Cours D'économie Du Maroc: Année Universitaire: 2021-2022

Cours
d’économie du Maroc
GHIZLAN LOUMRHARI
Année universitaire : 2021-2022

La séance d’aujourd’hui
 Prise de contact
 Plan du cours
 Bibliographie
 Déroulement du cours
 Evaluation
 Introduction générale
Plan
 Chapitre 1 : Situation économique et sociale au Maroc
 Chapitre 2 : Analyse sectorielle de l’économie marocaine
 Chapitre 3 : Analyse du marché du travail au Maroc
 Chapitre 4 : Le commerce international au Maroc
Références
Les rapports et publications de:

 La Banque Centrale ou Bank Al Maghrib (BAM)
 Haut Commissariat au Plan ( HCP)
 La Direction des Etudes et des Prévisions Financières
(DEPF)
 L’Office des Changes
 Des Rapports de Banque Mondiale, du FMI, du
PNUD….
 Presse économique nationale
 Autres….
Déroulement des cours
- Le cours est présenté sous forme de slides assez détaillés présentant

les principaux concepts, théories, modèles et résultats.
- La lecture des slides est complétée par le recours à des références.
- Les étudiants doivent participer activement pendant les séances à
travers les discussions des concepts et théories présentées et surtout
faire le lien entre les différentes questions de l’économie nationale
ou mondiale et les outils théoriques.
- Les étudiants qui le souhaitent peuvent réaliser un mini projet qui
consiste à collecter les données relatives à un agrégat
macroéconomique et à interpréter son évolution à la lumières des
théories et modèles développés durant le cours.
Introduction générale
Définitions :
❑ J. Viner « l’économie est ce que font les économistes »
❑ F. Knigth « Les économistes sont ceux qui font de l’économie »
❑ Comme les physiciens, les économistes pensent que le
fonctionnement de l’économie est gouverné par des lois
économiques à l’image des lois de la physique (loi de la
gravitation universelle par exemple en physique et modèle de la
gravitation en commerce international)
❑ Si on arrive à découvrir de tels lois on pourrait comprendre le
fonctionnement de l’économie et faire des prévisions
Définitions :
❑ La science économique (science humaine et sociale) est la science
des choix basée sur le postulat de la rationalité l’homos economecus
et de l’individualisme méthodologique
❑ La science économique se définit aujourd’hui plus par sa méthode
que par son objet.
❑ C’est une science impérialiste (selon l’expression même du Prix
Nobel G. Backer). Exemple criminalité
❑ Depuis 1936 et la « théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la
monnaie » de J. M. Keynes : deux branches ; la microéconomie et la
macroéconomie
Définitions :
❑ La microéconomie explique le comportement des agents
économiques, la formation des prix, la coordination entre agents et
les structures des marchés.
❑ Elle met en relation des variables individuelles (loi de la demande)
❑ La macroéconomie étudie le comportement d’une économie dans
son ensemble à travers les relations entre les agrégats
macroéconomiques.
❑ Exemples : le revenu national (PIB), croissance économique, taux
de chômage, taux d’inflation, etc…
❑ Elle met en relation des agrégats macroéconomiques (variables
agrégées)
Les objectifs de la macroéconomie
Deux objectifs principalement :
1. Analyse macroéconomique : expliquer le comportement et le

fonctionnement d’une économie.
2. Politique économique : quelle politique doivent poursuivre les
pouvoirs publics ?
▪ Analyse macroéconomique : La question principale que se pose la

macroéconomie est celle liée au revenu (PIB) ?
▪ Pourquoi certains pays sont plus riches que d’autres ? Qu’est ce qui
détermine le revenu national ?
▪ Pourquoi dans certains pays il y a de l’inflation ? Pourquoi dans
certains pays il y a plus de chômage ?
Politique économique : Elle désigne l’ensemble des mesures prises

par l’Etat pour orienter l’activité économique en fonction des
objectifs définis
Objectifs :
 La croissance du PIB
 Le plein – emploi : lutter contre le chômage
 La stabilité des prix : lutter contre l’inflation
 L’équilibre des échanges extérieurs
❑Politiques structurelles : visant à modifier durablement

et en profondeur les cadres et les règles du jeu de la vie
économique. On parle de politique de régulation exemples
: privatisation, contrôle ou libération des prix …
❑Politiques conjoncturelles : ce sont des politiques de
court terme de stabilisation des grands équilibres macro –
économiques. Exemples : politique budgétaire, politique
monétaire …
❑ Macroéconomie de long
terme = théorie de la
croissance
Y
Les variations du revenu sur courte
périodes sont
appelées cycles des affaires : alternance
des périodes
d’expansion et de contraction (récession,
dépression)
❑ Macroéconomie de court
terme ou conjoncturelle = temps
théorie des cycles
Objectif 1. La croissance et le développement économique

Pourquoi certains pays sont plus riches que d’autres ?
Pourquoi certains pays croissent plus vite que d’autres ?
Quels sont les facteurs qui déterminent la richesse des nations ?
▪ Adam Smith (1776), « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des
nations »
▪ Davis S. Landes (1989), « Pourquoi les pays riches sont-ils si riches et les pays
pauvres si pauvres ? »
▪ J. Stiglitz, A. Sen et J.P. Fitoussi (2009), « Richesse des nations et bien être des
individus »
▪ D. Acemoglu et J. Robinson (2012), « Why Nations Fail: The Origins of Power,
Prosperity and Poverty »
Objectif 1. La croissance et le développement économique
PIB PPA (2005)

USA 43 063,36
Tunisie 8 441,62
France 29 819,10
Ethiopie 981,43
Maroc 4 475,24
Chine 7 957,62
Singapour 53 266,08
PIBSing PIBSing
= 12 = 54
PIBMar PIBEth
Plus un pays est proche de l’équateur plus il est pauvre

Plus un pays est éloigné de l’équateur plus il est riche
14000
12000
Nord Sud
10000
8000
6000
4000
2000
0
50-59 40-49 30-39 20-29 10-19 0-9 0-9 10-19 20-29 30-39 40-49 50-59
- Géographie, climat, etc.

- Droit anglais vs droit français
- Rôle du colonialisme
- Mais des changements de l’infrastructure possibles
- Plus de miracles (Japon, Corée du Sud, Singapour) que de désastres (Argentine)
Evolutions des PIB par habitants du Maroc et de la Chine
9000
8000
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
1980
1991
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Chine Maroc
L’expérience chinoise :
PIB réel par habitant (2005)

1952 : 219$
1976 : 422$ entre 1952 et 1976 (24 ans) le PIB a été multiplié par 2 fois
2010 : 7 130$ entre 1976 et 2010 (34 ans) le PIB a été multiplié par 17 fois
Taux de croissance
1952 – 1976 : 2,7% la richesse double toutes les 25 années
1976 – 2010 : 8,3% La richesse double toutes les 8 années
L’expérience marocaine :
1966 : 6443
1991 : 13 106 entre 1966 et 1991 (25 ans) le PIB a doublé
1977 : 10 324
2012 : 20 707 entre 1977 et 2012 (35 ans) le PIB a doublé
Taux de croissance
1966 – 1991 : 2,8% la richesse double toutes les 25 années
1977 – 2012 : 2,01% La richesse double toutes les 35 années
Objectif 2 : Les fluctuations et les cycles
PIB effectif
Inflation
PIB naturel
Chômage
Temps
Importance des fluctuations économiques : exemple de la Grèce
La tiers-mondialisation de la Grèce après la crise de 2008
2008 2013
Taux de chômage 7,50% 27,90%
Taux de chômage des - de 25 ans 21% 59,60%
Population urbaine 60% 78%
PIB réel / hab 31863 21653
Nouvelles contaminations VIH 5 10
Robert Lucas (Nouvelle économie classique, Prix Nobel 1995)

« Lorsqu’on commence à penser a ces choses il est difficile de penser à autre chose »
Gregory Mankiw (Nouvelle économie keynésienne)

« Les questions de chômage, de déficit, etc. paraissent dérisoires par rapport aux questions de
développement »
Nous on va commencer par penser à autre chose : le cycle des affaires (court terme) J. M. Keynes
« A long terme on sera tous mort »
Pour mieux comprendre le fonctionnement de l’économie, il faut s’intéresser aux questions de court
et de long terme
Chapitre 1. Situation économique et
sociale au Maroc
1. les agents économiques et les marches

2. Mesures de l’activité économique
3. Situation économique t sociale au Maroc
sociale au Maroc

Chapitre 1. Situation économique et sociale au Maroc
1. Les agents économiques et les marchés
Généralement on distingue 4 agents économiques :
Les ménages Les entreprises
L’Etat Le reste du monde

Les ménages
• disposent des facteurs de production primaires (capital
K et travail L) qu’ils louent aux entreprises et obtiennent
des revenus : salaires (w) et revenus du capital (rentes,
dividendes et intérêts). Ceci forme le revenu des
ménages qui leur permet de consommer
Les entreprises
• utilisent les facteurs de production primaires pour
produire des biens et services qu’elles vendent aux
ménages. Les recettes sont distribuées aux propriétaires
des facteurs : travailleurs (salaires) et actionnaires
(dividendes)
L’Etat
• (pouvoirs publics) produit des services non marchands,

lève les impôts et conduit la politique économique
Le reste du monde
• composé de l’ensemble des agents économiques

résidants à l’étranger. Sa principale fonction est
d’échanger des biens et services et des capitaux avec
l’économie nationale.
Ces agents économiques effectuent les opérations mentionnées sur 4

marchés principalement
1.Le marché des 2.Le marché du

biens et services travail
3.Le marché des 4.Le marché des

changes capitaux
Le Marché des biens et services
• le marché où s’échangent les biens et les services et où

se déterminent la production nationale et le niveau
général des prix. Marché équilibré
Le marché du travail
• l’endroit où se rencontrent l’offre et la demande de

travail. Il détermine les salaires, l’emploi et le chômage.
Généralement pas équilibré (chômage)
Le Marché des changes

• La rencontre de l’offre et de la demande de devises. Il
détermine le taux de change
Le marché des capitaux

• l’endroit où se rencontrent les agent ayant un excédent
de capitaux et les agents ayant un besoin de
financement. Il se compose fondamentalement de deux
marchés : le marché monétaire et le marché
financier. Ils déterminent respectivement le taux
d’intérêt et les prix des différents actifs monétaires et
financiers
On s’intéresse à expliquer les fluctuations du revenu national (PIB).

