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DECLARATION FISCALE MENSUELLE

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Chapitre I : L’impôt – définition et caractères généraux 2

Chapitre II : Champ d’application de la TVA 15

Chapitre III : Détermination de la TVA collectée 32

Chapitre IV : Le régime des déductions 43

Chapitre V : L’assujetti partiel 55

Chapitre VI : Déduction de la TVA retenue à la source 63

Chapitre VII : La restitution des crédits de TVA 65

Chapitre VIII : Liquidation de la TVA et obligations des contribuables 68

Chapitre IX : Les droits de consommation 75

Chapitre X : Les retenues à la source 84

Chapitre XI : La contribution au fonds de promotion du logement


101
pour les salariés : FOPROLOS

Chapitre XII : La taxe de formation professionnelle : TFP 102

Chapitre XIII : La taxe sur les établissements à caractère industriel,


109
commercial ou professionnel : TCL

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Chapitre I : L’impôt – définition et caractères généraux
I- Généralités
1- Définition de la fiscalité et apparition de la notion d’impôt
Le grand Larousse définit la fiscalité comme étant « le système de perception des impôts,
l’ensemble des lois qui s’y rapportent et les moyens qui y conduisent ».
Branche du droit public, la fiscalité est constituée de l’ensemble des règles juridiques concernant
les impôts. Elle organise la participation des sujets de droits, aussi bien personnes physiques que
morales, à la vie financière de l’Etat. La fiscalité constitue aussi pour l’Etat un outil important de
politique économique et sociale.
La fiscalité tunisienne est à l’origine d’inspiration essentiellement islamique, la Zaket, la Jizya et
le kharaj étaient des obligations dues par les musulmans et les non musulmans. Ces prélèvements
sont constitués de paiements obligatoires destinés à répondre aux besoins de l’entretien de
l’armée et aux diverses dépenses du souverain. Le consentement du citoyen n’était pas
nécessaire car le souverain avait le pouvoir de la libre disposition du trésor public.
Depuis l’indépendance de notre pays, une nouvelle conception de l’impôt s’est instaurée : en
effet la Constitution Tunisienne du 01/06/1959 stipule que « Sont pris sous forme de lois les
textes relatifs à l’assiette et aux taux des impôts au profit de l’Etat ». Par ailleurs, les ressources
et les charges de l’Etat sont votées par les représentants du peuple (pouvoir législatif) mais elles
sont assurées par le gouvernement (pouvoir exécutif).
2- Définition de l’impôt
L’impôt peut être défini comme « une prestation pécuniaire ou financière exigée des personnes
physiques ou morales par l’intermédiaire de l’administration fiscale à titre définitif et sans
contrepartie en vue de la couverture des charges publiques ».
- Une prestation pécuniaire ou financière : c’est-à-dire que l’impôt est acquitté en argent,
- Requise des personnes physiques ou morales : c’est-à-dire des particuliers, des sociétés, des
organismes et des groupements de toute nature,
- Par l’intermédiaire de l’administration fiscale : c’est le Ministère des finances qui est chargé
de collecter les impôts au profit de l’Etat,
- A titre définitif : c’est-à-dire que l’impôt constitue une obligation pour tout contribuable, à ce
titre tous les moyens sont utilisés pour le recouvrement de l’impôt tel que la saisie des
revenus ou des biens, la saisie des dépôts en banque ou chez les tiers, les sanctions fiscales
ou même pénales, etc.
- Sans contrepartie : c’est-à-dire que le contribuable n’a droit à aucune prestation particulière
en contrepartie de l’impôt qu’il paie. Il bénéficie seulement de l’ensemble des équipements et
services publics de l’Etat et des collectivités locales.
- La couverture des charges publiques : c’est-à-dire que l’impôt est institué dans le seul souci
d’assurer le financement des dépenses publiques.
Toutefois, dans les finances publiques modernes, l’impôt est également utilisé comme moyen
d’intervention économique et sociale (allègements sélectifs accordés au profit de certaines
activités économiques ; on surtaxe certains produits de luxe et qu’on détaxe des produits
considérés comme de première nécessité).
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3- Les fonctions de l’impôt
On attribue, généralement, quatre fonctions à l’impôt :
- Une fonction financière,
- Une fonction économique,
- Une fonction sociale,
- Une fonction politique.
a- La fonction financière de l’impôt
L’analyse des diverses définitions données à l’impôt font ressortir des fonctions variées
attribuées à ce prélèvement dont la première est la fonction financière ou budgétaire.
En effet, afin de pouvoir couvrir les charges publiques, l’Etat est obligé de se procurer les
ressources financières nécessaires. L’impôt constitue de loin la part la plus importante des
recettes de l’Etat et représente l’élément essentiel de l’équilibre du budget de l’Etat (les impôts
représentent plus que 80% du budget de l’Etat).
Toutefois l’augmentation des attributions de l’Etat a entraîné un accroissement considérable des
charges publiques ce qui a entraîné une diversification du rôle de l’impôt qui touche alors le
domaine économique et social.
b- La fonction économique de l’impôt
Sur le plan économique, l’impôt constitue un moyen d’intervention de la puissance publique en
modifiant par des mesures permanentes ou temporaires le volume et la répartition du
prélèvement fiscal et en influençant ainsi le niveau des activités, l’importance de la
consommation, le montant des épargnes individuelles.
L’Etat modifie le comportement des agents économiques et agit de ce fait sur la conjoncture
économique, l’impôt apparaît à ce titre comme un régulateur économique.
En effet l’Etat peut orienter son économie en taxant fortement les activités qu’il veut les
décourager (exemple : les importations) et en exonérant les secteurs qu’il veut les encourager
(exemple : les exportations) ou en les taxant faiblement (exemple : l’agriculture).
c- La fonction sociale de l’impôt
La fonction sociale de l’impôt se dégage de l’utilisation d’une partie des recettes de l’Etat pour
restaurer ou tendre vers un équilibre social qui permet de limiter l’injustice naturelle et ceci par
le moyen de transferts sociaux (subventionner certains produits tels que le pain, les pâtes, la
farine ; couverture sociale, redistribution des richesses ; exemple : Le fonds de solidarité
sociale).
Aussi par le mécanisme de la justice sociale, les salariés à faible revenu ne paient pas d’impôt
(revenu net imposable ≤ 5 000 dinars). D’ailleurs les prélèvements d’impôt sur le revenu sont
croissants en fonction du revenu (progressivité de l’impôt).
A cette fonction d’ordre social s’ajoute une fonction à caractère morale exemple : décourager la
consommation de vins et le tabagisme en les taxant fortement.
d- La fonction politique de l’impôt
L’impôt joue une fonction politique importante, notamment dans les régimes démocratiques
marqués par la participation de tous et les revendications.

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Dans ces régimes, les objectifs de la politique fiscale sont fixés par le gouvernement, les citoyens
tranchent souverainement entre les différentes orientations qui se présentent devant lui et
participent ainsi à la détermination du choix des objectifs.

4- Les caractéristiques de l’impôt


L’imposition fiscale se distingue par 7 caractéristiques :
- Le caractère autoritaire des impositions : le contribuable est dans l’obligation de payer les
impôts. Le caractère obligatoire des impositions implique l’application de pénalités aux
contribuables qui ne remplissent pas leurs obligations selon les règles et dans les délais
impartis.
- Le caractère général des impositions : les impositions sont instituées pour une application
générale et impersonnelle. Elles sont exigées de tous les contribuables qui remplissent les
conditions d’imposition.
- L’absence de contrepartie directe : l’impôt est dû sans contrepartie. Il n’est pas la
rémunération d’un service ou d’un bien reçu en échange mais la participation par voie
d’autorité au financement de l’Etat.
- Le caractère pécuniaire de l’impôt : l’impôt est payé en argent ayant cours légal. Il ne peut
faire l’objet de dation en paiement.
- Le caractère définitif de l’impôt : contrairement à l’emprunt, l’impôt est payé à titre
définitif. Il ne peut faire l’objet de remboursement sauf dans des cas bien déterminés. En
pratique, toute demande de remboursement déclenche, généralement, un contrôle fiscal.
- La nature législative de l’impôt : l’impôt doit être voté par l’assemblée nationale qui peut,
néanmoins, déléguer dans la loi de finances ou une loi fiscale un tel pouvoir au Président de
la République. Le vote des députés exprime le consentement populaire à l’impôt.
- La finalité de couverture des charges publiques : l’impôt est prélevé en vue de faire face
aux dépenses nécessaires au fonctionnement de l’Etat. Il ne peut par conséquent être prélevé
que dans le cadre de l’autorisation donnée annuellement au gouvernement par la loi de
finances.

5- La pression fiscale
La pression fiscale peut être définie comme « la relation qui existe entre le prélèvement fiscal
subi par une personne physique ou morale, un groupe social ou une collectivité territoriale et les
revenus dont dispose cette personne, ce groupe ou cette collectivité ». Ce prélèvement peut
comprendre exclusivement les contributions de nature fiscale et quasi-fiscale, mais il peut aussi
englober les prélèvements obligatoires à caractère social.
On distingue entre pression fiscale nationale (globale) et pression fiscale individuelle :
La pression fiscale nationale : elle est déterminée par le rapport existant :
- Soit entre la somme des prélèvements fiscaux et la richesse produite par le pays qui est
exprimée par le PIB (Produit Intérieur Brut). Dans ce cas on parle de la pression fiscale dans
son sens strict.

𝐒𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫é𝐥è𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐟𝐢𝐬𝐜𝐚𝐮𝐱


𝑷𝒓𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒇𝒊𝒔𝒄𝒂𝒍𝒆 =
𝐏𝐈𝐁

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- Soit entre la somme des prélèvements obligatoires constitués par les prélèvements fiscaux de
l’Etat, par ceux des collectivités locales et par les charges sociales (contributions obligatoires
aux caisses sociales) et PIB. Dans ce cas on parle de la pression fiscale globale.

𝐒𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫é𝐥è𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐨𝐛𝐥𝐢𝐠𝐚𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞𝐬 (𝐟𝐢𝐬𝐜𝐚𝐮𝐱, 𝐩𝐚𝐫𝐚𝐟𝐢𝐬𝐜𝐚𝐮𝐱 𝐞𝐭 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐚𝐮𝐱)


𝑷𝒓𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒇𝒊𝒔𝒄𝒂𝒍𝒆 =
𝐏𝐈𝐁

La pression fiscale individuelle : elle désigne le rapport des prélèvements fiscaux et parafiscaux
supportés par une personne physique (PP) ou par une entreprise (E) et du montant de ses revenus
ou bénéfices.

𝐒𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫é𝐥è𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐨𝐛𝐥𝐢𝐠𝐚𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞𝐬 (𝐟𝐢𝐬𝐜𝐚𝐮𝐱, 𝐩𝐚𝐫𝐚𝐟𝐢𝐬𝐜𝐚𝐮𝐱 𝐞𝐭 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐚𝐮𝐱)


𝑷𝒓𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒇𝒊𝒔𝒄𝒂𝒍𝒆 (𝑷𝑷) =
𝐑𝐞𝐯𝐞𝐧𝐮𝐬

𝐒𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫é𝐥è𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐨𝐛𝐥𝐢𝐠𝐚𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞𝐬 (𝐟𝐢𝐬𝐜𝐚𝐮𝐱, 𝐩𝐚𝐫𝐚𝐟𝐢𝐬𝐜𝐚𝐮𝐱 𝐞𝐭 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐚𝐮𝐱)


𝑷𝒓𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒇𝒊𝒔𝒄𝒂𝒍𝒆 (𝑬) =
𝐁é𝐧é𝐟𝐢𝐜𝐞𝐬

Exemple :
Soit un salarié célibataire qui touche un salaire brut mensuel de 2 000 DT.
Son salaire imposable annuel arrondi est de l’ordre de 19 797 DT.
Prélèvements directs opérés sur le revenu du salarié :
IRPP dû selon le barème :
Première tranche : 0 à 5 000 DT : 0%
Deuxième tranche : 5 000 à 20 000 DT : 26%
IRPP dû = 0 + 14 797 x 26% = 3 847,220 DT
CSS due = 19 797 x 0,5% = 98,985 DT
CNSS annuelle = Salaire brut annuel x 9,18% = 24 000 x 9,18% = 2 203,200 DT
Total des prélèvements = 3 847,220 + 98,985 + 2 203,200 = 6 149,405 DT

𝟔 𝟏𝟒𝟗,𝟒𝟎𝟓
𝑷𝒓𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒇𝒊𝒔𝒄𝒂𝒍𝒆 (𝑷𝑷) = = 25,2%
𝟐𝟒 𝟎𝟎𝟎,𝟎𝟎𝟎

II- Distinction entre les différentes formes de prélèvements


Impôt, taxes et redevances sont les notions de prélèvements qui forment le système fiscal.
L’origine du terme « Fiscalité » provient du Latin « Fiscus » qui désigné une corbeille destinée à
recueillir l’argent.
Le nombre des prélèvements obligatoires opérés au profit de la puissance publique est
considérable et leur nature est multiple. Certains d’entre eux présentent une nature fiscale au sens
strict ; il s’agit de l’impôt et dans une moindre mesure de la taxe. D’autres présentent un
caractère quasi-fiscal telles la redevance et la taxe parafiscale.

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1- L’impôt
Comme on vient de le définir précédemment ; l’impôt est une prestation pécuniaire ou financière
exigée des personnes physiques ou morales par l’intermédiaire de l’administration fiscale, c’est
un prélèvement à titre obligatoire et définitif et sans contrepartie en vue de la couverture des
charges publiques.

2- La taxe
Il s’agit d’un prélèvement obligatoire perçu au profit de l’Etat, les collectivités locales ou les
établissements publics administratifs à raison du fonctionnement d’un service public sans que le
montant soit en corrélation avec le coût de ce service.
L’impôt est perçu sans contrepartie directe alors que la taxe est perçue à l’occasion d’un service
rendu. L’exigibilité de la taxe est subordonnée à l’existence d’une prestation que l’administration
offre à l’usager sans que celui-ci ait obligation de l’utiliser.
Exemples de taxes :
- Les droits d’inscription,
- La taxe sur les immeubles bâtis.

3- La redevance
Elle est perçue à l’occasion d’un service rendu par une administration publique. Elle se
caractérise par l’existence d’une équivalence totale entre son montant et la valeur du service
rendu.
Exemple : Redevance téléphonique (facture Tunisie Télécom), Contribution au profit des
entreprises de la radio et de la télévision tunisiennes (facture Société Tunisienne de l’Electricité
et du Gaz (STEG)).

Remarque : différences entre taxe et redevance


- Indépendamment de la notion de contrepartie la redevance est créée par décret alors que la
taxe est créée par une loi,
- La taxe est versée, à titre obligatoire, du moment où il existe un service public
indépendamment de son utilisation,
- La redevance n’est requise que des usagers du service (vignette de circulation).

4- Les taxes parafiscales


Les taxes parafiscales constituent un prélèvement obligatoire perçu dans un intérêt économique,
social, culturel ou professionnel, au profit des organismes publics autres que l’Etat, les
collectivités locales et les établissements publics à caractère administratif.
Les taxes parafiscales ne sont pas toujours prélevées à l’occasion de services rendus.
Les prélèvements parafiscaux sont généralement désignés par des appellations variées telles
que cotisation ou contribution.

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Exemples :
- La contribution au fonds de promotion des logements au profit des salariés (FOPROLOS,
perçu à raison de 1% des salaires bruts),
- Taxes sur les fruits de pêche ; prélevées par le groupement interprofessionnel des agrumes
et des fruits,
- La contribution au profit du centre national de cuir et de la chaussure (1,5% sur la vente de
tous articles en cuir) et ce pour assurer une mission d’assistance aux entreprises du secteur.

III- Classification des impôts


En Tunisie, les impôts et taxes peuvent être classés selon la nature des critères de classification
retenus :
1- Classification technique
Selon ce critère, on peut faire deux classifications :

a- Impôt spécifique et impôt Ad-valorem


Cette classification se base sur la façon de saisir la matière imposable c’est-à-dire l’impôt peut
frapper la matière imposable dans son unité numérique ou dans sa valeur.
- L’impôt Ad-valorem
Il est déterminé d’après la valeur attribuée à la matière imposable. Il est basé sur un critère
économique qui est le prix. Il est calculé d’après un pourcentage appliqué à la valeur de la
matière imposable (ou encore pourcentage de la valeur taxable).
Exemple :
L’impôt sur le revenu, l’impôt sur les sociétés, la TVA, les droits de consommation, les droits
d’enregistrement, les droits de douane, etc.
L’impôt Ad-valorem est calculé, ainsi :
Impôt = Valeur * Taux
Exemple : TVA = Prix hors taxes * Taux

- L’impôt spécifique
L’impôt spécifique est un impôt exprimé en fonction d’un nombre d’unités taxable. Il est
déterminé d’après le volume, le poids ou la surface de la matière imposable. Il s’établit en
hectolitres, en tonnes, en chevaux ou par hectare.
Exemple : droits de fabrication et de consommation des vins ou alcools, droits de timbre, impôts
sur le bétail, impôts sur les olives, la vignette (taxe de circulation).
Impôt = Nombre d’unités * Tarif
Cette imposition a été adoptée par plusieurs pays mais elle est en train de perdre du terrain en
faveur de l’imposition Ad-valorem et ce en raison de son caractère archaïque qui est fondé sur le
dénombrement ou sur la mesure physique.

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b- Impôt personnel et impôt impersonnel (ou réel)
- L’impôt personnel
Il s’agit d’un impôt qui est déterminé compte tenu non seulement de la matière imposable mais
aussi des facultés contributives du contribuable (situation du contribuable).
Exemple : l’impôt sur les revenus des personnes physiques (IRPP).
- L’impôt impersonnel (ou réel)
Il s’agit d’un impôt qui s’applique à tous les contribuables d’une manière uniforme. Les seuls
éléments à prendre en considération sont la matière et la base imposable (seul l’élément de la
richesse est à imposer).
Exemple : la TVA : le même produit (ou service) acheté par deux personnes dont les situations
sont différentes supporte le même montant d’impôt. Il s’agit d’un impôt réel.

2- Classification économique
Elle est fondée sur l’élément ou la ressource économique à atteindre par l’impôt. En effet, l’impôt
est considéré comme un prélèvement sur la production nationale et la question qui se pose est de
savoir à quel moment doit-on imposer cette richesse. C'est-à-dire soit au moment de sa
réalisation, soit au moment de sa dépense ou de capitalisation. Donc on peut classer les impôts en
trois catégories.
a- Impôt sur le capital (ou sur la fortune)
C’est un impôt direct qui est liquidé sur la valeur des biens mobilisés ou immobilisés. Cet impôt
est dû à l’occasion d’un transfert de capitaux intervenu généralement après une vente à titre
onéreux ou transmission à titre gratuit (succession en cas de décès ou donation). La simple
détention du capital constitue le fait générateur de cet impôt (droits d’enregistrement, droits de
succession, …).
b- Impôt sur la consommation (ou sur la dépense)
C’est un impôt indirect qui est payé à l’occasion de chaque dépense sous forme de
consommation ou d’usage. L’impôt est supporté par le consommateur, il est dilué (intégré) dans
le prix d’achat tel que la TVA et les droits de consommation.
c- Impôt sur le revenu
C’est un impôt direct qui frappe le revenu ou le bénéfice dès sa réalisation.
Exemples : l’impôt sur les revenus des personnes physiques (IRPP) et l’impôt sur les sociétés
(IS).

3- Classification budgétaire
C’est la classification retenue par le budget de l’Etat. Cette classification, qui est la plus utilisée,
distingue les impôts directs de ceux indirects.
Impôts et taxes
Directs Indirects
IR : Impôt sur le revenu TVA : Taxe sur la valeur ajoutée
IS : Impôt sur les sociétés DD : Droit de douane
TFP : Taxe de formation professionnelle DC : Droit de consommation

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a- Impôts directs
Ce sont les impôts qui touchent les revenus des personnes physiques (IRPP) et les bénéfices des
personnes morales (IS). Ces impôts sont dits directs car ils sont déclarés à l’administration
fiscale par les personnes qui les supportent réellement (les redevables réels sont eux-mêmes les
redevables légaux).
b- Impôts indirects
Ce sont les impôts qui frappent les produits, les services et certaines opérations. Ces impôts sont
dits indirects car ils sont payés indirectement par une personne qui est le redevable légal au nom
d’une autre personne appelée redevable réel.
Par exemple la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) où le redevable réel c’est le consommateur alors
que le redevable légal c’est le vendeur (fournisseur).

IV- Eléments constitutifs de l’impôt et principaux concepts

Fait générateur Assiette Liquidation Recouvrement

Contrôle fiscal
1- Le fait générateur
Le fait générateur de l’impôt est l’événement qui donne naissance à l’exigibilité de l’impôt.
L’exigibilité est le droit du trésor public de réclamer (exiger) aux redevables le paiement de
l’impôt.
Le fait générateur peut être :
- L’accomplissement d’un acte juridique : exemple : la vente, la donation.
- L’existence d’une situation juridique à une date donnée : exemple : la réalisation d’un revenu
« x » au cours d’une année « n ».
- Un fait matériel (un événement) : exemples : le décès en matière de droit de succession ou
encore le passage des marchandises à la frontière en matière des droits de douane.
Le fait générateur permet de déterminer le champ d’application de l’impôt, ainsi que le régime
fiscal applicable en cas de changement de la législation.

2- L’assiette de l’impôt ou matière imposable


a- Définition
Le terme assiette signifie sur quoi repose l’impôt ou sur quoi est « assis » l’impôt. L’assiette
peut être un bien meuble ou un flux économique tels qu’une opération de transfert de propriété,
une importation d’un bien donné, la réalisation d’un revenu.
Cette assiette est exprimée généralement en valeur, et rarement en unité (exemple : impôt dû par
tête de bétail ou par pied d’arbre).
La législation fiscale définit les modalités de détermination de la base imposable et les règles
retenues pour son évaluation, ainsi que pour la liquidation de l’impôt.
Généralement, il existe trois types d’évaluation de la base imposable.

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b- Différents régimes d’imposition
Le système fiscal tunisien, qui est un système déclaratif, connaît plusieurs modes de
détermination de l’assiette ou base servant au calcul de l’impôt :
- Le mode réel,
- Le mode forfaitaire,
- Le mode indiciaire,
- Les retenues à la source libératoires.

Le mode réel
Ce mode s’applique de façon systématique à l’assujettissement à la TVA et aux taxes assimilées.
C’est aussi le seul mode d’imposition des personnes morales (à l’exception des sociétés de
personnes). En revanche, pour les personnes physiques, le régime diffère selon le type de revenu.
Ainsi sont soumis :
- Au régime des rémunérations nettes de retenues sociales avec un abattement de 10% ; les
traitements et salaires,
- Au régime des recettes nettes sans déduction de charges ; les revenus de capitaux mobiliers,
- Selon le régime réel ou selon le régime forfaitaire d’impôt ; les bénéfices industriels et
commerciaux,
- Selon le régime réel ou selon un forfait d’assiette ; les bénéfices non commerciaux, les
revenus fonciers,
- Selon le régime réel ou le régime des recettes nettes de dépenses ou selon un forfait
d’assiette ; les revenus agricoles.
Le mode réel consiste à déterminer la base imposable à partir des montants réels des opérations
réalisées. L’imposition selon le régime réel implique la tenue d'une comptabilité régulière et
complète conformément aux règles édictées par la loi et les normes comptables. Dans ce
contexte, les éléments d'imposition sont extraits de la comptabilité financière et peuvent être
vérifiés, à posteriori, à partir de cette comptabilité.
Dans le régime réel, l’assiette imposable peut être bénéficiaire ou déficitaire. En cas de déficit
fiscal, le déficit est reportable mais l’entreprise reste soumise selon un régime de minimum
d’impôt.
Dans ce régime, le contribuable dépose dans les délais fixés par la loi, les déclarations de son
revenu ou de son activité. L’administration fiscale vérifie ensuite l’exactitude des faits
mentionnés sur la déclaration. C’est le type d’évaluation effectué dans le cadre normal de
fonctionnement du système fiscal. Le manquement des contribuables ou des tiers à l’obligation
de déclarer est sanctionné par la loi fiscale.

Le mode forfaitaire
La fiscalité tunisienne connaît deux types de forfait : le forfait d’impôt et le forfait d’assiette.
Dans le régime du forfait, aucun résultat déficitaire n’est reconnu.

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i- Le forfait d’impôt
Le régime forfaitaire est accordé aux entreprises individuelles réalisant des revenus dans la
catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (artisans, activités de prestations de services,
activités de transformation, activités de consommation sur place et de commerce de détail) dans
le cadre d’un établissement unique et remplissant certaines conditions.
L’impôt forfaitaire est un impôt unique déterminé sur la base du chiffre d’affaires annuel comme
suit (Article 55 – Loi de finances (LF) 2023) :
- 400 dinars par an pour les entreprises implantées dans les zones communales
conformément aux limites territoriales des communes en vigueur avant le premier janvier
2015, ce montant est réduit de 50% pour les entreprises implantées dans les autres zones,
et ce, pour le chiffre d’affaires égal ou inférieur à 10 mille dinars ;
- 3% pour le chiffre d’affaires entre 10 mille dinars et 100 mille dinars.
Certaines activités sont expressément exclues du régime forfaitaire et, par conséquent, elles sont
soumises obligatoirement au régime réel.

ii- Le forfait d’assiette


Il s’agit d’un mode particulier de fixation de l’assiette imposable. Il s’applique, à défaut d’option
pour le mode réel, aux bénéfices non commerciaux (professions libérales), aux revenus fonciers
et aux revenus agricoles des seules personnes physiques.

iii- Autres modes de forfait


La plus-value immobilière (PVI) réalisée par les personnes physiques provenant de la cession
des immeubles non-inscrits au bilan est soumise à un régime fiscal particulier. En effet, l’impôt
sur la PVI est déterminé selon un mode d’assiette calculé selon des règles particulières qui
s’apparentent au forfait d’assiette.
De même, certains droits d’enregistrement et de timbre sont liquidés selon un montant fixe
abstraction faite du montant de l’opération : constitution de société, augmentation du capital,
fusion, contrats de marchés, etc.

Le mode indiciaire
Ce mode particulier assoit la détermination de l’assiette imposable ou du montant de l’impôt sur
des éléments physiques et matériels. A titre d’exemple d’impôts déterminés sur la base
d’éléments matériels, on peut citer la taxe d’habitation, la vignette et la détermination de
l’assiette imposable à l’impôt sur le revenu selon les éléments de train de vie.

Les retenues à la source libératoires


Certains revenus versés aux personnes physiques ou morales étrangères non résidentes font
l’objet d’une retenue à la source libératoire de l’impôt sur le revenu des personnes physiques ou
de l’impôt sur les sociétés.

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3- La liquidation de l’impôt
a- Définition
Liquider un impôt ; c’est calculer la somme due par le contribuable. Cette opération permet de
déterminer le montant de la dette fiscale et ce par l’application à la base imposable d’un tarif qui
comprend essentiellement un taux, des abattements et des déductions.
b- Le tarif de l’impôt
Le tarif de l’impôt peut être défini comme étant l’ensemble des règles déterminant les opérations
à effectuer sur la valeur imposable pour obtenir le montant de l’impôt.
Le tarif doit être distingué du taux de l’impôt : il est beaucoup plus complexe puisqu’il comporte
non seulement le taux (le pourcentage de prélèvement opéré par l’administration fiscale sur la
base imposable) mais également les déductions éventuelles, la division de la base imposable en
tranche auxquelles seront appliqués différents taux.

4- Le recouvrement de l’impôt
a- Détermination de la personne imposable
La loi fiscale détermine la personne au nom de qui l’impôt doit être établi et perçu, c'est-à-dire le
contribuable légal. Ainsi pour l’IRPP ou l’IS le débiteur de l’impôt (celui qui doit payer l’impôt)
est la personne qui a encaissé ou réalisé le revenu : c’est elle-même qui a l’obligation de déclarer
ce revenu et de payer l’impôt dû.
En matière de TVA, c’est le vendeur du bien ou de service qui doit déclarer et payer la TVA
due : c’est lui le redevable ou l’assujetti. Cependant, celui qui supporte la TVA définitivement
c’est le consommateur.
En général, le redevable est lui-même le contribuable, sauf en cas des impôts indirects
(notamment TVA et droits de consommation).
b- Procédure de recouvrement
En général, le recouvrement des impôts et taxes se fait au vu d’imprimés spécifiques appelés
déclarations fiscales. Le paiement des impôts et taxes se fait au comptant et peut être différé dans
certains cas. Aussi, le recouvrement peut être forcé.
Les déclarations spontanées :
Dans cette hypothèse, le fait générateur est porté à la connaissance de l’administration fiscale par
le contribuable lui-même qui détermine l’assiette imposable et liquide l’impôt dans le cadre
d’une déclaration spontanée.
Selon le type d’impôt un certain délai est laissé au contribuable pour faire la déclaration à
laquelle il est tenu.
La déclaration mensuelle des impôts et taxes :
Les impôts, taxes et contributions à déclarer mensuellement sont notamment les suivants :
- La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ;
- Les droits de consommation ;
- Les retenues à la source ;
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- La taxe de formation professionnelle (TFP) ;
- Le Fond de promotion du logement pour les salariés (FOPROLOS) ;
- La taxe sur les établissements à caractère industriel, commercial ou professionnel (TCL) ;
- Les droits de timbre.
Les déclarations périodiques :
Déclaration d’acomptes provisionnels :
Elle s’effectue au plus tard le 25 du 6ème, 9ème et 12ème mois. Ces acomptes
provisionnels constituent une avance sur l’impôt des sociétés (IS) ou les bénéfices industriels et
commerciaux (BIC régime réel).
La déclaration annuelle des revenus :
- Déclaration de l’impôt des sociétés (IS) à déposer au plus tard le 25 mars de l’année N+1
pour le bénéfice de l’année N.
- Déclaration de l’impôt sur les revenus des personnes physiques (IRPP) à déposer à une
échéance déterminée selon le type de revenus.
- Déclaration de l’impôt forfaitaire des personnes physiques réalisant des bénéfices industriels
ou commerciaux à déposer à une échéance déterminée selon le type de revenus.

c- Le recouvrement forcé
Cette action n’intervient que dans la mesure où un défaut de paiement est constaté. Ainsi, si le
contribuable n’a pas payé ses impôts dans les délais fixés par la loi, il peut être poursuivi par
voie d’exécution forcée.
Le recouvrement des impôts est effectué par les comptables publics (les receveurs de finance et
des douanes) qui disposent à cet effet de pouvoirs importants allant jusqu’à la procédure de
recouvrement forcé.

5- Le contrôle fiscal
a- La procédure de contrôle
L’administration fiscale a parmi ses missions de s’assurer de la régularité et de la sincérité des
déclarations fiscales. Le contrôle fiscal peut être conduit suivant différentes techniques
notamment :
- Des vérifications approfondies ou partielles (sommaires) ;
- Des vérifications au moyen de recoupement : comparaison entre les déclarations des
contribuables ; les sociétés déclarent les honoraires (déclaration annuelle de l’employeur) ;
- Contrôle sur place.
Dans le cas où le contrôle fiscal permet de constater des insuffisances ou des dissimulations
commises par le contribuable, il devient redevable des suppléments d’impôts majorés des
pénalités. La législation fiscale soumet tout contribuable à des obligations qu’il est tenu de
respecter. Ces obligations sont, notamment :

13
- La tenue d’une comptabilité régulière et complète conformément aux règles édictées par la
loi et les normes comptables,
- La présentation des documents comptables à la demande de l’administration fiscale,
- Le paiement, dans les délais, des impôts et taxes dont il est redevable.
En cas de non-respect de ces obligations, l’administration fiscale se trouve obligée de recourir à
la procédure unilatérale de taxation d’office.

b- La taxation d’office
L’administration fiscale peut reconstituer unilatéralement le revenu ou le chiffre d’affaires
imposable en se basant sur la présomption en se référant aux signes et indices dont elle dispose
tels que les éléments de train de vie, des recoupements, … Ensuite, l’administration fiscale
déduit le montant des impôts et taxes que le contribuable doit payer suite à cette taxation
d’office.

c- La prescription
C’est le délai à l’expiration duquel aucune action de l’administration fiscale ne peut être
entreprise contre le contribuable. C’est aussi un moyen dont dispose le contribuable pour se
libérer d’une dette fiscale qui ne lui a pas été réclamée dans le délai fixé par la législation fiscale.
Par exemple, en matière d’impôt sur le revenu, l’article 72 §1 du code de l’impôt sur le revenu
dispose : « Les omissions partielles constatées dans l’assiette de l’impôt sur le revenu ou de
l’impôt sur les sociétés, les erreurs commises dans l’application des taux ainsi que les défauts ou
insuffisances de retenues au titre de cet impôt peuvent être réparées jusqu’à l’expiration de la
troisième année suivant celle au titre de laquelle l’impôt est dû ».

d- L’amnistie fiscale
C’est une mesure législative abandonnant le recouvrement des créances fiscales dans le but
d’encourager le contribuable à se mettre en règle avec l’administration fiscale sans risquer de
pénalités ni des intérêts de retard. Dans ce cas, les contribuables paient le montant principal de
l’impôt seulement.
Dans d’autres cas, l’amnistie fiscale conduit à une prescription du droit de contrôle exercé par
l’administration fiscale concernant l’assiette taxable en vue d’un redressement.

14
Chapitre II : Champ d’application de la TVA

Introduction
La TVA fait partie des taxes de consommation basées sur le chiffre d’affaires. Elle a été
introduite en Tunisie en 1988 par la loi 88-61 du 2 juin 1988, c’est la loi portant promulgation du
code de la TVA.
La TVA est un impôt indirect, global et ayant le plus grand rendement dans le système fiscal
tunisien (part de la TVA dans les recettes fiscales de l’Etat : 31,5 % en 1998, 30% en 2006).
L’imposition à la TVA implique la tenue d’une comptabilité régulière et fiable et l’imposition à
l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) et l’impôt sur les sociétés (IS) selon le
régime réel.
La TVA frappe la valeur ajoutée au fur et à mesure de sa formation, elle est de ce fait perçue
selon un système de paiements fractionnés. En effet, le mécanisme général de la TVA est simple
à maîtriser, ainsi dans une opération commerciale chaque intermédiaire paie la TVA au
fournisseur quand il achète le produit et il la facture au client au moment de la vente. Cet
intermédiaire paie à l’Etat la différence entre la TVA collectée sur ses clients et celle qu’il a
payée aux fournisseurs sur ses achats. Donc, dans ce régime les personnes physiques et morales
(appelées assujetties) jouent le rôle de collecteur d’impôt pour le compte de l’Etat et c’est le
consommateur final qui supporte réellement la taxe.

I- Mécanisme général de la TVA

1- Principe
La TVA est définie comme étant un impôt indirect sur la consommation collectée par
l’intermédiaire des personnes physiques ou morales exerçant certaines activités professionnelles
et qui prennent les fonctions des collecteurs.
Le trésor public doit percevoir une taxe totale calculée sur le prix de vente final des biens vendus
ou des services rendus au consommateur final. Cependant, la taxation d’un bien ou d’un service
donné n’est pas réalisée en une seule fois au stade final de la consommation ; elle est fractionnée
selon les interventions successives des personnes concernées par le bien ou le service en
question. Ces personnes sont appelées « assujetties ».
Chaque personne assujettie calcule la taxe sur son prix de vente hors taxe. Elle collecte cette taxe
pour le compte du trésor public, mais elle a le droit de déduire de cette taxe celle qui a été
comprise dans ses achats de biens et services consommés durant son activité.
La TVA est calculée en appliquant au dernier net (commercial ou financier, s’il y a escompte) un
pourcentage qui diffère selon les produits. Ce pourcentage est calculé sur le prix hors taxe.

