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Université Mohammed V-Rabat Année Universitaire

Faculté des Sciences Juridiques 2018/2019


Economiques et Sociales
Salé

Filière : Sciences Economiques et Gestion


Elément de module : Histoire de la pensée économique
Equipe pédagogique: Monsieur le professeur K. HAMMES
Pr. Chargée des TD : Mme. Sonia BOUSHABA

Chapitre : Le courant Néo-classique (les marginalistes)

La contribution des marginalistes fut le remplacement de la théorie de la valeur travail par celle
de l’utilité marginale…. Les deux théories placent au cœur de leur analyse la question de la
formation des prix. Elle repose pour les néoclassiques sur le comportement du consommateur
avec l’aide du concept de valeur à la marge, c'est-à-dire de la valeur de la dernier unité.

Cette vision basée sur le comportement humain fut par la suite plus largement admise et
exploitée que la valeur utilité des Classiques. C’est d’ailleurs l’utilisation du marginalisme qui
marque la ligne de séparation entre Classiques et néoclassiques (ou marginalistes).

L’approche classique considère l’économie comme la prévision des effets engendrés par les
variations de la quantité de capital et de travail sur le taux de croissance de la production
nationale….L’approche marginaliste insiste plus sur les conditions sous lesquelles ces facteurs
de production doivent être répartis pour obtenir un résultat optimal en situation de concurrence-
optimal dans le sens de la maximisation de la situation du consommateur sous contrainte…..

Les néoclassiques concentrent leur attention sur l’individu… l’individu est considéré comme
rationnel et cherchant par nature la maximisation de sa satisfaction sous contraintes (budget….)
ils pensaient que dans une société libérée de toute entrave au niveau des échanges le bonheur

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commun résulterait de la recherche individuelle de son bonheur personnel. La rationalité du
comportement de l’individu et la poursuite de son seul intérêt définissent l’Homo oeconomicus
qui est un modèle dans la théorie marginaliste.

Fascinés par les résultats de la physique et de la mécanique, ils voulaient faire de même en
économie en utilisant les outils mathématiques. Il existe trois écoles marginalistes dont l’Ecole
de Lausanne représentée par L.WALRAS (1834-1910) et son successeur V. PARETO (1848-
1923) qui se caractérise par un formalisme mathématique poussé, les deux autres étant Vienne
et Cambridge.

Définition du courant néo-classique :

C’est l’ensemble des travaux ayant pour objet l’affectation optimale des ressources ; il
s’agit principalement des auteurs suivants :

• Léon Walras (Eléments d’économie pure « 1834-1910 »).


• Carl Menger (Fondements de l’économie politique « 1840-1921 »).
• Stanley Jevons (La théorie de l’économie politique « 1835-1882 »).

L’école néoclassique est un terme générique comme pour désigner plusieurs courants
économiques qui étudient la formation des prix, de la production et de la distribution des
revenus à travers le mécanisme d’Offre et de Demande sur un marché.

L’hypothèse de maximisation de l’utilité qui sous-tend ses calculs économiques la rattache au


courant marginaliste né à la fin du XIX ème siècle.

Des trois fondateurs du marginalisme à savoir: Léon Walras, Carl Menger et William
Stanley Jevons.

Léon Walras est celui qui a la plus forte influence sur l’école néoclassique au début du XIX –
me siècle.

Les Néoclassiques VS les classiques :

Les néoclassiques ne s’opposent pas aux classiques, ils se considèrent comme leurs
descendants, ils marquent une réelle rupture dans la pensée économique.

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• Tout d’abord l’époque n’est plus la même :

Chez les classiques et les socialiste, le consommateur est pauvre, le producteur est riche!.

Chez les néoclassiques, le consommateur s’est enrichi, il peut maintenant choisir , c’est lui
prend le pouvoir.

Les néoclassiques vont s’intéresser aux consommateurs alors que les classiques
s’intéressaient aux producteurs.

Les classiques et Marx expliquaient le prix par la quantité de travail, les néoclassiques quant
à eux pensent que ce n’est pas le travail qui est à l’origine du prix, ce qui fait le prix ce
n’est pas le travail mais la rareté et l’utilité.

