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ANNEE ACADEMIQUE

2019/2020 MODULE 4 :
FISCALITE DES
ENTREPRISES
SUPPORT DE COURS

LATH MEL
MAIL: metchmel7@gmail.com
TEL : +225 08108145
Module de Fiscalité des entreprises consultant M. LATH MEL

MODULE : FISCALITE DES ENTREPRISES

CONTENU

LA CONTRIBUTION DES PATENTES


IMPOT SUR LES REVENUS DES VALEURS MOBILIERES
L’IMPOT SUR LES BENEFICES INDUSTRIELS ET COMMERCIAUX
LA TVA
LES DROITS D’ENREGISTREMENT

OBJECTIF

Au terme de ce module fournit à l’utilisateur une base en matière de

Compréhension les objectifs fiscaux des impôts sus cités


Détermination de leurs champs d’application et leurs assiettes
Liquidations des différents impôts

CIBLE

Ce support s’adresse :

- Aux étudiants
- Aux auditeurs libres
- Aux auditeurs à la formation professionnelle continue
- A tous ceux qui veulent développer leur culture fiscale

AUTEUR :

Monsieur LATH MEL ANICET

Comptable, consultant et doctorant en science de gestion

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Module de Fiscalité des entreprises consultant M. LATH MEL

CHAPITRE 1 LA CONTRIBUTION DES PATENTES

I- PRINCIPE
Toute personne physique ou morale qui exerce en Côte d’Ivoire un commerce, une industrie,
une profession non exonérée est assujettie à la contribution des patentes.

II- PERSONNES IMPOSABLES

Sont imposables à la contribution des patentes :

Les personnes physiques, sans considération de leur nationalité, de leur situation socio-
économique, de leur lieu de résidence (sur le territoire ivoirien) ;

Les personnes morales de droit privé ou public (Etat, départements, communes) pour leurs
activités à caractère industriel et commercial.
NB : Les personnes morales sont imposables en leur nom propre, les associés ou actionnaires
ne sont pas personnellement imposables ; cette règle vaut uniquement pour les sociétés de
capitaux et non pour les sociétés en nom collectif ou en commandites.

III- Activités imposables

Pour être imposable à la patente, l’activité doit répondre aux critères cumulatifs suivants:

être exercée à titre habituel, ce qui exclut les opérations isolées ou accidentelles;

être exercée à titre professionnel, c’est-à-dire dans un but lucratif, ce qui implique la
recherche de profits ;

être exercée à titre indépendant, c’est-à-dire pour son propre compte, sans lien de
subordination ;

être exercée en Côte d’Ivoire.

IV- PERSONNES ET ACTIVITES EXONEREES


Le Code général des Impôts prévoit des exonérations permanentes et des exonérations
temporaires. La liste des exonérations ci-dessous indiquée n’est pas exhaustive.

A- Exonérations permanentes

Ne sont pas assujettis à la patente :


L’Etat, les collectivités territoriales et les établissements publics pour les services publics
d’utilité générale;

Les peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs considérés comme artistes et ne vendant


que le produit de leur art ;

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Les activités des organismes agricoles, seulement pour la vente des produits provenant
uniquement de leur exploitation, et à condition que leur chiffre d’affaires TTC soit inférieur
à celui fixé pour relever d’un régime réel d’imposition ;

Les établissements publics ou privés d’enseignement scolaire et universitaire;

Les entreprises de publication de journaux et périodiques ;

Les caisses d’épargne et de prévoyance administrées gratuitement ;

Les sociétés coopératives agricoles de production et leurs unions pour les opérations qui,
Entrant dans les usages normaux de l’agriculture, ne donneraient pas lieu à l’application de la
patente si elles étaient effectuées dans les mêmes conditions par chacun des adhérents
desdites sociétés ;

Les redevables de l’impôt synthétique, de la taxe forfaitaire des petits commerçants et


artisans et les vendeurs en ambulance ;

Les agriculteurs et les éleveurs qui ne vendent que les récoltes et produits d’élevage
provenant de leurs exploitations et qui réalisent un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50
millions de francs ;

Les organismes de bienfaisance et les associations sans but lucratif.

B- Exonérations temporaires

Les entreprises éligibles au Code des investissements ;

Les entreprises agréées pour réaliser des programmes de construction de logements à


caractère économique et social pour les trois (3) premières années de leur activité ;

Les entreprises qui relèvent d’un régime réel d’imposition et réalisant un chiffre d’affaires
inférieur à un milliard de francs, pour l’année de leur création ;

Les petites et moyennes entreprises constituées sous la forme de personnes morales


exerçant dans le domaine de la transformation industrielle et des nouvelles technologies de
l’information et de la communication pour l’année de création et à hauteur de 50 % pour
l’année suivante ;

Les centres de gestion agréés, au titre de l’année de leur création et les deux années
suivantes ;

Les adhérents des centres de gestion agréés, au titre de l’année de leur adhésion et les deux
années suivantes. Cette exonération est ramenée à 50 % les quatrième et cinquième années ;

Les entreprises créées entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2012 pour la production,
la conservation, le conditionnement ou la transformation des productions agricoles
alimentaires, pendant une période de 10 ans. La liste des produits agricoles alimentaires est
établie par arrêté conjoint du Ministre en charge de l’Agriculture et du Ministre de
l’Economie et des Finances ;

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Les entreprises nouvelles, réimplantées ou rouvertes avant le 31 décembre 2012 en zones


Centre, Nord et Ouest au titre des exercices 2010, 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015. Cette
exonération est ramenée à 75 % au titre des exercices 2016 et 2017 ;

Les entreprises agro-industrielles intervenant dans les secteurs du coton, de l’anacarde et du


karité, créées, réimplantées ou rouvertes avant le 31 décembre 2012 dans les zones Centre,
Nord et Ouest au titre des exercices 2010 à 2015. Cette exonération est ramenée à 75 % pour
les exercices 2016 et 2017 ;

Pour les entreprises de production effectuant des opérations d’achat de produits,


l’exonération n’est acquise que si la valeur des achats n’excède pas 15 % de la production
totale ;

Les entreprises agréées au régime fiscal en faveur des grands investissements à usage
commercial. L’exonération est de cinq ans. Elle est totale les trois premières années et
réduite à 50 %, puis à 25 % respectivement l’avant dernière et la dernière année du bénéfice
des avantages liés à l’agrément ;

La réduction de moitié de la contribution due au titre de l’année 2012, par les entreprises
sinistrées lors de la crise postélectorale de l’année 2011 et classée dans la catégorie 3, c’est-
à-dire celles ayant subi une baisse d’au moins 25 % de leur chiffre d’affaires au titre de la
période allant du 1er janvier au 30 avril 2011 par rapport au chiffre d’affaires de la même
période de l’année 2010.

V- CALCUL DE LA PATENTE

La patente se compose d’un droit sur le chiffre d’affaires et d’un droit sur la valeur locative.
A- Droit sur le chiffre d’affaires
La cotisation due pour ce droit au titre d’une année est égale à 0,5 % du chiffre d’affaires ou
des recettes brutes hors taxes de l’année précédente (chiffre d’affaires prévisionnel pour les
entreprises nouvelles).
Cette cotisation ne peut être inférieure à un montant de 300 000 francs qui constitue un
minimum de perception.
Ne sont pas concernées par le minimum de perception, les entreprises de transport public de
personnes et de marchandises et les entreprises de transport mixte.
Le taux du droit sur le chiffre d’affaires de 0,5 % est porté à 0,7 % pour les entrepreneurs de
télégraphie et téléphonie par câble ou sans fils, les ports ivoiriens, les concessionnaires de la
distribution d’eau, les entrepreneurs d’enlèvement des ordures ménagères et la poste de Côte
d’Ivoire.
Le maximum de perception du droit sur le chiffre d’affaires est fixé comme suit :
Chiffre d’affaires ou recettes hors taxe Montant maximum du
droit sur le chiffre
d’affaires
Inférieur à 200 000 000 300.000
de 200 000 001 à 500 000 000 700.000
de 500 000 001 à 1 000 000 000 1.300.000
supérieur à 1 000 000 000 3.000.000

