conférés à la fonction de chef de gouvernement par la
constitution.
Dans le domaine fiscal, les décrets sont pris en exécution des lois
fiscales, ou pour l’institution des taxes parafiscales.

 Les arrêtés : la réglementation par voie d’arrêté se limite en


matière fiscale au pouvoir dont dispose le ministre des finances ou de la
personne déléguée par le ministre des finances pour prendre des arrêtés
motivés de taxation d’office , ainsi que les arrêtés pris en application
d’autres dispositions législatives ou réglementaires.

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5- Les principes généraux du droit (PGD) :


On entend par principes généraux du droit : « les règles qui sont
applicables par le juge en cas de lacunes ou de silence de la loi lors d’un
contentieux dont il est saisi ».
Ces principes s’appliquent de façon traditionnelle et ne peuvent
écartés que par une disposition législative.
Ainsi, dans le silence de la loi, on doit se référer, pour
l’interprétation d’un texte fiscal, aux PGD suivants :
 Le principe de l’égalité devant l’impôt : le même régime doit
être appliqué à toutes les personnes qui se trouvent dans des situations
identiques.
 Le principe de non rétroactivité : l’application de ce principe
fait qui un texte fiscal ne peut s’appliquer à une imposition dont le fait
générateur est antérieur à sa date d’entrée en vigueur. Il serait alors légitime
de poser la question de la conformité de l’usage constant qui consiste à
appliquer les dispositions de la loi des finances à l’exercice clos en matière
de l’IRPP/IS.
 Le respect du droit de la défense et du caractère contradictoire
de la procédure en matière fiscale.
6- La jurisprudence : constitue une source d’enrichissement du
droit par le fait qu’elle l’interprète pour l’appliquer d’une part et qu’elle est
tenue d’apporter une solution au litige même en présence d’un vide
juridique.
Dans son deuxième aspect, la jurisprudence peut procéder
l’élaboration de la loi et l’influencer : ainsi, des nombreuses lois viennent
consacrer une position jurisprudentielle, mais l’inverse existe aussi, c'est-à-
dire, il arrive que des lois soient établies pour contrecarrer une
jurisprudence.

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7- La doctrine :
 La doctrine administrative : est constituée par les bulletins
officiels des douanes et des impôts(B.O.D.I), dits aussi, notes communes,
rendus par de la direction générale des études et de la législation
fiscales(DGELF), ainsi que les réponses ministérielles et les réponses
adressées par les autorités fiscales aux questions posées par les
contribuables (dite prises de position).
En théorie, la doctrine administrative est obligatoire pour les
agents de l’administration alors qu’elle peut faire l’objet d’une contestation
par le contribuable qui s’estime lésé par une interprétation non conforme à
la loi. Mais en pratique la doctrine administrative domine les usages fiscaux
en Tunisie et constitue de ce fait presque l’unique source d’interprétation
opérante des textes fiscaux.

 La doctrine des auteurs : les opinions exprimées par les


juristes peuvent influencer et inspirer le législateur.
Plusieurs auteurs ont enrichi la littérature dans le domaine de
l’impôt et leurs œuvres ont souvent inspiré les législateurs.
Ainsi, ‘’la TVA’’, ouvrage de Maurice Lauré, écrit en 1953 et repris
tout de suite après, par le législateur.

Paragraphe 2 : portée de la loi fiscale :


L’impôt répond à des principes sans lesquels il ne peut être prélevé,
il en est ainsi notamment, du principe de la légalité fiscale (A).
La portée de la loi fiscale apparait aussi dans son exécution spatiale
et temporelle (B).

A- Le principe de la légalité fiscale : il signifie que seule une loi


peut créer l’impôt. Il s’agit notamment de la loi ordinaire.

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La conséquence plus générale à cela, c’est qu’il ne peut y avoir


d’impôts sans texte. Il ne peut y avoir un prélèvement d’impôt, que si une
loi l’autorise : c’est ce qu’on appelle ‘’l’autorisation annuelle de la
perception de l’impôt par la loi des finances’’.
B- Spatialité et temporalité de la loi fiscale :
Toute loi ne s’applique que sur le territoire de l’État qui l’a crée. La
loi étant l’expression de sa souveraineté, elle ne saurait s’étendre au delà du
territoire national. La loi fiscale, comme toute loi, devrait répondre à ce
principe.
Toutefois et relativement à cette loi, ce principe de spatialité, doit
être relativisé :
- Des personnes (physiques ou morales) que se trouvent sur le
territoire de l’État, peuvent être exonérées du paiement de l’impôt
(aggravements fiscaux, conventions de non double imposition, exonérations
pour des considérations sociales, humanitaires où sur la base des
conventions diplomatiques où de coopération technique).
- Des personnes travaillant sur un territoire différent de celui de
l’État, dont ils sont ressortissants, payent des impôts à ce dernier (quand ils
ne payent pas un impôt similaire à l’État dans lequel ils résident).
Ainsi, le concept de spécialité est uniquement géographique et ne
peut rendre compte de l’application effective de la loi fiscale. En effet, la
loi fiscale s’intéresse davantage à l’origine du revenu, qu’à la nationalité de
la personne où aux liens d’allégeance à l’État.
Quand à la temporalité de la loi, elle n’est pas ouverte. L’exécution
de la loi fiscale dans le temps est limitée par :
- L’autorisation annuelle de perception des impôts, par la loi des
finances.
- La loi fiscale comprend souvent des dispositions transitoires
qui aménagent son application dans le temps.

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- La loi fiscale peut être rétroactive malgré la règle législative


selon laquelle : « les lois ne disposent que pour l’avenir et ne peuvent avoir
d’effet rétroactif ».
Paragraphe 3 : l’interprétation de la loi fiscale :
Outre le fait que, le droit fiscal intéresse l’ordre public et que le
texte fiscal doit être interprété conformément aux règles générales énoncés
par le code des obligations et des contrats( COC), (notamment dans les arts
532 à 563), l’interprétation des textes fiscaux est régie par les deux autres
règles fondamentales d’autonomie et de réalisme du fiscale(A) ainsi que
par les grands principes d’interprétation des textes fiscaux(B).

A- L’autonomie et le réalisme de droit fiscal :


L’autonomie se résulte du caractère spécial de la loi fiscale et
signifie notamment que ‘’le droit fiscal peut définir ses propres concepts et
que dans le cas ou la loi fiscale diverge avec une autre loi, c’est la règle
fiscale que s’applique pour la détermination de l’imposition’’. Mais s’il est
admis que le droit fiscal, n’est pas lié par les définitions données aux
mêmes concepts dans d’autres branches du droit, il n’en fait cependant pas
systématiquement abstraction.
Quand au principe de réalisme de droit de fiscal, il apparait comme
le corollaire du principe de l’autonomie. Il permet à l’administration fiscale
de frapper des états de fait, en faisant abstraction des situations de droit.
Le réalisme du droit fiscal peut être défini comme étant : ‘’ la
faculté relative pour le droit fiscal, de ne pas tenir compte des autres normes
existantes et de ne tenir compte que des faits réels pour les imposer’’.
L’autonomie du droit fiscal se manifesté en principe à travers les
dispositions fiscales spécifiques, qui contredisent d’autres dispositions
légales, ce qui est conforme aux règles générales d’interprétation des lois.

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B- Les grands principes d’interprétations, des textes fiscaux sont


au nombre de six :
1- Un texte clair se suffit à lui-même, (art.532 du COC).
2- Face à un texte général, l’interprétation doit se référer aux
autres branches de droit concernées, et à de décisions judicaires (art. 532
du COC).
3- Il ne peut y avoir d’exonération sur une situation de fait illégale
(art. 539 du COC).
4- Aucun texte subséquent ne peut apporter une restriction non
prévue par la loi.
5- Un texte particulier doit toujours être préféré à un texte général
(art. 540du COC).
6- Dans le silence de la loi :
- L’interprétation doit se référer aux principes constants du droit
fiscal.
- L’interprétation doit se référer à des principes supérieurs.
- L’interprétation doit se référer à la réalité économique.

Section3 : Le contexte actuel de la fiscalité tunisienne


Dans le cadre de cette section, on va étudier dans un premier
paragraphe, l’administration fiscale (son organisation et ses prérogatives) et
dans un second paragraphe, le système fiscal tunisien.
Paragraphe 1 : L’organisation et les prérogatives de l’administration
fiscale.
A- L’organisation de l’administration fiscale :
L’administration fiscale en Tunisie est généralement représentée par la
direction générale des impôts(D.G.I), relevant du ministère des finances.
Cette direction a pour rôle l’élaboration des textes fiscaux, qui relève
de la direction générale des études et de la législation fiscale (DGELF) et

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la réalisation des contrôles fiscaux, relevant de l’administration du


contrôle fiscal (DGCF), prolongée à l’échelle régionale et locale par les
bureaux de contrôle d’impôts.
La DGI, a donc une mission d’étude, du contrôle et de contentieux
fiscales. Cependant, elle n’assure pas le recouvrement des prélèvements
fiscaux, qui rentre à la compétence de la direction générale de la
comptabilité publique et de recouvrement (DGCPR), à travers les
receveurs des finances, ainsi que par les receveurs de la douane et par les
comptables de trésor public.1
B- Les prérogatives de l’administration fiscale :
Ces prérogatives sont prévues par le code des droits et des procédures
fiscaux (CDPF). Ainsi, l’administration fiscale a droit du contrôle et
de vérification des déclarations, actes, écrits, mutations, factures et
documents utilisés ou justifiant des impôts. Elle contrôle également le
respect par le contribuable de ses obligations fiscales.2
En outre, l’administration fiscale, a droit de communication par les
services de l’État et des collectivités locales, les établissements et
entreprises publics, des documents nécessaires pour la vérification des
situations fiscales des contribuables3, comme elle a droit à la
communication du secret bancaire, par lés établissements du crédit et
les entreprises d’assurances.4
Paragraphe 2 : le système fiscal tunisien
Le système fiscal actuel, comprend outre les impôts et autres
prélèvements fiscaux qui alimentent le budget de l’État ou des collectivités
publiques locales, des mécanismes de détermination des revenus

1
-Voir le décret n°91-556 du 23avril 1991, portant organisation du ministère des finances, tel que
modifié, par le décret n°2011-2856 du 07 octobre 2011.
2
-Art. 5 du CDPF.
3
- Art.16 du CDPF.
4
- Art.17 du CDPF.

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imposables, des dispositifs fiscaux réservées à l’incitation


d’investissements et des dispositions régissant le contentieux fiscal.
Les impôts et autres prélèvements fiscaux sont prévus par les codes
suivants : code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de
l’impôt sur les sociétés (CIRPPIS), code de la taxe sur la valeur ajoutée et
de droit de la consommation (C.TVA), le code des douanes (C.D), code de
la fiscalité locale (CFL) et code des droits d’enregistrement et des timbres
(CDET), ainsi que plusieurs textes législatifs et réglementaires.
Quant au dispositif fiscal incitatif, il est régi par le code d’incitation aux
investissements (CII). Alors que le contentieux fiscal est organisé par le
code des droits et des procédures fiscaux (CDPF).
Les mécanismes de détermination des revenus soumis à l’impôt ou les
régimes d’imposition, elles sont prévus le CIRPPIS et sont soit réel ou
forfaitaire.
Dans le cadre de ce paragraphe, on va insister sur les impôts de l’État,
c’est-à-dire, les différents prélèvements fiscaux de l’État (impôts, taxes,
droits et redevances), et les prélèvements prévus par le CFL et qui sont
consacrés au financement de budget des CPL (A). Ainsi que, sur les
régimes d’imposition (B).
A- Les impôts et les prélèvements de l’État et des collectivités locales :
Sont multiples et on peut les classifier comme suit :
- les impôts directs qui frappent les revenus ou les bénéfices des
personnes physiques ou des personnes morales (IRPP, IS)
- les impôts indirects répercutés sur les contribuables à l’occasion de
certains événements économiques (consommation, importation, etc.).
La catégorie des impôts indirects comprend, la TVA et DC.
- Les autres droits, contributions, taxes et redevances :
. Les différents droits, sont ceux de douane, les droits de garantie des
ouvrages en métaux précieux, or et platine ; droit sur les documents

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délivrés par la direction de la marine marchande ; le droit de mutation


et de partage sur les immeubles non immatriculés ; le droit sur les
opérations de transport ; le droit de chancellerie ; les droits relatifs aux
matières explosives.
Outres ses droits multiples, il existe une catégorie bien déterminée des
droits, qui sont prélevés au moment de l’accomplissement des
formalités administratives particulières, d’enregistrement des actes
divers, des jugements, des écrits, des mutations à titre onéreux ou
gratuit, et des formalités administratives soumises au droits des
timbres, comme c’est prévu par le CDETF.
. Les contributions, sont la contribution aux frais de l’immatriculation
obligatoire, la contribution relative aux opérations de contrôle sanitaire
vétérinaire, la contribution sur les ventes locales de thé et café, la
contribution due par les entreprises d’assurance.
. Les taxes, sont assez nombreuses, tels que, la taxe annuelle de
contrôle et de surveillance des établissements dangereux, les taxes
frappant les véhicules automobiles, la taxe sur le voyage à l’étranger,
la taxe sur les conserves alimentaires, la taxe statique sur les céréales,
la taxe professionnelle, la taxe sur les tomates destinées à la
transformation, la taxe sur les produits de la pêche, la taxe due par les
organisateurs de spectacles, la taxe pour la protection de
l’environnement, la taxe à l’exportation d’huile d’olive non
conditionnée.
. Les redevances, sont aussi assez nombreuses et concernent différents
secteurs. On peut citer à tire d’exemple, les redevances
d’assainissement, de séjour dans les bassins des ports, des prestations
douanières, les redevances perçues par l’agence technique des
transports terrestres, la redevance pour occupation temporaire du
domaine public, les redevances aéronautiques, etc.

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Quant aux prélèvements fiscaux prévus par le CFL, sont aussi assez
nombreux et comprend la taxe sur les immeubles bâtis (TIB), la taxe
sur les terrains non bâtis (TNB), la taxe sur les établissements
industriels et commerciaux (TCL), la taxe hôtelière (T.H) et les
redevances des formalités administratives, etc.
B- Les différents régimes d’imposition :
Une fois le revenu ou le bénéfice imposable déterminé, il convient
de présenter les règles propres à la liquidation de l’impôt sur le revenu.
Trois règles semblent coexister : l’imposition forfaitaire, l’imposition
selon le régime réel et l’imposition évaluative.
 Le régime réel, prend en considération l’intégralité des
opérations relatives aux produits et aux charges la moindre
contraction. A ce titre, la liquidation se fait après la prise en compte
de déductions et abattements particuliers.
Le régime réel, consiste à la tenue d’une comptabilité
conformément à la législation comptable, et la détermination de
revenu ou bénéfice net imposable selon les règles prévues par les
articles de 10 à 15 du CIRPPIS. Ce régime, tend à être, le régime de
droit commun, surtout, par l’option des pouvoirs publics, à la maitrise
du régime forfaitaire.
 Le régime forfaitaire, constitue l’un des plus grands
problèmes du système fiscal tunisien. Car, bien qu’il regroupe plus de
395 mille affiliés (à peu prés plus de 60%), il ne contribue que de
0,2% aux recettes fiscales du pays.
Ainsi, la législation fiscale tunisienne, a prévu depuis
1989, un régime forfaitaire dit « légal » et un autre dit « simplifié ».
Quant au régime forfaitaire légal, il concerne les
entreprises individuelles à établissement unique soumises à l’I.B.I.C.

19
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Ces entreprises, sont par ailleurs, soumises à certaines


conditions, quant à leur activité et à leur chiffre d’affaires et sont
ainsi, soumises à un montant d’impôt, qui varie d’une tranche de
chiffre d’affaire à une autre.
Quant, au régime forfaitaire simplifié, il concerne
uniquement, trois secteurs d’activité (l’alimentation générale,
coiffure pour hommes et cafés de 1ère catégorie).
Différemment au forfait légal qui tient compte de la
nature de l’activité et du chiffre d’affaires, pour fixer le montant de
l’impôt forfaitaire ; le forfait simplifié, tient compte du nombre
d’employés et de la zone géographique d’implantation d’activité,
pour déterminer l’impôt forfaitaire.
Le régime forfaitaire, a connu plusieurs modifications
dont les plus importantes sont celles de 2011,2014 et de 2015, qui ont
révisées les conditions d’éligibilité à ce régime, notamment, celle de
chiffre d’affaires, qui a été dans un premier temps révisé à la hausse,
puis vers l’unification par la loi des finances pour la gestion 2016, au
même titre, que le tarif de l’impôt forfaitaire, qui été mis en place
er
depuis 2011 et révisé en 2015, en outre le décret n°2014-2939 du1
aout 2014 a porté une liste des activités qui seront dorénavant exclus
du bénéfice du régime forfaitaire.
La loi des finances pour l’année 2016, a en outre limité
la durée du bénéfice de ce régime, pour une période de 3ans, qui peut
être renouvelable sous certaines conditions, dont le non dépassement
du chiffre d’affaire de 100.000 dt. Faute de quoi le contribuable sera
imposé selon le régime réel.
Les assujettis au régime forfaitaires sont soumis à
certaines obligations, tels que la facturation, la tenue d’un registre

20
Cours Fiscalité de l’Entreprise

côté et paraphé par les services du contrôle fiscal compétent, sur


lequel sont portées au jour le jour les recettes et les dépenses.
Le manquement aux conditions d’éligibilité au régime
forfaitaire, plaçait, le contribuable dans le régime réel et la tenue
d’une comptabilité simplifiée lorsque le chiffre d’affaire annuel ne
dépasse pas 150.000 dt, pour les activités de services ou 300.000 dt,
pour les activités d’achat pour la revente et les activités de
transformation ou de consommation sur place. Le dépassement de
ces seuils, obligeait ainsi, la tenue d’une comptabilité conformément
à la législation comptable des entreprises.
 L’imposition évaluative, est le régime de détermination
de la base imposable, lorsque les contribuables non bénéficiaires au
d’imposition forfaitaire, ne font pas les déclarations qui sont à leur
charge ou dont la comptabilité a fait l’objet du rejet. Ainsi que, dans
le cas de réalisation des revenus sans justification de leur source.
L’administration fiscale a ainsi la faculté de déterminer le revenu
imposable par évaluation forfaitaire fondée sur les éléments du train
de vie, ou selon les dépenses personnelles, ostensibles et notoires et
selon l’accroissement du patrimoine.

Ces trois régimes d’imposition, seront développés par la suite, dans le cadre
de la première parie de ce cours.
Après ces propos introductif, on va dans le cadre de ce cours de fiscalité de
l’entreprise étudier, d’abord, l’imposition des revenus où des bénéfices de
l’entreprise individuelle où sociétaire (1ère partie), puis, les impositions
indirectes de l’entreprise (2ème partie) et enfin, les avantages fiscaux
accordés aux entreprises (3ème partie).

21
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Première partie :

L’imposition des revenus ou des bénéfices de


l’entreprise individuelle ou sociétaire

22
Cours Fiscalité de l’Entreprise

*Propos introductifs sur la notion de l’entreprise :


L’entreprise est une réalité économique que le droit ne peut ignorer, il n’en
donne aucune définition, mais y fait souvent référence dans plusieurs
législations telles que, le code de travail, la loi du 17/4/1995 relative au
redressement des entreprises en difficultés économiques, la législation
fiscale et les textes relatifs à la santé et aux entreprises publiques.
Etymologiquement l’entreprise peut être définie comme étant : «un
ensemble de moyens humains, financiers, matériels et immatériels réunis
dans le but de produire et vendre des biens ou des services sur un marché ».
Toutefois, la loi n°2016-71 du 30 septembre 2016 a définit l’entreprise
comme étant : « toute unité qui a pour but de produire des biens ou de
fournir des services et qui prend la forme d’une société ou d’une entreprise
individuelle conformément à la législation tunisienne ».
L’entreprise peut être soit une entreprise individuelle, une personne
physique (artisan, commerçant, profession libérale …), soit une entreprise
sociétaire, une personne morale tels que (société civile ou commerciale).
L’entreprise individuelle n’a pas la personnalité juridique, elle n’a pas non
plus la personnalité fiscale, en ce sens qu’elle n’est pas le débiteur de
l’impôt, c’est le chef de l’entreprise en tant que personne physique qui paye
l’impôt sur son revenu global y compris les résultats de l’entreprise.
Par contre les entreprises sociétaires sont soumises à l’impôt selon leurs
régimes juridiques. Ainsi, les sociétés de personnes (les sociétés en nom
collectif, les sociétés en commandite simple, les sociétés civiles à objet non
commercial et ne représentent pas les caractéristiques des sociétés de
capitaux, les sociétés en participation et le sociétés de fait) ne sont pas
imposables à l’IS à raison des bénéfices qu’elles ont réalisés, mais leurs
membres sont personnellement soumis à l’impôt sur le revenu ou à l’IS
pour la part des bénéfices sociaux correspondant à leurs droits dans la
société.

23
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Alors que les sociétés anonymes, les sociétés en commandite par actions,
les SARL et les sociétés coopératives et leur union sont en principe
soumises à l’IS sauf dérogation prévue par la loi.
A partir de cette distinction entre les entreprises individuelles et sociétaires
et vu les spécificités de régime fiscal applicable à chaque type d’entreprise,
on a choisi d’étudier cette 1ère partie, selon le plan suivant :

- Titre 1er : l’impôt sur le revenu des personnes physique.


- Titre2éme : la fiscalité directe des entreprises (l’IBIC et l’IS).

Titre 1er : l’impôt sur le revenu des personnes physiques


(l’IRPP) :

L’IRPP peut être défini comme étant : « un prélèvement annuel, déclaratif,


unique, global, personnalisé et progressif ».
Il est annuel, parce que l’IRPP est dû au titre de chaque année civile à
raison de toutes les recettes réalisées au cours de ladite année.
Chaque revenu doit être rattaché à l’année de sa réalisation ou le cas
échéant à celle de sa perception : c’est la loi de finances qui autorise ce
prélèvement annuel.
Cet impôt est dit déclaratif : c'est-à-dire que chaque contribuable est libre
de déclarer ce qu’il perçoit. Ainsi, chaque contribuable résidant en Tunisie
ou y réalise des opérations lui procurant des revenus, est tenu de souscrire
une déclaration d’ensemble pour tous les revenus nets provenant des
différentes activités qu’il exerce.
A travers le système déclaratif, l’administration réalise un contrôle sur le
patrimoine du contribuable.

24
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Cet impôt est unique : il frappe une seule fois le revenu qui par la suite,
peut circuler librement sans aucune autre contrainte fiscale.
Il est global : c'est-à-dire qu’il frappe la globalité du revenu ou la somme de
revenus réalisés par le foyer fiscal du contribuable.
Cet impôt est personnalisé : ainsi et pour assurer la justice fiscale entre
tous les contribuables, la liquidation de l’impôt dû par une personne
physique, doit tenir compte de l’état civil de l’intéressé et des personnes
prises à charge par ce dernier.
Enfin, cet impôt est progressif. Il est calculé selon un barème progressif,
fixé par le code de l’IRPP de l’IS. Ce barème a comme caractéristique
fondamentale de fixer un taux d’impôt qui augmente progressivement avec
la croissance du revenu. Plus le revenu est élevé plus le taux de l’impôt est
élevé.
Après la définition de l’IRPP et la démonstration de ses caractéristiques,
on va dans le cadre de ce titre1er démontrer le champ d’application de cet
impôt (chapitre I), puis étudier les régimes d’imposition des différentes
catégories de revenus (chapitre II).

Chapitre I : le champ d’application de l’IRPP :


Sect. 1 : les personnes imposables :
Le code de l’IRPP et de l’IS distingue entre deux catégories de
contribuables soumises à l’impôt sur le revenu :
- Les personnes ayant leur résidence habituelle en Tunisie.
- Les personnes n’ayant pas de résidence habituelle en Tunisie,
mais qui réalisent des revenus de source tunisienne.
Paragraphe 1 : les personnes ayant une résidence habituelle en Tunisie :
Aux termes de l’art. 2 du code de l’IRPP et de l’IS, « l’impôt sur le revenu
est dû au 1er janvier de chaque année par toute personne physique ayant en

25
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Tunisie une résidence habituelle, sur l’ensemble de ses bénéfices ou


revenus réalisés pendant l’année précédente ».
Le domicile fiscal (ou résidence) ne tient pas compte de la nationalité du
contribuable. Le terme « personne physique » couvre aussi bien les
tunisiens que les étrangers.
L’art 2 du code retient deux(02) critères pour déterminer la résidence
habituelle : l’habitation principale et le séjour principal en Tunisie.
A- Disposition d’une habitation principale :
Il s’agit, selon la note commune (N.C), n° 31/90, de la personne qui
dispose en Tunisie d’une habitation principale. En d’autres termes, est
réputée résidente en Tunisie, toute personne qui y dispose, à titre onéreux
ou gratuit d’une habitation principale à titre de propriétaire, de locataire,
d’usufruitier ou même en tant que simple occupant d’un logement mis
gratuitement à sa disposition.
La notion d’habitation principale suppose la permanence de l’installation de
la personne en Tunisie.
Cette notion est indépendante du lieu et de la durée de séjour de la
personne, elle se trouve satisfaite aussi bien dans le cas où l’intéressé
séjournerait effectivement en Tunisie, cas le plus fréquent, comme dans
celui, où il dispose d’une habitation on Tunisie sans y séjourner.
En outre, dans une prise de position (341), du 12 mars1999, la DGELF, a
précisée que ‘’la notion d’habitation principale, s’entend à tout lieu choisi
par la personne physique, pour sa résidence habituelle (où se trouve son
conjoint, ses enfants …) et exclut donc les résidences utilisés même
durablement, pour des considérations d’affaires ou de travail’’.

B- Séjour principal :
Est considérer résident, toute personne qui, sans disposer d’habitation
principale en Tunisie, y séjourne pendant une période égale ou supérieure à

26
Cours Fiscalité de l’Entreprise

183 jours durant l’année civile. L’appréciation de la durée de séjour


s’effectue année par année.
La N.C n°31/90, à démontrée la question de séjour principal en disant ‘’ La
personne séjourne en Tunisie pendant une période égale ou supérieure à 183
jours, d’une façon continue ou discontinue durant l’année civile dans le cas
où elle ne disposerait pas d’habitation principale et quelque soit le lieu de
son séjour (hôtel, chambre meublée, etc.…)’’.
C- Cas des fonctionnaires et agents de l’État en service à l’étranger :
Les fonctionnaires et agents de l’État exerçant leur fonction ou chargés de
mission dans un pays étranger, dans la mesure où ils ne sont pas soumis,
dans ce pays, à un impôt personnel frappant l’ensemble de leur revenu.
Ainsi, lorsque ces personnes n’apportent pas la preuve, qu’elles ont été
soumises à l’étranger à un impôt personnel sur l’ensemble de leurs revenus,
c'est-à-dire qu’elles sont exonérées de l’impôt sur le revenu ou imposées sur
une partie de ses revenus dans les pays où elles exercent, elles seront par
conséquent considérées, comme ayant une résidence habituelle en Tunisie
et donc fiscalement imposable en Tunisie.
Dans les trois cas qui précédent, chaque personne est soumis à l’impôt
sur le revenu, sur le montant global de ses revenus de source tunisienne ou
de source étrangère en application du principe de la mondialité des revenus.

Paragraphe 2 : l’imposition à raison des revenus de source tunisienne :


Les personnes non résidentes qui réalisent des revenus de source tunisienne
ou qui réalisent la plus value prévue au paragraphe 2 de l’art 27 du code
sont soumises à l’impôt en Tunisie a raison de ses revenus de source
tunisienne.
A- La notion de revenu de source Tunisienne :
L’art 3 du code énumère les revenus de source tunisienne en retenant deux
critères généraux :

27
Cours Fiscalité de l’Entreprise

- Localisation en Tunisie des biens, des droits ou de l’activité


génératrice du revenu.
- Domicile ou établissement en Tunisie du débiteur des revenus.
B- Les revenus des biens sis en Tunisie :
Il s’agit soit des revenus d’immeubles sis en Tunisie ou des droits relatifs à
ces immeubles à l’instar des droits immobiliers (nue- propriété, usufruit …)
et des droits mobiliers (loyer, cession de parts des sociétés civiles
immobilières) et plus généralement, la cession d’immeubles ou parties
d’immeubles et des droits sociaux des sociétés civiles immobilières au sens
de l’art 27 paragraphe 2 du code, soit des revenus d’exploitations sises en
Tunisie, comme les revenus provenant d’exploitations agricoles, les
bénéfices industriels et commerciaux réalisés dans des entreprises
exploitées en Tunisie. L’imposition de tels revenus est subordonnées à la
condition que ces activités présentent un certain caractère de permanence,
plus généralement elles constituent « une entreprise exploitée en Tunisie ».
C- Débiteurs des revenus domiciliés en Tunisie :
Il s’agit des revenus tirés d’activités exercées en Tunisie et revêtant un
caractère temporaire et indépendant. C’est le cas par exemples des artistes,
des experts, des conférenciers, des arbitres, des médecins, des avocats et des
architectes et de toute personne exerçant une profession indépendante ne
nécessitant pas une installation permanente ou une base fixe en Tunisie, et
des revenus des capitaux mobiliers et des pensions et rentes viagères dont la
débiteur et résident ou est établi en Tunisie.
Ainsi, pour l’application de deux critères d’imposition précités (résidence
habituelle et source), la notion de nationalité n’est d’aucune importance. En
effet, le terme ‘’personnes physiques’’, couvre aussi bien les tunisiens que
les étrangers.
Cependant, les personnes soumises à l’impôt sur le revenu le critère de la
résidence habituelle sont assujettis à une obligation fiscale illimitée, c'est-à-

28
Cours Fiscalité de l’Entreprise

dire soumises à l’impôt sur le montant global de ses revenus de source


tunisienne ou de source étrangère, lors qu’ils n’ont pas été soumis au
paiement de l’impôt dans le pays d’origine(art.36 du CIRPPIS), alors que
les personne qui réalisent seulement des revenus de source tunisienne, elles
seront donc imposables sur ces revenus et ainsi soumises à une obligation
fiscale limitée.
Paragraphe 3 : les personnes physiques résidentes exonérées :
A- Les agents du corps diplomatique :
Aux termes de l’art. 06 du code de l’IRPP et de l’IS, sont exonérés de
l’impôt sur le revenu, les agents diplomatiques et consulaires de nationalité
étrangère sous réserve de réciprocité.
B- Les personnes dont le revenu annuel ne dépasse pas 5.000dt :
D’après les dispositions de l’article 73 de la loi n° 2013-54 du 30 décembre
2103 portant loi des finances pour l’année 2014 relatives à l’allégement de
la charge fiscale des personnes à faible revenu, sont également exonérées de
l’IRPP, les personnes qui disposent d’un revenu imposable annuel après
abattement des déductions communes ne dépassant pas 5.000dt et
provenant des traitements, salaires, émoluments, indemnités et autres
avantages s’y rattachant, ainsi que, les pensions et rentes viagères.
La volonté d’alléger la charge fiscale des personnes soumises à l’IRPP, par
la généralisation de l’exonération de la tranche de revenu ne dépassant pas
5.000 dt, qui a été nettement exprimée par les dispositions de la loi des
finances complémentaire (LFC) pour l’année2014, n’a pas persistée.
En effet, la loi n° 2015-53 du 25 décembre 2015, portant loi des finances
pour l’année 2016, a reportée l’application de la généralisation de
l’exonération de la tranche de revenu ne dépassant pas 5.000 dt à toutes les
personnes physiques.

29
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Sect. 2 : la liquidation de l’impôt :


Pour procéder à la liquidation de l’impôt, il faut déterminer le revenu
catégoriel (paragraphe 1) et le revenu net global (paragraphe 2) pour
pouvoir calculer l’impôt (paragraphe 3).
Paragraphe 1 : détermination du revenu catégoriel :
Le revenu net catégoriel imposable est constitué par l’excédent du produit
brut, y compris les avantages en nature sur les charges et dépenses
effectuées en vue de l’acquisition et de la conservation du revenu (art. 8 du
CIRPPIS).
Les revenus réalisés au cours de l’année par le contribuable sont déterminés
et évalués distinctement, suivant les règles propres à chacune des catégories
de revenus suivantes : bénéfices industriels et commerciaux(BIC) ;
bénéfices des professions non commerciales(BNC) ; bénéfices de
l’exploitation agricole et de pêche(BAP) ; traitements, salaires, pensions,
indemnités et rentes viagères(TSPRV) ; revenus fonciers(RF) ; revenus de
valeurs mobilières et des capitaux mobiliers (RVMCM) et les autres
revenus.
Il en résulte, des modes variés et divers (mode forfaitaire, mode réel,
assiette forfaitaire) de détermination du revenu imposable que le revenu net
catégoriel provient généralement de la déduction de produit brut, des
charges et dépenses effectués pour l’acquisition et la conservation dudit
revenu.
La formule ainsi employée est la suivante :

Revenu net catégoriel = produit brut - charges

Paragraphe 2 : détermination du revenu net global :


Le revenu net global est constitué par l’addition des revenus nets
catégoriels, le total ainsi obtenu est en principe un total net, puisque les

30
Cours Fiscalité de l’Entreprise

chiffres retenus dans l’addition pour chacune des catégories de bénéfices ou


revenus sont eux-mêmes des chiffres nets obtenus en déduisant du revenu
catégoriel les charges imposables sur ce revenu catégoriel.
Cependant, le total net ainsi obtenu reste encore susceptible de certaines
corrections.
Pour obtenir le revenu net global imposable, il convient de déduire du
revenu brut global, des déductions dites déductions communes et de tenir
compte de certaines exonérations.
Revenu net global = la somme algébrique des revenus nets catégoriels - déficits
des années antérieures non imputés

A- Les déductions communes :


Pour déterminer le revenu net global imposable, il convient de déduire de la
somme des revenus net catégoriels imposables un certain nombre de
déductions dites ‘’déductions communes’’, lorsqu’elles ne sont pas prises
en compte dans l’évaluation de l’une des catégories de revenus.
Ces déductions communes, constituent en quelques sortes, des charges
déductibles du revenu global ou des charges communes de revenu global.