15
Application 1 :
« A » est un importateur de pièces détachées d’automobiles qu’il distribue au grossiste « B », qui
lui-même écoule la marchandise auprès du détaillant « C ». Ce dernier commercialise la
marchandise à des consommateurs finaux. Les pièces détachées d’automobile sont soumises à la
TVA au taux de 19%.
Sachant que les marges commerciales des différents intervenants sont fixées comme suit :
- Importateur « A » : 15%
- Grossiste « B » : 5%
- Détaillant « C » : 10%
Compléter le tableau ci-après présenté qui résume la déclaration propre à chaque intervenant :
Prix Prix Prix de Prix de Crédit de
TVA TVA TVA à
Intervenant : d’achat d’achat vente vente TTC TVA à
déductible collectée payer
HTVA TTC HTVA reporter

Importateur « A » 10 000

Grossiste « B »

Détaillant « C »

Consommateur
final

La TVA payée au trésor public est de ………………… fractionnée comme suit :

- L’importateur « A » =

- Le grossiste « B » =

- Le détaillant « C » =

16
Application 2 :
Un importateur « A » d’appareils électroménagers a importé un lot d’appareils pour 36 000 D,
lesquels ont été dédouanés après paiement, à la douane, de la TVA au taux de 19%. Tous les
appareils importés ont été écoulés à un grossiste « B », qui les a tous vendus à un détaillant
« C ». Ce dernier en a vendu la moitié seulement à des consommateurs finaux.
Sachant que les marges des différents intervenants sont fixées comme suit :
- Importateur « A » : 20%
- Grossiste « B » : 10%
- Détaillant « C » : 15%
Compléter le tableau ci-après présenté qui résume la déclaration propre à chaque intervenant :
Prix Prix Prix de Prix de Crédit de
TVA TVA TVA à
Intervenant : d’achat d’achat vente vente TTC TVA à
déductible collectée payer
HTVA TTC HTVA reporter

Importateur « A » 36 000

Grossiste « B »

Détaillant « C »

Consommateur
final

A partir des tableaux précédents, on peut tirer les conclusions suivantes :


- La marge commerciale d’un assujetti se calcule sur la base du prix de revient ou du prix
d’achat hors TVA.
- La TVA est la même qu’elle soit calculée sur la valeur ajoutée ou par différence entre la
TVA collectée et la TVA déductible.
- La TVA est finalement supportée par le consommateur final (qui ne peut pas la
récupérer).
Les entreprises intermédiaires (Importateur « A », Grossiste « B », Détaillant « C ») ne
sont que des collecteurs de la TVA ; c’est la qualité des assujettis.
- La TVA payée par l’entreprise n’est pas une charge pour l’entreprise assujettie. Celle-ci
avance la TVA aux fournisseurs ou à la douane (cas de l’importateur « A »), et elle
collecte la TVA auprès des clients :
▪ S’il y a une différence positive (TVA collectée > TVA déductible), l’entreprise
assujettie la reverse au trésor public (Recettes des Finances) au moyen d’une
déclaration mensuelle.
▪ Si la différence est négative (TVA collectée < TVA déductible), dans ce cas l’assujetti
bénéficie d’un crédit de TVA qu’il reporte et déduit le mois prochain.

17
2- Déclaration mensuelle et modalités d’application du mécanisme de la TVA
En réalité, le mécanisme de la TVA tel que décrit ci-dessus n’est pas appliqué opération par
opération. En effet, l’activité de chacun des assujettis est divisée en période d’imposition : en
matière de TVA ces périodes sont mensuelles.
La déclaration du mois d’octobre par exemple doit être déposée à la recette des finances avant le
15 novembre pour les personnes physiques et avant le 28 novembre pour les personnes morales.
La déclaration permet de récapituler :
- La TVA collectée sur toutes les opérations de vente de biens et prestations de services
réalisées pendant la période d’imposition (dans notre cas le mois d’octobre) dans la
colonne TVA due.
- La TVA déductible ou récupérable sur toutes les opérations d’achat de biens et de
services dans la colonne TVA déductible devant les cases appropriées.
- La TVA à payer si le montant de la TVA collectée est supérieur au montant de la TVA
déductible en indiquant « P » dans la case appropriée.
- Ou le crédit de TVA à reporter en indiquant « R » dans la case appropriée si le montant
de la TVA collectée est inférieur au montant de la TVA déductible.
L’activité d’une personne physique ou morale assujettie à la TVA peut être résumée comme
suit :
Personne assujettie à la TVA
Achats de biens et services soumis à la TVA : Ventes de biens et services soumis à la TVA :
- Matières premières, marchandises - Ventes de produits finis
- Fournitures diverses - Ventes de marchandises
- Achats non stockés (électricité, eau, - Ventes de services, etc.
etc.)
- Honoraires (avocat, expert, etc.)

L’assujettie supporte la TVA facturée par les L’assujettie facture la TVA à ses clients : c’est
tiers : c’est une TVA déductible (récupérable) une TVA collectée (due).
si certaines conditions de fonds et de forme
sont vérifiées.
A la fin de chaque mois, chaque personne assujettie est tenue d’établir sa déclaration mensuelle :
- Au niveau de la déclaration mensuelle, on récapitule la TVA collectée et la TVA
déductible,
- On calcule le total de la TVA collectée et le total de la TVA déductible et on détermine la
différence :
▪ TVA collectée > TVA déductible : TVA à payer
▪ TVA collectée < TVA déductible : Crédit de TVA à reporter

Remarque : Les personnes physiques soumises au régime forfaitaire dans la catégorie BIC qui
optent pour l’imposition selon le régime réel ou celles déclassées au régime réel et dont la chiffre
d’affaires annuel ne dépasse pas 150 000 dinars peuvent déposer des déclarations trimestrielles
au lieu des déclarations mensuelles (Article 57 – LF 2023).
18
II- Les opérations imposables à la TVA
Les opérations imposables à la TVA sont de 3 catégories :
- Opérations imposables par nature,
- Opérations imposables par détermination de la loi,
- Opérations imposables par option.
Les deux premières sont obligatoires, la troisième est facultative.
1- Les opérations imposables par nature
Aux termes de l’article premier du code de la TVA, sont soumises à la TVA les affaires faites en
Tunisie qui, quels qu’en soient les buts ou les résultats, revêtent le caractère industriel, artisanal,
libéral ainsi que les opérations commerciales autres que les ventes.
Ainsi, sont imposables par nature à la TVA :
1.1- Les opérations de fabrication industrielle ou artisanale.
1.2- Les prestations de services à caractère commercial.
1.3- Les prestations des professions libérales.
1.4- La présentation commerciale des produits à l’exception de la présentation commerciale des
produits agricoles ou de la pêche.
La présentation commerciale d’un produit consiste à procéder aux opérations ayant pour but de
donner au produit l’aspect sous lequel il est offert au consommateur (conditionnement,
étiquetage, …).
Cette disposition couvre non seulement les industriels, mais également les pratiques de marques
distributeurs par les commerçants (quel que soit le montant de leur chiffre d’affaires pourvu
qu’ils ne soient pas soumissent au forfait) qui réalisent toute opération de présentation
commerciale par l’apposition d’une marque ou l’emploi de toute autre forme d’individualisation
qui confère au produit une valeur particulière.
Restent, toutefois, hors du champ d’application de la TVA la présentation commerciale des
produits agricoles et de pêche réalisée aussi bien par les agriculteurs ou pêcheurs eux-mêmes que
par tout autre opérateur.
1.5- La vente de lots effectuée par les lotisseurs immobiliers.
Les travaux immobiliers englobent tous les travaux de bâtiment exécutés par les différents corps
du métier qui participent à la construction et les travaux publics. Relèvent aussi des travaux
immobiliers, les travaux accessoires et préliminaires à des travaux immobiliers proprement dits.
1.6- Les travaux immobiliers.
1.7- Les affaires portant sur la consommation sur place.
1.8- La vente d’immeubles à usage professionnel par les promoteurs immobiliers.
A partir du premier janvier 2018, les ventes d'immeubles à usage d'habitation (autres que les
logements sociaux) par les promoteurs immobiliers sont soumises à la TVA au taux de 13%. Le
taux sera relevé à 19% à partir du premier janvier 2020. Demeurent exonérées de la TVA les
ventes ayant fait l'objet de promesses conclues avant le premier janvier 2018.
L’imposition à la TVA s’applique, en principe, abstraction faite du statut juridique de l’opérateur
ou de sa situation vis-à-vis des autres impôts ainsi que de la forme ou de la nature de leur
intervention et le caractère habituel ou occasionnel de celle-ci.
19
2- Les opérations imposables par détermination de la loi
2.1- Les importations :
Sont soumises à la TVA, toutes les importations quels que soient le produit, la qualité de
l’importateur (industriel, prestataire, commerçant, etc.) ou de la destination du produit (revente
après transformation ou en l’état, consommation personnelle, etc.)
La TVA est due à l’importation même lorsqu’elle ne s’applique pas aux produits similaires
locaux tels les produits agricoles qui sont hors champ d’application de la TVA en régime
intérieur et l’imposition à l’importation s’applique indifféremment aux biens neufs ou
d’occasion, avec ou sans paiement et même s’il n’y a pas transfert de propriété (ventes en
consignation).
La TVA s’applique aussi à l’importation pour certains produits exonérés en marché intérieur
lorsque la disposition instituant l’exonération ne vise que la production et/ou la vente du produit,
telle l’exonération instituée par le point 32 du tableau A qui se limite à « la fabrication et la vente
des produits de l’orfèvrerie et de la bijouterie locale soumise au droit de garantie ».
2.2- Les livraisons à soi-même d’immobilisations corporelles et incorporelles par les assujettis :
Les livraisons à soi-même d’immobilisations sont imposables dans tous les cas.
L’imposition systématique des livraisons à soi-même d’immobilisations par les assujettis n’a
pour but uniquement d’éviter toute distorsion de concurrence, elle vise aussi à donner une date et
un montant de taxe de référence à la production interne d’immobilisation qui pourraient servir au
calcul des régularisations susceptibles d’intervenir au cours des années subséquentes (cession,
échange, apport en société, changement d’affectation, disparition injustifiée, cessation d’activité,
etc.).
2.3- Les livraisons de biens autres qu’immobilisations (biens intermédiaires) que les assujettis se
font à eux-mêmes pour leurs propres besoins ou ceux de leurs diverses exploitations, dans la
mesure où ces biens ne concourent pas à la réalisation d’opérations passibles de la TVA et
qu’ils ne sont pas admis au bénéfice du droit à déduction.
La TVA n’est pas exigée sur les livraisons à soi-même portant sur :
- Des services,
- Des biens ou produits non exclus du droit à déduction, utilisés pour les besoins de
l’exploitation,
- Des biens ou produits incorporés ou consommés à l’occasion de la fabrication de produits
soumis à la TVA.
2.4- Le commerce de biens d’équipement industriels et des équipements de travaux publics à
tous les stades.
2.5- Le commerce de matériaux de construction au stade du gros.
2.6- Le commerce de gros qui approvisionnent d’autres commerçants revendeurs à l’exception
des opérations de commerce en gros en alimentation générale.
2.7- La vente d’immeubles ou de fonds de commerce effectuée par les personnes qui,
habituellement, achètent ces biens en vue de leur revente.
2.8- A partir du premier janvier 2018, les ventes d'immeubles à usage d'habitation (autres que les
logements sociaux) par les promoteurs immobiliers sont soumises à la TVA au taux de 13%.
20
Le taux sera relevé à 19% à partir du premier janvier 2024. Demeurent exonérées de la TVA
les ventes ayant fait l'objet de promesses conclues avant le premier janvier 2018.
2.9- La vente des produits en l’état par les commerçants détaillants qui réalisent un chiffre
d’affaires annuel global qui atteint 100 000 dinars. Ce seuil couvre toutes les ventes quel que
soit leur régime fiscal. Sont néanmoins exonérés au stade du détail les ventes des produits
alimentaires et les produits soumis au régime de l’homologation administrative des prix.
3- Les produits, opérations et personnes imposables par option
3.1- Les produits et opérations situés hors du champ d’application de la TVA sur option globale.
3.2- Les personnes éligibles au forfait BIC sur option à l’imposition à la TVA et corrélativement
au régime réel en matière d’impôt sur le revenu.
3.3- Les produits imposables par nature exonérés par la loi mais imposés sur option totale ou
partielle dans les cas suivants :
- Les produits et services exportés,
- Approvisionnement d’assujettis à la TVA en produits et services exonérés.

III- Les assujettis à la TVA


Est assujettie à la TVA, toute personne physique ou morale qui est soumise aux dispositions du
code de la TVA. L’assujettissement peut être obligatoire, volontaire par option ou par erreur.
L’assujettissement peut être total ou partiel.
1- Les assujettis à titre obligatoire (de droit)
Sont assujetties obligatoires et, à ce titre, soumises de plein droit à la TVA, les personnes
physiques ou morales qui réalisent des opérations imposables.
2- Les assujettis par option
2.1- Généralités sur l’assujettissement par option
La TVA tunisienne comporte deux types d’option :
- L’option pour l’assujettissement des activités hors du champ de la TVA qui est
nécessairement globale.
- L’option pour l’assujettissement des produits et opérations exonérés peut être totale ou
partielle c'est-à-dire ciblée par les personnes qui réalisent des opérations à l’exportation ou
approvisionnement des assujettis à la TVA.

a- Option pour l’assujettissement des activités hors du champ de la TVA


Les non assujettis de droit (à titre obligatoire) peuvent, aux termes du point 3 du §1 de l’article 2
du code de la TVA, opter pour le régime de la TVA pour l’ensemble de leurs activités dès lors
qu’il ne s’agit pas d’un produit exonéré de la TVA.
Il s’ensuit que les assujettis par option pour les activités hors du champ d’application de la TVA
ne peuvent être assujettis partiels.
L’option peut être exercée par toute personne dont l’activité se situe en dehors du champ
d’application de la TVA ainsi que les forfaitaires qui se soumettent par l’effet de leur option à la
TVA au régime réel.

21
b- Option pour l’assujettissement des produits et opérations exonérés
Les personnes réalisant des opérations exonérées ne peuvent pas, en principe, opter pour le
régime d’assujetti. Néanmoins, depuis le premier janvier 1999, les personnes qui réalisent des
opérations exonérées peuvent opter pour la qualité d’assujetti à la TVA totalement ou
partiellement lorsqu’elles :
- Réalisent des opérations exonérées de la TVA destinées à l’exportation,
- Approvisionnent les personnes assujetties à la TVA en produits et services exonérées de ladite
taxe.
L’option pour l’assujettissement notamment partiel des produits exonérés présente un intérêt
lorsque le circuit n’est pas entièrement exonéré et comporte par conséquent des intrants
(présentant une part significative) soumis à la TVA.
L’option pour le régime d’assujetti partiel relative aux produits exonérés exportés présente
l’avantage de permettre de récupérer la taxe subie sur ses produits exportés et équivaut à placer
ces produits à une TVA au taux zéro.

c- Modalités de l’option
- L’option doit couvrir l’ensemble de l’activité c'est-à-dire tous les secteurs de l’activité sans
distinction.
- La demande d’option peut être faite à toute période de l’année. Elle est subordonnée à la
souscription par l’intéressé d’une déclaration d’option qui se présente sous la forme d’une
simple demande au centre ou bureau de contrôle des impôts compétent.
- L’option prend effet au premier jour du mois suivant celui au cours duquel elle est acceptée.
- L’option couvre obligatoirement une période expirant le 31 décembre de la 4 ème année qui suit
celle au cours de laquelle elle a pris effet.
- L’option est renouvelable par tacite reconduction par période de quatre ans et ne peut être
dénoncée que trois mois au plus tard avant l’expiration de chaque période de quatre ans.

d- Effets et conséquences de l’option


- A l’acceptation de la déclaration de l’option par le centre ou le bureau de contrôle des impôts,
le contribuable devient de droit assujetti à la TVA et de ce fait bénéficie d’un crédit de départ
de TVA sur les immobilisations et stocks ouvrant droit à la déduction à la date d’effet de
l’option.
- L’option met à la charge du contribuable toutes les obligations fiscales et comptables qui
pèsent sur les assujettis.
- L’option à la TVA d’un forfaitaire le place, ipso-facto, dans le régime réel d’imposition sur
les revenus.

e- Les avantages de l’option


L'existence du droit à la déduction fait que la TVA est le seul impôt auquel il peut être
financièrement intéressant d'être assujetti. D’où la possibilité donnée à certaines personnes
d'opter pour l'assujettissement à la TVA.
D'autre part, les clients de l'assujetti pourraient trouver avantage à cette option, s'ils peuvent eux-
mêmes déduire la TVA qui grève leurs coûts.

22
La composition de la clientèle constitue un élément essentiel de la décision d'opter d'être soumis
à la TVA. Si la presque totalité de la clientèle est composée de personnes redevables, cette
entreprise sera beaucoup plus attirée par la TVA qu'une autre entreprise travaillant surtout pour
de simples particuliers.
L'importance des investissements qu'une entreprise envisage de réaliser peut-être aussi un
élément décisif à la décision pour l'option d'être soumis à la TVA.

f- Abandon de la qualité d’assujetti par option


L’abandon et conditionné par :
- Le paiement de la TVA sur la valeur des biens détenus en stock, pour les biens acquis
localement auprès des assujettis.
- Au paiement de la TVA sur les biens importés détenus en stock. La valeur à prendre en
compte dans ce cas est celle constituée par la valeur en douane tous droits et taxes compris à
l’exclusion de la TVA majorée de 25%.
- Au reversement de la TVA ayant été récupérée initialement en ce qui concerne les biens
d’équipement et les bâtiments.

2.2- Modalités pratiques de calcul du crédit de départ de la TVA

a- Conditions de déduction du crédit de départ


La possibilité de déduire le crédit de départ est soumise à des conditions :
- Le dépôt d’un inventaire de tous les biens éligibles à ce crédit ainsi que les taxes y afférentes,
au centre de contrôle des impôts avant la fin du 3ème mois de la date d’assujettissement,
- Les nouveaux assujettis de droit ou par option doivent tenir une comptabilité,
- L’acquisition d’un produit donnant droit à la déduction doit être appuyée par une facture
régulièrement établie,
- Les stocks donnant lieu à un crédit sont constitués exclusivement par ceux soumis à la TVA.

b- La TVA du crédit de départ


Les entreprises qui optent pour le régime de la TVA ou qui deviennent assujetties à la TVA
peuvent opérer la déduction des TVA suivantes :
- La TVA ayant grevé les biens ne constituant pas des immobilisations et qu’elles détiennent
en stock à la date de leur assujettissement (à condition d’établir un inventaire qui doit être
déposé au centre de contrôle compétent à la fin du 3ème mois de la même date).
- La TVA ayant grevé les biens constituant des immobilisations en leur possession et qui n’ont
pas encore commencé à être utilisés à la date de leur assujettissement.
- La fraction de la TVA ayant grevé les biens constituant des immobilisations en cours
d’utilisation.

23
c- Procédures de détermination du crédit de départ
Ces procédures varient en fonction qu’il s’agit des stocks ou des immobilisations :
1°/ Les stocks
Pour déterminer le crédit de départ auquel peut prétendre une entreprise nouvellement assujettie,
il convient :
- De déterminer le stock éligible à la déduction.
- D’appliquer aux divers éléments de ce stock les taux de la TVA correspondant.
2°/ Les immobilisations
Pour déterminer le crédit de départ déductible, il suffit de déterminer la fraction de la TVA ayant
grevé les biens constituant des immobilisations en cours d’utilisation.
Cette fraction est égale au montant de la TVA ayant grevé ces biens atténués :
- S’il s’agit des immeubles d’un dixième (1/10) par année ou fraction d’année écoulée depuis
la date à laquelle le droit à déduction est ouvert sur immobilisation. Ceci suppose que la date
d’acquisition remonte à moins de 10 ans.
- S’il s’agit des biens d’équipement et matériels : d’un cinquième (1/5) par année ou fraction
d’année écoulée depuis la date à laquelle le droit à déduction est ouvert. Ceci suppose que la
date d’acquisition remonte à moins de 5 ans.

24
TD 1 : Calcul du crédit de départ de la TVA
Exercice 1 :
Un jeune diplômé en mécanique auto a fondé, en février N, une entreprise individuelle
spécialisée dans l’entretien et la réparation d’automobiles. En mars N+2, dans l’objectif d’attirer
des clients assujettis à la TVA, il a décidé d’opter pour l’assujettissement à la TVA. Sa demande
d’option a été acceptée le 25/03/N+2.
A la date d’effet de l’option, l’inventaire des actifs immobilisés et des stocks s’est présenté
comme suit :
- Une construction acquise le 05/02/N pour 150 000 D hors TVA (TVA : 19%).
- Divers équipements de bureau détaillés comme suivent :
▪ Meubles de bureau : 4 300 D hors TVA (TVA : 19%), acquis le 07/02/N,
▪ Matériel informatique : 7 500 D hors TVA (TVA : 7%), acquis le 08/03/N.
- Une voiture utilitaire acquise auprès d’un concessionnaire le 25/04/N+1 pour 57 500 D hors
TVA (TVA : 19%).
- Une voiture de tourisme acquise auprès d’un concessionnaire le 16/11/N+1 pour 45 000 D
hors TVA (TVA : 19%).
- Un stock de marchandises (diverses pièces détachées et huiles moteurs pour vidange) d’une
valeur globale de 12 100 D hors TVA (TVA : 19%).
Travail à faire :
1- A quelle date cette option va-t-elle prendre effet ?
2- Le régime réel impose certaines obligations, lesquelles ?
3- Quelle est la nature de la TVA à déclarer suite à cette option ?
4- Calculer le crédit de TVA dont dispose ce garagiste à la date d’effet de l’option.

Coût TVA supportée Crédit de TVA


Elément
d’acquisition lors de
d’actifs
hors TVA l’acquisition Calcul Montant

Construction

Voiture
utilitaire
Voiture de
tourisme
Meubles de
bureau
Matériel
informatique
Stock de
marchandises

Total crédit de TVA

25
Exercice 2 :
Un commerçant a fondé, en janvier N, une entreprise individuelle spécialisée dans le commerce
de détail et la réparation du matériel informatique. En Octobre N+2, il a décidé d’opter pour
l’assujettissement à la TVA. Sa demande d’option a été acceptée le 28/10/N+2.
A la date d’effet de l’option, l’inventaire des actifs immobilisés et des stocks s’est présenté
comme suit :
- Un magasin acquis dans un nouveau complexe commercial le 15/01/N pour 125 000 D.
- Une camionnette acquise auprès d’un concessionnaire le 18/01/N pour 32 550 D.
- Des étagères métalliques acquises auprès d’un industriel le 20/01/N pour 15 250 D.
- Divers équipements de bureau acquis auprès d’un détaillant le 26/01/N pour 4 800 D.
- Une voiture de tourisme acquise auprès d’un concessionnaire le 10/02/N+1 pour 38 350 D.
- Un stock de matériel informatique, destiné à la vente, acheté auprès d’un importateur d’une
valeur globale de 42 700 D.
Toutes les valeurs s’entendent hors TVA. Tous les actifs immobilisés sont soumis à la TVA au
taux de 19%, sauf le stock de matériel informatique qui est soumis au taux de 7%.
Travail à faire :
1- Quels sont les avantages de l’assujettissement à la TVA ?
2- A quelle date cette option va-t-elle prendre effet et jusqu’à quand elle pourra s’étendre ?
3- Le régime réel impose certaines obligations, lesquelles ?
4- Quelle est la nature de la TVA à déclarer suite à cette option ?
5- Calculer le crédit de TVA dont dispose ce commerçant à la date d’effet de l’option.

Exercice 3 :
Au début du mois de juin N+4, un commerçant de meubles a demandé l’option
d’assujettissement à la TVA, que l’administration fiscale a accepté (réponse parvenue le
24/06/N+4).
Au 01/07/N+4, l’inventaire des actifs immobilisés et des stocks fournit les détails suivants :
- Divers équipements de bureau acquis en N : 9 450 D (TVA : 19%).
- Matériel informatique acquis fin juin N+4 : 5 200 D (TVA : 7%).
(L’utilisation de ce matériel a commencé en juillet N+4).
- Un bâtiment à usage commercial acquis en N : 185 000 D (TVA : 19%).
- Une camionnette acquise auprès d’un concessionnaire en N+1 : 75 000 D (TVA : 19%).
- Stock de meubles achetés auprès d’un industriel : 47 300 D (TVA : 19%).
Travail à faire :
1- A quelle date cette option va-t-elle prendre effet et jusqu’à quand elle pourra s’étendre ?
2- Quelle est la nature de la TVA à déclarer suite à cette option ?
3- Calculer le crédit de TVA dont dispose ce commerçant au 01/07/N+4.

26
3- Les assujettis partiels
Il existe deux types d’assujettis partiels :
- Les assujettis partiels en raison de leurs activités,
- Les assujettis partiels en raison de l’exonération de certains produits commercialisés.

a- Les assujettis partiels en raison de leurs activités


Alors que les assujettis par option pour des produits hors du champ d’application de la TVA sont
nécessairement assujettis pour la totalité de leurs activités, les assujettis de droit ainsi que ceux
qui réalisent des opérations exonérées de la TVA peuvent être partiellement assujettis, et
disposer de deux secteurs distincts :
- L’un assujetti de droit ou par option,
- L’autre se trouvant non assujetti de droit.
Tel est par exemple le cas d’un prestataire qui exerce en même temps un commerce de détail
(sans option à la TVA pour l’activité de commerce de détail) et dont le chiffre d’affaires global
annuel des deux activités est inférieur à 100 000 dinars.
Les entreprises partiellement assujetties peuvent opter pour l’assujettissement total dans le cas où
le secteur non assujetti est hors du champ. Mais, elles peuvent aussi conserver leur statut
d’assujetti partiel.
Les entreprises qui réalisent des opérations assujetties de droit et d’autres exonérées peuvent
opter pour l’assujettissement total ou partiel des opérations exonérées à l’exportation ou qui
approvisionnent des assujettis en produits et services exonérés de la TVA.

b- Les assujettis partiels en raison de l’exonération de certains produits


commercialisés
Lorsqu’une entreprise commercialise à la fois des produits soumis à la TVA et des produits
exonérés relevant du tableau A, elle a le statut d’entreprise partiellement assujettie avec deux
secteurs fiscaux d’activité :
- Le secteur des produits soumis dans lequel il convient d’intégrer, par option, les ventes de
produits exportés y compris (par option) les produits exonérés du tableau A nouveau ainsi
que les ventes en suspension de taxes.
- Le secteur des produits exonérés du tableau A, vendu sur le marché local.

c- Les entreprises qui approvisionnent des assujettis par des produits exonérés de
droit
Ces entreprises peuvent opter partiellement ou totalement à l’assujettissement des produits
exonérés qui approvisionnent des assujettis. Dans ce cas, les produits exonérés de droit
deviennent soumis à la TVA par option au taux de 19% sauf application d’un autre taux
spécifique au produit par ailleurs taxé à un autre stade.

4- Les assujettis par erreur


Les non assujettis à la TVA qui mentionnent sur une facture de façon abusive ou erronée la TVA
sont redevable de la taxe sur cette opération.

27
IV- Les activités se trouvant en dehors du champ d’application de la TVA

1- Activités hors champ


Se trouvent en dehors du champ d’application de la TVA :
a- La production agricole interne à l’exception de la production du maïs qui est taxable au
taux de 7%. En revanche, l’importation de produits agricoles est soumise à la TVA sauf
exonération prise par décret (ayant une portée temporaire limitée à l’année civile) dans le
cadre de l’article 8 du code de la TVA ainsi que l’importation de produits agricoles relevant
du tableau A.
b- La représentation commerciale des produits agricoles : aux termes du point 4 du §2 de
l’article premier du code de la TVA, la représentation commerciale des produits agricoles et
de pêche n’est pas soumise à la TVA.
Ainsi, se trouve hors du champ d’application de la TVA, la représentation commerciale des
produits agricoles et de la pêche réalisée par les agriculteurs eux-mêmes ou par toutes autres
personnes.
La représentation commerciale des produits agricoles n’est pas soumise à la TVA qu’elle
porte sur des produits locaux ou des produits étrangers et même lorsque le produit agricole
étranger a subi la TVA à l’importation.
c- Viande fraîche et abattage des animaux : le bulletin officiel de la direction des impôts
(BODI) n° 89/24 précise que « conformément à l’article 2 du code de la TVA, les personnes
physiques ou morales qui procèdent à l’abattage des animaux de boucherie ne sont pas
considérées comme des assujettis à la TVA ».
En conséquence, l’abattage des animaux de boucherie n’est pas soumis à la TVA.
d- Syndicat de propriétaires d’immeubles : dans une prise de position du 4 janvier 2000, la
direction générale des études et de la législation fiscales (DGELF) a précisé que si le
syndicat de copropriétaires d’immeubles se limite à sa mission de base, il reste en dehors du
champ d’application de la TVA. En revanche, toute autre activité peut être régie par la TVA.
e- Le commerce de détail dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 100 000 dinars.
f- Le commerce de gros de produits alimentaires qui est hors champ contrairement au
commerce de détail de produits alimentaires qui est exonéré de la TVA.
g- Les récoltes des propriétés frontalières.
h- Les produits de la pêche tunisienne.

2- Conséquences des activités hors champ


Les ventes faites par les assujettis aux entreprises se trouvant en dehors du champ d’application
de la TVA sont soumises normalement à la TVA.
La TVA supportée par les secteurs se trouvant en dehors du champ d’application sur leurs achats
n’ouvre bien entendu aucun droit à déduction.
Contrairement aux produits exonérés du tableau A qui peuvent donner lieu à une option partielle
ou totale lorsque l’entreprise réalise des opérations d’exportation ou approvisionne des assujettis
en produits et services exonérés de ladite taxe, les entreprises qui exercent des activités placées
en dehors du champ d’application de la TVA ne peuvent opter pour leur assujettissement que
d’une façon globale pour l’ensemble des produits se trouvant hors du champ d’application de la
TVA.
28
V- Le régime suspensif
Sous réserve des exclusions du droit à déduction, les assujettis à la TVA dont l’activité s’exerce
à titre exclusif ou à titre principal en vue de l’exportation ou des ventes en suspension, peuvent
bénéficier du régime suspensif pour leurs acquisitions de biens et services donnant droit à
déduction.
Ce régime ne s’applique pas aux matériaux de construction, équipements, voitures de tourisme,
pièces de rechange, carburants et les services y afférents, ainsi que les services rendus par les
entreprises hôtelières relatifs à la consommation des boissons alcoolisées.
Les non-assujettis qui effectuent occasionnellement des opérations d’exportation peuvent
bénéficier du régime suspensif de la TVA pour les acquisitions auprès d’assujettis, de
marchandises ou de services destinés à l’exportation et ce sous réserve du respect de certaines
conditions.
Peuvent bénéficier de la suspension de la TVA, les assujettis totalement ou partiellement à ladite
taxe et ce au titre des acquisitions locales des biens et des équipements entrant dans les
composantes des marchés réalisés à l’étranger dont le montant ne peut être inférieur à trois
millions de dinars.
Cet avantage couvre notamment : les marchés de construction, les travaux publics, les services
en matière informatique, les services de télécommunication.

VI- Les limites territoriales de l’application de la TVA


L'application des règles de territorialité permet de déterminer si, compte tenu de sa localisation,
une opération normalement imposable à la TVA, doit effectivement être soumise à la TVA
tunisienne ou bien si au contraire elle doit y échapper.
Ne sont soumises à la TVA que les opérations faites en Tunisie c'est-à-dire sur le territoire
national. Le territoire tunisien comprend : la Tunisie continentale ainsi que les îles sous
souveraineté tunisienne, les eaux territoriales et le plateau continental.
A remarquer que l’extra territoire qui s’attache à l’enceinte des ambassades n’a pas pour effet de
les exclure du territoire national.
Les opérations soumises à la TVA doivent être faites en Tunisie. Cependant les critères à retenir
pour l'imposition à la TVA sont différents selon qu'il s'agit de livraison de biens ou de
prestations de services.

1- Les livraisons de biens


L'élément déterminant pour l'imposition ou non en Tunisie dépend du lieu de livraison. C'est
pour cette raison que les exportations sont considérées comme étant des livraisons
extraterritoriales. Aussi, les ventes réalisées aux conditions de livraison de marchandises en
Tunisie sont imposables à la TVA.
A retenir : Le critère d’imposition est le lieu de livraison du bien tel qu’il résulte du contrat de
vente.

29
2- Les règles applicables aux services

a- Règles générales
A retenir : pour les services, l'élément déterminant pour leur imposition est le lieu d'utilisation du
service ou d'exploitation du droit cédé ou l'objet loué.
En principe, le lieu où le service est rendu n'a aucune influence sur l'exigibilité de la TVA en
Tunisie, il en est de même du lieu de résidence de l'une ou des parties (prestataire et bénéficiaire
du service). Sont sans influence également : le lieu de paiement et la monnaie de paiement.
Normalement, le lieu d’imposition se situe où le prestataire a le siège de son activité ou un
établissement stable à partir duquel le service est rendu.

b- Services rendus en Tunisie


Sont ainsi réputés services rendus en Tunisie :
- Les prestations se rattachant à des immeubles, situés en Tunisie.
- Les locations de biens meubles corporels, utilisées en Tunisie.
- Le transport, les activités culturelles, artistiques, sportives, scientifiques ainsi que les
travaux et expertises portant sur des biens corporels, les prestations d’hébergement et les
ventes à consommer sur place, exécutés en Tunisie.
- Façons, réparation : ces travaux sont imposables en Tunisie dès lors qu’ils y sont
matériellement exécutés.

c- Les services utilisés hors Tunisie


Les services réputés utilisés hors Tunisie sont notamment :
- Les réparations d’objets importés en admission temporaire en vue de leur remise en état
et destinés à être utilisés à l’étranger.
- Les opérations de façon ou d’emballage exécutées sur des produits destinés à
l’exportation,
- La location de biens utilisés à l’étranger.
- Les commissions d’encaissement d’effets à l’étranger par le correspondant d’une banque
tunisienne.
- Les travaux d’études et d’architecture effectués pour le compte de clients établis à
l’étranger.

d- Cas particuliers
1°/ Affaires réalisées par les commissionnaires et les courtiers : Ces affaires sont taxables en
Tunisie lorsque les opérations d'entremise sont effectuées en Tunisie et ce, quel que soit le lieu
où se trouve la marchandise (Les documents qui permettent de mettre en relation des personnes,
et non de finaliser une vente).
2°/ Transport international par route ou chemin de fer : Ce mode de transport de voyageurs
ou de marchandises est soumis à la TVA uniquement pour la partie du parcours réalisé en
territoire tunisien.

30
3°/ Assistance technique aux navires réalisant un transport international : Les opérations de
chargement, manutention, magasinage, gardiennage et toute autre opération d'assistance des
navires sont hors champ d'application de la TVA au cas où ces opérations seraient réalisées au
départ des navires.
Elles sont par contre soumises à la TVA au cas où de telles opérations concernent l'arrivée des
avions ou des navires.
4°/ Assistance aux avions : Elle est exonérée de la TVA dans la mesure où elle est réalisée dans
le cadre de la réciprocité.
5°/ Cession et concessions de droits : La cession et la concession des droits d'auteur, de brevet,
de droits de licences, de marques de fabrique et de commerce et la location de biens sont
réputées être faites en Tunisie lorsque ces droits sont exploités en Tunisie.
Le paiement de redevances par une entreprise tunisienne à une autre qu'elle soit résidente ou non
en Tunisie constitue la preuve de l'exploitation de ces droits en Tunisie.
6°/ Les entreprises étrangères : d’une manière générale, les entreprises étrangères qui réalisent
des opérations en Tunisie supportent la même imposition que les entreprises tunisiennes réalisant
des opérations identiques.
Les entreprises étrangères n’ayant pas d’établissement en Tunisie et qui effectuent des opérations
imposables doivent faire accréditer un représentant en Tunisie pour régulariser leur situation
fiscale.

31
Chapitre III : Détermination de la TVA collectée

Le régime de la collecte de la TVA implique la détermination du régime d’imposition, l’étude du


fait générateur et la date d’exigibilité de la TVA, l’assiette imposable, les taux d’imposition,
l’imposition des ventes locales des sociétés totalement exportatrices, le traitement des erreurs, le
régime applicable aux affaires résiliées ou annulées et le sort de la TVA sur les créances
insolvables.