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Ne sont pas concernées par le maximum de perception, les entreprises de transport public de
personnes et de marchandises, les entreprises de transport mixte et les marchands forains avec
véhicule automobile ainsi que celles dont le taux du droit sur le chiffre d’affaires est de 0,7 %.
Pour les entreprises disposant de plusieurs établissements, le droit sur le chiffre d’affaires de
l’établissement principal est déterminé sur la base du chiffre d’affaires total de l’entreprise.
Toutefois, le chiffre d’affaires ayant effectivement supporté le droit sur le chiffre d’affaires
dans chaque établissement secondaire, est imputable sur le chiffre d’affaires total de
l’établissement principal pour la détermination de la patente de celui-ci.
Le chiffre d’affaires s’entend de l’ensemble des recettes et produits acquis dans le cadre de
l’exercice de l’activité, y compris toutes les sommes provenant des activités annexes et
accessoires ou de la gestion de l’actif commercial quelle que soit leur situation fiscale au
regard des taxes sur le chiffre d’affaires.
Le droit sur le chiffre d’affaires des entreprises nouvelles est assis sur le chiffre d’affaires
prévisionnel évalué par l’Administration au moyen de tous les éléments d’informations
fournis par le contribuable pour la période allant du 1er jour du commencement de l’activité
au 31 décembre de la même année.
En fin d’exercice, le contribuable effectue une régularisation au vu du chiffre d’affaires
réalisé au 31 décembre. Le complément de droit est déclaré dans les conditions de droit
commun.

B- Droit sur la valeur locative


Le droit sur la valeur locative est établi sur la valeur locative des locaux de toute nature
servant à l’exercice de la profession, à l’exclusion des matériels et outillages, des mobiliers,
agencements et installations.

Locaux et installations concernés


Il s’agit des locaux servant à l’accomplissement de tous les actes liés à la profession, en
l’occurrence :

Les bureaux, magasins, usines, ateliers, hangars, remises, chantiers, garages, terrains de
dépôt et tous autres locaux et emplacements servant à l’exercice de la profession ;

Les installations de toute nature passible de l’impôt foncier, telles que :


- les canalisations et galeries souterraines ;
- les fosses en maçonnerie destinées à recevoir des réservoirs ;
- les réservoirs, lorsqu’ils constituent des installations passibles de contribution foncière.

Locaux et professions exemptés


Sont exemptés du droit sur la valeur locative, les professions visées ci-après :
Les entrepreneurs de télégraphie et téléphonie par câble ou sans fils;
Les ports ivoiriens ;
Les concessionnaires de la distribution d’eau ;
Les entrepreneurs d’enlèvement des ordures ménagères ;
la poste de Côte d’Ivoire ;
Les marchands forains avec véhicule auto ;
Les sociétés d’Etat pour les immeubles, bâtiments ou constructions, appartenant à l’Etat et
mis à leur disposition à condition que ceux-ci ne figurent pas à leur bilan.

Evaluation de la valeur locative

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Notion de valeur locative


La valeur locative est le prix que le propriétaire retire de ses immeubles lorsqu’il les donne à
bail ou s’il les occupe lui-même, celui qu’il pourrait en tirer en cas de location.

Mode d’évaluation
Il existe trois modes d’évaluation de la valeur locative :
l’évaluation au moyen des baux authentiques ou des déclarations verbales dans les
conditions normales ;
l’évaluation par voie de comparaison avec des locaux similaires, en l’absence de baux
ou de déclaration de locations verbales ;
l’évaluation par voie d’appréciation directe lorsque les deux autres procédés font
défaut.
La valeur vénale peut être déterminée par les services de la DGI, par tout moyen y compris le
recours à des experts immobiliers privés.

Cas particulier des biens acquis par crédit-bail


En ce qui concerne le crédit-bail, le montant à retenir pour la détermination de la valeur
locative des biens inscrits à l’actif est la valeur d’acquisition au bilan.

Cas particulier des usines et établissements industriels


Le droit sur la valeur locative des usines et établissements industriels est calculé sur la valeur
locative de ces établissements pris dans leur ensemble, à l’exclusion des matériels et
outillages de production ainsi que des mobiliers, agencements et installations.
La valeur locative des usines et établissements industriels est déterminée comme suit :

* Terrains, bâtiments et usines :


VL = Valeur au bilan x 70% x 8% = 5,6%

* Bureaux, hangars, etc. :


VL = Valeur au bilan x 15%

* la base de calcul du droit sur la valeur locative des autres matériels de production est la
valeur brute au bilan des immobilisations concernées, c’est-à-dire leur prix de revient
d’origine, sans tenir compte de la date d’acquisition ni des amortissements pratiqués.

CAS PARTICULIERS

• établissements hôteliers
Pour les établissements hôteliers, la valeur locative est déterminée à partir du revenu locatif
annuel. Aux termes de cette note de service, le revenu locatif est le total du prix cumulé de
toutes les chambres pour une journée, rapporté à une année de 360 jours.
Le revenu locatif brut annuel retenu subit un abattement en fonction de la classe de l’hôtel.
Ainsi, pour:

* les hôtels de moins de 3 étoiles :


VL = 10 % du revenu locatif brut annuel ;

* les autres hôtels (3 étoiles et plus) :


VL = 20 % du revenu locatif brut annuel.

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• Cas des entreprises de transport


Eléments Transport terrestre transport maritime
lagunaire et fluviale
Transport de personne 50 400 + 2520/place sauf 75 600 + 1008 /place sauf
celle du conducteur celle du conducteur ou
Transport de marchandises 37 800 + 1008/ tonne cumul/tonne
Transport mixte 50 300 + cumul/place
ou/tonne
Motos-taxis à deux roues 20 000 + 1 500 /attelage -
Motos-taxis à trois roues 25 000 + 1500/attelage

Taux du droit sur la valeur locative


Le taux du droit sur la valeur locative est fixé à
18,5 % de la valeur locative des locaux professionnels. Ce taux est ramené à 16 % pour les
établissements ne relevant pas d’un périmètre communal.
NB : Lorsqu’il est dû, le droit sur la valeur locative ne peut être inférieur au tiers du droit sur
le chiffre d’affaires.
Lorsque plusieurs patentables exercent dans un même local, le droit sur la valeur locative est
dû pour chacun d’eux sur la part de la valeur locative qui lui est imputée.

VI- DECLARATION ET PAIEMENT DE LA PATENTE

A- Déclaration de la patente

Déclaration par établissement


La patente est due par établissement conformément aux dispositions de l’article 266 du Code
général des Impôts.
L’établissement est un organe complet constituant un centre d’affaires où s’effectuent d’une
manière générale les actes essentiels de la profession. Il est doté d’installations permanentes
et dispose d’une autonomie. Il est donc caractérisé en général par des locaux, l’emploi au
moins d’un préposé spécial.

Déclaration annuelle
La patente est due pour l’année entière par toute personne exerçant au 1er janvier un
commerce, une industrie ou une profession.
La déclaration annuelle sur imprimé administratif doit être souscrite auprès de la recette des
Impôts dont dépend le contribuable au plus tard le 30 avril de chaque année.
De nombreuses dérogations sont apportées au principe de l’annualité de la patente :
Les entreprises nouvelles sont autorisées à acquitter la patente au prorata du nombre de jour
restant à courir entre le début de leur exploitation et le 31 décembre de l’année.
En cas de fermeture d’établissement par suite de décès de l’exploitant, de liquidation
judiciaire ou de faillite déclarée, d’expropriation ou d’expulsion les droits de patente ne sont
dus que pour les jours écoulés.
Les contribuables qui apportent en cours d’année des changements à leurs conditions
d’exploitation de nature à modifier le droit sur la valeur locative sont tenus d’en faire la
déclaration et d’acquitter le supplément de droit subséquent.

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B- Paiement de la patente
Principe
La contribution des patentes est payée dans les conditions suivantes :
- la première moitié, au plus tard le 30 avril ;
- la deuxième moitié, au plus tard le 30 juillet.

