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Support de cours

FILIERE : ECONOMIE ET GESTION


MODULE : FISCALITE

SEMESTRE 1

Enseignant : Mr A. ABDOUNE

Année universitaire : 2022-2023


Syllabus
Objectif :
Ce cours constitue une initiation au Fiscalité. Il a pour objectif de répondre aux
questions essentielles qui permettent de mieux comprendre, le fonctionnement
de la fiscalité marocaine.

Qu’est-ce que la fiscalité ? qu’est-ce qu’une règle fiscale ? quel rôle social joue
la fiscalité marocaine ? qu’est-ce qu’un impôt direct ? qu’est-ce qu’un impôt
indirect ? quel est le champ d’application de l’impôt ? quelle est la base
imposable ? ....

Répondre à ces questions, c’est découvrir l’environnement dans lequel évolue


l’entreprise. Notamment, à travers l’identification de ses différents partenaires
et plus particulièrement sa relation avec l’ETAT.

Répondre à ces questions, c’est aussi comprendre le processus de calcul de


l’impôt, de la détermination du champ d’application à la détermination de la
base imposable pour calculer l’impôt dû.

Plan du cours :
Introduction générale : généralité sur la fiscalité et l’impôt

Chapitre I : Taxe sur la valeur ajoutée (TVA)


Chapitre II : Impôt sur les sociétés (IS)
Chapitre III : Impôt sur le revenu (IR)
Introduction générale :
La fiscalité est le processus par lequel les pouvoirs publics s’assurent les fonds prélevés
par voie obligatoire, afin de financer les dépenses publiques. Les impôts sont prélevés
directement sur les personnes physiques ou morales ou indirectement sur les transactions, sur
des biens corporels ou prestations de services.
La fiscalité est l’ensemble des lois et règles qui conditionnent l’impôt. Elle occupe une
grande importance dans les politiques étatiques grâce au besoin budgétaire et au souci
d’interventionnisme dans la vie économique.
La fiscalité, tant par son ampleur que par la multiplicité des effets diversifiés qu’elle
entraîne, influence l’ensemble de l’activité économique, la production, la répartition,
l’utilisation des biens et services, des actifs financiers s’en trouvent profondément affectés.
Les agents économiques sont d’abord conduits à modifier leur comportement
d’investissement, de consommation d’épargne, d’importation, d’exportation et plus
généralement les choix des affectations des ressources qu’ils opèrent.
La fiscalité est souvent perçue par les agents économiques comme une conséquence
inéluctable de la politique financière de l’état qui cherche à collecter le maximum des
ressources pour finances ses besoins croissants. Cette approche induit une certaine passivité
chez les contribuables qui se limitent à subir l’impôt sans chercher à faire du paramètre fiscal
un élément à intégrer dans les processus de décision de gestion.
La fiscalité revêt un double aspect pour l’entreprise, elle constitue tout d’abord une charge
financière qui pèse sur la trésorerie et en suite une contrainte administrative et source de
risque.
Les différentes étapes de la vie de l’entreprise marquent des choix fiscaux, et chaque fois des
solutions paraissent plus préférable à d’autres, surtout que le système fiscal ne cesse
d’évoluer dans le sens d’attirer le maximum d’investissement. Les entreprises doivent donc
intégrer, de plus en plus la variable fiscale dans leur décision de gestion dans le sens de
réduire et de maîtriser le poids de cette contrainte.
En effet, le champ fiscal est constitué de plusieurs disciplines, dont le droit fiscal entant que
branche juridique du droit des affaires, des finances publiques, mais aussi des procédés
techniques de gestion des entreprises et notamment du management financier.
La fiscalité n’est pas tout à fait une discipline abstraite, elle consiste en la maîtrise des
principes de base mais également de savoir les appliquer tout en ayant des réponses aux
différentes questions que peut soulever le contribuable.
En s’inspirant du professeur Cozian qui la compare à l’arithmétique lorsqu’il dit que
« l’important est moins de savoir disserter sur l’art de faire les opérations que de savoir-faire
ces opérations », le volé pratique de ce cours sera consacré aux principaux impôts du système
fiscal national, ainsi qu’aux calculs des principales situations fiscales rencontrées par les
différents types d’entreprises contribuables.
Le champ fiscal étant très vaste et complexe, le présent cours, ne prétendant pas
l’exhaustivité des concepts, des situations et des solutions fiscales, ce n’est qu’une initiation à
approfondir en matière de fiscalité de l’entreprise.
Quant à l’impôt, il s’agit d’un prélèvement obligatoire réalisé au profit de l’administration
publique, il ne donne pas droit à une contrepartie directe mais à des services fournis
gratuitement à la collectivité.
Il sert principalement à financer des dépenses publiques et constitue également un moyen
de régulation de l’activité économique. L’impôt se distingue notamment de l’emprunt, mais
aussi des cotisations sociales, car celles-ci ouvrent droit à une prestation et des versements
obligatoires à des agents économiques autres que l’administration publiques ( ex : l’assurance
automobile) ; enfin des versements, obligatoires ou non, effectués au profit d’administration
publiques en contrepartie de services dont le prix est hors de proportion avec leur coût (ex : le
timbre fiscal acquitté pour l’établissement d’un passeport).
« L’impôt est purement et simplement une contribution soit directe, soit dissimulée, que la
puissance publique exige des habitants ou des biens, pour subvenir aux dépenses du
gouvernement. Que ces dépenses soient bonnes ou mauvaises, bien entendues ou non,
qu’elles soient faites dans l’intérêt de tous ou dans l’intérêt de quelques-uns, ces conditions
peuvent avoir des conséquences économiques et sociales, mais elles ne changent rien au
caractère matériel de l’impôt. ». Cette définition a été donnée en termes excellents par
M.Leroy Beaulieu.

