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Fiscalité appliquée à l’hôtellerie Année universitaire 2019-2020

Chapitre1 :La TVA (Taxe sur la valeur ajoutée)

La TVA est un impôt indirect, global et ayant le plus grand rendement dans le
système fiscal tunisien. Elle frappe la valeur ajoutée au fur et à mesure de sa
formation, elle est de ce fait perçue selon un système de paiements fractionnés.
Le mécanisme général de la TVA fait que chaque entreprise agit sur ordre et
pour le compte de l'Etat et se trouve collecteur d'impôt en aval de son activité
tout en subissant la collecte des impôts par ses fournisseurs en amont.
L'imposition à la TVA implique la tenue d'une comptabilité régulière et fiable et
l'imposition à l'impôt sur le revenu des personnes physiques et l'impôt sur les
sociétés selon le régime réel.
Enfin la TVA doit être conceptuellement neutre.

I. Principales caractéristiques et mécanisme général


Section 1 : La TVA est un impôt indirect, global

§ 1. La TVA est le principal impôt indirect sur la consommation :


Elle est répercutée par l'assujetti sur son client et se trouve de ce fait incorporée
dans le prix de vente des produits et services.
Dans le mécanisme de la collecte de la TVA, le vendeur agit du moins, selon
une analyse sommaire, comme un simple collecteur d'impôt. L'assujetti agit en
vertu de la loi fiscale sur ordre et pour le compte de l'Etat.
En réalité, s'il est rare que l'assujetti agissant au profit de l'Etat tire un avantage
de la collecte, il en subit même le plus souvent une charge. Au nombre de ces
charges et coûts cachés supportés par les assujettis, il est possible de citer :
- le coût administratif de la gestion de la TVA ;
- le coût de trésorerie lorsque la TVA est reversée à l'Etat avant sa collecte
;
- la TVA versée sur une créance qui se révèle insolvable, par la suite, ne
peut être reprise ni récupérée.

§ 2. La TVA est un impôt global :


La TVA est un impôt global, dans la mesure où elle frappe, sauf exception,
l'ensemble des biens et services vendus en Tunisie quel que soit leur origine :
produits tunisiens ou importés.

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En revanche, les produits exportés sont exonérés de TVA en Tunisie. Ils


supportent, en principe, la TVA du pays destinataire de l'exportation tunisienne
selon le principe dit de la compensation à la frontière qui exonère les
exportations et impose les importations.
De même l'entreprise établit son décompte de TVA et liquide sa situation au
regard du fisc de façon globale prenant en compte l'ensemble des opérations
réalisées et non de façon détaillée opération par opération ou produit par
produit.

Section 2 : La TVA est un impôt proportionnel payé selon le mécanisme


des paiements fractionnés
§1. Mécanisme général de la TVA :
La TVA due par chaque assujetti est déterminée en faisant la différence entre :

+ La TVA facturée sur les ventes (en aval)

(-) La TVA subie sur les achats (en amont)

_____________

= TVA dûe

Lorsque la TVA récupérable est supérieure à la TVA collectée (facturée), la


position de l'assujetti se trouve en crédit de TVA. Le crédit de TVA d'un mois
est déduit de la TVA collectée du mois suivant, et ainsi de suite d'un mois à un
autre.
La TVA collectée correspond à la TVA sur les ventes aux clients et la TVA sur
les livraisons à soi-même.

La TVA récupérable comprend toutes les TVA facturées par les fournisseurs
assujettis sur l'ensemble des achats de biens, services et investissements
effectués par l'entreprise et rentrant dans son exploitation ainsi que la TVA sur
livraison à soi-même d'immobilisations. Néanmoins, la TVA grevant certains
biens et services est exclue expressément du droit à déduction.

Section 3 : La TVA est un impôt territorial


La TVA est impôt général sur la consommation qui s'applique aux livraisons de
biens faites en Tunisie, aux services utilisés en Tunisie et au droit cédé ou objet
loué exploités en Tunisie.

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Les opérations d'exportation sont par conséquent exonérées de TVA à la vente


sans pour autant priver l'exportateur du droit à déduction de la TVA supportée
à raison des achats de biens et services liés à l'exportation.

En revanche, les importations sont passibles de la TVA tunisienne, en principe,


et sauf exceptions, selon les mêmes règles que celles applicables en droit
interne.

Section 4 : La TVA, un impôt conceptuellement neutre


Le paragraphe 2 de l'article 1er du code de la TVA annonce le principe de la
neutralité de la TVA en disposant :

La TVA s'applique quels que soient :

 Le statut juridique des personnes qui interviennent pour la réalisation des


opérations imposables ou leur situation au regard de tous autres impôts ;
 La forme ou la nature de leur intervention et le caractère habituel ou
occasionnel de celle-ci.

II. Champ d'application de la TVA


Le champ d'application désigne les domaines D’assujettissement à la TVA
c'est-à-dire les produits, prestations, opérations et leurs stades
d’imposition.
Le champ d'application de la TVA fait l'objet du chapitre premier du code
de la TVA qui traite des opérations imposables et des assujettis.
Le champ d'application de la TVA regroupe les opérations imposables par
nature, les opérations imposables par détermination de la loi et les
opérations imposées par option.
Section 1 : les opérations imposables

On distingue entre :
 Les opérations imposables par nature ;
 Les opérations imposables par détermination
 Les opérations imposables par option.

