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Marchés et Concurrence

Imparfaite

L2 Economie Gestion
2018-2019

Université Paris Est Créteil

1
Informa4ons préliminaires
• Horaires :
– Mercredi : 17h15 – 19h15, salle 16
– Jeudi : 10h – 12h, salle 16

• Site web :
– Polycopiés TDs et cours :
– http://emmanuel.duguet.free.fr/enseignement.htm

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Informa4ons préliminaires
• Bibliographie :

• Cabral Luis, 2000. Introduc@on to industrial organiza@on. MIT


Press, ISBN 978-0-262-03286-5.

• Picard Pierre, 2011. Eléments de microéconomie : 1. Théorie


et applica@ons. Montchres@en. ISBN 978-2-7076-1732-3.

• Picard Pierre, Julien Bruno, 2002. Eléments de microéconomie


2 : Exercices et corrigés. Montches@en 978-2707612120.

3
Sommaire
• Consommateurs et Producteurs (Rappels de L1)
– Les consommateurs
– Les producteurs
– Le bien-être de la société
• Le monopole (La perte sèche)
• L’oligopole

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Partie I :
Consommateurs et Producteurs
• L’objecHf :

Par@r de la microéconomie standard, celle qui analyse la


concurrence parfaite (voir cours de microéconomie de L1)
pour aller vers les concepts de la microéconomie industrielle,
celle analyse la concurrence imparfaite.

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Par2e I :
Consommateurs et Producteurs
• Le plan : Effectuer les rappels de microéconomie
1er chapitre: le comportement des consommateurs, en partant de la
fonction de demande pour aboutir à la notion de surplus
– Surplus des consommateur: ses gains à l’échange sur un marché.

2ème chapitre: le comportement des entreprises, en partant de la fonction


de coût pour aboutir à la fonction de profit
– Fonction de profit des entreprises : ses gains à l’échange sur un marché.

3ème chapitre: la notion de bien-être, qui synthétise les gains à l’échange


de l’ensemble des agents économiques sur un marché.
– Le bien-être permet d’introduire une analyse normative, (indiquer ce qu’il faudrait
faire pour organiser ce marché).

6
Par2e II :
Le Monopole
• L’objecHf :

Etudier les conséquences du relâchement de l'hypothèse de


concurrence pure et parfaite et expliquer les décisions qui
sont prises par différents types de monopoles

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Par2e II :
Le Monopole
• Le plan : Expliquer les décisions qui sont prises par
différents types de monopole
1er par@e: la perte sèche: pourquoi un monopole peut être nuisible à la
société.
2ème par@e: le problème de la double marge: comment le pouvoir de
monopole peut se diffuser dans une économie et générer une perte
plus forte que le modèle de base ne le suggère.

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Partie III :
L’Oligopole
• L’objectif :

Sortir du cadre du monopole, en introduisant une certaine


concurrence qui n’est pas parfaite, pour étudier les stratégies
des entreprises dans cet environnement de concurrence
imparfaite.

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Par2e III:
L’Oligopole
• Le plan : Etudier les stratégies des entreprises dans un
environnement concurrentiel précis
1er partie: la théorie des jeux: Expliquer le concept d’équilibre de Nash.
2ème partie: l’oligopole: une situation dans laquelle l'offre est assurée par
un petit nombre de vendeurs et la demande est émise par un très
grand nombre d'acheteur.
3ème partie: la différenciation des produits et le potentiel retours à une
situation de monopole

10
Chapitre 1 :
Les consommateurs
• 1.1 La demande
– 1.1.1 Cas général
– 1.1.2 Cas linéraire

• 1.2 Le surplus
– 1.2.1 Cas général
– 1.2.2 Cas linéaire

11
Chapitre 1 :
Les consommateurs
• PrésentaHon générale
Les préférences permeYent de définir les fonc@ons de
demande et le concept d'élas@cité de la demande, qui
résument les comportements des consommateurs sur le
marché.
On définit ensuite le surplus comme l'ensemble des gains à
l'échange réalisés par les consommateurs. Le surplus permet
de savoir si la situa@on des consommateurs s'améliore ou se
dégrade lorsque l'on passe d'une configura@on économique à
une autre.

12
1.1 Les fonctions de demande
• Fonc@ons de demande

• Dans ceYe par@e, nous allons expliquer comment déterminer


quelle quan@té de bien les ménages vont demander aux
entreprises selon le prix qu’elles pra@quent. On résumera les
comportements des ménages par la fonc@on de demande.

• Plus tard, on verra que ceYe fonc@on permeYra de


déterminer comment la receYe (ou le chiffre d’affaires) des
entreprises évolue en fonc@on des prix qu’elles pra@quent,
ainsi que le concept de receYe marginale qui jouera un rôle
important lors de l’étude du monopole.

13
1.1 Les fonc4ons de demande
• Il existe principalement deux manières de résumer le
comportement des consommateurs.

• La première approche est utilitariste et consiste à déterminer


les quantités demandées sous l’hypothèse de maximisation
de l’utilité et d’équilibre partiel.

• la seconde approche est plus empirique, et consiste à postuler


directement l’existence d’une quantité demandée
décroissante avec le prix.

14
1.1 Les fonc4ons de demande
• Dans l’approche u@litariste, les fonc@ons d’u@lité permeYent
de classer les paniers de biens entre eux.

• On peut interpréter la fonc@on d’u@lité comme une méthode


pour calculer un score: à par@r des quan@tés consommées
des différents biens disponibles on calcule un chiffre, un
score, qui résume l’u@lité que l’on accorde au panier de bien.

• Pour comparer deux paniers de biens il suffit de comparer


leurs scores respec@fs et de choisir le panier de biens qui
fournit le score le plus élevé.

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1.1.1 Le Cas général
• Fonc@ons de demande u@lisées en microéconomie
industrielle :

M représente le numéraire, par défini@on (pM = 1),


q1,…, qN sont les quan@tés respec@ves des N biens consommés
sur le marché,
la fonc@on u (.) représente l’u@lité re@rée de la consomma@on
des N biens.
Le plus souvent, il n’y aura qu’un seul bien. C’est une différence
importante avec la microéconomie tradi@onnelle.

16
1.1.1 Le Cas général
• La contrainte budgétaire du consommateur :

p1,…, pN sont les prix respectifs des N biens vendus sur le


marché.

• Dans la fonction d’utilité (1.1), on obtient :

17
1.1.1 Le Cas général
• La condition du premier ordre pour un maximum s’en déduit :

Le prix du bien est égal à son utilité marginale, qui dépend


éventuellement des quantités consommées des autres biens
étudiés (cas des biens complémentaires ou substituables).
• La fonction de demande inverses (relations entre les prix et les
quantités consommées): ce sont les conditions du premier ordre
qui donnent les fonctions de demande inverses.

18
1.1.1 Le Cas général
• Pour obtenir les fonc@on de demandes, il faut résoudre ce
système de N équa@ons à N inconnues,

• En d’autres termes il faut exprimer les quan@tés (q1,…, qN ) en


fonc@on des prix (p1,…, pN ).

19
1.1.1 Le Cas général
• Le cas le plus répandu est celui où l’on étudie qu’un seul bien.

• On notera donc la fonc@on de demande inverse, sous la


forme: avec

• Remarquons ici que la demande inverse P(q) peut se définir


directement comme le prix p qu’il faut pra@quer pour vendre
une quan@té q de bien.

• Et la fonc@on de demande sous la forme :

20
1.1.1 Le Cas général
• Le concept-clef d’élas@cité-prix de la demande :
• Le comportement des entreprises dépend de manière cruciale
des réac@ons des consommateurs à une varia@on des prix,
ceYe réac@on c’est l’élas@cité-prix de la demande,
noté : ε
• CeYe élas@cité indique la diminu@on de la demande associée
à une hausse de prix de 1%. On l’exprime en pourcentages.
Elle relie donc une croissance des prix à une décroissance de
la quan@té demandée.

21
1.1.1 Le Cas général
• CeYe rela@on s’écrit :

• CeYe rela@on montre bien qu’une hausse du prix p de 1%


implique une baisse de la quan@té demandée q de ε %

• Pour obtenir une défini@on u@lisable avec une fonc@on


dérivable, on exprime ε en fonc@on des autres quan@tés:

22
1.1.1 Le Cas général
• Ainsi pour une varia@on infinitésimale, on ob@ent :

• De la même manière, en u@lisant la demande inverse p(q) et


en considérant une varia@on infinitésimale de la quan@té
demandée, on démontre que :

• Avec ceYe défini@on, l’élas@cité prix est toujours posi@ve mais


il faut garder à l’esprit qu’un chiffre posi@f est toujours
associée à une baisse de la quan@té quand le prix augmente.

23
1.1.2 Le Cas linéaire
• Le type de demande le plus u@lisé est la demande linéaire.

• Ce type de demande s’ob@ent avec des préférences


quadra@ques.

• Un second type de demande u@lisé est la demande iso-


élas@que qui s’ob@ent avec des préférences iso-élas@ques.

24
1.1.2 Le Cas linéaire
• Les préférences sont de la forme :

• L’utilité associé à la consommation du bien s’accroît jusqu’en


q = a/b puis reste constante; on a donc un effet de satiété à
partir de la quantité q = a/b. En effet, a partir de ce niveau de
consommation, l’utilité ne va plus dépendre de q.

25
1.1.2 Le Cas linéaire
• Graphique 1

26
1.1.2 Le Cas linéaire
• On remarquera que l’u@lité marginale est bien décroissante,
elle est égale à la demande inverse donnée par:

• ce qui s’écrit de manière abrégée :

• La fonc@on de demande s’écrit donc :

• CeYe demande est décrite par deux paramètres, a et b

27
1.1.2 Le Cas linéaire
• Nous allons maintenant détailler la significa@on de ces deux
paramètres. Ceci nous permeYra de discuter plus loin des
implica@ons d’un changement des préférences des
consommateurs sur les prix pra@qués et les quan@tés
vendues.
• Le premier paramètre a est étroitement relié à l’élas@cité-prix
de la demande.
• L’élas@cité de la demande mesure, en pourcentage, la baisse
de la quan@té demandée quand le prix augmente de 1%. Elle
est donnée par :

28
1.1.2 Le Cas linéaire
• CeYe élas@cité de la demande possède deux propriétés
intéressantes:

– 1. elle est strictement croissante avec le prix, de sorte que les


consommateurs sont plus sensibles aux hausses qui portent sur des prix déjà élevés
qu’aux hausses qui portent sur des prix faibles.

– 2. elle ne dépend que du paramètre a: plus a est élevé, moins les


consommateurs réagissent à une hausse de prix.

• Le paramètre a est aussi lié à l’u@lité marginale que procure la


consomma@on du bien.

29
1.1.2 Le Cas linéaire
• Si l’on se reporte à la relation (1.5) :

• On montre que le paramètre a est l’utilité marginale maximale


que l’on peut retirer de la consommation d’une unité de bien
(dans le cas où bq=0).

• Plus ce maximum est élevé, plus les consommateurs seront


réticents à réduire leur consommation dans le cas d’une
hausse de prix.

30
1.1.2 Le Cas linéaire
• Enfin, il est important de remarquer que le paramètre b ne
joue aucun rôle dans l’élas@cité de la demande alors même
qu’il s’agit de la dérivée du prix par rapport à la quan@té.

• Mais, Le paramètre b possède une interpréta@on


intéressante: il est relié à la taille du marché: Plus b est élevé
plus la taille du marché est pe@te.

• Pour mesurer la taille du marché, il suffit de comparer les


demandes obtenues pour le même prix p avec deux valeurs
différentes de b et la même valeur de l’élas@cité de la
demande : a (voir graphique 2)

31
1.1.2 Le Cas linéaire
• Graphique 2

32
1.1.2 Le Cas linéaire
• On voit que pour tous les prix, la demande est plus élevée
quand le paramètre b est plus faible (quand b1 > b0 , q1 < q0).

• On peut mieux faire apparaitre l’effet de la taille du marché,


et donc étudier les conséquences d’une variation de la taille
du marché, on utilise souvent une fonction de demande sous
la forme :

• Où Θ> 0 mesure la taille du marché. Il suffit de poser Θ = 1/b,


pour retrouver la demande habituelle (1.6).

33
1.1.2 Le Cas linéaire
• La présence de plusieurs biens permet d’étudier les notions
de complémentarité et de substituabilité entre les biens.
• Deux biens sont complémentaires lorsque leur consommation
simultanée procure un avantage en termes d’utilité par
rapport à la situation où ils sont consommés séparément
(e.g., sucre et café).
• Il y a complémentarité entre deux biens, 1 et 2 si l’utilité
marginale du bien 1 augmente avec la quantité consommée
du bien 2 : Il existe donc une incitation à consommer les deux
biens ensemble.

34
1.1.2 Le Cas linéaire
• Deux biens sont subs@tuables quand l’on peut remplacer la
consomma@on du bien 1 par celle du bien 2 (e.g., sucre et
édulcorant).
• Il y a subs@tuabilité entre deux biens, 1 et 2: lorsque l’u@lité
marginale du bien 1 décroît avec la quan@té consommée du
bien 2. En effet, si l’u@lité marginale du premier bien est
décroissante, il faut qu’elle soit également décroissante par
rapport au second bien.
• Sur le plan technique, la complémentarité et la subs@tuabilité
font référence aux dérivées secondes de la fonc@on d’u@lité.

35
1.1.2 Le Cas linéaire
• Avec une fonc@on d’u@lité quadra@que, les préférences sont
de la forme :

• Les u@lités marginales sont égales à :

36
1.1.2 Le Cas linéaire
• La complémentarité et la subs@tuabilité des biens peuvent
donc se mesurer par :

• Quand d < 0 : Les biens sont complémentaires


• Quand d = 0 : Les biens sont indépendants
• Quand d > 0 : Les biens sont subs@tuables
• Le cas d = 0 est équivalent à la situa@on où les marchés des
deux biens sont en@èrement séparés.

37
1.1.2 Le Cas linéaire
• Les fonctions de demandes s’obtiennent en résolvant les
conditions suivantes du premier ordre de maximisation de
l’utilité par rapport aux quantités (q1, q2) ; qui correspondent
aux demandes inverses :

• Pour simplifier les calculs:


posons a1 = a2 = a et b1 = b2 = b:

38
1.1.2 Le Cas linéaire
• Ce système admet la solu@on suivante :

avec :

• L’effet direct d’une hausse du prix de chaque bien est de


réduire la demande qui lui est associé :

• Mais ceYe hausse de prix influence également la demande de


l’autre bien consommé. Le signe de cet effet sera différent
selon que les biens sont subs@tuables ou complémentaires.
39
1.1.2 Le Cas linéaire
• L’effet croisé d’une hausse de prix du bien i sur la quan@té
demandée du bien j (i ≠j) est soit égale à :

• Si δ< 0 : les deux biens sont complémentaires :

• Une hausse de prix du bien j a pour effet de rendre plus chère


la consomma@on des deux biens ensemble, ce qui réduit la
demande des deux biens.

40
1.1.2 Le Cas linéaire
• L’effet croisé d’une hausse de prix du bien i sur la quantité
demandée du bien j (i ≠j) est soit égale à :

• Si δ< 0 : les deux biens sont complémentaires :

• Mécanisme: Une hausse du prix du bien j réduit la quantité


consommée du bien j (effet direct).

• L’achat de la dernière unité de bien complémentaire (ici le


bien i) « perd de son intérêt » car les deux biens se
consomment de manière complémentaire.
41
1.1.2 Le Cas linéaire
• L’effet croisé d’une hausse de prix du bien i sur la quantité
demandée du bien j (i ≠j) est soit égale à :

• Si δ< 0 : les deux biens sont complémentaires :

• Mécanisme: Ainsi, l’utilité marginale du bien i diminue (effet


indirect car les deux biens sont complémentaires).
• Le consommateur est moins disponible à payer le bien i, ce
qui réduit sa demande de bien i pour alors que le prix du bien
i n’a pas changé (i.e., pour un prix pi donné).

42
1.1.2 Le Cas linéaire
• L’effet croisé d’une hausse de prix du bien i sur la quan@té
demandée du bien j (i ≠j) est soit égale à :

• Si δ> 0 : les deux biens sont subs@tuables :


• Une hausse de prix du bien j amène le consommateur à
remplacer le bien j par le bien i.
• Mécanisme : une hausse du prix du bien j réduit la quan@té
consommée du bien j: Le consommateur est moins disponible
à payer le bien j, ce qui augmente sa demande de bien i pour
un prix pi donné.

43
1.1.2 Le Cas linéaire
• On retrouve le cas des fonc@ons de demande à un seul bien
quand les biens sont indépendants (δ = 0).

• Dans ce cas, la consomma@on d’un bien n’a pas d’influence


sur la quan@té consommée de l’autre bien.

44
1.1.2 Le Cas linéaire
• Agréga@on d’une infinité de demandes individuelles.

• CeYe manière de présenter la demande linéaire peut être


u@lisée pour mieux comprendre la no@on de surplus que nous
présentons dans la sec@on suivante.

• Le surplus repose sur la no@on de disponibilité à payer.

• On notera v la disponibilité à payer d’un consommateur qui


est le prix maximum qu’il est prêt à payer pour obtenir le
bien.

45
1.1.2 Le Cas linéaire
• Considérons une infinité de consommateurs ayant une
disponibilité à payer v uniformément répartie sur le segment
[a – b, a].
• La disponibilité à payer d’un consommateur est le prix
maximum qu’il est prêt à payer pour obtenir le bien.
• Il s’agit ici de l’utilité marginale.
• La densité de probabilité de la disponibilité à payer,
représentée sur le graphique 4, est donnée par :

46
1.1.2 Le Cas linéaire
• Par défini@on, la demande qui s’exprime pour un prix p est
égale à la propor@on des consommateurs pour lesquels la
disponibilité à payer v est supérieur au prix p.
• Ces consommateurs ont des disponibilités à payer situées sur
le segment v Є [p, a]

• Une baisse de b correspond à une hausse du nombre d’unités


achetées pour un prix iden@que, c-a-d à une augmenta@on de
la surface qui définit la fonc@on de demande.

47
1.1.2 Le Cas linéaire
• Graphique 4 : Agréga@on de demandes individuelles.

48
1.1.2 Le Cas linéaire
• De manière générale, une demande linéaire peut s’interpréter
comme l’agrégation d’une infinité de demandes individuelles
émanant de consommateurs ayant des préférences
différentes.

49
1.2 Le surplus
• Le surplus des consommateurs représente le gain à l’échange qu’ils
réalisent.
• En l’absence de marché, les consommateurs devraient soit produire
le bien eux-mêmes soit souffrir une désutilité liée à l’impossibilité
de consommer le bien.
• En achetant le bien sur un marché, on réalise donc forcément un
surplus, égal à l’écart entre le prix maximum que l’on serait prêt à
payer pour obtenir ce bien, appelé disponibilité à payer, et le prix
que l’on paie effectivement sur le marché.
• Tout consommateur qui se procure le bien sur le marché ne peut
pas faire de perte : si le prix est trop élevé, il est libre de refuser
d’acheter et reste donc dans la même situation qu’en l’absence
d’échange. Tout consommateur qui achète un bien révèle donc qu’il
a une disponibilité à payer au moins égale au prix de marché.

50
1.2.1 Cas général
• Pour définir le surplus, considérons un marché sur lequel n
consommateurs achètent une quan@té α de bien. Le bien est
vendu au prix p.
• Graphique 5 : Surplus des consommateurs

51
1.2.1 Cas général
• Sur ce graphique, le premier consommateur est celui qui
valorise le plus le bien. Il en re@re une u@lité marginale u’ (α)
dont la valeur est donnée par la fonc@on inverse de la
demande.
• CeYe valeur est appelée la disponibilité à payer du premier
consommateur.
• Pour pouvoir obtenir ceYe sa@sfac@on, le consommateur doit
payer le prix de marché : p et non u’ (α).

52
1.2.1 Cas général
• Le second consommateur de notre marché achète également
une quan@té α du bien mais le valorise moins.
• Ce point est clairement montré par la demande inverse qui
donne son u@lité marginale u’ (2 α) < u’ (α).
• Pour pouvoir obtenir ceYe sa@sfac@on, le consommateur doit
payer le prix de marché : p et non u’ (α), car l’u@lité marginale
est décroissante.
• Pour obtenir ceYe u@lité, il doit également payer le prix de
marché p, puisque ce prix de vente est unique par hypothèse.
• On suit le même raisonnement, pour les autres
consommateur (ex : le troisième consommateur
u’(3α)<u’(2α)<u’(α), il payera toujours p).

53
1.2.1 Cas général
• L’existence du surplus est lié à l’écart entre le prix qu’un
consommateur est prêt à payer et le prix que le marché lui
demande, multiplié par la quantité achetée.
• Pour le premier consommateur ceci donne α(u’ (α)-p).
• Pour le second consommateur son surplus est : α(u’ (2 α)-p)
ainsi de suite jusqu’au dernier consommateur qui achète le
bien.
• Par définition, pour ce dernier consommateur, le n-ième, le
gain est nul car : u’ (n α) = p.

54
1.2.1 Cas général
• Ainsi, (n-1)ième consommateur achète le bien car son u@lité
marginale est supérieure à celle du précédent :
u’((n-1)α) > u’(nα) = p
• En ce qui concerne le (n+1)ième consommateur, celui-ci
n’achète pas le bien car son u@lité marginale est inférieure au
prix de marché :
p = u’(n α) > u’((n + 1) α)
• Le surplus des consommateurs sera simplement la somme de
tous les gains individuels à l’échange:

55
1.2.1 Cas général
• Plus généralement, quand le nombre de consommateurs n
devient infiniment grand, c-à-d quand la quan@té achetée par
chaque consommateur α devient infiniment pe@te (car n et α
sont reliés par la rela@on q = αn ), le surplus se confond avec
la surface délimitée par le prix : p et la courbe de demande
inverse p = u’(q), qui représente ce que les consommateurs
sont prêts à payer.
• On ob@ent le surplus en faisant tendre α vers 0

56
1.2.1 Cas général
• Le surplus des consommateurs pour un prix p est donc défini
par :
avec D(p) est la fonction de demande

• On peut également définir le surplus des consommateurs de


manière équivalente en utilisant la demande inverse,
p(q)=u’(q) en fonction d’une quantité q = D(p)

57
1.2.1 Cas général
• Sur le graphique 5 on voit que le surplus décroît avec le prix
de vente. Une hausse de prix causera irrémédiablement une
baisse du gain à l’échange réalisé par les consommateurs pour
deux raisons :

– 1. les consommateurs qui continuent à acheter le bien après la hausse


de prix doivent le payer plus cher,

– 2. les consommateurs dont la disponibilité à payer est inférieure au


nouveau prix doivent arrêter de consommer le bien.

58
1.2.1 Cas général
• A par@r de la rela@on (1.10), on voit que l’on a :

• La dérivée du surplus du consommateur par rapport à la


quan@té vendue est donc égale à :

59
1.2.1 Cas général
• Dans (1.14), Le terme en –p’(q) représente la réduc@on de
prix que le vendeur a dû consen@r pour vendre une unité
supplémentaire.
• En effet, comme la demande est décroissante, on ne peut
augmenter la quan@té vendue qu’en réduisant le prix. Comme
le prix est unique, tous les consommateurs profitent de ceYe
baisse de prix, ce qui explique que l’on doive mul@plier par q.

60
1.2.1 Cas général
• De même, on peut écrire le surplus par rapport au prix en
remplaçant q par D(p) dans la rela@on (1.11)

• Ce qui donne :

une hausse de prix d’une unité réduit le surplus du nombre


d’unités consommées, puisqu’elles doivent toutes être payées
plus cher.

61
1.2.2 Cas linéaire
• Considérons la fonction de demande suivante :

• Le surplus est égal à la surface du triangle représenté sur le


graphique 6.

62
1.2.2 Cas linéaire
• CeYe surface s’ob@ent directement par :

• Il est donc inu@le de recourir aux formules d’intégra@on dans


le cas d’une demande linéaire. Comme le prix peut varier de 0
à a; le surplus du consommateur est strictement décroissant
avec le prix.

63
1.2.2 Cas linéaire
• On peut également exprimer le surplus par rapport aux
quan@tés en u@lisant la fonc@on de demande inverse p=a-bq;
ce qui donne :

• Le surplus est croissant avec la quan@té consommée.

64
Chapitre 1

Fin

65
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonctions de demande
• 1.2 Préférences quadratiques:
• On considère un ménage doté de préférences représentées
par la fonction d’utilité suivante:

• où x est la quantité consommée du bien étudié. On considère


que le bien étudié a un prix égal à p.

66
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonc@ons de demande
• 1.2 Préférences quadra@ques:

• 1. Pourquoi ne conserve t-on la fonc@on quadra@que que sur


l’intervalle [0,a/2] ? Pour répondre à ceYe ques@on on
calculera l’u@lité marginale.

67
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonc@ons de demande
• 1.2 Préférences quadra@ques:

• 1. Graphiquement

68
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonc@ons de demande
• 1.2 Préférences quadra@ques:

• 2. Quelle est la fonc@on de demande associée à ceYe fonc@on


d’u@lité ? On la notera D(p).

69
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonctions de demande
• 1.2 Préférences quadratiques:

• 3. Que représente le paramètre a ? Pour répondre à cette


question on posera D(p) ≥ 0.

70
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonc@ons de demande
• 1.2 Préférences quadra@ques:

• 4. Donner l’expression de l’élas@cité de la demande. La


représenter graphiquement en fonc@on de p pour a = 1.
Quelle propriété remarque t-on ?

71
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonc@ons de demande
• 1.2 Préférences quadra@ques:

• 5. Donner l’expression du surplus du consommateur. Le


représenter graphiquement en fonc@on du prix.

72
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonctions de demande
• 1.2 Préférences quadratiques:

• 5. Graphiquement

73
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonctions de demande
• 1.2 Préférences quadratiques:

• 5. Graphiquement

74
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonc@ons de demande
• 1.3 Préférences logarithmiques.

• On considère un ménage doté de préférences représentées


par la fonc@on d’u@lité suivante:

• où x est la quan@té consommée du bien étudié. On considère


que le bien étudié a un prix égal à p.

75
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonc@ons de demande
• 1.3 Préférences logarithmiques.

• 1. Quelle est la fonc@on de demande associée à ceYe fonc@on


d’u@lité ? On la notera D(p).

76
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonc@ons de demande
• 1.3 Préférences logarithmiques.

• 2. Que représente le paramètre β? On posera D(p) ≥ 0 pour


répondre à ceYe ques@on.

77
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonctions de demande
• 1.3 Préférences logarithmiques.

• 3. Donner l’expression de l’élasticité de la demande. La


représenter graphiquement en fonction de p pour β = 1.
Quelle propriété remarque t-on ?

78
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonc@ons de demande
• 1.3 Préférences logarithmiques.

• 3. Graphiquement

79
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonc@ons de demande
• 1.3 Préférences logarithmiques.

• 4. Donner l’expression du surplus du consommateur. Le


représenter graphiquement en fonc@on du prix.

80
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonctions de demande
• 1.3 Préférences logarithmiques.

• 4. Graphiquement

81
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonctions de demande
• 1.4 Préférences exponentielles.

• On considère un ménage doté de préférences représentées


par la fonction d’utilité suivante:

• où x est la quantité consommée du bien étudié. On considère


que le bien étudié a un prix égal à p.

82
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonc@ons de demande
• 1.4 Préférences exponen@elles.

• 1. Quelle est la fonc@on de demande associée à ceYe fonc@on


d’u@lité ? On la notera D(p).

83
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonc@ons de demande
• 1.4 Préférences exponen@elles.

• 2. Que représente le paramètre γ ? On posera D(p) ≥ 0 pour


répondre à ceYe ques@on.

