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PLAN DU COURS
Chapitre 4 : LA RENTABILITE
4.1. Généralités
b. limites de l'analyse par les bénéfices
c. analyse des performances ou la performativité
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4.1.1. La profitabilité
4.1.2. La marge brute d'autofinancement (capacité d’autofinancement)
4.1.3. La rentabilité proprement dite
4.1.4. La rentabilité économique
4.1.5. La rentabilité financière
4.1.6. Le levier d’endettement
BIBLIOGRAPHIE
1. Alain Haussaire et Jean-Philippe Pujol, Organisation du système d’information comptable et de
gestion, 3è édition, Dunod, Paris, 2009
5. Béatrice et Francis Grandguillot, Analyse financière, 11ème éd, Gualino, Paris 2007 ;
6. Benjamin Graham, L’interprétation des états financiers, édition 1937 révisée, Valor, Paris 2003
10. David Kokas, Comprendre un bilan, Pearson, 3ème édition, Paris 2008
13. Elie Cohen, Analyse financière, 5ème édition, Economica, Paris 2004.
14. Fabienne Guerra., Diagnostic financier d’une entreprise, Entreprise, Bruxelles, 1995
17. Jérome Caby et Jacky Koël, Analyse financière , 2e édition, Pearson, Paris, 2012
20. Martine Haranger et ali, Diagnostic financier, Indicateurs et méthodologie, Hachette supérieur,
Paris 2008
22. Michel Salva, Comprendre l’analyse financière, 2ème édition, Vuibert, Paris 2009
25. Ntambo. Kapondha, Analyse des états financiers, ESC/UNILU, inédit 2004
26. Pierre Conso, Gestion Fiancière, Dunod, 9ème édition, Paris, 2000
28. Pierre Ganier, Technique comptable approfondie et les comptabilités, Dunod, Paris, 1976
32. Robert Maéso, Comptabilité Générale approfondie, Dunod, 4ème édition, Paris, 2003
4
33. Simon Parienté, Analyse finacière et évaluation d’entreprise, exercice Université de Paris, I,
Panthéon, Sorbonne, Pearson éducation, Paris 2009
34. T. John Lwandu, Comptabilité Générale, G1, ISS, ISP/Lubumbashi, inédit 2010
36. Wolfgang Dick et Franck Missionier-Piera, Comptabilité financière en IFRS, Pearson Education,
Paris 2007
OBJECTIF
L’objectif global de ce cours est d’aider l’étudiant à pouvoir porter un jugement sur la situation
financière d’une entreprise et de la motiver.
Il s’agit de vérifier dans quelle mesure une entreprise est assurée de maintenir son équilibre financier
pouvant schématiquement se définir comme étant la capacité permanente pour celle-ci à honorer ses
engagements.
1
Bernard Collasse, L’analyse financière de l’entreprise, 5ème édition, La Découverte, Paris 2008, Pge1
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CHAPITRE PREMIER : ANALYSE FINANCIERE
I. Introduction
Dans cette partie nous allons aborder l’essentiel de l'analyse financière ; toutefois
l'essentiel qui peut conduire un analyste après lecture, à analyser, décortiquer et « déshabiller » le
bilan, le compte de résultat et le tableau des flux afin de fonder un jugement certain.
1. Définitions et objectifs
L'analyse financière par contre, est l’étude minutieuse de l’activité, de la rentabilité et de la structure
financière de l’entreprise.
Pour maîtriser son développement et assurer son futur, une entreprise doit satisfaire à ces six critères
qui peuvent être définis ainsi :
- croissance, capacité de l’entreprise à développer sur une longue période ses ventes et sa taille ;
- rentabilité, excédent des produits d’exploitation, financiers et exceptionnels, par rapport aux
charges; augmentation de la valeur de l’entreprise; capacité d’un capital à produire un revenu;
- rôle social, capacité de l’entreprise à assumer une fonction de progrès au sein de la société, soit
par le développement des hommes, soit par la création de valeurs durables ;
a. Le banquier
Pour le banquier, ce sont en effet la rentabilité et sa pérennité qui constituent pour les prêteurs les
meilleurs gages de remboursement. Il s’efforce de mieux appréhender le risque de perte qui, au-delà
d’un certain niveau, devient pour eux un risque d’immobilisation de leurs créances, voire un risque de
non-remboursement.
c. Le client
Le client qui passe une commande importante à une entreprise et, éventuellement, lui
verse une avance ou un acompte, est naturellement préoccupé pas sa solidité financière ; de même que
le fournisseur qui lui fait crédit. Une éventuelle cessation de paiement est génératrice des pertes pour
eux.
d. Les salariés
Les salariés sont aussi légitimement préoccupés par la pérennité de la croissance de
l’entreprise, qui conditionne celle de leur emploi, ainsi que la part des richesses qu’elle produit. La
notion de la valeur ajoutée les intéresse tout particulièrement.
e. Les professionnels
L’analyse financière exige du temps et de la compétence, et d’autant plus de temps que
l’on a moins de compétence. Aussi n’est-il pas surprenant qu’elle soit devenue une affaire de
professionnels. Ces professionnels ont en général une formation à dominante comptable et financière ;
une bonne mesure de comptabilité et de gestion financière.
Les analystes financiers jouent un rôle important auprès des investisseurs boursiers dont, d’une
certaine façon, ils forment l’opinion.
L'analyse financière constitue ainsi un instrument de gestion ayant un caractère rétrospectif. Elle peut
intervenir pour :
b. Le contrôle financier
Vise les conditions de réalisation de l'équilibre financier et du niveau de rentabilité. Il intéresse les
banquiers et les organismes de crédit.
3. Analyse financière et comptabilité
Elle établit un diagnostic financier qui consiste à recenser les FORCES et les
FAIBLESSES de l’entreprise afin de porter un jugement sur sa performance et sa situation financière,
en se plaçant dans la perspective d’une continuité d’exploitation.
Comme nous l’avons affirmé au point précédent, elle constitue donc un ensemble
d’outils d’analyse qui permet :
- de dégager des résultats, des indicateurs caractéristiques, des ratios et de les apprécier ;
- de donner des informations :
sur l’évolution de l’activité,
sur l’évolution de la structure financière,
sur les performances réalisées.
- d’interpréter ces informations à l’aide du diagnostic financier ;
- d’effectuer des comparaisons entre le passé, le présent et l’avenir de l’entreprise, ainsi qu’avec
d’autres entreprises du même secteur d’activité.
Enfin, l’analyse financière est une aide à LA PRISE DE DECISION ; elle permet
d’améliorer la gestion de l’entreprise et de répondre aux questions :
- quelle est la valeur de l’entreprise ?
- quelle est la capacité de l’entreprise à créer de la richesse ?
- l’entreprise est-elle rentable ?
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- sa structure financière est-elle équilibrée ?
- sa stratégie est-elle adaptée à ses besoins et à ses ressources ?
- l’entreprise est-elle compétitive ?
- quels sont les points forts, les points faibles et les potentialités de l’entreprise ?
- quels sont les risques encourus ?
D'un point de vue prospectif, l'analyse financière sert aussi à évaluer l’incidence
d’une croissance de l’activité en mesurant les besoins de financement nouveaux nés de la
stratégie d'expansion.
En conséquence, l’analyse financière repose sur trois éléments :
- Appréciation de la situation présente d'une entreprise à partir de l'étude de son bilan, véritable
photographie du patrimoine de l'entreprise à un instant donné ;
- Analyse du compte de résultat de l'entreprise afin de mesurer sa capacité à dégager des
ressources financières du fait de son activité productive ;
- Analyse dynamique à partir de l'élaboration de divers documents permettant d'anticiper les
besoins de financement futurs de l'entreprise (bilans et comptes de résultat prévisionnels et plan
de financement des investissements futurs).
6. Diagnostic financier
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a. Définition
Le diagnostic découle de la symptomatologie. La symptomatologie est une science qui analyse des
symptômes pour atteindre le résultat attendu.
Lorsque le symptomatologiste remarque quelque chose qui ne marche pas, il procède par diagnostic
(du grec diagnôsis, connaissance).
Le diagnostic est une identification, un jugement porté sur une situation, un état afin de rechercher des
solutions. Dans une entreprise, c'est la responsabilité d'un conseiller en management, d'un expert-
comptable, d'un audit interne ou externe.
2ème étape :
Préparation des différentes sources d'informations :
• Informations extra-comptables :
Internes à l'entreprise :
- Raison sociale
- Localisation géographique des établissements
- C.V.
- Statut juridique
- Age de la société
- Dirigeants (âge, ancienneté, compétences)
- Activité
- Taille
Externes à l'entreprise :
- Fournisseurs
- Clients
- Concurrents
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- Secteur d'activité
- Environnement macro-économique
- Marché de l'entreprise.
• Informations comptables :
- Bilan comptable retraité ou bilan fonctionnel, soit au bilan financier.
- Compte de produits et charges d'où on va dégager l'état des soldes de gestion ;
Sur la base de ces documents on établira les ratios relatifs à chacun d'eux.
3ème étape :
Sélection des outils d'analyse financière les mieux adaptés aux objectifs poursuivis :
- Equilibre financier
- Solvabilité
- Risque économique et financier
- Rentabilité
- Croissance
- Autonomie financière
- Flexibilité financière.
4ème étape :
Diagnostic financier (atouts et handicaps)
Atouts :
- Flexibilité
- Rentabilité élevée
- Bonne liquidité
- Forte croissance
Handicaps :
- Baisse des résultats
- Baisse de chiffre d'affaires
- Insuffisance de ressources stables
- Insuffisance d'investissement
- Dégradation de la trésorerie
- Surendettement, etc…
5ème étape :
Pronostic et recommandations :
- Perspectives d'évolution
- Recommandations.
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Bilan
Etat du patrimoine de l’entreprise
Compte
de
résultat
Etat explicatif du résultat réalisé
TAFIRE
Analyse des ressources et emplois
Annexes
Explications et compléments
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Le système comptable OHDA prévoit trois systèmes de présentation des états financiers selon la taille
des entreprises.
Pour des besoins de central des bilans, les sociétés commerciales sont tenues de déposer
leurs états financiers au Conseil permanent de la comptabilité. En plus, les Sociétés anonymes et celles
par Actions à Responsabilités Limitées sont tenues de publier au journal officiel leurs bilans, compte
de résultat et état annexé.
Dans notre pays, la Direction générale des impôts (centres des impôts, grandes
entreprises), le tribunal de commerce, le journal officiel, le Conseil Permanent de la
Comptabilité au Congo et le Conseil Supérieur du portefeuille reçoivent également les tableaux
de synthèse. Tout analyste pourra en prendre possession.
c) La presse
Une troisième source d'information est caractérisée par la presse
Générale ou spécialisée ou encore les études isolées.
EX : journal en bourse, soft des finances, journal de l’économie....
d) L’internet
Des pays comme la France, la Belgique, l’Afrique du sud et les Etats-Unis sont tenus de
diffuser leurs états financiers dans des sites appropriés et accessibles à tous. La RDC s’y prépare.
Toutefois, les entreprises comme Régideso, les banques, quelques sociétés minières diffusent leurs
états financiers sur des sites personnels.
e) L’entretien
La dernière source d'information peut être un entretien personnel avec les responsables ou
le personnel technique de l'entreprise étudiée.
Notons que l’analyse peut être menée avec des objectifs très différents :
- L'analyse interne réalisée par l'entreprise elle-même a pour objectif de rassembler les
informations nécessaires à la définition de la politique financière : investissement, sélection
des moyens de financement, gestion de la trésorerie. Fondée sur l'information la plus large, elle
sert de support à l'action et de moyen de contrôle de la réalisation du plan.
- Analyse externe réalisée par des tiers : analystes professionnels, banquiers, organismes de
crédit, créanciers, étudiants etc., ne répond pas aux mêmes conditions. Son objet est de porter
un jugement sur la situation financière en vue d'une opération telle que: accord de crédit,
acquisition d'actions, fusion, absorption,… L'analyste externe à l'entreprise ne dispose que d'un
nombre limité d'informations, généralement les documents comptables de synthèse : Bilans,
compte de résultat et quelques fois, le tableau de financement ou des flux de trésorerie.
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Elle est basée sur les comptes Elle est fondée sur l’étude des flux
annuels à une date donnée financiers pour une période
donnée
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L’analyse de l’activité
Le compte de résultat fournit des informations sur l’activité et la formation du résultat. Il permet de
déterminer des indicateurs de gestion d’établir entre eux des comparaisons des rapports dans le temps
et dans l’espace.
Compte de résultat
Bilan comptable
Actif N Passif N
- Emplois stables - Ressources durables
Capitaux propres
Dettes de
financement
- Actif circulant - Dettes circulantes
d’exploitation (HT) d’exploitation (Hors
trésorerie)
- Actif circulant hors - Dettes circulantes
d’exploitation (HT) d’exploitation (Hors
trésorerie)
- Trésorerie actif - Trésorerie passif
3eme étape : Elle présente, en justifiant le cas échéant les calculs, les ratios les plus significatifs
concernant la structure financière ; l’activité et la rentabilité.
4eme étape : C’est la plus importante, est l’analyse financière proprement dite. Il s’agit de commenter
l’évolution des ratios (pourquoi cette variation ? Est – ce favorable ou défavorable ? Dans ce dernier
cas, que peut – on faire ?...) Et ceci par ratio ou par bloc de ratios. Cette étape doit mener à un
jugement de valeur ou à une appréciation de la situation financière de l’entreprise (ses forces et les
faiblesses).
1. Généralités
L’analyse fonctionnelle de la structure financière et basée sur l’étude de la couverture des
emplois par les recoures en prenant en considération les trois grandes fonctions (investissement,
financement, exploitation) dans les différents cycles économiques de l’entreprise.
Le bilan comptable est l’outil de base pour analyser la structure financière de l’entreprise. Cependant il
est nécessaire de retraiter les éléments constitutifs du bilan comptable pour permettre :
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Les emplois et l’actif circulant du bilan fonctionnel sont évalués en valeur brute.
L’actif et le passif circulant sont structurés en trois parties
- Exploitation
- Hors exploitation
- Trésorerie
A. Les retraitements
Avant l’analyse financière, une préparation méthodique des documents s’impose. Cette
préparation est tout d’abord nécessaire parce que le bilan est établi dans une optique comptable qui ne
converge pas totalement avec la perspective analytique du diagnostic financier. Il appartient donc aux
analystes de corriger les effets de certains décalages que le formalisme comptable peut introduire entre
la réalité économique du patrimoine et sa représentation bilantielle.
Cette phase préalable à l’analyse revêt UNE IMPORTANCE CROISSANTE car si elle n’est pas prise
en considération, elle peut créer une certaine opacité, et FAUSSER l’interprétation des paramètres
financiers en compromettant toute tentative de comparaison inter-entreprises.
L’objectif étant de parvenir à un bilan corrigé, plus proche de la réalité économique et qualifié de
BILAN FINANCIER d’une part et de BILAN FONCTIONNEL d’autre part.
Soldes
N° Intitulés des comptes
Débit crédit
10.1 Capital 3 000 000
11 Réserves 2 800 000
12.1 Report à nouveau 25 000
13.1 Résultat de l’exercice 367 438
19 Provisions pour risque 42 000
16.2 Emprunts auprès de l’établissement de crédits (1) 1 200 000
20.1 Frais d’établissement 90 000
21.5 Fonds commercial 430 000
23 Constructions 2 970 000
24.5 Matériel de transport 148 000
24.4 Matériel de bureau et matériel informatique 195 000
24.4 Mobilier 184 000
271 Prêts 15 000
275 Dépô ts et cautionnements versés 6 000
2811 Amortissement des frais d’établissement 60 000
28.3 Amortissement des constructions 788 000
2845 Amortissement du matériel de transport 22 200
2844 Amortissement du matériel de bureau et matériel informatique 58 500
2844 Amortissement du mobilier 83 600
31 Stocks de marchandises 482 000
401 Fournisseurs 1 984 000
402 Fournisseurs – effets à payer 1 163 000
48.1 Fournisseurs d’immobilisations 73 500
408 Fournisseur – factures non parvenues 9 270
411 Clients 3 109 800
412 Clients – effets à recevoir 845 000
4181 Clients – factures à établir 6 340
441 Etat – impô ts sur les bénéfices 554 000
444 TVA à décaisser 526 340
47.6 Charges constatées d’avances (2) 16 920
47.7 Produits constatés d’avance 4 040
491 Dépréciation des comptes clients 62 500
502 Actions 80 470
52.1 Banque 3 134 680
571 Caisse 2 178
Total Général 12 269 388 12 269 388
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(1) dont soldes créditeurs banque : 42 860 FC
(2) Concernent l’exploitation
Vous disposez, en outre des informations complémentaires suivantes
- Valeurs mobilières de placement constituent un élément de l’actif circulant hors exploitation ;
- Effets escomptés non échus : 282 000 FC
- L’entreprise ELOGE exploite depuis deux ans du matériel informatique financement par un
contrat de crédit – bail
Valeur du matériel : 245 000 FC
Durée du contrat : 5 ans
Valeur du matériel informatique en fin du contrat : 100 000 FC
- Cession de créances professionnelles : 58 200 FC
Déterminer le résultat de l’exercice
Effectuer les retraitements
Présenter le bilan fonctionnel à l’aide d’un diagramme à barres
Calculer le ratio de financement des emplois stables et celui de l’autonomie financière :
Retraitements
- actif stable
Immobilisations brutes 4 033 000
90 000 + 430 000 + 2 970 000 + 148 000 + 195 000 – 184 000 + 15 000 + 6 000=4 038 000
Crédit –bail 245 000
4 283 000
- Actif de trésorerie :
- Ressources stables :
- Dettes d’exploitation
- Passif de trésorerie :
Bilan condensé
Dettes financières
actif circulant 8 571 588 4 143 210
Actif circulant d’exploitation 4 300 260 Passif circulant 3 686 650
634 470 Dettes d’exploitation 73 500
Actif circulant hors exploitation
3 136 858 383 060
Dettes hors exploitation
Actif de trésorerie
Passif de trésorerie
Totaux Totaux
12 854 588 12 854 588
Diagramme en barres
Ressources stables
67,8 %
Dettes d’exploitation
28,7 %
A. Définition
Avant de définir la notion de fonds de roulement net global (FRNG), il est utile de connaitre une
des règles de l’équilibre financier selon laquelle les emplois durables doivent être financés par des
ressources stables.
