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LA TVA

LE PLAN

Introduction

Chapitre 1 è champ d’application

Section 1è opérations imposables

Paragraphe 1¶ les opérations obligatoirement imposables


Paragraphe 2¶ les opérations imposables par option

Section 2 è les exonérations

Paragraphe 1¶ exonération sans droit à déduction


Paragraphe 2¶ exonération avec droit à déduction
Paragraphe 3¶ régime suspensif et exonération à
L’importation
Aè régime suspensif
Bè exonération à l’importation

Chapitre 2 èFonctionnement de la T.V.A

Section 1 è règles d’assiette

Paragraphe 1¶ fait générateur


Paragraphe 2¶ base imposable

Section 2 è liquidation et taux

Section 3 è recouvrement de la T.V.A et les voies de

Recours
Paragraphe 1¶ recouvrement de la T.V.A
Paragraphe 2¶ les voies de recours
Introduction

La T.V.A. est un impôt indirect sur la consommation qui est directement facturé aux clients
sur les biens qu’ils consomment ou les services qu’ils utilisent. Cette charge ne touche pas les
entreprises, elles jouent seulement un rôle d’intermédiaire entre l’Etat et le client.
Dans tous les pays de l’U.E le taux de cet impôt est fixé par l’Etat.
La taxe sur la valeur ajoutée a été inventée par l’inspecteur des finances français Maurice
Lauré en 1954, alors directeur adjoint de la direction générale des impôts. Son idée convainc
les dirigeants politiques par son efficacité : la T.V.A. est levée sur chaque entreprise au fur et
à mesure du processus de production .Le système de Lauré fut mis en place le 10avril 1954 et
toucha d’abord les grandes entreprises.

La collecte de la T.V.A. se fait de manière fractionnée par les organismes « assujettis » à


la T.V.A. (les entreprises essentiellement, certaines professions indépendantes, certaines
associations).Chaque entreprise qui ajoute de la valeur à un produit ou à un service, quelle que
soit la nature de cet ajout (production, stockage ou distribution) collecte la T.V.A. incluse
dans son prix TTC et la reverse à l’Etat. La législation Européenne sur la T.V.A. est rédigée
sous forme de directives qui doivent être mises en œuvre dans la législation nationale selon
les procédures de chaque Etat membre.
Au Maroc, La taxe sur la valeur ajoutée a été instituée par la loi n °30-85 promulguée par le
dahir n° 1-85-347 du 20-12-1985, et entrée en vigueur le 01-01-1986.
Elle a remplacé la taxe sur les produits et la taxe sur les services introduites au Maroc en 1961
en remplacement de la taxe sur les transactions qui, à son tour a été instituée en 1948.
La T.V.A, de naissance très récente (au cours de la décennie 1960), a connu une extension
foudroyante. Elle est adoptée par plus de 50 pays repartis sur tous les continents à l’exception
de l’Australie et l’Amérique du nord.
Ce succès extraordinaire, qui n’a jamais été connu auparavant par un autre impôt, trouve son
explication dans :
1èle principe très simple de la taxe
2èEt surtout dans son caractère apparemment anodin ; en effet la taxe est incluse dans le
prix de la marchandise ou du service.
La T.V.A adoptée au Maroc ne touche pas tous les secteurs de l’économie nationale : la
plupart des produits provenant de l’agriculture sont placés hors champs d’application de la
T.V.A.
De même le commerce de détail n’est soumis à la taxe qu’au-delà d’un certain seuil de chiffre
d’affaires.
Il est à mentionner que, s’agissant de la territorialité, seules les opérations réalisées sur le
territoire marocain compris entre les frontières terrestre et maritime sont soumises à la TVA.
Nous pouvons nous référer à l’article 88 du CGI.
En outre, la loi a prévu de larges exonérations tant pour des considérations d’ordre
économique que social ou pour tenir compte de la concurrence internationale.
Au cours de ce travail, nous allons parler du champ d’application de la TVA (chapitre 1) et de
son fonctionnement (chapitre2).

Chapitre1è champ d’application :

Nous allons ici évoquer les opérations imposables (section 1) et les exonérations (section 2).

Section1 : Les opérations imposables

Quelles sont les opérations taxables ?

Aux termes de l’article 87 du code général des impôts, la taxe sur la valeur ajoutée qui est
une taxe sur le chiffre d’affaires s’applique obligatoirement :

· Aux opérations de nature industrielle, commerciale, artisanale ou relevant de


l’exercice d’une profession libérale, accomplies au Maroc ;
· Aux opérations d’importation ;
· Aux opérations visées à l’article 89 ci-dessus, effectuées par les personnes autres
que l’Etat non entrepreneur, agissant, à titre habituel ou occasionnel quels que soient leur
statut juridique, la forme ou la nature de leur intervention.

Parallèlement à ces opérations obligatoirement soumises à la taxe, la loi autorise certaines


personnes exerçant certaines activités, qui sont normalement non taxables à prendre la qualité
d’assujettis à la taxe.
Nous étudierons en deux paragraphes :
· Les opérations obligatoirement imposables.
· Les opérations par option.

Paragraphe 1 : Les opérations obligatoirement assujetties à la TVA :


Ces activités sont énumérées à l’article 89 de la loi 43-06, activités que nous regroupons
dans 4 ensembles :

Le premier ensemble comprend les opérations portant sur les biens meubles.

Le deuxième ensemble est constitué d’opérations portant sur les biens immeubles.

Le troisième ensemble englobe les opérations de livraison à soi même.

Le quatrième ensemble porte sur les prestations de services.


Nous reprenons en détail chacun des quatre ensembles.

F L’ensemble des opérations portant sur les biens meubles :

Ces opérations sont les suivantes :


1) Les ventes et livraisons effectuées par les entrepreneurs de manufacture, de produits
extraits, fabriqués ou conditionnés par eux, directement ou à travers un travail à façon ;
2) Les ventes et les livraisons en l’état réalisées par :
a) les commerçants grossistes.
b) Les commerçants dont le chiffre d’affaires réalisé au cours de l’année précédente est
égal ou supérieur à deux millions de dirhams (2.000.000).
3) Les ventes et les livraisons en l’état de produits importés réalisés par les commerçants
Importateurs.
4) Les opérations d’échange et de cession de marchandises corrélatives à une vente de fonds
de commerce effectuée par les assujettis.

I- Les ventes et les livraisons effectuées par les entrepreneurs de manufacture, de


produits extraits, fabriqués ou conditionnés par eux, directement ou à travers un travail
à façon :

Qu’est ce qu’un entrepreneur de manufacture ?


La réponse est donnée par l’article 89-II-1°qui dispose que par entrepreneurs de
manufacture, il faut entendre :Les personnes, qui habituellement ou occasionnellement, à titre
principal ou à titre accessoire, fabriquent les produits, les extraient, les transforment, en
modifiant l’état ou procèdent à des manipulations, tels qu’assemblage, assortiment, coupage,
montage, morcellement ou présentation commerciale, que ces opérations comportent ou non
emploi d’autres matières et que les produits obtenus soient ou non vendus à leur marque ou à
leur nom.

Soulignons de prime abord que la fréquence de l’opération n’a pas d’incidence sur sa
taxabilité : ainsi une opération réalisée à titre accessoire est taxable au même titre que celle
réalisée à titre principal.
De même qu’une opération réalisée à titre accessoire est taxable au même titre que celle
réalisée à titre principal.
Définitions :
A) le fabricant des produits : l’entrepreneur fabricant de produits est celui qui les crée à
partir des éléments divers.
Exemple : la fabrication de briques à partir de l’argile.

B) Extraire un produit : le tirer du sol tels que le minerai et les produits de carrière.
C) Transformer un produit : lui conférer une autre forme en le traitant, en lui donnant une
forme plus élaborée, plus fine : tel est le cas d’un industriel qui transforme les produits
agricoles (fruits en confiture, plantes oléagineuses en huile alimentaire par exemple).
D) La manipulation de produits : elle peut consister en :
-Assemblage ;
- Assortiment ;
-Coupage ;
-Montage ;
-Morcellement ;
-Ou présentation commerciale.
Si les cinq premières opérations ne nécessitent pas de commentaires particuliers, la
présentation commerciale mérite quelques explications.
Par présentation commerciale, la doctrine administrative entend l’opération qui consiste à
placer dans l’emballage définitif sous lequel, ils sont vendus, les produits destinés au
consommateur (emballage de dimensions réduites adapté aux nécessités de la vente au détail).
(1)
En conséquence, la présentation commerciale et le conditionnement de produits finis
constituent des opérations taxables lorsque les conditions ci-après sont remplies.
1) le conditionnement est préalable à la vente ;
2) l’emballage est définitif et identifié.

