Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
LE PLAN
Introduction
Recours
Paragraphe 1¶ recouvrement de la T.V.A
Paragraphe 2¶ les voies de recours
Introduction
La T.V.A. est un impôt indirect sur la consommation qui est directement facturé aux clients
sur les biens qu’ils consomment ou les services qu’ils utilisent. Cette charge ne touche pas les
entreprises, elles jouent seulement un rôle d’intermédiaire entre l’Etat et le client.
Dans tous les pays de l’U.E le taux de cet impôt est fixé par l’Etat.
La taxe sur la valeur ajoutée a été inventée par l’inspecteur des finances français Maurice
Lauré en 1954, alors directeur adjoint de la direction générale des impôts. Son idée convainc
les dirigeants politiques par son efficacité : la T.V.A. est levée sur chaque entreprise au fur et
à mesure du processus de production .Le système de Lauré fut mis en place le 10avril 1954 et
toucha d’abord les grandes entreprises.
Nous allons ici évoquer les opérations imposables (section 1) et les exonérations (section 2).
Aux termes de l’article 87 du code général des impôts, la taxe sur la valeur ajoutée qui est
une taxe sur le chiffre d’affaires s’applique obligatoirement :
Le premier ensemble comprend les opérations portant sur les biens meubles.
Le deuxième ensemble est constitué d’opérations portant sur les biens immeubles.
Soulignons de prime abord que la fréquence de l’opération n’a pas d’incidence sur sa
taxabilité : ainsi une opération réalisée à titre accessoire est taxable au même titre que celle
réalisée à titre principal.
De même qu’une opération réalisée à titre accessoire est taxable au même titre que celle
réalisée à titre principal.
Définitions :
A) le fabricant des produits : l’entrepreneur fabricant de produits est celui qui les crée à
partir des éléments divers.
Exemple : la fabrication de briques à partir de l’argile.
B) Extraire un produit : le tirer du sol tels que le minerai et les produits de carrière.
C) Transformer un produit : lui conférer une autre forme en le traitant, en lui donnant une
forme plus élaborée, plus fine : tel est le cas d’un industriel qui transforme les produits
agricoles (fruits en confiture, plantes oléagineuses en huile alimentaire par exemple).
D) La manipulation de produits : elle peut consister en :
-Assemblage ;
- Assortiment ;
-Coupage ;
-Montage ;
-Morcellement ;
-Ou présentation commerciale.
Si les cinq premières opérations ne nécessitent pas de commentaires particuliers, la
présentation commerciale mérite quelques explications.
Par présentation commerciale, la doctrine administrative entend l’opération qui consiste à
placer dans l’emballage définitif sous lequel, ils sont vendus, les produits destinés au
consommateur (emballage de dimensions réduites adapté aux nécessités de la vente au détail).
(1)
En conséquence, la présentation commerciale et le conditionnement de produits finis
constituent des opérations taxables lorsque les conditions ci-après sont remplies.
1) le conditionnement est préalable à la vente ;
2) l’emballage est définitif et identifié.
L’apposition d’une marque sur un produit constitue t-elle une opération taxable ?
La réponse est affirmative dans la mesure où cette apposition confère au produit une valeur
ajoutée par rapport à d’autres produits identiques vendus sous une autre marque ou sans
marque.
En revanche, l’apposition d’une griffe sur des articles standard n’est pas suffisante pour
considérer l’opération comme étant un acte taxable.
Sont également taxables, les entrepreneurs qui font effectuer les opérations sus détaillées par
les tiers.
Ces entrepreneurs sont taxables au titre de ces opérations lorsqu’ils remplissent l’une des 2
conditions suivantes :
1) Soit qu’ils fournissent au fabricant ou à un façonnier tout ou partie du matériel ou des
matières premières nécessaires à l’élaboration de produits ;
2) Soit en imposant à ces façonniers ou fabricants des techniques résultant de brevets,
dessins, marques, plans, procédés ou formules dont ils ont la jouissance.
Exemple : Soit un promoteur immobilier, qui, pour accomplir les travaux de menuiserie d’un
immeuble qu’il construit, fournit à un façonnier, matière première et fourniture pour la
réalisation des travaux de menuiserie en question.
Le façonnier étant lié par des plans et modèles fournis par l’entrepreneur.
La rémunération du façonnier peut être déterminée à la pièce, au M2 ou en fonction d’autres
critères.
Dans cette hypothèse, le promoteur immobilier est redevable de la taxe afférente à l’ensemble
des travaux de menuiserie qu’il a fait effectuer par le façonnier.
La base taxable sera égale au prix des matières premières et fournitures auquel s’ajoute la
rémunération versée au façonnier.
