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DROIT DES AFFAIRES

Institut Supérieur de commerce et d’administration


des entreprises

PLAN
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Introduction
1- Notion économique
2- Notion juridique
3- Formes juridiques

I- L’entreprise individuelle
1- Définition
2- Distinction entre entreprise individuelle et sociétaire
3- Création
4- Types
A- L’entreprise commerciale
B- L’entreprise non commerciale
a- L’entreprise artisanale
b- L’entreprise agricole
c- L’entreprise libérale
5- Mode de fonctionnement
6- La dissolution de l’entreprise individuelle
7- Avantages et inconvénients

II- L’entreprise sociétaire


1- Définition
2- Création
A- Conditions de fond
B- Condition de forme
3- Formes de sociétés
A- Sociétés civiles et sociétés commerciales
a- Les sociétés civiles
b- Les sociétés commerciales
B- Sociétés de personnes
a- La société en nom collectif
b- La société en commandite simple
C- Société à responsabilité limitée
D- Sociétés de capitaux
a- La société anonyme
b- La société en commandite par actions
c- La société anonyme simplifiée
4- Avantages et inconvénients

Conclusion : Analyse Comparative

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INTRODUCTION

L’entreprise : terme ambigu, une notion empruntée au langage


économique, et, qui a pu difficilement être transposée dans l’ordre
juridique. D’où la difficulté rencontrée sur le plan conceptuel pour la
définir d’une façon satisfaisante, et la nécessité sur le plan de la
technique juridique de recourir aux branches de Droit les plus
différentes pour « discipliner » une institution aussi protéiforme.
L’entreprise est considérée comme une entité économique, composée
de biens matériels et humains, mais non pas comme un sujet de droit à
part entière. La notion juridique de l’entreprise est imprécise car la
notion telle qu’elle est consacrée par le droit est variable. En effet, le
droit, en retenant tels ou tels éléments de l’entreprise s’en sert comme
l’outil par lequel la règle juridique s’ajuste à la réalité économique. Le
Droit n’aborde l’entreprise qu’indirectement par ses structures.

I / Approche économique de l’entreprise

L’entreprise est d’abord une réalité du monde économique. Elle en est la


cellule de base. Une réalité qui se présente sous les formes les plus diverses :
groupe international de sociétés, entreprise agricole, industrielle…. De ce
fait, les économistes étudient l’entreprise sous deux angles :

En premier lieu, comme unité de production : c'est-à-dire unité


productive de biens ou de services. L’entreprise est alors considérée
comme un agent économique, qui intervient sur un marché et
entretient des échanges avec d’autres agents : entreprises ou avec
des consommateurs.

En second lieu, l’entreprise est considérée comme une organisation


humaine, un système social.

Ainsi, l’entreprise est présentée comme une « organisation unitaire où se


combinent divers facteurs humains et matériels en vue de produire et de
vendre sur un marché, des Biens et services dans le but de réaliser un
profit »

L’entreprise se trouve donc investie de fonctions essentielles dans un


système d’échanges dominé par la loi du marché : elle est le principal agent
de l’expansion économique, la source première de création d’emplois et le
lieu privilégié de l’initiative individuelle et de la promotion personnelle.

Or, paradoxalement, l’entreprise n’a ni véritable définition en droit ni statut


juridique complet. La personnalité juridique de l’entreprise se confond avec
la personne de l’entrepreneur qu’il s’agisse d’une personne physique ou
morale. Une telle conception de l’entreprise repose sur la propriété et le
contrat, tout ceci, a amené les juristes à remettre en cause la conception de
l’entreprise, d’où la notion juridique.
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II / Approche juridique de l’entreprise

Le Droit ne reconnaît pas les entreprises comme des « personnes » mais


s’appuie sur les formes juridiques qu’elles utilisent.
De son coté, le constituant reconnaît officiellement l’existence de
l’entreprise (Article 46 de la constitution), quant au législateur, bien qu’il
n’en donne aucune définition, il lui rattache des effets de droit ; mais cela ne
confère pas pour autant à l’entreprise la personnalité juridique.
La notion d’entreprise à laquelle se réfère le législateur diffère d’un texte
à un autre. La loi retient la notion d’entreprise en fonction du but qu’elle
veut assigner à la Règle de droit. L’entreprise est donc appréhendée tantôt
comme objet de droit, tantôt comme sujet de droit.

III / Formes juridiques de l’entreprise

La structure de l’entreprise est longtemps restée monolithique.


En effet, l’entreprise court, du seul fait de son fonctionnement, des risques
économiques qui, si la conjoncture est défavorable ou la gestion malhabile,
peuvent compromettre son existence.

Cette structure doit être assez « ouverte » pour permettre la réunion de


la masse des capitaux indispensables à la poursuite de l’œuvre économique
envisagée.

De ce fait, le Droit marocain offre aux acteurs économiques un large


éventail de structures (de formes) pour exercer leur activité. La forme
juridique doit être choisie avec soin et adaptée aux besoins de
l’entrepreneur. Ainsi, on distingue l’entreprise individuelle et la société.

Cette distinction se fonde essentiellement sur la notion de


personnalité juridique qu’on a évoquée expressément : pour entrer dans
la vie juridique, l’entreprise doit nécessairement prendre appui sur une
personne.

D’un coté, l’entreprise individuelle est exploitée par une personne


physique : Sujet de droit :(artisan, commerçant, professionnel libéral) qui
jouit de droits et d’obligations.

De l’autre, la société est une personne morale créée par un contrat


qui lie plusieurs personnes (personnes physiques ou morales). La société
est un groupement autonome apte à jouir de droits et d’obligations.

Mais le choix doit être fait avec soin : chacune des structures présente
des avantages et des inconvénients selon le type d’activité économique de
l’entrepreneur, ce qui incombe à l’entrepreneur d’adapter la forme juridique
à ses besoins.

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L’entrepreneur qu’il soit commerçant, artisan, agriculteur ou qu’il exerce une
profession libérale doit avant tout décider s’il veut exercer son activité seul
ou s’associer avec une autre personne dans le cadre d’une société.