L’apposition d’une marque sur un produit constitue t-elle une opération taxable ?

La réponse est affirmative dans la mesure où cette apposition confère au produit une valeur
ajoutée par rapport à d’autres produits identiques vendus sous une autre marque ou sans
marque.

En revanche, l’apposition d’une griffe sur des articles standard n’est pas suffisante pour
considérer l’opération comme étant un acte taxable.
Sont également taxables, les entrepreneurs qui font effectuer les opérations sus détaillées par
les tiers.
Ces entrepreneurs sont taxables au titre de ces opérations lorsqu’ils remplissent l’une des 2
conditions suivantes :
1) Soit qu’ils fournissent au fabricant ou à un façonnier tout ou partie du matériel ou des
matières premières nécessaires à l’élaboration de produits ;
2) Soit en imposant à ces façonniers ou fabricants des techniques résultant de brevets,
dessins, marques, plans, procédés ou formules dont ils ont la jouissance.
Exemple : Soit un promoteur immobilier, qui, pour accomplir les travaux de menuiserie d’un
immeuble qu’il construit, fournit à un façonnier, matière première et fourniture pour la
réalisation des travaux de menuiserie en question.
Le façonnier étant lié par des plans et modèles fournis par l’entrepreneur.
La rémunération du façonnier peut être déterminée à la pièce, au M2 ou en fonction d’autres
critères.
Dans cette hypothèse, le promoteur immobilier est redevable de la taxe afférente à l’ensemble
des travaux de menuiserie qu’il a fait effectuer par le façonnier.
La base taxable sera égale au prix des matières premières et fournitures auquel s’ajoute la
rémunération versée au façonnier.
Nous signalons que la production de biens n’est pas taxable en elle-même, c’est seulement
lorsque les biens produits sont vendus qu’il y a lieu d’appliquer la taxe.
En effet, le fait générateur de la taxe pour une production destinée à la vente est la
réalisation de cette vente.
Ainsi, un producteur qui fabrique des produits pour les stocker n’est pas recherché pour la
TVA, il le sera lorsqu’il aura procédé à la vente de sa production.
Il en est de même du commerçant qui procède au stockage des marchandises ; tant que celles-
ci ne sont pas vendues ou consommées, elles demeurent non taxables.

II- Les ventes et les livraisons en l’état réalisées par les commerçants grossistes et les
commerçants dont le chiffre d’affaires réalisé au cours de l’année précédente est égal ou
supérieur à 2.000.000 DH :

A) Les ventes et les livraisons en l’état réalisées par les commerçants grossistes :

Les commerçants grossistes sont ceux enregistrés à l’impôt des patentes en tant que tels.
Au cas où ils réaliseraient une partie de leur chiffre d’affaires en détail ou en demi-gros, ce
chiffre d’affaires est inclus dans le CA taxable.

B) Les ventes et les livraisons en l’état réalisées par les commerçants dont le CA réalisé au
cours de l’année précédente est égal ou supérieur à 2.000.000 DH :

Le commerçant dont le CA global atteint ou dépasse2.000.000 de DH au cours d’un exercice


donné est soumis à la TVA l’exercice suivant, quelle que soit sa classification à l’impôt des
patentes (commerçant vendant en détail, en demi-gros ou en gros).
- Le chiffre d’affaires retenu pour l’application du seuil de, 2.000.000 de DH
s’entend du CA global (autrement dit, le CA taxable, le CA exonéré et le CA situé hors champ
d’application de la TVA.).
- Par contre le CA réalisé sur une période inférieure à 12 mois n’est pas porté à
l’année.
Exemple 1 :
Soit un marchand de matériaux de construction vendant en détail ; il a réalisé au cours de
l’exercice 2006 un CA de 2.100.000 de DH ; ce contribuable est soumis à la TVA au cours de
l’exercice 2007.

Exemple 2 :
Soit un commerçant tenant un magasin d’alimentation générale, classé à l’impôt des patentes
A5.
Il a réalisé au cours de la période 01-07-2006 au 31-12-2007 un CA de 1.500.000 de DH.
Ce contribuable n’est pas recherché pour la TVA en 2008, car le CA réalisé au cours la
période de 6 mois de 2007, n’atteint pas le seuil de 2.000.000 de DH.

Exemple 3 :
Un marchand a réalisé au cours de 2007 les CA suivants en DH :
Vente de produits soumis à la TVA………………………………………..1.000.000
Vente de produits exonérés…………………………………………………... 600.000
Vente de produits situés hors champ d’application de la TVA….. 500.000
CA total réalisé…………………………………………………………………….2.000.000
Ce contribuable sera soumis à la TVA en l’an 2008.

III Les ventes et les livraisons en l’état de produits importés réalisées par les
commerçants importateurs :

Les produits importés par les commerçants importateurs sont soumis à la TVA lors de leur
entrée sur le territoire national (autrement dit lors de leur dédouanement).
Cette TVA est gérée par l’Administration des douanes et impôts indirects qui procède à la
liquidation et au recouvrement de la taxe au même moment que la liquidation et le
recouvrement des droits de douane et du prélèvement fiscal à l’importation (PFI).
Lorsque le commerçant importateur procède à la revente de la marchandise importée, il est
soumis à la taxe sur ces ventes.

IV- Les opérations d’échange et de cessions de marchandises corrélatives à une vente de


fonds de commerce effectuée par les assujettis :

A) Les opérations d’échange :

L’article 619 du D.O.C définit l’échange ainsi :


« l’échange est un contrat par lequel chacune des parties remet à l’autre ; à titre de propriété,
une chose mobilière, ou un droit incorporel, contre une chose ou un autre droit de même
nature ou de nature différente ».
En droit fiscal, le contrat d’échange s’analyse comme 2 opérations distinctes.
Soient 2 redevables A et B
A. produit du minerai
B. fabrique du matériel de mine, de forage et de géophysique, il procède aussi à la
valorisation du minerai.
A. livre du minerai à B.
B. livre du matériel de mine à A.
Ces 2 opérations sont toutes les 2 taxables ;
A est taxé pour la valeur du minerai livré.
B pour la valeur du matériel échangé contre le minerai.

B) La cession de marchandise corrélative à la vente de fonds de commerce :


L’article 79 de la loi formant code de commerce définit le fonds de commerce comme étant
« un bien meuble incorporel constitué par l’ensemble des biens mobiliers affectés à l’exercice
d’une ou plusieurs activités commerciales ».
Parmi les biens mobiliers constitutifs du fonds de commerce il y a les marchandises.
En matière de TVA, la cession du fonds de commerce est scindée en 2 opérations :
- la cession des marchandises : elle est soumise à la TVA lorsqu’elle est réalisée par
un assujetti à la TVA.
- La cession de tous les autres éléments constitutifs du fonds de commerce : elle
n’est pas taxable.

F Deuxième ensemble : Les opérations portant sur les biens immeubles

Les opérations portant sur les biens immeubles sont les travaux immobiliers, les opérations de
lotissement et les opérations de promotion immobilière.

A- les travaux immobiliers :

Contrairement aux opérations de lotissement et de promotion immobilière qui sont définies,


la loi ne donne pas de définition aux travaux immobiliers.
C’est donc la doctrine administrative qui s’est attaquée à la question dans « L’instruction
générale de la TVA ».
Ce faisant elle adopté une définition très large des travaux immobiliers.
Ainsi dans le chapitre 1 relatif aux opérations imposables, page 22 la note circulaire
précise : «Sont considérés comme entrepreneurs de travaux immobiliers, les personnes qui, au
moyen d’une entreprise disposant de personnel nécessaire, mettent en œuvre des matériaux
destinés à la construction, à l’entretien, à la réparation et à la transformation des immeubles ».
Il en découle que l’immeuble signifie ici le bâtiment. Plus loin page 138 dans la section III
relative aux taux de la taxe, la même note circulaire donne une autre définition de l’entreprise
des travaux immobiliers.
L’entreprise des travaux immobiliers précise t-elle entend d’une façon générale, de
l’entreprise ayant pour l’objet l’édification ou la réparation d’ouvrage ayant un caractère
immobilier ».
Aussi distingue t-elle :
- les travaux immobiliers par nature.
- Les travaux portant sur les installations de biens immobiliers par destination.
a) les travaux immobiliers par nature :
Ce sont :
- les travaux de bâtiment
- les travaux publics
- les travaux de chaudronnerie de bâtiment et de construction métallique.