Comment se déterminent les équilibres de court terme ?
Approche court terme
Analyse keynésienne pertinente
Demande effective détermine la production et prix fixes
Approche dépense nationale
Production nationale = Dépense nationale = somme des dépenses

PIB = consommation + investissement + dépenses publiques + Exportations nettes
Y=C+I+G+X–M on suppose une économie fermée X–M=0
Identité comptable Y =C +I +G
- Y : mesure de l’activité économique

- C : fonction de consommation
- I : fonction d’investissement (fonction du taux d’intérêt et donc marché monétaire)
- G : les dépenses publiques (financées par recettes publiques T)
sociale au Maroc

On s’intéresse à l’ équilibre macro-économique
Y = C + I + G + (X-M)
Comment mesurer le niveau de l’activité ? La quantité produite de tous les biens

et services ?
Mais comment additionner des biens et des services de nature très différente ?
❑ Supposons une économie qui produit 1000 kg d’oranges et 10 ordinateurs.
Comment évaluer la quantité totale produite ?

Solution : évaluer la quantité produite en valeurs (au prix du marché)
▪ Prix des oranges = 5 DH pour 1 kg

▪ Prix des ordinateurs = 5 000 DH pour 1 ordinateur
Production totale (en valeur) = 5 * 1000 + 5000 * 10 = 55 000 DH
La production totale de l’économie est de 55 000 DH
Cependant cette approche par la production n’est pas pertinente car elle sur-
estime la valeur de la production
Un exemple simple pour s’en convaincre. Soit une économie composée de 3

entreprises.
1. Un cultivateur produit du Blé (400 DH)

2. Un minotier transforme le blé en farine (600 DH)
3. Un Boulanger transforme la farine en pain (1000 DH)
Un exemple simple pour s’en convaincre. Soit une économie composée de 3

entreprises.
1. Un cultivateur produit du Blé (400 DH)

2. Un minotier transforme le blé en farine (600 DH)
3. Un Boulanger transforme la farine en pain (1000 DH)
Bien entendu, si on agrège les productions, on obtiendra 2000 DH = 400 DH + 600

DH + 1000 DH.
Sur-estimation car double comptage

La solution est de distinguer production à destination de la consommation finale et

production à destination de la consommation intermédiaire.
Solution : concept de valeur ajoutée VA = P - CI
VA = Contribution réelle de chaque entreprise à l’économie nationale
Dans notre exemple
VA totale = ΣVA = 400 + 600 – 400 + 1000 - 600 = 400 + 200 + 400 = 1000 DH
La richesse crée dans l’économie est de 1000 DH c’est le Produit Intérieur Brut
(PIB)
1. La mesure du PIB
❑ Le produit intérieur brut (PIB) noté ici Y : la valeur au prix du

marché des biens et services produits dans une économie pendant
une période de temps (année, trimestre, etc.)
❑ Il peut être évalué à prix courants (PIB nominal) ou à prix constants

(PIB réel)
❑ Rapporté à la population le PIB par habitant (per capita) renseigne

sur la performance d’une économie c’est une mesure de la richesse
moyenne (du bien être ?)
1. La mesure du PIB
Optique
production
Optique Optique
dépense revenu
3
approches
(optiques)
1. La mesure du PIB
Deux principes liés à l’équilibre
macroéconomique
Optique
production
1. Toute production fait l’objet d’une
dépense.
Optique Optique
dépense revenu Dépense Nationale = Production
nationale
3
approches 2. Toute dépense est un revenu pour les
(optiques) agents.
Dépense Nationale = Revenu
Nationale
Production nationale = Revenu national = Dépense nationale

1. La mesure du PIB
Optique production nationale :
Le produit intérieur brut aux coûts des facteurs PIBcf = ΣVA
Le produit intérieur brut aux prix du marché PIBpm = PIBcf + Impôts indirects -
subventions
Optique Dépense nationale :

Le PIB aux prix du marché est la somme de la consommation finale (C), de
l’investissement privé (I), des dépenses publiques (G) et des exportations nettes (X -
M)
PIBpm = C + I + G + (X - M)
1. La mesure du PIB
Optique Revenu national :
En produisant on génère des revenus car on doit louer des immeubles, louer de la main
d’œuvre et utiliser du capital
Le produit intérieur net aux coûts des facteurs
PINcf = Salaires et traitements + Revenus des indépendants + Revenus d’intérêts +

Dividendes
+ Bénéfices non distribués + Impôts sur les sociétés + cotisations sociales
Le produit intérieur net aux prix du marché PINpm = PINcf + Impôts indirects –
subventions
Le produit intérieur brut aux prix du marché PIBpm = PINpm + Amortissement

1. La mesure du PIB
2 011 2 012 2013 2013
PIB (approche demande) 802 607 827 497 872 791 %
Dépenses de consommation
finale 472 938 495 655 524 395 60,1%
Dépenses publiques 146 332 159 118 165 559 19,0%
+ Formation brute de capital 288 562 291 865 298 165 34,2%
+ Exportations de biens et
services 285 530 297 170 293 670 33,6%
- Importations de biens et
services 390 755 416 311 408 998 46,9%
2 011 2 012 2 013
VA activités primaires 114 866 110 575 132 465
Activités secondaires 224 556 232 872 228 079
Activités tertiaires 402 997 424 283 438 861
Somme VA 742 419 767 730 799 405
Impôts nets des subventions 60 188 59 767 73 386
PIB 802 607 827 497 872 791
1. PIB nominal vs PIB réel
❑ L’activité économique = production de biens et services. On devrait mesurer la

quantité : Volume
❑ Comme les biens et les services sont de nature différente on additionne les
valeurs de ces biens et services
❑ Lorsque la quantité de B&S produite à la date t est évaluée à la même date on
parle de
PIB à prix courants = PIB nominal
Problème : Si on doit comparer le PIB dans le temps cette approche n’est pas
pertinente. Qu’est ce qui a augmenté ? Les prix ou les quantités produites
?

Un exemple simple : Considérons une économie qui produit 2 biens : le blé et les oranges
t = 2012 t = 2013
Blé Quantité 100 kg 103 kg
Prix 10 DH 10,2 DH
oranges Quantité 70 kg 72 kg
Prix 5 DH 5,1 DH
❑ En 2012, le PIB à prix courants (nominal) est donné par

PIB = 100 * 10 + 70 * 5 = 1 350 DH
❑ En 2013, le PIB à prix courants (nominal) est donné par

PIB = 103 * 10,2 + 72 * 5,1 = 1 417,8 DH
❑ Entre 2012 et 2013, le taux de croissance du PIB

Taux de croissance (nominale) = (1417,8/1350)-1= 5,02%
t = 2012 t = 2013
Prix 10 DH 10,2 DH
Prix 5 DH 5,1 DH
❑ Cela ne signifie pas que les quantités produites ont augmenté de 5,02%. Les prix
ont contribué à cette hausse du PIB
❑ Il faut neutraliser l’effet des prix
❑ On calcule le PIB à prix constants (PIB réel)
❑ On choisit une année de référence par exemple 2012 (année de base)

t = 2012 t = 2013
Prix 10 DH 10,2 DH
Prix 5 DH 5,1 DH
Le rapport entre le PIB nominal et le PIB réel est appelé déflateur du PIB
Déflateur du PIB = (PIB nominal / PIB réel) = 1417,8 / 1390 = 1,020
C’est une mesure du taux d’inflation (ici 2%)


t = 2012 t = 2013
Prix 10 DH 10,2 DH
Prix 5 DH 5,1 DH
Taux de croissance nominal = taux de croissance réelle + taux d’inflation
5,02 = 2,96 + 2,0 = 4,96
Deux règles simples : Soient X et Y deux variables
- Le taux de croissance de X * Y = taux de croissance de X + taux de croissance de Y
- Le taux de croissance de X / Y = taux de croissance de X – taux de croissance de Y

3. IPC vs déflateur du PIB

L’IPC est un indice qui mesure le coût de la vie. Il renseigne sur l’évolution des prix par
rapport à une année de base d’un panier de B&S. Supposons une économie produisant
du blé et des oranges
Au Maroc :
▪ il est mesuré de manière mensuelle par le HCP.