Mais l’utilité n’est pas toujours la même c’est le marginalisme.

L’utilité de la dernière unité consommée, l’utilité marginale décroit avec l’augmentation


de la quantité totale consommée!

• C’est l’une des lois les plus importantes de l’économie néoclassique :

L’utilité marginale est décroissante et positive.

Les fondements du courant néoclassique: définition du courant, ce courant se fond sur le mot:
Homo oeconomicus, le marginalisme ou le raisonnement à la marge et la notion d’équilibre
(général (walras), partiel (marshall).

Le marginalisme est un courant de la pensée économique né dans les années 1870 et


aujourd’hui dominant ; son principe fondamental est la proportionnalité entre le prix d’un
bien et son utilité marginale.

L’objectif est de souligner en quoi le marginalisme a pu représenter une révolution visant à


renouveler les fondements microéconomiques de l’argumentaire classique en faveur du
libéralisme, et conduire dès lors à l’éclosion d’une pensée « néoclassique ».

Il s’agit de bien souligner le tournant du point de vue de la théorie de la valeur et des prix,
mais aussi de la conception du capitalisme (disparition de la référence aux classes sociales,
réduction du capitalisme à une économie marchande constituée d’Homo œconomicus
indifférenciés) et de la science économique (science des choix en univers de rareté).

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L’école néoclassique :

Apparu dans les dernier tiers du 19 ème siècle, il constitue le prolongement du courant
classique en ce qui concerne les principes du libéralisme et de la propriété privée. Il est en
rupture toutefois du courant classique sur certains points:

Les auteurs classiques (Smith-Ricardo ect) raisonnent en terme de classes sociales aux intérêts
divergents, tandis que la démarche néoclassique relève de l’individualisme méthodologique
qui consiste c’est-à-dire l’analyse sur les comportements économiques des individus et leurs
choix.

La théorie classique de la valeur reposait sur le concept des prix naturels, prix idéaux
déterminé en dehors de l’échange; du côté de la production, celle des néoclassiques est au
contraire centrée sur la notion de prix de marché résultants de la confrontation entre l’Offre et
la Demande.

Les néo-classiques renoncent à raisonner sur la valeur travail pour lui substituer la valeur
utilité. Pour les néo-classiques, la valeur est fonction de l’utilité de la dernière unité disponible
d’un bien appelée UTILITE MARGINALE.

Les fondateurs du courant néo-classique:

S'agissant de l'école néo-classique, il existe plusieurs courants en son sein, mais chacun de ces
courants a contribué à la mise en place de l’école néo-classique. Les cinq principaux courants
sont:
• L'école autrichienne, qui compte parmi elles les pionniers de la "révolution
marginalistes" : Carl MENGER (1840-1921), à l'université de VIENNE, Friedrich
VON WIESER (1851-1926) et Eugen von BÖHM BAWERK (1851-1914). Leurs
héritiers furent Ludwig von MISES (1881-1973), Friedrich von HAYEK (1899-1992)
et Joseph SCHUMPETER (1883-1950).

Carl Menger est le fondateur de l’école autrichienne d’économie, il est à proprement parler
l’initiateur de la théorie subjective de la valeur, selon laquelle la valeur des biens dépend,
non pas de caractéristiques objectives et intrinsèques des biens, mais de l’évaluation
subjective que les individus consommateurs peuvent faire de l’utilité de ces biens au
regard de la quantité dont ils disposent.

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• L'école anglaise et son prolongement Cambridgien qui commence avec Stanley
JEVONS (1835-1882), Philip WICKSTEED (1844-1927), Francis Ysidro
EDGEWORTH (1845-1926) et Henry SIDGWICK (1838-1900). Elle se poursuit avec
Alfred MARSHALL (1842-1924), Arthur Cecil PIGOU (1877-1959) dont l’apport
spécifique concerne le développement de la théorie des prix en équilibre dit «
partiel », la microéconomie appliquée et l’économie publique.