Section 2 : Les assujettis


Est assujettie à la TVA, toute personne physique ou morale qui est soumise
aux dispositions du code de la TVA. L’assujettissement peut être obligatoire,
volontaire par option ou par erreur. L'assujettissement peut être total ou
partiel.
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Section 3 :les activités se trouvant en dehors du champ d’application de


la TVA

§ 1. Activités hors champ :


Se trouvent en dehors du champ d'application de la TVA :
(1) La production agricole interne à l'exception de la production du maïs qui
est taxable au taux de 6%. En revanche, l'importation de produits agricoles est
soumise à la TVA sauf exonération prise par décret (ayant une portée
temporaire limitée à l'année civile) dans le cadre de l'article 8 du code de la
TVA ainsi que l'importation de produits agricoles relevant du tableau A.
(2) La représentation commerciale des produits agricoles : Aux termes du
point 4 du § II de l'article 1er du code de la TVA, la représentation
commerciale des produits agricoles et de pêche n'est pas soumise à la TVA.
Ainsi, se trouve hors du champ d'application de la TVA, la représentation
commerciale des produits agricoles et de pêche réalisée par les agriculteurs
eux-mêmes ou par toutes autres personnes.
La représentation commerciale des produits agricoles n'est pas soumise à la
TVA qu'elle porte sur des produits locaux ou des produits étrangers et même
lorsque le produit agricole étranger a subi la TVA à l'importation.
(3) Viande fraîche et abattage des animaux
(4) La promotion immobilière ne se situe en dehors du champ d'application de
la TVA selon la nouvelle doctrine administrative que pour les immeubles
d'habitation. (modifié par la LF 2019)
(5) Syndicat de propriétaires d'immeubles
(6) Le commerce de détail dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à
100.000 dinars.
(7) Le commerce de gros de produits alimentaires qui est hors champ
contrairement au commerce de détail de produits alimentaires qui est exonéré
de TVA.
(8) Cas particulier des forfaitaires BIC : Les activités des forfaitaires BIC les
placent dans le champ d'application de la TVA. Néanmoins, aux termes d'une
disposition du code de l'IRPP et de l'IS «l'impôt forfaitaire est libératoire de la
taxe sur la valeur ajoutée». Ainsi, aucun statut précis ne permet de qualifier la
situation des forfaitaires BIC au regard de la TVA qui ne sont ni hors champ, ni
exonérés mais libérés de toute obligation en matière de TVA.
III. Collecte de la TVA
Le régime de la collecte de la TVA implique l'étude du fait générateur et de
l'exigibilité de la TVA, l'assiette imposable, les taux d'imposition, le traitement
des erreurs et le sort de la TVA sur les créances insolvables.

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Le régime de la collecte de la TVA implique la détermination du régime


d'imposition, l'étude du fait générateur et de la date d'exigibilité de la TVA,
l'assiette imposable, les taux d'imposition

Il s'agit de la TVA facturée aux clients sur les ventes et prestations de


l'entreprise.

Section 1 : Fait générateur et exigibilité

Le fait générateur est l'événement qui fait naître une créance fiscale au profit
du trésor. Il peut coïncider ou non avec la date d'exigibilité de la TVA.
L'exigibilité est l'événement qui rend exigible une créance née au profit du
fisc.
Lorsque la date d'exigibilité est dissociée de celle du fait générateur, la date du
fait générateur est toujours antérieure à la date d'exigibilité.
La notion de fait générateur est utile pour déterminer, en cas de changement
de législation (taux ou assiette notamment), le régime applicable.

Selon le code de la TVA, le fait générateur coïncide avec l'exigibilité et


intervient au même moment sauf pour les marchés et travaux immobiliers
effectués pour le compte de l'Etat, des collectivités publiques locales et des
établissements publics à caractère administratif et entreprises publiques.
L'identification et la reconnaissance du fait générateur permet de
déterminer le régime de taxation applicable à l'opération : taux et modalité
de détermination de l'assiette en cas de changement de législation.
L'exigibilité détermine le mois au titre duquel l'opération imposable doit être
déclarée et la TVA acquittée au fisc et par là même la date à partir de laquelle
se décompte le délai de reprise (ou de prescription) qui permet à
l'administration de vérifier la taxe due sur l'opération.
Les règles de reconnaissance du fait générateur et de la date d'exigibilité de
la TVA sont définies par l'article 5 dudit code qui dispose :
"Le fait générateur de la taxe sur la valeur ajoutée est constitué :
1) pour les importations, par le dédouanement de la marchandise ;
2) pour les ventes, par la livraison de la marchandise. Toutefois, pour
les ventes des biens immobiliers visés à l'article premier II-7 ci-dessus
ainsi que pour les échanges, le fait générateur est constitué par l'acte qui
constate l'opération ou à défaut par le transfert de propriété ;