Règles fiscales :
Dès 1776, A. Smith formule, très clairement dans la richesse des nations, quatre règles
fiscales fondamentales qui préfigurent déjà des principes généraux de droit.

1. Règle de justice : « les sujets de chaque État doivent contribuer aux dépenses du
gouvernement autant que possible en raison de leurs facultés respectives, c’est-à-dire
en proportion des revenus dont ils jouissent sous la protection de l’État ».
2. Règle de certitude : « la taxe, ou portion d’impôt, que chaque individu est tenu de
payer doit être certaine et non arbitraire. L’époque, le mode, la quotité de payement,
tout doit être clair et précis, tant pour les contribuables qu’aux yeux de toute autre
personne ».
3. Règle de commodité : « tout impôt doit être perçu à l’époque et selon le mode que
l’on peut présumer les plus convenables pour le contribuable ».
4. Règle d’économie : « tout impôt doit être perçu de manière qu’il fasse sortir des
mains du peuple le moins d’argent possible au-delà de ce qu’il fait entrer dans le
trésor de l’Etat ».
Principes de l’impôt :
- Le principe de l’égalité, défini par la constitution, précisant que les règles
concernant l’assiette, le taux, et les modalités de recouvrement des impositions de
toutes natures sont fixées par la loi, donc par le parlement ;
- La création de la modification d’un impôt sont toujours décidées par le
parlement. Si le gouvernement souhaite la création d’un impôt, c’est le législateur,
représentant le peuple souverain, qui le vote.
- Le principe d’annualité, selon lequel le parlement doit donner chaque année au
gouvernement l’autorisation de percevoir l’impôt, la loi de finances ;
Rôle de l’impôt :
Étant donné l’objet propre de l’impôt : couvrir les dépenses publiques, la question de sa
nécessité ne saurait se poser. Pour que l’État remplisse sa mission, il faut qu’il accomplisse
des dépenses. Pour pouvoir payer ces dépenses, il faut qu’il recouvre des recettes, donc qu’il
prélève l’impôt.
Le rôle essentiel de l’impôt est-il uniquement d’ordre financier ? consiste-t-il seulement à
procurer des ressources au Trésor ? ou bien convient-il de reconnaître à l’impôt un rôle
économique et social ?
Rôle économique :
L’impôt n’est pas une cause de richesse publique. Le législateur peut l’employer, et c’est
notamment le cas des impôts indirects et des douanes, pour favoriser une production
déterminée.
La législation douanière, dans les États modernes, présente beaucoup plus le caractère d’un
instrument destiné à protéger la production nationale contre la concurrence excessive des
importations étrangères, que d’un impôt ayant pour objet fondamentale de procurer des
ressources au Trésor public. Le but fiscal, dans ce cas particulier, n’est que secondaire, le but
économique est le principal
Mais il ne faut pas oublier que ce rôle économique des impôts indirects et des douanes
peut dans de nombreuses circonstances, présenter des inconvénients graves. L’intervention,
dans le but de favoriser telle ou telle branche de l’activité nationale, peut avoir des
conséquences très différentes de celles qu’on attendait ou, même si les buts désirés sont
atteints, nuisent gravement, par répercussion indirecte, a d’autre branches de cette activité.
En définitive, le rôle de l’État en matière d’impôts indirects doit être essentiellement de
prendre des mesures destinées à empêcher les conséquences fâcheuses pour la production
nationale.
Rôle social :