Revenu net imposable = revenu net global – déductions communes

Les déductions communes sont énumérées par les articles 39 et 40 du


CIRPPIS. Outre ces déductions communes, des déductions supplémentaires,
peuvent être appliquées dans le cadre de la législation régissant les
avantages fiscaux.
Pour être déductibles, les charges communes du revenu global, doivent
présenter les caractéristiques suivantes :
- Etre prévues par la loi,
- Ne pas faire l’objet d’une double déduction,

31
Cours Fiscalité de l’Entreprise

- Hormis les abattements forfaitaires liés à la famille, pour être


déductibles, la charge du revenu global doit avoir fait l’objet d’un
paiement au cours de l’année au titre de laquelle l’impôt est dû,
-La charge doit être justifiée de façon probante.
En régime de droit commun, la fiscalité tunisienne comprend dix types
des charges susceptibles de faire l’objet d’une déduction du revenu global :
1-Les arrérages des rentes payées à titre obligatoire où gratuit (art.
39. I.1 du CIRRPIS) :
Pour être déductibles du revenu global, la rente ou la pension doit remplir
trois conditions cumulatives :
 Doit être due à titre gratuit, c.-à-d., sans contrepartie au profit
de celui qui la verse.
 A titre obligatoire : ce caractère peut résulter d’une décision de
justice, d’une obligation légale ou d’un engagement librement
consenti.
 Le montant déductible est lié au montant effectivement payé au
cours de l’année au titre de laquelle l’imposition est due dans la
limite de la somme exigible en vertu de l’obligation légale.
2-Les primes afférentes aux contrats d’assurance-vie (art.39.I.2 du
CIRPPIS) :
Sont déductibles du revenu global lorsqu’ils comportent l’une de trois
garanties suivantes :
 Garantie d’un capital à l’assuré, ou à ses descendants
en cas de vie d’une durée effective au moins égale dix ans.
 Garantie d’une rente viagère à l’assuré, ou à ses
descendants avec jouissance effective diffère d’au moins dix
ans.

32
Cours Fiscalité de l’Entreprise

 Garantie d’un capital en cas de décès au profit du


conjoint, des ascendants ou descendants de l’assuré.
Ces versements ont été admis en déduction du revenu global net soumis à
l’impôt sur le revenu et dans la limite d’un plafond annuel de 3.000 dt,
réparti comme suit : (1.200dt au titre de l’assuré, 600dt au titre du conjoint
et 300 dt au titre de chaque enfant à charge dans la limite des quatre
premiers enfants), compte non tenu des enfants infirmes, qui donnent droit
à la déduction de 300 dt, par enfant, quelque soit son rang et quelque soit
son âge.
En cas de souscription d’un contrat d’assurance-vie qui répond aux
conditions sus-indiquées, par un assuré qui n’a pas la qualité du chef de
famille, il peut bénéficier de la déduction des primes payées dans la limite
de 1.200dt, majorée de 600 dt au titre du conjoint.
Toutefois, l’art.42 de la LFC pour l’année 2012, a relevé le plafond
déductible, des primes d’assurance-vie, du revenu global net soumis à
l’impôt sur le revenu à 10.000dt par an, nonobstant la situation familiale
du contribuable, qu’il soit célibataire, marié, avec ou sans enfants à charge.
Ladite loi a prévue aussi qu’en cas d’un mariage, la souscription d’un
contrat d’assurance-vie par chacun des conjoints, donne droit à chacun
d’eux à la déduction des primes d’assurances payées, et ce dans la limite de
10.000dt.
La déduction susvisée s’applique aux primes assurances-vie payées par
l’affilié dans le cadre des contrats collectifs d’assurance, d’une durée
d’affiliation effective égale au moins à dix ans et sans que sa cotisation dans
ces contrats, soit inférieure à une cotisation minimale dont le taux est fixé
par l’arrêté du ministre des finances du 11 mars 2014.
Il a eu lieu de mentionner que pour le cas des salariés et des retraités, les
primes d’assurance-vie, sont déductibles au niveau de l’assiette de la

33
Cours Fiscalité de l’Entreprise

retenue à la source, et ce, sur la base d’une attestation de paiement des


primes délivrée par la compagnie d’assurance concernée.
Le rachat des contrats d’assurance-vie avant satisfaction des conditions
relatives aux garanties susvisées est subordonné à la production d’une
attestation de régularisation de la situation fiscale des primes déduites
(paiement de l’impôt dû au titre des primes versées et déduites du revenu
global net soumis à l’impôt sur le revenu), délivrée par les services des
impôts compétents.
A défaut, l’entreprise d’assurance est tenue solidairement avec le
souscripteur aux contrats individuels ou l’affilié aux contrats collectifs par
le paiement des montants exigibles.

3- Les sommes payées au titre du remboursement des prêts


universitaires en principal et intérêts (art.39.I.3 du CIRPPIS) :
Sont déductibles du revenu global, les sommes payées en principal et
intérêts au titre du remboursement des prêts universitaires, dont a bénéficie
un contribuable durant sa vie universitaire, et ce, quelle que soit la qualité
de l’organisme prêteur : trésor public, banques et caisses sociales (CNSS et
CNRPS).

4-les intérêts payés au titre des prêts relatifs aux logements


sociaux (art.39.I.4 du CIRPPIS) :

En vertu de l’article 39 de la loi des finances pour l’année 2010, les


personnes physiques, peuvent déduire pour la détermination de leur revenu
net imposable, les intérêts des prêts relatifs à l’acquisition ou à la
construction d’un logement social au sens de la législation relative aux
interventions du fonds de promotion du logement social au profit des
salariés (FO.PRO.LO.S).

34
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Est considérer comme logement social d’après la législation en vigueur,


tout logement dont la superficie ne dépasse pas 100 m2 et le coût de
construction ou d’acquisition ne dépasse pas aussi 67.500dt.

Cependant, la LFC pour l’année 2015 est venue modifier les dispositions
du point 4, du paragr. I, de l’art.39 du CIRPPIS, comme suit : « les intérêts
et les commissions payées au titre des prêts relatifs à l’acquisition ou à la
construction d’un logement dont le coût, d’acquisition ou de construction
ne dépasse pas 200.000 dt.

Ces dispositions, s’appliquent aux opérations d’acquisition ou de


construction dans le cadre des contrats des ventes murabaha ».

Les nouvelles dispositions, concernent exclusivement, les montants dont


l’échéance intervient à partir du 1er janvier 2016.

Ainsi, l’apport de cette loi est comme suit :

- Elargissement du champ d’application de la mesure pour englober les


habitations dont le coût d’acquisition ou de construction ne dépasse pas
200.000 dt (La déduction n’est plus limitée aux achats de logements
sociaux),

- Possibilité de déduction des commissions,

- L’avantage est limité à une seule fois,

- Les opérations d’acquisition ou de construction dans le cadre des contrats


murabaha sont éligibles à l’avantage.

Définition du contrat de vente murabaha :


C’est un contrat par lequel un financier acquiert à la demande d’un client,
des biens meubles ou immeubles en vue de les lui revendre à un prix
payable à terme moyennant des paiements échelonnés pour une période
donnée à un prix convenu entre les parties.
D’après la NC n°28-2016

35
Cours Fiscalité de l’Entreprise

5-Les sommes payées par les travailleurs non salariés au titre de leur
cotisation obligatoire à l’un des régimes légaux de sécurité
sociale (art.39.I.5 du CIRPPIS) :
L’article 44 de la loi n° 2009-71du 21 décembre 2009, portant loi des
finances pour l’année2010, a permis aux travailleurs non salariés de déduire
leur cotisation obligatoire à l’un des régimes légaux de la sécurité sociale
de la base d’imposition sur le revenu des personnes physiques.

Cette mesure concerne toutes les personnes physiques n’ayant pas la


qualité de salarié et qui sont affiliées obligatoirement à l’un des régimes
légaux de la sécurité sociale. Il s’agit notamment des titulaires des
professions libérales, des exploitants individuels des entreprises
industrielles, commerciales ou des services et des gérants qui détiennent la
majorité du capital des SARL. La déduction a lieu au niveau du revenu net
du concerné.

6- La franchise sur les intérêts de l’épargne et des obligations


(art.39.II du CIRPPIS) :
Bien que faisant l’objet de retenue à la source au taux de 20% calculée sur
leur montant brut, les intérêts perçus par les personnes physiques au cours
d’une année au titre des comptes spéciaux d’épargne ouverts auprès des
banques ou de la caisse d’épargne nationale de Tunisie (CENT) ou au titre
des emprunts obligataires bénéficient d’une franchise fiscale (et sont de ce
fait déductibles du montant des intérêts imposables) dans la limite d’un
montant annuel global de 1500dt sans que ce montant n’excède pas 1000dt
pour les intérêts provenant des comptes spéciaux d’épargne ouverts auprès
des banques et auprès de la C.E.N.T.

36
Cours Fiscalité de l’Entreprise

7-La déduction forfaitaire au titre de chef de famille (art.40.I du


CIRPPIS) :
En sa qualité de chef de famille, tout contribuable a droit à une déduction
du revenu global de 150dt par an.
Aux termes de l’art 5 du CIRPP/IS, a le statut fiscal de chef de famille :
l’époux, le divorcé ou la divorcée qui a la garde des enfants, le veuf ou la
veuve, l’adoptant ou l’adoptante, l’épouse qui justifie que le mari ne
dispose d’aucune source de revenu durant l’année précédente celle de
l’imposition, la femme remariée qui a la garde d’enfants issus d’un
précédent mariage.

8-Les enfants à charge (art.40.II et III du CIRPPIS) :


Le chef de famille a droit à une déduction du revenu global au titre des
enfants à charge calculé selon le nombre d’enfants, leur rang et leur statut.
Sont considérés fiscalement comme enfants à charge et à la condition de ne
pas avoir de revenus déclarés distinctement de ceux du chef de famille.
- Les quartes premiers enfants ou les enfants adoptés âgés de moins de
20 ans au 1er janvier de l’année d’imposition ou de moins de 25 ans au 1 er
janvier de l’année d’imposition si l’enfant poursuit des études supérieures
sans bénéficier d’une bourse d’études.
- Tout enfant infirme quelque soit son âge ou son rang.
La déduction au titre des enfants à charge est fixée aux sommes suivantes :

37
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Rang de Enfant âgés de moins de 20 Etudiant non boursier âgés de Les enfants
l’enfant ans du 1er janvier de l’année moins de 25 ans au 1er janvier infirmes
d’imposition de l’année d’imposition

1er 90dt 1000dt5 1200dt6

2éme 75dt 1000dt 1200dt

3éme 60dt 1000dt 1200dt

4éme 45dt 1000dt 1200dt

Plafond 270dt 4000dt Sans plafond

9-Les parents à charge (art.40.IV du CIRPPIS) :


Tout contribuable a droit à une déduction au titre de chaque parent à charge
dans la limite de 5% du revenu net soumis à l’impôt plafonnée au maximum
à 150dt, par parent à charge, à la triple conditions que :

- Le montant déduit chez le contribuable, figure sur la déclaration des


revenus du parent bénéficiaire en tant que pension reçue.
- La déclaration annuelle des revenus du parent bénéficiaire est
déposée concomitamment avec la déclaration annuelle du contribuable qui
mentionne la déduction au titre du parent à charge.
- Le revenu du ou des parents à charge y compris le montant déductible
chez le contribuable donneur n’excède pas le SMIG.

5
- L’article 94, points I et II la loi n°2013-54 du 30décembre 2013, portant loi des finances pour
l’année 2014, a relevé la déduction pour enfant étudiant non boursier de 600dt à 1000dt et la
déduction pour enfant infirme de 1000dt à 1200dt.
6
- Ibid.

38
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Lorsque la charge des parents est assurée par plus d’un enfant, les enfants
contribuables se repartissent le montant de la déduction autorisée au titre de
leurs parents à charge.
La déduction pour parents à charge peut être résumée selon les formules
suivantes :
*1ère limite : (5%du RNGI plafonné à 150dt par parent à charge) :
C.-à-d. [(RNI /1.05) × 5 % = 5% :1.05] , si le montant qui résulte de cette
opération est inferieur ou égal à 150 dt, il sera retenu. Par contre, s’il
dépasse ce plafond, il ne peut pas être retenu.
*2éme limite : (Revenu du parent à charge +déduction de 5%, doit être
inférieur ou égal au SMIG, si supérieur au SMIG, il sera non retenu.
Dans ce cas la déduction autorisée sera calculée selon la formule
suivante : (Revenu du parent + la déduction pour parent à charge /12 ≤ au
SMIG.
10- Les autres déductions (articles : 39. III, III bis, III ter, V, V bis, VI, VII,
VIII, IX et X ; 39 bis ; 39 ter ; 39 quater ; 39 quinquies ; 39 sexies et 39
septies du CIRPPIS) :
D’après les dispositions des articles sus-énumérées, les autres déductions
s’agissaient
généralement d’avantages fiscaux, sous forme de déductions de revenus
provenant de l’exploitation ou des déductions pour réinvestissements dans
les conditions et limites prévus par la législation en vigueur.
Ainsi, sont déductibles de l’assiette imposable les revenus réalisés et/ou
réinvestis dans certains secteurs, et les sommes déposées dans certains types
de comptes destinés à l’investissement et les dons et subventions accordées
aux programmes de la promotion de l’emploi, tels que :
- Les revenus de la location d’immeubles ou de la restauration au profit
d’étudiants (art.39.III).

39
Cours Fiscalité de l’Entreprise

- Les revenus réinvestis dans la souscription au capital initial ou son


augmentation des entreprises qui réalisent des projets d’hébergement ou de
restauration au profit d’étudiants (art.39.III (bis).
- Les revenus réinvestis dans la réalisation des projets d’hébergement ou de
restauration au profit d’étudiants (art.39.III (ter).
- Les revenus provenant des opérations d’exportation des services et
d’exportation de marchandises acquises localement (art.39. V).
- La déduction dans la limite de 50% de l’assiette imposable des revenus
provenant des opérations de courtage international (art.39.V (bis).
- Les revenus réinvestis dans la souscription au capital initial ou à son
augmentation des entreprises qui s’installent à l’étranger, ayant pour objet
la commercialisation de marchandises et de services tunisiens (art.39.VI).
- Les revenus provenant de la location des constructions verticales destinées
à l’habitat collectif, social ou économique (art.39.VII).
- Les sommes déposées dans des comptes intitulés ‘’ comptes d’épargne en
actions’’(CEA). La déduction s’effectue dans la limite de 50.000 dt par an
(art.39.VIII).
- La déduction dans la limite de 50% de revenu imposable, des revenus
réinvestis dans la souscription au capital initial ou à son augmentation des
entreprises exerçant exclusivement dans le secteur du montage des
équipements informatiques et dans les secteurs des services d’ingénierie
informatique et les services connexes (art.39.IX).
- Les dons et subventions accordées au profit du fonds national de l’emploi
(FNE), dans la limite des montants des dons et des subventions payées
(art.39.X).
- La déduction dans la limite de 50% de l’assiette imposable des revenus
provenant de l’exploitation des bureaux d’encadrement et d’assistance
fiscale(BEAF), et ce, durant les trois premières années d’activité (art39.XI).

40
Cours Fiscalité de l’Entreprise

- La déduction dans la limite de 20.000 dt par an, des sommes déposées


dans ‘’les comptes-épargne pour l’investissement’’ et la déduction des
intérêts perçus sur ces comptes dans la limite de 2.000 dt (art.39.bis).
- Les revenus réinvestis dans l’acquisition des parts des fonds d’amorçage
prévus par la loi n°2005-58 du 18 juillet 2005 et des parts des fonds
communs de placement à risque prévu par l’art.22.ter, du code des
organismes de placement collectifs promulgué par la loi n°2001-83du 24
juillet2001( arts.39.ter, 39 quinquies et 39 septies).
- La déduction des revenus ou bénéfices réinvestis dans l’acquisition des
entreprises dans le cadre des paragraphes I et II de l’art.11 bis du CIRPPIS,
relatif à ‘’l’encouragement de la transmission des entreprises’’ et ce dans la
limite de 35% des revenus ou bénéfices soumis à l’impôt sur le revenu de
l’année de l’acquisition (art.39 quater).
- La déduction d’une quote-part de revenus ou de bénéfices provenant de
l’exploitation des trois premières années d’activité des entreprises créées à
partir du 1er janvier 2011, ainsi que par les entreprises constituées par les
personnes au chômage titulaires d’un diplôme universitaire ou d’un brevet
de technicien supérieur et créées au cours de l’année 2016, dont le chiffre
d’affaire annuel brut n’excède pas 300 mille dinars, pour les activités de
services et des professions non commerciales et 600 mille dinars, pour les
activités d’achat en vue de la revente et les activités de transformation et la
consommation sur place, et ce, dans la limite de 75%( au cours de la 1ére
année d’activité), 50%( au cours de la 2èmeannée d’activité), 25%( au cours
de la 3ème année d’activité), (art.39 sexies et art.13 de la loi n°2015-53 du 25
décembre 2015, portant L.F pour l’année 2016).

B- Les exonérations :

L’article 38 du code l’IRPP et de l’IS exonère de l’IRPP, les revenus


suivants :

41
Cours Fiscalité de l’Entreprise

1) Les rentes viagères et allocations temporaires accordées aux victimes


d’accident de travail ou aux ayants droit ;
2) Les rentes viagères servies en réparation de dommages et intérêts en
vertu d’un jugement pour la réparation d’un préjudice corporel ;
3) Les traitements, salaires et indemnités servis par les Etats étrangers
aux profits des personnels détachés auprès du gouvernement tunisien dans le
cadre de la coopération technique ;
4) Les allocations, indemnités et prestations servies sous quelle que
forme que ce soit en application de la législation relative à l’assistance, à
l’assurance et à la sécurité sociale ;
Sont à ce titre non soumis à l’impôt les allocations familiales, les
indemnités de maladies ainsi que toutes les prestations fournies par la
sécurité sociale. Il en est de même des indemnités d’assurance autres que
professionnelles.

Dans le même sens, l’article 115 de la loi n° 60-30 du 14/12/1960 relative à


l’organisation des régimes de sécurité sociale dispose que : « les personnes
qui bénéficient des prestations sociales sont exemptés de tous impôts et taxes
sur les sommes perçues par elles au titre desdits régimes sociaux » ;

5) L’indemnité de licenciement dite gratification de fin de service : la


gratification de fin de service est exonérée dans les limites fixées dans le
cadre de la législation régissant le travail ou dans les limites fixés dans le
cadre des opérations de licenciement de salariés pour des raisons
économiques et approuvés par la commission de contrôle des licenciements
et par l’inspection du travail ou fixées dans le cadre des décisions de la
commission d’assainissement et de restructuration des entreprises à
participation publique ;
6) Les allocations spéciales destinées à couvrir les frais inhérents à la
fonction ou à l’emploi supportés par les salariés dans la mesure où elles sont
justifiées : sont à ce titre non soumis à l’impôt selon la doctrine

42
Cours Fiscalité de l’Entreprise

administrative (BODI ; texte DGI n° 90/07, note commune n°2 ; pages 49 à


65) :
 L’indemnité de salissure ;
 L’indemnité de panier ou la nourriture servie au personnel atteint à
rester sur les lieux du travail durant les heures de repas ;
 Le logement pour les personnes astreintes à rester sur les lieux du
travail même en dehors des heures de services ou son équivalent en
indemnité service en argent ;
 Le logement fourni par l’employeur du fait de l’isolement du lieu du
travail ;
 L’uniforme de travail et matériel de sécurité ;
 Les avantages octroyés pour des raisons de protection sanitaire du
salarié ;
 La prise en charge du téléphone en raison de son utilisation pour les
besoins du service ;
 Les remboursements de frais effectués soit sur justifications produites
par le salarié (telles que factures d’hébergement, de restaurant, de transport,
etc. …) ou sur la base d’un forfait fixé par un texte réglementaire ;
 Les sommes prélevées sur le fonds social pour servir le financement
d’œuvres sociales ou des divers avantages au personnel (tels que les tickets
restaurants, etc. …) ;
 La fourniture gratuite de publications périodiques ;
 La gratuité du transport pour les agents actifs des sociétés de
transport ;
7) Les intérêts de l’épargne logement servis aux titulaires de contrats
d’épargne-logement ;
8) Les intérêts des dépôts et de titres en devises ou en dinars
convertibles ;

43
Cours Fiscalité de l’Entreprise

9) Les opérations inscrites au compte courant producteur d’intérêt


créditeur doivent se rattacher exclusivement à une activité industrielle,
commerciale ou d’exploitation agricole exercée par l’une ou l’autre des
parties. Bien entendu, l’exonération des intérêts créditeurs de compte courant
ne concerne que les industriels, commerçants et agriculteurs personnes
physiques ;
 Les intérêts des comptes d’épargne pour les études, ouverts auprès
des banques par les parents au profit de leurs enfants.
 La plus value réalisée par les salariées suite à la levée de l’option de
souscription au capital social des sociétés exerçant essentiellement dans le
secteur de services informatiques, d’ingénierie informatique et de services
connexes ainsi que les sociétés qui opèrent essentiellement dans les secteurs
de la technologie de communication et des nouvelles technologies à
condition que :
 L’offre de l’option ne concerne pas les salariés dont la participation
au capital social de la société excède, au moment de l’offre de
l’option, 10% de son capital souscrit.
 Les actions ou les parts concernées ne fassent pas l’objet de cessions
avant l’expiration de la troisième année suivant celle au cours de
laquelle l’option est levée.
 La plus value est calculée sur la base de la différence entre la valeur
réelle des actions et des parts sociales, déterminée à la date de la
levée de l’option d’une part, et la valeur de souscription à ces actions
ou parts sociales ou de leur acquisition, d’autre part.
10) Les cotisations payées par les employeurs dans le cadre des contrats
collectifs d’assurance vie visés par le paragraphe 2 de l’article 39 du
code de l’IRPP et de l’IS.
11) Les intérêts des comptes d’épargne pour l’investissement, dans la
limite de 2.000 dinars par an.

44
Cours Fiscalité de l’Entreprise

12) Les sommes payées dans le cadre d’exécution des contrats


d’assurance-vie, visés par le paragraphe 2, de l’art.39.I du CIRPPIS.
13) La plus-value prévue par le paragraphe 2 de l’art.3 et par l’art.31
(bis) du CIRPPIS et relative aux droits y relatifs aux :
- Actions cotées à la bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT),
souscrites ou acquises avant le 1er janvier 2011 ou les actions dans le cadre
d’une opération d’introduction à la BVMT ;
- Les actions cotées à la BVMT, souscrites ou acquises à partir du 1 er
janvier 2011 ou lorsque la cession ou rétrocession a lieu après l’expiration de
l’année suivant celle de leur souscription ou de leur acquisition ;
14) Les actions des sociétés d’investissement à capital variable (SICAV) et
les parts des fonds communs de placement en valeurs mobilières ;
15) Les parts des fonds d’amorçage et les parts des fonds communs à
placement à risque ;
16) Les actions et les parts sociales cédées ou rétrocédées pour le compte
des tiers, personnes physiques, par les sociétés d’investissement à capital
risque (SICAR) ;
17) Les actions ou les parts sociales objet d’apport au capital de société
mère ou de société holding, sous réserve de l’engagement de société mère ou
de société holding d’introduire ses actions à la BVMT, dans un délai ne
dépassant pas la fin de l’année suivant celle de l’exonération.
18) La plus-value provenant de revenus des valeurs mobilières et de la
cession par des personnes physiques non résidentes des actions ou des parts
sociales, à partir du 1er janvier 2011, prévues par l’art.31 (bis) et l’art.3,
paragr.2 du CIRPPIS et ce dans la limite de 10.000 dt par an ;
19) La plus-value provenant de la cession totale des actions ou des parts
sociales détenues, par un dirigeant dans le capital de la société qu’il dirige,
suite à l’atteinte par ce dernier de l’âge de la retraite ou suite à son incapacité
de poursuivre la gestion de la société ;

45
Cours Fiscalité de l’Entreprise

20) Les revenus provenant de la location de terres agricoles réservées aux


grandes cultures, objet de contrats de location conclus pour une durée
minimale de trois ans ;
21) Les primes accordées dans le cadre des interventions du FNE et les
primes accordées par les entreprises dans le même cadre ;
22) Les primes portant indemnisation des martyrs et des blessés de la
révolution du 14 janvier 2011 ;
23) Le revenu annuel net qui ne dépasse pas après abattements au titre de la
situation et des charges familiales, 5.000 dt, et ce, pour les personnes qui
réalisent exclusivement des revenus provenant des TSPRV.

En schématisant la détermination du revenu net global imposable, il est


procédé ainsi :
1- Détermination du revenu net catégoriel pour chacune des catégories
de revenu, compte tenu des règles qui lui sont propres ;

Revenu net catégoriel= Produits- Charges


2- Détermination du revenu net global avec compensation entre
catégories bénéficiaires et autres déficitaires, lorsque le déficit est
justifié par une comptabilité régulière, y compris la comptabilité
simplifiée tenue conformément aux dispositions de l’art.62 du
CIRPPIS ;

Revenu net global = la somme algébrique des revenus nets


catégoriels - déficits des années antérieures non imputés

3- Détermination du revenu net soumis à l’impôt après la déduction


des charges et déductions communes, c’est-à- dire, celles qui ne se

46
Cours Fiscalité de l’Entreprise

rapportent à une catégorie déterminée de revenus ou bénéfices ;


Revenu net imposable = revenu net global – déductions
communes
4- Calcul de l’IRPP, par l’application du barème progressif prévu par
l’art.44 du CIRPPIS sur le revenu net imposable;
Revenu net imposable × le taux qui le
correspond de barème progressif.

Paragraphe 3 : le calcul de l’impôt


En général l’impôt sur le revenu, doit être calculé selon le barème
progressif (A). Dans certains cas, l’impôt dû ne peut être inferieur
à un minimum (B).
A- Le calcul de l’impôt selon le barème progressif :
L’impôt sur le revenu est un impôt progressif, selon, la méthode de la
progressivité par tranches.
Dans cette méthode, le revenu imposable est découpé en tranches
successives imposables l’une après l’autre à un taux qui croit de tranche à
autre jusqu’à une dernière tranche à partir duquel le taux devient
proportionnel, constant de manière à éviter la confiscation à laquelle
conduirait à une progressivité illimitée.

Pour calculer l’impôt, on applique au revenu net global imposable le


barème d’imposition progressive prévu par l’art 44.I du code de l’IRPP et
de l’IS.

47
Cours Fiscalité de l’Entreprise

-Barème de l’impôt sur le revenu :


Tranches Taux Taux effectif à la
limite supérieure
0 à 1500dt 0% 0%
1500,001 à 5000dt 15% 10.50%
5.000,001 à 10.000dt 20% 15.25%
10.000,001 à 20.0000dt 25% 20.125%
20.000,001 à 50.000dt 30% 26.05%
Au-delà de 50.000dt 35%

B- Le minimum d’impôt :
a- Le minimum d’impôt en droit commun :
L’impôt annuel des personnes physiques soumises à l’IR, au titre des
bénéfices industriels et commerciaux selon le régime réel ou des
bénéfices des professions non commerciales, ne peut être inferieur à
un minimum de 0,2 % du montant brut du chiffre d’affaires ou des
recettes à l’exception du chiffre d’affaire ou des recettes provenant de
l’exportation, avec un minimum d’impôt de 300 dt exigible, même
en cas de non réalisation d’un chiffre d’affaires.7
b- Le minimum d’impôt pour les personnes bénéficiaires des avantages
des avantages fiscaux :

Selon l’art.12 de la loi n°89-114, du 30 décembre 1989, portant


promulgation du CIRPPIS, les personnes physiques bénéficiaires des
avantages fiscaux, doivent payer, en règle générale, un minimum de
60% de l’IR normalement dû (sans tenir compte de l’avantage fiscal).

7
-Modifié par la L.F pour l’année 2014.

48
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Sect. 3 : le recouvrement de l’impôt (dispositions communes à


l’IRPP et à l’IS) :
Seront examinés dans cette section : les modalités de paiement (paragr. 1),
les délais et le lieu de dépôt de la déclaration des revenus (paragraphes 2
et3) et les obligations de contribuable (paragraphe 4).
paragraphe1- les modalités de paiement de l’impôt :
A- Les acomptes provisionnels : (art.51 du CIRPPIS)
a- Les personnes soumises :
1) Les personnes physiques réalisant des bénéfices industriels et
commerciaux et des professions non commerciales.
Les personnes physiques exerçant une activité commerciale ou une
profession non commerciale sont soumises au paiement de 3 avances au
titre de l’impôt dû en raison de leurs revenus ou bénéfices appelées
« acomptes provisionnels »(A.P).
Payables à partir de la 2éme année d’activité, ces acomptes sont perçus par
échéances égales chacune à 30% de l’impôt dû.
b- Les personnes exonérées :
Sont exonérées du paiement des acomptes provisionnels :
- Les exploitants dans les secteurs de l’agriculture et de la pêche.
- Les artisans soumis au régime forfaitaire optionnel (l’article 44,
paragr. IV. 1 bis).
- Les personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu à raison
des traitements et salaires.
- Les personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu à raison des
revenus fonciers et des revenus des capitaux mobiliers et des valeurs
mobilières.

49
Cours Fiscalité de l’Entreprise

c) Base et taux des acomptes provisionnels :


Les acomptes provisionnels sont perçus selon trois (3) échéances
forfaitaires égale chacune à 30% du montant de l’impôt sur le revenu dû au
titre de l’année précédente.
d) Délais de paiement des acomptes provisionnels :
Les déclarations des acomptes provisionnels et leur paiement s’effectuent
pendant les vingt-cinquièmes premiers jours (pour les personnes physiques)
pendant les vingt-huitièmes premiers jours (pour les personnes morales), de
sixième, neuvième et douzième mois qui suivent la clôture de l’exercice.
e) l’imputation des acomptes provisionnels sur l’impôt sur le revenu ou
restitution de ces acomptes non imputés après trois années :
Les acomptes provisionnels payés au titre d’une année sont imputables sur
l’impôt sur le revenu dû au titre de cette même année, l’excédent non
imputé est imputable sur les acomptes provisionnels ou sur l’impôt annuel
exigible ultérieurement.
Si au bout de la 3éme année il persiste encore un reliquat non imputé, il est
restituable sur demande. Il peut également continuer à faire l’objet d’une
imputation.
Le délai de trois années commence à courir à compter de la date du dépôt
de la déclaration des revenus et non à partir de la date de paiement des
acomptes.
B- Les avances : (art.51 (bis) du CIRPPIS)
- Les sociétés de personnes sont soumises à une avance au titre de l’IRPP
et de l’IS dû sur les revenus de leurs associés ou membres. Le taux
d’avance est égal à 25% du bénéfice réalisé par les sociétés de personnes.
- Les importations de produits de consommation sont soumises à une
avance égale à 10% de la valeur en douane des produits, tous droits et taxes
compris. Ces avances sont déductibles des A.P, et le ca échéant de l’IR ou
de l’IS.