▪ année de base 2006 = 100
▪ concerne un panier de 478 articles et 1067 variétés
Différences entre IPC et déflateur du PIB
3 principales différences
❑ Le déflateur du PIB mesure les prix de tous les B&S produits, l’IPC s’intéresse
uniquement aux B&S achetés par les consommateurs
❑ Le déflateur du PIB ne prend en considération que les prix des B&S produits
localement mais pas ceux importés
❑ Les pondérations sont fixes dans l’IPC et variables dans le déflateur du PIB
IPC : Indice de Paasche

Déflateur du PIB : Indice de Laspeyres
140
120
100
80
60
40
20
0
1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
Déflateur PIB IPC
Les autres mesures de l’activité économique : le revenu national
Parfois on utilise une autre mesure de l’activité économique : le produit national brut (PNB)
❑ Le calcul du PIB est basé sur la localisation des facteurs de productions quelque soient
leurs nationalités
❑ La calcul du PNB est basé sur la nationalité des facteurs de production quelque soient leurs
localisations
PNB = PIB + Revenus des facteurs reçus du RDM – Revenus des facteurs versés au
RDM
Les autres mesures de l’activité économique : le revenu national
Exemples :
❑ Les revenus reçus par les marocains résidents en France sont comptabilisés dans le PNB
marocain mais dans le PIB français
❑ Les profits d’une entreprise française installée au Maroc sont comptabilisés dans le PIB
marocain mais dans le PNB français
❑ Généralement peu de différences entre ces deux mesures. Trois éléments affectent cette
différence
▪ Le niveau de la dette
▪ Le nombre de travailleurs à l’étranger
▪ La présence de multinationales
Des différences existent pour certains pays
❑ Les petites économies ouvertes : Hollande, Irlande,… ont beaucoup de multinationales
❑ PIB > PNB
❑ Les pays en développement très endettés paient des charges à l’étranger
❑ PIB > PNB
❑ Certains pays en développement ont beaucoup d’immigrés et reçoivent des transferts

importants
PIB < PNB

Des différences existent pour certains pays
Pays PNB / PIB

EUA 101,30
France 101,91
Belgique 101,77
Mexique 98,85
Irlande 82,89
Suisse 107,71
Maroc 97,55
4. Du PNB au revenu disponible RD

Le produit national brut (PNB) aux prix du marché constitue le revenu global de la nation
Seulement une partie va aux ménages pour être consommée et épargnée (revenu disponible).
Comment l’obtenir ?
4 corrections :
1. Passer du PNBpm au PNBcf
PNBcf = PNBpm - Impôts directs + Subventions
2. Passer du PNBcf au PNNcf (revenu national, RN)
PNNcf = PNBcf - amortissement

4. Du PNB au revenu disponible RD
3. Passer du RN au revenu personnel (RP)
RP = RN – Impôts sur les sociétés – Bénéfices non distribués - cotisations sociales

+ Transferts de la sécurité sociale
4. Passer du revenu personnel (RP) au Revenu personnel disponible (RPD)
RPD = RP – Impôts directs

4. Critiques du PIB comme mesure de l’activité
Critiques traditionnelles
❑ Certaines activités se réalisent hors marché. Elles ne sont pas comptabilisées. Exemple : le
travail domestique
❑ Certaines activités bien qu’elles se réalisent au sein du marché ne sont pas correctement ou
pas du tout comptabilisées. Exemples : économie informelle ou économie illégale
❑ Les services produits par l’Etat ne peuvent pas être évalués au prix du marché
Commission Stiglitz (K. Arrow, D. Kahenman, J. Heckman, A. Sen, etc.)

Préconise dans son rapport final (2009), l’élaboration d’un tableau de bord avec plusieurs
indices autour de 3 axes
1. Axe économie, amélioration de la mesure du PIB
2. Axe bien être, avec une évaluation subjective et objective
3. Axe soutenabilité du développement

* Indicateur monétaire synthétique de soutenabilité
* Des indicateurs physiques liés au développement durable
On peut aller au-delà du revenu national

Les Nations Unis produisent plusieurs indicateurs de développement
Le plus utilisé est l’IDH : moyenne géométrique de trois indices (éducation, espérance de vie et
revenu)
Très forte corrélation entre revenu national et IDH (avec quelques exceptions)

Conclusion :
Certes le revenu national est une mesure imparfaite du bien être. Il ne prend pas
correctement
▪ Le développement humain (mais très corrélé au revenu national)
▪ Les inégalités et la pauvreté
▪ La soutenabilité de la croissance
Mais les individus semblent plus heureux dans les pays riches que dans les pays
pauvres
▪ Flux migratoires
▪ Flux migratoires désirés
▪ Enquêtes sur le bien être
sociale au Maroc

3. Situation économique et sociale au Maroc
1. Ralentissement de la croissance économique et faible création

de l’emploi
▪ Tendance au ralentissement de la croissance économique
▪ Faible contenu de la croissance en emploi
2. Un développement social non inclusif

▪ Système d’éducation
▪ Système de santé
▪ Faiblesse du système de protection sociale
▪ Bien-être social de la population

de l’emploi
L’amélioration du niveau de vie de la population et de son bien-être

social constitue à l’évidence la finalité des différentes stratégies de
développement économique et social.
Ces objectifs dépendent étroitement d'une croissance économique

soutenue et durable, à même de créer les richesses et de fournir des
opportunités d'emploi.
Problèmes ?

de l’emploi
Problèmes ?
❑ la faiblesse du rendement économique du système productif
national
❑ l’accumulation pendant des décennies de déficits sociaux :
chômage, pauvreté, analphabétisme, mortalité infantile, etc.,
- Ces solutions ne peuvent servir de remèdes efficaces.

- Ces problèmes sont à traiter en agissant sur leurs causes
structurelles

de l’emploi
Problèmes ?
la faible croissance économique et la sous-utilisation des
potentialités du pays, particulièrement celles en main d’oeuvre. Ceci
est d’autant préoccupant que la transition démographique que
connaît le Maroc impliquera une demande sociale croissante, une
pression sur les ressources nationales et une offre d’une force de
travail considérable dans le futur.

de l’emploi
❑ La croissance du produit intérieur brut (PIB) par habitant durant les
cinq dernières années qui tourne autour d’une moyenne annuelle de
3% : reste insuffisant pour répondre à la demande d’emploi, comme
en témoigne le taux de chômage encore élevé, en particulier des
diplômés.
❑ Cette situation a limité les opportunités de création des revenus,
facteur déterminant pour la réduction de la pauvreté et de la
vulnérabilité de la population qui demeurent préoccupants.
❑ La performance de l’économie marocaine, reste cependant
insuffisante au regard des potentialités réelles du pays en termes de
capital humain et physique.

de l’emploi
Evolution de la croissance du PIB agricole, non agricole et du PIB total (en %)
Source : HCP

de l’emploi
La situation économique au Maroc est caractérisée par
1. une utilisation non optimale des ressources humaines :

comme en témoigne la montée du chômage des diplômés dans les
dernières années. Or, la plupart des pays qui ont réussi à assurer
une utilisation maximale de la force de travail ont connu une
accélération de leur croissance économique.
2. l’investissement ou l’accumulation du capital physique, qui
constitue un facteur déterminant du niveau de production par
habitant, n’était pas suffisant pour booster la croissance
économique et il est resté caractérisé par une efficacité limitée.

de l’emploi
La situation économique au Maroc est caractérisée par
1. une utilisation non optimale des ressources humaines :

comme en témoigne la montée du chômage des diplômés dans les
dernières années. Or, la plupart des pays qui ont réussi à assurer
une utilisation maximale de la force de travail ont connu une
accélération de leur croissance économique.
2. l’investissement ou l’accumulation du capital physique, qui
constitue un facteur déterminant du niveau de production par
habitant, n’était pas suffisant pour booster la croissance
économique et il est resté caractérisé par une efficacité limitée.

de l’emploi
❑ Cette situation est le reflet d’un tissu productif national qui connait
une faible diversification et une faible productivité sectorielle,
éléments fondamentaux pour la réalisation d’une croissance
économique forte et durable.

de l’emploi
❑ Le secteur agricole : conserve un poids important dans l’économie.
❑ Il emploie la majorité de la population active rurale, et assure
presque 40% de l’emploi national.
❑ Sa contribution au PIB se situe dans une moyenne de 12,5% et reste
erratique suivant la volatilité des conditions climatiques qui
continuent à impacter la valeur ajoutée agricole.
❑ Il utilise une part importante de la force de travail nationale, crée
des valeurs ajoutées relativement modestes, soit une faible
productivité de l’emploi agricole.

de l’emploi
Caractéristiques de l’agriculture marocaine :
❑ une faible pénétration technologique et par des exploitations de
petites tailles ne permettant pas la production à grande échelle.
❑ Les cultures extensives dont notamment les céréales et les
légumineuses ainsi que l’arboriculture occupent plus de 60% de la
superficie agricole utile (SAU).
❑ Les produits agricoles hautement capitalistiques destinés
essentiellement à l’exportation, sont produits principalement dans les
zones irriguées. Ainsi, l’irrigation contribue à 75% des exportations
agricoles.

de l’emploi
❑ l’agriculture marocaine se caractérise par son faible effet en
amont sur le reste de l’économie : l’agriculture marocaine utilise peu
d’intrants en provenance des autres secteurs, en particulier les produits
industriels. Les techniques et les modes de production agricoles au
Maroc ne sont pas intensifs en inputs intermédiaires, se caractérisant
par une faible mécanisation et restent tributaires des aléas climatiques.