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3) pour les prestations de service, par la réalisation du service ou par


l'encaissement du prix ou des acomptes lorsqu'il intervient
antérieurement à la réalisation du service;
4) pour les biens que les redevables se livrent à eux-mêmes, par la
première utilisation des biens ;
5) pour les travaux immobiliers, par l'exécution partielle ou totale de
ces travaux. Toutefois :
a) la constatation du fait générateur ne peut être postérieure à la
facturation totale. L'établissement des décomptes provisoires, de
mémoires ou factures partiels rend exigible la taxe sur la valeur
ajoutée ;
b) les entreprises de travaux publics et de bâtiment effectuant des
travaux pour le compte de l'État, des collectivités publiques
locales, des établissements publics à caractère administratif,
acquittent la taxe sur la valeur ajoutée sur leurs encaissements
afférents aux dits travaux.
Dans ce cas, le fait générateur tel que prévu au § 3 ci-dessus détermine
le taux de la taxe applicable.
6) Par l'encaissement au titre des marchés conclus avec l'Etat, les
collectivités locales, les entreprises et établissements publics.
Dans ce cas, le fait générateur tel que prévu aux paragraphes 2 et 3 ci-
dessus détermine le taux de la taxe applicable."
La confusion entre fait générateur et date d'exigibilité, entretenu par
cet article n'est pas de nature à en faciliter la compréhension.
Lorsque le fait générateur est dissocié de la date d'exigibilité, la primauté
est donnée à la date d'exigibilité chez le vendeur en matière d'obligation
de paiement, alors que c'est le fait générateur qui prévaut chez l'acquéreur
en ce qu'il détermine la date à partir de laquelle l'acquéreur acquiert son
droit à déduction.
Lorsque le fait générateur est constitué par l'encaissement comme dans le
cas des marchés publics où la loi ne rend la TVA exigible qu'à
l'encaissement, on parle de TVA exigible à l'encaissement par opposition
à la TVA exigible sur les débits.
§ 1. Les importations : Le fait générateur et la date d'exigibilité sont
constitués par le dédouanement de la marchandise. Le dédouanement est
matérialisé par l'accomplissement des formalités douanières et la

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liquidation des droits et taxes à l'importation (payable éventuellement par


obligation cautionnée).
§ 2. Les ventes de produits : Le fait générateur est constitué par la
livraison qui se confond généralement avec la facturation. Quant à la date
d'exigibilité, il convient de distinguer entre les marchés conclus avec l'Etat,
les collectivités locales, les entreprises et établissements publics et les
autres affaires.
La TVA est exigible à l'encaissement au titre des marchés conclus avec
l'Etat, les collectivités locales, les entreprises et établissements publics
alors que la date d'exigibilité se confond avec le fait générateur pour les
autres affaires. Dans ce dernier cas, on parle de TVA sur les débits par
opposition au régime de la TVA sur les encaissements.
Dans le cas où la TVA est due sur les débits, les modalités de paiement
n'ont aucune incidence sur la date d'exigibilité de la TVA collectée sur les
ventes de produits. Ainsi les avances reçues sur ventes de biens ne
rendent pas la taxe exigible avant l'intervention de la livraison. De même,
l'octroi d'un délai de paiement ne reporte pas la date d'exigibilité de la taxe.
La livraison est définie par le code des obligations et des contrats dans son
article 592 comme suit : "La délivrance a lieu lorsque le vendeur ou son
représentant se dessaisit de la chose vendue et met l'acquéreur en mesure
d'en prendre possession sans empêchement."
§ 3. Ventes et échanges d'immeubles et de fonds de commerce : Pour
les ventes de biens immobiliers et de fonds de commerce ainsi que leurs
échanges, le fait générateur et la date d'exigibilité sont constitués par l'acte
qui constate l'opération ou à défaut par le transfert de propriété. Il est
rappelé que les ventes d'immeubles ou de fonds de commerce ne sont
assujetties à la TVA que lorsqu'elles sont effectuées par les personnes qui
habituellement achètent ces biens en vue de leur revente. Les promoteurs
immobiliers ne sont pas, selon la doctrine administrative, assujettis de droit
à la TVA, mais, ils peuvent l'être par option.

§ 4. Les prestations de services : Le fait générateur de la TVA est


constitué pour les prestations de services par l'encaissement des
acomptes ou du prix s'ils interviennent avant la réalisation du service et au
plus tard lors de la réalisation du service qui se traduit généralement en
pratique par une facturation totale ou partielle du service réalisé.

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Quant à la date d'exigibilité, elle se confond toujours avec le fait générateur


lorsque l'encaissement du prix ou des acomptes intervient antérieurement
à la réalisation du service.
Lorsque le fait générateur intervient à la réalisation du service, la date
d'exigibilité de la TVA diffère selon qu'il s'agit d'un marché conclu avec un
organisme ou une entreprise publique ou avec un client privé.
Pour les services réalisés dans le cadre d'un marché conclu avec l'Etat,
les collectivités locales, les entreprises et établissements publics,
l'exigibilité de la TVA est reportée à l'encaissement.
En revanche, pour les services réalisés avec les clients autres que les
organismes et entreprises publics, le fait générateur et la date d'exigibilité
se confondent ; la TVA est due sur les débits.
Concernant les loyers à usage professionnel passibles de la TVA, la date
du fait générateur et de l'exigibilité se réalise lors de l'encaissement s'il
intervient à l'avance ou à la date d'échéance que le loyer ait été encaissé
ou pas.
§ 5. Travaux immobiliers réalisés pour le compte des clients du
secteur privé : Le fait générateur pour les travaux immobiliers est
constitué par l'exécution partielle ou totale des travaux. Néanmoins,
l'établissement des décomptes provisoires de mémoires ou factures
partiels fait naître le fait générateur et rend exigible la taxe sur la valeur
ajoutée.
De même, la reconnaissance du fait générateur ne peut, dans tous les cas
de figure, être postérieure à la facturation totale. Pour ce type de travaux,
la date d'exigibilité et le fait générateur se confondent.
Dans une prise de position (1757) du 13 décembre 1999 (2), la DGELF a
précisé que le fait générateur de la TVA au titre de la retenue de garantie
sur travaux immobiliers est celui défini par le point 5 de l'article 5 du code
de la TVA applicable aux travaux immobiliers.
§ 6. Travaux publics et de bâtiment effectués pour le compte de l'Etat,
des collectivités publiques locales et des établissements et
entreprises publics : La TVA due à ce titre par les entreprises de travaux
publics et de bâtiment est acquittée sur les encaissements.
Dans ce cas le fait générateur et la date d'exigibilité ne se confondent pas.
Alors que la date d'exigibilité intervient à l'encaissement, la
reconnaissance du fait générateur qui détermine le taux de la taxe
applicable et l'assiette taxable est régie par les règles suivantes : le fait
générateur intervient par la réalisation des travaux ou par l'encaissement