1- les travaux de bâtiment :


Il s’agit de :
- Les travaux d’édification, de construction, de reconstruction, de réparation,
d’amélioration de bâtiment réalisés par les différents corps de métiers.
- Les terrassements, fondations, nivellement de terrains, puits et fouilles
préliminaires à la construction d’ouvrages immobiliers.
- La maçonnerie, le béton armé.
- Les charpentes, couvertures, terrasses, étanchéité.
- La menuiserie, verrerie, ferronnerie, parquets, portes, fenêtres, escaliers,
persiennes, etc.…
- Revêtement de base et des murs.
- Le carrelage, dallage, pavage.
- Ravalement, plâtrerie, enduit, peintures.
- Vitrerie
- Enseignes incorporées dans la façade des immeubles.
- Panneaux publicitaires peints directement sur le mur.

2- Les travaux publics


Ce sont notamment :
- Les routes, voies ferrées, ponts et tout ouvrage d’art.
- Les pistes d’envol, les stades.
- Les ports, canaux, quai, digues, écluses.
- Adduction d’eau, égouts.
- Drainage, canalisation.
- Dragage, dérochage, dévasement pour approfondir un chenal, un canal, un port,
une digue.
- Aménagement de parcs de jardins (pour la partie concernant les travaux
immobiliers).
- Constructions de lignes téléphoniques ou électriques.

3- Les travaux de chaudronnerie de bâtiment et de construction métallique :


- Ouvrages de stockage ou de circulation (cuves, citernes, silos, trémies, gazomètres,
châteaux d’eau, conduits forcées, pipelines, égouts).
- Hangars, pylônes, ouvrage d’art, ossature métallique.

b- Les travaux portant sur les installations de biens immobiliers par destination :
Les biens immeubles par destination sont au départ, des biens meubles qui ont été attachés
pour toujours à un bien immeubles par nature de telle sorte qu’ils ne peuvent en être détachés
ou déplacés sans subir des détériorations.
Il en est ainsi des :
- Installations accessoires à la construction de bâtiments.
- Installations électriques (lumière, force motrice…).
- Installations de chauffage, de plomberie…
- Installations d’usines formant un ensemble industriel.
- Installations de signalisation (routière, aérienne, ferroviaire).
- Installations de manutention (ponts roulants, tapis roulant, monte-charge).
- Installations de conditionnement d’air.
- Installations d’enseignes non incorporées sur les façades.
- Installations pour travaux de recherche de produits pétroliers.

B- Le lotissement de terrains :

Le lotisseur c’est la personne qui procède à des travaux d’aménagement ou de


viabilisation de terrains à bâtir.
Les opérations de lotissement sont régies par la Loi n° 25-90 du 17/6/1992 relative aux
lotissements, groupe d’habitation et morcellement. L’article premier de cette loi
stipule : « constitue un lotissement toute division pour vente, location ou partage d’une
propriété foncière en 2 ou plusieurs lots destinés à la construction d’immeubles à usage
d’habitation, industriel, touristique, commercial ou artisanal quelle que soit la superficie du
lot ». « La création d’un lotissement ; précise l’article 2 de la même loi, est subordonnée à
l’obtention d’une autorisation administrative préalable délivrée dans les conditions prévues au
présent litre ».

Après exécution des travaux d’aménagement, de viabilisation et d’assainissement,


conformément aux plans autorisés, le lotisseur doit obligatoirement déclarer l’achèvement

des travaux.
Les travaux ainsi achevés font l’objet d’une réception provisoire et d’une réception
définitive.
La réception provisoire doit être faite dans les 45 jours suivant la déclaration d’achèvement
des travaux d’équipement.
La réception définitive a pour objet de déterminer si la voirie et les réseaux divers ne
présentent aucune malfaçon.

Au regard de la T.V.A, l’opération de lotissement est taxable dès l’achèvement des travaux
attesté par la réception provisoire.
Pour ce faire, il importe de distinguer 2 situations :
- Les terrains lotis et viabilisés sont destinés à la vente.
- Les terrains lotis et viabilisés sont destinés à être bâtis par le lotisseur.

a) La première situation : Les terrains lotis et viabilisés sont destinés à la vente :


Dans cette situation, l’on peut envisager également 2 cas :
- Le propriétaire de terrain effectue lui-même les travaux de viabilisation.
- Le propriétaire de terrain charge un ou plusieurs entrepreneurs de l’exécution des
travaux de viabilisation.
1) Le propriétaire de terrain effectue lui-même les travaux de viabilisation :
Auquel cas, le lotisseur est imposable pour la livraison à soi -même sur le coût total des
travaux effectués.
2) Le propriétaire de terrain fait appel à autrui :
Pour la réalisation des travaux d’équipement.
Dans ce cas, les entrepreneurs de travaux facturent au lotisseur les travaux qu’ils ont réalisés y
compris la TVA.
- Le total des travaux facturés constitue ainsi le coût d’aménagement et de
viabilisation du lotissement.

b) La deuxième situation : Le terrain loti est dessiné à être construit par


Le Lotisseur

Cette situation sera traitée comme une opération de promotion


immobilière.

C) Le promoteur immobilier :

Le promoteur immobilier est la personne qui, sans avoir la qualité d’entrepreneur de


travaux immobiliers, procède ou fait procéder à l’édification d’un ou plusieurs immeubles,
destinés à la vente ou à la location.
Ainsi, un promoteur immobilier doit être propriétaire de son terrain, pour l’édifier il peut le
faire soi même, dans ce cas il cumulera les fonctions d’entrepreneur de travaux et de
promoteur immobilier.
Comme il put faire appel à un entrepreneur de travaux pour réaliser la construction.

F Troisième ensemble : Les livraisons à soi même :

La théorie des livraisons à soi même « consiste à traiter comme une vente le fait pour une
entreprise d’utiliser un objet qu’elle a produit elle-même ».
Cette théorie qui recourt à la notion d’une vente fictive à soi même, a été conçue pour
établir l’égalité dans les conditions de la concurrence entre les entreprises qui procèdent elles
mêmes à la fabrication d’objets ou à la construction d’immeubles et celles qui recourent au
marché pour l’acquisition de ces biens et constructions.
Vue sous un autre angle, on peut dire que la taxation de la livraison à soi même est
conforme au principe de la neutralité de l’impôt dans ce sens où elle évite que soient faussés,
par une disposition fiscale, les calculs économiques effectués par les entreprises en vue de
choisir entre l’acquisition et la fabrication de leurs biens.
Quelles sont ces opérations de livraison de livraison à soi même taxables ?
La loi distingue :
- Les livraisons à soi même de biens meubles.
- Les livraisons à soi même de biens immeubles.

A) Les livraisons à soi même portant sur les biens meubles :


Ce sont les livraisons faites à eux-mêmes par les entrepreneurs de manufacture, les
commerçants importateurs et les commerçants grossistes de produits qu’ils fabriquent ou des
marchandises dont ils font le commerce pour leurs propres besoins ou pour ceux de leurs
entreprises.

B) Les livraisons à soi même portant sur les biens immeubles :

Les travaux immobiliers, les opérations de lotissement et de promotion immobilière réalisés


par l’entreprise et destinés à elle-même, sont des opérations taxables.

Exemple :
- Une personne qui procède elle-même à la construction de son logement principal
dont le plancher couvert dépasse 300M2 est passible de la taxe.
- Un industriel qui construit lui-même ses locaux (ateliers, hangars, bureaux…) est
passible de la taxe.
Soulignons en fin que la livraison à soi même taxable est limitée aux biens meubles et
immeubles ; la prestation de services que se livre l’entreprise à elle-même n’est pas taxable.

F Quatrième ensemble : Les opérations de prestation de services

Ce sont les opérations qui ne figurent dans aucune des 2 catégories de biens ci haut
étudiées, autrement dit, elles ne sont ni biens meubles ni biens immeubles.
La loi les énumère ainsi :
- Les opérations d’hébergement et/ou de vente de denrées ou de boissons à
consommer sur place.
- Les opérations d’installation ou de pose, de réparation ou de façon.
- Les opérations portant sur les locaux meublés ou garnis.
- Les opérations de banques, de crédit et les commissions de change.
- Les professions libérales ou assimilées.
Nous reprenons dans l’ordre et en détail chacun de ces faisceaux d’opérations.