de l’emploi
❑ l’effet en aval sur les autres activités est très significatif : du
fait que l’agriculture est le principal fournisseur de consommations
intermédiaires pour les autres secteurs, en particulier l’agroalimentaire
et l’hôtellerie et restauration ainsi que l’industrie du bois et de papier.
Ceci explique la forte dépendance de la croissance économique vis-à-

vis des performances du secteur agricole. Alors que les secteurs non
agricoles, n’ayant pas encore atteint le niveau de développement
suffisant pour amortir les fluctuations agricoles, continuent à
contribuer à la croissance économique d’une manière relativement
stable.

de l’emploi / Faible contenu de la croissance en emploi
❑ Le facteur travail a peu contribué à cette dynamique de la croissance
économique récente du Maroc, malgré une démographie favorable.
❑ Le Maroc traverse une période d’aubaine démographique caractérisée
par une forte croissance de la population en âge de travailler qui a
progressé à un rythme moyen de l’ordre de 2 % pendant la période
2000-2019. Ce taux de progression tend toutefois à diminuer
tendanciellement : il est passé de 2,5 % en 2000 à 1,5 % en 2019.
❑ Malgré ce phénomène d’aubaine démographique, les créations
d’emploi sont restées relativement limitées.
ce qui a conduit à une faible contribution du travail à la
croissance.

❑ La progression annuelle moyenne de l’emploi s’est située à 1% entre
2000 et 2019, soit un taux inférieur à la croissance démographique
des personnes de plus de 15 ans.
❑ Le taux d’emploi, c’est-à-dire le rapport entre la population active
occupée et la population en âge de travailler (15–64 ans), a connu
une baisse tendancielle, passant de plus de 48 % en 2000 à moins de
41,6% en 2019. En d’autres termes, moins de la moitié de la
population marocaine en âge de travailler contribue actuellement à la
création de richesse

Evolution du taux d’emploi, 2000, 2019

la faible attractivité du marché du travail :
❑ les femmes continuent à représenter aujourd’hui les trois quarts des
inactifs, faisant que leur taux d’activité continue de reculer. En
2019, quatre femmes sur cinq sont inactives, et
❑ les nouvelles générations de jeunes, notamment les plus diplômés,
rencontrent également des obstacles et des difficultés importantes
pour s’insérer sur le marché du travail.

Plusieurs facteurs expliquent le recul de l’activité et le niveau élevé du
chômage structurel de l’économie :
▪ l’insuffisance de la demande globale de travail
▪ l’inadéquation entre les qualifications des demandeurs d’emploi et
les besoins des entreprises.

de l’emploi
▪ Tendance au ralentissement de la croissance économique
▪ Faible contenu de la croissance en emploi
2. Un développement social non inclusif

▪ Système d’éducation
▪ Système de santé
▪ Faiblesse du système de protection sociale
▪ Bien-être social de la population
2. Un développement social non inclusive
Le capital humain recouvre l’ensemble des :

▪ connaissances,
▪ qualifications,
▪ compétences
▪ caractéristiques individuelles
qui facilitent la création du bien-être personnel, social et économique.

C’est le capital humain qui peut faire progresser ou soutenir la
productivité, l’innovation et la création de la richesse nationale. La
constitution de ce capital passe inéluctablement par l’investissement,
notamment dans l’éducation et la santé.
2. Un développement social non inclusive / Système d’éducation
▪ L’éducation est la première priorité nationale après l’intégrité

territoriale du Royaume.
▪ Les discours et les directives royales ont mis l’accent sur cette
priorité et sur la nécessité de revoir les approches et les méthodes
adoptées pour les intégrer dans une politique d’éducation et de
formation durable et efficace.
▪ Suite à ces Hautes Orientations Royales, une vision stratégique de
réforme de l’éducation nationale 2015-2030 a été adoptée : Cette
vision défends pour une école de l’équité et de l’égalité des
chances, une école de qualité pour tous et une école de la
promotion de l’individu et de la société.
Des efforts ont été déployés en termes de moyens humains et

financiers pour la concrétisation des objectifs escomptés par la vision
stratégique 2015-2030 :
▪ Le budget du secteur de l’Enseignement et formation a progressé
de 10% entre 2016 (56 Milliards de DH) et 2019 (62 Milliards de
DH) et plus que 72 Milliards de DH en 2020.
▪ Afin de pallier au déficit en ressources humaines et alléger
l’encombrement des classes dans l’école publique, 70.000
enseignants ont été recruté entre 2016 et 2019.
Cependant, plusieurs défis restent à relever :

▪ En termes de généralisation d’accès au préscolaire et en termes de
qualité et d’égalité sociales et spatiales d’accès : visant à éliminer
les disparités en la matière entre les sexes, les catégories sociales et
les territoires à tous les niveaux de l’enseignement et de la
formation,
▪ En termes de renforcement des connaissances et des aptitudes
nécessaires à la promotion de l’emploi des jeunes.
La vision stratégique 2015-2030 a opté pour :

1. la consolidation des efforts pour garantir une scolarité durable et
lutter contre les déperditions scolaires et les redoublements.
2. l’amélioration continue du rendement interne de l’École.
3. la généralisation d’un enseignement inclusif et solidaire pour
tous les enfants marocains, sans aucune discrimination.
2. Un développement social non inclusive / Système de santé
❑ La santé et le bien-être des populations constituent l’une des

finalités de toute stratégie de développement et constitue une
thématique centrale dans le programme mondial de
développement durable.
❑ Si le Maroc a réalisé, dans ce domaine, des avancées considérables,

il demeure encore affronté à un ensemble de défis comme il a été
révélé par la crise pandémique du Covid-19.
❑ La santé maternelle et infantile : Le taux de mortalité maternelle a

connu une réduction de 35% entre 2010 et 2017, passant de 112
pour 100.000 naissances vivantes à 72,6, soit une performance
proche de la cible mondiale fixée pour 2030 à moins de 70 pour
100.000 naissances vivantes. Les progrès ont été plus marqués en
milieu urbain qu’en milieu rural.
❑ Ces performances sont la résultante des progrès réalisés en
matière des services de santé maternelle, notamment dans le
domaine d’accouchement assisté par du personnel de santé
qualifié,
❑ Lutte contre les maladies transmissibles : La maîtrise des maladies

transmissibles s’est poursuivie durant ces dernières années. Le
Maroc est parvenu à inverser l’incidence de l’infection par le VIH.
❑ Les niveaux d’incidence de certaines maladies comme la
tuberculose et de l’hépatite virale restent inquiétants et interpellent
notre système de santé.
❑ Maladies non transmissibles (MNT), santé mentale et

traumatismes : Au Maroc, la transition épidémiologique et
démographique se traduit par une augmentation de la charge de
morbidité et de mortalité des MNT telles que les cancers, le
diabète, les maladies cardiovasculaires et l’insuffisance rénale
chronique. Le changement du profil de la morbidité impose au
système de soins l’adaptation permanente en termes
d’infrastructure, d’équipements et de ressources humaines.
❑ Maladies non transmissibles (MNT), santé mentale et

traumatismes : Le système d’information sanitaire ne renseigne
que partiellement les causes de décès, selon lesquelles, la mortalité
par les MNT est la principale cause de mortalité au Maroc.
❑ Prévention et traitement de l’abus de substances psychoactives
❑ Décès et blessures dus aux accidents de la route : le Maroc a pu
réduire durant cette période, le nombre de vies perdues
❑ Accès de tous à des services de soins de santé sexuelle et
procréative :La réduction significative de la mortalité maternelle
pourrait être expliquée par l’amélioration du suivi de la grossesse,
l’accouchement en milieu surveillé et l’amélioration de la qualité de
prise en charge.
❑ La couverture sanitaire universelle : La mise en oeuvre de

l’assurance maladie obligatoire (AMO) en 2005 et du régime
d’assistance médicale (RAMED) en 2012, a permis de couvrir,
selon les données du ministère de la Santé, 66% de la population
marocaine, en 2018 (31% au titre de l’AMO y compris les
étudiants et 35% du RAMED). Quant à l’assurance maladie des
indépendants (AMI), elle est en cours de déploiement.
❑ Renforcement de la lutte antitabac : La consommation du tabac est

considérée comme une cause évitable de mortalité.
❑ Au Maroc, selon l’enquête nationale sur la prévalence des facteurs
de risque des MNT 2018, la prévalence de la consommation
actuelle de tabacs chez les personnes âgées de 18 ans ou plus a
atteint 13,4%. Les deux milieux urbain et rural présentent les
mêmes niveaux de prévalence. Par contre, par sexe, les hommes
affichent une prévalence de 26,9% nettement supérieure à celle des
femmes qui ne dépasse pas 0,4%.
❑ Accès aux vaccins et aux médicaments La proportion des enfants

de 12-23 mois (la population cible) ayant reçu tous les vaccins
prévus par le programme national d’immunisation a atteint 90,6%
selon l’enquête 2017/2018. Ce taux est de l’ordre de 95,2% en
milieu urbain contre 86,1% en milieu rural
❑ Déficit quantitatif et qualitatif en ressources humaines : est