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du prix ou des acomptes lorsqu'ils interviennent avant la réalisation des


travaux.
La réalisation des travaux est matérialisée par les décomptes provisoires
et le décompte définitif.
§ 7. Ventes d'immeubles bâtis ou de terrains lotis par les promoteurs
immobiliers 1
Il s'ensuit que la TVA est exigible à partir de la date de l'acte de vente des
terrains lotis ou des immeubles bâtis ou de celle de la promesse de vente
lorsque cette promesse est assimilée à une vente 2.
Dans tous les cas, la constatation du fait générateur ne peut être
postérieure à la date de la conclusion du contrat de vente ».

§ 8. Production immobilisée (livraison à soi-même d'immobilisations)


: Les travaux permettant à une entreprise assujettie de produire une
immobilisation pour son propre usage sont passibles normalement de la
TVA. Leur constatation comptable est effectuée par la comptabilisation de
l'immobilisation produite à l'actif par le crédit d'un compte de produit
compte «72 production immobilisée ». Toutefois, le fait générateur et
l'exigibilité de la TVA ne sont pas réalisés par cette prise en compte
comptable mais par la première utilisation de l'immobilisation. Cette
opération reste sans effet pour un assujetti total ou lorsqu'elle est
affectable au secteur soumis à la TVA d'un assujetti partiel, puisqu'elle fait
naître en même temps à son profit un droit à déduction d'égal montant.
En revanche, lorsqu'elle est affectée au secteur non assujetti, elle ne
donne aucun droit à déduction alors que la déduction s'effectue selon le
prorata lorsqu'elle est affectée au secteur commun.

§ 9. Biens livrés d'un secteur taxable à un secteur non taxable au sein


d'une même entreprise et biens livrés à soi-même mais exclus du
droit à déduction : Lorsqu'une entreprise regroupe deux secteurs l'un
taxable de plein droit alors que l'autre se trouve en dehors du champ

1
(note commune n° 19/2000) précise que «le fait générateur de la TVA relative à la vente par les promoteurs
immobiliers de terrains lotis ou d'immeubles bâtis est constitué par l'acte qui constate l'opération ou à défaut,
par le transfert de propriété et ce, conformément aux dispositions de l'article 5 paragraphe 2 du code de la
TVA.
2
c'est à dire lorsqu'elle répond aux conditions prévues par l'article 580 du code des obligations et des contrats
à savoir le consentement des contractants, l'un pour vendre, l'autre pour acheter et l'accord sur la chose, sur le
prix et sur les autres clauses du contrat.

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d'application de la TVA ou exonéré, toute livraison de biens du secteur


taxable au secteur non taxable est passible de la TVA.
L'utilisation du bien par le secteur non taxable déclenche le fait générateur
et l'exigibilité de la TVA.
Un exemple est donné par les livraisons d'aliment de bétail que se livre à
elle même une entreprise de fabrication d'aliments composés pour le bétail
et d'élevage de bétail du secteur assujetti à son secteur d'élevage
d'animaux.
Le même régime s'applique aux livraisons à soi-même de biens exclus du
droit à déduction.
Un exemple est donné par une entreprise de vente de voitures de tourisme
pour les voitures de tourisme et les pièces de rechange qu'elle se livre à
elle-même pour l'usage de ses services.
En revanche, la livraison à soi-même de services n'est pas visée par la
loi et n'entraîne à l'état actuel du texte aucune taxation.
§10. Incidence des encaissements sur le fait générateur et date
d’exigibilité de la TVA : Pour les affaires conclues avec le secteur privé,
lorsque le fait générateur et la date d'exigibilité sont déclenchés par la
livraison et son corollaire la facturation, l'encaissement du prix, comme
les acomptes et avances reçus n'ont aucune incidence sur le fait
générateur et l'exigibilité de la taxe. Il existe néanmoins des secteurs où
la livraison et l'encaissement sont généralement concomitants tel que par
exemple le commerce de détail des grandes surfaces.

En revanche, les encaissements intervenus avant la réalisation du


service déclenchent le fait générateur et l'exigibilité de la TVA sur les
services. Mais une fois le service réalisé et en principe facturé, les
encaissements du reliquat restant dû sur le prix du service rendu n'ont
plus d'incidence sur l'exigibilité de la taxe.

Quant aux opérations de travaux publics et de construction et toutes les


autres opérations de vente de marchandises, de matériel, de biens
d'équipement et de services dont le montant est égal ou supérieur à
1.000 D TTC conclues avec l'Etat, les collectivités locales, les entreprises
et établissements publics, la TVA est toujours exigible sur les
encaissements même si le fait générateur se situe à une date différente.