Cas particuliers
* Entrepreneurs de transport public et entreprises exploitant des corbillards ou
fourgons mortuaires
La patente des entrepreneurs de transport public et des entreprises exploitant des corbillards
ou fourgons mortuaires est payée en deux fractions égales dans les conditions suivantes :
* la première moitié, au plus tard le 1er mars ;
* la deuxième moitié, au plus tard le 30 juin.

En ce qui concerne les entreprises de transport public nouvellement créées, la patente au titre
de la première année civile d’activité est due d’avance et en un seul terme, sans
fractionnement.

* Acheteurs de produits, marchands forains et professions non exercées à demeure fixe


Les patentes d’acheteurs de produits locaux et de marchands forains avec véhicule automobile
et toutes les professions non exercées à demeure fixe sont dues pour l’année entière sans
fractionnement, quelle que soit l’époque à laquelle le patentable entreprend ou cesse son
commerce.
En ce qui concerne les acheteurs de produits locaux, la cotisation exigible est payée au plus
tard quinze jours après l’ouverture de la principale campagne ou la date de fixation du prix
d’achat de ces produits.
La cotisation exigible des marchands forains avec véhicule automobile et de toutes les
professions non exercées à demeure fixe est payée au plus tard le 15 février de chaque année.
Toutefois, lorsque les marchands forains avec véhicule automobile relèvent d’un régime réel
d’imposition, ils acquittent leur patente dans les mêmes conditions que les entrepreneurs de
transport public.

* Stations-service
S’agissant des ventes au détail de produits pétroliers, les propriétaires des installations de
distribution sont solidaires du paiement de la patente des exploitants. Ils sont légalement
autorisés à se faire rembourser par l’exploitant le montant des cotisations acquittées en lieu et
place de celui-ci.

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Exemple
L’entreprise BAZO (entreprise commerciale) à trois établissement Yakro, Daloa, et Abidjan.
BAZO loue les locaux de Daloa et Yakro, mais au niveau d’Abidjan, BAZO est dans ses
propres locaux. Les informations complémentaires sont données dans le tableau ci-dessous :
Etablissements Nature Location Propriété de CAHT
mensuelle BAZO valeur
brut au bilan
YAKRO Hall d’exposition 400 000 1 000 000 000
DALOA Magasins 45 000 55 000 000
ABIDJAN Bureaux ……… 500 000 000
Bâtiment industriel ……… 1 200 000 000
Magasins ……… 2 000 000 000 15 000 000 000
3 700 000 000
Matériels et ……… 400 000 000
outillages

TAF : 1- calculer la patente due par BAZO


2- calculer la patente due si BAZO était une entreprise industrielle

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CHAPITRE 2 : L’IMPOT SUR LES VALEURS MOBILIERES


Définition
On appelle valeur mobilière les titres ou droits sociaux détenus par les personnes physiques
ou morales qui leurs procurent la qualité de propriétaires ou de créancier vis-à-vis des
structures émettrices de ces titres. On parle d’actions, de part sociale, d’obligations. Les
détenteurs de ces titres sont rémunérés par un taux d’intérêt périodique. Au regard de la
fiscalité ces diverses rémunérations sont frappées par l’impôt sur les revenus des valeurs
mobilières (IRVM)

Section I - Revenus imposables


L’impôt sur le revenu des valeurs mobilières s’applique :
1-A tous les bénéfices ou produits qui ne sont pas mis en réserve ou incorporés au
capital ainsi qu’à toutes les sommes ou valeurs mises à la disposition des associés,
actionnaires ou porteurs de parts et non prélevées sur les bénéfices, et notamment :
a) Aux dividendes, intérêts, arrérages, revenus et tous autres produits des actions de
toute nature et des parts de fondateurs des sociétés, compagnies et entreprises
financières, industrielles, commerciales ou civiles, ayant leur siège social en Côte
d’Ivoire.
b) Aux intérêts, produits et bénéfices des parts d’intérêts et commandites dans les
sociétés, compagnies et entreprises ayant leur siège social en Côte d’Ivoire, dont le
capital n’est pas divisé en actions.
c) au montant des indemnités de fonction, remboursements de frais et toutes autres
rémunérations qui sont allouées aux membres du conseil d’administration, en leur dite
qualité, des sociétés ayant leur siège social en Côte d’Ivoire, que ces indemnités,
remboursements et rémunérations constituent ou non des charges déductibles de la
société qui les supporte.

d) Aux indemnités de fonction payées aux administrateurs de ces sociétés à


l’occasion des assemblées générales.

2- Aux intérêts, arrérages et tous autres produits des obligations émises par les
établissements publics et par les sociétés, compagnies et entreprises désignées aux a)
et b) du 1 du présent article, ainsi qu’aux lots et primes de remboursement payés aux
porteurs d’obligations des mêmes établissements publics, sociétés, compagnies et
entreprises.
3-Au montant des remboursements et amortissements totaux ou partiels que les
sociétés désignées dans les numéros qui précèdent effectuent sur le montant de leurs
actions, parts d’intérêts ou commandites, avant leur dissolution ou leur mise en
liquidation.
Les revenus ci-dessus désignés sont déterminés pour le paiement de l’impôt
conformément aux dispositions ci-après.
En cas de réunion, de quelque manière qu’elle s’opère, de toutes les actions ou parts
d’une société entre les mains d’un seul associé, l’impôt est acquitté par cet associé
dans la mesure de l’excédent du fonds social sur le capital social.

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Section II - Taux

Le taux de l’impôt est fixé à 15 % pour :


1-les distributions de bénéfices exonérés de l’impôt sur les bénéfices industriels et
commerciaux ou n’ayant pas effectivement supporté l’impôt BIC
2-les produits et toutes les sommes imposables à l’impôt sur le revenu des valeurs
mobilières non visés par le présent article.

Le taux prévu à l’article Impôts est fixé à :


1- 10 % pour les dividendes régulièrement mis en paiement par les sociétés cotées à
la Bourse régionale des Valeurs mobilières ;
2- 2% pour tous les produits, lots et primes de remboursement payés aux porteurs
d’obligations émises en Côte d’Ivoire et remboursables en cinq ans au moins.

Section III - Détermination du revenu ou de la rémunération

Le revenu est déterminé :


1- Pour les actions, par le dividende fixé d’après les délibérations des assemblées
générales d’actionnaires ou des conseils d’administration, les comptes-rendus ou
tous autres documents analogues.
2- Pour les obligations, par l’intérêt échu dans l’année.
3- Pour les parts d’intérêts et commandites, soit par les délibérations des assembles
générales des associés ou des conseils d’administration, soit à défaut de
délibération, au moyen d’une déclaration à souscrire dans les trois mois de la
clôture de l’exercice, faisant connaître les bénéfices ou produits effectivement
distribués.
4- Pour les lots, par le montant même du lot en francs.
5- Pour les primes de remboursement, par la différence entre la somme remboursée et
le taux d’émission des emprunts.
6- Pour les rémunérations de l’administrateur unique ou des membres des conseils
d’administration des sociétés, par les délibérations des assemblées générales
d’actionnaires ou des conseils d’administration, les comptes rendus ou tous autres
documents analogues.
7- Pour les autres revenus ayant le caractère de revenus distribués, par tous les
éléments déterminés par l’Administration.

Les comptes rendus et les extraits des délibérations des conseils d’administration
ou des actionnaires sont déposés, dans le mois de leur date, au service des Impôts
compétent.

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Section IV - Mode d’évaluation du taux des emprunts

Lorsque les obligations dont les lots et primes de remboursement sont assujettis à
l’impôt en vertu de l’article ci-avant, ont été émises à un taux unique, ce taux sert de
base à la liquidation du droit sur les primes.
Si le taux d’émission a varié, il est déterminé, pour chaque emprunt, par une moyenne
établie en divisant par le nombre de titres correspondant à cet emprunt le montant de
l’emprunt total, sous la seule déduction des arrérages courus au moment de chaque
vente.
A l’égard des emprunts dont l’émission faite à des taux variables n’est pas terminée, la
moyenne est établie d’après la situation de l’emprunt au 31 décembre de l’année qui a
précédé celle du tirage.
Lorsque le taux ne peut être établi conformément aux trois alinéas ci-dessus, le taux
est représenté par un capital formé de vingt fois l’intérêt annuel stipulé lors de
l’émission au profit du porteur du titre.
A défaut de stipulation d’intérêt, il est pourvu à la fixation du taux d’émission par une
déclaration estimative faite dans la forme prévue par la législation en vigueur.

