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Séance 1

Objectifs
Cette séance a pour objectif de :
 Définir le contrat pédagogique (présentation du syllabus du cours),
 Présenter les objectifs du cours,
 spécifier et expliquer les notions de bases liées la gestion de trésorerie,
 identifier les différentes approches de la trésorerie

Consignes
Lire le cours et comprendre, préparer des questions pour le présentiel

Syllabus de cours : Gestion de Trésorerie

Jusque dans les années 80, la fonction de trésorerie était très discrète et se contentait de
rapprocher les données comptables avec les données bancaires. Peu à peu les trésoriers
s'intéressent à la notion de trésorerie 0 qui consiste à maintenir le niveau de la trésorerie proche
de 0 pour optimiser les liquidités éventuellement disponibles ou pour réduire les coûts des
découverts. Dans les années 80, le système de change des devises passe de fixe à flottant. Dans
ces conditions, il y a de très fortes fluctuations entre les différentes devises et les comptables
constatent de nombreuses pertes ou gains de change. Le trésorier est à cette époque orienté peu
à peu vers les marchés financiers (marché des changes mais aussi marchés monétaires pour les
taux d'intérêt) ...
Après avoir situé la trésorerie dans le cadre global de la gestion d'une entreprise, ce cours
approfondit les méthodes de prévision des flux de liquidités, tels qu'ils résultent d'un ensemble de
décisions prises dans un cadre annuel. Il aborde les outils d'équilibrage d'une trésorerie, leur
comparaison en termes de coûts et les arbitrages qui en découlent. Cette partie permet d'étudier les
relations qui s'établissent avec les banques. Le cours traite, pour terminer, des méthodes de
rationalisation de la gestion de trésorerie. L'objectif est de former à la fonction de trésorier, dans
ses missions les plus larges. Cet objectif général est décliné en objectifs spécifiques suivants :

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- Connaître les principales composantes de la gestion financière à court terme,
- Comprendre les objectifs de la gestion financière à court terme et maîtriser les principales
formes de financement et de placement à court terme,
- Etre capable de construire un plan de trésorerie et connaître les principales caractéristiques
de la gestion de trésorerie le jour au jour,
- Comprendre quels sont les divers éléments influant le coût des opérations bancaires, savoir
calculer le coût réel des principaux financements à court terme et savoir appréhender les
relations avec les banquiers.

Méthode pédagogique
L’enseignement se déroule en cours magistrale et travaux dirigés.
Pré requis :
Bonnes connaissances de base en finance et en comptabilité.
Crédit :5 Volume horaire :

PLAN DETAILLE DU COURS


Chapitre 1 : La trésorerie et l’équilibre financier
I – 1 Les définitions
I – 2 L’analyse statique par le bilan
I – 3 Le fond de roulement et le besoin en fonds de roulement
I – 4 La trésorerie à travers les flux : une analyse dynamique
Chapitre 2 : Les prévisions de trésorerie
II – 1 La budgétisation de la trésorerie
II – 2 Le plan de trésorerie
Chapitre 3 : Les instruments de placement et de crédit à court terme
III - 1 La palette des placements à court terme
III – 2 La palette des crédits à court terme
Chapitre 4 : Le contrôle de la gestion de trésorerie
IV – 1 Le contrôle des conditions bancaires
IV – 2 L'analyse des écarts de gestion de trésorerie
Chapitre 5 : L'organisation de la trésorerie de groupe
V – 1 Les enjeux de la centralisation de la gestion de trésorerie
V – 2 Les contraintes de la trésorerie de groupe
V – 3 Les moyens techniques

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BIBLIOGRAPHIE
Bagneris J.-C., Givry P., Teulié J., Topsacalian P. (2004), « Introduction à la finance
d’entreprise », Edition Vuibert, 280p.
Bellier Delienne A. et Khath S. (2005), « Gestion de @trésorerie », Edition Economica, 336p.
Gauthier N., Causse G. (1981), « La trésorerie dans l'entreprise », Edition Publi-Union, 432p.

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Introduction générale

La gestion de la trésorerie regroupe l’ensemble des décisions, règles et procédures qui


