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Openbook de macroéconomie

Cyriac Guillaumin
Correction des exercices du chapitre 7

Questions de réflexion
1. Une politique monétaire restrictive provoque une augmentation du taux d’intérêt. La
diminution de l’offre de monnaie provoque un déplacement de la courbe LM vers la gauche
selon deux étapes. Dans une première étape, la diminution de la quantité de monnaie
provoque, toutes choses égales par ailleurs, une insuffisance d’offre de monnaie sur le marché
de la monnaie. Ceci provoque une augmentation du taux d’intérêt. En effet, comme nous
raisonnons à revenu constant, l’insuffisance d’offre de monnaie ne peut être résorbée que si la
demande de monnaie pour motif de spéculation diminue. Or ceci n’est possible que si le taux
d’intérêt augmente. La hausse du taux d’intérêt, il s’agit là de la seconde étape du
raisonnement, ralentie alors, sur le marché des biens et services, l’investissement qui, à son
tour, diminue le revenu (puisque l’investissement est une composante de la demande). Suite à
cette seconde étape, le nouvel équilibre global est caractérisé par un revenu d’équilibre moins
élevé et un taux d’intérêt d’équilibre plus fort. Nous voyons donc qu’une politique monétaire
restrictive provoque une diminution du revenu et une hausse du taux d’intérêt.

2. Les stabilisateurs automatiques des dépenses publiques sont un mécanisme ayant une
activité régulatrice, passive et contra-cyclique. Il s’agit principalement de la variation des
prélèvements obligatoires et des dépenses publiques, induites par les variations de l’activité
économique, et agissant en retour sur celle-ci de manière contra-cyclique. Certains impôts,
certaines dépenses jouent ce rôle. En cas de récession, par exemple, les dépenses
d’indemnisations du chômage, en évitant une baisse trop brutale des revenus et de la
demande, contribuent à éviter un effondrement de la production et, par conséquent, une
augmentation cumulative (« en spirale ») du chômage.

3. La politique fiscale va avoir deux effets : un effet direct et un effet indirect.


On suppose implicitement que la baisse des taxes est compensée par une émission de dette.
Une baisse des impôts entraîne tout d’abord une augmentation du revenu disponible. Si le
revenu disponible augmente, la consommation va, à son tour, augmenter mais également
l’épargne. Cette dernière n’alimente pas la demande, elle représente donc une fuite du circuit
économique. Puis, dans un second temps, l’augmentation de la consommation va, à son tour,

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©Dunod, Malakoff, 2020
augmenter la demande. La baisse des impôts, que nous pouvons appeler le « cadeau » fiscal
que fait l’État, a donc deux effets : un effet direct et un effet indirect. L’effet direct est le
supplément de revenu disponible pour consommer. L’effet indirect correspond au supplément
de demande induit par l’augmentation de la consommation. D’autre part, l’augmentation du
revenu provoque une augmentation de la demande de monnaie pour motif de transaction. Ceci
provoque donc un déséquilibre sur le marché de la monnaie puisqu’il y a un excès de la
demande de monnaie par rapport à l’offre. L’offre de monnaie restant constante, il faut, pour
rétablir l’équilibre, que la demande de monnaie pour motif de spéculation (la seconde
composante de la demande de monnaie) diminue. Or ceci n’est possible que si le taux
d’intérêt augmente. L’excès de demande de monnaie va alors progressivement se résorber
jusqu’à ce que le marché de la monnaie soit à nouveau équilibré. Mais l’augmentation du taux
d’intérêt va, à son tour, avoir un effet sur le marché des biens et services. En effet, elle va
provoquer une diminution de l’investissement privé. C’est ce que l’on appelle un effet de
second ordre (ou effet de rétroaction). On parle alors d’un effet d’éviction de l’investissement
privé par l’investissement public. Nous voyons donc qu’une politique fiscale expansionniste
provoque une augmentation du revenu donc une relance de l’activité économique.

Exercice 1
1. L’équation (1) est celle de l’investissement. L’investissement est fonction décroissante du
taux d’intérêt et d’un montant d’investissement autonome.
L’équation (2) est celle de la consommation. La consommation est fonction du RDB et d’un
terme de consommation incompressible : 𝐶" .
L’équation (3) est la demande réelle de monnaie. Cette demande de monnaie est composée de
deux motifs :
- motif de transaction-précaution : 𝑙$ qui est fonction croissante du revenu 𝑙$% > 0 ;
- motif de spéculation : 𝑙( qui est fonction décroissante du taux d’intérêt : 𝑙(% < 0.