On a voulu également faire jouer au système fiscal, soit un rôle de moralisation, soit un
rôle de redressement des inégalités sociales.
C’est ainsi qu’il imposera les boissons alcooliques plus fortement que les boissons
hygiéniques ; qu’il surtaxera certains produits dont l’abus est particulièrement dangereux sur
la santé de l’individu et sur la société.
On reproche à juste titre aux impôts indirects leur non-proportionnalité. Ils frappent les
contribuables en raison de leurs besoins et non suivant leurs ressources. D’autres impôts
viendront corriger ces défauts ; taxes somptuaires ; impôts sur les valeurs mobilières, impôt
progressifs sur le revenu global, etc..)
Un bon système tend à proportionner les sacrifices. Ici encore, il serait à la fois dangereux
et injuste d’aller trop loin dans cette voie. Il ne faut pas oublier qu’une partie notable des
dépenses publiques sont réalisées au profit des classes peu fortunées (gratuité de
l’enseignement, institution de prévoyance sociale, etc)
Les impôts directs :
Ce sont les impôts payés dans les perceptions à l’initiative de l’administration : le service
calcule l’impôt, établit un document (appelé rôle) et l’adresse au contribuable. L’impôt, est
donc payé « directement » par une personne au nom duquel le rôle est établi. (Impôt sur le
revenu, impôt sur les sociétés, taxe d’habitation, taxe professionnelle…)
Les impôts indirects :
Ce sont des impôts calculés par le redevable et payés son initiative. Ils sont dus
en raison de la réalisation d’une opération commerciale donnée (exemple une vente) ils sont
liés à des événements à l’occasion desquels l’État prélevé des impôts (ventes de biens et
services soumis à la TVA pour l’essentiel, mais aussi opérations au cours desquelles l’État
autorise ou enregistre, la vignette, les droits de douane…).
Directs/indirects :
Les impôts directs, comme l’impôt sur le revenu ou la taxe d’habitation, sont payés et
supportés par la même personne. Le « redevable », celui qui verse le montant de l’impôt, et
alors également le contribuable, c’est-à-dire celui qui supporte effectivement l’impôt.
L’administration fiscale peut établir la liste des contribuables dans un « rôle ».
En revanche, avec les impôts indirects, comme la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), les
droits de douane ou les taxes sur les carburants, le redevable est distinct du contribuable. Les
impôts indirects sont versés par les entreprises ou les personnes redevables, mais répercutés
sur le prix de vente d’un produit ; ils sont donc supportés par une autre personne, le
contribuable. Ainsi, la TVA est versée par les entreprises redevables mais entièrement payée
par le consommateur final, les contribuables, inconnus vis-à-vis de l’administration fiscale.
La distinction entre impôt directs et indirects n’est pas aussi nette qu’il y paraît : ainsi,
l’impôt sur les bénéfices des sociétés, considéré comme un impôt direct, est pour partie
répercuter sur les prix de vente des entreprises.
Les impôts directs sont également considérés comme plus équitables, car ils tiennent
compte de la situation personnelle des contribuables. Les impôts indirects, plus faciles à
collecter car le nombre de redevables est moindre, constituent plus de la moitié des recettes
fiscales de l’État. Ils sont moins sensibles à la conjoncture et relativement « indolores » pour
les citoyens contribuables qui n’ont pas conscience d’acquitter des impôts en faisant leurs
achats. De ce fait, les gouvernements préfèrent souvent accroître les impôts indirects mais
baisser les impôts directs.
Système fiscal :
L’objectif. De la fiscalité ne peut être recherché en dehors du système fiscal, qui apparaît à
première analyse comme un système en mutation, cette dynamique est le reflet de l’évolution
de l’économie et de la société ou le système fiscale s’insère comme composante essentielle.
Cette dynamique peut être perçue à plusieurs niveaux. Si le rôle de pourvoyeur de fonds
pour le financement du budget de l’État et des collectivités locales apparaît comme un des
traits dominants de ce système, ce dernier assure d’autres rôles non moins importants.
Il participe à toute politique de régulation de l’activité économique dans son ensemble,
comme il permet la promotion de secteur particuliers. Il assure en fin une certaine correction
de la distribution des revenus et des affectations des dépenses des ménages.
Tout système fiscal pose trois questions essentielles :
1. Quelles quantités d’argent seront mieux affectées par le biais de l’Etat que par
l’utilisation individuelle. Quelle pression fiscale est souhaitable ?
2. A qui prendre les ressources fiscales et par quels types de moyens : impôts directs ou
indirects, sur la fortune ou sur les salaires… ?
3. Comment affecter de façon rationnelle les ressources prélevées ?
Cependant, le choix d’un nouvel impôt est nécessairement conditionné par les
caractéristiques du système fiscal dans lequel il s’intègre.
Il est nécessaire de tenir compte de considération de justice pour le choix d’un nouvel
impôt qui doit s’insérer dans tout le système fiscal. Ensuite, il s’agit d’éviter de laisser
subsister des failles dans le système fiscal. D’ailleurs, pour orienter les grandes options de
politique fiscale, quelques principes doivent être rappelés car ils sont susceptibles de guider la