I- Le fait générateur de la TVA


Le fait générateur de la TVA peut être défini comme étant l’événement qui fait naître une
créance au profit du Trésor public.
L’exigibilité est l’événement qui rend exigible une créance née au profit du Trésor public.
Selon le code de la TVA, le fait générateur coïncide avec l’exigibilité et intervient au même
moment sauf pour les marchés et travaux immobiliers effectués pour le compte de l’Etat, des
collectivités locales et des établissements publics à caractère administratif et entreprises
publiques.
L’identification et la reconnaissance du fait générateur permet de déterminer le régime de
taxation applicable à l’opération : taux et modalité de détermination de l’assiette en cas de
changement de législation.
Les règles de reconnaissance du fait générateur de la TVA sont définies par l’article 5 du code de
la TVA qui dispose :
« Le fait générateur de la taxe sur la valeur ajoutée est constitué :
1. Pour les importations, par le dédouanement de la marchandise ;
2. Pour les ventes, par la livraison de la marchandise. Toutefois, pour les ventes des biens
immobiliers visés à l'article premier -II- 7 ci-dessus ainsi que pour les échanges, le fait
générateur est constitué par l'acte qui constate l'opération ou à défaut par le transfert de
propriété ;
3. Pour les prestations de services, par la réalisation du service ou par l'encaissement du
prix ou des acomptes lorsqu'il intervient antérieurement à la réalisation du service ;
4. Pour les biens que les redevables se livrent à eux-mêmes, par la première utilisation des
biens ;
5. Pour les travaux immobiliers, par l’exécution partielle ou totale de ces travaux.
Toutefois :
a) La constatation du fait générateur ne peut être postérieure à la facturation totale.
L'établissement des décomptes provisoires, de mémoires ou factures partiels rend
exigible la taxe sur la valeur ajoutée,
b) Les entreprises de travaux publics et de bâtiment effectuant des travaux pour le
compte de l'Etat, des collectivités publiques locales, des établissements publics à
caractère administratif, acquittent la taxe sur la valeur ajoutée sur leurs encaissements
afférents aux dits travaux.

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Dans ce cas, le fait générateur tel que prévu au § 3 ci-dessus détermine le taux de la taxe
applicable.
6. Par l'encaissement au titre des marchés conclus avec l'Etat, les collectivités publiques
locales, les entreprises et établissements publics. Dans ce cas, le fait générateur tel que
prévu par les paragraphes 2 et 3 ci-dessus, détermine le taux de la taxe applicable. »

Remarques :
- Le dédouanement : accomplissement des formalités douanières et paiement des droits et
taxes.
- Le fait générateur des retours sur ventes (achats) et les réductions ultérieures (rabais,
remise, ristourne et escompte) : Le fait générateur est constitué par l’établissement de
l’avoir.
- Les exportations de biens de toute nature : Pas de fait générateur, car les exportations
sont hors du champ d’application de la TVA.
- Les ventes en suspension : Pas de fait générateur, car il y a présentation d’une
attestation d’achat en suspension délivrée par l’administration fiscale qui autorise
certaines personnes d’acheter des biens sans payer la TVA (la TVA est simplement
mentionnée sur la facture).
- La cession d’immobilisation : Le fait générateur est constitué par le transfert de
propriété (lors de la cession d’une immobilisation, il y a lieu éventuellement de reverser
une partie de la TVA déduite lors de l’acquisition du bien cédé).

TVA à reverser = TVA déduite – (1/5 ou 1/10 par année et fraction d’année de détention) x TVA déduite

II- Assiette de la TVA


L’article 6 du code de la TVA distingue entre le régime intérieur et le régime d’importation.

1- Régime intérieur
Le chiffre d’affaires imposable comprend le prix des marchandises, des travaux ou des services,
tous frais, droits et taxes inclus, ainsi que la valeur des objets remis en paiement, à l’exclusion :
- De la TVA elle-même,
- Des subventions d’exploitation (reçues pour compenser une insuffisance de prix),
- Des prélèvements conjoncturels et de compensation.
Les sommes perçues au titre de la consignation et du non-retour des emballages consignés ne
sont pas comprises dans la base imposable. Par la même, les emballages destinés à être donnés
en consignation n’ouvrent pas droit à déduction lors de l’achat.
En outre, les réductions commerciales ou financières accordées aux clients (rabais, remise et
ristourne ainsi que l’escompte) doivent être déduites de la base imposable à condition qu’elles
soient justifiées :
- Si ces réductions figurent sur les factures d’origine, elles entraînent une réduction de la base
imposable, la TVA est calculée sur la base du dernier net (commercial ou financier s’il y a
escompte).

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- Si ces réductions sont accordées à posteriori, elles doivent être établies sur une facture
d’avoir (facture rectificative) dans ce cas la facture d’avoir comporte l’identité complète du
vendeur, les références des factures initiales, le montant hors TVA de la réduction accordée
ainsi que la TVA correspondante (c’est une régularisation de la TVA collectée initialement :
complément de déduction).
En revanche, les taxes professionnelles (FODEC) font partie de l’assiette taxable à la TVA.
Il résulte des principes énoncés que la TVA est assise notamment sur le prix droit de
consommation et taxe professionnelle inclus. Cette taxation en cascade n’est pas compatible avec
la transparence des taux d’imposition.

a- Eléments faisant partie de l’assiette taxable


- Le prix total du produit ou de la prestation après déduction des avoirs, des réductions de prix
et des éléments exclus de l’assiette taxable,
- Toute majoration de prix à quelque titre que ce soit,
- Tout impôt indirect autre que la TVA elle-même, et autre que les prélèvements conjoncturels
et de compensation. Se trouve ainsi incluse dans l’assiette imposable la taxe professionnelle
de compétitivité (notamment FODEC qui est taxe parafiscale due sur certains produits aux
seuls stades de la production industrielle et de l’importation).
- FODEC : Fonds de Développement de Compétitivité.

Exemple : Produit soumis à la TVA au taux de 19% et un FODEC au taux de 1%, on obtient les
impositions suivantes :
Prix hors taxes 100,000
FODEC 1% 1,000
Assiette TVA 101,000
TVA 19% 19,190
Total TTC en DT 120,190

b- Eléments exclus de l’assiette taxable


- Les sommes perçues au titre de la consignation et du non-retour des emballages consignés,
- Le timbre de quittance de 1 DT par facture (à partir du 01/01/2023 ; LF 2023).
- Les subventions d’exploitation destinées généralement à compenser le prix de vente du
produit lorsque ce prix est fixé par l’autorité administrative à un prix à la vente inférieur au
prix du marché. Bien que s’analysant comme un complément de prix, les subventions
d’exploitation ne sont pas passibles de TVA.

2- Régime à l’importation
La fixation de l’assiette à l’importation diffère selon qu’il s’agit d’une importation effectuée par
un assujetti, par l’Etat ou une administration ou d’une importation par un non assujetti :
a- S’il s’agit d’une importation réalisée par un assujetti ou par l’Etat, les collectivités
locales et les établissements publics à caractère administratif, l’assiette soumise à la
TVA est constituée par la valeur en douane, tous droits et taxes inclus à l’exclusion de
la TVA elle-même.

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b- S’il s’agit d’une importation réalisée par un non assujetti, l’assiette soumise à la TVA
est constituée par la valeur en douane, tous droits et taxes inclus à l’exclusion de la
TVA, avec une majoration de 25%.
Dans la pratique l’application de cette majoration de 25% revient à appliquer des taux
majorés à l’assiette initiale.
Exemple : produit soumis à la TVA au taux de 19%, au FODEC au taux de 1% et au droit de
consommation au taux de 10% et un droit de douane de 20%, on obtient les impositions
suivantes :
Base hors taxes (valeur en douane) 100,000
Droit de douane 20% 20,000
Droit de consommation 10% 10,000
FODEC 1% 1,000
Assiette TVA 131,000
TVA 19% 24,890
Total TTC en DT 155,890

III- Taux de la TVA


Le régime réel de la TVA comprend 3 taux nominaux :
1- Taux de 7% (à partir du premier janvier 2018)
Le taux réduit de 7% est applicable aux produits et activités énumérés par le tableau B Nouveau
annexé au code de la TVA, nous citons par exemple :
- Les opérations effectuées par les personnes physiques et morales au titre des professions
énumérées ci-après :
▪ Les exploitants de laboratoires d’analyses.
▪ Les infirmiers et les masseurs, les physiothérapeutes, les ergothérapeutes, les
psychomotriciens, les diététiciens, les orthophonistes et les orthoptistes.
▪ Les médecins, les médecins spécialistes, les dentistes, les sages-femmes et les vétérinaires.
▪ Les dessinateurs, les géomètres et les topographes au titre des services relatifs à
l’immatriculation foncière des terres agricoles.
- L’importation, la production et la vente :
▪ Des engrais.
▪ Des supports magnétiques destinés à être utilisés exclusivement pour le traitement
automatique de l’information et les disques laser non enregistrés, figurant au numéro de
position 85-23 du tarif des droits de douane.
▪ Des aliments composés pour bétail, des tourteaux de soja et des farines de poisson,
▪ Des produits et articles destinés à l’industrie pharmaceutique, ainsi que les produits
pharmaceutiques finis et les sacs pour transfusion sanguine relevant du numéro 30-06 et
38-22 du tarif des droits de douane.
NB : Les ventes en détail et en gros des médicaments et produits pharmaceutiques sont
désormais exonérées de TVA (Article 25 LF2021).
▪ Des conserves de tomate, d’harissa et de sardine.
▪ Du savon ordinaire.
▪ Des huiles acides utilisées dans la fabrication du savon ordinaire.
▪ Du maïs.
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- Les activités et produits suivants :
▪ Les produits de l’artisanat local.
▪ L’hébergement, la restauration et les services effectués dans le cadre de leur activité par
les cliniques et les polycliniques médicales,
▪ Les droits d’entrée aux musées.
- Etc.

2- Taux de 13% (à partir du premier janvier 2018)


Sont soumis à la TVA au taux de 13%, les opérations suivantes (Article 7 du code de la TVA) :
- L’importation et la vente des produits pétroliers relevant des numéros 27-10 et 27-11 du tarif
des droits de douane.
- La vente de l’électricité basse tension destinée à la consommation domestique.
- La vente de l’électricité moyenne et basse tension utilisée pour le fonctionnement des
équipements de pompage de l’eau destiné à l’irrigation agricole.
- Les ventes d'immeubles à usage d'habitation (autres que les logements sociaux) par les
promoteurs immobiliers sont soumises à la TVA au taux de 13%. Le taux sera relevé à 19% à
partir du premier janvier 2024.

3- Taux de 19% (à partir du premier janvier 2018)


Le taux de 19% s’applique de façon résiduelle.
Sont soumis au taux de 19% les produits imposables qui ne figurent ni sur la liste des produits
exonérés (Tableau A nouveau) ni sur les listes des produits soumis à 7% (Tableau B nouveau) ou
13% (Article 7 du code de la TVA).
Les produits qui se trouvent en dehors du champ d’application de la TVA de droit ainsi que les
produits exonérés sont passibles de la TVA au taux de 19% en cas d’option.
Certains produits soumis à la TVA au taux de 19% sont aussi soumis au droit de consommation.
Nombreux sont les produits industriels soumis à la TVA au taux de 19% qui sont aussi soumis à
une taxe professionnelle.

A partir de 2023, les activités suivantes seront soumises au taux de 19% au lieu de 13% :
- Les architectes et les ingénieurs-conseils,
- Les dessinateurs, les géomètres et les topographes à l’exclusion des services relatifs à
l’immatriculation foncière des terres agricoles,
- Les avocats, les notaires, les huissier-notaires et les interprètes,
- Les conseils fiscaux,
- Les entrepreneurs de tenue de comptabilité,
- Les experts et les conseils quelle que soit leur spécialisation.
Par ailleurs, sont désormais taxés à une TVA de 19% au lieu de 7% les prestations médicales et
de chirurgie esthétique.

36
IV- Les exonérations
Aux termes de l’article 4 du code de la TVA, sont exonérées de la TVA les opérations
énumérées par le tableau A nouveau. Sont aussi exonérés de la TVA lors de la vente par les
commerçants détaillants, les produits alimentaires et les produits soumis au régime de
l’homologation administrative des prix (Point 11, alinéa 3, §1 de l’article premier du code de la
TVA).
Néanmoins, lorsqu’un produit est exonéré de la TVA, la TVA incluse dans les matières et
services intrants utilisés pour le réaliser n’ouvre pas droit à récupération, d’où une sérieuse
limitation à la portée réelle de l’exonération.
L’exonération du tableau A nouveau entraîne la perte du droit à déduction, sauf pour les
exportations en cas d’option à l’assujettissement du produit par l’exportateur.
Parmi les opérations prévues par le tableau A nouveau du code, on cite :
L’exonération des farines, des semoules, du pain, du couscous et des pâtes alimentaires de
qualité ordinaire (Point I-41 - tableau A nouveau).

Les motifs des exonérations :


a. Les exonérations tendant à éviter une double imposition : il s'agit des affaires qui supportent
d'autres droits et taxes telles que les opérations d'assurances et de réassurances soumises à la taxe
unique sur les assurances (Point II-13 - Tableau A nouveau).
b. Les exonérations obéissant à des motifs techniques, il s'agit des intérêts relatifs à certaines
opérations (Point II-15a - Tableau A nouveau) tels que les prêts pour l'acquisition de logements
neufs auprès de promoteurs immobiliers agréés et les prêts pour la construction d’immeubles à
usage d’habitation.
c. Les exonérations aux secteurs jugées prioritaires : certains produits ou équipements dans
différents secteurs : agriculture, tourisme, transport…
d. Les exonérations pour des motifs sociaux : Il s'agit de l’importation et la vente de certains
produits de consommation de base (Points I-1 à 5 Tableau A nouveau) tels que : du lait frais non
concentré ni sucré, complet ou écrémé ; des farines lactées ; de fèves de soja et d’huile de soja,
etc.
Sont aussi exonérés pour leur utilité sociale : les appareils destinés à l'usage des handicapés
physiques et des appareils et filtres d’hémodialyse spécifiés dans un tableau (Point I-7 Tableau A
nouveau).
e. Les exonérations pour des motifs culturels : ce sont des exonérations qui touchent des activités
et des produits culturels (Point I-18 Tableau A nouveau). Il s'agit de l'importation et la vente des
livres, brochures et imprimés similaires à l’exclusion de ceux reliés en cuir naturel, artificiel ou
reconstitué, des journaux et publications périodiques ainsi que sa composition et impression.
Certaines opérations réalisées par l’Etat sont aussi exonérées : les timbres postaux et fiscaux, les
billets de banque, le matériel militaire et défensif, etc.

37
V- Aspects réglementaires de la facturation

1- Définition et aspect juridique de la facture


Dès que la vente est devenue définitive, le vendeur est tenu de délivrer une facture, même si la
livraison n’est pas encore effectuée.
La facture est donc un contrat qui constate le transfert de propriété du fournisseur au client. Ce
document doit mentionner le détail des produits livrés (ou services rendus), des conditions de
livraison, du montant à payer et des modalités de règlement.
C’est un document qui peut servir comme preuve en cas de litige et peut être demandée par
l’administration fiscale lors des vérifications ou des contrôles (bureau de contrôle des impôts,
recette des finances).
Les personnes physiques et morales soumises au régime réel sont tenues d’utiliser des factures
(et éventuellement des bons de livraison ou des bons de sortie) numérotés dans une série
ininterrompue et de respecter lors de l’établissement de ces documents la suite de séquence.
Il existe deux types de facture :
- La facture ordinaire (ou de doit) qui représente une créance du fournisseur sur le client.
- La facture d’avoir qui est une reconnaissance de dette du fournisseur envers le client.
Les factures sont émises en quatre exemplaires et doivent comporter un minimum d’informations
(dites mentions obligatoires). On en cite en particulier :
- L’identité du fournisseur : son nom ou sa raison sociale, l’adresse de son siège social, la
forme juridique et le capital de la société, le matricule fiscal et le numéro de son relevé
d’identité bancaire (RIB) ou relevé d’identité postale (RIP) ;
- L’identité du client précédée du mot « doit » : son nom ou sa raison sociale et l’adresse de
son siège social ;
- Le numéro attribué à la facture et la date d’établissement de la facture qui ne peut en aucun
cas précéder la date de livraison ;
- Les références aux bons de commande du client et aux bons de livraison du fournisseur ;
- La nature, les quantités, les prix unitaires et globaux exprimés hors TVA, des biens ou
services facturés ;
- Le prix total exprimé hors TVA ;
- Les taux et les montants de la TVA facturée ainsi que le montant global de la TVA ;
- Le prix global exprimé TVA comprise ;
- La formule au bas de la facture « arrêté la présente facture à la somme de (en toutes
lettres) » ;
- Les modalités et délais de règlement.
Chaque facture doit être, par ailleurs, timbrée par l’apposition sur l’original d’un timbre fiscal et
signée par le fournisseur. Elle doit être également accompagnée :
- De l’original ou d’une copie du ou des bons de commande,
- Des copies des bons de livraison (ou des bons de réception) portant « décharge » du client.
Les timbres de factures :
Le timbre fiscal constitue une charge définitive lorsqu’il s’agit d’opérations d’achat de biens ou
de services. Par contre, c’est une dette envers l’Etat lorsqu’il s’agit d’une opération de vente. A
la fin du mois, le montant total des timbres fiscaux collectés doit être versé à la recette des
finances.
38
Le droit de timbre s'applique aux factures et documents en tenant lieu, utilisés par les professions
libérales ainsi que par les entrepreneurs de bâtiments et de travaux :
Le droit de timbre sur facture couvre selon une doctrine administrative extensive :
- Toutes les factures y compris les factures partielles ainsi que les factures d'avoir,
- Les factures globales établies par les commerçants détaillants soumis à la TVA et relatives
aux ventes n'ayant pas fait l'objet de factures individuelles et ce, en application de l'article 18
du code de la TVA,
- Les notes d'honoraires établies au niveau des professions libérales,
- Les décomptes provisoires et mémoires établis par les entreprises de bâtiments et de travaux.

Les factures exonérées du droit de timbre :


- Les factures pour lesquelles le droit de timbre est légalement et définitivement à la charge
exclusive de l'Etat : Il s'agit des cas où l'Etat est demandeur du bien ou du service ;
- Les factures des commerçants non acceptées par les débiteurs ou non acquittées par ces
derniers ;
- Les factures produites à l'appui des ordonnances et mandats de paiement émis sur les caisses
de l'Etat, des collectivités locales et des établissements publics à caractère administratif ;
- Les factures émises par la Société Tunisienne d'Electricité et de Gaz, la Société Nationale de
distribution des Eaux et l'Office National des Postes ;
- Les factures relatives à des opérations d'exportation. Cette exonération couvre les entreprises
totalement exportatrices, les sociétés de commerce international totalement exportatrices, les
sociétés implantées dans les parcs d'activités économiques et les établissements de santé
prêtant la totalité de leurs services au profit des non-résidents.

Outre les éléments cités précédemment, la facture peut comporter également des réductions
commerciales et financières accordées, des frais de port et la consignation d’emballages
commerciaux.
Les réductions commerciales : il existe trois réductions commerciales, celles-ci viennent
modifier le prix initial lors de la facturation :
- La remise est une réduction habituelle calculée sur le montant brut de la commande pour
tenir compte de la vente ou du client.
- Le rabais est une réduction exceptionnelle accordée pour réparer un préjudice causé au
client suite à une exécution imparfaite de la commande (non-conformité des produits à la
commande, retard dans la livraison, …).
- La ristourne est une réduction périodique calculée sur l’ensemble des opérations faites par
un client pour tenir compte de sa fidélité.
La réduction financière : il s’agit de l’escompte de règlement qui est une réduction accordée
aux clients qui paient au comptant ou avant l’échéance habituelle de règlement.

39
2- Modèle pratique de facture ordinaire (facture de doit)

Société ……………………….………..……au capital de .…………………………..……………..


Adresse :….……………….………..…………………………….………………..………...……….
Matricule fiscal :………….……….………………………..…………….……………….………....
RIB BIAT N° :…………………………..………... Tél :……….….…...… Fax :..…………………
FACTURE
Doit :………………..…………………………………………….…..……...……………………….

N° Facture : …… Date facturation : …/.../... N° commande : … Date commande :


.…/…./……
Mode de paiement :…………… N° bon de livraison : ……. Date livraison : …../…../…..
PU Montant Taux
Réf Désignation Unité Quantité Remise PU Net
HTVA HTVA TVA

Net commercial ………….……….

TVA 7% TVA 13% TVA 19%

Base Montant Base Montant Base Montant

……………….. ………………. …………… …………… ……….……. ……….……..

Net hors TVA …………...…


Arrêter la présente facture à la somme de…………….…………… Total TVA ……………..
………………………………………………………………...…… Timbre fiscal ……...………

Net à payer …………..…

La direction

40
Application :
Etablir les factures et facture d’avoir émises par la société « Sphère Informatique » à l’occasion
de la vente du 27/02/N de 10 ordinateurs et 6 imprimantes à la « STB » sachant que :
- Le prix unitaire de l’ordinateur est de 2 000 DT hors TVA,
- Le prix unitaire de l’imprimante est de 300 DT hors TVA,
- Taux TVA : 7%.
En prenant les deux hypothèses suivantes :
- Une remise de 10% est accordée sur la facture initiale,
- Une remise de 10% est accordée le 05/03/N.

Première hypothèse : facture initiale avec remise de 10% :

Société Sphère Informatique


Matricule fiscal : ……………….
Facture n°……. du 27/02/N
Doit la STB
Prix Prix unitaire Montant Taux
Réf. Désignation Unité Quantité Remise
unitaire net hors TVA TVA

Net commercial ……………….

TVA 7% TVA 19%


Base Montant Base Montant
………………..… …………………… ……………..………… ……………………
Net hors TVA …………………
Arrêter la présente facture à la somme de…………….……. Total TVA …………………
……………………………………………………………… Timbre fiscal ……...………….
Net à payer …………………

La direction

41
Deuxième hypothèse : facture initiale sans remise de 10% :
Société Sphère Informatique
Matricule fiscal : ……………….
Facture n°…….. du 27/02/N
Doit la STB
Prix Prix unitaire Montant Taux
Référence Désignation Unité Quantité Remise
unitaire net hors TVA TVA

Net commercial ……………….

TVA 7% TVA 19%


Base Montant Base Montant
…………………..… ………………………… ……………..………… …………………
Net hors TVA …………………
Arrêter la présente facture à la somme de…………….……….… Total TVA …………………
…………………………….…..……………………………..…… Timbre fiscal ……...………….

Net à payer …………………

La direction

Facture d’avoir comportant une remise de 10% :


Société Sphère Informatique
Matricule fiscal : ……………….
Facture d’avoir n°…. du 05/03/N
Avoir à la STB

Remise 10% …………………………………….

TVA 7% …………………………………….

Net à déduire
……………………………..……….

Arrêter la présente facture d’avoir à la somme de…………….……………………………………….…


………………………….…..……………………………..………………………………………….…...

La direction

42
Chapitre IV : Le régime des déductions
I- Modalités des déductions

1- Principe général
Aux termes de l’article 9 du code de la TVA ; la TVA qui a effectivement grevé les éléments du
prix d’une opération imposable est déductible de la TVA applicable aux opérations taxables
ainsi que la TVA retenue à la source
La déduction de la TVA sur les acquisitions de biens et services est donc réservée aux assujettis
pour les opérations imposables et assimilées qu’ils réalisent alors que la TVA retenue à la source
est systématiquement déductible.
La taxe récupérable est imputée globalement sur le montant de la taxe collectée sur les ventes.
Est déductible la TVA ayant effectivement grevé les acquisitions locales de biens auprès
d’assujettis, les livraisons à soi-même d’immobilisations, les importations ainsi que les services
nécessaires pour les besoins de l’exploitation.
La déductibilité de la taxe facturée sur les achats de biens et services auprès d’autres assujettis
est la règle et la non déductibilité est la rare exception.
2- Les fondements du régime de déduction
Le système de déduction met en œuvre le principe de neutralité de la TVA. Ainsi, ce n’est que
lorsque la déduction joue pleinement et totalement que le produit se trouve fiscalement soumis
de façon proportionnelle à son prix de vente selon le taux de TVA qui lui est applicable sans
aucune rémanence.
C’est le système de déduction qui permet aussi d’assurer une transparence fiscale totale des
produits exportés et qui évite que les produits nationaux ne soient handicapés par des taxes
rémanentes face à la concurrence internationale.
La déduction généralisée assure enfin le respect de l’équité fiscale interdisant toute double
imposition d’un même produit à un même impôt perçu au profit de la même collectivité.
3- Les conditions de déductibilité de la TVA
On distingue trois types de conditions de déductibilité de la TVA :
- La condition générale de l’assujettissement des intervenants.
- Les conditions de fond.
- Les conditions de forme.
a- La condition générale de l’assujettissement des intervenants
La condition de l’assujettissement des intervenants est une condition préalable pour bénéficier de
la déduction.
Ainsi, pour qu’il y ait droit à déduction, l’acquéreur et le vendeur doivent être des assujettis.
Seuls les assujettis à la TVA peuvent récupérer la TVA facturée sur leurs achats de biens et de
services effectués auprès d’autres assujettis.
Ne donnent aucun droit à déduction les acquisitions de produits exonérés, les acquisitions auprès
des entreprises se situent en dehors du champ d’application de la TVA ainsi que les acquisitions
auprès des personnes soumises au régime forfaitaire.

43
b- Les conditions de fond
Quatre conditions de fond régissent le droit à déduction :
- L’élément supportant la TVA doit concourir à une opération taxable ou assimilée.
- L’élément ouvrant droit à déduction doit être nécessaire à l’exploitation.
- L’élément ouvrant droit à déduction doit être acquis par l’entreprise.
- L’élément ne doit pas être exclu du droit à déduction par la loi.

i. L’élément supportant la TVA doit concourir à une opération taxable ou assimilée


Concourant à une opération taxable, les achats de biens et services utilisés pour réaliser :
- Des opérations effectivement taxées,
- Des exportations y compris des produits exonérés pour lesquels l’entreprise a exercé son
droit à l’option,
- Des ventes en suspension justifiées par une autorisation administrative d’achat en suspension.

ii. L’élément ouvrant droit à déduction doit être nécessaire à l’exploitation


N’ouvre pas droit à la déduction la TVA qui grève les biens acquis pour les seuls besoins des
dirigeants sociaux ou du personnel en dehors de tout rapport avec l’exploitation.
Exemples fournis par l’administration fiscale :
- La TVA grevant les vêtements de travail ou de sécurité du personnel est récupérable.
- En revanche, la TVA relative à un jardin d’enfants sur les lieux de travail n’est pas
récupérable.

iii. L’élément ouvrant droit à déduction doit être acquis par l’entreprise
La règle est que les assujettis ne peuvent déduire que la TVA ayant grevé les biens dont ils sont
propriétaires. Néanmoins, certaines catégories d’acquisitions, bien que n’octroyant pas de droit
de propriété donnent droit à déduction, tels que :
- Une construction sur terrain d’autrui dans le cadre d’un contrat,
- Les travaux d’aménagement, d’agencement ou d’entretien et réparation sur un immeuble ou
une machine loués.

iv. L’élément ne doit pas être exclu du droit à déduction par la loi
La loi n’exclut expressément du droit à déduction qu’une seule catégorie d’éléments par nature.
Il s’agit des voitures de tourisme ne faisant pas l’objet même de l’exploitation de l’entreprise et
de toute dépense qui leur est rattachée (consommation, entretien, réparation, location, …).
Les voitures de tourisme objet de l’exploitation ouvrent droit à la déduction, ce sont :
- Les voitures de tourisme acquises en vue de la revente (notamment les concessionnaires :
STAFIM, DAR ENNAKEL, LE MOTEUR, …),
- Les voitures de tourisme destinées à être données en location avec ou sans chauffeur (les
agences de location de voitures),
- Les agences de voyages,
- Les auto-écoles.

44
c- Les conditions de forme
Le bénéfice du droit à déduction est subordonné à la justification du paiement de la TVA par des
pièces justificatives régulières et probantes à savoir :
i. Une facture d’achat
Seules les taxes figurant sur des factures régulières ouvrent droit à la déduction.
Pour que la TVA soit déductible, il faut que la facture justificative ou le document en
tenant lieu (note d’honoraires, mémoire, décompte, contrat, …) soit établi au nom de
l’entreprise sauf le cas de marché où le maître de l’ouvrage achète en son nom tout ou
partie des fournitures, objet du marché.

ii. Les documents douaniers


Les documents douaniers et leurs annexes font foi pour la déduction de la TVA acquittée
aussi bien au titre du bien importé que des services liés à l’importation même si les pièces
justificatives relatives aux services liés à l’importation sont établies au nom du transitaire
agissant pour le compte de l’entreprise et facturés par lui en tant que débours.

II- Les régularisations : le reversement de la TVA initialement déduite

1- Règles générales
La TVA initialement déduite sur les marchandises et les biens autres que les immobilisations
amortissables est reversée en totalité à la survenance de l’un des événements suivants :
- Disparition injustifiée,
- Changement d’affectation d’un secteur assujetti à un secteur non assujetti ou un emploi
n’ouvrant pas droit à déduction,
- Perte ou abandon de la qualité d’assujetti,
- Cession d’une immobilisation corporelle non amortissable (terrain par exemple).

a- Disparition injustifiée
La disparition est injustifiée à chaque fois que le contribuable n’est pas en mesure d’apporter la
preuve de la destination réelle du bien disparu (enlèvement frauduleux ou destruction fortuite ou
délibérée).
Par conséquent, ne constituent pas des disparitions injustifiées et n’exigent aucun reversement de
la TVA initialement déduite les cas dûment prouvés de vol, d’inondation, d’incendie, de
détournement ou de destruction volontaire.
La TVA à reverser en cas de disparition injustifiée est assise sur le coût de revient des biens
disparus. Elle est exigible dans le cadre de la déclaration déposée au mois de janvier de l’année
qui suit l’année où est constatée la disparition du bien.
b- Changement d’affectation
Lorsqu’un bien initialement destiné à une opération imposable donnant lieu à déduction est
utilisé pour la réalisation exclusive d’autres opérations n’ouvrant pas droit à déduction, il y a
changement d’affectation qui entraîne le reversement de la TVA initialement déduite.
Le reversement de la TVA doit être effectué au titre du mois au cours duquel le changement
d’affectation s’est produit.
45
c- Perte ou abandon de la qualité d’assujetti
La perte de la qualité d’assujetti résulte d’un changement de législation qui reclasse un produit
précédemment imposable parmi les produits exonérés.
L’abandon de la qualité d’assujetti résulte de la dénonciation d’une option à l’assujettissement à
la TVA dans les délais réglementaires.
La perte ou l’abandon de la qualité d’assujetti entraîne le reversement de la TVA, qui doit être
effectué au titre du mois au cours duquel la perte ou l’abandon du statut d’assujetti s’est produit.
L’abandon de la qualité d’assujetti entraîne :
- Le reversement de la TVA récupérée sur les produits existants en stocks achetés localement,
- Le reversement de la TVA récupérée sur les produits existants en stocks importés sur une
base majorée de 25%,
- Le reversement des fractions de TVA sur les immobilisations selon des modalités propres à
cette catégorie de biens.
La perte de la qualité d’assujetti pour un produit entraîne :
- Le reversement de la TVA récupérée sur les stocks existants,
- Le reversement des fractions éventuelles de TVA sur les immobilisations affectées
exclusivement à l’activité exonérée.

2- Reversement partiel selon les modalités particulières sur les immobilisations


amortissables
La TVA initialement déduite au titre d’une immobilisation amortissable est partiellement
reversée selon un système de fractionnement à la survenance de l’un des événements suivants :
- Cession de l’immobilisation,
- Apport en société (autre que le cas d’une fusion ou d’une concentration),
- Disparition injustifiée,
- Changement d’affectation
- Cessation d’activité,
- Perte ou abandon de la qualité d’assujetti.
Aux termes du §IV-2 de l’article 9 du code de la TVA, à la survenance de l’un des événements
entraînant un reversement de la TVA, le montant à reverser est égal au montant de la taxe
déduite ou celle qui aurait dû être payée (dans l’hypothèse où le bien est acquis sous le régime
suspensif) et déduite, diminué d’un cinquième par année civile ou fraction d’année civile de
détention s’il s’agit d’équipement ou de matériel, ou d’un dixième par année civile ou fraction
d’année civile de détention s’il s’agit de bâtiment. Ainsi, le montant de la TVA à reverser est
déterminé en déconnexion totale du prix de cession de l’immobilisation.
Ainsi, n’est pas concerné par le système de reversement applicable aux immobilisations
amortissables, la cession d’un terrain, porté en immobilisation, acquis auprès d’un lotisseur et
ayant donné lieu à la déduction de la TVA payée lors de l’acquisition. Cette opération entraîne le
reversement de la totalité de la TVA initialement déduite au titre dudit terrain quel que soit son
prix de cession.

46
a- Modalités de facturation de la TVA reversée sur immobilisation
La TVA reversée est déterminée abstraction faite du montant de la transaction. Cette TVA est
généralement incluse dans le prix de cession. Dans une telle hypothèse, elle est mentionnée en
marge de la facture ou du contrat de cession (§IV-point 3, article 9 du code de la TVA).
Exemple :
Une voiture utilitaire acquise le 10/11/2018 pour 75 000 dinars hors TVA (TVA : 19%) a été
cédée le 30/06/2020 pour 38 000 dinars.
TVA à reverser = TVA déduite – (1/5 cinquième par année civile ou fraction d’année civile de détention) * TVA
déduite

TVA déduite en novembre 2018 = 75 000 * 0,19 = 14 250 dinars


TVA à reverser = 14 250 – (3/5) * 14 250 = 5 700 dinars
Dans le contrat de cession, on doit indiquer :
Prix de cession de la voiture : 38 000 dinars (dont TVA à reverser sur immobilisations 5 700 dinars)
Si les cinq années et fractions d’années sont écoulées, il n’y pas de reversement de TVA.
TVA à reverser = 14 250 – (5/5) * 14 250 = 0

b- Caractère déductible de la TVA reversée chez le nouvel acquéreur


L’acquéreur peut, s’il est assujetti, récupérer dans les conditions ordinaires la TVA reversée par
le cédant ou l’apporteur à la seule condition que cette TVA soit mentionnée sur la facture
(contrat de cession) ou le contrat d’apport.
Reprenons l’exemple précédent de cession de la voiture utilitaire, la TVA déductible chez
l’acquéreur est de 5 700 dinars ou zéro selon la date à laquelle l’acquisition initiale a eu lieu.

3- Régularisation de la TVA en cas d’affaires résiliées ou annulées


La TVA perçue à l’occasion d’affaires qui sont, par la suite résiliées ou annulées, est imputée sur
la TVA due sur les opérations réalisées ultérieurement dans les délais fixés par la loi.
Pour bénéficier de ces dispositions, les assujettis doivent joindre à leur déclaration mensuelle un
état indiquant :
- Les noms et adresse des personnes avec lesquelles les affaires sont conclues ;
- La date de l’opération initiale et celle rectifiée ;
- Les folios du livre journal ou du livre spécial sur lequel ont été enregistrées les factures
initiales et rectifiées ;
- Le montant de la facture initiale et celui sur lequel porte la résiliation ou l’annulation.
Toutefois, cette mesure ne s’applique pas aux affaires qui demeurent impayées (créances
devenues douteuses ou perdues). Elles ne peuvent faire l’objet de restitution par voie
d’imputation.

47
TD 2 : Application du fait générateur de la TVA

Exercice 1 : Cas de la société « SAGEM »


SAGEM est une société commerciale. Elle livre ses marchandises dans des caisses consignées.
Sauf indications contraires, la TVA est de 19%.