Supposant qu’il opte pour la première option. L’entrepreneur


constitue une « entreprise individuelle ». Il est donc impératif de savoir ce
qu’est une entreprise individuelle, la distinction entre elle et la société ses
types, sa procédure de création et bien évidemment sa fin, c’est ce que nous
allons développer dans la première partie de notre exposé.

I. L’entreprise individuelle :

1. Qu’est ce qu’une entreprise individuelle ?

L’entreprise individuelle correspond à l’exercice d’une activité


économique par une personne physique, ici, l’entreprise et son exploitant
sont confondus, c’est le mode d’exploitation le plus simple : l’entrepreneur
exécute toutes les fonctions nécessaires à l’exploitation fructueuse de
l’entreprise, il garantit les capitaux, prend tous les risques, accepte tous les
profits et pertes, et règle tous les impôts. Le propriétaire est désigné
autonome et sa responsabilité est illimitée. Les entreprises individuelles sont
nombreuses et ont une importance considérable dans le tissu économique
national et on l’on en trouve dans tous les secteurs d’activité.

On a vu apparaître dans la définition la notion de la personnalité


juridique le fondement de la distinction entre entreprise individuelle et
sociétaire. Ce qui nous amène au deuxième point.

2. Pourquoi la distinction entre entreprise individuelle et


sociétaire  ?

La personnalité juridique est le concept fondamental qui régit


l’organisation juridique et donc l’organisation économique. En effet, seuls les
personnes « sujets de droit » peuvent contracter, agir en justice etc. Donc
pour entrer dans la vie juridique, l’entreprise doit nécessairement prendre
appui sur une personne .Partons de là l’entreprise individuelle n’a pas de
personnalité juridique et donc s’appuie sur la personnalité de son
entrepreneur, à l’opposé de l’entreprise sociétaire qui a une personnalité
juridique notamment la personnalité morale puisqu’elle est un groupement
de biens et de personnes. Cette personnalité est distincte de la personnalité
de ses membres.

Une autre distinction c’est que l’entreprise individuelle est


caractérisée par la personne de l’entrepreneur et évolue dans un système
d’économie de dimension familiale, en plus le résultat, positif ou négatif, sera
intégré dans l’ensemble du patrimoine de l’entrepreneur et la responsabilité
rejaillira sur l’ensemble de ses biens, c’est la conséquence inévitable du
principe de l’unité du patrimoine. Cette forme permet une totale liberté et
une autonomie dans la direction de l’activité.
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3. Création :

Les agriculteurs, les petits commerçants, les artisans ou les


professions libérales, font souvent appel à ce type d’organisation juridique
facile à créer. Ainsi les entreprises individuelles correspondent à la structure
juridique la mieux adaptée au type familial nécessitant peu de capitaux.

De ce qui est formalités, l’entrepreneur individuel doit après avoir


affecté les biens de son patrimoine qui seront utiles à l’exercice de son
activité, révéler aux tiers l’existence de son entreprise par la publicité qui
se résume par l’immatriculation au registre de commerce (qui doit se
faire dans les trois mois de l’établissement commercial ou l’acquisition de
fond de commerce), à la C.N.S.S.,les déclaration aux services d’impôts, et
l’ouverture d’un compte bancaire

4. Les types :

Il y a une diversité des entreprises individuelles qui résulte de


l’exercice d’activités économiques différentes, cependant on peut regrouper
toutes ses activités en deux grandes catégories :

o L’activité commerciale
o L’activité civile ou non commerciale

Ce qui pousse à l’existence de 2 types d’Entreprises individuelles :

A- L’entreprise commerciale :

On dit qu’une entreprise est commerciale quand l’activité est


développée par un commerçant et que l’entreprise donne lieu à l’application
du droit commercial.
Il est donc indispensable de savoir ce qui est commerçant.

La définition de commerçant :

Suivant l’article du code de Commerce « sont commerçants


ceux qui exercent des actes de commerce et en font profession habituelle ».
C’est donc l’exercice d’actes de commerce qui entraîne la qualification de

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commerçant. Il est nécessaire de connaître les actes de commerce avant de
déduire la qualité de commerçant.

 Les actes de commerce

L’acte de commerce le plus usuel est l’achat de marchandises en vue


de les revendre.
Cependant les actes de commerce sont définis dans le code de commerce par
genre (art 6et7) par espèce (art 9) ou par accessoire (art 10).

Art 6

Actes de commerce par genre ou nature

1. l’achat de meuble corporels ou incorporels en vue de les revendre, soit


en nature, soit après avoir les avoir travaillés et mis en œuvre,ou en
vue de les louer
2. la location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous-
location
3. l’achat d’immeubles en vue de les revendre en l’état ou après
transformation
4. la recherche et l’exploitation des mines et carrières
5. l’activité industrielles ou artisanale
6. le transport
7. la banque, le crédit et les transactions financières
8. les opérations d’assurances à primes fixes
9. le courtage, la commission et toutes opérations d’entreprise
10. l’exploitation d’entrepôts et de magasin généraux
11. l’imprimerie et l’édition quels qu’en soient la forme et le support
12. le bâtiment et les TP
13. les bureaux et agences d’affaires, de voyage, d’information et de
publicité
14. la fourniture de produits et de services
15. l’organisation de spectacles publics
16. la vente aux enchères publiques
17. la distribution d’eau, d électricité et de gaz
18. les postes et télécommunication

S’ajoutant par ailleurs à cette liste toutes les opérations portant sur les
navires et les aéronefs et leurs accessoires

Art 7
7
Actes de commerce par espèce ou par rattachement :

Il s’agit d’actes qui ne doivent pas leur commercialité à leur objet mais à
une déclaration de la loi ou à un effet de cohérence. Il s’agit de :
# La lettre de change (ou traite)
# Le billet à ordre signé même par un non commerçant, lorsqu’il
résulte d’une transaction commerciale
#Les sociétés commerciales par la forme

Actes de commerce par accessoire : ??

Il s’agit d’actes qui deviennent actes de commerce parce qu’ils sont


l’accessoire d’une activité commerciale. On traite ici donc l’accessoire comme
le principal, et on le soumet au même régime.

Les actes de commerce mixte :

Si l’acte n’est commercial qu’à l’égard de l’une des parties, il est


généralement qualifié d’acte mixte. On applique alors les règles civiles à la
partie pour laquelle l’acte est civil.