Exemple
La société BENABIE a enregistré les produits financiers suivant au cours de l’exercice N
• Revenu provenant des obligations détenues : nominal 20 000 000 taux 10%
• Intérêt statutaire (1er dividende) reçu de société non cotée : 10 000 000
• Superdividende unitaire provenant de 100 actions de la SA KEBIR : 12 000 (la SA
KEBIR est coté à la BRVM)
• Revenu de titre de créance : 5 000 000

Travail à Faire : Liquider L’IRVM à payer par BENABIE au titre de l’exercice N

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CHAPITRE 3: L’IMPOT SUR LE BENEFICE INDUSTRIEL ET COMMERCIAL(IBIC)

I- GENERALITES
CHAMP D’APPLICATION DE L’IMPOT BIC
A- LES OPERATIONS IMPOSABLES
Il résulte de l’article 1er du CGI deux catégories d’opérations imposables à l’impôt BIC :
- Les activités imposables par nature ;
- Les opérations assimilées.
1- Les activités imposables par nature
Ce sont :
- Les activités industrielles ;
- Les activités commerciales.
2- Les activités assimilées
Ce sont :
- Les activités d’exploitation forestière ou agricoles
- Les activités des entreprises minières.
NB : pour relever de l’impôt BIC ces activités industrielles, commerciales et assimilées
doivent être exercées à titre professionnel, c'est-à-dire :
- De façon habituelle,
- En toute indépendance ;
- Et dans un but lucratif.

B- LES PERSONNES IMPOSABLES


Les personnes imposables à l’IBIC sont les personnes physiques (entreprises individuelles) et
morales (sociétés) qui réalisent des opérations par nature et assimilées imposables à l’IBIC.

TERRITORIALITE DE L’IBIC
Le principe de territorialité de l’IBIC est posé par l’art. 2 du CGI qui dispose que « l’impôt est
dû, à raison des bénéfices réalisés en CI ».
Les bureaux de liaison ou représentations installés en CI ne sont imposables que pour un
montant forfaitaire de 2.000.000f par an.
Les bénéfices réalisés dans les succursales à l’étranger ne sont pas imposables en CI.
Cependant ; l’art. 20 du CGI dispose que les dépenses d’études, de prospection exposées par
l’installation à l’étranger d’un établissement de vente, d’un bureau d’étude ou de
renseignement ainsi que les charges de fonctionnement pendant les 3 premiers exercices
peuvent être admises en déduction du bénéfice imposable de ces 3 exercices. Ces dépenses
seront rapportées, à partir du 4ème exercice par fraction de 1/5 pendant 5 exercices
consécutifs.

LES REGIMES D’ASSUJETTIS A L’IBIC


Ce sont :
- Le régime du réel normal
- Le régime du réel Simplifié

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- ;

II- DETERMINATION DU RESULTAT IMPOSABLE OU ASSIETTE IMPOSABLE


Résultat comptable avant impôt
+ Réintégration des charges non déductibles et éventuellement des produits imposables non
comptabilisés
- Déduction des produits non imposables et éventuellement des charges déductibles non comptabilisées
Résultat fiscal de l'exercice
- Déficits fiscaux ordinaires des cinq derniers exercices consécutifs
- Amortissements réputés différés
Résultat fiscal avant déduction des investissements placés sous l'article 110 et des
plus-values exonérées
- Déduction des plus-values sous l'article 28
- Déduction des plus-values sous l'article 31
- Déduction des plus-values sous l'article 32
- Déduction des plus-values sous l'article 33
Résultat fiscal avant déduction des investissements placés sous l'article
- Déduction des investissements placés sous l'article 110
Résultat imposable de l'exercice ou Assiette de l'impôt BIC de l'exercice

Le résultat comptable : c’est la différence entre les produits enregistrés dans les comptes
des classes 7 et 8 su SYSCOHADA et les charges portées dans les comptes des classes 6 et 8.
Le résultat fiscal avant imputation : il fait intervenir les réintégrations et les déductions
Les réintégrations fiscales : elles ont essentiellement pour objet d’ajouter au résultat
comptable, les montants des charges et des pertes comptabilisées alors qu’elles ne sont pas
déductibles du point de vue fiscal ou qu’elles ne sont que partiellement déductibles. Il s’agit
aussi de tous les produits imposables mais non compris dans le résultat net comptable (ou
comptabilisé dans les comptes de bilan)
Les déductions : elles concernent les produits non imposables. Il convient de les retrancher
du résultat comptable. Certains sont imposables en partie ; il faut aussi les retrancher du
résultat pour la partie non imposable. Il peut s’agit aussi de toutes les charges déductibles
fiscalement mais non comptabilisées ou mal comptabilisés.
Le résultat fiscal ou bénéfice imposable : il consiste à déduire du résultat avant imputation
les déficits antérieurs qui peuvent se présenter sous 2 formes :
- Déficit ordinaire reportable dans un délai de 5 ans ;
- Amortissement Réputés Différés (ARD) qui sont indéfiniment reportables.
Le résultat fiscal peut être à la fin d’un exercice, soit un bénéfice fiscal, soit un déficit
reportable

III- CALCUL ET RECOUVREMENT DE L’IBIC ET DE L’IMF

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A-LE CALCUL DE L’IBIC


A la clôture de l’exercice, les contribuables au régime du réel doivent calculer l’impôt BIC et /
ou l’impôt minimum forfaitaire (IMF).
La base imposable : elle est constituée par le bénéfice fiscal imposable
Les taux applicables :
- Pour les personnes morales (sociétés) et les personnes physiques : le taux est de 25%
- Entreprises de télécommunication taux applicables est de 30%

B-LE CALCUL DE L’IMF


L’IMF est dû dans les cas suivants :
- Lorsque le résultat fiscal imposable est déficitaire ;
- Lorsque le résultat fiscal est nul
- Lorsque le résultat fiscal est bénéficiaire et que le l’IMF calculé est supérieur à l’IBIC
NB : les entreprises nouvelles sont exonérées de l’IMF au titre de leur premier exercice
comptable.
Base imposable à l’IMF
La base imposable à l’IMF est le chiffre d’affaires toutes taxes comprises. (CATTC)
Le chiffre d’affaires s’entend de l’ensemble des recettes et produits acquis dans le cadre de
l’exercice de l’activité, y compris toutes les sommes provenant des activités annexes et
accessoires ou de gestion de l’actif commercial, quelle que soit leur situation au regard des
taxes sur le chiffre d’affaires.
Les taux applicables : Ils diffèrent selon le régime d’imposition
- Au régime du réel normal d’imposition (RNI)
Le taux de droit commun est de 0,5%.
Les taux spécifiques sont de :
• 0,10% pour les entreprises de production, transformation et de vente de
produits pétroliers, et pour les entreprises de production et de distribution
d’eau et d’électricité ;
• 0,15% pour les établissements bancaires et financiers et les entreprises
d’assurance et de réassurance.
- Au régime du réel simplifié d’imposition (RSI)
Un taux unique de 2% est applicable.
Montant de l’IMF
- Au régime du réel normal d’imposition : le montant de l’IMF doit être égal à un
minimum de perception qui est de 3.000.000f et un maximum de 35.000.000f
- Au régime du réel simplifié d’imposition : Il est prévu un minimum de 400 000f.

A- LE RECOUVREMENT DE L’IMPOT
1- La déclaration du résultat
La déclaration du résultat ne vaut que pour les contribuables à un régime du réel
d’imposition.
La date de clôture des exercices est le 31 Décembre de chaque année, sauf en cas de
cessation d’activité en cours d’année.
Les contribuables qui commencent leur activité entre le 1er Juillet et le31 Décembre sont
autorisés à arrêter leur premier exercice le 31 Décembre de l’année suivante.