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Section 2 : Assiette

L’article 6 du code de la TVA distingue entre le régime intérieur et le régime


d’importation. De même, les ventes de biens faites par les fabricants ou les
grossistes sont taxées différemment selon qu'elles sont faites à un assujetti ou
à un non assujetti.

Section 3 : Taux
La TVA comprend 4 taux nominaux :
 Le taux réduit de 7% applicable aux produits énumérés par le tableau
B « nouveau » .
 Le taux intermédiaire de 13% qui frappe un nombre limité de produits
prévus par l'article 7 du code auquel fait référence le tableau B bis
nouveau.
 Le taux normal de 19% qui se cumule exceptionnellement avec le droit
de consommation. Ce taux s’applique de façon résiduelle aux produits
qui ne figurent sur aucun autre tableau c’est à dire aux produits qui ne
sont pas exonérés et qui ne sont soumis ni au taux réduit de 7%, ni au
taux intermédiaire de 13%.
 Le taux de 0% applicables aux produits et services exonérés
Les taux de 7%, 13% ou 19% s'appliquent au chiffre hors TVA.

Section 4 : Les exonérations

Aux termes de l’article 4 du code de la TVA, sont exonérées de la taxe sur la


valeur ajoutée les opérations énumérées par le tableau A. Sont aussi
exonérés de la TVA (point 11, alinéa 3, § I de l'article premier du code de la
TVA) lors de la vente par les commerçants détaillants, les produits
alimentaires, les médicaments, les produits pharmaceutiques et les produits
soumis au régime de l'homologation administrative des prix.

L'exonération du tableau A entraîne donc la perte du droit à déduction.

IV. Déduction de la TVA


Section 1 : Modalités des déductions

§ 1. Principe général

Aux termes de l'article 9 du code de la TVA, la taxe sur la valeur ajoutée qui a
effectivement grevé les éléments du prix d'une opération imposable est
déductible de la taxe sur la valeur ajoutée applicable aux opérations taxables
ainsi que la taxe sur la valeur ajoutée retenue à la source. La déduction de la

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TVA sur les acquisitions de biens et services est donc réservée aux assujettis
pour les opérations imposables et assimilées qu'ils réalisent alors que la TVA
retenue à la source est systématiquement déductible.
La taxe récupérable est imputée globalement sur le montant de la taxe
collectée sur les ventes.
Est déductible la taxe sur la valeur ajoutée ayant effectivement grevé les
acquisitions locales de biens auprès d'assujettis, les livraisons à soi-même
d'immobilisations, les importations ainsi que les services nécessaires pour les
besoins de l'exploitation.
La déductibilité de la taxe facturée sur les achats de biens et services auprès
d'autres assujettis est la règle et la non déductibilité est la rare exception.

§ 2. Les conditions de déductibilité de la TVA

On distinguera 3 types de conditions de déductibilité de la TVA :

A. La condition générale de l'assujettissement des intervenants :

La condition de l'assujettissement des intervenants est une condition préalable


pour bénéficier de la déduction.
Ainsi, pour qu'il y ait droit à déduction, l'acquéreur et le vendeur doivent être
des assujettis. Seuls les assujettis à la TVA peuvent récupérer la taxe sur la
valeur ajoutée facturée sur leurs achats de biens et services effectués auprès
d'autres assujettis.

Ne donnent aucun droit à déduction les acquisitions de produits exonérés, les


acquisitions auprès des entreprises dont les activités se situent en dehors du
champ d'application de la TVA ainsi que les acquisitions auprès des
personnes soumises selon le régime du forfait d'impôt.

B. Les conditions de fond

Quatre conditions de fond régissent le droit à déduction :


 L'élément supportant la taxe doit concourir à une opération taxable ou
assimilée ;
 L'élément ouvrant droit à déduction doit être nécessaire à l'exploitation ;
 L'élément ouvrant droit à déduction doit être acquis par l'entreprise ;
 L'élément ne doit pas être exclu du droit à déduction par la loi3.
3
La loi n'exclut expressément du droit à déduction qu'une seule catégorie d'éléments par nature.
Il s'agit des voitures de tourisme ne faisant pas l'objet même de l'exploitation de l'entreprise et de toute
dépense qui leur est rattachée. Ainsi, aux termes du paragraphe 1 de l'article 10 du code de la TVA, n'ouvre pas
droit à déduction la taxe sur la valeur ajoutée ayant grevé les voitures de tourisme servant au transport de
personnes autres que celles objet de l'exploitation ainsi que la location de voitures de tourisme et tous frais
engagés pour assurer leur marche et leur entretien.

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C. Les conditions de forme

Le bénéfice du droit à déduction est subordonné à la justification du paiement


de la TVA par des pièces justificatives régulières et probantes à savoir :
 Une facture d'achat ;
 Les documents douaniers ;
 L'acquittement de la taxe sur les immobilisations produites par
l'entreprise pour elle-même.

V. Restitution de la TVA
La question de la restitution du crédit d'impôt touche un principe fondamental
du système de TVA ; c'est le principe de neutralité.
Cette neutralité est parfaitement respectée depuis janvier 2007, puisque la loi
n° 2006:80 du 18 décembre 2006, a étendu la restitution intégrale du crédit de
TVA, à toutes les formes de crédit.