Au cours du mois d’avril N, l’entreprise a réalisé les opérations suivantes :


15/04 : Achat au comptant de marchandises auprès d’un industriel. La facture indique un
montant brut de 40 000 D hors TVA, une remise de 6%, un escompte de 2%, la TVA, la
consignation d’emballages pour 1 500 D et des frais de transport pour 500 D hors TVA
(TVA : 7%).
16/04 : Règlement par chèque de la facture datée du 26 mars précédent, relative à l’achat de
fournitures administratives non stockables ; montant brut : 3 000 D hors TVA, remise :
10%.
18/04 : Achat de fournitures d’emballages stockables auprès d’un fournisseur assujetti à la
TVA ; montant brut : 4 200 D hors TVA, remise : 5%. La facture sera réglée dans 30
jours.
20/04 : Vente de marchandises à un détaillant. La facture est détaillée comme suit : montant
brut : 15 000 D hors TVA, remise : 5%, consignation d’emballages pour 700 D, frais de
port : 300 D hors TVA (TVA : 7%). (Transport assuré par les moyens de SAGEM).
Après déduction de l’avance de 10 000 D versée le mois précédent, le client accepte pour
le solde une traite payable dans 2 mois.
21/04 : Encaissement d’un chèque relatif à une vente de marchandises. La facture datée du 25
mars précédent indique un montant brut de 18 500 D hors TVA et une remise : 4%.
22/04 : Vente à crédit de marchandises à un détaillant. La facture est détaillée comme suit :
montant brut : 22 000 D hors TVA, remise : 6%, consignation d’emballages pour 900 D,
frais de port : 250 D hors TVA (TVA : 7%). (Transport assuré par les moyens de
SAGEM).
22/04 : Location d’un dépôt servant pour le stockage des marchandises. Les quittances, payées
par chèque, indiquent 3 000 D à titre de cautionnement et 6 000 D hors TVA au titre de
trois mois de loyer.
23/04 : Règlement de la note d’honoraire de l’avocat : 2 300 D hors TVA.
24/04 : Un client passe une commande pour l’achat de marchandises d’une valeur brute de
25 000 D hors TVA. Le bon de commande est accompagné d’un chèque de 7 000 D à
titre d’avance.
25/04 : Lancement d’une commande d’achat de marchandises pour un montant brut de 60 000 D
hors TVA. Le fournisseur a exigé une avance de 10 000 D que la société lui a payée par
chèque.
26/04 : Vente à crédit de marchandises à un établissement public. La facture est détaillée comme
suit : montant brut : 8 000 D hors TVA, remise : 6%, consignation d’emballages pour 500 D.

48
28/04 : Paiement par chèques bancaires des frais suivants :
- Facture d’hôtel relative à une réception organisée par l’entreprise au profit de ses
partenaires : 1 500 D hors TVA (TVA : 7%).
- Facture de réparation du camion : 1 200 D hors TVA.
- Facture de réparation de la voiture de tourisme : 1 800 D hors TVA,
- Prime d’assurance annuelle du camion ; montant : 900 D TTC.
NB : toutes les pièces justificatives sont conformes à la réglementation en vigueur.
Travail à faire :
1- Indiquer le régime fiscal en matière de TVA de ces opérations.
2- Enregistrer ces opérations au journal général.
3- Liquider la TVA au titre du mois d’avril N et enregistrer l’écriture correspondante.

Exercice 2 : Cas de la société « SIGMA EQUIPEMENT »

SIGMA EQUIPEMENT est un grossiste de matériel informatique (TVA : 7%) et fournitures de


bureau (TVA : 19%). Le chef comptable vous communique les renseignements suivants pour
préparer la déclaration mensuelle de la TVA au titre du mois de septembre de l’année N.
I- Les ventes de marchandises du mois de septembre N :
01/09 : Encaissement d’un chèque relatif à une vente de matériel informatique (Facture n°2986
datée du 10/08/N). Le matériel informatique a été livré en août N et facturé comme suit ;
MB hors TVA : 42 000 D, remise de 7% et la TVA.
04/09 : Vente à crédit de matériel informatique à un client assujetti à la TVA. La facture n°3105
est détaillée comme suit ; MB hors TVA : 22 000 D, remise : 5%.
08/09 : Vente au comptant de fournitures de bureau, à un client non assujetti à la TVA. La
facture n°3106 est détaillée comme suit ; MB hors TVA : 15 000 D, remise : 5%,
escompte 2%.
12/09 : Etablissement d’un avoir comportant le retour de deux ordinateurs défectueux vendus le
25 août dernier. La facture d’avoir n°45 indique un MB unitaire hors TVA de 1 800 D.
La facture initiale n°2990 comporte une remise de 5%.
17/09 : Etablissement d’un avoir n°46 comportant un rabais de 10% accordé sur la vente de
fournitures de bureau du 8 septembre précédent.
22/09 : Réception d’un bon de commande n°1860 de la part d’un client assujetti, pour l’achat de
matériel informatique, d’un MB hors TVA de 60 000 D. La commande sera livrée le mois
prochain. Le bon de commande est accompagné d’un chèque pour 20 000 D à titre
d’avance sur commande.
25/09 : Vente au comptant de marchandises à une compagnie d’assurance privée. La facture
n°3107 est détaillée comme suit :
- MB hors TVA du matériel informatique : 45 000 D, remise : 6%,
- MB hors TVA des fournitures de bureau : 22 500 D, remise : 5%,
- Escompte pour paiement au comptant : 2%.
49
28/09 : Vente à crédit de marchandises à un établissement public. La facture n°3108 est détaillée
comme suit :
- MB hors TVA du matériel informatique : 26 000 D, remise : 8%,
- MB hors TVA des fournitures de bureau : 11 500 D, remise : 6%.
30/09 : Exportation, à un client Algérien, de matériel informatique facturé pour 84 000 D
(facture n°3109). L’encaissement de la facture est effectué par virement bancaire.

II- Les achats de biens et services du mois de septembre N :


01/09 : Achat de fournitures de bureau destinées à la vente pour un MB hors TVA de 23 000 D.
La facture n°4635 comporte une remise de 8% et la TVA. Règlement de 10 000 D par
chèque, le reste par acceptation d’une lettre de change payable dans deux mois.
03/09 : Importation de matériel informatique destiné à la vente. La déclaration douanière, réglée
par chèque, comporte :
- Valeur en douane du matériel : 75 000 D,
- Droits de douane : 20%,
- TVA.
05/09 : Règlement en espèces de la facture n°354, datée du 23/08/N, relative à la réparation du
chauffage central effectuée le mois précédent : 2 450 D hors TVA.
06/09 : Un bon de commande n°2701 est adressé à un fournisseur pour l’achat de fournitures de
bureau d’un MB hors TVA de 28 000 D. La commande sera réceptionnée en octobre N.
Le bon de commande est accompagné d’un chèque libellé pour 7 000 D à titre d’avance
sur commande.
07/09 : Cession, contre chèque libellé pour 19 500 D, d’un camion acquis en décembre N-3 pour
un MB hors TVA de 34 700 D.
08/09 : Acquisition de deux vitrines pour l’exposition de nouvelles gammes de matériel
informatique. La facture n°5560, payée par chèque, indique un MB unitaire hors TVA
de 5 500 D, une remise de 4% et la TVA.
10/09 : Acquisition d’un chariot élévateur pour une valeur de 5 133 D TTC. La facture n°4345
n’indique pas la TVA séparément. Ce matériel est normalement soumis à la TVA au
taux de 19%.
12/09 : Location d’une voiture de tourisme servant pour le déplacement professionnel du PDG.
La facture n°6475 indique un MB hors TVA de 4 300 D et la TVA.
14/09 : Dédouanement d’un camion servant au transport des marchandises : La déclaration
douanière, réglée par chèque, comporte :
- Valeur en douane du camion : 35 000 D,
- Droits de douane : 20%,
- TVA.

50
15/09 : Règlement par virement bancaire de la facture n°7942 datée du 11/07/N. Les fournitures
de bureau ont été réceptionnées en juillet dernier et facturées comme suit ; MB hors
TVA : 33 500 D, remise de 6% et la TVA.
20/09 : Location d’un dépôt servant pour le stockage des marchandises. Les quittances, payées
par chèque, indiquent 2 500 D à titre de cautionnement et 4 500 D hors TVA au titre de
trois mois de loyer.
21/09 : Règlement par chèque de la prime d’assurance du camion : 1 850 D toutes taxes
comprises.
24/09 : Règlement par chèque de la facture de télécommunication ; MB hors TVA : 175 D.
26/09 : Réception d’une facture d’avoir comportant un rabais de 10%. Cet avoir est relatif à
l’achat de fournitures de bureau livrées le mois précédent. La facture n°8567
correspondante à cet achat comprenait un MB hors TVA de 25 000 D, une remise de
6% et la TVA.
28/09 : Une facture n°988 datée du 22/07/N a été retrouvée. Cette facture est relative à l’achat
d’emballages facturés comme suit ; MB hors TVA : 650 D, remise 4%.
29/09 : Règlement par chèque de la note d’honoraires n°1034 de l’avocat de la société ; MB hors
TVA : 1 250 D.
30/09 : Achat au comptant de matériel informatique destiné à la vente auprès d’un
concessionnaire tunisien. La facture n°11354 comprend ; MB hors TVA : 39 000 D,
remise : 5%, escompte : 2%.

Travail à faire :
1- Indiquer le régime fiscal de chacune des opérations réalisées pendant le mois de
septembre.
2- Liquider la TVA et remplir la déclaration fiscale mensuelle du mois de septembre, sachant
que la déclaration de TVA du mois précédent dégage un crédit de 1 935 D.

Informations complémentaires concernant le grossiste SIGMA EQUIPEMENT :


- Sauf indications contraires, toutes les factures sont conformes à la réglementation en
vigueur.
- Adresse : 5 Rue des palmiers Tunis, code postal 1010.
- Matricule fiscal : M/A/1107323F

51
Exercice 3 : Cas de la société « INFO DISTRIBUTION »

INFO DISTRIBUTION est un grossiste de matériel informatique (TVA : 7%) et fournitures de


bureau (TVA : 19%). Le chef comptable vous communique les renseignements suivants pour
préparer la déclaration mensuelle de la TVA au titre du mois de septembre de l’année N.

I- Les ventes de marchandises du mois de septembre N :


01/09 : Encaissement d’un chèque relatif à une vente de matériel informatique (facture n°2986
datée du 10/08/N). Le matériel informatique a été livré en août N et facturé comme suit ;
MB hors TVA : 37 000 D, remise de 7% et la TVA.
04/09 : Vente à crédit de matériel informatique à un commerçant détaillant. La facture n°3105
est détaillée comme suit ; MB hors TVA : 76 800 D, remise : 5%.
08/09 : Vente au comptant de fournitures de bureau, à une surface de distribution. La facture
n°3106 est détaillée comme suit ; MB hors TVA : 71 500 D, remise : 5%, escompte 2%.
12/09 : Etablissement d’un avoir comportant le retour de deux ordinateurs défectueux vendus le
25 août dernier. La facture d’avoir n°45 indique un MB unitaire hors TVA de 1 300 D.
La facture initiale n°2990 comporte une remise de 5%.
17/09 : Etablissement d’un avoir n°46 comportant un rabais de 10% accordé sur la vente de
fournitures de bureau du 8 septembre précédent.
22/09 : Réception d’un bon de commande n°1860 de la part d’un client assujetti, pour l’achat de
matériel informatique, d’un MB hors TVA de 30 000 D. La commande sera livrée le mois
prochain. Le bon de commande est accompagné d’un chèque pour 5 000 D à titre
d’avance sur commande.
23/09 : Encaissement d’un chèque relatif à une facture de vente de marchandises à une maison
de jeune (établissement étatique). La facture n°2874, datée du 27 juillet dernier, est
détaillée comme suit :
- MB hors TVA du matériel informatique : 46 000 D, remise : 5%,
- MB hors TVA des fournitures de bureau : 11 700 D, remise : 3%.
Le certificat de retenue à la source, au titre de la TVA, indique une retenue au taux de
25%.
25/09 : Vente au comptant de marchandises à la BIAT. La facture n°3107 est détaillée comme
suit :
- MB hors TVA du matériel informatique : 25 000 D, remise : 6%,
- MB hors TVA des fournitures de bureau : 16 500 D, remise : 5%,
- Escompte pour paiement au comptant : 2%.
28/09 : Vente à crédit de marchandises à une école primaire étatique. La facture n°3108 est
détaillée comme suit :
- MB hors TVA du matériel informatique : 12 000 D, remise : 8%,
- MB hors TVA des fournitures de bureau : 4 000 D, remise : 6%.
52
30/09 : Exportation, à un client Algérien, de matériel informatique facturé pour 50 000 D
(facture n°3109). L’encaissement de la facture est effectué par virement bancaire.

II- Les achats de biens et services du mois de septembre N :


01/09 : Achat de fournitures de bureau destinées à la vente pour un MB hors TVA de 24 000 D.
La facture n°4635 comporte une remise de 8% et la TVA. Règlement de 7 000 D par
chèque, le reste par acceptation d’une lettre de change payable dans deux mois.
03/09 : Importation de matériel informatique destiné à la vente. La déclaration douanière, réglée
par chèque, comporte :
- Valeur en douane du matériel : 60 000 D,
- Droits de douane : 20%,
- TVA.
05/09 : Règlement en espèces de la facture n°354, datée du 23/08/N, relative à la réparation du
chauffage central effectuée le mois précédent : 1 900 D hors TVA.
06/09 : Un bon de commande n°2701 est adressé à un fournisseur pour l’achat de fournitures de
bureau d’un MB hors TVA de 21 000 D. La commande sera réceptionnée en octobre N.
Le bon de commande est accompagné d’un chèque libellé pour 8 000 D à titre d’avance
sur commande.
07/09 : Cession, contre chèque libellé pour 22 000 D, d’un camion acquis en décembre N-4 pour
un MB hors TVA de 46 000 D.
08/09 : Acquisition de deux vitrines pour l’exposition de nouvelles gammes de matériel
informatique. La facture n°5560 indique un MB unitaire hors TVA de 4 000 D, une
remise de 4% et la TVA.
10/09 : Acquisition d’un chariot élévateur pour une valeur de 6 490 D TTC. La facture n°4345
n’indique pas la TVA séparément. Ce matériel est normalement soumis à la TVA au
taux de 19%.
12/09 : Location d’une voiture de tourisme servant pour le déplacement professionnel du PDG.
La facture n°6475 indique un MB hors TVA de 2 850 D et la TVA.
14/09 : Dédouanement d’un camion servant au transport des marchandises : La déclaration
douanière, réglée par chèque, comporte :
- Valeur en douane du camion : 44 000 D,
- Droits de douane : 20%,
- TVA.
15/09 : Règlement par virement bancaire de la facture n°7942 datée du 11/07/N. Les fournitures
de bureau ont été réceptionnées en juillet dernier et facturées comme suit ; MB hors
TVA : 21 200 D, remise de 6% et la TVA.
17/09 : Cession, contre virement bancaire de 25 000 D, d’une voiture de tourisme acquise en
janvier N-3 pour un MB hors TVA de 47 500 D.

53
20/09 : Location d’un dépôt servant pour le stockage des marchandises. Les quittances, payées
par chèque, indiquent 3 000 D à titre de cautionnement et 6 000 D hors TVA au titre de
quatre mois de loyer.
21/09 : Règlement par chèque de la prime d’assurance du camion : 1 260 D toutes taxes
comprises.
26/09 : Réception d’une facture d’avoir comportant un rabais de 10%. Cet avoir est relatif à
l’achat de fournitures de bureau livrées le mois précédent. La facture n°8567
correspondante à cet achat comprenait un MB hors TVA de 18 000 D, une remise de 6%
et la TVA.
29/09 : Règlement par chèque de la note d’honoraires n°1034 de l’avocat ; MB hors TVA : 1 100 D.
30/09 : Achat au comptant de matériel informatique destiné à la vente auprès d’un
concessionnaire tunisien. La facture n°11354 comprend ; MB hors TVA : 34 000 D,
remise : 5%, escompte : 2%.

Travail à faire :
1- Indiquer le régime fiscal de chacune des opérations réalisées pendant le mois de
septembre.
2- Liquider la TVA et remplir la déclaration fiscale mensuelle du mois de septembre, sachant
que la déclaration de TVA du mois précédent dégage un crédit de 562,850 D.

Informations complémentaires concernant le grossiste INFO DISTRIBUTION :


- Sauf indications contraires, toutes les factures sont conformes à la réglementation en
vigueur
- Adresse : 5 Rue des palmiers Tunis, code postal 1010
- Matricule fiscal : M/A/1307323F

54
Chapitre V : L’assujetti partiel

I- Le principe de la déduction partielle de la TVA

1- Les entreprises partiellement assujetties à la TVA


Certaines entreprises, dans le cadre d’une même activité, effectuent à la fois des opérations
imposables et des opérations exonérées n’ouvrant pas droit à déduction.
Les assujettis partiels à la TVA sont ceux qui ne réalisent pas exclusivement des opérations
ouvrant droit à déduction.
Pour ces assujettis partiels, la déduction se limite à une fraction de la TVA. Le montant de la
TVA susceptible d'être déduit est déterminé selon un pourcentage (dit prorata) calculé sur la base
d'éléments réalisés durant l'exercice précédent.
2- La déduction partielle selon le principe d’affectation ou du prorata
La TVA supportée à l'achat est déduite de la TVA sur les ventes, à condition que l'achat soit
utilisé pour réaliser des opérations soumises à TVA. Si ce n'est pas le cas, la TVA n'est pas
déductible. Si l'achat sert à la fois à réaliser des opérations soumises et des opérations non
soumises, la TVA est déduite selon un pourcentage appelé pourcentage de déduction ou prorata.
Il en découle que pour :
- Les achats servant au secteur soumis la déduction est totale (100%)
- Les achats servant au secteur non soumis aucune déduction
- Les achats servants aux deux secteurs la déduction est selon un % (prorata)
𝐂𝐡𝐢𝐟𝐟𝐫𝐞 𝐝′𝐚𝐟𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐬𝐨𝐮𝐦𝐢𝐬 à 𝐓𝐕𝐀 𝐱 𝟏𝟎𝟎
𝑷𝒓𝒐𝒓𝒂𝒕𝒂 (%) =
𝐂𝐡𝐢𝐟𝐟𝐫𝐞 𝐝′𝐚𝐟𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐭𝐨𝐭𝐚𝐥

D’une manière plus précise, le pourcentage de déduction est déterminé de la façon suivante :
R ___A____ CA local TTC + CA à l’exportation + TVA fictive + CA en suspension de la TVA + TVA fictive
A+B A + CA exonéré (et le CA situé hors champ d’appl. de la TVA) + Subvention d’exploitation

Pour le calcul de ce rapport (prorata) les valeurs sont prises, pour l’année N, de la comptabilité
de l’année N-1.
Ce prorata est à la fois général et unique :
- Il est général, parce que, sauf exception, l’ensemble des recettes réalisées par l’entreprise
concourt à sa détermination.
- Il est unique parce que l’entreprise ne peut utiliser qu’un seul prorata.

3- Distinction entre acquisition d’immobilisations et achat de biens et services


Pour les acquisitions d'immobilisations le prorata s'applique d'office, sauf si l'entreprise est
constituée en secteurs distincts d'activité. Toutefois, dans ce dernier cas, il s'applique pour les
immobilisations utilisées dans les deux secteurs. À l'inverse, pour les achats de biens et de
services, les redevables doivent appliquer la règle de l'affectation : les achats de biens et de
services doivent être affectés. Si ce n'est pas possible, les redevables déduisent selon le
pourcentage de déduction.
55
Dans la pratique, la différence sur ce point entre immobilisation et achats de biens et de services
est la suivante :
- Immobilisation : Application d'office du pourcentage sauf si affectation possible et évidente.
- Achats de biens et de services : Application d'office de l'affectation, sauf si les achats de
biens et de services servent aux deux secteurs.

II- Modalité d’application du prorata

1- Mode de calcul du prorata


Le prorata représente le rapport existant entre les recettes soumises à la TVA et l’ensemble des
recettes réalisées par l’entreprise. Les recettes à retenir sont celles effectivement réalisées au
cours d’une année donnée et pour lesquelles le fait générateur de la taxe est intervenu au cours de
ladite année.
Ainsi le calcul du prorata se fait à partir des recettes TVA comprise. Les recettes se composent
du chiffre d’affaires brut (y compris TVA fictive) réalisé avec les tiers, ce qui exclut :
- Les livraisons à soi-même.
- Les sommes reçues en consignation d’emballage (ne sont pas prises en considération même
en cas de non-retour).
- Les cessions d’éléments d’actifs qui constituent des opérations accessoires à l’activité
taxable.
- Les facturations complémentaires ou rectificatives ne se rattachant pas à l’année concernée
pour le calcul du prorata (complément de prix, rabais, ristourne, etc.).
1°/ Sommes figurant au numérateur :
- Recettes soumises à la TVA majorées de la TVA.
- Recettes provenant de l’exportation de produits ou services passibles de la TVA majorées de
la TVA fictive.
- Recettes provenant de livraisons faites en suspension de taxes majorées de la TVA fictive.
2°/ Sommes figurant au dénominateur :
- Total des recettes figurant au numérateur, TVA comprise.
- Recettes provenant d’affaires exonérées ou situées hors du champ d’application de la TVA.
- Subvention d’exploitation, taxes conjoncturelles et de compensation.

2- Période de référence et application du prorata


Le prorata applicable pour une année civile donnée doit résulter des recettes de cette même
année. En pratique, les entreprises sont dans l’incapacité de connaître leurs recettes dès le début
de l’année et utilisent un prorata provisoire qui est calculé en fonction des recettes de l’année
précédente.
Lorsqu’au début de l’année N+1, les entreprises sont en mesure de déterminer leur prorata
définitif, elles doivent éventuellement procéder aux régularisations correspondantes
(complément de déduction ou reversement de TVA) et aux corrections des valeurs d’actif.
Ainsi le prorata applicable au cours d’une année civile résulte des opérations de l’année civile
précédente. Il ne peut être déterminé qu’au début de l’année pendant laquelle il est utilisé.

56
C’est ainsi que le prorata à retenir pour le calcul de la TVA déductible au titre des biens et
services acquis en l’année N est celui dégagé au début de l’année N à partir des données de
l’année N-1.
Le prorata s’applique pour les biens et services acquis au cours de l’année pendant laquelle il est
utilisé et dont le droit à déduction est ouvert au cours de ladite année.

3- Prorata provisoire et prorata définitif

a- Le caractère provisoire du prorata


L’entreprise qui a un prorata ne déduit que partiellement la taxe grevant ses biens et services
dont l’affectation est mixte.
C’est ainsi par exemple, au titre de l’acquisition d’un camion grevé de 14 250 dinars de TVA
facturée par le fournisseur, l’entreprise qui a un prorata de 40% ne peut déduire que 5 700 dinars.
Donc, le prorata n’est que provisoire étant donné qu’il a été dégagé sur la base d’éléments
relatifs à l’année précédente.
A la fin de l’année civile, les assujettis partiels (y compris les nouveaux) déterminent le prorata
définitif compte tenu des éléments réalisés pendant cette même année civile. Ce prorata définitif
pourra être utilisé comme prorata provisoire pour l’année suivante.
Ainsi en cours d’année la TVA n’est déductible que dans la limite du prorata provisoire.

b- Régularisation des déductions en cas de variation du prorata


Les déductions initialement effectuées se rapportant à des biens amortissables sont susceptibles
de donner lieu à des régularisations ultérieures. Les déductions afférentes à des biens non
amortissables sont définitives et ne seront plus assujetties à des régularisations.
1°/ Les services et biens autres que les immobilisations amortissables :
Pour ces biens, la déduction initiale, c'est-à-dire la déduction effectuée au vu du prorata
provisoire utilisé au cours d’une année considérée, est définitive, sous réserve, bien entendu,
qu’elle soit régulière (cas des contrôles fiscaux).
Ainsi, la déduction opérée provisoirement n’est pas affectée par la variation du pourcentage de
déduction éventuellement constatée au début de l’année suivante.
2°/ Les immobilisations amortissables :
Pour ces biens, la déduction initiale est à réviser en fonction d’une éventuelle variation du
prorata :
- Principe : Il y a régularisation en cas de variation du prorata de l’année de la déduction
initiale à plus de 5 points d’écart (en plus ou en moins) par rapport à celui calculé depuis les
résultats de cette même année. La comparaison est donc faite par référence au prorata initial
(ou provisoire).
- Forme et montant de la régularisation : La régularisation est constituée soit par un
complément de déduction (cas de variation positive du prorata) soit par un reversement (cas
de variation négative du prorata).

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La régularisation porte sur la différence négative ou positive constatée entre la déduction
calculée sur la base du pourcentage dégagé à la fin de l’année considérée et le montant de la
déduction initiale effectuée.

4- Entreprises nouvellement assujetties


Sont considérées comme nouvellement assujetties les entreprises qui ne réalisaient auparavant
aucune opération imposable et qui deviennent redevable à la suite.
- De la création même de l’entreprise.
- D’une option exercée en cours d’activité.
- D’un changement de législation en vertu duquel les opérations réalisées deviennent des
opérations soumises.
Les entreprises qui ne sont pas assujetties à la TVA pour l’ensemble de leurs activités doivent
déterminer leur pourcentage de déduction provisoire de la première année d’après leurs recettes
prévisionnelles (on détermine un prorata prévisionnel).
Dans tous les cas, ces entreprises doivent calculer un pourcentage de déduction définitif et
procéder aux régularisations correspondantes au cours de l’année suivant la période d’utilisation
du prorata provisoire (prévisionnel).

5- Application du prorata
Une entreprise industrielle a réalisé en N-1 les opérations suivantes :
Désignation (TVA : 19%) Montants (en DT)
Ventes locales soumises (TTC) 750 000
Ventes à l’exportation 125 000
Ventes en suspension 200 000
Ventes locales de produits exonérés 338 575

Son prorata provisoire N (calculé à la fin de l’année N-1) qui lui servira pour la déduction de la
TVA supportée au titre de tous biens et services servant pour l’ensemble de l’activité est
déterminé comme suit :
(𝟕𝟓𝟎 𝟎𝟎𝟎 + 𝟏𝟐𝟓 𝟎𝟎𝟎 𝐱 𝟏, 𝟏𝟗 + 𝟐𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 𝐱 𝟏, 𝟏𝟗 ) 𝐱 𝟏𝟎𝟎
𝑷𝒓𝒐𝒓𝒂𝒕𝒂 (%) = = 𝟕𝟕%
𝟏 𝟏𝟑𝟔 𝟕𝟓𝟎 + 𝟑𝟑𝟖 𝟓𝟕𝟓

Exemple de déduction initiale :


Supposons que l’entreprise a réalisé en N les opérations suivantes :
- Acquisition d’un équipement industriel servant pour l’ensemble de l’activité : 100 000 D
hors TVA (TVA : 19%).
- Achats stockés et services : 50 000 D hors TVA (TVA : 19%).
La TVA déduite en N est la suivante :
- Au titre de l’équipement industriel (bien amortissable) = 100 000 * 0,19 * 0,77 = 14 630 D.
- Au titre des achats stockés et services = 50 000 * 0,19 * 0,77 = 7 315 D.

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La déduction opérée au titre des achats stockés et services est définitive : aucune régularisation.
La déduction opérée au titre de l’équipement industriel (bien amortissable) est sujette à
régularisation à la fin de l’année N.

Première hypothèse :
Le prorata définitif de N est de 90%. La variation du pourcentage est de 13% (90% - 77%).
Cette variation en hausse excède le seuil de 5%, l’entreprise peut donc opérer un complément de
déduction (CD) de 13% de la TVA ayant grevé l’équipement industriel.
Soit un complément de déduction de 2 470,000 D (19 000 * 0,13).
Le complément de déduction est effectué en janvier N+1 (déclaration déposée en février N+1).

Deuxième hypothèse :
Le prorata définitif de N est de 70%. La variation du pourcentage est de -7% (70% - 77%).
Cette variation en baisse excède le seuil de 5%, l’entreprise doit opérer un reversement de la
déduction opérée en reversant 7% de la TVA ayant grevé l’équipement industriel.
Soit une TVA à reverser de 1 330,000 D (19 000 * 0,07).
Le reversement est effectué en janvier N+1 (déclaration déposée en février N+1).

Troisième hypothèse :
Si la variation du prorata définitif de N n’excède pas 5% de plus ou moins plus, l’entreprise n’a
aucune régularisation à opérer. La déduction initiale étant considérée comme définitive.
Variation du prorata définitif ≤ ± 5% aucune régularisation à opérer

59
TD 3 : Assujetti partiel

Exercice 1 : Cas de la société « TUCAL »


« TUCAL » est une entreprise industrielle partiellement assujettie à la TVA. Les ventes réalisées
pendant les exercices N-1 et N sont détaillées par le tableau suivant :

Désignation (TVA : 19%) Exercice N-1 (en DT) Exercice N (en DT)
Ventes locales soumises (hors TVA) 337 500 405 000
Ventes à l’exportation de produits imposables (hors TVA) 200 000 260 000
Ventes en suspension de taxes (hors TVA) 50 000 30 000
Ventes locales de produits exonérés 168 750 265 000
Ventes locales de produits hors champ d’application 15 850 31 700
Subventions d’exploitation encaissées 112 500 195 360

Le 18 juin N, la société « TUCAL » a importé un équipement industriel dans les conditions


suivantes :
- Valeur en douane : 175 000 dinars
- Droits de douane : 20%
- Droits de consommation : 30%
- TVA : 19%

Travail à faire :
1- Déterminer le prorata réel de déduction des exercices N-1 et N.
2- Déterminer la TVA déduite lors de l’importation de l’équipement industriel en juin N.
3- Cette déduction doit-elle faire l’objet d’une régularisation à la fin de l’exercice N ? Si oui,
quelle est la nature et le montant de cette régularisation ?

60
Exercice 2 : Cas de la société « SLAMA Frères »
L’entreprise industrielle « SLAMA Frères » est un assujetti partiel à la TVA. Elle est
spécialisée dans la fabrication de deux produits :
- Le produit P1 soumis à la TVA au taux de 19%,
- Le produit P2 exonéré de la TVA et ce pour des raisons économiques.

Durant l’exercice N-1 on a enregistré les recettes suivantes (hors TVA s’il y a lieu) :
- Vente de produit P1 : 1 320 000 D ; destination : marché local
- Vente de produit P1 : 1 032 000 D ; destination : exportation
- Vente en suspension de TVA de P1 : 204 000 D ; destination : marché local
- Vente de produit P2 : 454 020 D ; destination : marché local
- Subvention d’exploitation encaissée : 300 000 D.

Au cours du mois de janvier N l’entreprise a réalisé les opérations suivantes :


a- Achat de matières premières :
- Destinées pour la fabrication du produit P1 : 74 000 D hors TVA (remise : 6%).
- Destinées pour la fabrication du produit P2 : 80 000 D hors TVA (remise : 5%).
b- Achat de fournitures destinées pour la fabrication de P1 et P2 : 12 000 D hors TVA (remise :
7%).
c- Achat d’emballages stockés destinés pour les deux produits : 10 000 D hors TVA (remise :
5%, escompte : 1%).
d- Importation d’équipements industriels :
- Servant à la production de P1 ; valeur en douane : 22 500 D, droit de douane : 20%, droit
de consommation : 30%.
- Servant à la production de P2 ; valeur en douane : 37 000 D, droit de douane : 20%, droit
de consommation : 30%.
e- Règlement par chèque de la facture d’électricité : 3 500 D hors TVA.
f- Location d’un dépôt appartenant à une personne morale soumise au régime réel. La société a
payé d’avance 6 mois de loyer à raison de 450 D hors TVA le mois et 1 000 D à titre de
cautionnement.
g- Règlement en espèces de la facture d’achat de fournitures administratives : 650 D hors TVA.
h- Règlement par chèque des travaux de peinture des constructions : 4 000 D TTC. Aucune
mention de la TVA sur la facture.
i- Acquisition au comptant d’un camion auprès d’un concessionnaire : 48 000 D hors TVA.
j- Règlement par chèque de la prime d’assurance annuelle du camion : 1 200 D TTC.

61
k- Diverses réparations sont effectuées, mais non encore réglées :
- Installation électrique des ateliers de production : 1 500 D, l’électricien est un forfaitaire,
- Voiture de tourisme utilisée pour des déplacements professionnels : 1 750 D hors TVA.
l- Acquisition d’un matériel informatique : 8 500 D hors TVA (TVA : 7%). Paiement dans 30
jours.
m- Réception d’une facture d’avoir comportant un rabais de 10% sur les achats de matières
premières destinées pour la fabrication du produit P1 (voir première opération).
n- Les ventes hors TVA du mois sont détaillées comme suit :
- Vente de P1 : 137 600 D à des grossistes locaux.
- Vente à l’exportation de P1 : 114 800 D.
- Vente en suspension de TVA de P1 : 37 000 D.
- Vente de P2 : 75 000 D.

NB : Sauf indications contraires, toutes les factures sont conformes à la réglementation en


vigueur et le taux de la TVA est de 19%.

Travail à faire :
1- Déterminer le prorata de déduction réel de N-1.
2- Etablir tous les calculs nécessaires pour la liquidation de la TVA de janvier N de cette société.
3- Quelles sont les opérations effectuées au cours du mois de janvier N nécessitant la
régularisation de la TVA en fin d’année et dans quelles conditions ?
4- Au cours de l’année N, la société a réalisé les recettes suivantes (hors TVA s’il y a lieu) :
- Vente de produit P1 : 1 796 000 D ; destination : marché local
- Vente de produit P1 : 721 600 D ; destination : exportation
- Vente en suspension de TVA de P1 : 114 400 D ; destination : marché local
- Vente de produit P2 : 860 400 D, destination : marché local
- Subvention d’exploitation encaissée : 470 640 D.

Effectuer toutes les régularisations nécessaires en rapport avec la variation du prorata de


déduction.

62
Chapitre VI : Déduction de la TVA retenue à la source

Aux termes de l’article 19 bis du code de la TVA « les services de l’Etat, des collectivités
locales, des entreprises et établissements publics sont tenus d’effectuer une retenue à la source
aux taux de 25% (LF 2016) sur le montant de la TVA applicable aux montants égaux ou
supérieurs à 1000 dinars, y compris la TVA payés au titre de leurs acquisitions de marchandises,
matériel, biens d’équipements et services.
Corrélativement, la TVA due et qui est concernée par la retenue à la source de 25%, n’est
exigible qu’à l’encaissement pour assurer la neutralité de la nouvelle technique de retenue sur les
entreprises qui les subissent.

I- Champ d’application de la retenue à la source au titre de la TVA


La détermination du champ d’application de la retenue à la source repose sur deux éléments :
- La base de la retenue.
- Les personnes et organismes soumis à l’obligation de retenir à la source.
Si le second ne pose pas de difficultés particulières, la définition de la notion de marché est
restée, malgré les explications redondantes de l’administration fiscale, ambigüe.

1- La base de la retenue à la source


Avant 2004, la retenue à la source au titre de la TVA ne s’appliquait qu’aux montants payés dans
le cadre d’un marché. La loi de finances pour la gestion 2004 a étendu le champ d’application
pour qu’il englobe tous les paiements effectués dans le cadre d’un marché ou non et dont le
montant TVA comprise dépasse 1 000 dinars.
Sont exclues de la retenue à la source les sommes payées au titre :
- Des contrats portant vente par abonnement de téléphone, d’eau, d’électricité et de gaz.
- Des contrats de leasing et des contrats d’ijàra, de vente murabha, d’istisna’a et de vente
salam conclus par les établissements de crédit.
- Les montants payés au titre de l’acquisition de produits et services soumis au régime de
l’homologation administrative des prix dont la marge bénéficiaire brute ne dépasse pas 6%
conformément à la législation en vigueur.
- Les commissions revenant aux distributeurs agréés des opérateurs publics des réseaux des
télécommunications.

2- Personnes soumises à l’obligation de retenir la TVA à la source


L’obligation de procéder à la retenue à la source de 25% du montant de la TVA pèse sur :
- Les services de l’Etat,
- Les collectivités locales,
- Les entreprises publiques,
- Les établissements publics.