• L'école de Lausanne, qui compte principalement Léon WALRAS (1834-1910) et


Vilfredo PARETO (1848-1923). C'est l'un des courants les plus importants de l'école
néo-classique, puisque c'est à WALRAS que l'on doit, entre autres, et la première
formulation de la maximisation de l'utilité sous contrainte débouchant sur une
fonction de demande la mise en équation d'un système économique d'équilibre
général. Quand à Vilfredo PARETO, on lui doit la notion d'optimum, que l'on qualifie
d'ailleurs d‘ optimum de Pareto, c'est-à-dire une situation d'équilibre entre agents
économiques.

Après avoir identifié les différentes écoles, on peut essayer de dégager le noyau commun à
l'analyse néo-classique. De manière générale, c'est une théorie de la valeur qui se fonde sur
l'échange économique. C'est une théorie qui décrit la formation de la valeur à travers
l'échange. En effet, ce qui caractérise l'école néo-classique, c'est la conviction que les prix et
les quantités d'équilibre sont simultanément déterminés par des facteurs liés à l'offre et
des facteurs liés à la demande.

Sur le plan méthodologique et conceptuel, ces auteurs ont établi les fondements
théoriques de ce courant de pensée:

Sur le plan méthodologique on peut citer l’homo oeconomicus, le marginalisme et la


notion d’équilibre.

L’homo oeconomicus: les phénomènes économiques sont régis uniquement par le


comportement des individus qui sont supposés rationnels. Cet individu rationnel (homo
oeconomicus) a un comportement de maximisation de son utilité individuelle sous
contrainte.

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Comme chez les classiques, il poursuit un comportement égoïste qui va dans le même sens
que la communauté toute entière grâce à la main invisible.

Ce courant de penser rejette toute intervention de l’Etat, ce dernier n’aura pour objet que de
fausser le jeu des lois économiques naturelles.

Le Marginalisme:

Pour déterminer quelles sont les motivations des individus, les néoclassiques utilisent une
méthode de raisonnement: le « marginalisme » ou le raisonnement à la marge qui est un
raisonnement en terme de différentielle (raisonnement mathématique= Dérivée).

Pour un individu rationnel, qu’il soit consommateur ou producteur, ce qui compte, ce n’est
pas seulement la satisfaction totale (ou le profit total) mais celle que lui rapporte la dernière
unité consommée ou produite par rapport à ce qu’elle lui coûtera.

L’individu rationnel raisonne non pas sur les quantités globales, mais sur les quantités
« additionnelles »: l’homme rationnel raisonne à la marge.

• Pour comprendre ce raisonnement à la marge, citons quelques concepts utilisés par


les néo-classiques:

L’utilité marginale décroissante: En suivant le raisonnement à la marge, le deuxième verre de


coca étanche moins la soif que le premier, le troisième encore moins et ainsi de suite: c’est la
loi de l’utilité marginale décroissante, les quantités consommées sont déterminées par les
utilités marginales.

Cette loi apporte la réponse à la question délaissée par les classiques: c’est la rareté relative
d’un bien qui détermine sa valeur c’est-à-dire son utilité marginale (l’eau est très utile, elle
est abondante, sa valeur est faible, le diamant est inutile, très rare, il vaut très cher).

L’Um d’un bien indique l’augmentation d’utilité provoquée par la consommation d’une
unité supplémentaire d’un bien. Si l’agent consomme une quantité ∆X supplémentaire,
son utilité augmente de ∆U, l’Um de X sera: Umx= ∆U/∆X.

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Pour de petites variations, l’Um du bien X est égale à la dérivée partielle de la fonction
d’utilité par rapport à X, elle indique l’augmentation d’utilité associée à une augmentation
infiniment petite de X.

L’Um est donc positive et décroissante puisque l’augmentation de l’utilité est de plus en
plus faible.

La maximisation du profit: Pour maximiser son profit, le chef d’entreprise doit comparer son
coût marginal (le coût de l’unité supplémentaire produite) avec ce que lui rapporte la dernière
unité productive c’est-à-dire le prix de vente.