Le fonds de roulement net global représente une ressource durable ou structurelle mise à la disposition
de l’entreprise pour financer des besoins des cycles d’exploitation ayant un caractère permanent.
Le fonds de roulement net global est pour l’entreprise une marge de sécurité financière destinée à
financer une partie de l’actif circulant. Son augmentation accroit les disponibilités de l’entreprise.
Le fonds de roulement net global s’obtient par différence entre deux masses du bilan fonctionnel.
Le calcul peut s’effectuer :
Par le haut du bilan ⇒ cycle long
Par le bas du bilan ⇒ cycle court
- -
Le fonds de roulement net global est mis en évidence par la représenta un graphique du bilan
Fonds de Actif
Actif
roulement circulant d’exploitation
circulant d’exploitation
net global
Actif
Actif
circulant hors exploitation
circulant hors exploitation
Actif de trésorerie
Actif de trésorerie
A NOTER • Le fonds de roulement net global peut être négatif • La différence entre ressources
d’exploitation et besoins d’exploitation peut dégager des ressources à la place du besoin en fonds de
roulement (cas des entreprise de distribution) • Vérifier vos calculs à l’aide des différentes méthodes.
Le fonds de roulement net global peut être exprimé en nombre de jours de chiffre d’affaires d’après le
ratio suivant
Pour être signifiant, le fonds de roulement net global doit être comparé au besoin en fonds de
roulement, de même en déterminer le niveau satisfaisant.
2. Le besoin en fonds de roulement (BFR)
D’achat
De fabrication
De ventes
Il crée des :
Les délais qui s’écoulent entre les achats, la production et les ventes entrainent la constitution de
stocks
Les décalages dans le temps entre les flux réels et les flux financiers font naitre des dettes et des
créances
- Délais entre achats et décaissements ⇒ dettes
Ce besoin en fonds de roulement est la partie des besoins d’exploitation qui n’est pas assurée par les
ressources d’exploitation
Besoin de financement Ressources de
Besoin en fonds de roulement = -
du cycle financement du cycle
Dettes escomptés non échus (hors bilan) Besoin en fonds de roulement d’exploitation
(1) Les montants de poste stocks et créances est brut, les dépréciations étant considérées
comme des ressources stables
Le besoin en fonds de roulement hors exploitation est la partie des besoins en fonds de roulement qui
n’est pas liée directement au chiffre d’affaires, il présente un caractère instable.
Besoins en fonds de roulement hors exploitation
Besoins Ressources
Créances diverses Dettes sur immobilisations et comptes rattachés
Capital souscrit, appelé, non versé Dettes fiscale (impô ts sur les sociétés)
Le fonds de roulement net global doit permettre de couvrir le besoin en fonds de roulement plusieurs
facteurs influent directement sur le niveau du besoin en fonds de roulement d’exploitation.
Son rôle et primordial : toutes les opérations de l’entreprise se matérialisent par des flux d’entrée ou
des flux de sortie de trésorerie.
La trésorerie permet d’établir l’équilibre financier entre le fonds de roulement net global et le besoin
en fonds de roulement d’après la relation fondamentale.
Trésorerie positive
(1) Les valeurs mobilières de placement peuvent faire des actifs circulant hors exploitation
Fonds de roulement net global Fonds de roulement net global Fonds de roulement net global
> < =
Besoin en fonds de roulement Besoin en fonds de roulement Besoin en fonds de roulement
Pour affirmer son opération sur la situation de la trésorerie nette, l’analyse doit intégrer les
potentialités de l’entreprise à se procurer rapidement des disponibilités (effets escomptables) ou des
financements à court terme (créances mobilisables, crédits fournisseur …)
Exemple
La société Lafitte vous confie l’analyse des bilans fonctionnels « N – 1 » (ci – dessous) et « N »
(page suivant)
Bilan fonctionnel « N – 1»
Actif immobilisé 405 00 Ressources 407 000
brut 0 stables
290 00
Immobilisations 45 000 capitaux propres 0
45 000
Incorporelles amortissements,
Fonds commercial dépréciations et
350 00 82 000
Immobilisations 0 provisions
Immobilisation 10 000
233 200
Financières 235 20
186 00 0
Actif circulant brut 0 Passif circulant 455 00
Actif d’exploitation 100 00 Dettes d’exploita- 125 00 0
0 tion 0
Stock
82 000
Créances Fournisseurs et
28 000
Charges constatées comptes rattachés
3 000
d’avance Dettes fiscales et
Effets escomptés sociale
1 000 2 000
non échus Produits
22 000
actif hors exploita- comptabilisés
27 200
tion d’avance
60 000
Dettes hors
actif de trésorerie 18 200
exploitation
3 000 17 200
valeurs mobilières 24 200 Passif de
de placement 1 000
trésorerie
disponibilités
Banque (soldes
créditeurs)
Effets escomptés
non échus
640 200 640 200
40
Bilan fonctionnel « N »
Actif immobilisé 448 000 Ressources 530 000
brut stables
410
Immobilisations 45 000 capitaux 000
45 000 propres
Incorporelles
Fonds commercial amortissements,
385 000 95 000
Immobilisations dépréciations et
provisions
Corporelles 170 00 25 000
Installations tech- 0 autres dettes
niques 215 00 financiers
Autres 0 18 000
Immobilisation
191 500 109 500
Financières 115 000
Banque (soldes
créditeurs)
Effets
escomptés non
échus
639 500 639 500
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Calculer pour chaque exercice
- Le fonds de roulement net global
- La trésorerie nette
VARIATIO
Exercice
Eléments de calcul N
N–1 N N- N-1
Fonds de roulement net global
Ressources stables 407 000 530 000
- 405 000 448 000
Actif immobilisé
= 2 000 82 000
Contrôle
Actif circulant 235 200 191 500
- 233 200 109 900
Dettes cycliques
= 2 000 82 000
Besoin en fonds de roulement d’exploitation
Actif d’exploitation 186 000 115 500
- 155 000 83 000
Dettes d’exploitation
= 31 000 32 500
Besoin en fonds de roulement hors exploitation
Actif hors exploitation 22 000 57 000
- 60 000 24 000
Dettes hors exploitation
Commentaires
L’exercice « N – 1 » se caractérise par un fonds de roulement très faible qui ne couvre pas le
besoin en fonds déroulement d’exploitation, cependant la trésorerie est possible grâce à une
ressource en fonds de roulement hors exploitation. La situation est amenée à se dégrader
dès le paiement des dettes hors exploitation.
La situation en « N » s’est largement améliorée, grâce à une augmentation sensible du fonds
de roulement net global due à une augmentation des capitaux permanents. Les dettes
cycliques ont augmenté, l’actif circulant d’exploitation a diminué, cette diminution est due à
une forte baisse du stock. On constate un besoin en fonds de roulement, mais l’équilibre
financier est respecté puisque la trésorerie nette est possible.
43
1. Généralités
L’analyse financière ou patrimoniale de l’entreprise repose sur l’étude de sa solvabilité, c’est – à –
dire sa capacité à couvrir ses dettes exigibles à l’aide de ses actifs liquides.
Le bilan comptable est l’outil de base pour analyser la structure financière de l’entreprise. Cependant,
il est nécessaire de retraiter les éléments constitutifs du bilan comptable pour permettre :
Bilan financier
Le bilan financier s’établit à partir du bilan comptable après affectation du résultat. Toutefois
certaines corrections doivent être effectuées de manières à classer les éléments de l’actif et du passif en
quatre masses homogènes significatives.
A. Les masses
L’entreprise possède des actifs dont le délai de transformation en monnaie est plus ou moins long
Actif à plus d’un an
Actif à moins d’un an Biens et créances.
Ces actifs servent à faire face aux passifs plus ou moins exigibles :
Passif à plus d’un an ⇒ capitaux propres et dettes
Passif à moins d’un an ⇒ dettes
Les postes de l’actif sont évalués à leur valeur actuelle nette
Le passif à plus d’un an comprend :
- Les capitaux propres représentant la valeur patrimoniale de l’entreprise ou l’actif net
A. Les retraitements
A NOTER • les charges à partir sur plusieurs exercices ne concernent plus que les frais d’émission
d’emprunt (commissions bancaires, frais de publicité légale…) En effet, le plan comptable général a
supprimé la possibilité d’étaler sur plusieurs exercices les éléments constituant antérieurement les
charges différées, les charges à étaler et les frais d’acquisition d’immobilisations.
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Exemple
Soldes
N° Intitulés des comptes
Débit Crédit
101 Capital 3 000 000
11 Réserves 2 800 000
12.1 Report à nouveau 25 000
13.1 Résultat de l’exercice ? ?
19 Provisions pour risques 42 000
1
16.2 Emprunts auprès des établissements de credit 1 200 000
201 Frais d’établissement 90 000
22 Terrain 430 000
23 Constructions 2 970 000
24.5 Matériel de transport 148 000
24.4 Matériel de bureau et matériel informatique 195 000
24.4 Mobilier 184 000
2
271 Prêt 15 000
275 Dépô ts et cautionnements versés 6 000
281 Amortissements des frais ‘établissement 60 000
283 Amortissements des constructions 788 000
2845 Amortissements du matériel de transport 22 200
2844 Amortissements du matériel de bureau et matériel 58 500
2814 Amortissements du mobilier 83 600
4 Stocks de marchandises 482 000
36 Fournisseurs 1 984 000
401 Fournisseurs – effets à payer 1 163 000
402 Fournisseurs d’immobilisations 73 500
48.1 Fournisseurs – factures non parvenues 9 270
408 Clients3 3 109 800
411 Clients – effets à recevoir 845 000
412 Clients – factures à établir 6 340
4181 Etat – impô ts sur les bénéfices 554 000
441 TVA à décaisser 526 340
444 Charges constatées d’avance 16 920
476 Produits constatés d’avance 4 040
477 Dépréciation des comptes clients 62 500
491 Actions 80 470
502 Banques 3 134 680
52.1 caisse 2 178
57.1 Total ? ?
Actif immobilisé réel net diminué de l’actif fictif et des immobilisations financières à moins d’un
an : 3 703 700
520 000 + 2 810 000 + (148 000 – 22 200) + (195 000 – 58 500) + (184 000
– 83 600) + (15 000 – 10 000) + 6 000
Actif circulant à plus d’un an : 48 900
3 752 600
Bilan condensé
Actif réel net à plus d’un an 3 752 600 Passif réel à plus d’un an 7 829 458
3 703 700
Actif immobilisé net 48 900 Capitaux propres 6 660 433
1 127 023
Actif circulant à plus d’un an Dettes à plus d’un an
42 000
provisions
8 411 988 4 335 130
Actif réel net à moins d’un an
482 000 Passif réel à moins d’un an 72 980
Stocks et en – cours 4 695 740 4 258 100
3 217 328 Dettes financières 4 040
Créances à moins d’un an 16 920
Dettes non financières
Disponibilités + VMP
Compotes de régularisation
49
Comptes de régularisation
12 164 588 Totaux 12 164 588
Totaux
Diagramme en barres
A. – Définition
Le fonds de roulement financier s’obtient par différence entre deux masses du bilan financier, il est
déterminé de deux façons :
2. Les ratios
L’étude de la liquidité et de la solvabilité de l’entreprise est complétée par plusieurs ratios calculés à
partir du bilan financier. Ces ratios doivent être calculés sur plusieurs exercices afin d’apprécier leur
évolution dans le temps et dans l’espace.
A. La liquidité
Il s’agit de savoir dans quelle mesure la vente des stocks et l’encaissement des créances à moins
d’un an permettent de payer les dettes) moins d’un an.
On distingue trois ratios pour analyser la liquidité du bilan
1) Le ratio de liquidité générale
Ce ratio rejoint la notion de fonds de roulement financier, il doit être supérieur à 1 pour traduire un
fonds de roulement financier positif
Ce ratio mesure la capacité de l’entreprise à payer ses dettes à court terme à l’aide de l’encaissement
des créances et de la trésorerie disponible. Il doit être proche de 1
Toutefois, lorsque ce ratio est sensiblement inférieur à 1, il peut traduire non pas ses difficultés
financières mais au contraire une gestion de trésorerie proche de zéro.
Ce ratio mesure la capacité de l’entreprise à payer ses dettes à court terme en utilisant ses
disponibilités
Il est devenu peu significative en raison des découverts bancaires accordés aux entreprises et de la
gestion de trésorerie proche de zéro.
52
B. La solvabilité
En cas de liquidation par manque de liquidité, l’entreprise reste solvable dans la mesure où l’actif réel
net permet de couvrir l’ensemble des dettes.
Deux ratios permettent d’analyser la solvabilité de l’entreprise.
1) Le ratio d’autonomie financière
Ce ratio mesure la capacité de l’entreprise à payer l’ensemble de ses dettes en utilisant ses actifs
Les ratios de liquidité, d’autonomie financière et de solvabilité générale des deux exercices
précédents sont les suivants :
Commentaire
Le fonds de roulement net global et le fonds de roulement financier répondent à des préoccupations
différentes, leurs analyses peuvent même être contradictoires. Il ne faut surtout pas les confondre.
54
Les Grandes Masses du Bilan
Ainsi, après avoir corrigé et redressé les éléments du bilan comptable, nous obtenons le
BILAN FINANCIER que l'on peut résumer de la manière suivante :
Le bilan présenté sous forme des rubriques s’appelle BILAN SIMPLIFIE ou RESUME. Il est
appelé aussi Bilan financier retraité. On peut également le résumé en quatre masses ci-après :
Le bilan présenté sous forme des rubriques s’appelle BILAN RESTRUCTURE, CONDENSE OU
SYNTHETIQUE.
Lorsque le bilan simplifié est exprimé en pourcentage par rapport au total bilan, on l’appelle BILAN
CRISTALLISE OU DIAGRAMME A BARRE.
N.B : Les appellations synthétiques, condensé, simplifié ou résumé ne sont pas unanimes chez tous les
auteurs.
Pour rendre plus fin son diagnostic, l’analyste peut procéder à d’autres aménagements et
regroupements de rubriques et mettre en évidence des grandeurs intermédiaires nouvelles :
- La valeur ajoutée brute. Légèrement différente par rapport au sycohada.
- L’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) (EBITA ou EBITDA), c’est le résultat d’exploitation sans les
dotations et reprises aux amortissements et provisions non exigibles. L’EBE correspond au résultat
économique de l’entreprise, engendré par les seules opérations d’exploitation, indépendamment des
politiques de financement, d’amortissements, de provision et de dividende de l’entreprise.
- Le résultat net d’exploitation qui est obtenu en soustrayant de l’EBE, toutes les dotations aux
amortissements, aux réductions de valeur et aux provisions pour risques et charges d’exploitation et en
y ajoutant toutes les reprises d’amortissements, des réductions de valeur et des provisions pour risques
et charges d’exploitation.
- Le résultat courant est obtenu en faisant la somme de résultat financier (produits financiers-charges
financières) et du résultat net d’exploitation.
- Le résultat avant impôts (EBT = Earning Before Taxes des Anglo-Saxons) est obtenu en faisant la
différence entre l’EBIT et les charges financières des dettes.
- Le résultat de l’exercice après impôts (EAT=Earning After Taxes) est déterminé après avoir calculé et
soustrait l’impôt sur les bénéfices.
Chiffre d'affaires
+ Autres produits d'exploitation
+/- Variation de la production stockée
+ Production immobilisée
Production de l'exercice (Produits
= d'exploitation)
- Achats
+/- Variation des stocks
- Transports consommés
- Services extérieurs (autres services consommés)
= Valeur ajoutée
- Charges sociales (du personnel)
- Impôts et taxes
+ Subvention d’exploitation
= Excédent brut d'exploitation (EBITA)
-(+) Dotation (reprises) aux amortissements
-(+) Dotation (reprises) aux provisions
+ Autres produits d’exploitation
- Autres charges de gestion (
= Résultat net d'exploitation (EBIT)
Produits exceptionnels
Charges exceptionnelles
Résultat exceptionnel
= Résultat avant impôts (EBT)
- Impôts
= Résultat de l'exercice (EAT)
N.B :
En dépit du fait qu’on assiste aujourd’hui à une certaine convergence dans la restructuration des
comptes de la part de nombreux analystes financiers, on ne peut pas considérer les opérations de
restructuration que nous venons d’effectuer comme l’expression d’une orthodoxie établie.
Comme l’affirme Albert Corhay et Mapapa Mbangala (Fondements de Gestion Financière (2007),
Université de Liège p.47), il reste néanmoins vrai que, dans tous les cas, l’analyste financier conserve
une réelle latitude pour apprécier l’opportunité de recourir aux différents redressements compte tenu
des objectifs de son étude et de la nature des informations en sa possession.
Exercice :
Informations complémentaires
(1) Dont à moins d’un an 70 000
(2) Dont exigible à moins d’un an 25 000
(3) Stock initial des emballages = 0 et des marchandises = 20 000.
57
La Structure financière désigne la répartition entre les dettes financières et les capitaux
propres d'une société face aux emplois qu’ils financent. La structure financière résulte de la
comparaison entre le passif « origine des fonds » et l’actif « emplois » qui en a été fait. Elle désigne
aussi la combinaison de dettes bancaires et financières nettes et de capitaux propres auxquels
l'entreprise a recours pour son financement.
Cette méthode est utilisée par les entreprises et surtout les chefs d'entreprise.
a. Avantages
Cette méthode évite des calculs complexes ; Elle peut être faite par les profanes qui ne
disposent pas des connaissances d’analyse financière ; Le graphique de visualisation permet
d’exprimer en pourcentage l’importance de chaque rubrique ou masse bilantaire par rapport au total du
bilan. Cette méthode de représentation a l’avantage de ramener à une unité commune tous les éléments
du bilan en vue de faciliter la comparaison.
La formule la plus utilisée pour convertir une rubrique (masse bilantaire) en pourcentage est la
suivante : RUBRIQUE x 100
TOTAL BILAN
59
Représentation Graphique du Bilan
II existe plusieurs façons de représenter graphiquement le bilan mais pour les besoins d’analyse
financière, on utilise souvent le graphique à bande (battons), les histogrammes et le graphique en
ronde (circulaire, sectoriel).