structurel et est aggravé par une distribution régionale
déséquilibrée.
❑ Le Maroc se situe parmi les 57 pays du monde qui présentent une
pénurie aiguë en personnel soignant.
❑ Actuellement, les effectifs du personnel médical et infirmier
demeurent largement en deçà des besoins minimaux pour garantir
à l’ensemble de la population une offre de soins de qualité.
2. Un développement social non inclusive / Faiblesse de

protection sociale
Développer le système de protection sociale au Maroc à travers un

certain nombre d’initiatives et de chantiers d’envergure :
❑ la couverture médicale de base (CMB) avec ses deux volets AMO et
RAMED,
❑ l’élargissement du bénéfice de la retraite aux indépendants
❑ les différents programmes qui bénéficient de l’appui public dans le
cadre du Fonds d’Appui à la Cohésion Sociale (Programme de
Transfert Monétaire Conditionné «Tayssir», aides directes aux
femmes veuves en situation de précarité ayant des enfants orphelins,
programme d’aide aux personnes en situation de handicap...).
2. Un développement social non inclusive / Bien être social de la

population
❑ La faiblesse de la croissance économique au Maroc se reflète
également sur le bien-être au sein même de la population marocaine.
❑ La pauvreté et la vulnérabilité économiques demeurent très
répandues puisqu’un quart de la population rurale (environ 3,5
millions de personnes) est directement confronté à la pauvreté.
❑ L’hypothèse de l’émergence d’une classe moyenne plus large au
Maroc en raison de facteurs comme la cherté de la vie et la qualité
des services publics.

population
❑ Il semble raisonnable de considérer qu’un ménage appartient à la
classe moyenne lorsqu’il satisfait trois marqueurs sociaux :
i) la capacité d’acquérir un logement qui ne soit pas un logement
social ;
ii) la capacité d’acheter une voiture d’entrée de gamme
iii) la capacité de scolariser ses enfants dans une école privée,
compte tenu de la perception négative de l’école publique
❑ Les simulations réalisées par la Banque Mondiale à partir de ces trois
postes de dépenses conduisent à un budget minimum de 10 000
dirhams par mois pour une famille de quatre personnes pour pouvoir
accéder à la classe moyenne.

population
❑ La barre d’accès à la classe moyenne au Maroc est relativement élevée
par rapport aux standards internationaux. En retenant le seuil des 10
000 dirhams par mois pour une famille de quatre personnes selon la
Banque Mondiale, seulement 15 % des ménages marocains feraient
partie de la classe moyenne ou aisée, soit environ 5 millions
d’habitants pour une population totale d’environ 34 millions (selon le
recensement de 2014).

population
❑ Pour mieux identifier les facteurs qui sont à l’origine des

phénomènes de la pauvreté, de la vulnérabilité et des inégalités
sociales et de leur reproduction sociale, l’approche
multidimensionnelle est utilisée dans ce sens pour mieux analyser
ces phénomènes.
❑ En fait, l’effectif global de la population en situation de pauvreté
multidimensionnelle est passé de 7,5 million individus en 2004 à
2,8 million d’individus en 2014 selon le HCP.
❑ La décomposition de la pauvreté multidimensionnelle par domaine
de privation renseigne sur les sources à l’origine de ce phénomène.

population
Décomposition de la pauvreté multidimensionnelle par source de
privation(en %)

population
Le classement des régions selon l’incidence de la pauvreté
multidimensionnelle indique que la moitié des régions enregistrent un
taux de pauvreté supérieur à la moyenne nationale (8,2%).
Chapitre 2. Analyse sectorielle de
l ’économie marocaine
Cours
GHIZLAN LOUMRHARI

Plan
Chapitre 2. Analyse sectorielle de l’économie marocaine
le Maroc s’est engagé dans une stratégie de transformation profonde

de son économie ; moyennant des stratégies sectorielles visant la
modernisation de son appareil productif et le renforcement de ses
performances et de sa résilience.
Secteur primaire : Appui exceptionnel au secteur agricole fragilisé par des

conditions climatiques difficiles visant à atténuer l’effet du retard des précipitations,
alléger l’impact sur l’activité agricole et soutenir les agriculteurs et les éleveurs
impactés.
Secteur secondaire : rebond de l’activité économique en 2021, notamment, au
niveau des secteurs du BTP (ventes de ciment : +14,8% à fin 2021 et +8,8% à fin
janvier 2022), de l’énergie électrique (production : +6,5% à fin 2021) et des
industries manufacturières (TUC : +7,5 points à 72,3% à fin 2021), parallèlement au
maintien de l’évolution positive du secteur extractif (production de phosphate :
+1,8% à fin 2021).
Secteur tertiaire : bonne performance des indicateurs des télécommunications
(parcs mobile : +8,2% et internet : +17,8% à fin septembre) ; Evolution positive des
indicateurs des secteurs du tourisme (nuitées : +31,8% à fin 2021) et du transport
(passagers aériens : +38,9% et ferroviaires : +64% ; trafic portuaire global : +11,6%
à fin 2021)
1. secteur primaire
1. Secteur primaire
❑ Le secteur primaire joue un important rôle économique, social et

environnemental dans notre pays.
❑ Il représente près de 13,9% du total des valeurs ajoutées aux prix
courants durant la période 2008-2019, dont 12,9% pour
l’agriculture et 1% pour la pêche.
❑ Il emploie plus de 3,6 millions de personnes en 2019, soit 33% de la
population active occupée.
❑ Dans le contexte actuel de la crise sanitaire, ce secteur figure parmi
les secteurs qui seraient modérément impactés notamment en ce
qui concerne les exportations halieutiques. Il est à noter que cette
crise devrait être l’occasion de redynamiser le développement du
secteur pour plus de résilience et de compétitivité.
1. secteur primaire
2. Secteur des pêches maritimes
❑ Le secteur des pêches maritimes contribue à hauteur de 1% au total

des valeurs ajoutées aux prix courants et 7,3% à celles relatives aux
activités primaires entre 2008 et 2019.
❑ En 2018, les captures de la pêche côtière ont augmenté, pour

s’établir à 1297 milles tonnes contre 1286 en 2017 et de 7291
millions de dirhams contre 7195.
1. secteur secondaire
3. Secteur des mines
❑ Le secteur des mines contribue à hauteur de 3,1% au total des

valeurs ajoutées aux prix courants et 10,7% à celles relatives aux
activités secondaires entre 2008 et 2019.
❑ Il emploie directement plus de 53,9 milliers de personnes soit 0,5%
de la population active occupée en 2018.
4. Secteur énergies (électricité et eau)
❑ La production d’eau potable au Maroc est de 1152 millions de m3

en 2019, avec un patrimoine de 140 grands barrages d’une capacité
globale de stockage de 17,6 milliards de m3.
❑ Ces infrastructures ont permis l’accès quasi généralisé à l’eau
potable en milieu urbain et un taux d’accès d’environ 96% en milieu
rural, l’irrigation de près de 1,5 million d’hectares et la protection
contre les inondations de vastes territoires.
4. Secteur énergies (électricité et eau)
❑ Le secteur de l’énergie contribue à hauteur de 2,3% au total des

valeurs ajoutées aux prix courants et 8% à celles relatives aux
❑ Il emploie directement plus de 60 milliers de personnes en 2017,
soit 0,6% de la population active occupée.
5. Secteur des industries
❑ Le secteur de l’industrie contribue à hauteur de 17,4% au total des

❑ Il emploie plus de 1,1 million de personnes en 2017, soit 10,7% de
la population active occupée.
5. Secteur des industries / Secteur de l’automobile

❑ le secteur de l’automobile est devenu la locomotive de l’industrie
marocaine, et ce depuis le lancement du projet du groupe Renault
pour l’assemblage des voitures low cost sous la marque Dacia.
❑ Son chiffre d’affaires à l’export a connu une croissance remarquable
de 18%, passant de 7,3 milliards de dirhams à 65 milliards de
dirhams entre 2005 et 2018, portant ainsi la part des exportations
automobiles dans les exportations totales du pays de 7% à 24%.
❑ Le secteur emploie environ 158 000 employés à fin 2018, cumulant
27% des emplois industriels, alors qu’il était à environ 39 000
employés 10 ans auparavant.
5. Secteur des industries / Secteur de l’aéronautique

❑ le secteur de l’aéronautique, tourné exclusivement à l’international,
a connu une dynamique fort importante de ses exportations de
l’ordre de 32% sur la période 2005-2018.
❑ Avec ses 140 entreprises, le secteur contribue à la promotion de
l’emploi exclusivement qualifié d’un niveau minimum de bac+2, qui
a atteint 16.700 employés en 2018, contre 5.700 employés en 2005,
soit un taux de croissance annuel moyen de 8,6%.
5. Secteur des industries / Secteur de l’aeronautique

❑ En moins de 15 ans, le Maroc est devenu une destination de choix
sur la carte mondiale de l’industrie aéronautique et commence à se
positionner sur des maillons à forte valeur ajoutée tel que la
recherche, l’ingénierie et la logistique.
❑ Ces performances sont d’autant plus encourageantes que les 9
premiers fournisseurs de Boeing commencent à s’installer au
Maroc, dans le cadre du protocole d’accord signé en 2016.
5. Secteur des industries / L’industrie agro-alimentaire