50
Cours Fiscalité de l’Entreprise

- Les sociétés et groupements à l’exclusion des fonds communs des


créances, sont soumis au paiement d’une avance au titre de l’IR ou de l’IS
dû sur les revenus de leurs associés ou membres. Cette avance est due au
taux de 25%, sur la base des bénéfices réalisés au titre de l’année
précédente.
Dans ces différents cas, la déclaration de l’avance et son paiement
s’effectuent dans les délais du janvier de l’année (N+1), c’est-à-dire, au
cours du mois du janvier de l’année qui suit, celle au cours duquel l’avance
à été retenue.
- Les entreprises de production industrielle et les entreprises exerçant
l’activité de commerce du gros, doivent facturer une avance au taux de 1%,
sur leurs ventes au profit des personnes physiques soumises à l’IR selon le
forfaitaire dans la catégorie des BIC ou sur la base d’une assiette forfaitaire,
dans la catégorie des BNC.
La déclaration de l’avance et son paiement doivent avoir lieu au cours du
mois qui suit celui au cours duquel a été facturé.
C- La retenue à la source tend à devenir le mode de droit commun du
recouvrement de l’impôt : (articles 52 et 53 du CIRPPIS).
Technique de recouvrement, « la retenue à la source est à l’origine une
perception anticipée opérée pour le compte de l’Etat par un tiers payeur, à
valoir sur les acomptes provisionnels ou l’impôt sur le revenu ou l’impôt
sur les sociétés dû par le bénéficiaire à raison des ses revenus ».
a- Un champ d’application étendu :
La retenue à la source s’applique aux :
- Traitements, salaires, pensions et rentes viagères.
- Les revenus des professions non commerciales : honoraires des
professions libérales (médecins, avocats,…).
- Les revenus fonciers (loyers, plus valus immobilières).
- Les revenus de capitaux mobiliers et les jetons de présence.

51
Cours Fiscalité de l’Entreprise

- Rémunérations au titre des activités non commerciales.


b- Des taux variés :
Les taux de la retenue à la source sont variés et fixés par le législateur
(l’article 52 et53 du code de l’IRPP et de l’IS). Ils sont calculés sur la base
du montant brut payé.
Tantôt, ces taux sont libératoires de l’impôt, et parfois, ils sont imputables
sur l’impôt sur le revenu ou l’impôt sur les sociétés exigible
ultérieurement.

Tableau du synthèse des principaux taux de la retenu de la source :


Champ d’application Taux

1- Les honoraires, commissions, courtages, vacations, loyers et Export:2,


rémunérations des activités non commerciales, quelque en soit 5 %
l’appellation, payés par l’État, les CPL et les personnes morales, Local: 15
ainsi que les personnes physiques soumises à l’IR selon le régime %
réel.

2- Honoraires servis aux personnes morales et aux personnes Export :


2.5%
physiques soumises à l’impôt selon le régime réel.
Local :
5%

3- Honoraires servis aux bureaux d’études justifiant qu’au moins 50% 2.5%
de leur chiffre d’affaire hors taxe au titre de l’exercice précédent
proviennent de l’exportation
4- Loyers d’hôtels payés aux personnes morales et aux personnes 5%
physiques soumises à l’IR selon le régime réel

52
Cours Fiscalité de l’Entreprise

5- Rémunération servies aux artistes, aux créateurs et aux personnes 5%


morales soumises à l’IS, et ce, au titre de la production, la diffusion
et la présentation des œuvres théâtrales, scéniques, musicales,
littéraires et plastiques
6- Rémunérations servies à des non résidents et non établis en Tunisie 15%8ou25
%9
7- Revenus des capitaux mobiliers 20%10ou2
5%11
8- Revenus distribuées 5%
5%12
9- Intérêts et prêts servis aux banques non résidentes et non établies ou25%13
10- Jetons de présence 20%14ou
25%15
11- La plus-value immobilière, dans les cas des cessions faites au 2.5%
profit de l’État, des CPL, ou au profit des personnes morales ou physiques
soumises à l’IR selon le régime réel.
12 -Les montants payés par l’État, les CPL et les EPA, pour le montant 1.5%
supérieur à 1.000 dt TTC.

13- Dividendes (distribués à partir du 1er janvier2015), selon le cas :


- PP résidentes : 5%
- PM résidentes : 0%
- Personnes non résidentes : PP et PM : 5%
- PP et PM résidentes dans des paradis fiscaux : 25%

8
- Le taux prévu par la CNDI est applicable lorsqu’il est inférieur à ce taux.
9
- Taux applicable aux résidents des paradis fiscaux.
10
- Le taux prévu par la CNDI est applicable lorsqu’il est inférieur à ce taux.
11
- Taux applicable aux résidents des paradis fiscaux.
12
- Le taux prévu par la CNDI est applicable lorsqu’il est inférieur à ce taux.
13
- Taux applicable aux résidents des paradis fiscaux.
14
-Le taux prévu par la CNDI est applicable lorsqu’il est inférieur à ce taux
15
- Taux applicable aux résidents des paradis fiscaux.

53
Cours Fiscalité de l’Entreprise

14- Cession des fonds de commerce 2.5%

15- Cession d’actions, parts sociales et parts des fonds par les PP et PM
Non résidentes :
- Pour les PP : 10% de la
PV
plafonnée
à 2.5 %
du prix de
cession.
- Pour les PM : 25 %
plafonnée
à 5 %.

Toutefois, il a lieu de noter, que la retenue à la source sur les traitements et


salaires est déterminée comme suit : l’impôt annuel dû, calculé selon le
barème d’imposition, devisé par douze(12) mensualités.
En outre, toute rétribution provisoire ou accidentelle servie en sus du
traitement et des indemnités régulières par le même employeur est soumise
à une retenue, sur son montant net, effectué en fonction du traitement
annuel imposable à l’IR, aux taux suivants :
Montant net Taux
0 à 2.000 dinars 10%
2.000,001 à 5.000 dinars 15%
Au delà de 5.000 dinars 20%
Cependant, la retenue à la source libératoire de l’IR ou de l’IS, qui n’a pas
été opérée, est considérée comme étant à la charge de son débiteur effectif.

54
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Ladite retenue est exigible dans ce cas, selon la formule de la prise en


charge de l’impôt suivante :

Enfin, il faut mentionner que la retenue à la source, doit faire l’objet d’un
reversement à la recette des finances concernée pendant les quinze premiers
jours du mois qui suit le mois au cours duquel, elle a été effectuée, pour les
personnes physiques et pendant les vingt-huitième premiers jours pour les
personnes morales, lors de dépôt de la déclaration mensuelle de l’impôt.
Egalement, un certificat de retenue à la source, doit être délivré, par la
personne ou l’organisme qui a opérée la retenue, à l’occasion de chaque
paiement soumis à la retenue à la source, aux bénéficiaires, et ce, pour que
ces derniers peuvent calculer et imputer la retenue à la source effectuée, de
l’IR dû, au titre de l’année d’imposition.
Il a lieu de mentionner que les acomptes provisionnels, l’avance et les
retenus autres que libératoires payés par tout contribuable ou pour son
compte au titre d’un exercice, sont imputables sur l’IR ou l’IS dû à raison
des revenus ou bénéfices réalisés par l’intéressé ou lui revenant pendant le
même exercice.16
Suite à la régularisation de la situation des acomptes prévisionnels, de
l’avance et des retenues à la source par leur imputation sur l’IR ou l’IS dû,
les sommes perçus en trop peuvent être reportables ou restituables sur
demande et après contrôle fiscal.
Toutefois, la L.F pour la gestion 2012, a instauré une avance sur le crédit
d’IR et d’IS, sans contrôle préalable aux taux de 35% du crédit d’IS, pour
les entreprises légalement soumises à audit par un commissaire aux comptes
et pour les quelles la certification ne comporte pas de réserves touchant

16
- Art.54 du CIRPPIS.

55
Cours Fiscalité de l’Entreprise

l’assiette d’impôt et 15% pour les autres cas. Le reliquat du crédit est
restituable après contrôle fiscal.
Paragraphe2- Délais de la déclaration annuelle des revenus :
A- Contribuables ayant une seule catégorie de revenu :
- Jusqu’au 25 février pour les personnes qui réalisent des revenus de
capitaux mobiliers, des revenus financiers et des revenus de source
étrangère.
Ces revenus sont considérés comme une seule catégorie de revenu.
- Jusqu’au 25 avril pour les commerçants.
- Jusqu’au 25 mai pour les prestataires de services et les personnes qui
exercent une activité industrielle ou une profession non commerciale ainsi
que les personnes qui exercent plusieurs activités ou qui réalisent plus d’une
seule catégorie de revenu (dont au moins une activité est commerce ou
industrie ou prestation de services, ou bénéfices non commerciaux).
- Jusqu’au 25 juillet pour les personnes qui exercent une activité
artisanale.
- Jusqu’au 25 aout pour les personnes qui réalisent, des bénéfices
d’exploitation agricole ou de pêche.
- Jusqu’au 5 décembre pour les salariés et les bénéficiaires de pension
ou de rentes viagères.
- Pour les personnes dont la date de clôture de l’exercice est arrêté à
une date autre que le 31Décembre, la déclaration doit être déposée jusqu’au
vingt cinquième jour du troisième mois qui suit la dite date.

B- Contribuables exerçant plusieurs activités et cumulant plusieurs


revenus :
Dans ce cas, la déclaration annuelle des revenus regroupant l’ensemble des
revenus doit être déposée selon l’échéancier suivant :

56
Cours Fiscalité de l’Entreprise

- jusqu’au 25 mai si l’une des activités relève du commerce, de l’industrie,


des prestations de service ou des bénéfices des professions non
commerciales.
-jusqu’au 25 juillet pour les personnes qui réalisent en plus des revenus
provenant d’une activité artisanale ou des revenus provenant des
traitements, salaries, pensions et rentes viagères de source étrangère ;
revenus des valeurs mobilières ou des capitaux mobiliers ; des revenus
fonciers.
-jusqu’au 05 décembre pour les personnes qui réalisent en plus des
traitements, salaires, pensions et rentes viagères ; les revenus suivants :
revenus des valeurs mobilières et des capitaux mobiliers, les revenus
fonciers, les revenus de source étrangère et les bénéfices d’exploitation
agricole et de pêche.

C- Prsonnes n’exerçant aucune activité et ne réalisant aucun revenu :


Les personnes oisives (sans activité et sans profession), ne sont soumises
à aucun délai précis de déclaration et peuvent par conséquent déposer leur
déclaration sans pénalité à n’importe quelle date de l’année.
Toutefois, il a lieu de mentionner que, tout retard dans le paiement de
tout ou partie de l’impôt entraine, l’application d’une pénalité de retard
liquidée aux taux de 0.5% du montant de l’impôt par mois ou fraction de
mois de retard, lorsque l’impôt exigible est acquitté spontanément et sans
l’intervention préalable des services du contrôle fiscal.17

Paragraphe 3- Lieu de dépôt de la déclaration annuelle des revenus :


Il y a lieu de distinguer entre les contribuables domiciliés en Tunisie (A) et
les contribuables non domiciliés (B).

17
- D’après l’art.81 du CDPF.

57
Cours Fiscalité de l’Entreprise

A- Les contribuables domiciliés en Tunisie :


Pour les contribuables domiciliés en Tunisie, soumis à l’IRPP, le lieu
d’imposition est réputée être :
- Celui de leur établissement pour les personnes exerçant une activité
commerciale, industrielle, artisanale ou une profession non commerciale.
- Celui de leur résidence pour les autres cas.
En cas de pluralité des établissements ou de résidences, au lieu du principal
établissement ou résidence.
Le lieu du principal établissement ou résidence est en principe celui où
réside l’intéressé de façon effective et habituelle.

B- Personnes non domiciliées en Tunisie :


Pour les personnes non domiciliées en Tunisie :
- Le siège de l’administration dont ils relèvent pour les fonctionnaires
ou agents de l’Etat exerçant leurs fonctions à l’étranger.
- Le siège de leur activité, ou encore le lieu où se trouve le plus
important de leurs biens, pour les personnes exerçant des activités en
Tunisie ou y possédant des biens sans y avoir leur domicile
- Dans tous les cas, le lieu d’imposition est apprécié le 31 décembre de
l’année de perception des revenus.

Paragraphe 4 : Les obligations de contribuable (articles 55 à 62 du


CIRPPIS).
Le code de l’IR et de l’IS, met à la charge des contribuables les
obligations suivants :
- Le dépôt d’une déclaration d’existence. Ainsi, toute personne qui
s’adonne à l’exercice d’une activité industrielle, commerciale, artisanale ou
d’une profession non commerciale, ainsi que toute personne morale est

58
Cours Fiscalité de l’Entreprise

tenue avant d’entamer son activité de déposer au bureau du contrôle des


impôts du lieu de son imposition une déclaration d’existence.
- Le dépôt d’une déclaration de cession ou de cessation. Ainsi, dans les
cas de cession ou de cessation totale d’une entreprise, une déclaration de
cession ou de cessation, doit être déposée dans les quinze jours de la
cession ou de la fermeture définitive d’établissement, lorsqu’il s’agit de
cessation auprès des services fiscaux compétents.
- Le dépôt de différentes déclarations fiscales mensuelles et annuelles,
ainsi que les déclarations des acomptes provisionnelles, de l’avance sur
bénéfices, et ce, dans les délais et lieux susmentionnées au paragraphe
précédent.
- La tenue d’une comptabilité conformément à la législation comptable.
Cette obligation concerne les personnes physiques soumises au régime réel
dans, les catégories des BIC, BNC, BAP et RF, ainsi que les personnes
morales. Alors que pour les personnes soumises à l’IR selon le régime
forfaitaire, elles sont obligées de tenir un registre coté et paraphé par les
services du contrôle fiscal compétent sur lequel sont portées au jour à jour
les recettes et les dépenses.
L’omission des ces obligations fiscales et surtout le dépôt de la
déclaration annuelle de l’impôt sur le revenu ou l’inexactitude des
déclarations, tel est le cas de la disproportion marquée entre le train de vie
d’un contribuable et les revenus qu’il déclare, ne met pas le contribuable à
l’abri de toute révision (à la hausse) de sa déclaration par les services de
contrôle des impôts.
Cette révision appelée « évaluations forfaitaires du revenu imposable», et
prévu par les articles 42 et 43 du CIRPPIS, prend pour base :
- les éléments du train de vie du contribuable ;
- les dépenses personnelles, ostensibles et notoires ;
- l’accroissement du patrimoine.

59
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Les éléments du train de vie, dont il s’agit, sont énumérés dans l’annexe
I du code. Ils sont représentés par toutes les possessions (meubles et
immeubles) et par les employés (de maison et autres) du contribuable, ainsi
que par leur voyage d’agrément ou de tourisme à l’étranger.
A chaque élément du train de vie est affecté un montant forfaitaire
correspondant.
Exemple : - une résidence secondaire est retenue pour six fois sa valeur
locative réelle ;
- une voiture de tourisme d’une puissance fiscale comprise entre
7 et 10 CV, est retenu pour 300 dt, par chaque cheval- vapeur ;
- un employé de maison (âgé de moins 60 ans) : 500 dt ;
- une piscine : 5.000 dt ;
- un voyage de tourisme ou d’agrément à l’étranger : 5 fois le
prix du titre de transport, majoré de 5 fois le montant de
L’allocation touristique autorisée par la BCT.

60
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Chapitre II : les régimes d’imposition des différents revenus


catégoriels :
Selon l’article 08 du CIRPPIS, il existe sept catégories de revenus :

-Bénéfices industriels et commerciaux ;

-Bénéfices des professions non commerciales ;

-Bénéfices de l’exploitation agricole et de pèche ;

-Traitements, salaires, indemnités, pensions et rentes viagères ;

-Revenus fonciers ;

-Revenus des valeurs mobilières et des capitaux mobiliers ;

-Autres revenus.

Seront examiner toute au long, de ce chapitre les revenus catégoriels sus-


indiqués à l’exception de bénéfices industriels et commerciaux, que seront
examiner dans le cadre de titre 2nd consacré à la fiscalité directe de
l’entreprise.

Sect. 1 : les bénéfices des professions non commerciales (BNC)

Paragraphe 1 : la notion des BNC :

Aux termes de l’art. 21 du CIRPPIS : « sont considérés comme provenant


de l’exercice d’une profession non commerciale, les bénéfices réalisés par
les professions libérales, par les charges et offices dont les titulaires n’ont
pas la qualité de commerçant et par toutes les occupations ou exploitations
non commerciales à but lucratif »

Il ressort de ces dispositions que la catégorie des BNC regroupe réellement


trois types d’activités distinctes :

- Les professions libérales


- Les charges et offices

61
Cours Fiscalité de l’Entreprise

- Toutes les occupations ou exploitation non commerciales à but


lucratif.
A- Les professions libérales : sont celles où l’activité intellectuelle joue un
rôle primordial et qui consiste en la pratique personnelle d’une science
ou d’un art permettant à la personne qui les exercent une indépendance
totale.
Les professions libérales sont de deux catégories :
-Celles qui sont organisées dans un ordre professionnel, tels que les
avocats, les huissiers notaires, les experts-comptables, les comptables,
les médecins, les chirurgiens dentistes, les architectes, etc.
-Celles qui ne sont pas organisées dans un ordre professionnel, comme :
les conseils juridiques et fiscaux, les bureaux d’études, les bureaux
d’encadrement et d’assistance fiscale, etc.

B- Les charges et offices, dont les titulaires n’ont pas la qualité de


commerçant. On relève dans cette catégorie, à titre d’exemple, les notaires
et les commissaires –priseurs.

C- Toutes les occupations et exploitations non commerciales à but


lucratif :

Il peut s’agir des droits d’auteurs perçus par les écrivains ou compositeurs
ou par leurs héritiers et légataires, les produits perçus par les inventeurs ou
leurs héritiers, divers professions dont les agents commerciaux ou
d’assurance qui n’ont pas la qualité de commerçant, les exploitants de
laboratoires d’analyses médicales, les administrateurs judiciaires, les écoles
et universités privées, les auto-écoles.

Paragraphe 2 : Régime d’imposition de BNC :

Les revenus relevant de la catégorie des B.N.C sont soumis à l’impôt


selon deux régimes :

62
Cours Fiscalité de l’Entreprise

- le régime du forfait d’assiette ;

- le régime réel.

A lesquelles, on peut ajouter un cas particulier relatif aux membres des


sociétés civiles professionnelles.

A – Le régime du forfait d’assiette :

Le régime du forfait d’assiette est un régime d’imposition, commun aux


BNC et certains revenus fonciers, ainsi que les revenus agricoles, mais
selon des modalités différentes, est de loin, le régime dominant dans
l’imposition des BNC.

Pourtant, aux termes de l’art 22 du code, la règle pour les BNC est la
détermination du bénéfice professionnel, par la différence entre les produits
bruts réalisés au cours de l’année civile et les charges nécessitées par
l’exploitation au titre de la même année. Le paragraphe 2 dudit article
ajoute : « Ce pendant, les intéressés peuvent opter, à l’occasion du dépôt de
leurs déclarations de l’impôt sur le revenu, pour leur imposition sur la base
d’un bénéfice forfaitaire, (forfait d’assiette) égal à80% 18 , de leurs recettes
brutes encaissées », c’est-à-dire, leurs recettes, T.V.A comprise.

Ainsi, la détermination du forfait d’assiette se fait comme suit :

CA H.TVA × Taux de la TVA × 80%

Dans le cas où les intéressés ont été soumis au titre, d’une année donnée
à l’impôt sur le revenu selon le régime réel, le dit régime devient définitif et
ne peut faire l’objet de renonciation. Alors que le régime réel est définitif,
celui du forfait d’assiette, reste précaire et peut être abandonné
définitivement par l’adoption du régime réel.

18
- Modifié par l’art.46 de la loi n°2013-54 du 30 décembre 2013, portant loi des finances pour
l’année 2014

63
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Le régime du forfait d’assiette des BNC présente deux caractéristiques :

1 - c’est un régime qui ne connait aucune possibilité de déficit : Ainsi, le


choix du forfait d’assiette aboutit à un seul type de résultat catégoriel : le
bénéfice.

2 - c’est un régime basé sur les recettes réalisées : le seul critère pris en
compte, pour la détermination du forfait d’assiette est les recettes réalisées,
d’où l’importance de bien définir les recettes visées.

Le terme recettes brutes couvre tous les encaissements réalisés durant


l’année considérée, TVA comprise, indépendamment de l’année à laquelle,
ils se rapportent, il peut s’agir de recettes correspondant à des opérations
réalisées au cours de la même année ou au cours des années antérieures ou
encore à titre d’avances.

La notion ‘’d’encaissement ‘’désigne la disposition par le bénéficiaire


des sommes d’argent, sous quelque forme que se soit, à savoir notamment :
la remise d’un chèque ou d’un effet de commerce, le crédit d’un compte
bancaire ou postal, l’inscription en compte courant, la remise de biens,
droits et valeurs en échange des services rendus.

Par contre, ne sont pas compris dans les recettes : les créances acquises
au cours d’une année et non recouvrées, les débours, c’est-à-dire, les
remboursements par les clients des frais leur incombant et avancés par le
contribuable.

Il a eu lieu de signaler, que le forfait d’assiette n’admet aucune déduction


de quelle que nature que ce soit, même justifiée, tels que : les frais de
formation et participation aux congrès engagés par le corps médical, les
frais de déplacement engagés par les huissiers notaires, etc.

64
Cours Fiscalité de l’Entreprise

L’impôt annuel des BNC forfaitaires, soumis à l’IR, ne peut être inférieur
à un minimum d’impôt du droit commun, égal à 0,2 % du chiffre d’affaires
ou des recettes, à exception du chiffre d’affaires provenant de
l’exportation.19 En sus du minimum d’impôt du droit commun
susmentionné, les BNC forfaitaires, sont soumis à partir de la quatrième
année suivant celle du dépôt de la déclaration d’existence, à un minimum
d’impôt correspondant au revenu des personnes qui exercent une activité
ayant un similaire dans le secteur public, à l’impôt exigible par les
personnes exerçant la même activité et selon le même grade dans ledit
secteur.20

Aux termes du paragraphe 3 de l’art 62 du code de l’IRPP et de l’IS, les


BNC qui choisissent le régime du forfait d’assiette sont dispensés de la
tenue d’une comptabilité, conformément aux règles édictées par la loi et les
normes comptables.

Néanmoins, ils sont tenus, de tenir un registre côté et paraphé par le service
de contrôle des impôts sur lequel sont portées au jour le jour les recettes et
les dépenses. Ils ont en outre, soumis à l’obligation de facturation et
justification du chiffre d’affaires.21

Toutefois, l’art.8 de la LFC pour l’année 2014, a prévu que les personnes
qui réalisent des revenus dans la catégorie de BNC, peuvent tenir une
comptabilité simplifiée, lorsque leur chiffre d’affaires ne dépasse pas
150.000 dinars.
19
- Disposition prévue par la L.F. pour l’année 2014.
20
-Disposition prévue par l’art.10, de la L.F.C pour l’année 2014 et applicable sur les bénéfices
réalisés à partir du 1er janvier 2015.
21
- Dans une prise de position n° 1075(bis) du 06 septembre 2011, la DGELF, a précisé que :
- les personnes exerçant une profession non commerciale sont tenues par l’obligation de
facturation (…),
- une liste nominative des clients ne peut pas servir comme élément justificatif du chiffre
d’affaires(…). Le chiffre d’affaires étant justifié par des factures, des notes de débit ou tout autre
document en tenant lieu.

65
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Exemple:

Supposons qu’une personne physique exerçant une profession libérale et


soumise a l’impôt selon le régime de forfait d’assiette ,a réalisé au titre de
l’année 2014, des revenus bruts de 70.100 dt et supposons qu’il est marié et
qu’il a deux enfants a charge dont le premier est infirme et âgé de26 ans et
le second âgé de 24 ans et étudiant non boursier et qu’il a payé à la CNSS
un montant de1.603,168dt, au titre de sa cotisation au régime légale de
sécurité sociale.

Dans ce cas, la base de l’impôt sur le revenu et l’impôt du à ce titre sont


déterminés comme suit :

-revenus bruts : 70.100dt

-déduction de 20 % : 14.020dt

-revenus nets : 56.080dt

- déduction de cotisations sociales : 1.603 ,16dt

-déductions communes (150D+1200D+1000 D) = 2.350dt

-revenu global net imposable = 52.126 ,832D soit 52.127dt

-impôt dû selon le barème de l’impôt : = 13.769 ,450dt

B- Le régime réel :

Les règles de détermination du résultat fiscal des BNC selon le régime réel
sont les mêmes, que celles édictées en matière des BIC, déterminées par les
articles de 10 à 15 du CIRPPIS. Ainsi, le bénéfice imposable se définit par
la différence entre les produits bruts et les charge nécessitées par
l’exploitation au titre de la même année.

66
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Ainsi, le bénéfice net des activités non commerciales, sont déterminés à


partir d’une comptabilité conformément à la législation comptable des
entreprises. A partir de ce résultat comptable on procède à la détermination
du résultat fiscal, conformément aux dispositions des articles de 10 à 15 du
CIRPPIS. Ainsi, le bénéfice imposable se définit par la différence entre les
produits bruts et les charge nécessitées par l’exploitation au titre de la même
année.

1- Le produit brut: dégagé par l’exercice d’une profession non commerciale


se présentent, en général, sous forme de produits d’exploitation et de
revenus ou bénéfices exceptionnels.

-Les produits d’exploitation : sont les sommes effectivement encaissées où


qui sont mises à la disposition du contribuable au titre d’un exercice donné.

Il s’agit des montants reçus à l’occasion, de l’exercice d’actes ou des


prestations normalement effectués, ou ceux qui résultent d’opérations
occasionnelles, comme les honoraires, les commissions, les vacations ou les
ristournes, les avance sur honoraires, les avances sur les prestations futures
ou encore les revenus financiers provenant des placements à caractère
professionnel.

- les autres produits : peuvent concerner des revenus exceptionnels qui ne


sont pas rattachés a l’exploitation à l’exemple des plus- values résultant de
cessions portant sur des éléments immobilisés, des plus- values de
réévaluation suivies d’une cession.

2 - les charges d’exploitation : Sont nécessaires à l’exploitation, toutes les


charges qui découlent de l’exercice de l’activité et qui ont un caractère
professionnel.

67
Cours Fiscalité de l’Entreprise

A ce titre, l’art. 22 paragraphe2, renvoi aux dispositions appliquées aux


B.I.C, dès lors que les dispositions se trouvent satisfaites (tenue d’une
comptabilité conforme aux prescriptions légales). Ainsi, sont déductibles,
des charges d’exploitation, comme : les achats, les frais de personnels, les
travaux , les fournitures et services extérieurs , les frais divers ,les
amortissements , les frais financiers , les frais d’établissement ou encore les
provisions.

Toutefois, la LFC pour l’année 2014, a prévu que les personnes qui
réalisent des revenus dans la catégorie des BNC, soumises au régime
forfaitaire du revenu imposable, qui optent pour le régime réel d’imposition,
bénéficient d’une déduction de 75%, 50% et 25% de leurs revenus au titre
de la première, deuxième et troisième année et ce nonobstant le minimum
d’impôt.22

En outre et dans le souci d’assurer une stabilité au niveau du régime


d’imposition de cette catégorie de revenus, l’art.71 de la n°2001-123 du 28
décembre 2001, portant la L.F pour l’année 2002, a prévu que les personnes
physiques qui réalisent des revenus relevant de la catégorie des BNC et qui
déposent leur déclaration annuelle au titre d’une année donnée, sur la base
du régime réel, ne peuvent plus exercer l’option pour le régime forfaitaire.
Le régime réel sera dans ce cas définitif et irrévocable.23

C- Cas particulier de membres des sociétés civiles professionnelles.


Les sociétés civiles professionnelles, dotées de la personnalité morale,
qui ont pour objectif l’exercice en commun d’une activité
professionnelle (médecins, avocats,…). Elles sont soumises au régime
fiscal des sociétés des personnes et chacun des membres, est soumis à
l’IR, sur la base de sa part dans le bénéfice de la société.

22
- Art.8 de la LFC pour l’année 2014.
23
- Voir texte DGI 2002/28, N.C 15/2002

68
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Sect. 2 : les bénéfices des exploitations agricoles et de pêche.

Paragraphe1 : la notion des bénéfices agricoles et de pêche.

Selon l’art. 23 du CIRPPIS : «sont considérés comme bénéfices


d’exploitation agricole ou de pêche, les revenus que l’exploitation de biens
ruraux procurés, soit aux propriétaires exploitants eux-mêmes, soit aux
métayers ou autres, ainsi que les revenus provenant de la pêche. »

« Ces bénéfices comprennent, notamment les produits provenant de la


céréaliculture, de la viticulture, de l’agrumiculture et de l’oléiculture (…),
ainsi que de l’élevage, des produits de la mer et de la concession du droit de
pacage réalisés par toute personne qui exploite à titre de propriétaire ou de
locataire ».

A- Les revenus provenant de l’agriculture et de la pêche :

Les bénéfices agricoles peuvent être réalisés, soit :

 Dans le cadre d’une exploitation directe par le propriétaire, ou en


faisant recours à un personnel salarié, dans ce cas, l’impôt est dû par
le propriétaire exploitant 24;
 Dans le cadre d’un fermage, c’est-à-dire, opération par laquelle, le
propriétaire concède à un fermier le droit d’exploitation des biens
agricoles (terrains et matériels,…) en contrepartie d’une rémunération
en espèces ou en nature (produits agricoles). Dans ce cas, seul
l’exploitant direct, à savoir le fermier sera soumis à l’IR. Par contre,
les rémunérations réalisées par le propriétaire sont considérées
comme des revenus fonciers et soumis à l’IR à ce titre ;
 Dans le cadre de métayage, c’est-à-dire, dans le cadre d’un contrat,
écrit ou verbal, par lequel le propriétaire de biens ruraux met ces
24
- Si la propriété est exploitée en association entre le chef de famille et ses enfants majeurs, chacun
des membres de cette association est imposable pour la part lui revenant.

69
Cours Fiscalité de l’Entreprise

derniers à la disposition d’une autre personne, en vue d’en partager la


production dans des conditions fixées d’avance. Dans ce cas, le
propriétaire garde au même titre que le métayer, la qualité
d’exploitant agricole et les bénéfices qu’il réalise sont soumis à l’IR
au titre des bénéfices agricoles et de la pêche.

Quant aux bénéfices provenant de la pêche, ils peuvent être réalisés par
un pêcheur, que ce soit il exploite sa propre barque ou celle d’autrui.
Sont également compris dans la dite catégorie, les revenus réalisés par
les armateurs de bateaux de pêche, pour la part leur revenant de
l’exploitation du bateau.

Par contre, la part revenant aux marins pêcheurs, qui exercent leurs
activités sur des embarcations, ne leur appartenant pas (sont rétribués à la
part) est classée dans la catégorie des traitements et salaires.

B- Limite avec d’autres catégories de revenus :

Les bénéfices agricoles et de pêche peuvent être limités avec les BIC ou
avec les RF.

 Limite avec les BIC : les bénéfices réalisés de la vente de


produits agricoles en l’état dans les circuits habituels
(marchés de gros, vente aux transformateurs,…), sont classés
dans la catégorie des BAP. Toutefois, en cas d’écoulement
d’une production agricole dans le cadre d’installations
commerciales permanentes (plusieurs points de ventes), les
bénéfices découlant de cette opération sont classés dans la
catégorie des BIC, dès lors que l’intéressé est organisé et
écoule sa production dans les mêmes conditions qu’un
marchand des légumes.

70
Cours Fiscalité de l’Entreprise

En outre, en cas d’opérations de première transformation qui


ne nécessite pas une mécanisation poussée, les bénéfices en
découlant, gardent la qualité des BAP. Mais, si les moyens
matériels et humains mis en œuvre sont importants, les
bénéfices qu’en résultent sont considérés comme étant des
BIC.
 Limite avec les R.F : les revenus provenant de location de
domaines agricoles sont classés dans la catégorie des revenus
fonciers.

Paragraphe2 : les régimes d’imposition des bénéfices agricoles et de


pêche :

Aux termes de l’art.24 du CIRPPIS, le bénéfice net des exploitations


agricoles, peut être déterminé, selon l’un des trois modes ci-après
développés :

1- Le régime de l’excédent des recettes sur les dépenses ;


2- Le régime réel ;
3- Le régime de détermination forfaitaire.

1- le régime de l’excédent des recettes sur les dépenses:

Selon ce régime, le bénéfice net des exploitations agricoles ou de pêche,


est constitué par l’excédent des recettes totales réalisées au cours de
l’année civile sur les dépenses nécessitées par l’exploitation pendant la
même année, compte tenu du jeu des stocks.

En outre, la doctrine de l’administration fiscale (BODI, texte D.G.I 93/22,


note comme n°15), a ajoutée que, ce mode de détermination du revenu net
agricole, n’implique pas la tenue d’une comptabilité, mais tout simplement

71
Cours Fiscalité de l’Entreprise

l’existence des pièces justifiant les recettes et les pièces, justifiant les
dépenses d’exploitation.

2- le régime réel :

Ce mode de détermination du bénéfice net est applicable aux personnes


qui justifient la tenue d’une comptabilité, conformément à la législation
comptable en vigueur.

Dans ce cas, le bénéfice de la catégorie est déterminé comme en


matière des BIC.

Le régime réel, qui résulte d’un simple choix du contribuable ne nécessitant


aucune démarche d’option auprès de l’administration fiscale, et implique
néanmoins, la tenue d’une comptabilité régulière et complète conformément
aux règles édictées par la loi et les normes comptables.

3-le régime de détermination forfaitaire :

En l’absence de justifications de recettes et des dépenses ou de la tenue


d’une comptabilité, le revenu net est déterminé sur la base d’une évaluation
forfaitaire, après consultation des experts du domaine et tenant compte de
la nature des spéculations selon les régions.