Nous signalons que la production de biens n’est pas taxable en elle-même, c’est seulement
lorsque les biens produits sont vendus qu’il y a lieu d’appliquer la taxe.
En effet, le fait générateur de la taxe pour une production destinée à la vente est la
réalisation de cette vente.
Ainsi, un producteur qui fabrique des produits pour les stocker n’est pas recherché pour la
TVA, il le sera lorsqu’il aura procédé à la vente de sa production.
Il en est de même du commerçant qui procède au stockage des marchandises ; tant que celles-
ci ne sont pas vendues ou consommées, elles demeurent non taxables.
II- Les ventes et les livraisons en l’état réalisées par les commerçants grossistes et les
commerçants dont le chiffre d’affaires réalisé au cours de l’année précédente est égal ou
supérieur à 2.000.000 DH :
A) Les ventes et les livraisons en l’état réalisées par les commerçants grossistes :
Les commerçants grossistes sont ceux enregistrés à l’impôt des patentes en tant que tels.
Au cas où ils réaliseraient une partie de leur chiffre d’affaires en détail ou en demi-gros, ce
chiffre d’affaires est inclus dans le CA taxable.
B) Les ventes et les livraisons en l’état réalisées par les commerçants dont le CA réalisé au
cours de l’année précédente est égal ou supérieur à 2.000.000 DH :
Exemple 2 :
Soit un commerçant tenant un magasin d’alimentation générale, classé à l’impôt des patentes
A5.
Il a réalisé au cours de la période 01-07-2006 au 31-12-2007 un CA de 1.500.000 de DH.
Ce contribuable n’est pas recherché pour la TVA en 2008, car le CA réalisé au cours la
période de 6 mois de 2007, n’atteint pas le seuil de 2.000.000 de DH.
Exemple 3 :
Un marchand a réalisé au cours de 2007 les CA suivants en DH :
Vente de produits soumis à la TVA………………………………………..1.000.000
Vente de produits exonérés…………………………………………………... 600.000
Vente de produits situés hors champ d’application de la TVA….. 500.000
CA total réalisé…………………………………………………………………….2.000.000
Ce contribuable sera soumis à la TVA en l’an 2008.
III Les ventes et les livraisons en l’état de produits importés réalisées par les
commerçants importateurs :
Les produits importés par les commerçants importateurs sont soumis à la TVA lors de leur
entrée sur le territoire national (autrement dit lors de leur dédouanement).
Cette TVA est gérée par l’Administration des douanes et impôts indirects qui procède à la
liquidation et au recouvrement de la taxe au même moment que la liquidation et le
recouvrement des droits de douane et du prélèvement fiscal à l’importation (PFI).
Lorsque le commerçant importateur procède à la revente de la marchandise importée, il est
soumis à la taxe sur ces ventes.
Les opérations portant sur les biens immeubles sont les travaux immobiliers, les opérations de
lotissement et les opérations de promotion immobilière.
b- Les travaux portant sur les installations de biens immobiliers par destination :
Les biens immeubles par destination sont au départ, des biens meubles qui ont été attachés
pour toujours à un bien immeubles par nature de telle sorte qu’ils ne peuvent en être détachés
ou déplacés sans subir des détériorations.
Il en est ainsi des :
- Installations accessoires à la construction de bâtiments.
- Installations électriques (lumière, force motrice…).
- Installations de chauffage, de plomberie…
- Installations d’usines formant un ensemble industriel.
- Installations de signalisation (routière, aérienne, ferroviaire).
- Installations de manutention (ponts roulants, tapis roulant, monte-charge).
- Installations de conditionnement d’air.
- Installations d’enseignes non incorporées sur les façades.
- Installations pour travaux de recherche de produits pétroliers.
B- Le lotissement de terrains :
des travaux.
Les travaux ainsi achevés font l’objet d’une réception provisoire et d’une réception
définitive.
La réception provisoire doit être faite dans les 45 jours suivant la déclaration d’achèvement
des travaux d’équipement.
La réception définitive a pour objet de déterminer si la voirie et les réseaux divers ne
présentent aucune malfaçon.
Au regard de la T.V.A, l’opération de lotissement est taxable dès l’achèvement des travaux
attesté par la réception provisoire.
Pour ce faire, il importe de distinguer 2 situations :
- Les terrains lotis et viabilisés sont destinés à la vente.
- Les terrains lotis et viabilisés sont destinés à être bâtis par le lotisseur.
C) Le promoteur immobilier :
La théorie des livraisons à soi même « consiste à traiter comme une vente le fait pour une
entreprise d’utiliser un objet qu’elle a produit elle-même ».