VI. Spécificités au secteur touristique


Section1 :TVA de vente titres de transport de personnes vers l’étranger

Dans ce cas, la TVA grevant les ventes de titres de transport de personnes


vers l’étranger est liquidée selon deux modalités :

a) Soit au taux de 19% sur la base d’une quote-part égale à 6/7 % du montant
brut du titre de transport en cas d’application du régime de la commission, que
ce titre soit vendu par le transporteur pour son propre compte ou pour le
compte d’autrui. L’assiette correspondant à 6/7% du prix du billet est, dans ce
cas, considérée toute taxe comprise.

b) Soit en cas de facturation de services relatifs à la commercialisation des


billets de transport aérien international des personnes, la taxe est liquidée au
taux de 19% sur la base des montants relatifs à ces services et ce, en
ajoutant, éventuellement, le montant des commissions perçues par les
vendeurs de billets pour le compte du transporteur.

Il y’a lieu de distinguer entre les titres émis par les agences de voyages et les
compagnies de transports.

En ce qui concerne les titres émis par une agence de voyage, la


rémunération de l'agence en contrepartie de son intervention est constituée
par une commission qui lui est servie par le transporteur au profit duquel le

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service est rendu.


Une telle opération rémunérée par une commission qui constitue une
opération commerciale autre qu'une vente est soumise à la taxe sur la valeur
ajoutée :

a- Sur le montant total de la commission lorsque le billet est émis sur


des vols intérieurs.
b- Sur 6/7% du prix du billet, lorsque le billet est émis exclusivement sur
des vols à destination de l'étranger.
c- En cas d'émission d'un billet mixte, le prorata de la commission
devant se faire pour l'imposition de la partie de la commission relative au
vol intérieur dans son intégralité et pour l'imposition de la partie de la
commission relative aux vols vers l'étranger uniquement sur 6/7% du
prix de cette partie du vol.
Le taux d'imposition étant de 19%.

En ce qui concernes les titres émis par une compagnie de transport, à ce


niveau il y a lieu de distinguer :

a- Les titres émis vers l'étranger que l'article 6-I-1 du code de la taxe sur
la valeur ajoutée a soumis à la TVA sur la base de 6/7% de leur valeur
au taux de 19%.
b- Et les titres émis sur des vols intérieurs qui demeurent soumis pour la
valeur globale en tant que transport et non au titre de la commission au
taux de 6/7%.

Bien entendu, en cas de vente d'un billet mixte, le prorata serait établi en
fonction de la destination.

Section2 :TVA sur l’hébergement :

Selon la note commune 10/2017 qui a pour objet le commentaire des


dispositions des article 24 à 28 de la loi N° 2016/78 du 17 décembre 2016
portant loi des finances pour l’année 2017 relatives à la révision des taux de la
taxe sur la valeur ajoutée qui précise dans l’annexe annexe liste des produits
et services soumis a la taxe sur la valeur ajoutée dans son deuxième partie (II)
concernant les activités et les services soumis au taux de 6% a mentionné

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Fiscalité appliquée à l’hôtellerie Année universitaire 2019-2020

l’hébergement comme un service soumis à 6% . Le taux de 6% est passé à


7% à partir du 1er janvier 2019.

Section 3 :TVA sur la location des Salles des fêtes :

Dans une prise de position DGELF 870 du 11 mai 2001 a précisé le régime de
TVA applicable aux activités touristiques où l’administration fiscale a
considérée que la location des salles des fêtes est réputée comme une activité
touristique soumise au taux de 18% (19% depuis 2018).

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Fiscalité appliquée à l’hôtellerie Année universitaire 2019-2020

Chapitre 2 :La Taxe Hôtelière :

Le code de la fiscalité locale (Articles 41, 42, 43) traite le champ d’application,
l’assiette, ainsi que le taux de la taxe hôtelière. Dans ce sens, elle est due par
les exploitants des établissements touristiques4.

Ces dispositions sont commentées par la note commune n° 22/1997 qui définit
les établissements touristiques comme étant, tout établissement qui reçoit une
clientèle touristique et lui fournit des prestations d'hébergement, de nourriture
ou de boissons ou organise à son intention des loisirs.

L’assiette de la taxe est déterminée sur la base du chiffre d’affaires brut y


compris les recettes provenant des spectacles organisés par l’entreprise dans
le cadre de son activité. Elle est calculée sur le CA TTC est fixé à 2%.
Exemple :
Soit un hôtel X qui a un CA HT : 1.000.000 DT. Calculer sa taxe hôtelière ( TVA 7%) .
Réponse :
CA TTC: 1.000.000 * 1,07 = 1.070.000 TTC
TH= 1.070.000 *2%= 21.400 DT

Le régime fiscal applicable aux services réalisés par les maisons d’hôtes et la
taxe hôtelière est aussi appuyé par une prise de position DGELF 1121 de
mars 2019.

En revanche, les maisons d’hôtes désignées par la prise de position de


chambres d'hôtes, bien que considérées établissements touristiques
conformément au décret n° 2007 - 457 portant classement des établissements
touristiques, fournissent des prestations d’hébergement, sans qu’elles ne
soient classées hôtels, elles sont, par conséquent, soumises à la TVA au taux
de 19%.

En matière de la taxe hôtelière la prise de position considère que les maisons


d’hôtes sont des établissements touristiques fournissant des services
d’hébergement et, par conséquent, elles sont soumises à la taxe hôtelière au
taux de 2% calculée sur la base du chiffre d’affaires brut.

4 tels que conditionné par le décret-loi n° 73-3 du 3 octobre 1973 tel que ratifié par la loi n° 73-58 du 19 novembre 1973.