A) Les opérations d’hébergement et /ou de vente de denrées ou de boissons à consommer


sur place :
c) Les opérations de fourniture de logement :
La fourniture de logement quel que soit le cadre dans lequel elle est offerte (hôtel, motel,
village de vacances, pension, chambres meublés etc.…) constitue une opération taxable.

b) Les opérations de vente de denrées et boissons à consommer sur place :


De même que lorsque les denrées et boissons sont consommées dans un endroit aménagé
pour cette fin, elles sont soumises à la taxe.
Cet endroit peut avoir pour nom, un restaurant, un café, un wagon-restaurant, un buffet, un
stand, une pâtisserie etc.
Il en découle que les denrées ou les boissons consommées dans des magasins de vente ou
des pâtisseries non aménagés(ne disposant pas de tables et de chaises) sont considérées
comme de simples ventes de denrées (vente en détail).

B) Les opérations d’installation ou de pose, de réparation ou de façon :

Ces opérations qui s’exercent aussi bien sur des biens meubles qu’immeubles sont
identifiables grâce à 2 critères :
1) Ce sont des opérations réalisées par des travailleurs autonomes, autrement dit, ils ne sont
pas liés par un contrat de travail au maître d’ouvrage.
2) Ces travailleurs ne sont pas propriétaires des biens qu’ils réparent, posent, installent ou
façonnent.

a- L’installation et pose :
Bien que la loi ne les définisse pas, ces opérations consistent à placer des objets qui
conservent leur caractère mobilier et qui sont susceptibles d’être déplacé ultérieurement sans
subir de détérioration.
L’installation porte plutôt sur des objets relativement volumineux.
En revanche, la pose renvoie au placement des objets relativement légers.
Exemple :
- L’installation de meubles dont le scellement a simplement pour but d’en assurer la
stabilisation : éléments de cuisine, rayonnage, glaces murales etc.
- L’installation de tous objets ou appareils non scellés et susceptibles d’être vendus
sans pose : appareils ménagers, armoires frigorifiques, appareils autonomes de chauffage, etc.

b- La réparation :
C’est l’opération qui consiste à remettre en l’état, un objet sans en modifier ses
caractéristiques.
c- La façon :

Le travail à façon consiste à adapter un objet au besoin auquel il est destiné ; ou bien
transformer une matière ou objet appartenant à un tiers.
Exemple :
Un tailleur qui confectionne des uniformes pour un tiers grâce au tissu fourni par ce
dernier.

C) Les opérations portant sur les locaux meublés ou garnis :

Ces locations portent sur les éléments incorporels du fonds de commerce, les opérations de
transport, de magasinage, de courtage, les louages de choses ou de services, les cessions et les
concessions d’exploitation de brevets, de droits ou de marques et d’une manière générale
toute prestation de services.

a)Les locations portant sur les locaux meublés ou garnis :


Précisons de prime à bord que la location portant sue des locaux nus n’est pas taxable.
En revanche, la location des locaux meublés, agencés ou aménagés à des fins :
- D’habitation
- Touristiques
- Commerciales
- Industrielles
- Ou autres, et soumise à la taxe.

Exemples de contrats de location taxable :


1- Un redevable aménage un local en café, le loue à une autre personne qui l’exploite
moyennant une redevance.
Cette redevance est taxable entre les mains du loueur du fonds de commerce.
2- Un propriétaire d’un hôtel aménagé, le loue à une chaîne de gestion hôtelière moyennant
une redevance.
3- Un propriétaire d’un établissement industriel, le donne en location à un exploitant en
contrepartie d’un loyer. Ce loyer est soumis à la TVA.

b) La location des éléments incorporel du fonds de commerce :

Rappelons qu’en vertu de l’article 79 de la loi 15-95 formant code de commerce, le fonds de
commerce est un bien meuble incorporel constitué par l’ensemble des biens mobiliers affectés
à l’exercice d’une ou plusieurs activités commerciales.
Le fonds de commerce comprend aussi tous les autres biens nécessaires à l’exploitation du
fonds tels que : le nom commercial, l’enseigne, le droit au bail ; le mobilier commercial, les
marchandises, le matériel et l’outillage, les brevets d’invention, les licences, les marques de
fabriques, de commerce et de service, les dessins et modèles industriels et généralement tous
droits de propriété industrielle, littéraire ou artistique qui y sont attachés.
Aussi la location de tous les éléments incorporels du fonds de commerce sus –cité est-elle
imposable.

c) Les opérations de transport :

Le transport de personnes ou de marchandises à l’exception du transport international


effectué sur terre, par mer ou par air est une opération taxable.

d) Le magasinage :

L’opération de magasinage est un contrat par lequel le gérant ou le propriétaire du magasin


reçoit la marchandise qui lui est confiée par la deuxième partie en vue d’en assurer la garde
pendant un temps déterminé, moyennant rémunération.
Cette rémunération est soumise à la taxe.
Soulignons que le dépôt en magasin général est régi par l’article 341 du code de commerce.

e) Le courtage :

Définit par l’article 405 du code de commerce: « Le courtage est la convention par laquelle
le courtier est chargé par une personne de rechercher une autre personne, pour les mettre en
relation, en vue de la conclusion d’un contrat ».
La rémunération versée au courtier est soumise à la taxe.

D) Les opérations de banques, de crédit et les commissions de change :

Ces opérations sont réalisées par les établissements de crédit, régis par le dahir
Portant loi n° 1-93-147 du 6 juillet 1993.
L’article premier de cette loi définit les établissements bancaires ainsi : « Est considéré
comme établissement de crédit toute personne morale, qui effectue à titre de
profession habituelle, l’une des opérations suivantes :
- La réception de fonds du public
- La distribution de crédit
- La mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur
gestion ».
En plus de ces opérations, les établissements bancaires peuvent effectuer les opérations
connexes à leur activité tels que :
- Les opérations de change ;
- Les opérations sur or, métaux précieux et pièces de monnaie ;
- Le placement, la souscription, l’achat, la gestion, la garde et la vente de valeurs
mobilières ou de tout produit financier ;
- Le conseil et l’assistance en matière de gestion financière.
En rémunération à leurs services, les établissements de crédit perçoivent des commissions,
intérêts, agios dont l’appellation varie en fonction de la nature de la prestation offerte.
Ces rémunérations sont soumises à la TVA.

E) Les opérations effectuées dans le cadre de leur fonction, par les membres des
professions libérales :

Ces membres sont cités à l’article 89 –I-12 :


- Avocat, interprète, notaire, adel, huissier de justice ;
- Architecte, métreur- vérificateur, géomètre, topographe, arpenteur, ingénieur,
conseil et expert en toute matière :
- Vétérinaire.

Paragraphe 2 :Les opérations imposables sur option :

L’imposition à la TVA confère au redevable le droit de déduire de la TVA facturée lors de


ses ventes, la TVA supportée lors de ses achats.
Or, une personne qui n’est pas soumise à la TVA ne peut :
*Ni déduire la TVA acquittée
*Ni fournir à ses clients les factures mentionnant la TVA, ce qui prive ces derniers du droit de
déduire la TVA comprise dans le prix d’achat des produits qu’ils achètent.
Pour surmonter cet handicap, l’article 90 du code général des impôts autorise certains
contribuables limitativement désignés à opter pour l’assujettissement à la taxe.

A) Les personnes autorisées à opter pour l’assujettissement à la taxe.

Ces personnes sont les exportateurs, les petits fabricants et les petits prestataires.

a) Les commerçants et prestataires de services qui exportent directement les


produits, objets, marchandises ou services pour leur chiffre d’affaires à
l’exportation :

L’exportateur bénéficie de l’exonération de la taxe avec droit à déduction ; droit qu’il peut
exercer sans aucune formalité administrative.
Or, l’exportateur a également droit :
- Au remboursement de la taxe
- A l’achat en suspension de la taxe.
Ces droits ne peuvent être exercés que s’il se fait inscrire à la taxe.

b)Les petits fabricants et les petits prestataires qui réalisent un chiffre d’affaires
annuel égal ou inférieur à 180.000DH.