Cette théorie qui recourt à la notion d’une vente fictive à soi même, a été conçue pour
établir l’égalité dans les conditions de la concurrence entre les entreprises qui procèdent elles
mêmes à la fabrication d’objets ou à la construction d’immeubles et celles qui recourent au
marché pour l’acquisition de ces biens et constructions.
Vue sous un autre angle, on peut dire que la taxation de la livraison à soi même est
conforme au principe de la neutralité de l’impôt dans ce sens où elle évite que soient faussés,
par une disposition fiscale, les calculs économiques effectués par les entreprises en vue de
choisir entre l’acquisition et la fabrication de leurs biens.
Quelles sont ces opérations de livraison de livraison à soi même taxables ?
La loi distingue :
- Les livraisons à soi même de biens meubles.
- Les livraisons à soi même de biens immeubles.
Exemple :
- Une personne qui procède elle-même à la construction de son logement principal
dont le plancher couvert dépasse 300M2 est passible de la taxe.
- Un industriel qui construit lui-même ses locaux (ateliers, hangars, bureaux…) est
passible de la taxe.
Soulignons en fin que la livraison à soi même taxable est limitée aux biens meubles et
immeubles ; la prestation de services que se livre l’entreprise à elle-même n’est pas taxable.
Ce sont les opérations qui ne figurent dans aucune des 2 catégories de biens ci haut
étudiées, autrement dit, elles ne sont ni biens meubles ni biens immeubles.
La loi les énumère ainsi :
- Les opérations d’hébergement et/ou de vente de denrées ou de boissons à
consommer sur place.
- Les opérations d’installation ou de pose, de réparation ou de façon.
- Les opérations portant sur les locaux meublés ou garnis.
- Les opérations de banques, de crédit et les commissions de change.
- Les professions libérales ou assimilées.
Nous reprenons dans l’ordre et en détail chacun de ces faisceaux d’opérations.
Ces opérations qui s’exercent aussi bien sur des biens meubles qu’immeubles sont
identifiables grâce à 2 critères :
1) Ce sont des opérations réalisées par des travailleurs autonomes, autrement dit, ils ne sont
pas liés par un contrat de travail au maître d’ouvrage.
2) Ces travailleurs ne sont pas propriétaires des biens qu’ils réparent, posent, installent ou
façonnent.
a- L’installation et pose :
Bien que la loi ne les définisse pas, ces opérations consistent à placer des objets qui
conservent leur caractère mobilier et qui sont susceptibles d’être déplacé ultérieurement sans
subir de détérioration.
L’installation porte plutôt sur des objets relativement volumineux.
En revanche, la pose renvoie au placement des objets relativement légers.
Exemple :
- L’installation de meubles dont le scellement a simplement pour but d’en assurer la
stabilisation : éléments de cuisine, rayonnage, glaces murales etc.
- L’installation de tous objets ou appareils non scellés et susceptibles d’être vendus
sans pose : appareils ménagers, armoires frigorifiques, appareils autonomes de chauffage, etc.
b- La réparation :
C’est l’opération qui consiste à remettre en l’état, un objet sans en modifier ses
caractéristiques.
c- La façon :
Le travail à façon consiste à adapter un objet au besoin auquel il est destiné ; ou bien
transformer une matière ou objet appartenant à un tiers.
Exemple :
Un tailleur qui confectionne des uniformes pour un tiers grâce au tissu fourni par ce
dernier.
Ces locations portent sur les éléments incorporels du fonds de commerce, les opérations de
transport, de magasinage, de courtage, les louages de choses ou de services, les cessions et les
concessions d’exploitation de brevets, de droits ou de marques et d’une manière générale
toute prestation de services.
Rappelons qu’en vertu de l’article 79 de la loi 15-95 formant code de commerce, le fonds de
commerce est un bien meuble incorporel constitué par l’ensemble des biens mobiliers affectés
à l’exercice d’une ou plusieurs activités commerciales.
Le fonds de commerce comprend aussi tous les autres biens nécessaires à l’exploitation du
fonds tels que : le nom commercial, l’enseigne, le droit au bail ; le mobilier commercial, les
marchandises, le matériel et l’outillage, les brevets d’invention, les licences, les marques de
fabriques, de commerce et de service, les dessins et modèles industriels et généralement tous
droits de propriété industrielle, littéraire ou artistique qui y sont attachés.
Aussi la location de tous les éléments incorporels du fonds de commerce sus –cité est-elle
imposable.
d) Le magasinage :
e) Le courtage :
Définit par l’article 405 du code de commerce: « Le courtage est la convention par laquelle
le courtier est chargé par une personne de rechercher une autre personne, pour les mettre en
relation, en vue de la conclusion d’un contrat ».