décision d’introduction d’un nouvel impôt sur une même matière imposable qui aboutirait à
rendre l’impôt insupportable et pousserait à la fraude.
Un système fiscal est fortement redistributif lorsque les prélèvements progressifs y
occupent une place prépondérante, par rapport aux prélèvements proportionnels :
- Un prélèvement progressif est un prélèvement dont le taux croît lorsque son
assiette augmente ; le taux de prélèvement est alors plus fort pour les hauts
revenus que pour les bas revenus (exemple : impôt sur le revenu) ;
- Un prélèvement proportionnel est un prélèvement dont le taux reste fixe, quelle
que soit son assiette, le taux de la TVA est le même pour tous les consommateurs,
quels que soient leurs revenus mais globalement, elle peut être considérée comme
un impôt dégressif car, compte tenu de la part plus forte de la consommation dans
les dépenses des ménages les moins aisés, les prélèvements sur leur
consommation seront proportionnellement plus importants.
Les impôts élevés découragent les investissements, font fuir les travailleurs les plus
compétents et incitent à recouvrir au secteur informel. Ay bout du compte, le gouvernement
ne récolte pas plus d’argent parce que ses mesures fiscales s’appliquent à une économie
productive. Cela étant dit, l’impôt ç taux fixe contient malgré tout, une certaine dose
minimale de « progressivité », c’est-à-dire qu’il continue à favoriser proportionnellement
ceux qui gagnent moins, à cause de l’exemption de base.
Les éléments constitutifs de l’impôt
- La matière imposable
- Le fait générateur
- La personne imposable
La matière imposable : la matière imposable est l’élément qui sert de support à l’impôt
(produit, revenu). La base imposable est la mesure quantitative qui permet le calcul de
l’impôt.
Le fait générateur : le fait générateur est l’événement qui donne naissance à la créance
fiscale. L’exigibilité est la date à partir de laquelle le fisc peut exiger le règlement de l’impôt.
La personne imposable : la personne imposable est celle qui doit verser l’impôt dans les
caisses de l’État. C’est le redevable de l’impôt.
Le redevable légal= celui qui verse la taxe à la recette des impôts
Le redevable réel= celui qui supporte effectivement l’impôt, le contribuable.
Les phases de l’imposition
1. Détermination de « matière imposable ». la matière imposable est l’élément qui sert
de support à l’impôt (produit, revenu). Soit un cadre qui perçoit un salaire de 7000
DH, reçoit d’un locataire un loyer de 2000 dh et 3000 DH de dividendes. Cet
ensemble de revenus constitue sa « matière imposable ».
2. Fixation de l’assiette. La base imposable est la mesure quantitative qui permet le
calcul de l’impôt, pour fixer « l’assiette », il faut déterminer ce que l’on considère
comme imposable : par exemple, un certain montant peut être déduit pour frais
professionnels. Il faudra également tenir compte de la situation familiale.
3. Liquidation de l’impôt. Une fois l’assiette déterminée, l’impôt sera calculé en
appliquant un barème d’imposition qui généralement s’élève avec le revenu
(liquidation). Liquider l’impôt consiste à déterminer son montant en appliquant un
tarif (ou un taux) à une base d’imposition.
4. Recouvrement : la somme due au titre de l’impôt une fois fixée, on procède au
« recouvrement » (encaissement de l’impôt) selon des procédures dont la feuille
d’avertissement du percepteur matérialise le caractère impératif.
Chapitre I : Taxe sur la valeur ajoutée (TVA)
La TVA est un impôt sur la dépense, qui concerne toutes les formes de consommation, et
dont le principe est créé en France en 1954 et adopté par tous les pays de l’UE par la suite. Il
s’agit d’un impôt indirect, adopté au Maroc en 1986, dont la charge effective incombe en
principe au consommateur final.
C’est un impôt sur la consommation fondée sur la notion de valeur ajoutée. Il frappe le
produit ou le service à travers la valeur ajoutée créée à chaque stade de fabrication ou de
commercialisation. Sa large diffusion s’explique par son efficacité et sa neutralité. Par rapport
à cette taxe, les entreprises jouent uniquement un rôle d’intermédiaire de tel sorte qu’elles :
- Collectent la TVA auprès de leurs clients
- Récupèrent la TVA versée à leurs fournisseurs et reversent la différence à l’État.
La TVA est un impôt sur la dépense. Elle est collectée par les entreprises qui facturent à leurs
clients le montant de la TVA : elle s’incorpore ainsi au prix des produits. Avec la TVA,
l’entreprise se fait l’intermédiaire du percepteur : la TVA est l’héritière de la taxe sur le
chiffre d’affaires, nom qu’on lui donne encore par abus de langage.
Exemple1 : soit une entreprise E, qui achète des matières premières à un fournisseur F, les
transforme et les vend à un client C, soit un taux de TVA 20%
- F ® E une facture (2000 + 400 (2000 x 20%)). (Facture d’achat)
- E ® C une facture (5000 + 1000 (5000 x 20%)). (Facture de vente)
- Reversée à l’Etat par l’entreprise 1000 – 400 = 600
*F vend des matières premières 2000 DH HT. Il doit verser au trésor 2000 x 20%= 400 et va
donc facturer 2000 + 400 = 2400.
*E transforme ces matières premières et les vend à C, en facturant : 5000 + (5000 x 20%)
=6000.
*E a donc collecté 1000 de TVA ; comme il lui est possible de récupérer 400 sur les achats de
matières premières, E versera au trésor :
TVA facturée (sur le client) 1000 – TVA payée au fournisseur 400= TVA versée au trésor
600