Après avoir connu les actes de commerce on peut dire que la qualité de
commerçant exige l’exercice d’actes de commerces à titre de profession
habituelle et d’une façon personnelle et indépendante.

IL faut savoir que l’exercice d’une profession commerciale comporte des


dangers à la fois pour celui qui se livre au commerce sans expérience
suffisante et pour le public qui peut souffrir de l’inexpérience et aussi
l’immoralité du commerçant .le législateur est donc amené à édicter des
incapacités et des interdictions.

Incapacité :
c’est pour le mineur non émancipé
Les majeurs incapables

Les interdictions :
La déchéance commerciale, qui emporte interdiction de diriger, gérer,
administrer ou contrôler, (directement ou
Indirectement) toute entreprise et société commerciale ayant
une activité économique

Les incompatibilités : c’est l’interdiction faite à certaines personnes d


‘exercer le
commerce en raison de leur professionnel fondement
et la
garantie de l’indépendance et la dignité des
professions visées.

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Cependant toute personne qui, en dépit d’une interdiction, d’une
déchéance ou d’une incompatibilité, exerce habituellement une activité
commerciale est réputée commerçante.

Les obligations des commerçants :

-L’immatriculation ou l’inscription au registre de commerce


-Les obligations comptables et la conservation des correspondances pendant
10 ANS

B- les entreprises non commerciales :

Les entreprises non commerciales ont une activité civile, les


professionnels en cause se voyant appliquer les règles de droit civil et sont
justiciables des tribunaux civils.

A-L’entreprise artisanale :
Une entreprise artisanale suppose une activité développée par un
artisan, qui ne spécule pas sur le travail d’autrui, ni sur les matières
premières. Il exerce une activité manuelle, sans s’entourer de nombreux
salariés.

Ex : un menuisier, un plâtrier, un chauffeur taxi. Mais si l’un d’eux


emploi beaucoup de salariés et de machines, il peut être qualifié de
commerçant.

S’ils exercent dans le cadre d’une société commerciale, ils deviennent


commerçants.

b- L’entreprise agricole :

Sont agricoles et civiles, toutes les activités correspondant à la maîtrise


et à l’exploitation d’un cycle biologique de caractère végétale ou animal et
constituant une ou plusieurs étapes nécessaires au déroulement de ce
cycle.

Ex : un éleveur qui achète des vaux, les engraisse et les revend.

c- l’entreprise libérale :

L’activité libérale consiste dans la fourniture d’un travail intellectuel


par la personne à qui le client fait une grande confiance. Les services sont
rémunérés par des honoraires et non des bénéfices comme en matière
commerciale. Idéalement le professionnel est inspiré par la qualité du service
à rendre plutôt que par la recherche d’un profit. Cas de la profession
d’avocat, de médecin, d’expert comptable.

5-Le mode de fonctionnement :


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A- Les pouvoirs du chef de l’entreprise :

La gestion est attribuée au propriétaire qui travail souvent seul dans


son entreprise. Il est quelques fois aidé dans son activité par les membres de
sa famille (généralement le conjoint), ou par quelques salariés.
Les décisions d’investissement, d’embauche ou les négociations de
contrats sont exclusivement à la discrétion du chef d’entreprise sur lequel
repose toute l’activité économique de l’entreprise.
Ses pouvoirs ne sont limités que par certaines obligations légales.

B- Les limites légales :

Il doit respecter la législation du travail, notamment en ce qui concerne


les représentants du personnel, qui bénéficient d’un droit à l’information
économique et professionnelle .Une mauvaise gestion ou une conjoncture
économique défavorable peuvent entraîner la mise en redressement de
l’entreprise, voir même sa mise en liquidation.

6- La Dissolution de l’entreprise individuelle :

Elle peut prendre fin pour plusieurs raisons :

La cession de l’entreprise à un tiers,

La liquidation judiciaire prononcée par les tribunaux, en cas de


difficulté (dépôt de bilan),

La décision de l’entrepreneur d’arrêter son activité pour motifs


personnels (retraite, etc.) ou professionnels (insuffisance clientèle),

La transmission de l’entreprise à cause de mort,

Enfin, les biens professionnels de l’entreprise peuvent faire l’objet


d’apports en vue de constituer une société, et de ce fait l’entreprise
individuelle disparaîtra.

7- Avantages et inconvénients

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Avantages Inconvénients :

Frais de démarrage peu élevés


Responsabilité illimitée
Difficulté de mobiliser des
capitaux
Propriétaire directement en charge Absence de
continuité dans
du processus décisionnel l’organisation de l’E/se en
Fonds de roulement minimum nécessaire l’absence du
propriétaire
Avantages fiscaux pour le propriétaire
Tous les bénéfices au propriétaire

II- L’entreprise sociétaire :

1-Définition :

Une société est la structure par laquelle, une ou plusieurs personnes


conviennent par un contrat d’affecter à une entreprise commune des biens
ou leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l’économie
qui pourra en résulter.

2-Création d’une société :

Des conditions de fond et de forme doivent être respectées pour créer


une société.

A- Conditions de fond :

Contrat de société :

C’est l’acte par lequel des associés conviennent d’affecter des biens
à la réalisation d’une activité lucrative.
3 conditions doivent être respectées pour créer une société :
* les associés doivent réaliser des apports
* les associés doivent participer aux gains et aux pertes
* les associés (2 ou plus) doivent avoir l’intention de s’associer :
« L’affectio societatis ».

Les associés doivent réaliser des apports

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¤ D’abord que signifient les apports ?

Ce sont les biens, les droits, les compétences ou le savoir faire que
les associés affectent à une société en contrepartie des droits sociaux
(Actions ou parts sociales).

¤ A quoi servent les apports ?

Ces apports constituent la première composante des capitaux


propres, Ils constituent le gage des créanciers et la clé de répartition du
pouvoir dans la société .Ils sont obligatoires pour créer une société ;

On distingue trois différentes catégories d’apport :


Les apports en numéraires
Les apports en nature
Les apports en industrie

L’apport en numéraire :

Il correspond à la remise d’une somme d’argent.