La productivité marginale: le chef d’entreprise rationnel recrute tant que la valeur de la


production procurée par le dernier salarié est supérieur au salaire qu’il lui verse (coût marginal).
Cette valeur de la production du dernier travailleur est appelée la productivité marginale du
travail.

• Les (justes) prix naturels sont les prix de marché:

Les seuls prix sont donc ceux qui vont révéler, sur le marché, les utilités marginales perçues
par les contractants :

La valeur est subjective et le prix de marché en est la seule expression objective (la valeur ne
dépendant pas des conditions objectives de la production d’un bien, seul le marché révèle un
prix). Le prix « naturel », celui devant s’imposer, est donc le prix « d’équilibre » du marché.
Il se dégage « spontanément» pour peu qu’on laisse fonctionner le marché librement.

Les revenus sont les prix des services producteurs (la fonction de production):La
détermination des revenus suit un principe identique.

Ils sont les prix de marchandises qui ont comme seule particularité d’être « facteurs de
production » (services producteurs). Il n’y a pas, comme chez les auteurs classiques, référence
à l’existence de « classes sociales » : la seule « réalité » est celle des individus qui vendent
des facteurs de production.

De la même manière, il n’y a pas d’autre réalité économique que l’échange.

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L’activité de production n’est pas une activité économique ; elle est une pure activité
technique qui consiste à combiner des facteurs production échangés sur des marchés pour
produire des biens qui à leur tour seront échangés et valorisés sur des marchés ; ce qui se
passe dans la « boîte noire »(un système dont les mécanismes ne sont pas visibles et ne
permettent pas d’en comprendre le fonctionnement comme les relations humaines au sein
d’un groupe) ne relève pas de l’activité économique et aucune grandeur économique n’y est
déterminée.

En écartant de la sorte toute référence à la production comme activité économique, on écarte


toutes les références qui vont avec : les classes sociales, la valeur travail, la détermination
conjointe des revenus…

La Notion d’Equilibre:

En reprenant l’idée des classiques de la main invisible, les néo-classiques montrent que l’ordre
naturel ou Equilibre général est respecté si les conditions de la concurrence pure et parfaite
sont réunies à savoir les agents économiques et nombreux et de tailles comparables.

Ils sont indépendants les uns des autres et disposent d’une information parfaite sur les
différents marchés. Dans ces conditions, l’équilibre peut être partiel, sur chaque marché à part
ou général (Walrasien) sur tous les marchés à la fois:

Sur le plan conceptuel, les néoclassiques utilisent le concept de la valeur utilité plutôt que le
concept de la valeur travail chez les classiques.

La valeur utilité correspond à l’appréciation subjective que fait chaque individu quant à
l’utilité d’un bien, elle se mesure par l’utilité marginale de la dernière unité et traduit à
la fois l’utilité et la rareté. Elle s’applique à tous les biens économiques, y compris le travail
dès lors qu’ils font l’objet d’une offre et d’une demande.

Par ailleurs, le raisonnement n’est plus en termes de classes sociales, mais plutôt en facteurs
de production (K,L) rémunérés en fonction de leur productivité (production) marginales.

• Equilibre partiel et équilibre général.

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Au sein de la théorie néoclassique deux approches existent : celle dite de l’équilibre partiel
dont A. Marshall fut l’initiateur et celle dite de l’équilibre général qui reprend la démarche.

Le modèle de l’équilibre général :

En 1874, Léon Walras reprend en partie l’analyse de J.B SAY en soulignant l’identité
comptable entre la somme des offres et la somme des demandes dans l’économie nationale.
Du fait de la contrainte budgétaire, on ne peut acheter (demander) des biens et des services
que pour une valeur équivalente au budget, on peut emprunter mais cela signifie qu’un autre
agent ne « consomme » pas tout son budget…

Globalement lorsque l’on considère la totalité des agents et la totalité des biens et services,
l’Offre et la Demande Globale sont nécessairement égaux.