En pratique, ce régime s’applique à certains revenus agricoles, il s’agit :

 de l’agrumiculture ;
 de l’oléiculture ;
 de la céréaliculture ;
 et de la viticulture.

Ainsi, il est établi chaque année, un forfait d’assiette par catégorie de


culture (soit à l’hectare ou par pied d’arbre, par exemple) et après

72
Cours Fiscalité de l’Entreprise

classement en différentes régions selon le rendement, en fonction des


conditions climatiques de chacune des régions.

Sect. 3 : Les traitements, salaires, pensions et rentes


viagères(TSPRV) :

Les articles 25 et 26 du CIRPPIS, définissent les notions de traitements, de


salaires, de pensions et de rentes viagères et précisent les règles qui
gouvernent la détermination du revenu imposable.

Paragraphe 1 : Définition des revenus imposables :

Ces quatre catégories peuvent être réunies en deux blocs :

1-Les traitements et salaires ; couvrant toutes les rémunérations perçues à


raison de l’exercice d’une profession publique ou privée ce qui inclut les
primes, les gratifications et les avantages en nature.
D’une façon plus précise, ont la qualité de salarié, dont les revenus font
partie des traitements et salaires, toutes les personnes liées à un employeur
par un contrat de travail ou celles qui sont tenues par un lien de
subordination où d’étroite dépendance notamment d’un statut comme pour
ce qui est des fonctionnaires ou agents publics.
Cependant, certaines personnes peuvent acquérir cette qualité à l’exemple
de certains dirigeants de sociétés de sociétés (gérant-salarié, président
directeur général d’une société anonyme ou encore dirigeant d’une
entreprise publique).
Ainsi, la rémunération des gérants majoritaires des SARL, est imposable
dans la catégorie des traitements et salaires après l’abattement de la
déduction pour frais professionnels25.

25
- Voir l’art.42 de la loi n°2010-58 du 17 décembre 2010, portant L.F pour l’année 2011, le
texte DGI n°2011/16, N.C n°8/2011.

73
Cours Fiscalité de l’Entreprise

2-les pensions et rentes viagères, il peut s’agir de pensions de retraite ou


d’invalidité, des pensions alimentaires servies de façons obligatoire (par
décision de justice) ou à titre onéreux mais aussi les rentes temporaires.

Cependant, les revenus provenant des TSPRV et dont leurs montant annuel
net ne dépassant pas après abattements au titre de la situation et des
charges familiales, 5.000 dt sont exclus de l’IR.

Paragraphe 2 : Détermination du revenu net :


L’art 26 du CIRPPIS dispose que :

« I -Le revenu net est déterminé en déduisant du montant brut des


éléments de revenu y compris les avantages en nature :

- Les retenues obligatoires effectuées par l’employeur en vue de la


constitution de rentes, de pensions, de retraite ou pour la couverture de
régimes obligatoires de sécurité sociale.

-Les frais professionnels fixés forfaitairement à 10 % du reliquat après


déduction de ces retenues.

II-Les pensions et rentes viagères bénéficient pour leur imposition d’un


abattement de 25 % de leur montant brut.
III-les avantages en nature sont évalués d’après leur valeur réelle, toutefois,
les personnes qui bénéficient du droit d’une indemnité de logement et qui
occupent un logement, propriété de l’employeur sans bénéfice de
l’indemnité, sont soumis à l’impôt sur la base du montant de l’indemnité
qui devait leur être servie.
Le même procédé est retenu en cas d’utilisation d’une voiture de service
pour des besoins personnels ».

74
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Il ressort de ces considérations, que les traitements et salaires doivent


comprendre, le revenu imposable du contribuable qui se détermine par la
rémunération proprement dite, a laquelle doivent s’ajouter les avantages en
nature d’après leur valeur réelle même si l’administration semble d’avoir à
ce titre une position plus simple. Il s’agit à ce titre, de logement mis a la
disposition de l’employé par l’entreprise, ou de voitures de fonction, mais
cela peut concerner aussi d’autres indemnités : pourboires, rémunérations
complémentaires, etc.

On doit ajouter, que les indemnités de logement ou de voiture sont évaluées


selon des indices plus favorables aux contribuables puisque les références
sont faites par rapport aux indemnités allouées aux fonctionnaires des
administrations publiques.

Enfin les entreprises ne sont pas tenues d’inclure dans la base imposable les
indemnités correspondant à des obligations imposées aux contribuables
dans l’exercice de leur fonction, cela peut concerner les indemnités de
résidence pour une personne résident obligatoirement ou à titre
professionnel dans une locale fournie par l’entreprise et mis à la disposition
des salariés pour des raisons professionnelles imposées par l’employeur.

On conclusion, nous pouvons dire que, le revenu brut qui provient des
traitements, salaires, pensions et rentes viagères, doit faire l’objet de deux
retenues :

- La première est une retenue à caractère sociale et représente la


contribution du salarié à la couverture de la charge sociale.

- La seconde retenue ou abattement, qui doit être nécessairement


effectuée après la première, est une déduction forfaitaire au titre des frais
professionnels, de 10% du revenu restant pour les personnes actives et de
25% pour les pensionnés.

75
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Le solde restant constitue ainsi la base du revenu imposable.

Illustrations :

- N°1) Soit une personne physique qui perçoit en 2013 un salaire mensuel
net de cotisations sociales obligatoires égal à 1.200 dt. Supposons que
l’intéressé soit marié et qu’il ait 05 enfants à sa charge dont le premier est
infirme et âgé de 26 ans, le deuxième est âgé de23 ans et poursuit ses études
supérieurs sans bénéfice de bourse et les trois autres sont âgés de moins de
20 ans.

Dans ce cas le revenu annuel imposable et la retenue à la source mensuelle


par l’employeur est déterminée comme suit :

-Revenu annuel imposable :

- 1.200Dt×12 = 14.400Dt

- Revenu net : 14.400-(14.400×10%) = 12.960 Dt.

-Déductions communes :

- chef de famille : 150dt

- enfant infirme : 1.200dt

- enfant étudiant non boursier : 1.000dt

- les autres enfants à charge : (75+60+45) soit 180dt

- Revenu net imposable = 10.430dt

- IR dû = 1.632,5Dt, calculé comme suit :

. 10.000D×15.25 % = 1.525dt.

. 430×25% = 107.5dt

76
Cours Fiscalité de l’Entreprise

-Retenue à la source mensuelle : 1.632,5/12 =136,041 Dt.

- N°2) Soit un retraité qui perçoit en 2013 une pension de retraite global,
d’un montant brut de 21.000 dt. Supposons que l’intéressé soit marié et
qu’il ait 05 enfants à sa charge dont le premier est infirme et âgé de 30 ans,
qui exerçait la fonction d’un médecin, le deuxième est âgé de 25 ans et
poursuit ses études supérieurs sans bénéfice de bourse, alors que le
troisième âgé de 24 ans est handicapé.

Dans ce cas le revenu annuel imposable et la retenue à la source mensuelle


au titre de la pension de retraite est déterminée comme suit :

- abattement de 25% : 21.000dt- (21.000× 25%) = 15.750dt.

- déduction pour chef de famille : 150dt

- déduction pour enfant à charge : (1.000dt + 1.200dt)= 2.200dt

- revenu net imposable : 13.400dt

- IR dû = 2.375dt, calculé comme suit :

* 10.000dt × 15.25% = 1.525dt

* 3.400 × 25 % = 850dt

- la retenue à la source mensuelle au titre de l’IR sur les pensions de retraite

est : = 197,916 dt

77
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Sect.4 : les revenus fonciers (R.F) :

Paragraphe 1 : Domaine des revenus fonciers :

Aux termes de l’art. 27 du CIRPPIS, sont considérés comme des revenus


fonciers et sous réserve qu’ils n’entrent pas dans d’autres catégories :

- Les loyers des propriétés bâties et des propriétés non bâties y compris
ceux des terrains occupés par les carrières.

- La plus value de cession des droits sociaux dans les sociétés


immobilières, de terrains à bâtir détenus depuis moins de 05 ans sauf
lorsqu’une telle cession est faite au conjoint ou aux parents en ligne directe
ou dans le cadre d’une expropriation pour cause d’utilité publique ou
l’habitation principale.

- La plus-value de cession de lots ou parties de lots dont l’origine provient


de la cession de terre domaniale a vocation agricole….

Sont également imposable dans cette catégorie :

- La location du droit d’affichage, c.-à-d, les redevances perçues pour


l’utilisation des murs, balcons, toitures en vue de l’affichage ou de la
publicité lumineuse ;
- Plus généralement, toutes autres redevance qui ont leur origine dans le
droit de propriété ou d’usufruit et qui proviennent de la mise a la disposition
de tiers, par les propriétaires, des certains droits attachés à la propriété (par
exemple, droit de chasse ou de pèche si la propriété est effectuée à la pèche
ou à la chasse).

En contre partie, sont toutefois exemptées de la plus-value immobilière les


cessions faites au profit du conjoint, des ascendants ou des descendants, des
bénéficiaires du droit de priorité d’achat à l’intérieur des périmètres des

78
Cours Fiscalité de l’Entreprise

réserves fonciers, de ceux faisant objet d’une expropriation pour cause


d’utilité publique, ou d’un seul local à usage d’habitation dans la limite
d’une superficie globale ne dépassant pas 1000m² y compris ,les
dépendances bâties ou non bâties pour la première opération de cession.

Paragraphe2 : Modalités d’imposition du revenu foncier :

Déterminé par l’art. 28 du CIRPPIS, le revenu imposable varie en fonction


de la nature de l’opération imposée : loyer ou plus-value.

A-Pour les immeubles et parties d’immeubles loués :

Les revenus fonciers qui proviennent des immeubles ou parties


d’immeubles loués peuvent être soumis à l’impôt selon trois régimes
d’imposition :

-Le régime réel.

- Le régime du forfait partiel d’assiette réservé aux revenus des


immeubles bâtis

- et le régime des recettes nettes de dépenses applicable aux revenus des


terrains non-bâtis.

1- Le régime réel :

Les règles de détermination du résultat fiscal selon le régime réel des


revenus fonciers, sont les mêmes que celles édictées en matière des B.I.C.

Ainsi, le bénéfice imposable se définit par la différence entre l’ensemble


des recettes et l’ensemble des dépenses.

Les recettes sont représentées par le montant brut reçu par le propriétaire
augmenté des dépenses qui lui incombent et qui sont conventionnellement
mises à la charge du locataire, mais diminué des dépenses supportées par le

79
Cours Fiscalité de l’Entreprise

propriétaire pour le compte du locataire. On doit y ajouter la location du


droit d’affichage, la concession du droit de propriété ou d’usufruit.

De toutes ces indications, il ressort que les recettes comprennent :

 Le loyer en principal couvrant les loyers perçus au cours d’une année


d’imposition quelle que soit la période à laquelle ils se rapportent, les
loyers arriérés et les loyers perçus d’avance.

En revanche ne peuvent être inclus les loyers qui restent impayés

pour lesquels le propriétaire na pas effectué les diligences nécessaires.

 Sont également considérer comme des revenus, les dépenses


incombant normalement aux propriétaires soit, par contrat, ou a
l’échange des locataires à l’exemple des réparations autres que celles
qui sont normalement dues par les locataires, les impôts dus par le
propriétaire ou les primes d’assurance contre les risques dont le
propriétaire est responsable.
 Cependant, de la somme des loyers et revenus accessoires, on
diminuera les dépenses effectuées et susceptibles d’être déduites
comme les frais d’entretiens et de réparation justifiés et la taxe sur
les immeubles bâtis.

2- Le régime du forfait partiel d’assiette applicable aux revenus des


immeubles bâtis :

A défaut de détermination selon le régime réel qui nécessite la tenue d’une


comptabilité régulière, le revenu imposable des propriétés bâtis est
déterminé comme suit : déduction du revenu brut 30% au titre des charges
de gestion, des rémunération de concierge, d’assurance et d’amortissement,
ainsi que les frais réparation et d’entretien justifiés et la taxe sur les
immeubles bâtis acquittée.

80
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Toutefois cette déduction forfaitaire au taux de 30% a été réduite au taux


de 20% par la loi des finances pour la gestion 2016.26

Le revenu net imposable est déterminé selon la formule suivante :

(a)-{(b) +(c)+(d)}

 a = Recette T.V.A comprise.


 b = 20% des recettes T.V.A comprise au titre des charges de gestion
des rémunérations de concierge, des assurances et des amortissements.
 c = Frais de réparation et d’entretien justifiés.
 d = La taxe sur les immeubles bâtis acquittée.

Exemple :

Supposons qu’une personne physique a réalisé au titre de l’année 2013 de


revenus bruts de 25.000Dt, provenant de location des immeubles bâtis et a
acquitté 5.500Dt comme frais de réparation et d’entretien justifiés et 1.250
Dt au titre de la taxe sur les immeubles bâtis.

Supposons que cette personne a optée pour le régime de forfait partiel


d’assiette.

Dans ce cas la base de l’impôt sur revenu provenant de loyers immobiliers


est déterminée comme suit :

25.000D (loyers encaissés) – [(25.000Dt×30 %) +5.500Dt +1.250Dt] =


10.750Dt.

26
- Modifié par l’art. 21 du la LF pour l’année 2016

81
Cours Fiscalité de l’Entreprise

3- Le régime des recettes nettes de dépenses applicable aux revenus des


immeubles (terrains) non bâtis :

Aux termes du paragraphe 2, alinéa II , de l’art 28 du CIRPPIS , le revenu


net des propriétés non bâties louées est évalué en déduisant du revenu brut
le montant des dépenses justifiées et nécessitées par la production de ce
revenu, ainsi que la taxe sur les terrains non bâtis acquittée.

B- Pour la Plus-value immobilière(PVI) :

Le paragraphe.4 de l’art 28 du CIRPPIS, dispose que la plus- value


imposable est égale à la différence entre le prix de cession des biens et le
prix de revient de l’acquisition, de la donation, de l’échange ou de la
construction y compris la valeur du terrain majoré des montants justifiés des
impenses et de 10% par année de détention.

Le prix de cession peut être remplacé par le prix révisé à la suite


d’opérations de vérifications fiscales selon les procédures applicables en
matière des droits d’enregistrements.

Toutefois, s’agissant des donations, des échanges ou des biens hérités, le


prix de revient est déterminé à partir des valeurs déclarées dans les actes
des donations, d’échange ou dans les déclarations déposées au titre des
mutations par décès.

Concernant les terres domaniales attribuées, ayant perdu leur vocation


agricole avant les délais fixés par la législation (20, 30, ou 40 ans) et, afin
d’obtenir la main levée, la Plus-value est calculée sur la base de la valeur
des biens fixée par un expert du domaine de l’Etat.

1) Taux d’imposition :

La plus- value immobilière est soumise aux taux d’imposition suivante :

82
Cours Fiscalité de l’Entreprise

-15% lorsque la cession intervient au cours de la période de 05 ans à


compter de la date de la possession.

-10% lorsque la cession intervient après 05 ans à compter de la date de


possession. Toutefois, ce taux s’applique en cas de cession des biens hérités
quelle que soit la période de détention.

2) Calcul de l’assiette imposable :

L’assiette est déterminée par la différence entre le prix de cession et le prix


d’acquisition ou de revient majorée de 10% par année de détention.

-Le prix de cession : est égal au prix de vente convenu dans le contrat ou le
prix rectifié selon la procédure en vigueur en matière de révision des prix de
cession applicable aux droits d’enregistrement.

-Le prix d’acquisition ou de revient est constitué par le prix de revient


d’acquisition, d’échange ou de construction des biens cédés y compris la
valeur du terrain.

-La majoration de 10 % l’an : le prix du revient, d’acquisition, d’échange ou


de construction est actualisé par une augmentation de 10 % par année de
détention.

Pour le calcul de la période de détention, l’année est décompte pour 360


jours et le mois pour 30 jours.

L’application de l’augmentation de 10 % par année de détention est


déterminée selon la formule suivante :

 V = Représente la valeur d’acquisition, d’échange .ou de


construction.
 T = Le taux de 10%

83
Cours Fiscalité de l’Entreprise

 P= La période de détention en nombre de jours.

3) Déclaration :

La déclaration de l’impôt sur la plus-value immobilière doit être effectuée à


la recette du lieu de résidence du contribuable au plus tard a la fin du 3éme
mois suivant celui de la réalisation effectué de la cession.

Exemple1

Soit une personne physique qui a acquis un terrain destiné à la construction


le 15 Janvier 2009 pour un prime de revient de 80 000 Dt et la cédé le 30
Octobre 2013 pour un prix de1 80 000 Dt.

T.A.F : Déterminer l’impôt du au titre de la plus-value immobilière ?

L’impôt sur le revenu au titre de la plus-value immobilière est liquidé de la


manière suivante :

* Durée de détention du terrain :

Du 15 Janvier 2009 au 30 Octobre 2013, soit 4 ans, 9 mois et 16 jours soit


(4×360) + (9×30) + 16)

= 1440+270 +16 = 1726 jours.

*Actualisation de la valeur d’acquisition :

Formule :

80.000+ = 118.355,560 Dt

* Détermination de la plus-value réalisée :

-Plus-value= Prix de cession – Prise de revient actualisé :

1 80. 000 – 118.355,560

84
Cours Fiscalité de l’Entreprise

-Plus-value réalisée = 61.644,440D

* Liquidation de l’IR du :

La durée de détention étant inférieur à 05 ans, le taux applicable est 15 %.

Soit, 61.644 ,440 × 15 % = 9.246,666 soit 9247 D.

N.B : La déclaration au titre de l’IR sur la plus-value immobilière doit être


déposée au plus tard le 31 /01/2014.

Exemple2:

Considérons une personne qui a cédé, par contrat en date de 30 Juin 2014, à
un prix de 280 .000 Dt, une maison secondaire qu’elle achetée le 1 er Mars
2004 à 100. 000 Dt. Elle a payé des honoraires et des commissions qui se
sont élevés à 2.700 Dt et a acquitté des droits d’enregistrement pour 6.000
Dt.

En 2014, elle a effectué des aménagements pour un montant de 20. 000 Dt,
dont les travaux ont été réalisés pendant la période allant de 20 Avril 2014
au premier Juin de la même année.

T.A.F : Déterminer la plus-value immobilière résultant de la cession et


liquider l’IR dû ?

Réponse:

*Période de détention de l’immeuble :

Du 1er mars 2004 au 30 juin 2014 soit 10 ans et 4 mois, c à d 3720 jours.

*L’application de 10% sur la valeur d’acquisition :

(100000+2700+6000)×10×3720 = 112.323,333 Dt

36 000

85
Cours Fiscalité de l’Entreprise

*Application de 10 % par an sur la valeur d’aménagements :

Les aménagements ayant été terminés le 1er Juin 2014, la période à prendre
en considération est de 01 mois et 10 jours soit 40 jours.

20 000×10×40 =222,222 Dt

36 000

*Prix de revient actualisé :

100. 000+ 2. 700+ 6. 000+ 112.323,333+20. 000+222, 222 =


241.245 ,550 Dt.

* Plus-value réalisée :

280 000 – 241.245,550 = 38.754,450 Dt

*Liquidation de l’IR dû :

La durée de détention de l’immeuble étant supérieur à 10 ans, le taux


applicable est de 10 %.

Soit : 38.754,450× 10% = 3.875,445 soit 3876 Dt.

N.B : La déclaration au titre de l’IR sur la plus-value immobilière doit être


déposée au plus tard le 30 Septembre 2014.

Sect. 5 : les revenus des valeurs mobilières et des capitaux


mobiliers.

Dans le cadre de cette section, on va étudier d’abord les notions des


RVMCM (paragr.1er), ensuite la détermination de revenus imposables dans
cette catégorie (paragr.2 nd) et enfin, la plus-value de cession des actions et
des parts sociales non rattachées à un actif professionnel (paragr.3)

86
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Paragraphe 1 : les notions des revenus des valeurs mobilières et des


capitaux mobiliers (RVMCM) :

Les revenus des valeurs mobilières correspondent généralement à des


revenus distribués, alors que ceux concernant les créances ou les capitaux
mobiliers s’intéressent, aussi bien aux créances, aux dépôts, au
cautionnement, ainsi qui aux comptes courants.

A- Les revenus des valeurs mobilières (RVM):

Les RVM sont définis par les articles 29 à 32 du CIRPPIS.

Ils couvrent, les revenus, ou les bénéfices qui y sont assimilées, distribués
par les personnes morales suivantes :

 Les sociétés passibles à l’IS, ainsi que, les coopérations et ces


unions ;
 Les associations en participation qui revêtent en faite une forme
juridique, qui les rendent imposables à l’IS ;
 Les établissements tunisiens des sociétés étrangères, passibles à
l’IS ;
 Les revenus des parts des fonds communs en placement en valeurs
mobilières et des parts des fonds d’amorçage.

Constituent, ainsi des revenus distribués imposables :

-Les bénéfices ou produits qui ne sont ni mis en réserve, ni incorporés en


capital ;

- Les sommes et valeurs mises à la disposition des associes, des actionnes


et des porteurs des parts et qui ne sont pas prélevés sur les bénéfices ;

- Les bénéfices réalisés en Tunisie par des établissements tunisiens des


sociétés étrangères ;

87
Cours Fiscalité de l’Entreprise

- Les sommes mises à la disposition des associés directement ou par


personnes interposées, autres que celles qui sont soumises entre la société
mère et ses filiales, et qui ne sont prélevés sur les bénéfices, dont
notamment : la prise en charge des dépenses personnelles de l’un des
associés et la vente par un associé à la société de biens pour une valeur
supérieure à la valeur réelle ou la vente par la société à un associé d’un bien
pour une valeur inférieure à la valeur réelle ;

- Les avances, acomptes ou prêts (sauf preuve contraire, si les sommes


allouées à l’associé, l’ont été sur la base d’un contrat de prêt régulièrement
établi et remboursé avant la clôture de l’exercice au cours duquel, elle a été
consentie).

- Les rémunérations, avantages occultes : il s’agit de charges régulièrement


comptabilisées (honoraires, commissions,…), sauf que l’entreprise refuse
de relever l’identité des bénéficiaires ;

- les bénéfices occultes : à la différence des rémunérations et avantages


occultes. Les bénéfices occultes n’apparaissent pas en comptabilité. Il s’agit
généralement de minoration du chiffre d’affaires.

- Les intérêts excédentaires par rapport au taux de 8%, servis aux associés à
raison des sommes qu’ils versent à la société en sus de leur apport dans le
capital social, ainsi que la rémunération des sommes dépassant 50% du
capital ;

- Les dividendes distribués à partir du premier janvier 2015, par les sociétés
soumises à l’IS, aux personnes physiques dépassant les 10.000 dinars, par
an et aux personnes morales non résidentes.

88
Cours Fiscalité de l’Entreprise

- Les jetons de présence et les tantièmes attribués aux membres des


conseils d’administrations ou des conseils de surveillance en leur dite
qualité ;

- Les revenus des parts des fonds communs de placement en valeurs


mobilières prévus par la loi n°2001-83 du 24 Juillet2001 portant
promulgation du code des organismes de placement collectif ;

- Les bénéfices et réserves capitalisées depuis moins de cinq ans,


lorsqu’une personne morale soumise à l’IS, cesse d’être soumise ;

- La plus- value de cession des actions et des parts sociales pour les
opérations de cession effectuées depuis le 01 janvier 2004 ;

Ne sont pas, en revanche, considérés comme revenues distribués et


échappent par conséquent à l’IRPP:

- L’amortissement du capital réalisé au moyen de fonds provenant de la


cession d’éléments d’actif, ainsi que les remboursements d’apports, en cas
de réduction du capital ;

- La distribution de la prime d’émission à ceux qui en fait l’apport (les


apporteurs) ;
- Les sommes remboursées aux associés lors de la liquidation relative à
leurs apports au capital ou sur un capital précédemment amorti ayant
supporté l’impôt ou sur les réserves capitalisées depuis plus de 05 ans.
- La rémunération des gérants majoritaires des SARL, ne relève plus de la
catégorie des RVM, mais de la catégorie des traitements et salaires.27

27
- Prévu par la L.F pour la gestion 2011, N.C n°8/2011.

89
Cours Fiscalité de l’Entreprise

B - les revenues des capitaux mobiliers (RCM) :

En vertu de l’art. 34 du CIRPPIS, sont considérés comme des RCM, les


produits suivants :

- Les intérêts , arrérages ,lots et primes de remboursement et tout autres


produits de mêmes nature , des effets et obligations publics et autres titres
d’emprunt négociables émis par l’État, les CPL, les établissements publics,
les associations de toute nature et les sociétés civiles et commerciales ;
- Les intérêts des créances ;
- Les intérêts des dépôts de sommes d’argents (à vue ou échéance fixe) ;
- Les intérêts et les rémunérations de cautionnements.
- Les produits des comptes courants ;
-Les revenus des parts et le boni de liquidation du fonds commun des
créances ;
- Le bénéfice net des sukuks et leurs revenus, ainsi que les produits de
liquidation du fonds commun des sukuks, prévu par la législation les
régissant.
Définition des Sukuks islamiques :
Les sukuks sont des titres négociables qui représentent des parts
communes à valeur égale dans la propriété de biens, d’usufruit, des
services, de droits, existants ou qui seront créés ou un mélange de
biens. D’usufruit, de services, de monnaies et créances du produit de
la souscription. Ils sont émis dans le cadre d’un contrat
conformément aux normes charaiques et sur la base du principe de
partage de profits et de pertes.
Il s’agit d’un produit financier adossé à un actif tangible et à
échéance fixe qui confère un droit de créances à son propriétaire.
Celui-ci reçoit une part du profit attachée au rendement de l’actif
sous-jacent.

90
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Le sukuk est ainsi un produit financier qui a une échéance fixée


d’avance et est adossés à un actif permettant de rémunérer le
placement.
Les sukuks sont structurés de telle sorte que leurs détenteurs courent
un risque ‘’de crédit’’ et reçoivent une part de profit et non un intérêt
fixe.
Les produits sous-jacents des sukuks peuvent être représentés par des
contrats tels l’Ijara, la Musharaka et la Mudharaba.
(D’après la N.C n°28/2016)

Paragraphe 2 : la détermination du revenu imposable.

A - Pour les valeurs mobilières ; lors qu’un revenu assimilé, aux valeurs
mobilières est imposable, l’assiette soumise à l’impôt est constituée par le
revenu brut, avant toute déduction de retenue à la source.

Pour l’essentiel, le revenu imposable correspond à la notion de


distribution, ou au bénéfice ou revenu distribué.

B - les capitaux mobiliers restent, quand à eux, soumis à


l’imposition. A ce titre, l’art. 35 du CIRPPIS, prévoit que le revenu
net catégoriel est constitué par le montant brut des intérêts et tous
autres produits ou avantages que le créanciers perçoit au cours de
l’année précédent celle de l’imposition, ce qui implique la prise en
compte, des revenus :
 Perçus au titre de l’année ;
 Perçus au titre d’arriérés ;
 Perçus par anticipation.

Il ressort de l’art.38 du CIRPPIS, que :

91
Cours Fiscalité de l’Entreprise

L’ensemble de revenus des capitaux mobiliers sont, en principe assujettis à


l’IR, qu’il s’agit du revenu brut de l’année précédent celle de l’imposition,
quelle qu’en soit l’origine, dès lors que, le revenu ne bénéficie pas d’une
exonération particulière.

Et que, pour les comptes spéciaux ouverts auprès des banques, les
contribuables puissent bénéficiers de l’exonération au niveau de la base
imposable, d’une déduction ne dépassant pas 1.000 dinars par an. Cette
déduction est fixée à 1.500 dinars par an pour les emprunts obligataires.

Toutefois, et en cas de cumul de revenus d’obligations et de comptes


spéciaux d’épargne, il sera fait application de chaque plafond de déduction
d’une manière distincte, sans que le montant déductible excède 1.500 dt.

Précisons que, selon l’art 38, les intérêts suivants bénéficient d’une
exonération complète :

- Les intérêts des dépôts et les titres en divises ou en dinars convertibles.

- Les intérêts des comptes courant ouverts entre industriel, commerçant ou


exploitants agricoles sous réserve que, les opérations inscrites au compte
courant se rattachent exclusivement à la profession.
- Les intérêts d’épargne logement servis aux titulaires des comptes
d’épargne logement.
- Les intérêts des comptes d’épargne pour étudiants ouverts auprès des
banques par les parents au profit de leurs enfants.
- Les intérêts des comptes d’épargne pour l’investissement dans la limite de
2.000Dt.
Exemples :
-N° 1) – imposition des revenus distribués :
Supposons qu’une personne physique ait encaissé au cours de l’année
2015 des dividendes de 50.000 dt.

92
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Dans ce cas l’entreprise distributrice desdits dividendes, doit appliquer la


retenue à la source libératoire au taux de 5% comme suit :
50.000 dt × 5% = 2.500 dt.
- N°2) – impositions des revenus de capitaux mobiliers :
Supposons qu’une personne physique ait encaissé au cours de l’année
2015 des revenus provenant d’intérêts des comptes d’épargne spéciaux
ouverts auprès d’une banque d’un montant de 10.000 dt.
Dans ce cas l’imposition d’intérêts encaissés sera effectuée comme suit :
- Franchise dans la limite de 1.000 dt ;
- R.N.I égal : 9.000 dt ;
- L’application d’une retenue à la source au taux de 20% imputable sur
l’IR, soit 9.000 dt× 20% = 1.800 dt.

Paragraphe 3 : L’impôt sur l a plus-value mobilière(PVM28).


Dans le cadre dans ce paragraphe, on va étudier l’imposition de la PVM
réalisée par les résidents (A) et l’imposition de la PVM réalisée par les
personnes physiques non résidentes (B).

A- Imposition de la PVM réalisée par les résidents.


a- Champ d’application :

La catégorie des revenus des revenus des valeurs mobilières comprend,


comme on l’a vu précédemment, la plus-value de cession des actions et des
parts sociales ou de leur rétrocession. Fait également partie de catégorie des
RVM, la plus-value de cession ou de rétrocession des parts des fonds
prévus par la législation les régissant, et ce, pour les opérations de cession
ou de rétrocession intervenant à partir du 1er janvier 2012.

28
- Voir l’art41 de la L.F pour l’année2011 et la N.C n° 16/2011

93
Cours Fiscalité de l’Entreprise

La plus-value de cession d’actions et des parts sociales, réalisée par les


personnes physiques à titre particulier est soumise à un régime d’imposition
spécifique libératoire de l’IR.

La cession s’entend ici de toute opération de vente, d’échange, de donation


ou d’apport en société.

En revanche, est exonérée de l’impôt sur la plus-value des actions et parts


sociales :

 La plus-value provenant de la cession ou de la rétrocession des


actions cotées à la BVMT souscrites ou acquises avant le 1er
janvier 2011 ou les actions dans le cadre d’une opération
d’introduction à la BVMT ;
 La plus-value provenant de la cession ou de la rétrocession des
actions cotées à la BVMT souscrites ou acquises avant le 1er
janvier 2011, lorsque leur cession ou rétrocession a lieu après
l’expiration de l’année suivant celle de leur souscription ou de
leur acquisition ;
 La plus-value provenant de la cession ou de la rétrocession des
actions des SICAV et les parts des fonds communs de
placement en valeurs mobilières, prévus par l’art.10 du code
des organismes de placement collectif, promulgué par la loi
n°2001-83du 24 juillet 2001 ;
 La plus-value provenant de la cession ou de la rétrocession des
parts des fonds d’amorçage, prévus par la loi n°2005-58 du
18juillet 2005 et les parts des fonds communs de placement à
risque, prévus par l’art.22 (ter), du code des organismes de
placement collectifs, promulgué par la loi n°2001-83du 24
juillet 2001 qui emploient leurs actifs dans la souscription aux

94
Cours Fiscalité de l’Entreprise

parts de fonds d’amorçage susvisés, conformément à la


législation les régissant ;
 La plus-value provenant de la cession ou de la rétrocession des
actions et les parts sociales cédées ou rétrocédées pour le
compte des tiers personnes physiques, par les SICAR,
souscrites ou acquises dans le cadre de l’art.39, paragr. I du
CIRPPIS, ainsi que, les parts des fonds communs de placement
à risque, souscrites dans le cadre du paragr. II du même article,
lorsque la cession ou la rétrocession a lieu après l’expiration de
la cinquième année suivant celle de la souscription aux actions,
aux parts sociales ou aux parts ou de leur acquisition, et ce,
dans la limite de 50% de la plus-value réalisée ;
 La plus-value provenant de la cession ou de la rétrocession des
actions et les parts sociales cédées ou rétrocédées pour le
compte des tiers personnes physiques, par les SICAR,
souscrites ou acquises dans le cadre de l’art.39, paragr. III
(septies) du CIRPPIS et les parts des fonds communs de
placement à risque souscrites dans le cadre du paragr. IV du
même article ;
 La plus-value provenant de la cession ou de la rétrocession des
actions et les parts sociales objet d’apport au capital de la
société mère ou de la société holding, sous réserve de
l’engagement de la société mère ou de la société holding,
d’introduire ses actions à la BVMT, dans un délai ne dépassant
pas la fin de l’année suivant celle de l’exonération. Ce délai est
prorogé d’une seule année par arrêté du ministre des finances
sur la base d’un rapport motivé du CMF ;
 La plus-value provenant de la cession ou de la rétrocession des
actions ou des parts sociales dans la limite de 10.000 dt par an ;

95
Cours Fiscalité de l’Entreprise

 La plus-value de la cession totale des actions ou des parts


sociales, détenues par un dirigeant dans le capital d’une société
qu’il dirige, suite à l’atteinte par ce dernier de l’âge de la
retraite ou suite à son incapacité de poursuivre la gestion de la
société.
Se trouvent également hors champ d’application de l’IR, les plus-values
sur cession des parts des fonds communs des créances et les résultats de
cession des titres rattachés à un actif professionnel, font partie du résultat
global réalisé au titre de l’année de la cession selon la règle d’affectation.

b-Assiette imposable et taux d’imposition de PVM:

1- Détermination de l’assiette imposable :

La plus-value imposable est égale à la différence entre le prix de cession


des titres et leur coût d’acquisition diminuée de la moins-value enregistrée
au cours de la même année et de 10.000 dt du reliquat.

