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Finances publique

Chapitre 1 - préparation et adoption du projet du budget

Section I - Préparation du projet du budget

La loi organique des finances précise que c'est le ministre des finances qui prépare le projet de loi de
finances, sous l'autorité du premier ministre. Le processus de préparation du projet de budget fait
intervenir l'ensemble des directions du ministère des finances, mais de façon essentielle trois
directions du ministère: La Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF), la Direction du
Trésor et des Finances Extérieures (DTFE) et la Direction du Budget (DB).

Ce processus, plus ou moins complexe, se déroule en deux phases prévues par le décret d'application
de la loi organique du 26 avril 1999: une première phase interne, durant laquelle se fait le cadrage
global du budget, fait intervenir les trois directions (DEPF, DTFE, DB), l seconde phase, conduite sous
la responsabilité de la direction du budget, permet la validation du projet du budget une fois négocié
par les départements ministériels.

I - Cadrages macro-économique, financier et budgétaire

Les cadrages macro-économique, financier et budgétaire du projet du budget se déroulent dans une
première phase, interne au Ministère des Finances, qui s'étale de janvier à mai.

1 - Cadrage macro-économique

Le cadrage macro-économique du projet relève des missions de la DEPF et de la DTFE.

2 - Cadrage financier

La DTFE est chargée de la gestion de la trésorerie et de la dette publique.

3 - Cadrage budgétaire

La direction du budget assure le cadrage des dépenses budgétaires sous l'autorité du Ministre des
Finances et du Premier Ministre.

II - Négociations budgétaires avec les ministères dépensiers

La phase de négociations s'étale de mai à septembre et est menée sous la responsabilité de la


Direction du Budget.

La Direction du Budget organise et préside les commissions budgétaires au sein desquelles les
ministères déposent leurs demandes budgétaires, en référence à la lettre de cadrage.

Les discussions avec les ministères peuvent conduire à de légères modifications dans la répartition
interne des crédits entre ministères sans qu'il y ait dépassement du plafond global des charges.

En cas de différend entre un ministère quelconque et le Ministère des Finances, une procédure
d'arbitrage auprès du Premier Ministre est prévue.
Une fois les arbitrages rendus, la Direction du Budget prépare et coordonne l'ensemble du projet de
loi de finances en recettes et en dépenses ainsi que ses diverses annexes.

Le projet de loi de finances est ensuite soumis à l'approbation du Conseil de Gouvernement qui
l'adopte, puis il est soumis à l'approbation du Conseil des Ministres avant d'être déposé sur le bureau
de l'une des deux chambres du Parlement pour examen et approbation.

Les négociations budgétaires entre les ministères et la Direction du Budget ne commence


véritablement qu'après réception par les ministres de la lettre de cadrage.

Section II - Adoption du projet du budget

Le budget est soumis au vote des deux chambres du parlement, dans des conditions identiques. Le
délai d'adoption de 70 jours donné aux deux chambres par la constitution est un délai satisfaisant
pour un examen en profondeur des recettes et des crédits. Le Ministre des Finances présente de
projet de loi de finances, en séance plénière, devant une de deux chambres.

Le projet est examiné, par la suite, par des députés au sein de la Commission des Finances. Passés
trente jours, le même travail est refait au niveau de la seconde chambre avec examen du projet de
budget en Commission des Finances.

Parallèlement à l'examen du projet de loi de finances par la commission des Finances, des
commissions spécialisées du Parlement procèdent à l'examen des budgets sectoriels, en présence
des ministres concernés. Le vote de ces budgets sectoriels ne peut cependant intervenir qu'après
adoption du projet de budget.

Chapitre 2 - portée et limites de la présentation actuelle des supports budgétaires

Section I - portée de la présentation des supports budgétaires

La loi organique des finances de 1998 constitue la base légale instituant les supports budgétaires. Elle
prévoit quatre supports budgétaires différents qui sont le Budget Général de L'Etat (BGE), les services
de L'Etat Gérés de Manière Autonome (SEGMA), les Comptes Spéciaux du Trésor (CST) et un Budget
Annexe (la Radio et Télévision Marocaine qui devient une société anonyme et sera, par conséquent,
supprimée du budget au titre de l'année budgétaire 2007).

I - Budget Général de L'Etat

Le Budget Général de l'Etat constitue le budget des administrations et des départements ministériels
y compris les services déconcentrés, les services de la primature, les trois hauts commissions(le plan,
les anciens combattants et les eaux et forêts), la Cour Royale, les deux chambres du Parlement et les
juridictions financières.