PASSIF
Capitaux propres 2 100 000 2 100 000 2 020 000
Emp. et dettes à L&MT 850 000 900 000 900 000
Dettes à CT 400 000 150 000 360 000
60
Capitaux propres
Dettes à CT
Valeurs immobilisés
Valeurs d'exploitation
Valeurs réalisables
Valeurs disponibles
61
Section 2 : Le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement
I. LE FONDS DE ROULEMENT
1. Notions et Définitions
La situation financière de l'entreprise est définie par son aptitude à maintenir un degré
de liquidité suffisant pour assurer en permanence sa solvabilité. L'équilibre financier résulte donc de la
confrontation entre la liquidité des actifs qui détermine le flux des recettes futures et l'exigibilité de
l'endettement qui détermine le flux des dépenses futures.
Pour apprécier l'équilibre, on est donc amené à confronter la structure des actifs et de
l'endettement.
Une application rigoureuse du principe de l'équilibre financier minimum voudrait que
chaque emploi à long terme soit financé par des capitaux permanents et qu'à chaque emploi à court
terme corresponde une source de financement à court terme.
Tandis que l’équilibre financier suffisant, veut que les emplois immobilisés soit entièrement couverts
par les capitaux permanents.
Une attitude aussi stricte ignore la complexité de la vie de l'entreprise car il est presque
impossible à chaque instant de déterminer la provenance et la nature exacte des fonds qui ont servi au
financement de chaque emploi particulier. Une telle détermination est d'ailleurs inutile.
Il reste pourtant essentiel que l'entreprise puisse se financer d'une façon cohérente, car
un financement déséquilibré finira par se traduire un jour par des difficultés chroniques de trésorerie.
Une des conditions nécessaires à l'obtention de l'équilibre financier consiste à s'assurer
que les ressources durables suffiront au moins à financer l'ensemble des investissements à long terme.
L'excédent des capitaux à long terme sur l'actif immobilisé est appelé FONDS DE ROULEMENT.
Par ailleurs, il ne suffit pas de raisonner sur le financement de l'actif immobilisé pour
s'assurer de l'équilibre ; en effet, les actifs circulants participant au cycle d'exploitation constituent une
certaine immobilisation de capitaux dont le montant est diminué par le crédit obtenu des fournisseurs.
La différence entre les actifs circulants et le crédit fournisseurs constitue UN BESOIN DE
FINANCEMENT.
Sa couverture par des capitaux permanents vient garantir l'équilibre financier. C'est le
cas si le fonds de roulement couvre le besoin de financement de l'exploitation.
Le fonds de roulement constitue l’une des notions les plus anciennes, et partant, les plus
banalisées de l’analyse financière. Sa formulation conserve la trace de son origine, dans la pratique des
affaires : il y a encore peu de temps, le fonds de roulement désignait pour nombre d’entreprise leur
« fonds de caisse », le montant des disponibles nécessaires pour assurer le « roulement », la continuité
des paiements courants.
Heureusement, une notion du fonds de roulement est aujourd’hui acceptée de façon
quasi-générale et fera l’objet d’une étude particulière le Fonds de roulement net (F.R.N).
62
Le fonds de roulement est la part des ressources stables (capitaux permanents) qui n'est
pas absorbée par le financement de l’actif immobilisé et qui par la suite est disponible pour financer les
besoins liés au cycle d'exploitation. D'autres définissent le fonds de roulement comme étant la fraction
des actifs circulants qui n'est pas financée par les dettes d’exploitation (court terme), ou donnent les
deux définitions à la fois.
En fait les deux définitions sont davantage des recettes de calcul plus que des définitions.
On pourra donc compléter ces recettes par le fait que le fonds de roulement brut (total)
appelé aussi économique est l'ensemble des valeurs circulantes qui participent au cycle de production
de courte période ayant pour objectif de revenir dans l'entreprise pour refinancer l'actif circulant. Il est
appelé « brut ou total » par rapport au « net »
Par le haut du bilan : le fonds de roulement net éclaire les modalités de financement
des investissements corporels, incorporels et financiers cumulés par l’entreprise.
Par le bas du bilan : le fonds de roulement net fournit un élément important pour
l’appréciation des conditions d’équilibre financier et de solvabilité.
Le fonds de roulement ainsi obtenu est une ressource de financement et, est appelé fonds de roulement
net ou financier ou encore permanent.
Actif immobilisé
net
Ressources stables
FRN
Actif circulant
Dettes d’exploitation
- Pléthorique : lorsqu’il est supérieur à l’actif d’exploitation et finance une partie des valeurs
réalisables ;
- Idéal : lorsqu’il couvre la totalité des valeurs d’exploitation ;
- Insuffisant : lorsqu’il est inférieur aux valeurs d’exploitation.
Ressources stables
(Capitaux
permanents)
Actif immobilisé
63
FR
Dettes d’exploitation
(Dettes à court terme)
Actif circulant
Fig. 3 : Le fonds de roulement est nul. Situation quasiment rare sauf à la constitution
d’une entreprise.
64
Exemple
ACTIF N N-1
PASSIF
Le fonds de roulement tel que nous venons de le déterminer est appelé « NET » ou
« PERMANENT ».
Il existe aussi le fonds de roulement propre (FRP) qui est la partie des valeurs circulantes
financées par les seuls capitaux propres. C’est également l’excédent de capitaux propres sur les
valeurs immobilisées ou aussi la différence entre le fonds de roulement net et les dettes à long
et moyen terme.
L'importance du fonds de roulement est très différente selon les entreprises ; elle dépend de
la nature de leur activité.
A. Le secteur industriel
69
On peut distinguer les entreprises qui fabriquent sur commandes et celles qui vendent sur
stocks ; les entreprises qui travaillent sur commandes ont généralement un cycle de
production long, c'est-à-dire supérieur à l'exercice comptable (construction navale et
aéronautique, le bâtiment, les travaux publics, la métallurgie lourde, etc.). Elles se
caractérisent par la clientèle et le recours à des crédits spécialisés. De telles entreprises
doivent disposer d'un F.R important car elles doivent consacrer au financement de leur
cycle d'exploitation une part importante de leurs ressources stables de financement.
B. Le secteur commercial
Les entreprises qui vendent sur stocks ont un cycle de production généralement court. Si
l'on prend le cas d'une entreprise qui produit régulièrement et vend régulièrement, le niveau
du FR dépendra de :
- La rotation des stocks,
- Des crédits fournisseurs,
- Des fluctuations saisonnières.
Si l'on admet qu'on peut recourir au crédit à court terme pour couvrir les besoins saisonniers
et les risques de mévente, on peut affirmer que le niveau du FR peut être limité.
Dès le milieu des années soixante-dix, le fonds de roulement a fait l’objet de plusieurs contestation
notamment son obsolescence, sa vieillesse et sa limite en tant qu’outil du diagnostic financier et de
la solvabilité car certaines entreprises maintiennent parfaitement leur solvabilité avec un fonds de
roulement négatif.
Tout en reconnaissant la pertinence de ces arguments et si ces critiques sont dans les grandes
lignes vraies, le fonds de roulement net revêt une signification analytique claire et opératoire qui
continue à justifier son utilisation comme premier clignotant d’un malaise. Malgré les critiques
qu'on lui adresse, notamment son caractère statique, le F.R reste un instrument de mesure simple,
qu'il faut évidemment savoir interpréter et compléter éventuellement par d'autres observations
comme le degré d'autonomie, des conditions des coûts, de croissance...
1. NOTIONS
2. Exercices
La société Anderson achète et vend des sacs d’haricot verts. Au début du mois, elle
achète de ses fournisseurs quarante sacs de 20 000 FC. La facture doit être réglée dans 30 jours. Trois
semaines après, l’entreprise vend tous ses sacs (taux de marge brute 60%) dont un seul est payé au
grand cash, Une semaine après Anderson doit régler sa facture.
Déterminer le besoin de financement. Que doit-elle faire pour éviter une telle situation ?
D'une part, l'entreprise a besoin de matières premières et autres biens intermédiaires qui
sont consommés dans les travaux de production de l'entreprise.
De plus, l'entreprise peut dans certains cas bénéficier de paiements accordés par ses fournisseurs ce qui
décale le temps de règlement de ces charges.
De la même manière, l'entreprise peut être amenée à concéder des délais de paiement à
ses clients et enregistre ainsi un décalage qui retarde d'autant la perception par l'entreprise des
encaisses liées à des ventes déjà réalisées...
Le besoin en fonds de roulement résulte donc des décalages temporels entre les
décaissements et les encaissements liés à l’activité de production de l’entreprise.
Le bilan financier, tel qu'il est présenté, fait apparaître les éléments de l'actif et du passif qui se
rapportent à l'activité permettant de déterminer ses besoins de financement à court terme. Les
principaux éléments constitutifs de l’actif d’exploitation appelé aussi actif circulant :
- Les stocks et en-cours ; qui sont fonction du cycle d'exploitation de l'entreprise, que ce soit
pour les matières premières et les marchandises,
- Les créances clients et comptes rattachés : qui sont fonction des délais de paiement accordés
par l'entreprise en fonction du volume d'activité de l'entreprise.
- Les dettes fournisseurs et comptes rattachés : qui sont fonction des délais de paiement accordés
à l’entreprise ainsi que du volume d’activité de l’entreprise.
- Les dettes fiscales et sociales dues par l’entreprise aux administrations publiques et organismes
sociaux.
BFR
Stock
Ressource
Besoin s
Financiers Dettes financières
d'exploitatio
Courants Créances n courantes
Trésorerie
73
D’où :
Actif Passif
Dont : Dont :
Pour une meilleure appréciation des BFR et des besoins financiers liés à l’activité ainsi que de leur
évolution dans le temps, il est important de calculer un ratio qui met en évidence la relation entre les
besoins et le volume d’activité de l’entreprise : la ratio du BFR en pourcentage du chiffre d’affaires
exprime la part du chiffre d’affaires bloqué dans l’entreprise et qu’il faut financer. Un ratio de 30% par
exemple, signifie que l’entreprise, pour fonctionner au quotidien doit trouver des fonds propres ou des
dettes financières pour l’équivalent de 30% de son chiffre d’affaires.
Exemple : Un BFR de 60 jours signifie que l’entreprise doit trouver des ressources financières pour
assurer le financement de deux mois d’activité.
3. MODELE DU BFR
Dans ce cas, les emplois d'exploitation de l'entreprise sont supérieurs aux ressources
d'exploitation. L'entreprise connaît des besoins à court terme soit à l'aide de son excédent de
ressources à long terme (Fonds de roulement), soit à l'aide de concours bancaires à court terme
(crédits bancaires…).
Dans ce cas, les emplois d'exploitation de l'entreprise sont égaux aux ressources d'exploitation,
L'entreprise n'a pas de besoin d'exploitation à financer puisque le passif circulant suffît à
financer l'actif circulant.
5. . TYPES DE BFR
Il existe deux sortes de besoin en fonds de roulement : exploitation (lié à l’activité) et hors exploitation
( qui n’est pas directement liée au chiffre d’affaires). Ce dernier présente un caractère instable.
BFR d’exploitation
6. LA RÉDUCTION DU BFR
La réduction du besoin en fonds de roulement est souvent le moyen pour l’entreprise de rétablir
son équilibre financier et ses besoins de financement à court terme. Pour ce faire, elle dispose de deux
leviers d’action importants.
- Situation initiale :
Actif circulant (d’exploitation) Passif circulant (d’exploitation)
Stocks Dettes fournisseurs
Réalisable Dettes fiscales et sociales
Autres dettes d’exploitation
BFR
La disparition des stocks grâce à la mise en place d’une politique de réduction des stocks
permet à l’entreprise de modifier sa situation ou son Besoin de Fonds de Roulement qui était
positif (actif circulant > passif circulant) à une situation ou son Besoin en Fonds de Roulement
est négatif (actif circulant < passif circulant), c’est-à-dire que l’entreprise dégage des
excédents financiers au cours de son cycle d’exploitation.
Les entreprises gardent en général un stock minimal pour éviter les ruptures de production qui
pourraient intervenir (elle ne disposerait d’aucun stock de matière première par exemple).
Cette stratégie permet à l’entreprise de réduire son actif circulant pour un même niveau de
passif circulant.
Dans ce cas de figure, l’entreprise met en œuvre une politique de renégociation visant à
obtenir des délais de paiement importants de la part de ces fournisseurs. En passant de 60 à 90 jours de
délais de paiement par exemple, l’entreprise diminue le montant de ses dettes fournisseurs.
Illustration :
- Situation initiale :
Actif circulant Passif circulant
Stocks Dettes fournisseurs
Dettes fiscales et sociales
Réalisable Autres dettes d’exploitation
BFR
79
En obtenant des délais de paiement plus longs de la part de ses fournisseurs, l’entreprise accroît
le montant de ses fournisseurs ce qui entraîne une augmentation de son passif circulant. En
conséquence, et à un montant identique d’actif circulant, le Besoin en Fonds de Roulement de
l’entreprise diminue d’un montant équivalent à celui de la hausse des dettes fournisseurs.
Cette stratégie permet à l’entreprise d’augmenter son passif circulant pour un même niveau d’actif
circulant. Exemple : Jusqu’en 2014 c’est le cas de la SNCC, l’ONATRA, la SNEL, la CIMENKAT
(non règlement des factures fournisseurs)
- Situation initiale :
Actif circulant Passif circulant
Stocks Dettes fournisseurs
Dettes fiscales et sociales
Réalisable Autres dettes d’exploitation
BFR
- Conséquence de la mise en place d’une politique de réduction des délais de paiement clients
Exercices
Bilan résumé
Actif immobilisé 66 500 Capitaux propres 52 848
Actif circulant 23 830 Dettes financières 16 478
stock 8 030 Dettes d'exploitation 16 515
Créances clients 14 620 Fournisseurs 12 572
Autres créances 1 180 Autres dettes 3 943
Trésorerie-actif 11 476 Trésorerie-passif 15 965
101 806 101 806
Bilan résumé
Actif immobilisé 30 187 Capitaux propres 10 503
Actif circulant 13 618 Dettes financières 10 576
stock 6 051 Dettes d'exploitation 20 522
Créances clients 6 200 Fournisseurs 16 440
Autres créances 1 367 Autres dettes 4 082
Trésorerie-actif 3 697 Trésorerie-passif 15 965
47 502 47 502
Chiffre d'affaires 842 500
Le besoin en Fonds de Roulement Normatif est défini comme une méthode de calcul du
besoin en Fonds de Roulement. Il vise à pallier à l’inconvénient de l’approche bilancielle (BFR
Comptable) en effectuant le calcul sur base de chiffres moyens pour chaque composante de calcul du
Besoin en Fonds de Roulement. Chaque poste du Besoin en Fonds de Roulement d’Exploitation
(Créances clients, stocks et dettes fournisseurs) est évalué en nombre de jours : délai de paiement
moyen constaté de factures clients, délai de rotation des stocks, et délai de paiement moyen des
factures fournisseurs .
Le délai obtenu pour chaque composante est pondéré avec un coefficient obtenu par la
valeur en numéraire du processus concerné ramené au montant de chiffre d’affaires. Le Besoin en
Fonds de Roulement est valorisé en nombre de jours de chiffre d’affaires, nombre qui est lui-même
constitué de l’addition de chaque poste contributeur, en sachant que les dettes fournisseurs sont
négatives (elles diminuent le BFR). L’avantage du BFR Normatif est de permettre l’évaluation du
Besoin de financement futur de l’exploitation en fonction des prévisions de chiffre d’affaires. C’est
donc un outil de gestion de la croissance des entreprises très pertinent.
Le BFR d’Exploitation Normatif correspond à la valeur (ou par exemple à une série de
valeurs mensuelles sur l’an) du BFR d’Exploitation nettoyé d’éléments non récurrents (par exemple
vente majeure) ou non représentatifs (retards exceptionnels de paiement). Il traduit le niveau de BFR
intrinsèque des activités d’une entreprise en tenant compte d’une éventuelle saisonnalité .
Les variables les plus sensibles permettant de mesurer le risque de trésorerie sont les suivants :
- taux d’endettement global ;
- taux d’intérêt ;
- rentabilité économique dans l’endettement ;
- durée du crédit fournisseurs ;
- durée du crédit clients ;
- durée de stockage, …
Ces indicateurs ne sont, en fait, que des clignotants qui s’allument lorsque la crise est déclenchée.
A contrario, la méthode qui sera présentée ici permet de prévenir le risque de trésorerie. Elle procède
d’un calcul du Besoin en Fonds de Roulement en fonction d’une norme qui est le « jour de chiffre
d’affaires hors taxes » ; c’est pourquoi, on parle usuellement de calcul du Besoin en Fonds de
Roulement Normatif.
L’expression « Besoin en Fonds de Roulement Normatif » trouve aussi une origine dans le fait que la
méthode de prévision conduit à un calcul d’un Besoin en Fonds de Roulement moyen. Autrement dit,
le Besoin en Fonds de Refoulement Normatif représente une tendance lissant les évolutions
conjoncturelles du Besoin en Fonds de Roulement d’Exploitation.
Interprétation :
nous pouvons constater que le BFR est décomposé en deux parties :
- une partie conjoncturelle qui correspond au BFR conjoncturel lié aux éléments hors exploitation. Ce
BFR est peu prévisible. Il peut être financé par des capitaux étrangers à court terme .
83
- une partie permanente qui correspond au BFR structurel lié au cycle d’exploitation. La partie
structurelle du BFRE doit non seulement être financée par les ressources longues issues du FRN, mais
doit aussi être gérée rigoureusement (Crédit interentreprises et stocks) .
le BFR moyen ou Normatif représente une tendance lissant les évolutions conjoncturelles du
Besoin en Fonds de Roulement d’Exploitation. Le BFR structurel peut être reconstitué lorsque
l’on connait les délais moyens de stockage, et de règlement des clients et des fournisseurs de
l’entreprise (on parle alors de BFR Normatif).
Le Besoin en Fonds de Roulement Normatif permet :
-de pondérer les grands processus générateurs de BFR et de les classer par ordre d’importance. Ce qui
est pertinent dans l’optique d’un plan d’action visant à réduire le BFR
-de piloter et d’anticiper l’évolution du BFR en montant et en proportion avec le chiffre d’affaires. Un
suivi mensuel sur ces deux axes est essentiel pour constater les progrès ou les régressions du BFR.