Toutefois, n’est pas déductible, la moins-value découlant de la cession


d’actions, dont la plus-value éventuelle serait exonérée de l’impôt
conformément à la législation en vigueur.

Deux éléments à prendre ainsi en considération, pour la détermination de


la plus-value : le prix de cession et le prix d’acquisition.

Quant au prix de cession à retenir est le prix stipulé entre les parties, le
cas échéant dans un acte.

Alors que, le prix ou le coût d’acquisition, s’entend du prix payé pour


l’acquisition des actions en question, y compris la prime d’émission, le cas
échéant majoré des frais dûment justifiés, engagés pour leur acquisition, tels
que : les frais d’enregistrement à la BVMT et la commission des
intermédiaires en bourse.

96
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Le coût d’acquisition est déterminé annuellement, selon la méthode du


coût moyen pondéré de l’année d’acquisition. La cession concerne les
premiers titres acquis.

Au-delà de ce cadre général de détermination du prix d’acquisition, il


existait des cas particuliers, concernant les actions et les parts acquis par
voie de succession ou de donation et les actions ou parts sociales distribuées
gratuitement par la société émettrice.

Dans le premier cas, et selon la doctrine administrative, le coût


d’acquisition unitaire est constitué par la valeur réelle des actions à la date
du décès ou de donation, majorée des frais engagés et dûment justifiés et
notamment les droits d’enregistrement, le cas échéant devisée par le nombre
d’actions, et ce, pour les actions acquises par voie de succession ou de
donation.

Alors que, lorsque l’associé ou l’actionnaire, procède à la cession


d’actions ou des parts sociales, acquises gratuitement, la valeur
d’acquisition de l’action est égale selon la doctrine administrative, au
quotient de la valeur d’acquisition des actions par le nombre total des
actions y compris, celles acquises gratuitement, et ce, pour les actions
acquises gratuitement.

2- Taux d’imposition :

La plus-value provenant de la cession par les personnes physiques


résidentes, d’actions ou des parts sociales non rattachées à un actif
professionnel, est soumise à l’IR au taux de 10%.

97
Cours Fiscalité de l’Entreprise

B- L’imposition de la PVM réalisée par les personnes physiques non


résidentes :
L’imposition de la PVM réalisée par les personnes physiques non
résidentes, se caractérise par certaines particularités, au niveau du champ
d’application de l’impôt(a) et au niveau des modalités de son paiement(b).
a- Les particularités du champ d’application de l’impôt :

Le champ d’application de l’IR et de l’IS a été étendu à la plus –value


réalisée en Tunisie, par les personnes non résidentes, non établies, des
opérations de cession d’actions ou des parts sociales ou des parts des fonds
prévus par la législation les régissant, qui ont lieu à partir du 1 er janvier
2011, et ce, sous réserve des exonérations prévues par la législation en
vigueur, citées ci-dessus et des exonérations prévues par les CNDI conclues
entre la Tunisie et les pays de résidence des cédants.

b- Les particularités des modalités de paiement de l’impôt :

Si les CNDI, ne prévoyant pas de modalités d’imposition particulières, le


droit commun est applicable dans ce cas.

L’imposition a lieu par voie de retenue à la source au taux de 10% de la


plus- value, avec un maximum de 2,5% du prix de cession pour les
personnes physiques29. L’option pour le dépôt d’une déclaration au titre des
opérations de cession réalisées au cours d’une année donnée et la demande
de restitution de l’excédent de la retenue à la source sont possibles.

Etant précisé que pour les cas de cession entre des non résidents, la
distribution de dividendes au nouvel acquéreur est subordonnée à la

29
- N.C n°2/2015 du 13 février 2015

98
Cours Fiscalité de l’Entreprise

justification du paiement de l’impôt sur la plus-value, par le cédant ou de


son non exigibilité.30

Cas d’illustration :( texte DGI n°2011/25, N.C n°16/2011)


Exemple n°1 : cas des personnes physiques résidentes.
Soit un investisseur qui a acquis le 5 janvier 2011, 10 actions d’une
banque tunisienne à 30 dt chacune. Le 15 janvier 2011, la banque a
procédée à une attribution d’actions gratuites, à raison d’une action
nouvelle pour deux actions anciennes.
Dans ce cas le titre a détaché un droit d’attribution, dont la valeur du prix
de revient théorique donné par la BVMT est de 10 dt. Ainsi, l’investisseur
se trouve le même jour détenteur de 10 actions anciennes, droit détaché et
de 10 droits d’attribution.
Le 25 janvier 2011, l’action ancienne est cotée à 26 dt, le droit
d’attribution à 12 dt et l’action nouvelle gratuite est 24 dt.
Le 10 mai 2011, l’investisseur a décidé de convertir les droits d’attribution
en nouvelles actions et le 15 mai 2011, il a cédé les actions anciennes (cours
boursier : action ancienne=26dt, action nouvelle=24dt).
Dans ce cas la situation de l’intéressé se présente comme suit :

1- Le jour de détachement(le 15 janvier2011) :

L’investisseur détient 10 actions anciennes, dont le prix de revient est


égal à 200dt et 10 droits d’attribution, dont le prix de revient est égal à
100dt.

Soit, (20×10) + (10×10) =300dt.

2- Cession des actions anciennes et de droits d’attribution (10


mai2011).

30
- Art.92 de la L.F pour l’année 2014.

99
Cours Fiscalité de l’Entreprise

N.B : cours boursier : action ancienne=26dt, droit d’attribution=12dt)

-Prix de cession des actions anciennes : 10×26 = 260dt

-Prix de cession des droits d’attribution : 10×12 = 120dt


Total = 380dt
Détermination de la plus-value imposable :
- actions anciennes : 260 – 200 = 60dt
- droits d’attribution : 120 – 100 =20dt
Total = 80dt
3- Conversion des droits d’attribution en nouvelles actions
(10mai2011).
- Prix de revient d’une nouvelle action gratuite : 2 ×10 = 20dt.
- Nombre d’actions gratuites : 5 actions.
- Prix de revient des actions gratuites : 5× 20 = 100dt.
- Prix de cession des actions anciennes au cours de l’année 2011 :
10 × 26 = 260dt.
- Prix de cession des actions gratuites au cours de l’année 2012 :
5 × 24 = 120dt
Plus- value imposable : - actions anciennes : 260 – 200 = 60dt
- actions nouvelles : 120 – 100 = 20dt
Exemple n°2 :cas des personnes non résidentes non établies.
Soit une personne physique résidente au Qatar, qui cède ses participations
au capital des sociétés résidentes en Tunisie, réalisant les résultats suivants :
- une plus-value de 10.000dt, provenant de la cession au cours du mois de
mai 2011, d’actions cotées à la BVMT, acquises au cours du mois de février
2010.
- une plus-value de 50.000dt, provenant de la cession au cours du mois de
mai 2011 et cédées au cours du mois de novembre de la même année, pour
un montant de 200.000dt.

100
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Dans ce cas la situation de l’intéressé se présente, comme suit :


1- Pour la plus-value de 10.000dt.

Cette plus-value est malgré qu’elle soit réalisée en 2011, mais elle reste
non soumise à l’impôt en Tunisie, et ce, en application des dispositions
de l’art.41 de la L.F pour l’année 2011, qui prévoient que ‘’ pour la
cession des actions cotées à la BVMT, la plus- value y relative est
imposable seulement, lorsque les actions ont été acquises ou souscrites à
partir du 1er janvier 2011 et ont été cédées avant l’expiration de
l’année’’.

2- Pour la plus-value de 50.000dt.


Cette plus- value est imposable en Tunisie, pour deux raisons au moins :
- la première est que les opérations d’acquisition et de cession des actions
cotées, ont intervenus au cours de l’année 2011.
- la deuxième est que la CNDI Tuniso-Qatarienne, prévoit l’imposition en
Tunisie des personnes non résidentes non établies, pour leurs revenus
résultant de la plus-value provenant de la cession des titres.
Dans ce cas l’impôt est dû, par voie de retenue à la source au taux de 2,5%
du prix de cession des actions.
Soit : 200.000 dt × 2,5 % = 5.000 dt.
Toutefois, l’intéressé peut opter pour le paiement de l’IR au titre de la
plus-value réalisée, comme suit :
- plus-value imposable : 50.000 -10.000 = 40.000 dt
- l’impôt dû au titre de la plus-value : 40.000 × 10 % = 4.000dt
- excédant d’impôt restituable : 5.000 - 4.000 = 1.000 dt

101
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Sect. 6 : Autres revenus (articles 36 et 37 du CIRPPIS


Paragraphe 1 : Définition.
La catégorie « autres revenus », comprend outre les revenus de source
étrangère, les revenus réalisés des jeux de pari, de hasard et de loterie, ainsi
que, les revenus déterminés selon les dépenses personnelles ostensibles et
notoires et selon l’accroissement du patrimoine conformément aux
dispositions de l’article 43 du CIRPPIS, en cas de non réalisation des
revenus dans la catégorie des BIC ou des BNC ou des BAP.31
Toutefois, les revenus de source étrangère, ne font pas partie du revenu
global du contribuable que dans la mesure où :
- Ils n’ont pas fait l’objet d’une imposition dans le pays d’origine ;
- La CNDI entre la Tunisie et le pays de la source, attribue le droit
d’imposition de ces revenus à la Tunisie.
Etant préciser que le revenu de source étrangère ayant subi l’impôt à
l’étranger, contrairement à ce qui prévu par la CNDI entre la Tunisie et le
pays de la source du revenu, est considéré n’ayant supporté l’impôt à
l’étranger et demeure imposable en Tunisie.

Paragraphe 2 : Détermination du revenu net imposable.


A-Pour les revenus de la source étrangère.
a- Régime général :
Aux termes de l’art.37 du CIRPPIS « le revenu net est constitué par
les sommes effectivement perçues de l’étranger ».
b- Cas particulier des traitements et salaires de source étrangère :

Le revenu net des traitements et salaires est déterminé après une


déduction forfaitaire de 10%, conformément aux dispositions de l’article
26 du CIRPPIS.
31
- Ajoutée par l’art.19, paragr.1, de la loi des finances pour la gestion 2016.

102
Cours Fiscalité de l’Entreprise

c- Cas particulier des pensions et des rentes viagères de source


étrangère :
Le revenu net des pensions et rentes viagères de source étrangère est
déterminé après une déduction de 80% de son montant brut.
L’application de l’abattement de 80% au titre des pensions et rentes
viagères est subordonnée :
-au transfert des pensions et rentes viagères dans un compte bancaire ou
postale en Tunisie ou à leur déclaration à l’importation ;
- à la production à l’appui de la déclaration annuelle d’impôt les justificatifs
du transfert ou de l’imposition desdits montants en Tunisie.
Faute de quoi, le revenu net des pensions et rentes viagères de source
étrangère est déterminé après une déduction de 25% de son montant brut,
comme c’est le cas pour les pensions et rentes viagères en droit commun.
L’imposition des pensions et des rentes viagères de source étrangère en
Tunisie, s’applique à tous les résidents de la Tunisie qui reçoivent des
pensions ou des rentes viagères de l’étranger et ce nonobstant leur
nationalité y compris les tunisiens. L’imposition desdites rentes aura lieu
dans le cadre de la déclaration annuelle de l’impôt.

B-Pour les autres sources de revenu :

Les autres sources de revenu sont déterminées comme suit :

- par le montant brut provenant des jeux de pari, de hasard et de loterie,


qui sera soumis à une retenue à la source définitive au taux de 25% ;
-et par le revenu déterminé selon les dépenses personnelles ostensibles
et notoires et selon l’accroissement du patrimoine.32

32
-D’après les paragraphes 2 et 4, de l’article 19 de la L.F pour l’année 2016.

103
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Dans le second cas, le revenu ainsi déterminé fait l’objet de l’imposition


selon les règles définies par le barème général, prévu par l’art.44 du
CIRPPIS.
Cas d’illustration :
Cas n°1 : pensions de retraite de source étrangère.
Supposons qu’un retraité marié et résident en Tunisie, bénéficie d’une
pension de retraite mensuelle provenant de la France, d’un montant égal à
2.500dt. Etant donné que ladite pension est imposable conformément aux
dispositions de la convention Tuniso-française de non double imposition,
exclusivement en Tunisie, et dans la mesure où le retraité concerné ne
réalise pas d’autres catégories de revenus, l’impôt exigible sur son revenu
Global est calculé comme suit :
- Revenu annuel global : (2.500 ×12) = 30.000dt.
- Déduction (80%) : = 24.000dt.
- Déduction au titre du chef de famille : = 150dt.
- Revenu net imposable : = 5.850dt.
- L’IR dû : = 652.5dt.
Cas n°2 : les revenus déterminés selon les dépenses personnelles
ostensibles et notoires et selon l’accroissement du patrimoine.
Supposons qu’une personne qui n’a pas effectué une déclaration sur le
revenu au titre d’un exercice déterminé, possède les éléments suivants :
- Une résidence principale dont la valeur locative s’est établie à 5.000 dt,
qui contiennent une piscine.
- Une résidence secondaire dont la valeur locative s’est établie à 2.400 dt.
- Une voiture de tourisme d’une puissance fiscale de 9 CV, âgé d’une
année.
- Une autre voiture de tourisme d’une puissance fiscale de 7 CV, âgé de 4
ans.

104
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Supposons aussi, que cette personne employait dans sa résidence


principale, deux femmes de ménages, un jardinier et un concierge, tous
âgées de moins 60 ans, et qu’elle a effectuée, pendant l’exercice imposable,
4 voyages en Alger, en Chine, en Dubaï et en Turquie.

Le prix du billet d’avion pour le premier voyage est de 300dt, pour le


second voyage est de 1.800dt, pour le troisième voyage est de 1.400dt et
pour le quatrième est de 360dt. Quant à l’allocution touristique autorisée
par la BCT, elle est égale à 6.000dt.
Quelle serait la base de revenu imposable évalué ?
1- Résidence principale :

Valeur locative réelle× 3, soit 5.000×3 = 15.000dt

2- Piscine : 5.000dt
3- Résidence secondaire :
Valeur locative réelle × 6, soit 2.400 × 6 = 14.400 dt
4- Voiture d’une puissance fiscale 9 CV :
300dt par cheval-vapeur de la puissance fiscale de la voiture, soit
300×9 = 2.700dt
5- Voiture d’une puissance fiscale 7 CV : 300 ×7 = 2.100dt
6- Employés de maisons :

500dt par chaque personne âgée de moins 60 ans, soit500 × 4 = 2.000dt

7- Voyages de tourisme à l’étranger :


5 fois le prix du titre de transport, majoré de 5 fois le montant de
l’allocation touristique autorisée par la BCT.
Soit : - pour le 1er voyage (300×5) + (6.000×5) = 32.500dt ;
- pour le 2nd voyage (1.800×5) + (6.000×5) = 39.000dt ;
- pour le 3ème voyage (1.400×5) + (6.000×5) = 37.000dt ;

105
Cours Fiscalité de l’Entreprise

- pour le 4ème voyage (360 ×5) + (6.000 ×5) = 32.800dt.

La base de revenu ainsi évaluée est égale à 182.500dt. Cette base doit être
majorée de 40%, compte tenu de la présence de plus de 4 éléments
caractéristiques de train de vie.

Soit, 182.500 + (182.500 × 40%) = 255.500dt.

Enfin le revenu ainsi déterminé (255.500dt), fait l’objet de l’imposition


selon les règles définies par le barème général de l’impôt.

106
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Titre 2nd : Fiscalité directe de l’entreprise (l’IBIC et l’IS).

Chapitre I: les bénéfices industriels et commerciaux.

Sect.1 : les activités imposables.

Paragraphe1 : Les activités dégageant des B.I.C.

Selon l’art. 9 du CIRPPIS sont qualifiés des B.I.C, les bénéfices réalisés
par les entreprises exerçant une activité commerciale au sens du code de
commerce.

Ce dernier donne une définition du commerçant et des actes de commerce.

Les actes de commerce sont les actes réalisés par une personne qui agit à
titre professionnel en procédant à des actes de production de circulation, de
spéculation et d’entremise.

Plus précisément , les actes relevant de l’extraction des matières


premières, de la production et de la transformation des produits
manufacturés, de l’achat , de la vente ou de la location des biens, des
opérations de transport ,d’assurance ,de change de banque et de bourse ,des
opérations de commission et de courtage, de l’exploitation d’agences
d’affaires, de l’exploitation d’entreprises de spectacle , ainsi que des
opérations effectués par les entreprises de publicité, d’édition , de
communication ou de transmission de nouvelles ou de renseignements.

L’exercice d’une activité commerciale suppose la réunion de trois


conditions : accomplissement d’actes de commerce, à titre habituel et dans
un but lucratif.
1- La liste des actes de commerce retenue en matière fiscale correspond à
l’énumération donnée aux articles 2 et 3 du code de commerce.

107
Cours Fiscalité de l’Entreprise

2- l’exercice d’une profession suppose la répétition d’actes professionnels :


le caractère habituel est marqué par la périodicité des ces opération, quelle
que soit d’ailleurs leur intermittence.

3-L’exercice d’une profession soumise à l’impôt suppose la recherche d’un


bénéfice. Ceci est indépendant de tout caractère professionnel ou habituel.

Paragraphe2 : Limites avec les autres catégories de revenus.

Il faut remarque que lorsque une entreprise commerciale ou industrielle


étend son activité à des opérations dont les résultats entrent dans la
catégorie des BAP, il est tenue de ces résultats pour la détermination du
BIC (en vertu de l’art.4 du C.C, acte accessoire à l’activité commerciale).

 Le même principe est adopté lorsqu’une activité non commerciale


constitue l’accessoire de la profession commerciale dans ce cas les profits
retirée de l’activité non commerciale relèvent de la catégorie du BIC.
 En revanche si l’activité non commerciale est prépondérante, les
profits résultants de l’activité commerciale relèvent de la catégorie du BNC.
 Enfin, il faut ajouter que l’activité commerciale et industrielle peut
être exercée soit sous forme d’une entreprise individuelle qui n’a pas ni la
personnalité juridique, ni la personnalité fiscale, en ce sens qu’elle n’est pas
le débiteur de l’impôt ; c’est le chef de l’entreprise en tant que personne
physique qui pays l’impôt sur son revenu global y compris le résultats de
l’entreprise ; ou sous forme d’une entreprise sociétaire ; SNC
(responsabilité personnelle et solidaire du passif social entre toutes les
personnes ayant eu un apport) société en participation (qui n’existe qu’entre
les parties contractantes et n’est pas destinée a être connue des tiers) et
société en commandite simple.

108
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Sect. 2 : Détermination du bénéfice imposable.

La détermination du bénéfice imposable est régie par les quatre principes


suivants : Principe de l’annualité (paragraphe1), principe de l’imposition
par exercice (paragraphe 2), le bénéfice imposable (paragraphe 3), résultat
comptable et résultat fiscal (paragraphe 4).

Paragraphe1 : Principe de l’annualité.

Selon les dispositions de l’article 10 du code « est compris dans le total


du revenu servant de base à l’impôt sur le revenu, le bénéfice net réalisé par
chaque assujetti, pendant l’année précédente ».

Le caractère annuel, signifie que le contribuable doit être imposé sur


l’ensemble des revenus nets, dont le fait générateur est survenu, au cours
d’une année déterminée ,sauf si, ces revenus sont exonérés ou sont hors
champ d’application de l’impôt.

Sous réserve des retenus opérés et des acomptes payés, le contribuable ne


paiera l’impôt, que lors de l’année de déclaration.

Paragraphe2 : Le principe de l’imposition par exercice.

Les entreprises ont pleine liberté, pour le choix de la date de clôture de


leur exercice.

S’il est traditionnel de choisir le 31 décembre comme date de clôture de


l’exercice, rien n’empêche une entreprise de choisir une autre date .Ce
choix ne profite que aux entreprises commerciales, industrielles, agricoles
… qui tiennent une comptabilité ; c’est pourquoi les forfaitaires sont
imposés comme de simples particuliers, par année civile.

D’une manière générale la durée de l’exercice est de douze mois mais en


rencontre parfois des exercices d’une durée inférieure ou supérieure.

109
Cours Fiscalité de l’Entreprise

L’article 10 du code précise en effet :

- Est compris dans le total du revenu servant de servant de base à l’impôt


sur le revenu, le bénéfice net réalisé par chaque assujetti pendant l’année
précédente ou pendant la période de douze mois dont le résultat a servis à
l’établissement du dernier bilan, lorsque cette période ne coïncide pas avec
l’année civile.

- Si l’exercice clos au cours de l’année précédente s’étend sur une période


de plus ou moins de douze mois, l’impôt sur le revenu est établi d’après les
résultats dudit exercice.

- Si aucun bilan n’est dressé au cours d’une année quelconque, l’impôt sur
le revenu est établi d’après les bénéfices de la période écoulée depuis la fin
la période imposée ou, dans le cas d’entreprise nouvelle depuis le
commencement de ses activités jusqu’au 31 décembre de l’année
considérée.

Paragraphe 3 : Le bénéfice imposable.

Le bénéfice imposable résulte des dispositions de l’article 11 du code.

« Le bénéfice imposable est un bénéfice net déterminé d’après le résultat


d’ensemble des opérations de toutes natures, effectuées par l’entreprise, y
compris, notamment, la cession de tout élément d’actif ».

Il résulte des dispositions de cet article que, les opérations réalisées


peuvent concerner l’objet même de l’entreprise ou n’avoir aucun lien direct
avec son activité.

Le résultat net est constitué par la différence entre les valeurs de l’actif net
à la clôture et a l’ouverture de la période dont les résultats doivent servir de
base à l’impôt sur le revenu, diminué des suppléments d’apports et

110
Cours Fiscalité de l’Entreprise

augmenté des prélèvements effectués au cours de cette période par


l’exploitant ou par les associés.

L’article 11 précise en effet :

1- L’actif net s’entend de l’excédent des valeurs d’actif


(immobilisation et valeurs immobilisées, valeurs d’exploitation,
valeurs réalisables a court terme ou disponibles à l’exclusion de
frais d’établissement et des pertes antérieurs) sur le total formé
au passif tels que (les créances des tiers, les amortissements et
les provisions admises en déduction).
2- Les suppléments d’apports peuvent prendre la forme de l’apport
d’un bien incorporel ou corporel ou par la prise en charge par le
patrimoine privé de l’exploitant ou par un associé de dettes qui
grèvent effectivement le passif de l’entreprise a la date de cette
opération.
3- Les prélèvements de l’exploitant ou des associés, qu’ils soient
effectués en nature ou en espèces, doivent être ajoutés au
bénéfice imposable de la période au cours de laquelle ils sont
effectués.

Paragraphe4 : Bénéfice comptable et bénéfice fiscal.

Le bénéfice imposable dans la catégorie du B.I.C est déterminé d’après les


résultats comptables de l’entreprise. Toutefois, du point de vue fiscal, il
convient d’apporter à ces résultats des corrections pour tenir compte des
règles fiscales spécifiques.

Ces corrections consistent essentiellement en la réintégration dans les


résultats des charges comptables qui ne sont pas retenues par le droit fiscal,
tels que : amortissement des voitures de puissance supérieure à 9 C.V et
des maisons secondaires, frais de restauration et de spectacle supérieurs au

111
Cours Fiscalité de l’Entreprise

plafond établi par la loi, déficits non absorbés par la règle du report triennal,
amendes et pénalités, charges et dépenses somptuaires, etc.

A- Distinction entre règles comptables et règles fiscales :

Les règles de détermination du bénéfice comptable relevant du droit


commercial. Celles du bénéfice imposable relèvent du droit fiscal.
Beaucoup des règles sont identiques. Certaines sont différentes.

Le résultat comptable se fait dans le compte de résultat. On calcule


d’abord, un résultat comptable avant impôt sur les bénéfices, puis on
détermine le bénéfice imposable.

Pour obtenir le résultat fiscal, il faut donc, dans tous les cas, partir du
résultat comptable avant impôt.

B- Le calcul du résultat fiscal

Le résultat net est déterminé d’après les résultats d’ensemble des


opérations de toute nature effectuées par l’entreprise.

L’ensemble des opérations comprend :

 Les produits d’exploitation : sont classés parmi les produits,


 Les produits d’exploitation ordinaires : les stocks,
les ventes …
 Les produits accessoires : les revenus fonciers et
mobiliers, subventions,…
 Les gains exceptionnels : les plus- values de cession
des éléments de l’actif.
 Les charges déductibles : sont considérées comme charges
déductibles ;

112
Cours Fiscalité de l’Entreprise

 Les frais d’établissements (frais engagés pour


mettre en activité l’entreprise), tels que les frais de
constitution de l’entreprise, …
 Les achats des matières premières nécessaires pour
l’activité d’une entreprise industrielles ou pour la
constitution des stocks pour une entreprise
commerciale, etc.
 Les frais de personnel, comme la rémunération des
employés de l’entreprise au titre de salaires, primes,
gratifications, avantages en nature, ainsi que, les
cotisations versées au titre de la législation sur la
sécurité sociale.
 Les travaux, fournitures et services extérieurs, qui
comportent les dépenses d’entretien et réparation
relatives aux locaux, mobiliers et matériels de
l’entreprise
 Les frais de transport et de déplacement, sont
déductibles lorsqu’ils concernent le transport du
personnel, les voyages, les déplacements et les
représentations, dés los que ces frais correspondent
effectivement à des dépenses professionnelles.
Egalement, les frais de transport sur ventes et sur
achats sont déductibles lorsqu’ils n’ont pas été
portés directement au débit du compte achat ou au
débit du compte transport sur ventes.
 Les frais divers de gestion, comme les dons et
subventions, les frais de cadeaux et de réception.
 Les frais financiers, s’entendent des agios,
commissions et autres frais bancaires et plus

113
Cours Fiscalité de l’Entreprise

généralement, des intérêts versés en raison des


sommes prêtées à l’entreprise.
 Les amortissements des certains éléments d’actif
immobilisé de l’entreprise, comme les constructions,
matériels et équipements, etc.
 Les provisions, comme celle pour créances
douteuses, etc.

On schématisant, ce qui précède, on peut dire que :

Résultat fiscal = Résultat comptable (+ ou –) Corrections fiscales

avant impôt extracomptables

Alors que la détermination du résultat fiscal, se fait selon le schéma


suivant :

Détermination du résultat fiscal


Produits

Charges
= Résultat comptable
+ Réintégration des charges non déductibles fiscalement
– Déductions des produits exonérés
= Résultats avant provisions et imputation des reports déficitaires
– Déduction des provisions
= Résultat avant imputation des reports déficitaires
– Déduction des reports déficitaires et des amortissements réputés différés.
= Résultat fiscal avant avantages fiscaux
– Déduction des bénéfices et des réinvestissements exonérés.
= Résultat fiscal

114
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Sect.3 : Les régimes d’imposition des B.I.C.

Les revenus relevant de la catégorie des B.I.C, sont soumis à l’IR, selon
deux régimes :

- Le régime réel

- Le régime du forfait d’impôt.

Paragraphe 1: Le régime réel d’imposition.

Les modalités de détermination du résultat fiscal, sont traitées par les


articles de 10 à 15 du CIRPPIS.

Ainsi, d’après les règles édictées par les articles sus-indiqués et certaines
dispositions prévus par le CIRPPIS, l’imposition selon le régime réel
suppose ce qui suit :

 Le bénéfice net imposable est égal à la différence entre le produit


brut de l’entreprise et les charges supportées par elle ;
 L’imposition selon le régime réel implique la tenue d’une
comptabilité régulière et complète, conformément aux règles
édictées par le système comptable des entreprises ;
 L’imposition selon le régime réel, peut dégager un résultat
bénéficiaire, comme il peut dégager un résultat déficitaire, qui peut
s’imputer sur les autres catégories de revenus et en cas
d’insuffisance, se reporter en avant sur les années suivantes ;
 Le résultat fiscal est déterminé à partir du résultat comptable, tout
en procédant à des retraitements (ajustements).
La prise en compte de ces ajustements, conduit à établir un
tableau de détermination du résultat fiscal qui regroupe les
différentes réintégrations et déductions fiscales.

115
Cours Fiscalité de l’Entreprise

L’étude de régime réel d’imposition des BIC, nécessite la comparaison de


l’étape de détermination du résultat fiscal, qui a pour base le résultat
comptable, après retraitement, c’est-à-dire, après réintégrations et
déductions fiscales.

Pour bien saisir le passage du résultat comptable au résultat fiscal, il faut


tout d’abord s’arrêter sur les conditions générales de déduction des charges
(A), puis connaitre les différentes réintégrations et déductions (B) et enfin
procéder à la détermination du résultat fiscal (C).

A- Conditions générales de déduction des charges :


Les conditions de déductibilité fiscale des charges, se déduisent des
règles définies par le CIRPPIS.

Ainsi, pour être admises en déduction, les charges doivent remplir trois
conditions de fond et trois conditions de forme.

a- Les conditions de fond : sont les suivantes ;

 Se rattacher à la gestion ou être exposées dans l’intérêt de


l’entreprise, ce qui exclut les dépenses à caractère privé et
celles pouvant être qualifiées d’acte anormale de gestion33,
 Se traduire par une diminution de l’actif net, ce qui exclut les
dépenses ayant une contrepartie à l’actif,
 Ne pas être exclues du droit à déduction, par une disposition
expresse de la loi.
b- Les conditions de forme : sont comme suit ;
33
- Il y a acte de gestion anormal lorsque délibérément une entreprise agit en dehors de son
intérêt.
La théorie de l’acte anormal de gestion est une construction jurisprudentielle que le juge d’impôt
en France s’attache à l’art.39-1 du code général des impôts. Ainsi, ont été considérés par la
jurisprudence, comme actes anormaux de gestion :
Le financement par une société des dépenses personnelles des dirigeants, les ventes
d’appartements à des dirigeants pour un prix inférieur de la valeur vénale, le manteau de
fourrure offert à l’épouse d’un fournisseur, les avances sans intérêts consentis à un tiers.

116
Cours Fiscalité de l’Entreprise

 Etre comptabilisées et déduites de l’exercice auquel elles se


rattachent,
 Etre appuyées de justifications suffisantes et probantes,
 Etre portées sur certaines déclarations, lors qu’une telle
condition est exigée par la loi.

B- Les réintégrations et les déductions :

Le tableau de détermination du résultat fiscal à partir du résultat


comptable, visée par l’art.59 du CIRPPIS, et établi par l’administration
fiscale, comporte l’ensemble des réintégrations et des déductions.

Ce tableau est l’œuvre de la DGELF, et il est annexé à une note


commune.34 La note commune relative au tableau de détermination du
résultat fiscal en vigueur est celle n°13/2013, qui a été mis à jour par la note
16/2016.

a- Les réintégrations :
Les réintégrations, signifie que, les charges non déductibles fiscalement,
doivent être incorporées dans le résultat fiscal. Ainsi, les charges non
admises en déduction et qui doivent être réintégrées, sont celles qui ne
satisfaites aux conditions générales susmentionnées.

Sont ainsi considérées comme des réintégrations, les charges suivantes :

1. Les charges non déductibles, sont les :


 Charges, amortissements et déficits relatifs aux établissements
situés à l’étranger, sont en principe et conformément aux dispositions de
l’art.47 du CIRPPIS, non déductibles, puisque le champ d’application de
l’IS couvre exclusivement les bénéfices réalisés dans le cadre des
34
- N.C n°24/1998.