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La déclaration du résultat doit être produite dans les quatre mois qui suivent la date de
clôture de l’exercice comptable, soit le 30 Avril de chaque année.
Les modalités de paiement de l’impôt
Le montant de l’impôt retenu pour paiement est le montant le plus élevé résultant de la
comparaison entre l’IBIC et l’IMF.
L’IBIC ou l’IMF dû au titre d’un exercice est payable spontanément en trois versements ou
fractions égales au plus tard :
- Le 20 Avril
- Le 20 Juin
- Le 20 Septembre.

IV- LES CONDITIONS GENERALES DE DEDUCTION DES CHARGES ET LES PRINCIPALES


CHARGES DEDUCTIBLES
1. LES CONDITIONS GENERALES
Peuvent faire l’objet de déduction fiscale, les dépenses remplissant les conditions suivantes :
La dépense doit être exposée dans l’intérêt de l’exploitation ou pour le besoin de
l’entreprise.
La dépense doit être effective et être appuyée de justification suffisante et valable
(pièces comptables)
La dépense doit avoir la nature de charge et non celle d’un élément en actif (elle ne
doit pas se traduire par une augmentation de l’actif)
La dépense doit se rattacher à l’exercice comptable
La dépense doit être comptabilisée
Sont donc exclues les dépenses n’étant pas dans l’exploitation de l’entité. Telles que les
dépenses personnelles; somptuaires ; les sanctions pénales ; les dépenses fictives ; les
dépenses à caractère d’immobilisation.

2. LES PRINCIPALES CHARGES DEDUCTIBLES


a) Les achats
Ils sont déductibles mais les dépenses d’investissement (acquisition d’immobilisation) ne
sont pas déductibles en intégralité au cours de l’exercice, et la déduction se fait par le jeu
des amortissements. Cependant certaines dépenses d’investissement ci-dessous sont
déductibles fiscalement en intégralité. Ce sont :
- acquisition de mobilier de bureau de valeur unitaire TTC ≤ 300 000
- achat de petit matériel de bureau de valeur unitaire HT ≤ 300 000
- achat de petit matériel et outillage de valeur unitaire HT ≤ 300 000.

b) Les charges de personnel


b1 : Le salaire proprement dit : il est déductible en nature comme en espèces
b2 : Appointements ou salaire de l’exploitant individuel : non déductible car qualifié de
prélèvement anticipé de bénéfice professionnel. Cependant, si la conjointe de l’exploitant
effectue un travail effectif dans l’entreprise du conjoint et que sa rémunération n’est pas
excessive, alors elle est déductible. En cas d’excédent de rémunération, celle-ci est à
réintégrer.

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b3 : Gratifications et primes allouées au personnel : les gratifications et primes d’un exercice


N sont versées au personnel au cours de l’exercice N+1. Elles sont à déduire des résultats de
l’exercice au cours duquel elles sont versées. Cependant deux cas de primes et de
gratifications sont déductibles à l’exercice au cours duquel elles sont nées.
Ce sont :
le cas des allocations ou primes de fin d’année rendues obligatoires par la convention
collective de juillet 1977.
Les primes et gratifications dont leur montant, leur modalité de versement résultent
d’un engagement ferme et irrévocable de l’employeur pris antérieurement à la
clôture de l’exercice.
b4 : Indemnités pour congé payé : les indemnités de l’exercice (N) étant payées à l’exercice
(N+1) : charges déductibles à l’exercice (N+1) ; la provision constituée à cet effet est à
réintégrer à l’exercice (N).
b5 : Rémunérations des associés gérants des sociétés de personnes : (SNC, SCS) : Elles sont
des charges non déductibles (transparence fiscale).
b6 : Rémunération des associés gérants des SARL : la rémunération versée au gérant
minoritaire et au gérant majoritaire des SARL est déductible.
Est dit minoritaire, un associé ou un groupe d’associés disposant moins de 50% du capital de
la SARL.
Est dit majoritaire, un gérant + sa famille ou un groupe de gérants disposant ensemble de
plus de 50% des parts de la SARL.
b7 : Rémunération des gérants des SA : la rémunération proprement dite est déductible ;
cependant certains accessoires de salaires comme "jetons de présence" ou "primes de
fonction" ou "indemnités de fonction" sont déductibles à concurrence de 3 000
000/bénéficiaire/an. En cas d’excédent, l’excédent est à réintégrer.
Seuls peuvent bénéficier des jetons de présence au-delà de 3 000 000F, le PCA, le PDG et son
Adjoint, le DG, le DG adjoint
c) Les charges financières
Ce sont les intérêts des sommes dues aux tiers. Elles sont déductibles si la dette a été
contractée pour les besoins ou dans l’intérêt de l’entreprise.
c1 : Les intérêts versés par une succursale à sa maison-mère
Ils sont non déductibles.
c2 : Intérêts du capital social : dividende, part d’intérêt
Les intérêts servis au capital engagé par l’exploitant individuel ne sont pas déductibles. Il en
est de même des intérêts et dividendes versés aux associés ou actionnaires de toute société
quelle que soit sa forme juridique.
c3 : Intérêts des comptes courants des associés.
Pour être déductibles fiscalement, ils doivent remplir une condition :
Le taux d’intérêt (t) auquel la société rémunère ses capitaux ne doit pas excéder le
taux de la BCEAO (tBCEAO) majoré de 3% (tBCEAO + 3%).

d) Dons, Subventions et Libéralités.


Ils ne sont pas déductibles. Cependant, les dons, subventions et libéralités offerts aux
, %
personnes suivantes sont déductibles dans la double limite de :
/

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Ces personnes sont :


Les versements effectués au profit d’associations sportives reconnues par le
ministère de la Jeunesse et des Sports par arrêté conjoint avec le ministère de
l’économie et des finances.
Les versements effectués au profit d’organismes de recherche scientifique agréés.
Les versements effectués au profit d’organismes œuvrant dans le domaine de la
santé publique et de l’action sociale désignés par arrêté conjoints des ministères de
l’économie et des finances et de la santé publique.
Les versements effectués au profit d’associations œuvrant dans le domaine de la
culture et de l’enseignement.
Les dépenses de réalisation des routes, pistes rurales, dispensaires, écoles et châteaux d’eau
réalisés par les entreprises au profit des collectivités territoriales, des populations, sont
%
déductibles dans la double limite de :
/

NB : les bourses d’études annuelles ne doivent pas excéder 600 000f par étudiant
bénéficiaire et 12 000 000f par entreprise donatrice. Ce seuil de 600 000 est porté à
1 000 000f pour les étudiants en cycle de recherche.

e) Les primes d’assurance


La prime d’assurance-vie représentative de la participation de l’entreprise dans les contrats
d’assurance-vie ou d’assurance décès est également déductible.
Les primes d’assurance contractées en vue de garantir les divers éléments d’actifs (incendie,
inondation) sont déductibles. Cependant, les primes annuelles d’assurance-vie souscrites au
bénéfice de l’entreprise à la tête des dirigeants sont non déductibles. Mais en fin de contrat
ou en cas de décès du dirigeant, le montant total doit être déduit du bénéfice imposable.
f) Les loyers et les charges locatives
Les loyers des locaux professionnels, des matériels et mobiliers sont déductibles si leur
valeur ne dépasse pas la valeur locative réelle.
•Le droit d’entrée : c’est la somme versée par un locataire à un propriétaire louant un
immeuble qui était jusque-là libre. Il est non déductible (amortissable).
•Le pas de porte : c’est la somme versée par le nouveau locataire à l’ancien en cas de droit
au bail : il est non déductible (amortissable sur la durée de bail).
• Les cautions constituent une immobilisation donc non déductibles
g) Les dépenses de prospection, d’étude et de fonctionnement
(art. 7 du CGI → arHcle 20)
Les dépenses précitées, engagées par une société mère située sur le sol ivoirien dans sa
succursale à l’étranger, sont admises en déduction pendant les trois premiers exercices. A
partir du quatrième exercice, les dépenses engagées ne sont plus des charges déductibles.
Par ailleurs, à partir du quatrième exercice, les dépenses déductibles auparavant doivent
être rapportées par cinquième au résultat imposable de chacun des cinq exercices suivants.
h) Le cadeau d’entreprise
Il est déductible à condition que le montant ne soit pas excessif et que le cadeau n’ait pas un
caractère illicite.
La valeur des cadeaux ne doit pas excéder 100.000f par bénéficiaire et par an.