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Fiscalité appliquée à l’hôtellerie Année universitaire 2019-2020

Chapitre 3 : La TCL appliqué à l'hôtellerie

La taxe sur les établissements à caractère industriel, commercial ou


professionnel est due par toutes personnes physiques soumises à l'IR au titre
des bénéfices industriels et commerciaux et des bénéfices professions non
commerciales, par les personnes morales soumises à l’IS ainsi que les
groupements d’intérêt économiques, les associations en participation et les
sociétés de personnes exerçant une activité commerciale ou une profession
non commerciale.

Au sens de l’article 35 du code de la fiscalité locale, La taxe est due même en


cas d'exonération. Les personnes exonérées de ladite taxe sont toutes
personnes morales ou physiques non établies et non domiciliés en Tunisie et
les établissements touristiques soumis à la taxe hôtelière ainsi que certains
établissements mentionnés dans des conventions particulières.

L'exonération concerne les établissements répondant aux conditions fixées


par le décret-loi n° 73-3 du 30 octobre 1973 ratifié par la loi n° 73-58 du 19
novembre 1973, relatif au contrôle de la gestion des établissements de
tourisme qui reçoivent une clientèle touristique et lui fournissent des
prestations d'hébergement, de nourriture ou de boissons ou organisent à son
intention des loisirs. Toutefois, les restaurants classés touristiques en
application des dispositions du décret n° 89-432 du 31 mars 1989 relatif
au classement des restaurants de tourisme restent soumis à la TCL. 5

Cette taxe et due aux taux de :

- 0,2% du CA brut total6,

En ce qui concerne son minimum et maximum ; la TCL due au titre d’une


année ne peut être inférieure à la taxe sur les immeubles bâtis due à
raison des locaux affectés à l’exploitation.

Le maximum a été abrogé depuis le 1er Janvier 2012.

5
Dans une prise de position (39) du 11 janvier 2000, la DGELF a précisé que les chambres utilisées pour loger le
personnel d’un hôtel dans l’espace de l’hôtel ne donnent pas lieu à la taxe sur les immeubles bâtis parce
qu’elles sont considérées comme faisant partie de l’outil de production.
6
-25% de l’impôt sur le revenu pour les personnes soumises à l’impôt sur le revenu selon le régime forfaitaire ;
-25% du minimum de l’IR ou de l’IS prévu par les articles 44 et 49 du code IRPP et IS pour les entreprises
déficitaires ;
-25% de l’impôt du pour ls entreprises dont la marge bénéficiaire brute n’excède pas 4% en vertu d’un texte
réglementaire.

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Fiscalité appliquée à l’hôtellerie Année universitaire 2019-2020

Exemple :
Soit un hôtel X qui a CA HT de 1.000.000 HT ( TVA 7%). Ce CA est soumis à 80% de son
montant à la taxe hôtelière.
TAF : calculer la TCL.
Réponse :
CA soumis à la TH = 80%* 1.000.000= 800.000 HT.
CA soumis à la TCL= 1.000.000-800.000= 200.000 HT
CA soumis à la TCL TTC = 200.000*1,07=214.000 TTC
TCL = 214.000*0,2%= 428 DT

Dans une prise de position DGELF (0050) du 9 janvier 2014 relative au régime
fiscal applicable à des services fournis par un hôtel, la taxe sur les
établissements à caractère industriel, commercial ou professionnel est due par
les exploitants des hôtels au taux de 0,2% calculée sur la base du chiffre
d’affaires brut, avec un minimum annuel égal à la taxe sur les immeubles
bâtis.

Le paiement doit être effectuer au vu des 15 premiers jours du mois qui suit
ceux au cours duquel le CA est réalisé pour les personnes physiques ; et les
28 premiers jours du même mois pour les personnes morales.

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Fiscalité appliquée à l’hôtellerie Année universitaire 2019-2020

Chapitre 4 : Autres taxes appliquées à l’hôtellerie

Taxe de séjour (2018/2019)

Dans une prise de position (1121) du mois de mars 2019, la DGELF a précisé
le régime fiscal applicable aux services réalisés par les maisons d’hôtes,
notamment en matière de la taxe de séjour dans les hôtels touristiques. Aux
termes de cette dernière, les maisons d’hôtes étant non classées parmi les
hôtels touristiques, elles sont par conséquent non soumises à ladite taxe de
séjour dans les hôtels touristiques.

Dans une deuxième prise de position 519 du 11 février 2019, la DGELF a


rappelé que la taxe de séjour dans les hôtels touristiques instituée par l’article
49 de la loi de finances pour l’année 2018 est due par chaque résident dans
les hôtels touristiques dont l’âge dépasse 12 ans et ce, à compter du 1 er
janvier 2018.

Cette taxe est due selon l’ordre suivant :

- 1 Dinars sur la nuitée dans un hôtel 2 étoiles ;


- 2 Dinars sur la nuitée dans un hôtel 3 étoiles ;
- 3 Dinars sur la nuitée dans un hôtel 4 ou 5 étoiles.

Ladite taxe ne peut pas dépasser un plafond calculé sur la base de 7 nuitées
consécutives passées dans un hôtel.

FODEC Touristique

Le fonds de développement de la compétitivité dans le secteur du tourisme est


financé par la taxe professionnelle créée par l’article 60 de la loi n° 95-109 du
25 décembre 1995, portant loi de finances pour la gestion 1996.

La taxe est due au taux de 1% sur le chiffre d’affaires réalisé par les
exploitants des établissements touristiques tels que définis par la législation en
vigueur ainsi que par les exploitants des restaurants touristiques classés .