84
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonc@ons de demande
• 1.4 Préférences exponen@elles.

• 3. Donner l’expression de l’élas@cité de la demande. La


représenter graphiquement en fonc@on de p pour γ = 1.
Quelle propriété remarque t-on ?

85
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonctions de demande
• 1.4 Préférences exponentielles.

• 3. Graphiquement

86
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonc@ons de demande
• 1.4 Préférences exponen@elles.

• 4. Donner l’expression du surplus du consommateur. Le


représenter graphiquement en fonc@on du prix.

87
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonc@ons de demande
• 1.4 Préférences exponen@elles.

• 4. Graphiquement

88
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonctions de demande
• 1.1 Préférences Cobb-Douglas.

• On considère un ménage doté de préférences représentées


par la fonction d’utilité suivante:

• où x est la quantité consommée du bien étudié. On considère


que le bien étudié a un prix égal à p.

89
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonctions de demande
• 1.1 Préférences Cobb-Douglas.

• 1. Quelle est la fonction de demande associée à cette fonction


d’utilité ? On la notera D(p).

90
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonc@ons de demande
• 1.1 Préférences Cobb-Douglas.

• 2. Donner l’expression de l’élas@cité de la demande. Comment


varie t-elle en fonc@on de α?

91
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonc@ons de demande
• 1.1 Préférences Cobb-Douglas.

• 3. Donner l’expression du surplus du consommateur. Le


représenter graphiquement en fonc@on du prix dans le cas
α=1/2 .

92
Chapitre 1 :
Exercices
• 1. Fonc@ons de demande
• 1.1 Préférences Cobb-Douglas.

• 3. Graphiquement

93
Chapitre 2 :
Les producteurs
• 2.1 La fonction de coût

• 2.2 Le cas Cobb-Douglas


– 2.2.1 Rendements d’échelle et coût marginal
– 2.2.2 Le coût marginal

• 2.3 Le profit

94
Chapitre 2 :
Les producteurs
• PrésentaHon générale
• On introduit le versant offre des modèles employés, qui joue
un rôle central puisque les producteurs ont un pouvoir de
marché significa@f en concurrence imparfaite, la "main
visible" des managers (Chandler, 1977).
• On part de la fonc@on de produc@on pour parvenir au
concept, plus u@le ici, de fonc@on de coût. Elle permet, avec
la demande, de définir le profit qui représente les gains à
l’échange des producteurs.

95
Chapitre 2 :
Les producteurs
• En raison de l’existence d’un pouvoir de marché, la
maximisa@on du profit servira à déterminer les décisions
d’entreprises que l’on devrait observer sur le marché étudié
en l’absence d’interven@on publique.
• Les producteurs fournissent des biens et des services qu’ils
réalisent à par@r d’une technologie de produc@on donnée. Ils
achètent des intrants (ma@ères premières, force de travail,
énergie ...) à leurs fournisseurs dans le but de produire puis de
vendre un ou plusieurs biens finaux.
• L’élément essen@el que peut contrôler l’entreprise est sa
fonc@on de coût. Elle est définie comme le coût minimum
permeYant de produire une quan@té fixée.
96
Chapitre 2 :
Les producteurs
• On peut représenter cette fonction de coût sous la forme
générale suivante :

• F: est appelée le coût fixe de production de l’entreprise. Il


s’agit de la partie des dépenses qui ne varie pas avec la
quantité produite.
• c(q) est appelée le coût variable de l’entreprise.

• Plus généralement, les coûts fixes représentent plutôt des


investissements, matériels ou immatériels, et les coûts
variables plutôt des dépenses courantes.

97
2.1 La fonc4on de coût
• La fonction de coût (2.1) exprime directement le coût total
minimum qu’il faut payer pour pouvoir produire q unités de
biens.
• On l’obtient de la manière suivante. Soient (x1,…,xk) les
quantités des k facteurs de production qu’il faut pour
produire le bien et (w1,…,wk) les prix unitaires respectifs de
ces k facteurs de production.
• Les intrants sont reliés à l’extrant par la fonction de
production q = f(x1,…,xk).

98
2.1 La fonc4on de coût
• Le problème que doit résoudre l’entreprise est de minimiser
son coût de produc@on sous les contraintes technologiques
représentées par la fonc@on de produc@on :

• Le coût fixe n’intervient pas dans ceYe minimisa@on car il ne


varie pas en fonc@on des quan@tés d’intrants u@lisées.
• On démontre qu’au coût minimum les rapports des
produc@vités marginales doivent être égaux aux rapports des
prix.

99
2.1 La fonction de coût
• Ceci permet d’écrire les quan@tés op@males d’intrants à
employer (x1,…,xk) en fonc@on des prix des facteurs (w1,…,wk)
et du niveau de produc@on q:
• La fonc@on de coût est alors définie par :

• Comme on raisonne à l’équilibre par@el, les prix des facteurs


sont généralement considérés comme fixés et seule la
dépendance du coût par rapport à la produc@on est mise en
avant.

100
2.1 La fonction de coût
• Pour étudier les effets d’une varia@on de la produc@on, on
introduit la no@on de coût marginal, qui se définit comme
l’augmenta@on du coût de produc@on causée par la
produc@on d’une unité supplémentaire:

• De même, on définit le coût moyen ou unitaire de produc@on


comme ce que coûte, en moyenne, la produc@on d’une unité :

• On note que le coût fixe n’intervient que dans le coût moyen


de produc@on, jamais dans le coût marginal.
101
2.1 La fonc4on de coût
• Le coût marginal et le coût moyen entretiennent la relation
suivante : la courbe de coût marginal coupe la courbe de coût
moyen en son minimum, comme le montre le graphique 1.

102
2.1 La fonc4on de coût
• La courbe de coût moyen aYeint son minimum en un niveau
de produc@on noté q; tel que :

• ce qui donne :

103
2.2 Le cas Cobb-Douglas
• Considérons une entreprise qui produit à par@r d’un
inves@ssement F, de x1 heures de travail et d’une quan@té de
ma@ères premières x2.
• Les prix respec@fs d’une heure de travail et d’une unité de
ma@ères premières sont égaux à w1 et w2:
• La technologie de produc@on est de type Cobb-Douglas
(1929):

104
2.2 Le cas Cobb-Douglas
• Les rendements d’échelle sont égaux à :

• Ils donnent la hausse de la production consécutive à une


augmentation proportionnelle des quantités employées de
tous les facteurs de production.
• On dit que les rendements d’échelle sont:
décroissants si λ<1;
constants si λ=1;
croissants si λ>1.

105
2.2.1 Rendements d’échelle et coût
marginal
• Le problème de l’entreprise est de minimiser son coût de
production :

• La solution de ce programme est égale à :

• Ces quantités sont également appelées demandes de


facteurs.

106
2.2.1 Rendements d’échelle et coût
marginal
• En les reportant dans l’expression du coût total de produc@on,
on ob@ent la fonc@on de coût minimum

• ce que l’on peut réécrire de manière simplifiée comme :

• avec :

107
2.2.1 Rendements d’échelle et coût
marginal
• Le paramètre c ne dépend que des prix qui sont déterminées
en dehors du marché étudié et peut donc être considéré
comme constant dans une approche par l’équilibre par@el.

• Les propriétés de la fonc@on de coût dépendent des


rendements d’échelle : λ. Les différents cas possibles sont
représentés sur le Graphique 2.

108
2.2.2 Le coût marginal
• Graphique 2 : Fonc@on de coût Cobb-Douglas

109
2.2.2 Le coût marginal
• L’accroissement du coût total suite à un accroissement de la
quantité produite est donné par le coût marginal de
production :

110
2.2.2 Le coût marginal
• Lorsque les rendements d’échelle sont décroissants (λ<1), le
coût marginal est croissant, c’est-à-dire que chaque unité
supplémentaire coûte de plus en plus cher à produire.

• Parler de rendements d’échelle décroissants revient à dire


qu’il faut beaucoup d’intrants pour produire une unité
supplémentaire.

• Ceci implique qu’il faut acheter beaucoup d’intrants pour


produire ceYe unité, ce qui augmente fortement le coût
marginal de produc@on.

111
2.2.2 Le coût marginal
• Lorsque les rendements d’échelle sont constants (λ=1) le coût
marginal est constant, égal à :

toutes les unités supplémentaires coûtent la même chose à


produire.
• On peut la jus@fier, sur le plan théorique, par l’argument
suivant : pour produire deux fois plus avec deux fois plus
d’intrants, il suffit de dupliquer une unité de produc@on.
• Les entreprises auraient donc la possibilité, si la taille du
marché le permet, d’échapper aux rendements décroissants. Il
s’agit du cas le plus u@lisé en microéconomie industrielle
parce qu’il permet de simplifier nombre d’analyses.
112
2.2.2 Le coût marginal
• Enfin, quand les rendements sont croissants (λ>1), le coût
marginal est décroissant.

113
2.3 Le profit
• De même que nous avons introduit le gain du consommateur
après avoir étudié ses préférences, nous introduisons
maintenant le profit d’une entreprise après avoir étudié sa
fonction de coût.
• Le profit se définit comme la différence entre la recette R(q),
ou chiffre d’affaires, et le coût total de production C(q). On le
note :

• Ce profit représente les gains à l’échange que l’entreprise


réalise et s’interprète donc comme le surplus du producteur.

114
2.3 Le profit
• Le but du producteur est de rendre son gain le plus élevé
possible :

• CeYe maximisa@on dépend des hypothèses qui sont faites sur


la structure de marché, c-à-d sur l’influence que l’entreprise
peut avoir sur les prix.

• Intui@vement, ceYe influence est maximale quand il n’y a


qu’un seul vendeur (i.e., monopole) et diminue quand il y en a
plusieurs (i.e., oligopole).

115
2.3 Le profit
• On peut remarquer que la receYe de l’entreprise dépendra en
général de la totalité des quan@tés produites sur le marché,
alors que le coût de produc@on ne dépend que de la
produc@on de l’entreprise considérée.
• En considérant un marché desservi par N producteurs et en
indiquant l’entreprise dont on maximise le profit par l’indice i;
on peut écrire :

• L’entreprise i cherche à maximiser son profit, ce qui implique


que son profit marginal soit nul.

116
2.3 Le profit
• Donc la receYe marginale de l’entreprise, c-a-d,
l’accroissement de chiffre d’affaires causé par la vente d’une
unité supplémentaire, doit être égal au coût marginal de
l’entreprise, ce que coûte la produc@on de ceYe unité
supplémentaire.

• En d’autre terme, si ce que rapporte une unité


supplémentaire est supérieur à ce qu’elle coûte, cela veut dire
que l’on peut augmenter le profit en augmentant la
produc@on d’une unité, donc que l’on n’est pas au maximum
de profit.
117
2.3 Le profit
• Inversement, si ce que rapporte une unité supplémentaire est
inférieur à ce qu’elle coûte, on peut augmenter le profit en
réduisant la production d’une unité; on n’est donc pas au
maximum de profit, non plus.
• Au maximum de profit, la recette marginale doit être égale au
coût marginal.
• La recette marginale est égale à :

118
2.3 Le profit
• Dans le cas par@culier de la concurrence parfaite, le prix est
unique et l’entreprise n’a aucune influence directe sur le prix,
ce que l’on représente par l’hypothèse :

• Ceci revient à dire que ce que rapporte une unité de


produc@on supplémentaire est égal au prix de marché.

119
2.3 Le profit
• CeYe hypothèse entraîne l’égalité du prix au coût marginal :

• Par contre, on voit que dès que l’entreprise peut influencer le


prix,

• On ne peut plus avoir l’égalité du prix et du coût marginal.

120
Chapitre 2 :
Exercices
• 2. Fonctions de coût
• 2.1 Un facteur de production.

• On considère une entreprise dont la technologie est résumée


par la fonction de production: q = ℓ²

• où ℓ est le nombre d’heures de travail et q la quantité


produite.

• Le salaire horaire est noté w.

121
Chapitre 2 :
Exercices
• 2. Fonc@ons de coût
• 2.1. Un facteur de produc@on.

• 1. Donner l’expression de la fonc@on de coût associée à ceYe


technologie.

122
Chapitre 2 :
Exercices
• 2. Fonc@ons de coût
• 2.1. Un facteur de produc@on.

• 2. CeYe fonc@on de coût présente t-elle des économies


d’échelle ?Des déséconomie d’échelle ?

123
Chapitre 2 :
Exercices
• Point de cours :

• Il existe une différence (subtile) entre économie d’échelle et


rendement d’échelle:

• Une économie d'échelle met en relation le coût de production


unitaire en fonction des quantités produites tandis qu'un
rendement d'échelle met en relation les quantités produites
en fonction de la quantité de facteurs utilisés.

• Ainsi, un rendement d'échelle croissant correspond bien à


une économie d'échelle, en termes de coût de production.
124
Chapitre 2 :
Exercices
• Point de cours :

• En d’autres termes: on peut considérer que:

• L’économie d’échelle c'est quand il y a une croissance au


niveau des quantités de production (le coût est alors réduit).

• Le rendement d’échelle est lui lié à l'accroissement de


l'efficience de production (ex: optimisation du temps via des
restructurations).

125
Chapitre 2 :
Exercices
• Point de cours :

• Pour déterminer les économies d’échelle avec une fonc@on de


coût, on examine comment varie la fonc@on de coût total
quand on augmente la produc@on d’un facteur donné, μ > 1.

• Pour répondre a ceYe ques@on il faut calculer:

126
Chapitre 2 :
Exercices
• Point de cours :

• En fonc@on du signe de E(q) on conclura que si:

• E(q) < 0 : on réalise des économies d’échelle. Par abus de


langage, on désigne souvent ceYe situa@on par des
rendements d’échelle croissants.
• E(q) = 0 : on réalise des rendements d’échelle constants ;
• E(q) > 0 : on subit une déséconomie d’échelle. Par abus de
langage, ceYe situa@on est souvent désignée comme des
rendements d’échelle décroissants.
127
Chapitre 2 :
Exercices
• Point de cours :

• Enfin, il ne faut pas oublier que dans le cas général les


économies d’échelle E(q) dépendent du niveau de produc@on
q.

• On peut très bien avoir, par exemple, des économies d’échelle


pour des niveaux de produc@on faibles et des déséconomies
d’échelle pour des niveaux de produc@on élevés (voir exo 2.3)

128
Chapitre 2 :
Exercices
• 2. Fonctions de coût
• 2.1 Un facteur de production.

• 2. Cette fonction de coût présente t-elle des économies


d’échelle ?Des déséconomie d’échelle ?

129
Chapitre 2 :
Exercices
• 2. Fonc@ons de coût
• 2.2. Deux facteurs de produc@on.
• On considère une entreprise dont la technologie est résumée
par la fonc@on de produc@on: q = (x ℓ)^1/2

• où x est la quan@té de ma@ère première u@lisée, ℓ le nombre


d’heures de travail et q la quan@té produite.

• Le salaire horaire est noté w1 et le prix unitaire de la ma@ère


première est noté w2.

130
Chapitre 2 :
Exercices
• 2. Fonc@ons de coût
• 2.2. Deux facteurs de produc@on.

• 1. Donner l’expression de la fonc@on de coût associée à ceYe


technologie.

131
Chapitre 2 :
Exercices
• 2. Fonctions de coût
• 2.2. Deux facteurs de production.

• 2. Cette fonction de coût présente t-elle des économies


d’échelle ?Des déséconomie d’échelle ?

132
Chapitre 2 :
Exercices
• 2. Fonctions de coût
• 2.3. Avec coût fixe de production.
• On considère une entreprise dont la technologie est résumée
par la fonction de production q = ℓ ^1/2

• où ℓ le nombre d’heures de travail et q la quantité produite.


Le salaire horaire est noté w.

• Pour pouvoir produire, il faut réaliser un investissement


préalable d’un montant F (ici c’est donc un coût fixe !)

133
Chapitre 2 :
Exercices
• 2. Fonc@ons de coût
• 2.3. Avec coût fixe de produc@on.

• 1. Donner l’expression de la fonc@on de coût associée à ceYe


technologie.

134
Chapitre 2 :
Exercices
• 2. Fonc@ons de coût
• 2.3. Avec coût fixe de produc@on.

• 2. Représenter graphiquement les fonc@ons de coût moyen et


de coût marginal avec les paramètres (F,w) = (1,1). Que se
passe t-il en q = 1 ?

135
Chapitre 2 :
Exercices
• 2. Fonc@ons de coût
• 2.3. Avec coût fixe de produc@on.

• 2. Représenta@on graphique:

136
Chapitre 2 :
Exercices
• 2. Fonctions de coût
• 2.3. Avec coût fixe de production.

• 3. Cette fonction de coût présente t-elle des économies


d’échelle ?Des déséconomies d’échelle ?
• On discutera selon le niveau de production.

137
Chapitre 2

Fin

138
Chapitre 3 :
Le bien-être de la société
• 3.1 Le bien-être
– 3.1.1 Cas général
– 3.1.2 Cas linéaire

• 3.2 La tarifica@on au coût marginal


– 3.2.1 Cas général
– 3.2.2 Cas linéaire .

139
CHAPITRE 3 :
Le bien-être de la société
• PrésentaHon générale
• Dans ce chapitre, la société est représentée, comme
l’ensemble des agents économiques qui par@cipent aux
échanges sur le marché étudié. Il s’agit donc des
consommateurs et des producteurs.

• Ici, on introduit un critère de bien-être de la société, égal à la


somme des surplus des consommateurs et des profits des
producteurs, qui vise à déterminer ce qu’il faudrait faire
(analyse norma@ve).

140
CHAPITRE 3 :
Le bien-être de la société
• Il permet également de comparer les effets de différentes
mesures de poli@que économique ou de différentes
réglementa@ons.
• Notons que le bien-être ne dit rien sur la répar@@on des gains
entre les consommateurs et les producteurs, il donne juste ce
qu’il est possible de partager.
• L’approche retenue consiste à dire que plus le bien-être est
élevé, plus on dispose de fonds à répar@r entre les
consommateurs et les producteurs.
• Les choix de répar@@on peuvent très bien relever de critères
externes à l’analyse économique.

141
3.1 Le bien-être
• Le bien-être se définit comme l’ensemble des gains à
l’échange de la société. Cette somme représente donc
l’ensemble des gains que les agents économiques réalisent
lors de leurs transactions.

• La maximisation du bien-être permet de juger si une situation


résultant des décisions des entrepreneurs est souhaitable ou
non.

142
3.1.1 Cas général
• Le bien-être est égal à la somme du surplus (1.11)

et du profit (2.5) :

• On peut donc l’écrire de la manière suivante :

143
3.1.1 Cas général
• Le bien-être est égal à la différence entre l’u@lité des
consommateurs et le coût total de produc@on.

• En effet, les ventes réalisées sur le marché p*q ne cons@tuent


que la contrepar@e monétaire des échanges entre les
consommateurs et les producteurs.

• Elles n’entrent donc pas en tant que telles dans l’expression


du bien-être mais permeYent sa réalisa@on.

144
3.1.2 Cas linéaire
• Considérons un marché avec une demande linéaire :

• où le producteur admet également un coût total de


production linéaire, c-à-d, des rendements d’échelle
constants:
• Le bien-être exprimé par rapport à la quantité est égal à :

• En exprimant le bien-être par rapport au prix, on obtient


l’expression suivante :

145
3.2 La tarifica4on au coût marginal
• Le prix optimal d’un bien est égal à son coût marginal de
production.
• Pour bien comprendre ce résultat, il faut avoir en tête les deux
éléments suivants :
• le prix représente l’utilité marginale procurée par la
consommation d’un bien et donc ce que rapporte la production
d’une unité supplémentaire du bien à la société, puisque seuls les
consommateurs consomment.
• le coût marginal représente ce que coûte la production d’une unité
supplémentaire du bien à la société, puisque seules les entreprises
produisent.
• Le bien-être est donc maximal quand les deux quantités sont
égales.
146
3.2 La tarifica4on au coût marginal
• Considérons un prix inférieur au coût marginal :

• Un tel prix va intéresser des consommateurs dont l’u@lité


marginale est inférieure à ce que coûte, à la marge, la
produc@on du bien à la société.

• Il s’agit d’un cas de gaspillage : on peut augmenter le bien-être


en réduisant la quan@té produite, ce qui implique
d’augmenter le prix.

147
3.2 La tarification au coût marginal
• Considérons un prix supérieur au coût marginal :

• Ici, l’u@lité procurée par une unité supplémentaire de bien est


supérieure à ce qu’elle coûte à la société.

• On peut donc augmenter le bien-être en augmentant la


produc@on, ce qui implique de baisser le prix de vente.

148
3.2.1 Cas général
• Formellement, la condi@on du premier ordre pour la
maximisa@on du bien-être est la suivante :

où q représente la quan@té op@male de bien que la société


doit produire. Le prix correspondant est noté p = p(q) et il doit
être égal au coût marginal.

• On parle également de prix concurren@el.

149
3.2.1 Cas général
• Remarques importantes :

• La condition du second ordre est simplement : u"(q) – C"(q)<0

• Elle est automatiquement satisfaite quand l’utilité marginale


est décroissante (u"(q) < 0) et que les rendements d’échelle
sont constants ou décroissants (C"(q)≥0).

• Dans le cas où les rendements d’échelle sont croissants


(C"(q)< 0), il faut que |u"(q)|>|C"(q)|.

150
3.2.2 Cas linéaire
• La condi@on du premier ordre de maximisa@on du bien-être
par rapport à la quan@té (3.1) est la suivante :

• En reportant la quan@té op@male q dans la fonc@on de


demande inverse, on ob@ent :

• On parle également de prix concurren@el.


151
3.2.2 Cas linéaire
• La condi@on du second ordre pour un maximum est toujours
vérifiée :

• Sous l’hypothèse de rendements d’échelle constant les


entreprises font un profit nul (car p-c=0) de sorte que les
consommateurs perçoivent la totalité des gains à l’échange.

152
3.2.2 Cas linéaire
• A partir de (3.2) (on remplace p par c), leur surplus est égal à

• Remarque importante:

• Il faut que l’on ait à la fois des rendements constants et une


tarification au coût marginal pour que le profit des entreprises
soit nul.
153
Chapitre 3

Fin

154
PARTIE II

155
CHAPITRE 4:
Le monopole
• 4 La perte sèche
– 4.1 Le prix de monopole
• 4.1.1 Cas général
• 4.1.2 Cas linéaire
– 4.2 Le taux de marge
• 4.2.1 Cas général
• 4.2.2 Cas linéaire
– 4.3 Une perte irrécouvrable
• 4.3.1 Cas général .
• 4.3.2 Cas linéaire
– 4.4 La double marge
• 4.4.1 Monopole du fournisseur
• 4.4.2 Monopoles en chaîne
• 4.4.3 Cas linéaire : les intermédiaires

156
CHAPITRE 4 :
Le monopole
• PrésentaHon générale
• Ce chapitre vise à expliquer les décisions qui sont prises par
différents types de monopoles.

157
4.1 Le prix de monopole
• Un monopole désigne une situation où il n’y a qu’un seul
vendeur et un grand nombre d’acheteurs.

• Un monopole ne prend pas le prix comme donné.

• Le producteur est conscient qu’il peut fixer le prix de marché


au niveau qu’il souhaite (car il n’y a pas de concurrence).

• Toutefois, une contrainte s’impose à lui : il doit tenir compte


des préférences des consommateurs puisqu’elles déterminent
son chiffre d’affaires via la fonction de demande.
158
4.1.1 Cas général
• Comment le producteur fixe t-il son prix?
• En égalisant sa receYe marginale à son coût marginal.
• Avec :
– La receCe marginale représente l’augmentaDon du chiffre d’affaire
procurée par la vente d’une unité supplémentaire
– Le coût marginal de producDon représente ce que coûte la producDon
d’une unité supplémentaire.

• Ces deux no@ons se définissent par rapport à la quan@té.


• On u@lisera donc la fonc@on de demande inverse pour
résoudre le problème de la fixa@on du prix de monopole.

159
4.1.1 Cas général
• La différence entre ces deux valeurs représente le profit
marginal.
• Si le profit marginal est posi@f, la produc@on d’une unité
supplémentaire rapporte plus qu’elle ne coûte, ce qui
implique que l’on peut augmenter le profit en augmentant la
produc@on.
• Si le profit marginal est néga@f, ce que rapporte la produc@on
d’une unité supplémentaire est inférieur à ce qu’elle coûte à
produire, ce qui implique que l’on peut augmenter le profit en
réduisant la produc@on.
• Le profit est donc maximum quand la receYe marginale est
égale au coût marginal.
160
4.1.1 Cas général
• Le profit total réalisé par une entreprise est égal à la
différence entre le chiffre d’affaires et le coût de production :

• La recette (ou chiffre d’affaires) est donnée par :

où p(q) est la fonction de demande inverse (c-à-d : le prix).

• La recette marginale est donc égale à :

161
4.1.1 Cas général

• Le premier terme de la recette marginale est le prix car c’est


ce que rapporte, en première analyse, la vente d’une unité
supplémentaire.
• Mais, pour pouvoir vendre une unité supplémentaire de bien,
le monopole doit réduire son prix d’un montant p’(q).
• Comme le prix est unique, cette diminution de prix doit être
appliquée à toutes les unités vendues.
• Cette baisse de prix a pour effet de réduire le chiffre d’affaires
d’un montant p’(q)*q < 0.

162
4.1.1 Cas général
• Ainsi, on voit que la receYe marginale est toujours inférieure
au prix parce que la fonc@on de demande est décroissante et
que le prix de marché est unique :

• CeYe propriété est également importante pour les


représenta@ons graphiques.

• La rela@on (4.2) implique que l’on doit toujours représenter


graphiquement la courbe de receYe marginale en dessous de
la courbe de demande inverse (c-à-d : du prix).

163
4.1.1 Cas général
• Le coût marginal de produc@on est simplement défini par :

• Le profit marginal représente ce que rapporte la vente d’une


unité supplémentaire :

164
4.1.1 Cas général
• La quan@té produite par le monopole, notée qM; doit vérifier
la condi@on du premier ordre :

• L’égalité de la receYe marginale au coût marginal implique


que le prix de monopole, noté pM est supérieur au coût
marginal :

car

165
4.1.1 Cas général
• Toutefois, fixer un prix au dessus du coût marginal ne signifie
pas pratiquer un prix arbitrairement élevé.

• En effet, la recette marginale dépend étroitement de la


manière dont les consommateurs réagissent à une hausse de
prix, manière qui est résumée par la fonction de demande.

• Le concept utile ici est celui d’élasticité-prix de la demande .


La raison pour laquelle l’élasticité de la demande, notée ε;
joue un rôle si important ici est qu’elle est reliée à la recette
marginale, et plus particulièrement à la réduction de recette
impliquée par la décroissance de la demande.
166
4.1.1 Cas général
• La rela@on (1.4) :

implique que :

• En reportant ce résultat dans la rela@on (4.1) on ob@ent :

• Le profit du monopole est maximum lorsque Rm(qM)=Cm(qM);


ce qui implique :

167
4.1.1 Cas général
• Le prix de monopole peut s’exprimer simplement en fonc@on
du coût marginal de produc@on :

• On voit que ce prix est toujours supérieur au coût marginal.

• Le monopole applique une marge sur ce que lui coûte la


dernière unité produite.

168
4.1.2 Cas linéaire
• La recette du monopole est égale à :

• Donc la recette marginale est égale à :

• et le coût marginal est constant par hypothèse :

169
4.1.2 Cas linéaire
• Le profit est maximum pour une production qM définie par :

• On remarque immédiatement que, dans le cas linéaire, le


monopole ne produit que la moitié de la quantité optimale
pour la société, donnée par la relation (3.4).