La rémunération versée au courtier est soumise à la taxe.
Ces opérations sont réalisées par les établissements de crédit, régis par le dahir
Portant loi n° 1-93-147 du 6 juillet 1993.
L’article premier de cette loi définit les établissements bancaires ainsi : « Est considéré
comme établissement de crédit toute personne morale, qui effectue à titre de
profession habituelle, l’une des opérations suivantes :
- La réception de fonds du public
- La distribution de crédit
- La mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur
gestion ».
En plus de ces opérations, les établissements bancaires peuvent effectuer les opérations
connexes à leur activité tels que :
- Les opérations de change ;
- Les opérations sur or, métaux précieux et pièces de monnaie ;
- Le placement, la souscription, l’achat, la gestion, la garde et la vente de valeurs
mobilières ou de tout produit financier ;
- Le conseil et l’assistance en matière de gestion financière.
En rémunération à leurs services, les établissements de crédit perçoivent des commissions,
intérêts, agios dont l’appellation varie en fonction de la nature de la prestation offerte.
Ces rémunérations sont soumises à la TVA.
E) Les opérations effectuées dans le cadre de leur fonction, par les membres des
professions libérales :
Ces personnes sont les exportateurs, les petits fabricants et les petits prestataires.
L’exportateur bénéficie de l’exonération de la taxe avec droit à déduction ; droit qu’il peut
exercer sans aucune formalité administrative.
Or, l’exportateur a également droit :
- Au remboursement de la taxe
- A l’achat en suspension de la taxe.
Ces droits ne peuvent être exercés que s’il se fait inscrire à la taxe.
b)Les petits fabricants et les petits prestataires qui réalisent un chiffre d’affaires
annuel égal ou inférieur à 180.000DH.
La demande d’option doit être sous pli recommandé à n’importe quelle période de l’année,
sur papier simple.
Elle prend effet à l’expiration de 30 jours suivants la date de son envoi à l’administration
fiscale, laquelle, dès réception de la demande, procède à l’inscription du nouveau redevable
dans la liste des assujettis à la taxe, et lui attribue un numéro dit identifiant. Cet identifiant est
communiqué au redevable dans les 30 jours suivant l’envoi de la demande d’option.
En conséquence, le redevable est autorisé à s’en servir sur les documents (factures,
mémoires etc.) dès l’expiration des 30 jours suivant l’envoi de la demande à l’Administration
fiscale.
Soulignons que l’option est révocable à n’importe quel moment. Le redevable doit en
aviser l’Administration et procéder aux régularisations de la TVA qui s’en suivent.
b) l’effet de l’option :
L’option pour l’assujettissement à la TVA confère au redevable les mêmes droits que ceux
dont jouit un redevable imposable de par la loi à savoir :
- La déduction et la facturation de la TVA pour certains.
- L’achat en franchise et le remboursement de la taxe pour d’autres.
De même que l’option implique des obligations identiques à celles incombant aux
redevables soumis obligatoirement à la taxe :
- Obligations de souscrire la déclaration d’existence, les déclarations de CA.
- Obligation de la tenue d’une comptabilité.
L’option formulée volontairement pour l’assujettissement à la taxe peut avoir une portée
globale ou partielle.
Ainsi, si une personne exerce deux ou plusieurs activités (exonérées ou situées hors du
champ d’application de la TVA), l’option peut porter seulement sur une activité.
De même que l’option peut concerner une seule opération ou un seul client.
Tous ces détails doivent être précisés dans la demande, à défaut, l’option sera considérée
comme ayant une portée générale.
Certaines opérations passibles de la TVA sont expressément exonérées par la loi pour des
considérations économiques, sociales ou culturelles. De ce Fait, nous allons distinguer les
exonérations suivantes :
-exonérations dans droit à déduction
-exonérations avec droit à déduction
-régime suspensif et exonérations à l’importation
Ici, nous voyons l’idée selon laquelle il y a exonération sans remboursement des taxes
ayant grevé les achats. Toutes ces exonérations sont énumérées à l’article 91 du code général
des impôts.
A titre d’exemple, pour l’exonération sans droit à déduction :
Une boulangerie qui produit exclusivement du pain, elle est exonérée pour la vente de ce pain
quelque soit le chiffre d’affaires réalisé, mais la TVA ayant grevé ses achats et divers frais
(acquisitions du matériel, frais de transport, etc.) ne peuvent ouvrir droit à une récupération ou
remboursement.