permettent d’assurer, au moindre coût, le maintien de l’équilibre financier et instantané de
l’entreprise. Ainsi définie, elle constitue l’élément essentiel de la gestion financière des
entreprises et, aujourd’hui, elle présente de nombreux intérêts pour plusieurs raisons que sont
technique, économique, humaine et informationnelle.
 Sur le plan technique, l’équipement informatique facilite la maîtrise et la gestion des
flux financiers.
 Sur le plan économique, la variation des rendements financiers et la grande volatilité
des taux et des parités monétaires ont sensiblement accru l’enjeu financier de la gestion
de trésorerie, en temps que composante du résultat financier.
 Sur le plan humain, une nouvelle génération de cadres formés aux techniques modernes
de gestion participe à la mise en place de nouveaux outils et œuvre dans le sens d’une
plus grande compétitivité des entreprises.
 Sur le plan informationnel, la mise en place de grandes banques de données au niveau
international et de nouveaux instruments de communication, en temps réel, entre les
différents acteurs du marché financier améliore la transparence des opérations, la
diffusion de l’information, l’efficience des marchés et, par voie de conséquence,
l’action du trésorier.
La gestion de trésorerie en date de valeur est le cœur de la fonction de trésorerie. L’objectif de
la gestion de trésorerie en date de valeur est de réduire les frais financier ou d’accroître les
produits financiers, selon la situation de financement (besoin ou excédent). Le principe de base
de la gestion de trésorerie en date de valeur, appelé règle de « trésorerie zéro », propose une
position de trésorerie idéale. Mais elle est difficile à appliquer dans les entreprises.
Gérer en trésorerie zéro consiste à ordonner quotidiennement les flux de trésorerie sur chaque
compte bancaire, de manière à obtenir des soldes en valeur proches de zéro. Il s’agit d’éviter
les encaisses positives faiblement rémunérées ou, inversement, les soldes débiteurs entraînant
des frais financiers, généralement supérieurs à ceux que l’on paierait si le financement avait
été prévu au préalable.
Le principe de la trésorerie zéro se justifie :
 Pour les soldes créditeurs, par un coût d’opportunité égal à la différence de taux entre
le placement qui aurait pu être négocié et la rémunération de base du compte ;

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 Pour les soldes débiteurs, par un coût explicite égal à la différence de taux entre le
découvert et un financement moins onéreux.
Pour cela, le trésorier doit se former aux nouvelles techniques, aux nouveaux instruments
financiers, à la sécurisation des moyens de paiements, sans oublier les nouveaux concepts de
management ; il doit maîtriser les nouvelles technologies afin de supprimer les intermédiaires,
réduire le délai d’acheminement des informations, utiliser les outils d’aide à la décision.
Il est enfin de son rôle et de sa responsabilité de protéger l’entreprise des risques financiers
(risque de contrepartie lié à l’insolvabilité des clients, risque de manque de liquidité, risque de
change, risque de taux) dont les conséquences pourraient provoquer des pertes importantes à
l’entreprise, parfois jusqu’à mettre en péril son existence même. Pour réduire ces risques une
réorganisation interne est quelques fois nécessaire et la maîtrise des instruments financiers
adéquats externes.

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Chapitre 1 : La trésorerie et l’équilibre financier

Une bonne gestion de la trésorerie consiste à assurer la solvabilité de l’entreprise au moindre


coût ; cela signifie que l’entreprise doit être en mesure d’honorer ses échéances financières à
tout moment, en maintenant une encaisse minimum. Par ailleurs, elle appelle à maximiser le
rendement des placements de ses excédents de trésorerie éventuels. La gestion de la trésorerie
repose par conséquent sur le couple « sécurité / Rentabilité ».
Pour parer au risque d’insolvabilité (rupture du service de caisse, cessation de paiement, etc.),
l’entreprise doit maintenir un certain niveau de trésorerie, car en pratique il est très difficile
d’assurer une parfaite synchronisation entre les encaissements et les décaissements. Dans le
même temps, elle doit viser à réduire l’impact négatif de cette synchronisation sur la rentabilité
des disponibilités oisives en leur assurant de bons placements financières.
Les principaux motifs de détention d’une encaisse sont :
 La volonté d’assurer la réalisation des transactions dans de bonnes conditions.
 Le besoin de sécurité financière de manière à faire face aux aléas de la conjoncture qui
se traduisent par des déséquilibres entre les encaissements et les décaissements prévus.
 Les opérations spéculatives.
La mise en œuvre de la gestion de la trésorerie passe par étapes et repose sur différents modèles
de prévision.

I – 1 Les définitions de la trésorerie

Il existe plusieurs définitions de la trésorerie, parfois source de confusions. D’abord la notion


de trésorerie peut s’entendre, soit en termes de flux, c’est l’ensemble des flux pendant une
période, soit en termes de stocks, c’est la situation de trésorerie à une date donnée.
Les flux et les stocks sont liés par la relation suivante : Situation de trésorerie en début de
période + encaissements pendant la période - décaissements pendant la période = situation de
trésorerie en fin de période

On peut s’arrêter à quatre définitions de la trésorerie, de plus en plus larges : l’encaisse, les
actifs liquides, la trésorerie nette et la trésorerie potentielle :
 l’encaisse est l’ensemble des moyens de paiement disponibles quasi-immédiatement
dans l’entreprise (caisse, comptes à vue, valeurs à l’encaissement…) ;

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 la notion d’actifs liquides, correspondant traditionnellement à la conception anglo-
saxonne de la trésorerie, comprend les disponibilités et les titres de placement de
l’entreprise ;
 la trésorerie nette est égale à la différence entre les valeurs disponibles (trésorerie-actif)
et les dettes à court terme bancaires (trésorerie-passif) ; la trésorerie nette de l’entreprise
peut être positive, négative ou nulle ;
 la trésorerie potentielle généralise la trésorerie nette en tenant compte, en plus, des
liquidités potentielles et des capacités d’endettement inemployées ; avec cette dernière
définition, on s’éloigne des problèmes de liquidité journalière pour s’intéresser à la
planification financière.