Les associés doivent s’engager à apporter la totalité du capital dès la
constitution.
Dans certaines formes de sociétés ils peuvent ne le verser que plus tard.

L’apport en nature :

Il désigne l’apport d’un bien ou d’un droit à la société : tout bien corporel ou
incorporel, meuble ou immeuble peut être apporté à la société.
Exemple : un fonds de commerce, une créance, un brevet, un immeuble, un
effet de commerce.
Les apports en nature doivent être libérés en totalité à la souscription.
Les apports en nature doivent être évalués pour déterminer la valeur des
droits sociaux à remettre à l’associé et le montant du capital social.

L’apport en industrie :

Originaux et rares, ils résultent de compétences ou du savoir faire spécifique


des associés.
Exemple : Un ingénieur, un médecin peuvent apporter leur industrie à une
SARL.
Ils sont difficiles à évaluer, c’est pourquoi on les évite.

Les associés doivent participer aux gains et aux pertes  :


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Comme ils participent aux gains, ils doivent accepter de s’engager à
contribuer aux pertes.

Les associés doivent avoir l’intention de


s’associer : « L’affectio societatis »

Définition
L’affectio societatis désigne l’intention de s’associer, la volonté pour les
associés de collaborer de façon effective à l’exploitation dans un intérêt
commun et sur un pied d’égalité.

A quoi sert cette notion ?


Un défaut d’affectio societatis (mésentente) peut entraîner :
une paralysie de fonctionnement de la société, être une cause de
dissolution.
le défaut d’affectio societatis peut être le signe du caractère fictif
d’une société et par conséquent de sa nullité.

De manière plus générale les conditions de formation d’un contrat sont


applicables au contrat de société :

Le consentement des associés doit être exempt de vices ;


Les associés doivent avoir la capacité de s’associer, en particulier
dans le cas d’une société en nom collectif où les associés doivent
avoir la capacité commerciale ;
L’objet social doit être déterminé et licite ;
La cause de la création de la société doit être licite ;

B- conditions de forme : Les formalités de constitution

1- les associés doivent rédiger les statuts

Les associés constituent l’acte écrit de la société et énoncent les


caractéristiques principales de la société :
Apports de chaque associé - l’objet – l’appellation – le siège social – la durée
de la société et les modalités de son fonctionnement.

2- Les associés doivent immatriculer la société au registre de commerce

Après la signature des statuts, d’autres formalités doivent être


respectées.
Il faut entre autre immatriculer la société au registre de commerce, ce qui
donne, alors, à la société la personnalité morale.
Autres formalités : une fois les statuts rédigés et signés, ils doivent être
enregistrés pour avoir date certaine ; les fondateurs doivent établir une
déclaration de conformité ; les principales caractéristiques de la société
doivent être publiées dans un journal d’annonces légal et dans le bulletin
officiel ; la société doit s’inscrire à l’impôt des patentes et à l’identification
fiscal, à la CNSS.
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3-Les formes de sociétés :

3-1- Les sociétés civiles et les sociétés commerciales  :

a- Les sociétés civiles

Ce sont des sociétés auxquelles la loi n’attribue pas un autre


caractère en liaison de leur forme, de leur nature ou de leur objet. Peuvent
donc opter pour ce statut les entreprises exploitant une activité agricole,
artisanale, immobilière, libérale ou une œuvre d’esprit. Ces sociétés
n’effectuent que des opérations civiles et les membres de la société sont
responsables indéfiniment des dettes sociales.

b- Les sociétés commerciales

Ce sont les sociétés dont l’objet est la réalisation d’un acte de


commerce et d’en faire une profession habituelle. Les associés dans les
sociétés commerciales sont réputés commerçants par la loi. Ils sont
solidairement engagés par les actes de la société au-delà de leurs
mises. Leurs parts dans le Capital de la société ne sont pas librement
négociables. Mais elles restent cessibles et transmissibles.

3-2- Les sociétés de personnes :

Une Sté de personnes est un groupe de personnes qui conviennent de mettre


en commun leurs ressources dans une entreprise en vue de réaliser des
bénéfices. Afin d’établir les modalités de la Sté de personnes et d’en
protéger les associes en cas de mésentente ou de dissolution de la Sté,
un contrat de société doit être rédigé. Les associes se partagent les
bénéfices selon les modalités du contrat. Dans une Sté de personnes,
deux propriétaires ou plus se partagent la gestion de l’entreprise et
chacun est personnellement responsable de toutes les dettes et
obligations de l’entreprise.
Les personnes qui se réunissent dans cette catégorie de sociétés le font en
considération de la personnalité de chacun. En effet, l’intuitus
personae, qui est à la base de la société implique que l’épargnant
s’engage personnellement et que son risque est illimité puisqu’il est
poursuivi sur la totalité de son patrimoine si la société n’est pas en
état de faire face à ses engagements. Donc dans cette catégorie de
sociétés, on se choisit et on se supporte mutuellement.

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Ce type de société comprend deux types : la société en nom collectif et la
société en commandite simple.

a- La société en nom collectif ( SNC )

La S.N.C. est une société qui unit deux ou plusieurs personnes


ayant ou prenant la qualité de commerçant en vue d’une
exploitation commerciale ;
Chacun des associés est tenu personnellement et tous sont
solidaires entre eux ;
Les intérêts des tiers sont suffisamment protégés par l’obligation
indéfinie et solidaire au passif qui incombe aux associés ;
Les associés sont des commerçants même s’ils ne participent pas à
la gérance de la société ;
Les noms des associés doivent tous figurer dans l’extrait de l’acte de
société qui est publié, les tiers ont intérêt à les connaître ;
La société est désignée par une dénomination sociale à laquelle peut
être incorporée le nom d’un ou de plusieurs associés, et qui doit être
précédée ou suivie immédiatement des mots « société en nom
collectif » ;
Les apports faits par les associés peuvent être en argent ou en
nature, l’ensemble des apports forme le capital social ;
Les associés sont tenus personnellement et solidairement, ainsi les
poursuites dirigées contre l’un des associés produisent effet contre
tous les autres ;
Le passif de la société incombe au premier lieu à celle-ci, qui doit le
payer avec son patrimoine propre. Ce n’est que dans le cas où la
société ne veut pas ou ne peut pas payer que les associés sont tenus
indéfiniment des dettes sociales sur leur patrimoine personnel ;
Les parts sociales sont nominatives et ils ne peuvent être cédées à
des tiers ou à des associés qu’avec le consentement de tous les
associés qui acceptent cette modification du contrat ;
Chaque associé a droit à une part au bénéfice, celle-ci est
déterminée par les statuts de la société, sinon la répartition des
bénéfices se fait proportionnellement aux apports ;
Les associés sont tous des gérants et chacun peut faire séparément
tous les actes nécessaires à l’administration. Le plus souvent,
l’administration est confiée à un gérant, qui a seul la signature
sociale. Le gérant peut être un associé ou une personne tierce.