La méthode normative appelée aussi méthode des experts comptables permet de prévoir le montant du
BFR permanent pour pouvoir le couvrir avec un montant correct des capitaux stables (FR) et
sauvegarder l’équilibre financier de l’entreprise.
Les composantes positives sont des comptes que l’entreprise doit financer (par exemple
les stocks, les crédits client). Les composantes négatives sont des comptes qui financent le cycle (par
exemple les crédits fournisseurs, la TVA collectée).
Le principe est donc simple 4: baser le calcul sur les montants moyens de chaque poste
sur l’année. Pour chaque composante, on va calculer un délai moyen et un coefficient de pondération
moyen. On peut être amené à raisonner globalement ou en séparant la partie variable de la partie fixe.
3
www.aesplus.net du 17 Février 2013
4
fr.scribd.com/doc/1183052 du 15 Août 2013
84
Délais Coefficients
Coût d'achat HT des
( Stock moyen de matières premières / Coût
Stocks de matières matières premières
d'achat HT des matières premières
premières consommées / Chiffre
consommées ) * 360
d'affaires HT (1)
( Stock moyen de marchandises / Coût Coût d'achat HT des
Stocks de
d'achat HT des marchandises vendues ) * marchandises vendues /
marchandises
360 Chiffre d'affaires HT (1)
Coût HT de production
( Stock moyen de produits finis / Coût de
Stocks de produits décaissé des produits
production HT des produits finis vendues )
finis vendus (2) / Chiffre
* 360
d'affaires HT (1)
Coût HT de production
( Stock moyen de marchandises / Coût
Stocks de produits décaissé des produits en
d'achat HT des marchandises vendues ) *
en cours cours (2) / Chiffre
360
d'affaires HT (1)
Chiffre d'affaires TTC (3)
( Créances clients et compts rattachés /
total / Chiffre d'affaires
Chiffre d'affaires TTC total ) * 360
Créances clients HT (1)
Voir cas spécifique si les clients règlent à Idem, pour chaque
des dates différentes (4) . client.
La TVA décaissée, calculée en fin de mois,
est en général réglée au cours du mois Total TVA déductible /
TVA déductible suivant. Le délai moyen est donc égal à 15 Chiffre d'affaires HT
(la moitié du mois) + date de paiement de total
la TVA [Exemple] .
La part de salaire versée avant le 15 du
Acompte sur
mois (ne pas confondre avec le 15 du mois
salaire (si versé
suivant) se traduit par un emploi pour
avant le 15 du
l'entreprise. Dans ce cas, le délai
mois)
correspond à la date de versement (1 à 14).
Il s'agit du fonds de caisse moyen (nécessaire pour rendre la monnaie
Encaisse de aux clients). On ne calcule ni délai ni coefficient. On inscrit
transaction directement la ressource en jours de CA HT.
( Montant moyen du fonds de caisse / CAHT ) * 360
fournisseurs de matières
premières / Achats nets TTC de
matières premières premières / Chiffre d'affaires HT
matières premières ) * 360 (1)
5
Jean B. et Jacqueline D., op cit, p.225
86
BFRE
- Coefficient de structure du BFRE = '
Chiffre d affaires HT
Ce ratio permet de comparer l’évolution du Besoin en Fonds de Roulement
d’Exploitation(BFRE) à celle du chiffre d’affaires. Il établit la relation entre le BFRE et le chiffre
d’affaires. Lorsque ce ratio diminue dans le temps, cette évolution indique que le chiffre d’affaires
augmente plus que proportionnellement à l’augmentation du BFRE. Celle-ci dénote une maitrise du
cycle d’exploitation. Inversement, lorsque ce ratio croit dans le temps, cela montre que le chiffre
d’affaires augmente moins que proportionnellement à l’augmentation du BFR. Une telle situation peut
indiquer les difficultés que rencontre la firme dans la gestion de son cycle d’exploitation6.
Exercice
1.
Actif stable 280 000 Capitaux propres 190 000
Actif circulant Provisions 82 000
- Actif circulant d’exploitation 167 400 Emprunts à long terme 136 000
- Actif circulant hors exploitation 8 000
- Actif de trésorerie 36 000 Dettes d’exploitation 60 000
Dettes hors exploitation 6 000
Passif de trésorerie 17 400
491 000 491 000
Déterminer :
- le fonds de roulement net, propre et étranger
- le besoin en fonds de roulement total
- le besoin en fonds de roulement d’exploitation
- le besoin en fonds de roulement hors exploitation
2.
La société A est un supermarché qui dégage des BFRE négatifs (RFRE : ressources en fonds de
roulement d’exploitation) car les clients régies au comptant tandis que les crédits fournisseurs sont
généralement longs.
La société B est une société industrielle qui accorde des délais à ses clients et doit résoudre ses
problèmes de financement des besoins en fonds de roulement
Les bilans des deux sociétés au 31 décembre N étaient les suivants :
Bilan société A au 31 décembre N en euros
Immobilisations 1 200 000 capital 700 000
Stocks 100 000 Emprunts 10 000
Disponibilités 100 000 fournisseurs 600 000
Total 1 400 000 Total 1 400 000
Exemple :
BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT
X Y
Besoins
Stock 20 000 20 000
Clients 25 000 25 000
Total besoins (1) 45 000 45 000
Ressources
Fournisseurs 5 000 5 000
Total ressources (2) 5 000 5 000
B.F.R (1) - (2) 40 000 40 000
88
I. LA TRÉSORERIE
En termes d'analyse financière, la Trésorerie d'une entreprise apparaît comme étant le solde
de la situation financière globale de l'entreprise. Elle peut être calculée soit, à partir du bilan fonctionnel,
soit à partir du Fonds de Roulement et du Besoin en fonds de roulement déterminés précédemment.
1. Notion de trésorerie
Le cycle de trésorerie est la contrepartie des cycles d’investissement et d’exploitation qui, eux,
dégagent dans la majorité des cas, des décalages entre les dépenses et les recettes. Son objectif est de
combler les déficits résultant de ces décalages, en apportant des ressources suffisantes à l’entreprise
pour équilibrer la trésorerie :
- Ressources de trésorerie (RT) : ce sont les recettes ou encaissements ;
- Emplois de trésorerie (ET) : ce sont les dépenses ou les décaissements.
Il est à noter que :
- La différence entre les ressources acycliques et les emplois acycliques permet de dégager la
variation du fonds de roulement net.
- La différence entre les ressources cycliques et les emplois cycliques donne la variation des
besoins en fonds de roulement.
- La différence entre les ressources de trésorerie et les emplois de trésorerie donne le solde de
trésorerie.
Comme nous l'avons dit. il y a deux manières de calculer la Trésorerie nette d'une entreprise :
Calcul par le « haut du bilan » :
La Trésorerie nette est égale à la différence entre d'une part les ressources nettes de l'entreprise et
d'autre part ses besoins de financement. Soit la différence entre d'une part l'excédent de ressources à
long terme de l'entreprise appelée Fonds de roulement et d'autre part le besoin de financement à court
terme de l'entreprise (le Besoin en Fonds de roulement).
D’où :
Trésorerie nette = Ressources financières – Besoins financiers de l'entreprise.
89
ou d'un point de vue comptable :
Trésorerie nette = Fonds de roulement - Besoin en Fonds de roulement
Fonds de roulement
Trésorerie nette
91
Actif Passif
3. Interprétation économique
7
Elie C., op cit, p.389
93
La trésorerie joue un rôle fondamental dans toute structure économique. Elle réalise
l’équilibre financier à court terme entre le Fonds de Roulement et le Besoin en Fonds de Roulement.
La trésorerie est un indicateur pertinent d’autonomie financière8.
La relation fondamentale de trésorerie donne une vision synthétique du bilan arrêté à une date donnée,
en dégageant sa structure financière grâce à la mise en évidence de la liaison entre9 :
- le Fonds de Roulement Net (FRN)
- le Besoin en Fonds de Roulement (BFR)
- la Trésorerie (T)
Pour établir cette relation, on prépare le bilan de façon à faire ressortir des
regroupements significatifs en grandes « masses » :
- l’identification des éléments à plus d’un an permet de faire apparaître les actifs immobilisés,
d’une part, les capitaux permanents d’autre part.
- parmi les éléments à moins d’un an, on dissocie les emplois et ressources cycliques nécessaires
pour le calcul du Besoin en Fonds de Roulement et les emplois et ressources de trésorerie qui
concourent au calcul de la trésorerie10.
8
www.pearson.fr du 12 Mai 2013
9
Elie C. op. cit, p.384
10
Elie C., idem, p.384
11
Georges L., op cit p.52
12
Kneipe P., op cit, p.40
94
V. LA SURFACE FINANCIERE
Si la valeur d’une entreprise est une donnée relative dépendant des motivations de
l’acheteur et du vendeur et des rapports de forces susceptibles d’exister entre eux, on peut dire qu’elle
dépend des 5M chers aux Américains.
Men : Hommes.
Money : Finances.
Machines : Equipements.
Material : Matières et produits.
Market : Marché.
Par ailleurs acheter une entreprise c’est à la fois reprendre son bilan (avec son actif qui
peut receler des plus values et son passif) et son activité, son potentiel, sa notoriété, son savoir-faire.
Aussi la valeur de l’entreprise est en général la somme de deux valeurs :
La valeur retenue pour la différence, actif total réévalué dont on retranche les dettes, ou valeur du
patrimoine de base, appelé actif net réévalué ;
La valeur incorporelle se justifiant par l’aptitude de l’entreprise à dégager un profit supérieur à un
autre placement qu’on pourrait faire sans risques et qui provient d’une habile exploitation des points
forts de l’entreprise (ces points forts pourront être techniques, commerciaux, financiers…)
On donne à cette deuxième composante de l’évaluation le nom de Goodwill.
Valeur de l’entreprise = Actif net réévalué + Goodwill
Le calcul de l’actif net réévalué consiste à apporter des correctifs à tous les éléments
d’actif ; les dettes totales seront retirées et conduiront à une valeur de l’actif net plus proche de la
réalité économique. Il faudra bien entendu pouvoir procéder à des expertises, donc se situer à
l’intérieur de l’entreprise avec l’accord de ses responsables.
Le Goodwill est la différence entre la valeur économique d’un bien et sa valeur comptable : plus la
valeur économique est élevée par rapport à la valeur comptable plus le Goodwill élevé met en
évidence les qualités élevée de l’Entreprise.
Les non valeurs sont toutes les valeurs de l’actif qui ne sont plus susceptibles d’être
transformées en monnaie. Si certaines valeurs telles que les frais de 1 er établissement, les stocks morts,
les créances irrécouvrables, les frais d’émission d’emprunt, le déficit d’un exercice,… peuvent
facilement être définies comme des non-valeurs, il n’est pas de même des éléments tels que le fonds
de commerce, les brevets, les licences, les marques, … dont la valeur de vente, bien que souvent
incertaine, reste réalisable.
- de la nature des actifs : plus la valeur de revente de ceux-ci est importante, plus l'entreprise détenant
des actifs fonciers sera ainsi mieux placée qu'une société possédant pour tout actif une usine dont la
valeur est très faible en cas de liquidation de l'activité.
Engagements
Actif net
En période de crise, la valeur de liquidation est fréquemment inférieure à la valeur comptable des
actifs, en raison des pertes exceptionnelles qu'entraîne la mise en vente de ceux-ci.
Solvabilité : Total actif
Dettes totales
Au-delà de l'actif net, la surface financière peut s'étendre aux capitaux responsables. En
effet il arrive souvent que, lorsque le banquier traite avec le propriétaire d'une affaire personnelle ou
avec les représentants d'une société de personnes, il considère que la valeur des actifs hors bilan,
appartenant à son client ou aux associés personnellement responsables, s'ajoute à celle de l'actif net.
Quand il a obtenu la signature d'un acte d'aval et caution solidaire, il considère que la fortune des
garants fait partie des capitaux responsables à hauteur des engagements souscrits. Le banquier n'aime
pas constater que l'actif net est trop immobilisé ou grevé de sûretés réelles, hypothèques ou
nantissements.
NON Fonds
VALEURS propres
---------------------
-
Actif net
---------------------
-
ACTIF REEL
DLMCT
97
VI. Critique de la structure financière
2. Le deuxième courant de pensée estime que la structure est importante mais avec une prédominance
de l’endettement car la charge d’intérêt est déductible d’impôt contrairement aux dividendes et
donc n’a pas un impact sur le bénéfice réel.
3. Enfin une position cherche où établir un compromis entre deux théories précédemment présentées
cette position exprime une théorie classique de la structure financière qui identifie des relations
différentielle entre coût global du financement et structure financière, selon le taux d’endettement
obtenu par l’entreprise.
Dans cette perspective, on pourrait vérifier la théorie du bénéfice Net pour des niveaux élevés ou
faible d’endettement.
- Pour un endettement modéré le coût de la dette est favorable et l’entreprise peut réduire le coût
de son financement en augmentant son recours à l’emprunt.
- Pour un endettement très élevé le coût de la dette devient très défavorable et l’entreprise peut
alors espérer réduire le coût global de son financement en faisant d’avantage appel aux capitaux
propres.
Mais pour des niveaux d’endettement intermédiaires la structure financière serait relative, neutre,
conformément à la conclusion théorique du bénéfice d’exploitation.
Exercice
a) Le chiffre d’affaires
Le chiffre d’affaires est la première mesure de l’activité de l’entreprise. Il comprend les ventes
réalisées dans l’exercice et pour lesquelles les prestations ou la livraison ont été intégralement
effectuées. Le chiffre d’affaires est effectif lorsqu’il y a transfert de propriété du bien ou du service
vendu. L'étude de l'activité et des résultats de l'entreprise, de sa valeur commerciale doit compléter
celle de la situation financière et de la situation de trésorerie. Il se peut en effet que l'appréciation
portée sur l'affaire en général ou sur sa situation financière ou l'état de la trésorerie en particulier soit
sensiblement différente selon que l'entreprise prospère ou végète (activité réduite, croissance difficile).
Une situation financière peu satisfaisante peut s'améliorer si l'entreprise développe son chiffre
d'affaires et ses bénéfices. Une affaire dont la situation financière est saine ne tardera pas à dépérir si
elle n'arrive pas à vendre et à réaliser des bénéfices suffisants.
100
L'examen portera essentiellement sur l'évolution du chiffre d'affaires, des bénéfices et de la
marge brute d'autofinancement.
1° L'intérêt de la notion
Le chiffre d'affaires est le premier élément utilisé dans l'approche du dynamisme commercial d'une
entreprise. Son évolution est suivie attentivement par le chef d'entreprise et son banquier ; elle peut en
effet marquer une stagnation, une régression ou une progression.
La stagnation et, à plus forte raison, la régression des ventes sont toujours un signe défavorable,
lorsqu'elles ne peuvent pas être considérées comme exceptionnelles ou accidentelles. Il arrive souvent
en effet que les entreprises, dont les ventes dépendent de variations climatiques connaissent des années
bonnes et d'autres moins bonnes ; que celles dont la clientèle est trop divisée ou dont les productions
ne sont pas assez diversifiées clôturent moins brillamment certains exercices que celles dont les prix de
vente sont plus sévèrement contrôlés, semblent marquer le pas. Mais lorsque sur plusieurs exercices
une affaire n'arrive pas à affirmer une progression qui atteste sa vitalité, le banquier ne manque pas de
s'interroger avec inquiétude sur les chances d'avenir de son client et sur le sort des engagements qu'il a
pris ou qu'on lui demande de prendre.
Il se demande en particulier si le phénomène qu'il observe est dû à certains défauts d'organisation sur
le plan technique ou commercial (défauts auxquels des remèdes pourraient être apportés) ou plus
simplement au fait que l'entreprise n'est plus viable. Car une entreprise normalement constituée et bien
conduite doit affirmer d'année en année une certaine progression de ses ventes, prouvant ainsi que
l'esprit d'entreprise continue d'animer ses dirigeants.
Le banquier est d'ailleurs tellement sensible au développement du chiffre d'affaires que parfois il lui
arrive d'oublier que la structure financière de l'entreprise est médiocre et de se laisser aller
imprudemment à des concours trop importants. Certes, il est parfois logique de considérer que des
résultats brillants permettront d'améliorer une situation financière. Mais il peut être aussi logique de se
demander si une affaire qui grandît trop vite, alors que ses ressources permanentes sont insuffisantes,
ne risque pas d'être plus rapidement emportée lorsque surviennent des difficultés économiques d'ordre
général ou d'ordre sectoriel.
La sagesse est de se garder d'un optimisme comme d'un pessimisme exagéré et d'accorder toujours une
importance primordiale à la structure financière de l'entreprise, c'est-à-dire en fait à la consistance de
son fonds de roulement.
2° La méthode d'analyse
Dans cette méthode l'analyse de l'activité porte essentiellement sur l'étude des variations du chiffre
d'affaires. L'évolution des résultats est commentée et expliquée en rapprochant les différentes
masses des comptes de résultats du chiffre d'affaires hors taxes. Pour cela, il est intéressant d'utiliser
le tableau suivant :
101
Variation %
Variation %
Ce tableau n'est pas limitatif ; il est possible dans certains cas de pousser plus loin l'analyse, afin de
déterminer l'évolution, par rapport du C.A.H.T., d'autres postes du compte d'exploitation général,
lorsque ceux-ci peuvent présenter un intérêt.
1. Définition
Le calcul du point mort permet de déterminer le seuil du c h i f f r e d’affaires à atteindre avant de réaliser un
bénéfice d'exploitation.
102
La notion de point mort est fondée sur la distinction établie entre coûts fixes ;et coûts variables et
l'obligation qu’ a to ut e entreprise de couvrir ses f r a i s fixes avant de pouvoir dégager une marge
brute d'exploitation. Il peut encore se d é f i n i r comme é t a n t : Un seuil de rentabilité
d’exploitation.
Posons :
- P = Prix de vente unitaire
- FV = Frais variables unitaires
- FF = Frais fixes
- Q = Quantités vendues
Résultat d’exploitation = ( P x Q ) – ( FV x Q ) + FF
Q’ représente donc la q u a n t i t é que l'entreprise doit, nécessairement vendre avant de pouvoir prétendre
réaliser un bénéfice d'exploitation.