63
II- Modalités de la retenue à la source
La retenue à la source est opérée au moment du règlement du fournisseur, moyennant délivrance
d’un certificat de retenue à la source servant de pièce justificative pour la déduction de la TVA
ainsi retenue à la source au profit de l’entreprise qui l’a subie.
1- Taux et assiette de la retenue
Lors de l’ordonnancement ou du paiement de chaque facture, décompte sur un marché public ou
autre support, il est opéré une retenue de 25% du montant de la TVA facturée par le fournisseur
de biens et de services en plus de la retenue de 1,5% sur le montant TTC au titre de l’IRPP ou de
l’IS.
2- Délivrance des certificats de retenue à la source de la TVA
Les certificats de retenue à la source de la TVA sont délivrés par les ordonnateurs. Le comptable
payeur ne fait que vérifier ledit certificat.

III- Sort de la TVA retenue à la source


La TVA retenue à la source est déductible de la TVA collectée pour son montant intégral.
Lorsque l’entreprise est en situation de crédit de TVA, le crédit provenant de la retenue à la
source est restituable sur demande sans délai pour son intégralité.

1- Droit à déduction
Aux termes du §I point 1 de l’article 9 du code de la TVA, la TVA retenue à la source sur les
marchés à caractère public est déductible chez l’entreprise qui l’a supporté pour son montant
total quel que soit le statut d’assujetti total ou partiel de l’entreprise.
Ainsi, les personnes réalisant des opérations imposables dans le cadre de marchés au profit de
l’Etat, des collectivités locales, des entreprises et des établissements publics procèdent à la
déduction non seulement de la TVA qui a effectivement grevé les éléments du prix d’une
opération imposable, mais aussi de la TVA retenue à la source.
La déduction de la TVA retenue à la source est effectuée sur la base des certificats de retenue à
la source de la TVA délivrés par les services compétents de l’Etat, des collectivités locales, des
entreprises et des établissements publics.

2- Restitution du crédit de TVA provenant de la retenue à la source


Aux termes du §I de l’article 15 du code de la TVA, lorsque la TVA déductible ne peut être
entièrement imputée sur la TVA collectée, le crédit de TVA est remboursable sur demande
déposée au centre de contrôle des impôts compétent, appuyée des justifications nécessaires si
elle correspond à la retenue à la source sur les marchés à caractère public.
La restitution est effectuée directement par l’intermédiaire du receveur des finances sur la base
des demandes visées par le chef de centre de contrôle des impôts compétent.
Ainsi, le crédit de TVA provenant de la retenue à la source bénéficie d’une procédure de
restitution intégrale et accélérée, cette restitution doit intervenir dans le délai d’un mois à
compter de la date du dépôt de la demande de restitution.

64
Chapitre VII : La restitution des crédits de TVA

La question de la restitution du crédit d’impôt touche un principe fondamental du système de


TVA : c’est le principe de neutralité.
Cette neutralité est parfaitement respectée depuis janvier 2007, puisque la loi n°2006-80 du 18
décembre 2006, a étendu la restitution intégrale du crédit de TVA, à toutes les formes de crédit,
alors qu’avant cette date, la restitution intégrale ne couvrait que les exportations, les services
utilisés ou exploités hors de Tunisie, les ventes en suspension et le crédit de TVA provenant de
la retenue à la source. Le crédit provenant d’opérations intérieures n’était restituable, avant
l’entrée en vigueur de la loi précitée, qu’à concurrence de 50% de son montant.
Par ailleurs et dans le cas du crédit provenant des opérations d’exportation ou de ventes en
suspension ainsi que dans le cas du crédit provenant de la retenue à la source de TVA, la
restitution suit une procédure rapide. Elle est effectuée directement par l’intermédiaire du
receveur des finances sur la base de la demande du contribuable visée par le chef de centre de
contrôle des impôts compétent. Le contrôle des pièces présentées à l’appui de la demande ainsi
que le contrôle approfondi de la comptabilité, interviennent à posteriori.

I- Le crédit remboursable
Aux termes de l’article 15-I du code de la TVA, lorsque la TVA déductible ne peut être
entièrement imputée sur la TVA collectée, la fraction non précomptée peut être remboursée sur
demande déposée au centre de contrôle des impôts compétent appuyée des justifications
nécessaires.
Le crédit de TVA est remboursable selon les mécanismes et situations suivantes :

1- Crédit de TVA dégagé par une déclaration mensuelle de taxe provenant


- Des opérations d’exportation de marchandises,
- Des services utilisés ou exploités hors de Tunisie,
- Des ventes en suspension de TVA,
- S’il correspond à des retenues à la source prévues par les articles 19 et 19bis du code de la
TVA.

2- Crédit de TVA dégagé par les déclarations mensuelles de la taxe de trois mois
consécutifs et provenant
Des investissements de création des projets prévus par l’article 5 du code d’incitation aux
investissements : création, extension, renouvellement, réaménagement ou transformation de
l’activité.

3- Crédit de TVA dégagé par les déclarations mensuelles de la taxe de six mois
consécutifs et provenant des autres cas
En cours d’activité de l’entreprise, le crédit de TVA, autre que celui provenant des opérations
d’exportation, des ventes en suspension et de retenue à la source, est remboursable à condition
qu’il apparaisse sur les déclarations déposées au titre de six mois consécutifs.

65
II- Procédure de restitution
Il convient de distinguer entre les crédits restituables sur demande avec contrôle à posteriori et
les crédits restituables après contrôle.

1- Crédit restituable sur demande sans contrôle préalable (contrôle à posteriori)


Lorsqu’il s’agit d’un crédit provenant des opérations d’exportation ou des services utilisés ou
exploités hors de Tunisie ou des ventes en suspension de TVA, la demande de restitution doit
être accompagnée d’une copie des certificats de sorties des biens ou d’une attestation de la
réalisation du service à l’étranger ou d’une copie de la décision administrative autorisant la vente
en suspension.
Dans ces cas, comme dans le cas où le crédit provient des retenues à la source sur les marchés
publics, la restitution est effectuée directement par l’intermédiaire du receveur des finances sur la
base de la demande visée par le chef de centre de contrôle des impôts compétent.
Le contrôle des pièces présentées à l’appui de la demande et éventuellement de la comptabilité
s’effectuera a posteriori.
Lorsque le crédit provient d’opérations d’exportation, la demande de restitution accompagnée
des pièces justificatives doit être exécutée dans la semaine.
Les dispositions de l’article 15 du code de la TVA prévoient deux délais de restitution :
- Délai de 7 jours à compter de la date de dépôt de la demande, pour le crédit de la TVA
provenant de l’exportation de biens ou de services.
- Délai de 30 jours à compter de la date de dépôt de la demande, pour le crédit de la TVA
provenant :
▪ Des ventes en suspension,
▪ De la retenue à la source,
▪ Des opérations d’investissement et des investissements de mise à niveau.

2- Crédit restituable après contrôle avec une avance de 15% ou de 50%


Tout crédit de TVA qui apparaît sur les déclarations déposées au titre de six mois consécutifs est
restituable pour l’intégralité de son montant avec paiement d’une avance de 15% de son montant
global sans vérification préalable.
Cette avance est de 50% (à compter du premier janvier 2010) lorsque la société est soumise à
l’obligation de désigner un commissaire aux comptes et présente à l’appui de sa demande le
rapport de celui-ci de l’année précédant celle au titre de laquelle elle demande le remboursement.
Ce rapport ne doit pas comporter de réserves ayant une incidence sur l’assiette de l’impôt.
Le reliquat est remboursé après un contrôle approfondi de l’ensemble de la situation fiscale de
l’assujetti :
- La restitution du reliquat s’effectue dans un délai maximum de 120 jours à partir de la date
de dépôt de la demande (deuxième copie de la demande) en restitution remplissant toutes les
conditions légales requises.
- Pour les sociétés dont les comptes sont légalement soumis à l’audit d’un commissaire aux
comptes (CAC), le délai est réduit à 60 jours.

66
Pour la partie restituée sans contrôle, elle donne lieu, en cas de remise en cause à la suite du
contrôle, à des pénalités.
Chaque somme restituée doit donner lieu à la régularisation du crédit de TVA dont seul le
montant régularisé continue à apparaître sur les déclarations de TVA à partir de la date
d’obtention du remboursement.

3- Demande de remboursement lors de la cessation d’activité


Dans ce cas, le remboursement est précédé d’un contrôle fiscal approfondi. L’administration
fiscale n’est tenue par aucun délai limite de réponse à la demande de restitution.
Tableau de synthèse de remboursement des crédits de TVA
Durée de
Origine du crédit Délai de restitution Avance
constatation
Exportation 7 jours
Crédit
Suspension et Sans avance
mensuel 30 jours
Retenue à la source
Réduit de 30 à 21 (LF 2023) jours pour les
crédits provenant des opérations
d’investissement direct telles que définies
par l’article 3 de la loi de l’investissement
Investissement 3 mois Sans avance
et des investissements de mise à niveau
réalisés dans le cadre d’un programme de
mise à niveau approuvé par le comité de
pilotage du programme de mise à niveau.
Réduit de 120 à 90 jours (LF 2023). 15%
Réduit à 60 jours pour les sociétés soumises
à l’IS dont les comptes sont légalement
soumis à certification et sans que ladite 50%
certification ne comporte de réserves ayant
une incidence sur la base imposable.
7 jours pour les sociétés soumises à l’IS
Activité normale 6 mois dont les comptes sont légalement soumis à
certification et sans que ladite certification
ne comporte de réserves ayant une
incidence sur la base imposable et qui 100%
relèvent de la direction des grandes
entreprises. La demande doit être appuyée
par un rapport spécial du commissaire aux
comptes (CAC) relatif à l’audit du crédit.
Entreprises pilotes Remboursement automatique et instantané
100%
en fiscalité du crédit de TVA

Remarque :
Pour les entreprises soumises légalement au CAC, pour lesquelles le CAC a émis un rapport
comportant des réserves ayant une incidence sur l’assiette imposable (réserves d’ordre fiscal), le
taux de l’avance sera de 15% et non pas de 50%.

67
Chapitre VIII : Liquidation de la TVA et obligations des contribuables

I- Liquidation de la TVA
Les assujettis à la TVA liquident leur position vis-à-vis du fisc tous les mois en déclarant sur un
modèle d’imprimé fourni par l’administration la TVA collectée et les assiettes d’une part et la
TVA imputée assortie du montant des achats ainsi que le crédit éventuel reporté du mois
précédent d’autre part.
L’obligation de déposer une déclaration mensuelle de TVA pèse sur tous les assujettis qu’ils
soient redevables ou non de TVA.

Délais de dépôt de déclaration :


1- Régime général
La TVA fait l’objet d’une déclaration mensuelle (ou trimestrielle) dans les délais suivants :
- Pour les personnes physiques : les quinze premiers jours du mois qui suit le mois (ou le
trimestre) au titre duquel l’imposition est due.
- Pour les personnes morales : les vingt-huit premiers jours du mois qui suit le mois au titre
duquel l’imposition est due.
La déclaration de TVA doit être datée et signée.
La liquidation de la TVA peut faire ressortir deux situations :
Solde de TVA à payer : ce solde est acquitté au comptant au moment du dépôt de la déclaration.
Le défaut de dépôt de la déclaration accompagnée du paiement dans les délais impartis entraîne
des pénalités.
Crédit de TVA : lorsque le montant de la TVA récupérable, y compris éventuellement le report
créditeur du mois précédent, dépasse le montant de la TVA collectée, la déclaration dégage un
crédit d’impôt au profit de l’entreprise.
Dans ce cas, la déclaration déposée est dite négative. Le reliquat de la TVA qui n’a pas pu être
imputé sur la TVA due est reporté sur le mois précédent et ainsi de suite d’un mois à un autre. Il
peut aussi faire l’objet d’une demande de restitution si les conditions sont remplies.

2- Cas particuliers des assujettis occasionnels


Lorsqu’une personne effectue occasionnellement une opération passible de la TVA, elle doit
souscrire une déclaration dans les deux jours qui suivent la réalisation de l’opération imposable
et déposer cette déclaration accompagnée du paiement à la recette des finances du lieu où s’est
effectuée ladite opération.

II- Les obligations du contribuable


Les obligations des contribuables comportent l’accomplissement des démarches et la réalisation
des formalités d’identification fiscale, des obligations comptables (tenue de comptabilité
conformément au système comptable des entreprises tunisiennes), des obligations liées à la
facturation et au transport de marchandises ainsi que les obligations déclaratives et de
régularisation en cas d’abandon du régime d’assujetti, de cessation et de cession d’activités.

68
1- Les formalités d’identification

a- Obligations des entreprises domiciliées ou établies en Tunisie


Toute personne physique ou morale qui s’adonne à l’exercice d’une activité soumise à la TVA
en régime intérieur doit, avant d’entamer cette activité, souscrire une déclaration sur un modèle
fourni par l’administration fiscale et obtenir une carte d’assujetti total ou partiel.
L’immatriculation initiale ainsi que les déclarations modificatives sont déposées au bureau de
contrôle des impôts du lieu d’imposition.
L’ouverture d’un nouvel établissement doit donner lieu à une déclaration de mise à jour de la
déclaration d’identification fiscale auprès du centre des impôts du siège et une autre déclaration
auprès du service du contrôle fiscal dans le ressort duquel se trouve le nouvel établissement. En
effet, en matière de TVA, la règle est la déclaration autonome de chaque établissement sauf
autorisation de centraliser au siège de l’établissement principal l’ensemble des déclarations de
TVA des différents établissements.

b- Opération occasionnelle soumise


Aux termes du §V de l’article 18 du code de la TVA, les personnes effectuant occasionnellement
une opération passible de la TVA doivent souscrire dans les quarante-huit heures une déclaration
à la recette des finances du lieu où s’est effectuée ladite opération et acquitter immédiatement la
TVA.

2- Les obligations liées aux factures

a- Principe général
Les factures, qui constituent le support de vente et de collecte de TVA pour le vendeur et la pièce
justificative des achats et de déduction de TVA pour l’acquéreur, constituent le document le plus
important autour duquel est bâti tout le système de TVA.

b- Mentions obligatoires devant figurer sur les factures de ventes


Voir chapitre III : détermination de la TVA collectée.
Certains autres documents peuvent tenir lieu de factures et doivent comporter les mentions
obligatoires des factures. Parmi ces documents, il est possible d’énumérer, en tant que pièce
justificative de la déduction de la TVA : une note d’honoraires, un contrat, un décompte
provisoire, un décompte définitif, un mémoire et un document douanier.

c- Obligations de respecter la suite numérique des factures de vente


Les assujettis sont tenus d’utiliser des factures (et éventuellement des bons de livraison ou des
bons de sortie) numérotés dans une série ininterrompue et de respecter lors de l’établissement de
ces documents la suite de séquence.

69
d- Déclaration de l’imprimeur par les assujettis
Les assujettis à la TVA sont tenus :
- D’utiliser des factures numérotées dans une série ininterrompue.
- De déclarer au bureau de contrôle des impôts de leur circonscription les noms et adresses de
leurs fournisseurs en factures selon un imprimé fourni par l’administration fiscale. Selon
l’administration fiscale, les dispositions relatives à la facture sont applicables aux bons de
livraison et aux bons de sortie.

e- Obligations à charge des imprimeurs


Les imprimeurs doivent tenir un registre coté et paraphé par les services de contrôle fiscal sur
lequel sont inscrits, pour toute opération de livraison, les noms, adresses et matricules fiscaux
des clients, le nombre de carnets de factures livrés ainsi que leur série numérique.
Cette mesure s’applique aux entreprises qui procèdent à l’impression de leurs factures par leurs
propres moyens.

f- Règles particulières de facturation régissant le commerce de détail assujetti


Les commerçants détaillants soumis à la TVA sont tenus de délivrer des factures pour chaque
vente lorsque ces ventes sont destinées :
- A l’Etat et aux établissements publics à caractère administratif,
- Aux collectivités locales,
- Aux assujettis à la TVA,
- Aux personnes morales,
- Aux personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu au titre des BIC et des BNC,
- A tout client qui réclame une facture.
Pour les ventes n’ayant pas fait l’objet de factures spécifiques, le commerçant détaillant est tenu
d’arrêter quotidiennement leur montant et d’établir une facture globale.
La facture globale quotidienne s’insère et porte un numéro dans la série ininterrompue des
factures individuelles émises par le commerçant détaillant.

g- Obligation de facturation
Toute vente et toute prestation doit donner lieu à l’établissement d’une facture.
Néanmoins, les ventes faites par les commerçants de détail aux particuliers peuvent, sauf
demande expresse du client, ne pas donner lieu à une facture individuelle. Dans ce cas, une
facture globale est établie quotidiennement pour les besoins de l’assujettissement à la TVA.

h- Obligation à la charge des personnes physiques soumises à l’impôt selon le régime


forfaitaire
Les personnes physiques soumises à l’impôt selon le régime forfaitaire sont, pour les opérations
dont le montant est supérieur ou égale à 500 dinars par opération, astreints à :

70
- Délivrer des factures de ventes renfermant les mentions étalées ci-haut,
- Tenir un livre spécial coté et paraphé par le centre ou bureau de contrôle des impôts afin d’y
mentionner quotidiennement les achats, les ventes ainsi que les stocks,
- Utiliser des factures numérotées dans une série ininterrompue,
- Déclarer au bureau de contrôle des impôts les noms et adresses des fournisseurs en factures.

i- Nouveauté relative à la facturation électronique (ajoutée par l’article 22 de la LF


2016)
La LF pour la gestion 2016 a accordé aux assujettis à la TVA la possibilité d’émettre des factures
électroniques comportant les mêmes mentions obligatoires prévues par l’article 18 du code de la
TVA.
Ces factures électroniques doivent être formées d’un ensemble de lettres et de chiffres ayant un
contenu compréhensible et enregistrées sur un support électronique qui garantit leur lisibilité et
leur disponibilité en cas de besoin.
La facture électronique doit :
- Comporter les signatures électroniques du vendeur ou du prestataire de service,
- Être enregistrée auprès de l’organisme autorisé à cette fin,
- Comporter une référence unique délivrée auprès de l’organisme autorisé à cette fin.
Les conditions et les procédures de l’émission des factures électroniques et de leur sauvegarde
sont fixées par décret.
La facturation électronique est obligatoirement utilisée par les entreprises qui relèvent de la
direction des grandes entreprises pour les opérations effectuées avec l’Etat, les collectivités
locales et les établissements et entreprises publics.
Les personnes, qui émettent des factures électroniques conformément aux dispositions
susmentionnées, peuvent continuer à émettre des factures conformes aux dispositions de l’article
18 du code de la TVA au titre des autres opérations qu’elles effectuent.
Les personnes assujetties à la TVA, qui émettent des factures électroniques, sont tenues de
déposer une déclaration auprès des services compétents de l’administration fiscale jointe d’une
attestation délivrée par l’organisme autorisé qui prouve leur adhésion dans le réseau de
facturation électronique.
Les personnes, qui émettent des factures électroniques sont autorisées à émettre une copie sur
support papier de leurs factures électroniques à condition qu’elles comportent les mentions
suivantes :
- La référence de l’enregistrement auprès de l’organisme autorisé,
- La signature et le cachet de l’émetteur de la facture.

71
III- Structure et utilité du matricule fiscal

Le matricule fiscal sert d'identifiant unique du contribuable (personne physique ou morale) vis-à-
vis de l'administration fiscale. La compréhension de sa structure et de ses différentes
composantes permet d'en déduire des conclusions à propos du régime fiscal du contribuable, et
d'agir en conséquence.
Dans ce qui suit, nous allons décrire les différentes composantes du matricule fiscal et d'en
déduire les utilisations les plus pertinentes.

2- Structure du matricule fiscal


Le matricule fiscal se compose comme suit (voir animation ci-dessous) :
- L'identifiant fiscal,
- La clef de contrôle de l'identifiant,
- Le code TVA,
- Le code catégorie,
- Le numéro d'établissement secondaire.
e- L'identifiant unique
Il est composé dans sa dernière version (depuis 2006) de 7 chiffres. Comme son nom l'indique
c'est un identifiant unique de tous les contribuables envers l'administration fiscale.

72
f- La clef de contrôle
C'est un caractère unique qui peut prendre toutes les lettres de l'alphabet à l'exception des "I",
"O" et "U" (à cause de leur ressemblance respectivement avec les chiffres "1", "0" et "4"). Ce
caractère permet de vérifier si un matricule fiscal respecte bien certaines règles préétablies.
Sinon, ce serait un matricule erroné, falsifié, etc.

N.B : Afin de vérifier les matricules fiscaux des tiers avec lesquels vous entretenez des relations
commerciales, vous pourrez télécharger et utiliser gratuitement sur notre site l'outil "Aspiss Key
Controller".

g- Le code TVA
Il renseigne sur le régime d'assujettissement à la TVA et prend les valeurs suivantes :
A : signifie que ledit contribuable est assujetti obligatoire à la TVA
P : signifie que ledit contribuable est assujetti partiel à la TVA
B : signifie que ledit contribuable est assujetti par option à la TVA
D : signifie que ledit contribuable est assujetti partiel par option à la TVA
N : signifie que ledit contribuable est non assujetti à la TVA

h- Le code catégorie
Il renseigne sur la catégorie du contribuable, et prend les valeurs suivantes :
M : Personne morale
P : Personne physique, profession libérale
C : Personne physique, activité commerciale ou industrielle
N : Personne non soumise à l'Impôt (Ministères, ...)
E : Lorsqu’il ne s'agit pas de l'établissement principal (dans le cas d'entreprise à plusieurs
établissements, ...)

i- Le numéro d'établissement secondaire


Il prend généralement la valeur "000", mais peut aussi prendre les "001", "002", etc. selon le
numéro de l'établissement secondaire. Dans ce cas, le code catégorie prend la valeur "E".

3- Exemples pratiques d'utilisation du matricule fiscal


Dans la pratique, un financier averti peut réduire les risques fiscaux de son entreprise et ce du
simple fait de sa compréhension de la signification des matricules fiscaux des
clients/fournisseurs.
Ci-après, nous citerons quelques exemples :

73
a- Cas de clef de contrôle invalide
=> Le financier devra s'opposer au règlement / à la comptabilisation de factures dont le matricule
fiscal semble être erroné. Ceci lui permettra d'éviter le risque de charge non déductible (à
réintégrer lors du décompte fiscal).
=> Il devra refuser un certificat de retenue à la source (encaissement créances) dont le matricule
est invalide. Ceci lui permettra d'éviter des retenues à la source non opposables à l'administration
fiscale, synonymes d'une perte sèche.
=> Il devra vérifier le matricule fiscal du bénéficiaire lors de l'établissement de certificats de
retenues à la source sur règlement - fournisseurs. Ceci lui évitera des erreurs lors de
l'établissement de la déclaration d'employeur.

b- Cas de tiers non assujetti à la TVA


=> Il devra aussi s'opposer à la facturation de la TVA par un fournisseur non assujetti, au risque
de voir cette TVA non déductible (soit une perte sèche).

c- Cas de tiers soumis / non soumis au régime réel, et retenues à la source


Le code catégorie peut partiellement renseigner sur le probable régime du contribuable. Ainsi,
les personnes morales (M) sont systématiquement soumises au régime réel. Par contre, les
personnes physiques (P et C) doivent justifier leur soumission au régime réel à l'aide d'une
attestation délivrée par le bureau de contrôle compétent. Cette distinction peut s'avérer utile
surtout lors de l'opération de certaines retenues à la source.
A titre d'exemple : la même retenue à la source sur honoraires est opérée selon le taux de 3%
pour le cas d'un expert-comptable, personne physique, soumis au régime réel, et selon le taux de
10% pour le cas d'un avocat, personne physique - à son tour, ne justifiant pas sa soumission au
régime réel. S'agissant de personnes morales (société d'expertise comptable, bureau d'études, ...)
la retenue à la source sur honoraires est toujours effectuée à raison de 3%.

74
Chapitre IX : Les droits de consommation

Les droits de consommation s’appliquent à un nombre limitatif de produits énumérés dans un


tableau annexé à la loi n°88-62 du 2 juin 1988 aux stades exclusifs, sauf exceptions, de
l’importation et de la fabrication. Ils se superposent à la TVA.

I- Champ d’application
La loi n°88-62 du 2 juin 1988 distingue entre les opérations imposables et les assujettis.

1- Les opérations imposables


Aux termes de l’article premier de la loi n°88-62 du 2 juin 1988 et de l’article 2 du décret 97-
1368 du 24 juillet 1997, sont soumis au droit de consommation les produits repris au tableau
d’imposition audit droit que ces produits soient importés ou fabriqués localement. Il s’agit des
produits figurant au tableau annexé au code de la TVA.
A titre indicatif, nous présentons les principales familles de produits soumises au droit de
consommation :
- Café, thé, eaux minérales, eaux gazéifiées et autres boissons non alcooliques,
- Bière, vin, liqueurs, etc.,
- Alcools,
- Tabac et cigares,
- Essence, kérosène, pétrole lampant, gas-oil, fuel-oil domestique, etc,
- Gaz naturel destiné à l’utilisation en tant que carburant pour les véhicules automobiles,
- Pneumatiques et chambres à air,
- Ouvrages en marbre,
- Diamant, articles de bijouterie, articles d’orfèvrerie,
- Voitures de tourisme,
- Yachts et autres bateaux de plaisance,
- Parfum et eau de toilette,
- Produits de beauté ou de maquillage, etc.,
- Climatiseurs,
- Machine à laver la vaisselle à chauffage électrique.

2- Définition des assujettis


Sont assujettis au droit de consommation :
- Toute personne physique ou morale qui fabrique ou importe des produits figurant sur la liste
d’imposition au droit de consommation.
- Les fabricants de bière.
- Les embouteilleurs de vins, de bières et de boissons alcoolisées.
- Les entrepositaires et les commerçants de gros de boissons alcoolisées, de vins et de bière.
- La Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz (STEG) au titre des ventes du gaz
automobiles.

75
Le droit de consommation ne peut faire l’objet d’option. Sauf exception limitée à
l’embouteillage et au commerce de gros des boissons alcoolisées, d’alcool, de vins et de bières.
Le droit de consommation ne frappe les produits qu’à l’importation ou au stade de la fabrication.
Le commerce de produits soumis au droit de consommation par un commerçant assujetti à la
TVA n’est pas concerné par ce droit : le droit de consommation subi sur les achats fait partie du
coût d’achat des marchandises car il n’est pas déductible.

II- Assiette et taux


La liste des produits soumis au droit de consommation fournit le taux d’imposition applicable
pour chaque produit.
Quant aux règles d’assiette, elles sont régies par l’article 4 de la loi n°88-62 du 2 juin 1988, telle
qu’elle a été complétée ou modifiée par les textes subséquents.

1- Assiette

a- Produits soumis à un taux ad-valorem


Les règles d’assiette différent selon qu’il s’agisse d’une importation ou d’une vente locale :
Régime des importations :
La base imposable en matière d’importation est égale à la valeur en douane. De ce fait, ni la
TVA, ni les taxes professionnelles de compétitivité, ni le droit de consommation lui-même, ne
sont inclus dans la base imposable. Par ailleurs et contrairement à la TVA, il n’est pas prévu de
majoration de 25% de la valeur en douane imposable, lorsque l’importation est faite par un non
assujetti.

Régime intérieur :
En régime intérieur, le droit de consommation est assis sur le prix de vente du produit tous frais,
droit et taxes compris à l’exclusion :
- Du droit de consommation,
- De la TVA,
- De la taxe au profit du Fonds de Développement de la Compétitivité dans le secteur
industriel (FODEC),
- De la taxe au profit du Fonds National de la Maîtrise de l’Energie (FNME),
- Le prix des emballages en consignation,
- Le timbre de quittance.

Exemple (note commune n°29-2007) :


Un fabricant de produits cosmétiques a vendu des produits au prix de 500 dinars hors taxes.
Lesdits produits sont soumis aux droits et taxes suivants :
- Droit de consommation : 10%
- Taxe au profit du FODEC : 1%
- TVA : 18%

76
Dans ce cas, les droits et taxes dus sont calculés comme suit :
Montant brut : 500,000
Droit de consommation : 500*10% = 50,000
FODEC : 500*1% = 5,000
Assiette de la TVA = 555,000
TVA : 555*18% = 99,900
Prix de vente TTC = 654,900 DT

b- Produits soumis à un taux spécifique


Indépendamment de la valeur des produits, le droit de consommation est appliqué aux quantités
exprimées en unité physique :
- En volume : essence, gasoil, etc.,
- En bouteille ou en boite,
- En poids (Kg, tonne, etc.).

2- Taux
La liste des produits soumis au droit de consommation prévoit une multitude de taux qui peuvent
être classés en deux catégories : les taux ad-valorem et les taux spécifiques :

a- Les taux ad-valorem


Les taux ad-valorem sont des taux exprimés en pourcentage appliqué à la valeur du produit qui
constitue son assiette. Les taux ad-valorem sont appliqués à la quasi-totalité des produits soumis
au droit de consommation en dehors du carburant et des huiles et bières, vins et boissons
alcoolisées.

Les taux ad-valorem sont multiples et varient de :


- 10% : Parfum et eau de toilettes, machines et appareils pour le conditionnement de l’air
(climatiseurs) et machines à laver la vaisselle à chauffage électrique, etc., à
- 334% : pour les véhicules d’une cylindrée excédant 2500 cm3.

b- Les taux spécifiques


Les taux spécifiques correspondent à des montants exprimés en dinars applicables sur les
quantités, le poids, le volume ou l’unité. Ceux-ci peuvent être :
- L’unité (boite, bouteille, etc.),
- L’hectolitre,
- Le kilogramme,
- La tonne,
- Le m3.

77
III- Le droit à déduction

1- Portée du droit à déduction du droit de consommation


Les mécanismes de déduction du droit de consommation présentent certaines divergences par
rapport à ceux régissant la TVA, alors que les conditions de cette déduction sont presque
identiques pour les deux impositions.
a- Les mécanismes de déduction
L’article 5 de la loi n° 82-62 du 2 juin 1988, telle que complétée et modifiée par les textes
subséquents stipule que les assujettis au droit de consommation sont autorisés à imputer sur le
droit de consommation collecté, le droit ayant effectivement grevé leurs acquisitions auprès
d’autres assujettis et les importations effectuées par eux-mêmes des matières ou produits qui
entrent intégralement dans la composition du produit final soumis.
On déduit par-là que :
- Le droit à déduction ne s’effectue pas selon le principe « masse sus masse » tel qu’appliqué
en matière de TVA. Ce droit est limité aux intrants directs.
- Les matières consommables et les immobilisations n’ouvrent pas droit à la déduction du
droit de consommation les ayants grevé.

Exemple :
Un fabricant de parfums et d’eaux de toilette a réalisé au titre du mois de janvier N, les
opérations suivantes :
- Importation d’alcools éthyliques non dénaturés destiné à la fabrication, le droit de
consommation payé à ce titre a été de 420 dinars.
- Achats de pneumatiques et d’appareils pour le conditionnement d’air grevés de droit de
consommation pour respectivement 650 et 1 110 dinars.
- Ventes de parfums et d’eaux de toilette pour un prix total de 20 000 dinars.
Le droit de consommation collecté s’élève à 20 000 * 10% = 2 000 dinars
Le droit de consommation déductible s’élève à 420 dinars
Le droit de consommation à payer est de 1 580 dinars (2 000 – 420) ; en supposant que la
déclaration du mois de décembre N-1 ne fait pas dégager un crédit de droit de consommation.
Les droits de consommation ayant grevé les achats de pneumatiques et d’appareils pour le
conditionnement d’air, ne sont pas déductibles, ils sont supportés par l’entreprise et constituent
pour elle un élément du coût.

Remarques :
- Le droit de consommation applicable aux boissons alcoolisées, aux vins et aux bières n’a pas
d’incidence sur le calcul des marges des entrepositaires et des marchands desdits produits. Il
est transmis à leurs clients pour les mêmes montants qu’ils ont supportés.
- Les commerçants assujettis à la TVA et commercialisant des produits soumis au droit de
consommation sont tenus de facturer à l’identique à leurs clients le droit de consommation
supporté lors de l’acquisition des mêmes produits.
78
- Au cas où le droit de consommation dû au titre d’un mois ne permet pas l’imputation totale
du droit de consommation déductible, le reliquat est reporté sur les mois qui suivent. Le
droit de consommation n’est déductible que par voie d’imputation : la procédure de
remboursement n’est pas prévue en matière de droit de consommation.
- Le droit de consommation n’est déductible que sur le droit de consommation, aucune
compensation avec les autres taxes indirectes (TVA, FODEC) n’est permise.
- Le droit de consommation ayant grevé les biens livrés par les forfaitaires, ainsi que le droit
facturé par erreur, ne donne droit à aucune déduction.
- Le transfert du droit de consommation ou du reliquat de ce droit ouvrant droit à déduction
est permis en cas de fusion ou de transformation de la forme juridique d’une entreprise.
- Le droit de consommation perçu à l’occasion d’affaires qui sont par la suite résiliées ou
annulées est imputé sur le droit de consommation du sur les opérations réalisées
ultérieurement dans la limite des délais de reprise.
Pour la réalisation de cette imputation, les assujettis doivent joindre à leur déclaration
mensuelle un état indiquant :
▪ Les noms et adresses des personnes avec lesquelles les affaires sont conclues,
▪ La date de l’opération initiale et de celle rectifiée,
▪ Les folios du livre journal ou du livre sur lequel ont été enregistrées les factures initiales
et rectifiées,
▪ Le montant de la facture initiale et celui sur lequel porte la résiliation ou l’annulation.

b- Les conditions de déduction


Les conditions de déductibilités prévues par le paragraphe I-2 du code de la TVA et auxquelles il
est fait renvoi par l’article 5 de la loi n°88-62 du 2 juin 1988 :
- Disposer de factures établies dans les conditions fixées à l’article 18 du code de la TVA
pour leurs achats locaux de biens et services. Pour se conformer à ces dispositions lesdites
factures doivent comporter :
▪ Un numéro,
▪ La date de l’opération,
▪ L’identification de l’entreprise vendeuse et de son acheteuse,
▪ Le matricule fiscal des clients soumis à l’obligation de la déclaration d’existence,
▪ Le numéro de la carte d’identification fiscale d’assujettis délivrée par l’administration
fiscale du vendeur,
▪ La dénomination de l’entreprise acheteuse,
▪ La désignation du bien ou du service et le prix hors taxe,
▪ Le taux et le montant du droit de consommation,
▪ Le montant toutes taxes comprises.
- Disposer des attestations de paiement du droit de consommation auprès des recettes
douanières pour leurs importations.
- Si leur comptabilité n’est pas tenue conformément aux prescriptions de l’article 18 du code
de la TVA, les assujettis doivent tenir, sur un livre spécial coté et paraphé par les centres ou
bureaux de contrôle des impôts dont dépend leur activité, un compte des achats locaux
auprès des assujettis, ainsi que des importations ayant supporté le droit de consommation. Ils
doivent également inscrire sur ce livre les livraisons effectuées, ainsi que les recettes
réalisées et le montant du droit de consommation correspondant.

79
2- Les achats sous le régime suspensif
Les assujettis dont l’activité s’exerce à titre exclusif en vue de l’exportation ou des ventes en
suspension, peuvent bénéficier du régime suspensif du droit de consommation pour leurs
acquisitions de biens donnant droit à déduction.
Ces entreprises obtiennent sur leur demande adressée à la direction générale des impôts une
attestation d’exonération et un numéro d’autorisation qui doit être communiqué à leurs
fournisseurs.
De même les assujettis dont l’activité s’exerce à titre principal en vue de l’exportation ou des
ventes en suspension peuvent, sur leur demande, être autorisés à s’approvisionner en suspension
de droit de consommation.
Les modalités de mise en œuvre du régime suspensif sont les mêmes que celles applicables en
matière de TVA.
Les non assujettis qui effectuent occasionnellement des opérations d’exportation peuvent être
autorisés à bénéficier du régime suspensif de droit de consommation pour l’acquisition, auprès
d’assujettis, de marchandises destinées à l’exportation.