• Le prix de monopole se déduit de la demande inverse :

170
4.1.2 Cas linéaire
• Ce prix est supérieur au coût marginal.
• En effet, avec un coût marginal constant, c représente le prix
minimum possible pour l ’entreprise, puisqu’en dessous de ce
niveau elle fait des pertes.

• D’autre part, a représente le prix au delà duquel la demande


s’annule : D(p) =(a-p)/b > 0 <=> p<a.
• Le marché que nous étudions ne peut donc exister que si c<a;
ceYe condi@on signifie qu’il existe une demande pour le prix
le plus pe@t possible. En u@lisant ceYe inégalité, on ob@ent :

171
4.1.2 Cas linéaire
• L’élas@cité de la demande (1.7) est inversement reliée au
paramètre a.
• Dans le modèle linéaire, l’élas@cité de la demande est la plus
élevée possible lorsque a est le plus pe@t possible, c-à-d
quand il tend vers c.

• Dans ce cas, on ob@ent :

c-à-d que le prix de monopole tend vers le coût marginal.

172
4.1.2 Cas linéaire
• Le profit de monopole est égal à :

• Alors qu’il serait nul avec une tarifica@on au coût marginal :

• Les entreprises qui le peuvent ont donc toujours intérêt à


établir un monopole.
• Remarque : La nullité du profit en concurrence parfaite n’est
toutefois pas la règle : il faut que les rendements soient
constants. 173
4.2 Le taux de marge
• Le prix de monopole est toujours supérieur au coût marginal
mais l’écart dépend de l’élasticité de la demande.

• Comme le coefficient qui multiplie le coût marginal est


toujours supérieur à l’unité, on parle de comportement de
marge.

• Cette expression vient du fait que l’on peut réécrire la relation


(4.3) sous la forme :

avec :
174
4.2.1 Cas général
• Ce qui donne le taux de marge du monopole :

• On voit que ce taux de marge dépend de l’élas@cité de la


demande, ce qui implique qu’un même bien sera vendu à des
prix différents à différents groupes de consommateurs.

• On résume ceYe situa@on en disant que la loi du prix unique


ne s’applique plus en concurrence imparfaite.

175
4.2.1 Cas général
• Le coefficient µ donne l’écart rela@f, que l’on peut exprimer en
pourcentage, entre le prix de monopole et le coût marginal,
c-à-d le prix qui maximise le bien-être.

• On voit que ce taux de marge µ décroît avec l’élas@cité-prix de


la demande ε.

• Ainsi, le pouvoir de monopole est limité par les réac@ons des


consommateurs aux hausses de prix.

176
4.2.1 Cas général
• Tous les monopoles ne peuvent pas forcément pratiquer des
prix élevés; pour que cela soit effectivement le cas, il faut que
le bien aie une petite élasticité-prix.

• C’est généralement le cas des biens de première nécessité,


car pour ce type de bien, les consommateurs ne peuvent pas
réduire fortement leur consommation lorsque le prix
augmente, il vont plutôt chercher à réduire leur
consommation des autres biens pour pouvoir maintenir celle
des biens de première nécessité.

177
4.2.1 Cas général
• Certaines études préfèrent utiliser l’indice de Lerner plutôt
que le taux de marge.
• Cet indice est également très pratique car il indique le degré
de monopole sur une échelle qui varie de 0 à 1.
• Il est défini par :

• Notons simplement que si cet indice est bien une mesure du


pouvoir de monopole, il ne mesure pas l’écart relatif entre le
prix et le coût marginal.
• Il ne faut donc pas le confondre avec le taux de marge.
178
4.2.1 Cas général
• Un monopole n’a donc pas toujours intérêt à pra@quer un prix
élevé.
• Certes, il vend au dessus du coût marginal, mais si l’élas@cité
de la demande est forte, le prix pourra rester proche du coût
marginal.

• D’après la rela@on (4.3) ; on retrouve une tarifica@on op@male


dans le cas où la demande est infiniment élas@que :

179
4.2.1 Cas général
• La proximité du prix au coût marginal dépend du
comportement des consommateurs.

• S’ils sont très sensibles au prix, les possibilités du monopole


se trouveront très réduites.

• Si, par contre, le bien vendu par le monopole est


indispensable, la demande sera inélas@que, et la tarifica@on
pourra s’écarter fortement du coût marginal.

180
4.2.1 Cas général
• Pour fixer quelques ordres de grandeurs, voici les taux de
marge que l’on peut observer pour différentes valeurs de
l’élas@cité de la demande, ainsi que l’indice de Lerner
correspondant :

Les es@ma@ons réalisées en


France suggèrent que ε serait
proche de 2 (i.e., µ proche de
100%) et L de 50%).

181
4.2.2 Cas linéaire
• Le taux de marge est égal à :

• L’indice de Lerner est égal à :

182
4.2.2 Cas linéaire
• Deux cas extrêmes sont intéressants.
• La rela@on (1.7) montre que l’élas@cité prix de la demande est
inversement reliée au paramètre a. Ce paramètre varie sur
l’intervalle ; L’élas@cité-prix est donc maximale lorsque
; on a alors :

• CeYe propriété signifie que le monopole n’a plus de pouvoir


de marché lorsque l’élas@cité de la demande est forte. De
même, lorsque la demande est inélas@que, on doit avoir
; ce qui implique :

et le monopole a un pouvoir de marché maximal.


183
4.3 Une perte irrécouvrable
• La tarifica@on au dessus du coût marginal génère des
inefficacités qui amèneront à condamner le pouvoir de
monopole.

• C’est le problème de la perte sèche.

• Nous avons vu que la tarifica@on au coût marginal est


op@male pour la société. Or le monopole ne fixe jamais son
prix à ce niveau, d’où la ques@on de savoir quelles sont les
pertes qu’implique ce comportement individuellement
ra@onnel.

184
4.3 Une perte irrécouvrable
• Une confusion assez répandue consiste à croire que c’est le
fait que les consommateurs doivent payer le bien plus cher
qui serait mauvais en soi.

• En fait, ce n’est vrai que pour une partie des consommateurs.

• La véritable raison de la condamnation du pouvoir de


monopole est la perte de bien-être qu’il implique pour
l’ensemble de la société.

185
4.3.1 Cas général
• Il ne s’agit pas ici d’un problème de répartition du bien-être
entre les consommateurs et les producteurs mais bien d’une
perte que l’ensemble de la société subit du fait d’un écart
entre le prix et le coût marginal.

• Cette perte sèche est définie par :

où p* est le coût marginal de production.

186
4.3.1 Cas général
• Deux types de pertes sont effectuée par les consommateurs.

• Premièrement, les consommateurs qui con@nuent à acheter


le bien après la hausse de prix de p* à pM subissent une baisse
de leurs gains à l’échange puisqu’ils payent le même bien plus
cher.

• La receYe supplémentaire revient au monopole et ne réduit


pas le bien-être, puisqu’il s’agit d’un simple transfert des
consommateurs vers le monopole.

187
4.3.1 Cas général
• Deuxièmement, les consommateurs dont la disponibilité à
payer est comprise entre le coût marginal de produc@on p* et
le prix de monopole pM arrêtent de consommer le bien et
perdent donc le surplus qu’ils avaient quand le bien était
vendu au coût marginal.
• CeYe par@e de la perte de surplus des consommateurs
cons@tue la perte sèche puisque, par défini@on, le monopole
ne récupère rien sur ceYe annula@on des achats.
• Globalement, le monopole en augmentant le prix de vente,
fait subir aux consommateurs une perte plus forte que le gain
qu’il réalise lui-même.

188
4.3.2 Cas linéaire
• Le bien-être est donné par la rela@on (3.2) : Il est maximum
pour une tarifica@on au coût marginal (c-à-d :p=c):

• Dans le cas du monopole, le bien-être est égal à :

• La perte sèche est donc égale à :

189
4.3.2 Cas linéaire
• Exprimée en pourcentages, la baisse des gains à l’échange liée
au pouvoir de monopole est égale à :

• Ce qui est loin d’être négligeable!

• Cette perte est entièrement supportée par la partie des


consommateurs qui ont dû arrêter de consommer le bien
suite à la hausse de prix de p* à pM.

190
4.3.2 Cas linéaire
• Dans ce cas par@culier, le coût est supporté par les
consommateurs. En effet, par défini@on :

et

donc, en u@lisant П*= 0;


on ob@ent :

• La perte de surplus des consommateurs est égale à la somme


du profit de monopole et de la perte sèche.

191
4.3.2 Cas linéaire
• La perte de surplus des consommateurs est égale à la somme
du profit de monopole et de la perte sèche. Ainsi pour gagner
une somme de :

• Le monopole fait perdre aux consommateurs:

• La société dans son ensemble ne perd toutefois que :

car le profit de monopole est compté dans le nouveau bien-


être. 192
4.3.4 Résolution graphique

• La fixation du prix de monopole peut être représentée


graphiquement, ce qui est très utile pour simplifier la
présentation de certaines analyses.

193
4.3.4.1 Cas général
• Le graphique 1 représente la fixation du prix de monopole
dans le cas des rendements d’échelle décroissants.

194
4.3.4.1 Cas général
• On représente d’abord la fonc@on de demande inverse P(q)
puis, en dessous, la courbe de receYe marginale Rm(q) : La
courbe de coût marginal Cm(q) est croissante puisque les
rendements d’échelle sont décroissants.
• Le monopole égalise sa receYe marginale à son coût marginal.
CeYe opéra@on a lieu à l’intersec@on des deux courbes,
représentée par le point (a).
• En descendant sur l’axe des quan@tés, on ob@ent la quan@té
qui maximise le profit du monopole qM; située au point (b).
• Pour obtenir le prix de monopole, on remonte alors sur la
courbe de demande inverse jusqu’au point (c) ; puis on lit le
prix de monopole pM sur l’axe des prix, situé au point (d) .
195
4.3.4.1 Cas général
• On u@lise la même méthode pour obtenir le prix qui maximise
le bien-être.
• Mais ceYe fois ci, au lieu de considérer l’égalité de la receYe
marginale au coût marginal, on égalise le prix, donné par la
demande inverse, au coût marginal. Il s’agit du point
d’intersec@on (f) : Le prix op@mal pour la société p se lit alors
sur l’axe des prix, au point (h) ; et la quan@té op@male sur
l’axe des quan@té, en (g).

196
4.3.4.1 Cas général
• A par@r de ceYe représenta@on graphique, on peut
également représenter le profit du monopole par la surface
d’un rectangle.
• Pour l’obtenir, il suffit de remarquer que :

• La formula@on (4.5) peut s’interpréter comme une surface, où


le premier côté serait donné par (pM-CM(qM)) et le second
côté par qM.
• Graphiquement, on ob@ent le coût moyen du monopole en
partant de l’axe des quan@tés, au point (b), et en revenant sur
l’axe des prix au point (e).
197
4.3.4.1 Cas général
• Le profit du monopole est alors égal à la surface définie par le
segment (d),(e) et le segment 0,(b).

• En effectuant la même opération pour la tarification au coût


marginal, on représente le profit concurrentiel par la surface
définie par les segments (h),(i) et 0,(g).

• Cette surface est en effet égale à :

198
4.3.4.1 Cas général
• La perte sèche est représentée sur le graphique 2.
• Elle est délimitée
en abscisse par la
diminu@on de la
quan@té produite de
q* à qM et, en ordonnée,
par l’écart du prix pM
au coût marginal Cm(qM)

199
4.3.4.2 Cas linéaire
• Le cas linéaire présente trois différences avec le cas général.
• Premièrement, en l’absence de coût fixe (F=0) le coût moyen
se confond avec le coût marginal de produc@on.

• Ces deux fonc@ons se représentent donc par la même droite.

• Deuxièmement, les courbes de demande inverse et de receYe


marginale partent du même point, et la courbe de receYe
marginale coupe l’axe des quan@tés à la moi@é de la distance
de la courbe de demande inverse.
200
4.3.4.2 Cas linéaire
• La demande inverse est égale à :

• Elle coupe l’axe des quantités en :

• La recette marginale est égale à :

• Elle coupe l’axe des quantités en :

201
4.3.4.2 Cas linéaire
• Troisièmement, la tarification au coût marginal implique un
profit nul pour l’entreprise.
• On a :

• Il est donc inutile de chercher la surface correspondante.

• Toutefois il faut se rappeler que ce résultat est dû à


l’hypothèse de rendements d’échelle constants.

202
4.3.4.2 Cas linéaire
• Graphique 3: Le cas linéaire

203
4.3.4.2 Cas linéaire
• L’égalité entre la receYe marginale et le coût marginal est
réalisée au point (a).

• La quan@té vendue par le monopole qM se lit donc au point


(b).

• Pour obtenir le prix, on remonte sur la droite de demande


inverse au point (c) puis on lit le prix sur l’axe des ordonnées
au point (d).

• Le coût marginal est égal au coût moyen et donné par le


point (e).
204
4.3.4.2 Cas linéaire
• Le profit du monopole peut donc être représenté par la
surface (a),(c),(d),(e) .

• On peut également voir les effets d’une tarifica@on au coût


marginal.
• Dans ce cas, l’intersec@on de la demande inverse (i.e., du prix)
et du coût marginal a lieu au point (f) et la quan@té op@male à
produire est donnée sur l’axe des abscisses, en (g).

205
4.3.4.2 Cas linéaire
• Graphique 4. La perte sèche.

206
4.3.4.2 Cas linéaire
• En augmentant son prix de p*=c à pM; l’entreprise gagne un
profit ПM; alors qu’elle faisait un profit nul auparavant, à cause
de la constance des rendements d’échelle.
• De leur côté les consommateurs bénéficiaient d’un surplus
important quand le prix était égal au coût marginal.
• Ce surplus S*=S(p*) était égal au bien-être concurren@el
W*=W(p*) parce que l’entreprise faisait un profit nul.
• Ce bien-être W* se représente graphiquement par le triangle
délimité par la droite de coût unitaire, la fonc@on inverse de
demande et l’axe des ordonnées.

207
4.3.4.2 Cas linéaire
• On voit que l’on a :

• Les trois quan@tés de la rela@on (4.7) sont représentées par


les trois surfaces grisées du graphique 4.

• En par@culier on voit que la perte sèche est délimitée, en


abscisses, par la baisse de quan@té consommée et, en
ordonnée, par la hausse de prix.

208
4.4 La double marge
• Le pouvoir de monopole a des effets différents selon l’endroit
où le vendeur se situe dans la filière de production.
• Si le monopole porte sur un bien qui est utilisé dans la
production d’autres biens, la marge de ce monopole initial va
se répercuter sur toutes les productions situées en aval.
• Ainsi, plus le monopole est en amont, plus il sera nuisible.
• De plus, si les biens produits en aval et en amont sont
produits par des monopoles, les marges s’appliquent à des
coûts qui contiennent eux-mêmes une marge et le bien-être
diminue plus fortement que lorsqu’il n’y a qu’un seul
monopole.

209
4.4 La double marge
• Pour fixer les idées, nous allons étudier trois cas :

• Premièrement, celui où un marché concurrentiel est fourni


par un fournisseur en monopole;

• Deuxièmement, le cas où aucun marché n’est concurrentiel;

• Troisièmement , le cas où N intermédiaires en monopole se


revendent le bien avant qu’il parvienne au consommateur
final.

210
4.4.1 Monopole du fournisseur
• On considère deux marchés.

• Un marché en amont correspondant à une ma@ère première


vendue par le fournisseur. La raison pour laquelle le
fournisseur est en monopole peut être, par exemple, l’accès
privé à une ressource naturelle.
• CeYe ma@ère première est transformée par le fournisseur
pour un coût unitaire c. Le fournisseur vend son intrant au
prix p1 (avec p1 >c)

• Un marché en aval correspond au bien final vendu au


consommateur, au prix p2.
211
4.4.1 Monopole du fournisseur
• Pour simplifier, on suppose que le producteur du bien final n’a
besoin que d’une unité de ma@ère première pour produire
une unité du bien final.

• Le bien final est supposé produit par un fabricant


concurren@el. Il vend donc son bien au coût marginal :

• Ainsi, le coût marginal du vendeur de bien final est en fait le


prix qu’il doit payer à son fournisseur.

• Ceci génère une demande :


212
4.4.1 Monopole du fournisseur
• Le fournisseur doit maintenant choisir son prix sachant que la
demande qu’il ob@ent est égale à celle du marché du produit
final.
• Son profit est donc donné par :

• La maximisa@on du profit donne donc le prix de monopole


suivant :

• Où µ est le taux de marge, qui dépend de l’élas@cité de la


demande du marché du bien final. 213
4.4.1 Monopole du fournisseur
• Ceci implique que le bien vendu sur le marché concurrentiel
sera vendu au prix :

• En conséquence, les imperfections du marché en amont se


transmettent intégralement sur le marché en aval.

• Plus généralement, le pouvoir de monopole se transmet à


toutes les activités situées en aval.

214
4.4.2 Monopoles en chaîne
• Supposons maintenant que le vendeur du bien final est lui-
même en monopole. S’il paye un prix p1 pour sa ma@ère
première, il fixera un prix :

• Ce qui génère une demande égale à :

• Le fournisseur ob@ent donc un profit :

215
4.4.2 Monopoles en chaîne
• Il maximise son profit au prix pM1 tel que :

• En prenant µ au point pM2 ; on peut montrer à par@r de ceYe


rela@on que :

• De sorte que l’on retrouve le résultat précédent. Toutefois, le


prix en aval est différent puisque :

216
4.4.2 Monopoles en chaîne
• Les marges ont maintenant un effet multiplicatif sur les prix.
• Plus il y a de monopoles dans la filière de production, plus les
prix seront élevés pour le consommateur final.
• De plus, l’effet est multiplicatif, ce qui signifie que la seconde
marge ne s’applique pas seulement au coût marginal de base
c mais également à la marge du producteur précédent.
• Le bien-être de la société est donc plus faible quand il y a
deux monopoles que lorsqu’il y a un seul monopole.
• D’où l’expression suivante :
• Qu’il y a-t-il de pire qu’un monopole? Deux monopoles!..

217
4.4.3 Cas linéaire : les intermédiaires
• Considérons maintenant une filière comprenant N entreprises
en monopole.

• On suppose que le marché du bien final a une demande


inverse égale à D(p)=(a-p)/b et que le coût marginal du
premier fournisseur est c.

• On peut considérer qu’il s’agit d’un modèle de revente d’un


intrant via des intermédiaires en monopole.

218
4.4.3 Cas linéaire : les intermédiaires
• On résout ce problème en u@lisant la récurrence vers l’amont.

• Le vendeur du bien final paye son intrant au prix pN-1 et le


revend au prix pN.
• Son profit est donc égal à :

• Ce profit est maximum pour le prix :

219
4.4.3 Cas linéaire : les intermédiaires
• Le vendeur N-1 paye un coût marginal pN-2 et vend sa
marchandise au prix pN-1.
• Sa demande, comme celle de tous les producteurs, dépend du
prix du bien final. Exprimée par rapport à pN-1 au lieu de pN;
elle est égale à :

• Le profit du (N-1)ième vendeur est donc égal à :

• et il est maximum en :

• On retrouve la rela@on (4.8) décalée d’une période. 220


4.4.3 Cas linéaire : les intermédiaires
• En développant ceYe chaîne des prix, on trouve que :

• Plus généralement :

221
4.4.3 Cas linéaire : les intermédiaires
• Pour k = N-1; on trouve :

• Ce qui donne la demande qui s’adresse au premier vendeur


en fonction de p1 :

• Et son profit :

222
4.4.3 Cas linéaire : les intermédiaires
• Le prix du premier vendeur qui maximise le profit (4.10) est
donc simplement égal au prix de monopole :

• CeYe condi@on ini@ale et la rela@on (4.9) permeYent de


déterminer tous les prix de vente. On a :

• Donc :

223
4.4.3 Cas linéaire : les intermédiaires
• A par@r de ceYe rela@on, on voit que le prix s’écarte un peu
plus du coût marginal à chaque fois que l’on ajoute un
intermédiaire.

• La suite des prix est croissante avec le nombre


d’intermédiaires :

224
4.4.3 Cas linéaire : les intermédiaires
• Plusieurs limites de cette suite sont intéressantes :

• Il s’agit du prix maximal possible avec la demande linéaire que


nous avons utilisée.

• A ce prix, il n’y a plus de marché. Donc, plus il y a de


monopoles plus le prix augmente, et lorsque le nombre
d’intermédiaires devient très grand, le prix devient tellement
élevé qu’il n’y a plus de demande puisque :

225
4.4.3 Cas linéaire : les intermédiaires
• La seconde limite intéressante est celle que l’on obtient en
rétropolant la suite sur un intermédiaire, c-à-d en la calculant
en N=0:
• Cette hypothèse signifie qu’il n’y a plus de monopole.
• On trouve :

• Une manière d’interpréter ce résultat est que le nombre


optimal de monopole pour ce problème est N=0.
• Il s’agit de la limite concurrentielle (i.e., sans monopole).

226
4.4.4 La fusion ver4cale
• Dans la pra@que toutefois il n’est pas toujours possible de
na@onaliser une entreprise.

• On peut améliorer le bien-être en favorisant une fusion


ver@cale. Il s’agit d’une situa@on dans laquelle une entreprise
achète un ou plusieurs de ses fournisseurs, ou est rachetée
par eux.

• Dans ce cas, la nouvelle en@té recherche la maximisa@on de la


somme des profits sur toutes ses ac@vités.

227
4.4.4 La fusion verticale
• Ce profit global est donné par :

• Il est clair que ce profit est maximum au prix de monopole


sans intermédiaire :

228
4.4.4 La fusion verticale
• Une fusion ver@cale améliore donc le bien-être par rapport à
la situa@on où les fournisseurs sont indépendants, car les
fournisseurs intégrés s’échangent le bien au coût marginal.

• La marge ne s’applique donc plus qu’une seule fois, au niveau


du marché final.

229
Chapitre 4

Fin

230
Chapitre 4 :
Exercices
• On considère une entreprise qui produit avec la fonc@on de
coût :

et qui fait face à la fonc@on de demande suivante :

231
Chapitre 4 :
Exercices
• 1. Pour quelles valeurs des paramètres c et d les rendements
d’échelle sont-ils constants?

232
Chapitre 4 :
Exercices
• 1. Pour quelles valeurs des paramètres c et d les rendements
d’échelle sont-ils constants?

• Réponse :
• On va calculer E(q) = C(λq) – λC(q)

• Puis on va raisonner de sorte à trouver des valeurs pour c et


pour d pour que E(q) = 0 (i.e., rendements d’échelle constant).

233
Chapitre 4 :
Exercices
• 1. Pour quelles valeurs des paramètres c et d les rendements
d’échelle sont-ils constants?

• Réponse :
• Pour c > 0 et d = 0 on va avoir E(q) = 0

• Dans ce cas particulier le coût marginal est égal au coût


moyen pour toute valeur de la production q.

234
Chapitre 4 :
Exercices
• 2. On considère dans un premier temps que l’entreprise
adopte un comportement concurren@el.
• 2.a. Quel est le prix concurren@el? Et quelle est la quan@té
concurren@elle?

235
Chapitre 4 :
Exercices
• 2. On considère dans un premier temps que l’entreprise
adopte un comportement concurren@el.
• 2.a. Quel est le prix concurren@el? Et quelle est la quan@té
concurren@elle?
• Réponse :

• En C.P.P on sait que le prix va être égal au coût marginal


(Cm(q)).

• Ainsi pour trouver la fonc@on d’offre S(p) il faut égaliser le prix


au Cm(q).

236
Chapitre 4 :
Exercices
• 2. On considère dans un premier temps que l’entreprise
adopte un comportement concurren@el.
• 2.a. Quel est le prix concurren@el? Et quelle est la quan@té
concurren@elle?
• Réponse :
• La fonc@on d’offre concurren@elle S(p) s’ob@ent par :

• Ici, on a pas encore la valeur du prix de marché mais juste la


fonc@on d’offre (i.e., une rela@on posi@ve entre q et p).

237
Chapitre 4 :
Exercices
• 2. On considère dans un premier temps que l’entreprise
adopte un comportement concurrentiel.
• 2.a. Quel est le prix concurrentiel? Et quelle est la quantité
concurrentielle?
• Réponse :

• Ensuite on va égaliser cette fonction d’offre, à la fonction de


demande pour obtenir le prix de marché.

238
Chapitre 4 :
Exercices
• Réponse :
• La fonc@on de demande est égale à :

• D’où le prix concurren@el p :

239
Chapitre 4 :
Exercices
• Réponse :

• Pour trouver la quan@té concurren@elle, il suffit de remplacer


p par le prix concurren@el, soit dans la fonc@on d’offre soit
dans la fonc@on de demande.

• Ici avec la fonc@on de demande c’est plus simple :

240
Chapitre 4 :
Exercices
• Remarque :

• On retrouve les solutions avec rendements constants en


posant d=0 dans les expressions de p* et de q*:

241
Chapitre 4 :
Exercices
• 2.b. Donner les expressions du surplus, du profit et du bien-
être. Représenter graphiquement ces trois quantités.

242
Chapitre 4 :
Exercices
• 2.b. Donner les expressions du surplus, du profit et du bien-
être. Représenter graphiquement ces trois quan@tés.

• Réponse :

• Examinons d’abord les solu@ons analy@ques puis les solu@ons


géométriques.

• Le surplus peut s’obtenir par rapport à la quan@té ou par


rapport au prix.

243
Chapitre 4 :
Exercices
• Réponse :
• Par rapport à la quan@té, on u@lise la demande inverse :

or

244
Chapitre 4 :
Exercices
• Réponse :
• Ce qui donne :

245
Chapitre 4 :
Exercices
• Réponse :
• Par rapport au prix, on intègre la demande entre le prix de
marché et le prix maximum possible avec une demande
linéaire : a (= prix max).

246
Chapitre 4 :
Exercices
• Réponse :
• Le profit est donné par :

or

et

247
Chapitre 4 :
Exercices
• Réponse :
• D’où le profit :

• Remarque :

• Si les rendements sont constants d=0 et le profit concurren@el


est nul П*d=0 = 0.

• Ce n’est clairement pas le cas si les rendements sont


décroissants, un résultat standard en microéconomie.

248
Chapitre 4 :
Exercices
• Réponse : Graphiquement:

249
Chapitre 4 :
Exercices
• Réponse :
• On commence par tracer la courbe de demande inverse et la courbe de
coût marginal. Leur intersection donne le prix concurrentiel et la quantité
concurrentielle. Le triangle situé entre la demande inverse et le prix
concurrentiel donne le surplus du consommateur.

• Pour déterminer le profit de l’entreprise on utilise la formule


П*=(p*- C(q*) / q*) x q*
• On commence par tracer la courbe de coût moyen qui part du même point
que celle de coût marginal (c) et qui a une pente deux fois plus faible.
L’intersection de cette courbe avec q* donne le coût moyen à l’équilibre
concurrentiel. Le profit est donné par la surface du rectangle de largeur
(p*-C(q*)/q) et de longueur q*.

• La somme des deux surfaces donne le bien-être concurrentiel. 250


Chapitre 4 :
Exercices
• Réponse : Graphiquement:

251
Chapitre 4
Exercices
• 3. On suppose maintenant que l’entreprise fixe son prix
librement
• 3.a Quel est le prix de monopole? La quantité de monopole?
Représenter graphiquement le mécanisme de fixation du prix.

252
Chapitre 4
Exercices
• 3.a Quel est le prix de monopole? La quantité de monopole?
Représenter graphiquement le mécanisme de fixation du prix.
• Réponse :
• En monopole (comme en C.P.P) l’entreprise fixe son prix en
égalisant la recette marginale au coût marginal. La recette est
donnée par, mais ici prix du monopole ≠ prix de marché.