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i) Les frais de représentation, de déplacement et de mission


Ils sont déductibles car correspondant à des dépenses d’ordre professionnel.
j) Les dépenses de correspondance, de téléphone, d’eau et d’électricité
Elles sont déductibles car inhérentes à l’exploitation de l’entité.
J’) Les frais d’assistance technique, redevance pour l’utilisation des brevets et
savoir-faire, commissions diverses (entre entreprises ivoiriennes appartenant au même
groupe : annexe fiscale 2004) versées en rémunération des services rendus sont déductibles
dans la double limite de :
5% du CAHT et

20% des frais généraux de l’entreprise débitrice (compte 61 à 67)

k) Les frais de réparation et d’entretien


Ils sont déductibles s’ils n’ont pas pour effet d’augmenter la valeur de l’immobilisation. Dans
le cas contraire, ils sont non déductibles.

Exemple 7 :
• Achat du pneu d’un véhicule : déductible
• Achat du moteur du véhicule : non déductible.

l) Impôt et Taxe, Amende et Pénalité


Les amendes et pénalités sont non déductibles. Par contre, tous les impôts mis en
recouvrement au cours d’un exercice sont déductibles à l’exception des impôts BIC, BNC,
IMF complément d’IBIC, BA, CN, IGR, les impôts à la charge des dirigeants.
m) Commissions, courtages, honoraires, frais d’acte et de redevance
•Les honoraires de notaires acquittés à l’occasion d’acquisition d’immobilisation sont
déductibles.
•Les honoraires de l’architecte intervenant dans la construction pour les travaux de
modernisation sont à incorporer au prix de revient de l’immeuble, donc non déductibles.
•Les commissions, courtages, honoraires et redevances versées par l’entreprise à des tiers
sont déductibles, pour vue que les conditions suivantes soient remplies :
si le montant ≤ 50 000 F/an/bénéficiaire, la charge est automatiquement déductible
par contre, si le montant > 50 000 F/an/bénéficiaire, pour qu’elle soit déductible, il
faut que l’entreprise fasse une déclaration spéciale selon l’article 80 → (art. 108) et
qu’elle établisse l’état 302.
n) Les pertes de change
Après réalisation de change, le gain effectif de change est imposable ; par conséquent la
perte effective de change est déductible.
NB : Les pertes sur éléments d’actifs (moins-values) sont des charges déductibles.

o) Les Amortissements.
0-1. Les conditions de déduction des amortissements.
Pour être déductible fiscalement, l’amortissement doit remplir un certain nombre de
conditions :

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il doit porter sur un élément d’actif immobilisé appartenant à l’entreprise


il doit porter sur un élément qui se déprécie avec l’usage ou par obsolescence
il doit tenir compte des taux admis par l’administrateur comme suit :
ELEMENTS n (an) Taux
1 Charges immobilisées 2 50%
2 Immeuble 20 5%
3 Agencement 10 10%
4 Matériel de bureau 5 20%
5 Matériel et outillage 5 à 10 10% à 20%
6 Matériel de transport 3 33,33%
7 Matériel informatique 2 50%
8 Mobilier de bureau 10 10%
9 Appareils divers 5 20%

0-2. La base d’amortissement


La base d’amortissement est égale au prix d’achat du bien majoré des frais accessoires
d’achat. Elle varie d’un bien à un autre.
a. Pour les biens ouvrant droit à déduction
La base d’amortissement est égale au montant HT : BA = Montant HT
b. Pour les biens ouvrant droit à déduction à X%
BA = Montant HT + Fraction de TVA non déductible
BA = Montant HT + Montant HT (100% – X%) taux TVA
BA = Montant HT [1 + (100% – X%) taux TVA]

c. Pour les biens n’ouvrant pas à déduction de TVA


BA = Montant TTC

0-3. Les modalités d’amortissement


Il existe trois types d’amortissement :
l’amortissement linéaire
l’amortissement accéléré
l’amortissement dégressif.
En ce qui concerne les plans d’amortissement et les écritures comptables, voir
respectivement cours antérieur et le cours de comptabilité générale.
NB : Il existe un cas particulier d’amortissement dit accéléré appliqué aux immeubles
affectés au logement du personnel des entreprises industrielles ou commerciales.
Pour bénéficier de cette politique d’amortissement, ces immeubles doivent remplir les
conditions suivantes :
Etre un immeuble affecté au logement du personnel
Le coût de revient par logement de l’immeuble et par an doit être ≤ 20 000 000.
Chaque logement doit comporter 3 pièces minimums avec équipement sanitaire,
cuisine, installation d’eau et d’électricité en somme remplissant les conditions
minimums de confort, de salubrité et d’hygiène.
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La première annuité se calcule :


0-4. Les cas particuliers d’amortissements
a. L’amortissement des frais d’établissement et des charges à
repartir sur plusieurs exercices
Soit les déduire intégralement des bénéfices de l’exercice, soit étaler leur déduction en les
transférant dans les charges immobilisées pour être amorties linéairement sur 5 ans au
maximum.
b. L’amortissement des biens d’occasion
Les biens d’occasion acquis ne sont amortis qu’en mode linéaire. La durée doit porter sur la
durée normale d’utilisation et non sur la durée restante à courir.
c. L’amortissement des biens donnés en location
L’amortissement se fait sur la durée de bail.
d. L’amortissement des biens provenant d’une fusion, scission,
apport partiel placé sous l’article 32.
Il s’agit d’un régime spécial de fusion. En cas de fusion ou apport partiel ou d’opération
assimilée, la plus-value réalisée par la société absorbée (apporteuse) et portant sur les
éléments d’actifs immobilisés sont exonérées d’IBIC à condition que la société absorbante
(bénéficiaire) prenne l’engagement d’amortir et de calculer les plus-values ultérieures sur
les éléments apportés sur la base du bilan apporté de la société absorbée.

0-5. Les amortissements différés


Il existe deux amortissements différés :
les amortissements réputés différés (ARD)
les amortissements réellement différés

0-5.1 Les amortissements réputés différés (ARD)


Ce sont des amortissements qui ont été comptabilisés dont la déduction fiscale est reportée
à un exercice ultérieur.
L’article 6 III bis → (article 18) offre aux entreprises la possibilité de réputer différé une
partie ou la totalité des amortissements de l’exercice en cas de résultat fiscal déficitaire.
Pour déterminer le montant des ARD, il convient de suivre le cheminement suivant :

Résultat comptable avant impôt


+ Réintégrations
- Déductions
- Déficits fiscaux ordinaires des cinq (5) derniers exercices consécutifs.
= Résultat fiscal (RF)
• +RF → bénéficiaire → pas de consZtuZon d’ARD
A- RF
• -RF → déficitaire → consZtuZon d’ARD de montant tel que :
montant ARD ≤ montant du déficit fiscal de l’exercice et
montant ARD ≤ montant de la dotation aux amortissements dudit
exercice.

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Remarque : En cas de RF bénéficiaire, il n’y a pas lieu de réputer différer les amortissements.
Cependant, l’assujetti est tenu de faire l’imputation des ARD antérieurs, sinon il perd les
droits de déduction de ses ARD pour non-exercice de droit.

0-5.2 Les amortissements réellement différés


Il existe deux amortissements réellement différés :
l’amortissement irrégulièrement différé
l’amortissement régulièrement différé.

a)- Les Amortissements Irrégulièrement Différés (AID)


On est en présence des AID lorsqu’à la clôture de l’exercice, le cumul des amortissements
pratiqués devient inférieur au cumul des amortissements linéaires (qui est obligatoire).
Dans ce cas, l’écart entre le cumul linéaire et le cumul pratiqué donne l’AID.