IV- La liquidation du droit

1- Obligations des assujettis


Les assujettis au droit de consommation sont tenus de remplir la case réservée au droit de
consommation dans le cadre de la déclaration globale pour leur imposition au droit de
consommation. Cette déclaration datée et signée est déposée :
- Dans les quinze premiers jours de chaque mois pour les personnes physiques,
- Dans les vingt-huit premiers jours de chaque mois pour les personnes morales.
Pour les entreprises à succursales multiples, il doit être déposé une déclaration mensuelle du
chiffre d’affaires par établissement distinct sous le numéro d’immatriculation fiscale du siège.
Cependant, ces entreprises peuvent être autorisées, sur leur demande, à centraliser au siège de
l’établissement principal situé en Tunisie, les déclarations du chiffre d’affaires de leurs différents
établissements. Le gérant de chaque établissement doit être en mesure de justifier les recettes
propres à l’établissement dont il est responsable.

2- Droit collecté : le fait générateur


Le fait générateur et la date d’exigibilité du droit de consommation sont constitués par la
livraison du bien. Cette dernière se confond généralement en pratique avec la facturation.
Le fait générateur et la date d’exigibilité sont constitués :
- Pour les importations, par le dédouanement de la marchandise,
- Pour les ventes, par la livraison de la marchandise.

80
3- Droit récupérable : les délais de déduction
Le droit récupérable est imputé sur le droit dû le même mois. Dans le cas où l’entreprise paie le
droit sur importation par obligations cautionnées au profit des douanes, le droit est récupérable
non pas à l’échéance de l’obligation mais au cours du mois où l’obligation est créée.

4- Le droit de consommation du ou le crédit de droit de consommation


La liquidation du droit de consommation fait ressortir deux situations :

a- Solde du droit de consommation à payer


Ce solde doit être acquitté au comptant au moment du dépôt de la déclaration. C'est-à-dire :
- Pour les personnes physiques : au cours des quinze premiers jours du mois qui suit le mois
d’imposition.
- Pour les personnes morales : au cours des vingt-huit premiers jours du mois qui suit le mois
d’imposition.

b- Crédit de droit de consommation


Lorsque le montant du droit récupérable dépasse le montant du droit collecté, la
déclaration dégage un crédit d’impôt au profit de l’entreprise. Le crédit de droit de
consommation est toujours reportable mais non restituable.

81
TD 4 : Droit de consommation et TVA
Exercice 1 :
LE CRISTAL est une société anonyme domiciliée à Charguia, Rue de l’Indépendance n°12, son
matricule fiscal est M/A/1084514H. Cette société est spécialisée dans la fabrication d’articles en
cristal. Elle est assujettie au droit de consommation au taux de 60% et à la TVA au taux de 19%.
Elle fait appel à vous afin de lui établir sa déclaration fiscale mensuelle du mois de janvier N sur
la base des données suivantes :
a- Chiffre d’affaires hors taxes : 350 000 D, ventilé comme suit :
- Ventes locales : 210 000 D, remise : 5%,
- Exportation : 80 000 D,
- Ventes locales en suspension de taxes : 20 000 D, remise : 5%.
b- Etablissement d’un avoir n°1 comportant un retour de produits finis des ventes locales ;
montant brut : 1 500 D hors taxes. La facture initiale comporte une remise de 5%.
c- Règlement par virement bancaire de la facture n°8462 datée du 20/12/N-1. Les matières
premières ont été réceptionnées en décembre N-1 et facturées comme suit ; montant brut hors
taxes : 19 400 D, remise : 6% (DC : 60% ; TVA : 19%).
d- Les achats de matières premières du mois de janvier s’élèvent à 100 000 D hors taxes,
remise : 5% ; escompte 2% (DC : 60% ; TVA : 19%). Les factures ont été réglées par divers
chèques bancaires.
e- Les achats de fournitures liées du mois de janvier s’élèvent à 6 000 D hors TVA, remise :
4% ; escompte 1% (TVA : 19%). La facture a été réglée par chèque bancaire.
f- Les achats de fournitures d’emballages du mois de janvier s’élèvent à 4 000 D hors TVA,
remise : 10% ; escompte 1% (TVA : 19%). La facture a été réglée par chèque bancaire.
g- Un lot de matières premières non conformes à la commande a été retourné au fournisseur. La
facture d’avoir indique un montant brut de 2 000 D hors taxes (DC : 60% ; TVA : 19%). La
facture initiale comporte une remise de 5% et un escompte de 2%.
h- Importation d’un matériel industriel pour une valeur déclarée en douane de 37 500 D. La
déclaration douanière réglée par chèque bancaire certifié comporte ; droits de douane : 20%,
DC : 30%, TVA : 19%.
i- Importation d’une voiture de tourisme pour une valeur déclarée en douane de 35 000 D. La
déclaration douanière réglée par chèque bancaire certifié comporte ; droits de douane : 20%,
DC : 150%, TVA : 19%.
j- Le loyer de l’usine du premier trimestre N, a été payé par chèque bancaire à son propriétaire
(une Sarl) pour un montant de 4 500 D hors TVA (TVA : 19%).
k- Paiement par chèque bancaire de la note d’honoraires de l’expert-comptable (personne
physique soumise au régime réel) ; Montant brut : 1 700 D hors TVA (TVA : 19%).
l- Paiement par chèque bancaire des factures de la société « STAFIM » pour la réparation de la
voiture personnelle du PDG (1 350 D hors TVA) ainsi que le camion de livraison (2 200 D
hors TVA), TVA 19%.
m- Acquisition d’un matériel informatique : 5 800 D hors TVA (TVA : 7%), remise 10%. La
facture a été réglée par chèque bancaire.
n- Importation de matières premières pour une valeur déclarée en douane de 50 000 D hors
taxes ; droits de douane : 20% ; DC : 60% ; TVA : 19%.

Travail à faire :
1- Indiquer le régime fiscal de chacune des opérations réalisées pendant le mois de janvier N.
2- Liquider la TVA, le DC et remplir la déclaration fiscale mensuelle du mois de janvier N,
sachant que la déclaration du mois précédent dégage un crédit de TVA de 3 405,200 D.
82
Exercice 2 :
La société ZAHRA SA est une entreprise spécialisée dans la fabrication de produits soumis au
DC au taux de 75% et à la TVA au taux de 19%. Au cours du mois de janvier N, la société a
effectué les opérations suivantes :
02/01 : Encaissement d’un chèque relatif à une vente de produits finis (facture n°6470 datée du
23/12/2N-1). Les produits finis ont été livrés en décembre N-1 et facturés comme suit ;
montant brut hors taxes : 32 500 D, remise de 4%, DC : 75%, TVA : 19%.
02/01 : Règlement par chèque bancaire du loyer trimestriel du magasin ; soit 4 500 D hors TVA
(TVA : 19%).
03/01 : Vente à crédit de produits finis ; MB : 40 000 D hors taxes, remise 5%, DC : 75%, TVA :
19%.
05/01 : Dédouanement de matières premières pour une valeur en douane de 23 000 D.
La déclaration douanière réglée par chèque bancaire certifié comporte ; droits de
douane : 20%, DC : 45%, TVA : 19%.
06/01 : Achat à crédit de matières premières auprès d’un industriel. MB : 25 000 D, remise :
7%, DC : 45%, TVA : 19 %.
07/01 : Etablissement d’un avoir n°1 comportant un retour de produits finis vendus le 03/01 ;
MB : 3 500 D hors taxes.
08/01 : Cession d’une machine industrielle usagée contre un chèque libellé pour 16 500 D. Cette
machine a été importée en N-3 dans les conditions suivantes : valeur en douane : 20 000 D,
droits de douane : 20%, DC : 40%, TVA : 18%.
09/01 : Achat, payé par chèque, de tenues de travail pour les ouvriers ; MB : 4 300 D hors TVA
(TVA : 19%), remise 5%.
10/01 : Règlement à une SARL, courtier en affaires immobilières, d’une commission de 2 200 D
hors TVA (TVA : 19%).
12/01 : Un lot de matières premières achetées le 06/01 a été retourné au fournisseur. La facture
d’avoir indique un MB de 3 000 D hors taxes.
15/01 : Règlement par chèques bancaires de factures relatives à diverses prestations de services
effectuées en décembre N-1 (entretien et réparation des machines industrielles, peinture
des locaux) ; MB : 14 500 D hors TVA (TVA : 19%).
18/01 : Vente au comptant (chèques bancaires) de produits finis :
- Vente à des grossistes ; MB : 50 000 D hors taxes, remise 5%, DC : 75%, TVA :
19%.
- Vente en suspension de taxes ; MB : 8 000 D hors taxes, remise 4%.
20/01 : Un lot de produits finis est perdu, le prix de revient est estimé à 2 500 D hors taxes (prix
de vente : 3 000 D). Aucune justification ne peut être fournie à l’administration fiscale.
25/01 : Vente au comptant de produits finis à un détaillant ; MB : 18 500 D hors taxes, remise :
5%, escompte : 2%, DC : 75%, TVA 19%.
28/01 : Importation d’un matériel industriel pour une valeur déclarée en douane de 55 000 D. La
déclaration douanière réglée par chèque bancaire certifié comporte ; droits de douane :
20%, DC : 50%, TVA : 19%.
30/01 : Un chèque libellé pour 5 000 D est encaissé à titre d’avance sur commande de produits
finis. Le bon de commande indique un montant brut hors taxes de 30 000 D.

Travail à faire :
1- Indiquer le régime fiscal de chacune des opérations réalisées pendant le mois de janvier N.
2- Liquider la TVA, le DC et remplir la déclaration fiscale mensuelle du mois de janvier N,
sachant que la déclaration du mois précédent dégage un crédit de TVA de 5 245,670 D et un
crédit du DC de 7 350,000 D.
83
Chapitre X : Les retenues à la source

Première partie : Généralités

I- Domaine d’application des retenues à la source


L’impôt sur les revenus (IR) et l’impôt sur les sociétés (IS) font l’objet d’une retenue à la source
au titre de certaines rémunérations. Ce principe conduit à ne soumettre à la retenue à la source
que les rémunérations servies à des personnes soumises à l’un ou à l’autre des impôts.
En conséquence, lorsque le bénéficiaire des rémunérations bénéficie de la déduction totale des
revenus ou bénéfices ou se trouve exonérer ou situer en hors du champ d’application de l’un ou
de l’autre des impôts, la retenue à la source ne lui est pas applicable, sauf le cas des revenus de
capitaux mobiliers servis à des personnes morales qui sont en dehors du champ d’application de
l’IS ou qui en sont exonérées.
La retenue à la source est due notamment au titre :
- Des traitements, salaires, pensions et rentes viagères,
- Des honoraires, y compris les rémunérations des activités non commerciales quelle qu’en soit
l’appellation, commissions, courtages, activités occasionnelles (vacations) et loyers,
- Des revenus de valeurs mobilières, y compris les jetons de présence servis aux membres du
conseil d’administration ou au conseil de surveillance des sociétés anonymes et des sociétés
en commandite par actions,
- Des revenus de capitaux mobiliers et des intérêts des prêts servis aux banques étrangères, non
établies non domiciliées en Tunisie,
- Des montants payés au titre des marchés,
- Des plus-values de cession d’immeubles.

II- Fait générateur des retenues à la source


Le fait générateur de la retenue à la source est constitué par le paiement effectif. L’expression
« paiement effectif » désigne le paiement en espèces, la remise d’un titre de paiement (chèques),
la mise à disposition des rémunérations (le crédit d’un compte).
Concernant la retenue de garantie, la retenue à la source n’est applicable que lors de son
paiement effectif.
Remarques :
- Dans le cas de paiement par traites, l’administration fiscale a retenu que le fait générateur de
la retenue à la source est constitué par la remise des traites au fournisseur, indépendamment
de la date d’échéance de paiement, qui peut en être postérieure.
- Dans le cas des opérations commerciales en compte-courant, l’administration fiscale a retenu
que le fait générateur de la retenue à la source est constitué par la date de compensation.

III- Assiette de la retenue à la source


L’assiette de la retenue à la source est constituée par le montant brut toutes taxes comprises des
rémunérations se trouvant dans le champ d’application de la retenue à la source prévu par les
articles 52 et 53 du code de l’IRPP et de l’IS. Toutefois, ladite assiette ne comprend pas les
montants n’ayant pas le caractère de recettes à l’instar des montants payés pour le compte des
84
clients tels que les droits d’enregistrement et de timbre payés par les huissiers, les droits de
douane payés par les transitaires.
Toutefois, la retenue à la source au titre des traitements, salaires, pensions et rentes viagères est
déterminée selon des règles particulières.

IV- Reversement des retenues à la source


La retenue à la source, à quelque titre que ce soit, est reversée, à la recette des finances
compétentes :
- Durant les 15 premiers jours du mois suivant celui au cours duquel la retenue à la source est
opérée pour les débiteurs personnes physiques. Toutefois, dans le cas des personnes physiques
soumises à l’IR selon le régime forfaitaire d’imposition, les retenues à la source sont
reversées une fois par trimestre et ce dans les 15 premiers jours du mois qui suit le trimestre
au cours duquel les retenues sont opérées.
- Durant les 28 premiers jours du mois suivant celui au cours duquel la retenue à la source est
opérée pour les personnes morales.
Toutefois, en cas de cession ou de cessation totale, les retenues à la source doivent être reversées
dans les 15 premiers jours qui suivent la date de cession ou de cessation totale d’activité.

V- Sort des retenues à la source


Sauf le cas des retenues à la source au titre des revenus de capitaux mobiliers servis à des
personnes qui sont en dehors du champ d’application de l’IS ou qui en sont exonérées, les
retenus à la source opérées constituent un crédit ouvert sur le trésor public et sont de ce fait
imputables sur les acomptes provisionnels, pour les personnes qui y sont soumises, ou sur l’IR
ou l’IS dû, lors du dépôt des déclarations annuelles. En cas d’excédent non imputé, ce dernier est
soit reportable sur les acomptes provisionnels ou sur l’impôt annuel dû ultérieurement, soit
restituable sur demande.
Toutefois, les retenues à la source opérées au titre des rémunérations servies à des personnes non
établies non domiciliées en Tunisie sont libératoires de toutes obligations fiscales, en matière
d’IR et d’IS, sauf le cas des retenues opérées au titre des plus-values immobilières.

VI- Certificat des retenues à la source


Selon l’article 55 du code de l’IRPP et de l’IS, les débiteurs (payeurs) de sommes soumises à la
retenue à la source, sont tenus de délivrer, à l’occasion de chaque paiement, au bénéficiaire de
sommes en question un certificat de retenue comportant :
- L’identité et adresse du bénéficiaire,
- Le montant brut du paiement,
- Le montant de la retenue à la source,
- Le montant net qui lui est payé (après déduction de la retenue à la source).
Par ailleurs, ces mêmes débiteurs sont tenus de déposer, contre accusé de réception, jusqu’au 30
avril de chaque année (Article 76 – LF 2017) à la recette des finances compétente une
déclaration annuelle des sommes payées avec l’identité complète de leurs bénéficiaires (appelée
déclaration d’employeur).

85
VII- La déclaration d’employeur
La déclaration d’employeur est une pratique indispensable et courante. Dans le but de faciliter
les formalités administratives, le Ministère des Finances en Tunisie a mis en place un système au
profit des personnes physiques et morales soumises au régime réel, qui leurs assurent de tester la
validité des fichiers avant qu’ils ne soient déposés, auprès du service de contrôle des impôts
territorialement compétent, sur support magnétique.
En effet, la déclaration d’employeur sur support magnétique est devenue obligatoire depuis
l’exercice 2006, suivant un seuil de chiffre d’affaires.

1- Les étapes de préparation de la déclaration d’employeur


En effectuant la déclaration d’employeur, le contribuable déclare toutes les retenues à la source
effectuées durant l’exercice ainsi que les différentes coordonnées des personnes morales et
physiques pour lesquelles une retenue de source a été effectuée.
Tout d’abord, la déclaration d’employeur doit être forcément préparée selon le cahier des
charges relatif à l’année en question. Elle sera déposée par la suite dans la structure de contrôle
des impôts compétente bien remplie dans un délai qui ne dépasse pas celui fixé par le Ministère
des Finances, afin d’éviter les sanctions.

2- Composition de la déclaration d’employeur


La déclaration d’employeur est composée d’un tableau récapitulatif et d’un ensemble d’annexes.
Le tableau doit contenir les totaux des retenues à la source opérées durant une année. Quant aux
annexes, il en existe sept :
- La première annexe est relative aux traitements, aux salaires, aux pensions et aux rentes
viagères payés ;
- La deuxième annexe comporte les montants servis à des résidents en Tunisie, qu’ils soient au
titre des honoraires, des commissions, des rémunérations aux salariés, des paiements pour un
travail occasionnel et autres. Cette annexe inclut même les loyers, les loyers payés aux hôtels
et jetons de présence ;
- La troisième annexe est relative aux revenus des capitaux mobiliers, aux intérêts des prêts et
aux intérêts des comptes spéciaux d’épargne ;
- La quatrième annexe prend en compte les montants servis à des personnes qui ne résident pas
ou qui ne sont pas établies en Tunisie, au titre des loyers, des commissions, de rémunérations
payées en contrepartie de la performance et autres ;
- La cinquième annexe est relative aux autres montants servis et soumis à la retenue de source ;
- La sixième annexe est relative aux ristournes commerciales et non commerciales, notamment
les revenus sur les jeux de pari, la loterie, les ventes des entreprises industrielles ou de
commerce pour faire profiter des intervenants dans le domaine de distribution des biens ou
des services. Ces montants ne doivent pas dépasser la somme de 20 000 dinars par an ;
- La septième annexe est relative aux montants qui ont été payés pour autrui.
Ainsi, chaque contribuable est appelé à présenter un tableau récapitulatif de la déclaration. En
outre, il ne doit fournir que les annexes comportant des montants ayant supportés des retenues.
Chacune de ces différentes annexes doit être présentée dans un fichier indépendant.
86
Deuxième partie : Les différentes catégories de retenues à la source
I- Retenue à la source au titre des traitements, salaires, pensions et rentes
viagères (TSPRV)

La retenue à la source au titre des TSPRV est opérée par tout débiteur quelle que soit sa nature
juridique et son régime fiscal eu égard à l’IR ou à l’IS. La retenue à la source opérée au titre des
traitements et salaires est reversée à la recette des finances compétentes durant le mois qui suit
celui au cours duquel la retenue à la source est opérée.
Dans le cas des salaires relatifs à un mois et qui sont payés au cours du mois suivant ; la retenue
à la source est reversée durant les 15 ou les 28 premiers jours du mois suivant celui du paiement
des salaires et non le mois au titre duquel les salaires sont dus.
Les retenues à la source sont calculées sur la base des revenus nets diminués des déductions pour
situation et charges de famille et éventuellement des revenus réinvestis.
Revenu net = Revenu brut – (cotisations sociales + 10% frais professionnels)
Revenu net imposable = Revenu net – Déductions communes
1- Les déductions communes
Sont prises en considération, pour le calcul de la retenue à la source, les déductions au titre :
a- Du chef de famille, qui a droit à une déduction de 300 dinars (à partir du premier janvier
2019),
b- Des enfants à charge
Cas particuliers
Déduction pour Etudiant non boursier,
Rang âgé de moins de 25 ans Infirme quel que soit son
enfants à charge
au premier janvier de rang et son âge
l’année d’imposition
Premier enfant 100 1 000 2 000
Deuxième enfant 100 100 dinars 1 000 2 000
Troisième enfant 100 par enfant à 1 000 2 000 2 000 dinars
partir du à partir du
Quatrième enfant 100 1 000 2 000
premier premier
Cinquième enfant 0 janvier 0 2 000
janvier
Sixième enfant 0 2019 0 2 000 2018
Etc. 0 0 2 000
Plafond 400 400 4 000 Sans plafond

Remarque :
Les traitements, salaires, émoluments, indemnités et autres avantages s’y rattachant dont le
montant annuel net après déduction des abattements au titre de la situation et des charges de
famille ne dépasse pas les 5 000 dinars sont exonérés de l’IRPP et de la CSS (à partir de janvier
2020).

87
c- Des intérêts et des commissions payés au titre des prêts relatifs à l’acquisition ou à la
construction d’un logement. Le bénéfice de la déduction des intérêts et des commissions
est subordonné au respect des conditions suivantes :
- Il doit s’agir d’un local à usage d’habitation dont le coût d’acquisition ou de construction
y compris les parties dépendantes (jardins, caves, garages…) et les parties indépendantes
(celliers, places de parking, etc.), même lorsqu’ils font l’objet de contrats séparés, ne
dépasse pas 200 000 dinars hors TVA ;
- Il doit s’agir d’une opération d’acquisition ou de construction d’un seul local à usage
d’habitation ;
- Le bénéficiaire du crédit ne doit pas être propriétaire d’un autre local à usage d’habitation
à la date de la déduction même en copropriété, et ce, même si la valeur totale de la
première et de la deuxième habitation ne dépasse pas 200 000 dinars hors TVA.
Ces dispositions s'appliquent aux montants échus à partir du premier janvier 2016 et
s'appliquent aussi aux opérations d'acquisition ou de construction dans le cadre des
contrats de vente Murabaha.
d- Des montants déposés dans les comptes épargne en actions ouverts auprès des
banques ou auprès des intermédiaires en bourse et ce dans la limite de 100 000 dinars par
an. Cette déduction ne peut entraîner le paiement d’un impôt inférieur à 45% de l’impôt
dû sur le revenu global compte non tenu de cette déduction.
Le bénéfice de la déduction est subordonné :
- A la production lors du dépôt de la déclaration annuelle de l’impôt d’un certificat de
dépôt délivré par l’établissement auprès duquel est ouvert le compte épargne en actions ;
- Au non retrait des sommes déposées dans lesdits comptes pendant une période de 5 ans à
compter du premier janvier de l’année qui suit celle du dépôt.
e- Des primes d’assurance ou des cotisations payées dans le cadre des contrats
assurance-vie et des contrats de capitalisation y compris les contrats assurance-vie
takaful et les contrats de capitalisation takaful et ce dans la limite de 100 000 dinars par
an. Cette déduction ne peut entraîner le paiement d’un impôt inférieur à 45% de l’impôt
dû sur le revenu global compte non tenu de cette déduction.
Pour bénéficier de cette déduction, ces contrats doivent comporter l’une des garanties
suivantes :
- Garantie d’un capital ou d’une rente au profit de l’assuré, de son conjoint, de ses
ascendants ou descendants d’une durée effective au moins égale à 8 ans ;
- Garantie des unités de compte au profit de l’assuré, de son conjoint, de ses ascendants ou
descendants servies après une durée minimale qui ne doit pas être inférieure à 8 ans ;
- Garantie d’un capital ou d’une rente en cas de décès au profit du conjoint, des ascendants
ou des descendants.
Les limites de la déduction telles que relevées s’appliquent aux contrats assurance-vie et
aux contrats de capitalisation y compris les contrats assurance takaful individuels ou
collectifs et qui ouvrent droit au bénéfice des avantages fiscaux conformément à la
législation fiscale en vigueur.

Les modalités de détermination de la retenue à la source sur les traitements et salaires diffèrent
selon qu’il s’agit d’employeurs informatisés ou non informatisés.

88
2- Employeur non informatisé
Aux termes du paragraphe II de l’article 53 du code de l’IRPP et de l’IS, tout employeur non
informatisé est tenu d’effectuer les retenues à la source sur les paiements mensuels selon un
barème établi par l’administration fiscale pour les rémunérations mensuelles brutes fiscales,
généralement allant de 138,000 à 1 200,000 dinars par mois. Ce barème tient compte de certaines
déductions pour la situation de famille, d’une déduction de 10% au titre des frais professionnels
et des abattements pour les enfants à charge.

a- Modalités de calcul de la retenue à la source au titre des paies régulières


On entend par paies régulières celles qui sont constituées par le salaire ou le traitement et les
indemnités qui y sont incorporées et servies sur une base mensuelle, quinzaine, décadaire ou
hebdomadaire.

i. Paiement mensuel, par quinzaine, par décade ou par semaine


Le barème de la retenue à la source indique le montant des retenues à effectuer, au titre de
l’IRPP, uniquement sur les paiements mensuels bruts taxables.
Le montant de la retenue à la source figure à l’intersection :
- De la ligne sur laquelle figure le salaire mensuel brut taxable, c'est-à-dire le revenu brut
diminué des cotisations sociales obligatoires, arrondi à la centaine de millimes supérieure.
- Et de la colonne correspondante à la situation et aux charges de famille du salarié (chef de
famille ou non, nombre d’enfants à charge).

Exemple 1 :
Soit un contribuable marié ayant deux enfants à charge qui perçoit un salaire brut mensuel
taxable de 767,500 dinars.
La retenue à la source correspondante est de 93,316 dinars.
- Si le paiement est par quinzaine : RS = 93,316/2 = 46,658 dinars.
- Si le paiement est par décadaire : RS = 93,316/3 = 31,105 dinars.
- Si le paiement est hebdomadaire : RS = 93,316/4 = 23,329 dinars.

Remarque : La retenue à la source à l’occasion d’entrée en service ou en cas de cessation


d’exercice de l’activité en cours d’année : dans ce cas, le salaire servi est ramené au mois de la
retenue à la source. Celle-ci est calculée au prorata du nombre de jours de service dans le mois.

Exemple 2 :
Soit un célibataire qui débute ses activités de salarié le 17 juin et qui perçoit au titre de ce mois
un salaire brut mensuel taxable de 454,100 dinars, qui reconverti au mois sera de 908,200 dinars.
Dans ce cas, la retenue à la source mensuelle correspondante est de 123,900 dinars.
La retenue à la source à opérer au titre du salaire servi, soit 454,100 dinars, s’élève à :
123,900 * 14/30 = 57,820 dinars.

89
ii. Cas des contribuables dont le salaire mensuel dépasse 1 200 dinars
Etant donné que le barème s’arrête à un salaire mensuel brut taxable de 1 200 dinars, il est
procédé dans ce cas à une liquidation réelle de l’IR annuel.

Barème de l’IRPP à partir du 01/01/2017


Tranches de revenu Taux de la tranche
de 0,001 à 5 000,000 dinars 0%
de 5 000,001 à 20 000,000 dinars 26%
de 20 000,001 à 30 000,000 dinars 28%
de 30 000,001 à 50 000,000 dinars 32%
Au-delà de 50 000,000 dinars 35%

Ce barème est applicable pour les revenus réalisés à partir du premier janvier 2017. Il est
également prévu la limitation de la déductibilité des frais professionnels de 10% à une limite de
2 000 dinars.
iii. Instauration d'une contribution sociale solidaire (CSS) (Article 53 – LF 2018)
Sont soumises à la CSS, au titre des revenus et bénéfices réalisés à partir du premier janvier
2018, les personnes physiques soumises à l'IRPP selon le barème et les entreprises et sociétés
qu'elles soient soumises ou non à l'IS.

La CSS est appliquée au revenu net imposable (même base de calcul de l’IRPP) comme suit :

Personnes physiques Taux de la CSS Taux de la CSS pour les


(Article 22 – LF 2023) avant l’année 2023 années 2023, 2024 et 2025
Personnes physiques soumises à l’IRPP
selon le barème de l’impôt (Article 44 1% 0,5%
du code de l’IRPP et de l’IS).

La CSS ne s’applique pas aux salariés et pensionnés dont le revenu annuel net ne dépasse pas
5 000 dinars après déduction des abattements au titre de la situation et charges de famille
uniquement. Cette exonération concerne les revenus de l’exercice 2020 et des exercices suivants.
Exemple 3 :
Soit un contribuable marié ayant quatre enfants à charge et dont le traitement mensuel brut fiscal
ramené à l’année s’élève à 36 000 dinars (après cotisations sociales).
Dans ce cas la retenue à la source est liquidée comme suit :
Salaire annuel (brut fiscal) 36 000,000
Déductions :
a) 10% frais professionnels (2 000,000)
b) Situation et charges de famille (700,000)
- Chef de famille : 300
- 4 enfants à charge : 400
Revenu net imposable 33 300,000
IRPP annuel RS = 15 000 x 0,26 + 10 000 x 0,28 + 3 300 x 0,32 7 756,000
Retenue mensuelle à opérer au titre de l’IRPP : 7 756,000 / 12 = 646,333

En 2023, le taux de la CSS est devenu 0,5% :


CSS annuelle RS = 33 300 * 0,5% = 166,500 dinars
Retenue mensuelle à opérer au titre de la CSS : 166,500/12 = 13,875 dinars.
90
b- Retenues à la source sur les paies supplémentaires ou indemnités occasionnelles
Toutes rétributions occasionnelles ou accidentelles servies en sus du traitement et des indemnités
régulières par le même employeur sont soumises à la retenue à la source de 20%.
Constituent notamment des rétributions provisoires ou accidentelles, les primes de rendement, de
productivité, les primes servies en fin d’année (13ème mois, 14ème mois etc.), les rappels faisant
suite à des promotions et d’une manière générale toute rémunération qui ne fait pas partie de la
paie régulière du salarié
Par ailleurs, les rétributions provisoires ne font pas l'objet de retenue à la source lorsque le salaire
annuel net ne dépasse pas 5 000 dinars.

Exemple 4 :
Soit un salarié marié avec 2 enfants à charge qui dispose d’un salaire mensuel brut de 750 dinars
et d’une rétribution occasionnelle brute de 600 dinars.
Pour l’application du taux effectif à l’indemnité, il y a lieu de tenir compte du traitement annuel
net de frais professionnels et des déductions au titre de la situation et des charges de famille,
majoré de la rétribution occasionnelle nette de frais professionnels.

Calcul de la retenue à la source :


Salaire annuel brut 750 x 12 = 9 000,000
- CNSS 9,18% (826,200)
Traitement brut fiscal 8 173,800
Déductions :
- 10% frais professionnels (8 17,380)
- Situation et charges de famille (500,000)
- Chef de famille : 300
- 2 enfants à charge : 200
- Traitement net imposable 6 856,420
- Rétribution occasionnelle brute 600,000
- CNSS 9,18% (55,080)
- Rétribution occasionnelle brute fiscale 544, 920
- Déduction pour frais professionnels (10%) (54,492)
- Rétribution nette imposable 490,428
Total revenu net imposable : 6 856,420 + 490,428 = 7 346,848
Le revenu annuel net imposable de l’intéressé se situe au-delà de 5 000 dinars, le taux effectif
applicable à la rétribution occasionnelle est de 20%.
La retenue à la source à opérer sur cette rétribution est égale à :
600,000 – (55,080 + 54,492) = 490,428 dinars.
490,428 x 20% = 98,085 dinars.

Toutefois, lorsque le revenu annuel net imposable augmenté de la rétribution provisoire nette
imposable ne dépasse pas 5 000 dinars, la rétribution est exonérée de l’IRPP et de la CSS.
91
3- Employeur informatisé

a- Modalités de la retenue à la source sur les paies régulières


On entend par paies régulières, les traitements ou salaires mensuels réguliers et les indemnités
qui y sont incorporées majorés de la valeur des avantages en nature qui constituent un
complément de revenu imposable (voitures de fonction, logements de fonction, bons d’essence,
etc.).
Dans ce cas, l’impôt sur le revenu mensuel objet de la retenue à la source est égal au quotient de
l’impôt sur le revenu annuel déterminé par application du barème de l’impôt sur le revenu (prévu
par l’article 44 du code de l’IRPP et de l’IS) par rapport au nombre de paies.
Les modalités de détermination de la retenue se feront selon les procédés suivants : le montant
du salaire brut fiscal, de la pension ou de la rente à considérer pour la détermination de la retenue
mensuelle est celui mensuel étendu à l’année, diminué des frais professionnels fixés
forfaitairement à 10% (plafonnés à 2 000 dinars) pour les salariés en activité et d’un abattement
de 25% pour les retraités et les pensionnés et des déductions communes auxquelles l’intéressé a
droit.

Exemple 5 :
Soit un salarié marié avec 2 enfants à charge qui dispose d’un salaire mensuel brut de 750 dinars.
Calcul de la retenue à la source :
Salaire annuel brut 750 x 12 = 9 000,000
- CNSS 9,18% (826,200)
Traitement brut fiscal 8 173,800
Déductions :
- 10% frais professionnels (8 17,380)
- Situation et charges de famille (500,000)
- Chef de famille : 300
- 2 enfants à charge : 200
- Traitement net imposable 6 856,420
- Traitement net imposable arrondi au dinar supérieur 6 857,000
IRPP annuel RS = 1 857 x 0,26 = 482,820 dinars
IRPP mensuel RS = 482,820/12 = 40,235 dinars
On suppose que l’intéressé bénéficie d’une augmentation de salaire brut de 70 dinars à compter
du mois d’avril N, déterminer l’IRPP retenu à la source à compter du mois d’avril N.

Exemple 6 :
Soit un salarié marié ayant 5 enfants à charge et qui dispose d’un salaire mensuel brut de 1 850
dinars.
- Calculer l’IRPP retenu à la source, sachant que les 2 premiers enfants sont des étudiants non
boursiers, âgés moins de 25 ans au premier janvier N, et les 3 autres enfants sont des mineurs.
- On suppose que l’intéressé bénéficie d’une augmentation de salaire brut de 100 dinars à
compter du mois de septembre N, déterminer l’IRPP/RS à compter de septembre N.

92
b- Calcul de la retenue sur les rétributions provisoires ou accidentelles servies en sus
du traitement et des indemnités réguliers
Les paies supplémentaires ainsi que les rétributions provisoires ou accidentelles sont soumises à
la retenue à la source. Constituent notamment des paies supplémentaires ou des rétributions
provisoires ou accidentelles, les primes de rendement, les primes de productivité, les primes
servies en fin d’année sous forme de paies mensuelles (13ème mois, 14ème mois, etc.).
La retenue à la source sur ces paies est constituée par la différence entre l’impôt annuel calculé
sur la base du revenu annuel majoré de ces paies ou indemnités et l'impôt sur le revenu annuel
déterminé sans tenir compte de ces paies ou indemnités.

Exemple 7 :
Soit un salarié marié ayant 2 enfants à charge et dont le salaire brut du mois de janvier N s’élève
à 1 200 dinars.
Liquidation de l’impôt annuel sans tenir compte de la prime :
Salaire annuel brut 1 200 x 12 = 14 400,000
- CNSS 9,18% (1 321,920)
Traitement brut fiscal 13 078,080
Déductions :
- 10% frais professionnels (1 307,808)
- Situation et charges de famille (500,000)
- Chef de famille : 300
- 2 enfants à charge : 200
- Traitement net imposable 11 270,272
- Traitement net imposable arrondi au dinar supérieur 11 271,000
IRPP annuel RS = 6 271 x 0,26 = 1 630,460 dinars
IRPP mensuel RS = 1 630,460/12 = 135,872 dinars

Technique de prise en compte des avantages en nature


Exemple 8 :
Soit un directeur technique occupant un logement propriété de son employeur, et qui peut
prétendre à une indemnité de logement de 250 dinars par mois au cas où il n’aurait pas disposé
d’un logement.
La base de la retenue à la source pour ce salarié est constituée par le traitement de base majoré de
l’indemnité de logement de 250 dinars par mois et ce, quelle que soit la valeur locative réelle du
logement qu’il occupe.
Supposons que le directeur technique (célibataire) perçoive un salaire mensuel brut de 2 500
dinars.
La paie est informatisée :
(2 500 + 250) x 12 = 2 750 x 12 = 33 000,000
Retenue CNSS 9,18% (3 029,400)
Salaire brut fiscal 29 970,600
Frais professionnels 10% (plafonnés à 2 000 dinars) (2 000,000)
Salaire net imposable 27 970,600
Salaire net imposable arrondi au dinar supérieur 27 971,000
IRPP annuel RS = 15 000 x 0,26 + 7 971 x 0,28 = = 6 131,880
Retenue à la source mensuelle : 6 131,880/12 = 510,990 dinars.
93
CSS annuelle RS = 27 971,000 * 0,5% = 139,855 dinars.
Retenue mensuelle à opérer au titre de la CSS : 139,855/12 = 11,655 dinars.