Le point mort ne pourra être calculé par l'analyste externe étant donné que les comptes annuels ne
fournissent pas les informations qui permettent de distinguer les frais variables defrais fixes.
Le seuil de rentabilité (CA*) fait l’objet de trois représentations graphiques, selon trois équations
différentes :
D’après la formule : Marge sur coût variable = charges fixe
Y Y1 = MCV
Y2 = CF
Bénéfice
CF
Perte
SR CA
D’après la formule : Résultat = Marge sur coût variable - charges fixes
103
Y = résultat
Bénéfice
CA
Perte
Y1 = CA
Y2 = Chg V + Y1
Y2 = CV+CF
Chg F Bénéfice
Perte
0 SR CA
Y1 = CF
Y2 = MCV
PERTE
PERTE
104
Exercice1
Exercice2
Calculons la variation du chiffre d’affaires et du résultat entre deux exercices.
Déterminons également les chiffres d’affaires critiques.
N+1 N Variation
Quantité produite et vendues (Q) 47 040 48 000
105
Prix de vente unitaire (P) 50,50 50
Chiffres d’affaires (CA = Q.p) 2 375 520 2 400 000 -24 480
Marge sur coût variable unitaire 40 40
Marge sur coûts variables 1 881 600 1 920 000
Charges fixes (CF) 1 560 000 1 560 000
Résultat (R=MCV-CF) 321 600 360 000 -38 400
Dans une telle hypothèse, une approche par la notion de production ou valeur produite,
tenant compte des variations de stocks de produits semi-finis et finis, sera préférable.
La production de l'entreprise ou valeur produite est égale au chiffre d'affaires auquel on rajouta
l'augmentation, ou duquel on retranche la diminution du stock de produits finis ou semi-finis. VP=
CA+∆St.
Exemple chiffré :
Prenons deux comptes d'exploitation générale successifs et résumés d'une même entreprise et
considérons, par simplification, que les stocks ne comprennent que des produits finis.
Entreprise A Entreprise B
Stock initial 100 Stock final 100 Stock initial 100 Stock final 300
Chiffre
Frais 350 d'affaires 500 Frais 350 Chiffre d'affaires 400
Résultat brut
Résultat brut d'exploit. 150 d'exploit. 250
b) La marge commerciale
La marge commerciale ne concerne que les activités de négoce. Elle s’obtient par la
différence entre les ventes de marchandises et le coût d’achat des marchandises vendues (stock vendu).
106
La marge commerciale, appelée encore MARGE BRUTE, concerne uniquement les entreprises
commerciales ou celle industrielle ou de service mais ayant une activité commerciale. C’est un
indicateur permettant de suivre l’évolution d’une politique commerciale. Son taux s’exprime toujours
en pourcentage et permet de juger de l’efficacité de la politique commerciale par rapport au standard
d’un pays ou d’une branche donnée. La marge doit permettre de couvrir l’intégralité des charges
engagées.
C) La production
2° Intérêt de la notion
Cette méthode, qui n'est pas très utile lorsque les stocks ne varient que dans de très faibles proportions,
c'est-à-dire lorsque l'entreprise a pratiquement autant vendu que produit, permet dans les autres cas de
mieux discerner les causes des variations de la rentabilité.
Remarque : La notion de chiffre d'affaires ne permet que des comparaisons imparfaites, entre
entreprises : c'est pourquoi, certains analystes préfèrent utiliser la notion de valeur ajoutée qui permet
de mieux cerner la part de l'entreprise dans la production de son secteur et donc de mieux apprécier
son importance réelle et sa contribution à la création des richesses.
107
d) La valeur ajoutée
Toute entreprise dispose de moyens : main d’œuvre équipement, capitaux. Ces moyens
servent à mettre en œuvre des matières ou services acquis à l’extérieur : par cette mise en œuvre,
l'entreprise se crée des richesses, c'est à dire ajoute de la valeur à ces matières ou services.
La valeur ajoutée, dans son expression large, est la différence entre le montant de la
production et ce que l'entreprise a acheté à l'extérieur, consommé pour obtenir cette production.
(Méthode soustractive). Cette valeur ajoutée se retrouve dans le montant de la production, que celle-
ci soit vendue, stockée ou utilisée pour les besoins propres de l’entreprise. Il existe une deuxième
méthode de calcul de la valeur ajoutée intitulée Méthode additive, non reprise dans le TFR.
Comme nous l’avons dit dans la 1ère partie du cours, le SYSCOHADA prévoit un
espace large de calcul en incorporant la quasi-totalité de toutes les charges et de tous les produits
d’exploitation à l’exception des charges de personnel et des amortissements et provisions.
Exemple :
Partant de du comte de résultat selon l’ancien plan comptable, dégager la Valeur ajoutée selon le
syschoada par la méthode soustractive et additive.
Les résultats de l'entreprise peuvent être appréciés en élaborant un certain nombre de ratios, dont les
deux plus utilisés sont :
- Dans le temps :
Une entreprise peut intégrer à son activité industrielle traditionnelle des activités purement
commerciales ; dans ce cas, son chiffre d'affaires n'est pas comparable d'un exercice à l'autre. On ne
peut, en effet, comparer un chiffre d'affaires qui comprend uniquement des ventes de produits résultant
de transformations industrielles à un chiffre d'affaires mêlant de telles ventes à celles de marchandises
revendues en l'état ;
- Dans l'espace :
Toutes les entreprises n'adoptent pas la même définition des chiffres d'affaires. Certaines peuvent opter
pour une définition restrictive qui met l'accent sur le seul aspect « professionnel » de l'activité en
omettant des éléments accessoires parfois importants, d'autres peuvent opter pour une définition
extensive qui, en elle-même, introduit un élément supplémentaire de non comparable lié à la diversité
des éléments accessoires.
En fin de compte, la référence au chiffre d'affaires pour apprécier les résultats d'une entreprise
exigerait, pour être valable que :
Ce dernier ratio, qui indique la part revenant au capital et à la gestion dans l'ensemble des
rémunérations des facteurs de production, n'est que le premier d'une série exprimant la rémunération
de la contribution de chacun dans la production de l'entreprise.
Frais du personnel
= Part du travail
Valeur ajoutéé
Frais financiers
= Indication de l’incidence de la structure financière de l’entreprise
Valeur ajoutée
Dotationaux amortissements
= Incidence de la politique d’amortissement sur l’investissement
Valeur ajoutée
Les recettes et dépenses d'exploitation et la prise en compte des décalages qui les lient aux produits et
aux charges correspondants, permettent de définir l'excédent brut d'exploitation comme la différence
entre d'une part les produits d'exploitation et les charges d'exploitation d'autre part. Il constitue le
véritable revenu qui reste à l’entreprise après avoir payé le personnel et prélevé les taxes obligatoires.
Il est déterminé avant toute politique financière et avant l’impôt de société.
Ainsi défini, l'excédent brut d'exploitation (EBE) est le premier flux de fonds qui, notamment permet à
l'entreprise de faire face à sa politique d'endettement (paiement des frais financiers).
111
Dans l'approche flux de fonds, l'excédent brut d'exploitation (EBE) est un excédent de trésorerie
potentiel résultant de l'exploitation. Son niveau ainsi que son évolution permettent de voir si,
l'entreprise est en mesure de constituer les provisions nécessaires au renouvellement de son outil de
production (amortissements) et de rémunérer ses bailleurs de fonds (frais financiers).
1° Définition
Le résultat net d'exploitation également appelé résultat d'exploitation dans notre cours découle de
l'excédent brut d'exploitation mais diffère de celui-ci par le fait qu'il est influencé par la politique
d'amortissements et de provisions; il ne tient pas compte des résultats découlant du cycle des
ressources financières (charges financières et produits financiers).
2° Utilité
Le résultat net d'exploitation avant frais financiers sera utilisé dans le rapport exprimant la rentabilité
économique. Comparé aux moyens mis en œuvre, le résultat net d'exploitation détermine le taux de
profit économique, indicateur essentiel de la capacité technique de l'entreprise à gagner de l'argent
indépendamment de toute considération financière.
Le concept de résultat peut être cerné comme étant une marge dégagée par l'activité productrice de
l'entreprise; il est également lié à la notion de flux patrimoniaux sécrétés par l'entreprise.
En revanche, il ne prend pas en compte les plus-values latentes, en vertu de la traditionnelle "règle de
prudence" comptable, et tient compte des seules plus-values apparaissant au moment de la cession d'un
bien.
Cycle d’exploitation
Excédent brut d’exploitation
Cycle d’investissement
Résultat économique
Politique d’endettement et de placement
Résultat courant
Opérations exceptionnelles
Résultat avant impôt
Incidence fiscale
Résultat net.
113
Etant donné que la subvention et les impôts et taxes entre dans la détermination de la valeur
ajoutée en SYSCOHADA, l’EBE est obtenue de la manière suivante :
Valeur Ajoutée
- Charge de personnel
Exercice
Achats de marchandises (2) 12 000 000 Chiffre d'affaires (1) 15 000 000
Marge brute 1 - 2 = 3 3 000 000
Charges externes 4 50 000
Valeur ajoutée 3 - 4 = 5 2 950 000
Impôts et taxes 6 5 000
Charges de personnel 7 1 500 000
Excédent brut
d'exploitation
(5 - 6 - 7 = 8) 1 445 000
Dotations aux
amortissements 9 50 000
(+/-) autres produits et
charges 10
Résultat d'exploitation
1 395 000
(8 - 9 - 10 = 11)
Détails :
A. GENERALITES :
1° Rentabilité du futur :
Si l'on raisonne sur la durée de vie totale d'un investissement ou d'une entreprise, la rentabilité
peut être appréhendée par la simple comparaison des entrées et des sorties d'argent ; l'investissement
ou l'entreprise sont rentables dès lors que le solde entrées-sorties est positif, compte tenu du coût
attribué au temps par l'investisseur et de l'ensemble des charges financières supportées par l'entreprise.
Très utilisée en matière d'analyse prévisionnelle, cette approche de la rentabilité, fondée sur le
principe de l'actualisation, convient mal à l'analyse de la rentabilité passée de l'entreprise.
2° Rentabilité du passé :
Si l'on raisonne sur une période écoulée, la rentabilité doit être appréhendée selon les principes
comptables, c'est-à-dire par le rapport de la variation de la richesse (ou de valeur) au cours de la
période, à la richesse (valeur) initiale du bien ou de l'entreprise. Au niveau de l'entreprise, la rentabilité
est alors calculée par le rapport :
Résultat de l'exercice
Actif net initial
116
II y a lieu de noter que l'on ne peut parler de rentabilité que dans la mesure où l'on
rapporte un résultat à des fonds immobilisés. Un taux de rentabilité se calcule donc par rapport à des
capitaux investis. Compte tenu de sa définition, le taux de rentabilité comptable dépend de deux
paramètres, un même taux de rentabilité peut être en effet obtenu :
- soit par un faible résultat dégagé sur un faible volume des capitaux investis ;
- soit par un résultat très important dégagé sur un fort volume des capitaux
investis.
Une entreprise commerciale doit faire des bénéfices, sinon elle ne peut survivre. Très vite, sa
structure financière se dégradera. Elle connaîtra des difficultés de tous ordres et en premier lieu des
difficultés de trésorerie. Les dirigeants, les associés, les actionnaires perdront confiance en son avenir.
Ceux qui le pourront retireront leurs comptes courants, se débarrasseront de leurs parts de capital, de
leurs actions ou tout au moins hésiteront à répondre aux demandes de capitaux, même en vue de
permettre une réorganisation, voire une reconversion.
S'il lui arrive d'être abusé, le banquier a des moyens de défense. Par exemple dans les affaires
importantes, il envoie chez le client des Ingénieurs-Conseils qui vérifient la marche de l'entreprise et
contrôlent notamment la réalité et la valeur des stocks. D'une façon générale, il subodore l'artifice
lorsque les résultats sont quelconques bénéfices dérisoires ou pertes insignifiantes - car il sait qu'il est
tentant par exemple de ne pas comptabiliser certaines dettes ou de les gonfler- un peu la valeur des
stocks pour effacer des pertes, et la mauvaise impression que l'on pourrait en avoir. Or quand les
résultats sont brillants ou très mauvais, on ne recourt généralement pas aux palliatifs comptables.
L'examen du compte de résultat, de son évolution sur plusieurs années, sera souvent très
instructif. Cet examen permettra de déceler par exemple :
- Un alourdissement anormal des stocks qui peut être le signe d'une mévente ou faire suspecter
la réalité des bénéfices.
117
- Un alourdissement des achats qui peut expliquer en partie l'importance des stocks, signifier
une tendance a la spéculation, expliquer une situation de trésorerie difficile et indiquer un
remède à cette situation.
- Des frais de personnel au profit de dirigeants de l'entreprise. Ceux-ci détournent ainsi à leur
usage des produits qui pourraient souvent permettre à l'affaire de renforcer une structure
financière fragile ;
- Des frais de publicité, souvent indispensables à notre époque, qui peuvent indiquer que
l'entreprise a du mal à lutter contre la concurrence;
- Des frais financiers, handicap pour les entreprises aux ressources insuffisantes gui doivent
s'endetter pour survivre. La lourdeur de ces frais peut s’expliquer aussi par une mauvaise
utilisation des diverses formules de crédits à court terme. Le ratio suivant est particulièrement
instructif :
Frais financiers
Chiffre d'affaires hors taxes
118
- L'insuffisance ou l’absence d'amortissement qui permettent d'éviter de faire apparaître des
résultats déficitaires.
- Les reprises des provisions qui rendent le même service et dont on peut craindre qu'elles ne
soient pas suffisamment justifiées.
- Les profits exceptionnels qui permettent de faire apparaître un résultat bénéficiaire alors
qu'en fait le résultat d'exploitation est déficitaire.
Ils doivent rémunérer les capitaux mis en oeuvre d'une manière satisfaisante.
Pour éclairer son jugement, il suffit de calculer le taux de rémunération qu'ils représentent par rapport
aux capitaux propres ou, ce qui revient à peu près au même, par rapport à l'actif net :
Bénéfice net Bénéfice net
Ou mieux
Capitaux propres Actif net
119
Le souci clé de certaines entreprises est de ménager et d'améliorer la rentabilité de leurs fonds
propres peut les conduire à s'endetter; elles profiteront ainsi de ce qu'il est convenu d'appeler l'effet de
levier.
On peut poser en règle générale qu'une entreprise a intérêt à s'endetter dès que la rentabilité des
capitaux investis est supérieure au coût des capitaux empruntés.
Elle y aura d'autant plus intérêt que la différence entre la rentabilité des capitaux investis et le
coût des capitaux empruntés sera plus élevée. Inversement, si le coût des capitaux empruntés est
supérieur à la rentabilité des capitaux investis, l'entreprise doit rechercher de préférence une
augmentation de son capital.
Un alourdissement de son endettement peut donc être, par certains côtés, profitable à une
entreprise, à condition toutefois qu'il ne devienne pas trop important. En effet, il ne faudrait pas que,
par souci de rentabilité, une entreprise accroisse dangereusement sa dépendance à l'égard des tiers.
Les bénéfices reçoivent normalement trois affectations. Une partie prélevée par l'Etat sous
forme d'impôt sur le revenu ou d'impôt de sociétés. Une autre partie sert à rémunérer les actionnaires.
Une troisième reste dans l'entreprise et permet d'étoffer les comptes de réserve, c’est-à-dire les
ressources permanentes. La part de l'Etat est prélevée obligatoirement.
La répartition du bénéfice disponible après impôt est fixée par les dirigeants de l'entreprise,
sous réserve des dispositions légales ou statutaires.
Certains distribuent chichement, d'autres, largement. La sagesse est dans un juste milieu. En
ne rémunérant pas suffisamment ses associés, l'entreprise risque en effet de rendre difficile la
réalisation d'une augmentation de capital le jour où cette opération sera nécessaire. Par contre, en se
montrant prodigues, les dirigeants privent leur entreprise de ressources qui peuvent un jour leur faire
défaut.
En étudiant l'affectation des bénéfices, on est donc tout naturellement conduit à examiner
comment évolue la structure financière de l'entreprise.
Si sur de nombreux exercices le niveau et l'évolution des résultats sont des indicateurs très
intéressants de la rentabilité de l'entreprise, ils peuvent toutefois induire en erreur. Nous l'avons vu, les
résultats (bénéfices ou pertes) peuvent ne pas être "réels", car ils tiennent compte des produits et
charges internes. L'analyste préfère ajouter à l'analyse par les résultats celle par la Marge Brute
d’autofinancement.
120
C. ANALYSE DES PERFORMANCES OU LA PERFORMATIVITE
Le mot « performance », au singulier ou au pluriel, bien que d’un usage de plus en plus
courant, est un mot valise qui recouvre des notions aussi diverses que différentes.
I.4. La croissance
C’est l’aptitude de l’entreprise à faire croitre sa taille ; celle-ci peut-être mesurée à l’aide de
critères multiples comme le chiffre d’affaires, la production, la valeur ajoutée, les immobilisations,
l’ensemble des actifs.
I.5. La productivité
La productivité est l’aptitude de l’entreprise à réaliser une production grâce à l’ensemble des
facteurs économiques qu’elle met en œuvre (productivité globale) ou grâce à l’un des facteurs
(productivité partielle).
C’est donc la production mise en rapport avec un facteur de production ou avec toute
l'entreprise. Elle mesure, durant une période donnée, l'efficacité d'un facteur de production par rapport
à une période antérieure ou par rapport à un autre facteur.
production en volume
Productivité = facteurs de production en volume
Ainsi, la productivité d'un professeur est généralement établie par le nombre d'étudiants
auxquels il enseigne.
Dans une usine de papier, la capacité, ou productivité, d'une machine est calculée en tonnes de
papier fabriquées par heure, par jour, par semaine ou par année.
Le mot efficacité s'emploie surtout pour la productivité au jour le jour. L'efficacité tient compte de la
qualité, en plus de la quantité.
d. La profitabilité
La profitabilité est l’aptitude de l’entreprise à sécréter un résultat grâce à son activité. C’est le
rapport entre le profit et la production. Pour établir la profitabilité, le comptable calcule le rapport
entre les ventes, moins le coût des ventes, divisé par les ventes. Dans l'alimentation au détail, la
profitabilité est d'environ un pourcent. Dans d'autres commerces, la profitabilité peut dépasser cent
pour cent, comme dans les bijouteries ou les boutiques de mode.