2. La courbe IS définit l’équilibre sur le marché des biens et services. Cet équilibre est une
situation dans laquelle les entreprises contraintes sur leurs débouchés, produisent la quantité
nécessaire pour satisfaire la demande. Cet équilibre est : 𝑌 = 𝑌 , avec 𝑌 , = 𝐶 + 𝐼 + 𝐺, d’où
𝑌 = 𝐶 + 𝐼 + 𝐺.
𝑌 = 𝑐𝑌, + 𝐶" + 𝐼" − 𝛼𝑟 + 𝐺̅
𝑌 = 𝑐(𝑌 − 𝑇7) + 𝐶" + 𝐼" − 𝛼𝑟 + 𝐺̅

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©Dunod, Malakoff, 2020
𝑌 (1 − 𝑐 ) = −𝑐𝑇7 + 𝐶" + 𝐼" − 𝛼𝑟 + 𝐺̅
1
𝑌:; = (−𝑐𝑇7 + 𝐶" + 𝐼" − 𝛼𝑟 + 𝐺̅ )
1−𝑐

<=>? AB
3. La pente de IS s’écrit : <@
= $AC < 0

" (Taux d’intérêt)

"#

"$
IS

!# !$ ! (Revenu, Production)

La pente de IS est décroissante car, si le taux d’intérêt augmente, l’investissement va diminuer


donc la demande effective va diminuer et donc la production des entreprises diminue
également.

4. L’équilibre keynésien sur le marché des biens et services définit une relation entre la
demande autonome (A) et le revenu. A taux d’intérêt donné, cette relation implique qu’un
accroissement de la demande autonome entraîne une augmentation de revenu plus que
proportionnelle.
∆F $
En effet, si A varie de ∆𝐴, le revenu augmente de ∆𝑌 = $AC. Le terme $AC qui indique l’impact

de la variation de la demande autonome, à taux d’intérêt donné, est le multiplicateur


keynésien élémentaire.

! (Taux d’intérêt)

∆* > 0

-& -$

"#& "#$

%& %$ % (Revenu, Production)

3
5. La courbe LM définit l’équilibre sur le marché de la monnaie. Cet équilibre exprime
l’égalité entre la masse monétaire, créée par la Banque centrale (ou l’État), et le stock de
monnaie détenu par les ménages :
𝑀J
𝑚
H=
𝑃
𝑚
H = 𝑙$ 𝑌 − 𝑙( 𝑟
1
𝑌LM = (𝑚
H + 𝑙( 𝑟 ) ×
𝑙$

<=OP Q
6. La pente de LM s’écrit : <@
= QR < 0
S

La relation entre Y et r est croissante. En effet, lorsque le revenu augmente, la demande de


monnaie pour motif de transaction augmente ; les ménages vendent de leurs titres financiers,
ce qui fait diminuer leurs cours, et accroît le taux d’intérêt, permettant ainsi un retour à
l’équilibre sur le marché des capitaux.

! (Taux d’intérêt)

LM

!$

!#

"# "$ " (Revenu, Production)

7. L’augmentation de l’offre de monnaie implique, à niveau de revenu donné, que le taux


d’intérêt diminue. En effet, lorsque la Banque centrale ou l’État augmente la masse monétaire
(donc augmente l’offre de monnaie), elle achète des titres en contreparties (politique d’open
market). Le prix des titres va alors augmenter ce qui va faire diminuer le taux d’intérêt.

! (Taux d’intérêt)

"#$ "#'

!$ -$ ∆*
) >0

!'
-'

&% & (Revenu, Production)

4
8. Le revenu d’équilibre et le taux d’intérêt d’équilibre sont déterminés par le couple revenu-
taux d’intérêt, solution du système composé des équations IS et LM.
Courbe IS
1
𝑌= (−𝑐𝑇7 + 𝐶" + 𝐼" − 𝛼𝑟 + 𝐺̅ )
1−𝑐
Courbe LM
1
𝑌= (𝑚
H + 𝑙( 𝑟 )
𝑙$
Au final, nous avons deux équations (IS et LM) et deux inconnues (Y et i). Y* et i* sont la
solution de ce système.
Nous obtenons ainsi :
𝛼
−𝑐𝑇7 + 𝐶" + 𝐼" + 𝐺̅ + U𝑙 V 𝑚
H
(
𝑌∗ =
𝑙
(1 − 𝑐 ) + 𝛼 U $ V
𝑙(
𝑙 (1 − 𝑐 )
(−𝑐𝑇7 + 𝐶" + 𝐼" + 𝐺̅ ) U $ V −
𝑙( 𝑚 H
∗ 𝑙(
𝑟 =
𝑙
(1 − 𝑐 ) + 𝛼 U $ V
𝑙(