Présentation du bulletin de paie :


Salaire brut 2 500,000
Avantage en nature brut 250,000
Total salaire brut 2 750,000
Retenue CNSS 9,18% (252,450)
Salaire brut fiscal 2 497,550
IRPP RS (510,990)
CSS RS (11,655)
Salaire net 1 974,905
Avantage en nature (250,000)
Salaire net à payer 1 724,905

II- Autres retenues à la source au titre

1- Personnes tenues d’opérer la retenue à la source

La retenue à la source au titre des paiements servis à des personnes établies ou domiciliées en
Tunisie a lieu lorsque le débiteur et soit :
- L’Etat, ou une collectivité locale,
- Une personne morale de droit public ou de droit privé,
- Une personne physique soumise à l’IR selon le régime réel.
Le régime réel désigne les personnes soumises audit impôt sur la base du résultat réel dégagé à
partir d’une comptabilité conforme à la législation comptable des entreprises ou d’une
comptabilité simplifiée.
Toutefois, les personnes considérées ne sont soumises à l’obligation de retenue à la source qu’au
titre des seuls paiements entrant dans le cadre de leurs activités professionnelles, ce qui exclut la
retenue à la source au titre des paiements engagés pour des besoins personnels.
Si le bénéficiaire des paiements est une personne non établie non domiciliée en Tunisie, la
retenue à la source est opérée par tout débiteur établi ou domicilié en Tunisie, quelle que soit sa
nature juridique et son régime fiscal, notamment les personnes physiques soumises à l’IR selon
le régime forfaitaire d’imposition.

94
2- Taux des retenues à la source (à partir de janvier 2021)

Désignation Taux Exemple


Honoraires Professions médicales : médecine générale, chirurgie, médecine
vétérinaire, infirmerie, kinésithérapie, rééducation orthopédique,
orthophonistes, nutritionnistes, délégués médicaux, centres de
- Servis aux personnes morales et
radiographie, laboratoires d’analyses médicales.
aux personnes physiques soumises 3%
à l’IR selon le régime réel. Professions juridiques : avocats, commissariat aux comptes,
conseil juridique et fiscal, huissiers, notaires, comptabilité et
expertise comptable, formation.

- Servis aux personnes physiques Professions techniques : études, architecture, aménagement de


soumises à l’IR selon le régime 10% territoire, topographie, architecture d’intérieur, services de
forfaitaire. formation, de développement et l’assistance technique dans le
domaine d’informatique, services d’ingénierie de fixation et de mise
en marche des réseaux de la télécommunication et de l’informatique.

Montants payés en contrepartie des droits d’auteur au titre des


Rémunérations des activités non œuvres artistiques, littéraire, ou scientifique (vente de licences des
commerciales qu’elle qu’en soit 10% logiciels informatiques) et montants payés aux peintres, sculpteurs,
l’appellation artistes, compositeurs, auteurs ou journalistes, les rémunérations
payées aux agents d’assurance, auto-écoles, interprètes, écrivains
publics, …

Rémunérations servies à des Les rémunérations servies à l'occasion de l'animation de séminaires,


personnes physiques salariées ou les rémunérations servies en contrepartie de cours dispensés dans
autres en contrepartie d’un travail 15% des établissements d'enseignement ou de formation privés ou publics
occasionnel ou accidentel exercé en ou dans le cadre de bureaux de formation ou au sein des entreprises,
dehors de leur activité principale. les rémunérations servies en contrepartie d'un arbitrage, ...

Rémunérations occasionnelles Il s’agit d’une paie occasionnelle et doit être soumise à la retenue à
payées par le même employeur la source en tant que telle, nonobstant la nature du service pour lequel
elle a été payée. Dans ce cas, la retenue à la source exigible sur la
rémunération occasionnelle en question est égale à la différence
- Paie informatisée Barème
entre l’impôt sur le revenu annuel tenant compte de la rémunération
occasionnelle et l’impôt sur le revenu annuel ne tenant pas compte
de ladite rémunération.

La retenue est calculée sur la base du taux de 20% de la rémunération


- Paie non informatisée 20% nette des frais professionnels.

Commissions Commissions réalisées dans le cadre des contrats de promotion ou de


distribution des produits et dans le cadre de l’exploration de marchés.
- Servies aux distributeurs agréés
des opérateurs de réseaux des 1,5% Montants revenant aux banques au titre de la collecte des primes
télécommunications. d’assurance pour le compte des compagnies d’assurance.

Commissions revenant aux gestionnaires des actifs des organismes


- Autres bénéficiaires.
10% financiers et fonds de placement.

Commissions des agences de voyage, …


Mise en relation des vendeurs et des acheteurs, mise en relation des
Courtage 10%
producteurs agricoles et des industriels.

95
Désignation Taux Exemple
Locaux commerciaux, terrains non bâtis, centres d’affaires dans le
Loyers d’immeubles bâtis et non bâtis cadre des contrats de domiciliation, locaux équipés, espaces destinés
y compris les propriétés agricoles et 10% aux affiches publicitaires, unités fixes de stockage des céréales et de
des fonds de commerce. pétrole, espaces d’exposition dans les foires commerciales, espaces
dans les centres commerciaux ou places de parking.

Le taux de 3% s'applique exclusivement sur les loyers des hôtels. Il


Loyers d’hôtel. 3% s'ensuit que les sommes versées par les locataires de locaux dans les
hôtels sont soumises à la retenue à la source au taux de 10% de leur
montant brut.

Les jetons de présence et autres rémunérations accordées aux


Rémunérations et des primes
membres du conseil d’administration ou du conseil de surveillance,
attribuées conformément à la
du directoire, du comité permanent d’audit, du comité de
législation et aux réglementations en 20% nomination et de rémunération et du comité de risques des banques
vigueur aux membres des conseils,
et des établissements financiers, du comité de maîtrise des risques et
des directoires et des comités des
au comité de nomination et de rémunération créés dans les
sociétés anonymes en leur dite
entreprises d’assurance et dans les entreprises de réassurance.
qualité.

Les intérêts, les arrérages, les lots et primes de remboursement et


Revenus de capitaux mobiliers 20% autres produits des obligations, effets publics et autres titres
(intérêt) à l'exception des intérêts des d'emprunt négociables, les intérêts des créances, les intérêts et les
(Libératoire)
dépôts et des titres en devises et en revenus des dépôts de sommes d’argent, les intérêts et les
dinars convertibles. rémunérations des cautionnements et les produits des comptes-
courants, …

Acquisitions de marchandises, Location de biens meubles, transporteurs médicaux, services


matériel, équipements et de services administratifs, maintenance, entretien et réparation, construction,
au titre des montants égaux ou montage et mise à disposition de la main d’œuvre, services
supérieurs à 1000 D y compris la d’installation et de maintenance des logiciels informatiques, ....
TVA : La retenue à la source ne s’applique pas :
- Montants dont les revenus en - Aux montants payés dans le cadre des abonnements de
provenant bénéficient de la téléphone, d’eau, d’électricité, de gaz, de journaux, de
déduction des deux tiers ou dont 0,5% périodiques et de publications,
les bénéfices en provenant sont
soumis à l’IS au taux de 10%. - Au titre des contrats d’assurance,

- Montants dont les bénéfices - Au titre des contrats de leasing, des contrats d’ijâra, des
en provenant sont soumis à l’IS au 1% contrats de cession murabaha, des contrats d’istisna et des
taux de 15%. contrats de cession salam conclus par les établissements de
crédit et par les institutions de micro finance,
- Montants dont les revenus en
- En contrepartie de l’acquisition des produits et services soumis
provenant sont soumis à l’impôt
au régime de l’homologation administrative de prix et dont la
sur le revenu ou dont les
1,5% marge bénéficiaire brute ne dépasse pas 6%,
bénéfices en provenant sont
soumis à l’IS au taux de 35%. - En contrepartie des acquisitions auprès des personnes
physiques réalisant les revenus dans la catégorie « Agriculture
et pêche ».
Le fonds de commerce inclut l’achalandage ou la clientèle, le droit
Acquisition de fonds de commerce. au bail et des objets mobiliers ou autres servant à l’exploitation du
2,5%
fonds de commerce.

96
Désignation Taux Exemple

Immeubles bâtis, quel qu’en soit l’usage, terrains non bâtis et droits
Acquisition d’immeubles ou de sociaux appartenant aux membres des sociétés civiles immobilières
droits sociaux dans les sociétés dont l’activité consiste essentiellement en la gestion des biens
2,5% sociaux des membres dont les droits sont représentés par des
immobilières auprès des personnes
physiques et des personnes morales immeubles ou parties d’immeubles, ce qui exclut les actions ou les
résidentes. parts sociales des sociétés par actions et des sociétés à responsabilité
limitée ayant un objet immobilier.

Est déductible de l’IR annuel exigible, ou est restituable, la retenue


Revenus distribués (Dividendes)
10% à la source effectuée au titre des revenus distribués, et ce, pour les
servis aux personnes physiques et aux
(Libératoire) personnes physiques dont les revenus distribués ne dépassent pas
personnes non résidentes non établies
10 000 dinars par an.
en Tunisie.

Rémunérations payées en contrepartie Les rémunérations accordées par les sociétés de vente directe aux
de la performance dans la prestation 10% distributeurs en contrepartie du développement du réseau de
des services pour le compte d’autrui. distribution et de la formation et l’assistance aux autres
distributeurs.
Rémunérations servies aux artistes,
Le taux de 5% concerne également les rémunérations servies aux
aux créateurs et aux titulaires des
droits d'auteur et des droits voisins personnes morales au titre de la production, la diffusion et la
5%
dans le cadre de la gestion collective présentation des œuvres théâtrales, scéniques, musicales, littéraires,
des droits de la propriété littéraire et plastiques et cinématographiques.
artistique.

Il s'agit des revenus revenant aux personnes physiques desdits jeux


Sommes provenant des jeux de pari,
25% indépendamment de la méthode de participation aux jeux et aux
de hasard et de loterie, à l'exception
(Libératoire) compétitions qu'il s'agisse de jeux directs ou à travers des SMS ou
des prix en nature accordés dans ce
des jeux organisés à travers les médias...
cadre.

Rémunérations et revenus servis aux : Sous réserves des dispositions plus favorables prévues par les
- Non domiciliés ni établis et non conventions internationales de non double imposition, la retenue à
réalisés dans le cadre d’un source d’impôt est calculée sur le montant brut TTC.
15%
établissement situé en Tunisie.
(Libératoire)
La retenue à la source libératoire de l’IR ou de l’IS qui n’a pas été
- Non-résidents établis en Tunisie opérée est considérée comme étant à la charge de son débiteur
qui ne procèdent pas au dépôt de effectif. Ladite retenue est exigible dans ce cas selon la formule de
la déclaration d’existence. prise en charge de l’impôt.

Rémunérations, revenus, intérêts, Des personnes sont considérées résidentes ou établies dans un Etat ou
jetons de présence et dividendes servis 25% un territoire dont le régime fiscal est privilégié, lorsque l’impôt dû
à des personnes résidentes ou établies dans cet Etat ou territoire est inférieur à 50 % de l’IR ou de l’IS dû
(Libératoire)
dans un Etat ou un territoire dont le en Tunisie au titre de la même activité, dont la liste est fixée par
régime fiscal est privilégié. l’arrêté du ministre des finances du 25 Mars 2019.

Plus-value provenant de la cession Pour la détermination du prix de cession et du prix d’acquisition,


des titres ou des droits y relatifs (Libératoire) sont déduits tous les frais engagés à l’occasion de l’opération de
réalisée par les personnes non- cession ou d’acquisition y compris le cas échéant la prime
résidents non établis en Tunisie. d’émission, et ce, sur la base des pièces justificatives.

- Personnes morales non-résidentes 15% Le montant de la retenue est plafonné à 5% du prix de cession.

- Personnes physiques non-résidentes 10% Le montant de la retenue est plafonné à 2,5% du prix de cession.

97
Désignation Taux Exemple
Au cas où la TVA n’est pas mentionnée sur la facture émise ou le
TVA grevant les rémunérations et
contrat conclu en contrepartie des services réalisés par les non-
revenus servis aux :
résidents non établis en Tunisie, les montants facturés sont
- Non domiciliés ni établis et non considérés hors TVA.
réalisés dans le cadre d’un 100%
Le défaut de la retenue à la source de la TVA exigible sur les
établissement situé en Tunisie
sommes objet de factures émises de l’étranger peut être régularisé.
- Non-résidents établis en Tunisie
La TVA ainsi régularisée est déductible de la TVA due, et ce même
qui ne procèdent pas au dépôt de
en cas d’intervention des services du contrôle.
la déclaration d’existence.

La retenue à la source au taux de 10% s’applique sous réserve des


Intérêts des prêts payés aux
10% conventions de non double imposition conclues entre la Tunisie et
établissements bancaires non- les pays de résidence des établissements bancaires concernés ainsi
résidents non établis en Tunisie. (Libératoire)
que des conventions particulières.

Cession d’immeubles ou des droits Toutefois, les intéressés peuvent opter pour le dépôt de la déclaration
dans les sociétés civiles immobilières 10% d’impôt et le paiement de l’impôt sur les sociétés au titre de ladite
représentatifs d’immeubles auprès des (Libératoire) plus- value au taux de 15%, et ce après la déduction de la retenue à la
personnes morales non résidentes. source supportée.
Les personnes concernées peuvent opter pour le paiement de l’IR ou
Rémunérations payées aux non-
résidents et établis en Tunisie pour de l’IS sur la base des revenus ou bénéfices nets réalisés au titre des
(Libératoire)
une période n’excédant pas 6 mois activités susvisées et qui sont déterminés dans les conditions du code
au titre : de l’IRPP et de l’IS.

- Chiffre d’affaires brut pour les 5% Les personnes concernées doivent informer le débiteur des sommes
travaux de construction ; leur revenant au titre des activités susvisées, de cette option.

En cas d’option pour le paiement de l’impôt sur la base des


- Chiffre d’affaires brut pour 10% bénéfices nets réalisés en Tunisie au titre des activités susvisées et de
les opérations de montage ; non- respect des obligations fiscales et comptables, l’IR ou l’IS dû au
titre des sommes leur revenant ne doit pas être inférieur au montant
- Chiffre d’affaires brut ou des 15%
de l’impôt calculé sur la base de la retenue à la source précitée.
recettes brutes pour les autres
services.

Personnel étranger / non-résidents

- Salaires, indemnités, avantages et


rémunérations occasionnelles non
servies par l’employeur principal 20% La retenue à la source libératoire au taux de 20% couvre également
servis aux salariés non-résidents (Libératoire) les avantages en nature selon leur valeur réelle.
qui travaillent en Tunisie pour une
ou des périodes ne dépassant pas
en totalité 6 mois.

- Rémunérations revenant aux En cas de paiement de l'impôt sur le revenu conformément au


salariés de nationalité étrangère
barème annuel d’impôt, le personnel étranger peut déposer des
travaillant auprès des entreprises 20%
déclarations rectificatives qui comportent le paiement de la
totalement exportatrices, des (Libératoire) contribution forfaitaire susvisée, le trop-perçu dégagé peut faire
organismes financiers non-
l'objet d'une demande de restitution.
résidents ou auprès des entreprises
pétrolières.

98
Désignation Taux Exemple
La perception desdites taxes s’effectue par voie de retenue à la
source effectuée par :

- Les commissionnaires des marchés pour les ventes effectuées


dans l’enceinte des marchés de gros,
Taxes parafiscales dans le secteur de
- Les fabricants de conserves alimentaires et industriels pour les
l’agriculture et de la pêche.
acquisitions effectuées directement auprès du producteur en
dehors du marché de gros,

- Tout autre intervenant dans la commercialisation de ces


produits en gros, lorsque ces produits sont acquis directement
auprès du producteur.

Taxe sur les fruits et légumes. 2% La taxe n’est pas due sur les ventes d’olives et les produits destinés à
l’exportation.

Sont soumis à ladite taxe les produits suivants :


Taxe de solidarité au profit du fonds
- Les fruits et légumes,
d’indemnisation des dommages 1%
agricoles causés par les calamités - Les olives,
naturelles.
- Les produits de la pêche.

Taxe sur les produits de la pêche. 1% La taxe n’est pas due sur les produits destinés à l’exportation.

Taxe pour financer le repos biologique. La taxe est due sur les produits de la pêche, y compris les produits
d’aquaculture.
1%

5 La taxe sur la tomate destinée à la transformation est due par les


producteurs de tomates sur la base des quantités vendues aux unités
Taxe sur la tomate. millimes
de transformation.
par Kg

50 La taxe est perçue localement au niveau des abattoirs par les régisseurs
et les adjudicataires et les propriétaires des abattoirs privés.
Taxe sur les viandes. millimes
par kg

99
Note d’information
Fait générateur de la retenue à la source : La retenue à la source est due dans tous les cas par la
personne chargée du paiement des montants objet de la retenue à la source sauf si le paiement est
effectué par le débiteur lui-même et qui est :
- Une personne physique soumise à l’IR selon le régime forfaitaire de la catégorie « BIC »,
- Un particulier,
- Une personne non résidente non établie en Tunisie.

Il est entendu par paiement, le paiement en espèces ou la remise du bien ou toute autre opération en
tenant lieu ayant pour objet de mettre les montants ou les biens à la disposition du bénéficiaire tels
que le virement du montant à un compte bancaire, l’émission d’un chèque ou d’une lettre de change
auxquels cas la retenue à la source est exigible à la date de l’émission, ou encore le paiement par
compensation.
Assiette de la retenue à la source : L’assiette de la retenue à la source est constituée par le montant
brut toute taxe comprise des rémunérations se trouvant dans le champ d’application de la retenue à
la source prévu par les articles 52 et 53 du code de l’IRPP et de l’IS. Toutefois, ladite assiette ne
comprend pas les montants n’ayant pas le caractère de recettes à l’instar des montants payés pour le
compte des clients tels que les droits d’enregistrement et de timbre payés par les huissiers, les droits
de douane payés par les transitaires.
Paiement pour le compte d'autrui : Les personnes, qui payent pour le compte d’autrui des
montants couverts par le champ d’application de la retenue à la source, sont tenues d’effectuer ladite
retenue nonobstant le régime fiscal du débiteur effectif de ces montants soit même dans le cas où ce
dernier ne serait pas tenu légalement d’effectuer la retenue à la source. Cette mesure s’applique
notamment pour les montants payés par les employeurs pour le compte de leurs employés en
contrepartie de leurs achats de biens, d’immeubles ou de services en exécution d’une convention
liant le salarié au fournisseur ou d’une saisie sur salaires et de leurs frais de soins.
L’assiette de la retenue à la source est constituée par le montant total recouvré soit avant déduction
des montants (commissions...) leur revenant objet de l’auto-retenue à la source.
Auto retenue à la source : Les bénéficiaires des revenus faisant partie du champ d'application de la
retenue à la source au titre de l'IS ou de l'IS prélèvent directement les montants leur revenant des
montants qu'ils ont recouvrés pour le compte d'autrui, lesdits bénéficiaires sont tenus d'effectuer la
retenue à la source exigible, s'agissant d'un paiement pour le compte d'autrui, et de se faire délivrer
une attestation de retenue à la source à ce titre.
Assiette de la retenue à la source en cas de facturation de montants à titre de remboursement de
frais : L’assiette de la retenue à la source est constituée par le montant total payé en contrepartie du
service réalisé ou du bien vendu y compris les montants facturés à titre de remboursement de frais
engagés par le prestataire du service ou le vendeur tels que les frais de transport, d’hébergement et
de restauration des collaborateurs.
Sanction liée au défaut de retenue à la source non libératoire : Est punie d’une pénalité égale au
montant des retenues non effectuées ou insuffisamment effectuées, toute personne qui n'a pas retenu
l'impôt à la source conformément à la législation fiscale en vigueur ou qui l'a retenu d'une manière
insuffisante. Cette pénalité est doublée en cas de récidive dans une période de deux ans.
Sanction liée au défaut de retenue à la source libératoire : La retenue à la source libératoire de
l’impôt sur le revenu ou de l’impôt sur les sociétés qui n’a pas été opérée, est considérée comme
étant à la charge de son débiteur effectif. Ladite retenue est exigible dans ce cas selon la formule de
prise en charge de l’impôt majorée des pénalités de retard calculées selon la législation fiscale en
vigueur.
100 x Taux de la retenue à la source
100 – Taux de la retenue à la source
Ladite mesure concerne les revenus de capitaux mobiliers, les dividendes ainsi que toutes les
rémunérations servies aux personnes non résidentes non établies en Tunisie.
100
Chapitre XI : La contribution au fonds de promotion du logement pour les
salariés : FOPROLOS

I- Champ d’application de la contribution au FOPROLOS

La contribution au FOPROLOS est instituée par la loi n°77-54 du 03/08/1977. Elle est à la
charge de tout employeur public ou privé exerçant en Tunisie indépendamment de son régime
fiscal eu égard à l’IR ou à l’IS et de son statut juridique. Il s’agit :

- Des personnes morales de droit public,


- Des personnes morales de droit privé,
- Et des personnes physiques.

Ne sont pas soumises à la contribution au FOPROLOS :

- Les exploitants agricoles privés (personnes morales et physiques),


- Les entreprises bénéficiant des avantages du développement régional conformément à la
législation en vigueur ne sont pas soumises à la TFP et à la contribution au FOPROLOS
d'une manière illimitée dans le temps (La liste des zones de développement régional, telle
que fixée par le décret gouvernemental n° 2017-389 du 9 mars 2017, regroupe 147
délégations).
- Entreprises exportatrices en activité au 31 décembre 2018 et dont les revenus ou les
bénéfices provenant de l’exploitation ont bénéficié des avantages fiscaux au titre de
l’exportation.

II- Assiette et taux de la contribution au FOPROLOS

Cette contribution est versée au profit d’un fonds de promotion des logements pour les salariés.
Elle est liquidée mensuellement dans les mêmes délais que la déclaration mensuelle.

L’assiette de la contribution au FOPROLOS est constituée par la somme brute des traitements,
salaires et toutes autres rétributions versées durant le mois, y compris la valeur des avantages en
nature ayant le caractère de revenu.

Le taux de cette contribution est de 1%.

FOPROLOS = 1% x Masse Salariale Brute

101
Chapitre XII : La taxe de formation professionnelle : TFP

La note commune n°5/2015 a pour objet de préciser le régime de la taxe de formation


professionnelle, de l’avance sur la taxe de formation professionnelle et des droits de tirage.

I- En ce qui concerne la taxe de formation professionnelle

1- Personnes soumises à la taxe de formation professionnelle


Conformément aux dispositions des articles 338 et 364 du code de travail et de l’article 35 de la
loi de finances pour l’année 2003, sont soumises à la taxe de formation professionnelle les
personnes physiques et les personnes morales soumises à l’obligation de dépôt de la déclaration
d’existence prévue par l’article 56 du code de l’IRPP et de l’IS, il s’agit :
- Des personnes morales se trouvant dans le champ d’application de l’impôt sur les sociétés y
compris celles qui en sont exonérées,
- Des sociétés de personnes et assimilées,
- Des personnes physiques réalisant des revenus de la catégorie des bénéfices industriels et
commerciaux (BIC) et des bénéfices de professions non commerciales (BNC).

2- Personnes exonérées de la taxe de formation professionnelle


La législation en vigueur prévoit des exonérations de la taxe de formation professionnelle, soit
totalement ou partiellement sans limite dans le temps, soit totalement mais pour une période
limitée.
a- Entreprises exonérées totalement et sans limite dans le temps, il s’agit
- Des personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu selon le régime forfaitaire.
- Entreprises exportatrices en activité au 31 décembre 2018 et dont les revenus ou les
bénéfices provenant de l’exploitation ont bénéficié des avantages fiscaux au titre de
l’exportation.
- De la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), caisse nationale de retraite et de
prévoyance sociale (CNRPS) et de la caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM)
(L’article 40 de la loi n° 2007-70 du 27 décembre 2007 relative à la loi de finances de
l’année 2008).
- Les entreprises bénéficiant des avantages du développement régional conformément à la
législation en vigueur ne sont pas soumises à la TFP et à la contribution au FOPROLOS
d'une manière illimitée dans le temps (La liste des zones de développement régional, telle
que fixée par le décret gouvernemental n° 2017-389 du 9 mars 2017, regroupe 147
délégations).
- Des entreprises exerçant dans les secteurs de l’éducation, de l’enseignement supérieur (y
compris l’hébergement universitaire), de la formation professionnelle et des investissements
relatifs aux années préparatoires, et ce, pour les salaires, rétributions, indemnités et
avantages revenant aux enseignants ou formateurs tunisiens recrutés d’une manière
permanente. Cette exonération est octroyée par décret après avis de la commission
supérieure d’investissement (Article 52 ter du code d’incitation aux investissements).

102
b- Entreprises exonérées totalement pour une période limitée
Il s’agit des promoteurs de petites entreprises et de petits métiers dans l’industrie, l’artisanat et
les services, et ce, pendant les trois premières années à compter de la date d’entrée en activité
effective (Article 47-1 du code d’incitation aux investissements).
c- Entreprises exonérées partiellement sans limite dans le temps, il s’agit
- Des prestataires de services financiers non-résidents exerçant dans le cadre du code de
prestation des services financiers aux non-résidents promulgué par la loi n° 2009-64 du 12
août 2009, et ce, dans la limite d’une quote-part des salaires déterminée en fonction du
chiffre d’affaires avec les non-résidents par rapport au chiffre d’affaires global,
- Des sociétés d’investissement à capital variable à règles d’investissement allégées exerçant
dans le cadre du code de prestation des services financiers aux non-résidents promulgué par
la loi n° 2009-64 du 12 août 2009, dans la limite d’une quote-part des salaires déterminée en
fonction du chiffre d’affaires provenant de l’utilisation de leurs actifs avec les non-résidents
par rapport au chiffre d’affaires global.

3- Assiette et taux de la taxe de formation professionnelle

a- Assiette de la taxe
Conformément aux dispositions de l’article 29 du la loi n° 88-145 du 31 décembre 1988 portant
loi de finances pour l’année 1989, la taxe de formation professionnelle est due sur le montant
global des traitements, salaires, primes, rétributions et valeur des avantages en nature.
Toutefois, ne font pas partie de l’assiette de la taxe de formation professionnelle :
- Les traitements, salaires, primes, rétributions et valeur des avantages en nature :
▪ Revenant aux handicapés,
▪ Octroyés en contrepartie de l’exercice de l’emploi à l’étranger, s’agissant dans ce cas de
revenu relevant de la catégorie « revenus de source étrangère » telle que prévue par
l’article 36 du code de l’IRPP et de l’IS.
- Les primes accordées aux bénéficiaires des interventions du fonds national de l’emploi,
- La gratification de fin de service prévue par le numéro 5 de l’article 38 du code de l’IRPP et
de l’IS.

b- Taux de la taxe
La taxe est due aux taux de :
- 1% pour le secteur des industries manufacturières (décret n°94-492 du 28 février 1994
relatif à la détermination de la liste des activités liées aux secteurs prévus dans les articles
1,2,3 et 27 du code d’incitation aux investissements),
- 2% pour les autres secteurs.
Pour les entreprises soumises à la taxe de formation professionnelle au taux de 1% et au taux de
2%, et à défaut d’une comptabilité permettant la distinction entre le montant des salaires relatif à
chaque catégorie d’activité, la taxe de formation professionnelle est liquidée comme suit :
Pour l’activité soumise au taux de 1% :
Assiette de la TFP * Chiffre d’affaires réalisé dans le secteur des industries manufacturières * 1%
Chiffre d’affaires global
103
Pour l’activité soumise au taux de 2% :
Assiette de la TFP * Chiffre d’affaires de l’activité concernée * 2%
Chiffre d’affaires global

II- En ce qui concerne l’avance sur la taxe de formation professionnelle

1- Mécanisme et taux de l’avance


L’article 27 de la loi n°2007-69 du 27 décembre 2007 relative à l’initiative économique a institué
une avance sur la taxe de formation professionnelle qui permet aux entreprises soumises à ladite
taxe de financer leurs actions de formation réalisées au profit de leur personnel soit par leurs
propres moyens soit par l’intermédiaire d’entreprises de formation agréées.
Le décret n°2009-292 du 2 février 2009 tel que modifié par le décret n°2014-40 du 9 janvier
2014 a fixé le domaine d’application de l’avance sur la taxe de formation professionnelle, son
taux, les conditions et les modalités à observer pour en bénéficier.
Il s’agit d’un crédit d’impôt égal à 60% de la taxe due au titre de l’année précédant l’année de
réalisation des actions de formation pour couvrir les dépenses de formation professionnelle
réalisée par l’entreprise au profit de son personnel durant l’année concernée par la formation.
L’arrêté conjoint du ministre des finances et du ministre de l’emploi et de l’insertion
professionnelle des jeunes du 10 février 2009 a fixé les domaines d’utilisation de l’avance sur la
taxe de formation professionnelle, les critères et les montants de financement des activités de
formation y afférentes.

2- Conditions pour le bénéfice de l’avance


Le bénéfice de l’avance sur la taxe de formation professionnelle, est subordonné à la satisfaction
des conditions suivantes :

a- Conditions de fond
- Les entreprises doivent être soumises à la taxe de formation professionnelle,
- Le montant de la taxe due au titre de l’année précédant l’année de réalisation des actions de
formation doit être égal ou supérieur à mille dinars.

b- Conditions de forme
- La déclaration mensuelle au titre du mois de janvier doit être déposée dans les délais légaux,
- La case appropriée doit être cochée,
- La déduction du montant de l’avance de la taxe doit avoir lieu à partir de la déclaration du
mois de janvier.

La non-satisfaction pour les entreprises éligibles à l’avance de l’une des conditions de forme
susvisées, est considérée comme renonciation au bénéfice de l’avance d’une manière définitive
et irrévocable (Article premier du décret n° 2014-40 du 9 janvier 2014).

104
3- Modalités de déduction de l’avance
Les entreprises habilitées à bénéficier de l’avance déduisent, mensuellement de la taxe de
formation professionnelle due au titre de l’année de la formation, le montant de l’avance.
Dans le cas où le montant de l’avance dépasse le montant de la taxe mensuelle due, l’excédent
est déduit de la taxe de formation professionnelle due au titre des déclarations mensuelles
ultérieures. La déduction de l’avance s’effectue dans les limites choisies par l’entreprise.

4- Conséquences de la déduction de l’avance


L’entreprise ayant bénéficié de la déduction de l’avance est tenue de déposer un bilan
pédagogique et financier des opérations de formation réalisées auprès des services du centre
national de formation continue et de promotion professionnelle (CNFCPP) en contrepartie d’un
récépissé ou l’envoyer par lettre recommandée avec accusé de réception, et ce, dans un délai :
- Ne dépassant pas la fin du mois qui suit le mois au titre duquel l’avance a été totalement
déduite pour la TFP relative à l’exercice 2014 et aux exercices antérieurs,
- Ne dépassant pas deux mois de la date de réalisation de la dernière opération de formation
pour la TFP relative à l’exercice 2015 et aux exercices ultérieurs, et ce, quel que soit leur
situation à l’égard de l’avance.
En effet, les entreprises ayant fini leurs opérations de formation avant l’épuisement de l’avance,
sont tenues de déposer le bilan pédagogique et financier dans un délai ne dépassant pas deux
mois de la date de réalisation de la dernière opération de formation sans perdre leur droit à la
déduction de l’avance jusqu'à épuisement, sous condition d’en informer le CNFCPP.
Dans les deux cas susvisés le délai de dépôt du bilan pédagogique et financier ne peut pas
dépasser la fin du mois de janvier de l’année qui suit l’année de déduction de l’avance.
Le bilan pédagogique et financier doit comporter toutes les catégories d’activités de formation
réalisées, le nombre et les catégories des bénéficiaires, les structures de formation qui ont réalisé
la formation et les dépenses réelles y afférentes, et ce, conformément à un modèle établi par les
services du CNFCPP.
Le bilan susmentionné doit être appuyé des justificatifs de paiement et du procès-verbal
comportant l’avis de la structure paritaire de représentation au sein de l’entreprise sauf dans les
cas où la création de cette structure n’est pas exigée par la législation en vigueur.
Le défaut de dépôt du bilan pédagogique et financier dans les délais légaux, donne lieu au
paiement du montant de l’avance qui a été déduit, majoré des pénalités de retard calculées
conformément à la législation fiscale en vigueur.

5- Approbation des activités de formation financées par l’avance sur la taxe


Le CNFCPP établie sur la base du bilan pédagogique et financier et des domaines d’utilisation de
l’avance et des critères de son calcul prévus par l’arrêté du 10 février 2009, une décision
d’approbation des montants définitifs.
Dans ce cadre deux cas peuvent se présenter :
1er cas : les montants approuvés par la décision d’approbation sont égaux au montant de l’avance
déduite : aucune régularisation n’est due par l’entreprise.

105
2ème cas : les montants approuvés par la décision d’approbation sont inférieurs au montant de
l’avance déduite :
L’entreprise est tenue de régulariser sa situation dans un délai ne dépassant pas 30 jours à partir
de la date de la notification de la décision d’approbation, à cet effet elle est tenue de déposer des
déclarations rectificatives au titre de la TFP. Les déclarations rectificatives concernent les
déclarations mensuelles comportant une déduction de l’avance dépassant le montant approuvé.
Le dépôt de ces déclarations rectificatives après le délai de 30 jours, donne lieu au paiement des
pénalités de retard exigibles conformément à la législation fiscale en vigueur.
Les entreprises qui bénéficient des ristournes objet de décision de restitution provenant
d’exercices antérieurs qui n’ont pas pu être déduites de la taxe ou ayant des montants
additionnels de l’avance suite aux réclamations des décisions d’approbation, sont tenue de suivre
l’ordre de déduction ci-après :
- Déduction de l’avance de l’année en cours,
- Déduction des montants additionnels,
- Déduction des ristournes.

6- Nouvelle procédure de bénéfice de financement des actions de formation


Un nouveau service en ligne a été baptisé “Malek” permettant aux entreprises de déposer et de
suivre leurs dossiers de formation continue pour bénéficier de financement des actions de
formations. Ce mécanisme intégralement informatisé commence par la création d’un compte
exclusif à l’entreprise. Il lui permettra, sur le court et le moyen terme, de réduire notablement le
coût, en temps et en argent, du traitement des dossiers et de bénéficier davantage de l’expertise et
de l’assistance du CNFCPP.
Par ailleurs, la nouvelle procédure pour bénéficier de financement, se présente comme suit :
a) Adhérer au système de l'avance sur la TFP ;
b) Réaliser les activités de formation sans recours à l’agrément préalable du CNFCPP ;
c) Déclarer les activités de formation continue et joindre les pièces justificatives constituant
le bilan pédagogique et financier, et ce en ligne sur la plateforme http://malek.cnfcpp.tn ;
d) Régularisation de la situation fiscale de l’entreprise au regard de la TFP due au titre de
l’année de réalisation des activités de formation.
NB / Important : toute non-conformité décelée et prouvée entre les données renseignées et les
justificatifs de réalisation de l’une des activités de formation suite aux opérations de contrôle ou
d’audit effectuées par les agents du CNFCPP, entraîne le remboursement des montants de
l’avance sur la TFP indûment bénéficié majorés des pénalités de retard.

III- En ce qui concerne les droits de tirage

1- Définition
Il s’agit d’un mécanisme qui permet aux entreprises de bénéficier d’un financement direct par
l’Etat pour les activités de formation réalisées au profit de leur personnel en contrepartie de sa
contribution à la formation initiale suivante :
- Apprentissage,
- Formation en alternance,
- Stages pratiques.

106
2- Entreprises concernées par les droits de tirage
Bénéficient de ce mécanisme les entreprises exerçant dans le secteur privé :
- Exonérées de la TFP,
- Dont le montant annuel de la TFP est inférieur à mille dinars,
- Qui n’ont pas utilisé le droit à l’avance sur la TFP,
- Qui ont bénéficié de l’avance sur la TFP.