Pour l'économiste, c'est plutôt:
121
Bénéfices de la production
Profitabilité = facteurs de production en valeur
A côte de ces notions de base, on peut concevoir un très grand nombre de ratios de rentabilité
composés dont l’objectif est de radiographier les conditions dans lesquelles la rentabilité se dégage.
1. Définition
La Marge Brute d’Autofinancement est le flux secrété par l’investissement. C’est un surplus de
liquidité susceptible de rester dans l’entreprise. La Marge Brute d'Autofinancement n'est autre que
l'argent qui, en fin d'exercice, est susceptible de rester dans l'entreprise, une fois déduites les charges
suivantes :
A l’inverse de la CAF, la MBA intègre de résultat de cession d’actifs qui ne relèvent pas
réellement de l’activité de l’entreprise faisant ainsi le résultat de la seule performance d’exploitation.
Cependant, il ne faut pas perdre de vue que de plus en plus l’entreprise s’évaluent par leur rentabilité
globale y compris celle réalisée sur la gestion de trésorerie.
La confusion entre CAF et Flux de trésorerie est fréquente ; pour obtenir le Flux de trésorerie
issu de l’activité d’exploitation, il faut retrancher à la CAF la variation du besoin en fonds de
roulement de la période.
122
En retranchant de la CAF le montant des dividendes versé au cours de la période, on obtient
l’autofinancement. Les banques, en comparant la CAF au montant des dettes financières, mesurant la
capacité de remboursement de l’entreprise.
LES CHARGES
2.
RESULTAT NET DE LA PERIODE
+ DOTATION AUX AMORTISSEMENTS, DEPRECIATIONS ET PROVISIONS
- REPRISE AUX AMORTISSEMENTS, DEPRECIATIONS ET PROVISIONS
± RESULTAT SUR CESSION
- QUOTE-PART DES SUBVENTIONS D’INVESTISSEMENTS VIREES AU
RESULTAT
= CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT ;
NB. Même en cas d’un résultat de l’exercice négatif, l’entreprise peut toujours dégager une capacité
d’autofinancement positive.
Une capacité d’autofinancement négative reflète une situation critique ou un début de malaise.
La position des divers partenaires intéressés à l'entreprise devrait refléter une harmonie complète, une
concordance entière des vues. Cette situation est, malheureusement, très rare. En effet, le Directeur
123
Général, le Conseil d'Administration, l'Assemblée des Actionnaires et le fisc, ont souvent des points de
vue divergents :
L’actionnaire est préoccupé par le rendement des sommes qu'il a investies dans l'entreprise et
souhaite que des bénéfices soient distribués ; Les Administrateurs qui sont, presque toujours,
les actionnaires les plus importants, suivent de plus près l'entreprise et veillent davantage à ne
pas la démunir de ses moyens d'action par des ponctions inconsidérées sur la trésorerie ;
Le Directeur Général, délégué du Conseil d’Administration, peut avoir le souci de ne pas
déplaire à ses mandants ;
le fisc enfin se montre empressé de participer à la prospérité supposée de l'entreprise. Au total,
la présentation des documents de fin d'exercice pourrait ne pas avoir toute l'objectivité
souhaitable. Le malheur veut que, lorsqu'un début d'accord est esquissé, ce soit sur la rubrique
"résultats"; on en est venu à la conclusion simpliste et fort répandue que voici :
Un exercice bénéficiaire traduit une bonne gestion,
Un exercice déficitaire traduit une mauvaise gestion.
Une telle conception est fâcheuse et pourrait être dangereuse. L'utilisation de la seule
notion de "résultat" pour apprécier la gestion de l'entreprise est insuffisante car la détermination des
résultats de l'exercice n'a pas toujours toute l'objectivité souhaitable. En effet, pour beaucoup de
personnes, un exercice bénéficiaire traduit une bonne gestion alors qu'un exercice déficitaire traduit
une mauvaise gestion. La Direction de l'entreprise peut alors être tentée de faire apparaître non pas le
résultat réel de l'exercice mais plutôt celui qu'elle souhaite ou celui qui est souhaité par le Conseil
d'Administration ou des actionnaires influents.
On a donc cherché une notion plus objective que celle de résultat; permettant de mesurer réellement
l'enrichissement ou l'appauvrissement de l'entreprise. Il s'agit de la Marge Brute d’autofinancement.
M .B. A
Financement total de la période
Pour cela, certains ratios peuvent être significatifs :
M .B . A
Emprunt
b) L’autofinancement
Autofinancement
124
Capacité
D'autofinancement
Dividende payé
Autofinancement de maintien
Autofinancement d'expansion
* Conservation du patrimoine et du niveau
d'activité
* Indispensable à la bonne gestion de
l’entreprise
L’autofinancement se compose de :
Amortissements, dépréciations et
Bénéfices non distribués + provisions
1. Moyens de l’autofinancement
Dettes
Fournisseurs
Sur estimés
Amortissements
Provisions
Ces réserves occultes se traduisent par une réduction du bénéfice, n’apparaissant pas
au bilan, elles ne sont pas distribuables et sont donc des moyens d’autofinancement.
4. Les provisions qui constituent des réserves pour des objectifs bien précis, les provisions
règlementées et les provisions pour risque financier, pertes et charges.
5. Les amortissements qui sont comme des réserves ou des provisions destinés à l’achat des
immobilisations afin de remplacer celles qui sont usées.
Les amortissements constituent un autofinancement aussi longtemps qu’ils ne sont pas utilisés à
l’achat d’immobilisations qui remplacent celles qui sont amorties.
a) But
L’autofinancement a pour but de garder les bénéfices à l’intérieur de l’entreprise, pour le réutiliser
(réinvestir) sans devoir faire appel aux nouveaux fonds nécessaires pour son bon fonctionnement. Les
entreprises ne devront pas faire appel, ni aux actionnaires, ni aux capitaux empruntés.
b) Avantages
1. L’autofinancement permet de pallier (remédier) à l’insuffisance des modes de financement
extérieur.
2. Il est gratuit, cela veut dire : ne comporte pas des charges (de dividendes ou d’intérêts). Mais il
convient de noter que les fonds rendus disponibles par l’autofinancement coûtent en réalité
l’intérêt que leur placement sur le marché aurait pu rapporter.
3. il assure davantage une liberté d’action de l’entreprise par rapport aux financements extérieurs
qui comportent des garanties et contrôles financiers.
c) Désavantages
Etre solvable est une condition nécessaire et non suffisante de pérennité de l’entreprise. Celle-ci
se doit, sa solvabilité étant assurée, d’être performante, d’être rentable. Au-delà des objectifs de
pérennité et de croissance, le but final des propriétaires est d’assurer, par le biais de l’entreprise qu’ils
possèdent, leur propre enrichissement.
C. ACTIF TOTAL
On peut ainsi calculer les rapports existant entre les sept soldes intermédiaires de gestion et
chacun des trois moyens mis en œuvre ; sur plusieurs exercices et par comparaison à des entreprises de
même secteur cette approche constituera un bon éclairage des conditions dans lesquelles se réalise
l’enrichissement de l’entreprise.
127
g. La rentabilité économique
1° Introduction
Cette étape consiste à rapprocher les résultats du volume d'opération nécessaire à leur
réalisation. Ce volume est généralement mesuré par le chiffre d'affaires et la production. Deux
rapports sont très utilisés par les praticiens.
La rentabilité économique d'une entreprise commerciale dépend de la marge commerciale qui est
égale à la différence entre la vente de marchandises et le coût d'achat de ces marchandises.
Pour une entreprise industrielle, il est intéressant de distinguer le coût des facteurs de production
externes (consommations intermédiaires) de ce que l'entreprise a elle-même mis en œuvre, c'est-à-dire
la valeur ajoutée.
Consommation intermédiaire
Production
128
Permet de se faire une idée de l'importance des diverses décisions d'approvisionnement ou de sous-
traitance.
Valeur Ajoutée
Production
Est un indice du degré d'intégration moins la production de l'entreprise ; son évolution dans le
temps est précieuse pour apprécier la stratégie industrielle suivie par l'entreprise. La structure de la
valeur ajoutée restera ainsi le reflet de la combinaison TRAVAIL-OUTIL-DE TRAVAIL.
Si toutes les charges évoluaient en fonction du niveau d'activité, les variations au niveau des
résultats devraient avoir la même ampleur. Malheureusement ce n'est généralement pas le cas.
L'explication de ces disparités réside dans le fait qu'une partie des charges est fixe et donc par
définition reste quelque peu indépendante du volume d'activités (voir seuil de rentabilité).
Les analyses précédentes ont mis l'accent sur la capacité de l'entreprise à dégager du profit par les
opérations courantes ; ces analyses permettent d'apprécier la profitabilité; il faut qu'il y ait une
comparaison entre les résultats et les moyens mis en œuvre pour les obtenir. Etudier la rentabilité
économique consiste en conséquence à analyser le rapport :
Résultat Economique
Ensemble de moyens mis en œuvre.
L'ensemble des moyens mis en œuvre est décrit par les diverses rubriques de l'actif; le total du bilan
représente donc les capitaux investis dans l'entreprise.
- le rapport (1) exprime l'aptitude clé l'entreprise à vendre avec une marge bénéficiaire
- Le rapport (2) mesure la capacité à engendrer du chiffre d'affaires.
Cette relation montre que la rentabilité économique de l'entreprise est une fonction directe de la marge
RE
prélevée sur le chiffre d'affaires CA et de la vitesse de rotation des moyens utilisés ; cette rentabilité
sera d'autant plus élevée que le chiffre d'affaires généré par les investissements sera important. Il y a
129
CA
toutefois lieu de souligner qu'en univers inflationniste, l'appréciation du rapport Total Actif risque
d'être faussée par le fait que l'actif de l'entreprise comprend des immobilisations dont la valorisation au
bilan ne tient pas toujours compte de l'évolution des prix.
h. La rentabilité financière
1° Préambule
La rentabilité financière permet d’apprécier le taux d’investissement réalisé par le capital à risque c'est-
à-dire l’enrichissement de l’exercice qui revient aux associés, par rapport aux sommes qu’ils ont
apportées ou laissées au fil des années précédentes.
Plus le résultat net est positif et élevé, plus la rentabilité financière est bonne.
Cependant, pris isolément, le bénéfice ne doit pas être considéré comme un indicateur de performance
des moyens propres dont dispose l’entreprise, moins encore comme une variable de comparaison
entre entreprises appartenant au même secteur.
La rentabilité financière est mesurée par le rapport entre le résultat net et les capitaux propres. Cette
rentabilité est mesurée par le rapport :
Résultat net
Capitaux propres
La mesure des capitaux propres pose un problème de date, un problème de choix des rubriques et un
problème d'évaluation. D'abord il faut, savoir à quelle date il convient de se situer pour apprécier le
niveau des capitaux propres. Généralement les analystes comparent le résultat avec les capitaux
propres avant affectation du résultat, en prenant garde à une éventuelle modification structurelle en
cours d'exercice (augmentation ou diminution du capital). il est en outre légitime de compléter le
résultat net des dotations correspondant aux provisions incorporées aux capitaux propres.
Le problème de l'évaluation des capitaux propres est en fait celui de l'ensemble du bilan : faut-il
raisonner sur les capitaux propres nominaux ou sur le montant obtenu après réévaluation du bilan ?
La rentabilité financière s'élabore à partir des résultats économiques de l'entreprise. Il n'y a en effet
qu'une origine essentielle de profit dans l'entreprise : Le chiffre d'affaires. Les dépenses techniques de
production et de commercialisation une fois supportées, il reste l'excédent brut d'exploitation qui
ensuite fait l'objet d'un certain nombre de décisions successives d'affectation :
- Affectation à l'autofinancement par le biais des amortissements et provisions ;
- Affectation destinée à faire face aux charges financières capables de rémunérer les
capitaux empruntés ;
- Affectation à l'Etat sous forme d'impôt sur les bénéfices ;
- Le solde final constitue le résultat net.
130
N.B. : Dans cette analyse, nous avons fait abstraction des charges et produits exceptionnels qui
peuvent parfois peser lourd sur le résultat (à ce propos, voir l'étude du résultat net).
C. Le levier d’endettement :
1. Le taux d’intérêt
Le taux d'intérêt est un prix : c'est le prix qu'il faut payer pour emprunter de l'argent, c'est aussi
le prix que l'on reçoit quand on prête de l'argent. Ce prix s'exprime sous la forme d'un taux, par
exemple 5,5%. Cela signifie que si l'on emprunte 1000 pour un an, on paiera des intérêts s'élevant à
55. La banque, en nous prêtant 1000, nous a rendu un service, service qu'elle nous fait payer 55 par
année d'emprunt. L'intérêt est donc la rémunération d'un service, du prêt d'argent.
Autre exemple : lors de l'achat d'obligations, l'acheteur sait à l'avance combien lui rapporteront ses
obligations chaque année. En effet, lors de l'émission des obligations, le taux d'intérêt annuel
rémunérant les obligations a été précisé.
Le taux d'intérêt est en général annuel, mais il peut tout aussi bien être mensuel. Il faut donc en
principe préciser la période concernée par ce prix. Cependant, quand on ne précise pas, on suppose
implicitement qu'il s'agit d'un taux annuel.
Le taux d'intérêt nominal et taux d'intérêt réel : le taux d'intérêt nominal est celui qui est fixé
lors de l'opération d'emprunt ou de prêt, celui qui est inscrit dans le contrat qui lie emprunteur et
prêteur, et celui qui est payé par l'emprunteur au prêteur. Mais, au fil du temps, l'inflation vient
grignoter la valeur réelle des sommes prêtées et remboursées. On calcule donc le taux d'intérêt réel en
corrigeant le taux d'intérêt nominal des effets de l'inflation. Concrètement, quand le taux d'inflation est
relativement faible, on peut se contenter, par approximation, de soustraire le taux d'inflation au taux
d'intérêt nominal pour obtenir le taux d'intérêt réel (mais, mathématiquement, ce procédé n'est pas
correct, même s'il donne des résultats très proches de ceux calculés correctement sur le plan
mathématique). La plupart du temps, on ne vous demandera pas de calculer le taux d'intérêt réel. Mais
il faut toujours savoir si l'on parle du taux d'intérêt nominal ou réel : si le taux nominal est de 6% et le
taux d'inflation de 4%, le taux d'intérêt réel n'est que de 2% environ ...
C’est le taux qui égalise le montant des fonds perçus par l’entreprise aux revenus
espérés par celui qui finance. Si vo est la somme mise à la disposition de l’entreprise et Ft = le
versement net qu’on donnera à celui qui met la somme vo à la disposition de l’entreprise, le coût de vo
est défini par :
n
F1
V 0= ∑
i=1 (1+ K )1
Le coût de financement : quel que soit le mode de financement ce dernier à un coût pour l’entreprise.
Ainsi donc, le coût du capital représente pour toute entreprise, le coût qu’elle doit supporter du fait de
131
l’utilisation de ce capital pour financer son activité souvent utilisé en tant que taux d’intérêt. Le coût
du capital est le taux de rentabilité exigé par le marché pour (attribuer), attirer de fonds.
Concernant le coût d’une source de financement, on distingue :
Le coût de l’endettement /ou le fonds emprunté.
Le coût de fonds propres.
On distingue l’effet :
- de massue : l’endettement diminue la rentabilité financière. Re < au taux d’intérêt ;
- boomerang : synonyme de l’effet de massue ;
- de ciseaux : lorsque la croissance du chiffre d’affaires tend à réduire la Trésorerie de
l’entreprise à partir d’un certain seuil du fait de l’augmentation de l’activité.
1° Principe : Le concept d’effet de levier résulte de la possibilité de répartir le financement des emplois
de l’entreprise entre :
- l’endettement, rémunéré par les frais financiers déductibles de l’impôt sur les
sociétés
- les fonds propres, rémunérés en théorie par le bénéfice net.
Le principe de l’effet de levier stipule que : « tant que l’entreprise peut emprunter aux tiers à un coût
inférieur au taux interne de rentabilité, elle a intérêt à accroître son endettement, la rentabilité des
capitaux propres croîtra alors plus que proportionnellement. A l’inverse, si la rentabilité des fonds
investis tombe en dessous du coût des emprunts, il joue en sens inverse et l’impact sur le rendement
des fonds propres sera d’autant plus fort que l’endettement sera élevé ».
L’effet de levier rémunère donc le risque supplémentaire pris par l’entreprise du fait du financement
d’une partie de son actif économique par des capitaux d’emprunt ne courant pas le même risque et
bénéficiant d’une rémunération fixe.
L’effet de levier traduit aussi le fait que la rentabilité des capitaux propres n’est pas égale à la
rentabilité économique de l’entreprise, en raison de l’endettement contracté par celle-ci. Il dépend
donc du dosage qui est fait entre d’une part les capitaux d’emprunt et d’autre part les capitaux propres.
Ce dosage appelé « Levier financier » est exprimé par le rapport.
Endettement
Fonds propres
132
2° Sorte d’effets de levier13
L’effet de levier opérationnel est lié à la présence de charges fixes ou de structure (voir le chiffre
d’affaires critique). Il mesure l’impact sur le résultat de l’utilisation des actifs fixes qui requièrent un
certain niveau de coûts fixes.
Coût fixe
Coût variable
Lorsque ce ratio tend vers le point mort, le levier opérationnel n’est pas suffisant.
Variation du résultat
Variation du chiffre d’affaires
Ce rapport mesure la sensibilité du résultat par rapport à la variation du chiffre d’affaires. Ce levier est
appelé aussi LEVIER D’EXPLOITATION.
L’effet de levier financier, il mesure l’impact sur le résultat financier de l’utilisation de sources de
capitaux ayant un coût fixe, c’est-à-dire, de l’endettement.
Toute entreprise essaie de maximiser les gains de ses actionnaires au moyen de ces deux effets de
levier. Cela importe bien entendu des risques potentiels :
- Le risque opérationnel, mesuré par l’incertitude liée aux rendements futurs des actifs fixes de
l’entreprise (variabilité des prix, de la demande, des coûts, des frais fixes…). L’impact d’un
changement du niveau des ventes sur le résultat avant frais financiers.