En conclusion, on constate que le client C est le véritable payeur de la taxe, F et E n’étant que
des collecteurs autrement dit des intermédiaires.
Le champ d’application :
Le champ d’application de la TVA est très large, puisqu’il englobe toutes les opérations
relevant d’une activité économique, c’est-à-dire non seulement les activités industrielles et
commerciales, mais encore les activités libérales.
Ce n’est pas la qualité de la personne qui est déterminante, mais l’acte effectué. La TVA se
définit par rapport à la nature des opérations, il se trouve donc assujetties à la TVA toutes
personnes physiques et morales qui effectuent des opérations de nature industrielle,
commerciale, artisanale ou libérale au Maroc. Le secteur agricole est hors champ de la TVA.

Imposition obligatoire : sont assujetties obligatoirement à la TVA les entreprises


industrielles, les importateurs, les travaux immobiliers, les livraisons à soi-même (hors
immobilier) et les prestations de services à titre onéreux.

L’option : l’option pour la TVA permet aux personnes qui l’exercent de bénéficier du régime
des déductions, c’est-à-dire de récupérer la TVA qui a grevé leurs achats et de transmettre à
leurs clients assujettis la possibilité d’opérer la déduction de la taxe. Pour les exportateurs
l’option leur permet de s’approvisionner en exonération de la taxe et de bénéficier du
remboursement de l’impôt qui a grevé les achats de biens et services ouvrant droit à
déduction.
Peuvent demander l’option ; les commerçants et prestataires de services pour leur chiffre
d’affaires à l’export. Les petits prestataires de services pour leur chiffre d’affaires à l’export.
Les petits prestataires et fabricants (CA inférieur ou égal à 5 000 000dhs), les revendeurs en
l’état.
Régime suspensif (art. 9) : les entreprises exportatrices peuvent demander la suspension de
la TVA sur les marchandises, matières premières et emballages irrécupérables nécessaires
aux opérations bénéficiant de la déduction.
Exonérations (art.7-8) : On peut distinguer les exonérations sans droit à la déduction et qui
concernent les ventes portant sur les produits de première nécessité. Et les opérations
exonérées avec droit à déduction et concernent les produits à l’exportation, les engrais, les
articles à usage agricole et les biens d’investissement à inscrire dans un compte
d’immobilisation.
Les exonérations constituent un obstacle au bon fonctionnement du mécanisme de la TVA et
engendre une rupture dans la chaîne des déductions ce qui entraîne une surcharge fiscale.
L’exonération n’est pas toujours bénéfique pour l’entreprise pour deux raisons :
- Les entreprises exonérées ne peuvent en principe opérer la déduction de la TVA
sur leurs achats en amont, et ne peuvent en réclamer le remboursement.
- Le client d’une firme exonérée est privé de la possibilité de soustraire de la TVA
facturée, celle qui a grevé en amont le prix de revient de son fournisseur.
Fait générateur.
Le fait générateur s’entend de l’événement qui rend la TVA exigible, autrement dit, c’est
l’événement qui donne naissance à une dette de l’entreprise vis-à-vis du trésor public en
matière de TVA.
Selon le fait générateur, on distingue deux régimes d’imposition : le régime de l’encaissement
et le régime des débits.
Le régime de l’encaissement : c’est le régime de droit commun vigueur au Maroc et qui est
adopté par défaut par toute entreprise n’ayant pas formulé de demande d’option pour le
régime de débit, il consiste en l’exigibilité de la taxe au moment de l’encaissement total ou
partiel du prix des marchandises vendues.
Dans le régime de l’encaissement, le fait générateur de la TVA est constitué par
« l’encaissement total ou partiel du prix des marchandises, des travaux ou des services »
L’encaissement s’entend de toute recette réalisée à quelque titre que ce soit (avances,
acomptes, arrhes1, règlement du prix…) et sans tenir compte de la facturation ou de la
livraison du produit.
Ainsi, en cas de paiement en espèces, le fait générateur est constitué par la réception du
numéraire.
En cas de paiement par chèque, virement, carte bancaire, effet de commerce ou via
Internet…, le fait générateur est constitué par l’encaissement effectif des sommes objet du
paiement.
Le régime débit : Les entreprises assujetties à la TVA peuvent opter 2 pour son acquittement
selon leurs débits. Dans ce régime, le fait générateur de la TVA est constitué par l’inscription
coïncide généralement avec la facturation (débit du compte « client »). Mais les
encaissements intervenant avant cette inscription sont taxables (débit d’un compte de
trésorerie).