• La recette marginale:

• Cette notion se définit toujours par rapport à la quantité


(jamais par rapport au prix)
253
Chapitre 4
Exercices
• Réponse :

• Le coût marginal est donné par :

• Donc la quan@té de monopole vérifie Rm(q) = Cm(q)

254
Chapitre 4
Exercices
• Réponse :
• Maintenant avec la fonc@on de demande inverse p(q) = a - q,
on va remplacer q par les quan@té de monopole

• On en déduit le prix de monopole :

255
Chapitre 4
Exercices
• Réponse :

256
Chapitre 4
Exercices
• Réponse :
• Géométriquement : on trace la courbe de recette marginale
(Rm=a-2q), dont la pente est deux fois plus forte (-2), que
celle de la demande inverse (p=a-q) puis on prend
l’intersection de cette courbe avec celle de coût marginal.
• Ceci nous donne la quantité de monopole qM.
• Pour trouver le prix de monopole pM on part de la quantité qM
et on remonte sur la courbe de demande inverse, ce qui
donne p(qM) = pM
• L’intersection des courbes ne donne donc que la quantité, et
non la quantité et le prix comme dans le cas concurrentiel.

257
Chapitre 4
Exercices
• 3.b Quelle est l’expression de la perte sèche due au pouvoir
monopole? Représenter graphiquement ceYe perte sèche.

258
Chapitre 4
Exercices
• 3.b Quelle est l’expression de la perte sèche due au pouvoir
monopole? Représenter graphiquement ceYe perte sèche.
• Réponse :
• La perte sèche est la perte de bien-être due au pouvoir de
monopole. Elle se définit donc par :

• Le bien-être concurren@el est donné par : (voir ques@on 2)

259
Chapitre 4
Exercices
• Réponse :
• Il ne nous manque que les quantités de monopole.
• Pour le surplus des consommateurs :

• et pour le profit :

• or on a :

260
Chapitre 4
Exercices
• Réponse :
• D’où le profit :

• On en déduit le bien-être en monopole :

• La perte sèche Δ est donc égale à :

• Cette perte sèche est une fonction décroissante de d. Donc la


perte est plus importante quand les rendements d’échelle
sont constants. 261
Chapitre 4
Exercices
• Réponse :

262
Chapitre 4
Exercices
• Réponse :
• Géométriquement : la perte sèche se situe toujours, sur l’axe
horizontal, entre q et qM, car c’est la réduc@on de produc@on
qui pose problème.
• Sur l’axe ver@cal, elle se situe entre le prix de monopole et le
coût marginal de monopole.

• On ob@ent donc la surface d’un triangle.

263
Chapitre 4
Exercices
• Réponse :
• La base du triangle est égale à :

• et sa hauteur est égale à :

• donc sa surface est égale à :

264
Chapitre 4
Exercices
• 4. Exprimer la perte sèche en pourcentages du bien-être
concurrentiel. La perte sèche relative est elle plus forte quand
les rendements d’échelle sont constants ou décroissants?

265
Chapitre 4
Exercices
• 4. Exprimer la perte sèche en pourcentages du bien-être
concurren@el. La perte sèche rela@ve est elle plus forte quand
les rendements d’échelle sont constants ou décroissants?
• Réponse :
• La perte sèche en pourcentage du bien-être concurren@el est
donnée par :

• Elle est plus faible quand les rendements sont décroissants


(d> 0) que quand ils sont constants (d=0).

266
Chapitre 4
Exercices
• II/. La maximisa@on du profit
• Il est bien connu que sous l’hypothèse de concurrence
parfaite, la maximisa@on du profit mène au bien-être
maximal.
• Nous réexaminons ceYe ques@on dans le cadre du monopole.
• Pour cela, nous considérons une entreprise dirigée par un
PDG dont l’objec@f oscille entre servir son intérêt personnel
ou servir ses ac@onnaires.

267
Chapitre 4
Exercices
• II/. La maximisation du profit
• On considérera que l’intérêt individuel de l’entrepreneur
l’amènerait à maximiser le chiffre d’affaires de l’entreprise,
noté R(q) ; alors que celui des actionnaires est de maximiser le
profit (i.e., les dividendes) de l’entreprise, noté П(q) = R(q)-
C(q).
• Plus précisément, on suppose ici que le PDG maximise la
quantité suivante :

268
Chapitre 4
Exercices
• II/. La maximisation du profit
• Le paramètre mesure le pouvoir du PDG dans son entreprise.
Si Θ=0, le PDG maximise le profit c’est-à-dire l’objectif des
actionnaires et si Θ=1, le PDG maximise son objectif
personnel, c’est-à-dire le chiffre d’affaires.
• La fonction de demande est donnée par :

• et que le coût marginal de production est constant, égal à c;


avec 0 < c < a.

269
Chapitre 4
Exercices
• II/. La maximisa@on du profit
• 1. Quelle-est la quan@té choisie par le chef d’entreprise?
Comment se situe-t-elle par rapport à la quan@té de
monopole?

270
Chapitre 4
Exercices
• II/. La maximisa@on du profit
• 1. Quelle-est la quan@té choisie par le chef d’entreprise?
Comment se situe-t-elle par rapport à la quan@té de
monopole?
• Réponse :
• Sachant que p=a-q, l’objec@f du PDG est :

271
Chapitre 4
Exercices
• Réponse :
• et sa dérivée est égale à:

• la quan@té choisie q(bar) vérifie la condi@on du premier


ordre:

272
Chapitre 4
Exercices
• Réponse :
• La quantité de monopole est obtenue en maximisant le profit,
ce qui revient à poser Θ=0 dans l’expression précédente :

• On obtient donc :

• Le PDG a intérêt à produire une plus grande quantité qu’en


monopole.

273
Chapitre 4
Exercices
• 2. Comment le prix pra@qué par l’entreprise varie t-il avec Θ ?
Expliquer.

274
Chapitre 4
Exercices
• Réponse :
• Le prix est donné par la fonc@on inverse de demande :

• et il diminue avec Θ.
• Pour augmenter son chiffre d’affaires, le PDG doit diminuer
son prix, ce qui augmente la quan@té demandée. Pour que ce
prix soit possible, la marge unitaire de l’entreprise (son profit)
doit être posi@ve :

275
Chapitre 4
Exercices
• 3. Comment le bien-être varie t-il avec Θ? Expliquer le résultat
obtenu en raisonnant sur l’élasticité de la demande.

276
Chapitre 4
Exercices
• 3. Comment le bien-être varie t-il avec Θ? Expliquer le résultat
obtenu en raisonnant sur l’élasticité de la demande.
• Réponse:
• Avec une demande linéaire et un coût marginal constant, le
bien-être est donné par (polycopié, chap 3: cas linéaire):

• on a :

• et :

277
Chapitre 4
Exercices
• Réponse:
• Donc le bien-être est égal à :

• et

• le bien-être augmente avec la pondéra@on du chiffre d’affaires


(l’objec@f du PDG) parce que plus elle est élevée, plus
l’entreprise baisse son prix (i.e. le rapproche du coût marginal)
et produit une quan@té élevée.
278
Chapitre 4
Exercices
• 4. Est-il possible que le PDG réalise l’op@mum social alors
même que l’entreprise est en monopole et, si oui, dans quel
cas?

279
Chapitre 4
Exercices
• 4. Est-il possible que le PDG réalise l’op@mum social alors
même que l’entreprise est en monopole et, si oui, dans quel
cas?
• Réponse :
• Réaliser l’op@mum social revient à tarifer au coût marginal :

• et est compris entre 0 et 1 si c<a<2c, de sorte que cela est


possible.

280
Chapitre 4
Exercices
• 5. La maximisation du profit est-elle souhaitable en
concurrence imparfaite? Expliquer le résultat obtenu.

281
Chapitre 4
Exercices
• 5. La maximisa@on du profit est-elle souhaitable en
concurrence imparfaite? Expliquer le résultat obtenu.
• Réponse:
• La maximisa@on du profit revient ici à pra@quer le prix de
monopole, soit la plus mauvaise situa@on possible. Donc,
dans ce cas de concurrence imparfaite, la maximisa@on du
profit n’est pas souhaitable pour la société.

282
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• On considère une entreprise en monopole.
• Elle produit moyennant un coût unitaire de produc@on
constant égal à c.
• La fonc@on de demande est donnée par D(p) = a −p.

283
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 1. On considère que le monopole se voit imposer une
tarification concurrentielle par la législation.

• a. Quels sont le prix et la quantité qui se réalisent sur le


marché ?
• b. Donner l’expression du profit de l’entreprise et du surplus
des consommateurs.
• c. L’entreprise peut-elle se maintenir sur le marché ?

284
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 1. On considère que le monopole se voit imposer une
tarification concurrentielle par la législation.

• a. Quels sont le prix et la quantité qui se réalisent sur le


marché ?

• En concurrence, le prix est égal au coût marginal, donc p∗ = c


et la quantité vendue est donnée par la fonction de demande
q∗ =D(c) = a −c

285
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 1. On considère que le monopole se voit imposer une
tarifica@on concurren@elle par la législa@on.

• b. Donner l’expression du profit de l’entreprise et du surplus


des consommateurs.

• Le profit de l’entreprise est égal à π∗ = −F < 0 puisque p∗−c = 0


• Le surplus est égal à la surface du triangle délimité par la
demande inverse et la droite de coût marginal.
• On trouve: S∗ =1/2 ×(a −p∗)×q∗ = (a −c)2/2.
286
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 1. On considère que le monopole se voit imposer une
tarifica@on concurren@elle par la législa@on.

• c. L’entreprise peut-elle se maintenir sur le marché ?

• Non car ses ventes couvrent juste le coût variable cq∗, pas le
coût fixe F.

287
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 2. Le monopole est maintenant libre de fixer le prix au niveau
qu’il souhaite.

• a. Quels sont le prix et la quan@té qui se réalisent sur le


marché ?
• b. Donner l’expression du profit de l’entreprise et du surplus
des consommateurs.
• c. A quelle condiNon l’entreprise peut-elle se maintenir sur le
marché ?
• d. Donner l’expression de la perte sèche.
288
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 2. Le monopole est maintenant libre de fixer le prix au niveau
qu’il souhaite.

• a. Quels sont le prix et la quantité qui se réalisent sur le


marché ?

• La recette marginale au coût marginal. La recette est égale à


R(q) = P(q)q = (a−q)q et la recette marginale à Rm(q) = a−2q.
On doit donc résoudre : a−2qM= c, ce qui donne qM = (a−c)/2

289
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 2. Le monopole est maintenant libre de fixer le prix au niveau
qu’il souhaite.

• a. Quels sont le prix et la quan@té qui se réalisent sur le


marché ?

• Le prix est donné par la demande inverse pM = P(qM)


• pM = a −qM = (a +c)/2

290
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 2. Le monopole est maintenant libre de fixer le prix au niveau
qu’il souhaite.

• b. Donner l’expression du profit de l’entreprise et du surplus


des consommateurs.

• Le profit de l’entreprise est donné par:


• πM= (pM −c)qM−F = a−c)2/4−F

291
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 2. Le monopole est maintenant libre de fixer le prix au niveau
qu’il souhaite.

• b. Donner l’expression du profit de l’entreprise et du surplus


des consommateurs.

• Le surplus par la surface du triangle entre la demande inverse


et la droite horizontale partant du prix de monopole.
• SM = 1/2 ×(a −pM)qM = (a −c)2/8.

292
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 2. Le monopole est maintenant libre de fixer le prix au niveau
qu’il souhaite.

• c. A quelle condition l’entreprise peut-elle se maintenir sur le


marché ?

• Il faut qu’elle puisse payer son investissement F.


• On doit donc avoir la contrainte : (pM −c)qM≥ F
• ⇔
• (a −c)2/4 ≥ F.
293
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 2. Le monopole est maintenant libre de fixer le prix au niveau
qu’il souhaite.

• d. Donner l’expression de la perte sèche.

• La perte sèche représente la perte de bien être consécu@ve à


une hausse de prix du coût marginal au prix de monopole.
• Le bien être concurren@el est égal à W∗ = S∗+π∗ = (a−c)2/2−F.
Le bien être en monopole est égal à WM= SM + πM = 3(a-c)2/8.

294
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 2. Le monopole est maintenant libre de fixer le prix au niveau
qu’il souhaite.

• d. Donner l’expression de la perte sèche.

• Donc la perte sèche est de


• Δ =W∗ −WM=(4/8−3/8)(a −c)2= (a −c)2/8.

295
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 3. Le monopole est maintenant régulé de la manière suivante:
il doit maximiser le bienêtre, tout en restant juste rentable.

• a. Donner l’expression générale du bien-être sur ce marché.


• b. Quels sont le prix et la quan@té qui se réalisent sur le
marché quand on maximise le bien-être sous contrainte de
profit posi@f ? On pourra u@liser un lagrangien.
• c. Il y a t-il une perte sèche ?

296
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 3. Le monopole est maintenant régulé de la manière suivante:
il doit maximiser le bienêtre, tout en restant juste rentable.

• a. Donner l’expression générale du bien-être sur ce marché.

• Le surplus du consommateur est donné par


• S(p) = 1/2x(a−p)×D(p)
• Le profit par π(p) = (p −c)D(p)−F
• W(p) = 1/2 (a −p)(a +p −2c)−F.

297
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 3. Le monopole est maintenant régulé de la manière suivante:
il doit maximiser le bienêtre, tout en restant juste rentable.

• b. Quels sont le prix et la quan@té qui se réalisent sur le


marché quand on maximise le bien-être sous contrainte de
profit posi@f ? On pourra u@liser un lagrangien.

• Bien-être est maximum en p = c. Le prix qui maximise le bien


être est donc le prix le plus faible compa@ble avec un profit
posi@f.

298
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 3. Le monopole est maintenant régulé de la manière suivante:
il doit maximiser le bienêtre, tout en restant juste rentable.

• b. Quels sont le prix et la quan@té qui se réalisent sur le


marché quand on maximise le bien-être sous contrainte de
profit posi@f ? On pourra u@liser un lagrangien.

• Or le profit est croissant jusqu’en pM et décroissant ensuite.


• On doit donc chercher un prix compris entre c et pM qui
garan@t la posi@vité du profit.
299
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 3. Le monopole est maintenant régulé de la manière suivante:
il doit maximiser le bienêtre, tout en restant juste rentable.

• b. Quels sont le prix et la quantité qui se réalisent sur le


marché quand on maximise le bien-être sous contrainte de
profit positif ? On pourra utiliser un lagrangien.

• Le profit est donné par π(p) = (p −c)(a − p)−F.

300
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 3. Le monopole est maintenant régulé de la manière suivante:
il doit maximiser le bienêtre, tout en restant juste rentable.

• b. Quels sont le prix et la quantité qui se réalisent sur le


marché quand on maximise le bien-être sous contrainte de
profit positif ? On pourra utiliser un lagrangien.

• Le polynôme s’écrit π(p) = −p2+(a +c)p −(ac +F)


• Le discriminant est égal à : D = (a +c)2−4(ac +F) = (a −c)2−4F.

301
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 3. Le monopole est maintenant régulé de la manière suivante:
il doit maximiser le bienêtre, tout en restant juste rentable.

• b. Quels sont le prix et la quan@té qui se réalisent sur le


marché quand on maximise le bien-être sous contrainte de
profit posi@f ? On pourra u@liser un lagrangien.

• Les deux racines sont p− = pM−√(πM) et p+ = pM+√(πM)


• Le prix régulé est pR = p−, il est croissant avec le coût fixe car,
maintenant, on impose de payer les inves@ssements avec le
prix de vente (et non séparément).
302
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 3. Le monopole est maintenant régulé de la manière suivante:
il doit maximiser le bienêtre, tout en restant juste rentable.

• b. Quels sont le prix et la quan@té qui se réalisent sur le


marché quand on maximise le bien-être sous contrainte de
profit posi@f ? On pourra u@liser un lagrangien.

• On remarque que lorsque F = 0, p− = c et l’on retrouve la


tarifica@on au coût marginal (et p+ = a, pour info). Le prix
régulé est inferieur au prix de monopole, et s’écarte d’autant
plus du prix de monopole que le profit de monopole est
important. 303
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 3. Le monopole est maintenant régulé de la manière suivante:
il doit maximiser le bienêtre, tout en restant juste rentable.

• b. Quels sont le prix et la quan@té qui se réalisent sur le


marché quand on maximise le bien-être sous contrainte de
profit posi@f ? On pourra u@liser un lagrangien.

• La quan@té produite est donnée par la fonc@on de demande :


qR = D(pR) = a −pR = a −(a +c)/2+ +√(πM) = qM +√(πM)
• On produit plus qu’en monopole.
304
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 3. Le monopole est maintenant régulé de la manière suivante:
il doit maximiser le bienêtre, tout en restant juste rentable.

• c. Il y a t-il une perte sèche ?

• Oui car le prix s’écarte du coût marginal. Mais cette perte


sèche est plus faible qu’en monopole parce qu’on s’écarte
moins du coût marginal qu’en monopole.

305
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 3. Le monopole est maintenant régulé de la manière suivante:
il doit maximiser le bienêtre, tout en restant juste rentable.

• c. Il y a t-il une perte sèche ?

• Δ = 1/2 ×(pR −c)×(q∗ − qR) =1/2 ((a −c)/2− √(πM))2.

• On retrouve une pert sèche nulle si F = 0 car le prix régulé est


alors égal au coût marginal.

306
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 4. Discuter l’ensemble des résultats obtenus.

307
Chapitre 4
Exercices
• III/ Le monopole régulé.
• 4. Discuter l’ensemble des résultats obtenus.

• Quand la concurrence est trop forte pour laisser une activité


privée apparaître, un monopole régulé est une situation
préférable à un monopole privé.
• Une solution encore meilleure consiste à faire payer les
investissements F à la société puis à fixer le prix au coût
marginal, ce qui revient à organiser une concurrence parfaite
sur une infrastructure publique.

308
Chapitre 4
Exercices
• IV/. La double marge
• Cet exercice est une variante du problème de la double
marge. On considère un bien qui doit être produit à partir de
deux intrants qui sont eux-mêmes produits par des
monopoles.
• Pour fabriquer une unité de ce bien (e.g., le laiton), il faut m1
unités du bien 1 (i.e., le cuivre) et m2 unités du bien 2 (i.e., le
zinc). Pour simplifier, on néglige le coût d’alliage de ces
métaux.
• Le prix de vente du bien est égal à :

309
Chapitre 4
Exercices
• IV/. La double marge
• Les demandes qui s’adressent aux deux monopoles sont
respec@vement m1D(p) pour le producteur de cuivre et
m2D(p) pour le producteur de zinc.
• On suppose que ces deux produc@ons se font avec un coût
fixe F et que la demande est donnée par :

310
Chapitre 4
Exercices
• IV/. La double marge
• 1. Ecrire les profits des deux monopoles.

311
Chapitre 4
Exercices
• IV/. La double marge
• 1. Ecrire les profits des deux monopoles.
• Réponse :
• Le profit du producteur i s’écrit (i = 1; 2) :

312
Chapitre 4
Exercices
• IV/. La double marge
• 2. Chaque monopole maximise son profit en fixant son prix (p1
ou p2). A quels niveaux ces prix s’établissent-ils? Représenter
graphiquement la fixation des prix dans le plan (p1; p2).

313
Chapitre 4
Exercices
• Réponse :
• Le premier producteur maximise :

• la condi@on du premier ordre donne le prix op@mal p1 en


fonc@on de p2 (il s’agit d’une fonc@on):

• et la condi@on du second ordre est vérifiée :

314
Chapitre 4
Exercices
• Réponse :
• Pour le second producteur, le profit est égal à :

• On ob@ent la fonc@on :

• et la condi@on du second ordre est vérifiée :

315
Chapitre 4
Exercices
• Réponse :
• Il existe un seul couple de prix compatible avec les deux
conditions du premier ordre, on le note (p1; p2).
• Il vérifie :

• En faisant (1)–2*(2); on obtient :

• En reportant dans (1) ; on obtient :

316
Chapitre 4
Exercices
• Réponse :
• Graphiquement, la condition du premier ordre du premier
fournisseur s’écrit, dans le plan (p1; p2) :

• Il s’agit d’une droite décroissante partant de a/(2m1) sur l’axe


p1 et arrivant en a/m2 sur l’axe p2.Pour le second fournisseur,
la droite s’écrit :

• Il s’agit d’une droite décroissante partant de a=m1 sur l’axe p1


et arrivant en a=(2m2) sur l’axe p2: Il existe toujours une
intersection (p1; p2) qui donne les prix des fournisseurs.

317
Chapitre 4
Exercices
• Réponse :

318
Chapitre 4
Exercices
• 3. Quel-est le prix du bien final?

319
Chapitre 4
Exercices
• 3. Quel-est le prix du bien final?
• Réponse :
• Le prix de vente du bien final est donné simplement par :

320
Chapitre 4
Exercices
• 4. On considère maintenant qu’un des deux producteurs
rachète l’autre. Quel-est le prix du bien final?

321
Chapitre 4
Exercices
• 4. On considère maintenant qu’un des deux producteurs
rachète l’autre. Quel-est le prix du bien final?
• Réponse :
• Si un producteur rachète l’autre, il n’y a plus qu’une entreprise
qui maximise son profit global.
• Ce profit est égal la somme des profits des deux fournisseurs :

322
Chapitre 4
Exercices
• Réponse :
• L’entreprise intégrée ne raisonne plus que sur le prix du bien
final. On note pm le prix qu’elle choisit :

• Donc :

323
Chapitre 4
Exercices
• 5. Du point de vue de la société, vaut-il mieux deux
fournisseurs indépendants ou un seul fournisseur pour tous
les intrants? Commenter le résultat obtenu.

324
Chapitre 4
Exercices
• 5. Du point de vue de la société, vaut-il mieux deux
fournisseurs indépendants ou un seul fournisseur pour tous
les intrants? Commenter le résultat obtenu.
• Réponse :
• Il est clairement préférable d’avoir une seule entreprise
intégrée parce qu’elle pratique un prix inférieur.
• Le bien-être augmente. En fait, le bien être associé à la
nouvelle situation est celui de monopole, et le fait d’avoir
deux fournisseurs dégradait donc la situation par rapport à la
situation déjà défavorable du monopole.

325
Chapitre 4
Exercices
• Réponse :
• Ce résultat vient du fait que chaque entreprise en monopole
applique une marge et que le produit final résulte de toutes
les marges des fournisseurs.
• En intégrant les fournisseurs dans une fusion ver@cale, on
abou@t à une situa@on où la marge n’est prélevée qu’une
• seule fois. Dans le polycopié (chapitre 2, sec@on 2, et
suivantes)
• On montre que le bien être est strictement décroissant avec le
nombre de fournisseurs en monopole.
• Ce résultat montre que les fusions ver@cales permeYent
d’améliorer le bien-être.
326
Chapitre 4

Fin

327
PARTIE III

L’oligopole

328
CHAPITRE 5:
Eléments de théorie des jeux
• 5 Eléments de théorie des jeux
– 5.1 L’équilibre en stratégies dominantes
– 5.2 L’équilibre de Nash
– 5.3 Exemples : monopole ou concurrence
– 5.4 Les jeux séquentiels

329
CHAPITRE 5:
Eléments de théorie des jeux
• Présentation générale
• La théorie des jeux propose à l’économiste un ensemble
d’outils visant à décrire et à prévoir le résultat des actions
d’un ensemble d’agents en interaction les uns avec les autres,
dans le cas où l’action de chaque agent est susceptible
d’affecter les gains des autres agents.
• Les agents économiques sont également appelés les joueurs.
• Cette nouvelle optique s’écarte du monopole car, dans ce
nouveau contexte, aucun joueur n’est assez puissant pour
déterminer à lui seul l’allocation réalisée sur le marché.

330
CHAPITRE 5:
Eléments de théorie des jeux
• PrésentaHon générale
• Chaque entreprise doit tenir compte de son influence sur les
prix, comme en monopole, mais également de l’influence de
ses décisions sur les décisions des autres entreprises.
• Ceci pose le problème du critère de décision retenu.
• Le critère retenu par une entreprise est, dans la majorité des
travaux, la maximisa@on du profit. Chaque agent cherche à
maximiser son profit mais le profit de chacun dépend des
ac@ons de toutes les entreprises.
• Quelle méthode faut-il alors employer pour trouver les
décisions qui seront alors prises par les entreprises?
331
CHAPITRE 5:
Eléments de théorie des jeux
• PrésentaHon générale
• Il est clair que chaque entreprise ne peut fixer que les
décisions qui relèvent de son contrôle exclusif.

• Par exemple, les entreprises peuvent décider de la quan@té


qu’elles vendent, mais pas de celle que leurs concurrents vont
vendre.
• Toutefois, c’est l’ensemble des quan@tés vendues qui
détermineront le prix de marché.

332
CHAPITRE 5:
Eléments de théorie des jeux
• PrésentaHon générale
• Ainsi, une entreprise qui cherche à maximiser son profit doit
prendre en compte deux éléments :
• D’une part, elle doit prendre en compte les décisions des
autres entreprises comme données,
• D’autre part, elle doit prendre en compte l’influence indirecte
qu’elle exerce sur les décisions des autres entreprises.
• On abou@t donc à une situa@on où la décision que prend une
entreprise dépend des décisions que prennent toutes ses
concurrentes.
• Il nous reste à trouver la solu@on de ce problème.
333
CHAPITRE 5:
Eléments de théorie des jeux
• Présentation générale
• Cette solution, quand elle existe, doit, à l’évidence, rendre
toutes les décisions compatibles entre elles.
• Quand toutes les décisions sont compatibles, on parle
d’équilibre c-à-d une situation dans laquelle aucune
entreprise n’a intérêt à revenir sur sa décision.
• La raison pour laquelle elles ne reviennent pas sur leurs
décisions est simplement qu’il s’agit de décisions qui
maximisent leurs gains individuels compte-tenu du fait que les
autres entreprises maximisent également leurs gains.

334
CHAPITRE 5:
Eléments de théorie des jeux
• PrésentaHon générale
• Dans ceYe par@e, on étudie les équilibres dit non coopéra@fs,
qui correspondent à la situa@on où chaque entreprise
maximise son gain propre sans se soucier des gains des
autres.
• Le mécanisme qui permet de coordonner les décisions est
généralement le marché, par exemple via une fonc@on de
demande qui s’impose à toutes les entreprises.
• La théorie des jeux désigne une branche des mathéma@ques
qui s’intéresse aux ac@ons simultanées qui sont mises en
œuvre par des joueurs cherchant à maximiser leurs gains.

335
CHAPITRE 5:
Eléments de théorie des jeux
• PrésentaHon générale
• Pour les jeux que nous étudions ceYe année les cinq
condi@ons suivantes doivent être remplies :
– 1. Les joueurs disposent de stratégies ou décisions, au moyen
desquelles ils peuvent influencer l’issue du jeu;
– 2. Il existe des règles claires et connues de tous les joueurs;
– 3. Il existe une foncDon, définie de manière très générale, qui relie les
stratégies de l’ensemble des joueurs aux gains individuels des joueurs;
– 4. Les joueurs cherchent à rendre leur gain le plus élevé possible;
– 5. L’informaDon est parfaite.

336
CHAPITRE 5:
Eléments de théorie des jeux
• Présentation générale
• Prenons l’exemple d’un ensemble d’entreprises qui doivent
choisir les quantités d’un bien homogène qu’elles vendent :
– 1. Les stratégies sont les quantités produites par les entreprises;
– 2. La première règle qui s’impose aux entreprises est la fonction de
demande. La seconde règle est leur fonction de coût;
– 3. La fonction de profit relie les quantités produites par tous les
joueurs au gain de chaque entreprise;
– 4. Les entreprises recherchent à maximiser leur profit;
– 5. Chaque entreprise observe les quantités choisies par toutes les
autres entreprises (donc le prix), elle savent que les autres entreprises
observent également ces quantités, et connaissent les quatre points
précédents.
337
CHAPITRE 5:
Eléments de théorie des jeux
• Présentation générale

• Avant d’appliquer cette discipline incontournable à l’économie


nous allons d’abord clarifier les concepts et donner quelques
exemples de jeux.