Cette identité est nommée Loi de Walras. Elle revient à dire que « la valeur totale des offres
étant identique à la valeur totale des demandes, si l’équilibre entre offre et demande est
réalisé sur n-1 marché alors il est réalisé sur le n ème marché. »

Walras construit à travers un système d’équations un modèle représentant les relations


d’échange sur le marché. Il existe trois marchés pour Walras : celui des produits, celui des
facteurs de production et enfin celui de la monnaie.

Il établit que l’on peut déterminer sur chacun des marchés des équations de demandes c'est-à-
dire, une fonction représentant l’offre et une fonction représentant la demande par agrégation
des différentes demandes ou offres individuelles des agents.

De la même manière, il considère que le prix de vente des marchandises tend à être égal à leur
prix de revient (qui comprend l’intérêt qui rémunère le K).cette égalité lui permet de formuler
les équations de coût. Walras utilise la loi de l’offre et de la demande en situation de
concurrence pour obtenir cette égalité, en effet, si dans certaines entreprises le coût de revient
est inférieur au prix de vente alors il en résulte un bénéfice donc les entrepreneurs affluent et
/ou augmentent leur production ce qui augmente la quantité de produits et fait baisser le prix
donc diminuer l’écart….

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Le schéma d’autorégulation existe aussi dans le cas d’une parte… dans l’approche de Walras
le bénéfice (ou profit) tend à être nul. La seule rémunération du K est le taux d’intérêt inclus
dans le prix de revient.

Pour intégrer l’activité de production, Walras est aussi conduit à définir « des coefficients de
fabrication » qui correspondent aux quantités de « services producteurs » nécessaire pour
obtenir une unité de bien donné. Après les avoir supposés fixes, Walras les prendra ensuite
variables.

L’offre et la demande de services producteurs sont aussi fonction du prix des services
producteurs. Or le prix du capital ou du W (travail) tend à se fixer au niveau de la productivité
marginale de chacun de ces services producteurs. En même temps, les quantités de services
producteurs demandées sont aussi fonction du prix des biens finaux. L’ensemble de ces
éléments permet de construire les équations relatives aux services producteurs.

Il est à noter que dans le modèle de Walras, la monnaie est neutre en ce sens que la quantité
totale de monnaie en circulation n’exerce d’influence ni sur les prix relatifs des produits les un
par rapport aux autres, ni sur le niveau de l’offre et de la demande de produits. La monnaie n’est
pas souhaitée pour elle-même….

Walras estime que le système a une solution et qu’en conséquence, il existe un système de prix
qui assure l’équilibre général…. Car on obtient un système à n équations et à n inconnus :
toutefois l’une des valeurs est connue, en effet, le prix de la monnaie (le numéraire)est par
définition égal à 1 puisqu’il constitue l’unité de compte dans laquelle sont exprimés les prix de
tous les autres biens et services. Le théorème de l’équilibre général pourrait s’énoncer dans
les termes suivants :

« A l’état d’équilibre général du marché, les m (m-1) prix qui règlent l’échange de m-1
quelconques d’entre ces marchandises avec la m ème. Autrement, dit on peut définir
complètement la situation du marché en situation d’équilibre général en rapportant les valeurs
de toutes les marchandises à la valeur de l’une d’entre elles. Cette dernière marchandise
s’appelle numéraire ».
Donc, l’équilibre général de Walras, est un équilibre qui met l’accent sur les relations
d’influence entre tous les marchés.

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Exemple : un progrès technique dans l’extraction du pétrole baisse le prix du pétrole qui
réduit le coût de transport des marchandises qui baisse leur coût de production, ce qui
entraine une influence sur les salaires des travailleurs. Donc l’équilibre est général parce
qu’il y a interdépendance des marchés.

L’équilibre général suppose implicitement une concurrence parfaite c'est-à-dire qu’aucun


acheteur ou vendeur ne peut avoir par les quantités de biens échangés une influence sur le prix
du marché. L’équilibre se présente ainsi :

Pour tout niveau du prix des marchandises, chaque producteur à différentes possibilités de
production, compte tenu de ses moyens technologiques, de même chaque consommateur a une
échelle (carte) de préférences.