Sont considérés comme « petits fabricants » ou « petits prestataires » :


1- Toute personne dont la profession consiste dans l’exercice d’une industrie
principalement manuelle, qui travaille des matières premières, et qui tire son gain de son
travail manuel, lequel doit demeurer prédominant par rapport à celui des machines
éventuellement utilisées.
2- Les façonniers qui opèrent pour le compte de tiers sur des matières premières fournies
par ce dernier.
3- Les exploitants de taxi
4- Toute personne qui, dans un local sommairement agencé vend des produits ou denrées
de faible valeur ou exécute de menues prestations de services.

5-Les revendeurs de l’état de produits, autres que :

- le pain, le couscous, les semoules et les farines servant à l’alimentation humaine


ainsi que les céréales servant à la fabrication de ces farines et les levures utilisées dans
la panification.
- Le lait
- Le sucre brut, on doit entendre le sucre de betterave, de canne et les sucres analogues
(saccharose) :
-Les dattes conditionnées produites au Maroc, ainsi que les raisins secs et les figues
sèches.

B) Les modalités et effets de l’option :

a) Les modalités de l’option :

La demande d’option doit être sous pli recommandé à n’importe quelle période de l’année,
sur papier simple.
Elle prend effet à l’expiration de 30 jours suivants la date de son envoi à l’administration
fiscale, laquelle, dès réception de la demande, procède à l’inscription du nouveau redevable
dans la liste des assujettis à la taxe, et lui attribue un numéro dit identifiant. Cet identifiant est
communiqué au redevable dans les 30 jours suivant l’envoi de la demande d’option.
En conséquence, le redevable est autorisé à s’en servir sur les documents (factures,
mémoires etc.) dès l’expiration des 30 jours suivant l’envoi de la demande à l’Administration
fiscale.
Soulignons que l’option est révocable à n’importe quel moment. Le redevable doit en
aviser l’Administration et procéder aux régularisations de la TVA qui s’en suivent.

b) l’effet de l’option :

L’option pour l’assujettissement à la TVA confère au redevable les mêmes droits que ceux
dont jouit un redevable imposable de par la loi à savoir :
- La déduction et la facturation de la TVA pour certains.
- L’achat en franchise et le remboursement de la taxe pour d’autres.
De même que l’option implique des obligations identiques à celles incombant aux
redevables soumis obligatoirement à la taxe :
- Obligations de souscrire la déclaration d’existence, les déclarations de CA.
- Obligation de la tenue d’une comptabilité.

c) La portée ou le contenu de l’option :

L’option formulée volontairement pour l’assujettissement à la taxe peut avoir une portée
globale ou partielle.
Ainsi, si une personne exerce deux ou plusieurs activités (exonérées ou situées hors du
champ d’application de la TVA), l’option peut porter seulement sur une activité.
De même que l’option peut concerner une seule opération ou un seul client.
Tous ces détails doivent être précisés dans la demande, à défaut, l’option sera considérée
comme ayant une portée générale.

Section 2 : Les exonérations :

Certaines opérations passibles de la TVA sont expressément exonérées par la loi pour des
considérations économiques, sociales ou culturelles. De ce Fait, nous allons distinguer les
exonérations suivantes :
-exonérations dans droit à déduction
-exonérations avec droit à déduction
-régime suspensif et exonérations à l’importation

Paragraphe 1. Exonérations sans droit à déduction.

Ici, nous voyons l’idée selon laquelle il y a exonération sans remboursement des taxes
ayant grevé les achats. Toutes ces exonérations sont énumérées à l’article 91 du code général
des impôts.
A titre d’exemple, pour l’exonération sans droit à déduction :
Une boulangerie qui produit exclusivement du pain, elle est exonérée pour la vente de ce pain
quelque soit le chiffre d’affaires réalisé, mais la TVA ayant grevé ses achats et divers frais
(acquisitions du matériel, frais de transport, etc.) ne peuvent ouvrir droit à une récupération ou
remboursement.
La liste d’exonérations sans droit à déduction étant détaillée sur le code général des impôts,
nous pouvons retenir 3 caractères à celles-ci :
Exonérations à caractère personnel
Exonérations à caractère réel
Exonérations subordonnées à des formalités

* Les exonérations à caractère personnel touchent certains assujettis :


Les petits fabricants
Les exploitants de hammam, de douches publiques et de fours traditionnels
Les exploitants d’auto-école.

* Les exonérations à caractère réel touchent certains produits (réel vient de res=chose) :
Vente d’huile d’olive à l’état naturel, les tapis d’origine artisanale de production locale ;
Les journaux, les livres et publications ainsi que les travaux de composition, d’impression et
de livraison y afférents ;
La viande fraîche ou congelée ;
Les films cinématographiques, documentaires ou éducatifs ;
Les opérations d’assurances réalisées par les compagnies d’assurances, etc.

* Les exonérations subordonnées à des formalités concernent certains biens, prestations et


opérations qui ne sont exonérées qu’après formulation d’une demande et d’un engagement
que le bien ne sera destiné qu’au but pour lequel il a été exonéré :
Les ventes des appareillages spécialisés destinés aux personnes handicapées ;
Papiers destinés à l’impression ;
Les biens d’équipement acquis par les associations à but non lucratif, etc.

Paragraphe 2. Exonération avec droit à déduction :

L’exonération avec droit à déduction est une détaxation avec droit au remboursement de la
TVA réglée en amont sur les achats et services. Toutes ces exonérations avec droit à
déduction sont citées à l’article 92 du code général des impôts. Et ces exonérations concernent
les produits à l’exportation, les engrais, les articles à usage agricole, les biens
d’investissement à inscrire dans un compte d’immobilisation etc.

Paragraphe 3. Régime suspensif et exonération à l’importation :

Dans ce paragraphe, nous allons donner dans un premier temps une idée sur le régime
suspensif et par la suite évoquer l’exonération à l’importation.
A. Le régime suspensif.

Le régime suspensif est un système qui permet l’achat en exonération de la TVA et a pour
but de simplifier la tâche de certains secteurs économiques.
Le bénéficiaire de l’exonération (un exportateur par exemple) avec droit à déduction au
lieu de payer la TVA lors de ses achats et se présenter à l’administration pour en demander
remboursement, est autorisé dès le départ à acheter en exonération de la TVA. Mais il y a une
limite des achats à effectuer en suspension de la TVA : dans la limite du chiffre d’affaires
réalisé au cours de l’année écoulée au titre des opérations exonérées avec droit à déduction.
Ce régime suspensif est bien expliqué à l’article 94 du code général des impôts qui
dispose : « . Les entreprises exportatrices de produits peuvent, sur leur demande et dans la
limite du montant du chiffre d’affaires réalisé au cours de l’année écoulée au titre de leurs
opérations d’exportations, être autorisées à recevoir en suspension de la taxe sur la valeur
ajoutée à l’intérieur, les marchandises, les matières premières, les emballages irrécupérables
et leurs services nécessaires aux dites opérations et susceptibles d’ouvrir droit à déduction et
au remboursement prévus aux articles 101 à 104du code. Toute fois, pour la première année
d’exportation, la limite du chiffre d’affaires visée à l’alinéa précédent s’apprécie par référence
aux commandes confirmées par les clients étrangers et dûment justifiées.
II. Les entreprises exportatrices de services peuvent sur leur demande et dans la limite du
montant du chiffres d’affaires réalisé au cours de l’année écoulée au titre de leurs opérations
d’exportation, être autorisées à recevoir en suspension de la taxe sur la valeur ajoutée à
l’intérieur, les produits et les services nécessaires aux dites opérations et susceptibles d’ouvrir
droit à déduction et au remboursement prévus aux articles 101 à 104 du code ».

B. L’exonération à l’importation.

Les exonérations à l’importation de la TVA à l’importation sont énumérées à l’article 123


du code général des impôts. Nous nous sommes efforcés pour citer quelques exonérations
dont nous pouvons retrouver la liste détaillée à l’article indiquée ci-dessus.
Il s’agit entre autre :
-des marchandises visées à l’article 91
-des monnaies ayant cours légal, ainsi que tous les métaux précieux destinés aux opérations
effectuées par Bank al maghrib pour son propre compte.
-des biens et marchandises relatifs aux marchées financés par des dons de l’U.E ; etc.
Ayant donnée une idée sur le champ d’application de la taxe sur la valeur ajoutée, nous allons
traiter la question de son fonctionnement.