- Le risque financier est le risque additionnel encouru par les actionnaires résultant de la décision
de financer des investissements au moyen de l’endettement. Cet impact provient de l’utilisation
de charges fixes (intérêts, dividendes d’actions préférentielles…) liées à certaines sources de
financement.
Exemple
ENTREPRISE A ENTREPRISE B
100
Chiffres d'affaires 10.000 8.000 12.000 100% 10.000 8.000 12.000 %
Coûts variables 6.000 4.800 7.200 60% 4.000 3.200 4.800 40%
Coûts fixes 3.000 3.000 3.000 40% 5.000 5.000 5.000 60%
Marge sur coût
variable 4.000 3.200 4.800 6.000 4.800 7.200
Résultat
d'exploitation 1.000 200 1.800 1.000 - 200 2.200
13
Pour les aspects relatifs aux calculs, prière se référer à votre cours de Gestion financière à long terme.
133
On remarquera que l’entreprise B qui possède les coûts fixes les plus élevés voit son résultat
d’exploitation, en cas de baisse du chiffre d’affaires, devenir négatif (-200), alors que l’entreprise A
conserve un résultat d’exploitation positif (200). L’entreprise B, qui a les frais fixes les plus lourds, est
donc plus risquée que l’entreprise A. En cas d’augmentation du chiffres d’affaires, l’entreprise B aurait
vi croitre son résultat d’exploitation, qui s’élève à 2 200, de façon plus importante que celui de
l’entreprise A qui n’atteint que 1 800.
3° La politique d'endettement
Le capital social est généralement insuffisant pour assurer à l'entreprise un capital économique
d'un volume suffisant. Les opérations d'endettement permettent à l'entreprise de détenir des actifs
sans disposer, au préalable, de monnaie.
Le recours à l'endettement est la procédure qui entraîne la dissociation entre le capital économique
et le capital financier.
Si l'on admet que le capital économique comprend l'ensemble des moyens utilisés par l'entreprise
(actif brut) et que la rotation de ces moyens peut dégager un surplus monétaire, on peut donc en
déduire qu'une partie de ce surplus monétaire provient de l'endettement dans la mesure où celui-ci
aura permis l'acquisition d’une partie des actifs. Schématique, la situation d'une entreprise peut
être présentée de la façon suivante.
Exemple :
Une société anonyme dont les actifs se montent à 8.000.000 de CDF est financée à hauteur de 60% sur
fonds propres. Le résultat net de l’exercice avant impôt est de 1 056 000 CDf tandis que l’Excédent
brut d’exploitation est de 1 440 000 et des charges d’intérêts s’élevant à 384 000 CDF. Le taux
d’imposition (impôt sur les sociétés) est de 40%.
Solution
Rentabilité économique
Rentabilité financière
Effet de levier
Si Re < i, l’effet de levier joue négativement (effet de massue), plus l’entreprise est endettée, plus la
rentabilité financière est faible.
Cela dit, lors d’une analyse financière, ex post, il peut être intéressant d’examiner le rôle de l’effet de
levier comme facteur explicatif de la rentabilité financière. Cet examen consiste à suivre l’évolution
dans le temps, d’une part, de la différence entre la rentabilité économique après impôt et le taux de
rémunération des dettes financières (cette différence permet de juger du caractère favorable ou
défavorable de l’effet de levier) et, d’autre part, du ratio d’endettement.
Pour l’élaboration comptable de k, t et D/P, prenons l’exemple suivant :
Calculons dans le tableau ci-dessous, pour chaque année, la différence entre la rentabilité économique
après impôt et le taux de rémunération des dettes financières, ainsi que le taux d’endettement.
N-4 N-3 N-2 N-1 N
Capitaux propres 1000 1100 1250 1300 1400
Dettes financières 500 770 1000 1300 1680
Total actif financier 1500 1870 2250 2600 3080
k= Excédent Brut d'exploitation 16% 14% 13% 10% 9,4%
Total actif financier
t = Intérêts 8% 11% 10% 11% 12%
135
Dettes financières
BRAS (effet) DE LEVIER k-t 8% 3% 4% -1% -3%
D/P dettes financières 0,5 0,7 0,8 1 1,2
Capitaux propres
Sur la période de cinq années considérées, cette entreprise voit croitre régulièrement le taux de
rentabilité économique de 9,4% à 16% et croitre tout aussi régulièrement le taux de rémunération de
ses dettes financières, de 8% à 12%. Elle subit une sorte d’effet de ciseau et son bras de levier se réduit
progressivement. Elle a bénéficié de l’effet de levier pendant trois premières années et a baissé pendant
les deux dernières années.
D’où :
– Lorsque le taux d’intérêt augmente, on constate que la profitabilité diminue. On remarque alors que
la rentabilité financière est moins importante. Il devient donc moins intéressant pour l’entreprise de
s’endetter pour financer son investissement. C’est ce que l’on appelle l’effet de levier négatif.
– Lorsque l’effet de levier est positif, c’est que la rentabilité économique est supérieure au taux
d’intérêt. Dans ce cas, la rentabilité financière s’améliore grâce à la dette. Il est donc intéressant pour
l’entreprise de s’endetter afin de pouvoir investir. Lorsque l’effet de levier est négatif, c’est que la
rentabilité économique est inférieure au taux d’intérêt. Dans ce cas, la rentabilité financière se
détériore à cause de la dette. Il est donc beaucoup moins intéressant pour l’entreprise de s’endetter afin
de pouvoir investir. C’est ce que l’on appelle l’effet boomerang. Et cet effet est d'autant plus
important que le ratio est élevé. L'entreprise doit dans ce cas se désendetter impérativement et
augmenter ses capitaux propres. Ce qui importe c’est la solvabilité, c’est-à-dire la capacité à
rembourser les dettes. L’effet boomerang freine l’investissement.
Exercice
I. Définition
Un ratio se définit comme étant un rapport ou une relation caractéristique entre deux
grandeurs. C’est une liaison chiffrée entre deux aspects financiers particuliers. L'intérêt des ratios
réside surtout dans le fait qu'ils permettent des comparaisons soit sur plusieurs périodes, soit entre
plusieurs entreprises. Le choix des ratios à utiliser dépend des problèmes à étudier.
La méthode des ratios est incontestablement la plus populaire et la plus pratiquée des méthodes
d’analyse financière. Sa facilité de mise en œuvre, la simplicité des calculs qu’elle demande et sa
rapidité de mise en application.
On distingue : les ratios de situation ou de structure qui apprécient les chiffres portés au bilan et
les ratios de gestion qui apprécient le volume de l'activité de l'entreprise en mesurant la vitesse de
rotation des biens réels et des biens financiers. Enfin, les ratios de rentabilité qui apprécient le niveau
de performance d'une entreprise en comparant les différents niveaux du résultat au chiffre d'affaires.
En résumé, une fois que vous avez compris comment un ensemble de comptes est bâti, il faut
que vous soyez capable de les analyser pour découvrir ce qu'ils signifient réellement.
L'interprétation et l'analyse des états financiers vous permettront, en tant que responsable, de
comparer les résultats de votre entreprise d'une année sur l'autre, de les confronter avec ceux de la
concurrence et de détecter des faiblesses sur lesquelles vous pouvez agir.
L'analyse des ratios est un remarquable outil d'interprétation des résultats. Mais pour que ces
ratios eux-mêmes soient significatifs, ils doivent être comparés avec des ratios équivalents calculés sur
les années précédentes et avec ceux de la branche d'activité de la société.
Etant donné que la définition des normes est très délicate dans les affaires, les précautions suivantes
doivent être prises :
a. Il faut s'en tenir strictement et constamment à des définitions des règles d'évaluation fixées
d'avance d'abord pour les ratios d'une même entreprise à des différentes époques et ensuite si
possible sur le plan de la branche professionnelle pour l'ensemble des entreprises ;
b. Les activités d'entreprises d'un même groupe doivent être réellement comparables ;
137
c. Les renseignements doivent porter sur une période identique et les différents ratios qui sont
combinés entre eux pour donner une synthèse doivent être prélevés à la même date ;
d. Il faudra se limiter aux ratios les plus caractéristiques ;
e. Il faut toujours penser à l'incidence de la dépréciation monétaire même modérée. Les
comparaisons devraient être faites en monnaie constante ;
f. L'interprétation d'un ensemble relativement suffisant des ratios (une batterie des ratios) est à
privilégier qu'un emploi des ratios isolés.
Les principaux groupes des ratios sont : Les ratios financiers, les ratios techniques,
les ratios d'analyse des charges, les ratios commerciaux, les ratios de mesure de rentabilité et les
ratios fiscaux. Si l'on analyse les ratios que chacun des groupes peut contenir, il y a possibilité de
calculer un grand nombre des ratios. Mais, on doit retenir que les ratios à utiliser doivent être peu
nombreux pour ne pas constituer une documentation trop touffue . C'est ainsi que nous n'étudierons,
de ces groupes des ratios, que les ratios financiers que l'on classifie d'habitude en :
Les ratios de structure sont établis en faisant la comparaison entre un élément (un poste ou un groupe
de postes) de l'actif ou du passif et le total du bilan. Ils sont souvent exprimés en pourcentage de sorte
que le total du bilan est réduit à 100 et les autres éléments du bilan représentant une partie de 100. Ce
groupe des ratios comprend en son sein :
a. La structure des capitaux permanents : Ce ratio permet d'apprécier la part des capitaux empruntés
dans le financement à terme de l'entreprise :
Capitaux propres (retraités)
Exigible à long terme
En général, pour le banquier, ce ratio devrait être supérieur à 1. Cela signifie qu'il s'attend à ce que la
part des capitaux dans les sources de financement à long terme soit supérieure aux dettes existantes
pour accorder un crédit supplémentaire à l'entreprise concernée.
II permet de préciser la partie des stocks financée par des capitaux permanents. La raison d'être de ce
ratio trouve son origine dans la notion de stock outil. En effet, il est souhaitable que le fonds de
roulement finance au minimum le stock qui permettra à l'entreprise d'éviter toute rupture dans le cycle
de production ou de distribution. Si l'existence de ce stock est permanente, les fonds qui serviront à le
financer seront obligatoirement en permanence au sein de l'entreprise.
138
L'évolution de ce ratio va permettre de porter un jugement sur la politique de stockage de l'entreprise.
En effet, si ce ratio devait atteindre durant plusieurs années consécutives une valeur largement
inférieure à 1, on serait en droit de se demander s'il n'y a pas surstockage et par voie de conséquence
un alourdissement des capitaux circulants.
Cette seconde batterie de ratios à pour but l'analyse de l'origine des sources de financement
que l'entreprise possède ainsi que la durée pendant laquelle elles sont à sa disposition. Les trois ratios
que l'on peut en tirer sont les suivants : L'indépendance financière, le taux d'endettement, et le degré
de permanence des sources de financement.
b. Le taux d'endettement :
Ce ratio permet de calculer la proportion des capitaux étrangers par rapport au total du passif. Plus ce
ratio est élevé, plus la situation de l'entreprise devient préoccupante. Les bailleurs de fonds réclamant
des intérêts, les charges financières de l'entreprise s'en trouvent alourdies.
Exigible . LT +Exigible .C . T .
Total . passif (restructuré )
139
La conséquence directe est un effet négatif sur le résultat de l'entreprise et donc sur sa capacité
d'autofinancement. Si cette situation devait perdurer, le recours à des nouveaux crédits serait rendu
plus difficile (taux d'intérêts élevés, garanties indispensables telles que gages sur stocks, sur machines,
créances). Au pire, l'entreprise pourrait se voir refuser l'octroi de tout crédit, la condamnant ainsi de
façon irrémédiable.
Capitaux . permanents
Total . passif (restructuré )
Le calcul de ce ratio sur plusieurs années montre si les ressources à plus d'un an mises à la disposition
de l'entreprise sont en hausse ou si, au contraire, les capitaux à court terme tendent à devenir
prédominants dans le financement de l'entreprise.
• Normes pour l'indépendance financière : Pour ce ratio, l'échelle suivante peut être avancée :
Normes pour l'endettement : Pour le ratio d'endettement, l'échelle suivante peut être également
avancée :
Bon
Normal Dégradation
Risque aggravé
Danger
Faillite
3. Ratios de liquidité
Les ratios de liquidité ont pour but de mesurer la capacité de l'entreprise à faire face à ses
engagements à court terme. Nous concentrons ici notre attention sur les rubriques du bas du
bilan. Les divers ratios calculés sont: La liquidité générale, la liquidité réduite et la liquidité
immédiate.
Stocks+créances+disponibles
Exigible. à. Court . terme
140
Ce ratio montre dans quelle mesure l'entreprise est capable à l'aide de ses capitaux circulants de
faire face à ses dettes à court terme. Nous pensons sur base d'une hypothèse très forte, à savoir
que toutes les dettes deviennent exigibles en même temps. Le standard exige que ce ratio soit égal
ou supérieur à 1.
4. Ratios de gestion
Le chiffre d'affaires net est égal au chiffre d'affaires + la variation des stocks d'encours de
fabrication, des produits finis et des commandes en cours d'exécution (augmentation+ diminution)
ainsi que le compte de production immobilisée.
Achats+variation. des. stocks
Chiffresd ' Affaires
141
Ce ratio permet de déterminer la couverture des achats par le chiffre d'affaires net. Il
nous donne la portion des matières premières ou des marchandises consommées pour réaliser un
franc de chiffre d'affaires.
Services. extérieurs
Chiffres .d ' affaires. net
Ce ratio mesure la proportion du chiffre d'affaires consacrée à l’acquisition des
biens ou des services extérieurs à l'entreprise.
Ch arg esExceptionnelles
Chiffresd ' Affaires. net
Ce ratio nous permet de déterminer la part des charges exceptionnelles couverte par
le chiffre d'affaires. Comme leur nom l'indique, le caractère est exceptionnel.
Im pôts
Chiffred ' Affaires . net
Ce ratio indique la proportion du chiffre d'affaires qui est consacrée aux impôts
directs versés ou dus à l'Etat.
Stock.moyen.des.marchandises¿
Coût.d 'Achat.des.march.vendues¿ ¿
Ratio de rotation marchandises = ¿
Dans une entreprise industrielle, les stocks sont plus diversifiés et on peut calculer un ratio par
catégorie de stock.
5. Ratios de rentabilité
Résultat . d 'exploitation
Marge d’exploitation = Chiffre . d' Affaires .net
CASH FLOW BRUT= Résultat Brut d'Exploitation (RBE)+ Résultat Brut Hors Exploitation (RBHE)
CASH FLOW NET= Cash flow brut- Impôts sur les revenus professionnels et locatifs
Les ratios de capacité bénéficiaire sont de large portée que les ratios de marge car ils
permettent de mieux circonscrire le pouvoir de gain et la capacité d'autofinancement de l'entreprise par
rétention des bénéfices au sein de celle-ci.
Ce ratio nous indique la rentabilité générale avec un franc des capitaux propres investis dans
l'entreprise. Il mesure donc l'efficacité avec laquelle l'entreprise utilise les capitaux lui confiés par ses
actionnaires.
Les ratios ne constituent qu'une méthode d'analyse parmi tant d'autres, il faut se garder de les
privilégier. En effet, ils traitent des données en provenance des documents de fin d'exercice ; ils se
révèlent purement statiques.
Les ratios sont des rapports entre masses financières du bilan. Il pose le problème de la permanence
dans les méthodes d'évaluation de ces divers postes.
La liste des principaux ratios est présentée ci-après, selon la classification proposée
a. Les ratios de structure
Une entreprise commerciale dénommée « La SPRL 1,2,3 » présente le bilan retraité et les éléments du
compte de résultat arrêtés au 31 décembre 2004 ci-après :
Amort &
Valeurs immobilisées Val brutes prov Val nettes Capitaux propres
Terrains 17.560 17.560 Capital 150.000
licence d'importation 10.440 10.440 Réserves légales 6.702
Immeubles 50.000 5.000 45.000 Autres réserves 9.198
Matériels roulants 28.000 11.200 16.800 Bénéfices reportés 21.020
Provisions
Construction en cours 37.560 37.560 réglementées 5.760
Les éléments du comptes de résultat sont les suivants : chiffre d’affaires 785.700, le stock début de la
période 41.074, les entrées en magasin 578.896, matières et fournitures utilisées 4.700, transport 8.840,
services extérieurs 3.780, intérêts reçus 1.420, autres charges 2.690, charges de personnel 37.566,
impôts et taxes 12.484, intérêts payés 3.960, dotations aux amortissements et provisions 8.100, impôts
sur le bénéfice 50%.
Les coûts fixes représentent 194 256 et ceux variables 453 264.
1. le relevé de pièces comptables indique que la somme totale des frais de vente, pour l’exercice,
s’est élevée à 24.750.
2. le résultat à conserver est fixé à 36.120. Ce montant a déjà été réparti entre les différents postes
de réserves.
3. le résultat sur cession d’immobilisation et titres à court terme s’élève à une moins-value de
5.560.
149
Effectuer l’analyse de :
- la structure financière
- l’exploitation
- la rentabilité.
150
Chapitre 9. L’ANALYSE FINANCIER DES ENTREPRISES EN DIFFICULTE
1. Le risque d’exploitation
On désigne par risque d’exploitation (ou risque économique), le risque d’une baisse d’activité,
c’est-à-dire d’une chute du chiffre d’affaires. Le risque d’exploitation peut-être défini par l’élasticité
du résultat d’exploitation (l’incidence des produits financiers étant le plus souvent négligée) par
rapport au chiffre d’affaire hors taxe (CAHT).
Elasticité = ∆RESULTATD’EXPLOITATION/RESULTAT’EXPLOITATION
∆ CAHT / CA HT
Plus cette élasticité est élevée, plus grand est le risque : ceci exprime le fait qu’à une diminution
du chiffre d’affaires correspond une diminution proportionnellement plus important du résultat
d’exploitation.
En définitive, le risque d’exploitation est d’autant plus grand que le niveau d’activité est proche du
seuil de rentabilité d’exploitation. Les charges fixes sont élevées.
2. Le risque financier
Une baisse du niveau d’activité entraine une chute du résultat net, donc une chute du taux de
rentabilité des capitaux propres (rentabilité financière). Or, l’importance de cette chute dépend du
niveau d’endettement de l’entreprise.
