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DEUXIEME PARTIE

MACROECONOMIE
I. Définition et objet de la macroéconomie

La macroéconomie, comme branche de la science économique,


, étudie les mécanismes qui régissent le fonctionnement de
l’activité économique au niveau d’une nation :

(Production, Répartition, Echange, Consommation) à


travers les relations qui existent entre les différents
agents économiques (Entreprises, Administrations,
Ménages) en se basant sur les agrégats tels que :

Production, Investissement, consommation, Epargne,

chômage, solde de la balance commerciale, taux d’inflation


• Ses analyses permettent aux Pouvoirs Publics

• De situer l’origine des dysfonctionnements de


l’activité économique

• D’y apporter des mesures correctives

• De mettre en œuvre les mécanismes qui


assurent la croissance économique sur une
longue période
• Ces mesures s’apparentent aux politiques
économiques de relance dites également politiques
conjoncturelles:

• Politique monétaire : Incitation à


l’investissement par la baisse du taux d’intérêt ,
manipulation du Taux de change …

• Politique Budgétaire : Déficit budgétaire par


la baisse d’impôts pour stimuler l’Investissement et
la consommation, Dépenses publiques,
augmentation des Taxes sur les produits importés ….
• On peut résumer les objectifs de la politique
macroéconomique comme suit :

• 1°) un niveau élevé et croissant du PIB réel

• 2°) un niveau élevé d’emploi (avec un chômage


minime)

• 3°) Un niveau de prix stable ou croissant


modérément

• 4°) une balance commerciale équilibrée


Croissance
(en % du PIB)
6

2
0 1 2
Chômage 0 Solde extérieur
(en % de la population active) 15 (en % du PIB)
5 10 15

Inflation (en %)
• La macroéconomie comme
branche de la science
économique a été élaborée à
partir des travaux de
l’Economiste Britanique :

John Maynard KEYNES

• Après la grande crise économique


de 1929
• John Maynard KEYNES 1883 –
1946

• Principal ouvrage :

• Théorie générale de l’emploi, de


l’intérêt et de la monnaie.
• paru en 1936
• Contexte de formation de la pensée
Keynésienne : crise de 1929
• Les effets de la crise :
• Crash boursiers
• Surproduction et faillite d’entreprises
• Chômage d’un niveau sans précédent

• A titre d’exemple aux USA entre 1929 et 1932, la


production industrielle a baissé de 50% et le taux de
chômage est passé de 3,1% à 24%.
• 40 millions de chômeurs dans les pays industrialisés
(USA, GB, France, Allemagne, Italie).

• Paupérisation des populations et conditions


de vie précaires
• Pour Keynes, le revenu des ménages
(Y) se répartit entre :

Consommation (C)
et
Epargne (S)

Y = C + S
• PMC : Propension moyenne à consommer

PMC = C/Y

• PMS : Propension moyenne à épargner

PMS = S/Y

PMC + PMS = 1
• Pour Keynes, l’épargne est un résidu

• Quand les ménages perçoivent leurs revenus


ils consomment d’abord et épargnent par la
suite.

. Le taux d’intérêt sur le marché financier


n’intervient pas dans l’arbitrage entre
consommation et épargne.
• Le taux d’intérêt est un élément de référence
Pour le choix entre :

* le placement

* la détention de monnaie liquide


(préférence pour la liquidité)
• La fonction de consommation
Keynésienne

• Pour Keynes la consommation des ménages


comprend deux éléments :

* la consommation incompressible Co

* la consommation liée au revenu cY


C = Co + cY

Co : consommation incompressible

cY : consommation liée au revenu

c : propension marginale à consommer


des ménages

S : Propension marginale à épargner


La consommation incompressible :

- C’est le minimum de subsistance


pour les ménages.

- Cette consommation a lieu même


si le revenu des ménages est nul.

- Dans ce cas, ils seront contraints de


désépargner.
La consommation liée au revenu cY

Keynes constate que lorsque le revenu des


ménages augmente leur consommation croît
mais pas dans les mêmes proportions que
celle du revenu.