Chapitre 2èFonctionnement de la TVA :

Par fonctionnement de la TVA, nous voyons les mécanismes qui précisent sa


détermination, le mode de calcul de cette taxe et aussi les méthodes selon lesquelles elle est
perçue. Ainsi, nous allons parler de règles d’assiette (section 1) ; ensuite la liquidation et les
taux (section 2) ; et enfin le recouvrement et les voies de recours (section 3).
Section 1. Règles d’assiette :

Dans cette section, le premier paragraphe sera consacré au fait générateur et le second à
la base imposable.

Paragraphe 1. Le fait générateur :

Le fait générateur de la TVA est l’événement qui entraîne l’exigibilité de la taxe, il


définit ainsi le montant à partir duquel la personne devient redevable. Il diffère selon deux
régimes :
-Le régime d’encaissement : c’est le régime de droit commun au Maroc adopté par défaut par
toute entreprise n’ayant pas formulé une option pour le régime de débit. Ce régime consiste en
l’exigibilité de la taxe au moment de l’encaissement total ou partiel du prix des marchandises,
des travaux ou des services (article 95 du CGI).

-Le régime de débit : il entraîne l’exigibilité de la taxe suite à la simple facturation et le débit
du compte client, peu importe les modalités de règlement conclues avec ce dernier.
Ainsi l’article 95 al 2 et 3 énonce : « les contribuables qui font la déclaration avant le 1er
janvier ou dans les 30 jours qui suivent la date du début de leur activité, sont autorisés à
acquitter la taxe d’après le débit, lequel coïncide avec la facturation ou l’inscription en
comptabilité de la créance. Cependant les encaissements partiels et les livraisons effectuées
avant l’établissement au débit sont taxables. Les contribuables placés sous la régime de
l’encaissement et qui optent, dans les conditions visées à l’alinéa précédent, pour le régime
des débits, sont tenues de joindre à leur déclaration la liste des clients débiteurs éventuels et
d’acquitter la taxe y afférente dans les 30 jours qui suivent la date d’envoi de la dite
déclaration au service local des impôts dont ils relèvent ».

* Remarques :

-Les deux régimes concernent la TVA sur les ventes. L’exigibilité de la TVA déductible sur
les achats ne prend effet qu’après le paiement effectif des sommes dues au fournisseur, sauf
option par le régime de paiement par traites (déduction de la TVA après acceptation de la
traite).
-En cas d’échanges, le fait générateur est constitué par la livraison effective des marchandises
(article 95 al 4 du CGI).
-Pour les livraisons à soi-même, le fait générateur est l’achèvement des travaux (article 95 al 4
du CGI).
-Pour les importations des marchandises ; c’est le dédouanement, la taxe est acquittée
automatiquement par le déclarant.

Paragraphe 2. La base imposable :

Sous réserve des dispositions de l’article 100 du CGI, le chiffre d’affaires imposable
comprend le prix des marchandises, des travaux ou des services et les recettes accessoires qui
s’y rapportent, ainsi que les frais, droits et taxes y afférents à l’exception de la taxe sur la
valeur ajoutée. (Article 96 du CGI).
Pour déterminer l’ensemble d’éléments constituant le chiffre d’affaires, nous pouvons
nous reporter à l’article 96 du CGI. Et nous essayons de citer quelques éléments que nous
pouvons retrouver dans le chiffre d’affaires :
-pour les ventes, par le montant des ventes.
-pour les travaux immobiliers, par le montant des marchés, mémoires ou factures des travaux
exécutés.
-pour les opérations de lotissement, par le coût des travaux d’aménagement et de
viabilisations.
-pour les opérations réalisées par les banquiers, chargeurs, escompteurs, par le montant des
intérêts, escomptes, agios et autres produits ; etc.
Mais il y a aussi la détermination de la base imposable suivant un accord préalable, et
pour cela, les personnes exerçant à la fois des activités passibles de la taxe sur la valeur
ajoutée et des activités non passibles ou exonérées, oui imposées différemment au regard de la
dite taxe, peuvent déterminer le montant imposable de leur chiffre d’affaires sur la base d’un
accord préalable. (Article 97 du CGI).

Section2èLIQUIDATION ET TAUX :

Paragraphe1èliquidation :
La liquidation de la TVA consiste à calculer très exactement le montant d’impôt dû à
l’assujetti en appliquant un taux ou plus généralement un tarif à la matière imposable.
La détermination des taux pose des problèmes multiples et fort délicats. La diminution et
l’unification du nombre des taux, l’unification de la répartition des biens et services entre les
taux, et celles des exonérations, rencontrent en effet des obstacles particulièrement difficiles à
franchir. L’Etat actuel des législations des pays de l’Union européenne, qui cherchent à
harmoniser leur fiscalité depuis la 6eme directive, démontre l’extrême difficulté de ces
opérations. Selon les pays, le nombre de taux varie de un au Danemark et en Grande Bretagne
à huit en Italie.
Le tarif de la TVA marocaine est caractérise par une multiplicité relative des taux, due aux
traditions et contraintes nationales qui jouent un rôle non négligeable dans le classement de la
matière imposable. Les taux de la TVA marocaine sont relativement élevés par rapport aux
taux pratiqués dans certains pays de l’UE. Le taux normal est de 18,60% en France, de 15%
en Grande Bretagne, de 13% en Allemagne et de 10% au Luxembourg alors qu’il est de 20%
au Maroc. Il existe quatre taux légaux dans le cadre de la nouvelle loi relative à la TVA.
Paragraphe2è taux :

La nouvelle loi sur la TVA a marqué une simplification très nette des taux par rapport à la
taxe sur les produits et les services. Le législateur marocain a voulu que la taxe sur la valeur
ajoutée frappe l’ensemble de la dépense à des taux variables suivant le degré de nécessité des
produits.
En effet, le taux réduit de 7 % est appliqué aux produits alimentaires. de consommation
courante - les produits de première néeessité sont exonérés – aux
sources d'énergie de large consommation et aux opérations de transport de voyageurs et de
marchandises. Le taux. intermédiaire de 14 %, frappe les biens et les services présentant un
certain intérêt économique ou social. Le taux de 10 % concerne certains biens d'équipement
ainsi que certaines activités touristiques. Enfin, le taux normat de 20% , dont le champ
d'apptication n'est pas défini de manière limitative, étant donné qu'il englobe toutes les
opérations imposables pour lesquelles un autre n'est pas spécìalement prévu.
Malgré. une discrimination assez qualitative, on peut dire que la gestion de 4 taux,souvent
avec droit ou sans droit à déduction est une source de complexité. La plupart des pays
développés appliquent actuellement un ou deux taux ! D’un autre côté,le taux de 20 % est
particulièrement élevé et incite à la fraude et au développement du secteur informel.
Les dispositìons légales des articles 13. 14. 15 et 16. de la loi relative à la T.V.A., fìxent le
tarif de la taxe en appliquant soit des taux ad-valorem(1), soit des taux spécifiques (2).
I. Taux « AD-Valorem » (articles 13 et 15)
II exisre quatre taux ad-valorem ;
A. Taux normal de 20 % :
I.e taux normal de 20 % s’applique à toutes les opérations ìmposables pour lesquelles un
autre taux n’est pas expresscment prévu par la loi ou qui ne sont
pas exonérées.
Le taux de 20 % est le taux le plus élevé de la T.V.A., étant donné que le taux majoré de
30% a été abrogé par la loi de finances de 1993, dans son article 11 (2).
(1) La T.V.A. don’t les taux sont exorbitants,constitue plutôt un frein à la progression de la
demande. Ses taux doivent être revus à la baisse afin de favoriser la capacité d’achat des
ménages. La baisse des taux de la T.V. A , pourrait provoquer une angmentation au niveau du
rendement de cet impôt grâce aux effets d’entrainement sur la consommasion des ménages et
des entreprises.
(2) (2) Le taux normal était de 19 %. Il est passé à 20 % dans le cadre de la loi de finances
de 1996