338
CHAPITRE 5:
Eléments de théorie des jeux
• PrésentaHon générale
• Défini@on 5.1 (jeu sous forme normale):
• Un jeu sous forme normale correspond au cas où tous les
joueurs jouent en même temps.
• Il se définit par les trois éléments suivants:
• 1. Un ensemble de joueurs repérés par un indice i

339
CHAPITRE 5:
Eléments de théorie des jeux
• PrésentaHon générale
• 2. Chaque joueur peut entreprendre une ac@on ai au sein d’un
ensemble d’ac@ons possibles Ai. Par exemple, une entreprise
peut choisir une quan@té à produire qi au sein des nombres
posi@fs :
• Dans les exemples de ceYe sec@on, nous u@liserons des
ensembles finis de stratégies. Dans ce cas par@culier,
l’ensemble stratégique du joueur i se note :
• Où ki est le nombre d’ac@ons possibles du joueur i.
• Une réalisa@on d’un jeu est un ensemble de décisions prises
par les joueurs, que l’on note :
340
CHAPITRE 5:
Eléments de théorie des jeux
• PrésentaHon générale
• 3. Chaque joueur a une fonc@on de gain Пi qui associe à
chaque réalisa@on un gain Пi(a). Par exemple, le profit d’une
entreprise.

341
5.1 L’équilibre en stratégies
dominantes
• Dans cette section, nous allons étudier un premier type
d’équilibre : l’équilibre en stratégies dominantes.

• Il s’agit du concept le plus simple d’équilibre.

• Pour l’illustrer, nous allons étudier un jeu appelé le dilemme


du prisonnier.

• Ce jeu a donné lieu à une expression qui désigne une situation


dans laquelle la recherche des plus grands gains individuels
mène au plus petit gain collectif.
342
5.1 L’équilibre en stratégies
dominantes
• Les jeux les plus simples sont représentés sous forme de
tableaux où sont indiqués les gains des joueurs en fonc@on
des stratégies possibles de l’ensemble des joueurs.

• Le dilemme du prisonnier permet de montrer que des agents


individuellement ra@onnels peuvent choisir des stratégies qui
ne sont pas globalement op@males pour eux.

343
5.1 L’équilibre en stratégies
dominantes
• Le jeu repose sur l’histoire suivante :
• Deux personnes coupables sont mises en examen pour vol par un juge
d’instrucDon. Le juge ne dispose d’aucune preuve et propose donc les
deux stratégies suivantes à chaque suspect : soit il dénonce son complice,
soit il ne le dénonce pas.
• Le jeu repose aussi sur les trois éléments suivants
– Les deux suspects sont séparés, ils ne peuvent pas communiquer
entre eux et ne peuvent donc pas négocier. CeCe hypothèse vise à
assurer que le jeu est non-coopéraDf;
– Les deux suspects ne peuvent pas revenir sur leur déclaraDon. CeCe
hypothèse vise à s’assurer que le jeu est staDque.
– Chaque suspect sait que le juge a fait la même proposiDon à l’autre
suspect. Il s’agit de l’hypothèse d’informaDon parfaite.

344
5.1 L’équilibre en stratégies
dominantes
• Nous avons donc deux joueurs indicés par l’ensemble I = {1;2}
et chaque joueur a deux stratégies possibles A1=A2={D;N} où
D signifie « Dénoncer » et N signifie « Ne pas dénoncer ».
• Les hypothèses sur les gains sont les suivantes :
• Si les deux joueurs ne se dénoncent pas mutuellement, ils sont libres et se
partagent le butin. Le butin est de V et ils gagnent donc chacun V/2;

• Si un joueur n’est pas dénoncé par son complice et a dénoncé son complice, il
part seul avec le butin. Le joueur qui n’a pas été dénoncé gagne donc V et celui
qui a été dénoncé ne touche pas sa part du butin tout en subissant une désutilité
lié à son passage en prison, égale à –P.

• Si les deux joueurs se dénoncent mutuellement, ils ont toujours la perspective de


se partager le butin à la sortie, mais doivent subir une désutilité liée à leur
passage en prison. Ils gagnent chacun (V/2)-P

345
5.1 L’équilibre en stratégies
dominantes
• On range les stratégies des deux joueurs dans un vecteur
a=(a1; a2), et l’on a les gains suivants :

346
5.1 L’équilibre en stratégies
dominantes
• On range ces gains dans un tableau que l’on appelle la matrice
des gains. Chaque case correspond a une réalisa@on a et elle
indique le couple des gains qui y est associé (П1(a) ; П2(a)) :

• CeYe matrice permet d’étudier rapidement le jeu et de le


résoudre. Mais pour trouver ses solu@ons éventuelles, il faut
d’abord définir le concept d’équilibre.

347
5.1 L’équilibre en stratégies
dominantes
• Dans le cas du dilemme du prisonnier, la ques@on qui nous
intéresse est de savoir si les joueurs vont se dénoncer ou non.
• On appelle la solu@on d’un jeu, quand elle existe, un équilibre.
• Notons bien que dans le cas général, l’existence d’un équilibre
n’est pas assurée et qu’il n’y a aucune raison qu’il soit unique.
• Par la suite, nous introduisons la nota@on suivante qui
représente, du point de vue du joueur i, les stratégies jouées
par les autres joueurs :

• CeYe nota@on permet de représenter une réalisa@on du jeu


sous la forme suivante :

348
5.1 L’équilibre en stratégies
dominantes
• Défini@on 5.2
• Une stratégie est dite dominante pour le joueur i si, quel que
soit l’ac@on des autres joueurs, elle permet de maximiser le
gain du joueur i: On la note ai(bar); telle que :

• Il est clair que lorsqu’il existe une stratégie dominante, un


joueur a toujours intérêt à la jouer, puisqu’elle maximise son
gain dans l’absolu.

349
5.1 L’équilibre en stratégies
dominantes
• Définition 5.3
• Une réalisation est un équilibre en stratégies
dominantes si tous les joueurs ont une stratégie dominante.

350
5.1 L’équilibre en stratégies
dominantes
• Reprenons l’exemple du dilemme du prisonnier pour voir s’il
existe un équilibre en stratégies dominantes:

• Pour voir si le joueur 1 possède une stratégie dominante, il


faut examiner s’il existe une stratégie qui lui procure toujours
le plus grand gain.

• Pour cela, on fixe la stratégie du joueur 2 et l’on examine ce


que le joueur 1 a intérêt à faire.

351
5.1 L’équilibre en stratégies
dominantes
• Cas 1 : Si le joueur 2 joue a2=D (i.e. il dénonce le joueur 1).

• Dans ce cas, le joueur 1 a donc le choix entre:

dénoncer le joueur 2, auquel cas il gagne П1(D;D) = (V/2)-P


ou
ne pas le dénoncer auquel cas il gagne П1(N;D) = -P < (V/2)-P.

• Il est clair que le joueur 1 a intérêt à jouer a1=D (i.e. dénoncer


le joueur 2).

352
5.1 L’équilibre en stratégies
dominantes
• Cas 2 : Si le joueur 2 joue a2=N (i.e. ne dénonce pas le joueur
1).

• Dans ce cas, le joueur 1 a donc le choix entre:

dénoncer le joueur 2, auquel cas il gagne П1(D;N) = V


ou
ne pas le dénoncer auquel cas il gagne П1(N;N) = V/2 < V.

• Il est clair que le joueur 1 a intérêt à jouer a1=D (i.e. dénoncer


le joueur 2).
353
5.1 L’équilibre en stratégies
dominantes
• Donc, quelle que soit la stratégie du joueur 2, le joueur 1 a
intérêt à le dénoncer.

• On dit qu’il a une stratégie dominante :

354
5.1 L’équilibre en stratégies
dominantes
• Considérons maintenant le cas du joueur 2.
• Si le joueur 1 le dénonce, soit il le dénonce à son tour et
gagne (V/2)-P, soit il ne le dénonce pas et va seul en prison ce
qui lui assure un gain -P < (V/2)-P.
• Donc le joueur 2 a intérêt à dénoncer le joueur 1 si ce dernier
le dénonce.
• Maintenant, si le joueur 1 ne dénonce pas le joueur 2, ce
dernier a le choix entre ne pas le dénoncer, auquel cas il
partage le bu@n avec lui V/2; et le dénoncer auquel cas il n’a
pas besoin de partager et gagne V.
• Donc le joueur 2 a également intérêt à dénoncer le joueur 1
s’il ne le dénonce pas.
355
5.1 L’équilibre en stratégies
dominantes
• Donc, quelle que soit la stratégie du joueur 1, le joueur 2 a
intérêt à le dénoncer.

• Le joueur 2 possède également une stratégie dominante :

356
5.1 L’équilibre en stratégies
dominantes
• Puisque les deux joueurs ont une stratégie dominante qui
consiste à dénoncer l’autre, on dit que le dilemme du
prisonnier admet un équilibre en stratégies dominantes
donné par :

• Il est clair que ceYe situa@on n’est pas collec@vement


op@male pour les joueurs puisque le résultat de ceYe
dénoncia@on réciproque est de leur garan@r le gain global le
plus faible possible :

• Au lieu de (V/2 , V/2) qui est le résultat d’une non


dénoncia@on mutuelle. 357
5.1 L’équilibre en stratégies
dominantes
• Globalement, il serait dans l’intérêt des joueurs de rechercher
la réalisation a qui maximise leur gain total П1(a*)+П2(a*) ;
quitte à le redistribuer ensuite.
• Pour déterminer cette stratégie optimale (du point de vue des
voleurs), on utilise les profits agrégés suivants :

358
5.1 L’équilibre en stratégies
dominantes
• La solu@on collec@vement préférable pour les joueurs est
donc a*= (N;N) alors qu’en jouant individuellement, et en
maximisant leur gain, ils abou@ssent à la situa@on qui leur
donne le plus pe@t gain collec@f possible V-(2P).

• L’équilibre en stratégies dominantes garan@t donc aux joueurs


la solu@on qui leur est la plus défavorable sur le plan collec@f.

359
5.2 L’équilibre de Nash
• Les équilibres en stratégies dominantes sont par@culièrement
faciles à trouver mais il est clair que tous les jeux n’admeYent
pas un équilibre en stratégies dominantes.
• Ce concept d’équilibre ne suffit pas à régler tous les
problèmes que nous rencontrerons en concurrence
imparfaite.
• Nous allons devoir passer à un autre concept d’équilibre:
l’équilibre de Nash.
• Nous illustrerons cet équilibre par le jeu de l’intersec@on.

360
5.2 L’équilibre de Nash
• Supposons que deux automobilistes arrivent en même temps
à une intersection.
• Ils ont le choix entre deux stratégies : passer (stratégie P) ou
ne pas passer (Stratégie N).
• Les gains sont les suivants :

– 1. Si les deux joueurs passent, ils ont un accident et leur utilité est
égale à -A < 0.
– 2. Si un seul joueur passe, il gagne une utilité B > 0 et le joueur qui
s’arrête gagne 0.

361
5.2 L’équilibre de Nash
• Ces hypothèses signifient simplement que l’on préfère passer
plutôt que de s’arrêter, et s’arrêter plutôt que d’avoir un
accident : B > 0 > -A
• La matrice des gains est donc la suivante :

• Ce jeu n’admet pas d’équilibre en stratégie dominante.


• Pour le démontrer, il suffit qu’un seul des deux joueurs n’ait
pas de stratégie dominante.
362
5.2 L’équilibre de Nash
• Examinons le cas du joueur 2 :
• Si le joueur 1 joue a1=P,
• Si le joueur 2 joue a2=P, alors il gagne П2(P;P)=-A<0, et il gagne
П2(P;N)=0, s’il joue a2=N.
• Donc il choisit de ne pas passer a2=N.

• Si le joueur 1 joue a1=N,


• Si le joueur 2 joue a2=P, alors il gagne П2 (N;P)=B, et il gagne
П2(N;N)=0, s’il joue a2=N.
• Donc il choisit de passer a2=P.

363
5.2 L’équilibre de Nash
• Le joueur 2 choisit de passer quand le joueur 1 ne passe pas,
et de ne pas passer quand le joueur 1 passe.
• Le joueur 2 change de stratégie en fonc@on de ce que fait le
joueur 1, donc il n’a pas de stratégie dominante.
• Si le joueur 2 n’a pas de stratégie dominante, il n’existe pas
d’équilibre en stratégies dominantes pour ce jeu.
• On peut montrer de la même manière que le joueur 1 n’a pas
non plus de stratégie dominante.
• Il nous faut un autre concept d’équilibre pour trouver la
solu@on de ce jeu.
• Nous allons u@liser un concept d’équilibre central en théorie
des jeux : l’équilibre de Nash (1951)
364
5.2 L’équilibre de Nash
• Défini@on 5.4 (équilibre de Nash)
• Une réalisa@on â= (âi;â-i) est un équilibre de Nash si aucun
joueur ne réalise un gain en déviant de ceYe réalisa@on,
sachant qu’aucun autre joueur ne dévie lui-même de ceYe
réalisa@on. Plus précisément :

• Un équilibre de Nash maximise donc le gain d’un joueur


sachant que tous les autres joueurs jouent également
l’équilibre de Nash.

365
5.2 L’équilibre de Nash
• Vérifions que le dilemme du prisonnier admettait bien un
équilibre de Nash â = (D;D).

• Si a1=D le gain du joueur 2 est П2(D;D) = (V/2)-P ≥ -P = П2(D;N)


• Donc le joueur 2 choisit a2=D.
• Si a2=D le gain du joueur 1 est П1(D;D) = (V/2)-P ≥ -P = П1(N;D)
• Donc le joueur 1 choisit a1=D.
• En conséquence, aucun joueur n’a intérêt à dévier de la ai=D
sachant que l’autre joueur joue a-i=D.

• Donc la réalisation â=(D;D) est un équilibre de Nash.


366
5.2 L’équilibre de Nash
• La ques@on se pose alors de savoir s’il s’agit du seul équilibre
de Nash ou s’il y en a d’autres.

• Pour le savoir, il faut regarder s’il existe au moins un joueur


pouvant réaliser une dévia@on profitable des trois autres
réalisa@ons possibles du jeu.

367
5.2 L’équilibre de Nash
• 1. a = (N;N) :
• A par@r de ceYe réalisa@on, chaque joueur peut améliorer
son gain en déviant séparément.
• Si le premier joueur joue N, le second joueur peut améliorer
son gain en jouant D, puisqu’il gagne alors:
П2(N;D) = V > V/2 = П2(N;N)
• On dit que le profit de dévia@on du second joueur est posi@f,
égal à : V-V/2 = V/2 > 0.
• Donc ceYe réalisa@on n’est pas un équilibre de Nash, les deux
joueurs ont intérêt à dévier séparément de ceYe réalisa@on.
• La preuve serait similaire si l’on raisonnait en fixant la
stratégie du second joueur.
368
5.2 L’équilibre de Nash
• 2. a = (N;D) :
• A partir de cette réalisation, le premier joueur peut améliorer
son gain en déviant.
• En effet si le second joueur le dénonce, le premier joueur
gagne soit П1(N;D)=-P, s’il ne le dénonce pas, soit
П1(D;D)=(V/2)-P, s’il le dénonce.
• Son profit de déviation est donc (V/2)-P+P = (V/2) > 0.

• Il ne s’agit donc pas d’un équilibre de Nash.

369
5.2 L’équilibre de Nash
• 2. a = (N;D) :
• Par contre, on remarque que pour cette réalisation le joueur 2
n’a pas intérêt a dévier.
• En effet s’il joue a2=N alors que le premier joueur joue N; il
gagne П2(N;N)=V/2, alors que s’il ne dévie pas il gagne П2(N;D)
= V.
• Il ferait donc une perte égale à –V/2 en déviant.

• Le fait qu’un seul joueur ait intérêt à dévier suffit à affirmer


que (N;D) n’est pas un équilibre de Nash.

370
5.2 L’équilibre de Nash
• 3. a=(D;N) :
• Il s’agit du cas symétrique du précédent.
• Ici, c’est le second joueur qui peut améliorer sa situa@on en
déviant.
• S’il joue a2=N il gagne П2(D;N) = -P alors que s’il dévie en a2=D
il gagne П2(D;D)=(V/2)-P.
• Le profit de dévia@on est donc (V/2)-P+P = V/2.
• On montre que le premier joueur n’a pas intérêt à dévier.
Comme le second joueur dévie, (D;N) n’est pas un équilibre de
Nash.

371
5.2 L’équilibre de Nash
• Le dilemme du prisonnier admet donc un unique équilibre de
Nash â=(D;D).

• L’équilibre de Nash du dilemme du prisonnier est donc la


dénoncia@on réciproque.

• L’examen des profits de dévia@on montre que toutes les


réalisa@ons de ce jeu incitent chaque joueur à dénoncer
l’autre.

372
5.2 L’équilibre de Nash
• Propriété 5.1
• Tout équilibre en stratégies dominantes est un équilibre de
Nash.
• La réciproque est fausse, un équilibre de Nash n’est pas
forcément un équilibre en stratégies dominantes.
• On peut illustrer ce point par le jeu de l’intersec@on, dont
nous avons déjà montré qu’il n’admet pas d’équilibre en
stratégies dominantes.
• Pour compléter la preuve, il suffit donc de montrer qu’il
admet au moins un équilibre de Nash.
• En fait, il en admet deux, ce qui permet d’illustrer le fait qu’un
équilibre de Nash n’est pas forcément unique.
373
5.2 L’équilibre de Nash
• Examinons les réalisations du jeu une par une :
• a=(P; P):
• Si a1=P, le joueur 2 peut jouer soit a2=P et il gagne
П2(P;P)=-A<0; soit a2=N et il gagne П2(P;N)=0.
• Donc le joueur 2 joue a2=N si le joueur 1 joue a1=P.
• Le joueur 2 dévie donc de la réalisation proposée et a=(P;P)
n’est pas un équilibre de Nash.

374
5.2 L’équilibre de Nash
• a=(P;N) :
• Si a1=P, le joueur 2 peut jouer soit a2=P et il gagne
П2(P;P)=-A<0; soit a2=N et il gagne П2(P;N)=0.
• Donc le joueur 2 joue a2=N si le joueur 1 choisit a1=P.
• Considérons maintenant l’autre joueur.
• Si a2=N; le joueur 1 peut jouer soit a1=P et gagner П1(P;N)=B>0
soit jouer a1=N et gagner П1(N;N)=0.
• Donc le joueur 1 joue a1=P si le joueur 2 choisit a2=N.
• Il s’ensuit que la réalisa@on â=(P;N) est un équilibre de Nash.

375
5.2 L’équilibre de Nash
• a=(N;P) :
• Si a1=N, le joueur 2 peut jouer soit a2=P et il gagne
П2(N;P)=B>0; soit a2=N et il gagne П2(N;N)=0.
• Donc le joueur 2 joue a2=P si le joueur 1 choisit a1=N.
• Considérons maintenant l’autre joueur.
• Si a2=P; le joueur 1 peut jouer soit a1=P et gagner
П1(P;P)=-A<0 soit jouer a1=N et gagner П1(N;P)=0.
• Donc le joueur 1 joue a1=N si le joueur 2 choisit a2=P.
• Il s’ensuit que la réalisa@on â=(N;P) est également un équilibre
de Nash.

376
5.2 L’équilibre de Nash
• a=(N;N) :
• Si a1=N, le joueur 2 peut jouer soit a2=P et il gagne
П2(N;P)=B>0; soit a2=N et il gagne П2(N;N)=0.
• Donc le joueur 2 joue a2=P si le joueur 1 joue a1=N.
• Le joueur 2 dévie donc de la réalisation proposée et a=(N;N)
n’est pas un équilibre de Nash.

• Le jeu de l’intersection admet deux équilibres de Nash (P;N)


et (N;P) et aucun équilibre en stratégies dominantes.

377
5.2 L’équilibre de Nash
• Définition 5.5 (meilleure réponse)
• La fonction de meilleure réponse du joueur i est l’ensemble
des stratégies qu’il a intérêt à jouer si les autres joueurs
jouent a-i. On la note Ri(a-i) .
• Plus précisément :

• Il peut s’agir d’une stratégies unique (cas le plus courant en


économie) ou d’un ensemble regroupant plusieurs stratégies.

378
5.2 L’équilibre de Nash
• Dans le dilemme du prisonnier, la fonc@on de meilleure
réponse du joueur 1 au joueur 2 est donnée par :

• et la fonc@on de meilleure réponse du joueur 2 au joueur 1


est donnée par :

379
5.2 L’équilibre de Nash
• Propriété 5.2: Un équilibre de Nash cons@tue sa propre
meilleure réponse :

• CeYe propriété vient de la défini@on de l’équilibre de Nash,


elle est équivalente à sa défini@on.
• Sur le dilemme du prisonnier, on a clairement :

• Donc (D;D) est un équilibre de Nash.

• Dans le cas par@culier où les fonc@ons de meilleure réponse


donnent toujours la même stratégies, on ob@ent un équilibre
en stratégies dominantes, ce qui est le cas ici. 380
5.2 L’équilibre de Nash
• Pour le jeu de l’intersec@on, on a deux équilibres de Nash :

• Mais ceYe fois ci aucun des deux équilibre de Nash n’est un


équilibre en stratégies dominantes parce que la meilleure
réponse change avec la stratégie de l’autre joueur :

• Dans la sec@on suivante, nous allons illustrer l’équilibre de


Nash par deux exemples économiques.
381
5.3 Exemples :
Monopole ou concurrence
• Le premier jeu illustre les incitations au développement de la
concurrence.

• On considère une activité économique avec entrée libre:

– pas de barrière réglementaire : tout le monde peut créer une


entreprise dans cette activité;

– pas de barrière technologique : le coût fixe est inférieur au profit


concurrentiel.

382
5.3 Exemples :
Monopole ou concurrence
• Deux joueurs doivent décider s’ils entrent sur le marché.
• Il disposent donc de deux stratégies : entrer sur le marché
(a=E) ou non (a=N).

• Si un seul joueur entre, il gagne le profit de monopole:


Пm-F>0
• Si les deux joueurs entrent , ils gagnent un profit concurren@el
0<П*-F< Пm-F
• Le fait que l’ac@vité soit rentable en concurrence П*-F>0
signifie que les coût fixes (F) sont faibles.

383
5.3 Exemples :
Monopole ou concurrence
• La matrice :

• Ce jeu admet un équilibre de Nash unique.


• Pour le déterminer, examinons les quatre réalisa@ons
possibles.

384
5.3 Exemples :
Monopole ou concurrence
• L’absence d’entrée (N;N) n’est pas un équilibre.
• Si le joueur 1 n’entre pas a1=N;
• Le joueur 2 peut entrer a2=E et gagner le profit de monopole
(П2= Пm-F>0) ou ne pas entrer a2=N et ne rien gagner (П2=0),
donc le joueur 2 entre R2(N)=E.

• Si le joueur 2 entre, il dévie de la réalisation (N;N) donc elle ne


constitue pas un équilibre.

385
5.3 Exemples :
Monopole ou concurrence
• Le monopole du joueur 1 (E;N) n’est pas un équilibre.
• Si le joueur 1 entre a1=E;
• Le joueur 2 peut entrer a2=E et gagner le profit concurrentiel
(П2= П*-F>0) ou ne pas entrer a2=N et ne rien gagner (П2=0) ;
donc le joueur 2 entre R2(E)=E.

• Si le joueur 2 entre, il dévie de la réalisation (E;N) et ce n’est


pas un équilibre.

386
5.3 Exemples :
Monopole ou concurrence
• Le monopole du joueur 2 (N;E) n’est pas un équilibre.

• Il s’agit du cas symétrique du précédent.

• Le joueur 1 dévie R1(E)=E.

387
5.3 Exemples :
Monopole ou concurrence
• La concurrence (E;E) est un équilibre de Nash.
• Si le joueur 1 entre a1=E;
• Le joueur 2 peut entrer a2=E et gagner le profit concurren@el
П*-F>0; ou ne pas entrer a2=N et ne rien gagner, donc il entre
R2(E)=E;

• Il ne dévie pas de la réalisa@on (E;E).

388
5.3 Exemples :
Monopole ou concurrence
• Examinons maintenant l’autre joueur.
• Si le joueur 2 entre a2=E; le joueur 1 peut entrer a1=E et
gagner le profit concurren@el П*-F>0 ou ne pas entrer a1=N et
ne rien gagner, donc il entre R1(E)=E;
• Il ne dévie pas non plus.

• Aucun joueur n’a intérêt à dévier de la réalisa@on (E;E)


• Donc c’est un équilibre de Nash.

389
5.3 Exemples :
Monopole ou concurrence
• Nous avons montré que la meilleure réponse d’un joueur est
d’entrer si l’autre joueur entre :

• Donc (E;E) est un équilibre de Nash.


• Comme, de plus, les meilleures réponses sont toujours les
mêmes :

• Il s’agit d’un équilibre en stratégies dominantes.

390
5.3 Exemples :
Monopole ou concurrence
• Nous allons maintenant considérer un second jeu, en
modifiant l’hypothèse sur les gains.
• On étudie une ac@vité où la technologie requiert un coût fixe
important pour pouvoir commencer l’ac@vité.
• On pose :

• L’hypothèse Пm>F signifie que l’ac@vité économique est


poten@ellement rentable.
• En effet, le profit de monopole est le profit le plus élevé
possible, il faut donc qu’il suffise à payer les inves@ssements.
• Autrement, aucune produc@on privée ne serait possible dans
ceYe ac@vité.
391
5.3 Exemples :
Monopole ou concurrence
• D’autre part, on pose l’hypothèse inverse du jeu précédent :

• Ceci signifie qu’il n’y a de place que pour une seule entreprise.
Si deux entreprises entrent, elle font des pertes puisque
П*-F<0
• Comme dans le cas précédent, les deux joueurs décident
d’entrer sur le marché (a=E) ou non (a=N).
• Si un seul joueur entre, il gagne le profit de monopole Пm-F>0;
si deux joueurs entrent, ils font des П*-F<0.

392
5.3 Exemples :
Monopole ou concurrence
• La matrice du jeu est identique à celle du cas précédent, mais
le signe des profits est différent :

• Ce changement d’hypothèse sur les profits suffit à faire


apparaître un monopole.
• Examinons les quatre réalisations possibles :

393
5.3 Exemples :
Monopole ou concurrence
• (E;E) n’est pas un équilibre.
• Si le joueur 1 entre a1=E,
• Le joueur 2 peut entrer a2=E et faire une perte П*-F<0 ou ne
pas entrer a2=N et ne rien gagner donc il n’entre pas R2(E)=N.

• Le joueur 2 dévie de la réalisation (E;E) donc ce n’est pas un


équilibre.

394
5.3 Exemples :
Monopole ou concurrence
• (N;N) n’est pas un équilibre.
• Si le joueur 1 n’entre pas a1=N;
• le joueur 2 peut entrer a2=E et gagner le profit de monopole
Пm-F>0, ou ne pas entrer a2=N et ne rien gagner, donc le
joueur 2 entre R2(N)=E.

• Le joueur 2 dévie de la réalisa@on (N;N) donc ce n’est pas un


équilibre.

395
5.3 Exemples :
Monopole ou concurrence
• (E;N) est un équilibre de Nash.
• Si le joueur 1 entre a1=E,
• Le joueur 2 peut entrer a2=E et faire une perte П*-F<0 ou ne
pas entrer a2=N et ne rien gagner donc il n’entre pas R2(E)=N.
• Si le joueur 2 n’entre pas a2=N; le joueur 1 peut entrer a1=E et
gagner un profit de monopole Пm-F>0 ou ne pas entrer a1=N
et ne rien gagner donc il entre R1(N)=E.