La liste d’exonérations sans droit à déduction étant détaillée sur le code général des impôts,
nous pouvons retenir 3 caractères à celles-ci :
Exonérations à caractère personnel
Exonérations à caractère réel
Exonérations subordonnées à des formalités
* Les exonérations à caractère réel touchent certains produits (réel vient de res=chose) :
Vente d’huile d’olive à l’état naturel, les tapis d’origine artisanale de production locale ;
Les journaux, les livres et publications ainsi que les travaux de composition, d’impression et
de livraison y afférents ;
La viande fraîche ou congelée ;
Les films cinématographiques, documentaires ou éducatifs ;
Les opérations d’assurances réalisées par les compagnies d’assurances, etc.
L’exonération avec droit à déduction est une détaxation avec droit au remboursement de la
TVA réglée en amont sur les achats et services. Toutes ces exonérations avec droit à
déduction sont citées à l’article 92 du code général des impôts. Et ces exonérations concernent
les produits à l’exportation, les engrais, les articles à usage agricole, les biens
d’investissement à inscrire dans un compte d’immobilisation etc.
Dans ce paragraphe, nous allons donner dans un premier temps une idée sur le régime
suspensif et par la suite évoquer l’exonération à l’importation.
A. Le régime suspensif.
Le régime suspensif est un système qui permet l’achat en exonération de la TVA et a pour
but de simplifier la tâche de certains secteurs économiques.
Le bénéficiaire de l’exonération (un exportateur par exemple) avec droit à déduction au
lieu de payer la TVA lors de ses achats et se présenter à l’administration pour en demander
remboursement, est autorisé dès le départ à acheter en exonération de la TVA. Mais il y a une
limite des achats à effectuer en suspension de la TVA : dans la limite du chiffre d’affaires
réalisé au cours de l’année écoulée au titre des opérations exonérées avec droit à déduction.
Ce régime suspensif est bien expliqué à l’article 94 du code général des impôts qui
dispose : « . Les entreprises exportatrices de produits peuvent, sur leur demande et dans la
limite du montant du chiffre d’affaires réalisé au cours de l’année écoulée au titre de leurs
opérations d’exportations, être autorisées à recevoir en suspension de la taxe sur la valeur
ajoutée à l’intérieur, les marchandises, les matières premières, les emballages irrécupérables
et leurs services nécessaires aux dites opérations et susceptibles d’ouvrir droit à déduction et
au remboursement prévus aux articles 101 à 104du code. Toute fois, pour la première année
d’exportation, la limite du chiffre d’affaires visée à l’alinéa précédent s’apprécie par référence
aux commandes confirmées par les clients étrangers et dûment justifiées.
II. Les entreprises exportatrices de services peuvent sur leur demande et dans la limite du
montant du chiffres d’affaires réalisé au cours de l’année écoulée au titre de leurs opérations
d’exportation, être autorisées à recevoir en suspension de la taxe sur la valeur ajoutée à
l’intérieur, les produits et les services nécessaires aux dites opérations et susceptibles d’ouvrir
droit à déduction et au remboursement prévus aux articles 101 à 104 du code ».
B. L’exonération à l’importation.
Dans cette section, le premier paragraphe sera consacré au fait générateur et le second à
la base imposable.
-Le régime de débit : il entraîne l’exigibilité de la taxe suite à la simple facturation et le débit
du compte client, peu importe les modalités de règlement conclues avec ce dernier.
Ainsi l’article 95 al 2 et 3 énonce : « les contribuables qui font la déclaration avant le 1er
janvier ou dans les 30 jours qui suivent la date du début de leur activité, sont autorisés à
acquitter la taxe d’après le débit, lequel coïncide avec la facturation ou l’inscription en
comptabilité de la créance. Cependant les encaissements partiels et les livraisons effectuées
avant l’établissement au débit sont taxables. Les contribuables placés sous la régime de
l’encaissement et qui optent, dans les conditions visées à l’alinéa précédent, pour le régime
des débits, sont tenues de joindre à leur déclaration la liste des clients débiteurs éventuels et
d’acquitter la taxe y afférente dans les 30 jours qui suivent la date d’envoi de la dite
déclaration au service local des impôts dont ils relèvent ».
* Remarques :
-Les deux régimes concernent la TVA sur les ventes. L’exigibilité de la TVA déductible sur
les achats ne prend effet qu’après le paiement effectif des sommes dues au fournisseur, sauf
option par le régime de paiement par traites (déduction de la TVA après acceptation de la
traite).
-En cas d’échanges, le fait générateur est constitué par la livraison effective des marchandises
(article 95 al 4 du CGI).
-Pour les livraisons à soi-même, le fait générateur est l’achèvement des travaux (article 95 al 4
du CGI).
-Pour les importations des marchandises ; c’est le dédouanement, la taxe est acquittée
automatiquement par le déclarant.