Autrement dit, les ménages consacrent une


partie de l’augmentation de leur revenu à
l’épargne.
• La propension marginale à
consommer (Pmc) :
• C’est la variation de la
consommation rapportée à la
variation du revenu
c = dC/dY

• La propension marginale à
épargner (Pms):
• C’est la variation de l’épargne
rapportée à la variation du revenu
s = dS/dY
• D’où :

Pmc + Pms = 1

ou

c + s = 1
La fonction d’épargne

Si Y = C + S

Et que C = cY + Co

Donc S = 1Y - cY - Co

D’où S = sY - Co
• Dans la plupart des cas, la Pmc est
toujours inférieure à 1

• Mais il arrive qu’elle soit supérieure à 1

• C’est ce que l’on appelle :

• L’effet de cliquet

• Si la Pmc est > 1 donc Pms < 0


• Exemple :

• Dans une économie donnée, la


demande de consommation des
ménages est formulée par la
fonction suivante :

C = 0,6Y + 100
• Faire la représentation graphique de la
fonction de demande de consommation des
ménages

• Déterminez leur fonction d’épargne

• Faire la représentation graphique de la


fonction d’épargne

• Pour quelle valeur du revenu (Y) l’épargne


des ménages est nulle ? (S = 0)
• Keynes se pose une question
fondamentale :
• Comment remettre l’économie en
marche ?
• Il explique le chômage par le faible taux
d’utilisation des capacités de
production dans les entreprises (TUC)

• Cette faiblesse du TUC s’explique par


le faible niveau de la demande globale
Le Schéma Keynésien du
fonctionnement de l’économie
nationale
Revenu
National

Demande
Biens Cons°
PMC

Demande Niveau de Niveau


effective la de
production l’emploi
Tx (i)
Marché Demande Biens
financier Invest

Efficacité
marginale du K
Le niveau de l’emploi dépend du

niveau de la production (plus le

TUC est important plus le taux de

chômage est faible)


• Le niveau de la production dépend du niveau
de la demande effective

• La demande effective est la demande


anticipée par les entrepreneurs en début
d’année

• Elle est constituée de la demande de biens de


consommation par les Ménages et de la
demande de biens d’investissement par les
Entreprises
• Quels en sont les déterminants :

* de la demande de consommation
des ménages
et

* de la demande d’investissement
des entreprises
• La demande de consommation des
ménages dépend :

• Du revenu national (Y)

• De leur propension moyenne à


consommer (PMC)
• La demande d’investissement des entrepreneurs
dépend de 2 éléments :

• l’efficacité marginale du capital

• le taux d’intérêt sur le marché financier

lequel dépend de

* l’offre de monnaie (Banque Cle)


* la préférence pour la liquidité par
les ménages
Qu’est-ce que l’efficacité marginale
du capital ?

Réponse :

C’est le taux de rendement anticipé de

l’investissement par les entrepreneurs


• EXEMPLE

• Coût d’un projet 10 000 000 Um


• Rendement annuel escompté 650 000 Um
• Taux de rendement 6,5%

• Taux d’intérêt 4,5%


• Le projet est plus rentable que le placement
• D’où effet de levier
• Si le rendement annuel est de 420 000 Um
Il n’y a pas d’effet de levier car :

• Le taux de rendement de 4,2% est inférieur au


taux d’intérêt 4,5%
• D’où effet de massue

• Le placement est plus rentable que


l’investissement
Pour relancer l’économie Keynes préconise

d’agir sur la demande globale en augmentant :

* La demande de consommation
des ménages

* La demande d’investissement
des entreprises
• Cette augmentation passe par la mise en
œuvre de politiques économiques

*Action par les dépenses publiques : relance


de l’économie par la demande (politique
des grands travaux, effet multiplicateur de
l’investissement public).
• Hausse ou baisse du taux de pression fiscale:

• Mesures fiscales allégées sur les bénéfices


des entreprises pour les encourager à investir

• Baisse de la TVA pour encourager la


consommation, laquelle induira des
investissements supplémentaires
L’ EQUILIBRE

MACROECONOMIQUE
• Pour Keynes,
il y a équilibre macroéconomique quand l’offre

globale de biens de consommation et de biens

d’investissement, en fin de période, est égale

à la demande effective c’est-à-dire la demande

anticipée par les entrepreneurs en début de


période.
Comment cela se passe ?

Par souci de simplification, prenons une

économie à deux agents :

MENAGES ET ENTREPRISES
En début d’année, les entrepreneurs font des
prévisions sur les dépenses de consommation
des ménages Cp en fonction de certains
paramètres : PMC, inflation….