1
Les avances et les acomptes constituent une partie du prix du produit ou de la prestation de service. Ils
résultent d’une vente conclue de façon définitive, leur encaissement génère la TVA au même titre que celui du
prix. Les arrhes traduisent la promesse de l’acheteur à conclure la vente. Elles peuvent être abandonnées, dans
ce cas elles constituent des dommages non imposables.
2
Les contribuables qui optent pour le régime des débits doivent faire leur demande avant le premier janvier,
ou dans les trente jours qui suivent le début de leur activité.
Toutefois, la livraison des produits constitue un fait générateur de la TVA en cas d’option
pour le régime des débits, et ce en l’absence de facturation ou d’encaissement.
Exemple :
Une entreprise commerciale imposable à la TVA au taux normal et selon le régime de la
déclaration mensuelle a effectué, au cours du mois de mars 2017, les opérations suivantes :
• 06 /03 ; vente de marchandises contre chèque 45000 TTC, le chèque est encaissé le
08/03,
• 10/03 ; avis d’encaissement d’un chèque de 75000 en règlement d’une vente dont la
livraison a été effectuée le 9 février 2017,
• 15/03 ; vente de marchandise 24000 dh TTC, encaissement de 25% du montant en
espèces, le reste est payable au cours du mois d’avril.
• 21/03 ; encaissement d’une avance de 8400 sur une commande à livrer au cours du
mois d’avril.
Le montant de la TVA exigible est fonction du régime d’imposition de l’entreprise. Dans le
régime de l’encaissement la taxe est exigible sur le montant des ventes qui ont fait l’objet
d’un encaissement effectif. Alors que dans le régime des débits la TVA exigible est calculée
sur les encaissements mais également sur les montants des ventes non encaissées (ventes à
crédit) ayant fait l’objet de facturation ou de livraison.
Calcul de la TVA exigible dans le régime de l’encaissement :
• 06/03 ; la vente a fait l’objet d’un encaissement, la TVA est exigible :
45000 - (45000/1,2) = 7500
• 10/03 ; le fait générateur est l’encaissement, la date de la livraison ne revêt aucune
importance :
75000 - (75000/1,2) = 12500
• 15/03 ; seul le montant encaissé donne lieu à une TVA est exigible :
24000 - (24000/1,2) x 25% = 1000
• 21/03 ; il s’agit d’un encaissement sur lequel la TVA est exigible :
8400 - (8400/1,2) = 1400
Total TVA exigible : 22400
Calcul de la TVA exigible dans le régime des débits :
• 06/03 ; lorsqu’il s’agit d’un encaissement, la TVA est exigible quel que soit le régime
d’imposition :
45000 - (45000/1,2) = 7500
• 10/03 ; dans le régime des débits la dette vis-à-vis de l’administration fiscale prend
naissance au moment de la facturation ou de la livraison. La TVA est à déclarer au
titre du mois de février.
• 15/03 ; l’opération de vente se traduit par le débit du compte « caisse » pour 25% du
montant, et le débit du compte « clients » pour le reste. La TVA est donc exigible sur
la totalité de la vente :
24000 - (24000/1,2) = 4000
• 21/03 ; l’encaissement donne lieu à une TVA exigible quel que soit le régime :
(8400/1,2) x20% = 1400
Total TVA exigible : 12900
Remarque :
• Les deux régimes concernent exclusivement la TVA sur les ventes. L’exigibilité de la
TVA déductible sur les achats ne prend effet qu’après le paiement effectif des
sommes dues au fournisseur sauf option pour le régime de paiement par traites
(déduction de la TVA après acceptation de la traite).
• *En cas d’échanges le fait générateur est constitué par la livraison effective des
marchandises.
• * Pour les livraisons à soi même le fait générateur est l’achèvement des travaux.
• *Pour les importations des marchandises c’est le dédouanement car la taxe est
acquittée automatiquement par le déclarant.
Il existe deux régimes de déclaration :
- Déclaration mensuel qui concerne obligatoirement les redevables dont le CA
taxable réalisé au cours de l’année écoulée atteint ou dépasse1000000dh, les
personnes n’ayant pas d’établissement au Maroc et y effectuant des opérations
imposables.
Cette déclaration doit être faite contre récépissé avant la fin du mois.
- La déclaration trimestrielle qui concerne les redevables dont le CA de l’année
écoulée est inférieur à 1000000dh, les exploitants des établissements saisonniers
et ceux exerçant une activité périodique, ainsi que les nouveaux redevables pour la
période de l’année en cours.
Section II- Taux et Modalités de la déduction de la TVA :
1- Taux normal (20%)
Ce taux s’applique à toutes les opérations imposables pour lesquelles un autre taux
n’a pas été prévu. Ce taux concerne la plupart des produits manufacturés : meubles,
vêtements, outillage, etc… ainsi que de nombreux services : expertise comptable,
service téléphoniques, travail temporaire, les travaux immobiliers, opérations de
crédit-bail, etc…
2- Taux réduit (14%)
Ce taux s’applique aux produits et services de consommation courante limitativement
désignés par loi :
- Produits : la plupart des produits alimentaires, les produits d’origine agricole, thé,
café, graisses alimentaires…
- Services : transport des voyageurs et de marchandises (hors ONCF), cantines,
spectacles, commissions des agents d’assurance.
3- Taux super-réduit (7%)
Les produits de consommation courante destinées à l’alimentation humaines et
animale, eau, énergie, produits pharmaceutiques, fournitures scolaires, professions
juridiques…
4- Taux particulier (10%)
Opération de restauration et de fourniture de logement dans les établissements
touristiques, minoteries et sucreries, opérations financières et bancaires (L.F 2006).
b- Modalités de la déduction
« la TVA qui a grevé les éléments du prix d’une opération imposable est déductible
de la TVA applicable à cette opération », il en découle que la TVA ayant grevé les
biens et les services acquis par l’assujetti à la TVA ne peut donner lieu à déduction
que dans la mesure ou ses biens et services sont utilisés pour la réalisation d’une
opération taxable ou d’une opération exonérée avec droit à déduction ou en
suspension de la taxe.
Tous les biens et tous les services acquis pour les besoins de l’exploitation ouvrent
droit à déduction, à condition que la TVA figure sur la facture d’achat ‘et que ces
biens et services soient utilisés pour la réalisation d’une affaire imposable).
La déduction est appliquée sans décalage (L.F 2014), le droit à déduction s’exerce à
l’expiration du mois du paiement partiel ou total des factures aussi bien pour les biens
et services que pour les biens constituant des immobilisations.
Le versement de la TVA à payer au titre du mois M est effectué mensuellement
avant la fin du mois M.
Les assujettis opèrent globalement l’imputation de la taxe payée en amont. Au cas où
le volume de la taxe ne permettrait pas l’imputation totale, le reliquat est reporté sur le
mois ou le trimestre qui suit.
Exemple :
Les données d’une entreprise imposable à la TVA au taux de 10% sont :
Février Mars Avril
Ventes de produits 120000 20000 24000
Achats de biens et services 50000 15000 30000
Achats d’immobilisations 45000 50000 30000