Sous réserve des dispositions de l’article 100 du CGI, le chiffre d’affaires imposable
comprend le prix des marchandises, des travaux ou des services et les recettes accessoires qui
s’y rapportent, ainsi que les frais, droits et taxes y afférents à l’exception de la taxe sur la
valeur ajoutée. (Article 96 du CGI).
Pour déterminer l’ensemble d’éléments constituant le chiffre d’affaires, nous pouvons
nous reporter à l’article 96 du CGI. Et nous essayons de citer quelques éléments que nous
pouvons retrouver dans le chiffre d’affaires :
-pour les ventes, par le montant des ventes.
-pour les travaux immobiliers, par le montant des marchés, mémoires ou factures des travaux
exécutés.
-pour les opérations de lotissement, par le coût des travaux d’aménagement et de
viabilisations.
-pour les opérations réalisées par les banquiers, chargeurs, escompteurs, par le montant des
intérêts, escomptes, agios et autres produits ; etc.
Mais il y a aussi la détermination de la base imposable suivant un accord préalable, et
pour cela, les personnes exerçant à la fois des activités passibles de la taxe sur la valeur
ajoutée et des activités non passibles ou exonérées, oui imposées différemment au regard de la
dite taxe, peuvent déterminer le montant imposable de leur chiffre d’affaires sur la base d’un
accord préalable. (Article 97 du CGI).
Section2èLIQUIDATION ET TAUX :
Paragraphe1èliquidation :
La liquidation de la TVA consiste à calculer très exactement le montant d’impôt dû à
l’assujetti en appliquant un taux ou plus généralement un tarif à la matière imposable.
La détermination des taux pose des problèmes multiples et fort délicats. La diminution et
l’unification du nombre des taux, l’unification de la répartition des biens et services entre les
taux, et celles des exonérations, rencontrent en effet des obstacles particulièrement difficiles à
franchir. L’Etat actuel des législations des pays de l’Union européenne, qui cherchent à
harmoniser leur fiscalité depuis la 6eme directive, démontre l’extrême difficulté de ces
opérations. Selon les pays, le nombre de taux varie de un au Danemark et en Grande Bretagne
à huit en Italie.
Le tarif de la TVA marocaine est caractérise par une multiplicité relative des taux, due aux
traditions et contraintes nationales qui jouent un rôle non négligeable dans le classement de la
matière imposable. Les taux de la TVA marocaine sont relativement élevés par rapport aux
taux pratiqués dans certains pays de l’UE. Le taux normal est de 18,60% en France, de 15%
en Grande Bretagne, de 13% en Allemagne et de 10% au Luxembourg alors qu’il est de 20%
au Maroc. Il existe quatre taux légaux dans le cadre de la nouvelle loi relative à la TVA.
Paragraphe2è taux :
La nouvelle loi sur la TVA a marqué une simplification très nette des taux par rapport à la
taxe sur les produits et les services. Le législateur marocain a voulu que la taxe sur la valeur
ajoutée frappe l’ensemble de la dépense à des taux variables suivant le degré de nécessité des
produits.
En effet, le taux réduit de 7 % est appliqué aux produits alimentaires. de consommation
courante - les produits de première néeessité sont exonérés – aux
sources d'énergie de large consommation et aux opérations de transport de voyageurs et de
marchandises. Le taux. intermédiaire de 14 %, frappe les biens et les services présentant un
certain intérêt économique ou social. Le taux de 10 % concerne certains biens d'équipement
ainsi que certaines activités touristiques. Enfin, le taux normat de 20% , dont le champ
d'apptication n'est pas défini de manière limitative, étant donné qu'il englobe toutes les
opérations imposables pour lesquelles un autre n'est pas spécìalement prévu.
Malgré. une discrimination assez qualitative, on peut dire que la gestion de 4 taux,souvent
avec droit ou sans droit à déduction est une source de complexité. La plupart des pays
développés appliquent actuellement un ou deux taux ! D’un autre côté,le taux de 20 % est
particulièrement élevé et incite à la fraude et au développement du secteur informel.
Les dispositìons légales des articles 13. 14. 15 et 16. de la loi relative à la T.V.A., fìxent le
tarif de la taxe en appliquant soit des taux ad-valorem(1), soit des taux spécifiques (2).
I. Taux « AD-Valorem » (articles 13 et 15)
II exisre quatre taux ad-valorem ;
A. Taux normal de 20 % :
I.e taux normal de 20 % s’applique à toutes les opérations ìmposables pour lesquelles un
autre taux n’est pas expresscment prévu par la loi ou qui ne sont
pas exonérées.
Le taux de 20 % est le taux le plus élevé de la T.V.A., étant donné que le taux majoré de
30% a été abrogé par la loi de finances de 1993, dans son article 11 (2).