Exemples d’illustration (Annexe n°1 à la note commune n° 5/2015)

Exemple 1 :
Supposons qu’une société exerçant dans le secteur des services ait opté pour le bénéfice de
l'avance sur la TFP au cours de l'année 2014. Si on suppose que la TFP due au titre de l'année
2013 soit de 198 500 D. L'avance sur la TFP serait de 119 100 D (60% x 198 500 D).
Si on suppose aussi que la TFP mensuelle au titre de l’année 2014 soit de 16 000 D, la déduction
de l’avance pour chaque déclaration mensuelle aurait lieu comme suit :
- Mois de janvier : 16 000 D – 119 100 D = excédant de 103 100 D
- Mois de février : 16 000D –103 100 D = excédant de 87 100 D
- Mois de mars : 16 000 D – 87 100 D = excédant de 71 100 D
- Mois d’avril : 16 000 D – 71 100 D = excédant de 55 100 D
- Mois de mai : 16 000 D – 55 100 D = excédant de 39 100 D
- Mois de juin : 16 000 D – 39 100 D = excédant de 23 100 D
- Mois de juillet : 16 000 D – 23 100 D = excédant de 7 100 D
- Mois d’août : 16 000 D – 7 100 D = 8 900 D (TFP à payer)
La TFP à payer au titre du mois de septembre et des mois ultérieurs serait de 16 000 D par mois.
La société ayant épuisé la déduction de l’avance au titre du mois d’août, est tenue de déposer le
bilan pédagogique et financier dans un délai ne dépassant pas la fin du mois d’octobre 2014.

Exemple 2 :
Prenons les données de l’exemple n°1 et supposons que le montant définitif approuvé au titre de
l’avance soit de 95 000 D et que la décision d’approbation ait été notifiée à l’entreprise le 10
novembre 2014.
Dans ce cas, la société concernée est tenue dans un délai ne dépassant pas le 9 décembre 2014 de
déposer des déclarations rectificatives au titre de la TFP. Le montant de la TFP à payer est égal à
la différence entre le montant de l’avance déduite (119 100 D) et le montant de l’avance
approuvée (95 000 D) soit 24 100 D.
Les déclarations rectificatives concernent les déclarations mensuelles comportant une déduction
d’un montant supérieur à celui approuvé (95 000 D), soit pour le cas de l’espèce à partir de la
déclaration du mois de juin, et ce, comme suit :
- Mois de juin : TFP à payer : 1 000 D
- Mois de juillet : TFP à payer : 16 000 D
- Mois d’août : TFP à payer : 7 100 D
En cas de dépôt de ces déclarations rectificatives après le 9 décembre 2014 les pénalités de retard
sont exigibles.

107
Exemple 3 :

Reprenons les données de l’exemple n°1 et supposons que l’option pour l’avance concerne
l’exercice 2015 et que la TFP mensuelle au titre de l’année 2015 soit de 20 000 D.

- La TFP au titre de l’année 2014, étant de 192 000 D,


- L’avance sur la TFP est de 115 200 D (60% x 192 000 D).

La déduction de l’avance pour chaque déclaration a lieu comme suit :

- Mois de janvier : 20 000 D – 115 200 D = excédent de 95 200 D


- Mois de février : 20 000 D – 95 200 D = excédent de 75 200 D
- Mois de mars : 20 000 D – 75 200 D = excédent de 55 200 D
- Mois d’avril : 20 000 D – 55 200 D = excédent de 35 200 D
- Mois de mai : 20 000 D – 35 200 D = excédent de 15 200 D
- Mois de juin : 20 000 D – 15 200 D = 4 800 D (TFP à payer)

La société ayant épuisé la déduction de l’avance au titre du mois de juin, la TFP à payer au titre
du mois de juillet et des mois ultérieurs serait de 20 000 D par mois.

Si on suppose que la société a réalisé la dernière opération de formation le 15 juillet 2015. Dans
ce cas, elle est tenue de déposer le bilan pédagogique et financier au plus tard le 15 septembre
2015, et ce, conformément aux dispositions de l’article 27 de la loi de finances pour l’année
2015.

108
Chapitre XIII : La Taxe sur les établissements à caractère industriel,
commercial ou professionnel au profit des Collectivités Locales : TCL

I- Champ d’application de la TCL

1- Personnes soumises à la TCL


Sont soumises à la TCL :
- Les personnes morales situées dans le champ d’application de l’IS, y compris celles qui en
sont exonérées (Article 46 du code de l’IRPP et de l’IS).
- Les personnes physiques soumises à l’IRPP au titre des catégories des BIC (bénéfices
industriels et commerciaux) et des BNC (bénéfices des professions non commerciales).
- Les sociétés de personnes et assimilées, telles que les associations en participation, les
groupements d’intérêt économique exerçant une activité industrielle ou commerciale ou une
activité relevant des professions non commerciales.

2- Personnes exonérées de la TCL (Article 36 du code de la fiscalité locale)


- Les personnes non établies et non domiciliées en Tunisie.
- Les établissements touristiques soumis à la taxe hôtelière (2% du chiffre d’affaires brut
réalisé).
- Dans une prise de position (97) du 12 janvier 2018, la DGELF a précisé que les entreprises
agricoles et de pêche ne sont pas soumises à la TCL. Toutefois, elles sont soumises à la taxe
sur les immeubles bâtis calculée sur la base de la taxe de référence par mètre carré et de la
superficie couverte de chaque local administratif situé à l’intérieur de la zone communale et
du nombre des prestations fournies, conformément au décret gouvernemental n° 2017-395
du 28 mars 2017.
- Certains établissements en vertu de textes législatifs spéciaux ou de conventions
particulières.

II- Assiette de la TCL


L’assiette de la TCL est constituée par le chiffre d’affaires brut, y compris le chiffre d’affaires
réalisé à l’exportation. Le chiffre d’affaires brut désigne le montant des ventes des biens ou des
services, y compris la TVA et le droit de consommation et tous autres prélèvements assis sur le
chiffre d’affaires, ce qui exclut de l’assiette de la TCL notamment la TVA et autres impôts
indirects ayant fait l’objet d’une suspension ou hors champ d’application.
Sont aussi exclus de l’assiette de la TCL, les produits accessoires n’ayant pas un rapport direct
avec l’exploitation, tels que la facturation des frais de transport par un industriel ou un
commerçant qui assure accessoirement le transport des produits qu’il vend.

III- Taux de la TCL

La TCL est due aux taux de 0,2% et 0,1% du chiffre d’affaires brut, avec un minimum et un
maximum.

109
Minimum de la TCL :
La TCL ne peut être inférieur à un montant annuel, par entreprise ou par succursale, égal à la
taxe sur les immeubles bâtis calculée sur la base de la taxe de référence par mètre carré construit,
telle que fixée par le décret n° 97-433 du 3 mars 1997 et modifié par le décret n° 2007-1187 du
14 mai 2007.
Le minimum de la TCL est apprécié sur la base des données de la 12 ème déclaration de TCL, s’il
y a un reliquat à payer, il est exigible immédiatement.

Maximum de la TCL (supprimé à partir du premier janvier 2012) :


Jusqu’au 31 décembre 2011, le montant maximum annuel de la TCL ne peut excéder 100 000
dinars par entreprise et ce, en vertu du décret n° 2006-3360 du 25 décembre 2006. La loi de
finances complémentaire pour la gestion 2012 a déplafonné la TCL à partir du premier janvier
2012.
Le déplafonnement de la TCL a affecté les marges des entreprises qui commercialisent
principalement des produits soumis au régime de l’homologation administrative des prix du fait
qu’elles ne peuvent répercuter cette augmentation du coût sur les prix de vente pratiqués.
En vue d’alléger la charge de la TCL pour ces établissements, la loi de finances pour la gestion
2013 a prévu la réduction de la TCL de 0,2% à 0,1% pour les entreprises :
- Qui commercialisent exclusivement des produits soumis au régime de l’homologation
administrative des prix et dont la marge bénéficiaire brute n’excède pas 6%, conformément
à la législation et réglementation en vigueur ;
- Justifiant la réalisation, au titre de l’année précédant celle de l’imposition, d’un chiffre
d’affaires supérieur ou égal à 80% ; provenant de la commercialisation de produits dont la
marge bénéficiaire brute n’excède pas 6%. Toutefois, ces entreprises peuvent opter pour la
liquidation de la TCL sur la base de 25% de l’impôt. Le choix est effectué lors du dépôt de
la déclaration du mois de janvier de chaque année.

Elargissement du champ d’application de la TCL (Loi de finances pour l’année 2014) :


Les dispositions des articles 49 et 50 de la loi n°2013-54 du 30 décembre 2013 portant loi de
finances pour l’année 2014, ont élargi le champ d’application de la TCL pour couvrir le chiffre
d’affaires provenant de l’exportation et le chiffre d’affaires des entreprises bénéficiant des
mêmes avantages fiscaux que l’exportation, et ce, au taux de 0,1%. Les nouvelles dispositions
s’appliquent aux :
- Chiffre d’affaires provenant des opérations d’exportation réalisées par les entreprises
exportatrices, et ce, nonobstant le cadre légal dans lequel elles exercent, il s’agit :
▪ Du code de l’IRPP et de l’IS,
▪ Du code d’incitation aux investissements,
▪ De la loi n° 94-42 du 7 mars 1994 relative au régime appliqué à l’exercice des activités
des sociétés de commerce international,
▪ De la loi n° 92-81 du 3 août 1992 relative aux parcs d’activités économiques.
De ce fait et en vertu de l’article 50 de la loi de finances pour l’année 2014, les entreprises
totalement exportatrices et les entreprises ayant le même régime fiscal ne sont plus soumises
à la taxe sur les immeubles bâtis.

110
- Chiffre d’affaires réalisé par les établissements de santé exerçant dans le cadre de la loi
n°2001-94 du 7 août 2001 et provenant de leurs activités avec les non-résidents,
- Chiffre d’affaires réalisé par :
▪ Les entreprises exerçant dans le cadre du code de prestation des services financiers aux
non-résidents et provenant des opérations avec les non-résidents,
▪ Les sociétés d’investissement à capital variable à règles d’investissements allégées et
provenant de l’utilisation de leurs actifs avec les non-résidents.
Sur la base de ce qui précède, lesdites entreprises restent soumises à la TCL au taux de
0,2% et au taux de 0,1%, et ce, comme suit :
- Pour les entreprises exportatrices :
▪ 0,2% du chiffre d’affaires local,
▪ 0,1% du chiffre d’affaires provenant de l’exportation.
- Pour les établissements de santé et les prestataires des services financiers :
▪ 0,2% du chiffre d’affaires provenant de leurs activités avec les résidents,
▪ 0,1% du chiffre d’affaires provenant de leurs activités avec les non-résidents.
En cas d’enregistrement d’une perte justifiée par une comptabilité conforme à la législation
comptable des entreprises, la TCL est due aux taux de 25% de la somme des minimums d’impôt
dû sur le chiffre d’affaires provenant du marché local au taux de 0,2% et le chiffre d’affaires
provenant de l’exportation pour les entreprises exportatrices ou le chiffre d’affaires provenant
des opérations avec les non-résidents pour les autres entreprises au taux de 0,1%.

IV- Délai de paiement de la TCL


La TCL est payée mensuellement durant :
- Les 15 premiers jours du mois qui suit le mois d’imposition pour toutes les personnes
physiques soumises au régime réel.
- Les 28 premiers jours du mois qui suit le mois d’imposition pour toutes les personnes
morales.
Toutefois, pour les forfaitaires, la TCL est payée dans les mêmes délais de paiement de l’impôt
annuel forfaitaire et des acomptes provisionnels.

V- La taxe sur les immeubles bâtis (code de la fiscalité locale)

1- Champ d’application de la taxe sur les immeubles bâtis

Article premier :
I - Les immeubles bâtis situés dans les zones relevant des collectivités locales sont soumis à une
taxe annuelle dénommée "taxe sur les immeubles bâtis", à l'exception des immeubles destinés
à l'exercice des activités soumises aux taxes visées aux articles 35 et 41 du présent code.
II - La taxe sur les immeubles bâtis est due au premier janvier de chaque année sur les
immeubles bâtis existant à cette date ainsi que sur les immeubles nouveaux, extension ou
surélévations ou ceux qui deviennent durant l'année soumis à la taxe sur les immeubles bâtis
suite au changement de leur affectation, et ce à compter de la date de réalisation des
opérations précitées.

111
Article 2 :
La taxe sur les immeubles bâtis est due par le propriétaire de l'immeuble ou par l'usufruitier, et à
défaut de propriétaire ou d'usufruitier connu, par le possesseur ou l'occupant de l'immeuble.

Article 3 :
Sont exonérés de la taxe sur les immeubles bâtis :
- Les immeubles bâtis appartenant à l'Etat, aux établissements publics à caractère administratif
ou aux collectivités locales tant qu'ils ne sont pas loués,
- Les mosquées, les immeubles bâtis réservés au culte et les zaouias,
- Sous réserve de réciprocité, les immeubles bâtis appartenant à des États étrangers et destinés
soit à abriter les services administratifs relevant des ambassades ou consulats, soit réservés
au logement des ambassadeurs et consuls accrédités en Tunisie.
- Les immeubles bâtis appartenant à des organismes internationaux bénéficiant du statut
diplomatique lorsqu'ils sont destinés à abriter les services administratifs de ces organismes ou
réservés au logement des chefs de missions accrédités en Tunisie,
- Les immeubles bâtis appartenant ou occupés sans contrepartie par des associations de
bienfaisance ou de secourisme ou des associations reconnues d'utilité publique, à condition
qu'ils soient réservés à l'exercice de leurs activités.

2- Assiette et taux de la taxe sur les immeubles bâtis


Article 5 :
I - Le taux de la taxe sur les immeubles bâtis est fixé sur la base du niveau des services prévus
au paragraphe II du présent article, comme suit :
- 8 pour cent pour les immeubles bénéficiant d'un ou de deux services,
- 10 pour cent pour les immeubles bénéficiant de trois ou quatre services,
- 12 pour cent pour les immeubles bénéficiant de plus de quatre services,
- 14 pour cent pour les immeubles bénéficiant de plus de quatre services et de services autres
que les services prévus au paragraphe II du présent article.
II - Les services visés au paragraphe I du présent article consistent :
- Au nettoiement,
- A l'existence de l'éclairage public,
- A l'existence des chaussées goudronnées,
- A l'existence du dallage des trottoirs,
- A l'existence de réseaux d'évacuation des eaux usées,
- A l'existence de réseaux d'évacuation des eaux pluviales.
Article premier du décret n° 2007-1187 : (en vigueur depuis le premier janvier 2008)
Pour la liquidation du minimum de la TCL visée par l’article 38 du code de la fiscalité locale, la
taxe de référence par mètre carré pour chaque catégorie d’immeubles est fixée comme suit :
112
Catégorie de Taxe de référence par mètre carré
Spécificité de l'immeuble
l'immeuble (en dinars)
Taux : Taux : Taux : Taux :
8% 10% 12% 14%
Immeuble à usage administratif ou servant à l'exercice
Catégorie 1 0,815 1,020 1,220 1,425
d'une activité commerciale ou non commerciale

Catégorie 2 Immeuble à structure légère à usage industriel 0,560 0,700 0,835 0,975

Catégorie 3 Immeuble en béton solide à usage industriel 0,685 0,860 1,030 1,200

Immeuble à usage industriel dont la superficie


Catégorie 4 0,900 1,125 1,350 1,575
couverte dépasse 5000 m2

Répartition de la TCL :
Pour les entreprises à établissements multiples, la part de la TCL revenant à chaque collectivité
locale est déterminée en fonction de la superficie couverte de l'établissement situé sur son
territoire par rapport à la superficie totale des locaux affectés à l'exploitation. Elle ne peut être
inférieure au minimum de la taxe sur les immeubles bâtis.
Pour le calcul de la taxe sur les immeubles bâtis ; est considérée superficie couverte, la superficie
construite à usage d'habitation sans tenir compte des vérandas non couvertes, des garages, des
caves non aménagées pour l'habitat et des patios.

Exemple 1 :
Supposons qu’une entreprise industrielle totalement exportatrice entrée en activité depuis 2014,
ait réalisé au titre de l’année 2018 un chiffre d’affaires provenant de l’exportation de 950 000
dinars et un chiffre d’affaires local hors TVA de 150 000 dinars.
Supposons que ladite entreprise exerce son activité dans un immeuble en béton solide de la
troisième catégorie d’une superficie de 1350 m² et qu’elle bénéficie de quatre services qui sont le
nettoiement, l’éclairage public, le dallage des trottoirs et les réseaux d’évacuation des eaux usées
et que la taxe de référence par mètre carré étant de 0,860 dinar.

La TCL serait due comme suit :


Liquidation de la TCL due :
- Sur la base du chiffre d’affaires provenant de l’exportation 950 000 x 0,1 % = 950 dinars
- Sur la base du chiffre d’affaires local TTC : (150 000 x 1,19) x 0,2% = 357 dinars
- TCL due au titre de l’année 2014 : 950 + 357 = 1 307 dinars
- Minimum de la TCL : 1350 m² x 0,860 = 1 161 dinars
Dans ce cas la TCL liquidée sur le chiffre d’affaires reste exigible du fait qu’elle est supérieure
au minimum égal à la taxe sur les immeubles bâtis (1 307 dinars > 1 161 dinars).

113
Exemple 2 :
Supposons qu’une entreprise industrielle partiellement exportatrice entrée en activité en janvier
2014 ait réalisé au titre de l’exercice 2018 un chiffre d’affaires local hors TVA de 600 000 dinars
et un chiffre d’affaires provenant de l’exportation de 400 000 dinars.
Supposons qu’elle exerce son activité dans un local en béton solide de la troisième catégorie
d’une superficie égale à 2250 m² et qu’elle bénéficie de plus de quatre services rendus par la
collectivité locale qui sont le nettoiement, l’éclairage public, l’existence de réseaux d’évacuation
des eaux usées et des eaux pluviales et les dallages des trottoirs et que la taxe de référence par
mètre carré étant de 1,030 dinars. La TCL due serait déterminée comme suit :

Liquidation de la TCL due :


Calcul de la TCL exigible :
- Sur la base du chiffre d’affaires local TTC : (600 000 x 1,19) x 0,2% = 1 428 dinars
- Sur la base du chiffre d’affaires provenant de l’exportation : 400 000 x 0,1% = 400 dinars
- TCL due : 1 428 + 400 = 1 828 dinars
- Minimum de la TCL : 2250 m² x 1,030 = 2 317,500 dinars

Dans ce cas, le minimum (2 317,500 dinars) reste dû du fait qu’il est supérieur à la TCL (1 828
dinars) l’entreprise est tenue de payer le reliquat, soit : (2 317,500 – 1 828) = 489,500 dinars.

Exemple 3 :
Soit une entreprise de services partiellement exportatrice qui aurait réalisé au titre de l’exercice
2018 un chiffre d’affaires local de 1 300 000 dinars TTC et un chiffre d’affaires provenant de
l’exportation de 720 000 dinars alors que son résultat annuel s’est soldé par un déficit de 430 000
dinars.
Si on suppose qu’elle exerce dans un local de la première catégorie d’une superficie de 800 m² et
qu’elle bénéficie de quatre services qui sont le nettoiement, l’éclairage public, le dallage des
trottoirs et les réseaux d’évacuation des eaux usées et que la taxe de références par mètre carré
étant égale à 1,220 dinars.

La TCL due au titre de l’année 2018 serait liquidée comme suit :


- TCL calculée sur la base de la somme des minimums d’impôt :
((1 300 000 x 0,2%) + (720 000 x 0,1%)) x 25%= 830 dinars
- Minimum de la TCL : 800 m² x 1,220 = 976 dinars

Dans ce cas, le minimum de la TCL reste dû du fait qu’il est supérieur à la TCL liquidée sur la
base des minimums d’impôts (976 dinars > 830 dinars).

114
Cas de synthèse 1 : Déclaration mensuelle de la société « MAPED SARL »

« MAPED » est une SARL grossiste en matériel et fourniture bureautique. Elle est soumise à la
TVA sur toutes ses activités. Au cours du mois de mars N, vous disposez des données suivantes :

I- Le Chiffre d’affaires hors TVA est détaillé comme suit :


a- Ventes taxables au taux de 19% : 450 000 D ; remise 4%.
b- Ventes taxables au taux de 7% : 245 000 D ; remise 4%.
c- Exportation : 165 000 D (la marchandise exportée est normalement soumise à 19%).
d- Ventes en suspension de taxes : 52 500 D (la marchandise vendue en suspension est
normalement soumise à 19%).

En outre, on vous informe que :


e- Un retour de marchandises défectueuses à fait l’objet de la facture d’avoir n°17 : Montant
brut hors TVA : 4 350 D (TVA : 7%). La facture initiale (n°253) comprend une remise de
4%.
f- La société a encaissé par chèque, à titre d’avances sur commandes de marchandises, la
somme de 10 000 D. La livraison aura lieu dans un mois.
g- Les ports facturés (produits des activités annexes) s’élèvent à 6 850 D hors TVA (TVA :
7%).

II- Les achats de marchandises et fournitures diverses sont détaillés comme suit :
h- Importation de marchandises (matériels bureautiques) : La déclaration douanière du
10/03/N, réglée par chèque bancaire, indique :
- Valeur en douane : 260 000 D,
- Droits de douane : 20%,
- TVA au taux de 19%.
i- Règlement d’une facture n°276 datée du 14 février précédent relative à un achat de
fournitures de bureau ; Montant brut hors TVA :
- Marchandises soumises à 19% : 42 000 D ; remise 5%,
- Marchandises soumises à 7% : 17 000 D, remise 4%.
j- Achat au comptant de Marchandises auprès d’un industriel local soumis au régime réel ;
Montant brut hors TVA : 85 000 D (TVA : 19%), remise : 4%, escompte 2% (facture
n°402 du 16/03/N).
k- Achat de fournitures d’emballages : Montant brut hors TVA : 4 200 D (TVA : 19%),
remise : 5% (facture n°932 du 24/03/N réglée par traite payable dans 30 jours).
l- Achat de diverses fournitures de nettoyage : Montant brut hors TVA : 700 D (TVA :
19%), remise : 3% (facture n°905 du 30/03/N). Le règlement aura lieu dans une semaine.

115
III- Acquisition et cession d’immobilisations :
m- Importation de l’Allemagne d’une voiture de tourisme. La déclaration douanière datée du
14/03/N indique :
- Valeur en douane : 40 000 D,
- Droits de douane : 20%,
- Droits de consommation : 100%,
- TVA au taux de 19%.
n- Acquisition au comptant d’un matériel de surveillance. La facture n°775 est détaillée
comme suit :
- Montant brut hors TVA du matériel : 11 300 D (TVA : 7%) ; remise 4%,
- Main d’œuvre hors TVA (frais d’installation) : 800 D (TVA : 19%).
o- Cession au comptant d’une voiture de tourisme usagée pour 35 000 D. Elle a été importée
en N-2 dans les conditions suivantes :
- Valeur en douane : 33 000 D,
- Droits de douane : 20%,
- Droits de consommation : 150%,
- TVA au taux de 19%.

IV- Autres dépenses :


p- Règlement par chèque de la facture relative à l’achat de tenues de travail pour les
salariés ; Montant brut : 5 700 D hors TVA (TVA : 19%), remise : 4% (facture n°284
datée du 22/02/N).
q- Règlement de la facture de Tunisie Télécom : 2 400 D hors TVA (TVA : 19%).
r- Règlement des travaux de peinture des locaux commerciaux : 3 500 D hors TVA (TVA :
19%). La facture n°141 est datée du 23/03/N.
s- Location d’un entrepôt appartenant à une personne physique soumise au régime
forfaitaire. La société a payé d’avance six mois de loyer à raison de 1 700 D le mois et
2 000 D au titre du cautionnement.
t- Règlement de la prime annuelle d’assurance vol et incendie : 8 400 D toutes taxes
comprises.
u- Règlement de la note d’honoraires, d’un cabinet de formation soumis au régime réel, au
titre de la formation des techniciens commerciaux ; Montant brut hors TVA : 4 000 D
(TVA : 19%).
v- L'état récapitulatif de la paie du mois de mars N fait ressortir les données suivantes :
- Salaires bruts : 22 500,000 D
- Salaires imposables : 16 312,000 D
- Retenues à la source IRPP : 3 180,000 D
- Retenues à la source CSS : 163,120 D
116
Travail à faire :
1- Présenter et justifier le traitement fiscal de chacune des opérations ci-dessus mentionnées.
2- Remplir soigneusement la déclaration mensuelle de la société « MAPED SARL » au titre du
mois de mars N. La déclaration du mois de février précédent fait ressortir un crédit de TVA de
32 945 D.

Notez bien :
- Les impôts et taxes à déclarer sont : TVA, les retenues à la source, TFP, FOPROLOS et TCL.
- Toutes les retenues à la source sont effectuées conformément à la réglementation en vigueur.
- La société a opté, depuis janvier N, à la déduction de l’avance sur la TFP. L’avance étant fixée
à 60% de la TFP due en N-1 (la TFP due en N-1 était de 4 500 D). Les salaires bruts mensuels
sont inchangés depuis janvier N.
- Le chiffre d’affaires réalisé en janvier et février N est détaillé comme suit :
▪ Ventes locales hors TVA : 1 050 000 D (TVA : 19%)
▪ Ventes locales hors TVA : 670 000 D (TVA : 7%)
▪ Exportation : 300 000 D (la marchandise est normalement soumise à 19%)
▪ Ventes en suspension de TVA : 140 000 D (la marchandise est normalement soumise à
7%)

Informations complémentaires :
- Adresse de la société : Complexe commercial OLFA Menzah IV, CP : 2200
- Matricule fiscal : M/A/0131254G

117
Liquidation TFP, FOPROLOS, TCL :

Calcul

Désignation Assiette Taux Montant

Avance TFP au titre de l’année N :

TFP due en mars N :

Avance TFP des mois précédents

(janvier, février) :

Crédit sur avance TFP à reporter :

FOPROLOS mars N

TCL mars N :

Chiffre d’affaires soumis à 0,2% :

Chiffre d’affaires soumis à 0,1% :

TCL liquidée en janvier et février N :

Chiffre d’affaires soumis à 0,2% :

Chiffre d’affaires soumis à 0,1% :

118
Cas de synthèse 2 : Déclaration mensuelle de la société « LE CUIVRE »
« LE CUIVRE » est une SA spécialisée dans la fabrication d’articles sanitaires soumis au droit
de consommation au taux de 70%. L’usine ainsi que le siège social sont situés au 14 Rue des
palmiers, Manouba ; CP : 1010 ; Matricule fiscal : M/A/0512474C.
Afin de vous permettre de lui établir sa déclaration fiscale mensuelle du mois d’avril N (DC,
TVA, les retenues à la source, TFP, FOPROLOS et TCL), la société vous fournit les
informations suivantes :

I- Chiffre d’affaires hors taxes du mois d’avril N (hors droit de consommation et TVA) :
a- Ventes à des grossistes : 450 000 D ; remise 6%, escompte 1%.
b- Ventes à des détaillants : 140 000 D ; remise 5%.
c- Ventes à l’exportation : 125 000 D.
d- Ventes en suspension de taxes : 84 500 D.
En outre, on vous informe que :
e- La société assure la livraison des produits vendus par ses propres moyens. Le total des ports
facturés hors TVA s’élève à 7 400 D. Le port est soumis à la TVA au taux de 7%.
f- La société a encaissé 25 000 D à titre d’avances sur commandes passées par des clients
assujettis.

II- Les achats de matières premières et fournitures liées sont détaillés comme suit :
g- Importation de matières premières pour l’équivalent de 140 000 D.
La déclaration douanière du 11/04/N payée par chèque bancaire, comprend :
- Les droits de douane au taux de 20%,
- Les droits de consommation au taux de 60%,
- La TVA au taux de 19%.
h- Achat de matières premières auprès d’un industriel tunisien assujetti au droit de
consommation. La facture n°542 indique un montant brut hors taxes de 40 000 D, une
remise de 8%, un escompte de 1%, des droits de consommation de 60% et la TVA.
Cet achat est réglé moitié au comptant et moitié par acceptation d’une traite payable dans 60
jours.
i- Achat de fournitures d’emballages stockables auprès d’un fournisseur assujetti soumis au
régime réel ; Montant brut hors TVA : 11 200 D, remise : 5%. La facture n°415 sera réglée
dans 30 jours.

III- Acquisition et cession d’immobilisations :


j- Acquisition au comptant d’un terrain au prix de 135 000 D (retenue à la source effectuée au
taux légal). Les droits de mutation, payés par chèque, se sont élevés à 17 500 D.

119
Suite à cette opération, la société a payé par chèques (les RAS sont effectuées au taux légal) :
- Les honoraires de l’avocat (soumis au régime réel) : 3 000 D hors TVA (TVA 19%),
- L’intermédiaire immobilier (soumis au régime réel) : 2 500 D hors TVA (TVA : 19%).
k- Importation d’une machine industrielle pour l’équivalent de 70 000 D.
La déclaration douanière du 16/04/N payée par chèque bancaire, comprend :
- Les droits de douane au taux de 20%,
- Les droits de consommation au taux de 45%,
- La TVA au taux de 19%.
l- Acquisition au comptant d’un matériel informatique. La facture n°125 est détaillée comme
suit : Montant brut hors TVA : 11 000 D (TVA : 7%), remise 5%, escompte 1%.
m- Cession d’une voiture utilitaire pour 22 500 D. Elle a été importée en décembre N-2 dans les
conditions suivantes ; valeur en douane : 30 000 D, des droits de douane : 20% et la TVA :
19%.

IV- Autres dépenses : les retenues à la source, s’il y a lieu, sont appliquées aux taux légaux.
n- Règlement, par chèque, de la facture de réparation d’une voiture de tourisme : 2 100 D hors
TVA.
o- Règlement par chèque de la facture datée du 26 février N, relative à l’achat de tenues de
travail pour les salariés ; Montant brut : 9 800 D hors TVA, remise : 4% (facture n°617).
p- Règlement par chèque de la prime annuelle d’assurance vol et incendie : 3 800 D TTC.
q- Règlement par chèque de la note d’honoraires trimestrielle de l’expert-comptable (personne
physique soumise au régime réel) ; Montant brut hors TVA : 5 000 D (TVA 19%).
r- Règlement de la facture de téléphone : 1 460 D hors TVA.
s- Règlement de la facture de la STEG : 9 650 D hors TVA.
t- Paiement du loyer mensuel à la société Tunisie Leasing ; Montant brut hors TVA : 4 700 D.
En effet, une partie du matériel industriel a été acquise par un contrat de location-
financement conclu avec la société Tunisie Leasing depuis Juillet N-1.
u- La société a loué un local commercial, propriété d’un forfaitaire. Paiement d’avance de trois
mois de loyer et de deux mois de cautionnement ; loyer mensuel : 1 500 D.
v- Règlement de la note d’honoraires d’un cabinet agréé (personne morale soumise au régime
réel) au titre de la formation des techniciens de maintenance. Note d’honoraires n°74 :
Montant brut hors TVA : 6 500 D (TVA : 19%).
w- Règlement par virement bancaire des jetons de présence aux membres du conseil
d’administration ; Montant brut : 3 000 D. Les administrateurs sont des personnes physiques
tunisiennes.
x- L'état récapitulatif de la paie du mois d’avril N fait ressortir les données suivantes :
Salaires bruts : 61 000 D ; Salaires imposables : 47 210 D ; Retenues à la source : 9 675 D.

120
Travail à faire :
- Présenter et justifier le traitement fiscal de chacune des opérations ci-dessus mentionnées.
- La société a opté, depuis janvier N, à la déduction de l’avance sur la TFP. L’avance étant
fixée à 60% de la TFP due en N-1 (la TFP due en N-1 était de 7 000 D). Les salaires bruts
mensuels sont inchangés depuis janvier N.
- Remplir l’imprimé de la déclaration mensuelle de la société au titre du mois d’avril N. La
déclaration du mois de mars fait ressortir un crédit de TVA de 11 860 D.

Informations complémentaires :
- Sauf indications contraires, les factures sont conformes à la réglementation ; le taux de la
TVA est de 19%.
- Sauf indications contraires, tous les fournisseurs sont des personnes morales.
- Le chiffre d’affaires réalisé pendant le premier trimestre N est détaillé comme suit :
▪ Ventes locales hors taxes : 1 050 000 D (DC : 70% ; TVA : 19%),
▪ Ventes à l’exportation : 340 000 D.

Liquidation TFP, FOPROLOS, TCL :


Calcul
Désignation Assiette Taux Montant
Avance TFP au titre de l’année N =

TFP due en avril N =

Avance TFP des mois précédents

(janvier, février, mars) =

Crédit sur avance TFP à reporter =

FOPROLOS avril N

TCL avril N :

Chiffre d’affaires soumis à 0,2% :

Chiffre d’affaires soumis à 0,1% :

TCL liquidée de janvier à mars N :

Chiffre d’affaires soumis à 0,2% :

Chiffre d’affaires soumis à 0,1% :

121
LE CENTRE NATIONAL DU REGISTRE DES ENTREPRISE S « CNRE » :

En référence notamment, au Décret 2019-52 relatif au mode de fonctionnement du Centre


National du Registre des Entreprises et au Décret 2019-54 relatif aux modalités de détermination
du bénéficiaire effectif, les mesures d’assouplissement suivantes ont été introduites.

- Le Matricule fiscal est dorénavant l’identifiant unique et vient annuler et remplacer le


numéro d’immatriculation au Registre de commerce ;
- Annulation du Registre de commerce (géré par les tribunaux) et remplacement par le RNE ;
- L’annonce au Journal Officiel (JORT) est remplacée par une annonce au Bulletin Officiel du
RNE (BORNE) sur le Web (www.registre-commerce.tn) ;
- Réduction des tarifs des annonces légales et des délais (24h au lieu de 20 jours) ;
- Réduction des délais de création de sociétés ;
- Les professions libérales (médecins, avocats, experts comptables…) sont dorénavant
soumises à l’inscription au RNE ;

Le Registre National des Entreprises est le lieu pour immatriculer : entreprises,


commerçants, professions libérales, artisans et associations. Il regroupe et diffuse toute
l’information juridique et économique sur les opérateurs inscrits au registre.
En vue d’appuyer la transparence des transactions économiques et financières, et conformément
au principe d’accès à l’information et de la numérisation de l’administration, le CNRE a ouvert
ses portes le 5 février 2019 aux différents acteurs économiques et sociaux.
Ce nouvel organisme gérera et maintiendra la base de données, l’information et la documentation
de toute personne physique et morale, ainsi que tous les arrangements juridiques relatifs au
secteur économique et les associations, afin de les rendre disponibles au public et aux
organismes de l’État concernés.
Les fonctions du CNRE consistent à bien gérer le processus du classement, de l’enregistrement,
de la démarcation des secteurs, de la suspension des activités, ou du renouvellement de
l’entreprise depuis sa création jusqu’à sa clôture.

Le registre des entreprises est constitué de sous-registres, qui sont : le registre du


commerce, le registre professionnel, le registre des associations et le registre des
bénéficiaires réels.

Le CNRE publiera un journal électronique officiel sur son site web afin de faire communiquer
toutes les procédures judiciaires liées aux entreprises dans les 24 heures suivant la date
d’acceptation de la demande.
La publication sera communiquée au Journal officiel du Centre, au lieu du Journal officiel. Les
nouvelles procédures permettent également au centre de réduire la durée de la création d’une
entreprise à 4 jours seulement au lieu de 11 jours et de réduire le coût de la publicité en l’ajoutant
aux frais de la création.
Le gouvernement tunisien cherche à mettre en place un registre national des entreprises privées
afin d’établir des bases de données publiques et d’adopter l’identifiant fiscal en tant
qu’identifiant unique, depuis la création de l’entreprise jusqu’à sa clôture, ce qui permettra de
réduire la fraude fiscale, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Le CNRE a été créé par la loi n ° 52 de 2018 du 29 octobre 2018, en tant qu’établissement public
sans caractère administratif, doté d’une personnalité morale, d’une autonomie administrative et
financière et exerce sous la tutelle du Premier Ministère.

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