396
5.3 Exemples :
Monopole ou concurrence
• (N;E) est également un équilibre de Nash.
• Si le joueur 1 n’entre pas a1=N;
• Le joueur 2 gagne le profit de monopole s’il entre, et rien s’il
n’entre pas. Donc il choisit R2(N)=E.
• Si le joueur 2 entre a2=E, le joueur 1 fait une perte s’il entre
aussi, et ne gagne rien s’il n’entre pas. Donc il décide de ne
pas entrer R1(E)=N.
• Nous avons :

397
5.3 Exemples :
Monopole ou concurrence
• Donc, on a toujours un monopole si les coûts fixes sont
suffisamment élevés.

• On remarque également que (N;E) et (E;N) ne sont pas des


équilibres en stratégie dominantes parce que :

398
5.4 Les jeux séquen4els
• Nous aurons également besoin dans ce cours d’introduire une
dimension dynamique : Ceci signifie qu’un jeu peu se passer à
plusieurs date.
• L’intérêt de l’introduc@on du temps dans un jeu est qu’elle
permet d’étudier ce qui se passe lorsque les joueurs jouent
dans un ordre spécifié à l’avance, ou quand un groupe de
joueurs joue simultanément à des dates différentes.

399
5.4 Les jeux séquen4els
• Nous allons donc réétudier les jeux précédents en supposant
que le premier joueur joue en premier et le second joueur en
deuxième.
• La différence principale avec les jeux précédents, dits
sta@ques, est que le joueur qui joue en premier peut imposer
sa décision au joueur qui joue en deuxième.

• Cela change parfois l’issue du jeu, parfois non.

400
5.4 Les jeux séquentiels
• Pour résoudre les jeux séquentiels, on doit appliquer la
méthode de récurrence vers l’amont (en anglais "backward
induction").

• On commence donc par la dernière étape du jeu, puis on


revient progressivement vers la première étape du jeu.

• Ainsi, dans nos exemples, nous commencerons par le joueur 2


qui joue en dernier, puis nous examinerons la décision du
joueur 1.

401
5.4 Les jeux séquen4els
• En effet, pour prendre une décision à la première étape du
jeu, le joueur 1 a besoin d’anticiper ce que va faire le joueur 2.

• Alors seulement, il pourra prendre une décision qui maximise


son gain en prenant en compte ce que fera le joueur 2.

• Bien entendu, en prenant une décision particulière en


première étape, le joueur 1 peut inciter le joueur 2 à aller
dans le sens de ses intérêts.

402
5.4 Les jeux séquen4els
• Considérons le dilemme du prisonnier.
• A la première étape, le joueur 1 décide de dénoncer le joueur
2 ou non, puis, à la deuxième étape, le joueur 2, qui sait ce
qu’a fait le joueur 1, doit décider s’il le dénonce ou non.
• Plaçons nous à l’étape 2, nous avons vu que le joueur 2 a une
stratégie dominante : s’il dénonce a2=D; il gagne toujours plus,
et ceci que le joueur 1 l’ait dénoncé ou non lors de la
première étape.
• Dans la première étape, le joueur 1 sait que le joueur 2 va le
dénoncer parce qu’il sait que le joueur 2 admet a2=D comme
stratégie dominante.

403
5.4 Les jeux séquentiels
• Le joueur 1 doit donc comparer ses gains sous l’hypothèse
que le joueur 2 va le dénoncer.
• Soit il ne le dénonce pas et il gagne П1(N;D) =-P;
• Soit il le dénonce et il gagne П1(D;D) = (V/2)-P.
• Donc le joueur 1 choisit a1=D.

• On dit que le point a*=(D;D) est l’équilibre de Nash parfait en


sous-jeux.

• Dans ce jeu par@culier, on retrouve le même résultat que dans


un jeu sta@que.
404
5.4 Les jeux séquentiels
• Examinons maintenant le problème du croisement.
• Le joueur 1 prend sa décision en premier, puis le joueur 2.
• Ici, il n’y a pas de stratégie dominante.
• On commence par la deuxième étape où le joueur 2 doit
décider de passer ou non.

• Deux cas se présentent :


• Soit le joueur 1 a décidé de passer à la première étape,
• Soit il a décidé de ne pas passer.

405
5.4 Les jeux séquen4els
• Dans le cas où le joueur 1 décide de passer a1=P;
• Le joueur 2 peut soit passer et gagner П2(P; P)=-A;
• Soit ne pas passer et gagner П2(P;N)=0.
• Donc si le joueur 1 passe, le joueur 2 ne passe pas.
• Ce que l’on note R2(P)=N.
• Si le joueur 1 a décidé de ne pas passer en première étape, le
joueur 2 peut décider de passer et gagner B ou de ne pas
passer et gagner 0 donc il décide de passer.
• Ce que l’on note R2 (N)=P

406
5.4 Les jeux séquen4els
• Plaçons nous maintenant à la première étape du jeu.
• Le premier joueur sait que R2(P)=N et que R2(N)=P donc il
peut an@ciper le comportement du joueur 2 quand il
maximise son gain.
• S’il décide de passer a1=P; il sait que le joueur 2 ne passera
pas car R2(P)=N donc son profit est de :

• et s’il décide de ne pas passer a1=N; il sait que le joueur 2


passera car R2(N)=P; son profit serait donc de :

407
5.4 Les jeux séquen4els
• Donc le joueur 1 décide de passer en première étape, a1=P, et
le joueur 2 ne passe pas parce que :

• Le jeu de l’intersec@on admet donc un unique équilibre de


Nash parfait en sous-jeux :

• Il n’y a donc plus qu’un seul équilibre de Nash quand on @ent


compte de l’ordre dans le problème de l’intersec@on.

408
5.4 Les jeux séquentiels
• Nous pouvons étudier les problèmes du monopole et de la
concurrence de la même manière.

• Considérons le problème d’entrée avec un coût fixe faible


(F<П*).

• L’entreprise 1 joue en premier, et l’entreprise 2 joue en


second.

409
5.4 Les jeux séquen4els
• On commence par la deuxième étape du jeu.

• Si l’entreprise 1 est entrée en premier, l’entreprise 2 gagne


П2=0 si elle ne rentre pas et П2=П*-F>0 si elle entre.
• Donc elle entre a2=E.

• Si l’entreprise 1 n’est pas entrée, l’entreprise 2 gagne П2=0 si


elle n’entre pas, et П2=Пm-F>0 si elle entre donc a2=E.

• L’entreprise 2 admet une stratégie dominante a2=E.

410
5.4 Les jeux séquen4els
• A la première étape du jeu, l’entreprise 1 sait que l’entreprise
2 va entrer quoi qu’elle décide.
• Elle doit donc examiner ses profits qui prennent la forme
par@culière П1(a1;E).
• Si l’entreprise 1 n’entre pas, elle gagne П1(N;E)=0
• Si elle entre П1(E;E)=П*-F>0.
• Donc elle entre et a1=E.
• Il existe un unique équilibre de Nash parfait en sous-jeux
donné par :

411
5.4 Les jeux séquentiels
• La solu@on est différente si coûts fixes sont élevés : П*-F<0
• Lors de la deuxième étape, l’entreprise 2 décide si elle doit
entrer ou non.
• Si l’entreprise 1 est entrée et qu’elle décide d’entrer aussi,
l’entreprise 2 gagnera П2=П*-F<0; alors qu’elle gagnera П2=0 si
elle décide de ne pas entrer.
• Donc elle décide de ne pas entrer et R2(E)=N.
• Si l’entreprise 1 n’est pas entrée à la première étape,
l’entreprise 2 peut décider d’entrer et gagner П2= Пm-F>0 ou
de ne pas entrer et gagner П2=0.
• Donc elle décide d’entrer et R2(N)=E.

412
5.4 Les jeux séquentiels
• A la première étape du jeu, l’entreprise 1 peut décider
d’entrer a1=E auquel elle sait que l’entreprise 2 ne rentrera
pas parce que R2(E)=N et elle gagnera un profit :

• Si l’entreprise 1 décide de ne pas entrer a1=N; elle sait que


l’entreprise 2 entrera parce que R2(N)=E; donc le profit de
l’entreprise 1 est donné par :

• Donc l’entreprise 1 entre sur le marché a1=E et l’entreprise 2


n’entre pas a2=R2(a1)=N.
413
5.4 Les jeux séquen4els
• Le jeu admet un unique équilibre de Nash parfait en sous-jeux

• La première entreprise qui entre reste en monopole donc


l’histoire compte.

414
Chapitre 5

Fin

415
CHAPITRE 6
L’Oligopole
• 6 L’oligopole
– 6.1 L’équilibre de Cournot
• 6.1.1 Le duopole
• 6.1.2 La créaRon d’entreprises
• 6.1.3 Oligopole de Cournot et atomicité
– 6.2 L’équilibre de Bertrand
• 6.2.1 Avec des coûts idenRques
• 6.2.2 Avec des coûts différents
– 6.3 Le paradoxe de Bertrand
• 6.3.1 La concurrence en prix
• 6.3.2 Le choix des capacités de producRon

416
CHAPITRE 6
L’Oligopole
• Présentation générale
• Le modèle d’équilibre général suppose que chaque vendeur
prend le prix comme une donnée. Or il existe de nombreux
cas dans lequel ce n’est pas possible. Par exemple, lorsqu’un
petit nombre de vendeurs est présent sur le marché, ils
peuvent s’observer mutuellement et s’ils y trouvent un
avantage, ils pourront effectivement modifier leurs tarifs.

• Un oligopole est une situation dans laquelle, d’une part,


l’offre est assurée par un petit nombre de vendeurs et, d’autre
part, la demande est émise par un grand nombre d’acheteurs.

417
CHAPITRE 6
L’Oligopole
• Présentation générale

• Il est important de comprendre que ceci peut se produire


même en l’absence d’un accord explicite entre les
producteurs.

• Il faut alors régler un problème complexe :

• Comment représenter le comportement d’une ensemble


d’agents économiques quand l’action de chacun d’entre eux a
un effet sur les gains des autres.
418
6.1 L’équilibre de Cournot
• Augus@n Cournot (1801-1877) propose une approche
formalisée de divers problèmes économiques (monopole,
duopole, double marge …) et bien que distante de plus de
cent cinquante ans, l’analyse de Cournot reste valable et à
conservé la même forme qu’aujourd’hui, en raison de l’emploi
des mathéma@ques.

419
6.1.1 Le duopole
• L’analyse de Cournot se situe dans le cas de deux biens
homogènes, c-à-d considérés comme équivalents du point de
vue du consommateur (i.e., des fonc@ons de demande).
• Or, des biens homogènes ne peuvent être vendus qu’au
même prix.

• Plus précisément, l’équilibre de Cournot est un équilibre de


Nash en quan@tés : chaque vendeur s’engage à fournir une
quan@té donnée au prix qui s’établira sur le marché.

420
6.1.1 Le duopole
• Le jeu peut être décrit de la manière suivante :

– 1. Il y a deux joueurs, indicés par i Є {1,2}.


– 2. Les stratégies des joueurs sont les quanHtés qu’ils amènent sur le
marché, elle sont notées qi Є Ai = R+.
– 3. Les règles du jeu sont les suivantes :
• (a) Le prix est déterminé par les quanHtés selon la foncHon de demande inverse
p= a-b(q1+q2).
• (b) Les coûts unitaires de producHon des entreprises sont constants, égaux à ci>0.
• (c) Les entreprises appliquent leurs décisions de producHon en même temps.
– 4. Les entreprises maximisent leur profit.

421
6.1.1 Le duopole
• Sous ces hypothèses, le profit du producteur i est donc donné
par :

• La condition du premier ordre de maximisation du profit pour


ce producteur est donc donnée par :

• et la condition du second ordre est toujours vérifiée :

422
6.1.1 Le duopole
• La rela@on (6.1) permet donc d’étudier le comportement du
producteur i en fonc@on de celui de son concurrent.
• On ob@ent :

• La rela@on (6.2) définit la fonc@on de meilleure réponse ou


fonc@on de réac@on du premier producteur, on la note :

423
6.1.1 Le duopole
• Par un calcul analogue, la fonc@on de meilleure réponse du
second producteur est donnée par :

• L’équilibre de Nash de ce jeu en quan@tés est noté :

• Il est obtenu quand les fonc@ons de meilleure réponse sont


compa@bles entre elles, c-à-d quand :

424
6.1.1 Le duopole
• Les fonctions de meilleure réponse sont représentées sur le
graphique.

425
6.1.1 Le duopole
• On trouve l’équilibre de Cournot à l’intersection de ces deux
courbes.

• Il est aisé de voir sur le graphique que cette intersection est


unique.

• Ceci revient à dire qu’il y a unicité de l’équilibre de Nash du


jeu en quantités.

426
6.1.1 Le duopole
• Ces fonc@ons de réac@on peuvent être interprétées comme
un processus d’annonces successives entre les deux
producteurs, illustré sur ce graphique :

427
6.1.1 Le duopole
• Pour cela, nous supposons que les producteurs ne desservent
le marché qu’une fois que les quan@tés qu’ils offrent (de
manière non coopéra@ve) sont situées sur leurs fonc@ons de
réac@ons.
• Si le premier producteur offre une quan@té :

• Alors, le second producteur ne maximise son gain que s’il


choisit la quan@té:

• Mais s’il annonce ceYe quan@té, le premier producteur a


intérêt à revenir sur sa décision antérieure et à offrir :

428
6.1.1 Le duopole
• On voit sur le graphique que les quan@tés offertes se
rapprochent de l’équilibre de Cournot.
• Une fois parvenu en ce point, aucun producteur n’a intérêt à
modifier son offre.
• En effet, si le premier producteur annonce une quan@té :

• Le second producteur a intérêt à offrir :

• Le premier producteur n’a plus intérêt à revenir sur son offre


puisque, par défini@on, à l’équilibre de Cournot :

429
6.1.1 Le duopole
• Lorsque son concurrent augmente la quantité qu’il offre, le
producteur i a intérêt a diminuer sa propre quantité.
• En effet, si le concurrent augmente son offre, le prix diminue
et le producteur i voit son profit baisser.
• Il peut toutefois réduire l’intensité de cette baisse en
réduisant la quantité qu’il offre.
• Un équilibre sera atteint dès que les offres seront compatibles
entre elles, c-à-d dès que les entreprises ne pourront plus
augmenter leur profit en déviant de la quantité qu’elles
offrent.

430
6.1.1 Le duopole
• Dans le cas d’une industrie composée de deux entreprises, le
problème à résoudre est la sa@sfac@on simultanée des
condi@ons de maximisa@on des entreprises :

• Le point ainsi défini est bien un équilibre car il implique les


deux entreprises ne pourront pas augmenter leurs profits en
offrant d’autres quan@tés que :

431
6.1.1 Le duopole
• La solu@on du système est donnée par :

432
6.1.1 Le duopole
• Le prix d’équilibre est donné par :

• et les profits d’équilibre par :

433
6.1.1 Le duopole
• Les quantités obtenues possèdent les propriétés suivantes :
– 1. Les deux entreprises produisent alors même qu’il y en a une qui
possède un coût de production plus élevé que l’autre
– 2. Le producteur le plus efficace est celui qui produit le plus. On a :

Donc si c1<c2; le premier producteur produit plus que son


concurrent;
– 3. Le producteur le plus efficace réalise le profit le plus élevé. On a :

La première inégalité s’obtient en remarquant que

et la seconde inégalité résulte de :

434
6.1.1 Le duopole
• La perte sèche du duopole provient d’un prix différent du coût
marginal. Mais quel coût marginal?
• Le coût marginal le plus faible, car c’est avec ce coût marginal
que la produc@on est la plus efficace.

• Pour garder deux producteurs avec une produc@on publique,


il faut donc impéra@vement que c1= c2=c.
• Dans le cas contraire, une seule entreprise réaliserait la
produc@on et l’on se retrouverait face au problème du
monopole déjà étudié.
• Dans ce cadre, la produc@on privée est possible alors même
qu’une entreprise est moins efficace que l’autre.
435
6.1.1 Le duopole
• On pose c2=c1+Θ>0, de sorte que les entreprises sont classées
par ordre d’efficacité décroissante.

• A l’op@mum social seul le premier producteur produit car il


est le plus efficace, et il produit obligatoirement au coût
marginal le plus faible, c1. En conséquence on a:

• Alors qu’en duopole, on a :

436
6.1.1 Le duopole
• La perte de quan@té est égale à :

• L’écart est croissant avec l’inefficacité de la seconde


entreprise.

• En termes rela@fs la perte est égale à :

437
6.1.1 Le duopole
• La perte sèche peut également être évaluée facilement grâce
à la linéarité de la fonction inverse de demande :

• Elle croît avec l’inefficacité de la seconde firme.


• Quand les coût unitaires de production des deux producteurs
sont identiques c1=c2=c (i.e. Θ=0), on retrouve les quantités
simplifiées suivantes :

438
6.1.1 Le duopole
• On voit que dans ce cas la situa@on s’améliore par rapport au
monopole, puisque le prix de vente diminue, ce qui réduit la
perte sèche.
• La baisse de prix est égale à :

• et la hausse de quan@té est égale à :

• La différence des pertes sèche est donc de :

439
6.1.1 Le duopole
• Le fait d’avoir introduit un producteur supplémentaire a
permis d’améliorer le bien-être.
• La baisse de prix qui améliore le bien-être a pour effet
d’augmenter le surplus des consommateurs et de diminuer le
profit des producteurs. En effet :

• La somme des profits est donc égale à :

• La baisse du profit total des producteurs est souvent désignée


sous l’expression d’érosion du pouvoir de marché , suite à
l’accroissement du nombre de concurrents.
440
6.1.2 La création d’entreprises
• Le duopole de Cournot fait l’hypothèse que deux entreprises
ont bien intérêt à entrer sur le marché.
• Or, en toute rigueur, il faut que cette situation résulte elle-
même d’un équilibre de Nash .

• Mais n’est-il pas possible que, dans certains cas, le monopole


soit la seule situation réalisable?
• La réponse dépend de l’existence de coût fixes ou non.

441
6.1.2 La créa4on d’entreprises
• Nous allons montrer dans cette section que si les coût fixes ne
sont pas trop forts, le duopole est bien un équilibre de Nash
du jeu en deux étapes où, dans une première étape, les
investisseurs décident de créer une entreprise ou non, puis,
dans une seconde étape, les entrepreneurs décident du
niveau de production.
• Pour cela, nous n’aurons besoin que de la propriété suivante :
où est le profit de chaque
entreprise dans un duopole symétrique de Cournot et ПM le
profit de monopole.
• Dans un premier temps, nous verrons le cas sans coût fixes
puis, dans un second temps, le cas avec coûts fixes.
442
6.1.2.1 Avec libre-entrée
• L’hypothèse de libre entrée suppose à la fois l’absence de coût
fixe et l’absence de réglementa@on de l’entrée (i.e., de
numerus clausus). L’entrée peut être résumée par le jeu
suivant :

• Si les deux inves@sseurs entrent, il gagnent chacun le profit du


duopole de Cournot; si un seul inves@sseur entre il gagne le
profit de monopole et l’autre inves@sseur ne gagne rien; si
aucun n’entre les deux inves@sseurs ne gagnent rien.
443
6.1.2.1 Avec libre-entrée
• Le jeu peut être décrit de la manière suivante :

– 1. Il y a deux joueurs, repérés par les indices 1 et 2;


– 2. Ces deux joueurs ont le même ensemble stratégique A1= A2={P;E}
ou P signifie : Pas d’entrée et E signifie : Entrée;
– 3. Les gains sont données dans la matrice précédente, où chaque
couple donne les gains des deux joueurs (П1;П2);
– 4. Les deux joueurs jouent en même temps.

• Examinons les quatre situa@ons possibles du jeu.

444
6.1.2.1 Avec libre-entrée
• (P;P) :
• Dans ceYe situa@on les deux joueurs peuvent améliorer leurs
gains en déviant.
• Si le joueur 1 joue P,
• Alors si le joueur 2 joue P, il gagne П2=0 et s’il joue E alors il
gagne П2= ПM.
• Donc il entre (le joueur 2 joue E).
• Ce point (P;P) n’est pas un point d’équilibre.
• Le même raisonnement est valable pour le joueur 1 si le
joueur 2 choisit de ne pas entrer. Ainsi le joueur 1 a intérêt à
entrer puisqu’il se retrouverait en monopole.
445
6.1.2.1 Avec libre-entrée
• (P;E) :
• Si le joueur 1 joue P.
• Alors si le joueur 2 joue E, il gagne П2=ПM et s’il joue P alors il
gagne П2=0.
• Le joueur 2 a donc intérêt à rester en ce point.
• Mais si le joueur 2 joue P;
• Alors si le joueur 1 joue P, il gagne П1=0 et s’il joue E alors il
gagne soit П1=ПD>0.

• Il a donc intérêt à dévier de ce point, ce n’est pas un équilibre.

446
6.1.2.1 Avec libre-entrée
• (E; P) :
• CeYe fois-ci, c’est le cas inverse du précédent.

• C’est donc le joueur 2 qui a intérêt à dévier :


• En effet, s’il reste dans ceYe situa@on où il n’entre pas, il ne
gagne rien alors qu’il gagnerait П2=ПD>0, s’il entrait (c-a-d , s’il
joue E).

• Il a donc intérêt à dévier de ce point, ce n’est pas un équilibre.

447
6.1.2.1 Avec libre-entrée
• (E;E) :
• Si le joueur 1 joue E.
• Alors si le joueur 2, joue aussi E, il gagne П2=ПD>0.
• Alors que s’il jouait P, il gagnerait П2=0.
• Il a intérêt à rester en ce point.
• Si le joueur 2 joue E.
• Le joueur 1 gagne le profit de duopole (П1=ПD>0 ) en jouant E
et ne gagne rien s’il joue P.
• Il a aussi intérêt à rester dans ceYe situa@on.

• Le point (E;E) est donc l’unique équilibre de Nash de ce jeu.


448
6.1.2.1 Avec libre-entrée
• Ainsi, sous hypothèse de libre entrée, le duopole est bien le
résultat d’un équilibre de Nash où les investisseurs décident
de créer une entreprise dans une première étape, et des
niveaux de production (Cournot) dans une seconde étape.

• Notons que cette situation n’est pas celle qui maximise le


profit total des producteurs.

• Ils pourraient se partager le profit de monopole s’ils arrivaient


à se coordonner.

449
6.1.2.1 Avec libre-entrée
• On remarque également que parmi les trois situations
proposées, pas de production, un monopole ou un duopole,
l’équilibre de Nash garantit celle qui fournit le plus grand bien-
être puisque la perte sèche est plus faible en duopole qu’en
monopole, et qu’il n’y a pas de bien-être quand il n’y a pas de
production.

450
6.1.2.2 Avec coûts fixes
• Nous introduisons maintenant un inves@ssement non
recouvrable F qui représente les dépenses de publicité ou de
recherche et développement nécessaire au lancement de
l’entreprise.

• Les profits de monopole et de duopole deviennent


respec@vement :

451
6.1.2.2 Avec coûts fixes
• 1. Quand le coût fixe est faible, il suffit de remplacer

dans le cas précédent, on retrouve le même résultat, il y a


donc bien un duopole à l’équilibre de Nash (on écarte ce cas).

• 2. Nous écartons aussi le cas où :


puisqu’ici aucune produc@on n’est rentable même en
monopole; l’équilibre est trivial, il est donné par (P,P).

• 3. Il ne nous reste donc qu’un cas intéressant, quand il n’y a


de place que pour une seule entreprise, soit :
452
6.1.2.2 Avec coûts fixes
• Les gains sont donnés par :

453
6.1.2.2 Avec coûts fixes
• (P;P) :
• N’est pas un équilibre car chaque joueur a intérêt à entrer si
l’autre joueur ne rentre pas, puisque celui qui entre gagnerait
le profit de monopole, qui est supérieur au coût fixe par
hypothèse.

• Il ne s’agit donc pas d’un équilibre.

454
6.1.2.2 Avec coûts fixes
• (P;E) :
• Si le premier joueur ne rentre pas, le second a intérêt à entrer
puisqu’il gagne le profit de monopole.
• Si le second joueur entre, le premier n’a pas intérêt à entrer
puisqu’il ferait des pertes :

• Il s’agit d’un équilibre de Nash.

455
6.1.2.2 Avec coûts fixes
• (E;P) :
• On se retrouve dans le cas symétrique du précédent.

• Il s’agit d’un autre équilibre de Nash.

456
6.1.2.2 Avec coûts fixes
• (E;E) :
• Aucun joueur n’a intérêt à entrer si l’autre joueur entre car il
ferait des pertes, alors qu’il peut les éviter en ne rentrant pas.

457
6.1.2.2 Avec coûts fixes
• En conclusion, il n’y a qu’une seule entreprise qui entre sur le
marché, en raison de l’importance des coûts fixes.

• Dans ce cas particulier, on peut parler de monopole naturel.


Le caractère naturel de ce monopole provient de la
technologie de production qui impose un coût fixe
irrécouvrable F suffisamment important pour rendre le
duopole non rentable sur le plan privé.

• Notons qu’il importe peu que ce soit le premier ou le second


joueur qui entre puisque leurs coûts unitaires de production
sont identiques.
458
6.1.2.2 Avec coûts fixes
• Mais le bien-être n’est pas forcément plus grand en duopole
qu’en monopole, dans ceYe situa@on.
• En effet, en duopole il est égal à :

• Ici, il faut remarquer que le duopole duplique les coûts fixes,


contrairement au monopole.
• La société doit donc arbitrer entre le supplément de coûts
fixes que génère la concurrence F et le gain de bien-être que
la concurrence implique, égal à:

459
6.1.2.2 Avec coûts fixes
• Il est donc possible qu’un monopole soit préférable au
duopole en présence de coûts fixes importants.
• Plus précisément, on préférera le monopole au duopole dans
la situa@on où :

• On préférera le duopole dans le cas inverse.

• Globalement, l’équilibre de Nash ne garan@t plus toujours la


situa@on la plus intéressante en termes de bien-être quand il
y a un coût fixe d’entrée.
460
6.1.3 Oligopole de Cournot et
atomicité
• L’hypothèse d’atomicité des producteurs est souvent évoquée
pour jus@fier la tarifica@on au coût marginal.
• Elle postule que chaque entreprise produit une quan@té trop
pe@te pour avoir une influence significa@ve sur le prix de
marché.

• Nous allons démontrer ceYe propriété à par@r d’un équilibre


de Cournot à N firmes.

461
6.1.3 Oligopole de Cournot et
atomicité
• Le jeu est le suivant :

• 1. Il y a N joueurs, indicés par i Є {1; 2;…;N}

• 2. Les stratégies des joueurs sont les quantités qu’ils amènent


sur le marché, elle sont notées qi Є Ai = R+.

462
6.1.3 Oligopole de Cournot et
atomicité
• Le jeu est le suivant :

• 3. Les règles du jeu sont les suivantes :


– a) Le prix est déterminé par les quanDtés selon la foncDon de
demande inverse :

– b) Les coûts unitaires de producDon des entreprises sont constants,


égaux à c; tel que 0<c<a. CeCe hypothèse d’idenDté des coûts
unitaires de producDon est importante pour obtenir le résultat
d’atomicité.
– c) Les entreprises appliquent leurs décisions en même temps.