Le risque financier est mesuré par l’élasticité (ou coefficient de volatilité) du taux de rentabilité
financière par rapport à la rentabilité économique.
3. Le détecteur de faillite
Une « entreprise en difficulté » est une entreprise en cessation de paiements, engagée dans une
procédure judiciaire. C’est une entreprise en perturbation de l’état de santé.
Une entreprise qui accumule des difficultés de faire croître son activité, développé des suspicions de
plus en plus grande qui la mènera à la catastrophe et à la crise qui exige des dirigeants l’adoption de
nouveaux comportements.
1) savoir en toute objectivité de faire le checkup de son entreprise sans complaisance mais
simplement avec objectivité des forces et des faiblesses de créer à terme de graves difficultés.
2) Ne jamais laisser se dégrader une situation et avoir le courage d’agir promptement et
efficacement en prenant des mesures indispensablement au redressement de la situation.
3) S’adapter à la situation actuelle c’est–à-dire sans cesse modifier ou choisir une stratégie
sociale. Industrielle et financière qui mène l’entreprise vers plus de rentabilité
4) Préférer des solutions à long terme à des performances à court terme ; l’avenir se construit
151
aujourd’hui.
5) Tel un membre du corps médical, il faut toujours savoir comment réagir de façon appropriée à
de situation d’urgence de détresse.
Exemple : grèves, difficultés de trésorerie etc
6) Tenter de maîtriser les phénomènes et y apporter les solutions que l’on juge les plus
appropriées sans céder au découragement. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que le dépôt
de bilan ; s’il est fait à temps peut être considéré comme un outil de gestion.
Nous pouvons à juste titre nous demander si une « trace » un signe avant-coureur des difficultés
transparaissent au travers des informations économiques et financières publiées par les entreprises.
L’analyse financière des comptes essaiera de :
1) Mettre en évidence l’évolution de l’entreprise à la lumière de quelques équilibres essentiels.
2) Examiner par une comparaison sur plusieurs années, s’il n’existe pas des signes d’évolution
dangereuse.
Bien souvent un ou plusieurs de ce facteurs contribuent dans une première phase à créer un
malaise initial. Puis d’autres interviennent poussant l’entreprise vers une plus grande instabilité
Il est impératif de garder en tête ces facteurs économiques et sociaux lorsque l’on
pratiquera l’examen des informations économiques et financières. Il ne faudrait pas que la froideur et
le caractère anonyme des valeurs monétaires nous fassent oublier que l’entreprise n’a rien de
mécaniste mais plutôt une personne morale. L’analyste interne l’homme de terrain portera par priorité
son attention sur des éléments tels que
- défaillance ou faillite de clients importants
- prix des matières premières instables
- chiffre d’affaires insuffisant
152
- baisse anormale du niveau d’activité
- érosion progressive mais certaine de la marge bénéficiaire
- productivité en baisse
- réduction des facilités bancaires
- investissements inadéquats voire inexistants
- climat social instable
- direction incompétente ou divisée
- conflits d’actionnariat (société ingérable)
- disparition du chef d’entreprise (grave dans des entreprises à caractère familial)
- manque de personnel d’encadrement,
- politique de formation et de recyclage insuffisante ou inexistante.
Fréquence
Items en %
Réduction d'activité 33,2%
Baisse tendancielle de la demande 15,7%
Baisse accidentelle ou conjoncturelle de la demande 8,2%
Perte de clients importants 4,5%
Développement de la concurrence française ou étrangère 1,9%
Moindre compétitivité des produits de l'entreprise 1,5%
Obsolescence technologique des produits de l'entreprise 0,7%
Défaillance d'un sous-traitant ou d'un fournisseur 0,7%
a. L’analyse univariée
Selon la philosophie de l’analyse univariée appliquée à la prévision de faillite, existe- t-il un ratio (et
un seul) que nous retenir comme indicateur de la faillite d’une entreprise ? »
La prédiction de la faillite pour être utile, efficace et doit intervenir si possible une ou deux années au
moins avant l’échéance fatale sans quoi, elle ne sent rien. En effet il faut prendre des mesures radicales
pour redresser la barre et ces derniers doivent produire leurs effets
- Parmi l’abondante littérature traitant du sujet de la prédiction de faillite.
Etant donné que certains ratios possèdent entre eux éléments communs. Ils sont classés en 6
catégories. Un seul ratio significatif par famille a été prélevé.
Elle consiste à attribuer à chaque entreprise un e note globale dans la laquelle sont pris
en compte :
- La qualité de son personnel et de sa gestion (pondération 40%)
- La situation et les perspectives économiques (20%)
- La situation et les performances financières (40%)
L’entreprise ayant une situation parfaitement conforme à la situation de référence aurait ainsi une note
N = a1+ a2+ a3+ a4 +a5
D’une façon concrète, la batterie de ratios à utiliser comprend les indicateurs suivants :
Ri Ratios Ai
Pondération
R1 Réalisable et disponible / dettes à court terme 25%
R2 Capitaux propres / dettes à long et moyen terme 25%
R3 Capitaux propres / valeurs immobilisées nettes 10%
R4 Ventes annuelles / stocks 20%
R5 Ventes / créances clients + EENE 20%
Ainsi :
N = 25 R 1+ 25 R 2+10 R 3+ 20 R 4 +20 R 5
La méthode des scores, ou credit scoring, est une technique d’analyse destinée à diagnostiquer
préventivement les difficultés des entreprises.
L’idée de base est de déterminer, à partir des comptes des sociétés, des ratios qui soient des
indicateurs avancés (2 à 3 ans à l’avance) des difficultés des entreprises. Une fois ces ratios établis,
155
il suffit de calculer leurs valeurs pour une entreprise donnée et de les comparer à la valeur des
ratios des entreprises ayant connu des difficultés ou des défaillances. La comparaison ne s’effectue
pas ratio par ratio, mais globalement. En effet, les ratios sont agrégés dans une fonction, appelée Z
ou fonction score. La formule Z a en général la forme suivante :
n
Z = a + ∑ β 1 x R1
i=1
onu a est une constante, Ri les ratios, β1 le poids relatif attaché au ratio Ri et n le nombre de ratios
retenus.
Selon que le résultat de la fonction pour une entreprise est proche ou éloigné de valeurs normatives
déterminées sur un échantillon d’entreprises ayant connu des difficultés, on estime que l’entreprise
étudiée a une certaine probabilité de connaitre, d’ici deux à trois ans, des difficultés ou au contraire
d’être saine.
Développée aux Etats-Unis à la fin des années 1990 par E. Altman, la famille des scores Z a connu
un vif succès, la dernière version Z ‘’ était la suivante :
Z’’ = 6,56X1 + 3,26X2 + 6,72X3 + 1,05X4, avec :
X1 = BFR rapporté au total de l’actif
X2 = résultat mis en réserve rapporté au total de l’actif ;
X3 = résultat d’exploitation rapporté au total de l’actif ;
X4 = montant des capitaux propres rapportés aux dettes totales.
Si Z’’ est inférieur à 1,1 la probabilité de la défaillance de l’entreprise est élevée ; si Z’’ est
supérieur à 2,6 la probabilité de défaillance de l’entreprise est faible, la zone grise se situant
entre 1,1 et 2,6.
La méthode des scores constitue un enrichissement de l’analyse traditionnelle par ratios, qui
repose sur l’utilisation isolée de certains d’entre eux. Dans la méthode des scores, le problème du poids
relatif à accorder à chaque ratio est résolu, car chaque ratio est pondéré en fonction de son pouvoir de
discriminer les « mauvaises entreprises des « bonnes ».
Le score Conan et Holder que relativement ancien et surtout établi sur une période relevant d’une
conjoncture sensiblement différente de la période actuelle.
Le score de Coran et Holder est égal à :
N= 24R1+22R2+16R3-87R4-10R5
Une agence de notation est une société de droit privé non régulée.
Son rôle est essentiel dans le système financier puisqu'elle est chargée d'évaluer la solvabilité d'une
entreprise, d'un Etat ou d'une opération financière ainsi que le risque de non remboursement des dettes
de l'emprunteur. Enfin, elle attribue une note à cet emprunteur et transmet alors des informations
financières détaillées aux investisseurs. Bien sûr, plus la note est élevée plus les investisseurs auront
confiance et prêteront à des taux d'intérêt faibles. Dans le cas contraire, l'emprunteur pourra trouver
des investisseurs mais paiera des intérêts importants et se retrouvera plus endetté encore. Les trois
principales agences de notation dans le monde sont Fitch, Moody's et Standard and Poor's.
Un emprunteur fait appel à une agence de notation, contre rémunération, pour obtenir une note afin de
montrer la solidité financière de son entreprise ou de son Etat. Les agences se basent sur des scénarios
financiers prévisionnels qu'elles échafaudent et évaluent la probabilité de leur réalisation. Pour une
entreprise, l'agence prend en compte ses perspectives de développement commercial et financier ; pour
un Etat souverain, elle apprécie la croissance, sa capacité à lever l'impôt et évalue ses dépenses au vu
de sa politique budgétaire.
Plus,sa note est élevée, plus l'entreprise ou l'Etat peut espérer des emprunts à taux intéressants.
L'agence donne une note entre AAA et D. AAA signifie que l'emprunteur est fiable et qu'il pourra
rembourser son emprunt dans les délais alors que D signifie au contraire que l'emprunteur est en
situation de faillite. Voici le tableau expliquant le système de notation des deux principales agences de
notation : Standard and Poor's et Moody's :
14
Source : http://www.abcbourse.comation.html
157
158
Chapitre 10 : L’ANALYSE DES FLUX ET LE TABLEAU DE FINANCEMENT
L’analyse financière en termes de ratios se base sur l’analyse de rapport entre valeurs caractéristiques
des comptes annuels en vue de poser un diagnostic global de l’entreprise.
Une seconde méthode est fondée sur le concept de flux qui affecte une entreprise.
Par l’analyse de ces flux et la construction de divers tableaux de flux. Nous pouvons examiner
l’équilibre financier et par voie de conséquence. Le risque de l’entreprise .il s’agit d’une approche
complémentaire qui mène à l’élaboration de ce que l’on appelle le tableau de financement. Ce tableau,
bien que n’étant pas encore prévu dans l’ensemble des documents à publiés, est parfois joint aux
comptes annuels, dans le rapport de gestion de certaines entreprises soucieuses de l’information
qu’elles donnerons aux actionnaires et aux tiers.
Selon la législation comptable, les opérations d’inventaire de tous les éléments de passif et d’actif ont
pour objet le recensement et l’évaluation de la totalité des diverses composantes du patrimoine. Ces
opérations conduisent à l’élaboration des documents de synthèses (les comptes annuels).
Ils sont la base des informations dont disposent les actionnaires et les tiers. Mais leur pouvoir
informatif est limité par leur côté statique et par voie de conséquence, les utilisateurs externes ne
peuvent appréhender les ressources nouvelles dont l’entreprise a disposé au cours de l’exercice de
l’emploi qu’elle en a fait.
Aussi pour pallier cet inconvénient, un nouveau type d’analyse fondée sur le concept de flux de fond
est apparu. Il a débouché sur le tableau de financement.
Nous pouvons approcher le tableau de financement :
1) une approche historique qui, par l’analyse du passé, met en exergue les forces et faiblesses
actuelles de l’entreprise.
2) Une approche prévisionnelle, très importante pour la gestion à moyen terme de l’entreprise, qui
tente sur base d’hypothèses d’évolution d’activités de prévoir l’impact de celle-ci sur la
structure financière.
Cette méthode est intéressante sous l’angle de l’élaboration des plans d’investissements et de
leur financement. Cela passe bien sûr par une étape préalable.
2) la nature et l’importance des ressources que ces actions sont susceptibles de procurer à
l’entreprise.
AP
CHARGES PRODUITS
BN
RESULTATYATAT
CAFG
Ces trois derniers éléments permettent de déterminer le besoin de financement de l’exploitation (BFE)
à partir de la formule suivante :
BFE= variation des stocks + variation des créances – variation des dattes circulantes
Sur la base de ces mémés bilans, on déterminera aussi (i) la variation du besoin de financement HAO,
(ii) les augmentations de capital, (iii) les prélèvements sur capital et (iv) les subventions
d’investissement reçues.
l’Etat annexé permettra d’avoir des compléments d’informations relatives (i) aux
augmentations de capital, (ii) aux emplois financiers dits contraints (remboursements des
emprunts et dettes financiers sur la base d’un échéancier de remboursement), (iii) aux
remboursements anticipés,(iv) aux subventions d’investissement et (v) aux propositions du
conseil d’Administration quant à l’affectation du résultat de l’exercices N -1 et du résultat de
l’exercice N.
160
En matière de tableau des emplois et des ressources, deux comptions principales s’opposent, à savoir
l’approche maturité et l’approche fonctionnelle. La première a pour base le bilan patrimonial alors que
la seconde est fondée sur le bilan fonctionnel.
Le tableau des emplois et des ressources (TER) maturité -. Ce type de TER privilégie les critères de
liquidité et d’exigibilité et s’appuie donc sur le bilan patrimonial. Il se présente de la façon suivante.
EMPLOIS RESSOURCES
*EMPLOIS A LMT * RESSOURCES A LMT
- augmentations des actifs immobilisés - augmentations des capitaux permanents
- diminutions des capitaux permanents - diminutions des actifs immobilisés
* EMPLOIS A COURT TERME * RESSOURCES A COURT TERME
- augmentations des actifs circulants - augmentations des dettes à court terme
- diminutions des dettes à court terme - diminutions des actifs circulants
Le TER fonctionnel – Dans ce cas, le TER repose sur le bilan fonctionnel et privilégie par conséquente
le critère d’origine –destination, un accent étant mis sur les cycles d’activité de l’entreprise.
Schématiquement, un TER fonctionnel se présentera comme suit :
EMPLOIS RESSOURCES
* INVESTISSEMENT (emplois durables) * FINANCEMENT (ressources durables)
- augmentations des actifs immobilisés - augmentations des capitaux permanents
- diminutions des capitaux permanents - diminutions des actifs immobilisés
* ACTIVITE (exploitation et hors- * ACTIVITE (exploitation et hors-exploitation)
exploitation) - augmentations des cycliques
- augmentations des actifs-cycliques - augmentations des passifs hors-exploitation
- augmentations des actifs-exploitation
*TRESORERIE * TRESORERIE
Augmentations des actifs de trésorerie Augmentation des passifs de trésorerie
Présentation du TAFIRE
Le TAFIRE se présente comme un tableau à deux parties qui retrace les flux d’emplois et les flux de
ressources de l’exercice. Il est à classer parmi les tableaux de financement de type fonctionnel.
A partir du tableau qui précède, on obtient : CAFG = Total (II) – Total (I)
L’autofinancement (AF) est dès lors déterminé grâce à la formule
AF = CAFG – Distributions de dividendes dans l’exercice.
La variation du besoin de financement de l’exploitation (var BFE) – Elle est obtenue grâce à la
formule suivante :
Var : BFE = Var. Stocks + Var. Créances + Var. Dettes circulantes.
La variation du BFE de la formule précédente découle des tableaux suivants :
Emplois Ressources
Variation des créances : N – (N-1) Augmentations Diminution (-)
(+)
Clients ……………. Ou ….
……………….
Emplois Ressources
Variation des stocks : N – (N-1) Augmentations Diminution (-)
(+)
…………… Ou ………………….
(A) Variation globale nette des stocks … .
Emplois Ressources
Variation des dettes circulantes : N – (N-1) Augmentations Diminution (-)
(+)
…. …
…………………
…………………
…
…………………
…………………
……
…………………
EXCEDENT DE TRESORERIE D’EXPLOITATION …………………
……..
164
Etats Financiers de Synthèse Clôture
Exercice N Exercice N - 1
I. INVESTISSEMENTS ET
DES INVESTISSEMENTS
Charges immobilisées ……………….. ////////////////////// ………………….
(augmentations dans
l’exercice) ………………… …………………. …………………..
Croissance interne ………………… …………………. …………………….
Acquisitions/Cessions
d’immob. Incorpo. ……………….. …………………. …………………..
Acquisitions/Cessions
d’immob. Corpo.
Croissance externe
Acquisitions/Cessions
d’immob. Fin.
II. VARIATION DU
BESOIN DE …………… ou …………………. …………………….
FINANCEMENT DE
L’EXPLOITATION (cf.
Supra : Var. B.F.E.)
et dettes financières
VII. FINANCEMENT
PAR DE NOUVEAUX …………………. …………………… ……………………..
EMPRUNTS
Emprunts (2) …………………. ……………………. …………………….
Autres dettes financières (2)
…………………. ……………………. …………………….
(2) Remboursements
anticipés inscrits
séparément en emplois
Variation Trésorerie
(+ si emploi : - si ressource) ……………..ou ……………………. …………………
…………………..
Nota : I, IV, V. VI, VII : en termes de flux ; II, III, VIII : différences bilantielles.
166
Total
Cinquième remarque – Les emplois totaux à financier correspondent à la somme des emplois
économiques (variation des investissements + variation du BFE) et des autres emplois (variation des
investissements + variation du BFE) et des autres emplois (variation du BF, HAO + emplois
financiers contraints)
Septième remarque - Le contrôle de l’exactitude des chiffres portés dans le TAFIRE se fait
en comparant l’excédent (l’insuffisance) de ressources de financement à la variation de la trésorerie
nette entre le début et la fin de l’exercice et en vérifiant qu’ils sont le même montant, mais de signe
opposé. De même peut-on procéder à une contrôle supplémentaire en procédant à une analyse
différentielle des masses des bilans N et N – 1 dans le dernier tableau du TAFIRE.
Huitième remarque - On constate enfin que la construction du TAFIRE est basée sur l’égalité
fondamentale classique :
Variation de la trésorerie = variation du fonds de roulement fonctionnel – variation du besoin en
fonds de roulement global.
Il ne peut être perçu que si on le replace dans le cadre plus général des tableaux de financement que
l’on retrouve dans la littérature comptable et financière. Ces tableaux sont utilisés en analyse
financière par la méthode des flux qui permet d’aller au –delà de l’analyse financière classique par les
ratios dont les limites sont connues.
Le TAFIRE peut être utilisé par les décideurs pour avoir une idée relativement précise aussi bien sur la
situation financière à court terme de l’entreprise que sur sa stratégie à moyen terme.