Les comptes du Budget Général retracent les ressources et les crédits des départements ministériels
et des institutions. Les ressources sont présentées par article, c'est-à-dire par ordonnateurs, tandis
que les dépenses sont ventilées selon trois catégories de dépenses présentées par titre: le titre 1
pour le fonctionnement, le titre 2 pour l'investissement et le titre 3 pour les crédits réservés à la
dette.

Titre 1 - Le budget de fonctionnement comprend quatre chapitres:

- Les dépenses de personnel: ce chapitre prend en charge la rémunération du personnel (chaque


département ministériel et institution dispose de ce chapitre);

- Les dépenses de matériel et dépenses diverses: cette rubrique comprend les dépenses de matériels
au titre des moyens de travail des administrations et comprend notamment les carburants et
lubrifiants, le transport et les déplacements, l'entretien et réparation...

- Les charges communes de fonctionnement: Les dépenses prévues dans ce chapitre sont constituées
essentiellement de la part patronale devant être versée à la Caisse Marocaine de Retraite (CMR), ä la
Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale (CNOPS) et ä la mutuelle des FAR, et du
soutien des prix de certains produits de base. Cette compensation couvre uniquement la
compensation des prix du sucre et la farine nationale de blé tendre et des produits pétroliers.

- Les dépenses imprévues et dotations provisionnelles: Les crédits inscrits dans ce chapitre sont des
dotations budgétaires ouvertes pour faire face ä des imprévus.

Titre 2 - Les budgets d'investissements comprend deux composantes:

- Les budgets d'investissement des ministères: ces budgets tiennent compte des projets jugés
prioritaires dont ceux bénéficiant de financements extérieurs, des actions continues qui sont
essentiellement des opérations d'entretien et de maintenance des infrastructures et accessoirement
des dépenses de fonctionnement dont notamment les salaires d'occasionnels.

- Les charges communes d'investissement: Les crédits disponibles au niveau de cette chapitre
couvrent les transfert d'équipements aux établissements publics et aux SEGMA.

Titre 3 - Le compte de la dette comprend deux chapitres

- Les intérêts et commissions de la dette publique: dans lequel sont inscrits les remboursements au
titre des intérêts de la dette flottante et de la dette amortissable, que ce soit en monnaie locale ou
étrangère.

- l'amortissement de la dette publique à moyen et long termes: dans lequel sont inscrits les crédits
nécessaires au remboursement en capital de la dette publique d'une maturité supérieure à 5 ans.

II - Services de l'Etat Gérés de Manière Autonome

Les SEGMA constituent depuis l'année 2000 une composante à part entière du budget de l'Etat. Leurs
recettes et leurs dépenses sont prévues par la loi de finances et sont exécutées et contrôlées dans les
mêmes conditions que celles appliquées aux autres opérations budgétaires.

Les SEGMA constituent des services de l'Etat, sans personnalité morale, mais dotés de ressources
propre. Ils reçoivent des subventions et bénéficient d'une certaine autonomie de gestion tels les
centres hospitaliers, les cités universitaires, certains services techniques des ministères. Il s'agit
parfois de services en voie de transformation en établissements publics, bien que la loi organique ne
l'annonce pas expressément.

Ainsi, l'érection des services publics en SEGMA a pour objectif d'améliorer la qualité des prestations
rendues et d'instituer un système de tarification permettant le recouvrement d'une partie des coûts
de ces prestations.

Les crédits des SEGMA sont inscrits dans des comptes spécifiques présentés dans un état annexe au
projet de loi de finances. Les créations de SEGMA doivent se limiter, en principe, aux seuls services
qui peuvent justifier d'un niveau de recettes propres pouvant couvrir une partie de leurs dépenses
courants notamment les salaires. Il y a plus d'une centaine, tous rattachés à un ministère de tutelle.
Leurs dépenses de personnel restent rattachés au budget du ministère de tutelle et seuls les
dépenses de matériel et investissement sont inscrites au SEGMA. Les crédits des SEGMA représente
1% des crédits totaux.