463
6.1.3 Oligopole de Cournot et
atomicité
• Le jeu est le suivant :

• 4. Les entreprises maximisent leur profit :


• Le profit d’une entreprise i (i Є {1;…;N}) est défini par :

• Les condi@ons du premier ordre impliquent que les profits


marginaux des N entreprises sont nuls:

• Pour une entreprise i, on a :

464
6.1.3 Oligopole de Cournot et
atomicité
• Le jeu est le suivant :
• Ce qui donne les N conditions du premier ordre suivantes

Avec

En additionnant les N conditions du premier ordre, on obtient :

465
6.1.3 Oligopole de Cournot et
atomicité
• On en déduit la quantité vendue par chaque producteur :

• et le prix d’équilibre :

466
6.1.3 Oligopole de Cournot et
atomicité
• L’hypothèse d’atomicité consiste à supposer que le nombre de
vendeurs est infiniment grand.

• Sous ceYe hypothèse, la quan@té produite par chaque


entreprise tend vers 0, ce qui correspond bien à l’idée
d’atomicité.

• Plus précisément :

467
6.1.3 Oligopole de Cournot et
atomicité
• Mais la quan@té totale produite tend vers la limite suivante :

• où q n’est autre que la produc@on qui maximise le bien-être.

• L’augmenta@on du nombre de producteurs permet donc ici de


réduire le pouvoir de marché de chacun de sorte que sans
même que les producteurs prennent le prix comme donné,
leurs décisions individuelles les amènent à l’op@mum social.

468
6.1.3 Oligopole de Cournot et
atomicité
• On peut également vérifier ceYe propriété en étudiant le prix
de marché :

• ce prix se rapproche du coût marginal, qui n’est autre que la


tarifica@on op@male du point de vue de la société.

• L’augmenta@on du nombre de producteurs provoque donc ici


une érosion du pouvoir de marché qui mène, à la limite, vers
une tarifica@on op@male pour la société.

469
6.1.3 Oligopole de Cournot et
atomicité
• Ce type de résultat est un des fondements que l’on peut
évoquer en faveur des politiques de promotion de la
concurrence.

• Toutefois, ce résultat n’est valable que sous les hypothèses


d’uniformité des coûts variables de production et d’absence
de coût fixe.

470
Chapitre 6 :
Exercices

471
Chapitre 6 :
Exercices
• Cet exercice vise à illustrer les implica@ons de la concurrence
sur le bien-être.
• On considère un marché où la produc@on se fait à un coût
marginal constant c; tel que 0 < c < 1: La fonc@on de demande
inverse de ce marché est donnée par :

• 1. Donner l’expression du bien-être associé à un prix


quelconque p; (avec : 0 < p < 1). On notera ce bien-être W* et
on le représentera graphiquement en fonc@on du prix.

472
Chapitre 6 :
Exercices
• 1. Donner l’expression du bien-être associé à un prix
quelconque p; (avec : 0 < p < 1). On notera ce bien-être W* et
on le représentera graphiquement en fonction du prix.

• Le bien-être est la somme du surplus et du profit.


• Le surplus peut se définir à partir de la fonction de demande
D(p) = 1-q≥0.
• La quantité maximale possible avec la fonction de demande
précédente est q = 1.

473
Chapitre 6 :
Exercices
• 1. Donner l’expression du bien-être associé à un prix
quelconque p; (avec : 0 < p < 1). On notera ce bien-être W* et
on le représentera graphiquement en fonction du prix.

• Le surplus est donc donné par :

• Et le profit est donné par :

474
Chapitre 6 :
Exercices
• 1. Donner l’expression du bien-être associé à un prix
quelconque p; (avec : 0 < p < 1). On notera ce bien-être W* et
on le représentera graphiquement en fonc@on du prix.

• D’où le bien-être :

475
Chapitre 6 :
Exercices
• 2. Quel est le prix qui maximise le bien-être du marché?
• On le notera p*.

476
Chapitre 6 :
Exercices
• 2. Quel est le prix qui maximise le bien-être du marché?
• On le notera p*.

• Ce prix vérifie :
• On a :

• La solu@on est unique et donnée par la condi@on du premier


ordre :

• Le prix op@mal est égal au coût marginal.

477
Chapitre 6 :
Exercices
• 3. On suppose dans un premier temps que le prix est choisi
par une entreprise en monopole.
• 3.a. Rappeler comment un monopole fixe son prix.

478
Chapitre 6 :
Exercices
• 3. On suppose dans un premier temps que le prix est choisi
par une entreprise en monopole.
• 3.a. Rappeler comment un monopole fixe son prix.

• Le monopole égalise le coût marginal à la receYe marginale.


La receYe marginale se définit par rapport à la quan@té, il ne
faut donc pas l’exprimer en fonc@on du prix.
• La receYe est égale à :

• Et la receYe marginale est égale à :

479
Chapitre 6 :
Exercices
• 3.b. Donner l’expression du prix de monopole, noté pm.
Comment se situe t-il par rapport au prix qui maximise le
bien-être?

480
Chapitre 6 :
Exercices
• 3.b. Donner l’expression du prix de monopole, noté pm.
Comment se situe t-il par rapport au prix qui maximise le
bien-être?

• La quantité de monopole est défini par :

• Et le prix de monopole par :

481
Chapitre 6 :
Exercices
• 3.c. Quelle est l’expression du bien-être en monopole, notée
Wm? Donner sa valeur en pourcentage du bien-être
maximum.

482
Chapitre 6 :
Exercices
• 3.c. Quelle est l’expression du bien-être en monopole, notée Wm?
Donner sa valeur en pourcentage du bien-être maximum.

• Le bien-être de monopole est égal à :

• Le bien-être maximum est égal à :


• donc :

• Le bien-être de monopole représente 75% du bien-être


concurren@el.

483
Chapitre 6 :
Exercices
• 4. On suppose maintenant que le prix résulte d.une
concurrence à la Cournot entre deux entreprises, indicées par
1 et 2, dont on notera les quan@tés vendues q1 et q2.
• 4.a. Rappeler ce que sont la concurrence à la Cournot et un
équilibre de Cournot.

484
Chapitre 6 :
Exercices
• 4. On suppose maintenant que le prix résulte d.une
concurrence à la Cournot entre deux entreprises, indicées par
1 et 2, dont on notera les quan@tés vendues q1 et q2.
• 4.a. Rappeler ce que sont la concurrence à la Cournot et un
équilibre de Cournot.

• La concurrence à la Cournot est une concurrence en


quan@tés. Les entreprises s’engagent sur une quan@té à livrer,
et à vendre ceYe quan@té au prix qui s’établira sur le marché.
• L’équilibre de Cournot est un équilibre de Nash en quan@tés.

485
Chapitre 6 :
Exercices
• 4.b. Définir et donner l’expression des fonctions de meilleure
réponse des deux entreprises.

486
Chapitre 6 :
Exercices
• 4.b. Définir et donner l’expression des fonc@ons de meilleure
réponse des deux entreprises.

• La fonc@on de meilleure réponse de l’entreprise i est donnée


par :

• Concrètement, pour l’entreprise 1; le profit est donné par :

487
Chapitre 6 :
Exercices
• 4.b. Définir et donner l’expression des fonc@ons de meilleure
réponse des deux entreprises.

• La dérivée est donnée par :

• Et la dérivée seconde par :

• Donc le maximum est unique et donné par la condi@on du


premier ordre :

488
Chapitre 6 :
Exercices
• 4.b. Définir et donner l’expression des fonctions de meilleure
réponse des deux entreprises.

• Il s’agit de la fonction de meilleure réponse de l’entreprise 1 :

• Quand l’entreprise 2 augmente sa production, l’entreprise 1


diminue la sienne pour maintenir le prix à un niveau plus
élevé. Ce type de comportement tend à limiter la
concurrence.
• En raisonnant de la même manière pour l’entreprise 2, on
obtient l’autre fonction de meilleure réponse :

489
Chapitre 6 :
Exercices
• 4.c. Représenter graphiquement les fonctions de meilleure
réponse pour c = 1/2 (on utilisera cette valeur seulement pour
le graphique).

490
Chapitre 6 :
Exercices
• 4.c. Représenter graphiquement les fonc@ons de meilleure
réponse pour c = 1/2 (on u@lisera ceYe valeur seulement pour
le graphique).

• Dans le plan (q1;q2) la fonc@on de meilleure réponse de


l’entreprise 1 s’écrit q1=(1-c-q2)/2 et la fonc@on de meilleure
réponse de l’entreprise 2, s’écrit q1=(1-c-2q2) (pente la plus
forte).

491
Chapitre 6 :
Exercices
• 4.c.

492
Chapitre 6 :
Exercices
• 4.d. Expliquer, à l’aide du graphique précédent comment se
fixeraient les quan@tés selon un processus de négocia@on
entre les deux entreprises.
• On par@ra d’un point éloigné du point d’équilibre pour
effectuer le raisonnement.

493
Chapitre 6 :
Exercices
• 4.d.
• Les joueurs se situent toujours sur leur fonction de meilleure
réponse. Donc, si on part d’un point q01 joué par l’entreprise
1; alors l’entreprise 2 doit jouer :

• Mais ceci incite le joueur 1 à ajuster sa stratégie en jouant :

• Le processus se poursuit jusqu’à ce que l’on parvienne au


point d’intersection des deux fonctions de meilleure réponse.
• C’est une définition de l’équilibre de Nash : on a intérêt à
jouer Nash quand les autres joueurs jouent Nash.
494
Chapitre 6 :
Exercices
• 4.d.
• Ce qui est équivalent à :

• On ob@ent :

• La produc@on totale est donc égale à :

495
Chapitre 6 :
Exercices
• 4.e. Donner l’expression du prix de duopole, noté pC:
Comment se situe t-il par rapport au prix de monopole? Par
rapport au prix qui maximise le bien-être?

496
Chapitre 6 :
Exercices
• 4.e. Donner l’expression du prix de duopole, noté pC:
Comment se situe t-il par rapport au prix de monopole? Par
rapport au prix qui maximise le bien-être?

• Le prix de duopole est donné via la fonction de demande


inverse :

• L’écart au prix de monopole est donné par :

497
Chapitre 6 :
Exercices
• 4.e. Donner l’expression du prix de duopole, noté pC:
Comment se situe t-il par rapport au prix de monopole? Par
rapport au prix qui maximise le bien-être?

• L’écart au coût marginal est égal à :

• Donc le prix de duopole prend une valeur intermédiaire :

498
Chapitre 6 :
Exercices
• 4.e. Quelle est l’expression du bien-être de duopole, WC?
Donner sa valeur en pourcentages du bien-être maximum.

499
Chapitre 6 :
Exercices
• 4.f. Quelle est l’expression du bien-être de duopole, WC?
Donner sa valeur en pourcentages du bien-être maximum.

• Le bien-être en duopole doit tenir compte du fait qu’il y a


deux entreprises :

500
Chapitre 6 :
Exercices
• 4.f. Quelle est l’expression du bien-être de duopole, WC?
Donner sa valeur en pourcentages du bien-être maximum.

• On peut donc con@nuer à u@liser la formule du début (voir


ques@on 1):

• Le bien-être du duopole de Cournot représente 89% du bien-


être concurren@el. La situa@on s’est améliorée par rapport au
monopole (75%). 501
Chapitre 6 :
Exercices
• 5. Qu’est-ce que l’érosion du pouvoir de marché? Donner son
expression.

502
Chapitre 6 :
Exercices
• 5. Qu’est-ce que l’érosion du pouvoir de marché? Donner son
expression.

• L’érosion du pouvoir de marché représente la diminu@on du


profit total des entreprises qui fait suite à une diminu@on du
pouvoir de monopole.
• Elle est égale à :

503
Chapitre 6 :
Exercices
• 5. Qu’est-ce que l’érosion du pouvoir de marché? Donner son
expression.

• On a donc :

• Ce qui implique que :

• Chaque entreprise gagne moins de la moi@é du profit de


monopole.

504
Chapitre 6 :
Exercices
• Duopole et coûts fixes irrécouvrables
• Cet exercice montre que le duopole n’est pas toujours optimal
pour la société en présence du coûts fixes irrécouvrables.
• On considère un marché dont le coût marginal de production
est constant, égal à c (tel que : 0 < c < 1) et dont la fonction de
demande inverse est p = 1-q.
• Toutefois, pour pouvoir entrer sur le marché, chaque
entreprise doit effectuer un investissement irrécouvrable noté
F (tel que F > 0).

505
Chapitre 6 :
Exercices
• Duopole et coûts fixes irrécouvrables
• 1. Citer un exemple d’industrie caractérisée à la fois par un
coût fixe irrécouvrable important et par un coût marginal
faible.

506
Chapitre 6 :
Exercices
• Les ac@vités caractérisées par un coût fixe irrécouvrable fort
et un coût marginal faible sont reliées généralement à
l’informa@on : cinéma, musique, logiciels.
• Dans ces ac@vités il faut inves@r de gros montants pour
obtenir le produit final (film, CD, logiciel) et le coût de
produc@on se limite au coût de reproduc@on sur un support
(DVD, CD) qui est très faible.
• On peut également citer le cas des infrastructures : électricité
et transports. Installer un réseau électrique complet et des
centrales coût beaucoup plus cher que de produire 1 Kw/h
d’électricité. De même inves@r dans un réseau de chemins de
fer, de wagon et de locomo@ves coût beaucoup plus cher que
le coût d’un passager par Km.
507
Chapitre 6 :
Exercices
• 2. Donner les expressions du bien-être en monopole (noté
Wm) et en duopole de Cournot (noté WC):

508
Chapitre 6 :
Exercices
• 2. Donner les expressions du bien-être en monopole (noté
Wm) et en duopole de Cournot (noté WC):

• Il suffit de retrancher le coût fixe aux bien-être déjà calculé


dans l’exercice précédent (voir ques@on c. et f. de l’exo 4)

509
Chapitre 6 :
Exercices
• 3. Dans quel cas le bien-être est-il supérieur en monopole?

510
Chapitre 6 :
Exercices
• 3. Dans quel cas le bien-être est-il supérieur en monopole?

• Le bien-être est supérieur en monopole quand le coût fixe


irrécouvrable est élevé :

511
Chapitre 6 :
Exercices
• 4. Expliquer en quoi cet exemple rela@vise l’opportunité d’une
poli@que de la concurrence sur le marché des logiciels.

512
Chapitre 6 :
Exercices
• Le marché des logiciels repose sur l’innovation, c’est à dire
une succession de dépenses de recherche, qui se traduit par
un coût fixe élevé.
• Si l’on remplace le monopole par un duopole, la baisse de prix
réduit les profit des entreprises, de sorte qu’elles ne peuvent
plus dépenser un montant aussi élevé qu’avant en recherche
et développement.
• On pourrait aboutir à deux situations :
– Soit une des entreprises fait faillite car elle ne peut plus dégager
suffisamment de profit pour investir F; on se retrouve alors au point
de départ;
– Soit les deux entreprises réduisent leurs investissements F afin d’être
rentables, et l’on se retrouve avec des logiciels moins innovants.

513
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitations privées au duopole
• Le but de cet exercice est de montrer qu’une concurrence
optimale du point de vue privé ne l’est pas forcément du point
de vue public en présence de coûts fixes irrécouvrables.

• On considère un marché dont le coût marginal de production


est constant, égal à c (tel que 0<c<1); et dont la fonction de
demande inverse est p=1-q.

514
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitaAons privées au duopole
• Les entreprises prennent leurs décisions en deux étapes.
• Dans une première étape, les entreprises décident d’entrer
sur le marché ou non.
• Dans une seconde étape, si deux entreprises entrent, elles se
livrent une concurrence à la Cournot. Si, par contre, une seule
entreprise entre sur le marché, elle pra@que le prix de
monopole.

515
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitaAons privées au duopole
• La seconde étape du jeu a été résolue dans l’exercice
précédent.
• Nous nous plaçons donc à la première étape du jeu, qui se
caractérise par la matrice des gains suivantes :

516
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitaAons privées au duopole
• Avec :
• profit d’une entreprise en duopole de Cournot, après
paiement d’un coût fixe irrécouvrable F.
• profit d’une entreprise en monopole, après paiement
d’un coût fixe irrécouvrable F.

517
Chapitre 6 :
Exercices
• 1. On suppose dans un premier temps que le coût fixe
irrécouvrable F est tel que le duopole est rentable (ПC>0) :
• 1.a. Donner la condition sur F pour que ce soit bien le cas.

518
Chapitre 6 :
Exercices
• 1. On suppose dans un premier temps que le coût fixe
irrécouvrable F est tel que le duopole est rentable (ПC>0) :
• 1.a. Donner la condi@on sur F pour que ce soit bien le cas.

• On reprend les résultats de l’exercice 4.


• Il faut que l’on ait :

519
Chapitre 6 :
Exercices
• 1.b. Quel est l’unique équilibre de Nash de ce jeu?
• S’agit-il d’un équilibre en stratégies dominantes?

520
Chapitre 6 :
Exercices
• L’équilibre de Nash est (E;E):
• Supposons que l’entreprise 1 entre, l’entreprise 2 peut entrer
et gagner le profit de duopole ПC>0; ou ne pas entrer et ne
rien gagner. Donc sa meilleure réponse est d’entrer R1(E)=E.
• Supposons maintenant que l’entreprise 2 entre, soit
l’entreprise 1 entre et gagne le profit de duopole ПC>0 soit
elle n’entre pas et elle ne gagne rien. Donc elle entre, sa
meilleure réponse est R2(E)=E.
• Les deux conditions obtenues définissent un équilibre de
Nash : chaque entreprise a intérêt à entrer si l’autre
entreprise entre.

521
Chapitre 6 :
Exercices
• Pour voir si cet équilibre est en stratégies dominantes, il faut
vérifier que les deux entreprises ont toujours intérêt à entrer,
et pas seulement quand l’autre entreprise entre.
• Supposons que l’entreprise 1 n’entre pas, soit l’entreprise 2
entre et gagne le profit de monopole ПM>0 soit elle n’entre
pas et ne gagne rien, donc R2(N)=E. L’entreprise 2 a une
stratégie dominante a2=E.
• Supposons maintenant que l’entreprise 2 n’entre pas, alors
l’entreprise 1 a intérêt à entrer car elle sera en monopole,
donc R1(N)=E. L’entreprise 1 a aussi une stratégie dominante
a1=E
• Donc l’équilibre de Nash de ce jeu est un équilibre en
stratégies Dominantes. 522
Chapitre 6 :
Exercices
• Pour montrer l’unicité de cet équilibre, il faut procéder par
élimina@on des autres réalisa@ons du jeu.
• Le cas (N;N) n’est pas un équilibre car, si la première
entreprise n’entre pas, la deuxième gagne le profit de
monopole si elle entre et rien si elle n’entre pas, donc elle
entre R1(N)=E≠N, ce n’est pas un équilibre.
• Le cas (N;E) n’est pas un équilibre car si l’entreprise 2 entre,
l’entreprise 1 peut soit entrer et gagner le profit de duopole
ПC>0 soit ne pas entrer et ne rien gagner, donc elle entre
R1(E)=E≠N, ce n’est pas un équilibre.
• On montre de manière symétrique que (E;N) n’est pas un
équilibre car, ceYe fois ci, c’est l’entreprise 2 qui a intérêt à
entrer R2(E)=E≠N. 523
Chapitre 6 :
Exercices
• 1.c. Si un duopole apparaît, est-il toujours souhaitable pour la
société? On raisonnera sur le bien-être.

524
Chapitre 6 :
Exercices
• 1.c. Si un duopole apparaît, est-il toujours souhaitable pour la
société? On raisonnera sur le bien-être.

• Comme dans l’exercice précédent, le duopole duplique les


inves@ssements contrairement au monopole.
• Le bien-être de monopole est défini par :

• et le bien être au duopole de Cournot se définit par :

525
Chapitre 6 :
Exercices
• 1.c. Si un duopole apparaît, est-il toujours souhaitable pour la
société? On raisonnera sur le bien-être.

• Pour que le duopole soit souhaitable, on doit avoir, comme


dans l’exercice précédent (voir question c. et f. de l’exo 4) :

526
Chapitre 6 :
Exercices
• 2. On suppose maintenant que le coût fixe irrécouvrable est
trop élevé pour que le duopole soit rentable (ПC≤0) .
• 2.a. Quels sont les équilibres de Nash de ce jeu?

527
Chapitre 6 :
Exercices
• Les équilibres de Nash correspondent aux deux cas de
monopoles : (E;N) et (N;E)
• Examinons le premier. Si l’entreprise 2 n’entre pas, l’entreprise
1 gagne le profit de monopole si elle entre et rien si elle
n’entre pas, donc sa meilleure réponse est R1(N)=E.
• Si l’entreprise 1 entre, soit l’entreprise 2 n’entre pas et elle ne
gagne rien, soit elle entre et elle fait une perte ПC≤0; donc sa
meilleure réponse est R2(E)=N.
• Les deux condi@ons définissent l’équilibre de Nash :
l’entreprise 1 a intérêt à entrer si l’entreprise 2 n’entre pas, et
l’entreprise 2 n’a pas intérêt à entrer si l’entreprise 1 entre.
L’autre équilibre est obtenu de la même manière.
528
Chapitre 6 :
Exercices
• 2.b. On suppose que l’Etat peut donner une aide à la création
d’entreprise, notée A. Cette politique peut-elle améliorer le
bien-être?

529
Chapitre 6 :
Exercices
• 2.b. On suppose que l’Etat peut donner une aide à la création
d’entreprise, notée A. Cette politique peut-elle améliorer le
bien-être?

• La seule aide qui ait un sens consiste à susciter la création


d’une entreprise qui n’aurait pas eu lieu sans l’aide. Donc, il
faut que :

• Dans ce cas, le duopole redevient l’unique équilibre de Nash


du jeu comme nous l’avons vu.

530
Chapitre 6 :
Exercices
• 2.b. On suppose que l’Etat peut donner une aide à la créa@on
d’entreprise, notée A. CeYe poli@que peut-elle améliorer le
bien-être?

• D’autre part, les subven@ons des entreprises doivent être


re@rées du surplus du consommateur de sorte qu’elle sont
neutres sur le bien-être :

531
Chapitre 6 :
Exercices
• 2.b. On suppose que l’Etat peut donner une aide à la créa@on
d’entreprise, notée A. CeYe poli@que peut-elle améliorer le
bien-être?

• On est donc ramené à une simple problème de choix entre


monopole et duopole, la condi@on est donc :

• Une subven@on n’est efficace que dans les ac@vités à faible


coût fixe. On peut donc encourager les entreprises
individuelles dans les services par exemple.

532
Chapitre 6 :
Exercices
• 2.c. Existe t-il des cas où subven@onner un monopole est plus
efficace que de subven@onner les deux entreprises d’un
duopole?

533
Chapitre 6 :
Exercices
• 2.c. Existe t-il des cas où subventionner un monopole est plus
efficace que de subventionner les deux entreprises d’un
duopole?

• Subventionner un monopole n’a de sens que s’il n’est pas


rentable, sinon on ne gagnerait rien à l’aide. Ceci implique que
le duopole n’est pas rentable non plus car le profit de duopole
est inférieur au profit de monopole. La condition porte donc
seulement sur le monopole :

534
Chapitre 6 :
Exercices
• 2.c. Existe t-il des cas où subven@onner un monopole est plus
efficace que de subven@onner les deux entreprises d’un
duopole?
• Ce qui donne la condi@on :

• La subven@on doit vérifier :

• Ceci est plus efficace que de soutenir un duopole parce que le


coût fixe est trop élevé pour jus@fier le sou@en au monopole :

535
6.2 L’équilibre de Bertrand
• Dans sa revue des ouvrages d’Augus@n Cournot et de Léon
Walras, publiée en 1883, Joseph Bertrand (1822-1900) remet
en cause la résolu@on du duopole proposée par Augus@n
Cournot en 1838.

• Selon Bertrand, les producteurs auraient intérêt à former ce


que l’on appelle un cartel, qui consiste à maximiser la somme
des profits des producteurs, puis à se partager le profit de
monopole ainsi obtenu.

536
6.2 L’équilibre de Bertrand
• Sinon, la concurrence en prix amènerait (sans coût fixe de
production) à un profit nul.

• Le mécanisme important qui amène à ce résultat est


simplement le fait qu’un producteur peut attirer toute la
demande à lui en baissant légèrement son prix en dessous de
celui de son concurrent.

537
6.2.1 Avec des coûts iden4ques
• Ici : chaque vendeur s’engage à fournir, à un prix convenu à
l’avance, toute quantité qui lui sera demandée par les
consommateurs. On parlera d’un équilibre de Nash en prix.

• Les autres hypothèses sont similaires au cas que nous avons


vu pour Cournot :
• La fonction de demande est donnée par :

• Les fonctions de coût des entreprises sont données par :

538
6.2.1 Avec des coûts iden4ques
• Comme les biens sont homogènes, le vendeur qui pra@que le
prix le plus faible capte toute la demande.

• En cas d’égalité de prix, on fait l’hypothèse que les


producteurs se partagent la demande à parts égales.

• Plus précisément :

539
6.2 Avec des coûts identiques
• La première propriété que nous devons démontrer est que, à
l’équilibre de Bertrand, les prix sont égaux.
• En effet, supposons que le producteur i fixe son prix à un
niveau inférieur à celui de son concurrent pi < p-i.
• Son concurrent perd alors toute sa clientèle et réalise un
profit nul.
• En réduisant son prix, le concurrent peut gagner soit la moi@é
(p-i=pi) soit la totalité (p-i<pi) de la demande.
• Donc il réduit son prix et le point (pi<p-i) ce n’est donc pas un
équilibre.

540
6.2.1 Avec des coûts identiques
• Supposons maintenant que pi > p-i.
• Dans ce cas le producteur i perd ses clients et réalise à son
tour un profit nul.
• Donc il a intérêt à dévier de ceYe solu@on en diminuant son
prix, ce n’est pas n’en plus un équilibre.
• Enfin, si les prix sont égaux, les deux producteurs captent la
moi@é de la demande et font un profit :

• Si un des joueurs dévie de ceYe solu@on, soit il perd sa


clientèle soit il la fait perdre à son concurrent.
• De ce fait, aucun joueur n’a intérêt à dévier.
541
6.2.1 Avec des coûts iden4ques
• La seconde propriété est qu’à l’équilibre de Bertrand, les
entreprises vendent au coût marginal.

• Supposons que l’on ait pi=p-i=p>c.


• Alors les deux joueurs ont intérêt à diminuer leur prix.

• En effet supposons que le joueur i fixe son prix en pi=p.


• L’autre joueur a le choix entre maintenir son prix au niveau
p-i=p, auquel cas il gagne un profit П-i=(p-c)D(p)/2; et
diminuer son prix au niveau p-ε (avec ε>0) auquel cas il réalise
un profit :
542
6.2.1 Avec des coûts iden4ques
• CeYe situa@on est représentée sur ce graphique

543
6.2.1 Avec des coûts iden4ques
• Pour que la dévia@on soit profitable, il faut qu’il existe un prix
p-i<pi tel que le maximum de profit soit situé au dessus du
profit П-i .
• On voit, sur le graphique, que pour p-i juste inférieur à p
l’entreprise déviante double presque son profit.

• De même l’entreprise i a intérêt à dévier à son tour et le


processus de guerre des prix se poursuit jusqu’au coût
marginal.
• En effet, tant que le prix est strictement supérieur au coût
marginal, il est possible de le réduire en produisant de
manière rentable pour toute la demande.
544
6.2.1 Avec des coûts identiques
• L’équilibre de Nash en prix est donc :

• Le nombre d’entreprises ne jouerait donc aucun rôle dans la


détermination du degré de concurrence.

• On obtiendrait le même résultat en duopole qu’en


concurrence parfaite.