❑ L’industrie agro-alimentaire a enregistré une performance notable
durant les dernières années. Sa valeur ajoutée a connu une
augmentation annuelle moyenne de 4% sur la période 2007-2018.
❑ Sa contribution à la création d’emploi a été nettement améliorée,
consolidant son poids dans l’emploi industriel de +6 points. Quant
à son chiffre d’affaires à l’export, il a atteint 32,2 milliards de
dirhams à fin 2018, en progression de 14% par rapport à 2005.
5. Secteur des industries / Le secteur du textile

❑ le secteur du textile a été pendant longtemps considéré comme
étant l’un des principaux secteurs de sous-traitance au Maroc.
❑ durant les années 2000, il a profondément souffert de la
concurrence étrangère provenant des pays émergents,
principalement la Chine, suite à la fin des quotas sur les
importations de textiles en 2005.
6. Secteur des bâtiments et travaux publiques

❑ Le secteur du bâtiment et travaux publics contribue à hauteur de
6,2% au total des valeurs ajoutées aux prix courants et 21,3% à
celles relatives aux activités secondaires entre 2008 et 2019.
❑ Il emploie plus d’un million de personnes en 2018, soit 10,8% de la
population active occupée, dont 12,7% dans le milieu urbain.
7. Secteur du transport
❑ Le secteur de transport contribue à hauteur de 4,1% au total des
activités tertiaires entre 2008 et 2019.
❑ Ce secteur emploie près de 600.000 personnes en 2018, soit 5,1%
de la population active occupée et 7,2% dans le milieu urbain.
8. Secteur du tourisme
❑ Le secteur du tourisme contribue à hauteur de 9,2% au PIB
national en 2019, soit une hausse de 8,2% par rapport à 2018.
❑ Le secteur continue à drainer des recettes importantes évaluées à
78,8 milliards de dirhams, à attirer 12,93 millions de touristes et
plus de 25 millions de nuitées dans les hôtels classés en 2019.
9. Secteur de télécommunication
❑ Le secteur de télécommunications contribue à hauteur de 3% au
total des valeurs ajoutées aux prix courants et de 7,2% à celles
relatives aux activités tertiaires entre 2008 et 2019. En 2019, le
secteur compte plus de 48 millions d’abonnés (téléphone fixe et
mobile) et 25 millions d’internautes.
10. Secteur d’assurance

❑ Le secteur marocain des assurances affiche un taux de pénétration
de 3,90% et un chiffre d’affaires des entreprises d’assurances et de
réassurance de 46,7 milliards de dirhams enregistré en 2019, il
occupe le 1er rang au niveau du monde arabe et la 4ème position au
niveau de l’Afrique après l’Afrique du Sud, la Namibie et le
Zimbabwe en 2018.
11. Secteur bancaire

❑ En 2019, le Produit Net Bancaire (PNB) global s’est amélioré à 49,5
milliards de dirhams et 1415 milliards de dirhams pour le total
bilan. Le total des dépôts collectés s’est situé à 955 milliards de
dirhams et 839 milliards de dirhams pour les crédits octroyés et
78% pour le taux de bancarisation en 2019.
Chapitre 3. Analyse du marché du travail au
Maroc
1. Emploi, chômage, inactivité

2. Offre et demande de travail, salaire : l’analyse classique
3. Recherche d’emploi et chômage volontaire
4. Rigidités et déséquilibre sur le marché du travail
5. Caractéristiques du marché du travail au Maroc
Cours
GHIZLAN LOUMRHARI

Plan
Chapitre 3. Analyse du marché du travail au
Maroc
1. Emploi, chômage, inactivité

2. Offre et demande de travail, salaire : l’analyse classique
3. Recherche d’emploi et chômage volontaire
4. Rigidités et déséquilibre sur le marché du travail
5. Caractéristiques du marché du travail au Maroc
Chapitre 3. Analyse du marché du travail au Maroc
- Le chômage est une des manifestations les plus frappantes des

crises économiques
- Le chômage est le phénomène qui touche les individus le plus
directement, il signifie une baisse du niveau de vie et un coût
psychologique important (Grèce, Espagne,..après la crise de 2008)
- La théorie économique s’intéresse à expliquer les causes du
chômage et les politiques économiques à mettre en œuvre pour le
faire baisser
Généralement on scinde la population P d’un pays en deux catégories :

• Population en âge de travailler (entre 15 et 60 ans au Maroc par
exemple)
• Population qui n’est pas en âge de travailler (- de 15 et + de 60 )
P = Ppat + P(15-60)=Ppat + A
La population en âge de travailler A se compose de la
- Population active occupée N

- Population active non occupée U
- Population inactive mais en âge de travailler I (les étudiants, les
personnes au foyer, les handicapés, etc.)
A=N+U+I
- La population active (force de travaille) L = N + U
- Le taux de chômage est donné par
u=U/L
La population marocaine
(2019) Population marocaine
(36,47)
(36,47)
Population en âge de travailler Population pas en âge de travailler

(26,359) (10,111)
(36,47)

(26,359) (10,111)
Population active économiquement L Population inactive économiquement

(12,082) (14,277)
(36,47)

(26,359) (10,111)

(12,082) (14,277)
Population employée N Population au chômage U

(10,975) (1,107)
Population marocaine
La population marocaine (36,47)
(2019)
Population en âge de travailler A Population pas en âge de travailler

(26,359) (10,111)

(12,082) (14,277)
Population employée N Population au chômage U

(10,975) (1,107)
Taux de chômage = U / L =1,107/12,082 = 9,16%

Taux d’activité = L / A = 12,82/26,359 = 45,84%
Taux d’emploi = N / A = 10,975/26,359 = 41,64%
Les principaux indicateurs du marché du travail
Taux de chômage. Le taux de chômage exprime la part des

chômeurs dans la population active âgée de 15 ans et plus. Ce taux est
obtenu par le rapport de l'effectif des chômeurs à celui des actifs âgés
de 15 ans et plus.
Taux d’activité. Le taux d’activité indique la part des personnes

actives dans la population en âge de travailler. Il est calculé en
rapportant l'effectif des actifs à celui de la population en âge de
travailler.
Taux d’emploi. Le taux d'emploi exprime la part de la population

active occupée dans la population en âge de travailler
Les formes du chômage
On distingue généralement trois types de chômage

- Frictionnel : Chômage lié au temps nécessaire à la recherche d’un
emploi. Il touche les personnes à la recherche d’un emploi ou les
personnes changeant d’emploi. (Chômage de prospection ou
d’appariement)
- Cyclique : Le taux de chômage naturel est le taux de chômage de
long terme. Le taux de chômage qui fluctue autour de ce taux de
chômage est appelé taux de chômage cyclique. Il est associé au cycle
d’affaires. (Chômage conjoncturel)
- Structurel : Est le taux de chômage qui résulte fondamentalement
de la rigidité des salaires réels
Chômage naturel = chômage structurel + chômage frictionnel

Taux de chômage
Temps
Taux de chômage
Taux de chômage
naturel
Taux de chômage
Taux de chômage
naturel
Taux de chômage
Taux de
chômage
Taux de chômage
naturel
0,07
0,08
0,09
0,11
0,12
0,13
0,14
0,15
0,16
0,1
1999Q1
1999Q4
2000Q3
2001Q2
2002Q1
2002Q4
2003Q3
2004Q2
2005Q1
2005Q4
2006Q3
2007Q2
2008Q1
2008Q4
2009Q3
2010Q2
2011Q1
2011Q4
2012Q3
2013Q2
2014Q1
2014Q4
2015Q3
2016Q2
2017Q1
Taux de chômage naturel au Maroc9,78%
2017Q4
Dynamique du taux de chômage naturel
On suppose que la population active L est fixe

Même lorsque le taux de chômage est constant il y a une dynamique. Au Maroc par exemple = 9%
Employés Au chômage
Taux de chômage naturel

Même lorsque le taux de chômage est constant il y a une dynamique. Au Maroc 9%
Perdre un emploi
Taux de chômage naturel

Même lorsque le taux de chômage est constant il y a une dynamique. Au Maroc 9%
Perdre un emploi
Trouver un emploi
Taux de chômage naturel et sa dynamique

- Il y a des individus au chômage qui trouvent un emploi f (part d’individus qui trouvent un
emploi)
-Des individus qui ont un emploi et se retrouvent au chômage s (part d’individus qui perdent
un emploi)
- Ces deux paramètres déterminent le taux de chômage
- Si le taux de chômage est constant, alors
f U=sN
f U = s (L - U)
f u = s (1- u)
u = 1/(1+f/s)
Taux de chômage naturel et sa dynamique
- Exemple : si le taux de trouver un emploi est de 0,1 et le taux de perdre un emploi est de
0,01 alors le taux de chômage naturel est de u = 9,1%
- Le taux de chômage naturel dépend positivement du taux de perdre un emploi (s) et
négativement du taux de trouver un emploi (f).
- Toute politique économique qui permet de diminuer le taux de perte d’emploi et
augmente le taux de trouver un emploi fait baisser le taux de chômage naturel
Mais pourquoi il y a un chômage naturel initialement ?