• Pour répondre à cette demande de biens


de consommation, les entrepreneurs eux-
mêmes vont prévoir d’investir IP (achats de
biens de production)
• Si à la fin de l’année, la totalité de la
• production des entreprises en biens de
• consommation CR et en biens
d’investissement IR est écoulée, cela signifie
• qu’il y a équilibre entre la demande effective
• et la demande réelle. (offre = Demande)

CP + IP = CR + IR

P : prévu ; R : réalisé
• LE REVENU D’EQUILIBRE
Y = C + I
Y = somme de tous les biens produits dans
l’économie (Offre)
C = Demande de consommation des ménages

I = Demande de biens d’investissement des


entreprises
• Dans la théorie keynésienne,
l’économie nationale est conçue
• comme un circuit dans lequel
• circulent des flux réels (Biens et
• Services) et des flux monétaires.

• Si la totalité des biens et services


• produits est consommée, il y a
• équilibre dans la mesure où l’offre
• correspond à la demande.
• Si les ménages ne dépensent pas
• entièrement leurs revenus et
• qu’ils épargnent une partie, cette
• épargne est considérée comme
• une fuite du circuit.

• Si les entreprises investissent du


• même montant que l’épargne des
• ménages, il y a alors injection
IL y a équilibre économique

du modèle quand le montant

des fuites est égal au montant

des injections.
• Exemple chiffré
• Soit une économie à deux agents (entreprises
et ménages)
• C = 0,75Y + 150
• I = 300
• Peut on considérer le revenu de 900 comme
Ye ? Et le revenu de 2000 ?
• Calculer le revenu d’équilibre Ye
• Faire la représentation graphique de l’équilibre
macroéconomique et de la condition d’équilibre.
LES DIFFERENTS TYPES DE REVENUS

CHEZ KEYNES
Pour Keynes, il existe

deux types de revenus

d’équilibre
Le revenu d’équilibre de sous-emploi
des capacités de production

Le revenu d’équilibre de plein emploi


des capacités de production
• Dans le cas du revenu de sous-emploi :

• Taux d’utilisation des capacités de production


est inférieur à 100%

• Dans le cas du revenu de plein-emploi :

• Taux d’utilisation des capacités de production


est égal à 100%
• L’objectif des politiques
économiques est de passer du :

• Sous-emploi des capacités

au

Plein-emploi des capacités de


production
• Supposons que le revenu d’équilibre obtenu
précédemment (1800)soit un revenu de
sous-emploi

• Et que le revenu de plein-emploi des


capacités de production s’établit à 2400
Quels sont les éléments sur lesquels on
pourrait agir pour y parvenir ?
Réponse graphique puis chiffrée

Calculer la valeur du multiplicateur de la


demande autonome
• Dans la théorie keynésienne, l’équilibre
macroéconomique peut-être envisagé suivant
trois hypothèses :

• 1°) H1 Economie fermée à deux agents :


Ménages et entreprises

2°) H2 Economie fermée à trois agents :


Ménages, Entreprises et Etat
• H3 Economie ouverte (quatre agents)

Ménages, Entreprises, Etat et Reste


du Monde
• Condition d’équilibre dans le
modèle à deux agents

Y =C + I

S = I
• Condition d’équilibre dans le
modèle à trois agents :

Y = C + I + G

S + T = I + G
• Condition d’équilibre en économie
ouverte (quatre agents)

Y+M = C + I + G +X

S + T + M = I + G + X

FUITES :

* Epargne (S)

* Impôt (T)

* Importations (M)
• INJECTIONS :

* Investissement privé (I)


* Dépenses publiques (G)
* Exportations (X)
CAS PRATIQUE
• Soit une économie à deux agents dans une
première phase T1: entreprises et ménages

• La fonction de consommation des ménages


est donnée par la relation suivante :
• C = 0,6Y + 160

• Les entreprises comptent investir 200


. Que représente le revenu de 600 ?

• Et le revenu de 1000 ?

• Calculer le revenu d’équilibre. Faire la


vérification
• Faire une représentation graphique de
l’équilibre macroéconomique.

• Faire une représentation graphique de la


condition d’équilibre macroéconomique.

• Quelle est la valeur du seuil de rupture ?


Les services gouvernementaux de ce
pays avancent que le revenu d’équilibre
déterminé précédemment est un
revenu d’équilibre de sous-emploi.
Il représente 75% du revenu de Plein
Emploi.
• De combien est le revenu d’équilibre de
plein-emploi ?
• Quels sont les éléments sur lesquels on
pourrait agir pour atteindre ce revenu de
plein-emploi ?
• Faire les commentaires graphiques (deux)
• Qu’est-ce que la demande autonome ?
• Qu’est-ce que le multiplicateur de la demande
autonome ?
* Donner sa valeur et sa formule de calcul
* Qu’est-ce qui permettrait d’obtenir un
multiplicateur de la demande autonome de 3
• Qu’est-ce qui permettrait de baisser le seuil de
rupture ? Donnez en la signification à l’aide
d’un exemple chiffré.
• Au cours d’une seconde phase T2 , l’Etat intervient dans
l’économie. Il prélève un impôt sur le revenu des ménages
T = 0,1Y et il engage des dépenses publiques G pour un
montant de 54

• Déterminer à nouveau le revenu d’équilibre.