B. Le taux réduit de 14 %
a. Avec droit à déduction
La taxe sur la valeur ajoutée au taux de 14 % s'applique à tous les travaux ìmmobilliers par
nature ; travaux neufs ou de réparation. Il en est ainsi pour les bàtiments (constructions,
terrassements. maçonnerie, béton armé ;etc.), les travaux publics (routes, voies ferrées,
drainage, dragage, ponts, etc.}, et les travaux de chaudronneries de bátiment et de
constructions métalliques (cuves, citernes, châteaux d'eau, ossatures métalliques).
Lorsque les travaux sont de véritables prestations de services et ne constituent pas des
opérations préliminaires ou accessoires à des travaux immobiliers, la taxe sur la valeur ajoutée
au taux normal de 20 % doit être appliquée. Exemple : travaux de recherche de nappes d'eau,
démolitions d'immeubles lorsque les opérations ne sont pas accessoires à de nouvelles
constructions. montage et location d'échafaudages, etc.
Par ailleurs, il convient de faire la différence entre travaux immobiliers, comprenant aussi
bien les opérations de promotion immobiliére que les opéralions de viabilisation de terrains et
les travaux d'installation et de pose, consitant en la mise en place d'appareils et d'objets
mobiliers, qui conservent leur caractère dc meubles après leur installalion, c'est-à-dire qui
peuvent par la suite être déplacés sans subir de détérioration:
- Les graisses alimentaires. margarines et saindoux :
- Le thé en vrac ou conditionné ;
- Les confitures. fruits et jus de Fruits, destinés à la confiturerie ;
- Les opérations de vente ou de livraison de café (vert ou torréfié) et succédanés de café,
ainsi que les extraits de café soluble ;
- Les opérations de transports de voyagcurs et de marchandises ;
- Les opérations de restauration fournies par les prestataires de services au personnel
salarié des entreprises ,
- Le véhicule "utilitaire léger économique", ainsi que tous les produits et matières entrant
dans sa fabrication (l);
- Le "cyclomoteur économique". ainsi que tous les produits et matières entrant dans sa
fabrication.
(1) Cette disposition a été introduite à l'occasion du lancement de la voiture économique par
la loi de finances 1996-1997.ef. modalités d'application,décret n° 2.86.99.

b. Sans droit à déduction


Ce taux concerne les commissions des opéralions de courtage et démarchage dans le domaine
des assurances.
C. Le taux réduit de 10 % avec droit à déduction (art. 15)
- les opérations de vente de denrées ou de boissons et de restauration à consominer sur place
dans les ensembles touristiques ;
- les opérations de location d'ensemble immobilier à destination touristique, à usage
d'hôtels de motels, etc.;
- les biens d'équipement non compris les immeubles et les véhicules de transport, acquis par
les sucrerics, les minoteries et les exploitations avicoles.
D. Le taux super-réduit de 7 %
a. Avec droit à déduction
Ventes et livraisons portant sur :
• l'eau livrée aux réseaux de distríbution publique ;
• l'énergie électrique ;
• le gaz de pétrole et autres hydrocarbures gazeux :
• les huiles de pétrole ou de schistes, brutes ou raffinées ;
• les huiles fluides alimentaires ;
• les produits pharmaceutiques, les matières premières, les emballages non récupérables et
les produits entrant intégralement ou pour une partie de leurs éléments dans la composition
des produits pharmaceutiques ;
• les aliments composés pour enfants ;
• le riz usiné, les farines et semoules de riz et les farines de féculents ;
• les conserves de sardines ;
• les fournitures scolaires. les produils et malières entrant dans leur composition.
L'application du taux réduit aux produits et matières entrant dans la composition des
fournitures scolaires est subordonnée à l'accomplissement des formalités défínies par voie
réglementaire (loi de finances, 1990);
• les bicyclettes, pncus et chambres à air pour les bicyclettes ;
• la location de compteur d'eau et d'électricité.

●l’abonnement aux services de radiodiffusion-télévision n'émettant des programmes qu'à


l'intention des abonnés auxdits services ;
• les aliments destinés à l'alimentation du bétail et des animaux de basse-cour, autres que les
aliments simples tels que céréales. issues, pulpes, drêches et pailles ;
• lait en poudre destiné à l’alimentation humaine ;
• opérations de banque, de crédit et les commissions de change (1);
• transactions relatives aux valeurs mobilières effectuées par les sociétés de bourse(2);
• opérations de crédit-bail ;
• opérations de crédíl foncier, à la construction, à l’hôtellerie effectuées par le C.I.H. (3);
• péage des autoroutes;
• la voiture automobile de tourisme dite "voiture économique" ainsi que les produits et
matières rentrant datis sa fabrication ;
• le savon de ménage ;
• les pâtes alimentaires ;
• les transactions portant sur les actions et parts sociales émises par les organismes de
placements collectifs en valeurs mobilières ;
- Le sucre raffìné ou aggloméré, y compris les vergoises, tes candis et les sirops de sucre pur
non aromatisés nì colorés à l'exclusion de tous autres produifs sucrés ne répondant pas à la
défínttion ei-dessous (4),
b. Sans droit à déduction
Les opérations effectuées dans le cadre de leur profession par :
• les avocats, interprètes, notaires, adels, huissiers de justiée ;
• les médecins. médecins-dcntistes, véténnaires, exploitants de clinique, maison
de santé ou de trailement. exploitants de laboratoircs d'analyses médicales.

masseurs-kinésithérapeutes orthoptistes, orthophonistes. infirniers., herboristes, sage-femmes.


II. Taux spécifiques (art.16)
• Les vins, autrement qu'à consommer sur place sont soumis à la T.V.A. à un taux de 100
dirhams par hectolitre
• Les ouvrages ou articles en or, platine ou argent, en lotalité ou en partie, sont soumis à un
taux de T.V.A de 4 Dh/gramme pour l’or et le platine et 0.05 Dh/gramme pour l’argent; et
ceci à l’éxception des outils composés en partie ou en totalite de ces métaux.
Ces deux taux n'ouvrent pas droit à la déduction.
2. Le régime des déductions
A . Le droit à déduction (principe)
Le principe fondamental sur lequel repose tout le système de la T.VA. est que la taxe qui a
grevé les éléments du prix d'une opération imposable (taxe "d'amont"). est deductible de la
taxe applicable à cette opération (taxe "d'aval"). Chaque assujetti ne paie l'impôt que sur
la valeur qu'il a ajoutée au produit. La T.V.A, repose sur le mécanisme des paiements
fractionnés.
Ce mécanisme est consacré par l’artìcle 17, 1er alinéa de la loi relative à la T.V.A, qui stipule,
"la taxe sur la valeur ajoutée qui a grevé les éléments du prix d'une opération imposable est
déductible de la taxe sur la valeur ajoutée applicable à cette opération".
Ce principe comporte cependant un correctìf : bien que non soumises à la T.V.A.,
certaines opérations (exportations par exemple) sont en vertu de dispositions spéciales.
assimilées à des opérations pour rexerciée du droit à déduction. Simple dans son princìpe, le
système des déductions "taxe sur taxe" est complexe dans son application.

Section3èLe paiement de la T.V.A. et les voies de recours

Lorsque l’administration établit l’impôt, elle le fait évidemment dans le but de le recouvrer.
Ce faisant, elle est tenue de respecter scrupuleusement la législation régissant cet impôt.
Au cas où le redevable estime que l’administration a enfreint la loi, il est en droit :
- de contester l’impôt mis à sa charge auprès de l’administration elle-même
- de saisir le tribunal administratif dans le cas où il n’est pas satisfait de la décision de
l’administration.
Nous étudierons ces questions dans deux points :
- le recouvrement de la T.V.A
- les voies de recours

Paragraphe1èle paiement ou le recouvrement de la T.V.A :