Deux raisons :
1. chômage frictionnel
2. chômage structurel
1. Recherche d’emploi et chômage frictionnel

- Les travailleurs ont certaines compétences et préférences
- Les postes nécessitent certaines compétences requises
- Le flux d’informations sur les postes vacants et sur les candidats est imparfait
- La mobilité géographique n’est pas parfaite non plus
- Le processus de coordination ou d’appariement entre compétences requises et
compétences offertes nécessite du temps et des coûts
- La recherche d’un emploi nécessite du temps et de l’effort et réduit le taux de
trouver un emploi
- Donc, il y aura des postes vacants et des chômeurs (personnes sans emploi).
- Ce chômage causé par le temps nécessaire de trouver un emploi est appelé
chômage frictionnel

Changement des habitudes de consommation et de production (glissement sectoriel et
régional)
- Autres causes : faillite des entreprises, démissions, déménagements, etc.
Les politiques publiques de diffusion de l’information sur les emplois vacants et les
candidats peut réduire le chômage frictionnel. Les programmes de formation permettent de
jouer également ce rôle
D’autres politiques par contre augmentent ce chômage : l’assurance chômage par
exemple
Au Maroc, 50% du salaire (sans dépasser 6 000 MAD) pendant 6 mois. Entrée en vigueur fin
2014

Générosité plus élevé dans certains pays européens
- Réduit le taux de trouver un emploi (on cherche moins activement)
- Augmente le taux de perte d’emploi (On accepte plus facilement des emplois puisque même
si on est licencié on est indemnisé)
- Certains économistes avancent la générosité des indemnités pour expliquer le différentiel du
taux de chômage naturel entre l’Europe et les Etats-Unis

Mais d’un autre côté
- L’assurance chômage augmente l’appariement (on n’accepte que les emplois qu’on souhaite)
- Hausse de la production
- Stabilisateur automatique
Des études montrent que plus la période d’indemnisation arrive à son terme plus la probabilité
de retrouver un emploi augmente
- Recherche plus active d’un emploi
- Acceptation d’emplois moins intéressants
Proposition de réforme assurance chômage
Couverture intégrale peut limiter les licenciements

Plusieurs études empiriques
- Une indemnisation plus généreuse conduit systématiquement à un allongement des durées de
chômage
- La durée des indemnisations influence le profil des sorties de chômage. Un pic dans les
sorties de chômage au moment de l’épuisement des droits.
- Pas d ’évidence empirique sur le lien entre l’indemnisation et la qualité des emplois retrouvés
(salaire, durée,…)
- Fort impact des sanctions (suspensions des droits par exemple). Hausse des sorties de
chômage entre 50% et 120% suite à une suspension partielle ou totale des indemnités
2. Recherche Rigidités du salaire réel et chômage structurel
- La seconde raison du chômage est la rigidité du salaire réel : l’incapacité du salaire à s’ajuster
aux variations de l’offre et de la demande du travail

- Le chômage structurel survient car les entreprises sont incapables de réduire le salaire
Trois raisons :
- La réglementation sur le salaire minimum
- Le pouvoir des syndicats
- Le salaire d’efficience
Demande de travail
Y = AF ( K , L) = AK  L1−
La production est une fonction croissante du travail pour un stock de capital donné et concave
Y Y2
PML =
L
Y1
PML1  PML2
L1 L2
2. Recherche Rigidités du salaire réel et chômage structurel
- La seconde raison du chômage est la rigidité du salaire réel : l’incapacité du salaire à

s’ajuster aux variations de l’offre et de la demande du travail
- Le chômage structurel survient car les entreprises sont incapables de réduire le
salaire
Trois raisons :
- La réglementation sur le salaire minimum
- Le pouvoir des syndicats
- Le salaire d’efficience
Demande de travail
Y = AF ( K , L) = AK  L1−
La production est une fonction croissante du travail pour un stock de capital donné et concave
Y
Y
PML =
L Y2
Y1
PML1  PML2
L
L1 L2
La productivité marginale du travail (PmL) est une fonction décroissante du travail
PML
L
Les entreprises demandent une quantité de travail qui égalise PmL et salaire
PML
w*
PML
L
L*
L
La demande de travail est une fonction croissante du salaire
PML
w*
PML
L
L1 L* L2
L
La demande de travail est une fonction décroissante du salaire
PML
w*
w**
PML
L
L* L**
L
Exemple Y = AF ( K , L) = AK  L1−
 = PY − wL − rK
max  = PY − wL − rK
 Y PmL = w
= −w=0
L L
PY
PmL = PA(1 −  ) K  L− = w (1 −  ) =w
L
PY
L = (1 −  )
w
La demande du travail est une fonction décroissante du travail

L’offre de travail
U = (C , ls)
U U
C  0, 0
C ls
 2U  2U
 0, 2  0
c1 C 2 ls
c2 U2
U1
Loisir
ls1 ls2
Exemple:
U (C , ls) = ln(C ) +  ln(ls)
U 1 U 
= 0 = 0
C C ls ls
La contrainte budgétaire :
Temps = l + ls
C = wl +  − T
C = w(Temps − ls) +  − T
 −T
ls
Temps
L’offre de travail optimale
C
La quantité optimale de travail
offerte est celle qui égalise TMSP au
TMSE. Le gain d’une unité
supplémentaire de loisir est juste
égal au coût d’une unité du loisir
c
 −T
ls
ls Temps
Hausse du salaire
C
Une hausse du salaire augmente l’offre
de travail
 −T
ls
ls Temps
l’offre de travail optimale

MaxU (C , ls) = Max ln(c ) +  ln(ls)
s.c. c = w(1 − ls) +  − T
MaxU (C , ls) = Max ln[ w(1 − ls) +  − T ] +  ln[ls]
Condition de premier ordre
U − w  w  wls
= + =0 = C=
ls C ls C ls 
Dans la contrainte wls

= w(1 − ls) +  − T

 (w +  − T )
l = 1−
w(1 +  )
L’offre de travail est une fonction croissante du salaire
- Les individus maximisent une utilité en arbitrant entre travail et loisir
- Il y a une désutilité du travail (pénible)
- En travaillant les agents renoncent au loisir et accèdent à la consommation
- Plus le salaire réel est élevé plus il est intéressant de substituer du travail au loisir
- L’offre de travail est une fonction croissante du salaire réel

salaire Ls
L
L’offre de travail, pour des raisons de simplification, peut être considérée

comme exogène. Verticale
Ls
salaire
L
Salaire réel flexible : absence de chômage structurel
salaire Offe
w*
Demande
L
L*
Le salaire w* est le salaire d’équilibre (walrasien). Celui qui égalise la productivité marginale du travail
Lorsque le salaire est flexible : pas de chômage
Pour un salaire donné, si la demande est faible. Le salaire baisse. La demande augmente
Pas de chômage
Rigidités du salaire réel et chômage structurel
Si le salaire est rigide et se fixe à un niveau supérieur au salaire concurrentiel apparition du chômage
Offe
salaire chômage
w*
Demande
L
Ld Ls
1. Le salaire minimum (SMIG au Maroc et SMAG)

- Le SMIG mensuel est de 2570,86 MAD
- Le SMAG Journalier est de 69,73 MAD
- Le salaire minimum cause le chômage pour les travailleurs les plus
jeunes et les moins qualifiés et les moins expérimentés.
- La productivité marginale des jeunes est assez faible (2 raisons) : peu
d’expérience et une partie du salaire est versée sous forme de formation
- Le salaire minimum des jeunes est plus élevé que le salaire d’équilibre
(c’est pourquoi le patronat est réticent)
- Salaire minimum élevé peut inciter les jeunes à arrêter les
études plutôt
Ls

- Laroque et salanié (2000) : une hausse de 10% du SMIC cause une
perte de 290 000 emplois à long terme
-Les études montrent qu’une hausse de 10% du SMIC fait baisser la
demande de travail de 1% à 3%
Mais
- Le salaire minimum peut augmenter la productivité. Shapiro et Stiglitz
estiment qu’il y a un lien positif entre salaire et motivation et donc
productivité
- Un salaire minimum élevé peut relancer l’activité économique (analyse
keynésienne)
Ls

-En plus, il faut un salaire minimum pour garantir un niveau de vie
décent
- Pour ne pas pénaliser l’emploi et aggraver le chômage, les
économistes privilégient le système de crédit d’impôt. L’idée est que
les entreprises paient un salaire à hauteur de la productivité
marginale du travail et c’est l’Etat qui complète le salaire
Ls
2. Les syndicats et les négociations collectives

- En présence de syndicats : le salaire et les conditions de travail sont déterminés
suite aux négociations collectives
- Lorsque le taux de syndicalisation est élevé les syndicats sont une cause du
chômage
- Le salaire fixé suite aux négociations salariales est au dessus du salaire d’équilibre
- Les entreprises acceptent des salaires élevés pour éviter des concessions sur les
conditions de travail
- Même les entreprises où les syndicats ne sont pas présents fixent ce salaire
- Les entreprises décident du nombre d’emploi et donc du chômage
- Conflit entre les insiders et les outsiders
- En Suède par exemple malgré un taux de syndicalisation élevé le taux de chômage
n’est pas élevé
Le rôle de l’Etat y est important en protégeant les droits des outsiders
Ls
Taux de syndicalisation (2011)

80
70
60
50
40
30
20
10
Source : OCDE
Ls
2. Les syndicats et les négociations collectives