La taxe est perçue sur la base d’une déclaration mensuelle dans les mêmes
délais prévus en matière de taxe sur la valeur ajoutée pour les exploitants des
établissements touristiques et les exploitants des restaurants touristiques
classés.

Cette disposition est aussi appuyée à travers une prise de position DGELF
(0050) du 9 janvier 2014 relative au régime fiscal applicable à des services

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Fiscalité appliquée à l’hôtellerie Année universitaire 2019-2020

fournis par un hôtel. Selon cette prise de position, la taxe est due au taux de
1% sur la base du chiffre d’affaires réalisé par les exploitants des
établissements touristiques classés, y compris le chiffre d’affaires provenant
des opérations de location des coffres fort, des terrains de sport, des TV et
des mini bar ainsi que des commissions de change.
Exemple
Soit un hôtel X ayant un CA HT 1.000.000 HT. ( TVA 7%)
Calculer la FODEC

Réponse :

Base de calcul de FODEC: 1.000.000 *1%= 10.000


Base de TVA= 1.000.000+10.000=1.010.000 HT
TVA (au taux de 7%) = 1.010.000*7%= 70.700

La taxe sur les spectacles

La taxe sur les spectacles est due, par les organisateurs de spectacles
occasionnels. Elle est due au taux de 6% sur la base de 50% des recettes
prévisionnelles en considération du nombre de places offertes et du prix des
billets.

Cependant, dans une prise de position (2588) de l'année 2003 la DGELF a


précisé que les établissements hôteliers ne sont pas soumis à la taxe sur les
spectacles qui est due par les organisateurs de spectacles occasionnels.

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Fiscalité appliquée à l’hôtellerie Année universitaire 2019-2020

Partie II : Impôts directs

CHAPITRE 1 : RETENEUS à la source

La retenue à la source :

L’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés font l’objet d’une retenue à la
source au titre de certaines rémunérations, Ce principe conduit à ne soumettre
à la retenue à la source que les rémunérations servies à des personnes
soumises à l’un ou à l’autre des impôts et régi notamment par l’article 52
CIRPPIS

En conséquence, lorsque le bénéficiaire des rémunérations bénéfice de la


déduction totale des revenus ou bénéfices ou se trouve exonéré ou situé en
hors du champ d’application de l’un ou de l’autre des impôts, la retenue à la
source ne lui est pas applicable, sauf le cas des revenues de capitaux
mobiliers servis à des personnes morales qui sont en dehors du champs
d’application de l’impôt sur les sociétés ou qui en sont exonérées.

La retenue à la source est due notamment :

- Des traitements, salaires, pensions et rentes viagères


- Des honoraires, y compris les rémunérations des activités non
commerciales, commissions, courtages, activités occasionnelles et
loyers
- Des revenues de valeurs mobilières, y compris les jetons de présence
servis aux membres du conseil d’administration ou au conseil de
surveillance des sociétés anonymes et des sociétés en commandite par
actions.
- Des revenues de capitaux mobiliers et des intérêts des prêts servis aux
banques étrangères, non établies non domiciliées en Tunisie,
- Des montants payés par l’Etat, les collectivités locales, les entreprises
et établissements publics, les sociétés quelle que soit leur forme et leur
objet et les personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu selon
le régime réel
- Des plus-values de cession d’immeubles.

Location d’Hôtels :

La retenue à la source sur les loyers d’immeubles est ramenée à 5% sur le


montant TVA comprise au titre des loyers d’hôtels lorsque lesdits loyers sont
servis aux personnes morales soumises à l’impôt sur les sociétés aux

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Fiscalité appliquée à l’hôtellerie Année universitaire 2019-2020

groupements et sociétés de personnes et aux personnes physiques soumises


à l’impôt sur le revenu selon le régime réel.

Selon la doctrine administrative, le taux de 5% s’applique exclusivement sur


les loyers des hôtels, soit dans le cadre d’une location-gérance libre soit dans
le cadre de location des locaux des hôtels.

Il s’ensuit que les sommes versées par les locataires de locaux tels que les
locaux de vente des produits de l’artisanat, des salles d’animation, de
restaurant ou de cafés aux propriétaires des hôtels demeurent soumises à la
retenue à la source au taux de 15% de leur montant brut.

Dans ce sens, une prise de position (1439) de l’année 2003 de la DGELF


précise que les locations de boutiques, se trouvant à l’intérieur des hôtels,
sont passibles d’une retenue à la source au taux de 15% et non de 5%.

Dans le même sens, une prise de position (162) du 11 février 2011 de la


DGELF précise que les loyers perçus en contrepartie de la location de locaux
d’un hôtel, telle qu’une discothèque (Night-club), demeurent soumis à la
retenue à la source au taux de 15%.

La TVA sur les loyers d’hôtels simples ou en location gérance est au taux de
19% du montant des loyers hors TVA.
Exemple :
1- Soit Mr. x un locataire d’hôtel pour un montant de 1.000.000 HT. (TVA 19%)
Calculer la RS au titre du loyer d’hôtel

2- Un locataire Y verse un loyer de 200.000 HT pour la location d’une boutique de produits


artisanales.
Calculer la RS au titre du loyer

Réponses

1- Loyer TTC : 1.000.000 * 1,19 = 1.190.000 TTC


RS au titre du loyer = 1.190.000*5% =59.500 DT

2- Loyer TTC : 200.000*1,19= 238.000 TTC


RS au titre du loyer = 238.000*15% = 35.700 DT

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