117
Cours Fiscalité de l’Entreprise

exploitations sises en Tunisie. En conséquence, les résultats enregistrés par


les sociétés résidentes en Tunisie dans le cadre des exploitations sises à
l’étranger ne sont pas pris en considération pour la détermination de leurs
résultats passibles de l’IS. Corrélativement, les charges, amortissements et
pertes se rapportant à l’établissement stable à l’étranger ne sont pas
déductibles des résultats imposables de la société tunisienne.35
Toutefois, les bénéfices réalisés dans le cadre des exploitations
sises à l’étranger, peuvent être soumis à l’IS, et ce, seulement lorsque ces
bénéfices sont réalisés dans un Etat qui a conclu avec la Tunisie une CNDI
et lorsque ladite convention attribue à la Tunisie le droit d’imposer ces
bénéfices. Dans ce cas les charges, amortissements et pertes se rapportant
à l’établissement stable à l’étranger sont déductibles des résultats
imposables de la société tunisienne.
 Quote-part des frais de siège imputable aux établissements
situés à l’étranger.

Les bénéfices provenant des établissements stables à l’étranger ne sont


pas imposables en Tunisie, la quote-part des frais de siège imputables au
titre de ces établissements, qui sont en dehors du champ de l’IS, doit être
intégrée, selon la formule suivante :

Illustration :

Supposons qu’un e SARL résidente en Tunisie, ayant pour objet


l’exploitation d’un bureau d’étude, ait conclu un contrat pour la
35
- Dans une prise de position (900) du 10juin2009, la DGELF a rappelé que les établissements
stables de sociétés tunisiennes en Mali sont soumis à la législation en vigueur dans ce pays.
La DGELF a rappelé, aussi, que les déficits, dégagés par les établissements stables de sociétés
tunisiennes à l’étranger se situent en dehors du champ d’application de l’IS tunisien et ne sont
pas, de ce fait, déductibles en Tunisie, et ce, conformément aux dispositions de l’art.47 du
CIRPPIS.

118
Cours Fiscalité de l’Entreprise

réalisation d’une activité de surveillance de la construction d’une usine au


Sénégal pour une période de 3 ans à partir de 2014 et qu’elle ait réalisée au
titre de cet exercice des bénéfices égales à 500.000 dt, pour un C.A global
de 3.000.000 dt ( dont 1.200.000 dt réalisé au Sénégal).

Supposons aussi que les frais généraux employés par cette entreprise
sont dans la limite de 520.000 dt, alors que les charges directes liées à
l’exploitation du Sénégal sont de 700.000 dt.

Dans ce cas, la quote-part de frais de siège de l’établissement sis à


l’étranger sera déterminée comme suit :

 Les rémunérations de l’exploitant individuel, ou des associés


en nom des sociétés de personnes et assimilées.

Selon l’art.14-7 du CIRPPIS, ne sont pas admis en déduction pour la


détermination du bénéfice, le salaire de l’exploitant ou de l’associé en nom
des sociétés de personnes et sociétés et groupements assimilés.

Tout salaire versé à un associé d’une SNC, alors même qu’il n’occupe
aucune fonction de gérance, est non déductible. En revanche, le salaire, du
gérant non associé d’une SNC reste déductible.

En général, les rémunérations versées au dirigeant (associé ou non), qui


la qualité de salarié, sont soumis à l’IR entre les mains des dirigeants dans
la catégorie des « traitements et salaires ».

Lorsque le dirigeant a la qualité d’associé, le sort fiscal des rémunérations


qui lui sont versées, diffère, selon qu’il s’agit d’une SARL ou d’une autre
société de capitaux ou assimilée.

119
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Ainsi, les rémunérations attribuées aux gérants minoritaires ou


majoritaires des SARL sont déductibles.

Quant aux rémunérations allouées aux dirigeants (associés ou non) des


sociétés de capitaux et assimilées, elles sont déductibles du bénéfice
imposable à l’IS dans la mesure ou elles correspondent à un travail effectif
et ne sont pas excessives par rapport à l’importance du service rendu.

Pour apprécier le caractère excessif ou non de la rémunération on peut


recourir aux critères suivants :

- L’importance des activités exercées par le dirigeant et des


responsabilités qui lui sont confiées,
- Le niveau et les variations du chiffre d’affaires et des résultats de
l’entreprise,
- Le rapport existant entre le montant de la rémunération et la
dimension de l’entreprise,
- La comparaison de la rémunération avec celle versée à des
personnes occupantes des emplois analogues dans des entreprises
exerçants une activité similaire dans la région.

Quant aux rémunérations du personnel de l’entreprise, elles sont


généralement déductibles, dans la mesure où elles remplissent le deux
conditions suivantes :

- Elles correspondent à un travail effectif,


- Elles ne sont pas excessives eu égard à l’importance du service
rendu.

Ainsi, ne sont pas déductibles les salaires exagérés et les salaires fictifs.

 Charges relatives aux résidences secondaires, avions et


bateaux de plaisance ne faisant pas l’objet de l’exploitation, (art.14-4).

120
Cours Fiscalité de l’Entreprise

 Charges relatives aux véhicules de tourisme d’une puissance


fiscale supérieure à 9 CV ne faisant pas l’objet de l’exploitation, tels que :
les loyers, les dépenses d’entretien, de fournitures, de carburant et de
vignette, (art.14-5).
 Cadeaux et frais de réception : sont déductibles dans la limite

de un centième ( ) du chiffre d’affaires brut réalisé par l’entreprise,

avec un maximum déductible de 20.000 dt (art.14-1).

Exemples d’illustration :

Soit une entreprise qui a réalisé un CAA (ttc) de 400.000dt et qui a


organisé une réception pour un montant de 6.000 dt.

Montant déductible : 1% du CAA (TTC), avec un 4.000 dt


maximum de20.000 dt
Montant comptabilisé parmi les charges 6.000 dt
Montant à réintégrer 2.000 dt

Reprenons l’exemple précédent, mais avec un CA (ttc) de 3.000.000dt et


des frais de réception et des cadeaux s’élevant à 25.000 dt.

Limite de 1% du CA 30.000 dt
A retenir un maximum de 20.000 dt 20.000 dt
Montant comptabilisé parmi les charges 25.0000 dt
Montant à réintégrer 5.000 dt

 Commissions, courtages, ristournes commerciales ou autres,


vacations, honoraires et rémunérations de performance non déclarés dans
la déclaration de l’employeur (art.14-3).

121
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Généralement, les rémunérations des intermédiaires (honoraires,


commissions, courtages, …), ainsi que, les services rendus par les tiers
(avocats, architectes, experts comptables, travaux de façon, …) sont
déductibles pour la détermination du résultat net de l’exploitation, lors
qu’ils font l’objet d’une déclaration.

Toutefois, ne sont pas admis en déduction pour la détermination du


bénéfice imposable les commissions, courtages, ristournes commerciales
ou non, les rémunérations occasionnelles et les honoraires supportés par
l’entreprise, s’ils ne sont pas déclarés dans la déclaration de l’employeur à
déposer avant le 28 février de chaque année. Cette déclaration révèle
l’identité complète des bénéfices et les montants supportés ou versés.

 Dons et subventions : trois régimes fiscaux régissant la


déductibilité des dons et subventions des bénéfices imposables et à la
condition qu’ils soient comptabilisés, déclarés avec la déclaration annuelle
et justifiés par des documents probants.

Ces trois régimes fiscaux, sont :

1. Les dons et subventions accordés aux organismes, projets, et


œuvres sociales dont la liste est fixé par décret sont
déductibles pour leur totalité,
2. Les dons et subventions servis à des œuvres ou organismes
d’intérêt général, à caractère philanthropique, éducatif,
scientifique, social ou culturel, sont dans la mesure où ils
sont justifiés, admis en déduction pour la détermination du
résultat net imposable à concurrence de deux pour mille
(2%o ou 0.2 %) du CA brut.
3. Les autres dons et subventions, ainsi que ceux non déclarés
sont déductibles.

122
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Les dons et subventions, qui n’ont pas été déclarés conformément aux
dispositions du paragr. II de l’art.59 du CIRPPIS, ne sont pas admis en
déduction pour la détermination du bénéfice imposable.

Exemples d’illustration :

Soit une société commerciale réalisant un chiffre d’affaires TTC de


15.000.000 dt, a comptabilisé parmi ses charges les dons suivants
(obligation déclarative accomplie) :

- Don à une association caritative 7.000 dt


- Don à une organisation sociale (figurant dans un arrêté du ministre
des affaires sociales) 15.000 dt
- Don au FNE 1.000 dt
- Don à une municipalité 10.000 dt
- Don à un projet commercial 3.000 dt
- Don à un jardin d’enfant 3.000 dt

Total des dons passés en charges : 37.000 dt

Dans ce cas la déduction pour dons et subventions, sera traité comme suit :

Dons déductibles en totalité (15.000 dt + 1000 dt) 16.000dt


Dons non déductibles (3.000 dt + 3000 dt) 6.000 dt
Dons susceptibles d’être déduits avec plafond de 0.2% 17.000dt
Plafond de déductibilité selon le critère du CA : 30.000dt
15.000.000 dt × 0.2 % = 30.000 dt
Montant à réintégrer en cas de dépassement de ce plafond 0 dt
Total à réintégrer 6.000 dt

Reprenant l’exemple précédent, mais avec un CA (ttc) de 8.000.000 dt.

123
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Dons déductibles en totalité (15.000 dt + 1000 dt) 16.000dt


Dons non déductibles (3.000 dt + 3000 dt) 6.000 dt
Dons susceptibles d’être déduits avec plafond de 0.2% 17.000dt
Plafond de déductibilité selon le critère du CA : 16.000dt
8.000.000 dt × 0.2 % = 16.000 dt
Montant à réintégrer pour dépassement de ce plafond 1.000 dt
Total à réintégrer 7.000 dt

 Jetons de présence excédentaires (dépassant les frais de


présence) :

Selon l’art.48-VI du CIRPPIS : « les jetons de présence servis aux


membres du conseil d’administration ou du conseil de surveillance dans les
SA et SCA au titre de remboursement de frais de présence auxdits conseils
sont déductibles de l’assiette de l’IS ».

Ainsi, la législation fiscale prévoit que les jetons de présence ne sont


déductibles que pour la fraction jugée équivalent au remboursement des
frais de présence. Le surplus doit être réintégré dans le résultat fiscal de la
personne morale.

Toutefois, selon une doctrine administrative récente36, les jetons de


présence accordés par les sociétés au profit des membres de leur conseil
d’administration à titre de remboursement des frais de présence non
appuyés de pièces justificatives ouvrent droit à déduction du bénéfice
imposable dans la limite de :

36
- Prise de position(182) du 31 janvier2014, la DGI a rappelée que les jetons de présence ne
sont déductibles que pour la fraction jugée équivalente au remboursement des frais appuyés
des pièces justificatives.

124
Cours Fiscalité de l’Entreprise

- 1.000 dt par membre et par réunion du conseil pour les membres


résidents,
- 3.000 dt par membre et par réunion du conseil pour les membres
non-résidents,
 Abandon des créances non déductibles :

En principe, l’abandon volontaire des créances n’est pas admis en


déduction en tant que perte subi par l’entreprise, et par conséquent
réintégrer dans le bénéfice imposable.

Cependant, il existait certaines créances dont leur abandon est admis en


déduction, tels que : les créances abandonnées au profit des entreprises en
difficultés37 dans le cadre du règlement amiable ou du règlement
judiciaire prévu par la loi n°95-34 du 17 avril 1995 et les créances
douteuses dont le nominal n’excède pas 100 dt, sous réserve que
l’entreprise ne continue pas à entretenir des relations d’affaires avec le
débiteur, que leur échéance remonte à plus d’un an et que l’entreprise
présente à l’administration un état nominatif des débiteurs concernés joint
à la déclaration de l’IR.

 Intérêts servis à l’exploitant ou aux associés des sociétés de


personnes ou assimilées :

Les intérêts alloués par la société aux associés ou aux actionnaires en


contrepartie des sommes qu’ils mettent à sa disposition, sont déductibles
dans la limite de 8% par an à condition que :

- Le capital soit au préalable totalement libéré,


- Les sommes génératrices des intérêts sont plafonnées pour
l’ensemble des associés pris globalement à 50 % du capital social
ne dépassant pas 50% du capital.
37
- Note commune n°15/2010, texte DGI n°2010/22

125
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Tout intérêt n’ouvre pas droit à déduction si le capital n’est pas


intégralement libéré et tout intérêt versé en dépassement des deux plafonds
susvisés n’est pas déductible.

Sur la base de ce qui précède, seront réintégrés aux résultats imposables :

- La quote-part des intérêts qui dépasse 8% calculée sur la base d’un


montant n’excédent pas 50% du capital,
- La quote-part des intérêts relatifs aux sommes mises à la disposition
de la société par les associés qui dépasse 50% du capital, et ce,
quelque soit le taux d’intérêt décompté.

Les intérêts excédentaires sur compte courant associés, sont réputés


comme une distribution occulte et par conséquent imposable entre les mains
des associés bénéficiaires dans la catégorie des RVMCM.

Exemple d’illustration :

Soit qu’un associé dans une SARL au capital de 1.000 000 dt, totalement
libéré, a consenti au profit de la société au cours du deuxième semestre de
l’année 2014, la somme de 540.000 dt moyennant un taux d’intérêt de
12%.

Dans ce cas les intérêts déductibles et les intérêts à réintégrer seront


déterminés comme suit :

= 32.400 dt

N.B : Il n’est pas admis de calculer le taux d’intérêt sur une base qui
dépasse 50 % du capital social. Comme ce n’est pas permis de compter les
intérêts sur un taux autre 8%.

Donc le calcul du taux d’intérêt sera comme suit :

126
Cours Fiscalité de l’Entreprise

(Intérêts admises en déduction)

Dans ce cas les intérêts excédentaires : [12.000 dt= (32.000 - 20. 000)],
seront réintégrer dans les bénéfices imposables de la société. Ils seront, en
outre considérés comme une distribution occulte des bénéfices au profit de
l’associe soumise à l’IR dans la catégorie des RVMCM.

Reprenons les mêmes données de l’exemple précédent sauf que le


montant accordé par l’associé à la société qui sera 500.000 dt.

Dans ce cas les intérêts excédentaires à réintégrer seront calculé comme

suit : 10.000 dt

 Charges d’une valeur supérieure ou égale à 5.000dt payée en


espèces :

Pour la détermination du résultat imposable, la déduction des charges


relatives aux biens ou services et des amortissements relatifs aux actifs
nécessités par l’exploitation dont la valeur égale ou supérieure à 5.000dt,
hors taxe sur la TVA est subordonnée au non paiement de leur valeur en
espèces.

Ainsi, la déduction est subordonnée, outre la satisfaction de toutes les


conditions prévues par la législation fiscale en vigueur, au paiement au
moyen d’un virement bancaire ou postal, ou au moyen d’un chèque ou
d’un billet à ordre, ou au moyen de n’importe quel autre moyen de
paiement électronique ou bien par compensation.

Le non respect de cette condition entraine la réintégration des charges et


des amortissements relatifs aux actifs au résultat de l’exercice au titre
duquel la déduction a été effectuée.

127
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Il a eu lieu de mentionner que cette mesure a été prévue par les


dispositions des articles 34 et 35 de la L.F pour l’année 2014, qui a fixée
un seuil légal de 20.000dt pour l’année 2014, ramené à 10.000dt en 2015
et à 5.000dt à partir de l’année2016.

 Impôts directs supportés aux lieu et places d’autrui :

Par dérogation aux dispositions de l’art.12- 1er du CIRPPIS, ne sont pas


admis en déduction pour la détermination du bénéfice, l’IR ou l’IS, y
compris la retenue à la source y afférente, supporté à la place du
redevable réel.

Exemple d’illustration :

Soit une entreprise qui supporte les 15% de retenue à la source sur
redevances de 15.000 dt payées à un consultant non-résident.

Dans ce cas la RS prise en charge par l’entreprise sera calculé comme


suit :

= 17,64 %

15.000 × 17,64% = 2.664 dt

Le montant de retenue de la source sus-calculé n’est pas déductible lors de


la détermination de bénéfice imposable. Ainsi, cette entreprise est privée
de la déductibilité de la prise en charge de cette retenue en tant que charge
et sera réintégrer dans la base des bénéfices imposables.

 Taxe de voyage :

La taxe sur les voyages est non déductible de l’assiette de l’impôt.

128
Cours Fiscalité de l’Entreprise

 Transactions, amendes, confiscations et pénalités non


déductibles :

Ne sont pas admis en déduction pour la détermination du bénéfice, les


transactions, amendes, confiscations et pénalités de toutes natures mises à
la charge des contrevenants aux dispositions légales régissant les prix, la
commercialisation, la répartition de divers produits, le contrôle des
changes, l’assiette des impôts, contributions ou taxes et d’une manière
générale toute infraction à la législation en vigueur.

L’exclusion du droit à déduction ne couvre pas les pénalités


contractuelles.

2. Les amortissements :

L’amortissement se base sur la notion d’usure, il peut être défini comme


étant : « la constatation comptable de la dépréciation d’une immobilisation
à la suite de son utilisation ».

Son but est de permettre à l’entreprise de reconstituer un capital afin de


pouvoir assurer le renouvellement de ses immobilisations.

Le régime fiscal des amortissements est énoncé par les dispositions des
articles 12 (bis), 13 et 15 du CIRPPIS. Ces dispositions ont prévus un
régime général, des régimes particuliers et des exclusions du droit à
l’amortissement.

La loi n°2007-70 du 27 décembre 2007, portant la L.F pour l’année


2008 a harmonisé les règles fiscales avec les règles comptables en matière
d’amortissements. Toutefois, cette harmonisation admet quelques
divergences.

 Régime général des amortissements :

129
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Sur le plan comptable, l’amortissement est la répartition systématique du


montant amortissable d’une immobilisation sur sa durée d’utilisation
estimée. Il traduit la diminution irréversible de la valeur d’une
immobilisation résultant de l’usage, du temps, du changement de technique
et toute autre cause. La dotation aux amortissements de l’exercice est
constituée en charges.

Alors que sur le plan fiscal, l’amortissement constitue une charge


déductible du bénéfice imposable sous certaines conditions et dans certains
limites.

En vertu de l’art.12 (bis) du CIRPPIS :’’ sont admis en déduction, pour


la détermination du bénéfice imposable, les amortissements effectués par
l’entreprise selon les règles fixés par la législation comptable’’.

Ainsi, la législation fiscale permet la déduction des amortissements relatifs


aux actifs immobilisés propriété de l’entreprise y compris les constructions
sur sols d’autrui selon les mêmes règles fixées par la législation comptable,
soit sur la base des avantages économiques futurs des actifs tenant compte
notamment :

- De l’usage attendu par l’entreprise de l’actif immobilisé,


- Des politiques de l’investissement et de maintenance,
- De l’usure physique,
- De l’obsolescence causée par les changements technologiques et
économiques.

Par conséquent, les méthodes d’amortissement préconisées par la


législation comptable, sont acceptées fiscalement (l’amortissement constant
(linéaire), l’amortissement variable et l’amortissement décroissant) dans la
mesure où elle reflète la manière dont les avantages futurs liés à l’actif sont
consommés par l’entreprise.

130
Cours Fiscalité de l’Entreprise

En outre, l’harmonisation des règles fiscales avec les règles comptables


en matière d’amortissement entraine l’acceptation en fiscalité de ‘’ la durée
de l’immobilisation déterminée selon les principes comptables comme la
durée de l’amortissement’’.

L’amortissement est calculé sur la base du :

- Prix de revient d’acquisition ou,


- De construction ou,
- De fabrication ou,
- De la plantation,
- La valeur d’apport en société ou de la valeur de fusion ou de
scission en cas de fusion ou de scission totale des sociétés.

Ne fait pas partie de l’assiette de calcul des amortissements, la TVA


ouvrant droit à déduction, ainsi que, la valeur des terrains pour les
constructions.

En outre, l’amortissement est calculé à partir de :

- La date d’acquisition ou,


- La date de construction ou,
- La date de fabrication ou,
- La date de mise en service ou d’exploitation, si elle intervient
ultérieurement ou,
- La date d’entrée en production pour les plantations agricoles.

Enfin, les annuités d’amortissement déductibles pour la détermination du


résultat fiscal sont calculées sur la base des taux maximums fixés par le
décret n°2008-492 du 25 février 2008.

Ainsi, les principaux taux maximums fixés par le décret susvisé, sont fixés
comme suit :

131
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Actifs Taux
I. Frais préliminaires 100%
II. Brevets, marques de fabrique et frais de 20%
développement capitalisés.
III. Constructions à l’exception de la valeur du terrain
1. Constructions légères. 10%
2. Constructions en dur 5%
IV. Machines, matériels et équipement
1. Machines, matériels et équipement industriels 15%
2. Dépenses des grosses réparations des machines, 33.33%
matériels et équipements industriels
3. Equipement et logiciels informatiques 33.33%
4. Mobilier et matériel de bureau 20%
5. Moyens de transport des personnes ou de marchandises 20%
6. Dépenses des grosses réparations des moyens de 33.33%
transport terrestre.

 Les régimes particuliers des amortissements :

Une série des régimes particuliers des amortissements sont prévues par les
articles 12(bis) et 15 du CIRPPIS, tels que :

- L’amortissement intégral des actifs immobilisés de faible valeur, qui


sont entièrement déductibles des résultats de l’exercice de leur mise
en service. L’art.4 du décret n°2008-492 du 25 février 2008 a fixé la
faible valeur à 200dt.
- L’amortissement accéléré : les entreprises qui utilisent leur matériel
à plus d’une équipe en conformité avec la législation en vigueur en
matière d’organisation de travail par équipes, peuvent pratiquer

132
Cours Fiscalité de l’Entreprise

l’amortissement accéléré. Cette mesure est réservée exclusivement


aux industries manufacturières non saisonnières.

Le matériel éligible à ce mode d’amortissement est celui prévu par le


point 1 du paragr. IV, du décret susvisé, soit les machines,
matériels et équipement industriels exclusivement.

Dans ce cas, un coefficient de 1,5 est appliqué au taux d’amortissement


de 15 % dans le cas où le matériel fonctionne à deux équipes, soit
un taux d’amortissement de22, 5% et un coefficient de 2 dans le
cas où le matériel fonctionne à trois équipes, ce qui aboutit à un
taux d’amortissement de 30%.

Exemple d’illustration :

Supposons qu’une entreprise industrielle ait acquis le 1er janvier 2010 un


équipement industriel dont le coût de revient est de 40.000dt hors
TVA.

Supposons que l’entreprise concernée ait prouvée qu’elle exploite


l’équipement en question à deux équipes.

Dans ce cas les amortissements annuels y relatifs au titre de l’exercice 2010


et des années ultérieurs se calculent comme suit :

- 2010 : 40.000dt × 22,5 % = 9.000dt


- 2011 : 40.000dt × 22,5 % = 9.000dt
- 2012 : 40.000dt × 22,5 % = 9.000dt
- 2013 : 40.000dt × 22,5 % = 9.000dt
- 2014 : 4.000dt
40.000dt

133
Cours Fiscalité de l’Entreprise

- Partie des amortissements ayant dépassé la limite autorisée par la


législation en vigueur ou correspondant à une période inférieur à la
période autorisée par la législation en vigueur, pour les immobilisations
acquises dans le cadre d’un contrat de leasing ou d’Ijara.

Les amortissements constatés en comptabilité et excédant les quotités


admises fiscalement et réintégrés, soit spontanément, soit après intervention
des services des impôts demeurent reportables et imputables sur les résultats
des exercices suivants dans les mêmes limites prévues par la législation
fiscale en vigueur.

Quant aux amortissements des immobilisations acquises dans le cadre


d’un contrat de leasing ou d’Ijara. Ils sont admis en déduction
conformément à la législation fiscale en vigueur, à condition que ces
immobilisations ne soient pas exclus du droit de déduction en vertu de
CIRPPIS, tels que les terrains, les fonds de commerce et les voitures de
tourisme dont la puissance fiscale est supérieur à 9 CV.

Conformément aux dispositions de l’art.41 de la L.F pour l’année 2008,


les amortissements s’appliquent, aux actifs immobilisés exploités dans le
cadre des contrats de leasing, sur la base du prix de revient d’acquisition par
les établissements de leasing ou d’Ijara majoré de toutes les dépenses
nécessitées pour la mise en service des actifs qu’elles soient par les
entreprises exerçant l’activité de leasing ou d’Ijara ou par l’exploitant des
actifs.

Ne font pas partie de l’assiette de calcul des amortissements dans tous les
cas : - la valeur du terrain pour les constructions, et

- la TVA ouvrant droit à déduction.

134
Cours Fiscalité de l’Entreprise

L’annuité d’amortissement déductible est ainsi déterminée sur la base de


la durée de location prévue par le contrat de leasing ou d’Ijara. Elle est
déterminée en fonction du quotient suivant :

Toutefois, la durée prise en compte pour le calcul des amortissements ne


doit pas inférieur à la durée minimale fixée en fonction de la nature des
actifs, par le décret n° 2008-492 susvisé. Soit :

- 7 ans pour les constructions à l’exception de la valeur des


terrains,
- 4 ans pour les matériels, machines et équipements,
- 3 ans pour le matériel de transport.

Enfin, l’amortissement est calculé à partir de la date de mise en service


des actifs.

Etant signalé par ailleurs que dés lors que l’exploitant des actifs dans le
cadre de contrats de leasing ou d’Ijara déduit les amortissements y relatifs,
la quote-part des loyers revenant à l’entreprise de leasing correspondant au
remboursement du principal de la dette n’est pas déductible.

Dans le cas où le montant des amortissements dépasse les


amortissements enregistrés en comptabilité, le différentiel d’amortissement
sera déduit de l’assiette de l’impôt, à condition que le montant des
amortissements déduits et le montant des amortissements enregistrés en
comptabilité soient portés au tableau d’amortissement et au livre
d’inventaire.

Cas d’illustration :

135
Cours Fiscalité de l’Entreprise

1. Cas d’amortissements non admis en déduction en application des


limites maximales prévues par la législation fiscale.

Soit une entreprise qui a acquis un matériel du transport le 01 janvier


2011 pour une valeur hors TVA de 30.000dt. Si on suppose que
l’entreprise ait comptabilisé les amortissements relatifs au matériel en
tenant compte d’une période d’utilisation de 3 ans. Les annuités
d’amortissements déductibles sont de 10.000dt, et ce, pour les exercices
2011, 2012 et 2013.

Etant donné que les amortissements déductibles se calculent sur la


base de taux fixé par le décret n°2008-492 à 20%, soit une période
d’utilisation de 5 ans, la quote-part excédentaire de l’amortissement annuel
est dans ce cas réintégrée, soit 4.000dt au niveau du tableau de
détermination du résultat imposable pour les exercices en question, soit
2011, 2012 et 2013.

Les amortissements ainsi réintégrés (la différence entre la valeur


d’acquisition et les amortissements déduits, soit 30.000dt - 18.000dt =
12.000dt), continuent à être déduits des résultats des exercices ultérieurs,
soit 2014 et 2015, et ce, selon le même taux, soit 20% de la valeur
d’acquisition, soit 6.000dt par l’année 2014 et 6.000dt par l’année 2015.

2. Cas des actifs exploités dans le cadre de contrats de leasing ou


d’Ijara.

Supposons qu’un immeuble ait été acquis pour un montant de


300.000dt dont 100.000dt représentant la valeur du terrain dans le cadre
d’un contrat de leasing sur une période de 5 ans conclu le 1 er janvier 2012,
alors que la durée minimale est fixée à 7 ans en vertu du décret n°2008-492
et que son amortissement économique conformément aux normes
comptables est de 20 ans.

136
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Dans ce cas, les amortissements à ce titre sont calculés en ce qui


concerne la valeur des constructions sans tenir compte de la valeur du
terrain comme suit :

- amortissements annuels enregistrés en comptabilité sur la base de


la durée d’utilisation économique fixée à 20 ans :

10.000dt

- amortissements fixés en tenant compte de la durée du contrat de


leasing :

- amortissements déductibles pour la détermination du bénéfice


imposable sur la base de la durée minimale prévue par le décret
n°2008-492 et fixée à 7 ans à partir des résultats de l’exercice
2012 déclarés en 2013 :

Ainsi, et bien que les amortissements enregistrés en comptabilité


(10.000dt), soient inférieurs aux amortissements déductibles, soit
28.571,429dt, l’entreprise peut déduire le différentiel des
amortissements déterminé en fonction de la durée de 7 ans, soit
(28.571,429 – 10.000) soit 18.571,429dt annuellement à condition
de porter au tableau d’amortissements et au livre d’inventaire le
montant des amortissements enregistrés en comptabilité soit 10.000dt
et le montant des amortissements déduits soit 28.571,429dt.

- L’amortissement exceptionnel, prévu par l’art.13 du CIRPPIS.


D’après cet article, les entreprises qui construisent, font construire
ou achètent des immeubles d’habitation destinés au logement de
leur personnel, à titre gratuit, peuvent, dès achèvement de la

137
Cours Fiscalité de l’Entreprise

construction ou l’acquisition, pratiquer un amortissement


exceptionnel égal à 50% du prix de revient de ces immeubles, la
valeur résiduelle est amortissable au taux linéaire constant de
10%.
Cet amortissement exceptionnel est subordonné aux deux
conditions suivantes :
 L’immeuble doit être destiné pour les 3/4 au moins de sa
superficie au logement du personnel,
 Les logements doivent être mis gratuitement à la
disposition du personnel, un loyer même symbolique ou la
suppression de l’identité de logement.
- Les amortissements différés en périodes déficitaires :

Conformément à la législation fiscale en vigueur, les amortissements


différés en périodes déficitaires sont déductibles des résultats des premiers
exercices suivants celui de leur constitution, et ce, sans limitation dans le
temps.

Les amortissements réputés différés se rapportent aux amortissements


prévus par l’art.12 bis du CIRPPIS, soit ceux relatifs aux actifs immobilisés
et à leurs composantes propriétés de l’entreprise y compris les constructions
sur sol d’autrui, ainsi qu’à ceux exploités dans le cadre des contrats de
leasing ou d’Ijara ou relatif aux concessions.

La déduction des amortissements différés est subordonnée à leur


identification en tant que tel dans les notes aux états financiers.

Par ailleurs, l’entreprise perd le droit du report de ces amortissements en


cas de réalisation de bénéfices et de non utilisation de ces bénéfices pour
résorber les amortissements différés et ce dans la limite des bénéfices
réalisés.

138
Cours Fiscalité de l’Entreprise

 Amortissements non déductibles : comprennent notamment, les :


- résidences secondaires, avions et bateaux de plaisance ne faisant
pas l’objet de l’exploitation,
- véhicules de tourisme d’une puissance fiscale supérieure à 9 CV
ne faisant pas l’objet de l’exploitation,
- terrains et fonds de commerce,
- actifs d’une valeur supérieure ou égale à 5.000 dt payée en
espèces.
3- Provisions :

La provision peut être définie comme étant :’’ un montant financier que
l’entreprise est autorisée à prélever sur la base de la législation comptable
ou de la législation fiscale sur ces bénéfices pour faire face à une perte
probable ou attendue (dépréciation d’un élément d’actif non amortissable,
risques probables,…)’’.

Fiscalement, le régime de provisions se différencier des secteurs à autre.


En effet, les établissements financiers ayant un régime spécifique de
provisions.

En dehors du régime spécifique pour certains secteurs, dont le secteur


financier, la législation fiscale prévoit deux sortes de provisions ; celles
déductibles de l’assiette de l’impôt et celles non admises en déduction et
ainsi réintégrés dans le bénéfice imposable.

 Provisions non déductibles, sont :


 Les provisions pour risques et charges,
 Les provisions pour dépréciation des immobilisations
corporelles ou incorporelles,
 Les provisions pour dépréciation des actions non cotées ou
des parts sociales,

139
Cours Fiscalité de l’Entreprise

 Les provisions pour dépréciation des actifs courants.


 Provisions déductibles, sont :
 Les provisions pour créances douteuses,
 Les provisions pour dépréciation des actions cotées en
bourse,
 Les provisions pour dépréciation des stocks destinés à la
vente.
 Les provisions pour créances douteuses :

Les provisions pour créances douteuses sont destinées à couvrir une


charge dont la réalisation est non seulement éventuelle, mais probable, tels
que : la déclaration en faillite du débiteur, la situation financière précaire du
débiteur (retour des chèques ou des traites impayés) et tout autre indice
susceptible de compromettre le recouvrement de la créance.38

Il a eu lieu de noter que les créances définitivement compromises sont


déductibles, sous forme de comptabilisation en pertes, lorsque le débiteur
est déclaré en faillite ou en liquidation judiciaire ayant abouti à une perte
définitive ou lorsque l’insolvabilité est constatée par un procès-verbal de
carence établi par un huissier notaire sur la base d’un jugement.

Ladite déduction est ainsi subordonnée à l’engagement d’une action en


justice contre le débiteur défaillant.39

La condition relative à l’engagement d’une action en justice n’est pas


exigible pour le besoin de la déduction des provisions pour créances
douteuses des entreprises en difficultés économiques, et ce, durant la
période de suspension des procédures judicaires prévues par la loi n°95-34

38
- Texte DGI n°91/15, note commune n° 91/13
39
- D’après la prise de position (101) du 20 janvier 2000, la DGELF a précisé que la condition
de l’action en justice, pour qu’une provision pour créances douteuses soit éligible à la
déductibilité fiscale doit être remplie avant la fin de l’exercice pour que la dite provision soit
déductible au titre de cet exercice.