AID = ∑ amorHssements linéaires - ∑ amorHssements praHqués

Conséquences fiscales
L’entreprise perd le droit de déduction ultérieure de ses AID du résultat imposable
En cas de cession du bien, l’AID sera pris en compte dans le calcul de la plus value
fiscale.

b)- Les Amortissements Régulièrement Différés (888888


67)
Il arrive parfois que le comptable oubli de pratiquer l'amortissement (pas de
comptabilisation) ou il peut volontairement renoncer à la pratique de l'amortissement parce
que le résultat comptable avant l'amortissement était déjà déficitaire. Dans ces pareils cas,
888888 survient lorsque le cumul des amortissements pratiqués est supérieur ou égal au
l’ARD
cumul de l'amortissement linéaire (cas d'amortissement dégressif ou amortissement
accéléré). L'Entreprise conserve le droit de déduction des 888888
ARD ultérieurement (illimités)
dans les situations suivantes:
- déduction des 888888
ARD en cas d'exercice comptable bénéficiaire
888888 en période d'exercice comptable déficitaire
- déduction des ARD

b1- Déduction des 888888


67 en cas d'exercice comptable bénéficiaire
- Déduction par la seule voie d'étalement (amortissement) sur la durée
d'amortissement restant à courir dans les cas d'amortissement dégressif
- Si par contre le bien est amorti en mode accéléré, la déduction se fera au taux
linéaire normal après la fin de la période d'amortissement.
b2- Déduction des 888888
67 en période d'exercice comptable déficitaire
- Soit déduction globale des 888888
ARD sur les premiers exercices bénéficiaires, sans
limitation de durée après l'imputation de l'annuité de l'exercice, des reports
déficitaires (confère au schéma ARD)
- Soit déduction des 888888ARD sur la durée d'amortissement restant à courir (cas
d'amortissement dégressif)
- Si le bien est amorti en mode accéléré, la déduction se fera au taux linéaire normal
après la fin de la période normale d'amortissement.

22
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p) Les provisions
La provision est la constatation comptable, soit de la dépréciation, soit de la perte subie par
un élément d’actif non amortissable, soit d’une charge non encore effective à la date de
clôture de l’exercice mais que les éléments en cours rendent probable.

p-1 Les conditions de déduction des provisions


a- Les conditions de fond
Les provisions ne sont déductibles des résultats comptables que si les pertes et les charges
qu’elles couvrent présentent les caractères suivants :
- Elles doivent être nettement précisées
- Elles doivent être probables et non éventuelles
- Elles doivent être déductibles des résultats imposables.

b- Les conditions de forme


- Elles doivent être régulièrement constatées dans les écritures comptables de
l’exercice.
- Elles doivent figurer sur le relevé des provisions à joindre à la déclaration des
résultats.
p-2 Analyse des principales provisions
Les provisions constituées selon les formes suivantes sont non déductibles :
- provisions constituées forfaitairement, sans calcul préalable
- provisions constituées statistiquement
- provisions constituées de x% du chiffre d’affaire
- provisions constituées de x% sur l’ensemble des clients
- provisions constituées de x% sur l’ensemble des provisions.

a- Provisions pour créances douteuses


Ce sont des charges déductibles fiscalement. Cependant toute provision douteuse
indéterminée quant à son montant ou non individualisée est à réintégrer.

b- Provisions pour dépréciation de stocks


Elles sont déductibles.
c- Provisions pour dépréciation de titres en portefeuille:
Elles sont également déductibles.
d- Provisions pour renouvellement de matériels
Elles sont non déductibles car elles ne couvrent pas une charge mais une immobilisation.
e- Provisions pour propre assureur
Elles sont non déductibles car, la charge provisionnée n’est pas probable mais éventuelle.
f- Provisions pour RRR accordées
Elles sont non déductibles.
g- Provisions pour impôt
Elles sont déductibles si l’impôt est déductible et non déductible si la charge ne l’est pas.
h- Provisions pour hausse de prix
Elles sont non déductibles.
23
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i- Provisions pour travaux et réparation


Déductibles si la charge est déductible et non déductible si la charge ne l’est pas.
j- Provisions pour retraite ou départ du personnel
Elles sont non déductibles.
k- Provisions pour perte de change
Elles sont non déductibles.
l- Reprise des provisions déjà taxées
Les provisions qui ont fait l’objet d’une taxation antérieure donnent lieu à une déduction à
condition que la charge couverte par la provision soit déductible. C’est le cas des provisions
pour congés payés qui sont réintégrées au résultat lors de leur constitution.

V- ANALYSE DES PRODUITS


A- Les ventes ou recettes
Elles sont constituées par les prestations de service et les produits vendus minorés de
réduction sur vente accordée : elles sont imposables.

B- Production livrée à soi-même


Elles sont imposables.
C- Production et profits divers
Ils sont imposables.
D- Produits accessoires
Ils sont imposables.

E- Les subventions
Nous avons trois types de subventions dont le sort fiscal est ci-dessous :
- les subventions d'exploitation (71) et d'équilibre (88) sont des produits imposables
- les subventions d'équipement ou d’investissement sont accordées par l'Etat ou des
collectivités publiques aux opérateurs économiques en vue de réaliser des projets
d’investissement
Lorsque la subvention d'équipement est utilisée pour acquérir un bien amortissable, elle est
imposable aux rythmes des amortissements donc taxables par le jeu des amortissements.
Quote-part de subvention amortie (taxable) = subvention x taux d'amortissement

F- Les produits financiers


Ils sont en principe imposables intégralement. Cependant, certaines conditions fiscales
exonèrent partiellement ou totalement certains produits financiers.

1. Les produits des actions et des parts sociales


Ces produits sont passibles de l'IRVM avant leur prise en compte dans le résultat imposable :

24
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- les dividendes et les produits assimilés ne sont imposables qu'à concurrence de 50% de
leur montant net.
- les dividendes et tous les autres produits des actions des sociétés de droit public ou privé
étrangères ou ivoiriennes cotées à la bourse des valeurs sont exonérés à 90% de leur
montant.
- Les dividendes provenant d’une filiale sont exonérés à concurrence de 95% de leur
montant. Cette exonération est faite à condition que l'entité mère ait au moins 10% des
titres de sa filiale et qu'elle ait son siège en Côte d'Ivoire et de nationalité ivoirienne.

2. Les revenus des créances


Ils sont imposables à l'IRC (Impôt / Revenu des créances) avant leur prise en compte.
- les revenus des obligations: Ils sont exonérés à concurrence de 95% de leur montant
après avoir supporté IRC. Cette exonération passe à 90% pour les sociétés étrangères ou
locales cotées à la bourse des valeurs.
- exonération à 50% intérêts nets sur les dépôts, prêts, créances et comptes courants.
- les produits des emprunts émis par l'Etat, les départements, les communes, tout
établissement public côtés à la bourse des valeurs sont exonérés à 90% de leur montant
brut.
- les intérêts des bons au porteur émis par BNI (CAA) en règlement des travaux à
paiement différé sont exonérés à 100% ainsi que les intérêts de bons de caisse ayant
supportés l'impôt BNC.

G- Les Plus-values
En principe les plus-values sont immédiatement imposables. Cependant le CGI a prévu 3
régimes d'impositions privilégiés.

1. L'imposition des plus-values réalisées en fin d’exploitation ou d’activité


(Article 83 du CGI→ (article 33) et article 10 du CGI→ (article 31))
• Article 83 du CGI→ (article 33)
Les plus-values provenant de la cession d'un élément d'actif immobilisé sont soumises à un
régime préférentiel de taxation lorsqu'elles sont réalisées en fin d'exploitation ou en cas de
cession partielle de l'entreprise. Dans cette hypothèse, les plus-values sont comprises dans
le résultat imposable de l'exercice au cours duquel la cession ou cessation est intervenue
pour la moitié de leur montant. Cette fraction de plus-value est ramenée au 1/3 de son
montant lorsque la cession ou la cessation intervient plus de 5 ans après la création ou
l'achat du fonds.
• Article 10 du CGI→ (article 31)
Lorsque la cession d'activité résulte du décès de l'exploitant, la taxation de la plus-value du
fonds de commerce (éléments corporels et incorporels) est reportée au moment de la
cessation des héritiers.
Deux conditions sont à remplir :
- L'exploitation doit être continuée par les héritiers en ligne directe.
- Aucune augmentation de valeur ne doit être apportée à ces éléments d'actif d'après le
dernier bilan établit par le défunt.