9. Appelons 𝑘X le multiplicateur budgétaire :


𝜕𝑌 ∗ 1
𝑘X = = >0
𝜕𝐺̅ 𝑙
(1 − 𝑐 ) + 𝛼 U $ V
𝑙(
Une augmentation des dépenses publiques, i.e. une politique budgétaire expansionniste,
provoque une augmentation du revenu d’équilibre.
Notons que :
𝑙$
𝜕𝑟 ∗ 𝑙( 𝑙$ 1
= = × >0
𝜕𝐺̅ 𝑙
(1 − 𝑐 ) + 𝛼 U $ V 𝑙( (1 − 𝑐 ) + 𝛼 U𝑙$ V
𝑙( 𝑙(
Une augmentation des dépenses publiques, i.e. une politique budgétaire expansionniste,
provoque une augmentation du taux d’intérêt d’équilibre.

Appelons 𝑘ZH le multiplicateur monétaire :


𝛼
𝜕𝑌 ∗ 𝑙( 𝛼 1
𝑘ZH = = = × >0
𝜕𝑚H 𝑙$ 𝑙 𝑙$
(1 − 𝑐 ) + 𝛼 U V ( (1 − 𝑐 ) + 𝛼 U V
𝑙( 𝑙(

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©Dunod, Malakoff, 2020
Une augmentation de l’offre de monnaie, i.e. une politique monétaire expansionniste,
provoque une augmentation du revenu d’équilibre.
Notons que :
(1 − 𝑐 )
𝜕𝑟 ∗ − 𝑙 (1 − 𝑐 ) 1
(
= =− × <0
H (1 − 𝑐 ) + 𝛼 U𝑙$ V
𝜕𝑚 𝑙( 𝑙
(1 − 𝑐 ) + 𝛼 U $ V
𝑙( 𝑙(
Une augmentation de l’offre de monnaie, i.e. une politique monétaire expansionniste,
provoque une diminution du taux d’intérêt d’équilibre.

Exercice 2
1. L’équation (1) correspond à la fonction de consommation. Cette dernière est fonction du
revenu disponible (Y – T = Yd) et d’un terme de consommation incompressible (C0). La
propension marginale à consommer, 𝑐, est comprise entre 0 et 1 selon la loi psychologique
fondamentale. Il s’agit donc d’une fonction de consommation keynésienne. Notons que les
impôts sont endogènes, i.e. fonction du revenu.
L’équation (2) est la fonction d’investissement. Cette fonction d’investissement est composée
d’un investissement autonome (I0) et est une fonction décroissante du taux d’intérêt. En effet,
plus le taux d’intérêt est élevé moins le nombre de projets rentables est élevé (efficacité
marginale décroissante) donc plus le volume d’investissement décroît. Le paramètre b est
significatif de la sensibilité de l’investissement au taux d’intérêt : la théorie de l’efficacité
marginale du capital impose que la fonction I soit décroissante du taux d’intérêt, donc b>0.
L’équation (3) est la demande de monnaie en terme réel. Cette demande de monnaie est
composée :
- d’une demande de monnaie pour motif de transaction-précaution. Elle est fonction
croissante du revenu (𝑚$ > 0) car plus le revenu augmente, plus les agents souhaitent
détenir de la monnaie pour régler leur transaction ;
- d’une demande de monnaie pour motif de spéculation. Cette dernière est une fonction
décroissante du taux d’intérêt r (donc 𝑚( > 0) En effet, plus le taux d’intérêt est
élevé, plus le cours des titres est faible, les agents anticipent que le taux d’intérêt ne
peut que diminuer (donc le cours des titres ne peut qu’augmenter). La demande de
monnaie pour motif de spéculation est alors faible. 𝑚( correspond à la sensibilité de la
demande de monnaie pour motif de spéculation au taux d’intérêt. Plus le taux d’intérêt
est élevé, plus il est intéressant de placer ces avoirs plutôt que de détenir des encaisses
oisives.