En matière de consommation, compte tenu de son Revenu. Lorsqu’il y’a une rencontre entre
l’offre des producteurs et la demande des consommateurs, il y’a EQUILIBRE à un prix qui
satisfait acheteurs (consommateurs) et vendeurs (producteurs).

Si la demande excède l’offre, les prix augmentent faisant baisser la demande et vis versera c’est
à dire si l’offre excède la demande, les prix baissent et faisant augmenter la demande (les
producteurs ne sont pas chers, augmentation de la consommation).

La logique de l’équilibre général et ses objectifs :

Comme nous l’avons vu il existe pour Walras une interdépendance générale de tous les marchés
sur laquelle repose l’approche de « l’équilibre général », interdépendance liée en ce qui
concerne le consommateur à la contrainte du revenu qui rend les choix alternatifs. Ainsi la
demande d’un bien est liée aux prix de tous les autres biens du marché. Cette interdépendance
rend insatisfaisante une approche de l’équilibre entre offre et demande qui se situe au niveau
d’un seul produit (approche A. Marshall…)

Le problème de l’équilibre général consiste alors à démontrer qu’en économie de marché et


plus particulièrement dans le cadre de la CPP :

• Il existe un système de prix qui assure l’égalité entre l’Offre et la Demande sur tous les
marchés.
• Ce système de prix tend effectivement à se réaliser spontanément.

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• Cet équilibre est stable.

L’ensemble de ces trois conditions si elles sont réalisées assure que le marché autorégule
l’activité économique sans chômage et sans gaspillage des moyens de production puisque
tous les facteurs sont utilisés, l’offre égale la demande sur tous les marchés, y compris sur le
marché W.

L’équilibre partiel d’Alfred Marshall :

L’ouvrage principal qui expose la pensée de Marshall est « Principes d’économie


politique ». Marshall défend, à travers cet ouvrage, l’idée selon laquelle le prix d’un bien
dépend non seulement de la valeur travail comme le soutiennent les économistes classiques
David Ricardo et Adam Smith mais aussi de la valeur utilité, idée défendue par les
marginalistes tels Léon Walras. Marshall fait donc une synthèse de ces deux théories qu’il
juge complémentaires en ajoutant le facteur temps (court terme-long terme). Selon lui, la
valeur utilité ne doit pas être négligée au profit de la valeur travail et vice-versa. Les
classiques proposent une analyse objective de la valeur en se fondant sur les coûts de
production, les marginalistes privilégient une approche plus subjective en mettant l’accent
sur les goûts et les besoins des individus.

• Sur le court terme, l’utilité l’emporte dans le phénomène de fixation du prix, par la
recherche de l’équilibre entre l’offre et la demande, lequel s’établit à son prix qui
exprime la « valeur-utilité ». lors de l’introduction d’un produit sur le marché,
l’entreprise adapte ses prix en fonction de la demande.
• Mais, sur le long terme, les coûts de production deviennent déterminants, car
l’entreprise est obligée d’en tenir compte, et un prix d’équilibre qui ses situe entre
ce que le marché est prêt à payer au maximum et le prix auquel l’entreprise doit
vendre son produit au minimum, va correspondre au « prix naturel » tel qu’il a été
définit par les économistes classiques en se fondant sur la valeur-travail.

Alfred Marshall poursuit son analyse de l’économie en affirmant que l’équilibre du marché
peut être partiel, contrairement aux théories marginalistes qui affirment que l’équilibre est
général. Il a repris les théories marginaliste et néo-classiques, mais s’est opposé à l’approche
de Léon Walras : la sienne est plus empirique et défend l’idée d’équilibre partiel et non

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général. Pour lui, lorsqu’un marché est équilibré, on n’a pas forcément l’équilibre dans tous
les marchés.

Donc l’équilibre partiel d’Alfred Marshall, suppose qu’on ne prend en considération que
quelques éléments qui ont une influence directe et importante sur le prix d’une marchandise,
tels que le revenu du consommateur, et le prix relatif d’un produit concurrent. L’analyse
n’est donc que partielle, puisqu’elle ne prend pas en compte tous les produits qui de
près ou de loin ont une influence sur le bien en question.