I – 2 L’analyse statique par le bilan

Les documents comptables, en particulier de l’entreprise, vont permettre de déterminer la


trésorerie en termes de stocks. On n’utilise pas le bilan comptable tel quel, mais des bilans
retraités, soit le bilan fonctionnel pour une analyse fonctionnelle.
Une bonne interprétation du bilan nécessite donc :
 des reclassements économiques : éliminer les distorsions pour ou prendre en compte
des valeurs de marché ;
 des reclassements financiers ou fonctionnels selon le type de bilan

I – 2 – 1 Bilan financier
La présentation du bilan par grandes masses appelée bilan financier était privilégiée par le plan
comptable général OCAM, mais est moins utilisée aujourd’hui car elle ne fournit pas une bonne
mesure de l’outil économique. Le calcul de la trésorerie à partir du bilan financier fournit un
outil statique de détection d’un risque de faillite, utilisé surtout par les banquiers.
Le but de cette approche est d’établir un inventaire du patrimoine de l’entreprise et d’estimer
le risque de non solvabilité et de non liquidité, à partir du bilan.
Bilan financier
ACTIF PASSIF
Emplois à plus d’un an (actif immobilisé) Ressources à plus d’un an ou capitaux permanents
(ressources stables)
Emplois à moins d’un an ou à court terme (actif Ressources à moins d’un an ou à court terme (passif
circulant AO et HAO) circulant AO et HAO)
Trésorerie nette (emplois si positive) Trésorerie nette (ressources si négative)

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Il faut noter que la distinction « exploitation – hors exploitation » ou « AO – HAO » n’est pas
toujours pratiquée en analyse liquidité.
Les limites de cette approche sont :
 le caractère arbitraire de la notion de liquidité (un actif immobilier peut être vendu
rapidement, pourtant il est classé dans les actifs les moins liquides),
 l’évaluation par liquidation des éléments d’actif et de passif ne concerne pas les
entreprises « vivantes » qui continuent leur activité,
 la trésorerie n’est pas calculée directement.

I – 2 – 2 Bilan fonctionnel
L’approche fonctionnelle qui privilégie le fonctionnement économique de l’entreprise est plus
récente. Le plan comptable général SYSCOA préconise cette analyse. Le bilan fonctionnel est
un ensemble de stocks d’emplois et de stocks de ressources. Il est fondé sur le principe
d’affectation des ressources stables aux emplois stables. L’excédent des ressources devrait
alors servir à financer les besoins nets durables générés par le cycle d’exploitation. La trésorerie
en conséquence serait le signe de l’équilibre financier de l’entreprise.
Les limites de l’analyse fonctionnelle sont surtout :
 la distinction entre les financements longs et les financements courts (concours
bancaires) ;
 l’affectation des ressources stables aux emplois stables qui va à l’encontre du principe
de l’unité de caisse (l’ensemble des ressources finance l’ensemble des emplois),
 la trésorerie est seulement la différence entre les ressources et les emplois.

Bilan fonctionnel
ACTIF PASSIF
Actif immobilisé = Emplois stables Ressources durables (stables ou no cycliques)
Actif d’exploitation ou circulant AO (actif cyclique Passif d’exploitation ou circulant AO (ou passif cyclique
d’exploitation. d’exploitation)
Actif circulant hors exploitation (ou cycliques HAO) Passif circulant hors exploitation (ou cyclique HAO
Trésorerie-actif Trésorerie-passif

I – 2 – 3 Bilan pool de fonds


L’optique « pool de fonds » constitue une rupture par rapport à l’analyse traditionnelle de
l’équilibre financier. Il a pour but d’évaluer les stocks d’emplois et de ressources à leur valeur
d’origine et de montrer comment les emplois ont été financés par les ressources. Aucune
ressource particulière n’est censée financer un emploi particulier (principe d’unicité

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d’encaisses ou de non-affectation), ce qui a pour conséquence l’abandon de la notion de fonds
de roulement. Les immobilisations figurent pour leur montant brut. Les stocks de ressources
sont constitués du financement propre externe et interne et des dettes.

Bilan pool de fonds


ACTIF PASSIF
Immobilisations brutes Fonds propres externes (capital)
Besoin en fonds de roulement Fonds propres internes (réserves, amortissements, etc.)
Emplois à caractère financier Dettes financières

Cette représentation traduit une approche particulière de l’entreprise. Cette dernière est
considérée comme disposant d’un pool de fonds finançant globalement un ensemble d’actifs
correspondant à un certain niveau de risque et de rentabilité. La rentabilité générée par les actifs
permet de rémunérer les différentes sources de fonds, compte tenu du niveau de risque.

Il convient de noter que le bilan liquidité n’est pas adapté au diagnostic financier. Le choix se
porte donc :
- sur le bilan fonctionnel pour apprécier l’évolution de l’équilibre financier, donc des
risques à court terme.
- Sur le bilan pool de fonds pour apprécier l’évolution de la stratégie et des types de
risques choisis, ou subis, par l’entreprise, donc des risques à long terme.

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