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©Dunod, Malakoff, 2020
2. Les prix et les salaires sont supposés rigides et les entreprises sont contraintes par la
demande effective qui leur est adressée : ce modèle se situe dans un cadre keynésien.
L’équilibre sur le marché des biens et services sous l’hypothèse de la demande effective se
traduit par une courbe appelée IS, d’équation Y(r) et l’équilibre sur le marché de la monnaie
par une courbe appelée LM, d’équation Y(r). L’équilibre global est obtenu à l’intersection des
courbes IS et LM : pour le niveau de PIB Y* correspondant à cet équilibre, la demande de
travail des entreprises fixera le niveau d’emploi (inférieur à l’offre de travail : donc chômage
keynésien).

3. La courbe IS représente l’équilibre sur le marché des biens et services :


𝑌 = 𝐶+𝐼+𝐺
𝑌 = 𝑐 (𝑌 − 𝑡𝑌) + 𝐶" + 𝐼" + 𝐺̅ − 𝑏𝑟
1
𝑌= [𝐶 + 𝐼" + 𝐺̅ − 𝑏𝑟]
1 − 𝑐 (1 − 𝑡 ) "

4. La courbe LM représente l’équilibre sur le marché de la monnaie :


𝑀 _ 𝑀,
=
𝑃 𝑃
H = 𝑚,
𝑚
𝑚
H = 𝑚$ 𝑌 − 𝑚( 𝑟
𝑚
H + 𝑚( 𝑟
𝑌=
𝑚$

5. Le croisement des courbes IS et LM dans le plan (Y, r) détermine un point d’équilibre


unique E* auquel correspond un couple unique (Y*, r*).
𝐶" + 𝐼" + 𝐺̅ + (𝑏/𝑚( )𝑚H
𝑌∗ = 𝑚
1 − 𝑐 (1 − 𝑡) + 𝑏 U𝑚$ V
(

𝑚 1 − 𝑐 (1 − 𝑡 )
U𝑚$ V (𝐶" + 𝐼" + 𝐺̅ ) − 𝑚
Hb c
( 𝑚 (
𝑟∗ = 𝑚
1 − 𝑐 (1 − 𝑡) + 𝑏 U𝑚$ V
(

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! (Taux d’intérêt)

"#

&
!∗

'(

$ ∗ $ (Revenu, Production)

6.
∆𝑌 ∗ 1
= 𝑚 = 𝑘X
∆𝐺̅ 1 − 𝑐 (1 − 𝑡) + 𝑏 U𝑚$ V
(

Nous voyons que si :


$
- 𝑏 = 0 alors 𝑘X = $AC($Ad) : le multiplicateur est alors maximal. C’est le cas d’absence

d’éviction, où même si le taux d’intérêt augmente sous l’effet du choc budgétaire,


l’investissement n’y étant pas sensible, le revenu n’est pas affecté en retour ;
- si 𝑚( = 0 alors 𝑘X = 0 : le multiplicateur est nul. L’effet d’éviction est maximal (le
revenu est déterminé par la théorie quantitative de la monnaie) et la politique
budgétaire a pour seul effet d’augmenter le taux d’intérêt.

L’augmentation des dépenses publiques provoque un déplacement de la courbe IS vers la


droite. Ce déplacement s’effectue en deux étapes. Dans une première étape, l’augmentation
des dépenses publiques provoque, toutes choses égales par ailleurs, une augmentation de la
demande globale. Les entreprises répondent à cette augmentation en augmentant leur
production (donc leur offre). Le revenu d’équilibre augmente. L’augmentation du revenu
provoque une augmentation de la demande de monnaie pour motif de transaction. Ceci
provoque donc un déséquilibre sur le marché de la monnaie puisqu’il y a un excès de la
demande de monnaie par rapport à l’offre. L’offre de monnaie restant constante, il faut, pour
rétablir l’équilibre, que la demande de monnaie pour motif de spéculation (la seconde
composante de la demande de monnaie) diminue. Or ceci n’est possible que si le taux
d’intérêt augmente. L’excès de demande de monnaie va alors progressivement se résorber
jusqu’à ce que le marché de la monnaie soit à nouveau équilibré. Mais l’augmentation du taux
d’intérêt va, à son tour, avoir un effet sur le marché des biens et services. En effet, elle va
provoquer une diminution de l’investissement privé. C’est ce que l’on appelle un effet de
second ordre (ou effet de rétroaction). On parle alors d’un effet d’éviction de l’investissement