(1) La T.V.A. don’t les taux sont exorbitants,constitue plutôt un frein à la progression de la
demande. Ses taux doivent être revus à la baisse afin de favoriser la capacité d’achat des
ménages. La baisse des taux de la T.V. A , pourrait provoquer une angmentation au niveau du
rendement de cet impôt grâce aux effets d’entrainement sur la consommasion des ménages et
des entreprises.
(2) (2) Le taux normal était de 19 %. Il est passé à 20 % dans le cadre de la loi de finances
de 1996
B. Le taux réduit de 14 %
a. Avec droit à déduction
La taxe sur la valeur ajoutée au taux de 14 % s'applique à tous les travaux ìmmobilliers par
nature ; travaux neufs ou de réparation. Il en est ainsi pour les bàtiments (constructions,
terrassements. maçonnerie, béton armé ;etc.), les travaux publics (routes, voies ferrées,
drainage, dragage, ponts, etc.}, et les travaux de chaudronneries de bátiment et de
constructions métalliques (cuves, citernes, châteaux d'eau, ossatures métalliques).
Lorsque les travaux sont de véritables prestations de services et ne constituent pas des
opérations préliminaires ou accessoires à des travaux immobiliers, la taxe sur la valeur ajoutée
au taux normal de 20 % doit être appliquée. Exemple : travaux de recherche de nappes d'eau,
démolitions d'immeubles lorsque les opérations ne sont pas accessoires à de nouvelles
constructions. montage et location d'échafaudages, etc.
Par ailleurs, il convient de faire la différence entre travaux immobiliers, comprenant aussi
bien les opérations de promotion immobiliére que les opéralions de viabilisation de terrains et
les travaux d'installation et de pose, consitant en la mise en place d'appareils et d'objets
mobiliers, qui conservent leur caractère dc meubles après leur installalion, c'est-à-dire qui
peuvent par la suite être déplacés sans subir de détérioration:
- Les graisses alimentaires. margarines et saindoux :
- Le thé en vrac ou conditionné ;
- Les confitures. fruits et jus de Fruits, destinés à la confiturerie ;
- Les opérations de vente ou de livraison de café (vert ou torréfié) et succédanés de café,
ainsi que les extraits de café soluble ;
- Les opérations de transports de voyagcurs et de marchandises ;
- Les opérations de restauration fournies par les prestataires de services au personnel
salarié des entreprises ,
- Le véhicule "utilitaire léger économique", ainsi que tous les produits et matières entrant
dans sa fabrication (l);
- Le "cyclomoteur économique". ainsi que tous les produits et matières entrant dans sa
fabrication.
(1) Cette disposition a été introduite à l'occasion du lancement de la voiture économique par
la loi de finances 1996-1997.ef. modalités d'application,décret n° 2.86.99.
Lorsque l’administration établit l’impôt, elle le fait évidemment dans le but de le recouvrer.
Ce faisant, elle est tenue de respecter scrupuleusement la législation régissant cet impôt.
Au cas où le redevable estime que l’administration a enfreint la loi, il est en droit :
- de contester l’impôt mis à sa charge auprès de l’administration elle-même
- de saisir le tribunal administratif dans le cas où il n’est pas satisfait de la décision de
l’administration.
Nous étudierons ces questions dans deux points :
- le recouvrement de la T.V.A
- les voies de recours
L’impôt à payer constitue pour le redevable une dette vis à vis du trésor, il cherchera à s’en
libérer.
Pour le percepteur, l’impôt constitue une créance sur le redevable, il s’efforcera de la
recouvrer pour apurer ses comptes.
Nous avons vu que la T.V.A. constitue un impôt déclaratif à versement spontané.
Toutefois il y a trois exceptions à cette règle où la T.V.A. est recouvrée par état de produits,
autrement dit le redevable se libère de son impôt au vu d’un avis de paiement qu’il reçoit de
l’administration fiscale, il s’agit des cas suivants :
1=>lorsque le redevable est taxé d’office en vertu de l’article 28 de la loi N°30-85.
2=>lorsque le redevable, tout en souscrivant sa déclaration de CA ne verse pas de lui-même
la taxe dont il est redevable.
3=>lorsque des redressements de taxe sont effectués suite à un contrôle fiscal.
Toutefois, si la T.V.A. n’est pas versée, la taxe est recouvrée conformément à la loi N°15-97
formant code de recouvrement des créances publiques.
Ce recouvrement peut avoir lieu :
- Soit à l’amiable lorsque le redevable s’acquitte volontiers de son impôt dès la
réception de l’avis de paiement.
- Soit par voie forcée lorsque le redevable ne verse pas l’impôt dont il est redevable à
l’intérieur du délai fixé dans l’avis de paiement.