- En Suède par exemple malgré un taux de syndicalisation élevé le
taux de chômage n’est pas élevé
Le rôle de l’Etat y est important en protégeant les droits des outsiders
-Dans une étude de 2006 l’OCDE recense plusieurs études
économétriques (17) consacré au sujet
- Dans la majorité des études (aucun effet du taux de
syndicalisation) sur le chômage structurel ou un effet positif
(chômage augmente lorsque le taux de syndicalisation augmente)
- Lorsque le taux de syndicalisation est élevé, ils sont représentatifs
est plus modérés
Ls
3. Le salaire d’efficience (Akerlof et Yellen, 1986)
-La théorie du salaire d’efficience considère que le salaire peut avoir

un effet sur la productivité
-Il peut être intéressant pour les entreprises d’offrir un salaire plus
élevé que le salaire d’équilibre
- Le salaire d’efficience est le salaire optimal qui offre la meilleure
combinaison entre coût salarial et productivité
- Il est possible donc que le salaire soit supérieur au salaire du
marché qui assure le plein emploi
- La théorie du salaire d’efficience repose sur l’asymétrie
d’information concernant les caractéristiques et les intentions des
travailleurs
Ls
3. Le salaire d’efficience
1. Dans les pays en développement, un salaire plus élevé améliore la santé
(nutrition) et donc la productivité des salariés
2. Un salaire élevé réduit le turnover des travailleurs et réduit le coût de recherche,
de formation,.. d’autres travailleurs
3. La qualité de la force de travail dans une entreprise dépend du salaire dans cette
entreprise. Un salaire faible fait fuir les meilleurs éléments. Un salaire plus élevé
attire les meilleurs salariés (selection adverse)
4. Un salaire plus élevé pousse les salariés à travailler plus et faire plus d’efforts.
Comme l’effort fourni n’est pas parfaitement observable (coûteux), les salariés
sont tentés de faire moins d’efforts (moral hazard). Pour minimiser ce risque les
entreprises offrent un salaire élevé de sorte à augmenter le coût des salariés s’ils
sont pris et licenciés.
- Ford par exemple proposait un salaire de 5$ alors que le salaire d’équilibre était
entre 2$ et 3$
Ls
3. Le salaire d’efficience : études empiriques
1. Levine (1992) en analysant un échantillon de de compagnies

industrielles a démontré qu’augmenter les salaires augmentait la
productivité
2. Holzer (1990) a travaillé sur des entreprises américaines a
montré également qu’augmenter les salaires augmentait la
productivité, diminuait les coûts d’embauche et de turn-over
3. Mas (2006) sur le salaire et les performance des policiers
américains montre qu’une hausse de 17% des salaires augmente
la productivité de 12%
4. Reich et al. (2003), Dube et al. 2007 et Fairris et al. 2005).
Une hausse des salaires fait baisser le turnover de 35% à 90%
Ls
Caractéristique du chômage au Maroc HCP (2016)
Taux de chômage 9,40%

Urbain 13,90%
Rural 4,20%
Masculin 8,90%
Féminin 10,90%
15 - 24 22,50%
25 - 34 13,50%
35 - 44 4,80%
45 et plus 2,70%
Sans diplôme 3,80%
Niveau moyen 14,30%
Niveau supérieur 21,90%
Ls
Caractéristique du chômage au Maroc HCP (2016)
Part des chômeurs n'ayant jamais travaillé 54,70%

Part des chômeurs de longue durée 67,20%
Causes du chômage
Arrêt de l'activité ou licenciement 23,90%
Cessation d'activité indépendante 16,20%
Fin des études ou de formation 41,20%
Arrivée à l'âge de travailler 12,20%
Autres causes 6,50%
Ls
En 2019, la population en âge d'activité (15 ans et plus) a atteint

26.359.000 personnes, 12.082.000 sont des actifs (10.975.000 pourvues
d’un emploi et 1.107.000 en situation de chômage) et 14.277.000 sont
en dehors du marché de travail.
Le taux d’activité a atteint 45,8 : 42,3% en milieu urbain et 52,2% en

milieu rural; 71% parmi les hommes et 21,5% parmi les femmes. Ce
taux passe de 45% parmi les actifs n'ayant aucun diplôme à 42,5%
parmi ceux ayant un diplôme moyen pour atteindre 56,9% parmi les
actifs ayant un diplôme supérieur.
Le taux d’emploi a atteint 41,6% au niveau national; 36,9% en milieu

urbain et 50,3% en milieu rural; 65,5% parmi les hommes et 18,6%
parmi les femmes. Il est de 57,9% pour la tranche d’âge 35-44 ans et
de 18,9% pour les 15-24 ans.
Au Maroc, le problème majeur est celui du taux d’activité

En 2019,
- Le PIB au Maroc a été de 1 151 170 millions de DH
- La population a été de 36,47 millions
- La population active occupée a été de 10,975
- Le Pib par habitant est donc de 31 564,84 DH (= 1151170/36,47)
- Le PIB par travailleur a été de 104 890,205 DH
- Avec un taux d’activité qui passerait par exemple à 65% la
population active occupée serait de
15,60 millions
- Le PIB serait 1 636 287,20 millions de DH et le PIB par habitant
serait de 44 866,66 DH
- Une hausse de 42,14%
Proposition du FMI pour réformer le marché du travail au

Maroc.
- Des réformes visant à réduire les coûts d’embauche (par exemple,
des contrats plus flexibles, un salaire minimum aligné sur la
productivité du travail et une meilleure formation pour réduire
l’inadéquation des compétences) pourraient entraîner une
augmentation de la production et de l'emploi à moyen terme.
- Ces réformes pourraient augmenter le PIB de 2 ,5 points de
pourcentage et faire baisse le taux de chômage de 2,2 points de
pourcentage. Enfin, les systèmes d'éducation et de formation
professionnelle doivent être modernisés afin de réduire
l'inadéquation des compétences sur le marché du travail, les coûts
de recrutement étant en partie plus élevés en raison d'un capital
humain insuffisant et d’une raretéLs des compétences réelles.

Cours D'économie Du Maroc: Année Universitaire: 2021-2022

Transféré par

Informations du document

Titre original

Copyright

Formats disponibles

Partager ce document

Partager ou intégrer le document

Options de partage

Avez-vous trouvé ce document utile ?

Ce contenu est-il inapproprié ?

Droits d'auteur :

Formats disponibles

Cours D'économie Du Maroc: Année Universitaire: 2021-2022

Transféré par

Droits d'auteur :

Formats disponibles

Cours

Année universitaire : 2021-2022

Les rapports et publications de:

- Le cours est présenté sous forme de slides assez détaillés présentant

Deux objectifs principalement :

1. Analyse macroéconomique : expliquer le comportement et le

Deux objectifs principalement :

▪ Analyse macroéconomique : La question principale que se pose la

Deux objectifs principalement :

Politique économique : Elle désigne l’ensemble des mesures prises

❑Politiques structurelles : visant à modifier durablement

Objectif 1. La croissance et le développement économique

Objectif 1. La croissance et le développement économique

PIB PPA (2005)

Plus un pays est proche de l’équateur plus il est pauvre

- Géographie, climat, etc.

Evolutions des PIB par habitants du Maroc et de la Chine

PIB réel par habitant (2005)

Objectif 2 : Les fluctuations et les cycles

Importance des fluctuations économiques : exemple de la Grèce

La tiers-mondialisation de la Grèce après la crise de 2008

Robert Lucas (Nouvelle économie classique, Prix Nobel 1995)

Gregory Mankiw (Nouvelle économie keynésienne)

1. les agents économiques et les marches

1. les agents économiques et les marches

Généralement on distingue 4 agents économiques :

Les ménages Les entreprises

L’Etat Le reste du monde

• (pouvoirs publics) produit des services non marchands,

• composé de l’ensemble des agents économiques

Ces agents économiques effectuent les opérations mentionnées sur 4

1.Le marché des 2.Le marché du

3.Le marché des 4.Le marché des

Le Marché des biens et services

• le marché où s’échangent les biens et les services et où

• l’endroit où se rencontrent l’offre et la demande de

Le Marché des changes

Le marché des capitaux

On s’intéresse à expliquer les fluctuations du revenu national (PIB).

Production nationale = Dépense nationale = somme des dépenses

Y=C+I+G+X–M on suppose une économie fermée X–M=0

- Y : mesure de l’activité économique

1. les agents économiques et les marches

On s’intéresse à l’ équilibre macro-économique

Comment mesurer le niveau de l’activité ? La quantité produite de tous les biens

❑ Supposons une économie qui produit 1000 kg d’oranges et 10 ordinateurs.

Comment évaluer la quantité totale produite ?

Solution : évaluer la quantité produite en valeurs (au prix du marché)

▪ Prix des oranges = 5 DH pour 1 kg

Production totale (en valeur) = 5 * 1000 + 5000 * 10 = 55 000 DH

La production totale de l’économie est de 55 000 DH

Un exemple simple pour s’en convaincre. Soit une économie composée de 3

1. Un cultivateur produit du Blé (400 DH)

Un exemple simple pour s’en convaincre. Soit une économie composée de 3

1. Un cultivateur produit du Blé (400 DH)

Bien entendu, si on agrège les productions, on obtiendra 2000 DH = 400 DH + 600

Sur-estimation car double comptage

La solution est de distinguer production à destination de la consommation finale et

Solution : concept de valeur ajoutée VA = P - CI

VA = Contribution réelle de chaque entreprise à l’économie nationale

Dans notre exemple

❑ Le produit intérieur brut (PIB) noté ici Y : la valeur au prix du

❑ Il peut être évalué à prix courants (PIB nominal) ou à prix constants