8
privé par l’investissement public : l’augmentation des dépenses publiques qui provoque, in
fine, une augmentation du taux d’intérêt, a pour effet d’évincer l’investissement des
entreprises.
Il faut s’arrêter quelques instants sur le mode de financement des dépenses publiques. Pour
financer une augmentation des dépenses publiques, l’État a trois possibilités : l’emprunt
(émission de titres), l’impôt (il augmente les impôts pour obtenir un budget équilibré) ou la
création monétaire (émission de monnaie). Ici, le financement des dépenses publiques
s’effectue par l’emprunt. Un tel mode de financement vient renforcer la hausse du taux
d’intérêt. En effet, en émettant des titres, l’État provoque, toutes choses égales par ailleurs, un
déséquilibre sur le marché des titres : l’offre de titres devient supérieure à la demande de
titres. Ceci provoque une baisse du prix des titres donc une hausse du taux d’intérêt.

7.

! (Taux d’intérêt)

"#
& ∗∗
! ∗∗
&∗
!∗ +

'( '(′

$∗ $ ∗∗ $* $ (Revenu, Production)

8.
𝑏
∆𝑌 ∗ 𝑚(
= 𝑚 = 𝑘M
∆𝑚
H 1 − 𝑐 (1 − 𝑡) + 𝑏 U𝑚$ V
(

Nous voyons que si :


- 𝑏 = 0 alors 𝑘M = 0 : le multiplicateur est alors nul. Comme l’investissement est
insensible au taux d’intérêt, alors que l’effet premier de la politique monétaire est de
réduire le taux d’intérêt, la demande de biens n’augmente pas et le revenu reste
inchangé ;
- si 𝑚( = 0 alors 𝑘M = 1/𝑚$ : le multiplicateur est maximal. L’augmentation de l’offre
de monnaie provoque une baisse du taux d’intérêt qui se répercute intégralement sur
l’investissement. Ce dernier, en augmentant, provoque une hausse du revenu
d’équilibre. La baisse du taux d’intérêt se répercute intégralement sur l’investissement

9
car les agents n’ont plus à répartir l’excès de monnaie entre les motifs de transaction et
de spéculation mais consacrent cet excès uniquement au motif de transaction.
Une politique d’open-market consiste, pour une banque centrale, à acheter des titres pour
injecter de la monnaie ou, à l’inverse, à vendre des titres pour diminuer la quantité de
monnaie disponible dans l’économie. Lorsque les autorités monétaires augmentent l’offre de
monnaie en circulation, elles procèdent, en contrepartie, à l’achat de titres. L’achat de titres
provoque, toutes choses égales par ailleurs, un déséquilibre sur le marché des titres : la
demande de titres devient supérieure à l’offre de titres. Ceci provoque une hausse du prix des
titres, donc une baisse du taux d’intérêt (en vertu de la relation inverse entre le prix des titres
et le taux d’intérêt). La baisse du taux d’intérêt provoque une augmentation de
l’investissement qui entraîne une hausse de la demande globale. Les entreprises augmentent
alors leur offre ce qui permet l’augmentation du revenu d’équilibre.
L’augmentation de l’offre de monnaie provoque un déplacement de la courbe LM vers la
droite selon deux étapes. Dans une première étape, l’augmentation de la quantité de monnaie
provoque, toutes choses égales par ailleurs, un excès d’offre de monnaie sur le marché de la
monnaie. Ceci provoque une baisse du taux d’intérêt. En effet, comme nous raisonnons à
revenu constant, l’excès d’offre de monnaie ne peut être absorbé que si la demande de
monnaie pour motif de spéculation augmente. Or ceci n’est possible que si le taux d’intérêt
diminue. La baisse du taux d’intérêt, il s’agit là de la seconde étape du raisonnement, stimule
alors, sur le marché des biens et services, l’investissement qui, à son tour, augmente le revenu
(puisque l’investissement est une composante de la demande). Suite à cette seconde étape, le
nouvel équilibre global est caractérisé par un revenu d’équilibre plus élevé et un taux d’intérêt
d’équilibre plus faible. Nous voyons donc qu’une politique monétaire expansionniste
provoque une augmentation du revenu et une baisse du taux d’intérêt conformément aux
équations définissant Y* et r*.