A è le paiement de la T.V.A. à l’amiable :
Le paiement de la T.V.A. s’effectue au vu d’un avis de paiement adressé par l’administration
fiscale au redevable.
Cet avis comprend une première partie réservée à l’identification du redevable (adresse, année
d’imposition, identifiant), tandis que la deuxième partie donne des renseignements sur l’impôt
( période de l’imposition, le principal de la T.V.A, l’amende qui peut varier de 25% à 100%,
les majorations de retard, et le total du montant à payer).
En bas de cet avis, il est indiqué la date limite de paiement.
Bè recouvrement de la T.V.A par voie forcée :
Cette phase de recouvrement se distingue de la phase précédente par le fait que le redevable
doit supporter en plus des majorations et intérêts de retard, les frais de poursuites.
Pour recouvrer l’impôt le percepteur dispose d’un arsenal juridique très contraignant.
Les poursuites commencent par le commandement et peuvent aller jusqu’à la contrainte par
corps en passant par la saisie et la vente.
Toutefois le percepteur est tenu de rappeler au contribuable ses obligations fiscales avant de
passer au stade des poursuites, et à ce stade le redevable peut soit se libérer de sa dette, soit
demander le sursis de paiement en introduisant une réclamation auprès du service d’assiette.
Or, cette réclamation n’est suspensive du paiement que si elle est introduite dans le délai
réglementaire, et qu’elle constitue une garantie ou caution à assurer le recouvrement.
Si après l’envoi du dernier avis, aucune formalité ne s’accomplie, le percepteur envoie le
commandement.
èLe commandement
Le commandement s’analyse en une injonction ou un ordre de paiement fait au redevable qui
ne s’est pas libéré de sa dette.
Dans le cas ou le redevable s’abstient de payer sa dette, le percepteur procédera à la saisie.
èLa saisie
Conformément aux dispositions du code de la procédure civile.
Si dans les 20jours qui suivent la notification du commandement le redevable ne s’est pas
acquitté de sa dette, le percepteur procède à la saisie des meubles et effets mobiliers en vertu
de l’autorisation spéciale décernée par le trésorier régional ou son représentant.
L’objectif de la saisie est de forcer le redevable à s’acquitter de sa dette, par ailleurs si au
cours de la saisie, le redevable demande à se libérer, la saisie est interrompue par le versement
des sommes dues y compris le coût de la saisie engagé.
De même lorsque le redevable se trouve dans l’incapacité de payer son impôt, le percepteur
dresse le P.V.de carence qui est soumis à la certification de l’autorité administrative.
Ce P.V. de carence constitue l’un des deux moyens attestant l’insolvabilité du redevable.
Le deuxième moyen est constitué par le certificat d’indigence dans le cas ou le redevable se
trouve dans un état d’insolvabilité notoire.
Il en résulte soit une injustice commise à l’encontre du contribuable, soit un manque à gagner
au détriment du trésor.
èLa vente
La vente constitue le point culminant des poursuites engagées par le percepteur pour
recouvrer sa créance. La vente des meubles et effets saisis ne peut intervenir qu’après 8 jours
de la date de la saisie.
èLa contrainte par corps :
Lorsque les voies d
’exécution sur les biens du redevable n’ont pu aboutir, le comptable chargé de recouvrement
est autorisé à recourir à la contrainte par corps.
Ce recours constitue l’ultime moyen mis en œuvre par le comptable pour recouvrer ses
créances.
Le comptable public ne peut recourir à la C.P.C.qu’après avoir épuisé toutes les autres formes
de poursuites.
Le redevable qui s’estime excessivement taxé ou n’ayant pas bénéficié d’un droit qui lui est
reconnu par la loi est en droit de formuler une réclamation qui doit être formulé à l’intérieur
d’un délai précis auprès de l’administration des impôts ou son représentant.
Ainsi, l’administration est tenue par la loi à répondre à la réclamation dans un délai imparti.
Par ailleurs, le redevable peut s’opposer à un acte de recouvrement auprès du trésor en
premier lieu et auprès du tribunal administratif en second lieu.
BIBLIOGRAPHIE
- Abdelmadjid Aktaou- traité de la taxe sur la valeur ajoutée avec textes à jour et
exercices à l'appui. Edition 1999
-Lazrak Rachid - la taxe sur la valeur ajoutée : l'imposition du chiffre d'affaires des
personnes physiques et des sociétés, Edition 2005
- Maurice Lauret, la taxe sur la valeur ajoutée
- Qarqori Mohammed-La Taxe sur la valeur ajoutée « TVA marocaine » : assiette et
contentieux –Edition 1999.