b- La société en commandite simple ( SCS )


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La S.C.S. est constituée par deux catégories d’associés soumis à des
régimes différents : les commandités, qui sont des associés en nom
collectif et les commanditaires, qui apportent un capital et reçoivent
en contrepartie une part de bénéfice sans, toutefois, que leur
engagement dans la société ne dépasse le montant de leur mise ;
Ce sont les commandités qui prennent les risques : ils s’engagent
comme des commerçants solidairement responsables les uns des
autres ; tout ce qui a été dit des associés en nom collectif vaut pour
les commandités ;
Les commanditaires ont une position seconde car ils prennent
moins de risques : ils n’ont pas la qualité de commerçant et leur
responsabilité est limitée au montant de leurs apports. Plus que de
simples bailleurs de fonds, ce sont des investisseurs qui participent
à l’aventure de la société, qui spéculent sur sa propriété ;
La S.C.S. exerce son activité sous une dénomination sociale à
laquelle peut être incorporée le nom d’un ou plusieurs associés
commandités et qui doit être précédée ou suivie des mots « société
en commandite simple » ;
Le commanditaire n’a pas la qualité de commerçant et il ne peut
donc prendre aucun acte de gestion engageant la société vis-à-vis
des tiers, même par procuration ;
Le commanditaire est bailleur de fonds. Sa personnalité intéresse les
tiers qui savent quelle est la confiance qu’il fait aux commandités ;
Les rapports entre les commandités sont ceux des associés en nom
collectif en ce qui concerne le régime des parts sociales ???;
Les décisions sont prises dans les conditions fixées par les statuts ;
Les statuts de la société fixent la répartition des bénéfices et des
pertes. Sans cette fixation, la répartition se fait proportionnellement
aux apports.

Avantages : Inconvénients :

Facile à former Responsabilité illimitée


Frais de démarrage peu élevés Autorité divisée

Avantages fiscaux éventuels Conflits éventuels entre associes

Gestion élargie
Manque de continuité

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3-2 -LA SOCIETE À RESPONSABILITE LIMITE (SARL) :

Cette société est, soit pluripersonnelle et donc instituée par deux ou


plusieurs personnes, soit unipersonnelle, c'est-à-dire, créée par une seule
personne.

GENERALITES:
1) caractéristiques de la SARL :
Nature juridique 
La SARL est un type original de société dont les règles de constitution et de
fonctionnement sont inspirées tantôt de la société de personnes (du genre
société en nom collectif), tantôt de la société de capitaux (du genre société
anonyme).elle est dite une société hybride dotée d’une juridiction mixte. En
effet les expressions de part social, gérant sont empruntées au vocabulaire
des sociétés de personnes; celles des réserves, d’assemblée générale, à celui
de sociétés anonymes. Il subsiste toutefois dans la SARL une considération
de personnes du fait que la personnalité des associés joue un rôle très
important.
La société ne peut comprendre qu’un petit nombre d’associés (art 47), qui
tous interviennent à l’acte constitutif et sont parfois exposés à devenir
solidairement responsables à l’égard des tiers de la valeur attribuée aux
apports en nature (art 53). Les parts sociales ne peuvent être représentées
par des titres négociables (art 55) et de nouveaux associés suppose
nécessairement l’accord d’une majorité qualifiée (art 58)

L’acte de société :
La SARL se forment par le contrat que signent les associés, mais le droit de
vote de chaque associée est proportionnel au nombre de ses parts. Ainsi la
loi de majorité, qui est celle des sociétés de capitaux, entraîne une large
indépendance de la personne morale par rapport au contrat créateur. Non
seulement la majorité règle les conditions de la vie sociale, par exemple, la
distribution des bénéfices et la constitution des réserves, mais encore elle
autorise la cession des parts à des tiers étrangers à la société (art58) et la
modification des statuts (art 75). La loi condamne toute clause statuaire qui
tendrait à restreindre la souveraineté de la majorité (art 58 70 et 75).
L‘acte de société ne gouverne donc plus toute la vie sociale. Le mécanisme
juridique créé par la loi de 1997 obéit à des règles légales. La personne
morale échappe ainsi dans une très large mesure au droit contractuel.

Les associés :
Leur position dans la SARL est caractérisée par les règles suivantes :
1°-Les associés ne sont pas commerçants ;
2°-Leur responsabilité est limitée au montant de leurs apports.
3°-Les associés ont le droit d’être informés, dans certaines conditions, de la
marche de la société (art 71). Ils délibèrent sur les comptes sociaux au cours
d’une assemblée annuelle.

La gérance :

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La SARL est dirigée par un ou plusieurs gérants, personnes physiques, pris
parmi les associés ou en dehors d’eux. Le gérant peut être révoqué librement
par les associés, mais la révocation sans juste motif donne lieu à dommages
intérêts.
Les limitations des pouvoirs du gérant sont licites mais ils sont inopposables
aux tiers par tout acte des gérants entrant dans l’objet social et même,
parfois, par des actes ne relevant pas de cet objet social.

2) Personnalité morale de la SARL :

Caractère commercial :

La SARL est une société commerciale par la forme quel que soit son objet
(art2).