Mois de février :
TVA collectée en février : 120000 * 10% = 12000
TVA déductible : sur les biens et services 50000 * 10% = 5000
Sur immobilisation 45000 * 10% = 4500

TVA due = 12000 – 9500 = 2500


TAF : faites le calcul pour Mars et Avril.
Déduction partielle pour les personnes assujetties.
Dans le cas où les commerçants effectuent des opérations taxables en même temps
que des opérations exonérées, ou hors champ d’application, le montant de la taxe déductible
est affecté d’un pourcentage de déduction appelé (prorata), le prorata est calculé sur la base
des opérations de l’année précédente pour être appliquée à celle de l’année en cours.
Autrement dit, les entreprises assujetties à la TVA ne peuvent opérer qu’une
déduction partielle. Cette déduction partielle est calculée par l’application à la taxe ayant
grevé les biens et les services d’un pourcentage unique dit prorata de déduction.
Le prorata de déduction représente la part de l’activité donnant droit à déduction dans
l’activité totale de l’entreprise. Il est déterminé par l’application de la formule suivante :
𝐶𝐴 𝑖𝑚𝑝𝑜𝑠𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑇𝑇𝐶 + (𝐶𝐴 𝑒𝑥𝑜𝑛é𝑟é 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐷𝐷 + 𝑇𝑉𝐴 𝑓𝑖𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒)
𝑃𝑟 =
𝑁𝑢𝑚é𝑟𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟 + 𝐶𝐴 ℎ𝑜𝑟𝑠 𝑐ℎ𝑎𝑚𝑝 + 𝐶𝐴 𝑒𝑥𝑜𝑛é𝑟é 𝑠𝑎𝑛𝑠 𝐷𝐷

Certaines précisions doivent être apportées concernant la détermination et


l’applicabilité du prorata de déduction :
• Le prorata applicable au cours d’une année N est calculé sur la base des opérations de
l’année précédente (N – 1) ;
• Le prorata applicable dans le cas d’une entreprise dont l’activité et totalement
imposable est de 100% ;
• L’application du prorata n’est pas automatique. Il ne s’applique qu’à la TVA ayant
grevé les éléments communs, c’est-à-dire les biens et les services qui participent aussi
bien à l’activité ouvrant droit à déduction (qu’elle soit imposable ou exonérée avec
droit à déduction) qu’à l’activité qui n’ouvre pas droit à déduction.
• Le prorata de déduction doit représenter l’activité courante de l’assujetti. Tous les
éléments à caractère exceptionnel sont exclus de son calcul, tel est le cas, par
exemple, des produits de cessions d’immobilisations et des indemnités d’assurance.
• Les nouveaux assujettis appliquent un prorata provisoire calculé à partir de leurs
prévisions d’exploitation, et ce jusqu’à la fin de l’année suivant celle de la création de
leur entreprise.
Exemple d’application :
Au cours de l’année N - 1, le chiffre d’affaires d’une entreprise commerciale s’est
composé comme suit (montants HT) :
Éléments Montants
Ventes de produits imposables sur le marché 800000
national
Ventes de produits exonérés sans droit à 450000
déduction
Ventes à l’export 550000
Location d’un immeuble à l’état nu à usage 200000
d’habitation
Produits de cession d’immobilisations 165700
Indemnités d’assurance reçues 324000

Calcul du prorata :
Le prorata traduit, en principe, le poids des éléments donnant droit à déduction dans le
chiffre d’affaires global. Au numérateur, il comprendra :
- Les ventes au Maroc considérées pour leur montant TVA comprise. Celles-ci étant
imposables, elles donnent droit à la déduction de la taxe.
- Les ventes à l’export qui, malgré leur exonération donnent droit à la récupération
de la TVA. Au montant de ces ventes il faudra ajouter le montant de la taxe qui
aurait était facturée au client si elles étaient taxables.
Éléments Montant TTC
Ventes de produits imposables sur le marché 960000 = (800000 x 1,2)
national
Ventes à l’export 660000 = (550000 x 1,2)
Total numérateur 1620000
Au dénominateur, outre le montant global du numérateur, figurent les éléments ne
donnant pas droit à déduction. Il s’agit des :
- Éléments hors champ d’application de la taxe (location nue de l’immeuble).
- Éléments exonérés sans droit à déduction (ventes de produits exonérés sans droit à
déduction).
Sont exclus du calcul du prorata tous les produits exceptionnels. Tel est le cas dans
l’ensemble des produits de cession d’immobilisation et des indemnités d’assurance.
Éléments Montants
Numérateur 1620000
Ventes de produits exonérés sans droit à 450000
déduction
Location de l’immeuble 200000
Total 2270000
Prorata de déduction (Pr) :
!"#$$$$
Pr = ##%$$$$ 𝑥 100 = 71,36%

Le premier trimestre de l’année N le commerçant a effectué les achats suivants :