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9.

! (Taux d’intérêt)

"# "#′

&∗
!∗
& ∗∗∗
! ∗∗∗
!+
, '()

$∗ $ ∗∗∗ $ (Revenu, Production)

10. Nous voyons que :


𝑏
𝑚( 1
𝑘M = 𝑚 < 𝑚 = 𝑘X
1 − 𝑐 (1 − 𝑡) + 𝑏 U𝑚$ V 1 − 𝑐(1 − 𝑡) + 𝑏 U𝑚$ V
( (

Il serait donc préférable d’utiliser la politique budgétaire plutôt que la politique monétaire.

11. Nous obtenons : 𝑌 ∗ = 1000, 𝑌 ∗∗ = 1025, 𝑌 ∗∗∗ = 1007,5, 𝑘X = 2,5 et 𝑘M = 0,75.


Nous voyons que :
𝑏
𝑚( 1
𝑘M = 𝑚$ = 0,75 < 2,5 = 𝑚 = 𝑘X
1 − 𝑐 (1 − 𝑡 ) + 𝑏 U 𝑚 V 1 − 𝑐 (1 − 𝑡) + 𝑏 U𝑚$ V
( (

Il serait donc préférable d’utiliser la politique budgétaire plutôt que la politique monétaire.

12. Il s’agit d’un policy-mix. Dans un premier temps, le gouvernement diminue les impôts ce
qui a pour conséquence d’augmenter le revenu d’équilibre ainsi que le taux d’intérêt
d’équilibre. Pour maintenir constant le revenu, le gouvernement va, dans un second temps,
associer à cette politique fiscale une politique monétaire restrictive. Cette dernière va
diminuer le revenu et augmenter le taux d’intérêt. La combinaison « optimale » de ces deux
politiques économiques (policy-mix) permet donc de maintenir constant le revenu.

"#′
! (Taux d’intérêt)
∗∗∗∗
' "#
! ∗∗∗∗

!∗ '∗

() ()′


$ =$ ∗∗∗∗ $ (Revenu, Production)

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Exercice 3
Partie 1
1. La réduction du déficit public (via une diminution des dépenses publiques ou une
augmentation des impôts) entraîne un déplacement de la courbe IS vers la gauche (de IS vers
IS’). Le nouvel équilibre correspond à un revenu d’équilibre plus faible et un taux d’intérêt
plus faible. En effet, la réduction du déficit public provoque une diminution de la demande et
un ralentissement de l’activité économique.

! (Taux d’intérêt)

"#
&∗
!∗
& ∗∗
! ∗∗

'(′ '(

$ ∗∗ $∗ $ (Revenu, Production)

2. La politique monétaire expansionniste provoque un déplacement de la courbe LM vers la


droite (de LM vers LM’). L’expansion monétaire décidée par la Fed permet, suite à la
décision de réduire le déficit public, de ne pas pénaliser l’activité économique. En effet, la
politique monétaire expansionniste, en diminuant le taux d’intérêt, permet une relance de la
demande et de l’activité économique. Le revenu d’équilibre n’est donc pas, au final, impacté
par la réduction du déficit public. Le policy-mix Clinton-Greenspan a donc été une
combinaison de restriction budgétaire et d’expansion monétaire.

! (Taux d’intérêt)

"# "#′
%∗

!
% ∗∗

! ∗∗∗ % ∗∗∗

&'′ &'

) ∗∗∗ ) (Revenu, Production)

3. Dans une telle situation, la réduction des déficits publics aux États-Unis n’a pas d’effets
négatifs sur l’activité.

12
Partie 2
4. Les données macroéconomiques indiquent que l’Allemagne connaissait déjà, avant même
la réunification, une période de croissance. La réunification allemande a accru la demande et,
par conséquent, la croissance économique. Dès lors, la courbe IS se déplace vers la droite en
IS’. Pour éviter un atterrissage brutal (hard landing) de l’économie allemande et pour
prévenir tout risque d’inflation, la banque centrale allemande (Bundesbank) a décidé de mener
une politique monétaire restrictive. Ainsi, la courbe LM se déplace vers le haut (de LM vers
LM’). La réunification allemande a donc été un policy-mix combinant expansion budgétaire et
contraction monétaire.

"#′
! (Taux d’intérêt)

"#
& ∗∗
! ∗∗


&
!∗

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$ ∗ $ ∗∗ $ (Revenu, Production)

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