Dénomination :

La société est désignée par une dénomination sociale qu’elle choisit


librement. Le nom d’un ou plusieurs associés peut y être incorporé (art45).

a)-Constitution :
La SARL se forme par le contrat que signent les associés. La SARL est
aujourd’hui réglementée par les articles 44 à 87 de la loi n°5-96.
La SARL présente un certain nombre de qualités : à la différence de la
société en nom collectif, les associés ne sont pas commerçants et ils ne sont
pas davantage responsables indéfiniment et solidairement. A la différence de
la société anonyme, son fonctionnement est moins lourd. Ainsi l’office du
conseil d’administration et de président est assumé par un gérant.
La SARL présente un outil idéal pour l’exploitation des petites et moyennes
entreprises.
Le régime de constitution de la SARL emprunte à la fois à celui du droit des
sociétés en général et aux dispositions qui gouvernent la constitution de la
société anonyme.

1-Les conditions de fonds :

L’objet social :
Le principe est celui de la liberté. Toute activité économique peut être
conduite sous forme d’une SARL. Cependant, certains secteurs sont fermés
au SARL. C’est le cas du secteur financier : société de banque, de crédit,
d’investissement, d’assurance, de capitalisation et d’épargne, qui ne peuvent
adopter que la forme d’une société anonyme (art 44).

Nombre d’associés :
Le nombre maximal des associés est fixé à cinquante (art47). C’est le type de
société commerciale dans lequel un plafond est ainsi posé. En cas de
dépassement, la société a un délai de deux ans pour être transformée en

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société anonyme pour être régularisée ; à défaut de régularisation au terme
de cette période, (sinon ;)la société est automatiquement dissoute.

Le capital social :
Il est de 100 000 DH au moins. Il peut être constitué sous forme d’apports
en numéraire et d’apports en nature. Dans cette occurrence, les fonds que
les associés ont promis d’apporter doivent intégralement et immédiatement
libérés.

Solidarité :
Les associés sont solidairement responsables, pendant cinq ans, à l’égard
des tiers, de la valeur attribuée aux apports en nature. Ainsi, s’il avère, par
exemple, à l’occasion de la mise en liquidation de la société, que la valeur de
tel immeuble apporté est inférieure à sa valeur statuaire, les associés
pourront être condamnés solidairement à payer la différence entre la valeur
réelle et la valeur statutaire. C’est le seul cas dans lequel les associés d’une
SARL sont responsables solidairement.

2)°Les conditions de forme :

La SARL ne pouvant pas émettre de valeurs mobilières (art 54), elle ne peut
pas se constituer par appel public à l’épargne. Le seul mode de constitution
est donc celui de la constitution sans appel public à l’épargne.
Le régime de constitution de la SARL emprunte à celui de la société
anonyme. Des statuts doivent être rédigés, qui comprennent notamment la
forme de la société, sa durée, sa dénomination, son siège et son objet (voir
art 50 les différentes indications obligatoires).
Comme toutes les sociétés, la SARL ne jouit de la personnalité juridique qu’à
compter de son immatriculation.

b)°Fonctionnement de la société :

La structure de la SARL est plus légère que celle de la société anonyme. Un


seule organe de dirigeant existe, a savoir le ou les gérants. En revanche, on
retrouve des commissaires aux comptes, les associés, ont à peu près les
mêmes pouvoirs que dans une société par actions.

La désignation d’un gérant est nécessaire. Le nombre des géants est fixé
librement dans les statuts. Le ou les gérants sont choisis parmi les associés
ou en dehors d’eux.

La nomination du gérant :
La loi exige seulement que le gérant soit une personne physique, à la
différence de le règle applicable aux sociétés en nom collectif. Pour le reste il
appartient aux statuts de dessiner les conditions requises des gérants.
Contrairement à l’administrateur, le gérant peut ne pas être associé et
cumuler son mandat avec un contrat de travail. Les premiers gérants sont
nommés dans les statuts. Ultérieurement, ils sont nommés en assemblée ou
à l’occasion d’une consultation écrite.

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Révocation du gérant :
Le gérant est révocable par décision des associés représentant au moins les
trois quarts des parts sociales (art 69) .lorsque la révocation est décidée sans
juste motif, elle peut donner lieu à dommage intérêts. Le caractère juste du
motif s’apprécie non seulement par rapport à l’intérêt de la société. Le juste
motif doit être tiré de l’activité de gestion de l’intéressé.
Le gérant est également révocable judiciairement pour cause légitime, à la
demande de tout associé (art 69).

Les pouvoirs du gérant :


Dans les rapports avec les tiers, le gérant est investi des pouvoirs les plus
étendus pour agir en toute circonstance au nom de la société (art 63).
Que l’acte participe ou non de l’objet social, qu’il vise ou non l’intérêt social
la société est engagée et elle doit s’exécuter.
Dans les rapports entre associés, le gérant a les mêmes prérogatives que le
président du conseil d’administration. Il passe donc les contrats, initie les
procès, embauche et licencie, négocie les accords d’entreprise. Le gérant est
le représentant légal de la SARL.
Les statuts peuvent limiter les pouvoirs du gérant. Ces clauses limitatives
sont inopposables au tiers. Leur violation ouvre seulement droit à une
condamnation du gérant à dommages intérêts.

La pluralité de gérants :

En cas de pluralité de gérants, chacun d’entre eux a le pouvoir d’engager la


société.
Ceux -ci détiennent séparément les pouvoirs de représenter la société qui
est engagée par les actes de chacun des gérants même s’ils ne relèvent pas
de l’objet social à moins qu’elle ne prouve que le tiers en avait pleine
connaissance.
Il suffit qu’un contrat ait été signé par un seul gérant pour que ce contrat
engage la société. Chaque gérant est dépositaire de la signature sociale. (Art
63).
Un gérant peut s’opposer aux actes d’un autre gérant, mais son opposition
est sans effet à l’égard des tiers ; à moins qu’il ne soit établi qu’ils ont en eu
connaissance.

La responsabilité du gérant :
Le gérant peut être tenu responsable sur le plan civil et sur le plan pénal.

Responsabilité civile :
A l’image des administrateurs, les gérants sont responsables
individuellement ou solidairement, envers la société ou les tiers, des
infractions à la loi et aux règlements, des violations des statuts et des fautes
commises au cours de la gestion de la société.

Responsabilité pénale :
La responsabilité pénale est calquée sur celle des administrateurs. On
retrouve les mêmes délits : Abus de biens sociaux, présentation ou

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publication de bilan inexact et de répartition de dividendes fictifs … (art100
0 112).