III - Comptes Spéciaux du Trésor

Les comptes spéciaux visent à:

- soit à décrire des opérations qui, en raison de leur spécialisation ou d'un lien étroit de cause à effet
réciproque entre la recette et la dépense, ne peuvent être commodément incluses dans le cadre du
budget général

- soit à décrire des opérations en conservant leur spécificité et en assurant leur continuité d'une
année budgétaire sur l'autre

- soit à garder traces, sans distinction d'année budgétaire, d'opérations qui se poursuivent pendant
plus d'une année

Les comptes spéciaux du Trésor comprennent cinq grandes catégories:

- comptes d'affectation spéciale - ces comptes retracent les recettes affectés au financement d'une
catégorie déterminée de dépenses et l'emploi donné à ces recettes.

- comptes d'adhésion aux organismes internationaux - Ils décrivent les versements et les
remboursements au titre de l'adhésion du Maroc aux organismes internationaux.

- comptes d'avances et de prêts- ces comptes décrivent les versements faits par l'Etat sur les
ressources du Trésor et accordés pour des raisons d'intérêt public à des organismes relevant de
l'Etat.

- comptes d'opérations monétaires - ils décrivent les mouvements de fonds d'origine monétaire qui
sont de différentes natures.

- comptes de dépenses sur dotations - ces comptes retracent les opérations relatives à une catégorie
spéciale de dépenses dont le financement est assuré par des dotations budgétaire.
Section II - Limites de la présentation des supports budgétaires

- Le nombre des comptes spéciaux est jugé trop élevé et complexifie inutilement la lecture de la loi
de finances.

- La présentation diversifiée en quatre types de supports budgétaires aboutit, certes, à un solde


unique du budget au sein du tableau d'équilibre financier, véritable cœur de la loi de finances. Cette
présentation ne permet pas de distinguer le solde <<au-dessus de la ligne>> et celui <<en dessous de
la ligne>>.

- la loi organique des finances, dans son article 28, prescrit une présentation administrative des
recettes qui n'apporte pas d'informations sur le plan de l'analyse économique. Ainsi, les recettes du
Budget Général de l'Etat sont présentées selon une classification purement administrative, par
service collecteur, et non selon une classification par nature économique, plus utile.

Chapitre 3 - Exécution budgétaire des crédits inscrits en loi de finances

LA direction du budget se charge de l'exécution budgétaire de la loi de finances puisque toutes les
procédures sont soit initiées par elle, lorsqu'elles résultent d'une initiative du Ministre des finances,
soit soumises à son accord préalable lorsqu'elles résultent d'une initiative d'un ministre dépensier en
cas de mouvements de crédits, ou de mouvements concernant les emplois.

Gestion et paiement des crédits de personnel

A la différence de tous les autres types de dépenses, les ministres ne gèrent pas véritablement leurs
crédits de personnel titulaire qui représentent presque 12% du PIB. Les dépenses salariales son
exécutées par trois directions du ministère des finances qui sont la direction du budget, le contrôle
des engagements de dépenses et la paierie principale des rémunérations.

La paye de l'ensemble du personnel titulaire des ministères est effectuée au niveau central, par une
direction dépendante du ministère des finances qui est la pairie principale des rémunérations.

Chapitre 4 - Exécution comptable de la dépense

Deux phases sont à distinguer dans le circuit d'exécution de la dépense, une phase dite
administrative, relevant de l'ordonnateur et du contrôleur, et une phase dite comptable, relavant du
comptable avec un double niveau d'exécution de la dépense selon que la dépense est exécutée au
niveau central ou au niveau déconcentré

I - Phase administrative

Phases d'exécution des dépenses d'un budget (4 phases)

1 - phase d'engagement de la dépense: l'engagement d'une dépense est un acte juridique que l'état
s'engage de mener à terme une opération de dépense.

2 - phase de liquidation: veut dire l'acte juridique par laquelle on calcule le montant exacte de la
dépense sur la ase de facture.
3 - phase d'ordonnancement: l'acte juridique par laquelle le ministre ou le directeur donne l'ordre
pour payer la dépense.

4 - phase de paiement: l'acte juridique par laquelle le comptable paye une dépense, ça se traduit par
une sortie de l'argent.

Les 3 premières phases relèvent de chaque ministère. La dernière phase relève de la trésorerie
général du royaume.

II - phase comptable

Les ordonnances émises par les ordonnateurs sont visées par le comptable assignataire de la
dépense. Ce dernier, après avoir vérifier la qualité de l'ordonnateur, l'imputation de la dépense, la
justification de la prestation du service... procède au paiement

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