25
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2. L'imposition des plus- values d'apports en société. (Article 32 du CGI)


Les plus-values dégagées par la société apporteuse lors d'une opération de fusion, de
scission, d'apport partiel d'actif peuvent échapper à l'impôt dans la mesure où les conditions
ci-dessous sont respectées :
- Les sociétés apporteuses doivent être des SA, SCA ou SARL. Les sociétés bénéficiaires
doivent aussi revêtir l'une des 3 formes.
Conséquences de l'exonération.
- Les sociétés apporteuses peuvent déduire de leur bénéfice imposable les plus-values visées
ci-dessus.
- La société bénéficiaire est dans l'obligation de calculer en ce qui concerne les éléments
visés ci-dessus les amortissements à pratiquer sur les biens provenant de l'apport sur la VNC
telle qu'elle résulte du compte de la société bénéficiaire au jour de l'apport.
- En ce qui concerne les éléments d'actif non amortissables, la société bénéficiaire devra
calculer les plus-values ultérieurement réalisées en cas de rétrocession en se basant sur le
coût de revient dans les comptes de la société apporteuse et non sur la valeur d'apport.
La pratique comptable étant différente de la politique, il y aura réintégration de l'excédent
d'amortissement ou de plus-value.
3. Les plus-values à réinvestir (Article 8 du CGI→ (article 28))
La plus-value de cession réalisée en cours d’exploitation est normalement imposable. Mais
afin d’inciter les entreprises exerçant en Côte d’Ivoire à investir sur le territoire ivoirien,
l’article 28 du CGI leur accorde la possibilité de déduire la plus-value du bénéfice imposable
à condition que l’entreprise prenne l’engagement de procéder à un nouvel investissement
dans les trois années (3 ans) qui suivent. Mais il ne s’agit pas d’une véritable exonération car
cette plus-value sera imposée selon le rythme d’amortissement : s’il s’agit de biens
amortissables. Dans le cas où il s’agit d’un bien non amortissable, elle est imposable à la
cession du bien.

a) Les conditions d’accès à l’exonération de la plus-value placée


sous l’article 8 du CGI→ (article 28)
Condition de période de cession : Cession en cours d’exploitation.
Condition de délai de réinvestissement : engagement de réinvestir dans les trois ans
à compter de la clôture de l’exercice de réalisation de la plus-value.
Condition d’affectation et de lieu : réinvestissement en immobilisation dans les
entreprises en Côte d’Ivoire.
Condition de montant :
Le minimum à réinvestir en immobilisation doit être égal à la formule ci-dessous.
V0 (bien cédé) + plus-value par rapport à l’article 28 = PC.HT + ∑ amortissements
Condition liée à la nature du bien cédé : immobilisation corporelle ou incorporelle,
immobilisation financière également.

b) Traitement de la plus-value en cas de réemploi


L’article 28 stipule que si le réemploi est effectué dans le délai de 3 ans, les plus-values
distraites des BIC viennent en déduction du prix de revient des nouvelles immobilisations.
Soit pour le calcul des amortissements, s’il s’agit d’élément amortissable, soit pour le calcul
des plus-values réalisées ultérieurement s’il s’agit de biens non amortissables.

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b1 : Réemploi en bien amortissable


La plus-value de cession n’est pas définitivement affranchie d’impôt. Pour la plus-value
réinvestie en bien amortissable, cette plus-value est déduite de la base d’amortissement
comptable pour obtenir la base d’amortissement fiscal.
Par contre, sur le plan comptable, la société devra pratiquer les amortissements sur le prix
de revient réel.
b2 : Réemploi en bien non amortissable
La plus-value sera réintégrée au moment de la cession du bien.

c) Cession d’un bien acquis par réemploi de la plus-value.


c1 : Bien amortissable partiellement au moment de la cession
En cas de cession d’un bien acquis par réemploi de la plus-value et partiellement amorti à la
date de cession, le solde du compte 152 (plus-value à réinvestir) figurant au passif est à
réintégrer au résultat de l’exercice au cours duquel la cession est intervenue.
c2 : cession de bien non amortissable acquis par réemploi de plus-value.
L’article 28 précise que la plus-value précédemment exonérée vient en déduction de la
valeur d’acquisition de l’immobilisation pour le calcul des plus-values fiscales sur ladite
immobilisation.

Exemple 1
L’entreprise AZITO est assujetti au régime du Réel Normal d’imposition, son chiffre d’affaire
s’élève à 1 000 000 000 TTC son résultat avant impôt de l'entité AZITO s'élève à 70 000 000,
ce résultat prend en compte les charges et produits suivants:
1. Achat d'une voiture de service pour le Directeur Général : 14 000 000 F TTC
2. AID déduit : 10 500 000 F
3. Produits finis vendus : 13 000 000 F
4. Livraison à soi-même (produits) omis par le comptable : 17 500 000 F
5. Produits finis imposables à 40% : 35 000 000 F
6. Produits finis vendus : 15 000 000 F non imposables
7. La société est informée par sa banque que son compte banque a été crédité de
24 500 000 F (produit né des dépôts).
8. Revenus / Obligations = 10 000 000
9. Dividende reçu de sa filiale 50 000 000 sachant que l'entreprise est en Côte d'Ivoire et
qu'elle détient 15% du capital de sa filiale.
10. Intérêts de bon de caisse reçus : 20.000.000 ayant supporté l'IBNC.
11. Impôt IGR dû = 8 500 000
12. Provision / BNC =2 500 000
13. Provision / amende = 7 500 000
14. Provision sur 40% de l'ensemble de provision = 9 500 000
15. Provision sur dépréciation de stock de produits finis = 6 500 000

TAF : Calculer le résultat net RN.

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Exemple 2
Le comptable de l’entreprise BENIAN a fait les traitements des charges et des produits
comme dans le tableau suivant

Libellés Réintégrations Déductions


(R) (D)
1) Bénéfice comptable avant impôt BIC 86 736 400

2) Traitements antérieurs
- Charges non déductibles 25 416 200
- Produits non imposables 12 552 600

3) Pénalité de 120 000f pour retard de déclaration 120 000


4) Droits d’enregistrement 3 400 000F 3 400 000
5) Honoraires versés
• Architecte pour construction 5 000 000 -
• Notaire pour ses interventions 4 000 000(état 302 effectuée) -
• Cabinet comptable 3 000 000 (figure sur l’état 302) 3 000 000
6) Dons octroyés :
• CNRA 30 000 000(organisme scientifique reconnu)
20 000 000
7) Indemnité de fonction 5 administrateurs 13 000 000 3 000 000
8) Intérêts de comptes courants au taux 15%
• FOFI apport 15 000 000 le 1/1/N 300 000
• MOLA apport 40 000 000 le 1/05/N 533 333
• KEKE apport 20 000 000 le 1/08/N 166 667
9) Caution versée à la SODECI 5 000 000 5 000 000
10) Revenus nets reçus de titre côtés 400 000 360 000
11) Dividendes nets provenant de filiale (>10%) 500 000 475 000
12) Intérêts de bon de caisse émis par la banque 100 000 100 000

Autres informations
Taux des avances BCEAO 10% l’an
Le chiffre d’affaires HT de l’exercice N est de 4 000 000 000F
L’état des déficits fiscaux :
• N-2 20 000 000F dont 5 000 000 D’ARD
• N-1 45 000 000F dont 3 000 000 D’ARD

TRAVAIL A FAIRE
1- Déterminer le résultat fiscal de l’exercice N après vérification de ces travaux de
retraitement réalisés par le comptable. Déduire la base taxable.
2- Liquider l’IBIC et IMF et indiquer l’impôt à payer

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