- Achat de produits taxable (HT) 180000, (TVA) 36000.
- Achat de produits exonérés 75000
- Achat de biens immobilisés (HT) 88000, (TVA) 176000
- Frais généraux (HT) 20000, (TVA) 4000.
Total de la TVA payée 56000
Ce total n’est pas entièrement déductible, la taxe grevant les produits qui participent à
la réalisation de l’ensemble des biens vendus par la firme est déductible au prorata.
Le montant de la taxe déductible = (36000 + 176000 + 4000) x 71,36%) = 39961,6
C- Régularisation de la TVA
La régularisation est l’opération qui consiste à réviser les déductions initialement
admises, elle concerne les seuls biens immobilisés. Elle s’opère :
En cas ou le prorata accuse une variation de plus de 5% par rapport au prorata initial
d’un exercice à l’autre et ce pendant une période de 5 ans suivant la date d’acquisition
du bien en question.
En cas de cession, transfert, remise en cause du prix ou cessation d’activité.
1- Variation du prorata :
Le prorata initial pour une année donnée peut subir des variations, donc la déduction
de la TVA pratiquée lors de l’acquisition d’une immobilisation sur la base du prorata
initial, peut donner lieu à régularisation. Lorsqu’au cours d’une année ultérieur
comprise dans une période de cinq ans, le prorata subit une variation à la hausse ou à
la baisse de plus de 5%.
Dans ce cas la déduction initiale doit être régularisée en plus ou en moins d’une
valeur égale au (1/5) de la différence entre la déduction initiale et la déduction
déterminée en appliquant le nouveau prorata.
Exemple :
Une entreprise a acheté une machine pour 8000 dh HT, TVA 10%, soit 800 dh durant
l’exercice N. Le prorata de déduction appliqué étant de 80%. Les variations
ultérieures du prorata se présentent comme suit :
N +1 ; 90%--- N+2, 60% --- N + 3, 84%
Régularisation :
N + 1 ; la variation du prorata initial est de 90% - 80% = 10% cette variation en
hausse excède le seuil de 5%, l’entreprise doit opérer une déduction complémentaire.
La déduction sur la base du prorata de 90% étant de (800 * 90%= 720), la déduction
opérée était de (800 * 80%= 640).
La déduction complémentaire à effectuer en N+1 est égale au cinquième de la
différence entre les deux déductions ; soit 720 – 640/5 = 16.
N + 2 ; la variation du prorata initiale est de 60% - 80% = - 20%, l’entreprise doit
opérer un reversement de la déduction déjà effectuée en N (année d’acquisition de la
machine). La déduction aurait été de 800 * 60%= 480 la déduction effectuée est de
640. Le reversement est de 640 – 480 / 5 = 32.
N+3 ; la variation est de 84% - 80% = 4% soit moins de 5% donc pas de
régularisation.
2- Cession, transfert, changement de prix, cession d’activité.
Lorsque l’un des événements intervient dans les cinq ans qui suivent la date
d’acquisition de l’immobilisation, la régularisation doit se traduire par un reversement
de la taxe au trésor. Le reversement est calculé en fonction du nombre d’année restant
à courir sur une période de cinq (5) ans.

Exemple :
Une entreprise industrielle partiellement imposable à la TVA achète un matériel de
manutention en février en février 2012, à 124500 HT, TVA 20%, le prorata applicable
en 2012 est de 70%.
Au cours des années suivantes le prorata passe à :
• 75% en 2013
• 64% en 2014
• 82% en 2015
• 100% en 2016
• 73% en 2017
• 85% en 2018
Montant de la TVA : 124500 x 20% = 24900
Déduction initiale : 24900 x 70% = 17430
En 2013 :
La régularisation suppose une variation du prorata en valeur absolue strictement supérieure à
5 points. En 2013, celle-ci est de 75-70 =5 points, aucune régularisation ne s’impose.
En 2014 :
Variation du prorata : (70 – 64) = 6 points
Régularisation : 1/5 (17430 – (24900 x 64%)) = 298,8.
Résultat positif qui traduit une diminution du prorata. Il s’agit d’un reversement.
En 2015 :
Variation du prorata : 12 points
Régularisation : 1/5 (17430 – (24900 x 82%)) = 597,6
Le prorata a augmenté, l’entreprise effectuera une déduction complémentaire de 597,6
En 2016 :
Variation du prorata : 30 points, le passage à un prorata de 100% signifie que l’entreprise n’a
réalisé aucune opération au titre de son activité non imposable.
L’augmentation du prorata donne lieu à une déduction complémentaire :
1/5 (17430 – 24900) = - 1494
En 2017 : il n’y a pas de régularisation à faire, la variation du prorata est inférieure à 5
points.
En 2018 : la période de 5 ans suivant l’année d’acquisition s’étant écoulée, la question de la
régularisation ne se pose plus.
3- La disparition non justifiée :
En cas de vol, d’incendie ou de destruction non justifiée, la TVA ayant grevé les éléments
disparus doit être reversée par l’entreprise au Trésor public si elle a déjà fait l’objet d’une
déduction.
Il incombe à l’assujetti de justifier la disparition de marchandises, de produits ou
d’immobilisation, et ce à travers un procès-verbal de la police judiciaire en cas de vol, une
attestation des sapeurs-pompiers en cas d’incendie, ou tout autre document établi par les
autorités compétentes.
4- La facture d’avoir :
Cette facture est établie par le fournisseur à l’occasion d’un retour de marchandises ou de
réductions hors facture. Elle se traduit par une annulation de l’opération de vente ou une
diminution du montant de celle-ci.
A la réception d’une facture d’avoir, le montant de la TVA dont la déduction a été opérée doit
être reversé au trésor public.

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