Mais depuis la nouvelle loi, la SARL peut ne compter qu’un seul associé et
ce, même au jour de sa constitution. Elle est dite S.A.R.L à associé unique
ou S.A.R.L unipersonnelle.

-S.A.R.L UNIPERSONNELLE :

Le principe :

Le régime de base de la SARL unipersonnelle est celui de la SARL


pluripersonnelle, sous réserve des adaptations rendues nécessaires par la
présence d’un seul associé.
L’intérêt de créer une SARL unipersonnelle :

Le commerçant personne physique, propriétaire de son entreprise, répond


personnellement de toutes les dettes nées de l’activité de l’entreprise. En
raison du principe de l’unité du patrimoine
Pour éviter l’inconvénient de l’unité du patrimoine, le commerçant peut créer
une SARL à laquelle il apporte les biens de son entreprise. Il s’attribue ainsi
la totalité des parts sociales et devient dirigeant de la société.

1°) Constitution :
L’associé unique réalise un apport, en nature ou en numéraire, de manière à
doter la société du capital minimum requis (100 000 DHS).

2)°Fonctionnement :
La gérance est assumée par l’associé unique ou un tiers désigné par lui. Le
gérant jouit des mêmes prérogatives que dans une SARL ordinaire.
Les pouvoirs de l’assemblée sont exercés par l’associé unique sans que les
règles de convocation et de tenue aient à être respectées par lui. Il est
exempté de l’obligation de se convoquer.
C’est donc à l’associé unique qu’il appartient d’approuver les comptes
sociaux, de décider la distribution des bénéfices, de modifier les statuts.

3-3 Les sociétés de capitaux ou par actions

Les sociétés de capitaux sont une personne morale séparée et distincte de


ses membres (actionnaires). Chaque actionnaire a une responsabilité limitée.
Un créancier ayant un droit sur les actifs dans certaines circonstances, ces
derniers puissent être tenus responsables l’entreprise n’a normalement
aucun droit sur les actionnaires, quoique

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Les sociétés de capitaux se constituent en considération du capital social. La
personnalité des associés joue un rôle secondaire, on distingue la société
anonyme (S.A), la commandité par actions et la société anonyme simplifiée.

a-La société anonyme

Caractéristiques :
Elle repose sur l’importance des capitaux apportés
La qualité de commerçant n’est pas exigée
Elle ne possède pas une dénomination sociale
La responsabilité est limitée aux apports
Le capital social est divisé en actions librement négociables
Elle doit avoir un capital social d’au moins 300000 dh lorsqu’elle ne
fait pas appel à l’épargne publique, son capital doit être au moins
30000000 dh dans le cas contraire
La durée de vie ne doit pas dépasser 99 ans
Les actionnaires sont au moins au nombre de 5
Elle peut être administrée selon deux formules différentes : l’une
comportant un conseil d’administration et un président, l’autre un
conseil de surveillance et un directoire

La constitution :
La constitution d’une société anonyme est conditionnée par le respect des
quatre formalités suivantes :
La réalisation et le dépôt des statuts
La souscription et libération des capitaux
Transfert à la société en constitution les apports en nature
La publicité

Le fonctionnement :
La S.A avec conseil d’administration
1. Le conseil d’administration :
- La société est administré par un conseil d’administration (CA) composé
de 3 à 12 membres au plus (ce dernier pouvant être porté à 15 si la société
est cotée en bourse) ; nommées par l’assemblée générale ou dans les statuts
lorsqu’il s’agit de la première administration.

- Chaque administrateur doit être propriétaire d’un minimum d’action.

- La durée de leur mandat est déterminée dans les statuts sans pouvoir
excéder 6 ans en cas de nomination par assemblée, et 3 ans en cas de
nomination dans les statuts. Ils sont révocable ad nutum, c’est-à-dire à tout
moment et sans juste motif.

- Le conseil élit en son sein un président qui ne peut être un quorum de la


moitié de ses membres, et ces décisions sont prises à la majorité simple à
moins que les statuts n’exigent une majorité plus forte. la voix du président
est prépondérant en cas de partage égale des voix.

22
- Sur proposition du président, le conseil nomine un secrétaire du conseil
(qui peut être un simple salarié) et peut donner mandat à une ou plusieurs
personne physique d’assister le président à titre de directeur général. Les DG
sont révocable à tout moment par le conseil sur proposition du président.

- Les administrateurs qui ne sont ni président, ni DG, ni salarié doivent être


plus nombreux que ce qui ont une de ces qualités et sont chargés au sein du
conseil, du contrôle de la gestion et du suivi des audits internes et externe ;
comme ils peuvent constituer entre eux un comité des investissements et un
comité des traitement et rémunérations.
. Les assemblées d’actionnaires :
- La modification des statuts est décidée à la majorité des deux tiers des
voix des actionnaires présents ou représentés en tenant compte des voix
détenues par tout un chacun. Le quorum étant de 50% du capital à la
première convocation et de 25% à la 2ème.
- Pour les autres décisions, l’assemblée générale statue à la
majorité des voix des actionnaires présents ou représentés. Un
quorum de 25% du capital étant nécessaire à la première
convocation. Au quorum n’étant exigé à la deuxième.

La S.A avec Directoire


1. Le directoire :

- La société est dirigée par un directoire composé de cinq membres au


maximum, sauf si la société est cotée en bourse, ce nombre peut être porté à
sept.

- si le capital est inférieur à 1.5 M DH, les fonctions du directoire peuvent


être exercées par une seule personne qui prend le titre de directeur général
unique.

- Le directeur exerce ses fonctions sous le contrôle du conseil de


surveillance qui en nom le membres et confère la qualité de président à l’un
d’eux.

- Les membres du directoire, qui doivent être des personnes physiques,


peuvent être choisis en dehors des actionnaires et être même salariés de la
société.

- La révocation des membres du directoire peut être décidée par l’assemblée


générale sur proposition du conseil de surveillance, et peut donner lieu à
dommages – intérêts si elle est sans juste motif. Étant entendu que la
révocation ne met pas fin au contrat de travail pour les membres salariés du
directoire.
23
- La durée de leur mandat est comprise entre 2 et 6 ans. A défaut de
dispositions statutaires, il est supposé être donné pour 4 ans.