140
Cours Fiscalité de l’Entreprise

du 17 avril1995 relative au redressement des entreprises en difficultés


économiques, telle que modifiée et complétée par les textes subséquents.

Les provisions constituées pendant une année sont réintégrées aux


bénéfices imposables de la 3ème année qui suit celle de leur constitution
dans la mesure où l’action en justice concernant les créances auxquelles
elles se rapportent suit encore son cours.

Les provisions pour créances douteuses, dont le nominal par client


n’excède pas 100dt, sont déductibles des bénéfices de l’exercice au cours
duquel elles acquièrent cette caractéristique, c.-à-d. les créances non réglées
par leurs débiteurs et dont l’échéance remonte à plus d’un an à la date de
clôture du bilan sous réserve que l’entreprise ne continue pas à entretenir
des relations d’affaires avec le débiteur.

 Les provisions pour dépréciation des actions cotées en bourse :

La dépréciation des actions cotées en bourse peut être constatée par voie
de provisions, lorsqu’à la clôture de l’exercice, leur cours moyen journalier
de la bourse est inférieur à leur coût d’acquisition ou de souscription.

Les actions sont évaluées d’après le cours moyen journalier à la BVMT


du dernier mois de l’exercice au titre duquel les provisions sont constituées.

 Les provisions pour dépréciation des stocks destinés à la vente :

Le montant des provisions déductibles au titre de la dépréciation des


stocks est constitué par la différence entre le prix de revient de produit
constaté en comptabilité et la valeur de réalisation nette,40 connue à la date

40
- Le prix de vente normal connu à la date de clôture de l’exercice, majoré éventuellement des
subventions, mais sans tenir compte des frais non encore engagés à la date de clôture de
l’exercice, tels que les frais de distribution

141
Cours Fiscalité de l’Entreprise

de clôture du bilan de l’exercice au titre duquel, les provisions sont


constituées sans tenir compte des frais non réalisés à cette date.

Le montant total à déduire au titre des trois catégories de provisions ne


peut excéder 50% du bénéfice imposable.

La fraction des provisions qui n’a pas pu être déduite du fait de la limite
susvisée, est reportable sur les bénéfices ultérieurs sans limitation dans le
temps et ce dans les mêmes conditions et limites.

Lorsque la dépréciation constatée des stocks dépasse 50% du prix de


revient des marchandises, le montant des provisions déductibles est limité à
50% du prix de revient, le reliquat des provisions constituées n’est pas
susceptible de report sur les exercices ultérieurs.

Les provisions constituées au titre d’un exercice donné, qui n’ont pas
dépassés les limites des déductions autorisées et qui n’ont pas été déduites
de l’assiette imposable de l’exercice de leur constitution, ne sont plus
déductibles des bénéfices des exercices ultérieurs du fait qu’il s’agit d’un
abandon volontaire de déduction d’une charge déductible pour la
détermination du bénéfice imposables des entreprises.

Les provisions constituées au titre d’un exercice donné s’imputent sur le


bénéfice imposable dudit exercice avant imputation des déficits antérieurs
et des amortissements différés.41

Exemple :

Soit une société exerçant une activité commerciale soumise à l’IS qui a
réalisée au titre de l’année 2015, un bénéfice net de 600.000dt, avant
déduction des provisions.

41
- Note commune n°1/2004

142
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Supposons que la société ait constitué au titre de la même année :

- Des provisions au titre des créances douteuses de 180.000dt pour


lesquelles une action en justice a été engagée,
- Des provisions au titre de la dépréciation de la valeur des stocks
destinés à la vente de 120.000dt.

Le prix de revient des marchandises enregistré en comptabilité étant de


200.000dt, la valeur de réalisation nette connue au 31 décembre 2015 étant
de 80.000dt.

Dans ce cas, les provisions déductibles et le bénéfice imposable sont


déterminés comme suit :

- Bénéfice fiscal avant déduction des provisions : 600.000dt


- Déduction des provisions au titre des créances douteuses :
* provisions constituées : 180.000dt
* limite déductible (600.000dt × 50 %) = 300.000dt
* provisions déductibles : 180.000dt
- Déduction des provisions constituées au titre de la dépréciation de la
valeur des stocks :
* provisions constituées : 120.000dt
* limite déductible [(600.000 × 50 %) – 180.000dt] = 120.000dt

Sans dépasser 50% du prix de revient soit (200.000× 5%)=100.000dt

* provisions déductibles = 100.000dt

- Bénéfice net imposable=[600.000 – (180.000 + 100.000)]=100.000dt


4- Produits non comptabilisés ou insuffisamment comptabilisés :

143
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Le résultat net est déterminé d’après les résultats d’ensemble des


opérations de toute nature effectuées par l’entreprise y compris notamment
la cession de tout élément d’actif.

Font partie du résultat imposable la plus-value de cession des actifs non


comptabilisée ou insuffisamment comptabilisée.

5- Autres réintégrations :

Les autres réintégrations sont à titre d’exemple:

- Les cotisations payées au profit des employés dans le


cadre des contrats d’assurance-vie et des contrats de capitalisation, selon les
dispositions l’art.39-I-2, qui se soit des contrats individuels ou collectifs,
sont éligibles aux avantages fiscaux. Toutefois, le non respect de la période
de l’épargne fixée à 10 ans, entraine le paiement de l’impôt non acquitté
majoré des pénalités de retard exigibles. La remise en cause des avantages
fiscaux en question a lieu aussi bien au niveau de l’assuré, qu’au niveau de
l’employeur souscripteur.
- Les pertes de change non réalisées sur les dettes et
créances courantes en devises. Seules les différences de change entre le
cours de la date d’acquisition et le cours effectif de paiement, peuvent être
prises en compte fiscalement. Toutefois, toute perte de change même
comptabilisée, n’est pas fiscalisée, tant qu’il n’y a pas encaissement ou
paiement de la créance ou de la dette. Ainsi, la perte de change non réalisée
sur dettes et créances courantes en devises n’est pas déductible.
- Les subventions d’équipement ou d’exploitation et
d’équilibre. Il a eu lieu de distinguer entre le traitement fiscal des
subventions d’équipement et celui des subventions d’exploitation et
d’équilibre.

144
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Ainsi, les subventions d’équipements accordées aux entreprises ne sont


pas comprises dans les résultats de l’année de leur encaissement. Ces
subventions doivent être rapportées aux résultats nets des exercices à
concurrence du montant des amortissements pratiqués, à la clôture desdits
exercices, sur le prix de revient des immobilisations amortissables,
lorsqu’elles sont utilisées pour la création ou l’acquisition de ces
immobilisations. Alors que les subventions affectées à la création ou à
l’acquisition d’immobilisations non amortissables doivent être rapportées
par fractions égales au résultat de chacune des dix années y compris celle
de la création ou de l’acquisition de ces immobilisations.
Les subventions accordées aux entreprises et destinées à financer les
investissements immatériels sont à rapporter aux résultats nets de chaque
année durant 10 ans à compter de l’année de leur encaissement.
En cas de cession des immobilisations, la fraction de la subvention non
encore rapportée aux bases de l’impôt, est retranchée de la valeur comptable
de ces immobilisations pour la détermination de la plus-value imposable ou
la moins-value déductible.
Quant aux subventions d’exploitation et d’équilibre sont prises en compte
pour la détermination des résultats de l’exercice de leur encaissement.
b- Les déductions ; sont admis en déduction les éléments suivants :
1. Les produits réalisés par les établissements situés à l’étranger :

Les bénéfices passibles de l’IS sont ceux réalisés dans le cadre


d’établissements situés en Tunisie et ceux dont l’imposition est attribuée en
Tunisie par une CNDI.

En conséquence, les produits enregistrés par les sociétés résidentes en


Tunisie, dans le cadre des exploitations sises en dehors de la Tunisie, ne
sont pas pris en considération pour la détermination de leurs résultats
passibles de l’IS, sauf si le droit d’imposition est attribué à la Tunisie.

145
Cours Fiscalité de l’Entreprise

2. Reprise sur provisions réintégrées au résultat fiscal de l’année


de leur constitution :

Le régime fiscal des reprises sur provisions est fonction du traitement


fiscal initial de cette provision.

Sont déductibles fiscalement, les reprises sur provisions qui


correspondent à des provisions qui n’avaient pas été déduites du résultat
fiscal. En effet, la reprise sur provision initialement réintégrée n’est pas
imposable.

Demeurent imposables les reprises sur des provisions qui avaient été
déduites fiscalement.

3. Amortissements excédentaires réintégrés aux résultats des


années antérieures :

Les amortissements constatés en comptabilité et excédant les quotités


admises fiscalement, et réintégrés, soit spontanément, soit après
intervention des services des impôts demeurent reportables et imputables
sur les résultats des exercices suivants dans les mêmes conditions et limites
prévues par la législation fiscale en vigueur.

Cette disposition est également applicable pour les amortissements relatifs


aux actifs immobilisés exploités dans le cadre des contrats de leasing
conclus à partir du 1er janvier 2008, ainsi que, dans le cadre des contrats
d’Ijara réalisés à partir du 1er janvier 2012 et antérieurement.

4. Les autres déductions :

Les déductions à opérer dans cette étape sont celles déduites


indépendamment du montant du résultat fiscal, c.-à-d. les déductions

146
Cours Fiscalité de l’Entreprise

pouvant aboutir à l’enregistrement d’un déficit fiscal ou à l’augmentation


du déficit enregistré. Dans le cadre cette catégorie, on peut trouver :

 Les gains de change réintégrés aux résultats des années


antérieurs,
 Les pertes de changes non réalisés sur dettes et créances en
devises,
 Les pertes de change antérieurement constatées,
 La déduction de 50% des salaires servis aux demandeurs
d’emploi recrutés pour la première fois,
 Le différentiel des amortissements fiscaux des actifs exploités
dans le cadre des contrats de leasing par rapport aux
amortissements comptables et ce nonobstant sa non
comptabilisation au titre de l’exercice concerné par la
déduction (art.41 de la LF pour l’année 2008),
 Déduction de la plus-value non réalisée sur les titres cotés très
liquides,
 Déduction de la quote-part dans les pertes des sociétés de
personnes et assimilées.

A la suite des réintégrations opérées, dont leur montant total sera compté du
nouveau dans le bénéfice imposable et des déductions qui seront imputées,
la détermination du résultat fiscal de l’exercice passe, peut connaitre
quelques ajustements afin d’acquiert la qualification du résultat imposable.

C- La détermination du résultat fiscal de l’exercice :

Le résultat fiscal déterminé après la réintégration des charges non


déductibles fiscalement ou excédentaires et l’imputation des déductions
admises, est dit résultat fiscal avant déduction des provisions(a) ; après la
déduction des provisions, le résultat fiscal subit un autre type d’imputations,

147
Cours Fiscalité de l’Entreprise

celui des amortissements différés et des déficits reportés (b) ; et enfin, une
dernière déduction intervienne sur le résultat fiscal : celle du bénéfice ou
des bénéfices et des réinvestissements exonérés(c).

a- Résultat fiscal avant déduction des provisions :

Le résultat fiscal avant déduction des provisions sert comme base pour
le calcul de la limite des provisions déductibles, qui doivent être limité à
50% du montant de ce résultat.

Quant aux provisions déductibles, elles comprennent :

 Les provisions pour créances douteuses,


 Les provisions pour dépréciation des stocks destinés à la vente,
 Les provisions pour dépréciation des actions cotées en bourse.

La déduction de ces provisions est assujettie aux conditions et aux


limites susmentionnées supra dans le point 3 du paragr. (a), de titre (B) du
paragraphe I consacré au régime réel d’imposition des BIC.

b- Résultat fiscal après déduction des provisions et avant déduction


des déficits et des amortissements :

Après la déduction des provisions, le résultat fiscal positif, subit


l’imputation des amortissements différés et des déficits reportés.

Ainsi, la déduction des amortissements différés et des déficits reportés


des exercices déficitaires, s’effectue selon l’ordre suivant :

- Les déficits reportables,


- Les amortissements de l’exercice concerné,
- Les amortissements réputés différés en périodes déficitaires.

148
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Cela se traduit en pratique par la réintégration des amortissements de


l’exercice dès lors que les déficits peuvent s’imputer sur le bénéfice
imposable avant les amortissements de l’exercice concerné.

Cette catégorie de déduction est soumise à certaines conditions prévues


par la législation fiscale en vigueur.

 La déduction des déficits reportés :

Le déficit enregistré au titre d’un exercice et dégagé par une comptabilité


conforme à la législation comptable des entreprises est déduit
successivement des résultats des exercices suivants, et ce, jusqu’à la
cinquième année inclusivement.

La déduction ne couvre pas les déficits résultant de la déduction des


revenus ou bénéfices conformément à la législation fiscale en vigueur.

Toutefois, le report déficitaire, peut exceptionnellement dépasser la


période de 5ans, et ce, dans le cas des entreprises en difficultés
économiques bénéficiaires d’un abandon des créances, qui peuvent déduire
les déficits enregistrés depuis plus de 5 ans de ce revenu exceptionnel
provenant de l’abandon des créances. Cette déduction couvre les déficits
enregistrés depuis une période ne dépassant 10 ans à l’année de la
déduction.

Au delà, de cette condition générale de période de déduction. Le report


déficitaire est subordonné à trois conditions particulières à savoir celle de
la déclaration de déficit déductible, le caractère réel de déficit et leur liaison
à l’identité de la personne qui l’a subi, comme c’est le cas des entités
fiscalement transparentes (sociétés de personnes et assimilées), dont les
bénéfices qu’elles réalisent sont imposables au niveau de leurs membres ou
associés, proportionnellement à ses droits dans la société ou le groupement,

149
Cours Fiscalité de l’Entreprise

et de même, pour les déficits qu’elles enregistrent, qui restent reportables au


niveau de ces derniers, selon les mêmes droits.

 Déduction des amortissements de l’exercice :

Les amortissements de l’exercice ayant été réintégrés sont en principe


déductibles, sauf si les conditions générales de déduction ne sont pas
vérifiées.

 Déduction des amortissements différés en périodes


déficitaires :

Cette catégorie de déduction est subordonnée aux conditions suivantes :

- Les amortissements réputés différés en périodes déficitaires sont


déductibles sans limite dans le temps,
- Les amortissements différés dégagés au titre d’un exercice et non
imputés sur les revenus ou bénéfices réalisés au titre du premier
exercice bénéficiaire qui suit ne peuvent plus être reportés, et ce, dans
la limite des revenus et bénéfices réalisés au titre de l’exercice en
question,
- La déduction des amortissements différés est subordonnée à leur
identification, en tant que tel, dans les notes aux états financiers.

c- La déduction des bénéfices et des réinvestissements exonérés :

Le résultat fiscal après déduction des provisions, des déficits reportés


et des amortissements différés subit une dernière déduction au titre des
bénéfices et des réinvestissements exonérés. Le montant résultant après ces
différentes déductions, représente ainsi, le résultat imposable.

150
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Cette dernière catégorie de déduction, comprend les bénéfices et les


revenus suivants :

 Les dividendes et assimilés, qui sont en vertu de l’art.48-III


sont déductibles pour la détermination du bénéfice imposable.
 Plus-value de cession des actions dans le cadre d’une opération
d’introduction en bourse,
 Plus-value de cession des actions cotées à la BVMT cédées
après l’expiration de l’année suivant celle de leur acquisition
ou de leur souscription,
 Plus-value de cession des actions et des parts sociales réalisée
par l’intermédiaire des SICAR (totalement ou dans la limite de
50%),
 Plus-value de cession des parts des fonds communs de
placement à risque (totalement ou dans la limite de 50%),
 Plus-value de cession des parts des fons d’amorçages,
 Plus-value d’apport dans le cadre d’une opération de fusion ou
de scission totale des sociétés, ou d’une opération d’apport des
entreprises individuelles dans le capital d’une société(au niveau
de la société absorbée, scindée ou la société ayant fait l’apport),
 Plus-value provenant de l’apport d’action ou des parts sociales
au capital de la société mère ou de la société holding dans le
cadre des opérations de restructuration des entreprises ayant
pour objet l’introduction de la société mère ou de la société
holding à la bourse,
 Plus-value provenant de la cession totale ou partielle des
éléments de l’actif constituant une unité indépendante et
autonome suite au départ à la retraite du propriétaire de

151
Cours Fiscalité de l’Entreprise

l’entreprise ou à cause de l’incapacité de poursuivre la gestion


de l’entreprise,
 Plus-value provenant de la cession des entreprises en
difficultés économiques dans le cadre du règlement judiciaire
prévu par la loi relative au redressement des entreprises,
 Intérêts des dépôts et des titres en devises ou en dinars
convertibles.

Après l’application des déductions et des réintégrations prévues dans


les quatre premières étapes telles qu’elles étant présentées par la note
commune n°2013/13, telle qu’a été modifiée par la note n°2016/ 26, on
obtient un résultat fiscal avant déduction des bénéfices provenant de
l’exploitation . Ces bénéfices servant de base pour la détermination de la
quote- part des bénéfices provenant de l’exploitation déductible.

En effet, la déduction pour les bénéfices provenant de l’exploitation, doit


tenir compte des avantages fiscaux dont bénéficie l’entreprise, notamment :
les abattements sur bénéfices imposables et les dégrèvements physiques et
financiers.

Ces avantages fiscaux liés à l’exploitation sont institués par le CII et par
les dispositions du CIRPPIS, notamment, l’art.39 et l’art.48 bis et susvisés
supra dans le cadre de paragr.2, du sect. II, chap. I, titre1 de la première
partie.

Enfin, le résultat fiscal qui a subit une déduction au titre de l’exploitation

fait l’objet d’une dernière imputation au titre de réinvestissement exonéré.

Dans cette dernière catégorie de déductions nous trouvons :

152
Cours Fiscalité de l’Entreprise

 La déduction pour réinvestissement exonéré :


Les entreprises peuvent procéder au réinvestissement de leurs
bénéfices en exonération fiscale. Des seuils des réinvestissements
sont fixés selon le secteur d’activité dans lequel est effectué le
réinvestissement. Ce seuil s’applique au bénéfice fiscal de
l’entreprise avant réinvestissement exonéré.
Le recours aux réinvestissements exonérés entraine généralement
l’obligation de l’impôt minimum de 20% en matière d’IS et de 60%
de l’impôt sur le revenu en matière de l’IRPP.
Néanmoins, le réinvestissement dans certains secteurs en
nombre très réduit est affranchi de la règle du minimum d’impôt.

 Réintégration de la cinquième ( de la plus-value provenant


d’opérations d’apport (dans la limite de 50%) pour la société
absorbante ou la société bénéficiaire de la scission ou l’apport
d’entreprise individuelle :

La plus-value de fusion réalisée par la société absorbée ou la société


scindée est réintégrée aux résultats imposables de la société absorbante
ou de la société bénéficiaire de la scission dans la limite de 50% de son
montant.

La plus-value de fusion ou scission réalisée par la société absorbée ou


scindée au titre des éléments d’actif qui serait exonérée ou déductible
de l’assiette soumise à l’IS, en cas de cession desdits éléments, soit
en vertu d’une loi, soit en vertu de conventions particulières
approuvées par une loi, continue à bénéficier du même régime de
faveur en cas de fusion ou scission. Ainsi, la plus-value réalisée sur
ces éléments sera déductible de l’assiette soumise à l’IS au niveau de

153
Cours Fiscalité de l’Entreprise

la société absorbée ou scindée et ne fera pas l’objet de réintégration


au niveau de la société absorbante bénéficiaire de la scission.
A titre d’exemple, la réintégration n’a pas lieu lorsqu’il s’agit de
la plus-value de cession des éléments d’actif nécessaires à l’activité
principale de la société absorbée ou scindée, lors que celle-ci
bénéficie de la déduction des bénéfices de l’activité, et ce, à
l’exception des immeubles bâtis, des immeubles non bâtis et des
fonds de commerce.
L’imposition de la fraction ( de la plus-value de fusion ou
scission au niveau de la société absorbante ou la société bénéficiaire
de la scission est échelonnée sur 5 ans (10% par année), à partir de
l’année de la fusion ou scission. En conséquence, sera réintégré aux
résultats de la société absorbante ou bénéficiaire de la scission,
annuellement un cinquième de la quote-part de la plus-value
imposable.

Le résultat imposable déterminé selon le processus susvisé sera soit


soumis à l’IS au taux qui correspond au secteur d’activité de l’entreprise
sociétaire et à l’IRPP pour l’entreprise individuelle qui se soit exerçant
une activité industrielle ou commerciale ou une autre activité.

Paragraphe2 : le régime du forfait d’impôt.

Le régime forfaitaire de l’IBIC, a été révisé mainte fois, dont les plus
importantes sont celles apportées par la loi n° 2010-58 du 17 Décembre
2010 portant la loi de fiances pour l’année 2011, qui a apportée une refonte
capitale au niveau des conditions d’éligibilité des bénéficiaires du dit
régime, le tarif de l’impôt forfaitaire et les obligations a la charge des
bénéficiaires de régime forfaitaire, par le décret n°2014-2939 du 1er août
2014, portant fixation de la liste des activités exercées par les entreprises

154
Cours Fiscalité de l’Entreprise

dans les zones communales exclues du bénéfice du régime forfaitaire, qui a


exclu plus de soixantaine d’activités dans les secteurs industriels,
commerciaux et de services et par la loi des finances pour l’année 2016, qui
a unifié le seuil maximum du chiffre d’affaires pour le bénéfice du régime
forfaitaire à 100.000dt pour toutes les activités (industrielles, commerciales
et de services), la limitation de la période du bénéfice de régime forfaitaire à
3 ans, renouvelable et la fixation du taux d’imposition de l’impôt forfaitaire
à 3% de chiffre d’affaires annuel pour la tranche qui varie entre 10.000dt
et100.000dt, alors que, la tranche du chiffre d’affaire inférieur à 10.000dt,
est soumise à un tarif d’impôt varie entre 75dt par an pour les entreprises
implantées en dehors des zones communales et 150dt pour celles situées
dans les autres zones.

En outre, la L.F pour l’année 2016, un instaurée une comptabilité


simplifiée optionnelle au profit des entreprises dont le chiffre d’affaires
annuel n’excède pas 150.000dt, et ça, pour faciliter leurs adhésion au
régime réel.

Ainsi, ces différentes modifications apportées au régime forfaitaire des


BIC, depuis son instauration par l’art.44 du CIRPPIS, dont celles susvisées
ont pour ambition la maitrise de ce régime, l’amélioration de son rendement
et l’assouplissement de l’adhésion des forfaitaires au régime réel.

Dans le cadre de ce paragraphe, on va étudier les conditions d’éligibilité


au régime forfaitaire (A), le tarif de l’impôt forfaitaire (B) et les
obligations à la charges des forfaitaires (C).

A- Les conditions d’éligibilité au régime forfaitaire :

Le chiffre d’affaire requis pour le bénéfice du régime forfaitaire a été


révisé à la hausse par la L.F pour l’année2011 et vers l’unification par la

155
Cours Fiscalité de l’Entreprise

L.F pour l’année 2016, en outre, les conditions d’éligibilité à ce régime ont
été simplifiées.

A ce titre sont soumises à l’IR selon le régime forfaitaire, à partir du 1er


janvier 2011, les entreprises individuelles qui réalisent des revenus dans la
catégorie du B.I.C dans le cadre d’un établissement unique :

 Non importatrice,
 Non rémunérée par des commissions,
 Ne fabricant pas des produits à base d’alcool,
 N’exerçant pas l’activité de commerce de gros,
 Ne possédant pas plus d’un véhicule de transport en commun des
personnes ou de transport de marchandises dont la charge utile ne dépasse
par 3.5 Tonnes.
 Dont les exploitants ne réalisent pas des revenus de la catégorie des
B.N.C
 Non soumise à la TVA selon le régime réel
 N’ayant pas été soumises à l’IRPP selon le régime réel suite à une
vérification fiscale
 Dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas :
- 100 mille dinars pour les activités d’achat en vue de la revente,
l’activité de transformation et la consommation sur place.
- 50 mille dinars pour les activités de services.
- Dans le cas ou l’entreprise exerce plus d’une activité, le chiffre
d’affaires global de toutes les activités ne doit pas dépasser 100000Dt
sans que le chiffre d’affaire provenant des activités de services ne
dépasse 50000Dt.

Toutefois, depuis le décret n°2014-2939 du 1er août 2014 susvisé,


plusieurs entreprises ont été exclues du bénéfice du régime forfaitaire,

156
Cours Fiscalité de l’Entreprise

même si le chiffre d’affaire annuel ne dépasse pas le seuil prévu, et ce,


de fait de leurs implantation dans les zones communales et de l’exercice de
l’une des activités fixées à l’annexe dudit décret, tels que : la fabrication de
savon et détergents, fabrication aluminium, fabrication des articles de la
poterie, industrie de pâtisserie, industrie des prothèses dentaires, fabrication
des aliments pour animaux, commerce d’habillement et de prêt à porter,
vente des produits de parfumerie et de cosmétique, commerce de téléphones
et accessoires, commerce d’articles en or, commerce de produits de
quincaillerie, location des robes de mariées, exploitation des salles de fête,
exploitation des salons de thé, opticien, location de voitures, travaux
publics, etc.

En outre, la L.F pour l’année 2016 a unifié le chiffre d’affaires


maximum pour le bénéfice du régime forfaitaire pour les différents secteurs
à 100.000dt. Au-delà de ce seuil les entreprises exerçants une activité
industrielle ou commerciale ou de services seront soumises à la tenue d’une
comptabilité simplifiée, en vue de faciliter leurs migration vers le régime
réel lorsqu’elles dépassent un chiffre d’affaires annuel de 150.000dt pour
les activités de services et 300.000dt pour les activités d’achat en vue de la
revente et les activités de transformation ou de consommation sur place.

Egalement, la L.F pour l’année 2016 a fixé la période pour le bénéfice


du régime forfaitaire à 3 ans à compter de dépôt de la déclaration
d’existence pour les entreprises nouvellement créées, alors que, pour les
entreprises existantes avant le 1er janvier2016, elles seront considérées
comme créées à partir de cette date. A l’expiration de la période de 3 ans,
les entreprises soumises à ce régime seront déclassées au régime réel.

157
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Lorsque, cette période expire au cours de l’année, les entreprises


concernées seront déclassées au régime réel à partir du 1er janvier de l’année
qui suit celle au cours de laquelle la période de 3 ans a expiré.

Cependant, cette première période peut être renouvelée, lorsque les


données relatives à l’activité et portées par le contribuable sur sa déclaration
annuelle justifiant son éligibilité au bénéfice du régime forfaitaire.

Il s’agit notamment des informations prévues par le paragr. de l’art.59


du CIRPPIS qui portent sur :

 Le montant des achats de marchandises, de services et autres biens


nécessaires à l’exploitation, tels que :
 Les matières premières, produits semi-finis ou finis entrant la
fabrication du produit final,
 Les montants de la consommation d’eau, d’électricité, de téléphone et
autres services nécessaires au fonctionnement de l’entreprise.
 La valeur des stocks de marchandises et produits finis destinés à la
vente,
 Les moyens d’exploitation utilisés par l’entreprise : immeubles avec
leur superficie et le cas échéant le montant du loyer, équipements,
matériels et autres moyens de production avec indication de leur
mode de financement (autofinancement, crédit bancaire, leasing,…).

Pour bénéficier du renouvellement de la période des trois ans, les


forfaitaires concernés doivent disposer une demande aux services des
impôts compétents appuyée de toutes les informations relatives aux
moyens d’exploitation sus-indiqués, et ce, avant l’expiration de la période
de 3 ans.

158
Cours Fiscalité de l’Entreprise

En cas d’acceptation par les services des impôts, la prorogation est


accordée pour une nouvelle période de même durée. Aussi la reconduction
aura lieu sur une nouvelle demande et selon les mêmes procédures.

Il ya lieu de préciser qu’à défaut de demande ou à défaut de présentation


des informations relatives aux moyens d’exploitation, les intéressés sont
déclassés au régime réel à l’expiration de la période de 3 ans.

Le déclassement au régime réel à l’expiration de la période de trois ans


concerne également les forfaitaires en défaut total.

En de non éligibilité au régime forfaitaire, ce dernier peut être retiré


suite à la constatation de la défaillance de l’une ou l’autre des conditions
requises pour le bénéfice dudit régime susvisées, autres que celle relative au
chiffre d’affaire, ou suite à une vérification fiscale de la situation du
contribuable, soit par une décision motivée du directeur général des impôts
ou du chef du centre régional de contrôle des impôts compétent, qui doit
faire état des conditions non respectées, et ce, dans le cas où le retrait
intervient suite à une constatation de la défaillance des conditions
d’éligibilité au dit régime , soit suite à une arrêté de taxation d’office qui
intervient éventuellement à la fin des procédures de la vérification fiscale.

Dans les deux cas de retrait du régime forfaitaire, la décision doit être
notifiée à l’intéressé selon les procédures en vigueur et relatives à la
notification de l’arrêté de la taxation d’office, conformément aux
dispositions du CDPF.

La notification des décisions de retrait du régime forfaitaire, donne droit


aux contribuables lésés par ces décisions d’intenter recours contre elles, et
ce, conformément aux procédures relatives à l’arrêté de la taxation d’office,
à cet effet, la décision doit être rendue dans un délai de 3 mois à partir de la
date d’enrôlement de l’affaire devant le tribunal de première instance.

159
Cours Fiscalité de l’Entreprise

La décision de retrait du régime forfaitaire suite à la constatation de la


défaillance des conditions d’éligibilité est exécutoire, et ça, nonobstant le
recours du contribuable à cet effet.

En conséquence, la décision de retrait met fin à l’imposition du


contribuable selon le régime forfaitaire. A cet effet, l’intéressé doit se
conformer aux obligations fiscales et comptables prévues pour le régime
réel, à partir du 1er janvier de l’année suivant celle au cours de laquelle a
eu lieu le retrait.

B- le tarif de l’impôt forfaitaire

Le tarif de l’impôt forfaitaire sur le revenu est fixé sur la base d’un
taux sur le chiffre d’affaires annuel selon la nature de l’activité comme
suit :

 2% pour les activités d’achat en vue de la revente et les


activités de transformation,
 2,5% pour les autres activités.

L’impôt forfaitaire annuel ne peut être inférieur à 75 dt pour les


entreprises implantées en dehors des zones communales et a 150dt pour les
autres entreprises.

L’impôt forfaitaire ainsi déterminé est libératoire de L’IBI C de la


T.V.A en régime réel et comprend la taxe sur les établissements à caractère
industriel commercial ou professionnel au taux de 20% de l’impôt
forfaitaire dû.

Cependant, le taux de l’impôt forfaitaire à été unifié à 3%, pour toutes


les activités à partir de l’année 2016, et ce, pour le chiffre d’affaires annuel
compris entre 10.000dt et 100.000dt, alors que le chiffre d’affaires inférieur
ou égal à 10.000dt sera soumis à un tarif forfaitaire, qui varie entre 75dt

160
Cours Fiscalité de l’Entreprise

pour les entreprises implantées en dehors des zones communales et 150dt


pour les entreprises situées dans les autres zones.

En outre, l’impôt forfaitaire demeure libératoire de l’IR au titre des BIC


et la TVA au régime réel, comme il comporte la taxe sur les établissements
à caractère industriel, commercial ou professionnel qu’est égal à 20% de
l’impôt forfaitaire, sans modification par rapport à la L.F pour l’année 2011.

L’impôt forfaitaire ainsi déterminé est majoré de 50% en cas de dépôt


de la déclaration annuelle de l’impôt forfaitaire après 30 jours de
l’expiration des délais légaux, et ce, en sus des pénalités de retard exigibles
par la législation fiscale en vigueur.

Les forfaitaires sont aussi soumis aussi à une obligation de paiement des
avances au titre de l’impôt sur le revenu, opérées sur leurs acquisitions
auprès des entreprises de production industrielle et des entreprises exerçant
l’activité de commerce de gros, au taux de 1%, à l’exception des achats de
produits soumis au régime de l’homologation des prix, ainsi que, à la
retenue à la source au taux de 1,5% sur leurs ventes de biens et / ou de
services d’un montant égal ou supérieur à 1.000dt.

L’avance au taux de 1%, ainsi que la retenue à la source de 1,5% sont


déductibles de l’impôt forfaitaire annuel.

Toutefois, l’imposition selon le tarif susmentionné n’a pas eu lieu en


cas de cession de fonds de commerce. Ainsi, dans ce cas c’est le barème de
l’IR dû sur la base du résultat net de l’exercice de la cession qui sera
appliqué, et ce, comme suit :

 Détermination de la plus-value de cession du fonds de commerce :

Elle se différencie selon le cas où le fonds est acquis ou crée.