L’impôt à payer constitue pour le redevable une dette vis à vis du trésor, il cherchera à s’en
libérer.
Pour le percepteur, l’impôt constitue une créance sur le redevable, il s’efforcera de la
recouvrer pour apurer ses comptes.
Nous avons vu que la T.V.A. constitue un impôt déclaratif à versement spontané.
Toutefois il y a trois exceptions à cette règle où la T.V.A. est recouvrée par état de produits,
autrement dit le redevable se libère de son impôt au vu d’un avis de paiement qu’il reçoit de
l’administration fiscale, il s’agit des cas suivants :
1=>lorsque le redevable est taxé d’office en vertu de l’article 28 de la loi N°30-85.
2=>lorsque le redevable, tout en souscrivant sa déclaration de CA ne verse pas de lui-même
la taxe dont il est redevable.
3=>lorsque des redressements de taxe sont effectués suite à un contrôle fiscal.
Toutefois, si la T.V.A. n’est pas versée, la taxe est recouvrée conformément à la loi N°15-97
formant code de recouvrement des créances publiques.
Ce recouvrement peut avoir lieu :
- Soit à l’amiable lorsque le redevable s’acquitte volontiers de son impôt dès la
réception de l’avis de paiement.
- Soit par voie forcée lorsque le redevable ne verse pas l’impôt dont il est redevable à
l’intérieur du délai fixé dans l’avis de paiement.
A è le paiement de la T.V.A. à l’amiable :
Le paiement de la T.V.A. s’effectue au vu d’un avis de paiement adressé par l’administration
fiscale au redevable.
Cet avis comprend une première partie réservée à l’identification du redevable (adresse, année
d’imposition, identifiant), tandis que la deuxième partie donne des renseignements sur l’impôt
( période de l’imposition, le principal de la T.V.A, l’amende qui peut varier de 25% à 100%,
les majorations de retard, et le total du montant à payer).
En bas de cet avis, il est indiqué la date limite de paiement.
Bè recouvrement de la T.V.A par voie forcée :
Cette phase de recouvrement se distingue de la phase précédente par le fait que le redevable
doit supporter en plus des majorations et intérêts de retard, les frais de poursuites.
Pour recouvrer l’impôt le percepteur dispose d’un arsenal juridique très contraignant.
Les poursuites commencent par le commandement et peuvent aller jusqu’à la contrainte par
corps en passant par la saisie et la vente.
Toutefois le percepteur est tenu de rappeler au contribuable ses obligations fiscales avant de
passer au stade des poursuites, et à ce stade le redevable peut soit se libérer de sa dette, soit
demander le sursis de paiement en introduisant une réclamation auprès du service d’assiette.
Or, cette réclamation n’est suspensive du paiement que si elle est introduite dans le délai
réglementaire, et qu’elle constitue une garantie ou caution à assurer le recouvrement.
Si après l’envoi du dernier avis, aucune formalité ne s’accomplie, le percepteur envoie le
commandement.
èLe commandement
Le commandement s’analyse en une injonction ou un ordre de paiement fait au redevable qui
ne s’est pas libéré de sa dette.
Dans le cas ou le redevable s’abstient de payer sa dette, le percepteur procédera à la saisie.
èLa saisie
Conformément aux dispositions du code de la procédure civile.
Si dans les 20jours qui suivent la notification du commandement le redevable ne s’est pas
acquitté de sa dette, le percepteur procède à la saisie des meubles et effets mobiliers en vertu
de l’autorisation spéciale décernée par le trésorier régional ou son représentant.
L’objectif de la saisie est de forcer le redevable à s’acquitter de sa dette, par ailleurs si au
cours de la saisie, le redevable demande à se libérer, la saisie est interrompue par le versement
des sommes dues y compris le coût de la saisie engagé.
De même lorsque le redevable se trouve dans l’incapacité de payer son impôt, le percepteur
dresse le P.V.de carence qui est soumis à la certification de l’autorité administrative.
Ce P.V. de carence constitue l’un des deux moyens attestant l’insolvabilité du redevable.
Le deuxième moyen est constitué par le certificat d’indigence dans le cas ou le redevable se
trouve dans un état d’insolvabilité notoire.
Il en résulte soit une injustice commise à l’encontre du contribuable, soit un manque à gagner
au détriment du trésor.
èLa vente
La vente constitue le point culminant des poursuites engagées par le percepteur pour
recouvrer sa créance. La vente des meubles et effets saisis ne peut intervenir qu’après 8 jours
de la date de la saisie.
èLa contrainte par corps :
Lorsque les voies d
’exécution sur les biens du redevable n’ont pu aboutir, le comptable chargé de recouvrement
est autorisé à recourir à la contrainte par corps.
Ce recours constitue l’ultime moyen mis en œuvre par le comptable pour recouvrer ses
créances.
Le comptable public ne peut recourir à la C.P.C.qu’après avoir épuisé toutes les autres formes
de poursuites.

Paragraphe 2èLes voies de recours :


Les voies de recours est le droit donné au redevable pour contester l’impôt mis à sa charge.
Cette contestation peut être portée soit auprès de l’administration fiscale, soit auprès des
juridictions.
1èLe recours administratif :

Le redevable qui s’estime excessivement taxé ou n’ayant pas bénéficié d’un droit qui lui est
reconnu par la loi est en droit de formuler une réclamation qui doit être formulé à l’intérieur
d’un délai précis auprès de l’administration des impôts ou son représentant.
Ainsi, l’administration est tenue par la loi à répondre à la réclamation dans un délai imparti.
Par ailleurs, le redevable peut s’opposer à un acte de recouvrement auprès du trésor en
premier lieu et auprès du tribunal administratif en second lieu.

AèRecours auprès de la direction des impôts :


L’art.47 de la loi n°30-85 dispose « les redevables qui contestent tout ou partie du montant de
la T.V.A. mis à leur charge, doivent adresser au directeur des impôts, leur réclamation ».
Il s’ensuite que le redevable peut contester la légalité de la T.V.A (son fondement juridique
ainsi que son assiette ou sa liquidation).
Les réclamations à l’assiette ou à la liquidation de la T.V.A. constituent l’essentiel du
contentieux de cet impôt.
Ces réclamations peuvent porter sur :
1=>le chiffre d’affaires avec ses différentes composantes :
· CA taxable
· CA exonéré
· CA situé hors du champ d’application de la T.V.A.
2=>les déductions
3=>les taux applicables au CA
4=>la T.V.A. à verser.
Le requérant doit présenter à l’appui de sa réclamation tous les moyens de preuve afin de
convaincre l’administration de la validité de son point de vue.
Les réclamations doivent être envoyées directement au sous-directeur régional ou préfectoral
des impôts, et une fois arrivée entre les mains de l’inspecteur elle est étudiée sur le plan forme
et fond.
Au niveau de la forme, la réclamation doit préciser :
-le nom ou la raison sociale du réclamant.
-l’année d’imposition, le montant de la cote contestée.
-l’identifiant du redevable.
Afin de faciliter la tache à l’administration, le réclamant joindre à sa requête une copie de
l’avis de paiement.
Ainsi l’examen du fond est lié à la validité des arguments présentés par le réclamant à l’appui
de sa requête.
Les redevables qui contestent la T.V.A. mise à leur charge doivent adresser leur réclamation
au directeur des impôts dans les délais suivant : dans un délai de 6 mois qui suivent le mois de
versement de la taxe.
Apres l’étude de la réclamation, l’administration notifie sa décision qui est prise soit par la
sous direction régional ou soit par la direction centrale.
L’administration doit faire parvenir au réclamant sa décision dans les 6mois suivant la
formulation de la réclamation.
Passé ce délai, le redevable sera en droit d’introduire un recours auprès du tribunal
administratif du lieu de son imposition.
Cette réclamation ne suspend en aucun cas le paiement, c’est ce qui ressort de l’article 97 du
code de recouvrement

BèRecours auprès du service de recouvrement :


La loi N°15-97 formant code de recouvrement a institué et réglementé le
recours auprès du service de recouvrement.
Un acte de recouvrement est soumis à un ensemble de règle de fond et de
forme.
Le redevable est autorisé à s’opposer à un acte de recouvrement entaché
d’une irrégularité de forme (non respect de délais, erreur de la
transcription de l’identité du redevable), et il n’est capable de fournir
aucune prétention au fond de l’acte.

2èLe recours juridictionnel :


Le recours juridictionnel est sectionné en 2 branches :
1=>le recours contre les décisions du service d’assiette, qui vise la
réclamation du fondement de l’impôt.
2=>l’opposition aux actes de recouvrement.
Ces deux recours sont précédés du contentieux administratif.
● le recours contre les décisions de la direction des impôts :
Pour toutes les réclamations du montant de la taxe sur la valeur ajoutée
mis à la charge des redevables, ces derniers doivent adresser au directeur
des impôts leur réclamation dans un délai de 6 mois.
A défaut de réponse de l’administration dans le délai de 6mois suivant la
date de réclamation, le redevable requérant peut saisir le tribunal
compétent dans le délai d’un mois suivant l’expiration du délai de réponse.

BIBLIOGRAPHIE

- Abdelmadjid Aktaou- traité de la taxe sur la valeur ajoutée avec textes à jour et
exercices à l'appui. Edition 1999
-Lazrak Rachid - la taxe sur la valeur ajoutée : l'imposition du chiffre d'affaires des
personnes physiques et des sociétés, Edition 2005
- Maurice Lauret, la taxe sur la valeur ajoutée
- Qarqori Mohammed-La Taxe sur la valeur ajoutée « TVA marocaine » : assiette et
contentieux –Edition 1999.

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