Ainsi toute hausse du prix relatif du blé tendre par exemple, favorisera sa substitution par
une demande supplémentaire de blé dur. Le principe de substitution se trouve donc au cœur
du raisonnement de Marshall.

Toute variation du prix rendra donc non optimal les choix du consommateur au nouveau
PRIX, et non optimal le choix du producteur, qui devra adapter sa production à la nouvelle
demande du consommateur. Le retour de chaque marché à l’équilibre se fait
régulièrement de manière spontané.

La loi des rendements non proportionnels :

Pareto va chercher des modes de comparaison pour déterminer l’optimum de satisfaction sans
brimer les individus ou faire intervenir un être suprême (Dieu, Grand Horloger….).

Dans son ouvrage « Cours d’économie politique », Pareto nous présente le terme d’ophélimité
comme étant plus ou moins semblables à la valeur d’usage, ou plus exactement comme le
« rapport de convenance entre l’homme et l’objet ». On ne peut que réaliser un classement, une
échelle de préférence du meilleur au pire de cette ophélimité. Pareto propose dans son « Manuel
d’économie politique » comme Edgeworth de réaliser des « lignes d’indifférence » des goûts
qui seront largement utilisées par la suite.

La pensée d’Alfred Marshall va encore plus loin. En effet, il se penche sur les théories de
Ricardo et Smith concernant les rendements décroissants et croissants et y applique son esprit
de synthèse. Smith avait montré que la productivité d’une entreprise augmente grâce à la
division du travail, c’était la « loi des rendements croissants » (on parle aussi d’économie
d’échelle).
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De son côté, Ricardo en examinant le cas particulier de l’agriculture, avait mis en évidence le
fait que les meilleures terres sont cultivées en priorité, mais la population augmentant, il faut
défricher de nouvelles terres mais dont la productivité est moindre. La nature impose donc des
limites à l’activité humaine, c’est la « loi des rendements décroissants ».

Marshall cherche à développer une théorie générale qui ne serait pas uniquement applicable à
certains cas en particulier. C’est ainsi qu’il oppose à ces deux théories, celle de rendements non
proportionnels. Selon lui, toute entreprise est soumise à la fois à la loi des rendements
décroissants et croissants. Ces deux lois sont complémentaires et suivent le développement
logique d’une entreprise dans son environnement.

En ce qui concerne l’interventionnisme de l’Etat, Marshall est en nette opposition avec son
élève Keynes. Quand Keynes défend une intervention considérable de l’Etat dans l’économie,
Marshall, lui prône le « laisser faire ». Il considère que la libre concurrence favorise une
« sélection naturelle » des entreprises en période de crise, et seules les plus robustes pourront
s’adapter au marché et se construire une économie interne solide. Celles-là recevront ensuite
l’appui de l’Etat.

Résumé : les Néo-classiques (1870-1930)

Objectif : Prolongement des travaux classiques.


Idée :
• Croit en l’homo oeconomicus : un être rationnel qui cherche un maximum de
satisfaction sous contrainte budgétaire pour un consommateur ou maximiser son profit
avec un minimum de coût pour le producteur.
• Raisonne sur la valeur UTILITE et non la valeur travail.
• Raisonne sur l’utilité marginale Um : la valeur d’un bien diminue avec sa quantité et
c’est la dernière unité (unité marginale) qui détermine la quantité.

Ecole de Lausanne : Léon Walras


• Modèle d’équilibre générale.
• Il est générale par ce qu’il y’a interdépendance des marchés.
• Equilibre est un maximum puisqu’il y ‘a satisfaction de tout le monde.
• Il s’établit par la rencontre entre offre du producteur et demande des consommateurs.

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Ecole Cambridge : Alfred Marshall
• il développe la théorie de l’équilibre partiel qui ne prend en considération que les
éléments importants qui influent sur le prix d’un bien.
• Il raisonne en termes de substitution (prix relatifs)
• Il est le premier à tracer une courbe de demande et à élaborer dans une synthèse la
relation OFFRE-DEMANDE.

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