161
Cours Fiscalité de l’Entreprise

 Cas de fonds de commerce acquis :

Dans ce cas, la plus-value de cession dudit fonds est égale à la


différence entre, le prix de cession déclaré ou celui révisé suite aux
opérations de vérification fiscale et le prix d’acquisition de fonds en
question.

 Cas de fonds crée :

Lorsque le fonds de commerce a été crée par le cédant, la plus-value


de cession égale la totalité du prix de cession, aucune déduction n’est
admise à quelque titre que ce soit.

 Modalités d’imposition de la plus-value de cession de fonds de


commerce :

Les modalités d’imposition de la plus-value de cession de fons de


commerce varient selon que la cession intervient avant ou après le dépôt de
la déclaration de cession de l’activité.

 Cession du fonds de commerce avant le dépôt de la dite déclaration :

Dans ce cas, le résultat net imposable est constitué par la différence


entre les recettes brutes réalisées au cours de l’année de la cession et les
dépendes effectivement supportées au cours de la même année, majorée de
la plus –value de cession du fonds de commerce.

L’IR dans ce cas est dû sur la base du résultat net ainsi déterminé, et
ce, après déduction des abattements au titre de la situation et charges
familiales, et sans tenir compte des déductions au titre des avantages fiscaux
qui ne sont plus admises.

162
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Il y a lieu de mentionner que l’IR dû ne doit pas être inférieur à l’impôt


forfaitaire exigible sur le chiffre d’affaires de l’année de la cession du fonds
de commerce.

 Cession du fonds de commerce après le dépôt de la déclaration de


cession de l’activité :

Dans ce cas, la détermination de l’assiette imposable aura lieu suivant


les modalités sus exposées.

L’impôt forfaitaire acquitté sur la base de la déclaration de cessation est


imputable sur l’impôt dû selon le barème de l’impôt sur les résultats nets de
l’année de la cession majorée de la plus-value de la cession du fonds de
commerce.

 Cession du fonds de commerce ultérieurement à l’année du dépôt de


la déclaration de cessation :

Dans ce cas, l’impôt sur la base de la plus-value de cession du


fonds de commerce selon le barème d’imposition de l’IR prévu par
l’art.44 du CIRPPIS.

C- Les obligations à la charge des bénéficiaires du régime forfaitaire

Les forfaitaires sont soumis à des obligations multiples qui ont été
révisé par la L.F pour l’année 2016, par l’ajout de l’obligation de
facturation en sus des obligations comptables et des obligations
déclaratives.

1- L’obligation de facturation :
Les forfaitaires sont tenus de facturer toutes les opérations dont la
valeur dépasse 500 dinars.

163
Cours Fiscalité de l’Entreprise

2- Les obligations comptables :


Les personnes soumises au régime forfaitaire demeurent tenues de tenir un
registre coté et paraphé par les services du contrôle fiscal sur lequel sont
portées au jour le jour les recettes et les dépenses, et elles sont tenues
d’appuyer leurs dépenses par les pièces justificatives.
3- Les obligations déclaratives :

Dans le cadre de la simplification des obligations fiscales des personnes


soumises à l’impôt forfaitaire, ces derniers sont appelés à déposer les
déclarations suivantes :

 Une déclaration annuelle de l’impôt forfaitaire qui doit comporter


les informations nécessaires concernant l’activité.
Cette déclaration doit être déposé jusqu’au 25 avril pour les
commerçants, jusqu’au 25 mai pour les personnes exerçants une
activité industrielle, les prestataires de services et la consommation
sur place et les personnes exerçants plus de l’une de ces activités, une
activité commerciale et jusqu’au 25 juillet pour les personnes
exerçants une activité artisanale.
 Déclarations de la retenue à la source et de la contribution au
FOPROLOS :
Le dépôt des déclarations relatives au FOPROLOS et à la retenue à
la source est exigible dans les 15 premiers jours des mois de janvier
et de juillet qui suivent le semestre au cours duquel ces retenues et
contributions ont été effectuées, et ce, pour les personnes exerçants
dans le secteur du transport de personnes par taxis, louages, ou
transport rural, et dans les 15 premiers jours du mois qui suit chaque
trimestre de l’année civile au cours de laquelle ces retenues et
contributions ont été effectuées pour les autres personnes soumises au

164
Cours Fiscalité de l’Entreprise

régime forfaitaire, avec un minimum de perception de 5 dinars par


déclaration.
 La déclaration de l’employeur :
Le dépôt de cette déclaration est annuel et dans un délai ne dépassant
le 28 février du chaque année.

Exemples d’application de régime forfaitaire d’imposition des BIC,


apporté par la LF pour l’année 2011:42

Exemple 01 : Supposons qu’une personne physique installé au centre ville


de Gabès a réalisé au titre de l’année 2013 un chiffre d’affaire de 40.000D
provenant de réparation des téléphones portables et 50.000D de vente des
téléphones portables .

*Est ce que cette personne peut être éligible au régime forfaitaire ?

*Calculer l’impôt forfaitaire ?

*Déterminer la quotte part de TCL ?

*Préciser la date limite de déclaration de l’impôt forfaitaire ?

1- Cette personne peut être éligible au régime forfaitaire puisque le chiffre


d’affaire réalisé n’a pas dépassé 100.000D et celui de l’activité de
réparation des téléphones n’a pas dépassé 50.000D.

2-CAA provenant de réparation des téléphones 40.000D×2,5 % =


1000 D

-CAA provenant de vente des téléphones 50.000D×2 % = 1000 D

-Impôt forfaitaire à payer = 2000D

42
- Exemples mentionnés dans la note commune n°15/2011

165
Cours Fiscalité de l’Entreprise

3-La quotte- part de TCL : l’impôt forfaitaire comprend la TCL que doit
être liquidé au taux de 20 % soit 2000×20 % =400D.

4/La date limite de déclaration de l’impôt forfaitaire est 25Mai 2014.

Exemple 02 : Supposons qu’une personne exerçant l’activité de


réparation et d’installation de chaudières a commencé l’activité au mois de
novembre 2013 et a réalisé au titre de cette année un CAA de 3000D.

Dans ce cas l’impôt dû est égal à (3000×2.5%), soit 75D.

Si cette personne est installée en dehors d’une zone communale le montant


de l’impôt forfaitaire à payer est 75D, par contre s’il exerce dans une zone
communale, il sera obligé de payer le minimum d’impôt 150D.

Exemple 03 : On reprend les donnés de l’exercice 01, et supposons que


cette personne a payé au cours de mois de Juillet 2013 une avance sur
l’impôt forfaitaire sur le CA réalisé au cours de premier semestre et
reparti comme suit :

-20.000D CA provenant de vente ; soit une avance de 400D

- et 15.000D provenant de réparation ; soit une avance de 375 D.

Lors de déclaration de l’impôt forfaitaire, cette personne doit déduire le


montant de l’avance de l’impôt du, soit, 2000 D- 775 D = 1225 D.

Exemple sur l’éligibilité au régime forfaitaire des BIC, depuis la


modification apportée par le décret n°2014-2939 du 1er août 2014 :

Soit une personne physique qui exploite un hôtel non classé sis au
centre ville de Gabes, qui a réalisé au cours de l’année 2015 un chiffre
d’affaire égal à 100.000dt. Cette personne a été auparavant soumise à
l’impôt sur leurs bénéfices industriels et commerciaux selon le régime

166
Cours Fiscalité de l’Entreprise

forfaitaire d’imposition. Est-ce- quelle puisse continuer dans ce régime ou


non ?

Malgré que le chiffre d’affaire réalisé par cet hôtelier n’a pas dépassé
le plafond prévu par la L.F pour l’année 2016 pour qu’il soit éligible au
régime forfaitaire des BIC, cependant il sera exclu de bénéfice de régime
forfaitaire d’imposition des recettes réalisées au cours de l’année 2015, de
fait que l’exploitation des hôtels non classés dans des zones communales à
été exclue des activités éligibles au régime forfaitaire des BIC, comme a été
prévu par le décret n°2014-2939 du 1er août2014, et ce, pour les bénéfices
réalisés à partir du 1er janvier 2015 et qui seront déclarés en 2016.

Exemples d’applications des nouvelles dispositions de régime forfaitaire


d’imposition des BIC prévues par la LF pour l’année2016 :

Exemple 1 :

Soit une personne physique, soumise à l’impôt sur le revenu selon le


régime forfaitaire exerçant l’activité de vente de chaussures dans une zone
communale, qui a réalisé au cours de l’exercice 2015 un chiffre d’affaires
de 85.500dt.

Dans ce cas, son impôt forfaitaire exigible est calculé comme suit :

 Chiffre d’affaires entre 0 et 10.000dt =150dt


 Chiffre d’affaires dépassant 10.000dt, soit (75.500× 3%) = 2265dt
Impôt total exigible = 2415dt
L’impôt ainsi déterminé comprend la taxe sur les établissements à
caractère industriel, commercial, ou professionnel, égale à 20% du
montant l’impôt forfaitaire total, soit 2415 × 20% = 483dt
L’impôt forfaitaire dû est donc de 2415- 483 = 1932dt

167
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Exemple 2 :

Soit une personne physique, soumise à l’impôt sur le revenu selon le


régime forfaitaire exerçant en dehors des zones communales l’activité de
vente et de réparation des équipements de chauffage et de climatisation qui
a réalisé au cours de l’exercice 2015 un chiffre d’affaires provenant de la
vente desdits équipements de 50.000dt et un chiffre d’affaires provenant de
la réparation de 20.000dt.

Si on suppose que la dite personne ait subi au cours de l’année 2015


des retenues à la source et ait payé l’avance de 1% comme suit :

- L’avance au taux de 1% pour le montant de 500dt au titre de


l’acquisition des équipements auprès d’un grossiste,
- Des retenus à la source au taux de 1,5% d’un montant de 600dt.

Dans ce cas son impôt annuel forfaitaire est déterminé comme suit :

 C.A entre 0 et 10.000dt = 75dt


 C.A entre 10.000dt et 100.000dt (60.000 × 3%) = 1.800dt
Impôt dû au titre de l’exercice 2015 = 1.875dt

La part de la taxe sur les établissements à caractère industriel, commercial,


ou professionnel (1.875 × 20%) = 375dt

Donc l’impôt dû est de : 1.875 – 375 = 1.500dt

Déduction de l’avance de la retenue à la source (500dt + 600dt) = 1.100dt

La régularisation de l’impôt à payer sera déterminée comme suit :

1.500dt – 1.100dt = 400dt

168
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Exemple 3 :

Reprenons les données de l’exemple 1 et supposons que l’intéressé ait


cédé le 20 décembre 2015, le fonds de commerce objet de son exploitation
pour un montant de 120.000dt. Ce fonds étant acquis du mois de janvier
2000 pour 22.000dt.

Le registre des recettes et des dépenses fait ressortir pour la même


année des dépenses s’élevant à 65.000dt.

Si on suppose que l’intéressé soit marié et a deux enfants à charge


âgés de moins de 20 ans, la détermination de la plus-value de cession du
fonds de commerce, du résultat net de l’exploitation de l’année 2015 et de
l’IR exigible a lieu comme suit :

a- Détermination de la plus-value de cession du fonds de 98.000dt


commerce : prix de vente- prix d’acquisition, soit :
120.000dt – 22.000dt =
b- Détermination du résultat net : 118.500dt
recettes brutes – dépenses justifiées + plus-value de cession
du fonds de commerce (85.500dt - 65.00dt + 98.000dt) =
Déduction pour situation de charges de famille 315dt
(150 + 90+ 75) =
Revenu net imposable (118.500dt – 315) = 118.175dt
c- L’IR dû : 36.889.750dt
IR selon le chiffre d’affaires 1.932dt
L’IR dû selon le résultat net étant supérieur à l’IR dû selon le chiffre
d’affaires, l’IR liquidé sur la base du résultat net est exigible à savoir

36.889,750dt .

169
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Chapitre II : l’impôt sur les sociétés :

Cet impôt a été créé pour appréhender le résultat réalisé par les personnes
morales, plus précisément les sociétés de capitaux (sociétés anonymes,
sociétés à responsabilité limitée, sociétés en commandites par actions).
L’autonomie institutionnelle et de gestion confère à ces sociétés une
capacité contributive propre, distincte de celle des associés et justifié
l’imposition des profits réalisés au nom des sociétés.
Section 1 : le champ d’application de l’impôt sur les sociétés :
paragraphe1- les personnes imposables :
A- Personnes morales tunisiennes :
Il s’agit, selon l’art.45, paragr. I du CIRPPIS :
 Des sociétés visées à l’article 7 du code des sociétés commerciales, à
savoir les S.A, SARL, SUARL et les sociétés en commandites par
actions.
 Des coopératives de production, de consommation ou de services de
leurs unions.
 Des établissements publics et les organismes de l’Etat, des
gouvernorats et des communes à caractère industriel et commercial
jouissant de l’autonomie financière.
 Des sociétés civiles s’il est établi qu’elles présentent en fait les
caractéristiques des sociétés de capitaux.
 Des coparticipants des sociétés en participation, les membres des
groupements et les coparticipants dans les fonds communs de
créances visés à l’article 4 du code de l’IRPP et de l’IS lorsqu’ils ont
la forme de personnes-morales soumises à l’impôt sur les sociétés.
 Des associations qui n’exercent pas leur activité conformément aux
dispositions de la législation les régissant.

170
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Ainsi, les associations exerçant leurs activités dans la cadre du


décret-loi n°2001-88 du 24 septembre 2011 portant organisation des
associations se trouvent en principe en dehors du champ d’application de
l’IS (art.45, paragr. I du CIRPPIS).
De ce fait, les revenus réalisés par les associations et provenant de
l’exercice des activités énumérées par ledit décret-loi y compris les
bénéfices réalisés de la participation aux appels d’offres annoncées par
les autorités publiques, demeurent non soumis à l’IS.43
De même, ne sont pas soumis à l’IS, les bénéfices exceptionnels
réalisés par les associations, en l’occurrence la plus-value provenant de
la cession d’immeubles. Toutefois, les revenus des valeurs mobilières
réalisés par les associations demeurent imposables à l’IS.44
Ainsi, les dites associations doivent remplir les conditions
suivantes, pour éviter la soumission à l’IS :
 L’association ne doit pas exercer une activité à but lucratif,
 Il est interdit à l’association d’exercer des activités commerciales en
vue de distribuer des fonds au profit de ses membres dans leur intérêt
personnel ou d’être utilisée dans le but d’évasion fiscale,
 L’association est tenue de consacrer ses ressources aux activités
nécessaires à la réalisation de ses objectifs.45
Le non-respect des conditions fixées par le décret-loi n°2011-88 et
notamment celle énumérées ci-haut donne lieu à l’imposition des
bénéfices réalisés par l’association.46
B- Etablissement en Tunisie de sociétés étrangères :
Les établissements stables tunisiens de sociétés étrangères sont
soumis à l’impôt sur les sociétés (l’I.S) en raison de leurs activités
43
- Prise de position DGELF n°253 du 12 février 2013
44
- Prise de position DGELF n°84 du 20 janvier 2012
45
- Prise de position DGELF n°307 du 10 mars 2014.
46
- Prise de position DGELF n°133 du 15 janvier 2013.

171
Cours Fiscalité de l’Entreprise

tunisiennes lorsqu’ils relèvent d’une personne morale étrangère qui aurait


été passible de l’I.S.
Toute personne morale étrangère membre d’un groupement ou d’une
société en participation ou qui réalise des revenus d’immeubles en Tunisie
est considéré comme étant établie en Tunisie, ce qui la rend passible de l’I.S
en raison des revenus réalisés en Tunisie lorsqu’elle a la forme d’une
société passible de l’I.S.
C- Personnes morales non établies ni domiciliées en Tunisie :
Aux termes de l’article 45-II du code de l’IRPP et de l’IS, l’impôt sur les
sociétés est dû par les personnes morales non établies, ni domiciliées en
Tunisie qui réalisent des revenus de source tunisienne ou une plus-value
provenant de la cession d’immeubles sis en Tunisie ou des droits y relatifs
ou des droits sociaux dans les sociétés civiles immobilières et non rattachés
à des établissements situés en Tunisie et ce, à raison des seuls revenus ou
plus-values.
Le même article précise que la dite plus-value est égale à la différence entre
le prix de cession et le prix de revient ou d’acquisition.
Paragraphe2- Les personnes exonérées :
A- Les exonérations de droit commun :
(L’article 46 du code l’IRPP et de l’IS) :
Sont exonérées de l’impôt sur les sociétés dans la limite de leur objet
social :
 Les groupements interprofessionnels qui ne réalisent pas à titre
principal des activités lucratives et dont les ressources sont d’origine
fiscale ou parafiscale.
 Les assurances mutuelles régulièrement constitués.
 Les caisses d’épargne et de prévoyance administrées gratuitement.
 Les établissements publics, les organismes de l’Etat ou des
collectivités publiques locales sans but lucratif.

172
Cours Fiscalité de l’Entreprise

 Les coopératives de services dont l’activité concourt à la


commercialisation des produits agricoles ou de pêche et opérant dans
l’enceinte des marchés de gros.
 Les coopératives de services agricoles et de pêche.
 Les coopératives ouvrières de production.
 La caisse de prêts et de soutien des collectivités locales.
 Les sociétés d’investissement à capital variable (SICAV) prévues par
la loi n°2001-83 du 24 juillet 2001 portant promulgation du code des
organismes de placement collectif.
Il ya lieu de mentionner que l’exonération de l’IS est limitée aux
activités qui relèvent de l’objet social.
Toutefois tout revenu provenant d’activités autres que celles réalisées
dans le cadre du régime légal propre régissant l’organisme bénéficiaire
de l’exonération reste soumis à l’IS.
B- Exonération totale en vertu de la législation relative aux
avantages fiscaux :
Ces exonérations sont nombreuses et variées :
 L’exonération totale de l’IS bénéficie de façon permanente aux
organismes financiers et bancaires travaillant exclusivement avec les
noms résidents, régis par la loi 85-18 du 6 décembre 1985.
 L’exonération de l’IS bénéficie aussi aux banques d’investissement
régies par la loi n° 88-93 du 2 aout 1988 pendant les 5 premières
années et les 15 années suivantes lorsque la totalité de leurs
bénéficies sont mis en réserves non distribué sauf en cas de
liquidation.
 L’exonération totale de l’IS bénéficie également, mais de façon
temporaire pendant les 10 premières années, aux activités suivantes :
 Les entreprises totalement exportatrices régies par le code des
investissements qui optent au régime de l’exonération (l’exonération

173
Cours Fiscalité de l’Entreprise

totale s’étend jusqu’au 31-12-2007 pour les entreprises dont la


période d’exonération de 10 ans se termine avant cette date).
 Les entreprises installées dans les parcs d’activités économiques
régies par la loi n° 92-81 du 3 aout 1992 telle que modifiée par les
lois subséquentes, qui optent au régime de l’exonération au titre des
revenus d’exportation.
 Les entreprises agricoles et de pèche, de première transformation, de
conditionnement, de la production et des services liés à la production
agricole et de la pêche régies par le code des investissements.
 Les entreprises d’industries manufacturières (sauf certaines
exclusions), de tourisme, de l’artisanat et certains services réalisés
dans les zones de développement régional.
 Les entreprises d’hébergement et de restauration des étudiants
conformément à un cahier de charges établi par le ministère de
tutelle.
 Les établissements de santé prêtant la totalité de leurs services au
profit des non résidents par la loi n° 2001-94 du 7 aout 2001.
C- Personnes morales hors champ d’application de l’IS :
Certaines personnes morales sont hors champs d’application de l’IS :
 Les personnes morales soumises au régime de la semi transparence
(sociétés de personnes, société en participation, groupement d’intérêt
économique, société civile,…),
 Les associations à but non lucratif qui exercent leur activité
conformément aux dispositions de la législation les régissant,
 Les organismes dépourvus de personnalité morale hors champ
d’application de l’IS :
o Les fonds communs de placement en valeurs mobilières,
o Les fonds communs de placement à risque,
o Les fonds d’amorçage.

174
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Section 2: la territorialité de l’IS :


En vertu des dispositions de l’article 47 du CIRPPIS, l’impôt sur les
sociétés frappe les bénéfices réalisés dans des entreprises exploitées en
Tunisie (paragr.1er) et ceux dont l’imposition est attribuée à la Tunisie par
une convention internationale de non double imposition (paragr. 2nd).
Paragraphe1- les règles applicables en l’absence de convention fiscale
internationale :
La conception tunisienne de la territorialité conduit à n’appréhender que le
bénéfice - ou le déficit - directement lié à l’activité réalisée sur le territoire
tunisien par une entreprise tunisienne ou un établissement stable d’une
société étrangère.
Par ailleurs, il résulte de l’examen du droit comparé (jurisprudence
française notamment) que l’exercice habituel d’activité commerciale ou
industrielle peut s’effectuer selon trois (3) modalités suivantes. Ce sont
respectivement les notions d’établissement, de représentant et de cycle
commercial complet.
A- L’établissement :
L’établissement s’analyse comme une installation matérielle plutôt durable
qui abrite la réalisation d’opérations économiques destinés à générer des
profits. Elle institue un centre de profit autonome puisqu’elle dégage des
résultats identifiables séparément de ceux réalisés par l’entreprise mère.
L’établissement doit normalement posséder une autonomie propre au sein
de l’entreprise mère (personnel distinct comptabilité séparée, un centre de
décision effective).
Il en est ainsi d’un comptoir de vente, d’une unité de production industrielle
ou d’un chantier. Il ne s’applique en revanche pas à un bureau d’achat.
B- Le représentant :
Le représentant est un établissement stable à lui tout seul : proposé de
l’entreprise, il agit dans un Etat étranger pour le compte de celle-ci. Il doit

175
Cours Fiscalité de l’Entreprise

être soigneusement distingué du simple collaborateur commercial, envoyé


pour recueillir des commandes sans engager pour autant la société, mais
aussi du représentant indépendant (autonome) à l’étranger qui constitue une
entreprise totalement distincte sur le plan fiscal de l’entreprise mère.
Le représentant est un mandataire qui agit pour le compte de l’entreprise
avec une certaine autonomie mais dont les actes engagent celle-ci.
C- Le cycle commercial complet :
Le cycle commercial complet à l’étranger correspond à un ensemble
d’opérations commerciales qui s’enchainent pour former une activité
complète dans un autre état. Il s’agit des opérations d’achat suivies de
ventes de marchandises, des opérations d’extraction, de transformation, de
lotissement de prestations de services, dès lors qu’elles sont dirigées vers un
but déterminé et formant un tout cohérant.

paragraphe2- L’incidence des conventions internationales :


En vue d’éradiquer le double imposition, les Etats définissent d’un commun
accord les critères et les règles de compétence fiscale.
Cette répartition s’appuie en matière d’imposition des entreprises
commerciales et industrielles sur le critère de l’établissement stable.
La notion d’établissement stable apparait comme le critère attributif de la
recette fiscale à son Etat d’implantation. Toutes les conventions s’accordent
sur cette règle et reprennent généralement la définition modèle OCDE selon
laquelle l’établissement stable « est une installation fixe d’affaires par
l’intermédiaire de laquelle une entreprise exerce tout ou partie de son
activité ».
L’enracinement de la structure dans le pays pour une certaine durée avec un
seul de nature économique apparait comme le socle commun.
Exemples : le chantier de construction ou de montage, une mine, une
carrière, une usine, un atelier, etc.

176
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Section 3: les taux de l’impôt sur les sociétés


Il y’a lieu de distinguer les taux de droit commun (paragr.1er) et les taux
préférentiels (paragr2nd).
paragraphe1 - les taux de droit commun :
Le taux de l’impôt sur les sociétés, appliqué au bénéfice imposable arrondi
au dinar inférieur, sont fixés par l’art.49 du CIRPPIS, comme suit :
 Le taux de 30% :
C’est le taux de droit commun. Cependant ce taux a été réduit au 25 %, par
l’article 1- 1 de la loi n° 2006-80 du 18 décembre 2006 relative à la
réduction des taux de l’impôt et à l’allègement de la pression fiscale sur les
entreprises. Ce taux s’applique également à la plus-value prévue au
paragraphe II de l’article 45 du présent code.
Toutefois, les intéressées peuvent opter pour le paiement de l’impôt sur les
sociétés au titre de ladite plus-value au taux de 15% du prix de cession.
 Le taux de 10% :
Ce taux est applicable pour :
 Les entreprises exerçant une activité artisanale, agricole, de pêche ou
d’armement de bateaux de pêche.
 Les centrales d’achat des entreprises de vente au détail organisées
sous forme de coopératives de services régies par le statut général de
la coopération.
 Les coopératives de services constituées entre les producteurs pour la
vente en gros de leur production.
 Les coopératives de consommation régies par le statut général de la
coopération.
 Les bénéfices réalisés dans le cadre de projets à caractère industriel
ou commercial bénéficiant du programme de l’emploi des jeunes ou
du fonds national de la promotion de l’artisanat et, des petits métiers.

177
Cours Fiscalité de l’Entreprise

 Les bénéfices provenant des opérations d’exportation telles que


définies au paragraphe V de l’article 39 du présent code sous réserve
des mêmes conditions et mêmes exception prévues au même
paragraphe et ce, pour les bénéfices réalisés à partir du 1er janvier
2012, et ce, conformément à l’art.05 de la loi n° 2006-80 du 18
décembre 2006 relative à la réduction des taux de l’impôt et à
l’allègement de la pression fiscale sur les entreprises, tel que a été
modifié par l’art.12 de la loi des finances pour l’année 2008 et par
l’art.24 de la loi des finances pour l’année 2011.
Toutefois, la loi n° 2015-53 du 25 décembre 2015 portant la L.F pour
l’année 2016, a limité l’application du taux de 10% pour les personnes
morales susvisées aux bénéfices provenant de l’activité principale et aux
bénéfices exceptionnels y relatifs.
Ainsi, et en application des dispositions des articles 21 et23 de la LF
pour l’année 2016, une personne morale peut être redevable au titre d’un
même exercice de l’IS au taux de 10% et de l’IS au taux de 25%, ce qui
peut engendrer des conséquences sur le minimum d’impôt dû sur le chiffre
d’affaires.
Aussi, les mêmes dispositions peuvent engendrer pour les entreprises
exerçant une activité agricole et de pêche des conséquences sur les
acomptes provisionnels et sur les autres impôts, droits et taxes.
 Le taux de 35% :
Qui concerne :
 Les entreprises exerçant dans le cadre loi n° 2001-65 du 10 juillet
2001 relative aux établissements de crédit telle que modifiée et
complétée par la loi n° 2006-19 du 2 mai 2006.
 Les entreprises exerçant dans le cadre de la loi n° 85-108 du 6
décembre 1985 portant encouragement d’organismes financiers et

178
Cours Fiscalité de l’Entreprise

bancaires travaillant essentiellement avec les non-résidents et ce,


pour leur opérations avec les résidents.
 Les sociétés d’investissements prévus par la loi n) 88-92 du 2 aout
1988 telle que modifiée et complétée par les textes subséquents et
notamment la loi n° 2005-104 du 19 décembre 2005.
 Les compagnies d’assurance et de réassurance exerçant
conformément aux dispositions du code des assurances protologue
par loi n° 92-24 du 9 mars 1992 tel que modifié et complété par les
textes subséquent et notamment de la loi n° 2005-86 du 15 aout 2005.
 Les sociétés de recouvrement de créances prévues par la loi n° 98-4
du 2 février 1998 relative aux sociétés de recouvrement des créances
telle que modifiée et complétée par la loi n°2003-42 du 9 juin 2003.
 Les opérateurs de réseaux des télécommunications prévus par le code
de télécommunications promulgué par la loi n° 2001-1 du 15 janvier
2001 tel que modifié et complété par la loi n° 2002-46 du 7 mai 2002.
 Les sociétés de services dans le secteur des hydrocarbures prévues
par le code des hydrocarbures promulgué par la loi n° 99-93 du 17
aout 1999 tel que modifié et complété par les textes subséquents et
notamment la loi n° 2004-61 du 27 juillet 2004.
 Les entreprises exerçant dans le secteur de production et de transport
des hydrocarbures et soumises à un régime fiscal dans le cadre de
conventions particulières et les entreprises de transport des produits
pétroliers par pipeline.
 Les entreprises exerçant dans le secteur de raffinage du pétrole et de
vente des produits pétroliers en gros prévues par la loi n° 91-45 du 1er
juillet 1991 relative aux produits pétroliers.

L’impôt annuel ne peut être inferieur à un montant égal à 0.1% ou


0.2 %, selon le taux d’imposition (10% ou 25% ), du chiffre d’affaires brut,

179
Cours Fiscalité de l’Entreprise

autre que celui provenant de l’exportation avec un minimum exigible,


même en cas de non réalisation de chiffre d’affaires égal à :
 300 dinars pour les entreprises soumises au taux de 10%.
 500 dinars pour les entreprises non soumises au taux de 10%.
Ce minimum ne s’applique pas aux entreprises nouvelles durant la
période de réalisation du projet sans que cette période dépasse dans tous les
cas, trois ans à compter de la date du dépôt de la déclaration d’existence
prévue par l’article 56 du code de l’IRPP de l’IS.
Le minimum d’impôt s’applique aux entreprises qui ont cessés
l’activité et non pas déposés la déclaration prévue par le paragr. I de
l’article 58 et le paragr. VI de l’article 49 dixièmes du CIRPPIS.
En outre, le minimum d’impôt susvisé sera majoré de 50% lorsqu’il est
payé en dehors des délais légaux, dépassant (30jours)
paragraphe2- les taux applicables à certaines activités bénéficiaires
d’avantages fiscaux :
Lorsque les avantages fiscaux entrainant un abattement sur les bénéfices
sont assortis d’un minimum d’impôt, ce minimum est fixé pour les sociétés
comme suit :
1- Application d’un taux minimum d’impôt sur les sociétés de 10% du
bénéfice global pour les activités de soutien pour une durée illimitée
dans le temps et application d’un taux minimum d’IS de 10% pour
les bénéfices provenant des locations des constructions verticales
destinées à l’habitat collectif social ou économique pendant les dix
premières années d’activités.
2- Application d’un taux minimum sur les sociétés de 20% dans les
autres cas.
Par ailleurs, le taux de l’IS applicable aux sociétés cotées en bourse qui
remplissent les conditions exigées par la loi est de 20 % pendant les cinq

180
Cours Fiscalité de l’Entreprise

premières années à compter de leur admission en bourse ou de l’ouverture


additionnelle du capital.

Section 4: liquidation et paiement de l’impôt sur les sociétés :


Contrairement à l’assiette soumise l’IRPP, l’assiette imposable à l’IS est
arrondi en dinar inferieur.
Paragraphe1 - Modalités de paiement :
Au niveau des modalités de paiement, il peut être perçu soit sous la forme
de retenues à la source et d’avances, soit par acomptes provisionnels.
Paragraphe2- Les délais de déclaration :
 Pour ce qui est du délai de la déclaration annuelle, celle-ci doit être
déposée dans un délai n’excédant pas le 25 mars de chaque année ou
dans un délai n’excédant pas le vingt cinquième jour du troisième
mois qui suit la date de clôture de l’exercice si celui-ci est arrêté à
une date autre que le 31 décembre.
 Les déclarations comportant liquidation de l’impôt sur les sociétés
pour les sociétés soumises légalement à l’audit d’un commissaire aux
comptes lorsqu’elles sont déposées avant la réunion de l’assemblée
générale des associées devant approuver les comptes dudit exercice
ou avant la certification des comptes de l’année concernée par un
commissaire aux comptes pour les sociétés unipersonnelles à
responsabilité limitée, conservent un caractère provisoire et sont
susceptibles de modifications dans les 15 jours qui suivent la date
d’approbation ou de la certification des comptes selon le cas et au
plus tard le vingt cinquième jour du troisième mois suivant la date
limite fixée à l’alinéa précédent.

181
Cours Fiscalité de l’Entreprise

Paragraphe3- Le lieu de déclaration :


 Au lieu de l’établissement principal pour les personnes physiques
exerçant une activité commerciale, industrielle, artisanale ou une
profession non commerciale dans le cadre d’un ou de plusieurs
établissements sis en Tunisie.
 Au lieu du domicile principal pour les personnes physiques réalisant
des revenus ou bénéfices provenant exclusivement de sources autres
que les activités professionnelles visées au paragraphe 1 du présent
article ou provenant de l’étranger. A défaut de domicile en Tunisie,
l’impôt doit être établi et déclaré au lieu de la source principale des
revenus et bénéfices.
 Au lieu du siège social ou de l’établissement principal pour les
sociétés et autres personnes morales. A défaut de siège social ou
d’établissement stable en Tunisie, l’impôt doit être établi et déclaré
au lieu de la source principale des revenus et bénéfices.
Les contribuables exerçant leurs activités professionnelles dans plusieurs
établissements doivent joindre à leur déclarations fiscales des
renseignements détaillés sur l’activité de chacun de leurs établissements, et
ce, selon un modèle fourni par l’administration (article 3 du code des droits
et des procédures fiscaux).

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Cours Fiscalité de l’Entreprise

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Cours Fiscalité de l’Entreprise

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