• Appliquer la condition d’équilibre.


• Représenter graphiquement l’équilibre et la condition
d’équilibre.

• Calculer la valeur du seuil de rupture. Comparer avec le cas


précédent.
• Si l’on considère que le revenu d’équilibre de plein-
emploi est toujours le même,

• De combien devrait varier les éléments de la


demande autonome pour réaliser ce revenu de plein
emploi ?

• En comparant les effets de l’investissement privé en


économie sans Etat à ceux de l’économie avec Etat
que peut-on constater ?
• Calculer la valeur du multiplicateur de la
demande autonome dans ce cas.

• Donner la formule du multiplicateur de la


demande autonome dans une économie avec
Etat.

• Qu’est-ce qui permettrait d’obtenir un


multiplicateur de la demande autonome de
2,3 par exemple ?
• A cours d’une troisième phase T3 cette économie s’ouvre
sur l’extérieur et l’Etat se désengage de l’activité
économique.

• Ses importations sont fonction du revenu national M = 0,2Y


et les exportations se chiffrent à 180

• Déterminer à nouveau le revenu d’équilibre

• Appliquer la condition d’équilibre

• Faire la représentation graphique de l’équilibre


macroéconomique et de la condition d’équilibre. Calculer le
seuil de rupture.
• Si l’on considère que le revenu de plein-emploi s’établit
toujours à 1200

• Quels sont les éléments sur lesquels on pourrait agir pour y


parvenir ?

• Calculer la valeur du multiplicateur des éléments de la


demande autonome en économie ouverte.

• Donnez-en la formule.
• Comparer l ’efficacité du multiplicateur de l’investissement
privé en économie fermée et ouverte. Que peut-on
constater?

• Quels sont les éléments sur lesquels on pourrait agir pour


obtenir un multiplicateur de la demande autonome de ?

• En économie ouverte est-il plus intéressant de relancer


l’économie par l’investissement privé ou par les
exportations? ?

• Calculer le multiplicateur des importations en le comparant à


celui des exportations.
Au cours d’une quatrième phase T4, les
dirigeants de ce pays décident de conclure un
accord de coopération commerciale avec un
pays partenaire.
• Les données se présentent comme suit
P1 P2
• Y + M = C+ I + X Y’+M’ = C’+ I’ +X’
• C = 0,6Y + 100 C’ = 0,75Y’
• I = 200 I’ = 150
• M = 0,2Y M’ = 0,25Y’
• X = 180 X’ = 150

P2 : pays partenaire
• Quelle relation doit exister entre les revenus Y et Y’
pour que les balances commerciales soient
équilibrées ?

• De combien devrait varier l’investissement dans le


pays P1 pour que le revenu de plein-emploi soit
atteint ?

• Comparer avec les résultats précédents


• En supposant que les deux pays décident de
pratiquer une politique concertée de relance
des investissements visant à garder leur
balances commerciales en équilibre, de
combien devrait varier l’investissement dans
le pays P1 pour que celui-ci atteigne le plein-
emploi ?
• Comparer avec les résultats précédents
• Les dépenses alimentaires des algériens ont
été multipliées par 3 entre 2003 et 2013

• En 2013 les dépenses alimentaires ont


représenté 1 875 milliards de DA soit 42%
des dépenses de consommation
• Répartition des dépenses alimentaires

• Produits céréaliers 17,5%


• Légumes frais 13,4%
• Viandes rouges 13,3%
• Produits laitiers 8,4%
• Viandes blanches 8,3%
• Huiles et graisses 7,1%
• Fruits frais 5,1%
• Autres (restaurant, sandwich..) 7,6%
En Algérie le groupe au niveau de vie le plus
élevé absorbe 31,4% de la dépense
alimentaire globale qui est de 1 875 Mds de
DA.

La catégorie sociale au niveau de vie le moins


élevé absorbe 10,8% de cette dépense.

(année : 2012)
• La part de la dépense nationale destinée à
l’achat de produits céréaliers et légumes
frais représente le double chez les ménages à
hauts revenus par rapport aux faibles
revenus

• Triple pour la viande blanche et fruits secs


• Quadruple pour la viande rouge
• sextuple pour le poisson

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