- Le directoire délibère et prend ses décisions dans les conditions fixées


par les statuts.

3. Le conseil de surveillance :

- Le conseil est composé de 3 à 12 membres au plus (ce dernier pouvant


être porté à 15 si la société est cotée ). Ils sont nommés par les statuts ou
l’assemblée générale au cours de la vie sociale ; la durée de leur mandat ne
peut excéder 6 ans dans les deux cas. Ils sont révocables ad nutum (à tout
moment et sans juste motif ) et aucun d’eux ne peut faire partie du
directoire.

- Ils doivent, par ailleurs, être propriétaire d’un minimum d’actions.

- le conseil élit en son sein un président (personne physique).

- le conseil ne délibère qu’avec un quorum de la moitié de ses membres,


et ses décisions sont prises à la majorité simple à moins que les statuts
n’exigent une majorité plus forte. Sauf disposition contraire des statuts, la
voix du président est prépondérante en cas de partage égal des voix.

3. Assemblées générales : : idem que pour les S.A à Conseil


d’administration

b-La société en commandité par actions

C’est une société hybride qui regroupe deux sortes d’associés :d’une


part les commandités qui sont commerçants et répondent
indéfiniment et solidairement des dettes sociales ;d’autre part les
commanditaires qui ont la qualité d’actionnaires et ne supportent
les pertes qu’à concurrence de leurs apports.
Les règles de la société anonymes sont applicables à l’exception de
celles qui concernent l’administration et la direction.
La société est soumise au contrôle d’un ou plusieurs commissaires
aux comptes désignés par l’assemblé général ordinaire.
La S.C.A comprend obligatoirement un conseil de surveillance qui
doit être composé d’au moins trois actionnaires et qui doit être
nommé par l’assemblé générale ordinaire composé de
commendataires.
Le ou les gérants sont eux qui dirigent la société comme le directoire
dans la société anonyme

c-La société anonyme simplifiée (S.A.S)

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C’est une nouvelle forme de société, beaucoup plus souple que les
précédentes et fortement marqué d’intuitus personæ. Elle est
destinée à permettre aux entreprises de taille importante de mener
ensemble des opérations de gestion, de coopérations commerciales
ou de recherche industrielle.
Elle peut être constituée par deux ou plusieurs sociétés dotées d’un
capital social d’au moins 2000000 dhs qui doit être libéré en totalité
dés la signature des statuts
C’est une société fermée puisqu’elle ne peut faire appel public à
l’épargne
Elle doit avoir un président désigné dans les statuts

4- Avantages et inconvénients

Avantages : Inconvénients :

Responsabilité limitée Règlements serres


Avantages fiscaux éventuels Constitution onéreuse
Gestion spécialisée Restrictions de la charte
Propriété transférable Tenue de dossiers complets nécessaire
Existence continue Double imposition des dividendes
Personne morale distincte
Capitaux plus faciles à mobiliser

La question du choix de l’entrepreneur entre entreprise individuelle et la


société est fondamentale. Plusieurs critères interviennent dans ce choix.

1. Quelle gestion pour l’entreprise ?

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Le mode de gestion le plus simple est celui de l’entreprise individuelle : le
patron décide de tout, doit respecter peu de formalités et engager peu de
frais de constitution.
La création d’une société, sauf pour la SARL d’associé unique, suppose
une volonté de travail collectif, donnera naissance à une véritable
organisation, à une gestion. Les décisions se prennent à la majorité simple
ou qualifiée.
C’est la structure adéquate, s’il y a pluralité d’associés, mais elle est
plus coûteuse, et plus lourde.

2. Quelles perspectives de développement pour l’entreprise ?

Le financement de l’activité

L’entreprise individuelle a rarement accès au crédit bancaire : les


ressources appartiennent à l’entrepreneur ou à sa famille.
Les sociétés, en particulier de capitaux, disposent de modes de
financement plus variés : d’abord ceux des associés, et auprès des banques.
Enfin par émission de titres qui attirent les investisseurs et ouvrent l’accès
au marché des capitaux.

La concentration-le partenariat

La société reste la forme la plus appropriée pour les opérations de


concentration : exemple, les sociétés de capitaux peuvent fusionner,
constituer des groupes : par des prises de participation et allant jusqu’à
l’absorption.

La transmission de l’entreprise

Difficile dans le cas d’une entreprise individuelle et coûteuse


fiscalement, elle est plus facile dans le cas d’une société, grâce à l’existence
de parts sociales ou d’actions dont la cession est plus facile.
Exemple : cas d’un commerçant qui meurt : le fonds de commerce est
transmis à plusieurs héritiers, d’où une gestion plus difficile du fonds à
plusieurs.
Dans une société, en cas de décès d’un associé, les héritiers deviennent
propriétaires d’un certain nombre de ces droits mais la société n’est pas en
principe gênée par cette transmission.
La cession d’une société est aussi simple : cession de parts sociales ou
d’actions à un tiers, alors que l’entrepreneur individuel doit céder son fonds
de commerce, ses contrats ou ses locaux d’exploitation.

3. Quels risques pour l’entrepreneur ?

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S’il choisit l’entreprise sous forme individuelle, sa responsabilité est
illimitée sur ses biens personnels et professionnels. Dans le cas d’une
société, sa responsabilité est limitée aux apports.

4. Quel régime fiscal ?

Formalités comptables et fiscales

En principe, les entreprises aussi bien sous forme individuelle que


sous forme de société, sont soumises aux mêmes formalités.

Statut fiscal de l’entrepreneur

S’il exploite une entreprise individuelle, il sera soumis à l’impôt


général sur les revenus sur son revenu professionnel soit la différence entre
ses produits (recettes) et ses charges.
S’il est associé et dirigeant dans une société dont il est le gérant, il est
soumis à l’IGR sur ses revenus salariaux et revenus sur capitaux mobiliers
(dividendes qu’il perçoit).

Coût pour la création de l’entreprise

 Très bas pour l’entreprise individuelle


 Elevé pour la société : honoraires de la fiduciaire, droits
d’enregistrement sur les statuts, annonces légales…En plus,
pour les SARL et les SA, il faut un capital minimum.

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