• Ce résultat est toutefois sensible à toutes les hypothèses


faites.
545
6.2.2 Avec des coûts différents
• Ici la première entreprise a un coût unitaire de production c1
et la seconde entreprise c2. On pose c1<c2.
• La concurrence en prix qui s’engage amène chaque entreprise
à baisser son prix par rapport à son concurrent pour la raison
évoquée plus haut.
• Toutefois ici, le processus s’arrête en :

• En effet, si l’entreprise 1 vend en dessous de c2, elle élimine sa


concurrente du marché. Elle a donc intérêt à fixer un prix
p1≤c2:

546
6.2.2 Avec des coûts différents
• Ici, il faut dis@nguer deux cas.
• Premièrement, le coût de l’entreprise 1 est tellement faible
que l’entreprise 2 ne peut pas rivaliser avec le prix de
monopole.
• Dans ce cas, l’entreprise 1 n’a pas de raison de se soucier de
sa concurrente car elle ne peut pas entrer sur le marché sans
faire de perte.
• L’entreprise 1 pra@que donc le prix de monopole. Ce cas est
valable quand la condi@on suivante est vérifiée :

547
6.2.2 Avec des coûts différents
• Dans le cas opposé (2c2-c1 < a) ; l’entreprise 1 peut éliminer sa
concurrente en pra@quant un prix légèrement inférieur à c2.
• En effet, si elle restait en p1=c2 elle ne capterait que la moi@é
de la demande, donc elle fixe un prix légèrement inférieur à c2
et double quasiment son profit.
• L’entreprise 1 reste en monopole mais elle ne peut pas
pra@quer le prix de monopole parce qu’elle est soumise à une
menace d’entrée de l’entreprise 2.

548
6.2.2 Avec des coûts différents
• Pour que ce résultat soit valable, il faut montrer que
l’entreprise réalise un profit supérieur.
• C’est bien le cas puisqu’elle gagne :

• Alors que si elle laissait le concurrent entrer, elle gagnerait :

• A la limite, le prix s’établit donc selon la rela@on (6.10). Dans


ce cas, on remarque que la concurrence à la Bertrand n’est
plus op@male pour la société. On remarque que l’op@mum
consisterait à produire au coût marginal le plus faible c1 et non
au coût marginal le plus élevé c2.
549
6.3 Le paradoxe de Bertrand
• Les hypothèses de Cournot et de Bertrand semblent similaires
à première vue.
• La seule chose qui semble changer est le choix de la variable
stratégique, la quantité pour Cournot et le prix pour Bertrand.
• Pourtant, les deux jeux admettent des équilibres de Nash
complètement différents.
• Alors que le duopole de Cournot permet aux entreprises de
garder un prix supérieur au coût marginal, le duopole de
Bertrand conclut, au contraire, que même un nombre réduit
d’entreprises aboutit à une tarification concurrentielle.

550
6.3 Le paradoxe de Bertrand
• A ce premier constat s’ajoute un second.
• Le fait de fixer le prix semble en première analyse plus réaliste
puisque deux entreprises qui vendent un bien homogène
peuvent modifier facilement leur prix.
• Pourtant, le résultat obtenu par Bertrand ne semble pas très
réaliste.
• On abou@t au paradoxe de Bertrand : une situa@on réaliste
(fixa@on des prix) qui met en concurrence deux entreprises
seulement, abou@rait à une tarifica@on au coût marginal.
• Ce paradoxe ne sera résolu dans le cas général qu’en 1983,
par David Kreps et Jose Scheinkman , soit cent ans après avoir
été posé par Bertrand en 1883.
551
6.3 Le paradoxe de Bertrand
• Une des résolu@ons possibles du paradoxe de Bertrand
consiste à remarquer que les approches de Bertrand et de
Cournot ne font pas la même hypothèse sur les capacités de
produc@on. Cet argument a été développé à l’origine par
Francis Ysidro Edgeworth (1845-1926), en 1897.

• A l’équilibre de Cournot, les entreprises s’engagent sur une


quan@té qu’elles fourniront au prix du marché.

• A l’équilibre de Bertrand, au contraire, les entreprises


s’engagent sur un prix, et doivent fournir toutes les quan@tés
qui leurs seront demandées à ce prix.
552
6.3 Le paradoxe de Bertrand
• Ce dernier point suppose que les entreprises aient une
capacité de production suffisante pour satisfaire la demande à
un prix relativement faible (i.e., le coût marginal).

• Edgeworth conclut que le prix doit fluctuer entre deux bornes,


ce qui a eu pour effet d’ajouter une troisième réponse
possible à la question du duopole (en plus des réponses
proposées par Cournot et Bertrand)

553
6.3 Le paradoxe de Bertrand
• Un premier pas significatif vers une résolution sera franchit
notamment par Richard Levitan et Martin Shubik en 1972, qui
montreront qu’en fait, selon l’importance des capacités de
production, on obtient des résultats soit proche de ceux de
Bertrand, ou d’Edgeworth ou Cournot.
• Ils montrent également, dans le cas linéaire et avec capacités
de production identiques pour les deux entreprises, que si
l’on considère un jeu à deux étapes où les entreprises
choisissent d’abord une capacité de production et se font
ensuite une concurrence en prix, on obtient l’équilibre de
Cournot.

554
6.3 Le paradoxe de Bertrand
• Enfin, en 1983, Kreps et Scheinkman permeYront d’étendre ce
résultat à des hypothèses plus générales sur les fonc@ons de
demande et les coûts d’installa@ons des capacités, et sans
supposer que les capacités de produc@on sont iden@ques.

• CeYe par@e reprend essen@ellement l’analyse de Levitan et


Shubik.

555
6.3 Le paradoxe de Bertrand
• On suppose ici que la demande est linéaire, donnée par :

• La capacité de produc@on d’une entreprise est notée ki.


• Une entreprise i ne peut pas produire plus que ki(qi≤ki).
• Chaque unité de capacité coûte c à installer (tel que : 0≤c≤a).
• Ainsi, c, est un coût d’inves@ssement.
• Pour simplifier, on suppose qu’il n’y a pas de coût variable.

556
6.3 Le paradoxe de Bertrand
• Le jeu comporte deux étapes.
• Dans une première étape, les entreprises choisissent une
capacité de produc@on ki. On suppose qu’elle est iden@que
pour les deux entreprises.
• Dans une seconde étape, les entreprises choisissent leur prix
pi et produisent la quan@té demandée qi sous la contrainte
qu’elle ne dépasse pas leur capacité de produc@on, qi≤ki.
• La raison pour laquelle le choix de capacité intervient en
premier est qu’il s’agit d’une décision de long terme.
• Le prix, au contraire, est une décision de court terme
contrainte par la capacité de produc@on de l’entreprise.
• On résout ce jeu en u@lisant la récurrence vers l’amont.
557
6.3.1 La concurrence en prix
• On doit distinguer trois cas : Celui où les capacités de
production sont élevées, moyennes ou faibles.

• Les capacités de production sont élevées quand chaque


entreprise peut servir tout le marché.
• En effet, pour qu’une entreprise ait intérêt à pratiquer un prix
inférieur à celui de sa concurrente, il faut qu’elle puisse servir
la demande qui s’adresse à elle.
• Il s’agit du cas de la concurrence à la Bertrand.

558
6.3.1 La concurrence en prix
• Considérons le cas de capacités de produc@on élevées.
• Si une entreprise veut servir toute la demande, il faut que
sont prix de vente soit égal à 0 (c’est un cas aberrant,
purement théorique):

• Pour que ce résultat soit valable, il faut que la capacité de


produc@on des deux entreprises vérifie (ici, les deux
entreprises sont capables de fournir la demande de
l’ensemble du marché :

559
6.3.1 La concurrence en prix
• Sauf que les entreprises se partagent la demande totale à
parts égales, la demande qui leur est adressée est donc égale
à:

• Ainsi, le chiffre d’affaires est nul (prix = 0) et le profit est


néga@f car il faut payer l’inves@ssement en capacités cki :

560
6.3.1 La concurrence en prix
• Considérons maintenant le cas des capacités de production
moyennes.
• Ici, on suppose qu’aucune entreprise ne peut servir le marché
à elle seule : donc les capacités de production sont telles que :
ki<a/b.
• Dans ce cas, chaque entreprise a deux possibilités :
• Soit, elle fixe un prix inférieur à sa concurrente et répond à
toute la demande qu’elle peut satisfaire.
• Soit elle fixe un prix supérieur à celui de sa concurrente et
maximise son profit sur la demande que lui a laissé sa
concurrente

561
6.3.1 La concurrence en prix
• Pour que ce type de comportement soit un équilibre en prix, il
faut que les entreprises réalisent le même gain dans les deux
situations, sinon une d’entre elles aurait intérêt à dévier.
• On note p- le prix le plus faible pratiqué, et p+ le prix le plus
élevé.
• Supposons que l’entreprise i fixe le prix le plus faible (i.e. plus
faible que celui de l’entreprise -i), elle propose donc un prix :
pi = p- <p-i
• Ainsi, son profit est égal à :

562
6.3.1 La concurrence en prix
• Et l’entreprise concurrente (l’entreprise -i) voit sa demande se
réduire des ki unités déjà vendues par l’entreprise i, il lui reste
donc la différence entre la demande totale D(p-i) effectuée au
prix qu’elle a choisie (p-i) et la demande pourvue par les
quan@tés produites par l’entreprise i (i.e. ki), soit :

• Ce qui lui procure un profit égale à:

563
6.3.1 La concurrence en prix
• Dans ce cas (capacité moyenne), elle choisit son prix de
manière à maximiser son profit П-i(p-i). On note ce prix p+, il
est défini par :

• D’où le profit de l’entreprise qui fixe le prix le plus élevé :

• Pour que ceYe situa@on soit un équilibre, il faut que :


• En effet, si Пi< П-i, l’entreprise i a intérêt à augmenter son prix,
et pour Пi> П-i, dans ce cas l’entreprise -i a intérêt à diminuer
son prix. 564
6.3.1 La concurrence en prix
• A l’équilibre on doit donc avoir :

• Lorsque les capacités de produc@on sont iden@ques


(hypothèse de Levitan et Shubik) ki=k-i; on ob@ent :

565
6.3.1 La concurrence en prix
• Notons que pour ces deux prix, les profits sont les mêmes
pour les deux entreprises (avec des capacités identiques) :

• et qu’ils s’annulent en ki=a/b: Pour que la relation (6.11) soit


admissible, il faut imposer que :

• Nous dirons donc que la capacité de production est moyenne


lorsque :

566
6.3.1 La concurrence en prix
• Il ne nous reste plus qu’à étudier le cas des pe@tes capacités
de produc@on :
0<ki<a/(3b).

• Dans ce cas la seule possibilité est que pi=p-i.

• Le prix que les entreprises ont intérêt à fixer est celui qui
u@lise toute leur capacité de produc@on :

567
6.3.1 La concurrence en prix
• En effet, en dessous de ce prix, les deux entreprises vendent
toute leur capacité à un prix plus faible et gagnent donc
moins; elles ont toutes les deux intérêt à élever leur prix
jusqu’en : puisqu’elles ne perdent pas de consommateur
en élevant leur prix.

• Au dessus de ce prix, les capacités de produc@on sont


suffisantes pour répondre à la demande, les entreprises ont
intérêt à se faire une guerre des prix.
• En effet, chaque entreprise peut prendre la demande de sa
concurrente en réduisant un peu son prix.
568
6.3.1 La concurrence en prix
• Il en résulte que le prix diminue jusqu’au prix qui sature les
capacités de production des entreprises.
• Les profits sont égaux à :
• On peut résumer la situation par le tableau suivant,
• Avec ki=k-i=k et (i=1, 2) :

569
6.3.2 Le choix des capacités de
produc2on
• Les entreprises choisissent leurs capacités de production, en
anticipant la concurrence en prix qui aura lieu ultérieurement.

• Sachant que chaque unité de capacité coûte c à construire,


on doit retrancher le montant cki aux profits précédents, et
l’on obtient la fonction de profit suivante en fonction des
capacités :

570
6.3.2 Le choix des capacités de
produc2on
• Lorsque la capacité est élevée, le profit est toujours néga@f.
• En effet, l’entreprise doit payer un inves@ssement élevé,
supérieur à c*a; et ceYe capacité élevée provoque une guerre
des prix.
• Il est clair que ceYe situa@on, qui correspond à l’équilibre de
Bertrand, ne maximise pas le profit en termes de choix de
capacité.
• Ici, les entreprises choisissent la plus pe@te capacité
compa@ble avec ceYe situa@on:

• et le profit maximum est égal à :

571
6.3.2 Le choix des capacités de
production
• Lorsque la capacité est moyenne, le profit décroît avec la
capacité:

• Donc l’entreprise i fixe la plus pe@te capacité possible dans ce


cas, ce qui donne :

• Son profit, qui correspond au cas décrit par Edgeworth, est


égal à :

572
6.3.2 Le choix des capacités de
production
• Lorsque la capacité est faible, l’entreprise maximise son profit

• Ce qui donne :

• On retrouve exactement les quan@tés de l’équilibre de


Cournot.
• Le profit maximum égal à :

573
6.3.2 Le choix des capacités de
produc2on
• Il reste à savoir quelle capacité va choisir l’entreprise.
• Etant donné que le profit du cas Bertrand est négatif, il faut
comparer les profits des cas Edgeworth (capacité moyenne) et
Cournot (capacité faible).
• On a:

• Les entreprises choisiront donc toujours une capacité égale à :

• Ce choix de capacité implique que les quantités produites


sont identiques à celles de l’équilibre de Cournot.
574
6.3.2 Le choix des capacités de
produc2on
• Ce qui précède nous permet de donner une nouvelle
interpréta@on de l’équilibre de Cournot.

• Il ne s’agit pas seulement d’un équilibre de Nash en quan@tés


mais, également, du résultat d’un jeu en deux étapes, où les
entreprises choisissent leurs capacités de produc@on dans
une première étape, puis, choisissent leurs prix sous
contrainte de capacités de produc@on dans une seconde
étape.

575
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitaAons privées au double duopole
• Deux entreprises sont en monopole sur deux marchés
séparés, l’entreprise 1 sur le marché 1 et l’entreprise 2 sur le
marché 2.
• Les deux marchés sont indépendants (i.e. situés suffisamment
loin l’un de l’autre, dans deux pays différents etc).

• On cherche à savoir si ces entreprises ont intérêt à se


concurrencer, c-à-d à ouvrir un point de vente sur le marché
de l’autre entreprise.

576
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitations privées au double duopole
• Pour cela les entreprises ont le choix entre les deux stratégies
suivantes :
– N = Ne pas entrer. Une entreprise choisit de ne pas entrer sur le
marché de l’autre entreprise.
– E = Entrer. Une entreprise choisit d’entrer sur le marché de l’autre
entreprise.
• On suppose que le profit de monopole sur un marché est
donné par ПM>0 et que le profit de duopole est donné par
ПD>0.
• On fait l’hypothèse supplémentaire que :
ПM > 2ПD

577
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitations privées au double duopole
• 1. En vous basant sur le cours, justifier l’hypothèse ПM > 2ПD

578
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitaAons privées au double duopole
• 1. En vous basant sur le cours, jus@fier l’hypothèse ПM > 2ПD

• CeYe hypothèse correspond à l’érosion du pouvoir de marché.


On peut l’interpréter en disant que deux entreprises en
concurrence se répar@ssent une somme inférieure au profit
de monopole.
• Le consommateur, lui, voit son surplus augmenter.
• On peut vérifier ceYe hypothèse sur les cas vus en cours
(Cournot, Bertrand et Stackelberg).

579
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitaAons privées au double duopole
• 2. Quelle est la matrice des gains de ce jeu?

580
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitaAons privées au double duopole
• 2. Quelle est la matrice des gains de ce jeu?

• Si les deux entreprises entrent sur les deux marchés, elles


gagnent chacune ПD+ПD=2ПD;
• Si une seule entreprise entre sur le marché de sa concurrente
(et que l’autre n’entre pas) elle gagne ПM+ПD et la concurrente
qui n’entre pas gagne ПD
• Si aucune entreprise n’entre sur le marché de sa concurrente,
elles gagnent chacune ПM.

581
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitations privées au double duopole
• 2. Quelle est la matrice des gains de ce jeu?

• D’où la matrice des gains suivante

582
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitaAons privées au double duopole
• 2. Quelle est la matrice des gains de ce jeu?

• La réalisa@on (E;E) correspond au double duopole et la


réalisa@on (N;N) au double monopole.
• Les deux autres réalisa@ons (E;N) et (N;E) correspondent à la
combinaison d’un monopole sur un marché avec un duopole
sur un autre marché.

583
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitaAons privées au double duopole
• 3. Définir ce qu’est un équilibre en stratégies dominantes. Ce
jeu admet-il un équilibre en stratégies dominantes?

584
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitations privées au double duopole
• 3. Définir ce qu’est un équilibre en stratégies dominantes. Ce
jeu admet-il un équilibre en stratégies dominantes?

• Un équilibre est en stratégies dominantes si les deux


entreprises maximisent leur gain en jouant toujours la même
stratégie.

585
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitations privées au double duopole
• 3. Définir ce qu’est un équilibre en stratégies dominantes. Ce jeu
admet-il un équilibre en stratégies dominantes?

• Considérons l’entreprise 1. Si l’entreprise 2 joue a2=E alors


l’entreprise 1 peut jouer soit a1=E et elle gagne П1=2ПD; soit
l’entreprise 1 joue a1=N et elle gagne П1=ПD
• La meilleure réponse pour l’entreprise 1 est a1=E.
• Si, maintenant, l’entreprise 2 joue a2=N alors l’entreprise 1 peut
jouer soit a1=E et elle gagne П1= ПM+ПD; soit jouer a1=N et elle
gagne П1= ПM
• La meilleure réponse pour l’entreprise 1 est a1=E.
• Donc l’entreprise 1 admet pour stratégie dominante a1=E.

586
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incita3ons privées au double duopole
• 3. Définir ce qu’est un équilibre en stratégies dominantes. Ce jeu
admet-il un équilibre en stratégies dominantes?

• Considérons l’entreprise 2. Si l’entreprise 1 joue a1=E alors


l’entreprise 2 peut jouer soit a2=E et elle gagne П2=2ПD; soit a2=N et
elle gagne П2=ПD.
• La meilleure réponse pour l’entreprise 2 est a2=E.
• Si, maintenant l’entreprise 1 joue a1=N, alors l’entreprise 2 peut soit
entrer a2=E et elle gagne П2= ПM+ПD, soit l’entreprise 2 ne pas
entrer a2=N et elle gagne П2= ПM
• La meilleure réponse pour l’entreprise 2 est toujours a2=E.
• Donc l’entreprise 2 admet pour stratégie dominante a2=E.

587
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitaAons privées au double duopole
• 3. Définir ce qu’est un équilibre en stratégies dominantes. Ce
jeu admet-il un équilibre en stratégies dominantes?

• Les deux entreprises admeYent une stratégie dominante donc


il existe un équilibre en stratégies dominantes :

(a1; a2) = (E;E)

588
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitaAons privées au double duopole
• 4. Définir ce qu’est un équilibre de Nash. Ce jeu admet-il un
équilibre de Nash?

589
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitations privées au double duopole
• 4. Définir ce qu’est un équilibre de Nash. Ce jeu admet-il un
équilibre de Nash?

• Une réalisation est un équilibre de Nash quand chaque joueur


maximise son gain pour cette réalisation :

• Tout équilibre en stratégies dominantes est un équilibre de


Nash (la réciproque est fausse) donc il existe un équilibre de
Nash pour ce jeu défini par :

590
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitaAons privées au double duopole
• 5. Peut-on dire que les entreprises parviennent à la situa@on
qui leur est le plus favorable sur le plan collec@f? Commenter.

591
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitaAons privées au double duopole
• 5. Peut-on dire que les entreprises parviennent à la situa@on
qui leur est le plus favorable sur le plan collec@f? Commenter.

• Pour répondre à ceYe ques@on, il faut calculer le gain total


des entreprises pour chaque réalisa@on, et les reporter dans
un tableau :

592
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitations privées au double duopole
• 5. Peut-on dire que les entreprises parviennent à la situation
qui leur est le plus favorable sur le plan collectif? Commenter.

• Compte-tenu de l’érosion du pouvoir de marché (ПM>2ПD), on


a:

593
Chapitre 6 :
Exercices
• Les incitations privées au double duopole
• 5. Peut-on dire que les entreprises parviennent à la situation qui
leur est le plus favorable sur le plan collectif? Commenter.

• La situation la plus favorable aux entreprises est donc le double


monopole (N;N) et la plus défavorable le double duopole (E;E).
• Nous sommes donc en présence d’un dilemme du prisonnier.
• La maximisation des gains individuels mène au plus petit gain
collectif possible pour les entreprises.
• Notons toutefois, que le consommateur et la société y gagnent car
le surplus et le bien-être sont tous les deux plus élevés dans le cas
du double duopole.

594
Chapitre 6

Fin

595
CHAPITRE 7
La différenciation des produits
• Ce chapitre propose une autre réponse au paradoxe de
Bertrand.

• Si l’on considère que les biens sont différenciés, par exemple,


via des dépenses de publicité, on ne retrouve pas la
tarifica@on au coût marginal.

• Quand les biens sont fortement différenciés, le prix tend vers


le prix de monopole, et quand ils le sont très peu, le prix tend
vers le coût marginal.

596
CHAPITRE 7
La différenciation des produits
• On montre également que le prix de Cournot, bien que
portant sur un bien homogène, correspond au prix de
Bertrand sur un bien moyennement différencié.

• Enfin, nous comparons les équilibres de Bertrand et de


Cournot sur des biens différenciés.

• On montre que le prix de l’équilibre de Cournot est toujours


supérieur au prix de l’équilibre de Bertrand, de sorte que ce
premier type d’équilibre est plus collusif.

597
7.1 Concurrence et subs4tuabilité
• Nous allons voir ce que l’hypothèse de biens différenciés (i.e.
non homogène) implique.

• Dans un premier temps nous verrons ce que cette nouvelle


hypothèse implique pour la concurrence à la Bertrand.

• Puis dans un second temps, nous verrons ce qu’elle implique


pour le cadre de la concurrence à la Cournot.

598
7.1.1 La concurrence à la Bertrand
• Un autre manière de répondre au paradoxe de Bertrand
consiste à dire que les biens ne sont pas homogènes.
• Dans ce chapitre, nous allons étudier l’extension la plus simple
du duopole de Bertrand, le cas des biens imparfaitement
subs@tuables. Les biens sont donc concurrents.
• Nous considérons des demandes données par le système les
rela@ons (1.9) :

• Avec :

599
7.1.1 La concurrence à la Bertrand
• Pour que le marché existe, il faut qu’il existe une demande
lorsque les entreprises tarifent au coût marginal, ce qui
impose la restric@on suivante sur les paramètres :

• Nous avions vu dans les no@ons de base que le paramètre d


mesure de degré de subs@tuabilité entre les biens.
• Lorsque d tend vers b, les biens sont parfaitement
subs@tuables, et lorsque d tend vers 0, les biens sont
indépendants.
• Nous devrons donc retrouver le cas du duopole de Bertrand
en faisant tendre d vers b.
600
7.1.1 La concurrence à la Bertrand
• Le jeu est le suivant :

– 1. Il y a deux entreprises, indicées par i Є I={1;2}.


– 2. Chaque entreprise doit choisir son prix de vente pi Є Ai=R+ ; i Є I.
– 3. Les entreprises font face aux fonctions de demandes données par la
relation (7.1) et produisent chacune avec le même coût unitaire
constant c>0: Cette dernière hypothèse vise à faciliter la comparaison
avec le cas de base de Bertrand.
– 4. Chaque entreprise maximise son profit.

601
7.1.1 La concurrence à la Bertrand
• Pour étudier le résultat de cette concurrence en prix, que l’on
appelle également concurrence à la Bertrand, on écrit les
profits des entreprises.
• Le profit de l’entreprise i est donné par :

• Les conditions du premier ordre des deux entreprises sont


donc :

602
7.1.1 La concurrence à la Bertrand
• Ceci mène à résoudre le système :

• Ce qui donne :

603
7.1.1 La concurrence à la Bertrand
• En règle générale, ce prix est supérieur au coût marginal
d’après (7.3):

• Il est intéressant d’exprimer ce prix en fonc@on du degré de


subs@tu@on des produits. En u@lisant la rela@on (7.2) ; on a :

• Les biens sont homogènes lorsque d tend vers b; on a alors :

• Le prix tend bien vers le coût marginal.


604
7.1.1 La concurrence à la Bertrand
• Cependant, on voit également que n’importe quel degré de
subs@tu@on permet de s’écarter de ceYe tarifica@on.

• De même, on peut se demander ce qui se passe quand la


subs@tu@on entre les biens s’annule. Il s’agit du cas d=0; on a :

• On retrouve le prix de monopole.


• En effet, dans ce cas, aucun bien ne peut être u@lisé en
remplacement de l’autre. En conséquence les entreprises se
retrouvent en monopole sur leurs produits respec@fs.
605
7.1.1 La concurrence à la Bertrand
• Plus généralement, le pouvoir de marché dont dispose une
entreprise est décroissant avec le degré de substitution de ses
produits.
• On peut mesurer la substituabilité entre les deux biens par le
paramètre Θ :

• Ce paramètre mesure ici le degré de concurrence entre les


entreprises. Le prix peut alors se mettre sous la forme :

• Et l’on voit que ce prix est d’autant plus faible que Θ est élevé.
606
7.1.1 La concurrence à la Bertrand
• En faisant varier le degré de concurrence sur l’intervalle [0;1]
; on ob@ent tous les prix possibles entre le prix de monopole
(Θ=0) et le coût marginal (Θ=1) ; obtenu au duopole de
Bertrand.

• CeYe expression du prix permet d’établir que la concurrence à


la Cournot est moins intensive que la concurrence à la
Bertrand.
• On voit que :

607
7.1.1 La concurrence à la Bertrand
• Autrement dit, bien que les biens soient homogènes dans le
duopole de Cournot, le degré de concurrence est
intermédiaire entre celui de la concurrence parfaite et celui
du monopole (Θ=1/2) .

• Ceci confirme que la concurrence à la Cournot est moins


intense que la concurrence à la Bertrand.

608
7.1.2 La concurrence à la Cournot
• Dans cette section, on généralise le duopole de Cournot au
cas des biens différenciés.
• Ceci nous permettra de montrer qu’un duopole où la
concurrence a lieu en quantités aboutit toujours à un prix
d’équilibre plus élevé qu’un duopole qui se fait concurrence
en prix.
• Pour résoudre ce problème, nous utiliseront les demandes
inverses qui correspondent exactement aux demandes de la
section précédente :

609
7.1.2 La concurrence à la Cournot
• Le jeu se définit de la manière suivante :

– 1. Il y a deux entreprises, indicées par i Є I = {1;2}.


– 2. Chaque entreprise doit choisir la quantité qu’elle offre sur le marché
qi Є Ai=R+; i Є I.
– 3. Les entreprises font face aux fonctions de demandes données par la
relation (7.4) et produisent chacune avec le même coût unitaire
constant c>0.
– 4. Chaque entreprise maximise son profit.

610
7.1.2 La concurrence à la Cournot
• Le profit de l’entreprise i est donné par :

• Le profit marginal est donc égal à :

• L’équilibre de Nash de ce jeu est donné par la


résolu@on du système :

611
7.1.2 La concurrence à la Cournot
• Ce qui donne :

• Et les prix d’équilibres sont égaux à :

• Ce prix à l’équilibre de Cournot peut également s’écrire en


fonc@on du degré de subs@tu@on des produits Θ=d/b. On a :

612
7.1.2 La concurrence à la Cournot
• Ce prix est strictement décroissant avec le degré de
subs@tu@on des produits qui mesure, dans ce modèle, le
degré de concurrence entre les entreprises.
• Mais on voit également une autre propriété intéressante : le
prix à l’équilibre de Cournot est toujours supérieur au prix à
l’équilibre de Bertrand.

• Ceci permet de démontrer que la concurrence à la Cournot


est moins forte que la concurrence à la Bertrand quel que soit
le degré de différencia@on des produits :

613
614
615

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